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Secrets d'endurance

Thibaut Baronian & Christophe Malardé

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1h10 |21/05/2024|

6171

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Thibaut Baronian & Christophe Malardé

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Description

Dans cet épisode, Thibaut Baronian et Christophe Malardé nous parlent de leur rencontre et de leur collaboration. Ils partagent avec nous leur relation entraîneur entraîné, les défis auxquels ils ont fait face et les leçons et stratégies apprises pour arriver à performer.


Plonge dans les confidences de ce duo emblématiques du monde du Trail. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Secrets d'Endurance by Nolio. On retrouve cette saison des épisodes intimistes traitant des relations uniques qui existent entre un athlète et son entraîneur. Ce sont des confidences sur des moments de vie qui façonnent la carrière d'un sportif, que ce soit la gestion du stress, la charge d'entraînement, la motivation ou encore la réussite et l'échec. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance. Bienvenue à tous les passionnés d'endurance dans un nouvel épisode de Secrets d'Endurance. C'est un peu votre fenêtre exclusive sur les alliances et les stratégies qui transforment les athlètes en champions. Aujourd'hui, on est ravis de vous emmener dans les coulisses de la relation entre Thibaut Baronian, c'est l'étoile brillante du travail, et puis Christophe Mallardé, son entraîneur de longue date. Ensemble, on va tenter de décrypter les clés de leur collaboration réussie. qui mêle complicité, rigueur et surtout une profonde compréhension mutuelle pour conquérir les sentiers les plus exigeants du monde. Donc, je vous dis, restez avec nous pour plonger au cœur d'un échange captivant qui explore la technique, la stratégie, mais aussi la complicité et l'entente qui unissent l'athlète et son coach. C'est parti, Thibaut, Christophe, bonjour et grand merci d'avoir accepté notre invitation, en tout cas, en premier lieu. Vous allez bien ?

  • Speaker #1

    Salut, salut à tous.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Thibaut, tout d'abord, comment vas-tu après ton épreuve sur le format long de la Transvulcania ? ça s'est bien passé ou pas trop bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, comme on en discutait un peu en off, encore un peu frustré, mais il y avait quand même du très bon dans tout ça, donc ça va, je récupère plutôt bien finalement et puis j'ai hâte de remettre en route pour la suite.

  • Speaker #0

    Christophe, tout va bien en Bretagne ?

  • Speaker #2

    Ouais, ça va pas mal, on guette l'été qui n'arrive pas, mais il va arriver.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais vous poser, c'est la tradition qu'on a mise dans la saison 2 qu'il y a un petit peu un petit peu surprenant sur les présentations. Alors, on ne va pas faire une présentation bateau. Moi, je vais demander à Thibaut déjà de présenter en quelques mots ou quelques phrases, finalement, Christophe.

  • Speaker #1

    Eh bien, Chris, c'est l'ours ou l'âne de Bretagne. Je crois que c'est l'âne qui correspond le plus.

  • Speaker #2

    Oui, continue.

  • Speaker #1

    Entraîneur depuis une petite quinzaine d'années maintenant. Il est passionné de course à pied et qui est passé par tous les... par toutes les disciplines, du crawl de la piste jusqu'à l'ultra-file. Et puis, entraîneur de certains noms, notamment chez Salomon, dont je fais partie, avec notamment François et Camille.

  • Speaker #0

    Camille Brouillat, c'est François Daena pour les néophytes, on va dire.

  • Speaker #1

    Et puis, un passionné de l'outdoor aussi, je pense, comme nous. et breton à Sierre-de-l'Aide je crois.

  • Speaker #0

    Christophe, tu pourrais nous présenter Thibaut aussi en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui bien sûr, Thibaut moi je le connais depuis plus de 12 ans maintenant, 2010-2011, je ne saurais même pas dire exactement l'année. Le lieu je m'en souviens, du côté d'Annecy on a fait une détection Team Espoir-Salomon et puis parmi une vingtaine il y avait un gros chevelu déjà à l'époque. Il s'appelait Thibaut et qui avait un peu marqué déjà son style et son empreinte. Son style, c'est une forme de légèreté à pratiquer, une envie d'être là et de s'engager pleinement et de répondre aux challenges qu'on lui offrait sur la détection. Sans crainte ni sans peur de mal faire, mais surtout l'envie de bien faire. Et puis, à côté... Une personne posée, je dirais de plus en plus posée. On prend aussi avec les années beaucoup plus de maturité. Le Thibaud d'il y a 13 ans, ce n'est pas le Thibaud d'aujourd'hui, mais il y avait déjà une envie d'en découdre, une envie de vivre pleinement son sport, sa passion. Et puis, on voulait détecter des gens qui ont un projet perso et sportif cohérent. Et Thibaut était déjà là-dedans et il a toujours cultivé ça avec sa... avec sa propre personnalité, mais ça je pense qu'on va en parler, mais c'est aussi l'identité de Thibaut, c'est qu'il a fait ses choix, il a fait ses choix comme il entendait, et ça moi c'est la caractéristique de Thibaut, c'est qu'il va là où il veut aller, donc ça c'est top.

  • Speaker #0

    C'est chouette, merci en tout cas de cette présentation de Thibaut, c'est vrai qu'on peut quand même rappeler que Salomon a été dans les premiers à faire ce genre de détection chez les jeunes, avec Jean-Michel Fort-Vincent, tu faisais partie aussi des premiers entraîneurs, c'est ça Christophe ?

  • Speaker #2

    Jean-Michel Fort-Vincent a créé le Team Salomon, a structuré le Team Salomon. Moi, je suis rentré dans les premières cohortes du Team avec Thomas Lerblanchet, Sam Bonodo, David Pascio, Thomas Vérissel. Et puis ensuite, moi, j'ai basculé assez rapidement sur une double casquette parce que quand je suis arrivé en athlète, je m'entraînais déjà tout seul. J'ai toujours eu cette passion d'entraînement. Jean-Michel quand même qui est… qui est assez observateur, là aussi remarqué. Et du coup, il a voulu structurer un peu le team. Le premier athlète qui me met dans les pattes, c'est François, qui est plus qu'il débarquait dans le team, en me disant, lui, il est jeune, mais il est bon, il est jeune, mais il faudra peut-être le cadrer. Est-ce que tu veux t'en occuper ? Voilà. Et puis ensuite, il a eu l'idée de ce team Esquire. Et puis là, du coup, il y a eu une cohorte avec Thibaut, avec Guillaume Boxis. Fabien Naviens à l'époque, etc.

  • Speaker #0

    Il y a un petit peu plus de 10 ans. Thibaut, quelle est la première chose que Christophe a changé dans ton entraînement ? Comment tu as réagi à cette modification ? Parce que tu étais jeune à l'époque, mais est-ce qu'il a modifié vraiment des choses ou alors vraiment il a bâti à la base toutes les fondations ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on se rend compte notamment sur cette détection, moi ça fait un an que j'ai repris un peu à courir. après avoir quitté le monde du ski, où là j'avais vraiment un entraînement pour le cours rigoureux, et puis avoir fait ma première année de médecine, donc du coup quand je me suis entraîné cette première année, donc entre septembre 2010 et septembre 2011, j'avais pas vraiment de plan, donc finalement quand je rentre chez Salomon, et que Chris devient mon entraîneur, là je reprends une certaine structure, que je... que j'avais pu connaître quand j'étais skieur de fond. Ça a juste amené quelque chose de nouveau. Finalement, je ne m'entraînais pas vraiment avant de rencontrer Chris. Ça a juste amené une nouvelle structure, un nouveau plan, une nouvelle rigueur pour moi en tant qu'athlète.

  • Speaker #0

    C'est vrai que tu démarrais aussi en tant que jeune athlète. Je vais poser la question à Christophe. C'est quoi le challenge le plus corsé ? En bossant avec Thibaut, comment vous l'avez relevé ensemble ? C'était quoi le challenge avec Thibaut ? Et peut-être encore en ce moment ?

  • Speaker #2

    Le vrai challenge, ça a été de savoir où il était vraiment bon. Sur quel format ? Sur quel format il fallait qu'on se décide ? Le souvenir d'entretien, tu me dis, si Thibaut, je suis un peu gâteux. On avait des questions de c'est quoi tes courses de rêve, c'est quoi que tu as envie de faire rapidement gagner, c'était la CCC, l'UTMB, ça t'appartait tout de suite sur des longues distances et tout. Bon nous on suit, pourquoi pas, mais on était tous, les juristes, c'était Sam Bonodo, Jean-Michel, moi et Tom, leur blanchet. Et donc on avait quand même une culture athlète, etc. Et puis à la fin ça finit de gonfler que tous les prétendants ou tous les jeunes qui avaient 21 ans, ils voulaient gagner l'UTMB. On dit non mais attends, il y a des courses de 30 bornes qui existent, la Sierra Sierrasida, le Marathon du Mont Blanc, tout ça, qui sont quand même... dans leur filière aujourd'hui, je ne sais pas s'il y a des filières à l'églage, mais ça c'est une discussion. En tout cas, tout le monde partait sur l'an. Et puis bon, en soi, ils avaient un projet et puis on voulait le suivre. Thibaut a quand même un potentiel athlétique. Moi, je viens de l'athlète, donc moi, VMA, ça me parle. Et au-delà de Max, ça me parle. Et moi, je me dis quand même, voilà. Quand on est à 21,5 de VMA, il n'y a aucun moyen de courir vite et d'aller sur des formats courts, voir des crosses, pour prendre des bases athlétiques, il n'y avait pas de base athlétique, athlétisme. On a un peu pétané entre je vais faire Bally Dentry de GRP 80 pour venir, c'est Nathaniel Calif pour entrer dans le Team Salomon et puis je fais un marathon du Mont Blanc Ça se finissait toujours un peu en eau de boudin sur le long quand même, où il y avait des choses qui n'étaient pas super abouties. Il y avait quand même une volonté pour Thibaut de faire du long, il aimait ça, il aimait la nature. Et puis, je ne saurais pas dire quelle année, mais à un moment, il y a eu un vrai recentrage. Il a aimé faire des distances plus courtes et il a performé sur les distances plus courtes. Donc, quand je dis distances plus courtes, c'est Sierra Zinal, Marathon Race, Marathon Trail, voire un peu plus court. Et là, je pense qu'il a trouvé sa voie. Et pour moi aussi, en tant qu'entraîneur, là, du coup, c'est... A force de tâtonner, on se dit bon, voilà, on a fait un peu toutes les expériences et puis il est temps d'arrêter les expériences pour se dire, il faut se spécialiser et il faut aller au bout de l'idée de la performance pure et aller chercher des choses. C'est bien de participer à toutes les courses dans le monde entier et être présent, mais à un moment, Thibaut n'avait pas ce potentiel à juste être un voyageur, il faut qu'il soit un performeur aussi. Et je crois que c'est ça le plus gros challenge du début en tout cas. Et puis du coup, ça l'est aussi maintenant parce qu'il y a une refonte de ses ambitions sportives après 10 ans passés sur un format. Mais du coup, comme ça, je dirais que c'est ça. Se trouver le format, c'est un vrai dossier avec beaucoup d'athlètes que j'ai. il y a un des at-têtes qu'on débute, c'est qu'on pense être bon sur un format, mais parce qu'on ne s'est pas donné le loisir d'aller explorer d'autres.

  • Speaker #0

    Ce que tu évoques, c'est vrai, il y a parfois un petit peu la surenchère du long, et le long est hyper valorisé, mais d'un autre côté, il fait rêver. On est quand même dans un dilemme. Thibaut, t'en penses quoi, toi, justement, de ce dilemme, un peu, de rester sur le court, d'aller sur le long ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que... Oui au début on a tâtonné et je crois que la principale chose c'était de me canaliser et de ce que j'avais envie de faire pendant longtemps, j'étais un peu dissipé à vouloir faire plein de choses et pas forcément rester sur un format ou tester des choses. Et je pense que c'est autour de 2015-2016, en tout cas ma saison 2016 elle était clairement que sur du cours ou des fois des marathons du moins. Et c'est à partir de 2016 et 2022 où on a eu la grosse phase où on s'est spécialisé sur les marathons. Mais ça a été un peu à tâtons dans tous les sens pendant 3-4 ans. On a cherché un peu où est-ce qu'on voulait aller. Et avec les années de recul, je ne regrette pas du tout d'avoir testé des choses au début et de mettre plus de potentiel sur du cours. Et puis j'ai un peu bouclé la chose. je pense l'année dernière notamment avec mon titre champion de France et les champions du monde qui ont été réussis j'ai un peu moins la flamme maintenant d'aller me mettre sur un marathon du Mont-Blanc ou un Cerdinal même si c'est des très belles courses mais on a besoin d'autre chose

  • Speaker #0

    En tout cas la carrière est plutôt réussie pour l'instant et justement Christophe là on est sur les questions de fond encore Comment tu arrives à gérer les moments où Thibaut doute de lui ou de son plan d'entraînement ? Parce qu'on peut douter quand même, on a le droit. Est-ce que tu as des astuces pour booster un peu sa confiance ? Ou c'est vraiment le rapport que vous avez depuis longtemps qui permet ça ?

  • Speaker #2

    Évidemment, ce n'est plus du tout la même relation entraîneur-entraîné que quand on a démarré, qu'aujourd'hui. Je pense que les premières années dans les chantiers, ou même les premiers mois, on va dire, c'est prendre la confiance, prendre des repères, apprendre à se connaître. Moi je ne suis pas sûr qu'à son âge j'aurais accepté qu'on me pose un entraîneur comme ça à qui je dois accorder ma confiance et à qui je dois faire. Il y avait quand même le besoin de se trouver, de se comprendre. Thibaut a toujours été dans un premier temps un bon exécutant dans le sens où si tu posais une séance il la faisait. Mais ce n'est pas suffisant, il faut aussi qu'il y ait une prise de recul sur la forme du jour etc. Cette communication c'est du e-coaching. Je pense que ce qu'avait vécu Thibaut avant dans le ski de fond, il y avait du présentiel avec son coach. Moi je suis en Bretagne, lui il était, avec lui d'ailleurs Thibaut était quelque part, toujours un verbe pour trop besoin de son et ainsi. Et du coup voilà, ça c'était la première partie. Et on a appris beaucoup à se connaître et à se faire confiance mutuellement. Moi je dirais qu'on apprend à se connaître dans les échecs. Dans les débriefs de course, on a parlé tout à l'heure du tâtonnement du début. Le tâtonnement du début aussi, c'est des illusions de coach en se disant Putain, mais attends, là, tu as vu ce que tu sors à l'entraînement, c'est quoi ces courses ? Même moi, en tant qu'entraîneur, ça me posait des dilemmes. Je ne m'arrive pas à mettre en adéquation ce que tu produis à l'entraînement et ce que tu réussis en course, enfin ce que tu ne réussis pas pour le coup. Et donc, besoin de gagner notre confiance aussi. On gagne la confiance d'un athlète dans le suivi, dans l'échec. C'est pas dans la réussite à fanfaronner avec lui, c'est d'être là le lundi quand ça va pas, être dimanche soir à côté de lui pour prendre des selfies, c'est aucun intérêt. Et donc, pour le coup, on a eu quatre ans, on a pu faire ça. On se reposait des questions, de bordurer bien le truc pour être sûr que… Voilà, et aujourd'hui en fait… Au final aujourd'hui, on s'avoue moins à ça, à la fois les réussites et les échecs, parce qu'il y a déjà les échecs, on les a vécu ensemble, on sait les analyser, on les analyse assez vite, on n'est plus dans cette recherche continuelle de mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? et tout, on est beaucoup plus là-dessus. Et puis aujourd'hui, notre relation est vraiment de confiance. elle évolue dans une grosse autonomie de Thibaut très clairement c'est à dire que moi si on me dit c'est quoi ton coaching de Thibaut c'est plus le coaching que je faisais en 2013 où tous les séances sont faites le jour J à l'heure H que je demandais avec des temps que je demandais c'est décalé, c'est je m'adapte, qu'est-ce que tu penses d'eux c'est un copartage des séances et je dirais tant mieux un athlète qui suit un temps à la lettre au bout de 12 ans de pratique avec son entraîneur et qui prend aucun recul par rapport à sa vie de crise, son agenda et tout Donc voilà, c'est une évolution de ce type. Mais encore, moi je me dis que je sers encore sur les moments critiques. Sur les choses qui roulent, on est capable de les poser, il comprend ce que je lui demande de faire, il les fait, il les adapte, etc. C'est si, et puis on en aura, des moments critiques où ça dysfonctionne et tout, on pose, on se retrousse les manches et puis on se dit, attends, là, on dysfonctionne vraiment. Mais ça fait quelques temps qu'on n'a pas eu ces discussions et tant mieux. Mais ça arrivera, ça arrivera, c'est évident. Et donc moi je me rends disponible aussi pour ça et je sais que c'est là que mon métier est utile, pas plus que construire un plan au jour le jour.

  • Speaker #1

    On a quand même eu une discussion en fin d'année sur mes choix de courses de cette année.

  • Speaker #2

    Ah ouais c'est vrai, j'allais oublier ça, tu peux dire ça ouais.

  • Speaker #1

    C'est quand même toi qui m'a poussé à faire ces choix là, enfin on en a discuté évidemment mais mon choix du TMB c'était pas forcément le choix que j'avais en tout cas exprimé en premier. Mais si on peut en reparler de la confiance, bon moi je crois que j'ai toujours fait confiance à Chris sans me poser la question parce que j'ai toujours été sur une pente d'évolution constante. et positive, avec forcément des trous, mais on n'est jamais par vagues, on n'est jamais constant, toujours de la même manière. mais en tout cas j'ai jamais remis en question les plans de crise ou l'entraînement qu'on avait ensemble et je pense que c'est aussi pour ça que j'ai totalement confiance et j'ai toujours eu confiance c'est intéressant que votre collaboration elle date depuis longtemps et en même temps j'entends beaucoup de mots assez intéressants on sent la sagesse de Christophe parce que maintenant il entraîne depuis très longtemps une

  • Speaker #0

    certaine patience de la rugueur mais aussi d'écoute par rapport à l'échec et puis Le mot autonomie, j'aime beaucoup, je l'entends beaucoup aussi avec les relations qu'il peut y avoir, mais être autonome, c'est être bien accompagné aussi quelque part. Il faut aussi choisir quelqu'un qui nous accompagne pour devenir un peu autonome. C'est un peu ça, Christophe, ce que tu veux évoquer, c'est-à-dire que tu lui laisses quand même des choses en main, mais tu es là, un peu pas comme le grand sage, mais finalement comme quelqu'un qui va avoir une expertise à un œil extérieur, qui va lui permettre de ne pas faire des conneries aussi à un moment donné, c'est un peu ça.

  • Speaker #2

    Ouais, bah oui. En fait, notre relation, enfin moi, je, comment dire, mon métier, je me suis vite posé la question de, avec Pave Spessore et Thibaut, c'est en quoi je suis utile et... à quoi je dois servir et éviter de me servir auprès des athlètes ça pour moi c'est fondamental à partir du moment où on cherche sa notoriété d'entraîneur auprès des athlètes on a déjà perdu la bagarre donc moi j'avance en me disant fais avancer Thibaut, il fera le job et c'est lui qui me fera la notoriété et c'est pas moi qui dois me faire ma notoriété en faisant avancer Thibaut selon mes propres intérêts c'est important parce que parce qu'on peut vite tomber là. Moi, c'est un métier. C'est mon job. J'ai envie. J'ai intérêt à que ça tourne. Tout ça pour dire que par rapport à le fait d'avoir une sagesse, etc., c'est que j'ai une libre parole avec Thibaut. Je ne m'interdis rien. S'il me gonfle, je lui dis très clairement. Si je sens qu'il va dans le mur, je lui dis. Si à un moment, il fait un peu n'importe quoi mais que de toute façon, ce n'est pas une période de... qui est fondamentale. Je me tais, puis je laisse tomber, puis je la bride, enfin, la bride, je la faire. Mais je peux avoir des moments très exigeants. Je pense qu'il se souvient. Ces moments-là, ils auraient pu être rupture de collab. C'est-à-dire qu'à un moment, de se dire écoute, là, non, ça ne va pas etc. C'est les premiers temps, d'ailleurs, les six ou sept premières années où il y a eu des recadrages, on s'est dit les choses. Moi, je ne comprenais pas où il allait, comment il voulait faire les choses, etc. Et il y a eu toujours de la partie beau, de l'écoute, du recentrage. C'est là qu'il s'est aussi redonné la peine de comprendre ce que je voulais dire et ce que je voulais faire passer comme message. Et du coup, ça renforce ensuite la collab. Et puis moi, dans l'intérêt, là pour coup, si j'ai un intérêt, c'est que je me sens utile auprès de l'athlète pour faire du coaching. C'est-à-dire que si ça ronronne pour ronronner, ou si je pose des plans pour que finalement on fasse tout et n'importe quoi, et que je suis au service d'un truc qui, moi, me semble complètement bancal, moi, je me casse. Alors avant de me casser, je le dis. Et puis pour le coup... Pour le coup, il ne se casse pas. Mais c'est ça qui est toujours un peu piégeux, c'est de se retrouver au service d'un projet sportif qui est pour un entraîneur, on ne le sent pas. Je ne sais pas comment on peut dire, on ne le sent vraiment pas. C'est-à-dire dans son feeling, dans là où il veut aller, les propres motivations de l'athlète. Tu te dis, mais attends, c'est un truc complètement à l'envers. Et ça, je ne me suis jamais interdit de lui dire. Sachant qu'on est dans une relation où moi je suis entraîneur pur, à côté il y a un manager, à côté il y a des marques, à côté il y a un business, ça n'a qu'à être professionnel. Donc je démarre toujours en disant écoute moi je te donne mon point de vue physio, sportif, pur. Après il y a des choix que tu fais en fonction des enjeux de marque, sportif, institutionnel, ce que tu veux, tes propres choix. Mais sportivement, là, marketingement ça marche peut-être, sportivement c'est psycho. Bon bah ça je me tourne encore à Léa et pas qu'à lui et... et ça quand même ça fait que le recentrage sportif s'il le recherche, il l'a et puis moi comme je ne comprends pas tout au marketing et bien c'est pas grave je donne juste ma version je donne juste ma version sportive et ça je pense quand même que j'ai un peu de vision là-dessus on sent quand même qu'il y a vraiment le côté de la gestion des défis il y a une volonté de

  • Speaker #0

    challenge mais vraiment dans une zone aussi d'exigence, c'est ce que tu évoques en plus tu as une structure, on la rappelle qui s'appelle Fartlek Avec pas mal d'athlètes, donc c'est une structure professionnelle étant en vie. Donc il y a un degré d'exigence, de compétence, d'expertise qui est important. Et d'un autre côté, sur la gestion des défis. Thibaut, je voulais revenir là-dessus justement. Est-ce que tu peux partager une situation où tu as dû surmonter finalement un obstacle important avec Christophe et comment il a pu t'aider à traverser cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, des périodes compliquées comme on a dit, il y en a eu beaucoup au début, ce qui a renforcé notre confiance. Moi j'ai souvenir, je crois que c'est en 2015, où je passe à côté de mon marathon du Mont Blanc, et après je dois avoir Fierginal dans l'été, je crois que c'est 2015, mais je ne suis plus certain, ou 2014, 2015. Chris me dit qu'il faut prendre des risques et que tu cours devant. Et que tu cours avec les meilleurs. C'est un discours dans ce style-là. Et de ne pas attendre, de ne pas avoir peur. Juste, tu cours à ton niveau devant et après tu verras ce qui se passe sur la course. C'est l'année où je cours avec Kylian pendant les 20 premiers kilomètres sur le 20 premier kilomètre de Cerdinal, où je fais mon RP, je dois faire 6ème ou 7ème. Et ça m'a marqué parce que c'était un peu un déclic pour moi. Ça m'avait fait clairement passer à un truc qui était certainement plus mental que physique. Mais voilà, ça m'a marqué. Il y a eu de nombreuses discussions autour des échecs, forcément. Et c'est toujours plus facile d'analyser quand ça marche bien. Mais oui, pour le coup... On a beaucoup tâtonné au début, on a eu beaucoup de discussions de recentrage comme il a dit, et je crois que ça m'a toujours servi et toujours mené vers la bonne voie, même si au moment du coup de fil, tu l'entends mais tu ne le comprends pas forcément, ou tu as besoin d'un peu de temps pour le mettre en place. Mais je sais que si il doit me recadrer, je sais que les mots arriveront à temps et qu'il n'hésitera pas à le faire. Donc pour moi, c'est chouette aussi de... De pouvoir compter sur sa libre parole et de me dire que si je vais dans un mur, il va m'arrêter j'espère avant. Vu comment on en parlait un peu avant, je pense qu'avec le temps, c'est sûr que je me suis autonomisé. et que maintenant on co-construit un vol plan à deux je me laisse totalement libre sur les séances sur les blocs, les volumes etc moi j'ai aucun regard et finalement ça me décharge mentalement mais après quand j'ai des choses personnelles ou des envies, on essaie de co-construire sur ces bases là et de ne pas être juste sur un plan carré jour après jour comme certains athlètes peuvent avoir dans mon entourage et qui ne correspondrait pas finalement aussi bien

  • Speaker #0

    On entend souvent dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance notamment entre le coach et l'entraîneur c'est la polarisation qu'il peut y avoir entre le côté attention, je ne suis pas téléguidé mais il y a une sorte de monitoring c'est à dire on est quand même un peu monitoré c'est à dire qu'on peut avoir des datas, on y reviendra moi je voudrais savoir, revenir un petit peu avant d'aller sur le versant de la communication et des datas mais Christophe est-ce qu'il y a Parfois, si tu veux, tu sens, tu connais Thibaut depuis très longtemps maintenant, parfois tu as des moments où il y a une sorte de personnage un peu différent, c'est un peu une analyse transactionnelle, on va pas parler là-dedans, mais est-ce que des fois on est coach, ou des fois on pourrait être un peu pote ou soutien dans d'autres moments ? Est-ce que c'est important de pouvoir jongler, ou est-ce qu'il faut être tout le temps coach ? C'est une vraie question des fois qu'on me pose par rapport à ça.

  • Speaker #2

    Si, c'est de l'analyse transactionnelle du coup à départ t'es papa voilà et puis Thibaut il est enfant tu lui dis il fait, voilà je suis pas beaucoup je suis pas beaucoup pote pote pote à équilibre, c'est à dire qu'avec peu d'athlètes je le suis par des par des moments avec Thibaut et puis on l'a été Mais quand tu es coach et quand il décroche le téléphone et quand se fait une visio, à un moment donné, je suis coach dans le sens où on attend une expertise. Donc on peut débattre de l'expertise et du coup on revient à égalité. Si on parle de fait, voilà. Je ne suis pas persécuteur, je fais gaffe à ça, d'être victime, enfin voilà le mec qui... qui essaye de mettre sa personne à l'idée de tout ça donc ça j'essaye de pas l'être parce que c'est Thibaut qui le dira mais ouais ouais en fait je pense pas qu'on gagne alors comment dire déjà Thibaut il est venu manger à la maison on a passé quand même des moments sympas en off pendant ce temps là on parle pas de course à pied c'est des moments du coup où on essaye de changer d'univers et là on sent qu'on se remet à égalité dans le truc. À partir du moment où on repart de course à pied, forcément c'est un peu biaisé parce que moi je repars dans mon boulot et puis lui il repart dans sa carrière et du coup c'est moins facile de le faire je pense parce qu'il entend la parole d'un coach quand même ou d'un entraîneur et puis moi j'entends la parole d'un athlète après sur plein d'autres sujets. On peut parler de ça. Et puis, on a eu aussi des moments... Autres que le sportif qui ont pu être compliqués pour l'un ou pour l'autre. On a été à l'écoute l'un de l'autre pour ces moments-là. C'est-à-dire qu'on a eu des moments difficiles sur d'autres aspects. Thibaut a toujours été présent et a été là pour écouter. Mais je crois aussi l'inverse. Et c'est là aussi qu'on se crée une autre... une autre amitié, mais finalement, quand on reparle coaching, quand on reparle tribe, je pense que ouais, je suis entraîneur. Je pose aussi une parole. Il la reçoit plus comme enfant, mais il la reçoit quand même comme acteur.

  • Speaker #0

    Oui, et puis parfois, on n'est pas obligé de dire les choses avec le langage. Des fois, des gestes où… c'est ce que je voyais aussi, je pouvais aussi ressentir de pas mal de coachs et d'athlètes quand ils commencent à bien se connaître depuis très très longtemps. Il y a des fois un regard ou une petite phrase ou un petit mot, ça peut suffire. C'est un peu ça parfois, non ?

  • Speaker #2

    C'est sûr. Si on fait notre fil de WhatsApp… Ouais, c'est pas fou en termes de contenu physio. C'est des petits smiles, c'est OK, merci, ouais, fais gaffe à ça, tac, boom, bam. Ça va vite, ça échange sur deux, trois trucs. J'étais en cave. Enfin voilà, c'est des petits mots, des petits trucs, un petit smiley, une petite photo. Voilà, et on sait qu'on est là et que ça passe par là.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais rebondir là-dessus parce qu'il parlait d'analyse transactionnelle, je ne voulais pas y aller, mais... Je vois que Christophe connaît bien aussi ce côté. Merci en tout cas pour ces petites explications. Justement, je voudrais poser une question par rapport à ça. Quel aspect de ta personnalité penses-tu avoir le plus développé grâce à la collaboration de Christophe ? Est-ce que tu penses qu'il y a une personnalité ou un trait de personnalité que tu as pu construire grâce à ton coach ?

  • Speaker #1

    Je pense que Chris est très à l'écoute et c'est assez inspirant aussi pour moi, qu'il n'était pas forcément il y a quelques années, soit avec mon entourage ou avec le côté professionnel, ou pas toujours du moins. Et du coup, comme il l'a décrivé, on a...

  • Speaker #0

    C'est une relation entraînée mais très portée sur l'humain d'abord et à l'écoute de ce qui se passe aussi autour de la carrière sportive. et je trouve que c'est hyper appréciable et pour moi c'est une source d'inspiration dans la vie du quotidien finalement on a l'impression que parfois le versant du haut niveau et du très haut niveau d'ailleurs ça se professionnalise beaucoup le travail un

  • Speaker #1

    peu comme on a l'impression d'avoir des robots qui jettent des performances comme ça à tout va mais on voit pas tout ce qui se passe derrière justement Toi, Christophe, comment tu as pu voir évoluer Thibaut en tant qu'athlète, mais aussi en tant que personne depuis le début ? C'est aussi le développement de ça, tout ça, qui a permis aussi d'être plus performant ? de voir tous ces aspects de la vie de famille, la vie professionnelle, etc. autour de ça ?

  • Speaker #2

    En fait, Thibaut est l'un des rares Français à mener un projet professionnel sportif dans le travail de manière... sans manger des chips tous les jours, en vivant dignement. Donc, ça veut dire que c'est un projet global. C'est pas du pur sportif et le lendemain, je retourne au travail. Il a construit... Il a dû se construire, il s'est construit sur ce modèle qui n'est pas facile à monter. Et donc ça implique forcément où je place mon perso, où je place ma passion, où je reste bien professionnel dans mon sport sans me... sans être juste un influenceur qui a des followers parce que j'ai fait une sortie dehors. Donc ça, c'est hyper balèze. Donc forcément, le projet, il n'a pas pu éluder le fait d'avancer dans ce projet. Et moi, avancer avec lui en questionnant tous les pans de... tous les temps de cet aspect-là. Donc, forcément, on rentre un moment dans cette intimité-là, dans les motivations profondes. Donc, voilà. Et je dirais qu'aujourd'hui... Tout à l'heure, j'ai failli faire la remarque, mais je ne voulais pas vous couper. Thibaut dit qu'en 2015, ça y est, j'ai commencé à m'installer. On avait commencé en 2011. Les mecs qui nous écoutent ou les filles qui nous écoutent doivent se dire Ah, les 4 ans, ils ne sont quand même pas doués, les gars. Ben ouais, ils sont lents. Ils sont lents. Ils sont lents. J'ai presque envie de dire, avec François, ça a presque pris autant de temps. Sauf que Thibaut et François, on parle des années 2010. C'est ça, quoi. Voilà. Et moi, je veux bien qu'on balaie les athlètes qui sont en 2010 et qui performaient et qu'est-ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Quelle carrière professionnelle et sportive qu'ils ont cumulé sur le long terme. Et avec une forme de sérénité aujourd'hui pour les deux. On parle de Thibaut là, mais c'est des piliers. C'est des piliers du try. Et donc, moi je dis, voilà. ça je suis content en fait moi l'humain est posé quand tout s'arrête et que le gars il est encore debout quand la carrière s'arrête ou qu'elle décline mais le gars il est debout, il a une stature professionnelle par rapport à son aura par rapport à sa carrière sportive et qu'il a sécurisé on va dire le pan premier de la pyramide de Mazos et qu'il peut manger et boire ensuite après sa carrière sportive et bah super et je pense que c'est ce qu'aujourd'hui Kibo a ce luxe mais c'est pas un luxe, c'est qu'il a créé ça mais Mais ça met 12 ans, quoi. 14 ans même. Ouais, mais non. Moi, je bossais, j'étais pas coach.

  • Speaker #1

    Mais en 2010, il y avait Christophe Ballardé, quand même.

  • Speaker #2

    Ah ouais, bien sûr. Oui, d'accord. Mais... Je cours avec Ludo Pomeray. Il n'y a que Ludo Pomeray, qui à mon âge, qui est aujourd'hui encore dans le circuit. Après, je ne dis pas que parce qu'il faut durer longtemps... Enfin, si, quand même, je le dis. Si, si, je pense que... Aujourd'hui, le travail est quand même peut-être un passage en comète ou un passage où on s'installe et on mène un projet. Si c'est une passion, autant la vivre le plus longtemps possible quand même. Si c'est juste un métier, peut-être se faire le maximum, le palmarès le plus rapide possible en peu de temps. Mais moi, je pense qu'on vient d'abord au travail par passion. Et dans ce cas-là, ça vaut quand même le coup de penser aux années futures et comment on entretient cette passion. Et Thibault fait ça. François fait ça, Kylian fait ça, quelques autres font ça, mais sur de longues années, ils ne sont pas tant que ça.

  • Speaker #1

    On fait souffler un petit peu le cerveau, Thibaut, justement, par rapport à ça, si Christophe devait courir une de tes courses, laquelle lui conseillerais-tu et pour quelles raisons ?

  • Speaker #0

    De cette année, il n'y en a pas beaucoup. Le TMB, Chris, il l'a déjà tenté, il me semble. Ouais,

  • Speaker #2

    deux fois. Tenter, c'est le mot, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Donc, je ne le reconseillerais pas. Mais la course que je viens de courir à Transvulcania, je pense que c'est une course... Tu as déjà couru, Chris, à Transvulcania ?

  • Speaker #2

    Non, je ne suis pas allé à Villecania, non.

  • Speaker #0

    Je pense que ça ne t'aurait plus, parce que c'est des tentes... Enfin, ça course tout le long, quoi. Clairement, il faut être quand même coureur. Et puis, il est... Et Magic, c'était juste superbe, je pense que c'est une course qui m'aurait plu parce que pas trop technique et puis vraiment pour des qualités de coureur. Je la conseille d'ailleurs à ceux qui sont dans ces profils-là de course. C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #1

    On va passer sur le côté des stratégies et des adaptations. Christophe, en tant que coach de ta structure, on va parler de Thibaut. Comment tu adaptes les entraînements de Thibaut en fonction des différentes saisons et des compétitions à venir ? Est-ce qu'on a parlé d'un certain degré d'autonomie ? Est-ce qu'il y a vraiment des choses à long terme ? Est-ce qu'on voit sur un an, deux ans, trois ans ? Est-ce qu'on pose un peu des cycles un peu plus courts ? Ce n'est pas facile la motivation aussi. Des athlètes, ils peuvent être tentés finalement d'aller sur des circuits où ils sont aussi un peu poussés par des partenaires parfois. Il faut faire des choix en fait. Et avant les choix, il y a des options. Et après les choix, on décide.

  • Speaker #2

    C'est ça, on part déjà sur la vision globale. Qu'est-ce qui te motiverait ? Est-ce que la saison a du sens pour toi ? Souvent, ça, c'est déjà un gros travail. C'est un premier rush de je te propose ça Alors moi, je fais ouais, mais explique-moi pourquoi ça Ouais, parce qu'on voit qu'il y a parfois des fausses motivations à y aller. Et on se dit non, mais attends, dis-moi vraiment ce que tu as envie de faire Et puis là, on parle déjà d'un autre calendrier. Mais du coup, on se met d'accord entre ce qu'on a envie de faire, ce qui est raisonnable, ce qui peut être différé à 2-3 ans parce que c'est un projet qui n'est pas trop dans les clous d'une continuité de saison. Donc, il y a des arbitrages de ce type-là. Là, typiquement, Thibault, plus ou moins dit, il est parti dans une seconde carrière en type ultra, on est capable de se dire, à vision 3 ans, comment on progresse dans cette… comment on provasse dans cette échéance d'ultra-trade. Donc voilà, ensuite, en réduisant ça, il y a la saison, c'est-à-dire qui commence le 1er janvier et finit le 31 décembre maintenant, ou qui commence pas loin. Et donc voilà, là, double deuxième arbitrage, c'est tu ne peux pas être en forme toute l'année, donc dis-moi où tu veux être en forme. Et pour moi, trois pics de forme, j'ai bien bossé, il faut pas qu'on m'en demande beaucoup plus sur l'année. Donc ça demande, avant de dire où tu es en forme, une fois qu'on me dit où je suis en forme, je lui dis où tu seras pas en forme et où je te laisse cool. Donc ça, ça enlève déjà des semaines. Tu fais le marathon du Mont-Blanc, enchaînement sierrasinal, écoute, septembre, on va s'étendre un peu et puis peut-être qu'une arrière-saison serait pas mal. Enfin voilà ça. ça séquence comme ça aujourd'hui il y a quand même souvent une double saison chez Thibaut qui existe depuis quelques années c'est un hiver de moins en moins coureurs et un peu plus skieurs retourner s'amuser sur les skis de fond, etc. Donc là, pour le coup, il y a de moins en moins de courses à pied, donc c'est aussi pour moi un suivi coaching qui n'en est pas un, en fait. C'est-à-dire qu'on surveille un peu, qu'on donne des choses, des petits rappels, mais il n'y a pas un gros travail. Donc souvent, maintenant, la saison, quand Thibault la diffère, elle commence plutôt quand même mars-avril, sortie de la neige, avec peut-être des anticipations quand il y a des France en fin mars, mais voilà. Et puis, en plus, après, c'est des séquençages en... En macro et micro-sic, c'est-à-dire macro, on est à 100 jours d'un événement, micro, un bloc de 3 semaines, 10 jours, récup, compensation, etc. Monté en charge, le grand classique. Je suis un peu calibré comme ça maintenant à force de faire ce métier. Je crois que j'ai fait ça avec un athlète devant quelqu'un qui observait ça et ne comprenait pas la vitesse à laquelle on était capable de faire ça. Non, ce n'est même pas ça. J'ai fait une formation course hors stade trial auprès d'entraîneurs et puis on faisait ça justement, cette histoire de planif et tout. Et c'est là que je me rends compte qu'en fait, quand tu as un stagiaire qui adore ça, qui s'y met, ça demande un temps énorme. à faire, c'est le micro. Alors que pour moi, aujourd'hui, c'est mon quotidien. C'est mon quotidien. J'ai un calendrier planisphère derrière mon écran et n'importe quel entretien, je suis toujours en train de compter les semaines. C'est ça, mon quotidien, avec des entretiens. Et donc voilà, ça se décline comme ça. Et puis l'aspect motivationnel, évidemment, c'est-à-dire le moteur. Alors le moteur, c'est la compétition, mais moi, le moteur, c'est maintenant aussi de dire à Thibaut, mais dis-moi ce que tu mets de sexy dans les 100 jours avant l'événement. Voilà, c'est quoi les moments forts ? Et quand on va faire un bloc de foncier, tu vas où ? Et c'est quoi l'intérêt ? Amuse-toi, fais quelque chose, etc. Donc c'est aussi comment dans la prépa, on se renouvelle dans les contenus d'entraînement, dans les lieux, dans les formes de l'entraînement croisé, etc. Thibaut a quand même pas mal d'ouverture par rapport à ça. Il aime bien voyager, il aime découvrir de nouveaux spots, il a quand même un bon réseau d'amis et de personnes avec qui il collabore ou avec qui il échange sa pratique. Ce n'est pas quelqu'un non plus qui aime partager aussi sa pratique, c'est essentiel pour pouvoir aussi s'ouvrir à ne pas s'entraîner et être isolé. Après, le challenge avec Thibaut, ce serait une fois mis ça, c'est... ne pas trop en faire ou bien se dire attends mais là, c'est bon, stop. Voilà, parce que derrière, il y a encore ci, possiblement, etc. Donc c'est aussi... Moi, parfois, mon boulot, c'est de bien marquer quand est-ce qu'on se repose, en fait. C'est souvent, les athlètes, je me rends compte que c'est pas de dire où on s'entraîne. Si tu leur dis où on s'entraîne, ils y vont. Par contre, si tu leur dis où on récupère, c'est pas sûr qu'ils y aillent. Je dis ouais,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #2

    si je fais ça, non, je t'ai dit de récupérer. Voilà. Et ça, Et ça, si tu n'as pas la confiance de l'athlète, il va continuer à bosser avec toi comme un fou quand tu vas demander de travailler. Mais s'il ne croit pas que la récup ça lui sert, et il ne croit pas à ce message-là, et j'ai besoin moi de valider ça avec les athlètes, et des fois, il faut qu'ils aient le déclic de dire non, mais j'avais trop de forme, ça m'a fait trop de bien quand ils disent ça, c'est bon. Mais quand ils viennent vers moi, souvent, ils ne savent pas faire ça, ils ne savent pas couper les athlètes. Donc, c'est

  • Speaker #1

    C'est vrai que le repos fait partie de l'entraînement, ce que tu évoques. Après, tu parlais aussi de l'expertise, aussi les routines que tu as mises en place. C'est vrai qu'on parle des fois de 10 000 heures pour être un expert. Parfois, il faut même plus. Mais quand on a au moins 10 000 heures ou 15 000 heures de pratique, finalement, on parle souvent de ressenti ou d'intuition. Et en fait, les gens pensent que le ressenti, l'intuition, c'est comme ça, c'est inné et que c'est une capacité de talent, alors que c'est totalement faux. C'est dé... des heures et des heures et des heures et des heures encore, et j'en rajoute de travail, c'est ça, sur des contenus, sur des athlètes, d'apprendre des erreurs, c'est ça. Je vais poser une petite question justement à Thibaut par rapport à ça, est-ce que tu as zappé un conseil un jour de Christophe pour te rendre compte qu'après il avait raison ?

  • Speaker #0

    Comme ça, de tête, je ne l'ai pas à souvenir, mais très certainement. Très certainement. Non mais oui, l'histoire du repos,

  • Speaker #1

    sur la gestion, ou peut-être sur les périodes de repos, justement, où tu as fait peut-être la course de trop, comme on dit, tu sais, des fois.

  • Speaker #0

    Oui, certainement dans une saison où j'ai dû rajouter maintenant avec le recul, c'est vrai que quand on planifie en début de saison, il y a six courses sur la saison, je n'en rajoute plus. Alors que je pense qu'il y a des années où je me suis dit je peux aller courir là en plus, même si il y a des courses, j'en ai rajouté un peu à droite à gauche. Maintenant, j'essaie vraiment de faire gaffe et de me dire déjà les saisons sont longues. Donc si tu cours, si tu mets déjà 5-6 dossards sur des grosses courses, c'est déjà énorme. Et puis de vraiment respecter ses temps de repos. Je pense qu'avec le recul, la sagesse et les années qui passent, je le remarque que ces périodes elles sont cruciales et qu'on en a vraiment besoin. Et je pense que je suis plus à prendre un jour en plus qu'à les reprendre trop vite. Maintenant, je me rends compte que j'arrive à avoir un niveau qui est toujours plus important ou constant du moins, avec peut-être même plus de repos par moment ou à adapter vraiment avec ma forme du moment sans vouloir exactement faire le plan à la lettre parce que ce jour-là, ça a été écrit comme ça. Mais oui, c'est certain que dans le passé, il y a des choses que j'ai dû ouvrir. nous a fait inconsciemment mais c'est comme ça qu'on apprend aussi par les erreurs entre guillemets et l'expérience on peut bien faire c'est ça aussi après j'ai énormément de vision quand on prépare les saisons mais sur les cycles dont parlait Chris micro macro moi ça on regarde pas du tout je lui laisse la main et là dessus on est ok et Et sur la motivation, j'ai toujours des idées pour aller découvrir d'autres choses ou avoir des petits défis dans l'entraînement. C'est sûr que c'est clé aussi pour pimenter une prépa et pour faire tomber dans des routines. Quand on me demande ma routine d'entraînement, je ne sais pas en fait.

  • Speaker #1

    chaque semaine est différente et Chris a toujours des nouvelles séances aussi et ça fait 14 ans et j'ai l'impression que toutes les semaines il y a des nouvelles choses il n'y a pas de lassitude quoi non pas pour le moment du moins on va venir aux outils justement sur la communication parce qu'on sait que maintenant il y a pas mal de data il y a même l'IA qui vient se greffer sur les data et sur les outils et les possibilités on a plein d'échelles, Infoster, Kogan on en parle mais Est-ce que toi, Christophe, tu prends en compte ça ou vraiment, comment tu arrives à agencer un petit peu à la semaine ? Parce que souvent, les athlètes, entre guillemets, les entraîneurs de haut niveau, des athlètes de haut niveau sont souvent quand même sur le court thermiste, un peu plus. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas donner un plan d'entraînement d'un mois en PDF et dire on se voit dans un mois. J'imagine en tout cas. Mais comment tu arrives justement à t'adapter ? Est-ce que tu as des outils ou alors tu ressens un peu plus les choses avec toute ton expérience ?

  • Speaker #2

    C'est du e-coaching. Notre outil, c'est un tableur Excel qu'on partage un peu sur Google Drive. La vision effectivement, c'est une vision à la semaine, c'est-à-dire que moi je pose début de semaine ce que j'imagine être utile pour aller vers l'objectif que l'on a. Après, le retour de Thibault, et sur tous les tableaux que j'ai, il est double, c'est-à-dire quantitatif, qualitatif. Quantitatif, c'est les stats qu'on peut retrouver sur Strava, etc. Les valeurs, voilà. Et puis qualitatif, et c'est souvent ce que je dis aux athlètes, Finalement, si tu me mets que le quantitatif, je suis comme ton pote qui te suit sur Strava. Je vois la trace, je vois ta vitesse, je vois tes kits, je vois ton déni, je vois que t'as battu le com de machin, mais en vrai, raconte-moi quoi. En vrai, raconte-moi. Voilà. Et là, quand il me dit qu'il a ça, mais qu'il a un putain de mollet qui l'embête, et que la hanche, elle ne se déloque pas, et que franchement, il a fini la séance, il n'a pas le bête sur Strava. Il est très public. Et donc du coup, c'est ça moi. En fait, à choisir entre quantitatif, qualitatif, moi je prends le qualitatif tout le temps. Donc le qualitatif, c'est des allers-retours de trois fois par semaine sur le drive. Ou si, voire en instantané, s'il foire la séance, il voit qu'il s'est mis en jeu, il y a un WhatsApp en disant Christophe, là c'est la merde. Est-ce que demain je fais quand même les quatre heures de vélo ? je regarde et puis on ajuste. Donc, le qualitatif me donne quoi ? En fait, le quantitatif, c'est moi qui le calibre au final. C'est-à-dire que moi, je lui demande un footing d'une heure et quart. Qu'il a ramené 12 bornes 400, bon, que ça fait 1h17 ou 1h12 et qu'il y a 450 ou 380, franchement, je mens. mais, et puis que la trace fasse un rond ou un carré ou un 8, ça ne m'embête pas non plus. Et par contre, le qualitatif, je ne l'ai pas. Enfin, je présuppose de quelque chose. C'est-à-dire, quand je l'écris, je présuppose que ça, ça va l'aider à récupérer. Par exemple, séance type VMA le mercredi, récup une heure le lendemain, je présuppose qu'il me dit j'ai mal aux jambes Ça a été mieux sur la fin et je suis mis, c'est OK, très bien. Mais si on dit dans le qualitatif, j'ai le mollet suite à la séance de hier. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que demain, je fais la séance ? Et finalement, c'est là-dedans que je mets en balance ce que j'avais pressenti et ce qui me retourne. Ou je ne suis vraiment pas en forme, c'est comme hier, je suis collé depuis le début. Je ne comprends pas, franchement, pourtant je suis vraiment parti cool. Et en fait, là, je me dis, là, il y a un loup. Il y a un truc, là, on ne reste pas sur le plan classique. Du coup, tu ne fais pas vélo vendredi, tu fais ci, tu fais ça, tu fais une adaptation. Et ça, j'ai envie de dire... Ce n'est pas la data qui va... Après, je change en data, c'est-à-dire que je passe d'une heure et demie de vélo, j'enlève le 4 heures de vélo pour dire tu fais repos ou tu fais une heure et demie de vélo, donc je change la data, enfin la data, je change la préco, mais au final, c'est dans le qualitatif que je vais changer mes options. Alors sur le tableau il y a Foster il y a degré de difficulté, de l'effort certains le remplissent, certains pas du tout Thibaut je crois qu'il en est pas du tout mais il écrit il me dit, et puis si ça va pas ça va pas, j'ai pas de mood j'ai zéro énergie, je sais pas ce que j'ai je l'ai fait mais parce que j'ai pas fait voilà il est capable de me dire ça et Et ça, c'est ma matière. C'est une matière qu'on a nulle part et que je ne partagerai avec personne et qui est notre relation. Et le subtil, parce que c'est ça finalement la prépa, elle se fait pas dans le général, elle se fait dans le subtil et le subtil on le crée là quoi. C'est comment à un moment la prépa elle a complètement changé. Parce que moi des plans parfaits, j'en ai plein sur mon ordi, des plans parfaits pour aller à l'UTMB je peux t'en écrire. Des plans parfaits que j'ai réalisés, je crois pas en avoir fait ou fait réaliser je crois pas en avoir fait. Dans ton imaginaire, tu te dis que tu vas faire tel déni, tu vas faire ci, tu vas faire ça. En tant qu'athlète, j'ai toujours un plan parfait. Mais en réalité, tu es tous les jours dans l'ajustement. Avec toi-même, avec ton coach, avec ta séance, avec la météo, avec tout. Et en fait, si... Et le subtil de l'entraînement. Alors moi, en fait, il y a aussi un truc, c'est que le subtil, c'est de ne pas dire et de faire. C'est-à-dire que je change des choses dans l'entraînement de Thibaut sans qu'il n'ait le doute que je le ralentis ou que je le bouleverse dans l'entraînement. Là, il va faire quoi ? Par exemple, si je vois qu'on va dans le mur. J'étais parti sur un plan en disant, voilà, on va mettre une grosse charge. On va mettre un gros bloc de 10 jours avec du volume et tout. Je vois qu'au bout de trois jours, il s'effondre totalement sur les sorties, il revient, la météo est chaude, c'est très compliqué. J'arrive à passer sans lui dire laisse tomber, on n'arrivera pas à faire le foncier Si je dis ça, c'est mort. Donc je dis écoute, à ce moment-là, on va faire ci, on va faire ça, on va faire du pied. Et en fait, le subtil, c'est ça, c'est tenir la tête et qu'il ait le sentiment d'être toujours dans son truc. Et moi, à côté, je me dis bon là, il ne va pas falloir l'amener dans le mur, etc. Donc… Je suis subtil, je ne sais pas si je suis subtil, mais en fait c'est vraiment là-dedans qu'il faut chercher. Et moi la première case que je regarde quand j'ouvre mon drive, c'est qu'est-ce qu'il me raconte. Et ça c'est génial parce que c'est aussi la découverte de Ah, alors comment ça s'est passé ? Je sais que la science doit produire ça. Parfois ça produit ça et parfois Ah non, mais là ça n'a pas du tout fait ça. Et là il y a problème.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoques, c'est le côté de la portabilité de la conscience. Si tu amènes quelque chose de négatif, ce n'est pas forcément l'amener aussi. Tu peux le faire douter, c'est ce que tu évoquais. Le côté subtilité, c'est intéressant. Le mot subtil, j'aime beaucoup. C'est le côté aussi, l'entraînement est un art, un peu comme un cuisinier. Tu peux avoir un cuistot, il a les super ingrédients pour faire une super recette, mais finalement, il ne sait pas faire. Donc la subtilité c'est peut-être justement d'amener, et c'est pour ça que je voulais poser la question à Thibault, toi, est-ce que tu sens cette subtilité ? Tu ne vas pas forcément travailler au ressenti, mais toi, la subtilité, c'est que tu aimes bien écrire, c'est ça ? Et tu aimes bien le langage écrit derrière tes séances ? Oui,

  • Speaker #0

    comme dit Chris, savoir que j'ai fait 12 bornes en une heure avec la temps, je vais le marquer parce que c'est ce que j'aurais fait, mais ce qui est important, c'est vraiment, et ça j'en suis convaincu, c'est le ressenti que je peux avoir et qui apporte énormément et qui va faire évoluer. le plan dans l'ensemble ou un autre, comme on l'avait prévu. Et oui, j'ai toujours eu une petite remarque, même si c'est un footing et qu'il ne se passait rien de particulier, je me disais que ça s'est bien passé, ou j'étais fatigué, ou j'ai une petite douleur là, etc. Et je pense que c'est grâce à ça qu'on se comprend bien aussi, et qu'il ne faut pas avoir, je pense, peur aussi pour l'athlète, de dire ça ne va pas, ou j'ai mal quelque part, il faut réduire, parce que beaucoup... Je pense qu'autour de moi, ils ne vont pas forcément dire j'ai une douleur au pied, ça fait 2, 3, 4 séances, mais ça ne part pas, mais je ne le dis pas, parce que sinon ça va modifier mon plan. En fait, tu es sûr que dans 3 semaines, ton plan s'arrête. Pour moi, c'est peut-être aussi de ma formation de kiné que j'ai appris ça et que je l'applique aussi maintenant en tant qu'athlète. Mais je pense que c'est vraiment important. de donner tous ses ressentis, qu'ils soient bons ou moins bons, pour avoir le meilleur. En fait, le plan, il est toujours parfait, puisqu'il est adapté à l'athlète et au moment, aux ressentis. S'il t'amène sur la course et que tu réussis ta course, finalement, le plan que tu auras eu, il était parfait pour ça. Et oui, moi, je passe à écrire, à écrire, à écrire, à mettre des couleurs ou mettre des notes. Mais je pense que chacun a un peu son...

  • Speaker #2

    Et la donnée essentielle de ces années, c'est la fiabilité du ressenti. C'est-à-dire que quand Thibault me dit ça, est-ce que c'est vrai ou est-ce qu'encore il psychote ? Et quand on ne connaît pas le gars, on lui fait confiance, on dit ah ouais, mais c'est chaud, c'est chaud ce qu'il me dit Et puis quand on commence à le connaître, je ne caricature pas Thibault, il n'est pas comme ça, mais en fait c'est comment le ressenti est donné et comment il faut aussi le filtrer par rapport à ce qu'on comprend de la personnalité qui nous le donne. Et moi, du coup, c'est important. et que l'écoute est importante, c'est comment comprendre l'athlète qui est en face de vous, ce qu'il vous dit, ce qu'il ne vous dit pas, et ce qu'il est lui-même par rapport à sa pratique, pour dire ça ne va pas. Mais tu sais bien que si ça va quand même, mais il faut qu'il dise que ça ne va pas, parce qu'il a une grosse angoisse à ce moment-là. Donc là, il y a un rééquilibrage à faire. Mais quand même, le filtre de qui vous le dit, et pour le coup, le filtre de Thibaut est très fin. Voilà, c'est genre, je voulais arriver à ça, c'est-à-dire que Thibaut, il est serein. il a mal, il a mal, il n'est pas aligné, il n'est pas aligné, il est aligné, il est aligné. Et quand il écrit, il écrit. Et je n'ai pas de surprise. C'est-à-dire que s'il me dit qu'il est focus sur une course et qu'il s'en va le faire, je ne vais pas aller à gratter pour dire Non, mais explique-moi comment tu vas le faire. Je sais qu'il va le faire. Si par contre, il me dit Là, quand même, cette course, ça arrive vite. Ok, on décroche le téléphone et on voit pourquoi elle arrive vite et quel est ton ressenti, etc. Et ça, parce qu'il y a des athlètes qui ont beau être en forme tout le temps, qui vont toujours être stressés avant une course en disant ça ne va pas le faire. Ça, ça existe et il faut prendre en compte. Mais Thibaut n'est pas comme ça.

  • Speaker #1

    On voit quand même déboucher un peu quand il y a de la réussite dans vos projets, notamment toi avec Thibault Baronian, avec François Daen, avec Camille Brouillasse. On sent aussi quelque part la réussite, elle vient aussi d'une sorte d'intelligence conceptuelle, d'empathie. On dit qu'on peut avoir une empathie cognitive ou affective, c'est-à-dire un peu comprendre les pensées de l'autre ou comprendre aussi les émotions. Est-ce que c'est une qualité qu'il faut avoir si on veut percevoir l'athlète dans sa globalité ?

  • Speaker #2

    J'ai eu deux carrières d'entraîneur. J'ai eu une carrière de 2010 à 2014 où je suis arrivé en mode bazooka. Ou même depuis que je m'entraîne perso jusqu'à 2014 où j'avais une entrée physio, cours, fait des séances, bouffe, compagnie. Et puis j'ai eu un moment où un athlète bon à l'UTMB m'a appelé, alors j'étais en vacances, au bout de 30 bandes, en me disant écoute je vais m'arrêter là, je vais rejoindre mon épouse qui est dans le sud de la France, je me demande ce que je fous là. Et là je me suis demandé ce que je faisais vraiment comme métier, parce que je me dis là, ce gars il est en forme. Il a fait tout ce que je lui avais demandé. Il n'a rien, je n'ai aucun reproche à lui faire, mais n'empêche qu'il n'est pas monté au col du bonhomme. Et en septembre, j'ai fait un DU préparé mental, accompagnement de la performance à l'école nationale de voile de Quibon. Je ne fais pas préparateur mental, je dirais que ce n'est pas ma fonction. Aujourd'hui, je n'exerce pas professionnellement là-dessus. Par contre, je prends les outils pour filtrer les plans d'entraînement et comprendre ce qui est dit, pas dit, l'empathie. L'empathie affective, comme tu dis, je l'ai développée en partie là, et pas juste en disant non mais ça va le faire ça va le faire t'es fort ça va le faire ou alors les gros mots péjoratifs et confiance mais en fait tu l'envoies avec que d'un et du coup j'ai changé ma deuxième carrière parce que ça a révolutionné ma façon de voir les choses J'ai pris beaucoup de recul dans l'injonction. Je laisse les gens... Je parle encore trop, mais je laisse les gens me parler. J'écoute, j'écoute. Jusqu'à ce que j'entende un mot qui ne devrait pas être là et je requestionne ce mot. Et là, on ouvre des boîtes. Et là, on rentre dans le vif du sujet. Je déplie et là, on a gagné du temps.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est super intéressant. Si vous deviez faire équipe dans un autre sport que le trail, ça serait quoi ? Lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Le vélo, c'est une passion commune.

  • Speaker #0

    Le vélo, parce qu'on est tous les deux fans du vélo.

  • Speaker #2

    Oui, on serait un bon team.

  • Speaker #0

    j'avais hésité j'avais hésité avant de reprendre la course à pied de reprendre une licence à vélo on se serait certainement pas rencontré moi j'adore le vélo j'aurais aimé ouais le vélo t'aurais aimé aussi entraîner ou être toi cycliste

  • Speaker #2

    ah non alors les deux ouais les deux mais je trouve que la dimension ce qu'on n'a pas en trail c'est la dimension stratégique à l'instant T qui est vachement plus compliqué que que le trail, tu poses un physique, tu fais pas trop le con, t'as le résultat au bout. Le vélo, je sais pas si j'aurais survécu à ce métier, je sais pas comment ils survivent, les entraîneurs et directeurs sportifs, honnêtement, c'est des métiers compliqués.

  • Speaker #0

    mais c'est chouette et puis ça reste nos filières on comprend ce sport d'endurance on est presque à la fin parce que on a déjà passé une heure ensemble,

  • Speaker #1

    c'est chouette j'ai quelques petites questions pour Clore, vous pouvez répondre aussi tous les deux Thibaut, Christophe à votre avis c'est quoi les les Trois valeurs principales que vous partagez et qui font le succès de votre collaboration. Alors, ce n'est pas facile, vous avez trois heures, je rigole, mais à peu près trois valeurs, même ou des mots, il n'y en a pas forcément trois, mais des choses sur lesquelles vous partagez qui vous semblent aussi importantes de conserver parce qu'on a une évolution. Alors, est-ce qu'on peut parler d'une évolution ou d'un changement ? La sémantique est importante dans le milieu du travail parce qu'on voit bien que tout le monde le dit. Ça se professionnalise, etc. pas forcément vu les tenants et les aboutissants, mais pour conserver, entre guillemets, alors moi je ne vais pas parler d'esprit, de quoi que ce soit, mais en tout cas, une bonne dynamique de lien social, de valeur, etc. dans la pratique du travail. Thibaut ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai un premier mot qui me vient, c'est la passion, qui est au centre de notre exercice, à tous les deux, et de nos centres d'intérêt. Et je pense que... Oui, d'être passionné et de vivre à signer quelque chose, ça rapproche et ça accède les liens et ça nous permet de mieux se comprendre. Je pense qu'on l'a déjà évoqué, mais l'écoute, entraîneur, entraîné, et tout ce travail humain, plus global que juste l'athlète, je pense qu'il est clairement au centre de de notre relation aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et Christophe ?

  • Speaker #0

    Il en reste un, l'authenticité.

  • Speaker #1

    Être authentique, c'est être soi-même, tu l'as évoqué à un moment donné, vouloir être un entraîneur reconnu, chercher la reconnaissance, le besoin entre guillemets de reconnaissance, parce qu'il va se développer une relation plus tôt, que finalement on va chercher quelque chose au bout. C'est ça un peu que t'évoques Chris ?

  • Speaker #0

    Oui, l'ambiguïté de la relation entraîneur-entraîné, elle est... Cette formation accompagnateur pré-paventale m'avait restabilisé là-dessus. Je sais pourquoi je dois être là. Thibaut, dans le début du podcast, il a dit que c'est l'ours ou l'âne. En fait, c'était un peu les deux. Je m'étais totémisé comme âne de bas. Je m'étais dit que mon métier, c'est être âne de bas. J'accompagne les gens sur un chemin qu'ils définissent. Je porte une partie de leur charge. Je les aide. pour qu'ils aillent un peu plus loin, un peu plus vite. Un âne de bas, ça ne va pas dans un truc à danger, ça s'arrête. Je préviens aussi le danger. Et puis j'avance un peu comme à la vitesse du marcheur. Je ne cours pas devant, je ne traîne pas derrière. Ou si je peux traîner derrière pour dire que ce n'est pas le bon chemin. Donc j'avais plutôt totémisé ça. Et puis l'histoire de l'ours, c'était plutôt... Des fois, je ne suis pas très bavard. Je garde les choses. Mais parce que la relation que j'ai avec chaque athlète, elle est connue de moi et de l'athlète. Je n'ai pas envie de... de parler de plus de ça, mais moi, je me nourris de ces multiples relations et moi, je vis bien. Je ne vis pas comme un ours. En tout cas, je vis avec plaisir, mais de l'extérieur, ça peut paraître ours parce que je ne cherche pas à raconter ce qui se passe avec des athlètes. Donc, voilà, c'est ce côté. En fait, à partir de là, moi, je suis bien. Quand dans l'authenticité, c'est que je ne cours après rien. Les choses, elles vont arriver. J'ai de la chance. Je sais que j'ai de la chance de faire ce métier. J'ai eu la chance d'avoir des athlètes hors normes tout de suite avec moi. C'est très clair aussi. Plein d'athlètes, plein d'entraîneurs.

  • Speaker #1

    Il y a des coachs qu'on peut citer aussi, qui t'accompagnent, on peut les citer. Oui,

  • Speaker #0

    Diego et Yann.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Yann et Marco, avec qui on collabore.

  • Speaker #1

    Tu as un super boulot aussi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Parce qu'on a... Je les ai intégrés à Fartlek, on a avancé, on a grandi ensemble. Et notre pilier pour avancer, c'était... Qu'est-ce qu'on a comme valeur ? J'ai un totem sur mon bureau sur nos valeurs à Fortlake, je ne vais pas faire d'actu, mais notre ADN, c'est être en nature, en mouvement, avec agilité. Et nos valeurs, c'est prendre soin des humains. Pour moi, ça, c'est fondamental. prendre soin de la terre et prendre juste sa part. Moi, je ne veux pas plus. Je prends juste ma part de coach. Je suis déjà trop. Je me suis bien gavé quand même, déjà. Je pourrais arrêter ma carrière d'entraîneur aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu es passionné.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un passionné, mais je suis un gâté, un privilégié, grâce à des athlètes comme Simon.

  • Speaker #1

    C'est bien de le reconnaître aussi et puis en même temps de montrer finalement que l'expérience, elle a du sens. Parce que c'est ça aussi que tu évoques, elle a du sens pour toi, que tu continues parce que tu trouves du sens aussi, certainement. La question de fin, c'est... Merci en tout cas de vous être vraiment confié là-dessus. Ce n'est pas évident tout le temps sur les valeurs. Mais c'est quoi les projets à venir ? Alors, je ne vais pas parler dans cinq ans. Il y en a qui me disent des fois, je ne vais pas forcément la poser. Mais là, dans l'année ou dans les deux ans qui viennent, Thibaut, peut-être ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a clairement ouvert une nouvelle page avec Chris cette année, qui est mon changement de distance, en tout cas sur une phase incomplète. Donc je dois se mettre tranquillement en place avec Joukowa Transvulcania ce week-end et puis l'UTMB qui arrivera fin août avec un passage sur le 90 du Mont-Blanc, donc des nouvelles courses sur moi, des nouveaux formats, ce qui va entraîner aussi des nouvelles façons de s'entraîner et qui m'écrit parce que je vais découvrir mon premier gros bloc ultra finalement dans les semaines qui arrivent. J'ai hâte de me projeter sur des choses différentes, sur un entraînement différent, et de voir comment le corps réagit à tout ça. C'est en France un premier point déjà après l'Uténa pour envisager la suite, mais l'idée c'est quand même d'aller poser les premières pierres et les premières briques. pour performer sur les longues distances maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Chris, alors, une nouvelle phrase sur le totem ?

  • Speaker #0

    Il faut prendre soin de soi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est aussi peut-être une question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Il faut prendre soin de soi aussi. On prend de l'âge. On se fait vieux comme entraîneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis comme pratiquant, parce qu'une passion, ça se pratique aussi. Ça se... Ça ne se vit pas que par procuration, moi je ne le conçois pas comme ça, et je suis content d'être dehors aussi à titre perso. J'ai besoin de m'absorber dans mes propres passions et dans mes propres défis, et pas vivre que les défis des athlètes. Et des fois on pourrait s'oublier, parce qu'ils sont chronophages, ces petits gars et ces petites filles. Donc du coup, il faut continuer à avancer en prenant soin de soi, et c'est ça qui me fera aller loin aussi.

  • Speaker #1

    dans la suite ok bah écoutez on va clore et je vous remercie énormément vraiment du fond du coeur vous le savez c'est sincère et authentique pour reprendre les mots de Christophe d'avoir accepté de vous être confié dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance, des petites choses à ajouter ou un petit coucou à vos teams, à votre équipe, à des personnes ?

  • Speaker #2

    Moi, je voudrais juste remercier encore une fois Chris pour la relation qu'on a et puis de m'amener là où je suis aujourd'hui. C'est une mort très grande en tant que catholique, mais aussi en tant qu'homme. Je suis super heureux d'avoir eu la chance qu'on se rencontre en 2010 et d'avoir fait toutes ces années avec toi Chris super Christophe c'est une dette d'amour ça ouais c'est ça et puis après je peux vous dire aussi on aimerait bien te voir à l'UTMB cette année ouais j'y serais aussi j'y serais ah c'est une bonne nouvelle on est pas en cours on est pas en cours j'y serais non non non pour nous crier dessus non

  • Speaker #0

    non bah écoute déjà un grand merci Eric merci pour déjà pour cette initiative avec plaisir de podcast qui est toujours qui est toujours chouette et et puis on a très peu d'occasion de se rencontrer ou de discuter mais on sait on sait par personnes interposées qu'on se passe souvent le bonjour on se passe souvent le bonjour par personnes interposées c'est curieux donc je suis très content qu'on se voit un de ces quatre et qu'on pose une bière quelque part exactement en fait à l'UTMB maintenant je crois que tu seras bien équipé là donc en tout cas merci d'avoir pensé à nous deux merci un grand plaisir merci Thibaut d'avoir prêté parce qu'il fallait quand même que tu que tu aies envie de m'écouter d'expliquer ce qui se passait dans cette relation, parce que c'est avant tout ton projet. Et puis, on vit au podcast. Et puis, merci à tous les auditeurs d'avoir tenu.

  • Speaker #1

    autant de temps à venir on voit vos paroles merci beaucoup et puis à bientôt pour de nouvelles aventures de Secrets d'Endurance sur la saison 2 et merci vraiment encore beaucoup à Christophe Christophe Mallardé et Thibaut Baronian team international Salomon à très très bientôt merci Eric,

  • Speaker #0

    merci à tous à bientôt ciao

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce podcast. Tu as aimé cet épisode ? N'oublie pas de le soutenir en le partageant et en donnant la note de 5 étoiles. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, Thibaut Baronian et Christophe Malardé nous parlent de leur rencontre et de leur collaboration. Ils partagent avec nous leur relation entraîneur entraîné, les défis auxquels ils ont fait face et les leçons et stratégies apprises pour arriver à performer.


Plonge dans les confidences de ce duo emblématiques du monde du Trail. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Secrets d'Endurance by Nolio. On retrouve cette saison des épisodes intimistes traitant des relations uniques qui existent entre un athlète et son entraîneur. Ce sont des confidences sur des moments de vie qui façonnent la carrière d'un sportif, que ce soit la gestion du stress, la charge d'entraînement, la motivation ou encore la réussite et l'échec. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance. Bienvenue à tous les passionnés d'endurance dans un nouvel épisode de Secrets d'Endurance. C'est un peu votre fenêtre exclusive sur les alliances et les stratégies qui transforment les athlètes en champions. Aujourd'hui, on est ravis de vous emmener dans les coulisses de la relation entre Thibaut Baronian, c'est l'étoile brillante du travail, et puis Christophe Mallardé, son entraîneur de longue date. Ensemble, on va tenter de décrypter les clés de leur collaboration réussie. qui mêle complicité, rigueur et surtout une profonde compréhension mutuelle pour conquérir les sentiers les plus exigeants du monde. Donc, je vous dis, restez avec nous pour plonger au cœur d'un échange captivant qui explore la technique, la stratégie, mais aussi la complicité et l'entente qui unissent l'athlète et son coach. C'est parti, Thibaut, Christophe, bonjour et grand merci d'avoir accepté notre invitation, en tout cas, en premier lieu. Vous allez bien ?

  • Speaker #1

    Salut, salut à tous.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Thibaut, tout d'abord, comment vas-tu après ton épreuve sur le format long de la Transvulcania ? ça s'est bien passé ou pas trop bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, comme on en discutait un peu en off, encore un peu frustré, mais il y avait quand même du très bon dans tout ça, donc ça va, je récupère plutôt bien finalement et puis j'ai hâte de remettre en route pour la suite.

  • Speaker #0

    Christophe, tout va bien en Bretagne ?

  • Speaker #2

    Ouais, ça va pas mal, on guette l'été qui n'arrive pas, mais il va arriver.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais vous poser, c'est la tradition qu'on a mise dans la saison 2 qu'il y a un petit peu un petit peu surprenant sur les présentations. Alors, on ne va pas faire une présentation bateau. Moi, je vais demander à Thibaut déjà de présenter en quelques mots ou quelques phrases, finalement, Christophe.

  • Speaker #1

    Eh bien, Chris, c'est l'ours ou l'âne de Bretagne. Je crois que c'est l'âne qui correspond le plus.

  • Speaker #2

    Oui, continue.

  • Speaker #1

    Entraîneur depuis une petite quinzaine d'années maintenant. Il est passionné de course à pied et qui est passé par tous les... par toutes les disciplines, du crawl de la piste jusqu'à l'ultra-file. Et puis, entraîneur de certains noms, notamment chez Salomon, dont je fais partie, avec notamment François et Camille.

  • Speaker #0

    Camille Brouillat, c'est François Daena pour les néophytes, on va dire.

  • Speaker #1

    Et puis, un passionné de l'outdoor aussi, je pense, comme nous. et breton à Sierre-de-l'Aide je crois.

  • Speaker #0

    Christophe, tu pourrais nous présenter Thibaut aussi en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui bien sûr, Thibaut moi je le connais depuis plus de 12 ans maintenant, 2010-2011, je ne saurais même pas dire exactement l'année. Le lieu je m'en souviens, du côté d'Annecy on a fait une détection Team Espoir-Salomon et puis parmi une vingtaine il y avait un gros chevelu déjà à l'époque. Il s'appelait Thibaut et qui avait un peu marqué déjà son style et son empreinte. Son style, c'est une forme de légèreté à pratiquer, une envie d'être là et de s'engager pleinement et de répondre aux challenges qu'on lui offrait sur la détection. Sans crainte ni sans peur de mal faire, mais surtout l'envie de bien faire. Et puis, à côté... Une personne posée, je dirais de plus en plus posée. On prend aussi avec les années beaucoup plus de maturité. Le Thibaud d'il y a 13 ans, ce n'est pas le Thibaud d'aujourd'hui, mais il y avait déjà une envie d'en découdre, une envie de vivre pleinement son sport, sa passion. Et puis, on voulait détecter des gens qui ont un projet perso et sportif cohérent. Et Thibaut était déjà là-dedans et il a toujours cultivé ça avec sa... avec sa propre personnalité, mais ça je pense qu'on va en parler, mais c'est aussi l'identité de Thibaut, c'est qu'il a fait ses choix, il a fait ses choix comme il entendait, et ça moi c'est la caractéristique de Thibaut, c'est qu'il va là où il veut aller, donc ça c'est top.

  • Speaker #0

    C'est chouette, merci en tout cas de cette présentation de Thibaut, c'est vrai qu'on peut quand même rappeler que Salomon a été dans les premiers à faire ce genre de détection chez les jeunes, avec Jean-Michel Fort-Vincent, tu faisais partie aussi des premiers entraîneurs, c'est ça Christophe ?

  • Speaker #2

    Jean-Michel Fort-Vincent a créé le Team Salomon, a structuré le Team Salomon. Moi, je suis rentré dans les premières cohortes du Team avec Thomas Lerblanchet, Sam Bonodo, David Pascio, Thomas Vérissel. Et puis ensuite, moi, j'ai basculé assez rapidement sur une double casquette parce que quand je suis arrivé en athlète, je m'entraînais déjà tout seul. J'ai toujours eu cette passion d'entraînement. Jean-Michel quand même qui est… qui est assez observateur, là aussi remarqué. Et du coup, il a voulu structurer un peu le team. Le premier athlète qui me met dans les pattes, c'est François, qui est plus qu'il débarquait dans le team, en me disant, lui, il est jeune, mais il est bon, il est jeune, mais il faudra peut-être le cadrer. Est-ce que tu veux t'en occuper ? Voilà. Et puis ensuite, il a eu l'idée de ce team Esquire. Et puis là, du coup, il y a eu une cohorte avec Thibaut, avec Guillaume Boxis. Fabien Naviens à l'époque, etc.

  • Speaker #0

    Il y a un petit peu plus de 10 ans. Thibaut, quelle est la première chose que Christophe a changé dans ton entraînement ? Comment tu as réagi à cette modification ? Parce que tu étais jeune à l'époque, mais est-ce qu'il a modifié vraiment des choses ou alors vraiment il a bâti à la base toutes les fondations ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on se rend compte notamment sur cette détection, moi ça fait un an que j'ai repris un peu à courir. après avoir quitté le monde du ski, où là j'avais vraiment un entraînement pour le cours rigoureux, et puis avoir fait ma première année de médecine, donc du coup quand je me suis entraîné cette première année, donc entre septembre 2010 et septembre 2011, j'avais pas vraiment de plan, donc finalement quand je rentre chez Salomon, et que Chris devient mon entraîneur, là je reprends une certaine structure, que je... que j'avais pu connaître quand j'étais skieur de fond. Ça a juste amené quelque chose de nouveau. Finalement, je ne m'entraînais pas vraiment avant de rencontrer Chris. Ça a juste amené une nouvelle structure, un nouveau plan, une nouvelle rigueur pour moi en tant qu'athlète.

  • Speaker #0

    C'est vrai que tu démarrais aussi en tant que jeune athlète. Je vais poser la question à Christophe. C'est quoi le challenge le plus corsé ? En bossant avec Thibaut, comment vous l'avez relevé ensemble ? C'était quoi le challenge avec Thibaut ? Et peut-être encore en ce moment ?

  • Speaker #2

    Le vrai challenge, ça a été de savoir où il était vraiment bon. Sur quel format ? Sur quel format il fallait qu'on se décide ? Le souvenir d'entretien, tu me dis, si Thibaut, je suis un peu gâteux. On avait des questions de c'est quoi tes courses de rêve, c'est quoi que tu as envie de faire rapidement gagner, c'était la CCC, l'UTMB, ça t'appartait tout de suite sur des longues distances et tout. Bon nous on suit, pourquoi pas, mais on était tous, les juristes, c'était Sam Bonodo, Jean-Michel, moi et Tom, leur blanchet. Et donc on avait quand même une culture athlète, etc. Et puis à la fin ça finit de gonfler que tous les prétendants ou tous les jeunes qui avaient 21 ans, ils voulaient gagner l'UTMB. On dit non mais attends, il y a des courses de 30 bornes qui existent, la Sierra Sierrasida, le Marathon du Mont Blanc, tout ça, qui sont quand même... dans leur filière aujourd'hui, je ne sais pas s'il y a des filières à l'églage, mais ça c'est une discussion. En tout cas, tout le monde partait sur l'an. Et puis bon, en soi, ils avaient un projet et puis on voulait le suivre. Thibaut a quand même un potentiel athlétique. Moi, je viens de l'athlète, donc moi, VMA, ça me parle. Et au-delà de Max, ça me parle. Et moi, je me dis quand même, voilà. Quand on est à 21,5 de VMA, il n'y a aucun moyen de courir vite et d'aller sur des formats courts, voir des crosses, pour prendre des bases athlétiques, il n'y avait pas de base athlétique, athlétisme. On a un peu pétané entre je vais faire Bally Dentry de GRP 80 pour venir, c'est Nathaniel Calif pour entrer dans le Team Salomon et puis je fais un marathon du Mont Blanc Ça se finissait toujours un peu en eau de boudin sur le long quand même, où il y avait des choses qui n'étaient pas super abouties. Il y avait quand même une volonté pour Thibaut de faire du long, il aimait ça, il aimait la nature. Et puis, je ne saurais pas dire quelle année, mais à un moment, il y a eu un vrai recentrage. Il a aimé faire des distances plus courtes et il a performé sur les distances plus courtes. Donc, quand je dis distances plus courtes, c'est Sierra Zinal, Marathon Race, Marathon Trail, voire un peu plus court. Et là, je pense qu'il a trouvé sa voie. Et pour moi aussi, en tant qu'entraîneur, là, du coup, c'est... A force de tâtonner, on se dit bon, voilà, on a fait un peu toutes les expériences et puis il est temps d'arrêter les expériences pour se dire, il faut se spécialiser et il faut aller au bout de l'idée de la performance pure et aller chercher des choses. C'est bien de participer à toutes les courses dans le monde entier et être présent, mais à un moment, Thibaut n'avait pas ce potentiel à juste être un voyageur, il faut qu'il soit un performeur aussi. Et je crois que c'est ça le plus gros challenge du début en tout cas. Et puis du coup, ça l'est aussi maintenant parce qu'il y a une refonte de ses ambitions sportives après 10 ans passés sur un format. Mais du coup, comme ça, je dirais que c'est ça. Se trouver le format, c'est un vrai dossier avec beaucoup d'athlètes que j'ai. il y a un des at-têtes qu'on débute, c'est qu'on pense être bon sur un format, mais parce qu'on ne s'est pas donné le loisir d'aller explorer d'autres.

  • Speaker #0

    Ce que tu évoques, c'est vrai, il y a parfois un petit peu la surenchère du long, et le long est hyper valorisé, mais d'un autre côté, il fait rêver. On est quand même dans un dilemme. Thibaut, t'en penses quoi, toi, justement, de ce dilemme, un peu, de rester sur le court, d'aller sur le long ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que... Oui au début on a tâtonné et je crois que la principale chose c'était de me canaliser et de ce que j'avais envie de faire pendant longtemps, j'étais un peu dissipé à vouloir faire plein de choses et pas forcément rester sur un format ou tester des choses. Et je pense que c'est autour de 2015-2016, en tout cas ma saison 2016 elle était clairement que sur du cours ou des fois des marathons du moins. Et c'est à partir de 2016 et 2022 où on a eu la grosse phase où on s'est spécialisé sur les marathons. Mais ça a été un peu à tâtons dans tous les sens pendant 3-4 ans. On a cherché un peu où est-ce qu'on voulait aller. Et avec les années de recul, je ne regrette pas du tout d'avoir testé des choses au début et de mettre plus de potentiel sur du cours. Et puis j'ai un peu bouclé la chose. je pense l'année dernière notamment avec mon titre champion de France et les champions du monde qui ont été réussis j'ai un peu moins la flamme maintenant d'aller me mettre sur un marathon du Mont-Blanc ou un Cerdinal même si c'est des très belles courses mais on a besoin d'autre chose

  • Speaker #0

    En tout cas la carrière est plutôt réussie pour l'instant et justement Christophe là on est sur les questions de fond encore Comment tu arrives à gérer les moments où Thibaut doute de lui ou de son plan d'entraînement ? Parce qu'on peut douter quand même, on a le droit. Est-ce que tu as des astuces pour booster un peu sa confiance ? Ou c'est vraiment le rapport que vous avez depuis longtemps qui permet ça ?

  • Speaker #2

    Évidemment, ce n'est plus du tout la même relation entraîneur-entraîné que quand on a démarré, qu'aujourd'hui. Je pense que les premières années dans les chantiers, ou même les premiers mois, on va dire, c'est prendre la confiance, prendre des repères, apprendre à se connaître. Moi je ne suis pas sûr qu'à son âge j'aurais accepté qu'on me pose un entraîneur comme ça à qui je dois accorder ma confiance et à qui je dois faire. Il y avait quand même le besoin de se trouver, de se comprendre. Thibaut a toujours été dans un premier temps un bon exécutant dans le sens où si tu posais une séance il la faisait. Mais ce n'est pas suffisant, il faut aussi qu'il y ait une prise de recul sur la forme du jour etc. Cette communication c'est du e-coaching. Je pense que ce qu'avait vécu Thibaut avant dans le ski de fond, il y avait du présentiel avec son coach. Moi je suis en Bretagne, lui il était, avec lui d'ailleurs Thibaut était quelque part, toujours un verbe pour trop besoin de son et ainsi. Et du coup voilà, ça c'était la première partie. Et on a appris beaucoup à se connaître et à se faire confiance mutuellement. Moi je dirais qu'on apprend à se connaître dans les échecs. Dans les débriefs de course, on a parlé tout à l'heure du tâtonnement du début. Le tâtonnement du début aussi, c'est des illusions de coach en se disant Putain, mais attends, là, tu as vu ce que tu sors à l'entraînement, c'est quoi ces courses ? Même moi, en tant qu'entraîneur, ça me posait des dilemmes. Je ne m'arrive pas à mettre en adéquation ce que tu produis à l'entraînement et ce que tu réussis en course, enfin ce que tu ne réussis pas pour le coup. Et donc, besoin de gagner notre confiance aussi. On gagne la confiance d'un athlète dans le suivi, dans l'échec. C'est pas dans la réussite à fanfaronner avec lui, c'est d'être là le lundi quand ça va pas, être dimanche soir à côté de lui pour prendre des selfies, c'est aucun intérêt. Et donc, pour le coup, on a eu quatre ans, on a pu faire ça. On se reposait des questions, de bordurer bien le truc pour être sûr que… Voilà, et aujourd'hui en fait… Au final aujourd'hui, on s'avoue moins à ça, à la fois les réussites et les échecs, parce qu'il y a déjà les échecs, on les a vécu ensemble, on sait les analyser, on les analyse assez vite, on n'est plus dans cette recherche continuelle de mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? et tout, on est beaucoup plus là-dessus. Et puis aujourd'hui, notre relation est vraiment de confiance. elle évolue dans une grosse autonomie de Thibaut très clairement c'est à dire que moi si on me dit c'est quoi ton coaching de Thibaut c'est plus le coaching que je faisais en 2013 où tous les séances sont faites le jour J à l'heure H que je demandais avec des temps que je demandais c'est décalé, c'est je m'adapte, qu'est-ce que tu penses d'eux c'est un copartage des séances et je dirais tant mieux un athlète qui suit un temps à la lettre au bout de 12 ans de pratique avec son entraîneur et qui prend aucun recul par rapport à sa vie de crise, son agenda et tout Donc voilà, c'est une évolution de ce type. Mais encore, moi je me dis que je sers encore sur les moments critiques. Sur les choses qui roulent, on est capable de les poser, il comprend ce que je lui demande de faire, il les fait, il les adapte, etc. C'est si, et puis on en aura, des moments critiques où ça dysfonctionne et tout, on pose, on se retrousse les manches et puis on se dit, attends, là, on dysfonctionne vraiment. Mais ça fait quelques temps qu'on n'a pas eu ces discussions et tant mieux. Mais ça arrivera, ça arrivera, c'est évident. Et donc moi je me rends disponible aussi pour ça et je sais que c'est là que mon métier est utile, pas plus que construire un plan au jour le jour.

  • Speaker #1

    On a quand même eu une discussion en fin d'année sur mes choix de courses de cette année.

  • Speaker #2

    Ah ouais c'est vrai, j'allais oublier ça, tu peux dire ça ouais.

  • Speaker #1

    C'est quand même toi qui m'a poussé à faire ces choix là, enfin on en a discuté évidemment mais mon choix du TMB c'était pas forcément le choix que j'avais en tout cas exprimé en premier. Mais si on peut en reparler de la confiance, bon moi je crois que j'ai toujours fait confiance à Chris sans me poser la question parce que j'ai toujours été sur une pente d'évolution constante. et positive, avec forcément des trous, mais on n'est jamais par vagues, on n'est jamais constant, toujours de la même manière. mais en tout cas j'ai jamais remis en question les plans de crise ou l'entraînement qu'on avait ensemble et je pense que c'est aussi pour ça que j'ai totalement confiance et j'ai toujours eu confiance c'est intéressant que votre collaboration elle date depuis longtemps et en même temps j'entends beaucoup de mots assez intéressants on sent la sagesse de Christophe parce que maintenant il entraîne depuis très longtemps une

  • Speaker #0

    certaine patience de la rugueur mais aussi d'écoute par rapport à l'échec et puis Le mot autonomie, j'aime beaucoup, je l'entends beaucoup aussi avec les relations qu'il peut y avoir, mais être autonome, c'est être bien accompagné aussi quelque part. Il faut aussi choisir quelqu'un qui nous accompagne pour devenir un peu autonome. C'est un peu ça, Christophe, ce que tu veux évoquer, c'est-à-dire que tu lui laisses quand même des choses en main, mais tu es là, un peu pas comme le grand sage, mais finalement comme quelqu'un qui va avoir une expertise à un œil extérieur, qui va lui permettre de ne pas faire des conneries aussi à un moment donné, c'est un peu ça.

  • Speaker #2

    Ouais, bah oui. En fait, notre relation, enfin moi, je, comment dire, mon métier, je me suis vite posé la question de, avec Pave Spessore et Thibaut, c'est en quoi je suis utile et... à quoi je dois servir et éviter de me servir auprès des athlètes ça pour moi c'est fondamental à partir du moment où on cherche sa notoriété d'entraîneur auprès des athlètes on a déjà perdu la bagarre donc moi j'avance en me disant fais avancer Thibaut, il fera le job et c'est lui qui me fera la notoriété et c'est pas moi qui dois me faire ma notoriété en faisant avancer Thibaut selon mes propres intérêts c'est important parce que parce qu'on peut vite tomber là. Moi, c'est un métier. C'est mon job. J'ai envie. J'ai intérêt à que ça tourne. Tout ça pour dire que par rapport à le fait d'avoir une sagesse, etc., c'est que j'ai une libre parole avec Thibaut. Je ne m'interdis rien. S'il me gonfle, je lui dis très clairement. Si je sens qu'il va dans le mur, je lui dis. Si à un moment, il fait un peu n'importe quoi mais que de toute façon, ce n'est pas une période de... qui est fondamentale. Je me tais, puis je laisse tomber, puis je la bride, enfin, la bride, je la faire. Mais je peux avoir des moments très exigeants. Je pense qu'il se souvient. Ces moments-là, ils auraient pu être rupture de collab. C'est-à-dire qu'à un moment, de se dire écoute, là, non, ça ne va pas etc. C'est les premiers temps, d'ailleurs, les six ou sept premières années où il y a eu des recadrages, on s'est dit les choses. Moi, je ne comprenais pas où il allait, comment il voulait faire les choses, etc. Et il y a eu toujours de la partie beau, de l'écoute, du recentrage. C'est là qu'il s'est aussi redonné la peine de comprendre ce que je voulais dire et ce que je voulais faire passer comme message. Et du coup, ça renforce ensuite la collab. Et puis moi, dans l'intérêt, là pour coup, si j'ai un intérêt, c'est que je me sens utile auprès de l'athlète pour faire du coaching. C'est-à-dire que si ça ronronne pour ronronner, ou si je pose des plans pour que finalement on fasse tout et n'importe quoi, et que je suis au service d'un truc qui, moi, me semble complètement bancal, moi, je me casse. Alors avant de me casser, je le dis. Et puis pour le coup... Pour le coup, il ne se casse pas. Mais c'est ça qui est toujours un peu piégeux, c'est de se retrouver au service d'un projet sportif qui est pour un entraîneur, on ne le sent pas. Je ne sais pas comment on peut dire, on ne le sent vraiment pas. C'est-à-dire dans son feeling, dans là où il veut aller, les propres motivations de l'athlète. Tu te dis, mais attends, c'est un truc complètement à l'envers. Et ça, je ne me suis jamais interdit de lui dire. Sachant qu'on est dans une relation où moi je suis entraîneur pur, à côté il y a un manager, à côté il y a des marques, à côté il y a un business, ça n'a qu'à être professionnel. Donc je démarre toujours en disant écoute moi je te donne mon point de vue physio, sportif, pur. Après il y a des choix que tu fais en fonction des enjeux de marque, sportif, institutionnel, ce que tu veux, tes propres choix. Mais sportivement, là, marketingement ça marche peut-être, sportivement c'est psycho. Bon bah ça je me tourne encore à Léa et pas qu'à lui et... et ça quand même ça fait que le recentrage sportif s'il le recherche, il l'a et puis moi comme je ne comprends pas tout au marketing et bien c'est pas grave je donne juste ma version je donne juste ma version sportive et ça je pense quand même que j'ai un peu de vision là-dessus on sent quand même qu'il y a vraiment le côté de la gestion des défis il y a une volonté de

  • Speaker #0

    challenge mais vraiment dans une zone aussi d'exigence, c'est ce que tu évoques en plus tu as une structure, on la rappelle qui s'appelle Fartlek Avec pas mal d'athlètes, donc c'est une structure professionnelle étant en vie. Donc il y a un degré d'exigence, de compétence, d'expertise qui est important. Et d'un autre côté, sur la gestion des défis. Thibaut, je voulais revenir là-dessus justement. Est-ce que tu peux partager une situation où tu as dû surmonter finalement un obstacle important avec Christophe et comment il a pu t'aider à traverser cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, des périodes compliquées comme on a dit, il y en a eu beaucoup au début, ce qui a renforcé notre confiance. Moi j'ai souvenir, je crois que c'est en 2015, où je passe à côté de mon marathon du Mont Blanc, et après je dois avoir Fierginal dans l'été, je crois que c'est 2015, mais je ne suis plus certain, ou 2014, 2015. Chris me dit qu'il faut prendre des risques et que tu cours devant. Et que tu cours avec les meilleurs. C'est un discours dans ce style-là. Et de ne pas attendre, de ne pas avoir peur. Juste, tu cours à ton niveau devant et après tu verras ce qui se passe sur la course. C'est l'année où je cours avec Kylian pendant les 20 premiers kilomètres sur le 20 premier kilomètre de Cerdinal, où je fais mon RP, je dois faire 6ème ou 7ème. Et ça m'a marqué parce que c'était un peu un déclic pour moi. Ça m'avait fait clairement passer à un truc qui était certainement plus mental que physique. Mais voilà, ça m'a marqué. Il y a eu de nombreuses discussions autour des échecs, forcément. Et c'est toujours plus facile d'analyser quand ça marche bien. Mais oui, pour le coup... On a beaucoup tâtonné au début, on a eu beaucoup de discussions de recentrage comme il a dit, et je crois que ça m'a toujours servi et toujours mené vers la bonne voie, même si au moment du coup de fil, tu l'entends mais tu ne le comprends pas forcément, ou tu as besoin d'un peu de temps pour le mettre en place. Mais je sais que si il doit me recadrer, je sais que les mots arriveront à temps et qu'il n'hésitera pas à le faire. Donc pour moi, c'est chouette aussi de... De pouvoir compter sur sa libre parole et de me dire que si je vais dans un mur, il va m'arrêter j'espère avant. Vu comment on en parlait un peu avant, je pense qu'avec le temps, c'est sûr que je me suis autonomisé. et que maintenant on co-construit un vol plan à deux je me laisse totalement libre sur les séances sur les blocs, les volumes etc moi j'ai aucun regard et finalement ça me décharge mentalement mais après quand j'ai des choses personnelles ou des envies, on essaie de co-construire sur ces bases là et de ne pas être juste sur un plan carré jour après jour comme certains athlètes peuvent avoir dans mon entourage et qui ne correspondrait pas finalement aussi bien

  • Speaker #0

    On entend souvent dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance notamment entre le coach et l'entraîneur c'est la polarisation qu'il peut y avoir entre le côté attention, je ne suis pas téléguidé mais il y a une sorte de monitoring c'est à dire on est quand même un peu monitoré c'est à dire qu'on peut avoir des datas, on y reviendra moi je voudrais savoir, revenir un petit peu avant d'aller sur le versant de la communication et des datas mais Christophe est-ce qu'il y a Parfois, si tu veux, tu sens, tu connais Thibaut depuis très longtemps maintenant, parfois tu as des moments où il y a une sorte de personnage un peu différent, c'est un peu une analyse transactionnelle, on va pas parler là-dedans, mais est-ce que des fois on est coach, ou des fois on pourrait être un peu pote ou soutien dans d'autres moments ? Est-ce que c'est important de pouvoir jongler, ou est-ce qu'il faut être tout le temps coach ? C'est une vraie question des fois qu'on me pose par rapport à ça.

  • Speaker #2

    Si, c'est de l'analyse transactionnelle du coup à départ t'es papa voilà et puis Thibaut il est enfant tu lui dis il fait, voilà je suis pas beaucoup je suis pas beaucoup pote pote pote à équilibre, c'est à dire qu'avec peu d'athlètes je le suis par des par des moments avec Thibaut et puis on l'a été Mais quand tu es coach et quand il décroche le téléphone et quand se fait une visio, à un moment donné, je suis coach dans le sens où on attend une expertise. Donc on peut débattre de l'expertise et du coup on revient à égalité. Si on parle de fait, voilà. Je ne suis pas persécuteur, je fais gaffe à ça, d'être victime, enfin voilà le mec qui... qui essaye de mettre sa personne à l'idée de tout ça donc ça j'essaye de pas l'être parce que c'est Thibaut qui le dira mais ouais ouais en fait je pense pas qu'on gagne alors comment dire déjà Thibaut il est venu manger à la maison on a passé quand même des moments sympas en off pendant ce temps là on parle pas de course à pied c'est des moments du coup où on essaye de changer d'univers et là on sent qu'on se remet à égalité dans le truc. À partir du moment où on repart de course à pied, forcément c'est un peu biaisé parce que moi je repars dans mon boulot et puis lui il repart dans sa carrière et du coup c'est moins facile de le faire je pense parce qu'il entend la parole d'un coach quand même ou d'un entraîneur et puis moi j'entends la parole d'un athlète après sur plein d'autres sujets. On peut parler de ça. Et puis, on a eu aussi des moments... Autres que le sportif qui ont pu être compliqués pour l'un ou pour l'autre. On a été à l'écoute l'un de l'autre pour ces moments-là. C'est-à-dire qu'on a eu des moments difficiles sur d'autres aspects. Thibaut a toujours été présent et a été là pour écouter. Mais je crois aussi l'inverse. Et c'est là aussi qu'on se crée une autre... une autre amitié, mais finalement, quand on reparle coaching, quand on reparle tribe, je pense que ouais, je suis entraîneur. Je pose aussi une parole. Il la reçoit plus comme enfant, mais il la reçoit quand même comme acteur.

  • Speaker #0

    Oui, et puis parfois, on n'est pas obligé de dire les choses avec le langage. Des fois, des gestes où… c'est ce que je voyais aussi, je pouvais aussi ressentir de pas mal de coachs et d'athlètes quand ils commencent à bien se connaître depuis très très longtemps. Il y a des fois un regard ou une petite phrase ou un petit mot, ça peut suffire. C'est un peu ça parfois, non ?

  • Speaker #2

    C'est sûr. Si on fait notre fil de WhatsApp… Ouais, c'est pas fou en termes de contenu physio. C'est des petits smiles, c'est OK, merci, ouais, fais gaffe à ça, tac, boom, bam. Ça va vite, ça échange sur deux, trois trucs. J'étais en cave. Enfin voilà, c'est des petits mots, des petits trucs, un petit smiley, une petite photo. Voilà, et on sait qu'on est là et que ça passe par là.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais rebondir là-dessus parce qu'il parlait d'analyse transactionnelle, je ne voulais pas y aller, mais... Je vois que Christophe connaît bien aussi ce côté. Merci en tout cas pour ces petites explications. Justement, je voudrais poser une question par rapport à ça. Quel aspect de ta personnalité penses-tu avoir le plus développé grâce à la collaboration de Christophe ? Est-ce que tu penses qu'il y a une personnalité ou un trait de personnalité que tu as pu construire grâce à ton coach ?

  • Speaker #1

    Je pense que Chris est très à l'écoute et c'est assez inspirant aussi pour moi, qu'il n'était pas forcément il y a quelques années, soit avec mon entourage ou avec le côté professionnel, ou pas toujours du moins. Et du coup, comme il l'a décrivé, on a...

  • Speaker #0

    C'est une relation entraînée mais très portée sur l'humain d'abord et à l'écoute de ce qui se passe aussi autour de la carrière sportive. et je trouve que c'est hyper appréciable et pour moi c'est une source d'inspiration dans la vie du quotidien finalement on a l'impression que parfois le versant du haut niveau et du très haut niveau d'ailleurs ça se professionnalise beaucoup le travail un

  • Speaker #1

    peu comme on a l'impression d'avoir des robots qui jettent des performances comme ça à tout va mais on voit pas tout ce qui se passe derrière justement Toi, Christophe, comment tu as pu voir évoluer Thibaut en tant qu'athlète, mais aussi en tant que personne depuis le début ? C'est aussi le développement de ça, tout ça, qui a permis aussi d'être plus performant ? de voir tous ces aspects de la vie de famille, la vie professionnelle, etc. autour de ça ?

  • Speaker #2

    En fait, Thibaut est l'un des rares Français à mener un projet professionnel sportif dans le travail de manière... sans manger des chips tous les jours, en vivant dignement. Donc, ça veut dire que c'est un projet global. C'est pas du pur sportif et le lendemain, je retourne au travail. Il a construit... Il a dû se construire, il s'est construit sur ce modèle qui n'est pas facile à monter. Et donc ça implique forcément où je place mon perso, où je place ma passion, où je reste bien professionnel dans mon sport sans me... sans être juste un influenceur qui a des followers parce que j'ai fait une sortie dehors. Donc ça, c'est hyper balèze. Donc forcément, le projet, il n'a pas pu éluder le fait d'avancer dans ce projet. Et moi, avancer avec lui en questionnant tous les pans de... tous les temps de cet aspect-là. Donc, forcément, on rentre un moment dans cette intimité-là, dans les motivations profondes. Donc, voilà. Et je dirais qu'aujourd'hui... Tout à l'heure, j'ai failli faire la remarque, mais je ne voulais pas vous couper. Thibaut dit qu'en 2015, ça y est, j'ai commencé à m'installer. On avait commencé en 2011. Les mecs qui nous écoutent ou les filles qui nous écoutent doivent se dire Ah, les 4 ans, ils ne sont quand même pas doués, les gars. Ben ouais, ils sont lents. Ils sont lents. Ils sont lents. J'ai presque envie de dire, avec François, ça a presque pris autant de temps. Sauf que Thibaut et François, on parle des années 2010. C'est ça, quoi. Voilà. Et moi, je veux bien qu'on balaie les athlètes qui sont en 2010 et qui performaient et qu'est-ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Quelle carrière professionnelle et sportive qu'ils ont cumulé sur le long terme. Et avec une forme de sérénité aujourd'hui pour les deux. On parle de Thibaut là, mais c'est des piliers. C'est des piliers du try. Et donc, moi je dis, voilà. ça je suis content en fait moi l'humain est posé quand tout s'arrête et que le gars il est encore debout quand la carrière s'arrête ou qu'elle décline mais le gars il est debout, il a une stature professionnelle par rapport à son aura par rapport à sa carrière sportive et qu'il a sécurisé on va dire le pan premier de la pyramide de Mazos et qu'il peut manger et boire ensuite après sa carrière sportive et bah super et je pense que c'est ce qu'aujourd'hui Kibo a ce luxe mais c'est pas un luxe, c'est qu'il a créé ça mais Mais ça met 12 ans, quoi. 14 ans même. Ouais, mais non. Moi, je bossais, j'étais pas coach.

  • Speaker #1

    Mais en 2010, il y avait Christophe Ballardé, quand même.

  • Speaker #2

    Ah ouais, bien sûr. Oui, d'accord. Mais... Je cours avec Ludo Pomeray. Il n'y a que Ludo Pomeray, qui à mon âge, qui est aujourd'hui encore dans le circuit. Après, je ne dis pas que parce qu'il faut durer longtemps... Enfin, si, quand même, je le dis. Si, si, je pense que... Aujourd'hui, le travail est quand même peut-être un passage en comète ou un passage où on s'installe et on mène un projet. Si c'est une passion, autant la vivre le plus longtemps possible quand même. Si c'est juste un métier, peut-être se faire le maximum, le palmarès le plus rapide possible en peu de temps. Mais moi, je pense qu'on vient d'abord au travail par passion. Et dans ce cas-là, ça vaut quand même le coup de penser aux années futures et comment on entretient cette passion. Et Thibault fait ça. François fait ça, Kylian fait ça, quelques autres font ça, mais sur de longues années, ils ne sont pas tant que ça.

  • Speaker #1

    On fait souffler un petit peu le cerveau, Thibaut, justement, par rapport à ça, si Christophe devait courir une de tes courses, laquelle lui conseillerais-tu et pour quelles raisons ?

  • Speaker #0

    De cette année, il n'y en a pas beaucoup. Le TMB, Chris, il l'a déjà tenté, il me semble. Ouais,

  • Speaker #2

    deux fois. Tenter, c'est le mot, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Donc, je ne le reconseillerais pas. Mais la course que je viens de courir à Transvulcania, je pense que c'est une course... Tu as déjà couru, Chris, à Transvulcania ?

  • Speaker #2

    Non, je ne suis pas allé à Villecania, non.

  • Speaker #0

    Je pense que ça ne t'aurait plus, parce que c'est des tentes... Enfin, ça course tout le long, quoi. Clairement, il faut être quand même coureur. Et puis, il est... Et Magic, c'était juste superbe, je pense que c'est une course qui m'aurait plu parce que pas trop technique et puis vraiment pour des qualités de coureur. Je la conseille d'ailleurs à ceux qui sont dans ces profils-là de course. C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #1

    On va passer sur le côté des stratégies et des adaptations. Christophe, en tant que coach de ta structure, on va parler de Thibaut. Comment tu adaptes les entraînements de Thibaut en fonction des différentes saisons et des compétitions à venir ? Est-ce qu'on a parlé d'un certain degré d'autonomie ? Est-ce qu'il y a vraiment des choses à long terme ? Est-ce qu'on voit sur un an, deux ans, trois ans ? Est-ce qu'on pose un peu des cycles un peu plus courts ? Ce n'est pas facile la motivation aussi. Des athlètes, ils peuvent être tentés finalement d'aller sur des circuits où ils sont aussi un peu poussés par des partenaires parfois. Il faut faire des choix en fait. Et avant les choix, il y a des options. Et après les choix, on décide.

  • Speaker #2

    C'est ça, on part déjà sur la vision globale. Qu'est-ce qui te motiverait ? Est-ce que la saison a du sens pour toi ? Souvent, ça, c'est déjà un gros travail. C'est un premier rush de je te propose ça Alors moi, je fais ouais, mais explique-moi pourquoi ça Ouais, parce qu'on voit qu'il y a parfois des fausses motivations à y aller. Et on se dit non, mais attends, dis-moi vraiment ce que tu as envie de faire Et puis là, on parle déjà d'un autre calendrier. Mais du coup, on se met d'accord entre ce qu'on a envie de faire, ce qui est raisonnable, ce qui peut être différé à 2-3 ans parce que c'est un projet qui n'est pas trop dans les clous d'une continuité de saison. Donc, il y a des arbitrages de ce type-là. Là, typiquement, Thibault, plus ou moins dit, il est parti dans une seconde carrière en type ultra, on est capable de se dire, à vision 3 ans, comment on progresse dans cette… comment on provasse dans cette échéance d'ultra-trade. Donc voilà, ensuite, en réduisant ça, il y a la saison, c'est-à-dire qui commence le 1er janvier et finit le 31 décembre maintenant, ou qui commence pas loin. Et donc voilà, là, double deuxième arbitrage, c'est tu ne peux pas être en forme toute l'année, donc dis-moi où tu veux être en forme. Et pour moi, trois pics de forme, j'ai bien bossé, il faut pas qu'on m'en demande beaucoup plus sur l'année. Donc ça demande, avant de dire où tu es en forme, une fois qu'on me dit où je suis en forme, je lui dis où tu seras pas en forme et où je te laisse cool. Donc ça, ça enlève déjà des semaines. Tu fais le marathon du Mont-Blanc, enchaînement sierrasinal, écoute, septembre, on va s'étendre un peu et puis peut-être qu'une arrière-saison serait pas mal. Enfin voilà ça. ça séquence comme ça aujourd'hui il y a quand même souvent une double saison chez Thibaut qui existe depuis quelques années c'est un hiver de moins en moins coureurs et un peu plus skieurs retourner s'amuser sur les skis de fond, etc. Donc là, pour le coup, il y a de moins en moins de courses à pied, donc c'est aussi pour moi un suivi coaching qui n'en est pas un, en fait. C'est-à-dire qu'on surveille un peu, qu'on donne des choses, des petits rappels, mais il n'y a pas un gros travail. Donc souvent, maintenant, la saison, quand Thibault la diffère, elle commence plutôt quand même mars-avril, sortie de la neige, avec peut-être des anticipations quand il y a des France en fin mars, mais voilà. Et puis, en plus, après, c'est des séquençages en... En macro et micro-sic, c'est-à-dire macro, on est à 100 jours d'un événement, micro, un bloc de 3 semaines, 10 jours, récup, compensation, etc. Monté en charge, le grand classique. Je suis un peu calibré comme ça maintenant à force de faire ce métier. Je crois que j'ai fait ça avec un athlète devant quelqu'un qui observait ça et ne comprenait pas la vitesse à laquelle on était capable de faire ça. Non, ce n'est même pas ça. J'ai fait une formation course hors stade trial auprès d'entraîneurs et puis on faisait ça justement, cette histoire de planif et tout. Et c'est là que je me rends compte qu'en fait, quand tu as un stagiaire qui adore ça, qui s'y met, ça demande un temps énorme. à faire, c'est le micro. Alors que pour moi, aujourd'hui, c'est mon quotidien. C'est mon quotidien. J'ai un calendrier planisphère derrière mon écran et n'importe quel entretien, je suis toujours en train de compter les semaines. C'est ça, mon quotidien, avec des entretiens. Et donc voilà, ça se décline comme ça. Et puis l'aspect motivationnel, évidemment, c'est-à-dire le moteur. Alors le moteur, c'est la compétition, mais moi, le moteur, c'est maintenant aussi de dire à Thibaut, mais dis-moi ce que tu mets de sexy dans les 100 jours avant l'événement. Voilà, c'est quoi les moments forts ? Et quand on va faire un bloc de foncier, tu vas où ? Et c'est quoi l'intérêt ? Amuse-toi, fais quelque chose, etc. Donc c'est aussi comment dans la prépa, on se renouvelle dans les contenus d'entraînement, dans les lieux, dans les formes de l'entraînement croisé, etc. Thibaut a quand même pas mal d'ouverture par rapport à ça. Il aime bien voyager, il aime découvrir de nouveaux spots, il a quand même un bon réseau d'amis et de personnes avec qui il collabore ou avec qui il échange sa pratique. Ce n'est pas quelqu'un non plus qui aime partager aussi sa pratique, c'est essentiel pour pouvoir aussi s'ouvrir à ne pas s'entraîner et être isolé. Après, le challenge avec Thibaut, ce serait une fois mis ça, c'est... ne pas trop en faire ou bien se dire attends mais là, c'est bon, stop. Voilà, parce que derrière, il y a encore ci, possiblement, etc. Donc c'est aussi... Moi, parfois, mon boulot, c'est de bien marquer quand est-ce qu'on se repose, en fait. C'est souvent, les athlètes, je me rends compte que c'est pas de dire où on s'entraîne. Si tu leur dis où on s'entraîne, ils y vont. Par contre, si tu leur dis où on récupère, c'est pas sûr qu'ils y aillent. Je dis ouais,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #2

    si je fais ça, non, je t'ai dit de récupérer. Voilà. Et ça, Et ça, si tu n'as pas la confiance de l'athlète, il va continuer à bosser avec toi comme un fou quand tu vas demander de travailler. Mais s'il ne croit pas que la récup ça lui sert, et il ne croit pas à ce message-là, et j'ai besoin moi de valider ça avec les athlètes, et des fois, il faut qu'ils aient le déclic de dire non, mais j'avais trop de forme, ça m'a fait trop de bien quand ils disent ça, c'est bon. Mais quand ils viennent vers moi, souvent, ils ne savent pas faire ça, ils ne savent pas couper les athlètes. Donc, c'est

  • Speaker #1

    C'est vrai que le repos fait partie de l'entraînement, ce que tu évoques. Après, tu parlais aussi de l'expertise, aussi les routines que tu as mises en place. C'est vrai qu'on parle des fois de 10 000 heures pour être un expert. Parfois, il faut même plus. Mais quand on a au moins 10 000 heures ou 15 000 heures de pratique, finalement, on parle souvent de ressenti ou d'intuition. Et en fait, les gens pensent que le ressenti, l'intuition, c'est comme ça, c'est inné et que c'est une capacité de talent, alors que c'est totalement faux. C'est dé... des heures et des heures et des heures et des heures encore, et j'en rajoute de travail, c'est ça, sur des contenus, sur des athlètes, d'apprendre des erreurs, c'est ça. Je vais poser une petite question justement à Thibaut par rapport à ça, est-ce que tu as zappé un conseil un jour de Christophe pour te rendre compte qu'après il avait raison ?

  • Speaker #0

    Comme ça, de tête, je ne l'ai pas à souvenir, mais très certainement. Très certainement. Non mais oui, l'histoire du repos,

  • Speaker #1

    sur la gestion, ou peut-être sur les périodes de repos, justement, où tu as fait peut-être la course de trop, comme on dit, tu sais, des fois.

  • Speaker #0

    Oui, certainement dans une saison où j'ai dû rajouter maintenant avec le recul, c'est vrai que quand on planifie en début de saison, il y a six courses sur la saison, je n'en rajoute plus. Alors que je pense qu'il y a des années où je me suis dit je peux aller courir là en plus, même si il y a des courses, j'en ai rajouté un peu à droite à gauche. Maintenant, j'essaie vraiment de faire gaffe et de me dire déjà les saisons sont longues. Donc si tu cours, si tu mets déjà 5-6 dossards sur des grosses courses, c'est déjà énorme. Et puis de vraiment respecter ses temps de repos. Je pense qu'avec le recul, la sagesse et les années qui passent, je le remarque que ces périodes elles sont cruciales et qu'on en a vraiment besoin. Et je pense que je suis plus à prendre un jour en plus qu'à les reprendre trop vite. Maintenant, je me rends compte que j'arrive à avoir un niveau qui est toujours plus important ou constant du moins, avec peut-être même plus de repos par moment ou à adapter vraiment avec ma forme du moment sans vouloir exactement faire le plan à la lettre parce que ce jour-là, ça a été écrit comme ça. Mais oui, c'est certain que dans le passé, il y a des choses que j'ai dû ouvrir. nous a fait inconsciemment mais c'est comme ça qu'on apprend aussi par les erreurs entre guillemets et l'expérience on peut bien faire c'est ça aussi après j'ai énormément de vision quand on prépare les saisons mais sur les cycles dont parlait Chris micro macro moi ça on regarde pas du tout je lui laisse la main et là dessus on est ok et Et sur la motivation, j'ai toujours des idées pour aller découvrir d'autres choses ou avoir des petits défis dans l'entraînement. C'est sûr que c'est clé aussi pour pimenter une prépa et pour faire tomber dans des routines. Quand on me demande ma routine d'entraînement, je ne sais pas en fait.

  • Speaker #1

    chaque semaine est différente et Chris a toujours des nouvelles séances aussi et ça fait 14 ans et j'ai l'impression que toutes les semaines il y a des nouvelles choses il n'y a pas de lassitude quoi non pas pour le moment du moins on va venir aux outils justement sur la communication parce qu'on sait que maintenant il y a pas mal de data il y a même l'IA qui vient se greffer sur les data et sur les outils et les possibilités on a plein d'échelles, Infoster, Kogan on en parle mais Est-ce que toi, Christophe, tu prends en compte ça ou vraiment, comment tu arrives à agencer un petit peu à la semaine ? Parce que souvent, les athlètes, entre guillemets, les entraîneurs de haut niveau, des athlètes de haut niveau sont souvent quand même sur le court thermiste, un peu plus. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas donner un plan d'entraînement d'un mois en PDF et dire on se voit dans un mois. J'imagine en tout cas. Mais comment tu arrives justement à t'adapter ? Est-ce que tu as des outils ou alors tu ressens un peu plus les choses avec toute ton expérience ?

  • Speaker #2

    C'est du e-coaching. Notre outil, c'est un tableur Excel qu'on partage un peu sur Google Drive. La vision effectivement, c'est une vision à la semaine, c'est-à-dire que moi je pose début de semaine ce que j'imagine être utile pour aller vers l'objectif que l'on a. Après, le retour de Thibault, et sur tous les tableaux que j'ai, il est double, c'est-à-dire quantitatif, qualitatif. Quantitatif, c'est les stats qu'on peut retrouver sur Strava, etc. Les valeurs, voilà. Et puis qualitatif, et c'est souvent ce que je dis aux athlètes, Finalement, si tu me mets que le quantitatif, je suis comme ton pote qui te suit sur Strava. Je vois la trace, je vois ta vitesse, je vois tes kits, je vois ton déni, je vois que t'as battu le com de machin, mais en vrai, raconte-moi quoi. En vrai, raconte-moi. Voilà. Et là, quand il me dit qu'il a ça, mais qu'il a un putain de mollet qui l'embête, et que la hanche, elle ne se déloque pas, et que franchement, il a fini la séance, il n'a pas le bête sur Strava. Il est très public. Et donc du coup, c'est ça moi. En fait, à choisir entre quantitatif, qualitatif, moi je prends le qualitatif tout le temps. Donc le qualitatif, c'est des allers-retours de trois fois par semaine sur le drive. Ou si, voire en instantané, s'il foire la séance, il voit qu'il s'est mis en jeu, il y a un WhatsApp en disant Christophe, là c'est la merde. Est-ce que demain je fais quand même les quatre heures de vélo ? je regarde et puis on ajuste. Donc, le qualitatif me donne quoi ? En fait, le quantitatif, c'est moi qui le calibre au final. C'est-à-dire que moi, je lui demande un footing d'une heure et quart. Qu'il a ramené 12 bornes 400, bon, que ça fait 1h17 ou 1h12 et qu'il y a 450 ou 380, franchement, je mens. mais, et puis que la trace fasse un rond ou un carré ou un 8, ça ne m'embête pas non plus. Et par contre, le qualitatif, je ne l'ai pas. Enfin, je présuppose de quelque chose. C'est-à-dire, quand je l'écris, je présuppose que ça, ça va l'aider à récupérer. Par exemple, séance type VMA le mercredi, récup une heure le lendemain, je présuppose qu'il me dit j'ai mal aux jambes Ça a été mieux sur la fin et je suis mis, c'est OK, très bien. Mais si on dit dans le qualitatif, j'ai le mollet suite à la séance de hier. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que demain, je fais la séance ? Et finalement, c'est là-dedans que je mets en balance ce que j'avais pressenti et ce qui me retourne. Ou je ne suis vraiment pas en forme, c'est comme hier, je suis collé depuis le début. Je ne comprends pas, franchement, pourtant je suis vraiment parti cool. Et en fait, là, je me dis, là, il y a un loup. Il y a un truc, là, on ne reste pas sur le plan classique. Du coup, tu ne fais pas vélo vendredi, tu fais ci, tu fais ça, tu fais une adaptation. Et ça, j'ai envie de dire... Ce n'est pas la data qui va... Après, je change en data, c'est-à-dire que je passe d'une heure et demie de vélo, j'enlève le 4 heures de vélo pour dire tu fais repos ou tu fais une heure et demie de vélo, donc je change la data, enfin la data, je change la préco, mais au final, c'est dans le qualitatif que je vais changer mes options. Alors sur le tableau il y a Foster il y a degré de difficulté, de l'effort certains le remplissent, certains pas du tout Thibaut je crois qu'il en est pas du tout mais il écrit il me dit, et puis si ça va pas ça va pas, j'ai pas de mood j'ai zéro énergie, je sais pas ce que j'ai je l'ai fait mais parce que j'ai pas fait voilà il est capable de me dire ça et Et ça, c'est ma matière. C'est une matière qu'on a nulle part et que je ne partagerai avec personne et qui est notre relation. Et le subtil, parce que c'est ça finalement la prépa, elle se fait pas dans le général, elle se fait dans le subtil et le subtil on le crée là quoi. C'est comment à un moment la prépa elle a complètement changé. Parce que moi des plans parfaits, j'en ai plein sur mon ordi, des plans parfaits pour aller à l'UTMB je peux t'en écrire. Des plans parfaits que j'ai réalisés, je crois pas en avoir fait ou fait réaliser je crois pas en avoir fait. Dans ton imaginaire, tu te dis que tu vas faire tel déni, tu vas faire ci, tu vas faire ça. En tant qu'athlète, j'ai toujours un plan parfait. Mais en réalité, tu es tous les jours dans l'ajustement. Avec toi-même, avec ton coach, avec ta séance, avec la météo, avec tout. Et en fait, si... Et le subtil de l'entraînement. Alors moi, en fait, il y a aussi un truc, c'est que le subtil, c'est de ne pas dire et de faire. C'est-à-dire que je change des choses dans l'entraînement de Thibaut sans qu'il n'ait le doute que je le ralentis ou que je le bouleverse dans l'entraînement. Là, il va faire quoi ? Par exemple, si je vois qu'on va dans le mur. J'étais parti sur un plan en disant, voilà, on va mettre une grosse charge. On va mettre un gros bloc de 10 jours avec du volume et tout. Je vois qu'au bout de trois jours, il s'effondre totalement sur les sorties, il revient, la météo est chaude, c'est très compliqué. J'arrive à passer sans lui dire laisse tomber, on n'arrivera pas à faire le foncier Si je dis ça, c'est mort. Donc je dis écoute, à ce moment-là, on va faire ci, on va faire ça, on va faire du pied. Et en fait, le subtil, c'est ça, c'est tenir la tête et qu'il ait le sentiment d'être toujours dans son truc. Et moi, à côté, je me dis bon là, il ne va pas falloir l'amener dans le mur, etc. Donc… Je suis subtil, je ne sais pas si je suis subtil, mais en fait c'est vraiment là-dedans qu'il faut chercher. Et moi la première case que je regarde quand j'ouvre mon drive, c'est qu'est-ce qu'il me raconte. Et ça c'est génial parce que c'est aussi la découverte de Ah, alors comment ça s'est passé ? Je sais que la science doit produire ça. Parfois ça produit ça et parfois Ah non, mais là ça n'a pas du tout fait ça. Et là il y a problème.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoques, c'est le côté de la portabilité de la conscience. Si tu amènes quelque chose de négatif, ce n'est pas forcément l'amener aussi. Tu peux le faire douter, c'est ce que tu évoquais. Le côté subtilité, c'est intéressant. Le mot subtil, j'aime beaucoup. C'est le côté aussi, l'entraînement est un art, un peu comme un cuisinier. Tu peux avoir un cuistot, il a les super ingrédients pour faire une super recette, mais finalement, il ne sait pas faire. Donc la subtilité c'est peut-être justement d'amener, et c'est pour ça que je voulais poser la question à Thibault, toi, est-ce que tu sens cette subtilité ? Tu ne vas pas forcément travailler au ressenti, mais toi, la subtilité, c'est que tu aimes bien écrire, c'est ça ? Et tu aimes bien le langage écrit derrière tes séances ? Oui,

  • Speaker #0

    comme dit Chris, savoir que j'ai fait 12 bornes en une heure avec la temps, je vais le marquer parce que c'est ce que j'aurais fait, mais ce qui est important, c'est vraiment, et ça j'en suis convaincu, c'est le ressenti que je peux avoir et qui apporte énormément et qui va faire évoluer. le plan dans l'ensemble ou un autre, comme on l'avait prévu. Et oui, j'ai toujours eu une petite remarque, même si c'est un footing et qu'il ne se passait rien de particulier, je me disais que ça s'est bien passé, ou j'étais fatigué, ou j'ai une petite douleur là, etc. Et je pense que c'est grâce à ça qu'on se comprend bien aussi, et qu'il ne faut pas avoir, je pense, peur aussi pour l'athlète, de dire ça ne va pas, ou j'ai mal quelque part, il faut réduire, parce que beaucoup... Je pense qu'autour de moi, ils ne vont pas forcément dire j'ai une douleur au pied, ça fait 2, 3, 4 séances, mais ça ne part pas, mais je ne le dis pas, parce que sinon ça va modifier mon plan. En fait, tu es sûr que dans 3 semaines, ton plan s'arrête. Pour moi, c'est peut-être aussi de ma formation de kiné que j'ai appris ça et que je l'applique aussi maintenant en tant qu'athlète. Mais je pense que c'est vraiment important. de donner tous ses ressentis, qu'ils soient bons ou moins bons, pour avoir le meilleur. En fait, le plan, il est toujours parfait, puisqu'il est adapté à l'athlète et au moment, aux ressentis. S'il t'amène sur la course et que tu réussis ta course, finalement, le plan que tu auras eu, il était parfait pour ça. Et oui, moi, je passe à écrire, à écrire, à écrire, à mettre des couleurs ou mettre des notes. Mais je pense que chacun a un peu son...

  • Speaker #2

    Et la donnée essentielle de ces années, c'est la fiabilité du ressenti. C'est-à-dire que quand Thibault me dit ça, est-ce que c'est vrai ou est-ce qu'encore il psychote ? Et quand on ne connaît pas le gars, on lui fait confiance, on dit ah ouais, mais c'est chaud, c'est chaud ce qu'il me dit Et puis quand on commence à le connaître, je ne caricature pas Thibault, il n'est pas comme ça, mais en fait c'est comment le ressenti est donné et comment il faut aussi le filtrer par rapport à ce qu'on comprend de la personnalité qui nous le donne. Et moi, du coup, c'est important. et que l'écoute est importante, c'est comment comprendre l'athlète qui est en face de vous, ce qu'il vous dit, ce qu'il ne vous dit pas, et ce qu'il est lui-même par rapport à sa pratique, pour dire ça ne va pas. Mais tu sais bien que si ça va quand même, mais il faut qu'il dise que ça ne va pas, parce qu'il a une grosse angoisse à ce moment-là. Donc là, il y a un rééquilibrage à faire. Mais quand même, le filtre de qui vous le dit, et pour le coup, le filtre de Thibaut est très fin. Voilà, c'est genre, je voulais arriver à ça, c'est-à-dire que Thibaut, il est serein. il a mal, il a mal, il n'est pas aligné, il n'est pas aligné, il est aligné, il est aligné. Et quand il écrit, il écrit. Et je n'ai pas de surprise. C'est-à-dire que s'il me dit qu'il est focus sur une course et qu'il s'en va le faire, je ne vais pas aller à gratter pour dire Non, mais explique-moi comment tu vas le faire. Je sais qu'il va le faire. Si par contre, il me dit Là, quand même, cette course, ça arrive vite. Ok, on décroche le téléphone et on voit pourquoi elle arrive vite et quel est ton ressenti, etc. Et ça, parce qu'il y a des athlètes qui ont beau être en forme tout le temps, qui vont toujours être stressés avant une course en disant ça ne va pas le faire. Ça, ça existe et il faut prendre en compte. Mais Thibaut n'est pas comme ça.

  • Speaker #1

    On voit quand même déboucher un peu quand il y a de la réussite dans vos projets, notamment toi avec Thibault Baronian, avec François Daen, avec Camille Brouillasse. On sent aussi quelque part la réussite, elle vient aussi d'une sorte d'intelligence conceptuelle, d'empathie. On dit qu'on peut avoir une empathie cognitive ou affective, c'est-à-dire un peu comprendre les pensées de l'autre ou comprendre aussi les émotions. Est-ce que c'est une qualité qu'il faut avoir si on veut percevoir l'athlète dans sa globalité ?

  • Speaker #2

    J'ai eu deux carrières d'entraîneur. J'ai eu une carrière de 2010 à 2014 où je suis arrivé en mode bazooka. Ou même depuis que je m'entraîne perso jusqu'à 2014 où j'avais une entrée physio, cours, fait des séances, bouffe, compagnie. Et puis j'ai eu un moment où un athlète bon à l'UTMB m'a appelé, alors j'étais en vacances, au bout de 30 bandes, en me disant écoute je vais m'arrêter là, je vais rejoindre mon épouse qui est dans le sud de la France, je me demande ce que je fous là. Et là je me suis demandé ce que je faisais vraiment comme métier, parce que je me dis là, ce gars il est en forme. Il a fait tout ce que je lui avais demandé. Il n'a rien, je n'ai aucun reproche à lui faire, mais n'empêche qu'il n'est pas monté au col du bonhomme. Et en septembre, j'ai fait un DU préparé mental, accompagnement de la performance à l'école nationale de voile de Quibon. Je ne fais pas préparateur mental, je dirais que ce n'est pas ma fonction. Aujourd'hui, je n'exerce pas professionnellement là-dessus. Par contre, je prends les outils pour filtrer les plans d'entraînement et comprendre ce qui est dit, pas dit, l'empathie. L'empathie affective, comme tu dis, je l'ai développée en partie là, et pas juste en disant non mais ça va le faire ça va le faire t'es fort ça va le faire ou alors les gros mots péjoratifs et confiance mais en fait tu l'envoies avec que d'un et du coup j'ai changé ma deuxième carrière parce que ça a révolutionné ma façon de voir les choses J'ai pris beaucoup de recul dans l'injonction. Je laisse les gens... Je parle encore trop, mais je laisse les gens me parler. J'écoute, j'écoute. Jusqu'à ce que j'entende un mot qui ne devrait pas être là et je requestionne ce mot. Et là, on ouvre des boîtes. Et là, on rentre dans le vif du sujet. Je déplie et là, on a gagné du temps.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est super intéressant. Si vous deviez faire équipe dans un autre sport que le trail, ça serait quoi ? Lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Le vélo, c'est une passion commune.

  • Speaker #0

    Le vélo, parce qu'on est tous les deux fans du vélo.

  • Speaker #2

    Oui, on serait un bon team.

  • Speaker #0

    j'avais hésité j'avais hésité avant de reprendre la course à pied de reprendre une licence à vélo on se serait certainement pas rencontré moi j'adore le vélo j'aurais aimé ouais le vélo t'aurais aimé aussi entraîner ou être toi cycliste

  • Speaker #2

    ah non alors les deux ouais les deux mais je trouve que la dimension ce qu'on n'a pas en trail c'est la dimension stratégique à l'instant T qui est vachement plus compliqué que que le trail, tu poses un physique, tu fais pas trop le con, t'as le résultat au bout. Le vélo, je sais pas si j'aurais survécu à ce métier, je sais pas comment ils survivent, les entraîneurs et directeurs sportifs, honnêtement, c'est des métiers compliqués.

  • Speaker #0

    mais c'est chouette et puis ça reste nos filières on comprend ce sport d'endurance on est presque à la fin parce que on a déjà passé une heure ensemble,

  • Speaker #1

    c'est chouette j'ai quelques petites questions pour Clore, vous pouvez répondre aussi tous les deux Thibaut, Christophe à votre avis c'est quoi les les Trois valeurs principales que vous partagez et qui font le succès de votre collaboration. Alors, ce n'est pas facile, vous avez trois heures, je rigole, mais à peu près trois valeurs, même ou des mots, il n'y en a pas forcément trois, mais des choses sur lesquelles vous partagez qui vous semblent aussi importantes de conserver parce qu'on a une évolution. Alors, est-ce qu'on peut parler d'une évolution ou d'un changement ? La sémantique est importante dans le milieu du travail parce qu'on voit bien que tout le monde le dit. Ça se professionnalise, etc. pas forcément vu les tenants et les aboutissants, mais pour conserver, entre guillemets, alors moi je ne vais pas parler d'esprit, de quoi que ce soit, mais en tout cas, une bonne dynamique de lien social, de valeur, etc. dans la pratique du travail. Thibaut ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai un premier mot qui me vient, c'est la passion, qui est au centre de notre exercice, à tous les deux, et de nos centres d'intérêt. Et je pense que... Oui, d'être passionné et de vivre à signer quelque chose, ça rapproche et ça accède les liens et ça nous permet de mieux se comprendre. Je pense qu'on l'a déjà évoqué, mais l'écoute, entraîneur, entraîné, et tout ce travail humain, plus global que juste l'athlète, je pense qu'il est clairement au centre de de notre relation aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et Christophe ?

  • Speaker #0

    Il en reste un, l'authenticité.

  • Speaker #1

    Être authentique, c'est être soi-même, tu l'as évoqué à un moment donné, vouloir être un entraîneur reconnu, chercher la reconnaissance, le besoin entre guillemets de reconnaissance, parce qu'il va se développer une relation plus tôt, que finalement on va chercher quelque chose au bout. C'est ça un peu que t'évoques Chris ?

  • Speaker #0

    Oui, l'ambiguïté de la relation entraîneur-entraîné, elle est... Cette formation accompagnateur pré-paventale m'avait restabilisé là-dessus. Je sais pourquoi je dois être là. Thibaut, dans le début du podcast, il a dit que c'est l'ours ou l'âne. En fait, c'était un peu les deux. Je m'étais totémisé comme âne de bas. Je m'étais dit que mon métier, c'est être âne de bas. J'accompagne les gens sur un chemin qu'ils définissent. Je porte une partie de leur charge. Je les aide. pour qu'ils aillent un peu plus loin, un peu plus vite. Un âne de bas, ça ne va pas dans un truc à danger, ça s'arrête. Je préviens aussi le danger. Et puis j'avance un peu comme à la vitesse du marcheur. Je ne cours pas devant, je ne traîne pas derrière. Ou si je peux traîner derrière pour dire que ce n'est pas le bon chemin. Donc j'avais plutôt totémisé ça. Et puis l'histoire de l'ours, c'était plutôt... Des fois, je ne suis pas très bavard. Je garde les choses. Mais parce que la relation que j'ai avec chaque athlète, elle est connue de moi et de l'athlète. Je n'ai pas envie de... de parler de plus de ça, mais moi, je me nourris de ces multiples relations et moi, je vis bien. Je ne vis pas comme un ours. En tout cas, je vis avec plaisir, mais de l'extérieur, ça peut paraître ours parce que je ne cherche pas à raconter ce qui se passe avec des athlètes. Donc, voilà, c'est ce côté. En fait, à partir de là, moi, je suis bien. Quand dans l'authenticité, c'est que je ne cours après rien. Les choses, elles vont arriver. J'ai de la chance. Je sais que j'ai de la chance de faire ce métier. J'ai eu la chance d'avoir des athlètes hors normes tout de suite avec moi. C'est très clair aussi. Plein d'athlètes, plein d'entraîneurs.

  • Speaker #1

    Il y a des coachs qu'on peut citer aussi, qui t'accompagnent, on peut les citer. Oui,

  • Speaker #0

    Diego et Yann.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Yann et Marco, avec qui on collabore.

  • Speaker #1

    Tu as un super boulot aussi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Parce qu'on a... Je les ai intégrés à Fartlek, on a avancé, on a grandi ensemble. Et notre pilier pour avancer, c'était... Qu'est-ce qu'on a comme valeur ? J'ai un totem sur mon bureau sur nos valeurs à Fortlake, je ne vais pas faire d'actu, mais notre ADN, c'est être en nature, en mouvement, avec agilité. Et nos valeurs, c'est prendre soin des humains. Pour moi, ça, c'est fondamental. prendre soin de la terre et prendre juste sa part. Moi, je ne veux pas plus. Je prends juste ma part de coach. Je suis déjà trop. Je me suis bien gavé quand même, déjà. Je pourrais arrêter ma carrière d'entraîneur aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu es passionné.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un passionné, mais je suis un gâté, un privilégié, grâce à des athlètes comme Simon.

  • Speaker #1

    C'est bien de le reconnaître aussi et puis en même temps de montrer finalement que l'expérience, elle a du sens. Parce que c'est ça aussi que tu évoques, elle a du sens pour toi, que tu continues parce que tu trouves du sens aussi, certainement. La question de fin, c'est... Merci en tout cas de vous être vraiment confié là-dessus. Ce n'est pas évident tout le temps sur les valeurs. Mais c'est quoi les projets à venir ? Alors, je ne vais pas parler dans cinq ans. Il y en a qui me disent des fois, je ne vais pas forcément la poser. Mais là, dans l'année ou dans les deux ans qui viennent, Thibaut, peut-être ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a clairement ouvert une nouvelle page avec Chris cette année, qui est mon changement de distance, en tout cas sur une phase incomplète. Donc je dois se mettre tranquillement en place avec Joukowa Transvulcania ce week-end et puis l'UTMB qui arrivera fin août avec un passage sur le 90 du Mont-Blanc, donc des nouvelles courses sur moi, des nouveaux formats, ce qui va entraîner aussi des nouvelles façons de s'entraîner et qui m'écrit parce que je vais découvrir mon premier gros bloc ultra finalement dans les semaines qui arrivent. J'ai hâte de me projeter sur des choses différentes, sur un entraînement différent, et de voir comment le corps réagit à tout ça. C'est en France un premier point déjà après l'Uténa pour envisager la suite, mais l'idée c'est quand même d'aller poser les premières pierres et les premières briques. pour performer sur les longues distances maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Chris, alors, une nouvelle phrase sur le totem ?

  • Speaker #0

    Il faut prendre soin de soi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est aussi peut-être une question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Il faut prendre soin de soi aussi. On prend de l'âge. On se fait vieux comme entraîneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis comme pratiquant, parce qu'une passion, ça se pratique aussi. Ça se... Ça ne se vit pas que par procuration, moi je ne le conçois pas comme ça, et je suis content d'être dehors aussi à titre perso. J'ai besoin de m'absorber dans mes propres passions et dans mes propres défis, et pas vivre que les défis des athlètes. Et des fois on pourrait s'oublier, parce qu'ils sont chronophages, ces petits gars et ces petites filles. Donc du coup, il faut continuer à avancer en prenant soin de soi, et c'est ça qui me fera aller loin aussi.

  • Speaker #1

    dans la suite ok bah écoutez on va clore et je vous remercie énormément vraiment du fond du coeur vous le savez c'est sincère et authentique pour reprendre les mots de Christophe d'avoir accepté de vous être confié dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance, des petites choses à ajouter ou un petit coucou à vos teams, à votre équipe, à des personnes ?

  • Speaker #2

    Moi, je voudrais juste remercier encore une fois Chris pour la relation qu'on a et puis de m'amener là où je suis aujourd'hui. C'est une mort très grande en tant que catholique, mais aussi en tant qu'homme. Je suis super heureux d'avoir eu la chance qu'on se rencontre en 2010 et d'avoir fait toutes ces années avec toi Chris super Christophe c'est une dette d'amour ça ouais c'est ça et puis après je peux vous dire aussi on aimerait bien te voir à l'UTMB cette année ouais j'y serais aussi j'y serais ah c'est une bonne nouvelle on est pas en cours on est pas en cours j'y serais non non non pour nous crier dessus non

  • Speaker #0

    non bah écoute déjà un grand merci Eric merci pour déjà pour cette initiative avec plaisir de podcast qui est toujours qui est toujours chouette et et puis on a très peu d'occasion de se rencontrer ou de discuter mais on sait on sait par personnes interposées qu'on se passe souvent le bonjour on se passe souvent le bonjour par personnes interposées c'est curieux donc je suis très content qu'on se voit un de ces quatre et qu'on pose une bière quelque part exactement en fait à l'UTMB maintenant je crois que tu seras bien équipé là donc en tout cas merci d'avoir pensé à nous deux merci un grand plaisir merci Thibaut d'avoir prêté parce qu'il fallait quand même que tu que tu aies envie de m'écouter d'expliquer ce qui se passait dans cette relation, parce que c'est avant tout ton projet. Et puis, on vit au podcast. Et puis, merci à tous les auditeurs d'avoir tenu.

  • Speaker #1

    autant de temps à venir on voit vos paroles merci beaucoup et puis à bientôt pour de nouvelles aventures de Secrets d'Endurance sur la saison 2 et merci vraiment encore beaucoup à Christophe Christophe Mallardé et Thibaut Baronian team international Salomon à très très bientôt merci Eric,

  • Speaker #0

    merci à tous à bientôt ciao

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce podcast. Tu as aimé cet épisode ? N'oublie pas de le soutenir en le partageant et en donnant la note de 5 étoiles. A bientôt !

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Description

Dans cet épisode, Thibaut Baronian et Christophe Malardé nous parlent de leur rencontre et de leur collaboration. Ils partagent avec nous leur relation entraîneur entraîné, les défis auxquels ils ont fait face et les leçons et stratégies apprises pour arriver à performer.


Plonge dans les confidences de ce duo emblématiques du monde du Trail. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Secrets d'Endurance by Nolio. On retrouve cette saison des épisodes intimistes traitant des relations uniques qui existent entre un athlète et son entraîneur. Ce sont des confidences sur des moments de vie qui façonnent la carrière d'un sportif, que ce soit la gestion du stress, la charge d'entraînement, la motivation ou encore la réussite et l'échec. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance. Bienvenue à tous les passionnés d'endurance dans un nouvel épisode de Secrets d'Endurance. C'est un peu votre fenêtre exclusive sur les alliances et les stratégies qui transforment les athlètes en champions. Aujourd'hui, on est ravis de vous emmener dans les coulisses de la relation entre Thibaut Baronian, c'est l'étoile brillante du travail, et puis Christophe Mallardé, son entraîneur de longue date. Ensemble, on va tenter de décrypter les clés de leur collaboration réussie. qui mêle complicité, rigueur et surtout une profonde compréhension mutuelle pour conquérir les sentiers les plus exigeants du monde. Donc, je vous dis, restez avec nous pour plonger au cœur d'un échange captivant qui explore la technique, la stratégie, mais aussi la complicité et l'entente qui unissent l'athlète et son coach. C'est parti, Thibaut, Christophe, bonjour et grand merci d'avoir accepté notre invitation, en tout cas, en premier lieu. Vous allez bien ?

  • Speaker #1

    Salut, salut à tous.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Thibaut, tout d'abord, comment vas-tu après ton épreuve sur le format long de la Transvulcania ? ça s'est bien passé ou pas trop bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, comme on en discutait un peu en off, encore un peu frustré, mais il y avait quand même du très bon dans tout ça, donc ça va, je récupère plutôt bien finalement et puis j'ai hâte de remettre en route pour la suite.

  • Speaker #0

    Christophe, tout va bien en Bretagne ?

  • Speaker #2

    Ouais, ça va pas mal, on guette l'été qui n'arrive pas, mais il va arriver.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais vous poser, c'est la tradition qu'on a mise dans la saison 2 qu'il y a un petit peu un petit peu surprenant sur les présentations. Alors, on ne va pas faire une présentation bateau. Moi, je vais demander à Thibaut déjà de présenter en quelques mots ou quelques phrases, finalement, Christophe.

  • Speaker #1

    Eh bien, Chris, c'est l'ours ou l'âne de Bretagne. Je crois que c'est l'âne qui correspond le plus.

  • Speaker #2

    Oui, continue.

  • Speaker #1

    Entraîneur depuis une petite quinzaine d'années maintenant. Il est passionné de course à pied et qui est passé par tous les... par toutes les disciplines, du crawl de la piste jusqu'à l'ultra-file. Et puis, entraîneur de certains noms, notamment chez Salomon, dont je fais partie, avec notamment François et Camille.

  • Speaker #0

    Camille Brouillat, c'est François Daena pour les néophytes, on va dire.

  • Speaker #1

    Et puis, un passionné de l'outdoor aussi, je pense, comme nous. et breton à Sierre-de-l'Aide je crois.

  • Speaker #0

    Christophe, tu pourrais nous présenter Thibaut aussi en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui bien sûr, Thibaut moi je le connais depuis plus de 12 ans maintenant, 2010-2011, je ne saurais même pas dire exactement l'année. Le lieu je m'en souviens, du côté d'Annecy on a fait une détection Team Espoir-Salomon et puis parmi une vingtaine il y avait un gros chevelu déjà à l'époque. Il s'appelait Thibaut et qui avait un peu marqué déjà son style et son empreinte. Son style, c'est une forme de légèreté à pratiquer, une envie d'être là et de s'engager pleinement et de répondre aux challenges qu'on lui offrait sur la détection. Sans crainte ni sans peur de mal faire, mais surtout l'envie de bien faire. Et puis, à côté... Une personne posée, je dirais de plus en plus posée. On prend aussi avec les années beaucoup plus de maturité. Le Thibaud d'il y a 13 ans, ce n'est pas le Thibaud d'aujourd'hui, mais il y avait déjà une envie d'en découdre, une envie de vivre pleinement son sport, sa passion. Et puis, on voulait détecter des gens qui ont un projet perso et sportif cohérent. Et Thibaut était déjà là-dedans et il a toujours cultivé ça avec sa... avec sa propre personnalité, mais ça je pense qu'on va en parler, mais c'est aussi l'identité de Thibaut, c'est qu'il a fait ses choix, il a fait ses choix comme il entendait, et ça moi c'est la caractéristique de Thibaut, c'est qu'il va là où il veut aller, donc ça c'est top.

  • Speaker #0

    C'est chouette, merci en tout cas de cette présentation de Thibaut, c'est vrai qu'on peut quand même rappeler que Salomon a été dans les premiers à faire ce genre de détection chez les jeunes, avec Jean-Michel Fort-Vincent, tu faisais partie aussi des premiers entraîneurs, c'est ça Christophe ?

  • Speaker #2

    Jean-Michel Fort-Vincent a créé le Team Salomon, a structuré le Team Salomon. Moi, je suis rentré dans les premières cohortes du Team avec Thomas Lerblanchet, Sam Bonodo, David Pascio, Thomas Vérissel. Et puis ensuite, moi, j'ai basculé assez rapidement sur une double casquette parce que quand je suis arrivé en athlète, je m'entraînais déjà tout seul. J'ai toujours eu cette passion d'entraînement. Jean-Michel quand même qui est… qui est assez observateur, là aussi remarqué. Et du coup, il a voulu structurer un peu le team. Le premier athlète qui me met dans les pattes, c'est François, qui est plus qu'il débarquait dans le team, en me disant, lui, il est jeune, mais il est bon, il est jeune, mais il faudra peut-être le cadrer. Est-ce que tu veux t'en occuper ? Voilà. Et puis ensuite, il a eu l'idée de ce team Esquire. Et puis là, du coup, il y a eu une cohorte avec Thibaut, avec Guillaume Boxis. Fabien Naviens à l'époque, etc.

  • Speaker #0

    Il y a un petit peu plus de 10 ans. Thibaut, quelle est la première chose que Christophe a changé dans ton entraînement ? Comment tu as réagi à cette modification ? Parce que tu étais jeune à l'époque, mais est-ce qu'il a modifié vraiment des choses ou alors vraiment il a bâti à la base toutes les fondations ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on se rend compte notamment sur cette détection, moi ça fait un an que j'ai repris un peu à courir. après avoir quitté le monde du ski, où là j'avais vraiment un entraînement pour le cours rigoureux, et puis avoir fait ma première année de médecine, donc du coup quand je me suis entraîné cette première année, donc entre septembre 2010 et septembre 2011, j'avais pas vraiment de plan, donc finalement quand je rentre chez Salomon, et que Chris devient mon entraîneur, là je reprends une certaine structure, que je... que j'avais pu connaître quand j'étais skieur de fond. Ça a juste amené quelque chose de nouveau. Finalement, je ne m'entraînais pas vraiment avant de rencontrer Chris. Ça a juste amené une nouvelle structure, un nouveau plan, une nouvelle rigueur pour moi en tant qu'athlète.

  • Speaker #0

    C'est vrai que tu démarrais aussi en tant que jeune athlète. Je vais poser la question à Christophe. C'est quoi le challenge le plus corsé ? En bossant avec Thibaut, comment vous l'avez relevé ensemble ? C'était quoi le challenge avec Thibaut ? Et peut-être encore en ce moment ?

  • Speaker #2

    Le vrai challenge, ça a été de savoir où il était vraiment bon. Sur quel format ? Sur quel format il fallait qu'on se décide ? Le souvenir d'entretien, tu me dis, si Thibaut, je suis un peu gâteux. On avait des questions de c'est quoi tes courses de rêve, c'est quoi que tu as envie de faire rapidement gagner, c'était la CCC, l'UTMB, ça t'appartait tout de suite sur des longues distances et tout. Bon nous on suit, pourquoi pas, mais on était tous, les juristes, c'était Sam Bonodo, Jean-Michel, moi et Tom, leur blanchet. Et donc on avait quand même une culture athlète, etc. Et puis à la fin ça finit de gonfler que tous les prétendants ou tous les jeunes qui avaient 21 ans, ils voulaient gagner l'UTMB. On dit non mais attends, il y a des courses de 30 bornes qui existent, la Sierra Sierrasida, le Marathon du Mont Blanc, tout ça, qui sont quand même... dans leur filière aujourd'hui, je ne sais pas s'il y a des filières à l'églage, mais ça c'est une discussion. En tout cas, tout le monde partait sur l'an. Et puis bon, en soi, ils avaient un projet et puis on voulait le suivre. Thibaut a quand même un potentiel athlétique. Moi, je viens de l'athlète, donc moi, VMA, ça me parle. Et au-delà de Max, ça me parle. Et moi, je me dis quand même, voilà. Quand on est à 21,5 de VMA, il n'y a aucun moyen de courir vite et d'aller sur des formats courts, voir des crosses, pour prendre des bases athlétiques, il n'y avait pas de base athlétique, athlétisme. On a un peu pétané entre je vais faire Bally Dentry de GRP 80 pour venir, c'est Nathaniel Calif pour entrer dans le Team Salomon et puis je fais un marathon du Mont Blanc Ça se finissait toujours un peu en eau de boudin sur le long quand même, où il y avait des choses qui n'étaient pas super abouties. Il y avait quand même une volonté pour Thibaut de faire du long, il aimait ça, il aimait la nature. Et puis, je ne saurais pas dire quelle année, mais à un moment, il y a eu un vrai recentrage. Il a aimé faire des distances plus courtes et il a performé sur les distances plus courtes. Donc, quand je dis distances plus courtes, c'est Sierra Zinal, Marathon Race, Marathon Trail, voire un peu plus court. Et là, je pense qu'il a trouvé sa voie. Et pour moi aussi, en tant qu'entraîneur, là, du coup, c'est... A force de tâtonner, on se dit bon, voilà, on a fait un peu toutes les expériences et puis il est temps d'arrêter les expériences pour se dire, il faut se spécialiser et il faut aller au bout de l'idée de la performance pure et aller chercher des choses. C'est bien de participer à toutes les courses dans le monde entier et être présent, mais à un moment, Thibaut n'avait pas ce potentiel à juste être un voyageur, il faut qu'il soit un performeur aussi. Et je crois que c'est ça le plus gros challenge du début en tout cas. Et puis du coup, ça l'est aussi maintenant parce qu'il y a une refonte de ses ambitions sportives après 10 ans passés sur un format. Mais du coup, comme ça, je dirais que c'est ça. Se trouver le format, c'est un vrai dossier avec beaucoup d'athlètes que j'ai. il y a un des at-têtes qu'on débute, c'est qu'on pense être bon sur un format, mais parce qu'on ne s'est pas donné le loisir d'aller explorer d'autres.

  • Speaker #0

    Ce que tu évoques, c'est vrai, il y a parfois un petit peu la surenchère du long, et le long est hyper valorisé, mais d'un autre côté, il fait rêver. On est quand même dans un dilemme. Thibaut, t'en penses quoi, toi, justement, de ce dilemme, un peu, de rester sur le court, d'aller sur le long ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que... Oui au début on a tâtonné et je crois que la principale chose c'était de me canaliser et de ce que j'avais envie de faire pendant longtemps, j'étais un peu dissipé à vouloir faire plein de choses et pas forcément rester sur un format ou tester des choses. Et je pense que c'est autour de 2015-2016, en tout cas ma saison 2016 elle était clairement que sur du cours ou des fois des marathons du moins. Et c'est à partir de 2016 et 2022 où on a eu la grosse phase où on s'est spécialisé sur les marathons. Mais ça a été un peu à tâtons dans tous les sens pendant 3-4 ans. On a cherché un peu où est-ce qu'on voulait aller. Et avec les années de recul, je ne regrette pas du tout d'avoir testé des choses au début et de mettre plus de potentiel sur du cours. Et puis j'ai un peu bouclé la chose. je pense l'année dernière notamment avec mon titre champion de France et les champions du monde qui ont été réussis j'ai un peu moins la flamme maintenant d'aller me mettre sur un marathon du Mont-Blanc ou un Cerdinal même si c'est des très belles courses mais on a besoin d'autre chose

  • Speaker #0

    En tout cas la carrière est plutôt réussie pour l'instant et justement Christophe là on est sur les questions de fond encore Comment tu arrives à gérer les moments où Thibaut doute de lui ou de son plan d'entraînement ? Parce qu'on peut douter quand même, on a le droit. Est-ce que tu as des astuces pour booster un peu sa confiance ? Ou c'est vraiment le rapport que vous avez depuis longtemps qui permet ça ?

  • Speaker #2

    Évidemment, ce n'est plus du tout la même relation entraîneur-entraîné que quand on a démarré, qu'aujourd'hui. Je pense que les premières années dans les chantiers, ou même les premiers mois, on va dire, c'est prendre la confiance, prendre des repères, apprendre à se connaître. Moi je ne suis pas sûr qu'à son âge j'aurais accepté qu'on me pose un entraîneur comme ça à qui je dois accorder ma confiance et à qui je dois faire. Il y avait quand même le besoin de se trouver, de se comprendre. Thibaut a toujours été dans un premier temps un bon exécutant dans le sens où si tu posais une séance il la faisait. Mais ce n'est pas suffisant, il faut aussi qu'il y ait une prise de recul sur la forme du jour etc. Cette communication c'est du e-coaching. Je pense que ce qu'avait vécu Thibaut avant dans le ski de fond, il y avait du présentiel avec son coach. Moi je suis en Bretagne, lui il était, avec lui d'ailleurs Thibaut était quelque part, toujours un verbe pour trop besoin de son et ainsi. Et du coup voilà, ça c'était la première partie. Et on a appris beaucoup à se connaître et à se faire confiance mutuellement. Moi je dirais qu'on apprend à se connaître dans les échecs. Dans les débriefs de course, on a parlé tout à l'heure du tâtonnement du début. Le tâtonnement du début aussi, c'est des illusions de coach en se disant Putain, mais attends, là, tu as vu ce que tu sors à l'entraînement, c'est quoi ces courses ? Même moi, en tant qu'entraîneur, ça me posait des dilemmes. Je ne m'arrive pas à mettre en adéquation ce que tu produis à l'entraînement et ce que tu réussis en course, enfin ce que tu ne réussis pas pour le coup. Et donc, besoin de gagner notre confiance aussi. On gagne la confiance d'un athlète dans le suivi, dans l'échec. C'est pas dans la réussite à fanfaronner avec lui, c'est d'être là le lundi quand ça va pas, être dimanche soir à côté de lui pour prendre des selfies, c'est aucun intérêt. Et donc, pour le coup, on a eu quatre ans, on a pu faire ça. On se reposait des questions, de bordurer bien le truc pour être sûr que… Voilà, et aujourd'hui en fait… Au final aujourd'hui, on s'avoue moins à ça, à la fois les réussites et les échecs, parce qu'il y a déjà les échecs, on les a vécu ensemble, on sait les analyser, on les analyse assez vite, on n'est plus dans cette recherche continuelle de mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? et tout, on est beaucoup plus là-dessus. Et puis aujourd'hui, notre relation est vraiment de confiance. elle évolue dans une grosse autonomie de Thibaut très clairement c'est à dire que moi si on me dit c'est quoi ton coaching de Thibaut c'est plus le coaching que je faisais en 2013 où tous les séances sont faites le jour J à l'heure H que je demandais avec des temps que je demandais c'est décalé, c'est je m'adapte, qu'est-ce que tu penses d'eux c'est un copartage des séances et je dirais tant mieux un athlète qui suit un temps à la lettre au bout de 12 ans de pratique avec son entraîneur et qui prend aucun recul par rapport à sa vie de crise, son agenda et tout Donc voilà, c'est une évolution de ce type. Mais encore, moi je me dis que je sers encore sur les moments critiques. Sur les choses qui roulent, on est capable de les poser, il comprend ce que je lui demande de faire, il les fait, il les adapte, etc. C'est si, et puis on en aura, des moments critiques où ça dysfonctionne et tout, on pose, on se retrousse les manches et puis on se dit, attends, là, on dysfonctionne vraiment. Mais ça fait quelques temps qu'on n'a pas eu ces discussions et tant mieux. Mais ça arrivera, ça arrivera, c'est évident. Et donc moi je me rends disponible aussi pour ça et je sais que c'est là que mon métier est utile, pas plus que construire un plan au jour le jour.

  • Speaker #1

    On a quand même eu une discussion en fin d'année sur mes choix de courses de cette année.

  • Speaker #2

    Ah ouais c'est vrai, j'allais oublier ça, tu peux dire ça ouais.

  • Speaker #1

    C'est quand même toi qui m'a poussé à faire ces choix là, enfin on en a discuté évidemment mais mon choix du TMB c'était pas forcément le choix que j'avais en tout cas exprimé en premier. Mais si on peut en reparler de la confiance, bon moi je crois que j'ai toujours fait confiance à Chris sans me poser la question parce que j'ai toujours été sur une pente d'évolution constante. et positive, avec forcément des trous, mais on n'est jamais par vagues, on n'est jamais constant, toujours de la même manière. mais en tout cas j'ai jamais remis en question les plans de crise ou l'entraînement qu'on avait ensemble et je pense que c'est aussi pour ça que j'ai totalement confiance et j'ai toujours eu confiance c'est intéressant que votre collaboration elle date depuis longtemps et en même temps j'entends beaucoup de mots assez intéressants on sent la sagesse de Christophe parce que maintenant il entraîne depuis très longtemps une

  • Speaker #0

    certaine patience de la rugueur mais aussi d'écoute par rapport à l'échec et puis Le mot autonomie, j'aime beaucoup, je l'entends beaucoup aussi avec les relations qu'il peut y avoir, mais être autonome, c'est être bien accompagné aussi quelque part. Il faut aussi choisir quelqu'un qui nous accompagne pour devenir un peu autonome. C'est un peu ça, Christophe, ce que tu veux évoquer, c'est-à-dire que tu lui laisses quand même des choses en main, mais tu es là, un peu pas comme le grand sage, mais finalement comme quelqu'un qui va avoir une expertise à un œil extérieur, qui va lui permettre de ne pas faire des conneries aussi à un moment donné, c'est un peu ça.

  • Speaker #2

    Ouais, bah oui. En fait, notre relation, enfin moi, je, comment dire, mon métier, je me suis vite posé la question de, avec Pave Spessore et Thibaut, c'est en quoi je suis utile et... à quoi je dois servir et éviter de me servir auprès des athlètes ça pour moi c'est fondamental à partir du moment où on cherche sa notoriété d'entraîneur auprès des athlètes on a déjà perdu la bagarre donc moi j'avance en me disant fais avancer Thibaut, il fera le job et c'est lui qui me fera la notoriété et c'est pas moi qui dois me faire ma notoriété en faisant avancer Thibaut selon mes propres intérêts c'est important parce que parce qu'on peut vite tomber là. Moi, c'est un métier. C'est mon job. J'ai envie. J'ai intérêt à que ça tourne. Tout ça pour dire que par rapport à le fait d'avoir une sagesse, etc., c'est que j'ai une libre parole avec Thibaut. Je ne m'interdis rien. S'il me gonfle, je lui dis très clairement. Si je sens qu'il va dans le mur, je lui dis. Si à un moment, il fait un peu n'importe quoi mais que de toute façon, ce n'est pas une période de... qui est fondamentale. Je me tais, puis je laisse tomber, puis je la bride, enfin, la bride, je la faire. Mais je peux avoir des moments très exigeants. Je pense qu'il se souvient. Ces moments-là, ils auraient pu être rupture de collab. C'est-à-dire qu'à un moment, de se dire écoute, là, non, ça ne va pas etc. C'est les premiers temps, d'ailleurs, les six ou sept premières années où il y a eu des recadrages, on s'est dit les choses. Moi, je ne comprenais pas où il allait, comment il voulait faire les choses, etc. Et il y a eu toujours de la partie beau, de l'écoute, du recentrage. C'est là qu'il s'est aussi redonné la peine de comprendre ce que je voulais dire et ce que je voulais faire passer comme message. Et du coup, ça renforce ensuite la collab. Et puis moi, dans l'intérêt, là pour coup, si j'ai un intérêt, c'est que je me sens utile auprès de l'athlète pour faire du coaching. C'est-à-dire que si ça ronronne pour ronronner, ou si je pose des plans pour que finalement on fasse tout et n'importe quoi, et que je suis au service d'un truc qui, moi, me semble complètement bancal, moi, je me casse. Alors avant de me casser, je le dis. Et puis pour le coup... Pour le coup, il ne se casse pas. Mais c'est ça qui est toujours un peu piégeux, c'est de se retrouver au service d'un projet sportif qui est pour un entraîneur, on ne le sent pas. Je ne sais pas comment on peut dire, on ne le sent vraiment pas. C'est-à-dire dans son feeling, dans là où il veut aller, les propres motivations de l'athlète. Tu te dis, mais attends, c'est un truc complètement à l'envers. Et ça, je ne me suis jamais interdit de lui dire. Sachant qu'on est dans une relation où moi je suis entraîneur pur, à côté il y a un manager, à côté il y a des marques, à côté il y a un business, ça n'a qu'à être professionnel. Donc je démarre toujours en disant écoute moi je te donne mon point de vue physio, sportif, pur. Après il y a des choix que tu fais en fonction des enjeux de marque, sportif, institutionnel, ce que tu veux, tes propres choix. Mais sportivement, là, marketingement ça marche peut-être, sportivement c'est psycho. Bon bah ça je me tourne encore à Léa et pas qu'à lui et... et ça quand même ça fait que le recentrage sportif s'il le recherche, il l'a et puis moi comme je ne comprends pas tout au marketing et bien c'est pas grave je donne juste ma version je donne juste ma version sportive et ça je pense quand même que j'ai un peu de vision là-dessus on sent quand même qu'il y a vraiment le côté de la gestion des défis il y a une volonté de

  • Speaker #0

    challenge mais vraiment dans une zone aussi d'exigence, c'est ce que tu évoques en plus tu as une structure, on la rappelle qui s'appelle Fartlek Avec pas mal d'athlètes, donc c'est une structure professionnelle étant en vie. Donc il y a un degré d'exigence, de compétence, d'expertise qui est important. Et d'un autre côté, sur la gestion des défis. Thibaut, je voulais revenir là-dessus justement. Est-ce que tu peux partager une situation où tu as dû surmonter finalement un obstacle important avec Christophe et comment il a pu t'aider à traverser cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, des périodes compliquées comme on a dit, il y en a eu beaucoup au début, ce qui a renforcé notre confiance. Moi j'ai souvenir, je crois que c'est en 2015, où je passe à côté de mon marathon du Mont Blanc, et après je dois avoir Fierginal dans l'été, je crois que c'est 2015, mais je ne suis plus certain, ou 2014, 2015. Chris me dit qu'il faut prendre des risques et que tu cours devant. Et que tu cours avec les meilleurs. C'est un discours dans ce style-là. Et de ne pas attendre, de ne pas avoir peur. Juste, tu cours à ton niveau devant et après tu verras ce qui se passe sur la course. C'est l'année où je cours avec Kylian pendant les 20 premiers kilomètres sur le 20 premier kilomètre de Cerdinal, où je fais mon RP, je dois faire 6ème ou 7ème. Et ça m'a marqué parce que c'était un peu un déclic pour moi. Ça m'avait fait clairement passer à un truc qui était certainement plus mental que physique. Mais voilà, ça m'a marqué. Il y a eu de nombreuses discussions autour des échecs, forcément. Et c'est toujours plus facile d'analyser quand ça marche bien. Mais oui, pour le coup... On a beaucoup tâtonné au début, on a eu beaucoup de discussions de recentrage comme il a dit, et je crois que ça m'a toujours servi et toujours mené vers la bonne voie, même si au moment du coup de fil, tu l'entends mais tu ne le comprends pas forcément, ou tu as besoin d'un peu de temps pour le mettre en place. Mais je sais que si il doit me recadrer, je sais que les mots arriveront à temps et qu'il n'hésitera pas à le faire. Donc pour moi, c'est chouette aussi de... De pouvoir compter sur sa libre parole et de me dire que si je vais dans un mur, il va m'arrêter j'espère avant. Vu comment on en parlait un peu avant, je pense qu'avec le temps, c'est sûr que je me suis autonomisé. et que maintenant on co-construit un vol plan à deux je me laisse totalement libre sur les séances sur les blocs, les volumes etc moi j'ai aucun regard et finalement ça me décharge mentalement mais après quand j'ai des choses personnelles ou des envies, on essaie de co-construire sur ces bases là et de ne pas être juste sur un plan carré jour après jour comme certains athlètes peuvent avoir dans mon entourage et qui ne correspondrait pas finalement aussi bien

  • Speaker #0

    On entend souvent dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance notamment entre le coach et l'entraîneur c'est la polarisation qu'il peut y avoir entre le côté attention, je ne suis pas téléguidé mais il y a une sorte de monitoring c'est à dire on est quand même un peu monitoré c'est à dire qu'on peut avoir des datas, on y reviendra moi je voudrais savoir, revenir un petit peu avant d'aller sur le versant de la communication et des datas mais Christophe est-ce qu'il y a Parfois, si tu veux, tu sens, tu connais Thibaut depuis très longtemps maintenant, parfois tu as des moments où il y a une sorte de personnage un peu différent, c'est un peu une analyse transactionnelle, on va pas parler là-dedans, mais est-ce que des fois on est coach, ou des fois on pourrait être un peu pote ou soutien dans d'autres moments ? Est-ce que c'est important de pouvoir jongler, ou est-ce qu'il faut être tout le temps coach ? C'est une vraie question des fois qu'on me pose par rapport à ça.

  • Speaker #2

    Si, c'est de l'analyse transactionnelle du coup à départ t'es papa voilà et puis Thibaut il est enfant tu lui dis il fait, voilà je suis pas beaucoup je suis pas beaucoup pote pote pote à équilibre, c'est à dire qu'avec peu d'athlètes je le suis par des par des moments avec Thibaut et puis on l'a été Mais quand tu es coach et quand il décroche le téléphone et quand se fait une visio, à un moment donné, je suis coach dans le sens où on attend une expertise. Donc on peut débattre de l'expertise et du coup on revient à égalité. Si on parle de fait, voilà. Je ne suis pas persécuteur, je fais gaffe à ça, d'être victime, enfin voilà le mec qui... qui essaye de mettre sa personne à l'idée de tout ça donc ça j'essaye de pas l'être parce que c'est Thibaut qui le dira mais ouais ouais en fait je pense pas qu'on gagne alors comment dire déjà Thibaut il est venu manger à la maison on a passé quand même des moments sympas en off pendant ce temps là on parle pas de course à pied c'est des moments du coup où on essaye de changer d'univers et là on sent qu'on se remet à égalité dans le truc. À partir du moment où on repart de course à pied, forcément c'est un peu biaisé parce que moi je repars dans mon boulot et puis lui il repart dans sa carrière et du coup c'est moins facile de le faire je pense parce qu'il entend la parole d'un coach quand même ou d'un entraîneur et puis moi j'entends la parole d'un athlète après sur plein d'autres sujets. On peut parler de ça. Et puis, on a eu aussi des moments... Autres que le sportif qui ont pu être compliqués pour l'un ou pour l'autre. On a été à l'écoute l'un de l'autre pour ces moments-là. C'est-à-dire qu'on a eu des moments difficiles sur d'autres aspects. Thibaut a toujours été présent et a été là pour écouter. Mais je crois aussi l'inverse. Et c'est là aussi qu'on se crée une autre... une autre amitié, mais finalement, quand on reparle coaching, quand on reparle tribe, je pense que ouais, je suis entraîneur. Je pose aussi une parole. Il la reçoit plus comme enfant, mais il la reçoit quand même comme acteur.

  • Speaker #0

    Oui, et puis parfois, on n'est pas obligé de dire les choses avec le langage. Des fois, des gestes où… c'est ce que je voyais aussi, je pouvais aussi ressentir de pas mal de coachs et d'athlètes quand ils commencent à bien se connaître depuis très très longtemps. Il y a des fois un regard ou une petite phrase ou un petit mot, ça peut suffire. C'est un peu ça parfois, non ?

  • Speaker #2

    C'est sûr. Si on fait notre fil de WhatsApp… Ouais, c'est pas fou en termes de contenu physio. C'est des petits smiles, c'est OK, merci, ouais, fais gaffe à ça, tac, boom, bam. Ça va vite, ça échange sur deux, trois trucs. J'étais en cave. Enfin voilà, c'est des petits mots, des petits trucs, un petit smiley, une petite photo. Voilà, et on sait qu'on est là et que ça passe par là.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais rebondir là-dessus parce qu'il parlait d'analyse transactionnelle, je ne voulais pas y aller, mais... Je vois que Christophe connaît bien aussi ce côté. Merci en tout cas pour ces petites explications. Justement, je voudrais poser une question par rapport à ça. Quel aspect de ta personnalité penses-tu avoir le plus développé grâce à la collaboration de Christophe ? Est-ce que tu penses qu'il y a une personnalité ou un trait de personnalité que tu as pu construire grâce à ton coach ?

  • Speaker #1

    Je pense que Chris est très à l'écoute et c'est assez inspirant aussi pour moi, qu'il n'était pas forcément il y a quelques années, soit avec mon entourage ou avec le côté professionnel, ou pas toujours du moins. Et du coup, comme il l'a décrivé, on a...

  • Speaker #0

    C'est une relation entraînée mais très portée sur l'humain d'abord et à l'écoute de ce qui se passe aussi autour de la carrière sportive. et je trouve que c'est hyper appréciable et pour moi c'est une source d'inspiration dans la vie du quotidien finalement on a l'impression que parfois le versant du haut niveau et du très haut niveau d'ailleurs ça se professionnalise beaucoup le travail un

  • Speaker #1

    peu comme on a l'impression d'avoir des robots qui jettent des performances comme ça à tout va mais on voit pas tout ce qui se passe derrière justement Toi, Christophe, comment tu as pu voir évoluer Thibaut en tant qu'athlète, mais aussi en tant que personne depuis le début ? C'est aussi le développement de ça, tout ça, qui a permis aussi d'être plus performant ? de voir tous ces aspects de la vie de famille, la vie professionnelle, etc. autour de ça ?

  • Speaker #2

    En fait, Thibaut est l'un des rares Français à mener un projet professionnel sportif dans le travail de manière... sans manger des chips tous les jours, en vivant dignement. Donc, ça veut dire que c'est un projet global. C'est pas du pur sportif et le lendemain, je retourne au travail. Il a construit... Il a dû se construire, il s'est construit sur ce modèle qui n'est pas facile à monter. Et donc ça implique forcément où je place mon perso, où je place ma passion, où je reste bien professionnel dans mon sport sans me... sans être juste un influenceur qui a des followers parce que j'ai fait une sortie dehors. Donc ça, c'est hyper balèze. Donc forcément, le projet, il n'a pas pu éluder le fait d'avancer dans ce projet. Et moi, avancer avec lui en questionnant tous les pans de... tous les temps de cet aspect-là. Donc, forcément, on rentre un moment dans cette intimité-là, dans les motivations profondes. Donc, voilà. Et je dirais qu'aujourd'hui... Tout à l'heure, j'ai failli faire la remarque, mais je ne voulais pas vous couper. Thibaut dit qu'en 2015, ça y est, j'ai commencé à m'installer. On avait commencé en 2011. Les mecs qui nous écoutent ou les filles qui nous écoutent doivent se dire Ah, les 4 ans, ils ne sont quand même pas doués, les gars. Ben ouais, ils sont lents. Ils sont lents. Ils sont lents. J'ai presque envie de dire, avec François, ça a presque pris autant de temps. Sauf que Thibaut et François, on parle des années 2010. C'est ça, quoi. Voilà. Et moi, je veux bien qu'on balaie les athlètes qui sont en 2010 et qui performaient et qu'est-ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Quelle carrière professionnelle et sportive qu'ils ont cumulé sur le long terme. Et avec une forme de sérénité aujourd'hui pour les deux. On parle de Thibaut là, mais c'est des piliers. C'est des piliers du try. Et donc, moi je dis, voilà. ça je suis content en fait moi l'humain est posé quand tout s'arrête et que le gars il est encore debout quand la carrière s'arrête ou qu'elle décline mais le gars il est debout, il a une stature professionnelle par rapport à son aura par rapport à sa carrière sportive et qu'il a sécurisé on va dire le pan premier de la pyramide de Mazos et qu'il peut manger et boire ensuite après sa carrière sportive et bah super et je pense que c'est ce qu'aujourd'hui Kibo a ce luxe mais c'est pas un luxe, c'est qu'il a créé ça mais Mais ça met 12 ans, quoi. 14 ans même. Ouais, mais non. Moi, je bossais, j'étais pas coach.

  • Speaker #1

    Mais en 2010, il y avait Christophe Ballardé, quand même.

  • Speaker #2

    Ah ouais, bien sûr. Oui, d'accord. Mais... Je cours avec Ludo Pomeray. Il n'y a que Ludo Pomeray, qui à mon âge, qui est aujourd'hui encore dans le circuit. Après, je ne dis pas que parce qu'il faut durer longtemps... Enfin, si, quand même, je le dis. Si, si, je pense que... Aujourd'hui, le travail est quand même peut-être un passage en comète ou un passage où on s'installe et on mène un projet. Si c'est une passion, autant la vivre le plus longtemps possible quand même. Si c'est juste un métier, peut-être se faire le maximum, le palmarès le plus rapide possible en peu de temps. Mais moi, je pense qu'on vient d'abord au travail par passion. Et dans ce cas-là, ça vaut quand même le coup de penser aux années futures et comment on entretient cette passion. Et Thibault fait ça. François fait ça, Kylian fait ça, quelques autres font ça, mais sur de longues années, ils ne sont pas tant que ça.

  • Speaker #1

    On fait souffler un petit peu le cerveau, Thibaut, justement, par rapport à ça, si Christophe devait courir une de tes courses, laquelle lui conseillerais-tu et pour quelles raisons ?

  • Speaker #0

    De cette année, il n'y en a pas beaucoup. Le TMB, Chris, il l'a déjà tenté, il me semble. Ouais,

  • Speaker #2

    deux fois. Tenter, c'est le mot, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Donc, je ne le reconseillerais pas. Mais la course que je viens de courir à Transvulcania, je pense que c'est une course... Tu as déjà couru, Chris, à Transvulcania ?

  • Speaker #2

    Non, je ne suis pas allé à Villecania, non.

  • Speaker #0

    Je pense que ça ne t'aurait plus, parce que c'est des tentes... Enfin, ça course tout le long, quoi. Clairement, il faut être quand même coureur. Et puis, il est... Et Magic, c'était juste superbe, je pense que c'est une course qui m'aurait plu parce que pas trop technique et puis vraiment pour des qualités de coureur. Je la conseille d'ailleurs à ceux qui sont dans ces profils-là de course. C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #1

    On va passer sur le côté des stratégies et des adaptations. Christophe, en tant que coach de ta structure, on va parler de Thibaut. Comment tu adaptes les entraînements de Thibaut en fonction des différentes saisons et des compétitions à venir ? Est-ce qu'on a parlé d'un certain degré d'autonomie ? Est-ce qu'il y a vraiment des choses à long terme ? Est-ce qu'on voit sur un an, deux ans, trois ans ? Est-ce qu'on pose un peu des cycles un peu plus courts ? Ce n'est pas facile la motivation aussi. Des athlètes, ils peuvent être tentés finalement d'aller sur des circuits où ils sont aussi un peu poussés par des partenaires parfois. Il faut faire des choix en fait. Et avant les choix, il y a des options. Et après les choix, on décide.

  • Speaker #2

    C'est ça, on part déjà sur la vision globale. Qu'est-ce qui te motiverait ? Est-ce que la saison a du sens pour toi ? Souvent, ça, c'est déjà un gros travail. C'est un premier rush de je te propose ça Alors moi, je fais ouais, mais explique-moi pourquoi ça Ouais, parce qu'on voit qu'il y a parfois des fausses motivations à y aller. Et on se dit non, mais attends, dis-moi vraiment ce que tu as envie de faire Et puis là, on parle déjà d'un autre calendrier. Mais du coup, on se met d'accord entre ce qu'on a envie de faire, ce qui est raisonnable, ce qui peut être différé à 2-3 ans parce que c'est un projet qui n'est pas trop dans les clous d'une continuité de saison. Donc, il y a des arbitrages de ce type-là. Là, typiquement, Thibault, plus ou moins dit, il est parti dans une seconde carrière en type ultra, on est capable de se dire, à vision 3 ans, comment on progresse dans cette… comment on provasse dans cette échéance d'ultra-trade. Donc voilà, ensuite, en réduisant ça, il y a la saison, c'est-à-dire qui commence le 1er janvier et finit le 31 décembre maintenant, ou qui commence pas loin. Et donc voilà, là, double deuxième arbitrage, c'est tu ne peux pas être en forme toute l'année, donc dis-moi où tu veux être en forme. Et pour moi, trois pics de forme, j'ai bien bossé, il faut pas qu'on m'en demande beaucoup plus sur l'année. Donc ça demande, avant de dire où tu es en forme, une fois qu'on me dit où je suis en forme, je lui dis où tu seras pas en forme et où je te laisse cool. Donc ça, ça enlève déjà des semaines. Tu fais le marathon du Mont-Blanc, enchaînement sierrasinal, écoute, septembre, on va s'étendre un peu et puis peut-être qu'une arrière-saison serait pas mal. Enfin voilà ça. ça séquence comme ça aujourd'hui il y a quand même souvent une double saison chez Thibaut qui existe depuis quelques années c'est un hiver de moins en moins coureurs et un peu plus skieurs retourner s'amuser sur les skis de fond, etc. Donc là, pour le coup, il y a de moins en moins de courses à pied, donc c'est aussi pour moi un suivi coaching qui n'en est pas un, en fait. C'est-à-dire qu'on surveille un peu, qu'on donne des choses, des petits rappels, mais il n'y a pas un gros travail. Donc souvent, maintenant, la saison, quand Thibault la diffère, elle commence plutôt quand même mars-avril, sortie de la neige, avec peut-être des anticipations quand il y a des France en fin mars, mais voilà. Et puis, en plus, après, c'est des séquençages en... En macro et micro-sic, c'est-à-dire macro, on est à 100 jours d'un événement, micro, un bloc de 3 semaines, 10 jours, récup, compensation, etc. Monté en charge, le grand classique. Je suis un peu calibré comme ça maintenant à force de faire ce métier. Je crois que j'ai fait ça avec un athlète devant quelqu'un qui observait ça et ne comprenait pas la vitesse à laquelle on était capable de faire ça. Non, ce n'est même pas ça. J'ai fait une formation course hors stade trial auprès d'entraîneurs et puis on faisait ça justement, cette histoire de planif et tout. Et c'est là que je me rends compte qu'en fait, quand tu as un stagiaire qui adore ça, qui s'y met, ça demande un temps énorme. à faire, c'est le micro. Alors que pour moi, aujourd'hui, c'est mon quotidien. C'est mon quotidien. J'ai un calendrier planisphère derrière mon écran et n'importe quel entretien, je suis toujours en train de compter les semaines. C'est ça, mon quotidien, avec des entretiens. Et donc voilà, ça se décline comme ça. Et puis l'aspect motivationnel, évidemment, c'est-à-dire le moteur. Alors le moteur, c'est la compétition, mais moi, le moteur, c'est maintenant aussi de dire à Thibaut, mais dis-moi ce que tu mets de sexy dans les 100 jours avant l'événement. Voilà, c'est quoi les moments forts ? Et quand on va faire un bloc de foncier, tu vas où ? Et c'est quoi l'intérêt ? Amuse-toi, fais quelque chose, etc. Donc c'est aussi comment dans la prépa, on se renouvelle dans les contenus d'entraînement, dans les lieux, dans les formes de l'entraînement croisé, etc. Thibaut a quand même pas mal d'ouverture par rapport à ça. Il aime bien voyager, il aime découvrir de nouveaux spots, il a quand même un bon réseau d'amis et de personnes avec qui il collabore ou avec qui il échange sa pratique. Ce n'est pas quelqu'un non plus qui aime partager aussi sa pratique, c'est essentiel pour pouvoir aussi s'ouvrir à ne pas s'entraîner et être isolé. Après, le challenge avec Thibaut, ce serait une fois mis ça, c'est... ne pas trop en faire ou bien se dire attends mais là, c'est bon, stop. Voilà, parce que derrière, il y a encore ci, possiblement, etc. Donc c'est aussi... Moi, parfois, mon boulot, c'est de bien marquer quand est-ce qu'on se repose, en fait. C'est souvent, les athlètes, je me rends compte que c'est pas de dire où on s'entraîne. Si tu leur dis où on s'entraîne, ils y vont. Par contre, si tu leur dis où on récupère, c'est pas sûr qu'ils y aillent. Je dis ouais,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #2

    si je fais ça, non, je t'ai dit de récupérer. Voilà. Et ça, Et ça, si tu n'as pas la confiance de l'athlète, il va continuer à bosser avec toi comme un fou quand tu vas demander de travailler. Mais s'il ne croit pas que la récup ça lui sert, et il ne croit pas à ce message-là, et j'ai besoin moi de valider ça avec les athlètes, et des fois, il faut qu'ils aient le déclic de dire non, mais j'avais trop de forme, ça m'a fait trop de bien quand ils disent ça, c'est bon. Mais quand ils viennent vers moi, souvent, ils ne savent pas faire ça, ils ne savent pas couper les athlètes. Donc, c'est

  • Speaker #1

    C'est vrai que le repos fait partie de l'entraînement, ce que tu évoques. Après, tu parlais aussi de l'expertise, aussi les routines que tu as mises en place. C'est vrai qu'on parle des fois de 10 000 heures pour être un expert. Parfois, il faut même plus. Mais quand on a au moins 10 000 heures ou 15 000 heures de pratique, finalement, on parle souvent de ressenti ou d'intuition. Et en fait, les gens pensent que le ressenti, l'intuition, c'est comme ça, c'est inné et que c'est une capacité de talent, alors que c'est totalement faux. C'est dé... des heures et des heures et des heures et des heures encore, et j'en rajoute de travail, c'est ça, sur des contenus, sur des athlètes, d'apprendre des erreurs, c'est ça. Je vais poser une petite question justement à Thibaut par rapport à ça, est-ce que tu as zappé un conseil un jour de Christophe pour te rendre compte qu'après il avait raison ?

  • Speaker #0

    Comme ça, de tête, je ne l'ai pas à souvenir, mais très certainement. Très certainement. Non mais oui, l'histoire du repos,

  • Speaker #1

    sur la gestion, ou peut-être sur les périodes de repos, justement, où tu as fait peut-être la course de trop, comme on dit, tu sais, des fois.

  • Speaker #0

    Oui, certainement dans une saison où j'ai dû rajouter maintenant avec le recul, c'est vrai que quand on planifie en début de saison, il y a six courses sur la saison, je n'en rajoute plus. Alors que je pense qu'il y a des années où je me suis dit je peux aller courir là en plus, même si il y a des courses, j'en ai rajouté un peu à droite à gauche. Maintenant, j'essaie vraiment de faire gaffe et de me dire déjà les saisons sont longues. Donc si tu cours, si tu mets déjà 5-6 dossards sur des grosses courses, c'est déjà énorme. Et puis de vraiment respecter ses temps de repos. Je pense qu'avec le recul, la sagesse et les années qui passent, je le remarque que ces périodes elles sont cruciales et qu'on en a vraiment besoin. Et je pense que je suis plus à prendre un jour en plus qu'à les reprendre trop vite. Maintenant, je me rends compte que j'arrive à avoir un niveau qui est toujours plus important ou constant du moins, avec peut-être même plus de repos par moment ou à adapter vraiment avec ma forme du moment sans vouloir exactement faire le plan à la lettre parce que ce jour-là, ça a été écrit comme ça. Mais oui, c'est certain que dans le passé, il y a des choses que j'ai dû ouvrir. nous a fait inconsciemment mais c'est comme ça qu'on apprend aussi par les erreurs entre guillemets et l'expérience on peut bien faire c'est ça aussi après j'ai énormément de vision quand on prépare les saisons mais sur les cycles dont parlait Chris micro macro moi ça on regarde pas du tout je lui laisse la main et là dessus on est ok et Et sur la motivation, j'ai toujours des idées pour aller découvrir d'autres choses ou avoir des petits défis dans l'entraînement. C'est sûr que c'est clé aussi pour pimenter une prépa et pour faire tomber dans des routines. Quand on me demande ma routine d'entraînement, je ne sais pas en fait.

  • Speaker #1

    chaque semaine est différente et Chris a toujours des nouvelles séances aussi et ça fait 14 ans et j'ai l'impression que toutes les semaines il y a des nouvelles choses il n'y a pas de lassitude quoi non pas pour le moment du moins on va venir aux outils justement sur la communication parce qu'on sait que maintenant il y a pas mal de data il y a même l'IA qui vient se greffer sur les data et sur les outils et les possibilités on a plein d'échelles, Infoster, Kogan on en parle mais Est-ce que toi, Christophe, tu prends en compte ça ou vraiment, comment tu arrives à agencer un petit peu à la semaine ? Parce que souvent, les athlètes, entre guillemets, les entraîneurs de haut niveau, des athlètes de haut niveau sont souvent quand même sur le court thermiste, un peu plus. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas donner un plan d'entraînement d'un mois en PDF et dire on se voit dans un mois. J'imagine en tout cas. Mais comment tu arrives justement à t'adapter ? Est-ce que tu as des outils ou alors tu ressens un peu plus les choses avec toute ton expérience ?

  • Speaker #2

    C'est du e-coaching. Notre outil, c'est un tableur Excel qu'on partage un peu sur Google Drive. La vision effectivement, c'est une vision à la semaine, c'est-à-dire que moi je pose début de semaine ce que j'imagine être utile pour aller vers l'objectif que l'on a. Après, le retour de Thibault, et sur tous les tableaux que j'ai, il est double, c'est-à-dire quantitatif, qualitatif. Quantitatif, c'est les stats qu'on peut retrouver sur Strava, etc. Les valeurs, voilà. Et puis qualitatif, et c'est souvent ce que je dis aux athlètes, Finalement, si tu me mets que le quantitatif, je suis comme ton pote qui te suit sur Strava. Je vois la trace, je vois ta vitesse, je vois tes kits, je vois ton déni, je vois que t'as battu le com de machin, mais en vrai, raconte-moi quoi. En vrai, raconte-moi. Voilà. Et là, quand il me dit qu'il a ça, mais qu'il a un putain de mollet qui l'embête, et que la hanche, elle ne se déloque pas, et que franchement, il a fini la séance, il n'a pas le bête sur Strava. Il est très public. Et donc du coup, c'est ça moi. En fait, à choisir entre quantitatif, qualitatif, moi je prends le qualitatif tout le temps. Donc le qualitatif, c'est des allers-retours de trois fois par semaine sur le drive. Ou si, voire en instantané, s'il foire la séance, il voit qu'il s'est mis en jeu, il y a un WhatsApp en disant Christophe, là c'est la merde. Est-ce que demain je fais quand même les quatre heures de vélo ? je regarde et puis on ajuste. Donc, le qualitatif me donne quoi ? En fait, le quantitatif, c'est moi qui le calibre au final. C'est-à-dire que moi, je lui demande un footing d'une heure et quart. Qu'il a ramené 12 bornes 400, bon, que ça fait 1h17 ou 1h12 et qu'il y a 450 ou 380, franchement, je mens. mais, et puis que la trace fasse un rond ou un carré ou un 8, ça ne m'embête pas non plus. Et par contre, le qualitatif, je ne l'ai pas. Enfin, je présuppose de quelque chose. C'est-à-dire, quand je l'écris, je présuppose que ça, ça va l'aider à récupérer. Par exemple, séance type VMA le mercredi, récup une heure le lendemain, je présuppose qu'il me dit j'ai mal aux jambes Ça a été mieux sur la fin et je suis mis, c'est OK, très bien. Mais si on dit dans le qualitatif, j'ai le mollet suite à la séance de hier. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que demain, je fais la séance ? Et finalement, c'est là-dedans que je mets en balance ce que j'avais pressenti et ce qui me retourne. Ou je ne suis vraiment pas en forme, c'est comme hier, je suis collé depuis le début. Je ne comprends pas, franchement, pourtant je suis vraiment parti cool. Et en fait, là, je me dis, là, il y a un loup. Il y a un truc, là, on ne reste pas sur le plan classique. Du coup, tu ne fais pas vélo vendredi, tu fais ci, tu fais ça, tu fais une adaptation. Et ça, j'ai envie de dire... Ce n'est pas la data qui va... Après, je change en data, c'est-à-dire que je passe d'une heure et demie de vélo, j'enlève le 4 heures de vélo pour dire tu fais repos ou tu fais une heure et demie de vélo, donc je change la data, enfin la data, je change la préco, mais au final, c'est dans le qualitatif que je vais changer mes options. Alors sur le tableau il y a Foster il y a degré de difficulté, de l'effort certains le remplissent, certains pas du tout Thibaut je crois qu'il en est pas du tout mais il écrit il me dit, et puis si ça va pas ça va pas, j'ai pas de mood j'ai zéro énergie, je sais pas ce que j'ai je l'ai fait mais parce que j'ai pas fait voilà il est capable de me dire ça et Et ça, c'est ma matière. C'est une matière qu'on a nulle part et que je ne partagerai avec personne et qui est notre relation. Et le subtil, parce que c'est ça finalement la prépa, elle se fait pas dans le général, elle se fait dans le subtil et le subtil on le crée là quoi. C'est comment à un moment la prépa elle a complètement changé. Parce que moi des plans parfaits, j'en ai plein sur mon ordi, des plans parfaits pour aller à l'UTMB je peux t'en écrire. Des plans parfaits que j'ai réalisés, je crois pas en avoir fait ou fait réaliser je crois pas en avoir fait. Dans ton imaginaire, tu te dis que tu vas faire tel déni, tu vas faire ci, tu vas faire ça. En tant qu'athlète, j'ai toujours un plan parfait. Mais en réalité, tu es tous les jours dans l'ajustement. Avec toi-même, avec ton coach, avec ta séance, avec la météo, avec tout. Et en fait, si... Et le subtil de l'entraînement. Alors moi, en fait, il y a aussi un truc, c'est que le subtil, c'est de ne pas dire et de faire. C'est-à-dire que je change des choses dans l'entraînement de Thibaut sans qu'il n'ait le doute que je le ralentis ou que je le bouleverse dans l'entraînement. Là, il va faire quoi ? Par exemple, si je vois qu'on va dans le mur. J'étais parti sur un plan en disant, voilà, on va mettre une grosse charge. On va mettre un gros bloc de 10 jours avec du volume et tout. Je vois qu'au bout de trois jours, il s'effondre totalement sur les sorties, il revient, la météo est chaude, c'est très compliqué. J'arrive à passer sans lui dire laisse tomber, on n'arrivera pas à faire le foncier Si je dis ça, c'est mort. Donc je dis écoute, à ce moment-là, on va faire ci, on va faire ça, on va faire du pied. Et en fait, le subtil, c'est ça, c'est tenir la tête et qu'il ait le sentiment d'être toujours dans son truc. Et moi, à côté, je me dis bon là, il ne va pas falloir l'amener dans le mur, etc. Donc… Je suis subtil, je ne sais pas si je suis subtil, mais en fait c'est vraiment là-dedans qu'il faut chercher. Et moi la première case que je regarde quand j'ouvre mon drive, c'est qu'est-ce qu'il me raconte. Et ça c'est génial parce que c'est aussi la découverte de Ah, alors comment ça s'est passé ? Je sais que la science doit produire ça. Parfois ça produit ça et parfois Ah non, mais là ça n'a pas du tout fait ça. Et là il y a problème.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoques, c'est le côté de la portabilité de la conscience. Si tu amènes quelque chose de négatif, ce n'est pas forcément l'amener aussi. Tu peux le faire douter, c'est ce que tu évoquais. Le côté subtilité, c'est intéressant. Le mot subtil, j'aime beaucoup. C'est le côté aussi, l'entraînement est un art, un peu comme un cuisinier. Tu peux avoir un cuistot, il a les super ingrédients pour faire une super recette, mais finalement, il ne sait pas faire. Donc la subtilité c'est peut-être justement d'amener, et c'est pour ça que je voulais poser la question à Thibault, toi, est-ce que tu sens cette subtilité ? Tu ne vas pas forcément travailler au ressenti, mais toi, la subtilité, c'est que tu aimes bien écrire, c'est ça ? Et tu aimes bien le langage écrit derrière tes séances ? Oui,

  • Speaker #0

    comme dit Chris, savoir que j'ai fait 12 bornes en une heure avec la temps, je vais le marquer parce que c'est ce que j'aurais fait, mais ce qui est important, c'est vraiment, et ça j'en suis convaincu, c'est le ressenti que je peux avoir et qui apporte énormément et qui va faire évoluer. le plan dans l'ensemble ou un autre, comme on l'avait prévu. Et oui, j'ai toujours eu une petite remarque, même si c'est un footing et qu'il ne se passait rien de particulier, je me disais que ça s'est bien passé, ou j'étais fatigué, ou j'ai une petite douleur là, etc. Et je pense que c'est grâce à ça qu'on se comprend bien aussi, et qu'il ne faut pas avoir, je pense, peur aussi pour l'athlète, de dire ça ne va pas, ou j'ai mal quelque part, il faut réduire, parce que beaucoup... Je pense qu'autour de moi, ils ne vont pas forcément dire j'ai une douleur au pied, ça fait 2, 3, 4 séances, mais ça ne part pas, mais je ne le dis pas, parce que sinon ça va modifier mon plan. En fait, tu es sûr que dans 3 semaines, ton plan s'arrête. Pour moi, c'est peut-être aussi de ma formation de kiné que j'ai appris ça et que je l'applique aussi maintenant en tant qu'athlète. Mais je pense que c'est vraiment important. de donner tous ses ressentis, qu'ils soient bons ou moins bons, pour avoir le meilleur. En fait, le plan, il est toujours parfait, puisqu'il est adapté à l'athlète et au moment, aux ressentis. S'il t'amène sur la course et que tu réussis ta course, finalement, le plan que tu auras eu, il était parfait pour ça. Et oui, moi, je passe à écrire, à écrire, à écrire, à mettre des couleurs ou mettre des notes. Mais je pense que chacun a un peu son...

  • Speaker #2

    Et la donnée essentielle de ces années, c'est la fiabilité du ressenti. C'est-à-dire que quand Thibault me dit ça, est-ce que c'est vrai ou est-ce qu'encore il psychote ? Et quand on ne connaît pas le gars, on lui fait confiance, on dit ah ouais, mais c'est chaud, c'est chaud ce qu'il me dit Et puis quand on commence à le connaître, je ne caricature pas Thibault, il n'est pas comme ça, mais en fait c'est comment le ressenti est donné et comment il faut aussi le filtrer par rapport à ce qu'on comprend de la personnalité qui nous le donne. Et moi, du coup, c'est important. et que l'écoute est importante, c'est comment comprendre l'athlète qui est en face de vous, ce qu'il vous dit, ce qu'il ne vous dit pas, et ce qu'il est lui-même par rapport à sa pratique, pour dire ça ne va pas. Mais tu sais bien que si ça va quand même, mais il faut qu'il dise que ça ne va pas, parce qu'il a une grosse angoisse à ce moment-là. Donc là, il y a un rééquilibrage à faire. Mais quand même, le filtre de qui vous le dit, et pour le coup, le filtre de Thibaut est très fin. Voilà, c'est genre, je voulais arriver à ça, c'est-à-dire que Thibaut, il est serein. il a mal, il a mal, il n'est pas aligné, il n'est pas aligné, il est aligné, il est aligné. Et quand il écrit, il écrit. Et je n'ai pas de surprise. C'est-à-dire que s'il me dit qu'il est focus sur une course et qu'il s'en va le faire, je ne vais pas aller à gratter pour dire Non, mais explique-moi comment tu vas le faire. Je sais qu'il va le faire. Si par contre, il me dit Là, quand même, cette course, ça arrive vite. Ok, on décroche le téléphone et on voit pourquoi elle arrive vite et quel est ton ressenti, etc. Et ça, parce qu'il y a des athlètes qui ont beau être en forme tout le temps, qui vont toujours être stressés avant une course en disant ça ne va pas le faire. Ça, ça existe et il faut prendre en compte. Mais Thibaut n'est pas comme ça.

  • Speaker #1

    On voit quand même déboucher un peu quand il y a de la réussite dans vos projets, notamment toi avec Thibault Baronian, avec François Daen, avec Camille Brouillasse. On sent aussi quelque part la réussite, elle vient aussi d'une sorte d'intelligence conceptuelle, d'empathie. On dit qu'on peut avoir une empathie cognitive ou affective, c'est-à-dire un peu comprendre les pensées de l'autre ou comprendre aussi les émotions. Est-ce que c'est une qualité qu'il faut avoir si on veut percevoir l'athlète dans sa globalité ?

  • Speaker #2

    J'ai eu deux carrières d'entraîneur. J'ai eu une carrière de 2010 à 2014 où je suis arrivé en mode bazooka. Ou même depuis que je m'entraîne perso jusqu'à 2014 où j'avais une entrée physio, cours, fait des séances, bouffe, compagnie. Et puis j'ai eu un moment où un athlète bon à l'UTMB m'a appelé, alors j'étais en vacances, au bout de 30 bandes, en me disant écoute je vais m'arrêter là, je vais rejoindre mon épouse qui est dans le sud de la France, je me demande ce que je fous là. Et là je me suis demandé ce que je faisais vraiment comme métier, parce que je me dis là, ce gars il est en forme. Il a fait tout ce que je lui avais demandé. Il n'a rien, je n'ai aucun reproche à lui faire, mais n'empêche qu'il n'est pas monté au col du bonhomme. Et en septembre, j'ai fait un DU préparé mental, accompagnement de la performance à l'école nationale de voile de Quibon. Je ne fais pas préparateur mental, je dirais que ce n'est pas ma fonction. Aujourd'hui, je n'exerce pas professionnellement là-dessus. Par contre, je prends les outils pour filtrer les plans d'entraînement et comprendre ce qui est dit, pas dit, l'empathie. L'empathie affective, comme tu dis, je l'ai développée en partie là, et pas juste en disant non mais ça va le faire ça va le faire t'es fort ça va le faire ou alors les gros mots péjoratifs et confiance mais en fait tu l'envoies avec que d'un et du coup j'ai changé ma deuxième carrière parce que ça a révolutionné ma façon de voir les choses J'ai pris beaucoup de recul dans l'injonction. Je laisse les gens... Je parle encore trop, mais je laisse les gens me parler. J'écoute, j'écoute. Jusqu'à ce que j'entende un mot qui ne devrait pas être là et je requestionne ce mot. Et là, on ouvre des boîtes. Et là, on rentre dans le vif du sujet. Je déplie et là, on a gagné du temps.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est super intéressant. Si vous deviez faire équipe dans un autre sport que le trail, ça serait quoi ? Lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Le vélo, c'est une passion commune.

  • Speaker #0

    Le vélo, parce qu'on est tous les deux fans du vélo.

  • Speaker #2

    Oui, on serait un bon team.

  • Speaker #0

    j'avais hésité j'avais hésité avant de reprendre la course à pied de reprendre une licence à vélo on se serait certainement pas rencontré moi j'adore le vélo j'aurais aimé ouais le vélo t'aurais aimé aussi entraîner ou être toi cycliste

  • Speaker #2

    ah non alors les deux ouais les deux mais je trouve que la dimension ce qu'on n'a pas en trail c'est la dimension stratégique à l'instant T qui est vachement plus compliqué que que le trail, tu poses un physique, tu fais pas trop le con, t'as le résultat au bout. Le vélo, je sais pas si j'aurais survécu à ce métier, je sais pas comment ils survivent, les entraîneurs et directeurs sportifs, honnêtement, c'est des métiers compliqués.

  • Speaker #0

    mais c'est chouette et puis ça reste nos filières on comprend ce sport d'endurance on est presque à la fin parce que on a déjà passé une heure ensemble,

  • Speaker #1

    c'est chouette j'ai quelques petites questions pour Clore, vous pouvez répondre aussi tous les deux Thibaut, Christophe à votre avis c'est quoi les les Trois valeurs principales que vous partagez et qui font le succès de votre collaboration. Alors, ce n'est pas facile, vous avez trois heures, je rigole, mais à peu près trois valeurs, même ou des mots, il n'y en a pas forcément trois, mais des choses sur lesquelles vous partagez qui vous semblent aussi importantes de conserver parce qu'on a une évolution. Alors, est-ce qu'on peut parler d'une évolution ou d'un changement ? La sémantique est importante dans le milieu du travail parce qu'on voit bien que tout le monde le dit. Ça se professionnalise, etc. pas forcément vu les tenants et les aboutissants, mais pour conserver, entre guillemets, alors moi je ne vais pas parler d'esprit, de quoi que ce soit, mais en tout cas, une bonne dynamique de lien social, de valeur, etc. dans la pratique du travail. Thibaut ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai un premier mot qui me vient, c'est la passion, qui est au centre de notre exercice, à tous les deux, et de nos centres d'intérêt. Et je pense que... Oui, d'être passionné et de vivre à signer quelque chose, ça rapproche et ça accède les liens et ça nous permet de mieux se comprendre. Je pense qu'on l'a déjà évoqué, mais l'écoute, entraîneur, entraîné, et tout ce travail humain, plus global que juste l'athlète, je pense qu'il est clairement au centre de de notre relation aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et Christophe ?

  • Speaker #0

    Il en reste un, l'authenticité.

  • Speaker #1

    Être authentique, c'est être soi-même, tu l'as évoqué à un moment donné, vouloir être un entraîneur reconnu, chercher la reconnaissance, le besoin entre guillemets de reconnaissance, parce qu'il va se développer une relation plus tôt, que finalement on va chercher quelque chose au bout. C'est ça un peu que t'évoques Chris ?

  • Speaker #0

    Oui, l'ambiguïté de la relation entraîneur-entraîné, elle est... Cette formation accompagnateur pré-paventale m'avait restabilisé là-dessus. Je sais pourquoi je dois être là. Thibaut, dans le début du podcast, il a dit que c'est l'ours ou l'âne. En fait, c'était un peu les deux. Je m'étais totémisé comme âne de bas. Je m'étais dit que mon métier, c'est être âne de bas. J'accompagne les gens sur un chemin qu'ils définissent. Je porte une partie de leur charge. Je les aide. pour qu'ils aillent un peu plus loin, un peu plus vite. Un âne de bas, ça ne va pas dans un truc à danger, ça s'arrête. Je préviens aussi le danger. Et puis j'avance un peu comme à la vitesse du marcheur. Je ne cours pas devant, je ne traîne pas derrière. Ou si je peux traîner derrière pour dire que ce n'est pas le bon chemin. Donc j'avais plutôt totémisé ça. Et puis l'histoire de l'ours, c'était plutôt... Des fois, je ne suis pas très bavard. Je garde les choses. Mais parce que la relation que j'ai avec chaque athlète, elle est connue de moi et de l'athlète. Je n'ai pas envie de... de parler de plus de ça, mais moi, je me nourris de ces multiples relations et moi, je vis bien. Je ne vis pas comme un ours. En tout cas, je vis avec plaisir, mais de l'extérieur, ça peut paraître ours parce que je ne cherche pas à raconter ce qui se passe avec des athlètes. Donc, voilà, c'est ce côté. En fait, à partir de là, moi, je suis bien. Quand dans l'authenticité, c'est que je ne cours après rien. Les choses, elles vont arriver. J'ai de la chance. Je sais que j'ai de la chance de faire ce métier. J'ai eu la chance d'avoir des athlètes hors normes tout de suite avec moi. C'est très clair aussi. Plein d'athlètes, plein d'entraîneurs.

  • Speaker #1

    Il y a des coachs qu'on peut citer aussi, qui t'accompagnent, on peut les citer. Oui,

  • Speaker #0

    Diego et Yann.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Yann et Marco, avec qui on collabore.

  • Speaker #1

    Tu as un super boulot aussi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Parce qu'on a... Je les ai intégrés à Fartlek, on a avancé, on a grandi ensemble. Et notre pilier pour avancer, c'était... Qu'est-ce qu'on a comme valeur ? J'ai un totem sur mon bureau sur nos valeurs à Fortlake, je ne vais pas faire d'actu, mais notre ADN, c'est être en nature, en mouvement, avec agilité. Et nos valeurs, c'est prendre soin des humains. Pour moi, ça, c'est fondamental. prendre soin de la terre et prendre juste sa part. Moi, je ne veux pas plus. Je prends juste ma part de coach. Je suis déjà trop. Je me suis bien gavé quand même, déjà. Je pourrais arrêter ma carrière d'entraîneur aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu es passionné.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un passionné, mais je suis un gâté, un privilégié, grâce à des athlètes comme Simon.

  • Speaker #1

    C'est bien de le reconnaître aussi et puis en même temps de montrer finalement que l'expérience, elle a du sens. Parce que c'est ça aussi que tu évoques, elle a du sens pour toi, que tu continues parce que tu trouves du sens aussi, certainement. La question de fin, c'est... Merci en tout cas de vous être vraiment confié là-dessus. Ce n'est pas évident tout le temps sur les valeurs. Mais c'est quoi les projets à venir ? Alors, je ne vais pas parler dans cinq ans. Il y en a qui me disent des fois, je ne vais pas forcément la poser. Mais là, dans l'année ou dans les deux ans qui viennent, Thibaut, peut-être ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a clairement ouvert une nouvelle page avec Chris cette année, qui est mon changement de distance, en tout cas sur une phase incomplète. Donc je dois se mettre tranquillement en place avec Joukowa Transvulcania ce week-end et puis l'UTMB qui arrivera fin août avec un passage sur le 90 du Mont-Blanc, donc des nouvelles courses sur moi, des nouveaux formats, ce qui va entraîner aussi des nouvelles façons de s'entraîner et qui m'écrit parce que je vais découvrir mon premier gros bloc ultra finalement dans les semaines qui arrivent. J'ai hâte de me projeter sur des choses différentes, sur un entraînement différent, et de voir comment le corps réagit à tout ça. C'est en France un premier point déjà après l'Uténa pour envisager la suite, mais l'idée c'est quand même d'aller poser les premières pierres et les premières briques. pour performer sur les longues distances maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Chris, alors, une nouvelle phrase sur le totem ?

  • Speaker #0

    Il faut prendre soin de soi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est aussi peut-être une question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Il faut prendre soin de soi aussi. On prend de l'âge. On se fait vieux comme entraîneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis comme pratiquant, parce qu'une passion, ça se pratique aussi. Ça se... Ça ne se vit pas que par procuration, moi je ne le conçois pas comme ça, et je suis content d'être dehors aussi à titre perso. J'ai besoin de m'absorber dans mes propres passions et dans mes propres défis, et pas vivre que les défis des athlètes. Et des fois on pourrait s'oublier, parce qu'ils sont chronophages, ces petits gars et ces petites filles. Donc du coup, il faut continuer à avancer en prenant soin de soi, et c'est ça qui me fera aller loin aussi.

  • Speaker #1

    dans la suite ok bah écoutez on va clore et je vous remercie énormément vraiment du fond du coeur vous le savez c'est sincère et authentique pour reprendre les mots de Christophe d'avoir accepté de vous être confié dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance, des petites choses à ajouter ou un petit coucou à vos teams, à votre équipe, à des personnes ?

  • Speaker #2

    Moi, je voudrais juste remercier encore une fois Chris pour la relation qu'on a et puis de m'amener là où je suis aujourd'hui. C'est une mort très grande en tant que catholique, mais aussi en tant qu'homme. Je suis super heureux d'avoir eu la chance qu'on se rencontre en 2010 et d'avoir fait toutes ces années avec toi Chris super Christophe c'est une dette d'amour ça ouais c'est ça et puis après je peux vous dire aussi on aimerait bien te voir à l'UTMB cette année ouais j'y serais aussi j'y serais ah c'est une bonne nouvelle on est pas en cours on est pas en cours j'y serais non non non pour nous crier dessus non

  • Speaker #0

    non bah écoute déjà un grand merci Eric merci pour déjà pour cette initiative avec plaisir de podcast qui est toujours qui est toujours chouette et et puis on a très peu d'occasion de se rencontrer ou de discuter mais on sait on sait par personnes interposées qu'on se passe souvent le bonjour on se passe souvent le bonjour par personnes interposées c'est curieux donc je suis très content qu'on se voit un de ces quatre et qu'on pose une bière quelque part exactement en fait à l'UTMB maintenant je crois que tu seras bien équipé là donc en tout cas merci d'avoir pensé à nous deux merci un grand plaisir merci Thibaut d'avoir prêté parce qu'il fallait quand même que tu que tu aies envie de m'écouter d'expliquer ce qui se passait dans cette relation, parce que c'est avant tout ton projet. Et puis, on vit au podcast. Et puis, merci à tous les auditeurs d'avoir tenu.

  • Speaker #1

    autant de temps à venir on voit vos paroles merci beaucoup et puis à bientôt pour de nouvelles aventures de Secrets d'Endurance sur la saison 2 et merci vraiment encore beaucoup à Christophe Christophe Mallardé et Thibaut Baronian team international Salomon à très très bientôt merci Eric,

  • Speaker #0

    merci à tous à bientôt ciao

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce podcast. Tu as aimé cet épisode ? N'oublie pas de le soutenir en le partageant et en donnant la note de 5 étoiles. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, Thibaut Baronian et Christophe Malardé nous parlent de leur rencontre et de leur collaboration. Ils partagent avec nous leur relation entraîneur entraîné, les défis auxquels ils ont fait face et les leçons et stratégies apprises pour arriver à performer.


Plonge dans les confidences de ce duo emblématiques du monde du Trail. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Secrets d'Endurance by Nolio. On retrouve cette saison des épisodes intimistes traitant des relations uniques qui existent entre un athlète et son entraîneur. Ce sont des confidences sur des moments de vie qui façonnent la carrière d'un sportif, que ce soit la gestion du stress, la charge d'entraînement, la motivation ou encore la réussite et l'échec. C'est ici que commence notre voyage au cœur de l'endurance. Bienvenue à tous les passionnés d'endurance dans un nouvel épisode de Secrets d'Endurance. C'est un peu votre fenêtre exclusive sur les alliances et les stratégies qui transforment les athlètes en champions. Aujourd'hui, on est ravis de vous emmener dans les coulisses de la relation entre Thibaut Baronian, c'est l'étoile brillante du travail, et puis Christophe Mallardé, son entraîneur de longue date. Ensemble, on va tenter de décrypter les clés de leur collaboration réussie. qui mêle complicité, rigueur et surtout une profonde compréhension mutuelle pour conquérir les sentiers les plus exigeants du monde. Donc, je vous dis, restez avec nous pour plonger au cœur d'un échange captivant qui explore la technique, la stratégie, mais aussi la complicité et l'entente qui unissent l'athlète et son coach. C'est parti, Thibaut, Christophe, bonjour et grand merci d'avoir accepté notre invitation, en tout cas, en premier lieu. Vous allez bien ?

  • Speaker #1

    Salut, salut à tous.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Alors Thibaut, tout d'abord, comment vas-tu après ton épreuve sur le format long de la Transvulcania ? ça s'est bien passé ou pas trop bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, comme on en discutait un peu en off, encore un peu frustré, mais il y avait quand même du très bon dans tout ça, donc ça va, je récupère plutôt bien finalement et puis j'ai hâte de remettre en route pour la suite.

  • Speaker #0

    Christophe, tout va bien en Bretagne ?

  • Speaker #2

    Ouais, ça va pas mal, on guette l'été qui n'arrive pas, mais il va arriver.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vais vous poser, c'est la tradition qu'on a mise dans la saison 2 qu'il y a un petit peu un petit peu surprenant sur les présentations. Alors, on ne va pas faire une présentation bateau. Moi, je vais demander à Thibaut déjà de présenter en quelques mots ou quelques phrases, finalement, Christophe.

  • Speaker #1

    Eh bien, Chris, c'est l'ours ou l'âne de Bretagne. Je crois que c'est l'âne qui correspond le plus.

  • Speaker #2

    Oui, continue.

  • Speaker #1

    Entraîneur depuis une petite quinzaine d'années maintenant. Il est passionné de course à pied et qui est passé par tous les... par toutes les disciplines, du crawl de la piste jusqu'à l'ultra-file. Et puis, entraîneur de certains noms, notamment chez Salomon, dont je fais partie, avec notamment François et Camille.

  • Speaker #0

    Camille Brouillat, c'est François Daena pour les néophytes, on va dire.

  • Speaker #1

    Et puis, un passionné de l'outdoor aussi, je pense, comme nous. et breton à Sierre-de-l'Aide je crois.

  • Speaker #0

    Christophe, tu pourrais nous présenter Thibaut aussi en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui bien sûr, Thibaut moi je le connais depuis plus de 12 ans maintenant, 2010-2011, je ne saurais même pas dire exactement l'année. Le lieu je m'en souviens, du côté d'Annecy on a fait une détection Team Espoir-Salomon et puis parmi une vingtaine il y avait un gros chevelu déjà à l'époque. Il s'appelait Thibaut et qui avait un peu marqué déjà son style et son empreinte. Son style, c'est une forme de légèreté à pratiquer, une envie d'être là et de s'engager pleinement et de répondre aux challenges qu'on lui offrait sur la détection. Sans crainte ni sans peur de mal faire, mais surtout l'envie de bien faire. Et puis, à côté... Une personne posée, je dirais de plus en plus posée. On prend aussi avec les années beaucoup plus de maturité. Le Thibaud d'il y a 13 ans, ce n'est pas le Thibaud d'aujourd'hui, mais il y avait déjà une envie d'en découdre, une envie de vivre pleinement son sport, sa passion. Et puis, on voulait détecter des gens qui ont un projet perso et sportif cohérent. Et Thibaut était déjà là-dedans et il a toujours cultivé ça avec sa... avec sa propre personnalité, mais ça je pense qu'on va en parler, mais c'est aussi l'identité de Thibaut, c'est qu'il a fait ses choix, il a fait ses choix comme il entendait, et ça moi c'est la caractéristique de Thibaut, c'est qu'il va là où il veut aller, donc ça c'est top.

  • Speaker #0

    C'est chouette, merci en tout cas de cette présentation de Thibaut, c'est vrai qu'on peut quand même rappeler que Salomon a été dans les premiers à faire ce genre de détection chez les jeunes, avec Jean-Michel Fort-Vincent, tu faisais partie aussi des premiers entraîneurs, c'est ça Christophe ?

  • Speaker #2

    Jean-Michel Fort-Vincent a créé le Team Salomon, a structuré le Team Salomon. Moi, je suis rentré dans les premières cohortes du Team avec Thomas Lerblanchet, Sam Bonodo, David Pascio, Thomas Vérissel. Et puis ensuite, moi, j'ai basculé assez rapidement sur une double casquette parce que quand je suis arrivé en athlète, je m'entraînais déjà tout seul. J'ai toujours eu cette passion d'entraînement. Jean-Michel quand même qui est… qui est assez observateur, là aussi remarqué. Et du coup, il a voulu structurer un peu le team. Le premier athlète qui me met dans les pattes, c'est François, qui est plus qu'il débarquait dans le team, en me disant, lui, il est jeune, mais il est bon, il est jeune, mais il faudra peut-être le cadrer. Est-ce que tu veux t'en occuper ? Voilà. Et puis ensuite, il a eu l'idée de ce team Esquire. Et puis là, du coup, il y a eu une cohorte avec Thibaut, avec Guillaume Boxis. Fabien Naviens à l'époque, etc.

  • Speaker #0

    Il y a un petit peu plus de 10 ans. Thibaut, quelle est la première chose que Christophe a changé dans ton entraînement ? Comment tu as réagi à cette modification ? Parce que tu étais jeune à l'époque, mais est-ce qu'il a modifié vraiment des choses ou alors vraiment il a bâti à la base toutes les fondations ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on se rend compte notamment sur cette détection, moi ça fait un an que j'ai repris un peu à courir. après avoir quitté le monde du ski, où là j'avais vraiment un entraînement pour le cours rigoureux, et puis avoir fait ma première année de médecine, donc du coup quand je me suis entraîné cette première année, donc entre septembre 2010 et septembre 2011, j'avais pas vraiment de plan, donc finalement quand je rentre chez Salomon, et que Chris devient mon entraîneur, là je reprends une certaine structure, que je... que j'avais pu connaître quand j'étais skieur de fond. Ça a juste amené quelque chose de nouveau. Finalement, je ne m'entraînais pas vraiment avant de rencontrer Chris. Ça a juste amené une nouvelle structure, un nouveau plan, une nouvelle rigueur pour moi en tant qu'athlète.

  • Speaker #0

    C'est vrai que tu démarrais aussi en tant que jeune athlète. Je vais poser la question à Christophe. C'est quoi le challenge le plus corsé ? En bossant avec Thibaut, comment vous l'avez relevé ensemble ? C'était quoi le challenge avec Thibaut ? Et peut-être encore en ce moment ?

  • Speaker #2

    Le vrai challenge, ça a été de savoir où il était vraiment bon. Sur quel format ? Sur quel format il fallait qu'on se décide ? Le souvenir d'entretien, tu me dis, si Thibaut, je suis un peu gâteux. On avait des questions de c'est quoi tes courses de rêve, c'est quoi que tu as envie de faire rapidement gagner, c'était la CCC, l'UTMB, ça t'appartait tout de suite sur des longues distances et tout. Bon nous on suit, pourquoi pas, mais on était tous, les juristes, c'était Sam Bonodo, Jean-Michel, moi et Tom, leur blanchet. Et donc on avait quand même une culture athlète, etc. Et puis à la fin ça finit de gonfler que tous les prétendants ou tous les jeunes qui avaient 21 ans, ils voulaient gagner l'UTMB. On dit non mais attends, il y a des courses de 30 bornes qui existent, la Sierra Sierrasida, le Marathon du Mont Blanc, tout ça, qui sont quand même... dans leur filière aujourd'hui, je ne sais pas s'il y a des filières à l'églage, mais ça c'est une discussion. En tout cas, tout le monde partait sur l'an. Et puis bon, en soi, ils avaient un projet et puis on voulait le suivre. Thibaut a quand même un potentiel athlétique. Moi, je viens de l'athlète, donc moi, VMA, ça me parle. Et au-delà de Max, ça me parle. Et moi, je me dis quand même, voilà. Quand on est à 21,5 de VMA, il n'y a aucun moyen de courir vite et d'aller sur des formats courts, voir des crosses, pour prendre des bases athlétiques, il n'y avait pas de base athlétique, athlétisme. On a un peu pétané entre je vais faire Bally Dentry de GRP 80 pour venir, c'est Nathaniel Calif pour entrer dans le Team Salomon et puis je fais un marathon du Mont Blanc Ça se finissait toujours un peu en eau de boudin sur le long quand même, où il y avait des choses qui n'étaient pas super abouties. Il y avait quand même une volonté pour Thibaut de faire du long, il aimait ça, il aimait la nature. Et puis, je ne saurais pas dire quelle année, mais à un moment, il y a eu un vrai recentrage. Il a aimé faire des distances plus courtes et il a performé sur les distances plus courtes. Donc, quand je dis distances plus courtes, c'est Sierra Zinal, Marathon Race, Marathon Trail, voire un peu plus court. Et là, je pense qu'il a trouvé sa voie. Et pour moi aussi, en tant qu'entraîneur, là, du coup, c'est... A force de tâtonner, on se dit bon, voilà, on a fait un peu toutes les expériences et puis il est temps d'arrêter les expériences pour se dire, il faut se spécialiser et il faut aller au bout de l'idée de la performance pure et aller chercher des choses. C'est bien de participer à toutes les courses dans le monde entier et être présent, mais à un moment, Thibaut n'avait pas ce potentiel à juste être un voyageur, il faut qu'il soit un performeur aussi. Et je crois que c'est ça le plus gros challenge du début en tout cas. Et puis du coup, ça l'est aussi maintenant parce qu'il y a une refonte de ses ambitions sportives après 10 ans passés sur un format. Mais du coup, comme ça, je dirais que c'est ça. Se trouver le format, c'est un vrai dossier avec beaucoup d'athlètes que j'ai. il y a un des at-têtes qu'on débute, c'est qu'on pense être bon sur un format, mais parce qu'on ne s'est pas donné le loisir d'aller explorer d'autres.

  • Speaker #0

    Ce que tu évoques, c'est vrai, il y a parfois un petit peu la surenchère du long, et le long est hyper valorisé, mais d'un autre côté, il fait rêver. On est quand même dans un dilemme. Thibaut, t'en penses quoi, toi, justement, de ce dilemme, un peu, de rester sur le court, d'aller sur le long ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que... Oui au début on a tâtonné et je crois que la principale chose c'était de me canaliser et de ce que j'avais envie de faire pendant longtemps, j'étais un peu dissipé à vouloir faire plein de choses et pas forcément rester sur un format ou tester des choses. Et je pense que c'est autour de 2015-2016, en tout cas ma saison 2016 elle était clairement que sur du cours ou des fois des marathons du moins. Et c'est à partir de 2016 et 2022 où on a eu la grosse phase où on s'est spécialisé sur les marathons. Mais ça a été un peu à tâtons dans tous les sens pendant 3-4 ans. On a cherché un peu où est-ce qu'on voulait aller. Et avec les années de recul, je ne regrette pas du tout d'avoir testé des choses au début et de mettre plus de potentiel sur du cours. Et puis j'ai un peu bouclé la chose. je pense l'année dernière notamment avec mon titre champion de France et les champions du monde qui ont été réussis j'ai un peu moins la flamme maintenant d'aller me mettre sur un marathon du Mont-Blanc ou un Cerdinal même si c'est des très belles courses mais on a besoin d'autre chose

  • Speaker #0

    En tout cas la carrière est plutôt réussie pour l'instant et justement Christophe là on est sur les questions de fond encore Comment tu arrives à gérer les moments où Thibaut doute de lui ou de son plan d'entraînement ? Parce qu'on peut douter quand même, on a le droit. Est-ce que tu as des astuces pour booster un peu sa confiance ? Ou c'est vraiment le rapport que vous avez depuis longtemps qui permet ça ?

  • Speaker #2

    Évidemment, ce n'est plus du tout la même relation entraîneur-entraîné que quand on a démarré, qu'aujourd'hui. Je pense que les premières années dans les chantiers, ou même les premiers mois, on va dire, c'est prendre la confiance, prendre des repères, apprendre à se connaître. Moi je ne suis pas sûr qu'à son âge j'aurais accepté qu'on me pose un entraîneur comme ça à qui je dois accorder ma confiance et à qui je dois faire. Il y avait quand même le besoin de se trouver, de se comprendre. Thibaut a toujours été dans un premier temps un bon exécutant dans le sens où si tu posais une séance il la faisait. Mais ce n'est pas suffisant, il faut aussi qu'il y ait une prise de recul sur la forme du jour etc. Cette communication c'est du e-coaching. Je pense que ce qu'avait vécu Thibaut avant dans le ski de fond, il y avait du présentiel avec son coach. Moi je suis en Bretagne, lui il était, avec lui d'ailleurs Thibaut était quelque part, toujours un verbe pour trop besoin de son et ainsi. Et du coup voilà, ça c'était la première partie. Et on a appris beaucoup à se connaître et à se faire confiance mutuellement. Moi je dirais qu'on apprend à se connaître dans les échecs. Dans les débriefs de course, on a parlé tout à l'heure du tâtonnement du début. Le tâtonnement du début aussi, c'est des illusions de coach en se disant Putain, mais attends, là, tu as vu ce que tu sors à l'entraînement, c'est quoi ces courses ? Même moi, en tant qu'entraîneur, ça me posait des dilemmes. Je ne m'arrive pas à mettre en adéquation ce que tu produis à l'entraînement et ce que tu réussis en course, enfin ce que tu ne réussis pas pour le coup. Et donc, besoin de gagner notre confiance aussi. On gagne la confiance d'un athlète dans le suivi, dans l'échec. C'est pas dans la réussite à fanfaronner avec lui, c'est d'être là le lundi quand ça va pas, être dimanche soir à côté de lui pour prendre des selfies, c'est aucun intérêt. Et donc, pour le coup, on a eu quatre ans, on a pu faire ça. On se reposait des questions, de bordurer bien le truc pour être sûr que… Voilà, et aujourd'hui en fait… Au final aujourd'hui, on s'avoue moins à ça, à la fois les réussites et les échecs, parce qu'il y a déjà les échecs, on les a vécu ensemble, on sait les analyser, on les analyse assez vite, on n'est plus dans cette recherche continuelle de mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? et tout, on est beaucoup plus là-dessus. Et puis aujourd'hui, notre relation est vraiment de confiance. elle évolue dans une grosse autonomie de Thibaut très clairement c'est à dire que moi si on me dit c'est quoi ton coaching de Thibaut c'est plus le coaching que je faisais en 2013 où tous les séances sont faites le jour J à l'heure H que je demandais avec des temps que je demandais c'est décalé, c'est je m'adapte, qu'est-ce que tu penses d'eux c'est un copartage des séances et je dirais tant mieux un athlète qui suit un temps à la lettre au bout de 12 ans de pratique avec son entraîneur et qui prend aucun recul par rapport à sa vie de crise, son agenda et tout Donc voilà, c'est une évolution de ce type. Mais encore, moi je me dis que je sers encore sur les moments critiques. Sur les choses qui roulent, on est capable de les poser, il comprend ce que je lui demande de faire, il les fait, il les adapte, etc. C'est si, et puis on en aura, des moments critiques où ça dysfonctionne et tout, on pose, on se retrousse les manches et puis on se dit, attends, là, on dysfonctionne vraiment. Mais ça fait quelques temps qu'on n'a pas eu ces discussions et tant mieux. Mais ça arrivera, ça arrivera, c'est évident. Et donc moi je me rends disponible aussi pour ça et je sais que c'est là que mon métier est utile, pas plus que construire un plan au jour le jour.

  • Speaker #1

    On a quand même eu une discussion en fin d'année sur mes choix de courses de cette année.

  • Speaker #2

    Ah ouais c'est vrai, j'allais oublier ça, tu peux dire ça ouais.

  • Speaker #1

    C'est quand même toi qui m'a poussé à faire ces choix là, enfin on en a discuté évidemment mais mon choix du TMB c'était pas forcément le choix que j'avais en tout cas exprimé en premier. Mais si on peut en reparler de la confiance, bon moi je crois que j'ai toujours fait confiance à Chris sans me poser la question parce que j'ai toujours été sur une pente d'évolution constante. et positive, avec forcément des trous, mais on n'est jamais par vagues, on n'est jamais constant, toujours de la même manière. mais en tout cas j'ai jamais remis en question les plans de crise ou l'entraînement qu'on avait ensemble et je pense que c'est aussi pour ça que j'ai totalement confiance et j'ai toujours eu confiance c'est intéressant que votre collaboration elle date depuis longtemps et en même temps j'entends beaucoup de mots assez intéressants on sent la sagesse de Christophe parce que maintenant il entraîne depuis très longtemps une

  • Speaker #0

    certaine patience de la rugueur mais aussi d'écoute par rapport à l'échec et puis Le mot autonomie, j'aime beaucoup, je l'entends beaucoup aussi avec les relations qu'il peut y avoir, mais être autonome, c'est être bien accompagné aussi quelque part. Il faut aussi choisir quelqu'un qui nous accompagne pour devenir un peu autonome. C'est un peu ça, Christophe, ce que tu veux évoquer, c'est-à-dire que tu lui laisses quand même des choses en main, mais tu es là, un peu pas comme le grand sage, mais finalement comme quelqu'un qui va avoir une expertise à un œil extérieur, qui va lui permettre de ne pas faire des conneries aussi à un moment donné, c'est un peu ça.

  • Speaker #2

    Ouais, bah oui. En fait, notre relation, enfin moi, je, comment dire, mon métier, je me suis vite posé la question de, avec Pave Spessore et Thibaut, c'est en quoi je suis utile et... à quoi je dois servir et éviter de me servir auprès des athlètes ça pour moi c'est fondamental à partir du moment où on cherche sa notoriété d'entraîneur auprès des athlètes on a déjà perdu la bagarre donc moi j'avance en me disant fais avancer Thibaut, il fera le job et c'est lui qui me fera la notoriété et c'est pas moi qui dois me faire ma notoriété en faisant avancer Thibaut selon mes propres intérêts c'est important parce que parce qu'on peut vite tomber là. Moi, c'est un métier. C'est mon job. J'ai envie. J'ai intérêt à que ça tourne. Tout ça pour dire que par rapport à le fait d'avoir une sagesse, etc., c'est que j'ai une libre parole avec Thibaut. Je ne m'interdis rien. S'il me gonfle, je lui dis très clairement. Si je sens qu'il va dans le mur, je lui dis. Si à un moment, il fait un peu n'importe quoi mais que de toute façon, ce n'est pas une période de... qui est fondamentale. Je me tais, puis je laisse tomber, puis je la bride, enfin, la bride, je la faire. Mais je peux avoir des moments très exigeants. Je pense qu'il se souvient. Ces moments-là, ils auraient pu être rupture de collab. C'est-à-dire qu'à un moment, de se dire écoute, là, non, ça ne va pas etc. C'est les premiers temps, d'ailleurs, les six ou sept premières années où il y a eu des recadrages, on s'est dit les choses. Moi, je ne comprenais pas où il allait, comment il voulait faire les choses, etc. Et il y a eu toujours de la partie beau, de l'écoute, du recentrage. C'est là qu'il s'est aussi redonné la peine de comprendre ce que je voulais dire et ce que je voulais faire passer comme message. Et du coup, ça renforce ensuite la collab. Et puis moi, dans l'intérêt, là pour coup, si j'ai un intérêt, c'est que je me sens utile auprès de l'athlète pour faire du coaching. C'est-à-dire que si ça ronronne pour ronronner, ou si je pose des plans pour que finalement on fasse tout et n'importe quoi, et que je suis au service d'un truc qui, moi, me semble complètement bancal, moi, je me casse. Alors avant de me casser, je le dis. Et puis pour le coup... Pour le coup, il ne se casse pas. Mais c'est ça qui est toujours un peu piégeux, c'est de se retrouver au service d'un projet sportif qui est pour un entraîneur, on ne le sent pas. Je ne sais pas comment on peut dire, on ne le sent vraiment pas. C'est-à-dire dans son feeling, dans là où il veut aller, les propres motivations de l'athlète. Tu te dis, mais attends, c'est un truc complètement à l'envers. Et ça, je ne me suis jamais interdit de lui dire. Sachant qu'on est dans une relation où moi je suis entraîneur pur, à côté il y a un manager, à côté il y a des marques, à côté il y a un business, ça n'a qu'à être professionnel. Donc je démarre toujours en disant écoute moi je te donne mon point de vue physio, sportif, pur. Après il y a des choix que tu fais en fonction des enjeux de marque, sportif, institutionnel, ce que tu veux, tes propres choix. Mais sportivement, là, marketingement ça marche peut-être, sportivement c'est psycho. Bon bah ça je me tourne encore à Léa et pas qu'à lui et... et ça quand même ça fait que le recentrage sportif s'il le recherche, il l'a et puis moi comme je ne comprends pas tout au marketing et bien c'est pas grave je donne juste ma version je donne juste ma version sportive et ça je pense quand même que j'ai un peu de vision là-dessus on sent quand même qu'il y a vraiment le côté de la gestion des défis il y a une volonté de

  • Speaker #0

    challenge mais vraiment dans une zone aussi d'exigence, c'est ce que tu évoques en plus tu as une structure, on la rappelle qui s'appelle Fartlek Avec pas mal d'athlètes, donc c'est une structure professionnelle étant en vie. Donc il y a un degré d'exigence, de compétence, d'expertise qui est important. Et d'un autre côté, sur la gestion des défis. Thibaut, je voulais revenir là-dessus justement. Est-ce que tu peux partager une situation où tu as dû surmonter finalement un obstacle important avec Christophe et comment il a pu t'aider à traverser cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, des périodes compliquées comme on a dit, il y en a eu beaucoup au début, ce qui a renforcé notre confiance. Moi j'ai souvenir, je crois que c'est en 2015, où je passe à côté de mon marathon du Mont Blanc, et après je dois avoir Fierginal dans l'été, je crois que c'est 2015, mais je ne suis plus certain, ou 2014, 2015. Chris me dit qu'il faut prendre des risques et que tu cours devant. Et que tu cours avec les meilleurs. C'est un discours dans ce style-là. Et de ne pas attendre, de ne pas avoir peur. Juste, tu cours à ton niveau devant et après tu verras ce qui se passe sur la course. C'est l'année où je cours avec Kylian pendant les 20 premiers kilomètres sur le 20 premier kilomètre de Cerdinal, où je fais mon RP, je dois faire 6ème ou 7ème. Et ça m'a marqué parce que c'était un peu un déclic pour moi. Ça m'avait fait clairement passer à un truc qui était certainement plus mental que physique. Mais voilà, ça m'a marqué. Il y a eu de nombreuses discussions autour des échecs, forcément. Et c'est toujours plus facile d'analyser quand ça marche bien. Mais oui, pour le coup... On a beaucoup tâtonné au début, on a eu beaucoup de discussions de recentrage comme il a dit, et je crois que ça m'a toujours servi et toujours mené vers la bonne voie, même si au moment du coup de fil, tu l'entends mais tu ne le comprends pas forcément, ou tu as besoin d'un peu de temps pour le mettre en place. Mais je sais que si il doit me recadrer, je sais que les mots arriveront à temps et qu'il n'hésitera pas à le faire. Donc pour moi, c'est chouette aussi de... De pouvoir compter sur sa libre parole et de me dire que si je vais dans un mur, il va m'arrêter j'espère avant. Vu comment on en parlait un peu avant, je pense qu'avec le temps, c'est sûr que je me suis autonomisé. et que maintenant on co-construit un vol plan à deux je me laisse totalement libre sur les séances sur les blocs, les volumes etc moi j'ai aucun regard et finalement ça me décharge mentalement mais après quand j'ai des choses personnelles ou des envies, on essaie de co-construire sur ces bases là et de ne pas être juste sur un plan carré jour après jour comme certains athlètes peuvent avoir dans mon entourage et qui ne correspondrait pas finalement aussi bien

  • Speaker #0

    On entend souvent dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance notamment entre le coach et l'entraîneur c'est la polarisation qu'il peut y avoir entre le côté attention, je ne suis pas téléguidé mais il y a une sorte de monitoring c'est à dire on est quand même un peu monitoré c'est à dire qu'on peut avoir des datas, on y reviendra moi je voudrais savoir, revenir un petit peu avant d'aller sur le versant de la communication et des datas mais Christophe est-ce qu'il y a Parfois, si tu veux, tu sens, tu connais Thibaut depuis très longtemps maintenant, parfois tu as des moments où il y a une sorte de personnage un peu différent, c'est un peu une analyse transactionnelle, on va pas parler là-dedans, mais est-ce que des fois on est coach, ou des fois on pourrait être un peu pote ou soutien dans d'autres moments ? Est-ce que c'est important de pouvoir jongler, ou est-ce qu'il faut être tout le temps coach ? C'est une vraie question des fois qu'on me pose par rapport à ça.

  • Speaker #2

    Si, c'est de l'analyse transactionnelle du coup à départ t'es papa voilà et puis Thibaut il est enfant tu lui dis il fait, voilà je suis pas beaucoup je suis pas beaucoup pote pote pote à équilibre, c'est à dire qu'avec peu d'athlètes je le suis par des par des moments avec Thibaut et puis on l'a été Mais quand tu es coach et quand il décroche le téléphone et quand se fait une visio, à un moment donné, je suis coach dans le sens où on attend une expertise. Donc on peut débattre de l'expertise et du coup on revient à égalité. Si on parle de fait, voilà. Je ne suis pas persécuteur, je fais gaffe à ça, d'être victime, enfin voilà le mec qui... qui essaye de mettre sa personne à l'idée de tout ça donc ça j'essaye de pas l'être parce que c'est Thibaut qui le dira mais ouais ouais en fait je pense pas qu'on gagne alors comment dire déjà Thibaut il est venu manger à la maison on a passé quand même des moments sympas en off pendant ce temps là on parle pas de course à pied c'est des moments du coup où on essaye de changer d'univers et là on sent qu'on se remet à égalité dans le truc. À partir du moment où on repart de course à pied, forcément c'est un peu biaisé parce que moi je repars dans mon boulot et puis lui il repart dans sa carrière et du coup c'est moins facile de le faire je pense parce qu'il entend la parole d'un coach quand même ou d'un entraîneur et puis moi j'entends la parole d'un athlète après sur plein d'autres sujets. On peut parler de ça. Et puis, on a eu aussi des moments... Autres que le sportif qui ont pu être compliqués pour l'un ou pour l'autre. On a été à l'écoute l'un de l'autre pour ces moments-là. C'est-à-dire qu'on a eu des moments difficiles sur d'autres aspects. Thibaut a toujours été présent et a été là pour écouter. Mais je crois aussi l'inverse. Et c'est là aussi qu'on se crée une autre... une autre amitié, mais finalement, quand on reparle coaching, quand on reparle tribe, je pense que ouais, je suis entraîneur. Je pose aussi une parole. Il la reçoit plus comme enfant, mais il la reçoit quand même comme acteur.

  • Speaker #0

    Oui, et puis parfois, on n'est pas obligé de dire les choses avec le langage. Des fois, des gestes où… c'est ce que je voyais aussi, je pouvais aussi ressentir de pas mal de coachs et d'athlètes quand ils commencent à bien se connaître depuis très très longtemps. Il y a des fois un regard ou une petite phrase ou un petit mot, ça peut suffire. C'est un peu ça parfois, non ?

  • Speaker #2

    C'est sûr. Si on fait notre fil de WhatsApp… Ouais, c'est pas fou en termes de contenu physio. C'est des petits smiles, c'est OK, merci, ouais, fais gaffe à ça, tac, boom, bam. Ça va vite, ça échange sur deux, trois trucs. J'étais en cave. Enfin voilà, c'est des petits mots, des petits trucs, un petit smiley, une petite photo. Voilà, et on sait qu'on est là et que ça passe par là.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais rebondir là-dessus parce qu'il parlait d'analyse transactionnelle, je ne voulais pas y aller, mais... Je vois que Christophe connaît bien aussi ce côté. Merci en tout cas pour ces petites explications. Justement, je voudrais poser une question par rapport à ça. Quel aspect de ta personnalité penses-tu avoir le plus développé grâce à la collaboration de Christophe ? Est-ce que tu penses qu'il y a une personnalité ou un trait de personnalité que tu as pu construire grâce à ton coach ?

  • Speaker #1

    Je pense que Chris est très à l'écoute et c'est assez inspirant aussi pour moi, qu'il n'était pas forcément il y a quelques années, soit avec mon entourage ou avec le côté professionnel, ou pas toujours du moins. Et du coup, comme il l'a décrivé, on a...

  • Speaker #0

    C'est une relation entraînée mais très portée sur l'humain d'abord et à l'écoute de ce qui se passe aussi autour de la carrière sportive. et je trouve que c'est hyper appréciable et pour moi c'est une source d'inspiration dans la vie du quotidien finalement on a l'impression que parfois le versant du haut niveau et du très haut niveau d'ailleurs ça se professionnalise beaucoup le travail un

  • Speaker #1

    peu comme on a l'impression d'avoir des robots qui jettent des performances comme ça à tout va mais on voit pas tout ce qui se passe derrière justement Toi, Christophe, comment tu as pu voir évoluer Thibaut en tant qu'athlète, mais aussi en tant que personne depuis le début ? C'est aussi le développement de ça, tout ça, qui a permis aussi d'être plus performant ? de voir tous ces aspects de la vie de famille, la vie professionnelle, etc. autour de ça ?

  • Speaker #2

    En fait, Thibaut est l'un des rares Français à mener un projet professionnel sportif dans le travail de manière... sans manger des chips tous les jours, en vivant dignement. Donc, ça veut dire que c'est un projet global. C'est pas du pur sportif et le lendemain, je retourne au travail. Il a construit... Il a dû se construire, il s'est construit sur ce modèle qui n'est pas facile à monter. Et donc ça implique forcément où je place mon perso, où je place ma passion, où je reste bien professionnel dans mon sport sans me... sans être juste un influenceur qui a des followers parce que j'ai fait une sortie dehors. Donc ça, c'est hyper balèze. Donc forcément, le projet, il n'a pas pu éluder le fait d'avancer dans ce projet. Et moi, avancer avec lui en questionnant tous les pans de... tous les temps de cet aspect-là. Donc, forcément, on rentre un moment dans cette intimité-là, dans les motivations profondes. Donc, voilà. Et je dirais qu'aujourd'hui... Tout à l'heure, j'ai failli faire la remarque, mais je ne voulais pas vous couper. Thibaut dit qu'en 2015, ça y est, j'ai commencé à m'installer. On avait commencé en 2011. Les mecs qui nous écoutent ou les filles qui nous écoutent doivent se dire Ah, les 4 ans, ils ne sont quand même pas doués, les gars. Ben ouais, ils sont lents. Ils sont lents. Ils sont lents. J'ai presque envie de dire, avec François, ça a presque pris autant de temps. Sauf que Thibaut et François, on parle des années 2010. C'est ça, quoi. Voilà. Et moi, je veux bien qu'on balaie les athlètes qui sont en 2010 et qui performaient et qu'est-ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Quelle carrière professionnelle et sportive qu'ils ont cumulé sur le long terme. Et avec une forme de sérénité aujourd'hui pour les deux. On parle de Thibaut là, mais c'est des piliers. C'est des piliers du try. Et donc, moi je dis, voilà. ça je suis content en fait moi l'humain est posé quand tout s'arrête et que le gars il est encore debout quand la carrière s'arrête ou qu'elle décline mais le gars il est debout, il a une stature professionnelle par rapport à son aura par rapport à sa carrière sportive et qu'il a sécurisé on va dire le pan premier de la pyramide de Mazos et qu'il peut manger et boire ensuite après sa carrière sportive et bah super et je pense que c'est ce qu'aujourd'hui Kibo a ce luxe mais c'est pas un luxe, c'est qu'il a créé ça mais Mais ça met 12 ans, quoi. 14 ans même. Ouais, mais non. Moi, je bossais, j'étais pas coach.

  • Speaker #1

    Mais en 2010, il y avait Christophe Ballardé, quand même.

  • Speaker #2

    Ah ouais, bien sûr. Oui, d'accord. Mais... Je cours avec Ludo Pomeray. Il n'y a que Ludo Pomeray, qui à mon âge, qui est aujourd'hui encore dans le circuit. Après, je ne dis pas que parce qu'il faut durer longtemps... Enfin, si, quand même, je le dis. Si, si, je pense que... Aujourd'hui, le travail est quand même peut-être un passage en comète ou un passage où on s'installe et on mène un projet. Si c'est une passion, autant la vivre le plus longtemps possible quand même. Si c'est juste un métier, peut-être se faire le maximum, le palmarès le plus rapide possible en peu de temps. Mais moi, je pense qu'on vient d'abord au travail par passion. Et dans ce cas-là, ça vaut quand même le coup de penser aux années futures et comment on entretient cette passion. Et Thibault fait ça. François fait ça, Kylian fait ça, quelques autres font ça, mais sur de longues années, ils ne sont pas tant que ça.

  • Speaker #1

    On fait souffler un petit peu le cerveau, Thibaut, justement, par rapport à ça, si Christophe devait courir une de tes courses, laquelle lui conseillerais-tu et pour quelles raisons ?

  • Speaker #0

    De cette année, il n'y en a pas beaucoup. Le TMB, Chris, il l'a déjà tenté, il me semble. Ouais,

  • Speaker #2

    deux fois. Tenter, c'est le mot, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais. Donc, je ne le reconseillerais pas. Mais la course que je viens de courir à Transvulcania, je pense que c'est une course... Tu as déjà couru, Chris, à Transvulcania ?

  • Speaker #2

    Non, je ne suis pas allé à Villecania, non.

  • Speaker #0

    Je pense que ça ne t'aurait plus, parce que c'est des tentes... Enfin, ça course tout le long, quoi. Clairement, il faut être quand même coureur. Et puis, il est... Et Magic, c'était juste superbe, je pense que c'est une course qui m'aurait plu parce que pas trop technique et puis vraiment pour des qualités de coureur. Je la conseille d'ailleurs à ceux qui sont dans ces profils-là de course. C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #1

    On va passer sur le côté des stratégies et des adaptations. Christophe, en tant que coach de ta structure, on va parler de Thibaut. Comment tu adaptes les entraînements de Thibaut en fonction des différentes saisons et des compétitions à venir ? Est-ce qu'on a parlé d'un certain degré d'autonomie ? Est-ce qu'il y a vraiment des choses à long terme ? Est-ce qu'on voit sur un an, deux ans, trois ans ? Est-ce qu'on pose un peu des cycles un peu plus courts ? Ce n'est pas facile la motivation aussi. Des athlètes, ils peuvent être tentés finalement d'aller sur des circuits où ils sont aussi un peu poussés par des partenaires parfois. Il faut faire des choix en fait. Et avant les choix, il y a des options. Et après les choix, on décide.

  • Speaker #2

    C'est ça, on part déjà sur la vision globale. Qu'est-ce qui te motiverait ? Est-ce que la saison a du sens pour toi ? Souvent, ça, c'est déjà un gros travail. C'est un premier rush de je te propose ça Alors moi, je fais ouais, mais explique-moi pourquoi ça Ouais, parce qu'on voit qu'il y a parfois des fausses motivations à y aller. Et on se dit non, mais attends, dis-moi vraiment ce que tu as envie de faire Et puis là, on parle déjà d'un autre calendrier. Mais du coup, on se met d'accord entre ce qu'on a envie de faire, ce qui est raisonnable, ce qui peut être différé à 2-3 ans parce que c'est un projet qui n'est pas trop dans les clous d'une continuité de saison. Donc, il y a des arbitrages de ce type-là. Là, typiquement, Thibault, plus ou moins dit, il est parti dans une seconde carrière en type ultra, on est capable de se dire, à vision 3 ans, comment on progresse dans cette… comment on provasse dans cette échéance d'ultra-trade. Donc voilà, ensuite, en réduisant ça, il y a la saison, c'est-à-dire qui commence le 1er janvier et finit le 31 décembre maintenant, ou qui commence pas loin. Et donc voilà, là, double deuxième arbitrage, c'est tu ne peux pas être en forme toute l'année, donc dis-moi où tu veux être en forme. Et pour moi, trois pics de forme, j'ai bien bossé, il faut pas qu'on m'en demande beaucoup plus sur l'année. Donc ça demande, avant de dire où tu es en forme, une fois qu'on me dit où je suis en forme, je lui dis où tu seras pas en forme et où je te laisse cool. Donc ça, ça enlève déjà des semaines. Tu fais le marathon du Mont-Blanc, enchaînement sierrasinal, écoute, septembre, on va s'étendre un peu et puis peut-être qu'une arrière-saison serait pas mal. Enfin voilà ça. ça séquence comme ça aujourd'hui il y a quand même souvent une double saison chez Thibaut qui existe depuis quelques années c'est un hiver de moins en moins coureurs et un peu plus skieurs retourner s'amuser sur les skis de fond, etc. Donc là, pour le coup, il y a de moins en moins de courses à pied, donc c'est aussi pour moi un suivi coaching qui n'en est pas un, en fait. C'est-à-dire qu'on surveille un peu, qu'on donne des choses, des petits rappels, mais il n'y a pas un gros travail. Donc souvent, maintenant, la saison, quand Thibault la diffère, elle commence plutôt quand même mars-avril, sortie de la neige, avec peut-être des anticipations quand il y a des France en fin mars, mais voilà. Et puis, en plus, après, c'est des séquençages en... En macro et micro-sic, c'est-à-dire macro, on est à 100 jours d'un événement, micro, un bloc de 3 semaines, 10 jours, récup, compensation, etc. Monté en charge, le grand classique. Je suis un peu calibré comme ça maintenant à force de faire ce métier. Je crois que j'ai fait ça avec un athlète devant quelqu'un qui observait ça et ne comprenait pas la vitesse à laquelle on était capable de faire ça. Non, ce n'est même pas ça. J'ai fait une formation course hors stade trial auprès d'entraîneurs et puis on faisait ça justement, cette histoire de planif et tout. Et c'est là que je me rends compte qu'en fait, quand tu as un stagiaire qui adore ça, qui s'y met, ça demande un temps énorme. à faire, c'est le micro. Alors que pour moi, aujourd'hui, c'est mon quotidien. C'est mon quotidien. J'ai un calendrier planisphère derrière mon écran et n'importe quel entretien, je suis toujours en train de compter les semaines. C'est ça, mon quotidien, avec des entretiens. Et donc voilà, ça se décline comme ça. Et puis l'aspect motivationnel, évidemment, c'est-à-dire le moteur. Alors le moteur, c'est la compétition, mais moi, le moteur, c'est maintenant aussi de dire à Thibaut, mais dis-moi ce que tu mets de sexy dans les 100 jours avant l'événement. Voilà, c'est quoi les moments forts ? Et quand on va faire un bloc de foncier, tu vas où ? Et c'est quoi l'intérêt ? Amuse-toi, fais quelque chose, etc. Donc c'est aussi comment dans la prépa, on se renouvelle dans les contenus d'entraînement, dans les lieux, dans les formes de l'entraînement croisé, etc. Thibaut a quand même pas mal d'ouverture par rapport à ça. Il aime bien voyager, il aime découvrir de nouveaux spots, il a quand même un bon réseau d'amis et de personnes avec qui il collabore ou avec qui il échange sa pratique. Ce n'est pas quelqu'un non plus qui aime partager aussi sa pratique, c'est essentiel pour pouvoir aussi s'ouvrir à ne pas s'entraîner et être isolé. Après, le challenge avec Thibaut, ce serait une fois mis ça, c'est... ne pas trop en faire ou bien se dire attends mais là, c'est bon, stop. Voilà, parce que derrière, il y a encore ci, possiblement, etc. Donc c'est aussi... Moi, parfois, mon boulot, c'est de bien marquer quand est-ce qu'on se repose, en fait. C'est souvent, les athlètes, je me rends compte que c'est pas de dire où on s'entraîne. Si tu leur dis où on s'entraîne, ils y vont. Par contre, si tu leur dis où on récupère, c'est pas sûr qu'ils y aillent. Je dis ouais,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #2

    si je fais ça, non, je t'ai dit de récupérer. Voilà. Et ça, Et ça, si tu n'as pas la confiance de l'athlète, il va continuer à bosser avec toi comme un fou quand tu vas demander de travailler. Mais s'il ne croit pas que la récup ça lui sert, et il ne croit pas à ce message-là, et j'ai besoin moi de valider ça avec les athlètes, et des fois, il faut qu'ils aient le déclic de dire non, mais j'avais trop de forme, ça m'a fait trop de bien quand ils disent ça, c'est bon. Mais quand ils viennent vers moi, souvent, ils ne savent pas faire ça, ils ne savent pas couper les athlètes. Donc, c'est

  • Speaker #1

    C'est vrai que le repos fait partie de l'entraînement, ce que tu évoques. Après, tu parlais aussi de l'expertise, aussi les routines que tu as mises en place. C'est vrai qu'on parle des fois de 10 000 heures pour être un expert. Parfois, il faut même plus. Mais quand on a au moins 10 000 heures ou 15 000 heures de pratique, finalement, on parle souvent de ressenti ou d'intuition. Et en fait, les gens pensent que le ressenti, l'intuition, c'est comme ça, c'est inné et que c'est une capacité de talent, alors que c'est totalement faux. C'est dé... des heures et des heures et des heures et des heures encore, et j'en rajoute de travail, c'est ça, sur des contenus, sur des athlètes, d'apprendre des erreurs, c'est ça. Je vais poser une petite question justement à Thibaut par rapport à ça, est-ce que tu as zappé un conseil un jour de Christophe pour te rendre compte qu'après il avait raison ?

  • Speaker #0

    Comme ça, de tête, je ne l'ai pas à souvenir, mais très certainement. Très certainement. Non mais oui, l'histoire du repos,

  • Speaker #1

    sur la gestion, ou peut-être sur les périodes de repos, justement, où tu as fait peut-être la course de trop, comme on dit, tu sais, des fois.

  • Speaker #0

    Oui, certainement dans une saison où j'ai dû rajouter maintenant avec le recul, c'est vrai que quand on planifie en début de saison, il y a six courses sur la saison, je n'en rajoute plus. Alors que je pense qu'il y a des années où je me suis dit je peux aller courir là en plus, même si il y a des courses, j'en ai rajouté un peu à droite à gauche. Maintenant, j'essaie vraiment de faire gaffe et de me dire déjà les saisons sont longues. Donc si tu cours, si tu mets déjà 5-6 dossards sur des grosses courses, c'est déjà énorme. Et puis de vraiment respecter ses temps de repos. Je pense qu'avec le recul, la sagesse et les années qui passent, je le remarque que ces périodes elles sont cruciales et qu'on en a vraiment besoin. Et je pense que je suis plus à prendre un jour en plus qu'à les reprendre trop vite. Maintenant, je me rends compte que j'arrive à avoir un niveau qui est toujours plus important ou constant du moins, avec peut-être même plus de repos par moment ou à adapter vraiment avec ma forme du moment sans vouloir exactement faire le plan à la lettre parce que ce jour-là, ça a été écrit comme ça. Mais oui, c'est certain que dans le passé, il y a des choses que j'ai dû ouvrir. nous a fait inconsciemment mais c'est comme ça qu'on apprend aussi par les erreurs entre guillemets et l'expérience on peut bien faire c'est ça aussi après j'ai énormément de vision quand on prépare les saisons mais sur les cycles dont parlait Chris micro macro moi ça on regarde pas du tout je lui laisse la main et là dessus on est ok et Et sur la motivation, j'ai toujours des idées pour aller découvrir d'autres choses ou avoir des petits défis dans l'entraînement. C'est sûr que c'est clé aussi pour pimenter une prépa et pour faire tomber dans des routines. Quand on me demande ma routine d'entraînement, je ne sais pas en fait.

  • Speaker #1

    chaque semaine est différente et Chris a toujours des nouvelles séances aussi et ça fait 14 ans et j'ai l'impression que toutes les semaines il y a des nouvelles choses il n'y a pas de lassitude quoi non pas pour le moment du moins on va venir aux outils justement sur la communication parce qu'on sait que maintenant il y a pas mal de data il y a même l'IA qui vient se greffer sur les data et sur les outils et les possibilités on a plein d'échelles, Infoster, Kogan on en parle mais Est-ce que toi, Christophe, tu prends en compte ça ou vraiment, comment tu arrives à agencer un petit peu à la semaine ? Parce que souvent, les athlètes, entre guillemets, les entraîneurs de haut niveau, des athlètes de haut niveau sont souvent quand même sur le court thermiste, un peu plus. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas donner un plan d'entraînement d'un mois en PDF et dire on se voit dans un mois. J'imagine en tout cas. Mais comment tu arrives justement à t'adapter ? Est-ce que tu as des outils ou alors tu ressens un peu plus les choses avec toute ton expérience ?

  • Speaker #2

    C'est du e-coaching. Notre outil, c'est un tableur Excel qu'on partage un peu sur Google Drive. La vision effectivement, c'est une vision à la semaine, c'est-à-dire que moi je pose début de semaine ce que j'imagine être utile pour aller vers l'objectif que l'on a. Après, le retour de Thibault, et sur tous les tableaux que j'ai, il est double, c'est-à-dire quantitatif, qualitatif. Quantitatif, c'est les stats qu'on peut retrouver sur Strava, etc. Les valeurs, voilà. Et puis qualitatif, et c'est souvent ce que je dis aux athlètes, Finalement, si tu me mets que le quantitatif, je suis comme ton pote qui te suit sur Strava. Je vois la trace, je vois ta vitesse, je vois tes kits, je vois ton déni, je vois que t'as battu le com de machin, mais en vrai, raconte-moi quoi. En vrai, raconte-moi. Voilà. Et là, quand il me dit qu'il a ça, mais qu'il a un putain de mollet qui l'embête, et que la hanche, elle ne se déloque pas, et que franchement, il a fini la séance, il n'a pas le bête sur Strava. Il est très public. Et donc du coup, c'est ça moi. En fait, à choisir entre quantitatif, qualitatif, moi je prends le qualitatif tout le temps. Donc le qualitatif, c'est des allers-retours de trois fois par semaine sur le drive. Ou si, voire en instantané, s'il foire la séance, il voit qu'il s'est mis en jeu, il y a un WhatsApp en disant Christophe, là c'est la merde. Est-ce que demain je fais quand même les quatre heures de vélo ? je regarde et puis on ajuste. Donc, le qualitatif me donne quoi ? En fait, le quantitatif, c'est moi qui le calibre au final. C'est-à-dire que moi, je lui demande un footing d'une heure et quart. Qu'il a ramené 12 bornes 400, bon, que ça fait 1h17 ou 1h12 et qu'il y a 450 ou 380, franchement, je mens. mais, et puis que la trace fasse un rond ou un carré ou un 8, ça ne m'embête pas non plus. Et par contre, le qualitatif, je ne l'ai pas. Enfin, je présuppose de quelque chose. C'est-à-dire, quand je l'écris, je présuppose que ça, ça va l'aider à récupérer. Par exemple, séance type VMA le mercredi, récup une heure le lendemain, je présuppose qu'il me dit j'ai mal aux jambes Ça a été mieux sur la fin et je suis mis, c'est OK, très bien. Mais si on dit dans le qualitatif, j'ai le mollet suite à la séance de hier. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que demain, je fais la séance ? Et finalement, c'est là-dedans que je mets en balance ce que j'avais pressenti et ce qui me retourne. Ou je ne suis vraiment pas en forme, c'est comme hier, je suis collé depuis le début. Je ne comprends pas, franchement, pourtant je suis vraiment parti cool. Et en fait, là, je me dis, là, il y a un loup. Il y a un truc, là, on ne reste pas sur le plan classique. Du coup, tu ne fais pas vélo vendredi, tu fais ci, tu fais ça, tu fais une adaptation. Et ça, j'ai envie de dire... Ce n'est pas la data qui va... Après, je change en data, c'est-à-dire que je passe d'une heure et demie de vélo, j'enlève le 4 heures de vélo pour dire tu fais repos ou tu fais une heure et demie de vélo, donc je change la data, enfin la data, je change la préco, mais au final, c'est dans le qualitatif que je vais changer mes options. Alors sur le tableau il y a Foster il y a degré de difficulté, de l'effort certains le remplissent, certains pas du tout Thibaut je crois qu'il en est pas du tout mais il écrit il me dit, et puis si ça va pas ça va pas, j'ai pas de mood j'ai zéro énergie, je sais pas ce que j'ai je l'ai fait mais parce que j'ai pas fait voilà il est capable de me dire ça et Et ça, c'est ma matière. C'est une matière qu'on a nulle part et que je ne partagerai avec personne et qui est notre relation. Et le subtil, parce que c'est ça finalement la prépa, elle se fait pas dans le général, elle se fait dans le subtil et le subtil on le crée là quoi. C'est comment à un moment la prépa elle a complètement changé. Parce que moi des plans parfaits, j'en ai plein sur mon ordi, des plans parfaits pour aller à l'UTMB je peux t'en écrire. Des plans parfaits que j'ai réalisés, je crois pas en avoir fait ou fait réaliser je crois pas en avoir fait. Dans ton imaginaire, tu te dis que tu vas faire tel déni, tu vas faire ci, tu vas faire ça. En tant qu'athlète, j'ai toujours un plan parfait. Mais en réalité, tu es tous les jours dans l'ajustement. Avec toi-même, avec ton coach, avec ta séance, avec la météo, avec tout. Et en fait, si... Et le subtil de l'entraînement. Alors moi, en fait, il y a aussi un truc, c'est que le subtil, c'est de ne pas dire et de faire. C'est-à-dire que je change des choses dans l'entraînement de Thibaut sans qu'il n'ait le doute que je le ralentis ou que je le bouleverse dans l'entraînement. Là, il va faire quoi ? Par exemple, si je vois qu'on va dans le mur. J'étais parti sur un plan en disant, voilà, on va mettre une grosse charge. On va mettre un gros bloc de 10 jours avec du volume et tout. Je vois qu'au bout de trois jours, il s'effondre totalement sur les sorties, il revient, la météo est chaude, c'est très compliqué. J'arrive à passer sans lui dire laisse tomber, on n'arrivera pas à faire le foncier Si je dis ça, c'est mort. Donc je dis écoute, à ce moment-là, on va faire ci, on va faire ça, on va faire du pied. Et en fait, le subtil, c'est ça, c'est tenir la tête et qu'il ait le sentiment d'être toujours dans son truc. Et moi, à côté, je me dis bon là, il ne va pas falloir l'amener dans le mur, etc. Donc… Je suis subtil, je ne sais pas si je suis subtil, mais en fait c'est vraiment là-dedans qu'il faut chercher. Et moi la première case que je regarde quand j'ouvre mon drive, c'est qu'est-ce qu'il me raconte. Et ça c'est génial parce que c'est aussi la découverte de Ah, alors comment ça s'est passé ? Je sais que la science doit produire ça. Parfois ça produit ça et parfois Ah non, mais là ça n'a pas du tout fait ça. Et là il y a problème.

  • Speaker #1

    Ce que tu évoques, c'est le côté de la portabilité de la conscience. Si tu amènes quelque chose de négatif, ce n'est pas forcément l'amener aussi. Tu peux le faire douter, c'est ce que tu évoquais. Le côté subtilité, c'est intéressant. Le mot subtil, j'aime beaucoup. C'est le côté aussi, l'entraînement est un art, un peu comme un cuisinier. Tu peux avoir un cuistot, il a les super ingrédients pour faire une super recette, mais finalement, il ne sait pas faire. Donc la subtilité c'est peut-être justement d'amener, et c'est pour ça que je voulais poser la question à Thibault, toi, est-ce que tu sens cette subtilité ? Tu ne vas pas forcément travailler au ressenti, mais toi, la subtilité, c'est que tu aimes bien écrire, c'est ça ? Et tu aimes bien le langage écrit derrière tes séances ? Oui,

  • Speaker #0

    comme dit Chris, savoir que j'ai fait 12 bornes en une heure avec la temps, je vais le marquer parce que c'est ce que j'aurais fait, mais ce qui est important, c'est vraiment, et ça j'en suis convaincu, c'est le ressenti que je peux avoir et qui apporte énormément et qui va faire évoluer. le plan dans l'ensemble ou un autre, comme on l'avait prévu. Et oui, j'ai toujours eu une petite remarque, même si c'est un footing et qu'il ne se passait rien de particulier, je me disais que ça s'est bien passé, ou j'étais fatigué, ou j'ai une petite douleur là, etc. Et je pense que c'est grâce à ça qu'on se comprend bien aussi, et qu'il ne faut pas avoir, je pense, peur aussi pour l'athlète, de dire ça ne va pas, ou j'ai mal quelque part, il faut réduire, parce que beaucoup... Je pense qu'autour de moi, ils ne vont pas forcément dire j'ai une douleur au pied, ça fait 2, 3, 4 séances, mais ça ne part pas, mais je ne le dis pas, parce que sinon ça va modifier mon plan. En fait, tu es sûr que dans 3 semaines, ton plan s'arrête. Pour moi, c'est peut-être aussi de ma formation de kiné que j'ai appris ça et que je l'applique aussi maintenant en tant qu'athlète. Mais je pense que c'est vraiment important. de donner tous ses ressentis, qu'ils soient bons ou moins bons, pour avoir le meilleur. En fait, le plan, il est toujours parfait, puisqu'il est adapté à l'athlète et au moment, aux ressentis. S'il t'amène sur la course et que tu réussis ta course, finalement, le plan que tu auras eu, il était parfait pour ça. Et oui, moi, je passe à écrire, à écrire, à écrire, à mettre des couleurs ou mettre des notes. Mais je pense que chacun a un peu son...

  • Speaker #2

    Et la donnée essentielle de ces années, c'est la fiabilité du ressenti. C'est-à-dire que quand Thibault me dit ça, est-ce que c'est vrai ou est-ce qu'encore il psychote ? Et quand on ne connaît pas le gars, on lui fait confiance, on dit ah ouais, mais c'est chaud, c'est chaud ce qu'il me dit Et puis quand on commence à le connaître, je ne caricature pas Thibault, il n'est pas comme ça, mais en fait c'est comment le ressenti est donné et comment il faut aussi le filtrer par rapport à ce qu'on comprend de la personnalité qui nous le donne. Et moi, du coup, c'est important. et que l'écoute est importante, c'est comment comprendre l'athlète qui est en face de vous, ce qu'il vous dit, ce qu'il ne vous dit pas, et ce qu'il est lui-même par rapport à sa pratique, pour dire ça ne va pas. Mais tu sais bien que si ça va quand même, mais il faut qu'il dise que ça ne va pas, parce qu'il a une grosse angoisse à ce moment-là. Donc là, il y a un rééquilibrage à faire. Mais quand même, le filtre de qui vous le dit, et pour le coup, le filtre de Thibaut est très fin. Voilà, c'est genre, je voulais arriver à ça, c'est-à-dire que Thibaut, il est serein. il a mal, il a mal, il n'est pas aligné, il n'est pas aligné, il est aligné, il est aligné. Et quand il écrit, il écrit. Et je n'ai pas de surprise. C'est-à-dire que s'il me dit qu'il est focus sur une course et qu'il s'en va le faire, je ne vais pas aller à gratter pour dire Non, mais explique-moi comment tu vas le faire. Je sais qu'il va le faire. Si par contre, il me dit Là, quand même, cette course, ça arrive vite. Ok, on décroche le téléphone et on voit pourquoi elle arrive vite et quel est ton ressenti, etc. Et ça, parce qu'il y a des athlètes qui ont beau être en forme tout le temps, qui vont toujours être stressés avant une course en disant ça ne va pas le faire. Ça, ça existe et il faut prendre en compte. Mais Thibaut n'est pas comme ça.

  • Speaker #1

    On voit quand même déboucher un peu quand il y a de la réussite dans vos projets, notamment toi avec Thibault Baronian, avec François Daen, avec Camille Brouillasse. On sent aussi quelque part la réussite, elle vient aussi d'une sorte d'intelligence conceptuelle, d'empathie. On dit qu'on peut avoir une empathie cognitive ou affective, c'est-à-dire un peu comprendre les pensées de l'autre ou comprendre aussi les émotions. Est-ce que c'est une qualité qu'il faut avoir si on veut percevoir l'athlète dans sa globalité ?

  • Speaker #2

    J'ai eu deux carrières d'entraîneur. J'ai eu une carrière de 2010 à 2014 où je suis arrivé en mode bazooka. Ou même depuis que je m'entraîne perso jusqu'à 2014 où j'avais une entrée physio, cours, fait des séances, bouffe, compagnie. Et puis j'ai eu un moment où un athlète bon à l'UTMB m'a appelé, alors j'étais en vacances, au bout de 30 bandes, en me disant écoute je vais m'arrêter là, je vais rejoindre mon épouse qui est dans le sud de la France, je me demande ce que je fous là. Et là je me suis demandé ce que je faisais vraiment comme métier, parce que je me dis là, ce gars il est en forme. Il a fait tout ce que je lui avais demandé. Il n'a rien, je n'ai aucun reproche à lui faire, mais n'empêche qu'il n'est pas monté au col du bonhomme. Et en septembre, j'ai fait un DU préparé mental, accompagnement de la performance à l'école nationale de voile de Quibon. Je ne fais pas préparateur mental, je dirais que ce n'est pas ma fonction. Aujourd'hui, je n'exerce pas professionnellement là-dessus. Par contre, je prends les outils pour filtrer les plans d'entraînement et comprendre ce qui est dit, pas dit, l'empathie. L'empathie affective, comme tu dis, je l'ai développée en partie là, et pas juste en disant non mais ça va le faire ça va le faire t'es fort ça va le faire ou alors les gros mots péjoratifs et confiance mais en fait tu l'envoies avec que d'un et du coup j'ai changé ma deuxième carrière parce que ça a révolutionné ma façon de voir les choses J'ai pris beaucoup de recul dans l'injonction. Je laisse les gens... Je parle encore trop, mais je laisse les gens me parler. J'écoute, j'écoute. Jusqu'à ce que j'entende un mot qui ne devrait pas être là et je requestionne ce mot. Et là, on ouvre des boîtes. Et là, on rentre dans le vif du sujet. Je déplie et là, on a gagné du temps.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est super intéressant. Si vous deviez faire équipe dans un autre sport que le trail, ça serait quoi ? Lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Le vélo, c'est une passion commune.

  • Speaker #0

    Le vélo, parce qu'on est tous les deux fans du vélo.

  • Speaker #2

    Oui, on serait un bon team.

  • Speaker #0

    j'avais hésité j'avais hésité avant de reprendre la course à pied de reprendre une licence à vélo on se serait certainement pas rencontré moi j'adore le vélo j'aurais aimé ouais le vélo t'aurais aimé aussi entraîner ou être toi cycliste

  • Speaker #2

    ah non alors les deux ouais les deux mais je trouve que la dimension ce qu'on n'a pas en trail c'est la dimension stratégique à l'instant T qui est vachement plus compliqué que que le trail, tu poses un physique, tu fais pas trop le con, t'as le résultat au bout. Le vélo, je sais pas si j'aurais survécu à ce métier, je sais pas comment ils survivent, les entraîneurs et directeurs sportifs, honnêtement, c'est des métiers compliqués.

  • Speaker #0

    mais c'est chouette et puis ça reste nos filières on comprend ce sport d'endurance on est presque à la fin parce que on a déjà passé une heure ensemble,

  • Speaker #1

    c'est chouette j'ai quelques petites questions pour Clore, vous pouvez répondre aussi tous les deux Thibaut, Christophe à votre avis c'est quoi les les Trois valeurs principales que vous partagez et qui font le succès de votre collaboration. Alors, ce n'est pas facile, vous avez trois heures, je rigole, mais à peu près trois valeurs, même ou des mots, il n'y en a pas forcément trois, mais des choses sur lesquelles vous partagez qui vous semblent aussi importantes de conserver parce qu'on a une évolution. Alors, est-ce qu'on peut parler d'une évolution ou d'un changement ? La sémantique est importante dans le milieu du travail parce qu'on voit bien que tout le monde le dit. Ça se professionnalise, etc. pas forcément vu les tenants et les aboutissants, mais pour conserver, entre guillemets, alors moi je ne vais pas parler d'esprit, de quoi que ce soit, mais en tout cas, une bonne dynamique de lien social, de valeur, etc. dans la pratique du travail. Thibaut ?

  • Speaker #2

    Moi j'ai un premier mot qui me vient, c'est la passion, qui est au centre de notre exercice, à tous les deux, et de nos centres d'intérêt. Et je pense que... Oui, d'être passionné et de vivre à signer quelque chose, ça rapproche et ça accède les liens et ça nous permet de mieux se comprendre. Je pense qu'on l'a déjà évoqué, mais l'écoute, entraîneur, entraîné, et tout ce travail humain, plus global que juste l'athlète, je pense qu'il est clairement au centre de de notre relation aussi aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et Christophe ?

  • Speaker #0

    Il en reste un, l'authenticité.

  • Speaker #1

    Être authentique, c'est être soi-même, tu l'as évoqué à un moment donné, vouloir être un entraîneur reconnu, chercher la reconnaissance, le besoin entre guillemets de reconnaissance, parce qu'il va se développer une relation plus tôt, que finalement on va chercher quelque chose au bout. C'est ça un peu que t'évoques Chris ?

  • Speaker #0

    Oui, l'ambiguïté de la relation entraîneur-entraîné, elle est... Cette formation accompagnateur pré-paventale m'avait restabilisé là-dessus. Je sais pourquoi je dois être là. Thibaut, dans le début du podcast, il a dit que c'est l'ours ou l'âne. En fait, c'était un peu les deux. Je m'étais totémisé comme âne de bas. Je m'étais dit que mon métier, c'est être âne de bas. J'accompagne les gens sur un chemin qu'ils définissent. Je porte une partie de leur charge. Je les aide. pour qu'ils aillent un peu plus loin, un peu plus vite. Un âne de bas, ça ne va pas dans un truc à danger, ça s'arrête. Je préviens aussi le danger. Et puis j'avance un peu comme à la vitesse du marcheur. Je ne cours pas devant, je ne traîne pas derrière. Ou si je peux traîner derrière pour dire que ce n'est pas le bon chemin. Donc j'avais plutôt totémisé ça. Et puis l'histoire de l'ours, c'était plutôt... Des fois, je ne suis pas très bavard. Je garde les choses. Mais parce que la relation que j'ai avec chaque athlète, elle est connue de moi et de l'athlète. Je n'ai pas envie de... de parler de plus de ça, mais moi, je me nourris de ces multiples relations et moi, je vis bien. Je ne vis pas comme un ours. En tout cas, je vis avec plaisir, mais de l'extérieur, ça peut paraître ours parce que je ne cherche pas à raconter ce qui se passe avec des athlètes. Donc, voilà, c'est ce côté. En fait, à partir de là, moi, je suis bien. Quand dans l'authenticité, c'est que je ne cours après rien. Les choses, elles vont arriver. J'ai de la chance. Je sais que j'ai de la chance de faire ce métier. J'ai eu la chance d'avoir des athlètes hors normes tout de suite avec moi. C'est très clair aussi. Plein d'athlètes, plein d'entraîneurs.

  • Speaker #1

    Il y a des coachs qu'on peut citer aussi, qui t'accompagnent, on peut les citer. Oui,

  • Speaker #0

    Diego et Yann.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Yann et Marco, avec qui on collabore.

  • Speaker #1

    Tu as un super boulot aussi.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Parce qu'on a... Je les ai intégrés à Fartlek, on a avancé, on a grandi ensemble. Et notre pilier pour avancer, c'était... Qu'est-ce qu'on a comme valeur ? J'ai un totem sur mon bureau sur nos valeurs à Fortlake, je ne vais pas faire d'actu, mais notre ADN, c'est être en nature, en mouvement, avec agilité. Et nos valeurs, c'est prendre soin des humains. Pour moi, ça, c'est fondamental. prendre soin de la terre et prendre juste sa part. Moi, je ne veux pas plus. Je prends juste ma part de coach. Je suis déjà trop. Je me suis bien gavé quand même, déjà. Je pourrais arrêter ma carrière d'entraîneur aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu es passionné.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un passionné, mais je suis un gâté, un privilégié, grâce à des athlètes comme Simon.

  • Speaker #1

    C'est bien de le reconnaître aussi et puis en même temps de montrer finalement que l'expérience, elle a du sens. Parce que c'est ça aussi que tu évoques, elle a du sens pour toi, que tu continues parce que tu trouves du sens aussi, certainement. La question de fin, c'est... Merci en tout cas de vous être vraiment confié là-dessus. Ce n'est pas évident tout le temps sur les valeurs. Mais c'est quoi les projets à venir ? Alors, je ne vais pas parler dans cinq ans. Il y en a qui me disent des fois, je ne vais pas forcément la poser. Mais là, dans l'année ou dans les deux ans qui viennent, Thibaut, peut-être ?

  • Speaker #2

    Oui, nous, on a clairement ouvert une nouvelle page avec Chris cette année, qui est mon changement de distance, en tout cas sur une phase incomplète. Donc je dois se mettre tranquillement en place avec Joukowa Transvulcania ce week-end et puis l'UTMB qui arrivera fin août avec un passage sur le 90 du Mont-Blanc, donc des nouvelles courses sur moi, des nouveaux formats, ce qui va entraîner aussi des nouvelles façons de s'entraîner et qui m'écrit parce que je vais découvrir mon premier gros bloc ultra finalement dans les semaines qui arrivent. J'ai hâte de me projeter sur des choses différentes, sur un entraînement différent, et de voir comment le corps réagit à tout ça. C'est en France un premier point déjà après l'Uténa pour envisager la suite, mais l'idée c'est quand même d'aller poser les premières pierres et les premières briques. pour performer sur les longues distances maintenant.

  • Speaker #1

    Ok. Chris, alors, une nouvelle phrase sur le totem ?

  • Speaker #0

    Il faut prendre soin de soi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est aussi peut-être une question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Il faut prendre soin de soi aussi. On prend de l'âge. On se fait vieux comme entraîneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis comme pratiquant, parce qu'une passion, ça se pratique aussi. Ça se... Ça ne se vit pas que par procuration, moi je ne le conçois pas comme ça, et je suis content d'être dehors aussi à titre perso. J'ai besoin de m'absorber dans mes propres passions et dans mes propres défis, et pas vivre que les défis des athlètes. Et des fois on pourrait s'oublier, parce qu'ils sont chronophages, ces petits gars et ces petites filles. Donc du coup, il faut continuer à avancer en prenant soin de soi, et c'est ça qui me fera aller loin aussi.

  • Speaker #1

    dans la suite ok bah écoutez on va clore et je vous remercie énormément vraiment du fond du coeur vous le savez c'est sincère et authentique pour reprendre les mots de Christophe d'avoir accepté de vous être confié dans cette saison 2 de Secrets d'Endurance, des petites choses à ajouter ou un petit coucou à vos teams, à votre équipe, à des personnes ?

  • Speaker #2

    Moi, je voudrais juste remercier encore une fois Chris pour la relation qu'on a et puis de m'amener là où je suis aujourd'hui. C'est une mort très grande en tant que catholique, mais aussi en tant qu'homme. Je suis super heureux d'avoir eu la chance qu'on se rencontre en 2010 et d'avoir fait toutes ces années avec toi Chris super Christophe c'est une dette d'amour ça ouais c'est ça et puis après je peux vous dire aussi on aimerait bien te voir à l'UTMB cette année ouais j'y serais aussi j'y serais ah c'est une bonne nouvelle on est pas en cours on est pas en cours j'y serais non non non pour nous crier dessus non

  • Speaker #0

    non bah écoute déjà un grand merci Eric merci pour déjà pour cette initiative avec plaisir de podcast qui est toujours qui est toujours chouette et et puis on a très peu d'occasion de se rencontrer ou de discuter mais on sait on sait par personnes interposées qu'on se passe souvent le bonjour on se passe souvent le bonjour par personnes interposées c'est curieux donc je suis très content qu'on se voit un de ces quatre et qu'on pose une bière quelque part exactement en fait à l'UTMB maintenant je crois que tu seras bien équipé là donc en tout cas merci d'avoir pensé à nous deux merci un grand plaisir merci Thibaut d'avoir prêté parce qu'il fallait quand même que tu que tu aies envie de m'écouter d'expliquer ce qui se passait dans cette relation, parce que c'est avant tout ton projet. Et puis, on vit au podcast. Et puis, merci à tous les auditeurs d'avoir tenu.

  • Speaker #1

    autant de temps à venir on voit vos paroles merci beaucoup et puis à bientôt pour de nouvelles aventures de Secrets d'Endurance sur la saison 2 et merci vraiment encore beaucoup à Christophe Christophe Mallardé et Thibaut Baronian team international Salomon à très très bientôt merci Eric,

  • Speaker #0

    merci à tous à bientôt ciao

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce podcast. Tu as aimé cet épisode ? N'oublie pas de le soutenir en le partageant et en donnant la note de 5 étoiles. A bientôt !

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