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MOOVIZZ L'INSTANT CINÉMA

Emission du 26 avril

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59min |26/04/2024
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Description

Riddle of fire

N’avoue jamais

Le mal n’existe pas

Borgo

Une affaire de principe

Première affaire

Civil War



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci

  • Speaker #1

    Movies, l'instant cinéma pour les aficionados de films en salle. On dit aficionada pour les filles ? Enfin, en tout cas, émission réalisée et préparée par Patrick Servel, également à la technique.

  • Speaker #2

    Et celui qui vous cause, c'est Hervé Brie.

  • Speaker #1

    On parle aujourd'hui des films suivants à l'affiche, dès maintenant, d'ailleurs en ce moment ou très bientôt. D'abord, Borgo, film carcéral et polar qui se déroule en Corse. ensuite les conséquences de la découverte d'un adultère quarante ans après c'est le sujet de la comédie française n'avoue jamais première affaire français aussi les premiers pas d'une jeune avocate qui doit défendre un assassin présumé une dystopie politique et guerrière dans l'amérique contemporaine avec civil war Ensuite, Riddle of Fire, conte moderne avec des jeunes ados américains en mini motocross. On peut dire ça, Patrick ?

  • Speaker #2

    On peut dire.

  • Speaker #1

    José Bové en chevalier blanc contre l'industrie du tabac dans les instances européennes. C'est une affaire de principe à l'affiche dans quelques jours. Et enfin, Le Mal n'existe pas, fable japonaise écolopolitique. Et nos rubriques traditionnelles, deuxième couche dans le viseur et festival ciné. Aujourd'hui, Rock this town à Pau. On va parler de ça. Tout devrait tenir en une heure cette fois ou pas, on verra. On commence par quoi Patrick ? Je crois qu'on commence avec un petit séjour dans le Wyoming, au fin fond des Etats-Unis, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors c'est pour un conte, puisque c'est Riddle of Fire, c'est un conte, et si on traduisait Riddle of Fire, ça pourrait donner la devinette du jeu, ou l'énigme, enfin la devinette du feu, pardon, ou l'énigme du feu. Alors, tout part, comme tu l'as dit, d'un trio d'enfants, il y a deux garçons et une... Jeune fille, une petite fille, qui cherche à craquer d'abord, c'est le code parental de la nouvelle console de jeu qu'ils viennent d'acquérir. Alors le film va être aussi une sorte de quête du Graal, et là le Graal ça va être de rechercher des œufs particuliers, des œufs rayés, qui permettent de confectionner une blueberry pie, ou en français une bonne tarte à la myrtille. Voilà donc un peu résumé ce film, ce film qui va être donc une recherche. Ils vont la faire, cette recherche, sur leur petite moto. Alors au niveau des âges, ils sont autour de la dizaine d'années. Et ils vont rencontrer des gens aussi bizarres que cette bande de braconniers, avec les couds légèrement rouges, des rednecks comme on dit. est complètement azimutée, avec une petite tendance secte. Et d'ailleurs, cette bande qui souhaite laisser à la maison la petite dernière, qui, elle, a des pouvoirs un peu chamaniques, et on la reverra tout au long du film. Alors, quand on voit ce film, difficile de ne pas penser, souvenez-vous que lorsque vous étiez plus jeune et que vous découvriez le club des 5.

  • Speaker #1

    Le club des 7.

  • Speaker #2

    Oui, il y avait les 7 aussi. Et puis, plus récemment, plus près quand même, les Goonies, les Goonies américains. On est vraiment dans ce genre de film. Alors ce club, que je vais appeler ce club des 3, se promène vraiment dans cette comédie, parce que c'est vraiment une comédie. Alors... On y retrouve des inspirations qui reviennent des contes de Grimm. Vous savez, les maisons dans lesquelles, entre celles et grételles, les maisons dans lesquelles il ne faut pas rentrer, où on attire les enfants avec des bonbons. Il y a aussi une pincée de folklore, sans oublier des références au western, puisque le film se passe dans l'Utah, donc une région vraiment l'ouest américain, l'ouest des grands parcs nationaux. Alors, c'est pour moi un film qui vante les vertus de la liberté qu'on peut laisser à des jeunes enfants qui peuvent aller à... Alors... À l'aventure, comme ça, sur leur petite moto, ils sont loin des téléphones sur lesquels sont installés des logiciels de géolocalisation où les parents, maintenant, sont devenus en perpétuel contrôle, en perpétuelle angoisse. C'est un film aussi un peu de retour à la nature, où la nature est véritablement là, un immense terrain de jeu pour ces trois gamins. Le réalisateur, c'est Weston Razoli. Il a grandi à Park City, et Park City, il se situe dans l'Utah. Ensuite, il a fait des études au California College of Art de San Francisco, où il a commencé par la mode, le graphisme et l'illustration. C'est un film à petit budget et le réalisateur a souhaité retrouver un peu des images un peu vintage. C'est pour ça qu'il a tenu absolument à ce que son film ne soit pas tourné en numérique, mais il est tourné en argentique, mais pas en 35 mm, en 16 mm. Donc il donne un... qui donne ce grain et qui donne aussi, avec les objectifs qui sont utilisés, des petits flous. D'ailleurs, je pense que le film, vu le format de souvenir, il a été fait en scope. Alors, ce qu'il y a de bien aussi, c'est que ce film, il y a des moments qui ne sont vraiment pas politiquement corrects, mais moi, je trouve que ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Comme il dit, l'aventure contemporaine... ces trois jeunes ados délurés de leur mini motocross vraiment c'est assez super alors si on s'en tient à leur quête rocambolesque ça pourrait paraître ridicule mais ce scénario un peu tiré par les cheveux cache une énergie une poésie et beaucoup de fantaisie avec aussi une dose de suspense un peu inquiétant et le tout est vraiment inventif alors pour quel public Moi, je dirais transgénérationnel. À partir de 12 ans, avant, ça peut faire un peu peur quand même. Et plébiscité aux dernières toiles filantes, festival jeune public du Jean Eustache de Pessac, où il a récolté une multitude de prix. Premier film d'un jeune réalisateur la trentaine qui ne manque pas d'idées, autant scénaristique que formelle.

  • Speaker #2

    Retour, enfin pas retour, comédie française et le titre me rappelle une chanson, est-ce que c'est bien de celle-ci dont il s'agit, celle où on nous disait qu'il ne fallait jamais avouer, et avouer quoi ?

  • Speaker #1

    N'avoue jamais, jamais, jamais, on y a droit dans le film. Alors, synopsis, après 50 ans de mariage, François Marceau, général à la retraite et encore amoureux de sa femme, découvre par hasard qu'elle l'a trompé 40 ans plus tôt. Alors, ni une ni deux, pour laver son honneur, il part manu militari retrouver Boris, l'ancien amant, pour lui casser la figure. Mais les choses ne seront pas si simples. Le mari, la femme... L'amant, vous voyez, à peu près le genre. C'est du cinéma de boulevard, comme le théâtre du même nom, ce qui n'a rien de péjoratif en soi, d'ailleurs. Moi, je ne crache pas du tout sur ce genre, qui peut faire rire aux éclats par un bon comique de situation ou des dialogues ciselés, mais n'est pas la biche ou Fedeau qui veut. Bon, ici, même avec des ficelles un peu grosses, on peut dire, si on est magnanime, que la mécanique fonctionne parfois assez bien. avec des dialogues, pléthore de bons mots dedans, ou du moins des mots qui se veulent tels. Et puis, des choses rajoutées pour donner un vernis plus moderne, comme la fille lesbienne qui fait son outing, ou le fils qui est dans le spectacle de marionnettes contemporains. Alors, par contre, il y a des grumeaux anciens qui ont été laissés, et ça, ça fait tâche. Comme des blagues un peu éculées sur la nudité, la carte postale touristique de la Côte d'Azur, ou du côté du mari, un militarisme fétichiste un peu lourdingue, qu'on croirait tout droit sorti du formol des années Pompidou, voire de Gaulle. Je pense que des personnages outrés comme ça, ça n'existe pas trop dans la vraie vie en 2024. Alors vous me direz, exagération, ça tire, bien sûr ça tire, mais ça tire à temps et à travers.

  • Speaker #2

    J'ai bien aimé tes grumeaux, c'est sympa ça des grumeaux. Des grumeaux, ça se flotte. Les grumeaux, c'est quand on fait une béchamel.

  • Speaker #1

    Et qu'on rate un petit peu, ouais. On retrouve le duo d'interprètes fétiches d'Alain Resnais, André Dusselier et Sabine Azéma, présents dans plusieurs films de ce metteur en scène, L'amour à mort, Mello, On connaît la chanson, Les herbes folles et autres.

  • Speaker #2

    Laman, c'est quand même pas Pierre Arditi. Non. Non.

  • Speaker #1

    Et là, c'est pas Pierre Arditi, c'est Dussolier. On les confond tous les deux là, c'est Dussolier.

  • Speaker #2

    Oui, oui, non, mais Laman.

  • Speaker #1

    Ah ben non. Ah, Laman. Non, non, non, tu vas voir qui c'est, Laman. Je te le dis après. C'est d'ailleurs la principale raison, ces deux acteurs, qui m'a décidé à aller voir N'Avoue Jamais, on va dire pour leur crédit de sympathie au vu de leur carrière. Mais là, c'est pas du René. Leur complicité d'acteur... fait plaisir à voir quand même. Mais si elle n'en fait pas trop en mamie mutine, lui, par contre, cabotine beaucoup, avec force mimique exagérée. Il en rajoute des tonnes à son personnage de vieux réac un peu écrit à la truelle. Et la conversion vers plus d'humanité à la fin est un poil ridicule. Comme d'habitude, par contre, Thierry Lhermitte s'en sort pas mal en sexygénaire séducteur. Encore alerte. Alors lui, il n'en fait pas trop. Je ne vais pas dire que je me suis ennuyé, car visiblement, je suis le cœur de cible d'un tel film destiné aux plus d'un an. Donc j'y retrouve des choses. Mais à mon avis, le public jeune qui se serait égaré dans la salle doit trouver ça assez ridicule pour la thématique, pour l'écriture et pour le jeu des acteurs. et la bande musicale un peu moisie ne nous rajeunit pas non plus. Bref, le mieux, c'est peut-être d'attendre de le voir un dimanche soir, quand il passera à la télé de l'EHPAD. Ah, ça fait plaisir de dire un peu de mal de film à l'écran de temps en temps. C'est pas mon habitude, hein. Du coup, je reprendrai bien un petit peu. Alors, un mot sur le réalisateur, Yvan Calbera, qui s'appelle. Il a déjà commis, il y a deux ans, un long métrage, un peu fade, malgré son titre. Ça s'appelait La dégustation avec Bernard Compant et Isabelle Carré, situées dans le milieu des cadavres.

  • Speaker #2

    Ces deux-là, je les ai revus. Malheureusement, je n'en ai pas parlé de ce film. Si affinité, là aussi, j'aurais pu vraiment le descendre, ce film.

  • Speaker #1

    Il est aussi l'auteur du moins mauvais Une semaine sur deux, en 2009. portrait d'un jeune ado tiraillé d'une jeune ado entre ses deux parents séparés. Voilà pour N'avoue Jamais. Ça te dit, Patrick ?

  • Speaker #2

    Là, tu m'as parlé de Truel, tu m'as parlé de Grumeau. C'est une nouvelle façon de parler cinéma. Je ne suis pas sûr que tu m'aies vraiment donné envie d'aller voir ce N'avoue Jamais.

  • Speaker #3

    Je me présente, je m'appelle Henri, je voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être bon, gagner de l'argent, puis surtout être intelligent, mais pour tout ça, il faudrait que je bosse un peu le temps. Je suis chanteur, je chante pour mes copains, je veux faire des études et que ça tourne bien, tourne bien. Je veux écrire une chanson dans le ventre, un égayé chic et entraînant, pour faire danser dans l'espoir d'un monsieur du ventre. Et après, je ferai des galas, mon public se prosternera devant moi. Les crusades de cent mille personnes, où même le tout-coeur y s'étonne, des solettes pour prendre le jeu de combat. Et quand je me dis, je me comprends bien, je crois que mon vieux s'est cru, quel sujet de ce soir, qu'elle m'empile, qu'elle me tue. Quelle salle je m'attache plus Puis quand j'en ai assez de rester dans ma vidéo Je remonterai sur scène comme dans une année folle Je ferai pleurer mes yeux Je ferai pleurer mes yeux Et puis l'année d'après je recommencerai Et puis l'année d'après je recommencerai Je ne prostituerai Merci.

  • Speaker #2

    Vous êtes bien sur Radio Nostalgie avec notre ami Hervé Brie qui a donc choisi ce morceau musical puisque c'est lui qui fait la bande musicale.

  • Speaker #1

    Oui, ce classique de balavoine, je regardais l'année de 78, est entendu à l'autoradio dans une scène du film de Valéria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers, sur l'école de théâtre de Nanterre menée par Patrice Chéreau. Les apprentis comédiens le reprennent en chœur dans une 4L et c'est une très belle scène du film. Et plus récemment, quelques mesures de ce même morceau sont entendues en clin d'œil dans la comédie à sketch Heureux Gagnant, dont j'ai dit du bien il y a quelques semaines et peut-être encore à l'affiche. Alors maintenant, on part dans la campagne japonaise, je crois.

  • Speaker #2

    Oui, au générique, si on regarde le générique de début, le film est annoncé, le titre anglais, Evil Doesn't Exist, qu'on peut traduire par Le Diable N'Existe Pas, mais c'est déjà le titre d'un film iranien qu'on a vu l'an dernier ou l'année précédente. Et j'ai bien vérifié le titre original, puisque je lis le japonais parfaitement, et bien Le Mal N'Existe Pas. Alors, il faut bien sûr entendre cette expression comme une antiphrase. Oui, le mal, il existe bien. Donc là, c'est ce qu'on appelle, j'ai été recherché aussi, comme dramatiquement une antiphrase. C'est-à-dire, c'est lorsque l'on dit le contraire de ce que l'on pense, mais c'est dit de telle façon que les auditeurs vont comprendre que c'est l'inverse. L'ai-je bien descendu ? Non, voilà, c'est une antiphrase. Ça s'appelle des dictionnaires. Tu iras voir à quoi ça ressemble. Revenons au Mal n'existe pas. C'est un film réalisé par Ryusei Amaguchi qui va nous parler de ce qui se passe dans une campagne éloignée de Tokyo où on va implanter un camp de... Glamping. Alors, bien sûr, tu vas me demander, tu vas me poser... C'est... Tu ne vas pas le dire, puisque c'est moi qui vais le dire. C'est, en fait, la contraction de deux mots, du mot glamour et du mot camping. En fait, c'est un camping de luxe qui peut accueillir une soixantaine de campers assez fortunés qui pourront s'amuser à vivre à la campagne, dans la nature, mais forcément avec tout le confort moderne. Et qui dit confort, moderne, cela... Enfin, moderne. Qui dit confort, cela implique forcément une production d'eau usée. Et donc une station d'épuration. Et si elle n'est pas bien dimensionnée, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien ça va polluer les nappes phréatiques qui servent pour l'eau potable de tous les villageois. Et dans ces villageois, on retrouve notre héros qui s'appelle Takumi et qui lui vit en harmonie totale depuis des générations, en harmonie, en osmose avec la nature. Alors Ryusei Kei Amaguchi, ce n'est pas un inconnu. C'est un inconnu. On avait vu ces derniers temps, particulièrement un film qui dure quand même assez longtemps qui s'appelle Drive my car et aussi plus récemment Les contes du hasard Donc là, lui, Amaguchi, il va s'intéresser à ce Takumi, bûcheron dans l'âme, homme à tout faire, comme il dit, et ce qui va les opposer aux deux représentants urbains du complexe hôtelier. Parce qu'en fait... Ce ne sont pas ceux qui font le complexe hôtelier qui viennent vendre leurs produits, mais ils passent à travers une prestation de présentation. Et donc les deux ne connaissent pas très bien leur sujet. Et suite aux questions, aux interrogations qui vont être posées par les habitants qui craignent vraiment qu'il y ait une possibilité... et de polluer leur eau, les deux vont comprendre finalement qu'il faut aller un petit peu plus loin, et ils vont choisir de rester avec ce bûcheron. Alors ce film, qu'est-ce qu'on peut en dire ? Je suis un peu embêté avec ce film. Le réalisateur nous dit qu'il est parti d'abord de la musique, et c'est avec la musique qu'il a composé ses plans. Alors c'est vrai qu'on a des plans qui... qui ont l'air de suivre la musique, mais il y a des moments où on ne comprend pas pourquoi, la musique, paf, elle s'arrête, brutalement, qu'est-ce qu'il veut nous dire, je ne sais pas, là, s'il y a des choses qu'on ne comprend pas. Alors, on a beaucoup de plans fixes, avec des plans fixes qui peuvent durer, ainsi, on va voir le bûcheron, le bûcheron, qu'est-ce qu'il fait ? Il fend des bûches, et là, ce n'est pas une bûche ou deux bûches, on arrive... quasiment à les compter, il doit y en avoir une vingtaine, donc on le voit comment il arrive à fendre des bûches. On a aussi des travelling inhabituels. Ainsi, on en a un qu'on a au début, qui dure assez longtemps, et qu'on retrouve à un autre moment du film, où, caméra tournée vers le ciel, il filme la cime des arbres. On a aussi des effets un peu à la Méliès, c'est-à-dire qu'on voit le bûcheron qui marche seul, on le suit, on le voit, il passe derrière un talus qui va nous le cacher pendant quelques secondes, Et quand il ressort, comme par magie, il est accompagné de sa petite fille. Il y a une construction qui est un peu bizarre. Je n'ai pas toujours bien compris là où il voulait aller. Donc pour moi, pas forcément compréhensible, tous ces effets de style. Ce que j'ai retenu, néanmoins, c'est que c'est véritablement un hymne à la nature, d'ailleurs interprété par un non-professionnel. Mais...

  • Speaker #0

    Et c'est l'occasion, puisqu'il est actuellement, on peut le voir dans quelques salles, pour retrouver un magnifique film qui nous parle de nature. Moi, j'ai plutôt tendance à vous dire d'aller voir Derzoud Zala, qui repasse et qui était un film magnifique. Alors, pour les scènes finales, si quelqu'un peut m'aider... à comprendre ce que le réalisateur a voulu dire, je suis preneur.

  • Speaker #1

    Je vais tout expliquer.

  • Speaker #0

    Et donc, vous pouvez nous répondre à l'adresse moviesatorange.fr. Toi, tu t'en rappelles des films ou pas ?

  • Speaker #1

    Je l'ai vu il y a bien longtemps, mais je me souviens. Ça démarre comme un récit écolo-politique qui montre l'inquiétude des habitants d'un petit village face à ce projet touristique luxueux qui menacerait l'équilibre naturel des lieux. Euh... Et le film nous montre sans doute aussi d'autres choses après, mais je ne sais pas trop quoi à vrai dire. L'explication a peut-être à voir avec le titre qui me laisse quand même un peu dubitatif. Alors une bonne partie des critiques s'esbaudit là-dessus, en particulier parce qu'il ne vient de ce fameux cinéaste Hamaguchi, encensé depuis Drive My Car que de mon côté, je n'avais pas spécialement apprécié d'ailleurs, et puis 3h30, ça m'avait paru long. Moi je reconnais quand même des qualités dans ce travail, comme l'atome. La conscience portée aux gens simples et à leurs gestes. L'ironie subtile contre ce projet touristique de glamping est bien menée. Certaines images sont vraiment magnifiques. J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de plans où la caméra est fixe et on attend que les personnages rentrent dans le plan.

  • Speaker #0

    Ça m'a rappelé l'odeur du vent, tu te rappelles ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Et on attend que le personnage sorte après du plan et la caméra ne bouge pas. C'est vraiment intéressant. Il y a une sorte de respect finalement des personnages. Bon, moi je ne suis quand même pas trop rentré dans le film et son propos que je n'ai trouvé pas toujours clair. au-delà du message écolo, je veux dire. Je me suis, à vrai dire, un peu ennuyé. Tu parlais de ces plans de cimes d'arbres sur ciel gris qui n'en finissent pas et qui ont eu raison de ma vigilance. Faudrait que j'y retourne pour évaluer ce qui m'a échappé, mais j'en ai pas le courage, j'en baille d'avance.

  • Speaker #0

    L'idée est intéressante de filmer César, mais autant dans Perfect Days. C'était bien amené, c'était bien intégré au film. Là, moi, j'ai vu quelque chose d'un peu décousu dans sa forme cinématographique. La cohérence, je ne l'ai pas trouvée. J'aime bien trouver quand même une cohérence dans un film.

  • Speaker #1

    En tout cas, la bande-annonce est magnifique et fait en vie. Moi, quand j'ai revu après la bande-annonce, j'ai dit, j'aime bien ce film-là.

  • Speaker #0

    Alors, un autre film qu'on a vu tous les deux, mais c'est Hervé qui va nous en parler. On va aller côté Corse. Côté Borgo.

  • Speaker #1

    Borgo, Borgo Polar et film carcéral. Deux histoires parallèles nous sont racontées qui vont se rejoindre à un moment. Après une ouverture où on assiste à un assassinat à la sortie d'un aéroport qui va donner lieu à une enquête, on va suivre Mélissa, la trentaine, surveillante pénitentiaire arrivant en Corse pour travailler à la prison de Borgo. C'est au sud de Bastia. La particularité du lieu où elle est mutée, c'est un quartier de semi-liberté. Pendant la journée, les portes des cellules restent ouvertes et les prisonniers, tous des hommes corse, sont libres de circuler de pièce en pièce. C'est une spécialité corse. Une prison où il se dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les matons. Son intégration à cette malissa va être facilitée par un jeune détenu. qu'elle a connue avant à Fleury-Mérogis et qu'elle retrouve là, et qui semble bien influent malgré son jeune âge. Il va la placer sous sa protection, en somme, mais une fois libérée, il va lui demander un service en échange. Aïe, aïe, aïe ! Un engrenage va se mettre en place, montré de manière très efficace. Moi, j'ai vu le film présenté au public par son réalisateur, qui s'appelle Stéphane Demoustier. Donc c'est le quatrième long métrage, je ne connais pas son précédent, paraît-il très bon, ça s'appelait La fille au bracelet, film de procès avec Roche d'Isème. Alors des questions lui ont été posées après le film et là je l'ai trouvé à moitié honnête ou disons à moitié sincère. Son histoire est tirée d'un fait divers réel, non encore élucidé. Alors il l'a reconnu du bout des lèvres, disant que c'était juste un point de départ. Alors qu'en fait c'est tout à fait ça l'histoire. Un double assassinat dans l'aéroport de Bastia en 2017, où une gardienne de prison est impliquée. Alors il lui a été demandé après s'il avait pensé à Un prophète, un autre film de prison en réalisant le sien. Il a répondu que non, pas spécialement. On rappelle quand même que l'histoire de ce film de Jean-Claude Cotillard Le film de Jacques Audiard de 2009 repose sur un chef mafieux corse, joué par Nils Arestrup, qui tire les ficelles de sa cellule. Moi je veux bien, malgré la filiation évidente, mais devinez ce qu'il y a de marqué en haut de l'affiche de Borgo ? Le meilleur film carcéral depuis Un prophète. Ça m'a fait l'effet d'un gars un peu en quête de crédibilité qui n'assumait pas tout à fait ses inspirations et ses références. Ceci dit, on sait bien que le choix des affiches et des commentaires écrits dessus ne dépendent pas trop du réalisateur, mais quand même. Alors, contrairement à ce qu'on pourrait... Ou ce qu'on aurait pu s'attendre. Il n'y a pas trop dans le film de folklore corse. Genre, hé, Doumé, je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser. Mais on ressort avec la confirmation qu'il y a vraiment des problèmes pour faire respecter l'état de droit sur l'île de beauté et que la mainmise de certains petits chefs mafieux est bien présente sur le territoire. Coïncidence ou voulu, je ne sais pas trop, le film arrive sur les écrans en même temps que doit se tenir dans la vraie vie Le procès de cette gardienne de prison supposée impliquée et la sortie du film ne fait pas forcément plaisir à tout le monde, notamment à la famille de ceux qui ont été zigouillés dans l'histoire. Il a été demandé au réalisateur s'il avait rencontré des problèmes ou subi des pressions. Il a juste dit que quelques avant-premières avaient été perturbées par des alertes à la bombe. Remarquez, il s'est un peu couvert en prenant un acteur principal corse, tout jeune et freluqué, Grand contraste avec son personnage de mentor dans l'histoire, il s'appelle Louis Mammy. Il est très bien, mais il a déjà paru assez cabotin devant le public, il était là aussi pour présenter le film. Et beaucoup de locaux non professionnels ont été pris pour des seconds halls. notamment les prisonniers de la prison de Borgo, avec des anecdotes qui font sourire à moitié, du genre certains voulaient apporter leurs propres armes comme accessoires lors du tournage nous a dit le réalisateur. Alors si on y regarde de près, certains éléments du scénario ne sont pas toujours crédibles. Après réflexion, moi j'ai trouvé des invraisemblances. Je ne dirai pas lesquels parce que ça divulgacherait, mais sur le moment j'ai vraiment marché à ce thriller, à la construction intéressante, pas linéaire. Le film vaut beaucoup pour le jeu assez unique de Afsia Herzi, actrice qui avait été découverte chez Abdelatif Kechiche dans La graine et le mulet, qui sait toujours très bien rendre tangible le mystère des personnages qu'elle incarne. C'était le cas il y a quelques mois dans Le Ravissement, où elle était magnifique en sage-femme s'enfermant dans un mensonge, nominée au César pour ce rôle, si je me souviens bien. Ici aussi, elle est impressionnante, avec peu d'effet, comme distanciée, elle arrive à conserver le caractère opaque de cette Mélissa jusqu'au bout. Puis interpréter de façon crédible une matone dans une prison d'hommes, sans en faire trop, c'est sans doute pas donné à toutes les actrices. Au passage, c'est une réalité. Des surveillantes féminines peuvent être affectées dans la prison pour hommes. mais pas l'inverse. Alors, des seconds rôles très bons aussi. Je peux mentionner Florence Loirecaille, en directrice de prison, qui ne fait pas vraiment œuvre de solidarité féminine, et Michel Faux, en commissaire chargé de l'enquête sur les assassinats. Assez drôle, car souvent complètement à côté de la plaque. Voilà pour Borgo, polar français bien ficelé, avec ses deux histoires qui s'ajustent intelligemment, situées dans un milieu... exotiques pour moi, on va dire, qui nous dévoilent au passage des choses étonnantes et avec une actrice épatante. Moi, je prends. Patrick, toi, tu l'avais il y a plus longtemps, des souvenirs pour ton livre ?

  • Speaker #0

    Les souvenirs que j'ai n'étaient pas les mêmes que les tiens. Moi, je les ai vus récemment. Oui, mais le souvenir que j'ai, c'est de ne pas être rentré dans le film. C'est que je n'y ai pas cru. L'interprétation peut-être... Je joue peut-être, oui, je joue peut-être, c'est-à-dire que là, j'ai trouvé un peu trop, justement, un petit peu trop mystérieuse. Et le fait, tu l'as dit, qu'une fois de plus, et je vais en reparler encore après, que ce soit marqué, tiré d'une histoire vraie, ça commence un petit peu à m'énerver parce que ça permet de faire passer un peu des choses bizarres comme étant des choses réelles. Et là, comme tu l'as dit, il y a pour moi beaucoup d'invraisemblance dans ce film. Donc ce n'est pas vraiment un film que j'ai retenu, mais bon, vous pourrez aller le voir et peut-être nous le dire après.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501 Il n'a pas eu le temps de regretter, il a pris son petit dégoût avec son même vieux père. Me and my head high and my tears dry

  • Speaker #1

    Get on without my gown

  • Speaker #2

    And you're going back to what you thought So far from all that we went through

  • Speaker #1

    J'ai un peu peur du biopic sur Amy Winehouse, sorti il y a quelques jours, qui porte le titre de ce morceau imparable qu'on vient d'entendre, Back to Black. Et toi, ça te dit d'aller voir ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Bon.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, on va Bruxelles, Strasbourg, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, t'es en train de tout déflorer de ce film qui est tiré, je viens de le dire tout à l'heure, tiré de faits réels, d'après une histoire vraie. Eh oui, on nous fait encore le coup. Mais pourquoi pas ? Oui, alors... Je pense que pour le film dont je vais vous parler, qui s'appelle Une affaire de principe, il y a cette mention, donc d'après une histoire vraie, mais c'est, je pense, plus pour nous indiquer que l'acteur, enfin, le personnage principal, José Bové, on le connaît surtout pour ses engagements politiques et écologistes, mais c'est quelqu'un aussi qui a une morale. Et quand il se trouve face à l'injustice, même... Si elle touche un opposant d'un bord différent du sien, il se doit de réagir. Et c'est ce qu'il a fait à Bruxelles, donc on nous ramène une dizaine d'années en arrière, en 2012, lorsqu'un commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, mais dans la plus grande opacité. Alors le José Bové, avec ses assistants parlementaires, il va décider d'aller plus loin et de... et de mener l'enquête. Et en déroulant un peu le fil, il va se rendre compte qu'il y a une sorte de véritable complot. On n'est pas dans du complotisme. Il y a vraiment une organisation qui menace de déstabiliser les instances européennes. Et ça, et ça jusqu'au sommet. Alors, c'est Boulie Lanners qui va choisir d'endosser la plus célèbre moustache du monde politique, celle de José Bové.

  • Speaker #1

    Il y avait celle de ma mère aussi.

  • Speaker #0

    Et là, l'assistant parlementaire, il est interprété par un Thomas VDB. Alors là, on a un assistant parlementaire fatigué, qui est fatigué et il ne fera pas un mandat de plus. Et vient de se greffer à cette équipe une stagiaire, la stagiaire, et là c'est Céleste Brunkel. Vous savez, c'était la pétillante actrice qu'on avait découvert, enfin qu'on avait découvert, que le public avait, et on faisait partie de ce public, avait découvert avec Fifi. Et plus récemment dans un film que j'avais, pardon, moins aimé, que Hervé lui avait aimé, qui était La fille de son père.

  • Speaker #1

    Et dans la série aussi, en thérapie.

  • Speaker #0

    Oui, en thérapie. Et alors... le réalisateur, c'est tiré d'une histoire vraie, mais il fictionne un petit peu, et puis il peut rajouter, par exemple, ce personnage, il nous l'a dit, puisqu'on a pu le voir lorsqu'il y a eu une présentation il y a quelques jours au cinéma de Jean Eustache de Pessac, il nous a dit que la stagiaire, elle a été inventée, pourquoi ? Parce que elle arrive, elle se pose des questions, et en fait, ce sont les questions que nous, spectateurs, on peut se poser sur le fonctionnement du Parlement européen, parce que ce n'est pas forcément quelque chose que l'on maîtrise. Bon, donc ça, c'est intelligent d'avoir joué un petit peu avec la réalité. Il y a d'autres scènes aussi, donc je ne vais pas divulgacher, mais pour lesquelles, bon, il a fictionné un petit peu, il s'est arrangé un petit peu avec la réalité, mais tout en gardant quand même l'esprit de ce qui s'est réellement passé. Bon, j'avoue... que je n'ai pas forcément tout compris sur ce qui peut se dérouler. Hormis que normalement, et José Bové qui était présent après nous l'a dit, le fonctionnement du Parlement est censé être d'une transparence totale. C'est-à-dire que... Dès qu'un député reçoit un lobbyiste, dès qu'il reçoit une personne, c'est noté dans un agenda et tous les autres députés peuvent savoir que José Bové a telle heure à rencontrer machin machin de lobbyistes pour Philippe Maurice. Mais aussi, dans ce film, on se rend compte qu'il y a des salons discrets où certains groupes, et là en l'occurrence il s'agit de l'industrie du tabac, eh bien, ils peuvent signer des contrats qui arrangent un peu tout le monde, c'est-à-dire, je te donne de l'argent, mais en contrepartie, tu me laisses faire ça. Et là, l'idée, c'était pour que ne soient pas mis en œuvre, finalement, ce qu'on a appelé plus tard les paquets neutres, c'est-à-dire les paquets sur lesquels il n'y avait plus aucune mention En tout cas, il n'y avait aucun moyen de reconnaître que, je ne sais pas si c'était un paquet rouge, c'était des Malbouros, si c'était un paquet bleu, c'était une autre marque. Donc, cette histoire... vous le verrez, aura quand même permis d'arriver à ça, en déjouant un petit peu tous ces contrats, on arrivera à ce que soient mis en place, au niveau européen, ces paquets dits neutres. Alors, question, si je regarde plutôt en dehors du côté politique, mais plutôt question cinéma, c'est bien mené, il y a de l'humour, il y a certaines scènes qui peuvent être drôles, alors je pense que, j'en suis sûr même, c'est aussi grave. grâce aux trois interprètes, qui font une superbe équipe. Boulie Lanners est très bien, il porte le rôle. La jeune Céleste aussi est merveilleuse. Alors, bon, je pense qu'il y a une petite histoire qui a été rajoutée, une petite histoire d'amour avec l'assistant parlementaire. Je ne peux pas dire que ça rajoute beaucoup, mais ça apporte une petite touche de légèreté. Après le... Après le film, on a pu dialoguer un petit peu avec José Bové, qui, là, nous a fait vraiment de la publicité pour le Parlement européen, pour l'intérêt de ce Parlement et donc de l'intérêt de voter. En aucun cas, il a plaidé pour son camp. Et ça, j'ai trouvé ça fortement intéressant. Donc le film, c'est une affaire de principe. Le film est réalisé par Antoine Rimbaud, qui nous avait proposé il y a quelque temps une intime conviction. Donc, pour moi, un film intéressant, et j'ai passé vraiment un beau moment, et j'ai appris quelque chose, et même si j'avais déjà prévu de le faire, j'irai voter au mois de juin pour les européennes. Oui,

  • Speaker #1

    thriller politico-financier avec Chevalier Blanc, qui nous mène dans les arcanes du fonctionnement des institutions européennes. À Bruxelles et à Strasbourg. Alors, film qui tombe à pic à quelques semaines des élections européennes. Et je pense évidemment au voulu, puisqu'il illustre le pouvoir que peuvent avoir des élus européens investis pour contrer les manipulations émanant de lobbyistes au service d'intérêts privés. En l'occurrence ici, tu l'as dit, ce qu'on appelle Big Tobacco avec le cigarettier Philippe Maurice. le député vert José Bové, il fait en ce moment le tour de France pour accompagner la sortie du film avec le réalisateur Antoine Rimbaud. Alors de mon côté, comme toi, j'ai pas tout compris des ressorts judiciaires de l'affaire, recherche d'antériorité de tel document avant tel autre, pièce cruciale manquant au dossier qui ferait exploser l'affaire. Ce genre de suspense procédural un peu abscon pour moi. Mais c'est pas trop grave, ça reste passionnant, car le réalisateur utilise très bien les codes du genre de... Film dossier politico-judiciaire à l'américaine, moi je dirais, avec un montage rapide, une bande musicale efficace et une belle utilisation des décors réels. Ils ont eu toutes les autorisations pour tourner au Parlement de Strasbourg et à la Commission de Bruxelles. Toute proportion gardée, on peut passer au travail de l'américain Aaron Sorkin, scénariste de la série À la Maison Blanche. et de plusieurs films d'enquête politique questionnant le fonctionnement des institutions américaines. Ou à des films comme Panama Papers de Steven Stoderbergh, ou pourquoi pas au cinéma de Michael Mann, je pense à Révélation en 1999 avec Al Pacino et Russell Crowe.

  • Speaker #0

    J'en ai même été aussi jusqu'aux obus du président. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Là, c'était une histoire réelle qui dénonçait les pratiques d'un cigarettier. Philippe Maurice sur la sellette là aussi. Et dans le même ordre d'idées, j'ai aussi pensé à Thank you for smoking. Ça date de 2005. C'était le portrait d'un lobbyiste cynique au service de Philippe Maurice où des manipulations du type de celles qui sont exposées dans une affaire de principe sont dévoilées aussi. Alors à travers l'incarnation de José Bové, que je ne pensais pas si pro-européen, c'est évidemment un message du réalisateur Antoine Rambaud. qui est en gros, il faut s'intéresser de près à l'Europe et participer de l'intérieur à ces institutions pour faire bouger les choses. Donc déjà, c'est évidemment une incitation citoyenne à se rendre aux urnes le 9 juin, sortie du film dans quelques jours le 1er mai.

  • Speaker #0

    Une autre affaire, une autre affaire, et celle-ci serait, semble-t-il, et même c'est sûr, une première affaire.

  • Speaker #1

    Avec le film Borgo. dont on parle par ailleurs dans l'émission d'aujourd'hui, on voit le travail de la police et de la justice, mais sous l'angle de l'application des peines de prison.

  • Speaker #0

    Je vais te le faire, mais de quoi s'agit-il exactement ? Ah, tu redis le titre du film.

  • Speaker #1

    Oui, je vais le redire très bientôt.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, c'est pas agréable.

  • Speaker #1

    Mais tu l'avais dit, c'est pour ça. Et le tout se déroulait dans Borgo, en Corse. Dans Première Affaire, titre du film. Il l'a dit. Ça se situe dans le nord de la France. On voit aussi un peu une enquête policière, mais ce n'est pas du tout l'essentiel. Nous est montré surtout du point de vue judiciaire le travail de la défense de la part d'une novice. Nora, fraîchement diplômée, est une jeune avocate d'affaires dans un cabinet parisien. Sans expérience particulière, elle va être propulsée, sans même le vouloir d'ailleurs, dans sa première affaire de droit pénal. Et ce sera du lourd. Entre garde à vue et interrogatoire serré, avec un client pas facile à saisir, elle va avoir du mal et devra faire des choix pas évidents. Cette histoire d'initiation professionnelle se double d'un récit d'éducation sentimentale tardive avec d'assez belles scènes d'intimité amoureuse, mais qui durent un peu trop inutilement. C'est également un film sur les relations familiales, puisqu'on la voit pas mal interagir avec sa... sa sœur, ses parents, qui sont aimants mais qui ne voient pas forcément d'un bon oeil le cours que prend sa carrière à Nora. Tonalité quand même assez glauque de l'ensemble, en particulier au vu du crime et de la personnalité du mis en examen. La plupart des scènes sont filmées en intérieur et souvent nocturnes. Tout ça n'est pas franchement joyeux. Je ne sais pas si les habitants de la ville d'Arras, où est située cette ancienne action, sont particulièrement... Je suis tellement heureux de l'image donnée par le film. Le film suscite, volontairement bien sûr, des interrogations éthiques liées au métier d'avocat, du genre comment défendre l'indéfendable ? ou plutôt comment peut-on accepter moralement de participer à la défense quand la culpabilité de son client pour un acte horrible paraît évidente ? Je suppose que ce genre de problématique doit faire partie des formations dispensées pour assurer ce métier complexe. En tout cas, les dernières images du film suggèrent que la jeune femme a choisi son camp. On a affaire à des retournements scénaristiques pas forcément crédibles, comme la personnalité du prévenu qui évolue de manière assez artificielle. Mais l'un dans l'autre, j'ai plutôt marché, en grande partie grâce à l'interprétation. D'abord celle de Noé Habit. C'est une jeune actrice de 25 ans. On l'a vu Patrick, il y a deux ans, dans Les Passagers de la nuit, où elle est prise sous l'aile d'une journaliste d'une émission de radio nocturne, interprétée par Charlotte Gainsbourg. Dans son personnage a priori naïf, mais qui va apprendre vite, elle m'a évoqué Sarah Giraudeau. dans ces personnages de jeunes femmes fragiles et volontaires en même temps. Et j'ai pensé aussi également, peut-être pour le côté cheveux courts androgynie, à la chanteuse et actrice Pomme dans le récent La Vénus d'Argent. Le rôle du flic séducteur chargé de l'enquête est joué par l'acteur norvégien qui s'appelle Anders Danielsen. Celui-là, il a été vu dans Julie en 12 chapitres de Joachim Trier, un de nos films chouchous de 2021. Il est trouvé assez charismatique quand même. Et dans un second rôle, François Morel est au poil, comme d'habitude. Une première affaire est un long métrage scénarisé et réalisé par une certaine Victoria Musseldak. Et c'est un premier essai concluant malgré quelques défauts.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas été séduit, pas du tout par ce film. Je n'ai pas beaucoup apprécié cette histoire qui se crée. entre l'avocate et le policier. Je n'y ai pas cru.

  • Speaker #1

    Elle a voulu faire beaucoup de sujets en même temps. La famille, l'amour, le professionnel.

  • Speaker #0

    Tu continues à le défendre, mais je trouve que c'est un film assez ennuyeux, assez sombre, autant par l'histoire que par la photographie. Ce n'est vraiment pas le genre de film que je conseillerais d'aller voir.

  • Speaker #2

    This is what you get when you mess with us.

  • Speaker #1

    Bon allez on va couper parce qu'on a pas de temps J'avais ce titre de Radiohead sous le coude pour le passer dans l'émission en attendant de trouver un lien avec le cinéma que je n'ai pas tout

  • Speaker #0

    Si tu nous parlais, alors je ne sais vraiment pas du tout de quoi ça retourne, cette guerre civile, cette civil war, tu vas nous en dire un peu plus.

  • Speaker #1

    Oui, civil war, scénario qui imagine, dans un avenir proche sonnant très contemporain quand même, une Amérique à feu et à sang déchirée par une guerre civile. Californie et Texas font ces sessions. On suppose avec des agendas politiques différents et sont en lutte armée contre les forces fédérales officielles avec au travers de tout ça des milices rebelles pas forcément bien identifiées. Embarqués à bord d'un véhicule blindé, un homme et une femme reporter de guerre se dirigent de New York vers Washington où les forces militaires des différents camps convergent avec en plus à bord une toute jeune photographe et un vieux briscard en fin de carrière. Donc on a encore une fois un road trip d'environ 800 km au cours duquel on traverse des paysages post-apocalyptiques assez sidérants, filmés de l'habitacle du véhicule ou par des drôles. Et évidemment, il va arriver des aventures corsées à cet équipage. C'est vraiment spectaculaire par le fait que le film... plaque sur des paysages des Etats-Unis, des images de guerre qu'on a l'habitude de voir ailleurs sur la planète. Les Américains ont cette capacité incroyable à mettre en scène leur histoire et leur peur dans des fictions, cinématographiques en particulier, comme pour les exorciser. Et ce film est évidemment une métaphore de l'état de l'Amérique actuelle, avec le bouchon poussé très loin sur les fractures idéologiques. qui la déchirent entre pro-Trump et anti-Trump par exemple. Alors, on ne peut pas s'empêcher de penser, c'est vrai, à l'attaque armée du Capitole, il y a trois ou quatre ans, et on peut voir ça comme une sorte d'avertissement, finalement, qui fait assez froid dans le dos. D'un point de vue formel, c'est vraiment haletant, avec une alternance de moments calmes, parfois même filmés au ralenti, où on traverse des paysages dévastés, et des fulgurances de violence qui clouent vraiment au fauteuil, et à l'intérieur même des multiples scènes de guérilla, capté par les objectifs des reporters qui mitraillent sans arrêt, l'action est systématiquement interrompue, une fraction de seconde, par les clichés qui immortalisent en noir et blanc et en silence ce qu'on est en train de vivre. Donc c'est un dispositif filmique systématique qui est vraiment efficace. On a un yo-yo émotionnel permanent. parfaitement étudié, qui fait son effet sur le spectateur. Attention âme sensible, on y voit beaucoup de cadavres filmés crûment. On pourrait même reprocher une certaine complaisance avec ces images devant lesquelles on a envie de détourner le regard. Souvent dans les films d'action américains, la violence est déréalisée. Les victimes sont des figurines sur lesquelles la caméra ne s'attarde pas. Pas ici. on voit très graphiquement le résultat des conflits armés. A vrai dire, moi je ne m'attendais pas à ça. Je pensais aller voir un blockbuster guerrier avec Héros sauveurs de l'Amérique et donc du monde comme on en a eu beaucoup. Je pense au hasard à Independence Day de Roland Emmerich par exemple. Alors c'est un peu ce que laissait présager la bande-annonce, mais en fait on est loin de ça. Même si c'est choc et violent, le propos est nettement plus intéressant et politique. J'y suis allé pour au moins deux raisons. D'abord, le sujet qui m'intriguait. Et c'est toujours intéressant de voir comment le cinéma d'action s'empare de l'actualité pour faire de la politique fiction. Et puis aussi pour l'actrice principale envers qui j'ai un faible, c'est Kristen Dunst qui intervient. Prête la journaliste de terrain embedded comme on dit. Vous l'avez un peu perdue de vue. Elle est vraiment très juste dans ce rôle de journaliste qui va se trouver perturbée par son travail de documenter l'horreur. Le film est aussi d'ailleurs une réflexion sur le métier hautement risqué de reporter de guerre avec tiraillement entre adrénaline, fascination et dégoût qui sont très bien illustrés ici. Civil War, c'est signé de Alex Gerland. qui vient après deux longs métrages de science-fiction remarqués par ce réalisateur et scénariste qui est d'ailleurs britannique, pas anglais. Moi, j'avais vu Ex Machina en 2015, qui parlait robots, humanoïdes et intelligence artificielle, et Annihilation en 2018 sur des phénomènes paranormaux pas très sympas. Et un film d'horreur psychologique dont on a parlé ici, Patrick, ça s'appelait Men en 2022. A signaler, et c'est encore un film à... 24, nom d'une société de production américaine indépendante qui fait de plus en plus parler d'elle et dont on a déjà causé dans un épisode précédent. A noter aussi, très belle bande musicale avec une ribambelle de morceaux d'artistes américains peu connus qui font mouche. C'est Civil War et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Et il faut aller rapidement à cette passée, cette deuxième couche. Alors moi, je redonne mes films préférés des dernières semaines. Rosalie, il pleut dans la maison. Alors, il faut bien chercher, je ne sais plus s'il est sur les écrans, c'est Yurt et peut-être aussi l'affaire Abel.

  • Speaker #1

    C'est pas Trambo encore là. C'est Rosa Parks, second volet de la trilogie de Nicolas Philibert sur la psychiatrie, après sur la damante. Et tant qu'à faire, je vais faire le viseur, puisque la machine à écrire et autres sources de tracas, c'est le troisième volet qui est dans les salles depuis quelque temps. Quelques jours pas plus, Benjamin Biolay et Camille Cotin, c'est très bien, quittez la nuit, thriller et drame social. Alors, dans les films qui risquent d'être encore à l'affiche et qui marchent plutôt pas mal, pas de vagues, heureux gaillements, scandaleusement vôtres et il reste encore demain. Voir podcast des émissions précédentes pour nos commentaires sur ces films. Il nous reste à parler d'un festival, on mettra ça en bonus. et je pense qu'il est temps de se dire au revoir il est plus que temps de se dire au revoir on se retrouve le 10 mai ou avant ou après on verra bonnes vacances puisque c'est les vacances pour ceux qui sont en vacances bonne journée

Description

Riddle of fire

N’avoue jamais

Le mal n’existe pas

Borgo

Une affaire de principe

Première affaire

Civil War



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci

  • Speaker #1

    Movies, l'instant cinéma pour les aficionados de films en salle. On dit aficionada pour les filles ? Enfin, en tout cas, émission réalisée et préparée par Patrick Servel, également à la technique.

  • Speaker #2

    Et celui qui vous cause, c'est Hervé Brie.

  • Speaker #1

    On parle aujourd'hui des films suivants à l'affiche, dès maintenant, d'ailleurs en ce moment ou très bientôt. D'abord, Borgo, film carcéral et polar qui se déroule en Corse. ensuite les conséquences de la découverte d'un adultère quarante ans après c'est le sujet de la comédie française n'avoue jamais première affaire français aussi les premiers pas d'une jeune avocate qui doit défendre un assassin présumé une dystopie politique et guerrière dans l'amérique contemporaine avec civil war Ensuite, Riddle of Fire, conte moderne avec des jeunes ados américains en mini motocross. On peut dire ça, Patrick ?

  • Speaker #2

    On peut dire.

  • Speaker #1

    José Bové en chevalier blanc contre l'industrie du tabac dans les instances européennes. C'est une affaire de principe à l'affiche dans quelques jours. Et enfin, Le Mal n'existe pas, fable japonaise écolopolitique. Et nos rubriques traditionnelles, deuxième couche dans le viseur et festival ciné. Aujourd'hui, Rock this town à Pau. On va parler de ça. Tout devrait tenir en une heure cette fois ou pas, on verra. On commence par quoi Patrick ? Je crois qu'on commence avec un petit séjour dans le Wyoming, au fin fond des Etats-Unis, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors c'est pour un conte, puisque c'est Riddle of Fire, c'est un conte, et si on traduisait Riddle of Fire, ça pourrait donner la devinette du jeu, ou l'énigme, enfin la devinette du feu, pardon, ou l'énigme du feu. Alors, tout part, comme tu l'as dit, d'un trio d'enfants, il y a deux garçons et une... Jeune fille, une petite fille, qui cherche à craquer d'abord, c'est le code parental de la nouvelle console de jeu qu'ils viennent d'acquérir. Alors le film va être aussi une sorte de quête du Graal, et là le Graal ça va être de rechercher des œufs particuliers, des œufs rayés, qui permettent de confectionner une blueberry pie, ou en français une bonne tarte à la myrtille. Voilà donc un peu résumé ce film, ce film qui va être donc une recherche. Ils vont la faire, cette recherche, sur leur petite moto. Alors au niveau des âges, ils sont autour de la dizaine d'années. Et ils vont rencontrer des gens aussi bizarres que cette bande de braconniers, avec les couds légèrement rouges, des rednecks comme on dit. est complètement azimutée, avec une petite tendance secte. Et d'ailleurs, cette bande qui souhaite laisser à la maison la petite dernière, qui, elle, a des pouvoirs un peu chamaniques, et on la reverra tout au long du film. Alors, quand on voit ce film, difficile de ne pas penser, souvenez-vous que lorsque vous étiez plus jeune et que vous découvriez le club des 5.

  • Speaker #1

    Le club des 7.

  • Speaker #2

    Oui, il y avait les 7 aussi. Et puis, plus récemment, plus près quand même, les Goonies, les Goonies américains. On est vraiment dans ce genre de film. Alors ce club, que je vais appeler ce club des 3, se promène vraiment dans cette comédie, parce que c'est vraiment une comédie. Alors... On y retrouve des inspirations qui reviennent des contes de Grimm. Vous savez, les maisons dans lesquelles, entre celles et grételles, les maisons dans lesquelles il ne faut pas rentrer, où on attire les enfants avec des bonbons. Il y a aussi une pincée de folklore, sans oublier des références au western, puisque le film se passe dans l'Utah, donc une région vraiment l'ouest américain, l'ouest des grands parcs nationaux. Alors, c'est pour moi un film qui vante les vertus de la liberté qu'on peut laisser à des jeunes enfants qui peuvent aller à... Alors... À l'aventure, comme ça, sur leur petite moto, ils sont loin des téléphones sur lesquels sont installés des logiciels de géolocalisation où les parents, maintenant, sont devenus en perpétuel contrôle, en perpétuelle angoisse. C'est un film aussi un peu de retour à la nature, où la nature est véritablement là, un immense terrain de jeu pour ces trois gamins. Le réalisateur, c'est Weston Razoli. Il a grandi à Park City, et Park City, il se situe dans l'Utah. Ensuite, il a fait des études au California College of Art de San Francisco, où il a commencé par la mode, le graphisme et l'illustration. C'est un film à petit budget et le réalisateur a souhaité retrouver un peu des images un peu vintage. C'est pour ça qu'il a tenu absolument à ce que son film ne soit pas tourné en numérique, mais il est tourné en argentique, mais pas en 35 mm, en 16 mm. Donc il donne un... qui donne ce grain et qui donne aussi, avec les objectifs qui sont utilisés, des petits flous. D'ailleurs, je pense que le film, vu le format de souvenir, il a été fait en scope. Alors, ce qu'il y a de bien aussi, c'est que ce film, il y a des moments qui ne sont vraiment pas politiquement corrects, mais moi, je trouve que ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Comme il dit, l'aventure contemporaine... ces trois jeunes ados délurés de leur mini motocross vraiment c'est assez super alors si on s'en tient à leur quête rocambolesque ça pourrait paraître ridicule mais ce scénario un peu tiré par les cheveux cache une énergie une poésie et beaucoup de fantaisie avec aussi une dose de suspense un peu inquiétant et le tout est vraiment inventif alors pour quel public Moi, je dirais transgénérationnel. À partir de 12 ans, avant, ça peut faire un peu peur quand même. Et plébiscité aux dernières toiles filantes, festival jeune public du Jean Eustache de Pessac, où il a récolté une multitude de prix. Premier film d'un jeune réalisateur la trentaine qui ne manque pas d'idées, autant scénaristique que formelle.

  • Speaker #2

    Retour, enfin pas retour, comédie française et le titre me rappelle une chanson, est-ce que c'est bien de celle-ci dont il s'agit, celle où on nous disait qu'il ne fallait jamais avouer, et avouer quoi ?

  • Speaker #1

    N'avoue jamais, jamais, jamais, on y a droit dans le film. Alors, synopsis, après 50 ans de mariage, François Marceau, général à la retraite et encore amoureux de sa femme, découvre par hasard qu'elle l'a trompé 40 ans plus tôt. Alors, ni une ni deux, pour laver son honneur, il part manu militari retrouver Boris, l'ancien amant, pour lui casser la figure. Mais les choses ne seront pas si simples. Le mari, la femme... L'amant, vous voyez, à peu près le genre. C'est du cinéma de boulevard, comme le théâtre du même nom, ce qui n'a rien de péjoratif en soi, d'ailleurs. Moi, je ne crache pas du tout sur ce genre, qui peut faire rire aux éclats par un bon comique de situation ou des dialogues ciselés, mais n'est pas la biche ou Fedeau qui veut. Bon, ici, même avec des ficelles un peu grosses, on peut dire, si on est magnanime, que la mécanique fonctionne parfois assez bien. avec des dialogues, pléthore de bons mots dedans, ou du moins des mots qui se veulent tels. Et puis, des choses rajoutées pour donner un vernis plus moderne, comme la fille lesbienne qui fait son outing, ou le fils qui est dans le spectacle de marionnettes contemporains. Alors, par contre, il y a des grumeaux anciens qui ont été laissés, et ça, ça fait tâche. Comme des blagues un peu éculées sur la nudité, la carte postale touristique de la Côte d'Azur, ou du côté du mari, un militarisme fétichiste un peu lourdingue, qu'on croirait tout droit sorti du formol des années Pompidou, voire de Gaulle. Je pense que des personnages outrés comme ça, ça n'existe pas trop dans la vraie vie en 2024. Alors vous me direz, exagération, ça tire, bien sûr ça tire, mais ça tire à temps et à travers.

  • Speaker #2

    J'ai bien aimé tes grumeaux, c'est sympa ça des grumeaux. Des grumeaux, ça se flotte. Les grumeaux, c'est quand on fait une béchamel.

  • Speaker #1

    Et qu'on rate un petit peu, ouais. On retrouve le duo d'interprètes fétiches d'Alain Resnais, André Dusselier et Sabine Azéma, présents dans plusieurs films de ce metteur en scène, L'amour à mort, Mello, On connaît la chanson, Les herbes folles et autres.

  • Speaker #2

    Laman, c'est quand même pas Pierre Arditi. Non. Non.

  • Speaker #1

    Et là, c'est pas Pierre Arditi, c'est Dussolier. On les confond tous les deux là, c'est Dussolier.

  • Speaker #2

    Oui, oui, non, mais Laman.

  • Speaker #1

    Ah ben non. Ah, Laman. Non, non, non, tu vas voir qui c'est, Laman. Je te le dis après. C'est d'ailleurs la principale raison, ces deux acteurs, qui m'a décidé à aller voir N'Avoue Jamais, on va dire pour leur crédit de sympathie au vu de leur carrière. Mais là, c'est pas du René. Leur complicité d'acteur... fait plaisir à voir quand même. Mais si elle n'en fait pas trop en mamie mutine, lui, par contre, cabotine beaucoup, avec force mimique exagérée. Il en rajoute des tonnes à son personnage de vieux réac un peu écrit à la truelle. Et la conversion vers plus d'humanité à la fin est un poil ridicule. Comme d'habitude, par contre, Thierry Lhermitte s'en sort pas mal en sexygénaire séducteur. Encore alerte. Alors lui, il n'en fait pas trop. Je ne vais pas dire que je me suis ennuyé, car visiblement, je suis le cœur de cible d'un tel film destiné aux plus d'un an. Donc j'y retrouve des choses. Mais à mon avis, le public jeune qui se serait égaré dans la salle doit trouver ça assez ridicule pour la thématique, pour l'écriture et pour le jeu des acteurs. et la bande musicale un peu moisie ne nous rajeunit pas non plus. Bref, le mieux, c'est peut-être d'attendre de le voir un dimanche soir, quand il passera à la télé de l'EHPAD. Ah, ça fait plaisir de dire un peu de mal de film à l'écran de temps en temps. C'est pas mon habitude, hein. Du coup, je reprendrai bien un petit peu. Alors, un mot sur le réalisateur, Yvan Calbera, qui s'appelle. Il a déjà commis, il y a deux ans, un long métrage, un peu fade, malgré son titre. Ça s'appelait La dégustation avec Bernard Compant et Isabelle Carré, situées dans le milieu des cadavres.

  • Speaker #2

    Ces deux-là, je les ai revus. Malheureusement, je n'en ai pas parlé de ce film. Si affinité, là aussi, j'aurais pu vraiment le descendre, ce film.

  • Speaker #1

    Il est aussi l'auteur du moins mauvais Une semaine sur deux, en 2009. portrait d'un jeune ado tiraillé d'une jeune ado entre ses deux parents séparés. Voilà pour N'avoue Jamais. Ça te dit, Patrick ?

  • Speaker #2

    Là, tu m'as parlé de Truel, tu m'as parlé de Grumeau. C'est une nouvelle façon de parler cinéma. Je ne suis pas sûr que tu m'aies vraiment donné envie d'aller voir ce N'avoue Jamais.

  • Speaker #3

    Je me présente, je m'appelle Henri, je voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être bon, gagner de l'argent, puis surtout être intelligent, mais pour tout ça, il faudrait que je bosse un peu le temps. Je suis chanteur, je chante pour mes copains, je veux faire des études et que ça tourne bien, tourne bien. Je veux écrire une chanson dans le ventre, un égayé chic et entraînant, pour faire danser dans l'espoir d'un monsieur du ventre. Et après, je ferai des galas, mon public se prosternera devant moi. Les crusades de cent mille personnes, où même le tout-coeur y s'étonne, des solettes pour prendre le jeu de combat. Et quand je me dis, je me comprends bien, je crois que mon vieux s'est cru, quel sujet de ce soir, qu'elle m'empile, qu'elle me tue. Quelle salle je m'attache plus Puis quand j'en ai assez de rester dans ma vidéo Je remonterai sur scène comme dans une année folle Je ferai pleurer mes yeux Je ferai pleurer mes yeux Et puis l'année d'après je recommencerai Et puis l'année d'après je recommencerai Je ne prostituerai Merci.

  • Speaker #2

    Vous êtes bien sur Radio Nostalgie avec notre ami Hervé Brie qui a donc choisi ce morceau musical puisque c'est lui qui fait la bande musicale.

  • Speaker #1

    Oui, ce classique de balavoine, je regardais l'année de 78, est entendu à l'autoradio dans une scène du film de Valéria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers, sur l'école de théâtre de Nanterre menée par Patrice Chéreau. Les apprentis comédiens le reprennent en chœur dans une 4L et c'est une très belle scène du film. Et plus récemment, quelques mesures de ce même morceau sont entendues en clin d'œil dans la comédie à sketch Heureux Gagnant, dont j'ai dit du bien il y a quelques semaines et peut-être encore à l'affiche. Alors maintenant, on part dans la campagne japonaise, je crois.

  • Speaker #2

    Oui, au générique, si on regarde le générique de début, le film est annoncé, le titre anglais, Evil Doesn't Exist, qu'on peut traduire par Le Diable N'Existe Pas, mais c'est déjà le titre d'un film iranien qu'on a vu l'an dernier ou l'année précédente. Et j'ai bien vérifié le titre original, puisque je lis le japonais parfaitement, et bien Le Mal N'Existe Pas. Alors, il faut bien sûr entendre cette expression comme une antiphrase. Oui, le mal, il existe bien. Donc là, c'est ce qu'on appelle, j'ai été recherché aussi, comme dramatiquement une antiphrase. C'est-à-dire, c'est lorsque l'on dit le contraire de ce que l'on pense, mais c'est dit de telle façon que les auditeurs vont comprendre que c'est l'inverse. L'ai-je bien descendu ? Non, voilà, c'est une antiphrase. Ça s'appelle des dictionnaires. Tu iras voir à quoi ça ressemble. Revenons au Mal n'existe pas. C'est un film réalisé par Ryusei Amaguchi qui va nous parler de ce qui se passe dans une campagne éloignée de Tokyo où on va implanter un camp de... Glamping. Alors, bien sûr, tu vas me demander, tu vas me poser... C'est... Tu ne vas pas le dire, puisque c'est moi qui vais le dire. C'est, en fait, la contraction de deux mots, du mot glamour et du mot camping. En fait, c'est un camping de luxe qui peut accueillir une soixantaine de campers assez fortunés qui pourront s'amuser à vivre à la campagne, dans la nature, mais forcément avec tout le confort moderne. Et qui dit confort, moderne, cela... Enfin, moderne. Qui dit confort, cela implique forcément une production d'eau usée. Et donc une station d'épuration. Et si elle n'est pas bien dimensionnée, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien ça va polluer les nappes phréatiques qui servent pour l'eau potable de tous les villageois. Et dans ces villageois, on retrouve notre héros qui s'appelle Takumi et qui lui vit en harmonie totale depuis des générations, en harmonie, en osmose avec la nature. Alors Ryusei Kei Amaguchi, ce n'est pas un inconnu. C'est un inconnu. On avait vu ces derniers temps, particulièrement un film qui dure quand même assez longtemps qui s'appelle Drive my car et aussi plus récemment Les contes du hasard Donc là, lui, Amaguchi, il va s'intéresser à ce Takumi, bûcheron dans l'âme, homme à tout faire, comme il dit, et ce qui va les opposer aux deux représentants urbains du complexe hôtelier. Parce qu'en fait... Ce ne sont pas ceux qui font le complexe hôtelier qui viennent vendre leurs produits, mais ils passent à travers une prestation de présentation. Et donc les deux ne connaissent pas très bien leur sujet. Et suite aux questions, aux interrogations qui vont être posées par les habitants qui craignent vraiment qu'il y ait une possibilité... et de polluer leur eau, les deux vont comprendre finalement qu'il faut aller un petit peu plus loin, et ils vont choisir de rester avec ce bûcheron. Alors ce film, qu'est-ce qu'on peut en dire ? Je suis un peu embêté avec ce film. Le réalisateur nous dit qu'il est parti d'abord de la musique, et c'est avec la musique qu'il a composé ses plans. Alors c'est vrai qu'on a des plans qui... qui ont l'air de suivre la musique, mais il y a des moments où on ne comprend pas pourquoi, la musique, paf, elle s'arrête, brutalement, qu'est-ce qu'il veut nous dire, je ne sais pas, là, s'il y a des choses qu'on ne comprend pas. Alors, on a beaucoup de plans fixes, avec des plans fixes qui peuvent durer, ainsi, on va voir le bûcheron, le bûcheron, qu'est-ce qu'il fait ? Il fend des bûches, et là, ce n'est pas une bûche ou deux bûches, on arrive... quasiment à les compter, il doit y en avoir une vingtaine, donc on le voit comment il arrive à fendre des bûches. On a aussi des travelling inhabituels. Ainsi, on en a un qu'on a au début, qui dure assez longtemps, et qu'on retrouve à un autre moment du film, où, caméra tournée vers le ciel, il filme la cime des arbres. On a aussi des effets un peu à la Méliès, c'est-à-dire qu'on voit le bûcheron qui marche seul, on le suit, on le voit, il passe derrière un talus qui va nous le cacher pendant quelques secondes, Et quand il ressort, comme par magie, il est accompagné de sa petite fille. Il y a une construction qui est un peu bizarre. Je n'ai pas toujours bien compris là où il voulait aller. Donc pour moi, pas forcément compréhensible, tous ces effets de style. Ce que j'ai retenu, néanmoins, c'est que c'est véritablement un hymne à la nature, d'ailleurs interprété par un non-professionnel. Mais...

  • Speaker #0

    Et c'est l'occasion, puisqu'il est actuellement, on peut le voir dans quelques salles, pour retrouver un magnifique film qui nous parle de nature. Moi, j'ai plutôt tendance à vous dire d'aller voir Derzoud Zala, qui repasse et qui était un film magnifique. Alors, pour les scènes finales, si quelqu'un peut m'aider... à comprendre ce que le réalisateur a voulu dire, je suis preneur.

  • Speaker #1

    Je vais tout expliquer.

  • Speaker #0

    Et donc, vous pouvez nous répondre à l'adresse moviesatorange.fr. Toi, tu t'en rappelles des films ou pas ?

  • Speaker #1

    Je l'ai vu il y a bien longtemps, mais je me souviens. Ça démarre comme un récit écolo-politique qui montre l'inquiétude des habitants d'un petit village face à ce projet touristique luxueux qui menacerait l'équilibre naturel des lieux. Euh... Et le film nous montre sans doute aussi d'autres choses après, mais je ne sais pas trop quoi à vrai dire. L'explication a peut-être à voir avec le titre qui me laisse quand même un peu dubitatif. Alors une bonne partie des critiques s'esbaudit là-dessus, en particulier parce qu'il ne vient de ce fameux cinéaste Hamaguchi, encensé depuis Drive My Car que de mon côté, je n'avais pas spécialement apprécié d'ailleurs, et puis 3h30, ça m'avait paru long. Moi je reconnais quand même des qualités dans ce travail, comme l'atome. La conscience portée aux gens simples et à leurs gestes. L'ironie subtile contre ce projet touristique de glamping est bien menée. Certaines images sont vraiment magnifiques. J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de plans où la caméra est fixe et on attend que les personnages rentrent dans le plan.

  • Speaker #0

    Ça m'a rappelé l'odeur du vent, tu te rappelles ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Et on attend que le personnage sorte après du plan et la caméra ne bouge pas. C'est vraiment intéressant. Il y a une sorte de respect finalement des personnages. Bon, moi je ne suis quand même pas trop rentré dans le film et son propos que je n'ai trouvé pas toujours clair. au-delà du message écolo, je veux dire. Je me suis, à vrai dire, un peu ennuyé. Tu parlais de ces plans de cimes d'arbres sur ciel gris qui n'en finissent pas et qui ont eu raison de ma vigilance. Faudrait que j'y retourne pour évaluer ce qui m'a échappé, mais j'en ai pas le courage, j'en baille d'avance.

  • Speaker #0

    L'idée est intéressante de filmer César, mais autant dans Perfect Days. C'était bien amené, c'était bien intégré au film. Là, moi, j'ai vu quelque chose d'un peu décousu dans sa forme cinématographique. La cohérence, je ne l'ai pas trouvée. J'aime bien trouver quand même une cohérence dans un film.

  • Speaker #1

    En tout cas, la bande-annonce est magnifique et fait en vie. Moi, quand j'ai revu après la bande-annonce, j'ai dit, j'aime bien ce film-là.

  • Speaker #0

    Alors, un autre film qu'on a vu tous les deux, mais c'est Hervé qui va nous en parler. On va aller côté Corse. Côté Borgo.

  • Speaker #1

    Borgo, Borgo Polar et film carcéral. Deux histoires parallèles nous sont racontées qui vont se rejoindre à un moment. Après une ouverture où on assiste à un assassinat à la sortie d'un aéroport qui va donner lieu à une enquête, on va suivre Mélissa, la trentaine, surveillante pénitentiaire arrivant en Corse pour travailler à la prison de Borgo. C'est au sud de Bastia. La particularité du lieu où elle est mutée, c'est un quartier de semi-liberté. Pendant la journée, les portes des cellules restent ouvertes et les prisonniers, tous des hommes corse, sont libres de circuler de pièce en pièce. C'est une spécialité corse. Une prison où il se dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les matons. Son intégration à cette malissa va être facilitée par un jeune détenu. qu'elle a connue avant à Fleury-Mérogis et qu'elle retrouve là, et qui semble bien influent malgré son jeune âge. Il va la placer sous sa protection, en somme, mais une fois libérée, il va lui demander un service en échange. Aïe, aïe, aïe ! Un engrenage va se mettre en place, montré de manière très efficace. Moi, j'ai vu le film présenté au public par son réalisateur, qui s'appelle Stéphane Demoustier. Donc c'est le quatrième long métrage, je ne connais pas son précédent, paraît-il très bon, ça s'appelait La fille au bracelet, film de procès avec Roche d'Isème. Alors des questions lui ont été posées après le film et là je l'ai trouvé à moitié honnête ou disons à moitié sincère. Son histoire est tirée d'un fait divers réel, non encore élucidé. Alors il l'a reconnu du bout des lèvres, disant que c'était juste un point de départ. Alors qu'en fait c'est tout à fait ça l'histoire. Un double assassinat dans l'aéroport de Bastia en 2017, où une gardienne de prison est impliquée. Alors il lui a été demandé après s'il avait pensé à Un prophète, un autre film de prison en réalisant le sien. Il a répondu que non, pas spécialement. On rappelle quand même que l'histoire de ce film de Jean-Claude Cotillard Le film de Jacques Audiard de 2009 repose sur un chef mafieux corse, joué par Nils Arestrup, qui tire les ficelles de sa cellule. Moi je veux bien, malgré la filiation évidente, mais devinez ce qu'il y a de marqué en haut de l'affiche de Borgo ? Le meilleur film carcéral depuis Un prophète. Ça m'a fait l'effet d'un gars un peu en quête de crédibilité qui n'assumait pas tout à fait ses inspirations et ses références. Ceci dit, on sait bien que le choix des affiches et des commentaires écrits dessus ne dépendent pas trop du réalisateur, mais quand même. Alors, contrairement à ce qu'on pourrait... Ou ce qu'on aurait pu s'attendre. Il n'y a pas trop dans le film de folklore corse. Genre, hé, Doumé, je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser. Mais on ressort avec la confirmation qu'il y a vraiment des problèmes pour faire respecter l'état de droit sur l'île de beauté et que la mainmise de certains petits chefs mafieux est bien présente sur le territoire. Coïncidence ou voulu, je ne sais pas trop, le film arrive sur les écrans en même temps que doit se tenir dans la vraie vie Le procès de cette gardienne de prison supposée impliquée et la sortie du film ne fait pas forcément plaisir à tout le monde, notamment à la famille de ceux qui ont été zigouillés dans l'histoire. Il a été demandé au réalisateur s'il avait rencontré des problèmes ou subi des pressions. Il a juste dit que quelques avant-premières avaient été perturbées par des alertes à la bombe. Remarquez, il s'est un peu couvert en prenant un acteur principal corse, tout jeune et freluqué, Grand contraste avec son personnage de mentor dans l'histoire, il s'appelle Louis Mammy. Il est très bien, mais il a déjà paru assez cabotin devant le public, il était là aussi pour présenter le film. Et beaucoup de locaux non professionnels ont été pris pour des seconds halls. notamment les prisonniers de la prison de Borgo, avec des anecdotes qui font sourire à moitié, du genre certains voulaient apporter leurs propres armes comme accessoires lors du tournage nous a dit le réalisateur. Alors si on y regarde de près, certains éléments du scénario ne sont pas toujours crédibles. Après réflexion, moi j'ai trouvé des invraisemblances. Je ne dirai pas lesquels parce que ça divulgacherait, mais sur le moment j'ai vraiment marché à ce thriller, à la construction intéressante, pas linéaire. Le film vaut beaucoup pour le jeu assez unique de Afsia Herzi, actrice qui avait été découverte chez Abdelatif Kechiche dans La graine et le mulet, qui sait toujours très bien rendre tangible le mystère des personnages qu'elle incarne. C'était le cas il y a quelques mois dans Le Ravissement, où elle était magnifique en sage-femme s'enfermant dans un mensonge, nominée au César pour ce rôle, si je me souviens bien. Ici aussi, elle est impressionnante, avec peu d'effet, comme distanciée, elle arrive à conserver le caractère opaque de cette Mélissa jusqu'au bout. Puis interpréter de façon crédible une matone dans une prison d'hommes, sans en faire trop, c'est sans doute pas donné à toutes les actrices. Au passage, c'est une réalité. Des surveillantes féminines peuvent être affectées dans la prison pour hommes. mais pas l'inverse. Alors, des seconds rôles très bons aussi. Je peux mentionner Florence Loirecaille, en directrice de prison, qui ne fait pas vraiment œuvre de solidarité féminine, et Michel Faux, en commissaire chargé de l'enquête sur les assassinats. Assez drôle, car souvent complètement à côté de la plaque. Voilà pour Borgo, polar français bien ficelé, avec ses deux histoires qui s'ajustent intelligemment, situées dans un milieu... exotiques pour moi, on va dire, qui nous dévoilent au passage des choses étonnantes et avec une actrice épatante. Moi, je prends. Patrick, toi, tu l'avais il y a plus longtemps, des souvenirs pour ton livre ?

  • Speaker #0

    Les souvenirs que j'ai n'étaient pas les mêmes que les tiens. Moi, je les ai vus récemment. Oui, mais le souvenir que j'ai, c'est de ne pas être rentré dans le film. C'est que je n'y ai pas cru. L'interprétation peut-être... Je joue peut-être, oui, je joue peut-être, c'est-à-dire que là, j'ai trouvé un peu trop, justement, un petit peu trop mystérieuse. Et le fait, tu l'as dit, qu'une fois de plus, et je vais en reparler encore après, que ce soit marqué, tiré d'une histoire vraie, ça commence un petit peu à m'énerver parce que ça permet de faire passer un peu des choses bizarres comme étant des choses réelles. Et là, comme tu l'as dit, il y a pour moi beaucoup d'invraisemblance dans ce film. Donc ce n'est pas vraiment un film que j'ai retenu, mais bon, vous pourrez aller le voir et peut-être nous le dire après.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501 Il n'a pas eu le temps de regretter, il a pris son petit dégoût avec son même vieux père. Me and my head high and my tears dry

  • Speaker #1

    Get on without my gown

  • Speaker #2

    And you're going back to what you thought So far from all that we went through

  • Speaker #1

    J'ai un peu peur du biopic sur Amy Winehouse, sorti il y a quelques jours, qui porte le titre de ce morceau imparable qu'on vient d'entendre, Back to Black. Et toi, ça te dit d'aller voir ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Bon.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, on va Bruxelles, Strasbourg, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, t'es en train de tout déflorer de ce film qui est tiré, je viens de le dire tout à l'heure, tiré de faits réels, d'après une histoire vraie. Eh oui, on nous fait encore le coup. Mais pourquoi pas ? Oui, alors... Je pense que pour le film dont je vais vous parler, qui s'appelle Une affaire de principe, il y a cette mention, donc d'après une histoire vraie, mais c'est, je pense, plus pour nous indiquer que l'acteur, enfin, le personnage principal, José Bové, on le connaît surtout pour ses engagements politiques et écologistes, mais c'est quelqu'un aussi qui a une morale. Et quand il se trouve face à l'injustice, même... Si elle touche un opposant d'un bord différent du sien, il se doit de réagir. Et c'est ce qu'il a fait à Bruxelles, donc on nous ramène une dizaine d'années en arrière, en 2012, lorsqu'un commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, mais dans la plus grande opacité. Alors le José Bové, avec ses assistants parlementaires, il va décider d'aller plus loin et de... et de mener l'enquête. Et en déroulant un peu le fil, il va se rendre compte qu'il y a une sorte de véritable complot. On n'est pas dans du complotisme. Il y a vraiment une organisation qui menace de déstabiliser les instances européennes. Et ça, et ça jusqu'au sommet. Alors, c'est Boulie Lanners qui va choisir d'endosser la plus célèbre moustache du monde politique, celle de José Bové.

  • Speaker #1

    Il y avait celle de ma mère aussi.

  • Speaker #0

    Et là, l'assistant parlementaire, il est interprété par un Thomas VDB. Alors là, on a un assistant parlementaire fatigué, qui est fatigué et il ne fera pas un mandat de plus. Et vient de se greffer à cette équipe une stagiaire, la stagiaire, et là c'est Céleste Brunkel. Vous savez, c'était la pétillante actrice qu'on avait découvert, enfin qu'on avait découvert, que le public avait, et on faisait partie de ce public, avait découvert avec Fifi. Et plus récemment dans un film que j'avais, pardon, moins aimé, que Hervé lui avait aimé, qui était La fille de son père.

  • Speaker #1

    Et dans la série aussi, en thérapie.

  • Speaker #0

    Oui, en thérapie. Et alors... le réalisateur, c'est tiré d'une histoire vraie, mais il fictionne un petit peu, et puis il peut rajouter, par exemple, ce personnage, il nous l'a dit, puisqu'on a pu le voir lorsqu'il y a eu une présentation il y a quelques jours au cinéma de Jean Eustache de Pessac, il nous a dit que la stagiaire, elle a été inventée, pourquoi ? Parce que elle arrive, elle se pose des questions, et en fait, ce sont les questions que nous, spectateurs, on peut se poser sur le fonctionnement du Parlement européen, parce que ce n'est pas forcément quelque chose que l'on maîtrise. Bon, donc ça, c'est intelligent d'avoir joué un petit peu avec la réalité. Il y a d'autres scènes aussi, donc je ne vais pas divulgacher, mais pour lesquelles, bon, il a fictionné un petit peu, il s'est arrangé un petit peu avec la réalité, mais tout en gardant quand même l'esprit de ce qui s'est réellement passé. Bon, j'avoue... que je n'ai pas forcément tout compris sur ce qui peut se dérouler. Hormis que normalement, et José Bové qui était présent après nous l'a dit, le fonctionnement du Parlement est censé être d'une transparence totale. C'est-à-dire que... Dès qu'un député reçoit un lobbyiste, dès qu'il reçoit une personne, c'est noté dans un agenda et tous les autres députés peuvent savoir que José Bové a telle heure à rencontrer machin machin de lobbyistes pour Philippe Maurice. Mais aussi, dans ce film, on se rend compte qu'il y a des salons discrets où certains groupes, et là en l'occurrence il s'agit de l'industrie du tabac, eh bien, ils peuvent signer des contrats qui arrangent un peu tout le monde, c'est-à-dire, je te donne de l'argent, mais en contrepartie, tu me laisses faire ça. Et là, l'idée, c'était pour que ne soient pas mis en œuvre, finalement, ce qu'on a appelé plus tard les paquets neutres, c'est-à-dire les paquets sur lesquels il n'y avait plus aucune mention En tout cas, il n'y avait aucun moyen de reconnaître que, je ne sais pas si c'était un paquet rouge, c'était des Malbouros, si c'était un paquet bleu, c'était une autre marque. Donc, cette histoire... vous le verrez, aura quand même permis d'arriver à ça, en déjouant un petit peu tous ces contrats, on arrivera à ce que soient mis en place, au niveau européen, ces paquets dits neutres. Alors, question, si je regarde plutôt en dehors du côté politique, mais plutôt question cinéma, c'est bien mené, il y a de l'humour, il y a certaines scènes qui peuvent être drôles, alors je pense que, j'en suis sûr même, c'est aussi grave. grâce aux trois interprètes, qui font une superbe équipe. Boulie Lanners est très bien, il porte le rôle. La jeune Céleste aussi est merveilleuse. Alors, bon, je pense qu'il y a une petite histoire qui a été rajoutée, une petite histoire d'amour avec l'assistant parlementaire. Je ne peux pas dire que ça rajoute beaucoup, mais ça apporte une petite touche de légèreté. Après le... Après le film, on a pu dialoguer un petit peu avec José Bové, qui, là, nous a fait vraiment de la publicité pour le Parlement européen, pour l'intérêt de ce Parlement et donc de l'intérêt de voter. En aucun cas, il a plaidé pour son camp. Et ça, j'ai trouvé ça fortement intéressant. Donc le film, c'est une affaire de principe. Le film est réalisé par Antoine Rimbaud, qui nous avait proposé il y a quelque temps une intime conviction. Donc, pour moi, un film intéressant, et j'ai passé vraiment un beau moment, et j'ai appris quelque chose, et même si j'avais déjà prévu de le faire, j'irai voter au mois de juin pour les européennes. Oui,

  • Speaker #1

    thriller politico-financier avec Chevalier Blanc, qui nous mène dans les arcanes du fonctionnement des institutions européennes. À Bruxelles et à Strasbourg. Alors, film qui tombe à pic à quelques semaines des élections européennes. Et je pense évidemment au voulu, puisqu'il illustre le pouvoir que peuvent avoir des élus européens investis pour contrer les manipulations émanant de lobbyistes au service d'intérêts privés. En l'occurrence ici, tu l'as dit, ce qu'on appelle Big Tobacco avec le cigarettier Philippe Maurice. le député vert José Bové, il fait en ce moment le tour de France pour accompagner la sortie du film avec le réalisateur Antoine Rimbaud. Alors de mon côté, comme toi, j'ai pas tout compris des ressorts judiciaires de l'affaire, recherche d'antériorité de tel document avant tel autre, pièce cruciale manquant au dossier qui ferait exploser l'affaire. Ce genre de suspense procédural un peu abscon pour moi. Mais c'est pas trop grave, ça reste passionnant, car le réalisateur utilise très bien les codes du genre de... Film dossier politico-judiciaire à l'américaine, moi je dirais, avec un montage rapide, une bande musicale efficace et une belle utilisation des décors réels. Ils ont eu toutes les autorisations pour tourner au Parlement de Strasbourg et à la Commission de Bruxelles. Toute proportion gardée, on peut passer au travail de l'américain Aaron Sorkin, scénariste de la série À la Maison Blanche. et de plusieurs films d'enquête politique questionnant le fonctionnement des institutions américaines. Ou à des films comme Panama Papers de Steven Stoderbergh, ou pourquoi pas au cinéma de Michael Mann, je pense à Révélation en 1999 avec Al Pacino et Russell Crowe.

  • Speaker #0

    J'en ai même été aussi jusqu'aux obus du président. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Là, c'était une histoire réelle qui dénonçait les pratiques d'un cigarettier. Philippe Maurice sur la sellette là aussi. Et dans le même ordre d'idées, j'ai aussi pensé à Thank you for smoking. Ça date de 2005. C'était le portrait d'un lobbyiste cynique au service de Philippe Maurice où des manipulations du type de celles qui sont exposées dans une affaire de principe sont dévoilées aussi. Alors à travers l'incarnation de José Bové, que je ne pensais pas si pro-européen, c'est évidemment un message du réalisateur Antoine Rambaud. qui est en gros, il faut s'intéresser de près à l'Europe et participer de l'intérieur à ces institutions pour faire bouger les choses. Donc déjà, c'est évidemment une incitation citoyenne à se rendre aux urnes le 9 juin, sortie du film dans quelques jours le 1er mai.

  • Speaker #0

    Une autre affaire, une autre affaire, et celle-ci serait, semble-t-il, et même c'est sûr, une première affaire.

  • Speaker #1

    Avec le film Borgo. dont on parle par ailleurs dans l'émission d'aujourd'hui, on voit le travail de la police et de la justice, mais sous l'angle de l'application des peines de prison.

  • Speaker #0

    Je vais te le faire, mais de quoi s'agit-il exactement ? Ah, tu redis le titre du film.

  • Speaker #1

    Oui, je vais le redire très bientôt.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, c'est pas agréable.

  • Speaker #1

    Mais tu l'avais dit, c'est pour ça. Et le tout se déroulait dans Borgo, en Corse. Dans Première Affaire, titre du film. Il l'a dit. Ça se situe dans le nord de la France. On voit aussi un peu une enquête policière, mais ce n'est pas du tout l'essentiel. Nous est montré surtout du point de vue judiciaire le travail de la défense de la part d'une novice. Nora, fraîchement diplômée, est une jeune avocate d'affaires dans un cabinet parisien. Sans expérience particulière, elle va être propulsée, sans même le vouloir d'ailleurs, dans sa première affaire de droit pénal. Et ce sera du lourd. Entre garde à vue et interrogatoire serré, avec un client pas facile à saisir, elle va avoir du mal et devra faire des choix pas évidents. Cette histoire d'initiation professionnelle se double d'un récit d'éducation sentimentale tardive avec d'assez belles scènes d'intimité amoureuse, mais qui durent un peu trop inutilement. C'est également un film sur les relations familiales, puisqu'on la voit pas mal interagir avec sa... sa sœur, ses parents, qui sont aimants mais qui ne voient pas forcément d'un bon oeil le cours que prend sa carrière à Nora. Tonalité quand même assez glauque de l'ensemble, en particulier au vu du crime et de la personnalité du mis en examen. La plupart des scènes sont filmées en intérieur et souvent nocturnes. Tout ça n'est pas franchement joyeux. Je ne sais pas si les habitants de la ville d'Arras, où est située cette ancienne action, sont particulièrement... Je suis tellement heureux de l'image donnée par le film. Le film suscite, volontairement bien sûr, des interrogations éthiques liées au métier d'avocat, du genre comment défendre l'indéfendable ? ou plutôt comment peut-on accepter moralement de participer à la défense quand la culpabilité de son client pour un acte horrible paraît évidente ? Je suppose que ce genre de problématique doit faire partie des formations dispensées pour assurer ce métier complexe. En tout cas, les dernières images du film suggèrent que la jeune femme a choisi son camp. On a affaire à des retournements scénaristiques pas forcément crédibles, comme la personnalité du prévenu qui évolue de manière assez artificielle. Mais l'un dans l'autre, j'ai plutôt marché, en grande partie grâce à l'interprétation. D'abord celle de Noé Habit. C'est une jeune actrice de 25 ans. On l'a vu Patrick, il y a deux ans, dans Les Passagers de la nuit, où elle est prise sous l'aile d'une journaliste d'une émission de radio nocturne, interprétée par Charlotte Gainsbourg. Dans son personnage a priori naïf, mais qui va apprendre vite, elle m'a évoqué Sarah Giraudeau. dans ces personnages de jeunes femmes fragiles et volontaires en même temps. Et j'ai pensé aussi également, peut-être pour le côté cheveux courts androgynie, à la chanteuse et actrice Pomme dans le récent La Vénus d'Argent. Le rôle du flic séducteur chargé de l'enquête est joué par l'acteur norvégien qui s'appelle Anders Danielsen. Celui-là, il a été vu dans Julie en 12 chapitres de Joachim Trier, un de nos films chouchous de 2021. Il est trouvé assez charismatique quand même. Et dans un second rôle, François Morel est au poil, comme d'habitude. Une première affaire est un long métrage scénarisé et réalisé par une certaine Victoria Musseldak. Et c'est un premier essai concluant malgré quelques défauts.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas été séduit, pas du tout par ce film. Je n'ai pas beaucoup apprécié cette histoire qui se crée. entre l'avocate et le policier. Je n'y ai pas cru.

  • Speaker #1

    Elle a voulu faire beaucoup de sujets en même temps. La famille, l'amour, le professionnel.

  • Speaker #0

    Tu continues à le défendre, mais je trouve que c'est un film assez ennuyeux, assez sombre, autant par l'histoire que par la photographie. Ce n'est vraiment pas le genre de film que je conseillerais d'aller voir.

  • Speaker #2

    This is what you get when you mess with us.

  • Speaker #1

    Bon allez on va couper parce qu'on a pas de temps J'avais ce titre de Radiohead sous le coude pour le passer dans l'émission en attendant de trouver un lien avec le cinéma que je n'ai pas tout

  • Speaker #0

    Si tu nous parlais, alors je ne sais vraiment pas du tout de quoi ça retourne, cette guerre civile, cette civil war, tu vas nous en dire un peu plus.

  • Speaker #1

    Oui, civil war, scénario qui imagine, dans un avenir proche sonnant très contemporain quand même, une Amérique à feu et à sang déchirée par une guerre civile. Californie et Texas font ces sessions. On suppose avec des agendas politiques différents et sont en lutte armée contre les forces fédérales officielles avec au travers de tout ça des milices rebelles pas forcément bien identifiées. Embarqués à bord d'un véhicule blindé, un homme et une femme reporter de guerre se dirigent de New York vers Washington où les forces militaires des différents camps convergent avec en plus à bord une toute jeune photographe et un vieux briscard en fin de carrière. Donc on a encore une fois un road trip d'environ 800 km au cours duquel on traverse des paysages post-apocalyptiques assez sidérants, filmés de l'habitacle du véhicule ou par des drôles. Et évidemment, il va arriver des aventures corsées à cet équipage. C'est vraiment spectaculaire par le fait que le film... plaque sur des paysages des Etats-Unis, des images de guerre qu'on a l'habitude de voir ailleurs sur la planète. Les Américains ont cette capacité incroyable à mettre en scène leur histoire et leur peur dans des fictions, cinématographiques en particulier, comme pour les exorciser. Et ce film est évidemment une métaphore de l'état de l'Amérique actuelle, avec le bouchon poussé très loin sur les fractures idéologiques. qui la déchirent entre pro-Trump et anti-Trump par exemple. Alors, on ne peut pas s'empêcher de penser, c'est vrai, à l'attaque armée du Capitole, il y a trois ou quatre ans, et on peut voir ça comme une sorte d'avertissement, finalement, qui fait assez froid dans le dos. D'un point de vue formel, c'est vraiment haletant, avec une alternance de moments calmes, parfois même filmés au ralenti, où on traverse des paysages dévastés, et des fulgurances de violence qui clouent vraiment au fauteuil, et à l'intérieur même des multiples scènes de guérilla, capté par les objectifs des reporters qui mitraillent sans arrêt, l'action est systématiquement interrompue, une fraction de seconde, par les clichés qui immortalisent en noir et blanc et en silence ce qu'on est en train de vivre. Donc c'est un dispositif filmique systématique qui est vraiment efficace. On a un yo-yo émotionnel permanent. parfaitement étudié, qui fait son effet sur le spectateur. Attention âme sensible, on y voit beaucoup de cadavres filmés crûment. On pourrait même reprocher une certaine complaisance avec ces images devant lesquelles on a envie de détourner le regard. Souvent dans les films d'action américains, la violence est déréalisée. Les victimes sont des figurines sur lesquelles la caméra ne s'attarde pas. Pas ici. on voit très graphiquement le résultat des conflits armés. A vrai dire, moi je ne m'attendais pas à ça. Je pensais aller voir un blockbuster guerrier avec Héros sauveurs de l'Amérique et donc du monde comme on en a eu beaucoup. Je pense au hasard à Independence Day de Roland Emmerich par exemple. Alors c'est un peu ce que laissait présager la bande-annonce, mais en fait on est loin de ça. Même si c'est choc et violent, le propos est nettement plus intéressant et politique. J'y suis allé pour au moins deux raisons. D'abord, le sujet qui m'intriguait. Et c'est toujours intéressant de voir comment le cinéma d'action s'empare de l'actualité pour faire de la politique fiction. Et puis aussi pour l'actrice principale envers qui j'ai un faible, c'est Kristen Dunst qui intervient. Prête la journaliste de terrain embedded comme on dit. Vous l'avez un peu perdue de vue. Elle est vraiment très juste dans ce rôle de journaliste qui va se trouver perturbée par son travail de documenter l'horreur. Le film est aussi d'ailleurs une réflexion sur le métier hautement risqué de reporter de guerre avec tiraillement entre adrénaline, fascination et dégoût qui sont très bien illustrés ici. Civil War, c'est signé de Alex Gerland. qui vient après deux longs métrages de science-fiction remarqués par ce réalisateur et scénariste qui est d'ailleurs britannique, pas anglais. Moi, j'avais vu Ex Machina en 2015, qui parlait robots, humanoïdes et intelligence artificielle, et Annihilation en 2018 sur des phénomènes paranormaux pas très sympas. Et un film d'horreur psychologique dont on a parlé ici, Patrick, ça s'appelait Men en 2022. A signaler, et c'est encore un film à... 24, nom d'une société de production américaine indépendante qui fait de plus en plus parler d'elle et dont on a déjà causé dans un épisode précédent. A noter aussi, très belle bande musicale avec une ribambelle de morceaux d'artistes américains peu connus qui font mouche. C'est Civil War et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Et il faut aller rapidement à cette passée, cette deuxième couche. Alors moi, je redonne mes films préférés des dernières semaines. Rosalie, il pleut dans la maison. Alors, il faut bien chercher, je ne sais plus s'il est sur les écrans, c'est Yurt et peut-être aussi l'affaire Abel.

  • Speaker #1

    C'est pas Trambo encore là. C'est Rosa Parks, second volet de la trilogie de Nicolas Philibert sur la psychiatrie, après sur la damante. Et tant qu'à faire, je vais faire le viseur, puisque la machine à écrire et autres sources de tracas, c'est le troisième volet qui est dans les salles depuis quelque temps. Quelques jours pas plus, Benjamin Biolay et Camille Cotin, c'est très bien, quittez la nuit, thriller et drame social. Alors, dans les films qui risquent d'être encore à l'affiche et qui marchent plutôt pas mal, pas de vagues, heureux gaillements, scandaleusement vôtres et il reste encore demain. Voir podcast des émissions précédentes pour nos commentaires sur ces films. Il nous reste à parler d'un festival, on mettra ça en bonus. et je pense qu'il est temps de se dire au revoir il est plus que temps de se dire au revoir on se retrouve le 10 mai ou avant ou après on verra bonnes vacances puisque c'est les vacances pour ceux qui sont en vacances bonne journée

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Description

Riddle of fire

N’avoue jamais

Le mal n’existe pas

Borgo

Une affaire de principe

Première affaire

Civil War



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci

  • Speaker #1

    Movies, l'instant cinéma pour les aficionados de films en salle. On dit aficionada pour les filles ? Enfin, en tout cas, émission réalisée et préparée par Patrick Servel, également à la technique.

  • Speaker #2

    Et celui qui vous cause, c'est Hervé Brie.

  • Speaker #1

    On parle aujourd'hui des films suivants à l'affiche, dès maintenant, d'ailleurs en ce moment ou très bientôt. D'abord, Borgo, film carcéral et polar qui se déroule en Corse. ensuite les conséquences de la découverte d'un adultère quarante ans après c'est le sujet de la comédie française n'avoue jamais première affaire français aussi les premiers pas d'une jeune avocate qui doit défendre un assassin présumé une dystopie politique et guerrière dans l'amérique contemporaine avec civil war Ensuite, Riddle of Fire, conte moderne avec des jeunes ados américains en mini motocross. On peut dire ça, Patrick ?

  • Speaker #2

    On peut dire.

  • Speaker #1

    José Bové en chevalier blanc contre l'industrie du tabac dans les instances européennes. C'est une affaire de principe à l'affiche dans quelques jours. Et enfin, Le Mal n'existe pas, fable japonaise écolopolitique. Et nos rubriques traditionnelles, deuxième couche dans le viseur et festival ciné. Aujourd'hui, Rock this town à Pau. On va parler de ça. Tout devrait tenir en une heure cette fois ou pas, on verra. On commence par quoi Patrick ? Je crois qu'on commence avec un petit séjour dans le Wyoming, au fin fond des Etats-Unis, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors c'est pour un conte, puisque c'est Riddle of Fire, c'est un conte, et si on traduisait Riddle of Fire, ça pourrait donner la devinette du jeu, ou l'énigme, enfin la devinette du feu, pardon, ou l'énigme du feu. Alors, tout part, comme tu l'as dit, d'un trio d'enfants, il y a deux garçons et une... Jeune fille, une petite fille, qui cherche à craquer d'abord, c'est le code parental de la nouvelle console de jeu qu'ils viennent d'acquérir. Alors le film va être aussi une sorte de quête du Graal, et là le Graal ça va être de rechercher des œufs particuliers, des œufs rayés, qui permettent de confectionner une blueberry pie, ou en français une bonne tarte à la myrtille. Voilà donc un peu résumé ce film, ce film qui va être donc une recherche. Ils vont la faire, cette recherche, sur leur petite moto. Alors au niveau des âges, ils sont autour de la dizaine d'années. Et ils vont rencontrer des gens aussi bizarres que cette bande de braconniers, avec les couds légèrement rouges, des rednecks comme on dit. est complètement azimutée, avec une petite tendance secte. Et d'ailleurs, cette bande qui souhaite laisser à la maison la petite dernière, qui, elle, a des pouvoirs un peu chamaniques, et on la reverra tout au long du film. Alors, quand on voit ce film, difficile de ne pas penser, souvenez-vous que lorsque vous étiez plus jeune et que vous découvriez le club des 5.

  • Speaker #1

    Le club des 7.

  • Speaker #2

    Oui, il y avait les 7 aussi. Et puis, plus récemment, plus près quand même, les Goonies, les Goonies américains. On est vraiment dans ce genre de film. Alors ce club, que je vais appeler ce club des 3, se promène vraiment dans cette comédie, parce que c'est vraiment une comédie. Alors... On y retrouve des inspirations qui reviennent des contes de Grimm. Vous savez, les maisons dans lesquelles, entre celles et grételles, les maisons dans lesquelles il ne faut pas rentrer, où on attire les enfants avec des bonbons. Il y a aussi une pincée de folklore, sans oublier des références au western, puisque le film se passe dans l'Utah, donc une région vraiment l'ouest américain, l'ouest des grands parcs nationaux. Alors, c'est pour moi un film qui vante les vertus de la liberté qu'on peut laisser à des jeunes enfants qui peuvent aller à... Alors... À l'aventure, comme ça, sur leur petite moto, ils sont loin des téléphones sur lesquels sont installés des logiciels de géolocalisation où les parents, maintenant, sont devenus en perpétuel contrôle, en perpétuelle angoisse. C'est un film aussi un peu de retour à la nature, où la nature est véritablement là, un immense terrain de jeu pour ces trois gamins. Le réalisateur, c'est Weston Razoli. Il a grandi à Park City, et Park City, il se situe dans l'Utah. Ensuite, il a fait des études au California College of Art de San Francisco, où il a commencé par la mode, le graphisme et l'illustration. C'est un film à petit budget et le réalisateur a souhaité retrouver un peu des images un peu vintage. C'est pour ça qu'il a tenu absolument à ce que son film ne soit pas tourné en numérique, mais il est tourné en argentique, mais pas en 35 mm, en 16 mm. Donc il donne un... qui donne ce grain et qui donne aussi, avec les objectifs qui sont utilisés, des petits flous. D'ailleurs, je pense que le film, vu le format de souvenir, il a été fait en scope. Alors, ce qu'il y a de bien aussi, c'est que ce film, il y a des moments qui ne sont vraiment pas politiquement corrects, mais moi, je trouve que ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Comme il dit, l'aventure contemporaine... ces trois jeunes ados délurés de leur mini motocross vraiment c'est assez super alors si on s'en tient à leur quête rocambolesque ça pourrait paraître ridicule mais ce scénario un peu tiré par les cheveux cache une énergie une poésie et beaucoup de fantaisie avec aussi une dose de suspense un peu inquiétant et le tout est vraiment inventif alors pour quel public Moi, je dirais transgénérationnel. À partir de 12 ans, avant, ça peut faire un peu peur quand même. Et plébiscité aux dernières toiles filantes, festival jeune public du Jean Eustache de Pessac, où il a récolté une multitude de prix. Premier film d'un jeune réalisateur la trentaine qui ne manque pas d'idées, autant scénaristique que formelle.

  • Speaker #2

    Retour, enfin pas retour, comédie française et le titre me rappelle une chanson, est-ce que c'est bien de celle-ci dont il s'agit, celle où on nous disait qu'il ne fallait jamais avouer, et avouer quoi ?

  • Speaker #1

    N'avoue jamais, jamais, jamais, on y a droit dans le film. Alors, synopsis, après 50 ans de mariage, François Marceau, général à la retraite et encore amoureux de sa femme, découvre par hasard qu'elle l'a trompé 40 ans plus tôt. Alors, ni une ni deux, pour laver son honneur, il part manu militari retrouver Boris, l'ancien amant, pour lui casser la figure. Mais les choses ne seront pas si simples. Le mari, la femme... L'amant, vous voyez, à peu près le genre. C'est du cinéma de boulevard, comme le théâtre du même nom, ce qui n'a rien de péjoratif en soi, d'ailleurs. Moi, je ne crache pas du tout sur ce genre, qui peut faire rire aux éclats par un bon comique de situation ou des dialogues ciselés, mais n'est pas la biche ou Fedeau qui veut. Bon, ici, même avec des ficelles un peu grosses, on peut dire, si on est magnanime, que la mécanique fonctionne parfois assez bien. avec des dialogues, pléthore de bons mots dedans, ou du moins des mots qui se veulent tels. Et puis, des choses rajoutées pour donner un vernis plus moderne, comme la fille lesbienne qui fait son outing, ou le fils qui est dans le spectacle de marionnettes contemporains. Alors, par contre, il y a des grumeaux anciens qui ont été laissés, et ça, ça fait tâche. Comme des blagues un peu éculées sur la nudité, la carte postale touristique de la Côte d'Azur, ou du côté du mari, un militarisme fétichiste un peu lourdingue, qu'on croirait tout droit sorti du formol des années Pompidou, voire de Gaulle. Je pense que des personnages outrés comme ça, ça n'existe pas trop dans la vraie vie en 2024. Alors vous me direz, exagération, ça tire, bien sûr ça tire, mais ça tire à temps et à travers.

  • Speaker #2

    J'ai bien aimé tes grumeaux, c'est sympa ça des grumeaux. Des grumeaux, ça se flotte. Les grumeaux, c'est quand on fait une béchamel.

  • Speaker #1

    Et qu'on rate un petit peu, ouais. On retrouve le duo d'interprètes fétiches d'Alain Resnais, André Dusselier et Sabine Azéma, présents dans plusieurs films de ce metteur en scène, L'amour à mort, Mello, On connaît la chanson, Les herbes folles et autres.

  • Speaker #2

    Laman, c'est quand même pas Pierre Arditi. Non. Non.

  • Speaker #1

    Et là, c'est pas Pierre Arditi, c'est Dussolier. On les confond tous les deux là, c'est Dussolier.

  • Speaker #2

    Oui, oui, non, mais Laman.

  • Speaker #1

    Ah ben non. Ah, Laman. Non, non, non, tu vas voir qui c'est, Laman. Je te le dis après. C'est d'ailleurs la principale raison, ces deux acteurs, qui m'a décidé à aller voir N'Avoue Jamais, on va dire pour leur crédit de sympathie au vu de leur carrière. Mais là, c'est pas du René. Leur complicité d'acteur... fait plaisir à voir quand même. Mais si elle n'en fait pas trop en mamie mutine, lui, par contre, cabotine beaucoup, avec force mimique exagérée. Il en rajoute des tonnes à son personnage de vieux réac un peu écrit à la truelle. Et la conversion vers plus d'humanité à la fin est un poil ridicule. Comme d'habitude, par contre, Thierry Lhermitte s'en sort pas mal en sexygénaire séducteur. Encore alerte. Alors lui, il n'en fait pas trop. Je ne vais pas dire que je me suis ennuyé, car visiblement, je suis le cœur de cible d'un tel film destiné aux plus d'un an. Donc j'y retrouve des choses. Mais à mon avis, le public jeune qui se serait égaré dans la salle doit trouver ça assez ridicule pour la thématique, pour l'écriture et pour le jeu des acteurs. et la bande musicale un peu moisie ne nous rajeunit pas non plus. Bref, le mieux, c'est peut-être d'attendre de le voir un dimanche soir, quand il passera à la télé de l'EHPAD. Ah, ça fait plaisir de dire un peu de mal de film à l'écran de temps en temps. C'est pas mon habitude, hein. Du coup, je reprendrai bien un petit peu. Alors, un mot sur le réalisateur, Yvan Calbera, qui s'appelle. Il a déjà commis, il y a deux ans, un long métrage, un peu fade, malgré son titre. Ça s'appelait La dégustation avec Bernard Compant et Isabelle Carré, situées dans le milieu des cadavres.

  • Speaker #2

    Ces deux-là, je les ai revus. Malheureusement, je n'en ai pas parlé de ce film. Si affinité, là aussi, j'aurais pu vraiment le descendre, ce film.

  • Speaker #1

    Il est aussi l'auteur du moins mauvais Une semaine sur deux, en 2009. portrait d'un jeune ado tiraillé d'une jeune ado entre ses deux parents séparés. Voilà pour N'avoue Jamais. Ça te dit, Patrick ?

  • Speaker #2

    Là, tu m'as parlé de Truel, tu m'as parlé de Grumeau. C'est une nouvelle façon de parler cinéma. Je ne suis pas sûr que tu m'aies vraiment donné envie d'aller voir ce N'avoue Jamais.

  • Speaker #3

    Je me présente, je m'appelle Henri, je voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être bon, gagner de l'argent, puis surtout être intelligent, mais pour tout ça, il faudrait que je bosse un peu le temps. Je suis chanteur, je chante pour mes copains, je veux faire des études et que ça tourne bien, tourne bien. Je veux écrire une chanson dans le ventre, un égayé chic et entraînant, pour faire danser dans l'espoir d'un monsieur du ventre. Et après, je ferai des galas, mon public se prosternera devant moi. Les crusades de cent mille personnes, où même le tout-coeur y s'étonne, des solettes pour prendre le jeu de combat. Et quand je me dis, je me comprends bien, je crois que mon vieux s'est cru, quel sujet de ce soir, qu'elle m'empile, qu'elle me tue. Quelle salle je m'attache plus Puis quand j'en ai assez de rester dans ma vidéo Je remonterai sur scène comme dans une année folle Je ferai pleurer mes yeux Je ferai pleurer mes yeux Et puis l'année d'après je recommencerai Et puis l'année d'après je recommencerai Je ne prostituerai Merci.

  • Speaker #2

    Vous êtes bien sur Radio Nostalgie avec notre ami Hervé Brie qui a donc choisi ce morceau musical puisque c'est lui qui fait la bande musicale.

  • Speaker #1

    Oui, ce classique de balavoine, je regardais l'année de 78, est entendu à l'autoradio dans une scène du film de Valéria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers, sur l'école de théâtre de Nanterre menée par Patrice Chéreau. Les apprentis comédiens le reprennent en chœur dans une 4L et c'est une très belle scène du film. Et plus récemment, quelques mesures de ce même morceau sont entendues en clin d'œil dans la comédie à sketch Heureux Gagnant, dont j'ai dit du bien il y a quelques semaines et peut-être encore à l'affiche. Alors maintenant, on part dans la campagne japonaise, je crois.

  • Speaker #2

    Oui, au générique, si on regarde le générique de début, le film est annoncé, le titre anglais, Evil Doesn't Exist, qu'on peut traduire par Le Diable N'Existe Pas, mais c'est déjà le titre d'un film iranien qu'on a vu l'an dernier ou l'année précédente. Et j'ai bien vérifié le titre original, puisque je lis le japonais parfaitement, et bien Le Mal N'Existe Pas. Alors, il faut bien sûr entendre cette expression comme une antiphrase. Oui, le mal, il existe bien. Donc là, c'est ce qu'on appelle, j'ai été recherché aussi, comme dramatiquement une antiphrase. C'est-à-dire, c'est lorsque l'on dit le contraire de ce que l'on pense, mais c'est dit de telle façon que les auditeurs vont comprendre que c'est l'inverse. L'ai-je bien descendu ? Non, voilà, c'est une antiphrase. Ça s'appelle des dictionnaires. Tu iras voir à quoi ça ressemble. Revenons au Mal n'existe pas. C'est un film réalisé par Ryusei Amaguchi qui va nous parler de ce qui se passe dans une campagne éloignée de Tokyo où on va implanter un camp de... Glamping. Alors, bien sûr, tu vas me demander, tu vas me poser... C'est... Tu ne vas pas le dire, puisque c'est moi qui vais le dire. C'est, en fait, la contraction de deux mots, du mot glamour et du mot camping. En fait, c'est un camping de luxe qui peut accueillir une soixantaine de campers assez fortunés qui pourront s'amuser à vivre à la campagne, dans la nature, mais forcément avec tout le confort moderne. Et qui dit confort, moderne, cela... Enfin, moderne. Qui dit confort, cela implique forcément une production d'eau usée. Et donc une station d'épuration. Et si elle n'est pas bien dimensionnée, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien ça va polluer les nappes phréatiques qui servent pour l'eau potable de tous les villageois. Et dans ces villageois, on retrouve notre héros qui s'appelle Takumi et qui lui vit en harmonie totale depuis des générations, en harmonie, en osmose avec la nature. Alors Ryusei Kei Amaguchi, ce n'est pas un inconnu. C'est un inconnu. On avait vu ces derniers temps, particulièrement un film qui dure quand même assez longtemps qui s'appelle Drive my car et aussi plus récemment Les contes du hasard Donc là, lui, Amaguchi, il va s'intéresser à ce Takumi, bûcheron dans l'âme, homme à tout faire, comme il dit, et ce qui va les opposer aux deux représentants urbains du complexe hôtelier. Parce qu'en fait... Ce ne sont pas ceux qui font le complexe hôtelier qui viennent vendre leurs produits, mais ils passent à travers une prestation de présentation. Et donc les deux ne connaissent pas très bien leur sujet. Et suite aux questions, aux interrogations qui vont être posées par les habitants qui craignent vraiment qu'il y ait une possibilité... et de polluer leur eau, les deux vont comprendre finalement qu'il faut aller un petit peu plus loin, et ils vont choisir de rester avec ce bûcheron. Alors ce film, qu'est-ce qu'on peut en dire ? Je suis un peu embêté avec ce film. Le réalisateur nous dit qu'il est parti d'abord de la musique, et c'est avec la musique qu'il a composé ses plans. Alors c'est vrai qu'on a des plans qui... qui ont l'air de suivre la musique, mais il y a des moments où on ne comprend pas pourquoi, la musique, paf, elle s'arrête, brutalement, qu'est-ce qu'il veut nous dire, je ne sais pas, là, s'il y a des choses qu'on ne comprend pas. Alors, on a beaucoup de plans fixes, avec des plans fixes qui peuvent durer, ainsi, on va voir le bûcheron, le bûcheron, qu'est-ce qu'il fait ? Il fend des bûches, et là, ce n'est pas une bûche ou deux bûches, on arrive... quasiment à les compter, il doit y en avoir une vingtaine, donc on le voit comment il arrive à fendre des bûches. On a aussi des travelling inhabituels. Ainsi, on en a un qu'on a au début, qui dure assez longtemps, et qu'on retrouve à un autre moment du film, où, caméra tournée vers le ciel, il filme la cime des arbres. On a aussi des effets un peu à la Méliès, c'est-à-dire qu'on voit le bûcheron qui marche seul, on le suit, on le voit, il passe derrière un talus qui va nous le cacher pendant quelques secondes, Et quand il ressort, comme par magie, il est accompagné de sa petite fille. Il y a une construction qui est un peu bizarre. Je n'ai pas toujours bien compris là où il voulait aller. Donc pour moi, pas forcément compréhensible, tous ces effets de style. Ce que j'ai retenu, néanmoins, c'est que c'est véritablement un hymne à la nature, d'ailleurs interprété par un non-professionnel. Mais...

  • Speaker #0

    Et c'est l'occasion, puisqu'il est actuellement, on peut le voir dans quelques salles, pour retrouver un magnifique film qui nous parle de nature. Moi, j'ai plutôt tendance à vous dire d'aller voir Derzoud Zala, qui repasse et qui était un film magnifique. Alors, pour les scènes finales, si quelqu'un peut m'aider... à comprendre ce que le réalisateur a voulu dire, je suis preneur.

  • Speaker #1

    Je vais tout expliquer.

  • Speaker #0

    Et donc, vous pouvez nous répondre à l'adresse moviesatorange.fr. Toi, tu t'en rappelles des films ou pas ?

  • Speaker #1

    Je l'ai vu il y a bien longtemps, mais je me souviens. Ça démarre comme un récit écolo-politique qui montre l'inquiétude des habitants d'un petit village face à ce projet touristique luxueux qui menacerait l'équilibre naturel des lieux. Euh... Et le film nous montre sans doute aussi d'autres choses après, mais je ne sais pas trop quoi à vrai dire. L'explication a peut-être à voir avec le titre qui me laisse quand même un peu dubitatif. Alors une bonne partie des critiques s'esbaudit là-dessus, en particulier parce qu'il ne vient de ce fameux cinéaste Hamaguchi, encensé depuis Drive My Car que de mon côté, je n'avais pas spécialement apprécié d'ailleurs, et puis 3h30, ça m'avait paru long. Moi je reconnais quand même des qualités dans ce travail, comme l'atome. La conscience portée aux gens simples et à leurs gestes. L'ironie subtile contre ce projet touristique de glamping est bien menée. Certaines images sont vraiment magnifiques. J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de plans où la caméra est fixe et on attend que les personnages rentrent dans le plan.

  • Speaker #0

    Ça m'a rappelé l'odeur du vent, tu te rappelles ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Et on attend que le personnage sorte après du plan et la caméra ne bouge pas. C'est vraiment intéressant. Il y a une sorte de respect finalement des personnages. Bon, moi je ne suis quand même pas trop rentré dans le film et son propos que je n'ai trouvé pas toujours clair. au-delà du message écolo, je veux dire. Je me suis, à vrai dire, un peu ennuyé. Tu parlais de ces plans de cimes d'arbres sur ciel gris qui n'en finissent pas et qui ont eu raison de ma vigilance. Faudrait que j'y retourne pour évaluer ce qui m'a échappé, mais j'en ai pas le courage, j'en baille d'avance.

  • Speaker #0

    L'idée est intéressante de filmer César, mais autant dans Perfect Days. C'était bien amené, c'était bien intégré au film. Là, moi, j'ai vu quelque chose d'un peu décousu dans sa forme cinématographique. La cohérence, je ne l'ai pas trouvée. J'aime bien trouver quand même une cohérence dans un film.

  • Speaker #1

    En tout cas, la bande-annonce est magnifique et fait en vie. Moi, quand j'ai revu après la bande-annonce, j'ai dit, j'aime bien ce film-là.

  • Speaker #0

    Alors, un autre film qu'on a vu tous les deux, mais c'est Hervé qui va nous en parler. On va aller côté Corse. Côté Borgo.

  • Speaker #1

    Borgo, Borgo Polar et film carcéral. Deux histoires parallèles nous sont racontées qui vont se rejoindre à un moment. Après une ouverture où on assiste à un assassinat à la sortie d'un aéroport qui va donner lieu à une enquête, on va suivre Mélissa, la trentaine, surveillante pénitentiaire arrivant en Corse pour travailler à la prison de Borgo. C'est au sud de Bastia. La particularité du lieu où elle est mutée, c'est un quartier de semi-liberté. Pendant la journée, les portes des cellules restent ouvertes et les prisonniers, tous des hommes corse, sont libres de circuler de pièce en pièce. C'est une spécialité corse. Une prison où il se dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les matons. Son intégration à cette malissa va être facilitée par un jeune détenu. qu'elle a connue avant à Fleury-Mérogis et qu'elle retrouve là, et qui semble bien influent malgré son jeune âge. Il va la placer sous sa protection, en somme, mais une fois libérée, il va lui demander un service en échange. Aïe, aïe, aïe ! Un engrenage va se mettre en place, montré de manière très efficace. Moi, j'ai vu le film présenté au public par son réalisateur, qui s'appelle Stéphane Demoustier. Donc c'est le quatrième long métrage, je ne connais pas son précédent, paraît-il très bon, ça s'appelait La fille au bracelet, film de procès avec Roche d'Isème. Alors des questions lui ont été posées après le film et là je l'ai trouvé à moitié honnête ou disons à moitié sincère. Son histoire est tirée d'un fait divers réel, non encore élucidé. Alors il l'a reconnu du bout des lèvres, disant que c'était juste un point de départ. Alors qu'en fait c'est tout à fait ça l'histoire. Un double assassinat dans l'aéroport de Bastia en 2017, où une gardienne de prison est impliquée. Alors il lui a été demandé après s'il avait pensé à Un prophète, un autre film de prison en réalisant le sien. Il a répondu que non, pas spécialement. On rappelle quand même que l'histoire de ce film de Jean-Claude Cotillard Le film de Jacques Audiard de 2009 repose sur un chef mafieux corse, joué par Nils Arestrup, qui tire les ficelles de sa cellule. Moi je veux bien, malgré la filiation évidente, mais devinez ce qu'il y a de marqué en haut de l'affiche de Borgo ? Le meilleur film carcéral depuis Un prophète. Ça m'a fait l'effet d'un gars un peu en quête de crédibilité qui n'assumait pas tout à fait ses inspirations et ses références. Ceci dit, on sait bien que le choix des affiches et des commentaires écrits dessus ne dépendent pas trop du réalisateur, mais quand même. Alors, contrairement à ce qu'on pourrait... Ou ce qu'on aurait pu s'attendre. Il n'y a pas trop dans le film de folklore corse. Genre, hé, Doumé, je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser. Mais on ressort avec la confirmation qu'il y a vraiment des problèmes pour faire respecter l'état de droit sur l'île de beauté et que la mainmise de certains petits chefs mafieux est bien présente sur le territoire. Coïncidence ou voulu, je ne sais pas trop, le film arrive sur les écrans en même temps que doit se tenir dans la vraie vie Le procès de cette gardienne de prison supposée impliquée et la sortie du film ne fait pas forcément plaisir à tout le monde, notamment à la famille de ceux qui ont été zigouillés dans l'histoire. Il a été demandé au réalisateur s'il avait rencontré des problèmes ou subi des pressions. Il a juste dit que quelques avant-premières avaient été perturbées par des alertes à la bombe. Remarquez, il s'est un peu couvert en prenant un acteur principal corse, tout jeune et freluqué, Grand contraste avec son personnage de mentor dans l'histoire, il s'appelle Louis Mammy. Il est très bien, mais il a déjà paru assez cabotin devant le public, il était là aussi pour présenter le film. Et beaucoup de locaux non professionnels ont été pris pour des seconds halls. notamment les prisonniers de la prison de Borgo, avec des anecdotes qui font sourire à moitié, du genre certains voulaient apporter leurs propres armes comme accessoires lors du tournage nous a dit le réalisateur. Alors si on y regarde de près, certains éléments du scénario ne sont pas toujours crédibles. Après réflexion, moi j'ai trouvé des invraisemblances. Je ne dirai pas lesquels parce que ça divulgacherait, mais sur le moment j'ai vraiment marché à ce thriller, à la construction intéressante, pas linéaire. Le film vaut beaucoup pour le jeu assez unique de Afsia Herzi, actrice qui avait été découverte chez Abdelatif Kechiche dans La graine et le mulet, qui sait toujours très bien rendre tangible le mystère des personnages qu'elle incarne. C'était le cas il y a quelques mois dans Le Ravissement, où elle était magnifique en sage-femme s'enfermant dans un mensonge, nominée au César pour ce rôle, si je me souviens bien. Ici aussi, elle est impressionnante, avec peu d'effet, comme distanciée, elle arrive à conserver le caractère opaque de cette Mélissa jusqu'au bout. Puis interpréter de façon crédible une matone dans une prison d'hommes, sans en faire trop, c'est sans doute pas donné à toutes les actrices. Au passage, c'est une réalité. Des surveillantes féminines peuvent être affectées dans la prison pour hommes. mais pas l'inverse. Alors, des seconds rôles très bons aussi. Je peux mentionner Florence Loirecaille, en directrice de prison, qui ne fait pas vraiment œuvre de solidarité féminine, et Michel Faux, en commissaire chargé de l'enquête sur les assassinats. Assez drôle, car souvent complètement à côté de la plaque. Voilà pour Borgo, polar français bien ficelé, avec ses deux histoires qui s'ajustent intelligemment, situées dans un milieu... exotiques pour moi, on va dire, qui nous dévoilent au passage des choses étonnantes et avec une actrice épatante. Moi, je prends. Patrick, toi, tu l'avais il y a plus longtemps, des souvenirs pour ton livre ?

  • Speaker #0

    Les souvenirs que j'ai n'étaient pas les mêmes que les tiens. Moi, je les ai vus récemment. Oui, mais le souvenir que j'ai, c'est de ne pas être rentré dans le film. C'est que je n'y ai pas cru. L'interprétation peut-être... Je joue peut-être, oui, je joue peut-être, c'est-à-dire que là, j'ai trouvé un peu trop, justement, un petit peu trop mystérieuse. Et le fait, tu l'as dit, qu'une fois de plus, et je vais en reparler encore après, que ce soit marqué, tiré d'une histoire vraie, ça commence un petit peu à m'énerver parce que ça permet de faire passer un peu des choses bizarres comme étant des choses réelles. Et là, comme tu l'as dit, il y a pour moi beaucoup d'invraisemblance dans ce film. Donc ce n'est pas vraiment un film que j'ai retenu, mais bon, vous pourrez aller le voir et peut-être nous le dire après.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501 Il n'a pas eu le temps de regretter, il a pris son petit dégoût avec son même vieux père. Me and my head high and my tears dry

  • Speaker #1

    Get on without my gown

  • Speaker #2

    And you're going back to what you thought So far from all that we went through

  • Speaker #1

    J'ai un peu peur du biopic sur Amy Winehouse, sorti il y a quelques jours, qui porte le titre de ce morceau imparable qu'on vient d'entendre, Back to Black. Et toi, ça te dit d'aller voir ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Bon.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, on va Bruxelles, Strasbourg, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, t'es en train de tout déflorer de ce film qui est tiré, je viens de le dire tout à l'heure, tiré de faits réels, d'après une histoire vraie. Eh oui, on nous fait encore le coup. Mais pourquoi pas ? Oui, alors... Je pense que pour le film dont je vais vous parler, qui s'appelle Une affaire de principe, il y a cette mention, donc d'après une histoire vraie, mais c'est, je pense, plus pour nous indiquer que l'acteur, enfin, le personnage principal, José Bové, on le connaît surtout pour ses engagements politiques et écologistes, mais c'est quelqu'un aussi qui a une morale. Et quand il se trouve face à l'injustice, même... Si elle touche un opposant d'un bord différent du sien, il se doit de réagir. Et c'est ce qu'il a fait à Bruxelles, donc on nous ramène une dizaine d'années en arrière, en 2012, lorsqu'un commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, mais dans la plus grande opacité. Alors le José Bové, avec ses assistants parlementaires, il va décider d'aller plus loin et de... et de mener l'enquête. Et en déroulant un peu le fil, il va se rendre compte qu'il y a une sorte de véritable complot. On n'est pas dans du complotisme. Il y a vraiment une organisation qui menace de déstabiliser les instances européennes. Et ça, et ça jusqu'au sommet. Alors, c'est Boulie Lanners qui va choisir d'endosser la plus célèbre moustache du monde politique, celle de José Bové.

  • Speaker #1

    Il y avait celle de ma mère aussi.

  • Speaker #0

    Et là, l'assistant parlementaire, il est interprété par un Thomas VDB. Alors là, on a un assistant parlementaire fatigué, qui est fatigué et il ne fera pas un mandat de plus. Et vient de se greffer à cette équipe une stagiaire, la stagiaire, et là c'est Céleste Brunkel. Vous savez, c'était la pétillante actrice qu'on avait découvert, enfin qu'on avait découvert, que le public avait, et on faisait partie de ce public, avait découvert avec Fifi. Et plus récemment dans un film que j'avais, pardon, moins aimé, que Hervé lui avait aimé, qui était La fille de son père.

  • Speaker #1

    Et dans la série aussi, en thérapie.

  • Speaker #0

    Oui, en thérapie. Et alors... le réalisateur, c'est tiré d'une histoire vraie, mais il fictionne un petit peu, et puis il peut rajouter, par exemple, ce personnage, il nous l'a dit, puisqu'on a pu le voir lorsqu'il y a eu une présentation il y a quelques jours au cinéma de Jean Eustache de Pessac, il nous a dit que la stagiaire, elle a été inventée, pourquoi ? Parce que elle arrive, elle se pose des questions, et en fait, ce sont les questions que nous, spectateurs, on peut se poser sur le fonctionnement du Parlement européen, parce que ce n'est pas forcément quelque chose que l'on maîtrise. Bon, donc ça, c'est intelligent d'avoir joué un petit peu avec la réalité. Il y a d'autres scènes aussi, donc je ne vais pas divulgacher, mais pour lesquelles, bon, il a fictionné un petit peu, il s'est arrangé un petit peu avec la réalité, mais tout en gardant quand même l'esprit de ce qui s'est réellement passé. Bon, j'avoue... que je n'ai pas forcément tout compris sur ce qui peut se dérouler. Hormis que normalement, et José Bové qui était présent après nous l'a dit, le fonctionnement du Parlement est censé être d'une transparence totale. C'est-à-dire que... Dès qu'un député reçoit un lobbyiste, dès qu'il reçoit une personne, c'est noté dans un agenda et tous les autres députés peuvent savoir que José Bové a telle heure à rencontrer machin machin de lobbyistes pour Philippe Maurice. Mais aussi, dans ce film, on se rend compte qu'il y a des salons discrets où certains groupes, et là en l'occurrence il s'agit de l'industrie du tabac, eh bien, ils peuvent signer des contrats qui arrangent un peu tout le monde, c'est-à-dire, je te donne de l'argent, mais en contrepartie, tu me laisses faire ça. Et là, l'idée, c'était pour que ne soient pas mis en œuvre, finalement, ce qu'on a appelé plus tard les paquets neutres, c'est-à-dire les paquets sur lesquels il n'y avait plus aucune mention En tout cas, il n'y avait aucun moyen de reconnaître que, je ne sais pas si c'était un paquet rouge, c'était des Malbouros, si c'était un paquet bleu, c'était une autre marque. Donc, cette histoire... vous le verrez, aura quand même permis d'arriver à ça, en déjouant un petit peu tous ces contrats, on arrivera à ce que soient mis en place, au niveau européen, ces paquets dits neutres. Alors, question, si je regarde plutôt en dehors du côté politique, mais plutôt question cinéma, c'est bien mené, il y a de l'humour, il y a certaines scènes qui peuvent être drôles, alors je pense que, j'en suis sûr même, c'est aussi grave. grâce aux trois interprètes, qui font une superbe équipe. Boulie Lanners est très bien, il porte le rôle. La jeune Céleste aussi est merveilleuse. Alors, bon, je pense qu'il y a une petite histoire qui a été rajoutée, une petite histoire d'amour avec l'assistant parlementaire. Je ne peux pas dire que ça rajoute beaucoup, mais ça apporte une petite touche de légèreté. Après le... Après le film, on a pu dialoguer un petit peu avec José Bové, qui, là, nous a fait vraiment de la publicité pour le Parlement européen, pour l'intérêt de ce Parlement et donc de l'intérêt de voter. En aucun cas, il a plaidé pour son camp. Et ça, j'ai trouvé ça fortement intéressant. Donc le film, c'est une affaire de principe. Le film est réalisé par Antoine Rimbaud, qui nous avait proposé il y a quelque temps une intime conviction. Donc, pour moi, un film intéressant, et j'ai passé vraiment un beau moment, et j'ai appris quelque chose, et même si j'avais déjà prévu de le faire, j'irai voter au mois de juin pour les européennes. Oui,

  • Speaker #1

    thriller politico-financier avec Chevalier Blanc, qui nous mène dans les arcanes du fonctionnement des institutions européennes. À Bruxelles et à Strasbourg. Alors, film qui tombe à pic à quelques semaines des élections européennes. Et je pense évidemment au voulu, puisqu'il illustre le pouvoir que peuvent avoir des élus européens investis pour contrer les manipulations émanant de lobbyistes au service d'intérêts privés. En l'occurrence ici, tu l'as dit, ce qu'on appelle Big Tobacco avec le cigarettier Philippe Maurice. le député vert José Bové, il fait en ce moment le tour de France pour accompagner la sortie du film avec le réalisateur Antoine Rimbaud. Alors de mon côté, comme toi, j'ai pas tout compris des ressorts judiciaires de l'affaire, recherche d'antériorité de tel document avant tel autre, pièce cruciale manquant au dossier qui ferait exploser l'affaire. Ce genre de suspense procédural un peu abscon pour moi. Mais c'est pas trop grave, ça reste passionnant, car le réalisateur utilise très bien les codes du genre de... Film dossier politico-judiciaire à l'américaine, moi je dirais, avec un montage rapide, une bande musicale efficace et une belle utilisation des décors réels. Ils ont eu toutes les autorisations pour tourner au Parlement de Strasbourg et à la Commission de Bruxelles. Toute proportion gardée, on peut passer au travail de l'américain Aaron Sorkin, scénariste de la série À la Maison Blanche. et de plusieurs films d'enquête politique questionnant le fonctionnement des institutions américaines. Ou à des films comme Panama Papers de Steven Stoderbergh, ou pourquoi pas au cinéma de Michael Mann, je pense à Révélation en 1999 avec Al Pacino et Russell Crowe.

  • Speaker #0

    J'en ai même été aussi jusqu'aux obus du président. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Là, c'était une histoire réelle qui dénonçait les pratiques d'un cigarettier. Philippe Maurice sur la sellette là aussi. Et dans le même ordre d'idées, j'ai aussi pensé à Thank you for smoking. Ça date de 2005. C'était le portrait d'un lobbyiste cynique au service de Philippe Maurice où des manipulations du type de celles qui sont exposées dans une affaire de principe sont dévoilées aussi. Alors à travers l'incarnation de José Bové, que je ne pensais pas si pro-européen, c'est évidemment un message du réalisateur Antoine Rambaud. qui est en gros, il faut s'intéresser de près à l'Europe et participer de l'intérieur à ces institutions pour faire bouger les choses. Donc déjà, c'est évidemment une incitation citoyenne à se rendre aux urnes le 9 juin, sortie du film dans quelques jours le 1er mai.

  • Speaker #0

    Une autre affaire, une autre affaire, et celle-ci serait, semble-t-il, et même c'est sûr, une première affaire.

  • Speaker #1

    Avec le film Borgo. dont on parle par ailleurs dans l'émission d'aujourd'hui, on voit le travail de la police et de la justice, mais sous l'angle de l'application des peines de prison.

  • Speaker #0

    Je vais te le faire, mais de quoi s'agit-il exactement ? Ah, tu redis le titre du film.

  • Speaker #1

    Oui, je vais le redire très bientôt.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, c'est pas agréable.

  • Speaker #1

    Mais tu l'avais dit, c'est pour ça. Et le tout se déroulait dans Borgo, en Corse. Dans Première Affaire, titre du film. Il l'a dit. Ça se situe dans le nord de la France. On voit aussi un peu une enquête policière, mais ce n'est pas du tout l'essentiel. Nous est montré surtout du point de vue judiciaire le travail de la défense de la part d'une novice. Nora, fraîchement diplômée, est une jeune avocate d'affaires dans un cabinet parisien. Sans expérience particulière, elle va être propulsée, sans même le vouloir d'ailleurs, dans sa première affaire de droit pénal. Et ce sera du lourd. Entre garde à vue et interrogatoire serré, avec un client pas facile à saisir, elle va avoir du mal et devra faire des choix pas évidents. Cette histoire d'initiation professionnelle se double d'un récit d'éducation sentimentale tardive avec d'assez belles scènes d'intimité amoureuse, mais qui durent un peu trop inutilement. C'est également un film sur les relations familiales, puisqu'on la voit pas mal interagir avec sa... sa sœur, ses parents, qui sont aimants mais qui ne voient pas forcément d'un bon oeil le cours que prend sa carrière à Nora. Tonalité quand même assez glauque de l'ensemble, en particulier au vu du crime et de la personnalité du mis en examen. La plupart des scènes sont filmées en intérieur et souvent nocturnes. Tout ça n'est pas franchement joyeux. Je ne sais pas si les habitants de la ville d'Arras, où est située cette ancienne action, sont particulièrement... Je suis tellement heureux de l'image donnée par le film. Le film suscite, volontairement bien sûr, des interrogations éthiques liées au métier d'avocat, du genre comment défendre l'indéfendable ? ou plutôt comment peut-on accepter moralement de participer à la défense quand la culpabilité de son client pour un acte horrible paraît évidente ? Je suppose que ce genre de problématique doit faire partie des formations dispensées pour assurer ce métier complexe. En tout cas, les dernières images du film suggèrent que la jeune femme a choisi son camp. On a affaire à des retournements scénaristiques pas forcément crédibles, comme la personnalité du prévenu qui évolue de manière assez artificielle. Mais l'un dans l'autre, j'ai plutôt marché, en grande partie grâce à l'interprétation. D'abord celle de Noé Habit. C'est une jeune actrice de 25 ans. On l'a vu Patrick, il y a deux ans, dans Les Passagers de la nuit, où elle est prise sous l'aile d'une journaliste d'une émission de radio nocturne, interprétée par Charlotte Gainsbourg. Dans son personnage a priori naïf, mais qui va apprendre vite, elle m'a évoqué Sarah Giraudeau. dans ces personnages de jeunes femmes fragiles et volontaires en même temps. Et j'ai pensé aussi également, peut-être pour le côté cheveux courts androgynie, à la chanteuse et actrice Pomme dans le récent La Vénus d'Argent. Le rôle du flic séducteur chargé de l'enquête est joué par l'acteur norvégien qui s'appelle Anders Danielsen. Celui-là, il a été vu dans Julie en 12 chapitres de Joachim Trier, un de nos films chouchous de 2021. Il est trouvé assez charismatique quand même. Et dans un second rôle, François Morel est au poil, comme d'habitude. Une première affaire est un long métrage scénarisé et réalisé par une certaine Victoria Musseldak. Et c'est un premier essai concluant malgré quelques défauts.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas été séduit, pas du tout par ce film. Je n'ai pas beaucoup apprécié cette histoire qui se crée. entre l'avocate et le policier. Je n'y ai pas cru.

  • Speaker #1

    Elle a voulu faire beaucoup de sujets en même temps. La famille, l'amour, le professionnel.

  • Speaker #0

    Tu continues à le défendre, mais je trouve que c'est un film assez ennuyeux, assez sombre, autant par l'histoire que par la photographie. Ce n'est vraiment pas le genre de film que je conseillerais d'aller voir.

  • Speaker #2

    This is what you get when you mess with us.

  • Speaker #1

    Bon allez on va couper parce qu'on a pas de temps J'avais ce titre de Radiohead sous le coude pour le passer dans l'émission en attendant de trouver un lien avec le cinéma que je n'ai pas tout

  • Speaker #0

    Si tu nous parlais, alors je ne sais vraiment pas du tout de quoi ça retourne, cette guerre civile, cette civil war, tu vas nous en dire un peu plus.

  • Speaker #1

    Oui, civil war, scénario qui imagine, dans un avenir proche sonnant très contemporain quand même, une Amérique à feu et à sang déchirée par une guerre civile. Californie et Texas font ces sessions. On suppose avec des agendas politiques différents et sont en lutte armée contre les forces fédérales officielles avec au travers de tout ça des milices rebelles pas forcément bien identifiées. Embarqués à bord d'un véhicule blindé, un homme et une femme reporter de guerre se dirigent de New York vers Washington où les forces militaires des différents camps convergent avec en plus à bord une toute jeune photographe et un vieux briscard en fin de carrière. Donc on a encore une fois un road trip d'environ 800 km au cours duquel on traverse des paysages post-apocalyptiques assez sidérants, filmés de l'habitacle du véhicule ou par des drôles. Et évidemment, il va arriver des aventures corsées à cet équipage. C'est vraiment spectaculaire par le fait que le film... plaque sur des paysages des Etats-Unis, des images de guerre qu'on a l'habitude de voir ailleurs sur la planète. Les Américains ont cette capacité incroyable à mettre en scène leur histoire et leur peur dans des fictions, cinématographiques en particulier, comme pour les exorciser. Et ce film est évidemment une métaphore de l'état de l'Amérique actuelle, avec le bouchon poussé très loin sur les fractures idéologiques. qui la déchirent entre pro-Trump et anti-Trump par exemple. Alors, on ne peut pas s'empêcher de penser, c'est vrai, à l'attaque armée du Capitole, il y a trois ou quatre ans, et on peut voir ça comme une sorte d'avertissement, finalement, qui fait assez froid dans le dos. D'un point de vue formel, c'est vraiment haletant, avec une alternance de moments calmes, parfois même filmés au ralenti, où on traverse des paysages dévastés, et des fulgurances de violence qui clouent vraiment au fauteuil, et à l'intérieur même des multiples scènes de guérilla, capté par les objectifs des reporters qui mitraillent sans arrêt, l'action est systématiquement interrompue, une fraction de seconde, par les clichés qui immortalisent en noir et blanc et en silence ce qu'on est en train de vivre. Donc c'est un dispositif filmique systématique qui est vraiment efficace. On a un yo-yo émotionnel permanent. parfaitement étudié, qui fait son effet sur le spectateur. Attention âme sensible, on y voit beaucoup de cadavres filmés crûment. On pourrait même reprocher une certaine complaisance avec ces images devant lesquelles on a envie de détourner le regard. Souvent dans les films d'action américains, la violence est déréalisée. Les victimes sont des figurines sur lesquelles la caméra ne s'attarde pas. Pas ici. on voit très graphiquement le résultat des conflits armés. A vrai dire, moi je ne m'attendais pas à ça. Je pensais aller voir un blockbuster guerrier avec Héros sauveurs de l'Amérique et donc du monde comme on en a eu beaucoup. Je pense au hasard à Independence Day de Roland Emmerich par exemple. Alors c'est un peu ce que laissait présager la bande-annonce, mais en fait on est loin de ça. Même si c'est choc et violent, le propos est nettement plus intéressant et politique. J'y suis allé pour au moins deux raisons. D'abord, le sujet qui m'intriguait. Et c'est toujours intéressant de voir comment le cinéma d'action s'empare de l'actualité pour faire de la politique fiction. Et puis aussi pour l'actrice principale envers qui j'ai un faible, c'est Kristen Dunst qui intervient. Prête la journaliste de terrain embedded comme on dit. Vous l'avez un peu perdue de vue. Elle est vraiment très juste dans ce rôle de journaliste qui va se trouver perturbée par son travail de documenter l'horreur. Le film est aussi d'ailleurs une réflexion sur le métier hautement risqué de reporter de guerre avec tiraillement entre adrénaline, fascination et dégoût qui sont très bien illustrés ici. Civil War, c'est signé de Alex Gerland. qui vient après deux longs métrages de science-fiction remarqués par ce réalisateur et scénariste qui est d'ailleurs britannique, pas anglais. Moi, j'avais vu Ex Machina en 2015, qui parlait robots, humanoïdes et intelligence artificielle, et Annihilation en 2018 sur des phénomènes paranormaux pas très sympas. Et un film d'horreur psychologique dont on a parlé ici, Patrick, ça s'appelait Men en 2022. A signaler, et c'est encore un film à... 24, nom d'une société de production américaine indépendante qui fait de plus en plus parler d'elle et dont on a déjà causé dans un épisode précédent. A noter aussi, très belle bande musicale avec une ribambelle de morceaux d'artistes américains peu connus qui font mouche. C'est Civil War et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Et il faut aller rapidement à cette passée, cette deuxième couche. Alors moi, je redonne mes films préférés des dernières semaines. Rosalie, il pleut dans la maison. Alors, il faut bien chercher, je ne sais plus s'il est sur les écrans, c'est Yurt et peut-être aussi l'affaire Abel.

  • Speaker #1

    C'est pas Trambo encore là. C'est Rosa Parks, second volet de la trilogie de Nicolas Philibert sur la psychiatrie, après sur la damante. Et tant qu'à faire, je vais faire le viseur, puisque la machine à écrire et autres sources de tracas, c'est le troisième volet qui est dans les salles depuis quelque temps. Quelques jours pas plus, Benjamin Biolay et Camille Cotin, c'est très bien, quittez la nuit, thriller et drame social. Alors, dans les films qui risquent d'être encore à l'affiche et qui marchent plutôt pas mal, pas de vagues, heureux gaillements, scandaleusement vôtres et il reste encore demain. Voir podcast des émissions précédentes pour nos commentaires sur ces films. Il nous reste à parler d'un festival, on mettra ça en bonus. et je pense qu'il est temps de se dire au revoir il est plus que temps de se dire au revoir on se retrouve le 10 mai ou avant ou après on verra bonnes vacances puisque c'est les vacances pour ceux qui sont en vacances bonne journée

Description

Riddle of fire

N’avoue jamais

Le mal n’existe pas

Borgo

Une affaire de principe

Première affaire

Civil War



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci

  • Speaker #1

    Movies, l'instant cinéma pour les aficionados de films en salle. On dit aficionada pour les filles ? Enfin, en tout cas, émission réalisée et préparée par Patrick Servel, également à la technique.

  • Speaker #2

    Et celui qui vous cause, c'est Hervé Brie.

  • Speaker #1

    On parle aujourd'hui des films suivants à l'affiche, dès maintenant, d'ailleurs en ce moment ou très bientôt. D'abord, Borgo, film carcéral et polar qui se déroule en Corse. ensuite les conséquences de la découverte d'un adultère quarante ans après c'est le sujet de la comédie française n'avoue jamais première affaire français aussi les premiers pas d'une jeune avocate qui doit défendre un assassin présumé une dystopie politique et guerrière dans l'amérique contemporaine avec civil war Ensuite, Riddle of Fire, conte moderne avec des jeunes ados américains en mini motocross. On peut dire ça, Patrick ?

  • Speaker #2

    On peut dire.

  • Speaker #1

    José Bové en chevalier blanc contre l'industrie du tabac dans les instances européennes. C'est une affaire de principe à l'affiche dans quelques jours. Et enfin, Le Mal n'existe pas, fable japonaise écolopolitique. Et nos rubriques traditionnelles, deuxième couche dans le viseur et festival ciné. Aujourd'hui, Rock this town à Pau. On va parler de ça. Tout devrait tenir en une heure cette fois ou pas, on verra. On commence par quoi Patrick ? Je crois qu'on commence avec un petit séjour dans le Wyoming, au fin fond des Etats-Unis, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, alors c'est pour un conte, puisque c'est Riddle of Fire, c'est un conte, et si on traduisait Riddle of Fire, ça pourrait donner la devinette du jeu, ou l'énigme, enfin la devinette du feu, pardon, ou l'énigme du feu. Alors, tout part, comme tu l'as dit, d'un trio d'enfants, il y a deux garçons et une... Jeune fille, une petite fille, qui cherche à craquer d'abord, c'est le code parental de la nouvelle console de jeu qu'ils viennent d'acquérir. Alors le film va être aussi une sorte de quête du Graal, et là le Graal ça va être de rechercher des œufs particuliers, des œufs rayés, qui permettent de confectionner une blueberry pie, ou en français une bonne tarte à la myrtille. Voilà donc un peu résumé ce film, ce film qui va être donc une recherche. Ils vont la faire, cette recherche, sur leur petite moto. Alors au niveau des âges, ils sont autour de la dizaine d'années. Et ils vont rencontrer des gens aussi bizarres que cette bande de braconniers, avec les couds légèrement rouges, des rednecks comme on dit. est complètement azimutée, avec une petite tendance secte. Et d'ailleurs, cette bande qui souhaite laisser à la maison la petite dernière, qui, elle, a des pouvoirs un peu chamaniques, et on la reverra tout au long du film. Alors, quand on voit ce film, difficile de ne pas penser, souvenez-vous que lorsque vous étiez plus jeune et que vous découvriez le club des 5.

  • Speaker #1

    Le club des 7.

  • Speaker #2

    Oui, il y avait les 7 aussi. Et puis, plus récemment, plus près quand même, les Goonies, les Goonies américains. On est vraiment dans ce genre de film. Alors ce club, que je vais appeler ce club des 3, se promène vraiment dans cette comédie, parce que c'est vraiment une comédie. Alors... On y retrouve des inspirations qui reviennent des contes de Grimm. Vous savez, les maisons dans lesquelles, entre celles et grételles, les maisons dans lesquelles il ne faut pas rentrer, où on attire les enfants avec des bonbons. Il y a aussi une pincée de folklore, sans oublier des références au western, puisque le film se passe dans l'Utah, donc une région vraiment l'ouest américain, l'ouest des grands parcs nationaux. Alors, c'est pour moi un film qui vante les vertus de la liberté qu'on peut laisser à des jeunes enfants qui peuvent aller à... Alors... À l'aventure, comme ça, sur leur petite moto, ils sont loin des téléphones sur lesquels sont installés des logiciels de géolocalisation où les parents, maintenant, sont devenus en perpétuel contrôle, en perpétuelle angoisse. C'est un film aussi un peu de retour à la nature, où la nature est véritablement là, un immense terrain de jeu pour ces trois gamins. Le réalisateur, c'est Weston Razoli. Il a grandi à Park City, et Park City, il se situe dans l'Utah. Ensuite, il a fait des études au California College of Art de San Francisco, où il a commencé par la mode, le graphisme et l'illustration. C'est un film à petit budget et le réalisateur a souhaité retrouver un peu des images un peu vintage. C'est pour ça qu'il a tenu absolument à ce que son film ne soit pas tourné en numérique, mais il est tourné en argentique, mais pas en 35 mm, en 16 mm. Donc il donne un... qui donne ce grain et qui donne aussi, avec les objectifs qui sont utilisés, des petits flous. D'ailleurs, je pense que le film, vu le format de souvenir, il a été fait en scope. Alors, ce qu'il y a de bien aussi, c'est que ce film, il y a des moments qui ne sont vraiment pas politiquement corrects, mais moi, je trouve que ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Comme il dit, l'aventure contemporaine... ces trois jeunes ados délurés de leur mini motocross vraiment c'est assez super alors si on s'en tient à leur quête rocambolesque ça pourrait paraître ridicule mais ce scénario un peu tiré par les cheveux cache une énergie une poésie et beaucoup de fantaisie avec aussi une dose de suspense un peu inquiétant et le tout est vraiment inventif alors pour quel public Moi, je dirais transgénérationnel. À partir de 12 ans, avant, ça peut faire un peu peur quand même. Et plébiscité aux dernières toiles filantes, festival jeune public du Jean Eustache de Pessac, où il a récolté une multitude de prix. Premier film d'un jeune réalisateur la trentaine qui ne manque pas d'idées, autant scénaristique que formelle.

  • Speaker #2

    Retour, enfin pas retour, comédie française et le titre me rappelle une chanson, est-ce que c'est bien de celle-ci dont il s'agit, celle où on nous disait qu'il ne fallait jamais avouer, et avouer quoi ?

  • Speaker #1

    N'avoue jamais, jamais, jamais, on y a droit dans le film. Alors, synopsis, après 50 ans de mariage, François Marceau, général à la retraite et encore amoureux de sa femme, découvre par hasard qu'elle l'a trompé 40 ans plus tôt. Alors, ni une ni deux, pour laver son honneur, il part manu militari retrouver Boris, l'ancien amant, pour lui casser la figure. Mais les choses ne seront pas si simples. Le mari, la femme... L'amant, vous voyez, à peu près le genre. C'est du cinéma de boulevard, comme le théâtre du même nom, ce qui n'a rien de péjoratif en soi, d'ailleurs. Moi, je ne crache pas du tout sur ce genre, qui peut faire rire aux éclats par un bon comique de situation ou des dialogues ciselés, mais n'est pas la biche ou Fedeau qui veut. Bon, ici, même avec des ficelles un peu grosses, on peut dire, si on est magnanime, que la mécanique fonctionne parfois assez bien. avec des dialogues, pléthore de bons mots dedans, ou du moins des mots qui se veulent tels. Et puis, des choses rajoutées pour donner un vernis plus moderne, comme la fille lesbienne qui fait son outing, ou le fils qui est dans le spectacle de marionnettes contemporains. Alors, par contre, il y a des grumeaux anciens qui ont été laissés, et ça, ça fait tâche. Comme des blagues un peu éculées sur la nudité, la carte postale touristique de la Côte d'Azur, ou du côté du mari, un militarisme fétichiste un peu lourdingue, qu'on croirait tout droit sorti du formol des années Pompidou, voire de Gaulle. Je pense que des personnages outrés comme ça, ça n'existe pas trop dans la vraie vie en 2024. Alors vous me direz, exagération, ça tire, bien sûr ça tire, mais ça tire à temps et à travers.

  • Speaker #2

    J'ai bien aimé tes grumeaux, c'est sympa ça des grumeaux. Des grumeaux, ça se flotte. Les grumeaux, c'est quand on fait une béchamel.

  • Speaker #1

    Et qu'on rate un petit peu, ouais. On retrouve le duo d'interprètes fétiches d'Alain Resnais, André Dusselier et Sabine Azéma, présents dans plusieurs films de ce metteur en scène, L'amour à mort, Mello, On connaît la chanson, Les herbes folles et autres.

  • Speaker #2

    Laman, c'est quand même pas Pierre Arditi. Non. Non.

  • Speaker #1

    Et là, c'est pas Pierre Arditi, c'est Dussolier. On les confond tous les deux là, c'est Dussolier.

  • Speaker #2

    Oui, oui, non, mais Laman.

  • Speaker #1

    Ah ben non. Ah, Laman. Non, non, non, tu vas voir qui c'est, Laman. Je te le dis après. C'est d'ailleurs la principale raison, ces deux acteurs, qui m'a décidé à aller voir N'Avoue Jamais, on va dire pour leur crédit de sympathie au vu de leur carrière. Mais là, c'est pas du René. Leur complicité d'acteur... fait plaisir à voir quand même. Mais si elle n'en fait pas trop en mamie mutine, lui, par contre, cabotine beaucoup, avec force mimique exagérée. Il en rajoute des tonnes à son personnage de vieux réac un peu écrit à la truelle. Et la conversion vers plus d'humanité à la fin est un poil ridicule. Comme d'habitude, par contre, Thierry Lhermitte s'en sort pas mal en sexygénaire séducteur. Encore alerte. Alors lui, il n'en fait pas trop. Je ne vais pas dire que je me suis ennuyé, car visiblement, je suis le cœur de cible d'un tel film destiné aux plus d'un an. Donc j'y retrouve des choses. Mais à mon avis, le public jeune qui se serait égaré dans la salle doit trouver ça assez ridicule pour la thématique, pour l'écriture et pour le jeu des acteurs. et la bande musicale un peu moisie ne nous rajeunit pas non plus. Bref, le mieux, c'est peut-être d'attendre de le voir un dimanche soir, quand il passera à la télé de l'EHPAD. Ah, ça fait plaisir de dire un peu de mal de film à l'écran de temps en temps. C'est pas mon habitude, hein. Du coup, je reprendrai bien un petit peu. Alors, un mot sur le réalisateur, Yvan Calbera, qui s'appelle. Il a déjà commis, il y a deux ans, un long métrage, un peu fade, malgré son titre. Ça s'appelait La dégustation avec Bernard Compant et Isabelle Carré, situées dans le milieu des cadavres.

  • Speaker #2

    Ces deux-là, je les ai revus. Malheureusement, je n'en ai pas parlé de ce film. Si affinité, là aussi, j'aurais pu vraiment le descendre, ce film.

  • Speaker #1

    Il est aussi l'auteur du moins mauvais Une semaine sur deux, en 2009. portrait d'un jeune ado tiraillé d'une jeune ado entre ses deux parents séparés. Voilà pour N'avoue Jamais. Ça te dit, Patrick ?

  • Speaker #2

    Là, tu m'as parlé de Truel, tu m'as parlé de Grumeau. C'est une nouvelle façon de parler cinéma. Je ne suis pas sûr que tu m'aies vraiment donné envie d'aller voir ce N'avoue Jamais.

  • Speaker #3

    Je me présente, je m'appelle Henri, je voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être bon, gagner de l'argent, puis surtout être intelligent, mais pour tout ça, il faudrait que je bosse un peu le temps. Je suis chanteur, je chante pour mes copains, je veux faire des études et que ça tourne bien, tourne bien. Je veux écrire une chanson dans le ventre, un égayé chic et entraînant, pour faire danser dans l'espoir d'un monsieur du ventre. Et après, je ferai des galas, mon public se prosternera devant moi. Les crusades de cent mille personnes, où même le tout-coeur y s'étonne, des solettes pour prendre le jeu de combat. Et quand je me dis, je me comprends bien, je crois que mon vieux s'est cru, quel sujet de ce soir, qu'elle m'empile, qu'elle me tue. Quelle salle je m'attache plus Puis quand j'en ai assez de rester dans ma vidéo Je remonterai sur scène comme dans une année folle Je ferai pleurer mes yeux Je ferai pleurer mes yeux Et puis l'année d'après je recommencerai Et puis l'année d'après je recommencerai Je ne prostituerai Merci.

  • Speaker #2

    Vous êtes bien sur Radio Nostalgie avec notre ami Hervé Brie qui a donc choisi ce morceau musical puisque c'est lui qui fait la bande musicale.

  • Speaker #1

    Oui, ce classique de balavoine, je regardais l'année de 78, est entendu à l'autoradio dans une scène du film de Valéria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers, sur l'école de théâtre de Nanterre menée par Patrice Chéreau. Les apprentis comédiens le reprennent en chœur dans une 4L et c'est une très belle scène du film. Et plus récemment, quelques mesures de ce même morceau sont entendues en clin d'œil dans la comédie à sketch Heureux Gagnant, dont j'ai dit du bien il y a quelques semaines et peut-être encore à l'affiche. Alors maintenant, on part dans la campagne japonaise, je crois.

  • Speaker #2

    Oui, au générique, si on regarde le générique de début, le film est annoncé, le titre anglais, Evil Doesn't Exist, qu'on peut traduire par Le Diable N'Existe Pas, mais c'est déjà le titre d'un film iranien qu'on a vu l'an dernier ou l'année précédente. Et j'ai bien vérifié le titre original, puisque je lis le japonais parfaitement, et bien Le Mal N'Existe Pas. Alors, il faut bien sûr entendre cette expression comme une antiphrase. Oui, le mal, il existe bien. Donc là, c'est ce qu'on appelle, j'ai été recherché aussi, comme dramatiquement une antiphrase. C'est-à-dire, c'est lorsque l'on dit le contraire de ce que l'on pense, mais c'est dit de telle façon que les auditeurs vont comprendre que c'est l'inverse. L'ai-je bien descendu ? Non, voilà, c'est une antiphrase. Ça s'appelle des dictionnaires. Tu iras voir à quoi ça ressemble. Revenons au Mal n'existe pas. C'est un film réalisé par Ryusei Amaguchi qui va nous parler de ce qui se passe dans une campagne éloignée de Tokyo où on va implanter un camp de... Glamping. Alors, bien sûr, tu vas me demander, tu vas me poser... C'est... Tu ne vas pas le dire, puisque c'est moi qui vais le dire. C'est, en fait, la contraction de deux mots, du mot glamour et du mot camping. En fait, c'est un camping de luxe qui peut accueillir une soixantaine de campers assez fortunés qui pourront s'amuser à vivre à la campagne, dans la nature, mais forcément avec tout le confort moderne. Et qui dit confort, moderne, cela... Enfin, moderne. Qui dit confort, cela implique forcément une production d'eau usée. Et donc une station d'épuration. Et si elle n'est pas bien dimensionnée, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien ça va polluer les nappes phréatiques qui servent pour l'eau potable de tous les villageois. Et dans ces villageois, on retrouve notre héros qui s'appelle Takumi et qui lui vit en harmonie totale depuis des générations, en harmonie, en osmose avec la nature. Alors Ryusei Kei Amaguchi, ce n'est pas un inconnu. C'est un inconnu. On avait vu ces derniers temps, particulièrement un film qui dure quand même assez longtemps qui s'appelle Drive my car et aussi plus récemment Les contes du hasard Donc là, lui, Amaguchi, il va s'intéresser à ce Takumi, bûcheron dans l'âme, homme à tout faire, comme il dit, et ce qui va les opposer aux deux représentants urbains du complexe hôtelier. Parce qu'en fait... Ce ne sont pas ceux qui font le complexe hôtelier qui viennent vendre leurs produits, mais ils passent à travers une prestation de présentation. Et donc les deux ne connaissent pas très bien leur sujet. Et suite aux questions, aux interrogations qui vont être posées par les habitants qui craignent vraiment qu'il y ait une possibilité... et de polluer leur eau, les deux vont comprendre finalement qu'il faut aller un petit peu plus loin, et ils vont choisir de rester avec ce bûcheron. Alors ce film, qu'est-ce qu'on peut en dire ? Je suis un peu embêté avec ce film. Le réalisateur nous dit qu'il est parti d'abord de la musique, et c'est avec la musique qu'il a composé ses plans. Alors c'est vrai qu'on a des plans qui... qui ont l'air de suivre la musique, mais il y a des moments où on ne comprend pas pourquoi, la musique, paf, elle s'arrête, brutalement, qu'est-ce qu'il veut nous dire, je ne sais pas, là, s'il y a des choses qu'on ne comprend pas. Alors, on a beaucoup de plans fixes, avec des plans fixes qui peuvent durer, ainsi, on va voir le bûcheron, le bûcheron, qu'est-ce qu'il fait ? Il fend des bûches, et là, ce n'est pas une bûche ou deux bûches, on arrive... quasiment à les compter, il doit y en avoir une vingtaine, donc on le voit comment il arrive à fendre des bûches. On a aussi des travelling inhabituels. Ainsi, on en a un qu'on a au début, qui dure assez longtemps, et qu'on retrouve à un autre moment du film, où, caméra tournée vers le ciel, il filme la cime des arbres. On a aussi des effets un peu à la Méliès, c'est-à-dire qu'on voit le bûcheron qui marche seul, on le suit, on le voit, il passe derrière un talus qui va nous le cacher pendant quelques secondes, Et quand il ressort, comme par magie, il est accompagné de sa petite fille. Il y a une construction qui est un peu bizarre. Je n'ai pas toujours bien compris là où il voulait aller. Donc pour moi, pas forcément compréhensible, tous ces effets de style. Ce que j'ai retenu, néanmoins, c'est que c'est véritablement un hymne à la nature, d'ailleurs interprété par un non-professionnel. Mais...

  • Speaker #0

    Et c'est l'occasion, puisqu'il est actuellement, on peut le voir dans quelques salles, pour retrouver un magnifique film qui nous parle de nature. Moi, j'ai plutôt tendance à vous dire d'aller voir Derzoud Zala, qui repasse et qui était un film magnifique. Alors, pour les scènes finales, si quelqu'un peut m'aider... à comprendre ce que le réalisateur a voulu dire, je suis preneur.

  • Speaker #1

    Je vais tout expliquer.

  • Speaker #0

    Et donc, vous pouvez nous répondre à l'adresse moviesatorange.fr. Toi, tu t'en rappelles des films ou pas ?

  • Speaker #1

    Je l'ai vu il y a bien longtemps, mais je me souviens. Ça démarre comme un récit écolo-politique qui montre l'inquiétude des habitants d'un petit village face à ce projet touristique luxueux qui menacerait l'équilibre naturel des lieux. Euh... Et le film nous montre sans doute aussi d'autres choses après, mais je ne sais pas trop quoi à vrai dire. L'explication a peut-être à voir avec le titre qui me laisse quand même un peu dubitatif. Alors une bonne partie des critiques s'esbaudit là-dessus, en particulier parce qu'il ne vient de ce fameux cinéaste Hamaguchi, encensé depuis Drive My Car que de mon côté, je n'avais pas spécialement apprécié d'ailleurs, et puis 3h30, ça m'avait paru long. Moi je reconnais quand même des qualités dans ce travail, comme l'atome. La conscience portée aux gens simples et à leurs gestes. L'ironie subtile contre ce projet touristique de glamping est bien menée. Certaines images sont vraiment magnifiques. J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de plans où la caméra est fixe et on attend que les personnages rentrent dans le plan.

  • Speaker #0

    Ça m'a rappelé l'odeur du vent, tu te rappelles ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Et on attend que le personnage sorte après du plan et la caméra ne bouge pas. C'est vraiment intéressant. Il y a une sorte de respect finalement des personnages. Bon, moi je ne suis quand même pas trop rentré dans le film et son propos que je n'ai trouvé pas toujours clair. au-delà du message écolo, je veux dire. Je me suis, à vrai dire, un peu ennuyé. Tu parlais de ces plans de cimes d'arbres sur ciel gris qui n'en finissent pas et qui ont eu raison de ma vigilance. Faudrait que j'y retourne pour évaluer ce qui m'a échappé, mais j'en ai pas le courage, j'en baille d'avance.

  • Speaker #0

    L'idée est intéressante de filmer César, mais autant dans Perfect Days. C'était bien amené, c'était bien intégré au film. Là, moi, j'ai vu quelque chose d'un peu décousu dans sa forme cinématographique. La cohérence, je ne l'ai pas trouvée. J'aime bien trouver quand même une cohérence dans un film.

  • Speaker #1

    En tout cas, la bande-annonce est magnifique et fait en vie. Moi, quand j'ai revu après la bande-annonce, j'ai dit, j'aime bien ce film-là.

  • Speaker #0

    Alors, un autre film qu'on a vu tous les deux, mais c'est Hervé qui va nous en parler. On va aller côté Corse. Côté Borgo.

  • Speaker #1

    Borgo, Borgo Polar et film carcéral. Deux histoires parallèles nous sont racontées qui vont se rejoindre à un moment. Après une ouverture où on assiste à un assassinat à la sortie d'un aéroport qui va donner lieu à une enquête, on va suivre Mélissa, la trentaine, surveillante pénitentiaire arrivant en Corse pour travailler à la prison de Borgo. C'est au sud de Bastia. La particularité du lieu où elle est mutée, c'est un quartier de semi-liberté. Pendant la journée, les portes des cellules restent ouvertes et les prisonniers, tous des hommes corse, sont libres de circuler de pièce en pièce. C'est une spécialité corse. Une prison où il se dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les matons. Son intégration à cette malissa va être facilitée par un jeune détenu. qu'elle a connue avant à Fleury-Mérogis et qu'elle retrouve là, et qui semble bien influent malgré son jeune âge. Il va la placer sous sa protection, en somme, mais une fois libérée, il va lui demander un service en échange. Aïe, aïe, aïe ! Un engrenage va se mettre en place, montré de manière très efficace. Moi, j'ai vu le film présenté au public par son réalisateur, qui s'appelle Stéphane Demoustier. Donc c'est le quatrième long métrage, je ne connais pas son précédent, paraît-il très bon, ça s'appelait La fille au bracelet, film de procès avec Roche d'Isème. Alors des questions lui ont été posées après le film et là je l'ai trouvé à moitié honnête ou disons à moitié sincère. Son histoire est tirée d'un fait divers réel, non encore élucidé. Alors il l'a reconnu du bout des lèvres, disant que c'était juste un point de départ. Alors qu'en fait c'est tout à fait ça l'histoire. Un double assassinat dans l'aéroport de Bastia en 2017, où une gardienne de prison est impliquée. Alors il lui a été demandé après s'il avait pensé à Un prophète, un autre film de prison en réalisant le sien. Il a répondu que non, pas spécialement. On rappelle quand même que l'histoire de ce film de Jean-Claude Cotillard Le film de Jacques Audiard de 2009 repose sur un chef mafieux corse, joué par Nils Arestrup, qui tire les ficelles de sa cellule. Moi je veux bien, malgré la filiation évidente, mais devinez ce qu'il y a de marqué en haut de l'affiche de Borgo ? Le meilleur film carcéral depuis Un prophète. Ça m'a fait l'effet d'un gars un peu en quête de crédibilité qui n'assumait pas tout à fait ses inspirations et ses références. Ceci dit, on sait bien que le choix des affiches et des commentaires écrits dessus ne dépendent pas trop du réalisateur, mais quand même. Alors, contrairement à ce qu'on pourrait... Ou ce qu'on aurait pu s'attendre. Il n'y a pas trop dans le film de folklore corse. Genre, hé, Doumé, je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser. Mais on ressort avec la confirmation qu'il y a vraiment des problèmes pour faire respecter l'état de droit sur l'île de beauté et que la mainmise de certains petits chefs mafieux est bien présente sur le territoire. Coïncidence ou voulu, je ne sais pas trop, le film arrive sur les écrans en même temps que doit se tenir dans la vraie vie Le procès de cette gardienne de prison supposée impliquée et la sortie du film ne fait pas forcément plaisir à tout le monde, notamment à la famille de ceux qui ont été zigouillés dans l'histoire. Il a été demandé au réalisateur s'il avait rencontré des problèmes ou subi des pressions. Il a juste dit que quelques avant-premières avaient été perturbées par des alertes à la bombe. Remarquez, il s'est un peu couvert en prenant un acteur principal corse, tout jeune et freluqué, Grand contraste avec son personnage de mentor dans l'histoire, il s'appelle Louis Mammy. Il est très bien, mais il a déjà paru assez cabotin devant le public, il était là aussi pour présenter le film. Et beaucoup de locaux non professionnels ont été pris pour des seconds halls. notamment les prisonniers de la prison de Borgo, avec des anecdotes qui font sourire à moitié, du genre certains voulaient apporter leurs propres armes comme accessoires lors du tournage nous a dit le réalisateur. Alors si on y regarde de près, certains éléments du scénario ne sont pas toujours crédibles. Après réflexion, moi j'ai trouvé des invraisemblances. Je ne dirai pas lesquels parce que ça divulgacherait, mais sur le moment j'ai vraiment marché à ce thriller, à la construction intéressante, pas linéaire. Le film vaut beaucoup pour le jeu assez unique de Afsia Herzi, actrice qui avait été découverte chez Abdelatif Kechiche dans La graine et le mulet, qui sait toujours très bien rendre tangible le mystère des personnages qu'elle incarne. C'était le cas il y a quelques mois dans Le Ravissement, où elle était magnifique en sage-femme s'enfermant dans un mensonge, nominée au César pour ce rôle, si je me souviens bien. Ici aussi, elle est impressionnante, avec peu d'effet, comme distanciée, elle arrive à conserver le caractère opaque de cette Mélissa jusqu'au bout. Puis interpréter de façon crédible une matone dans une prison d'hommes, sans en faire trop, c'est sans doute pas donné à toutes les actrices. Au passage, c'est une réalité. Des surveillantes féminines peuvent être affectées dans la prison pour hommes. mais pas l'inverse. Alors, des seconds rôles très bons aussi. Je peux mentionner Florence Loirecaille, en directrice de prison, qui ne fait pas vraiment œuvre de solidarité féminine, et Michel Faux, en commissaire chargé de l'enquête sur les assassinats. Assez drôle, car souvent complètement à côté de la plaque. Voilà pour Borgo, polar français bien ficelé, avec ses deux histoires qui s'ajustent intelligemment, situées dans un milieu... exotiques pour moi, on va dire, qui nous dévoilent au passage des choses étonnantes et avec une actrice épatante. Moi, je prends. Patrick, toi, tu l'avais il y a plus longtemps, des souvenirs pour ton livre ?

  • Speaker #0

    Les souvenirs que j'ai n'étaient pas les mêmes que les tiens. Moi, je les ai vus récemment. Oui, mais le souvenir que j'ai, c'est de ne pas être rentré dans le film. C'est que je n'y ai pas cru. L'interprétation peut-être... Je joue peut-être, oui, je joue peut-être, c'est-à-dire que là, j'ai trouvé un peu trop, justement, un petit peu trop mystérieuse. Et le fait, tu l'as dit, qu'une fois de plus, et je vais en reparler encore après, que ce soit marqué, tiré d'une histoire vraie, ça commence un petit peu à m'énerver parce que ça permet de faire passer un peu des choses bizarres comme étant des choses réelles. Et là, comme tu l'as dit, il y a pour moi beaucoup d'invraisemblance dans ce film. Donc ce n'est pas vraiment un film que j'ai retenu, mais bon, vous pourrez aller le voir et peut-être nous le dire après.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501 Il n'a pas eu le temps de regretter, il a pris son petit dégoût avec son même vieux père. Me and my head high and my tears dry

  • Speaker #1

    Get on without my gown

  • Speaker #2

    And you're going back to what you thought So far from all that we went through

  • Speaker #1

    J'ai un peu peur du biopic sur Amy Winehouse, sorti il y a quelques jours, qui porte le titre de ce morceau imparable qu'on vient d'entendre, Back to Black. Et toi, ça te dit d'aller voir ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Bon.

  • Speaker #1

    Alors maintenant, on va Bruxelles, Strasbourg, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, t'es en train de tout déflorer de ce film qui est tiré, je viens de le dire tout à l'heure, tiré de faits réels, d'après une histoire vraie. Eh oui, on nous fait encore le coup. Mais pourquoi pas ? Oui, alors... Je pense que pour le film dont je vais vous parler, qui s'appelle Une affaire de principe, il y a cette mention, donc d'après une histoire vraie, mais c'est, je pense, plus pour nous indiquer que l'acteur, enfin, le personnage principal, José Bové, on le connaît surtout pour ses engagements politiques et écologistes, mais c'est quelqu'un aussi qui a une morale. Et quand il se trouve face à l'injustice, même... Si elle touche un opposant d'un bord différent du sien, il se doit de réagir. Et c'est ce qu'il a fait à Bruxelles, donc on nous ramène une dizaine d'années en arrière, en 2012, lorsqu'un commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, mais dans la plus grande opacité. Alors le José Bové, avec ses assistants parlementaires, il va décider d'aller plus loin et de... et de mener l'enquête. Et en déroulant un peu le fil, il va se rendre compte qu'il y a une sorte de véritable complot. On n'est pas dans du complotisme. Il y a vraiment une organisation qui menace de déstabiliser les instances européennes. Et ça, et ça jusqu'au sommet. Alors, c'est Boulie Lanners qui va choisir d'endosser la plus célèbre moustache du monde politique, celle de José Bové.

  • Speaker #1

    Il y avait celle de ma mère aussi.

  • Speaker #0

    Et là, l'assistant parlementaire, il est interprété par un Thomas VDB. Alors là, on a un assistant parlementaire fatigué, qui est fatigué et il ne fera pas un mandat de plus. Et vient de se greffer à cette équipe une stagiaire, la stagiaire, et là c'est Céleste Brunkel. Vous savez, c'était la pétillante actrice qu'on avait découvert, enfin qu'on avait découvert, que le public avait, et on faisait partie de ce public, avait découvert avec Fifi. Et plus récemment dans un film que j'avais, pardon, moins aimé, que Hervé lui avait aimé, qui était La fille de son père.

  • Speaker #1

    Et dans la série aussi, en thérapie.

  • Speaker #0

    Oui, en thérapie. Et alors... le réalisateur, c'est tiré d'une histoire vraie, mais il fictionne un petit peu, et puis il peut rajouter, par exemple, ce personnage, il nous l'a dit, puisqu'on a pu le voir lorsqu'il y a eu une présentation il y a quelques jours au cinéma de Jean Eustache de Pessac, il nous a dit que la stagiaire, elle a été inventée, pourquoi ? Parce que elle arrive, elle se pose des questions, et en fait, ce sont les questions que nous, spectateurs, on peut se poser sur le fonctionnement du Parlement européen, parce que ce n'est pas forcément quelque chose que l'on maîtrise. Bon, donc ça, c'est intelligent d'avoir joué un petit peu avec la réalité. Il y a d'autres scènes aussi, donc je ne vais pas divulgacher, mais pour lesquelles, bon, il a fictionné un petit peu, il s'est arrangé un petit peu avec la réalité, mais tout en gardant quand même l'esprit de ce qui s'est réellement passé. Bon, j'avoue... que je n'ai pas forcément tout compris sur ce qui peut se dérouler. Hormis que normalement, et José Bové qui était présent après nous l'a dit, le fonctionnement du Parlement est censé être d'une transparence totale. C'est-à-dire que... Dès qu'un député reçoit un lobbyiste, dès qu'il reçoit une personne, c'est noté dans un agenda et tous les autres députés peuvent savoir que José Bové a telle heure à rencontrer machin machin de lobbyistes pour Philippe Maurice. Mais aussi, dans ce film, on se rend compte qu'il y a des salons discrets où certains groupes, et là en l'occurrence il s'agit de l'industrie du tabac, eh bien, ils peuvent signer des contrats qui arrangent un peu tout le monde, c'est-à-dire, je te donne de l'argent, mais en contrepartie, tu me laisses faire ça. Et là, l'idée, c'était pour que ne soient pas mis en œuvre, finalement, ce qu'on a appelé plus tard les paquets neutres, c'est-à-dire les paquets sur lesquels il n'y avait plus aucune mention En tout cas, il n'y avait aucun moyen de reconnaître que, je ne sais pas si c'était un paquet rouge, c'était des Malbouros, si c'était un paquet bleu, c'était une autre marque. Donc, cette histoire... vous le verrez, aura quand même permis d'arriver à ça, en déjouant un petit peu tous ces contrats, on arrivera à ce que soient mis en place, au niveau européen, ces paquets dits neutres. Alors, question, si je regarde plutôt en dehors du côté politique, mais plutôt question cinéma, c'est bien mené, il y a de l'humour, il y a certaines scènes qui peuvent être drôles, alors je pense que, j'en suis sûr même, c'est aussi grave. grâce aux trois interprètes, qui font une superbe équipe. Boulie Lanners est très bien, il porte le rôle. La jeune Céleste aussi est merveilleuse. Alors, bon, je pense qu'il y a une petite histoire qui a été rajoutée, une petite histoire d'amour avec l'assistant parlementaire. Je ne peux pas dire que ça rajoute beaucoup, mais ça apporte une petite touche de légèreté. Après le... Après le film, on a pu dialoguer un petit peu avec José Bové, qui, là, nous a fait vraiment de la publicité pour le Parlement européen, pour l'intérêt de ce Parlement et donc de l'intérêt de voter. En aucun cas, il a plaidé pour son camp. Et ça, j'ai trouvé ça fortement intéressant. Donc le film, c'est une affaire de principe. Le film est réalisé par Antoine Rimbaud, qui nous avait proposé il y a quelque temps une intime conviction. Donc, pour moi, un film intéressant, et j'ai passé vraiment un beau moment, et j'ai appris quelque chose, et même si j'avais déjà prévu de le faire, j'irai voter au mois de juin pour les européennes. Oui,

  • Speaker #1

    thriller politico-financier avec Chevalier Blanc, qui nous mène dans les arcanes du fonctionnement des institutions européennes. À Bruxelles et à Strasbourg. Alors, film qui tombe à pic à quelques semaines des élections européennes. Et je pense évidemment au voulu, puisqu'il illustre le pouvoir que peuvent avoir des élus européens investis pour contrer les manipulations émanant de lobbyistes au service d'intérêts privés. En l'occurrence ici, tu l'as dit, ce qu'on appelle Big Tobacco avec le cigarettier Philippe Maurice. le député vert José Bové, il fait en ce moment le tour de France pour accompagner la sortie du film avec le réalisateur Antoine Rimbaud. Alors de mon côté, comme toi, j'ai pas tout compris des ressorts judiciaires de l'affaire, recherche d'antériorité de tel document avant tel autre, pièce cruciale manquant au dossier qui ferait exploser l'affaire. Ce genre de suspense procédural un peu abscon pour moi. Mais c'est pas trop grave, ça reste passionnant, car le réalisateur utilise très bien les codes du genre de... Film dossier politico-judiciaire à l'américaine, moi je dirais, avec un montage rapide, une bande musicale efficace et une belle utilisation des décors réels. Ils ont eu toutes les autorisations pour tourner au Parlement de Strasbourg et à la Commission de Bruxelles. Toute proportion gardée, on peut passer au travail de l'américain Aaron Sorkin, scénariste de la série À la Maison Blanche. et de plusieurs films d'enquête politique questionnant le fonctionnement des institutions américaines. Ou à des films comme Panama Papers de Steven Stoderbergh, ou pourquoi pas au cinéma de Michael Mann, je pense à Révélation en 1999 avec Al Pacino et Russell Crowe.

  • Speaker #0

    J'en ai même été aussi jusqu'aux obus du président. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Là, c'était une histoire réelle qui dénonçait les pratiques d'un cigarettier. Philippe Maurice sur la sellette là aussi. Et dans le même ordre d'idées, j'ai aussi pensé à Thank you for smoking. Ça date de 2005. C'était le portrait d'un lobbyiste cynique au service de Philippe Maurice où des manipulations du type de celles qui sont exposées dans une affaire de principe sont dévoilées aussi. Alors à travers l'incarnation de José Bové, que je ne pensais pas si pro-européen, c'est évidemment un message du réalisateur Antoine Rambaud. qui est en gros, il faut s'intéresser de près à l'Europe et participer de l'intérieur à ces institutions pour faire bouger les choses. Donc déjà, c'est évidemment une incitation citoyenne à se rendre aux urnes le 9 juin, sortie du film dans quelques jours le 1er mai.

  • Speaker #0

    Une autre affaire, une autre affaire, et celle-ci serait, semble-t-il, et même c'est sûr, une première affaire.

  • Speaker #1

    Avec le film Borgo. dont on parle par ailleurs dans l'émission d'aujourd'hui, on voit le travail de la police et de la justice, mais sous l'angle de l'application des peines de prison.

  • Speaker #0

    Je vais te le faire, mais de quoi s'agit-il exactement ? Ah, tu redis le titre du film.

  • Speaker #1

    Oui, je vais le redire très bientôt.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, c'est pas agréable.

  • Speaker #1

    Mais tu l'avais dit, c'est pour ça. Et le tout se déroulait dans Borgo, en Corse. Dans Première Affaire, titre du film. Il l'a dit. Ça se situe dans le nord de la France. On voit aussi un peu une enquête policière, mais ce n'est pas du tout l'essentiel. Nous est montré surtout du point de vue judiciaire le travail de la défense de la part d'une novice. Nora, fraîchement diplômée, est une jeune avocate d'affaires dans un cabinet parisien. Sans expérience particulière, elle va être propulsée, sans même le vouloir d'ailleurs, dans sa première affaire de droit pénal. Et ce sera du lourd. Entre garde à vue et interrogatoire serré, avec un client pas facile à saisir, elle va avoir du mal et devra faire des choix pas évidents. Cette histoire d'initiation professionnelle se double d'un récit d'éducation sentimentale tardive avec d'assez belles scènes d'intimité amoureuse, mais qui durent un peu trop inutilement. C'est également un film sur les relations familiales, puisqu'on la voit pas mal interagir avec sa... sa sœur, ses parents, qui sont aimants mais qui ne voient pas forcément d'un bon oeil le cours que prend sa carrière à Nora. Tonalité quand même assez glauque de l'ensemble, en particulier au vu du crime et de la personnalité du mis en examen. La plupart des scènes sont filmées en intérieur et souvent nocturnes. Tout ça n'est pas franchement joyeux. Je ne sais pas si les habitants de la ville d'Arras, où est située cette ancienne action, sont particulièrement... Je suis tellement heureux de l'image donnée par le film. Le film suscite, volontairement bien sûr, des interrogations éthiques liées au métier d'avocat, du genre comment défendre l'indéfendable ? ou plutôt comment peut-on accepter moralement de participer à la défense quand la culpabilité de son client pour un acte horrible paraît évidente ? Je suppose que ce genre de problématique doit faire partie des formations dispensées pour assurer ce métier complexe. En tout cas, les dernières images du film suggèrent que la jeune femme a choisi son camp. On a affaire à des retournements scénaristiques pas forcément crédibles, comme la personnalité du prévenu qui évolue de manière assez artificielle. Mais l'un dans l'autre, j'ai plutôt marché, en grande partie grâce à l'interprétation. D'abord celle de Noé Habit. C'est une jeune actrice de 25 ans. On l'a vu Patrick, il y a deux ans, dans Les Passagers de la nuit, où elle est prise sous l'aile d'une journaliste d'une émission de radio nocturne, interprétée par Charlotte Gainsbourg. Dans son personnage a priori naïf, mais qui va apprendre vite, elle m'a évoqué Sarah Giraudeau. dans ces personnages de jeunes femmes fragiles et volontaires en même temps. Et j'ai pensé aussi également, peut-être pour le côté cheveux courts androgynie, à la chanteuse et actrice Pomme dans le récent La Vénus d'Argent. Le rôle du flic séducteur chargé de l'enquête est joué par l'acteur norvégien qui s'appelle Anders Danielsen. Celui-là, il a été vu dans Julie en 12 chapitres de Joachim Trier, un de nos films chouchous de 2021. Il est trouvé assez charismatique quand même. Et dans un second rôle, François Morel est au poil, comme d'habitude. Une première affaire est un long métrage scénarisé et réalisé par une certaine Victoria Musseldak. Et c'est un premier essai concluant malgré quelques défauts.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas été séduit, pas du tout par ce film. Je n'ai pas beaucoup apprécié cette histoire qui se crée. entre l'avocate et le policier. Je n'y ai pas cru.

  • Speaker #1

    Elle a voulu faire beaucoup de sujets en même temps. La famille, l'amour, le professionnel.

  • Speaker #0

    Tu continues à le défendre, mais je trouve que c'est un film assez ennuyeux, assez sombre, autant par l'histoire que par la photographie. Ce n'est vraiment pas le genre de film que je conseillerais d'aller voir.

  • Speaker #2

    This is what you get when you mess with us.

  • Speaker #1

    Bon allez on va couper parce qu'on a pas de temps J'avais ce titre de Radiohead sous le coude pour le passer dans l'émission en attendant de trouver un lien avec le cinéma que je n'ai pas tout

  • Speaker #0

    Si tu nous parlais, alors je ne sais vraiment pas du tout de quoi ça retourne, cette guerre civile, cette civil war, tu vas nous en dire un peu plus.

  • Speaker #1

    Oui, civil war, scénario qui imagine, dans un avenir proche sonnant très contemporain quand même, une Amérique à feu et à sang déchirée par une guerre civile. Californie et Texas font ces sessions. On suppose avec des agendas politiques différents et sont en lutte armée contre les forces fédérales officielles avec au travers de tout ça des milices rebelles pas forcément bien identifiées. Embarqués à bord d'un véhicule blindé, un homme et une femme reporter de guerre se dirigent de New York vers Washington où les forces militaires des différents camps convergent avec en plus à bord une toute jeune photographe et un vieux briscard en fin de carrière. Donc on a encore une fois un road trip d'environ 800 km au cours duquel on traverse des paysages post-apocalyptiques assez sidérants, filmés de l'habitacle du véhicule ou par des drôles. Et évidemment, il va arriver des aventures corsées à cet équipage. C'est vraiment spectaculaire par le fait que le film... plaque sur des paysages des Etats-Unis, des images de guerre qu'on a l'habitude de voir ailleurs sur la planète. Les Américains ont cette capacité incroyable à mettre en scène leur histoire et leur peur dans des fictions, cinématographiques en particulier, comme pour les exorciser. Et ce film est évidemment une métaphore de l'état de l'Amérique actuelle, avec le bouchon poussé très loin sur les fractures idéologiques. qui la déchirent entre pro-Trump et anti-Trump par exemple. Alors, on ne peut pas s'empêcher de penser, c'est vrai, à l'attaque armée du Capitole, il y a trois ou quatre ans, et on peut voir ça comme une sorte d'avertissement, finalement, qui fait assez froid dans le dos. D'un point de vue formel, c'est vraiment haletant, avec une alternance de moments calmes, parfois même filmés au ralenti, où on traverse des paysages dévastés, et des fulgurances de violence qui clouent vraiment au fauteuil, et à l'intérieur même des multiples scènes de guérilla, capté par les objectifs des reporters qui mitraillent sans arrêt, l'action est systématiquement interrompue, une fraction de seconde, par les clichés qui immortalisent en noir et blanc et en silence ce qu'on est en train de vivre. Donc c'est un dispositif filmique systématique qui est vraiment efficace. On a un yo-yo émotionnel permanent. parfaitement étudié, qui fait son effet sur le spectateur. Attention âme sensible, on y voit beaucoup de cadavres filmés crûment. On pourrait même reprocher une certaine complaisance avec ces images devant lesquelles on a envie de détourner le regard. Souvent dans les films d'action américains, la violence est déréalisée. Les victimes sont des figurines sur lesquelles la caméra ne s'attarde pas. Pas ici. on voit très graphiquement le résultat des conflits armés. A vrai dire, moi je ne m'attendais pas à ça. Je pensais aller voir un blockbuster guerrier avec Héros sauveurs de l'Amérique et donc du monde comme on en a eu beaucoup. Je pense au hasard à Independence Day de Roland Emmerich par exemple. Alors c'est un peu ce que laissait présager la bande-annonce, mais en fait on est loin de ça. Même si c'est choc et violent, le propos est nettement plus intéressant et politique. J'y suis allé pour au moins deux raisons. D'abord, le sujet qui m'intriguait. Et c'est toujours intéressant de voir comment le cinéma d'action s'empare de l'actualité pour faire de la politique fiction. Et puis aussi pour l'actrice principale envers qui j'ai un faible, c'est Kristen Dunst qui intervient. Prête la journaliste de terrain embedded comme on dit. Vous l'avez un peu perdue de vue. Elle est vraiment très juste dans ce rôle de journaliste qui va se trouver perturbée par son travail de documenter l'horreur. Le film est aussi d'ailleurs une réflexion sur le métier hautement risqué de reporter de guerre avec tiraillement entre adrénaline, fascination et dégoût qui sont très bien illustrés ici. Civil War, c'est signé de Alex Gerland. qui vient après deux longs métrages de science-fiction remarqués par ce réalisateur et scénariste qui est d'ailleurs britannique, pas anglais. Moi, j'avais vu Ex Machina en 2015, qui parlait robots, humanoïdes et intelligence artificielle, et Annihilation en 2018 sur des phénomènes paranormaux pas très sympas. Et un film d'horreur psychologique dont on a parlé ici, Patrick, ça s'appelait Men en 2022. A signaler, et c'est encore un film à... 24, nom d'une société de production américaine indépendante qui fait de plus en plus parler d'elle et dont on a déjà causé dans un épisode précédent. A noter aussi, très belle bande musicale avec une ribambelle de morceaux d'artistes américains peu connus qui font mouche. C'est Civil War et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Et il faut aller rapidement à cette passée, cette deuxième couche. Alors moi, je redonne mes films préférés des dernières semaines. Rosalie, il pleut dans la maison. Alors, il faut bien chercher, je ne sais plus s'il est sur les écrans, c'est Yurt et peut-être aussi l'affaire Abel.

  • Speaker #1

    C'est pas Trambo encore là. C'est Rosa Parks, second volet de la trilogie de Nicolas Philibert sur la psychiatrie, après sur la damante. Et tant qu'à faire, je vais faire le viseur, puisque la machine à écrire et autres sources de tracas, c'est le troisième volet qui est dans les salles depuis quelque temps. Quelques jours pas plus, Benjamin Biolay et Camille Cotin, c'est très bien, quittez la nuit, thriller et drame social. Alors, dans les films qui risquent d'être encore à l'affiche et qui marchent plutôt pas mal, pas de vagues, heureux gaillements, scandaleusement vôtres et il reste encore demain. Voir podcast des émissions précédentes pour nos commentaires sur ces films. Il nous reste à parler d'un festival, on mettra ça en bonus. et je pense qu'il est temps de se dire au revoir il est plus que temps de se dire au revoir on se retrouve le 10 mai ou avant ou après on verra bonnes vacances puisque c'est les vacances pour ceux qui sont en vacances bonne journée

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