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Nouvelles Impulsions (par Ludivine de Happy Trek)

#25 Comprendre le droit du tourisme avec Chloé Rezlan

#25 Comprendre le droit du tourisme avec Chloé Rezlan

51min |01/02/2024
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Nouvelles Impulsions (par Ludivine de Happy Trek)

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#25 Comprendre le droit du tourisme avec Chloé Rezlan

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Description

Vous souhaitez comprendre le droit du tourisme ? Vous informez juridiquement avant de créer votre propre activité dans le secteur du tourisme ? Chloé Rezlan avocate en droit du tourisme vous présente quelques obligations et devoirs à connaître avant de vous lancer ! Dans l'épisode on parle des différentes lois qui existent en faveur du professionnel et du particulier dans le milieu du tourisme !


Je vous mets le compte Linkedin de Chloé Rezlan si envie de la contacter !


Bonne écoute 🎧 

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Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Spotify ou votre plateforme d'écoute ! Cela aide le podcast à se faire connaître tout en aidant un maximum de personnes à booster leurs rêves de voyages ✨

👉𝗩𝗼𝘂𝘀 𝘃𝗼𝘂𝗹𝗲𝘇 𝗲𝗻 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗺é𝘁𝗶𝗲𝗿 𝗱𝗲 𝗧𝗿𝗮𝘃𝗲𝗹 𝗣𝗹𝗮𝗻𝗻𝗲𝗿 ? 𝗝𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗲𝘅𝗽𝗹𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗧𝗢𝗨𝗧 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗱𝗲𝘃𝗲𝘇 𝗮𝗯𝘀𝗼𝗹𝘂𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗮𝗻𝗰𝗲𝗿 : https://bit.ly/3uwG1B9

➡️ En savoir plus sur ma formation de Travel Planner (et autres formations pour entreprendre dans le tourisme) : https://happytrek.fr/formations-tourisme/formation-travel-planner-tourisme-durable/


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Je suis Ludivine de Happy Trek  et il y a quelques années, j’ai décidé de reprendre ma vie en main : je suis devenue Travel Planner , j’ai créé ma propre agence de voyage et aujourd’hui j’aide des passionné(e)s de voyages à créer eux aussi leur propre activités dans le tourisme grâce à des accompagnements & formations . J'ai notamment créé une formation de Travel Planner avec d'autres experts du tourisme.


Bref j’ai pris de nouvelles impulsions ! 

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Music by Sergio Prosvirini from Pixabay


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Bienvenue dans Nouvelles Impulsions, le podcast où on parle voyage et reconversion. C'est un podcast qui va t'aider à oser passer à l'action, oser rêver, oser voyager, oser créer. Je suis Ludivine de Happy Trek. Il y a quelques années, j'ai moi aussi décidé de reprendre ma vie en main. Je suis devenue travel planner, donc organisatrice de voyage. J'ai créé ma propre agence de voyage en solo et aujourd'hui, j'aide passionnés de voyage à créer eux aussi leurs propres activités dans le tourisme grâce à des accompagnements et formations. Bref, j'ai pris de nouvelles impulsions et je vous aide à le faire. Et si j'ai réussi à oser sauter le pas, je suis sûre que tout le monde peut le faire, c'est mon but avec ce podcast. Alors en solo ou avec mes invités, je vous invite à des moments d'évasion autour du changement de vie, de la reconversion, de l'entrepreneuriat et toujours avec le voyage à l'horizon. Alors si vous aspirez à vivre une vie plus en harmonie avec vos envies, si vous avez besoin d'inspiration ou bien d'un coup de boost, embarquez avec moi pour prendre de nouvelles impulsions. Let's go pour le podcast du jour ! Ah oui, avant de commencer... Si vous aimez ce podcast, n'oubliez pas de le noter 5 étoiles en ajoutant un gentil commentaire, en me disant pourquoi vous aimez écouter mon podcast, ça me fera déjà super plaisir et puis ça sera un vrai soutien pour mon travail. Bonne écoute ! Dans l'épisode du jour, je suis avec Maître Chloé Rezlan, qui est avocate spécialisée en droit du tourisme. Eh bien, bienvenue Chloé !

  • #1

    Bonjour Ludivine, merci beaucoup de me recevoir.

  • #0

    Je suis ravie de t'accueillir dans le podcast, puisqu'on travaille ensemble depuis quelques temps. Il faut dire qu'en France, dans le secteur du tourisme, il y a peu d'avocates qui sont spécialisés, donc je suis vraiment ravie de t'accueillir dans le podcast, Chloé. Première petite question, pourquoi avoir choisi le droit ?

  • #1

    C'est une bonne question, on arrive vraiment au basique, on repart du début. Moi, j'ai toujours voulu être avocate, aussi loin que je me souvienne. Ça a démarré vraiment en 6e au collège, je crois. J'étais déléguée de classe tous les ans et j'adorais défendre mes camarades au conseil de classe. Donc vraiment, on était dans le cliché total parce qu'évidemment, c'est très, très loin de la réalité. Je ne fais pas de pénal. Il y a le droit tel qu'on se l'imagine et puis il y a le droit en pratique. Mais j'ai toujours eu quand même cette fibre, j'ai toujours eu envie. de jouer avec les textes, de jouer avec les règlements intérieurs. Moi, je n'ai jamais été collée de ma vie parce que j'ai toujours su à chaque fois pointer le bon article pour dire, ah bah non, là, vous n'avez pas le droit, bah non, c'est bon, là, j'avais encore un retard. Et donc, je n'ai jamais eu une heure de colle. J'étais quand même assez sage, mais j'aimais bien aussi défendre mes camarades, comprendre les textes. Les matières que j'aimais bien, c'est des matières qui étaient cohérentes avec le droit. Et donc, en fait, assez spontanément, je me suis orientée en fac de droit, très vite.

  • #0

    D'accord. Et du coup, quel est ton parcours en droit ? Parce qu'avant de te spécialiser en droit du tourisme, tu avais une autre spécialisation ?

  • #1

    Oui. Alors en fait, mon parcours, donc moi j'ai fait une fac de droit à Paris assez classique, si ce n'est que j'ai fait un double diplôme de droit franco-espagnol. Ça, ça a été la première ouverture. C'était très chouette parce que j'ai eu l'opportunité du coup d'étudier deux ans à Barcelone. Ça, c'était absolument génial. Le droit européen, un peu de droit espagnol aussi, donc c'était fantastique. Et puis évidemment, découvrir quand même, même si c'est une culture très proche de la nôtre, un peu la vie à l'étranger. Je suis rentrée pour passer mon Master 2 en droit international privé. Donc moi, j'étais vraiment sur tout ce qui était international européen au départ. Et puis, j'ai fait un stage en droit des assurances juste après. que j'ai adoré, parce qu'en fait, c'est hyper varié, l'assurance. Au début, moi, on m'avait parlé du droit de l'assurance, je me disais, mais pourquoi faire ? Ça ne m'a l'air pas intéressant du tout. Et en fait, c'est tellement vaste, parce qu'en droit de l'assurance, tu vois du tout, tu vois de la responsabilité civile, de l'assurance crédit, il y a du politique, il y a un peu de tout. Et donc, en fait, j'ai fait ce stage en droit de l'assurance, j'ai adoré, ça s'est super bien passé, ils m'ont proposé une collaboration tout de suite. chez eux alors que je n'avais même pas le barreau. Donc un an et demi plus tard, j'y suis retournée pour mon premier poste et donc j'ai pratiqué dans ce cabinet en droit des assurances et c'est comme ça que j'ai découvert le droit du tourisme parce qu'en fait, c'est tellement large et tellement vaste le droit des assurances qu'il y a aussi un peu de droit du tourisme dedans. Et petit à petit, j'ai découvert le droit aérien aussi, le droit du tourisme, le code du tourisme au voyage à forfait. Et puis j'ai décidé ensuite de me libérer corps et âme à 100%. Et voilà, on est là aujourd'hui.

  • #0

    Est-ce que tu dirais que c'est ta passion ? Est-ce que tu as une passion d'ailleurs du voyage ou pas forcément ? Parce que tu as quand même passé deux ans en Barcelone, j'imagine que... Il y a cet aspect culturel qui te tient à cœur.

  • #1

    Oui, j'adore voyager. Après, de là à dire que c'est une passion, je voyage quand je peux. J'adore ça, je trouve ça absolument fascinant. Mais moi, c'est vraiment de mettre un pied dedans professionnellement, qui m'a fait comprendre que c'était un secteur hyper intéressant, hyper varié aussi, avec des professionnels très engagés. Alors, je sais que c'est un peu cliché, mais je trouve qu'il y a beaucoup de passionnés quand même dans le secteur. Alors, on dit que ça ne suffit pas d'aimer les voyages pour être un professionnel du tourisme. C'est vrai, mais il y a quand même beaucoup de passionnés. Et donc, ce n'était pas... Ce n'était pas une vocation dès le départ. Je ne me suis pas dit, j'aimerais me spécialiser en droits du tourisme parce que j'adore voyager. En réalité, le droit du tourisme, on ne sait même pas que ça existe quand on devient avocat. parce qu'il n'y a pas de cours de droit du tourisme. On ne sait même pas que le code du tourisme existe. Et je dis on parce que vraiment, encore aujourd'hui, quand je parle à d'autres avocats et qu'ils me demandent ce que je fais, je dis moi, droit du tourisme Ils disent ah bon, mais c'est quoi ? Mais systématiquement, de 100% du temps, j'ai cette aire étonnée en face de moi parce qu'on n'en parle pas du tout. Donc, ce n'était même pas une option pour moi de faire du droit du tourisme. Mais je l'ai découvert petit à petit. Et puis, j'ai eu un premier client, un deuxième, un troisième. Et puis... Au fil de l'eau, je me suis développée dans ce secteur-là que j'adore. Et donc, finalement, on allie peut-être pas une passion, mais en tout cas un fort intérêt pour le voyage au professionnel.

  • #0

    En parallèle, tu es aussi formatrice dans des écoles de tourisme, des écoles de droit. Est-ce qu'ils ont mis ça à l'ordre du jour dans les programmes ou pas encore ?

  • #1

    Pas vraiment. Il me semble qu'il y a un master de droit à la Sorbonne qui propose le droit du tourisme vraiment de manière approfondie. Mais à ma connaissance, aujourd'hui, en fac de droit, c'est toujours pas un sujet. C'est vraiment pas quelque chose qu'on étudie. Donc en fait, ça ne peut s'apprendre quasiment que sur le tas. C'est pour ça que moi, je ne recherche jamais de stagiaires ou de collaborateurs, collaboratrices qui ont fait du droit du tourisme, parce que ça n'existe quasiment pas. C'est autant chercher une licorne. Et donc, en fait, il faut, je pense, pour être bon en droit du tourisme, être bon dans plein d'autres domaines, en fait, parce que c'est un domaine tellement varié qu'il faut être bon en droit civil, en droit de la consommation, en droit des plateformes, parce que c'est de plus en plus digital et numérique. Donc, en fait... Il faut avoir plein de réflexes, être bon endroit de manière générale. Et après, on va aller creuser le code du tourisme de manière beaucoup plus précise sur l'OTA au cabinet.

  • #0

    D'accord. Et justement, est-ce qu'il y a des demandes clients qui sont récurrentes, peut-être de la part de personnes qui n'exercent pas encore dans le secteur du tourisme ?

  • #1

    Les demandes qu'on a, la demande la plus récurrente sur des personnes qui veulent rentrer sur le marché, c'est la question de l'immatriculation. Celle-là, c'est vraiment une question qu'on a toutes les semaines, je pense, au cabinet, au moins. C'est une question qui est hyper intéressante, parce que, comme tu le sais, elle n'est pas si bien tranchée que ça par le code, ça demande un peu d'interprétation. Et donc, il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont un peu perdues, à juste titre, et qui nous consultent pour ça, pour de la rédaction de documents aussi, beaucoup, sur des personnes qui se lanceraient dans le secteur. Et puis, aussi, finalement, des demandes qu'on a beaucoup, c'est... Comment fonctionne le secteur ? Alors nous, on n'est pas là pour réaliser des business plans, je le dis tout le temps, nous, notre métier, c'est le juridique. Mais c'est vrai qu'on se rend compte qu'on ne peut pas complètement, en tout cas, je pense, décorréler l'accompagnement juridique de la connaissance du secteur. Parce que sinon, ça veut dire qu'on se contente de donner des documents à contrat, mais on ne comprend pas vraiment les problématiques de ses clients. Et donc, finalement, je pense que si on nous fait aussi vite confiance, c'est parce que... Les personnes voient que c'est un secteur qu'on connaît, qu'on maîtrise, et que du coup on comprend assez vite les enjeux et on parle le même langage.

  • #0

    Oui, c'est essentiel. Et justement, est-ce que tu participes à des événements ? Qu'est-ce que tu as dû faire pour mieux appréhender ce secteur-là ? Est-ce que c'est un travail de tous les jours ?

  • #1

    Comment tu l'envisages ? L'idée, c'est de comprendre vraiment à quelles problématiques ils sont confrontés, comment ça se passe dans la vie quotidienne, aller les voir. Donc ça, c'est quelque chose que je fais. C'est participer à des événements. Donc moi, on peut me voir sur des salons, à des conférences. Pas forcément pour intervenir. Parfois, j'interviens, on me demande d'intervenir sur un sujet de droit. mais aussi pour comprendre comment évolue le secteur, quelles sont les problématiques dans un an, dans cinq ans, et comment ça va impacter le droit. Parce qu'en fait, par exemple, on parle beaucoup de l'intelligence artificielle, l'utilisation de chaque GPT, bon voilà, c'est des sujets qui reviennent tout le temps. Moi, j'ai besoin de comprendre comment les professionnels du tourisme vont utiliser cette intelligence artificielle, comment ils la reçoivent, pour comprendre quels sont les enjeux juridiques qui vont se poser. Alors, je ne suis pas voyante, c'est-à-dire que la réglementation, elle est en train d'évoluer déjà, même de se construire sur ces sujets, parce que le droit, il faut comprendre qu'il vient toujours après. Il vient en réaction et pas en anticipation, malheureusement. Donc, à nous aussi d'anticiper les problématiques qui vont se poser, les réglementations qui vont arriver, pour mieux accompagner nos clients. Et donc, ça veut dire à la fois se former en continu sur le secteur du tourisme et comprendre les évolutions, et aussi en droit sur les sujets qui vont être des sujets d'actualité et dont on va beaucoup parler dans les années qui viennent. Donc, c'est les deux. C'est assister à des conférences, à des salons en droit, mais aussi, en fait, salons du tourisme, conférences de manière générale dans le tourisme et dans le secteur du tourisme. pas du tout avec des juristes.

  • #0

    Et justement, parlons de l'intelligence artificielle. Est-ce qu'il y a des choses qui ressortent ? C'est quoi les tendances ? Est-ce qu'il y a des aspects auxquels les professionnels du tourisme vont faire attention ? Et puis les voyageurs aussi, d'un autre côté ?

  • #1

    Alors oui, les deux. Tout le monde doit faire attention à l'intelligence artificielle. Alors moi, je trouve qu'aujourd'hui, le secteur du tourisme est quand même assez frileux. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup de demandes aujourd'hui de professionnels du tourisme qui me diraient ça y est, on passe 100% à l'intelligence artificielle, notre service client, c'est une IA qui s'en charge, etc. Non, c'est encore timide. En revanche, c'est assez utilisé dans la création de supports, dans la rédaction de mails, par exemple, ou d'offres de voyages. Il y a de plus en plus de start-up aussi qui se lancent là-dedans et donc qui vont offrir leurs services aux professionnels du tourisme de manière générale. Donc, je dirais qu'il faut faire attention à plusieurs choses. La première chose, c'est les données. Si on prend le chat GPT, par exemple, les données qu'on va insérer dans le chat GPT, c'est-à-dire sans servir, c'est très bien. Moi, je ne suis absolument pas contre. Au contraire, je pense qu'il faut se servir des développements technologiques. Il faut... utiliser ses développements technologiques pour améliorer ses performances et se concentrer sur sa forte valeur ajoutée. Mais attention quand même aux données personnelles, puisque le CHAP-GPT n'est pas compliant avec le RGPD, qui est la Réglementation européenne sur la protection des données. Attention même aux données sensibles, parce que les données personnelles, c'est des données qui sont relatives à des individus, mais il y a aussi des données sur votre organisation qui peuvent être transmises. Et donc, il faut faire attention, parce qu'on ne sait absolument pas ce qu'ils vont faire de ces données. On n'a plus le contrôle. Donc ça, c'est quand même le premier point. Faire attention aussi à la fiabilité de l'information qu'on reçoit de ces outils. Parce que, par exemple, moi, pour l'avoir testé... J'aimerais bien m'en servir un peu plus, mais je trouve que ce n'est pas très efficace. Quand je lui demande quel est le droit applicable au cas de vente de voyage à forfait, il me parle de la directive antérieure à celle de 2015. Donc, il n'est pas à jour. Alors, peut-être que maintenant, il l'est, puisque je l'ai corrigé. Mais en tout cas, la fiabilité de l'information, c'est important. À partir du moment où c'est une organisation ou une personne qui va reprendre cette information-là, c'est elle qui sera responsable si jamais cette information n'est pas fiable ou elle est fausse. Donc, il faut faire attention à ça. On ne peut pas dire, ah oui, mais c'est ChatGPT qui me l'a dit ou c'est elle, site d'intelligence artificielle. Donc, ça, c'est un point aussi que je trouve important. Et puis, c'est la propriété aussi ensuite du contenu à qui il appartient quand on génère des images aussi sur MeetJourney ou au-delà de ChatGPT. Il y a énormément de possibilités. Attention à ce qu'on demande et à la propriété parce qu'on ne peut pas réutiliser des images comme ça. Donc vérifier que cette intelligence artificielle nous donne les droits, par exemple, pour pouvoir utiliser à titre commercial les images générées ou les informations générées, les textes. Et pour ça, il faut lire les conditions d'utilisation de la plateforme systématiquement.

  • #0

    Et en général, les droits sont donnés à l'utilisateur ?

  • #1

    Oui, généralement, ils sont donnés. Après, si on pousse encore plus loin, le débat, OK, l'image, on a le droit de l'utiliser, celle qu'on a générée à partir de plusieurs autres images ou à partir d'instructions qu'on aura données. Mais encore faut-il savoir où l'intelligence artificielle est allée piocher ces images et si elle avait le droit d'utiliser elle-même ces images-là. Et là, ça devient un peu compliqué de tracer. Et donc, il peut y avoir des litiges d'un artiste qui dirait Vous êtes clairement inspiré, plus qu'inspiré de mon œuvre, et vous n'aviez pas le droit de le faire. Oui, mais c'est Mick Journey. Oui, mais moi, je ne lui avais pas donné les droits. Donc, ça peut créer diverses problématiques, donc il faut faire quand même un petit peu attention. Après, en pratique, pour l'instant, moi, je n'ai pas eu de contentieux sur ce sujet-là, mais il faut rester vigilant, tout en intégrant effectivement de plus en plus cette intelligence artificielle qui est... qui est inévitablement le futur du secteur du tourisme comme de tous les autres secteurs. Le secteur du droit, c'est pareil.

  • #0

    Complètement. Il vaut mieux s'y préparer, se former, s'entourer des bonnes personnes, que ce soit en droit, que ce soit aussi une personne qui ait l'habitude d'utiliser, parce que... C'est bien de l'essayer. Alors moi aussi, j'ai essayé plein de façons d'utiliser ChatGPT. J'ai la version payante et effectivement, c'est connecté au web, donc il y a des informations plus pertinentes. Mais alors quand il s'agit de créer un itinéraire de voyage, là, on rentre dans une complexité de qu'est-ce qui a été vérifié ? Est-ce que les informations sont fiables ?

  • #1

    Pour l'instant,

  • #0

    effectivement, ça peut être un support intéressant, mais pas fiable à 100%. Et c'est ce qui fait aussi la pertinence de continuer à travailler avec des professionnels.

  • #1

    dans le tourisme complètement avec d'ailleurs la question de la réglementation de ces IA dans le voyage parce qu'il y en a un certain nombre moi j'avais fait une petite étude pour une conférence justement sur de la prospective. Et c'était assez intéressant parce qu'on avait fait un séjour de 4 jours. Et donc, j'avais testé, voilà, 4 jours dans telle destination, un groupe de tant de personnes, qu'est-ce que vous proposez ? Et je dirais qu'à peu près 60-70% de ce qu'on avait fait avait été proposé par l'intelligence artificielle, y compris même les restos. Donc, en fait, c'était assez bluffant. Alors après, ce n'était pas du tout précis. et il y avait quand même beaucoup de choses qui n'allaient pas, et clairement l'intelligence artificielle ne réserve pas, et on n'est pas sûr que tout soit à jour, etc. Mais c'était quand même pas si mal, sauf que cette intelligence artificielle, elle n'est pas immatriculée. Alors aujourd'hui, elle ne fait pas de réservation, mais ça va peut-être arriver, c'est-à-dire que la question de la réglementation de ces outils-là, elle est hyper importante, et je pense que c'est peut-être l'un des plus grands dangers pour la profession, qui n'en est pas forcément un, si on... on arrive à le prendre assez vite en considération et à plutôt l'utiliser, plutôt que de se dire que c'est le danger ultime et peut-être le réglementer aussi. Voilà, mais c'est sûr que ça arrive.

  • #0

    Complètement. C'est bien d'avoir aussi cet état d'esprit, de voir de l'opportunité dans les choses qu'on ne connaît pas, plutôt que de voir de la défiance.

  • #1

    et c'est vrai que parfois dans le secteur du tourisme ça manque un petit peu d'ouverture d'esprit c'est dommage parce que le voyage c'est justement l'objectif il y a beaucoup de défis c'est sûr que pour l'intelligence artificielle c'est pas le secteur qui a adopté le plus vite l'intelligence artificielle c'est assez timide je le comprends, alors les avocats c'est pire donc moi je vais pas critiquer le secteur du tourisme parce que le secteur du droit c'est quand même un secteur assez poussiéreux donc C'est encore autre chose, mais effectivement, il y a quand même d'abord de la défiance qui est légitime. La défiance vis-à-vis de l'IA, elle est totalement légitime et on la comprend. Maintenant, elle est là. Donc en fait, c'est comme tout, c'est comme Internet à l'époque. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on rejette ou est-ce que, justement, on l'accepte et on l'utilise et on se dit qu'au contraire, c'est une opportunité ? Donc c'est sûr que les réflexions, elles doivent s'enclencher dès maintenant. Il n'y a pas de doute.

  • #0

    Complètement. Et tout à l'heure, on a parlé des personnes qui ne sont pas encore acteurs du tourisme, des problématiques sur lesquelles elles te questionnent. Et maintenant, justement, est-ce qu'il y a des sujets qui ressortent sur des professionnels du tourisme déjà en activité ? Est-ce qu'il y a des grandes questions phares ? Autres que l'IA, peut-être ?

  • #1

    Sur les professionnels déjà en activité ? Alors, eux, ils vont m'interroger essentiellement sur leur projet. Donc, finalement, ça va être beaucoup de la rédaction de contrats, de l'étude de faisabilité, etc. Après, dans les grandes questions du secteur, c'est-à-dire pas des questions individuelles, Il y a évidemment la question des travel planners et des nouveaux métiers du tourisme. Je ne sais pas si c'était là que tu voulais qu'on arrive. Mais du coup, il y a à la fois les questions, on va dire, d'ordre général sur... Comment le secteur évolue ? Comment il doit être régulé juridiquement ? Et ça, c'est des questions que j'ai souvent. La directive Voyage à forfait de 2015, justement, elle est en cours de révision au niveau de l'Union européenne, de la Commission européenne. Donc, beaucoup m'interrogent sur Ok, on en est où ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui va changer pour nous ? Alors, il y a le temps, parce qu'une directive, le temps qu'elle soit modifiée, si elle est modifiée en 2024 ou 2025, il faut compter encore trois ans pour la transposer à peu près en droit français. Donc, on a quand même le temps de voir venir. généralement on n'est pas trop surpris mais après voilà c'est des grandes questions de ce type et sinon après les questions individuelles ça va vraiment être sur des projets propres et à ce moment là effectivement ça va être très différent en fonction de la typologie de client et de leurs problématiques

  • #0

    Est-ce qu'il y a des actualités ? Tu nous as parlé de la directive européenne qui va évoluer. Peut-être clarifier cette partie-là pour les auditeurs. C'est quoi un voyage au forfait ? Et quelle est, dans les grandes lignes, la réglementation ?

  • #1

    La définition. Pour ça, je vous invite à lire l'article L200-1, L200-2 du Code du tourisme. Passionnant. Un voyage à forfait dans les grandes lignes, c'est la combinaison d'au moins deux services de voyage distincts. au fin du même séjour, qui comporte une nuitée ou qui dure plus de 24 heures, et, si je schématise, acheté auprès du même professionnel, et tout compris, en gros. Alors, il y a des variations, il y a quand même un petit niveau de granularité à ce niveau-là sur comment c'est vendu, mais on va dire que dans 95% des cas, c'est ça. Et donc, du coup, deux services de voyage, ça peut être, par exemple, transport plus hébergement, hébergement plus location de véhicule, ou tout autre service touristique. services touristiques n'étant pas définis, mais ça peut être entrer à des manifestations sportives, spas, location de matériel sportif, visiter. Donc, c'est très large. Donc, ça, c'est le forfait touristique. Et quand on vend un forfait touristique, il n'y a pas de doute, on doit être immatriculé. Et c'est le code du tourisme qui s'applique, mais pas que. C'est-à-dire que cette directive voyage à forfait, elle prévoit aussi que toute personne qui vend ou offre à la vente des services de voyage, donc ce que je viens de dire, location de véhicules, hébergement, transport ou tout autre service touristique, mais quand ce sont des services qu'elle ne réalise pas elle-même, donc qui sont réalisés par des tiers partenaires, sont soumis au code du tourisme aussi. Donc en fait, on a une définition qui est assez large. Il y a beaucoup d'opérateurs qui, du coup, ne savent pas vraiment qui doivent être immatriculés et le sont. Un hôtelier peut être obligé de s'y matriculer s'il ne propose pas que les nuités dans son hôtel, par exemple. Et ça, c'est totalement ignoré.

  • #0

    Si, par exemple, il propose une journée, on va dire le petit déjeuner, il peut s'y matriculer ?

  • #1

    Non. Le petit déjeuner, ce n'est pas considéré comme un service touristique. Là, c'est complètement accessoire à l'hébergement. Moi, la restauration, je ne considère pas que ce soit un service touristique, sauf vraiment quand on propose quelque chose d'hors du commun qui est déterminant dans la combinaison. C'est ça le critère. Pour savoir si c'est un service touristique, il faut que ça représente à peu près 25% du tout. de la combinaison, ou que ce soit présenté comme un élément essentiel. Généralement, le petit-déjeuner, ce n'est vraiment pas l'élément essentiel. Par contre, si vous proposez, l'hôtelier propose un dîner dans un resto étoilé où il faut réserver six mois à l'avance, et finalement, les gens viennent pour ça, et que ça représente aussi une somme conséquente, parce que des fois, ça peut être plus cher même que la nuitée d'hôtel, là, oui, potentiellement, on est sur... sur un forfait ou sur un service touristique non autoproduit, et donc il faudrait s'y matriculer.

  • #0

    Et qu'est-ce qui va évoluer potentiellement dans la prochaine réglementation ?

  • #1

    Alors, le gros débat en ce moment, il est sur les accomptes. En fait, aujourd'hui, les professionnels du tourisme, comme à peu près tous les professionnels, demandent des accomptes au moment de la réservation. Généralement, on est sur un accompte de 30 C'est classique. Certains demandent plus, certains demandent 50. Ça dépend aussi des produits qu'on propose. Et là, la Commission européenne voulait interdire les dacontes, puis finalement les limiter à 20 parce qu'il y a eu de grosses négociations. mais uniquement pour les professionnels concernés par cette directive et donc par le Code du tourisme. Ce qui fait qu'il y a un petit problème dans la chaîne. On sait bien que le tourisme, c'est un secteur en chaîne. Il peut y avoir un détaillant, donc une agence de voyage, un organisateur, donc un tour opérateur, une agence réceptive, des prestataires locaux. Bon, donc du coup, il faut que toute la chaîne suive. Si l'agence de voyage ne peut plus demander d'acompte à son client, mais doit en verser autour opérateur, ou à l'agence réceptive étrangère, ou au transporteur aérien par exemple, il y a un dééquilibre qui est trop fort. Parce que derrière, qui doit rembourser le client ? Si jamais il y a une annulation par exemple, c'est l'agence de voyage et elle n'a plus les fonds. On se retrouve finalement dans un cas de figure un peu comme on a eu pendant le Covid. Pendant le Covid, le gros souci, c'était les soucis de trésorerie. C'est bah oui mais l'argent je l'ai plus donc je suis obligée de rembourser mais comment je fais ? Et donc c'est un petit peu dangereux. Si on ne lise pas ses obligations pour l'ensemble des professionnels, ça va être très compliqué. Donc ça fait partie des... ça c'est vraiment la mesure un peu phare. Alors après on ne connaît pas tout mais c'est le texte le plus débattu aujourd'hui sur cette directive.

  • #0

    Complètement, sachant que, alors moi ça m'impressionne quand même, que dans le secteur du tourisme, si jamais concrètement l'entreprise fait faillite, l'entrepreneur et donc derrière son fonds de garantie doit rembourser. Alors il y a d'autres secteurs d'activité où il y a quand même pas mal de problématiques, je pense au bâtiment, il n'y a pas cette obligation, je trouve ça assez hallucinant. La responsabilité de l'agent de voyage.

  • #1

    Je confirme, pour avoir repris des travaux il n'y a pas si longtemps, c'est parfois très compliqué. Oui, c'est un secteur qui est extrêmement protégé. Moi, je dis toujours que je ne sais pas pourquoi à ce point. La seule raison valable que je peux trouver, c'est qu'il y a une certaine détresse du consommateur quand il n'est pas chez lui. C'est-à-dire qu'il ne connaît pas les codes, il n'a pas forcément les usages au niveau local. Et donc, il peut être dans une situation de plus grande détresse si jamais il y a un rapatriement organisé en urgence parce que son opérateur a fait faillite. Effectivement, je comprends qu'il y ait une protection accrue. Mais c'est vrai qu'on se dit que le secteur du tourisme, il est presque autant réglementé que le secteur des assurances ou que le secteur bancaire, qui sont quand même des secteurs... particulièrement tendu, il y a des flux financiers très importants. il y a des souscriptions de produits qu'on ne comprend pas. Acheter un voyage, ce n'est quand même pas aussi ni engageant ni compliqué que de souscrire un prêt immobilier sur 25 ans. Je veux dire, voilà. Donc, c'est quand même surprenant, cette réglementation aussi stricte du secteur. Moi, évidemment, je suis pour qu'on protège les consommateurs. Je n'ai aucun sujet là-dessus. Après, pour accompagner les professionnels du tourisme au quotidien, je trouve que parfois, c'est quand même disproportionné.

  • #0

    complètement. Et à quoi sert justement tous ces éléments de protection pour le voyageur ?

  • #1

    Il y a plusieurs utilités. La première, c'est de se dire que si jamais il y a un incident ou une non-conformité, l'opérateur, même s'il n'est pas solvable, il y aura une indemnisation. Donc ça, c'est quand même hyper important. Parce que... Tout revient systématiquement à la question de la solvabilité. C'est bien d'avoir le droit d'assigner un professionnel, mais si derrière, on a une décision qui condamne et qu'on ne peut pas faire exécuter parce qu'il n'y a pas de sous, il n'y a pas de sous. Donc, le fait d'avoir un assureur responsabilité civile professionnelle obligatoire pour les opérateurs du voyage, ça permet aux voyageurs de dire que, quoi qu'il arrive, quel que soit le type d'incident, en tout cas dans la plupart des cas, il y a un assureur et en droit français, il y a ce qu'on appelle l'action directe. C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin même d'agir contre son opérateur, on peut directement agir contre l'assureur, on sait qu'il est solvable et c'est lui qui perd. Donc ça, c'est quand même très confortable. Et puis la garantie financière, effectivement, pour le remboursement en cas de défaillance financière de son opérateur ou le rapatriement, parce que c'est les deux. Donc, c'est quand même une garantie qui est extraordinaire. Et moi, ce que je trouve désolant, c'est que les voyageurs ne le savent pas. Et ça, pourtant, j'ai l'impression que c'est matraqué par certains professionnels depuis des années. Moi, j'ai déjà même sorti des vidéos sur les matriculations. Je vois qu'elles sont carrément sur les sites internet de certains opérateurs pour expliquer à leurs clients pourquoi c'est important. et pourtant, à grande échelle, les gens ne le savent pas. Moi, à chaque fois que j'en parle dans mon entourage, c'est un peu pareil que quand je dis aux avocats, je fais du tourisme, ils me disent qu'est-ce que c'est ? Quand là, je dis moi à mes proches faites attention, si vous voulez vous protéger en passant par un opérateur immatriculé, c'est une bonne solution personne ne connaît cette réglementation et tout le monde tombe des nues. Donc, il y a cette protection, mais en même temps, elle est méconnue, donc c'est vraiment très étrange.

  • #0

    C'est ça, il y a d'un côté l'obligation, et puis de l'autre côté, effectivement... En fait, si personne ne sait, il n'y a pas des points de vérification à faire. Donc, c'est bien en tout cas d'en parler. Moi, pour avoir travaillé avec beaucoup de professionnels du bien-être et du sport, je sais que ce sont des éléments qu'ils ne connaissent pas. Et dommage, parce que que ce soit pour leur activité ou pour leur client, c'est vrai que parfois,

  • #1

    ça peut porter problème. En fait, il faut quand même avoir en tête qu'une jambe cassée, donc ce n'est pas dramatique, mais c'est quand même embêtant, on peut vite transiger autour de 35 000, 40 000 euros. Donc quand son assureur ne couvre pas, parce qu'en fait, si vous exercez une activité réglementée sans le savoir, il n'y a pas la bonne assurance. pour avoir travaillé côté assureur, ils ne se priveront pas de le relever et de dire du coup, on ne couvre pas. Tant pis. Et donc, du coup, c'est de la poche de l'entrepreneur, l'entrepreneuse ou de la société concernée. Donc, ça peut vite être quand même un gros trou dans la trésor, 35 000 euros ou 40 000 euros de dommages d'intérêt en raison d'une jambe cassée. Être bien assurée, c'est quand même dormir sur ses deux oreilles.

  • #0

    donc je pense que c'est très important et je ne dis pas ça que parce que je viens du monde de l'assurance je pense vraiment que c'est super important et en ça avoir une assurance obligatoire même si elle est un peu coûteuse pour les professionnels du tourisme c'est une bonne chose ne pas en avoir c'est effectivement s'exposer à devoir indemniser de sa poche et ça peut monter très vite le dommage corporel ça monte très très vite

  • #1

    Merci pour cette précision. C'est important de pouvoir... Parce que parfois, c'est vrai que ce genre de dépense peut faire un peu peur, mais une RCP, que ce soit n'importe quelle activité qu'on exerce, il y a des professions où ce n'est pas obligatoire, mais clairement... Oui, et c'est tellement utile que ce soit pour son activité, ses clients, vis-à-vis d'un concurrent. Et merci de le préciser. C'est bien aussi d'avoir ce côté assureur, parce que c'est... En discutant avec différents professionnels, par exemple un professeur de yoga qui va organiser une retraite me disait En fait, c'est bon, je suis assurée, donc mon assurance prendra en compte un problème qui arriverait à mon client dans une retraite. Et non, en fait.

  • #0

    En fait, non. Ça dépend, mais toujours pareil, ça dépend dans quelles conditions la retraite est organisée, quels fonds ont été encaissés. Il y a toujours... toujours du cas par cas, mais globalement, il faut avoir en tête que si on vend un forfait touristique en disant que c'est une retraite de yoga, mais en fait, ça a la qualification d'un forfait touristique et donc, on est dans l'activité réglementée et qu'on n'est pas dans les exceptions du code, l'assureur, il ne va pas garantir. Les assureurs, ce n'est pas des enfants de cœur non plus à un moment donné s'ils estiment qu'il y a eu une fausse déclaration du risque ou une mauvaise déclaration du risque, c'est-à-dire que c'était l'organisation de voyage et en fait... ça n'a pas été déclaré, donc vous avez payé une cotisation moins chère. Parce qu'il faut avoir en tête que la cotisation RCP des professionnels du tourisme, elle est quand même plus élevée que celle d'un prof de yoga, par exemple. Et donc, du coup, il va dire non, en fait, je ne couvrirai pas. Donc, être assuré, oui. Être bien assuré pour son activité, mieux. Oui, complètement. Quand même.

  • #1

    Petite question sur... Parfois, je vois qu'il y a des professionnels qui font payer d'un côté l'hébergement et puis d'un côté leurs prestations. Qu'est-ce qu'il en est de ça ? Est-ce que c'est autorisé ? Est-ce qu'en fait, il faut être immatriculé ?

  • #0

    Qu'est-ce qu'il en est ? En réalité, ce que nous dit le code, c'est qu'on doit être immatriculé quand on vend ou offre à la vente des services de voyage qu'on ne réalise pas soi-même. Donc, toute la question, c'est est-ce que c'est quelque part de l'offre à la vente ou même de la prestation de voyage liée ? Parce que le code du tourisme nous dit aussi que si, par exemple, on achète un service touristique chez moi, donc admettons un cours de yoga, que je recommande un hébergement et que dans les 24 heures, le client réserve cet hébergement, c'est de la prestation de voyage lié, je dois m'y matriculer. Donc, c'est assez subtil. Encore une fois, ça dépend des cas. Il n'y a rien sur le fait, effectivement, de réserver à part. Si c'est vraiment une réservation totalement à part, il n'y a pas trop de difficultés. En tout cas, ça résout le problème du forfait touristique, mais ça ne résout pas le problème de la prestation de voyage lié. Et puis, finalement, on comprend bien que c'est pour contourner. Maintenant, s'il y a un incident, est-ce que, oui ou non, l'assureur considérera que c'était du voyage à forfait déguisé ? Peut-être. En fait, la notion d'offre à la vente n'est pas définie par le code, donc on ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Est-ce que le paiement se fait auprès, par exemple, de l'évacuation directe, mais la réservation se fait auprès du prof de yoga ? À partir du moment où la réservation se fait auprès du prof de yoga, on considère que c'est de l'offre à la vente. parce qu'il a réservé pour ses clients. Donc, bon, c'est quand même... Ça voudrait dire signer avec le prestataire hébergeur, avec le traiteur, avec, je ne sais pas moi, le vigneron qui fait une dégustation de vin. À chaque fois, signer un contrat différent avec un encaissement à part. En pratique, ça ne se passe pas vraiment comme ça. En pratique, peut-être que l'encaissement, il se fait direct, mais la réservation, elle est généralement centralisée. Donc, bon, c'est souvent un peu limite.

  • #1

    C'est limite, et puis même d'un point de vue financier, souvent ils sont en micro-entreprise, donc ça veut dire qu'il y a quasiment 25% de charges sur tout, alors que c'est du chiffre d'affaires encaissé, qui est reversé. Je trouve ça un petit peu dommage aussi, mais c'est bien d'avoir cet échange-là, parce que c'est vrai que ça reste flou, comme tu le dis, en fait, et rien qui est clairement défini.

  • #0

    Non.

  • #1

    C'est l'interprétation, et l'interprétation, elle peut être en notre faveur ou en notre défaveur, selon le cas, quoi.

  • #0

    C'est ça, en fait, on dit qu'on raisonne en faisceau d'indice, en droit. C'est-à-dire qu'on prend tous les éléments à notre disposition pour voir si on bascule ou pas dans le régime juridique opérateur de voyage. Et tout compte, comment les réservations sont faites, les recommandations, comment elles sont faites, les encaissements, tout compte. On ne peut pas dire j'encaisse pas, donc c'est bon. Mais en même temps... c'est important d'avoir en tête que, même si c'est flou, il y a quand même des règles générales qui sont que, à partir du moment où on propose un tout, même si c'est lié, c'est-à-dire même si tout n'est pas réservé directement chez vous, ça peut entraîner une soumission au code du tourisme. Mais ça aussi, la notion de prestation de voyage liée, elle est compliquée et elle n'est pas connue et pas comprise. Ça, c'est important de le dire aussi.

  • #1

    On le voit sur Booking, par exemple, quand tu réserves, tu reçois un email plus de 24 heures plus tard, je crois.

  • #0

    Oui, certainement.

  • #1

    Sur réserver votre voiture. Ils sont malins.

  • #0

    Oui, ils sont malins, évidemment. Une des solutions, c'est ça. C'est de dire, j'envoie mon mail pour proposer des services complémentaires 48 heures après et pas 24 heures.

  • #1

    Un peu comme chez Ikea.

  • #0

    Voilà. C'est là où la réglementation a quand même ses limites. C'est-à-dire que... Caler l'esprit véritablement. Est-ce que 24 ou 48 heures, ça change quelque chose ? Moi, je crois que non. En même temps, qu'un hôtelier, par exemple, ou un transporteur, je ne sais pas, la SNCF, puisse proposer d'autres services en partenariat, ça ne me choque pas non plus. C'est-à-dire que dans le cadre de l'hospitalité, finalement, qu'un hôtelier dise... Voilà, vous avez réservé votre chambre chez nous, on vous propose les visites guidées de Christelle et on vous propose les dégustations de vin de Jean-Michel. et que derrière, les personnes réservent dans les 24 heures, pour moi, aujourd'hui, ça fait partie des attentes des clients, ça. Ce conseil-là, etc. Et donc, de se dire que du coup, on est soumis à une réglementation extrêmement stricte du fait de proposer ces conseils-là, alors même que pour moi, ça fait partie du cœur du métier, c'est compliqué. Donc, bon, parfois, on ne sait plus trop quel est le sens de cette réglementation. En tout cas, elle est ce qu'elle est, elle est là. Elle n'est pas toujours très claire, mais c'est important de se renseigner quand même un minimum.

  • #1

    S'enseigner et puis passer par tes services, les conseils d'une experte, ça permet d'éviter les problématiques.

  • #0

    C'est sûr que ça aide. Après, c'est vrai que tout le monde n'a pas toujours le réflexe, les moyens. C'est pour ça aussi que j'essaye d'intervenir quand même un peu de manière gratuite pour guider quand même un peu les personnes et qu'il y ait quelques réflexes qui se mettent en place. On est beaucoup, il n'y a pas que nous, d'avocats aussi, à proposer des premières consultations gratuites. Alors évidemment, on va donner des conseils sommaires, mais... ça peut quand même permettre de se faire une petite idée. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de l'avocat ou même d'autres professionnels de manière générale. Prendre des contacts, que ce soit le comptable, que ce soit l'avocat, que ce soit un expert en com, à un moment donné, il faut peut-être essayer juste de discuter et tout se passe bien normalement. Oui,

  • #1

    c'est vrai que parfois, il peut y avoir cette peur du professionnel. le budget est souvent conséquent, ce qui est normal avec le travail qui est réalisé derrière. Mais c'est vrai que ça peut bloquer dans des investissements futurs. Sauf que, en fait, s'il y a des investissements futurs, par exemple en marketing qui sont effectués, et finalement que les bases ne sont pas solides, le château risque de se casser la figure.

  • #0

    C'est ça, c'est dommage. C'est-à-dire que c'est toujours mieux d'anticiper, et ça coûte beaucoup moins cher de le faire dès la création, dès le démarrage, d'avoir des bases propres et solides, que de rectifier. Parce que moi, quand on vient me voir avec une plateforme qui est en opération depuis trois ans, qui doit être immatriculée, qui ne l'est pas, il y a des garants qui ne veulent pas garantir parce qu'il y a déjà eu de l'exercice. Donc, c'est beaucoup plus long, c'est beaucoup plus compliqué, c'est beaucoup plus anxiogène. Donc, en fait, c'est dommage. Alors que si ça se fait dès le démarrage, on a des tarifs plus adaptés, c'est beaucoup plus fluide. Donc, c'est mieux. Et puis... Pour revenir sur le budget, c'est sûr que c'est un budget, mais il faut avoir en tête qu'un avocat n'a pas le droit de facturer sans avoir annoncé au préalable le coût. Ça paraît évident, mais moi, j'ai encore des cas où j'échange une demi-heure avec les gens, et à la fin, on me dit je vous dois combien ? Mais en fait, cette question ne doit pas exister. Vous ne pouvez pas me demander combien... Non, soit je vous le dis en amont, et vous savez que ça coûte, je ne sais pas, 100 euros, l'échange, le premier échange. soit c'est que c'est gratuit, mais il n'y a pas de facturation à postériorité. En tout cas, normalement, déontologiquement. Donc, il faut aussi démystifier ça. Vous n'allez pas recevoir une note d'honoraire à la fin de votre échange avec le professionnel ou la professionnelle sans savoir. Ça, ce n'est pas possible.

  • #1

    C'est obligatoire d'annoncer ses tarifs de façon générale en France.

  • #0

    Et puis, chez les avocats, même de faire signer une convention d'honoraire. Normalement, si vous n'avez rien signé, on n'impose pas on ne peut pas envoyer de facture donc c'est quand même il y a quand même une protection évidemment du client, de l'avocat sinon on ne s'en sortirait pas c'est sûr

  • #1

    comme quoi on ne sait pas forcément tout que ce soit dans le secteur du tourisme ou ailleurs c'est bien d'avoir ce genre d'échange Dernière petite question. Alors, j'ai deux questions qui me restent à te poser. L'assurance voyage, est-ce que selon toi, c'est utile ? En plus, tu as fait les deux.

  • #0

    Oui, alors oui, c'est utile. C'est utile. Après, c'est comme tout. Il faut comprendre les conditions d'assurance. Il faut savoir à quoi on souscrit. Il faut savoir présenter le produit. Ça s'est énormément développé depuis le Covid. Énormément, en fait. Je crois qu'il y a eu une grosse prise de conscience sur le voyage, annulation. Comme le professionnel a des obligations d'assistance et peut imposer des frais d'annulation, alors il faut qu'il soit approprié et justifiable d'après le Code du tourisme, mais c'est une grande crainte des voyageurs. C'est un produit qui s'est énormément développé. Et d'ailleurs, on a tellement de questions là-dessus. qu'avec une consœur en droit des assurances et un courtier, on va organiser un webinaire en mars sur le sujet, sur comment ça marche, qu'est-ce que c'est. à quoi ça sert, comment on le présente à ses clients, est-ce qu'on a le droit de l'imposer ou pas à son client, parce que c'est des questions qui reviennent tout le temps, mais oui, ce qui est sûr, c'est que c'est utile et que c'est un produit qui se développe beaucoup, et qui, alors un petit peu moins là, sur 2023 que 2022 ou 2021, de mémoire, mais les chiffres ont explosé parce que le Covid a fait réaliser aux gens que c'était quand même important de partir. partir assurés d'être couverts, et surtout aux professionnels du tourisme, d'éviter de supporter cette charge-là, parce que ça fait partie de leurs obligations de rapatrier quand il y a besoin, de fournir une assistance sur place quand il y a besoin, et donc ça peut coûter cher.

  • #1

    Et quand bien même le voyageur passe par une agence de voyage, est-ce qu'il y a une utilité à l'assurance individuelle où en fait tous les risques sont couverts par l'agence ?

  • #0

    Disons qu'il y a toujours cette question de solvabilité malgré tout. C'est-à-dire qu'au moins on sait que l'assureur pourra faire le nécessaire et assez rapidement parce qu'ils sont organisés pour. Alors que l'agence de voyage, même si ça fait partie de ses obligations, Et parfois, sur une petite agence, c'est quand même beaucoup plus difficile à mettre en place. Donc, c'est quand même une sécurité supplémentaire. C'est surtout intéressant, je trouve, pour l'agence de voyage.

  • #1

    Pour le coup, ça évite d'aller rembourser les problématiques. Parce que c'est-à-dire que si, admettons, le client se blesse, se casse la cheville en voyage, c'est la responsabilité de l'agence ?

  • #0

    Alors, ça, c'est la responsabilité civile. Donc, la responsabilité civile, c'est vraiment quand il y a un... dommage qui est causé au client, soit à cause d'un défaut de sécurité, c'est-à-dire qu'il s'est fait mal, soit un défaut de prestation, donc une non-conformité. Là, il y a une réclamation qui est faite, et dès lors qu'il y a une réclamation, c'est l'assurance responsabilité civile qui va jouer. C'est ce qu'on appelle une assurance en base réclamation. Tant qu'il n'y a pas de réclamation, ça ne joue pas. Et effectivement, comme il y a cette responsabilité de plein droit des agences de voyage, Eh bien, on a des décisions, moi je trouve que c'est absolument fou, on a carrément des décisions dans lesquelles le client, le voyageur, est en escale, en l'occurrence à l'aéroport de Casablanca, glisse sans qu'on sache pourquoi, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de défaut du sol, il n'y a pas de sol glissant parce qu'il vient d'être lavé et il n'était pas prévenu, juste il tombe en fait, on ne sait pas pourquoi. Il tombe et il attaque son agence de voyage en réparation de son préjudice parce que je crois qu'il se casse la jambe. Bon, voilà. Donc, il veut se faire indemniser. Et donc, il attaque l'agence de voyage et son assureur RC Pro. hyper en première instance, parce qu'en fait, le juge dit écoutez, il faut quand même rattacher, même s'il n'y a pas de faute, à une prestation mal réalisée. Là, ce n'était pas en vol, il n'y a pas eu d'accident dans l'aéronef, juste c'était un axe de la vie quotidienne. et on ne peut pas engager la responsabilité de l'agence de voyage pour ça. Et puis, en appel, même chose, jusqu'en cours de cassation, donc la plus haute instance en droit privé française, ça a duré, je crois... 13 ans ? 14 ans ? Ah oui. Ouais, ouais. Donc, il faut être motivé. Et la Cour de cassation a dit, attendez, les textes sont très clairs, c'est une responsabilité de plein droit de l'agence, donc elle est responsable du fait qu'il se soit fait mal, sauf à prouver qu'il y a une faute de la victime, que c'est à cause d'un tiers étranger à la fourniture des services ou à des circonstances exceptionnelles et inévitables. À défaut de pouvoir prouver qu'il y a un de ces trois cas de figure, c'est responsabilité automatique. Donc... condamnation de l'agence de voyage et de son assureur. Donc, on est... Voilà, petite parenthèse, mais on est sur une responsabilité qui est extrêmement sévère et il y en a très peu des comme ça en France. La responsabilité de plein droit, c'est très spécifique. Donc, ça, c'est l'ARC Pro. Par contre, s'il y a un besoin d'assistance, donc d'hospitalisation, de rapatriement, etc., là, c'est cette assurance voyage qui va pouvoir jouer. Donc, elles sont complémentaires. C'est-à-dire qu'il y a, d'une part, l'indemnisation du préjudice subi et, d'autre part, la prise en charge, en fait, au moment où ça arrive pour que, justement, tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    mais ça donne vachement envie d'être agent de voyage tu nous dis je sais je sais généralement c'est la grosse déprime quand j'en parle après encore une fois ils sont assurés c'est à dire que bah oui donc c'est du souci c'est sûr moi mes clients qui ont des problématiques notamment de dommages corporels pour des clients voyageurs c'est du souci quoi parce qu'on a peur pour son image parce que parce que ça veut dire un procès potentiellement ou des négociations un peu longues, enfin voilà. Mais en soi, généralement, ce qui se passe et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on demande tout de suite à l'assureur d'intervenir et c'est l'assureur qui mandate son propre avocat pour défendre et l'agence de voyage et l'assureur. S'il n'y a pas de problème de couverture d'assurance, normalement, c'est comme ça que ça se passe. Donc en fait... ça ne coûte même pas d'argent en frais de justice dans la plupart des cas.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    Voilà. Il faut quand même avoir en tête que cet assureur, il est très utile pour ça aussi. Oui,

  • #1

    complètement. Eh bien, on arrive à la fin, Chloé. Dernière question. Quels conseils, peut-être, allez, deux ou trois conseils que tu pourrais partager à des personnes qui veulent entreprendre dans le tourisme, que ce soit sur une activité d'agent de voyage, de travel planner, de créateur d'hébergement ?

  • #0

    Ok. Je dirais que mon premier conseil, ce serait évidemment de se renseigner, de manière générale, de se renseigner, de se former. C'est-à-dire que nul n'est censé ignorer la loi. Donc moi, évidemment, j'ai le prisme juridique. Je pense que tout démarre par une étude de faisabilité, que ce soit d'un point de vue business, évidemment, business plan, se faire accompagner sur qui est ma cible. Moi-même, je l'ai fait avant de monter le cabinet. Je pense que c'est très important. J'ai suivi une formation. Je crois qu'il faut le faire. Pour tous les entrepreneurs, c'est valable. Et sur le juridique en particulier, puisque c'est mon sujet, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'en fait, il faut comprendre que le droit, c'est un peu comme parler une autre langue. Et donc, il s'agit de traduire. Il s'agit de dire, moi, voilà ce que j'ai envie de faire, c'est ça mon projet. Si je traduis un droit, ça donne quoi ? Est-ce que ça donne opérateur de voyage ? Est-ce que ça donne, justement, hors partie réglementée ? Qu'est-ce que ça implique ? Et... Ça marche pour tout le monde, c'est-à-dire même si je veux ouvrir un meublé, il y a de tourisme, il y a des règles d'enregistrement du meublé en fonction de sa ville, il y a des règles de contrat. Donc c'est important de faire cet exercice de traduction, c'est comme ça que moi je l'appelle. Et pour ça, il faut bien définir son projet et comprendre aussi que si le projet évolue, la traduction juridique évolue aussi. Donc, ne pas se dire au début, j'ai fait mes recherches et c'est bon Non, vous ajoutez un nouveau service, vous changez votre cible, vous passez de B2C à B2B, ce n'est pas la même chose. Donc, la deuxième chose, c'est connaître son client. Une fois qu'on connaît bien son activité, la réglementation qui s'applique. qui est mon client ? Est-ce que c'est un professionnel ? Est-ce que c'est un consommateur ? Parce que je ne vais pas du tout avoir les mêmes règles vis-à-vis de ces deux cibles-là. Donc, c'est important de comprendre qu'il y a beaucoup plus d'obligations quand son client est consommateur que quand c'est un professionnel. Que dans tous les cas, c'est important d'avoir pour moi une documentation claire. Même si vous ne passez pas par un avocat, j'insiste, même si vous ne voulez pas rédiger de contrat, l'écrit. Pensez à écrire les choses. Vraiment, s'il y a un conseil peut-être à retenir, c'est celui-là. C'est que... Il y a un partenariat qui se met en place. pour une raison ou une autre, vous ne voulez pas faire de contrat, vous ne pouvez pas faire de contrat, vous ne le sentez pas, ça arrive. C'est beaucoup un secteur où on se tape dans la main et on se fait confiance à ces risques et périls. Mais pour minimiser ces risques-là, à défaut d'avoir un contrat avec écrit contrat dessus, il faut écrire la prestation, c'est ça, elle a lieu de telle date à telle date, la durée, c'est un an On peut tout à fait le faire par texto, par WhatsApp, par mail. Le tout, c'est qu'on soit d'accord sur les modalités essentielles de... de ce partenariat, de cette coopération, et pareil avec ses clients. Si vous avez des clients consommateurs, par contre, vous êtes obligés d'avoir des CGV, donc voilà, on fait plus attention. Mais je crois que le tout, c'est de bien connaître son activité et ce qu'on veut faire, comprendre ce que ça implique au niveau juridique, autant que faire ce que l'on veut, et ensuite comprendre qui est son client, les obligations qui en découlent, et ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire. Voilà, c'est un peu les deux conseils de base. Et c'est un exercice. qui de toute façon est très intéressant parce que quand on rédige des CGV, généralement on se plonge complètement dans son fonctionnement, dans ses valeurs, dans ce qu'on a envie de transmettre. Et ça, c'est un exercice qui est... C'est pour moi indispensable, même au-delà de la conformité juridique. On peut aussi s'en servir comme une opportunité. pour être au clair sur comment on va fonctionner, mettre en place des process, etc. Et je pense que c'est hyper important dès le démarrage.

  • #1

    Ça fait partie des bases, je trouve, aussi.

  • #0

    Ouais.

  • #1

    Merci, Chloé, pour cet échange, pour tes précieux conseils. Et puis, c'est quoi la façon peut-être la plus simple d'entrer en contact avec toi ?

  • #0

    Alors, il y en a plein. Je suis assez présente sur LinkedIn, donc il est possible de m'écrire sur LinkedIn. D'ailleurs, dans ma... sur ma page profil, il y a un lien pour prendre rendez-vous directement sur Mocha Lonely. Donc, comme ça, c'est aussi simple. On a un formulaire de contact sur le site. Donc, voilà, tout est possible. Vraiment, l'accès n'est pas trop difficile.

  • #1

    Donc, allez-y. Si besoin de conseils juridiques, Chloé, ça fera un plaisir de vous aider. Merci, Chloé. Et puis, à bientôt.

  • #0

    Merci à toi. C'était un plaisir.

  • #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, allez ajouter un 5 étoiles et un commentaire. Et si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes, partagez-le autour de vous aux personnes qui ont elles aussi besoin d'inspiration et qui aiment voyager. Vous voulez travailler dans le tourisme pour faire de votre passion un vrai métier, pour avoir enfin un job qui a du sens pour vous, pour voyager plus souvent ? Rendez-vous sur happytrek.fr pour découvrir mes offres de formation spécialement conçues pour les entrepreneurs et futurs entrepreneurs du tourisme. Peace ! Mon organisme est certifié Calliope depuis juillet 2023. A bientôt !

Description

Vous souhaitez comprendre le droit du tourisme ? Vous informez juridiquement avant de créer votre propre activité dans le secteur du tourisme ? Chloé Rezlan avocate en droit du tourisme vous présente quelques obligations et devoirs à connaître avant de vous lancer ! Dans l'épisode on parle des différentes lois qui existent en faveur du professionnel et du particulier dans le milieu du tourisme !


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Je suis Ludivine de Happy Trek  et il y a quelques années, j’ai décidé de reprendre ma vie en main : je suis devenue Travel Planner , j’ai créé ma propre agence de voyage et aujourd’hui j’aide des passionné(e)s de voyages à créer eux aussi leur propre activités dans le tourisme grâce à des accompagnements & formations . J'ai notamment créé une formation de Travel Planner avec d'autres experts du tourisme.


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Transcription

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    Bienvenue dans Nouvelles Impulsions, le podcast où on parle voyage et reconversion. C'est un podcast qui va t'aider à oser passer à l'action, oser rêver, oser voyager, oser créer. Je suis Ludivine de Happy Trek. Il y a quelques années, j'ai moi aussi décidé de reprendre ma vie en main. Je suis devenue travel planner, donc organisatrice de voyage. J'ai créé ma propre agence de voyage en solo et aujourd'hui, j'aide passionnés de voyage à créer eux aussi leurs propres activités dans le tourisme grâce à des accompagnements et formations. Bref, j'ai pris de nouvelles impulsions et je vous aide à le faire. Et si j'ai réussi à oser sauter le pas, je suis sûre que tout le monde peut le faire, c'est mon but avec ce podcast. Alors en solo ou avec mes invités, je vous invite à des moments d'évasion autour du changement de vie, de la reconversion, de l'entrepreneuriat et toujours avec le voyage à l'horizon. Alors si vous aspirez à vivre une vie plus en harmonie avec vos envies, si vous avez besoin d'inspiration ou bien d'un coup de boost, embarquez avec moi pour prendre de nouvelles impulsions. Let's go pour le podcast du jour ! Ah oui, avant de commencer... Si vous aimez ce podcast, n'oubliez pas de le noter 5 étoiles en ajoutant un gentil commentaire, en me disant pourquoi vous aimez écouter mon podcast, ça me fera déjà super plaisir et puis ça sera un vrai soutien pour mon travail. Bonne écoute ! Dans l'épisode du jour, je suis avec Maître Chloé Rezlan, qui est avocate spécialisée en droit du tourisme. Eh bien, bienvenue Chloé !

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    Bonjour Ludivine, merci beaucoup de me recevoir.

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    Je suis ravie de t'accueillir dans le podcast, puisqu'on travaille ensemble depuis quelques temps. Il faut dire qu'en France, dans le secteur du tourisme, il y a peu d'avocates qui sont spécialisés, donc je suis vraiment ravie de t'accueillir dans le podcast, Chloé. Première petite question, pourquoi avoir choisi le droit ?

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    C'est une bonne question, on arrive vraiment au basique, on repart du début. Moi, j'ai toujours voulu être avocate, aussi loin que je me souvienne. Ça a démarré vraiment en 6e au collège, je crois. J'étais déléguée de classe tous les ans et j'adorais défendre mes camarades au conseil de classe. Donc vraiment, on était dans le cliché total parce qu'évidemment, c'est très, très loin de la réalité. Je ne fais pas de pénal. Il y a le droit tel qu'on se l'imagine et puis il y a le droit en pratique. Mais j'ai toujours eu quand même cette fibre, j'ai toujours eu envie. de jouer avec les textes, de jouer avec les règlements intérieurs. Moi, je n'ai jamais été collée de ma vie parce que j'ai toujours su à chaque fois pointer le bon article pour dire, ah bah non, là, vous n'avez pas le droit, bah non, c'est bon, là, j'avais encore un retard. Et donc, je n'ai jamais eu une heure de colle. J'étais quand même assez sage, mais j'aimais bien aussi défendre mes camarades, comprendre les textes. Les matières que j'aimais bien, c'est des matières qui étaient cohérentes avec le droit. Et donc, en fait, assez spontanément, je me suis orientée en fac de droit, très vite.

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    D'accord. Et du coup, quel est ton parcours en droit ? Parce qu'avant de te spécialiser en droit du tourisme, tu avais une autre spécialisation ?

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    Oui. Alors en fait, mon parcours, donc moi j'ai fait une fac de droit à Paris assez classique, si ce n'est que j'ai fait un double diplôme de droit franco-espagnol. Ça, ça a été la première ouverture. C'était très chouette parce que j'ai eu l'opportunité du coup d'étudier deux ans à Barcelone. Ça, c'était absolument génial. Le droit européen, un peu de droit espagnol aussi, donc c'était fantastique. Et puis évidemment, découvrir quand même, même si c'est une culture très proche de la nôtre, un peu la vie à l'étranger. Je suis rentrée pour passer mon Master 2 en droit international privé. Donc moi, j'étais vraiment sur tout ce qui était international européen au départ. Et puis, j'ai fait un stage en droit des assurances juste après. que j'ai adoré, parce qu'en fait, c'est hyper varié, l'assurance. Au début, moi, on m'avait parlé du droit de l'assurance, je me disais, mais pourquoi faire ? Ça ne m'a l'air pas intéressant du tout. Et en fait, c'est tellement vaste, parce qu'en droit de l'assurance, tu vois du tout, tu vois de la responsabilité civile, de l'assurance crédit, il y a du politique, il y a un peu de tout. Et donc, en fait, j'ai fait ce stage en droit de l'assurance, j'ai adoré, ça s'est super bien passé, ils m'ont proposé une collaboration tout de suite. chez eux alors que je n'avais même pas le barreau. Donc un an et demi plus tard, j'y suis retournée pour mon premier poste et donc j'ai pratiqué dans ce cabinet en droit des assurances et c'est comme ça que j'ai découvert le droit du tourisme parce qu'en fait, c'est tellement large et tellement vaste le droit des assurances qu'il y a aussi un peu de droit du tourisme dedans. Et petit à petit, j'ai découvert le droit aérien aussi, le droit du tourisme, le code du tourisme au voyage à forfait. Et puis j'ai décidé ensuite de me libérer corps et âme à 100%. Et voilà, on est là aujourd'hui.

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    Est-ce que tu dirais que c'est ta passion ? Est-ce que tu as une passion d'ailleurs du voyage ou pas forcément ? Parce que tu as quand même passé deux ans en Barcelone, j'imagine que... Il y a cet aspect culturel qui te tient à cœur.

  • #1

    Oui, j'adore voyager. Après, de là à dire que c'est une passion, je voyage quand je peux. J'adore ça, je trouve ça absolument fascinant. Mais moi, c'est vraiment de mettre un pied dedans professionnellement, qui m'a fait comprendre que c'était un secteur hyper intéressant, hyper varié aussi, avec des professionnels très engagés. Alors, je sais que c'est un peu cliché, mais je trouve qu'il y a beaucoup de passionnés quand même dans le secteur. Alors, on dit que ça ne suffit pas d'aimer les voyages pour être un professionnel du tourisme. C'est vrai, mais il y a quand même beaucoup de passionnés. Et donc, ce n'était pas... Ce n'était pas une vocation dès le départ. Je ne me suis pas dit, j'aimerais me spécialiser en droits du tourisme parce que j'adore voyager. En réalité, le droit du tourisme, on ne sait même pas que ça existe quand on devient avocat. parce qu'il n'y a pas de cours de droit du tourisme. On ne sait même pas que le code du tourisme existe. Et je dis on parce que vraiment, encore aujourd'hui, quand je parle à d'autres avocats et qu'ils me demandent ce que je fais, je dis moi, droit du tourisme Ils disent ah bon, mais c'est quoi ? Mais systématiquement, de 100% du temps, j'ai cette aire étonnée en face de moi parce qu'on n'en parle pas du tout. Donc, ce n'était même pas une option pour moi de faire du droit du tourisme. Mais je l'ai découvert petit à petit. Et puis, j'ai eu un premier client, un deuxième, un troisième. Et puis... Au fil de l'eau, je me suis développée dans ce secteur-là que j'adore. Et donc, finalement, on allie peut-être pas une passion, mais en tout cas un fort intérêt pour le voyage au professionnel.

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    En parallèle, tu es aussi formatrice dans des écoles de tourisme, des écoles de droit. Est-ce qu'ils ont mis ça à l'ordre du jour dans les programmes ou pas encore ?

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    Pas vraiment. Il me semble qu'il y a un master de droit à la Sorbonne qui propose le droit du tourisme vraiment de manière approfondie. Mais à ma connaissance, aujourd'hui, en fac de droit, c'est toujours pas un sujet. C'est vraiment pas quelque chose qu'on étudie. Donc en fait, ça ne peut s'apprendre quasiment que sur le tas. C'est pour ça que moi, je ne recherche jamais de stagiaires ou de collaborateurs, collaboratrices qui ont fait du droit du tourisme, parce que ça n'existe quasiment pas. C'est autant chercher une licorne. Et donc, en fait, il faut, je pense, pour être bon en droit du tourisme, être bon dans plein d'autres domaines, en fait, parce que c'est un domaine tellement varié qu'il faut être bon en droit civil, en droit de la consommation, en droit des plateformes, parce que c'est de plus en plus digital et numérique. Donc, en fait... Il faut avoir plein de réflexes, être bon endroit de manière générale. Et après, on va aller creuser le code du tourisme de manière beaucoup plus précise sur l'OTA au cabinet.

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    D'accord. Et justement, est-ce qu'il y a des demandes clients qui sont récurrentes, peut-être de la part de personnes qui n'exercent pas encore dans le secteur du tourisme ?

  • #1

    Les demandes qu'on a, la demande la plus récurrente sur des personnes qui veulent rentrer sur le marché, c'est la question de l'immatriculation. Celle-là, c'est vraiment une question qu'on a toutes les semaines, je pense, au cabinet, au moins. C'est une question qui est hyper intéressante, parce que, comme tu le sais, elle n'est pas si bien tranchée que ça par le code, ça demande un peu d'interprétation. Et donc, il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont un peu perdues, à juste titre, et qui nous consultent pour ça, pour de la rédaction de documents aussi, beaucoup, sur des personnes qui se lanceraient dans le secteur. Et puis, aussi, finalement, des demandes qu'on a beaucoup, c'est... Comment fonctionne le secteur ? Alors nous, on n'est pas là pour réaliser des business plans, je le dis tout le temps, nous, notre métier, c'est le juridique. Mais c'est vrai qu'on se rend compte qu'on ne peut pas complètement, en tout cas, je pense, décorréler l'accompagnement juridique de la connaissance du secteur. Parce que sinon, ça veut dire qu'on se contente de donner des documents à contrat, mais on ne comprend pas vraiment les problématiques de ses clients. Et donc, finalement, je pense que si on nous fait aussi vite confiance, c'est parce que... Les personnes voient que c'est un secteur qu'on connaît, qu'on maîtrise, et que du coup on comprend assez vite les enjeux et on parle le même langage.

  • #0

    Oui, c'est essentiel. Et justement, est-ce que tu participes à des événements ? Qu'est-ce que tu as dû faire pour mieux appréhender ce secteur-là ? Est-ce que c'est un travail de tous les jours ?

  • #1

    Comment tu l'envisages ? L'idée, c'est de comprendre vraiment à quelles problématiques ils sont confrontés, comment ça se passe dans la vie quotidienne, aller les voir. Donc ça, c'est quelque chose que je fais. C'est participer à des événements. Donc moi, on peut me voir sur des salons, à des conférences. Pas forcément pour intervenir. Parfois, j'interviens, on me demande d'intervenir sur un sujet de droit. mais aussi pour comprendre comment évolue le secteur, quelles sont les problématiques dans un an, dans cinq ans, et comment ça va impacter le droit. Parce qu'en fait, par exemple, on parle beaucoup de l'intelligence artificielle, l'utilisation de chaque GPT, bon voilà, c'est des sujets qui reviennent tout le temps. Moi, j'ai besoin de comprendre comment les professionnels du tourisme vont utiliser cette intelligence artificielle, comment ils la reçoivent, pour comprendre quels sont les enjeux juridiques qui vont se poser. Alors, je ne suis pas voyante, c'est-à-dire que la réglementation, elle est en train d'évoluer déjà, même de se construire sur ces sujets, parce que le droit, il faut comprendre qu'il vient toujours après. Il vient en réaction et pas en anticipation, malheureusement. Donc, à nous aussi d'anticiper les problématiques qui vont se poser, les réglementations qui vont arriver, pour mieux accompagner nos clients. Et donc, ça veut dire à la fois se former en continu sur le secteur du tourisme et comprendre les évolutions, et aussi en droit sur les sujets qui vont être des sujets d'actualité et dont on va beaucoup parler dans les années qui viennent. Donc, c'est les deux. C'est assister à des conférences, à des salons en droit, mais aussi, en fait, salons du tourisme, conférences de manière générale dans le tourisme et dans le secteur du tourisme. pas du tout avec des juristes.

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    Et justement, parlons de l'intelligence artificielle. Est-ce qu'il y a des choses qui ressortent ? C'est quoi les tendances ? Est-ce qu'il y a des aspects auxquels les professionnels du tourisme vont faire attention ? Et puis les voyageurs aussi, d'un autre côté ?

  • #1

    Alors oui, les deux. Tout le monde doit faire attention à l'intelligence artificielle. Alors moi, je trouve qu'aujourd'hui, le secteur du tourisme est quand même assez frileux. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup de demandes aujourd'hui de professionnels du tourisme qui me diraient ça y est, on passe 100% à l'intelligence artificielle, notre service client, c'est une IA qui s'en charge, etc. Non, c'est encore timide. En revanche, c'est assez utilisé dans la création de supports, dans la rédaction de mails, par exemple, ou d'offres de voyages. Il y a de plus en plus de start-up aussi qui se lancent là-dedans et donc qui vont offrir leurs services aux professionnels du tourisme de manière générale. Donc, je dirais qu'il faut faire attention à plusieurs choses. La première chose, c'est les données. Si on prend le chat GPT, par exemple, les données qu'on va insérer dans le chat GPT, c'est-à-dire sans servir, c'est très bien. Moi, je ne suis absolument pas contre. Au contraire, je pense qu'il faut se servir des développements technologiques. Il faut... utiliser ses développements technologiques pour améliorer ses performances et se concentrer sur sa forte valeur ajoutée. Mais attention quand même aux données personnelles, puisque le CHAP-GPT n'est pas compliant avec le RGPD, qui est la Réglementation européenne sur la protection des données. Attention même aux données sensibles, parce que les données personnelles, c'est des données qui sont relatives à des individus, mais il y a aussi des données sur votre organisation qui peuvent être transmises. Et donc, il faut faire attention, parce qu'on ne sait absolument pas ce qu'ils vont faire de ces données. On n'a plus le contrôle. Donc ça, c'est quand même le premier point. Faire attention aussi à la fiabilité de l'information qu'on reçoit de ces outils. Parce que, par exemple, moi, pour l'avoir testé... J'aimerais bien m'en servir un peu plus, mais je trouve que ce n'est pas très efficace. Quand je lui demande quel est le droit applicable au cas de vente de voyage à forfait, il me parle de la directive antérieure à celle de 2015. Donc, il n'est pas à jour. Alors, peut-être que maintenant, il l'est, puisque je l'ai corrigé. Mais en tout cas, la fiabilité de l'information, c'est important. À partir du moment où c'est une organisation ou une personne qui va reprendre cette information-là, c'est elle qui sera responsable si jamais cette information n'est pas fiable ou elle est fausse. Donc, il faut faire attention à ça. On ne peut pas dire, ah oui, mais c'est ChatGPT qui me l'a dit ou c'est elle, site d'intelligence artificielle. Donc, ça, c'est un point aussi que je trouve important. Et puis, c'est la propriété aussi ensuite du contenu à qui il appartient quand on génère des images aussi sur MeetJourney ou au-delà de ChatGPT. Il y a énormément de possibilités. Attention à ce qu'on demande et à la propriété parce qu'on ne peut pas réutiliser des images comme ça. Donc vérifier que cette intelligence artificielle nous donne les droits, par exemple, pour pouvoir utiliser à titre commercial les images générées ou les informations générées, les textes. Et pour ça, il faut lire les conditions d'utilisation de la plateforme systématiquement.

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    Et en général, les droits sont donnés à l'utilisateur ?

  • #1

    Oui, généralement, ils sont donnés. Après, si on pousse encore plus loin, le débat, OK, l'image, on a le droit de l'utiliser, celle qu'on a générée à partir de plusieurs autres images ou à partir d'instructions qu'on aura données. Mais encore faut-il savoir où l'intelligence artificielle est allée piocher ces images et si elle avait le droit d'utiliser elle-même ces images-là. Et là, ça devient un peu compliqué de tracer. Et donc, il peut y avoir des litiges d'un artiste qui dirait Vous êtes clairement inspiré, plus qu'inspiré de mon œuvre, et vous n'aviez pas le droit de le faire. Oui, mais c'est Mick Journey. Oui, mais moi, je ne lui avais pas donné les droits. Donc, ça peut créer diverses problématiques, donc il faut faire quand même un petit peu attention. Après, en pratique, pour l'instant, moi, je n'ai pas eu de contentieux sur ce sujet-là, mais il faut rester vigilant, tout en intégrant effectivement de plus en plus cette intelligence artificielle qui est... qui est inévitablement le futur du secteur du tourisme comme de tous les autres secteurs. Le secteur du droit, c'est pareil.

  • #0

    Complètement. Il vaut mieux s'y préparer, se former, s'entourer des bonnes personnes, que ce soit en droit, que ce soit aussi une personne qui ait l'habitude d'utiliser, parce que... C'est bien de l'essayer. Alors moi aussi, j'ai essayé plein de façons d'utiliser ChatGPT. J'ai la version payante et effectivement, c'est connecté au web, donc il y a des informations plus pertinentes. Mais alors quand il s'agit de créer un itinéraire de voyage, là, on rentre dans une complexité de qu'est-ce qui a été vérifié ? Est-ce que les informations sont fiables ?

  • #1

    Pour l'instant,

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    effectivement, ça peut être un support intéressant, mais pas fiable à 100%. Et c'est ce qui fait aussi la pertinence de continuer à travailler avec des professionnels.

  • #1

    dans le tourisme complètement avec d'ailleurs la question de la réglementation de ces IA dans le voyage parce qu'il y en a un certain nombre moi j'avais fait une petite étude pour une conférence justement sur de la prospective. Et c'était assez intéressant parce qu'on avait fait un séjour de 4 jours. Et donc, j'avais testé, voilà, 4 jours dans telle destination, un groupe de tant de personnes, qu'est-ce que vous proposez ? Et je dirais qu'à peu près 60-70% de ce qu'on avait fait avait été proposé par l'intelligence artificielle, y compris même les restos. Donc, en fait, c'était assez bluffant. Alors après, ce n'était pas du tout précis. et il y avait quand même beaucoup de choses qui n'allaient pas, et clairement l'intelligence artificielle ne réserve pas, et on n'est pas sûr que tout soit à jour, etc. Mais c'était quand même pas si mal, sauf que cette intelligence artificielle, elle n'est pas immatriculée. Alors aujourd'hui, elle ne fait pas de réservation, mais ça va peut-être arriver, c'est-à-dire que la question de la réglementation de ces outils-là, elle est hyper importante, et je pense que c'est peut-être l'un des plus grands dangers pour la profession, qui n'en est pas forcément un, si on... on arrive à le prendre assez vite en considération et à plutôt l'utiliser, plutôt que de se dire que c'est le danger ultime et peut-être le réglementer aussi. Voilà, mais c'est sûr que ça arrive.

  • #0

    Complètement. C'est bien d'avoir aussi cet état d'esprit, de voir de l'opportunité dans les choses qu'on ne connaît pas, plutôt que de voir de la défiance.

  • #1

    et c'est vrai que parfois dans le secteur du tourisme ça manque un petit peu d'ouverture d'esprit c'est dommage parce que le voyage c'est justement l'objectif il y a beaucoup de défis c'est sûr que pour l'intelligence artificielle c'est pas le secteur qui a adopté le plus vite l'intelligence artificielle c'est assez timide je le comprends, alors les avocats c'est pire donc moi je vais pas critiquer le secteur du tourisme parce que le secteur du droit c'est quand même un secteur assez poussiéreux donc C'est encore autre chose, mais effectivement, il y a quand même d'abord de la défiance qui est légitime. La défiance vis-à-vis de l'IA, elle est totalement légitime et on la comprend. Maintenant, elle est là. Donc en fait, c'est comme tout, c'est comme Internet à l'époque. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on rejette ou est-ce que, justement, on l'accepte et on l'utilise et on se dit qu'au contraire, c'est une opportunité ? Donc c'est sûr que les réflexions, elles doivent s'enclencher dès maintenant. Il n'y a pas de doute.

  • #0

    Complètement. Et tout à l'heure, on a parlé des personnes qui ne sont pas encore acteurs du tourisme, des problématiques sur lesquelles elles te questionnent. Et maintenant, justement, est-ce qu'il y a des sujets qui ressortent sur des professionnels du tourisme déjà en activité ? Est-ce qu'il y a des grandes questions phares ? Autres que l'IA, peut-être ?

  • #1

    Sur les professionnels déjà en activité ? Alors, eux, ils vont m'interroger essentiellement sur leur projet. Donc, finalement, ça va être beaucoup de la rédaction de contrats, de l'étude de faisabilité, etc. Après, dans les grandes questions du secteur, c'est-à-dire pas des questions individuelles, Il y a évidemment la question des travel planners et des nouveaux métiers du tourisme. Je ne sais pas si c'était là que tu voulais qu'on arrive. Mais du coup, il y a à la fois les questions, on va dire, d'ordre général sur... Comment le secteur évolue ? Comment il doit être régulé juridiquement ? Et ça, c'est des questions que j'ai souvent. La directive Voyage à forfait de 2015, justement, elle est en cours de révision au niveau de l'Union européenne, de la Commission européenne. Donc, beaucoup m'interrogent sur Ok, on en est où ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui va changer pour nous ? Alors, il y a le temps, parce qu'une directive, le temps qu'elle soit modifiée, si elle est modifiée en 2024 ou 2025, il faut compter encore trois ans pour la transposer à peu près en droit français. Donc, on a quand même le temps de voir venir. généralement on n'est pas trop surpris mais après voilà c'est des grandes questions de ce type et sinon après les questions individuelles ça va vraiment être sur des projets propres et à ce moment là effectivement ça va être très différent en fonction de la typologie de client et de leurs problématiques

  • #0

    Est-ce qu'il y a des actualités ? Tu nous as parlé de la directive européenne qui va évoluer. Peut-être clarifier cette partie-là pour les auditeurs. C'est quoi un voyage au forfait ? Et quelle est, dans les grandes lignes, la réglementation ?

  • #1

    La définition. Pour ça, je vous invite à lire l'article L200-1, L200-2 du Code du tourisme. Passionnant. Un voyage à forfait dans les grandes lignes, c'est la combinaison d'au moins deux services de voyage distincts. au fin du même séjour, qui comporte une nuitée ou qui dure plus de 24 heures, et, si je schématise, acheté auprès du même professionnel, et tout compris, en gros. Alors, il y a des variations, il y a quand même un petit niveau de granularité à ce niveau-là sur comment c'est vendu, mais on va dire que dans 95% des cas, c'est ça. Et donc, du coup, deux services de voyage, ça peut être, par exemple, transport plus hébergement, hébergement plus location de véhicule, ou tout autre service touristique. services touristiques n'étant pas définis, mais ça peut être entrer à des manifestations sportives, spas, location de matériel sportif, visiter. Donc, c'est très large. Donc, ça, c'est le forfait touristique. Et quand on vend un forfait touristique, il n'y a pas de doute, on doit être immatriculé. Et c'est le code du tourisme qui s'applique, mais pas que. C'est-à-dire que cette directive voyage à forfait, elle prévoit aussi que toute personne qui vend ou offre à la vente des services de voyage, donc ce que je viens de dire, location de véhicules, hébergement, transport ou tout autre service touristique, mais quand ce sont des services qu'elle ne réalise pas elle-même, donc qui sont réalisés par des tiers partenaires, sont soumis au code du tourisme aussi. Donc en fait, on a une définition qui est assez large. Il y a beaucoup d'opérateurs qui, du coup, ne savent pas vraiment qui doivent être immatriculés et le sont. Un hôtelier peut être obligé de s'y matriculer s'il ne propose pas que les nuités dans son hôtel, par exemple. Et ça, c'est totalement ignoré.

  • #0

    Si, par exemple, il propose une journée, on va dire le petit déjeuner, il peut s'y matriculer ?

  • #1

    Non. Le petit déjeuner, ce n'est pas considéré comme un service touristique. Là, c'est complètement accessoire à l'hébergement. Moi, la restauration, je ne considère pas que ce soit un service touristique, sauf vraiment quand on propose quelque chose d'hors du commun qui est déterminant dans la combinaison. C'est ça le critère. Pour savoir si c'est un service touristique, il faut que ça représente à peu près 25% du tout. de la combinaison, ou que ce soit présenté comme un élément essentiel. Généralement, le petit-déjeuner, ce n'est vraiment pas l'élément essentiel. Par contre, si vous proposez, l'hôtelier propose un dîner dans un resto étoilé où il faut réserver six mois à l'avance, et finalement, les gens viennent pour ça, et que ça représente aussi une somme conséquente, parce que des fois, ça peut être plus cher même que la nuitée d'hôtel, là, oui, potentiellement, on est sur... sur un forfait ou sur un service touristique non autoproduit, et donc il faudrait s'y matriculer.

  • #0

    Et qu'est-ce qui va évoluer potentiellement dans la prochaine réglementation ?

  • #1

    Alors, le gros débat en ce moment, il est sur les accomptes. En fait, aujourd'hui, les professionnels du tourisme, comme à peu près tous les professionnels, demandent des accomptes au moment de la réservation. Généralement, on est sur un accompte de 30 C'est classique. Certains demandent plus, certains demandent 50. Ça dépend aussi des produits qu'on propose. Et là, la Commission européenne voulait interdire les dacontes, puis finalement les limiter à 20 parce qu'il y a eu de grosses négociations. mais uniquement pour les professionnels concernés par cette directive et donc par le Code du tourisme. Ce qui fait qu'il y a un petit problème dans la chaîne. On sait bien que le tourisme, c'est un secteur en chaîne. Il peut y avoir un détaillant, donc une agence de voyage, un organisateur, donc un tour opérateur, une agence réceptive, des prestataires locaux. Bon, donc du coup, il faut que toute la chaîne suive. Si l'agence de voyage ne peut plus demander d'acompte à son client, mais doit en verser autour opérateur, ou à l'agence réceptive étrangère, ou au transporteur aérien par exemple, il y a un dééquilibre qui est trop fort. Parce que derrière, qui doit rembourser le client ? Si jamais il y a une annulation par exemple, c'est l'agence de voyage et elle n'a plus les fonds. On se retrouve finalement dans un cas de figure un peu comme on a eu pendant le Covid. Pendant le Covid, le gros souci, c'était les soucis de trésorerie. C'est bah oui mais l'argent je l'ai plus donc je suis obligée de rembourser mais comment je fais ? Et donc c'est un petit peu dangereux. Si on ne lise pas ses obligations pour l'ensemble des professionnels, ça va être très compliqué. Donc ça fait partie des... ça c'est vraiment la mesure un peu phare. Alors après on ne connaît pas tout mais c'est le texte le plus débattu aujourd'hui sur cette directive.

  • #0

    Complètement, sachant que, alors moi ça m'impressionne quand même, que dans le secteur du tourisme, si jamais concrètement l'entreprise fait faillite, l'entrepreneur et donc derrière son fonds de garantie doit rembourser. Alors il y a d'autres secteurs d'activité où il y a quand même pas mal de problématiques, je pense au bâtiment, il n'y a pas cette obligation, je trouve ça assez hallucinant. La responsabilité de l'agent de voyage.

  • #1

    Je confirme, pour avoir repris des travaux il n'y a pas si longtemps, c'est parfois très compliqué. Oui, c'est un secteur qui est extrêmement protégé. Moi, je dis toujours que je ne sais pas pourquoi à ce point. La seule raison valable que je peux trouver, c'est qu'il y a une certaine détresse du consommateur quand il n'est pas chez lui. C'est-à-dire qu'il ne connaît pas les codes, il n'a pas forcément les usages au niveau local. Et donc, il peut être dans une situation de plus grande détresse si jamais il y a un rapatriement organisé en urgence parce que son opérateur a fait faillite. Effectivement, je comprends qu'il y ait une protection accrue. Mais c'est vrai qu'on se dit que le secteur du tourisme, il est presque autant réglementé que le secteur des assurances ou que le secteur bancaire, qui sont quand même des secteurs... particulièrement tendu, il y a des flux financiers très importants. il y a des souscriptions de produits qu'on ne comprend pas. Acheter un voyage, ce n'est quand même pas aussi ni engageant ni compliqué que de souscrire un prêt immobilier sur 25 ans. Je veux dire, voilà. Donc, c'est quand même surprenant, cette réglementation aussi stricte du secteur. Moi, évidemment, je suis pour qu'on protège les consommateurs. Je n'ai aucun sujet là-dessus. Après, pour accompagner les professionnels du tourisme au quotidien, je trouve que parfois, c'est quand même disproportionné.

  • #0

    complètement. Et à quoi sert justement tous ces éléments de protection pour le voyageur ?

  • #1

    Il y a plusieurs utilités. La première, c'est de se dire que si jamais il y a un incident ou une non-conformité, l'opérateur, même s'il n'est pas solvable, il y aura une indemnisation. Donc ça, c'est quand même hyper important. Parce que... Tout revient systématiquement à la question de la solvabilité. C'est bien d'avoir le droit d'assigner un professionnel, mais si derrière, on a une décision qui condamne et qu'on ne peut pas faire exécuter parce qu'il n'y a pas de sous, il n'y a pas de sous. Donc, le fait d'avoir un assureur responsabilité civile professionnelle obligatoire pour les opérateurs du voyage, ça permet aux voyageurs de dire que, quoi qu'il arrive, quel que soit le type d'incident, en tout cas dans la plupart des cas, il y a un assureur et en droit français, il y a ce qu'on appelle l'action directe. C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin même d'agir contre son opérateur, on peut directement agir contre l'assureur, on sait qu'il est solvable et c'est lui qui perd. Donc ça, c'est quand même très confortable. Et puis la garantie financière, effectivement, pour le remboursement en cas de défaillance financière de son opérateur ou le rapatriement, parce que c'est les deux. Donc, c'est quand même une garantie qui est extraordinaire. Et moi, ce que je trouve désolant, c'est que les voyageurs ne le savent pas. Et ça, pourtant, j'ai l'impression que c'est matraqué par certains professionnels depuis des années. Moi, j'ai déjà même sorti des vidéos sur les matriculations. Je vois qu'elles sont carrément sur les sites internet de certains opérateurs pour expliquer à leurs clients pourquoi c'est important. et pourtant, à grande échelle, les gens ne le savent pas. Moi, à chaque fois que j'en parle dans mon entourage, c'est un peu pareil que quand je dis aux avocats, je fais du tourisme, ils me disent qu'est-ce que c'est ? Quand là, je dis moi à mes proches faites attention, si vous voulez vous protéger en passant par un opérateur immatriculé, c'est une bonne solution personne ne connaît cette réglementation et tout le monde tombe des nues. Donc, il y a cette protection, mais en même temps, elle est méconnue, donc c'est vraiment très étrange.

  • #0

    C'est ça, il y a d'un côté l'obligation, et puis de l'autre côté, effectivement... En fait, si personne ne sait, il n'y a pas des points de vérification à faire. Donc, c'est bien en tout cas d'en parler. Moi, pour avoir travaillé avec beaucoup de professionnels du bien-être et du sport, je sais que ce sont des éléments qu'ils ne connaissent pas. Et dommage, parce que que ce soit pour leur activité ou pour leur client, c'est vrai que parfois,

  • #1

    ça peut porter problème. En fait, il faut quand même avoir en tête qu'une jambe cassée, donc ce n'est pas dramatique, mais c'est quand même embêtant, on peut vite transiger autour de 35 000, 40 000 euros. Donc quand son assureur ne couvre pas, parce qu'en fait, si vous exercez une activité réglementée sans le savoir, il n'y a pas la bonne assurance. pour avoir travaillé côté assureur, ils ne se priveront pas de le relever et de dire du coup, on ne couvre pas. Tant pis. Et donc, du coup, c'est de la poche de l'entrepreneur, l'entrepreneuse ou de la société concernée. Donc, ça peut vite être quand même un gros trou dans la trésor, 35 000 euros ou 40 000 euros de dommages d'intérêt en raison d'une jambe cassée. Être bien assurée, c'est quand même dormir sur ses deux oreilles.

  • #0

    donc je pense que c'est très important et je ne dis pas ça que parce que je viens du monde de l'assurance je pense vraiment que c'est super important et en ça avoir une assurance obligatoire même si elle est un peu coûteuse pour les professionnels du tourisme c'est une bonne chose ne pas en avoir c'est effectivement s'exposer à devoir indemniser de sa poche et ça peut monter très vite le dommage corporel ça monte très très vite

  • #1

    Merci pour cette précision. C'est important de pouvoir... Parce que parfois, c'est vrai que ce genre de dépense peut faire un peu peur, mais une RCP, que ce soit n'importe quelle activité qu'on exerce, il y a des professions où ce n'est pas obligatoire, mais clairement... Oui, et c'est tellement utile que ce soit pour son activité, ses clients, vis-à-vis d'un concurrent. Et merci de le préciser. C'est bien aussi d'avoir ce côté assureur, parce que c'est... En discutant avec différents professionnels, par exemple un professeur de yoga qui va organiser une retraite me disait En fait, c'est bon, je suis assurée, donc mon assurance prendra en compte un problème qui arriverait à mon client dans une retraite. Et non, en fait.

  • #0

    En fait, non. Ça dépend, mais toujours pareil, ça dépend dans quelles conditions la retraite est organisée, quels fonds ont été encaissés. Il y a toujours... toujours du cas par cas, mais globalement, il faut avoir en tête que si on vend un forfait touristique en disant que c'est une retraite de yoga, mais en fait, ça a la qualification d'un forfait touristique et donc, on est dans l'activité réglementée et qu'on n'est pas dans les exceptions du code, l'assureur, il ne va pas garantir. Les assureurs, ce n'est pas des enfants de cœur non plus à un moment donné s'ils estiment qu'il y a eu une fausse déclaration du risque ou une mauvaise déclaration du risque, c'est-à-dire que c'était l'organisation de voyage et en fait... ça n'a pas été déclaré, donc vous avez payé une cotisation moins chère. Parce qu'il faut avoir en tête que la cotisation RCP des professionnels du tourisme, elle est quand même plus élevée que celle d'un prof de yoga, par exemple. Et donc, du coup, il va dire non, en fait, je ne couvrirai pas. Donc, être assuré, oui. Être bien assuré pour son activité, mieux. Oui, complètement. Quand même.

  • #1

    Petite question sur... Parfois, je vois qu'il y a des professionnels qui font payer d'un côté l'hébergement et puis d'un côté leurs prestations. Qu'est-ce qu'il en est de ça ? Est-ce que c'est autorisé ? Est-ce qu'en fait, il faut être immatriculé ?

  • #0

    Qu'est-ce qu'il en est ? En réalité, ce que nous dit le code, c'est qu'on doit être immatriculé quand on vend ou offre à la vente des services de voyage qu'on ne réalise pas soi-même. Donc, toute la question, c'est est-ce que c'est quelque part de l'offre à la vente ou même de la prestation de voyage liée ? Parce que le code du tourisme nous dit aussi que si, par exemple, on achète un service touristique chez moi, donc admettons un cours de yoga, que je recommande un hébergement et que dans les 24 heures, le client réserve cet hébergement, c'est de la prestation de voyage lié, je dois m'y matriculer. Donc, c'est assez subtil. Encore une fois, ça dépend des cas. Il n'y a rien sur le fait, effectivement, de réserver à part. Si c'est vraiment une réservation totalement à part, il n'y a pas trop de difficultés. En tout cas, ça résout le problème du forfait touristique, mais ça ne résout pas le problème de la prestation de voyage lié. Et puis, finalement, on comprend bien que c'est pour contourner. Maintenant, s'il y a un incident, est-ce que, oui ou non, l'assureur considérera que c'était du voyage à forfait déguisé ? Peut-être. En fait, la notion d'offre à la vente n'est pas définie par le code, donc on ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Est-ce que le paiement se fait auprès, par exemple, de l'évacuation directe, mais la réservation se fait auprès du prof de yoga ? À partir du moment où la réservation se fait auprès du prof de yoga, on considère que c'est de l'offre à la vente. parce qu'il a réservé pour ses clients. Donc, bon, c'est quand même... Ça voudrait dire signer avec le prestataire hébergeur, avec le traiteur, avec, je ne sais pas moi, le vigneron qui fait une dégustation de vin. À chaque fois, signer un contrat différent avec un encaissement à part. En pratique, ça ne se passe pas vraiment comme ça. En pratique, peut-être que l'encaissement, il se fait direct, mais la réservation, elle est généralement centralisée. Donc, bon, c'est souvent un peu limite.

  • #1

    C'est limite, et puis même d'un point de vue financier, souvent ils sont en micro-entreprise, donc ça veut dire qu'il y a quasiment 25% de charges sur tout, alors que c'est du chiffre d'affaires encaissé, qui est reversé. Je trouve ça un petit peu dommage aussi, mais c'est bien d'avoir cet échange-là, parce que c'est vrai que ça reste flou, comme tu le dis, en fait, et rien qui est clairement défini.

  • #0

    Non.

  • #1

    C'est l'interprétation, et l'interprétation, elle peut être en notre faveur ou en notre défaveur, selon le cas, quoi.

  • #0

    C'est ça, en fait, on dit qu'on raisonne en faisceau d'indice, en droit. C'est-à-dire qu'on prend tous les éléments à notre disposition pour voir si on bascule ou pas dans le régime juridique opérateur de voyage. Et tout compte, comment les réservations sont faites, les recommandations, comment elles sont faites, les encaissements, tout compte. On ne peut pas dire j'encaisse pas, donc c'est bon. Mais en même temps... c'est important d'avoir en tête que, même si c'est flou, il y a quand même des règles générales qui sont que, à partir du moment où on propose un tout, même si c'est lié, c'est-à-dire même si tout n'est pas réservé directement chez vous, ça peut entraîner une soumission au code du tourisme. Mais ça aussi, la notion de prestation de voyage liée, elle est compliquée et elle n'est pas connue et pas comprise. Ça, c'est important de le dire aussi.

  • #1

    On le voit sur Booking, par exemple, quand tu réserves, tu reçois un email plus de 24 heures plus tard, je crois.

  • #0

    Oui, certainement.

  • #1

    Sur réserver votre voiture. Ils sont malins.

  • #0

    Oui, ils sont malins, évidemment. Une des solutions, c'est ça. C'est de dire, j'envoie mon mail pour proposer des services complémentaires 48 heures après et pas 24 heures.

  • #1

    Un peu comme chez Ikea.

  • #0

    Voilà. C'est là où la réglementation a quand même ses limites. C'est-à-dire que... Caler l'esprit véritablement. Est-ce que 24 ou 48 heures, ça change quelque chose ? Moi, je crois que non. En même temps, qu'un hôtelier, par exemple, ou un transporteur, je ne sais pas, la SNCF, puisse proposer d'autres services en partenariat, ça ne me choque pas non plus. C'est-à-dire que dans le cadre de l'hospitalité, finalement, qu'un hôtelier dise... Voilà, vous avez réservé votre chambre chez nous, on vous propose les visites guidées de Christelle et on vous propose les dégustations de vin de Jean-Michel. et que derrière, les personnes réservent dans les 24 heures, pour moi, aujourd'hui, ça fait partie des attentes des clients, ça. Ce conseil-là, etc. Et donc, de se dire que du coup, on est soumis à une réglementation extrêmement stricte du fait de proposer ces conseils-là, alors même que pour moi, ça fait partie du cœur du métier, c'est compliqué. Donc, bon, parfois, on ne sait plus trop quel est le sens de cette réglementation. En tout cas, elle est ce qu'elle est, elle est là. Elle n'est pas toujours très claire, mais c'est important de se renseigner quand même un minimum.

  • #1

    S'enseigner et puis passer par tes services, les conseils d'une experte, ça permet d'éviter les problématiques.

  • #0

    C'est sûr que ça aide. Après, c'est vrai que tout le monde n'a pas toujours le réflexe, les moyens. C'est pour ça aussi que j'essaye d'intervenir quand même un peu de manière gratuite pour guider quand même un peu les personnes et qu'il y ait quelques réflexes qui se mettent en place. On est beaucoup, il n'y a pas que nous, d'avocats aussi, à proposer des premières consultations gratuites. Alors évidemment, on va donner des conseils sommaires, mais... ça peut quand même permettre de se faire une petite idée. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de l'avocat ou même d'autres professionnels de manière générale. Prendre des contacts, que ce soit le comptable, que ce soit l'avocat, que ce soit un expert en com, à un moment donné, il faut peut-être essayer juste de discuter et tout se passe bien normalement. Oui,

  • #1

    c'est vrai que parfois, il peut y avoir cette peur du professionnel. le budget est souvent conséquent, ce qui est normal avec le travail qui est réalisé derrière. Mais c'est vrai que ça peut bloquer dans des investissements futurs. Sauf que, en fait, s'il y a des investissements futurs, par exemple en marketing qui sont effectués, et finalement que les bases ne sont pas solides, le château risque de se casser la figure.

  • #0

    C'est ça, c'est dommage. C'est-à-dire que c'est toujours mieux d'anticiper, et ça coûte beaucoup moins cher de le faire dès la création, dès le démarrage, d'avoir des bases propres et solides, que de rectifier. Parce que moi, quand on vient me voir avec une plateforme qui est en opération depuis trois ans, qui doit être immatriculée, qui ne l'est pas, il y a des garants qui ne veulent pas garantir parce qu'il y a déjà eu de l'exercice. Donc, c'est beaucoup plus long, c'est beaucoup plus compliqué, c'est beaucoup plus anxiogène. Donc, en fait, c'est dommage. Alors que si ça se fait dès le démarrage, on a des tarifs plus adaptés, c'est beaucoup plus fluide. Donc, c'est mieux. Et puis... Pour revenir sur le budget, c'est sûr que c'est un budget, mais il faut avoir en tête qu'un avocat n'a pas le droit de facturer sans avoir annoncé au préalable le coût. Ça paraît évident, mais moi, j'ai encore des cas où j'échange une demi-heure avec les gens, et à la fin, on me dit je vous dois combien ? Mais en fait, cette question ne doit pas exister. Vous ne pouvez pas me demander combien... Non, soit je vous le dis en amont, et vous savez que ça coûte, je ne sais pas, 100 euros, l'échange, le premier échange. soit c'est que c'est gratuit, mais il n'y a pas de facturation à postériorité. En tout cas, normalement, déontologiquement. Donc, il faut aussi démystifier ça. Vous n'allez pas recevoir une note d'honoraire à la fin de votre échange avec le professionnel ou la professionnelle sans savoir. Ça, ce n'est pas possible.

  • #1

    C'est obligatoire d'annoncer ses tarifs de façon générale en France.

  • #0

    Et puis, chez les avocats, même de faire signer une convention d'honoraire. Normalement, si vous n'avez rien signé, on n'impose pas on ne peut pas envoyer de facture donc c'est quand même il y a quand même une protection évidemment du client, de l'avocat sinon on ne s'en sortirait pas c'est sûr

  • #1

    comme quoi on ne sait pas forcément tout que ce soit dans le secteur du tourisme ou ailleurs c'est bien d'avoir ce genre d'échange Dernière petite question. Alors, j'ai deux questions qui me restent à te poser. L'assurance voyage, est-ce que selon toi, c'est utile ? En plus, tu as fait les deux.

  • #0

    Oui, alors oui, c'est utile. C'est utile. Après, c'est comme tout. Il faut comprendre les conditions d'assurance. Il faut savoir à quoi on souscrit. Il faut savoir présenter le produit. Ça s'est énormément développé depuis le Covid. Énormément, en fait. Je crois qu'il y a eu une grosse prise de conscience sur le voyage, annulation. Comme le professionnel a des obligations d'assistance et peut imposer des frais d'annulation, alors il faut qu'il soit approprié et justifiable d'après le Code du tourisme, mais c'est une grande crainte des voyageurs. C'est un produit qui s'est énormément développé. Et d'ailleurs, on a tellement de questions là-dessus. qu'avec une consœur en droit des assurances et un courtier, on va organiser un webinaire en mars sur le sujet, sur comment ça marche, qu'est-ce que c'est. à quoi ça sert, comment on le présente à ses clients, est-ce qu'on a le droit de l'imposer ou pas à son client, parce que c'est des questions qui reviennent tout le temps, mais oui, ce qui est sûr, c'est que c'est utile et que c'est un produit qui se développe beaucoup, et qui, alors un petit peu moins là, sur 2023 que 2022 ou 2021, de mémoire, mais les chiffres ont explosé parce que le Covid a fait réaliser aux gens que c'était quand même important de partir. partir assurés d'être couverts, et surtout aux professionnels du tourisme, d'éviter de supporter cette charge-là, parce que ça fait partie de leurs obligations de rapatrier quand il y a besoin, de fournir une assistance sur place quand il y a besoin, et donc ça peut coûter cher.

  • #1

    Et quand bien même le voyageur passe par une agence de voyage, est-ce qu'il y a une utilité à l'assurance individuelle où en fait tous les risques sont couverts par l'agence ?

  • #0

    Disons qu'il y a toujours cette question de solvabilité malgré tout. C'est-à-dire qu'au moins on sait que l'assureur pourra faire le nécessaire et assez rapidement parce qu'ils sont organisés pour. Alors que l'agence de voyage, même si ça fait partie de ses obligations, Et parfois, sur une petite agence, c'est quand même beaucoup plus difficile à mettre en place. Donc, c'est quand même une sécurité supplémentaire. C'est surtout intéressant, je trouve, pour l'agence de voyage.

  • #1

    Pour le coup, ça évite d'aller rembourser les problématiques. Parce que c'est-à-dire que si, admettons, le client se blesse, se casse la cheville en voyage, c'est la responsabilité de l'agence ?

  • #0

    Alors, ça, c'est la responsabilité civile. Donc, la responsabilité civile, c'est vraiment quand il y a un... dommage qui est causé au client, soit à cause d'un défaut de sécurité, c'est-à-dire qu'il s'est fait mal, soit un défaut de prestation, donc une non-conformité. Là, il y a une réclamation qui est faite, et dès lors qu'il y a une réclamation, c'est l'assurance responsabilité civile qui va jouer. C'est ce qu'on appelle une assurance en base réclamation. Tant qu'il n'y a pas de réclamation, ça ne joue pas. Et effectivement, comme il y a cette responsabilité de plein droit des agences de voyage, Eh bien, on a des décisions, moi je trouve que c'est absolument fou, on a carrément des décisions dans lesquelles le client, le voyageur, est en escale, en l'occurrence à l'aéroport de Casablanca, glisse sans qu'on sache pourquoi, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de défaut du sol, il n'y a pas de sol glissant parce qu'il vient d'être lavé et il n'était pas prévenu, juste il tombe en fait, on ne sait pas pourquoi. Il tombe et il attaque son agence de voyage en réparation de son préjudice parce que je crois qu'il se casse la jambe. Bon, voilà. Donc, il veut se faire indemniser. Et donc, il attaque l'agence de voyage et son assureur RC Pro. hyper en première instance, parce qu'en fait, le juge dit écoutez, il faut quand même rattacher, même s'il n'y a pas de faute, à une prestation mal réalisée. Là, ce n'était pas en vol, il n'y a pas eu d'accident dans l'aéronef, juste c'était un axe de la vie quotidienne. et on ne peut pas engager la responsabilité de l'agence de voyage pour ça. Et puis, en appel, même chose, jusqu'en cours de cassation, donc la plus haute instance en droit privé française, ça a duré, je crois... 13 ans ? 14 ans ? Ah oui. Ouais, ouais. Donc, il faut être motivé. Et la Cour de cassation a dit, attendez, les textes sont très clairs, c'est une responsabilité de plein droit de l'agence, donc elle est responsable du fait qu'il se soit fait mal, sauf à prouver qu'il y a une faute de la victime, que c'est à cause d'un tiers étranger à la fourniture des services ou à des circonstances exceptionnelles et inévitables. À défaut de pouvoir prouver qu'il y a un de ces trois cas de figure, c'est responsabilité automatique. Donc... condamnation de l'agence de voyage et de son assureur. Donc, on est... Voilà, petite parenthèse, mais on est sur une responsabilité qui est extrêmement sévère et il y en a très peu des comme ça en France. La responsabilité de plein droit, c'est très spécifique. Donc, ça, c'est l'ARC Pro. Par contre, s'il y a un besoin d'assistance, donc d'hospitalisation, de rapatriement, etc., là, c'est cette assurance voyage qui va pouvoir jouer. Donc, elles sont complémentaires. C'est-à-dire qu'il y a, d'une part, l'indemnisation du préjudice subi et, d'autre part, la prise en charge, en fait, au moment où ça arrive pour que, justement, tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    mais ça donne vachement envie d'être agent de voyage tu nous dis je sais je sais généralement c'est la grosse déprime quand j'en parle après encore une fois ils sont assurés c'est à dire que bah oui donc c'est du souci c'est sûr moi mes clients qui ont des problématiques notamment de dommages corporels pour des clients voyageurs c'est du souci quoi parce qu'on a peur pour son image parce que parce que ça veut dire un procès potentiellement ou des négociations un peu longues, enfin voilà. Mais en soi, généralement, ce qui se passe et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on demande tout de suite à l'assureur d'intervenir et c'est l'assureur qui mandate son propre avocat pour défendre et l'agence de voyage et l'assureur. S'il n'y a pas de problème de couverture d'assurance, normalement, c'est comme ça que ça se passe. Donc en fait... ça ne coûte même pas d'argent en frais de justice dans la plupart des cas.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    Voilà. Il faut quand même avoir en tête que cet assureur, il est très utile pour ça aussi. Oui,

  • #1

    complètement. Eh bien, on arrive à la fin, Chloé. Dernière question. Quels conseils, peut-être, allez, deux ou trois conseils que tu pourrais partager à des personnes qui veulent entreprendre dans le tourisme, que ce soit sur une activité d'agent de voyage, de travel planner, de créateur d'hébergement ?

  • #0

    Ok. Je dirais que mon premier conseil, ce serait évidemment de se renseigner, de manière générale, de se renseigner, de se former. C'est-à-dire que nul n'est censé ignorer la loi. Donc moi, évidemment, j'ai le prisme juridique. Je pense que tout démarre par une étude de faisabilité, que ce soit d'un point de vue business, évidemment, business plan, se faire accompagner sur qui est ma cible. Moi-même, je l'ai fait avant de monter le cabinet. Je pense que c'est très important. J'ai suivi une formation. Je crois qu'il faut le faire. Pour tous les entrepreneurs, c'est valable. Et sur le juridique en particulier, puisque c'est mon sujet, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'en fait, il faut comprendre que le droit, c'est un peu comme parler une autre langue. Et donc, il s'agit de traduire. Il s'agit de dire, moi, voilà ce que j'ai envie de faire, c'est ça mon projet. Si je traduis un droit, ça donne quoi ? Est-ce que ça donne opérateur de voyage ? Est-ce que ça donne, justement, hors partie réglementée ? Qu'est-ce que ça implique ? Et... Ça marche pour tout le monde, c'est-à-dire même si je veux ouvrir un meublé, il y a de tourisme, il y a des règles d'enregistrement du meublé en fonction de sa ville, il y a des règles de contrat. Donc c'est important de faire cet exercice de traduction, c'est comme ça que moi je l'appelle. Et pour ça, il faut bien définir son projet et comprendre aussi que si le projet évolue, la traduction juridique évolue aussi. Donc, ne pas se dire au début, j'ai fait mes recherches et c'est bon Non, vous ajoutez un nouveau service, vous changez votre cible, vous passez de B2C à B2B, ce n'est pas la même chose. Donc, la deuxième chose, c'est connaître son client. Une fois qu'on connaît bien son activité, la réglementation qui s'applique. qui est mon client ? Est-ce que c'est un professionnel ? Est-ce que c'est un consommateur ? Parce que je ne vais pas du tout avoir les mêmes règles vis-à-vis de ces deux cibles-là. Donc, c'est important de comprendre qu'il y a beaucoup plus d'obligations quand son client est consommateur que quand c'est un professionnel. Que dans tous les cas, c'est important d'avoir pour moi une documentation claire. Même si vous ne passez pas par un avocat, j'insiste, même si vous ne voulez pas rédiger de contrat, l'écrit. Pensez à écrire les choses. Vraiment, s'il y a un conseil peut-être à retenir, c'est celui-là. C'est que... Il y a un partenariat qui se met en place. pour une raison ou une autre, vous ne voulez pas faire de contrat, vous ne pouvez pas faire de contrat, vous ne le sentez pas, ça arrive. C'est beaucoup un secteur où on se tape dans la main et on se fait confiance à ces risques et périls. Mais pour minimiser ces risques-là, à défaut d'avoir un contrat avec écrit contrat dessus, il faut écrire la prestation, c'est ça, elle a lieu de telle date à telle date, la durée, c'est un an On peut tout à fait le faire par texto, par WhatsApp, par mail. Le tout, c'est qu'on soit d'accord sur les modalités essentielles de... de ce partenariat, de cette coopération, et pareil avec ses clients. Si vous avez des clients consommateurs, par contre, vous êtes obligés d'avoir des CGV, donc voilà, on fait plus attention. Mais je crois que le tout, c'est de bien connaître son activité et ce qu'on veut faire, comprendre ce que ça implique au niveau juridique, autant que faire ce que l'on veut, et ensuite comprendre qui est son client, les obligations qui en découlent, et ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire. Voilà, c'est un peu les deux conseils de base. Et c'est un exercice. qui de toute façon est très intéressant parce que quand on rédige des CGV, généralement on se plonge complètement dans son fonctionnement, dans ses valeurs, dans ce qu'on a envie de transmettre. Et ça, c'est un exercice qui est... C'est pour moi indispensable, même au-delà de la conformité juridique. On peut aussi s'en servir comme une opportunité. pour être au clair sur comment on va fonctionner, mettre en place des process, etc. Et je pense que c'est hyper important dès le démarrage.

  • #1

    Ça fait partie des bases, je trouve, aussi.

  • #0

    Ouais.

  • #1

    Merci, Chloé, pour cet échange, pour tes précieux conseils. Et puis, c'est quoi la façon peut-être la plus simple d'entrer en contact avec toi ?

  • #0

    Alors, il y en a plein. Je suis assez présente sur LinkedIn, donc il est possible de m'écrire sur LinkedIn. D'ailleurs, dans ma... sur ma page profil, il y a un lien pour prendre rendez-vous directement sur Mocha Lonely. Donc, comme ça, c'est aussi simple. On a un formulaire de contact sur le site. Donc, voilà, tout est possible. Vraiment, l'accès n'est pas trop difficile.

  • #1

    Donc, allez-y. Si besoin de conseils juridiques, Chloé, ça fera un plaisir de vous aider. Merci, Chloé. Et puis, à bientôt.

  • #0

    Merci à toi. C'était un plaisir.

  • #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, allez ajouter un 5 étoiles et un commentaire. Et si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes, partagez-le autour de vous aux personnes qui ont elles aussi besoin d'inspiration et qui aiment voyager. Vous voulez travailler dans le tourisme pour faire de votre passion un vrai métier, pour avoir enfin un job qui a du sens pour vous, pour voyager plus souvent ? Rendez-vous sur happytrek.fr pour découvrir mes offres de formation spécialement conçues pour les entrepreneurs et futurs entrepreneurs du tourisme. Peace ! Mon organisme est certifié Calliope depuis juillet 2023. A bientôt !

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Vous souhaitez comprendre le droit du tourisme ? Vous informez juridiquement avant de créer votre propre activité dans le secteur du tourisme ? Chloé Rezlan avocate en droit du tourisme vous présente quelques obligations et devoirs à connaître avant de vous lancer ! Dans l'épisode on parle des différentes lois qui existent en faveur du professionnel et du particulier dans le milieu du tourisme !


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Je suis Ludivine de Happy Trek  et il y a quelques années, j’ai décidé de reprendre ma vie en main : je suis devenue Travel Planner , j’ai créé ma propre agence de voyage et aujourd’hui j’aide des passionné(e)s de voyages à créer eux aussi leur propre activités dans le tourisme grâce à des accompagnements & formations . J'ai notamment créé une formation de Travel Planner avec d'autres experts du tourisme.


Bref j’ai pris de nouvelles impulsions ! 

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Transcription

  • #0

    Bienvenue dans Nouvelles Impulsions, le podcast où on parle voyage et reconversion. C'est un podcast qui va t'aider à oser passer à l'action, oser rêver, oser voyager, oser créer. Je suis Ludivine de Happy Trek. Il y a quelques années, j'ai moi aussi décidé de reprendre ma vie en main. Je suis devenue travel planner, donc organisatrice de voyage. J'ai créé ma propre agence de voyage en solo et aujourd'hui, j'aide passionnés de voyage à créer eux aussi leurs propres activités dans le tourisme grâce à des accompagnements et formations. Bref, j'ai pris de nouvelles impulsions et je vous aide à le faire. Et si j'ai réussi à oser sauter le pas, je suis sûre que tout le monde peut le faire, c'est mon but avec ce podcast. Alors en solo ou avec mes invités, je vous invite à des moments d'évasion autour du changement de vie, de la reconversion, de l'entrepreneuriat et toujours avec le voyage à l'horizon. Alors si vous aspirez à vivre une vie plus en harmonie avec vos envies, si vous avez besoin d'inspiration ou bien d'un coup de boost, embarquez avec moi pour prendre de nouvelles impulsions. Let's go pour le podcast du jour ! Ah oui, avant de commencer... Si vous aimez ce podcast, n'oubliez pas de le noter 5 étoiles en ajoutant un gentil commentaire, en me disant pourquoi vous aimez écouter mon podcast, ça me fera déjà super plaisir et puis ça sera un vrai soutien pour mon travail. Bonne écoute ! Dans l'épisode du jour, je suis avec Maître Chloé Rezlan, qui est avocate spécialisée en droit du tourisme. Eh bien, bienvenue Chloé !

  • #1

    Bonjour Ludivine, merci beaucoup de me recevoir.

  • #0

    Je suis ravie de t'accueillir dans le podcast, puisqu'on travaille ensemble depuis quelques temps. Il faut dire qu'en France, dans le secteur du tourisme, il y a peu d'avocates qui sont spécialisés, donc je suis vraiment ravie de t'accueillir dans le podcast, Chloé. Première petite question, pourquoi avoir choisi le droit ?

  • #1

    C'est une bonne question, on arrive vraiment au basique, on repart du début. Moi, j'ai toujours voulu être avocate, aussi loin que je me souvienne. Ça a démarré vraiment en 6e au collège, je crois. J'étais déléguée de classe tous les ans et j'adorais défendre mes camarades au conseil de classe. Donc vraiment, on était dans le cliché total parce qu'évidemment, c'est très, très loin de la réalité. Je ne fais pas de pénal. Il y a le droit tel qu'on se l'imagine et puis il y a le droit en pratique. Mais j'ai toujours eu quand même cette fibre, j'ai toujours eu envie. de jouer avec les textes, de jouer avec les règlements intérieurs. Moi, je n'ai jamais été collée de ma vie parce que j'ai toujours su à chaque fois pointer le bon article pour dire, ah bah non, là, vous n'avez pas le droit, bah non, c'est bon, là, j'avais encore un retard. Et donc, je n'ai jamais eu une heure de colle. J'étais quand même assez sage, mais j'aimais bien aussi défendre mes camarades, comprendre les textes. Les matières que j'aimais bien, c'est des matières qui étaient cohérentes avec le droit. Et donc, en fait, assez spontanément, je me suis orientée en fac de droit, très vite.

  • #0

    D'accord. Et du coup, quel est ton parcours en droit ? Parce qu'avant de te spécialiser en droit du tourisme, tu avais une autre spécialisation ?

  • #1

    Oui. Alors en fait, mon parcours, donc moi j'ai fait une fac de droit à Paris assez classique, si ce n'est que j'ai fait un double diplôme de droit franco-espagnol. Ça, ça a été la première ouverture. C'était très chouette parce que j'ai eu l'opportunité du coup d'étudier deux ans à Barcelone. Ça, c'était absolument génial. Le droit européen, un peu de droit espagnol aussi, donc c'était fantastique. Et puis évidemment, découvrir quand même, même si c'est une culture très proche de la nôtre, un peu la vie à l'étranger. Je suis rentrée pour passer mon Master 2 en droit international privé. Donc moi, j'étais vraiment sur tout ce qui était international européen au départ. Et puis, j'ai fait un stage en droit des assurances juste après. que j'ai adoré, parce qu'en fait, c'est hyper varié, l'assurance. Au début, moi, on m'avait parlé du droit de l'assurance, je me disais, mais pourquoi faire ? Ça ne m'a l'air pas intéressant du tout. Et en fait, c'est tellement vaste, parce qu'en droit de l'assurance, tu vois du tout, tu vois de la responsabilité civile, de l'assurance crédit, il y a du politique, il y a un peu de tout. Et donc, en fait, j'ai fait ce stage en droit de l'assurance, j'ai adoré, ça s'est super bien passé, ils m'ont proposé une collaboration tout de suite. chez eux alors que je n'avais même pas le barreau. Donc un an et demi plus tard, j'y suis retournée pour mon premier poste et donc j'ai pratiqué dans ce cabinet en droit des assurances et c'est comme ça que j'ai découvert le droit du tourisme parce qu'en fait, c'est tellement large et tellement vaste le droit des assurances qu'il y a aussi un peu de droit du tourisme dedans. Et petit à petit, j'ai découvert le droit aérien aussi, le droit du tourisme, le code du tourisme au voyage à forfait. Et puis j'ai décidé ensuite de me libérer corps et âme à 100%. Et voilà, on est là aujourd'hui.

  • #0

    Est-ce que tu dirais que c'est ta passion ? Est-ce que tu as une passion d'ailleurs du voyage ou pas forcément ? Parce que tu as quand même passé deux ans en Barcelone, j'imagine que... Il y a cet aspect culturel qui te tient à cœur.

  • #1

    Oui, j'adore voyager. Après, de là à dire que c'est une passion, je voyage quand je peux. J'adore ça, je trouve ça absolument fascinant. Mais moi, c'est vraiment de mettre un pied dedans professionnellement, qui m'a fait comprendre que c'était un secteur hyper intéressant, hyper varié aussi, avec des professionnels très engagés. Alors, je sais que c'est un peu cliché, mais je trouve qu'il y a beaucoup de passionnés quand même dans le secteur. Alors, on dit que ça ne suffit pas d'aimer les voyages pour être un professionnel du tourisme. C'est vrai, mais il y a quand même beaucoup de passionnés. Et donc, ce n'était pas... Ce n'était pas une vocation dès le départ. Je ne me suis pas dit, j'aimerais me spécialiser en droits du tourisme parce que j'adore voyager. En réalité, le droit du tourisme, on ne sait même pas que ça existe quand on devient avocat. parce qu'il n'y a pas de cours de droit du tourisme. On ne sait même pas que le code du tourisme existe. Et je dis on parce que vraiment, encore aujourd'hui, quand je parle à d'autres avocats et qu'ils me demandent ce que je fais, je dis moi, droit du tourisme Ils disent ah bon, mais c'est quoi ? Mais systématiquement, de 100% du temps, j'ai cette aire étonnée en face de moi parce qu'on n'en parle pas du tout. Donc, ce n'était même pas une option pour moi de faire du droit du tourisme. Mais je l'ai découvert petit à petit. Et puis, j'ai eu un premier client, un deuxième, un troisième. Et puis... Au fil de l'eau, je me suis développée dans ce secteur-là que j'adore. Et donc, finalement, on allie peut-être pas une passion, mais en tout cas un fort intérêt pour le voyage au professionnel.

  • #0

    En parallèle, tu es aussi formatrice dans des écoles de tourisme, des écoles de droit. Est-ce qu'ils ont mis ça à l'ordre du jour dans les programmes ou pas encore ?

  • #1

    Pas vraiment. Il me semble qu'il y a un master de droit à la Sorbonne qui propose le droit du tourisme vraiment de manière approfondie. Mais à ma connaissance, aujourd'hui, en fac de droit, c'est toujours pas un sujet. C'est vraiment pas quelque chose qu'on étudie. Donc en fait, ça ne peut s'apprendre quasiment que sur le tas. C'est pour ça que moi, je ne recherche jamais de stagiaires ou de collaborateurs, collaboratrices qui ont fait du droit du tourisme, parce que ça n'existe quasiment pas. C'est autant chercher une licorne. Et donc, en fait, il faut, je pense, pour être bon en droit du tourisme, être bon dans plein d'autres domaines, en fait, parce que c'est un domaine tellement varié qu'il faut être bon en droit civil, en droit de la consommation, en droit des plateformes, parce que c'est de plus en plus digital et numérique. Donc, en fait... Il faut avoir plein de réflexes, être bon endroit de manière générale. Et après, on va aller creuser le code du tourisme de manière beaucoup plus précise sur l'OTA au cabinet.

  • #0

    D'accord. Et justement, est-ce qu'il y a des demandes clients qui sont récurrentes, peut-être de la part de personnes qui n'exercent pas encore dans le secteur du tourisme ?

  • #1

    Les demandes qu'on a, la demande la plus récurrente sur des personnes qui veulent rentrer sur le marché, c'est la question de l'immatriculation. Celle-là, c'est vraiment une question qu'on a toutes les semaines, je pense, au cabinet, au moins. C'est une question qui est hyper intéressante, parce que, comme tu le sais, elle n'est pas si bien tranchée que ça par le code, ça demande un peu d'interprétation. Et donc, il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont un peu perdues, à juste titre, et qui nous consultent pour ça, pour de la rédaction de documents aussi, beaucoup, sur des personnes qui se lanceraient dans le secteur. Et puis, aussi, finalement, des demandes qu'on a beaucoup, c'est... Comment fonctionne le secteur ? Alors nous, on n'est pas là pour réaliser des business plans, je le dis tout le temps, nous, notre métier, c'est le juridique. Mais c'est vrai qu'on se rend compte qu'on ne peut pas complètement, en tout cas, je pense, décorréler l'accompagnement juridique de la connaissance du secteur. Parce que sinon, ça veut dire qu'on se contente de donner des documents à contrat, mais on ne comprend pas vraiment les problématiques de ses clients. Et donc, finalement, je pense que si on nous fait aussi vite confiance, c'est parce que... Les personnes voient que c'est un secteur qu'on connaît, qu'on maîtrise, et que du coup on comprend assez vite les enjeux et on parle le même langage.

  • #0

    Oui, c'est essentiel. Et justement, est-ce que tu participes à des événements ? Qu'est-ce que tu as dû faire pour mieux appréhender ce secteur-là ? Est-ce que c'est un travail de tous les jours ?

  • #1

    Comment tu l'envisages ? L'idée, c'est de comprendre vraiment à quelles problématiques ils sont confrontés, comment ça se passe dans la vie quotidienne, aller les voir. Donc ça, c'est quelque chose que je fais. C'est participer à des événements. Donc moi, on peut me voir sur des salons, à des conférences. Pas forcément pour intervenir. Parfois, j'interviens, on me demande d'intervenir sur un sujet de droit. mais aussi pour comprendre comment évolue le secteur, quelles sont les problématiques dans un an, dans cinq ans, et comment ça va impacter le droit. Parce qu'en fait, par exemple, on parle beaucoup de l'intelligence artificielle, l'utilisation de chaque GPT, bon voilà, c'est des sujets qui reviennent tout le temps. Moi, j'ai besoin de comprendre comment les professionnels du tourisme vont utiliser cette intelligence artificielle, comment ils la reçoivent, pour comprendre quels sont les enjeux juridiques qui vont se poser. Alors, je ne suis pas voyante, c'est-à-dire que la réglementation, elle est en train d'évoluer déjà, même de se construire sur ces sujets, parce que le droit, il faut comprendre qu'il vient toujours après. Il vient en réaction et pas en anticipation, malheureusement. Donc, à nous aussi d'anticiper les problématiques qui vont se poser, les réglementations qui vont arriver, pour mieux accompagner nos clients. Et donc, ça veut dire à la fois se former en continu sur le secteur du tourisme et comprendre les évolutions, et aussi en droit sur les sujets qui vont être des sujets d'actualité et dont on va beaucoup parler dans les années qui viennent. Donc, c'est les deux. C'est assister à des conférences, à des salons en droit, mais aussi, en fait, salons du tourisme, conférences de manière générale dans le tourisme et dans le secteur du tourisme. pas du tout avec des juristes.

  • #0

    Et justement, parlons de l'intelligence artificielle. Est-ce qu'il y a des choses qui ressortent ? C'est quoi les tendances ? Est-ce qu'il y a des aspects auxquels les professionnels du tourisme vont faire attention ? Et puis les voyageurs aussi, d'un autre côté ?

  • #1

    Alors oui, les deux. Tout le monde doit faire attention à l'intelligence artificielle. Alors moi, je trouve qu'aujourd'hui, le secteur du tourisme est quand même assez frileux. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup de demandes aujourd'hui de professionnels du tourisme qui me diraient ça y est, on passe 100% à l'intelligence artificielle, notre service client, c'est une IA qui s'en charge, etc. Non, c'est encore timide. En revanche, c'est assez utilisé dans la création de supports, dans la rédaction de mails, par exemple, ou d'offres de voyages. Il y a de plus en plus de start-up aussi qui se lancent là-dedans et donc qui vont offrir leurs services aux professionnels du tourisme de manière générale. Donc, je dirais qu'il faut faire attention à plusieurs choses. La première chose, c'est les données. Si on prend le chat GPT, par exemple, les données qu'on va insérer dans le chat GPT, c'est-à-dire sans servir, c'est très bien. Moi, je ne suis absolument pas contre. Au contraire, je pense qu'il faut se servir des développements technologiques. Il faut... utiliser ses développements technologiques pour améliorer ses performances et se concentrer sur sa forte valeur ajoutée. Mais attention quand même aux données personnelles, puisque le CHAP-GPT n'est pas compliant avec le RGPD, qui est la Réglementation européenne sur la protection des données. Attention même aux données sensibles, parce que les données personnelles, c'est des données qui sont relatives à des individus, mais il y a aussi des données sur votre organisation qui peuvent être transmises. Et donc, il faut faire attention, parce qu'on ne sait absolument pas ce qu'ils vont faire de ces données. On n'a plus le contrôle. Donc ça, c'est quand même le premier point. Faire attention aussi à la fiabilité de l'information qu'on reçoit de ces outils. Parce que, par exemple, moi, pour l'avoir testé... J'aimerais bien m'en servir un peu plus, mais je trouve que ce n'est pas très efficace. Quand je lui demande quel est le droit applicable au cas de vente de voyage à forfait, il me parle de la directive antérieure à celle de 2015. Donc, il n'est pas à jour. Alors, peut-être que maintenant, il l'est, puisque je l'ai corrigé. Mais en tout cas, la fiabilité de l'information, c'est important. À partir du moment où c'est une organisation ou une personne qui va reprendre cette information-là, c'est elle qui sera responsable si jamais cette information n'est pas fiable ou elle est fausse. Donc, il faut faire attention à ça. On ne peut pas dire, ah oui, mais c'est ChatGPT qui me l'a dit ou c'est elle, site d'intelligence artificielle. Donc, ça, c'est un point aussi que je trouve important. Et puis, c'est la propriété aussi ensuite du contenu à qui il appartient quand on génère des images aussi sur MeetJourney ou au-delà de ChatGPT. Il y a énormément de possibilités. Attention à ce qu'on demande et à la propriété parce qu'on ne peut pas réutiliser des images comme ça. Donc vérifier que cette intelligence artificielle nous donne les droits, par exemple, pour pouvoir utiliser à titre commercial les images générées ou les informations générées, les textes. Et pour ça, il faut lire les conditions d'utilisation de la plateforme systématiquement.

  • #0

    Et en général, les droits sont donnés à l'utilisateur ?

  • #1

    Oui, généralement, ils sont donnés. Après, si on pousse encore plus loin, le débat, OK, l'image, on a le droit de l'utiliser, celle qu'on a générée à partir de plusieurs autres images ou à partir d'instructions qu'on aura données. Mais encore faut-il savoir où l'intelligence artificielle est allée piocher ces images et si elle avait le droit d'utiliser elle-même ces images-là. Et là, ça devient un peu compliqué de tracer. Et donc, il peut y avoir des litiges d'un artiste qui dirait Vous êtes clairement inspiré, plus qu'inspiré de mon œuvre, et vous n'aviez pas le droit de le faire. Oui, mais c'est Mick Journey. Oui, mais moi, je ne lui avais pas donné les droits. Donc, ça peut créer diverses problématiques, donc il faut faire quand même un petit peu attention. Après, en pratique, pour l'instant, moi, je n'ai pas eu de contentieux sur ce sujet-là, mais il faut rester vigilant, tout en intégrant effectivement de plus en plus cette intelligence artificielle qui est... qui est inévitablement le futur du secteur du tourisme comme de tous les autres secteurs. Le secteur du droit, c'est pareil.

  • #0

    Complètement. Il vaut mieux s'y préparer, se former, s'entourer des bonnes personnes, que ce soit en droit, que ce soit aussi une personne qui ait l'habitude d'utiliser, parce que... C'est bien de l'essayer. Alors moi aussi, j'ai essayé plein de façons d'utiliser ChatGPT. J'ai la version payante et effectivement, c'est connecté au web, donc il y a des informations plus pertinentes. Mais alors quand il s'agit de créer un itinéraire de voyage, là, on rentre dans une complexité de qu'est-ce qui a été vérifié ? Est-ce que les informations sont fiables ?

  • #1

    Pour l'instant,

  • #0

    effectivement, ça peut être un support intéressant, mais pas fiable à 100%. Et c'est ce qui fait aussi la pertinence de continuer à travailler avec des professionnels.

  • #1

    dans le tourisme complètement avec d'ailleurs la question de la réglementation de ces IA dans le voyage parce qu'il y en a un certain nombre moi j'avais fait une petite étude pour une conférence justement sur de la prospective. Et c'était assez intéressant parce qu'on avait fait un séjour de 4 jours. Et donc, j'avais testé, voilà, 4 jours dans telle destination, un groupe de tant de personnes, qu'est-ce que vous proposez ? Et je dirais qu'à peu près 60-70% de ce qu'on avait fait avait été proposé par l'intelligence artificielle, y compris même les restos. Donc, en fait, c'était assez bluffant. Alors après, ce n'était pas du tout précis. et il y avait quand même beaucoup de choses qui n'allaient pas, et clairement l'intelligence artificielle ne réserve pas, et on n'est pas sûr que tout soit à jour, etc. Mais c'était quand même pas si mal, sauf que cette intelligence artificielle, elle n'est pas immatriculée. Alors aujourd'hui, elle ne fait pas de réservation, mais ça va peut-être arriver, c'est-à-dire que la question de la réglementation de ces outils-là, elle est hyper importante, et je pense que c'est peut-être l'un des plus grands dangers pour la profession, qui n'en est pas forcément un, si on... on arrive à le prendre assez vite en considération et à plutôt l'utiliser, plutôt que de se dire que c'est le danger ultime et peut-être le réglementer aussi. Voilà, mais c'est sûr que ça arrive.

  • #0

    Complètement. C'est bien d'avoir aussi cet état d'esprit, de voir de l'opportunité dans les choses qu'on ne connaît pas, plutôt que de voir de la défiance.

  • #1

    et c'est vrai que parfois dans le secteur du tourisme ça manque un petit peu d'ouverture d'esprit c'est dommage parce que le voyage c'est justement l'objectif il y a beaucoup de défis c'est sûr que pour l'intelligence artificielle c'est pas le secteur qui a adopté le plus vite l'intelligence artificielle c'est assez timide je le comprends, alors les avocats c'est pire donc moi je vais pas critiquer le secteur du tourisme parce que le secteur du droit c'est quand même un secteur assez poussiéreux donc C'est encore autre chose, mais effectivement, il y a quand même d'abord de la défiance qui est légitime. La défiance vis-à-vis de l'IA, elle est totalement légitime et on la comprend. Maintenant, elle est là. Donc en fait, c'est comme tout, c'est comme Internet à l'époque. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on rejette ou est-ce que, justement, on l'accepte et on l'utilise et on se dit qu'au contraire, c'est une opportunité ? Donc c'est sûr que les réflexions, elles doivent s'enclencher dès maintenant. Il n'y a pas de doute.

  • #0

    Complètement. Et tout à l'heure, on a parlé des personnes qui ne sont pas encore acteurs du tourisme, des problématiques sur lesquelles elles te questionnent. Et maintenant, justement, est-ce qu'il y a des sujets qui ressortent sur des professionnels du tourisme déjà en activité ? Est-ce qu'il y a des grandes questions phares ? Autres que l'IA, peut-être ?

  • #1

    Sur les professionnels déjà en activité ? Alors, eux, ils vont m'interroger essentiellement sur leur projet. Donc, finalement, ça va être beaucoup de la rédaction de contrats, de l'étude de faisabilité, etc. Après, dans les grandes questions du secteur, c'est-à-dire pas des questions individuelles, Il y a évidemment la question des travel planners et des nouveaux métiers du tourisme. Je ne sais pas si c'était là que tu voulais qu'on arrive. Mais du coup, il y a à la fois les questions, on va dire, d'ordre général sur... Comment le secteur évolue ? Comment il doit être régulé juridiquement ? Et ça, c'est des questions que j'ai souvent. La directive Voyage à forfait de 2015, justement, elle est en cours de révision au niveau de l'Union européenne, de la Commission européenne. Donc, beaucoup m'interrogent sur Ok, on en est où ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui va changer pour nous ? Alors, il y a le temps, parce qu'une directive, le temps qu'elle soit modifiée, si elle est modifiée en 2024 ou 2025, il faut compter encore trois ans pour la transposer à peu près en droit français. Donc, on a quand même le temps de voir venir. généralement on n'est pas trop surpris mais après voilà c'est des grandes questions de ce type et sinon après les questions individuelles ça va vraiment être sur des projets propres et à ce moment là effectivement ça va être très différent en fonction de la typologie de client et de leurs problématiques

  • #0

    Est-ce qu'il y a des actualités ? Tu nous as parlé de la directive européenne qui va évoluer. Peut-être clarifier cette partie-là pour les auditeurs. C'est quoi un voyage au forfait ? Et quelle est, dans les grandes lignes, la réglementation ?

  • #1

    La définition. Pour ça, je vous invite à lire l'article L200-1, L200-2 du Code du tourisme. Passionnant. Un voyage à forfait dans les grandes lignes, c'est la combinaison d'au moins deux services de voyage distincts. au fin du même séjour, qui comporte une nuitée ou qui dure plus de 24 heures, et, si je schématise, acheté auprès du même professionnel, et tout compris, en gros. Alors, il y a des variations, il y a quand même un petit niveau de granularité à ce niveau-là sur comment c'est vendu, mais on va dire que dans 95% des cas, c'est ça. Et donc, du coup, deux services de voyage, ça peut être, par exemple, transport plus hébergement, hébergement plus location de véhicule, ou tout autre service touristique. services touristiques n'étant pas définis, mais ça peut être entrer à des manifestations sportives, spas, location de matériel sportif, visiter. Donc, c'est très large. Donc, ça, c'est le forfait touristique. Et quand on vend un forfait touristique, il n'y a pas de doute, on doit être immatriculé. Et c'est le code du tourisme qui s'applique, mais pas que. C'est-à-dire que cette directive voyage à forfait, elle prévoit aussi que toute personne qui vend ou offre à la vente des services de voyage, donc ce que je viens de dire, location de véhicules, hébergement, transport ou tout autre service touristique, mais quand ce sont des services qu'elle ne réalise pas elle-même, donc qui sont réalisés par des tiers partenaires, sont soumis au code du tourisme aussi. Donc en fait, on a une définition qui est assez large. Il y a beaucoup d'opérateurs qui, du coup, ne savent pas vraiment qui doivent être immatriculés et le sont. Un hôtelier peut être obligé de s'y matriculer s'il ne propose pas que les nuités dans son hôtel, par exemple. Et ça, c'est totalement ignoré.

  • #0

    Si, par exemple, il propose une journée, on va dire le petit déjeuner, il peut s'y matriculer ?

  • #1

    Non. Le petit déjeuner, ce n'est pas considéré comme un service touristique. Là, c'est complètement accessoire à l'hébergement. Moi, la restauration, je ne considère pas que ce soit un service touristique, sauf vraiment quand on propose quelque chose d'hors du commun qui est déterminant dans la combinaison. C'est ça le critère. Pour savoir si c'est un service touristique, il faut que ça représente à peu près 25% du tout. de la combinaison, ou que ce soit présenté comme un élément essentiel. Généralement, le petit-déjeuner, ce n'est vraiment pas l'élément essentiel. Par contre, si vous proposez, l'hôtelier propose un dîner dans un resto étoilé où il faut réserver six mois à l'avance, et finalement, les gens viennent pour ça, et que ça représente aussi une somme conséquente, parce que des fois, ça peut être plus cher même que la nuitée d'hôtel, là, oui, potentiellement, on est sur... sur un forfait ou sur un service touristique non autoproduit, et donc il faudrait s'y matriculer.

  • #0

    Et qu'est-ce qui va évoluer potentiellement dans la prochaine réglementation ?

  • #1

    Alors, le gros débat en ce moment, il est sur les accomptes. En fait, aujourd'hui, les professionnels du tourisme, comme à peu près tous les professionnels, demandent des accomptes au moment de la réservation. Généralement, on est sur un accompte de 30 C'est classique. Certains demandent plus, certains demandent 50. Ça dépend aussi des produits qu'on propose. Et là, la Commission européenne voulait interdire les dacontes, puis finalement les limiter à 20 parce qu'il y a eu de grosses négociations. mais uniquement pour les professionnels concernés par cette directive et donc par le Code du tourisme. Ce qui fait qu'il y a un petit problème dans la chaîne. On sait bien que le tourisme, c'est un secteur en chaîne. Il peut y avoir un détaillant, donc une agence de voyage, un organisateur, donc un tour opérateur, une agence réceptive, des prestataires locaux. Bon, donc du coup, il faut que toute la chaîne suive. Si l'agence de voyage ne peut plus demander d'acompte à son client, mais doit en verser autour opérateur, ou à l'agence réceptive étrangère, ou au transporteur aérien par exemple, il y a un dééquilibre qui est trop fort. Parce que derrière, qui doit rembourser le client ? Si jamais il y a une annulation par exemple, c'est l'agence de voyage et elle n'a plus les fonds. On se retrouve finalement dans un cas de figure un peu comme on a eu pendant le Covid. Pendant le Covid, le gros souci, c'était les soucis de trésorerie. C'est bah oui mais l'argent je l'ai plus donc je suis obligée de rembourser mais comment je fais ? Et donc c'est un petit peu dangereux. Si on ne lise pas ses obligations pour l'ensemble des professionnels, ça va être très compliqué. Donc ça fait partie des... ça c'est vraiment la mesure un peu phare. Alors après on ne connaît pas tout mais c'est le texte le plus débattu aujourd'hui sur cette directive.

  • #0

    Complètement, sachant que, alors moi ça m'impressionne quand même, que dans le secteur du tourisme, si jamais concrètement l'entreprise fait faillite, l'entrepreneur et donc derrière son fonds de garantie doit rembourser. Alors il y a d'autres secteurs d'activité où il y a quand même pas mal de problématiques, je pense au bâtiment, il n'y a pas cette obligation, je trouve ça assez hallucinant. La responsabilité de l'agent de voyage.

  • #1

    Je confirme, pour avoir repris des travaux il n'y a pas si longtemps, c'est parfois très compliqué. Oui, c'est un secteur qui est extrêmement protégé. Moi, je dis toujours que je ne sais pas pourquoi à ce point. La seule raison valable que je peux trouver, c'est qu'il y a une certaine détresse du consommateur quand il n'est pas chez lui. C'est-à-dire qu'il ne connaît pas les codes, il n'a pas forcément les usages au niveau local. Et donc, il peut être dans une situation de plus grande détresse si jamais il y a un rapatriement organisé en urgence parce que son opérateur a fait faillite. Effectivement, je comprends qu'il y ait une protection accrue. Mais c'est vrai qu'on se dit que le secteur du tourisme, il est presque autant réglementé que le secteur des assurances ou que le secteur bancaire, qui sont quand même des secteurs... particulièrement tendu, il y a des flux financiers très importants. il y a des souscriptions de produits qu'on ne comprend pas. Acheter un voyage, ce n'est quand même pas aussi ni engageant ni compliqué que de souscrire un prêt immobilier sur 25 ans. Je veux dire, voilà. Donc, c'est quand même surprenant, cette réglementation aussi stricte du secteur. Moi, évidemment, je suis pour qu'on protège les consommateurs. Je n'ai aucun sujet là-dessus. Après, pour accompagner les professionnels du tourisme au quotidien, je trouve que parfois, c'est quand même disproportionné.

  • #0

    complètement. Et à quoi sert justement tous ces éléments de protection pour le voyageur ?

  • #1

    Il y a plusieurs utilités. La première, c'est de se dire que si jamais il y a un incident ou une non-conformité, l'opérateur, même s'il n'est pas solvable, il y aura une indemnisation. Donc ça, c'est quand même hyper important. Parce que... Tout revient systématiquement à la question de la solvabilité. C'est bien d'avoir le droit d'assigner un professionnel, mais si derrière, on a une décision qui condamne et qu'on ne peut pas faire exécuter parce qu'il n'y a pas de sous, il n'y a pas de sous. Donc, le fait d'avoir un assureur responsabilité civile professionnelle obligatoire pour les opérateurs du voyage, ça permet aux voyageurs de dire que, quoi qu'il arrive, quel que soit le type d'incident, en tout cas dans la plupart des cas, il y a un assureur et en droit français, il y a ce qu'on appelle l'action directe. C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin même d'agir contre son opérateur, on peut directement agir contre l'assureur, on sait qu'il est solvable et c'est lui qui perd. Donc ça, c'est quand même très confortable. Et puis la garantie financière, effectivement, pour le remboursement en cas de défaillance financière de son opérateur ou le rapatriement, parce que c'est les deux. Donc, c'est quand même une garantie qui est extraordinaire. Et moi, ce que je trouve désolant, c'est que les voyageurs ne le savent pas. Et ça, pourtant, j'ai l'impression que c'est matraqué par certains professionnels depuis des années. Moi, j'ai déjà même sorti des vidéos sur les matriculations. Je vois qu'elles sont carrément sur les sites internet de certains opérateurs pour expliquer à leurs clients pourquoi c'est important. et pourtant, à grande échelle, les gens ne le savent pas. Moi, à chaque fois que j'en parle dans mon entourage, c'est un peu pareil que quand je dis aux avocats, je fais du tourisme, ils me disent qu'est-ce que c'est ? Quand là, je dis moi à mes proches faites attention, si vous voulez vous protéger en passant par un opérateur immatriculé, c'est une bonne solution personne ne connaît cette réglementation et tout le monde tombe des nues. Donc, il y a cette protection, mais en même temps, elle est méconnue, donc c'est vraiment très étrange.

  • #0

    C'est ça, il y a d'un côté l'obligation, et puis de l'autre côté, effectivement... En fait, si personne ne sait, il n'y a pas des points de vérification à faire. Donc, c'est bien en tout cas d'en parler. Moi, pour avoir travaillé avec beaucoup de professionnels du bien-être et du sport, je sais que ce sont des éléments qu'ils ne connaissent pas. Et dommage, parce que que ce soit pour leur activité ou pour leur client, c'est vrai que parfois,

  • #1

    ça peut porter problème. En fait, il faut quand même avoir en tête qu'une jambe cassée, donc ce n'est pas dramatique, mais c'est quand même embêtant, on peut vite transiger autour de 35 000, 40 000 euros. Donc quand son assureur ne couvre pas, parce qu'en fait, si vous exercez une activité réglementée sans le savoir, il n'y a pas la bonne assurance. pour avoir travaillé côté assureur, ils ne se priveront pas de le relever et de dire du coup, on ne couvre pas. Tant pis. Et donc, du coup, c'est de la poche de l'entrepreneur, l'entrepreneuse ou de la société concernée. Donc, ça peut vite être quand même un gros trou dans la trésor, 35 000 euros ou 40 000 euros de dommages d'intérêt en raison d'une jambe cassée. Être bien assurée, c'est quand même dormir sur ses deux oreilles.

  • #0

    donc je pense que c'est très important et je ne dis pas ça que parce que je viens du monde de l'assurance je pense vraiment que c'est super important et en ça avoir une assurance obligatoire même si elle est un peu coûteuse pour les professionnels du tourisme c'est une bonne chose ne pas en avoir c'est effectivement s'exposer à devoir indemniser de sa poche et ça peut monter très vite le dommage corporel ça monte très très vite

  • #1

    Merci pour cette précision. C'est important de pouvoir... Parce que parfois, c'est vrai que ce genre de dépense peut faire un peu peur, mais une RCP, que ce soit n'importe quelle activité qu'on exerce, il y a des professions où ce n'est pas obligatoire, mais clairement... Oui, et c'est tellement utile que ce soit pour son activité, ses clients, vis-à-vis d'un concurrent. Et merci de le préciser. C'est bien aussi d'avoir ce côté assureur, parce que c'est... En discutant avec différents professionnels, par exemple un professeur de yoga qui va organiser une retraite me disait En fait, c'est bon, je suis assurée, donc mon assurance prendra en compte un problème qui arriverait à mon client dans une retraite. Et non, en fait.

  • #0

    En fait, non. Ça dépend, mais toujours pareil, ça dépend dans quelles conditions la retraite est organisée, quels fonds ont été encaissés. Il y a toujours... toujours du cas par cas, mais globalement, il faut avoir en tête que si on vend un forfait touristique en disant que c'est une retraite de yoga, mais en fait, ça a la qualification d'un forfait touristique et donc, on est dans l'activité réglementée et qu'on n'est pas dans les exceptions du code, l'assureur, il ne va pas garantir. Les assureurs, ce n'est pas des enfants de cœur non plus à un moment donné s'ils estiment qu'il y a eu une fausse déclaration du risque ou une mauvaise déclaration du risque, c'est-à-dire que c'était l'organisation de voyage et en fait... ça n'a pas été déclaré, donc vous avez payé une cotisation moins chère. Parce qu'il faut avoir en tête que la cotisation RCP des professionnels du tourisme, elle est quand même plus élevée que celle d'un prof de yoga, par exemple. Et donc, du coup, il va dire non, en fait, je ne couvrirai pas. Donc, être assuré, oui. Être bien assuré pour son activité, mieux. Oui, complètement. Quand même.

  • #1

    Petite question sur... Parfois, je vois qu'il y a des professionnels qui font payer d'un côté l'hébergement et puis d'un côté leurs prestations. Qu'est-ce qu'il en est de ça ? Est-ce que c'est autorisé ? Est-ce qu'en fait, il faut être immatriculé ?

  • #0

    Qu'est-ce qu'il en est ? En réalité, ce que nous dit le code, c'est qu'on doit être immatriculé quand on vend ou offre à la vente des services de voyage qu'on ne réalise pas soi-même. Donc, toute la question, c'est est-ce que c'est quelque part de l'offre à la vente ou même de la prestation de voyage liée ? Parce que le code du tourisme nous dit aussi que si, par exemple, on achète un service touristique chez moi, donc admettons un cours de yoga, que je recommande un hébergement et que dans les 24 heures, le client réserve cet hébergement, c'est de la prestation de voyage lié, je dois m'y matriculer. Donc, c'est assez subtil. Encore une fois, ça dépend des cas. Il n'y a rien sur le fait, effectivement, de réserver à part. Si c'est vraiment une réservation totalement à part, il n'y a pas trop de difficultés. En tout cas, ça résout le problème du forfait touristique, mais ça ne résout pas le problème de la prestation de voyage lié. Et puis, finalement, on comprend bien que c'est pour contourner. Maintenant, s'il y a un incident, est-ce que, oui ou non, l'assureur considérera que c'était du voyage à forfait déguisé ? Peut-être. En fait, la notion d'offre à la vente n'est pas définie par le code, donc on ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Est-ce que le paiement se fait auprès, par exemple, de l'évacuation directe, mais la réservation se fait auprès du prof de yoga ? À partir du moment où la réservation se fait auprès du prof de yoga, on considère que c'est de l'offre à la vente. parce qu'il a réservé pour ses clients. Donc, bon, c'est quand même... Ça voudrait dire signer avec le prestataire hébergeur, avec le traiteur, avec, je ne sais pas moi, le vigneron qui fait une dégustation de vin. À chaque fois, signer un contrat différent avec un encaissement à part. En pratique, ça ne se passe pas vraiment comme ça. En pratique, peut-être que l'encaissement, il se fait direct, mais la réservation, elle est généralement centralisée. Donc, bon, c'est souvent un peu limite.

  • #1

    C'est limite, et puis même d'un point de vue financier, souvent ils sont en micro-entreprise, donc ça veut dire qu'il y a quasiment 25% de charges sur tout, alors que c'est du chiffre d'affaires encaissé, qui est reversé. Je trouve ça un petit peu dommage aussi, mais c'est bien d'avoir cet échange-là, parce que c'est vrai que ça reste flou, comme tu le dis, en fait, et rien qui est clairement défini.

  • #0

    Non.

  • #1

    C'est l'interprétation, et l'interprétation, elle peut être en notre faveur ou en notre défaveur, selon le cas, quoi.

  • #0

    C'est ça, en fait, on dit qu'on raisonne en faisceau d'indice, en droit. C'est-à-dire qu'on prend tous les éléments à notre disposition pour voir si on bascule ou pas dans le régime juridique opérateur de voyage. Et tout compte, comment les réservations sont faites, les recommandations, comment elles sont faites, les encaissements, tout compte. On ne peut pas dire j'encaisse pas, donc c'est bon. Mais en même temps... c'est important d'avoir en tête que, même si c'est flou, il y a quand même des règles générales qui sont que, à partir du moment où on propose un tout, même si c'est lié, c'est-à-dire même si tout n'est pas réservé directement chez vous, ça peut entraîner une soumission au code du tourisme. Mais ça aussi, la notion de prestation de voyage liée, elle est compliquée et elle n'est pas connue et pas comprise. Ça, c'est important de le dire aussi.

  • #1

    On le voit sur Booking, par exemple, quand tu réserves, tu reçois un email plus de 24 heures plus tard, je crois.

  • #0

    Oui, certainement.

  • #1

    Sur réserver votre voiture. Ils sont malins.

  • #0

    Oui, ils sont malins, évidemment. Une des solutions, c'est ça. C'est de dire, j'envoie mon mail pour proposer des services complémentaires 48 heures après et pas 24 heures.

  • #1

    Un peu comme chez Ikea.

  • #0

    Voilà. C'est là où la réglementation a quand même ses limites. C'est-à-dire que... Caler l'esprit véritablement. Est-ce que 24 ou 48 heures, ça change quelque chose ? Moi, je crois que non. En même temps, qu'un hôtelier, par exemple, ou un transporteur, je ne sais pas, la SNCF, puisse proposer d'autres services en partenariat, ça ne me choque pas non plus. C'est-à-dire que dans le cadre de l'hospitalité, finalement, qu'un hôtelier dise... Voilà, vous avez réservé votre chambre chez nous, on vous propose les visites guidées de Christelle et on vous propose les dégustations de vin de Jean-Michel. et que derrière, les personnes réservent dans les 24 heures, pour moi, aujourd'hui, ça fait partie des attentes des clients, ça. Ce conseil-là, etc. Et donc, de se dire que du coup, on est soumis à une réglementation extrêmement stricte du fait de proposer ces conseils-là, alors même que pour moi, ça fait partie du cœur du métier, c'est compliqué. Donc, bon, parfois, on ne sait plus trop quel est le sens de cette réglementation. En tout cas, elle est ce qu'elle est, elle est là. Elle n'est pas toujours très claire, mais c'est important de se renseigner quand même un minimum.

  • #1

    S'enseigner et puis passer par tes services, les conseils d'une experte, ça permet d'éviter les problématiques.

  • #0

    C'est sûr que ça aide. Après, c'est vrai que tout le monde n'a pas toujours le réflexe, les moyens. C'est pour ça aussi que j'essaye d'intervenir quand même un peu de manière gratuite pour guider quand même un peu les personnes et qu'il y ait quelques réflexes qui se mettent en place. On est beaucoup, il n'y a pas que nous, d'avocats aussi, à proposer des premières consultations gratuites. Alors évidemment, on va donner des conseils sommaires, mais... ça peut quand même permettre de se faire une petite idée. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de l'avocat ou même d'autres professionnels de manière générale. Prendre des contacts, que ce soit le comptable, que ce soit l'avocat, que ce soit un expert en com, à un moment donné, il faut peut-être essayer juste de discuter et tout se passe bien normalement. Oui,

  • #1

    c'est vrai que parfois, il peut y avoir cette peur du professionnel. le budget est souvent conséquent, ce qui est normal avec le travail qui est réalisé derrière. Mais c'est vrai que ça peut bloquer dans des investissements futurs. Sauf que, en fait, s'il y a des investissements futurs, par exemple en marketing qui sont effectués, et finalement que les bases ne sont pas solides, le château risque de se casser la figure.

  • #0

    C'est ça, c'est dommage. C'est-à-dire que c'est toujours mieux d'anticiper, et ça coûte beaucoup moins cher de le faire dès la création, dès le démarrage, d'avoir des bases propres et solides, que de rectifier. Parce que moi, quand on vient me voir avec une plateforme qui est en opération depuis trois ans, qui doit être immatriculée, qui ne l'est pas, il y a des garants qui ne veulent pas garantir parce qu'il y a déjà eu de l'exercice. Donc, c'est beaucoup plus long, c'est beaucoup plus compliqué, c'est beaucoup plus anxiogène. Donc, en fait, c'est dommage. Alors que si ça se fait dès le démarrage, on a des tarifs plus adaptés, c'est beaucoup plus fluide. Donc, c'est mieux. Et puis... Pour revenir sur le budget, c'est sûr que c'est un budget, mais il faut avoir en tête qu'un avocat n'a pas le droit de facturer sans avoir annoncé au préalable le coût. Ça paraît évident, mais moi, j'ai encore des cas où j'échange une demi-heure avec les gens, et à la fin, on me dit je vous dois combien ? Mais en fait, cette question ne doit pas exister. Vous ne pouvez pas me demander combien... Non, soit je vous le dis en amont, et vous savez que ça coûte, je ne sais pas, 100 euros, l'échange, le premier échange. soit c'est que c'est gratuit, mais il n'y a pas de facturation à postériorité. En tout cas, normalement, déontologiquement. Donc, il faut aussi démystifier ça. Vous n'allez pas recevoir une note d'honoraire à la fin de votre échange avec le professionnel ou la professionnelle sans savoir. Ça, ce n'est pas possible.

  • #1

    C'est obligatoire d'annoncer ses tarifs de façon générale en France.

  • #0

    Et puis, chez les avocats, même de faire signer une convention d'honoraire. Normalement, si vous n'avez rien signé, on n'impose pas on ne peut pas envoyer de facture donc c'est quand même il y a quand même une protection évidemment du client, de l'avocat sinon on ne s'en sortirait pas c'est sûr

  • #1

    comme quoi on ne sait pas forcément tout que ce soit dans le secteur du tourisme ou ailleurs c'est bien d'avoir ce genre d'échange Dernière petite question. Alors, j'ai deux questions qui me restent à te poser. L'assurance voyage, est-ce que selon toi, c'est utile ? En plus, tu as fait les deux.

  • #0

    Oui, alors oui, c'est utile. C'est utile. Après, c'est comme tout. Il faut comprendre les conditions d'assurance. Il faut savoir à quoi on souscrit. Il faut savoir présenter le produit. Ça s'est énormément développé depuis le Covid. Énormément, en fait. Je crois qu'il y a eu une grosse prise de conscience sur le voyage, annulation. Comme le professionnel a des obligations d'assistance et peut imposer des frais d'annulation, alors il faut qu'il soit approprié et justifiable d'après le Code du tourisme, mais c'est une grande crainte des voyageurs. C'est un produit qui s'est énormément développé. Et d'ailleurs, on a tellement de questions là-dessus. qu'avec une consœur en droit des assurances et un courtier, on va organiser un webinaire en mars sur le sujet, sur comment ça marche, qu'est-ce que c'est. à quoi ça sert, comment on le présente à ses clients, est-ce qu'on a le droit de l'imposer ou pas à son client, parce que c'est des questions qui reviennent tout le temps, mais oui, ce qui est sûr, c'est que c'est utile et que c'est un produit qui se développe beaucoup, et qui, alors un petit peu moins là, sur 2023 que 2022 ou 2021, de mémoire, mais les chiffres ont explosé parce que le Covid a fait réaliser aux gens que c'était quand même important de partir. partir assurés d'être couverts, et surtout aux professionnels du tourisme, d'éviter de supporter cette charge-là, parce que ça fait partie de leurs obligations de rapatrier quand il y a besoin, de fournir une assistance sur place quand il y a besoin, et donc ça peut coûter cher.

  • #1

    Et quand bien même le voyageur passe par une agence de voyage, est-ce qu'il y a une utilité à l'assurance individuelle où en fait tous les risques sont couverts par l'agence ?

  • #0

    Disons qu'il y a toujours cette question de solvabilité malgré tout. C'est-à-dire qu'au moins on sait que l'assureur pourra faire le nécessaire et assez rapidement parce qu'ils sont organisés pour. Alors que l'agence de voyage, même si ça fait partie de ses obligations, Et parfois, sur une petite agence, c'est quand même beaucoup plus difficile à mettre en place. Donc, c'est quand même une sécurité supplémentaire. C'est surtout intéressant, je trouve, pour l'agence de voyage.

  • #1

    Pour le coup, ça évite d'aller rembourser les problématiques. Parce que c'est-à-dire que si, admettons, le client se blesse, se casse la cheville en voyage, c'est la responsabilité de l'agence ?

  • #0

    Alors, ça, c'est la responsabilité civile. Donc, la responsabilité civile, c'est vraiment quand il y a un... dommage qui est causé au client, soit à cause d'un défaut de sécurité, c'est-à-dire qu'il s'est fait mal, soit un défaut de prestation, donc une non-conformité. Là, il y a une réclamation qui est faite, et dès lors qu'il y a une réclamation, c'est l'assurance responsabilité civile qui va jouer. C'est ce qu'on appelle une assurance en base réclamation. Tant qu'il n'y a pas de réclamation, ça ne joue pas. Et effectivement, comme il y a cette responsabilité de plein droit des agences de voyage, Eh bien, on a des décisions, moi je trouve que c'est absolument fou, on a carrément des décisions dans lesquelles le client, le voyageur, est en escale, en l'occurrence à l'aéroport de Casablanca, glisse sans qu'on sache pourquoi, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de défaut du sol, il n'y a pas de sol glissant parce qu'il vient d'être lavé et il n'était pas prévenu, juste il tombe en fait, on ne sait pas pourquoi. Il tombe et il attaque son agence de voyage en réparation de son préjudice parce que je crois qu'il se casse la jambe. Bon, voilà. Donc, il veut se faire indemniser. Et donc, il attaque l'agence de voyage et son assureur RC Pro. hyper en première instance, parce qu'en fait, le juge dit écoutez, il faut quand même rattacher, même s'il n'y a pas de faute, à une prestation mal réalisée. Là, ce n'était pas en vol, il n'y a pas eu d'accident dans l'aéronef, juste c'était un axe de la vie quotidienne. et on ne peut pas engager la responsabilité de l'agence de voyage pour ça. Et puis, en appel, même chose, jusqu'en cours de cassation, donc la plus haute instance en droit privé française, ça a duré, je crois... 13 ans ? 14 ans ? Ah oui. Ouais, ouais. Donc, il faut être motivé. Et la Cour de cassation a dit, attendez, les textes sont très clairs, c'est une responsabilité de plein droit de l'agence, donc elle est responsable du fait qu'il se soit fait mal, sauf à prouver qu'il y a une faute de la victime, que c'est à cause d'un tiers étranger à la fourniture des services ou à des circonstances exceptionnelles et inévitables. À défaut de pouvoir prouver qu'il y a un de ces trois cas de figure, c'est responsabilité automatique. Donc... condamnation de l'agence de voyage et de son assureur. Donc, on est... Voilà, petite parenthèse, mais on est sur une responsabilité qui est extrêmement sévère et il y en a très peu des comme ça en France. La responsabilité de plein droit, c'est très spécifique. Donc, ça, c'est l'ARC Pro. Par contre, s'il y a un besoin d'assistance, donc d'hospitalisation, de rapatriement, etc., là, c'est cette assurance voyage qui va pouvoir jouer. Donc, elles sont complémentaires. C'est-à-dire qu'il y a, d'une part, l'indemnisation du préjudice subi et, d'autre part, la prise en charge, en fait, au moment où ça arrive pour que, justement, tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    mais ça donne vachement envie d'être agent de voyage tu nous dis je sais je sais généralement c'est la grosse déprime quand j'en parle après encore une fois ils sont assurés c'est à dire que bah oui donc c'est du souci c'est sûr moi mes clients qui ont des problématiques notamment de dommages corporels pour des clients voyageurs c'est du souci quoi parce qu'on a peur pour son image parce que parce que ça veut dire un procès potentiellement ou des négociations un peu longues, enfin voilà. Mais en soi, généralement, ce qui se passe et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on demande tout de suite à l'assureur d'intervenir et c'est l'assureur qui mandate son propre avocat pour défendre et l'agence de voyage et l'assureur. S'il n'y a pas de problème de couverture d'assurance, normalement, c'est comme ça que ça se passe. Donc en fait... ça ne coûte même pas d'argent en frais de justice dans la plupart des cas.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    Voilà. Il faut quand même avoir en tête que cet assureur, il est très utile pour ça aussi. Oui,

  • #1

    complètement. Eh bien, on arrive à la fin, Chloé. Dernière question. Quels conseils, peut-être, allez, deux ou trois conseils que tu pourrais partager à des personnes qui veulent entreprendre dans le tourisme, que ce soit sur une activité d'agent de voyage, de travel planner, de créateur d'hébergement ?

  • #0

    Ok. Je dirais que mon premier conseil, ce serait évidemment de se renseigner, de manière générale, de se renseigner, de se former. C'est-à-dire que nul n'est censé ignorer la loi. Donc moi, évidemment, j'ai le prisme juridique. Je pense que tout démarre par une étude de faisabilité, que ce soit d'un point de vue business, évidemment, business plan, se faire accompagner sur qui est ma cible. Moi-même, je l'ai fait avant de monter le cabinet. Je pense que c'est très important. J'ai suivi une formation. Je crois qu'il faut le faire. Pour tous les entrepreneurs, c'est valable. Et sur le juridique en particulier, puisque c'est mon sujet, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'en fait, il faut comprendre que le droit, c'est un peu comme parler une autre langue. Et donc, il s'agit de traduire. Il s'agit de dire, moi, voilà ce que j'ai envie de faire, c'est ça mon projet. Si je traduis un droit, ça donne quoi ? Est-ce que ça donne opérateur de voyage ? Est-ce que ça donne, justement, hors partie réglementée ? Qu'est-ce que ça implique ? Et... Ça marche pour tout le monde, c'est-à-dire même si je veux ouvrir un meublé, il y a de tourisme, il y a des règles d'enregistrement du meublé en fonction de sa ville, il y a des règles de contrat. Donc c'est important de faire cet exercice de traduction, c'est comme ça que moi je l'appelle. Et pour ça, il faut bien définir son projet et comprendre aussi que si le projet évolue, la traduction juridique évolue aussi. Donc, ne pas se dire au début, j'ai fait mes recherches et c'est bon Non, vous ajoutez un nouveau service, vous changez votre cible, vous passez de B2C à B2B, ce n'est pas la même chose. Donc, la deuxième chose, c'est connaître son client. Une fois qu'on connaît bien son activité, la réglementation qui s'applique. qui est mon client ? Est-ce que c'est un professionnel ? Est-ce que c'est un consommateur ? Parce que je ne vais pas du tout avoir les mêmes règles vis-à-vis de ces deux cibles-là. Donc, c'est important de comprendre qu'il y a beaucoup plus d'obligations quand son client est consommateur que quand c'est un professionnel. Que dans tous les cas, c'est important d'avoir pour moi une documentation claire. Même si vous ne passez pas par un avocat, j'insiste, même si vous ne voulez pas rédiger de contrat, l'écrit. Pensez à écrire les choses. Vraiment, s'il y a un conseil peut-être à retenir, c'est celui-là. C'est que... Il y a un partenariat qui se met en place. pour une raison ou une autre, vous ne voulez pas faire de contrat, vous ne pouvez pas faire de contrat, vous ne le sentez pas, ça arrive. C'est beaucoup un secteur où on se tape dans la main et on se fait confiance à ces risques et périls. Mais pour minimiser ces risques-là, à défaut d'avoir un contrat avec écrit contrat dessus, il faut écrire la prestation, c'est ça, elle a lieu de telle date à telle date, la durée, c'est un an On peut tout à fait le faire par texto, par WhatsApp, par mail. Le tout, c'est qu'on soit d'accord sur les modalités essentielles de... de ce partenariat, de cette coopération, et pareil avec ses clients. Si vous avez des clients consommateurs, par contre, vous êtes obligés d'avoir des CGV, donc voilà, on fait plus attention. Mais je crois que le tout, c'est de bien connaître son activité et ce qu'on veut faire, comprendre ce que ça implique au niveau juridique, autant que faire ce que l'on veut, et ensuite comprendre qui est son client, les obligations qui en découlent, et ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire. Voilà, c'est un peu les deux conseils de base. Et c'est un exercice. qui de toute façon est très intéressant parce que quand on rédige des CGV, généralement on se plonge complètement dans son fonctionnement, dans ses valeurs, dans ce qu'on a envie de transmettre. Et ça, c'est un exercice qui est... C'est pour moi indispensable, même au-delà de la conformité juridique. On peut aussi s'en servir comme une opportunité. pour être au clair sur comment on va fonctionner, mettre en place des process, etc. Et je pense que c'est hyper important dès le démarrage.

  • #1

    Ça fait partie des bases, je trouve, aussi.

  • #0

    Ouais.

  • #1

    Merci, Chloé, pour cet échange, pour tes précieux conseils. Et puis, c'est quoi la façon peut-être la plus simple d'entrer en contact avec toi ?

  • #0

    Alors, il y en a plein. Je suis assez présente sur LinkedIn, donc il est possible de m'écrire sur LinkedIn. D'ailleurs, dans ma... sur ma page profil, il y a un lien pour prendre rendez-vous directement sur Mocha Lonely. Donc, comme ça, c'est aussi simple. On a un formulaire de contact sur le site. Donc, voilà, tout est possible. Vraiment, l'accès n'est pas trop difficile.

  • #1

    Donc, allez-y. Si besoin de conseils juridiques, Chloé, ça fera un plaisir de vous aider. Merci, Chloé. Et puis, à bientôt.

  • #0

    Merci à toi. C'était un plaisir.

  • #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, allez ajouter un 5 étoiles et un commentaire. Et si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes, partagez-le autour de vous aux personnes qui ont elles aussi besoin d'inspiration et qui aiment voyager. Vous voulez travailler dans le tourisme pour faire de votre passion un vrai métier, pour avoir enfin un job qui a du sens pour vous, pour voyager plus souvent ? Rendez-vous sur happytrek.fr pour découvrir mes offres de formation spécialement conçues pour les entrepreneurs et futurs entrepreneurs du tourisme. Peace ! Mon organisme est certifié Calliope depuis juillet 2023. A bientôt !

Description

Vous souhaitez comprendre le droit du tourisme ? Vous informez juridiquement avant de créer votre propre activité dans le secteur du tourisme ? Chloé Rezlan avocate en droit du tourisme vous présente quelques obligations et devoirs à connaître avant de vous lancer ! Dans l'épisode on parle des différentes lois qui existent en faveur du professionnel et du particulier dans le milieu du tourisme !


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Je suis Ludivine de Happy Trek  et il y a quelques années, j’ai décidé de reprendre ma vie en main : je suis devenue Travel Planner , j’ai créé ma propre agence de voyage et aujourd’hui j’aide des passionné(e)s de voyages à créer eux aussi leur propre activités dans le tourisme grâce à des accompagnements & formations . J'ai notamment créé une formation de Travel Planner avec d'autres experts du tourisme.


Bref j’ai pris de nouvelles impulsions ! 

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Music by Sergio Prosvirini from Pixabay


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Transcription

  • #0

    Bienvenue dans Nouvelles Impulsions, le podcast où on parle voyage et reconversion. C'est un podcast qui va t'aider à oser passer à l'action, oser rêver, oser voyager, oser créer. Je suis Ludivine de Happy Trek. Il y a quelques années, j'ai moi aussi décidé de reprendre ma vie en main. Je suis devenue travel planner, donc organisatrice de voyage. J'ai créé ma propre agence de voyage en solo et aujourd'hui, j'aide passionnés de voyage à créer eux aussi leurs propres activités dans le tourisme grâce à des accompagnements et formations. Bref, j'ai pris de nouvelles impulsions et je vous aide à le faire. Et si j'ai réussi à oser sauter le pas, je suis sûre que tout le monde peut le faire, c'est mon but avec ce podcast. Alors en solo ou avec mes invités, je vous invite à des moments d'évasion autour du changement de vie, de la reconversion, de l'entrepreneuriat et toujours avec le voyage à l'horizon. Alors si vous aspirez à vivre une vie plus en harmonie avec vos envies, si vous avez besoin d'inspiration ou bien d'un coup de boost, embarquez avec moi pour prendre de nouvelles impulsions. Let's go pour le podcast du jour ! Ah oui, avant de commencer... Si vous aimez ce podcast, n'oubliez pas de le noter 5 étoiles en ajoutant un gentil commentaire, en me disant pourquoi vous aimez écouter mon podcast, ça me fera déjà super plaisir et puis ça sera un vrai soutien pour mon travail. Bonne écoute ! Dans l'épisode du jour, je suis avec Maître Chloé Rezlan, qui est avocate spécialisée en droit du tourisme. Eh bien, bienvenue Chloé !

  • #1

    Bonjour Ludivine, merci beaucoup de me recevoir.

  • #0

    Je suis ravie de t'accueillir dans le podcast, puisqu'on travaille ensemble depuis quelques temps. Il faut dire qu'en France, dans le secteur du tourisme, il y a peu d'avocates qui sont spécialisés, donc je suis vraiment ravie de t'accueillir dans le podcast, Chloé. Première petite question, pourquoi avoir choisi le droit ?

  • #1

    C'est une bonne question, on arrive vraiment au basique, on repart du début. Moi, j'ai toujours voulu être avocate, aussi loin que je me souvienne. Ça a démarré vraiment en 6e au collège, je crois. J'étais déléguée de classe tous les ans et j'adorais défendre mes camarades au conseil de classe. Donc vraiment, on était dans le cliché total parce qu'évidemment, c'est très, très loin de la réalité. Je ne fais pas de pénal. Il y a le droit tel qu'on se l'imagine et puis il y a le droit en pratique. Mais j'ai toujours eu quand même cette fibre, j'ai toujours eu envie. de jouer avec les textes, de jouer avec les règlements intérieurs. Moi, je n'ai jamais été collée de ma vie parce que j'ai toujours su à chaque fois pointer le bon article pour dire, ah bah non, là, vous n'avez pas le droit, bah non, c'est bon, là, j'avais encore un retard. Et donc, je n'ai jamais eu une heure de colle. J'étais quand même assez sage, mais j'aimais bien aussi défendre mes camarades, comprendre les textes. Les matières que j'aimais bien, c'est des matières qui étaient cohérentes avec le droit. Et donc, en fait, assez spontanément, je me suis orientée en fac de droit, très vite.

  • #0

    D'accord. Et du coup, quel est ton parcours en droit ? Parce qu'avant de te spécialiser en droit du tourisme, tu avais une autre spécialisation ?

  • #1

    Oui. Alors en fait, mon parcours, donc moi j'ai fait une fac de droit à Paris assez classique, si ce n'est que j'ai fait un double diplôme de droit franco-espagnol. Ça, ça a été la première ouverture. C'était très chouette parce que j'ai eu l'opportunité du coup d'étudier deux ans à Barcelone. Ça, c'était absolument génial. Le droit européen, un peu de droit espagnol aussi, donc c'était fantastique. Et puis évidemment, découvrir quand même, même si c'est une culture très proche de la nôtre, un peu la vie à l'étranger. Je suis rentrée pour passer mon Master 2 en droit international privé. Donc moi, j'étais vraiment sur tout ce qui était international européen au départ. Et puis, j'ai fait un stage en droit des assurances juste après. que j'ai adoré, parce qu'en fait, c'est hyper varié, l'assurance. Au début, moi, on m'avait parlé du droit de l'assurance, je me disais, mais pourquoi faire ? Ça ne m'a l'air pas intéressant du tout. Et en fait, c'est tellement vaste, parce qu'en droit de l'assurance, tu vois du tout, tu vois de la responsabilité civile, de l'assurance crédit, il y a du politique, il y a un peu de tout. Et donc, en fait, j'ai fait ce stage en droit de l'assurance, j'ai adoré, ça s'est super bien passé, ils m'ont proposé une collaboration tout de suite. chez eux alors que je n'avais même pas le barreau. Donc un an et demi plus tard, j'y suis retournée pour mon premier poste et donc j'ai pratiqué dans ce cabinet en droit des assurances et c'est comme ça que j'ai découvert le droit du tourisme parce qu'en fait, c'est tellement large et tellement vaste le droit des assurances qu'il y a aussi un peu de droit du tourisme dedans. Et petit à petit, j'ai découvert le droit aérien aussi, le droit du tourisme, le code du tourisme au voyage à forfait. Et puis j'ai décidé ensuite de me libérer corps et âme à 100%. Et voilà, on est là aujourd'hui.

  • #0

    Est-ce que tu dirais que c'est ta passion ? Est-ce que tu as une passion d'ailleurs du voyage ou pas forcément ? Parce que tu as quand même passé deux ans en Barcelone, j'imagine que... Il y a cet aspect culturel qui te tient à cœur.

  • #1

    Oui, j'adore voyager. Après, de là à dire que c'est une passion, je voyage quand je peux. J'adore ça, je trouve ça absolument fascinant. Mais moi, c'est vraiment de mettre un pied dedans professionnellement, qui m'a fait comprendre que c'était un secteur hyper intéressant, hyper varié aussi, avec des professionnels très engagés. Alors, je sais que c'est un peu cliché, mais je trouve qu'il y a beaucoup de passionnés quand même dans le secteur. Alors, on dit que ça ne suffit pas d'aimer les voyages pour être un professionnel du tourisme. C'est vrai, mais il y a quand même beaucoup de passionnés. Et donc, ce n'était pas... Ce n'était pas une vocation dès le départ. Je ne me suis pas dit, j'aimerais me spécialiser en droits du tourisme parce que j'adore voyager. En réalité, le droit du tourisme, on ne sait même pas que ça existe quand on devient avocat. parce qu'il n'y a pas de cours de droit du tourisme. On ne sait même pas que le code du tourisme existe. Et je dis on parce que vraiment, encore aujourd'hui, quand je parle à d'autres avocats et qu'ils me demandent ce que je fais, je dis moi, droit du tourisme Ils disent ah bon, mais c'est quoi ? Mais systématiquement, de 100% du temps, j'ai cette aire étonnée en face de moi parce qu'on n'en parle pas du tout. Donc, ce n'était même pas une option pour moi de faire du droit du tourisme. Mais je l'ai découvert petit à petit. Et puis, j'ai eu un premier client, un deuxième, un troisième. Et puis... Au fil de l'eau, je me suis développée dans ce secteur-là que j'adore. Et donc, finalement, on allie peut-être pas une passion, mais en tout cas un fort intérêt pour le voyage au professionnel.

  • #0

    En parallèle, tu es aussi formatrice dans des écoles de tourisme, des écoles de droit. Est-ce qu'ils ont mis ça à l'ordre du jour dans les programmes ou pas encore ?

  • #1

    Pas vraiment. Il me semble qu'il y a un master de droit à la Sorbonne qui propose le droit du tourisme vraiment de manière approfondie. Mais à ma connaissance, aujourd'hui, en fac de droit, c'est toujours pas un sujet. C'est vraiment pas quelque chose qu'on étudie. Donc en fait, ça ne peut s'apprendre quasiment que sur le tas. C'est pour ça que moi, je ne recherche jamais de stagiaires ou de collaborateurs, collaboratrices qui ont fait du droit du tourisme, parce que ça n'existe quasiment pas. C'est autant chercher une licorne. Et donc, en fait, il faut, je pense, pour être bon en droit du tourisme, être bon dans plein d'autres domaines, en fait, parce que c'est un domaine tellement varié qu'il faut être bon en droit civil, en droit de la consommation, en droit des plateformes, parce que c'est de plus en plus digital et numérique. Donc, en fait... Il faut avoir plein de réflexes, être bon endroit de manière générale. Et après, on va aller creuser le code du tourisme de manière beaucoup plus précise sur l'OTA au cabinet.

  • #0

    D'accord. Et justement, est-ce qu'il y a des demandes clients qui sont récurrentes, peut-être de la part de personnes qui n'exercent pas encore dans le secteur du tourisme ?

  • #1

    Les demandes qu'on a, la demande la plus récurrente sur des personnes qui veulent rentrer sur le marché, c'est la question de l'immatriculation. Celle-là, c'est vraiment une question qu'on a toutes les semaines, je pense, au cabinet, au moins. C'est une question qui est hyper intéressante, parce que, comme tu le sais, elle n'est pas si bien tranchée que ça par le code, ça demande un peu d'interprétation. Et donc, il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont un peu perdues, à juste titre, et qui nous consultent pour ça, pour de la rédaction de documents aussi, beaucoup, sur des personnes qui se lanceraient dans le secteur. Et puis, aussi, finalement, des demandes qu'on a beaucoup, c'est... Comment fonctionne le secteur ? Alors nous, on n'est pas là pour réaliser des business plans, je le dis tout le temps, nous, notre métier, c'est le juridique. Mais c'est vrai qu'on se rend compte qu'on ne peut pas complètement, en tout cas, je pense, décorréler l'accompagnement juridique de la connaissance du secteur. Parce que sinon, ça veut dire qu'on se contente de donner des documents à contrat, mais on ne comprend pas vraiment les problématiques de ses clients. Et donc, finalement, je pense que si on nous fait aussi vite confiance, c'est parce que... Les personnes voient que c'est un secteur qu'on connaît, qu'on maîtrise, et que du coup on comprend assez vite les enjeux et on parle le même langage.

  • #0

    Oui, c'est essentiel. Et justement, est-ce que tu participes à des événements ? Qu'est-ce que tu as dû faire pour mieux appréhender ce secteur-là ? Est-ce que c'est un travail de tous les jours ?

  • #1

    Comment tu l'envisages ? L'idée, c'est de comprendre vraiment à quelles problématiques ils sont confrontés, comment ça se passe dans la vie quotidienne, aller les voir. Donc ça, c'est quelque chose que je fais. C'est participer à des événements. Donc moi, on peut me voir sur des salons, à des conférences. Pas forcément pour intervenir. Parfois, j'interviens, on me demande d'intervenir sur un sujet de droit. mais aussi pour comprendre comment évolue le secteur, quelles sont les problématiques dans un an, dans cinq ans, et comment ça va impacter le droit. Parce qu'en fait, par exemple, on parle beaucoup de l'intelligence artificielle, l'utilisation de chaque GPT, bon voilà, c'est des sujets qui reviennent tout le temps. Moi, j'ai besoin de comprendre comment les professionnels du tourisme vont utiliser cette intelligence artificielle, comment ils la reçoivent, pour comprendre quels sont les enjeux juridiques qui vont se poser. Alors, je ne suis pas voyante, c'est-à-dire que la réglementation, elle est en train d'évoluer déjà, même de se construire sur ces sujets, parce que le droit, il faut comprendre qu'il vient toujours après. Il vient en réaction et pas en anticipation, malheureusement. Donc, à nous aussi d'anticiper les problématiques qui vont se poser, les réglementations qui vont arriver, pour mieux accompagner nos clients. Et donc, ça veut dire à la fois se former en continu sur le secteur du tourisme et comprendre les évolutions, et aussi en droit sur les sujets qui vont être des sujets d'actualité et dont on va beaucoup parler dans les années qui viennent. Donc, c'est les deux. C'est assister à des conférences, à des salons en droit, mais aussi, en fait, salons du tourisme, conférences de manière générale dans le tourisme et dans le secteur du tourisme. pas du tout avec des juristes.

  • #0

    Et justement, parlons de l'intelligence artificielle. Est-ce qu'il y a des choses qui ressortent ? C'est quoi les tendances ? Est-ce qu'il y a des aspects auxquels les professionnels du tourisme vont faire attention ? Et puis les voyageurs aussi, d'un autre côté ?

  • #1

    Alors oui, les deux. Tout le monde doit faire attention à l'intelligence artificielle. Alors moi, je trouve qu'aujourd'hui, le secteur du tourisme est quand même assez frileux. On ne peut pas dire que j'ai beaucoup de demandes aujourd'hui de professionnels du tourisme qui me diraient ça y est, on passe 100% à l'intelligence artificielle, notre service client, c'est une IA qui s'en charge, etc. Non, c'est encore timide. En revanche, c'est assez utilisé dans la création de supports, dans la rédaction de mails, par exemple, ou d'offres de voyages. Il y a de plus en plus de start-up aussi qui se lancent là-dedans et donc qui vont offrir leurs services aux professionnels du tourisme de manière générale. Donc, je dirais qu'il faut faire attention à plusieurs choses. La première chose, c'est les données. Si on prend le chat GPT, par exemple, les données qu'on va insérer dans le chat GPT, c'est-à-dire sans servir, c'est très bien. Moi, je ne suis absolument pas contre. Au contraire, je pense qu'il faut se servir des développements technologiques. Il faut... utiliser ses développements technologiques pour améliorer ses performances et se concentrer sur sa forte valeur ajoutée. Mais attention quand même aux données personnelles, puisque le CHAP-GPT n'est pas compliant avec le RGPD, qui est la Réglementation européenne sur la protection des données. Attention même aux données sensibles, parce que les données personnelles, c'est des données qui sont relatives à des individus, mais il y a aussi des données sur votre organisation qui peuvent être transmises. Et donc, il faut faire attention, parce qu'on ne sait absolument pas ce qu'ils vont faire de ces données. On n'a plus le contrôle. Donc ça, c'est quand même le premier point. Faire attention aussi à la fiabilité de l'information qu'on reçoit de ces outils. Parce que, par exemple, moi, pour l'avoir testé... J'aimerais bien m'en servir un peu plus, mais je trouve que ce n'est pas très efficace. Quand je lui demande quel est le droit applicable au cas de vente de voyage à forfait, il me parle de la directive antérieure à celle de 2015. Donc, il n'est pas à jour. Alors, peut-être que maintenant, il l'est, puisque je l'ai corrigé. Mais en tout cas, la fiabilité de l'information, c'est important. À partir du moment où c'est une organisation ou une personne qui va reprendre cette information-là, c'est elle qui sera responsable si jamais cette information n'est pas fiable ou elle est fausse. Donc, il faut faire attention à ça. On ne peut pas dire, ah oui, mais c'est ChatGPT qui me l'a dit ou c'est elle, site d'intelligence artificielle. Donc, ça, c'est un point aussi que je trouve important. Et puis, c'est la propriété aussi ensuite du contenu à qui il appartient quand on génère des images aussi sur MeetJourney ou au-delà de ChatGPT. Il y a énormément de possibilités. Attention à ce qu'on demande et à la propriété parce qu'on ne peut pas réutiliser des images comme ça. Donc vérifier que cette intelligence artificielle nous donne les droits, par exemple, pour pouvoir utiliser à titre commercial les images générées ou les informations générées, les textes. Et pour ça, il faut lire les conditions d'utilisation de la plateforme systématiquement.

  • #0

    Et en général, les droits sont donnés à l'utilisateur ?

  • #1

    Oui, généralement, ils sont donnés. Après, si on pousse encore plus loin, le débat, OK, l'image, on a le droit de l'utiliser, celle qu'on a générée à partir de plusieurs autres images ou à partir d'instructions qu'on aura données. Mais encore faut-il savoir où l'intelligence artificielle est allée piocher ces images et si elle avait le droit d'utiliser elle-même ces images-là. Et là, ça devient un peu compliqué de tracer. Et donc, il peut y avoir des litiges d'un artiste qui dirait Vous êtes clairement inspiré, plus qu'inspiré de mon œuvre, et vous n'aviez pas le droit de le faire. Oui, mais c'est Mick Journey. Oui, mais moi, je ne lui avais pas donné les droits. Donc, ça peut créer diverses problématiques, donc il faut faire quand même un petit peu attention. Après, en pratique, pour l'instant, moi, je n'ai pas eu de contentieux sur ce sujet-là, mais il faut rester vigilant, tout en intégrant effectivement de plus en plus cette intelligence artificielle qui est... qui est inévitablement le futur du secteur du tourisme comme de tous les autres secteurs. Le secteur du droit, c'est pareil.

  • #0

    Complètement. Il vaut mieux s'y préparer, se former, s'entourer des bonnes personnes, que ce soit en droit, que ce soit aussi une personne qui ait l'habitude d'utiliser, parce que... C'est bien de l'essayer. Alors moi aussi, j'ai essayé plein de façons d'utiliser ChatGPT. J'ai la version payante et effectivement, c'est connecté au web, donc il y a des informations plus pertinentes. Mais alors quand il s'agit de créer un itinéraire de voyage, là, on rentre dans une complexité de qu'est-ce qui a été vérifié ? Est-ce que les informations sont fiables ?

  • #1

    Pour l'instant,

  • #0

    effectivement, ça peut être un support intéressant, mais pas fiable à 100%. Et c'est ce qui fait aussi la pertinence de continuer à travailler avec des professionnels.

  • #1

    dans le tourisme complètement avec d'ailleurs la question de la réglementation de ces IA dans le voyage parce qu'il y en a un certain nombre moi j'avais fait une petite étude pour une conférence justement sur de la prospective. Et c'était assez intéressant parce qu'on avait fait un séjour de 4 jours. Et donc, j'avais testé, voilà, 4 jours dans telle destination, un groupe de tant de personnes, qu'est-ce que vous proposez ? Et je dirais qu'à peu près 60-70% de ce qu'on avait fait avait été proposé par l'intelligence artificielle, y compris même les restos. Donc, en fait, c'était assez bluffant. Alors après, ce n'était pas du tout précis. et il y avait quand même beaucoup de choses qui n'allaient pas, et clairement l'intelligence artificielle ne réserve pas, et on n'est pas sûr que tout soit à jour, etc. Mais c'était quand même pas si mal, sauf que cette intelligence artificielle, elle n'est pas immatriculée. Alors aujourd'hui, elle ne fait pas de réservation, mais ça va peut-être arriver, c'est-à-dire que la question de la réglementation de ces outils-là, elle est hyper importante, et je pense que c'est peut-être l'un des plus grands dangers pour la profession, qui n'en est pas forcément un, si on... on arrive à le prendre assez vite en considération et à plutôt l'utiliser, plutôt que de se dire que c'est le danger ultime et peut-être le réglementer aussi. Voilà, mais c'est sûr que ça arrive.

  • #0

    Complètement. C'est bien d'avoir aussi cet état d'esprit, de voir de l'opportunité dans les choses qu'on ne connaît pas, plutôt que de voir de la défiance.

  • #1

    et c'est vrai que parfois dans le secteur du tourisme ça manque un petit peu d'ouverture d'esprit c'est dommage parce que le voyage c'est justement l'objectif il y a beaucoup de défis c'est sûr que pour l'intelligence artificielle c'est pas le secteur qui a adopté le plus vite l'intelligence artificielle c'est assez timide je le comprends, alors les avocats c'est pire donc moi je vais pas critiquer le secteur du tourisme parce que le secteur du droit c'est quand même un secteur assez poussiéreux donc C'est encore autre chose, mais effectivement, il y a quand même d'abord de la défiance qui est légitime. La défiance vis-à-vis de l'IA, elle est totalement légitime et on la comprend. Maintenant, elle est là. Donc en fait, c'est comme tout, c'est comme Internet à l'époque. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on rejette ou est-ce que, justement, on l'accepte et on l'utilise et on se dit qu'au contraire, c'est une opportunité ? Donc c'est sûr que les réflexions, elles doivent s'enclencher dès maintenant. Il n'y a pas de doute.

  • #0

    Complètement. Et tout à l'heure, on a parlé des personnes qui ne sont pas encore acteurs du tourisme, des problématiques sur lesquelles elles te questionnent. Et maintenant, justement, est-ce qu'il y a des sujets qui ressortent sur des professionnels du tourisme déjà en activité ? Est-ce qu'il y a des grandes questions phares ? Autres que l'IA, peut-être ?

  • #1

    Sur les professionnels déjà en activité ? Alors, eux, ils vont m'interroger essentiellement sur leur projet. Donc, finalement, ça va être beaucoup de la rédaction de contrats, de l'étude de faisabilité, etc. Après, dans les grandes questions du secteur, c'est-à-dire pas des questions individuelles, Il y a évidemment la question des travel planners et des nouveaux métiers du tourisme. Je ne sais pas si c'était là que tu voulais qu'on arrive. Mais du coup, il y a à la fois les questions, on va dire, d'ordre général sur... Comment le secteur évolue ? Comment il doit être régulé juridiquement ? Et ça, c'est des questions que j'ai souvent. La directive Voyage à forfait de 2015, justement, elle est en cours de révision au niveau de l'Union européenne, de la Commission européenne. Donc, beaucoup m'interrogent sur Ok, on en est où ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui va changer pour nous ? Alors, il y a le temps, parce qu'une directive, le temps qu'elle soit modifiée, si elle est modifiée en 2024 ou 2025, il faut compter encore trois ans pour la transposer à peu près en droit français. Donc, on a quand même le temps de voir venir. généralement on n'est pas trop surpris mais après voilà c'est des grandes questions de ce type et sinon après les questions individuelles ça va vraiment être sur des projets propres et à ce moment là effectivement ça va être très différent en fonction de la typologie de client et de leurs problématiques

  • #0

    Est-ce qu'il y a des actualités ? Tu nous as parlé de la directive européenne qui va évoluer. Peut-être clarifier cette partie-là pour les auditeurs. C'est quoi un voyage au forfait ? Et quelle est, dans les grandes lignes, la réglementation ?

  • #1

    La définition. Pour ça, je vous invite à lire l'article L200-1, L200-2 du Code du tourisme. Passionnant. Un voyage à forfait dans les grandes lignes, c'est la combinaison d'au moins deux services de voyage distincts. au fin du même séjour, qui comporte une nuitée ou qui dure plus de 24 heures, et, si je schématise, acheté auprès du même professionnel, et tout compris, en gros. Alors, il y a des variations, il y a quand même un petit niveau de granularité à ce niveau-là sur comment c'est vendu, mais on va dire que dans 95% des cas, c'est ça. Et donc, du coup, deux services de voyage, ça peut être, par exemple, transport plus hébergement, hébergement plus location de véhicule, ou tout autre service touristique. services touristiques n'étant pas définis, mais ça peut être entrer à des manifestations sportives, spas, location de matériel sportif, visiter. Donc, c'est très large. Donc, ça, c'est le forfait touristique. Et quand on vend un forfait touristique, il n'y a pas de doute, on doit être immatriculé. Et c'est le code du tourisme qui s'applique, mais pas que. C'est-à-dire que cette directive voyage à forfait, elle prévoit aussi que toute personne qui vend ou offre à la vente des services de voyage, donc ce que je viens de dire, location de véhicules, hébergement, transport ou tout autre service touristique, mais quand ce sont des services qu'elle ne réalise pas elle-même, donc qui sont réalisés par des tiers partenaires, sont soumis au code du tourisme aussi. Donc en fait, on a une définition qui est assez large. Il y a beaucoup d'opérateurs qui, du coup, ne savent pas vraiment qui doivent être immatriculés et le sont. Un hôtelier peut être obligé de s'y matriculer s'il ne propose pas que les nuités dans son hôtel, par exemple. Et ça, c'est totalement ignoré.

  • #0

    Si, par exemple, il propose une journée, on va dire le petit déjeuner, il peut s'y matriculer ?

  • #1

    Non. Le petit déjeuner, ce n'est pas considéré comme un service touristique. Là, c'est complètement accessoire à l'hébergement. Moi, la restauration, je ne considère pas que ce soit un service touristique, sauf vraiment quand on propose quelque chose d'hors du commun qui est déterminant dans la combinaison. C'est ça le critère. Pour savoir si c'est un service touristique, il faut que ça représente à peu près 25% du tout. de la combinaison, ou que ce soit présenté comme un élément essentiel. Généralement, le petit-déjeuner, ce n'est vraiment pas l'élément essentiel. Par contre, si vous proposez, l'hôtelier propose un dîner dans un resto étoilé où il faut réserver six mois à l'avance, et finalement, les gens viennent pour ça, et que ça représente aussi une somme conséquente, parce que des fois, ça peut être plus cher même que la nuitée d'hôtel, là, oui, potentiellement, on est sur... sur un forfait ou sur un service touristique non autoproduit, et donc il faudrait s'y matriculer.

  • #0

    Et qu'est-ce qui va évoluer potentiellement dans la prochaine réglementation ?

  • #1

    Alors, le gros débat en ce moment, il est sur les accomptes. En fait, aujourd'hui, les professionnels du tourisme, comme à peu près tous les professionnels, demandent des accomptes au moment de la réservation. Généralement, on est sur un accompte de 30 C'est classique. Certains demandent plus, certains demandent 50. Ça dépend aussi des produits qu'on propose. Et là, la Commission européenne voulait interdire les dacontes, puis finalement les limiter à 20 parce qu'il y a eu de grosses négociations. mais uniquement pour les professionnels concernés par cette directive et donc par le Code du tourisme. Ce qui fait qu'il y a un petit problème dans la chaîne. On sait bien que le tourisme, c'est un secteur en chaîne. Il peut y avoir un détaillant, donc une agence de voyage, un organisateur, donc un tour opérateur, une agence réceptive, des prestataires locaux. Bon, donc du coup, il faut que toute la chaîne suive. Si l'agence de voyage ne peut plus demander d'acompte à son client, mais doit en verser autour opérateur, ou à l'agence réceptive étrangère, ou au transporteur aérien par exemple, il y a un dééquilibre qui est trop fort. Parce que derrière, qui doit rembourser le client ? Si jamais il y a une annulation par exemple, c'est l'agence de voyage et elle n'a plus les fonds. On se retrouve finalement dans un cas de figure un peu comme on a eu pendant le Covid. Pendant le Covid, le gros souci, c'était les soucis de trésorerie. C'est bah oui mais l'argent je l'ai plus donc je suis obligée de rembourser mais comment je fais ? Et donc c'est un petit peu dangereux. Si on ne lise pas ses obligations pour l'ensemble des professionnels, ça va être très compliqué. Donc ça fait partie des... ça c'est vraiment la mesure un peu phare. Alors après on ne connaît pas tout mais c'est le texte le plus débattu aujourd'hui sur cette directive.

  • #0

    Complètement, sachant que, alors moi ça m'impressionne quand même, que dans le secteur du tourisme, si jamais concrètement l'entreprise fait faillite, l'entrepreneur et donc derrière son fonds de garantie doit rembourser. Alors il y a d'autres secteurs d'activité où il y a quand même pas mal de problématiques, je pense au bâtiment, il n'y a pas cette obligation, je trouve ça assez hallucinant. La responsabilité de l'agent de voyage.

  • #1

    Je confirme, pour avoir repris des travaux il n'y a pas si longtemps, c'est parfois très compliqué. Oui, c'est un secteur qui est extrêmement protégé. Moi, je dis toujours que je ne sais pas pourquoi à ce point. La seule raison valable que je peux trouver, c'est qu'il y a une certaine détresse du consommateur quand il n'est pas chez lui. C'est-à-dire qu'il ne connaît pas les codes, il n'a pas forcément les usages au niveau local. Et donc, il peut être dans une situation de plus grande détresse si jamais il y a un rapatriement organisé en urgence parce que son opérateur a fait faillite. Effectivement, je comprends qu'il y ait une protection accrue. Mais c'est vrai qu'on se dit que le secteur du tourisme, il est presque autant réglementé que le secteur des assurances ou que le secteur bancaire, qui sont quand même des secteurs... particulièrement tendu, il y a des flux financiers très importants. il y a des souscriptions de produits qu'on ne comprend pas. Acheter un voyage, ce n'est quand même pas aussi ni engageant ni compliqué que de souscrire un prêt immobilier sur 25 ans. Je veux dire, voilà. Donc, c'est quand même surprenant, cette réglementation aussi stricte du secteur. Moi, évidemment, je suis pour qu'on protège les consommateurs. Je n'ai aucun sujet là-dessus. Après, pour accompagner les professionnels du tourisme au quotidien, je trouve que parfois, c'est quand même disproportionné.

  • #0

    complètement. Et à quoi sert justement tous ces éléments de protection pour le voyageur ?

  • #1

    Il y a plusieurs utilités. La première, c'est de se dire que si jamais il y a un incident ou une non-conformité, l'opérateur, même s'il n'est pas solvable, il y aura une indemnisation. Donc ça, c'est quand même hyper important. Parce que... Tout revient systématiquement à la question de la solvabilité. C'est bien d'avoir le droit d'assigner un professionnel, mais si derrière, on a une décision qui condamne et qu'on ne peut pas faire exécuter parce qu'il n'y a pas de sous, il n'y a pas de sous. Donc, le fait d'avoir un assureur responsabilité civile professionnelle obligatoire pour les opérateurs du voyage, ça permet aux voyageurs de dire que, quoi qu'il arrive, quel que soit le type d'incident, en tout cas dans la plupart des cas, il y a un assureur et en droit français, il y a ce qu'on appelle l'action directe. C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin même d'agir contre son opérateur, on peut directement agir contre l'assureur, on sait qu'il est solvable et c'est lui qui perd. Donc ça, c'est quand même très confortable. Et puis la garantie financière, effectivement, pour le remboursement en cas de défaillance financière de son opérateur ou le rapatriement, parce que c'est les deux. Donc, c'est quand même une garantie qui est extraordinaire. Et moi, ce que je trouve désolant, c'est que les voyageurs ne le savent pas. Et ça, pourtant, j'ai l'impression que c'est matraqué par certains professionnels depuis des années. Moi, j'ai déjà même sorti des vidéos sur les matriculations. Je vois qu'elles sont carrément sur les sites internet de certains opérateurs pour expliquer à leurs clients pourquoi c'est important. et pourtant, à grande échelle, les gens ne le savent pas. Moi, à chaque fois que j'en parle dans mon entourage, c'est un peu pareil que quand je dis aux avocats, je fais du tourisme, ils me disent qu'est-ce que c'est ? Quand là, je dis moi à mes proches faites attention, si vous voulez vous protéger en passant par un opérateur immatriculé, c'est une bonne solution personne ne connaît cette réglementation et tout le monde tombe des nues. Donc, il y a cette protection, mais en même temps, elle est méconnue, donc c'est vraiment très étrange.

  • #0

    C'est ça, il y a d'un côté l'obligation, et puis de l'autre côté, effectivement... En fait, si personne ne sait, il n'y a pas des points de vérification à faire. Donc, c'est bien en tout cas d'en parler. Moi, pour avoir travaillé avec beaucoup de professionnels du bien-être et du sport, je sais que ce sont des éléments qu'ils ne connaissent pas. Et dommage, parce que que ce soit pour leur activité ou pour leur client, c'est vrai que parfois,

  • #1

    ça peut porter problème. En fait, il faut quand même avoir en tête qu'une jambe cassée, donc ce n'est pas dramatique, mais c'est quand même embêtant, on peut vite transiger autour de 35 000, 40 000 euros. Donc quand son assureur ne couvre pas, parce qu'en fait, si vous exercez une activité réglementée sans le savoir, il n'y a pas la bonne assurance. pour avoir travaillé côté assureur, ils ne se priveront pas de le relever et de dire du coup, on ne couvre pas. Tant pis. Et donc, du coup, c'est de la poche de l'entrepreneur, l'entrepreneuse ou de la société concernée. Donc, ça peut vite être quand même un gros trou dans la trésor, 35 000 euros ou 40 000 euros de dommages d'intérêt en raison d'une jambe cassée. Être bien assurée, c'est quand même dormir sur ses deux oreilles.

  • #0

    donc je pense que c'est très important et je ne dis pas ça que parce que je viens du monde de l'assurance je pense vraiment que c'est super important et en ça avoir une assurance obligatoire même si elle est un peu coûteuse pour les professionnels du tourisme c'est une bonne chose ne pas en avoir c'est effectivement s'exposer à devoir indemniser de sa poche et ça peut monter très vite le dommage corporel ça monte très très vite

  • #1

    Merci pour cette précision. C'est important de pouvoir... Parce que parfois, c'est vrai que ce genre de dépense peut faire un peu peur, mais une RCP, que ce soit n'importe quelle activité qu'on exerce, il y a des professions où ce n'est pas obligatoire, mais clairement... Oui, et c'est tellement utile que ce soit pour son activité, ses clients, vis-à-vis d'un concurrent. Et merci de le préciser. C'est bien aussi d'avoir ce côté assureur, parce que c'est... En discutant avec différents professionnels, par exemple un professeur de yoga qui va organiser une retraite me disait En fait, c'est bon, je suis assurée, donc mon assurance prendra en compte un problème qui arriverait à mon client dans une retraite. Et non, en fait.

  • #0

    En fait, non. Ça dépend, mais toujours pareil, ça dépend dans quelles conditions la retraite est organisée, quels fonds ont été encaissés. Il y a toujours... toujours du cas par cas, mais globalement, il faut avoir en tête que si on vend un forfait touristique en disant que c'est une retraite de yoga, mais en fait, ça a la qualification d'un forfait touristique et donc, on est dans l'activité réglementée et qu'on n'est pas dans les exceptions du code, l'assureur, il ne va pas garantir. Les assureurs, ce n'est pas des enfants de cœur non plus à un moment donné s'ils estiment qu'il y a eu une fausse déclaration du risque ou une mauvaise déclaration du risque, c'est-à-dire que c'était l'organisation de voyage et en fait... ça n'a pas été déclaré, donc vous avez payé une cotisation moins chère. Parce qu'il faut avoir en tête que la cotisation RCP des professionnels du tourisme, elle est quand même plus élevée que celle d'un prof de yoga, par exemple. Et donc, du coup, il va dire non, en fait, je ne couvrirai pas. Donc, être assuré, oui. Être bien assuré pour son activité, mieux. Oui, complètement. Quand même.

  • #1

    Petite question sur... Parfois, je vois qu'il y a des professionnels qui font payer d'un côté l'hébergement et puis d'un côté leurs prestations. Qu'est-ce qu'il en est de ça ? Est-ce que c'est autorisé ? Est-ce qu'en fait, il faut être immatriculé ?

  • #0

    Qu'est-ce qu'il en est ? En réalité, ce que nous dit le code, c'est qu'on doit être immatriculé quand on vend ou offre à la vente des services de voyage qu'on ne réalise pas soi-même. Donc, toute la question, c'est est-ce que c'est quelque part de l'offre à la vente ou même de la prestation de voyage liée ? Parce que le code du tourisme nous dit aussi que si, par exemple, on achète un service touristique chez moi, donc admettons un cours de yoga, que je recommande un hébergement et que dans les 24 heures, le client réserve cet hébergement, c'est de la prestation de voyage lié, je dois m'y matriculer. Donc, c'est assez subtil. Encore une fois, ça dépend des cas. Il n'y a rien sur le fait, effectivement, de réserver à part. Si c'est vraiment une réservation totalement à part, il n'y a pas trop de difficultés. En tout cas, ça résout le problème du forfait touristique, mais ça ne résout pas le problème de la prestation de voyage lié. Et puis, finalement, on comprend bien que c'est pour contourner. Maintenant, s'il y a un incident, est-ce que, oui ou non, l'assureur considérera que c'était du voyage à forfait déguisé ? Peut-être. En fait, la notion d'offre à la vente n'est pas définie par le code, donc on ne sait pas exactement ce que ça veut dire. Est-ce que le paiement se fait auprès, par exemple, de l'évacuation directe, mais la réservation se fait auprès du prof de yoga ? À partir du moment où la réservation se fait auprès du prof de yoga, on considère que c'est de l'offre à la vente. parce qu'il a réservé pour ses clients. Donc, bon, c'est quand même... Ça voudrait dire signer avec le prestataire hébergeur, avec le traiteur, avec, je ne sais pas moi, le vigneron qui fait une dégustation de vin. À chaque fois, signer un contrat différent avec un encaissement à part. En pratique, ça ne se passe pas vraiment comme ça. En pratique, peut-être que l'encaissement, il se fait direct, mais la réservation, elle est généralement centralisée. Donc, bon, c'est souvent un peu limite.

  • #1

    C'est limite, et puis même d'un point de vue financier, souvent ils sont en micro-entreprise, donc ça veut dire qu'il y a quasiment 25% de charges sur tout, alors que c'est du chiffre d'affaires encaissé, qui est reversé. Je trouve ça un petit peu dommage aussi, mais c'est bien d'avoir cet échange-là, parce que c'est vrai que ça reste flou, comme tu le dis, en fait, et rien qui est clairement défini.

  • #0

    Non.

  • #1

    C'est l'interprétation, et l'interprétation, elle peut être en notre faveur ou en notre défaveur, selon le cas, quoi.

  • #0

    C'est ça, en fait, on dit qu'on raisonne en faisceau d'indice, en droit. C'est-à-dire qu'on prend tous les éléments à notre disposition pour voir si on bascule ou pas dans le régime juridique opérateur de voyage. Et tout compte, comment les réservations sont faites, les recommandations, comment elles sont faites, les encaissements, tout compte. On ne peut pas dire j'encaisse pas, donc c'est bon. Mais en même temps... c'est important d'avoir en tête que, même si c'est flou, il y a quand même des règles générales qui sont que, à partir du moment où on propose un tout, même si c'est lié, c'est-à-dire même si tout n'est pas réservé directement chez vous, ça peut entraîner une soumission au code du tourisme. Mais ça aussi, la notion de prestation de voyage liée, elle est compliquée et elle n'est pas connue et pas comprise. Ça, c'est important de le dire aussi.

  • #1

    On le voit sur Booking, par exemple, quand tu réserves, tu reçois un email plus de 24 heures plus tard, je crois.

  • #0

    Oui, certainement.

  • #1

    Sur réserver votre voiture. Ils sont malins.

  • #0

    Oui, ils sont malins, évidemment. Une des solutions, c'est ça. C'est de dire, j'envoie mon mail pour proposer des services complémentaires 48 heures après et pas 24 heures.

  • #1

    Un peu comme chez Ikea.

  • #0

    Voilà. C'est là où la réglementation a quand même ses limites. C'est-à-dire que... Caler l'esprit véritablement. Est-ce que 24 ou 48 heures, ça change quelque chose ? Moi, je crois que non. En même temps, qu'un hôtelier, par exemple, ou un transporteur, je ne sais pas, la SNCF, puisse proposer d'autres services en partenariat, ça ne me choque pas non plus. C'est-à-dire que dans le cadre de l'hospitalité, finalement, qu'un hôtelier dise... Voilà, vous avez réservé votre chambre chez nous, on vous propose les visites guidées de Christelle et on vous propose les dégustations de vin de Jean-Michel. et que derrière, les personnes réservent dans les 24 heures, pour moi, aujourd'hui, ça fait partie des attentes des clients, ça. Ce conseil-là, etc. Et donc, de se dire que du coup, on est soumis à une réglementation extrêmement stricte du fait de proposer ces conseils-là, alors même que pour moi, ça fait partie du cœur du métier, c'est compliqué. Donc, bon, parfois, on ne sait plus trop quel est le sens de cette réglementation. En tout cas, elle est ce qu'elle est, elle est là. Elle n'est pas toujours très claire, mais c'est important de se renseigner quand même un minimum.

  • #1

    S'enseigner et puis passer par tes services, les conseils d'une experte, ça permet d'éviter les problématiques.

  • #0

    C'est sûr que ça aide. Après, c'est vrai que tout le monde n'a pas toujours le réflexe, les moyens. C'est pour ça aussi que j'essaye d'intervenir quand même un peu de manière gratuite pour guider quand même un peu les personnes et qu'il y ait quelques réflexes qui se mettent en place. On est beaucoup, il n'y a pas que nous, d'avocats aussi, à proposer des premières consultations gratuites. Alors évidemment, on va donner des conseils sommaires, mais... ça peut quand même permettre de se faire une petite idée. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de l'avocat ou même d'autres professionnels de manière générale. Prendre des contacts, que ce soit le comptable, que ce soit l'avocat, que ce soit un expert en com, à un moment donné, il faut peut-être essayer juste de discuter et tout se passe bien normalement. Oui,

  • #1

    c'est vrai que parfois, il peut y avoir cette peur du professionnel. le budget est souvent conséquent, ce qui est normal avec le travail qui est réalisé derrière. Mais c'est vrai que ça peut bloquer dans des investissements futurs. Sauf que, en fait, s'il y a des investissements futurs, par exemple en marketing qui sont effectués, et finalement que les bases ne sont pas solides, le château risque de se casser la figure.

  • #0

    C'est ça, c'est dommage. C'est-à-dire que c'est toujours mieux d'anticiper, et ça coûte beaucoup moins cher de le faire dès la création, dès le démarrage, d'avoir des bases propres et solides, que de rectifier. Parce que moi, quand on vient me voir avec une plateforme qui est en opération depuis trois ans, qui doit être immatriculée, qui ne l'est pas, il y a des garants qui ne veulent pas garantir parce qu'il y a déjà eu de l'exercice. Donc, c'est beaucoup plus long, c'est beaucoup plus compliqué, c'est beaucoup plus anxiogène. Donc, en fait, c'est dommage. Alors que si ça se fait dès le démarrage, on a des tarifs plus adaptés, c'est beaucoup plus fluide. Donc, c'est mieux. Et puis... Pour revenir sur le budget, c'est sûr que c'est un budget, mais il faut avoir en tête qu'un avocat n'a pas le droit de facturer sans avoir annoncé au préalable le coût. Ça paraît évident, mais moi, j'ai encore des cas où j'échange une demi-heure avec les gens, et à la fin, on me dit je vous dois combien ? Mais en fait, cette question ne doit pas exister. Vous ne pouvez pas me demander combien... Non, soit je vous le dis en amont, et vous savez que ça coûte, je ne sais pas, 100 euros, l'échange, le premier échange. soit c'est que c'est gratuit, mais il n'y a pas de facturation à postériorité. En tout cas, normalement, déontologiquement. Donc, il faut aussi démystifier ça. Vous n'allez pas recevoir une note d'honoraire à la fin de votre échange avec le professionnel ou la professionnelle sans savoir. Ça, ce n'est pas possible.

  • #1

    C'est obligatoire d'annoncer ses tarifs de façon générale en France.

  • #0

    Et puis, chez les avocats, même de faire signer une convention d'honoraire. Normalement, si vous n'avez rien signé, on n'impose pas on ne peut pas envoyer de facture donc c'est quand même il y a quand même une protection évidemment du client, de l'avocat sinon on ne s'en sortirait pas c'est sûr

  • #1

    comme quoi on ne sait pas forcément tout que ce soit dans le secteur du tourisme ou ailleurs c'est bien d'avoir ce genre d'échange Dernière petite question. Alors, j'ai deux questions qui me restent à te poser. L'assurance voyage, est-ce que selon toi, c'est utile ? En plus, tu as fait les deux.

  • #0

    Oui, alors oui, c'est utile. C'est utile. Après, c'est comme tout. Il faut comprendre les conditions d'assurance. Il faut savoir à quoi on souscrit. Il faut savoir présenter le produit. Ça s'est énormément développé depuis le Covid. Énormément, en fait. Je crois qu'il y a eu une grosse prise de conscience sur le voyage, annulation. Comme le professionnel a des obligations d'assistance et peut imposer des frais d'annulation, alors il faut qu'il soit approprié et justifiable d'après le Code du tourisme, mais c'est une grande crainte des voyageurs. C'est un produit qui s'est énormément développé. Et d'ailleurs, on a tellement de questions là-dessus. qu'avec une consœur en droit des assurances et un courtier, on va organiser un webinaire en mars sur le sujet, sur comment ça marche, qu'est-ce que c'est. à quoi ça sert, comment on le présente à ses clients, est-ce qu'on a le droit de l'imposer ou pas à son client, parce que c'est des questions qui reviennent tout le temps, mais oui, ce qui est sûr, c'est que c'est utile et que c'est un produit qui se développe beaucoup, et qui, alors un petit peu moins là, sur 2023 que 2022 ou 2021, de mémoire, mais les chiffres ont explosé parce que le Covid a fait réaliser aux gens que c'était quand même important de partir. partir assurés d'être couverts, et surtout aux professionnels du tourisme, d'éviter de supporter cette charge-là, parce que ça fait partie de leurs obligations de rapatrier quand il y a besoin, de fournir une assistance sur place quand il y a besoin, et donc ça peut coûter cher.

  • #1

    Et quand bien même le voyageur passe par une agence de voyage, est-ce qu'il y a une utilité à l'assurance individuelle où en fait tous les risques sont couverts par l'agence ?

  • #0

    Disons qu'il y a toujours cette question de solvabilité malgré tout. C'est-à-dire qu'au moins on sait que l'assureur pourra faire le nécessaire et assez rapidement parce qu'ils sont organisés pour. Alors que l'agence de voyage, même si ça fait partie de ses obligations, Et parfois, sur une petite agence, c'est quand même beaucoup plus difficile à mettre en place. Donc, c'est quand même une sécurité supplémentaire. C'est surtout intéressant, je trouve, pour l'agence de voyage.

  • #1

    Pour le coup, ça évite d'aller rembourser les problématiques. Parce que c'est-à-dire que si, admettons, le client se blesse, se casse la cheville en voyage, c'est la responsabilité de l'agence ?

  • #0

    Alors, ça, c'est la responsabilité civile. Donc, la responsabilité civile, c'est vraiment quand il y a un... dommage qui est causé au client, soit à cause d'un défaut de sécurité, c'est-à-dire qu'il s'est fait mal, soit un défaut de prestation, donc une non-conformité. Là, il y a une réclamation qui est faite, et dès lors qu'il y a une réclamation, c'est l'assurance responsabilité civile qui va jouer. C'est ce qu'on appelle une assurance en base réclamation. Tant qu'il n'y a pas de réclamation, ça ne joue pas. Et effectivement, comme il y a cette responsabilité de plein droit des agences de voyage, Eh bien, on a des décisions, moi je trouve que c'est absolument fou, on a carrément des décisions dans lesquelles le client, le voyageur, est en escale, en l'occurrence à l'aéroport de Casablanca, glisse sans qu'on sache pourquoi, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de défaut du sol, il n'y a pas de sol glissant parce qu'il vient d'être lavé et il n'était pas prévenu, juste il tombe en fait, on ne sait pas pourquoi. Il tombe et il attaque son agence de voyage en réparation de son préjudice parce que je crois qu'il se casse la jambe. Bon, voilà. Donc, il veut se faire indemniser. Et donc, il attaque l'agence de voyage et son assureur RC Pro. hyper en première instance, parce qu'en fait, le juge dit écoutez, il faut quand même rattacher, même s'il n'y a pas de faute, à une prestation mal réalisée. Là, ce n'était pas en vol, il n'y a pas eu d'accident dans l'aéronef, juste c'était un axe de la vie quotidienne. et on ne peut pas engager la responsabilité de l'agence de voyage pour ça. Et puis, en appel, même chose, jusqu'en cours de cassation, donc la plus haute instance en droit privé française, ça a duré, je crois... 13 ans ? 14 ans ? Ah oui. Ouais, ouais. Donc, il faut être motivé. Et la Cour de cassation a dit, attendez, les textes sont très clairs, c'est une responsabilité de plein droit de l'agence, donc elle est responsable du fait qu'il se soit fait mal, sauf à prouver qu'il y a une faute de la victime, que c'est à cause d'un tiers étranger à la fourniture des services ou à des circonstances exceptionnelles et inévitables. À défaut de pouvoir prouver qu'il y a un de ces trois cas de figure, c'est responsabilité automatique. Donc... condamnation de l'agence de voyage et de son assureur. Donc, on est... Voilà, petite parenthèse, mais on est sur une responsabilité qui est extrêmement sévère et il y en a très peu des comme ça en France. La responsabilité de plein droit, c'est très spécifique. Donc, ça, c'est l'ARC Pro. Par contre, s'il y a un besoin d'assistance, donc d'hospitalisation, de rapatriement, etc., là, c'est cette assurance voyage qui va pouvoir jouer. Donc, elles sont complémentaires. C'est-à-dire qu'il y a, d'une part, l'indemnisation du préjudice subi et, d'autre part, la prise en charge, en fait, au moment où ça arrive pour que, justement, tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    mais ça donne vachement envie d'être agent de voyage tu nous dis je sais je sais généralement c'est la grosse déprime quand j'en parle après encore une fois ils sont assurés c'est à dire que bah oui donc c'est du souci c'est sûr moi mes clients qui ont des problématiques notamment de dommages corporels pour des clients voyageurs c'est du souci quoi parce qu'on a peur pour son image parce que parce que ça veut dire un procès potentiellement ou des négociations un peu longues, enfin voilà. Mais en soi, généralement, ce qui se passe et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on demande tout de suite à l'assureur d'intervenir et c'est l'assureur qui mandate son propre avocat pour défendre et l'agence de voyage et l'assureur. S'il n'y a pas de problème de couverture d'assurance, normalement, c'est comme ça que ça se passe. Donc en fait... ça ne coûte même pas d'argent en frais de justice dans la plupart des cas.

  • #1

    D'accord.

  • #0

    Voilà. Il faut quand même avoir en tête que cet assureur, il est très utile pour ça aussi. Oui,

  • #1

    complètement. Eh bien, on arrive à la fin, Chloé. Dernière question. Quels conseils, peut-être, allez, deux ou trois conseils que tu pourrais partager à des personnes qui veulent entreprendre dans le tourisme, que ce soit sur une activité d'agent de voyage, de travel planner, de créateur d'hébergement ?

  • #0

    Ok. Je dirais que mon premier conseil, ce serait évidemment de se renseigner, de manière générale, de se renseigner, de se former. C'est-à-dire que nul n'est censé ignorer la loi. Donc moi, évidemment, j'ai le prisme juridique. Je pense que tout démarre par une étude de faisabilité, que ce soit d'un point de vue business, évidemment, business plan, se faire accompagner sur qui est ma cible. Moi-même, je l'ai fait avant de monter le cabinet. Je pense que c'est très important. J'ai suivi une formation. Je crois qu'il faut le faire. Pour tous les entrepreneurs, c'est valable. Et sur le juridique en particulier, puisque c'est mon sujet, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'en fait, il faut comprendre que le droit, c'est un peu comme parler une autre langue. Et donc, il s'agit de traduire. Il s'agit de dire, moi, voilà ce que j'ai envie de faire, c'est ça mon projet. Si je traduis un droit, ça donne quoi ? Est-ce que ça donne opérateur de voyage ? Est-ce que ça donne, justement, hors partie réglementée ? Qu'est-ce que ça implique ? Et... Ça marche pour tout le monde, c'est-à-dire même si je veux ouvrir un meublé, il y a de tourisme, il y a des règles d'enregistrement du meublé en fonction de sa ville, il y a des règles de contrat. Donc c'est important de faire cet exercice de traduction, c'est comme ça que moi je l'appelle. Et pour ça, il faut bien définir son projet et comprendre aussi que si le projet évolue, la traduction juridique évolue aussi. Donc, ne pas se dire au début, j'ai fait mes recherches et c'est bon Non, vous ajoutez un nouveau service, vous changez votre cible, vous passez de B2C à B2B, ce n'est pas la même chose. Donc, la deuxième chose, c'est connaître son client. Une fois qu'on connaît bien son activité, la réglementation qui s'applique. qui est mon client ? Est-ce que c'est un professionnel ? Est-ce que c'est un consommateur ? Parce que je ne vais pas du tout avoir les mêmes règles vis-à-vis de ces deux cibles-là. Donc, c'est important de comprendre qu'il y a beaucoup plus d'obligations quand son client est consommateur que quand c'est un professionnel. Que dans tous les cas, c'est important d'avoir pour moi une documentation claire. Même si vous ne passez pas par un avocat, j'insiste, même si vous ne voulez pas rédiger de contrat, l'écrit. Pensez à écrire les choses. Vraiment, s'il y a un conseil peut-être à retenir, c'est celui-là. C'est que... Il y a un partenariat qui se met en place. pour une raison ou une autre, vous ne voulez pas faire de contrat, vous ne pouvez pas faire de contrat, vous ne le sentez pas, ça arrive. C'est beaucoup un secteur où on se tape dans la main et on se fait confiance à ces risques et périls. Mais pour minimiser ces risques-là, à défaut d'avoir un contrat avec écrit contrat dessus, il faut écrire la prestation, c'est ça, elle a lieu de telle date à telle date, la durée, c'est un an On peut tout à fait le faire par texto, par WhatsApp, par mail. Le tout, c'est qu'on soit d'accord sur les modalités essentielles de... de ce partenariat, de cette coopération, et pareil avec ses clients. Si vous avez des clients consommateurs, par contre, vous êtes obligés d'avoir des CGV, donc voilà, on fait plus attention. Mais je crois que le tout, c'est de bien connaître son activité et ce qu'on veut faire, comprendre ce que ça implique au niveau juridique, autant que faire ce que l'on veut, et ensuite comprendre qui est son client, les obligations qui en découlent, et ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire. Voilà, c'est un peu les deux conseils de base. Et c'est un exercice. qui de toute façon est très intéressant parce que quand on rédige des CGV, généralement on se plonge complètement dans son fonctionnement, dans ses valeurs, dans ce qu'on a envie de transmettre. Et ça, c'est un exercice qui est... C'est pour moi indispensable, même au-delà de la conformité juridique. On peut aussi s'en servir comme une opportunité. pour être au clair sur comment on va fonctionner, mettre en place des process, etc. Et je pense que c'est hyper important dès le démarrage.

  • #1

    Ça fait partie des bases, je trouve, aussi.

  • #0

    Ouais.

  • #1

    Merci, Chloé, pour cet échange, pour tes précieux conseils. Et puis, c'est quoi la façon peut-être la plus simple d'entrer en contact avec toi ?

  • #0

    Alors, il y en a plein. Je suis assez présente sur LinkedIn, donc il est possible de m'écrire sur LinkedIn. D'ailleurs, dans ma... sur ma page profil, il y a un lien pour prendre rendez-vous directement sur Mocha Lonely. Donc, comme ça, c'est aussi simple. On a un formulaire de contact sur le site. Donc, voilà, tout est possible. Vraiment, l'accès n'est pas trop difficile.

  • #1

    Donc, allez-y. Si besoin de conseils juridiques, Chloé, ça fera un plaisir de vous aider. Merci, Chloé. Et puis, à bientôt.

  • #0

    Merci à toi. C'était un plaisir.

  • #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, allez ajouter un 5 étoiles et un commentaire. Et si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes, partagez-le autour de vous aux personnes qui ont elles aussi besoin d'inspiration et qui aiment voyager. Vous voulez travailler dans le tourisme pour faire de votre passion un vrai métier, pour avoir enfin un job qui a du sens pour vous, pour voyager plus souvent ? Rendez-vous sur happytrek.fr pour découvrir mes offres de formation spécialement conçues pour les entrepreneurs et futurs entrepreneurs du tourisme. Peace ! Mon organisme est certifié Calliope depuis juillet 2023. A bientôt !

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