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Nomadiq : expatriation et finances persos

#2 Psychologie : comprendre son rapport à l'argent en expatriation

#2 Psychologie : comprendre son rapport à l'argent en expatriation

59min |31/03/2025
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Description

Avec Zorica Spasevska, psychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des expatriés

💬 Dans cet épisode, on parle des tabous autour de l’argent, de l’impact de notre éducation et de notre culture, mais aussi de ce que l’expatriation vient amplifier dans notre rapport à l’argent : perte d’identité, dépendance financière, sentiment d’isolement, mais aussi opportunité de se réinventer.

👉 On aborde :

  • Pourquoi l'argent touche à notre estime et notre identité

  • Comment la dépendance financière peut créer un déséquilibre dans le couple

  • Le pouvoir symbolique de l’argent dans les relations sociales

  • Les enjeux spécifiques des conjoints accompagnateurs

  • Les clés pour reprendre le contrôle et retrouver sa liberté financière

💡 Un épisode riche en insights, que tu sois expatrié(e), sur le départ ou en réflexion sur ton autonomie financière.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. La solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement, l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. On parle facilement de ça, donc je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, en tout cas l'argent, et comment... la personne qui travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme, est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent.

  • Speaker #1

    Tu écoutes Nomadik, le premier podcast qui est dédié aux finances perso en expatriation. Aujourd'hui, je reçois Zorica Spasvenska, elle est psychologue et on va parler du rapport à l'argent. On va te donner des clés pour que tu comprennes le rapport que tu entretiens avec l'argent en expatriation et aussi des pistes pour pouvoir discuter avec ton partenaire de ces sujets qui sont parfois difficiles à aborder. Je m'appelle Elisabeth Zorbelis, bienvenue dans l'épisode d'aujourd'hui. Bonjour Zori, bienvenue chez Nomadik.

  • Speaker #0

    Bonjour Elisabeth, merci beaucoup pour cette invitation aujourd'hui de participer. à ce podcast.

  • Speaker #1

    Alors on va commencer tout de suite dans le vif du sujet. Dis-moi, selon toi, pourquoi l'argent génère autant de malaise dans nos conversations ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est une super ouverture pour ce podcast. Tout simplement, je pense, parce qu'aujourd'hui, ça dépasse la toute simple fonction de transaction économique. Aujourd'hui, dans la société, l'argent, ce n'est plus un moyen d'échange, mais il a pris une valeur symbolique. Il est chargé d'émotions, ça renvoie à nos peurs, ça nous confronte à nos limites, à notre rapport à la réussite, à notre valeur aussi, à notre estime de soi. Donc, il y a toute une valeur symbolique et je pense que c'est la chose pour laquelle Parler d'argent, c'est compliqué, parfois c'est inconfortable, c'est un sujet tabou. Au-delà de ça, ça peut être l'éducation qu'on a eue, parfois une éducation publique. Imaginons un enfant qui a grandi dans un contexte de difficultés financières. Il va peut-être par la suite associer l'argent à une source de conflit. une source de mal-être, donc ça sera par la suite pas si simple de parler d'argent. Après, il y a aussi toute la question de, justement, le milieu social dans lequel on a grandi. On peut avoir des croyances qui sont profondes et qui peuvent influencer notre rapport à l'argent. Donc je parle de milieu social, mais il y a aussi la culture, il y a aussi la religion. La religion qui peut aussi impacter notre rapport à l'argent et ça peut rendre les choses compliquées, et on est en mode. Dans quel contexte on perd d'argent, comment on l'évoque, pourquoi c'est incomportable. Donc ça peut impacter ça parce que l'argent peut être perçu comme quelque chose de bon ou quelque chose de mauvais. Donc c'est pas si simple. Donc il y a beaucoup de choses qui contribuent à ça parce qu'aujourd'hui, encore une fois, c'est plus juste un moyen d'échange, mais ça prend une dimension qui est complètement symbolique et ça prend une dimension qui est aussi assez psychologique parce que ça va avoir des peurs, des limites, etc.

  • Speaker #1

    C'est super que tu dises ça parce que ça plante déjà le décor de la complexité du sujet. Ce n'est pas si linéaire, c'est en fait hyper personnel, son rapport à l'argent. Comment est-ce qu'on arrive à creuser cette question de quel est mon propre rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai une approche psychanalytique, donc je vais faire une petite parenthèse psychanalytique parce que je trouve ça assez intéressant de comprendre dans la théorie, dans la psychanalytique et dans la psychologie. pourquoi on part d'argent et comment on part d'argent. Freud, par exemple, il fait référence à la phase... anal du développement psychosexuel chez l'enfant. Donc c'est cette période entre 18 mois et 3 ans où l'enfant commence à gérer, commence à être dans le contrôle de ses sensations corporelles. Il est dans le donner et dans le retenir. Donc c'est cette période où l'enfant commence à être propre, à apprendre la propreté et à gérer justement, à avoir beaucoup plus de maîtrise de son corps, notamment toutes les sensations corporelles. Donc on est dans le donner. Et dans le retenir. Quand on parle du donner, c'est le don, c'est la recherche de plaisir, c'est un acte de générosité, on est dans la recherche du plaisir, dans l'approbation, dans l'amour, donc on peut être dans ce sens-là, donc notre rapport personnel, ça peut être dans ce sens-là. Et puis dans le retenir, il y a autre chose, donc on est plus dans la maîtrise, on est plus dans le contrôle. On peut être dans la puissance, on peut avoir un rapport de puissance, de toute puissance, de puissance phallique parfois, donc un rapport de pouvoir, de contrôle, et c'est quelque chose qui peut renvoyer aussi à des sentiments d'anxiété. Donc on peut être assez anxieux parce que quand on est dans le contrôle, ça veut dire qu'on a des sentiments d'anxiété, parfois de l'anxiété forte, ou en tout cas des angoisses qui... à quelque chose qui nous angoisse, parce que quand on perd le contrôle, on peut être beaucoup dans l'angoisse. Donc je trouve ça assez intéressant, bon on ne va pas trop parler de la psychanalyse, parce que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui, mais je trouve assez intéressant ce rapport de donner, donc donner du plaisir, dans la recherche du désir, enfin tout ce qui est le désir, tout ce qui est le partage, un acte de générosité, et puis d'un côté c'est aussi le contrôle, c'est le pouvoir, c'est la reconnaissance, c'est le statut, parfois aussi ... montrer l'argent qu'on n'a pas. Il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire des crédits, des prêts, justement pour montrer quelque chose. On est dans une quête de reconnaissance, on est dans une quête d'approbation, de validation, de regard de l'autre. Parce que ça renvoie à un statut, un statut social. La reconnaissance est par la suite à une valeur personnelle. Donc parfois, gagner de l'argent ou ne pas gagner de l'argent, ça influence automatiquement notre propre valeur, en tout cas notre perception de notre propre valeur.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant ce que tu dis. En fait, je suis en train de penser à mes proches, mes amis, et dans ce que tu dis finalement, il y a quand même un lien entre la relation qu'ils entretiennent avec l'argent et leur personnalité profonde. Et ça, je pense que pour les auditeurs, c'est vraiment une bonne question à se poser, de savoir quelle est ta relation avec l'argent et dans ton quotidien, comment ça se traduit ? et est-ce que ça correspond finalement à plein d'autres choses dans ta personnalité ? Est-ce que tu as remarqué que dans une famille particulière, parce que tu mentionnes le milieu social, l'éducation que tu as reçue, tu peux avoir aussi dans un même groupe une fratrie, des relations qui sont très différentes à l'argent ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Je pense que dans une fratrie, la place de l'enfant ne sera jamais pareille. Donc on a toujours eu place. On est investi de manière différente. Ses parents investissent les enfants de manière différente. Et puis aussi, il y a toujours l'évolution. Il y a aussi les souvenirs qui sont assez présents. L'aîné de la famille peut-être a plus de souvenirs d'une période où peut-être la situation financière dans la famille était compliquée. Plus petit, peut-être il n'y a pas assez de souvenirs. C'est aussi quelque chose d'assez personnel, mais aussi un lien avec les souvenirs, avec l'histoire, les expériences passées. C'est tout à fait normal.

  • Speaker #1

    J'adorerais parler d'éducation financière des enfants, mais on fera un autre épisode sur ce sujet. Je trouve que c'est vraiment un point hyper intéressant quand on est en expatriation, parce que peut-être on traverse ces périodes difficiles que tu mentionnes, parce qu'on perd son emploi à l'international, on change de pays, ou on a justement une situation qui est très confortable. Qu'est-ce que ça impacte sur les enfants ? Promis, on fera un prochain épisode sur le sujet, sur toutes ces questions de... de pouvoir et de contrôle, est-ce que ça a vraiment une incidence aussi sur nos relations personnelles ou sociales ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'avoir de l'argent, c'est souvent avoir du pouvoir, être dans une position de pouvoir, et j'ai envie de dire être dans une position de domination. Et ça peut être dans les relations personnelles, ça peut être aussi dans les relations professionnelles, dans toutes les relations familiales. sociale, dans l'entreprise. Donc c'est quelque chose qui donne ce sentiment de pouvoir et parfois ça crée un rapport dominant-dominé. Parce que pour moi c'est vraiment ce sentiment, j'ai envie de dire, presque de puissance phallique parce que ça montre qu'on peut exercer le pouvoir sur quelqu'un ou sur quelque chose.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on est conscient de ça, quand on a beaucoup d'argent, du pouvoir qui va avec et de la façon dont on l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, j'ai envie de dire oui beaucoup plus pour les hommes, parce que les femmes ont un rapport qui est un peu plus différent à l'argent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous expliquer un petit peu c'est quoi l'intensité entre les rapports ?

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi cette différence ? Parce que tout simplement... Le rapport des femmes à l'argent est souvent marqué par une histoire de dépendance et d'émancipation progressive. Donc un petit rappel historique, cas en France jusqu'à 1965, les femmes mariées ne pouvaient pas travailler sans l'autorisation de leur mari et elles ne pouvaient pas ouvrir un compte en banque sans avoir l'autorisation de leur mari. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire une dépendance financière. Total. Et presque une dépendance aussi psychologique. Parce qu'on a besoin d'avoir l'autorisation, on a besoin d'avoir de l'accord de notre mari pour travailler, pour avoir une carrière, pour gagner de l'argent. Et puis même pour, enfin, tout le côté administratif aussi, d'offrir un compte en banque, c'est aussi, on ne peut pas les faire sans l'autorisation de notre mari. Je pense que les seules femmes qui échappent à cette règle, c'était les femmes célibataires et les veuves. Une fois qu'on est marié, on est dans une situation de dépendance totale par rapport à notre mari. Je pense que c'est une histoire qui, il faut dire, 1965, c'était il n'y a pas très longtemps. En 2025, c'était il y a 60 ans. Donc, ce n'était pas si longtemps. C'est une histoire qui marque, qui a sans doute façonné notre perception de l'argent et la manière dont les femmes, aujourd'hui, perçoivent l'argent. Il y a des études qui montrent que les femmes... Déjà, il y a l'éducation. Encore une fois, on arrive à cette question d'éducation parce qu'en tant que femme, en tant que fille, il y a toujours le syndrome de la bonne élève où on doit faire les choses bien, où on doit se perfectionner. Il y a cette question de perfection. Et puis l'argent, il est perçu souvent comme un moyen de consommation. Et puis... pas comme un levier de pouvoir comparé aux hommes. Donc pour les femmes, ça sera plutôt un moyen qui va leur permettre de bien vivre, de consommer, etc. Mais ça sera jamais associé à... Pas forcément pour tout le monde, j'ai pas envie de généraliser les choses, mais c'est rarement associé au pouvoir. Donc c'est plutôt un moyen de consommation. Et aujourd'hui, il y a des études, encore une fois, qui montrent que les femmes ... épargnent beaucoup plus que les hommes alors qu'ils prennent moins de risques. En tout cas, ils investissent beaucoup moins parce qu'ils n'ont pas forcément de confiance en soi. Parce qu'encore une fois, il y a 60 ans, c'était l'homme qui avait tout ce pouvoir, c'était l'homme qui avait le pouvoir financier dans la famille et aujourd'hui les femmes n'ont pas forcément la confiance en soi pour pouvoir prendre des risques. Et ça veut dire que la question de pouvoir se pose même pas. La question qui se pose, c'est une question de sécurité, de liberté et d'indépendance.

  • Speaker #1

    Si tu mentionnes ça, mais on a tout dans notre entourage. Si c'est pas notre mère directement, mais ou des tantes qui étaient très dépendantes financièrement. Moi, je me souviens de ma mère qui me disait, faudra jamais demander à ton mari 2 euros pour acheter une baguette, il faut travailler. Parce que cette question, c'était presque traumatique. pour elles en fait. Je ne sais pas si c'est vraiment le terme ou le terme en psychologie qu'il faut utiliser, mais c'est vrai que c'était une souffrance qu'elles ont eue, qu'elles ont essayé peut-être de changer avec nous, mais comme on a encore ces exemples autour de nous, c'est très difficile de passer à autre chose. Et tu sais, tu mentionnes les investissements des femmes historiquement et statistiquement. Les femmes sont de meilleures investisseurs que les hommes. Donc il ne faut pas hésiter à se former pour prendre tout ce contrôle. Est-ce qu'il y a une différence quand on change de statut ? Tu sais, quand on passe, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, d'un revenu qui est très confortable à plus rien du tout, peut-être, ou il y a une catastrophe qui arrive et d'un coup, nos revenus changent. Est-ce que du coup, il y a un changement sur le statut social ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on est tout de suite dans une perte d'autonomie. Perte d'autonomie, on passe de l'indépendance à la dépendance. On perd... on perd aussi un valeur, entre guillemets, valeur personnelle, en tout cas ça nous touche profondément dans notre ego, dans notre narcissisme, dans notre estime de soi, donc il y a une baisse de l'estime de soi, il y a une baisse de la confiance en soi. Et ça change aussi le rapport qu'on peut avoir avec tout le monde. Donc forcément, ça impacte la manière dont nous, notre propre rapport à soi-même. On peut se sentir dévalorisé, on peut se sentir démuni. Et cette position de dépendance, parfois, ça peut être vécu comme une emprise aussi. Donc effectivement, oui, ça impacte. énormément le statut, aussi la reconnaissance, la manière dont on sera perçu par les autres, la manière dont on sera reconnu, la manière dont on sera écouté, entendu, donc beaucoup de choses peuvent changer. Et c'est justement là, en fait, quand on parle de domination, c'est justement là quand on parle de pouvoir, on se rend compte du pouvoir de l'argent, en tout cas d'avoir de l'argent ou de ne pas avoir de l'argent.

  • Speaker #1

    Dans les situations où tu perds justement tout ton statut et le pouvoir qui est accompagné avec ce statut. Est-ce que tu as des sentiments de honte et de culpabilité qui accompagnent cette transformation ?

  • Speaker #0

    Alors tout à fait, encore une fois, j'ai expliqué, donc il y a le côté symbolique, mais aussi le côté émotionnel. La honte et la culpabilité font partie des émotions qui sont très complexes. Donc on n'est plus dans les émotions primaires, on est dans des émotions complexes qui sont composées d'autres émotions, d'autres sentiments. la honte peut être associée au manque d'argent. Ça peut être aussi... Ça suscite de la honte, de la manière dont on va se présenter. C'est aussi une émotion qui est très forte et très inconfortable. Vivre avec la honte, ça renvoie aussi à des peurs et des angoisses qui sont très profondes. Et après, il y a aussi la culpabilité. La culpabilité, ça peut être plutôt... J'ai envie de dire... Quand on a beaucoup d'argent, par exemple, on peut avoir de la culpabilité, on peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. On peut vivre de la culpabilité, j'ai envie de dire inconsciente. Ce n'est pas forcément quelque chose de conscient, mais plutôt une... culpabilité inconsciente qui est là, qui nous travaille parce qu'on se compare aux autres, on pense aux autres, on peut avoir un côté empathique. Ça renvoie un peu à ce facteur d'inégalité parce que l'argent nous confronte aussi à l'inégalité qui existe dans la société. Donc on peut être dans la comparaison, on peut être dans le jugement et aussi on peut être dans la méfiance. Parfois, avoir beaucoup d'argent, ça peut créer un sentiment de méfiance par rapport aux autres. C'est tout. toute cette dimension émotionnelle qui est aussi associée à l'argent.

  • Speaker #1

    Et la peur ? Parce qu'on peut aussi avoir beaucoup d'argent et finalement, jamais avoir ce sentiment de sécurité parce qu'on a toujours peur qu'il arrive quelque chose ou peur de ne pas en avoir assez.

  • Speaker #0

    La peur de perte, en fait. Là, on est dans une composante de la peur de manquer, la peur de perdre l'argent. On peut revenir à cet exemple de l'enfant qui a grandi dans une famille qui était dans une situation financière compliquée. Pour cet enfant, l'argent va être toujours associé à une source de mal-être, une source de conflit, mal-être où ça veut dire par la suite peur de manquer, peur de manquer de quelque chose, de cette sécurité financière, mais aussi sécurité émotionnelle, et la peur de perdre en fait cette sécurité. On peut avoir un état assez anxieux qui crée en fait cette peur qui fascine. On cite aussi par la suite notre manière de gérer l'argent, de l'investir, de le garder. Parce qu'il y a aussi le côté symbolique, c'est aussi la sécurité, la sécurité émotionnelle. Je pense beaucoup à des personnes âgées aujourd'hui qui ont connu des situations économiques très difficiles, qui ont connu la guerre et qui ont tendance à garder beaucoup d'argent à la maison. beaucoup du cash à la maison parce que d'une certaine manière ça les protège et ça les protège contre quoi ? ça les protège contre l'incertitude, ça les protège presque contre la vieillesse parce que plus on vieillit plus on a des difficultés de santé, des problèmes qui peuvent arriver, on sait pas trop ce qui peut nous arriver donc l'argent occupe cette place de protection, ça me protège contre quelque chose Et presque dans l'imaginaire collectif, chez les personnes âgées par exemple, c'est aussi ça nous protège contre la mort. Et c'est assez intéressant parce qu'on le voit, plus on vieillit, plus on devient, enfin on est dans le contrôle de ça, on garde l'argent, on le... on le met à la maison, on a envie de savoir qu'il est là et que peut-être que ça va nous protéger. Et encore une fois, on est vraiment dans l'imaginaire et dans l'imaginaire inconscient, dans l'imaginaire collectif, parce que ça arrive assez souvent et ça arrive quasi chez toutes les personnes âgées.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on fait pour se détacher de ces émotions négatives par rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question. Comment on fait pour se détacher ? C'est... Je pense qu'il faut avoir aussi une... Il faut s'éduquer. Je ne sais pas dans quelles mesures c'est possible de faire ça, mais on parlait tout à l'heure des femmes. Aujourd'hui, il y a aussi des femmes qui ont pris des postes de pouvoir, qui ont pris des postes à responsabilité, qui ont cette fonction de leadership, qui ont compris, en fait, comment on peut avoir de la confiance en soi, comment on peut se faire confiance et comment on peut prendre le risque et ne pas avoir peur de l'échec. Et je pense que ça vient par l'éducation. Aujourd'hui, on a... on en parle de plus en plus. C'est vrai qu'on disait que parler d'argent, c'est un sujet inconfortable, parfois difficile à aborder, etc. Mais juste le fait qu'on en parle aujourd'hui, toi et moi, ça montre qu'on arrive aujourd'hui à en parler sur les réseaux sociaux. Il y a quand même cette nouvelle dynamique qui s'installe dans la société où on peut en parler, on part de l'investissement, on part de la gestion de l'argent. Et je pense que ça passe par l'éducation. Et plus on est éduqué, plus on arrive à comprendre aussi ce que ça représente, l'argent. Qu'est-ce que ça représente pour nous ? On peut faire aussi une petite analyse de soi-même, une petite introspection. Qu'est-ce que ça représente ? À quoi ça renvoie ? Est-ce que ça renvoie à mon enfance, à mon histoire, mon passé ? Et puis, comment je peux m'éduquer ? Comment je peux comprendre, en fait, ce qu'est ce que représente l'argent ? Déjà, pour moi, ce que ça représente dans la société. Et qu'est-ce que je peux faire avec ça ? Pour moi, ça passe par l'éducation, ça nous permettra aussi de prendre un peu de distance avec tout le côté symbolique, personnel, valeur personnelle, etc. C'est aussi un moyen d'échange, c'est un peu sa fonction traditionnelle, mais aussi un moyen qui me permettra d'avoir une qualité de vie, d'accéder à certaines choses dont moi j'ai besoin. Pour moi, ça ne passe pas par l'éducation.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, atteindre une liberté financière te permet aussi de faire de belles choses, d'atteindre tes objectifs, de définir ce que c'est la liberté pour toi, et aussi de soutenir des associations, d'aller beaucoup plus loin, en fait, dans ce qui vient naturellement chez toi.

  • Speaker #0

    Ça devient un outil, en fait, pour moi, de libération personnelle. On peut devenir, en tout cas, un outil de libération personnelle, quelque chose qui nous... permettra d'avoir le contrôle de sa vie, de se sentir autonome, de se sentir puissant, de se sentir capable, de se sentir confiant, et de ne pas être limité par des attentes sociales ou familiales ou autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vois des pressions qui sont quand même assez négatives quand une personne décide de reprendre le contrôle sur sa situation ? rapport à l'argent, de devenir financièrement indépendant. Comment est-ce qu'on gère la pression négative de l'entourage ?

  • Speaker #0

    Ça arrive parce qu'encore une fois, on peut être beaucoup dans le jugement, on peut être beaucoup dans la comparaison. Et quand on rentre dans cette dynamique de jugement, on peut sentir vite le regard de l'autre. Ça nous touche, on le sait tous qu'on est assez facilement impacté par le regard de l'autre. c'est vite quelque chose qui peut être déstabilisant psychologiquement. Après, c'est important de pouvoir aussi prendre du recul, de savoir pourquoi on fait ça, quel est notre objectif, quelle est notre motivation derrière cette quête d'indépendance et de réussite financière, et puis comprendre que ça touche les personnes dans tout ce qui est dans leurs limites, dans la question à la réussite, et aussi dans leur égo. Donc ça peut être, autant c'est déstabilisant pour nous, c'est aussi déstabilisant pour les autres. Donc comprendre que le fait de chercher la réussite, en tout cas la réussite à la financière, pour beaucoup de personnes ça va renvoyer à quelque chose de, une limite personnelle, une limite qui est associée à des angoisses et des craintes et des peurs qui sont profondes et qui sont parfois aussi inconscients. Donc ça peut être déstabilisant et puis ça va passer par un comportement défensif. les personnes autour de nous peuvent être sur un mode défensif avec beaucoup de jugement. Et une fois on est dans la compréhension de ça, ça nous permet un peu de se détacher de cette position de jugement et de ressentir le jugement, mais que ça ne nous impacte pas profondément ou que ça ne va pas impacter notre recherche, notre démarche d'avancer, de progresser dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Tu travailles avec des expatriés. Avant qu'on discute vraiment de la relation de l'argent à l'expatriation, est-ce que tu peux déjà nous expliquer ? Quelle est la différence entre un psychologue classique et un psychologue qui travaille avec les expatriés ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, les psychologues, on a tous une formation de master. Alors, en France, après, dans le monde, c'est différent. En France, déjà, on a tous un master de psychologie. Donc, ça peut être un master de psychologie clinique, de psychopathologie, c'est mon cas. Après, ça peut être aussi un master de psychologie sociale, du développement, plus avec une approche. cognitive focalisée sur le comportement aujourd'hui à la thérapie cbt donc un tout ça tout ce qui est le comité enfin tout ce qui est le comportement beaker à thérapie donc c'est plus la thérapie du comportement c'est pourquoi j'explique tout le parcours de pour devenir psychologue parce que il n'y a pas vraiment de spécialisation en expatriation D'accord, donc on n'aura pas des cours à la fac de l'expatriation, ce qu'on peut avoir c'est des cours de psychologie interculturelle ou de psychologie transculturelle. Et encore une fois, c'est un choix, ce n'est pas forcément une spécialisation, donc le master ne sera pas dédié complètement à la psychologie intellectuelle. Par la suite, il y a des diplômes universitaires qu'on peut avoir, mais c'est quelque chose qui nous permet de se spécialiser dans ça. ce qui fait la spécificité d'un psychologue qui travaille avec les expatriés, la plupart de temps, le psychologue ou la psychologue elle-même, elle est expatriée, donc c'est mon cas, je suis expatriée depuis 13 ans, donc j'ai cette connaissance de ce que c'est, j'ai mon parcours aussi de vie personnelle et professionnelle, donc j'ai une compréhension de ce que c'est être expatriée, de toutes les difficultés qu'on peut vivre à l'expatriation, les défis, les challenges, les difficultés. les problèmes auxquels on va être confronté. Donc, on est dans une compréhension profonde de ce que la personne en face de nous peut vivre et de toutes les difficultés auxquelles elle peut être confrontée. Au-delà de ça, je pense que ce qui est important, c'est de comprendre cette posture interculturelle. Moi, je me suis formée beaucoup à l'interculturalité à l'université parce que c'est quelque chose qui nous permet de travailler avec des personnes qui sont en train de se faire des choses. qui ont des cultures différentes. Et quand je parle de culture, ce n'est pas forcément le pays d'origine, mais c'est aussi la culture interne. La culture, c'est notre perception, c'est notre vision du monde, qui est basée sur toutes nos expériences passées, dans notre enfance, le contexte dans lequel on a grandi. Donc c'est toutes ces choses-là qui influencent et qui contribuent à la construction d'une culture interne. Et la posture d'un psychologue qui a cette approche, ça veut dire qu'il peut s'adapter à toute personne. Et on n'a pas forcément besoin d'avoir toutes les connaissances par rapport au pays d'accueil, parce que dans tous les cas, on ne peut pas savoir exactement toutes les spécificités de la culture du pays d'accueil de notre patient. C'est impossible d'avoir toutes ces connaissances. Mais en ayant cette posture, ça nous permet facilement de comprendre ce que la personne vit, d'avoir cette compréhension et de s'adapter et de pouvoir l'accompagner dans son cheminement et dans son parcours d'introspection, de travail psychologique.

  • Speaker #1

    Je trouve ça hyper important de voir un psychologue qui est spécialisé dans un domaine particulier. En tant que patiente potentielle, parce que ça on en avait déjà discuté en off avant l'enregistrement d'aujourd'hui, moi j'ai pas. traversé un moment de ma vie qui était assez compliqué. Et en fait, je n'ai pas consulté de psychologue. J'aurais dû parce que ça aurait permis d'accélérer beaucoup de choses. Et en fait, ma peur principale, c'était de devoir expliquer aux psychologues en face de moi pourquoi c'était difficile. Et je pense qu'il y a des étapes particulières de l'expatriation qui sont quand même assez difficiles ailleurs. Et devoir expliquer à la personne avec qui on discute pourquoi c'est difficile, ça met tout de suite des barrières. Est-ce que tu veux parler un petit peu des... des points charnières de l'expatriation qui peuvent être très compliqués à vivre et les moments où tu conseilles de consulter ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ça arrive à tout le monde. Les premiers quelques mois de l'expatriation, c'est la lune de miel. On appelle ça la lune de miel parce qu'on est vraiment dans une découverte du pays, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. Enfin, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. On est dans la découverte. On est dans la découverte. le plaisir, c'est nouveau, c'est intéressant, on est dans l'excitation presque, dans la jouissance, on appelle ça en psychologie la jouissance, donc c'est chouette, ça n'a pas duré quelques mois, et puis au bout d'un certain temps, j'ai envie de dire peut-être 6 mois, 6-7 mois. Il y a quelque chose qui se passe, donc il y a un changement de dynamique, il y a parfois un vide qui s'installe. C'est une période passagère, d'accord, donc ce n'est pas quelque chose qui persiste, mais il y a un petit moment de vide, il y a un petit moment de questionnement, de doute qui s'installe, parce qu'on sort de cette période d'idéalisation, parce qu'on peut être beaucoup dans l'idéalisation dans son premier temps, et après les choses se mettent en place petit à petit, on commence à... à voir cette nouvelle vie de manière différente. Parce qu'on peut commencer à avoir des petits soucis, des difficultés, des difficultés administratives, financières aussi. L'intégration, peut-être ça ne se passe pas très bien ou ce n'est pas si facile de s'intégrer dans la société. On peut avoir mal du pays, on peut être très loin de notre famille, de nos amis. Le cercle social, c'est très important. Une fois qu'on a passé cette période d'idéalisation, il y a ce petit moment de vide qui s'installe et parfois on a besoin d'aide à ce moment-là. Donc ça je pense que tout le monde, tous les expats passent par ce moment-là. Donc parfois c'est si c'est quelque chose qui persiste, si c'est quelque chose qui est source de mal-être, de souffrance, peut-être qu'il faut consulter à ce moment-là pour être guidé. Alors je sais pas si ça va être ça va. ça va devenir une vraie thérapie ou une thérapie à long terme, et peut-être un soutien plutôt, j'ai envie de dire, plutôt un soutien psychologique ponctuel qui arrive à un moment précis dans l'expatriation, qui donne un peu un boost, un coup de boost, pour se remettre et puis continuer à réussir son expatriation. Donc ça, je pense que c'est un moment assez important. Après, je pense à mon expérience personnelle. Il y a un moment, quand on est quelques années dans le pays, on commence à être bien intégrés, on commence aussi à apprendre des aspects de la culture ou de cette nouvelle vie. Ce nouveau pays dans lequel on est, on commence à avoir des habitudes, etc. Et puis là, on commence à questionner notre identité. Je pense qu'il y a un travail identitaire qui se met en place parce que... Parfois, quand on rentre dans notre pays d'origine, on ne se sent pas forcément à notre place. Et puis, on se trouve dans une période un peu entre deux. Dans le pays d'accueil, on se sent étranger. Ce n'est pas notre pays d'origine, ce n'est pas notre pays, donc il y a clairement cette différence. Mais quand on rentre chez nous, il y a aussi des doutes. Je pense qu'il y a ce processus. ce travail identitaire qui commence à se mettre en place. Et ça, je pense que ça arrive un peu plus tard dans l'expatriation. Ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    Je pense que tu as raison là-dessus. Sur ce point-là, c'est vraiment intéressant parce qu'on n'en parle jamais de ton identité au retour. Je pense qu'il y a une idée hyper romantique sur « je rentre à la maison, ça va être superbe » . Et en fait, on oublie qu'on a passé des années à l'étranger, qu'on a changé et qu'il faut se réadapter à notre culture de départ.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que pour moi, ce que je voulais dire, c'est aussi des petits passages dans notre pays d'accueil. Donc, ce n'est pas forcément qu'on reste en expatriation, mais on passe un certain temps dans notre pays d'origine pour des vacances, etc. Et c'est là où on se rend compte qu'il y a quelque chose au niveau identitaire qui a commencé à changer. Après, il y a aussi un autre moment où on peut consulter, c'est vraiment quand on parle de retour définitif dans le pays d'origine. Parce que là, encore une fois, ça déclenche des points. processus interne, ça peut être aussi des conflits internes qu'on peut avoir, quelles sont les motivations pour lesquelles on a décidé de rentrer dans notre pays de manière définitive. Donc voilà, je pense qu'il y a des moments différents et puis ça renvoie à des problématiques différentes et parfois, on a besoin juste d'un soutien psychologique, parfois on se dit, c'est peut-être le moment de faire une vraie thérapie dans l'introspection avec des questionnements et des questions qui sont intéressantes. qui touche vraiment à des choses assez profondes, comme l'identité. Et l'identité, il faut savoir, c'est un processus, c'est quelque chose qui change, qui évolue. Donc on a un noyau qui est assez solide, un noyau qui est basé beaucoup sur nos origines, nos expériences de vie, les toutes premières années de notre vie, etc., donc notre relation précoce. Mais après, c'est quelque chose qui se construit avec le temps. Avec nos autres expériences, les expériences sociales, et puis dans l'expatriation, forcément, il y a un changement assez profond. Donc parfois, ça peut nécessiter, ça demande parfois une vraie thérapie, une analyse qui va aborder cette question-là, et que ça ne sera pas juste un soutien ponctuel.

  • Speaker #1

    Pour refaire le lien avec tout ce que tu as dit au début de l'épisode sur la relation à l'argent, est-ce que tous ces éléments sont amplifiés avec l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on a parlé beaucoup de la symbolique de l'argent, et on le retrouve en expatriation, sans aucun doute. En expatriation, encore une fois, on peut être très vite déstabilisé, et tous ces moments qu'on vient d'évoquer, Ça veut dire qu'on est déstabilisé dans notre personne. Quand on arrive dans le pays, on peut se sentir très vite dépassé par tout ce qui nous arrive, par tous les changements, par le contexte, par la langue, par le réseau social. Donc, on peut être très vite déstabilisé et ça peut être quelque chose qui va nous sortir de notre zone de confort et on va être... on aura besoin de quelque chose pour retrouver le contrôle. Et je pense que l'argent peut jouer un rôle assez important dans le sens où ça va donner un sentiment de sécurité. Et quand je parle de sécurité, je ne fais pas forcément référence à la sécurité financière, mais je parle de sécurité émotionnelle. Sécurité émotionnelle parce que, comme on est très vite déstabilisé dans tous les autres aspects de notre vie, l'argent, c'est peut-être quelque chose qu'on peut contrôler parce qu'on, la plupart du temps, on a un peu de la sécurité émotionnelle, Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais on peut avoir une situation financière qui est stable, et c'est la seule chose qu'on peut contrôler dans notre vie à ce moment-là. Donc on parle de sécurité financière, mais on parle vraiment de sécurité émotionnelle. Et puis en revanche, des soucis financiers en expatriation peuvent renforcer ce sentiment d'isolement ou d'anxiété, parce que parfois l'argent c'est aussi un outil d'intégration dans la société. peut-être plus facilement s'intégrer dans la nouvelle société. On peut avoir un statut, on peut être reconnu, et si jamais on a des soucis financiers, ça veut dire qu'on peut prendre cette place d'isolement ou peut-être qu'on peut se mettre un peu à un retrait. Et par la suite, ça va impacter tout l'arrêt, ça va impacter toute l'expérience de l'expatriation. Et on peut le vivre de manière négative.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe pour les conjoints accompagnateurs ? Est-ce qu'ils ont vraiment encore ce sentiment de contrôle et de sérénité émotionnelle quand leurs conjoints gagnent très bien leur vie ? Ou est-ce qu'au contraire, elles se retrouvent dans la deuxième situation que tu viens de décrire et c'est très difficile à vivre ?

  • Speaker #0

    Alors, on parle peut-être de conjoints et des conjointes qui, à ce moment-là, sont plutôt qui suivent leur mari ou leur épouse. Ou peut-être qu'on est... dans ce cas de figure qui arrive assez souvent et la plupart du temps malheureusement c'est les femmes qui suivent ça on le sait les femmes qui suivent mais des femmes aussi que c'était enfin que je pense que j'ai lu ça quelque part je pense que ce soit un peu plus de 60 70 % des femmes suivent des femmes qui suivent leur mariage en expatriation ont un bac plus 5 ou un bac plus 4 Et puis il y a ce sentiment encore, on revient à ce sentiment de dépendance, dépendance financière, dépendance parfois psychologique, parfois un sentiment d'emprise dans quelque chose qu'on ne peut pas contrôler, une perte d'autonomie, et c'est quelque chose qui va impacter énormément leur estime de soi et leur confiance. On arrive aussi à... Bon, le sentiment de sécurité, peut-être il est là, mais peut-être aussi être questionné, parce qu'encore une fois, on peut... On peut se poser toutes les questions de qu'est-ce qui va se passer si on se sépare. Peut-être la question de la séparation n'est plus envisageable quand on est dans ce cas de figure. Et c'est quelque chose qui peut arriver parce que dans la vie, on ne sait pas exactement ce qui peut nous arriver. La séparation peut être une question qui va être évoquée pendant la séparation. Et des femmes qui sont dans une dépendance financière ne peuvent pas se permettre de faire ça parce qu'ils n'ont aucune sécurité derrière la plupart du temps. Après, ça impacte encore une fois l'autonomie, ça impacte l'estime de soi, ça impacte la confiance de soi. On rentre dans un rapport de pouvoir, encore une fois, on revient à cette question de pouvoir, un rapport de pouvoir qui est inégal, parce que, encore une fois, l'argent, symbole de pouvoir, dépendance financière. entraîne un sentiment de perte de ce pouvoir personnel et de beaucoup de frustration dans la relation. Je parle des femmes, donc il y a aussi bien sûr des hommes qui suivent leur conjointe, mais je parle de femmes parce que statistiquement, c'est plus les femmes qui suivent. Donc la conjointe qui va être obligée de demander la carte bancaire, qui va parfois avoir un budget presque comme l'argent de poche, donc on peut être vraiment dans un processus assez infantile d'être une enfant.

  • Speaker #1

    donc c'est pas très agréable donc ça peut être beaucoup de frustration beaucoup de doutes sur la valeur personnelle en fait tu mets le doigt sur beaucoup de sujets dont on discute jamais moi à un moment de ma vie j'ai suivi mon conjoint aussi je me retrouve vraiment dans tout ce que tu dis on perd son identité on devient du jour au lendemain indépendant financièrement et ces statistiques sur la majorité des femmes Bac plus 5 je ne savais pas mais ça montre qu'en fait on est éduqués qu'on avait potentiellement des postes où on gagnait très bien notre vie Et ça crée un rapport inégal, pas forcément imposé par le conjoint, mais c'est aussi quelque chose où nous-mêmes, on se met cette pression-là et on veut pouvoir retrouver ce sentiment d'indépendance. Est-ce que tu as des conseils pour aider à retrouver petit à petit un sentiment de contrôle sur cette situation ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a certaines femmes qui sont dans cette situation. utilisent la situation pour réinventer leur carrière. Peut-être parce qu'on est dans un pays d'accueil où on ne peut pas exercer notre métier. Peut-être qu'il y a aussi toutes les difficultés de visa, d'autorisation de travail, etc. Peut-être qu'on ne peut pas exercer notre métier, mais on peut réinventer quelque chose, notre carrière, ou trouver des projets personnels qui nous permettront de retrouver une autonomie financière. et par la suite, à avoir un bien-être psychologique. Donc on peut être dans cette quête, dans un premier temps, un peu de questionnement, de se poser pas mal de questions, de « qu'est-ce que j'ai envie de faire et qu'est-ce que je peux faire dans ces situations ? » Donc de passer un peu à l'action, au lieu de rester dans une situation de... Au lieu de rester dans la passivité où on subit, quand on est passif dans cette situation, ça veut dire qu'on subit quelque chose. Au lieu de rester dans cet état de... de passivité, on peut passer à l'action et se dire, se demander qu'est-ce que je peux faire, quels sont les moyens dont je dispose et comment je peux réinventer ma carrière, mon métier et comment je peux exercer quelque chose, comment je peux avoir un travail qui peut être source de bien-être psychique, de satisfaction. Ça peut être un projet personnel, mais ça peut être autre chose. Je pense qu'à un moment donné, il faut se poser cette question et ... peut-être faire un peu le deuil, j'ai envie de dire, de notre carrière, de la carrière qu'on a eue dans notre pays d'origine. Ou, pas forcément dans le pays d'origine, mais dans un autre pays où on a travaillé. Donc, voilà, je pense se poser les bonnes questions et questionner qu'est-ce qu'on peut faire dans le contexte actuel et de ne pas rester dans cette position passive où on subit la situation, où on subit... la domination d'une certaine manière. La plupart du temps, c'est un choix aussi qui est conscient. Donc c'est une décision consciente. Les femmes qui décident de suivre leur conjoint, il n'y a pas d'obligation. Elles ne sont pas obligées de prendre ces décisions. Donc c'est une décision qui est consciente, c'est une décision qui est personnelle. Parfois, ces décisions peuvent être vécues comme un sacrifice personnel. Donc ça veut dire, je vais mettre à côté pendant un certain temps mon ambition professionnelle. Je vais mettre un... à côté ma carrière parce que j'ai envie de faire ça pour ma famille. Parfois, dans le couple, il y a aussi des enfants. Il ne faut pas oublier les enfants. Je vais faire ce sacrifice pendant un certain temps parce que j'ai envie de faire quelque chose pour ma famille, quelque chose qui va être bénéfique pour toute la famille. C'est une décision qui est consciente, une décision qui est personnelle. Par contre, par la suite, parfois, on dit très souvent, on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on trouve. Donc, par la suite, quand on sera à l'expatriation, on se rend compte que ce n'est pas si simple. Donc là, il y a tous les sentiments, toutes les émotions, on avait des pertes d'identité parfois, beaucoup de frustration, beaucoup d'inégalités dans le rapport, et parfois, on peut se sentir dans une position de... On peut se sentir assez soumise à la situation.

  • Speaker #1

    Quand les femmes font ce choix et partent en toute conscience... pour toutes les raisons que tu viens d'évoquer, est-ce que tu conseilles d'avoir quand même des discussions dans le couple avant, sur toutes les conséquences de l'expatriation et la question de l'indépendance financière ? Et aussi, est-ce qu'il y a une façon de préparer ce départ pour que ce soit plus facile à vivre ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas d'inusolution. En fait, la solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement. l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. Donc, on parle facilement de ça. Je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, tout à l'argent, et comment la personne qui est dans la position, la personne qui ne travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme ou est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent. Je pense que pour moi, la solution, c'est vraiment la communication entre les deux. la communication ouverte, et aborder les questions sans vraiment se détacher, alors j'ai envie de dire se détacher de toutes les choses qui peuvent nous faire peur, qui peuvent nous déstabiliser, et aborder cette question de manière sereine, parce que c'est important. Je pense qu'il faut avoir une préparation, comme on prépare aussi tous les côtés administratifs, je pense qu'il doit y avoir aussi une préparation mentale, parce qu'on va être confronté souvent à des... des situations désagréables, des situations qui vont nous déstabiliser. Et parfois, on peut se sentir très vite frustré.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on peut aborder cette question de manière sereine dans le couple quand son partenaire est un peu réticent ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire, parfois peut-être il faut se faire accompagner. Si c'est quelque chose qui pose difficulté et que le conjoint est réticent à aborder cette question pour X raisons, peut-être il faut chercher aussi de comprendre. comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles il est réticent. Est-ce que ça questionne sa capacité à s'occuper de la famille ? Parfois, chez les hommes, ça peut toucher à cette notion de virilité, de compétence, des capacités, de quelque chose de assez narcissique. Est-ce que ça touche ça ? Est-ce que la femme, son épouse, vient le questionner dans sa virilité ? ses capacités à s'occuper bien de sa famille, donc ça peut être ça, je ne sais pas, c'est juste une hypothèse, donc peut-être qu'il faut comprendre les motivations et pourquoi il y a cette réticence, et si jamais c'est trop compliqué, on peut faire appel toujours à quelqu'un professionnel, quelqu'un qui va être, je ne parle pas forcément de psychologue, on n'a pas forcément besoin d'avoir un psychologue, ça peut être un coach, un coach de vie, quelqu'un comme toi qui a aussi une bonne connaissance de la gestion financière, de ce côté expatriation, juste pour avoir des conseils, pour avoir des conseils de comment se préparer et comment mieux gérer ça. Après, il faut avoir la volonté de faire tout ça.

  • Speaker #1

    L'important aujourd'hui, c'est aussi de pouvoir donner des éléments à tous les auditeurs, des pistes pour pouvoir prendre des actions quand on se retrouve complètement bloqué ou dans des situations qui sont quand même assez difficiles. Et je pense qu'on sous-estime vraiment cette question de perte d'identité, de perte d'indépendance quand on suit son conjoint et qu'on part avec cette idée très romantique de l'aventure à l'étranger en famille, de « je suis OK de me sacrifier pour l'équipe, à long terme ça sera magnifique » . Et on ne parle pas assez de toutes ces questions, comment les adresser quand il y a des difficultés. Et je pense que... un accompagnement permet vraiment d'accélérer sur des points je l'ai mentionné tout à l'heure je le mentionne beaucoup sur le podcast de la façon dont un accompagnement peut accélérer une résolution de situation d'aller beaucoup plus vite plutôt que de chercher passer trois ans à chercher seul et de se retrouver complètement embourbé

  • Speaker #0

    dans des situations qui sont un peu inconfortables tout à fait d'accord c'est important et chercher de l'aide en fait d'être dans cette demande d'aide parfois c'est pas si simple parce qu'encore une fois on peut se sentir démuni mais on peut se sentir aussi incompétent de gérer la situation seule et il faut savoir qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide et qu'on l'a tous fait à un moment donné. Il faut juste se lancer dans la démarche et se dire que c'est pas grave de demander de l'aide. de se faire accompagner par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des conséquences à long terme si tu as une situation qui est compliquée en expatriation et que tu laisses traîner ?

  • Speaker #0

    Quand on est peut-être dans une situation de dépendance financière, Je pense qu'il faut faire la différence entre l'emprise financière. Et là, je pense que c'est quelque chose qui n'est pas du tout la même chose. On peut être dans une dépendance financière, mais pas forcément être dépendant ou être sous emprise de notre partenaire. Par contre, il y a bien évidemment des situations où on peut être sous l'emprise de l'autre personne. Et quand on part d'emprise, on part de violence. ça existe mais pas forcément de violence physique on peut vivre une sorte de violence psychologique morale et émotionnelle mais dans quelque chose qui est beaucoup plus grave donc c'est à ce moment là qu'il faut c'est un peu des signes d'alerte qu'on vit une situation difficile et qu'il faut sortir de cette situation il ne faut pas rester dans ce contexte d'imprise parce que on est on est on est dans cette perte d'autonomie, encore une fois, mais c'est quelque chose qui impacte notre bien-être psychologique, et de manière très négative. Et je pense que c'est ce... Ça arrive, j'ai déjà vu aussi chez certaines patientes qui se sentent piégées juste parce que elles n'ont pas la sécurité, elles n'ont pas la possibilité de partir. Pas juste parce qu'il y a les enfants, parce que ça fait des années qu'elles sont à... à l'étranger, ça fait des années qu'elles ne travaillent pas, donc elles n'ont plus le réseau professionnel, elles n'ont plus cette sécurité financière, puis il y a toutes les questions aussi par la suite, la retraite, etc. Donc ce n'est pas si simple. Moi, ce qui peut m'alerter en tant que professionnelle de santé mentale, quand je vois des patients ou des patientes, c'est justement cette question d'imprise qui peut être un lien avec la situation financière. Et quand on parle de violence, aujourd'hui en France, dans la loi, on parle de violence financière aussi. On peut parler de violence physique, psychique, morale, mais aussi on parle de violence administrative, quand il y a le partenaire, le partenaire qui cache par exemple les pièces d'identité, etc. Et on parle aussi de violence financière. Ça existe.

  • Speaker #1

    Quoi ça ressemble ? Est-ce que tu as des signaux, des choses qui peuvent alerter tout au début et comment ça se transforme quand on est vraiment dans l'aviance ?

  • Speaker #0

    Par exemple, on n'a pas de compte en banque, on n'a pas de carte bancaire. Il faut demander à notre mari d'avoir la carte bancaire pour acheter quelque chose. On n'est plus dans la possibilité de faire des achats, on n'est plus dans la possibilité de gérer. de gérer des finances, je pense que ça commence par ça. Donc c'est toujours important d'avoir son compte bancaire, d'avoir sa carte bancaire, d'avoir de l'argent qu'on peut utiliser de manière autonome et de manière indépendante. Pour moi, c'est des petits signes qui peuvent nous alerter. Alors ce n'est pas forcément tout de suite, automatiquement, ça ne veut pas forcément dire automatiquement emprise et violence financière, mais c'est peut-être quelque chose qui peut nous alerter. Et puis, toute cette dynamique dans le couple où il n'y a pas de communication ouverte, où on se sent toujours mal à l'aise de demander quelque chose, qu'on doit passer par le mari pour les moindres choses, pour acheter quelque chose, pour acheter quelque chose pour les enfants aussi. Donc voilà, toutes ces choses-là qui peuvent alerter. Et quand on commence à se sentir vraiment mal à quelque chose, je crois vraiment dans l'intuition et les choses qui... qu'on ne peut pas forcément verbaliser, mais qu'on sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas. On le sent, on le ressent dans le corps, on le ressent dans la poitrine, on ressent cette sensation qu'il y a quelque chose qui ne va pas, même si on n'arrive pas forcément à mettre des mots sur ce qui se passe. On peut être dans la violence.

  • Speaker #1

    On en reparlera aussi dans un prochain épisode avec une personne qui travaille vraiment sur ce sujet, c'est son métier, et je pense que... on devrait en parler beaucoup plus. Parce que ça permettrait aussi d'éviter des situations catastrophiques. Et quand ça devient problématique, de savoir comment on s'en sort.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on parle beaucoup de dépendance financière chez les femmes. Mais juste un petit... Parce que je n'ai pas envie de finir sur une note un peu peut-être négative. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de femmes expatriées aujourd'hui qui utilisent leur carrière et l'argent aussi comme un moyen de... se réapproprier leur vie et de gagner une indépendance. Il y a beaucoup de femmes aujourd'hui qui réussissent très bien l'expatriation et ça leur permet dans le pays d'accueil de se libérer de certaines contraintes, d'arriver à ce statut d'indépendance, un statut qui leur permet d'avoir un pouvoir aussi. un statut de puissance qui renforce. Et puis cette indépendance financière qui renforce aussi énormément leur estime de soi, qui leur permet de se sentir très autonome, très puissant, très capable. Et ça existe. Et je pense que c'est aussi quelque chose, l'expatriation pour les femmes, ça peut être aussi un vrai outil qui permet de gagner en indépendance, en liberté, en sécurité. Et c'est vraiment génial. Voilà, donc je pense que chaque histoire est différente et chaque personne est différente. Et c'est vrai qu'on a tendance à parler beaucoup plus sur les choses qui peuvent nous alerter ou à quel moment il faut demander de l'aide. Mais il faut savoir que l'expatriation peut être aussi un super moyen de gagner un indépendant, une liberté, une sécurité et un vrai moyen de satisfaction personnelle.

  • Speaker #1

    Une belle opportunité de se réinventer professionnellement. Finalement, qu'est-ce que j'ai toujours voulu faire ? Est-ce que j'ai le temps de l'essayer ? de se lancer dans l'entrepreneuriat, de changer complètement de voie, ça offre une liberté qu'en fait, on n'aurait peut-être jamais eu en restant en France. Et je te remercie de rappeler les points positifs après cette fin d'épisode un peu plus difficile. Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner aux auditeurs aujourd'hui sur l'argent et l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Je pense de ne pas avoir peur de l'échec. Ça, c'est quelque chose de très français, je pense. Avoir peur peur de l'échec, avoir peur du jugement, je pense qu'il faut vraiment prendre la distance avec ça et se dire qu'on peut prendre des risques. Et parfois, prendre des risques, c'est juste de la réussite. Quand on prend un risque, on est tout de suite dans la réussite parce qu'on a réussi à faire quelque chose qui nous fait peur. Et il faut se lancer à la question de l'argent. On avait compris que c'est quelque chose qui nous permet d'accéder à une qualité de vie, à de l'indépendance, à la liberté. et je pense qu'il faut se lancer, il faut y aller, il faut se détacher de nos angoisses personnelles, de nos peurs, de nos crans, de nos expériences passées, et se dire que ça peut être une belle opportunité, et notamment en expatriation, ça peut être une belle opportunité de gagner un endroit, c'est de vivre quelque chose, une nouvelle expérience, une expérience qui va être très riche, pas qu'en termes de situation financière, mais riche, tout ce qui est... personnel, tout ce qui touche à l'identité, donc une vraie expérience personnelle très riche.

  • Speaker #1

    Merci Zori. Est-ce que tu veux nous présenter un petit peu ce que tu fais et où est-ce qu'on peut te retrouver si jamais on veut continuer la discussion ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, donc moi comme j'ai expliqué, je suis psychologue clinicienne avec une approche psychanalytique et spécialisée dans l'expatriation. Je travaille beaucoup avec des expats qui sont un peu partout dans le monde. et des expats qui sont aussi en France. J'ai mon cabinet qui est à Paris, mais bien évidemment, comme tous les psychologues spécialisés en expatriation, ça passe beaucoup par la vision. Donc c'est un moyen d'avoir un soutien à n'importe quel moment et n'importe où dans le monde. Il n'y a pas vraiment de différence entre la thérapie présentielle et la thérapie en visio, parce que ça passe par la parole, ça passe par l'échange. Et on se voit, donc c'est quelque chose qui marche aussi très bien que la thérapie présentielle. Donc moi, j'ai créé mon cabinet qui s'appelle l'espace, donc l'espace cabinet de psychologie internationale, parce que quand je parle d'espace, je ne parle pas forcément de l'espace physique, mais plutôt un espace... psychique, psychologique, un espace qui nous permet d'aborder la question de la santé mentale, de sa propre santé mentale, de manière bienveillante, sans jugement, et de manière moderne, j'ai envie de dire, parce qu'on a envie de briser les tabous autour de la santé mentale et apporter un soutien à toute personne qui a besoin. Donc voilà, je suis aussi assez active sur les réseaux, sur LinkedIn, sur LinkedIn.com. sur Instagram. Donc, voilà, c'est l'espace cabinet de psychologie internationale.

  • Speaker #1

    C'était super. Merci, Zori. N'hésitez pas à nous mettre en commentaire si vous avez plein d'autres questions pour faire revenir Zori sur l'éducation des enfants, comme on en a parlé tout à l'heure, ou bien sur un autre sujet lié à l'expatriation et les finances perso. N'oubliez pas aussi de nous mettre un petit 5 étoiles pour nous aider à remonter dans les recherches sur les différentes... plateforme que vous utilisez pour nous écouter. Merci et rendez-vous au prochain épisode.

Chapters

  • Pourquoi parler d’argent en expatriation ?

    00:00

  • L’argent, un sujet intime et culturel

    01:34

  • Argent : héritage, blocages et confiance

    10:00

  • Changer de statut à l'étranger

    14:15

  • Couple & finances : quand l’argent crée un déséquilibre

    20:00

  • Reconnaître l’emprise et les signes d’alerte

    31:00

  • Se réinventer : retrouver du sens et de l’autonomie

    40:48

  • Et si l’expatriation devenait un levier de liberté ?

    55:00

Description

Avec Zorica Spasevska, psychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des expatriés

💬 Dans cet épisode, on parle des tabous autour de l’argent, de l’impact de notre éducation et de notre culture, mais aussi de ce que l’expatriation vient amplifier dans notre rapport à l’argent : perte d’identité, dépendance financière, sentiment d’isolement, mais aussi opportunité de se réinventer.

👉 On aborde :

  • Pourquoi l'argent touche à notre estime et notre identité

  • Comment la dépendance financière peut créer un déséquilibre dans le couple

  • Le pouvoir symbolique de l’argent dans les relations sociales

  • Les enjeux spécifiques des conjoints accompagnateurs

  • Les clés pour reprendre le contrôle et retrouver sa liberté financière

💡 Un épisode riche en insights, que tu sois expatrié(e), sur le départ ou en réflexion sur ton autonomie financière.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. La solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement, l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. On parle facilement de ça, donc je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, en tout cas l'argent, et comment... la personne qui travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme, est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent.

  • Speaker #1

    Tu écoutes Nomadik, le premier podcast qui est dédié aux finances perso en expatriation. Aujourd'hui, je reçois Zorica Spasvenska, elle est psychologue et on va parler du rapport à l'argent. On va te donner des clés pour que tu comprennes le rapport que tu entretiens avec l'argent en expatriation et aussi des pistes pour pouvoir discuter avec ton partenaire de ces sujets qui sont parfois difficiles à aborder. Je m'appelle Elisabeth Zorbelis, bienvenue dans l'épisode d'aujourd'hui. Bonjour Zori, bienvenue chez Nomadik.

  • Speaker #0

    Bonjour Elisabeth, merci beaucoup pour cette invitation aujourd'hui de participer. à ce podcast.

  • Speaker #1

    Alors on va commencer tout de suite dans le vif du sujet. Dis-moi, selon toi, pourquoi l'argent génère autant de malaise dans nos conversations ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est une super ouverture pour ce podcast. Tout simplement, je pense, parce qu'aujourd'hui, ça dépasse la toute simple fonction de transaction économique. Aujourd'hui, dans la société, l'argent, ce n'est plus un moyen d'échange, mais il a pris une valeur symbolique. Il est chargé d'émotions, ça renvoie à nos peurs, ça nous confronte à nos limites, à notre rapport à la réussite, à notre valeur aussi, à notre estime de soi. Donc, il y a toute une valeur symbolique et je pense que c'est la chose pour laquelle Parler d'argent, c'est compliqué, parfois c'est inconfortable, c'est un sujet tabou. Au-delà de ça, ça peut être l'éducation qu'on a eue, parfois une éducation publique. Imaginons un enfant qui a grandi dans un contexte de difficultés financières. Il va peut-être par la suite associer l'argent à une source de conflit. une source de mal-être, donc ça sera par la suite pas si simple de parler d'argent. Après, il y a aussi toute la question de, justement, le milieu social dans lequel on a grandi. On peut avoir des croyances qui sont profondes et qui peuvent influencer notre rapport à l'argent. Donc je parle de milieu social, mais il y a aussi la culture, il y a aussi la religion. La religion qui peut aussi impacter notre rapport à l'argent et ça peut rendre les choses compliquées, et on est en mode. Dans quel contexte on perd d'argent, comment on l'évoque, pourquoi c'est incomportable. Donc ça peut impacter ça parce que l'argent peut être perçu comme quelque chose de bon ou quelque chose de mauvais. Donc c'est pas si simple. Donc il y a beaucoup de choses qui contribuent à ça parce qu'aujourd'hui, encore une fois, c'est plus juste un moyen d'échange, mais ça prend une dimension qui est complètement symbolique et ça prend une dimension qui est aussi assez psychologique parce que ça va avoir des peurs, des limites, etc.

  • Speaker #1

    C'est super que tu dises ça parce que ça plante déjà le décor de la complexité du sujet. Ce n'est pas si linéaire, c'est en fait hyper personnel, son rapport à l'argent. Comment est-ce qu'on arrive à creuser cette question de quel est mon propre rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai une approche psychanalytique, donc je vais faire une petite parenthèse psychanalytique parce que je trouve ça assez intéressant de comprendre dans la théorie, dans la psychanalytique et dans la psychologie. pourquoi on part d'argent et comment on part d'argent. Freud, par exemple, il fait référence à la phase... anal du développement psychosexuel chez l'enfant. Donc c'est cette période entre 18 mois et 3 ans où l'enfant commence à gérer, commence à être dans le contrôle de ses sensations corporelles. Il est dans le donner et dans le retenir. Donc c'est cette période où l'enfant commence à être propre, à apprendre la propreté et à gérer justement, à avoir beaucoup plus de maîtrise de son corps, notamment toutes les sensations corporelles. Donc on est dans le donner. Et dans le retenir. Quand on parle du donner, c'est le don, c'est la recherche de plaisir, c'est un acte de générosité, on est dans la recherche du plaisir, dans l'approbation, dans l'amour, donc on peut être dans ce sens-là, donc notre rapport personnel, ça peut être dans ce sens-là. Et puis dans le retenir, il y a autre chose, donc on est plus dans la maîtrise, on est plus dans le contrôle. On peut être dans la puissance, on peut avoir un rapport de puissance, de toute puissance, de puissance phallique parfois, donc un rapport de pouvoir, de contrôle, et c'est quelque chose qui peut renvoyer aussi à des sentiments d'anxiété. Donc on peut être assez anxieux parce que quand on est dans le contrôle, ça veut dire qu'on a des sentiments d'anxiété, parfois de l'anxiété forte, ou en tout cas des angoisses qui... à quelque chose qui nous angoisse, parce que quand on perd le contrôle, on peut être beaucoup dans l'angoisse. Donc je trouve ça assez intéressant, bon on ne va pas trop parler de la psychanalyse, parce que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui, mais je trouve assez intéressant ce rapport de donner, donc donner du plaisir, dans la recherche du désir, enfin tout ce qui est le désir, tout ce qui est le partage, un acte de générosité, et puis d'un côté c'est aussi le contrôle, c'est le pouvoir, c'est la reconnaissance, c'est le statut, parfois aussi ... montrer l'argent qu'on n'a pas. Il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire des crédits, des prêts, justement pour montrer quelque chose. On est dans une quête de reconnaissance, on est dans une quête d'approbation, de validation, de regard de l'autre. Parce que ça renvoie à un statut, un statut social. La reconnaissance est par la suite à une valeur personnelle. Donc parfois, gagner de l'argent ou ne pas gagner de l'argent, ça influence automatiquement notre propre valeur, en tout cas notre perception de notre propre valeur.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant ce que tu dis. En fait, je suis en train de penser à mes proches, mes amis, et dans ce que tu dis finalement, il y a quand même un lien entre la relation qu'ils entretiennent avec l'argent et leur personnalité profonde. Et ça, je pense que pour les auditeurs, c'est vraiment une bonne question à se poser, de savoir quelle est ta relation avec l'argent et dans ton quotidien, comment ça se traduit ? et est-ce que ça correspond finalement à plein d'autres choses dans ta personnalité ? Est-ce que tu as remarqué que dans une famille particulière, parce que tu mentionnes le milieu social, l'éducation que tu as reçue, tu peux avoir aussi dans un même groupe une fratrie, des relations qui sont très différentes à l'argent ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Je pense que dans une fratrie, la place de l'enfant ne sera jamais pareille. Donc on a toujours eu place. On est investi de manière différente. Ses parents investissent les enfants de manière différente. Et puis aussi, il y a toujours l'évolution. Il y a aussi les souvenirs qui sont assez présents. L'aîné de la famille peut-être a plus de souvenirs d'une période où peut-être la situation financière dans la famille était compliquée. Plus petit, peut-être il n'y a pas assez de souvenirs. C'est aussi quelque chose d'assez personnel, mais aussi un lien avec les souvenirs, avec l'histoire, les expériences passées. C'est tout à fait normal.

  • Speaker #1

    J'adorerais parler d'éducation financière des enfants, mais on fera un autre épisode sur ce sujet. Je trouve que c'est vraiment un point hyper intéressant quand on est en expatriation, parce que peut-être on traverse ces périodes difficiles que tu mentionnes, parce qu'on perd son emploi à l'international, on change de pays, ou on a justement une situation qui est très confortable. Qu'est-ce que ça impacte sur les enfants ? Promis, on fera un prochain épisode sur le sujet, sur toutes ces questions de... de pouvoir et de contrôle, est-ce que ça a vraiment une incidence aussi sur nos relations personnelles ou sociales ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'avoir de l'argent, c'est souvent avoir du pouvoir, être dans une position de pouvoir, et j'ai envie de dire être dans une position de domination. Et ça peut être dans les relations personnelles, ça peut être aussi dans les relations professionnelles, dans toutes les relations familiales. sociale, dans l'entreprise. Donc c'est quelque chose qui donne ce sentiment de pouvoir et parfois ça crée un rapport dominant-dominé. Parce que pour moi c'est vraiment ce sentiment, j'ai envie de dire, presque de puissance phallique parce que ça montre qu'on peut exercer le pouvoir sur quelqu'un ou sur quelque chose.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on est conscient de ça, quand on a beaucoup d'argent, du pouvoir qui va avec et de la façon dont on l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, j'ai envie de dire oui beaucoup plus pour les hommes, parce que les femmes ont un rapport qui est un peu plus différent à l'argent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous expliquer un petit peu c'est quoi l'intensité entre les rapports ?

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi cette différence ? Parce que tout simplement... Le rapport des femmes à l'argent est souvent marqué par une histoire de dépendance et d'émancipation progressive. Donc un petit rappel historique, cas en France jusqu'à 1965, les femmes mariées ne pouvaient pas travailler sans l'autorisation de leur mari et elles ne pouvaient pas ouvrir un compte en banque sans avoir l'autorisation de leur mari. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire une dépendance financière. Total. Et presque une dépendance aussi psychologique. Parce qu'on a besoin d'avoir l'autorisation, on a besoin d'avoir de l'accord de notre mari pour travailler, pour avoir une carrière, pour gagner de l'argent. Et puis même pour, enfin, tout le côté administratif aussi, d'offrir un compte en banque, c'est aussi, on ne peut pas les faire sans l'autorisation de notre mari. Je pense que les seules femmes qui échappent à cette règle, c'était les femmes célibataires et les veuves. Une fois qu'on est marié, on est dans une situation de dépendance totale par rapport à notre mari. Je pense que c'est une histoire qui, il faut dire, 1965, c'était il n'y a pas très longtemps. En 2025, c'était il y a 60 ans. Donc, ce n'était pas si longtemps. C'est une histoire qui marque, qui a sans doute façonné notre perception de l'argent et la manière dont les femmes, aujourd'hui, perçoivent l'argent. Il y a des études qui montrent que les femmes... Déjà, il y a l'éducation. Encore une fois, on arrive à cette question d'éducation parce qu'en tant que femme, en tant que fille, il y a toujours le syndrome de la bonne élève où on doit faire les choses bien, où on doit se perfectionner. Il y a cette question de perfection. Et puis l'argent, il est perçu souvent comme un moyen de consommation. Et puis... pas comme un levier de pouvoir comparé aux hommes. Donc pour les femmes, ça sera plutôt un moyen qui va leur permettre de bien vivre, de consommer, etc. Mais ça sera jamais associé à... Pas forcément pour tout le monde, j'ai pas envie de généraliser les choses, mais c'est rarement associé au pouvoir. Donc c'est plutôt un moyen de consommation. Et aujourd'hui, il y a des études, encore une fois, qui montrent que les femmes ... épargnent beaucoup plus que les hommes alors qu'ils prennent moins de risques. En tout cas, ils investissent beaucoup moins parce qu'ils n'ont pas forcément de confiance en soi. Parce qu'encore une fois, il y a 60 ans, c'était l'homme qui avait tout ce pouvoir, c'était l'homme qui avait le pouvoir financier dans la famille et aujourd'hui les femmes n'ont pas forcément la confiance en soi pour pouvoir prendre des risques. Et ça veut dire que la question de pouvoir se pose même pas. La question qui se pose, c'est une question de sécurité, de liberté et d'indépendance.

  • Speaker #1

    Si tu mentionnes ça, mais on a tout dans notre entourage. Si c'est pas notre mère directement, mais ou des tantes qui étaient très dépendantes financièrement. Moi, je me souviens de ma mère qui me disait, faudra jamais demander à ton mari 2 euros pour acheter une baguette, il faut travailler. Parce que cette question, c'était presque traumatique. pour elles en fait. Je ne sais pas si c'est vraiment le terme ou le terme en psychologie qu'il faut utiliser, mais c'est vrai que c'était une souffrance qu'elles ont eue, qu'elles ont essayé peut-être de changer avec nous, mais comme on a encore ces exemples autour de nous, c'est très difficile de passer à autre chose. Et tu sais, tu mentionnes les investissements des femmes historiquement et statistiquement. Les femmes sont de meilleures investisseurs que les hommes. Donc il ne faut pas hésiter à se former pour prendre tout ce contrôle. Est-ce qu'il y a une différence quand on change de statut ? Tu sais, quand on passe, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, d'un revenu qui est très confortable à plus rien du tout, peut-être, ou il y a une catastrophe qui arrive et d'un coup, nos revenus changent. Est-ce que du coup, il y a un changement sur le statut social ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on est tout de suite dans une perte d'autonomie. Perte d'autonomie, on passe de l'indépendance à la dépendance. On perd... on perd aussi un valeur, entre guillemets, valeur personnelle, en tout cas ça nous touche profondément dans notre ego, dans notre narcissisme, dans notre estime de soi, donc il y a une baisse de l'estime de soi, il y a une baisse de la confiance en soi. Et ça change aussi le rapport qu'on peut avoir avec tout le monde. Donc forcément, ça impacte la manière dont nous, notre propre rapport à soi-même. On peut se sentir dévalorisé, on peut se sentir démuni. Et cette position de dépendance, parfois, ça peut être vécu comme une emprise aussi. Donc effectivement, oui, ça impacte. énormément le statut, aussi la reconnaissance, la manière dont on sera perçu par les autres, la manière dont on sera reconnu, la manière dont on sera écouté, entendu, donc beaucoup de choses peuvent changer. Et c'est justement là, en fait, quand on parle de domination, c'est justement là quand on parle de pouvoir, on se rend compte du pouvoir de l'argent, en tout cas d'avoir de l'argent ou de ne pas avoir de l'argent.

  • Speaker #1

    Dans les situations où tu perds justement tout ton statut et le pouvoir qui est accompagné avec ce statut. Est-ce que tu as des sentiments de honte et de culpabilité qui accompagnent cette transformation ?

  • Speaker #0

    Alors tout à fait, encore une fois, j'ai expliqué, donc il y a le côté symbolique, mais aussi le côté émotionnel. La honte et la culpabilité font partie des émotions qui sont très complexes. Donc on n'est plus dans les émotions primaires, on est dans des émotions complexes qui sont composées d'autres émotions, d'autres sentiments. la honte peut être associée au manque d'argent. Ça peut être aussi... Ça suscite de la honte, de la manière dont on va se présenter. C'est aussi une émotion qui est très forte et très inconfortable. Vivre avec la honte, ça renvoie aussi à des peurs et des angoisses qui sont très profondes. Et après, il y a aussi la culpabilité. La culpabilité, ça peut être plutôt... J'ai envie de dire... Quand on a beaucoup d'argent, par exemple, on peut avoir de la culpabilité, on peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. On peut vivre de la culpabilité, j'ai envie de dire inconsciente. Ce n'est pas forcément quelque chose de conscient, mais plutôt une... culpabilité inconsciente qui est là, qui nous travaille parce qu'on se compare aux autres, on pense aux autres, on peut avoir un côté empathique. Ça renvoie un peu à ce facteur d'inégalité parce que l'argent nous confronte aussi à l'inégalité qui existe dans la société. Donc on peut être dans la comparaison, on peut être dans le jugement et aussi on peut être dans la méfiance. Parfois, avoir beaucoup d'argent, ça peut créer un sentiment de méfiance par rapport aux autres. C'est tout. toute cette dimension émotionnelle qui est aussi associée à l'argent.

  • Speaker #1

    Et la peur ? Parce qu'on peut aussi avoir beaucoup d'argent et finalement, jamais avoir ce sentiment de sécurité parce qu'on a toujours peur qu'il arrive quelque chose ou peur de ne pas en avoir assez.

  • Speaker #0

    La peur de perte, en fait. Là, on est dans une composante de la peur de manquer, la peur de perdre l'argent. On peut revenir à cet exemple de l'enfant qui a grandi dans une famille qui était dans une situation financière compliquée. Pour cet enfant, l'argent va être toujours associé à une source de mal-être, une source de conflit, mal-être où ça veut dire par la suite peur de manquer, peur de manquer de quelque chose, de cette sécurité financière, mais aussi sécurité émotionnelle, et la peur de perdre en fait cette sécurité. On peut avoir un état assez anxieux qui crée en fait cette peur qui fascine. On cite aussi par la suite notre manière de gérer l'argent, de l'investir, de le garder. Parce qu'il y a aussi le côté symbolique, c'est aussi la sécurité, la sécurité émotionnelle. Je pense beaucoup à des personnes âgées aujourd'hui qui ont connu des situations économiques très difficiles, qui ont connu la guerre et qui ont tendance à garder beaucoup d'argent à la maison. beaucoup du cash à la maison parce que d'une certaine manière ça les protège et ça les protège contre quoi ? ça les protège contre l'incertitude, ça les protège presque contre la vieillesse parce que plus on vieillit plus on a des difficultés de santé, des problèmes qui peuvent arriver, on sait pas trop ce qui peut nous arriver donc l'argent occupe cette place de protection, ça me protège contre quelque chose Et presque dans l'imaginaire collectif, chez les personnes âgées par exemple, c'est aussi ça nous protège contre la mort. Et c'est assez intéressant parce qu'on le voit, plus on vieillit, plus on devient, enfin on est dans le contrôle de ça, on garde l'argent, on le... on le met à la maison, on a envie de savoir qu'il est là et que peut-être que ça va nous protéger. Et encore une fois, on est vraiment dans l'imaginaire et dans l'imaginaire inconscient, dans l'imaginaire collectif, parce que ça arrive assez souvent et ça arrive quasi chez toutes les personnes âgées.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on fait pour se détacher de ces émotions négatives par rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question. Comment on fait pour se détacher ? C'est... Je pense qu'il faut avoir aussi une... Il faut s'éduquer. Je ne sais pas dans quelles mesures c'est possible de faire ça, mais on parlait tout à l'heure des femmes. Aujourd'hui, il y a aussi des femmes qui ont pris des postes de pouvoir, qui ont pris des postes à responsabilité, qui ont cette fonction de leadership, qui ont compris, en fait, comment on peut avoir de la confiance en soi, comment on peut se faire confiance et comment on peut prendre le risque et ne pas avoir peur de l'échec. Et je pense que ça vient par l'éducation. Aujourd'hui, on a... on en parle de plus en plus. C'est vrai qu'on disait que parler d'argent, c'est un sujet inconfortable, parfois difficile à aborder, etc. Mais juste le fait qu'on en parle aujourd'hui, toi et moi, ça montre qu'on arrive aujourd'hui à en parler sur les réseaux sociaux. Il y a quand même cette nouvelle dynamique qui s'installe dans la société où on peut en parler, on part de l'investissement, on part de la gestion de l'argent. Et je pense que ça passe par l'éducation. Et plus on est éduqué, plus on arrive à comprendre aussi ce que ça représente, l'argent. Qu'est-ce que ça représente pour nous ? On peut faire aussi une petite analyse de soi-même, une petite introspection. Qu'est-ce que ça représente ? À quoi ça renvoie ? Est-ce que ça renvoie à mon enfance, à mon histoire, mon passé ? Et puis, comment je peux m'éduquer ? Comment je peux comprendre, en fait, ce qu'est ce que représente l'argent ? Déjà, pour moi, ce que ça représente dans la société. Et qu'est-ce que je peux faire avec ça ? Pour moi, ça passe par l'éducation, ça nous permettra aussi de prendre un peu de distance avec tout le côté symbolique, personnel, valeur personnelle, etc. C'est aussi un moyen d'échange, c'est un peu sa fonction traditionnelle, mais aussi un moyen qui me permettra d'avoir une qualité de vie, d'accéder à certaines choses dont moi j'ai besoin. Pour moi, ça ne passe pas par l'éducation.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, atteindre une liberté financière te permet aussi de faire de belles choses, d'atteindre tes objectifs, de définir ce que c'est la liberté pour toi, et aussi de soutenir des associations, d'aller beaucoup plus loin, en fait, dans ce qui vient naturellement chez toi.

  • Speaker #0

    Ça devient un outil, en fait, pour moi, de libération personnelle. On peut devenir, en tout cas, un outil de libération personnelle, quelque chose qui nous... permettra d'avoir le contrôle de sa vie, de se sentir autonome, de se sentir puissant, de se sentir capable, de se sentir confiant, et de ne pas être limité par des attentes sociales ou familiales ou autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vois des pressions qui sont quand même assez négatives quand une personne décide de reprendre le contrôle sur sa situation ? rapport à l'argent, de devenir financièrement indépendant. Comment est-ce qu'on gère la pression négative de l'entourage ?

  • Speaker #0

    Ça arrive parce qu'encore une fois, on peut être beaucoup dans le jugement, on peut être beaucoup dans la comparaison. Et quand on rentre dans cette dynamique de jugement, on peut sentir vite le regard de l'autre. Ça nous touche, on le sait tous qu'on est assez facilement impacté par le regard de l'autre. c'est vite quelque chose qui peut être déstabilisant psychologiquement. Après, c'est important de pouvoir aussi prendre du recul, de savoir pourquoi on fait ça, quel est notre objectif, quelle est notre motivation derrière cette quête d'indépendance et de réussite financière, et puis comprendre que ça touche les personnes dans tout ce qui est dans leurs limites, dans la question à la réussite, et aussi dans leur égo. Donc ça peut être, autant c'est déstabilisant pour nous, c'est aussi déstabilisant pour les autres. Donc comprendre que le fait de chercher la réussite, en tout cas la réussite à la financière, pour beaucoup de personnes ça va renvoyer à quelque chose de, une limite personnelle, une limite qui est associée à des angoisses et des craintes et des peurs qui sont profondes et qui sont parfois aussi inconscients. Donc ça peut être déstabilisant et puis ça va passer par un comportement défensif. les personnes autour de nous peuvent être sur un mode défensif avec beaucoup de jugement. Et une fois on est dans la compréhension de ça, ça nous permet un peu de se détacher de cette position de jugement et de ressentir le jugement, mais que ça ne nous impacte pas profondément ou que ça ne va pas impacter notre recherche, notre démarche d'avancer, de progresser dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Tu travailles avec des expatriés. Avant qu'on discute vraiment de la relation de l'argent à l'expatriation, est-ce que tu peux déjà nous expliquer ? Quelle est la différence entre un psychologue classique et un psychologue qui travaille avec les expatriés ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, les psychologues, on a tous une formation de master. Alors, en France, après, dans le monde, c'est différent. En France, déjà, on a tous un master de psychologie. Donc, ça peut être un master de psychologie clinique, de psychopathologie, c'est mon cas. Après, ça peut être aussi un master de psychologie sociale, du développement, plus avec une approche. cognitive focalisée sur le comportement aujourd'hui à la thérapie cbt donc un tout ça tout ce qui est le comité enfin tout ce qui est le comportement beaker à thérapie donc c'est plus la thérapie du comportement c'est pourquoi j'explique tout le parcours de pour devenir psychologue parce que il n'y a pas vraiment de spécialisation en expatriation D'accord, donc on n'aura pas des cours à la fac de l'expatriation, ce qu'on peut avoir c'est des cours de psychologie interculturelle ou de psychologie transculturelle. Et encore une fois, c'est un choix, ce n'est pas forcément une spécialisation, donc le master ne sera pas dédié complètement à la psychologie intellectuelle. Par la suite, il y a des diplômes universitaires qu'on peut avoir, mais c'est quelque chose qui nous permet de se spécialiser dans ça. ce qui fait la spécificité d'un psychologue qui travaille avec les expatriés, la plupart de temps, le psychologue ou la psychologue elle-même, elle est expatriée, donc c'est mon cas, je suis expatriée depuis 13 ans, donc j'ai cette connaissance de ce que c'est, j'ai mon parcours aussi de vie personnelle et professionnelle, donc j'ai une compréhension de ce que c'est être expatriée, de toutes les difficultés qu'on peut vivre à l'expatriation, les défis, les challenges, les difficultés. les problèmes auxquels on va être confronté. Donc, on est dans une compréhension profonde de ce que la personne en face de nous peut vivre et de toutes les difficultés auxquelles elle peut être confrontée. Au-delà de ça, je pense que ce qui est important, c'est de comprendre cette posture interculturelle. Moi, je me suis formée beaucoup à l'interculturalité à l'université parce que c'est quelque chose qui nous permet de travailler avec des personnes qui sont en train de se faire des choses. qui ont des cultures différentes. Et quand je parle de culture, ce n'est pas forcément le pays d'origine, mais c'est aussi la culture interne. La culture, c'est notre perception, c'est notre vision du monde, qui est basée sur toutes nos expériences passées, dans notre enfance, le contexte dans lequel on a grandi. Donc c'est toutes ces choses-là qui influencent et qui contribuent à la construction d'une culture interne. Et la posture d'un psychologue qui a cette approche, ça veut dire qu'il peut s'adapter à toute personne. Et on n'a pas forcément besoin d'avoir toutes les connaissances par rapport au pays d'accueil, parce que dans tous les cas, on ne peut pas savoir exactement toutes les spécificités de la culture du pays d'accueil de notre patient. C'est impossible d'avoir toutes ces connaissances. Mais en ayant cette posture, ça nous permet facilement de comprendre ce que la personne vit, d'avoir cette compréhension et de s'adapter et de pouvoir l'accompagner dans son cheminement et dans son parcours d'introspection, de travail psychologique.

  • Speaker #1

    Je trouve ça hyper important de voir un psychologue qui est spécialisé dans un domaine particulier. En tant que patiente potentielle, parce que ça on en avait déjà discuté en off avant l'enregistrement d'aujourd'hui, moi j'ai pas. traversé un moment de ma vie qui était assez compliqué. Et en fait, je n'ai pas consulté de psychologue. J'aurais dû parce que ça aurait permis d'accélérer beaucoup de choses. Et en fait, ma peur principale, c'était de devoir expliquer aux psychologues en face de moi pourquoi c'était difficile. Et je pense qu'il y a des étapes particulières de l'expatriation qui sont quand même assez difficiles ailleurs. Et devoir expliquer à la personne avec qui on discute pourquoi c'est difficile, ça met tout de suite des barrières. Est-ce que tu veux parler un petit peu des... des points charnières de l'expatriation qui peuvent être très compliqués à vivre et les moments où tu conseilles de consulter ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ça arrive à tout le monde. Les premiers quelques mois de l'expatriation, c'est la lune de miel. On appelle ça la lune de miel parce qu'on est vraiment dans une découverte du pays, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. Enfin, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. On est dans la découverte. On est dans la découverte. le plaisir, c'est nouveau, c'est intéressant, on est dans l'excitation presque, dans la jouissance, on appelle ça en psychologie la jouissance, donc c'est chouette, ça n'a pas duré quelques mois, et puis au bout d'un certain temps, j'ai envie de dire peut-être 6 mois, 6-7 mois. Il y a quelque chose qui se passe, donc il y a un changement de dynamique, il y a parfois un vide qui s'installe. C'est une période passagère, d'accord, donc ce n'est pas quelque chose qui persiste, mais il y a un petit moment de vide, il y a un petit moment de questionnement, de doute qui s'installe, parce qu'on sort de cette période d'idéalisation, parce qu'on peut être beaucoup dans l'idéalisation dans son premier temps, et après les choses se mettent en place petit à petit, on commence à... à voir cette nouvelle vie de manière différente. Parce qu'on peut commencer à avoir des petits soucis, des difficultés, des difficultés administratives, financières aussi. L'intégration, peut-être ça ne se passe pas très bien ou ce n'est pas si facile de s'intégrer dans la société. On peut avoir mal du pays, on peut être très loin de notre famille, de nos amis. Le cercle social, c'est très important. Une fois qu'on a passé cette période d'idéalisation, il y a ce petit moment de vide qui s'installe et parfois on a besoin d'aide à ce moment-là. Donc ça je pense que tout le monde, tous les expats passent par ce moment-là. Donc parfois c'est si c'est quelque chose qui persiste, si c'est quelque chose qui est source de mal-être, de souffrance, peut-être qu'il faut consulter à ce moment-là pour être guidé. Alors je sais pas si ça va être ça va. ça va devenir une vraie thérapie ou une thérapie à long terme, et peut-être un soutien plutôt, j'ai envie de dire, plutôt un soutien psychologique ponctuel qui arrive à un moment précis dans l'expatriation, qui donne un peu un boost, un coup de boost, pour se remettre et puis continuer à réussir son expatriation. Donc ça, je pense que c'est un moment assez important. Après, je pense à mon expérience personnelle. Il y a un moment, quand on est quelques années dans le pays, on commence à être bien intégrés, on commence aussi à apprendre des aspects de la culture ou de cette nouvelle vie. Ce nouveau pays dans lequel on est, on commence à avoir des habitudes, etc. Et puis là, on commence à questionner notre identité. Je pense qu'il y a un travail identitaire qui se met en place parce que... Parfois, quand on rentre dans notre pays d'origine, on ne se sent pas forcément à notre place. Et puis, on se trouve dans une période un peu entre deux. Dans le pays d'accueil, on se sent étranger. Ce n'est pas notre pays d'origine, ce n'est pas notre pays, donc il y a clairement cette différence. Mais quand on rentre chez nous, il y a aussi des doutes. Je pense qu'il y a ce processus. ce travail identitaire qui commence à se mettre en place. Et ça, je pense que ça arrive un peu plus tard dans l'expatriation. Ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    Je pense que tu as raison là-dessus. Sur ce point-là, c'est vraiment intéressant parce qu'on n'en parle jamais de ton identité au retour. Je pense qu'il y a une idée hyper romantique sur « je rentre à la maison, ça va être superbe » . Et en fait, on oublie qu'on a passé des années à l'étranger, qu'on a changé et qu'il faut se réadapter à notre culture de départ.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que pour moi, ce que je voulais dire, c'est aussi des petits passages dans notre pays d'accueil. Donc, ce n'est pas forcément qu'on reste en expatriation, mais on passe un certain temps dans notre pays d'origine pour des vacances, etc. Et c'est là où on se rend compte qu'il y a quelque chose au niveau identitaire qui a commencé à changer. Après, il y a aussi un autre moment où on peut consulter, c'est vraiment quand on parle de retour définitif dans le pays d'origine. Parce que là, encore une fois, ça déclenche des points. processus interne, ça peut être aussi des conflits internes qu'on peut avoir, quelles sont les motivations pour lesquelles on a décidé de rentrer dans notre pays de manière définitive. Donc voilà, je pense qu'il y a des moments différents et puis ça renvoie à des problématiques différentes et parfois, on a besoin juste d'un soutien psychologique, parfois on se dit, c'est peut-être le moment de faire une vraie thérapie dans l'introspection avec des questionnements et des questions qui sont intéressantes. qui touche vraiment à des choses assez profondes, comme l'identité. Et l'identité, il faut savoir, c'est un processus, c'est quelque chose qui change, qui évolue. Donc on a un noyau qui est assez solide, un noyau qui est basé beaucoup sur nos origines, nos expériences de vie, les toutes premières années de notre vie, etc., donc notre relation précoce. Mais après, c'est quelque chose qui se construit avec le temps. Avec nos autres expériences, les expériences sociales, et puis dans l'expatriation, forcément, il y a un changement assez profond. Donc parfois, ça peut nécessiter, ça demande parfois une vraie thérapie, une analyse qui va aborder cette question-là, et que ça ne sera pas juste un soutien ponctuel.

  • Speaker #1

    Pour refaire le lien avec tout ce que tu as dit au début de l'épisode sur la relation à l'argent, est-ce que tous ces éléments sont amplifiés avec l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on a parlé beaucoup de la symbolique de l'argent, et on le retrouve en expatriation, sans aucun doute. En expatriation, encore une fois, on peut être très vite déstabilisé, et tous ces moments qu'on vient d'évoquer, Ça veut dire qu'on est déstabilisé dans notre personne. Quand on arrive dans le pays, on peut se sentir très vite dépassé par tout ce qui nous arrive, par tous les changements, par le contexte, par la langue, par le réseau social. Donc, on peut être très vite déstabilisé et ça peut être quelque chose qui va nous sortir de notre zone de confort et on va être... on aura besoin de quelque chose pour retrouver le contrôle. Et je pense que l'argent peut jouer un rôle assez important dans le sens où ça va donner un sentiment de sécurité. Et quand je parle de sécurité, je ne fais pas forcément référence à la sécurité financière, mais je parle de sécurité émotionnelle. Sécurité émotionnelle parce que, comme on est très vite déstabilisé dans tous les autres aspects de notre vie, l'argent, c'est peut-être quelque chose qu'on peut contrôler parce qu'on, la plupart du temps, on a un peu de la sécurité émotionnelle, Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais on peut avoir une situation financière qui est stable, et c'est la seule chose qu'on peut contrôler dans notre vie à ce moment-là. Donc on parle de sécurité financière, mais on parle vraiment de sécurité émotionnelle. Et puis en revanche, des soucis financiers en expatriation peuvent renforcer ce sentiment d'isolement ou d'anxiété, parce que parfois l'argent c'est aussi un outil d'intégration dans la société. peut-être plus facilement s'intégrer dans la nouvelle société. On peut avoir un statut, on peut être reconnu, et si jamais on a des soucis financiers, ça veut dire qu'on peut prendre cette place d'isolement ou peut-être qu'on peut se mettre un peu à un retrait. Et par la suite, ça va impacter tout l'arrêt, ça va impacter toute l'expérience de l'expatriation. Et on peut le vivre de manière négative.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe pour les conjoints accompagnateurs ? Est-ce qu'ils ont vraiment encore ce sentiment de contrôle et de sérénité émotionnelle quand leurs conjoints gagnent très bien leur vie ? Ou est-ce qu'au contraire, elles se retrouvent dans la deuxième situation que tu viens de décrire et c'est très difficile à vivre ?

  • Speaker #0

    Alors, on parle peut-être de conjoints et des conjointes qui, à ce moment-là, sont plutôt qui suivent leur mari ou leur épouse. Ou peut-être qu'on est... dans ce cas de figure qui arrive assez souvent et la plupart du temps malheureusement c'est les femmes qui suivent ça on le sait les femmes qui suivent mais des femmes aussi que c'était enfin que je pense que j'ai lu ça quelque part je pense que ce soit un peu plus de 60 70 % des femmes suivent des femmes qui suivent leur mariage en expatriation ont un bac plus 5 ou un bac plus 4 Et puis il y a ce sentiment encore, on revient à ce sentiment de dépendance, dépendance financière, dépendance parfois psychologique, parfois un sentiment d'emprise dans quelque chose qu'on ne peut pas contrôler, une perte d'autonomie, et c'est quelque chose qui va impacter énormément leur estime de soi et leur confiance. On arrive aussi à... Bon, le sentiment de sécurité, peut-être il est là, mais peut-être aussi être questionné, parce qu'encore une fois, on peut... On peut se poser toutes les questions de qu'est-ce qui va se passer si on se sépare. Peut-être la question de la séparation n'est plus envisageable quand on est dans ce cas de figure. Et c'est quelque chose qui peut arriver parce que dans la vie, on ne sait pas exactement ce qui peut nous arriver. La séparation peut être une question qui va être évoquée pendant la séparation. Et des femmes qui sont dans une dépendance financière ne peuvent pas se permettre de faire ça parce qu'ils n'ont aucune sécurité derrière la plupart du temps. Après, ça impacte encore une fois l'autonomie, ça impacte l'estime de soi, ça impacte la confiance de soi. On rentre dans un rapport de pouvoir, encore une fois, on revient à cette question de pouvoir, un rapport de pouvoir qui est inégal, parce que, encore une fois, l'argent, symbole de pouvoir, dépendance financière. entraîne un sentiment de perte de ce pouvoir personnel et de beaucoup de frustration dans la relation. Je parle des femmes, donc il y a aussi bien sûr des hommes qui suivent leur conjointe, mais je parle de femmes parce que statistiquement, c'est plus les femmes qui suivent. Donc la conjointe qui va être obligée de demander la carte bancaire, qui va parfois avoir un budget presque comme l'argent de poche, donc on peut être vraiment dans un processus assez infantile d'être une enfant.

  • Speaker #1

    donc c'est pas très agréable donc ça peut être beaucoup de frustration beaucoup de doutes sur la valeur personnelle en fait tu mets le doigt sur beaucoup de sujets dont on discute jamais moi à un moment de ma vie j'ai suivi mon conjoint aussi je me retrouve vraiment dans tout ce que tu dis on perd son identité on devient du jour au lendemain indépendant financièrement et ces statistiques sur la majorité des femmes Bac plus 5 je ne savais pas mais ça montre qu'en fait on est éduqués qu'on avait potentiellement des postes où on gagnait très bien notre vie Et ça crée un rapport inégal, pas forcément imposé par le conjoint, mais c'est aussi quelque chose où nous-mêmes, on se met cette pression-là et on veut pouvoir retrouver ce sentiment d'indépendance. Est-ce que tu as des conseils pour aider à retrouver petit à petit un sentiment de contrôle sur cette situation ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a certaines femmes qui sont dans cette situation. utilisent la situation pour réinventer leur carrière. Peut-être parce qu'on est dans un pays d'accueil où on ne peut pas exercer notre métier. Peut-être qu'il y a aussi toutes les difficultés de visa, d'autorisation de travail, etc. Peut-être qu'on ne peut pas exercer notre métier, mais on peut réinventer quelque chose, notre carrière, ou trouver des projets personnels qui nous permettront de retrouver une autonomie financière. et par la suite, à avoir un bien-être psychologique. Donc on peut être dans cette quête, dans un premier temps, un peu de questionnement, de se poser pas mal de questions, de « qu'est-ce que j'ai envie de faire et qu'est-ce que je peux faire dans ces situations ? » Donc de passer un peu à l'action, au lieu de rester dans une situation de... Au lieu de rester dans la passivité où on subit, quand on est passif dans cette situation, ça veut dire qu'on subit quelque chose. Au lieu de rester dans cet état de... de passivité, on peut passer à l'action et se dire, se demander qu'est-ce que je peux faire, quels sont les moyens dont je dispose et comment je peux réinventer ma carrière, mon métier et comment je peux exercer quelque chose, comment je peux avoir un travail qui peut être source de bien-être psychique, de satisfaction. Ça peut être un projet personnel, mais ça peut être autre chose. Je pense qu'à un moment donné, il faut se poser cette question et ... peut-être faire un peu le deuil, j'ai envie de dire, de notre carrière, de la carrière qu'on a eue dans notre pays d'origine. Ou, pas forcément dans le pays d'origine, mais dans un autre pays où on a travaillé. Donc, voilà, je pense se poser les bonnes questions et questionner qu'est-ce qu'on peut faire dans le contexte actuel et de ne pas rester dans cette position passive où on subit la situation, où on subit... la domination d'une certaine manière. La plupart du temps, c'est un choix aussi qui est conscient. Donc c'est une décision consciente. Les femmes qui décident de suivre leur conjoint, il n'y a pas d'obligation. Elles ne sont pas obligées de prendre ces décisions. Donc c'est une décision qui est consciente, c'est une décision qui est personnelle. Parfois, ces décisions peuvent être vécues comme un sacrifice personnel. Donc ça veut dire, je vais mettre à côté pendant un certain temps mon ambition professionnelle. Je vais mettre un... à côté ma carrière parce que j'ai envie de faire ça pour ma famille. Parfois, dans le couple, il y a aussi des enfants. Il ne faut pas oublier les enfants. Je vais faire ce sacrifice pendant un certain temps parce que j'ai envie de faire quelque chose pour ma famille, quelque chose qui va être bénéfique pour toute la famille. C'est une décision qui est consciente, une décision qui est personnelle. Par contre, par la suite, parfois, on dit très souvent, on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on trouve. Donc, par la suite, quand on sera à l'expatriation, on se rend compte que ce n'est pas si simple. Donc là, il y a tous les sentiments, toutes les émotions, on avait des pertes d'identité parfois, beaucoup de frustration, beaucoup d'inégalités dans le rapport, et parfois, on peut se sentir dans une position de... On peut se sentir assez soumise à la situation.

  • Speaker #1

    Quand les femmes font ce choix et partent en toute conscience... pour toutes les raisons que tu viens d'évoquer, est-ce que tu conseilles d'avoir quand même des discussions dans le couple avant, sur toutes les conséquences de l'expatriation et la question de l'indépendance financière ? Et aussi, est-ce qu'il y a une façon de préparer ce départ pour que ce soit plus facile à vivre ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas d'inusolution. En fait, la solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement. l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. Donc, on parle facilement de ça. Je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, tout à l'argent, et comment la personne qui est dans la position, la personne qui ne travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme ou est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent. Je pense que pour moi, la solution, c'est vraiment la communication entre les deux. la communication ouverte, et aborder les questions sans vraiment se détacher, alors j'ai envie de dire se détacher de toutes les choses qui peuvent nous faire peur, qui peuvent nous déstabiliser, et aborder cette question de manière sereine, parce que c'est important. Je pense qu'il faut avoir une préparation, comme on prépare aussi tous les côtés administratifs, je pense qu'il doit y avoir aussi une préparation mentale, parce qu'on va être confronté souvent à des... des situations désagréables, des situations qui vont nous déstabiliser. Et parfois, on peut se sentir très vite frustré.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on peut aborder cette question de manière sereine dans le couple quand son partenaire est un peu réticent ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire, parfois peut-être il faut se faire accompagner. Si c'est quelque chose qui pose difficulté et que le conjoint est réticent à aborder cette question pour X raisons, peut-être il faut chercher aussi de comprendre. comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles il est réticent. Est-ce que ça questionne sa capacité à s'occuper de la famille ? Parfois, chez les hommes, ça peut toucher à cette notion de virilité, de compétence, des capacités, de quelque chose de assez narcissique. Est-ce que ça touche ça ? Est-ce que la femme, son épouse, vient le questionner dans sa virilité ? ses capacités à s'occuper bien de sa famille, donc ça peut être ça, je ne sais pas, c'est juste une hypothèse, donc peut-être qu'il faut comprendre les motivations et pourquoi il y a cette réticence, et si jamais c'est trop compliqué, on peut faire appel toujours à quelqu'un professionnel, quelqu'un qui va être, je ne parle pas forcément de psychologue, on n'a pas forcément besoin d'avoir un psychologue, ça peut être un coach, un coach de vie, quelqu'un comme toi qui a aussi une bonne connaissance de la gestion financière, de ce côté expatriation, juste pour avoir des conseils, pour avoir des conseils de comment se préparer et comment mieux gérer ça. Après, il faut avoir la volonté de faire tout ça.

  • Speaker #1

    L'important aujourd'hui, c'est aussi de pouvoir donner des éléments à tous les auditeurs, des pistes pour pouvoir prendre des actions quand on se retrouve complètement bloqué ou dans des situations qui sont quand même assez difficiles. Et je pense qu'on sous-estime vraiment cette question de perte d'identité, de perte d'indépendance quand on suit son conjoint et qu'on part avec cette idée très romantique de l'aventure à l'étranger en famille, de « je suis OK de me sacrifier pour l'équipe, à long terme ça sera magnifique » . Et on ne parle pas assez de toutes ces questions, comment les adresser quand il y a des difficultés. Et je pense que... un accompagnement permet vraiment d'accélérer sur des points je l'ai mentionné tout à l'heure je le mentionne beaucoup sur le podcast de la façon dont un accompagnement peut accélérer une résolution de situation d'aller beaucoup plus vite plutôt que de chercher passer trois ans à chercher seul et de se retrouver complètement embourbé

  • Speaker #0

    dans des situations qui sont un peu inconfortables tout à fait d'accord c'est important et chercher de l'aide en fait d'être dans cette demande d'aide parfois c'est pas si simple parce qu'encore une fois on peut se sentir démuni mais on peut se sentir aussi incompétent de gérer la situation seule et il faut savoir qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide et qu'on l'a tous fait à un moment donné. Il faut juste se lancer dans la démarche et se dire que c'est pas grave de demander de l'aide. de se faire accompagner par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des conséquences à long terme si tu as une situation qui est compliquée en expatriation et que tu laisses traîner ?

  • Speaker #0

    Quand on est peut-être dans une situation de dépendance financière, Je pense qu'il faut faire la différence entre l'emprise financière. Et là, je pense que c'est quelque chose qui n'est pas du tout la même chose. On peut être dans une dépendance financière, mais pas forcément être dépendant ou être sous emprise de notre partenaire. Par contre, il y a bien évidemment des situations où on peut être sous l'emprise de l'autre personne. Et quand on part d'emprise, on part de violence. ça existe mais pas forcément de violence physique on peut vivre une sorte de violence psychologique morale et émotionnelle mais dans quelque chose qui est beaucoup plus grave donc c'est à ce moment là qu'il faut c'est un peu des signes d'alerte qu'on vit une situation difficile et qu'il faut sortir de cette situation il ne faut pas rester dans ce contexte d'imprise parce que on est on est on est dans cette perte d'autonomie, encore une fois, mais c'est quelque chose qui impacte notre bien-être psychologique, et de manière très négative. Et je pense que c'est ce... Ça arrive, j'ai déjà vu aussi chez certaines patientes qui se sentent piégées juste parce que elles n'ont pas la sécurité, elles n'ont pas la possibilité de partir. Pas juste parce qu'il y a les enfants, parce que ça fait des années qu'elles sont à... à l'étranger, ça fait des années qu'elles ne travaillent pas, donc elles n'ont plus le réseau professionnel, elles n'ont plus cette sécurité financière, puis il y a toutes les questions aussi par la suite, la retraite, etc. Donc ce n'est pas si simple. Moi, ce qui peut m'alerter en tant que professionnelle de santé mentale, quand je vois des patients ou des patientes, c'est justement cette question d'imprise qui peut être un lien avec la situation financière. Et quand on parle de violence, aujourd'hui en France, dans la loi, on parle de violence financière aussi. On peut parler de violence physique, psychique, morale, mais aussi on parle de violence administrative, quand il y a le partenaire, le partenaire qui cache par exemple les pièces d'identité, etc. Et on parle aussi de violence financière. Ça existe.

  • Speaker #1

    Quoi ça ressemble ? Est-ce que tu as des signaux, des choses qui peuvent alerter tout au début et comment ça se transforme quand on est vraiment dans l'aviance ?

  • Speaker #0

    Par exemple, on n'a pas de compte en banque, on n'a pas de carte bancaire. Il faut demander à notre mari d'avoir la carte bancaire pour acheter quelque chose. On n'est plus dans la possibilité de faire des achats, on n'est plus dans la possibilité de gérer. de gérer des finances, je pense que ça commence par ça. Donc c'est toujours important d'avoir son compte bancaire, d'avoir sa carte bancaire, d'avoir de l'argent qu'on peut utiliser de manière autonome et de manière indépendante. Pour moi, c'est des petits signes qui peuvent nous alerter. Alors ce n'est pas forcément tout de suite, automatiquement, ça ne veut pas forcément dire automatiquement emprise et violence financière, mais c'est peut-être quelque chose qui peut nous alerter. Et puis, toute cette dynamique dans le couple où il n'y a pas de communication ouverte, où on se sent toujours mal à l'aise de demander quelque chose, qu'on doit passer par le mari pour les moindres choses, pour acheter quelque chose, pour acheter quelque chose pour les enfants aussi. Donc voilà, toutes ces choses-là qui peuvent alerter. Et quand on commence à se sentir vraiment mal à quelque chose, je crois vraiment dans l'intuition et les choses qui... qu'on ne peut pas forcément verbaliser, mais qu'on sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas. On le sent, on le ressent dans le corps, on le ressent dans la poitrine, on ressent cette sensation qu'il y a quelque chose qui ne va pas, même si on n'arrive pas forcément à mettre des mots sur ce qui se passe. On peut être dans la violence.

  • Speaker #1

    On en reparlera aussi dans un prochain épisode avec une personne qui travaille vraiment sur ce sujet, c'est son métier, et je pense que... on devrait en parler beaucoup plus. Parce que ça permettrait aussi d'éviter des situations catastrophiques. Et quand ça devient problématique, de savoir comment on s'en sort.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on parle beaucoup de dépendance financière chez les femmes. Mais juste un petit... Parce que je n'ai pas envie de finir sur une note un peu peut-être négative. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de femmes expatriées aujourd'hui qui utilisent leur carrière et l'argent aussi comme un moyen de... se réapproprier leur vie et de gagner une indépendance. Il y a beaucoup de femmes aujourd'hui qui réussissent très bien l'expatriation et ça leur permet dans le pays d'accueil de se libérer de certaines contraintes, d'arriver à ce statut d'indépendance, un statut qui leur permet d'avoir un pouvoir aussi. un statut de puissance qui renforce. Et puis cette indépendance financière qui renforce aussi énormément leur estime de soi, qui leur permet de se sentir très autonome, très puissant, très capable. Et ça existe. Et je pense que c'est aussi quelque chose, l'expatriation pour les femmes, ça peut être aussi un vrai outil qui permet de gagner en indépendance, en liberté, en sécurité. Et c'est vraiment génial. Voilà, donc je pense que chaque histoire est différente et chaque personne est différente. Et c'est vrai qu'on a tendance à parler beaucoup plus sur les choses qui peuvent nous alerter ou à quel moment il faut demander de l'aide. Mais il faut savoir que l'expatriation peut être aussi un super moyen de gagner un indépendant, une liberté, une sécurité et un vrai moyen de satisfaction personnelle.

  • Speaker #1

    Une belle opportunité de se réinventer professionnellement. Finalement, qu'est-ce que j'ai toujours voulu faire ? Est-ce que j'ai le temps de l'essayer ? de se lancer dans l'entrepreneuriat, de changer complètement de voie, ça offre une liberté qu'en fait, on n'aurait peut-être jamais eu en restant en France. Et je te remercie de rappeler les points positifs après cette fin d'épisode un peu plus difficile. Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner aux auditeurs aujourd'hui sur l'argent et l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Je pense de ne pas avoir peur de l'échec. Ça, c'est quelque chose de très français, je pense. Avoir peur peur de l'échec, avoir peur du jugement, je pense qu'il faut vraiment prendre la distance avec ça et se dire qu'on peut prendre des risques. Et parfois, prendre des risques, c'est juste de la réussite. Quand on prend un risque, on est tout de suite dans la réussite parce qu'on a réussi à faire quelque chose qui nous fait peur. Et il faut se lancer à la question de l'argent. On avait compris que c'est quelque chose qui nous permet d'accéder à une qualité de vie, à de l'indépendance, à la liberté. et je pense qu'il faut se lancer, il faut y aller, il faut se détacher de nos angoisses personnelles, de nos peurs, de nos crans, de nos expériences passées, et se dire que ça peut être une belle opportunité, et notamment en expatriation, ça peut être une belle opportunité de gagner un endroit, c'est de vivre quelque chose, une nouvelle expérience, une expérience qui va être très riche, pas qu'en termes de situation financière, mais riche, tout ce qui est... personnel, tout ce qui touche à l'identité, donc une vraie expérience personnelle très riche.

  • Speaker #1

    Merci Zori. Est-ce que tu veux nous présenter un petit peu ce que tu fais et où est-ce qu'on peut te retrouver si jamais on veut continuer la discussion ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, donc moi comme j'ai expliqué, je suis psychologue clinicienne avec une approche psychanalytique et spécialisée dans l'expatriation. Je travaille beaucoup avec des expats qui sont un peu partout dans le monde. et des expats qui sont aussi en France. J'ai mon cabinet qui est à Paris, mais bien évidemment, comme tous les psychologues spécialisés en expatriation, ça passe beaucoup par la vision. Donc c'est un moyen d'avoir un soutien à n'importe quel moment et n'importe où dans le monde. Il n'y a pas vraiment de différence entre la thérapie présentielle et la thérapie en visio, parce que ça passe par la parole, ça passe par l'échange. Et on se voit, donc c'est quelque chose qui marche aussi très bien que la thérapie présentielle. Donc moi, j'ai créé mon cabinet qui s'appelle l'espace, donc l'espace cabinet de psychologie internationale, parce que quand je parle d'espace, je ne parle pas forcément de l'espace physique, mais plutôt un espace... psychique, psychologique, un espace qui nous permet d'aborder la question de la santé mentale, de sa propre santé mentale, de manière bienveillante, sans jugement, et de manière moderne, j'ai envie de dire, parce qu'on a envie de briser les tabous autour de la santé mentale et apporter un soutien à toute personne qui a besoin. Donc voilà, je suis aussi assez active sur les réseaux, sur LinkedIn, sur LinkedIn.com. sur Instagram. Donc, voilà, c'est l'espace cabinet de psychologie internationale.

  • Speaker #1

    C'était super. Merci, Zori. N'hésitez pas à nous mettre en commentaire si vous avez plein d'autres questions pour faire revenir Zori sur l'éducation des enfants, comme on en a parlé tout à l'heure, ou bien sur un autre sujet lié à l'expatriation et les finances perso. N'oubliez pas aussi de nous mettre un petit 5 étoiles pour nous aider à remonter dans les recherches sur les différentes... plateforme que vous utilisez pour nous écouter. Merci et rendez-vous au prochain épisode.

Chapters

  • Pourquoi parler d’argent en expatriation ?

    00:00

  • L’argent, un sujet intime et culturel

    01:34

  • Argent : héritage, blocages et confiance

    10:00

  • Changer de statut à l'étranger

    14:15

  • Couple & finances : quand l’argent crée un déséquilibre

    20:00

  • Reconnaître l’emprise et les signes d’alerte

    31:00

  • Se réinventer : retrouver du sens et de l’autonomie

    40:48

  • Et si l’expatriation devenait un levier de liberté ?

    55:00

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Description

Avec Zorica Spasevska, psychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des expatriés

💬 Dans cet épisode, on parle des tabous autour de l’argent, de l’impact de notre éducation et de notre culture, mais aussi de ce que l’expatriation vient amplifier dans notre rapport à l’argent : perte d’identité, dépendance financière, sentiment d’isolement, mais aussi opportunité de se réinventer.

👉 On aborde :

  • Pourquoi l'argent touche à notre estime et notre identité

  • Comment la dépendance financière peut créer un déséquilibre dans le couple

  • Le pouvoir symbolique de l’argent dans les relations sociales

  • Les enjeux spécifiques des conjoints accompagnateurs

  • Les clés pour reprendre le contrôle et retrouver sa liberté financière

💡 Un épisode riche en insights, que tu sois expatrié(e), sur le départ ou en réflexion sur ton autonomie financière.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. La solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement, l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. On parle facilement de ça, donc je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, en tout cas l'argent, et comment... la personne qui travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme, est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent.

  • Speaker #1

    Tu écoutes Nomadik, le premier podcast qui est dédié aux finances perso en expatriation. Aujourd'hui, je reçois Zorica Spasvenska, elle est psychologue et on va parler du rapport à l'argent. On va te donner des clés pour que tu comprennes le rapport que tu entretiens avec l'argent en expatriation et aussi des pistes pour pouvoir discuter avec ton partenaire de ces sujets qui sont parfois difficiles à aborder. Je m'appelle Elisabeth Zorbelis, bienvenue dans l'épisode d'aujourd'hui. Bonjour Zori, bienvenue chez Nomadik.

  • Speaker #0

    Bonjour Elisabeth, merci beaucoup pour cette invitation aujourd'hui de participer. à ce podcast.

  • Speaker #1

    Alors on va commencer tout de suite dans le vif du sujet. Dis-moi, selon toi, pourquoi l'argent génère autant de malaise dans nos conversations ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est une super ouverture pour ce podcast. Tout simplement, je pense, parce qu'aujourd'hui, ça dépasse la toute simple fonction de transaction économique. Aujourd'hui, dans la société, l'argent, ce n'est plus un moyen d'échange, mais il a pris une valeur symbolique. Il est chargé d'émotions, ça renvoie à nos peurs, ça nous confronte à nos limites, à notre rapport à la réussite, à notre valeur aussi, à notre estime de soi. Donc, il y a toute une valeur symbolique et je pense que c'est la chose pour laquelle Parler d'argent, c'est compliqué, parfois c'est inconfortable, c'est un sujet tabou. Au-delà de ça, ça peut être l'éducation qu'on a eue, parfois une éducation publique. Imaginons un enfant qui a grandi dans un contexte de difficultés financières. Il va peut-être par la suite associer l'argent à une source de conflit. une source de mal-être, donc ça sera par la suite pas si simple de parler d'argent. Après, il y a aussi toute la question de, justement, le milieu social dans lequel on a grandi. On peut avoir des croyances qui sont profondes et qui peuvent influencer notre rapport à l'argent. Donc je parle de milieu social, mais il y a aussi la culture, il y a aussi la religion. La religion qui peut aussi impacter notre rapport à l'argent et ça peut rendre les choses compliquées, et on est en mode. Dans quel contexte on perd d'argent, comment on l'évoque, pourquoi c'est incomportable. Donc ça peut impacter ça parce que l'argent peut être perçu comme quelque chose de bon ou quelque chose de mauvais. Donc c'est pas si simple. Donc il y a beaucoup de choses qui contribuent à ça parce qu'aujourd'hui, encore une fois, c'est plus juste un moyen d'échange, mais ça prend une dimension qui est complètement symbolique et ça prend une dimension qui est aussi assez psychologique parce que ça va avoir des peurs, des limites, etc.

  • Speaker #1

    C'est super que tu dises ça parce que ça plante déjà le décor de la complexité du sujet. Ce n'est pas si linéaire, c'est en fait hyper personnel, son rapport à l'argent. Comment est-ce qu'on arrive à creuser cette question de quel est mon propre rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai une approche psychanalytique, donc je vais faire une petite parenthèse psychanalytique parce que je trouve ça assez intéressant de comprendre dans la théorie, dans la psychanalytique et dans la psychologie. pourquoi on part d'argent et comment on part d'argent. Freud, par exemple, il fait référence à la phase... anal du développement psychosexuel chez l'enfant. Donc c'est cette période entre 18 mois et 3 ans où l'enfant commence à gérer, commence à être dans le contrôle de ses sensations corporelles. Il est dans le donner et dans le retenir. Donc c'est cette période où l'enfant commence à être propre, à apprendre la propreté et à gérer justement, à avoir beaucoup plus de maîtrise de son corps, notamment toutes les sensations corporelles. Donc on est dans le donner. Et dans le retenir. Quand on parle du donner, c'est le don, c'est la recherche de plaisir, c'est un acte de générosité, on est dans la recherche du plaisir, dans l'approbation, dans l'amour, donc on peut être dans ce sens-là, donc notre rapport personnel, ça peut être dans ce sens-là. Et puis dans le retenir, il y a autre chose, donc on est plus dans la maîtrise, on est plus dans le contrôle. On peut être dans la puissance, on peut avoir un rapport de puissance, de toute puissance, de puissance phallique parfois, donc un rapport de pouvoir, de contrôle, et c'est quelque chose qui peut renvoyer aussi à des sentiments d'anxiété. Donc on peut être assez anxieux parce que quand on est dans le contrôle, ça veut dire qu'on a des sentiments d'anxiété, parfois de l'anxiété forte, ou en tout cas des angoisses qui... à quelque chose qui nous angoisse, parce que quand on perd le contrôle, on peut être beaucoup dans l'angoisse. Donc je trouve ça assez intéressant, bon on ne va pas trop parler de la psychanalyse, parce que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui, mais je trouve assez intéressant ce rapport de donner, donc donner du plaisir, dans la recherche du désir, enfin tout ce qui est le désir, tout ce qui est le partage, un acte de générosité, et puis d'un côté c'est aussi le contrôle, c'est le pouvoir, c'est la reconnaissance, c'est le statut, parfois aussi ... montrer l'argent qu'on n'a pas. Il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire des crédits, des prêts, justement pour montrer quelque chose. On est dans une quête de reconnaissance, on est dans une quête d'approbation, de validation, de regard de l'autre. Parce que ça renvoie à un statut, un statut social. La reconnaissance est par la suite à une valeur personnelle. Donc parfois, gagner de l'argent ou ne pas gagner de l'argent, ça influence automatiquement notre propre valeur, en tout cas notre perception de notre propre valeur.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant ce que tu dis. En fait, je suis en train de penser à mes proches, mes amis, et dans ce que tu dis finalement, il y a quand même un lien entre la relation qu'ils entretiennent avec l'argent et leur personnalité profonde. Et ça, je pense que pour les auditeurs, c'est vraiment une bonne question à se poser, de savoir quelle est ta relation avec l'argent et dans ton quotidien, comment ça se traduit ? et est-ce que ça correspond finalement à plein d'autres choses dans ta personnalité ? Est-ce que tu as remarqué que dans une famille particulière, parce que tu mentionnes le milieu social, l'éducation que tu as reçue, tu peux avoir aussi dans un même groupe une fratrie, des relations qui sont très différentes à l'argent ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Je pense que dans une fratrie, la place de l'enfant ne sera jamais pareille. Donc on a toujours eu place. On est investi de manière différente. Ses parents investissent les enfants de manière différente. Et puis aussi, il y a toujours l'évolution. Il y a aussi les souvenirs qui sont assez présents. L'aîné de la famille peut-être a plus de souvenirs d'une période où peut-être la situation financière dans la famille était compliquée. Plus petit, peut-être il n'y a pas assez de souvenirs. C'est aussi quelque chose d'assez personnel, mais aussi un lien avec les souvenirs, avec l'histoire, les expériences passées. C'est tout à fait normal.

  • Speaker #1

    J'adorerais parler d'éducation financière des enfants, mais on fera un autre épisode sur ce sujet. Je trouve que c'est vraiment un point hyper intéressant quand on est en expatriation, parce que peut-être on traverse ces périodes difficiles que tu mentionnes, parce qu'on perd son emploi à l'international, on change de pays, ou on a justement une situation qui est très confortable. Qu'est-ce que ça impacte sur les enfants ? Promis, on fera un prochain épisode sur le sujet, sur toutes ces questions de... de pouvoir et de contrôle, est-ce que ça a vraiment une incidence aussi sur nos relations personnelles ou sociales ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'avoir de l'argent, c'est souvent avoir du pouvoir, être dans une position de pouvoir, et j'ai envie de dire être dans une position de domination. Et ça peut être dans les relations personnelles, ça peut être aussi dans les relations professionnelles, dans toutes les relations familiales. sociale, dans l'entreprise. Donc c'est quelque chose qui donne ce sentiment de pouvoir et parfois ça crée un rapport dominant-dominé. Parce que pour moi c'est vraiment ce sentiment, j'ai envie de dire, presque de puissance phallique parce que ça montre qu'on peut exercer le pouvoir sur quelqu'un ou sur quelque chose.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on est conscient de ça, quand on a beaucoup d'argent, du pouvoir qui va avec et de la façon dont on l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, j'ai envie de dire oui beaucoup plus pour les hommes, parce que les femmes ont un rapport qui est un peu plus différent à l'argent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous expliquer un petit peu c'est quoi l'intensité entre les rapports ?

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi cette différence ? Parce que tout simplement... Le rapport des femmes à l'argent est souvent marqué par une histoire de dépendance et d'émancipation progressive. Donc un petit rappel historique, cas en France jusqu'à 1965, les femmes mariées ne pouvaient pas travailler sans l'autorisation de leur mari et elles ne pouvaient pas ouvrir un compte en banque sans avoir l'autorisation de leur mari. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire une dépendance financière. Total. Et presque une dépendance aussi psychologique. Parce qu'on a besoin d'avoir l'autorisation, on a besoin d'avoir de l'accord de notre mari pour travailler, pour avoir une carrière, pour gagner de l'argent. Et puis même pour, enfin, tout le côté administratif aussi, d'offrir un compte en banque, c'est aussi, on ne peut pas les faire sans l'autorisation de notre mari. Je pense que les seules femmes qui échappent à cette règle, c'était les femmes célibataires et les veuves. Une fois qu'on est marié, on est dans une situation de dépendance totale par rapport à notre mari. Je pense que c'est une histoire qui, il faut dire, 1965, c'était il n'y a pas très longtemps. En 2025, c'était il y a 60 ans. Donc, ce n'était pas si longtemps. C'est une histoire qui marque, qui a sans doute façonné notre perception de l'argent et la manière dont les femmes, aujourd'hui, perçoivent l'argent. Il y a des études qui montrent que les femmes... Déjà, il y a l'éducation. Encore une fois, on arrive à cette question d'éducation parce qu'en tant que femme, en tant que fille, il y a toujours le syndrome de la bonne élève où on doit faire les choses bien, où on doit se perfectionner. Il y a cette question de perfection. Et puis l'argent, il est perçu souvent comme un moyen de consommation. Et puis... pas comme un levier de pouvoir comparé aux hommes. Donc pour les femmes, ça sera plutôt un moyen qui va leur permettre de bien vivre, de consommer, etc. Mais ça sera jamais associé à... Pas forcément pour tout le monde, j'ai pas envie de généraliser les choses, mais c'est rarement associé au pouvoir. Donc c'est plutôt un moyen de consommation. Et aujourd'hui, il y a des études, encore une fois, qui montrent que les femmes ... épargnent beaucoup plus que les hommes alors qu'ils prennent moins de risques. En tout cas, ils investissent beaucoup moins parce qu'ils n'ont pas forcément de confiance en soi. Parce qu'encore une fois, il y a 60 ans, c'était l'homme qui avait tout ce pouvoir, c'était l'homme qui avait le pouvoir financier dans la famille et aujourd'hui les femmes n'ont pas forcément la confiance en soi pour pouvoir prendre des risques. Et ça veut dire que la question de pouvoir se pose même pas. La question qui se pose, c'est une question de sécurité, de liberté et d'indépendance.

  • Speaker #1

    Si tu mentionnes ça, mais on a tout dans notre entourage. Si c'est pas notre mère directement, mais ou des tantes qui étaient très dépendantes financièrement. Moi, je me souviens de ma mère qui me disait, faudra jamais demander à ton mari 2 euros pour acheter une baguette, il faut travailler. Parce que cette question, c'était presque traumatique. pour elles en fait. Je ne sais pas si c'est vraiment le terme ou le terme en psychologie qu'il faut utiliser, mais c'est vrai que c'était une souffrance qu'elles ont eue, qu'elles ont essayé peut-être de changer avec nous, mais comme on a encore ces exemples autour de nous, c'est très difficile de passer à autre chose. Et tu sais, tu mentionnes les investissements des femmes historiquement et statistiquement. Les femmes sont de meilleures investisseurs que les hommes. Donc il ne faut pas hésiter à se former pour prendre tout ce contrôle. Est-ce qu'il y a une différence quand on change de statut ? Tu sais, quand on passe, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, d'un revenu qui est très confortable à plus rien du tout, peut-être, ou il y a une catastrophe qui arrive et d'un coup, nos revenus changent. Est-ce que du coup, il y a un changement sur le statut social ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on est tout de suite dans une perte d'autonomie. Perte d'autonomie, on passe de l'indépendance à la dépendance. On perd... on perd aussi un valeur, entre guillemets, valeur personnelle, en tout cas ça nous touche profondément dans notre ego, dans notre narcissisme, dans notre estime de soi, donc il y a une baisse de l'estime de soi, il y a une baisse de la confiance en soi. Et ça change aussi le rapport qu'on peut avoir avec tout le monde. Donc forcément, ça impacte la manière dont nous, notre propre rapport à soi-même. On peut se sentir dévalorisé, on peut se sentir démuni. Et cette position de dépendance, parfois, ça peut être vécu comme une emprise aussi. Donc effectivement, oui, ça impacte. énormément le statut, aussi la reconnaissance, la manière dont on sera perçu par les autres, la manière dont on sera reconnu, la manière dont on sera écouté, entendu, donc beaucoup de choses peuvent changer. Et c'est justement là, en fait, quand on parle de domination, c'est justement là quand on parle de pouvoir, on se rend compte du pouvoir de l'argent, en tout cas d'avoir de l'argent ou de ne pas avoir de l'argent.

  • Speaker #1

    Dans les situations où tu perds justement tout ton statut et le pouvoir qui est accompagné avec ce statut. Est-ce que tu as des sentiments de honte et de culpabilité qui accompagnent cette transformation ?

  • Speaker #0

    Alors tout à fait, encore une fois, j'ai expliqué, donc il y a le côté symbolique, mais aussi le côté émotionnel. La honte et la culpabilité font partie des émotions qui sont très complexes. Donc on n'est plus dans les émotions primaires, on est dans des émotions complexes qui sont composées d'autres émotions, d'autres sentiments. la honte peut être associée au manque d'argent. Ça peut être aussi... Ça suscite de la honte, de la manière dont on va se présenter. C'est aussi une émotion qui est très forte et très inconfortable. Vivre avec la honte, ça renvoie aussi à des peurs et des angoisses qui sont très profondes. Et après, il y a aussi la culpabilité. La culpabilité, ça peut être plutôt... J'ai envie de dire... Quand on a beaucoup d'argent, par exemple, on peut avoir de la culpabilité, on peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. On peut vivre de la culpabilité, j'ai envie de dire inconsciente. Ce n'est pas forcément quelque chose de conscient, mais plutôt une... culpabilité inconsciente qui est là, qui nous travaille parce qu'on se compare aux autres, on pense aux autres, on peut avoir un côté empathique. Ça renvoie un peu à ce facteur d'inégalité parce que l'argent nous confronte aussi à l'inégalité qui existe dans la société. Donc on peut être dans la comparaison, on peut être dans le jugement et aussi on peut être dans la méfiance. Parfois, avoir beaucoup d'argent, ça peut créer un sentiment de méfiance par rapport aux autres. C'est tout. toute cette dimension émotionnelle qui est aussi associée à l'argent.

  • Speaker #1

    Et la peur ? Parce qu'on peut aussi avoir beaucoup d'argent et finalement, jamais avoir ce sentiment de sécurité parce qu'on a toujours peur qu'il arrive quelque chose ou peur de ne pas en avoir assez.

  • Speaker #0

    La peur de perte, en fait. Là, on est dans une composante de la peur de manquer, la peur de perdre l'argent. On peut revenir à cet exemple de l'enfant qui a grandi dans une famille qui était dans une situation financière compliquée. Pour cet enfant, l'argent va être toujours associé à une source de mal-être, une source de conflit, mal-être où ça veut dire par la suite peur de manquer, peur de manquer de quelque chose, de cette sécurité financière, mais aussi sécurité émotionnelle, et la peur de perdre en fait cette sécurité. On peut avoir un état assez anxieux qui crée en fait cette peur qui fascine. On cite aussi par la suite notre manière de gérer l'argent, de l'investir, de le garder. Parce qu'il y a aussi le côté symbolique, c'est aussi la sécurité, la sécurité émotionnelle. Je pense beaucoup à des personnes âgées aujourd'hui qui ont connu des situations économiques très difficiles, qui ont connu la guerre et qui ont tendance à garder beaucoup d'argent à la maison. beaucoup du cash à la maison parce que d'une certaine manière ça les protège et ça les protège contre quoi ? ça les protège contre l'incertitude, ça les protège presque contre la vieillesse parce que plus on vieillit plus on a des difficultés de santé, des problèmes qui peuvent arriver, on sait pas trop ce qui peut nous arriver donc l'argent occupe cette place de protection, ça me protège contre quelque chose Et presque dans l'imaginaire collectif, chez les personnes âgées par exemple, c'est aussi ça nous protège contre la mort. Et c'est assez intéressant parce qu'on le voit, plus on vieillit, plus on devient, enfin on est dans le contrôle de ça, on garde l'argent, on le... on le met à la maison, on a envie de savoir qu'il est là et que peut-être que ça va nous protéger. Et encore une fois, on est vraiment dans l'imaginaire et dans l'imaginaire inconscient, dans l'imaginaire collectif, parce que ça arrive assez souvent et ça arrive quasi chez toutes les personnes âgées.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on fait pour se détacher de ces émotions négatives par rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question. Comment on fait pour se détacher ? C'est... Je pense qu'il faut avoir aussi une... Il faut s'éduquer. Je ne sais pas dans quelles mesures c'est possible de faire ça, mais on parlait tout à l'heure des femmes. Aujourd'hui, il y a aussi des femmes qui ont pris des postes de pouvoir, qui ont pris des postes à responsabilité, qui ont cette fonction de leadership, qui ont compris, en fait, comment on peut avoir de la confiance en soi, comment on peut se faire confiance et comment on peut prendre le risque et ne pas avoir peur de l'échec. Et je pense que ça vient par l'éducation. Aujourd'hui, on a... on en parle de plus en plus. C'est vrai qu'on disait que parler d'argent, c'est un sujet inconfortable, parfois difficile à aborder, etc. Mais juste le fait qu'on en parle aujourd'hui, toi et moi, ça montre qu'on arrive aujourd'hui à en parler sur les réseaux sociaux. Il y a quand même cette nouvelle dynamique qui s'installe dans la société où on peut en parler, on part de l'investissement, on part de la gestion de l'argent. Et je pense que ça passe par l'éducation. Et plus on est éduqué, plus on arrive à comprendre aussi ce que ça représente, l'argent. Qu'est-ce que ça représente pour nous ? On peut faire aussi une petite analyse de soi-même, une petite introspection. Qu'est-ce que ça représente ? À quoi ça renvoie ? Est-ce que ça renvoie à mon enfance, à mon histoire, mon passé ? Et puis, comment je peux m'éduquer ? Comment je peux comprendre, en fait, ce qu'est ce que représente l'argent ? Déjà, pour moi, ce que ça représente dans la société. Et qu'est-ce que je peux faire avec ça ? Pour moi, ça passe par l'éducation, ça nous permettra aussi de prendre un peu de distance avec tout le côté symbolique, personnel, valeur personnelle, etc. C'est aussi un moyen d'échange, c'est un peu sa fonction traditionnelle, mais aussi un moyen qui me permettra d'avoir une qualité de vie, d'accéder à certaines choses dont moi j'ai besoin. Pour moi, ça ne passe pas par l'éducation.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, atteindre une liberté financière te permet aussi de faire de belles choses, d'atteindre tes objectifs, de définir ce que c'est la liberté pour toi, et aussi de soutenir des associations, d'aller beaucoup plus loin, en fait, dans ce qui vient naturellement chez toi.

  • Speaker #0

    Ça devient un outil, en fait, pour moi, de libération personnelle. On peut devenir, en tout cas, un outil de libération personnelle, quelque chose qui nous... permettra d'avoir le contrôle de sa vie, de se sentir autonome, de se sentir puissant, de se sentir capable, de se sentir confiant, et de ne pas être limité par des attentes sociales ou familiales ou autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vois des pressions qui sont quand même assez négatives quand une personne décide de reprendre le contrôle sur sa situation ? rapport à l'argent, de devenir financièrement indépendant. Comment est-ce qu'on gère la pression négative de l'entourage ?

  • Speaker #0

    Ça arrive parce qu'encore une fois, on peut être beaucoup dans le jugement, on peut être beaucoup dans la comparaison. Et quand on rentre dans cette dynamique de jugement, on peut sentir vite le regard de l'autre. Ça nous touche, on le sait tous qu'on est assez facilement impacté par le regard de l'autre. c'est vite quelque chose qui peut être déstabilisant psychologiquement. Après, c'est important de pouvoir aussi prendre du recul, de savoir pourquoi on fait ça, quel est notre objectif, quelle est notre motivation derrière cette quête d'indépendance et de réussite financière, et puis comprendre que ça touche les personnes dans tout ce qui est dans leurs limites, dans la question à la réussite, et aussi dans leur égo. Donc ça peut être, autant c'est déstabilisant pour nous, c'est aussi déstabilisant pour les autres. Donc comprendre que le fait de chercher la réussite, en tout cas la réussite à la financière, pour beaucoup de personnes ça va renvoyer à quelque chose de, une limite personnelle, une limite qui est associée à des angoisses et des craintes et des peurs qui sont profondes et qui sont parfois aussi inconscients. Donc ça peut être déstabilisant et puis ça va passer par un comportement défensif. les personnes autour de nous peuvent être sur un mode défensif avec beaucoup de jugement. Et une fois on est dans la compréhension de ça, ça nous permet un peu de se détacher de cette position de jugement et de ressentir le jugement, mais que ça ne nous impacte pas profondément ou que ça ne va pas impacter notre recherche, notre démarche d'avancer, de progresser dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Tu travailles avec des expatriés. Avant qu'on discute vraiment de la relation de l'argent à l'expatriation, est-ce que tu peux déjà nous expliquer ? Quelle est la différence entre un psychologue classique et un psychologue qui travaille avec les expatriés ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, les psychologues, on a tous une formation de master. Alors, en France, après, dans le monde, c'est différent. En France, déjà, on a tous un master de psychologie. Donc, ça peut être un master de psychologie clinique, de psychopathologie, c'est mon cas. Après, ça peut être aussi un master de psychologie sociale, du développement, plus avec une approche. cognitive focalisée sur le comportement aujourd'hui à la thérapie cbt donc un tout ça tout ce qui est le comité enfin tout ce qui est le comportement beaker à thérapie donc c'est plus la thérapie du comportement c'est pourquoi j'explique tout le parcours de pour devenir psychologue parce que il n'y a pas vraiment de spécialisation en expatriation D'accord, donc on n'aura pas des cours à la fac de l'expatriation, ce qu'on peut avoir c'est des cours de psychologie interculturelle ou de psychologie transculturelle. Et encore une fois, c'est un choix, ce n'est pas forcément une spécialisation, donc le master ne sera pas dédié complètement à la psychologie intellectuelle. Par la suite, il y a des diplômes universitaires qu'on peut avoir, mais c'est quelque chose qui nous permet de se spécialiser dans ça. ce qui fait la spécificité d'un psychologue qui travaille avec les expatriés, la plupart de temps, le psychologue ou la psychologue elle-même, elle est expatriée, donc c'est mon cas, je suis expatriée depuis 13 ans, donc j'ai cette connaissance de ce que c'est, j'ai mon parcours aussi de vie personnelle et professionnelle, donc j'ai une compréhension de ce que c'est être expatriée, de toutes les difficultés qu'on peut vivre à l'expatriation, les défis, les challenges, les difficultés. les problèmes auxquels on va être confronté. Donc, on est dans une compréhension profonde de ce que la personne en face de nous peut vivre et de toutes les difficultés auxquelles elle peut être confrontée. Au-delà de ça, je pense que ce qui est important, c'est de comprendre cette posture interculturelle. Moi, je me suis formée beaucoup à l'interculturalité à l'université parce que c'est quelque chose qui nous permet de travailler avec des personnes qui sont en train de se faire des choses. qui ont des cultures différentes. Et quand je parle de culture, ce n'est pas forcément le pays d'origine, mais c'est aussi la culture interne. La culture, c'est notre perception, c'est notre vision du monde, qui est basée sur toutes nos expériences passées, dans notre enfance, le contexte dans lequel on a grandi. Donc c'est toutes ces choses-là qui influencent et qui contribuent à la construction d'une culture interne. Et la posture d'un psychologue qui a cette approche, ça veut dire qu'il peut s'adapter à toute personne. Et on n'a pas forcément besoin d'avoir toutes les connaissances par rapport au pays d'accueil, parce que dans tous les cas, on ne peut pas savoir exactement toutes les spécificités de la culture du pays d'accueil de notre patient. C'est impossible d'avoir toutes ces connaissances. Mais en ayant cette posture, ça nous permet facilement de comprendre ce que la personne vit, d'avoir cette compréhension et de s'adapter et de pouvoir l'accompagner dans son cheminement et dans son parcours d'introspection, de travail psychologique.

  • Speaker #1

    Je trouve ça hyper important de voir un psychologue qui est spécialisé dans un domaine particulier. En tant que patiente potentielle, parce que ça on en avait déjà discuté en off avant l'enregistrement d'aujourd'hui, moi j'ai pas. traversé un moment de ma vie qui était assez compliqué. Et en fait, je n'ai pas consulté de psychologue. J'aurais dû parce que ça aurait permis d'accélérer beaucoup de choses. Et en fait, ma peur principale, c'était de devoir expliquer aux psychologues en face de moi pourquoi c'était difficile. Et je pense qu'il y a des étapes particulières de l'expatriation qui sont quand même assez difficiles ailleurs. Et devoir expliquer à la personne avec qui on discute pourquoi c'est difficile, ça met tout de suite des barrières. Est-ce que tu veux parler un petit peu des... des points charnières de l'expatriation qui peuvent être très compliqués à vivre et les moments où tu conseilles de consulter ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ça arrive à tout le monde. Les premiers quelques mois de l'expatriation, c'est la lune de miel. On appelle ça la lune de miel parce qu'on est vraiment dans une découverte du pays, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. Enfin, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. On est dans la découverte. On est dans la découverte. le plaisir, c'est nouveau, c'est intéressant, on est dans l'excitation presque, dans la jouissance, on appelle ça en psychologie la jouissance, donc c'est chouette, ça n'a pas duré quelques mois, et puis au bout d'un certain temps, j'ai envie de dire peut-être 6 mois, 6-7 mois. Il y a quelque chose qui se passe, donc il y a un changement de dynamique, il y a parfois un vide qui s'installe. C'est une période passagère, d'accord, donc ce n'est pas quelque chose qui persiste, mais il y a un petit moment de vide, il y a un petit moment de questionnement, de doute qui s'installe, parce qu'on sort de cette période d'idéalisation, parce qu'on peut être beaucoup dans l'idéalisation dans son premier temps, et après les choses se mettent en place petit à petit, on commence à... à voir cette nouvelle vie de manière différente. Parce qu'on peut commencer à avoir des petits soucis, des difficultés, des difficultés administratives, financières aussi. L'intégration, peut-être ça ne se passe pas très bien ou ce n'est pas si facile de s'intégrer dans la société. On peut avoir mal du pays, on peut être très loin de notre famille, de nos amis. Le cercle social, c'est très important. Une fois qu'on a passé cette période d'idéalisation, il y a ce petit moment de vide qui s'installe et parfois on a besoin d'aide à ce moment-là. Donc ça je pense que tout le monde, tous les expats passent par ce moment-là. Donc parfois c'est si c'est quelque chose qui persiste, si c'est quelque chose qui est source de mal-être, de souffrance, peut-être qu'il faut consulter à ce moment-là pour être guidé. Alors je sais pas si ça va être ça va. ça va devenir une vraie thérapie ou une thérapie à long terme, et peut-être un soutien plutôt, j'ai envie de dire, plutôt un soutien psychologique ponctuel qui arrive à un moment précis dans l'expatriation, qui donne un peu un boost, un coup de boost, pour se remettre et puis continuer à réussir son expatriation. Donc ça, je pense que c'est un moment assez important. Après, je pense à mon expérience personnelle. Il y a un moment, quand on est quelques années dans le pays, on commence à être bien intégrés, on commence aussi à apprendre des aspects de la culture ou de cette nouvelle vie. Ce nouveau pays dans lequel on est, on commence à avoir des habitudes, etc. Et puis là, on commence à questionner notre identité. Je pense qu'il y a un travail identitaire qui se met en place parce que... Parfois, quand on rentre dans notre pays d'origine, on ne se sent pas forcément à notre place. Et puis, on se trouve dans une période un peu entre deux. Dans le pays d'accueil, on se sent étranger. Ce n'est pas notre pays d'origine, ce n'est pas notre pays, donc il y a clairement cette différence. Mais quand on rentre chez nous, il y a aussi des doutes. Je pense qu'il y a ce processus. ce travail identitaire qui commence à se mettre en place. Et ça, je pense que ça arrive un peu plus tard dans l'expatriation. Ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    Je pense que tu as raison là-dessus. Sur ce point-là, c'est vraiment intéressant parce qu'on n'en parle jamais de ton identité au retour. Je pense qu'il y a une idée hyper romantique sur « je rentre à la maison, ça va être superbe » . Et en fait, on oublie qu'on a passé des années à l'étranger, qu'on a changé et qu'il faut se réadapter à notre culture de départ.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que pour moi, ce que je voulais dire, c'est aussi des petits passages dans notre pays d'accueil. Donc, ce n'est pas forcément qu'on reste en expatriation, mais on passe un certain temps dans notre pays d'origine pour des vacances, etc. Et c'est là où on se rend compte qu'il y a quelque chose au niveau identitaire qui a commencé à changer. Après, il y a aussi un autre moment où on peut consulter, c'est vraiment quand on parle de retour définitif dans le pays d'origine. Parce que là, encore une fois, ça déclenche des points. processus interne, ça peut être aussi des conflits internes qu'on peut avoir, quelles sont les motivations pour lesquelles on a décidé de rentrer dans notre pays de manière définitive. Donc voilà, je pense qu'il y a des moments différents et puis ça renvoie à des problématiques différentes et parfois, on a besoin juste d'un soutien psychologique, parfois on se dit, c'est peut-être le moment de faire une vraie thérapie dans l'introspection avec des questionnements et des questions qui sont intéressantes. qui touche vraiment à des choses assez profondes, comme l'identité. Et l'identité, il faut savoir, c'est un processus, c'est quelque chose qui change, qui évolue. Donc on a un noyau qui est assez solide, un noyau qui est basé beaucoup sur nos origines, nos expériences de vie, les toutes premières années de notre vie, etc., donc notre relation précoce. Mais après, c'est quelque chose qui se construit avec le temps. Avec nos autres expériences, les expériences sociales, et puis dans l'expatriation, forcément, il y a un changement assez profond. Donc parfois, ça peut nécessiter, ça demande parfois une vraie thérapie, une analyse qui va aborder cette question-là, et que ça ne sera pas juste un soutien ponctuel.

  • Speaker #1

    Pour refaire le lien avec tout ce que tu as dit au début de l'épisode sur la relation à l'argent, est-ce que tous ces éléments sont amplifiés avec l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on a parlé beaucoup de la symbolique de l'argent, et on le retrouve en expatriation, sans aucun doute. En expatriation, encore une fois, on peut être très vite déstabilisé, et tous ces moments qu'on vient d'évoquer, Ça veut dire qu'on est déstabilisé dans notre personne. Quand on arrive dans le pays, on peut se sentir très vite dépassé par tout ce qui nous arrive, par tous les changements, par le contexte, par la langue, par le réseau social. Donc, on peut être très vite déstabilisé et ça peut être quelque chose qui va nous sortir de notre zone de confort et on va être... on aura besoin de quelque chose pour retrouver le contrôle. Et je pense que l'argent peut jouer un rôle assez important dans le sens où ça va donner un sentiment de sécurité. Et quand je parle de sécurité, je ne fais pas forcément référence à la sécurité financière, mais je parle de sécurité émotionnelle. Sécurité émotionnelle parce que, comme on est très vite déstabilisé dans tous les autres aspects de notre vie, l'argent, c'est peut-être quelque chose qu'on peut contrôler parce qu'on, la plupart du temps, on a un peu de la sécurité émotionnelle, Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais on peut avoir une situation financière qui est stable, et c'est la seule chose qu'on peut contrôler dans notre vie à ce moment-là. Donc on parle de sécurité financière, mais on parle vraiment de sécurité émotionnelle. Et puis en revanche, des soucis financiers en expatriation peuvent renforcer ce sentiment d'isolement ou d'anxiété, parce que parfois l'argent c'est aussi un outil d'intégration dans la société. peut-être plus facilement s'intégrer dans la nouvelle société. On peut avoir un statut, on peut être reconnu, et si jamais on a des soucis financiers, ça veut dire qu'on peut prendre cette place d'isolement ou peut-être qu'on peut se mettre un peu à un retrait. Et par la suite, ça va impacter tout l'arrêt, ça va impacter toute l'expérience de l'expatriation. Et on peut le vivre de manière négative.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe pour les conjoints accompagnateurs ? Est-ce qu'ils ont vraiment encore ce sentiment de contrôle et de sérénité émotionnelle quand leurs conjoints gagnent très bien leur vie ? Ou est-ce qu'au contraire, elles se retrouvent dans la deuxième situation que tu viens de décrire et c'est très difficile à vivre ?

  • Speaker #0

    Alors, on parle peut-être de conjoints et des conjointes qui, à ce moment-là, sont plutôt qui suivent leur mari ou leur épouse. Ou peut-être qu'on est... dans ce cas de figure qui arrive assez souvent et la plupart du temps malheureusement c'est les femmes qui suivent ça on le sait les femmes qui suivent mais des femmes aussi que c'était enfin que je pense que j'ai lu ça quelque part je pense que ce soit un peu plus de 60 70 % des femmes suivent des femmes qui suivent leur mariage en expatriation ont un bac plus 5 ou un bac plus 4 Et puis il y a ce sentiment encore, on revient à ce sentiment de dépendance, dépendance financière, dépendance parfois psychologique, parfois un sentiment d'emprise dans quelque chose qu'on ne peut pas contrôler, une perte d'autonomie, et c'est quelque chose qui va impacter énormément leur estime de soi et leur confiance. On arrive aussi à... Bon, le sentiment de sécurité, peut-être il est là, mais peut-être aussi être questionné, parce qu'encore une fois, on peut... On peut se poser toutes les questions de qu'est-ce qui va se passer si on se sépare. Peut-être la question de la séparation n'est plus envisageable quand on est dans ce cas de figure. Et c'est quelque chose qui peut arriver parce que dans la vie, on ne sait pas exactement ce qui peut nous arriver. La séparation peut être une question qui va être évoquée pendant la séparation. Et des femmes qui sont dans une dépendance financière ne peuvent pas se permettre de faire ça parce qu'ils n'ont aucune sécurité derrière la plupart du temps. Après, ça impacte encore une fois l'autonomie, ça impacte l'estime de soi, ça impacte la confiance de soi. On rentre dans un rapport de pouvoir, encore une fois, on revient à cette question de pouvoir, un rapport de pouvoir qui est inégal, parce que, encore une fois, l'argent, symbole de pouvoir, dépendance financière. entraîne un sentiment de perte de ce pouvoir personnel et de beaucoup de frustration dans la relation. Je parle des femmes, donc il y a aussi bien sûr des hommes qui suivent leur conjointe, mais je parle de femmes parce que statistiquement, c'est plus les femmes qui suivent. Donc la conjointe qui va être obligée de demander la carte bancaire, qui va parfois avoir un budget presque comme l'argent de poche, donc on peut être vraiment dans un processus assez infantile d'être une enfant.

  • Speaker #1

    donc c'est pas très agréable donc ça peut être beaucoup de frustration beaucoup de doutes sur la valeur personnelle en fait tu mets le doigt sur beaucoup de sujets dont on discute jamais moi à un moment de ma vie j'ai suivi mon conjoint aussi je me retrouve vraiment dans tout ce que tu dis on perd son identité on devient du jour au lendemain indépendant financièrement et ces statistiques sur la majorité des femmes Bac plus 5 je ne savais pas mais ça montre qu'en fait on est éduqués qu'on avait potentiellement des postes où on gagnait très bien notre vie Et ça crée un rapport inégal, pas forcément imposé par le conjoint, mais c'est aussi quelque chose où nous-mêmes, on se met cette pression-là et on veut pouvoir retrouver ce sentiment d'indépendance. Est-ce que tu as des conseils pour aider à retrouver petit à petit un sentiment de contrôle sur cette situation ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a certaines femmes qui sont dans cette situation. utilisent la situation pour réinventer leur carrière. Peut-être parce qu'on est dans un pays d'accueil où on ne peut pas exercer notre métier. Peut-être qu'il y a aussi toutes les difficultés de visa, d'autorisation de travail, etc. Peut-être qu'on ne peut pas exercer notre métier, mais on peut réinventer quelque chose, notre carrière, ou trouver des projets personnels qui nous permettront de retrouver une autonomie financière. et par la suite, à avoir un bien-être psychologique. Donc on peut être dans cette quête, dans un premier temps, un peu de questionnement, de se poser pas mal de questions, de « qu'est-ce que j'ai envie de faire et qu'est-ce que je peux faire dans ces situations ? » Donc de passer un peu à l'action, au lieu de rester dans une situation de... Au lieu de rester dans la passivité où on subit, quand on est passif dans cette situation, ça veut dire qu'on subit quelque chose. Au lieu de rester dans cet état de... de passivité, on peut passer à l'action et se dire, se demander qu'est-ce que je peux faire, quels sont les moyens dont je dispose et comment je peux réinventer ma carrière, mon métier et comment je peux exercer quelque chose, comment je peux avoir un travail qui peut être source de bien-être psychique, de satisfaction. Ça peut être un projet personnel, mais ça peut être autre chose. Je pense qu'à un moment donné, il faut se poser cette question et ... peut-être faire un peu le deuil, j'ai envie de dire, de notre carrière, de la carrière qu'on a eue dans notre pays d'origine. Ou, pas forcément dans le pays d'origine, mais dans un autre pays où on a travaillé. Donc, voilà, je pense se poser les bonnes questions et questionner qu'est-ce qu'on peut faire dans le contexte actuel et de ne pas rester dans cette position passive où on subit la situation, où on subit... la domination d'une certaine manière. La plupart du temps, c'est un choix aussi qui est conscient. Donc c'est une décision consciente. Les femmes qui décident de suivre leur conjoint, il n'y a pas d'obligation. Elles ne sont pas obligées de prendre ces décisions. Donc c'est une décision qui est consciente, c'est une décision qui est personnelle. Parfois, ces décisions peuvent être vécues comme un sacrifice personnel. Donc ça veut dire, je vais mettre à côté pendant un certain temps mon ambition professionnelle. Je vais mettre un... à côté ma carrière parce que j'ai envie de faire ça pour ma famille. Parfois, dans le couple, il y a aussi des enfants. Il ne faut pas oublier les enfants. Je vais faire ce sacrifice pendant un certain temps parce que j'ai envie de faire quelque chose pour ma famille, quelque chose qui va être bénéfique pour toute la famille. C'est une décision qui est consciente, une décision qui est personnelle. Par contre, par la suite, parfois, on dit très souvent, on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on trouve. Donc, par la suite, quand on sera à l'expatriation, on se rend compte que ce n'est pas si simple. Donc là, il y a tous les sentiments, toutes les émotions, on avait des pertes d'identité parfois, beaucoup de frustration, beaucoup d'inégalités dans le rapport, et parfois, on peut se sentir dans une position de... On peut se sentir assez soumise à la situation.

  • Speaker #1

    Quand les femmes font ce choix et partent en toute conscience... pour toutes les raisons que tu viens d'évoquer, est-ce que tu conseilles d'avoir quand même des discussions dans le couple avant, sur toutes les conséquences de l'expatriation et la question de l'indépendance financière ? Et aussi, est-ce qu'il y a une façon de préparer ce départ pour que ce soit plus facile à vivre ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas d'inusolution. En fait, la solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement. l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. Donc, on parle facilement de ça. Je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, tout à l'argent, et comment la personne qui est dans la position, la personne qui ne travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme ou est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent. Je pense que pour moi, la solution, c'est vraiment la communication entre les deux. la communication ouverte, et aborder les questions sans vraiment se détacher, alors j'ai envie de dire se détacher de toutes les choses qui peuvent nous faire peur, qui peuvent nous déstabiliser, et aborder cette question de manière sereine, parce que c'est important. Je pense qu'il faut avoir une préparation, comme on prépare aussi tous les côtés administratifs, je pense qu'il doit y avoir aussi une préparation mentale, parce qu'on va être confronté souvent à des... des situations désagréables, des situations qui vont nous déstabiliser. Et parfois, on peut se sentir très vite frustré.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on peut aborder cette question de manière sereine dans le couple quand son partenaire est un peu réticent ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire, parfois peut-être il faut se faire accompagner. Si c'est quelque chose qui pose difficulté et que le conjoint est réticent à aborder cette question pour X raisons, peut-être il faut chercher aussi de comprendre. comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles il est réticent. Est-ce que ça questionne sa capacité à s'occuper de la famille ? Parfois, chez les hommes, ça peut toucher à cette notion de virilité, de compétence, des capacités, de quelque chose de assez narcissique. Est-ce que ça touche ça ? Est-ce que la femme, son épouse, vient le questionner dans sa virilité ? ses capacités à s'occuper bien de sa famille, donc ça peut être ça, je ne sais pas, c'est juste une hypothèse, donc peut-être qu'il faut comprendre les motivations et pourquoi il y a cette réticence, et si jamais c'est trop compliqué, on peut faire appel toujours à quelqu'un professionnel, quelqu'un qui va être, je ne parle pas forcément de psychologue, on n'a pas forcément besoin d'avoir un psychologue, ça peut être un coach, un coach de vie, quelqu'un comme toi qui a aussi une bonne connaissance de la gestion financière, de ce côté expatriation, juste pour avoir des conseils, pour avoir des conseils de comment se préparer et comment mieux gérer ça. Après, il faut avoir la volonté de faire tout ça.

  • Speaker #1

    L'important aujourd'hui, c'est aussi de pouvoir donner des éléments à tous les auditeurs, des pistes pour pouvoir prendre des actions quand on se retrouve complètement bloqué ou dans des situations qui sont quand même assez difficiles. Et je pense qu'on sous-estime vraiment cette question de perte d'identité, de perte d'indépendance quand on suit son conjoint et qu'on part avec cette idée très romantique de l'aventure à l'étranger en famille, de « je suis OK de me sacrifier pour l'équipe, à long terme ça sera magnifique » . Et on ne parle pas assez de toutes ces questions, comment les adresser quand il y a des difficultés. Et je pense que... un accompagnement permet vraiment d'accélérer sur des points je l'ai mentionné tout à l'heure je le mentionne beaucoup sur le podcast de la façon dont un accompagnement peut accélérer une résolution de situation d'aller beaucoup plus vite plutôt que de chercher passer trois ans à chercher seul et de se retrouver complètement embourbé

  • Speaker #0

    dans des situations qui sont un peu inconfortables tout à fait d'accord c'est important et chercher de l'aide en fait d'être dans cette demande d'aide parfois c'est pas si simple parce qu'encore une fois on peut se sentir démuni mais on peut se sentir aussi incompétent de gérer la situation seule et il faut savoir qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide et qu'on l'a tous fait à un moment donné. Il faut juste se lancer dans la démarche et se dire que c'est pas grave de demander de l'aide. de se faire accompagner par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des conséquences à long terme si tu as une situation qui est compliquée en expatriation et que tu laisses traîner ?

  • Speaker #0

    Quand on est peut-être dans une situation de dépendance financière, Je pense qu'il faut faire la différence entre l'emprise financière. Et là, je pense que c'est quelque chose qui n'est pas du tout la même chose. On peut être dans une dépendance financière, mais pas forcément être dépendant ou être sous emprise de notre partenaire. Par contre, il y a bien évidemment des situations où on peut être sous l'emprise de l'autre personne. Et quand on part d'emprise, on part de violence. ça existe mais pas forcément de violence physique on peut vivre une sorte de violence psychologique morale et émotionnelle mais dans quelque chose qui est beaucoup plus grave donc c'est à ce moment là qu'il faut c'est un peu des signes d'alerte qu'on vit une situation difficile et qu'il faut sortir de cette situation il ne faut pas rester dans ce contexte d'imprise parce que on est on est on est dans cette perte d'autonomie, encore une fois, mais c'est quelque chose qui impacte notre bien-être psychologique, et de manière très négative. Et je pense que c'est ce... Ça arrive, j'ai déjà vu aussi chez certaines patientes qui se sentent piégées juste parce que elles n'ont pas la sécurité, elles n'ont pas la possibilité de partir. Pas juste parce qu'il y a les enfants, parce que ça fait des années qu'elles sont à... à l'étranger, ça fait des années qu'elles ne travaillent pas, donc elles n'ont plus le réseau professionnel, elles n'ont plus cette sécurité financière, puis il y a toutes les questions aussi par la suite, la retraite, etc. Donc ce n'est pas si simple. Moi, ce qui peut m'alerter en tant que professionnelle de santé mentale, quand je vois des patients ou des patientes, c'est justement cette question d'imprise qui peut être un lien avec la situation financière. Et quand on parle de violence, aujourd'hui en France, dans la loi, on parle de violence financière aussi. On peut parler de violence physique, psychique, morale, mais aussi on parle de violence administrative, quand il y a le partenaire, le partenaire qui cache par exemple les pièces d'identité, etc. Et on parle aussi de violence financière. Ça existe.

  • Speaker #1

    Quoi ça ressemble ? Est-ce que tu as des signaux, des choses qui peuvent alerter tout au début et comment ça se transforme quand on est vraiment dans l'aviance ?

  • Speaker #0

    Par exemple, on n'a pas de compte en banque, on n'a pas de carte bancaire. Il faut demander à notre mari d'avoir la carte bancaire pour acheter quelque chose. On n'est plus dans la possibilité de faire des achats, on n'est plus dans la possibilité de gérer. de gérer des finances, je pense que ça commence par ça. Donc c'est toujours important d'avoir son compte bancaire, d'avoir sa carte bancaire, d'avoir de l'argent qu'on peut utiliser de manière autonome et de manière indépendante. Pour moi, c'est des petits signes qui peuvent nous alerter. Alors ce n'est pas forcément tout de suite, automatiquement, ça ne veut pas forcément dire automatiquement emprise et violence financière, mais c'est peut-être quelque chose qui peut nous alerter. Et puis, toute cette dynamique dans le couple où il n'y a pas de communication ouverte, où on se sent toujours mal à l'aise de demander quelque chose, qu'on doit passer par le mari pour les moindres choses, pour acheter quelque chose, pour acheter quelque chose pour les enfants aussi. Donc voilà, toutes ces choses-là qui peuvent alerter. Et quand on commence à se sentir vraiment mal à quelque chose, je crois vraiment dans l'intuition et les choses qui... qu'on ne peut pas forcément verbaliser, mais qu'on sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas. On le sent, on le ressent dans le corps, on le ressent dans la poitrine, on ressent cette sensation qu'il y a quelque chose qui ne va pas, même si on n'arrive pas forcément à mettre des mots sur ce qui se passe. On peut être dans la violence.

  • Speaker #1

    On en reparlera aussi dans un prochain épisode avec une personne qui travaille vraiment sur ce sujet, c'est son métier, et je pense que... on devrait en parler beaucoup plus. Parce que ça permettrait aussi d'éviter des situations catastrophiques. Et quand ça devient problématique, de savoir comment on s'en sort.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on parle beaucoup de dépendance financière chez les femmes. Mais juste un petit... Parce que je n'ai pas envie de finir sur une note un peu peut-être négative. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de femmes expatriées aujourd'hui qui utilisent leur carrière et l'argent aussi comme un moyen de... se réapproprier leur vie et de gagner une indépendance. Il y a beaucoup de femmes aujourd'hui qui réussissent très bien l'expatriation et ça leur permet dans le pays d'accueil de se libérer de certaines contraintes, d'arriver à ce statut d'indépendance, un statut qui leur permet d'avoir un pouvoir aussi. un statut de puissance qui renforce. Et puis cette indépendance financière qui renforce aussi énormément leur estime de soi, qui leur permet de se sentir très autonome, très puissant, très capable. Et ça existe. Et je pense que c'est aussi quelque chose, l'expatriation pour les femmes, ça peut être aussi un vrai outil qui permet de gagner en indépendance, en liberté, en sécurité. Et c'est vraiment génial. Voilà, donc je pense que chaque histoire est différente et chaque personne est différente. Et c'est vrai qu'on a tendance à parler beaucoup plus sur les choses qui peuvent nous alerter ou à quel moment il faut demander de l'aide. Mais il faut savoir que l'expatriation peut être aussi un super moyen de gagner un indépendant, une liberté, une sécurité et un vrai moyen de satisfaction personnelle.

  • Speaker #1

    Une belle opportunité de se réinventer professionnellement. Finalement, qu'est-ce que j'ai toujours voulu faire ? Est-ce que j'ai le temps de l'essayer ? de se lancer dans l'entrepreneuriat, de changer complètement de voie, ça offre une liberté qu'en fait, on n'aurait peut-être jamais eu en restant en France. Et je te remercie de rappeler les points positifs après cette fin d'épisode un peu plus difficile. Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner aux auditeurs aujourd'hui sur l'argent et l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Je pense de ne pas avoir peur de l'échec. Ça, c'est quelque chose de très français, je pense. Avoir peur peur de l'échec, avoir peur du jugement, je pense qu'il faut vraiment prendre la distance avec ça et se dire qu'on peut prendre des risques. Et parfois, prendre des risques, c'est juste de la réussite. Quand on prend un risque, on est tout de suite dans la réussite parce qu'on a réussi à faire quelque chose qui nous fait peur. Et il faut se lancer à la question de l'argent. On avait compris que c'est quelque chose qui nous permet d'accéder à une qualité de vie, à de l'indépendance, à la liberté. et je pense qu'il faut se lancer, il faut y aller, il faut se détacher de nos angoisses personnelles, de nos peurs, de nos crans, de nos expériences passées, et se dire que ça peut être une belle opportunité, et notamment en expatriation, ça peut être une belle opportunité de gagner un endroit, c'est de vivre quelque chose, une nouvelle expérience, une expérience qui va être très riche, pas qu'en termes de situation financière, mais riche, tout ce qui est... personnel, tout ce qui touche à l'identité, donc une vraie expérience personnelle très riche.

  • Speaker #1

    Merci Zori. Est-ce que tu veux nous présenter un petit peu ce que tu fais et où est-ce qu'on peut te retrouver si jamais on veut continuer la discussion ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, donc moi comme j'ai expliqué, je suis psychologue clinicienne avec une approche psychanalytique et spécialisée dans l'expatriation. Je travaille beaucoup avec des expats qui sont un peu partout dans le monde. et des expats qui sont aussi en France. J'ai mon cabinet qui est à Paris, mais bien évidemment, comme tous les psychologues spécialisés en expatriation, ça passe beaucoup par la vision. Donc c'est un moyen d'avoir un soutien à n'importe quel moment et n'importe où dans le monde. Il n'y a pas vraiment de différence entre la thérapie présentielle et la thérapie en visio, parce que ça passe par la parole, ça passe par l'échange. Et on se voit, donc c'est quelque chose qui marche aussi très bien que la thérapie présentielle. Donc moi, j'ai créé mon cabinet qui s'appelle l'espace, donc l'espace cabinet de psychologie internationale, parce que quand je parle d'espace, je ne parle pas forcément de l'espace physique, mais plutôt un espace... psychique, psychologique, un espace qui nous permet d'aborder la question de la santé mentale, de sa propre santé mentale, de manière bienveillante, sans jugement, et de manière moderne, j'ai envie de dire, parce qu'on a envie de briser les tabous autour de la santé mentale et apporter un soutien à toute personne qui a besoin. Donc voilà, je suis aussi assez active sur les réseaux, sur LinkedIn, sur LinkedIn.com. sur Instagram. Donc, voilà, c'est l'espace cabinet de psychologie internationale.

  • Speaker #1

    C'était super. Merci, Zori. N'hésitez pas à nous mettre en commentaire si vous avez plein d'autres questions pour faire revenir Zori sur l'éducation des enfants, comme on en a parlé tout à l'heure, ou bien sur un autre sujet lié à l'expatriation et les finances perso. N'oubliez pas aussi de nous mettre un petit 5 étoiles pour nous aider à remonter dans les recherches sur les différentes... plateforme que vous utilisez pour nous écouter. Merci et rendez-vous au prochain épisode.

Chapters

  • Pourquoi parler d’argent en expatriation ?

    00:00

  • L’argent, un sujet intime et culturel

    01:34

  • Argent : héritage, blocages et confiance

    10:00

  • Changer de statut à l'étranger

    14:15

  • Couple & finances : quand l’argent crée un déséquilibre

    20:00

  • Reconnaître l’emprise et les signes d’alerte

    31:00

  • Se réinventer : retrouver du sens et de l’autonomie

    40:48

  • Et si l’expatriation devenait un levier de liberté ?

    55:00

Description

Avec Zorica Spasevska, psychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des expatriés

💬 Dans cet épisode, on parle des tabous autour de l’argent, de l’impact de notre éducation et de notre culture, mais aussi de ce que l’expatriation vient amplifier dans notre rapport à l’argent : perte d’identité, dépendance financière, sentiment d’isolement, mais aussi opportunité de se réinventer.

👉 On aborde :

  • Pourquoi l'argent touche à notre estime et notre identité

  • Comment la dépendance financière peut créer un déséquilibre dans le couple

  • Le pouvoir symbolique de l’argent dans les relations sociales

  • Les enjeux spécifiques des conjoints accompagnateurs

  • Les clés pour reprendre le contrôle et retrouver sa liberté financière

💡 Un épisode riche en insights, que tu sois expatrié(e), sur le départ ou en réflexion sur ton autonomie financière.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. La solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement, l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. On parle facilement de ça, donc je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, en tout cas l'argent, et comment... la personne qui travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme, est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent.

  • Speaker #1

    Tu écoutes Nomadik, le premier podcast qui est dédié aux finances perso en expatriation. Aujourd'hui, je reçois Zorica Spasvenska, elle est psychologue et on va parler du rapport à l'argent. On va te donner des clés pour que tu comprennes le rapport que tu entretiens avec l'argent en expatriation et aussi des pistes pour pouvoir discuter avec ton partenaire de ces sujets qui sont parfois difficiles à aborder. Je m'appelle Elisabeth Zorbelis, bienvenue dans l'épisode d'aujourd'hui. Bonjour Zori, bienvenue chez Nomadik.

  • Speaker #0

    Bonjour Elisabeth, merci beaucoup pour cette invitation aujourd'hui de participer. à ce podcast.

  • Speaker #1

    Alors on va commencer tout de suite dans le vif du sujet. Dis-moi, selon toi, pourquoi l'argent génère autant de malaise dans nos conversations ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est une super ouverture pour ce podcast. Tout simplement, je pense, parce qu'aujourd'hui, ça dépasse la toute simple fonction de transaction économique. Aujourd'hui, dans la société, l'argent, ce n'est plus un moyen d'échange, mais il a pris une valeur symbolique. Il est chargé d'émotions, ça renvoie à nos peurs, ça nous confronte à nos limites, à notre rapport à la réussite, à notre valeur aussi, à notre estime de soi. Donc, il y a toute une valeur symbolique et je pense que c'est la chose pour laquelle Parler d'argent, c'est compliqué, parfois c'est inconfortable, c'est un sujet tabou. Au-delà de ça, ça peut être l'éducation qu'on a eue, parfois une éducation publique. Imaginons un enfant qui a grandi dans un contexte de difficultés financières. Il va peut-être par la suite associer l'argent à une source de conflit. une source de mal-être, donc ça sera par la suite pas si simple de parler d'argent. Après, il y a aussi toute la question de, justement, le milieu social dans lequel on a grandi. On peut avoir des croyances qui sont profondes et qui peuvent influencer notre rapport à l'argent. Donc je parle de milieu social, mais il y a aussi la culture, il y a aussi la religion. La religion qui peut aussi impacter notre rapport à l'argent et ça peut rendre les choses compliquées, et on est en mode. Dans quel contexte on perd d'argent, comment on l'évoque, pourquoi c'est incomportable. Donc ça peut impacter ça parce que l'argent peut être perçu comme quelque chose de bon ou quelque chose de mauvais. Donc c'est pas si simple. Donc il y a beaucoup de choses qui contribuent à ça parce qu'aujourd'hui, encore une fois, c'est plus juste un moyen d'échange, mais ça prend une dimension qui est complètement symbolique et ça prend une dimension qui est aussi assez psychologique parce que ça va avoir des peurs, des limites, etc.

  • Speaker #1

    C'est super que tu dises ça parce que ça plante déjà le décor de la complexité du sujet. Ce n'est pas si linéaire, c'est en fait hyper personnel, son rapport à l'argent. Comment est-ce qu'on arrive à creuser cette question de quel est mon propre rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'ai une approche psychanalytique, donc je vais faire une petite parenthèse psychanalytique parce que je trouve ça assez intéressant de comprendre dans la théorie, dans la psychanalytique et dans la psychologie. pourquoi on part d'argent et comment on part d'argent. Freud, par exemple, il fait référence à la phase... anal du développement psychosexuel chez l'enfant. Donc c'est cette période entre 18 mois et 3 ans où l'enfant commence à gérer, commence à être dans le contrôle de ses sensations corporelles. Il est dans le donner et dans le retenir. Donc c'est cette période où l'enfant commence à être propre, à apprendre la propreté et à gérer justement, à avoir beaucoup plus de maîtrise de son corps, notamment toutes les sensations corporelles. Donc on est dans le donner. Et dans le retenir. Quand on parle du donner, c'est le don, c'est la recherche de plaisir, c'est un acte de générosité, on est dans la recherche du plaisir, dans l'approbation, dans l'amour, donc on peut être dans ce sens-là, donc notre rapport personnel, ça peut être dans ce sens-là. Et puis dans le retenir, il y a autre chose, donc on est plus dans la maîtrise, on est plus dans le contrôle. On peut être dans la puissance, on peut avoir un rapport de puissance, de toute puissance, de puissance phallique parfois, donc un rapport de pouvoir, de contrôle, et c'est quelque chose qui peut renvoyer aussi à des sentiments d'anxiété. Donc on peut être assez anxieux parce que quand on est dans le contrôle, ça veut dire qu'on a des sentiments d'anxiété, parfois de l'anxiété forte, ou en tout cas des angoisses qui... à quelque chose qui nous angoisse, parce que quand on perd le contrôle, on peut être beaucoup dans l'angoisse. Donc je trouve ça assez intéressant, bon on ne va pas trop parler de la psychanalyse, parce que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui, mais je trouve assez intéressant ce rapport de donner, donc donner du plaisir, dans la recherche du désir, enfin tout ce qui est le désir, tout ce qui est le partage, un acte de générosité, et puis d'un côté c'est aussi le contrôle, c'est le pouvoir, c'est la reconnaissance, c'est le statut, parfois aussi ... montrer l'argent qu'on n'a pas. Il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire des crédits, des prêts, justement pour montrer quelque chose. On est dans une quête de reconnaissance, on est dans une quête d'approbation, de validation, de regard de l'autre. Parce que ça renvoie à un statut, un statut social. La reconnaissance est par la suite à une valeur personnelle. Donc parfois, gagner de l'argent ou ne pas gagner de l'argent, ça influence automatiquement notre propre valeur, en tout cas notre perception de notre propre valeur.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant ce que tu dis. En fait, je suis en train de penser à mes proches, mes amis, et dans ce que tu dis finalement, il y a quand même un lien entre la relation qu'ils entretiennent avec l'argent et leur personnalité profonde. Et ça, je pense que pour les auditeurs, c'est vraiment une bonne question à se poser, de savoir quelle est ta relation avec l'argent et dans ton quotidien, comment ça se traduit ? et est-ce que ça correspond finalement à plein d'autres choses dans ta personnalité ? Est-ce que tu as remarqué que dans une famille particulière, parce que tu mentionnes le milieu social, l'éducation que tu as reçue, tu peux avoir aussi dans un même groupe une fratrie, des relations qui sont très différentes à l'argent ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. Je pense que dans une fratrie, la place de l'enfant ne sera jamais pareille. Donc on a toujours eu place. On est investi de manière différente. Ses parents investissent les enfants de manière différente. Et puis aussi, il y a toujours l'évolution. Il y a aussi les souvenirs qui sont assez présents. L'aîné de la famille peut-être a plus de souvenirs d'une période où peut-être la situation financière dans la famille était compliquée. Plus petit, peut-être il n'y a pas assez de souvenirs. C'est aussi quelque chose d'assez personnel, mais aussi un lien avec les souvenirs, avec l'histoire, les expériences passées. C'est tout à fait normal.

  • Speaker #1

    J'adorerais parler d'éducation financière des enfants, mais on fera un autre épisode sur ce sujet. Je trouve que c'est vraiment un point hyper intéressant quand on est en expatriation, parce que peut-être on traverse ces périodes difficiles que tu mentionnes, parce qu'on perd son emploi à l'international, on change de pays, ou on a justement une situation qui est très confortable. Qu'est-ce que ça impacte sur les enfants ? Promis, on fera un prochain épisode sur le sujet, sur toutes ces questions de... de pouvoir et de contrôle, est-ce que ça a vraiment une incidence aussi sur nos relations personnelles ou sociales ?

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce qu'avoir de l'argent, c'est souvent avoir du pouvoir, être dans une position de pouvoir, et j'ai envie de dire être dans une position de domination. Et ça peut être dans les relations personnelles, ça peut être aussi dans les relations professionnelles, dans toutes les relations familiales. sociale, dans l'entreprise. Donc c'est quelque chose qui donne ce sentiment de pouvoir et parfois ça crée un rapport dominant-dominé. Parce que pour moi c'est vraiment ce sentiment, j'ai envie de dire, presque de puissance phallique parce que ça montre qu'on peut exercer le pouvoir sur quelqu'un ou sur quelque chose.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on est conscient de ça, quand on a beaucoup d'argent, du pouvoir qui va avec et de la façon dont on l'utilise ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, j'ai envie de dire oui beaucoup plus pour les hommes, parce que les femmes ont un rapport qui est un peu plus différent à l'argent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous expliquer un petit peu c'est quoi l'intensité entre les rapports ?

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi cette différence ? Parce que tout simplement... Le rapport des femmes à l'argent est souvent marqué par une histoire de dépendance et d'émancipation progressive. Donc un petit rappel historique, cas en France jusqu'à 1965, les femmes mariées ne pouvaient pas travailler sans l'autorisation de leur mari et elles ne pouvaient pas ouvrir un compte en banque sans avoir l'autorisation de leur mari. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire une dépendance financière. Total. Et presque une dépendance aussi psychologique. Parce qu'on a besoin d'avoir l'autorisation, on a besoin d'avoir de l'accord de notre mari pour travailler, pour avoir une carrière, pour gagner de l'argent. Et puis même pour, enfin, tout le côté administratif aussi, d'offrir un compte en banque, c'est aussi, on ne peut pas les faire sans l'autorisation de notre mari. Je pense que les seules femmes qui échappent à cette règle, c'était les femmes célibataires et les veuves. Une fois qu'on est marié, on est dans une situation de dépendance totale par rapport à notre mari. Je pense que c'est une histoire qui, il faut dire, 1965, c'était il n'y a pas très longtemps. En 2025, c'était il y a 60 ans. Donc, ce n'était pas si longtemps. C'est une histoire qui marque, qui a sans doute façonné notre perception de l'argent et la manière dont les femmes, aujourd'hui, perçoivent l'argent. Il y a des études qui montrent que les femmes... Déjà, il y a l'éducation. Encore une fois, on arrive à cette question d'éducation parce qu'en tant que femme, en tant que fille, il y a toujours le syndrome de la bonne élève où on doit faire les choses bien, où on doit se perfectionner. Il y a cette question de perfection. Et puis l'argent, il est perçu souvent comme un moyen de consommation. Et puis... pas comme un levier de pouvoir comparé aux hommes. Donc pour les femmes, ça sera plutôt un moyen qui va leur permettre de bien vivre, de consommer, etc. Mais ça sera jamais associé à... Pas forcément pour tout le monde, j'ai pas envie de généraliser les choses, mais c'est rarement associé au pouvoir. Donc c'est plutôt un moyen de consommation. Et aujourd'hui, il y a des études, encore une fois, qui montrent que les femmes ... épargnent beaucoup plus que les hommes alors qu'ils prennent moins de risques. En tout cas, ils investissent beaucoup moins parce qu'ils n'ont pas forcément de confiance en soi. Parce qu'encore une fois, il y a 60 ans, c'était l'homme qui avait tout ce pouvoir, c'était l'homme qui avait le pouvoir financier dans la famille et aujourd'hui les femmes n'ont pas forcément la confiance en soi pour pouvoir prendre des risques. Et ça veut dire que la question de pouvoir se pose même pas. La question qui se pose, c'est une question de sécurité, de liberté et d'indépendance.

  • Speaker #1

    Si tu mentionnes ça, mais on a tout dans notre entourage. Si c'est pas notre mère directement, mais ou des tantes qui étaient très dépendantes financièrement. Moi, je me souviens de ma mère qui me disait, faudra jamais demander à ton mari 2 euros pour acheter une baguette, il faut travailler. Parce que cette question, c'était presque traumatique. pour elles en fait. Je ne sais pas si c'est vraiment le terme ou le terme en psychologie qu'il faut utiliser, mais c'est vrai que c'était une souffrance qu'elles ont eue, qu'elles ont essayé peut-être de changer avec nous, mais comme on a encore ces exemples autour de nous, c'est très difficile de passer à autre chose. Et tu sais, tu mentionnes les investissements des femmes historiquement et statistiquement. Les femmes sont de meilleures investisseurs que les hommes. Donc il ne faut pas hésiter à se former pour prendre tout ce contrôle. Est-ce qu'il y a une différence quand on change de statut ? Tu sais, quand on passe, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, d'un revenu qui est très confortable à plus rien du tout, peut-être, ou il y a une catastrophe qui arrive et d'un coup, nos revenus changent. Est-ce que du coup, il y a un changement sur le statut social ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on est tout de suite dans une perte d'autonomie. Perte d'autonomie, on passe de l'indépendance à la dépendance. On perd... on perd aussi un valeur, entre guillemets, valeur personnelle, en tout cas ça nous touche profondément dans notre ego, dans notre narcissisme, dans notre estime de soi, donc il y a une baisse de l'estime de soi, il y a une baisse de la confiance en soi. Et ça change aussi le rapport qu'on peut avoir avec tout le monde. Donc forcément, ça impacte la manière dont nous, notre propre rapport à soi-même. On peut se sentir dévalorisé, on peut se sentir démuni. Et cette position de dépendance, parfois, ça peut être vécu comme une emprise aussi. Donc effectivement, oui, ça impacte. énormément le statut, aussi la reconnaissance, la manière dont on sera perçu par les autres, la manière dont on sera reconnu, la manière dont on sera écouté, entendu, donc beaucoup de choses peuvent changer. Et c'est justement là, en fait, quand on parle de domination, c'est justement là quand on parle de pouvoir, on se rend compte du pouvoir de l'argent, en tout cas d'avoir de l'argent ou de ne pas avoir de l'argent.

  • Speaker #1

    Dans les situations où tu perds justement tout ton statut et le pouvoir qui est accompagné avec ce statut. Est-ce que tu as des sentiments de honte et de culpabilité qui accompagnent cette transformation ?

  • Speaker #0

    Alors tout à fait, encore une fois, j'ai expliqué, donc il y a le côté symbolique, mais aussi le côté émotionnel. La honte et la culpabilité font partie des émotions qui sont très complexes. Donc on n'est plus dans les émotions primaires, on est dans des émotions complexes qui sont composées d'autres émotions, d'autres sentiments. la honte peut être associée au manque d'argent. Ça peut être aussi... Ça suscite de la honte, de la manière dont on va se présenter. C'est aussi une émotion qui est très forte et très inconfortable. Vivre avec la honte, ça renvoie aussi à des peurs et des angoisses qui sont très profondes. Et après, il y a aussi la culpabilité. La culpabilité, ça peut être plutôt... J'ai envie de dire... Quand on a beaucoup d'argent, par exemple, on peut avoir de la culpabilité, on peut ressentir de la culpabilité par rapport aux autres, par rapport à la famille, par rapport à d'autres personnes autour de nous qui ne sont pas dans la même situation. On peut vivre de la culpabilité, j'ai envie de dire inconsciente. Ce n'est pas forcément quelque chose de conscient, mais plutôt une... culpabilité inconsciente qui est là, qui nous travaille parce qu'on se compare aux autres, on pense aux autres, on peut avoir un côté empathique. Ça renvoie un peu à ce facteur d'inégalité parce que l'argent nous confronte aussi à l'inégalité qui existe dans la société. Donc on peut être dans la comparaison, on peut être dans le jugement et aussi on peut être dans la méfiance. Parfois, avoir beaucoup d'argent, ça peut créer un sentiment de méfiance par rapport aux autres. C'est tout. toute cette dimension émotionnelle qui est aussi associée à l'argent.

  • Speaker #1

    Et la peur ? Parce qu'on peut aussi avoir beaucoup d'argent et finalement, jamais avoir ce sentiment de sécurité parce qu'on a toujours peur qu'il arrive quelque chose ou peur de ne pas en avoir assez.

  • Speaker #0

    La peur de perte, en fait. Là, on est dans une composante de la peur de manquer, la peur de perdre l'argent. On peut revenir à cet exemple de l'enfant qui a grandi dans une famille qui était dans une situation financière compliquée. Pour cet enfant, l'argent va être toujours associé à une source de mal-être, une source de conflit, mal-être où ça veut dire par la suite peur de manquer, peur de manquer de quelque chose, de cette sécurité financière, mais aussi sécurité émotionnelle, et la peur de perdre en fait cette sécurité. On peut avoir un état assez anxieux qui crée en fait cette peur qui fascine. On cite aussi par la suite notre manière de gérer l'argent, de l'investir, de le garder. Parce qu'il y a aussi le côté symbolique, c'est aussi la sécurité, la sécurité émotionnelle. Je pense beaucoup à des personnes âgées aujourd'hui qui ont connu des situations économiques très difficiles, qui ont connu la guerre et qui ont tendance à garder beaucoup d'argent à la maison. beaucoup du cash à la maison parce que d'une certaine manière ça les protège et ça les protège contre quoi ? ça les protège contre l'incertitude, ça les protège presque contre la vieillesse parce que plus on vieillit plus on a des difficultés de santé, des problèmes qui peuvent arriver, on sait pas trop ce qui peut nous arriver donc l'argent occupe cette place de protection, ça me protège contre quelque chose Et presque dans l'imaginaire collectif, chez les personnes âgées par exemple, c'est aussi ça nous protège contre la mort. Et c'est assez intéressant parce qu'on le voit, plus on vieillit, plus on devient, enfin on est dans le contrôle de ça, on garde l'argent, on le... on le met à la maison, on a envie de savoir qu'il est là et que peut-être que ça va nous protéger. Et encore une fois, on est vraiment dans l'imaginaire et dans l'imaginaire inconscient, dans l'imaginaire collectif, parce que ça arrive assez souvent et ça arrive quasi chez toutes les personnes âgées.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on fait pour se détacher de ces émotions négatives par rapport à l'argent ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question. Comment on fait pour se détacher ? C'est... Je pense qu'il faut avoir aussi une... Il faut s'éduquer. Je ne sais pas dans quelles mesures c'est possible de faire ça, mais on parlait tout à l'heure des femmes. Aujourd'hui, il y a aussi des femmes qui ont pris des postes de pouvoir, qui ont pris des postes à responsabilité, qui ont cette fonction de leadership, qui ont compris, en fait, comment on peut avoir de la confiance en soi, comment on peut se faire confiance et comment on peut prendre le risque et ne pas avoir peur de l'échec. Et je pense que ça vient par l'éducation. Aujourd'hui, on a... on en parle de plus en plus. C'est vrai qu'on disait que parler d'argent, c'est un sujet inconfortable, parfois difficile à aborder, etc. Mais juste le fait qu'on en parle aujourd'hui, toi et moi, ça montre qu'on arrive aujourd'hui à en parler sur les réseaux sociaux. Il y a quand même cette nouvelle dynamique qui s'installe dans la société où on peut en parler, on part de l'investissement, on part de la gestion de l'argent. Et je pense que ça passe par l'éducation. Et plus on est éduqué, plus on arrive à comprendre aussi ce que ça représente, l'argent. Qu'est-ce que ça représente pour nous ? On peut faire aussi une petite analyse de soi-même, une petite introspection. Qu'est-ce que ça représente ? À quoi ça renvoie ? Est-ce que ça renvoie à mon enfance, à mon histoire, mon passé ? Et puis, comment je peux m'éduquer ? Comment je peux comprendre, en fait, ce qu'est ce que représente l'argent ? Déjà, pour moi, ce que ça représente dans la société. Et qu'est-ce que je peux faire avec ça ? Pour moi, ça passe par l'éducation, ça nous permettra aussi de prendre un peu de distance avec tout le côté symbolique, personnel, valeur personnelle, etc. C'est aussi un moyen d'échange, c'est un peu sa fonction traditionnelle, mais aussi un moyen qui me permettra d'avoir une qualité de vie, d'accéder à certaines choses dont moi j'ai besoin. Pour moi, ça ne passe pas par l'éducation.

  • Speaker #1

    Et puis, en fait, atteindre une liberté financière te permet aussi de faire de belles choses, d'atteindre tes objectifs, de définir ce que c'est la liberté pour toi, et aussi de soutenir des associations, d'aller beaucoup plus loin, en fait, dans ce qui vient naturellement chez toi.

  • Speaker #0

    Ça devient un outil, en fait, pour moi, de libération personnelle. On peut devenir, en tout cas, un outil de libération personnelle, quelque chose qui nous... permettra d'avoir le contrôle de sa vie, de se sentir autonome, de se sentir puissant, de se sentir capable, de se sentir confiant, et de ne pas être limité par des attentes sociales ou familiales ou autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vois des pressions qui sont quand même assez négatives quand une personne décide de reprendre le contrôle sur sa situation ? rapport à l'argent, de devenir financièrement indépendant. Comment est-ce qu'on gère la pression négative de l'entourage ?

  • Speaker #0

    Ça arrive parce qu'encore une fois, on peut être beaucoup dans le jugement, on peut être beaucoup dans la comparaison. Et quand on rentre dans cette dynamique de jugement, on peut sentir vite le regard de l'autre. Ça nous touche, on le sait tous qu'on est assez facilement impacté par le regard de l'autre. c'est vite quelque chose qui peut être déstabilisant psychologiquement. Après, c'est important de pouvoir aussi prendre du recul, de savoir pourquoi on fait ça, quel est notre objectif, quelle est notre motivation derrière cette quête d'indépendance et de réussite financière, et puis comprendre que ça touche les personnes dans tout ce qui est dans leurs limites, dans la question à la réussite, et aussi dans leur égo. Donc ça peut être, autant c'est déstabilisant pour nous, c'est aussi déstabilisant pour les autres. Donc comprendre que le fait de chercher la réussite, en tout cas la réussite à la financière, pour beaucoup de personnes ça va renvoyer à quelque chose de, une limite personnelle, une limite qui est associée à des angoisses et des craintes et des peurs qui sont profondes et qui sont parfois aussi inconscients. Donc ça peut être déstabilisant et puis ça va passer par un comportement défensif. les personnes autour de nous peuvent être sur un mode défensif avec beaucoup de jugement. Et une fois on est dans la compréhension de ça, ça nous permet un peu de se détacher de cette position de jugement et de ressentir le jugement, mais que ça ne nous impacte pas profondément ou que ça ne va pas impacter notre recherche, notre démarche d'avancer, de progresser dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Tu travailles avec des expatriés. Avant qu'on discute vraiment de la relation de l'argent à l'expatriation, est-ce que tu peux déjà nous expliquer ? Quelle est la différence entre un psychologue classique et un psychologue qui travaille avec les expatriés ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà, les psychologues, on a tous une formation de master. Alors, en France, après, dans le monde, c'est différent. En France, déjà, on a tous un master de psychologie. Donc, ça peut être un master de psychologie clinique, de psychopathologie, c'est mon cas. Après, ça peut être aussi un master de psychologie sociale, du développement, plus avec une approche. cognitive focalisée sur le comportement aujourd'hui à la thérapie cbt donc un tout ça tout ce qui est le comité enfin tout ce qui est le comportement beaker à thérapie donc c'est plus la thérapie du comportement c'est pourquoi j'explique tout le parcours de pour devenir psychologue parce que il n'y a pas vraiment de spécialisation en expatriation D'accord, donc on n'aura pas des cours à la fac de l'expatriation, ce qu'on peut avoir c'est des cours de psychologie interculturelle ou de psychologie transculturelle. Et encore une fois, c'est un choix, ce n'est pas forcément une spécialisation, donc le master ne sera pas dédié complètement à la psychologie intellectuelle. Par la suite, il y a des diplômes universitaires qu'on peut avoir, mais c'est quelque chose qui nous permet de se spécialiser dans ça. ce qui fait la spécificité d'un psychologue qui travaille avec les expatriés, la plupart de temps, le psychologue ou la psychologue elle-même, elle est expatriée, donc c'est mon cas, je suis expatriée depuis 13 ans, donc j'ai cette connaissance de ce que c'est, j'ai mon parcours aussi de vie personnelle et professionnelle, donc j'ai une compréhension de ce que c'est être expatriée, de toutes les difficultés qu'on peut vivre à l'expatriation, les défis, les challenges, les difficultés. les problèmes auxquels on va être confronté. Donc, on est dans une compréhension profonde de ce que la personne en face de nous peut vivre et de toutes les difficultés auxquelles elle peut être confrontée. Au-delà de ça, je pense que ce qui est important, c'est de comprendre cette posture interculturelle. Moi, je me suis formée beaucoup à l'interculturalité à l'université parce que c'est quelque chose qui nous permet de travailler avec des personnes qui sont en train de se faire des choses. qui ont des cultures différentes. Et quand je parle de culture, ce n'est pas forcément le pays d'origine, mais c'est aussi la culture interne. La culture, c'est notre perception, c'est notre vision du monde, qui est basée sur toutes nos expériences passées, dans notre enfance, le contexte dans lequel on a grandi. Donc c'est toutes ces choses-là qui influencent et qui contribuent à la construction d'une culture interne. Et la posture d'un psychologue qui a cette approche, ça veut dire qu'il peut s'adapter à toute personne. Et on n'a pas forcément besoin d'avoir toutes les connaissances par rapport au pays d'accueil, parce que dans tous les cas, on ne peut pas savoir exactement toutes les spécificités de la culture du pays d'accueil de notre patient. C'est impossible d'avoir toutes ces connaissances. Mais en ayant cette posture, ça nous permet facilement de comprendre ce que la personne vit, d'avoir cette compréhension et de s'adapter et de pouvoir l'accompagner dans son cheminement et dans son parcours d'introspection, de travail psychologique.

  • Speaker #1

    Je trouve ça hyper important de voir un psychologue qui est spécialisé dans un domaine particulier. En tant que patiente potentielle, parce que ça on en avait déjà discuté en off avant l'enregistrement d'aujourd'hui, moi j'ai pas. traversé un moment de ma vie qui était assez compliqué. Et en fait, je n'ai pas consulté de psychologue. J'aurais dû parce que ça aurait permis d'accélérer beaucoup de choses. Et en fait, ma peur principale, c'était de devoir expliquer aux psychologues en face de moi pourquoi c'était difficile. Et je pense qu'il y a des étapes particulières de l'expatriation qui sont quand même assez difficiles ailleurs. Et devoir expliquer à la personne avec qui on discute pourquoi c'est difficile, ça met tout de suite des barrières. Est-ce que tu veux parler un petit peu des... des points charnières de l'expatriation qui peuvent être très compliqués à vivre et les moments où tu conseilles de consulter ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ça arrive à tout le monde. Les premiers quelques mois de l'expatriation, c'est la lune de miel. On appelle ça la lune de miel parce qu'on est vraiment dans une découverte du pays, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. Enfin, de tous les nouveaux aspects de cette nouvelle vie. On est dans la découverte. On est dans la découverte. le plaisir, c'est nouveau, c'est intéressant, on est dans l'excitation presque, dans la jouissance, on appelle ça en psychologie la jouissance, donc c'est chouette, ça n'a pas duré quelques mois, et puis au bout d'un certain temps, j'ai envie de dire peut-être 6 mois, 6-7 mois. Il y a quelque chose qui se passe, donc il y a un changement de dynamique, il y a parfois un vide qui s'installe. C'est une période passagère, d'accord, donc ce n'est pas quelque chose qui persiste, mais il y a un petit moment de vide, il y a un petit moment de questionnement, de doute qui s'installe, parce qu'on sort de cette période d'idéalisation, parce qu'on peut être beaucoup dans l'idéalisation dans son premier temps, et après les choses se mettent en place petit à petit, on commence à... à voir cette nouvelle vie de manière différente. Parce qu'on peut commencer à avoir des petits soucis, des difficultés, des difficultés administratives, financières aussi. L'intégration, peut-être ça ne se passe pas très bien ou ce n'est pas si facile de s'intégrer dans la société. On peut avoir mal du pays, on peut être très loin de notre famille, de nos amis. Le cercle social, c'est très important. Une fois qu'on a passé cette période d'idéalisation, il y a ce petit moment de vide qui s'installe et parfois on a besoin d'aide à ce moment-là. Donc ça je pense que tout le monde, tous les expats passent par ce moment-là. Donc parfois c'est si c'est quelque chose qui persiste, si c'est quelque chose qui est source de mal-être, de souffrance, peut-être qu'il faut consulter à ce moment-là pour être guidé. Alors je sais pas si ça va être ça va. ça va devenir une vraie thérapie ou une thérapie à long terme, et peut-être un soutien plutôt, j'ai envie de dire, plutôt un soutien psychologique ponctuel qui arrive à un moment précis dans l'expatriation, qui donne un peu un boost, un coup de boost, pour se remettre et puis continuer à réussir son expatriation. Donc ça, je pense que c'est un moment assez important. Après, je pense à mon expérience personnelle. Il y a un moment, quand on est quelques années dans le pays, on commence à être bien intégrés, on commence aussi à apprendre des aspects de la culture ou de cette nouvelle vie. Ce nouveau pays dans lequel on est, on commence à avoir des habitudes, etc. Et puis là, on commence à questionner notre identité. Je pense qu'il y a un travail identitaire qui se met en place parce que... Parfois, quand on rentre dans notre pays d'origine, on ne se sent pas forcément à notre place. Et puis, on se trouve dans une période un peu entre deux. Dans le pays d'accueil, on se sent étranger. Ce n'est pas notre pays d'origine, ce n'est pas notre pays, donc il y a clairement cette différence. Mais quand on rentre chez nous, il y a aussi des doutes. Je pense qu'il y a ce processus. ce travail identitaire qui commence à se mettre en place. Et ça, je pense que ça arrive un peu plus tard dans l'expatriation. Ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    Je pense que tu as raison là-dessus. Sur ce point-là, c'est vraiment intéressant parce qu'on n'en parle jamais de ton identité au retour. Je pense qu'il y a une idée hyper romantique sur « je rentre à la maison, ça va être superbe » . Et en fait, on oublie qu'on a passé des années à l'étranger, qu'on a changé et qu'il faut se réadapter à notre culture de départ.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que pour moi, ce que je voulais dire, c'est aussi des petits passages dans notre pays d'accueil. Donc, ce n'est pas forcément qu'on reste en expatriation, mais on passe un certain temps dans notre pays d'origine pour des vacances, etc. Et c'est là où on se rend compte qu'il y a quelque chose au niveau identitaire qui a commencé à changer. Après, il y a aussi un autre moment où on peut consulter, c'est vraiment quand on parle de retour définitif dans le pays d'origine. Parce que là, encore une fois, ça déclenche des points. processus interne, ça peut être aussi des conflits internes qu'on peut avoir, quelles sont les motivations pour lesquelles on a décidé de rentrer dans notre pays de manière définitive. Donc voilà, je pense qu'il y a des moments différents et puis ça renvoie à des problématiques différentes et parfois, on a besoin juste d'un soutien psychologique, parfois on se dit, c'est peut-être le moment de faire une vraie thérapie dans l'introspection avec des questionnements et des questions qui sont intéressantes. qui touche vraiment à des choses assez profondes, comme l'identité. Et l'identité, il faut savoir, c'est un processus, c'est quelque chose qui change, qui évolue. Donc on a un noyau qui est assez solide, un noyau qui est basé beaucoup sur nos origines, nos expériences de vie, les toutes premières années de notre vie, etc., donc notre relation précoce. Mais après, c'est quelque chose qui se construit avec le temps. Avec nos autres expériences, les expériences sociales, et puis dans l'expatriation, forcément, il y a un changement assez profond. Donc parfois, ça peut nécessiter, ça demande parfois une vraie thérapie, une analyse qui va aborder cette question-là, et que ça ne sera pas juste un soutien ponctuel.

  • Speaker #1

    Pour refaire le lien avec tout ce que tu as dit au début de l'épisode sur la relation à l'argent, est-ce que tous ces éléments sont amplifiés avec l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement, parce qu'on a parlé beaucoup de la symbolique de l'argent, et on le retrouve en expatriation, sans aucun doute. En expatriation, encore une fois, on peut être très vite déstabilisé, et tous ces moments qu'on vient d'évoquer, Ça veut dire qu'on est déstabilisé dans notre personne. Quand on arrive dans le pays, on peut se sentir très vite dépassé par tout ce qui nous arrive, par tous les changements, par le contexte, par la langue, par le réseau social. Donc, on peut être très vite déstabilisé et ça peut être quelque chose qui va nous sortir de notre zone de confort et on va être... on aura besoin de quelque chose pour retrouver le contrôle. Et je pense que l'argent peut jouer un rôle assez important dans le sens où ça va donner un sentiment de sécurité. Et quand je parle de sécurité, je ne fais pas forcément référence à la sécurité financière, mais je parle de sécurité émotionnelle. Sécurité émotionnelle parce que, comme on est très vite déstabilisé dans tous les autres aspects de notre vie, l'argent, c'est peut-être quelque chose qu'on peut contrôler parce qu'on, la plupart du temps, on a un peu de la sécurité émotionnelle, Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais on peut avoir une situation financière qui est stable, et c'est la seule chose qu'on peut contrôler dans notre vie à ce moment-là. Donc on parle de sécurité financière, mais on parle vraiment de sécurité émotionnelle. Et puis en revanche, des soucis financiers en expatriation peuvent renforcer ce sentiment d'isolement ou d'anxiété, parce que parfois l'argent c'est aussi un outil d'intégration dans la société. peut-être plus facilement s'intégrer dans la nouvelle société. On peut avoir un statut, on peut être reconnu, et si jamais on a des soucis financiers, ça veut dire qu'on peut prendre cette place d'isolement ou peut-être qu'on peut se mettre un peu à un retrait. Et par la suite, ça va impacter tout l'arrêt, ça va impacter toute l'expérience de l'expatriation. Et on peut le vivre de manière négative.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe pour les conjoints accompagnateurs ? Est-ce qu'ils ont vraiment encore ce sentiment de contrôle et de sérénité émotionnelle quand leurs conjoints gagnent très bien leur vie ? Ou est-ce qu'au contraire, elles se retrouvent dans la deuxième situation que tu viens de décrire et c'est très difficile à vivre ?

  • Speaker #0

    Alors, on parle peut-être de conjoints et des conjointes qui, à ce moment-là, sont plutôt qui suivent leur mari ou leur épouse. Ou peut-être qu'on est... dans ce cas de figure qui arrive assez souvent et la plupart du temps malheureusement c'est les femmes qui suivent ça on le sait les femmes qui suivent mais des femmes aussi que c'était enfin que je pense que j'ai lu ça quelque part je pense que ce soit un peu plus de 60 70 % des femmes suivent des femmes qui suivent leur mariage en expatriation ont un bac plus 5 ou un bac plus 4 Et puis il y a ce sentiment encore, on revient à ce sentiment de dépendance, dépendance financière, dépendance parfois psychologique, parfois un sentiment d'emprise dans quelque chose qu'on ne peut pas contrôler, une perte d'autonomie, et c'est quelque chose qui va impacter énormément leur estime de soi et leur confiance. On arrive aussi à... Bon, le sentiment de sécurité, peut-être il est là, mais peut-être aussi être questionné, parce qu'encore une fois, on peut... On peut se poser toutes les questions de qu'est-ce qui va se passer si on se sépare. Peut-être la question de la séparation n'est plus envisageable quand on est dans ce cas de figure. Et c'est quelque chose qui peut arriver parce que dans la vie, on ne sait pas exactement ce qui peut nous arriver. La séparation peut être une question qui va être évoquée pendant la séparation. Et des femmes qui sont dans une dépendance financière ne peuvent pas se permettre de faire ça parce qu'ils n'ont aucune sécurité derrière la plupart du temps. Après, ça impacte encore une fois l'autonomie, ça impacte l'estime de soi, ça impacte la confiance de soi. On rentre dans un rapport de pouvoir, encore une fois, on revient à cette question de pouvoir, un rapport de pouvoir qui est inégal, parce que, encore une fois, l'argent, symbole de pouvoir, dépendance financière. entraîne un sentiment de perte de ce pouvoir personnel et de beaucoup de frustration dans la relation. Je parle des femmes, donc il y a aussi bien sûr des hommes qui suivent leur conjointe, mais je parle de femmes parce que statistiquement, c'est plus les femmes qui suivent. Donc la conjointe qui va être obligée de demander la carte bancaire, qui va parfois avoir un budget presque comme l'argent de poche, donc on peut être vraiment dans un processus assez infantile d'être une enfant.

  • Speaker #1

    donc c'est pas très agréable donc ça peut être beaucoup de frustration beaucoup de doutes sur la valeur personnelle en fait tu mets le doigt sur beaucoup de sujets dont on discute jamais moi à un moment de ma vie j'ai suivi mon conjoint aussi je me retrouve vraiment dans tout ce que tu dis on perd son identité on devient du jour au lendemain indépendant financièrement et ces statistiques sur la majorité des femmes Bac plus 5 je ne savais pas mais ça montre qu'en fait on est éduqués qu'on avait potentiellement des postes où on gagnait très bien notre vie Et ça crée un rapport inégal, pas forcément imposé par le conjoint, mais c'est aussi quelque chose où nous-mêmes, on se met cette pression-là et on veut pouvoir retrouver ce sentiment d'indépendance. Est-ce que tu as des conseils pour aider à retrouver petit à petit un sentiment de contrôle sur cette situation ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a certaines femmes qui sont dans cette situation. utilisent la situation pour réinventer leur carrière. Peut-être parce qu'on est dans un pays d'accueil où on ne peut pas exercer notre métier. Peut-être qu'il y a aussi toutes les difficultés de visa, d'autorisation de travail, etc. Peut-être qu'on ne peut pas exercer notre métier, mais on peut réinventer quelque chose, notre carrière, ou trouver des projets personnels qui nous permettront de retrouver une autonomie financière. et par la suite, à avoir un bien-être psychologique. Donc on peut être dans cette quête, dans un premier temps, un peu de questionnement, de se poser pas mal de questions, de « qu'est-ce que j'ai envie de faire et qu'est-ce que je peux faire dans ces situations ? » Donc de passer un peu à l'action, au lieu de rester dans une situation de... Au lieu de rester dans la passivité où on subit, quand on est passif dans cette situation, ça veut dire qu'on subit quelque chose. Au lieu de rester dans cet état de... de passivité, on peut passer à l'action et se dire, se demander qu'est-ce que je peux faire, quels sont les moyens dont je dispose et comment je peux réinventer ma carrière, mon métier et comment je peux exercer quelque chose, comment je peux avoir un travail qui peut être source de bien-être psychique, de satisfaction. Ça peut être un projet personnel, mais ça peut être autre chose. Je pense qu'à un moment donné, il faut se poser cette question et ... peut-être faire un peu le deuil, j'ai envie de dire, de notre carrière, de la carrière qu'on a eue dans notre pays d'origine. Ou, pas forcément dans le pays d'origine, mais dans un autre pays où on a travaillé. Donc, voilà, je pense se poser les bonnes questions et questionner qu'est-ce qu'on peut faire dans le contexte actuel et de ne pas rester dans cette position passive où on subit la situation, où on subit... la domination d'une certaine manière. La plupart du temps, c'est un choix aussi qui est conscient. Donc c'est une décision consciente. Les femmes qui décident de suivre leur conjoint, il n'y a pas d'obligation. Elles ne sont pas obligées de prendre ces décisions. Donc c'est une décision qui est consciente, c'est une décision qui est personnelle. Parfois, ces décisions peuvent être vécues comme un sacrifice personnel. Donc ça veut dire, je vais mettre à côté pendant un certain temps mon ambition professionnelle. Je vais mettre un... à côté ma carrière parce que j'ai envie de faire ça pour ma famille. Parfois, dans le couple, il y a aussi des enfants. Il ne faut pas oublier les enfants. Je vais faire ce sacrifice pendant un certain temps parce que j'ai envie de faire quelque chose pour ma famille, quelque chose qui va être bénéfique pour toute la famille. C'est une décision qui est consciente, une décision qui est personnelle. Par contre, par la suite, parfois, on dit très souvent, on sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on trouve. Donc, par la suite, quand on sera à l'expatriation, on se rend compte que ce n'est pas si simple. Donc là, il y a tous les sentiments, toutes les émotions, on avait des pertes d'identité parfois, beaucoup de frustration, beaucoup d'inégalités dans le rapport, et parfois, on peut se sentir dans une position de... On peut se sentir assez soumise à la situation.

  • Speaker #1

    Quand les femmes font ce choix et partent en toute conscience... pour toutes les raisons que tu viens d'évoquer, est-ce que tu conseilles d'avoir quand même des discussions dans le couple avant, sur toutes les conséquences de l'expatriation et la question de l'indépendance financière ? Et aussi, est-ce qu'il y a une façon de préparer ce départ pour que ce soit plus facile à vivre ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il n'y a pas d'inusolution. En fait, la solution, c'est d'avoir une communication ouverte. Tous les autres sujets, on va évoquer la question administrative, la préparation, le logement. l'école pour les enfants, toute l'intégration, le côté social, etc. Donc, on parle facilement de ça. Je pense qu'il faut parler aussi de la situation financière, tout à l'argent, et comment la personne qui est dans la position, la personne qui ne travaille pas dans le couple, est-ce que ça va être la femme ou est-ce que ça va être l'épouse ou l'époux, d'évoquer cette question de comment on gère l'argent. Je pense que pour moi, la solution, c'est vraiment la communication entre les deux. la communication ouverte, et aborder les questions sans vraiment se détacher, alors j'ai envie de dire se détacher de toutes les choses qui peuvent nous faire peur, qui peuvent nous déstabiliser, et aborder cette question de manière sereine, parce que c'est important. Je pense qu'il faut avoir une préparation, comme on prépare aussi tous les côtés administratifs, je pense qu'il doit y avoir aussi une préparation mentale, parce qu'on va être confronté souvent à des... des situations désagréables, des situations qui vont nous déstabiliser. Et parfois, on peut se sentir très vite frustré.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on peut aborder cette question de manière sereine dans le couple quand son partenaire est un peu réticent ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire, parfois peut-être il faut se faire accompagner. Si c'est quelque chose qui pose difficulté et que le conjoint est réticent à aborder cette question pour X raisons, peut-être il faut chercher aussi de comprendre. comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles il est réticent. Est-ce que ça questionne sa capacité à s'occuper de la famille ? Parfois, chez les hommes, ça peut toucher à cette notion de virilité, de compétence, des capacités, de quelque chose de assez narcissique. Est-ce que ça touche ça ? Est-ce que la femme, son épouse, vient le questionner dans sa virilité ? ses capacités à s'occuper bien de sa famille, donc ça peut être ça, je ne sais pas, c'est juste une hypothèse, donc peut-être qu'il faut comprendre les motivations et pourquoi il y a cette réticence, et si jamais c'est trop compliqué, on peut faire appel toujours à quelqu'un professionnel, quelqu'un qui va être, je ne parle pas forcément de psychologue, on n'a pas forcément besoin d'avoir un psychologue, ça peut être un coach, un coach de vie, quelqu'un comme toi qui a aussi une bonne connaissance de la gestion financière, de ce côté expatriation, juste pour avoir des conseils, pour avoir des conseils de comment se préparer et comment mieux gérer ça. Après, il faut avoir la volonté de faire tout ça.

  • Speaker #1

    L'important aujourd'hui, c'est aussi de pouvoir donner des éléments à tous les auditeurs, des pistes pour pouvoir prendre des actions quand on se retrouve complètement bloqué ou dans des situations qui sont quand même assez difficiles. Et je pense qu'on sous-estime vraiment cette question de perte d'identité, de perte d'indépendance quand on suit son conjoint et qu'on part avec cette idée très romantique de l'aventure à l'étranger en famille, de « je suis OK de me sacrifier pour l'équipe, à long terme ça sera magnifique » . Et on ne parle pas assez de toutes ces questions, comment les adresser quand il y a des difficultés. Et je pense que... un accompagnement permet vraiment d'accélérer sur des points je l'ai mentionné tout à l'heure je le mentionne beaucoup sur le podcast de la façon dont un accompagnement peut accélérer une résolution de situation d'aller beaucoup plus vite plutôt que de chercher passer trois ans à chercher seul et de se retrouver complètement embourbé

  • Speaker #0

    dans des situations qui sont un peu inconfortables tout à fait d'accord c'est important et chercher de l'aide en fait d'être dans cette demande d'aide parfois c'est pas si simple parce qu'encore une fois on peut se sentir démuni mais on peut se sentir aussi incompétent de gérer la situation seule et il faut savoir qu'il n'y a pas de honte à demander de l'aide et qu'on l'a tous fait à un moment donné. Il faut juste se lancer dans la démarche et se dire que c'est pas grave de demander de l'aide. de se faire accompagner par quelqu'un.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des conséquences à long terme si tu as une situation qui est compliquée en expatriation et que tu laisses traîner ?

  • Speaker #0

    Quand on est peut-être dans une situation de dépendance financière, Je pense qu'il faut faire la différence entre l'emprise financière. Et là, je pense que c'est quelque chose qui n'est pas du tout la même chose. On peut être dans une dépendance financière, mais pas forcément être dépendant ou être sous emprise de notre partenaire. Par contre, il y a bien évidemment des situations où on peut être sous l'emprise de l'autre personne. Et quand on part d'emprise, on part de violence. ça existe mais pas forcément de violence physique on peut vivre une sorte de violence psychologique morale et émotionnelle mais dans quelque chose qui est beaucoup plus grave donc c'est à ce moment là qu'il faut c'est un peu des signes d'alerte qu'on vit une situation difficile et qu'il faut sortir de cette situation il ne faut pas rester dans ce contexte d'imprise parce que on est on est on est dans cette perte d'autonomie, encore une fois, mais c'est quelque chose qui impacte notre bien-être psychologique, et de manière très négative. Et je pense que c'est ce... Ça arrive, j'ai déjà vu aussi chez certaines patientes qui se sentent piégées juste parce que elles n'ont pas la sécurité, elles n'ont pas la possibilité de partir. Pas juste parce qu'il y a les enfants, parce que ça fait des années qu'elles sont à... à l'étranger, ça fait des années qu'elles ne travaillent pas, donc elles n'ont plus le réseau professionnel, elles n'ont plus cette sécurité financière, puis il y a toutes les questions aussi par la suite, la retraite, etc. Donc ce n'est pas si simple. Moi, ce qui peut m'alerter en tant que professionnelle de santé mentale, quand je vois des patients ou des patientes, c'est justement cette question d'imprise qui peut être un lien avec la situation financière. Et quand on parle de violence, aujourd'hui en France, dans la loi, on parle de violence financière aussi. On peut parler de violence physique, psychique, morale, mais aussi on parle de violence administrative, quand il y a le partenaire, le partenaire qui cache par exemple les pièces d'identité, etc. Et on parle aussi de violence financière. Ça existe.

  • Speaker #1

    Quoi ça ressemble ? Est-ce que tu as des signaux, des choses qui peuvent alerter tout au début et comment ça se transforme quand on est vraiment dans l'aviance ?

  • Speaker #0

    Par exemple, on n'a pas de compte en banque, on n'a pas de carte bancaire. Il faut demander à notre mari d'avoir la carte bancaire pour acheter quelque chose. On n'est plus dans la possibilité de faire des achats, on n'est plus dans la possibilité de gérer. de gérer des finances, je pense que ça commence par ça. Donc c'est toujours important d'avoir son compte bancaire, d'avoir sa carte bancaire, d'avoir de l'argent qu'on peut utiliser de manière autonome et de manière indépendante. Pour moi, c'est des petits signes qui peuvent nous alerter. Alors ce n'est pas forcément tout de suite, automatiquement, ça ne veut pas forcément dire automatiquement emprise et violence financière, mais c'est peut-être quelque chose qui peut nous alerter. Et puis, toute cette dynamique dans le couple où il n'y a pas de communication ouverte, où on se sent toujours mal à l'aise de demander quelque chose, qu'on doit passer par le mari pour les moindres choses, pour acheter quelque chose, pour acheter quelque chose pour les enfants aussi. Donc voilà, toutes ces choses-là qui peuvent alerter. Et quand on commence à se sentir vraiment mal à quelque chose, je crois vraiment dans l'intuition et les choses qui... qu'on ne peut pas forcément verbaliser, mais qu'on sait qu'il y a quelque chose qui ne va pas. On le sent, on le ressent dans le corps, on le ressent dans la poitrine, on ressent cette sensation qu'il y a quelque chose qui ne va pas, même si on n'arrive pas forcément à mettre des mots sur ce qui se passe. On peut être dans la violence.

  • Speaker #1

    On en reparlera aussi dans un prochain épisode avec une personne qui travaille vraiment sur ce sujet, c'est son métier, et je pense que... on devrait en parler beaucoup plus. Parce que ça permettrait aussi d'éviter des situations catastrophiques. Et quand ça devient problématique, de savoir comment on s'en sort.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on parle beaucoup de dépendance financière chez les femmes. Mais juste un petit... Parce que je n'ai pas envie de finir sur une note un peu peut-être négative. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de femmes expatriées aujourd'hui qui utilisent leur carrière et l'argent aussi comme un moyen de... se réapproprier leur vie et de gagner une indépendance. Il y a beaucoup de femmes aujourd'hui qui réussissent très bien l'expatriation et ça leur permet dans le pays d'accueil de se libérer de certaines contraintes, d'arriver à ce statut d'indépendance, un statut qui leur permet d'avoir un pouvoir aussi. un statut de puissance qui renforce. Et puis cette indépendance financière qui renforce aussi énormément leur estime de soi, qui leur permet de se sentir très autonome, très puissant, très capable. Et ça existe. Et je pense que c'est aussi quelque chose, l'expatriation pour les femmes, ça peut être aussi un vrai outil qui permet de gagner en indépendance, en liberté, en sécurité. Et c'est vraiment génial. Voilà, donc je pense que chaque histoire est différente et chaque personne est différente. Et c'est vrai qu'on a tendance à parler beaucoup plus sur les choses qui peuvent nous alerter ou à quel moment il faut demander de l'aide. Mais il faut savoir que l'expatriation peut être aussi un super moyen de gagner un indépendant, une liberté, une sécurité et un vrai moyen de satisfaction personnelle.

  • Speaker #1

    Une belle opportunité de se réinventer professionnellement. Finalement, qu'est-ce que j'ai toujours voulu faire ? Est-ce que j'ai le temps de l'essayer ? de se lancer dans l'entrepreneuriat, de changer complètement de voie, ça offre une liberté qu'en fait, on n'aurait peut-être jamais eu en restant en France. Et je te remercie de rappeler les points positifs après cette fin d'épisode un peu plus difficile. Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner aux auditeurs aujourd'hui sur l'argent et l'expatriation ?

  • Speaker #0

    Je pense de ne pas avoir peur de l'échec. Ça, c'est quelque chose de très français, je pense. Avoir peur peur de l'échec, avoir peur du jugement, je pense qu'il faut vraiment prendre la distance avec ça et se dire qu'on peut prendre des risques. Et parfois, prendre des risques, c'est juste de la réussite. Quand on prend un risque, on est tout de suite dans la réussite parce qu'on a réussi à faire quelque chose qui nous fait peur. Et il faut se lancer à la question de l'argent. On avait compris que c'est quelque chose qui nous permet d'accéder à une qualité de vie, à de l'indépendance, à la liberté. et je pense qu'il faut se lancer, il faut y aller, il faut se détacher de nos angoisses personnelles, de nos peurs, de nos crans, de nos expériences passées, et se dire que ça peut être une belle opportunité, et notamment en expatriation, ça peut être une belle opportunité de gagner un endroit, c'est de vivre quelque chose, une nouvelle expérience, une expérience qui va être très riche, pas qu'en termes de situation financière, mais riche, tout ce qui est... personnel, tout ce qui touche à l'identité, donc une vraie expérience personnelle très riche.

  • Speaker #1

    Merci Zori. Est-ce que tu veux nous présenter un petit peu ce que tu fais et où est-ce qu'on peut te retrouver si jamais on veut continuer la discussion ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, donc moi comme j'ai expliqué, je suis psychologue clinicienne avec une approche psychanalytique et spécialisée dans l'expatriation. Je travaille beaucoup avec des expats qui sont un peu partout dans le monde. et des expats qui sont aussi en France. J'ai mon cabinet qui est à Paris, mais bien évidemment, comme tous les psychologues spécialisés en expatriation, ça passe beaucoup par la vision. Donc c'est un moyen d'avoir un soutien à n'importe quel moment et n'importe où dans le monde. Il n'y a pas vraiment de différence entre la thérapie présentielle et la thérapie en visio, parce que ça passe par la parole, ça passe par l'échange. Et on se voit, donc c'est quelque chose qui marche aussi très bien que la thérapie présentielle. Donc moi, j'ai créé mon cabinet qui s'appelle l'espace, donc l'espace cabinet de psychologie internationale, parce que quand je parle d'espace, je ne parle pas forcément de l'espace physique, mais plutôt un espace... psychique, psychologique, un espace qui nous permet d'aborder la question de la santé mentale, de sa propre santé mentale, de manière bienveillante, sans jugement, et de manière moderne, j'ai envie de dire, parce qu'on a envie de briser les tabous autour de la santé mentale et apporter un soutien à toute personne qui a besoin. Donc voilà, je suis aussi assez active sur les réseaux, sur LinkedIn, sur LinkedIn.com. sur Instagram. Donc, voilà, c'est l'espace cabinet de psychologie internationale.

  • Speaker #1

    C'était super. Merci, Zori. N'hésitez pas à nous mettre en commentaire si vous avez plein d'autres questions pour faire revenir Zori sur l'éducation des enfants, comme on en a parlé tout à l'heure, ou bien sur un autre sujet lié à l'expatriation et les finances perso. N'oubliez pas aussi de nous mettre un petit 5 étoiles pour nous aider à remonter dans les recherches sur les différentes... plateforme que vous utilisez pour nous écouter. Merci et rendez-vous au prochain épisode.

Chapters

  • Pourquoi parler d’argent en expatriation ?

    00:00

  • L’argent, un sujet intime et culturel

    01:34

  • Argent : héritage, blocages et confiance

    10:00

  • Changer de statut à l'étranger

    14:15

  • Couple & finances : quand l’argent crée un déséquilibre

    20:00

  • Reconnaître l’emprise et les signes d’alerte

    31:00

  • Se réinventer : retrouver du sens et de l’autonomie

    40:48

  • Et si l’expatriation devenait un levier de liberté ?

    55:00

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