- Manon
eSBienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa portoricaine, en explorant sa danse, sa musique, son histoire et sa culture. Moi c'est Manon, et sur cet épisode on va parler musique. Mambo, Guaguanco, Charanga et bien d'autres encore. On part à la rencontre de Noël, Dj Mulato, qui est entre autres l'organisateur des soirées Sal'Sounds à Paris. J'ai eu la chance de découvrir sa collection de vinyles, et la joie de partager cette discussion avec lui. Bonjour Noël.
- Noël
Salut Manon.
- Manon
Je te laisse te présenter.
- Noël
Alors, je m'appelle Noël, dans le monde de la salsa depuis les années 2000. Puis à un moment donné, j'ai eu envie de lancer mon projet. J'ai lancé mon projet en 2007 et il a fallu vite trouver un nom. Et Salsounds est arrivé sans trop de réflexion. Sal pour salsa et Sounds parce que j'aime la musique. Donc je me disais que ça allait et puis je voulais faire quelque chose un peu dans les années 70, donc du coup ça le sent Sal'Sounds,70,voilà.
- Manon
Ton projet, à la base, c'était un projet de soirée ?
- Noël
Alors, au départ, c'était un projet de soirée, mais surtout un projet de soirée avec une ligne directive qui était vraiment le partage de la musique avec les danseurs, donc le partage de la musique au sens large, donc rester quand même dans la salsa, mais au sens très large et pas ancré dans un style musical seulement.
- Manon
Tu parles de partage de la musique, ça tombe bien, parce que moi aujourd'hui j'ai envie d'en apprendre plus justement sur la musique sur tous les styles qui composent la salsa, je sais pas par lequel on commence ?
- Noël
On peut dire qu'on peut commencer par le mambo, le mambo est arrivé donc dans les années 30 avec celui qui a vraiment fait ressortir et inventé le style musical si on peut dire inventé c'est Arsenio Rodriguez avec d'autres gens comme Elio Reve ou Cachao qui étaient eux plus des musiciens, mais en tout cas Arsenio Rodriguez a vraiment conduit à ce que la salsa émerge. Ils étaient tous un peu polyvalents dans plusieurs instruments quand même.
- Manon
Et ils étaient où ?
- Noël
Alors, c'est des Cubains, donc de Cuba. C'est des Cubains, donc de Cuba, qui eux, avaient déjà leur folklore, mais il fallait vraiment trouver quelque chose de... Comment je pourrais dire ? Il fallait vraiment trouver une musique qui allait un peu enjailler et traverser l'Atlantique. Il fallait quelque chose pour que Cuba rayonne et puis à cette époque-là, le Mambo aux États-Unis, à l'époque, c'est un peu à la même époque que la prohibition et tout ça, à ces mêmes moments-là, la pachanga, donc pachanga et le Mambo sont vraiment, il y avait vraiment aux États-Unis des soirées qui leur étaient dédiées à ces styles de danse.
- Manon
Donc en fait le mambo s'est exporté de Cuba et a commencé à rayonner si je comprends bien, par les soirées en fait, et notamment à la pachanga.
- Noël
Exactement, alors par les soirées mais aussi par les musiciens en fait Cubains. Cuba a une histoire un peu compliquée et donc il y a beaucoup de Cubains qui je pense ont... ont voulu trouver un peu l'Eldorado, et pour eux, mais aussi pour leur famille, sortir leur famille de la pauvreté, etc. Donc c'est des gens qui sont partis à des moments, et puis ont immigré aux Etats-Unis, et aux Etats-Unis, et donc c'est des gens qui se sont dit, ben tiens, on va essayer de créer quelque chose, on va essayer de faire rayonner aussi notre diaspora aux Etats-Unis. C'est d'où le fait qu'aux Etats-Unis, il y a quand même une... une population latine qui est vraiment très importante.
- Manon
Et du coup, donc là, on parle du mambo. Comment on arrive en fait au reste ? Je ne sais pas, chronologiquement, par rapport au latin jazz ou à tous ces autres styles en fait.
- Noël
Alors chronologiquement, je pense que le mambo faut savoir que c'est des grandes formations de musiciens, beaucoup de cuivre avec un timbalero quelqu'un aux congas un autre au bongo donc c'est des grosses formations et on parle de jazz qui est quand même très important donc je pense que du jazz il y a eu des espèces de transformations et puis on arrive tout doucettement au Mambo, mais on passe aussi par le cha-cha, qui était très important à cette époque-là aux Etats-Unis, à New York essentiellement, parce qu'il y a beaucoup de choses, et de danse, mais aussi de mouvements musicaux, qui sont partis de New York. New York, c'est un peu la capitale pour la musique. De ce fait-là, on parle du mambo, mais en parallèle, on peut parler du son de Montuno, on peut parler de la Guaracha, on peut parler du cha-cha, le cha-cha était très très à la mode. Donc tout ça ce sont plusieurs folklore.
- Manon
Ce qui va les différencier c'est la composition en termes d'instruments et la rythmique, c'est ça ?
- Noël
Ce qui va les différencier, oui, c'est les formes musicales en général. Par exemple, si tu vas à Cuba et que tu écoutes du son, bien souvent, c'est des quartettes ou des quintettes. Donc, pour faire de la salsa, tu n'avais pas besoin d'avoir une formation incroyable, comme la Fania All-Stars. Et tu n'avais pas besoin d'avoir une formation incroyable pour que ce soit quelque chose de rythmé, une guitare tresse d'un côté, un guiro de l'autre, des maracas. Il suffit de trois, quatre instruments finalement et de quelqu'un qui chante correctement, mais finalement tu peux avoir un morceau qui est dansable par nous tous les salseros, qui peut être dansable avec... 4 ou 5 personnes. Donc ça, c'est des formations qui étaient un peu les formations typiques à l'époque. Parce que quand tu vas à Cuba, nous, on a eu cette chance-là avec Hélène. Hélène, donc, c'est ma compagne. On a eu la chance d'aller à Cuba une fois, où là, effectivement, partout, tu te balades à Cuba. D'un palier de porte à un café, tu vas rencontrer 3 personnes qui vont jouer. Et puis les gens vont se mettre à danser. Donc, il n'y a pas besoin de... d'avoir de grandes formations c'est ce qui fait la richesse de la salsa aussi. C'est qu'il n'y a pas besoin d'avoir de grandes formations mais c'est aussi possible d'en avoir des grandes qui vont donner en fait un autre relief exactement, la Fania All-stars est née dans ... plutôt dans les années 70, avec Johnny Pacheco, avec Héctor Lavoe, Tito Puente, des gens comme ça, qui eux viennent de plusieurs endroits de Cuba ou même de l'Amérique latine, et puis qui se sont dit, tiens, on va essayer de créer quelque chose qui va faire la salsa. On peut dire que la salsa, elle peut être née grâce à la Fania All-stars, qui elle a été vraiment évocatrice de tout ça.
- Manon
Et après, comment on différencie par exemple la charanga de si je suis en soirée, que j'écoute un morceau, comment je vais savoir si c'est une charanga, si c'est un guaguanco, si c'est du latin jazz?
- Noël
Alors, pour reprendre donc ta questions,la charanga c'est des formations avec beaucoup de violon, de violoncelle ça c'est vraiment... le violon et le violoncelle, par exemple: la flûte, ce sont vraiment des instruments qui sont un peu propre à la charanga donc si tu entends un morceau où il y a du violon, du violoncelle, de la flûte comme Angel Canales qui est un très grand flûtiste et ben ça c'est vraiment trois instruments qui te font dire que bah on est peut-être sur une charanga. Après le Mambo, tu vas avoir beaucoup de percussions, Timbalero qui a une place très importante, Tito Puente c'est un grand soliste, et donc c'est lui qui va marquer, donc là on est soit sur des salsas, soit sur des trucs un peu, des musiques un peu guaguanco, où t'as vraiment, la percu a vraiment une place très très importante. Dans le cha-cha, tu vas entendre beaucoup le guiro. Le guiro, tu sais, c'est la petite baguette avec l'espèce de truc en bambou un peu dentelé. Ou la clave. Ou ça, c'est vraiment des choses que tu vas entendre beaucoup dans le cha-cha. Donc ça aussi, c'est des instruments qui te font dire... Si t'entends un guiro, tu te dis, bah tiens, il y a des chances que ce soit un cha-cha.
- Manon
Si j'ai bien compris. Finalement, c'est toujours plus ou moins les mêmes ensembles avec... plus ou moins de personnes, et en fonction des instruments un peu mis en...
- Noël
En valeur.
- Manon
En valeur, c'est ça, en fonction des instruments mis en valeur, c'est ça qui va attribuer à un morceau, un style particulier.
- Noël
Exactement. C'est ça. C'est exactement ça. La synthèse est parfaite, c'est ça.
- Manon
Et aujourd'hui... En France, là, ces dix dernières années, est-ce qu'il y a un style qui est prédominant dans nos soirées ou pas ?
- Noël
Alors, il y a des modes. Des fois, sur certaines soirées ou certains festivals ou congrès, je dirais que là, dans les années que nous vivons aujourd'hui, là, en 2024, je dirais que la prédominance est très romantique, très romantica.
- Manon
Et du coup, la romantica, c'est arrivé comment ? Ça vient de quel style musical ?
- Noël
La romantica, j'ai envie de te dire, ça vient de la salsa. On peut dire que ça vient de la salsa, mais c'est quelque chose de peut-être certainement plus harmonieux, même dans le choix des textes. On va plus facilement parler d'amour que du reste. La salsa, en règle générale, c'est quelque chose de très populaire. Et donc, on va te parler de choses gaies, mais on va aussi te parler de choses... très tristes, des moments que chaque personne peut rencontrer dans la vie. Finalement, il y a des moments heureux et puis il y a des moments plus tristes. Et donc, la salsa, c'est un peu comme le blues a pu être à une certaine époque aux États-Unis ou le rap aujourd'hui. C'est-à-dire que, par exemple, un rappeur, il va parler de ce qu'il vit. Et donc, on parle, on relate les choses un peu qui se passent dans nos vies. Donc, finalement, la salsa, c'est un peu pareil. En fait, les gens parlaient de ce qui faisait plaisir, mais de ce qui rendaient triste aussi, tu vois. La mort... et donc la romantica on est vraiment sur des histoires un peu passionnelles donc finalement là il n'y a peut-être pas un instrument qui va prédominer mais du coup plutôt les paroles et les chansons même enfin voilà c'est des chansons que tout le monde peut connaître et fredonner assez facilement parce que l'air s'y prête et donc oui c'est des choses si en fin de soirée tu passes 2-3 romantica tu peux être sûr que tu vas avoir toute la gratitude de la piste qui va te dire bah écoute merci c'était génial. J'aime jouer assez large. Je peux passer de salsa, je ne sais pas, des Antilles, de l'Afrique ou même purement New Yorkaise par exemple. Mais jouer du cha-cha, du guaguanco, du mambo, vraiment jouer un éventail large. Du coup, bah j'aime aussi la romantica, pas que j'y suis fermé.
- Manon
Je voulais te demander, tu as parlé de plusieurs styles musicaux, on a bien compris qu'il y a des influences de différents pays, de fusions d'autres styles, le jazz, on a parlé du blues, enfin voilà, il y a plein d'influences. Est-ce que là, tu imagines qu'il y ait une fusion, enfin un nouveau style qui pourrait émerger ?
- Noël
Ça, c'est une très bonne question, Manon. Alors, je sais que là, il y a plein de groupes un peu... naissants qui arrivent, mais tous ces groupes naissants qui arrivent. Par exemple, il y a un groupe qui s'appelle Sonido 70 ou la Maxima, qui eux font de la salsa dite de la nouvelle vague, mais tout en jouant sur des sonorités un peu anciennes. Donc te dire si on serait capable de recréer quelque chose, il y aurait de la place pour recréer quelque chose de nouveau. Peut-être, parce que t'as des choses qui sont toujours naissantes. Donc je suppose que tu... en salsa, certainement que tu dois avoir de la place pour créer quelque chose. Mais qui, je pense, s'appuierait sur des choses qui ont déjà été faites. En tout cas, pour moi, il y aurait la possibilité de pouvoir créer quelque chose d'un peu nouveau. Je saurais pas faire, mais en fait, nous, un DJ, c'est quelqu'un qui retranscrit un peu. Nous,on a concrètement, on n'a rien créé. Nous, les DJs, ce qu'on sait faire... ou ce qu'on essaye de faire plutôt, c'est d'enjailler ta piste, de faire en sorte que ta piste soit toujours pleine, qu'il y ait toujours des gens qui dansent. S'il y a en plus des gens dans ces gens-là qui dansent, s'il y a en plus des gens qui aiment ce que tu joues, tant mieux. Mais au final, moi, en tant que personne, je n'ai rien créé. Je suis un peu le retranscripteur de Salsa, où des gens se sont enfermés durant un mois, où le parolier a passé du temps à écrire, à trouver les bonnes rimes, etc. Et puis autour de ce qu'il avait écrit, t'as des musiciens qui ont réussi à écrire la musique, mais en fait, moi le DJ, nous on n'a rien inventé.
- Manon
Après tu permets, tu et vous, de manière plus générale, vous permettez le partage et la transmission, et aussi à des titres parfois très anciens, de continuer à vivre dans des soirées en 2024.
- Noël
Exactement. C'est pour ça que moi j'aime le vinyle par exemple. Moi j'aime les vinyles parce que pour tout ce que représente la galette, moi ce que j'aime c'est, déjà j'aime chercher, je pense que tout DJ, peu importe sa veine musicale, ce qu'il aime par dessus tout c'est fouiner. Donc moi, là tu vois on est à la maison, mais autour de mon décor à la maison, on voit que j'aime chiner. Donc tout DJ aime chiner, donc de ce fait là, le disque à vraiment te donne vraiment cette envie, parce qu'il a une patine, chaque pochette est différente, il y a de l'art autour de l'objet, et puis surtout il y a cette espèce d'odeur, donc là pour tous les gens qui nous écouteront, l'odeur ne sera pas perceptible, mais... on imagine. Il s'imagine que quand tu ouvres un truc qui a 30 ans, ça n'a pas la même odeur que quelque chose que tu vas ouvrir à la FNAC aujourd'hui, où il n'y a pas d'histoire derrière ça, parce que celui à qui j'ai acheté un disque, ce disque-là, il a eu plusieurs propriétaires. Donc il y a aussi cette transmission, tu perpétues un peu l'objet, entre guillemets. Tu as des labels cubains, par exemple RM, qui est un label 100% cubain, mais il y en a encore bien d'autres. C'était des petits studios, un peu comme à la Jamaïque pour le reggae. T'as plein de petits studios dans chaque coin de rue. Bon bah, à Cuba, c'était un peu pareil, fut une époque. Et puis, quand il y a eu cette grande démographie du peuple cubain qui a investi un peu les États-Unis dans les années 70, où là, la Fania est née,mais la Fania est née mais il y a eu d'autres labels à New York. Et donc, de ce fait-là, à New York, dans le quartier hispanique, moi, j'ai eu la chance d'aller à New York, tu as quand même quelques disquaires dans la rue. J'ai même acheté, je me rappelle même lorsque j'y suis allé, avoir acheté des disques chez un disquaire, mais dans le métro, chose que tu ne verras certainement pas, enfin peut-être que ça arrivera, mais en tout cas en France, pour l'instant je ne l'ai jamais vu, donc c'était vraiment le truc un peu typique, tu vois.
- Manon
Et j'imagine quand tu étais à New York que tu as été en soirée ?
- Noël
Ouais, j'ai eu la chance de me retrouver dans une soirée mythique qui n'existe plus maintenant, qui s'appelait le club Caché. Le club Caché était vraiment l'endroit où n'importe quel salséro qui passe par New York devait passer par le club Caché. Le club Caché, tous les plus grands artistes, chanteurs et musiciens, se sont certainement produits. Alors moi, la fois où j'étais allé au club Caché, j'avais pas l'occasion de voir de musiciens ou de chanteurs, mais en tout cas, le club était tellement mythique que j'en ai acheté deux t-shirts qui sont aujourd'hui, je suis sûr que si je les mettais en vente dans la population salsa, ce seraient des t-shirts qui peut-être vaudraient cher. C'est des trucs qui existent plus aujourd'hui. Quand tu as un t-shirt avec marqué Club Caché, t'as vraiment le truc un peu collector.
- Manon
On confond souvent la charanga et la pachanga. Ou en tout cas, en termes de vocabulaire, c'est un peu un abus de langage. Oui. Parce que la pachanga, c'est plutôt la danse. Et la charanga, ce serait plutôt la musique.
- Noël
C'est ça. Je pense que la pachanga, c'est vraiment un mouvement. Un peu comme en France, on dirait... Tiens, une soirée cubaine, on écoute de la cubaine. Une soirée porto, on écoute de la porto. Encore une fois, c'est... C'est un sujet qui... C'est un mot qui ne veut rien dire, finalement. Parce qu'une soirée porto, au niveau musical, c'est assez éclectique. Dans une soirée cubaine, alors bien sûr, je ne dis pas dans toutes les soirées cubaines, mais souvent dans les soirées cubaines, ce qui revient très fort, pour moi, être allé dans plusieurs soirées cubaines, c'est beaucoup la timba, qui est finalement un folklore qui est beaucoup beaucoup moins joué en soirée dite porto. Par contre, en soirée dite porto, tous les autres folklores, le cha-cha par exemple à Paris est très à la mode.
- Manon
Et si on repart du coup sur les styles qui te parlent peut-être plus, est-ce que tu peux me donner un titre que tu aimes bien, par exemple une de tes charangas préférées ?
- Noël
Un titre alors moi j'aime j'aime beaucoup un groupe qui s'appelle la charanga america en niveau artistique la charanga america tu vois ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup donc là par exemple on part sur Orquestra Aragon, c'est vraiment des trucs qui sont... Orquestra Aragon sont vraiment... des groupes très cubains, donc tu vois là, par exemple sur cette pochette là, ce qui est marrant dessus, c'est que ça te montre un peu le nombre de musiciens que tu peux avoir sur ce type de formation, c'est-à-dire que là, vraiment, sur la pochette, les maracas, le tres, la contrebasse, comment dirais-je, la clave, il y a les timbas, la conga plutôt, enfin, Tu as vraiment plusieurs instruments qui sont... aperçu. Oui, exactement. Donc là, ça témoigne que les formations souvent cubaines, charangas, sont des formations avec divers musiciens. Mais par exemple, Tito Puente était vraiment... Ou Johnny Pacheco était vraiment, par exemple, pour La Fania All-Stars, Johnny Pacheco était vraiment le chef d'orchestre, un peu. Donc lui, il était chanteur aussi. musicien aussi mais était surtout c'est lui qui disait tiens c'est toi qui va jouer la timbale, c'est toi qui doit marquer c'est toi qui doit faire le solo qui va coordonner l'ensemble bien sûr, ou il disait tiens toi tu peux faire ton solo si t'es chanteur tu peux faire ton solo de voix par exemple donc tu vois t'as vraiment des groupes comme ça, par exemple Los Hacheros un groupe que j'aime beaucoup où eux font euh... Sur les bases de l'ancien, mais pas avec les titres existants. Eux, c'est une des formations qui est capable d'avoir créé ses propres titres. Donc ils en sont à leur deuxième album.
- Manon
C'est un groupe plutôt récent.
- Noël
C'est un groupe qui est plutôt récent.
- Manon
Contemporain, en tout cas.
- Noël
Exactement. Je pense qu'il y a dû voir le jour, on peut dire peut-être 2010, 2011, quelque chose comme ça. avec un label qui s'appelle Chulo Records, donc ils ont quand même produit pas mal d'artistes, où là c'est vraiment un groupe en termes de sonorité, ils sont capables de jouer du son, ils font du cha-cha, et puis ce chanteur a vraiment une voix très atypique, une voix très aiguë, que moi j'aime beaucoup. La salsa dura, bah c'est la salsa dure, si on prend étymologiquement le mot. La salsa dura, c'est ce que tu vas... C'est en général, c'est quelque chose de très soutenu, de très rythmé.
- Manon
De très rapide, c'est ça ?
- Noël
Tu peux avoir quelque chose de très rapide, mais tu peux avoir quelque chose de plutôt médium, voire lent.
- Manon
Soutenu, c'est dans les sonorités, plus que dans le rythme.
- Noël
Oui, exactement. La Dura, c'est ce que tout DJ, DJ Porto, souvent aime bien. Donc dans la Dura, tu as du guaguanco, guaguanco est très prédominant.
- Manon
Ah d'accord, donc en fait c'est une famille qui regroupe plusieurs...
- Noël
Qui peut regrouper plusieurs styles.
- Manon
D'accord.
- Noël
Plusieurs styles. En tout cas pour ce qui est de la salsa dura, souvent les collectionneurs... On parle de salsa dura. D'accord. Salsa un peu dur, des trucs un peu marqués, des trucs un peu, des sonorités un peu typiques. Le guaguanco, on est à bon aperçu. Le guaguanco, on est sur des choses très marquées, avec des congas, avec... Tu vois, on est vraiment sur du rythme. Voilà, c'est ça que je cherche. Ou plutôt, alors, rythme et puis on peut dire aussi typique.
- Manon
J'ai une dernière question pour toi.
- Noël
Vas-y,dis-moi.
- Manon
Est-ce que tu peux me raconter un de tes premiers bons souvenirs liés à la salsa ?
- Noël
Alors, des bons souvenirs, j'en ai eu plein, plein, plein. Des bons souvenirs, j'en ai vraiment eu beaucoup. Des bons souvenirs, en fait, je ne peux pas en dire un à proprement dit parce que partout où je vais, je réussis à me foutre les poils. En fait, un DJ, il est là pour aussi essayer de raconter un peu son histoire. Donc à chaque soirée ou à chaque événement, congrès ou festival, chaque DJ a plus ou moins une histoire à raconter quand il commence à jouer, jusqu'à la fin, jusqu'à son dernier morceau. Et donc moi j'arrive à me... Dans chaque histoire que je raconte, j'arrive à me foutre les poils à chaque fois sur les bras en disant:" Oh putain, la musique elle est magnifique !" Quoi ?
- Manon
Je vais préciser alors ma question. Dis-moi. Est-ce que là, il y a quelque chose qui te revient en tête de ce qui t'a connecté à la salsa ? Tu vois, un peu de comment ça a commencé.
- Noël
Alors,comment ça a commencé ?
- Manon
Qu'est-ce que tu te rappelles de ça ?
- Noël
Alors, je me rappelle très bien de ça. En fait, je suis très ami avec Steeve.
- Manon
Steeve Starmambovideos.
- Noël
Exactement. Ça va même au-delà de juste être des amis. C'est-à-dire que son papa et sa maman m'ont vu petit. Il y a toujours eu... Il y a vraiment ce rapport famille. Et puis surtout, je suis meilleur ami avec son grand frère. Et donc, quelle était ta question ? J'ai perdu le fil.
- Manon
Qu'est-ce qui t'a connecté à la salsa ?
- Noël
Et donc, ce qui m'a connecté à la salsa, c'est pour ça que j'en venais là, le grand frère de Steeve me dit, tiens, aujourd'hui... Moi, j'étais très à fond dans les arts martiaux. Et puis, il me téléphone et il me dit, écoute, tu nous fais chier avec tes arts martiaux, on va débuter un cours de salsa au Plessis, pas très loin de la commune, après chez moi. Et donc, il me dit, écoute, laisse tomber ton sport, viens avec nous à la salsa. Et puis, hop ! Donc je me suis dit, ce soir-là, allez, pourquoi pas. Et donc je me suis retrouvé sur le parquet à prendre mes premiers cours, donc avec Marc, le grand frère de Steeve, où là, j'y ai rencontré tout plein d'autres amis, et dont deux en particulier avec qui j'ai fondé une famille. Un qui est le parrain de ma fille, qui s'appelle Abdou. Et puis un autre qui s'appelle Karim, qui est aussi... Alors nous on se connait, Karim et moi, on se connaissait depuis tout petit, mais on était tous les deux de ville rivale. Donc quand on était petit, on se regardait de travers. Et puis finalité, quand on est sortis des trucs rivaux. Et donc voilà, j'ai commencé la salsa comme ça, en fait. Et puis du coup, ça a été rédhibitoire. Je ne suis plus jamais retourné sur un tatami. Ça a été terminé, j'ai connecté avec la salsa et depuis donc les années 2000, là aujourd'hui ça fait 24 ans, ça fait longtemps, et bah aujourd'hui j'y suis toujours en fait. Donc je suis arrivé dans la salsa un peu, on m'a forcé à venir et puis je n'en suis jamais reparti. Merci. De rien Manon, c'était un plaisir
- Manon
Merci pour ton écoute J'espère que cet épisode t'a plu. Tu retrouveras les différentes références en barre d'infos. Noël nous a parlé avec passion des différents styles de musique ceux sur lesquels nous dansons et c'est justement le thème de l'épisode suivant, Mouaze viendra nous raconter les origines du break on two. En attendant, n'hésite pas à partager cet épisode et à rejoindre Mosaïque Salsa sur Instagram. A lundi prochain.