- Speaker #0
En 2020, quand le premier confinement arrive, le travail s'arrête brusquement pour Yacine. Plus de formation, plus d'atelier, plus de contact. Yacine est déjà associé chez SmartView, coach et formateur agile. Et en quelques jours, tous ses projets sont annulés. Mais au lieu de se laisser abattre, Yacine s'est réinventé. Il a transformé ses ateliers en expérimentations à distance, avec des outils collaboratifs et même un bureau virtuel. Avec Hubert, nous avons interviewé Yacine pendant la J2 Montpellier, en marge de sa proférence. L'agilité à l'ère du télétravail, retour d'expérience et bonne pratique. Lors de sa conférence, Yacine sont des participants. 100% des personnes présentes font au moins 2 jours par semaine en télétravail. Avoir les clés pour travailler à distance dans un contexte agile est devenu essentiel. Dans cet épisode, Yacine partage ses expériences et ses conseils. Il aborde les forces du travail à distance, mais aussi ses faiblesses, les meilleures pratiques et techniques d'engagement, ainsi que les méfiances et les difficultés rencontrées. Et surtout... Comment as-tu su répondre à l'un des principes fondamentaux de l'agilité, prônant les conversations en face-à-face tout en travaillant à distance ?
- Speaker #1
Ok, on va parler de télétravail, mon sujet préféré. C'est quoi les principaux défis du télétravail ?
- Speaker #0
Surtout,
- Speaker #1
on a l'Agile Tour dans les équipes agiles et par rapport au contexte de l'agilité.
- Speaker #2
Alors, en fait, les défis du télétravail... Le télétravail, justement, ça s'inscrit dans un cadre agile. Ma conférence était purement dans un cadre agile. Au fait, tout simplement, essayer d'obtenir exactement les mêmes résultats que quand on était en présentiel. C'est-à-dire qu'on avait un certain nombre d'instances de travail, de réunions entre équipes, que ce soit les métiers, les techs, les tests, la qualité, enfin bref, tout le monde. On avait une certaine qualité d'échange, de synchronisation d'équipe. On avait du management visuel. On avait beaucoup de choses, au fait, qui permettent à une équipe agile de savoir où elle va. qu'il a fait, ce qu'il a à faire, son rythme de production, ses projections en termes de livraison, on souhaite que le télétravail ne casse pas tout ça, au fait. Et on se rend compte que si on ne fait pas attention, si on détériore les canaux de communication, comme certains peuvent le faire, malheureusement, on va avoir un certain nombre de pertes. Alors, ça peut être infinitésimal au début, c'est-à-dire des choses qu'on ne va pas percevoir de suite, il y a une inertie. Par contre, assez rapidement, quelques sprints plus tard, quelques itérations, on va commencer à voir un recul de l'équipe. Les équipes ne se comprennent plus aussi bien. Les métiers versus les techs. On va constater une baisse de qualité, une baisse de performance. Et encore pire, de temps en temps, on voit de la démotivation, de la lassitude. Et ce sont tous des ingrédients qui vont faire qu'une équipe au sens agile, vous le savez certainement, une équipe au départ, ce n'est pas une équipe. Il faut du temps pour qu'elle se mette en ordre de marche. Mais malheureusement, on va voir un petit retour en arrière. sur le tour en arrière vont nous faire beaucoup. sur la durée. Et moi, mon objectif et pourquoi j'ai mis en place et j'ai animé cette conf, c'est tout simplement, c'est pas de dire le télétravail c'est merveilleux, revenir à l'ancienne vie c'est merveilleux, c'est tout simplement de dire, c'est quelque chose qui convient au plus grand nombre aujourd'hui, autant employeurs que salariés. Globalement, je parle là, il peut y avoir des petits carats ponctuels qui pensent différemment et je trouve que justement, si on fait pas gaffe, on maintient pas ces résultats qu'on a déjà de ci, de là, on va avoir les démons du passé, c'est-à-dire des gens qui vont manquer de confiance, qui vont vouloir contrôler de façon excessive. On le voit déjà. Et tout ça va finir comme d'habitude, c'est-à-dire on retourne en arrière. C'est-à-dire on va commencer à dire non, on vient beaucoup plus souvent et finalement, il n'y aura plus de télétravail. Alors qu'aujourd'hui, ça répond quand même à énormément de contraintes dans la vie. Moins de déplacement, plus de temps pour le travail, plus de temps pour sa famille. Je parle pour moi-même déjà. Quand je n'ai pas à faire trois quarts d'heure de route le matin et le soir, ça me donne du temps pour mon travail et pour ma famille également. Tout ça, au fait, je pense qu'une grande majorité des gens ne veulent pas le perdre. À nous de faire le nécessaire pour le préserver.
- Speaker #3
On entend beaucoup actuellement dans l'actualité, dans les médias, de grandes entreprises aux États-Unis et aussi en France qui reviennent en arrière. Qu'est-ce que tu réponds à ça, toi ? Si tu es un CTO ou un VPN gérant qui veut défendre ton équipe face à son PDG qui a entendu ça dans la presse ?
- Speaker #2
Alors, déjà, première chose, on est sur des annonces récentes. Franchement, personne ne peut présumer de ce que ça va donner d'ici quelques jours, d'ici quelques semaines, d'ici quelques mois. On ne connaît pas non plus le comportement des mêmes salariés. Imaginons que ces mêmes salariés se mettent à démissionner à tour de bras. Ça donnerait quoi chez Amazon ? en fait euh Je me méfie beaucoup de ces effets d'annonce parce que c'est amplifié, énormément amplifié. Ça peut, j'ai un peu effectivement un effet boule de neige, mais je suis de nature optimiste. Et c'est pour ça que j'ai fait cette conférence en fait. Pour moi, c'est une bonne façon de travailler. On a fait ça pendant cinq ans. J'ai même des équipes qui ont plus performé qu'avant. Donc, juste revenir parce qu'Amazon a décidé de revenir ou un autre grand du marché, perso, je ne suis pas convaincu. Donc, moi, je militerai, c'est ce que j'ai dit lors de la conf. Moi, plutôt, je vais mettre tout mon effort et toute mon énergie pour que les équipes continuent à obtenir des résultats trop bons, pertinents, satisfaisants, en travaillant tel qu'ils le travaillent aujourd'hui. À savoir, j'ai questionné l'équipe, les participants, salle pleine. Je leur ai demandé qui fait du télétravail. Toute la salle, sauf une personne. toute la salle, qui est en full remote. Il y a eu quelques masses qui se sont levées. Quatre jours, encore plus. Trois jours, mais alors là, c'était une folie furieuse. Entre deux jours et trois jours, la majorité. Je ne vois pas ces gens changer du jour au lendemain. Et je fais confiance, on va dire, à l'intelligence collective, que ce soit au niveau du management, mais aussi au niveau des équipes, pour qu'elles essayent de trouver l'alchimie qui va faire que ça va continuer à fonctionner. On ne l'a fait pas dans cinq ans. Pourquoi ça fonctionne ? On ne le fait pas plus tard. Bizarrement, c'est maintenant qu'on commence à dire que qu'il y a des inquiétudes, etc. On a fait quoi pendant cinq ans ?
- Speaker #3
Il y en a qui disent que l'IA va remplacer quelques postes, et du coup, c'est une bonne occasion de laisser partir des gens. Mais ce n'est pas moi qui dis ça.
- Speaker #2
Alors, j'ai assisté à la conférence d'Aurélie Le Guillaume ce matin, qui parle d'IA, il a parlé d'IA l'année dernière, et j'ai des collègues aussi, Christophe Monnier, Katia Bradke, qui animent des choses sur l'IA aussi. on utilise l'IA on ne va pas se cacher on est tout le temps là-dessus c'est un super chouette outil c'est un outil qui permet de d'ailleurs le terme a été utilisé d'avoir une version augmentée du même typiquement j'ai un truc à traiter une activité on a remarqué que l'IA va me prémâcher 60 à 80% du boulot néanmoins il ne me demeure pas moins qu'il faut un peu d'intelligence humaine Merci. pour faire la part des choses, pour séparer le bon grain de livret comme on dit. C'est-à-dire, l'IA, des fois, dit des bêtises. C'est hyper puissant, mais de temps en temps, c'est à côté de la plaque. C'est pas le bon sujet. Pour ainsi dire, j'ai demandé à l'IA de me créer une image agilité et télétravail. J'ai eu des photos de personnes devant un écran en train de faire de la gymnastique. Et il a fallu que je reprécise à l'IA que je ne parlais pas de cette agilité-là, mais d'autre chose. Donc, alors, c'est anecdotique ce que je dis là, mais cet outil est super puissant. Il permet de faire beaucoup de choses. Mais je pense que c'est juste, on s'en fait une montagne pour pas grand-chose, au fait. Je parle pas de l'IA, l'IA, c'est énorme. Mais rappelez-vous, les plus anciens ont programmé sur des cartes perforées. On est passé à l'assembleur, qui était une révolution à l'époque. On est passé à des langages structurés. encore une révolution supplémentaire. On est passé au framework. En fait, cette évolution, là déjà, je parle de l'IT, cette évolution pour aller plus vite, pour produire plus vite, pour produire plus de qualité, on l'a toujours eu. Et bizarrement, à chaque moment, on se repose exactement les mêmes questions. C'est quoi cet outil nouveau qui va remplacer les développeurs ou qui va remplacer un tel ou un tel ? Je pense que non, ça ne remplacera pas parce que depuis... C'est le patron d'Intel qui disait, enfin, à la loi de Moore ou je ne sais plus quoi, que les microprocesseurs doublés tous les ans, je ne sais pas quoi. Au fait, les besoins qu'on a en IT doublent de jour en jour. Avant, on avait une pauvre application sous un bureau. Aujourd'hui, on a des applicatifs partout. On a besoin de monde, y compris de l'IA, pour remplir ce contrat-là et assurer et produire pleinement.
- Speaker #1
Du coup, télétravail, nous, forcément, nous, on est en full remote sur notre production, donc ça nous parle beaucoup. On a dû adapter pas mal de choses chez nous. mais je suis curieux de connaître tes secrets de sauce, tes bonnes pratiques notamment autour de des événements Scrum Agile, qu'est-ce que tu fais pour que un daily se passe mieux qu'est-ce que tu fais pour que un planning un sprint planning se passe mieux qu'est-ce que tu fais pour avoir des meilleurs rétros voilà, des meilleurs revues voilà,
- Speaker #2
est-ce que t'as des je sais pas ça nous dire alors lors de ma conf au fait j'ai dit que Ce n'est pas que moi, mes collègues et moi-même, on a été confrontés à ça un peu dans la douleur. C'est-à-dire, je pense que c'était autour du 10 avril 2020, quand on a eu le premier confinement. Tout simplement, la semaine qui a précédé, tout a été annulé. Nos plans de charge se vidaient, mais vraiment complètement jour après jour. On s'est inquiétés, on s'est dit, bon, on ne va plus bosser, c'est fini. Notre métier, c'est fini pendant une période qu'on ne mesurait pas. Et puis, dès la semaine suivante, on a commencé à avoir de nouveau des sollicitations. Et les premières sollicitations, ça a été des formations. Donc, je suis formateur aussi, je suis coach, mais aussi formateur. Et mon premier challenge, ça a été de donner une formation distancielle. Je n'avais jamais fait ça. Personne de mon entourage ne l'avait fait. Vous connaissez les jeux Agile, les ateliers... qu'on fait avec du matériel, avec les mains, etc. On s'est retrouvé du jour au lendemain à devoir s'adapter à un autre monde qu'on connaissait. Toute l'équipe a fait un effort vraiment incroyable. On a, je dirais, 90% de nos ateliers qui étaient des ateliers sur une table avec du papier, des post-it, du scotch. On a tout modélisé dans des outils collaboratifs type Mural, Miro, Klaxoon, etc. Donc ça, c'était le premier niveau, c'est-à-dire continuer à faire notre boulot. que ça donne de bons résultats, qu'on ait un très bon retour au niveau des formations, etc. On a appliqué à peu près la même chose dans les ateliers. Dans les ateliers d'accompagnement, les cérémonies, les daily scrum, les sprint planning, etc. Un des défis qu'on a eu à résoudre, c'est la durée. Par exemple, un sprint planning, la règle, c'est deux heures par semaine de sprint. C'est-à-dire une équipe qui fait un sprint de trois semaines, c'est grosso modo six heures. Faire une visio de six heures, honnêtement, ce n'est pas faisable. Donc les premières adaptations, on les a opérées. sur des sujets où la durée ne permet plus la concentration, le focus, etc. On avait de la lassitude, de l'ennui, même des gens qui décrochaient complètement.
- Speaker #1
Et donc, du coup, l'introduction du refinement, etc. où tu fractionnes cette partie-là. Exactement.
- Speaker #2
La première chose qu'on a commencé à dire, on a dit, on va découper les cérémonies. Il y a des cérémonies qui sont découpables facilement. Un PI planning, on peut. Un sprint planning, c'est très difficile parce que ça engage le sprint. Je ne peux pas dire que je fais un out sprint planning aujourd'hui, un autre l'autre fin de la semaine et un autre parce que je n'aurai pas l'engagement de l'équipe pour le sprint. Du coup, là, on a effectivement pensé au refinement, c'est-à-dire une équipe qui va faire plus de refinement que d'habitude va voir son sprint planning déjà pré-mâché, préparé. On n'a qu'à dérouler, les user stories sont connues, les solutions ont déjà réfléchi, le découpage est fait. les estimations sont faites, donc ça devient une formalité. Du coup, on fait ça en une heure et demie, deux heures, et on a de très bons résultats. L'autre, on va dire, point difficile, c'est tout ce qui tourne autour de la visioconférence. Justement, dans la conf, je parle d'éléments de communication qui sont assez répandus, c'est-à-dire on a des statistiques sur ce qu'on retient d'une conversation, ce qu'on retient quand on voit, ce qu'on retient quand on montre des choses. Et malheureusement, les premières visions distancielles ont donné lieu à quelques comportements. Vous le connaissez certainement, c'est qu'on n'allume pas sa caméra. On va faire une vision en mode téléphone. Et ça, c'est difficile. Ça peut passer pour une petite réunion de pas grand-chose, où on n'a pas besoin de lire sur le visage de l'autre ce qui se passe.
- Speaker #1
Il ne faut pas connaître la personne.
- Speaker #2
Exactement. Quand on n'a pas ça, on n'a aucun feedback. Là, je vous parle, je vous vois où je fais de la tête, etc. Donc, ça me donne un feedback. et ce feedback me permet de structurer le propos suivant, éventuellement de creuser un sujet, et ça c'est vraiment le quotidien par exemple de Scrum Master, de Product Owner. Un Product Owner qui explique à son équipe qu'il a besoin de voir dans les yeux de cette équipe qu'elle a compris, il a besoin de voir le doute, l'inquiétude, etc. Quand on ferme tout et on est en mode audio téléphone, c'est très difficile. Sans parler de dérive du style on est plus tenté contre la caméra et de faire autre chose. On avait même vu des personnes se lever, faire autre chose. Enfin, on ne les voit pas, mais on se rend compte qu'elles ne sont plus avec nous pendant 5-10 minutes. Et ce genre de choses, on ne peut pas le faire si on est connecté, si on est visible, si on échange avec les autres. Donc là, c'est un vrai défi. D'ailleurs, la majorité des questions qui m'ont été posées post-conférence portent sur ces éléments-là. On me dit, voilà, dans mon équipe, j'ai ceci, j'ai cela, et les gens ne veulent pas allumer leur caméra. Et voilà. Dans la vraie vie, avant le Covid et avant les confinements, on s'envoyait tous, tous les jours, etc. Aujourd'hui, bizarrement, on ne se voit pas. Et juste une petite anecdote. J'ai accompagné un grand groupe qui est à Montpellier, mais aussi à Montréal. Là, je parle de 150-200 personnes. Donc, on était sur la démarche SAFE. Et c'était pile poil après le confinement. J'ai démarré avec eux en 2020. Et je me souviens, une fois que tout ça, on n'avait plus le confinement, on a commencé de nouveau à sortir, etc. J'étais au bureau, je suis sorti acheter à manger et j'ai un jeune homme qui vient me voir. Il me dit bonjour Yacine. Je ne savais pas qui c'était. C'est quelqu'un avec qui j'ai travaillé maintes fois. Je n'ai jamais vu son visage. Lui, il a vu le mien, donc il m'a reconnu. Mais moi, je ne le connais pas.
- Speaker #1
Oui, nous, on a une technique pour essayer de faire en sorte que les personnes actives leur caméra. C'est qu'on a toujours notre caméra, même quand on est tout seul. et meeting après meeting les gens se rendent compte qu'ils ne mettent pas leur caméra mais en face c'est à la caméra donc ils ont tant et en plus tu peux les inciter alors tu n'as pas la caméra donc je ne sais pas si j'ai pas le feedback il faut que tu me dises à l'oral ton feedback il faut que tu me dises oui j'ai compris ou oui j'ai pas compris tu vois tu es un petit peu lourdin comme ça,
- Speaker #2
ça force tu as d'autres techniques comme ça pour essayer d'inciter un peu alors je fais exactement ça en fait je Quand j'interviens, je sais que déjà en présentiel, il faut un gros effort d'animation, d'implication des interlocuteurs. Mais alors à distance, c'est primordial. J'ai testé plein de choses. Typiquement, je pose beaucoup de questions, je mets beaucoup d'exercices, beaucoup d'ateliers. Mais malgré ça, par exemple, quand je pose une question, j'ai huit personnes en face. Il y en a un qui va répondre, sept n'auront même pas le temps peut-être de réfléchir. Je ne sais même pas s'ils sont impliqués, engagés dans ce qu'on est en train de faire. Pareil, j'ai monté un tableau collaboratif, c'est sous forme de tableau blanc, sous les outils que j'ai cités tout à l'heure, mural et compagnie. Et tout simplement, j'ai un board où je demande, quand je pose une question, que tout le monde me réponde en mode privé. C'est-à-dire, je pose une question, je vais lancer le mode privé, et ils doivent tous me répondre par écrit. Ça me permet de, par exemple, quand j'ai huit personnes devant moi, d'avoir leur réponse, voir si cette réponse, déjà, s'ils ont bien compris ce qu'on est en train de faire. et le cas échéant, creuser un sujet ou poser d'autres questions, etc. Et du moins, ça permet à tout le monde de participer. Alors, ce n'était pas prémédité, mais j'ai remarqué que dès que je sors cet outil, j'ai beaucoup plus de focus de la part de mes interlocuteurs que quand c'est en mode je pose des questions et il répond ce qu'il veut.
- Speaker #3
Il s'engage un peu plus.
- Speaker #1
Exactement. Après, il y a la technique aussi. Souvent, on fait des tours de table au début. Quand tu fais parler tout le monde, ça les aide à pouvoir parler par la suite et faire cet effort là nous on utilise des techniques de on a des icebreakers qui utilisent la caméra et en gros tu leur une photo de quelque chose elle a logé qui chez toi comme ça tu as des icebreakers qui utilisent la caméra et ça pourrait être pas mal et donc du coup ils allument leurs caméras pour faire l'icebreaker parce qu'ils n'ont pas ne pas jouer le jeu et donc du coup tu as la caméra tu la gardes et puis une fois que tu as la caméra tu prends cette habitude enfin voilà c'était c'est mais oui oui après ce qui est troublant c'est qu'il y a des études qui disent que la caméra comme ça toute la journée en visio et tout ça c'est lourd et ça met une certaine pression psychologique, c'est pas forcément facile pour tout le monde etc moi j'ai le sentiment, tu me diras ce que t'en penses j'ai le sentiment que c'est le fait qu'on ait 8h de vidéo dans la journée qui est la partie difficile Et pas forcément le fait qu'on a fait, pendant une heure, dû activer notre caméra pour travailler, pour avoir un vrai travail collaboratif avec quelqu'un. Enfin, je ne sais pas ce que tu en penses.
- Speaker #2
Alors là, il y a plein de sujets. Effectivement, tu as raison, on n'est pas obligé d'être en visio toute la journée. En temps normal, avant le Covid, avant le confinement, on n'était pas en réunion 8 heures par jour. Sauf exceptionnellement. donc normalement on doit avoir des temps où on collabore des temps où on bosse de son côté des temps où ça s'incronise et même d'autres temps on va se croiser dans un couloir ou prendre un café et ça on l'oublie souvent par rapport au télétravail j'y reviendrai peut-être tout à l'heure je trouve que dans certaines structures on est amené à être full visuel toute la journée parce que justement ça revient au manque de confiance qui règne et comme on ne voit pas les collaborateurs on voudrait pouvoir les voir d'une manière ou d'une autre ça peut être par des réunions etc ça nous rassure potentiellement sur le fait que tout le monde est sur le point que tout le monde est en train de travailler. Je ne pense pas que ce soit une bonne approche. On doit avoir les réunions pertinentes et on doit laisser les gens travailler en confiance.
- Speaker #0
J'interromps cet épisode 30 secondes pour vous présenter Exambrica, l'entreprise derrière ce podcast. Votre projet est-il tournant rond ? Les silos se multiplient et votre feuille de route reste floue ? Il est temps de passer à l'action. Chez Exambrica, nous sommes convaincus que votre projet a besoin de deux choses pour réussir. La première est d'adopter une approche produit. La deuxième est d'avoir un binôme tech et produit en commande. Notre secret, des équipes pour architectes, développeurs et designers collaborent en parfaite symbiose avec le product manager, transformant chaque contrainte technique en levier pour votre business. Que ce soit pour lancer un nouveau produit digital, refondre une application existante ou moderniser votre IT, contactez Exabrica et concrétisons ensemble vos projets les plus ambitieux. Allez, on y retourne !
- Speaker #2
Je l'aborderai peut-être tout à l'heure. En fait, dans ma conf, je parle à la fin d'un sujet qui me touche beaucoup, c'est le risque de l'isolement lié au télétravail. Quand on est dans une entreprise, dans des locaux, bien sûr, on bosse, bien sûr, on fait des réunions, mais pas que. On se lève, on croise quelqu'un dans le couloir, on prend un café, on se met à trois quelque part, il y en a qui fument une clope, il y en a qui boivent un café, il y en a qui, tout simplement, ils sont debout. parle de tout et de rien, peut-être du match de foot de la veille ou du match du rugby de ce week-end. On a perdu, malheureusement, si on fait ça, on a perdu ce côté social de l'entreprise. Et si on ne fait que du remplissage par de la réunion, de la visio, etc., franchement, je comprends, il y a une pression qui s'installe. Alors, là aussi, je pense que la question qui va fuser après, c'est qu'est-ce qu'on peut mettre comme solution à ça ? Non, on a trouvé, on a tenté des solutions. La première semaine, du confinement, on a mis un outil qui est du Metaverse, tout simplement. C'est les gens qui se connectent. Ils sont comme des petits personnages de jeux vidéo. Et ça modélise des locaux. On peut vraiment dessiner les locaux de l'entreprise. Nous, on s'est un peu éclatés. On a dessiné des piscines, des bars, etc., qu'on n'a pas dans l'entreprise. Mais dans notre Metaverse, on les a modélisés. Et ça nous sert beaucoup. Typiquement, quand on arrive le matin, on se connecte, on rentre dans les locaux, il n'y a que Vincent et on passe de prévoir, dès qu'on passe, on croise quelqu'un, il y a une visio qui s'instancie automatiquement. On n'a pas besoin de programmer, de faire des liens ou quoi que ce soit. Ça s'instancie automatiquement. Et du coup, par exemple, là, je suis dans une salle de réunion avec vous deux, virtuellement, on est en visio, on peut partager des documents, on peut tout faire. Je sors de la pièce, vous ne me voyez plus, je ne vous vois plus, mais je vois la personne que je croise dans le couloir. Exactement comme si on était physiquement dans l'entreprise. Alors, on a mis ça en place, déjà, pour éviter les planifications à outrance excessive. Donc, nous, ce qu'on fait, c'est Merci. on a un truc à voir ensemble, on rentre dans une salle on le voit ensemble, c'est simple, pratique et puis le côté social dont je parlais tout à l'heure, de temps en temps il y en a un par exemple qui va dire café ? il est 16h, il tape café ? sur la messagerie et là automatiquement on voit sur les écrans des personnes se lever de leur place leur bureau, c'est virtuel mais on va voir des gens qui vont bouger qui vont aller vers le bar, là on a modélisé le bar, ils vont s'installer sur les tabourets et ils vont se mettre à discuter de la pluie et le beau temps Merci. avec leur café personnel, qui est lui, pas virtuel, qui est vraiment réel. Mais ils sont en train de discuter ensemble. Les retours qu'on a là-dessus, franchement, sont faramineux. Les collabs, on a des bureaux à Paris, Montpellier et Lyon. Le retour de tout le monde, c'est qu'on se voit beaucoup plus qu'avant, quand on était en présentiel. En présentiel, il fallait bouger à Paris ou bouger à Lyon pour voir les collaborateurs. Là, on voit tout le monde, je ne dis pas au quotidien, mais très, très, très souvent.
- Speaker #1
Tu utilises quel outil pour ça ?
- Speaker #2
Alors, nous, on a utilisé GADER. C'est G-A-T-H-E-R. OK. Mais sinon, il y a d'autres. Il y a WorkAdventure. Si ça vous intéresse, je peux vous donner quelques livres.
- Speaker #1
Et dans le temps, vous continuez d'utiliser ? Parce que moi, j'ai vu des entreprises utiliser ce genre d'outils, mais qu'au bout d'un certain nombre de semaines, mois, ça s'est un peu abandonné. Comment vous faites pour garder ce côté où les équipes l'utilisent ?
- Speaker #2
En fait, c'était devenu notre portail d'entrée à l'entreprise. Avant, on venait, on poussait la porte, etc. Là, le matin, il y en a même qui gardent, qui ont l'anglais ouvert. Le matin, dès qu'ils arrivaient, ils apparaissaient sur l'outil. Alors, pour être transparent, on les a énormément utilisés les années Covid, où il y avait du confinement, beaucoup de télétravail, voire même full télétravail. Aujourd'hui, on les utilise un petit peu moins. On les utilise encore pour voir les Parisiens, voir les Lyonnais. Mais en interne, déjà, on se voit un petit peu plus physiquement qu'avant. Typiquement, on a le lundi. Tu sais, la journée, je parlais justement dans ma conf du fait de... planifier les jours de présence pour que ça ne sert à rien de louper le coche. Typiquement, faire une instance importante en distanciel alors qu'on pouvait la faire la veille, on était sur site. Donc, on a travaillé sur cette planification et, par exemple, on a une grande majorité des collabs qui sont là le lundi. Donc, le lundi, on se voit tous, on mange ensemble, on fait des choses, des fois, extra-boulot, on va boire un verre, etc. Donc, ça, c'est fortement sympathique. Et puis, le reste du temps, on utilise ces outils, voire d'autres outils. Des fois, on est Tu sais, aussi amené à utiliser des outils avec les clients parce qu'on travaille tous pour des clients et on s'adapte à leurs outils. Mais on essaie de garder ce lien. Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'avec le recul, c'est que quand on s'oublie un petit peu, il y en a toujours un qui va lever la main. Ou pour qu'on se voit dans l'outil, parce qu'on ne s'est pas vu depuis quelques jours, ou bien pour organiser un truc, même physique, avec un restaurant, un bar, venir au bureau faire une activité, etc. Et franchement, c'est... nous ça nous montre que les collabs veulent se voir et ils tiennent à se lire entre eux et franchement c'est génial le jour où ils me diront ça me gonfle de venir au bureau ça m'inquièterait et est-ce que
- Speaker #1
Eux sont en full remote, c'est-à-dire qu'ils n'ont même pas un jour de présentiel d'un semaine ?
- Speaker #2
Alors, non.
- Speaker #1
Tout le monde qui a ce lundi ou vous retrouvez ?
- Speaker #2
Oui, ou un autre jour. Alors, on a des collabs, par exemple, qui ça les embête de quitter leur environnement. Chez eux, ils ont un environnement de travail nickel avec tout ce qu'il faut comme écran, etc. Ça les embête un petit peu, mais ils font l'effort parce qu'ils savent qu'il y a un autre regard. Quand on vient au bureau, il y a autre chose que juste je bosse de chez moi. Donc, franchement, ça ne pose pas de souci. Ça me rappelle une petite anecdote. À un moment donné, notre CSE nous a demandé de travailler sur une charte du télétravail. Et donc, on s'est adressé à des professionnels pour qu'ils nous aident sur le sujet. Et on nous a envoyé une trame, et cette trame était hyper contraignante. Du genre, il faut qu'un collab vienne au bureau, il faut que ça ne dépasse pas tant de temps d'absence, etc. Ça a été un moment difficile pour nous, même responsables de la société, parce que qu'on allait mettre en difficulté des collaborateurs qui étaient dans un cadre qui leur convenait et qui convenait à tout le monde. Donc, on a fait un travail sur cette charte pour enlever tout ce qui pourrait être bloquant et rendre la collaboration un petit peu plus compliquée. Typiquement, tout ce qui était contraint, on l'a enlevé. Pour nous, quelqu'un qui vient au bureau, ça doit être volontaire. Alors, bien sûr, on demande, et on demande aux gens de venir ensemble de temps en temps, mais on ne va pas jusqu'à dire « Toi, tu dois venir tel jour, toi, tu dois venir tel jour. » On laisse les choses ouvertes, et bizarrement, ça fonctionne plutôt bien.
- Speaker #1
On est assez alignés sur ce point. Il faut s'adapter, il faut qu'entreprise s'adapte et que les gens soient plutôt volontaires, sauf pour allumer leur caméra. On en a parlé juste avant.
- Speaker #2
Alors ça, c'est plutôt une conclusion personnelle. Pour moi, c'est une marque de respect. Je ne peux pas me permettre de parler à quelqu'un sans qu'il me voit. Pour moi, c'est une marque de respect. C'est un avis personnel, ce que je dis là. Peut-être que d'autres penseraient autrement et peut-être que les générations à venir ont d'autres approches liées au sujet. Mais culturellement, je me suis habitué à parler aux personnes comme on le fait là, face à face, pour plein de bonnes raisons. Et du coup, quand je suis derrière mon écran, c'est pareil. Pour moi, c'est une marque de respect de voir l'autre qui nous voit. Je passe la communication, le non-verbal et tous les détails, etc. Mais ne serait-ce que par respect, je ne me vois pas aller dans une salle de réunion avec une cagoule.
- Speaker #1
On est tous à la même image. Oui, oui. Mais ça va sur la caméra. Ça va sur la caméra qui filme avec un bon angle. Ça va sur le fait qu'on a un éclairage à peu près correct pour qu'on se voit, parce qu'on peut être en contre-jour. Un micro pour qu'on s'entende correctement, parce qu'il y a certains micros intégrés aux ordinateurs qui sont juste horribles. On n'entend pas la personne. Et on essaie de gommer un peu cette distance. Enfin, moi, je vois plus dans un mode où, OK, on est à distance l'un de l'autre. Et si on gommait un peu cette distance, recréons un peu sa proximité. Si on recrée sa proximité, on va gagner sur plein de tableaux.
- Speaker #2
Exactement. On voit d'ailleurs les outils. On fait énormément d'efforts pour simplifier les choses. Une des premières contraintes, c'était, on voit chez moi, la caméra montre mon placard ou peu importe. Il y a eu un effort là-dessus. Aujourd'hui, on peut flouter, on peut mettre un fond d'écho. Il n'y a aucun souci. On a joué sur l'audio. Si l'audio aujourd'hui est meilleur, on peut filtrer les sons, etc. Ça prouve bien qu'il y a un effort sur quelque chose de valeur, c'est-à-dire se voir. Et voilà. Donc, pour conclure, on fait tout ça pour, au final, la jouer au téléphone, autant se téléphoner.
- Speaker #1
Yes, super.
- Speaker #3
Tu as parlé de PI tout à l'heure. Je rebondis là par rapport à l'agilité. Il y a des entreprises qui vont avoir toutes les cérémonies Scrum locales, on va dire, effectivement à distance parce que les gens sont chacun chez eux. Et pour l'Agile à l'échelle, pour le PI Planning, où tout le monde doit se réunir sur un site, là, j'entends souvent dire que c'est souvent en physique. Est-ce que tu partages ça ou est-ce qu'on peut faire des PI Planning à 100 personnes à distance ?
- Speaker #2
Alors, tu m'aurais posé la question il y a 5 ans, je t'aurais dit non, c'est pas possible. Mais encore une fois, comme je disais tout à l'heure, on a testé des choses un peu dans la souffrance. En fait, tout début, de l'année 2020, mes équipes revenaient... En fait, moi, j'avais un cas un peu à part. J'ai des équipes distribuées Montpellier-Canada-Montréal. Donc, Covid ou pas Covid, c'est distant. Oui,
- Speaker #1
à chaque fois.
- Speaker #2
Ils ont fait l'effort sur un premier pied de le faire partiellement ensemble, etc. Ça n'a pas bien marché, mais pour d'autres raisons. Les équipes n'étaient pas formées. De leur dire, c'était comme des chiens dans un jeu de fuites. Après, on a été confrontés au confinement. En confinement, on a mis l'outil gazeur dont j'ai parlé tout à l'heure. En fait, tout simplement, on avait une salle plénière, c'est un amphi virtuel, où tout le monde se met pour tout ce qui est vision, explications globales, etc. Et on avait 12 salles pour les équipes, pour tout ce qu'on appelle team breakout, etc. Ça a super bien fonctionné. Encore une fois, si on met les ingrédients nécessaires en place, c'est-à-dire de la préparation, on y va en sachant ce qu'on va traiter, etc. les équipes font le travail. C'est-à-dire, c'est ça qui était drôle aussi, c'est que dans ce metaverse, on voit une équipe qui sort de sa salle, elle va rencontrer une autre équipe pour parler des dépendances et tout ça est visuel, en fait, on le voit. Et franchement, on a su reproduire un vrai PI à distance sur une map où tout le monde la voit à l'écran, on voit les mouvements des équipes, on voit les échanges, etc. Encore une fois, si on bosse comme il faut, si on est impliqué, engagé, focus, etc. Il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. Et là, je parle d'équipe, on est arrivé par période à 250 personnes. Donc, ce n'est pas rien.
- Speaker #1
Génial.
- Speaker #2
Et juste pour info, il n'y a plus de... Aujourd'hui, il n'y a plus de Covid. Enfin, il n'y a plus de Covid, il y a encore le Covid, mais on n'a plus de confinement, on n'a plus les contraintes qu'on avait à l'époque. Mais cette organisation dont je parle, elle continue à faire ses PI à distance.
- Speaker #1
Parce que c'est efficace. parce que c'est efficace et il y a un autre gars parce que là on parle quand même de déplacement Montpellier-Montréal oui oui si on arrive à faire aussi bien sans avoir la logistique c'est sûr ok génial merci beaucoup merci Yacine merci à vous merci pour ton temps merci
- Speaker #0
Je vous mets le lien en description de la conférence de Yacine. Si vous aimez notre travail, abonnez-vous à On part en prod et à la newsletter disponible sur le site onpartenprod.fr. Je vous recommande également notre échange avec Cécile Roche sur le Lean et surtout le travail en équipe. Allez, ciao !