- Speaker #0
Bonjour à tous, bienvenue dans Money Time, l'émission produite par R3 Media Group. Au programme du jour, on va parler de la tech qui dope les résultats du côté de Wall Street, la tech et l'IA et pendant ce temps là le CAC 40 et la France qui gardent leur calme. On parlera pédagogie, on réfléchira À comment bien choisir vos ETF, un peu de pédagogie qui ne ferait pas de mal. On parlera aussi d'une réserve stratégique de Bitcoin. Oui, peut-être bientôt en France, c'est discuté à l'Assemblée Nationale. On va voir ça dans l'émission. Et puis, on parlera de couple. Deux tiers des Français discutent d'investissement sur l'oreiller. Qu'est-ce qu'il faut retenir pour avoir ces conversations le plus calmement possible ? On s'occupe aussi de votre couple dans cette émission. Pas d'émission qui claque sans invité solide. Et je peux vous dire que le plateau du jour est costaud. On sera avec Sébastien Coignon. la voix tech du podcast Tech 45. On sera avec la plume de la newsletter Snowball, Yohann Lopez, Nicolas Domnesk, alias Nicolas Finance sur les réseaux. C'est le CIF le plus corporate d'Instagram. On sera avec Monsieur Bitcoin de Bitstack, Alexandre Stachenko. Et puis Antoine Andréani, la tête chercheuse d'XTB. Un casting 5 étoiles pour parler tech, finance et investissement, pour vous aider dans votre vie quotidienne d'investisseur et d'investisseuse. Vous nous retrouvez sur toutes les plateformes vidéos et audios et sur les réseaux sociaux. C'est parti, c'est bonny time ! On passe la tech américaine au macroscope ce matin avec Sébastien Coanon, animateur du podcast Tech 45. Bonjour Seb !
- Speaker #1
Salut Lorraine !
- Speaker #0
Et avec Johan Lopez, la plume derrière la newsletter Snowball. Bonjour Johan. Bonjour Noël. Qui de mieux que vous pour parler de tech avec vos passions respectives ? On essaie de comprendre un peu ce qui se passe du côté de Wall Street qui poursuit son accélération pendant que nous en Europe, on marque le pas ou en tout cas on garde la tête froide. On va dire Seb, à chaud, comment tu anticipes les résultats de la tech américaine ? Tout n'est pas encore sorti. Qu'est-ce qu'on peut retenir pour nous, investisseurs particuliers, de ce qui est en train de se passer, de ce bouillonnement ?
- Speaker #1
Écoute, j'ai pas de boule de cristal, mais voilà, tant que l'orchestre joue, il faut accompagner le mouvement et c'est vrai qu'on va de record en record. Il n'y a pas de déception pour l'instant. On croise les doigts, mais c'est vrai que ça fait au moins 12-18 mois où on se dit est-ce qu'on n'est pas un peu trop optimiste ? On parlera sûrement aujourd'hui, bulle, pas bulle. Et toujours est-il qu'on arrive à être en ligne, voire à battre les consensus. Et tu arrives maintenant à des boîtes qui valent 2 trillions, 3 trillions, 4 trillions pour Apple. Pourquoi pas 5 trillions avant la fin de l'année pour Nvidia. Donc ça fait 5000 milliards, ça commence à faire beaucoup là, beaucoup de zéros. Donc j'attends, j'attends de voir.
- Speaker #0
Moi je me souviens d'une époque où toi et moi on avait fêté les 1000 milliards de valos d'Apple. Je ne sais même pas en quelle année c'était. Quel siècle ? 2018 je pense. C'était 4 fois moins qu'aujourd'hui, presque 5 fois moins quand on parle de Nvidia. Toi Yoann, qu'est-ce que tu retiens de cette rentrée et de cette tech américaine qui continue à nous donner chaud ?
- Speaker #2
Tout le monde. parle de bulles, c'est vrai, et tout le monde dit qu'il y a une bulle. La question, c'est jusqu'où elle va monter et comment elle va exploser. Parce que là, je crois que c'était ce matin, Jensen a dit, Jensen Yang, le PDG de Nvidia, qui nous a dit il n'y a pas de bulles, on a des commandes pour 500 milliards ou un truc comme ça de puces, ces nouvelles puces Blackwell ou un truc dans le genre. Donc 2026, je ne pense pas que ça va péter, donc ça va continuer de monter. Donc moi, je vois un peu en mode la fusée continue.
- Speaker #0
Bon. Si on doit s'arrêter sur une ou deux entreprises qu'il faut surveiller de très près, ce serait laquelle pour toi Sam ? Ce serait lesquelles ?
- Speaker #1
C'est dur comme question. Écoute, si tu les prends, tu vois, chacune indépendamment, Apple, exemple, qui a longtemps fait la course en test, ce qui n'est plus le cas depuis quelques trimestres, on va te dire, voilà, regardons les ventes d'iPhone 17, enfin, tu vois, ça va être très précis. Après sur l'IA, là pour le coup il y a des cortèges de gens derrière, derrière Nvidia. On a vu quantité d'accords se nouer ces dernières semaines. Je crois qu'il y en a maintenant, pas tous les jours, mais franchement tous les 48h, 72h. Nokia hier effectivement avec cette participation d'un milliard qui est symbolique pour Nvidia, mais pour Nokia ça ne l'est pas puisque l'action a flambé de 20%. Et donc c'est vrai que ça emmène beaucoup de gens. Et donc je vais regarder notamment ce qu'on appelle les price earnings, les PE et même encore plus. Pour les techniciens, les forward PE, on va dire peut-être le ratio cours bénéfice, c'est peut-être pas à l'instant T, mais projeté à 26 ou 2027. Et là, c'est vrai que certains, ça fait peur. Ça va être du 200, du 300, du 400, si tu parles de Palantir, si tu parles de Tesla. Mais pour même des boîtes d'IA, Nvidia, etc., tu es sur des choses comme 40, comme 35. Google, tu es à moins de 30. Donc, ce n'est pas des ratios, si tu veux, incroyables. Et contrairement à ce qu'on entend souvent, ce n'est pas forcément, ou ce n'est même pas du tout, la bulle, pour moi en tout cas, de l'an 2000.
- Speaker #0
Ce débat, bulle ou pas bulle, Johan, tu es de quel côté ?
- Speaker #2
Moi je suis côté bulle, mais bulle saine qui est nécessaire et jusqu'où elle va aller quoi, jusqu'où on continue de surfer sur la vague. Est-ce qu'on sort trop tôt, est-ce qu'on sort pas trop tôt, c'est toujours la grande question. Mais en tout cas sur du long terme, on ne va pas vivre quelque chose comme les années 2000 je pense, parce que comme tu dis ça génère du cash, donc on n'est pas sur des boîtes qui génèrent rien comme en 2000, donc c'est vraiment un monde différent quoi. Donc je pense que en tout cas 2026 pour moi est encore safe, ça va pas péter.
- Speaker #0
Sébastien disait qu'il y avait une boîte à retenir, c'était Apple. Pour lui, pour toi, ça serait quoi ? C'est Apple du coup ?
- Speaker #1
J'ai pas vraiment répondu, c'est vrai. J'ai noyé le poisson.
- Speaker #0
Et toi ? Euh...
- Speaker #2
Si je devais en donner une...
- Speaker #0
Ça peut être un choix du cœur, hein ?
- Speaker #2
Alors, ce ne sera pas un choix du cœur, mais je dirais que Meta est quand même pas mal.
- Speaker #0
Toi, tu es le genre de gars qui a déjà acheté des lunettes méta-chaussures. Ok, envisage sérieusement de le faire.
- Speaker #2
J'y pense, oui, mais en mode gadget, je ne vais pas les utiliser, parce que je trouve ça un peu cringe.
- Speaker #0
Pourquoi Meta ?
- Speaker #2
Meta, ils sont quand même... En tout cas, en termes de capex, de dépenses, je pense qu'ils y vont très fort. Et Zuckerberg, il a toujours démontré, en tout cas. qui faisait des bons choix stratégiques, pas tout le temps mais comme tout le monde on peut pas être parfait donc je lui fais assez confiance ici même si bon Metaverse ça va pas vraiment marcher mais si quand même il y a eu les Ray-Ban enfin il y a eu des trucs qui sont sortis de ça. Donc je lui fais carrément...
- Speaker #0
C'est pas l'innovation de l'Apple, de l'iPhone de 2007.
- Speaker #2
Non c'est sûr mais peut-être qu'on y va quoi donc ouais. M. Gerberg, Meta, je suis assez confiant.
- Speaker #0
En tout cas, Meta illustre bien ce super cycle d'investissement dans l'IA dans lequel on est. On peut difficilement répondre à cette histoire de bulles ou pas bulles. En tout cas, les résultats de la tech seront un élément de lecture que chacun pourra tirer. Ça nous emmène à la question du marché boursier et des potentielles entrées en bourse. dans la tech. Si on fait un petit comparatif entre ce qui se passe aux US et ce qui se passe en Europe, qu'est-ce qu'on peut dire aux investisseurs particuliers qui nous écoutent, Seb ?
- Speaker #1
En Europe, ça repart un peu. Si tu regardes depuis le début de l'année, on va dire sur les 9 premiers mois, le problème, c'est que ce n'est pas chez nous. Ça va être en Allemagne, ça va être en Suisse. En France, je parle sous ton contrôle, Johan, je crois qu'il n'y en a eu qu'une au troisième trimestre, donc cet été, on va dire. Semco, de mémoire, Semco Technologies, que pas grand monde connaît, mais c'est une super boîte. quand tu te penches tu regardes que tu vois que c'est un équipementier dans les semi-conducteurs donc c'est un peu la tendance et on n'en a pas beaucoup en France en accord d'Europe on a SML évidemment qui fait des grosses machines qui valent des millions d'euros ou de dollars parce qu'ils les vendent à l'étranger Samco c'est un peu pareil, c'est un équipementier donc c'est beaucoup plus petit mais ils vont travailler dans la 5G, dans la défense et dans l'IA et c'est une boîte qui fait quelques dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires et qui fait figure-toi 100% de son CA à l'export Donc l'Asie et les US, en gros, pour faire simple.
- Speaker #0
100%.
- Speaker #1
Mais on en a qu'une.
- Speaker #0
Ils ont zéro risque France, quoi.
- Speaker #1
Pour l'instant, tout va bien.
- Speaker #0
Johan, sur le sujet des IPOs qui occupent parfois, qui regardent de près leur portefeuille, qu'est-ce que tu sens, qu'est-ce que tu regardes ?
- Speaker #2
Là, il y a clairement une nouvelle fenêtre aux États-Unis, ça c'est sûr. Il y a une sorte d'euphorie sur les marchés, donc c'est en général, dans ce monde-là, qu'il faut rentrer en bourse. C'est pour ça qu'on a eu 2020, 2021, beaucoup d'entrées en bourse, plus ça s'est calmé pendant deux ans, puis là, ça repart. Ce qui est marrant avec les IPOs, c'est qu'on voit aussi pas mal de boîtes qui attendent très longtemps. On pense à des SpaceX, Stripe, qui sont assez matures pour entrer en bourse, mais qui vont attendre encore longtemps, parce que du coup, ils veulent éviter toutes les galères d'entrer en bourse. Mais quand même, on a vu des très belles entrées en bourse. Circle qui a cartonné. On a eu qui d'autre aux États-Unis ? Figma. Figma, oui. On a des belles entrées en bourse. Donc, en Europe... Pas ouf, mais on voit que tout le monde essaye de dépoussiérer le marché européen. Je sais qu'en Italie, ils veulent revoir un peu les règles. Londres aussi, je ne sais plus qui, Euronext, voulait un peu aligner tous les marchés. On a un problème de fragmentation en Europe, c'est pour ça qu'on a beaucoup moins d'entrées en bourse, je pense, contrairement aux États-Unis. Donc ouais, ça repart, mais c'est comme la bulle.
- Speaker #0
Il y a une boîte française incarnée par Arthur Mensch qui pourrait... nous intéresser si elle rentrait en bourse. On a un petit son. Écoutez ça.
- Speaker #3
We're not for sale.
- Speaker #2
Would you IPO ?
- Speaker #3
Of course, that's the plan.
- Speaker #0
We're not for sale. Would you IPO ? Of course, that's the plan. C'était à Davos. On demandait, une journaliste de Bloomberg demandait à Arthur Mensch si une entrée en bourse était prévue. Il répond oui, c'est le plan. L'entrée en bourse de Mistral, ça serait potentiellement en Europe. On est à peu près sûr que non.
- Speaker #2
Ils sont quand même très européens, c'est ce qu'ils vendent, c'est du branding presque, c'est l'IA européenne, donc ce serait bizarre qu'ils entrent aux US. En tout cas, moi je trouverais ça étrange.
- Speaker #0
Ce serait bizarre d'un point de vue identité, marketing, Seb, d'un point de vue business.
- Speaker #1
Je n'y crois pas du tout. À court terme, je n'y crois pas du tout, pour les raisons que vous évoquez. Comme toi, je me dis que c'est de l'IA, c'est booming, donc il faut qu'ils aillent aux US. Sauf que tout le storytelling, c'est de dire on est souverain, on est… non pas franco-français, parce qu'ils bossent aussi avec Nvidia et plein de gens, mais… Ça serait pas logique. Et ce côté à Paris, aujourd'hui, c'est des cacornes sur le papier. Plus de 10 milliards, j'ai peur que ça fasse mal. Donc, enfin, qu'il reste pas longtemps des cacornes, si tu veux, cotées sur le marché. Donc, pour le moment, je leur conseille d'y aller le plus tard possible. Je vois plutôt des content squares, justement, aux US y aller avant eux. Doctoly, pourquoi pas, sur Euronext, tu vois, pour le coup, qui est très européen, en Allemagne et en France. Mais je vois pas du tout Mistral à court terme.
- Speaker #2
Revolut ?
- Speaker #0
Revolut,
- Speaker #2
ça va être dans pas longtemps.
- Speaker #0
US ou Londres ?
- Speaker #2
Je pense qu'ils sont très attachés à Londres quand même. Je les vois bien entrer à Londres.
- Speaker #0
Ça ferait du bien au marché ?
- Speaker #2
Un petit peu, oui. C'est un vrai volet de souïe. Enfin une vraie belle IPO en Europe.
- Speaker #0
Bon, on va revenir chez nous en France parce qu'évidemment, on voit que ça boume du côté des États-Unis. Il se passe plein de choses. Nous, en France, on est un petit peu coincés dans ce débat budgétaire. Je dis un petit peu pour ne pas dire beaucoup. On enregistre cette émission. On est mercredi 29 octobre. Évidemment, plein de choses peuvent changer. Mais j'avais envie de vous demander... Quel était selon vous, observateur respectif des investisseurs ? Et puis, voilà, Seb, tu es journaliste, Johan, tu es aussi une plume. Comment vous trouvez que le débat budgétaire impacte sur, j'allais dire, l'esprit d'entreprise français ? L'esprit d'entreprise qui est porté par les entrepreneurs, mais aussi quelque part par les investisseurs et les investisseuses qui mettent des billes dans des boîtes via du Business Angel, peut-être via le VC ? Est-ce que Seb, tu sens qu'il se passe quelque chose ? Est-ce que les petits radars que tu as sur le terrain te permettent d'avoir un avis sur l'impact, sur l'état d'esprit, le moral entrepreneurial ?
- Speaker #1
Là, on est loin de l'IA. C'est sûr qu'il n'y a pas d'euphorie, il n'y a pas de bulle. Au contraire, on est au mieux résilient. On essaie de passer entre les gouttes et se dire, bon allez, ça sera non pas mieux demain, mais essayons d'encaisser ce qui se passe. Et c'est de l'instabilité politique. Tu vois, un budget 25 qui était déjà pas terrible, il y avait un effort de 3 milliards à peu près de la French Tech. Et on va aller dans le même sens, c'est-à-dire on va restreindre encore plus des accès aux crédits d'impôts, aux statuts jeunes entreprises innovantes. On va demander aux entreprises de faire encore plus de recherche et développement, ce qui est compliqué. Du coup, ils vont sortir parfois de ces dispositifs et par wagonner. C'est des centaines de startups qui du jour au lendemain se retrouvent à geler des embauches, geler des projets, voire les abandonner. Donc on ne peut pas dire qu'on soit globalement à la fête. Et on parle quand même de 15 ou 16 000 boîtes, si tu veux, qu'ont créé ou qu'ont maintenu directement et indirectement un gros million d'emplois et qui, là, depuis quelques semaines, en détruisent. C'est-à-dire que le solde est négatif et on n'avait quasiment jamais vu ça. Donc là, je ne vais pas te dire que c'est la fête, ce n'est pas le cas.
- Speaker #0
C'est un vrai baromètre, l'emploi. Johan, qu'est-ce que tu ressens ?
- Speaker #2
Déjà, par nature, les Français sont assez pessimistes. Je me souviens, il y avait une étude qui était assez intéressante sur les investisseurs et du coup ils montraient que certains pays européens où on est beaucoup plus optimiste, on a tendance à investir davantage. Et c'est pour ça qu'en France on n'investit pas beaucoup parce qu'on a un peu peur du futur. Et là je pense, bah oui, cette instabilité politique, elle rajoute une belle couche au pessimisme ambiant. Et donc d'un point de vue investisseur perso, je pense que les gens, du coup ils accumulent, ils accumulent, ils accumulent, ils n'investissent pas, ils ont peur, ils disent, ils disent, bah il y a une bulle, donc voilà, tout s'accumule en France et du coup on... On ne met plus de billes dans l'économie. À titre, je parle des investisseurs persos là, mais pareil pour les entrepreneurs. C'est juste la déprime.
- Speaker #1
C'est marrant que tu aies passé d'être des entrepreneurs quasiment aux retail, aux particuliers, aux investisseurs, qu'on est tous d'une manière ou d'une autre, qu'on aspire à devenir. Alors que la question de Lorraine, qui m'était dessinée tout à l'heure, c'était sur les entrepreneurs. Et c'est vrai qu'eux-mêmes ont tendance à basculer dans ce camp parce qu'ils sont aussi citoyens, ils consomment et tout. Et donc, s'ils voient leurs salariés inquiets et eux-mêmes rattrapés par la morosité ambiante, ils finissent par être français, alors qu'à la base, ils étaient quand même entrepreneurs. Et quand tu es entrepreneur, peu importe ton pavillon, généralement, tu es plutôt optimiste quand même et tu vas de l'avant, tu prends du risque.
- Speaker #0
Le débat, on est dedans, on est dedans tous les ans. Là, cette année, on a l'impression qu'ils tabassent particulièrement. Est-ce qu'on peut imaginer les conséquences de ce débat à moyen terme ? C'est-à-dire l'année prochaine ? Des embauches gelées ou du retard dans le travail parce que les embauches n'ont pas été faites sur le dernier trimestre de l'année. Comment on peut matérialiser les conséquences de ce débat sur le tissu économique, pour le dire de manière un peu dramatique. Mais voilà, l'ambiance, ça compte quand on entreprend.
- Speaker #1
Yoann ?
- Speaker #2
Alors en tant qu'entrepreneur...
- Speaker #0
Quel est ton moral Yoann ?
- Speaker #2
Mon moral ? Bah il est plutôt bon là donc non tout va bien. Mais je pense que oui il y a forcément des choses qui vont plomber un peu l'économie. Après c'est dur à dire là. Il n'y a pas encore toutes les décisions qui ont été prises donc c'est plus le... En fait c'est l'instabilité qui crée de l'attente. Et du coup l'attente bah du coup ça crée juste pas de croissance. Donc là pour l'instant je pourrais pas me projeter dans six mois ou dans un an. Juste dire que bah attendre c'est un peu embêtant. Et du coup quand t'attends bah... Tu fais rien.
- Speaker #0
On va finir avec un tout petit mot d'or, parce que l'or est finalement la seule chose qui nous guide dans ce monde. Et le bitcoin. Oui, le bitcoin. On parlera de bitcoin juste après. Mais un petit mot d'or, parce qu'on en a pas mal parlé la semaine dernière. Qu'est-ce que l'or nous dit ? Finalement, si on dézoome, on quitte la France, on reprend une perspective un peu mondiale. Yoann, qu'est-ce que nous dit l'or de notre morale et de notre état d'esprit ?
- Speaker #2
L'or dit que ça ne va pas très très bien.
- Speaker #0
Ça va un peu mieux,
- Speaker #2
oui, mais bon, c'était normal, il avait tellement augmenté. Donc ouais, ça nous dit juste qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. Et donc du coup, on place dans l'or parce que l'or va leur refuge par essence presque. Et donc c'est pour ça qu'il a grimpé. Et donc ça veut dire qu'on est dans une instabilité globale, économique, sociale, culturelle, enfin juste tout. On traverse un peu une tempête là. Donc ouais, on investit dans l'or parce qu'on sait que l'or, il sera toujours là. On ne sait pas si demain, telle ou telle boîte sera toujours là. Et l'argent. Et l'argent qui fait mieux que l'or d'ailleurs si on regarde.
- Speaker #0
Seb, t'as pris des OTP sur l'argent ?
- Speaker #1
J'ai pas pris, j'ai essayé figure-toi et sur la plateforme que j'utilise je ne l'ai pas trouvé. Donc je me suis rabattu sur l'or je te promets. Name and chain ta plateforme. Mais sur l'or, c'est peut-être un futur annonceur de ton groupe. Et d'ailleurs félicitations et je vous souhaite le meilleur avec les associés. Mais franchement, baromètre, moi j'ai acheté pour la première fois, très perso etc. Mais de l'or, en l'occurrence des mines d'or. Alors j'y ai jamais cru, oui il y a un ETF là-dessus, mais si tu veux j'y ai jamais cru, j'ai toujours dit à tout le monde arrêtez, ça sert à rien, ça produit rien, il n'y a pas de renom, etc. Mais moi tu vois j'ai été contaminé, je ne sais pas comment dire le mot, par cette ambiance morose.
- Speaker #0
Et quel a été l'élément déclencheur ? Une saturation ?
- Speaker #1
Non mais tu vois un truc monter, on te dit il y a plein de risques, etc. Les marchés sont plus hauts, mais il y a aussi l'or parce qu'on se couvre, etc. Tu n'es pas le dernier pinpin quoi, je me suis intéressé au bitcoin il y a près de 10 ans, je ne vais pas... laisser l'or physique me passer sous le nez s'il fait fois deux en quelques mois.
- Speaker #0
Justement, si vous cherchez à acheter des ETP ou des ETF, on va s'occuper de vous, on va faire un petit peu de pédagogie dans la séquence qui suit. L'IA affole les marchés, mais l'or rassure les investisseurs et même Seb Kouanon, la voix tech de Tech45 que vous pouvez retrouver en podcast sur toutes les bonnes plateformes. Et vous pouvez aussi retrouver partout sur l'internet la newsletter de Johan Lopez, Snowball. Merci à tous les deux. Les meilleures séquences de cette interview seront évidemment à retrouver sur Insta, sur LinkedIn, sur TikTok et partout où vous avez vos usages sur les réseaux sociaux. On va parler au-delà de la spéculation et de la protection. On va s'occuper de votre portefeuille. Il y a la troisième voie peut-être représentée par les ETF. On va faire un petit peu de pédagogie. À suivre. C'est ETF Now, on fait le point sur les ETF pour vous qui êtes peut-être investis en tracker ou qui réfléchissez à mettre des billes dans des ETF. Ce matin, on fait un petit peu de pédagogie avec Nicolas Domnesk. Bonjour Nicolas.
- Speaker #4
Bonjour Doré.
- Speaker #0
Nicolas, alias Nicolas Finance sur toutes les bonnes plateformes. Nicolas, tu es créateur de contenu et puis tu es fondateur de e-investing. Avec toi, on prend le temps de faire un peu de pédagogie parce qu'on le sait, les ETF ont la cote. Et je dois dire moi la première, ma grille de sélection d'ETF est très... très partielle, très lacunaire, avec toi ce matin. On pose les bases d'une bonne sélection pour un bon portefeuille d'ETF. D'abord, ta légitimité. Combien de temps tu as investi en ETF et comment tu es rentré dedans, si je puis dire ?
- Speaker #4
J'ai commencé à investir en 2017. Au début, c'était les produits d'investissement. Les ETF n'étaient pas trop démocratisés. C'est surtout à partir de 2020, 2021, avec des gros acteurs qui ont mis des grosses campagnes marketing dessus. J'ai commencé à investir en actions individuelles. en 2017, moi j'ai eu mes 18 ans, et au fur et à mesure on se renseigne, on voit qu'il y a d'autres produits, dont les ETF qui permettent plein de choses, des faibles frais, une diversification, une fonctionnalité aussi auto-notoriante dans nos indices, et donc bref ça m'a un peu permis de mettre le pied à l'étrier et de pousser ma stratégie d'investissement.
- Speaker #0
Intéressant, on le sait les encours d'ETF dépassent 16 000 milliards je crois de dollars dans le monde, chez nous en France on est un peu dans un phénomène de rattrapage, parce que les ETF sont populaires. aux US mais aussi en Europe, en Allemagne depuis longtemps. Toi tu nous dis que tu es rentré dedans après avoir fait du stock picking. Alors quel est le premier conseil que tu peux donner à ceux et celles qui voudraient soit démarrer un portefeuille, soit à ceux ou celles qui voudraient un peu mettre du rangement dans leur portefeuille de TF, ranger un peu leur
- Speaker #4
Pour moi, il n'y a pas une grosseur, mais quelque chose, il y a un gros amalgame, c'est que ETF, ça veut dire ETF Action Big Tech US. Parce qu'on entend les ETF S&P 500, Nasdaq ou MSI World, dont l'MSI World c'est 70% des Big Tech US. Donc je dirais le premier peut-être disclaimer, c'est plutôt un ETF, ce n'est pas forcément des actions. Un ETF, c'est un produit dans lequel on va avoir différents actifs. Ça peut être, il y aura beaucoup d'actions, on peut avoir des obligues, on peut avoir d'autres produits. Mais je dirais la première chose, c'est de faire attention, ETF, ce n'est pas que des actions. C'est une forme d'ETF. Donc je dirais, pas quand on est...
- Speaker #0
Premier mythe, c'est pas que de l'équity.
- Speaker #4
Exact, exact. Et aussi, les ETF, c'est dans la famille des ETP. Et dans les ETP, il y a trois choses. ETF, ETC, ETN. ETC, vous en avez parlé juste avant avec ETC or. On a aussi les ETN qui se font aussi avec du, par exemple, crypto. Peut-être que vous allez en aborder après. Mais bref, ça s'inscrit dans la famille des ETP. Et sur les ETF, pour moi, il y a pas mal de variables sur lesquelles il faut mettre le nez dedans pour affiner notre stratégie d'investissement et nos décisions.
- Speaker #0
C'est quoi la première variable ? Moi, je te dis la mienne. Le premier truc que je check, c'est la taille, le volume de l'ETF. En dessous d'un certain montant, je me dis, OK, cet ETF, il n'est pas bon. Est-ce que c'est le premier critère pour toi ?
- Speaker #4
Pour moi, le premier critère, c'est vraiment l'indice. 80-90% de la performance, j'investis sur quoi ? Est-ce que ça va être, je ne sais pas, pour faire simple, un Nasdaq ou si ça va être un microcap China, je ne sais pas. Mais bref, entre microcap China et S&P, par exemple, il y a un écart gigantesque. Peut-être que ça fait assez bateau de le dire, mais... 90% de la perf de l'ETF, vraiment c'est l'indice. Et comment on sait ce qu'il y a vraiment dans l'indice ? On a plein de plateformes, des comparateurs, des agrégateurs. Je pense à JustCTF ou ExtraETF qui sont plateformes gratuites où on va aller dans ces plateformes, on va choisir notre ETF et ensuite on va regarder, ok, qu'est-ce que j'ai dedans ? C'est quoi mes géographies, mes pays, c'est quoi mes secteurs, mon top 10 et c'est quoi les boîtes que j'ai dedans ? Et dans les boîtes, on va regarder la pondération parce qu'on peut avoir des ETF par exemple équipondérés. donc sur le S&P 500 chaque stock aura la même pondération Ou bien on peut avoir des ETF classiques où ça va être une pondération par le poids. Et donc là, par exemple, sur un S&P, on peut avoir le top 10 qui prend 20-30 %. Donc là,
- Speaker #0
ton S&P, c'est les GAFA.
- Speaker #4
Exact. Donc, je dirais le premier critère pour moi, c'est l'indice.
- Speaker #0
L'indice. Bon. Après, qu'est-ce que tu regardes ?
- Speaker #4
Oui. Donc, premier critère, l'indice. Tu avais parlé de l'encours, la taille. Pour moi aussi, c'est un bon critère à prendre en compte. Pourquoi ? Parce que si on a un ETF qui n'a pas assez d'encours, on peut avoir des spreads. Donc, on va dire des... des coûts de transaction liés à ça qui peuvent être assez élevés. Aussi, on peut avoir si on a un ETF qui a été lancé depuis plusieurs mois, années, et qui n'a pas eu assez d'encours, c'est-à-dire que l'émetteur ne peut pas être assez rentable, parce qu'il se rémunère via le TER, donc il y a les frais. Et s'il n'y a pas assez d'encours, donc il n'est pas assez rentable, il peut le fermer. Donc bref. La taille minimum pour toi,
- Speaker #0
c'est quoi ?
- Speaker #4
Je dirais minimum 100 millions d'euros. Après, on peut aussi avoir…
- Speaker #0
100 millions d'euros ou de dollars ?
- Speaker #4
Exact. On peut aussi avoir des ETF qui ont été lancés assez récemment, plusieurs mois, donc là ça va prendre un siècle des pincettes, mais je dirais plus ou moins 100 millions.
- Speaker #0
Tu parlais des frais justement, le TVR, les frais de gestion. On entend beaucoup que sur les ETF, il n'y a pas de frais. Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de frais. Il y en a. Est-ce que c'est un point de vigilance qui doit arriver très tôt dans notre grille de sélection d'après-temps ?
- Speaker #4
Oui, exactement. Souvent, on compare gestion passive, gestion active. Quand on a de la gestion active, on peut avoir 1 à 2 % de frais, ce qui est beaucoup. Et quand on revient à nos ETF, on va avoir des choses beaucoup plus faibles. On peut avoir pour les plus faibles 5 points de base de 0,05 %. Et ça peut monter pour des ETF un peu plus exotiques, on va dire. à 0,60%. Mais je dirais que sur les gros ETF, quelque chose qui est acceptable, c'est plus ou moins
- Speaker #0
0,20%. 0,20%.
- Speaker #4
Ensuite, un autre critère qu'on peut considérer, ça va être la politique de distribution des dividendes. Est-ce que l'ETF est capitalisant ou distribuant ? En général, si on a une stratégie d'investissement long terme, on va plutôt être capitalisant pour faire grossir le patrimoine. Et quand on a atteint une taille critique de patrimoine, on va plutôt passer sur du distribuant pour, on va dire, collecter les fruits de ces investissements. Autre chose, on peut regarder aussi l'éligibilité au PEA. PEA, c'est une très bonne enveloppe fiscale. Il y en a qui sont éligibles, certains oui, certains non. Donc, indices, capitalisants, distribuants, frais de gestion, PEA. Autre chose qui peut être assez importante, c'est le type de réplication. On a des ETF.
- Speaker #0
Dis-nous ça avec des mots simples, ça veut dire quoi la réplication ?
- Speaker #4
C'est qu'est-ce qu'on a concrètement dans l'ETF ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que l'ETF vient suivre ou reproduire en gros ?
- Speaker #4
Exact. Et on a deux grandes familles, physique et synthétique. physique c'est assez simple J'ai physiquement dans mon fonds les boîtes de l'indice. On peut avoir soit du complet, donc j'ai toutes les boîtes, soit du échantillonnage et une partie. Ça c'est le premier. Deuxième, c'est synthétique. C'est dans mon fonds, je ne vais pas avoir les boîtes de l'indice. Par exemple, un ETF européen qui va suivre le S&P 500 de manière synthétique. En fonds, on n'aura pas les boîtes du S&P. On peut avoir des boîtes européennes. Et via un swap, un contrat dérivé, on va échanger la performance de mes boîtes européennes aux boîtes US. Et via ce swap, je vais choper les... prendre la performance sans les avoir en portefeuille.
- Speaker #0
Et est-ce que toi, c'est un critère que tu regardes vraiment sur chaque part d'ETF que tu achètes ?
- Speaker #4
Parce que moi,
- Speaker #0
pas du tout par exemple.
- Speaker #4
Comme je l'ai dit, je pense que le premier critère, c'est l'indice. Ça, ça peut être pertinent. Si on veut faire du ETF POA sur des indices non européens, je serais obligé de passer sur le synthétique. Et ce que j'aime bien aussi avec les ETF synthétiques, c'est qu'en général, après, ce n'est pas le cas tout le temps, on peut avoir des tracking différents. Donc, c'est vraiment l'écart entre mon fond et l'indice. Donc, plus il est proche, plus la qualité de suivi est bonne. En général, on peut avoir un tracking de différence plus faible sur des ETF synthétiques par rapport à des physiques.
- Speaker #0
Justement, dans les points d'attention qu'on a tous dû bien prendre en compte depuis quelques temps, c'est les différences de taux de change. Je pense à tous ceux et celles qui ont investi beaucoup en ETF S&P 500 et qui, par exemple, sont sur des ETF en euros et qui, du coup, ne comprennent pas la performance dégradée. par rapport aux ETF libellés en dollars. Raconte-nous l'importance de veiller sur ce taux de change ou comment se protéger du taux de change.
- Speaker #4
Exact. On a certains ETF qui permettent de se hedger contre le couple non investi en euros, euros-dollars ou ça peut être d'autres devises. Là, comme tu l'as dit en début 2025, investir en dollars sur un S&P 500, il peut monter, mais le couple euros-dollars ne va pas dans notre sens, donc on peut être break-even, voire en perte. Donc c'est une variable sur laquelle il faut faire attention, mais on peut en général sur les ETF. hedger, on va avoir un TER qui peut être un peu plus élevé qu'un ETF non hedger. Donc, c'est un peu est-ce que ça vaut le coup, oui ou non, dans notre stratégie ? Il faut avoir ça en tête. Après, ça dépend. Est-ce qu'on veut s'exposer au dollar ? Oui ou non.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un autre sujet ? Tout à l'heure, tu parlais de la longueur de l'investissement dans l'ETF si on est là pour le long terme, si on est là pour un peu plus, pas de la spéculation, mais être un peu plus dans le court terme. Le type Merci. d'exposition, c'est quelque chose d'important. Comment tu dis ça avec les mots de tous les jours ?
- Speaker #4
La plupart des ETF, on va avoir des réplications longues. Si ça monte, je gagne parce que je suis la hausse du cours. On peut avoir des ETF assez différents avec une réplication courte, c'est-à-dire si l'indice augmente, mon ETF baisse. Donc c'est un peu inversé. Et aussi, on peut avoir des ETF à effet de levier, c'est-à-dire que si ça monte de 1, moi je prends x2. Donc ça va être l'effet de levier x2, ça peut monter jusqu'à x3. Il peut y avoir plus, mais sur les gros ETF, je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup. et pareil, on peut avoir sur de l'inversé du moins 1 ou moins 2. Pour moi...
- Speaker #0
Sur un investisseur long terme, assez débutant, il n'y a pas besoin de se compliquer la tâche. Si on veut faire des stratégies un peu plus poussées ou qu'on est un peu plus agressif, on peut passer sur du levier, fois deux, voire fois trois.
- Speaker #1
Ça monte et puis ça descend. Ça monte par l'escalier et ça descend par l'ascenseur.
- Speaker #0
Exact. Il faut connaître son profil de risque et il faut être alerte avec ce que je suis prêt à accepter ce risque.
- Speaker #1
Il y a un dernier point, puisqu'on parlait tout à l'heure du budget et un petit peu de fiscalité et qu'on va parler dans quelques minutes de Bitcoin et peut-être de... comment la fiscalité pourrait changer en France. Un mot sur quelque chose auquel on ne pense pas assez quand on achète des ETF, c'est où est physiquement l'émetteur d'ETF ? Où est-ce qu'il est domicilé ? On a pas mal d'émetteurs en Europe qui sont basés en Irlande, mais pas que. Comment on fait attention à la domiciliation et comment ça nous impacte fiscalement et même au-delà de la fiscalité en tant qu'investisseur français ?
- Speaker #0
Sur les gros ETF, on va avoir trois pays qui reviennent, en tout cas pour un investisseur français, forcément la France. On a aussi Luxembourg et l'Irlande. C'est les trois gros pays qui reviennent assez souvent. France, forcément, ça va être des ETF qui sont basés en France, qui font tout en France. Luxembourg, c'est moins pour des raisons fiscales, mais plutôt pour des raisons administratives, parce que le Luxembourg, c'est vraiment un web financier, ça permet, il y a beaucoup de règles de faciliter la vie de ces fonds. Et en Irlande, ce qui va surtout faciliter la vie, c'est que pour des ETF avec une réplication physique, donc on physiquement les active en portefeuille, quand on a une distribution de dividendes, on a les US qui vont effectuer un prélèvement à la source. Et on a un accord de non... de double imposition entre US et Irlande, qui permet une double imposition beaucoup plus faible en Irlande, VS, France ou Luxembourg. Mais ça, ça s'applique uniquement sur les ETF physiques qui suivent des stocks US. Si on a un ETF synthétique qui réplique un indice US, comme dans le fond, on n'aura pas physiquement ces boîtes US, il n'y aura pas de problème.
- Speaker #1
C'est problématique. On a essayé de vous apporter une grille de lecture pour bien choisir vos ETF. C'était... Fait avec beaucoup de pédagogie. Merci beaucoup, Nicolas. Nicolas Domnesque, qu'on connaît aussi sous le nom de Nicolas Finance. Tu es aux manettes de e-investing. Et puis, on te retrouve partout, sur notamment Instagram, où tu es un peu le sif le plus corporate d'Instagram. Merci beaucoup, Nicolas. On te retrouve sur YouTube et puis sur tous les réseaux Insta, LinkedIn et TikTok, bien sûr. Et puis, si vous préférez nous écouter, on est aussi en podcast sur Apple Podcasts, Deezer et Spotify. Vous savez maintenant comment choisir. un ETF parce que vous avez bien écouté Nicolas. On va changer d'échelle et de volatilité. On va aller parler un petit peu de Bitcoin. On va parler de Bitcoin du point de vue de nous en France puisqu'on rentre peut-être dans une nouvelle ère. En tout cas, il y a une proposition de loi pro-Bitcoin qui est discutée à l'Assemblée nationale. Qu'est-ce qu'il faut en retenir ? Qu'est-ce qu'on peut espérer ou redouter ? On voit ça dans quelques secondes. Bientôt, une réserve stratégique en Bitcoin, oui, peut-être en France, chez nous, c'est ce dont on va parler avec toi, Alexandre Stachenko. Bonjour Alexandre. Bonjour. Alexandre, tu es, comment dire, le Bitcoin guy de la France, ou en tout cas le Bitcoin guy de Bitstack, avec nous pour décrypter ce qui se débat à l'Assemblée Nationale. Tu as un gros track record dans le milieu de la crypto, on se connaît de longue, longue date, toi et moi. Et aujourd'hui, on vient décrypter peut-être un moment qu'on n'aurait pas anticipé. à un moment où Bitcoin est débattu à l'Assemblée nationale. Oui, c'est en ce moment, cette semaine, vous qui nous suivez peut-être de manière délinéarisée, on est le 29 octobre, on enregistre le 29 octobre. Et hier, une proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale. C'est une première en France.
- Speaker #2
Il y a eu des amendements qui ont déjà été déposés, mais sur le minage.
- Speaker #1
Mais là, c'est un gros dos. Là, c'est un paquet.
- Speaker #2
Raconte-nous un peu. Donc effectivement, c'est une proposition de loi qui a été déposée hier par le groupe UDR, donc l'Eric Ciotti. et qui a pour particularité d'être effectivement un package cohérent. C'est-à-dire qu'on a déjà eu quelques tentatives, quelques apparitions du mot Bitcoin à l'Assemblée nationale et aussi d'ailleurs au Parlement européen par quelques députés européens. Mais très souvent, c'est sur des sujets qui sont isolés les uns des autres. Il y a eu une proposition de réserve stratégique de Bitcoin qui a été faite au Parlement européen, mais ce n'était pas une vraie proposition au sens d'une proposition de loi. C'était plus juste un discours à l'Assemblée. il y a eu En début d'année, pas mal de propositions ont été faites autour du minage de Bitcoin en France. Mais là, c'est un package cohérent qui s'articule autour d'une réserve stratégique de Bitcoin avec des modalités d'application.
- Speaker #1
Là, on parle d'une réserve stratégique de Bitcoin en France. En France, exactement.
- Speaker #2
Pour peut-être dédramatiser pour nos auditeurs, c'est quelque chose que maintenant les États-Unis font. La première puissance mondiale accumule déjà du Bitcoin aujourd'hui dans une réserve stratégique. Donc, finalement, je tiens à rassurer tout le monde, la France n'est pas non plus à la pointe, dans la mesure où il y a d'autres pays qui ont commencé à le faire. Il y a quelques années, on pouvait dire, oui, c'est que le Salvador ou c'est que des petits pays. Aujourd'hui, c'est la première puissance mondiale. Donc, c'est simplement plutôt d'ailleurs se mettre à la page. Il y a tout un volet plutôt sur la souveraineté monétaire, autour des stable coins, des moyens de paiement. Et donc, ça, ça rentre aussi sur le sujet porté par Christina Garde. L'euro numérique, donc là la proposition de loi se pose en contradiction. D'ailleurs il y a même un désir d'interdire l'euro numérique dans cette proposition de loi et de favoriser l'usage de ce qu'on appelle des stable coins, on pourra y revenir tout à l'heure. Et puis il y a toute une partie très importante qui est aussi très complète et cohérente sur justement le minage en France, qui est une opportunité qu'on sous-exploite alors qu'on dispose d'extra capacités sur notre nucléaire aujourd'hui, qui est sous-utilisée et qui ferait qu'en fait on pourrait faire un deal qui est gagnant-gagnant pour tout le monde en France sur le minage. gagner de l'argent, accélérer la transition énergétique, réduire la facture des francs CEPH. Et donc là, il y a une vraie opportunité à aller là-dedans. Et c'était en ce sens, pour le coup, je pense, il y a déjà un plus fort consensus sur le minage, peut-être de façon paradoxale, parce que certains autres partis ont déjà commencé à en parler, y compris le RN en début d'année, mais il y a aussi François Hollande notamment qui y avait.
- Speaker #1
Un mot, on va revenir sur cette histoire de minage parce que c'était cet été, il y a eu une actu où le groupe EDF a cédé à un acteur américain.
- Speaker #2
Annoncé qu'il va céder, mais c'est pas encore plié.
- Speaker #1
Mais en deux, trois mots pour ceux qui nous suivent, explique-nous avec des mots simples l'enjeu autour de cette session.
- Speaker #2
Alors, EDF a une filiale qui s'appelle Exaion. Exaion est une filiale qui est dédiée aux services de calcul haute performance et de blockchain. Mais le problème d'Exaion majoritairement, c'est qu'en fait c'est une filiale... qui de façon assez paradoxale n'a pas le droit de faire la seule chose rentable, en l'occurrence du minage de bitcoin. Pourquoi le minage de bitcoin c'est super rentable ? Parce que c'est une activité qui est extrêmement flexible, donc qui est capable d'être mobilisée lorsque l'électricité n'est pas chère et de s'effacer lorsqu'elle est chère. Et en fait il y a très peu de consommateurs qui sont capables de faire ça. Prenez l'exemple personnel de tout le monde, En gros, c'est pas parce qu'on vous dit que l'électricité, en fait, elle est gratuite la nuit. que vous allez vous lever la nuit pour faire à manger. Vous avez des habitudes, vous ne pouvez pas les décaler.
- Speaker #1
Alors qu'on peut programmer du minage de bitcoin à des heures creuses.
- Speaker #2
On peut en fait le faire de façon flexible, suivre tout simplement même les prix spot en disant là le prix est négatif, du coup je consomme de l'électricité, là il est cher, non je rends l'électricité au réseau. Donc c'est un outil de flexibilité qui est très important et qui est déjà utilisé à échelle même industrielle, par exemple au Texas où ça représente déjà 4 ou 5 gigawatts de puissance. Donc pour avoir un ordre de grandeur, c'est quand même plusieurs réacteurs nucléaires qui sont en équivalent de consommation électrique. Donc là on a cette filiale qui n'a pas le droit de faire cette seule chose qui est rentable pour des raisons, j'allais dire, bassement politiques au sens où c'est une question d'image. C'est-à-dire que EDF a peur du fait que Bitcoin a une mauvaise image et donc ils ne veulent pas y toucher. Ils ne veulent pas prendre le risque réputationnel à date. Exactement. Ce qui est cocasse, mais j'allais dire plutôt d'une façon d'un rire jaune, c'est que les mineurs de Bitcoin français, ça fait 10 ans qu'ils disent à EDF c'est une opportunité monstrueuse, on pourrait gagner des milliards par an. On parle de milliards par an.
- Speaker #1
C'est qui ? L'État français, par exemple ? L'État français, exactement.
- Speaker #2
Mais justement, on pourrait gagner des milliards par an. Il y a même un calcul qui a été fait a posteriori. Il y avait un mineur français qui avait proposé à EDF en 2017 de miner de façon expérimentale sur des faibles capacités. Mais en fait, si on n'avait pas refusé cette proposition, aujourd'hui, on aurait quelque chose entre, de mémoire, 5 et 15 milliards d'euros qui auraient été produits depuis 2017. Donc, ça représente, encore une fois, j'insiste, ça représente des milliards d'euros. Et EDF refuse de travailler là-dessus pour des raisons d'image. et là où c'est rire jaune, c'est que EDF a dit aux mineurs français non pendant 10 ans, et là on apprend au milieu de l'été qu'ils vont céder cette filiale-là à un mineur de bitcoin américain, qui évidemment au départ a commencé par dire non mais on n'a pas envie de faire du bitcoin, parce que il y avait ce problème d'image, enfin c'est un mineur de bitcoin donc s'ils ne veulent pas faire de minage de bitcoin, c'est quand même un peu bizarre, et ils ont fini par assumer un mois plus tard en disant ok, il y aura peut-être un volet minage de bitcoin, etc. Donc là, le deal est en cours, il doit être validé par Bercy, parce que c'est une procédure d'investissement étranger en France, alors même que je pense qu'on a les capacités de le faire en France, on a les capacités de le faire avec des mineurs français, et surtout, à mon sens, au-delà du minage, c'est un service pour le réseau électrique, c'est un service de flexibilité, et donc à mon sens, ça devrait même rester au sein d'EDF parce que ça fait partie de sa mission de service public.
- Speaker #1
Si j'extrapole sur cette filiale d'EDF, on les associe à la blockchain et à Bitcoin, mais en fait, ce qu'ils font pourrait aussi servir tout simplement le développement de l'IA. Et ça peut-être que d'un point de vue marketing et images, ça serait plus facile. Ou cybersécurité, ça pourrait être plus vendu.
- Speaker #2
Ça vend bien mieux.
- Speaker #1
On suivra ce dossier. On revient juste sur cette proposition de loi déposée. Tu disais que c'est un package qui est assez cohérent, assez dodu. Donc création de réserve stratégique, autorisation de paiement en stablecoin et puis reconnaissance du minage comme une activité stratégique. Maintenant, quelle est la probabilité que ce package soit validé et voté à l'Assemblée d'après toi ?
- Speaker #2
Proche de zéro. proche de zéro parce que ça a été déposé par un groupe qui est largement pas majoritaire.
- Speaker #1
Donc UDR,
- Speaker #2
c'est 16 députés de mémoire. Donc on n'a même pas la certitude que ça va être débattu à l'Assemblée. Pour l'instant la proposition est déposée mais on ne sait même pas si ça va être débattu. Évidemment je n'apprends à personne que le contexte actuel à l'Assemblée nationale ne favorise pas les travaux parlementaires rapides. Mais donc ce n'est pas tant le fait que ça rentre dans la loi ou pas parce que la probabilité est faible. Mais en revanche, c'est quand même un symptôme et un symbole assez fort. C'est qu'effectivement, il y a encore peut-être 2-3 ans, dire Bitcoin dans le débat public, pour un politicien, c'était un suicide. Parce qu'on dit Bitcoin, instantanément, on se tape tous les poncifs sur la spéculation, le méchant capitalisme, quand ce n'est pas le blanchiment, le financement du terrorisme et la destruction de la planète. En gros, Bitcoin est responsable d'à peu près tout ce qui est néfaste sur cette terre. Et en l'espace de quelques années, les politiques ont pu constater qu'ils faisaient un calcul qui n'était pas le bon, parce que les politiques à l'étranger, évidemment Trump est le plus récent, qui ont joué sur cette carte Bitcoin, ils ont été élus. Ils ont été élus, ça a l'air bête comme ça.
- Speaker #1
50 millions d'Américains qui détiennent des cryptos ?
- Speaker #2
Aux États-Unis, c'est à peu près un électeur sur cinq qui a des cryptos. Culturellement, aux États-Unis, il y a beaucoup de gens qui sont single issue voters. Donc en fait, c'est des gens qui sont très… Ils votent pour un sujet. Exactement. Ils ont un sujet, c'est les cryptos. Et peu importe si c'est républicain, démocrate, etc., je voterai pour ça. Et ça, on le retrouve bien parce qu'avant l'élection de Trump, il y avait même des sondages qui disaient qu'il y avait un électeur américain sur cinq qui avait des cryptos, que ces électeurs se qualifiaient plutôt eux-mêmes de démocrates.
- Speaker #3
Oui.
- Speaker #2
on était à quelque chose comme, alors je vais dire des chiffres de mémoire, mais c'est quelque chose comme 48% qui se disaient démocrates et 43% qui se disaient républicains. Mais en revanche, quand on leur demandait à ces personnes qui donc se qualifiaient elles-mêmes de démocrates, pour qui allez-vous voter, on avait un flip et les gens disaient à 48 ou 9% Trump et à 39, on descendait jusqu'à 39% pour Biden puis pour Harris. Donc ça montrait bien que sur cette population-là, on ne peut pas cracher sur un électeur sur cinq, ce n'est pas possible. Et ça maintenant, les politiciens français commencent à le comprendre.
- Speaker #1
On parle tellement de Trump. que dans cette émission, on a décidé d'institutionnaliser un moment Trump, Money Time. Écoute ce que raconte Trump. Beaucoup de gens m'ont appelé le premier crypto-président et c'est un honneur, c'est ce que dit Donald Trump. Qui pourrait être le premier crypto-président en France, d'après toi ?
- Speaker #2
Très difficile à dire. On ne sait même pas qui sera candidat. Donc pour l'instant, non, c'est impossible à dire. En revanche, il y a quand même une bataille, à mon sens, qui est importante. qui est qu'il faut que ce soit « départisanisé » . C'est-à-dire que Bitcoin, et c'est d'ailleurs, je pense qu'il faut inviter ceux que ça intéresse à lire l'exposé des motifs de cette proposition de loi, parce qu'il est quasiment plus intéressant que la proposition en tant que telle, parce que ça explique pourquoi on en arrive à ces propositions.
- Speaker #1
La genèse de la proposition. La genèse,
- Speaker #2
et en fait on retrouve dans cet exposé des motifs une critique assez vive du système monétaire actuel, de l'inflation chronique. une qualification de Bitcoin comme étant une réserve stratégique au même titre que l'or, une référence évidemment à la réserve stratégique nationale américaine. Et je dirais que là-dedans, la problématique majeure, c'est que tout ça n'est pas partisan. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de raison que ce soit un camp plutôt qu'un autre.
- Speaker #1
Ce n'est pas la gauche versus la droite. Exactement. Et le problème,
- Speaker #2
c'est qu'aujourd'hui, c'est rentré dans le débat politique par une porte partisane qui est plutôt la droite voire l'extrême droite. Et donc malheureusement, ça crée une forme de cercle vicieux dans lequel la gauche... a du mal à se positionner sur le sujet. Ils ont peur d'être assimilés à l'extrême droite dès qu'ils parlent de Bitcoin. Et ça c'est dommage parce que, en fait, quand on regarde même la genèse de Bitcoin, c'est plutôt un objet de gauche. Moi j'aime souvent dire que c'est Occupy Wall Street qui fonctionne parce que c'est quelque chose qui vient critiquer le système bancaire, dont d'ailleurs les premiers utilisateurs sont plutôt des marginaux, je le dis sans jugement moral, mais en tout cas plutôt des dissidents. J'en veux pour preuve que cet été, la prix Nobel de la paix, Corinna Machado, donc la vénézuélienne... Elle-même est une grande défenseur de Bitcoin parce qu'elle n'a plus accès à aucun financement, sauf Bitcoin, dans son pays. Les défenseurs des droits humains sont les premiers défenseurs de Bitcoin. Les femmes afghanes, évidemment, les talibans ont interdit Bitcoin dans l'Afghanistan. Motif, ça donne trop de liberté aux femmes. Donc il y a quand même un vrai enjeu de gauche, sans parler de l'enjeu de la transition énergétique qui est évidemment majeur. Et donc ce qui est vraiment important, sans parler d'un président ou d'une présidente, ce serait à mon sens que ça devienne quelque chose au moins de transpartisan pour les prochaines échéances électorales.
- Speaker #1
Ce qu'il faut comprendre dans un monde globalisé qui peut-être se déglobalise, c'est que tous les pays n'ont pas les mêmes systèmes monétaires, les mêmes structures, et que dans beaucoup de pays avec une certaine précarité structurelle, Bitcoin apporte une infrastructure. Qu'on soit pro ou contre Bitcoin ou qu'on s'en fiche, c'est quand même assez factuel.
- Speaker #2
Je dirais qu'on a tous le même système monétaire qui est le système monétaire fiat, c'est-à-dire un système monétaire où l'argent a de la valeur que parce que vous croyez que ça a de la valeur. systémiquement ça conduit à une érosion du pouvoir d'achat. Ça on le constate depuis la mise en place des banques centrales, en particulier la Fed en 1913, mais surtout depuis 1971. L'euro, peut-être que les gens ne le savent pas, mais n'est là que depuis une vingtaine d'années, il a déjà perdu la moitié de son pouvoir d'achat en l'espace de 25 ans. Donc c'est structurel, c'est-à-dire que c'est même la cible des banques centrales que de faire perdre aux gens 2% par an dans le meilleur des mondes. Évidemment, depuis 3-4 ans, on est plutôt autour de 5, voire de 10% en Europe, mais effectivement là où je te rejoins c'est qu'il faut dézoomer c'est à dire que à hauteur de 2 ou 3 % par an d'érosion de pouvoir d'achat, on fait partie des mieux lotis. Il y a beaucoup d'endroits où cette érosion est monstrueuse. Elle est de quasiment la moitié par an. Évidemment, l'exemple du Venezuela que je mentionnais n'est pas innocent. Le pire du pire, c'était il y a quelques années, où c'était plusieurs millions de pourcents d'inflation. Donc, ça veut dire que les prix changeaient en magasin plusieurs fois par jour. L'Argentine, en ce moment, évidemment, avant que Millet y repirait, on était à quelque chose comme 100 % d'inflation par an. Il l'a ramené à autour de 20 ou 30%. Mais ça reste... démentielle. Donc pour ces populations-là en particulier, c'est très utile d'avoir une réserve de valeur alternative qui ne soit pas contrôlée par des intermédiaires financiers qui jouent le rôle d'entrée et de sortie et qui contrôlent et censurent. Et ça, évidemment, on le retrouve dans l'adoption. Par exemple, les pays dans lesquels l'adoption est la plus avancée, il y a une boîte qui fait un classement et qui pondère en fonction du pouvoir d'achat, etc. En fait, on ne retrouve pas du tout la France, l'Allemagne. On retrouve l'Inde, le Nigeria, les Philippines, le Vietnam, l'Indonésie. Donc en fait, des pays dans lesquels la confiance structurelle dans les intermédiaires financiers, les autorités publiques et la monnaie est évidemment précaire.
- Speaker #1
Très intéressant de dézoomer comme ça. On pourrait faire une émission entière sur Euronumérique versus stablecoin, mais on fera ça dans une autre émission si tu veux bien Alexandre. Par contre, je voudrais que tu me mettes le pied à l'étrier pour le dernier sujet de l'émission. On va parler de finances discutées sur l'oreiller, on va parler de couple et de comment on gère son argent. Et tu me disais... parce qu'on échange de temps en temps en off, que toi, pour toi, Bitcoin résout le problème du gender gap. Alors, pardon, on parle beaucoup en franglais, mais que Bitcoin, en tout cas, comme actif, n'est pas l'actif où la différence homme-femme est le plus marqué. Autrement dit, par rapport aux hommes, les femmes détiennent pas mal de Bitcoin, c'est beaucoup moins quand on regarde les actions, c'est beaucoup moins quand on regarde, je ne sais pas, les obligations ou d'autres classes d'actifs. Raconte-moi ça avec tes mots.
- Speaker #2
Parce que c'est en fait… alors, sans sans aller jusqu'à dire que ça résout le gender gap, mais... On constate effectivement malheureusement qu'il y a un écart substantiel dans la gestion des finances dans les couples, en tout cas entre les hommes et les femmes, en particulier parce que de façon héritée les femmes s'occupaient plutôt de la consommation des dépenses et en fait les hommes constituaient un patrimoine. Et donc notamment pour les générations anciennes, on se retrouve avec des écarts monstrueux entre les hommes qui ont constitué un patrimoine et les femmes qui d'ailleurs sont placées dans des situations de dépendance financière, donc c'est d'ailleurs un problème dans la gestion du couple d'être dans cette situation de dépendance et de ne pas pouvoir reprendre son indépendance. Mais évidemment, cette différence-là, elle s'estompe avec les générations où aujourd'hui, grâce à l'éducation qui est faite sur ces sujets-là, les jeunes femmes reprennent un peu plus contrôle sur leurs finances. Il continue d'y avoir un gender gap, mais il est bien moins significatif. Et à cet égard-là, en fait, les cryptos, le bitcoin en particulier, est en fait la classe d'actifs plébiscitées par les jeunes. Aujourd'hui, par exemple, en France, plus d'un détenteur sur deux de crypto à moins de 35 ans, alors même que ce n'est que 25% de la population. Donc c'est vraiment... Le facteur discriminant c'est l'âge et donc ça permet de se retrouver avec une représentation féminine dans la détention de crypto qui est toujours minoritaire. De mémoire on est autour de 35 ou 40% mais en fait sur les autres actifs on est autour de 20%. Donc en fait c'est peut-être un peu contre-intuitif parce que souvent ça fait partie des choses qui à mon sens sont diffusées dans le débat public à mauvais titre. On parle souvent des cryptos, tout de suite on adjoint le terme crypto bro, on met Trump, on met l'extrême droite. Crypto 6. Exactement, dans la réalité... En fait, c'est plutôt la phrase dite auro dans une étude il y a quelques années, c'est les cryptos ont réussi là où la finance traditionnelle a échoué. Et d'ailleurs, il complétait en disant qu'après le cash, les cryptos sont l'actif financier qui est le plus détenu par les femmes. Donc effectivement, et je pourrais conclure en parlant aussi de façon systémique, en bouclant avec mon sujet tout à l'heure sur par exemple les femmes en Afghanistan ou en Iran, les femmes de par le monde sont parmi les premières victimes de la censure financière. Donc d'une certaine façon, Bitcoin leur parle à elles avant de parler aux hommes. On retrouve d'ailleurs le sujet sur des autres minorités. Typiquement aux États-Unis, la sociologie montre que les gens qui utilisent les bitcoins avant, ce n'est pas les jeunes hommes blancs de New York, c'est les minorités ethniques, c'est les femmes en surreprésentation encore une fois, ce n'est pas en valeur absolue. Mais donc on retrouve quand même cette variable où à mon sens, effectivement, bitcoin peut contribuer à cette éducation financière pour les femmes.
- Speaker #1
Odd à Bitcoin avec Alexandre Stachenko, le directeur stratégie et communication de Bitstack, application française.
- Speaker #2
Pour épargner en bitcoin.
- Speaker #1
Pour épargner en bitcoin, mais marginalement dans votre quotidien. Voilà, merci beaucoup Alexandre, le bitcoin guy de Paris et de la France. Merci pour ton analyse. On te retrouve partout sur les différentes pages de RQB, cette interview. On vous en donnera les meilleurs moments, on les diffusera sur les réseaux sociaux. Pour continuer peut-être à porter ta parole, ou en tout cas ton analyse, ce débat à l'Assemblée Nationale qu'on continuera à suivre. Et j'en profite pour dire coucou à The Big Whale qui couvre avec attention nos confrères de The Big Whale ce débat où vous pouvez vous aussi trouver des infos sur la stratégie Bitcoin et l'intégration de Bitcoin dans la stratégie financière et peut-être énergétique française. Une approche prudente, réfléchie, vous avez vu, et stratégique, c'est ce qu'on essaye d'avoir sur le Bitcoin. Mais maintenant, on va parler d'approche prudente et stratégique à l'intérieur de votre couple. On décortique une étude en exclusivité. pour Money Time avec l'équipe d'XTB. A tout de suite et merci beaucoup Alexandre. Merci. Dans ces couples, figurez-vous qu'on est deux tiers des Français et des Françaises à parler finance sur l'oreiller. Et on peut dire que ce n'est pas des conversations faciles, qu'on n'est pas toujours d'accord. On va parler de genre, mais de manière pragmatique avec toi. Bonjour Antoine.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
Antoine Andréani, tu es la tête chercheuse de XTB France. Vous publiez une étude qui parle de nous, de couples investisseurs. Et on va la décortiquer avec toi. On va se demander si l'amour est aussi fort que l'épargne. Qu'est-ce que tu retiens comme grande tendance de ton étude que tu peux partager avec nous ? Un constat universel.
- Speaker #3
Alors c'est une étude menée par XTB France et Ipsos. On a interrogé 1000 couples. Donc c'est une étude qui est très très intéressante. Et nous ce qu'on a voulu savoir, au début on l'a fait parce qu'on voulait savoir comment s'organiser le couple, comment il investissait, comment il interagissait ensemble, est-ce qu'il y avait des disputes ou pas. Mais surtout pour savoir s'il était efficace dans son... L'objectif de battre l'inflation à la fin de l'année, parce que pour un investisseur, c'est ça l'objectif absolu. L'inflation, elle est de 3% aux Etats-Unis, 1% en France. Mais aux Etats-Unis, si on la calcule avec la méthode des années 80, elle peut monter à 7-8%. Donc ce n'est pas la musique. Donc on a fait ce sondage, on a posé 5 questions à des couples français.
- Speaker #1
Des couples hétéros, il faut préciser parce qu'on parle de genre dans cet état-ci, hommes et femmes.
- Speaker #3
Qui décide ? Quel produit vous détenez ? Quel est votre cercle de confiance avec qui vous échangez, la famille, etc. Quel est votre objectif et quelle est la fréquence des désaccords ? Et de tout ça, on en a retiré beaucoup d'informations. Alors moi, je suis un expert des marchés financiers, mais j'ai essayé de vous synthétiser tout ça. Les couples français privilégient la sécurité avant la performance. Ça, c'est du grand classique en France. Ils privilégient la discussion à la co-décision. C'est-à-dire qu'ils discutent beaucoup ensemble, les deux tiers des composantes d'un couple discutent ensemble, mais par contre il n'y en a qu'un seul qui décide et la co-décision, la coopération, la décision en coopération ne monte qu'à 38%. Alors je ne sais pas si c'est un bon chiffre, pour moi c'est juste correct.
- Speaker #1
Donc on discute des suces d'argent mais ultimement il n'y en a qu'un qui agit, qui alloue, qui fait partie de l'investissement.
- Speaker #3
Oui et c'est beaucoup, c'est 58%. Alors chez les jeunes, c'est 65%, les 18-35% c'est au-dessus. Pas trop au-dessus parce que tu vas me perdre. Moi j'ai des grandes tendances pour savoir si je suis dans la norme dans mon couple. On ira creuser plus tard. Autre élément très important, c'est la paix dans le couple qui est privilégiée par rapport à la prise de risque. C'est-à-dire que dans 84% des cas, il y a peu ou pas de désaccord au sein du couple.
- Speaker #1
Sécurité ferme.
- Speaker #3
Ça c'est énorme, c'est très très fort. Par contre, en contrepartie, ça c'est un classique chez l'épargnant français. on va privilégier la sécurité avant le risque.
- Speaker #1
Antoine, peut-être la question que j'aurais dû te poser en amont, c'est là où on parle de l'argent du couple. Donc ça veut dire que l'argent qu'on met au pot commun.
- Speaker #3
D'où la nécessité de la collégialité,
- Speaker #1
des discussions et des décisions. Oui,
- Speaker #3
absolument.
- Speaker #1
Quoi d'autre pour conclure le portrait ?
- Speaker #3
Grosso modo, la finance dans le couple, on en parle à deux, mais on décide seul, c'est ce que je retiens vraiment en premier. Autre élément important, c'est chez les jeunes couples, ils apparaissent vraiment comme la génération qui est plus individualiste, qui s'oriente un tout petit peu plus vers les actifs risqués et qui est plus conflictuelle au niveau financier. On a 25% de désaccords légers ou pas du tout.
- Speaker #1
Après, qui dit jeune couple, dit aussi quand même plutôt jeune investisseur.
- Speaker #3
Oui. Mais grosso modo, l'investisseur jeune se comporte comme l'investisseur âgé ou senior. Il va s'orienter vers des produits vraiment très classiques en France, du livret A. Ensuite, l'assurance vie et tout à la fin, le CTO, le compte-titres traditionnel ou PEA, que l'on ne peut pas partager dans le cadre du PEA. Mais dans l'ensemble, voilà comment c'est réparti. Et les jeunes se démarquent un tout petit peu plus dans la gestion risquée.
- Speaker #1
Chacun son PEA et après un compte-titres ordinaire partagé. Est-ce que c'est une bonne stratégie d'investissement de couple, Antoine ?
- Speaker #3
Idéalement, je ne sais pas quoi trop dire, mais idéalement, c'est plus... La clé, en fait, la chose la plus importante, c'est de bien se former, de savoir ce qu'on fait. Parce que si une personne n'y connaît rien et délègue à l'autre qui n'y connaît aussi rien,
- Speaker #1
et qui fait semblant de connaître ce qu'il y a de pire,
- Speaker #3
sur le long terme on peut se dire que c'est mauvais pour le couple au final. Et mauvais pour l'épargne, et mauvais pour l'objectif de battre l'inflation à la fin de l'année.
- Speaker #1
J'échange avec beaucoup de gestionnaires de patrimoine et de gérants de fortune, et je pense à Marion, qui est une des gérantes à qui j'échange régulièrement, qui me donne le conseil quand elle gère, elle plutôt des clientèles assez aisées, elle dit j'ouvre un PEA pour chaque membre du couple, ... Je mets la même chose dans les deux PEA et après chacun de leur côté fait ce qu'il fait ce qu'il fait. il fait ce qu'il veut, mais au moins dans leur PA, ils ont tous les deux la même chose. Comme ça, égalité totale dans la comparaison, on va dire. Moi, j'ai retenu un chiffre de cette étude, c'est que 12% des femmes en couple déclarent ne jamais parler d'investissement. C'est quand même plus d'une sur dix, jamais parler d'investissement. Alors, peut-être qu'il y a un peu de vocabulaire, c'est le mot investissement plutôt que le mot épargne, donc ça veut dire que peut-être ces femmes-là, elles ont un rapport à l'argent qui est strictement épargne et qui est bas. allocation ou investissement. Est-ce que toi qui es sur les marchés depuis un moment, tu trouves que ça a un peu bougé ? Là, c'est plus le regard perso que le regard pro que je te demande de poser, Antoine, sur la situation. Est-ce que tu trouves que ça s'améliore ? On parlait tout à l'heure, on comparait avec les US la France, on comparait l'Europe avec les US et on voit bien qu'il y a une maturité historique des États-Unis avec des investisseurs sur les marchés à quoi ? Presque 70%. En Europe, c'est un petit peu en dessous. et en France... Je crois que c'est 30% à peu près des Français et des Françaises qui sont sur les marchés actions. Est-ce que ça s'améliore ? Est-ce que tu le sens ça ?
- Speaker #3
Ça c'est difficile à dire. Par contre ce que je peux te dire c'est qu'au Portugal, en Roumanie, en Pologne, il y a de plus en plus de tradeuses et d'investisseuses.
- Speaker #1
Professionnelles ou à titre perso ? Oui, à titre personnel.
- Speaker #3
Et ça, ça bouge. Alors il y a Cathy Woods qui est la star des investisseuses dans le monde, mais en France je crois qu'on est vraiment très très conservateur. Et pas de surprise à mon avis de ce côté-là. Donc ouais, c'est tabou pour 12% des femmes, 10% en général. Et c'est beaucoup quand même, 10%. C'est soit des personnes qui n'en parlent pas, ça ne les intéresse pas, et là c'est une terrible erreur. Ou alors c'est des personnes qui se délaissent totalement sur l'autre, et l'autre conjoint a intérêt à savoir ce qu'il fait parce qu'il a en charge l'épargne du couple.
- Speaker #1
Il porte le risque du couple entier. Très intéressant, on voit bien qu'il se passe quelque chose autour de la finance familiale, de la finance du couple, même que les institutions financières s'intéressent un peu plus au profil féminin. Pour toi, et peut-être pour conclure un peu sur la volonté d'XTB de s'intéresser aux femmes, c'est quoi les motivations ?
- Speaker #3
Alors, je ne peux pas trop parler au nom d'XTB, je n'ai pas trop d'informations là-dessus. Par contre, je pense qu'au niveau des banques, c'est un nouveau marché qui s'ouvre un petit peu au cours des décennies. La femme dans la société est l'égale de l'homme, au travail aussi. Donc c'est tout un marché qui s'ouvre, je pense, pour le domaine de la finance. Et donc il y a, je crois, plus de marketing qui est fait dans ce sens.
- Speaker #1
Voilà, ce marketing qu'on observera de près. De toute façon, le plus on démocratise l'investissement, le mieux on va tous se porter. Je pense qu'on peut conclure là-dessus. Et soyons pour la paix des ménages. y compris dans les discussions financières. Merci beaucoup Antoine, Antoine Andriani, le directeur de la recherche de XTB France, qui évidemment t'a fait un petit pas de côté pour venir décrypter avec nous cette étude, un petit pas de côté par rapport à ton activité quotidienne. Étude très intéressante dont on vous mettra les meilleurs chiffres sur les réseaux sociaux pour que vous puissiez vous en servir peut-être dans vos discussions de couple. C'est la fin de Money Time, merci. Merci à nos invités qui comptent, à ces idées, j'espère, qui ont claqué dans vos têtes. Et merci surtout à notre équipe qui carbure. C'était le deuxième épisode de Money Time produit par Aircube Media Group. Si cet épisode vous plaît, s'il vous plaît, abonnez-vous et likez sur la plateforme où vous êtes. Et puis, venez parler avec nous sur Instagram, sur LinkedIn, sur TikTok. C'est comme ça que vous pouvez nous aider à faire vivre Money Time. Et surtout, dites-nous ce que vous pensez. Vos coups de cœur, vos coups de gueule, vos critiques, vos retours, on lit tout. Un grand merci à notre partenaire 109 qui m'habille aujourd'hui dans une tenue de lumière. Et puis merci à toute notre équipe, Emma, Sarah, Brian, Alexandra, Aurélie, Johan, le studio, Mickaël, Nelson, Morgan, Marion, Félix, Lucas. Et puis merci à vous de nous suivre. Je vous dis à la semaine prochaine et portez-vous bien d'ici là.