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Ōdace

70. Fertilité : comprendre les premières étapes, avec la Dr Julie Bavay

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58min |18/11/2025
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Description

Un épisode pour revenir aux bases : avec la Dr Julie Bavay, on explore les premières étapes du parcours quand on essaye de concevoir… et que ça ne fonctionne pas tout de suite. Examens, signaux à comprendre, stress, charge mentale, solutions : un échange clair, humain et sans tabou sur la fertilité et le début d’un possible parcours PMA.

👉 Pourquoi ça ne fonctionne pas toujours du premier coup ?
👉 Quels examens demander ? Dans quel ordre ?
👉 Quels signaux doivent alerter — et lesquels sont normaux ?
👉 Comment gérer la charge mentale, le stress, l’attente ?
👉 Quelles solutions existent aujourd’hui, en Belgique, avant et pendant un parcours d’infertilité ou de PMA ?

Un épisode sans détour, qui remet de la lumière, du concret et de la douceur dans un sujet souvent chargé d’émotions.

Préroll sponsorisé — Ōdace x Centre Périnatal du Brabant Wallon x doomoo

J’ai été honorée d’être reçue au Centre Périnatal du Brabant Wallon, et de tendre le micro à quatre professionnelles passionnées, pour parler sans détour de ce que nous traversons

Épisode soutenu par DOOMOO

À travers leur blog #NobodyToldMe, doomoo donne la parole à celles qui ont vécu pour aider celles qui s’y préparent.
👉 FR : https://nobodytoldme-blog.com
👉 BE : https://nobodytoldme-blog.com/be/
👉 NL : https://nobodytoldme-blog.com/nl/

#NobodyToldMe #doomoo #fertilité #essaiBB #parcoursPMA #maternité #OdacePodcast

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#fertilité #pma #projetbébé #gynécologue #infertilité #ovulation


🖋️ Un podcast créé, produit et animé avec passion par Chloé Genicot
🎙️ Disponible sur toutes les plateformes d’écoute
📍 Podcast belge indépendant | Contact : odacepodcast@gmail.com | 📲 @odace.podcast 💌 Newsletter


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Personne ne te dit vraiment ce que ça fait, ce que ça change dans ton corps, dans ta tête, ce que ça bouleverse et tout ce que ça révèle. La maternité, ce n'est pas juste un moment suspendu entre deux clichés de bébé endormi. C'est un avant, un après, des doutes, des rires, du chaos, des élans d'amour démesurés et une force nouvelle, qu'on découvre parfois sur le fil. Je suis honorée d'avoir été reçue par le centre périnatal du Brabant-Oualon. et de tendre mon micro à quatre professionnels de santé pour parler sans détour et sans tabou de ce que nous traversons en tant que femmes, en tant que mères, en tant qu'êtres humains. Parce que vous le savez, transmettre, c'est ce qui me guide. Donner la parole, faire circuler l'information, ouvrir des espaces d'écoute, c'est ma mission à travers Audace. Et dans ces épisodes, cette mission prend tout son sens. Vous entendrez au fil de ces discussions Des voix expertes, humaines, engagées, qui partagent des clés, des vérités, des repères et des éclairages dans lesquels, peut-être, vous vous reconnaîtrez. Et si ces épisodes existent aujourd'hui, c'est aussi grâce au soutien de Doumou, une marque belge profondément engagée auprès des femmes, qui accompagne la maternité avec douceur, justesse et respect. Des produits pensés pour le quotidien, utiles, confortables, bienveillants. mais aussi une vraie volonté de soutenir les femmes et de leur donner ou redonner confiance en agissant au-delà du matériel. À travers leur blog Nobody Told Me, Dumu donne la parole à celles qui ont vécu cette aventure pour aider celles qui s'y préparent. Une safe place pour dire ce qu'on n'entend pas assez, ce qu'on garde souvent pour soi. Des récits sans filtre, des expériences vécues, qui résonnent, qui rassurent, qui inspirent. et qui glisse entre les lignes ce souffle dont on a parfois besoin, tu n'es pas seul et tu t'en sors très bien. Merci à Doumou de sponsoriser cet épisode et de contribuer à leur façon à faire circuler l'information et la parole. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Dr Julie Bavet, gynécologue. Avec elle, on va parler de projets bébés, d'infertilité, de PMA, mais aussi de stress, de bilan de fertilité, de parcours médical et de tout ce qu'on n'ose pas toujours dire. Cet épisode, c'est une conversation honnête et bienveillante pour mieux comprendre ce que beaucoup vivent en silence et pour redonner confiance à toutes celles qui sont en chemin. Je suis Chloé Genico, bienvenue dans Audace, le premier podcast belge francophone dédié au wellness. Des conversations sans fil pour t'aider à te sentir aligné, outillé et bien informé. Ici, jetons le micro à des experts, des entrepreneurs et des invités au parcours fort qui partagent des récits vrais et des clés concrètes. Et si les sujets abordés dans Audace te parlent, abonne-toi pour être sûr de ne rien manquer et partage le podcast autour de toi afin de continuer à le faire grandir et rayonner. Bonne écoute ! Bonjour Julie, bonjour Dr Bavet, je vais te demander comment est-ce que tu veux que je t'appelle ?

  • Speaker #1

    Tu peux m'appeler Julie, il n'y a pas de problème.

  • Speaker #0

    Très bien, écoute, bonjour Julie, merci de m'accorder un peu de temps aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander de te présenter pour commencer ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julie Bavet, je viens de passer le cap des 40 ans. Je suis gynécologue. J'ai travaillé de 2015 à 2025 à la Clinique Saint-Pierre à Autigny. Depuis cette année, j'ai souhaité me consacrer à 100% à la consultation, ne plus faire d'hospitalier. Je vois des personnes de l'adolescence à la ménopause en passant par le suivi de grossesse, les échographies de grossesse. Je suis très heureuse comme ça parce que ça me permet. de mieux respecter mon rythme parce que le rythme de gynécologue hospitalier est très intense. Donc après dix ans, je suis contente de passer à autre chose. Et donc je travaille ici au centre Périnatale du Brabant Wallon deux jours par semaine. Et j'ouvre mon propre centre à Waterloo aussi qui complétera ma semaine de travail. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était quelque chose d'avoir 40 ans ? Tu le signales, c'est un cap ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pour moi c'était un sérieux cap. C'était la grosse angoisse. Oui, oui. Mais après, voilà, finalement...

  • Speaker #0

    L'âge est dans la tête, non ?

  • Speaker #1

    Voilà, je pense, oui, oui. Et puis l'avantage, c'est aussi d'avoir acquis de l'expérience, des connaissances, l'expérience humaine aussi. Et donc finalement, je suis très contente d'avoir l'âge que j'ai.

  • Speaker #0

    Écoute, aujourd'hui, Julie, j'aimerais parler avec toi un petit peu du projet bébé et de l'infertilité. Oui. C'est un sujet un peu tabou de nos jours et j'aimerais bien qu'on brise un peu ces tabous, qu'on parle sans filtre. Alors... Mais commençons par le commencement. Avant de consulter, je suis en projet bébé, je n'arrive pas à tomber enceinte. Est-ce que c'est normal et est-ce que c'est fréquent ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, quand je vois une patiente, je vais d'abord créer un dossier de grossesse, un dossier gynécologique où je vais lui poser toute une série de questions pour avoir une idée globale de sa santé. Et je vais aussi essayer de dédramatiser. et de lui expliquer comment fonctionne le cycle de la femme pour qu'elle puisse comprendre un petit peu mieux ce qui se passe dans son corps, qu'elle se sente puissante de pouvoir comprendre comment son corps fonctionne. Et donc, le dossier médical, c'est d'abord demander les antécédents de la patiente. Est-ce qu'elle a des problèmes de santé ? Est-ce qu'elle a déjà été opérée ? Est-ce qu'elle prend des médicaments tous les jours ? Est-ce qu'elle a des allergies ? Est-ce qu'elle a déjà été enceinte ? Parce que l'infertilité, ça peut être une infertilité primaire où on n'a jamais eu de grossesse, mais ça peut être aussi une infertilité ou une stérilité secondaire où on a déjà eu une grossesse qui a abouti à un accouchement ou pas et puis on n'arrive plus à retomber enceinte. Et donc, une fois que j'ai une idée globale du dossier de la santé de la patiente, je vais voir avec elle si elle connaît bien son cycle. et expliquer le cycle de la femme.

  • Speaker #0

    Tu peux nous dire les grandes lignes ? En grandes lignes, oui. C'est vrai que souvent, on est sous contraceptif, sous pilule. Nous, on fait partie de la génération pilule dès l'adolescence, jusqu'au moment où on décide de mettre le bébé en route.

  • Speaker #1

    D'abord, si la patiente est toujours sous pilule, on va lui demander depuis quand elle l'a arrêtée, ou quand est-ce qu'elle le souhaite arrêtée. Parce qu'il faut savoir que quand on prend une pilule, ça met les ovaires au repos, et donc on n'a plus d'ovulation. C'est le principe de la contraception hormonale. Et donc, quand on arrête sa contraception, il va falloir souvent quelques mois. Donc, ce n'est pas du tout anormal de ne pas avoir ses règles régulières à l'arrêt de la pilule. Et puis, quand elle va récupérer ses cycles naturels, elle va pouvoir noter comment sont ses cycles. Le premier jour des règles, c'est le jour 1 du cycle. Et on va compter du premier jour des règles jusqu'au premier jour. des règles suivantes, combien il y a de jours, et ça fait la durée du cycle. La durée théorique du cycle, c'est souvent 28 jours, mais il y a des patientes qui peuvent avoir des cycles très courts de 21 jours ou des cycles très très longs. Par exemple, il y a des dames qui ont leurs règles que deux fois par an parce qu'elles n'ovulent pas régulièrement. Peut-être qu'on parlera plus tard de tout ce qu'on peut faire pour essayer de mieux ovuler. Mais c'est important de savoir quels sont les cycles parce que si on a vu... Une fois par mois, ça veut dire qu'on a 12 chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte. Par contre, si on a ces règles que deux fois par an, probablement qu'on ne vulgue que deux fois sur l'année. Et donc, ça veut dire qu'on n'a eu que deux chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte.

  • Speaker #0

    On en parlera aussi un peu plus tard, mais lors d'une première consultation en projet bébé, est-ce que tu poses des questions sur le ou la compagne, le compagnon au niveau de la qualité du sport ? S'il fume, s'il boit, ça peut être joué. Donc, ça rentre en compte directement ? L'idéal,

  • Speaker #1

    c'est quand le couple est là, le parent et le coparent, on va l'appeler. Peu importe quel genre de couple c'est. Mais on va effectivement interroger les deux personnes. Parce que, par exemple, pour le partenaire masculin, la qualité du sperme va dépendre de son alimentation, par exemple. de son index de masse corporelle. Par exemple, l'obésité a un grand impact sur la fertilité, et donc la nutrition, autant chez la patiente que chez son partenaire, est très importante.

  • Speaker #0

    C'est bien de le rappeler, je trouve. Quels sont les premiers réflexes que tu remarques dans ta patientèle ? Chez les femmes aujourd'hui, est-ce qu'elles vont faire des recherches Google ? Est-ce qu'elles vont aller chez les copines, demander des témoignages ? Et toi, combien de temps ça a mis pour que tu tombes enceinte ? Il y a aussi cette... C'est un peu cette charge, cette culpabilité de ne pas tomber tout de suite enceinte. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Souvent, elles viennent, après avoir discuté avec leurs copines, qu'elles essayent de tomber enceintes et que la grossesse n'est toujours pas arrivée. Alors, elles se demandent si c'est normal. Et on a même qui, en dehors de projets de grossesse, viennent me trouver en demandant un test de fertilité parce qu'elles sont très inquiètes de savoir est-ce que je suis stérile ou pas. Petite parenthèse, le test de fertilité... On peut le faire, ça consiste à faire une échographie pour voir la réserve ovarienne et une prise de sang. Mais le test de fertilité ne va nous rassurer que sur le temps T. Ce n'est jamais une garantie que dans les années qui viennent, on pourra toujours avoir une bonne fertilité. Donc ce n'est pas quelque chose que je conseille. Maintenant, je reste toujours fort à l'écoute des patientes. Il y en a pour qui c'est très important et on va quand même le faire pour la rassurer. Le but de la consultation dans ce cas-là, c'est surtout de leur rassurer. de les informer pour qu'elles puissent avoir les bonnes informations et qu'elles puissent se sentir à l'aise avec leur situation personnelle, leur situation de couple, leur situation avec le travail, et qu'elles décident elles-mêmes quand c'est le bon moment et si c'est leur souhait aussi d'avoir une grossesse ou pas.

  • Speaker #0

    Et concrètement, tu peux peut-être nous dire, nous partager, qu'est-ce que les femmes peuvent faire en début de parcours avant même de consulter, je pense, l'alimentation, on l'a évoqué, mais aussi avoir une sexualité plus fréquente, plus connectée, entre guillemets, faire certains types de sports ou pas faire de sport, réduire la charge mentale, le stress, on parle de tout ça. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Tu parles du sport et le sport est hyper important. Déjà pour diminuer la charge mentale, ça va permettre un meilleur ancrage pour la patiente pour se connecter à son désir personnel, de ce qu'elle veut pour elle et pour son couple. Mais faire du sport va aussi garder une masse musculaire qui va permettre de garder un meilleur poids santé. Et on en parlait, avoir un bon IMC, c'est très important pour augmenter ses chances. de fertilité. Parce que si on a un IMC supérieur à 35, on sait que ça augmente très fort les risques de fausses couches et ça diminue la fertilité. Et pour tout point d'IMC supérieur à 30, on diminue sa chance de fertilité chaque fois de 4%. Donc pour te dire que c'est vraiment quelque chose d'important, le poids santé, la masse musculaire qui aide en fait à garder ce poids santé parce que C'est une histoire de protéines, ça les nutritionnistes t'expliqueront mieux que moi. Et d'ailleurs, j'aime bien travailler en complémentarité avec mes collègues, par exemple ici du centre périnatal du Brabant-Ouallon. On a une bonne connexion entre nous qui fait que j'hésite pas à envoyer chez la nutritionniste, chez la psychologue. On a toutes sortes de médecines parallèles qui peuvent aider dans le projet. On parlait de la charge mentale. Là, il y a vraiment aussi un avantage physique à faire du sport. Quand elles viennent me trouver pour un début d'essai de grossesse, j'insiste aussi sur la prise d'un complexe vitaminé complet. C'est vrai qu'on parle beaucoup de l'acide folique qui est super important, qui va permettre d'éviter les malformations au niveau de la colonne du bébé qu'on appelle le spina bifida. Mais il n'y a pas que l'acide folique. Par exemple, l'iode est aussi très important pour la prévention des fausses couches. C'est pour ça que je recommande de prendre directement un complexe vitaminé complet, spécial pour le désir de grossesse, dès les essais et même trois mois avant. Parce qu'on sait qu'au niveau de la nutrition, il faut un temps qui ait une bonne absorption. Surtout si on est sous pilule, qu'on arrête sa pilule. L'idéal, ce serait d'arrêter sa pilule trois mois avant. d'essayer de tomber enceinte, comme ça l'absorption des vitamines se fait mieux et on peut accueillir un petit embryon dans les meilleures conditions.

  • Speaker #0

    Excellent conseil.

  • Speaker #1

    Et puis le troisième conseil, c'est aussi, on discute des maladies à ne pas attraper idéalement pendant la grossesse. Donc on va faire une prise de sang préconceptionnelle qui va vérifier les vitamines, le fer, l'acide folique, la vitamine B12, la vitamine D. On va vérifier la thyroïde, on va vérifier la glycémie à jeun pour être sûr qu'il n'y a pas de maladie qui pourrait expliquer que la grossesse pourrait arriver tardivement. On t'en le savoir au début, puisque ça, c'est de la médecine de base. Et donc, dans cette prise de sang, on va aussi vérifier est-ce que la patiente est immunisée contre la toxoplasmose et le cytomégalovirus. Immuniser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a des anticorps. Ça veut dire qu'on a déjà fait la maladie avant et ça c'est l'idéal parce que si on est immunisé, ça veut dire qu'on ne risque pas de refaire la maladie pendant la grossesse. Et on sait que la toxoplasmose et le cytomagalovirus peuvent nuire au développement de l'embryon et du bébé. Donc j'explique aussi les recommandations pour essayer de ne pas attraper ces maladies pendant la grossesse.

  • Speaker #0

    Quand est-ce qu'on commence à s'inquiéter ? Et à consulter. Alors, on parle de l'année. Ça fait un an que j'essaye, il est temps que je consulte.

  • Speaker #1

    Pour un couple jeune et en bonne santé, c'est vrai qu'on va essayer de tenir l'année pour ne pas sur-médicaliser la grossesse. Je vais expliquer au niveau du cycle de la femme quand elle ovule en fonction de la date des dernières règles, si elle a noté un petit peu ses cycles pour voir quel est le moment idéal pour avoir des rapports. mais Après, j'essaye de dédramatiser, de démédicaliser les essais de grossesse parce que finalement, les spermatozoïdes y vivent quelques jours. Le vulve, il peut vivre jusqu'à 24 heures. Donc, je recommande finalement de ne pas trop compter. Je pense que c'est important de comprendre comment son cycle fonctionne, d'avoir des informations sur « tiens, quand je vulve, ma glaire peut changer » . ou quels sont les aspects de mon corps qui vont... m'apprendre que j'ovule. Je leur dis, ça c'est les informations, mais dans la vraie vie, cool. L'idéal, c'est d'avoir des rapports deux fois par semaine pendant une année. Ne vous inquiétez pas, les spermatozoïdes, ils vont attendre l'ovule. L'ovule peut attendre un petit peu aussi. Et donc, idéalement, pour un couple en bonne santé et jeune, j'essaie de leur expliquer ça et de les faire attendre une année. Maintenant, je m'adapte toujours aux souhaits du couple. Chaque situation est unique. Le ressenti de la patiente est aussi très important. Parfois, elle est persuadée que quelque chose ne va pas et on fait un bilan un petit peu plus tôt parce que c'est trop compliqué pour elle d'attendre. Et on tombe sur certaines choses ou parfois pas. Et ça permet de la rassurer aussi et de pouvoir dédramatiser et de la rendre plus cool. Mais donc, tu disais, est-ce qu'on doit attendre un an idéalement ? Maintenant, l'âge de la patiente va aussi avoir... J'allais te demander. C'est un facteur très, très important.

  • Speaker #0

    L'âge idéal, tu sais qu'après la réserve...

  • Speaker #1

    Il y a toujours une différence. Si tu poses la question à un gynécologue spécialisé dans la PMA qui ne voit que des couples qui ne savent pas concevoir, ils vont dire, eux, on a eu un congrès samedi passé qui reprenait un peu toutes les nouveautés de la PMA. Ils vont dire déjà à 32-33 ans, ils posent la question à leur patiente. Et imaginons qu'une patiente ne soit pas en couple, on va même proposer, tiens, est-ce que vous ne voulez pas les coordonner pour faire une congélation d'ovocytes pour si jamais vous avez un souhait de grossesse vers 42-43 ans, que vous ayez en fait des ovules de votre jeune âge. Puisqu'en fait, nous les femmes, on est avec ces ovules et nos ovules ont notre âge. Et donc, c'est vrai qu'en fait, vers 41 ans, 42 ans, ils sont un petit peu cabossés, si je peux dire. Et donc, il peut parfois avoir des petites anomalies génétiques qui peuvent faire que c'est plus difficile de tomber enceinte et d'avoir une grossesse qui évolue. Donc voilà, ça, c'est l'avis des gynécologues spécialisés en PMA. Moi, je suis une gynécologue de la vraie vie, une gynécologue de première ligne. Et donc, je leur explique ça et je leur dis, de mon point de vue, je pense clairement à 40 ans, il faut se positionner. Il y a aussi le fait que la PMA n'est remboursée jusque la veille des 43 ans. Et ça, c'est en relation avec le fait que les chances de tomber enceinte naturellement diminuent fort à 43 ans. et donc quand on fait la balance entre rembourser quelque chose qui coûte très cher et efficacité, c'est pour ça qu'à partir de 43 ans, ce n'est plus remboursé. Donc, c'est vrai que si j'ai une dame de 41 ans qui vient enfin de trouver le père idéal pour ses enfants, je vais aller plus vite au bilan de fertilité pour vérifier que tout va bien en disant que le temps est plus compté. Mais voilà, j'explique toujours ça aux patientes. Il y a des patientes et des couples qui vont dire, en fait, non, on laisse faire la nature. Et si ça ne marche pas, de toute façon, on n'ira pas à la PMA. Il y en a qui vont avoir un souhait d'être très interventionnistes, qui vont dire, même si je n'arrive pas à avoir un bébé, je voudrais même aller jusqu'au don d'ovocytes. Parce que si on n'arrive pas à tomber enceinte et que malheureusement, on n'a plus de réserve ovarienne, il y a toujours cette possibilité-là d'avoir un ovocyte d'une autre patiente. avec le sperme de son partenaire. Et donc, j'essaye un peu de jauger les souhaits du couple. Et en fonction de leurs souhaits, je vais aller plus vite ou aller moins vite. Je vais m'adapter finalement au rythme du couple.

  • Speaker #0

    En premier lieu, en partant de la base, qui consulter ? Son médecin traitant pour une prise de sang, comme on a parlé, globale ?

  • Speaker #1

    Préconceptionnelle. Ça peut être le médecin traitant. Les médecins traitants ont l'habitude de demander déjà. Les sérologies pour la toxoplasmose, le cytomégalovirus savent expliquer aussi les conseils de base. Ils savent aussi prescrire les vitamines. Ils sont sensibilisés au fait que c'est très important. Et donc, on pourrait juste aller voir son médecin traitant. Mais je pense que c'est quand même intéressant de voir un gynécologue. Parce que le gynécologue va aussi remettre peut-être à jour. Parfois, le souhait de grossesse, c'est la première fois qu'un couple va consulter chez un gynéco. Et donc, ça peut être intéressant de voir, tiens, ce qu'au niveau dépistage pour les maladies sexuelles non transmissibles, la patiente et le couple est en ordre. Pour le dépistage, pour le cancer du col, pour le papillomavirus, est-ce que la patiente est en ordre ? Donc, c'est vrai que les rendez-vous chez les gynécologues, ce n'est pas facile à trouver. Donc, on peut toujours aller voir son médecin traitant. Mais personnellement, je vous conseillerais de quand même combiner ça avec une consultation gynéco. On appelle ça la visite préconceptionnelle. où on demande aussi au niveau de la famille, est-ce qu'il y a des maladies génétiques ? Parfois, c'est bien aussi de prendre le temps d'aller voir un généticien pour voir s'il y a des choses qui peuvent se transmettre de génération en génération. Et ces rendez-vous-là prennent aussi un certain temps. Parfois, on doit faire des analyses génétiques. Enfin, on propose, on propose toujours et on n'impose jamais. Donc, parfois, ces analyses-là peuvent prendre un certain temps. Pour être tout à fait à l'aise, je trouve qu'une visite préconceptionnelle chez le gynécologue, ce n'est pas du luxe. Mutation génétique, on appelle le BRCA par exemple. Il y a toutes sortes de mutations qui peuvent faire que si on est porteuse d'une mutation BRCA, on est plus à risque d'avoir le cancer du sein et des ovaires. On peut même aller jusque, si on est porteuse de la mutation, faire un diagnostic préimplantatoire si la patiente le souhaite. Donc, on va faire une fécondation in vitro et puis implanter les embryons qui ne sont pas porteurs de la mutation génétique. Ça peut être pour le BRCA, mais ça peut être pour d'autres maladies génétiques graves qui pourraient faire que, par exemple, un enfant ne pourrait pas atteindre l'âge adulte ou qui pourrait avoir un pronostic très, très réservé. Donc, je pense que s'il y a des anomalies génétiques dans la famille, c'est toujours important aussi d'en discuter avec son gynéco.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler du bilan de fertilité et des premières explorations médicales, je vais dire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont les premières étapes concrètes d'un bilan de fertilité ?

  • Speaker #1

    Pour orienter le bilan, ça va dépendre un petit peu de la santé de la patiente. On va poser plusieurs questions. Je reviens sur le cycle de la femme, mais je vais aussi poser des questions sur ses règles. Est-ce qu'elle a des règles douloureuses ? Je vais aussi poser des questions sur ses rapports. Est-ce qu'elle a des douleurs ? en profondeur lors de chaque rapport, parce que ça peut orienter vers un diagnostic d'endométriose, parce que la triade infertilité-douleur en profondeur pendant les rapports et règles douloureuses fait penser à de l'endométriose. Et donc si à l'examen clinique on palpe un nodule d'endométriose, on va avant tout proposer peut-être directement une IRM, et si l'IRM confirme. Une laparoscopie, c'est quoi ? C'est une intervention chirurgicale sous anesthésie générale où on rentre une petite caméra sous le nombril pour aller voir à l'intérieur du ventre. On fait trois petites incisions supplémentaires de 5 mm pour mettre des trocars et des instruments qui permettent de travailler au niveau de l'intérieur du ventre. Et si on voit de l'endométriose, on va brûler au laser l'endométriose parce que l'endométriose va donner un environnement inflammatoire. Et un petit embryon dans un environnement inflammatoire, il ne se sent pas très bien. Et donc, l'endométriose peut donner une infertilité. Et donc, si la dame dit clairement, je crève de mal quand j'ai mes règles, les antidouleurs ne font rien du tout et qu'à l'examen clinique, on a aussi cette impression clinique, on va peut-être directement aller à cette laparoscopie. Cette laparoscopie permet aussi de combiner avec une chromo. Laparoscopie, chromo, ça veut dire couleur. Donc on va... utiliser du bleu de méthylène qu'on envoie par voie vaginale quand la dame est endormie sous anesthésie générale, bien entendu. Et après, lui avoir expliqué tout ça à la visite préopératoire. Et donc, on va injecter du bleu de méthylène par voie vaginale. Et la caméra qu'on met au niveau du ventre va permettre de vérifier qu'il y a une bonne perméabilité des trompes. Si le bleu de méthylène passe bien au niveau des trompes, ça veut dire que les trompes ne sont pas bouchées. Puisqu'on est sur place, souvent on combine avec cette chromolaparoscopie et on combine souvent avec un troisième examen, puisque la dame est endormie, donc on en profite, de faire aussi une hystéroscopie. C'est mettre une petite caméra à l'intérieur de son utérus pour vérifier que l'embryon aura bien un petit nid douillet. On va vérifier l'endomètre, on va vérifier qu'il n'y a pas de malformations utérines pour être sûr qu'il pourra s'implanter confortablement. et qu'il n'y aurait pas un polype, par exemple, de l'endomètre qui serait pas confortable. Donc ça, c'est dans le cas où on a des symptômes, et c'est pour ça que l'anamnèse et les questions qu'on pose à la patiente sont très importantes. Je commence toujours par ça à la consultation, après les antécédents. Et puis si elle n'a pas de symptômes particuliers, alors on va proposer le bilan classique. d'infertilité, qui est une prise de sang. On a normalement déjà fait une prise de sang préconceptionnelle pour les vitamines, la thyroïde, le diabète et les sérologies. Mais on va rajouter à cela tout ce qui est dosage hormono pour avoir une idée plus complète de la fonction ovarienne, pour vérifier qu'il n'y a pas, par exemple, un syndrome des ovaires micropolycystiques. Pour voir un peu la... Voilà, c'est ça. pour voir comment la dame ovule aussi. On va faire une première prise de sang au jour 3, pour exclure un syndrome des ovaires micropolycystiques, mais qui peut être aussi exclu à l'échographie. Donc souvent, on va ajouter au bilan une échographie endovaginale pour vérifier l'utérus et les ovaires. Mais au niveau de la prise de sang, on va aussi proposer une deuxième prise de sang au jour 21 pour vérifier qu'elle ovule. Parce que quand on ovule, Une fois que l'ovule est sorti de l'ovaire, il y a une petite cicatrice qu'on appelle le corps jaune qui va produire de la progestérone. Et donc, si la progestérone est positive au jour 21, c'est la preuve que la patiente ovule.

  • Speaker #0

    Wow ! Et notre partenaire masculin dans tout ça ? Alors, on ne va pas l'oublier. Effectivement,

  • Speaker #1

    la suite du bilan d'infertilité, c'est... demander un spermogramme. Donc, on va expliquer aux partenaires. Beaucoup d'hommes sont facteurs à ça. Voilà. Mais j'explique toujours que c'est vraiment essentiel pour avoir un bilan complet. Et d'ailleurs, si jamais il fallait référer à un gynécologue spécialisé en PMA, il a vraiment besoin de ce facteur-là. Parce qu'imaginons que les spermatozoïdes soient trois fois fatigués ou qu'on va regarder s'ils sont en pleine forme, s'ils sont en bon nombre, s'ils évoluent bien. et donc Par exemple, c'est possible qu'il n'y ait pas de spermatozoïdes. Là, on va orienter directement les traitements de fertilité différemment. Je pense que c'est vraiment essentiel. Ça peut être une cause féminine, mais aussi une cause masculine. Il faut que le partenaire joue le jeu de donner un échantillon de sperme qui doit s'obtenir uniquement par masturbation, avec trois jours d'abstinence idéalement, parce que c'est le meilleur sperme. Viens tout mettre dans le pot ! et l'envoyer dans l'heure au laboratoire en le gardant bien au chaud parce que les spermatozoïdes ils sont confortables à 37 degrés bon aujourd'hui il fait très chaud donc ça irait mais s'il fait froid on peut donner un échantillon où les spermatozoïdes ne sont pas en forme parce qu'ils ont eu trop froid donc je demande de toujours bien garder qu'on reçoit jusqu'au laboratoire, ça doit être donné au laboratoire dans l'heure et le laboratoire va pouvoir Merci. vérifier la qualité du sperme.

  • Speaker #0

    On sait faire quelque chose s'il n'y a pas assez de spermatozoïdes ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut faire des inséminations où on prépare le sperme, si tu veux, pour pouvoir l'inséminer au bon moment du cycle.

  • Speaker #0

    Mais le sperme de monsieur ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Comme ça, s'ils sont un peu fatigués ou s'ils ne sont pas en bon nombre, on les aide un petit peu à atteindre leur cible en faisant une insémination intra-utérine. Donc, ils ne doivent pas traverser le vagin, le col, l'utérus. Et on leur offre le meilleur moment où l'ovule est déjà là pour aider à la conception. Et puis, il y a encore d'autres choses beaucoup plus pointues, mais que ça, je ne sais peut-être pas. Oui, c'est déjà une très bonne base. C'est déjà beaucoup, beaucoup d'infos. Des gynécologues plus spécialisés, mais il y a aussi des techniques pour, s'il y a très, très peu de spermatozoïdes, pour pouvoir aider à la conception.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit les résultats,

  • Speaker #1

    est-ce que tu recommandes une... pas les lire toutes seules.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est mieux.

  • Speaker #1

    Ça dépend un petit peu des tempéraments. Il y en a qui aimeront bien aller voir directement et les résultats sont toujours accessibles sur massanté.bg.be avec It's me. Donc si elles le souhaitent, elles peuvent aller voir, mais c'est vrai que ça peut parfois générer du stress. Donc je vous conseillerais plutôt d'attendre, de voir votre gynécologue pour qu'il puisse vous expliquer. avec des mots simples et comprendre vraiment la globalité des examens. Parce que parfois, on voit sur la prise de sang que c'est en rouge, mais en fait, ce n'est pas grave. Et donc, le bilan, c'est la prise de sang, la perméabilité des trompes, on en a parlé dans le cas où on fait de la paroscopie. Mais si on ne fait pas de la paroscopie, on va aussi proposer soit une hystérosapagographie ou une hyphosie qui va permettre de vérifier les trompes. Et puis, le spermogramme. Et donc, on va regarder tout ça. et parfois... on peut trouver déjà une cause. Donc, avant d'être réorienté en PMA, le gynécologue peut déjà proposer un traitement, que ce soit un complexe vitaminé, parce que ça peut être lié à une carence en vitamines. Si on voit qu'il n'y a pas une bonne perméabilité des trompes, on va pouvoir programmer une laparoscopie pour peut-être enlever des adhérences, rendre la perméabilité de la trompe meilleure. et puis Si le spermogramme n'est pas très bon, on peut déjà temporiser aussi avec un complexe vitaminé masculin, parce qu'ils ont aussi leurs vitamines à prendre. Et on va aussi revoir peut-être sa nutrition, son poids santé. On va voir s'il fume, parce que le tabac a aussi un impact sur la fertilité. Il y a des petits cils, tant au niveau de la trompe qu'au niveau du canal qui amène les spermatozoïdes. et ses petits cils, mais si... ils peuvent être un petit peu paralysés avec le tabac. Ils ne savent pas bien bouger pour faire avancer le spermatozoïde ou l'ovule. S'ils sont trop rigides, ça peut être compliqué. Essayer de fumer le moins possible et avoir un poids santé, on va de nouveau essayer de réinsister là-dessus. C'est dingue, ça joue autant.

  • Speaker #0

    Comment tu aimes être relancée par tes patientes, si tu dois être relancée pour avoir des infos ? ... de ne pas te bombarder d'appels, mais quelle est la meilleure façon ?

  • Speaker #1

    Idéalement, je donne toujours un rendez-vous un mois après, en disant, est-ce que ça va pour vous ? Niveau timing, un mois ou deux mois, ça c'est en fonction de ce qu'elle souhaite. Je pense que c'est bien de se revoir et de pouvoir rediscuter tout ça, parce qu'il y a donner les résultats, mais il y a aussi donner les traitements en fonction des résultats. Et s'il n'y a pas d'explication, on va réorienter vers un service de PMA. Je pense que ça prend du temps et qu'il faut vraiment se poser, ne pas faire ça alors qu'elle est en train de faire ses courses ou qu'elle est occupée à autre chose. Je pense que c'est vraiment bien de se poser un petit peu en consultation. Et donc, dans l'idéal, je revois les patients pour donner les résultats.

  • Speaker #0

    Tu les prépares au fait que ça peut être long, le processus peut être long. Ils n'ont peut-être pas un bébé demain. C'est un peu la crainte des jeunes femmes. Quand tu veux un bébé, tu le veux tout de suite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, si elles ont déjà essayé pendant un an, je vais quand même essayer de ne pas être trop longue dans la remise des résultats. Parce que je pense que si elles ont attendu un an, c'est déjà pas mal. Maintenant, ça dépend aussi de leur cycle. On parlait du SOPK. C'est dans ce contexte-là que parfois, on ne peut ovuler que deux fois sur l'année. parce qu'en fait... Les SOPK, pour vulgariser, c'est des ovaires un petit peu paresseux. Donc les petits follicules qui, normalement, chaque mois, il y en a un qui va devenir dominant et qui va libérer l'ovule, ces petits follicules, en fait, ils attendent un peu trop longtemps leur tour et ils ne vont pas ovuler tous les mois. Et donc parfois, ils peuvent attendre deux mois, trois mois, six mois. Et c'est compliqué, comme je disais, si on n'a pas eu une chance. par mois de tomber enceinte, ça va mettre plus de temps. Et donc si on est face à cette situation-là, on va tout faire aussi pour essayer de diminuer cette situation des COPK. Et donc on revient de nouveau à la nutrition. On sait que les COPK sont liés à une résistance à l'insuline. Et donc parfois, quand je les envoie chez les nutritionnistes, ça permet qu'elles ovulent mieux. C'est assez incroyable. Parce qu'on sait que si on arrive à lisser sa courbe de glycémie, ça améliore l'ovulation. Et donc, si on est dans un diagnostic des Sopéca, on va peut-être dire, écoutez, est-ce que vous voulez continuer les méthodes naturelles ou est-ce que vous voulez directement aller en PMA ? Parce que la PMA peut donner des médicaments comme du clomide, que vous connaissez peut-être, qui permet de stimuler les ovaires et de les obliger à ovuler chaque mois. De nouveau, je m'adapte en fonction de la situation. Chaque situation est vraiment unique. Le but, c'est qu'elles soient informées et qu'elles puissent justement décider de leur rythme.

  • Speaker #0

    Parlons-en d'ailleurs de la PMA, procréation médicalement assistée. Elle est souvent proposée...

  • Speaker #1

    Très tôt. Enfin, on entend que ce n'est pas spécialement mon ressenti, mais il y a quand même des situations où on va la proposer d'emblée. C'est par exemple, s'il y a une stérilité connue, par exemple, une dame qui aurait été opérée de ses deux trompes, où on n'a malheureusement pas pu garder ses trompes dans le cas d'une grossesse extra-utérine, qui est une grossesse qui va se placer au niveau des trompes. Eh bien, si elle a dû être opérée en urgence parce qu'il y avait une hémorragie interne, Parfois, le gynécologue qui l'a opéré n'a pas pu garder sa trompe parce que l'hémorragie interne mettait sa santé en danger. Le temps est parfois compté et on est obligé d'enlever la trompe. Imaginons qu'elle aurait fait deux grossesses extra-utérines, c'est rare, mais qu'on a dû enlever ces deux trompes. Elle n'a plus la route qui conduit entre le spermatozoïde et l'ovule. Dans ces cas-là, on n'a pas d'autre choix que de proposer directement un traitement de PMA. Et un autre contexte où on a parfois perdu ses trompes, c'est si on fait une infection, par exemple une infection à chlamydia qui donne une salpingite, c'est une infection de la trompe où la trompe est abîmée. De nouveau, cette trompe ne va pas plus être fonctionnelle. Et donc, parfois, on propose d'enlever les trompes avant un traitement de PMA parce que l'intérieur de la trompe étant trop abîmée donne une inflammation. Et on a parlé de l'inflammation dans le contexte d'endométriose. L'inflammation est aussi présente dans un contexte d'hydrosalpinx, de salpingite. C'est une trompe abîmée. Et dans ce cas-là, il y aura parfois de meilleures chances de tomber enceinte si on enlève les trompes. Donc, s'il n'y a plus de trompe, la dame ne pourra jamais tomber enceinte naturellement. Et donc, on va directement proposer la PMA. Au niveau du partenaire masculin, c'est par exemple un patient qui aurait dû avoir des traitements de chimiothérapie et qui aurait fait une préservation de sperme. il va peut-être refaire un spermogramme pour voir si malgré tout, naturellement, il a des spermatozoïdes. Mais dans le cas où il n'y a pas de spermatozoïdes, on va proposer directement une insémination. Et donc, c'est trois situations auxquelles je pense qu'on va directement proposer la PMA. Mais en général, on ne la propose pas si tôt et pas du tout d'emblée. Et par ailleurs, la PMA est parfois dure à accepter moralement,

  • Speaker #0

    mentalement, tout à fait. Coupes. Partir en parcours PMA, ça peut être difficilement acceptable. C'est pour ça que je leur dis toujours,

  • Speaker #1

    écoutez, je vous propose un premier rendez-vous. Parce qu'au premier rendez-vous PMA, déjà, il faut un certain temps pour avoir ce rendez-vous. Donc, je propose toujours, prenez le rendez-vous. C'est possible qu'il y ait trois mois, six mois d'attente. Et si finalement, vous ne souhaitez pas y aller, vous pourrez toujours l'annuler une semaine avant. Il n'y a pas de souci. mais au moins surtout si l'âge est avancé qu'elles ne perdent pas cette chance en disant finalement je suis prête pour la PMA et je n'ai pas de rendez-vous. Je pense que prendre un rendez-vous, c'est important et souvent elles y vont juste pour être informées parce qu'au premier rendez-vous PMA, le gynécologue va prendre du temps pour la patiente et le coparent pour expliquer toutes les possibilités dans leur cas et puis c'est après avoir eu l'information qu'ils vont continuer le parcours ou pas. Donc je pense que un premier rendez-vous pour avoir les informations C'est important. Et puis, de nouveau, on suit le rythme du couple. Dans mes patients, il y en a qui disent que pour nous, c'est vraiment soit culturel, soit pour leur croyance personnelle, ce n'est pas quelque chose qu'ils souhaitent. Et ils vont parfois plus se diriger vers l'adoption ou aux familles d'accueil où chaque situation est unique. De nouveau, notre but est d'informer. et puis de laisser libre cours à leur projet.

  • Speaker #0

    J'aimerais parler avec toi maintenant de l'hyperstimulation ovarienne. D'abord, qu'est-ce que c'est et pourquoi cela arrive ?

  • Speaker #1

    Alors, ça de nouveau, c'est très spécifique à la PMA, mais pour parler simplement, c'est quand les ovaires, si tu veux, réagissent trop aux traitements hormonaux. toujours facile. Il y a plusieurs schémas, il y a plusieurs dosages. En fonction de l'anamnèse, du dossier de la patiente, il y a des schémas qui vont être proposés. Mais malgré tout, parfois, c'est rare, je te rassure, des patientes qui arrivent en urgence parce qu'elles ont super mal au ventre. On fait l'échographie et on voit des ovaires qui ont la taille de pamplemousse et donc le risque de l'hyperstimulation. Si les ovaires sont trop gros, ils vont être beaucoup plus mobiles dans le ventre. Donc, il va y avoir des risques de torsion ovarienne. Et donc, si les patientes en parcours PMA ont une douleur hyper intense qui ne passe pas avec un daphalgan, qui irradie dans la jambe, qui donne des nausées, qui font parfois vomir tellement ça fait mal, il faut consulter en urgence pour exclure une torsion d'ovaire. Parce que si l'ovaire est tordu, les vaisseaux n'arrivent plus à alimenter l'ovaire. et on pourrait perdre son oeuvre. Et donc, il faut... Faire une laparoscopie en urgence pour détordre cet ovaire. On va aussi faire une prise de sang pour vérifier qu'il n'y a pas d'impact au niveau de la santé. On va donner des traitements. Donc, ça nécessite une hospitalisation. Mais les gynécologues spécialisés en PMA sont très, très au courant de cette situation-là. Ils vont prévenir les patientes qu'en cas de douleur, il faut les recontacter. Ils vont adapter le traitement pour ne pas que ça arrive. et donc les symptômes c'est cette douleur Intense. Si vous avez ça, présentez-vous dans le service d'urgence.

  • Speaker #0

    Je sais que tu n'es pas spécialisée en PMA, mais malgré tout, si le projet bébé ne se concrétise pas, si ça ne fonctionne pas, comment tu abordes ce nouveau chapitre ?

  • Speaker #1

    Si dans le bilan, on n'a rien trouvé, ça existe parfois des stérilités idiopathiques. C'est le terme pour dire qu'on n'a rien trouvé. Je vais leur proposer de prendre rendez-vous en PMA. On travaillait dix ans à la Clinique Saint-Pierre. J'ai des beaux contacts avec eux. Je vais leur proposer un rendez-vous. Parfois, je peux même prendre rendez-vous pour eux s'ils le souhaitent, pour les aider un petit peu. Je vais leur donner les coordonnées. Et quand ce sera bon pour eux, ils prendront rendez-vous. Ils vont au rendez-vous ou pas. Je propose toujours. Ils vont peut-être temporiser. Je propose aussi un suivi par une psychologue pour en discuter si c'est trop compliqué, si cette question de la PMA est trop compliquée pour eux. On a ici des psychologues spécialisés dans la fertilité. Donc, c'est important d'être entouré. Parfois, c'est des couples qui sont entourés par leur famille, mais parfois pas. Parfois, leur famille peut être assez jugeante. Donc c'est important qu'ils aient le maximum de soutien par leur gynécologue, une psychologue, et voir s'ils passent ce cap de la PMA. Mais voilà, maintenant, je pense que la médecine est beaucoup plus humaine, on explique beaucoup mieux. On a une autre approche où la patiente, le couple, fait partie de son traitement, va être beaucoup plus acteur de son traitement. Donc je trouve que la plupart du temps, ça se passe bien. Mais parfois, alors qu'elles ont tout fait, elles se trouvent parfois avec une culpabilité de dire « enfin, j'ai tout fait, je prends mes vitamines tous les jours, dans le bilan, tout va bien, pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ? » Je suis une nature très optimiste, donc je leur dis « mais allez consulter, il faut croire en votre projet, n'hésitez pas à demander un autre avis si ça ne s'est pas bien passé avec une certaine équipe, ça vaut la peine de demander un deuxième avis. » Il y a des équipes qui ont des traitements plus à la pointe, qui peuvent proposer des traitements différents. Donc n'hésitez pas à discuter avec les gynécologues spécialisés en PMA pour voir est-ce qu'on a vraiment tout fait dans mon cas. Je pense à certaines patientes qui ont essayé pendant de longues années. Et finalement, avec une nouvelle technique, on peut faire des prélèvements. sur les embryons, on voyait qu'il y avait toujours une anomalie génétique sur les embryons et heureusement il y avait un seul embryon qui n'avait pas cette anomalie. Et finalement, elle a pu tomber enceinte et avoir un bébé en bonne santé. Donc heureusement, les techniques se perfectionnent. On a de plus en plus de traitements. Donc je pense qu'il faut vraiment croire en son projet, pas perdre courage, rester optimiste. Mais parfois, il y a aussi des couples qui auront besoin de faire des pauses.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit. tu vois ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    qu'on arrête d'y penser ça viendra ah ben ça je suis tout à fait d'accord elles sont tellement dans leur souhait leur désir est tellement intense qu'en fait c'est pas possible et pour aller dans ton sens je voudrais donner l'exemple de couple qui enfin accouche d'un bébé longtemps attendu d'une grossesse optimisée par PMA il dit mais non docteur il n'y a pas besoin de contraception j'ai mis 5 ans à avoir mon bébé et puis boum Merci. à la visite du postpartum six semaines après. Elle allaite, on m'a dit, l'allaitement protège en partie. Je n'ai pas voulu de contraception. Et elles sont enceintes. Mon Dieu ! Sur dix ans de pratique, j'ai eu plusieurs fois. C'est vraiment vrai. En fait, elles pensent à autre chose. Elles sont occupées avec leur bébé et elles retombent enceintes. Donc, c'est une réalité. L'être humain, ce n'est pas seulement un corps physique. C'est aussi... un être énergétique, un être spirituel, un être cognitif. Il y a des choses qu'en médecine, on ne comprend pas. Et je reviens avec la complémentarité et l'importance de pouvoir avoir un équilibre avec tous ces aspects de l'être humain. Et donc, je pense que ça a vraiment du sens de travailler avec nos collègues des médecines parallèles, comme on les appelle. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais dire. Donc, toi, ton point de vue sur la médecine holistique, on va dire. Tu n'es pas contre la subjoncture ? Je suis 100% pour. Ok. Tout ça peut être mis en place aussi. Bien sûr,

  • Speaker #1

    ça ne peut que faire du bien. Par exemple, l'acupuncture, c'est une médecine qui est là depuis toujours quasiment et qui donne des bons résultats. Pour la fertilité, je pense que c'est un atout supplémentaire. Donc, n'hésitez pas à combiner. Je ne dirais pas d'avoir recours uniquement à ces médecines parallèles. C'est mon avis. On a un blâvue à vie personnelle, mais je pense que travailler en complémentarité, ça a vraiment du sens.

  • Speaker #0

    Moi, en petite personne, j'ai fait l'acupuncture deux fois et je suis tombée enceinte. Premier coup. Mais encore une fois, peut-être pas que ça. Et j'ai fait le point aussi du bébé zen quand j'étais enceinte, sur le genou. Ça ne marche pas. Non, mais c'est marrant. Je ne vais pas dire qu'ils sont zen. Je ne vais pas aller jusque-là. Peut-on, pour terminer, juste parler de la fausse couche ?

  • Speaker #1

    Hum...

  • Speaker #0

    Ça arrive déjà plus fréquemment qu'on ne le croit. C'est assez fréquent. Donc, il faut aussi parler sans filtre de la fausse couche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, la fausse couche, c'est vrai qu'il faut rappeler que c'est une grossesse sur six. Cinq fois sur six, ça fonctionne. Une fois sur six, ça ne fonctionne pas. Et malheureusement, on ne contrôle pas. C'est très difficile de pouvoir lâcher prise quand on est face à cette situation qui est une situation émotionnelle très difficile. surtout si ça fait plusieurs mois qu'on attend de tomber enceinte. Et puis, il y a l'annonce de cette grossesse qui n'évolue plus.

  • Speaker #0

    Parfois tardive, on s'est déjà projeté. On projette aussi très vite.

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. C'est vrai que j'essaye toujours délicatement de placer, avant de faire l'échographie de datation, que la grossesse est officielle à 12 semaines et qu'avant 12 semaines, c'est toujours incertain. La datation, c'est l'échographie qu'on va faire vers les 8 semaines d'aménorée. Déjà quand on a dépassé les 8 semaines d'aménorée, plus on s'éloigne et qu'on se rapproche des 12 semaines d'aménorée, le risque de fausse couche diminue. Mais c'est vrai que jusque 12 semaines d'aménorée, ça peut encore arriver. Il faut déculpabiliser le couple en disant que c'est vraiment la faute à pas de chance. Faire un petit bébé, ce n'est pas facile pour le corps. il faut la moitié de l'ADN qui se trouve dans l'ovule avec la moitié de l'ADN qui se trouve dans le spermatozoïde, que tout se mette exactement comme il faut. Et parfois, il y a des petits couacs. 90% des cas, le premier diagnostic de la fausse couche, dans 90% des cas, c'est un problème chromosomique où les chromosomes ne sont pas bien mis. Et donc ça, on ne sait rien y faire. Et ça peut arriver, même si on est jeune et en bonne santé. Donc c'est vrai que si on peut passer le message que ça arrive vraiment à tout le monde. J'essaie toujours de dire, tiens, vous pouvez en discuter avec votre famille, des amis. Vous allez voir, presque tout le monde a déjà fait une fausse couche. Vous n'êtes pas seul. Parfois,

  • Speaker #0

    sans le savoir, c'est vrai que... Quels sont les symptômes ?

  • Speaker #1

    Parfois, on n'a pas de symptômes. Parfois, c'est la patiente qui vient me trouver pour l'échographie de datation. Et malheureusement, on voit un petit embryon, mais il n'y a pas de cœur. Et donc, je regarde bien. Moi, je le vois vite, évidemment, mais j'essaie de dire. « Ah voilà, on voit un petit embryon, mais malheureusement, je continue à regarder, mais je ne vois pas de petit cœur. » Donc j'essaie d'amener ça délicatement. Et la réaction est toujours très compliquée. Ça dépend des tempéraments, mais il y en a qui vont être très expressifs, qui vont exprimer leur tristesse, leur colère, leur frustration, leur incompréhension. Il y en a qui, par contre, vont être paralysés par le choc de cette annonce. Je m'adapte en fonction de la réaction de la patiente. Parfois, ils vont poser beaucoup de questions pour dire « mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Alors, j'essaie de répondre à leurs questions. Parfois, il y en a qui ne vont pas parler et qui ont besoin d'un peu de silence. Donc, je reste juste à côté d'eux le temps que ce soit le moment de parler de la suite, des étapes suivantes. Et puis, quand c'est le bon moment pour eux, je peux, à ce rendez-vous-là, parler de ce qui peut arriver. présenter alors des pertes de sang, des douleurs, parce que le corps va la plupart du temps se rendre compte que ce n'est pas évolutif et provoquer des contractions, donc ça peut être des douleurs intenses. Je prescris des antidouleurs, j'explique comment prendre des antidouleurs pour rester confortable et j'explique aussi qu'au niveau des pertes de sang, ça peut être comme des bonnes règles, voire plus que des règles, il faut aussi les préparer, que peut-être elles vont devoir se changer toutes les heures parce que les pertes de sang seront intenses. Il faut les préparer aussi, leur expliquer que si on a une hémorragie, il faut se présenter aux urgences les plus proches. L'hémorragie, c'est quoi ? J'explique très simplement. C'est le sang qui coule le long des jambes jusqu'aux orteils. Si vous avez ça, présentez-vous aux urgences en disant « je fais une fausse couche » . Et parfois, il faut faire une aspiration, une petite intervention en urgence, parce que si on fait une hémorragie, ça peut être dangereux pour la santé. Et l'après ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dis ?

  • Speaker #1

    Et l'après, donc je propose toujours un rendez-vous une semaine après.

  • Speaker #0

    Bien.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que ça permet de voir, est-ce que la nature a déjà commencé un petit peu le processus ? Ça permet de refaire une échographie. Je trouve personnellement que c'est important de ne pas proposer de traitement pendant une semaine, refaire une échographie, parce que je sais que j'ai bien vu, mais pour les patients, ils vont pouvoir se dire, tiens, mais est-ce que le docteur a bien vu ? Est-ce qu'on n'avait pas quand même un petit cœur qui l'aurait pas bien vu ? Si on propose un traitement, soit médicamenteux, soit chirurgical, de la fausse couche trop tôt, je pense que pour le deuil, ça peut rendre les choses plus compliquées. Et donc, je pense que ce délai d'une semaine, c'est important pour refaire une échographie. Intravaginale. Intravaginale, parce que c'est vrai que l'échographie sur le ventre, on ne sait bien voir qu'à partir, quand on se rapproche des trois mois, et comme la plupart des fausses couches sévères, souvent... avant 8 semaines, on ne saurait pas bien voir par voie abdominale. Donc c'est vrai qu'on repropose une échographie endovaginale. Et ça permet d'être très précis et de pouvoir montrer si elle le souhaite. Regardez le petit embryon, il est là, mais on ne voit toujours pas de petit cœur. Donc là, on a fait deux échographies à une semaine d'intervalle, il n'y a toujours pas de petit cœur. Donc malheureusement, la grossesse n'est pas évolutive. Il va falloir discuter ensemble. du timing de prise en charge. Parce que si elles ont fort besoin de temps, elles peuvent attendre que la nature lance peut-être les choses toute seule. Ou parfois, c'est compliqué d'attendre encore parce qu'elles ont envie de tourner la page pour passer à autre chose. Et donc, on peut proposer des médicaments qu'on met en intravaginal pour provoquer la fausse couche. Ou en fonction du moment où s'est arrêtée la grossesse. Soit ces médicaments, soit plutôt une aspiration. En général, avant 8 semaines d'aménorée, on propose les médicaments et après plutôt un cure-tâche parce que aspiration-cure-tâche, c'est l'intervention chirurgicale pour éviter justement ces risques d'hémorragie qui peuvent être plus grands après 8 semaines d'aménorée. mais on va toujours s'adapter aux souhaits de la patiente aussi parce que parfois pour faire le deuil de cette grossesse perdue ça va être plus important pour la patiente de quand même évacuer cette grossesse naturellement. Parfois, il y a des patientes qui préfèrent être endormies et se réveiller et de pouvoir tourner la page. Donc, de nouveau, le but, c'est d'informer, discuter et de voir le traitement qui leur semble être le plus adapté pour pouvoir faire ce deuil plus facilement.

  • Speaker #0

    J'adore, tu es très humaine. Vraiment.

  • Speaker #1

    Le consentement est important. J'adore,

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    C'est en venant chez le gynécologue. C'est aussi une façon d'apprendre le consentement aux patientes. En fait, le gynécologue, avant de m'examiner, me demande, dans mon couple, avec mon partenaire, est-ce que c'est comme ça aussi ? Quand je vois une jeune fille pour la première fois à la consultation, j'explique que l'examen n'est pas obligatoire. J'essaie d'aussi leur apprendre le respect de leur corps. Je pense que c'est important aussi.

  • Speaker #0

    finir. en pratique, en Belgique et ailleurs. Est-ce qu'il existe des spécificités du parcours médical en Belgique ?

  • Speaker #1

    Je pense que les patientes peuvent aller dans n'importe quel centre PMA proche de chez elles. Et puis, en fonction de leur situation, le gynécologue spécialisé dans la PMA va pouvoir réorienter. Je pense, par exemple, où le gynécologue de première ligne va déjà peut-être orienter en fonction de... Je pense par exemple aux femmes seules qui souhaitent concevoir ou aux couples de deux femmes. Elles auront besoin d'une banque de sperme et tous les centres de PMA n'ont pas accès à une banque de sperme. Et donc, pour pouvoir faciliter et aller plus vite, je vais leur donner les coordonnées des centres qui ont une banque de sperme, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, on parle aussi beaucoup de l'Espagne, les Pays-Bas, le Danemark pour la banque de sperme. sperme, est-ce que tu recommanderais d'aller à l'étranger ? Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est pas obligé d'aller en Espagne. C'est vrai que j'ai des patientes qui vont parfois en Espagne. Ça, c'est parfois plus spécifique du don d'ovocytes, mais... on fait aussi le don d'ovocytes en Belgique et donc je pense que c'est vraiment pas nécessaire d'aller à l'étranger. Oui, il n'y a pas de différence de coût majeur ou de délai.

  • Speaker #0

    Ça,

  • Speaker #1

    il faudrait peut-être se renseigner dans un centre de PMA parce que tu as tout à fait raison que par exemple, je pense à la congélation d'ovocytes, on appelle ça social freezing, pour, voilà, si on veut vers 32-33 ans congeler ses ovocytes pour être sûr que si, à 40 ans, on a des difficultés à tomber enceinte. Mais ça, c'est un coût. Et en fonction des centres en Belgique, ça peut avoir des coûts différents. Et il y a des packages de coûts qui permettent de garder... Taille ou fourchette ? C'est... J'ai l'impression... Non, je n'oserais pas te donner un chiffre parce que je n'ai pas les chiffres en tête. On parle de quelques milliers d'euros. Mais c'est plusieurs centaines d'euros. Et souvent,

  • Speaker #0

    c'est des packages pour 5 ans.

  • Speaker #1

    Et puis, si tu veux prolonger, tu dois chaque fois repayer. Par contre, la PMA, la fécondation in vitro, c'est remboursé par la Mutuelle. Il y a plusieurs cycles remboursés jusque la veille des 43 ans. Donc, il ne faut pas que ça vous inquiète, que le prix inquiète les patients. Je veux donner ce message-là. Et la première consultation est remboursée par la Mutuelle aussi. Et le prix de certaines choses seront annoncées dans la première visite. Donc, n'ayez pas peur de consulter. Oui, on s'informe et après, on le voit. Voilà, tout à fait. Merci.

  • Speaker #0

    Julie, est-ce qu'il y a un mot de la fin que tu voudrais faire ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire aux patientes qu'elles croient en leur projet, qu'elles continuent de rêver, qu'elles ont droit à l'information, que si ça ne passe pas avec le médecin, qu'elles rencontrent, qu'elles n'hésitent pas à demander un deuxième avis. Parfois, on a beau faire du mieux qu'on peut, mais il y a de tous les tempéraments. peut ne pas passer avec un médecin et ce n'est pas du tout un problème. Il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis si on ne le sent pas. Je pense qu'on a la chance, à l'heure actuelle, d'être de plus en plus informés. Mais je pense que c'est bien d'aller voir les médecins pour avoir la bonne information parce qu'Internet, ce n'est pas mal. Mais parfois, on peut vite tomber dans du stress et il y a quand même une mauvaise information, parfois. Donc, n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Même si parfois les rendez-vous ne sont pas faciles à avoir, je pense qu'avoir une bonne information, c'est vraiment important pour pouvoir avoir toutes les clés en main et avoir un rêve qui aboutit.

  • Speaker #0

    Merci Julie, mais je mettrai aussi toutes tes coordonnées dans la description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci pour ton temps et merci pour ton partage.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci pour votre écoute. Cet épisode a été rendu possible ... grâce au Centre Périnatal du Prabon-Ouallon et au soutien de Doumou,

  • Speaker #0

    une marque belge engagée auprès des femmes. Je vous invite à découvrir leur blog Nobody Told Me, une mine d'or de témoignages vrais et puissants sur la maternité et la parentalité. Je mets le lien direct en barre de description. Et si l'épisode vous a touché, pensez à le partager autour de vous et à laisser quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.

Description

Un épisode pour revenir aux bases : avec la Dr Julie Bavay, on explore les premières étapes du parcours quand on essaye de concevoir… et que ça ne fonctionne pas tout de suite. Examens, signaux à comprendre, stress, charge mentale, solutions : un échange clair, humain et sans tabou sur la fertilité et le début d’un possible parcours PMA.

👉 Pourquoi ça ne fonctionne pas toujours du premier coup ?
👉 Quels examens demander ? Dans quel ordre ?
👉 Quels signaux doivent alerter — et lesquels sont normaux ?
👉 Comment gérer la charge mentale, le stress, l’attente ?
👉 Quelles solutions existent aujourd’hui, en Belgique, avant et pendant un parcours d’infertilité ou de PMA ?

Un épisode sans détour, qui remet de la lumière, du concret et de la douceur dans un sujet souvent chargé d’émotions.

Préroll sponsorisé — Ōdace x Centre Périnatal du Brabant Wallon x doomoo

J’ai été honorée d’être reçue au Centre Périnatal du Brabant Wallon, et de tendre le micro à quatre professionnelles passionnées, pour parler sans détour de ce que nous traversons

Épisode soutenu par DOOMOO

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Transcription

  • Speaker #0

    Personne ne te dit vraiment ce que ça fait, ce que ça change dans ton corps, dans ta tête, ce que ça bouleverse et tout ce que ça révèle. La maternité, ce n'est pas juste un moment suspendu entre deux clichés de bébé endormi. C'est un avant, un après, des doutes, des rires, du chaos, des élans d'amour démesurés et une force nouvelle, qu'on découvre parfois sur le fil. Je suis honorée d'avoir été reçue par le centre périnatal du Brabant-Oualon. et de tendre mon micro à quatre professionnels de santé pour parler sans détour et sans tabou de ce que nous traversons en tant que femmes, en tant que mères, en tant qu'êtres humains. Parce que vous le savez, transmettre, c'est ce qui me guide. Donner la parole, faire circuler l'information, ouvrir des espaces d'écoute, c'est ma mission à travers Audace. Et dans ces épisodes, cette mission prend tout son sens. Vous entendrez au fil de ces discussions Des voix expertes, humaines, engagées, qui partagent des clés, des vérités, des repères et des éclairages dans lesquels, peut-être, vous vous reconnaîtrez. Et si ces épisodes existent aujourd'hui, c'est aussi grâce au soutien de Doumou, une marque belge profondément engagée auprès des femmes, qui accompagne la maternité avec douceur, justesse et respect. Des produits pensés pour le quotidien, utiles, confortables, bienveillants. mais aussi une vraie volonté de soutenir les femmes et de leur donner ou redonner confiance en agissant au-delà du matériel. À travers leur blog Nobody Told Me, Dumu donne la parole à celles qui ont vécu cette aventure pour aider celles qui s'y préparent. Une safe place pour dire ce qu'on n'entend pas assez, ce qu'on garde souvent pour soi. Des récits sans filtre, des expériences vécues, qui résonnent, qui rassurent, qui inspirent. et qui glisse entre les lignes ce souffle dont on a parfois besoin, tu n'es pas seul et tu t'en sors très bien. Merci à Doumou de sponsoriser cet épisode et de contribuer à leur façon à faire circuler l'information et la parole. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Dr Julie Bavet, gynécologue. Avec elle, on va parler de projets bébés, d'infertilité, de PMA, mais aussi de stress, de bilan de fertilité, de parcours médical et de tout ce qu'on n'ose pas toujours dire. Cet épisode, c'est une conversation honnête et bienveillante pour mieux comprendre ce que beaucoup vivent en silence et pour redonner confiance à toutes celles qui sont en chemin. Je suis Chloé Genico, bienvenue dans Audace, le premier podcast belge francophone dédié au wellness. Des conversations sans fil pour t'aider à te sentir aligné, outillé et bien informé. Ici, jetons le micro à des experts, des entrepreneurs et des invités au parcours fort qui partagent des récits vrais et des clés concrètes. Et si les sujets abordés dans Audace te parlent, abonne-toi pour être sûr de ne rien manquer et partage le podcast autour de toi afin de continuer à le faire grandir et rayonner. Bonne écoute ! Bonjour Julie, bonjour Dr Bavet, je vais te demander comment est-ce que tu veux que je t'appelle ?

  • Speaker #1

    Tu peux m'appeler Julie, il n'y a pas de problème.

  • Speaker #0

    Très bien, écoute, bonjour Julie, merci de m'accorder un peu de temps aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander de te présenter pour commencer ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julie Bavet, je viens de passer le cap des 40 ans. Je suis gynécologue. J'ai travaillé de 2015 à 2025 à la Clinique Saint-Pierre à Autigny. Depuis cette année, j'ai souhaité me consacrer à 100% à la consultation, ne plus faire d'hospitalier. Je vois des personnes de l'adolescence à la ménopause en passant par le suivi de grossesse, les échographies de grossesse. Je suis très heureuse comme ça parce que ça me permet. de mieux respecter mon rythme parce que le rythme de gynécologue hospitalier est très intense. Donc après dix ans, je suis contente de passer à autre chose. Et donc je travaille ici au centre Périnatale du Brabant Wallon deux jours par semaine. Et j'ouvre mon propre centre à Waterloo aussi qui complétera ma semaine de travail. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était quelque chose d'avoir 40 ans ? Tu le signales, c'est un cap ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pour moi c'était un sérieux cap. C'était la grosse angoisse. Oui, oui. Mais après, voilà, finalement...

  • Speaker #0

    L'âge est dans la tête, non ?

  • Speaker #1

    Voilà, je pense, oui, oui. Et puis l'avantage, c'est aussi d'avoir acquis de l'expérience, des connaissances, l'expérience humaine aussi. Et donc finalement, je suis très contente d'avoir l'âge que j'ai.

  • Speaker #0

    Écoute, aujourd'hui, Julie, j'aimerais parler avec toi un petit peu du projet bébé et de l'infertilité. Oui. C'est un sujet un peu tabou de nos jours et j'aimerais bien qu'on brise un peu ces tabous, qu'on parle sans filtre. Alors... Mais commençons par le commencement. Avant de consulter, je suis en projet bébé, je n'arrive pas à tomber enceinte. Est-ce que c'est normal et est-ce que c'est fréquent ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, quand je vois une patiente, je vais d'abord créer un dossier de grossesse, un dossier gynécologique où je vais lui poser toute une série de questions pour avoir une idée globale de sa santé. Et je vais aussi essayer de dédramatiser. et de lui expliquer comment fonctionne le cycle de la femme pour qu'elle puisse comprendre un petit peu mieux ce qui se passe dans son corps, qu'elle se sente puissante de pouvoir comprendre comment son corps fonctionne. Et donc, le dossier médical, c'est d'abord demander les antécédents de la patiente. Est-ce qu'elle a des problèmes de santé ? Est-ce qu'elle a déjà été opérée ? Est-ce qu'elle prend des médicaments tous les jours ? Est-ce qu'elle a des allergies ? Est-ce qu'elle a déjà été enceinte ? Parce que l'infertilité, ça peut être une infertilité primaire où on n'a jamais eu de grossesse, mais ça peut être aussi une infertilité ou une stérilité secondaire où on a déjà eu une grossesse qui a abouti à un accouchement ou pas et puis on n'arrive plus à retomber enceinte. Et donc, une fois que j'ai une idée globale du dossier de la santé de la patiente, je vais voir avec elle si elle connaît bien son cycle. et expliquer le cycle de la femme.

  • Speaker #0

    Tu peux nous dire les grandes lignes ? En grandes lignes, oui. C'est vrai que souvent, on est sous contraceptif, sous pilule. Nous, on fait partie de la génération pilule dès l'adolescence, jusqu'au moment où on décide de mettre le bébé en route.

  • Speaker #1

    D'abord, si la patiente est toujours sous pilule, on va lui demander depuis quand elle l'a arrêtée, ou quand est-ce qu'elle le souhaite arrêtée. Parce qu'il faut savoir que quand on prend une pilule, ça met les ovaires au repos, et donc on n'a plus d'ovulation. C'est le principe de la contraception hormonale. Et donc, quand on arrête sa contraception, il va falloir souvent quelques mois. Donc, ce n'est pas du tout anormal de ne pas avoir ses règles régulières à l'arrêt de la pilule. Et puis, quand elle va récupérer ses cycles naturels, elle va pouvoir noter comment sont ses cycles. Le premier jour des règles, c'est le jour 1 du cycle. Et on va compter du premier jour des règles jusqu'au premier jour. des règles suivantes, combien il y a de jours, et ça fait la durée du cycle. La durée théorique du cycle, c'est souvent 28 jours, mais il y a des patientes qui peuvent avoir des cycles très courts de 21 jours ou des cycles très très longs. Par exemple, il y a des dames qui ont leurs règles que deux fois par an parce qu'elles n'ovulent pas régulièrement. Peut-être qu'on parlera plus tard de tout ce qu'on peut faire pour essayer de mieux ovuler. Mais c'est important de savoir quels sont les cycles parce que si on a vu... Une fois par mois, ça veut dire qu'on a 12 chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte. Par contre, si on a ces règles que deux fois par an, probablement qu'on ne vulgue que deux fois sur l'année. Et donc, ça veut dire qu'on n'a eu que deux chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte.

  • Speaker #0

    On en parlera aussi un peu plus tard, mais lors d'une première consultation en projet bébé, est-ce que tu poses des questions sur le ou la compagne, le compagnon au niveau de la qualité du sport ? S'il fume, s'il boit, ça peut être joué. Donc, ça rentre en compte directement ? L'idéal,

  • Speaker #1

    c'est quand le couple est là, le parent et le coparent, on va l'appeler. Peu importe quel genre de couple c'est. Mais on va effectivement interroger les deux personnes. Parce que, par exemple, pour le partenaire masculin, la qualité du sperme va dépendre de son alimentation, par exemple. de son index de masse corporelle. Par exemple, l'obésité a un grand impact sur la fertilité, et donc la nutrition, autant chez la patiente que chez son partenaire, est très importante.

  • Speaker #0

    C'est bien de le rappeler, je trouve. Quels sont les premiers réflexes que tu remarques dans ta patientèle ? Chez les femmes aujourd'hui, est-ce qu'elles vont faire des recherches Google ? Est-ce qu'elles vont aller chez les copines, demander des témoignages ? Et toi, combien de temps ça a mis pour que tu tombes enceinte ? Il y a aussi cette... C'est un peu cette charge, cette culpabilité de ne pas tomber tout de suite enceinte. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Souvent, elles viennent, après avoir discuté avec leurs copines, qu'elles essayent de tomber enceintes et que la grossesse n'est toujours pas arrivée. Alors, elles se demandent si c'est normal. Et on a même qui, en dehors de projets de grossesse, viennent me trouver en demandant un test de fertilité parce qu'elles sont très inquiètes de savoir est-ce que je suis stérile ou pas. Petite parenthèse, le test de fertilité... On peut le faire, ça consiste à faire une échographie pour voir la réserve ovarienne et une prise de sang. Mais le test de fertilité ne va nous rassurer que sur le temps T. Ce n'est jamais une garantie que dans les années qui viennent, on pourra toujours avoir une bonne fertilité. Donc ce n'est pas quelque chose que je conseille. Maintenant, je reste toujours fort à l'écoute des patientes. Il y en a pour qui c'est très important et on va quand même le faire pour la rassurer. Le but de la consultation dans ce cas-là, c'est surtout de leur rassurer. de les informer pour qu'elles puissent avoir les bonnes informations et qu'elles puissent se sentir à l'aise avec leur situation personnelle, leur situation de couple, leur situation avec le travail, et qu'elles décident elles-mêmes quand c'est le bon moment et si c'est leur souhait aussi d'avoir une grossesse ou pas.

  • Speaker #0

    Et concrètement, tu peux peut-être nous dire, nous partager, qu'est-ce que les femmes peuvent faire en début de parcours avant même de consulter, je pense, l'alimentation, on l'a évoqué, mais aussi avoir une sexualité plus fréquente, plus connectée, entre guillemets, faire certains types de sports ou pas faire de sport, réduire la charge mentale, le stress, on parle de tout ça. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Tu parles du sport et le sport est hyper important. Déjà pour diminuer la charge mentale, ça va permettre un meilleur ancrage pour la patiente pour se connecter à son désir personnel, de ce qu'elle veut pour elle et pour son couple. Mais faire du sport va aussi garder une masse musculaire qui va permettre de garder un meilleur poids santé. Et on en parlait, avoir un bon IMC, c'est très important pour augmenter ses chances. de fertilité. Parce que si on a un IMC supérieur à 35, on sait que ça augmente très fort les risques de fausses couches et ça diminue la fertilité. Et pour tout point d'IMC supérieur à 30, on diminue sa chance de fertilité chaque fois de 4%. Donc pour te dire que c'est vraiment quelque chose d'important, le poids santé, la masse musculaire qui aide en fait à garder ce poids santé parce que C'est une histoire de protéines, ça les nutritionnistes t'expliqueront mieux que moi. Et d'ailleurs, j'aime bien travailler en complémentarité avec mes collègues, par exemple ici du centre périnatal du Brabant-Ouallon. On a une bonne connexion entre nous qui fait que j'hésite pas à envoyer chez la nutritionniste, chez la psychologue. On a toutes sortes de médecines parallèles qui peuvent aider dans le projet. On parlait de la charge mentale. Là, il y a vraiment aussi un avantage physique à faire du sport. Quand elles viennent me trouver pour un début d'essai de grossesse, j'insiste aussi sur la prise d'un complexe vitaminé complet. C'est vrai qu'on parle beaucoup de l'acide folique qui est super important, qui va permettre d'éviter les malformations au niveau de la colonne du bébé qu'on appelle le spina bifida. Mais il n'y a pas que l'acide folique. Par exemple, l'iode est aussi très important pour la prévention des fausses couches. C'est pour ça que je recommande de prendre directement un complexe vitaminé complet, spécial pour le désir de grossesse, dès les essais et même trois mois avant. Parce qu'on sait qu'au niveau de la nutrition, il faut un temps qui ait une bonne absorption. Surtout si on est sous pilule, qu'on arrête sa pilule. L'idéal, ce serait d'arrêter sa pilule trois mois avant. d'essayer de tomber enceinte, comme ça l'absorption des vitamines se fait mieux et on peut accueillir un petit embryon dans les meilleures conditions.

  • Speaker #0

    Excellent conseil.

  • Speaker #1

    Et puis le troisième conseil, c'est aussi, on discute des maladies à ne pas attraper idéalement pendant la grossesse. Donc on va faire une prise de sang préconceptionnelle qui va vérifier les vitamines, le fer, l'acide folique, la vitamine B12, la vitamine D. On va vérifier la thyroïde, on va vérifier la glycémie à jeun pour être sûr qu'il n'y a pas de maladie qui pourrait expliquer que la grossesse pourrait arriver tardivement. On t'en le savoir au début, puisque ça, c'est de la médecine de base. Et donc, dans cette prise de sang, on va aussi vérifier est-ce que la patiente est immunisée contre la toxoplasmose et le cytomégalovirus. Immuniser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a des anticorps. Ça veut dire qu'on a déjà fait la maladie avant et ça c'est l'idéal parce que si on est immunisé, ça veut dire qu'on ne risque pas de refaire la maladie pendant la grossesse. Et on sait que la toxoplasmose et le cytomagalovirus peuvent nuire au développement de l'embryon et du bébé. Donc j'explique aussi les recommandations pour essayer de ne pas attraper ces maladies pendant la grossesse.

  • Speaker #0

    Quand est-ce qu'on commence à s'inquiéter ? Et à consulter. Alors, on parle de l'année. Ça fait un an que j'essaye, il est temps que je consulte.

  • Speaker #1

    Pour un couple jeune et en bonne santé, c'est vrai qu'on va essayer de tenir l'année pour ne pas sur-médicaliser la grossesse. Je vais expliquer au niveau du cycle de la femme quand elle ovule en fonction de la date des dernières règles, si elle a noté un petit peu ses cycles pour voir quel est le moment idéal pour avoir des rapports. mais Après, j'essaye de dédramatiser, de démédicaliser les essais de grossesse parce que finalement, les spermatozoïdes y vivent quelques jours. Le vulve, il peut vivre jusqu'à 24 heures. Donc, je recommande finalement de ne pas trop compter. Je pense que c'est important de comprendre comment son cycle fonctionne, d'avoir des informations sur « tiens, quand je vulve, ma glaire peut changer » . ou quels sont les aspects de mon corps qui vont... m'apprendre que j'ovule. Je leur dis, ça c'est les informations, mais dans la vraie vie, cool. L'idéal, c'est d'avoir des rapports deux fois par semaine pendant une année. Ne vous inquiétez pas, les spermatozoïdes, ils vont attendre l'ovule. L'ovule peut attendre un petit peu aussi. Et donc, idéalement, pour un couple en bonne santé et jeune, j'essaie de leur expliquer ça et de les faire attendre une année. Maintenant, je m'adapte toujours aux souhaits du couple. Chaque situation est unique. Le ressenti de la patiente est aussi très important. Parfois, elle est persuadée que quelque chose ne va pas et on fait un bilan un petit peu plus tôt parce que c'est trop compliqué pour elle d'attendre. Et on tombe sur certaines choses ou parfois pas. Et ça permet de la rassurer aussi et de pouvoir dédramatiser et de la rendre plus cool. Mais donc, tu disais, est-ce qu'on doit attendre un an idéalement ? Maintenant, l'âge de la patiente va aussi avoir... J'allais te demander. C'est un facteur très, très important.

  • Speaker #0

    L'âge idéal, tu sais qu'après la réserve...

  • Speaker #1

    Il y a toujours une différence. Si tu poses la question à un gynécologue spécialisé dans la PMA qui ne voit que des couples qui ne savent pas concevoir, ils vont dire, eux, on a eu un congrès samedi passé qui reprenait un peu toutes les nouveautés de la PMA. Ils vont dire déjà à 32-33 ans, ils posent la question à leur patiente. Et imaginons qu'une patiente ne soit pas en couple, on va même proposer, tiens, est-ce que vous ne voulez pas les coordonner pour faire une congélation d'ovocytes pour si jamais vous avez un souhait de grossesse vers 42-43 ans, que vous ayez en fait des ovules de votre jeune âge. Puisqu'en fait, nous les femmes, on est avec ces ovules et nos ovules ont notre âge. Et donc, c'est vrai qu'en fait, vers 41 ans, 42 ans, ils sont un petit peu cabossés, si je peux dire. Et donc, il peut parfois avoir des petites anomalies génétiques qui peuvent faire que c'est plus difficile de tomber enceinte et d'avoir une grossesse qui évolue. Donc voilà, ça, c'est l'avis des gynécologues spécialisés en PMA. Moi, je suis une gynécologue de la vraie vie, une gynécologue de première ligne. Et donc, je leur explique ça et je leur dis, de mon point de vue, je pense clairement à 40 ans, il faut se positionner. Il y a aussi le fait que la PMA n'est remboursée jusque la veille des 43 ans. Et ça, c'est en relation avec le fait que les chances de tomber enceinte naturellement diminuent fort à 43 ans. et donc quand on fait la balance entre rembourser quelque chose qui coûte très cher et efficacité, c'est pour ça qu'à partir de 43 ans, ce n'est plus remboursé. Donc, c'est vrai que si j'ai une dame de 41 ans qui vient enfin de trouver le père idéal pour ses enfants, je vais aller plus vite au bilan de fertilité pour vérifier que tout va bien en disant que le temps est plus compté. Mais voilà, j'explique toujours ça aux patientes. Il y a des patientes et des couples qui vont dire, en fait, non, on laisse faire la nature. Et si ça ne marche pas, de toute façon, on n'ira pas à la PMA. Il y en a qui vont avoir un souhait d'être très interventionnistes, qui vont dire, même si je n'arrive pas à avoir un bébé, je voudrais même aller jusqu'au don d'ovocytes. Parce que si on n'arrive pas à tomber enceinte et que malheureusement, on n'a plus de réserve ovarienne, il y a toujours cette possibilité-là d'avoir un ovocyte d'une autre patiente. avec le sperme de son partenaire. Et donc, j'essaye un peu de jauger les souhaits du couple. Et en fonction de leurs souhaits, je vais aller plus vite ou aller moins vite. Je vais m'adapter finalement au rythme du couple.

  • Speaker #0

    En premier lieu, en partant de la base, qui consulter ? Son médecin traitant pour une prise de sang, comme on a parlé, globale ?

  • Speaker #1

    Préconceptionnelle. Ça peut être le médecin traitant. Les médecins traitants ont l'habitude de demander déjà. Les sérologies pour la toxoplasmose, le cytomégalovirus savent expliquer aussi les conseils de base. Ils savent aussi prescrire les vitamines. Ils sont sensibilisés au fait que c'est très important. Et donc, on pourrait juste aller voir son médecin traitant. Mais je pense que c'est quand même intéressant de voir un gynécologue. Parce que le gynécologue va aussi remettre peut-être à jour. Parfois, le souhait de grossesse, c'est la première fois qu'un couple va consulter chez un gynéco. Et donc, ça peut être intéressant de voir, tiens, ce qu'au niveau dépistage pour les maladies sexuelles non transmissibles, la patiente et le couple est en ordre. Pour le dépistage, pour le cancer du col, pour le papillomavirus, est-ce que la patiente est en ordre ? Donc, c'est vrai que les rendez-vous chez les gynécologues, ce n'est pas facile à trouver. Donc, on peut toujours aller voir son médecin traitant. Mais personnellement, je vous conseillerais de quand même combiner ça avec une consultation gynéco. On appelle ça la visite préconceptionnelle. où on demande aussi au niveau de la famille, est-ce qu'il y a des maladies génétiques ? Parfois, c'est bien aussi de prendre le temps d'aller voir un généticien pour voir s'il y a des choses qui peuvent se transmettre de génération en génération. Et ces rendez-vous-là prennent aussi un certain temps. Parfois, on doit faire des analyses génétiques. Enfin, on propose, on propose toujours et on n'impose jamais. Donc, parfois, ces analyses-là peuvent prendre un certain temps. Pour être tout à fait à l'aise, je trouve qu'une visite préconceptionnelle chez le gynécologue, ce n'est pas du luxe. Mutation génétique, on appelle le BRCA par exemple. Il y a toutes sortes de mutations qui peuvent faire que si on est porteuse d'une mutation BRCA, on est plus à risque d'avoir le cancer du sein et des ovaires. On peut même aller jusque, si on est porteuse de la mutation, faire un diagnostic préimplantatoire si la patiente le souhaite. Donc, on va faire une fécondation in vitro et puis implanter les embryons qui ne sont pas porteurs de la mutation génétique. Ça peut être pour le BRCA, mais ça peut être pour d'autres maladies génétiques graves qui pourraient faire que, par exemple, un enfant ne pourrait pas atteindre l'âge adulte ou qui pourrait avoir un pronostic très, très réservé. Donc, je pense que s'il y a des anomalies génétiques dans la famille, c'est toujours important aussi d'en discuter avec son gynéco.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler du bilan de fertilité et des premières explorations médicales, je vais dire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont les premières étapes concrètes d'un bilan de fertilité ?

  • Speaker #1

    Pour orienter le bilan, ça va dépendre un petit peu de la santé de la patiente. On va poser plusieurs questions. Je reviens sur le cycle de la femme, mais je vais aussi poser des questions sur ses règles. Est-ce qu'elle a des règles douloureuses ? Je vais aussi poser des questions sur ses rapports. Est-ce qu'elle a des douleurs ? en profondeur lors de chaque rapport, parce que ça peut orienter vers un diagnostic d'endométriose, parce que la triade infertilité-douleur en profondeur pendant les rapports et règles douloureuses fait penser à de l'endométriose. Et donc si à l'examen clinique on palpe un nodule d'endométriose, on va avant tout proposer peut-être directement une IRM, et si l'IRM confirme. Une laparoscopie, c'est quoi ? C'est une intervention chirurgicale sous anesthésie générale où on rentre une petite caméra sous le nombril pour aller voir à l'intérieur du ventre. On fait trois petites incisions supplémentaires de 5 mm pour mettre des trocars et des instruments qui permettent de travailler au niveau de l'intérieur du ventre. Et si on voit de l'endométriose, on va brûler au laser l'endométriose parce que l'endométriose va donner un environnement inflammatoire. Et un petit embryon dans un environnement inflammatoire, il ne se sent pas très bien. Et donc, l'endométriose peut donner une infertilité. Et donc, si la dame dit clairement, je crève de mal quand j'ai mes règles, les antidouleurs ne font rien du tout et qu'à l'examen clinique, on a aussi cette impression clinique, on va peut-être directement aller à cette laparoscopie. Cette laparoscopie permet aussi de combiner avec une chromo. Laparoscopie, chromo, ça veut dire couleur. Donc on va... utiliser du bleu de méthylène qu'on envoie par voie vaginale quand la dame est endormie sous anesthésie générale, bien entendu. Et après, lui avoir expliqué tout ça à la visite préopératoire. Et donc, on va injecter du bleu de méthylène par voie vaginale. Et la caméra qu'on met au niveau du ventre va permettre de vérifier qu'il y a une bonne perméabilité des trompes. Si le bleu de méthylène passe bien au niveau des trompes, ça veut dire que les trompes ne sont pas bouchées. Puisqu'on est sur place, souvent on combine avec cette chromolaparoscopie et on combine souvent avec un troisième examen, puisque la dame est endormie, donc on en profite, de faire aussi une hystéroscopie. C'est mettre une petite caméra à l'intérieur de son utérus pour vérifier que l'embryon aura bien un petit nid douillet. On va vérifier l'endomètre, on va vérifier qu'il n'y a pas de malformations utérines pour être sûr qu'il pourra s'implanter confortablement. et qu'il n'y aurait pas un polype, par exemple, de l'endomètre qui serait pas confortable. Donc ça, c'est dans le cas où on a des symptômes, et c'est pour ça que l'anamnèse et les questions qu'on pose à la patiente sont très importantes. Je commence toujours par ça à la consultation, après les antécédents. Et puis si elle n'a pas de symptômes particuliers, alors on va proposer le bilan classique. d'infertilité, qui est une prise de sang. On a normalement déjà fait une prise de sang préconceptionnelle pour les vitamines, la thyroïde, le diabète et les sérologies. Mais on va rajouter à cela tout ce qui est dosage hormono pour avoir une idée plus complète de la fonction ovarienne, pour vérifier qu'il n'y a pas, par exemple, un syndrome des ovaires micropolycystiques. Pour voir un peu la... Voilà, c'est ça. pour voir comment la dame ovule aussi. On va faire une première prise de sang au jour 3, pour exclure un syndrome des ovaires micropolycystiques, mais qui peut être aussi exclu à l'échographie. Donc souvent, on va ajouter au bilan une échographie endovaginale pour vérifier l'utérus et les ovaires. Mais au niveau de la prise de sang, on va aussi proposer une deuxième prise de sang au jour 21 pour vérifier qu'elle ovule. Parce que quand on ovule, Une fois que l'ovule est sorti de l'ovaire, il y a une petite cicatrice qu'on appelle le corps jaune qui va produire de la progestérone. Et donc, si la progestérone est positive au jour 21, c'est la preuve que la patiente ovule.

  • Speaker #0

    Wow ! Et notre partenaire masculin dans tout ça ? Alors, on ne va pas l'oublier. Effectivement,

  • Speaker #1

    la suite du bilan d'infertilité, c'est... demander un spermogramme. Donc, on va expliquer aux partenaires. Beaucoup d'hommes sont facteurs à ça. Voilà. Mais j'explique toujours que c'est vraiment essentiel pour avoir un bilan complet. Et d'ailleurs, si jamais il fallait référer à un gynécologue spécialisé en PMA, il a vraiment besoin de ce facteur-là. Parce qu'imaginons que les spermatozoïdes soient trois fois fatigués ou qu'on va regarder s'ils sont en pleine forme, s'ils sont en bon nombre, s'ils évoluent bien. et donc Par exemple, c'est possible qu'il n'y ait pas de spermatozoïdes. Là, on va orienter directement les traitements de fertilité différemment. Je pense que c'est vraiment essentiel. Ça peut être une cause féminine, mais aussi une cause masculine. Il faut que le partenaire joue le jeu de donner un échantillon de sperme qui doit s'obtenir uniquement par masturbation, avec trois jours d'abstinence idéalement, parce que c'est le meilleur sperme. Viens tout mettre dans le pot ! et l'envoyer dans l'heure au laboratoire en le gardant bien au chaud parce que les spermatozoïdes ils sont confortables à 37 degrés bon aujourd'hui il fait très chaud donc ça irait mais s'il fait froid on peut donner un échantillon où les spermatozoïdes ne sont pas en forme parce qu'ils ont eu trop froid donc je demande de toujours bien garder qu'on reçoit jusqu'au laboratoire, ça doit être donné au laboratoire dans l'heure et le laboratoire va pouvoir Merci. vérifier la qualité du sperme.

  • Speaker #0

    On sait faire quelque chose s'il n'y a pas assez de spermatozoïdes ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut faire des inséminations où on prépare le sperme, si tu veux, pour pouvoir l'inséminer au bon moment du cycle.

  • Speaker #0

    Mais le sperme de monsieur ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Comme ça, s'ils sont un peu fatigués ou s'ils ne sont pas en bon nombre, on les aide un petit peu à atteindre leur cible en faisant une insémination intra-utérine. Donc, ils ne doivent pas traverser le vagin, le col, l'utérus. Et on leur offre le meilleur moment où l'ovule est déjà là pour aider à la conception. Et puis, il y a encore d'autres choses beaucoup plus pointues, mais que ça, je ne sais peut-être pas. Oui, c'est déjà une très bonne base. C'est déjà beaucoup, beaucoup d'infos. Des gynécologues plus spécialisés, mais il y a aussi des techniques pour, s'il y a très, très peu de spermatozoïdes, pour pouvoir aider à la conception.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit les résultats,

  • Speaker #1

    est-ce que tu recommandes une... pas les lire toutes seules.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est mieux.

  • Speaker #1

    Ça dépend un petit peu des tempéraments. Il y en a qui aimeront bien aller voir directement et les résultats sont toujours accessibles sur massanté.bg.be avec It's me. Donc si elles le souhaitent, elles peuvent aller voir, mais c'est vrai que ça peut parfois générer du stress. Donc je vous conseillerais plutôt d'attendre, de voir votre gynécologue pour qu'il puisse vous expliquer. avec des mots simples et comprendre vraiment la globalité des examens. Parce que parfois, on voit sur la prise de sang que c'est en rouge, mais en fait, ce n'est pas grave. Et donc, le bilan, c'est la prise de sang, la perméabilité des trompes, on en a parlé dans le cas où on fait de la paroscopie. Mais si on ne fait pas de la paroscopie, on va aussi proposer soit une hystérosapagographie ou une hyphosie qui va permettre de vérifier les trompes. Et puis, le spermogramme. Et donc, on va regarder tout ça. et parfois... on peut trouver déjà une cause. Donc, avant d'être réorienté en PMA, le gynécologue peut déjà proposer un traitement, que ce soit un complexe vitaminé, parce que ça peut être lié à une carence en vitamines. Si on voit qu'il n'y a pas une bonne perméabilité des trompes, on va pouvoir programmer une laparoscopie pour peut-être enlever des adhérences, rendre la perméabilité de la trompe meilleure. et puis Si le spermogramme n'est pas très bon, on peut déjà temporiser aussi avec un complexe vitaminé masculin, parce qu'ils ont aussi leurs vitamines à prendre. Et on va aussi revoir peut-être sa nutrition, son poids santé. On va voir s'il fume, parce que le tabac a aussi un impact sur la fertilité. Il y a des petits cils, tant au niveau de la trompe qu'au niveau du canal qui amène les spermatozoïdes. et ses petits cils, mais si... ils peuvent être un petit peu paralysés avec le tabac. Ils ne savent pas bien bouger pour faire avancer le spermatozoïde ou l'ovule. S'ils sont trop rigides, ça peut être compliqué. Essayer de fumer le moins possible et avoir un poids santé, on va de nouveau essayer de réinsister là-dessus. C'est dingue, ça joue autant.

  • Speaker #0

    Comment tu aimes être relancée par tes patientes, si tu dois être relancée pour avoir des infos ? ... de ne pas te bombarder d'appels, mais quelle est la meilleure façon ?

  • Speaker #1

    Idéalement, je donne toujours un rendez-vous un mois après, en disant, est-ce que ça va pour vous ? Niveau timing, un mois ou deux mois, ça c'est en fonction de ce qu'elle souhaite. Je pense que c'est bien de se revoir et de pouvoir rediscuter tout ça, parce qu'il y a donner les résultats, mais il y a aussi donner les traitements en fonction des résultats. Et s'il n'y a pas d'explication, on va réorienter vers un service de PMA. Je pense que ça prend du temps et qu'il faut vraiment se poser, ne pas faire ça alors qu'elle est en train de faire ses courses ou qu'elle est occupée à autre chose. Je pense que c'est vraiment bien de se poser un petit peu en consultation. Et donc, dans l'idéal, je revois les patients pour donner les résultats.

  • Speaker #0

    Tu les prépares au fait que ça peut être long, le processus peut être long. Ils n'ont peut-être pas un bébé demain. C'est un peu la crainte des jeunes femmes. Quand tu veux un bébé, tu le veux tout de suite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, si elles ont déjà essayé pendant un an, je vais quand même essayer de ne pas être trop longue dans la remise des résultats. Parce que je pense que si elles ont attendu un an, c'est déjà pas mal. Maintenant, ça dépend aussi de leur cycle. On parlait du SOPK. C'est dans ce contexte-là que parfois, on ne peut ovuler que deux fois sur l'année. parce qu'en fait... Les SOPK, pour vulgariser, c'est des ovaires un petit peu paresseux. Donc les petits follicules qui, normalement, chaque mois, il y en a un qui va devenir dominant et qui va libérer l'ovule, ces petits follicules, en fait, ils attendent un peu trop longtemps leur tour et ils ne vont pas ovuler tous les mois. Et donc parfois, ils peuvent attendre deux mois, trois mois, six mois. Et c'est compliqué, comme je disais, si on n'a pas eu une chance. par mois de tomber enceinte, ça va mettre plus de temps. Et donc si on est face à cette situation-là, on va tout faire aussi pour essayer de diminuer cette situation des COPK. Et donc on revient de nouveau à la nutrition. On sait que les COPK sont liés à une résistance à l'insuline. Et donc parfois, quand je les envoie chez les nutritionnistes, ça permet qu'elles ovulent mieux. C'est assez incroyable. Parce qu'on sait que si on arrive à lisser sa courbe de glycémie, ça améliore l'ovulation. Et donc, si on est dans un diagnostic des Sopéca, on va peut-être dire, écoutez, est-ce que vous voulez continuer les méthodes naturelles ou est-ce que vous voulez directement aller en PMA ? Parce que la PMA peut donner des médicaments comme du clomide, que vous connaissez peut-être, qui permet de stimuler les ovaires et de les obliger à ovuler chaque mois. De nouveau, je m'adapte en fonction de la situation. Chaque situation est vraiment unique. Le but, c'est qu'elles soient informées et qu'elles puissent justement décider de leur rythme.

  • Speaker #0

    Parlons-en d'ailleurs de la PMA, procréation médicalement assistée. Elle est souvent proposée...

  • Speaker #1

    Très tôt. Enfin, on entend que ce n'est pas spécialement mon ressenti, mais il y a quand même des situations où on va la proposer d'emblée. C'est par exemple, s'il y a une stérilité connue, par exemple, une dame qui aurait été opérée de ses deux trompes, où on n'a malheureusement pas pu garder ses trompes dans le cas d'une grossesse extra-utérine, qui est une grossesse qui va se placer au niveau des trompes. Eh bien, si elle a dû être opérée en urgence parce qu'il y avait une hémorragie interne, Parfois, le gynécologue qui l'a opéré n'a pas pu garder sa trompe parce que l'hémorragie interne mettait sa santé en danger. Le temps est parfois compté et on est obligé d'enlever la trompe. Imaginons qu'elle aurait fait deux grossesses extra-utérines, c'est rare, mais qu'on a dû enlever ces deux trompes. Elle n'a plus la route qui conduit entre le spermatozoïde et l'ovule. Dans ces cas-là, on n'a pas d'autre choix que de proposer directement un traitement de PMA. Et un autre contexte où on a parfois perdu ses trompes, c'est si on fait une infection, par exemple une infection à chlamydia qui donne une salpingite, c'est une infection de la trompe où la trompe est abîmée. De nouveau, cette trompe ne va pas plus être fonctionnelle. Et donc, parfois, on propose d'enlever les trompes avant un traitement de PMA parce que l'intérieur de la trompe étant trop abîmée donne une inflammation. Et on a parlé de l'inflammation dans le contexte d'endométriose. L'inflammation est aussi présente dans un contexte d'hydrosalpinx, de salpingite. C'est une trompe abîmée. Et dans ce cas-là, il y aura parfois de meilleures chances de tomber enceinte si on enlève les trompes. Donc, s'il n'y a plus de trompe, la dame ne pourra jamais tomber enceinte naturellement. Et donc, on va directement proposer la PMA. Au niveau du partenaire masculin, c'est par exemple un patient qui aurait dû avoir des traitements de chimiothérapie et qui aurait fait une préservation de sperme. il va peut-être refaire un spermogramme pour voir si malgré tout, naturellement, il a des spermatozoïdes. Mais dans le cas où il n'y a pas de spermatozoïdes, on va proposer directement une insémination. Et donc, c'est trois situations auxquelles je pense qu'on va directement proposer la PMA. Mais en général, on ne la propose pas si tôt et pas du tout d'emblée. Et par ailleurs, la PMA est parfois dure à accepter moralement,

  • Speaker #0

    mentalement, tout à fait. Coupes. Partir en parcours PMA, ça peut être difficilement acceptable. C'est pour ça que je leur dis toujours,

  • Speaker #1

    écoutez, je vous propose un premier rendez-vous. Parce qu'au premier rendez-vous PMA, déjà, il faut un certain temps pour avoir ce rendez-vous. Donc, je propose toujours, prenez le rendez-vous. C'est possible qu'il y ait trois mois, six mois d'attente. Et si finalement, vous ne souhaitez pas y aller, vous pourrez toujours l'annuler une semaine avant. Il n'y a pas de souci. mais au moins surtout si l'âge est avancé qu'elles ne perdent pas cette chance en disant finalement je suis prête pour la PMA et je n'ai pas de rendez-vous. Je pense que prendre un rendez-vous, c'est important et souvent elles y vont juste pour être informées parce qu'au premier rendez-vous PMA, le gynécologue va prendre du temps pour la patiente et le coparent pour expliquer toutes les possibilités dans leur cas et puis c'est après avoir eu l'information qu'ils vont continuer le parcours ou pas. Donc je pense que un premier rendez-vous pour avoir les informations C'est important. Et puis, de nouveau, on suit le rythme du couple. Dans mes patients, il y en a qui disent que pour nous, c'est vraiment soit culturel, soit pour leur croyance personnelle, ce n'est pas quelque chose qu'ils souhaitent. Et ils vont parfois plus se diriger vers l'adoption ou aux familles d'accueil où chaque situation est unique. De nouveau, notre but est d'informer. et puis de laisser libre cours à leur projet.

  • Speaker #0

    J'aimerais parler avec toi maintenant de l'hyperstimulation ovarienne. D'abord, qu'est-ce que c'est et pourquoi cela arrive ?

  • Speaker #1

    Alors, ça de nouveau, c'est très spécifique à la PMA, mais pour parler simplement, c'est quand les ovaires, si tu veux, réagissent trop aux traitements hormonaux. toujours facile. Il y a plusieurs schémas, il y a plusieurs dosages. En fonction de l'anamnèse, du dossier de la patiente, il y a des schémas qui vont être proposés. Mais malgré tout, parfois, c'est rare, je te rassure, des patientes qui arrivent en urgence parce qu'elles ont super mal au ventre. On fait l'échographie et on voit des ovaires qui ont la taille de pamplemousse et donc le risque de l'hyperstimulation. Si les ovaires sont trop gros, ils vont être beaucoup plus mobiles dans le ventre. Donc, il va y avoir des risques de torsion ovarienne. Et donc, si les patientes en parcours PMA ont une douleur hyper intense qui ne passe pas avec un daphalgan, qui irradie dans la jambe, qui donne des nausées, qui font parfois vomir tellement ça fait mal, il faut consulter en urgence pour exclure une torsion d'ovaire. Parce que si l'ovaire est tordu, les vaisseaux n'arrivent plus à alimenter l'ovaire. et on pourrait perdre son oeuvre. Et donc, il faut... Faire une laparoscopie en urgence pour détordre cet ovaire. On va aussi faire une prise de sang pour vérifier qu'il n'y a pas d'impact au niveau de la santé. On va donner des traitements. Donc, ça nécessite une hospitalisation. Mais les gynécologues spécialisés en PMA sont très, très au courant de cette situation-là. Ils vont prévenir les patientes qu'en cas de douleur, il faut les recontacter. Ils vont adapter le traitement pour ne pas que ça arrive. et donc les symptômes c'est cette douleur Intense. Si vous avez ça, présentez-vous dans le service d'urgence.

  • Speaker #0

    Je sais que tu n'es pas spécialisée en PMA, mais malgré tout, si le projet bébé ne se concrétise pas, si ça ne fonctionne pas, comment tu abordes ce nouveau chapitre ?

  • Speaker #1

    Si dans le bilan, on n'a rien trouvé, ça existe parfois des stérilités idiopathiques. C'est le terme pour dire qu'on n'a rien trouvé. Je vais leur proposer de prendre rendez-vous en PMA. On travaillait dix ans à la Clinique Saint-Pierre. J'ai des beaux contacts avec eux. Je vais leur proposer un rendez-vous. Parfois, je peux même prendre rendez-vous pour eux s'ils le souhaitent, pour les aider un petit peu. Je vais leur donner les coordonnées. Et quand ce sera bon pour eux, ils prendront rendez-vous. Ils vont au rendez-vous ou pas. Je propose toujours. Ils vont peut-être temporiser. Je propose aussi un suivi par une psychologue pour en discuter si c'est trop compliqué, si cette question de la PMA est trop compliquée pour eux. On a ici des psychologues spécialisés dans la fertilité. Donc, c'est important d'être entouré. Parfois, c'est des couples qui sont entourés par leur famille, mais parfois pas. Parfois, leur famille peut être assez jugeante. Donc c'est important qu'ils aient le maximum de soutien par leur gynécologue, une psychologue, et voir s'ils passent ce cap de la PMA. Mais voilà, maintenant, je pense que la médecine est beaucoup plus humaine, on explique beaucoup mieux. On a une autre approche où la patiente, le couple, fait partie de son traitement, va être beaucoup plus acteur de son traitement. Donc je trouve que la plupart du temps, ça se passe bien. Mais parfois, alors qu'elles ont tout fait, elles se trouvent parfois avec une culpabilité de dire « enfin, j'ai tout fait, je prends mes vitamines tous les jours, dans le bilan, tout va bien, pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ? » Je suis une nature très optimiste, donc je leur dis « mais allez consulter, il faut croire en votre projet, n'hésitez pas à demander un autre avis si ça ne s'est pas bien passé avec une certaine équipe, ça vaut la peine de demander un deuxième avis. » Il y a des équipes qui ont des traitements plus à la pointe, qui peuvent proposer des traitements différents. Donc n'hésitez pas à discuter avec les gynécologues spécialisés en PMA pour voir est-ce qu'on a vraiment tout fait dans mon cas. Je pense à certaines patientes qui ont essayé pendant de longues années. Et finalement, avec une nouvelle technique, on peut faire des prélèvements. sur les embryons, on voyait qu'il y avait toujours une anomalie génétique sur les embryons et heureusement il y avait un seul embryon qui n'avait pas cette anomalie. Et finalement, elle a pu tomber enceinte et avoir un bébé en bonne santé. Donc heureusement, les techniques se perfectionnent. On a de plus en plus de traitements. Donc je pense qu'il faut vraiment croire en son projet, pas perdre courage, rester optimiste. Mais parfois, il y a aussi des couples qui auront besoin de faire des pauses.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit. tu vois ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    qu'on arrête d'y penser ça viendra ah ben ça je suis tout à fait d'accord elles sont tellement dans leur souhait leur désir est tellement intense qu'en fait c'est pas possible et pour aller dans ton sens je voudrais donner l'exemple de couple qui enfin accouche d'un bébé longtemps attendu d'une grossesse optimisée par PMA il dit mais non docteur il n'y a pas besoin de contraception j'ai mis 5 ans à avoir mon bébé et puis boum Merci. à la visite du postpartum six semaines après. Elle allaite, on m'a dit, l'allaitement protège en partie. Je n'ai pas voulu de contraception. Et elles sont enceintes. Mon Dieu ! Sur dix ans de pratique, j'ai eu plusieurs fois. C'est vraiment vrai. En fait, elles pensent à autre chose. Elles sont occupées avec leur bébé et elles retombent enceintes. Donc, c'est une réalité. L'être humain, ce n'est pas seulement un corps physique. C'est aussi... un être énergétique, un être spirituel, un être cognitif. Il y a des choses qu'en médecine, on ne comprend pas. Et je reviens avec la complémentarité et l'importance de pouvoir avoir un équilibre avec tous ces aspects de l'être humain. Et donc, je pense que ça a vraiment du sens de travailler avec nos collègues des médecines parallèles, comme on les appelle. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais dire. Donc, toi, ton point de vue sur la médecine holistique, on va dire. Tu n'es pas contre la subjoncture ? Je suis 100% pour. Ok. Tout ça peut être mis en place aussi. Bien sûr,

  • Speaker #1

    ça ne peut que faire du bien. Par exemple, l'acupuncture, c'est une médecine qui est là depuis toujours quasiment et qui donne des bons résultats. Pour la fertilité, je pense que c'est un atout supplémentaire. Donc, n'hésitez pas à combiner. Je ne dirais pas d'avoir recours uniquement à ces médecines parallèles. C'est mon avis. On a un blâvue à vie personnelle, mais je pense que travailler en complémentarité, ça a vraiment du sens.

  • Speaker #0

    Moi, en petite personne, j'ai fait l'acupuncture deux fois et je suis tombée enceinte. Premier coup. Mais encore une fois, peut-être pas que ça. Et j'ai fait le point aussi du bébé zen quand j'étais enceinte, sur le genou. Ça ne marche pas. Non, mais c'est marrant. Je ne vais pas dire qu'ils sont zen. Je ne vais pas aller jusque-là. Peut-on, pour terminer, juste parler de la fausse couche ?

  • Speaker #1

    Hum...

  • Speaker #0

    Ça arrive déjà plus fréquemment qu'on ne le croit. C'est assez fréquent. Donc, il faut aussi parler sans filtre de la fausse couche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, la fausse couche, c'est vrai qu'il faut rappeler que c'est une grossesse sur six. Cinq fois sur six, ça fonctionne. Une fois sur six, ça ne fonctionne pas. Et malheureusement, on ne contrôle pas. C'est très difficile de pouvoir lâcher prise quand on est face à cette situation qui est une situation émotionnelle très difficile. surtout si ça fait plusieurs mois qu'on attend de tomber enceinte. Et puis, il y a l'annonce de cette grossesse qui n'évolue plus.

  • Speaker #0

    Parfois tardive, on s'est déjà projeté. On projette aussi très vite.

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. C'est vrai que j'essaye toujours délicatement de placer, avant de faire l'échographie de datation, que la grossesse est officielle à 12 semaines et qu'avant 12 semaines, c'est toujours incertain. La datation, c'est l'échographie qu'on va faire vers les 8 semaines d'aménorée. Déjà quand on a dépassé les 8 semaines d'aménorée, plus on s'éloigne et qu'on se rapproche des 12 semaines d'aménorée, le risque de fausse couche diminue. Mais c'est vrai que jusque 12 semaines d'aménorée, ça peut encore arriver. Il faut déculpabiliser le couple en disant que c'est vraiment la faute à pas de chance. Faire un petit bébé, ce n'est pas facile pour le corps. il faut la moitié de l'ADN qui se trouve dans l'ovule avec la moitié de l'ADN qui se trouve dans le spermatozoïde, que tout se mette exactement comme il faut. Et parfois, il y a des petits couacs. 90% des cas, le premier diagnostic de la fausse couche, dans 90% des cas, c'est un problème chromosomique où les chromosomes ne sont pas bien mis. Et donc ça, on ne sait rien y faire. Et ça peut arriver, même si on est jeune et en bonne santé. Donc c'est vrai que si on peut passer le message que ça arrive vraiment à tout le monde. J'essaie toujours de dire, tiens, vous pouvez en discuter avec votre famille, des amis. Vous allez voir, presque tout le monde a déjà fait une fausse couche. Vous n'êtes pas seul. Parfois,

  • Speaker #0

    sans le savoir, c'est vrai que... Quels sont les symptômes ?

  • Speaker #1

    Parfois, on n'a pas de symptômes. Parfois, c'est la patiente qui vient me trouver pour l'échographie de datation. Et malheureusement, on voit un petit embryon, mais il n'y a pas de cœur. Et donc, je regarde bien. Moi, je le vois vite, évidemment, mais j'essaie de dire. « Ah voilà, on voit un petit embryon, mais malheureusement, je continue à regarder, mais je ne vois pas de petit cœur. » Donc j'essaie d'amener ça délicatement. Et la réaction est toujours très compliquée. Ça dépend des tempéraments, mais il y en a qui vont être très expressifs, qui vont exprimer leur tristesse, leur colère, leur frustration, leur incompréhension. Il y en a qui, par contre, vont être paralysés par le choc de cette annonce. Je m'adapte en fonction de la réaction de la patiente. Parfois, ils vont poser beaucoup de questions pour dire « mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Alors, j'essaie de répondre à leurs questions. Parfois, il y en a qui ne vont pas parler et qui ont besoin d'un peu de silence. Donc, je reste juste à côté d'eux le temps que ce soit le moment de parler de la suite, des étapes suivantes. Et puis, quand c'est le bon moment pour eux, je peux, à ce rendez-vous-là, parler de ce qui peut arriver. présenter alors des pertes de sang, des douleurs, parce que le corps va la plupart du temps se rendre compte que ce n'est pas évolutif et provoquer des contractions, donc ça peut être des douleurs intenses. Je prescris des antidouleurs, j'explique comment prendre des antidouleurs pour rester confortable et j'explique aussi qu'au niveau des pertes de sang, ça peut être comme des bonnes règles, voire plus que des règles, il faut aussi les préparer, que peut-être elles vont devoir se changer toutes les heures parce que les pertes de sang seront intenses. Il faut les préparer aussi, leur expliquer que si on a une hémorragie, il faut se présenter aux urgences les plus proches. L'hémorragie, c'est quoi ? J'explique très simplement. C'est le sang qui coule le long des jambes jusqu'aux orteils. Si vous avez ça, présentez-vous aux urgences en disant « je fais une fausse couche » . Et parfois, il faut faire une aspiration, une petite intervention en urgence, parce que si on fait une hémorragie, ça peut être dangereux pour la santé. Et l'après ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dis ?

  • Speaker #1

    Et l'après, donc je propose toujours un rendez-vous une semaine après.

  • Speaker #0

    Bien.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que ça permet de voir, est-ce que la nature a déjà commencé un petit peu le processus ? Ça permet de refaire une échographie. Je trouve personnellement que c'est important de ne pas proposer de traitement pendant une semaine, refaire une échographie, parce que je sais que j'ai bien vu, mais pour les patients, ils vont pouvoir se dire, tiens, mais est-ce que le docteur a bien vu ? Est-ce qu'on n'avait pas quand même un petit cœur qui l'aurait pas bien vu ? Si on propose un traitement, soit médicamenteux, soit chirurgical, de la fausse couche trop tôt, je pense que pour le deuil, ça peut rendre les choses plus compliquées. Et donc, je pense que ce délai d'une semaine, c'est important pour refaire une échographie. Intravaginale. Intravaginale, parce que c'est vrai que l'échographie sur le ventre, on ne sait bien voir qu'à partir, quand on se rapproche des trois mois, et comme la plupart des fausses couches sévères, souvent... avant 8 semaines, on ne saurait pas bien voir par voie abdominale. Donc c'est vrai qu'on repropose une échographie endovaginale. Et ça permet d'être très précis et de pouvoir montrer si elle le souhaite. Regardez le petit embryon, il est là, mais on ne voit toujours pas de petit cœur. Donc là, on a fait deux échographies à une semaine d'intervalle, il n'y a toujours pas de petit cœur. Donc malheureusement, la grossesse n'est pas évolutive. Il va falloir discuter ensemble. du timing de prise en charge. Parce que si elles ont fort besoin de temps, elles peuvent attendre que la nature lance peut-être les choses toute seule. Ou parfois, c'est compliqué d'attendre encore parce qu'elles ont envie de tourner la page pour passer à autre chose. Et donc, on peut proposer des médicaments qu'on met en intravaginal pour provoquer la fausse couche. Ou en fonction du moment où s'est arrêtée la grossesse. Soit ces médicaments, soit plutôt une aspiration. En général, avant 8 semaines d'aménorée, on propose les médicaments et après plutôt un cure-tâche parce que aspiration-cure-tâche, c'est l'intervention chirurgicale pour éviter justement ces risques d'hémorragie qui peuvent être plus grands après 8 semaines d'aménorée. mais on va toujours s'adapter aux souhaits de la patiente aussi parce que parfois pour faire le deuil de cette grossesse perdue ça va être plus important pour la patiente de quand même évacuer cette grossesse naturellement. Parfois, il y a des patientes qui préfèrent être endormies et se réveiller et de pouvoir tourner la page. Donc, de nouveau, le but, c'est d'informer, discuter et de voir le traitement qui leur semble être le plus adapté pour pouvoir faire ce deuil plus facilement.

  • Speaker #0

    J'adore, tu es très humaine. Vraiment.

  • Speaker #1

    Le consentement est important. J'adore,

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    C'est en venant chez le gynécologue. C'est aussi une façon d'apprendre le consentement aux patientes. En fait, le gynécologue, avant de m'examiner, me demande, dans mon couple, avec mon partenaire, est-ce que c'est comme ça aussi ? Quand je vois une jeune fille pour la première fois à la consultation, j'explique que l'examen n'est pas obligatoire. J'essaie d'aussi leur apprendre le respect de leur corps. Je pense que c'est important aussi.

  • Speaker #0

    finir. en pratique, en Belgique et ailleurs. Est-ce qu'il existe des spécificités du parcours médical en Belgique ?

  • Speaker #1

    Je pense que les patientes peuvent aller dans n'importe quel centre PMA proche de chez elles. Et puis, en fonction de leur situation, le gynécologue spécialisé dans la PMA va pouvoir réorienter. Je pense, par exemple, où le gynécologue de première ligne va déjà peut-être orienter en fonction de... Je pense par exemple aux femmes seules qui souhaitent concevoir ou aux couples de deux femmes. Elles auront besoin d'une banque de sperme et tous les centres de PMA n'ont pas accès à une banque de sperme. Et donc, pour pouvoir faciliter et aller plus vite, je vais leur donner les coordonnées des centres qui ont une banque de sperme, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, on parle aussi beaucoup de l'Espagne, les Pays-Bas, le Danemark pour la banque de sperme. sperme, est-ce que tu recommanderais d'aller à l'étranger ? Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est pas obligé d'aller en Espagne. C'est vrai que j'ai des patientes qui vont parfois en Espagne. Ça, c'est parfois plus spécifique du don d'ovocytes, mais... on fait aussi le don d'ovocytes en Belgique et donc je pense que c'est vraiment pas nécessaire d'aller à l'étranger. Oui, il n'y a pas de différence de coût majeur ou de délai.

  • Speaker #0

    Ça,

  • Speaker #1

    il faudrait peut-être se renseigner dans un centre de PMA parce que tu as tout à fait raison que par exemple, je pense à la congélation d'ovocytes, on appelle ça social freezing, pour, voilà, si on veut vers 32-33 ans congeler ses ovocytes pour être sûr que si, à 40 ans, on a des difficultés à tomber enceinte. Mais ça, c'est un coût. Et en fonction des centres en Belgique, ça peut avoir des coûts différents. Et il y a des packages de coûts qui permettent de garder... Taille ou fourchette ? C'est... J'ai l'impression... Non, je n'oserais pas te donner un chiffre parce que je n'ai pas les chiffres en tête. On parle de quelques milliers d'euros. Mais c'est plusieurs centaines d'euros. Et souvent,

  • Speaker #0

    c'est des packages pour 5 ans.

  • Speaker #1

    Et puis, si tu veux prolonger, tu dois chaque fois repayer. Par contre, la PMA, la fécondation in vitro, c'est remboursé par la Mutuelle. Il y a plusieurs cycles remboursés jusque la veille des 43 ans. Donc, il ne faut pas que ça vous inquiète, que le prix inquiète les patients. Je veux donner ce message-là. Et la première consultation est remboursée par la Mutuelle aussi. Et le prix de certaines choses seront annoncées dans la première visite. Donc, n'ayez pas peur de consulter. Oui, on s'informe et après, on le voit. Voilà, tout à fait. Merci.

  • Speaker #0

    Julie, est-ce qu'il y a un mot de la fin que tu voudrais faire ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire aux patientes qu'elles croient en leur projet, qu'elles continuent de rêver, qu'elles ont droit à l'information, que si ça ne passe pas avec le médecin, qu'elles rencontrent, qu'elles n'hésitent pas à demander un deuxième avis. Parfois, on a beau faire du mieux qu'on peut, mais il y a de tous les tempéraments. peut ne pas passer avec un médecin et ce n'est pas du tout un problème. Il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis si on ne le sent pas. Je pense qu'on a la chance, à l'heure actuelle, d'être de plus en plus informés. Mais je pense que c'est bien d'aller voir les médecins pour avoir la bonne information parce qu'Internet, ce n'est pas mal. Mais parfois, on peut vite tomber dans du stress et il y a quand même une mauvaise information, parfois. Donc, n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Même si parfois les rendez-vous ne sont pas faciles à avoir, je pense qu'avoir une bonne information, c'est vraiment important pour pouvoir avoir toutes les clés en main et avoir un rêve qui aboutit.

  • Speaker #0

    Merci Julie, mais je mettrai aussi toutes tes coordonnées dans la description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci pour ton temps et merci pour ton partage.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci pour votre écoute. Cet épisode a été rendu possible ... grâce au Centre Périnatal du Prabon-Ouallon et au soutien de Doumou,

  • Speaker #0

    une marque belge engagée auprès des femmes. Je vous invite à découvrir leur blog Nobody Told Me, une mine d'or de témoignages vrais et puissants sur la maternité et la parentalité. Je mets le lien direct en barre de description. Et si l'épisode vous a touché, pensez à le partager autour de vous et à laisser quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.

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Un épisode pour revenir aux bases : avec la Dr Julie Bavay, on explore les premières étapes du parcours quand on essaye de concevoir… et que ça ne fonctionne pas tout de suite. Examens, signaux à comprendre, stress, charge mentale, solutions : un échange clair, humain et sans tabou sur la fertilité et le début d’un possible parcours PMA.

👉 Pourquoi ça ne fonctionne pas toujours du premier coup ?
👉 Quels examens demander ? Dans quel ordre ?
👉 Quels signaux doivent alerter — et lesquels sont normaux ?
👉 Comment gérer la charge mentale, le stress, l’attente ?
👉 Quelles solutions existent aujourd’hui, en Belgique, avant et pendant un parcours d’infertilité ou de PMA ?

Un épisode sans détour, qui remet de la lumière, du concret et de la douceur dans un sujet souvent chargé d’émotions.

Préroll sponsorisé — Ōdace x Centre Périnatal du Brabant Wallon x doomoo

J’ai été honorée d’être reçue au Centre Périnatal du Brabant Wallon, et de tendre le micro à quatre professionnelles passionnées, pour parler sans détour de ce que nous traversons

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Transcription

  • Speaker #0

    Personne ne te dit vraiment ce que ça fait, ce que ça change dans ton corps, dans ta tête, ce que ça bouleverse et tout ce que ça révèle. La maternité, ce n'est pas juste un moment suspendu entre deux clichés de bébé endormi. C'est un avant, un après, des doutes, des rires, du chaos, des élans d'amour démesurés et une force nouvelle, qu'on découvre parfois sur le fil. Je suis honorée d'avoir été reçue par le centre périnatal du Brabant-Oualon. et de tendre mon micro à quatre professionnels de santé pour parler sans détour et sans tabou de ce que nous traversons en tant que femmes, en tant que mères, en tant qu'êtres humains. Parce que vous le savez, transmettre, c'est ce qui me guide. Donner la parole, faire circuler l'information, ouvrir des espaces d'écoute, c'est ma mission à travers Audace. Et dans ces épisodes, cette mission prend tout son sens. Vous entendrez au fil de ces discussions Des voix expertes, humaines, engagées, qui partagent des clés, des vérités, des repères et des éclairages dans lesquels, peut-être, vous vous reconnaîtrez. Et si ces épisodes existent aujourd'hui, c'est aussi grâce au soutien de Doumou, une marque belge profondément engagée auprès des femmes, qui accompagne la maternité avec douceur, justesse et respect. Des produits pensés pour le quotidien, utiles, confortables, bienveillants. mais aussi une vraie volonté de soutenir les femmes et de leur donner ou redonner confiance en agissant au-delà du matériel. À travers leur blog Nobody Told Me, Dumu donne la parole à celles qui ont vécu cette aventure pour aider celles qui s'y préparent. Une safe place pour dire ce qu'on n'entend pas assez, ce qu'on garde souvent pour soi. Des récits sans filtre, des expériences vécues, qui résonnent, qui rassurent, qui inspirent. et qui glisse entre les lignes ce souffle dont on a parfois besoin, tu n'es pas seul et tu t'en sors très bien. Merci à Doumou de sponsoriser cet épisode et de contribuer à leur façon à faire circuler l'information et la parole. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Dr Julie Bavet, gynécologue. Avec elle, on va parler de projets bébés, d'infertilité, de PMA, mais aussi de stress, de bilan de fertilité, de parcours médical et de tout ce qu'on n'ose pas toujours dire. Cet épisode, c'est une conversation honnête et bienveillante pour mieux comprendre ce que beaucoup vivent en silence et pour redonner confiance à toutes celles qui sont en chemin. Je suis Chloé Genico, bienvenue dans Audace, le premier podcast belge francophone dédié au wellness. Des conversations sans fil pour t'aider à te sentir aligné, outillé et bien informé. Ici, jetons le micro à des experts, des entrepreneurs et des invités au parcours fort qui partagent des récits vrais et des clés concrètes. Et si les sujets abordés dans Audace te parlent, abonne-toi pour être sûr de ne rien manquer et partage le podcast autour de toi afin de continuer à le faire grandir et rayonner. Bonne écoute ! Bonjour Julie, bonjour Dr Bavet, je vais te demander comment est-ce que tu veux que je t'appelle ?

  • Speaker #1

    Tu peux m'appeler Julie, il n'y a pas de problème.

  • Speaker #0

    Très bien, écoute, bonjour Julie, merci de m'accorder un peu de temps aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander de te présenter pour commencer ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julie Bavet, je viens de passer le cap des 40 ans. Je suis gynécologue. J'ai travaillé de 2015 à 2025 à la Clinique Saint-Pierre à Autigny. Depuis cette année, j'ai souhaité me consacrer à 100% à la consultation, ne plus faire d'hospitalier. Je vois des personnes de l'adolescence à la ménopause en passant par le suivi de grossesse, les échographies de grossesse. Je suis très heureuse comme ça parce que ça me permet. de mieux respecter mon rythme parce que le rythme de gynécologue hospitalier est très intense. Donc après dix ans, je suis contente de passer à autre chose. Et donc je travaille ici au centre Périnatale du Brabant Wallon deux jours par semaine. Et j'ouvre mon propre centre à Waterloo aussi qui complétera ma semaine de travail. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était quelque chose d'avoir 40 ans ? Tu le signales, c'est un cap ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pour moi c'était un sérieux cap. C'était la grosse angoisse. Oui, oui. Mais après, voilà, finalement...

  • Speaker #0

    L'âge est dans la tête, non ?

  • Speaker #1

    Voilà, je pense, oui, oui. Et puis l'avantage, c'est aussi d'avoir acquis de l'expérience, des connaissances, l'expérience humaine aussi. Et donc finalement, je suis très contente d'avoir l'âge que j'ai.

  • Speaker #0

    Écoute, aujourd'hui, Julie, j'aimerais parler avec toi un petit peu du projet bébé et de l'infertilité. Oui. C'est un sujet un peu tabou de nos jours et j'aimerais bien qu'on brise un peu ces tabous, qu'on parle sans filtre. Alors... Mais commençons par le commencement. Avant de consulter, je suis en projet bébé, je n'arrive pas à tomber enceinte. Est-ce que c'est normal et est-ce que c'est fréquent ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, quand je vois une patiente, je vais d'abord créer un dossier de grossesse, un dossier gynécologique où je vais lui poser toute une série de questions pour avoir une idée globale de sa santé. Et je vais aussi essayer de dédramatiser. et de lui expliquer comment fonctionne le cycle de la femme pour qu'elle puisse comprendre un petit peu mieux ce qui se passe dans son corps, qu'elle se sente puissante de pouvoir comprendre comment son corps fonctionne. Et donc, le dossier médical, c'est d'abord demander les antécédents de la patiente. Est-ce qu'elle a des problèmes de santé ? Est-ce qu'elle a déjà été opérée ? Est-ce qu'elle prend des médicaments tous les jours ? Est-ce qu'elle a des allergies ? Est-ce qu'elle a déjà été enceinte ? Parce que l'infertilité, ça peut être une infertilité primaire où on n'a jamais eu de grossesse, mais ça peut être aussi une infertilité ou une stérilité secondaire où on a déjà eu une grossesse qui a abouti à un accouchement ou pas et puis on n'arrive plus à retomber enceinte. Et donc, une fois que j'ai une idée globale du dossier de la santé de la patiente, je vais voir avec elle si elle connaît bien son cycle. et expliquer le cycle de la femme.

  • Speaker #0

    Tu peux nous dire les grandes lignes ? En grandes lignes, oui. C'est vrai que souvent, on est sous contraceptif, sous pilule. Nous, on fait partie de la génération pilule dès l'adolescence, jusqu'au moment où on décide de mettre le bébé en route.

  • Speaker #1

    D'abord, si la patiente est toujours sous pilule, on va lui demander depuis quand elle l'a arrêtée, ou quand est-ce qu'elle le souhaite arrêtée. Parce qu'il faut savoir que quand on prend une pilule, ça met les ovaires au repos, et donc on n'a plus d'ovulation. C'est le principe de la contraception hormonale. Et donc, quand on arrête sa contraception, il va falloir souvent quelques mois. Donc, ce n'est pas du tout anormal de ne pas avoir ses règles régulières à l'arrêt de la pilule. Et puis, quand elle va récupérer ses cycles naturels, elle va pouvoir noter comment sont ses cycles. Le premier jour des règles, c'est le jour 1 du cycle. Et on va compter du premier jour des règles jusqu'au premier jour. des règles suivantes, combien il y a de jours, et ça fait la durée du cycle. La durée théorique du cycle, c'est souvent 28 jours, mais il y a des patientes qui peuvent avoir des cycles très courts de 21 jours ou des cycles très très longs. Par exemple, il y a des dames qui ont leurs règles que deux fois par an parce qu'elles n'ovulent pas régulièrement. Peut-être qu'on parlera plus tard de tout ce qu'on peut faire pour essayer de mieux ovuler. Mais c'est important de savoir quels sont les cycles parce que si on a vu... Une fois par mois, ça veut dire qu'on a 12 chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte. Par contre, si on a ces règles que deux fois par an, probablement qu'on ne vulgue que deux fois sur l'année. Et donc, ça veut dire qu'on n'a eu que deux chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte.

  • Speaker #0

    On en parlera aussi un peu plus tard, mais lors d'une première consultation en projet bébé, est-ce que tu poses des questions sur le ou la compagne, le compagnon au niveau de la qualité du sport ? S'il fume, s'il boit, ça peut être joué. Donc, ça rentre en compte directement ? L'idéal,

  • Speaker #1

    c'est quand le couple est là, le parent et le coparent, on va l'appeler. Peu importe quel genre de couple c'est. Mais on va effectivement interroger les deux personnes. Parce que, par exemple, pour le partenaire masculin, la qualité du sperme va dépendre de son alimentation, par exemple. de son index de masse corporelle. Par exemple, l'obésité a un grand impact sur la fertilité, et donc la nutrition, autant chez la patiente que chez son partenaire, est très importante.

  • Speaker #0

    C'est bien de le rappeler, je trouve. Quels sont les premiers réflexes que tu remarques dans ta patientèle ? Chez les femmes aujourd'hui, est-ce qu'elles vont faire des recherches Google ? Est-ce qu'elles vont aller chez les copines, demander des témoignages ? Et toi, combien de temps ça a mis pour que tu tombes enceinte ? Il y a aussi cette... C'est un peu cette charge, cette culpabilité de ne pas tomber tout de suite enceinte. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Souvent, elles viennent, après avoir discuté avec leurs copines, qu'elles essayent de tomber enceintes et que la grossesse n'est toujours pas arrivée. Alors, elles se demandent si c'est normal. Et on a même qui, en dehors de projets de grossesse, viennent me trouver en demandant un test de fertilité parce qu'elles sont très inquiètes de savoir est-ce que je suis stérile ou pas. Petite parenthèse, le test de fertilité... On peut le faire, ça consiste à faire une échographie pour voir la réserve ovarienne et une prise de sang. Mais le test de fertilité ne va nous rassurer que sur le temps T. Ce n'est jamais une garantie que dans les années qui viennent, on pourra toujours avoir une bonne fertilité. Donc ce n'est pas quelque chose que je conseille. Maintenant, je reste toujours fort à l'écoute des patientes. Il y en a pour qui c'est très important et on va quand même le faire pour la rassurer. Le but de la consultation dans ce cas-là, c'est surtout de leur rassurer. de les informer pour qu'elles puissent avoir les bonnes informations et qu'elles puissent se sentir à l'aise avec leur situation personnelle, leur situation de couple, leur situation avec le travail, et qu'elles décident elles-mêmes quand c'est le bon moment et si c'est leur souhait aussi d'avoir une grossesse ou pas.

  • Speaker #0

    Et concrètement, tu peux peut-être nous dire, nous partager, qu'est-ce que les femmes peuvent faire en début de parcours avant même de consulter, je pense, l'alimentation, on l'a évoqué, mais aussi avoir une sexualité plus fréquente, plus connectée, entre guillemets, faire certains types de sports ou pas faire de sport, réduire la charge mentale, le stress, on parle de tout ça. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Tu parles du sport et le sport est hyper important. Déjà pour diminuer la charge mentale, ça va permettre un meilleur ancrage pour la patiente pour se connecter à son désir personnel, de ce qu'elle veut pour elle et pour son couple. Mais faire du sport va aussi garder une masse musculaire qui va permettre de garder un meilleur poids santé. Et on en parlait, avoir un bon IMC, c'est très important pour augmenter ses chances. de fertilité. Parce que si on a un IMC supérieur à 35, on sait que ça augmente très fort les risques de fausses couches et ça diminue la fertilité. Et pour tout point d'IMC supérieur à 30, on diminue sa chance de fertilité chaque fois de 4%. Donc pour te dire que c'est vraiment quelque chose d'important, le poids santé, la masse musculaire qui aide en fait à garder ce poids santé parce que C'est une histoire de protéines, ça les nutritionnistes t'expliqueront mieux que moi. Et d'ailleurs, j'aime bien travailler en complémentarité avec mes collègues, par exemple ici du centre périnatal du Brabant-Ouallon. On a une bonne connexion entre nous qui fait que j'hésite pas à envoyer chez la nutritionniste, chez la psychologue. On a toutes sortes de médecines parallèles qui peuvent aider dans le projet. On parlait de la charge mentale. Là, il y a vraiment aussi un avantage physique à faire du sport. Quand elles viennent me trouver pour un début d'essai de grossesse, j'insiste aussi sur la prise d'un complexe vitaminé complet. C'est vrai qu'on parle beaucoup de l'acide folique qui est super important, qui va permettre d'éviter les malformations au niveau de la colonne du bébé qu'on appelle le spina bifida. Mais il n'y a pas que l'acide folique. Par exemple, l'iode est aussi très important pour la prévention des fausses couches. C'est pour ça que je recommande de prendre directement un complexe vitaminé complet, spécial pour le désir de grossesse, dès les essais et même trois mois avant. Parce qu'on sait qu'au niveau de la nutrition, il faut un temps qui ait une bonne absorption. Surtout si on est sous pilule, qu'on arrête sa pilule. L'idéal, ce serait d'arrêter sa pilule trois mois avant. d'essayer de tomber enceinte, comme ça l'absorption des vitamines se fait mieux et on peut accueillir un petit embryon dans les meilleures conditions.

  • Speaker #0

    Excellent conseil.

  • Speaker #1

    Et puis le troisième conseil, c'est aussi, on discute des maladies à ne pas attraper idéalement pendant la grossesse. Donc on va faire une prise de sang préconceptionnelle qui va vérifier les vitamines, le fer, l'acide folique, la vitamine B12, la vitamine D. On va vérifier la thyroïde, on va vérifier la glycémie à jeun pour être sûr qu'il n'y a pas de maladie qui pourrait expliquer que la grossesse pourrait arriver tardivement. On t'en le savoir au début, puisque ça, c'est de la médecine de base. Et donc, dans cette prise de sang, on va aussi vérifier est-ce que la patiente est immunisée contre la toxoplasmose et le cytomégalovirus. Immuniser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a des anticorps. Ça veut dire qu'on a déjà fait la maladie avant et ça c'est l'idéal parce que si on est immunisé, ça veut dire qu'on ne risque pas de refaire la maladie pendant la grossesse. Et on sait que la toxoplasmose et le cytomagalovirus peuvent nuire au développement de l'embryon et du bébé. Donc j'explique aussi les recommandations pour essayer de ne pas attraper ces maladies pendant la grossesse.

  • Speaker #0

    Quand est-ce qu'on commence à s'inquiéter ? Et à consulter. Alors, on parle de l'année. Ça fait un an que j'essaye, il est temps que je consulte.

  • Speaker #1

    Pour un couple jeune et en bonne santé, c'est vrai qu'on va essayer de tenir l'année pour ne pas sur-médicaliser la grossesse. Je vais expliquer au niveau du cycle de la femme quand elle ovule en fonction de la date des dernières règles, si elle a noté un petit peu ses cycles pour voir quel est le moment idéal pour avoir des rapports. mais Après, j'essaye de dédramatiser, de démédicaliser les essais de grossesse parce que finalement, les spermatozoïdes y vivent quelques jours. Le vulve, il peut vivre jusqu'à 24 heures. Donc, je recommande finalement de ne pas trop compter. Je pense que c'est important de comprendre comment son cycle fonctionne, d'avoir des informations sur « tiens, quand je vulve, ma glaire peut changer » . ou quels sont les aspects de mon corps qui vont... m'apprendre que j'ovule. Je leur dis, ça c'est les informations, mais dans la vraie vie, cool. L'idéal, c'est d'avoir des rapports deux fois par semaine pendant une année. Ne vous inquiétez pas, les spermatozoïdes, ils vont attendre l'ovule. L'ovule peut attendre un petit peu aussi. Et donc, idéalement, pour un couple en bonne santé et jeune, j'essaie de leur expliquer ça et de les faire attendre une année. Maintenant, je m'adapte toujours aux souhaits du couple. Chaque situation est unique. Le ressenti de la patiente est aussi très important. Parfois, elle est persuadée que quelque chose ne va pas et on fait un bilan un petit peu plus tôt parce que c'est trop compliqué pour elle d'attendre. Et on tombe sur certaines choses ou parfois pas. Et ça permet de la rassurer aussi et de pouvoir dédramatiser et de la rendre plus cool. Mais donc, tu disais, est-ce qu'on doit attendre un an idéalement ? Maintenant, l'âge de la patiente va aussi avoir... J'allais te demander. C'est un facteur très, très important.

  • Speaker #0

    L'âge idéal, tu sais qu'après la réserve...

  • Speaker #1

    Il y a toujours une différence. Si tu poses la question à un gynécologue spécialisé dans la PMA qui ne voit que des couples qui ne savent pas concevoir, ils vont dire, eux, on a eu un congrès samedi passé qui reprenait un peu toutes les nouveautés de la PMA. Ils vont dire déjà à 32-33 ans, ils posent la question à leur patiente. Et imaginons qu'une patiente ne soit pas en couple, on va même proposer, tiens, est-ce que vous ne voulez pas les coordonner pour faire une congélation d'ovocytes pour si jamais vous avez un souhait de grossesse vers 42-43 ans, que vous ayez en fait des ovules de votre jeune âge. Puisqu'en fait, nous les femmes, on est avec ces ovules et nos ovules ont notre âge. Et donc, c'est vrai qu'en fait, vers 41 ans, 42 ans, ils sont un petit peu cabossés, si je peux dire. Et donc, il peut parfois avoir des petites anomalies génétiques qui peuvent faire que c'est plus difficile de tomber enceinte et d'avoir une grossesse qui évolue. Donc voilà, ça, c'est l'avis des gynécologues spécialisés en PMA. Moi, je suis une gynécologue de la vraie vie, une gynécologue de première ligne. Et donc, je leur explique ça et je leur dis, de mon point de vue, je pense clairement à 40 ans, il faut se positionner. Il y a aussi le fait que la PMA n'est remboursée jusque la veille des 43 ans. Et ça, c'est en relation avec le fait que les chances de tomber enceinte naturellement diminuent fort à 43 ans. et donc quand on fait la balance entre rembourser quelque chose qui coûte très cher et efficacité, c'est pour ça qu'à partir de 43 ans, ce n'est plus remboursé. Donc, c'est vrai que si j'ai une dame de 41 ans qui vient enfin de trouver le père idéal pour ses enfants, je vais aller plus vite au bilan de fertilité pour vérifier que tout va bien en disant que le temps est plus compté. Mais voilà, j'explique toujours ça aux patientes. Il y a des patientes et des couples qui vont dire, en fait, non, on laisse faire la nature. Et si ça ne marche pas, de toute façon, on n'ira pas à la PMA. Il y en a qui vont avoir un souhait d'être très interventionnistes, qui vont dire, même si je n'arrive pas à avoir un bébé, je voudrais même aller jusqu'au don d'ovocytes. Parce que si on n'arrive pas à tomber enceinte et que malheureusement, on n'a plus de réserve ovarienne, il y a toujours cette possibilité-là d'avoir un ovocyte d'une autre patiente. avec le sperme de son partenaire. Et donc, j'essaye un peu de jauger les souhaits du couple. Et en fonction de leurs souhaits, je vais aller plus vite ou aller moins vite. Je vais m'adapter finalement au rythme du couple.

  • Speaker #0

    En premier lieu, en partant de la base, qui consulter ? Son médecin traitant pour une prise de sang, comme on a parlé, globale ?

  • Speaker #1

    Préconceptionnelle. Ça peut être le médecin traitant. Les médecins traitants ont l'habitude de demander déjà. Les sérologies pour la toxoplasmose, le cytomégalovirus savent expliquer aussi les conseils de base. Ils savent aussi prescrire les vitamines. Ils sont sensibilisés au fait que c'est très important. Et donc, on pourrait juste aller voir son médecin traitant. Mais je pense que c'est quand même intéressant de voir un gynécologue. Parce que le gynécologue va aussi remettre peut-être à jour. Parfois, le souhait de grossesse, c'est la première fois qu'un couple va consulter chez un gynéco. Et donc, ça peut être intéressant de voir, tiens, ce qu'au niveau dépistage pour les maladies sexuelles non transmissibles, la patiente et le couple est en ordre. Pour le dépistage, pour le cancer du col, pour le papillomavirus, est-ce que la patiente est en ordre ? Donc, c'est vrai que les rendez-vous chez les gynécologues, ce n'est pas facile à trouver. Donc, on peut toujours aller voir son médecin traitant. Mais personnellement, je vous conseillerais de quand même combiner ça avec une consultation gynéco. On appelle ça la visite préconceptionnelle. où on demande aussi au niveau de la famille, est-ce qu'il y a des maladies génétiques ? Parfois, c'est bien aussi de prendre le temps d'aller voir un généticien pour voir s'il y a des choses qui peuvent se transmettre de génération en génération. Et ces rendez-vous-là prennent aussi un certain temps. Parfois, on doit faire des analyses génétiques. Enfin, on propose, on propose toujours et on n'impose jamais. Donc, parfois, ces analyses-là peuvent prendre un certain temps. Pour être tout à fait à l'aise, je trouve qu'une visite préconceptionnelle chez le gynécologue, ce n'est pas du luxe. Mutation génétique, on appelle le BRCA par exemple. Il y a toutes sortes de mutations qui peuvent faire que si on est porteuse d'une mutation BRCA, on est plus à risque d'avoir le cancer du sein et des ovaires. On peut même aller jusque, si on est porteuse de la mutation, faire un diagnostic préimplantatoire si la patiente le souhaite. Donc, on va faire une fécondation in vitro et puis implanter les embryons qui ne sont pas porteurs de la mutation génétique. Ça peut être pour le BRCA, mais ça peut être pour d'autres maladies génétiques graves qui pourraient faire que, par exemple, un enfant ne pourrait pas atteindre l'âge adulte ou qui pourrait avoir un pronostic très, très réservé. Donc, je pense que s'il y a des anomalies génétiques dans la famille, c'est toujours important aussi d'en discuter avec son gynéco.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler du bilan de fertilité et des premières explorations médicales, je vais dire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont les premières étapes concrètes d'un bilan de fertilité ?

  • Speaker #1

    Pour orienter le bilan, ça va dépendre un petit peu de la santé de la patiente. On va poser plusieurs questions. Je reviens sur le cycle de la femme, mais je vais aussi poser des questions sur ses règles. Est-ce qu'elle a des règles douloureuses ? Je vais aussi poser des questions sur ses rapports. Est-ce qu'elle a des douleurs ? en profondeur lors de chaque rapport, parce que ça peut orienter vers un diagnostic d'endométriose, parce que la triade infertilité-douleur en profondeur pendant les rapports et règles douloureuses fait penser à de l'endométriose. Et donc si à l'examen clinique on palpe un nodule d'endométriose, on va avant tout proposer peut-être directement une IRM, et si l'IRM confirme. Une laparoscopie, c'est quoi ? C'est une intervention chirurgicale sous anesthésie générale où on rentre une petite caméra sous le nombril pour aller voir à l'intérieur du ventre. On fait trois petites incisions supplémentaires de 5 mm pour mettre des trocars et des instruments qui permettent de travailler au niveau de l'intérieur du ventre. Et si on voit de l'endométriose, on va brûler au laser l'endométriose parce que l'endométriose va donner un environnement inflammatoire. Et un petit embryon dans un environnement inflammatoire, il ne se sent pas très bien. Et donc, l'endométriose peut donner une infertilité. Et donc, si la dame dit clairement, je crève de mal quand j'ai mes règles, les antidouleurs ne font rien du tout et qu'à l'examen clinique, on a aussi cette impression clinique, on va peut-être directement aller à cette laparoscopie. Cette laparoscopie permet aussi de combiner avec une chromo. Laparoscopie, chromo, ça veut dire couleur. Donc on va... utiliser du bleu de méthylène qu'on envoie par voie vaginale quand la dame est endormie sous anesthésie générale, bien entendu. Et après, lui avoir expliqué tout ça à la visite préopératoire. Et donc, on va injecter du bleu de méthylène par voie vaginale. Et la caméra qu'on met au niveau du ventre va permettre de vérifier qu'il y a une bonne perméabilité des trompes. Si le bleu de méthylène passe bien au niveau des trompes, ça veut dire que les trompes ne sont pas bouchées. Puisqu'on est sur place, souvent on combine avec cette chromolaparoscopie et on combine souvent avec un troisième examen, puisque la dame est endormie, donc on en profite, de faire aussi une hystéroscopie. C'est mettre une petite caméra à l'intérieur de son utérus pour vérifier que l'embryon aura bien un petit nid douillet. On va vérifier l'endomètre, on va vérifier qu'il n'y a pas de malformations utérines pour être sûr qu'il pourra s'implanter confortablement. et qu'il n'y aurait pas un polype, par exemple, de l'endomètre qui serait pas confortable. Donc ça, c'est dans le cas où on a des symptômes, et c'est pour ça que l'anamnèse et les questions qu'on pose à la patiente sont très importantes. Je commence toujours par ça à la consultation, après les antécédents. Et puis si elle n'a pas de symptômes particuliers, alors on va proposer le bilan classique. d'infertilité, qui est une prise de sang. On a normalement déjà fait une prise de sang préconceptionnelle pour les vitamines, la thyroïde, le diabète et les sérologies. Mais on va rajouter à cela tout ce qui est dosage hormono pour avoir une idée plus complète de la fonction ovarienne, pour vérifier qu'il n'y a pas, par exemple, un syndrome des ovaires micropolycystiques. Pour voir un peu la... Voilà, c'est ça. pour voir comment la dame ovule aussi. On va faire une première prise de sang au jour 3, pour exclure un syndrome des ovaires micropolycystiques, mais qui peut être aussi exclu à l'échographie. Donc souvent, on va ajouter au bilan une échographie endovaginale pour vérifier l'utérus et les ovaires. Mais au niveau de la prise de sang, on va aussi proposer une deuxième prise de sang au jour 21 pour vérifier qu'elle ovule. Parce que quand on ovule, Une fois que l'ovule est sorti de l'ovaire, il y a une petite cicatrice qu'on appelle le corps jaune qui va produire de la progestérone. Et donc, si la progestérone est positive au jour 21, c'est la preuve que la patiente ovule.

  • Speaker #0

    Wow ! Et notre partenaire masculin dans tout ça ? Alors, on ne va pas l'oublier. Effectivement,

  • Speaker #1

    la suite du bilan d'infertilité, c'est... demander un spermogramme. Donc, on va expliquer aux partenaires. Beaucoup d'hommes sont facteurs à ça. Voilà. Mais j'explique toujours que c'est vraiment essentiel pour avoir un bilan complet. Et d'ailleurs, si jamais il fallait référer à un gynécologue spécialisé en PMA, il a vraiment besoin de ce facteur-là. Parce qu'imaginons que les spermatozoïdes soient trois fois fatigués ou qu'on va regarder s'ils sont en pleine forme, s'ils sont en bon nombre, s'ils évoluent bien. et donc Par exemple, c'est possible qu'il n'y ait pas de spermatozoïdes. Là, on va orienter directement les traitements de fertilité différemment. Je pense que c'est vraiment essentiel. Ça peut être une cause féminine, mais aussi une cause masculine. Il faut que le partenaire joue le jeu de donner un échantillon de sperme qui doit s'obtenir uniquement par masturbation, avec trois jours d'abstinence idéalement, parce que c'est le meilleur sperme. Viens tout mettre dans le pot ! et l'envoyer dans l'heure au laboratoire en le gardant bien au chaud parce que les spermatozoïdes ils sont confortables à 37 degrés bon aujourd'hui il fait très chaud donc ça irait mais s'il fait froid on peut donner un échantillon où les spermatozoïdes ne sont pas en forme parce qu'ils ont eu trop froid donc je demande de toujours bien garder qu'on reçoit jusqu'au laboratoire, ça doit être donné au laboratoire dans l'heure et le laboratoire va pouvoir Merci. vérifier la qualité du sperme.

  • Speaker #0

    On sait faire quelque chose s'il n'y a pas assez de spermatozoïdes ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut faire des inséminations où on prépare le sperme, si tu veux, pour pouvoir l'inséminer au bon moment du cycle.

  • Speaker #0

    Mais le sperme de monsieur ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Comme ça, s'ils sont un peu fatigués ou s'ils ne sont pas en bon nombre, on les aide un petit peu à atteindre leur cible en faisant une insémination intra-utérine. Donc, ils ne doivent pas traverser le vagin, le col, l'utérus. Et on leur offre le meilleur moment où l'ovule est déjà là pour aider à la conception. Et puis, il y a encore d'autres choses beaucoup plus pointues, mais que ça, je ne sais peut-être pas. Oui, c'est déjà une très bonne base. C'est déjà beaucoup, beaucoup d'infos. Des gynécologues plus spécialisés, mais il y a aussi des techniques pour, s'il y a très, très peu de spermatozoïdes, pour pouvoir aider à la conception.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit les résultats,

  • Speaker #1

    est-ce que tu recommandes une... pas les lire toutes seules.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est mieux.

  • Speaker #1

    Ça dépend un petit peu des tempéraments. Il y en a qui aimeront bien aller voir directement et les résultats sont toujours accessibles sur massanté.bg.be avec It's me. Donc si elles le souhaitent, elles peuvent aller voir, mais c'est vrai que ça peut parfois générer du stress. Donc je vous conseillerais plutôt d'attendre, de voir votre gynécologue pour qu'il puisse vous expliquer. avec des mots simples et comprendre vraiment la globalité des examens. Parce que parfois, on voit sur la prise de sang que c'est en rouge, mais en fait, ce n'est pas grave. Et donc, le bilan, c'est la prise de sang, la perméabilité des trompes, on en a parlé dans le cas où on fait de la paroscopie. Mais si on ne fait pas de la paroscopie, on va aussi proposer soit une hystérosapagographie ou une hyphosie qui va permettre de vérifier les trompes. Et puis, le spermogramme. Et donc, on va regarder tout ça. et parfois... on peut trouver déjà une cause. Donc, avant d'être réorienté en PMA, le gynécologue peut déjà proposer un traitement, que ce soit un complexe vitaminé, parce que ça peut être lié à une carence en vitamines. Si on voit qu'il n'y a pas une bonne perméabilité des trompes, on va pouvoir programmer une laparoscopie pour peut-être enlever des adhérences, rendre la perméabilité de la trompe meilleure. et puis Si le spermogramme n'est pas très bon, on peut déjà temporiser aussi avec un complexe vitaminé masculin, parce qu'ils ont aussi leurs vitamines à prendre. Et on va aussi revoir peut-être sa nutrition, son poids santé. On va voir s'il fume, parce que le tabac a aussi un impact sur la fertilité. Il y a des petits cils, tant au niveau de la trompe qu'au niveau du canal qui amène les spermatozoïdes. et ses petits cils, mais si... ils peuvent être un petit peu paralysés avec le tabac. Ils ne savent pas bien bouger pour faire avancer le spermatozoïde ou l'ovule. S'ils sont trop rigides, ça peut être compliqué. Essayer de fumer le moins possible et avoir un poids santé, on va de nouveau essayer de réinsister là-dessus. C'est dingue, ça joue autant.

  • Speaker #0

    Comment tu aimes être relancée par tes patientes, si tu dois être relancée pour avoir des infos ? ... de ne pas te bombarder d'appels, mais quelle est la meilleure façon ?

  • Speaker #1

    Idéalement, je donne toujours un rendez-vous un mois après, en disant, est-ce que ça va pour vous ? Niveau timing, un mois ou deux mois, ça c'est en fonction de ce qu'elle souhaite. Je pense que c'est bien de se revoir et de pouvoir rediscuter tout ça, parce qu'il y a donner les résultats, mais il y a aussi donner les traitements en fonction des résultats. Et s'il n'y a pas d'explication, on va réorienter vers un service de PMA. Je pense que ça prend du temps et qu'il faut vraiment se poser, ne pas faire ça alors qu'elle est en train de faire ses courses ou qu'elle est occupée à autre chose. Je pense que c'est vraiment bien de se poser un petit peu en consultation. Et donc, dans l'idéal, je revois les patients pour donner les résultats.

  • Speaker #0

    Tu les prépares au fait que ça peut être long, le processus peut être long. Ils n'ont peut-être pas un bébé demain. C'est un peu la crainte des jeunes femmes. Quand tu veux un bébé, tu le veux tout de suite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, si elles ont déjà essayé pendant un an, je vais quand même essayer de ne pas être trop longue dans la remise des résultats. Parce que je pense que si elles ont attendu un an, c'est déjà pas mal. Maintenant, ça dépend aussi de leur cycle. On parlait du SOPK. C'est dans ce contexte-là que parfois, on ne peut ovuler que deux fois sur l'année. parce qu'en fait... Les SOPK, pour vulgariser, c'est des ovaires un petit peu paresseux. Donc les petits follicules qui, normalement, chaque mois, il y en a un qui va devenir dominant et qui va libérer l'ovule, ces petits follicules, en fait, ils attendent un peu trop longtemps leur tour et ils ne vont pas ovuler tous les mois. Et donc parfois, ils peuvent attendre deux mois, trois mois, six mois. Et c'est compliqué, comme je disais, si on n'a pas eu une chance. par mois de tomber enceinte, ça va mettre plus de temps. Et donc si on est face à cette situation-là, on va tout faire aussi pour essayer de diminuer cette situation des COPK. Et donc on revient de nouveau à la nutrition. On sait que les COPK sont liés à une résistance à l'insuline. Et donc parfois, quand je les envoie chez les nutritionnistes, ça permet qu'elles ovulent mieux. C'est assez incroyable. Parce qu'on sait que si on arrive à lisser sa courbe de glycémie, ça améliore l'ovulation. Et donc, si on est dans un diagnostic des Sopéca, on va peut-être dire, écoutez, est-ce que vous voulez continuer les méthodes naturelles ou est-ce que vous voulez directement aller en PMA ? Parce que la PMA peut donner des médicaments comme du clomide, que vous connaissez peut-être, qui permet de stimuler les ovaires et de les obliger à ovuler chaque mois. De nouveau, je m'adapte en fonction de la situation. Chaque situation est vraiment unique. Le but, c'est qu'elles soient informées et qu'elles puissent justement décider de leur rythme.

  • Speaker #0

    Parlons-en d'ailleurs de la PMA, procréation médicalement assistée. Elle est souvent proposée...

  • Speaker #1

    Très tôt. Enfin, on entend que ce n'est pas spécialement mon ressenti, mais il y a quand même des situations où on va la proposer d'emblée. C'est par exemple, s'il y a une stérilité connue, par exemple, une dame qui aurait été opérée de ses deux trompes, où on n'a malheureusement pas pu garder ses trompes dans le cas d'une grossesse extra-utérine, qui est une grossesse qui va se placer au niveau des trompes. Eh bien, si elle a dû être opérée en urgence parce qu'il y avait une hémorragie interne, Parfois, le gynécologue qui l'a opéré n'a pas pu garder sa trompe parce que l'hémorragie interne mettait sa santé en danger. Le temps est parfois compté et on est obligé d'enlever la trompe. Imaginons qu'elle aurait fait deux grossesses extra-utérines, c'est rare, mais qu'on a dû enlever ces deux trompes. Elle n'a plus la route qui conduit entre le spermatozoïde et l'ovule. Dans ces cas-là, on n'a pas d'autre choix que de proposer directement un traitement de PMA. Et un autre contexte où on a parfois perdu ses trompes, c'est si on fait une infection, par exemple une infection à chlamydia qui donne une salpingite, c'est une infection de la trompe où la trompe est abîmée. De nouveau, cette trompe ne va pas plus être fonctionnelle. Et donc, parfois, on propose d'enlever les trompes avant un traitement de PMA parce que l'intérieur de la trompe étant trop abîmée donne une inflammation. Et on a parlé de l'inflammation dans le contexte d'endométriose. L'inflammation est aussi présente dans un contexte d'hydrosalpinx, de salpingite. C'est une trompe abîmée. Et dans ce cas-là, il y aura parfois de meilleures chances de tomber enceinte si on enlève les trompes. Donc, s'il n'y a plus de trompe, la dame ne pourra jamais tomber enceinte naturellement. Et donc, on va directement proposer la PMA. Au niveau du partenaire masculin, c'est par exemple un patient qui aurait dû avoir des traitements de chimiothérapie et qui aurait fait une préservation de sperme. il va peut-être refaire un spermogramme pour voir si malgré tout, naturellement, il a des spermatozoïdes. Mais dans le cas où il n'y a pas de spermatozoïdes, on va proposer directement une insémination. Et donc, c'est trois situations auxquelles je pense qu'on va directement proposer la PMA. Mais en général, on ne la propose pas si tôt et pas du tout d'emblée. Et par ailleurs, la PMA est parfois dure à accepter moralement,

  • Speaker #0

    mentalement, tout à fait. Coupes. Partir en parcours PMA, ça peut être difficilement acceptable. C'est pour ça que je leur dis toujours,

  • Speaker #1

    écoutez, je vous propose un premier rendez-vous. Parce qu'au premier rendez-vous PMA, déjà, il faut un certain temps pour avoir ce rendez-vous. Donc, je propose toujours, prenez le rendez-vous. C'est possible qu'il y ait trois mois, six mois d'attente. Et si finalement, vous ne souhaitez pas y aller, vous pourrez toujours l'annuler une semaine avant. Il n'y a pas de souci. mais au moins surtout si l'âge est avancé qu'elles ne perdent pas cette chance en disant finalement je suis prête pour la PMA et je n'ai pas de rendez-vous. Je pense que prendre un rendez-vous, c'est important et souvent elles y vont juste pour être informées parce qu'au premier rendez-vous PMA, le gynécologue va prendre du temps pour la patiente et le coparent pour expliquer toutes les possibilités dans leur cas et puis c'est après avoir eu l'information qu'ils vont continuer le parcours ou pas. Donc je pense que un premier rendez-vous pour avoir les informations C'est important. Et puis, de nouveau, on suit le rythme du couple. Dans mes patients, il y en a qui disent que pour nous, c'est vraiment soit culturel, soit pour leur croyance personnelle, ce n'est pas quelque chose qu'ils souhaitent. Et ils vont parfois plus se diriger vers l'adoption ou aux familles d'accueil où chaque situation est unique. De nouveau, notre but est d'informer. et puis de laisser libre cours à leur projet.

  • Speaker #0

    J'aimerais parler avec toi maintenant de l'hyperstimulation ovarienne. D'abord, qu'est-ce que c'est et pourquoi cela arrive ?

  • Speaker #1

    Alors, ça de nouveau, c'est très spécifique à la PMA, mais pour parler simplement, c'est quand les ovaires, si tu veux, réagissent trop aux traitements hormonaux. toujours facile. Il y a plusieurs schémas, il y a plusieurs dosages. En fonction de l'anamnèse, du dossier de la patiente, il y a des schémas qui vont être proposés. Mais malgré tout, parfois, c'est rare, je te rassure, des patientes qui arrivent en urgence parce qu'elles ont super mal au ventre. On fait l'échographie et on voit des ovaires qui ont la taille de pamplemousse et donc le risque de l'hyperstimulation. Si les ovaires sont trop gros, ils vont être beaucoup plus mobiles dans le ventre. Donc, il va y avoir des risques de torsion ovarienne. Et donc, si les patientes en parcours PMA ont une douleur hyper intense qui ne passe pas avec un daphalgan, qui irradie dans la jambe, qui donne des nausées, qui font parfois vomir tellement ça fait mal, il faut consulter en urgence pour exclure une torsion d'ovaire. Parce que si l'ovaire est tordu, les vaisseaux n'arrivent plus à alimenter l'ovaire. et on pourrait perdre son oeuvre. Et donc, il faut... Faire une laparoscopie en urgence pour détordre cet ovaire. On va aussi faire une prise de sang pour vérifier qu'il n'y a pas d'impact au niveau de la santé. On va donner des traitements. Donc, ça nécessite une hospitalisation. Mais les gynécologues spécialisés en PMA sont très, très au courant de cette situation-là. Ils vont prévenir les patientes qu'en cas de douleur, il faut les recontacter. Ils vont adapter le traitement pour ne pas que ça arrive. et donc les symptômes c'est cette douleur Intense. Si vous avez ça, présentez-vous dans le service d'urgence.

  • Speaker #0

    Je sais que tu n'es pas spécialisée en PMA, mais malgré tout, si le projet bébé ne se concrétise pas, si ça ne fonctionne pas, comment tu abordes ce nouveau chapitre ?

  • Speaker #1

    Si dans le bilan, on n'a rien trouvé, ça existe parfois des stérilités idiopathiques. C'est le terme pour dire qu'on n'a rien trouvé. Je vais leur proposer de prendre rendez-vous en PMA. On travaillait dix ans à la Clinique Saint-Pierre. J'ai des beaux contacts avec eux. Je vais leur proposer un rendez-vous. Parfois, je peux même prendre rendez-vous pour eux s'ils le souhaitent, pour les aider un petit peu. Je vais leur donner les coordonnées. Et quand ce sera bon pour eux, ils prendront rendez-vous. Ils vont au rendez-vous ou pas. Je propose toujours. Ils vont peut-être temporiser. Je propose aussi un suivi par une psychologue pour en discuter si c'est trop compliqué, si cette question de la PMA est trop compliquée pour eux. On a ici des psychologues spécialisés dans la fertilité. Donc, c'est important d'être entouré. Parfois, c'est des couples qui sont entourés par leur famille, mais parfois pas. Parfois, leur famille peut être assez jugeante. Donc c'est important qu'ils aient le maximum de soutien par leur gynécologue, une psychologue, et voir s'ils passent ce cap de la PMA. Mais voilà, maintenant, je pense que la médecine est beaucoup plus humaine, on explique beaucoup mieux. On a une autre approche où la patiente, le couple, fait partie de son traitement, va être beaucoup plus acteur de son traitement. Donc je trouve que la plupart du temps, ça se passe bien. Mais parfois, alors qu'elles ont tout fait, elles se trouvent parfois avec une culpabilité de dire « enfin, j'ai tout fait, je prends mes vitamines tous les jours, dans le bilan, tout va bien, pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ? » Je suis une nature très optimiste, donc je leur dis « mais allez consulter, il faut croire en votre projet, n'hésitez pas à demander un autre avis si ça ne s'est pas bien passé avec une certaine équipe, ça vaut la peine de demander un deuxième avis. » Il y a des équipes qui ont des traitements plus à la pointe, qui peuvent proposer des traitements différents. Donc n'hésitez pas à discuter avec les gynécologues spécialisés en PMA pour voir est-ce qu'on a vraiment tout fait dans mon cas. Je pense à certaines patientes qui ont essayé pendant de longues années. Et finalement, avec une nouvelle technique, on peut faire des prélèvements. sur les embryons, on voyait qu'il y avait toujours une anomalie génétique sur les embryons et heureusement il y avait un seul embryon qui n'avait pas cette anomalie. Et finalement, elle a pu tomber enceinte et avoir un bébé en bonne santé. Donc heureusement, les techniques se perfectionnent. On a de plus en plus de traitements. Donc je pense qu'il faut vraiment croire en son projet, pas perdre courage, rester optimiste. Mais parfois, il y a aussi des couples qui auront besoin de faire des pauses.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit. tu vois ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    qu'on arrête d'y penser ça viendra ah ben ça je suis tout à fait d'accord elles sont tellement dans leur souhait leur désir est tellement intense qu'en fait c'est pas possible et pour aller dans ton sens je voudrais donner l'exemple de couple qui enfin accouche d'un bébé longtemps attendu d'une grossesse optimisée par PMA il dit mais non docteur il n'y a pas besoin de contraception j'ai mis 5 ans à avoir mon bébé et puis boum Merci. à la visite du postpartum six semaines après. Elle allaite, on m'a dit, l'allaitement protège en partie. Je n'ai pas voulu de contraception. Et elles sont enceintes. Mon Dieu ! Sur dix ans de pratique, j'ai eu plusieurs fois. C'est vraiment vrai. En fait, elles pensent à autre chose. Elles sont occupées avec leur bébé et elles retombent enceintes. Donc, c'est une réalité. L'être humain, ce n'est pas seulement un corps physique. C'est aussi... un être énergétique, un être spirituel, un être cognitif. Il y a des choses qu'en médecine, on ne comprend pas. Et je reviens avec la complémentarité et l'importance de pouvoir avoir un équilibre avec tous ces aspects de l'être humain. Et donc, je pense que ça a vraiment du sens de travailler avec nos collègues des médecines parallèles, comme on les appelle. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais dire. Donc, toi, ton point de vue sur la médecine holistique, on va dire. Tu n'es pas contre la subjoncture ? Je suis 100% pour. Ok. Tout ça peut être mis en place aussi. Bien sûr,

  • Speaker #1

    ça ne peut que faire du bien. Par exemple, l'acupuncture, c'est une médecine qui est là depuis toujours quasiment et qui donne des bons résultats. Pour la fertilité, je pense que c'est un atout supplémentaire. Donc, n'hésitez pas à combiner. Je ne dirais pas d'avoir recours uniquement à ces médecines parallèles. C'est mon avis. On a un blâvue à vie personnelle, mais je pense que travailler en complémentarité, ça a vraiment du sens.

  • Speaker #0

    Moi, en petite personne, j'ai fait l'acupuncture deux fois et je suis tombée enceinte. Premier coup. Mais encore une fois, peut-être pas que ça. Et j'ai fait le point aussi du bébé zen quand j'étais enceinte, sur le genou. Ça ne marche pas. Non, mais c'est marrant. Je ne vais pas dire qu'ils sont zen. Je ne vais pas aller jusque-là. Peut-on, pour terminer, juste parler de la fausse couche ?

  • Speaker #1

    Hum...

  • Speaker #0

    Ça arrive déjà plus fréquemment qu'on ne le croit. C'est assez fréquent. Donc, il faut aussi parler sans filtre de la fausse couche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, la fausse couche, c'est vrai qu'il faut rappeler que c'est une grossesse sur six. Cinq fois sur six, ça fonctionne. Une fois sur six, ça ne fonctionne pas. Et malheureusement, on ne contrôle pas. C'est très difficile de pouvoir lâcher prise quand on est face à cette situation qui est une situation émotionnelle très difficile. surtout si ça fait plusieurs mois qu'on attend de tomber enceinte. Et puis, il y a l'annonce de cette grossesse qui n'évolue plus.

  • Speaker #0

    Parfois tardive, on s'est déjà projeté. On projette aussi très vite.

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. C'est vrai que j'essaye toujours délicatement de placer, avant de faire l'échographie de datation, que la grossesse est officielle à 12 semaines et qu'avant 12 semaines, c'est toujours incertain. La datation, c'est l'échographie qu'on va faire vers les 8 semaines d'aménorée. Déjà quand on a dépassé les 8 semaines d'aménorée, plus on s'éloigne et qu'on se rapproche des 12 semaines d'aménorée, le risque de fausse couche diminue. Mais c'est vrai que jusque 12 semaines d'aménorée, ça peut encore arriver. Il faut déculpabiliser le couple en disant que c'est vraiment la faute à pas de chance. Faire un petit bébé, ce n'est pas facile pour le corps. il faut la moitié de l'ADN qui se trouve dans l'ovule avec la moitié de l'ADN qui se trouve dans le spermatozoïde, que tout se mette exactement comme il faut. Et parfois, il y a des petits couacs. 90% des cas, le premier diagnostic de la fausse couche, dans 90% des cas, c'est un problème chromosomique où les chromosomes ne sont pas bien mis. Et donc ça, on ne sait rien y faire. Et ça peut arriver, même si on est jeune et en bonne santé. Donc c'est vrai que si on peut passer le message que ça arrive vraiment à tout le monde. J'essaie toujours de dire, tiens, vous pouvez en discuter avec votre famille, des amis. Vous allez voir, presque tout le monde a déjà fait une fausse couche. Vous n'êtes pas seul. Parfois,

  • Speaker #0

    sans le savoir, c'est vrai que... Quels sont les symptômes ?

  • Speaker #1

    Parfois, on n'a pas de symptômes. Parfois, c'est la patiente qui vient me trouver pour l'échographie de datation. Et malheureusement, on voit un petit embryon, mais il n'y a pas de cœur. Et donc, je regarde bien. Moi, je le vois vite, évidemment, mais j'essaie de dire. « Ah voilà, on voit un petit embryon, mais malheureusement, je continue à regarder, mais je ne vois pas de petit cœur. » Donc j'essaie d'amener ça délicatement. Et la réaction est toujours très compliquée. Ça dépend des tempéraments, mais il y en a qui vont être très expressifs, qui vont exprimer leur tristesse, leur colère, leur frustration, leur incompréhension. Il y en a qui, par contre, vont être paralysés par le choc de cette annonce. Je m'adapte en fonction de la réaction de la patiente. Parfois, ils vont poser beaucoup de questions pour dire « mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Alors, j'essaie de répondre à leurs questions. Parfois, il y en a qui ne vont pas parler et qui ont besoin d'un peu de silence. Donc, je reste juste à côté d'eux le temps que ce soit le moment de parler de la suite, des étapes suivantes. Et puis, quand c'est le bon moment pour eux, je peux, à ce rendez-vous-là, parler de ce qui peut arriver. présenter alors des pertes de sang, des douleurs, parce que le corps va la plupart du temps se rendre compte que ce n'est pas évolutif et provoquer des contractions, donc ça peut être des douleurs intenses. Je prescris des antidouleurs, j'explique comment prendre des antidouleurs pour rester confortable et j'explique aussi qu'au niveau des pertes de sang, ça peut être comme des bonnes règles, voire plus que des règles, il faut aussi les préparer, que peut-être elles vont devoir se changer toutes les heures parce que les pertes de sang seront intenses. Il faut les préparer aussi, leur expliquer que si on a une hémorragie, il faut se présenter aux urgences les plus proches. L'hémorragie, c'est quoi ? J'explique très simplement. C'est le sang qui coule le long des jambes jusqu'aux orteils. Si vous avez ça, présentez-vous aux urgences en disant « je fais une fausse couche » . Et parfois, il faut faire une aspiration, une petite intervention en urgence, parce que si on fait une hémorragie, ça peut être dangereux pour la santé. Et l'après ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dis ?

  • Speaker #1

    Et l'après, donc je propose toujours un rendez-vous une semaine après.

  • Speaker #0

    Bien.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que ça permet de voir, est-ce que la nature a déjà commencé un petit peu le processus ? Ça permet de refaire une échographie. Je trouve personnellement que c'est important de ne pas proposer de traitement pendant une semaine, refaire une échographie, parce que je sais que j'ai bien vu, mais pour les patients, ils vont pouvoir se dire, tiens, mais est-ce que le docteur a bien vu ? Est-ce qu'on n'avait pas quand même un petit cœur qui l'aurait pas bien vu ? Si on propose un traitement, soit médicamenteux, soit chirurgical, de la fausse couche trop tôt, je pense que pour le deuil, ça peut rendre les choses plus compliquées. Et donc, je pense que ce délai d'une semaine, c'est important pour refaire une échographie. Intravaginale. Intravaginale, parce que c'est vrai que l'échographie sur le ventre, on ne sait bien voir qu'à partir, quand on se rapproche des trois mois, et comme la plupart des fausses couches sévères, souvent... avant 8 semaines, on ne saurait pas bien voir par voie abdominale. Donc c'est vrai qu'on repropose une échographie endovaginale. Et ça permet d'être très précis et de pouvoir montrer si elle le souhaite. Regardez le petit embryon, il est là, mais on ne voit toujours pas de petit cœur. Donc là, on a fait deux échographies à une semaine d'intervalle, il n'y a toujours pas de petit cœur. Donc malheureusement, la grossesse n'est pas évolutive. Il va falloir discuter ensemble. du timing de prise en charge. Parce que si elles ont fort besoin de temps, elles peuvent attendre que la nature lance peut-être les choses toute seule. Ou parfois, c'est compliqué d'attendre encore parce qu'elles ont envie de tourner la page pour passer à autre chose. Et donc, on peut proposer des médicaments qu'on met en intravaginal pour provoquer la fausse couche. Ou en fonction du moment où s'est arrêtée la grossesse. Soit ces médicaments, soit plutôt une aspiration. En général, avant 8 semaines d'aménorée, on propose les médicaments et après plutôt un cure-tâche parce que aspiration-cure-tâche, c'est l'intervention chirurgicale pour éviter justement ces risques d'hémorragie qui peuvent être plus grands après 8 semaines d'aménorée. mais on va toujours s'adapter aux souhaits de la patiente aussi parce que parfois pour faire le deuil de cette grossesse perdue ça va être plus important pour la patiente de quand même évacuer cette grossesse naturellement. Parfois, il y a des patientes qui préfèrent être endormies et se réveiller et de pouvoir tourner la page. Donc, de nouveau, le but, c'est d'informer, discuter et de voir le traitement qui leur semble être le plus adapté pour pouvoir faire ce deuil plus facilement.

  • Speaker #0

    J'adore, tu es très humaine. Vraiment.

  • Speaker #1

    Le consentement est important. J'adore,

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    C'est en venant chez le gynécologue. C'est aussi une façon d'apprendre le consentement aux patientes. En fait, le gynécologue, avant de m'examiner, me demande, dans mon couple, avec mon partenaire, est-ce que c'est comme ça aussi ? Quand je vois une jeune fille pour la première fois à la consultation, j'explique que l'examen n'est pas obligatoire. J'essaie d'aussi leur apprendre le respect de leur corps. Je pense que c'est important aussi.

  • Speaker #0

    finir. en pratique, en Belgique et ailleurs. Est-ce qu'il existe des spécificités du parcours médical en Belgique ?

  • Speaker #1

    Je pense que les patientes peuvent aller dans n'importe quel centre PMA proche de chez elles. Et puis, en fonction de leur situation, le gynécologue spécialisé dans la PMA va pouvoir réorienter. Je pense, par exemple, où le gynécologue de première ligne va déjà peut-être orienter en fonction de... Je pense par exemple aux femmes seules qui souhaitent concevoir ou aux couples de deux femmes. Elles auront besoin d'une banque de sperme et tous les centres de PMA n'ont pas accès à une banque de sperme. Et donc, pour pouvoir faciliter et aller plus vite, je vais leur donner les coordonnées des centres qui ont une banque de sperme, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, on parle aussi beaucoup de l'Espagne, les Pays-Bas, le Danemark pour la banque de sperme. sperme, est-ce que tu recommanderais d'aller à l'étranger ? Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est pas obligé d'aller en Espagne. C'est vrai que j'ai des patientes qui vont parfois en Espagne. Ça, c'est parfois plus spécifique du don d'ovocytes, mais... on fait aussi le don d'ovocytes en Belgique et donc je pense que c'est vraiment pas nécessaire d'aller à l'étranger. Oui, il n'y a pas de différence de coût majeur ou de délai.

  • Speaker #0

    Ça,

  • Speaker #1

    il faudrait peut-être se renseigner dans un centre de PMA parce que tu as tout à fait raison que par exemple, je pense à la congélation d'ovocytes, on appelle ça social freezing, pour, voilà, si on veut vers 32-33 ans congeler ses ovocytes pour être sûr que si, à 40 ans, on a des difficultés à tomber enceinte. Mais ça, c'est un coût. Et en fonction des centres en Belgique, ça peut avoir des coûts différents. Et il y a des packages de coûts qui permettent de garder... Taille ou fourchette ? C'est... J'ai l'impression... Non, je n'oserais pas te donner un chiffre parce que je n'ai pas les chiffres en tête. On parle de quelques milliers d'euros. Mais c'est plusieurs centaines d'euros. Et souvent,

  • Speaker #0

    c'est des packages pour 5 ans.

  • Speaker #1

    Et puis, si tu veux prolonger, tu dois chaque fois repayer. Par contre, la PMA, la fécondation in vitro, c'est remboursé par la Mutuelle. Il y a plusieurs cycles remboursés jusque la veille des 43 ans. Donc, il ne faut pas que ça vous inquiète, que le prix inquiète les patients. Je veux donner ce message-là. Et la première consultation est remboursée par la Mutuelle aussi. Et le prix de certaines choses seront annoncées dans la première visite. Donc, n'ayez pas peur de consulter. Oui, on s'informe et après, on le voit. Voilà, tout à fait. Merci.

  • Speaker #0

    Julie, est-ce qu'il y a un mot de la fin que tu voudrais faire ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire aux patientes qu'elles croient en leur projet, qu'elles continuent de rêver, qu'elles ont droit à l'information, que si ça ne passe pas avec le médecin, qu'elles rencontrent, qu'elles n'hésitent pas à demander un deuxième avis. Parfois, on a beau faire du mieux qu'on peut, mais il y a de tous les tempéraments. peut ne pas passer avec un médecin et ce n'est pas du tout un problème. Il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis si on ne le sent pas. Je pense qu'on a la chance, à l'heure actuelle, d'être de plus en plus informés. Mais je pense que c'est bien d'aller voir les médecins pour avoir la bonne information parce qu'Internet, ce n'est pas mal. Mais parfois, on peut vite tomber dans du stress et il y a quand même une mauvaise information, parfois. Donc, n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Même si parfois les rendez-vous ne sont pas faciles à avoir, je pense qu'avoir une bonne information, c'est vraiment important pour pouvoir avoir toutes les clés en main et avoir un rêve qui aboutit.

  • Speaker #0

    Merci Julie, mais je mettrai aussi toutes tes coordonnées dans la description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci pour ton temps et merci pour ton partage.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci pour votre écoute. Cet épisode a été rendu possible ... grâce au Centre Périnatal du Prabon-Ouallon et au soutien de Doumou,

  • Speaker #0

    une marque belge engagée auprès des femmes. Je vous invite à découvrir leur blog Nobody Told Me, une mine d'or de témoignages vrais et puissants sur la maternité et la parentalité. Je mets le lien direct en barre de description. Et si l'épisode vous a touché, pensez à le partager autour de vous et à laisser quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.

Description

Un épisode pour revenir aux bases : avec la Dr Julie Bavay, on explore les premières étapes du parcours quand on essaye de concevoir… et que ça ne fonctionne pas tout de suite. Examens, signaux à comprendre, stress, charge mentale, solutions : un échange clair, humain et sans tabou sur la fertilité et le début d’un possible parcours PMA.

👉 Pourquoi ça ne fonctionne pas toujours du premier coup ?
👉 Quels examens demander ? Dans quel ordre ?
👉 Quels signaux doivent alerter — et lesquels sont normaux ?
👉 Comment gérer la charge mentale, le stress, l’attente ?
👉 Quelles solutions existent aujourd’hui, en Belgique, avant et pendant un parcours d’infertilité ou de PMA ?

Un épisode sans détour, qui remet de la lumière, du concret et de la douceur dans un sujet souvent chargé d’émotions.

Préroll sponsorisé — Ōdace x Centre Périnatal du Brabant Wallon x doomoo

J’ai été honorée d’être reçue au Centre Périnatal du Brabant Wallon, et de tendre le micro à quatre professionnelles passionnées, pour parler sans détour de ce que nous traversons

Épisode soutenu par DOOMOO

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Transcription

  • Speaker #0

    Personne ne te dit vraiment ce que ça fait, ce que ça change dans ton corps, dans ta tête, ce que ça bouleverse et tout ce que ça révèle. La maternité, ce n'est pas juste un moment suspendu entre deux clichés de bébé endormi. C'est un avant, un après, des doutes, des rires, du chaos, des élans d'amour démesurés et une force nouvelle, qu'on découvre parfois sur le fil. Je suis honorée d'avoir été reçue par le centre périnatal du Brabant-Oualon. et de tendre mon micro à quatre professionnels de santé pour parler sans détour et sans tabou de ce que nous traversons en tant que femmes, en tant que mères, en tant qu'êtres humains. Parce que vous le savez, transmettre, c'est ce qui me guide. Donner la parole, faire circuler l'information, ouvrir des espaces d'écoute, c'est ma mission à travers Audace. Et dans ces épisodes, cette mission prend tout son sens. Vous entendrez au fil de ces discussions Des voix expertes, humaines, engagées, qui partagent des clés, des vérités, des repères et des éclairages dans lesquels, peut-être, vous vous reconnaîtrez. Et si ces épisodes existent aujourd'hui, c'est aussi grâce au soutien de Doumou, une marque belge profondément engagée auprès des femmes, qui accompagne la maternité avec douceur, justesse et respect. Des produits pensés pour le quotidien, utiles, confortables, bienveillants. mais aussi une vraie volonté de soutenir les femmes et de leur donner ou redonner confiance en agissant au-delà du matériel. À travers leur blog Nobody Told Me, Dumu donne la parole à celles qui ont vécu cette aventure pour aider celles qui s'y préparent. Une safe place pour dire ce qu'on n'entend pas assez, ce qu'on garde souvent pour soi. Des récits sans filtre, des expériences vécues, qui résonnent, qui rassurent, qui inspirent. et qui glisse entre les lignes ce souffle dont on a parfois besoin, tu n'es pas seul et tu t'en sors très bien. Merci à Doumou de sponsoriser cet épisode et de contribuer à leur façon à faire circuler l'information et la parole. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Dr Julie Bavet, gynécologue. Avec elle, on va parler de projets bébés, d'infertilité, de PMA, mais aussi de stress, de bilan de fertilité, de parcours médical et de tout ce qu'on n'ose pas toujours dire. Cet épisode, c'est une conversation honnête et bienveillante pour mieux comprendre ce que beaucoup vivent en silence et pour redonner confiance à toutes celles qui sont en chemin. Je suis Chloé Genico, bienvenue dans Audace, le premier podcast belge francophone dédié au wellness. Des conversations sans fil pour t'aider à te sentir aligné, outillé et bien informé. Ici, jetons le micro à des experts, des entrepreneurs et des invités au parcours fort qui partagent des récits vrais et des clés concrètes. Et si les sujets abordés dans Audace te parlent, abonne-toi pour être sûr de ne rien manquer et partage le podcast autour de toi afin de continuer à le faire grandir et rayonner. Bonne écoute ! Bonjour Julie, bonjour Dr Bavet, je vais te demander comment est-ce que tu veux que je t'appelle ?

  • Speaker #1

    Tu peux m'appeler Julie, il n'y a pas de problème.

  • Speaker #0

    Très bien, écoute, bonjour Julie, merci de m'accorder un peu de temps aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander de te présenter pour commencer ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Julie Bavet, je viens de passer le cap des 40 ans. Je suis gynécologue. J'ai travaillé de 2015 à 2025 à la Clinique Saint-Pierre à Autigny. Depuis cette année, j'ai souhaité me consacrer à 100% à la consultation, ne plus faire d'hospitalier. Je vois des personnes de l'adolescence à la ménopause en passant par le suivi de grossesse, les échographies de grossesse. Je suis très heureuse comme ça parce que ça me permet. de mieux respecter mon rythme parce que le rythme de gynécologue hospitalier est très intense. Donc après dix ans, je suis contente de passer à autre chose. Et donc je travaille ici au centre Périnatale du Brabant Wallon deux jours par semaine. Et j'ouvre mon propre centre à Waterloo aussi qui complétera ma semaine de travail. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'était quelque chose d'avoir 40 ans ? Tu le signales, c'est un cap ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pour moi c'était un sérieux cap. C'était la grosse angoisse. Oui, oui. Mais après, voilà, finalement...

  • Speaker #0

    L'âge est dans la tête, non ?

  • Speaker #1

    Voilà, je pense, oui, oui. Et puis l'avantage, c'est aussi d'avoir acquis de l'expérience, des connaissances, l'expérience humaine aussi. Et donc finalement, je suis très contente d'avoir l'âge que j'ai.

  • Speaker #0

    Écoute, aujourd'hui, Julie, j'aimerais parler avec toi un petit peu du projet bébé et de l'infertilité. Oui. C'est un sujet un peu tabou de nos jours et j'aimerais bien qu'on brise un peu ces tabous, qu'on parle sans filtre. Alors... Mais commençons par le commencement. Avant de consulter, je suis en projet bébé, je n'arrive pas à tomber enceinte. Est-ce que c'est normal et est-ce que c'est fréquent ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, quand je vois une patiente, je vais d'abord créer un dossier de grossesse, un dossier gynécologique où je vais lui poser toute une série de questions pour avoir une idée globale de sa santé. Et je vais aussi essayer de dédramatiser. et de lui expliquer comment fonctionne le cycle de la femme pour qu'elle puisse comprendre un petit peu mieux ce qui se passe dans son corps, qu'elle se sente puissante de pouvoir comprendre comment son corps fonctionne. Et donc, le dossier médical, c'est d'abord demander les antécédents de la patiente. Est-ce qu'elle a des problèmes de santé ? Est-ce qu'elle a déjà été opérée ? Est-ce qu'elle prend des médicaments tous les jours ? Est-ce qu'elle a des allergies ? Est-ce qu'elle a déjà été enceinte ? Parce que l'infertilité, ça peut être une infertilité primaire où on n'a jamais eu de grossesse, mais ça peut être aussi une infertilité ou une stérilité secondaire où on a déjà eu une grossesse qui a abouti à un accouchement ou pas et puis on n'arrive plus à retomber enceinte. Et donc, une fois que j'ai une idée globale du dossier de la santé de la patiente, je vais voir avec elle si elle connaît bien son cycle. et expliquer le cycle de la femme.

  • Speaker #0

    Tu peux nous dire les grandes lignes ? En grandes lignes, oui. C'est vrai que souvent, on est sous contraceptif, sous pilule. Nous, on fait partie de la génération pilule dès l'adolescence, jusqu'au moment où on décide de mettre le bébé en route.

  • Speaker #1

    D'abord, si la patiente est toujours sous pilule, on va lui demander depuis quand elle l'a arrêtée, ou quand est-ce qu'elle le souhaite arrêtée. Parce qu'il faut savoir que quand on prend une pilule, ça met les ovaires au repos, et donc on n'a plus d'ovulation. C'est le principe de la contraception hormonale. Et donc, quand on arrête sa contraception, il va falloir souvent quelques mois. Donc, ce n'est pas du tout anormal de ne pas avoir ses règles régulières à l'arrêt de la pilule. Et puis, quand elle va récupérer ses cycles naturels, elle va pouvoir noter comment sont ses cycles. Le premier jour des règles, c'est le jour 1 du cycle. Et on va compter du premier jour des règles jusqu'au premier jour. des règles suivantes, combien il y a de jours, et ça fait la durée du cycle. La durée théorique du cycle, c'est souvent 28 jours, mais il y a des patientes qui peuvent avoir des cycles très courts de 21 jours ou des cycles très très longs. Par exemple, il y a des dames qui ont leurs règles que deux fois par an parce qu'elles n'ovulent pas régulièrement. Peut-être qu'on parlera plus tard de tout ce qu'on peut faire pour essayer de mieux ovuler. Mais c'est important de savoir quels sont les cycles parce que si on a vu... Une fois par mois, ça veut dire qu'on a 12 chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte. Par contre, si on a ces règles que deux fois par an, probablement qu'on ne vulgue que deux fois sur l'année. Et donc, ça veut dire qu'on n'a eu que deux chances sur l'année de pouvoir tomber enceinte.

  • Speaker #0

    On en parlera aussi un peu plus tard, mais lors d'une première consultation en projet bébé, est-ce que tu poses des questions sur le ou la compagne, le compagnon au niveau de la qualité du sport ? S'il fume, s'il boit, ça peut être joué. Donc, ça rentre en compte directement ? L'idéal,

  • Speaker #1

    c'est quand le couple est là, le parent et le coparent, on va l'appeler. Peu importe quel genre de couple c'est. Mais on va effectivement interroger les deux personnes. Parce que, par exemple, pour le partenaire masculin, la qualité du sperme va dépendre de son alimentation, par exemple. de son index de masse corporelle. Par exemple, l'obésité a un grand impact sur la fertilité, et donc la nutrition, autant chez la patiente que chez son partenaire, est très importante.

  • Speaker #0

    C'est bien de le rappeler, je trouve. Quels sont les premiers réflexes que tu remarques dans ta patientèle ? Chez les femmes aujourd'hui, est-ce qu'elles vont faire des recherches Google ? Est-ce qu'elles vont aller chez les copines, demander des témoignages ? Et toi, combien de temps ça a mis pour que tu tombes enceinte ? Il y a aussi cette... C'est un peu cette charge, cette culpabilité de ne pas tomber tout de suite enceinte. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Souvent, elles viennent, après avoir discuté avec leurs copines, qu'elles essayent de tomber enceintes et que la grossesse n'est toujours pas arrivée. Alors, elles se demandent si c'est normal. Et on a même qui, en dehors de projets de grossesse, viennent me trouver en demandant un test de fertilité parce qu'elles sont très inquiètes de savoir est-ce que je suis stérile ou pas. Petite parenthèse, le test de fertilité... On peut le faire, ça consiste à faire une échographie pour voir la réserve ovarienne et une prise de sang. Mais le test de fertilité ne va nous rassurer que sur le temps T. Ce n'est jamais une garantie que dans les années qui viennent, on pourra toujours avoir une bonne fertilité. Donc ce n'est pas quelque chose que je conseille. Maintenant, je reste toujours fort à l'écoute des patientes. Il y en a pour qui c'est très important et on va quand même le faire pour la rassurer. Le but de la consultation dans ce cas-là, c'est surtout de leur rassurer. de les informer pour qu'elles puissent avoir les bonnes informations et qu'elles puissent se sentir à l'aise avec leur situation personnelle, leur situation de couple, leur situation avec le travail, et qu'elles décident elles-mêmes quand c'est le bon moment et si c'est leur souhait aussi d'avoir une grossesse ou pas.

  • Speaker #0

    Et concrètement, tu peux peut-être nous dire, nous partager, qu'est-ce que les femmes peuvent faire en début de parcours avant même de consulter, je pense, l'alimentation, on l'a évoqué, mais aussi avoir une sexualité plus fréquente, plus connectée, entre guillemets, faire certains types de sports ou pas faire de sport, réduire la charge mentale, le stress, on parle de tout ça. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

  • Speaker #1

    Tu parles du sport et le sport est hyper important. Déjà pour diminuer la charge mentale, ça va permettre un meilleur ancrage pour la patiente pour se connecter à son désir personnel, de ce qu'elle veut pour elle et pour son couple. Mais faire du sport va aussi garder une masse musculaire qui va permettre de garder un meilleur poids santé. Et on en parlait, avoir un bon IMC, c'est très important pour augmenter ses chances. de fertilité. Parce que si on a un IMC supérieur à 35, on sait que ça augmente très fort les risques de fausses couches et ça diminue la fertilité. Et pour tout point d'IMC supérieur à 30, on diminue sa chance de fertilité chaque fois de 4%. Donc pour te dire que c'est vraiment quelque chose d'important, le poids santé, la masse musculaire qui aide en fait à garder ce poids santé parce que C'est une histoire de protéines, ça les nutritionnistes t'expliqueront mieux que moi. Et d'ailleurs, j'aime bien travailler en complémentarité avec mes collègues, par exemple ici du centre périnatal du Brabant-Ouallon. On a une bonne connexion entre nous qui fait que j'hésite pas à envoyer chez la nutritionniste, chez la psychologue. On a toutes sortes de médecines parallèles qui peuvent aider dans le projet. On parlait de la charge mentale. Là, il y a vraiment aussi un avantage physique à faire du sport. Quand elles viennent me trouver pour un début d'essai de grossesse, j'insiste aussi sur la prise d'un complexe vitaminé complet. C'est vrai qu'on parle beaucoup de l'acide folique qui est super important, qui va permettre d'éviter les malformations au niveau de la colonne du bébé qu'on appelle le spina bifida. Mais il n'y a pas que l'acide folique. Par exemple, l'iode est aussi très important pour la prévention des fausses couches. C'est pour ça que je recommande de prendre directement un complexe vitaminé complet, spécial pour le désir de grossesse, dès les essais et même trois mois avant. Parce qu'on sait qu'au niveau de la nutrition, il faut un temps qui ait une bonne absorption. Surtout si on est sous pilule, qu'on arrête sa pilule. L'idéal, ce serait d'arrêter sa pilule trois mois avant. d'essayer de tomber enceinte, comme ça l'absorption des vitamines se fait mieux et on peut accueillir un petit embryon dans les meilleures conditions.

  • Speaker #0

    Excellent conseil.

  • Speaker #1

    Et puis le troisième conseil, c'est aussi, on discute des maladies à ne pas attraper idéalement pendant la grossesse. Donc on va faire une prise de sang préconceptionnelle qui va vérifier les vitamines, le fer, l'acide folique, la vitamine B12, la vitamine D. On va vérifier la thyroïde, on va vérifier la glycémie à jeun pour être sûr qu'il n'y a pas de maladie qui pourrait expliquer que la grossesse pourrait arriver tardivement. On t'en le savoir au début, puisque ça, c'est de la médecine de base. Et donc, dans cette prise de sang, on va aussi vérifier est-ce que la patiente est immunisée contre la toxoplasmose et le cytomégalovirus. Immuniser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a des anticorps. Ça veut dire qu'on a déjà fait la maladie avant et ça c'est l'idéal parce que si on est immunisé, ça veut dire qu'on ne risque pas de refaire la maladie pendant la grossesse. Et on sait que la toxoplasmose et le cytomagalovirus peuvent nuire au développement de l'embryon et du bébé. Donc j'explique aussi les recommandations pour essayer de ne pas attraper ces maladies pendant la grossesse.

  • Speaker #0

    Quand est-ce qu'on commence à s'inquiéter ? Et à consulter. Alors, on parle de l'année. Ça fait un an que j'essaye, il est temps que je consulte.

  • Speaker #1

    Pour un couple jeune et en bonne santé, c'est vrai qu'on va essayer de tenir l'année pour ne pas sur-médicaliser la grossesse. Je vais expliquer au niveau du cycle de la femme quand elle ovule en fonction de la date des dernières règles, si elle a noté un petit peu ses cycles pour voir quel est le moment idéal pour avoir des rapports. mais Après, j'essaye de dédramatiser, de démédicaliser les essais de grossesse parce que finalement, les spermatozoïdes y vivent quelques jours. Le vulve, il peut vivre jusqu'à 24 heures. Donc, je recommande finalement de ne pas trop compter. Je pense que c'est important de comprendre comment son cycle fonctionne, d'avoir des informations sur « tiens, quand je vulve, ma glaire peut changer » . ou quels sont les aspects de mon corps qui vont... m'apprendre que j'ovule. Je leur dis, ça c'est les informations, mais dans la vraie vie, cool. L'idéal, c'est d'avoir des rapports deux fois par semaine pendant une année. Ne vous inquiétez pas, les spermatozoïdes, ils vont attendre l'ovule. L'ovule peut attendre un petit peu aussi. Et donc, idéalement, pour un couple en bonne santé et jeune, j'essaie de leur expliquer ça et de les faire attendre une année. Maintenant, je m'adapte toujours aux souhaits du couple. Chaque situation est unique. Le ressenti de la patiente est aussi très important. Parfois, elle est persuadée que quelque chose ne va pas et on fait un bilan un petit peu plus tôt parce que c'est trop compliqué pour elle d'attendre. Et on tombe sur certaines choses ou parfois pas. Et ça permet de la rassurer aussi et de pouvoir dédramatiser et de la rendre plus cool. Mais donc, tu disais, est-ce qu'on doit attendre un an idéalement ? Maintenant, l'âge de la patiente va aussi avoir... J'allais te demander. C'est un facteur très, très important.

  • Speaker #0

    L'âge idéal, tu sais qu'après la réserve...

  • Speaker #1

    Il y a toujours une différence. Si tu poses la question à un gynécologue spécialisé dans la PMA qui ne voit que des couples qui ne savent pas concevoir, ils vont dire, eux, on a eu un congrès samedi passé qui reprenait un peu toutes les nouveautés de la PMA. Ils vont dire déjà à 32-33 ans, ils posent la question à leur patiente. Et imaginons qu'une patiente ne soit pas en couple, on va même proposer, tiens, est-ce que vous ne voulez pas les coordonner pour faire une congélation d'ovocytes pour si jamais vous avez un souhait de grossesse vers 42-43 ans, que vous ayez en fait des ovules de votre jeune âge. Puisqu'en fait, nous les femmes, on est avec ces ovules et nos ovules ont notre âge. Et donc, c'est vrai qu'en fait, vers 41 ans, 42 ans, ils sont un petit peu cabossés, si je peux dire. Et donc, il peut parfois avoir des petites anomalies génétiques qui peuvent faire que c'est plus difficile de tomber enceinte et d'avoir une grossesse qui évolue. Donc voilà, ça, c'est l'avis des gynécologues spécialisés en PMA. Moi, je suis une gynécologue de la vraie vie, une gynécologue de première ligne. Et donc, je leur explique ça et je leur dis, de mon point de vue, je pense clairement à 40 ans, il faut se positionner. Il y a aussi le fait que la PMA n'est remboursée jusque la veille des 43 ans. Et ça, c'est en relation avec le fait que les chances de tomber enceinte naturellement diminuent fort à 43 ans. et donc quand on fait la balance entre rembourser quelque chose qui coûte très cher et efficacité, c'est pour ça qu'à partir de 43 ans, ce n'est plus remboursé. Donc, c'est vrai que si j'ai une dame de 41 ans qui vient enfin de trouver le père idéal pour ses enfants, je vais aller plus vite au bilan de fertilité pour vérifier que tout va bien en disant que le temps est plus compté. Mais voilà, j'explique toujours ça aux patientes. Il y a des patientes et des couples qui vont dire, en fait, non, on laisse faire la nature. Et si ça ne marche pas, de toute façon, on n'ira pas à la PMA. Il y en a qui vont avoir un souhait d'être très interventionnistes, qui vont dire, même si je n'arrive pas à avoir un bébé, je voudrais même aller jusqu'au don d'ovocytes. Parce que si on n'arrive pas à tomber enceinte et que malheureusement, on n'a plus de réserve ovarienne, il y a toujours cette possibilité-là d'avoir un ovocyte d'une autre patiente. avec le sperme de son partenaire. Et donc, j'essaye un peu de jauger les souhaits du couple. Et en fonction de leurs souhaits, je vais aller plus vite ou aller moins vite. Je vais m'adapter finalement au rythme du couple.

  • Speaker #0

    En premier lieu, en partant de la base, qui consulter ? Son médecin traitant pour une prise de sang, comme on a parlé, globale ?

  • Speaker #1

    Préconceptionnelle. Ça peut être le médecin traitant. Les médecins traitants ont l'habitude de demander déjà. Les sérologies pour la toxoplasmose, le cytomégalovirus savent expliquer aussi les conseils de base. Ils savent aussi prescrire les vitamines. Ils sont sensibilisés au fait que c'est très important. Et donc, on pourrait juste aller voir son médecin traitant. Mais je pense que c'est quand même intéressant de voir un gynécologue. Parce que le gynécologue va aussi remettre peut-être à jour. Parfois, le souhait de grossesse, c'est la première fois qu'un couple va consulter chez un gynéco. Et donc, ça peut être intéressant de voir, tiens, ce qu'au niveau dépistage pour les maladies sexuelles non transmissibles, la patiente et le couple est en ordre. Pour le dépistage, pour le cancer du col, pour le papillomavirus, est-ce que la patiente est en ordre ? Donc, c'est vrai que les rendez-vous chez les gynécologues, ce n'est pas facile à trouver. Donc, on peut toujours aller voir son médecin traitant. Mais personnellement, je vous conseillerais de quand même combiner ça avec une consultation gynéco. On appelle ça la visite préconceptionnelle. où on demande aussi au niveau de la famille, est-ce qu'il y a des maladies génétiques ? Parfois, c'est bien aussi de prendre le temps d'aller voir un généticien pour voir s'il y a des choses qui peuvent se transmettre de génération en génération. Et ces rendez-vous-là prennent aussi un certain temps. Parfois, on doit faire des analyses génétiques. Enfin, on propose, on propose toujours et on n'impose jamais. Donc, parfois, ces analyses-là peuvent prendre un certain temps. Pour être tout à fait à l'aise, je trouve qu'une visite préconceptionnelle chez le gynécologue, ce n'est pas du luxe. Mutation génétique, on appelle le BRCA par exemple. Il y a toutes sortes de mutations qui peuvent faire que si on est porteuse d'une mutation BRCA, on est plus à risque d'avoir le cancer du sein et des ovaires. On peut même aller jusque, si on est porteuse de la mutation, faire un diagnostic préimplantatoire si la patiente le souhaite. Donc, on va faire une fécondation in vitro et puis implanter les embryons qui ne sont pas porteurs de la mutation génétique. Ça peut être pour le BRCA, mais ça peut être pour d'autres maladies génétiques graves qui pourraient faire que, par exemple, un enfant ne pourrait pas atteindre l'âge adulte ou qui pourrait avoir un pronostic très, très réservé. Donc, je pense que s'il y a des anomalies génétiques dans la famille, c'est toujours important aussi d'en discuter avec son gynéco.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler du bilan de fertilité et des premières explorations médicales, je vais dire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quelles sont les premières étapes concrètes d'un bilan de fertilité ?

  • Speaker #1

    Pour orienter le bilan, ça va dépendre un petit peu de la santé de la patiente. On va poser plusieurs questions. Je reviens sur le cycle de la femme, mais je vais aussi poser des questions sur ses règles. Est-ce qu'elle a des règles douloureuses ? Je vais aussi poser des questions sur ses rapports. Est-ce qu'elle a des douleurs ? en profondeur lors de chaque rapport, parce que ça peut orienter vers un diagnostic d'endométriose, parce que la triade infertilité-douleur en profondeur pendant les rapports et règles douloureuses fait penser à de l'endométriose. Et donc si à l'examen clinique on palpe un nodule d'endométriose, on va avant tout proposer peut-être directement une IRM, et si l'IRM confirme. Une laparoscopie, c'est quoi ? C'est une intervention chirurgicale sous anesthésie générale où on rentre une petite caméra sous le nombril pour aller voir à l'intérieur du ventre. On fait trois petites incisions supplémentaires de 5 mm pour mettre des trocars et des instruments qui permettent de travailler au niveau de l'intérieur du ventre. Et si on voit de l'endométriose, on va brûler au laser l'endométriose parce que l'endométriose va donner un environnement inflammatoire. Et un petit embryon dans un environnement inflammatoire, il ne se sent pas très bien. Et donc, l'endométriose peut donner une infertilité. Et donc, si la dame dit clairement, je crève de mal quand j'ai mes règles, les antidouleurs ne font rien du tout et qu'à l'examen clinique, on a aussi cette impression clinique, on va peut-être directement aller à cette laparoscopie. Cette laparoscopie permet aussi de combiner avec une chromo. Laparoscopie, chromo, ça veut dire couleur. Donc on va... utiliser du bleu de méthylène qu'on envoie par voie vaginale quand la dame est endormie sous anesthésie générale, bien entendu. Et après, lui avoir expliqué tout ça à la visite préopératoire. Et donc, on va injecter du bleu de méthylène par voie vaginale. Et la caméra qu'on met au niveau du ventre va permettre de vérifier qu'il y a une bonne perméabilité des trompes. Si le bleu de méthylène passe bien au niveau des trompes, ça veut dire que les trompes ne sont pas bouchées. Puisqu'on est sur place, souvent on combine avec cette chromolaparoscopie et on combine souvent avec un troisième examen, puisque la dame est endormie, donc on en profite, de faire aussi une hystéroscopie. C'est mettre une petite caméra à l'intérieur de son utérus pour vérifier que l'embryon aura bien un petit nid douillet. On va vérifier l'endomètre, on va vérifier qu'il n'y a pas de malformations utérines pour être sûr qu'il pourra s'implanter confortablement. et qu'il n'y aurait pas un polype, par exemple, de l'endomètre qui serait pas confortable. Donc ça, c'est dans le cas où on a des symptômes, et c'est pour ça que l'anamnèse et les questions qu'on pose à la patiente sont très importantes. Je commence toujours par ça à la consultation, après les antécédents. Et puis si elle n'a pas de symptômes particuliers, alors on va proposer le bilan classique. d'infertilité, qui est une prise de sang. On a normalement déjà fait une prise de sang préconceptionnelle pour les vitamines, la thyroïde, le diabète et les sérologies. Mais on va rajouter à cela tout ce qui est dosage hormono pour avoir une idée plus complète de la fonction ovarienne, pour vérifier qu'il n'y a pas, par exemple, un syndrome des ovaires micropolycystiques. Pour voir un peu la... Voilà, c'est ça. pour voir comment la dame ovule aussi. On va faire une première prise de sang au jour 3, pour exclure un syndrome des ovaires micropolycystiques, mais qui peut être aussi exclu à l'échographie. Donc souvent, on va ajouter au bilan une échographie endovaginale pour vérifier l'utérus et les ovaires. Mais au niveau de la prise de sang, on va aussi proposer une deuxième prise de sang au jour 21 pour vérifier qu'elle ovule. Parce que quand on ovule, Une fois que l'ovule est sorti de l'ovaire, il y a une petite cicatrice qu'on appelle le corps jaune qui va produire de la progestérone. Et donc, si la progestérone est positive au jour 21, c'est la preuve que la patiente ovule.

  • Speaker #0

    Wow ! Et notre partenaire masculin dans tout ça ? Alors, on ne va pas l'oublier. Effectivement,

  • Speaker #1

    la suite du bilan d'infertilité, c'est... demander un spermogramme. Donc, on va expliquer aux partenaires. Beaucoup d'hommes sont facteurs à ça. Voilà. Mais j'explique toujours que c'est vraiment essentiel pour avoir un bilan complet. Et d'ailleurs, si jamais il fallait référer à un gynécologue spécialisé en PMA, il a vraiment besoin de ce facteur-là. Parce qu'imaginons que les spermatozoïdes soient trois fois fatigués ou qu'on va regarder s'ils sont en pleine forme, s'ils sont en bon nombre, s'ils évoluent bien. et donc Par exemple, c'est possible qu'il n'y ait pas de spermatozoïdes. Là, on va orienter directement les traitements de fertilité différemment. Je pense que c'est vraiment essentiel. Ça peut être une cause féminine, mais aussi une cause masculine. Il faut que le partenaire joue le jeu de donner un échantillon de sperme qui doit s'obtenir uniquement par masturbation, avec trois jours d'abstinence idéalement, parce que c'est le meilleur sperme. Viens tout mettre dans le pot ! et l'envoyer dans l'heure au laboratoire en le gardant bien au chaud parce que les spermatozoïdes ils sont confortables à 37 degrés bon aujourd'hui il fait très chaud donc ça irait mais s'il fait froid on peut donner un échantillon où les spermatozoïdes ne sont pas en forme parce qu'ils ont eu trop froid donc je demande de toujours bien garder qu'on reçoit jusqu'au laboratoire, ça doit être donné au laboratoire dans l'heure et le laboratoire va pouvoir Merci. vérifier la qualité du sperme.

  • Speaker #0

    On sait faire quelque chose s'il n'y a pas assez de spermatozoïdes ?

  • Speaker #1

    Alors, on peut faire des inséminations où on prépare le sperme, si tu veux, pour pouvoir l'inséminer au bon moment du cycle.

  • Speaker #0

    Mais le sperme de monsieur ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Comme ça, s'ils sont un peu fatigués ou s'ils ne sont pas en bon nombre, on les aide un petit peu à atteindre leur cible en faisant une insémination intra-utérine. Donc, ils ne doivent pas traverser le vagin, le col, l'utérus. Et on leur offre le meilleur moment où l'ovule est déjà là pour aider à la conception. Et puis, il y a encore d'autres choses beaucoup plus pointues, mais que ça, je ne sais peut-être pas. Oui, c'est déjà une très bonne base. C'est déjà beaucoup, beaucoup d'infos. Des gynécologues plus spécialisés, mais il y a aussi des techniques pour, s'il y a très, très peu de spermatozoïdes, pour pouvoir aider à la conception.

  • Speaker #0

    Quand on reçoit les résultats,

  • Speaker #1

    est-ce que tu recommandes une... pas les lire toutes seules.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est mieux.

  • Speaker #1

    Ça dépend un petit peu des tempéraments. Il y en a qui aimeront bien aller voir directement et les résultats sont toujours accessibles sur massanté.bg.be avec It's me. Donc si elles le souhaitent, elles peuvent aller voir, mais c'est vrai que ça peut parfois générer du stress. Donc je vous conseillerais plutôt d'attendre, de voir votre gynécologue pour qu'il puisse vous expliquer. avec des mots simples et comprendre vraiment la globalité des examens. Parce que parfois, on voit sur la prise de sang que c'est en rouge, mais en fait, ce n'est pas grave. Et donc, le bilan, c'est la prise de sang, la perméabilité des trompes, on en a parlé dans le cas où on fait de la paroscopie. Mais si on ne fait pas de la paroscopie, on va aussi proposer soit une hystérosapagographie ou une hyphosie qui va permettre de vérifier les trompes. Et puis, le spermogramme. Et donc, on va regarder tout ça. et parfois... on peut trouver déjà une cause. Donc, avant d'être réorienté en PMA, le gynécologue peut déjà proposer un traitement, que ce soit un complexe vitaminé, parce que ça peut être lié à une carence en vitamines. Si on voit qu'il n'y a pas une bonne perméabilité des trompes, on va pouvoir programmer une laparoscopie pour peut-être enlever des adhérences, rendre la perméabilité de la trompe meilleure. et puis Si le spermogramme n'est pas très bon, on peut déjà temporiser aussi avec un complexe vitaminé masculin, parce qu'ils ont aussi leurs vitamines à prendre. Et on va aussi revoir peut-être sa nutrition, son poids santé. On va voir s'il fume, parce que le tabac a aussi un impact sur la fertilité. Il y a des petits cils, tant au niveau de la trompe qu'au niveau du canal qui amène les spermatozoïdes. et ses petits cils, mais si... ils peuvent être un petit peu paralysés avec le tabac. Ils ne savent pas bien bouger pour faire avancer le spermatozoïde ou l'ovule. S'ils sont trop rigides, ça peut être compliqué. Essayer de fumer le moins possible et avoir un poids santé, on va de nouveau essayer de réinsister là-dessus. C'est dingue, ça joue autant.

  • Speaker #0

    Comment tu aimes être relancée par tes patientes, si tu dois être relancée pour avoir des infos ? ... de ne pas te bombarder d'appels, mais quelle est la meilleure façon ?

  • Speaker #1

    Idéalement, je donne toujours un rendez-vous un mois après, en disant, est-ce que ça va pour vous ? Niveau timing, un mois ou deux mois, ça c'est en fonction de ce qu'elle souhaite. Je pense que c'est bien de se revoir et de pouvoir rediscuter tout ça, parce qu'il y a donner les résultats, mais il y a aussi donner les traitements en fonction des résultats. Et s'il n'y a pas d'explication, on va réorienter vers un service de PMA. Je pense que ça prend du temps et qu'il faut vraiment se poser, ne pas faire ça alors qu'elle est en train de faire ses courses ou qu'elle est occupée à autre chose. Je pense que c'est vraiment bien de se poser un petit peu en consultation. Et donc, dans l'idéal, je revois les patients pour donner les résultats.

  • Speaker #0

    Tu les prépares au fait que ça peut être long, le processus peut être long. Ils n'ont peut-être pas un bébé demain. C'est un peu la crainte des jeunes femmes. Quand tu veux un bébé, tu le veux tout de suite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, si elles ont déjà essayé pendant un an, je vais quand même essayer de ne pas être trop longue dans la remise des résultats. Parce que je pense que si elles ont attendu un an, c'est déjà pas mal. Maintenant, ça dépend aussi de leur cycle. On parlait du SOPK. C'est dans ce contexte-là que parfois, on ne peut ovuler que deux fois sur l'année. parce qu'en fait... Les SOPK, pour vulgariser, c'est des ovaires un petit peu paresseux. Donc les petits follicules qui, normalement, chaque mois, il y en a un qui va devenir dominant et qui va libérer l'ovule, ces petits follicules, en fait, ils attendent un peu trop longtemps leur tour et ils ne vont pas ovuler tous les mois. Et donc parfois, ils peuvent attendre deux mois, trois mois, six mois. Et c'est compliqué, comme je disais, si on n'a pas eu une chance. par mois de tomber enceinte, ça va mettre plus de temps. Et donc si on est face à cette situation-là, on va tout faire aussi pour essayer de diminuer cette situation des COPK. Et donc on revient de nouveau à la nutrition. On sait que les COPK sont liés à une résistance à l'insuline. Et donc parfois, quand je les envoie chez les nutritionnistes, ça permet qu'elles ovulent mieux. C'est assez incroyable. Parce qu'on sait que si on arrive à lisser sa courbe de glycémie, ça améliore l'ovulation. Et donc, si on est dans un diagnostic des Sopéca, on va peut-être dire, écoutez, est-ce que vous voulez continuer les méthodes naturelles ou est-ce que vous voulez directement aller en PMA ? Parce que la PMA peut donner des médicaments comme du clomide, que vous connaissez peut-être, qui permet de stimuler les ovaires et de les obliger à ovuler chaque mois. De nouveau, je m'adapte en fonction de la situation. Chaque situation est vraiment unique. Le but, c'est qu'elles soient informées et qu'elles puissent justement décider de leur rythme.

  • Speaker #0

    Parlons-en d'ailleurs de la PMA, procréation médicalement assistée. Elle est souvent proposée...

  • Speaker #1

    Très tôt. Enfin, on entend que ce n'est pas spécialement mon ressenti, mais il y a quand même des situations où on va la proposer d'emblée. C'est par exemple, s'il y a une stérilité connue, par exemple, une dame qui aurait été opérée de ses deux trompes, où on n'a malheureusement pas pu garder ses trompes dans le cas d'une grossesse extra-utérine, qui est une grossesse qui va se placer au niveau des trompes. Eh bien, si elle a dû être opérée en urgence parce qu'il y avait une hémorragie interne, Parfois, le gynécologue qui l'a opéré n'a pas pu garder sa trompe parce que l'hémorragie interne mettait sa santé en danger. Le temps est parfois compté et on est obligé d'enlever la trompe. Imaginons qu'elle aurait fait deux grossesses extra-utérines, c'est rare, mais qu'on a dû enlever ces deux trompes. Elle n'a plus la route qui conduit entre le spermatozoïde et l'ovule. Dans ces cas-là, on n'a pas d'autre choix que de proposer directement un traitement de PMA. Et un autre contexte où on a parfois perdu ses trompes, c'est si on fait une infection, par exemple une infection à chlamydia qui donne une salpingite, c'est une infection de la trompe où la trompe est abîmée. De nouveau, cette trompe ne va pas plus être fonctionnelle. Et donc, parfois, on propose d'enlever les trompes avant un traitement de PMA parce que l'intérieur de la trompe étant trop abîmée donne une inflammation. Et on a parlé de l'inflammation dans le contexte d'endométriose. L'inflammation est aussi présente dans un contexte d'hydrosalpinx, de salpingite. C'est une trompe abîmée. Et dans ce cas-là, il y aura parfois de meilleures chances de tomber enceinte si on enlève les trompes. Donc, s'il n'y a plus de trompe, la dame ne pourra jamais tomber enceinte naturellement. Et donc, on va directement proposer la PMA. Au niveau du partenaire masculin, c'est par exemple un patient qui aurait dû avoir des traitements de chimiothérapie et qui aurait fait une préservation de sperme. il va peut-être refaire un spermogramme pour voir si malgré tout, naturellement, il a des spermatozoïdes. Mais dans le cas où il n'y a pas de spermatozoïdes, on va proposer directement une insémination. Et donc, c'est trois situations auxquelles je pense qu'on va directement proposer la PMA. Mais en général, on ne la propose pas si tôt et pas du tout d'emblée. Et par ailleurs, la PMA est parfois dure à accepter moralement,

  • Speaker #0

    mentalement, tout à fait. Coupes. Partir en parcours PMA, ça peut être difficilement acceptable. C'est pour ça que je leur dis toujours,

  • Speaker #1

    écoutez, je vous propose un premier rendez-vous. Parce qu'au premier rendez-vous PMA, déjà, il faut un certain temps pour avoir ce rendez-vous. Donc, je propose toujours, prenez le rendez-vous. C'est possible qu'il y ait trois mois, six mois d'attente. Et si finalement, vous ne souhaitez pas y aller, vous pourrez toujours l'annuler une semaine avant. Il n'y a pas de souci. mais au moins surtout si l'âge est avancé qu'elles ne perdent pas cette chance en disant finalement je suis prête pour la PMA et je n'ai pas de rendez-vous. Je pense que prendre un rendez-vous, c'est important et souvent elles y vont juste pour être informées parce qu'au premier rendez-vous PMA, le gynécologue va prendre du temps pour la patiente et le coparent pour expliquer toutes les possibilités dans leur cas et puis c'est après avoir eu l'information qu'ils vont continuer le parcours ou pas. Donc je pense que un premier rendez-vous pour avoir les informations C'est important. Et puis, de nouveau, on suit le rythme du couple. Dans mes patients, il y en a qui disent que pour nous, c'est vraiment soit culturel, soit pour leur croyance personnelle, ce n'est pas quelque chose qu'ils souhaitent. Et ils vont parfois plus se diriger vers l'adoption ou aux familles d'accueil où chaque situation est unique. De nouveau, notre but est d'informer. et puis de laisser libre cours à leur projet.

  • Speaker #0

    J'aimerais parler avec toi maintenant de l'hyperstimulation ovarienne. D'abord, qu'est-ce que c'est et pourquoi cela arrive ?

  • Speaker #1

    Alors, ça de nouveau, c'est très spécifique à la PMA, mais pour parler simplement, c'est quand les ovaires, si tu veux, réagissent trop aux traitements hormonaux. toujours facile. Il y a plusieurs schémas, il y a plusieurs dosages. En fonction de l'anamnèse, du dossier de la patiente, il y a des schémas qui vont être proposés. Mais malgré tout, parfois, c'est rare, je te rassure, des patientes qui arrivent en urgence parce qu'elles ont super mal au ventre. On fait l'échographie et on voit des ovaires qui ont la taille de pamplemousse et donc le risque de l'hyperstimulation. Si les ovaires sont trop gros, ils vont être beaucoup plus mobiles dans le ventre. Donc, il va y avoir des risques de torsion ovarienne. Et donc, si les patientes en parcours PMA ont une douleur hyper intense qui ne passe pas avec un daphalgan, qui irradie dans la jambe, qui donne des nausées, qui font parfois vomir tellement ça fait mal, il faut consulter en urgence pour exclure une torsion d'ovaire. Parce que si l'ovaire est tordu, les vaisseaux n'arrivent plus à alimenter l'ovaire. et on pourrait perdre son oeuvre. Et donc, il faut... Faire une laparoscopie en urgence pour détordre cet ovaire. On va aussi faire une prise de sang pour vérifier qu'il n'y a pas d'impact au niveau de la santé. On va donner des traitements. Donc, ça nécessite une hospitalisation. Mais les gynécologues spécialisés en PMA sont très, très au courant de cette situation-là. Ils vont prévenir les patientes qu'en cas de douleur, il faut les recontacter. Ils vont adapter le traitement pour ne pas que ça arrive. et donc les symptômes c'est cette douleur Intense. Si vous avez ça, présentez-vous dans le service d'urgence.

  • Speaker #0

    Je sais que tu n'es pas spécialisée en PMA, mais malgré tout, si le projet bébé ne se concrétise pas, si ça ne fonctionne pas, comment tu abordes ce nouveau chapitre ?

  • Speaker #1

    Si dans le bilan, on n'a rien trouvé, ça existe parfois des stérilités idiopathiques. C'est le terme pour dire qu'on n'a rien trouvé. Je vais leur proposer de prendre rendez-vous en PMA. On travaillait dix ans à la Clinique Saint-Pierre. J'ai des beaux contacts avec eux. Je vais leur proposer un rendez-vous. Parfois, je peux même prendre rendez-vous pour eux s'ils le souhaitent, pour les aider un petit peu. Je vais leur donner les coordonnées. Et quand ce sera bon pour eux, ils prendront rendez-vous. Ils vont au rendez-vous ou pas. Je propose toujours. Ils vont peut-être temporiser. Je propose aussi un suivi par une psychologue pour en discuter si c'est trop compliqué, si cette question de la PMA est trop compliquée pour eux. On a ici des psychologues spécialisés dans la fertilité. Donc, c'est important d'être entouré. Parfois, c'est des couples qui sont entourés par leur famille, mais parfois pas. Parfois, leur famille peut être assez jugeante. Donc c'est important qu'ils aient le maximum de soutien par leur gynécologue, une psychologue, et voir s'ils passent ce cap de la PMA. Mais voilà, maintenant, je pense que la médecine est beaucoup plus humaine, on explique beaucoup mieux. On a une autre approche où la patiente, le couple, fait partie de son traitement, va être beaucoup plus acteur de son traitement. Donc je trouve que la plupart du temps, ça se passe bien. Mais parfois, alors qu'elles ont tout fait, elles se trouvent parfois avec une culpabilité de dire « enfin, j'ai tout fait, je prends mes vitamines tous les jours, dans le bilan, tout va bien, pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ? » Je suis une nature très optimiste, donc je leur dis « mais allez consulter, il faut croire en votre projet, n'hésitez pas à demander un autre avis si ça ne s'est pas bien passé avec une certaine équipe, ça vaut la peine de demander un deuxième avis. » Il y a des équipes qui ont des traitements plus à la pointe, qui peuvent proposer des traitements différents. Donc n'hésitez pas à discuter avec les gynécologues spécialisés en PMA pour voir est-ce qu'on a vraiment tout fait dans mon cas. Je pense à certaines patientes qui ont essayé pendant de longues années. Et finalement, avec une nouvelle technique, on peut faire des prélèvements. sur les embryons, on voyait qu'il y avait toujours une anomalie génétique sur les embryons et heureusement il y avait un seul embryon qui n'avait pas cette anomalie. Et finalement, elle a pu tomber enceinte et avoir un bébé en bonne santé. Donc heureusement, les techniques se perfectionnent. On a de plus en plus de traitements. Donc je pense qu'il faut vraiment croire en son projet, pas perdre courage, rester optimiste. Mais parfois, il y a aussi des couples qui auront besoin de faire des pauses.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit. tu vois ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    qu'on arrête d'y penser ça viendra ah ben ça je suis tout à fait d'accord elles sont tellement dans leur souhait leur désir est tellement intense qu'en fait c'est pas possible et pour aller dans ton sens je voudrais donner l'exemple de couple qui enfin accouche d'un bébé longtemps attendu d'une grossesse optimisée par PMA il dit mais non docteur il n'y a pas besoin de contraception j'ai mis 5 ans à avoir mon bébé et puis boum Merci. à la visite du postpartum six semaines après. Elle allaite, on m'a dit, l'allaitement protège en partie. Je n'ai pas voulu de contraception. Et elles sont enceintes. Mon Dieu ! Sur dix ans de pratique, j'ai eu plusieurs fois. C'est vraiment vrai. En fait, elles pensent à autre chose. Elles sont occupées avec leur bébé et elles retombent enceintes. Donc, c'est une réalité. L'être humain, ce n'est pas seulement un corps physique. C'est aussi... un être énergétique, un être spirituel, un être cognitif. Il y a des choses qu'en médecine, on ne comprend pas. Et je reviens avec la complémentarité et l'importance de pouvoir avoir un équilibre avec tous ces aspects de l'être humain. Et donc, je pense que ça a vraiment du sens de travailler avec nos collègues des médecines parallèles, comme on les appelle. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais dire. Donc, toi, ton point de vue sur la médecine holistique, on va dire. Tu n'es pas contre la subjoncture ? Je suis 100% pour. Ok. Tout ça peut être mis en place aussi. Bien sûr,

  • Speaker #1

    ça ne peut que faire du bien. Par exemple, l'acupuncture, c'est une médecine qui est là depuis toujours quasiment et qui donne des bons résultats. Pour la fertilité, je pense que c'est un atout supplémentaire. Donc, n'hésitez pas à combiner. Je ne dirais pas d'avoir recours uniquement à ces médecines parallèles. C'est mon avis. On a un blâvue à vie personnelle, mais je pense que travailler en complémentarité, ça a vraiment du sens.

  • Speaker #0

    Moi, en petite personne, j'ai fait l'acupuncture deux fois et je suis tombée enceinte. Premier coup. Mais encore une fois, peut-être pas que ça. Et j'ai fait le point aussi du bébé zen quand j'étais enceinte, sur le genou. Ça ne marche pas. Non, mais c'est marrant. Je ne vais pas dire qu'ils sont zen. Je ne vais pas aller jusque-là. Peut-on, pour terminer, juste parler de la fausse couche ?

  • Speaker #1

    Hum...

  • Speaker #0

    Ça arrive déjà plus fréquemment qu'on ne le croit. C'est assez fréquent. Donc, il faut aussi parler sans filtre de la fausse couche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, la fausse couche, c'est vrai qu'il faut rappeler que c'est une grossesse sur six. Cinq fois sur six, ça fonctionne. Une fois sur six, ça ne fonctionne pas. Et malheureusement, on ne contrôle pas. C'est très difficile de pouvoir lâcher prise quand on est face à cette situation qui est une situation émotionnelle très difficile. surtout si ça fait plusieurs mois qu'on attend de tomber enceinte. Et puis, il y a l'annonce de cette grossesse qui n'évolue plus.

  • Speaker #0

    Parfois tardive, on s'est déjà projeté. On projette aussi très vite.

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. C'est vrai que j'essaye toujours délicatement de placer, avant de faire l'échographie de datation, que la grossesse est officielle à 12 semaines et qu'avant 12 semaines, c'est toujours incertain. La datation, c'est l'échographie qu'on va faire vers les 8 semaines d'aménorée. Déjà quand on a dépassé les 8 semaines d'aménorée, plus on s'éloigne et qu'on se rapproche des 12 semaines d'aménorée, le risque de fausse couche diminue. Mais c'est vrai que jusque 12 semaines d'aménorée, ça peut encore arriver. Il faut déculpabiliser le couple en disant que c'est vraiment la faute à pas de chance. Faire un petit bébé, ce n'est pas facile pour le corps. il faut la moitié de l'ADN qui se trouve dans l'ovule avec la moitié de l'ADN qui se trouve dans le spermatozoïde, que tout se mette exactement comme il faut. Et parfois, il y a des petits couacs. 90% des cas, le premier diagnostic de la fausse couche, dans 90% des cas, c'est un problème chromosomique où les chromosomes ne sont pas bien mis. Et donc ça, on ne sait rien y faire. Et ça peut arriver, même si on est jeune et en bonne santé. Donc c'est vrai que si on peut passer le message que ça arrive vraiment à tout le monde. J'essaie toujours de dire, tiens, vous pouvez en discuter avec votre famille, des amis. Vous allez voir, presque tout le monde a déjà fait une fausse couche. Vous n'êtes pas seul. Parfois,

  • Speaker #0

    sans le savoir, c'est vrai que... Quels sont les symptômes ?

  • Speaker #1

    Parfois, on n'a pas de symptômes. Parfois, c'est la patiente qui vient me trouver pour l'échographie de datation. Et malheureusement, on voit un petit embryon, mais il n'y a pas de cœur. Et donc, je regarde bien. Moi, je le vois vite, évidemment, mais j'essaie de dire. « Ah voilà, on voit un petit embryon, mais malheureusement, je continue à regarder, mais je ne vois pas de petit cœur. » Donc j'essaie d'amener ça délicatement. Et la réaction est toujours très compliquée. Ça dépend des tempéraments, mais il y en a qui vont être très expressifs, qui vont exprimer leur tristesse, leur colère, leur frustration, leur incompréhension. Il y en a qui, par contre, vont être paralysés par le choc de cette annonce. Je m'adapte en fonction de la réaction de la patiente. Parfois, ils vont poser beaucoup de questions pour dire « mais pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Alors, j'essaie de répondre à leurs questions. Parfois, il y en a qui ne vont pas parler et qui ont besoin d'un peu de silence. Donc, je reste juste à côté d'eux le temps que ce soit le moment de parler de la suite, des étapes suivantes. Et puis, quand c'est le bon moment pour eux, je peux, à ce rendez-vous-là, parler de ce qui peut arriver. présenter alors des pertes de sang, des douleurs, parce que le corps va la plupart du temps se rendre compte que ce n'est pas évolutif et provoquer des contractions, donc ça peut être des douleurs intenses. Je prescris des antidouleurs, j'explique comment prendre des antidouleurs pour rester confortable et j'explique aussi qu'au niveau des pertes de sang, ça peut être comme des bonnes règles, voire plus que des règles, il faut aussi les préparer, que peut-être elles vont devoir se changer toutes les heures parce que les pertes de sang seront intenses. Il faut les préparer aussi, leur expliquer que si on a une hémorragie, il faut se présenter aux urgences les plus proches. L'hémorragie, c'est quoi ? J'explique très simplement. C'est le sang qui coule le long des jambes jusqu'aux orteils. Si vous avez ça, présentez-vous aux urgences en disant « je fais une fausse couche » . Et parfois, il faut faire une aspiration, une petite intervention en urgence, parce que si on fait une hémorragie, ça peut être dangereux pour la santé. Et l'après ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dis ?

  • Speaker #1

    Et l'après, donc je propose toujours un rendez-vous une semaine après.

  • Speaker #0

    Bien.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que ça permet de voir, est-ce que la nature a déjà commencé un petit peu le processus ? Ça permet de refaire une échographie. Je trouve personnellement que c'est important de ne pas proposer de traitement pendant une semaine, refaire une échographie, parce que je sais que j'ai bien vu, mais pour les patients, ils vont pouvoir se dire, tiens, mais est-ce que le docteur a bien vu ? Est-ce qu'on n'avait pas quand même un petit cœur qui l'aurait pas bien vu ? Si on propose un traitement, soit médicamenteux, soit chirurgical, de la fausse couche trop tôt, je pense que pour le deuil, ça peut rendre les choses plus compliquées. Et donc, je pense que ce délai d'une semaine, c'est important pour refaire une échographie. Intravaginale. Intravaginale, parce que c'est vrai que l'échographie sur le ventre, on ne sait bien voir qu'à partir, quand on se rapproche des trois mois, et comme la plupart des fausses couches sévères, souvent... avant 8 semaines, on ne saurait pas bien voir par voie abdominale. Donc c'est vrai qu'on repropose une échographie endovaginale. Et ça permet d'être très précis et de pouvoir montrer si elle le souhaite. Regardez le petit embryon, il est là, mais on ne voit toujours pas de petit cœur. Donc là, on a fait deux échographies à une semaine d'intervalle, il n'y a toujours pas de petit cœur. Donc malheureusement, la grossesse n'est pas évolutive. Il va falloir discuter ensemble. du timing de prise en charge. Parce que si elles ont fort besoin de temps, elles peuvent attendre que la nature lance peut-être les choses toute seule. Ou parfois, c'est compliqué d'attendre encore parce qu'elles ont envie de tourner la page pour passer à autre chose. Et donc, on peut proposer des médicaments qu'on met en intravaginal pour provoquer la fausse couche. Ou en fonction du moment où s'est arrêtée la grossesse. Soit ces médicaments, soit plutôt une aspiration. En général, avant 8 semaines d'aménorée, on propose les médicaments et après plutôt un cure-tâche parce que aspiration-cure-tâche, c'est l'intervention chirurgicale pour éviter justement ces risques d'hémorragie qui peuvent être plus grands après 8 semaines d'aménorée. mais on va toujours s'adapter aux souhaits de la patiente aussi parce que parfois pour faire le deuil de cette grossesse perdue ça va être plus important pour la patiente de quand même évacuer cette grossesse naturellement. Parfois, il y a des patientes qui préfèrent être endormies et se réveiller et de pouvoir tourner la page. Donc, de nouveau, le but, c'est d'informer, discuter et de voir le traitement qui leur semble être le plus adapté pour pouvoir faire ce deuil plus facilement.

  • Speaker #0

    J'adore, tu es très humaine. Vraiment.

  • Speaker #1

    Le consentement est important. J'adore,

  • Speaker #0

    100%.

  • Speaker #1

    C'est en venant chez le gynécologue. C'est aussi une façon d'apprendre le consentement aux patientes. En fait, le gynécologue, avant de m'examiner, me demande, dans mon couple, avec mon partenaire, est-ce que c'est comme ça aussi ? Quand je vois une jeune fille pour la première fois à la consultation, j'explique que l'examen n'est pas obligatoire. J'essaie d'aussi leur apprendre le respect de leur corps. Je pense que c'est important aussi.

  • Speaker #0

    finir. en pratique, en Belgique et ailleurs. Est-ce qu'il existe des spécificités du parcours médical en Belgique ?

  • Speaker #1

    Je pense que les patientes peuvent aller dans n'importe quel centre PMA proche de chez elles. Et puis, en fonction de leur situation, le gynécologue spécialisé dans la PMA va pouvoir réorienter. Je pense, par exemple, où le gynécologue de première ligne va déjà peut-être orienter en fonction de... Je pense par exemple aux femmes seules qui souhaitent concevoir ou aux couples de deux femmes. Elles auront besoin d'une banque de sperme et tous les centres de PMA n'ont pas accès à une banque de sperme. Et donc, pour pouvoir faciliter et aller plus vite, je vais leur donner les coordonnées des centres qui ont une banque de sperme, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, on parle aussi beaucoup de l'Espagne, les Pays-Bas, le Danemark pour la banque de sperme. sperme, est-ce que tu recommanderais d'aller à l'étranger ? Non,

  • Speaker #1

    je pense que c'est pas obligé d'aller en Espagne. C'est vrai que j'ai des patientes qui vont parfois en Espagne. Ça, c'est parfois plus spécifique du don d'ovocytes, mais... on fait aussi le don d'ovocytes en Belgique et donc je pense que c'est vraiment pas nécessaire d'aller à l'étranger. Oui, il n'y a pas de différence de coût majeur ou de délai.

  • Speaker #0

    Ça,

  • Speaker #1

    il faudrait peut-être se renseigner dans un centre de PMA parce que tu as tout à fait raison que par exemple, je pense à la congélation d'ovocytes, on appelle ça social freezing, pour, voilà, si on veut vers 32-33 ans congeler ses ovocytes pour être sûr que si, à 40 ans, on a des difficultés à tomber enceinte. Mais ça, c'est un coût. Et en fonction des centres en Belgique, ça peut avoir des coûts différents. Et il y a des packages de coûts qui permettent de garder... Taille ou fourchette ? C'est... J'ai l'impression... Non, je n'oserais pas te donner un chiffre parce que je n'ai pas les chiffres en tête. On parle de quelques milliers d'euros. Mais c'est plusieurs centaines d'euros. Et souvent,

  • Speaker #0

    c'est des packages pour 5 ans.

  • Speaker #1

    Et puis, si tu veux prolonger, tu dois chaque fois repayer. Par contre, la PMA, la fécondation in vitro, c'est remboursé par la Mutuelle. Il y a plusieurs cycles remboursés jusque la veille des 43 ans. Donc, il ne faut pas que ça vous inquiète, que le prix inquiète les patients. Je veux donner ce message-là. Et la première consultation est remboursée par la Mutuelle aussi. Et le prix de certaines choses seront annoncées dans la première visite. Donc, n'ayez pas peur de consulter. Oui, on s'informe et après, on le voit. Voilà, tout à fait. Merci.

  • Speaker #0

    Julie, est-ce qu'il y a un mot de la fin que tu voudrais faire ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire aux patientes qu'elles croient en leur projet, qu'elles continuent de rêver, qu'elles ont droit à l'information, que si ça ne passe pas avec le médecin, qu'elles rencontrent, qu'elles n'hésitent pas à demander un deuxième avis. Parfois, on a beau faire du mieux qu'on peut, mais il y a de tous les tempéraments. peut ne pas passer avec un médecin et ce n'est pas du tout un problème. Il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis si on ne le sent pas. Je pense qu'on a la chance, à l'heure actuelle, d'être de plus en plus informés. Mais je pense que c'est bien d'aller voir les médecins pour avoir la bonne information parce qu'Internet, ce n'est pas mal. Mais parfois, on peut vite tomber dans du stress et il y a quand même une mauvaise information, parfois. Donc, n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Même si parfois les rendez-vous ne sont pas faciles à avoir, je pense qu'avoir une bonne information, c'est vraiment important pour pouvoir avoir toutes les clés en main et avoir un rêve qui aboutit.

  • Speaker #0

    Merci Julie, mais je mettrai aussi toutes tes coordonnées dans la description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci pour ton temps et merci pour ton partage.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci pour votre écoute. Cet épisode a été rendu possible ... grâce au Centre Périnatal du Prabon-Ouallon et au soutien de Doumou,

  • Speaker #0

    une marque belge engagée auprès des femmes. Je vous invite à découvrir leur blog Nobody Told Me, une mine d'or de témoignages vrais et puissants sur la maternité et la parentalité. Je mets le lien direct en barre de description. Et si l'épisode vous a touché, pensez à le partager autour de vous et à laisser quelques étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée.

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