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Objectif Performance

Adrien Sedeaud: identification de potentiel 🚀, underdog effect 🐕, couloir de performance 🏅

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1h14 |05/06/2024
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1h14 |05/06/2024
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Description

🎁Comme vous le savez depuis maintenant 5 ans, le podcast et tout le contenu créé est gratuit !

🚀 Si vous voulez participer directement à la production des épisodes et des nouveaux formats qui arriveront en 2025

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📢Aujourd’hui je discute avec Adrien Sedeaud.

Adrien est directeur adjoint de l’IRMS et Sport Scientist à l’INSEP.

Sa spécialité comprend l’identification des potentiels et la charge d'entraînement entre autres.

👉Dans cet épisode on parle donc d’identification de potentiel, d’underdog effect, et de couloir de performance.


🙌Je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d’écoutes !


🎯De la même manière je vous encourage à partager cet épisode avec vos collègues pour le débriefer entre vous!

Bonne écoute à tous!



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Objectif Performance, le podcast pour construire son haut niveau. Toutes les deux semaines, je vais interroger des kinés du sport, prépa physique, coach ou autre qui amènent et accompagnent leurs athlètes au plus haut. On parlera dans la première partie de leur parcours, d'où viennent-ils, où ont-ils étudié et voyagé et comment c'est leur carrière. Ensuite de ce qu'il faut actuellement. Qu'est-ce que cela peut nous apporter en pratique ? Quel est leur sujet de recherche actuel ? En quoi cela peut-il améliorer nos compétences ? Et enfin, on abordera leur mentor, leur livre préféré et comment est-ce qu'on peut les contacter. Comme d'habitude, je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d'écoute préférée. De la même manière, je vous encourage à partager cet épisode sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn ou Instagram. C'est clairement là où je suis le plus actif et c'est ce qui m'aide le plus pour faire connaître ce podcast.

  • Speaker #1

    Bonne écoute à tous !

  • Speaker #0

    Salut Audrey !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande. On y arrive enfin.

  • Speaker #1

    C'était compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est super. Je suis content de t'avoir sur le podcast. Est-ce que tu peux nous donner ta définition de la performance, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Intéressante question. Intéressante parce qu'il y a une problématique sur ce sujet-là par rapport au service juridique du RGPD, du sport d'Atav, d'un point de vue légal. où ils nous demandaient des définitions et en fait celles qu'on trouvait c'était celles qui sont très opérationnalisées dans des articles scientifiques une orientation soit très physio soit en lien avec la détection et ainsi de suite, du coup ça nous a amené un peu à se pencher là-dessus et souvent comme sur la partie de détection on en parlera peut-être plus tard mais on essaye de faire changer le terme de talent identification pour parler de d'estimation de potentiel et c'est à la fois un changement sémantique qui a un sens mathématiquement. J'aime bien aller chercher l'origine, l'historique des termes et des mots. Donc performance, en gros, tu as un ascendant qui est plutôt anglais, qui est résultat. Tu avais résultat de course hippique, ainsi de suite. Donc c'est vraiment le résultat d'une action, d'une compétition. Et tu as un ascendant aussi français. Et tu as l'académie française, je crois, où il me semble que c'est ça qui va le définir plutôt comme un accomplissement. donc ça qui peut avoir pas mal de sens dans l'accompagnement des athlètes et des sportifs de haut niveau. Et celui que j'adore en lien avec nos travaux sur la détection, c'est l'étymologie du performare en latin qui est composé de per et formare et qui veut dire former entièrement. Donc ça, ça a un sens très fort sur l'atteinte d'une performance quand tu es sur le développement à long terme d'un athlète sur la partie estimation de potentiel et accompagnement des jeunes athlètes. C'est l'avantage aussi des mots en français, c'est que c'est polysémique, donc tu choisis aussi la définition qui te convient bien, mais je pense que c'est par ce côté polysémique qu'il englobe tout ça. C'est à la fois un résultat, c'est comment tu arrives à ce résultat formé entièrement, et puis c'est l'accomplissement en fait, c'est des années de travail en fait, la performance que les spectateurs auront la chance d'aller voir à Paris ou de garder un... sur toutes les chaînes qu'il le souhaite.

  • Speaker #0

    Super, super.

  • Speaker #1

    C'est l'ensemble de ça, je pense. Je trouve que c'est pas mal de regrouper tout ça pour définir une perf.

  • Speaker #0

    Parfait. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ton parcours ? D'où tu viens ? Qu'est-ce que tu as fait comme études ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #1

    Ok. C'est assez simple. Parcours STAPS en France. Filière EducMod. Le CAPEPS. Enseigner un an ou deux. puis un autre master orienté sur la performance à Paris Descartes, entraînement en biologie, nutrition, santé. La différence aussi de passer de province à côté de La Rochelle et d'arriver à Paris, c'est qu'en finissant major de ces promos, on nous propose des thèses. J'avais la possibilité d'en faire une sur l'hypoxie plus tôt avec le professeur Richalet. qui était à Bobigny à l'époque, ou une à l'INSEP. Donc, je me suis orienté sur celle à l'INSEP. Et la chance d'arriver à l'Hermès, l'Institut de Recherche Biomédicale et d'Épidémiologie du Sport, il y a en 2010, quand je commence mon doctorat, il y a 14 ans, où tu appliques des méthodes épidémiologiques au sport de haut niveau. Et donc, tu commences à traiter des données quand les données arrivent vraiment. Et donc tu te formes en même temps que le sujet prend de l'ampleur, devient stratégique. Et puis après le doctorat, la possibilité et la chance de travailler avec la mission olympique et paralympique qui nous sollicitent. au retour d'une délégation française qui passe à UK Sport, chez les meilleurs amis et ennemis anglais, ils entendent parler de funnel de performance, de tunnel de performance. Du coup, nous, on avait un axe de recherche qui était sur les performances en fonction de l'âge, qui sont assez simples et qui marchent pour tout le monde, à la fois sur les performances comme sur tes capacités cardio-respiratoires, ton système rénal, cérébral. c'est qu'en fait quand tu tu as à partir du moment où tu vas commencer une activité, tu vas progresser, peu importe l'âge. Mais si tu démarres à un ou deux ans, tu vas avoir une phase de progression et puis tu vas atteindre un pic, éventuellement un plateau, et puis une phase de régression avec l'âge. Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose vis-à-vis de ça. Tu peux maintenir plus longtemps et pousser ta courbe à la fois vers le haut et puis la décaler vers la droite pour vivre plus longtemps par l'activité physique et surtout plus longtemps en bonne santé. Et donc, à partir de cette modélisation-là, Avec un collègue, Andy Marc, on avait commencé à bosser sur comment on le rend utile pour le sport olympique. Et donc, la mission olympique et paralympique voulait identifier les athlètes. Et à ce moment-là, ils avaient mis le terme médaillable, qui ont des chances d'obtenir des médailles aux prochains Jeux olympiques. Et donc, on avait retracé l'ensemble de ces relations de performance en fonction de l'âge pour les médaillés olympiques. pour les champions olympiques, pour tous les sports, et on a créé des couloirs de performance. Et donc ça a permis de situer les athlètes français dans la trajectoire globale qu'avaient les médaillés olympiques. Donc c'était une première étape sur la visualisation des parcours individuels et des chemins individuels de perf, en n'utilisant à ce moment-là que la performance pour les athlètes étrangers. Et puis on s'est rendu compte, après, plein d'autres indicateurs ont découlé de cette approche. tu peux ne pas être dans le couloir mais si tu as une pente de progression importante on avait identifié les taux de transfert aussi comme sujet clé, c'est à dire tu regardes tes performances sur le cycle olympique et tu regardes par discipline, par épreuve éventuellement le taux de transfert si tu es champion du monde en année N-1 en année N-2 ou N-3 quel est le taux de transfert des numéro 1 pour être champion olympique pour être vice champion olympique ou troisième ou quatrième et de regarder en fait tous ces taux de transfert et tous ces jeux de possibles et de fournir. Et donc, au fur et à mesure, on a alimenté les fiches athlètes pour la mission olympique, ce qui a permis d'ajouter à quel moment tu es médaillé en termes d'âge, d'historique, de regarder les sorties en compétition et puis forcément, après, tu rajoutes de l'information. Où est-ce que l'athlète s'entraîne ? Quel groupe d'entraînement ? Est-ce qu'il y a une densité de perf ? Quelle est sa capacité à retirer de la très haute performance ? en termes de compétition ? Est-ce qu'il y a des patterns communs pour ceux qui sont multiples champions du monde ou olympiques ou pour les adversaires ? Et donc, ça a déroulé sur un grand nombre de questions et c'est vraiment été un élément déclencheur pour nous parce que c'est ce qui... On était un tout petit labo avec 3-4 personnes à faire vraiment de l'épidémiologie où on comptait les blessures, on appliquait les méthodes épidémiologiques sur le sport. de sport de haut niveau et puis sur le côté sport santé aussi et où là on a été mis en contact avec les staffs directement pour les accompagner sur des problématiques liées aux données et puis ça a permis d'enclencher après un peu plus tard quand même quand il y a eu la création de l'agence nationale du sport où on a été sollicité pour co-écrire le plan national d'attaque, après figurer le sport data hub et puis engager des fonds auprès de l'agence nationale du sport pour dans le cadre de ce sport data hub qui... tripartite entre l'Agence Nationale du Sport, l'INSEP et le ministère des Sports, d'avoir une équipe de cinq personnes, dont quatre ingénieurs de données pour créer une médaillabilité, qui est une équipe qui calcule et qui fournit des outils pour rendre visible à l'agence et aux fédérations. On achète plus de 30 millions de données de résultats sportifs à Grèce-Nat, qui sont mises à jour toutes les nuits sur tous les sports olympiques et paralympiques, de pouvoir exploiter toutes ces bases de données. pour rendre visibles les trajectoires individuelles de perf, dans quel contexte concurrentiel se situent les adversaires des Français, faire des confrontations sur les sports de combat, et puis surtout déterminer la probabilité d'être champion olympique pour tous les athlètes de la planète, avec des marges d'erreur bien entendu. Là, cet outil, il faut faire très gaffe, on en parlera peut-être tout à l'heure, mais on a un bouquin qui sort gagné avec les données, l'apport des données est concomitant des limites et des billets qu'on y met. et donc là avec cet outil là t'as un biais qui s'appelle le biais d'interaction qui peut être très fort pour ne pas prendre ça argent comptant c'est un modèle derrière c'est des algos qui font des estimations avec des marges d'erreur on n'a que les performances on n'a pas les blessures on n'a pas les charges d'entraînement on n'a pas les donc c'est que à partir de ça donc c'est un outil en plus dans la boîte à outils pour venir compléter et aider à réfléchir sur les chances des athlètes français Merci. Et puis, on s'est un peu bagarré pour maintenir une... Une thèse aussi dans ce groupe-là, qui a été réalisé par Audrey Differnant, sur l'estimation des potentiels pour Paris 2024, pour créer des outils. Donc ça, c'est un pan de recherche, c'est un des gros axes du labo. Créer des outils pour accompagner les fédérations à estimer les potentiels, plutôt que de détecter de la perte dans les catégories jeunes. C'est un gros chantier. Et donc en France, on est en train de monter avec des collègues. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on arrive à monter un groupe national. avec des entraîneurs des prépas physiques, des anciens entraîneurs, des TN, des profils divers pour s'emparer de ce sujet-là, considérer les âges relatifs biologiques d'entraînement, créer des outils pour ça, et questionner, tu vois, des chercheurs comme Seb Rattel sur la physio de l'enfant, questionner les timings et tempos de développement qui sont individuels, pour ne pas appliquer à des gamins et des gamines des espèces de sucés d'années de ce que des entraîneurs peuvent faire. penser du haut niveau ou ce qu'ils ont réalisé dans le haut niveau que tu appliquerais avec des doses un peu moindres parce que sinon tu t'exposes tu ne te tiens pas compte des particularismes des jeunes athlètes et tu les exposes à des risques de burn-out de blessures et d'abandon de la pratique et ce qui est grave c'est que c'est l'abandon de la pratique on a pu le constater en mettant des modèles de survie dans des fédérations, c'est l'abandon de la pratique en question, si tu fais de la natation de la natation mais si tu dégoûtes des jeunes athlètes ça peut être l'abandon de la pratique en général Là, c'est un enjeu de capital santé et c'est un enjeu sanitaire. Quand on voit dans le lancer, en 2020, un papier qui est sorti sur 149 pays, la France en est le 119e en termes de capacité cardio-respiratoire et de conditions physiques des enfants. On a perdu 20% de la VO2 max en 20 ans. C'est hyper grave.

  • Speaker #0

    C'est ouf.

  • Speaker #1

    Tu es un peu débordé sur ce parcours peut-être.

  • Speaker #0

    c'est très bien je me suis déjà noté plein de trucs pour revenir sur le couloir de performance, est-ce que vous l'avez fait en fonction des sports et est-ce que tu vois des sports entre guillemets à maturité ou alors ils sont très forts, très jeunes et des sports olympiques où il faut une maturité, il faut beaucoup plus d'expérience il faut tout ça, tu vois, qu'est-ce qu'ils jouent est-ce que vous avez fait en fonction des sports et qu'est-ce qu'ils jouent un peu en résumé en fonction de quel sport

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est en fonction des sports, c'est même en fonction des épreuves, des disciplines. Plus le sport va être, ce qu'on a pu constater au labo, on l'a validé sur plus de 40 sports. On l'a validé sur le paralympisme, entre handicap inné et acquis. Ce ne sont pas du tout les mêmes moments d'atteinte du pic de perf. On l'a validé en sport santé. on l'a validé aussi sur des marathoniennes lorsqu'elles tombent enceintes en gros si elles tombent enceintes avant le pic de performance ou après si c'est avant, elles vont avoir des performances supérieures par la suite pour continuer sur leur courbe de progression par contre si c'est après le pic de performance, elles vont revenir sur leur courbe de performance qui a un niveau un peu moindre mais qui est celui du déclin en fonction de l'âge et Ça, on l'a montré aussi sur la blessure. Si tu te fais un croisé, tu vas retomber à zéro à un moment donné parce que tu ne peux plus marcher. Et puis, tu vas progressivement mettre du temps pour revenir et on calcule des scores à quel moment on estime que tu vas revenir sur ta courbe dans le processus RTP. C'est un des éléments aussi. Le retour de performance, c'est à quel moment tu reviens à ton niveau initial. Mais parfois, ce n'est pas le niveau initial. Ça doit être un niveau supérieur si tu es avant ton pic ou un niveau un petit peu moindre. peut-être qui peut t'accepter si tu as passé ton plateau. Donc oui, c'est par sport. Et donc, le niveau de maturité, il va dépendre, ce qu'on a pu constater, si ton sport est très dépendant, il est très physiologique, si tu es sur du 50 mètres natation ou du 100 mètres en sprint, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres paramètres, mais où tu as une prédominance plus importante de ces paramètres-là, tu vas être sur les âges les plus précoces autour de 21, 22, 23, 24 ans. Si tu passes sur des distances longues, si on reste sur de l'athlète, tu vas augmenter, tu vas passer à 24, 25, 26, voire 28 sur le marathon. Et on a fait des études aussi sur l'ultra-trail et les très grandes distances, les grands d'ingres qui courent pendant une semaine. Là, tu décales encore plus. pourquoi tu décales encore plus aussi parce que donc forcément on a cherché des hypothèses sur le shift des des myofibrils où tu vas avant passer toutes celles qui sont plutôt de profil type 2 vont basculer sur du 1 potentiellement avec l'âge des réflexions autour aussi des nocicepteurs qui évoluent avec le temps peut-être un peu moins réceptif tous ces éléments-là qui ont été discutés. Mais donc, en fait, on arrive à estimer des âges au pic qui sont dépendants du sport et de l'épreuve. Ça ne va pas être le même pour un perchiste que pour un lanceur de marteau et qui ne va pas être le même pour un sprinter non plus entre le 200 mètres et le 400 mètres. Tu as des différences et puis, on voit des évolutions aussi un peu dans le temps entre les médailles olympiques. Tu vois ça sur l'outil qu'on a construit dans le premier. projet médaillabilité, tu peux le visualiser sur les couloirs, le range de ceux qui ont déjà été médaillés olympiques, où est-ce qu'ils sont situés. Donc ça ne veut pas dire que si tu es en dehors de ce range, tu ne peux pas être médaillé, mais tout le travail d'estimation, que ce soit sur les estimations de potentiel, on l'évoque tout à l'heure, ou l'estimation des chances de bien figurer sur une compétition internationale, tu as une phrase dans un bouquin de d'un auteur que j'adore, je pense avoir lu tous les livres, Edgar Morin, et qui a fait un petit essai avec Pierre Rabhi, Frère d'âme, ça s'appelle, et à un moment, ils te disent, ils parlent de, alors pas d'estimation dans le sport de haut niveau, mais de devenir de l'humain, des solutions possibles par rapport à notre planète et à ce qu'on pourrait faire, et ils te disent... qui reflète la philosophie de nos travaux lorsqu'on met des algos pour estimer des choses, c'est le certain n'est pas sûr et l'impossible est probable. Et ça résonne bien ça en fait. Tu peux avoir une probabilité d'Armand Duplantis, attention spoiler, il a 98% de chance d'être champion olympique, mais il peut quand même perdre, c'est pour ça qu'on regarde. Il peut se blesser, il peut être en contre-perf, il peut choper une gastro. Hier, on discutait avec les équipes de Santé publique France qui surveillent les leptos parce qu'il va y avoir de la natation, le triathlon qui va être dans la Seine. Il y a quand même des égouts qui se jettent dedans. Ça peut être les patients zéros dans le village. et transmettre ce type de maladie. Donc, on peut choper une gastro ou être malade. Donc, le possible n'est pas sûr, l'improbable est possible. C'est vraiment ça. Je me souviens, tu as des semaines olympiques qui sont organisées avant par la mission olympique et par l'Agence nationale du sport, où tu regroupes les athlètes, les DTN, et puis tu as des thèmes. Je me souviens, avant les Jeux de Rio, il m'avait demandé de faire une intervention sur les taux de transfert. Si tu es en athlétisme et que tu es champion du monde en N-1, voilà historiquement tous les taux de transfert qui existaient. Il m'avait demandé, donc tu avais l'approche globale comme ça, sur tous les sports, que chacun puisse jouer avec l'outil, regarder et trouver ses taux de transfert. Mais tu avais toute une partie. la grosse partie de l'intervention c'était sur les outsiders tous ceux qui étaient en dehors de ces gros taux de transfert et de grosses probas qui avaient été champions olympiques pour dire oui ok c'est mieux si t'arrives en favori mais en fait il y en a beaucoup qui sont passés par d'autres chemins et nous ça nous a amené à réfléchir quand on va discuter avec une FEDE, on retrace je sais pas si tu vois ce que c'est que les 5 keys diagramme c'est des espèces de flux ok qui transfèrent d'un état à un autre. Et donc, ce qu'on fait, on avait fait dans le cadre de l'ECSS, tu l'avais vu, tu as le panneau sur les judokas. Tu sais, chaque fil, chaque corde représentait un judoka. On avait fait une expo d'Atavis. Et donc, on crée ces outils-là de manière dynamique où on montre, en fait, toutes les trajectoires individuelles depuis 30 ans de tous les médaillés olympiques dans la discipline en question. Parce qu'en fait, ça va toujours arriver où ce n'est pas pareil. OK, si tu arrives avec d'autres exemples... Nous, dans notre sport, ce n'est pas pareil. Donc, on essaye de montrer quelles sont les trajectoires qui ont été prises depuis 20, 30, 40 ans dans le sport en question et par où sont passées en termes de performances. les champions olympiques, les champions du monde. Et puis, tu as des trajectoires complètement atypiques. Celle de Teddy Renner, c'est le cadre de cet expo-là. Tu vois, il est tout le temps en haut. Mais tu vois même des gouttes comme Clarissa Gveden ou sur ce même exemple, qui est beaucoup plus fluctuante en termes de perf. Et du coup, ça te fait rentrer sur la partie de l'individualisation. C'est chaque chemin, chaque parcours, chaque trajectoire, elle est unique. Et donc, c'est le niveau d'accompagnement que tu questionnes derrière. Qu'est-ce que tu mets en place ? à partir d'un profilage d'un athlète et des capacités d'un moment pour l'emmener à ce niveau-là. Ça veut dire que ça, ça fait partie des missions qu'on a. Donc, tu as la mission, on accompagne sur le profilage, on capte des données dessus, tu discutes sur la programmation que peuvent mettre en place les staffs pour savoir si d'un point de vue, souvent les questions, ils veulent qu'on les challenge un peu d'un point de vue scientifique, est-ce que c'est cohérent et ainsi de suite. Et puis, surtout, tu as toute une partie chez nous aussi, personnalité. qui travaillent sur c'est quoi la demande compétitive. Donc, tu caractérises les exigences compétitives, qu'est-ce qu'il faut pour gagner, comment les adversaires gagnent, comment ils perdent et comment on construit des stratégies, on propose, on discute sur les stratégies d'adaptation pour gêner les adversaires. En fait, notre labo aujourd'hui, il traite les grandes bases de données dans le sport. Donc, tu en as partout. Tu en as sur le profilage, tu en as sur le monitoring, tu en as sur l'analyse de concurrence. tu as le projet de jus sur les spécificités féminines comment tu vas rentrer quand tu es sur des populations d'athlètes féminines, en plus le cycle menstruel dans toutes ces cyclicités de charge d'entraînement de récupération des glues de chronique tu as des données sur des sujets qui doivent te paraître peut-être sensibles plus particulièrement par rapport à ton profil sur le RTP sur le RTP si tu n'as pas les données, le profilage en amont quand l'athlète n'est pas blessé est-ce qu'il est capable d'envoyer en compétition ça va être compliqué de dire à quel niveau il faut qu'ils reviennent. Tout en complément de tout le travail, de ce qui se passe au milieu, avec une complexité, quand tu n'es pas dans un centre d'intervention où tu vas avoir des moments où tu as à la fois les kinés, les réathlétiseurs, les prépas physiques, le retour dans le groupe. Et donc, si tu manques des éléments dans la continuité de ce qui est encaissé en termes de charges, si tu as un tour dans la raquette, ça ne va pas être très pertinent. Le modèle que tu peux construire sur quelle est la probabilité de risque si tu le mets en situation de compétition demain à l'athlète.

  • Speaker #0

    Et justement, je rebondis encore. Tout à l'heure, tu nous as parlé de trajectoire individuelle de pair, fait de biais d'interaction. Et là, tu l'as déjà un peu abordé. Quant à un athlète, en fonction de sa discipline, où justement vous avez vu quelle trajectoire a le plus de chances de mener à l'or olympique. Est-ce que vous lui transmettez l'info ? Est-ce que vous lui dites, ben voilà, toi, ta trajectoire pour l'instant, t'es là, donc t'en es loin ou t'en es prêt, et tu lui dis justement pour que ça interagisse dans le meilleur, ou est-ce que vous ne lui dites pas, vous en parlez juste au coach et à l'entourage, tu vois comment vous interagissez justement quand vous avez ces infos-là ?

  • Speaker #1

    Alors, sur ces réponses en deux temps, nous, on est plus en interaction avec les staffs. on crée des outils à leur demande ou à la demande de l'ANS on interagit avec eux on a un devoir éthique et déontologique c'est de leur expliquer comment c'est construit avec quelles données, avec quels choix qui ont été faits quels biais on a mis dans toutes les étapes pour éviter ce biais d'interaction un biais d'interaction c'est aussi tu as donné trop de points à un outil parce que tu as des capteurs, parce que tu as des algos de computer vision, parce que c'est dynamique et tu vois des données Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids que le ressenti. Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids qu'une autre analyse à côté. Ça, les directeurs de perf, les entraîneurs qui sont plus chefs d'orchestre, il faut que nous, on leur insuffle ça, que ce n'est pas parce que c'est technologique que ça peut être joli, que ça a plus d'importance que d'autres éléments. Et donc, on leur fournit ces outils qui sont bons. Tu vois, au début, on était sur outils d'aide à la décision. On est plus avec le recul sur des outils d'aide à la réflexion. Ça questionne plus en fait. Tu améliores l'outil et tu es dans une démarche littérative où tu rajoutes un truc et puis autre chose et puis il faut d'autres éléments. Et puis parce que la perf elle est hyper complexe, multifactorielle, si tu veux accompagner, c'est forcément plus logistique et donc tu vas rajouter des éléments tout en essayant de réfléchir au courant Smart Data. C'est comment tu minimises la captation d'informations parce que ça a un coût. et que tu n'as pas besoin d'avoir nécessairement des éléments qui seront peut-être moins utiles et qui ne rapporteront pas une grosse plus-value. Donc on leur fournit ces outils-là et c'est eux qui décident de comment ils l'utilisent, si on reste sur les couloirs de perf et les estimations de... de niveau que l'athlète peut atteindre, c'est à eux de voir s'ils communiquent ou pas. Ça, c'est le premier élément de réponse. Un exemple, c'était avant les Jeux de Tokyo, avant qu'ils soient repoussés. On avait travaillé, au lieu d'utiliser la quarantaine de variables qu'on a pour estimer les chances d'être médaillés, on n'avait pris que quatre et on avait construit un modèle. C'était avec l'athlétisme. À l'époque, Florian Rousseau était le directeur de l'Aperf de l'athlète. et donc juste le couloir les pentes de progression les taux de transfert donc peu d'éléments par rapport à ce qu'on utilise aujourd'hui et on avait créé un modèle et puis le score de précision était pas mal il s'était entraîné sur les 3 Olympiades précédentes on avait un score qui était pas mal et donc on sortait des prédictions pour l'athlétisme pour Tokyo Merci. Et donc, on n'avait sorti qu'une médaille d'argent de Kevin Meyer pour la France. Et donc, au début, le staff était plutôt d'accord. Et au dernier moment, on ne l'a pas soumis ce papier. Parce qu'en fait, Florian a réfléchi avec ses équipes et il s'est dit, la Villainy, par exemple, de le booster en lui disant, tu n'y es pas, il va le prendre réellement comme un challenge, selon eux. Mais par contre, de dire, pour d'autres, tu n'y es pas, tu n'es pas invité ou tu n'y es pas, ça va créer des problématiques. Et puis ça va créer des problématiques, c'est toujours la même, les médias vont s'en emparer. Une équipe française estime qu'une médaille d'argent pour l'athlétisme à Tokyo, ça allait créer plus de bruit et de bordel que de supports qu'on peut fournir. Donc on ne l'a pas sorti ce papier. Ça c'est la première partie. Et la deuxième, le dérivé de ces trajectoires individuelles, c'est notre travail sur comment on accompagne les FED à estimer des potentiels. c'est-à-dire comment on va créer des outils pour recalibrer les performances en fonction de l'âge relatif, de l'âge biologique, de l'âge d'entraînement, et comment on va prolonger la courbe, parce que tu n'as qu'un début de courbe sur les jeunes athlètes. Donc en fait, notre démarche est complètement inverse. Elle n'est pas de dire, ce jeune athlète-là, il a une grande chance d'appartenir aux typologies de trajectoire. De futurs champions olympiques, il a des pentes de progression intéressantes à des moments clés. Il a un historique de pratique dans l'activité qui est moindre. Il a une pratique délibérée jeune qui est plus conséquente. Il a un développement d'un socle plus intéressant. Il est en retard de maturité vis-à-vis de ses collègues. Donc, il a un gros potentiel. Notre travail, il n'est pas là. Notre travail, il est de fournir les outils dans l'autre sens. attention, vous êtes en train de louper tous ces individus-là parce que vous vous focalisez uniquement sur la performance à ce moment-là, à l'instant T. Vous regardez uniquement des trajectoires de perfs et parfois pas les trajectoires, pas la cinétique, pas d'où ça part, mais vous regardez des niveaux de perfs de jeunes athlètes à ce moment-là et vous êtes en train de comparer des individus qui ont des âges relatifs très différents. Tu vois, dans des catégories U16, U14, U16, tu peux avoir un an et 364 jours d'écart. entre deux enfants. Et c'est pas rien sur ces verres-là. Et tu peux en avoir qui ont passé depuis de plus vers terre et d'autres qui sont avant. Et un qui s'entraîne dans ce sport depuis un an et demi et l'autre depuis huit ans. Donc, du coup, c'est ouvrir déjà sur ces éléments-là. Et les outils qu'on peut fournir, c'est, à partir de quelques éléments de performance, de fournir les 500 trajectoires possibles, de modéliser les 500 trajectoires possibles par rapport au point historique et cette relation âge et performance. Donc, les 500 trajectoires possibles de cet individu-là et de fournir une une probabilité d'appartenance à des trajectoires. Est-ce que c'est un individu qui a sa probabilité d'être sur une trajectoire de « tu n'es pas exceptionnellement fort, mais tout au long de ta vie » ? Parce qu'en fait, quand on regarde ces données-là, on les a sur plus de 100 millions de données en athlée, en natation, on l'a fait en aviron, on l'a fait dans beaucoup de sports. Et on a toujours quatre typologies de trajectoires identiques. C'est en gros, tu as ceux qui ne sont pas très bons tout le temps. Donc ceux-là, ils sont bien identifiés, il n'y a pas de souci. Ils continuent la pratique, ils s'amusent. C'est à ceux qui sont fort jeunes mais qui vont s'écrouler

  • Speaker #0

    qui est au moment de clé de transition du pic de vélocité de croissance donc du pubertaire au moment clé de la transition de 17-18 ans qui ne vont pas réussir à continuer à progresser et qui vont s'écrouler la problématique c'est que beaucoup d'argent sont engagés sur ces individus là parce qu'ils sont fort jeunes tu as ceux par contre qui nous intéressent le plus qui n'ont pas des niveaux de performance élevé jeunes par contre qui s'y poursuivent et que tu les maintiens dans une structure tu les mets dans une structure de haut niveau c'est ceux là qui ont les plus hauts niveaux à l'âge au pic C'est cela. c'est une grande probabilité d'être champion olympique et donc notre travail c'est comment ces individus là ne sont pas dégoûtés de la pratique parce que pas considérés pas considérés parce que souvent c'est ceux de fin d'année souvent c'est ceux qui sont les moins matures et en fait quand tu discutes de ça avec des FED tu crées des outils qui leur montrent ces individus là ou tu recalibres les paires c'est tout con en fonction de l'âge relatif tu regardes la relation qu'il y a pour celui qui a 10 ans, 10 ans et 1 jour, 10 ans et 2 jours et 3 jours. Regarde le niveau de perf, ça te crée une relation. Et cette relation, tu l'appliques sur l'ensemble de ta population. C'est-à-dire que le gamin qui est né en décembre, lui, tu vas lui remonter son niveau de Watt sur l'ergomètre. Celui qui fait de la natation, tu vas lui enlever des millisecondes parce que tu as compris la relation de l'âge relatif dans sa catégorie d'âge. Et ça, tu le fais pareil sur le niveau de l'âge biologique. tu calcules à quel moment quelle distance il est de son pic pubertaire, à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans et tu vas mettre en abscisse, au lieu de mettre 10 ans et 1 jour, ainsi de suite tu vas le centrer par rapport au pic pubertaire il est à pic pubertaire moins 3 ans moins 2 ans et 360 jours, ainsi de suite et tu regardes la relation, pareil, et là tu recalibres et en fait ça te fait remonter des individus qui sont loin des scopes, et du coup ça questionne sur, mais pourquoi en fait lui on investit pas sur lui ok d'accord donc du coup ce qui va être important après bah ouais cet individu là si on le met dans la structure on va regarder sa capacité de compréhension des tâches on va faire du profilage psycho ça ouvre le monitoring du coup il faut qu'on fasse attention aux charges encaissées euh... puisque l'individu est dans le même groupe, mais il est plus jeune, donc il va répondre différemment. Il faut prendre... Alors ça, c'est pareil, tu as beaucoup de littérature dessus. La période de pic de croissance saturale, pic de vélocité de croissance, elle est cruciale sur tout ce qui va être maladie, les pathologies qui sont liées à la croissance. Si tu maintiens une charge équivalente, tu vas les exposer à un bien plus grand risque. et notamment les individus qui ont des timings et des tempos rapides. Ceux qui sont plus précoces et qui vont vite sur l'atteinte de leur pic, prennent leurs 10-20 cm très rapidement, ceux-là, ils sont à grand risque, ce qui est logique. Ces âges biologiques, relatifs et d'entraînement, c'est logique. C'est juste peu employé de manière massive pour éviter de louper des potentiels. Le support, là-dessus, il est vraiment dans ce champ-là. Lui, il a une trajectoire, il faut le prendre. C'est attention aux individus que vous êtes en train de louper. Parce que tu as ce qui s'appelle l'underdog effect. C'est si tu maintiens des individus de fin d'année. En gros, l'effet de l'âge relatif, le RAE, dans la littérature anglo-saxonne, je le retrouve dans tous les sports. Tu as plus d'individus nés en début d'année qu'en fin d'année. Par contre, si tu regardes les champions du monde des Olympiques, c'est à l'équilibre. autant d'individus de fin d'année que de début d'année ce qui se passe c'est que tu as un phénomène de compensation dans le transfert au moment de basculer dans la transition 17-18 ans où c'est les individus de fin d'année qui ont été maintenus dans des structures ou qui sont passés par d'autres voies en fait eux ils sont adaptés avec autre chose donc quand ils rattrapent leur retard de maturité parce que la maturité c'est pas juste un retard sur leur capacité physiologique et musculaire euh C'est aussi de la coordination neuromotrice, c'est aussi des capacités de compréhension de la tâche, c'est aussi des capacités psychologiques différentes. La maturation, ce n'est pas la croissance. La maturation, c'est l'atteinte du 100% de tes capacités d'adulte. Du coup, tu as plus de capacités sur tout. Quand tu atteins ça, tu rattrapes ton retard. Ces individus, ça s'appelle l'underdog effect, c'est ceux qui ont le plus grand taux de conversion. pour passer professionnel, pour être MVP dans les ligues américaines, pour être multiple champion du monde aux Olympiques. Donc l'enjeu, c'est de pouvoir leur donner la chance d'accéder à des structures qui vont les accompagner vers le haut niveau. C'est pour ça que nous, on parle d'estimation de potentiel. On estime. avec des marges d'erreur, toutes les trajectoires possibles, d'appartenir à tel groupe, on estime des performances s'ils avaient le même âge relatif, s'ils avaient le même âge biologique, s'ils avaient le même âge d'entraînement. On estime le poids d'autres variables sur l'atteinte de niveau de performance, donc on parle de trajectoire de vie, où on va venir contextualiser les couloirs de perfs avec tout un tas d'autres éléments, sociologiques, psychologiques, la place dans la fratrie, les moments effondrés. ils prennent une première licence, à quel moment ils se spécialisent dans l'activité pour faire attention à l'hyperspécialisation précoce ou la spécialisation précoce, quelle est la densité des groupes d'entraînement dans lesquels ils sont, quand est-ce qu'ils intègrent une structure, quelle est la première compétition départementale, régionale, nationale, internationale, quels sont les premiers niveaux de perte sur ces compétitions-là, pour venir contextualiser et essayer de comprendre de manière individuelle le poids de toutes ces variables-là. Est-ce qu'ils sont ruraux ou urbains ? Est-ce qu'ils ont des frères et des sœurs ? Est-ce que les parents pratiquaient ? quelle est la place du sport dans la famille quelles sont leurs premières blessures on va essayer d'apporter de l'information sur ces trajectoires là pour justement venir enrichir et veiller aussi sur l'impact que ça peut avoir et que ça a une résonance hautement individuelle c'est ouf

  • Speaker #1

    c'est ouf et sur le nerd dog effect j'entendais parler dans le rugby où on disait que souvent ceux qui perçaient en pro Ce n'est pas ceux qui avaient toujours été leaders dans les équipes de jeunes, qui étaient les meilleurs dans les équipes de jeunes, qui étaient toujours à la pointe, mais c'était plutôt ceux qui étaient, on va dire, remplaçants, jamais le favori, tout ça. Justement, underdog. Toujours là quand il faut, mais en même temps, jamais celui qu'on couche en premier sur l'équipe type. Et on disait qu'il y avait un aspect, c'est parce qu'ils ont toujours dû se battre pour exister, entre guillemets. qu'au moment de passer pro, ceux qui ont toujours été underdog et outsider, ils ont l'habitude de fournir ce travail, alors que ceux qui ont toujours été bons en s'entraînant un peu moins, ils n'arrivent pas à passer le cap. Est-ce qu'il y a un aspect comme ça aussi par rapport au travail fourni et tout ça, et donc l'habitude d'avoir travaillé, ou pas trop ?

  • Speaker #0

    Complètement. L'underdog effect et l'effet de l'âge relatif, ça a d'abord été montré dans les sports où tu as besoin de gros gabarits. C'est d'abord le hockey sur glace, le rugby qu'on montrait. Donc, tu as des études qui ont quantifié cet effet-là. Et donc, dans le rugby, et derrière, en fait, tu as des études qui vont essayer d'identifier les caractéristiques de pourquoi, comment ils s'en sortent. Et donc, les notions de résilience sont hyper importantes. Et puis, de construction vis-à-vis de l'échec. tu vois Vertu de l'échec super bouquin j'adore aussi faire le pépin tous ces bouquins c'est aussi un autre bouquin qui est génial qui s'appelle de Mathieu Sayet Black Box Thinking comment tu amènes une structure sportive de haut niveau une structure peu importe laquelle à penser boîte noire à penser comment tu identifies les facteurs quand tu échoues parce que c'est de tes échecs que tu apprends le plus Du coup, ils sont en situation d'échec tout le temps. Ils ne sont pas titulaires, physiquement ils sont moins forts, techniquement il faut qu'on pense, ils ont des capacités de coordination qui sont moindres parce qu'ils sont moins matures, ils sont plus petits, ils ne peuvent pas jouer sur la physicalité, c'est pour ça que c'était dans le rugby et le hockey que ça a été montré en premier. C'est toutes ces capacités-là qu'ils sont en train de construire, c'est la capacité à se construire avec d'autres paires, à se reconstruire. Il y a eu une étude qui a été faite, c'était le GRID, British Medalist Project c'est après les Jeux de Londres les Anglais ont publié justement tout un nombre conséquent de variables qui impactaient la réussite de leurs multimédaillés et notamment cette espèce de rocky road là où ils avaient et ça était un peu mal interprété parce qu'ils avaient c'est toujours qu'une étude scientifique donc c'est dans un champ particulier avec cette population là ces données là où ils avaient montré qu'en fait Merci. Ceux qui étaient multimédiaires, ils avaient vécu des échecs, ils avaient vécu des événements traumatisants. Ils n'ont pas été identifiés comme traumatisants par eux, et donc ils se sont reconstruits des traumatisants dans le sport. Ils ont sélection pour des Jeux Olympiques alors qu'ils sont champions du monde, ou alors ils arrivent ultra favoris et ils échouent complètement. Donc ce type d'événements-là, mais aussi des personnels, tu vois, perte de proches. séparation, décès d'enfants, de parents, et ainsi de suite. Et donc, ça avait été interprété de façon un peu bizarre. mais en tout cas ça soulignait ses capacités de reconstruction et de résilience les anglo-saxons ils sont forts sur tout ce qui est long terme athlète développement, ils sont maintenant ceux qui ont travaillé grandement sur les anglais, les canadiens, Singapour travaux géniaux aussi là-dessus ils travaillent sur le processus de sélection-déselection ils sont en capacité d'aller dire à des capitaines de sport-co comme lui ou le foot tu retournes dans ta structure, dans ton académie, tu ne vas pas faire le tournoi de destination jeune ou tu ne vas pas t'emmener sur la compétition internationale alors qu'il est leader à contester. Le sujet n'est pas son niveau de perf. C'est juste pour créer ses capacités de résilience, pour créer ses capacités de frustration et de dire, tu retournes en fait et voilà ton cahier de vacances. On t'attend sur ça, ça, ça, ça, ça. Tu dois progresser sur le leadership, tu dois progresser. sur cette capacité-là. Tu dois progresser sur ces composantes physiques ou physiologiques. Et en fait, c'est un double avantage, parce que ça permet d'ouvrir le pouls de ceux que tu maintiens. Vu que tu écartes des individus que tu sais que tu vas garder et qui sont très forts, tu fais rentrer des individus qui, eux, ne seraient pas là. C'est là où tu peux faire rentrer tes underdogs, les maintenir dans le système et leur dire, voilà, maintenant, tu vas repartir dans ton académie ou dans ta structure, mais on t'attend sur ça, ça, ça. Et surtout, on voit des signaux forts. On te voit et on t'appelle régulièrement. Donc, on continue à miser sur toi. Donc, tu ouvres le pool d'individus grandement en faisant ça. C'est hyper intéressant ce processus de sélection. Mais ça veut dire que tu travailles dans ces filières-là sur des potentiels. Donc, tu acceptes d'avoir des équipes nationales si tu n'es pas sélectionneur des U16, si tu n'es pas sélectionneur des U20. tu ne mets pas la meilleure sélection que tu construis pour ton équipe senior le message il est différent, ça veut dire que tu n'as pas tes financements qui sont tributaires de tes réussites de tes U16, U18, U19,

  • Speaker #1

    U20 et sur ce processus là est-ce que tu penses que c'est clairement expliqué ce processus sélection des sélections est-ce que c'est clairement expliqué en lui disant on sait qu'entre guillemets si on te fruste, si on te brime si on te donne du travail à faire pour revenir, on sait que tu vas être plus fort que si on te garde toujours dans l'équipe, que tu es toujours le premier, que tu es toujours le capitaine. Est-ce que c'est clairement dit ou est-ce que tu le frustres sans lui expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je ne travaille pas avec eux. Il y a quand même des petits enjeux de concurrence. Je ne sais pas de quelle façon ils l'amènent. Je ne sais pas. Il faudrait discuter avec des psychos. Quel est le mieux d'un point de vue réponse ? C'est toujours la même question. Tu as des stimuli. ça reste toujours ça tu vas varier tes stimuli pour toujours générer des adaptations donc il faut si tu prends l'exemple des charges d'entraînement tu as commencé par le volume, tu augmentes le volume à un moment tu ne peux plus, donc tu vas jouer sur l'intensité et puis à un moment tu vas jouer sur la densité donc ton ratio travail récup à l'intérieur tu ne peux pas toujours être à haute intensité ou sur les mêmes registres et puis après tu vas jouer sur l'orientation des séances comment tu les enchaînes les unes entre elles pour créer des nouvelles adaptations. Là, c'est un peu pareil. C'est pour ça que quand tu prends la littérature scientifique sur le talent ID, identification de talent, identification, identifiquer carré en latin, ça veut dire idem. Tu as idem dedans. C'est celui qui est pareil. C'est comment j'identifie une tasse, une fleur, un crayon. Et tu es crayon, tasse ou fleur, ad vitam. Ça veut dire... Donc, c'est pour ça que nous, on parle de potentiel. Potentiel. c'est le terme de puissance derrière, c'est en devenir, c'est quelque chose qui n'est pas présent, mais qui est ici possible en devenir. Et à talent, à identification, ils ajoutent talent, mais talent, tu n'as pas plus nébuleux comme terme. Il y a les notions d'inédit, tout le monde veut se planquer derrière, il l'a, il ne l'a pas, ce n'est pas le bon environnement, et puis il n'y a pas le truc. Donc c'est pour ça que nous, on préfère parler d'estimation de potentiel. On essaye de faire changer le terme. pour aussi éveiller sur ça. Et donc, du coup, tu es obligé d'embrasser super large. Tu as ces capacités psychologiques, mais tu as aussi des travaux sociologiques qui sont extrêmement éclairants sur les variables sociologiques qui sont associées à la réussite future. Fabien Hall, suisse, qui travaille, il a fait des travaux, il a montré sur les jeunes suisses en hockey sur glace que ceux qui étaient en NFL, c'est ce que tu évoquais tout à l'heure, tu avais beaucoup qui étaient benchés. qui étaient sur le vent mais dès lors que le coach leur explique pourquoi et leur porte de l'attention et là donne les significations et les justifications de pourquoi ils sont sur le banc, ce qu'ils attendent en termes de développement, quelles sont ces marges de progression, et bien c'est ceux-là qui sont, il y en a plus qui sont draftés de cette population-là que ceux qui sont très forts dans les catégories d'âge. Il y a un constat qui fait mal, tu n'as aucun entraîneur, Gustave, la dernière fois c'était sur un séminaire en athlète, qui sont d'accord avec ça quand tu leur présentes. Une étude, méta-analyse faite par Gullich, Barthes, McNamara, les trois gouttes de la détection du talent de l'ennemi. Donc, sur près de 40 000 athlètes dans les sports olympiques, ils ont analysé les performances jeunes et les performances seniors. Tu n'as que 2% d'individus qui se retrouvent dans les deux groupes. C'est des populations disparates. Tout le monde va te dire non, nous, ce n'est pas pareil. Non, mais non. Alors, les sports de combat, tu as un pourcentage plus élevé. Et forcément, plus tu vas te rapprocher. Si tu es junior, c'est des U21. Forcément. de ceux qui sont champions du monde jeunes bien entendu c'est logique mais plus tu vas reculer plus c'est loin et sur les sports olympiques t'es à 2% donc ça pour faire passer ça il faut que tu rentres dans les données de l'activité leur montrer justement toutes ces trajectoires individuelles et que t'es sur des pourcentages faibles et donc nous on a posé un terme c'est celui du paradoxe de la réussite précoce en fait C'est une vraie discussion que tu as à chaque fois. Tu rentres et les gens ne sont pas d'accord avec toi. Mais ce qui est bien pour discuter. On est d'accord, on se fait chier. Tu n'as pas besoin d'argumenter. Ce paradoxe, c'est que tu as des taux qui sont entre 2 et 20% de transfert entre des jeunes qui vont être très haut niveau. Et tu le retrouves dans tous les sports. sur le tennis sur d'autres t'as tes taux qui sont assez faibles par contre paradoxe parce que ceux qui montent sur des boîtes dans les catégories jeunes qui sont champions du monde jeune ou aux olympiques de la jeunesse ainsi de suite ils augmentent leur probabilité d'être champions du monde olympique plus tard donc t'as ce paradoxe là et en gros ces taux de conversion très faibles tu les retrouves parce que tu regardes juste des performances à un instant T t'as un super papier qui a été fait par une équipe italienne et le titre en anglais il est assez génial c'est ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain c'est sur les données de performance en natation jeune en fait il te montre la même chose c'est que les performances percées à l'instant T ne prévalent de rien sur une réussite future c'est là parce que tes performances jeunes que tu vas te retrouver en finale des championnats du monde ou d'Europe ou Olympique par contre les cinétiques de progression elles renseignent beaucoup plus de ça Hum,

  • Speaker #1

    hum.

  • Speaker #0

    Si tu es en capacité de progression et que tu as des grandes pentes de progression et surtout que la différence qui monte, c'est que ceux qui vont atteindre le haut niveau, c'est ceux qui n'atteignent pas de plateau aux alentours de 16, 17, 18. Ceux qui continuent à progresser à ce moment-là. Et donc, c'est très lié. En fait, tout est extrêmement lié. Si tu commences l'activité très tôt, tu te spécialises très tôt, tu as le risque de blessure de surutilisation et de burn-out. Mais en plus, vu que tu as encaissé beaucoup plus de charges d'entraînement, tout à fait Tu sais, c'est l'exemple que Martin Bouchette prend du dentifrice dans le haut niveau. En fait, vu que tu as déjà vachement utilisé ton dentifrice, sur la fin, tu es vraiment obligé d'être très précis et donc de bien le squeezer. Là, c'est pareil. Ceux qui ont les capacités de progression sur ces transitions essentielles dans cette catégorie d'âge, où tu as aussi le plus grand taux d'abandon de pratique, mais c'est parce qu'aussi, tu as un choix à faire entre le scolaire, le sport, le sport de haut niveau ou pas, c'est ceux qui ont moins d'historiques et qui se sont spécialisés plus tard et là c'est pareil personne ne va être d'accord avec ça t'en as plein qui sont en opposition parce que t'as les exemples des Sir Williams t'as l'exemple de Tiger Woods mais la majorité c'est de la spécialisation plus tardive nous c'est ce qu'on constate quand on fait des études de tous les médaillés olympiques depuis le début des Jeux mais depuis aller 30-40 ans de ces profils là c'est ouf c'est ouf et

  • Speaker #1

    Je reviens sur un truc que tu as dit tout à l'heure. On a parlé de blessures et de couloirs de performance. Est-ce qu'il y a des sports où tu as remarqué que des grosses blessures, type ligaments croisés ou quoi, permettaient justement, on va dire des courbes avec des trajectoires où il y a une grosse blessure, type croisé, permettaient de rebondir encore plus haut ? J'avais entendu ça dans le ski où on disait, en gros, on disait ça à des patientes, si tu ne t'es pas fait de croisés, tu ne seras jamais médaillé. Est-ce que c'est vrai suivant le sport ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est le très bon exemple, le ski. On a fait un papier qui va dans ce sens. sur l'historique de toutes les blessures de croisés dans le ski et les équipes de France. C'était Malaïda qui avait réalisé ce papier. On avait modélisé les trajectoires de paires. Et un des résultats qui a été interprété dans ce sens-là, c'est que le groupe qui s'était fait les croisés avait des niveaux de performance plus élevés. Parce qu'ils se faisaient le croisé, globalement, avant l'âge au pic. Et donc après, ils devenaient plus performants. en fait Tout le monde revenait sur sa courbe, 100% revenait après. Et donc, pareil, tu sais, tu as des résultats, et puis tu as la partie discussion, tu discutes les résultats. Donc là, avec les médecins d'équipe de France, Nicolas Coulmy, leur référence scientifique, eux, ils avaient discuté avec les athlètes. C'est aussi, tu es dans une machine à laver, dans le sport de haut niveau, tu as des compètes, tu es tout le temps en déplacement et ainsi de suite, les stages de préparation, ça s'enchaîne, ça leur permet de souffler aussi. Et ça leur permet de rééquilibrer si jamais tu n'as pas forcément le temps dans des saisons qui sont toujours longues, d'avoir un vrai temps de développement de certaines capacités. Et donc du coup, ça permettait aussi de reposer un peu le plan d'entraînement et de dire qu'est-ce qu'on n'a pas eu le temps de faire et qu'est-ce qu'on souhaite développer en plus sur cette phase-là où on sait que pendant six mois,

  • Speaker #1

    il va falloir bosser.

  • Speaker #0

    Et les athlètes ? Je vous ai remporté comme informations. Déjà, ça y est, je suis dans le gang des croisés. C'était une espèce de ce que tu évoquais. Les croisés gros. Et deux, je vais pouvoir souffler. Exactement. Et deux, je vais pouvoir souffler par rapport à ces rythmes effrénés. Et donc, cette étude avait montré ça. Alors, elle a été interprétée comme tu te fais un croisé dans le groupe des championnes du monde des Olympiques et tu vas avoir un niveau de perf plus important après. Mais c'était juste. dans la relation AG-Perf, c'est que les croisés intervenaient dans la majorité des cas avant le pic, l'attente de l'âge au pic.

  • Speaker #1

    Et sachant ça, et en ayant parlé du processus de sélection, est-ce qu'il n'y aurait pas un avantage, il faut voir avec les coachs et tout ça, à couper certains athlètes à certains moments, justement, pour qu'ils puissent rebondir, pas qu'ils soient blessés, mais leur dire... Au lieu de t'entraîner que sur le ski, avant ton âge au pic, on va te mettre pendant deux ans, tu vas toucher à tous les sports possibles, de glisse ou autre, tu vas faire de la PPG, mais tu ne vas pas te spécialiser. Pendant deux ans, tu vas toucher à tout pour qu'ensuite, tu sois encore plus fort sur ton truc.

  • Speaker #0

    Ça, c'est quelque chose qui serait génial. Nous, on commence sur une bagarre en ce sens. tout à l'heure là avec les collègues pour pour créer un groupe national sur la détection et l'accompagnement à long terme de développement du jeune athlète le rêve si tu prends le gamin et prennent une licence et il va prendre une licence au judo mais en fait il va c'est un pass multi sport quoi il va apprendre à apprendre à courir apprendre à nager apprendre à grimper apprendre à pédaler pour développer le socle des... des capacités motrices, éviter la spécialisation trop tôt, qu'ils s'amusent, qu'ils soient dans un schéma de réussite, et qu'ils poursuivent. L'enjeu, il est là. Il est de former, de pouvoir estimer les plus grands potentiels, mais il est aussi de créer une nation plus sportive, parce qu'on en est loin. Quand tu reviens à l'étude du Lancet, évoquée au début, où on est 119e nation, on perd sur toutes les capacités nos enfants, on perd sur toutes leurs capacités. physique et physiologique et de conditions physiques, c'est catastrophique. Donc nous, on va se bagarrer, on entame des démarches pour ça, on met en place un premier CCS, une formation continue au sein de l'INSEP, on réfléchit pour comment atteindre les différentes strates au sein d'une fédération et les clubs, parce qu'en fait, c'est dans les clubs que tout se passe au tout début. parce qu'il y a un vrai enjeu de multi-activité. Et ce processus de sélection, de désélection, d'ouvrir sur d'autres sports, c'est aussi un... Les fédérations, en fait, elles réfléchissent aussi en termes de nombre de licenciés, donc elles ne veulent pas perdre des licenciés. C'est compliqué de ne pouvoir... Personne n'a réussi à mettre ça en place. Les pseudo-acques ont réussi, récemment, il y a une semaine ou deux, à... qu'il n'y ait plus de compétition jusque lors U17. Je ne sais pas si tu as vu passer ça. Parce que la compétition fait que dans les clubs, ils veulent gagner.

  • Speaker #1

    Ils ne veulent pas construire la compétition.

  • Speaker #0

    mais tu mets ceux qui sont les plus forts, dans le développement de tout le monde. C'est un sujet qui est compliqué parce qu'il est aussi politique, celui de la détection et du développement en termes des jeunes athlètes. Mais c'est sûr que de réussir à harmoniser un développement global, c'est un enjeu extrêmement fort, mais sur la construction des individus aussi. C'est de les mettre en réussite dans différents sports, trouver celui qui kiffe le plus pour qu'il continue, pour pas qu'ils arrêtent la pratique. T'as pas qu'un enjeu de haut niveau. C'est comment tu...

  • Speaker #1

    Santé publique, ouais.

  • Speaker #0

    T'amènes une nation à être plus sportive. C'est totalement sur la santé publique.

  • Speaker #1

    C'est ouf. Ouais, c'est ouf. Adrien, est-ce que tu, en quelques mots, tu peux nous expliquer un peu à quoi ressemble une semaine type ou une journée type pour toi ? Est-ce que tu vas à la rencontre des entraîneurs pour débriefer la recherche, les études que vous faites ? Est-ce que tu passes toute ta journée à faire de la recherche, à discuter avec tes collègues ingénieurs ? Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de tout ça. On est un laboratoire, donc tu as une partie aussi d'encadrement de stagiaires un peu, mais de doctorants. donc tu as aussi une partie de d'échanges avec les futurs docteurs, tu les accompagnes sur... Donc là, nous, la démarche, comme c'est ce que je fais, j'enquête que des thèses en chiffres avec Yanis, qui est préparateur physique des équipes de France de basket, Jeanne, avec Chloé, qui est analyste pour le skate, avec, là, on en a déposé une la semaine dernière, avec Édic et un analyste dans une structure professionnelle, pour être au contact des staffs et de savoir quelles sont leurs problématiques Bon... construire un problème de recherche qui soit une réponse aux problématiques de terrain. Et en fait, parce que nous, on utilise des données et donc on crée des outils. Les outils, il faut que les fédérations, les structures sportives de haut niveau, et la main. Tu as un enjeu de souveraineté aussi, tu as des AMS, tout le monde garde à peu près les mêmes informations. L'intelligence, elle est dans ce que tu en fais, comment tu les croises et ce que tu vas faire pour répondre aux questions pertinentes des staffs. Et donc ça, tu ne peux pas le laisser au mec qui va le vendre à ton concurrent. Donc, il faut que tu aies des individus qui soient en capacité de faire évoluer les outils tous les jours. Donc, tu as une partie avec les stagiaires, les doctorants. Tu as une partie scientifique où tu traites des données, tu vois ce que tu peux faire comme article, tu publies et tu soumets. Tu as une partie, on est quand même un laboratoire, on est évalué par l'HERS et où il faut qu'on trouve des fonds. Donc, tu es aussi chercheur de fonds. Tu réponds aux projets à NR, à différents projets. Tu as une partie où tu es, donc nous on est en support des équipes de France et des staffs. Donc tu as les équipes de France et les staffs qui te sollicitent pour dire voilà, on a toutes ces bases de données, il faut que vous nous aidiez, on a ça, on s'occupe de ça en descriptif, on a en routine, mais la base elle est conséquente et aidez-nous à regarder des relations entre des charges d'entraînement, des capteurs, de la vidéo, on va tout synchroniser pour identifier. les schémas qui nous amènent à la réussite, ou les données qu'on a taguées sur toutes les compétitions pour identifier comment les adversaires perdent, est-ce qu'on peut regarder différemment. Souvent, ils viennent avec des questions assez précises, c'est sur la chargement de l'allemand, c'est « je peux pousser sans les péter » , je le suis à chaque fois, ou « mettez-nous du vert, du orange, du rouge pour le risque de blessure » , quand ils ne captent pas grand-chose. Donc, tu as tout un travail, c'est quoi la question, c'est l'année. les blessures, c'est le risque de blessure, est-ce que vous rentrez les blessures ? Parce que ton plus grand risque de blessure, il est lié à tes blessures historiques, donc si t'as pas ça déjà, donc tu vois, t'as un gros boulot d'accompagnement, d'identifier quel niveau de maturité aussi sont les staffs pour pas aller leur mettre dans les pattes un truc qui est trop complexe ou pas assez, quel est le niveau de maturité autour des données de leur structure, t'as aussi une partie de médiation. scientifiques, donc à la fois par des confs, des podcasts, on est très sollicité, donc beaucoup moins par rapport aux demandes de confs, mais tu dois aussi échanger avec tes collègues, il y a une partie de veille énorme scientifique, des articles qui sortent, veille sur des discussions avec des structures professionnelles, à l'étranger, les franchises américaines, donner à l'utilisation, c'est quand même des grands oufs comme le foot anglo-saxon, donc c'est important d'avoir des connexions. Les analystes d'autres nations, quand tu peux échanger avec ceux qui font le même taf pour Timuessa, UK Sport, les Hollandais, les Australiens, les Japonais, c'est toujours pertinent. et puis t'as des sollicitations très ponctuelles de staff qui viennent et qui veulent que tu les aides sur un truc, sur un autre et t'as un maintien de tous les outils c'est pour ça qu'on est un certain nombre au labo qui sont déployés auprès des fédérations on est aussi sollicité dans le cadre du support Data Hub sur différentes tu vois t'es un peu identifié sur des champs tu vois, de... dans le labo, tu as Issa Aghi qui sont sur l'analyse de concurrence et la vidéo, tu as Juliana qui est sur les spécificités féminines, tu as Julien et Nico qui sont sur le paralympisme avec le projet de PPR, moi je suis identifié sur la partie détection et charge d'entraînement, donc tu es sollicité après par rapport à des thèmes en particulier. donc voilà comment les journées se résument parfois emmener sur des compètes, soit pour fournir des analyses, soit en amont pour regarder ce qui veut dire que tu as un oeil extérieur pour essayer de voir comment les adversaires utilisent les données. Les journées, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'elles sont différentes. Tu changes de staff, tu vois différentes personnes, différentes typologies de données, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu as des mentors ? des gens qui t'ont aidé et qui t'aident encore ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Mais déjà, d'avoir pu arriver à l'Hermès, c'est le professeur Toussaint qui dirige le labo, qui est profil cardiologue. Il a fait sa thèse de sciences à Harvard. Il était en équipe de France de voler. Et il a une... Lui, tu peux arriver avec des données récemment sur une étude, sur... des counter-movement jumps, des données du test de Martin le 15-30, de VO2max, de détente que tu mets en fonction de l'âge biologique et de qui a été drafté en NBA ou joue en pro par la suite et ceux qui sont à des niveaux moindres, tu finis à discuter des travaux d'Hawkins. C'est une vision extrêmement large, extrêmement... Tu vois, questionne les fondements biologiques de pourquoi tu as des différences de hauteur de saut, mais contextuelles dans un champ extrêmement large, ce n'est pas que le pôle France de basket. Donc extrêmement intéressant, et nous on a au labo tous les jeudis matins une réunion de recherche, où chacun, une ou deux ou trois présentations, va présenter ce sur quoi il travaille, chacun dit ce qu'il a fait dans la semaine, et quels sont les nouveaux projets pour ceux qui ont envie de travailler dessus, viennent et embarquent sur ces projets-là. Et c'est les moments les plus durs en termes de présentation de résultats scientifiques. Te soutenir ta thèse derrière, c'est tranquille. Les questions que tu peux avoir en congrès, mais tu te dis, mais posez des vraies questions, les gars. Parce que là, tu rentres dans un niveau de détail. Parce qu'autour de la table, tu as des physiciens, des mathématiciens, des kinés, des médecins, des cardiologues, des docteurs en stade, des docteurs en mathématiques. Tu as des profils très différents. Et c'est une culture du... C'est très scientifique, c'est erreur-échec. pourquoi t'as fait ça, pourquoi pas ce modèle et si tu testais ça et pourquoi et donc ça creuse fortement donc ça fait partie des mentors un autre qui m'a marqué et me marque toujours c'est Florian Rousseau aussi sur la place de notre rôle la posture, il est très attaché à la posture posture basse c'est de faire comprendre avant tout à un staff que t'es là, on support ça c'est un bouquin que je sais Merci. L'individu qui veut être un sport scientist, à mon avis, devrait lire « How to support a champion » de Steve Aikman, qui était le mec à la tête de tous les sport scientists et data scientists de UK Sport pour le cycle de Londres et de Rio. Il gérait pas mal de monde. C'était le premier à poser la notion de support scientist. Si on revient sur l'étymologie de support, supporter, c'est supportarrer, c'est porter par-dessous. Et lui, sa première expérience dans le haut niveau, il arrive avec « Serve Red Grave » . Il passe énormément de temps à faire très profond le lactate et il ne parle pas. Et où ça peut matcher, c'est parce que le mec a une phrase qui m'a accroché dans mon bureau. Elle est encadrée. C'est les scientifiques pensent qu'ils savent. par rapport aux athlètes, ils ne savent rien. Il lui sort ça la première fois qu'ils discutent. Et il a raison. Et il dit, on va pouvoir commencer à bosser ensemble parce qu'il a été cinq fois champion olympique sur cinq Olympiades différentes. Et il dit, tu n'as pas essayé en tant que physiologiste de me dire, il faut que tu fasses du polarisé ou il faut que tu fasses ça. Il fait la première fois, j'ai été champion olympique en faisant de l'aviron. La deuxième fois, j'étais sur beaucoup de fonciers. La troisième fois, du polarisé. La quatrième fois, tu n'as plus le même âge. tu utilises des trucs à haute intensité un peu plus, et ainsi de suite, et donc tu as plusieurs voies, tu es toujours sur l'individualisation de tes marquements. Donc ouais, le professeur tout simple, et puis après, c'est dans les vertus de l'échec, tu as une phrase où tu apprends énormément plus de tes échecs, mais tu ne peux pas, en une vie, échouer suffisamment, donc il faut que tu apprennes des échecs des autres, et pour ça, il y a beaucoup de... Moi je lis beaucoup, en dehors aussi du sport. Alors ça fait partie du taf de lire des papiers scientifiques, mais lire des bouquins, et en lire beaucoup, je pense que c'est important aussi pour ouvrir sur ce qu'on fait. Parce que tu as beaucoup la tronche dans des données, dans des protocoles, mais il faut le contextualiser, il faut l'écarter.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as lu dernièrement qui t'a marqué ou que tu relis ?

  • Speaker #0

    Les auteurs qui m'ont marqué et accompagné, c'est aussi lié au cursus. Staps et Ducmotte au début, Michel Serres aussi, Ramon. C'est important. Edgar Morin, ça m'a marqué beaucoup. La traduction, c'est complexe, mais ces derniers bouquins, c'est beaucoup moins complexe. C'est la leçon d'un siècle de vie, encore un moment. Un de ces derniers, encore un moment, je l'ai lu il y a 2-3 mois, il m'a marqué parce que c'est toute son expérience pour la suite de ce qui peut se passer. Donc, très pertinent. Récemment, je le disais tout à l'heure, c'était Charlie Fournassier et Claude Foké sur une intervention qui a évoqué Charles Pépin et les vertus de l'échec. Je suis rentré par ce bouquin, j'ai acheté tous ces bouquins, je les ai tous lus. une capacité de médiation philosophique. Nous, en tant que chercheurs, on doit faire de la médiation scientifique, de lire et de comment il aborde les problèmes sociétaux, les problèmes généraux, et qui les raccroche à des philosophes, et quelle est la démarche pour embarquer pas son auditoire, parce que je ne l'ai pas vu en conf, mais dans son bouquin, c'est juste génial. Après, tu vois, ça fait quoi Black Box Seeking ? Ce que j'évoquais, celui-là aussi, il est hyper important dans la démarche de comment tu amènes les doctorants avec qui tu travailles, les collègues avec qui tu es, la structure dans laquelle tu es, à être résiliente, à travailler sur ses échecs, à mettre des capteurs sur tes échecs. Pourquoi tu échoues ? Alors, nous, c'est un peu plus facile parce qu'on est tout le temps revuvé sur les papiers, on se fait tout le temps cartoucher, tu es toujours obligé de creuser et c'est le principe d'erreur-échec de la science. mais c'est compliqué t'as des phénomènes de dissonance cognitive où tu vas justifier l'échec non mais c'est des causalités externes non mais tu vas t'enfoncer dans ben non en fait c'est Alex Guillon d'Ediger un ancien de ses managers je crois qui lui disait on va s'installer confortablement dans l'inconfort là on va discuter de pourquoi on ne réussit pas ça c'est hyper important mais en fait c'est toute une culture ça veut dire que tu ne mets pas l'échec comme un échec. C'est juste une étape vers la réussite. Ce n'est pas toi qui es en situation d'échec. C'est cette situation sur ce projet-là. À ce moment-là, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné et qu'est-ce qu'on en tire pour ne pas que ça se reproduise ? Il faut vraiment amener, tu le vois, sur les doctorants au début, où ils essayent de travailler tout seuls, de faire tout, où il faut que tu t'ouvres, tu questionnes, tu montres aux autres. Ce n'est pas une démarche qui est nécessairement naturelle. celle-ci c'est ouf dans les bouquins qui peuvent marquer aussi quand t'es dans notre chambre de taf t'as aussi Talent Code qui est plutôt intéressant à lire t'as les Ten Rolls aussi des anglo-saxons il y en a beaucoup le conseil que je donne c'est de lire Je le vois beaucoup aussi, pas que dans notre champ, dans d'autres champs au doctorant, parce que c'est hyper important, ça te sort la tête, et puis tu fais des parallèles. Et c'est en fait ça qui t'amène à construire, c'est à relier les points, comme disent les anglo-saxons. Moi, j'étais assez catastrophé quand je suis rentré dans la littérature scientifique du Talent ID. Tu as l'impression que tu as les physiologistes qui font... du talent à identification qui travaille sur les aspects physiologiques t'as les psychos, t'as les sociaux t'en as qui sont sur les perfs et t'es dit mais à un moment quand est-ce que vous regroupez tout c'est pour ça que nous on a été amené à construire les parcours de performance, les trajectoires de vie et à se dire tu pars de la trajectoire de perf et tu viens la contextualiser avec le max d'infos que tu peux et t'essayes de relier tout ça et donc c'est pour ça que Michel Serres et Edgar Morin Moi, mon marqué dans les ouvrages que j'ai pu lire, parce que c'est des penseurs qui vont, notamment Morin sur la complexité, te dit que tout est interconnecté en synergie, d'un niveau de complexité qu'on ne perçoit pas, qu'on ne peut pas mesurer. Donc nous aussi, quand tu captes des données, que tu mets des capteurs, ou que tu fais des études, tu ne captes qu'une petite partie du monde, une toute petite partie. de la complexité de ce qui va faire que cet individu a fait une perf ou se blesse et donc il faut être très humble vis-à-vis de ce que tu captes et de ce que tu peux apporter comme élément

  • Speaker #1

    Top, Adrien avant dernière question, on sait qu'on peut te joindre si il y en a des questions alors je sais que là tu vas être un petit peu occupé dans les prochains mois voilà s'il y en a qui veulent te poser des questions, entrer en contact avec toi, à partir de quand ils peuvent le faire et par quels moyens ils peuvent le faire ?

  • Speaker #0

    Ils peuvent le faire, j'ai mon mail qui est accessible sur le site de l'INSEP, un pseudo-robre à l'INSEP.fr. Ils peuvent le faire par différents médias, LinkedIn ou Twitter ou Instagram. J'essaie de répondre à chaque demande, par contre le temps est fluctuant selon les occupations. Mais j'essaie de répondre à tout le monde, parce que c'est important. Je pense qu'on a aussi un devoir, on est un labo de formation. que ce soit des collégiens, des lycéens ou des demandes pour encadrer des thèses c'est de répondre à toutes les demandes d'orienter vers les personnes qui semblent correspondre vis-à-vis de la demande et dernière question,

  • Speaker #1

    comment toi tu construis ton haut niveau ?

  • Speaker #0

    comment construire ton haut niveau ? pour ce qui est de ma propre de performance, j'aimerais avoir plus de temps. J'ai fait un match de tennis mercredi, j'ai réussi à gagner mais en me laissant à moitié au mollet, donc t'as pas assez de temps. Ce que j'essaye de faire et qui est essentiel, c'est pour éviter de me laisser se dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Parce qu'on est tous assujettis à trop travailler. dans le sport de haut niveau parce que les staffs sont dans la machine à laver complètement tout le temps en train de bosser c'est d'essayer d'arrêter de couper pour avoir du temps en famille le soir et de ne pas retravailler la nuit, de ne pas retravailler après quand les gamins sont couchés parce que ça, ça amène à des niveaux de fatigue qui sont importants et puis après t'es moins pertinent t'as des phases où t'es obligé d'envoyer comme ça mais moi ce qui est essentiel c'est le de... de me dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Et chaque jour, quand les enfants arrivent de l'école ou quand je suis là, c'est de couper. Jusqu'à leur coucher, de couper et d'essayer de ne pas me remettre à bosser après, pour avoir du temps aussi avec ma femme. Et de ne pas trop travailler le week-end, même si tu es obligé de te coller sur des mêles. C'est vraiment cet équilibre-là. Et pour mon niveau, quand tu vis, tu changes. Tu es en balleur, tu passes au tennis. c'est malheureusement d'essayer d'avoir un petit peu plus de temps pour mieux se préparer et on sait très bien que la relation régime-verbe nous dit que notre haut niveau il y aura des activités nouvelles donc on progresse mais ça ne va pas aller vers des capacités on ne va pas pouvoir retirer de plus en plus de matchs on ne va pas pouvoir être de plus en plus puissant C'est longtemps, quoi. Donc, il faut continuer à s'entraîner chaque jour pour remettre le plateau, quoi.

  • Speaker #1

    Ma souci. Merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour l'invite.

  • Speaker #1

    À la prochaine. Merci beaucoup. Salut.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci d'être allé au bout de cet épisode. J'espère que vous vous êtes régalé autant que moi. Si vous voulez m'aider, le mieux de partager cet épisode au plus grand nombre. Parlez-en autour de nous. Débriefez-le avec vos collègues en live ou sur les réseaux. Qu'en avez-vous retenu ? En quoi cet épisode peut vous aider à construire votre haut niveau ? N'hésitez pas non plus à me faire un retour ou à me proposer des personnes à interviewer. Je répondrai avec plaisir. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

🎁Comme vous le savez depuis maintenant 5 ans, le podcast et tout le contenu créé est gratuit !

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📢Aujourd’hui je discute avec Adrien Sedeaud.

Adrien est directeur adjoint de l’IRMS et Sport Scientist à l’INSEP.

Sa spécialité comprend l’identification des potentiels et la charge d'entraînement entre autres.

👉Dans cet épisode on parle donc d’identification de potentiel, d’underdog effect, et de couloir de performance.


🙌Je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d’écoutes !


🎯De la même manière je vous encourage à partager cet épisode avec vos collègues pour le débriefer entre vous!

Bonne écoute à tous!



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Objectif Performance, le podcast pour construire son haut niveau. Toutes les deux semaines, je vais interroger des kinés du sport, prépa physique, coach ou autre qui amènent et accompagnent leurs athlètes au plus haut. On parlera dans la première partie de leur parcours, d'où viennent-ils, où ont-ils étudié et voyagé et comment c'est leur carrière. Ensuite de ce qu'il faut actuellement. Qu'est-ce que cela peut nous apporter en pratique ? Quel est leur sujet de recherche actuel ? En quoi cela peut-il améliorer nos compétences ? Et enfin, on abordera leur mentor, leur livre préféré et comment est-ce qu'on peut les contacter. Comme d'habitude, je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d'écoute préférée. De la même manière, je vous encourage à partager cet épisode sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn ou Instagram. C'est clairement là où je suis le plus actif et c'est ce qui m'aide le plus pour faire connaître ce podcast.

  • Speaker #1

    Bonne écoute à tous !

  • Speaker #0

    Salut Audrey !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande. On y arrive enfin.

  • Speaker #1

    C'était compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est super. Je suis content de t'avoir sur le podcast. Est-ce que tu peux nous donner ta définition de la performance, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Intéressante question. Intéressante parce qu'il y a une problématique sur ce sujet-là par rapport au service juridique du RGPD, du sport d'Atav, d'un point de vue légal. où ils nous demandaient des définitions et en fait celles qu'on trouvait c'était celles qui sont très opérationnalisées dans des articles scientifiques une orientation soit très physio soit en lien avec la détection et ainsi de suite, du coup ça nous a amené un peu à se pencher là-dessus et souvent comme sur la partie de détection on en parlera peut-être plus tard mais on essaye de faire changer le terme de talent identification pour parler de d'estimation de potentiel et c'est à la fois un changement sémantique qui a un sens mathématiquement. J'aime bien aller chercher l'origine, l'historique des termes et des mots. Donc performance, en gros, tu as un ascendant qui est plutôt anglais, qui est résultat. Tu avais résultat de course hippique, ainsi de suite. Donc c'est vraiment le résultat d'une action, d'une compétition. Et tu as un ascendant aussi français. Et tu as l'académie française, je crois, où il me semble que c'est ça qui va le définir plutôt comme un accomplissement. donc ça qui peut avoir pas mal de sens dans l'accompagnement des athlètes et des sportifs de haut niveau. Et celui que j'adore en lien avec nos travaux sur la détection, c'est l'étymologie du performare en latin qui est composé de per et formare et qui veut dire former entièrement. Donc ça, ça a un sens très fort sur l'atteinte d'une performance quand tu es sur le développement à long terme d'un athlète sur la partie estimation de potentiel et accompagnement des jeunes athlètes. C'est l'avantage aussi des mots en français, c'est que c'est polysémique, donc tu choisis aussi la définition qui te convient bien, mais je pense que c'est par ce côté polysémique qu'il englobe tout ça. C'est à la fois un résultat, c'est comment tu arrives à ce résultat formé entièrement, et puis c'est l'accomplissement en fait, c'est des années de travail en fait, la performance que les spectateurs auront la chance d'aller voir à Paris ou de garder un... sur toutes les chaînes qu'il le souhaite.

  • Speaker #0

    Super, super.

  • Speaker #1

    C'est l'ensemble de ça, je pense. Je trouve que c'est pas mal de regrouper tout ça pour définir une perf.

  • Speaker #0

    Parfait. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ton parcours ? D'où tu viens ? Qu'est-ce que tu as fait comme études ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #1

    Ok. C'est assez simple. Parcours STAPS en France. Filière EducMod. Le CAPEPS. Enseigner un an ou deux. puis un autre master orienté sur la performance à Paris Descartes, entraînement en biologie, nutrition, santé. La différence aussi de passer de province à côté de La Rochelle et d'arriver à Paris, c'est qu'en finissant major de ces promos, on nous propose des thèses. J'avais la possibilité d'en faire une sur l'hypoxie plus tôt avec le professeur Richalet. qui était à Bobigny à l'époque, ou une à l'INSEP. Donc, je me suis orienté sur celle à l'INSEP. Et la chance d'arriver à l'Hermès, l'Institut de Recherche Biomédicale et d'Épidémiologie du Sport, il y a en 2010, quand je commence mon doctorat, il y a 14 ans, où tu appliques des méthodes épidémiologiques au sport de haut niveau. Et donc, tu commences à traiter des données quand les données arrivent vraiment. Et donc tu te formes en même temps que le sujet prend de l'ampleur, devient stratégique. Et puis après le doctorat, la possibilité et la chance de travailler avec la mission olympique et paralympique qui nous sollicitent. au retour d'une délégation française qui passe à UK Sport, chez les meilleurs amis et ennemis anglais, ils entendent parler de funnel de performance, de tunnel de performance. Du coup, nous, on avait un axe de recherche qui était sur les performances en fonction de l'âge, qui sont assez simples et qui marchent pour tout le monde, à la fois sur les performances comme sur tes capacités cardio-respiratoires, ton système rénal, cérébral. c'est qu'en fait quand tu tu as à partir du moment où tu vas commencer une activité, tu vas progresser, peu importe l'âge. Mais si tu démarres à un ou deux ans, tu vas avoir une phase de progression et puis tu vas atteindre un pic, éventuellement un plateau, et puis une phase de régression avec l'âge. Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose vis-à-vis de ça. Tu peux maintenir plus longtemps et pousser ta courbe à la fois vers le haut et puis la décaler vers la droite pour vivre plus longtemps par l'activité physique et surtout plus longtemps en bonne santé. Et donc, à partir de cette modélisation-là, Avec un collègue, Andy Marc, on avait commencé à bosser sur comment on le rend utile pour le sport olympique. Et donc, la mission olympique et paralympique voulait identifier les athlètes. Et à ce moment-là, ils avaient mis le terme médaillable, qui ont des chances d'obtenir des médailles aux prochains Jeux olympiques. Et donc, on avait retracé l'ensemble de ces relations de performance en fonction de l'âge pour les médaillés olympiques. pour les champions olympiques, pour tous les sports, et on a créé des couloirs de performance. Et donc ça a permis de situer les athlètes français dans la trajectoire globale qu'avaient les médaillés olympiques. Donc c'était une première étape sur la visualisation des parcours individuels et des chemins individuels de perf, en n'utilisant à ce moment-là que la performance pour les athlètes étrangers. Et puis on s'est rendu compte, après, plein d'autres indicateurs ont découlé de cette approche. tu peux ne pas être dans le couloir mais si tu as une pente de progression importante on avait identifié les taux de transfert aussi comme sujet clé, c'est à dire tu regardes tes performances sur le cycle olympique et tu regardes par discipline, par épreuve éventuellement le taux de transfert si tu es champion du monde en année N-1 en année N-2 ou N-3 quel est le taux de transfert des numéro 1 pour être champion olympique pour être vice champion olympique ou troisième ou quatrième et de regarder en fait tous ces taux de transfert et tous ces jeux de possibles et de fournir. Et donc, au fur et à mesure, on a alimenté les fiches athlètes pour la mission olympique, ce qui a permis d'ajouter à quel moment tu es médaillé en termes d'âge, d'historique, de regarder les sorties en compétition et puis forcément, après, tu rajoutes de l'information. Où est-ce que l'athlète s'entraîne ? Quel groupe d'entraînement ? Est-ce qu'il y a une densité de perf ? Quelle est sa capacité à retirer de la très haute performance ? en termes de compétition ? Est-ce qu'il y a des patterns communs pour ceux qui sont multiples champions du monde ou olympiques ou pour les adversaires ? Et donc, ça a déroulé sur un grand nombre de questions et c'est vraiment été un élément déclencheur pour nous parce que c'est ce qui... On était un tout petit labo avec 3-4 personnes à faire vraiment de l'épidémiologie où on comptait les blessures, on appliquait les méthodes épidémiologiques sur le sport. de sport de haut niveau et puis sur le côté sport santé aussi et où là on a été mis en contact avec les staffs directement pour les accompagner sur des problématiques liées aux données et puis ça a permis d'enclencher après un peu plus tard quand même quand il y a eu la création de l'agence nationale du sport où on a été sollicité pour co-écrire le plan national d'attaque, après figurer le sport data hub et puis engager des fonds auprès de l'agence nationale du sport pour dans le cadre de ce sport data hub qui... tripartite entre l'Agence Nationale du Sport, l'INSEP et le ministère des Sports, d'avoir une équipe de cinq personnes, dont quatre ingénieurs de données pour créer une médaillabilité, qui est une équipe qui calcule et qui fournit des outils pour rendre visible à l'agence et aux fédérations. On achète plus de 30 millions de données de résultats sportifs à Grèce-Nat, qui sont mises à jour toutes les nuits sur tous les sports olympiques et paralympiques, de pouvoir exploiter toutes ces bases de données. pour rendre visibles les trajectoires individuelles de perf, dans quel contexte concurrentiel se situent les adversaires des Français, faire des confrontations sur les sports de combat, et puis surtout déterminer la probabilité d'être champion olympique pour tous les athlètes de la planète, avec des marges d'erreur bien entendu. Là, cet outil, il faut faire très gaffe, on en parlera peut-être tout à l'heure, mais on a un bouquin qui sort gagné avec les données, l'apport des données est concomitant des limites et des billets qu'on y met. et donc là avec cet outil là t'as un biais qui s'appelle le biais d'interaction qui peut être très fort pour ne pas prendre ça argent comptant c'est un modèle derrière c'est des algos qui font des estimations avec des marges d'erreur on n'a que les performances on n'a pas les blessures on n'a pas les charges d'entraînement on n'a pas les donc c'est que à partir de ça donc c'est un outil en plus dans la boîte à outils pour venir compléter et aider à réfléchir sur les chances des athlètes français Merci. Et puis, on s'est un peu bagarré pour maintenir une... Une thèse aussi dans ce groupe-là, qui a été réalisé par Audrey Differnant, sur l'estimation des potentiels pour Paris 2024, pour créer des outils. Donc ça, c'est un pan de recherche, c'est un des gros axes du labo. Créer des outils pour accompagner les fédérations à estimer les potentiels, plutôt que de détecter de la perte dans les catégories jeunes. C'est un gros chantier. Et donc en France, on est en train de monter avec des collègues. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on arrive à monter un groupe national. avec des entraîneurs des prépas physiques, des anciens entraîneurs, des TN, des profils divers pour s'emparer de ce sujet-là, considérer les âges relatifs biologiques d'entraînement, créer des outils pour ça, et questionner, tu vois, des chercheurs comme Seb Rattel sur la physio de l'enfant, questionner les timings et tempos de développement qui sont individuels, pour ne pas appliquer à des gamins et des gamines des espèces de sucés d'années de ce que des entraîneurs peuvent faire. penser du haut niveau ou ce qu'ils ont réalisé dans le haut niveau que tu appliquerais avec des doses un peu moindres parce que sinon tu t'exposes tu ne te tiens pas compte des particularismes des jeunes athlètes et tu les exposes à des risques de burn-out de blessures et d'abandon de la pratique et ce qui est grave c'est que c'est l'abandon de la pratique on a pu le constater en mettant des modèles de survie dans des fédérations, c'est l'abandon de la pratique en question, si tu fais de la natation de la natation mais si tu dégoûtes des jeunes athlètes ça peut être l'abandon de la pratique en général Là, c'est un enjeu de capital santé et c'est un enjeu sanitaire. Quand on voit dans le lancer, en 2020, un papier qui est sorti sur 149 pays, la France en est le 119e en termes de capacité cardio-respiratoire et de conditions physiques des enfants. On a perdu 20% de la VO2 max en 20 ans. C'est hyper grave.

  • Speaker #0

    C'est ouf.

  • Speaker #1

    Tu es un peu débordé sur ce parcours peut-être.

  • Speaker #0

    c'est très bien je me suis déjà noté plein de trucs pour revenir sur le couloir de performance, est-ce que vous l'avez fait en fonction des sports et est-ce que tu vois des sports entre guillemets à maturité ou alors ils sont très forts, très jeunes et des sports olympiques où il faut une maturité, il faut beaucoup plus d'expérience il faut tout ça, tu vois, qu'est-ce qu'ils jouent est-ce que vous avez fait en fonction des sports et qu'est-ce qu'ils jouent un peu en résumé en fonction de quel sport

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est en fonction des sports, c'est même en fonction des épreuves, des disciplines. Plus le sport va être, ce qu'on a pu constater au labo, on l'a validé sur plus de 40 sports. On l'a validé sur le paralympisme, entre handicap inné et acquis. Ce ne sont pas du tout les mêmes moments d'atteinte du pic de perf. On l'a validé en sport santé. on l'a validé aussi sur des marathoniennes lorsqu'elles tombent enceintes en gros si elles tombent enceintes avant le pic de performance ou après si c'est avant, elles vont avoir des performances supérieures par la suite pour continuer sur leur courbe de progression par contre si c'est après le pic de performance, elles vont revenir sur leur courbe de performance qui a un niveau un peu moindre mais qui est celui du déclin en fonction de l'âge et Ça, on l'a montré aussi sur la blessure. Si tu te fais un croisé, tu vas retomber à zéro à un moment donné parce que tu ne peux plus marcher. Et puis, tu vas progressivement mettre du temps pour revenir et on calcule des scores à quel moment on estime que tu vas revenir sur ta courbe dans le processus RTP. C'est un des éléments aussi. Le retour de performance, c'est à quel moment tu reviens à ton niveau initial. Mais parfois, ce n'est pas le niveau initial. Ça doit être un niveau supérieur si tu es avant ton pic ou un niveau un petit peu moindre. peut-être qui peut t'accepter si tu as passé ton plateau. Donc oui, c'est par sport. Et donc, le niveau de maturité, il va dépendre, ce qu'on a pu constater, si ton sport est très dépendant, il est très physiologique, si tu es sur du 50 mètres natation ou du 100 mètres en sprint, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres paramètres, mais où tu as une prédominance plus importante de ces paramètres-là, tu vas être sur les âges les plus précoces autour de 21, 22, 23, 24 ans. Si tu passes sur des distances longues, si on reste sur de l'athlète, tu vas augmenter, tu vas passer à 24, 25, 26, voire 28 sur le marathon. Et on a fait des études aussi sur l'ultra-trail et les très grandes distances, les grands d'ingres qui courent pendant une semaine. Là, tu décales encore plus. pourquoi tu décales encore plus aussi parce que donc forcément on a cherché des hypothèses sur le shift des des myofibrils où tu vas avant passer toutes celles qui sont plutôt de profil type 2 vont basculer sur du 1 potentiellement avec l'âge des réflexions autour aussi des nocicepteurs qui évoluent avec le temps peut-être un peu moins réceptif tous ces éléments-là qui ont été discutés. Mais donc, en fait, on arrive à estimer des âges au pic qui sont dépendants du sport et de l'épreuve. Ça ne va pas être le même pour un perchiste que pour un lanceur de marteau et qui ne va pas être le même pour un sprinter non plus entre le 200 mètres et le 400 mètres. Tu as des différences et puis, on voit des évolutions aussi un peu dans le temps entre les médailles olympiques. Tu vois ça sur l'outil qu'on a construit dans le premier. projet médaillabilité, tu peux le visualiser sur les couloirs, le range de ceux qui ont déjà été médaillés olympiques, où est-ce qu'ils sont situés. Donc ça ne veut pas dire que si tu es en dehors de ce range, tu ne peux pas être médaillé, mais tout le travail d'estimation, que ce soit sur les estimations de potentiel, on l'évoque tout à l'heure, ou l'estimation des chances de bien figurer sur une compétition internationale, tu as une phrase dans un bouquin de d'un auteur que j'adore, je pense avoir lu tous les livres, Edgar Morin, et qui a fait un petit essai avec Pierre Rabhi, Frère d'âme, ça s'appelle, et à un moment, ils te disent, ils parlent de, alors pas d'estimation dans le sport de haut niveau, mais de devenir de l'humain, des solutions possibles par rapport à notre planète et à ce qu'on pourrait faire, et ils te disent... qui reflète la philosophie de nos travaux lorsqu'on met des algos pour estimer des choses, c'est le certain n'est pas sûr et l'impossible est probable. Et ça résonne bien ça en fait. Tu peux avoir une probabilité d'Armand Duplantis, attention spoiler, il a 98% de chance d'être champion olympique, mais il peut quand même perdre, c'est pour ça qu'on regarde. Il peut se blesser, il peut être en contre-perf, il peut choper une gastro. Hier, on discutait avec les équipes de Santé publique France qui surveillent les leptos parce qu'il va y avoir de la natation, le triathlon qui va être dans la Seine. Il y a quand même des égouts qui se jettent dedans. Ça peut être les patients zéros dans le village. et transmettre ce type de maladie. Donc, on peut choper une gastro ou être malade. Donc, le possible n'est pas sûr, l'improbable est possible. C'est vraiment ça. Je me souviens, tu as des semaines olympiques qui sont organisées avant par la mission olympique et par l'Agence nationale du sport, où tu regroupes les athlètes, les DTN, et puis tu as des thèmes. Je me souviens, avant les Jeux de Rio, il m'avait demandé de faire une intervention sur les taux de transfert. Si tu es en athlétisme et que tu es champion du monde en N-1, voilà historiquement tous les taux de transfert qui existaient. Il m'avait demandé, donc tu avais l'approche globale comme ça, sur tous les sports, que chacun puisse jouer avec l'outil, regarder et trouver ses taux de transfert. Mais tu avais toute une partie. la grosse partie de l'intervention c'était sur les outsiders tous ceux qui étaient en dehors de ces gros taux de transfert et de grosses probas qui avaient été champions olympiques pour dire oui ok c'est mieux si t'arrives en favori mais en fait il y en a beaucoup qui sont passés par d'autres chemins et nous ça nous a amené à réfléchir quand on va discuter avec une FEDE, on retrace je sais pas si tu vois ce que c'est que les 5 keys diagramme c'est des espèces de flux ok qui transfèrent d'un état à un autre. Et donc, ce qu'on fait, on avait fait dans le cadre de l'ECSS, tu l'avais vu, tu as le panneau sur les judokas. Tu sais, chaque fil, chaque corde représentait un judoka. On avait fait une expo d'Atavis. Et donc, on crée ces outils-là de manière dynamique où on montre, en fait, toutes les trajectoires individuelles depuis 30 ans de tous les médaillés olympiques dans la discipline en question. Parce qu'en fait, ça va toujours arriver où ce n'est pas pareil. OK, si tu arrives avec d'autres exemples... Nous, dans notre sport, ce n'est pas pareil. Donc, on essaye de montrer quelles sont les trajectoires qui ont été prises depuis 20, 30, 40 ans dans le sport en question et par où sont passées en termes de performances. les champions olympiques, les champions du monde. Et puis, tu as des trajectoires complètement atypiques. Celle de Teddy Renner, c'est le cadre de cet expo-là. Tu vois, il est tout le temps en haut. Mais tu vois même des gouttes comme Clarissa Gveden ou sur ce même exemple, qui est beaucoup plus fluctuante en termes de perf. Et du coup, ça te fait rentrer sur la partie de l'individualisation. C'est chaque chemin, chaque parcours, chaque trajectoire, elle est unique. Et donc, c'est le niveau d'accompagnement que tu questionnes derrière. Qu'est-ce que tu mets en place ? à partir d'un profilage d'un athlète et des capacités d'un moment pour l'emmener à ce niveau-là. Ça veut dire que ça, ça fait partie des missions qu'on a. Donc, tu as la mission, on accompagne sur le profilage, on capte des données dessus, tu discutes sur la programmation que peuvent mettre en place les staffs pour savoir si d'un point de vue, souvent les questions, ils veulent qu'on les challenge un peu d'un point de vue scientifique, est-ce que c'est cohérent et ainsi de suite. Et puis, surtout, tu as toute une partie chez nous aussi, personnalité. qui travaillent sur c'est quoi la demande compétitive. Donc, tu caractérises les exigences compétitives, qu'est-ce qu'il faut pour gagner, comment les adversaires gagnent, comment ils perdent et comment on construit des stratégies, on propose, on discute sur les stratégies d'adaptation pour gêner les adversaires. En fait, notre labo aujourd'hui, il traite les grandes bases de données dans le sport. Donc, tu en as partout. Tu en as sur le profilage, tu en as sur le monitoring, tu en as sur l'analyse de concurrence. tu as le projet de jus sur les spécificités féminines comment tu vas rentrer quand tu es sur des populations d'athlètes féminines, en plus le cycle menstruel dans toutes ces cyclicités de charge d'entraînement de récupération des glues de chronique tu as des données sur des sujets qui doivent te paraître peut-être sensibles plus particulièrement par rapport à ton profil sur le RTP sur le RTP si tu n'as pas les données, le profilage en amont quand l'athlète n'est pas blessé est-ce qu'il est capable d'envoyer en compétition ça va être compliqué de dire à quel niveau il faut qu'ils reviennent. Tout en complément de tout le travail, de ce qui se passe au milieu, avec une complexité, quand tu n'es pas dans un centre d'intervention où tu vas avoir des moments où tu as à la fois les kinés, les réathlétiseurs, les prépas physiques, le retour dans le groupe. Et donc, si tu manques des éléments dans la continuité de ce qui est encaissé en termes de charges, si tu as un tour dans la raquette, ça ne va pas être très pertinent. Le modèle que tu peux construire sur quelle est la probabilité de risque si tu le mets en situation de compétition demain à l'athlète.

  • Speaker #0

    Et justement, je rebondis encore. Tout à l'heure, tu nous as parlé de trajectoire individuelle de pair, fait de biais d'interaction. Et là, tu l'as déjà un peu abordé. Quant à un athlète, en fonction de sa discipline, où justement vous avez vu quelle trajectoire a le plus de chances de mener à l'or olympique. Est-ce que vous lui transmettez l'info ? Est-ce que vous lui dites, ben voilà, toi, ta trajectoire pour l'instant, t'es là, donc t'en es loin ou t'en es prêt, et tu lui dis justement pour que ça interagisse dans le meilleur, ou est-ce que vous ne lui dites pas, vous en parlez juste au coach et à l'entourage, tu vois comment vous interagissez justement quand vous avez ces infos-là ?

  • Speaker #1

    Alors, sur ces réponses en deux temps, nous, on est plus en interaction avec les staffs. on crée des outils à leur demande ou à la demande de l'ANS on interagit avec eux on a un devoir éthique et déontologique c'est de leur expliquer comment c'est construit avec quelles données, avec quels choix qui ont été faits quels biais on a mis dans toutes les étapes pour éviter ce biais d'interaction un biais d'interaction c'est aussi tu as donné trop de points à un outil parce que tu as des capteurs, parce que tu as des algos de computer vision, parce que c'est dynamique et tu vois des données Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids que le ressenti. Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids qu'une autre analyse à côté. Ça, les directeurs de perf, les entraîneurs qui sont plus chefs d'orchestre, il faut que nous, on leur insuffle ça, que ce n'est pas parce que c'est technologique que ça peut être joli, que ça a plus d'importance que d'autres éléments. Et donc, on leur fournit ces outils qui sont bons. Tu vois, au début, on était sur outils d'aide à la décision. On est plus avec le recul sur des outils d'aide à la réflexion. Ça questionne plus en fait. Tu améliores l'outil et tu es dans une démarche littérative où tu rajoutes un truc et puis autre chose et puis il faut d'autres éléments. Et puis parce que la perf elle est hyper complexe, multifactorielle, si tu veux accompagner, c'est forcément plus logistique et donc tu vas rajouter des éléments tout en essayant de réfléchir au courant Smart Data. C'est comment tu minimises la captation d'informations parce que ça a un coût. et que tu n'as pas besoin d'avoir nécessairement des éléments qui seront peut-être moins utiles et qui ne rapporteront pas une grosse plus-value. Donc on leur fournit ces outils-là et c'est eux qui décident de comment ils l'utilisent, si on reste sur les couloirs de perf et les estimations de... de niveau que l'athlète peut atteindre, c'est à eux de voir s'ils communiquent ou pas. Ça, c'est le premier élément de réponse. Un exemple, c'était avant les Jeux de Tokyo, avant qu'ils soient repoussés. On avait travaillé, au lieu d'utiliser la quarantaine de variables qu'on a pour estimer les chances d'être médaillés, on n'avait pris que quatre et on avait construit un modèle. C'était avec l'athlétisme. À l'époque, Florian Rousseau était le directeur de l'Aperf de l'athlète. et donc juste le couloir les pentes de progression les taux de transfert donc peu d'éléments par rapport à ce qu'on utilise aujourd'hui et on avait créé un modèle et puis le score de précision était pas mal il s'était entraîné sur les 3 Olympiades précédentes on avait un score qui était pas mal et donc on sortait des prédictions pour l'athlétisme pour Tokyo Merci. Et donc, on n'avait sorti qu'une médaille d'argent de Kevin Meyer pour la France. Et donc, au début, le staff était plutôt d'accord. Et au dernier moment, on ne l'a pas soumis ce papier. Parce qu'en fait, Florian a réfléchi avec ses équipes et il s'est dit, la Villainy, par exemple, de le booster en lui disant, tu n'y es pas, il va le prendre réellement comme un challenge, selon eux. Mais par contre, de dire, pour d'autres, tu n'y es pas, tu n'es pas invité ou tu n'y es pas, ça va créer des problématiques. Et puis ça va créer des problématiques, c'est toujours la même, les médias vont s'en emparer. Une équipe française estime qu'une médaille d'argent pour l'athlétisme à Tokyo, ça allait créer plus de bruit et de bordel que de supports qu'on peut fournir. Donc on ne l'a pas sorti ce papier. Ça c'est la première partie. Et la deuxième, le dérivé de ces trajectoires individuelles, c'est notre travail sur comment on accompagne les FED à estimer des potentiels. c'est-à-dire comment on va créer des outils pour recalibrer les performances en fonction de l'âge relatif, de l'âge biologique, de l'âge d'entraînement, et comment on va prolonger la courbe, parce que tu n'as qu'un début de courbe sur les jeunes athlètes. Donc en fait, notre démarche est complètement inverse. Elle n'est pas de dire, ce jeune athlète-là, il a une grande chance d'appartenir aux typologies de trajectoire. De futurs champions olympiques, il a des pentes de progression intéressantes à des moments clés. Il a un historique de pratique dans l'activité qui est moindre. Il a une pratique délibérée jeune qui est plus conséquente. Il a un développement d'un socle plus intéressant. Il est en retard de maturité vis-à-vis de ses collègues. Donc, il a un gros potentiel. Notre travail, il n'est pas là. Notre travail, il est de fournir les outils dans l'autre sens. attention, vous êtes en train de louper tous ces individus-là parce que vous vous focalisez uniquement sur la performance à ce moment-là, à l'instant T. Vous regardez uniquement des trajectoires de perfs et parfois pas les trajectoires, pas la cinétique, pas d'où ça part, mais vous regardez des niveaux de perfs de jeunes athlètes à ce moment-là et vous êtes en train de comparer des individus qui ont des âges relatifs très différents. Tu vois, dans des catégories U16, U14, U16, tu peux avoir un an et 364 jours d'écart. entre deux enfants. Et c'est pas rien sur ces verres-là. Et tu peux en avoir qui ont passé depuis de plus vers terre et d'autres qui sont avant. Et un qui s'entraîne dans ce sport depuis un an et demi et l'autre depuis huit ans. Donc, du coup, c'est ouvrir déjà sur ces éléments-là. Et les outils qu'on peut fournir, c'est, à partir de quelques éléments de performance, de fournir les 500 trajectoires possibles, de modéliser les 500 trajectoires possibles par rapport au point historique et cette relation âge et performance. Donc, les 500 trajectoires possibles de cet individu-là et de fournir une une probabilité d'appartenance à des trajectoires. Est-ce que c'est un individu qui a sa probabilité d'être sur une trajectoire de « tu n'es pas exceptionnellement fort, mais tout au long de ta vie » ? Parce qu'en fait, quand on regarde ces données-là, on les a sur plus de 100 millions de données en athlée, en natation, on l'a fait en aviron, on l'a fait dans beaucoup de sports. Et on a toujours quatre typologies de trajectoires identiques. C'est en gros, tu as ceux qui ne sont pas très bons tout le temps. Donc ceux-là, ils sont bien identifiés, il n'y a pas de souci. Ils continuent la pratique, ils s'amusent. C'est à ceux qui sont fort jeunes mais qui vont s'écrouler

  • Speaker #0

    qui est au moment de clé de transition du pic de vélocité de croissance donc du pubertaire au moment clé de la transition de 17-18 ans qui ne vont pas réussir à continuer à progresser et qui vont s'écrouler la problématique c'est que beaucoup d'argent sont engagés sur ces individus là parce qu'ils sont fort jeunes tu as ceux par contre qui nous intéressent le plus qui n'ont pas des niveaux de performance élevé jeunes par contre qui s'y poursuivent et que tu les maintiens dans une structure tu les mets dans une structure de haut niveau c'est ceux là qui ont les plus hauts niveaux à l'âge au pic C'est cela. c'est une grande probabilité d'être champion olympique et donc notre travail c'est comment ces individus là ne sont pas dégoûtés de la pratique parce que pas considérés pas considérés parce que souvent c'est ceux de fin d'année souvent c'est ceux qui sont les moins matures et en fait quand tu discutes de ça avec des FED tu crées des outils qui leur montrent ces individus là ou tu recalibres les paires c'est tout con en fonction de l'âge relatif tu regardes la relation qu'il y a pour celui qui a 10 ans, 10 ans et 1 jour, 10 ans et 2 jours et 3 jours. Regarde le niveau de perf, ça te crée une relation. Et cette relation, tu l'appliques sur l'ensemble de ta population. C'est-à-dire que le gamin qui est né en décembre, lui, tu vas lui remonter son niveau de Watt sur l'ergomètre. Celui qui fait de la natation, tu vas lui enlever des millisecondes parce que tu as compris la relation de l'âge relatif dans sa catégorie d'âge. Et ça, tu le fais pareil sur le niveau de l'âge biologique. tu calcules à quel moment quelle distance il est de son pic pubertaire, à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans et tu vas mettre en abscisse, au lieu de mettre 10 ans et 1 jour, ainsi de suite tu vas le centrer par rapport au pic pubertaire il est à pic pubertaire moins 3 ans moins 2 ans et 360 jours, ainsi de suite et tu regardes la relation, pareil, et là tu recalibres et en fait ça te fait remonter des individus qui sont loin des scopes, et du coup ça questionne sur, mais pourquoi en fait lui on investit pas sur lui ok d'accord donc du coup ce qui va être important après bah ouais cet individu là si on le met dans la structure on va regarder sa capacité de compréhension des tâches on va faire du profilage psycho ça ouvre le monitoring du coup il faut qu'on fasse attention aux charges encaissées euh... puisque l'individu est dans le même groupe, mais il est plus jeune, donc il va répondre différemment. Il faut prendre... Alors ça, c'est pareil, tu as beaucoup de littérature dessus. La période de pic de croissance saturale, pic de vélocité de croissance, elle est cruciale sur tout ce qui va être maladie, les pathologies qui sont liées à la croissance. Si tu maintiens une charge équivalente, tu vas les exposer à un bien plus grand risque. et notamment les individus qui ont des timings et des tempos rapides. Ceux qui sont plus précoces et qui vont vite sur l'atteinte de leur pic, prennent leurs 10-20 cm très rapidement, ceux-là, ils sont à grand risque, ce qui est logique. Ces âges biologiques, relatifs et d'entraînement, c'est logique. C'est juste peu employé de manière massive pour éviter de louper des potentiels. Le support, là-dessus, il est vraiment dans ce champ-là. Lui, il a une trajectoire, il faut le prendre. C'est attention aux individus que vous êtes en train de louper. Parce que tu as ce qui s'appelle l'underdog effect. C'est si tu maintiens des individus de fin d'année. En gros, l'effet de l'âge relatif, le RAE, dans la littérature anglo-saxonne, je le retrouve dans tous les sports. Tu as plus d'individus nés en début d'année qu'en fin d'année. Par contre, si tu regardes les champions du monde des Olympiques, c'est à l'équilibre. autant d'individus de fin d'année que de début d'année ce qui se passe c'est que tu as un phénomène de compensation dans le transfert au moment de basculer dans la transition 17-18 ans où c'est les individus de fin d'année qui ont été maintenus dans des structures ou qui sont passés par d'autres voies en fait eux ils sont adaptés avec autre chose donc quand ils rattrapent leur retard de maturité parce que la maturité c'est pas juste un retard sur leur capacité physiologique et musculaire euh C'est aussi de la coordination neuromotrice, c'est aussi des capacités de compréhension de la tâche, c'est aussi des capacités psychologiques différentes. La maturation, ce n'est pas la croissance. La maturation, c'est l'atteinte du 100% de tes capacités d'adulte. Du coup, tu as plus de capacités sur tout. Quand tu atteins ça, tu rattrapes ton retard. Ces individus, ça s'appelle l'underdog effect, c'est ceux qui ont le plus grand taux de conversion. pour passer professionnel, pour être MVP dans les ligues américaines, pour être multiple champion du monde aux Olympiques. Donc l'enjeu, c'est de pouvoir leur donner la chance d'accéder à des structures qui vont les accompagner vers le haut niveau. C'est pour ça que nous, on parle d'estimation de potentiel. On estime. avec des marges d'erreur, toutes les trajectoires possibles, d'appartenir à tel groupe, on estime des performances s'ils avaient le même âge relatif, s'ils avaient le même âge biologique, s'ils avaient le même âge d'entraînement. On estime le poids d'autres variables sur l'atteinte de niveau de performance, donc on parle de trajectoire de vie, où on va venir contextualiser les couloirs de perfs avec tout un tas d'autres éléments, sociologiques, psychologiques, la place dans la fratrie, les moments effondrés. ils prennent une première licence, à quel moment ils se spécialisent dans l'activité pour faire attention à l'hyperspécialisation précoce ou la spécialisation précoce, quelle est la densité des groupes d'entraînement dans lesquels ils sont, quand est-ce qu'ils intègrent une structure, quelle est la première compétition départementale, régionale, nationale, internationale, quels sont les premiers niveaux de perte sur ces compétitions-là, pour venir contextualiser et essayer de comprendre de manière individuelle le poids de toutes ces variables-là. Est-ce qu'ils sont ruraux ou urbains ? Est-ce qu'ils ont des frères et des sœurs ? Est-ce que les parents pratiquaient ? quelle est la place du sport dans la famille quelles sont leurs premières blessures on va essayer d'apporter de l'information sur ces trajectoires là pour justement venir enrichir et veiller aussi sur l'impact que ça peut avoir et que ça a une résonance hautement individuelle c'est ouf

  • Speaker #1

    c'est ouf et sur le nerd dog effect j'entendais parler dans le rugby où on disait que souvent ceux qui perçaient en pro Ce n'est pas ceux qui avaient toujours été leaders dans les équipes de jeunes, qui étaient les meilleurs dans les équipes de jeunes, qui étaient toujours à la pointe, mais c'était plutôt ceux qui étaient, on va dire, remplaçants, jamais le favori, tout ça. Justement, underdog. Toujours là quand il faut, mais en même temps, jamais celui qu'on couche en premier sur l'équipe type. Et on disait qu'il y avait un aspect, c'est parce qu'ils ont toujours dû se battre pour exister, entre guillemets. qu'au moment de passer pro, ceux qui ont toujours été underdog et outsider, ils ont l'habitude de fournir ce travail, alors que ceux qui ont toujours été bons en s'entraînant un peu moins, ils n'arrivent pas à passer le cap. Est-ce qu'il y a un aspect comme ça aussi par rapport au travail fourni et tout ça, et donc l'habitude d'avoir travaillé, ou pas trop ?

  • Speaker #0

    Complètement. L'underdog effect et l'effet de l'âge relatif, ça a d'abord été montré dans les sports où tu as besoin de gros gabarits. C'est d'abord le hockey sur glace, le rugby qu'on montrait. Donc, tu as des études qui ont quantifié cet effet-là. Et donc, dans le rugby, et derrière, en fait, tu as des études qui vont essayer d'identifier les caractéristiques de pourquoi, comment ils s'en sortent. Et donc, les notions de résilience sont hyper importantes. Et puis, de construction vis-à-vis de l'échec. tu vois Vertu de l'échec super bouquin j'adore aussi faire le pépin tous ces bouquins c'est aussi un autre bouquin qui est génial qui s'appelle de Mathieu Sayet Black Box Thinking comment tu amènes une structure sportive de haut niveau une structure peu importe laquelle à penser boîte noire à penser comment tu identifies les facteurs quand tu échoues parce que c'est de tes échecs que tu apprends le plus Du coup, ils sont en situation d'échec tout le temps. Ils ne sont pas titulaires, physiquement ils sont moins forts, techniquement il faut qu'on pense, ils ont des capacités de coordination qui sont moindres parce qu'ils sont moins matures, ils sont plus petits, ils ne peuvent pas jouer sur la physicalité, c'est pour ça que c'était dans le rugby et le hockey que ça a été montré en premier. C'est toutes ces capacités-là qu'ils sont en train de construire, c'est la capacité à se construire avec d'autres paires, à se reconstruire. Il y a eu une étude qui a été faite, c'était le GRID, British Medalist Project c'est après les Jeux de Londres les Anglais ont publié justement tout un nombre conséquent de variables qui impactaient la réussite de leurs multimédaillés et notamment cette espèce de rocky road là où ils avaient et ça était un peu mal interprété parce qu'ils avaient c'est toujours qu'une étude scientifique donc c'est dans un champ particulier avec cette population là ces données là où ils avaient montré qu'en fait Merci. Ceux qui étaient multimédiaires, ils avaient vécu des échecs, ils avaient vécu des événements traumatisants. Ils n'ont pas été identifiés comme traumatisants par eux, et donc ils se sont reconstruits des traumatisants dans le sport. Ils ont sélection pour des Jeux Olympiques alors qu'ils sont champions du monde, ou alors ils arrivent ultra favoris et ils échouent complètement. Donc ce type d'événements-là, mais aussi des personnels, tu vois, perte de proches. séparation, décès d'enfants, de parents, et ainsi de suite. Et donc, ça avait été interprété de façon un peu bizarre. mais en tout cas ça soulignait ses capacités de reconstruction et de résilience les anglo-saxons ils sont forts sur tout ce qui est long terme athlète développement, ils sont maintenant ceux qui ont travaillé grandement sur les anglais, les canadiens, Singapour travaux géniaux aussi là-dessus ils travaillent sur le processus de sélection-déselection ils sont en capacité d'aller dire à des capitaines de sport-co comme lui ou le foot tu retournes dans ta structure, dans ton académie, tu ne vas pas faire le tournoi de destination jeune ou tu ne vas pas t'emmener sur la compétition internationale alors qu'il est leader à contester. Le sujet n'est pas son niveau de perf. C'est juste pour créer ses capacités de résilience, pour créer ses capacités de frustration et de dire, tu retournes en fait et voilà ton cahier de vacances. On t'attend sur ça, ça, ça, ça, ça. Tu dois progresser sur le leadership, tu dois progresser. sur cette capacité-là. Tu dois progresser sur ces composantes physiques ou physiologiques. Et en fait, c'est un double avantage, parce que ça permet d'ouvrir le pouls de ceux que tu maintiens. Vu que tu écartes des individus que tu sais que tu vas garder et qui sont très forts, tu fais rentrer des individus qui, eux, ne seraient pas là. C'est là où tu peux faire rentrer tes underdogs, les maintenir dans le système et leur dire, voilà, maintenant, tu vas repartir dans ton académie ou dans ta structure, mais on t'attend sur ça, ça, ça. Et surtout, on voit des signaux forts. On te voit et on t'appelle régulièrement. Donc, on continue à miser sur toi. Donc, tu ouvres le pool d'individus grandement en faisant ça. C'est hyper intéressant ce processus de sélection. Mais ça veut dire que tu travailles dans ces filières-là sur des potentiels. Donc, tu acceptes d'avoir des équipes nationales si tu n'es pas sélectionneur des U16, si tu n'es pas sélectionneur des U20. tu ne mets pas la meilleure sélection que tu construis pour ton équipe senior le message il est différent, ça veut dire que tu n'as pas tes financements qui sont tributaires de tes réussites de tes U16, U18, U19,

  • Speaker #1

    U20 et sur ce processus là est-ce que tu penses que c'est clairement expliqué ce processus sélection des sélections est-ce que c'est clairement expliqué en lui disant on sait qu'entre guillemets si on te fruste, si on te brime si on te donne du travail à faire pour revenir, on sait que tu vas être plus fort que si on te garde toujours dans l'équipe, que tu es toujours le premier, que tu es toujours le capitaine. Est-ce que c'est clairement dit ou est-ce que tu le frustres sans lui expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je ne travaille pas avec eux. Il y a quand même des petits enjeux de concurrence. Je ne sais pas de quelle façon ils l'amènent. Je ne sais pas. Il faudrait discuter avec des psychos. Quel est le mieux d'un point de vue réponse ? C'est toujours la même question. Tu as des stimuli. ça reste toujours ça tu vas varier tes stimuli pour toujours générer des adaptations donc il faut si tu prends l'exemple des charges d'entraînement tu as commencé par le volume, tu augmentes le volume à un moment tu ne peux plus, donc tu vas jouer sur l'intensité et puis à un moment tu vas jouer sur la densité donc ton ratio travail récup à l'intérieur tu ne peux pas toujours être à haute intensité ou sur les mêmes registres et puis après tu vas jouer sur l'orientation des séances comment tu les enchaînes les unes entre elles pour créer des nouvelles adaptations. Là, c'est un peu pareil. C'est pour ça que quand tu prends la littérature scientifique sur le talent ID, identification de talent, identification, identifiquer carré en latin, ça veut dire idem. Tu as idem dedans. C'est celui qui est pareil. C'est comment j'identifie une tasse, une fleur, un crayon. Et tu es crayon, tasse ou fleur, ad vitam. Ça veut dire... Donc, c'est pour ça que nous, on parle de potentiel. Potentiel. c'est le terme de puissance derrière, c'est en devenir, c'est quelque chose qui n'est pas présent, mais qui est ici possible en devenir. Et à talent, à identification, ils ajoutent talent, mais talent, tu n'as pas plus nébuleux comme terme. Il y a les notions d'inédit, tout le monde veut se planquer derrière, il l'a, il ne l'a pas, ce n'est pas le bon environnement, et puis il n'y a pas le truc. Donc c'est pour ça que nous, on préfère parler d'estimation de potentiel. On essaye de faire changer le terme. pour aussi éveiller sur ça. Et donc, du coup, tu es obligé d'embrasser super large. Tu as ces capacités psychologiques, mais tu as aussi des travaux sociologiques qui sont extrêmement éclairants sur les variables sociologiques qui sont associées à la réussite future. Fabien Hall, suisse, qui travaille, il a fait des travaux, il a montré sur les jeunes suisses en hockey sur glace que ceux qui étaient en NFL, c'est ce que tu évoquais tout à l'heure, tu avais beaucoup qui étaient benchés. qui étaient sur le vent mais dès lors que le coach leur explique pourquoi et leur porte de l'attention et là donne les significations et les justifications de pourquoi ils sont sur le banc, ce qu'ils attendent en termes de développement, quelles sont ces marges de progression, et bien c'est ceux-là qui sont, il y en a plus qui sont draftés de cette population-là que ceux qui sont très forts dans les catégories d'âge. Il y a un constat qui fait mal, tu n'as aucun entraîneur, Gustave, la dernière fois c'était sur un séminaire en athlète, qui sont d'accord avec ça quand tu leur présentes. Une étude, méta-analyse faite par Gullich, Barthes, McNamara, les trois gouttes de la détection du talent de l'ennemi. Donc, sur près de 40 000 athlètes dans les sports olympiques, ils ont analysé les performances jeunes et les performances seniors. Tu n'as que 2% d'individus qui se retrouvent dans les deux groupes. C'est des populations disparates. Tout le monde va te dire non, nous, ce n'est pas pareil. Non, mais non. Alors, les sports de combat, tu as un pourcentage plus élevé. Et forcément, plus tu vas te rapprocher. Si tu es junior, c'est des U21. Forcément. de ceux qui sont champions du monde jeunes bien entendu c'est logique mais plus tu vas reculer plus c'est loin et sur les sports olympiques t'es à 2% donc ça pour faire passer ça il faut que tu rentres dans les données de l'activité leur montrer justement toutes ces trajectoires individuelles et que t'es sur des pourcentages faibles et donc nous on a posé un terme c'est celui du paradoxe de la réussite précoce en fait C'est une vraie discussion que tu as à chaque fois. Tu rentres et les gens ne sont pas d'accord avec toi. Mais ce qui est bien pour discuter. On est d'accord, on se fait chier. Tu n'as pas besoin d'argumenter. Ce paradoxe, c'est que tu as des taux qui sont entre 2 et 20% de transfert entre des jeunes qui vont être très haut niveau. Et tu le retrouves dans tous les sports. sur le tennis sur d'autres t'as tes taux qui sont assez faibles par contre paradoxe parce que ceux qui montent sur des boîtes dans les catégories jeunes qui sont champions du monde jeune ou aux olympiques de la jeunesse ainsi de suite ils augmentent leur probabilité d'être champions du monde olympique plus tard donc t'as ce paradoxe là et en gros ces taux de conversion très faibles tu les retrouves parce que tu regardes juste des performances à un instant T t'as un super papier qui a été fait par une équipe italienne et le titre en anglais il est assez génial c'est ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain c'est sur les données de performance en natation jeune en fait il te montre la même chose c'est que les performances percées à l'instant T ne prévalent de rien sur une réussite future c'est là parce que tes performances jeunes que tu vas te retrouver en finale des championnats du monde ou d'Europe ou Olympique par contre les cinétiques de progression elles renseignent beaucoup plus de ça Hum,

  • Speaker #1

    hum.

  • Speaker #0

    Si tu es en capacité de progression et que tu as des grandes pentes de progression et surtout que la différence qui monte, c'est que ceux qui vont atteindre le haut niveau, c'est ceux qui n'atteignent pas de plateau aux alentours de 16, 17, 18. Ceux qui continuent à progresser à ce moment-là. Et donc, c'est très lié. En fait, tout est extrêmement lié. Si tu commences l'activité très tôt, tu te spécialises très tôt, tu as le risque de blessure de surutilisation et de burn-out. Mais en plus, vu que tu as encaissé beaucoup plus de charges d'entraînement, tout à fait Tu sais, c'est l'exemple que Martin Bouchette prend du dentifrice dans le haut niveau. En fait, vu que tu as déjà vachement utilisé ton dentifrice, sur la fin, tu es vraiment obligé d'être très précis et donc de bien le squeezer. Là, c'est pareil. Ceux qui ont les capacités de progression sur ces transitions essentielles dans cette catégorie d'âge, où tu as aussi le plus grand taux d'abandon de pratique, mais c'est parce qu'aussi, tu as un choix à faire entre le scolaire, le sport, le sport de haut niveau ou pas, c'est ceux qui ont moins d'historiques et qui se sont spécialisés plus tard et là c'est pareil personne ne va être d'accord avec ça t'en as plein qui sont en opposition parce que t'as les exemples des Sir Williams t'as l'exemple de Tiger Woods mais la majorité c'est de la spécialisation plus tardive nous c'est ce qu'on constate quand on fait des études de tous les médaillés olympiques depuis le début des Jeux mais depuis aller 30-40 ans de ces profils là c'est ouf c'est ouf et

  • Speaker #1

    Je reviens sur un truc que tu as dit tout à l'heure. On a parlé de blessures et de couloirs de performance. Est-ce qu'il y a des sports où tu as remarqué que des grosses blessures, type ligaments croisés ou quoi, permettaient justement, on va dire des courbes avec des trajectoires où il y a une grosse blessure, type croisé, permettaient de rebondir encore plus haut ? J'avais entendu ça dans le ski où on disait, en gros, on disait ça à des patientes, si tu ne t'es pas fait de croisés, tu ne seras jamais médaillé. Est-ce que c'est vrai suivant le sport ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est le très bon exemple, le ski. On a fait un papier qui va dans ce sens. sur l'historique de toutes les blessures de croisés dans le ski et les équipes de France. C'était Malaïda qui avait réalisé ce papier. On avait modélisé les trajectoires de paires. Et un des résultats qui a été interprété dans ce sens-là, c'est que le groupe qui s'était fait les croisés avait des niveaux de performance plus élevés. Parce qu'ils se faisaient le croisé, globalement, avant l'âge au pic. Et donc après, ils devenaient plus performants. en fait Tout le monde revenait sur sa courbe, 100% revenait après. Et donc, pareil, tu sais, tu as des résultats, et puis tu as la partie discussion, tu discutes les résultats. Donc là, avec les médecins d'équipe de France, Nicolas Coulmy, leur référence scientifique, eux, ils avaient discuté avec les athlètes. C'est aussi, tu es dans une machine à laver, dans le sport de haut niveau, tu as des compètes, tu es tout le temps en déplacement et ainsi de suite, les stages de préparation, ça s'enchaîne, ça leur permet de souffler aussi. Et ça leur permet de rééquilibrer si jamais tu n'as pas forcément le temps dans des saisons qui sont toujours longues, d'avoir un vrai temps de développement de certaines capacités. Et donc du coup, ça permettait aussi de reposer un peu le plan d'entraînement et de dire qu'est-ce qu'on n'a pas eu le temps de faire et qu'est-ce qu'on souhaite développer en plus sur cette phase-là où on sait que pendant six mois,

  • Speaker #1

    il va falloir bosser.

  • Speaker #0

    Et les athlètes ? Je vous ai remporté comme informations. Déjà, ça y est, je suis dans le gang des croisés. C'était une espèce de ce que tu évoquais. Les croisés gros. Et deux, je vais pouvoir souffler. Exactement. Et deux, je vais pouvoir souffler par rapport à ces rythmes effrénés. Et donc, cette étude avait montré ça. Alors, elle a été interprétée comme tu te fais un croisé dans le groupe des championnes du monde des Olympiques et tu vas avoir un niveau de perf plus important après. Mais c'était juste. dans la relation AG-Perf, c'est que les croisés intervenaient dans la majorité des cas avant le pic, l'attente de l'âge au pic.

  • Speaker #1

    Et sachant ça, et en ayant parlé du processus de sélection, est-ce qu'il n'y aurait pas un avantage, il faut voir avec les coachs et tout ça, à couper certains athlètes à certains moments, justement, pour qu'ils puissent rebondir, pas qu'ils soient blessés, mais leur dire... Au lieu de t'entraîner que sur le ski, avant ton âge au pic, on va te mettre pendant deux ans, tu vas toucher à tous les sports possibles, de glisse ou autre, tu vas faire de la PPG, mais tu ne vas pas te spécialiser. Pendant deux ans, tu vas toucher à tout pour qu'ensuite, tu sois encore plus fort sur ton truc.

  • Speaker #0

    Ça, c'est quelque chose qui serait génial. Nous, on commence sur une bagarre en ce sens. tout à l'heure là avec les collègues pour pour créer un groupe national sur la détection et l'accompagnement à long terme de développement du jeune athlète le rêve si tu prends le gamin et prennent une licence et il va prendre une licence au judo mais en fait il va c'est un pass multi sport quoi il va apprendre à apprendre à courir apprendre à nager apprendre à grimper apprendre à pédaler pour développer le socle des... des capacités motrices, éviter la spécialisation trop tôt, qu'ils s'amusent, qu'ils soient dans un schéma de réussite, et qu'ils poursuivent. L'enjeu, il est là. Il est de former, de pouvoir estimer les plus grands potentiels, mais il est aussi de créer une nation plus sportive, parce qu'on en est loin. Quand tu reviens à l'étude du Lancet, évoquée au début, où on est 119e nation, on perd sur toutes les capacités nos enfants, on perd sur toutes leurs capacités. physique et physiologique et de conditions physiques, c'est catastrophique. Donc nous, on va se bagarrer, on entame des démarches pour ça, on met en place un premier CCS, une formation continue au sein de l'INSEP, on réfléchit pour comment atteindre les différentes strates au sein d'une fédération et les clubs, parce qu'en fait, c'est dans les clubs que tout se passe au tout début. parce qu'il y a un vrai enjeu de multi-activité. Et ce processus de sélection, de désélection, d'ouvrir sur d'autres sports, c'est aussi un... Les fédérations, en fait, elles réfléchissent aussi en termes de nombre de licenciés, donc elles ne veulent pas perdre des licenciés. C'est compliqué de ne pouvoir... Personne n'a réussi à mettre ça en place. Les pseudo-acques ont réussi, récemment, il y a une semaine ou deux, à... qu'il n'y ait plus de compétition jusque lors U17. Je ne sais pas si tu as vu passer ça. Parce que la compétition fait que dans les clubs, ils veulent gagner.

  • Speaker #1

    Ils ne veulent pas construire la compétition.

  • Speaker #0

    mais tu mets ceux qui sont les plus forts, dans le développement de tout le monde. C'est un sujet qui est compliqué parce qu'il est aussi politique, celui de la détection et du développement en termes des jeunes athlètes. Mais c'est sûr que de réussir à harmoniser un développement global, c'est un enjeu extrêmement fort, mais sur la construction des individus aussi. C'est de les mettre en réussite dans différents sports, trouver celui qui kiffe le plus pour qu'il continue, pour pas qu'ils arrêtent la pratique. T'as pas qu'un enjeu de haut niveau. C'est comment tu...

  • Speaker #1

    Santé publique, ouais.

  • Speaker #0

    T'amènes une nation à être plus sportive. C'est totalement sur la santé publique.

  • Speaker #1

    C'est ouf. Ouais, c'est ouf. Adrien, est-ce que tu, en quelques mots, tu peux nous expliquer un peu à quoi ressemble une semaine type ou une journée type pour toi ? Est-ce que tu vas à la rencontre des entraîneurs pour débriefer la recherche, les études que vous faites ? Est-ce que tu passes toute ta journée à faire de la recherche, à discuter avec tes collègues ingénieurs ? Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de tout ça. On est un laboratoire, donc tu as une partie aussi d'encadrement de stagiaires un peu, mais de doctorants. donc tu as aussi une partie de d'échanges avec les futurs docteurs, tu les accompagnes sur... Donc là, nous, la démarche, comme c'est ce que je fais, j'enquête que des thèses en chiffres avec Yanis, qui est préparateur physique des équipes de France de basket, Jeanne, avec Chloé, qui est analyste pour le skate, avec, là, on en a déposé une la semaine dernière, avec Édic et un analyste dans une structure professionnelle, pour être au contact des staffs et de savoir quelles sont leurs problématiques Bon... construire un problème de recherche qui soit une réponse aux problématiques de terrain. Et en fait, parce que nous, on utilise des données et donc on crée des outils. Les outils, il faut que les fédérations, les structures sportives de haut niveau, et la main. Tu as un enjeu de souveraineté aussi, tu as des AMS, tout le monde garde à peu près les mêmes informations. L'intelligence, elle est dans ce que tu en fais, comment tu les croises et ce que tu vas faire pour répondre aux questions pertinentes des staffs. Et donc ça, tu ne peux pas le laisser au mec qui va le vendre à ton concurrent. Donc, il faut que tu aies des individus qui soient en capacité de faire évoluer les outils tous les jours. Donc, tu as une partie avec les stagiaires, les doctorants. Tu as une partie scientifique où tu traites des données, tu vois ce que tu peux faire comme article, tu publies et tu soumets. Tu as une partie, on est quand même un laboratoire, on est évalué par l'HERS et où il faut qu'on trouve des fonds. Donc, tu es aussi chercheur de fonds. Tu réponds aux projets à NR, à différents projets. Tu as une partie où tu es, donc nous on est en support des équipes de France et des staffs. Donc tu as les équipes de France et les staffs qui te sollicitent pour dire voilà, on a toutes ces bases de données, il faut que vous nous aidiez, on a ça, on s'occupe de ça en descriptif, on a en routine, mais la base elle est conséquente et aidez-nous à regarder des relations entre des charges d'entraînement, des capteurs, de la vidéo, on va tout synchroniser pour identifier. les schémas qui nous amènent à la réussite, ou les données qu'on a taguées sur toutes les compétitions pour identifier comment les adversaires perdent, est-ce qu'on peut regarder différemment. Souvent, ils viennent avec des questions assez précises, c'est sur la chargement de l'allemand, c'est « je peux pousser sans les péter » , je le suis à chaque fois, ou « mettez-nous du vert, du orange, du rouge pour le risque de blessure » , quand ils ne captent pas grand-chose. Donc, tu as tout un travail, c'est quoi la question, c'est l'année. les blessures, c'est le risque de blessure, est-ce que vous rentrez les blessures ? Parce que ton plus grand risque de blessure, il est lié à tes blessures historiques, donc si t'as pas ça déjà, donc tu vois, t'as un gros boulot d'accompagnement, d'identifier quel niveau de maturité aussi sont les staffs pour pas aller leur mettre dans les pattes un truc qui est trop complexe ou pas assez, quel est le niveau de maturité autour des données de leur structure, t'as aussi une partie de médiation. scientifiques, donc à la fois par des confs, des podcasts, on est très sollicité, donc beaucoup moins par rapport aux demandes de confs, mais tu dois aussi échanger avec tes collègues, il y a une partie de veille énorme scientifique, des articles qui sortent, veille sur des discussions avec des structures professionnelles, à l'étranger, les franchises américaines, donner à l'utilisation, c'est quand même des grands oufs comme le foot anglo-saxon, donc c'est important d'avoir des connexions. Les analystes d'autres nations, quand tu peux échanger avec ceux qui font le même taf pour Timuessa, UK Sport, les Hollandais, les Australiens, les Japonais, c'est toujours pertinent. et puis t'as des sollicitations très ponctuelles de staff qui viennent et qui veulent que tu les aides sur un truc, sur un autre et t'as un maintien de tous les outils c'est pour ça qu'on est un certain nombre au labo qui sont déployés auprès des fédérations on est aussi sollicité dans le cadre du support Data Hub sur différentes tu vois t'es un peu identifié sur des champs tu vois, de... dans le labo, tu as Issa Aghi qui sont sur l'analyse de concurrence et la vidéo, tu as Juliana qui est sur les spécificités féminines, tu as Julien et Nico qui sont sur le paralympisme avec le projet de PPR, moi je suis identifié sur la partie détection et charge d'entraînement, donc tu es sollicité après par rapport à des thèmes en particulier. donc voilà comment les journées se résument parfois emmener sur des compètes, soit pour fournir des analyses, soit en amont pour regarder ce qui veut dire que tu as un oeil extérieur pour essayer de voir comment les adversaires utilisent les données. Les journées, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'elles sont différentes. Tu changes de staff, tu vois différentes personnes, différentes typologies de données, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu as des mentors ? des gens qui t'ont aidé et qui t'aident encore ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Mais déjà, d'avoir pu arriver à l'Hermès, c'est le professeur Toussaint qui dirige le labo, qui est profil cardiologue. Il a fait sa thèse de sciences à Harvard. Il était en équipe de France de voler. Et il a une... Lui, tu peux arriver avec des données récemment sur une étude, sur... des counter-movement jumps, des données du test de Martin le 15-30, de VO2max, de détente que tu mets en fonction de l'âge biologique et de qui a été drafté en NBA ou joue en pro par la suite et ceux qui sont à des niveaux moindres, tu finis à discuter des travaux d'Hawkins. C'est une vision extrêmement large, extrêmement... Tu vois, questionne les fondements biologiques de pourquoi tu as des différences de hauteur de saut, mais contextuelles dans un champ extrêmement large, ce n'est pas que le pôle France de basket. Donc extrêmement intéressant, et nous on a au labo tous les jeudis matins une réunion de recherche, où chacun, une ou deux ou trois présentations, va présenter ce sur quoi il travaille, chacun dit ce qu'il a fait dans la semaine, et quels sont les nouveaux projets pour ceux qui ont envie de travailler dessus, viennent et embarquent sur ces projets-là. Et c'est les moments les plus durs en termes de présentation de résultats scientifiques. Te soutenir ta thèse derrière, c'est tranquille. Les questions que tu peux avoir en congrès, mais tu te dis, mais posez des vraies questions, les gars. Parce que là, tu rentres dans un niveau de détail. Parce qu'autour de la table, tu as des physiciens, des mathématiciens, des kinés, des médecins, des cardiologues, des docteurs en stade, des docteurs en mathématiques. Tu as des profils très différents. Et c'est une culture du... C'est très scientifique, c'est erreur-échec. pourquoi t'as fait ça, pourquoi pas ce modèle et si tu testais ça et pourquoi et donc ça creuse fortement donc ça fait partie des mentors un autre qui m'a marqué et me marque toujours c'est Florian Rousseau aussi sur la place de notre rôle la posture, il est très attaché à la posture posture basse c'est de faire comprendre avant tout à un staff que t'es là, on support ça c'est un bouquin que je sais Merci. L'individu qui veut être un sport scientist, à mon avis, devrait lire « How to support a champion » de Steve Aikman, qui était le mec à la tête de tous les sport scientists et data scientists de UK Sport pour le cycle de Londres et de Rio. Il gérait pas mal de monde. C'était le premier à poser la notion de support scientist. Si on revient sur l'étymologie de support, supporter, c'est supportarrer, c'est porter par-dessous. Et lui, sa première expérience dans le haut niveau, il arrive avec « Serve Red Grave » . Il passe énormément de temps à faire très profond le lactate et il ne parle pas. Et où ça peut matcher, c'est parce que le mec a une phrase qui m'a accroché dans mon bureau. Elle est encadrée. C'est les scientifiques pensent qu'ils savent. par rapport aux athlètes, ils ne savent rien. Il lui sort ça la première fois qu'ils discutent. Et il a raison. Et il dit, on va pouvoir commencer à bosser ensemble parce qu'il a été cinq fois champion olympique sur cinq Olympiades différentes. Et il dit, tu n'as pas essayé en tant que physiologiste de me dire, il faut que tu fasses du polarisé ou il faut que tu fasses ça. Il fait la première fois, j'ai été champion olympique en faisant de l'aviron. La deuxième fois, j'étais sur beaucoup de fonciers. La troisième fois, du polarisé. La quatrième fois, tu n'as plus le même âge. tu utilises des trucs à haute intensité un peu plus, et ainsi de suite, et donc tu as plusieurs voies, tu es toujours sur l'individualisation de tes marquements. Donc ouais, le professeur tout simple, et puis après, c'est dans les vertus de l'échec, tu as une phrase où tu apprends énormément plus de tes échecs, mais tu ne peux pas, en une vie, échouer suffisamment, donc il faut que tu apprennes des échecs des autres, et pour ça, il y a beaucoup de... Moi je lis beaucoup, en dehors aussi du sport. Alors ça fait partie du taf de lire des papiers scientifiques, mais lire des bouquins, et en lire beaucoup, je pense que c'est important aussi pour ouvrir sur ce qu'on fait. Parce que tu as beaucoup la tronche dans des données, dans des protocoles, mais il faut le contextualiser, il faut l'écarter.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as lu dernièrement qui t'a marqué ou que tu relis ?

  • Speaker #0

    Les auteurs qui m'ont marqué et accompagné, c'est aussi lié au cursus. Staps et Ducmotte au début, Michel Serres aussi, Ramon. C'est important. Edgar Morin, ça m'a marqué beaucoup. La traduction, c'est complexe, mais ces derniers bouquins, c'est beaucoup moins complexe. C'est la leçon d'un siècle de vie, encore un moment. Un de ces derniers, encore un moment, je l'ai lu il y a 2-3 mois, il m'a marqué parce que c'est toute son expérience pour la suite de ce qui peut se passer. Donc, très pertinent. Récemment, je le disais tout à l'heure, c'était Charlie Fournassier et Claude Foké sur une intervention qui a évoqué Charles Pépin et les vertus de l'échec. Je suis rentré par ce bouquin, j'ai acheté tous ces bouquins, je les ai tous lus. une capacité de médiation philosophique. Nous, en tant que chercheurs, on doit faire de la médiation scientifique, de lire et de comment il aborde les problèmes sociétaux, les problèmes généraux, et qui les raccroche à des philosophes, et quelle est la démarche pour embarquer pas son auditoire, parce que je ne l'ai pas vu en conf, mais dans son bouquin, c'est juste génial. Après, tu vois, ça fait quoi Black Box Seeking ? Ce que j'évoquais, celui-là aussi, il est hyper important dans la démarche de comment tu amènes les doctorants avec qui tu travailles, les collègues avec qui tu es, la structure dans laquelle tu es, à être résiliente, à travailler sur ses échecs, à mettre des capteurs sur tes échecs. Pourquoi tu échoues ? Alors, nous, c'est un peu plus facile parce qu'on est tout le temps revuvé sur les papiers, on se fait tout le temps cartoucher, tu es toujours obligé de creuser et c'est le principe d'erreur-échec de la science. mais c'est compliqué t'as des phénomènes de dissonance cognitive où tu vas justifier l'échec non mais c'est des causalités externes non mais tu vas t'enfoncer dans ben non en fait c'est Alex Guillon d'Ediger un ancien de ses managers je crois qui lui disait on va s'installer confortablement dans l'inconfort là on va discuter de pourquoi on ne réussit pas ça c'est hyper important mais en fait c'est toute une culture ça veut dire que tu ne mets pas l'échec comme un échec. C'est juste une étape vers la réussite. Ce n'est pas toi qui es en situation d'échec. C'est cette situation sur ce projet-là. À ce moment-là, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné et qu'est-ce qu'on en tire pour ne pas que ça se reproduise ? Il faut vraiment amener, tu le vois, sur les doctorants au début, où ils essayent de travailler tout seuls, de faire tout, où il faut que tu t'ouvres, tu questionnes, tu montres aux autres. Ce n'est pas une démarche qui est nécessairement naturelle. celle-ci c'est ouf dans les bouquins qui peuvent marquer aussi quand t'es dans notre chambre de taf t'as aussi Talent Code qui est plutôt intéressant à lire t'as les Ten Rolls aussi des anglo-saxons il y en a beaucoup le conseil que je donne c'est de lire Je le vois beaucoup aussi, pas que dans notre champ, dans d'autres champs au doctorant, parce que c'est hyper important, ça te sort la tête, et puis tu fais des parallèles. Et c'est en fait ça qui t'amène à construire, c'est à relier les points, comme disent les anglo-saxons. Moi, j'étais assez catastrophé quand je suis rentré dans la littérature scientifique du Talent ID. Tu as l'impression que tu as les physiologistes qui font... du talent à identification qui travaille sur les aspects physiologiques t'as les psychos, t'as les sociaux t'en as qui sont sur les perfs et t'es dit mais à un moment quand est-ce que vous regroupez tout c'est pour ça que nous on a été amené à construire les parcours de performance, les trajectoires de vie et à se dire tu pars de la trajectoire de perf et tu viens la contextualiser avec le max d'infos que tu peux et t'essayes de relier tout ça et donc c'est pour ça que Michel Serres et Edgar Morin Moi, mon marqué dans les ouvrages que j'ai pu lire, parce que c'est des penseurs qui vont, notamment Morin sur la complexité, te dit que tout est interconnecté en synergie, d'un niveau de complexité qu'on ne perçoit pas, qu'on ne peut pas mesurer. Donc nous aussi, quand tu captes des données, que tu mets des capteurs, ou que tu fais des études, tu ne captes qu'une petite partie du monde, une toute petite partie. de la complexité de ce qui va faire que cet individu a fait une perf ou se blesse et donc il faut être très humble vis-à-vis de ce que tu captes et de ce que tu peux apporter comme élément

  • Speaker #1

    Top, Adrien avant dernière question, on sait qu'on peut te joindre si il y en a des questions alors je sais que là tu vas être un petit peu occupé dans les prochains mois voilà s'il y en a qui veulent te poser des questions, entrer en contact avec toi, à partir de quand ils peuvent le faire et par quels moyens ils peuvent le faire ?

  • Speaker #0

    Ils peuvent le faire, j'ai mon mail qui est accessible sur le site de l'INSEP, un pseudo-robre à l'INSEP.fr. Ils peuvent le faire par différents médias, LinkedIn ou Twitter ou Instagram. J'essaie de répondre à chaque demande, par contre le temps est fluctuant selon les occupations. Mais j'essaie de répondre à tout le monde, parce que c'est important. Je pense qu'on a aussi un devoir, on est un labo de formation. que ce soit des collégiens, des lycéens ou des demandes pour encadrer des thèses c'est de répondre à toutes les demandes d'orienter vers les personnes qui semblent correspondre vis-à-vis de la demande et dernière question,

  • Speaker #1

    comment toi tu construis ton haut niveau ?

  • Speaker #0

    comment construire ton haut niveau ? pour ce qui est de ma propre de performance, j'aimerais avoir plus de temps. J'ai fait un match de tennis mercredi, j'ai réussi à gagner mais en me laissant à moitié au mollet, donc t'as pas assez de temps. Ce que j'essaye de faire et qui est essentiel, c'est pour éviter de me laisser se dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Parce qu'on est tous assujettis à trop travailler. dans le sport de haut niveau parce que les staffs sont dans la machine à laver complètement tout le temps en train de bosser c'est d'essayer d'arrêter de couper pour avoir du temps en famille le soir et de ne pas retravailler la nuit, de ne pas retravailler après quand les gamins sont couchés parce que ça, ça amène à des niveaux de fatigue qui sont importants et puis après t'es moins pertinent t'as des phases où t'es obligé d'envoyer comme ça mais moi ce qui est essentiel c'est le de... de me dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Et chaque jour, quand les enfants arrivent de l'école ou quand je suis là, c'est de couper. Jusqu'à leur coucher, de couper et d'essayer de ne pas me remettre à bosser après, pour avoir du temps aussi avec ma femme. Et de ne pas trop travailler le week-end, même si tu es obligé de te coller sur des mêles. C'est vraiment cet équilibre-là. Et pour mon niveau, quand tu vis, tu changes. Tu es en balleur, tu passes au tennis. c'est malheureusement d'essayer d'avoir un petit peu plus de temps pour mieux se préparer et on sait très bien que la relation régime-verbe nous dit que notre haut niveau il y aura des activités nouvelles donc on progresse mais ça ne va pas aller vers des capacités on ne va pas pouvoir retirer de plus en plus de matchs on ne va pas pouvoir être de plus en plus puissant C'est longtemps, quoi. Donc, il faut continuer à s'entraîner chaque jour pour remettre le plateau, quoi.

  • Speaker #1

    Ma souci. Merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour l'invite.

  • Speaker #1

    À la prochaine. Merci beaucoup. Salut.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci d'être allé au bout de cet épisode. J'espère que vous vous êtes régalé autant que moi. Si vous voulez m'aider, le mieux de partager cet épisode au plus grand nombre. Parlez-en autour de nous. Débriefez-le avec vos collègues en live ou sur les réseaux. Qu'en avez-vous retenu ? En quoi cet épisode peut vous aider à construire votre haut niveau ? N'hésitez pas non plus à me faire un retour ou à me proposer des personnes à interviewer. Je répondrai avec plaisir. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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📢Aujourd’hui je discute avec Adrien Sedeaud.

Adrien est directeur adjoint de l’IRMS et Sport Scientist à l’INSEP.

Sa spécialité comprend l’identification des potentiels et la charge d'entraînement entre autres.

👉Dans cet épisode on parle donc d’identification de potentiel, d’underdog effect, et de couloir de performance.


🙌Je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d’écoutes !


🎯De la même manière je vous encourage à partager cet épisode avec vos collègues pour le débriefer entre vous!

Bonne écoute à tous!



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Objectif Performance, le podcast pour construire son haut niveau. Toutes les deux semaines, je vais interroger des kinés du sport, prépa physique, coach ou autre qui amènent et accompagnent leurs athlètes au plus haut. On parlera dans la première partie de leur parcours, d'où viennent-ils, où ont-ils étudié et voyagé et comment c'est leur carrière. Ensuite de ce qu'il faut actuellement. Qu'est-ce que cela peut nous apporter en pratique ? Quel est leur sujet de recherche actuel ? En quoi cela peut-il améliorer nos compétences ? Et enfin, on abordera leur mentor, leur livre préféré et comment est-ce qu'on peut les contacter. Comme d'habitude, je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d'écoute préférée. De la même manière, je vous encourage à partager cet épisode sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn ou Instagram. C'est clairement là où je suis le plus actif et c'est ce qui m'aide le plus pour faire connaître ce podcast.

  • Speaker #1

    Bonne écoute à tous !

  • Speaker #0

    Salut Audrey !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande. On y arrive enfin.

  • Speaker #1

    C'était compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est super. Je suis content de t'avoir sur le podcast. Est-ce que tu peux nous donner ta définition de la performance, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Intéressante question. Intéressante parce qu'il y a une problématique sur ce sujet-là par rapport au service juridique du RGPD, du sport d'Atav, d'un point de vue légal. où ils nous demandaient des définitions et en fait celles qu'on trouvait c'était celles qui sont très opérationnalisées dans des articles scientifiques une orientation soit très physio soit en lien avec la détection et ainsi de suite, du coup ça nous a amené un peu à se pencher là-dessus et souvent comme sur la partie de détection on en parlera peut-être plus tard mais on essaye de faire changer le terme de talent identification pour parler de d'estimation de potentiel et c'est à la fois un changement sémantique qui a un sens mathématiquement. J'aime bien aller chercher l'origine, l'historique des termes et des mots. Donc performance, en gros, tu as un ascendant qui est plutôt anglais, qui est résultat. Tu avais résultat de course hippique, ainsi de suite. Donc c'est vraiment le résultat d'une action, d'une compétition. Et tu as un ascendant aussi français. Et tu as l'académie française, je crois, où il me semble que c'est ça qui va le définir plutôt comme un accomplissement. donc ça qui peut avoir pas mal de sens dans l'accompagnement des athlètes et des sportifs de haut niveau. Et celui que j'adore en lien avec nos travaux sur la détection, c'est l'étymologie du performare en latin qui est composé de per et formare et qui veut dire former entièrement. Donc ça, ça a un sens très fort sur l'atteinte d'une performance quand tu es sur le développement à long terme d'un athlète sur la partie estimation de potentiel et accompagnement des jeunes athlètes. C'est l'avantage aussi des mots en français, c'est que c'est polysémique, donc tu choisis aussi la définition qui te convient bien, mais je pense que c'est par ce côté polysémique qu'il englobe tout ça. C'est à la fois un résultat, c'est comment tu arrives à ce résultat formé entièrement, et puis c'est l'accomplissement en fait, c'est des années de travail en fait, la performance que les spectateurs auront la chance d'aller voir à Paris ou de garder un... sur toutes les chaînes qu'il le souhaite.

  • Speaker #0

    Super, super.

  • Speaker #1

    C'est l'ensemble de ça, je pense. Je trouve que c'est pas mal de regrouper tout ça pour définir une perf.

  • Speaker #0

    Parfait. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ton parcours ? D'où tu viens ? Qu'est-ce que tu as fait comme études ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #1

    Ok. C'est assez simple. Parcours STAPS en France. Filière EducMod. Le CAPEPS. Enseigner un an ou deux. puis un autre master orienté sur la performance à Paris Descartes, entraînement en biologie, nutrition, santé. La différence aussi de passer de province à côté de La Rochelle et d'arriver à Paris, c'est qu'en finissant major de ces promos, on nous propose des thèses. J'avais la possibilité d'en faire une sur l'hypoxie plus tôt avec le professeur Richalet. qui était à Bobigny à l'époque, ou une à l'INSEP. Donc, je me suis orienté sur celle à l'INSEP. Et la chance d'arriver à l'Hermès, l'Institut de Recherche Biomédicale et d'Épidémiologie du Sport, il y a en 2010, quand je commence mon doctorat, il y a 14 ans, où tu appliques des méthodes épidémiologiques au sport de haut niveau. Et donc, tu commences à traiter des données quand les données arrivent vraiment. Et donc tu te formes en même temps que le sujet prend de l'ampleur, devient stratégique. Et puis après le doctorat, la possibilité et la chance de travailler avec la mission olympique et paralympique qui nous sollicitent. au retour d'une délégation française qui passe à UK Sport, chez les meilleurs amis et ennemis anglais, ils entendent parler de funnel de performance, de tunnel de performance. Du coup, nous, on avait un axe de recherche qui était sur les performances en fonction de l'âge, qui sont assez simples et qui marchent pour tout le monde, à la fois sur les performances comme sur tes capacités cardio-respiratoires, ton système rénal, cérébral. c'est qu'en fait quand tu tu as à partir du moment où tu vas commencer une activité, tu vas progresser, peu importe l'âge. Mais si tu démarres à un ou deux ans, tu vas avoir une phase de progression et puis tu vas atteindre un pic, éventuellement un plateau, et puis une phase de régression avec l'âge. Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose vis-à-vis de ça. Tu peux maintenir plus longtemps et pousser ta courbe à la fois vers le haut et puis la décaler vers la droite pour vivre plus longtemps par l'activité physique et surtout plus longtemps en bonne santé. Et donc, à partir de cette modélisation-là, Avec un collègue, Andy Marc, on avait commencé à bosser sur comment on le rend utile pour le sport olympique. Et donc, la mission olympique et paralympique voulait identifier les athlètes. Et à ce moment-là, ils avaient mis le terme médaillable, qui ont des chances d'obtenir des médailles aux prochains Jeux olympiques. Et donc, on avait retracé l'ensemble de ces relations de performance en fonction de l'âge pour les médaillés olympiques. pour les champions olympiques, pour tous les sports, et on a créé des couloirs de performance. Et donc ça a permis de situer les athlètes français dans la trajectoire globale qu'avaient les médaillés olympiques. Donc c'était une première étape sur la visualisation des parcours individuels et des chemins individuels de perf, en n'utilisant à ce moment-là que la performance pour les athlètes étrangers. Et puis on s'est rendu compte, après, plein d'autres indicateurs ont découlé de cette approche. tu peux ne pas être dans le couloir mais si tu as une pente de progression importante on avait identifié les taux de transfert aussi comme sujet clé, c'est à dire tu regardes tes performances sur le cycle olympique et tu regardes par discipline, par épreuve éventuellement le taux de transfert si tu es champion du monde en année N-1 en année N-2 ou N-3 quel est le taux de transfert des numéro 1 pour être champion olympique pour être vice champion olympique ou troisième ou quatrième et de regarder en fait tous ces taux de transfert et tous ces jeux de possibles et de fournir. Et donc, au fur et à mesure, on a alimenté les fiches athlètes pour la mission olympique, ce qui a permis d'ajouter à quel moment tu es médaillé en termes d'âge, d'historique, de regarder les sorties en compétition et puis forcément, après, tu rajoutes de l'information. Où est-ce que l'athlète s'entraîne ? Quel groupe d'entraînement ? Est-ce qu'il y a une densité de perf ? Quelle est sa capacité à retirer de la très haute performance ? en termes de compétition ? Est-ce qu'il y a des patterns communs pour ceux qui sont multiples champions du monde ou olympiques ou pour les adversaires ? Et donc, ça a déroulé sur un grand nombre de questions et c'est vraiment été un élément déclencheur pour nous parce que c'est ce qui... On était un tout petit labo avec 3-4 personnes à faire vraiment de l'épidémiologie où on comptait les blessures, on appliquait les méthodes épidémiologiques sur le sport. de sport de haut niveau et puis sur le côté sport santé aussi et où là on a été mis en contact avec les staffs directement pour les accompagner sur des problématiques liées aux données et puis ça a permis d'enclencher après un peu plus tard quand même quand il y a eu la création de l'agence nationale du sport où on a été sollicité pour co-écrire le plan national d'attaque, après figurer le sport data hub et puis engager des fonds auprès de l'agence nationale du sport pour dans le cadre de ce sport data hub qui... tripartite entre l'Agence Nationale du Sport, l'INSEP et le ministère des Sports, d'avoir une équipe de cinq personnes, dont quatre ingénieurs de données pour créer une médaillabilité, qui est une équipe qui calcule et qui fournit des outils pour rendre visible à l'agence et aux fédérations. On achète plus de 30 millions de données de résultats sportifs à Grèce-Nat, qui sont mises à jour toutes les nuits sur tous les sports olympiques et paralympiques, de pouvoir exploiter toutes ces bases de données. pour rendre visibles les trajectoires individuelles de perf, dans quel contexte concurrentiel se situent les adversaires des Français, faire des confrontations sur les sports de combat, et puis surtout déterminer la probabilité d'être champion olympique pour tous les athlètes de la planète, avec des marges d'erreur bien entendu. Là, cet outil, il faut faire très gaffe, on en parlera peut-être tout à l'heure, mais on a un bouquin qui sort gagné avec les données, l'apport des données est concomitant des limites et des billets qu'on y met. et donc là avec cet outil là t'as un biais qui s'appelle le biais d'interaction qui peut être très fort pour ne pas prendre ça argent comptant c'est un modèle derrière c'est des algos qui font des estimations avec des marges d'erreur on n'a que les performances on n'a pas les blessures on n'a pas les charges d'entraînement on n'a pas les donc c'est que à partir de ça donc c'est un outil en plus dans la boîte à outils pour venir compléter et aider à réfléchir sur les chances des athlètes français Merci. Et puis, on s'est un peu bagarré pour maintenir une... Une thèse aussi dans ce groupe-là, qui a été réalisé par Audrey Differnant, sur l'estimation des potentiels pour Paris 2024, pour créer des outils. Donc ça, c'est un pan de recherche, c'est un des gros axes du labo. Créer des outils pour accompagner les fédérations à estimer les potentiels, plutôt que de détecter de la perte dans les catégories jeunes. C'est un gros chantier. Et donc en France, on est en train de monter avec des collègues. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on arrive à monter un groupe national. avec des entraîneurs des prépas physiques, des anciens entraîneurs, des TN, des profils divers pour s'emparer de ce sujet-là, considérer les âges relatifs biologiques d'entraînement, créer des outils pour ça, et questionner, tu vois, des chercheurs comme Seb Rattel sur la physio de l'enfant, questionner les timings et tempos de développement qui sont individuels, pour ne pas appliquer à des gamins et des gamines des espèces de sucés d'années de ce que des entraîneurs peuvent faire. penser du haut niveau ou ce qu'ils ont réalisé dans le haut niveau que tu appliquerais avec des doses un peu moindres parce que sinon tu t'exposes tu ne te tiens pas compte des particularismes des jeunes athlètes et tu les exposes à des risques de burn-out de blessures et d'abandon de la pratique et ce qui est grave c'est que c'est l'abandon de la pratique on a pu le constater en mettant des modèles de survie dans des fédérations, c'est l'abandon de la pratique en question, si tu fais de la natation de la natation mais si tu dégoûtes des jeunes athlètes ça peut être l'abandon de la pratique en général Là, c'est un enjeu de capital santé et c'est un enjeu sanitaire. Quand on voit dans le lancer, en 2020, un papier qui est sorti sur 149 pays, la France en est le 119e en termes de capacité cardio-respiratoire et de conditions physiques des enfants. On a perdu 20% de la VO2 max en 20 ans. C'est hyper grave.

  • Speaker #0

    C'est ouf.

  • Speaker #1

    Tu es un peu débordé sur ce parcours peut-être.

  • Speaker #0

    c'est très bien je me suis déjà noté plein de trucs pour revenir sur le couloir de performance, est-ce que vous l'avez fait en fonction des sports et est-ce que tu vois des sports entre guillemets à maturité ou alors ils sont très forts, très jeunes et des sports olympiques où il faut une maturité, il faut beaucoup plus d'expérience il faut tout ça, tu vois, qu'est-ce qu'ils jouent est-ce que vous avez fait en fonction des sports et qu'est-ce qu'ils jouent un peu en résumé en fonction de quel sport

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est en fonction des sports, c'est même en fonction des épreuves, des disciplines. Plus le sport va être, ce qu'on a pu constater au labo, on l'a validé sur plus de 40 sports. On l'a validé sur le paralympisme, entre handicap inné et acquis. Ce ne sont pas du tout les mêmes moments d'atteinte du pic de perf. On l'a validé en sport santé. on l'a validé aussi sur des marathoniennes lorsqu'elles tombent enceintes en gros si elles tombent enceintes avant le pic de performance ou après si c'est avant, elles vont avoir des performances supérieures par la suite pour continuer sur leur courbe de progression par contre si c'est après le pic de performance, elles vont revenir sur leur courbe de performance qui a un niveau un peu moindre mais qui est celui du déclin en fonction de l'âge et Ça, on l'a montré aussi sur la blessure. Si tu te fais un croisé, tu vas retomber à zéro à un moment donné parce que tu ne peux plus marcher. Et puis, tu vas progressivement mettre du temps pour revenir et on calcule des scores à quel moment on estime que tu vas revenir sur ta courbe dans le processus RTP. C'est un des éléments aussi. Le retour de performance, c'est à quel moment tu reviens à ton niveau initial. Mais parfois, ce n'est pas le niveau initial. Ça doit être un niveau supérieur si tu es avant ton pic ou un niveau un petit peu moindre. peut-être qui peut t'accepter si tu as passé ton plateau. Donc oui, c'est par sport. Et donc, le niveau de maturité, il va dépendre, ce qu'on a pu constater, si ton sport est très dépendant, il est très physiologique, si tu es sur du 50 mètres natation ou du 100 mètres en sprint, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres paramètres, mais où tu as une prédominance plus importante de ces paramètres-là, tu vas être sur les âges les plus précoces autour de 21, 22, 23, 24 ans. Si tu passes sur des distances longues, si on reste sur de l'athlète, tu vas augmenter, tu vas passer à 24, 25, 26, voire 28 sur le marathon. Et on a fait des études aussi sur l'ultra-trail et les très grandes distances, les grands d'ingres qui courent pendant une semaine. Là, tu décales encore plus. pourquoi tu décales encore plus aussi parce que donc forcément on a cherché des hypothèses sur le shift des des myofibrils où tu vas avant passer toutes celles qui sont plutôt de profil type 2 vont basculer sur du 1 potentiellement avec l'âge des réflexions autour aussi des nocicepteurs qui évoluent avec le temps peut-être un peu moins réceptif tous ces éléments-là qui ont été discutés. Mais donc, en fait, on arrive à estimer des âges au pic qui sont dépendants du sport et de l'épreuve. Ça ne va pas être le même pour un perchiste que pour un lanceur de marteau et qui ne va pas être le même pour un sprinter non plus entre le 200 mètres et le 400 mètres. Tu as des différences et puis, on voit des évolutions aussi un peu dans le temps entre les médailles olympiques. Tu vois ça sur l'outil qu'on a construit dans le premier. projet médaillabilité, tu peux le visualiser sur les couloirs, le range de ceux qui ont déjà été médaillés olympiques, où est-ce qu'ils sont situés. Donc ça ne veut pas dire que si tu es en dehors de ce range, tu ne peux pas être médaillé, mais tout le travail d'estimation, que ce soit sur les estimations de potentiel, on l'évoque tout à l'heure, ou l'estimation des chances de bien figurer sur une compétition internationale, tu as une phrase dans un bouquin de d'un auteur que j'adore, je pense avoir lu tous les livres, Edgar Morin, et qui a fait un petit essai avec Pierre Rabhi, Frère d'âme, ça s'appelle, et à un moment, ils te disent, ils parlent de, alors pas d'estimation dans le sport de haut niveau, mais de devenir de l'humain, des solutions possibles par rapport à notre planète et à ce qu'on pourrait faire, et ils te disent... qui reflète la philosophie de nos travaux lorsqu'on met des algos pour estimer des choses, c'est le certain n'est pas sûr et l'impossible est probable. Et ça résonne bien ça en fait. Tu peux avoir une probabilité d'Armand Duplantis, attention spoiler, il a 98% de chance d'être champion olympique, mais il peut quand même perdre, c'est pour ça qu'on regarde. Il peut se blesser, il peut être en contre-perf, il peut choper une gastro. Hier, on discutait avec les équipes de Santé publique France qui surveillent les leptos parce qu'il va y avoir de la natation, le triathlon qui va être dans la Seine. Il y a quand même des égouts qui se jettent dedans. Ça peut être les patients zéros dans le village. et transmettre ce type de maladie. Donc, on peut choper une gastro ou être malade. Donc, le possible n'est pas sûr, l'improbable est possible. C'est vraiment ça. Je me souviens, tu as des semaines olympiques qui sont organisées avant par la mission olympique et par l'Agence nationale du sport, où tu regroupes les athlètes, les DTN, et puis tu as des thèmes. Je me souviens, avant les Jeux de Rio, il m'avait demandé de faire une intervention sur les taux de transfert. Si tu es en athlétisme et que tu es champion du monde en N-1, voilà historiquement tous les taux de transfert qui existaient. Il m'avait demandé, donc tu avais l'approche globale comme ça, sur tous les sports, que chacun puisse jouer avec l'outil, regarder et trouver ses taux de transfert. Mais tu avais toute une partie. la grosse partie de l'intervention c'était sur les outsiders tous ceux qui étaient en dehors de ces gros taux de transfert et de grosses probas qui avaient été champions olympiques pour dire oui ok c'est mieux si t'arrives en favori mais en fait il y en a beaucoup qui sont passés par d'autres chemins et nous ça nous a amené à réfléchir quand on va discuter avec une FEDE, on retrace je sais pas si tu vois ce que c'est que les 5 keys diagramme c'est des espèces de flux ok qui transfèrent d'un état à un autre. Et donc, ce qu'on fait, on avait fait dans le cadre de l'ECSS, tu l'avais vu, tu as le panneau sur les judokas. Tu sais, chaque fil, chaque corde représentait un judoka. On avait fait une expo d'Atavis. Et donc, on crée ces outils-là de manière dynamique où on montre, en fait, toutes les trajectoires individuelles depuis 30 ans de tous les médaillés olympiques dans la discipline en question. Parce qu'en fait, ça va toujours arriver où ce n'est pas pareil. OK, si tu arrives avec d'autres exemples... Nous, dans notre sport, ce n'est pas pareil. Donc, on essaye de montrer quelles sont les trajectoires qui ont été prises depuis 20, 30, 40 ans dans le sport en question et par où sont passées en termes de performances. les champions olympiques, les champions du monde. Et puis, tu as des trajectoires complètement atypiques. Celle de Teddy Renner, c'est le cadre de cet expo-là. Tu vois, il est tout le temps en haut. Mais tu vois même des gouttes comme Clarissa Gveden ou sur ce même exemple, qui est beaucoup plus fluctuante en termes de perf. Et du coup, ça te fait rentrer sur la partie de l'individualisation. C'est chaque chemin, chaque parcours, chaque trajectoire, elle est unique. Et donc, c'est le niveau d'accompagnement que tu questionnes derrière. Qu'est-ce que tu mets en place ? à partir d'un profilage d'un athlète et des capacités d'un moment pour l'emmener à ce niveau-là. Ça veut dire que ça, ça fait partie des missions qu'on a. Donc, tu as la mission, on accompagne sur le profilage, on capte des données dessus, tu discutes sur la programmation que peuvent mettre en place les staffs pour savoir si d'un point de vue, souvent les questions, ils veulent qu'on les challenge un peu d'un point de vue scientifique, est-ce que c'est cohérent et ainsi de suite. Et puis, surtout, tu as toute une partie chez nous aussi, personnalité. qui travaillent sur c'est quoi la demande compétitive. Donc, tu caractérises les exigences compétitives, qu'est-ce qu'il faut pour gagner, comment les adversaires gagnent, comment ils perdent et comment on construit des stratégies, on propose, on discute sur les stratégies d'adaptation pour gêner les adversaires. En fait, notre labo aujourd'hui, il traite les grandes bases de données dans le sport. Donc, tu en as partout. Tu en as sur le profilage, tu en as sur le monitoring, tu en as sur l'analyse de concurrence. tu as le projet de jus sur les spécificités féminines comment tu vas rentrer quand tu es sur des populations d'athlètes féminines, en plus le cycle menstruel dans toutes ces cyclicités de charge d'entraînement de récupération des glues de chronique tu as des données sur des sujets qui doivent te paraître peut-être sensibles plus particulièrement par rapport à ton profil sur le RTP sur le RTP si tu n'as pas les données, le profilage en amont quand l'athlète n'est pas blessé est-ce qu'il est capable d'envoyer en compétition ça va être compliqué de dire à quel niveau il faut qu'ils reviennent. Tout en complément de tout le travail, de ce qui se passe au milieu, avec une complexité, quand tu n'es pas dans un centre d'intervention où tu vas avoir des moments où tu as à la fois les kinés, les réathlétiseurs, les prépas physiques, le retour dans le groupe. Et donc, si tu manques des éléments dans la continuité de ce qui est encaissé en termes de charges, si tu as un tour dans la raquette, ça ne va pas être très pertinent. Le modèle que tu peux construire sur quelle est la probabilité de risque si tu le mets en situation de compétition demain à l'athlète.

  • Speaker #0

    Et justement, je rebondis encore. Tout à l'heure, tu nous as parlé de trajectoire individuelle de pair, fait de biais d'interaction. Et là, tu l'as déjà un peu abordé. Quant à un athlète, en fonction de sa discipline, où justement vous avez vu quelle trajectoire a le plus de chances de mener à l'or olympique. Est-ce que vous lui transmettez l'info ? Est-ce que vous lui dites, ben voilà, toi, ta trajectoire pour l'instant, t'es là, donc t'en es loin ou t'en es prêt, et tu lui dis justement pour que ça interagisse dans le meilleur, ou est-ce que vous ne lui dites pas, vous en parlez juste au coach et à l'entourage, tu vois comment vous interagissez justement quand vous avez ces infos-là ?

  • Speaker #1

    Alors, sur ces réponses en deux temps, nous, on est plus en interaction avec les staffs. on crée des outils à leur demande ou à la demande de l'ANS on interagit avec eux on a un devoir éthique et déontologique c'est de leur expliquer comment c'est construit avec quelles données, avec quels choix qui ont été faits quels biais on a mis dans toutes les étapes pour éviter ce biais d'interaction un biais d'interaction c'est aussi tu as donné trop de points à un outil parce que tu as des capteurs, parce que tu as des algos de computer vision, parce que c'est dynamique et tu vois des données Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids que le ressenti. Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids qu'une autre analyse à côté. Ça, les directeurs de perf, les entraîneurs qui sont plus chefs d'orchestre, il faut que nous, on leur insuffle ça, que ce n'est pas parce que c'est technologique que ça peut être joli, que ça a plus d'importance que d'autres éléments. Et donc, on leur fournit ces outils qui sont bons. Tu vois, au début, on était sur outils d'aide à la décision. On est plus avec le recul sur des outils d'aide à la réflexion. Ça questionne plus en fait. Tu améliores l'outil et tu es dans une démarche littérative où tu rajoutes un truc et puis autre chose et puis il faut d'autres éléments. Et puis parce que la perf elle est hyper complexe, multifactorielle, si tu veux accompagner, c'est forcément plus logistique et donc tu vas rajouter des éléments tout en essayant de réfléchir au courant Smart Data. C'est comment tu minimises la captation d'informations parce que ça a un coût. et que tu n'as pas besoin d'avoir nécessairement des éléments qui seront peut-être moins utiles et qui ne rapporteront pas une grosse plus-value. Donc on leur fournit ces outils-là et c'est eux qui décident de comment ils l'utilisent, si on reste sur les couloirs de perf et les estimations de... de niveau que l'athlète peut atteindre, c'est à eux de voir s'ils communiquent ou pas. Ça, c'est le premier élément de réponse. Un exemple, c'était avant les Jeux de Tokyo, avant qu'ils soient repoussés. On avait travaillé, au lieu d'utiliser la quarantaine de variables qu'on a pour estimer les chances d'être médaillés, on n'avait pris que quatre et on avait construit un modèle. C'était avec l'athlétisme. À l'époque, Florian Rousseau était le directeur de l'Aperf de l'athlète. et donc juste le couloir les pentes de progression les taux de transfert donc peu d'éléments par rapport à ce qu'on utilise aujourd'hui et on avait créé un modèle et puis le score de précision était pas mal il s'était entraîné sur les 3 Olympiades précédentes on avait un score qui était pas mal et donc on sortait des prédictions pour l'athlétisme pour Tokyo Merci. Et donc, on n'avait sorti qu'une médaille d'argent de Kevin Meyer pour la France. Et donc, au début, le staff était plutôt d'accord. Et au dernier moment, on ne l'a pas soumis ce papier. Parce qu'en fait, Florian a réfléchi avec ses équipes et il s'est dit, la Villainy, par exemple, de le booster en lui disant, tu n'y es pas, il va le prendre réellement comme un challenge, selon eux. Mais par contre, de dire, pour d'autres, tu n'y es pas, tu n'es pas invité ou tu n'y es pas, ça va créer des problématiques. Et puis ça va créer des problématiques, c'est toujours la même, les médias vont s'en emparer. Une équipe française estime qu'une médaille d'argent pour l'athlétisme à Tokyo, ça allait créer plus de bruit et de bordel que de supports qu'on peut fournir. Donc on ne l'a pas sorti ce papier. Ça c'est la première partie. Et la deuxième, le dérivé de ces trajectoires individuelles, c'est notre travail sur comment on accompagne les FED à estimer des potentiels. c'est-à-dire comment on va créer des outils pour recalibrer les performances en fonction de l'âge relatif, de l'âge biologique, de l'âge d'entraînement, et comment on va prolonger la courbe, parce que tu n'as qu'un début de courbe sur les jeunes athlètes. Donc en fait, notre démarche est complètement inverse. Elle n'est pas de dire, ce jeune athlète-là, il a une grande chance d'appartenir aux typologies de trajectoire. De futurs champions olympiques, il a des pentes de progression intéressantes à des moments clés. Il a un historique de pratique dans l'activité qui est moindre. Il a une pratique délibérée jeune qui est plus conséquente. Il a un développement d'un socle plus intéressant. Il est en retard de maturité vis-à-vis de ses collègues. Donc, il a un gros potentiel. Notre travail, il n'est pas là. Notre travail, il est de fournir les outils dans l'autre sens. attention, vous êtes en train de louper tous ces individus-là parce que vous vous focalisez uniquement sur la performance à ce moment-là, à l'instant T. Vous regardez uniquement des trajectoires de perfs et parfois pas les trajectoires, pas la cinétique, pas d'où ça part, mais vous regardez des niveaux de perfs de jeunes athlètes à ce moment-là et vous êtes en train de comparer des individus qui ont des âges relatifs très différents. Tu vois, dans des catégories U16, U14, U16, tu peux avoir un an et 364 jours d'écart. entre deux enfants. Et c'est pas rien sur ces verres-là. Et tu peux en avoir qui ont passé depuis de plus vers terre et d'autres qui sont avant. Et un qui s'entraîne dans ce sport depuis un an et demi et l'autre depuis huit ans. Donc, du coup, c'est ouvrir déjà sur ces éléments-là. Et les outils qu'on peut fournir, c'est, à partir de quelques éléments de performance, de fournir les 500 trajectoires possibles, de modéliser les 500 trajectoires possibles par rapport au point historique et cette relation âge et performance. Donc, les 500 trajectoires possibles de cet individu-là et de fournir une une probabilité d'appartenance à des trajectoires. Est-ce que c'est un individu qui a sa probabilité d'être sur une trajectoire de « tu n'es pas exceptionnellement fort, mais tout au long de ta vie » ? Parce qu'en fait, quand on regarde ces données-là, on les a sur plus de 100 millions de données en athlée, en natation, on l'a fait en aviron, on l'a fait dans beaucoup de sports. Et on a toujours quatre typologies de trajectoires identiques. C'est en gros, tu as ceux qui ne sont pas très bons tout le temps. Donc ceux-là, ils sont bien identifiés, il n'y a pas de souci. Ils continuent la pratique, ils s'amusent. C'est à ceux qui sont fort jeunes mais qui vont s'écrouler

  • Speaker #0

    qui est au moment de clé de transition du pic de vélocité de croissance donc du pubertaire au moment clé de la transition de 17-18 ans qui ne vont pas réussir à continuer à progresser et qui vont s'écrouler la problématique c'est que beaucoup d'argent sont engagés sur ces individus là parce qu'ils sont fort jeunes tu as ceux par contre qui nous intéressent le plus qui n'ont pas des niveaux de performance élevé jeunes par contre qui s'y poursuivent et que tu les maintiens dans une structure tu les mets dans une structure de haut niveau c'est ceux là qui ont les plus hauts niveaux à l'âge au pic C'est cela. c'est une grande probabilité d'être champion olympique et donc notre travail c'est comment ces individus là ne sont pas dégoûtés de la pratique parce que pas considérés pas considérés parce que souvent c'est ceux de fin d'année souvent c'est ceux qui sont les moins matures et en fait quand tu discutes de ça avec des FED tu crées des outils qui leur montrent ces individus là ou tu recalibres les paires c'est tout con en fonction de l'âge relatif tu regardes la relation qu'il y a pour celui qui a 10 ans, 10 ans et 1 jour, 10 ans et 2 jours et 3 jours. Regarde le niveau de perf, ça te crée une relation. Et cette relation, tu l'appliques sur l'ensemble de ta population. C'est-à-dire que le gamin qui est né en décembre, lui, tu vas lui remonter son niveau de Watt sur l'ergomètre. Celui qui fait de la natation, tu vas lui enlever des millisecondes parce que tu as compris la relation de l'âge relatif dans sa catégorie d'âge. Et ça, tu le fais pareil sur le niveau de l'âge biologique. tu calcules à quel moment quelle distance il est de son pic pubertaire, à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans et tu vas mettre en abscisse, au lieu de mettre 10 ans et 1 jour, ainsi de suite tu vas le centrer par rapport au pic pubertaire il est à pic pubertaire moins 3 ans moins 2 ans et 360 jours, ainsi de suite et tu regardes la relation, pareil, et là tu recalibres et en fait ça te fait remonter des individus qui sont loin des scopes, et du coup ça questionne sur, mais pourquoi en fait lui on investit pas sur lui ok d'accord donc du coup ce qui va être important après bah ouais cet individu là si on le met dans la structure on va regarder sa capacité de compréhension des tâches on va faire du profilage psycho ça ouvre le monitoring du coup il faut qu'on fasse attention aux charges encaissées euh... puisque l'individu est dans le même groupe, mais il est plus jeune, donc il va répondre différemment. Il faut prendre... Alors ça, c'est pareil, tu as beaucoup de littérature dessus. La période de pic de croissance saturale, pic de vélocité de croissance, elle est cruciale sur tout ce qui va être maladie, les pathologies qui sont liées à la croissance. Si tu maintiens une charge équivalente, tu vas les exposer à un bien plus grand risque. et notamment les individus qui ont des timings et des tempos rapides. Ceux qui sont plus précoces et qui vont vite sur l'atteinte de leur pic, prennent leurs 10-20 cm très rapidement, ceux-là, ils sont à grand risque, ce qui est logique. Ces âges biologiques, relatifs et d'entraînement, c'est logique. C'est juste peu employé de manière massive pour éviter de louper des potentiels. Le support, là-dessus, il est vraiment dans ce champ-là. Lui, il a une trajectoire, il faut le prendre. C'est attention aux individus que vous êtes en train de louper. Parce que tu as ce qui s'appelle l'underdog effect. C'est si tu maintiens des individus de fin d'année. En gros, l'effet de l'âge relatif, le RAE, dans la littérature anglo-saxonne, je le retrouve dans tous les sports. Tu as plus d'individus nés en début d'année qu'en fin d'année. Par contre, si tu regardes les champions du monde des Olympiques, c'est à l'équilibre. autant d'individus de fin d'année que de début d'année ce qui se passe c'est que tu as un phénomène de compensation dans le transfert au moment de basculer dans la transition 17-18 ans où c'est les individus de fin d'année qui ont été maintenus dans des structures ou qui sont passés par d'autres voies en fait eux ils sont adaptés avec autre chose donc quand ils rattrapent leur retard de maturité parce que la maturité c'est pas juste un retard sur leur capacité physiologique et musculaire euh C'est aussi de la coordination neuromotrice, c'est aussi des capacités de compréhension de la tâche, c'est aussi des capacités psychologiques différentes. La maturation, ce n'est pas la croissance. La maturation, c'est l'atteinte du 100% de tes capacités d'adulte. Du coup, tu as plus de capacités sur tout. Quand tu atteins ça, tu rattrapes ton retard. Ces individus, ça s'appelle l'underdog effect, c'est ceux qui ont le plus grand taux de conversion. pour passer professionnel, pour être MVP dans les ligues américaines, pour être multiple champion du monde aux Olympiques. Donc l'enjeu, c'est de pouvoir leur donner la chance d'accéder à des structures qui vont les accompagner vers le haut niveau. C'est pour ça que nous, on parle d'estimation de potentiel. On estime. avec des marges d'erreur, toutes les trajectoires possibles, d'appartenir à tel groupe, on estime des performances s'ils avaient le même âge relatif, s'ils avaient le même âge biologique, s'ils avaient le même âge d'entraînement. On estime le poids d'autres variables sur l'atteinte de niveau de performance, donc on parle de trajectoire de vie, où on va venir contextualiser les couloirs de perfs avec tout un tas d'autres éléments, sociologiques, psychologiques, la place dans la fratrie, les moments effondrés. ils prennent une première licence, à quel moment ils se spécialisent dans l'activité pour faire attention à l'hyperspécialisation précoce ou la spécialisation précoce, quelle est la densité des groupes d'entraînement dans lesquels ils sont, quand est-ce qu'ils intègrent une structure, quelle est la première compétition départementale, régionale, nationale, internationale, quels sont les premiers niveaux de perte sur ces compétitions-là, pour venir contextualiser et essayer de comprendre de manière individuelle le poids de toutes ces variables-là. Est-ce qu'ils sont ruraux ou urbains ? Est-ce qu'ils ont des frères et des sœurs ? Est-ce que les parents pratiquaient ? quelle est la place du sport dans la famille quelles sont leurs premières blessures on va essayer d'apporter de l'information sur ces trajectoires là pour justement venir enrichir et veiller aussi sur l'impact que ça peut avoir et que ça a une résonance hautement individuelle c'est ouf

  • Speaker #1

    c'est ouf et sur le nerd dog effect j'entendais parler dans le rugby où on disait que souvent ceux qui perçaient en pro Ce n'est pas ceux qui avaient toujours été leaders dans les équipes de jeunes, qui étaient les meilleurs dans les équipes de jeunes, qui étaient toujours à la pointe, mais c'était plutôt ceux qui étaient, on va dire, remplaçants, jamais le favori, tout ça. Justement, underdog. Toujours là quand il faut, mais en même temps, jamais celui qu'on couche en premier sur l'équipe type. Et on disait qu'il y avait un aspect, c'est parce qu'ils ont toujours dû se battre pour exister, entre guillemets. qu'au moment de passer pro, ceux qui ont toujours été underdog et outsider, ils ont l'habitude de fournir ce travail, alors que ceux qui ont toujours été bons en s'entraînant un peu moins, ils n'arrivent pas à passer le cap. Est-ce qu'il y a un aspect comme ça aussi par rapport au travail fourni et tout ça, et donc l'habitude d'avoir travaillé, ou pas trop ?

  • Speaker #0

    Complètement. L'underdog effect et l'effet de l'âge relatif, ça a d'abord été montré dans les sports où tu as besoin de gros gabarits. C'est d'abord le hockey sur glace, le rugby qu'on montrait. Donc, tu as des études qui ont quantifié cet effet-là. Et donc, dans le rugby, et derrière, en fait, tu as des études qui vont essayer d'identifier les caractéristiques de pourquoi, comment ils s'en sortent. Et donc, les notions de résilience sont hyper importantes. Et puis, de construction vis-à-vis de l'échec. tu vois Vertu de l'échec super bouquin j'adore aussi faire le pépin tous ces bouquins c'est aussi un autre bouquin qui est génial qui s'appelle de Mathieu Sayet Black Box Thinking comment tu amènes une structure sportive de haut niveau une structure peu importe laquelle à penser boîte noire à penser comment tu identifies les facteurs quand tu échoues parce que c'est de tes échecs que tu apprends le plus Du coup, ils sont en situation d'échec tout le temps. Ils ne sont pas titulaires, physiquement ils sont moins forts, techniquement il faut qu'on pense, ils ont des capacités de coordination qui sont moindres parce qu'ils sont moins matures, ils sont plus petits, ils ne peuvent pas jouer sur la physicalité, c'est pour ça que c'était dans le rugby et le hockey que ça a été montré en premier. C'est toutes ces capacités-là qu'ils sont en train de construire, c'est la capacité à se construire avec d'autres paires, à se reconstruire. Il y a eu une étude qui a été faite, c'était le GRID, British Medalist Project c'est après les Jeux de Londres les Anglais ont publié justement tout un nombre conséquent de variables qui impactaient la réussite de leurs multimédaillés et notamment cette espèce de rocky road là où ils avaient et ça était un peu mal interprété parce qu'ils avaient c'est toujours qu'une étude scientifique donc c'est dans un champ particulier avec cette population là ces données là où ils avaient montré qu'en fait Merci. Ceux qui étaient multimédiaires, ils avaient vécu des échecs, ils avaient vécu des événements traumatisants. Ils n'ont pas été identifiés comme traumatisants par eux, et donc ils se sont reconstruits des traumatisants dans le sport. Ils ont sélection pour des Jeux Olympiques alors qu'ils sont champions du monde, ou alors ils arrivent ultra favoris et ils échouent complètement. Donc ce type d'événements-là, mais aussi des personnels, tu vois, perte de proches. séparation, décès d'enfants, de parents, et ainsi de suite. Et donc, ça avait été interprété de façon un peu bizarre. mais en tout cas ça soulignait ses capacités de reconstruction et de résilience les anglo-saxons ils sont forts sur tout ce qui est long terme athlète développement, ils sont maintenant ceux qui ont travaillé grandement sur les anglais, les canadiens, Singapour travaux géniaux aussi là-dessus ils travaillent sur le processus de sélection-déselection ils sont en capacité d'aller dire à des capitaines de sport-co comme lui ou le foot tu retournes dans ta structure, dans ton académie, tu ne vas pas faire le tournoi de destination jeune ou tu ne vas pas t'emmener sur la compétition internationale alors qu'il est leader à contester. Le sujet n'est pas son niveau de perf. C'est juste pour créer ses capacités de résilience, pour créer ses capacités de frustration et de dire, tu retournes en fait et voilà ton cahier de vacances. On t'attend sur ça, ça, ça, ça, ça. Tu dois progresser sur le leadership, tu dois progresser. sur cette capacité-là. Tu dois progresser sur ces composantes physiques ou physiologiques. Et en fait, c'est un double avantage, parce que ça permet d'ouvrir le pouls de ceux que tu maintiens. Vu que tu écartes des individus que tu sais que tu vas garder et qui sont très forts, tu fais rentrer des individus qui, eux, ne seraient pas là. C'est là où tu peux faire rentrer tes underdogs, les maintenir dans le système et leur dire, voilà, maintenant, tu vas repartir dans ton académie ou dans ta structure, mais on t'attend sur ça, ça, ça. Et surtout, on voit des signaux forts. On te voit et on t'appelle régulièrement. Donc, on continue à miser sur toi. Donc, tu ouvres le pool d'individus grandement en faisant ça. C'est hyper intéressant ce processus de sélection. Mais ça veut dire que tu travailles dans ces filières-là sur des potentiels. Donc, tu acceptes d'avoir des équipes nationales si tu n'es pas sélectionneur des U16, si tu n'es pas sélectionneur des U20. tu ne mets pas la meilleure sélection que tu construis pour ton équipe senior le message il est différent, ça veut dire que tu n'as pas tes financements qui sont tributaires de tes réussites de tes U16, U18, U19,

  • Speaker #1

    U20 et sur ce processus là est-ce que tu penses que c'est clairement expliqué ce processus sélection des sélections est-ce que c'est clairement expliqué en lui disant on sait qu'entre guillemets si on te fruste, si on te brime si on te donne du travail à faire pour revenir, on sait que tu vas être plus fort que si on te garde toujours dans l'équipe, que tu es toujours le premier, que tu es toujours le capitaine. Est-ce que c'est clairement dit ou est-ce que tu le frustres sans lui expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je ne travaille pas avec eux. Il y a quand même des petits enjeux de concurrence. Je ne sais pas de quelle façon ils l'amènent. Je ne sais pas. Il faudrait discuter avec des psychos. Quel est le mieux d'un point de vue réponse ? C'est toujours la même question. Tu as des stimuli. ça reste toujours ça tu vas varier tes stimuli pour toujours générer des adaptations donc il faut si tu prends l'exemple des charges d'entraînement tu as commencé par le volume, tu augmentes le volume à un moment tu ne peux plus, donc tu vas jouer sur l'intensité et puis à un moment tu vas jouer sur la densité donc ton ratio travail récup à l'intérieur tu ne peux pas toujours être à haute intensité ou sur les mêmes registres et puis après tu vas jouer sur l'orientation des séances comment tu les enchaînes les unes entre elles pour créer des nouvelles adaptations. Là, c'est un peu pareil. C'est pour ça que quand tu prends la littérature scientifique sur le talent ID, identification de talent, identification, identifiquer carré en latin, ça veut dire idem. Tu as idem dedans. C'est celui qui est pareil. C'est comment j'identifie une tasse, une fleur, un crayon. Et tu es crayon, tasse ou fleur, ad vitam. Ça veut dire... Donc, c'est pour ça que nous, on parle de potentiel. Potentiel. c'est le terme de puissance derrière, c'est en devenir, c'est quelque chose qui n'est pas présent, mais qui est ici possible en devenir. Et à talent, à identification, ils ajoutent talent, mais talent, tu n'as pas plus nébuleux comme terme. Il y a les notions d'inédit, tout le monde veut se planquer derrière, il l'a, il ne l'a pas, ce n'est pas le bon environnement, et puis il n'y a pas le truc. Donc c'est pour ça que nous, on préfère parler d'estimation de potentiel. On essaye de faire changer le terme. pour aussi éveiller sur ça. Et donc, du coup, tu es obligé d'embrasser super large. Tu as ces capacités psychologiques, mais tu as aussi des travaux sociologiques qui sont extrêmement éclairants sur les variables sociologiques qui sont associées à la réussite future. Fabien Hall, suisse, qui travaille, il a fait des travaux, il a montré sur les jeunes suisses en hockey sur glace que ceux qui étaient en NFL, c'est ce que tu évoquais tout à l'heure, tu avais beaucoup qui étaient benchés. qui étaient sur le vent mais dès lors que le coach leur explique pourquoi et leur porte de l'attention et là donne les significations et les justifications de pourquoi ils sont sur le banc, ce qu'ils attendent en termes de développement, quelles sont ces marges de progression, et bien c'est ceux-là qui sont, il y en a plus qui sont draftés de cette population-là que ceux qui sont très forts dans les catégories d'âge. Il y a un constat qui fait mal, tu n'as aucun entraîneur, Gustave, la dernière fois c'était sur un séminaire en athlète, qui sont d'accord avec ça quand tu leur présentes. Une étude, méta-analyse faite par Gullich, Barthes, McNamara, les trois gouttes de la détection du talent de l'ennemi. Donc, sur près de 40 000 athlètes dans les sports olympiques, ils ont analysé les performances jeunes et les performances seniors. Tu n'as que 2% d'individus qui se retrouvent dans les deux groupes. C'est des populations disparates. Tout le monde va te dire non, nous, ce n'est pas pareil. Non, mais non. Alors, les sports de combat, tu as un pourcentage plus élevé. Et forcément, plus tu vas te rapprocher. Si tu es junior, c'est des U21. Forcément. de ceux qui sont champions du monde jeunes bien entendu c'est logique mais plus tu vas reculer plus c'est loin et sur les sports olympiques t'es à 2% donc ça pour faire passer ça il faut que tu rentres dans les données de l'activité leur montrer justement toutes ces trajectoires individuelles et que t'es sur des pourcentages faibles et donc nous on a posé un terme c'est celui du paradoxe de la réussite précoce en fait C'est une vraie discussion que tu as à chaque fois. Tu rentres et les gens ne sont pas d'accord avec toi. Mais ce qui est bien pour discuter. On est d'accord, on se fait chier. Tu n'as pas besoin d'argumenter. Ce paradoxe, c'est que tu as des taux qui sont entre 2 et 20% de transfert entre des jeunes qui vont être très haut niveau. Et tu le retrouves dans tous les sports. sur le tennis sur d'autres t'as tes taux qui sont assez faibles par contre paradoxe parce que ceux qui montent sur des boîtes dans les catégories jeunes qui sont champions du monde jeune ou aux olympiques de la jeunesse ainsi de suite ils augmentent leur probabilité d'être champions du monde olympique plus tard donc t'as ce paradoxe là et en gros ces taux de conversion très faibles tu les retrouves parce que tu regardes juste des performances à un instant T t'as un super papier qui a été fait par une équipe italienne et le titre en anglais il est assez génial c'est ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain c'est sur les données de performance en natation jeune en fait il te montre la même chose c'est que les performances percées à l'instant T ne prévalent de rien sur une réussite future c'est là parce que tes performances jeunes que tu vas te retrouver en finale des championnats du monde ou d'Europe ou Olympique par contre les cinétiques de progression elles renseignent beaucoup plus de ça Hum,

  • Speaker #1

    hum.

  • Speaker #0

    Si tu es en capacité de progression et que tu as des grandes pentes de progression et surtout que la différence qui monte, c'est que ceux qui vont atteindre le haut niveau, c'est ceux qui n'atteignent pas de plateau aux alentours de 16, 17, 18. Ceux qui continuent à progresser à ce moment-là. Et donc, c'est très lié. En fait, tout est extrêmement lié. Si tu commences l'activité très tôt, tu te spécialises très tôt, tu as le risque de blessure de surutilisation et de burn-out. Mais en plus, vu que tu as encaissé beaucoup plus de charges d'entraînement, tout à fait Tu sais, c'est l'exemple que Martin Bouchette prend du dentifrice dans le haut niveau. En fait, vu que tu as déjà vachement utilisé ton dentifrice, sur la fin, tu es vraiment obligé d'être très précis et donc de bien le squeezer. Là, c'est pareil. Ceux qui ont les capacités de progression sur ces transitions essentielles dans cette catégorie d'âge, où tu as aussi le plus grand taux d'abandon de pratique, mais c'est parce qu'aussi, tu as un choix à faire entre le scolaire, le sport, le sport de haut niveau ou pas, c'est ceux qui ont moins d'historiques et qui se sont spécialisés plus tard et là c'est pareil personne ne va être d'accord avec ça t'en as plein qui sont en opposition parce que t'as les exemples des Sir Williams t'as l'exemple de Tiger Woods mais la majorité c'est de la spécialisation plus tardive nous c'est ce qu'on constate quand on fait des études de tous les médaillés olympiques depuis le début des Jeux mais depuis aller 30-40 ans de ces profils là c'est ouf c'est ouf et

  • Speaker #1

    Je reviens sur un truc que tu as dit tout à l'heure. On a parlé de blessures et de couloirs de performance. Est-ce qu'il y a des sports où tu as remarqué que des grosses blessures, type ligaments croisés ou quoi, permettaient justement, on va dire des courbes avec des trajectoires où il y a une grosse blessure, type croisé, permettaient de rebondir encore plus haut ? J'avais entendu ça dans le ski où on disait, en gros, on disait ça à des patientes, si tu ne t'es pas fait de croisés, tu ne seras jamais médaillé. Est-ce que c'est vrai suivant le sport ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est le très bon exemple, le ski. On a fait un papier qui va dans ce sens. sur l'historique de toutes les blessures de croisés dans le ski et les équipes de France. C'était Malaïda qui avait réalisé ce papier. On avait modélisé les trajectoires de paires. Et un des résultats qui a été interprété dans ce sens-là, c'est que le groupe qui s'était fait les croisés avait des niveaux de performance plus élevés. Parce qu'ils se faisaient le croisé, globalement, avant l'âge au pic. Et donc après, ils devenaient plus performants. en fait Tout le monde revenait sur sa courbe, 100% revenait après. Et donc, pareil, tu sais, tu as des résultats, et puis tu as la partie discussion, tu discutes les résultats. Donc là, avec les médecins d'équipe de France, Nicolas Coulmy, leur référence scientifique, eux, ils avaient discuté avec les athlètes. C'est aussi, tu es dans une machine à laver, dans le sport de haut niveau, tu as des compètes, tu es tout le temps en déplacement et ainsi de suite, les stages de préparation, ça s'enchaîne, ça leur permet de souffler aussi. Et ça leur permet de rééquilibrer si jamais tu n'as pas forcément le temps dans des saisons qui sont toujours longues, d'avoir un vrai temps de développement de certaines capacités. Et donc du coup, ça permettait aussi de reposer un peu le plan d'entraînement et de dire qu'est-ce qu'on n'a pas eu le temps de faire et qu'est-ce qu'on souhaite développer en plus sur cette phase-là où on sait que pendant six mois,

  • Speaker #1

    il va falloir bosser.

  • Speaker #0

    Et les athlètes ? Je vous ai remporté comme informations. Déjà, ça y est, je suis dans le gang des croisés. C'était une espèce de ce que tu évoquais. Les croisés gros. Et deux, je vais pouvoir souffler. Exactement. Et deux, je vais pouvoir souffler par rapport à ces rythmes effrénés. Et donc, cette étude avait montré ça. Alors, elle a été interprétée comme tu te fais un croisé dans le groupe des championnes du monde des Olympiques et tu vas avoir un niveau de perf plus important après. Mais c'était juste. dans la relation AG-Perf, c'est que les croisés intervenaient dans la majorité des cas avant le pic, l'attente de l'âge au pic.

  • Speaker #1

    Et sachant ça, et en ayant parlé du processus de sélection, est-ce qu'il n'y aurait pas un avantage, il faut voir avec les coachs et tout ça, à couper certains athlètes à certains moments, justement, pour qu'ils puissent rebondir, pas qu'ils soient blessés, mais leur dire... Au lieu de t'entraîner que sur le ski, avant ton âge au pic, on va te mettre pendant deux ans, tu vas toucher à tous les sports possibles, de glisse ou autre, tu vas faire de la PPG, mais tu ne vas pas te spécialiser. Pendant deux ans, tu vas toucher à tout pour qu'ensuite, tu sois encore plus fort sur ton truc.

  • Speaker #0

    Ça, c'est quelque chose qui serait génial. Nous, on commence sur une bagarre en ce sens. tout à l'heure là avec les collègues pour pour créer un groupe national sur la détection et l'accompagnement à long terme de développement du jeune athlète le rêve si tu prends le gamin et prennent une licence et il va prendre une licence au judo mais en fait il va c'est un pass multi sport quoi il va apprendre à apprendre à courir apprendre à nager apprendre à grimper apprendre à pédaler pour développer le socle des... des capacités motrices, éviter la spécialisation trop tôt, qu'ils s'amusent, qu'ils soient dans un schéma de réussite, et qu'ils poursuivent. L'enjeu, il est là. Il est de former, de pouvoir estimer les plus grands potentiels, mais il est aussi de créer une nation plus sportive, parce qu'on en est loin. Quand tu reviens à l'étude du Lancet, évoquée au début, où on est 119e nation, on perd sur toutes les capacités nos enfants, on perd sur toutes leurs capacités. physique et physiologique et de conditions physiques, c'est catastrophique. Donc nous, on va se bagarrer, on entame des démarches pour ça, on met en place un premier CCS, une formation continue au sein de l'INSEP, on réfléchit pour comment atteindre les différentes strates au sein d'une fédération et les clubs, parce qu'en fait, c'est dans les clubs que tout se passe au tout début. parce qu'il y a un vrai enjeu de multi-activité. Et ce processus de sélection, de désélection, d'ouvrir sur d'autres sports, c'est aussi un... Les fédérations, en fait, elles réfléchissent aussi en termes de nombre de licenciés, donc elles ne veulent pas perdre des licenciés. C'est compliqué de ne pouvoir... Personne n'a réussi à mettre ça en place. Les pseudo-acques ont réussi, récemment, il y a une semaine ou deux, à... qu'il n'y ait plus de compétition jusque lors U17. Je ne sais pas si tu as vu passer ça. Parce que la compétition fait que dans les clubs, ils veulent gagner.

  • Speaker #1

    Ils ne veulent pas construire la compétition.

  • Speaker #0

    mais tu mets ceux qui sont les plus forts, dans le développement de tout le monde. C'est un sujet qui est compliqué parce qu'il est aussi politique, celui de la détection et du développement en termes des jeunes athlètes. Mais c'est sûr que de réussir à harmoniser un développement global, c'est un enjeu extrêmement fort, mais sur la construction des individus aussi. C'est de les mettre en réussite dans différents sports, trouver celui qui kiffe le plus pour qu'il continue, pour pas qu'ils arrêtent la pratique. T'as pas qu'un enjeu de haut niveau. C'est comment tu...

  • Speaker #1

    Santé publique, ouais.

  • Speaker #0

    T'amènes une nation à être plus sportive. C'est totalement sur la santé publique.

  • Speaker #1

    C'est ouf. Ouais, c'est ouf. Adrien, est-ce que tu, en quelques mots, tu peux nous expliquer un peu à quoi ressemble une semaine type ou une journée type pour toi ? Est-ce que tu vas à la rencontre des entraîneurs pour débriefer la recherche, les études que vous faites ? Est-ce que tu passes toute ta journée à faire de la recherche, à discuter avec tes collègues ingénieurs ? Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de tout ça. On est un laboratoire, donc tu as une partie aussi d'encadrement de stagiaires un peu, mais de doctorants. donc tu as aussi une partie de d'échanges avec les futurs docteurs, tu les accompagnes sur... Donc là, nous, la démarche, comme c'est ce que je fais, j'enquête que des thèses en chiffres avec Yanis, qui est préparateur physique des équipes de France de basket, Jeanne, avec Chloé, qui est analyste pour le skate, avec, là, on en a déposé une la semaine dernière, avec Édic et un analyste dans une structure professionnelle, pour être au contact des staffs et de savoir quelles sont leurs problématiques Bon... construire un problème de recherche qui soit une réponse aux problématiques de terrain. Et en fait, parce que nous, on utilise des données et donc on crée des outils. Les outils, il faut que les fédérations, les structures sportives de haut niveau, et la main. Tu as un enjeu de souveraineté aussi, tu as des AMS, tout le monde garde à peu près les mêmes informations. L'intelligence, elle est dans ce que tu en fais, comment tu les croises et ce que tu vas faire pour répondre aux questions pertinentes des staffs. Et donc ça, tu ne peux pas le laisser au mec qui va le vendre à ton concurrent. Donc, il faut que tu aies des individus qui soient en capacité de faire évoluer les outils tous les jours. Donc, tu as une partie avec les stagiaires, les doctorants. Tu as une partie scientifique où tu traites des données, tu vois ce que tu peux faire comme article, tu publies et tu soumets. Tu as une partie, on est quand même un laboratoire, on est évalué par l'HERS et où il faut qu'on trouve des fonds. Donc, tu es aussi chercheur de fonds. Tu réponds aux projets à NR, à différents projets. Tu as une partie où tu es, donc nous on est en support des équipes de France et des staffs. Donc tu as les équipes de France et les staffs qui te sollicitent pour dire voilà, on a toutes ces bases de données, il faut que vous nous aidiez, on a ça, on s'occupe de ça en descriptif, on a en routine, mais la base elle est conséquente et aidez-nous à regarder des relations entre des charges d'entraînement, des capteurs, de la vidéo, on va tout synchroniser pour identifier. les schémas qui nous amènent à la réussite, ou les données qu'on a taguées sur toutes les compétitions pour identifier comment les adversaires perdent, est-ce qu'on peut regarder différemment. Souvent, ils viennent avec des questions assez précises, c'est sur la chargement de l'allemand, c'est « je peux pousser sans les péter » , je le suis à chaque fois, ou « mettez-nous du vert, du orange, du rouge pour le risque de blessure » , quand ils ne captent pas grand-chose. Donc, tu as tout un travail, c'est quoi la question, c'est l'année. les blessures, c'est le risque de blessure, est-ce que vous rentrez les blessures ? Parce que ton plus grand risque de blessure, il est lié à tes blessures historiques, donc si t'as pas ça déjà, donc tu vois, t'as un gros boulot d'accompagnement, d'identifier quel niveau de maturité aussi sont les staffs pour pas aller leur mettre dans les pattes un truc qui est trop complexe ou pas assez, quel est le niveau de maturité autour des données de leur structure, t'as aussi une partie de médiation. scientifiques, donc à la fois par des confs, des podcasts, on est très sollicité, donc beaucoup moins par rapport aux demandes de confs, mais tu dois aussi échanger avec tes collègues, il y a une partie de veille énorme scientifique, des articles qui sortent, veille sur des discussions avec des structures professionnelles, à l'étranger, les franchises américaines, donner à l'utilisation, c'est quand même des grands oufs comme le foot anglo-saxon, donc c'est important d'avoir des connexions. Les analystes d'autres nations, quand tu peux échanger avec ceux qui font le même taf pour Timuessa, UK Sport, les Hollandais, les Australiens, les Japonais, c'est toujours pertinent. et puis t'as des sollicitations très ponctuelles de staff qui viennent et qui veulent que tu les aides sur un truc, sur un autre et t'as un maintien de tous les outils c'est pour ça qu'on est un certain nombre au labo qui sont déployés auprès des fédérations on est aussi sollicité dans le cadre du support Data Hub sur différentes tu vois t'es un peu identifié sur des champs tu vois, de... dans le labo, tu as Issa Aghi qui sont sur l'analyse de concurrence et la vidéo, tu as Juliana qui est sur les spécificités féminines, tu as Julien et Nico qui sont sur le paralympisme avec le projet de PPR, moi je suis identifié sur la partie détection et charge d'entraînement, donc tu es sollicité après par rapport à des thèmes en particulier. donc voilà comment les journées se résument parfois emmener sur des compètes, soit pour fournir des analyses, soit en amont pour regarder ce qui veut dire que tu as un oeil extérieur pour essayer de voir comment les adversaires utilisent les données. Les journées, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'elles sont différentes. Tu changes de staff, tu vois différentes personnes, différentes typologies de données, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu as des mentors ? des gens qui t'ont aidé et qui t'aident encore ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Mais déjà, d'avoir pu arriver à l'Hermès, c'est le professeur Toussaint qui dirige le labo, qui est profil cardiologue. Il a fait sa thèse de sciences à Harvard. Il était en équipe de France de voler. Et il a une... Lui, tu peux arriver avec des données récemment sur une étude, sur... des counter-movement jumps, des données du test de Martin le 15-30, de VO2max, de détente que tu mets en fonction de l'âge biologique et de qui a été drafté en NBA ou joue en pro par la suite et ceux qui sont à des niveaux moindres, tu finis à discuter des travaux d'Hawkins. C'est une vision extrêmement large, extrêmement... Tu vois, questionne les fondements biologiques de pourquoi tu as des différences de hauteur de saut, mais contextuelles dans un champ extrêmement large, ce n'est pas que le pôle France de basket. Donc extrêmement intéressant, et nous on a au labo tous les jeudis matins une réunion de recherche, où chacun, une ou deux ou trois présentations, va présenter ce sur quoi il travaille, chacun dit ce qu'il a fait dans la semaine, et quels sont les nouveaux projets pour ceux qui ont envie de travailler dessus, viennent et embarquent sur ces projets-là. Et c'est les moments les plus durs en termes de présentation de résultats scientifiques. Te soutenir ta thèse derrière, c'est tranquille. Les questions que tu peux avoir en congrès, mais tu te dis, mais posez des vraies questions, les gars. Parce que là, tu rentres dans un niveau de détail. Parce qu'autour de la table, tu as des physiciens, des mathématiciens, des kinés, des médecins, des cardiologues, des docteurs en stade, des docteurs en mathématiques. Tu as des profils très différents. Et c'est une culture du... C'est très scientifique, c'est erreur-échec. pourquoi t'as fait ça, pourquoi pas ce modèle et si tu testais ça et pourquoi et donc ça creuse fortement donc ça fait partie des mentors un autre qui m'a marqué et me marque toujours c'est Florian Rousseau aussi sur la place de notre rôle la posture, il est très attaché à la posture posture basse c'est de faire comprendre avant tout à un staff que t'es là, on support ça c'est un bouquin que je sais Merci. L'individu qui veut être un sport scientist, à mon avis, devrait lire « How to support a champion » de Steve Aikman, qui était le mec à la tête de tous les sport scientists et data scientists de UK Sport pour le cycle de Londres et de Rio. Il gérait pas mal de monde. C'était le premier à poser la notion de support scientist. Si on revient sur l'étymologie de support, supporter, c'est supportarrer, c'est porter par-dessous. Et lui, sa première expérience dans le haut niveau, il arrive avec « Serve Red Grave » . Il passe énormément de temps à faire très profond le lactate et il ne parle pas. Et où ça peut matcher, c'est parce que le mec a une phrase qui m'a accroché dans mon bureau. Elle est encadrée. C'est les scientifiques pensent qu'ils savent. par rapport aux athlètes, ils ne savent rien. Il lui sort ça la première fois qu'ils discutent. Et il a raison. Et il dit, on va pouvoir commencer à bosser ensemble parce qu'il a été cinq fois champion olympique sur cinq Olympiades différentes. Et il dit, tu n'as pas essayé en tant que physiologiste de me dire, il faut que tu fasses du polarisé ou il faut que tu fasses ça. Il fait la première fois, j'ai été champion olympique en faisant de l'aviron. La deuxième fois, j'étais sur beaucoup de fonciers. La troisième fois, du polarisé. La quatrième fois, tu n'as plus le même âge. tu utilises des trucs à haute intensité un peu plus, et ainsi de suite, et donc tu as plusieurs voies, tu es toujours sur l'individualisation de tes marquements. Donc ouais, le professeur tout simple, et puis après, c'est dans les vertus de l'échec, tu as une phrase où tu apprends énormément plus de tes échecs, mais tu ne peux pas, en une vie, échouer suffisamment, donc il faut que tu apprennes des échecs des autres, et pour ça, il y a beaucoup de... Moi je lis beaucoup, en dehors aussi du sport. Alors ça fait partie du taf de lire des papiers scientifiques, mais lire des bouquins, et en lire beaucoup, je pense que c'est important aussi pour ouvrir sur ce qu'on fait. Parce que tu as beaucoup la tronche dans des données, dans des protocoles, mais il faut le contextualiser, il faut l'écarter.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as lu dernièrement qui t'a marqué ou que tu relis ?

  • Speaker #0

    Les auteurs qui m'ont marqué et accompagné, c'est aussi lié au cursus. Staps et Ducmotte au début, Michel Serres aussi, Ramon. C'est important. Edgar Morin, ça m'a marqué beaucoup. La traduction, c'est complexe, mais ces derniers bouquins, c'est beaucoup moins complexe. C'est la leçon d'un siècle de vie, encore un moment. Un de ces derniers, encore un moment, je l'ai lu il y a 2-3 mois, il m'a marqué parce que c'est toute son expérience pour la suite de ce qui peut se passer. Donc, très pertinent. Récemment, je le disais tout à l'heure, c'était Charlie Fournassier et Claude Foké sur une intervention qui a évoqué Charles Pépin et les vertus de l'échec. Je suis rentré par ce bouquin, j'ai acheté tous ces bouquins, je les ai tous lus. une capacité de médiation philosophique. Nous, en tant que chercheurs, on doit faire de la médiation scientifique, de lire et de comment il aborde les problèmes sociétaux, les problèmes généraux, et qui les raccroche à des philosophes, et quelle est la démarche pour embarquer pas son auditoire, parce que je ne l'ai pas vu en conf, mais dans son bouquin, c'est juste génial. Après, tu vois, ça fait quoi Black Box Seeking ? Ce que j'évoquais, celui-là aussi, il est hyper important dans la démarche de comment tu amènes les doctorants avec qui tu travailles, les collègues avec qui tu es, la structure dans laquelle tu es, à être résiliente, à travailler sur ses échecs, à mettre des capteurs sur tes échecs. Pourquoi tu échoues ? Alors, nous, c'est un peu plus facile parce qu'on est tout le temps revuvé sur les papiers, on se fait tout le temps cartoucher, tu es toujours obligé de creuser et c'est le principe d'erreur-échec de la science. mais c'est compliqué t'as des phénomènes de dissonance cognitive où tu vas justifier l'échec non mais c'est des causalités externes non mais tu vas t'enfoncer dans ben non en fait c'est Alex Guillon d'Ediger un ancien de ses managers je crois qui lui disait on va s'installer confortablement dans l'inconfort là on va discuter de pourquoi on ne réussit pas ça c'est hyper important mais en fait c'est toute une culture ça veut dire que tu ne mets pas l'échec comme un échec. C'est juste une étape vers la réussite. Ce n'est pas toi qui es en situation d'échec. C'est cette situation sur ce projet-là. À ce moment-là, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné et qu'est-ce qu'on en tire pour ne pas que ça se reproduise ? Il faut vraiment amener, tu le vois, sur les doctorants au début, où ils essayent de travailler tout seuls, de faire tout, où il faut que tu t'ouvres, tu questionnes, tu montres aux autres. Ce n'est pas une démarche qui est nécessairement naturelle. celle-ci c'est ouf dans les bouquins qui peuvent marquer aussi quand t'es dans notre chambre de taf t'as aussi Talent Code qui est plutôt intéressant à lire t'as les Ten Rolls aussi des anglo-saxons il y en a beaucoup le conseil que je donne c'est de lire Je le vois beaucoup aussi, pas que dans notre champ, dans d'autres champs au doctorant, parce que c'est hyper important, ça te sort la tête, et puis tu fais des parallèles. Et c'est en fait ça qui t'amène à construire, c'est à relier les points, comme disent les anglo-saxons. Moi, j'étais assez catastrophé quand je suis rentré dans la littérature scientifique du Talent ID. Tu as l'impression que tu as les physiologistes qui font... du talent à identification qui travaille sur les aspects physiologiques t'as les psychos, t'as les sociaux t'en as qui sont sur les perfs et t'es dit mais à un moment quand est-ce que vous regroupez tout c'est pour ça que nous on a été amené à construire les parcours de performance, les trajectoires de vie et à se dire tu pars de la trajectoire de perf et tu viens la contextualiser avec le max d'infos que tu peux et t'essayes de relier tout ça et donc c'est pour ça que Michel Serres et Edgar Morin Moi, mon marqué dans les ouvrages que j'ai pu lire, parce que c'est des penseurs qui vont, notamment Morin sur la complexité, te dit que tout est interconnecté en synergie, d'un niveau de complexité qu'on ne perçoit pas, qu'on ne peut pas mesurer. Donc nous aussi, quand tu captes des données, que tu mets des capteurs, ou que tu fais des études, tu ne captes qu'une petite partie du monde, une toute petite partie. de la complexité de ce qui va faire que cet individu a fait une perf ou se blesse et donc il faut être très humble vis-à-vis de ce que tu captes et de ce que tu peux apporter comme élément

  • Speaker #1

    Top, Adrien avant dernière question, on sait qu'on peut te joindre si il y en a des questions alors je sais que là tu vas être un petit peu occupé dans les prochains mois voilà s'il y en a qui veulent te poser des questions, entrer en contact avec toi, à partir de quand ils peuvent le faire et par quels moyens ils peuvent le faire ?

  • Speaker #0

    Ils peuvent le faire, j'ai mon mail qui est accessible sur le site de l'INSEP, un pseudo-robre à l'INSEP.fr. Ils peuvent le faire par différents médias, LinkedIn ou Twitter ou Instagram. J'essaie de répondre à chaque demande, par contre le temps est fluctuant selon les occupations. Mais j'essaie de répondre à tout le monde, parce que c'est important. Je pense qu'on a aussi un devoir, on est un labo de formation. que ce soit des collégiens, des lycéens ou des demandes pour encadrer des thèses c'est de répondre à toutes les demandes d'orienter vers les personnes qui semblent correspondre vis-à-vis de la demande et dernière question,

  • Speaker #1

    comment toi tu construis ton haut niveau ?

  • Speaker #0

    comment construire ton haut niveau ? pour ce qui est de ma propre de performance, j'aimerais avoir plus de temps. J'ai fait un match de tennis mercredi, j'ai réussi à gagner mais en me laissant à moitié au mollet, donc t'as pas assez de temps. Ce que j'essaye de faire et qui est essentiel, c'est pour éviter de me laisser se dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Parce qu'on est tous assujettis à trop travailler. dans le sport de haut niveau parce que les staffs sont dans la machine à laver complètement tout le temps en train de bosser c'est d'essayer d'arrêter de couper pour avoir du temps en famille le soir et de ne pas retravailler la nuit, de ne pas retravailler après quand les gamins sont couchés parce que ça, ça amène à des niveaux de fatigue qui sont importants et puis après t'es moins pertinent t'as des phases où t'es obligé d'envoyer comme ça mais moi ce qui est essentiel c'est le de... de me dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Et chaque jour, quand les enfants arrivent de l'école ou quand je suis là, c'est de couper. Jusqu'à leur coucher, de couper et d'essayer de ne pas me remettre à bosser après, pour avoir du temps aussi avec ma femme. Et de ne pas trop travailler le week-end, même si tu es obligé de te coller sur des mêles. C'est vraiment cet équilibre-là. Et pour mon niveau, quand tu vis, tu changes. Tu es en balleur, tu passes au tennis. c'est malheureusement d'essayer d'avoir un petit peu plus de temps pour mieux se préparer et on sait très bien que la relation régime-verbe nous dit que notre haut niveau il y aura des activités nouvelles donc on progresse mais ça ne va pas aller vers des capacités on ne va pas pouvoir retirer de plus en plus de matchs on ne va pas pouvoir être de plus en plus puissant C'est longtemps, quoi. Donc, il faut continuer à s'entraîner chaque jour pour remettre le plateau, quoi.

  • Speaker #1

    Ma souci. Merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour l'invite.

  • Speaker #1

    À la prochaine. Merci beaucoup. Salut.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci d'être allé au bout de cet épisode. J'espère que vous vous êtes régalé autant que moi. Si vous voulez m'aider, le mieux de partager cet épisode au plus grand nombre. Parlez-en autour de nous. Débriefez-le avec vos collègues en live ou sur les réseaux. Qu'en avez-vous retenu ? En quoi cet épisode peut vous aider à construire votre haut niveau ? N'hésitez pas non plus à me faire un retour ou à me proposer des personnes à interviewer. Je répondrai avec plaisir. A très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

🎁Comme vous le savez depuis maintenant 5 ans, le podcast et tout le contenu créé est gratuit !

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📢Aujourd’hui je discute avec Adrien Sedeaud.

Adrien est directeur adjoint de l’IRMS et Sport Scientist à l’INSEP.

Sa spécialité comprend l’identification des potentiels et la charge d'entraînement entre autres.

👉Dans cet épisode on parle donc d’identification de potentiel, d’underdog effect, et de couloir de performance.


🙌Je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d’écoutes !


🎯De la même manière je vous encourage à partager cet épisode avec vos collègues pour le débriefer entre vous!

Bonne écoute à tous!



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Objectif Performance, le podcast pour construire son haut niveau. Toutes les deux semaines, je vais interroger des kinés du sport, prépa physique, coach ou autre qui amènent et accompagnent leurs athlètes au plus haut. On parlera dans la première partie de leur parcours, d'où viennent-ils, où ont-ils étudié et voyagé et comment c'est leur carrière. Ensuite de ce qu'il faut actuellement. Qu'est-ce que cela peut nous apporter en pratique ? Quel est leur sujet de recherche actuel ? En quoi cela peut-il améliorer nos compétences ? Et enfin, on abordera leur mentor, leur livre préféré et comment est-ce qu'on peut les contacter. Comme d'habitude, je compte sur vous pour mettre 5 étoiles à cet épisode sur votre plateforme d'écoute préférée. De la même manière, je vous encourage à partager cet épisode sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn ou Instagram. C'est clairement là où je suis le plus actif et c'est ce qui m'aide le plus pour faire connaître ce podcast.

  • Speaker #1

    Bonne écoute à tous !

  • Speaker #0

    Salut Audrey !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande. On y arrive enfin.

  • Speaker #1

    C'était compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est super. Je suis content de t'avoir sur le podcast. Est-ce que tu peux nous donner ta définition de la performance, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Intéressante question. Intéressante parce qu'il y a une problématique sur ce sujet-là par rapport au service juridique du RGPD, du sport d'Atav, d'un point de vue légal. où ils nous demandaient des définitions et en fait celles qu'on trouvait c'était celles qui sont très opérationnalisées dans des articles scientifiques une orientation soit très physio soit en lien avec la détection et ainsi de suite, du coup ça nous a amené un peu à se pencher là-dessus et souvent comme sur la partie de détection on en parlera peut-être plus tard mais on essaye de faire changer le terme de talent identification pour parler de d'estimation de potentiel et c'est à la fois un changement sémantique qui a un sens mathématiquement. J'aime bien aller chercher l'origine, l'historique des termes et des mots. Donc performance, en gros, tu as un ascendant qui est plutôt anglais, qui est résultat. Tu avais résultat de course hippique, ainsi de suite. Donc c'est vraiment le résultat d'une action, d'une compétition. Et tu as un ascendant aussi français. Et tu as l'académie française, je crois, où il me semble que c'est ça qui va le définir plutôt comme un accomplissement. donc ça qui peut avoir pas mal de sens dans l'accompagnement des athlètes et des sportifs de haut niveau. Et celui que j'adore en lien avec nos travaux sur la détection, c'est l'étymologie du performare en latin qui est composé de per et formare et qui veut dire former entièrement. Donc ça, ça a un sens très fort sur l'atteinte d'une performance quand tu es sur le développement à long terme d'un athlète sur la partie estimation de potentiel et accompagnement des jeunes athlètes. C'est l'avantage aussi des mots en français, c'est que c'est polysémique, donc tu choisis aussi la définition qui te convient bien, mais je pense que c'est par ce côté polysémique qu'il englobe tout ça. C'est à la fois un résultat, c'est comment tu arrives à ce résultat formé entièrement, et puis c'est l'accomplissement en fait, c'est des années de travail en fait, la performance que les spectateurs auront la chance d'aller voir à Paris ou de garder un... sur toutes les chaînes qu'il le souhaite.

  • Speaker #0

    Super, super.

  • Speaker #1

    C'est l'ensemble de ça, je pense. Je trouve que c'est pas mal de regrouper tout ça pour définir une perf.

  • Speaker #0

    Parfait. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ton parcours ? D'où tu viens ? Qu'est-ce que tu as fait comme études ? Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

  • Speaker #1

    Ok. C'est assez simple. Parcours STAPS en France. Filière EducMod. Le CAPEPS. Enseigner un an ou deux. puis un autre master orienté sur la performance à Paris Descartes, entraînement en biologie, nutrition, santé. La différence aussi de passer de province à côté de La Rochelle et d'arriver à Paris, c'est qu'en finissant major de ces promos, on nous propose des thèses. J'avais la possibilité d'en faire une sur l'hypoxie plus tôt avec le professeur Richalet. qui était à Bobigny à l'époque, ou une à l'INSEP. Donc, je me suis orienté sur celle à l'INSEP. Et la chance d'arriver à l'Hermès, l'Institut de Recherche Biomédicale et d'Épidémiologie du Sport, il y a en 2010, quand je commence mon doctorat, il y a 14 ans, où tu appliques des méthodes épidémiologiques au sport de haut niveau. Et donc, tu commences à traiter des données quand les données arrivent vraiment. Et donc tu te formes en même temps que le sujet prend de l'ampleur, devient stratégique. Et puis après le doctorat, la possibilité et la chance de travailler avec la mission olympique et paralympique qui nous sollicitent. au retour d'une délégation française qui passe à UK Sport, chez les meilleurs amis et ennemis anglais, ils entendent parler de funnel de performance, de tunnel de performance. Du coup, nous, on avait un axe de recherche qui était sur les performances en fonction de l'âge, qui sont assez simples et qui marchent pour tout le monde, à la fois sur les performances comme sur tes capacités cardio-respiratoires, ton système rénal, cérébral. c'est qu'en fait quand tu tu as à partir du moment où tu vas commencer une activité, tu vas progresser, peu importe l'âge. Mais si tu démarres à un ou deux ans, tu vas avoir une phase de progression et puis tu vas atteindre un pic, éventuellement un plateau, et puis une phase de régression avec l'âge. Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose vis-à-vis de ça. Tu peux maintenir plus longtemps et pousser ta courbe à la fois vers le haut et puis la décaler vers la droite pour vivre plus longtemps par l'activité physique et surtout plus longtemps en bonne santé. Et donc, à partir de cette modélisation-là, Avec un collègue, Andy Marc, on avait commencé à bosser sur comment on le rend utile pour le sport olympique. Et donc, la mission olympique et paralympique voulait identifier les athlètes. Et à ce moment-là, ils avaient mis le terme médaillable, qui ont des chances d'obtenir des médailles aux prochains Jeux olympiques. Et donc, on avait retracé l'ensemble de ces relations de performance en fonction de l'âge pour les médaillés olympiques. pour les champions olympiques, pour tous les sports, et on a créé des couloirs de performance. Et donc ça a permis de situer les athlètes français dans la trajectoire globale qu'avaient les médaillés olympiques. Donc c'était une première étape sur la visualisation des parcours individuels et des chemins individuels de perf, en n'utilisant à ce moment-là que la performance pour les athlètes étrangers. Et puis on s'est rendu compte, après, plein d'autres indicateurs ont découlé de cette approche. tu peux ne pas être dans le couloir mais si tu as une pente de progression importante on avait identifié les taux de transfert aussi comme sujet clé, c'est à dire tu regardes tes performances sur le cycle olympique et tu regardes par discipline, par épreuve éventuellement le taux de transfert si tu es champion du monde en année N-1 en année N-2 ou N-3 quel est le taux de transfert des numéro 1 pour être champion olympique pour être vice champion olympique ou troisième ou quatrième et de regarder en fait tous ces taux de transfert et tous ces jeux de possibles et de fournir. Et donc, au fur et à mesure, on a alimenté les fiches athlètes pour la mission olympique, ce qui a permis d'ajouter à quel moment tu es médaillé en termes d'âge, d'historique, de regarder les sorties en compétition et puis forcément, après, tu rajoutes de l'information. Où est-ce que l'athlète s'entraîne ? Quel groupe d'entraînement ? Est-ce qu'il y a une densité de perf ? Quelle est sa capacité à retirer de la très haute performance ? en termes de compétition ? Est-ce qu'il y a des patterns communs pour ceux qui sont multiples champions du monde ou olympiques ou pour les adversaires ? Et donc, ça a déroulé sur un grand nombre de questions et c'est vraiment été un élément déclencheur pour nous parce que c'est ce qui... On était un tout petit labo avec 3-4 personnes à faire vraiment de l'épidémiologie où on comptait les blessures, on appliquait les méthodes épidémiologiques sur le sport. de sport de haut niveau et puis sur le côté sport santé aussi et où là on a été mis en contact avec les staffs directement pour les accompagner sur des problématiques liées aux données et puis ça a permis d'enclencher après un peu plus tard quand même quand il y a eu la création de l'agence nationale du sport où on a été sollicité pour co-écrire le plan national d'attaque, après figurer le sport data hub et puis engager des fonds auprès de l'agence nationale du sport pour dans le cadre de ce sport data hub qui... tripartite entre l'Agence Nationale du Sport, l'INSEP et le ministère des Sports, d'avoir une équipe de cinq personnes, dont quatre ingénieurs de données pour créer une médaillabilité, qui est une équipe qui calcule et qui fournit des outils pour rendre visible à l'agence et aux fédérations. On achète plus de 30 millions de données de résultats sportifs à Grèce-Nat, qui sont mises à jour toutes les nuits sur tous les sports olympiques et paralympiques, de pouvoir exploiter toutes ces bases de données. pour rendre visibles les trajectoires individuelles de perf, dans quel contexte concurrentiel se situent les adversaires des Français, faire des confrontations sur les sports de combat, et puis surtout déterminer la probabilité d'être champion olympique pour tous les athlètes de la planète, avec des marges d'erreur bien entendu. Là, cet outil, il faut faire très gaffe, on en parlera peut-être tout à l'heure, mais on a un bouquin qui sort gagné avec les données, l'apport des données est concomitant des limites et des billets qu'on y met. et donc là avec cet outil là t'as un biais qui s'appelle le biais d'interaction qui peut être très fort pour ne pas prendre ça argent comptant c'est un modèle derrière c'est des algos qui font des estimations avec des marges d'erreur on n'a que les performances on n'a pas les blessures on n'a pas les charges d'entraînement on n'a pas les donc c'est que à partir de ça donc c'est un outil en plus dans la boîte à outils pour venir compléter et aider à réfléchir sur les chances des athlètes français Merci. Et puis, on s'est un peu bagarré pour maintenir une... Une thèse aussi dans ce groupe-là, qui a été réalisé par Audrey Differnant, sur l'estimation des potentiels pour Paris 2024, pour créer des outils. Donc ça, c'est un pan de recherche, c'est un des gros axes du labo. Créer des outils pour accompagner les fédérations à estimer les potentiels, plutôt que de détecter de la perte dans les catégories jeunes. C'est un gros chantier. Et donc en France, on est en train de monter avec des collègues. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on arrive à monter un groupe national. avec des entraîneurs des prépas physiques, des anciens entraîneurs, des TN, des profils divers pour s'emparer de ce sujet-là, considérer les âges relatifs biologiques d'entraînement, créer des outils pour ça, et questionner, tu vois, des chercheurs comme Seb Rattel sur la physio de l'enfant, questionner les timings et tempos de développement qui sont individuels, pour ne pas appliquer à des gamins et des gamines des espèces de sucés d'années de ce que des entraîneurs peuvent faire. penser du haut niveau ou ce qu'ils ont réalisé dans le haut niveau que tu appliquerais avec des doses un peu moindres parce que sinon tu t'exposes tu ne te tiens pas compte des particularismes des jeunes athlètes et tu les exposes à des risques de burn-out de blessures et d'abandon de la pratique et ce qui est grave c'est que c'est l'abandon de la pratique on a pu le constater en mettant des modèles de survie dans des fédérations, c'est l'abandon de la pratique en question, si tu fais de la natation de la natation mais si tu dégoûtes des jeunes athlètes ça peut être l'abandon de la pratique en général Là, c'est un enjeu de capital santé et c'est un enjeu sanitaire. Quand on voit dans le lancer, en 2020, un papier qui est sorti sur 149 pays, la France en est le 119e en termes de capacité cardio-respiratoire et de conditions physiques des enfants. On a perdu 20% de la VO2 max en 20 ans. C'est hyper grave.

  • Speaker #0

    C'est ouf.

  • Speaker #1

    Tu es un peu débordé sur ce parcours peut-être.

  • Speaker #0

    c'est très bien je me suis déjà noté plein de trucs pour revenir sur le couloir de performance, est-ce que vous l'avez fait en fonction des sports et est-ce que tu vois des sports entre guillemets à maturité ou alors ils sont très forts, très jeunes et des sports olympiques où il faut une maturité, il faut beaucoup plus d'expérience il faut tout ça, tu vois, qu'est-ce qu'ils jouent est-ce que vous avez fait en fonction des sports et qu'est-ce qu'ils jouent un peu en résumé en fonction de quel sport

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est en fonction des sports, c'est même en fonction des épreuves, des disciplines. Plus le sport va être, ce qu'on a pu constater au labo, on l'a validé sur plus de 40 sports. On l'a validé sur le paralympisme, entre handicap inné et acquis. Ce ne sont pas du tout les mêmes moments d'atteinte du pic de perf. On l'a validé en sport santé. on l'a validé aussi sur des marathoniennes lorsqu'elles tombent enceintes en gros si elles tombent enceintes avant le pic de performance ou après si c'est avant, elles vont avoir des performances supérieures par la suite pour continuer sur leur courbe de progression par contre si c'est après le pic de performance, elles vont revenir sur leur courbe de performance qui a un niveau un peu moindre mais qui est celui du déclin en fonction de l'âge et Ça, on l'a montré aussi sur la blessure. Si tu te fais un croisé, tu vas retomber à zéro à un moment donné parce que tu ne peux plus marcher. Et puis, tu vas progressivement mettre du temps pour revenir et on calcule des scores à quel moment on estime que tu vas revenir sur ta courbe dans le processus RTP. C'est un des éléments aussi. Le retour de performance, c'est à quel moment tu reviens à ton niveau initial. Mais parfois, ce n'est pas le niveau initial. Ça doit être un niveau supérieur si tu es avant ton pic ou un niveau un petit peu moindre. peut-être qui peut t'accepter si tu as passé ton plateau. Donc oui, c'est par sport. Et donc, le niveau de maturité, il va dépendre, ce qu'on a pu constater, si ton sport est très dépendant, il est très physiologique, si tu es sur du 50 mètres natation ou du 100 mètres en sprint, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres paramètres, mais où tu as une prédominance plus importante de ces paramètres-là, tu vas être sur les âges les plus précoces autour de 21, 22, 23, 24 ans. Si tu passes sur des distances longues, si on reste sur de l'athlète, tu vas augmenter, tu vas passer à 24, 25, 26, voire 28 sur le marathon. Et on a fait des études aussi sur l'ultra-trail et les très grandes distances, les grands d'ingres qui courent pendant une semaine. Là, tu décales encore plus. pourquoi tu décales encore plus aussi parce que donc forcément on a cherché des hypothèses sur le shift des des myofibrils où tu vas avant passer toutes celles qui sont plutôt de profil type 2 vont basculer sur du 1 potentiellement avec l'âge des réflexions autour aussi des nocicepteurs qui évoluent avec le temps peut-être un peu moins réceptif tous ces éléments-là qui ont été discutés. Mais donc, en fait, on arrive à estimer des âges au pic qui sont dépendants du sport et de l'épreuve. Ça ne va pas être le même pour un perchiste que pour un lanceur de marteau et qui ne va pas être le même pour un sprinter non plus entre le 200 mètres et le 400 mètres. Tu as des différences et puis, on voit des évolutions aussi un peu dans le temps entre les médailles olympiques. Tu vois ça sur l'outil qu'on a construit dans le premier. projet médaillabilité, tu peux le visualiser sur les couloirs, le range de ceux qui ont déjà été médaillés olympiques, où est-ce qu'ils sont situés. Donc ça ne veut pas dire que si tu es en dehors de ce range, tu ne peux pas être médaillé, mais tout le travail d'estimation, que ce soit sur les estimations de potentiel, on l'évoque tout à l'heure, ou l'estimation des chances de bien figurer sur une compétition internationale, tu as une phrase dans un bouquin de d'un auteur que j'adore, je pense avoir lu tous les livres, Edgar Morin, et qui a fait un petit essai avec Pierre Rabhi, Frère d'âme, ça s'appelle, et à un moment, ils te disent, ils parlent de, alors pas d'estimation dans le sport de haut niveau, mais de devenir de l'humain, des solutions possibles par rapport à notre planète et à ce qu'on pourrait faire, et ils te disent... qui reflète la philosophie de nos travaux lorsqu'on met des algos pour estimer des choses, c'est le certain n'est pas sûr et l'impossible est probable. Et ça résonne bien ça en fait. Tu peux avoir une probabilité d'Armand Duplantis, attention spoiler, il a 98% de chance d'être champion olympique, mais il peut quand même perdre, c'est pour ça qu'on regarde. Il peut se blesser, il peut être en contre-perf, il peut choper une gastro. Hier, on discutait avec les équipes de Santé publique France qui surveillent les leptos parce qu'il va y avoir de la natation, le triathlon qui va être dans la Seine. Il y a quand même des égouts qui se jettent dedans. Ça peut être les patients zéros dans le village. et transmettre ce type de maladie. Donc, on peut choper une gastro ou être malade. Donc, le possible n'est pas sûr, l'improbable est possible. C'est vraiment ça. Je me souviens, tu as des semaines olympiques qui sont organisées avant par la mission olympique et par l'Agence nationale du sport, où tu regroupes les athlètes, les DTN, et puis tu as des thèmes. Je me souviens, avant les Jeux de Rio, il m'avait demandé de faire une intervention sur les taux de transfert. Si tu es en athlétisme et que tu es champion du monde en N-1, voilà historiquement tous les taux de transfert qui existaient. Il m'avait demandé, donc tu avais l'approche globale comme ça, sur tous les sports, que chacun puisse jouer avec l'outil, regarder et trouver ses taux de transfert. Mais tu avais toute une partie. la grosse partie de l'intervention c'était sur les outsiders tous ceux qui étaient en dehors de ces gros taux de transfert et de grosses probas qui avaient été champions olympiques pour dire oui ok c'est mieux si t'arrives en favori mais en fait il y en a beaucoup qui sont passés par d'autres chemins et nous ça nous a amené à réfléchir quand on va discuter avec une FEDE, on retrace je sais pas si tu vois ce que c'est que les 5 keys diagramme c'est des espèces de flux ok qui transfèrent d'un état à un autre. Et donc, ce qu'on fait, on avait fait dans le cadre de l'ECSS, tu l'avais vu, tu as le panneau sur les judokas. Tu sais, chaque fil, chaque corde représentait un judoka. On avait fait une expo d'Atavis. Et donc, on crée ces outils-là de manière dynamique où on montre, en fait, toutes les trajectoires individuelles depuis 30 ans de tous les médaillés olympiques dans la discipline en question. Parce qu'en fait, ça va toujours arriver où ce n'est pas pareil. OK, si tu arrives avec d'autres exemples... Nous, dans notre sport, ce n'est pas pareil. Donc, on essaye de montrer quelles sont les trajectoires qui ont été prises depuis 20, 30, 40 ans dans le sport en question et par où sont passées en termes de performances. les champions olympiques, les champions du monde. Et puis, tu as des trajectoires complètement atypiques. Celle de Teddy Renner, c'est le cadre de cet expo-là. Tu vois, il est tout le temps en haut. Mais tu vois même des gouttes comme Clarissa Gveden ou sur ce même exemple, qui est beaucoup plus fluctuante en termes de perf. Et du coup, ça te fait rentrer sur la partie de l'individualisation. C'est chaque chemin, chaque parcours, chaque trajectoire, elle est unique. Et donc, c'est le niveau d'accompagnement que tu questionnes derrière. Qu'est-ce que tu mets en place ? à partir d'un profilage d'un athlète et des capacités d'un moment pour l'emmener à ce niveau-là. Ça veut dire que ça, ça fait partie des missions qu'on a. Donc, tu as la mission, on accompagne sur le profilage, on capte des données dessus, tu discutes sur la programmation que peuvent mettre en place les staffs pour savoir si d'un point de vue, souvent les questions, ils veulent qu'on les challenge un peu d'un point de vue scientifique, est-ce que c'est cohérent et ainsi de suite. Et puis, surtout, tu as toute une partie chez nous aussi, personnalité. qui travaillent sur c'est quoi la demande compétitive. Donc, tu caractérises les exigences compétitives, qu'est-ce qu'il faut pour gagner, comment les adversaires gagnent, comment ils perdent et comment on construit des stratégies, on propose, on discute sur les stratégies d'adaptation pour gêner les adversaires. En fait, notre labo aujourd'hui, il traite les grandes bases de données dans le sport. Donc, tu en as partout. Tu en as sur le profilage, tu en as sur le monitoring, tu en as sur l'analyse de concurrence. tu as le projet de jus sur les spécificités féminines comment tu vas rentrer quand tu es sur des populations d'athlètes féminines, en plus le cycle menstruel dans toutes ces cyclicités de charge d'entraînement de récupération des glues de chronique tu as des données sur des sujets qui doivent te paraître peut-être sensibles plus particulièrement par rapport à ton profil sur le RTP sur le RTP si tu n'as pas les données, le profilage en amont quand l'athlète n'est pas blessé est-ce qu'il est capable d'envoyer en compétition ça va être compliqué de dire à quel niveau il faut qu'ils reviennent. Tout en complément de tout le travail, de ce qui se passe au milieu, avec une complexité, quand tu n'es pas dans un centre d'intervention où tu vas avoir des moments où tu as à la fois les kinés, les réathlétiseurs, les prépas physiques, le retour dans le groupe. Et donc, si tu manques des éléments dans la continuité de ce qui est encaissé en termes de charges, si tu as un tour dans la raquette, ça ne va pas être très pertinent. Le modèle que tu peux construire sur quelle est la probabilité de risque si tu le mets en situation de compétition demain à l'athlète.

  • Speaker #0

    Et justement, je rebondis encore. Tout à l'heure, tu nous as parlé de trajectoire individuelle de pair, fait de biais d'interaction. Et là, tu l'as déjà un peu abordé. Quant à un athlète, en fonction de sa discipline, où justement vous avez vu quelle trajectoire a le plus de chances de mener à l'or olympique. Est-ce que vous lui transmettez l'info ? Est-ce que vous lui dites, ben voilà, toi, ta trajectoire pour l'instant, t'es là, donc t'en es loin ou t'en es prêt, et tu lui dis justement pour que ça interagisse dans le meilleur, ou est-ce que vous ne lui dites pas, vous en parlez juste au coach et à l'entourage, tu vois comment vous interagissez justement quand vous avez ces infos-là ?

  • Speaker #1

    Alors, sur ces réponses en deux temps, nous, on est plus en interaction avec les staffs. on crée des outils à leur demande ou à la demande de l'ANS on interagit avec eux on a un devoir éthique et déontologique c'est de leur expliquer comment c'est construit avec quelles données, avec quels choix qui ont été faits quels biais on a mis dans toutes les étapes pour éviter ce biais d'interaction un biais d'interaction c'est aussi tu as donné trop de points à un outil parce que tu as des capteurs, parce que tu as des algos de computer vision, parce que c'est dynamique et tu vois des données Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids que le ressenti. Il ne faut pas que cet outil ait plus de poids qu'une autre analyse à côté. Ça, les directeurs de perf, les entraîneurs qui sont plus chefs d'orchestre, il faut que nous, on leur insuffle ça, que ce n'est pas parce que c'est technologique que ça peut être joli, que ça a plus d'importance que d'autres éléments. Et donc, on leur fournit ces outils qui sont bons. Tu vois, au début, on était sur outils d'aide à la décision. On est plus avec le recul sur des outils d'aide à la réflexion. Ça questionne plus en fait. Tu améliores l'outil et tu es dans une démarche littérative où tu rajoutes un truc et puis autre chose et puis il faut d'autres éléments. Et puis parce que la perf elle est hyper complexe, multifactorielle, si tu veux accompagner, c'est forcément plus logistique et donc tu vas rajouter des éléments tout en essayant de réfléchir au courant Smart Data. C'est comment tu minimises la captation d'informations parce que ça a un coût. et que tu n'as pas besoin d'avoir nécessairement des éléments qui seront peut-être moins utiles et qui ne rapporteront pas une grosse plus-value. Donc on leur fournit ces outils-là et c'est eux qui décident de comment ils l'utilisent, si on reste sur les couloirs de perf et les estimations de... de niveau que l'athlète peut atteindre, c'est à eux de voir s'ils communiquent ou pas. Ça, c'est le premier élément de réponse. Un exemple, c'était avant les Jeux de Tokyo, avant qu'ils soient repoussés. On avait travaillé, au lieu d'utiliser la quarantaine de variables qu'on a pour estimer les chances d'être médaillés, on n'avait pris que quatre et on avait construit un modèle. C'était avec l'athlétisme. À l'époque, Florian Rousseau était le directeur de l'Aperf de l'athlète. et donc juste le couloir les pentes de progression les taux de transfert donc peu d'éléments par rapport à ce qu'on utilise aujourd'hui et on avait créé un modèle et puis le score de précision était pas mal il s'était entraîné sur les 3 Olympiades précédentes on avait un score qui était pas mal et donc on sortait des prédictions pour l'athlétisme pour Tokyo Merci. Et donc, on n'avait sorti qu'une médaille d'argent de Kevin Meyer pour la France. Et donc, au début, le staff était plutôt d'accord. Et au dernier moment, on ne l'a pas soumis ce papier. Parce qu'en fait, Florian a réfléchi avec ses équipes et il s'est dit, la Villainy, par exemple, de le booster en lui disant, tu n'y es pas, il va le prendre réellement comme un challenge, selon eux. Mais par contre, de dire, pour d'autres, tu n'y es pas, tu n'es pas invité ou tu n'y es pas, ça va créer des problématiques. Et puis ça va créer des problématiques, c'est toujours la même, les médias vont s'en emparer. Une équipe française estime qu'une médaille d'argent pour l'athlétisme à Tokyo, ça allait créer plus de bruit et de bordel que de supports qu'on peut fournir. Donc on ne l'a pas sorti ce papier. Ça c'est la première partie. Et la deuxième, le dérivé de ces trajectoires individuelles, c'est notre travail sur comment on accompagne les FED à estimer des potentiels. c'est-à-dire comment on va créer des outils pour recalibrer les performances en fonction de l'âge relatif, de l'âge biologique, de l'âge d'entraînement, et comment on va prolonger la courbe, parce que tu n'as qu'un début de courbe sur les jeunes athlètes. Donc en fait, notre démarche est complètement inverse. Elle n'est pas de dire, ce jeune athlète-là, il a une grande chance d'appartenir aux typologies de trajectoire. De futurs champions olympiques, il a des pentes de progression intéressantes à des moments clés. Il a un historique de pratique dans l'activité qui est moindre. Il a une pratique délibérée jeune qui est plus conséquente. Il a un développement d'un socle plus intéressant. Il est en retard de maturité vis-à-vis de ses collègues. Donc, il a un gros potentiel. Notre travail, il n'est pas là. Notre travail, il est de fournir les outils dans l'autre sens. attention, vous êtes en train de louper tous ces individus-là parce que vous vous focalisez uniquement sur la performance à ce moment-là, à l'instant T. Vous regardez uniquement des trajectoires de perfs et parfois pas les trajectoires, pas la cinétique, pas d'où ça part, mais vous regardez des niveaux de perfs de jeunes athlètes à ce moment-là et vous êtes en train de comparer des individus qui ont des âges relatifs très différents. Tu vois, dans des catégories U16, U14, U16, tu peux avoir un an et 364 jours d'écart. entre deux enfants. Et c'est pas rien sur ces verres-là. Et tu peux en avoir qui ont passé depuis de plus vers terre et d'autres qui sont avant. Et un qui s'entraîne dans ce sport depuis un an et demi et l'autre depuis huit ans. Donc, du coup, c'est ouvrir déjà sur ces éléments-là. Et les outils qu'on peut fournir, c'est, à partir de quelques éléments de performance, de fournir les 500 trajectoires possibles, de modéliser les 500 trajectoires possibles par rapport au point historique et cette relation âge et performance. Donc, les 500 trajectoires possibles de cet individu-là et de fournir une une probabilité d'appartenance à des trajectoires. Est-ce que c'est un individu qui a sa probabilité d'être sur une trajectoire de « tu n'es pas exceptionnellement fort, mais tout au long de ta vie » ? Parce qu'en fait, quand on regarde ces données-là, on les a sur plus de 100 millions de données en athlée, en natation, on l'a fait en aviron, on l'a fait dans beaucoup de sports. Et on a toujours quatre typologies de trajectoires identiques. C'est en gros, tu as ceux qui ne sont pas très bons tout le temps. Donc ceux-là, ils sont bien identifiés, il n'y a pas de souci. Ils continuent la pratique, ils s'amusent. C'est à ceux qui sont fort jeunes mais qui vont s'écrouler

  • Speaker #0

    qui est au moment de clé de transition du pic de vélocité de croissance donc du pubertaire au moment clé de la transition de 17-18 ans qui ne vont pas réussir à continuer à progresser et qui vont s'écrouler la problématique c'est que beaucoup d'argent sont engagés sur ces individus là parce qu'ils sont fort jeunes tu as ceux par contre qui nous intéressent le plus qui n'ont pas des niveaux de performance élevé jeunes par contre qui s'y poursuivent et que tu les maintiens dans une structure tu les mets dans une structure de haut niveau c'est ceux là qui ont les plus hauts niveaux à l'âge au pic C'est cela. c'est une grande probabilité d'être champion olympique et donc notre travail c'est comment ces individus là ne sont pas dégoûtés de la pratique parce que pas considérés pas considérés parce que souvent c'est ceux de fin d'année souvent c'est ceux qui sont les moins matures et en fait quand tu discutes de ça avec des FED tu crées des outils qui leur montrent ces individus là ou tu recalibres les paires c'est tout con en fonction de l'âge relatif tu regardes la relation qu'il y a pour celui qui a 10 ans, 10 ans et 1 jour, 10 ans et 2 jours et 3 jours. Regarde le niveau de perf, ça te crée une relation. Et cette relation, tu l'appliques sur l'ensemble de ta population. C'est-à-dire que le gamin qui est né en décembre, lui, tu vas lui remonter son niveau de Watt sur l'ergomètre. Celui qui fait de la natation, tu vas lui enlever des millisecondes parce que tu as compris la relation de l'âge relatif dans sa catégorie d'âge. Et ça, tu le fais pareil sur le niveau de l'âge biologique. tu calcules à quel moment quelle distance il est de son pic pubertaire, à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans et tu vas mettre en abscisse, au lieu de mettre 10 ans et 1 jour, ainsi de suite tu vas le centrer par rapport au pic pubertaire il est à pic pubertaire moins 3 ans moins 2 ans et 360 jours, ainsi de suite et tu regardes la relation, pareil, et là tu recalibres et en fait ça te fait remonter des individus qui sont loin des scopes, et du coup ça questionne sur, mais pourquoi en fait lui on investit pas sur lui ok d'accord donc du coup ce qui va être important après bah ouais cet individu là si on le met dans la structure on va regarder sa capacité de compréhension des tâches on va faire du profilage psycho ça ouvre le monitoring du coup il faut qu'on fasse attention aux charges encaissées euh... puisque l'individu est dans le même groupe, mais il est plus jeune, donc il va répondre différemment. Il faut prendre... Alors ça, c'est pareil, tu as beaucoup de littérature dessus. La période de pic de croissance saturale, pic de vélocité de croissance, elle est cruciale sur tout ce qui va être maladie, les pathologies qui sont liées à la croissance. Si tu maintiens une charge équivalente, tu vas les exposer à un bien plus grand risque. et notamment les individus qui ont des timings et des tempos rapides. Ceux qui sont plus précoces et qui vont vite sur l'atteinte de leur pic, prennent leurs 10-20 cm très rapidement, ceux-là, ils sont à grand risque, ce qui est logique. Ces âges biologiques, relatifs et d'entraînement, c'est logique. C'est juste peu employé de manière massive pour éviter de louper des potentiels. Le support, là-dessus, il est vraiment dans ce champ-là. Lui, il a une trajectoire, il faut le prendre. C'est attention aux individus que vous êtes en train de louper. Parce que tu as ce qui s'appelle l'underdog effect. C'est si tu maintiens des individus de fin d'année. En gros, l'effet de l'âge relatif, le RAE, dans la littérature anglo-saxonne, je le retrouve dans tous les sports. Tu as plus d'individus nés en début d'année qu'en fin d'année. Par contre, si tu regardes les champions du monde des Olympiques, c'est à l'équilibre. autant d'individus de fin d'année que de début d'année ce qui se passe c'est que tu as un phénomène de compensation dans le transfert au moment de basculer dans la transition 17-18 ans où c'est les individus de fin d'année qui ont été maintenus dans des structures ou qui sont passés par d'autres voies en fait eux ils sont adaptés avec autre chose donc quand ils rattrapent leur retard de maturité parce que la maturité c'est pas juste un retard sur leur capacité physiologique et musculaire euh C'est aussi de la coordination neuromotrice, c'est aussi des capacités de compréhension de la tâche, c'est aussi des capacités psychologiques différentes. La maturation, ce n'est pas la croissance. La maturation, c'est l'atteinte du 100% de tes capacités d'adulte. Du coup, tu as plus de capacités sur tout. Quand tu atteins ça, tu rattrapes ton retard. Ces individus, ça s'appelle l'underdog effect, c'est ceux qui ont le plus grand taux de conversion. pour passer professionnel, pour être MVP dans les ligues américaines, pour être multiple champion du monde aux Olympiques. Donc l'enjeu, c'est de pouvoir leur donner la chance d'accéder à des structures qui vont les accompagner vers le haut niveau. C'est pour ça que nous, on parle d'estimation de potentiel. On estime. avec des marges d'erreur, toutes les trajectoires possibles, d'appartenir à tel groupe, on estime des performances s'ils avaient le même âge relatif, s'ils avaient le même âge biologique, s'ils avaient le même âge d'entraînement. On estime le poids d'autres variables sur l'atteinte de niveau de performance, donc on parle de trajectoire de vie, où on va venir contextualiser les couloirs de perfs avec tout un tas d'autres éléments, sociologiques, psychologiques, la place dans la fratrie, les moments effondrés. ils prennent une première licence, à quel moment ils se spécialisent dans l'activité pour faire attention à l'hyperspécialisation précoce ou la spécialisation précoce, quelle est la densité des groupes d'entraînement dans lesquels ils sont, quand est-ce qu'ils intègrent une structure, quelle est la première compétition départementale, régionale, nationale, internationale, quels sont les premiers niveaux de perte sur ces compétitions-là, pour venir contextualiser et essayer de comprendre de manière individuelle le poids de toutes ces variables-là. Est-ce qu'ils sont ruraux ou urbains ? Est-ce qu'ils ont des frères et des sœurs ? Est-ce que les parents pratiquaient ? quelle est la place du sport dans la famille quelles sont leurs premières blessures on va essayer d'apporter de l'information sur ces trajectoires là pour justement venir enrichir et veiller aussi sur l'impact que ça peut avoir et que ça a une résonance hautement individuelle c'est ouf

  • Speaker #1

    c'est ouf et sur le nerd dog effect j'entendais parler dans le rugby où on disait que souvent ceux qui perçaient en pro Ce n'est pas ceux qui avaient toujours été leaders dans les équipes de jeunes, qui étaient les meilleurs dans les équipes de jeunes, qui étaient toujours à la pointe, mais c'était plutôt ceux qui étaient, on va dire, remplaçants, jamais le favori, tout ça. Justement, underdog. Toujours là quand il faut, mais en même temps, jamais celui qu'on couche en premier sur l'équipe type. Et on disait qu'il y avait un aspect, c'est parce qu'ils ont toujours dû se battre pour exister, entre guillemets. qu'au moment de passer pro, ceux qui ont toujours été underdog et outsider, ils ont l'habitude de fournir ce travail, alors que ceux qui ont toujours été bons en s'entraînant un peu moins, ils n'arrivent pas à passer le cap. Est-ce qu'il y a un aspect comme ça aussi par rapport au travail fourni et tout ça, et donc l'habitude d'avoir travaillé, ou pas trop ?

  • Speaker #0

    Complètement. L'underdog effect et l'effet de l'âge relatif, ça a d'abord été montré dans les sports où tu as besoin de gros gabarits. C'est d'abord le hockey sur glace, le rugby qu'on montrait. Donc, tu as des études qui ont quantifié cet effet-là. Et donc, dans le rugby, et derrière, en fait, tu as des études qui vont essayer d'identifier les caractéristiques de pourquoi, comment ils s'en sortent. Et donc, les notions de résilience sont hyper importantes. Et puis, de construction vis-à-vis de l'échec. tu vois Vertu de l'échec super bouquin j'adore aussi faire le pépin tous ces bouquins c'est aussi un autre bouquin qui est génial qui s'appelle de Mathieu Sayet Black Box Thinking comment tu amènes une structure sportive de haut niveau une structure peu importe laquelle à penser boîte noire à penser comment tu identifies les facteurs quand tu échoues parce que c'est de tes échecs que tu apprends le plus Du coup, ils sont en situation d'échec tout le temps. Ils ne sont pas titulaires, physiquement ils sont moins forts, techniquement il faut qu'on pense, ils ont des capacités de coordination qui sont moindres parce qu'ils sont moins matures, ils sont plus petits, ils ne peuvent pas jouer sur la physicalité, c'est pour ça que c'était dans le rugby et le hockey que ça a été montré en premier. C'est toutes ces capacités-là qu'ils sont en train de construire, c'est la capacité à se construire avec d'autres paires, à se reconstruire. Il y a eu une étude qui a été faite, c'était le GRID, British Medalist Project c'est après les Jeux de Londres les Anglais ont publié justement tout un nombre conséquent de variables qui impactaient la réussite de leurs multimédaillés et notamment cette espèce de rocky road là où ils avaient et ça était un peu mal interprété parce qu'ils avaient c'est toujours qu'une étude scientifique donc c'est dans un champ particulier avec cette population là ces données là où ils avaient montré qu'en fait Merci. Ceux qui étaient multimédiaires, ils avaient vécu des échecs, ils avaient vécu des événements traumatisants. Ils n'ont pas été identifiés comme traumatisants par eux, et donc ils se sont reconstruits des traumatisants dans le sport. Ils ont sélection pour des Jeux Olympiques alors qu'ils sont champions du monde, ou alors ils arrivent ultra favoris et ils échouent complètement. Donc ce type d'événements-là, mais aussi des personnels, tu vois, perte de proches. séparation, décès d'enfants, de parents, et ainsi de suite. Et donc, ça avait été interprété de façon un peu bizarre. mais en tout cas ça soulignait ses capacités de reconstruction et de résilience les anglo-saxons ils sont forts sur tout ce qui est long terme athlète développement, ils sont maintenant ceux qui ont travaillé grandement sur les anglais, les canadiens, Singapour travaux géniaux aussi là-dessus ils travaillent sur le processus de sélection-déselection ils sont en capacité d'aller dire à des capitaines de sport-co comme lui ou le foot tu retournes dans ta structure, dans ton académie, tu ne vas pas faire le tournoi de destination jeune ou tu ne vas pas t'emmener sur la compétition internationale alors qu'il est leader à contester. Le sujet n'est pas son niveau de perf. C'est juste pour créer ses capacités de résilience, pour créer ses capacités de frustration et de dire, tu retournes en fait et voilà ton cahier de vacances. On t'attend sur ça, ça, ça, ça, ça. Tu dois progresser sur le leadership, tu dois progresser. sur cette capacité-là. Tu dois progresser sur ces composantes physiques ou physiologiques. Et en fait, c'est un double avantage, parce que ça permet d'ouvrir le pouls de ceux que tu maintiens. Vu que tu écartes des individus que tu sais que tu vas garder et qui sont très forts, tu fais rentrer des individus qui, eux, ne seraient pas là. C'est là où tu peux faire rentrer tes underdogs, les maintenir dans le système et leur dire, voilà, maintenant, tu vas repartir dans ton académie ou dans ta structure, mais on t'attend sur ça, ça, ça. Et surtout, on voit des signaux forts. On te voit et on t'appelle régulièrement. Donc, on continue à miser sur toi. Donc, tu ouvres le pool d'individus grandement en faisant ça. C'est hyper intéressant ce processus de sélection. Mais ça veut dire que tu travailles dans ces filières-là sur des potentiels. Donc, tu acceptes d'avoir des équipes nationales si tu n'es pas sélectionneur des U16, si tu n'es pas sélectionneur des U20. tu ne mets pas la meilleure sélection que tu construis pour ton équipe senior le message il est différent, ça veut dire que tu n'as pas tes financements qui sont tributaires de tes réussites de tes U16, U18, U19,

  • Speaker #1

    U20 et sur ce processus là est-ce que tu penses que c'est clairement expliqué ce processus sélection des sélections est-ce que c'est clairement expliqué en lui disant on sait qu'entre guillemets si on te fruste, si on te brime si on te donne du travail à faire pour revenir, on sait que tu vas être plus fort que si on te garde toujours dans l'équipe, que tu es toujours le premier, que tu es toujours le capitaine. Est-ce que c'est clairement dit ou est-ce que tu le frustres sans lui expliquer pourquoi ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Je ne travaille pas avec eux. Il y a quand même des petits enjeux de concurrence. Je ne sais pas de quelle façon ils l'amènent. Je ne sais pas. Il faudrait discuter avec des psychos. Quel est le mieux d'un point de vue réponse ? C'est toujours la même question. Tu as des stimuli. ça reste toujours ça tu vas varier tes stimuli pour toujours générer des adaptations donc il faut si tu prends l'exemple des charges d'entraînement tu as commencé par le volume, tu augmentes le volume à un moment tu ne peux plus, donc tu vas jouer sur l'intensité et puis à un moment tu vas jouer sur la densité donc ton ratio travail récup à l'intérieur tu ne peux pas toujours être à haute intensité ou sur les mêmes registres et puis après tu vas jouer sur l'orientation des séances comment tu les enchaînes les unes entre elles pour créer des nouvelles adaptations. Là, c'est un peu pareil. C'est pour ça que quand tu prends la littérature scientifique sur le talent ID, identification de talent, identification, identifiquer carré en latin, ça veut dire idem. Tu as idem dedans. C'est celui qui est pareil. C'est comment j'identifie une tasse, une fleur, un crayon. Et tu es crayon, tasse ou fleur, ad vitam. Ça veut dire... Donc, c'est pour ça que nous, on parle de potentiel. Potentiel. c'est le terme de puissance derrière, c'est en devenir, c'est quelque chose qui n'est pas présent, mais qui est ici possible en devenir. Et à talent, à identification, ils ajoutent talent, mais talent, tu n'as pas plus nébuleux comme terme. Il y a les notions d'inédit, tout le monde veut se planquer derrière, il l'a, il ne l'a pas, ce n'est pas le bon environnement, et puis il n'y a pas le truc. Donc c'est pour ça que nous, on préfère parler d'estimation de potentiel. On essaye de faire changer le terme. pour aussi éveiller sur ça. Et donc, du coup, tu es obligé d'embrasser super large. Tu as ces capacités psychologiques, mais tu as aussi des travaux sociologiques qui sont extrêmement éclairants sur les variables sociologiques qui sont associées à la réussite future. Fabien Hall, suisse, qui travaille, il a fait des travaux, il a montré sur les jeunes suisses en hockey sur glace que ceux qui étaient en NFL, c'est ce que tu évoquais tout à l'heure, tu avais beaucoup qui étaient benchés. qui étaient sur le vent mais dès lors que le coach leur explique pourquoi et leur porte de l'attention et là donne les significations et les justifications de pourquoi ils sont sur le banc, ce qu'ils attendent en termes de développement, quelles sont ces marges de progression, et bien c'est ceux-là qui sont, il y en a plus qui sont draftés de cette population-là que ceux qui sont très forts dans les catégories d'âge. Il y a un constat qui fait mal, tu n'as aucun entraîneur, Gustave, la dernière fois c'était sur un séminaire en athlète, qui sont d'accord avec ça quand tu leur présentes. Une étude, méta-analyse faite par Gullich, Barthes, McNamara, les trois gouttes de la détection du talent de l'ennemi. Donc, sur près de 40 000 athlètes dans les sports olympiques, ils ont analysé les performances jeunes et les performances seniors. Tu n'as que 2% d'individus qui se retrouvent dans les deux groupes. C'est des populations disparates. Tout le monde va te dire non, nous, ce n'est pas pareil. Non, mais non. Alors, les sports de combat, tu as un pourcentage plus élevé. Et forcément, plus tu vas te rapprocher. Si tu es junior, c'est des U21. Forcément. de ceux qui sont champions du monde jeunes bien entendu c'est logique mais plus tu vas reculer plus c'est loin et sur les sports olympiques t'es à 2% donc ça pour faire passer ça il faut que tu rentres dans les données de l'activité leur montrer justement toutes ces trajectoires individuelles et que t'es sur des pourcentages faibles et donc nous on a posé un terme c'est celui du paradoxe de la réussite précoce en fait C'est une vraie discussion que tu as à chaque fois. Tu rentres et les gens ne sont pas d'accord avec toi. Mais ce qui est bien pour discuter. On est d'accord, on se fait chier. Tu n'as pas besoin d'argumenter. Ce paradoxe, c'est que tu as des taux qui sont entre 2 et 20% de transfert entre des jeunes qui vont être très haut niveau. Et tu le retrouves dans tous les sports. sur le tennis sur d'autres t'as tes taux qui sont assez faibles par contre paradoxe parce que ceux qui montent sur des boîtes dans les catégories jeunes qui sont champions du monde jeune ou aux olympiques de la jeunesse ainsi de suite ils augmentent leur probabilité d'être champions du monde olympique plus tard donc t'as ce paradoxe là et en gros ces taux de conversion très faibles tu les retrouves parce que tu regardes juste des performances à un instant T t'as un super papier qui a été fait par une équipe italienne et le titre en anglais il est assez génial c'est ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain c'est sur les données de performance en natation jeune en fait il te montre la même chose c'est que les performances percées à l'instant T ne prévalent de rien sur une réussite future c'est là parce que tes performances jeunes que tu vas te retrouver en finale des championnats du monde ou d'Europe ou Olympique par contre les cinétiques de progression elles renseignent beaucoup plus de ça Hum,

  • Speaker #1

    hum.

  • Speaker #0

    Si tu es en capacité de progression et que tu as des grandes pentes de progression et surtout que la différence qui monte, c'est que ceux qui vont atteindre le haut niveau, c'est ceux qui n'atteignent pas de plateau aux alentours de 16, 17, 18. Ceux qui continuent à progresser à ce moment-là. Et donc, c'est très lié. En fait, tout est extrêmement lié. Si tu commences l'activité très tôt, tu te spécialises très tôt, tu as le risque de blessure de surutilisation et de burn-out. Mais en plus, vu que tu as encaissé beaucoup plus de charges d'entraînement, tout à fait Tu sais, c'est l'exemple que Martin Bouchette prend du dentifrice dans le haut niveau. En fait, vu que tu as déjà vachement utilisé ton dentifrice, sur la fin, tu es vraiment obligé d'être très précis et donc de bien le squeezer. Là, c'est pareil. Ceux qui ont les capacités de progression sur ces transitions essentielles dans cette catégorie d'âge, où tu as aussi le plus grand taux d'abandon de pratique, mais c'est parce qu'aussi, tu as un choix à faire entre le scolaire, le sport, le sport de haut niveau ou pas, c'est ceux qui ont moins d'historiques et qui se sont spécialisés plus tard et là c'est pareil personne ne va être d'accord avec ça t'en as plein qui sont en opposition parce que t'as les exemples des Sir Williams t'as l'exemple de Tiger Woods mais la majorité c'est de la spécialisation plus tardive nous c'est ce qu'on constate quand on fait des études de tous les médaillés olympiques depuis le début des Jeux mais depuis aller 30-40 ans de ces profils là c'est ouf c'est ouf et

  • Speaker #1

    Je reviens sur un truc que tu as dit tout à l'heure. On a parlé de blessures et de couloirs de performance. Est-ce qu'il y a des sports où tu as remarqué que des grosses blessures, type ligaments croisés ou quoi, permettaient justement, on va dire des courbes avec des trajectoires où il y a une grosse blessure, type croisé, permettaient de rebondir encore plus haut ? J'avais entendu ça dans le ski où on disait, en gros, on disait ça à des patientes, si tu ne t'es pas fait de croisés, tu ne seras jamais médaillé. Est-ce que c'est vrai suivant le sport ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est le très bon exemple, le ski. On a fait un papier qui va dans ce sens. sur l'historique de toutes les blessures de croisés dans le ski et les équipes de France. C'était Malaïda qui avait réalisé ce papier. On avait modélisé les trajectoires de paires. Et un des résultats qui a été interprété dans ce sens-là, c'est que le groupe qui s'était fait les croisés avait des niveaux de performance plus élevés. Parce qu'ils se faisaient le croisé, globalement, avant l'âge au pic. Et donc après, ils devenaient plus performants. en fait Tout le monde revenait sur sa courbe, 100% revenait après. Et donc, pareil, tu sais, tu as des résultats, et puis tu as la partie discussion, tu discutes les résultats. Donc là, avec les médecins d'équipe de France, Nicolas Coulmy, leur référence scientifique, eux, ils avaient discuté avec les athlètes. C'est aussi, tu es dans une machine à laver, dans le sport de haut niveau, tu as des compètes, tu es tout le temps en déplacement et ainsi de suite, les stages de préparation, ça s'enchaîne, ça leur permet de souffler aussi. Et ça leur permet de rééquilibrer si jamais tu n'as pas forcément le temps dans des saisons qui sont toujours longues, d'avoir un vrai temps de développement de certaines capacités. Et donc du coup, ça permettait aussi de reposer un peu le plan d'entraînement et de dire qu'est-ce qu'on n'a pas eu le temps de faire et qu'est-ce qu'on souhaite développer en plus sur cette phase-là où on sait que pendant six mois,

  • Speaker #1

    il va falloir bosser.

  • Speaker #0

    Et les athlètes ? Je vous ai remporté comme informations. Déjà, ça y est, je suis dans le gang des croisés. C'était une espèce de ce que tu évoquais. Les croisés gros. Et deux, je vais pouvoir souffler. Exactement. Et deux, je vais pouvoir souffler par rapport à ces rythmes effrénés. Et donc, cette étude avait montré ça. Alors, elle a été interprétée comme tu te fais un croisé dans le groupe des championnes du monde des Olympiques et tu vas avoir un niveau de perf plus important après. Mais c'était juste. dans la relation AG-Perf, c'est que les croisés intervenaient dans la majorité des cas avant le pic, l'attente de l'âge au pic.

  • Speaker #1

    Et sachant ça, et en ayant parlé du processus de sélection, est-ce qu'il n'y aurait pas un avantage, il faut voir avec les coachs et tout ça, à couper certains athlètes à certains moments, justement, pour qu'ils puissent rebondir, pas qu'ils soient blessés, mais leur dire... Au lieu de t'entraîner que sur le ski, avant ton âge au pic, on va te mettre pendant deux ans, tu vas toucher à tous les sports possibles, de glisse ou autre, tu vas faire de la PPG, mais tu ne vas pas te spécialiser. Pendant deux ans, tu vas toucher à tout pour qu'ensuite, tu sois encore plus fort sur ton truc.

  • Speaker #0

    Ça, c'est quelque chose qui serait génial. Nous, on commence sur une bagarre en ce sens. tout à l'heure là avec les collègues pour pour créer un groupe national sur la détection et l'accompagnement à long terme de développement du jeune athlète le rêve si tu prends le gamin et prennent une licence et il va prendre une licence au judo mais en fait il va c'est un pass multi sport quoi il va apprendre à apprendre à courir apprendre à nager apprendre à grimper apprendre à pédaler pour développer le socle des... des capacités motrices, éviter la spécialisation trop tôt, qu'ils s'amusent, qu'ils soient dans un schéma de réussite, et qu'ils poursuivent. L'enjeu, il est là. Il est de former, de pouvoir estimer les plus grands potentiels, mais il est aussi de créer une nation plus sportive, parce qu'on en est loin. Quand tu reviens à l'étude du Lancet, évoquée au début, où on est 119e nation, on perd sur toutes les capacités nos enfants, on perd sur toutes leurs capacités. physique et physiologique et de conditions physiques, c'est catastrophique. Donc nous, on va se bagarrer, on entame des démarches pour ça, on met en place un premier CCS, une formation continue au sein de l'INSEP, on réfléchit pour comment atteindre les différentes strates au sein d'une fédération et les clubs, parce qu'en fait, c'est dans les clubs que tout se passe au tout début. parce qu'il y a un vrai enjeu de multi-activité. Et ce processus de sélection, de désélection, d'ouvrir sur d'autres sports, c'est aussi un... Les fédérations, en fait, elles réfléchissent aussi en termes de nombre de licenciés, donc elles ne veulent pas perdre des licenciés. C'est compliqué de ne pouvoir... Personne n'a réussi à mettre ça en place. Les pseudo-acques ont réussi, récemment, il y a une semaine ou deux, à... qu'il n'y ait plus de compétition jusque lors U17. Je ne sais pas si tu as vu passer ça. Parce que la compétition fait que dans les clubs, ils veulent gagner.

  • Speaker #1

    Ils ne veulent pas construire la compétition.

  • Speaker #0

    mais tu mets ceux qui sont les plus forts, dans le développement de tout le monde. C'est un sujet qui est compliqué parce qu'il est aussi politique, celui de la détection et du développement en termes des jeunes athlètes. Mais c'est sûr que de réussir à harmoniser un développement global, c'est un enjeu extrêmement fort, mais sur la construction des individus aussi. C'est de les mettre en réussite dans différents sports, trouver celui qui kiffe le plus pour qu'il continue, pour pas qu'ils arrêtent la pratique. T'as pas qu'un enjeu de haut niveau. C'est comment tu...

  • Speaker #1

    Santé publique, ouais.

  • Speaker #0

    T'amènes une nation à être plus sportive. C'est totalement sur la santé publique.

  • Speaker #1

    C'est ouf. Ouais, c'est ouf. Adrien, est-ce que tu, en quelques mots, tu peux nous expliquer un peu à quoi ressemble une semaine type ou une journée type pour toi ? Est-ce que tu vas à la rencontre des entraîneurs pour débriefer la recherche, les études que vous faites ? Est-ce que tu passes toute ta journée à faire de la recherche, à discuter avec tes collègues ingénieurs ? Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de tout ça. On est un laboratoire, donc tu as une partie aussi d'encadrement de stagiaires un peu, mais de doctorants. donc tu as aussi une partie de d'échanges avec les futurs docteurs, tu les accompagnes sur... Donc là, nous, la démarche, comme c'est ce que je fais, j'enquête que des thèses en chiffres avec Yanis, qui est préparateur physique des équipes de France de basket, Jeanne, avec Chloé, qui est analyste pour le skate, avec, là, on en a déposé une la semaine dernière, avec Édic et un analyste dans une structure professionnelle, pour être au contact des staffs et de savoir quelles sont leurs problématiques Bon... construire un problème de recherche qui soit une réponse aux problématiques de terrain. Et en fait, parce que nous, on utilise des données et donc on crée des outils. Les outils, il faut que les fédérations, les structures sportives de haut niveau, et la main. Tu as un enjeu de souveraineté aussi, tu as des AMS, tout le monde garde à peu près les mêmes informations. L'intelligence, elle est dans ce que tu en fais, comment tu les croises et ce que tu vas faire pour répondre aux questions pertinentes des staffs. Et donc ça, tu ne peux pas le laisser au mec qui va le vendre à ton concurrent. Donc, il faut que tu aies des individus qui soient en capacité de faire évoluer les outils tous les jours. Donc, tu as une partie avec les stagiaires, les doctorants. Tu as une partie scientifique où tu traites des données, tu vois ce que tu peux faire comme article, tu publies et tu soumets. Tu as une partie, on est quand même un laboratoire, on est évalué par l'HERS et où il faut qu'on trouve des fonds. Donc, tu es aussi chercheur de fonds. Tu réponds aux projets à NR, à différents projets. Tu as une partie où tu es, donc nous on est en support des équipes de France et des staffs. Donc tu as les équipes de France et les staffs qui te sollicitent pour dire voilà, on a toutes ces bases de données, il faut que vous nous aidiez, on a ça, on s'occupe de ça en descriptif, on a en routine, mais la base elle est conséquente et aidez-nous à regarder des relations entre des charges d'entraînement, des capteurs, de la vidéo, on va tout synchroniser pour identifier. les schémas qui nous amènent à la réussite, ou les données qu'on a taguées sur toutes les compétitions pour identifier comment les adversaires perdent, est-ce qu'on peut regarder différemment. Souvent, ils viennent avec des questions assez précises, c'est sur la chargement de l'allemand, c'est « je peux pousser sans les péter » , je le suis à chaque fois, ou « mettez-nous du vert, du orange, du rouge pour le risque de blessure » , quand ils ne captent pas grand-chose. Donc, tu as tout un travail, c'est quoi la question, c'est l'année. les blessures, c'est le risque de blessure, est-ce que vous rentrez les blessures ? Parce que ton plus grand risque de blessure, il est lié à tes blessures historiques, donc si t'as pas ça déjà, donc tu vois, t'as un gros boulot d'accompagnement, d'identifier quel niveau de maturité aussi sont les staffs pour pas aller leur mettre dans les pattes un truc qui est trop complexe ou pas assez, quel est le niveau de maturité autour des données de leur structure, t'as aussi une partie de médiation. scientifiques, donc à la fois par des confs, des podcasts, on est très sollicité, donc beaucoup moins par rapport aux demandes de confs, mais tu dois aussi échanger avec tes collègues, il y a une partie de veille énorme scientifique, des articles qui sortent, veille sur des discussions avec des structures professionnelles, à l'étranger, les franchises américaines, donner à l'utilisation, c'est quand même des grands oufs comme le foot anglo-saxon, donc c'est important d'avoir des connexions. Les analystes d'autres nations, quand tu peux échanger avec ceux qui font le même taf pour Timuessa, UK Sport, les Hollandais, les Australiens, les Japonais, c'est toujours pertinent. et puis t'as des sollicitations très ponctuelles de staff qui viennent et qui veulent que tu les aides sur un truc, sur un autre et t'as un maintien de tous les outils c'est pour ça qu'on est un certain nombre au labo qui sont déployés auprès des fédérations on est aussi sollicité dans le cadre du support Data Hub sur différentes tu vois t'es un peu identifié sur des champs tu vois, de... dans le labo, tu as Issa Aghi qui sont sur l'analyse de concurrence et la vidéo, tu as Juliana qui est sur les spécificités féminines, tu as Julien et Nico qui sont sur le paralympisme avec le projet de PPR, moi je suis identifié sur la partie détection et charge d'entraînement, donc tu es sollicité après par rapport à des thèmes en particulier. donc voilà comment les journées se résument parfois emmener sur des compètes, soit pour fournir des analyses, soit en amont pour regarder ce qui veut dire que tu as un oeil extérieur pour essayer de voir comment les adversaires utilisent les données. Les journées, c'est ça qui est intéressant, c'est qu'elles sont différentes. Tu changes de staff, tu vois différentes personnes, différentes typologies de données, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu as des mentors ? des gens qui t'ont aidé et qui t'aident encore ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Mais déjà, d'avoir pu arriver à l'Hermès, c'est le professeur Toussaint qui dirige le labo, qui est profil cardiologue. Il a fait sa thèse de sciences à Harvard. Il était en équipe de France de voler. Et il a une... Lui, tu peux arriver avec des données récemment sur une étude, sur... des counter-movement jumps, des données du test de Martin le 15-30, de VO2max, de détente que tu mets en fonction de l'âge biologique et de qui a été drafté en NBA ou joue en pro par la suite et ceux qui sont à des niveaux moindres, tu finis à discuter des travaux d'Hawkins. C'est une vision extrêmement large, extrêmement... Tu vois, questionne les fondements biologiques de pourquoi tu as des différences de hauteur de saut, mais contextuelles dans un champ extrêmement large, ce n'est pas que le pôle France de basket. Donc extrêmement intéressant, et nous on a au labo tous les jeudis matins une réunion de recherche, où chacun, une ou deux ou trois présentations, va présenter ce sur quoi il travaille, chacun dit ce qu'il a fait dans la semaine, et quels sont les nouveaux projets pour ceux qui ont envie de travailler dessus, viennent et embarquent sur ces projets-là. Et c'est les moments les plus durs en termes de présentation de résultats scientifiques. Te soutenir ta thèse derrière, c'est tranquille. Les questions que tu peux avoir en congrès, mais tu te dis, mais posez des vraies questions, les gars. Parce que là, tu rentres dans un niveau de détail. Parce qu'autour de la table, tu as des physiciens, des mathématiciens, des kinés, des médecins, des cardiologues, des docteurs en stade, des docteurs en mathématiques. Tu as des profils très différents. Et c'est une culture du... C'est très scientifique, c'est erreur-échec. pourquoi t'as fait ça, pourquoi pas ce modèle et si tu testais ça et pourquoi et donc ça creuse fortement donc ça fait partie des mentors un autre qui m'a marqué et me marque toujours c'est Florian Rousseau aussi sur la place de notre rôle la posture, il est très attaché à la posture posture basse c'est de faire comprendre avant tout à un staff que t'es là, on support ça c'est un bouquin que je sais Merci. L'individu qui veut être un sport scientist, à mon avis, devrait lire « How to support a champion » de Steve Aikman, qui était le mec à la tête de tous les sport scientists et data scientists de UK Sport pour le cycle de Londres et de Rio. Il gérait pas mal de monde. C'était le premier à poser la notion de support scientist. Si on revient sur l'étymologie de support, supporter, c'est supportarrer, c'est porter par-dessous. Et lui, sa première expérience dans le haut niveau, il arrive avec « Serve Red Grave » . Il passe énormément de temps à faire très profond le lactate et il ne parle pas. Et où ça peut matcher, c'est parce que le mec a une phrase qui m'a accroché dans mon bureau. Elle est encadrée. C'est les scientifiques pensent qu'ils savent. par rapport aux athlètes, ils ne savent rien. Il lui sort ça la première fois qu'ils discutent. Et il a raison. Et il dit, on va pouvoir commencer à bosser ensemble parce qu'il a été cinq fois champion olympique sur cinq Olympiades différentes. Et il dit, tu n'as pas essayé en tant que physiologiste de me dire, il faut que tu fasses du polarisé ou il faut que tu fasses ça. Il fait la première fois, j'ai été champion olympique en faisant de l'aviron. La deuxième fois, j'étais sur beaucoup de fonciers. La troisième fois, du polarisé. La quatrième fois, tu n'as plus le même âge. tu utilises des trucs à haute intensité un peu plus, et ainsi de suite, et donc tu as plusieurs voies, tu es toujours sur l'individualisation de tes marquements. Donc ouais, le professeur tout simple, et puis après, c'est dans les vertus de l'échec, tu as une phrase où tu apprends énormément plus de tes échecs, mais tu ne peux pas, en une vie, échouer suffisamment, donc il faut que tu apprennes des échecs des autres, et pour ça, il y a beaucoup de... Moi je lis beaucoup, en dehors aussi du sport. Alors ça fait partie du taf de lire des papiers scientifiques, mais lire des bouquins, et en lire beaucoup, je pense que c'est important aussi pour ouvrir sur ce qu'on fait. Parce que tu as beaucoup la tronche dans des données, dans des protocoles, mais il faut le contextualiser, il faut l'écarter.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as lu dernièrement qui t'a marqué ou que tu relis ?

  • Speaker #0

    Les auteurs qui m'ont marqué et accompagné, c'est aussi lié au cursus. Staps et Ducmotte au début, Michel Serres aussi, Ramon. C'est important. Edgar Morin, ça m'a marqué beaucoup. La traduction, c'est complexe, mais ces derniers bouquins, c'est beaucoup moins complexe. C'est la leçon d'un siècle de vie, encore un moment. Un de ces derniers, encore un moment, je l'ai lu il y a 2-3 mois, il m'a marqué parce que c'est toute son expérience pour la suite de ce qui peut se passer. Donc, très pertinent. Récemment, je le disais tout à l'heure, c'était Charlie Fournassier et Claude Foké sur une intervention qui a évoqué Charles Pépin et les vertus de l'échec. Je suis rentré par ce bouquin, j'ai acheté tous ces bouquins, je les ai tous lus. une capacité de médiation philosophique. Nous, en tant que chercheurs, on doit faire de la médiation scientifique, de lire et de comment il aborde les problèmes sociétaux, les problèmes généraux, et qui les raccroche à des philosophes, et quelle est la démarche pour embarquer pas son auditoire, parce que je ne l'ai pas vu en conf, mais dans son bouquin, c'est juste génial. Après, tu vois, ça fait quoi Black Box Seeking ? Ce que j'évoquais, celui-là aussi, il est hyper important dans la démarche de comment tu amènes les doctorants avec qui tu travailles, les collègues avec qui tu es, la structure dans laquelle tu es, à être résiliente, à travailler sur ses échecs, à mettre des capteurs sur tes échecs. Pourquoi tu échoues ? Alors, nous, c'est un peu plus facile parce qu'on est tout le temps revuvé sur les papiers, on se fait tout le temps cartoucher, tu es toujours obligé de creuser et c'est le principe d'erreur-échec de la science. mais c'est compliqué t'as des phénomènes de dissonance cognitive où tu vas justifier l'échec non mais c'est des causalités externes non mais tu vas t'enfoncer dans ben non en fait c'est Alex Guillon d'Ediger un ancien de ses managers je crois qui lui disait on va s'installer confortablement dans l'inconfort là on va discuter de pourquoi on ne réussit pas ça c'est hyper important mais en fait c'est toute une culture ça veut dire que tu ne mets pas l'échec comme un échec. C'est juste une étape vers la réussite. Ce n'est pas toi qui es en situation d'échec. C'est cette situation sur ce projet-là. À ce moment-là, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné et qu'est-ce qu'on en tire pour ne pas que ça se reproduise ? Il faut vraiment amener, tu le vois, sur les doctorants au début, où ils essayent de travailler tout seuls, de faire tout, où il faut que tu t'ouvres, tu questionnes, tu montres aux autres. Ce n'est pas une démarche qui est nécessairement naturelle. celle-ci c'est ouf dans les bouquins qui peuvent marquer aussi quand t'es dans notre chambre de taf t'as aussi Talent Code qui est plutôt intéressant à lire t'as les Ten Rolls aussi des anglo-saxons il y en a beaucoup le conseil que je donne c'est de lire Je le vois beaucoup aussi, pas que dans notre champ, dans d'autres champs au doctorant, parce que c'est hyper important, ça te sort la tête, et puis tu fais des parallèles. Et c'est en fait ça qui t'amène à construire, c'est à relier les points, comme disent les anglo-saxons. Moi, j'étais assez catastrophé quand je suis rentré dans la littérature scientifique du Talent ID. Tu as l'impression que tu as les physiologistes qui font... du talent à identification qui travaille sur les aspects physiologiques t'as les psychos, t'as les sociaux t'en as qui sont sur les perfs et t'es dit mais à un moment quand est-ce que vous regroupez tout c'est pour ça que nous on a été amené à construire les parcours de performance, les trajectoires de vie et à se dire tu pars de la trajectoire de perf et tu viens la contextualiser avec le max d'infos que tu peux et t'essayes de relier tout ça et donc c'est pour ça que Michel Serres et Edgar Morin Moi, mon marqué dans les ouvrages que j'ai pu lire, parce que c'est des penseurs qui vont, notamment Morin sur la complexité, te dit que tout est interconnecté en synergie, d'un niveau de complexité qu'on ne perçoit pas, qu'on ne peut pas mesurer. Donc nous aussi, quand tu captes des données, que tu mets des capteurs, ou que tu fais des études, tu ne captes qu'une petite partie du monde, une toute petite partie. de la complexité de ce qui va faire que cet individu a fait une perf ou se blesse et donc il faut être très humble vis-à-vis de ce que tu captes et de ce que tu peux apporter comme élément

  • Speaker #1

    Top, Adrien avant dernière question, on sait qu'on peut te joindre si il y en a des questions alors je sais que là tu vas être un petit peu occupé dans les prochains mois voilà s'il y en a qui veulent te poser des questions, entrer en contact avec toi, à partir de quand ils peuvent le faire et par quels moyens ils peuvent le faire ?

  • Speaker #0

    Ils peuvent le faire, j'ai mon mail qui est accessible sur le site de l'INSEP, un pseudo-robre à l'INSEP.fr. Ils peuvent le faire par différents médias, LinkedIn ou Twitter ou Instagram. J'essaie de répondre à chaque demande, par contre le temps est fluctuant selon les occupations. Mais j'essaie de répondre à tout le monde, parce que c'est important. Je pense qu'on a aussi un devoir, on est un labo de formation. que ce soit des collégiens, des lycéens ou des demandes pour encadrer des thèses c'est de répondre à toutes les demandes d'orienter vers les personnes qui semblent correspondre vis-à-vis de la demande et dernière question,

  • Speaker #1

    comment toi tu construis ton haut niveau ?

  • Speaker #0

    comment construire ton haut niveau ? pour ce qui est de ma propre de performance, j'aimerais avoir plus de temps. J'ai fait un match de tennis mercredi, j'ai réussi à gagner mais en me laissant à moitié au mollet, donc t'as pas assez de temps. Ce que j'essaye de faire et qui est essentiel, c'est pour éviter de me laisser se dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Parce qu'on est tous assujettis à trop travailler. dans le sport de haut niveau parce que les staffs sont dans la machine à laver complètement tout le temps en train de bosser c'est d'essayer d'arrêter de couper pour avoir du temps en famille le soir et de ne pas retravailler la nuit, de ne pas retravailler après quand les gamins sont couchés parce que ça, ça amène à des niveaux de fatigue qui sont importants et puis après t'es moins pertinent t'as des phases où t'es obligé d'envoyer comme ça mais moi ce qui est essentiel c'est le de... de me dégager du temps chaque jour pour faire du sport. Et chaque jour, quand les enfants arrivent de l'école ou quand je suis là, c'est de couper. Jusqu'à leur coucher, de couper et d'essayer de ne pas me remettre à bosser après, pour avoir du temps aussi avec ma femme. Et de ne pas trop travailler le week-end, même si tu es obligé de te coller sur des mêles. C'est vraiment cet équilibre-là. Et pour mon niveau, quand tu vis, tu changes. Tu es en balleur, tu passes au tennis. c'est malheureusement d'essayer d'avoir un petit peu plus de temps pour mieux se préparer et on sait très bien que la relation régime-verbe nous dit que notre haut niveau il y aura des activités nouvelles donc on progresse mais ça ne va pas aller vers des capacités on ne va pas pouvoir retirer de plus en plus de matchs on ne va pas pouvoir être de plus en plus puissant C'est longtemps, quoi. Donc, il faut continuer à s'entraîner chaque jour pour remettre le plateau, quoi.

  • Speaker #1

    Ma souci. Merci beaucoup, Adrien.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour l'invite.

  • Speaker #1

    À la prochaine. Merci beaucoup. Salut.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci d'être allé au bout de cet épisode. J'espère que vous vous êtes régalé autant que moi. Si vous voulez m'aider, le mieux de partager cet épisode au plus grand nombre. Parlez-en autour de nous. Débriefez-le avec vos collègues en live ou sur les réseaux. Qu'en avez-vous retenu ? En quoi cet épisode peut vous aider à construire votre haut niveau ? N'hésitez pas non plus à me faire un retour ou à me proposer des personnes à interviewer. Je répondrai avec plaisir. A très bientôt pour un nouvel épisode.

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