Speaker #0Nidra, le yoga du sommeil Le yoga Nidra permet d'atteindre des états de relaxation profonds et très ressourçants. C'est un voyage intérieur entre les états de rêve et de méditation. Pour vous préparer à recevoir cette pratique sans effort, il suffit de vous allonger le plus confortablement possible et de vous laisser guider. Aidez-moi à financer ce podcast indépendant en devenant contributeur, contributrice sur Patreon. En échange, vous accéderez à des épisodes supplémentaires chaque mois et à des contenus exclusifs. Rendez-vous sur patreon.com/atelierlacanopee. Un immense merci aux nouveaux contributeurs. Et maintenant bienvenue en vous-même et bonne séance. Bienvenue dans cette séance de Yoga Nidra. Pour vous aider à trouver le sommeil profond et réparateur, je vous invite à couper les notifications de votre téléphone, à activer votre réveil, ainsi que le mode lecture seule pour que l'audio s'arrête à la fin de cet épisode. Vous pouvez aussi faire tous ces rituels qui vous aident à trouver le sommeil plus facilement. Et quand vous êtes prête, prêt, je vous invite à vous allonger le plus confortablement possible dans votre lit, peut-être sur le dos, et en espaçant un peu les bras, en espaçant un peu les pieds, et puis fermez les yeux. Prenez le temps de sentir l'oreiller sous la tête, de sentir comme il épouse la forme de votre tête, de votre crâne et de votre nuque. Ressentez aussi le matelas sous vous et à quel point il épouse lui aussi la forme de votre corps, tel un réceptacle pour que vous puissiez vous endormir profondément, confortablement, aussi recouverte, recouverte de la couverture ou du drap qui vous enveloppe. Je vous invite à sentir maintenant tout votre corps. Et imaginez que vous pouvez avec un fil doré faire le contour de votre corps, que vous pouvez dérouler ce fil doré tout autour du corps, en commençant peut-être par une main ou par une épaule, et entourer donc votre corps de ce fil doré. Jusqu'à avoir la forme complète de votre corps. Prenez le temps de passer par chaque partie du corps, afin d'entourer de ce fil doré tout votre corps. Une fois que c'est fait, vous pouvez visualiser avec autant de précision que possible cette forme dorée, et votre regard peut aussi se porter sur tout l'intérieur de cette forme entourée de dorée. telle une forme dessinée sur un papier, une simple forme. Et je vous propose de tourner votre regard maintenant à l'extérieur de ce fil doré pour observer, voir, imaginer tout ce qui se trouve autour de cette forme, comme lorsqu'on fait par exemple des biscuits avec des formes, pour Noël ou à d'autres moments, et que l'on regarde tout ce qui reste de pâtes autour de la forme créée. Je vous invite à prendre conscience et à imaginer ce qu'on appelle en fait la contreforme, où le regard se tourne sur l'extérieur de cette forme, qui contraste avec la forme elle-même. Et puis laissez filer. Je vous invite à ressentir tout votre corps maintenant, dans toutes ses dimensions, en relief. Et pour ça, sentez la respiration qui se produit, comme votre corps s'étire à l'inspiration, prend plus de place, et comme votre corps se relâche à l'expiration, se condense à l'expiration. Je vous invite à prendre la mesure de ce corps en relief dans toutes ses dimensions, dans toutes les directions, et à réaliser la spécificité de votre corps, de votre relief, de votre paysage intérieur et extérieur. C'est comme si ce fil doré maintenant recouvrait toute la peau de votre corps. C'est toute une couche dorée qui recouvre votre peau, et vous pouvez vous concentrer sur ce qui se trouve à l'intérieur, l'intérieur de votre corps, ce paysage antérieur. Et puis aussi tout ce qui se trouve à l'extérieur, tout ce qui est doré, et à l'extérieur de ce doré, toujours en mouvement, chaque fois que la poitrine s'élève à l'inspiration ou que le ventre s'élève, et chaque fois que la poitrine ou le ventre s'abaisse quand vous expirez. Toujours en mouvement par la circulation de flux à l'intérieur du corps, votre paysage intérieur, avec ses reliefs, sa température, ses couleurs et tout ce qui peuple ces régions, ce paysage, les différents organes, les os, les tissus, les tendons, les ligaments, le microbiote, l'eau du corps, la salive, l'eau dans les yeux, les cheveux, les cheveux, les cils, les ongles, la peau, tout votre corps. Tout votre corps maintenant qui se prépare au sommeil profond et réparateur. A présent, c'est tout votre corps qui se prépare au sommeil profond et réparateur. Alors, si le sommeil vient comme toquer à la porte, laissez-le entrer. Laissez-le venir à vous. Laissez-le venir à vous quand il vient. Comment engourdir tout votre corps et laisser votre esprit voyager en direction des rêves. Aussi, vous pouvez ne plus prêter attention vraiment, véritablement, à ce que je raconte à partir de maintenant. Et en même temps, vous avez aussi l'opportunité de suivre tout ce que je raconte, tout est possible. Maintenant je vous invite à voyager à travers le corps, en suivant le trajet dans le corps des parties citées. Commencez par sentir le pouce droit, puis à l'opposé le pouce gauche, l'index droit, l'index gauche, le majeur droit, le majeur gauche, l'annulaire droit, l'annulaire gauche, l'auriculaire droit, l'auriculaire gauche, la paume de main droite, la paume de main gauche, le poignet droit, le poignet gauche, l'avant bras droit, l'avant bras gauche, le coude droit, remontez le coude gauche, le haut du bras droit, le haut du bras gauche, l'épaule droite, l'épaule gauche, le côté droit de la poitrine, le côté gauche de la poitrine, le côté droit des côtes, le côté gauche des côtes, le côté droit du ventre, le côté gauche du ventre, la hanche droite, la hanche gauche, la cuisse droite, la cuisse gauche, genou droit, genou gauche. Mollet droit, mollet gauche, cheville droite, cheville gauche, plante du pied droit, plante du pied gauche, gros orteil droit, gros orteil gauche, deuxième orteil droit, deuxième orteil gauche, troisième orteil droit, troisième orteil gauche, quatrième orteil droit, quatrième orteil gauche, cinquième orteil droit, cinquième orteil gauche. Et à l'arrière, le talon droit, le talon gauche, fessier droit, fessier gauche, homoplate droite, homoplate gauche, la nuque, l'arrière du crâne, le sommet du crâne, le front, la tempe droite, la tempe gauche, le sourcil droit, le sourcil gauche, le point entre les sourcils, l'œil droit, l'œil gauche, l'oreille droite, l'oreille gauche, la joue droite, la joue gauche, la narine droite, la narine gauche, le bout du nez, la lèvre supérieure, la lèvre inférieure, le menton. La gorge, le centre de la poitrine, le nombril, le bas-ventre, le bas-ventre. Tout votre corps de plus en plus détendu, calme, immobile et pourtant au mouvement à l'intérieur. Je vous invite à ressentir les mobilités du corps et en même temps à imaginer tous ces mouvements qui se produisent à l'intérieur simultanément. Vous pouvez sentir simultanément l'immobilité et les mouvements de la respiration, peut- être de plus en plus calme. Je vais maintenant vous lire le conte qui s'appelle Lucy, la femme de l'âge antérieur. Il était une fois, en pays d'Ethiopie, une très vieille dame dont la dépouille sommeillait dans la savane désertique de l'Afar. C'était une petite bonne femme en voie d'hominisation. Son clan s'était installé au bord d'une rivière. Elle était de très petite taille, bipède, de la tête au genou, et arboricole, du genou au pied. Elle courait, montait aux arbres, papillonnait, vivait ou survivait. Elle s'amusait des oiseaux qu'elle reconnaissait à leur champ, se méfiait du serpent, savait imiter le feulement des félins. Elle dégustait l'insecte, se régalait de feuilles et de fruits. Jours heureux et résolument optimistes, même si elle s'étonnait parfois de la rudesse de ce début de monde. Et cela aurait pu durer encore longtemps si une brusque inondation n'avait pas endeuillé cette rupeste génération. Trois millions deux cent mille années plus tard, les savants firent, du puzzle osseux qui venaient d'être trouvé, une silhouette humaine qu'ils baptisèrent Lucy. Ainsi, la petite australopithecus afarensis, un peu prognate, un peu gauche, fut ressuscité des sables. Lucy s'était étirée et, de ce long exercice de six souffles, avait peu à peu redressé son corps. Ses borborygmes devinrent des mots et la bavarde se mit à raconter. Elle confia, pleine d'espoir, sa fierté d'avoir vu le dernier hominidé devenir le premier jeune bonhomme. Un être affable bien sûr, aimable, altruiste, bienveillant, débonair, serviable et doux. L'humanité avait pris le risque d'exister. Il fallut apprendre les gestes, saisir la pierre et frapper pour écraser la noix, casser le galet, tailler le biface et fabriquer le hachereau, mais aussi conter les premières histoires pour expliquer l'éclair, le tonnerre aux enfants apeurés. Dans une totale bienveillance, cette femme de l'âge antérieur crut dur comme pierre, dur comme fer, en la capacité humaine de réaliser des choses extraordinaires. Elle eut la naïveté de croire que, une fois le cerveau redressé, la bestialité aurait laissé la place à la pensée créatrice et aux émotions. Toute biscornue qu'elle était, Lucy avait, avec une impatience millénaire, montré à l'homme l'ébauche de la vie. Et, dans un grand ahan, celui-ci, en se relevant, avait fini par échapper à la gravité. L'homme vertical vit les charognards tourner autour des cadavres laissés par les grands fauves qu'il disputa aux hyènes. Puis, s'étant armé d'un premier pieu, il chassa, tandis que la femme maligne semait les graines plus tôt trouvées pour en faire des champs de froment. D'une ère à l'autre, l'homme changea d'habitude et d'habitat, mais, toujours, il y avait au fond de l'antre une porte à laquelle on pouvait frapper. C'est là que la femme de l'âge antérieur habitait, l'ancêtre qui avait encouragé et rassuré, toujours avec bienveillance. Après quoi, l'homme eut besoin de la croyance et du divin, et Lucy, qui avait eu tant de mal à se tenir droite, s'étonna de voir l'homme s'agenouiller. Mais bientôt le sacré n'avait plus suffi. L'homme voulut conquérir, vaincre et posséder. Lucy avait souhaité partager le champ de la terre et les étoiles. Mais la cacophonie humaine en avait peu à peu couvert le fredon. Alors, très doucement, pour ne pas déranger, la femme de l'âge antérieur était retournée se blottir dans son antre. Je vous laisse peut-être en compagnie de cette femme de l'âge antérieur et de l'histoire de l'évolution, pour que vous trouviez maintenant un chemin vers vos propres rêves. Faites de vos rêves. A bientôt.