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Nouvelle Trace Podcast

Ep #032 Maëlle Veyre - Un témoignage ouvert sur les troubles alimentaires dans le Haut Niveau

Ep #032 Maëlle Veyre - Un témoignage ouvert sur les troubles alimentaires dans le Haut Niveau

56min |28/10/2025
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Ep #032 Maëlle Veyre - Un témoignage ouvert sur les troubles alimentaires dans le Haut Niveau

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Description

Nouvelle Trace Podcast

Un podcast pour parler de ski de fond.


Cette semaine, j'ai rencontré Maëlle Veyre, jeune athlète retraitée du Haut Niveau en Ski de Fond. Grande Espoir pour les années futures, elle a mis un terme à sa carrière en fin de saison dernière.

De nombreuses raisons qui l'ont amené à prendre cette décision.

Elle est notamment passée par des phases de troubles alimentaires et de carences énergétiques. Aujourd'hui, elle a accepté de venir en parler ouvertement avec moi.

Un témoignage riche et tellement important pour comprendre et avancer auprès de nos jeunes générations.


En lien avec cet épisode, vous retrouverez une conférence que j'ai animée lors de l'Ultra Trail du Vercors sur le sujet avec Maëlle Beauvir (trail et CO) et Sébastien Diefenbronn (micro nutritionniste et spécialisé dans les dérèglements hormonaux)


Je suis Nicolas Heldenbergh, entraineur de ski de fond, speaker de courses, aventurier en montagne, mais surtout amoureux de notre sport.

Retrouvez nous sur les réseaux :

Nicolas Heldenbergh

Nouvelle Trace Podcast

Aventure Nordique



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Nouvelle Trace Podcast, le podcast où nous explorons les pistes du ski de fond et au-delà. Je suis Nicolas Heldenbergh, entraîneur de ski nordique et speaker d'événements sportifs, prêt à partager avec vous des histoires inspirantes, des conseils pratiques d'entraînement, des discussions avec des invités exceptionnels. Que vous soyez un pratiquant loisir, un athlète chevronné ou simplement quelqu'un qui aime l'aventure et le plein air, ensemble nous allons tracer de nouvelles pistes, repousser nos limites et découvrir ce qui se cache derrière chaque virage. Alors, chaussez vos skis, ajustez vos dragons et préparez-vous à glisser vers de nouvelles découvertes avec Nouvelles Traces. Salut à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Nouvelles Traces Podcast. Un nouvel épisode qui va être riche et j'espère qu'il sera écouté par beaucoup de monde. Je reçois aujourd'hui Maëlle Vert. qui est toute jeune, retraitée, très jeune, retraitée. Elle était en équipe de France encore l'an dernier en ski de fond. Et puis, voilà, la vie l'a amenée à arrêter le haut niveau. Elle va nous expliquer tout ça. C'est un sujet qui me tient à cœur parce que, voilà, on en parlait juste avant avec elle. On va parler de troubles alimentaires. On va parler de toutes ces problématiques qu'on... pas mal de jeunes filles, mais aussi les garçons, et avec des discours qui souvent, d'après moi, ne sont pas très audibles, parce que voilà, des discours qui viennent de spécialistes, de médecins, etc. Et puis pas beaucoup encore, pas assez de paroles ouvertes de personnes qui ont été touchées par ça dans le haut niveau. Et donc voilà, c'est une belle proposition qu'on a avec Maël. Merci d'être là avec moi, Maël.

  • Speaker #1

    Merci Nico de me recevoir, ça me fait vraiment plaisir d'être là, de pouvoir parler de ce sujet et j'espère comme tu disais qu'on va toucher un maximum de petites jeunes ou de petits jeunes ou même sensibiliser aussi les personnes qui ne sont pas forcément touchées, les familles, les coachs, l'entourage en général. Et voilà, on peut donner aussi ma vision du côté de l'athlète et voilà, ça va un peu... Comment ça se passe ? Je ne sais pas. On va en discuter tout au long de l'épisode. En tout cas, merci beaucoup de nous recevoir. Ça me fait très plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    C'est gentil de venir jusque dans le Vercors. Bon, tu n'es pas venue exprès pour ça, mais voilà, quittez les Hautes-Alpes pour venir nous voir puisqu'on est au lendemain des championnats de France de ski-roue et tu étais venue donner de la voix pour encourager les copains et les copines.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis venue un peu revoir tout le monde. C'est vrai que c'est... C'était l'occasion avant l'hiver où je sais que tout le monde est un peu plus stressé et c'est moins abordable. Donc là, j'étais contente d'être là, de les revoir et j'étais contente d'être de l'autre côté cette fois-ci. Donc voilà, oui, contente d'être là.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va peut-être commencer par une petite présentation déjà de qui tu es. Même si on te connaît quand on est dans le milieu du ski de fond, on a suivi déjà pas mal tes... tes performances, mais voilà, nous faire un petit retour de tes exploits passés. Passés et pas très vieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, pas très vieux. Du coup, j'ai été sportive de l'aimant au ski de fond. J'ai fait de nombreuses années à la Fédération Française du Ski depuis les juniors. J'ai parcouru un peu toutes les catégories. En junior... J'étais au groupe fédéral. Et puis après, en U23, je suis passée avec Vincent Vitoz et toutes les filles. Enfin, les filles, j'en crois. Après, championnat du monde, je suis remis avec deux médailles de Planica. Et voilà, un peu des réussites aussi sur les longues distances, les marathons. Et voilà, l'année dernière, une saison un peu plus... spéciale, je veux dire, où je suis partie sur le ski-marathon pour me faire plaisir et finir en beauté comme je souhaitais ma carrière.

  • Speaker #0

    On va revenir là-dessus. Bon, on va le faire tout de suite. Tu as attaqué la saison, donc tu étais dans le groupe de la FED. Tu as attaqué, je ne sais plus si tu as fait une Coupe du Monde tout de suite, mais en tout cas, tu étais dans le coup pour attaquer une saison de Coupe du Monde. et puis ça ne s'est pas passé comme tu le souhaitais est-ce que directement quand tu es à Bichurqué sur une saison finalement de longue distance, sur le marathon ski tour notamment, tu savais que ce serait ta dernière saison, dès le début ?

  • Speaker #1

    J'étais en questionnement profond quand même. J'ai eu des grosses contre-performances en coup du monde. Il y a eu un contexte qui a fait que je ne me sentais pas à ma place à ce moment-là. Du coup, j'ai eu une grosse pause où j'ai voulu un peu tout arrêter. Au final, c'est vrai que les longues distances, tu n'as pas la pression, tu fais les choses pour toi. Du coup, ça m'a permis de profiter de l'entraînement que j'avais pu faire tout l'été. De me faire plaisir sur des longues distances où je n'avais pas de pression, je faisais les choses pour moi. Et petit à petit, le chemin a pris celui de la retraite. Mais ce n'était pas instantané, ça avait pris du temps et j'ai vraiment poussé le pour et le contre. Mais ça a pas été, j'ai dit bon j'arrête tout.

  • Speaker #0

    Et ça fait une dernière saison où effectivement tu... Ça ne marche pas au niveau international, mais ça fait une belle dernière saison avec plein de réussites sur les longues distances. C'est aussi chouette, c'est un point quand même positif sur cette dernière année. Pas que je dis dernière, mais peut-être que cette année tu vas te réaligner sur quelques courses. Je ne sais pas si tu t'entraînes encore un petit peu, sûrement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas sorti d'escalier déjà, ça c'est sûr. non je fais pas mal de trail et tout mais c'est vrai que finir sur les longues distances c'est... plaisant en fait. Et puis ça m'a permis de faire un transfert souple et ça me va très bien comme ça.

  • Speaker #0

    Et si on remonte un peu plus loin, du coup, dans l'enfance, toi t'es des Hautes-Alpes, il me semble que t'habites dans la vallée de la Clarée, tu étais au club de Montgenèvre-Val-Clarée, donc t'as... T'es née là-bas, t'as grandi là-bas, dans un environnement de ski de fond tout de suite ?

  • Speaker #1

    Franchement, oui. Après, je suis passée par l'Alpin quand même au tout début, parce que mon père est moniteur de ski et c'est tout de suite l'activité un peu plus abordable quand t'es jeune que faire des montées en ski de fond. Mais après, on a vite basculé, ayant des parents sportifs et plus par endurance, on a vite basculé sur le ski de fond au Club de Montgenève quand on était petits. et puis après voilà de Zoff et son nid, j'ai eu la chance d'être dans un club incroyable avec des formateurs, des coachs qui m'ont vraiment transmis leur passion et je pense que c'est ça qui m'a suivi tout du long de ma carrière, mine de rien quand il y avait des moments, des coups durs c'était tout le temps vers eux que je retournais à Bruinson et voilà, je pense que les clubs ont un gros travail à faire sur la transmission de la passion et après, je suis montée à Villars-de-Lens pour le sport études passer au comité et puis petit à petit la fédé jusqu'à l'année dernière un petit passage en coupe du monde j'ai fait toutes les strates aussi c'est ça aussi où je me suis dit j'ai tout vu du ski j'ai fait tout ce que moi j'avais à voir donc c'est complet je suis contente de l'avoir fait et puis tu le disais mais bien accompagné à...

  • Speaker #0

    par la famille. Ton papa est moniteur de ski. Ta maman, elle est prof de PS, il me semble. Donc voilà, un environnement sportif. Ton frère, il fait du trail. Non, il fait du trail. Il tourne plutôt pas mal aussi. Un environnement familial qui fait que c'était tout le temps dehors en train de bouger.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Il n'y avait pas beaucoup de dimanches devant la télé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as le souvenir... Des premières fois où tu t'es posé des questions par rapport à ton corps, ton alimentation et le lien avec la performance ?

  • Speaker #1

    Déjà dans ma jeunesse, pas du tout. J'étais extrêmement nique par rapport à ça. Je n'ai jamais eu de problème. Et après, je me suis blessée en junior. Et donc voilà, fracture de fatigue aux deux pieds au mois d'octobre, pas de saison. Enfin, je suis revenue pour les championnats de France en fin de saison. Mais sinon, du coup, un hiver loin des copains, un hiver en rééducation à Albertville, à faire des allers-retours, chambéries à Albertville pendant deux mois, remettre les skis. Puis la fracture de fatigue, c'est une blessure. Delphine Clodel peut-être en parler aussi. C'est une blessure qui est... Très difficile à cerner dans le sens où ça va très bien un jour et le lendemain c'est catastrophique et il faut tout recommencer. T'en fais un de plus, un peu trop et voilà. Donc pas mal d'isolement même si voilà il y avait mes parents, mais bon qui étaient à Brunson, mon copain un peu avec moi. Mais c'est vrai que t'es loin des copains, tu les vois performer. Et voilà, je pense que l'isolement a fait que je me suis posé des questions sur mon alimentation. Puis, tu arrêtes le sport. Donc, j'arrête le sport. Mais si je veux revenir, il ne faut pas que je sois trop grosse non plus parce que je me dépense moins. Donc, je contrôle mon alimentation. Et en fait, tout part de là. Et après, c'est l'engrenage qui fait que ça peut devenir très problématique.

  • Speaker #0

    Oui, tu parlais de la fracture de fatigue très souvent, pas tout le temps. Mais la majorité des cas, c'est une fragilité osseuse qui est due justement à un manque des carences alimentaires. Et contrairement à une fracture qui se fait suite à une chute, un choc, etc. Donc, c'est un des signaux à vraiment prendre en compte si on a un jeune, une jeune qui a une fracture de fatigue. C'est vraiment à alerter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    effectivement on fait un sport où On se dépense énormément. Et c'est ce syndrome Redes dont tout le monde parle. Et je pense qu'il y a des fois où ce n'est pas volontaire aussi. Moi, avant de me blesser, je pense qu'il y a eu un déficit énergétique à un moment. Mais ce n'était pas volontaire. Après, je ne dis pas qu'en 8-15, il faut se faire suivre par un nutritionniste. Mais en tout cas, on fait un sport qui demande beaucoup d'énergie. Il faut en être conscient. Et je pense qu'on a aussi, peut-être à plus bas niveau, pas forcément été très alertés à ce niveau-là. C'est quand on arrive en U20 où on commence à avoir un peu... C'est un rendez-vous avec la nutritionniste qui est à la FED et qui nous donne deux, trois informations. Mais ce n'est pas plus que ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Et tu as raison, ce n'est pas forcément un trouble de comportement alimentaire. c'est Juste qu'on pense s'alimenter suffisamment et par rapport à la dépense énergétique qui est demandée quand on s'entraîne une, deux fois par jour, tous les jours de la semaine, forcément, le corps a besoin d'être nourri. Et c'est quelque chose, je l'ai déjà entendu, une athlète en trade que j'avais reçue, c'est Sabine Erström qui en parlait. Quand elle était jeune, elle avait droit à des remarques à la cantine sur le fait qu'elle mangeait beaucoup. Et en fait, juste, elle s'entraînait beaucoup. Donc, c'était normal. Elle mangeait normalement pas par rapport à la plupart des jeunes filles, mais normalement par rapport à l'activité physique qu'elle avait. Et voilà, il n'y a pas forcément de troubles alimentaires, mais juste, il faut manger plus que quelqu'un qui passe beaucoup de temps dans le canapé.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. et à prévoir. Quand tu es en stage, tu es dans un milieu qui fait que tout le monde s'entraîne à peu près à la même intensité. Donc c'est assez facile. Ce qui est plus difficile, je pense, c'est quand les jeunes rentrent chez eux. Il y a certaines normes que tu n'as plus, certains repères que tu perds quand tu es en groupe, en sociabilité. Ce qui a fait que, je pense, avec l'isolement de la fracture, c'est aussi plus facile quand tu te retrouves face à ton assiette de contrôler ton assiette.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, est-ce qu'il y a un moment où tu t'es rendu compte que tu avais vraiment une vraie problématique de comportement, plus que juste de vouloir maîtriser mais aller un petit peu plus loin ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu un moment particulier où je sortais d'une séance de préparation mentale. Parce qu'avant, je n'étais pas de psy ou quoi que ce soit. Et j'étais en fin de rééducation de mon pied. Et c'est un moment où aussi, le fait d'être en dénutrition, au niveau mental, on est en dépression. On a des troubles au niveau mental. Et donc du coup, j'étais... Je pense que je m'isolais d'autant plus, j'étais très irritable, etc. Et il y a un moment où je pense que c'est plus ma santé mentale, où je me suis dit, non mais là, ça va pas du tout, là t'es en train de chuter complètement. Et donc j'ai rappelé ma PrEP et je lui ai dit, voilà, en fait ça va pas du tout. Il faut que tu me trouves une scie, il faut qu'on en discute, parce que là, je suis en train de faire n'importe quoi. Après, voilà, t'as ce moment-là où tu prends conscience, mais ça prend du temps. Et tu retombes tout le temps un petit peu. En fait, tu crées des mécanismes aussi au niveau de tes habitudes. Tu crées un environnement qui ne te stresse pas, où tu contrôles tout, donc c'est dur d'en sortir. Et après, il y a eu aussi des facteurs médicaux, des biopsies qui m'ont montré que là, j'étais en train de me détruire au niveau plus physiologique.

  • Speaker #0

    Et c'est du coup toi vraiment qui t'es rendu compte de ça et qui a fait le pas pour essayer de t'en sortir ou tu as eu des alertes un peu de ton entourage ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des alertes, mais quand t'es malade, ces alertes, t'as pas envie de les entendre. Et c'est ça qui est d'autant plus dur pour l'entourage, je pense. C'est qu'on t'alerte, on a envie que tu t'en sortes. Les gens s'inquiètent pour toi, mais toi, tu t'inquiètes pas et tu leur mens, entre guillemets. Il y a une grande partie où aujourd'hui, je culpabilise aussi un peu d'avoir... Je mentis pendant un an et demi à ma famille parce que je voulais cacher des choses. Je savais que ce n'était pas du tout ça, mon comportement. Et il y a des choses que je ne pouvais pas leur dire. Donc, il y a une grosse partie de mensonges et de malhonnêteté vis-à-vis de ta famille qui, elle, pour autant, est là pour toi et veut que tu t'en sors. Il y a un gros moment où tu n'arrives pas à les entendre. Et pour eux, ils se sentent en puissance. Et ce n'est pas simple non plus. Donc c'est pour ça qu'en fait, il y a un moment où moi aussi, je me suis dit, là, eux, ils ne pourront rien faire pour moi parce que je ne les écoute pas. Donc il faut que je me tourne vers des tierces personnes, des professionnels qui pourront, eux, me guider vers le chemin de la guérison.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est fort d'avoir pu avoir cette démarche et cette réflexion. Je ne parle pas beaucoup de moi en général, mais voilà, j'ai... Dans mon adolescence, j'étais anorexique, j'ai été hospitalisé pour ça. Et puis on ne s'en sort pas, ça fait des hauts, des bas, anorexie, boulimie, etc. Et c'était impossible pour moi de m'en rendre compte. Heureusement, les autres, j'ai été hospitalisé parce qu'on m'y a mis de force. Tout seul, c'est difficile. Donc c'est une grande force de ta part d'avoir pu te tourner vers les bonnes personnes.

  • Speaker #1

    après je me suis tournée vers les bonnes personnes à un moment mais ouais je pense que pendant 4-5 mois je me tournais vers les personnes en me disant je suis en train de me guérir mais en fait c'était du plein plan parce que finalement j'avais pas vraiment pris conscience de la gravité des choses et c'est vrai que le fait je pense que ce qui m'a vraiment rendu compte c'est oui après c'est aussi ça c'est que j'ai eu la chance d'être suivie par la FED Et la FEDE a quand même fait un travail... Enfin, moi, je suis hyper reconnaissante de ce qu'ils ont pu m'apporter à ce niveau-là. Et j'ai conscience que si je n'avais pas été dans un milieu fédéral ou un milieu de haut niveau, je pense que ça aurait été vraiment beaucoup plus dur de m'en sortir et beaucoup plus long la prise de conscience. Donc, à ce niveau-là, j'ai été méga bien accompagnée par le médecin. Le médecin, quand elle m'a montré la biopsie, elle m'a dit « Là, mais t'es en train d'attaquer carrément ton foie, ton foie, il est en train de... » De mourir petit à petit, là, tu te dis, ouais, là, je suis allée un peu loin. Et voilà, après aussi, la chance qu'eux, ils me disent à un moment, là, Maël, tu ne feras plus de sport. Tu ne vas pas revenir en stage. Si tu viens en stage, tu fais deux heures par jour max pendant un mois parce que tu ne peux pas... Là, tu n'es plus capable de faire plus. Et ça, je pense que de moi-même, si je n'avais pas fait de sport de haut niveau, j'en serais encore. Et je serais sûrement aussi passée par l'hospitalisation parce que ça m'a... C'était l'étape suivante, clairement. Oui, je pense que j'ai eu une prise de conscience. Mais après, comme tu dis, il y a des hauts débats et il y a des moments où tu replonges malgré toi. Tu n'es jamais vraiment guéri. Pour le moment, j'ai du mal à me dire que je suis à 100% guéri et que je reviens comme quand j'avais 10 ans et que j'étais inconsciente par rapport à la nourriture. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça. Tu vois, moi, c'est 30 ans après. Non, pas tout à fait. 25 ans après, je suis toujours en train de me poser des questions, c'est sûr. Mais je ne veux pas t'inquiéter. On vit quand même plutôt bien. Le point de départ, est-ce que c'est la recherche de la performance ? Est-ce que c'est cette inquiétude-là ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'au tout début, comme je te disais, c'est la blessure où je me suis dit, bon, là, il ne faut pas que... je reprenne du poids, etc.

  • Speaker #0

    Oui, mais la blessure, elle est arrivée déjà parce qu'il y avait sans doute des carences.

  • Speaker #1

    Oui, des carences, mais pas volontaires. Tu vois ce que je veux dire. Par contre, après, une fois que la blessure est arrivée, là, j'ai commencé à contrôler mon alimentation. Mais après, avec le travail psy, c'est avéré que je ne l'ai pas lié à la performance. C'était plus des problèmes persos, des problèmes familiaux qui m'ont amené à... C'est des répercussions sur mon enfance, etc. Un peu, enfin, rien de grave. Mais tu grandis dans une famille que tu ne choisis pas toujours. Ou des fois, les... Le rapport à l'alimentation peut être compliqué pour tes parents. Tu subis un peu ça malgré toi dans ton enfance, mais tu ne t'en rends pas forcément compte. Tu es arrivé à l'âge adulte. Ce sont des choses qui te marquent. Mes parents ont été extraordinaires. J'ai eu une enfance de rêve. Il y a des choses où il y a des petits traumas qui restent. Et voilà, c'était plus un chemin perso qui a dû être fait. Et c'est d'ailleurs souvent le cas, il y a les troubles du comportement alimentaire, ça peut souvent être des problèmes familiaux qui sont sous-jacents à tout ça. Mais non, après, ce n'était pas la perf et en fait, même après, quand je suis revenue et que j'ai perfé, je me suis toujours promis, alors c'était très dur, de ne pas me dire « ah bah je suis forte parce que je suis maigre » . Parce que je savais que ça allait entretenir un truc, mais c'est très dur. Parce que ça fonctionne et tu n'as pas envie d'affilier ça à ça. C'est dur à faire ce mécanisme asemental. Franchement, je pense que je n'aurais pas fait de ski ou quoi que ce soit. J'aurais eu ce mal-être qui aurait dû se traduire à un moment d'une improprequée manière. Ça a été les troubles comportement alimentaire.

  • Speaker #0

    Tu dis... Ça fonctionne, d'être maigre ou d'être très mince, de se mettre en carence, ça fonctionne, mais vraiment pas longtemps.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est qu'on brille un moment et puis ça pète assez rapidement quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai subi un peu aussi. Franchement, je ne sais pas le pourquoi, du comment. Après, je pense qu'il y avait beaucoup d'autres paramètres. Donc, ça ne dure pas, clairement. Et puis, on est des femmes, on est des hommes. Et derrière,

  • Speaker #0

    je cours.

  • Speaker #1

    On est des hommes et des femmes. Et je pense qu'il y a des répercussions aussi sur notre vie perso, sur notre fertilité, on le sait très bien, sur notre santé osseuse. Et dans la tête aussi, c'est ce que je disais. Ça a des répercussions fortes sur... Ton corps, il choisit où il met son énergie. Il n'est pas forcément pour nourrir ton cerveau et que ton cerveau soit en bonne santé. Donc voilà, ça s'éclaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as été, parce que tu l'as évoqué tout à l'heure, le syndrome Red S, est-ce que tu as été, par exemple, jusqu'au point d'être améliorée ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas obligée de me répondre à toutes ces choses. Voilà, je ne veux pas... C'est des choses personnelles, mais voilà, c'est aussi des signes. Ça me permet de le dire, c'est indécis, on parlait de fractures de fatigue, le fait d'être améliorée pour une jeune femme, une femme, c'est aussi un signe de grosse carence alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des choses souvent qui sont cachées, parce que souvent les jeunes filles qui font du ski prennent des contraceptions pour pallier à toutes ces douleurs de règles, etc. qui peuvent limiter les performances ou quoi que ce soit. Et en fait, moi, c'est ce qui m'est arrivé. Pendant deux ans, je prenais la pilule, j'étais sous hormones, entre guillemets, artificielles. Et donc, j'avais mes règles, tout allait bien. En fait, j'étais bien. Je n'étais pas en mauvaise santé. Et en fait, quand tu arrêtes, tu te dis, ah bah si, en fait, ça me plue. Et là, je suis vraiment en carence. Et c'est des choses qui mettent du temps à revenir. Mais vraiment, enfin... Moi, je suis encore améliorée aujourd'hui, alors que je sais très bien que mon rapport alimentaire-motion a changé, que j'ai suffisamment d'énergie dans mon corps. J'ai été suffisamment suivie au niveau nutritionnel et des étiquettes pour m'en rendre compte. Mais c'est des choses qui mettent vraiment du temps à revenir. Et ça, les médecins nous le disent. Mais après, moi, aujourd'hui, j'ai arrêté le ski. À un moment, je vais peut-être vouloir des enfants. Et on sait que plus cette période dure, plus c'est difficile aussi d'avoir... d'être fertile plus facilement quand on va vouloir avoir des enfants. En fait, c'est la répercussion que ça a aussi sur ta vie de femme, d'autant plus quand tu sors du haut niveau. Au final, c'est dur. Quand tu sors, ta vie de femme, elle prend d'autant plus de place.

  • Speaker #0

    Je mettrais en parallèle de cet épisode, j'ai participé à une conférence il y a... un peu plus d'un mois sur le Tratrail du Vercors avec d'autres mails. Maëlle Bovire qui est spécialiste d'orientation et de trail et Sébastien Diffenbaum qui est un spécialiste dans la micronutrition et notamment sur ces problématiques. On a répondu à pas mal de questions. Je pense que je le mettrai en parallèle. On a enregistré la conférence et ils sont d'accord pour que je la diffuse. Il y aura pas mal de réponses à des questions, je pense, aussi sur ce sujet. et Parce que tu as fait le lien avec le ski de fond. On est dans un sport où, tu le disais, avoir ses règles, c'est compliqué. C'est forcément une problématique. Après, on peut passer outre. J'en avais parlé l'hiver dernier avec Léna Quintin, avec plusieurs filles. J'avais fait des épisodes un peu spécifiques féminins. Est-ce que... que... On a plus de problématiques dans les sports d'endurance et le ski de fond notamment, sur les troubles alimentaires, etc. Ou en fait, on retrouve ça partout, tu crois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr qu'il y a des facteurs de risque quand tu fais des sports d'endurance. Encore, on n'est pas un sport de poids comme l'avion ou quoi que ce soit, ou il y en a aussi. Mais les sports d'endurance, oui. Et puis... C'est un peu la culture de la maigreur. Mais dans tous les cas, aujourd'hui, dans notre société, les jeunes femmes, je pense qu'elles ne grandissent pas en aimant leur corps. C'est difficile, en fait. Tu as tellement de représentations sur les réseaux sociaux et puis cette culture de la maigreur dans nos pays occidentaux d'autant plus que je pense que oui, Faire du sport d'endurance, c'est un facteur de risque, mais il y a tellement de jeunes femmes qui en souffrent qu'elles fassent du sport, quoi que ce soit dans leur vie.

  • Speaker #0

    Il y a des exemples, il faut que je fasse attention à la façon dont je le dis, mais il y a quelques années, en biathlon, Anaïs Bescon, qui était loin d'être toute fine, aujourd'hui en équipe de France, en ski de fond, Alors, elle est très loin d'être d'être grosse, mais Flora Dolcy, tu te dis, elle n'est pas file de fer. Elle a des formes et c'est très bien. C'est des filles qui performent et j'aimerais bien en fait qu'on mette ça aussi en avant. C'est pour ça qu'il faut que je fasse gaffe à ce que je dise. Ce n'est pas mettre en avant qu'elles ne sont pas toutes fines, mais en fait qu'il n'y a pas un morphotype et il ne faut pas être juste toute fine pour performer. Mais voilà, en fait, on a plein de contre-exemples de l'imaginaire qu'on a de la sportive ou du sportif de haut niveau à filiforme.

  • Speaker #1

    Mais au-delà de... Il y a des femmes qui peuvent aussi paraître en très bonne santé, mais qui sont améliorées ou quoi que ce soit. En fait, il n'y a pas d'être en bonne santé, c'est pouvoir s'épanouir dans sa vie de tous les jours. Et si... Si il y a quelqu'un qui est en mauvaise santé, ce n'est pas forcément visible, on va dire. Il y en a des femmes polémiques et qui, visuellement, on ne se dit pas « Ah, elle est malade, quoi » . Donc, en fait, les troubles du comportement alimentaire, c'est en ça que c'est assez profond. Je pense que, franchement, tu fais un questionnaire en équipe de France au niveau féminin en France, je dirais, au niveau national, international, je pense qu'il y a 50% des femmes, même plus, qui disent qu'elles ne sont pas à l'aise avec leur alimentation. Et ça se traduit pas forcément par une perte de poids visible ou quoi que ce soit. Et je pense que oui, c'est bien de se dire, finalement, on peut être forte dans n'importe quel... conditions, mais c'est surtout bien de se dire moi, je m'en fous d'être...

  • Speaker #0

    Je veux dire, les exemples, ils ne doivent pas être par rapport au poids, à comment la personne est au niveau de sa composition corporelle. Je veux dire, les exemples, ils doivent être cette femme, quand elle est sur les skis, elle a le smile, elle a de l'énergie, elle est au top. Et c'est comme ça que j'ai envie d'être. Et voilà, c'est ça, les jeunes filles, elles n'ont pas envie. Le lien ne doit pas être au niveau du corps.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. J'en venais à cette réflexion parce que tu parlais des réseaux sociaux. C'est l'image qu'on se fait. On se dit, oui, elle est comme ça, lui, il est comme ça. Il faut ressembler, il faut être dans... C'est le culte de l'image du corps qu'on a de plus en plus. C'est exacerbé par les réseaux sociaux. Mais évidemment, j'espère que, comme tu dis, ce qui est dégagé... par le smile, par plutôt le comportement est plus important au final. De voir des gens épanouis qui performent, c'est bien plus important.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Je pense qu'on est dans un milieu où même les meilleurs sont très abordables. Je pense que c'est ça aussi qui pousse les jeunes à aller au plus haut niveau. et à se dire, moi je vais être dans l'équipe de ce mec-là parce que il est art trop cool il va me partager plein de choses etc.

  • Speaker #1

    C'est vrai, et là l'équipe de France actuellement renvoie en plus bien cette image en ce qu'ils font de bonne humeur de bonheur d'être ensemble et de vivre les aventures sportives ensemble

  • Speaker #0

    je pense qu'on est une belle génération après ils ont ils sont pas à plein de mon flux franchement pour avoir vécu un peu la coupe du monde c'est vrai que c'est des journées quand même quand c'est bien et que c'est ta passion tu peux que être heureux alors oui après il y a des contreperfs etc mais je pense qu'ils savent se serrer les coudes et aujourd'hui c'est une belle génération c'est cool

  • Speaker #1

    C'est pareil, si je dis des choses, il ne faut pas hésiter à me dire « non, ça, on ne peut pas en parler » . Allez, c'est quand même les troubles alimentaires, quelque chose qui touche principalement les filles, même s'il y a des hommes qui sont dans ces problématiques-là. Est-ce qu'entre vous, en équipe de France, c'est des sujets que vous avez abordés, les filles, entre vous ? Il y en a peut-être d'autres. qui ont des problèmes aussi ou pas. Je n'en sais rien. Je ne veux pas faire de suppositions sur quoi que ce soit. Mais est-ce que c'est un sujet, en tout cas, entre vous ?

  • Speaker #0

    Oui. Comme je te disais, quand j'ai été malade, j'ai eu la chance d'être méga soutenue par la Fédération. Et j'avais aussi un groupe de copines qui était incroyable quand j'étais malade. Mais que j'ai aussi fait souffrir.

  • Speaker #1

    Souffrir ?

  • Speaker #0

    Parce que, en fait, vivre avec quelqu'un de malade tous les jours, ce n'est pas simple et tu la vois se dégrader, tu ne sais pas trop comment aborder les choses. C'est des choses qui, même moi, si j'étais ouverte, au final, comme je te disais, je mentais beaucoup sur ce que je pensais ou ce qui se passait vraiment dans ma vie. Donc, elles en ont souffert et moi, je ne m'en rendais pas forcément compte quand j'étais malade. Sauf qu'à un moment, elles en ont parlé au coach parce qu'elles se sont dit, je crois même que c'est le coach qui a demandé comment elle se sentait par rapport à ça. Et c'est sorti que c'était difficile de vivre avec moi. Forcément, tu regardes ce que je mange, tu te fais du souci aussi parce qu'on est potes avant tout. Et du coup, c'est sorti que c'était dur de vivre avec quelqu'un d'anorexique. Et cette année-là, du coup, les filles, elles se sont dit, il faut qu'on fasse quelque chose pour parler de tout ça, pour aider les personnes qui sont touchées, prévenir l'entourage aussi, donner des clés aux entraîneurs, aux formateurs, et aussi pouvoir casser un peu... Cette glace du tabou des troubles du comportement alimentaire, notamment dans nos sports d'endurance. Donc du coup, elles m'ont organisée, elles m'ont parlé à la FEDE. Et au mois de juin, il y a deux ans, je dirais, il a été organisé à Annecy un... Une journée dédiée à ça, où il y a eu des professionnels de santé, médecins, diététiciens, psychologues, qui sont venus parler de tout ça. Et face à nous, il y avait aussi d'autres disciplines. Il y avait le combiné nordique, je crois, qui était là, les fondeurs, un peu de biathlètes. Voilà, c'était proposé comme ça à l'ensemble des athlètes et des formateurs, enfin des entraîneurs, coachs, etc. Et même prép physique, il me semble. Donc voilà, ça, c'était une journée. Enfin, ouais, je les remercie mais sans foi d'avoir organisé tout ça. C'était... Moi, j'étais trop contente que ça ait lieu. Et ouais, fière de pouvoir un peu... Ouais, permettre que des petites... Des malheurs comme ça ou des parcours de vie un peu... Des astres aident aussi les jeunes ou les générations futures à éviter de tomber là-dedans et faire évoluer le milieu aussi dans cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu es ou pourrais être un peu soutien pour... Si tes anciennes camarades se posent la question, est-ce que... Il y en a qui viennent te dire là, je ne sais pas si je ne suis pas en train de tomber dedans.

  • Speaker #0

    Alors, comme tu le sais, c'est dur de venir de toi-même en parler quand tu es malade à quelqu'un d'une tierce personne. D'autant quand elle n'est pas professionnelle ou quoi que ce soit. Après, je suis alerte et tu connais, quand tu en as vécu, tu connais les mécanismes de... du trouble du comportement environnemental et toutes les étapes un peu avant que ce soit vraiment problématique. Donc oui, j'essaye d'aborder le sujet avec les filles qui me semblent où je me dis bon là peut-être il y a un problème, mais c'est difficile. Tu ne sais jamais trop comment aborder le sujet et même malgré avoir des formations Tous les mois, il faut savoir comment aborder la chose. C'est difficile. Si la personne n'est pas ouverte, c'est d'autant plus dur. Donc oui, je reste alerte. Mais je pense que la base, c'est surtout de prévenir avant même qu'on arrive au moment où il faut en parler devant le fait accompli. Je pense que c'est plus à ce niveau-là que ça se joue que vraiment quand ça devient problématique.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Parce que c'est un peu la limite entre mesurer, par exemple, ce qu'on mange. Parce que quand on fait du haut niveau, il ne faut quand même pas faire n'importe quoi sur l'alimentation, ni dans un sens, ni dans l'autre. Où est la limite, justement, entre je fais attention et je fais très attention. Et là, non, j'en mets forcément un peu moins parce que j'ai peur d'en avoir trop. Voilà. Est-ce qu'il n'y a pas déjà un piège à être attentif à ce qu'on mange ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est hyper interdépendant. Franchement, je connais des cyclistes qui pèsent tous leurs plats, tous les jours, trois fois par jour, ce qu'ils mangent, etc. Et il n'y a zéro problème.

  • Speaker #1

    Mais ils sont suivis en faisant ça ? Ce n'est peut-être pas eux de leur côté qui font ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Mais derrière... Pour autant, je ne suis pas sûre que quand ils vont arriver et arrêter, ils vont avoir des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que ça a été un sujet cet été avec Pauline Ferrand-Prévot, qui en a parlé. Elle a dit, là, je me suis mis en carence. Elle le savait très bien, mais ça a été volontaire sur une période courte. Et derrière, a priori, je ne la connais pas, mais ça a l'air d'aller. Mais c'était mesuré, calculé et volontaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça...

  • Speaker #1

    C'est pas un trouble de comportement.

  • Speaker #0

    Ouais, après je pense que si pour elle c'est un aspect de la performance qui ont un paramètre qu'elle peut modifier, tant mieux. Après c'est aussi qu'est-ce que tu laisses aux générations futures ? Quelle image tu laisses à ton sport ? Est-ce qu'il faut vraiment une make pour performer ? Demi-Volverine a bien parlé aussi de son côté. Mais voilà. Mais du coup, je ne me rappelle plus qu'est-ce que c'était la question.

  • Speaker #1

    Je faisais un peu la différence entre... de tomber dans le trouble alimentaire parce que mentalement, involontairement tu manges pas assez ou tu calcules au gramme près mais c'est volontaire,

  • Speaker #0

    c'est mesuré après je pense que c'est facile à dire mais le plus facile c'est d'écouter son corps en fait il y a des signaux le corps est bien fait, il y a des signaux de satiété des signaux de... Je ne sais pas, si tu te mets une grosse charge de muscu, tu n'as qu'à remarquer ton comportement alimentaire. Tu vas manger trois fois plus de protes de manière naturelle parce que ton corps en réclame. Et ça, c'est des choses, quand tu tombes malade, que tu perds complètement l'aspect vraiment physiologique et de gestion « naturelle » de ton assiette. Et après, il y a un équilibre à trouver. Mais je pense que tout sportif, s'il se met quatre jours de tartiflette, il rentre et il se sent un peu mal, un peu lourd. C'est un juste milieu à trouver. Franchement, ce qu'ils font, je n'en connais pas, c'est qu'ils se mettent des régimes alimentaires méga stricts. Je ne pense pas que ce soit vraiment un facteur de performance à aller chercher quand il fait froid l'hiver. Tu as plus de risques à te mettre en carence, à tomber malade, qu'à performer sur tes skis. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Puis, le rappeler, j'insiste un peu, parce que pour les plus jeunes, ils ont quelquefois encore du mal à s'en rendre compte, mais qu'en s'entraînant, même six fois par semaine, sept fois par semaine, il y a besoin de manger plus. que la normale, que si tu es sédentaire. Donc, il ne faut pas avoir peur de se dire j'ai faim, j'ai besoin de manger, c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, écouter sa faim, mais vraiment, c'est la base.

  • Speaker #1

    Après, attention, ne pas manger n'importe quoi, n'importe comment et n'importe quand, mais en tout cas, ne pas être dans la privation. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est ce que je te disais. Après, je pense que dans tous les cas, on est sportif. On a une philosophie de bien-être et on ne va pas aller s'enfiler des mégas, une boîte de cookies au goûter tous les goûters. Je pense que c'est des choses qu'on met en place naturellement et il n'y a pas vraiment de pression à se mettre à ce niveau-là. À part suffisamment, ça c'est sûr que je pense que ça peut être le problème. D'autant que je sais qu'il y a aussi pas mal de jeunes qui sont... qui sont en internat ou qui ne peuvent pas forcément avoir les apports. Et souvent, c'est aussi des milieux où c'est assez restrictif. Tu ne vas pas te resservir parce que tu ne peux pas. Et voilà, pourquoi pas trouver ces compléments, ces petites astuces aussi pour avoir ces apports journaliers suffisants. Ça, c'est aussi une problématique pour les jeunes qui ne sont pas forcément à la maison.

  • Speaker #1

    Après, j'espère quand même que dans les internats qui accueillent des sportifs, il me semble qu'à Villars, par exemple, c'est le cas, il y a quand même, peut-être pas depuis très longtemps, mais il y a quand même une réflexion là-dessus, et que tous les jeunes qui sont en sport-études dans ces lycées-là aient suffisamment. Oui,

  • Speaker #0

    je ne dis pas qu'on est dénutris à l'internat.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Mais oui, oui. Non, mais c'est bien et je pense que c'est un sujet qui est au goût du jour et qui fait parler. Donc, c'est bien que les instances le prennent après le corps aussi.

  • Speaker #1

    Donc, aujourd'hui, tu es jeune retraité. Tu continues un peu à faire du sport quand même.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, je pense que la passion du sport, elle ne se perd pas comme ça. et quand on a bouffé depuis que t'es... T'es jeune, t'aimes ça en fait, la montagne, il n'y a rien de mieux pour s'évader, donc je continue.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, ce qui souvent est difficile quand on arrête dans le sport où on a performé, c'est de remettre un de ça dans ce même sport en ayant un entraînement qui est bien moindre, parce que c'est un peu frustrant, on ne sait pas trop les repères par rapport aux autres, etc. Tu m'as dit... tu savais pas si t'allais remettre un 1-2 star cet hiver peut-être, on verra mais du coup est-ce que tu t'es dit, tiens, sur un autre sport je vais y aller pour découvrir autre chose ou d'ailleurs pas forcément découvrir, je pense au trail parce que t'as déjà fait des belles perfs en trail précédemment est-ce que tu te dis, tiens, allez Je vais aller un peu là-dedans, pas forcément sur la recherche de performances de haut niveau, mais en tout cas aller s'amuser puisque c'est un sport qui est beaucoup plus, au niveau compète, beaucoup plus populaire que le scrisson. Il y a des trails de partout, on ne va pas forcément faire du haut niveau en performance sur un trail près de la maison.

  • Speaker #0

    Pour le moment, l'envie de remettre un dossard n'est pas revenue. Mais je pense que c'est aussi malgré tout, c'est pas mon sport, mais en fait, quand t'as été tout le temps programmée et performante, moi je sais très bien que si je m'inscris à un trial, je vais voir, je vais mettre un programme à suivre et voilà, un peu des règles. Pour le moment, j'ai pas envie du tout de... Je pense que je sais pas faire les choses à moitié, c'est dommage, mais comme tu dis, je pourrais très bien me dire je m'inscris au trial du quartier. Et en fait, je crois que je suis aussi tout aussi bien toute seule dans la montagne, à me faire mes bambés sans dossard, à l'allure que je veux, quand je veux, avec qui je veux. Et pour le moment, là-dedans, je m'épanouis. Après, voilà, pour le moment, je n'ai pas d'objectif.

  • Speaker #1

    Et peut-être découvrir différemment l'environnement dans lequel tu... En fait, en t'étant entraînée quelque part, en étant tout le temps à... De dire, tiens, ma séance, c'est ça. Alors, ce n'est pas que ça, évidemment, à l'entraînement, mais tu vas peut-être, en ayant un esprit un peu plus ouvert sur ce qui t'entoure, essayer aussi de redécouvrir.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, quand je m'entraînais, je partais à l'entraînement. Et là, je suis pas dans la montagne pendant X heures, et je ne sais pas quand est-ce que je reviens. Je reviens souvent avec des champignons. Ils sont pas lourds qu'à manger. Je ne revenais pas avec les champignons. Donc, ouais, c'est autre chose. Et en même temps, je me lève le matin et je ne sais pas trop ce que je vais faire dans la journée. Ah bah tiens, si j'ai un trou, autant j'y vais. Ah bah tiens, il y a un pote qui me propose ça. Vas-y, je m'organise pour... Donc ouais, c'est sûr qu'à ce niveau-là, je suis plus libre et ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, tu réponds presque à la question que j'allais te poser. C'est qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es retraité ? Tu ne fais plus rien, on ne part courir. Tu te poses la question de ce que tu vas faire dans la journée. Non, je plaisance. Tu as poursuivi les études. Tu repars pour terminer les études. Qu'est-ce que tu as comme objectif là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis en école de kiné. Il me reste encore trois ans. Je m'éclate. Ça me fait trop kiffer. Je pense que je suis vraiment dans le milieu qui me correspond. J'adore... prendre soin des gens. Là, si je suis là aujourd'hui, c'est aussi pour aider les jeunes et la santé. En règle générale, ça m'importe. Pour la population, en règle générale, je suis attirée par les sportifs aussi d'autant plus. Mais voilà, je me régale là-dedans. Franchement, je pense que je suis au bon endroit. Après, là, pour le moment, ça s'écoule. Je suis plus des soirées d'intégration que je vais en cours. Mais c'est bien aussi, je découvre la vie étudiante et c'est sympa.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a plein de sportifs de haut niveau qui font leurs études en parallèle, mais c'est beaucoup en ligne, avec très peu de présence, et en fait, ils ne vivent pas du tout la vie d'étudiant. Donc là, ça y est, tu as dit « vie la vie d'étudiant » . Ça va pouvoir faire les débordements de la vie d'étudiant.

  • Speaker #0

    Oui, il va plus fort que j'abuse. Mais ouais, c'est cool.

  • Speaker #1

    Normalement, c'est seulement en avril que ça peut déborder pour les skieurs et les skieuses. Non, c'est même en septembre.

  • Speaker #0

    Ouais, là, il n'y a plus de règles. Mais non, c'est cool. Puis les études d'équiné, je suis qualité sportive. Je pense que c'est aussi un bon milieu dans lequel je me sens bien. Donc ouais, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ouais, puis kiné, allez, aujourd'hui, ce sont vraiment... Des personnes qui sont bien plus ouvertes à tout l'environnement autour de la personne et pas uniquement justement au côté mécanique du corps. Et il y a une vraie réflexion sur tout ce qui va autour, notamment sur la nutrition, sur les impacts, tout ça. Et puis sur la mise en place d'activités. Bien plus, il n'y a pas si longtemps, il y a cinq ans, on allait chez le kiné, on se faisait un peu masser, manipuler. Il y avait 4-5 séances, c'était fini. Aujourd'hui, c'est de la mise en route d'activités, beaucoup d'autonomie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup d'éducation. C'est une part du métier qui est méga intéressante aussi parce que tu te sens vraiment utile dans la vie des patients. C'est beaucoup d'éducation à la santé, aux aptitudes personnelles. individuelles au quotidien. C'est remettre vraiment les gens en santé. Et ça, c'est trop chouette. Et les accompagner dans toute leur prise en charge, comme tu dis, à tous les niveaux. Ça, c'est trop chouette. On a beaucoup de cours de psychologie à ce niveau-là. C'est vraiment un métier complet où tu peux apprendre tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Allez, dernière petite question. Si tu as un petit message à faire passer aux jeunes, très jeunes, jeunes athlètes dans le ski de fond, ce serait quoi ? Pas forcément sur notre sujet du jour, mais en général.

  • Speaker #0

    Déjà, ne pas avoir peur à en parler à l'entourage quand on a un doute. Parce que quand il y a un doute, souvent il n'y a pas de doute. de doute, c'est que ça ne va pas, c'est qu'il y a un problème. Et je pense qu'aujourd'hui, nos entraîneurs dans notre milieu, ils sont alertés à ce niveau-là, ils savent nous guider. Moi, en ce cas, les entraîneurs que j'ai eus, ils savaient comment agir à ce niveau-là. Je pense que le plus dur, c'est d'en parler. Et même à vos potes. Le plus dur, c'est vraiment de briser la glace. Sinon, prenez soin de vous et éclatez-vous dans votre sport. Ne vous posez pas 5000 questions à ce niveau-là. Si vous vous sentez à votre place, il n'y a pas de raison que vous tombiez dans quoi que ce soit. Ne vous prenez pas la tête non plus. Juste, voilà, toujours une petite... Petite alarme au-dessus de la tête. Ah, est-ce que je suis dans les cordes ?

  • Speaker #1

    J'ai fait la grimace quand tu disais que les coachs étaient formés là-dessus. Tant mieux, et j'espère que c'est le cas quand on a des coachs de comité au niveau de la FED. Moi, je suis coach de club. J'ai passé un DE2, pourtant j'ai été un peu plus loin que juste le monitorat. on n'est pas formé là-dessus. Pas encore, j'espère que ça va arriver. Il ne faut pas forcément y passer des semaines entières. En tout cas, si on avait un petit bout de la formation qui abordait ces sujets-là, ce serait déjà pas mal. Du coup, ma question, ce serait, quel conseil tu donnerais au coach ?

  • Speaker #0

    C'est dur. Franchement, je pense que c'est méga dur d'être coach. d'une jeune ou d'un jeune qui a des troubles de comportement alimentaire parce que c'est, comme je te disais, c'est un sujet qui est difficile à aborder. Mais c'est de la prévention, en fait. Saine et pas moralisatrice. C'est rassurant,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    Oui, rassurant. Et je pense qu'en fait, tous nos coachs, j'ai de la chance de ne pas avoir un coach qui me disaient, là, t'es trop grosse, ou t'aimes ce que tu manges, ou voilà. Je pense qu'on est dans un milieu où les coachs, ils sont méga sains, et c'est juste des... Ouais, de l'apport d'informations, et ouais, tout en... plus pour le bien-être de la personne, et je pense que, maintenant, les coachs, ils prennent conscience qu'on est des hommes et des femmes avant d'être des sportifs, et je pense qu'ils sont vachement tournés là-dessus aussi, donc... En tant que coach, je dirais simplement, prenez vos athlètes comme des futures femmes ou des futurs hommes et donnez-leur les clés pour qu'ils soient épanouis à la fois quand ils sont sportifs, mais aussi derrière.

  • Speaker #1

    D'accord, joli. Top. Si tu as déjà écouté le podcast, tu sais que je termine toujours par un petit quiz. Voilà, il faut répondre du tac au tac.

  • Speaker #0

    Allez, très bien.

  • Speaker #1

    Normalement, en plus, si tu as déjà écouté plusieurs fois, c'est tout le temps les mêmes questions. C'est facile, il faudrait que je change.

  • Speaker #0

    J'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Ouais, pésante. T'es plutôt skate ou classique ?

  • Speaker #0

    Skate.

  • Speaker #1

    Poudreuse ou d'amage billard ?

  • Speaker #0

    Poudreuse.

  • Speaker #1

    Plutôt sprint ou 50 kilomètres ? C'est pas du tacota, comme ça.

  • Speaker #0

    Sprint, allez.

  • Speaker #1

    Plutôt montée de l'Alpe de Chermys ou plutôt borderline ?

  • Speaker #0

    Borderline.

  • Speaker #1

    Lundi ou la Mastarte ?

  • Speaker #0

    La mastarte.

  • Speaker #1

    Ski roux ou course à pied ?

  • Speaker #0

    Bah course à pied !

  • Speaker #1

    Les bronzés font du ski ou Première Étoile comme film ? première étoile je change de génération d'habitude c'est les bronzés pour du ski toi t'es petite jeune c'est normal c'est trop vieux pour toi les bronzés et plutôt chartreuse ou gilet pie je n'ai pas bon grand merci en tout cas d'avoir partagé tout ça de rentrer dans des histoires quand même très personnelles et voilà c'est important de pouvoir en parler j'espère que que je t'ai pas posé des questions trop indiscrètes et j'espère que ce sera écouté et entendu par plein de monde.

  • Speaker #0

    Oui, j'espère. Merci à toi et merci d'avoir partagé cette histoire, c'est cool. Donc, merci de m'avoir invitée. Je suis trop contente d'avoir pu discuter de tout ça profondément et d'avoir un lieu pour discuter, en fait, parce que c'est rare aussi de trouver des endroits pour parler de tout ça. Donc, merci de me redonner la parole.

  • Speaker #1

    C'est gentil. En tout cas, tu as l'air épanouie, souriante et tout. J'espère que tu es vraiment bien dans ta vie maintenant. Ça fait plaisir de te voir comme ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci, merci.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Ciao. Nous voici à la fin de cet épisode de Nouvelles Traces. J'espère que vous avez apprécié notre exploration d'aujourd'hui et que vous repartez avec de nouvelles idées et connaissances. N'hésitez pas à cliquer sur les petites étoiles de votre plateforme d'écoute si ça vous a plu et à partager autour de vous. Et si vous souhaitez me contacter, retrouvez-moi sur Instagram. Merci de nous avoir accompagnés sur cette nouvelle trace. Retrouvez-nous la prochaine fois pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes. En attendant, restez curieux et gardez l'esprit d'aventure bien vivant. A la prochaine sur Nouvelle Trace Podcast.

Description

Nouvelle Trace Podcast

Un podcast pour parler de ski de fond.


Cette semaine, j'ai rencontré Maëlle Veyre, jeune athlète retraitée du Haut Niveau en Ski de Fond. Grande Espoir pour les années futures, elle a mis un terme à sa carrière en fin de saison dernière.

De nombreuses raisons qui l'ont amené à prendre cette décision.

Elle est notamment passée par des phases de troubles alimentaires et de carences énergétiques. Aujourd'hui, elle a accepté de venir en parler ouvertement avec moi.

Un témoignage riche et tellement important pour comprendre et avancer auprès de nos jeunes générations.


En lien avec cet épisode, vous retrouverez une conférence que j'ai animée lors de l'Ultra Trail du Vercors sur le sujet avec Maëlle Beauvir (trail et CO) et Sébastien Diefenbronn (micro nutritionniste et spécialisé dans les dérèglements hormonaux)


Je suis Nicolas Heldenbergh, entraineur de ski de fond, speaker de courses, aventurier en montagne, mais surtout amoureux de notre sport.

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Nicolas Heldenbergh

Nouvelle Trace Podcast

Aventure Nordique



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Nouvelle Trace Podcast, le podcast où nous explorons les pistes du ski de fond et au-delà. Je suis Nicolas Heldenbergh, entraîneur de ski nordique et speaker d'événements sportifs, prêt à partager avec vous des histoires inspirantes, des conseils pratiques d'entraînement, des discussions avec des invités exceptionnels. Que vous soyez un pratiquant loisir, un athlète chevronné ou simplement quelqu'un qui aime l'aventure et le plein air, ensemble nous allons tracer de nouvelles pistes, repousser nos limites et découvrir ce qui se cache derrière chaque virage. Alors, chaussez vos skis, ajustez vos dragons et préparez-vous à glisser vers de nouvelles découvertes avec Nouvelles Traces. Salut à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Nouvelles Traces Podcast. Un nouvel épisode qui va être riche et j'espère qu'il sera écouté par beaucoup de monde. Je reçois aujourd'hui Maëlle Vert. qui est toute jeune, retraitée, très jeune, retraitée. Elle était en équipe de France encore l'an dernier en ski de fond. Et puis, voilà, la vie l'a amenée à arrêter le haut niveau. Elle va nous expliquer tout ça. C'est un sujet qui me tient à cœur parce que, voilà, on en parlait juste avant avec elle. On va parler de troubles alimentaires. On va parler de toutes ces problématiques qu'on... pas mal de jeunes filles, mais aussi les garçons, et avec des discours qui souvent, d'après moi, ne sont pas très audibles, parce que voilà, des discours qui viennent de spécialistes, de médecins, etc. Et puis pas beaucoup encore, pas assez de paroles ouvertes de personnes qui ont été touchées par ça dans le haut niveau. Et donc voilà, c'est une belle proposition qu'on a avec Maël. Merci d'être là avec moi, Maël.

  • Speaker #1

    Merci Nico de me recevoir, ça me fait vraiment plaisir d'être là, de pouvoir parler de ce sujet et j'espère comme tu disais qu'on va toucher un maximum de petites jeunes ou de petits jeunes ou même sensibiliser aussi les personnes qui ne sont pas forcément touchées, les familles, les coachs, l'entourage en général. Et voilà, on peut donner aussi ma vision du côté de l'athlète et voilà, ça va un peu... Comment ça se passe ? Je ne sais pas. On va en discuter tout au long de l'épisode. En tout cas, merci beaucoup de nous recevoir. Ça me fait très plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    C'est gentil de venir jusque dans le Vercors. Bon, tu n'es pas venue exprès pour ça, mais voilà, quittez les Hautes-Alpes pour venir nous voir puisqu'on est au lendemain des championnats de France de ski-roue et tu étais venue donner de la voix pour encourager les copains et les copines.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis venue un peu revoir tout le monde. C'est vrai que c'est... C'était l'occasion avant l'hiver où je sais que tout le monde est un peu plus stressé et c'est moins abordable. Donc là, j'étais contente d'être là, de les revoir et j'étais contente d'être de l'autre côté cette fois-ci. Donc voilà, oui, contente d'être là.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va peut-être commencer par une petite présentation déjà de qui tu es. Même si on te connaît quand on est dans le milieu du ski de fond, on a suivi déjà pas mal tes... tes performances, mais voilà, nous faire un petit retour de tes exploits passés. Passés et pas très vieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, pas très vieux. Du coup, j'ai été sportive de l'aimant au ski de fond. J'ai fait de nombreuses années à la Fédération Française du Ski depuis les juniors. J'ai parcouru un peu toutes les catégories. En junior... J'étais au groupe fédéral. Et puis après, en U23, je suis passée avec Vincent Vitoz et toutes les filles. Enfin, les filles, j'en crois. Après, championnat du monde, je suis remis avec deux médailles de Planica. Et voilà, un peu des réussites aussi sur les longues distances, les marathons. Et voilà, l'année dernière, une saison un peu plus... spéciale, je veux dire, où je suis partie sur le ski-marathon pour me faire plaisir et finir en beauté comme je souhaitais ma carrière.

  • Speaker #0

    On va revenir là-dessus. Bon, on va le faire tout de suite. Tu as attaqué la saison, donc tu étais dans le groupe de la FED. Tu as attaqué, je ne sais plus si tu as fait une Coupe du Monde tout de suite, mais en tout cas, tu étais dans le coup pour attaquer une saison de Coupe du Monde. et puis ça ne s'est pas passé comme tu le souhaitais est-ce que directement quand tu es à Bichurqué sur une saison finalement de longue distance, sur le marathon ski tour notamment, tu savais que ce serait ta dernière saison, dès le début ?

  • Speaker #1

    J'étais en questionnement profond quand même. J'ai eu des grosses contre-performances en coup du monde. Il y a eu un contexte qui a fait que je ne me sentais pas à ma place à ce moment-là. Du coup, j'ai eu une grosse pause où j'ai voulu un peu tout arrêter. Au final, c'est vrai que les longues distances, tu n'as pas la pression, tu fais les choses pour toi. Du coup, ça m'a permis de profiter de l'entraînement que j'avais pu faire tout l'été. De me faire plaisir sur des longues distances où je n'avais pas de pression, je faisais les choses pour moi. Et petit à petit, le chemin a pris celui de la retraite. Mais ce n'était pas instantané, ça avait pris du temps et j'ai vraiment poussé le pour et le contre. Mais ça a pas été, j'ai dit bon j'arrête tout.

  • Speaker #0

    Et ça fait une dernière saison où effectivement tu... Ça ne marche pas au niveau international, mais ça fait une belle dernière saison avec plein de réussites sur les longues distances. C'est aussi chouette, c'est un point quand même positif sur cette dernière année. Pas que je dis dernière, mais peut-être que cette année tu vas te réaligner sur quelques courses. Je ne sais pas si tu t'entraînes encore un petit peu, sûrement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas sorti d'escalier déjà, ça c'est sûr. non je fais pas mal de trail et tout mais c'est vrai que finir sur les longues distances c'est... plaisant en fait. Et puis ça m'a permis de faire un transfert souple et ça me va très bien comme ça.

  • Speaker #0

    Et si on remonte un peu plus loin, du coup, dans l'enfance, toi t'es des Hautes-Alpes, il me semble que t'habites dans la vallée de la Clarée, tu étais au club de Montgenèvre-Val-Clarée, donc t'as... T'es née là-bas, t'as grandi là-bas, dans un environnement de ski de fond tout de suite ?

  • Speaker #1

    Franchement, oui. Après, je suis passée par l'Alpin quand même au tout début, parce que mon père est moniteur de ski et c'est tout de suite l'activité un peu plus abordable quand t'es jeune que faire des montées en ski de fond. Mais après, on a vite basculé, ayant des parents sportifs et plus par endurance, on a vite basculé sur le ski de fond au Club de Montgenève quand on était petits. et puis après voilà de Zoff et son nid, j'ai eu la chance d'être dans un club incroyable avec des formateurs, des coachs qui m'ont vraiment transmis leur passion et je pense que c'est ça qui m'a suivi tout du long de ma carrière, mine de rien quand il y avait des moments, des coups durs c'était tout le temps vers eux que je retournais à Bruinson et voilà, je pense que les clubs ont un gros travail à faire sur la transmission de la passion et après, je suis montée à Villars-de-Lens pour le sport études passer au comité et puis petit à petit la fédé jusqu'à l'année dernière un petit passage en coupe du monde j'ai fait toutes les strates aussi c'est ça aussi où je me suis dit j'ai tout vu du ski j'ai fait tout ce que moi j'avais à voir donc c'est complet je suis contente de l'avoir fait et puis tu le disais mais bien accompagné à...

  • Speaker #0

    par la famille. Ton papa est moniteur de ski. Ta maman, elle est prof de PS, il me semble. Donc voilà, un environnement sportif. Ton frère, il fait du trail. Non, il fait du trail. Il tourne plutôt pas mal aussi. Un environnement familial qui fait que c'était tout le temps dehors en train de bouger.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Il n'y avait pas beaucoup de dimanches devant la télé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as le souvenir... Des premières fois où tu t'es posé des questions par rapport à ton corps, ton alimentation et le lien avec la performance ?

  • Speaker #1

    Déjà dans ma jeunesse, pas du tout. J'étais extrêmement nique par rapport à ça. Je n'ai jamais eu de problème. Et après, je me suis blessée en junior. Et donc voilà, fracture de fatigue aux deux pieds au mois d'octobre, pas de saison. Enfin, je suis revenue pour les championnats de France en fin de saison. Mais sinon, du coup, un hiver loin des copains, un hiver en rééducation à Albertville, à faire des allers-retours, chambéries à Albertville pendant deux mois, remettre les skis. Puis la fracture de fatigue, c'est une blessure. Delphine Clodel peut-être en parler aussi. C'est une blessure qui est... Très difficile à cerner dans le sens où ça va très bien un jour et le lendemain c'est catastrophique et il faut tout recommencer. T'en fais un de plus, un peu trop et voilà. Donc pas mal d'isolement même si voilà il y avait mes parents, mais bon qui étaient à Brunson, mon copain un peu avec moi. Mais c'est vrai que t'es loin des copains, tu les vois performer. Et voilà, je pense que l'isolement a fait que je me suis posé des questions sur mon alimentation. Puis, tu arrêtes le sport. Donc, j'arrête le sport. Mais si je veux revenir, il ne faut pas que je sois trop grosse non plus parce que je me dépense moins. Donc, je contrôle mon alimentation. Et en fait, tout part de là. Et après, c'est l'engrenage qui fait que ça peut devenir très problématique.

  • Speaker #0

    Oui, tu parlais de la fracture de fatigue très souvent, pas tout le temps. Mais la majorité des cas, c'est une fragilité osseuse qui est due justement à un manque des carences alimentaires. Et contrairement à une fracture qui se fait suite à une chute, un choc, etc. Donc, c'est un des signaux à vraiment prendre en compte si on a un jeune, une jeune qui a une fracture de fatigue. C'est vraiment à alerter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    effectivement on fait un sport où On se dépense énormément. Et c'est ce syndrome Redes dont tout le monde parle. Et je pense qu'il y a des fois où ce n'est pas volontaire aussi. Moi, avant de me blesser, je pense qu'il y a eu un déficit énergétique à un moment. Mais ce n'était pas volontaire. Après, je ne dis pas qu'en 8-15, il faut se faire suivre par un nutritionniste. Mais en tout cas, on fait un sport qui demande beaucoup d'énergie. Il faut en être conscient. Et je pense qu'on a aussi, peut-être à plus bas niveau, pas forcément été très alertés à ce niveau-là. C'est quand on arrive en U20 où on commence à avoir un peu... C'est un rendez-vous avec la nutritionniste qui est à la FED et qui nous donne deux, trois informations. Mais ce n'est pas plus que ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Et tu as raison, ce n'est pas forcément un trouble de comportement alimentaire. c'est Juste qu'on pense s'alimenter suffisamment et par rapport à la dépense énergétique qui est demandée quand on s'entraîne une, deux fois par jour, tous les jours de la semaine, forcément, le corps a besoin d'être nourri. Et c'est quelque chose, je l'ai déjà entendu, une athlète en trade que j'avais reçue, c'est Sabine Erström qui en parlait. Quand elle était jeune, elle avait droit à des remarques à la cantine sur le fait qu'elle mangeait beaucoup. Et en fait, juste, elle s'entraînait beaucoup. Donc, c'était normal. Elle mangeait normalement pas par rapport à la plupart des jeunes filles, mais normalement par rapport à l'activité physique qu'elle avait. Et voilà, il n'y a pas forcément de troubles alimentaires, mais juste, il faut manger plus que quelqu'un qui passe beaucoup de temps dans le canapé.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. et à prévoir. Quand tu es en stage, tu es dans un milieu qui fait que tout le monde s'entraîne à peu près à la même intensité. Donc c'est assez facile. Ce qui est plus difficile, je pense, c'est quand les jeunes rentrent chez eux. Il y a certaines normes que tu n'as plus, certains repères que tu perds quand tu es en groupe, en sociabilité. Ce qui a fait que, je pense, avec l'isolement de la fracture, c'est aussi plus facile quand tu te retrouves face à ton assiette de contrôler ton assiette.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, est-ce qu'il y a un moment où tu t'es rendu compte que tu avais vraiment une vraie problématique de comportement, plus que juste de vouloir maîtriser mais aller un petit peu plus loin ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu un moment particulier où je sortais d'une séance de préparation mentale. Parce qu'avant, je n'étais pas de psy ou quoi que ce soit. Et j'étais en fin de rééducation de mon pied. Et c'est un moment où aussi, le fait d'être en dénutrition, au niveau mental, on est en dépression. On a des troubles au niveau mental. Et donc du coup, j'étais... Je pense que je m'isolais d'autant plus, j'étais très irritable, etc. Et il y a un moment où je pense que c'est plus ma santé mentale, où je me suis dit, non mais là, ça va pas du tout, là t'es en train de chuter complètement. Et donc j'ai rappelé ma PrEP et je lui ai dit, voilà, en fait ça va pas du tout. Il faut que tu me trouves une scie, il faut qu'on en discute, parce que là, je suis en train de faire n'importe quoi. Après, voilà, t'as ce moment-là où tu prends conscience, mais ça prend du temps. Et tu retombes tout le temps un petit peu. En fait, tu crées des mécanismes aussi au niveau de tes habitudes. Tu crées un environnement qui ne te stresse pas, où tu contrôles tout, donc c'est dur d'en sortir. Et après, il y a eu aussi des facteurs médicaux, des biopsies qui m'ont montré que là, j'étais en train de me détruire au niveau plus physiologique.

  • Speaker #0

    Et c'est du coup toi vraiment qui t'es rendu compte de ça et qui a fait le pas pour essayer de t'en sortir ou tu as eu des alertes un peu de ton entourage ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des alertes, mais quand t'es malade, ces alertes, t'as pas envie de les entendre. Et c'est ça qui est d'autant plus dur pour l'entourage, je pense. C'est qu'on t'alerte, on a envie que tu t'en sortes. Les gens s'inquiètent pour toi, mais toi, tu t'inquiètes pas et tu leur mens, entre guillemets. Il y a une grande partie où aujourd'hui, je culpabilise aussi un peu d'avoir... Je mentis pendant un an et demi à ma famille parce que je voulais cacher des choses. Je savais que ce n'était pas du tout ça, mon comportement. Et il y a des choses que je ne pouvais pas leur dire. Donc, il y a une grosse partie de mensonges et de malhonnêteté vis-à-vis de ta famille qui, elle, pour autant, est là pour toi et veut que tu t'en sors. Il y a un gros moment où tu n'arrives pas à les entendre. Et pour eux, ils se sentent en puissance. Et ce n'est pas simple non plus. Donc c'est pour ça qu'en fait, il y a un moment où moi aussi, je me suis dit, là, eux, ils ne pourront rien faire pour moi parce que je ne les écoute pas. Donc il faut que je me tourne vers des tierces personnes, des professionnels qui pourront, eux, me guider vers le chemin de la guérison.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est fort d'avoir pu avoir cette démarche et cette réflexion. Je ne parle pas beaucoup de moi en général, mais voilà, j'ai... Dans mon adolescence, j'étais anorexique, j'ai été hospitalisé pour ça. Et puis on ne s'en sort pas, ça fait des hauts, des bas, anorexie, boulimie, etc. Et c'était impossible pour moi de m'en rendre compte. Heureusement, les autres, j'ai été hospitalisé parce qu'on m'y a mis de force. Tout seul, c'est difficile. Donc c'est une grande force de ta part d'avoir pu te tourner vers les bonnes personnes.

  • Speaker #1

    après je me suis tournée vers les bonnes personnes à un moment mais ouais je pense que pendant 4-5 mois je me tournais vers les personnes en me disant je suis en train de me guérir mais en fait c'était du plein plan parce que finalement j'avais pas vraiment pris conscience de la gravité des choses et c'est vrai que le fait je pense que ce qui m'a vraiment rendu compte c'est oui après c'est aussi ça c'est que j'ai eu la chance d'être suivie par la FED Et la FEDE a quand même fait un travail... Enfin, moi, je suis hyper reconnaissante de ce qu'ils ont pu m'apporter à ce niveau-là. Et j'ai conscience que si je n'avais pas été dans un milieu fédéral ou un milieu de haut niveau, je pense que ça aurait été vraiment beaucoup plus dur de m'en sortir et beaucoup plus long la prise de conscience. Donc, à ce niveau-là, j'ai été méga bien accompagnée par le médecin. Le médecin, quand elle m'a montré la biopsie, elle m'a dit « Là, mais t'es en train d'attaquer carrément ton foie, ton foie, il est en train de... » De mourir petit à petit, là, tu te dis, ouais, là, je suis allée un peu loin. Et voilà, après aussi, la chance qu'eux, ils me disent à un moment, là, Maël, tu ne feras plus de sport. Tu ne vas pas revenir en stage. Si tu viens en stage, tu fais deux heures par jour max pendant un mois parce que tu ne peux pas... Là, tu n'es plus capable de faire plus. Et ça, je pense que de moi-même, si je n'avais pas fait de sport de haut niveau, j'en serais encore. Et je serais sûrement aussi passée par l'hospitalisation parce que ça m'a... C'était l'étape suivante, clairement. Oui, je pense que j'ai eu une prise de conscience. Mais après, comme tu dis, il y a des hauts débats et il y a des moments où tu replonges malgré toi. Tu n'es jamais vraiment guéri. Pour le moment, j'ai du mal à me dire que je suis à 100% guéri et que je reviens comme quand j'avais 10 ans et que j'étais inconsciente par rapport à la nourriture. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça. Tu vois, moi, c'est 30 ans après. Non, pas tout à fait. 25 ans après, je suis toujours en train de me poser des questions, c'est sûr. Mais je ne veux pas t'inquiéter. On vit quand même plutôt bien. Le point de départ, est-ce que c'est la recherche de la performance ? Est-ce que c'est cette inquiétude-là ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'au tout début, comme je te disais, c'est la blessure où je me suis dit, bon, là, il ne faut pas que... je reprenne du poids, etc.

  • Speaker #0

    Oui, mais la blessure, elle est arrivée déjà parce qu'il y avait sans doute des carences.

  • Speaker #1

    Oui, des carences, mais pas volontaires. Tu vois ce que je veux dire. Par contre, après, une fois que la blessure est arrivée, là, j'ai commencé à contrôler mon alimentation. Mais après, avec le travail psy, c'est avéré que je ne l'ai pas lié à la performance. C'était plus des problèmes persos, des problèmes familiaux qui m'ont amené à... C'est des répercussions sur mon enfance, etc. Un peu, enfin, rien de grave. Mais tu grandis dans une famille que tu ne choisis pas toujours. Ou des fois, les... Le rapport à l'alimentation peut être compliqué pour tes parents. Tu subis un peu ça malgré toi dans ton enfance, mais tu ne t'en rends pas forcément compte. Tu es arrivé à l'âge adulte. Ce sont des choses qui te marquent. Mes parents ont été extraordinaires. J'ai eu une enfance de rêve. Il y a des choses où il y a des petits traumas qui restent. Et voilà, c'était plus un chemin perso qui a dû être fait. Et c'est d'ailleurs souvent le cas, il y a les troubles du comportement alimentaire, ça peut souvent être des problèmes familiaux qui sont sous-jacents à tout ça. Mais non, après, ce n'était pas la perf et en fait, même après, quand je suis revenue et que j'ai perfé, je me suis toujours promis, alors c'était très dur, de ne pas me dire « ah bah je suis forte parce que je suis maigre » . Parce que je savais que ça allait entretenir un truc, mais c'est très dur. Parce que ça fonctionne et tu n'as pas envie d'affilier ça à ça. C'est dur à faire ce mécanisme asemental. Franchement, je pense que je n'aurais pas fait de ski ou quoi que ce soit. J'aurais eu ce mal-être qui aurait dû se traduire à un moment d'une improprequée manière. Ça a été les troubles comportement alimentaire.

  • Speaker #0

    Tu dis... Ça fonctionne, d'être maigre ou d'être très mince, de se mettre en carence, ça fonctionne, mais vraiment pas longtemps.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est qu'on brille un moment et puis ça pète assez rapidement quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai subi un peu aussi. Franchement, je ne sais pas le pourquoi, du comment. Après, je pense qu'il y avait beaucoup d'autres paramètres. Donc, ça ne dure pas, clairement. Et puis, on est des femmes, on est des hommes. Et derrière,

  • Speaker #0

    je cours.

  • Speaker #1

    On est des hommes et des femmes. Et je pense qu'il y a des répercussions aussi sur notre vie perso, sur notre fertilité, on le sait très bien, sur notre santé osseuse. Et dans la tête aussi, c'est ce que je disais. Ça a des répercussions fortes sur... Ton corps, il choisit où il met son énergie. Il n'est pas forcément pour nourrir ton cerveau et que ton cerveau soit en bonne santé. Donc voilà, ça s'éclaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as été, parce que tu l'as évoqué tout à l'heure, le syndrome Red S, est-ce que tu as été, par exemple, jusqu'au point d'être améliorée ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas obligée de me répondre à toutes ces choses. Voilà, je ne veux pas... C'est des choses personnelles, mais voilà, c'est aussi des signes. Ça me permet de le dire, c'est indécis, on parlait de fractures de fatigue, le fait d'être améliorée pour une jeune femme, une femme, c'est aussi un signe de grosse carence alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des choses souvent qui sont cachées, parce que souvent les jeunes filles qui font du ski prennent des contraceptions pour pallier à toutes ces douleurs de règles, etc. qui peuvent limiter les performances ou quoi que ce soit. Et en fait, moi, c'est ce qui m'est arrivé. Pendant deux ans, je prenais la pilule, j'étais sous hormones, entre guillemets, artificielles. Et donc, j'avais mes règles, tout allait bien. En fait, j'étais bien. Je n'étais pas en mauvaise santé. Et en fait, quand tu arrêtes, tu te dis, ah bah si, en fait, ça me plue. Et là, je suis vraiment en carence. Et c'est des choses qui mettent du temps à revenir. Mais vraiment, enfin... Moi, je suis encore améliorée aujourd'hui, alors que je sais très bien que mon rapport alimentaire-motion a changé, que j'ai suffisamment d'énergie dans mon corps. J'ai été suffisamment suivie au niveau nutritionnel et des étiquettes pour m'en rendre compte. Mais c'est des choses qui mettent vraiment du temps à revenir. Et ça, les médecins nous le disent. Mais après, moi, aujourd'hui, j'ai arrêté le ski. À un moment, je vais peut-être vouloir des enfants. Et on sait que plus cette période dure, plus c'est difficile aussi d'avoir... d'être fertile plus facilement quand on va vouloir avoir des enfants. En fait, c'est la répercussion que ça a aussi sur ta vie de femme, d'autant plus quand tu sors du haut niveau. Au final, c'est dur. Quand tu sors, ta vie de femme, elle prend d'autant plus de place.

  • Speaker #0

    Je mettrais en parallèle de cet épisode, j'ai participé à une conférence il y a... un peu plus d'un mois sur le Tratrail du Vercors avec d'autres mails. Maëlle Bovire qui est spécialiste d'orientation et de trail et Sébastien Diffenbaum qui est un spécialiste dans la micronutrition et notamment sur ces problématiques. On a répondu à pas mal de questions. Je pense que je le mettrai en parallèle. On a enregistré la conférence et ils sont d'accord pour que je la diffuse. Il y aura pas mal de réponses à des questions, je pense, aussi sur ce sujet. et Parce que tu as fait le lien avec le ski de fond. On est dans un sport où, tu le disais, avoir ses règles, c'est compliqué. C'est forcément une problématique. Après, on peut passer outre. J'en avais parlé l'hiver dernier avec Léna Quintin, avec plusieurs filles. J'avais fait des épisodes un peu spécifiques féminins. Est-ce que... que... On a plus de problématiques dans les sports d'endurance et le ski de fond notamment, sur les troubles alimentaires, etc. Ou en fait, on retrouve ça partout, tu crois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr qu'il y a des facteurs de risque quand tu fais des sports d'endurance. Encore, on n'est pas un sport de poids comme l'avion ou quoi que ce soit, ou il y en a aussi. Mais les sports d'endurance, oui. Et puis... C'est un peu la culture de la maigreur. Mais dans tous les cas, aujourd'hui, dans notre société, les jeunes femmes, je pense qu'elles ne grandissent pas en aimant leur corps. C'est difficile, en fait. Tu as tellement de représentations sur les réseaux sociaux et puis cette culture de la maigreur dans nos pays occidentaux d'autant plus que je pense que oui, Faire du sport d'endurance, c'est un facteur de risque, mais il y a tellement de jeunes femmes qui en souffrent qu'elles fassent du sport, quoi que ce soit dans leur vie.

  • Speaker #0

    Il y a des exemples, il faut que je fasse attention à la façon dont je le dis, mais il y a quelques années, en biathlon, Anaïs Bescon, qui était loin d'être toute fine, aujourd'hui en équipe de France, en ski de fond, Alors, elle est très loin d'être d'être grosse, mais Flora Dolcy, tu te dis, elle n'est pas file de fer. Elle a des formes et c'est très bien. C'est des filles qui performent et j'aimerais bien en fait qu'on mette ça aussi en avant. C'est pour ça qu'il faut que je fasse gaffe à ce que je dise. Ce n'est pas mettre en avant qu'elles ne sont pas toutes fines, mais en fait qu'il n'y a pas un morphotype et il ne faut pas être juste toute fine pour performer. Mais voilà, en fait, on a plein de contre-exemples de l'imaginaire qu'on a de la sportive ou du sportif de haut niveau à filiforme.

  • Speaker #1

    Mais au-delà de... Il y a des femmes qui peuvent aussi paraître en très bonne santé, mais qui sont améliorées ou quoi que ce soit. En fait, il n'y a pas d'être en bonne santé, c'est pouvoir s'épanouir dans sa vie de tous les jours. Et si... Si il y a quelqu'un qui est en mauvaise santé, ce n'est pas forcément visible, on va dire. Il y en a des femmes polémiques et qui, visuellement, on ne se dit pas « Ah, elle est malade, quoi » . Donc, en fait, les troubles du comportement alimentaire, c'est en ça que c'est assez profond. Je pense que, franchement, tu fais un questionnaire en équipe de France au niveau féminin en France, je dirais, au niveau national, international, je pense qu'il y a 50% des femmes, même plus, qui disent qu'elles ne sont pas à l'aise avec leur alimentation. Et ça se traduit pas forcément par une perte de poids visible ou quoi que ce soit. Et je pense que oui, c'est bien de se dire, finalement, on peut être forte dans n'importe quel... conditions, mais c'est surtout bien de se dire moi, je m'en fous d'être...

  • Speaker #0

    Je veux dire, les exemples, ils ne doivent pas être par rapport au poids, à comment la personne est au niveau de sa composition corporelle. Je veux dire, les exemples, ils doivent être cette femme, quand elle est sur les skis, elle a le smile, elle a de l'énergie, elle est au top. Et c'est comme ça que j'ai envie d'être. Et voilà, c'est ça, les jeunes filles, elles n'ont pas envie. Le lien ne doit pas être au niveau du corps.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. J'en venais à cette réflexion parce que tu parlais des réseaux sociaux. C'est l'image qu'on se fait. On se dit, oui, elle est comme ça, lui, il est comme ça. Il faut ressembler, il faut être dans... C'est le culte de l'image du corps qu'on a de plus en plus. C'est exacerbé par les réseaux sociaux. Mais évidemment, j'espère que, comme tu dis, ce qui est dégagé... par le smile, par plutôt le comportement est plus important au final. De voir des gens épanouis qui performent, c'est bien plus important.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Je pense qu'on est dans un milieu où même les meilleurs sont très abordables. Je pense que c'est ça aussi qui pousse les jeunes à aller au plus haut niveau. et à se dire, moi je vais être dans l'équipe de ce mec-là parce que il est art trop cool il va me partager plein de choses etc.

  • Speaker #1

    C'est vrai, et là l'équipe de France actuellement renvoie en plus bien cette image en ce qu'ils font de bonne humeur de bonheur d'être ensemble et de vivre les aventures sportives ensemble

  • Speaker #0

    je pense qu'on est une belle génération après ils ont ils sont pas à plein de mon flux franchement pour avoir vécu un peu la coupe du monde c'est vrai que c'est des journées quand même quand c'est bien et que c'est ta passion tu peux que être heureux alors oui après il y a des contreperfs etc mais je pense qu'ils savent se serrer les coudes et aujourd'hui c'est une belle génération c'est cool

  • Speaker #1

    C'est pareil, si je dis des choses, il ne faut pas hésiter à me dire « non, ça, on ne peut pas en parler » . Allez, c'est quand même les troubles alimentaires, quelque chose qui touche principalement les filles, même s'il y a des hommes qui sont dans ces problématiques-là. Est-ce qu'entre vous, en équipe de France, c'est des sujets que vous avez abordés, les filles, entre vous ? Il y en a peut-être d'autres. qui ont des problèmes aussi ou pas. Je n'en sais rien. Je ne veux pas faire de suppositions sur quoi que ce soit. Mais est-ce que c'est un sujet, en tout cas, entre vous ?

  • Speaker #0

    Oui. Comme je te disais, quand j'ai été malade, j'ai eu la chance d'être méga soutenue par la Fédération. Et j'avais aussi un groupe de copines qui était incroyable quand j'étais malade. Mais que j'ai aussi fait souffrir.

  • Speaker #1

    Souffrir ?

  • Speaker #0

    Parce que, en fait, vivre avec quelqu'un de malade tous les jours, ce n'est pas simple et tu la vois se dégrader, tu ne sais pas trop comment aborder les choses. C'est des choses qui, même moi, si j'étais ouverte, au final, comme je te disais, je mentais beaucoup sur ce que je pensais ou ce qui se passait vraiment dans ma vie. Donc, elles en ont souffert et moi, je ne m'en rendais pas forcément compte quand j'étais malade. Sauf qu'à un moment, elles en ont parlé au coach parce qu'elles se sont dit, je crois même que c'est le coach qui a demandé comment elle se sentait par rapport à ça. Et c'est sorti que c'était difficile de vivre avec moi. Forcément, tu regardes ce que je mange, tu te fais du souci aussi parce qu'on est potes avant tout. Et du coup, c'est sorti que c'était dur de vivre avec quelqu'un d'anorexique. Et cette année-là, du coup, les filles, elles se sont dit, il faut qu'on fasse quelque chose pour parler de tout ça, pour aider les personnes qui sont touchées, prévenir l'entourage aussi, donner des clés aux entraîneurs, aux formateurs, et aussi pouvoir casser un peu... Cette glace du tabou des troubles du comportement alimentaire, notamment dans nos sports d'endurance. Donc du coup, elles m'ont organisée, elles m'ont parlé à la FEDE. Et au mois de juin, il y a deux ans, je dirais, il a été organisé à Annecy un... Une journée dédiée à ça, où il y a eu des professionnels de santé, médecins, diététiciens, psychologues, qui sont venus parler de tout ça. Et face à nous, il y avait aussi d'autres disciplines. Il y avait le combiné nordique, je crois, qui était là, les fondeurs, un peu de biathlètes. Voilà, c'était proposé comme ça à l'ensemble des athlètes et des formateurs, enfin des entraîneurs, coachs, etc. Et même prép physique, il me semble. Donc voilà, ça, c'était une journée. Enfin, ouais, je les remercie mais sans foi d'avoir organisé tout ça. C'était... Moi, j'étais trop contente que ça ait lieu. Et ouais, fière de pouvoir un peu... Ouais, permettre que des petites... Des malheurs comme ça ou des parcours de vie un peu... Des astres aident aussi les jeunes ou les générations futures à éviter de tomber là-dedans et faire évoluer le milieu aussi dans cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu es ou pourrais être un peu soutien pour... Si tes anciennes camarades se posent la question, est-ce que... Il y en a qui viennent te dire là, je ne sais pas si je ne suis pas en train de tomber dedans.

  • Speaker #0

    Alors, comme tu le sais, c'est dur de venir de toi-même en parler quand tu es malade à quelqu'un d'une tierce personne. D'autant quand elle n'est pas professionnelle ou quoi que ce soit. Après, je suis alerte et tu connais, quand tu en as vécu, tu connais les mécanismes de... du trouble du comportement environnemental et toutes les étapes un peu avant que ce soit vraiment problématique. Donc oui, j'essaye d'aborder le sujet avec les filles qui me semblent où je me dis bon là peut-être il y a un problème, mais c'est difficile. Tu ne sais jamais trop comment aborder le sujet et même malgré avoir des formations Tous les mois, il faut savoir comment aborder la chose. C'est difficile. Si la personne n'est pas ouverte, c'est d'autant plus dur. Donc oui, je reste alerte. Mais je pense que la base, c'est surtout de prévenir avant même qu'on arrive au moment où il faut en parler devant le fait accompli. Je pense que c'est plus à ce niveau-là que ça se joue que vraiment quand ça devient problématique.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Parce que c'est un peu la limite entre mesurer, par exemple, ce qu'on mange. Parce que quand on fait du haut niveau, il ne faut quand même pas faire n'importe quoi sur l'alimentation, ni dans un sens, ni dans l'autre. Où est la limite, justement, entre je fais attention et je fais très attention. Et là, non, j'en mets forcément un peu moins parce que j'ai peur d'en avoir trop. Voilà. Est-ce qu'il n'y a pas déjà un piège à être attentif à ce qu'on mange ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est hyper interdépendant. Franchement, je connais des cyclistes qui pèsent tous leurs plats, tous les jours, trois fois par jour, ce qu'ils mangent, etc. Et il n'y a zéro problème.

  • Speaker #1

    Mais ils sont suivis en faisant ça ? Ce n'est peut-être pas eux de leur côté qui font ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Mais derrière... Pour autant, je ne suis pas sûre que quand ils vont arriver et arrêter, ils vont avoir des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que ça a été un sujet cet été avec Pauline Ferrand-Prévot, qui en a parlé. Elle a dit, là, je me suis mis en carence. Elle le savait très bien, mais ça a été volontaire sur une période courte. Et derrière, a priori, je ne la connais pas, mais ça a l'air d'aller. Mais c'était mesuré, calculé et volontaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça...

  • Speaker #1

    C'est pas un trouble de comportement.

  • Speaker #0

    Ouais, après je pense que si pour elle c'est un aspect de la performance qui ont un paramètre qu'elle peut modifier, tant mieux. Après c'est aussi qu'est-ce que tu laisses aux générations futures ? Quelle image tu laisses à ton sport ? Est-ce qu'il faut vraiment une make pour performer ? Demi-Volverine a bien parlé aussi de son côté. Mais voilà. Mais du coup, je ne me rappelle plus qu'est-ce que c'était la question.

  • Speaker #1

    Je faisais un peu la différence entre... de tomber dans le trouble alimentaire parce que mentalement, involontairement tu manges pas assez ou tu calcules au gramme près mais c'est volontaire,

  • Speaker #0

    c'est mesuré après je pense que c'est facile à dire mais le plus facile c'est d'écouter son corps en fait il y a des signaux le corps est bien fait, il y a des signaux de satiété des signaux de... Je ne sais pas, si tu te mets une grosse charge de muscu, tu n'as qu'à remarquer ton comportement alimentaire. Tu vas manger trois fois plus de protes de manière naturelle parce que ton corps en réclame. Et ça, c'est des choses, quand tu tombes malade, que tu perds complètement l'aspect vraiment physiologique et de gestion « naturelle » de ton assiette. Et après, il y a un équilibre à trouver. Mais je pense que tout sportif, s'il se met quatre jours de tartiflette, il rentre et il se sent un peu mal, un peu lourd. C'est un juste milieu à trouver. Franchement, ce qu'ils font, je n'en connais pas, c'est qu'ils se mettent des régimes alimentaires méga stricts. Je ne pense pas que ce soit vraiment un facteur de performance à aller chercher quand il fait froid l'hiver. Tu as plus de risques à te mettre en carence, à tomber malade, qu'à performer sur tes skis. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Puis, le rappeler, j'insiste un peu, parce que pour les plus jeunes, ils ont quelquefois encore du mal à s'en rendre compte, mais qu'en s'entraînant, même six fois par semaine, sept fois par semaine, il y a besoin de manger plus. que la normale, que si tu es sédentaire. Donc, il ne faut pas avoir peur de se dire j'ai faim, j'ai besoin de manger, c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, écouter sa faim, mais vraiment, c'est la base.

  • Speaker #1

    Après, attention, ne pas manger n'importe quoi, n'importe comment et n'importe quand, mais en tout cas, ne pas être dans la privation. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est ce que je te disais. Après, je pense que dans tous les cas, on est sportif. On a une philosophie de bien-être et on ne va pas aller s'enfiler des mégas, une boîte de cookies au goûter tous les goûters. Je pense que c'est des choses qu'on met en place naturellement et il n'y a pas vraiment de pression à se mettre à ce niveau-là. À part suffisamment, ça c'est sûr que je pense que ça peut être le problème. D'autant que je sais qu'il y a aussi pas mal de jeunes qui sont... qui sont en internat ou qui ne peuvent pas forcément avoir les apports. Et souvent, c'est aussi des milieux où c'est assez restrictif. Tu ne vas pas te resservir parce que tu ne peux pas. Et voilà, pourquoi pas trouver ces compléments, ces petites astuces aussi pour avoir ces apports journaliers suffisants. Ça, c'est aussi une problématique pour les jeunes qui ne sont pas forcément à la maison.

  • Speaker #1

    Après, j'espère quand même que dans les internats qui accueillent des sportifs, il me semble qu'à Villars, par exemple, c'est le cas, il y a quand même, peut-être pas depuis très longtemps, mais il y a quand même une réflexion là-dessus, et que tous les jeunes qui sont en sport-études dans ces lycées-là aient suffisamment. Oui,

  • Speaker #0

    je ne dis pas qu'on est dénutris à l'internat.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Mais oui, oui. Non, mais c'est bien et je pense que c'est un sujet qui est au goût du jour et qui fait parler. Donc, c'est bien que les instances le prennent après le corps aussi.

  • Speaker #1

    Donc, aujourd'hui, tu es jeune retraité. Tu continues un peu à faire du sport quand même.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, je pense que la passion du sport, elle ne se perd pas comme ça. et quand on a bouffé depuis que t'es... T'es jeune, t'aimes ça en fait, la montagne, il n'y a rien de mieux pour s'évader, donc je continue.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, ce qui souvent est difficile quand on arrête dans le sport où on a performé, c'est de remettre un de ça dans ce même sport en ayant un entraînement qui est bien moindre, parce que c'est un peu frustrant, on ne sait pas trop les repères par rapport aux autres, etc. Tu m'as dit... tu savais pas si t'allais remettre un 1-2 star cet hiver peut-être, on verra mais du coup est-ce que tu t'es dit, tiens, sur un autre sport je vais y aller pour découvrir autre chose ou d'ailleurs pas forcément découvrir, je pense au trail parce que t'as déjà fait des belles perfs en trail précédemment est-ce que tu te dis, tiens, allez Je vais aller un peu là-dedans, pas forcément sur la recherche de performances de haut niveau, mais en tout cas aller s'amuser puisque c'est un sport qui est beaucoup plus, au niveau compète, beaucoup plus populaire que le scrisson. Il y a des trails de partout, on ne va pas forcément faire du haut niveau en performance sur un trail près de la maison.

  • Speaker #0

    Pour le moment, l'envie de remettre un dossard n'est pas revenue. Mais je pense que c'est aussi malgré tout, c'est pas mon sport, mais en fait, quand t'as été tout le temps programmée et performante, moi je sais très bien que si je m'inscris à un trial, je vais voir, je vais mettre un programme à suivre et voilà, un peu des règles. Pour le moment, j'ai pas envie du tout de... Je pense que je sais pas faire les choses à moitié, c'est dommage, mais comme tu dis, je pourrais très bien me dire je m'inscris au trial du quartier. Et en fait, je crois que je suis aussi tout aussi bien toute seule dans la montagne, à me faire mes bambés sans dossard, à l'allure que je veux, quand je veux, avec qui je veux. Et pour le moment, là-dedans, je m'épanouis. Après, voilà, pour le moment, je n'ai pas d'objectif.

  • Speaker #1

    Et peut-être découvrir différemment l'environnement dans lequel tu... En fait, en t'étant entraînée quelque part, en étant tout le temps à... De dire, tiens, ma séance, c'est ça. Alors, ce n'est pas que ça, évidemment, à l'entraînement, mais tu vas peut-être, en ayant un esprit un peu plus ouvert sur ce qui t'entoure, essayer aussi de redécouvrir.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, quand je m'entraînais, je partais à l'entraînement. Et là, je suis pas dans la montagne pendant X heures, et je ne sais pas quand est-ce que je reviens. Je reviens souvent avec des champignons. Ils sont pas lourds qu'à manger. Je ne revenais pas avec les champignons. Donc, ouais, c'est autre chose. Et en même temps, je me lève le matin et je ne sais pas trop ce que je vais faire dans la journée. Ah bah tiens, si j'ai un trou, autant j'y vais. Ah bah tiens, il y a un pote qui me propose ça. Vas-y, je m'organise pour... Donc ouais, c'est sûr qu'à ce niveau-là, je suis plus libre et ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, tu réponds presque à la question que j'allais te poser. C'est qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es retraité ? Tu ne fais plus rien, on ne part courir. Tu te poses la question de ce que tu vas faire dans la journée. Non, je plaisance. Tu as poursuivi les études. Tu repars pour terminer les études. Qu'est-ce que tu as comme objectif là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis en école de kiné. Il me reste encore trois ans. Je m'éclate. Ça me fait trop kiffer. Je pense que je suis vraiment dans le milieu qui me correspond. J'adore... prendre soin des gens. Là, si je suis là aujourd'hui, c'est aussi pour aider les jeunes et la santé. En règle générale, ça m'importe. Pour la population, en règle générale, je suis attirée par les sportifs aussi d'autant plus. Mais voilà, je me régale là-dedans. Franchement, je pense que je suis au bon endroit. Après, là, pour le moment, ça s'écoule. Je suis plus des soirées d'intégration que je vais en cours. Mais c'est bien aussi, je découvre la vie étudiante et c'est sympa.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a plein de sportifs de haut niveau qui font leurs études en parallèle, mais c'est beaucoup en ligne, avec très peu de présence, et en fait, ils ne vivent pas du tout la vie d'étudiant. Donc là, ça y est, tu as dit « vie la vie d'étudiant » . Ça va pouvoir faire les débordements de la vie d'étudiant.

  • Speaker #0

    Oui, il va plus fort que j'abuse. Mais ouais, c'est cool.

  • Speaker #1

    Normalement, c'est seulement en avril que ça peut déborder pour les skieurs et les skieuses. Non, c'est même en septembre.

  • Speaker #0

    Ouais, là, il n'y a plus de règles. Mais non, c'est cool. Puis les études d'équiné, je suis qualité sportive. Je pense que c'est aussi un bon milieu dans lequel je me sens bien. Donc ouais, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ouais, puis kiné, allez, aujourd'hui, ce sont vraiment... Des personnes qui sont bien plus ouvertes à tout l'environnement autour de la personne et pas uniquement justement au côté mécanique du corps. Et il y a une vraie réflexion sur tout ce qui va autour, notamment sur la nutrition, sur les impacts, tout ça. Et puis sur la mise en place d'activités. Bien plus, il n'y a pas si longtemps, il y a cinq ans, on allait chez le kiné, on se faisait un peu masser, manipuler. Il y avait 4-5 séances, c'était fini. Aujourd'hui, c'est de la mise en route d'activités, beaucoup d'autonomie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup d'éducation. C'est une part du métier qui est méga intéressante aussi parce que tu te sens vraiment utile dans la vie des patients. C'est beaucoup d'éducation à la santé, aux aptitudes personnelles. individuelles au quotidien. C'est remettre vraiment les gens en santé. Et ça, c'est trop chouette. Et les accompagner dans toute leur prise en charge, comme tu dis, à tous les niveaux. Ça, c'est trop chouette. On a beaucoup de cours de psychologie à ce niveau-là. C'est vraiment un métier complet où tu peux apprendre tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Allez, dernière petite question. Si tu as un petit message à faire passer aux jeunes, très jeunes, jeunes athlètes dans le ski de fond, ce serait quoi ? Pas forcément sur notre sujet du jour, mais en général.

  • Speaker #0

    Déjà, ne pas avoir peur à en parler à l'entourage quand on a un doute. Parce que quand il y a un doute, souvent il n'y a pas de doute. de doute, c'est que ça ne va pas, c'est qu'il y a un problème. Et je pense qu'aujourd'hui, nos entraîneurs dans notre milieu, ils sont alertés à ce niveau-là, ils savent nous guider. Moi, en ce cas, les entraîneurs que j'ai eus, ils savaient comment agir à ce niveau-là. Je pense que le plus dur, c'est d'en parler. Et même à vos potes. Le plus dur, c'est vraiment de briser la glace. Sinon, prenez soin de vous et éclatez-vous dans votre sport. Ne vous posez pas 5000 questions à ce niveau-là. Si vous vous sentez à votre place, il n'y a pas de raison que vous tombiez dans quoi que ce soit. Ne vous prenez pas la tête non plus. Juste, voilà, toujours une petite... Petite alarme au-dessus de la tête. Ah, est-ce que je suis dans les cordes ?

  • Speaker #1

    J'ai fait la grimace quand tu disais que les coachs étaient formés là-dessus. Tant mieux, et j'espère que c'est le cas quand on a des coachs de comité au niveau de la FED. Moi, je suis coach de club. J'ai passé un DE2, pourtant j'ai été un peu plus loin que juste le monitorat. on n'est pas formé là-dessus. Pas encore, j'espère que ça va arriver. Il ne faut pas forcément y passer des semaines entières. En tout cas, si on avait un petit bout de la formation qui abordait ces sujets-là, ce serait déjà pas mal. Du coup, ma question, ce serait, quel conseil tu donnerais au coach ?

  • Speaker #0

    C'est dur. Franchement, je pense que c'est méga dur d'être coach. d'une jeune ou d'un jeune qui a des troubles de comportement alimentaire parce que c'est, comme je te disais, c'est un sujet qui est difficile à aborder. Mais c'est de la prévention, en fait. Saine et pas moralisatrice. C'est rassurant,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    Oui, rassurant. Et je pense qu'en fait, tous nos coachs, j'ai de la chance de ne pas avoir un coach qui me disaient, là, t'es trop grosse, ou t'aimes ce que tu manges, ou voilà. Je pense qu'on est dans un milieu où les coachs, ils sont méga sains, et c'est juste des... Ouais, de l'apport d'informations, et ouais, tout en... plus pour le bien-être de la personne, et je pense que, maintenant, les coachs, ils prennent conscience qu'on est des hommes et des femmes avant d'être des sportifs, et je pense qu'ils sont vachement tournés là-dessus aussi, donc... En tant que coach, je dirais simplement, prenez vos athlètes comme des futures femmes ou des futurs hommes et donnez-leur les clés pour qu'ils soient épanouis à la fois quand ils sont sportifs, mais aussi derrière.

  • Speaker #1

    D'accord, joli. Top. Si tu as déjà écouté le podcast, tu sais que je termine toujours par un petit quiz. Voilà, il faut répondre du tac au tac.

  • Speaker #0

    Allez, très bien.

  • Speaker #1

    Normalement, en plus, si tu as déjà écouté plusieurs fois, c'est tout le temps les mêmes questions. C'est facile, il faudrait que je change.

  • Speaker #0

    J'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Ouais, pésante. T'es plutôt skate ou classique ?

  • Speaker #0

    Skate.

  • Speaker #1

    Poudreuse ou d'amage billard ?

  • Speaker #0

    Poudreuse.

  • Speaker #1

    Plutôt sprint ou 50 kilomètres ? C'est pas du tacota, comme ça.

  • Speaker #0

    Sprint, allez.

  • Speaker #1

    Plutôt montée de l'Alpe de Chermys ou plutôt borderline ?

  • Speaker #0

    Borderline.

  • Speaker #1

    Lundi ou la Mastarte ?

  • Speaker #0

    La mastarte.

  • Speaker #1

    Ski roux ou course à pied ?

  • Speaker #0

    Bah course à pied !

  • Speaker #1

    Les bronzés font du ski ou Première Étoile comme film ? première étoile je change de génération d'habitude c'est les bronzés pour du ski toi t'es petite jeune c'est normal c'est trop vieux pour toi les bronzés et plutôt chartreuse ou gilet pie je n'ai pas bon grand merci en tout cas d'avoir partagé tout ça de rentrer dans des histoires quand même très personnelles et voilà c'est important de pouvoir en parler j'espère que que je t'ai pas posé des questions trop indiscrètes et j'espère que ce sera écouté et entendu par plein de monde.

  • Speaker #0

    Oui, j'espère. Merci à toi et merci d'avoir partagé cette histoire, c'est cool. Donc, merci de m'avoir invitée. Je suis trop contente d'avoir pu discuter de tout ça profondément et d'avoir un lieu pour discuter, en fait, parce que c'est rare aussi de trouver des endroits pour parler de tout ça. Donc, merci de me redonner la parole.

  • Speaker #1

    C'est gentil. En tout cas, tu as l'air épanouie, souriante et tout. J'espère que tu es vraiment bien dans ta vie maintenant. Ça fait plaisir de te voir comme ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci, merci.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Ciao. Nous voici à la fin de cet épisode de Nouvelles Traces. J'espère que vous avez apprécié notre exploration d'aujourd'hui et que vous repartez avec de nouvelles idées et connaissances. N'hésitez pas à cliquer sur les petites étoiles de votre plateforme d'écoute si ça vous a plu et à partager autour de vous. Et si vous souhaitez me contacter, retrouvez-moi sur Instagram. Merci de nous avoir accompagnés sur cette nouvelle trace. Retrouvez-nous la prochaine fois pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes. En attendant, restez curieux et gardez l'esprit d'aventure bien vivant. A la prochaine sur Nouvelle Trace Podcast.

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Description

Nouvelle Trace Podcast

Un podcast pour parler de ski de fond.


Cette semaine, j'ai rencontré Maëlle Veyre, jeune athlète retraitée du Haut Niveau en Ski de Fond. Grande Espoir pour les années futures, elle a mis un terme à sa carrière en fin de saison dernière.

De nombreuses raisons qui l'ont amené à prendre cette décision.

Elle est notamment passée par des phases de troubles alimentaires et de carences énergétiques. Aujourd'hui, elle a accepté de venir en parler ouvertement avec moi.

Un témoignage riche et tellement important pour comprendre et avancer auprès de nos jeunes générations.


En lien avec cet épisode, vous retrouverez une conférence que j'ai animée lors de l'Ultra Trail du Vercors sur le sujet avec Maëlle Beauvir (trail et CO) et Sébastien Diefenbronn (micro nutritionniste et spécialisé dans les dérèglements hormonaux)


Je suis Nicolas Heldenbergh, entraineur de ski de fond, speaker de courses, aventurier en montagne, mais surtout amoureux de notre sport.

Retrouvez nous sur les réseaux :

Nicolas Heldenbergh

Nouvelle Trace Podcast

Aventure Nordique



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Nouvelle Trace Podcast, le podcast où nous explorons les pistes du ski de fond et au-delà. Je suis Nicolas Heldenbergh, entraîneur de ski nordique et speaker d'événements sportifs, prêt à partager avec vous des histoires inspirantes, des conseils pratiques d'entraînement, des discussions avec des invités exceptionnels. Que vous soyez un pratiquant loisir, un athlète chevronné ou simplement quelqu'un qui aime l'aventure et le plein air, ensemble nous allons tracer de nouvelles pistes, repousser nos limites et découvrir ce qui se cache derrière chaque virage. Alors, chaussez vos skis, ajustez vos dragons et préparez-vous à glisser vers de nouvelles découvertes avec Nouvelles Traces. Salut à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Nouvelles Traces Podcast. Un nouvel épisode qui va être riche et j'espère qu'il sera écouté par beaucoup de monde. Je reçois aujourd'hui Maëlle Vert. qui est toute jeune, retraitée, très jeune, retraitée. Elle était en équipe de France encore l'an dernier en ski de fond. Et puis, voilà, la vie l'a amenée à arrêter le haut niveau. Elle va nous expliquer tout ça. C'est un sujet qui me tient à cœur parce que, voilà, on en parlait juste avant avec elle. On va parler de troubles alimentaires. On va parler de toutes ces problématiques qu'on... pas mal de jeunes filles, mais aussi les garçons, et avec des discours qui souvent, d'après moi, ne sont pas très audibles, parce que voilà, des discours qui viennent de spécialistes, de médecins, etc. Et puis pas beaucoup encore, pas assez de paroles ouvertes de personnes qui ont été touchées par ça dans le haut niveau. Et donc voilà, c'est une belle proposition qu'on a avec Maël. Merci d'être là avec moi, Maël.

  • Speaker #1

    Merci Nico de me recevoir, ça me fait vraiment plaisir d'être là, de pouvoir parler de ce sujet et j'espère comme tu disais qu'on va toucher un maximum de petites jeunes ou de petits jeunes ou même sensibiliser aussi les personnes qui ne sont pas forcément touchées, les familles, les coachs, l'entourage en général. Et voilà, on peut donner aussi ma vision du côté de l'athlète et voilà, ça va un peu... Comment ça se passe ? Je ne sais pas. On va en discuter tout au long de l'épisode. En tout cas, merci beaucoup de nous recevoir. Ça me fait très plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    C'est gentil de venir jusque dans le Vercors. Bon, tu n'es pas venue exprès pour ça, mais voilà, quittez les Hautes-Alpes pour venir nous voir puisqu'on est au lendemain des championnats de France de ski-roue et tu étais venue donner de la voix pour encourager les copains et les copines.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis venue un peu revoir tout le monde. C'est vrai que c'est... C'était l'occasion avant l'hiver où je sais que tout le monde est un peu plus stressé et c'est moins abordable. Donc là, j'étais contente d'être là, de les revoir et j'étais contente d'être de l'autre côté cette fois-ci. Donc voilà, oui, contente d'être là.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va peut-être commencer par une petite présentation déjà de qui tu es. Même si on te connaît quand on est dans le milieu du ski de fond, on a suivi déjà pas mal tes... tes performances, mais voilà, nous faire un petit retour de tes exploits passés. Passés et pas très vieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, pas très vieux. Du coup, j'ai été sportive de l'aimant au ski de fond. J'ai fait de nombreuses années à la Fédération Française du Ski depuis les juniors. J'ai parcouru un peu toutes les catégories. En junior... J'étais au groupe fédéral. Et puis après, en U23, je suis passée avec Vincent Vitoz et toutes les filles. Enfin, les filles, j'en crois. Après, championnat du monde, je suis remis avec deux médailles de Planica. Et voilà, un peu des réussites aussi sur les longues distances, les marathons. Et voilà, l'année dernière, une saison un peu plus... spéciale, je veux dire, où je suis partie sur le ski-marathon pour me faire plaisir et finir en beauté comme je souhaitais ma carrière.

  • Speaker #0

    On va revenir là-dessus. Bon, on va le faire tout de suite. Tu as attaqué la saison, donc tu étais dans le groupe de la FED. Tu as attaqué, je ne sais plus si tu as fait une Coupe du Monde tout de suite, mais en tout cas, tu étais dans le coup pour attaquer une saison de Coupe du Monde. et puis ça ne s'est pas passé comme tu le souhaitais est-ce que directement quand tu es à Bichurqué sur une saison finalement de longue distance, sur le marathon ski tour notamment, tu savais que ce serait ta dernière saison, dès le début ?

  • Speaker #1

    J'étais en questionnement profond quand même. J'ai eu des grosses contre-performances en coup du monde. Il y a eu un contexte qui a fait que je ne me sentais pas à ma place à ce moment-là. Du coup, j'ai eu une grosse pause où j'ai voulu un peu tout arrêter. Au final, c'est vrai que les longues distances, tu n'as pas la pression, tu fais les choses pour toi. Du coup, ça m'a permis de profiter de l'entraînement que j'avais pu faire tout l'été. De me faire plaisir sur des longues distances où je n'avais pas de pression, je faisais les choses pour moi. Et petit à petit, le chemin a pris celui de la retraite. Mais ce n'était pas instantané, ça avait pris du temps et j'ai vraiment poussé le pour et le contre. Mais ça a pas été, j'ai dit bon j'arrête tout.

  • Speaker #0

    Et ça fait une dernière saison où effectivement tu... Ça ne marche pas au niveau international, mais ça fait une belle dernière saison avec plein de réussites sur les longues distances. C'est aussi chouette, c'est un point quand même positif sur cette dernière année. Pas que je dis dernière, mais peut-être que cette année tu vas te réaligner sur quelques courses. Je ne sais pas si tu t'entraînes encore un petit peu, sûrement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas sorti d'escalier déjà, ça c'est sûr. non je fais pas mal de trail et tout mais c'est vrai que finir sur les longues distances c'est... plaisant en fait. Et puis ça m'a permis de faire un transfert souple et ça me va très bien comme ça.

  • Speaker #0

    Et si on remonte un peu plus loin, du coup, dans l'enfance, toi t'es des Hautes-Alpes, il me semble que t'habites dans la vallée de la Clarée, tu étais au club de Montgenèvre-Val-Clarée, donc t'as... T'es née là-bas, t'as grandi là-bas, dans un environnement de ski de fond tout de suite ?

  • Speaker #1

    Franchement, oui. Après, je suis passée par l'Alpin quand même au tout début, parce que mon père est moniteur de ski et c'est tout de suite l'activité un peu plus abordable quand t'es jeune que faire des montées en ski de fond. Mais après, on a vite basculé, ayant des parents sportifs et plus par endurance, on a vite basculé sur le ski de fond au Club de Montgenève quand on était petits. et puis après voilà de Zoff et son nid, j'ai eu la chance d'être dans un club incroyable avec des formateurs, des coachs qui m'ont vraiment transmis leur passion et je pense que c'est ça qui m'a suivi tout du long de ma carrière, mine de rien quand il y avait des moments, des coups durs c'était tout le temps vers eux que je retournais à Bruinson et voilà, je pense que les clubs ont un gros travail à faire sur la transmission de la passion et après, je suis montée à Villars-de-Lens pour le sport études passer au comité et puis petit à petit la fédé jusqu'à l'année dernière un petit passage en coupe du monde j'ai fait toutes les strates aussi c'est ça aussi où je me suis dit j'ai tout vu du ski j'ai fait tout ce que moi j'avais à voir donc c'est complet je suis contente de l'avoir fait et puis tu le disais mais bien accompagné à...

  • Speaker #0

    par la famille. Ton papa est moniteur de ski. Ta maman, elle est prof de PS, il me semble. Donc voilà, un environnement sportif. Ton frère, il fait du trail. Non, il fait du trail. Il tourne plutôt pas mal aussi. Un environnement familial qui fait que c'était tout le temps dehors en train de bouger.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Il n'y avait pas beaucoup de dimanches devant la télé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as le souvenir... Des premières fois où tu t'es posé des questions par rapport à ton corps, ton alimentation et le lien avec la performance ?

  • Speaker #1

    Déjà dans ma jeunesse, pas du tout. J'étais extrêmement nique par rapport à ça. Je n'ai jamais eu de problème. Et après, je me suis blessée en junior. Et donc voilà, fracture de fatigue aux deux pieds au mois d'octobre, pas de saison. Enfin, je suis revenue pour les championnats de France en fin de saison. Mais sinon, du coup, un hiver loin des copains, un hiver en rééducation à Albertville, à faire des allers-retours, chambéries à Albertville pendant deux mois, remettre les skis. Puis la fracture de fatigue, c'est une blessure. Delphine Clodel peut-être en parler aussi. C'est une blessure qui est... Très difficile à cerner dans le sens où ça va très bien un jour et le lendemain c'est catastrophique et il faut tout recommencer. T'en fais un de plus, un peu trop et voilà. Donc pas mal d'isolement même si voilà il y avait mes parents, mais bon qui étaient à Brunson, mon copain un peu avec moi. Mais c'est vrai que t'es loin des copains, tu les vois performer. Et voilà, je pense que l'isolement a fait que je me suis posé des questions sur mon alimentation. Puis, tu arrêtes le sport. Donc, j'arrête le sport. Mais si je veux revenir, il ne faut pas que je sois trop grosse non plus parce que je me dépense moins. Donc, je contrôle mon alimentation. Et en fait, tout part de là. Et après, c'est l'engrenage qui fait que ça peut devenir très problématique.

  • Speaker #0

    Oui, tu parlais de la fracture de fatigue très souvent, pas tout le temps. Mais la majorité des cas, c'est une fragilité osseuse qui est due justement à un manque des carences alimentaires. Et contrairement à une fracture qui se fait suite à une chute, un choc, etc. Donc, c'est un des signaux à vraiment prendre en compte si on a un jeune, une jeune qui a une fracture de fatigue. C'est vraiment à alerter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    effectivement on fait un sport où On se dépense énormément. Et c'est ce syndrome Redes dont tout le monde parle. Et je pense qu'il y a des fois où ce n'est pas volontaire aussi. Moi, avant de me blesser, je pense qu'il y a eu un déficit énergétique à un moment. Mais ce n'était pas volontaire. Après, je ne dis pas qu'en 8-15, il faut se faire suivre par un nutritionniste. Mais en tout cas, on fait un sport qui demande beaucoup d'énergie. Il faut en être conscient. Et je pense qu'on a aussi, peut-être à plus bas niveau, pas forcément été très alertés à ce niveau-là. C'est quand on arrive en U20 où on commence à avoir un peu... C'est un rendez-vous avec la nutritionniste qui est à la FED et qui nous donne deux, trois informations. Mais ce n'est pas plus que ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Et tu as raison, ce n'est pas forcément un trouble de comportement alimentaire. c'est Juste qu'on pense s'alimenter suffisamment et par rapport à la dépense énergétique qui est demandée quand on s'entraîne une, deux fois par jour, tous les jours de la semaine, forcément, le corps a besoin d'être nourri. Et c'est quelque chose, je l'ai déjà entendu, une athlète en trade que j'avais reçue, c'est Sabine Erström qui en parlait. Quand elle était jeune, elle avait droit à des remarques à la cantine sur le fait qu'elle mangeait beaucoup. Et en fait, juste, elle s'entraînait beaucoup. Donc, c'était normal. Elle mangeait normalement pas par rapport à la plupart des jeunes filles, mais normalement par rapport à l'activité physique qu'elle avait. Et voilà, il n'y a pas forcément de troubles alimentaires, mais juste, il faut manger plus que quelqu'un qui passe beaucoup de temps dans le canapé.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. et à prévoir. Quand tu es en stage, tu es dans un milieu qui fait que tout le monde s'entraîne à peu près à la même intensité. Donc c'est assez facile. Ce qui est plus difficile, je pense, c'est quand les jeunes rentrent chez eux. Il y a certaines normes que tu n'as plus, certains repères que tu perds quand tu es en groupe, en sociabilité. Ce qui a fait que, je pense, avec l'isolement de la fracture, c'est aussi plus facile quand tu te retrouves face à ton assiette de contrôler ton assiette.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, est-ce qu'il y a un moment où tu t'es rendu compte que tu avais vraiment une vraie problématique de comportement, plus que juste de vouloir maîtriser mais aller un petit peu plus loin ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu un moment particulier où je sortais d'une séance de préparation mentale. Parce qu'avant, je n'étais pas de psy ou quoi que ce soit. Et j'étais en fin de rééducation de mon pied. Et c'est un moment où aussi, le fait d'être en dénutrition, au niveau mental, on est en dépression. On a des troubles au niveau mental. Et donc du coup, j'étais... Je pense que je m'isolais d'autant plus, j'étais très irritable, etc. Et il y a un moment où je pense que c'est plus ma santé mentale, où je me suis dit, non mais là, ça va pas du tout, là t'es en train de chuter complètement. Et donc j'ai rappelé ma PrEP et je lui ai dit, voilà, en fait ça va pas du tout. Il faut que tu me trouves une scie, il faut qu'on en discute, parce que là, je suis en train de faire n'importe quoi. Après, voilà, t'as ce moment-là où tu prends conscience, mais ça prend du temps. Et tu retombes tout le temps un petit peu. En fait, tu crées des mécanismes aussi au niveau de tes habitudes. Tu crées un environnement qui ne te stresse pas, où tu contrôles tout, donc c'est dur d'en sortir. Et après, il y a eu aussi des facteurs médicaux, des biopsies qui m'ont montré que là, j'étais en train de me détruire au niveau plus physiologique.

  • Speaker #0

    Et c'est du coup toi vraiment qui t'es rendu compte de ça et qui a fait le pas pour essayer de t'en sortir ou tu as eu des alertes un peu de ton entourage ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des alertes, mais quand t'es malade, ces alertes, t'as pas envie de les entendre. Et c'est ça qui est d'autant plus dur pour l'entourage, je pense. C'est qu'on t'alerte, on a envie que tu t'en sortes. Les gens s'inquiètent pour toi, mais toi, tu t'inquiètes pas et tu leur mens, entre guillemets. Il y a une grande partie où aujourd'hui, je culpabilise aussi un peu d'avoir... Je mentis pendant un an et demi à ma famille parce que je voulais cacher des choses. Je savais que ce n'était pas du tout ça, mon comportement. Et il y a des choses que je ne pouvais pas leur dire. Donc, il y a une grosse partie de mensonges et de malhonnêteté vis-à-vis de ta famille qui, elle, pour autant, est là pour toi et veut que tu t'en sors. Il y a un gros moment où tu n'arrives pas à les entendre. Et pour eux, ils se sentent en puissance. Et ce n'est pas simple non plus. Donc c'est pour ça qu'en fait, il y a un moment où moi aussi, je me suis dit, là, eux, ils ne pourront rien faire pour moi parce que je ne les écoute pas. Donc il faut que je me tourne vers des tierces personnes, des professionnels qui pourront, eux, me guider vers le chemin de la guérison.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est fort d'avoir pu avoir cette démarche et cette réflexion. Je ne parle pas beaucoup de moi en général, mais voilà, j'ai... Dans mon adolescence, j'étais anorexique, j'ai été hospitalisé pour ça. Et puis on ne s'en sort pas, ça fait des hauts, des bas, anorexie, boulimie, etc. Et c'était impossible pour moi de m'en rendre compte. Heureusement, les autres, j'ai été hospitalisé parce qu'on m'y a mis de force. Tout seul, c'est difficile. Donc c'est une grande force de ta part d'avoir pu te tourner vers les bonnes personnes.

  • Speaker #1

    après je me suis tournée vers les bonnes personnes à un moment mais ouais je pense que pendant 4-5 mois je me tournais vers les personnes en me disant je suis en train de me guérir mais en fait c'était du plein plan parce que finalement j'avais pas vraiment pris conscience de la gravité des choses et c'est vrai que le fait je pense que ce qui m'a vraiment rendu compte c'est oui après c'est aussi ça c'est que j'ai eu la chance d'être suivie par la FED Et la FEDE a quand même fait un travail... Enfin, moi, je suis hyper reconnaissante de ce qu'ils ont pu m'apporter à ce niveau-là. Et j'ai conscience que si je n'avais pas été dans un milieu fédéral ou un milieu de haut niveau, je pense que ça aurait été vraiment beaucoup plus dur de m'en sortir et beaucoup plus long la prise de conscience. Donc, à ce niveau-là, j'ai été méga bien accompagnée par le médecin. Le médecin, quand elle m'a montré la biopsie, elle m'a dit « Là, mais t'es en train d'attaquer carrément ton foie, ton foie, il est en train de... » De mourir petit à petit, là, tu te dis, ouais, là, je suis allée un peu loin. Et voilà, après aussi, la chance qu'eux, ils me disent à un moment, là, Maël, tu ne feras plus de sport. Tu ne vas pas revenir en stage. Si tu viens en stage, tu fais deux heures par jour max pendant un mois parce que tu ne peux pas... Là, tu n'es plus capable de faire plus. Et ça, je pense que de moi-même, si je n'avais pas fait de sport de haut niveau, j'en serais encore. Et je serais sûrement aussi passée par l'hospitalisation parce que ça m'a... C'était l'étape suivante, clairement. Oui, je pense que j'ai eu une prise de conscience. Mais après, comme tu dis, il y a des hauts débats et il y a des moments où tu replonges malgré toi. Tu n'es jamais vraiment guéri. Pour le moment, j'ai du mal à me dire que je suis à 100% guéri et que je reviens comme quand j'avais 10 ans et que j'étais inconsciente par rapport à la nourriture. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça. Tu vois, moi, c'est 30 ans après. Non, pas tout à fait. 25 ans après, je suis toujours en train de me poser des questions, c'est sûr. Mais je ne veux pas t'inquiéter. On vit quand même plutôt bien. Le point de départ, est-ce que c'est la recherche de la performance ? Est-ce que c'est cette inquiétude-là ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'au tout début, comme je te disais, c'est la blessure où je me suis dit, bon, là, il ne faut pas que... je reprenne du poids, etc.

  • Speaker #0

    Oui, mais la blessure, elle est arrivée déjà parce qu'il y avait sans doute des carences.

  • Speaker #1

    Oui, des carences, mais pas volontaires. Tu vois ce que je veux dire. Par contre, après, une fois que la blessure est arrivée, là, j'ai commencé à contrôler mon alimentation. Mais après, avec le travail psy, c'est avéré que je ne l'ai pas lié à la performance. C'était plus des problèmes persos, des problèmes familiaux qui m'ont amené à... C'est des répercussions sur mon enfance, etc. Un peu, enfin, rien de grave. Mais tu grandis dans une famille que tu ne choisis pas toujours. Ou des fois, les... Le rapport à l'alimentation peut être compliqué pour tes parents. Tu subis un peu ça malgré toi dans ton enfance, mais tu ne t'en rends pas forcément compte. Tu es arrivé à l'âge adulte. Ce sont des choses qui te marquent. Mes parents ont été extraordinaires. J'ai eu une enfance de rêve. Il y a des choses où il y a des petits traumas qui restent. Et voilà, c'était plus un chemin perso qui a dû être fait. Et c'est d'ailleurs souvent le cas, il y a les troubles du comportement alimentaire, ça peut souvent être des problèmes familiaux qui sont sous-jacents à tout ça. Mais non, après, ce n'était pas la perf et en fait, même après, quand je suis revenue et que j'ai perfé, je me suis toujours promis, alors c'était très dur, de ne pas me dire « ah bah je suis forte parce que je suis maigre » . Parce que je savais que ça allait entretenir un truc, mais c'est très dur. Parce que ça fonctionne et tu n'as pas envie d'affilier ça à ça. C'est dur à faire ce mécanisme asemental. Franchement, je pense que je n'aurais pas fait de ski ou quoi que ce soit. J'aurais eu ce mal-être qui aurait dû se traduire à un moment d'une improprequée manière. Ça a été les troubles comportement alimentaire.

  • Speaker #0

    Tu dis... Ça fonctionne, d'être maigre ou d'être très mince, de se mettre en carence, ça fonctionne, mais vraiment pas longtemps.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est qu'on brille un moment et puis ça pète assez rapidement quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai subi un peu aussi. Franchement, je ne sais pas le pourquoi, du comment. Après, je pense qu'il y avait beaucoup d'autres paramètres. Donc, ça ne dure pas, clairement. Et puis, on est des femmes, on est des hommes. Et derrière,

  • Speaker #0

    je cours.

  • Speaker #1

    On est des hommes et des femmes. Et je pense qu'il y a des répercussions aussi sur notre vie perso, sur notre fertilité, on le sait très bien, sur notre santé osseuse. Et dans la tête aussi, c'est ce que je disais. Ça a des répercussions fortes sur... Ton corps, il choisit où il met son énergie. Il n'est pas forcément pour nourrir ton cerveau et que ton cerveau soit en bonne santé. Donc voilà, ça s'éclaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as été, parce que tu l'as évoqué tout à l'heure, le syndrome Red S, est-ce que tu as été, par exemple, jusqu'au point d'être améliorée ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas obligée de me répondre à toutes ces choses. Voilà, je ne veux pas... C'est des choses personnelles, mais voilà, c'est aussi des signes. Ça me permet de le dire, c'est indécis, on parlait de fractures de fatigue, le fait d'être améliorée pour une jeune femme, une femme, c'est aussi un signe de grosse carence alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des choses souvent qui sont cachées, parce que souvent les jeunes filles qui font du ski prennent des contraceptions pour pallier à toutes ces douleurs de règles, etc. qui peuvent limiter les performances ou quoi que ce soit. Et en fait, moi, c'est ce qui m'est arrivé. Pendant deux ans, je prenais la pilule, j'étais sous hormones, entre guillemets, artificielles. Et donc, j'avais mes règles, tout allait bien. En fait, j'étais bien. Je n'étais pas en mauvaise santé. Et en fait, quand tu arrêtes, tu te dis, ah bah si, en fait, ça me plue. Et là, je suis vraiment en carence. Et c'est des choses qui mettent du temps à revenir. Mais vraiment, enfin... Moi, je suis encore améliorée aujourd'hui, alors que je sais très bien que mon rapport alimentaire-motion a changé, que j'ai suffisamment d'énergie dans mon corps. J'ai été suffisamment suivie au niveau nutritionnel et des étiquettes pour m'en rendre compte. Mais c'est des choses qui mettent vraiment du temps à revenir. Et ça, les médecins nous le disent. Mais après, moi, aujourd'hui, j'ai arrêté le ski. À un moment, je vais peut-être vouloir des enfants. Et on sait que plus cette période dure, plus c'est difficile aussi d'avoir... d'être fertile plus facilement quand on va vouloir avoir des enfants. En fait, c'est la répercussion que ça a aussi sur ta vie de femme, d'autant plus quand tu sors du haut niveau. Au final, c'est dur. Quand tu sors, ta vie de femme, elle prend d'autant plus de place.

  • Speaker #0

    Je mettrais en parallèle de cet épisode, j'ai participé à une conférence il y a... un peu plus d'un mois sur le Tratrail du Vercors avec d'autres mails. Maëlle Bovire qui est spécialiste d'orientation et de trail et Sébastien Diffenbaum qui est un spécialiste dans la micronutrition et notamment sur ces problématiques. On a répondu à pas mal de questions. Je pense que je le mettrai en parallèle. On a enregistré la conférence et ils sont d'accord pour que je la diffuse. Il y aura pas mal de réponses à des questions, je pense, aussi sur ce sujet. et Parce que tu as fait le lien avec le ski de fond. On est dans un sport où, tu le disais, avoir ses règles, c'est compliqué. C'est forcément une problématique. Après, on peut passer outre. J'en avais parlé l'hiver dernier avec Léna Quintin, avec plusieurs filles. J'avais fait des épisodes un peu spécifiques féminins. Est-ce que... que... On a plus de problématiques dans les sports d'endurance et le ski de fond notamment, sur les troubles alimentaires, etc. Ou en fait, on retrouve ça partout, tu crois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr qu'il y a des facteurs de risque quand tu fais des sports d'endurance. Encore, on n'est pas un sport de poids comme l'avion ou quoi que ce soit, ou il y en a aussi. Mais les sports d'endurance, oui. Et puis... C'est un peu la culture de la maigreur. Mais dans tous les cas, aujourd'hui, dans notre société, les jeunes femmes, je pense qu'elles ne grandissent pas en aimant leur corps. C'est difficile, en fait. Tu as tellement de représentations sur les réseaux sociaux et puis cette culture de la maigreur dans nos pays occidentaux d'autant plus que je pense que oui, Faire du sport d'endurance, c'est un facteur de risque, mais il y a tellement de jeunes femmes qui en souffrent qu'elles fassent du sport, quoi que ce soit dans leur vie.

  • Speaker #0

    Il y a des exemples, il faut que je fasse attention à la façon dont je le dis, mais il y a quelques années, en biathlon, Anaïs Bescon, qui était loin d'être toute fine, aujourd'hui en équipe de France, en ski de fond, Alors, elle est très loin d'être d'être grosse, mais Flora Dolcy, tu te dis, elle n'est pas file de fer. Elle a des formes et c'est très bien. C'est des filles qui performent et j'aimerais bien en fait qu'on mette ça aussi en avant. C'est pour ça qu'il faut que je fasse gaffe à ce que je dise. Ce n'est pas mettre en avant qu'elles ne sont pas toutes fines, mais en fait qu'il n'y a pas un morphotype et il ne faut pas être juste toute fine pour performer. Mais voilà, en fait, on a plein de contre-exemples de l'imaginaire qu'on a de la sportive ou du sportif de haut niveau à filiforme.

  • Speaker #1

    Mais au-delà de... Il y a des femmes qui peuvent aussi paraître en très bonne santé, mais qui sont améliorées ou quoi que ce soit. En fait, il n'y a pas d'être en bonne santé, c'est pouvoir s'épanouir dans sa vie de tous les jours. Et si... Si il y a quelqu'un qui est en mauvaise santé, ce n'est pas forcément visible, on va dire. Il y en a des femmes polémiques et qui, visuellement, on ne se dit pas « Ah, elle est malade, quoi » . Donc, en fait, les troubles du comportement alimentaire, c'est en ça que c'est assez profond. Je pense que, franchement, tu fais un questionnaire en équipe de France au niveau féminin en France, je dirais, au niveau national, international, je pense qu'il y a 50% des femmes, même plus, qui disent qu'elles ne sont pas à l'aise avec leur alimentation. Et ça se traduit pas forcément par une perte de poids visible ou quoi que ce soit. Et je pense que oui, c'est bien de se dire, finalement, on peut être forte dans n'importe quel... conditions, mais c'est surtout bien de se dire moi, je m'en fous d'être...

  • Speaker #0

    Je veux dire, les exemples, ils ne doivent pas être par rapport au poids, à comment la personne est au niveau de sa composition corporelle. Je veux dire, les exemples, ils doivent être cette femme, quand elle est sur les skis, elle a le smile, elle a de l'énergie, elle est au top. Et c'est comme ça que j'ai envie d'être. Et voilà, c'est ça, les jeunes filles, elles n'ont pas envie. Le lien ne doit pas être au niveau du corps.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. J'en venais à cette réflexion parce que tu parlais des réseaux sociaux. C'est l'image qu'on se fait. On se dit, oui, elle est comme ça, lui, il est comme ça. Il faut ressembler, il faut être dans... C'est le culte de l'image du corps qu'on a de plus en plus. C'est exacerbé par les réseaux sociaux. Mais évidemment, j'espère que, comme tu dis, ce qui est dégagé... par le smile, par plutôt le comportement est plus important au final. De voir des gens épanouis qui performent, c'est bien plus important.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Je pense qu'on est dans un milieu où même les meilleurs sont très abordables. Je pense que c'est ça aussi qui pousse les jeunes à aller au plus haut niveau. et à se dire, moi je vais être dans l'équipe de ce mec-là parce que il est art trop cool il va me partager plein de choses etc.

  • Speaker #1

    C'est vrai, et là l'équipe de France actuellement renvoie en plus bien cette image en ce qu'ils font de bonne humeur de bonheur d'être ensemble et de vivre les aventures sportives ensemble

  • Speaker #0

    je pense qu'on est une belle génération après ils ont ils sont pas à plein de mon flux franchement pour avoir vécu un peu la coupe du monde c'est vrai que c'est des journées quand même quand c'est bien et que c'est ta passion tu peux que être heureux alors oui après il y a des contreperfs etc mais je pense qu'ils savent se serrer les coudes et aujourd'hui c'est une belle génération c'est cool

  • Speaker #1

    C'est pareil, si je dis des choses, il ne faut pas hésiter à me dire « non, ça, on ne peut pas en parler » . Allez, c'est quand même les troubles alimentaires, quelque chose qui touche principalement les filles, même s'il y a des hommes qui sont dans ces problématiques-là. Est-ce qu'entre vous, en équipe de France, c'est des sujets que vous avez abordés, les filles, entre vous ? Il y en a peut-être d'autres. qui ont des problèmes aussi ou pas. Je n'en sais rien. Je ne veux pas faire de suppositions sur quoi que ce soit. Mais est-ce que c'est un sujet, en tout cas, entre vous ?

  • Speaker #0

    Oui. Comme je te disais, quand j'ai été malade, j'ai eu la chance d'être méga soutenue par la Fédération. Et j'avais aussi un groupe de copines qui était incroyable quand j'étais malade. Mais que j'ai aussi fait souffrir.

  • Speaker #1

    Souffrir ?

  • Speaker #0

    Parce que, en fait, vivre avec quelqu'un de malade tous les jours, ce n'est pas simple et tu la vois se dégrader, tu ne sais pas trop comment aborder les choses. C'est des choses qui, même moi, si j'étais ouverte, au final, comme je te disais, je mentais beaucoup sur ce que je pensais ou ce qui se passait vraiment dans ma vie. Donc, elles en ont souffert et moi, je ne m'en rendais pas forcément compte quand j'étais malade. Sauf qu'à un moment, elles en ont parlé au coach parce qu'elles se sont dit, je crois même que c'est le coach qui a demandé comment elle se sentait par rapport à ça. Et c'est sorti que c'était difficile de vivre avec moi. Forcément, tu regardes ce que je mange, tu te fais du souci aussi parce qu'on est potes avant tout. Et du coup, c'est sorti que c'était dur de vivre avec quelqu'un d'anorexique. Et cette année-là, du coup, les filles, elles se sont dit, il faut qu'on fasse quelque chose pour parler de tout ça, pour aider les personnes qui sont touchées, prévenir l'entourage aussi, donner des clés aux entraîneurs, aux formateurs, et aussi pouvoir casser un peu... Cette glace du tabou des troubles du comportement alimentaire, notamment dans nos sports d'endurance. Donc du coup, elles m'ont organisée, elles m'ont parlé à la FEDE. Et au mois de juin, il y a deux ans, je dirais, il a été organisé à Annecy un... Une journée dédiée à ça, où il y a eu des professionnels de santé, médecins, diététiciens, psychologues, qui sont venus parler de tout ça. Et face à nous, il y avait aussi d'autres disciplines. Il y avait le combiné nordique, je crois, qui était là, les fondeurs, un peu de biathlètes. Voilà, c'était proposé comme ça à l'ensemble des athlètes et des formateurs, enfin des entraîneurs, coachs, etc. Et même prép physique, il me semble. Donc voilà, ça, c'était une journée. Enfin, ouais, je les remercie mais sans foi d'avoir organisé tout ça. C'était... Moi, j'étais trop contente que ça ait lieu. Et ouais, fière de pouvoir un peu... Ouais, permettre que des petites... Des malheurs comme ça ou des parcours de vie un peu... Des astres aident aussi les jeunes ou les générations futures à éviter de tomber là-dedans et faire évoluer le milieu aussi dans cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu es ou pourrais être un peu soutien pour... Si tes anciennes camarades se posent la question, est-ce que... Il y en a qui viennent te dire là, je ne sais pas si je ne suis pas en train de tomber dedans.

  • Speaker #0

    Alors, comme tu le sais, c'est dur de venir de toi-même en parler quand tu es malade à quelqu'un d'une tierce personne. D'autant quand elle n'est pas professionnelle ou quoi que ce soit. Après, je suis alerte et tu connais, quand tu en as vécu, tu connais les mécanismes de... du trouble du comportement environnemental et toutes les étapes un peu avant que ce soit vraiment problématique. Donc oui, j'essaye d'aborder le sujet avec les filles qui me semblent où je me dis bon là peut-être il y a un problème, mais c'est difficile. Tu ne sais jamais trop comment aborder le sujet et même malgré avoir des formations Tous les mois, il faut savoir comment aborder la chose. C'est difficile. Si la personne n'est pas ouverte, c'est d'autant plus dur. Donc oui, je reste alerte. Mais je pense que la base, c'est surtout de prévenir avant même qu'on arrive au moment où il faut en parler devant le fait accompli. Je pense que c'est plus à ce niveau-là que ça se joue que vraiment quand ça devient problématique.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Parce que c'est un peu la limite entre mesurer, par exemple, ce qu'on mange. Parce que quand on fait du haut niveau, il ne faut quand même pas faire n'importe quoi sur l'alimentation, ni dans un sens, ni dans l'autre. Où est la limite, justement, entre je fais attention et je fais très attention. Et là, non, j'en mets forcément un peu moins parce que j'ai peur d'en avoir trop. Voilà. Est-ce qu'il n'y a pas déjà un piège à être attentif à ce qu'on mange ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est hyper interdépendant. Franchement, je connais des cyclistes qui pèsent tous leurs plats, tous les jours, trois fois par jour, ce qu'ils mangent, etc. Et il n'y a zéro problème.

  • Speaker #1

    Mais ils sont suivis en faisant ça ? Ce n'est peut-être pas eux de leur côté qui font ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Mais derrière... Pour autant, je ne suis pas sûre que quand ils vont arriver et arrêter, ils vont avoir des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que ça a été un sujet cet été avec Pauline Ferrand-Prévot, qui en a parlé. Elle a dit, là, je me suis mis en carence. Elle le savait très bien, mais ça a été volontaire sur une période courte. Et derrière, a priori, je ne la connais pas, mais ça a l'air d'aller. Mais c'était mesuré, calculé et volontaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça...

  • Speaker #1

    C'est pas un trouble de comportement.

  • Speaker #0

    Ouais, après je pense que si pour elle c'est un aspect de la performance qui ont un paramètre qu'elle peut modifier, tant mieux. Après c'est aussi qu'est-ce que tu laisses aux générations futures ? Quelle image tu laisses à ton sport ? Est-ce qu'il faut vraiment une make pour performer ? Demi-Volverine a bien parlé aussi de son côté. Mais voilà. Mais du coup, je ne me rappelle plus qu'est-ce que c'était la question.

  • Speaker #1

    Je faisais un peu la différence entre... de tomber dans le trouble alimentaire parce que mentalement, involontairement tu manges pas assez ou tu calcules au gramme près mais c'est volontaire,

  • Speaker #0

    c'est mesuré après je pense que c'est facile à dire mais le plus facile c'est d'écouter son corps en fait il y a des signaux le corps est bien fait, il y a des signaux de satiété des signaux de... Je ne sais pas, si tu te mets une grosse charge de muscu, tu n'as qu'à remarquer ton comportement alimentaire. Tu vas manger trois fois plus de protes de manière naturelle parce que ton corps en réclame. Et ça, c'est des choses, quand tu tombes malade, que tu perds complètement l'aspect vraiment physiologique et de gestion « naturelle » de ton assiette. Et après, il y a un équilibre à trouver. Mais je pense que tout sportif, s'il se met quatre jours de tartiflette, il rentre et il se sent un peu mal, un peu lourd. C'est un juste milieu à trouver. Franchement, ce qu'ils font, je n'en connais pas, c'est qu'ils se mettent des régimes alimentaires méga stricts. Je ne pense pas que ce soit vraiment un facteur de performance à aller chercher quand il fait froid l'hiver. Tu as plus de risques à te mettre en carence, à tomber malade, qu'à performer sur tes skis. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Puis, le rappeler, j'insiste un peu, parce que pour les plus jeunes, ils ont quelquefois encore du mal à s'en rendre compte, mais qu'en s'entraînant, même six fois par semaine, sept fois par semaine, il y a besoin de manger plus. que la normale, que si tu es sédentaire. Donc, il ne faut pas avoir peur de se dire j'ai faim, j'ai besoin de manger, c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, écouter sa faim, mais vraiment, c'est la base.

  • Speaker #1

    Après, attention, ne pas manger n'importe quoi, n'importe comment et n'importe quand, mais en tout cas, ne pas être dans la privation. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est ce que je te disais. Après, je pense que dans tous les cas, on est sportif. On a une philosophie de bien-être et on ne va pas aller s'enfiler des mégas, une boîte de cookies au goûter tous les goûters. Je pense que c'est des choses qu'on met en place naturellement et il n'y a pas vraiment de pression à se mettre à ce niveau-là. À part suffisamment, ça c'est sûr que je pense que ça peut être le problème. D'autant que je sais qu'il y a aussi pas mal de jeunes qui sont... qui sont en internat ou qui ne peuvent pas forcément avoir les apports. Et souvent, c'est aussi des milieux où c'est assez restrictif. Tu ne vas pas te resservir parce que tu ne peux pas. Et voilà, pourquoi pas trouver ces compléments, ces petites astuces aussi pour avoir ces apports journaliers suffisants. Ça, c'est aussi une problématique pour les jeunes qui ne sont pas forcément à la maison.

  • Speaker #1

    Après, j'espère quand même que dans les internats qui accueillent des sportifs, il me semble qu'à Villars, par exemple, c'est le cas, il y a quand même, peut-être pas depuis très longtemps, mais il y a quand même une réflexion là-dessus, et que tous les jeunes qui sont en sport-études dans ces lycées-là aient suffisamment. Oui,

  • Speaker #0

    je ne dis pas qu'on est dénutris à l'internat.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Mais oui, oui. Non, mais c'est bien et je pense que c'est un sujet qui est au goût du jour et qui fait parler. Donc, c'est bien que les instances le prennent après le corps aussi.

  • Speaker #1

    Donc, aujourd'hui, tu es jeune retraité. Tu continues un peu à faire du sport quand même.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, je pense que la passion du sport, elle ne se perd pas comme ça. et quand on a bouffé depuis que t'es... T'es jeune, t'aimes ça en fait, la montagne, il n'y a rien de mieux pour s'évader, donc je continue.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, ce qui souvent est difficile quand on arrête dans le sport où on a performé, c'est de remettre un de ça dans ce même sport en ayant un entraînement qui est bien moindre, parce que c'est un peu frustrant, on ne sait pas trop les repères par rapport aux autres, etc. Tu m'as dit... tu savais pas si t'allais remettre un 1-2 star cet hiver peut-être, on verra mais du coup est-ce que tu t'es dit, tiens, sur un autre sport je vais y aller pour découvrir autre chose ou d'ailleurs pas forcément découvrir, je pense au trail parce que t'as déjà fait des belles perfs en trail précédemment est-ce que tu te dis, tiens, allez Je vais aller un peu là-dedans, pas forcément sur la recherche de performances de haut niveau, mais en tout cas aller s'amuser puisque c'est un sport qui est beaucoup plus, au niveau compète, beaucoup plus populaire que le scrisson. Il y a des trails de partout, on ne va pas forcément faire du haut niveau en performance sur un trail près de la maison.

  • Speaker #0

    Pour le moment, l'envie de remettre un dossard n'est pas revenue. Mais je pense que c'est aussi malgré tout, c'est pas mon sport, mais en fait, quand t'as été tout le temps programmée et performante, moi je sais très bien que si je m'inscris à un trial, je vais voir, je vais mettre un programme à suivre et voilà, un peu des règles. Pour le moment, j'ai pas envie du tout de... Je pense que je sais pas faire les choses à moitié, c'est dommage, mais comme tu dis, je pourrais très bien me dire je m'inscris au trial du quartier. Et en fait, je crois que je suis aussi tout aussi bien toute seule dans la montagne, à me faire mes bambés sans dossard, à l'allure que je veux, quand je veux, avec qui je veux. Et pour le moment, là-dedans, je m'épanouis. Après, voilà, pour le moment, je n'ai pas d'objectif.

  • Speaker #1

    Et peut-être découvrir différemment l'environnement dans lequel tu... En fait, en t'étant entraînée quelque part, en étant tout le temps à... De dire, tiens, ma séance, c'est ça. Alors, ce n'est pas que ça, évidemment, à l'entraînement, mais tu vas peut-être, en ayant un esprit un peu plus ouvert sur ce qui t'entoure, essayer aussi de redécouvrir.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, quand je m'entraînais, je partais à l'entraînement. Et là, je suis pas dans la montagne pendant X heures, et je ne sais pas quand est-ce que je reviens. Je reviens souvent avec des champignons. Ils sont pas lourds qu'à manger. Je ne revenais pas avec les champignons. Donc, ouais, c'est autre chose. Et en même temps, je me lève le matin et je ne sais pas trop ce que je vais faire dans la journée. Ah bah tiens, si j'ai un trou, autant j'y vais. Ah bah tiens, il y a un pote qui me propose ça. Vas-y, je m'organise pour... Donc ouais, c'est sûr qu'à ce niveau-là, je suis plus libre et ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, tu réponds presque à la question que j'allais te poser. C'est qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es retraité ? Tu ne fais plus rien, on ne part courir. Tu te poses la question de ce que tu vas faire dans la journée. Non, je plaisance. Tu as poursuivi les études. Tu repars pour terminer les études. Qu'est-ce que tu as comme objectif là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis en école de kiné. Il me reste encore trois ans. Je m'éclate. Ça me fait trop kiffer. Je pense que je suis vraiment dans le milieu qui me correspond. J'adore... prendre soin des gens. Là, si je suis là aujourd'hui, c'est aussi pour aider les jeunes et la santé. En règle générale, ça m'importe. Pour la population, en règle générale, je suis attirée par les sportifs aussi d'autant plus. Mais voilà, je me régale là-dedans. Franchement, je pense que je suis au bon endroit. Après, là, pour le moment, ça s'écoule. Je suis plus des soirées d'intégration que je vais en cours. Mais c'est bien aussi, je découvre la vie étudiante et c'est sympa.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a plein de sportifs de haut niveau qui font leurs études en parallèle, mais c'est beaucoup en ligne, avec très peu de présence, et en fait, ils ne vivent pas du tout la vie d'étudiant. Donc là, ça y est, tu as dit « vie la vie d'étudiant » . Ça va pouvoir faire les débordements de la vie d'étudiant.

  • Speaker #0

    Oui, il va plus fort que j'abuse. Mais ouais, c'est cool.

  • Speaker #1

    Normalement, c'est seulement en avril que ça peut déborder pour les skieurs et les skieuses. Non, c'est même en septembre.

  • Speaker #0

    Ouais, là, il n'y a plus de règles. Mais non, c'est cool. Puis les études d'équiné, je suis qualité sportive. Je pense que c'est aussi un bon milieu dans lequel je me sens bien. Donc ouais, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ouais, puis kiné, allez, aujourd'hui, ce sont vraiment... Des personnes qui sont bien plus ouvertes à tout l'environnement autour de la personne et pas uniquement justement au côté mécanique du corps. Et il y a une vraie réflexion sur tout ce qui va autour, notamment sur la nutrition, sur les impacts, tout ça. Et puis sur la mise en place d'activités. Bien plus, il n'y a pas si longtemps, il y a cinq ans, on allait chez le kiné, on se faisait un peu masser, manipuler. Il y avait 4-5 séances, c'était fini. Aujourd'hui, c'est de la mise en route d'activités, beaucoup d'autonomie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup d'éducation. C'est une part du métier qui est méga intéressante aussi parce que tu te sens vraiment utile dans la vie des patients. C'est beaucoup d'éducation à la santé, aux aptitudes personnelles. individuelles au quotidien. C'est remettre vraiment les gens en santé. Et ça, c'est trop chouette. Et les accompagner dans toute leur prise en charge, comme tu dis, à tous les niveaux. Ça, c'est trop chouette. On a beaucoup de cours de psychologie à ce niveau-là. C'est vraiment un métier complet où tu peux apprendre tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Allez, dernière petite question. Si tu as un petit message à faire passer aux jeunes, très jeunes, jeunes athlètes dans le ski de fond, ce serait quoi ? Pas forcément sur notre sujet du jour, mais en général.

  • Speaker #0

    Déjà, ne pas avoir peur à en parler à l'entourage quand on a un doute. Parce que quand il y a un doute, souvent il n'y a pas de doute. de doute, c'est que ça ne va pas, c'est qu'il y a un problème. Et je pense qu'aujourd'hui, nos entraîneurs dans notre milieu, ils sont alertés à ce niveau-là, ils savent nous guider. Moi, en ce cas, les entraîneurs que j'ai eus, ils savaient comment agir à ce niveau-là. Je pense que le plus dur, c'est d'en parler. Et même à vos potes. Le plus dur, c'est vraiment de briser la glace. Sinon, prenez soin de vous et éclatez-vous dans votre sport. Ne vous posez pas 5000 questions à ce niveau-là. Si vous vous sentez à votre place, il n'y a pas de raison que vous tombiez dans quoi que ce soit. Ne vous prenez pas la tête non plus. Juste, voilà, toujours une petite... Petite alarme au-dessus de la tête. Ah, est-ce que je suis dans les cordes ?

  • Speaker #1

    J'ai fait la grimace quand tu disais que les coachs étaient formés là-dessus. Tant mieux, et j'espère que c'est le cas quand on a des coachs de comité au niveau de la FED. Moi, je suis coach de club. J'ai passé un DE2, pourtant j'ai été un peu plus loin que juste le monitorat. on n'est pas formé là-dessus. Pas encore, j'espère que ça va arriver. Il ne faut pas forcément y passer des semaines entières. En tout cas, si on avait un petit bout de la formation qui abordait ces sujets-là, ce serait déjà pas mal. Du coup, ma question, ce serait, quel conseil tu donnerais au coach ?

  • Speaker #0

    C'est dur. Franchement, je pense que c'est méga dur d'être coach. d'une jeune ou d'un jeune qui a des troubles de comportement alimentaire parce que c'est, comme je te disais, c'est un sujet qui est difficile à aborder. Mais c'est de la prévention, en fait. Saine et pas moralisatrice. C'est rassurant,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    Oui, rassurant. Et je pense qu'en fait, tous nos coachs, j'ai de la chance de ne pas avoir un coach qui me disaient, là, t'es trop grosse, ou t'aimes ce que tu manges, ou voilà. Je pense qu'on est dans un milieu où les coachs, ils sont méga sains, et c'est juste des... Ouais, de l'apport d'informations, et ouais, tout en... plus pour le bien-être de la personne, et je pense que, maintenant, les coachs, ils prennent conscience qu'on est des hommes et des femmes avant d'être des sportifs, et je pense qu'ils sont vachement tournés là-dessus aussi, donc... En tant que coach, je dirais simplement, prenez vos athlètes comme des futures femmes ou des futurs hommes et donnez-leur les clés pour qu'ils soient épanouis à la fois quand ils sont sportifs, mais aussi derrière.

  • Speaker #1

    D'accord, joli. Top. Si tu as déjà écouté le podcast, tu sais que je termine toujours par un petit quiz. Voilà, il faut répondre du tac au tac.

  • Speaker #0

    Allez, très bien.

  • Speaker #1

    Normalement, en plus, si tu as déjà écouté plusieurs fois, c'est tout le temps les mêmes questions. C'est facile, il faudrait que je change.

  • Speaker #0

    J'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Ouais, pésante. T'es plutôt skate ou classique ?

  • Speaker #0

    Skate.

  • Speaker #1

    Poudreuse ou d'amage billard ?

  • Speaker #0

    Poudreuse.

  • Speaker #1

    Plutôt sprint ou 50 kilomètres ? C'est pas du tacota, comme ça.

  • Speaker #0

    Sprint, allez.

  • Speaker #1

    Plutôt montée de l'Alpe de Chermys ou plutôt borderline ?

  • Speaker #0

    Borderline.

  • Speaker #1

    Lundi ou la Mastarte ?

  • Speaker #0

    La mastarte.

  • Speaker #1

    Ski roux ou course à pied ?

  • Speaker #0

    Bah course à pied !

  • Speaker #1

    Les bronzés font du ski ou Première Étoile comme film ? première étoile je change de génération d'habitude c'est les bronzés pour du ski toi t'es petite jeune c'est normal c'est trop vieux pour toi les bronzés et plutôt chartreuse ou gilet pie je n'ai pas bon grand merci en tout cas d'avoir partagé tout ça de rentrer dans des histoires quand même très personnelles et voilà c'est important de pouvoir en parler j'espère que que je t'ai pas posé des questions trop indiscrètes et j'espère que ce sera écouté et entendu par plein de monde.

  • Speaker #0

    Oui, j'espère. Merci à toi et merci d'avoir partagé cette histoire, c'est cool. Donc, merci de m'avoir invitée. Je suis trop contente d'avoir pu discuter de tout ça profondément et d'avoir un lieu pour discuter, en fait, parce que c'est rare aussi de trouver des endroits pour parler de tout ça. Donc, merci de me redonner la parole.

  • Speaker #1

    C'est gentil. En tout cas, tu as l'air épanouie, souriante et tout. J'espère que tu es vraiment bien dans ta vie maintenant. Ça fait plaisir de te voir comme ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci, merci.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Ciao. Nous voici à la fin de cet épisode de Nouvelles Traces. J'espère que vous avez apprécié notre exploration d'aujourd'hui et que vous repartez avec de nouvelles idées et connaissances. N'hésitez pas à cliquer sur les petites étoiles de votre plateforme d'écoute si ça vous a plu et à partager autour de vous. Et si vous souhaitez me contacter, retrouvez-moi sur Instagram. Merci de nous avoir accompagnés sur cette nouvelle trace. Retrouvez-nous la prochaine fois pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes. En attendant, restez curieux et gardez l'esprit d'aventure bien vivant. A la prochaine sur Nouvelle Trace Podcast.

Description

Nouvelle Trace Podcast

Un podcast pour parler de ski de fond.


Cette semaine, j'ai rencontré Maëlle Veyre, jeune athlète retraitée du Haut Niveau en Ski de Fond. Grande Espoir pour les années futures, elle a mis un terme à sa carrière en fin de saison dernière.

De nombreuses raisons qui l'ont amené à prendre cette décision.

Elle est notamment passée par des phases de troubles alimentaires et de carences énergétiques. Aujourd'hui, elle a accepté de venir en parler ouvertement avec moi.

Un témoignage riche et tellement important pour comprendre et avancer auprès de nos jeunes générations.


En lien avec cet épisode, vous retrouverez une conférence que j'ai animée lors de l'Ultra Trail du Vercors sur le sujet avec Maëlle Beauvir (trail et CO) et Sébastien Diefenbronn (micro nutritionniste et spécialisé dans les dérèglements hormonaux)


Je suis Nicolas Heldenbergh, entraineur de ski de fond, speaker de courses, aventurier en montagne, mais surtout amoureux de notre sport.

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Nicolas Heldenbergh

Nouvelle Trace Podcast

Aventure Nordique



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Nouvelle Trace Podcast, le podcast où nous explorons les pistes du ski de fond et au-delà. Je suis Nicolas Heldenbergh, entraîneur de ski nordique et speaker d'événements sportifs, prêt à partager avec vous des histoires inspirantes, des conseils pratiques d'entraînement, des discussions avec des invités exceptionnels. Que vous soyez un pratiquant loisir, un athlète chevronné ou simplement quelqu'un qui aime l'aventure et le plein air, ensemble nous allons tracer de nouvelles pistes, repousser nos limites et découvrir ce qui se cache derrière chaque virage. Alors, chaussez vos skis, ajustez vos dragons et préparez-vous à glisser vers de nouvelles découvertes avec Nouvelles Traces. Salut à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Nouvelles Traces Podcast. Un nouvel épisode qui va être riche et j'espère qu'il sera écouté par beaucoup de monde. Je reçois aujourd'hui Maëlle Vert. qui est toute jeune, retraitée, très jeune, retraitée. Elle était en équipe de France encore l'an dernier en ski de fond. Et puis, voilà, la vie l'a amenée à arrêter le haut niveau. Elle va nous expliquer tout ça. C'est un sujet qui me tient à cœur parce que, voilà, on en parlait juste avant avec elle. On va parler de troubles alimentaires. On va parler de toutes ces problématiques qu'on... pas mal de jeunes filles, mais aussi les garçons, et avec des discours qui souvent, d'après moi, ne sont pas très audibles, parce que voilà, des discours qui viennent de spécialistes, de médecins, etc. Et puis pas beaucoup encore, pas assez de paroles ouvertes de personnes qui ont été touchées par ça dans le haut niveau. Et donc voilà, c'est une belle proposition qu'on a avec Maël. Merci d'être là avec moi, Maël.

  • Speaker #1

    Merci Nico de me recevoir, ça me fait vraiment plaisir d'être là, de pouvoir parler de ce sujet et j'espère comme tu disais qu'on va toucher un maximum de petites jeunes ou de petits jeunes ou même sensibiliser aussi les personnes qui ne sont pas forcément touchées, les familles, les coachs, l'entourage en général. Et voilà, on peut donner aussi ma vision du côté de l'athlète et voilà, ça va un peu... Comment ça se passe ? Je ne sais pas. On va en discuter tout au long de l'épisode. En tout cas, merci beaucoup de nous recevoir. Ça me fait très plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    C'est gentil de venir jusque dans le Vercors. Bon, tu n'es pas venue exprès pour ça, mais voilà, quittez les Hautes-Alpes pour venir nous voir puisqu'on est au lendemain des championnats de France de ski-roue et tu étais venue donner de la voix pour encourager les copains et les copines.

  • Speaker #1

    Exactement. Je suis venue un peu revoir tout le monde. C'est vrai que c'est... C'était l'occasion avant l'hiver où je sais que tout le monde est un peu plus stressé et c'est moins abordable. Donc là, j'étais contente d'être là, de les revoir et j'étais contente d'être de l'autre côté cette fois-ci. Donc voilà, oui, contente d'être là.

  • Speaker #0

    Et du coup, on va peut-être commencer par une petite présentation déjà de qui tu es. Même si on te connaît quand on est dans le milieu du ski de fond, on a suivi déjà pas mal tes... tes performances, mais voilà, nous faire un petit retour de tes exploits passés. Passés et pas très vieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, pas très vieux. Du coup, j'ai été sportive de l'aimant au ski de fond. J'ai fait de nombreuses années à la Fédération Française du Ski depuis les juniors. J'ai parcouru un peu toutes les catégories. En junior... J'étais au groupe fédéral. Et puis après, en U23, je suis passée avec Vincent Vitoz et toutes les filles. Enfin, les filles, j'en crois. Après, championnat du monde, je suis remis avec deux médailles de Planica. Et voilà, un peu des réussites aussi sur les longues distances, les marathons. Et voilà, l'année dernière, une saison un peu plus... spéciale, je veux dire, où je suis partie sur le ski-marathon pour me faire plaisir et finir en beauté comme je souhaitais ma carrière.

  • Speaker #0

    On va revenir là-dessus. Bon, on va le faire tout de suite. Tu as attaqué la saison, donc tu étais dans le groupe de la FED. Tu as attaqué, je ne sais plus si tu as fait une Coupe du Monde tout de suite, mais en tout cas, tu étais dans le coup pour attaquer une saison de Coupe du Monde. et puis ça ne s'est pas passé comme tu le souhaitais est-ce que directement quand tu es à Bichurqué sur une saison finalement de longue distance, sur le marathon ski tour notamment, tu savais que ce serait ta dernière saison, dès le début ?

  • Speaker #1

    J'étais en questionnement profond quand même. J'ai eu des grosses contre-performances en coup du monde. Il y a eu un contexte qui a fait que je ne me sentais pas à ma place à ce moment-là. Du coup, j'ai eu une grosse pause où j'ai voulu un peu tout arrêter. Au final, c'est vrai que les longues distances, tu n'as pas la pression, tu fais les choses pour toi. Du coup, ça m'a permis de profiter de l'entraînement que j'avais pu faire tout l'été. De me faire plaisir sur des longues distances où je n'avais pas de pression, je faisais les choses pour moi. Et petit à petit, le chemin a pris celui de la retraite. Mais ce n'était pas instantané, ça avait pris du temps et j'ai vraiment poussé le pour et le contre. Mais ça a pas été, j'ai dit bon j'arrête tout.

  • Speaker #0

    Et ça fait une dernière saison où effectivement tu... Ça ne marche pas au niveau international, mais ça fait une belle dernière saison avec plein de réussites sur les longues distances. C'est aussi chouette, c'est un point quand même positif sur cette dernière année. Pas que je dis dernière, mais peut-être que cette année tu vas te réaligner sur quelques courses. Je ne sais pas si tu t'entraînes encore un petit peu, sûrement beaucoup moins.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas sorti d'escalier déjà, ça c'est sûr. non je fais pas mal de trail et tout mais c'est vrai que finir sur les longues distances c'est... plaisant en fait. Et puis ça m'a permis de faire un transfert souple et ça me va très bien comme ça.

  • Speaker #0

    Et si on remonte un peu plus loin, du coup, dans l'enfance, toi t'es des Hautes-Alpes, il me semble que t'habites dans la vallée de la Clarée, tu étais au club de Montgenèvre-Val-Clarée, donc t'as... T'es née là-bas, t'as grandi là-bas, dans un environnement de ski de fond tout de suite ?

  • Speaker #1

    Franchement, oui. Après, je suis passée par l'Alpin quand même au tout début, parce que mon père est moniteur de ski et c'est tout de suite l'activité un peu plus abordable quand t'es jeune que faire des montées en ski de fond. Mais après, on a vite basculé, ayant des parents sportifs et plus par endurance, on a vite basculé sur le ski de fond au Club de Montgenève quand on était petits. et puis après voilà de Zoff et son nid, j'ai eu la chance d'être dans un club incroyable avec des formateurs, des coachs qui m'ont vraiment transmis leur passion et je pense que c'est ça qui m'a suivi tout du long de ma carrière, mine de rien quand il y avait des moments, des coups durs c'était tout le temps vers eux que je retournais à Bruinson et voilà, je pense que les clubs ont un gros travail à faire sur la transmission de la passion et après, je suis montée à Villars-de-Lens pour le sport études passer au comité et puis petit à petit la fédé jusqu'à l'année dernière un petit passage en coupe du monde j'ai fait toutes les strates aussi c'est ça aussi où je me suis dit j'ai tout vu du ski j'ai fait tout ce que moi j'avais à voir donc c'est complet je suis contente de l'avoir fait et puis tu le disais mais bien accompagné à...

  • Speaker #0

    par la famille. Ton papa est moniteur de ski. Ta maman, elle est prof de PS, il me semble. Donc voilà, un environnement sportif. Ton frère, il fait du trail. Non, il fait du trail. Il tourne plutôt pas mal aussi. Un environnement familial qui fait que c'était tout le temps dehors en train de bouger.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Il n'y avait pas beaucoup de dimanches devant la télé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as le souvenir... Des premières fois où tu t'es posé des questions par rapport à ton corps, ton alimentation et le lien avec la performance ?

  • Speaker #1

    Déjà dans ma jeunesse, pas du tout. J'étais extrêmement nique par rapport à ça. Je n'ai jamais eu de problème. Et après, je me suis blessée en junior. Et donc voilà, fracture de fatigue aux deux pieds au mois d'octobre, pas de saison. Enfin, je suis revenue pour les championnats de France en fin de saison. Mais sinon, du coup, un hiver loin des copains, un hiver en rééducation à Albertville, à faire des allers-retours, chambéries à Albertville pendant deux mois, remettre les skis. Puis la fracture de fatigue, c'est une blessure. Delphine Clodel peut-être en parler aussi. C'est une blessure qui est... Très difficile à cerner dans le sens où ça va très bien un jour et le lendemain c'est catastrophique et il faut tout recommencer. T'en fais un de plus, un peu trop et voilà. Donc pas mal d'isolement même si voilà il y avait mes parents, mais bon qui étaient à Brunson, mon copain un peu avec moi. Mais c'est vrai que t'es loin des copains, tu les vois performer. Et voilà, je pense que l'isolement a fait que je me suis posé des questions sur mon alimentation. Puis, tu arrêtes le sport. Donc, j'arrête le sport. Mais si je veux revenir, il ne faut pas que je sois trop grosse non plus parce que je me dépense moins. Donc, je contrôle mon alimentation. Et en fait, tout part de là. Et après, c'est l'engrenage qui fait que ça peut devenir très problématique.

  • Speaker #0

    Oui, tu parlais de la fracture de fatigue très souvent, pas tout le temps. Mais la majorité des cas, c'est une fragilité osseuse qui est due justement à un manque des carences alimentaires. Et contrairement à une fracture qui se fait suite à une chute, un choc, etc. Donc, c'est un des signaux à vraiment prendre en compte si on a un jeune, une jeune qui a une fracture de fatigue. C'est vraiment à alerter sur l'alimentation.

  • Speaker #1

    effectivement on fait un sport où On se dépense énormément. Et c'est ce syndrome Redes dont tout le monde parle. Et je pense qu'il y a des fois où ce n'est pas volontaire aussi. Moi, avant de me blesser, je pense qu'il y a eu un déficit énergétique à un moment. Mais ce n'était pas volontaire. Après, je ne dis pas qu'en 8-15, il faut se faire suivre par un nutritionniste. Mais en tout cas, on fait un sport qui demande beaucoup d'énergie. Il faut en être conscient. Et je pense qu'on a aussi, peut-être à plus bas niveau, pas forcément été très alertés à ce niveau-là. C'est quand on arrive en U20 où on commence à avoir un peu... C'est un rendez-vous avec la nutritionniste qui est à la FED et qui nous donne deux, trois informations. Mais ce n'est pas plus que ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Et tu as raison, ce n'est pas forcément un trouble de comportement alimentaire. c'est Juste qu'on pense s'alimenter suffisamment et par rapport à la dépense énergétique qui est demandée quand on s'entraîne une, deux fois par jour, tous les jours de la semaine, forcément, le corps a besoin d'être nourri. Et c'est quelque chose, je l'ai déjà entendu, une athlète en trade que j'avais reçue, c'est Sabine Erström qui en parlait. Quand elle était jeune, elle avait droit à des remarques à la cantine sur le fait qu'elle mangeait beaucoup. Et en fait, juste, elle s'entraînait beaucoup. Donc, c'était normal. Elle mangeait normalement pas par rapport à la plupart des jeunes filles, mais normalement par rapport à l'activité physique qu'elle avait. Et voilà, il n'y a pas forcément de troubles alimentaires, mais juste, il faut manger plus que quelqu'un qui passe beaucoup de temps dans le canapé.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. et à prévoir. Quand tu es en stage, tu es dans un milieu qui fait que tout le monde s'entraîne à peu près à la même intensité. Donc c'est assez facile. Ce qui est plus difficile, je pense, c'est quand les jeunes rentrent chez eux. Il y a certaines normes que tu n'as plus, certains repères que tu perds quand tu es en groupe, en sociabilité. Ce qui a fait que, je pense, avec l'isolement de la fracture, c'est aussi plus facile quand tu te retrouves face à ton assiette de contrôler ton assiette.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, est-ce qu'il y a un moment où tu t'es rendu compte que tu avais vraiment une vraie problématique de comportement, plus que juste de vouloir maîtriser mais aller un petit peu plus loin ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu un moment particulier où je sortais d'une séance de préparation mentale. Parce qu'avant, je n'étais pas de psy ou quoi que ce soit. Et j'étais en fin de rééducation de mon pied. Et c'est un moment où aussi, le fait d'être en dénutrition, au niveau mental, on est en dépression. On a des troubles au niveau mental. Et donc du coup, j'étais... Je pense que je m'isolais d'autant plus, j'étais très irritable, etc. Et il y a un moment où je pense que c'est plus ma santé mentale, où je me suis dit, non mais là, ça va pas du tout, là t'es en train de chuter complètement. Et donc j'ai rappelé ma PrEP et je lui ai dit, voilà, en fait ça va pas du tout. Il faut que tu me trouves une scie, il faut qu'on en discute, parce que là, je suis en train de faire n'importe quoi. Après, voilà, t'as ce moment-là où tu prends conscience, mais ça prend du temps. Et tu retombes tout le temps un petit peu. En fait, tu crées des mécanismes aussi au niveau de tes habitudes. Tu crées un environnement qui ne te stresse pas, où tu contrôles tout, donc c'est dur d'en sortir. Et après, il y a eu aussi des facteurs médicaux, des biopsies qui m'ont montré que là, j'étais en train de me détruire au niveau plus physiologique.

  • Speaker #0

    Et c'est du coup toi vraiment qui t'es rendu compte de ça et qui a fait le pas pour essayer de t'en sortir ou tu as eu des alertes un peu de ton entourage ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des alertes, mais quand t'es malade, ces alertes, t'as pas envie de les entendre. Et c'est ça qui est d'autant plus dur pour l'entourage, je pense. C'est qu'on t'alerte, on a envie que tu t'en sortes. Les gens s'inquiètent pour toi, mais toi, tu t'inquiètes pas et tu leur mens, entre guillemets. Il y a une grande partie où aujourd'hui, je culpabilise aussi un peu d'avoir... Je mentis pendant un an et demi à ma famille parce que je voulais cacher des choses. Je savais que ce n'était pas du tout ça, mon comportement. Et il y a des choses que je ne pouvais pas leur dire. Donc, il y a une grosse partie de mensonges et de malhonnêteté vis-à-vis de ta famille qui, elle, pour autant, est là pour toi et veut que tu t'en sors. Il y a un gros moment où tu n'arrives pas à les entendre. Et pour eux, ils se sentent en puissance. Et ce n'est pas simple non plus. Donc c'est pour ça qu'en fait, il y a un moment où moi aussi, je me suis dit, là, eux, ils ne pourront rien faire pour moi parce que je ne les écoute pas. Donc il faut que je me tourne vers des tierces personnes, des professionnels qui pourront, eux, me guider vers le chemin de la guérison.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est fort d'avoir pu avoir cette démarche et cette réflexion. Je ne parle pas beaucoup de moi en général, mais voilà, j'ai... Dans mon adolescence, j'étais anorexique, j'ai été hospitalisé pour ça. Et puis on ne s'en sort pas, ça fait des hauts, des bas, anorexie, boulimie, etc. Et c'était impossible pour moi de m'en rendre compte. Heureusement, les autres, j'ai été hospitalisé parce qu'on m'y a mis de force. Tout seul, c'est difficile. Donc c'est une grande force de ta part d'avoir pu te tourner vers les bonnes personnes.

  • Speaker #1

    après je me suis tournée vers les bonnes personnes à un moment mais ouais je pense que pendant 4-5 mois je me tournais vers les personnes en me disant je suis en train de me guérir mais en fait c'était du plein plan parce que finalement j'avais pas vraiment pris conscience de la gravité des choses et c'est vrai que le fait je pense que ce qui m'a vraiment rendu compte c'est oui après c'est aussi ça c'est que j'ai eu la chance d'être suivie par la FED Et la FEDE a quand même fait un travail... Enfin, moi, je suis hyper reconnaissante de ce qu'ils ont pu m'apporter à ce niveau-là. Et j'ai conscience que si je n'avais pas été dans un milieu fédéral ou un milieu de haut niveau, je pense que ça aurait été vraiment beaucoup plus dur de m'en sortir et beaucoup plus long la prise de conscience. Donc, à ce niveau-là, j'ai été méga bien accompagnée par le médecin. Le médecin, quand elle m'a montré la biopsie, elle m'a dit « Là, mais t'es en train d'attaquer carrément ton foie, ton foie, il est en train de... » De mourir petit à petit, là, tu te dis, ouais, là, je suis allée un peu loin. Et voilà, après aussi, la chance qu'eux, ils me disent à un moment, là, Maël, tu ne feras plus de sport. Tu ne vas pas revenir en stage. Si tu viens en stage, tu fais deux heures par jour max pendant un mois parce que tu ne peux pas... Là, tu n'es plus capable de faire plus. Et ça, je pense que de moi-même, si je n'avais pas fait de sport de haut niveau, j'en serais encore. Et je serais sûrement aussi passée par l'hospitalisation parce que ça m'a... C'était l'étape suivante, clairement. Oui, je pense que j'ai eu une prise de conscience. Mais après, comme tu dis, il y a des hauts débats et il y a des moments où tu replonges malgré toi. Tu n'es jamais vraiment guéri. Pour le moment, j'ai du mal à me dire que je suis à 100% guéri et que je reviens comme quand j'avais 10 ans et que j'étais inconsciente par rapport à la nourriture. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends ça. Tu vois, moi, c'est 30 ans après. Non, pas tout à fait. 25 ans après, je suis toujours en train de me poser des questions, c'est sûr. Mais je ne veux pas t'inquiéter. On vit quand même plutôt bien. Le point de départ, est-ce que c'est la recherche de la performance ? Est-ce que c'est cette inquiétude-là ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'au tout début, comme je te disais, c'est la blessure où je me suis dit, bon, là, il ne faut pas que... je reprenne du poids, etc.

  • Speaker #0

    Oui, mais la blessure, elle est arrivée déjà parce qu'il y avait sans doute des carences.

  • Speaker #1

    Oui, des carences, mais pas volontaires. Tu vois ce que je veux dire. Par contre, après, une fois que la blessure est arrivée, là, j'ai commencé à contrôler mon alimentation. Mais après, avec le travail psy, c'est avéré que je ne l'ai pas lié à la performance. C'était plus des problèmes persos, des problèmes familiaux qui m'ont amené à... C'est des répercussions sur mon enfance, etc. Un peu, enfin, rien de grave. Mais tu grandis dans une famille que tu ne choisis pas toujours. Ou des fois, les... Le rapport à l'alimentation peut être compliqué pour tes parents. Tu subis un peu ça malgré toi dans ton enfance, mais tu ne t'en rends pas forcément compte. Tu es arrivé à l'âge adulte. Ce sont des choses qui te marquent. Mes parents ont été extraordinaires. J'ai eu une enfance de rêve. Il y a des choses où il y a des petits traumas qui restent. Et voilà, c'était plus un chemin perso qui a dû être fait. Et c'est d'ailleurs souvent le cas, il y a les troubles du comportement alimentaire, ça peut souvent être des problèmes familiaux qui sont sous-jacents à tout ça. Mais non, après, ce n'était pas la perf et en fait, même après, quand je suis revenue et que j'ai perfé, je me suis toujours promis, alors c'était très dur, de ne pas me dire « ah bah je suis forte parce que je suis maigre » . Parce que je savais que ça allait entretenir un truc, mais c'est très dur. Parce que ça fonctionne et tu n'as pas envie d'affilier ça à ça. C'est dur à faire ce mécanisme asemental. Franchement, je pense que je n'aurais pas fait de ski ou quoi que ce soit. J'aurais eu ce mal-être qui aurait dû se traduire à un moment d'une improprequée manière. Ça a été les troubles comportement alimentaire.

  • Speaker #0

    Tu dis... Ça fonctionne, d'être maigre ou d'être très mince, de se mettre en carence, ça fonctionne, mais vraiment pas longtemps.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est qu'on brille un moment et puis ça pète assez rapidement quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai subi un peu aussi. Franchement, je ne sais pas le pourquoi, du comment. Après, je pense qu'il y avait beaucoup d'autres paramètres. Donc, ça ne dure pas, clairement. Et puis, on est des femmes, on est des hommes. Et derrière,

  • Speaker #0

    je cours.

  • Speaker #1

    On est des hommes et des femmes. Et je pense qu'il y a des répercussions aussi sur notre vie perso, sur notre fertilité, on le sait très bien, sur notre santé osseuse. Et dans la tête aussi, c'est ce que je disais. Ça a des répercussions fortes sur... Ton corps, il choisit où il met son énergie. Il n'est pas forcément pour nourrir ton cerveau et que ton cerveau soit en bonne santé. Donc voilà, ça s'éclaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as été, parce que tu l'as évoqué tout à l'heure, le syndrome Red S, est-ce que tu as été, par exemple, jusqu'au point d'être améliorée ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas obligée de me répondre à toutes ces choses. Voilà, je ne veux pas... C'est des choses personnelles, mais voilà, c'est aussi des signes. Ça me permet de le dire, c'est indécis, on parlait de fractures de fatigue, le fait d'être améliorée pour une jeune femme, une femme, c'est aussi un signe de grosse carence alimentaire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des choses souvent qui sont cachées, parce que souvent les jeunes filles qui font du ski prennent des contraceptions pour pallier à toutes ces douleurs de règles, etc. qui peuvent limiter les performances ou quoi que ce soit. Et en fait, moi, c'est ce qui m'est arrivé. Pendant deux ans, je prenais la pilule, j'étais sous hormones, entre guillemets, artificielles. Et donc, j'avais mes règles, tout allait bien. En fait, j'étais bien. Je n'étais pas en mauvaise santé. Et en fait, quand tu arrêtes, tu te dis, ah bah si, en fait, ça me plue. Et là, je suis vraiment en carence. Et c'est des choses qui mettent du temps à revenir. Mais vraiment, enfin... Moi, je suis encore améliorée aujourd'hui, alors que je sais très bien que mon rapport alimentaire-motion a changé, que j'ai suffisamment d'énergie dans mon corps. J'ai été suffisamment suivie au niveau nutritionnel et des étiquettes pour m'en rendre compte. Mais c'est des choses qui mettent vraiment du temps à revenir. Et ça, les médecins nous le disent. Mais après, moi, aujourd'hui, j'ai arrêté le ski. À un moment, je vais peut-être vouloir des enfants. Et on sait que plus cette période dure, plus c'est difficile aussi d'avoir... d'être fertile plus facilement quand on va vouloir avoir des enfants. En fait, c'est la répercussion que ça a aussi sur ta vie de femme, d'autant plus quand tu sors du haut niveau. Au final, c'est dur. Quand tu sors, ta vie de femme, elle prend d'autant plus de place.

  • Speaker #0

    Je mettrais en parallèle de cet épisode, j'ai participé à une conférence il y a... un peu plus d'un mois sur le Tratrail du Vercors avec d'autres mails. Maëlle Bovire qui est spécialiste d'orientation et de trail et Sébastien Diffenbaum qui est un spécialiste dans la micronutrition et notamment sur ces problématiques. On a répondu à pas mal de questions. Je pense que je le mettrai en parallèle. On a enregistré la conférence et ils sont d'accord pour que je la diffuse. Il y aura pas mal de réponses à des questions, je pense, aussi sur ce sujet. et Parce que tu as fait le lien avec le ski de fond. On est dans un sport où, tu le disais, avoir ses règles, c'est compliqué. C'est forcément une problématique. Après, on peut passer outre. J'en avais parlé l'hiver dernier avec Léna Quintin, avec plusieurs filles. J'avais fait des épisodes un peu spécifiques féminins. Est-ce que... que... On a plus de problématiques dans les sports d'endurance et le ski de fond notamment, sur les troubles alimentaires, etc. Ou en fait, on retrouve ça partout, tu crois ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr qu'il y a des facteurs de risque quand tu fais des sports d'endurance. Encore, on n'est pas un sport de poids comme l'avion ou quoi que ce soit, ou il y en a aussi. Mais les sports d'endurance, oui. Et puis... C'est un peu la culture de la maigreur. Mais dans tous les cas, aujourd'hui, dans notre société, les jeunes femmes, je pense qu'elles ne grandissent pas en aimant leur corps. C'est difficile, en fait. Tu as tellement de représentations sur les réseaux sociaux et puis cette culture de la maigreur dans nos pays occidentaux d'autant plus que je pense que oui, Faire du sport d'endurance, c'est un facteur de risque, mais il y a tellement de jeunes femmes qui en souffrent qu'elles fassent du sport, quoi que ce soit dans leur vie.

  • Speaker #0

    Il y a des exemples, il faut que je fasse attention à la façon dont je le dis, mais il y a quelques années, en biathlon, Anaïs Bescon, qui était loin d'être toute fine, aujourd'hui en équipe de France, en ski de fond, Alors, elle est très loin d'être d'être grosse, mais Flora Dolcy, tu te dis, elle n'est pas file de fer. Elle a des formes et c'est très bien. C'est des filles qui performent et j'aimerais bien en fait qu'on mette ça aussi en avant. C'est pour ça qu'il faut que je fasse gaffe à ce que je dise. Ce n'est pas mettre en avant qu'elles ne sont pas toutes fines, mais en fait qu'il n'y a pas un morphotype et il ne faut pas être juste toute fine pour performer. Mais voilà, en fait, on a plein de contre-exemples de l'imaginaire qu'on a de la sportive ou du sportif de haut niveau à filiforme.

  • Speaker #1

    Mais au-delà de... Il y a des femmes qui peuvent aussi paraître en très bonne santé, mais qui sont améliorées ou quoi que ce soit. En fait, il n'y a pas d'être en bonne santé, c'est pouvoir s'épanouir dans sa vie de tous les jours. Et si... Si il y a quelqu'un qui est en mauvaise santé, ce n'est pas forcément visible, on va dire. Il y en a des femmes polémiques et qui, visuellement, on ne se dit pas « Ah, elle est malade, quoi » . Donc, en fait, les troubles du comportement alimentaire, c'est en ça que c'est assez profond. Je pense que, franchement, tu fais un questionnaire en équipe de France au niveau féminin en France, je dirais, au niveau national, international, je pense qu'il y a 50% des femmes, même plus, qui disent qu'elles ne sont pas à l'aise avec leur alimentation. Et ça se traduit pas forcément par une perte de poids visible ou quoi que ce soit. Et je pense que oui, c'est bien de se dire, finalement, on peut être forte dans n'importe quel... conditions, mais c'est surtout bien de se dire moi, je m'en fous d'être...

  • Speaker #0

    Je veux dire, les exemples, ils ne doivent pas être par rapport au poids, à comment la personne est au niveau de sa composition corporelle. Je veux dire, les exemples, ils doivent être cette femme, quand elle est sur les skis, elle a le smile, elle a de l'énergie, elle est au top. Et c'est comme ça que j'ai envie d'être. Et voilà, c'est ça, les jeunes filles, elles n'ont pas envie. Le lien ne doit pas être au niveau du corps.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord. J'en venais à cette réflexion parce que tu parlais des réseaux sociaux. C'est l'image qu'on se fait. On se dit, oui, elle est comme ça, lui, il est comme ça. Il faut ressembler, il faut être dans... C'est le culte de l'image du corps qu'on a de plus en plus. C'est exacerbé par les réseaux sociaux. Mais évidemment, j'espère que, comme tu dis, ce qui est dégagé... par le smile, par plutôt le comportement est plus important au final. De voir des gens épanouis qui performent, c'est bien plus important.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Je pense qu'on est dans un milieu où même les meilleurs sont très abordables. Je pense que c'est ça aussi qui pousse les jeunes à aller au plus haut niveau. et à se dire, moi je vais être dans l'équipe de ce mec-là parce que il est art trop cool il va me partager plein de choses etc.

  • Speaker #1

    C'est vrai, et là l'équipe de France actuellement renvoie en plus bien cette image en ce qu'ils font de bonne humeur de bonheur d'être ensemble et de vivre les aventures sportives ensemble

  • Speaker #0

    je pense qu'on est une belle génération après ils ont ils sont pas à plein de mon flux franchement pour avoir vécu un peu la coupe du monde c'est vrai que c'est des journées quand même quand c'est bien et que c'est ta passion tu peux que être heureux alors oui après il y a des contreperfs etc mais je pense qu'ils savent se serrer les coudes et aujourd'hui c'est une belle génération c'est cool

  • Speaker #1

    C'est pareil, si je dis des choses, il ne faut pas hésiter à me dire « non, ça, on ne peut pas en parler » . Allez, c'est quand même les troubles alimentaires, quelque chose qui touche principalement les filles, même s'il y a des hommes qui sont dans ces problématiques-là. Est-ce qu'entre vous, en équipe de France, c'est des sujets que vous avez abordés, les filles, entre vous ? Il y en a peut-être d'autres. qui ont des problèmes aussi ou pas. Je n'en sais rien. Je ne veux pas faire de suppositions sur quoi que ce soit. Mais est-ce que c'est un sujet, en tout cas, entre vous ?

  • Speaker #0

    Oui. Comme je te disais, quand j'ai été malade, j'ai eu la chance d'être méga soutenue par la Fédération. Et j'avais aussi un groupe de copines qui était incroyable quand j'étais malade. Mais que j'ai aussi fait souffrir.

  • Speaker #1

    Souffrir ?

  • Speaker #0

    Parce que, en fait, vivre avec quelqu'un de malade tous les jours, ce n'est pas simple et tu la vois se dégrader, tu ne sais pas trop comment aborder les choses. C'est des choses qui, même moi, si j'étais ouverte, au final, comme je te disais, je mentais beaucoup sur ce que je pensais ou ce qui se passait vraiment dans ma vie. Donc, elles en ont souffert et moi, je ne m'en rendais pas forcément compte quand j'étais malade. Sauf qu'à un moment, elles en ont parlé au coach parce qu'elles se sont dit, je crois même que c'est le coach qui a demandé comment elle se sentait par rapport à ça. Et c'est sorti que c'était difficile de vivre avec moi. Forcément, tu regardes ce que je mange, tu te fais du souci aussi parce qu'on est potes avant tout. Et du coup, c'est sorti que c'était dur de vivre avec quelqu'un d'anorexique. Et cette année-là, du coup, les filles, elles se sont dit, il faut qu'on fasse quelque chose pour parler de tout ça, pour aider les personnes qui sont touchées, prévenir l'entourage aussi, donner des clés aux entraîneurs, aux formateurs, et aussi pouvoir casser un peu... Cette glace du tabou des troubles du comportement alimentaire, notamment dans nos sports d'endurance. Donc du coup, elles m'ont organisée, elles m'ont parlé à la FEDE. Et au mois de juin, il y a deux ans, je dirais, il a été organisé à Annecy un... Une journée dédiée à ça, où il y a eu des professionnels de santé, médecins, diététiciens, psychologues, qui sont venus parler de tout ça. Et face à nous, il y avait aussi d'autres disciplines. Il y avait le combiné nordique, je crois, qui était là, les fondeurs, un peu de biathlètes. Voilà, c'était proposé comme ça à l'ensemble des athlètes et des formateurs, enfin des entraîneurs, coachs, etc. Et même prép physique, il me semble. Donc voilà, ça, c'était une journée. Enfin, ouais, je les remercie mais sans foi d'avoir organisé tout ça. C'était... Moi, j'étais trop contente que ça ait lieu. Et ouais, fière de pouvoir un peu... Ouais, permettre que des petites... Des malheurs comme ça ou des parcours de vie un peu... Des astres aident aussi les jeunes ou les générations futures à éviter de tomber là-dedans et faire évoluer le milieu aussi dans cette problématique-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu es ou pourrais être un peu soutien pour... Si tes anciennes camarades se posent la question, est-ce que... Il y en a qui viennent te dire là, je ne sais pas si je ne suis pas en train de tomber dedans.

  • Speaker #0

    Alors, comme tu le sais, c'est dur de venir de toi-même en parler quand tu es malade à quelqu'un d'une tierce personne. D'autant quand elle n'est pas professionnelle ou quoi que ce soit. Après, je suis alerte et tu connais, quand tu en as vécu, tu connais les mécanismes de... du trouble du comportement environnemental et toutes les étapes un peu avant que ce soit vraiment problématique. Donc oui, j'essaye d'aborder le sujet avec les filles qui me semblent où je me dis bon là peut-être il y a un problème, mais c'est difficile. Tu ne sais jamais trop comment aborder le sujet et même malgré avoir des formations Tous les mois, il faut savoir comment aborder la chose. C'est difficile. Si la personne n'est pas ouverte, c'est d'autant plus dur. Donc oui, je reste alerte. Mais je pense que la base, c'est surtout de prévenir avant même qu'on arrive au moment où il faut en parler devant le fait accompli. Je pense que c'est plus à ce niveau-là que ça se joue que vraiment quand ça devient problématique.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Parce que c'est un peu la limite entre mesurer, par exemple, ce qu'on mange. Parce que quand on fait du haut niveau, il ne faut quand même pas faire n'importe quoi sur l'alimentation, ni dans un sens, ni dans l'autre. Où est la limite, justement, entre je fais attention et je fais très attention. Et là, non, j'en mets forcément un peu moins parce que j'ai peur d'en avoir trop. Voilà. Est-ce qu'il n'y a pas déjà un piège à être attentif à ce qu'on mange ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est hyper interdépendant. Franchement, je connais des cyclistes qui pèsent tous leurs plats, tous les jours, trois fois par jour, ce qu'ils mangent, etc. Et il n'y a zéro problème.

  • Speaker #1

    Mais ils sont suivis en faisant ça ? Ce n'est peut-être pas eux de leur côté qui font ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Mais derrière... Pour autant, je ne suis pas sûre que quand ils vont arriver et arrêter, ils vont avoir des troubles du comportement alimentaire.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que ça a été un sujet cet été avec Pauline Ferrand-Prévot, qui en a parlé. Elle a dit, là, je me suis mis en carence. Elle le savait très bien, mais ça a été volontaire sur une période courte. Et derrière, a priori, je ne la connais pas, mais ça a l'air d'aller. Mais c'était mesuré, calculé et volontaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça...

  • Speaker #1

    C'est pas un trouble de comportement.

  • Speaker #0

    Ouais, après je pense que si pour elle c'est un aspect de la performance qui ont un paramètre qu'elle peut modifier, tant mieux. Après c'est aussi qu'est-ce que tu laisses aux générations futures ? Quelle image tu laisses à ton sport ? Est-ce qu'il faut vraiment une make pour performer ? Demi-Volverine a bien parlé aussi de son côté. Mais voilà. Mais du coup, je ne me rappelle plus qu'est-ce que c'était la question.

  • Speaker #1

    Je faisais un peu la différence entre... de tomber dans le trouble alimentaire parce que mentalement, involontairement tu manges pas assez ou tu calcules au gramme près mais c'est volontaire,

  • Speaker #0

    c'est mesuré après je pense que c'est facile à dire mais le plus facile c'est d'écouter son corps en fait il y a des signaux le corps est bien fait, il y a des signaux de satiété des signaux de... Je ne sais pas, si tu te mets une grosse charge de muscu, tu n'as qu'à remarquer ton comportement alimentaire. Tu vas manger trois fois plus de protes de manière naturelle parce que ton corps en réclame. Et ça, c'est des choses, quand tu tombes malade, que tu perds complètement l'aspect vraiment physiologique et de gestion « naturelle » de ton assiette. Et après, il y a un équilibre à trouver. Mais je pense que tout sportif, s'il se met quatre jours de tartiflette, il rentre et il se sent un peu mal, un peu lourd. C'est un juste milieu à trouver. Franchement, ce qu'ils font, je n'en connais pas, c'est qu'ils se mettent des régimes alimentaires méga stricts. Je ne pense pas que ce soit vraiment un facteur de performance à aller chercher quand il fait froid l'hiver. Tu as plus de risques à te mettre en carence, à tomber malade, qu'à performer sur tes skis. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Puis, le rappeler, j'insiste un peu, parce que pour les plus jeunes, ils ont quelquefois encore du mal à s'en rendre compte, mais qu'en s'entraînant, même six fois par semaine, sept fois par semaine, il y a besoin de manger plus. que la normale, que si tu es sédentaire. Donc, il ne faut pas avoir peur de se dire j'ai faim, j'ai besoin de manger, c'est normal.

  • Speaker #0

    Oui, écouter sa faim, mais vraiment, c'est la base.

  • Speaker #1

    Après, attention, ne pas manger n'importe quoi, n'importe comment et n'importe quand, mais en tout cas, ne pas être dans la privation. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est ce que je te disais. Après, je pense que dans tous les cas, on est sportif. On a une philosophie de bien-être et on ne va pas aller s'enfiler des mégas, une boîte de cookies au goûter tous les goûters. Je pense que c'est des choses qu'on met en place naturellement et il n'y a pas vraiment de pression à se mettre à ce niveau-là. À part suffisamment, ça c'est sûr que je pense que ça peut être le problème. D'autant que je sais qu'il y a aussi pas mal de jeunes qui sont... qui sont en internat ou qui ne peuvent pas forcément avoir les apports. Et souvent, c'est aussi des milieux où c'est assez restrictif. Tu ne vas pas te resservir parce que tu ne peux pas. Et voilà, pourquoi pas trouver ces compléments, ces petites astuces aussi pour avoir ces apports journaliers suffisants. Ça, c'est aussi une problématique pour les jeunes qui ne sont pas forcément à la maison.

  • Speaker #1

    Après, j'espère quand même que dans les internats qui accueillent des sportifs, il me semble qu'à Villars, par exemple, c'est le cas, il y a quand même, peut-être pas depuis très longtemps, mais il y a quand même une réflexion là-dessus, et que tous les jeunes qui sont en sport-études dans ces lycées-là aient suffisamment. Oui,

  • Speaker #0

    je ne dis pas qu'on est dénutris à l'internat.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Mais oui, oui. Non, mais c'est bien et je pense que c'est un sujet qui est au goût du jour et qui fait parler. Donc, c'est bien que les instances le prennent après le corps aussi.

  • Speaker #1

    Donc, aujourd'hui, tu es jeune retraité. Tu continues un peu à faire du sport quand même.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, je pense que la passion du sport, elle ne se perd pas comme ça. et quand on a bouffé depuis que t'es... T'es jeune, t'aimes ça en fait, la montagne, il n'y a rien de mieux pour s'évader, donc je continue.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, ce qui souvent est difficile quand on arrête dans le sport où on a performé, c'est de remettre un de ça dans ce même sport en ayant un entraînement qui est bien moindre, parce que c'est un peu frustrant, on ne sait pas trop les repères par rapport aux autres, etc. Tu m'as dit... tu savais pas si t'allais remettre un 1-2 star cet hiver peut-être, on verra mais du coup est-ce que tu t'es dit, tiens, sur un autre sport je vais y aller pour découvrir autre chose ou d'ailleurs pas forcément découvrir, je pense au trail parce que t'as déjà fait des belles perfs en trail précédemment est-ce que tu te dis, tiens, allez Je vais aller un peu là-dedans, pas forcément sur la recherche de performances de haut niveau, mais en tout cas aller s'amuser puisque c'est un sport qui est beaucoup plus, au niveau compète, beaucoup plus populaire que le scrisson. Il y a des trails de partout, on ne va pas forcément faire du haut niveau en performance sur un trail près de la maison.

  • Speaker #0

    Pour le moment, l'envie de remettre un dossard n'est pas revenue. Mais je pense que c'est aussi malgré tout, c'est pas mon sport, mais en fait, quand t'as été tout le temps programmée et performante, moi je sais très bien que si je m'inscris à un trial, je vais voir, je vais mettre un programme à suivre et voilà, un peu des règles. Pour le moment, j'ai pas envie du tout de... Je pense que je sais pas faire les choses à moitié, c'est dommage, mais comme tu dis, je pourrais très bien me dire je m'inscris au trial du quartier. Et en fait, je crois que je suis aussi tout aussi bien toute seule dans la montagne, à me faire mes bambés sans dossard, à l'allure que je veux, quand je veux, avec qui je veux. Et pour le moment, là-dedans, je m'épanouis. Après, voilà, pour le moment, je n'ai pas d'objectif.

  • Speaker #1

    Et peut-être découvrir différemment l'environnement dans lequel tu... En fait, en t'étant entraînée quelque part, en étant tout le temps à... De dire, tiens, ma séance, c'est ça. Alors, ce n'est pas que ça, évidemment, à l'entraînement, mais tu vas peut-être, en ayant un esprit un peu plus ouvert sur ce qui t'entoure, essayer aussi de redécouvrir.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, quand je m'entraînais, je partais à l'entraînement. Et là, je suis pas dans la montagne pendant X heures, et je ne sais pas quand est-ce que je reviens. Je reviens souvent avec des champignons. Ils sont pas lourds qu'à manger. Je ne revenais pas avec les champignons. Donc, ouais, c'est autre chose. Et en même temps, je me lève le matin et je ne sais pas trop ce que je vais faire dans la journée. Ah bah tiens, si j'ai un trou, autant j'y vais. Ah bah tiens, il y a un pote qui me propose ça. Vas-y, je m'organise pour... Donc ouais, c'est sûr qu'à ce niveau-là, je suis plus libre et ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, tu réponds presque à la question que j'allais te poser. C'est qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es retraité ? Tu ne fais plus rien, on ne part courir. Tu te poses la question de ce que tu vas faire dans la journée. Non, je plaisance. Tu as poursuivi les études. Tu repars pour terminer les études. Qu'est-ce que tu as comme objectif là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis en école de kiné. Il me reste encore trois ans. Je m'éclate. Ça me fait trop kiffer. Je pense que je suis vraiment dans le milieu qui me correspond. J'adore... prendre soin des gens. Là, si je suis là aujourd'hui, c'est aussi pour aider les jeunes et la santé. En règle générale, ça m'importe. Pour la population, en règle générale, je suis attirée par les sportifs aussi d'autant plus. Mais voilà, je me régale là-dedans. Franchement, je pense que je suis au bon endroit. Après, là, pour le moment, ça s'écoule. Je suis plus des soirées d'intégration que je vais en cours. Mais c'est bien aussi, je découvre la vie étudiante et c'est sympa.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a plein de sportifs de haut niveau qui font leurs études en parallèle, mais c'est beaucoup en ligne, avec très peu de présence, et en fait, ils ne vivent pas du tout la vie d'étudiant. Donc là, ça y est, tu as dit « vie la vie d'étudiant » . Ça va pouvoir faire les débordements de la vie d'étudiant.

  • Speaker #0

    Oui, il va plus fort que j'abuse. Mais ouais, c'est cool.

  • Speaker #1

    Normalement, c'est seulement en avril que ça peut déborder pour les skieurs et les skieuses. Non, c'est même en septembre.

  • Speaker #0

    Ouais, là, il n'y a plus de règles. Mais non, c'est cool. Puis les études d'équiné, je suis qualité sportive. Je pense que c'est aussi un bon milieu dans lequel je me sens bien. Donc ouais, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ouais, puis kiné, allez, aujourd'hui, ce sont vraiment... Des personnes qui sont bien plus ouvertes à tout l'environnement autour de la personne et pas uniquement justement au côté mécanique du corps. Et il y a une vraie réflexion sur tout ce qui va autour, notamment sur la nutrition, sur les impacts, tout ça. Et puis sur la mise en place d'activités. Bien plus, il n'y a pas si longtemps, il y a cinq ans, on allait chez le kiné, on se faisait un peu masser, manipuler. Il y avait 4-5 séances, c'était fini. Aujourd'hui, c'est de la mise en route d'activités, beaucoup d'autonomie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup d'éducation. C'est une part du métier qui est méga intéressante aussi parce que tu te sens vraiment utile dans la vie des patients. C'est beaucoup d'éducation à la santé, aux aptitudes personnelles. individuelles au quotidien. C'est remettre vraiment les gens en santé. Et ça, c'est trop chouette. Et les accompagner dans toute leur prise en charge, comme tu dis, à tous les niveaux. Ça, c'est trop chouette. On a beaucoup de cours de psychologie à ce niveau-là. C'est vraiment un métier complet où tu peux apprendre tout le temps.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Allez, dernière petite question. Si tu as un petit message à faire passer aux jeunes, très jeunes, jeunes athlètes dans le ski de fond, ce serait quoi ? Pas forcément sur notre sujet du jour, mais en général.

  • Speaker #0

    Déjà, ne pas avoir peur à en parler à l'entourage quand on a un doute. Parce que quand il y a un doute, souvent il n'y a pas de doute. de doute, c'est que ça ne va pas, c'est qu'il y a un problème. Et je pense qu'aujourd'hui, nos entraîneurs dans notre milieu, ils sont alertés à ce niveau-là, ils savent nous guider. Moi, en ce cas, les entraîneurs que j'ai eus, ils savaient comment agir à ce niveau-là. Je pense que le plus dur, c'est d'en parler. Et même à vos potes. Le plus dur, c'est vraiment de briser la glace. Sinon, prenez soin de vous et éclatez-vous dans votre sport. Ne vous posez pas 5000 questions à ce niveau-là. Si vous vous sentez à votre place, il n'y a pas de raison que vous tombiez dans quoi que ce soit. Ne vous prenez pas la tête non plus. Juste, voilà, toujours une petite... Petite alarme au-dessus de la tête. Ah, est-ce que je suis dans les cordes ?

  • Speaker #1

    J'ai fait la grimace quand tu disais que les coachs étaient formés là-dessus. Tant mieux, et j'espère que c'est le cas quand on a des coachs de comité au niveau de la FED. Moi, je suis coach de club. J'ai passé un DE2, pourtant j'ai été un peu plus loin que juste le monitorat. on n'est pas formé là-dessus. Pas encore, j'espère que ça va arriver. Il ne faut pas forcément y passer des semaines entières. En tout cas, si on avait un petit bout de la formation qui abordait ces sujets-là, ce serait déjà pas mal. Du coup, ma question, ce serait, quel conseil tu donnerais au coach ?

  • Speaker #0

    C'est dur. Franchement, je pense que c'est méga dur d'être coach. d'une jeune ou d'un jeune qui a des troubles de comportement alimentaire parce que c'est, comme je te disais, c'est un sujet qui est difficile à aborder. Mais c'est de la prévention, en fait. Saine et pas moralisatrice. C'est rassurant,

  • Speaker #1

    en fait.

  • Speaker #0

    Oui, rassurant. Et je pense qu'en fait, tous nos coachs, j'ai de la chance de ne pas avoir un coach qui me disaient, là, t'es trop grosse, ou t'aimes ce que tu manges, ou voilà. Je pense qu'on est dans un milieu où les coachs, ils sont méga sains, et c'est juste des... Ouais, de l'apport d'informations, et ouais, tout en... plus pour le bien-être de la personne, et je pense que, maintenant, les coachs, ils prennent conscience qu'on est des hommes et des femmes avant d'être des sportifs, et je pense qu'ils sont vachement tournés là-dessus aussi, donc... En tant que coach, je dirais simplement, prenez vos athlètes comme des futures femmes ou des futurs hommes et donnez-leur les clés pour qu'ils soient épanouis à la fois quand ils sont sportifs, mais aussi derrière.

  • Speaker #1

    D'accord, joli. Top. Si tu as déjà écouté le podcast, tu sais que je termine toujours par un petit quiz. Voilà, il faut répondre du tac au tac.

  • Speaker #0

    Allez, très bien.

  • Speaker #1

    Normalement, en plus, si tu as déjà écouté plusieurs fois, c'est tout le temps les mêmes questions. C'est facile, il faudrait que je change.

  • Speaker #0

    J'ai pas travaillé.

  • Speaker #1

    Ouais, pésante. T'es plutôt skate ou classique ?

  • Speaker #0

    Skate.

  • Speaker #1

    Poudreuse ou d'amage billard ?

  • Speaker #0

    Poudreuse.

  • Speaker #1

    Plutôt sprint ou 50 kilomètres ? C'est pas du tacota, comme ça.

  • Speaker #0

    Sprint, allez.

  • Speaker #1

    Plutôt montée de l'Alpe de Chermys ou plutôt borderline ?

  • Speaker #0

    Borderline.

  • Speaker #1

    Lundi ou la Mastarte ?

  • Speaker #0

    La mastarte.

  • Speaker #1

    Ski roux ou course à pied ?

  • Speaker #0

    Bah course à pied !

  • Speaker #1

    Les bronzés font du ski ou Première Étoile comme film ? première étoile je change de génération d'habitude c'est les bronzés pour du ski toi t'es petite jeune c'est normal c'est trop vieux pour toi les bronzés et plutôt chartreuse ou gilet pie je n'ai pas bon grand merci en tout cas d'avoir partagé tout ça de rentrer dans des histoires quand même très personnelles et voilà c'est important de pouvoir en parler j'espère que que je t'ai pas posé des questions trop indiscrètes et j'espère que ce sera écouté et entendu par plein de monde.

  • Speaker #0

    Oui, j'espère. Merci à toi et merci d'avoir partagé cette histoire, c'est cool. Donc, merci de m'avoir invitée. Je suis trop contente d'avoir pu discuter de tout ça profondément et d'avoir un lieu pour discuter, en fait, parce que c'est rare aussi de trouver des endroits pour parler de tout ça. Donc, merci de me redonner la parole.

  • Speaker #1

    C'est gentil. En tout cas, tu as l'air épanouie, souriante et tout. J'espère que tu es vraiment bien dans ta vie maintenant. Ça fait plaisir de te voir comme ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci, merci.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Ciao. Nous voici à la fin de cet épisode de Nouvelles Traces. J'espère que vous avez apprécié notre exploration d'aujourd'hui et que vous repartez avec de nouvelles idées et connaissances. N'hésitez pas à cliquer sur les petites étoiles de votre plateforme d'écoute si ça vous a plu et à partager autour de vous. Et si vous souhaitez me contacter, retrouvez-moi sur Instagram. Merci de nous avoir accompagnés sur cette nouvelle trace. Retrouvez-nous la prochaine fois pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes. En attendant, restez curieux et gardez l'esprit d'aventure bien vivant. A la prochaine sur Nouvelle Trace Podcast.

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