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6.1 L’Actu Kiné de la semaine (Indus BPCO, Prescriptions, Dérogation au zonage) avec Mathilde de La Bulle Kiné cover
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Ondes de choc - Le Podcast des Kinés

6.1 L’Actu Kiné de la semaine (Indus BPCO, Prescriptions, Dérogation au zonage) avec Mathilde de La Bulle Kiné

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28min |05/12/2024
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28min |05/12/2024
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Description

Bienvenue dans ce 6ème épisode de L’Actu Kiné de la semaine ! Cette fois-ci, j’ai le plaisir d’interviewer Mathilde de La Bulle Kiné (@la_bulle_kine)


🗓 Nos sujets abordés :

• 😱 Les problèmes d’indus avec l’acte BPCO (ARL 20 et 28)

• 📝 Les points d’attention dans une prescription médicale

• 📍 Zonage : la dérogation pour spécificité d’exercice


📣 L’Actu Kiné de la semaine, c’est tous les mercredis à 9h, en live sur mon compte Instagram @yotera.kine.


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Julien


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nouvel épisode de l'actu qui naît de la semaine et c'est déjà le sixième épisode. Ça passe vite et en attendant que ça se connecte sur Instagram, ça y est, c'est parti sur Instagram. Donc cette fois-ci, il n'y a pas encore Gwen parce que Gwen, elle est un peu fatiguée, elle voulait dormir. Non, ce n'est pas vrai. Elle va arriver à 9h. On a décalé un petit peu l'horaire exceptionnellement pour accueillir du coup Mathilde. Je découvre un petit peu ta personne parce que je te suivais sur Instagram et je pensais que tu t'appelais Labule. Non, je plaisante. Du coup, tu vas nous te présenter, nous parler un peu de ce que tu fais dans ta vie, au cabinet.

  • Speaker #1

    Dans ta vie, oula ! Oui, du coup, je m'appelle Mathilde Labule, vous faites comme vous voulez. Et avec mon associé Océane, on a créé un cabinet qui s'appelle La Bulle à Nice et on fait exclusivement de la kinésithérapie respiratoire. On ne s'occupe que de patients qui ont une souffrance en lien avec la respiration. Et maintenant, on est neuf kinés dans La Bulle et on ne fait tous que de la kinésithérapie respiratoire. Et ça englobe plein de choses, la relaxation, le yoga, la partie ORL, la rééducation de la langue. la mobilité thoracique, il y a plein de trucs à faire donc on s'amuse bien et on est un espèce de petit ovni respiratoire

  • Speaker #0

    Et vous faites un petit peu des ateliers c'est ça ? à côté en ornement des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait des le yoga typiquement c'est ornement quand les patients vont courir avec les kiné ou qu'on prépare tout au long de l'année on les entraîne à la course et Et à la fin de l'année ou régulièrement, on va faire par exemple un marathon en relais ou le 10 km sur la prom des Anglais. Donc ça, c'est pareil, c'est une activité en dehors. Donc oui, il y a du renfort aussi comme ça, une sorte de circuit hit qui peut être proposé.

  • Speaker #0

    Trop intéressant. Franchement, c'est super inspirant ton cabinet et ton Instagram. Ça donne trop envie de lancer un projet comme celui-ci. Vous avez mis longtemps à développer ça ?

  • Speaker #1

    C'est allé assez vite, ça fait dix ans qu'on se forme non-stop et qu'on enchaîne les formations universitaires et non-universitaires et techniques et blabla pour créer le concept. Et après par contre on a ouvert en 2018 à deux et on a encadré tout de suite des étudiants, donné des cours dans les écoles et chaque année on a recruté deux étudiants, deux stagiaires qui sont devenus nos collaborateurs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Si tu veux on va parler d'un sujet d'actualité. donc on sait tous il y a eu la nouvelle NGAP qui est apparue et il y a un des actes de cette NGAP qui pose certains soucis spécifiquement pour ceux qui font beaucoup de respi comme toi et donc c'est l'acte si je ne me trompe pas ARL 28 et 20 et si tu veux nous en parler ce sera encore beaucoup plus simple

  • Speaker #1

    Ça posait déjà des soucis avant. Ça n'a pas changé de grand-chose parce que c'était un AMK 28 et 20, qui correspond aux patients qui sont porteurs de la BPCO. Cet ARL ou cet AMK correspond à une cotation qui est plus grande, mieux valorisée que les autres, parce que ça correspond à un soin qui est long, qui dure entre une heure et une heure et demie, et qui va inclure l'éducation thérapeutique, le renfort, l'aveugle, les techniques de drainage, tout ce que tu dois faire. quelqu'un respire. Donc en théorie c'était une super idée, on se disait trop bien on va pouvoir faire du travail de qualité mais en pratique cet acte il est valable que quand tu as un patient qui est en ALD 14 qui correspond administrativement à ce que c'est qu'un patient BPCO donc par exemple si tu as quelqu'un au cabinet qui vient de voir qu'il a une BPCO, qu'il a une ordonnance en ALD, bah toi tu te dis ok bon bah je vais faire sa rééducation de BPCO c'est pour ça qu'il est prescrit donc c'est pas écrit BPCO sur leur dos mais... il a une BPCO, il vient pour de la kiné respiratoire. Donc, tu vas côté la MK28 et là, la CPM va t'appeler en disant Non, vous remboursez tout. Parce qu'en fait, s'il n'a pas un ALD 14, il est en ALD pour autre chose parce qu'il est cardiopathe ou qu'il a eu un cancer du sein il y a 5 ans. Donc, administrativement, rien que pour ça, de ne pas connaître l'ALD de ton patient, c'est un peu galère. Mais ça, j'ai vu que ça allait être amené à évoluer. Et nous, par exemple, ils nous ont refait un... Donc, on enchaîne. Nous, on a beaucoup, beaucoup de... Vu qu'on fait... que de la respiration. Alors, ce n'est pas tant d'AMK 20-28, c'est beaucoup de 8,5 aussi, mais on a quand même pas mal de contrôles de la sécurité sociale et donc, notamment, on en a eu un qui nous a demandé de rembourser tous les prescriptions sur lesquelles ne figure pas la mention BPCO. Il faudrait que la mention de la pathologie soit écrite dessus. Donc, c'est comme toujours, en fait, détails inavancés. Derrière, ils essayent un peu de récupérer. Donc, on essaye de ne pas juste dépeindre un tableau sombre. C'est cool qu'il y ait une avancée. C'est cool que cette lettre clé existe. Maintenant, il va falloir, je pense, l'ouvrir un peu et ne pas se dire que c'est que pour les ALD14 et que quelqu'un qui vient d'avoir une shirto, il nécessite aussi des séances longues. Quelqu'un qui a une fibrose pulmonaire, il nécessite aussi des séances longues. comme une mycobicidose, comme ce que tu veux, et que du coup, quand tu es un suffisant respirateur chronique, ce serait chouette que ce soit la clinique qui prime et pas l'administratif. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, et donc du coup, techniquement, tu as coté cet acte sans forcément savoir, parce qu'on ne peut pas savoir, connaître l'ALD de notre patient et surtout pas savoir lequel ALD. Et donc, la sécu te demande des indus. Donc ça, c'est récent, c'est ça, c'est de cette année ?

  • Speaker #1

    C'est arrivé, c'est très long ce truc-là. Moi, c'est arrivé l'année dernière. C'était octobre de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Et ils te demandent des indics depuis le début de ton activité ?

  • Speaker #1

    Non, il y a des fois, ça dépend. Ça aussi, je ne sais pas trop comment ils se débrouillent. Il y a des fois, c'est un contrôle sur trois mois. Moi, j'ai eu un contrôle sur 18 mois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, ils te demandent un certain montant. Qu'est-ce que tu as fait ?

  • Speaker #1

    Au début, tu ne te sens pas hyper bien. En plus, tu reçois, je vous l'avais montré sur une vidéo sur la bulle, mais tu reçois un tableau affreux avec des mini-lignes et tu ne comprends pas grand-chose à ce qui t'arrive. Et surtout, moi, je ne suis quand même pas... plutôt tendance directement à me dire j'ai du merder quelque part, à culpabiliser et à te dire qu'est-ce que j'ai fait en plus on a une secrétaire au cabinet on a des salariés au cabinet donc tu sais il y a des cotations qui ne sont pas faites directement par toi parce que tes salariés ils cotent sur toi donc je me suis dit qu'est-ce qu'on a fait, où est-ce que ça va pas donc j'ai tout épluché, ça te prend un bon mois quand même parce que t'as je sais plus combien de lignes t'as des centaines de lignes Et puis, jusqu'à ce que tu retrouves toutes les ordonnances, tu compares par rapport à ce qu'ils disent, et là, tu vas commencer à voir, à te renseigner un petit peu aussi avec les syndicats, avec les gens que tu connais et qui sont plus informés que toi sur le sujet, si tu étais dans les clous ou pas. Et en l'occurrence, a priori, oui, je ne veux pas trop m'avancer, on verra au tribunal, mais du coup, j'ai contesté l'indu. J'ai dit que je n'étais pas d'accord, qu'on n'avait pas la même lecture de la loi et qu'il y avait vraiment des choses qui me semblaient abusives, notamment le QSP, etc. Enfin bon, on verra. Donc voilà, et du coup, normalement, quand tu contestes, ça fait que tu dois attendre. Donc tu as une commission de recours amiable, donc tu vas pouvoir discuter avec eux, en théorie. Donc c'est ce que j'ai fait, je suis allée en commission de recours amiable. Et puis là, ils te disent, si tu n'as pas de réponse pendant deux mois, c'est que ton recours n'a pas été accepté.

  • Speaker #0

    La commission, c'est entre qui et qui, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis tellement nulle pour ça. La commission de recours, je crois que quand j'y suis allée, c'était que des administratifs. Mais je suis vraiment... Ce que je dis avec des pincettes...

  • Speaker #0

    C'est de la sécu, de manière...

  • Speaker #1

    Oui, voilà. C'était des gens de la CPM qui ont bien insisté sur...

  • Speaker #0

    Pas seulement.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait des syndicats pour t'épauler ? Non. Des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore à ce moment-là. Et du coup, j'avais fait appel à un kiné qui est très bien informé sur le sujet et qui fait partie d'un syndicat qui s'appelle Bruno Pierre, qui était venu de sa région, qui est loin de Nice, pour m'assister pendant cette... commission et que je ne sois pas toute seule parce que tu as un peu l'impression d'être... En plus quand tu es une fille, ce n'est pas pour insister avec ça, mais bon, ils te parlent vraiment comme si tu étais une enfant de 5 ans quoi. Donc c'est très paternaliste et très Oh là là, on va vous taper sur les doigts Et surtout, tu n'as pas le droit d'argumenter sur la pathologie. Moi je me disais, je peux peut-être parler de la clinique du coup, mais ils n'ont pas envie que tu parles de clinique et ils m'ont dit Non, non, c'est un contrôle administratif, ça ne sert à rien d'essayer de parler de vos patients, nous c'est l'administratif qui nous... Et moi je disais C'est mon patient qui a une... une situation administrative, mais non, ça ne marche pas comme ça. Et donc après, tu as une commission de pénalité, tu passes dans une seconde commission qui va éventuellement rajouter une amende à ton indu, là il y a des syndicats, etc., qui peut aller jusqu'à 50% du montant total. Donc moi je suis passée en commission de pénalité, là tu as 12 ou 14 personnes, je ne sais plus, qui te rajoutent une amende que tu peux contester également, amende à titre pédagogique, puisqu'ils considèrent que ce n'est pas assez pédagogique de te faire un indu. Et donc après, tu as la possibilité d'aller au tribunal, tribunal qui, vu qu'il y a des délais énormes dans la justice française sur le pôle social, du coup, j'attends décembre 2025. Donc, c'est dans un an. Et en attendant, du coup, la CPM, normalement, n'a pas le droit de prélever les fonds. Elle l'a fait. Elle a prélevé les milliers d'euros qu'elle me demande. Enfin, ça, on les prélevait. Tu vois, à chaque fois que je facturais un acte, elle me retirait ce qu'elle pensait que je devais. Ah d'accord. Donc du coup, si ça vous arrive, sachez que vous pouvez écrire à la CPM en disant vous n'avez pas le droit de faire ça et là, ils ont tout remboursé en s'excusant.

  • Speaker #0

    D'accord. Ok. Bon conseil du coup. Oui, parce qu'ils prélèvent en disant vous nous devez tel argent donc du coup, ils te prélèvent sur ce qu'ils doivent te payer, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tant qu'il n'y a pas de verdict rendu, en fait, ils ne semblent pas faire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et du coup, en fait, ils font un peu justice eux-mêmes. Et du coup, conseil aussi pour les kinés, regardez bien vos retours à des lits. J'imagine que c'est un classique pour tout le monde, mais moi, c'est pas du tout un truc que... Au milieu de tout ce qu'il y a à gérer, je passais pas mon temps à ça. Mais il y a que quand tu regardes tes retours que tu peux voir les prélèvements surplus, ça s'appelle. Et donc, c'est quand ils considèrent que t'as un indu et qu'ils te retiennent de l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai que moi aussi, je me suis pas... trop pencher dans tout ce traquenard administratif, mais je pense que c'est important aussi. C'est bien malgré moi. Je pense que vous penchez davantage aussi. Alors du coup, leur argument principal, c'était lequel ? C'était de dire que ce n'était pas des passions déclarées en ALD BPCO, donc ALD 14, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, sachant qu'il y avait des fois, c'était écrit ALD 14 sur l'ordonnance et ils disent quand même ça, nous, on ne sait pas le lire. Ce qu'ils veulent, c'est... Ils te disent, nous, on ne sait pas vraiment à quoi ça correspond, même si quand c'était écrit à LD14. Donc, ils veulent vraiment le nom de la pathologie écrit sur l'ordonnance. Sauf qu'avec Océane, quand on va faire des conférences à droite à gauche avec des pneumologues et qu'on leur dit, s'il vous plaît, pour nous mettre à l'abri, parce que vraiment, c'est difficile de travailler, est-ce que vous pouvez écrire BPCO sur l'ordonnance ? Ils nous disent, nous, on aura des problèmes avec notre ordre si on fait ça. On n'a pas le droit d'écrire une pathologie sur une ordonnance. C'est un document administratif et ce n'est pas... Enfin, c'est soumis au secret médical. Donc, normalement, il faudrait faire un...

  • Speaker #0

    Un volet.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce qui est rarement fait, je ne sais pas à quel point...

  • Speaker #0

    Depuis que je suis libérale, ça m'est arrivé une seule fois de voir ce volet. Et c'est là que j'ai compris, ah oui, d'accord, et ils précisent bien que ce volet est caché. Quand on scanne l'ordonnance, personne en administratif ne le verra. Et c'est là que j'ai compris un peu ce truc de, on n'a pas le droit d'écrire, enfin, ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie sur l'ordonnance. C'est là que j'ai bien compris. Mais c'est hyper rare, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui. Donc il y avait ça. Et puis du coup, je leur disais, mais ce n'est pas juste parce que finalement, moi, j'ai fait les actes. Là, vous récupérez, je ne sais plus combien de centaines d'heures de travail que j'ai effectuées et sur lesquelles j'ai été imposée. J'ai payé de la Carpimco, de l'Ursef, des impôts sur ce que vous venez. Donc, ce n'est pas juste du temps perdu, c'est vraiment du travail à perte pour un truc. Et ils te disent, c'est à vous d'éduquer les pneumologues.

  • Speaker #0

    Allez !

  • Speaker #1

    Je te jure, c'est la phrase, c'est à vous de les éduquer. Oui, tu es gentil. Ce n'est pas souvent bien vécu aussi de la part des médecins de se dire Elle est marrante la kiné, elle n'a pas à me dicter exactement ce que je vais mettre sur leur dos.

  • Speaker #0

    Mais surtout si ça fait partie d'une bonne pratique. Si on leur a dit de ne pas écrire la pathologie, est-ce que tu vas les éduquer sur quoi exactement ?

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    oui. En fait, leurs arguments, c'est terrible. Quand tu leur dis Je n'ai pas accès à la LLD et en plus ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie, il n'y a aucun sens dans leurs arguments.

  • Speaker #1

    Oui. c'est pour ça que je me suis dit que je me permettais d'aller t'imagines bien que ça m'éclate pas franchement c'est pas mon sujet je suis pas passionnée par tout ça et puis ça fait peur honnêtement je t'en parle avec le sourire parce que bon on est en équipe mais je me suis resit vraiment si j'étais toute seule genre seule dans mon cab à recevoir ça mais je fais autre chose ça t'écrase complètement tu te sens vraiment David contre Goliath c'est pas drôle donc il y avait ça il y avait c'est Les QSP, donc quantité suffisante pour, si tu vois ça. Non,

  • Speaker #0

    ouais, dis-moi.

  • Speaker #1

    Un QSP sur une ordonnance, c'est censé être une petite mention qu'un médecin a écrite pour faire en sorte qu'un patient ait accès à une certaine durée de médicaments pendant une période. Genre, s'il prescrit des antibios, il va te mettre quantité suffisante pour six mois, par exemple, si tu as des antibios au long cours. Comme ça, tu n'es jamais en dèche. Si tu n'en as pas assez, le pharmacien va continuer à t'en délivrer jusqu'à telle date.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sauf qu'il y a des médecins qui ont écrit QSP, sept jours, sur des ordos de kiné. Donc du coup, par exemple, j'ai eu un petit bébé qui avait une dyskinésie ciliaire primitive, donc c'est une patho comparable si tu ne vois pas à la mycobicidose, donc pas un truc qui va se régler en 7 jours, tu vois, et un truc où tu es obligé de faire des soins, quoi. Donc c'était écrit QSP 7 jours, je m'étais renseignée, et puis j'avais vu les documents des URPS, etc., qui disaient que ça ne s'applique pas à la kinésithérapie, n'en tenez pas compte, ça ne limite pas la prescription, donc ça s'adresse à un médicament et pas à la kiné, quoi. Et en fait, du coup, ça aussi, la sécu m'a dit, non, non, vous remboursez les six mois de séance que vous avez fait pour cet enfant, sachant qu'on le voyait du coup très régulièrement. Donc, j'ai appelé le médecin qui m'a dit, on est désolé, je ne sais pas pourquoi on a écrit ça, on vous refait une ordo qui couvre la période. Là, tu donnes l'ordo à la sécu qui dit, ah non, on ne les prend pas à titre rétrospectif. Il fallait les donner avant. Si vous donnez les ordos complémentaires ensuite, c'est mort. Donc, ça aussi, il faut le savoir. Tu peux faire des ordos après.

  • Speaker #0

    Oui, une fois que tu l'as scanné, que ça a été envoyé, tu ne peux pas la changer en fait.

  • Speaker #1

    Ou tu peux pas en fournir une pour compléter une période, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Donc, pareil, Andrew, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, après, c'est pas passionnant, mais tout ça pour dire que c'est pas... Ce n'est pas facilité.

  • Speaker #0

    Non, mais après, je trouve que c'est quand même intéressant d'en parler. Je pense que c'est important de faire attention lorsqu'on a une ordonnance à tout ça, en fait. Parce que des fois, on fait les choses un peu à la vabite ou on n'a pas forcément le temps de s'y pencher. Et du coup, moi, ce que je voulais savoir, donc ton verdict, si je peux appeler ça comme ça, il va être rendu en décembre 2025, ce qui est vraiment longtemps, dans un an. En un an, il peut se passer pas mal de choses et j'ai l'impression qu'il y a des lignes qui sont en train de bouger.

  • Speaker #1

    ça avance dans notre sens plutôt l'évolution des pratiques notamment le fait que les kinés puissent renouveler les ordeaux mais c'est pas rétroactif donc même si la loi évolue moi je vais être jugée selon la loi de 2020 ah

  • Speaker #0

    oui d'accord par rapport à ce que tu as facturé en fait exactement et donc les lignes qui bougent tu m'as dit c'est potentiellement qu'on aurait un le droit d'avoir accès à l'ALD ? Enfin, de visualiser, d'avoir accès ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est Guillaume Rall, le président du SNMKR, qui a mis ça sur Insta il n'y a pas si longtemps, que tu avais... On va partager, d'ailleurs, je crois. Il disait qu'on aurait accès, que c'était un premier pas, qu'on pourrait avoir accès à l'ALD, au type d'ALD de notre patient, en allant sur Amélie. Bon, c'est un début, mais en vrai, est-ce qu'on n'a aussi que ça à faire que de se dire, quand on a une ordre d'eau, de prendre le temps d'aller sur Amélie Pro, de regarder ? C'est aussi hyper laborieux. Mais bon, c'est déjà un début.

  • Speaker #0

    Oui, et puis bon, malheureusement, tu es spécialisée en respi, donc oui, ça te concerne d'autant plus. Mais nous, sur l'ensemble de la NGAP, en fait, il n'y a que cet acte qui est associé forcément, remboursé, forcément, s'il y a cet ARLD. Donc, pour toi, c'est fastidieux, mais peut-être pour les autres kinés qu'on en a de temps en temps, ça se fait, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est clair. Et aussi, un bon truc à savoir, évidemment, vérifier que les ordeaux sont signés. Il y a des ordeaux qui n'étaient pas signés par le médecin, qui avaient oublié. On doit rembourser tous nos actes. Vérifier que le médecin a mis le bon nom d'un prénom d'enfant. Il y a un pédiatre qui s'est planté et qui a écrit Léo au lieu d'écrire Enzo J'ai dû rembourser tous les soins. Vérifier, vraiment liser l'ordonnance, parce que souvent, elle n'est pas correcte. Et quand elle n'est pas correcte, c'est votre travail qui est directement imputé. Le médecin n'aura aucun compte à rendre. Et vous, oui. Et aussi, un autre truc important, si vous faites de la double cotation, donc nous, par exemple, il y a des patients qui avaient une ordonnance qui précisait kinésithérapie respiratoire et renforcement musculaire des membres inférieurs et des membres supérieurs. Et du coup, quand c'est un patient à un respi chronique, normalement, tu pouvais coter le 8,5 et le 9,5 pour pouvoir avoir deux séances sur deux zones différentes pour deux affections différentes et pouvoir travailler une heure avec ton patient. Sauf que ça, la sécu a dit, c'est vrai. Mais une ordonnance égale une prescription. Donc, vous êtes obligés d'avoir deux prescriptions distinctes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ça aussi, à nouveau, il va falloir que ça s'argumente parce que quand tu vas chez le pharmacien avec sur une ordo d'oliprane et, je ne sais pas, c'est sur la même ordo et tu as deux prescriptions. Eux, là, ils argumentent qu'il faut deux documents séparés. Donc, c'est sûr qu'il y a une partie où on veut récupérer des fonds.

  • Speaker #0

    Ok. Eh bien, moi, je pense que ça vaut vraiment le coup de faire un article et un post qui résument, en fait, tous les éléments clés à faire attention lorsqu'on reçoit une ordonnance. Je pense que je vais m'y atteler. Ça te dit, on fera un poste ensemble. Mais je pense qu'il faut en parler plus. Et du coup, j'en reviens toujours à ça, mais il y a des syndicats qui t'ont aidé. Je trouve que c'est pas mal de préciser que dans ces cas-là, peut-être qu'il faut contacter les syndicats. Qu'est-ce que tu en penses sur ça ? Je vois ta tête.

  • Speaker #1

    Alors, oui. Non, mais il faut quand même avoir en tête qu'il y a eu un kiné qui fait partie d'un syndicat qui m'a énormément aidée. Mais en fait, il l'a fait en dehors de sa mission syndicale. Il se trouve juste que c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui, du coup, vraiment m'a épaulée. C'est lui qui m'a guidée tout au long du parcours. S'il n'avait pas été là, je ne savais même pas qu'on pouvait faire recours. Je n'avais aucune connaissance sur le sujet. Donc, c'est très cool. Mais localement, quand je me suis rapprochée des syndicats et que j'ai rejoint un syndicat, techniquement il n'y a pas eu de réponse à des questions ni d'aide particulière sur le plan juridique. On m'a envoyé le contact d'un avocat, mais très tardivement, j'en avais déjà un depuis très longtemps, donc ça ne m'a pas vraiment servi. Et surtout le jour de la commission de pénalité, quand tu dois avoir une amende supplémentaire, là je me suis dit c'est cool parce que pour la première fois j'ai un représentant du syndicat qui est le mien qui va être présent et du coup qui va j'imagine pouvoir me soutenir ou en tout cas j'aurai pour une fois quelqu'un avec moi dans la pièce quoi. Et en fait, le représentant du syndicat m'a dit dès le début, je vais quitter la pièce. Je lui ai dit, mais pourquoi tu quittes la pièce ? Pourquoi tu ne restes pas ? Et il m'a dit, ouais, mais tu comprends, parce qu'on se connaît et on est du même syndicat. Je lui ai dit, bah justement, on est du même syndicat, peut-être que c'est le moment de servir à quelque chose. Et non, il m'a dit, ouais, non, du coup, ça crée comme un espèce de conflit d'intérêts, tu vois, c'est déontologiquement, donc c'est la coutume dans le Sud. Nous, on quitte la salle quand on connaît quelqu'un, donc il a quitté la pièce, donc je n'avais pas...

  • Speaker #0

    Tu adhères à ce syndicat ou est-ce que tu...

  • Speaker #1

    J'adhère à ce syndicat.

  • Speaker #0

    Je veux dire, est-ce que tu as vraiment un rôle dans ce syndicat ?

  • Speaker #1

    Non, je suis adhérente. Je ne représente rien du tout. Je suis adhérente et j'avais croisé cette personne deux ou trois fois. Je ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, je ne comprends pas quel intérêt d'adhérer à un syndicat si ce n'est justement pas pour qu'ils t'aident dans ces moments de galère. Moi, je pensais que c'était vraiment un rôle clé. C'était leur soutien et leur conseil.

  • Speaker #1

    Moi aussi, mais du coup, je ne veux pas trop... Enfin, tu vois, je ne sais pas, c'est la seule expérience que j'en ai. J'ai été quand même pas mal déçue, quoi. Après, je me suis renseignée. J'ai écrit même au président du syndicat en disant est-ce que c'est comme ça que ça doit se passer ou est-ce qu'il y a eu un bug ponctuel ? Et il m'a dit non, non, c'est comme ça que ça se fait dans le Sud. C'est comme ça que...

  • Speaker #0

    Pourquoi dans le Sud ? C'est un pays à part.

  • Speaker #1

    Non, mais laisse tomber, c'est tout le temps comme ça. Mais pareil pour les CPM, je ne sais pas si tu as remarqué, mais chacun, les différents kinés, là, du coup, moi, j'ai... aider à créer un groupe WhatsApp qui s'appelle les thérapeutes respiratoires où on est un peu plus de 100 maintenant de kinés qui font de la respiration en France pour ces problématiques-là, pour se dire qu'on se sent un peu moins isolé et on essaye de se dire, moi, la CPM m'a dit tel truc, machin, pour essayer de se conseiller un petit peu. Et on a tous des réponses différentes. Chacun dit, moi, j'ai eu tel truc. La loi n'est pas homogène sur le territoire. Elle n'a pas à l'appliquer de façon homogène.

  • Speaker #0

    Ok, ça, je m'en doutais parce qu'avec le zonage, c'est pareil. Toutes les... ces PAM font un peu à leur coisse aussi, donc je m'en doutais. Ok. Et toi, par rapport... Bon, écoute, je pense qu'on a fait le tour de cette histoire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Super intéressant ton groupe pour les kinés en respi. Tu vois le lien, je peux le mettre en description pour que ceux qui font de la respi te rejoignent.

  • Speaker #1

    Ok. Les thérapeutes respi, on avait fait aussi un groupe Facebook pour ceux qui sont sur Facebook. Il s'appelait le Café Respi, où on est plus de 4000. Et d'essayer de moins se sentir isolé.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Café Respi sur Facebook. Et après ?

  • Speaker #1

    Les thérapeutes respiratoires, on est 114 petits kinés sur WhatsApp. Mais du coup, je t'enverrai le lien.

  • Speaker #0

    Sur WhatsApp. OK, trop bien. On mettra les liens sans problème.

  • Speaker #1

    Et aussi, pour finir, on s'aide sur un autre truc, si je peux. je peux faire un tout petit... Tu sais, quand tu parlais des spécificités d'exercice, je pense que ça, ça vaut le coup quand même de le préciser. Quand tu es spécialisé en... Quand tu as une spécificité, pardon, pas une spécialisation, en kinéthérapie respiratoire, normalement, tu sais, tu as une dérogation pour pouvoir t'installer où tu veux et il n'y a pas de zone surdotée en respiration puisque c'est un vaste désert médical, la France, sur le plan réhabilitation respiratoire. Eh bien, en fait, ça, il faut quand même savoir que... Pouvoir être reconnu en tant que thérapeute respiratoire avec une spécificité, ça, c'est pas si compliqué. Enfin, tu vois, tu peux y arriver, à condition d'avoir, tu sais, 3 ans d'expérience dans le domaine, etc. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que ça te donne pas du tout la possibilité de t'installer ou de créer un cabinet, dans la mesure où tu vas te retrouver à nouveau face à une commission de la caisse primaire d'assurance maladie qui va devoir, avec des kinés notamment, décider s'il y a un manquement. sur le territoire. Et ça, nous, que ce soit à Dijon ou à Nice, les retours ont été les mêmes. À chaque fois, on s'est retrouvés face à des gens qui nous ont dit, il n'y a pas de manquement. Quand tu dis, j'ai des courriers des chefs de service des trois hôpitaux locaux qui disent qu'il n'y a vraiment personne, et même les kinés locaux nous disent qu'il n'y a rien sur le plan réhab, ils nous ont dit, on est allés sur Doctolib, on a regardé qui faisait de la kinésithérapie respiratoire, et il y a 19 kinés. Sauf que sur Docto, c'est un décret de compétence. C'est juste ce que tu es capable de faire. Il y a Kinérespi, mais ça ne veut pas dire que tu en fais des petites spécifiques. C'est un truc juste important à savoir. Vous allez pouvoir être reconnu en kinésithérapie respiratoire, mais hélas, il y a une subjectivité terrible pour savoir si oui ou non. Il y a un manquement sur le territoire et les critères qui peuvent être invoqués peuvent être aussi catastrophiques que Doctolib.

  • Speaker #0

    Et tu sais sur quoi ils se basent pour savoir s'il y a des manques ou pas ? Comment ils font ?

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce que je leur ai demandé. Et le seul argument qu'ils m'ont dit, c'est qu'on va trouver 19 kinés qui disent qu'ils font de la kinérespi sur Doctolib. Mais c'est le seul truc.

  • Speaker #0

    Donc, effectivement, moi, j'avais en tête aussi, pour cette dérogation de spécificité, c'est d'avoir des courriers de médecins, etc. Puis, il y a ça. Et apparemment, dans... Ces caisses, ils ne prennent pas en compte ?

  • Speaker #1

    Non, on l'a fait. On avait les courriers des chefs de service, des pneumologues de ville, etc. Et ils nous ont dit, ça c'est du copinage. Donc non, en plus, ce n'est pas des gens qu'on connaît, mais juste ils ont attesté d'eux. Et puis après, du coup, on nous a demandé de justifier qu'on avait une spécialité. Donc on a dû montrer tous les diplômes qu'on avait, les formations, l'expérience, etc. Et leur réponse, ça a été de dire, vous pensez que vous êtes meilleure que les autres ? Non. Donc, ce n'est pas facile. Même créer une activité, alors que pourtant, dans tous les congrès de pneumologie, tu auras toujours la même chose en te disant qu'il y a un désert médical terrible, il y a un manque d'accès aux soins, un patient BPCO, en moyenne, fait une séance par an. C'est quand même vraiment bien, bien, bien validé que ça leur change leur espérance de vie et leur qualité de vie et ils n'y ont pas accès. Et quand toi, tu veux créer une activité, on t'en empêche. Donc, voilà, avoir ça en tête, c'est... Oui.

  • Speaker #0

    Oui, après... Moi, c'est vrai que j'ai fait un post sur le sujet. Je me suis fait un petit peu happer. Je parlais donc de cette dérogation pour spécialité. Non, spécificité. Parce que spécialité, c'est que pour les médecins, bien sûr. Et en fait, bien sûr, ce n'était pas automatique. Sur Instagram, je résume. Dans mon article, je l'ai bien précisé. Ce n'est pas automatique. Il y a une commission. Après, je ne savais pas que c'était à ce point difficile d'avoir cette porte. Mais voilà, bien sûr, c'est un entretien. C'est une décision, quoi. Et d'ailleurs, on va en parler encore avec, tout à l'heure, il y a Thomas Pratt de la FFMKR qui va nous parler notamment du zonage parce qu'apparemment, je ne sais pas si c'est au courant, mais il y a une charte qui a été créée il n'y a pas si longtemps qui permet d'harmoniser justement ces processus de dérogation. Donc, je rappelle, la dérogation pour rentrer dans une zone surdotée, non prioritaire maintenant. Et on va en parler, apparemment, il y a une charte qui permettrait justement de... de dire un petit peu au CPAM ce qu'il faut faire, pas faire, et pour essayer que tout le monde soit un peu sur la même base. Mais je n'en avais pas du tout entendu parler. Je ne sais pas si tu en avais entendu parler. Oui, du tout. Donc du coup, il va arriver tout à l'heure, 9h15, 9h20. Voilà, je te souhaite... Je crois que tu as pas mal de choses à faire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, j'y retourne au patient. Merci beaucoup en tout cas, et j'espère que ça servira. à tes auditeurs mais le but c'est pas j'insiste juste, le but c'est pas ni de faire peur, ni de vous désespérer c'est pas un message pessimiste c'est juste que je pense qu'il faut qu'on s'arme un tout petit peu plus et qu'on soit peut-être un tout petit peu plus conscient de nos droits pour pouvoir faire évoluer les choses parce qu'on est quand même à la merci d'un système administratif qui déshumanise pas mal le process donc essayons d'avoir une bonne culture sur le sujet et franchement ce que tu fais va complètement dans ce sens là donc c'est très cool je repartage à chaque fois tes...... et poste parce que vraiment tu diffuses beaucoup de connaissances et c'est vraiment chouette.

  • Speaker #0

    Bah écoute, merci beaucoup et merci d'être venu, ça m'a fait trop plaisir de pouvoir parler avec toi et te connaître un peu plus, parce que ça fait quand même un bail quand on se suit sur Insta et merci de nous avoir parlé de tout ça, je sais que c'est pas évident c'est un peu touchy comme sujet, il y a des gens qui nous regardent, il y a tout ça donc merci d'en parler, d'oser en parler et moi je vais m'empresser de faire un post et de faire d'écrire sur ça.

  • Speaker #1

    Ok, trop cool

  • Speaker #0

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bonne matinée !

  • Speaker #0

    Bonne fin de semaine ! Ciao !

Description

Bienvenue dans ce 6ème épisode de L’Actu Kiné de la semaine ! Cette fois-ci, j’ai le plaisir d’interviewer Mathilde de La Bulle Kiné (@la_bulle_kine)


🗓 Nos sujets abordés :

• 😱 Les problèmes d’indus avec l’acte BPCO (ARL 20 et 28)

• 📝 Les points d’attention dans une prescription médicale

• 📍 Zonage : la dérogation pour spécificité d’exercice


📣 L’Actu Kiné de la semaine, c’est tous les mercredis à 9h, en live sur mon compte Instagram @yotera.kine.


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Julien


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nouvel épisode de l'actu qui naît de la semaine et c'est déjà le sixième épisode. Ça passe vite et en attendant que ça se connecte sur Instagram, ça y est, c'est parti sur Instagram. Donc cette fois-ci, il n'y a pas encore Gwen parce que Gwen, elle est un peu fatiguée, elle voulait dormir. Non, ce n'est pas vrai. Elle va arriver à 9h. On a décalé un petit peu l'horaire exceptionnellement pour accueillir du coup Mathilde. Je découvre un petit peu ta personne parce que je te suivais sur Instagram et je pensais que tu t'appelais Labule. Non, je plaisante. Du coup, tu vas nous te présenter, nous parler un peu de ce que tu fais dans ta vie, au cabinet.

  • Speaker #1

    Dans ta vie, oula ! Oui, du coup, je m'appelle Mathilde Labule, vous faites comme vous voulez. Et avec mon associé Océane, on a créé un cabinet qui s'appelle La Bulle à Nice et on fait exclusivement de la kinésithérapie respiratoire. On ne s'occupe que de patients qui ont une souffrance en lien avec la respiration. Et maintenant, on est neuf kinés dans La Bulle et on ne fait tous que de la kinésithérapie respiratoire. Et ça englobe plein de choses, la relaxation, le yoga, la partie ORL, la rééducation de la langue. la mobilité thoracique, il y a plein de trucs à faire donc on s'amuse bien et on est un espèce de petit ovni respiratoire

  • Speaker #0

    Et vous faites un petit peu des ateliers c'est ça ? à côté en ornement des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait des le yoga typiquement c'est ornement quand les patients vont courir avec les kiné ou qu'on prépare tout au long de l'année on les entraîne à la course et Et à la fin de l'année ou régulièrement, on va faire par exemple un marathon en relais ou le 10 km sur la prom des Anglais. Donc ça, c'est pareil, c'est une activité en dehors. Donc oui, il y a du renfort aussi comme ça, une sorte de circuit hit qui peut être proposé.

  • Speaker #0

    Trop intéressant. Franchement, c'est super inspirant ton cabinet et ton Instagram. Ça donne trop envie de lancer un projet comme celui-ci. Vous avez mis longtemps à développer ça ?

  • Speaker #1

    C'est allé assez vite, ça fait dix ans qu'on se forme non-stop et qu'on enchaîne les formations universitaires et non-universitaires et techniques et blabla pour créer le concept. Et après par contre on a ouvert en 2018 à deux et on a encadré tout de suite des étudiants, donné des cours dans les écoles et chaque année on a recruté deux étudiants, deux stagiaires qui sont devenus nos collaborateurs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Si tu veux on va parler d'un sujet d'actualité. donc on sait tous il y a eu la nouvelle NGAP qui est apparue et il y a un des actes de cette NGAP qui pose certains soucis spécifiquement pour ceux qui font beaucoup de respi comme toi et donc c'est l'acte si je ne me trompe pas ARL 28 et 20 et si tu veux nous en parler ce sera encore beaucoup plus simple

  • Speaker #1

    Ça posait déjà des soucis avant. Ça n'a pas changé de grand-chose parce que c'était un AMK 28 et 20, qui correspond aux patients qui sont porteurs de la BPCO. Cet ARL ou cet AMK correspond à une cotation qui est plus grande, mieux valorisée que les autres, parce que ça correspond à un soin qui est long, qui dure entre une heure et une heure et demie, et qui va inclure l'éducation thérapeutique, le renfort, l'aveugle, les techniques de drainage, tout ce que tu dois faire. quelqu'un respire. Donc en théorie c'était une super idée, on se disait trop bien on va pouvoir faire du travail de qualité mais en pratique cet acte il est valable que quand tu as un patient qui est en ALD 14 qui correspond administrativement à ce que c'est qu'un patient BPCO donc par exemple si tu as quelqu'un au cabinet qui vient de voir qu'il a une BPCO, qu'il a une ordonnance en ALD, bah toi tu te dis ok bon bah je vais faire sa rééducation de BPCO c'est pour ça qu'il est prescrit donc c'est pas écrit BPCO sur leur dos mais... il a une BPCO, il vient pour de la kiné respiratoire. Donc, tu vas côté la MK28 et là, la CPM va t'appeler en disant Non, vous remboursez tout. Parce qu'en fait, s'il n'a pas un ALD 14, il est en ALD pour autre chose parce qu'il est cardiopathe ou qu'il a eu un cancer du sein il y a 5 ans. Donc, administrativement, rien que pour ça, de ne pas connaître l'ALD de ton patient, c'est un peu galère. Mais ça, j'ai vu que ça allait être amené à évoluer. Et nous, par exemple, ils nous ont refait un... Donc, on enchaîne. Nous, on a beaucoup, beaucoup de... Vu qu'on fait... que de la respiration. Alors, ce n'est pas tant d'AMK 20-28, c'est beaucoup de 8,5 aussi, mais on a quand même pas mal de contrôles de la sécurité sociale et donc, notamment, on en a eu un qui nous a demandé de rembourser tous les prescriptions sur lesquelles ne figure pas la mention BPCO. Il faudrait que la mention de la pathologie soit écrite dessus. Donc, c'est comme toujours, en fait, détails inavancés. Derrière, ils essayent un peu de récupérer. Donc, on essaye de ne pas juste dépeindre un tableau sombre. C'est cool qu'il y ait une avancée. C'est cool que cette lettre clé existe. Maintenant, il va falloir, je pense, l'ouvrir un peu et ne pas se dire que c'est que pour les ALD14 et que quelqu'un qui vient d'avoir une shirto, il nécessite aussi des séances longues. Quelqu'un qui a une fibrose pulmonaire, il nécessite aussi des séances longues. comme une mycobicidose, comme ce que tu veux, et que du coup, quand tu es un suffisant respirateur chronique, ce serait chouette que ce soit la clinique qui prime et pas l'administratif. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, et donc du coup, techniquement, tu as coté cet acte sans forcément savoir, parce qu'on ne peut pas savoir, connaître l'ALD de notre patient et surtout pas savoir lequel ALD. Et donc, la sécu te demande des indus. Donc ça, c'est récent, c'est ça, c'est de cette année ?

  • Speaker #1

    C'est arrivé, c'est très long ce truc-là. Moi, c'est arrivé l'année dernière. C'était octobre de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Et ils te demandent des indics depuis le début de ton activité ?

  • Speaker #1

    Non, il y a des fois, ça dépend. Ça aussi, je ne sais pas trop comment ils se débrouillent. Il y a des fois, c'est un contrôle sur trois mois. Moi, j'ai eu un contrôle sur 18 mois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, ils te demandent un certain montant. Qu'est-ce que tu as fait ?

  • Speaker #1

    Au début, tu ne te sens pas hyper bien. En plus, tu reçois, je vous l'avais montré sur une vidéo sur la bulle, mais tu reçois un tableau affreux avec des mini-lignes et tu ne comprends pas grand-chose à ce qui t'arrive. Et surtout, moi, je ne suis quand même pas... plutôt tendance directement à me dire j'ai du merder quelque part, à culpabiliser et à te dire qu'est-ce que j'ai fait en plus on a une secrétaire au cabinet on a des salariés au cabinet donc tu sais il y a des cotations qui ne sont pas faites directement par toi parce que tes salariés ils cotent sur toi donc je me suis dit qu'est-ce qu'on a fait, où est-ce que ça va pas donc j'ai tout épluché, ça te prend un bon mois quand même parce que t'as je sais plus combien de lignes t'as des centaines de lignes Et puis, jusqu'à ce que tu retrouves toutes les ordonnances, tu compares par rapport à ce qu'ils disent, et là, tu vas commencer à voir, à te renseigner un petit peu aussi avec les syndicats, avec les gens que tu connais et qui sont plus informés que toi sur le sujet, si tu étais dans les clous ou pas. Et en l'occurrence, a priori, oui, je ne veux pas trop m'avancer, on verra au tribunal, mais du coup, j'ai contesté l'indu. J'ai dit que je n'étais pas d'accord, qu'on n'avait pas la même lecture de la loi et qu'il y avait vraiment des choses qui me semblaient abusives, notamment le QSP, etc. Enfin bon, on verra. Donc voilà, et du coup, normalement, quand tu contestes, ça fait que tu dois attendre. Donc tu as une commission de recours amiable, donc tu vas pouvoir discuter avec eux, en théorie. Donc c'est ce que j'ai fait, je suis allée en commission de recours amiable. Et puis là, ils te disent, si tu n'as pas de réponse pendant deux mois, c'est que ton recours n'a pas été accepté.

  • Speaker #0

    La commission, c'est entre qui et qui, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis tellement nulle pour ça. La commission de recours, je crois que quand j'y suis allée, c'était que des administratifs. Mais je suis vraiment... Ce que je dis avec des pincettes...

  • Speaker #0

    C'est de la sécu, de manière...

  • Speaker #1

    Oui, voilà. C'était des gens de la CPM qui ont bien insisté sur...

  • Speaker #0

    Pas seulement.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait des syndicats pour t'épauler ? Non. Des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore à ce moment-là. Et du coup, j'avais fait appel à un kiné qui est très bien informé sur le sujet et qui fait partie d'un syndicat qui s'appelle Bruno Pierre, qui était venu de sa région, qui est loin de Nice, pour m'assister pendant cette... commission et que je ne sois pas toute seule parce que tu as un peu l'impression d'être... En plus quand tu es une fille, ce n'est pas pour insister avec ça, mais bon, ils te parlent vraiment comme si tu étais une enfant de 5 ans quoi. Donc c'est très paternaliste et très Oh là là, on va vous taper sur les doigts Et surtout, tu n'as pas le droit d'argumenter sur la pathologie. Moi je me disais, je peux peut-être parler de la clinique du coup, mais ils n'ont pas envie que tu parles de clinique et ils m'ont dit Non, non, c'est un contrôle administratif, ça ne sert à rien d'essayer de parler de vos patients, nous c'est l'administratif qui nous... Et moi je disais C'est mon patient qui a une... une situation administrative, mais non, ça ne marche pas comme ça. Et donc après, tu as une commission de pénalité, tu passes dans une seconde commission qui va éventuellement rajouter une amende à ton indu, là il y a des syndicats, etc., qui peut aller jusqu'à 50% du montant total. Donc moi je suis passée en commission de pénalité, là tu as 12 ou 14 personnes, je ne sais plus, qui te rajoutent une amende que tu peux contester également, amende à titre pédagogique, puisqu'ils considèrent que ce n'est pas assez pédagogique de te faire un indu. Et donc après, tu as la possibilité d'aller au tribunal, tribunal qui, vu qu'il y a des délais énormes dans la justice française sur le pôle social, du coup, j'attends décembre 2025. Donc, c'est dans un an. Et en attendant, du coup, la CPM, normalement, n'a pas le droit de prélever les fonds. Elle l'a fait. Elle a prélevé les milliers d'euros qu'elle me demande. Enfin, ça, on les prélevait. Tu vois, à chaque fois que je facturais un acte, elle me retirait ce qu'elle pensait que je devais. Ah d'accord. Donc du coup, si ça vous arrive, sachez que vous pouvez écrire à la CPM en disant vous n'avez pas le droit de faire ça et là, ils ont tout remboursé en s'excusant.

  • Speaker #0

    D'accord. Ok. Bon conseil du coup. Oui, parce qu'ils prélèvent en disant vous nous devez tel argent donc du coup, ils te prélèvent sur ce qu'ils doivent te payer, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tant qu'il n'y a pas de verdict rendu, en fait, ils ne semblent pas faire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et du coup, en fait, ils font un peu justice eux-mêmes. Et du coup, conseil aussi pour les kinés, regardez bien vos retours à des lits. J'imagine que c'est un classique pour tout le monde, mais moi, c'est pas du tout un truc que... Au milieu de tout ce qu'il y a à gérer, je passais pas mon temps à ça. Mais il y a que quand tu regardes tes retours que tu peux voir les prélèvements surplus, ça s'appelle. Et donc, c'est quand ils considèrent que t'as un indu et qu'ils te retiennent de l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai que moi aussi, je me suis pas... trop pencher dans tout ce traquenard administratif, mais je pense que c'est important aussi. C'est bien malgré moi. Je pense que vous penchez davantage aussi. Alors du coup, leur argument principal, c'était lequel ? C'était de dire que ce n'était pas des passions déclarées en ALD BPCO, donc ALD 14, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, sachant qu'il y avait des fois, c'était écrit ALD 14 sur l'ordonnance et ils disent quand même ça, nous, on ne sait pas le lire. Ce qu'ils veulent, c'est... Ils te disent, nous, on ne sait pas vraiment à quoi ça correspond, même si quand c'était écrit à LD14. Donc, ils veulent vraiment le nom de la pathologie écrit sur l'ordonnance. Sauf qu'avec Océane, quand on va faire des conférences à droite à gauche avec des pneumologues et qu'on leur dit, s'il vous plaît, pour nous mettre à l'abri, parce que vraiment, c'est difficile de travailler, est-ce que vous pouvez écrire BPCO sur l'ordonnance ? Ils nous disent, nous, on aura des problèmes avec notre ordre si on fait ça. On n'a pas le droit d'écrire une pathologie sur une ordonnance. C'est un document administratif et ce n'est pas... Enfin, c'est soumis au secret médical. Donc, normalement, il faudrait faire un...

  • Speaker #0

    Un volet.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce qui est rarement fait, je ne sais pas à quel point...

  • Speaker #0

    Depuis que je suis libérale, ça m'est arrivé une seule fois de voir ce volet. Et c'est là que j'ai compris, ah oui, d'accord, et ils précisent bien que ce volet est caché. Quand on scanne l'ordonnance, personne en administratif ne le verra. Et c'est là que j'ai compris un peu ce truc de, on n'a pas le droit d'écrire, enfin, ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie sur l'ordonnance. C'est là que j'ai bien compris. Mais c'est hyper rare, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui. Donc il y avait ça. Et puis du coup, je leur disais, mais ce n'est pas juste parce que finalement, moi, j'ai fait les actes. Là, vous récupérez, je ne sais plus combien de centaines d'heures de travail que j'ai effectuées et sur lesquelles j'ai été imposée. J'ai payé de la Carpimco, de l'Ursef, des impôts sur ce que vous venez. Donc, ce n'est pas juste du temps perdu, c'est vraiment du travail à perte pour un truc. Et ils te disent, c'est à vous d'éduquer les pneumologues.

  • Speaker #0

    Allez !

  • Speaker #1

    Je te jure, c'est la phrase, c'est à vous de les éduquer. Oui, tu es gentil. Ce n'est pas souvent bien vécu aussi de la part des médecins de se dire Elle est marrante la kiné, elle n'a pas à me dicter exactement ce que je vais mettre sur leur dos.

  • Speaker #0

    Mais surtout si ça fait partie d'une bonne pratique. Si on leur a dit de ne pas écrire la pathologie, est-ce que tu vas les éduquer sur quoi exactement ?

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    oui. En fait, leurs arguments, c'est terrible. Quand tu leur dis Je n'ai pas accès à la LLD et en plus ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie, il n'y a aucun sens dans leurs arguments.

  • Speaker #1

    Oui. c'est pour ça que je me suis dit que je me permettais d'aller t'imagines bien que ça m'éclate pas franchement c'est pas mon sujet je suis pas passionnée par tout ça et puis ça fait peur honnêtement je t'en parle avec le sourire parce que bon on est en équipe mais je me suis resit vraiment si j'étais toute seule genre seule dans mon cab à recevoir ça mais je fais autre chose ça t'écrase complètement tu te sens vraiment David contre Goliath c'est pas drôle donc il y avait ça il y avait c'est Les QSP, donc quantité suffisante pour, si tu vois ça. Non,

  • Speaker #0

    ouais, dis-moi.

  • Speaker #1

    Un QSP sur une ordonnance, c'est censé être une petite mention qu'un médecin a écrite pour faire en sorte qu'un patient ait accès à une certaine durée de médicaments pendant une période. Genre, s'il prescrit des antibios, il va te mettre quantité suffisante pour six mois, par exemple, si tu as des antibios au long cours. Comme ça, tu n'es jamais en dèche. Si tu n'en as pas assez, le pharmacien va continuer à t'en délivrer jusqu'à telle date.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sauf qu'il y a des médecins qui ont écrit QSP, sept jours, sur des ordos de kiné. Donc du coup, par exemple, j'ai eu un petit bébé qui avait une dyskinésie ciliaire primitive, donc c'est une patho comparable si tu ne vois pas à la mycobicidose, donc pas un truc qui va se régler en 7 jours, tu vois, et un truc où tu es obligé de faire des soins, quoi. Donc c'était écrit QSP 7 jours, je m'étais renseignée, et puis j'avais vu les documents des URPS, etc., qui disaient que ça ne s'applique pas à la kinésithérapie, n'en tenez pas compte, ça ne limite pas la prescription, donc ça s'adresse à un médicament et pas à la kiné, quoi. Et en fait, du coup, ça aussi, la sécu m'a dit, non, non, vous remboursez les six mois de séance que vous avez fait pour cet enfant, sachant qu'on le voyait du coup très régulièrement. Donc, j'ai appelé le médecin qui m'a dit, on est désolé, je ne sais pas pourquoi on a écrit ça, on vous refait une ordo qui couvre la période. Là, tu donnes l'ordo à la sécu qui dit, ah non, on ne les prend pas à titre rétrospectif. Il fallait les donner avant. Si vous donnez les ordos complémentaires ensuite, c'est mort. Donc, ça aussi, il faut le savoir. Tu peux faire des ordos après.

  • Speaker #0

    Oui, une fois que tu l'as scanné, que ça a été envoyé, tu ne peux pas la changer en fait.

  • Speaker #1

    Ou tu peux pas en fournir une pour compléter une période, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Donc, pareil, Andrew, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, après, c'est pas passionnant, mais tout ça pour dire que c'est pas... Ce n'est pas facilité.

  • Speaker #0

    Non, mais après, je trouve que c'est quand même intéressant d'en parler. Je pense que c'est important de faire attention lorsqu'on a une ordonnance à tout ça, en fait. Parce que des fois, on fait les choses un peu à la vabite ou on n'a pas forcément le temps de s'y pencher. Et du coup, moi, ce que je voulais savoir, donc ton verdict, si je peux appeler ça comme ça, il va être rendu en décembre 2025, ce qui est vraiment longtemps, dans un an. En un an, il peut se passer pas mal de choses et j'ai l'impression qu'il y a des lignes qui sont en train de bouger.

  • Speaker #1

    ça avance dans notre sens plutôt l'évolution des pratiques notamment le fait que les kinés puissent renouveler les ordeaux mais c'est pas rétroactif donc même si la loi évolue moi je vais être jugée selon la loi de 2020 ah

  • Speaker #0

    oui d'accord par rapport à ce que tu as facturé en fait exactement et donc les lignes qui bougent tu m'as dit c'est potentiellement qu'on aurait un le droit d'avoir accès à l'ALD ? Enfin, de visualiser, d'avoir accès ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est Guillaume Rall, le président du SNMKR, qui a mis ça sur Insta il n'y a pas si longtemps, que tu avais... On va partager, d'ailleurs, je crois. Il disait qu'on aurait accès, que c'était un premier pas, qu'on pourrait avoir accès à l'ALD, au type d'ALD de notre patient, en allant sur Amélie. Bon, c'est un début, mais en vrai, est-ce qu'on n'a aussi que ça à faire que de se dire, quand on a une ordre d'eau, de prendre le temps d'aller sur Amélie Pro, de regarder ? C'est aussi hyper laborieux. Mais bon, c'est déjà un début.

  • Speaker #0

    Oui, et puis bon, malheureusement, tu es spécialisée en respi, donc oui, ça te concerne d'autant plus. Mais nous, sur l'ensemble de la NGAP, en fait, il n'y a que cet acte qui est associé forcément, remboursé, forcément, s'il y a cet ARLD. Donc, pour toi, c'est fastidieux, mais peut-être pour les autres kinés qu'on en a de temps en temps, ça se fait, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est clair. Et aussi, un bon truc à savoir, évidemment, vérifier que les ordeaux sont signés. Il y a des ordeaux qui n'étaient pas signés par le médecin, qui avaient oublié. On doit rembourser tous nos actes. Vérifier que le médecin a mis le bon nom d'un prénom d'enfant. Il y a un pédiatre qui s'est planté et qui a écrit Léo au lieu d'écrire Enzo J'ai dû rembourser tous les soins. Vérifier, vraiment liser l'ordonnance, parce que souvent, elle n'est pas correcte. Et quand elle n'est pas correcte, c'est votre travail qui est directement imputé. Le médecin n'aura aucun compte à rendre. Et vous, oui. Et aussi, un autre truc important, si vous faites de la double cotation, donc nous, par exemple, il y a des patients qui avaient une ordonnance qui précisait kinésithérapie respiratoire et renforcement musculaire des membres inférieurs et des membres supérieurs. Et du coup, quand c'est un patient à un respi chronique, normalement, tu pouvais coter le 8,5 et le 9,5 pour pouvoir avoir deux séances sur deux zones différentes pour deux affections différentes et pouvoir travailler une heure avec ton patient. Sauf que ça, la sécu a dit, c'est vrai. Mais une ordonnance égale une prescription. Donc, vous êtes obligés d'avoir deux prescriptions distinctes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ça aussi, à nouveau, il va falloir que ça s'argumente parce que quand tu vas chez le pharmacien avec sur une ordo d'oliprane et, je ne sais pas, c'est sur la même ordo et tu as deux prescriptions. Eux, là, ils argumentent qu'il faut deux documents séparés. Donc, c'est sûr qu'il y a une partie où on veut récupérer des fonds.

  • Speaker #0

    Ok. Eh bien, moi, je pense que ça vaut vraiment le coup de faire un article et un post qui résument, en fait, tous les éléments clés à faire attention lorsqu'on reçoit une ordonnance. Je pense que je vais m'y atteler. Ça te dit, on fera un poste ensemble. Mais je pense qu'il faut en parler plus. Et du coup, j'en reviens toujours à ça, mais il y a des syndicats qui t'ont aidé. Je trouve que c'est pas mal de préciser que dans ces cas-là, peut-être qu'il faut contacter les syndicats. Qu'est-ce que tu en penses sur ça ? Je vois ta tête.

  • Speaker #1

    Alors, oui. Non, mais il faut quand même avoir en tête qu'il y a eu un kiné qui fait partie d'un syndicat qui m'a énormément aidée. Mais en fait, il l'a fait en dehors de sa mission syndicale. Il se trouve juste que c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui, du coup, vraiment m'a épaulée. C'est lui qui m'a guidée tout au long du parcours. S'il n'avait pas été là, je ne savais même pas qu'on pouvait faire recours. Je n'avais aucune connaissance sur le sujet. Donc, c'est très cool. Mais localement, quand je me suis rapprochée des syndicats et que j'ai rejoint un syndicat, techniquement il n'y a pas eu de réponse à des questions ni d'aide particulière sur le plan juridique. On m'a envoyé le contact d'un avocat, mais très tardivement, j'en avais déjà un depuis très longtemps, donc ça ne m'a pas vraiment servi. Et surtout le jour de la commission de pénalité, quand tu dois avoir une amende supplémentaire, là je me suis dit c'est cool parce que pour la première fois j'ai un représentant du syndicat qui est le mien qui va être présent et du coup qui va j'imagine pouvoir me soutenir ou en tout cas j'aurai pour une fois quelqu'un avec moi dans la pièce quoi. Et en fait, le représentant du syndicat m'a dit dès le début, je vais quitter la pièce. Je lui ai dit, mais pourquoi tu quittes la pièce ? Pourquoi tu ne restes pas ? Et il m'a dit, ouais, mais tu comprends, parce qu'on se connaît et on est du même syndicat. Je lui ai dit, bah justement, on est du même syndicat, peut-être que c'est le moment de servir à quelque chose. Et non, il m'a dit, ouais, non, du coup, ça crée comme un espèce de conflit d'intérêts, tu vois, c'est déontologiquement, donc c'est la coutume dans le Sud. Nous, on quitte la salle quand on connaît quelqu'un, donc il a quitté la pièce, donc je n'avais pas...

  • Speaker #0

    Tu adhères à ce syndicat ou est-ce que tu...

  • Speaker #1

    J'adhère à ce syndicat.

  • Speaker #0

    Je veux dire, est-ce que tu as vraiment un rôle dans ce syndicat ?

  • Speaker #1

    Non, je suis adhérente. Je ne représente rien du tout. Je suis adhérente et j'avais croisé cette personne deux ou trois fois. Je ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, je ne comprends pas quel intérêt d'adhérer à un syndicat si ce n'est justement pas pour qu'ils t'aident dans ces moments de galère. Moi, je pensais que c'était vraiment un rôle clé. C'était leur soutien et leur conseil.

  • Speaker #1

    Moi aussi, mais du coup, je ne veux pas trop... Enfin, tu vois, je ne sais pas, c'est la seule expérience que j'en ai. J'ai été quand même pas mal déçue, quoi. Après, je me suis renseignée. J'ai écrit même au président du syndicat en disant est-ce que c'est comme ça que ça doit se passer ou est-ce qu'il y a eu un bug ponctuel ? Et il m'a dit non, non, c'est comme ça que ça se fait dans le Sud. C'est comme ça que...

  • Speaker #0

    Pourquoi dans le Sud ? C'est un pays à part.

  • Speaker #1

    Non, mais laisse tomber, c'est tout le temps comme ça. Mais pareil pour les CPM, je ne sais pas si tu as remarqué, mais chacun, les différents kinés, là, du coup, moi, j'ai... aider à créer un groupe WhatsApp qui s'appelle les thérapeutes respiratoires où on est un peu plus de 100 maintenant de kinés qui font de la respiration en France pour ces problématiques-là, pour se dire qu'on se sent un peu moins isolé et on essaye de se dire, moi, la CPM m'a dit tel truc, machin, pour essayer de se conseiller un petit peu. Et on a tous des réponses différentes. Chacun dit, moi, j'ai eu tel truc. La loi n'est pas homogène sur le territoire. Elle n'a pas à l'appliquer de façon homogène.

  • Speaker #0

    Ok, ça, je m'en doutais parce qu'avec le zonage, c'est pareil. Toutes les... ces PAM font un peu à leur coisse aussi, donc je m'en doutais. Ok. Et toi, par rapport... Bon, écoute, je pense qu'on a fait le tour de cette histoire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Super intéressant ton groupe pour les kinés en respi. Tu vois le lien, je peux le mettre en description pour que ceux qui font de la respi te rejoignent.

  • Speaker #1

    Ok. Les thérapeutes respi, on avait fait aussi un groupe Facebook pour ceux qui sont sur Facebook. Il s'appelait le Café Respi, où on est plus de 4000. Et d'essayer de moins se sentir isolé.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Café Respi sur Facebook. Et après ?

  • Speaker #1

    Les thérapeutes respiratoires, on est 114 petits kinés sur WhatsApp. Mais du coup, je t'enverrai le lien.

  • Speaker #0

    Sur WhatsApp. OK, trop bien. On mettra les liens sans problème.

  • Speaker #1

    Et aussi, pour finir, on s'aide sur un autre truc, si je peux. je peux faire un tout petit... Tu sais, quand tu parlais des spécificités d'exercice, je pense que ça, ça vaut le coup quand même de le préciser. Quand tu es spécialisé en... Quand tu as une spécificité, pardon, pas une spécialisation, en kinéthérapie respiratoire, normalement, tu sais, tu as une dérogation pour pouvoir t'installer où tu veux et il n'y a pas de zone surdotée en respiration puisque c'est un vaste désert médical, la France, sur le plan réhabilitation respiratoire. Eh bien, en fait, ça, il faut quand même savoir que... Pouvoir être reconnu en tant que thérapeute respiratoire avec une spécificité, ça, c'est pas si compliqué. Enfin, tu vois, tu peux y arriver, à condition d'avoir, tu sais, 3 ans d'expérience dans le domaine, etc. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que ça te donne pas du tout la possibilité de t'installer ou de créer un cabinet, dans la mesure où tu vas te retrouver à nouveau face à une commission de la caisse primaire d'assurance maladie qui va devoir, avec des kinés notamment, décider s'il y a un manquement. sur le territoire. Et ça, nous, que ce soit à Dijon ou à Nice, les retours ont été les mêmes. À chaque fois, on s'est retrouvés face à des gens qui nous ont dit, il n'y a pas de manquement. Quand tu dis, j'ai des courriers des chefs de service des trois hôpitaux locaux qui disent qu'il n'y a vraiment personne, et même les kinés locaux nous disent qu'il n'y a rien sur le plan réhab, ils nous ont dit, on est allés sur Doctolib, on a regardé qui faisait de la kinésithérapie respiratoire, et il y a 19 kinés. Sauf que sur Docto, c'est un décret de compétence. C'est juste ce que tu es capable de faire. Il y a Kinérespi, mais ça ne veut pas dire que tu en fais des petites spécifiques. C'est un truc juste important à savoir. Vous allez pouvoir être reconnu en kinésithérapie respiratoire, mais hélas, il y a une subjectivité terrible pour savoir si oui ou non. Il y a un manquement sur le territoire et les critères qui peuvent être invoqués peuvent être aussi catastrophiques que Doctolib.

  • Speaker #0

    Et tu sais sur quoi ils se basent pour savoir s'il y a des manques ou pas ? Comment ils font ?

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce que je leur ai demandé. Et le seul argument qu'ils m'ont dit, c'est qu'on va trouver 19 kinés qui disent qu'ils font de la kinérespi sur Doctolib. Mais c'est le seul truc.

  • Speaker #0

    Donc, effectivement, moi, j'avais en tête aussi, pour cette dérogation de spécificité, c'est d'avoir des courriers de médecins, etc. Puis, il y a ça. Et apparemment, dans... Ces caisses, ils ne prennent pas en compte ?

  • Speaker #1

    Non, on l'a fait. On avait les courriers des chefs de service, des pneumologues de ville, etc. Et ils nous ont dit, ça c'est du copinage. Donc non, en plus, ce n'est pas des gens qu'on connaît, mais juste ils ont attesté d'eux. Et puis après, du coup, on nous a demandé de justifier qu'on avait une spécialité. Donc on a dû montrer tous les diplômes qu'on avait, les formations, l'expérience, etc. Et leur réponse, ça a été de dire, vous pensez que vous êtes meilleure que les autres ? Non. Donc, ce n'est pas facile. Même créer une activité, alors que pourtant, dans tous les congrès de pneumologie, tu auras toujours la même chose en te disant qu'il y a un désert médical terrible, il y a un manque d'accès aux soins, un patient BPCO, en moyenne, fait une séance par an. C'est quand même vraiment bien, bien, bien validé que ça leur change leur espérance de vie et leur qualité de vie et ils n'y ont pas accès. Et quand toi, tu veux créer une activité, on t'en empêche. Donc, voilà, avoir ça en tête, c'est... Oui.

  • Speaker #0

    Oui, après... Moi, c'est vrai que j'ai fait un post sur le sujet. Je me suis fait un petit peu happer. Je parlais donc de cette dérogation pour spécialité. Non, spécificité. Parce que spécialité, c'est que pour les médecins, bien sûr. Et en fait, bien sûr, ce n'était pas automatique. Sur Instagram, je résume. Dans mon article, je l'ai bien précisé. Ce n'est pas automatique. Il y a une commission. Après, je ne savais pas que c'était à ce point difficile d'avoir cette porte. Mais voilà, bien sûr, c'est un entretien. C'est une décision, quoi. Et d'ailleurs, on va en parler encore avec, tout à l'heure, il y a Thomas Pratt de la FFMKR qui va nous parler notamment du zonage parce qu'apparemment, je ne sais pas si c'est au courant, mais il y a une charte qui a été créée il n'y a pas si longtemps qui permet d'harmoniser justement ces processus de dérogation. Donc, je rappelle, la dérogation pour rentrer dans une zone surdotée, non prioritaire maintenant. Et on va en parler, apparemment, il y a une charte qui permettrait justement de... de dire un petit peu au CPAM ce qu'il faut faire, pas faire, et pour essayer que tout le monde soit un peu sur la même base. Mais je n'en avais pas du tout entendu parler. Je ne sais pas si tu en avais entendu parler. Oui, du tout. Donc du coup, il va arriver tout à l'heure, 9h15, 9h20. Voilà, je te souhaite... Je crois que tu as pas mal de choses à faire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, j'y retourne au patient. Merci beaucoup en tout cas, et j'espère que ça servira. à tes auditeurs mais le but c'est pas j'insiste juste, le but c'est pas ni de faire peur, ni de vous désespérer c'est pas un message pessimiste c'est juste que je pense qu'il faut qu'on s'arme un tout petit peu plus et qu'on soit peut-être un tout petit peu plus conscient de nos droits pour pouvoir faire évoluer les choses parce qu'on est quand même à la merci d'un système administratif qui déshumanise pas mal le process donc essayons d'avoir une bonne culture sur le sujet et franchement ce que tu fais va complètement dans ce sens là donc c'est très cool je repartage à chaque fois tes...... et poste parce que vraiment tu diffuses beaucoup de connaissances et c'est vraiment chouette.

  • Speaker #0

    Bah écoute, merci beaucoup et merci d'être venu, ça m'a fait trop plaisir de pouvoir parler avec toi et te connaître un peu plus, parce que ça fait quand même un bail quand on se suit sur Insta et merci de nous avoir parlé de tout ça, je sais que c'est pas évident c'est un peu touchy comme sujet, il y a des gens qui nous regardent, il y a tout ça donc merci d'en parler, d'oser en parler et moi je vais m'empresser de faire un post et de faire d'écrire sur ça.

  • Speaker #1

    Ok, trop cool

  • Speaker #0

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bonne matinée !

  • Speaker #0

    Bonne fin de semaine ! Ciao !

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Description

Bienvenue dans ce 6ème épisode de L’Actu Kiné de la semaine ! Cette fois-ci, j’ai le plaisir d’interviewer Mathilde de La Bulle Kiné (@la_bulle_kine)


🗓 Nos sujets abordés :

• 😱 Les problèmes d’indus avec l’acte BPCO (ARL 20 et 28)

• 📝 Les points d’attention dans une prescription médicale

• 📍 Zonage : la dérogation pour spécificité d’exercice


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Julien


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nouvel épisode de l'actu qui naît de la semaine et c'est déjà le sixième épisode. Ça passe vite et en attendant que ça se connecte sur Instagram, ça y est, c'est parti sur Instagram. Donc cette fois-ci, il n'y a pas encore Gwen parce que Gwen, elle est un peu fatiguée, elle voulait dormir. Non, ce n'est pas vrai. Elle va arriver à 9h. On a décalé un petit peu l'horaire exceptionnellement pour accueillir du coup Mathilde. Je découvre un petit peu ta personne parce que je te suivais sur Instagram et je pensais que tu t'appelais Labule. Non, je plaisante. Du coup, tu vas nous te présenter, nous parler un peu de ce que tu fais dans ta vie, au cabinet.

  • Speaker #1

    Dans ta vie, oula ! Oui, du coup, je m'appelle Mathilde Labule, vous faites comme vous voulez. Et avec mon associé Océane, on a créé un cabinet qui s'appelle La Bulle à Nice et on fait exclusivement de la kinésithérapie respiratoire. On ne s'occupe que de patients qui ont une souffrance en lien avec la respiration. Et maintenant, on est neuf kinés dans La Bulle et on ne fait tous que de la kinésithérapie respiratoire. Et ça englobe plein de choses, la relaxation, le yoga, la partie ORL, la rééducation de la langue. la mobilité thoracique, il y a plein de trucs à faire donc on s'amuse bien et on est un espèce de petit ovni respiratoire

  • Speaker #0

    Et vous faites un petit peu des ateliers c'est ça ? à côté en ornement des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait des le yoga typiquement c'est ornement quand les patients vont courir avec les kiné ou qu'on prépare tout au long de l'année on les entraîne à la course et Et à la fin de l'année ou régulièrement, on va faire par exemple un marathon en relais ou le 10 km sur la prom des Anglais. Donc ça, c'est pareil, c'est une activité en dehors. Donc oui, il y a du renfort aussi comme ça, une sorte de circuit hit qui peut être proposé.

  • Speaker #0

    Trop intéressant. Franchement, c'est super inspirant ton cabinet et ton Instagram. Ça donne trop envie de lancer un projet comme celui-ci. Vous avez mis longtemps à développer ça ?

  • Speaker #1

    C'est allé assez vite, ça fait dix ans qu'on se forme non-stop et qu'on enchaîne les formations universitaires et non-universitaires et techniques et blabla pour créer le concept. Et après par contre on a ouvert en 2018 à deux et on a encadré tout de suite des étudiants, donné des cours dans les écoles et chaque année on a recruté deux étudiants, deux stagiaires qui sont devenus nos collaborateurs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Si tu veux on va parler d'un sujet d'actualité. donc on sait tous il y a eu la nouvelle NGAP qui est apparue et il y a un des actes de cette NGAP qui pose certains soucis spécifiquement pour ceux qui font beaucoup de respi comme toi et donc c'est l'acte si je ne me trompe pas ARL 28 et 20 et si tu veux nous en parler ce sera encore beaucoup plus simple

  • Speaker #1

    Ça posait déjà des soucis avant. Ça n'a pas changé de grand-chose parce que c'était un AMK 28 et 20, qui correspond aux patients qui sont porteurs de la BPCO. Cet ARL ou cet AMK correspond à une cotation qui est plus grande, mieux valorisée que les autres, parce que ça correspond à un soin qui est long, qui dure entre une heure et une heure et demie, et qui va inclure l'éducation thérapeutique, le renfort, l'aveugle, les techniques de drainage, tout ce que tu dois faire. quelqu'un respire. Donc en théorie c'était une super idée, on se disait trop bien on va pouvoir faire du travail de qualité mais en pratique cet acte il est valable que quand tu as un patient qui est en ALD 14 qui correspond administrativement à ce que c'est qu'un patient BPCO donc par exemple si tu as quelqu'un au cabinet qui vient de voir qu'il a une BPCO, qu'il a une ordonnance en ALD, bah toi tu te dis ok bon bah je vais faire sa rééducation de BPCO c'est pour ça qu'il est prescrit donc c'est pas écrit BPCO sur leur dos mais... il a une BPCO, il vient pour de la kiné respiratoire. Donc, tu vas côté la MK28 et là, la CPM va t'appeler en disant Non, vous remboursez tout. Parce qu'en fait, s'il n'a pas un ALD 14, il est en ALD pour autre chose parce qu'il est cardiopathe ou qu'il a eu un cancer du sein il y a 5 ans. Donc, administrativement, rien que pour ça, de ne pas connaître l'ALD de ton patient, c'est un peu galère. Mais ça, j'ai vu que ça allait être amené à évoluer. Et nous, par exemple, ils nous ont refait un... Donc, on enchaîne. Nous, on a beaucoup, beaucoup de... Vu qu'on fait... que de la respiration. Alors, ce n'est pas tant d'AMK 20-28, c'est beaucoup de 8,5 aussi, mais on a quand même pas mal de contrôles de la sécurité sociale et donc, notamment, on en a eu un qui nous a demandé de rembourser tous les prescriptions sur lesquelles ne figure pas la mention BPCO. Il faudrait que la mention de la pathologie soit écrite dessus. Donc, c'est comme toujours, en fait, détails inavancés. Derrière, ils essayent un peu de récupérer. Donc, on essaye de ne pas juste dépeindre un tableau sombre. C'est cool qu'il y ait une avancée. C'est cool que cette lettre clé existe. Maintenant, il va falloir, je pense, l'ouvrir un peu et ne pas se dire que c'est que pour les ALD14 et que quelqu'un qui vient d'avoir une shirto, il nécessite aussi des séances longues. Quelqu'un qui a une fibrose pulmonaire, il nécessite aussi des séances longues. comme une mycobicidose, comme ce que tu veux, et que du coup, quand tu es un suffisant respirateur chronique, ce serait chouette que ce soit la clinique qui prime et pas l'administratif. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, et donc du coup, techniquement, tu as coté cet acte sans forcément savoir, parce qu'on ne peut pas savoir, connaître l'ALD de notre patient et surtout pas savoir lequel ALD. Et donc, la sécu te demande des indus. Donc ça, c'est récent, c'est ça, c'est de cette année ?

  • Speaker #1

    C'est arrivé, c'est très long ce truc-là. Moi, c'est arrivé l'année dernière. C'était octobre de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Et ils te demandent des indics depuis le début de ton activité ?

  • Speaker #1

    Non, il y a des fois, ça dépend. Ça aussi, je ne sais pas trop comment ils se débrouillent. Il y a des fois, c'est un contrôle sur trois mois. Moi, j'ai eu un contrôle sur 18 mois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, ils te demandent un certain montant. Qu'est-ce que tu as fait ?

  • Speaker #1

    Au début, tu ne te sens pas hyper bien. En plus, tu reçois, je vous l'avais montré sur une vidéo sur la bulle, mais tu reçois un tableau affreux avec des mini-lignes et tu ne comprends pas grand-chose à ce qui t'arrive. Et surtout, moi, je ne suis quand même pas... plutôt tendance directement à me dire j'ai du merder quelque part, à culpabiliser et à te dire qu'est-ce que j'ai fait en plus on a une secrétaire au cabinet on a des salariés au cabinet donc tu sais il y a des cotations qui ne sont pas faites directement par toi parce que tes salariés ils cotent sur toi donc je me suis dit qu'est-ce qu'on a fait, où est-ce que ça va pas donc j'ai tout épluché, ça te prend un bon mois quand même parce que t'as je sais plus combien de lignes t'as des centaines de lignes Et puis, jusqu'à ce que tu retrouves toutes les ordonnances, tu compares par rapport à ce qu'ils disent, et là, tu vas commencer à voir, à te renseigner un petit peu aussi avec les syndicats, avec les gens que tu connais et qui sont plus informés que toi sur le sujet, si tu étais dans les clous ou pas. Et en l'occurrence, a priori, oui, je ne veux pas trop m'avancer, on verra au tribunal, mais du coup, j'ai contesté l'indu. J'ai dit que je n'étais pas d'accord, qu'on n'avait pas la même lecture de la loi et qu'il y avait vraiment des choses qui me semblaient abusives, notamment le QSP, etc. Enfin bon, on verra. Donc voilà, et du coup, normalement, quand tu contestes, ça fait que tu dois attendre. Donc tu as une commission de recours amiable, donc tu vas pouvoir discuter avec eux, en théorie. Donc c'est ce que j'ai fait, je suis allée en commission de recours amiable. Et puis là, ils te disent, si tu n'as pas de réponse pendant deux mois, c'est que ton recours n'a pas été accepté.

  • Speaker #0

    La commission, c'est entre qui et qui, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis tellement nulle pour ça. La commission de recours, je crois que quand j'y suis allée, c'était que des administratifs. Mais je suis vraiment... Ce que je dis avec des pincettes...

  • Speaker #0

    C'est de la sécu, de manière...

  • Speaker #1

    Oui, voilà. C'était des gens de la CPM qui ont bien insisté sur...

  • Speaker #0

    Pas seulement.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait des syndicats pour t'épauler ? Non. Des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore à ce moment-là. Et du coup, j'avais fait appel à un kiné qui est très bien informé sur le sujet et qui fait partie d'un syndicat qui s'appelle Bruno Pierre, qui était venu de sa région, qui est loin de Nice, pour m'assister pendant cette... commission et que je ne sois pas toute seule parce que tu as un peu l'impression d'être... En plus quand tu es une fille, ce n'est pas pour insister avec ça, mais bon, ils te parlent vraiment comme si tu étais une enfant de 5 ans quoi. Donc c'est très paternaliste et très Oh là là, on va vous taper sur les doigts Et surtout, tu n'as pas le droit d'argumenter sur la pathologie. Moi je me disais, je peux peut-être parler de la clinique du coup, mais ils n'ont pas envie que tu parles de clinique et ils m'ont dit Non, non, c'est un contrôle administratif, ça ne sert à rien d'essayer de parler de vos patients, nous c'est l'administratif qui nous... Et moi je disais C'est mon patient qui a une... une situation administrative, mais non, ça ne marche pas comme ça. Et donc après, tu as une commission de pénalité, tu passes dans une seconde commission qui va éventuellement rajouter une amende à ton indu, là il y a des syndicats, etc., qui peut aller jusqu'à 50% du montant total. Donc moi je suis passée en commission de pénalité, là tu as 12 ou 14 personnes, je ne sais plus, qui te rajoutent une amende que tu peux contester également, amende à titre pédagogique, puisqu'ils considèrent que ce n'est pas assez pédagogique de te faire un indu. Et donc après, tu as la possibilité d'aller au tribunal, tribunal qui, vu qu'il y a des délais énormes dans la justice française sur le pôle social, du coup, j'attends décembre 2025. Donc, c'est dans un an. Et en attendant, du coup, la CPM, normalement, n'a pas le droit de prélever les fonds. Elle l'a fait. Elle a prélevé les milliers d'euros qu'elle me demande. Enfin, ça, on les prélevait. Tu vois, à chaque fois que je facturais un acte, elle me retirait ce qu'elle pensait que je devais. Ah d'accord. Donc du coup, si ça vous arrive, sachez que vous pouvez écrire à la CPM en disant vous n'avez pas le droit de faire ça et là, ils ont tout remboursé en s'excusant.

  • Speaker #0

    D'accord. Ok. Bon conseil du coup. Oui, parce qu'ils prélèvent en disant vous nous devez tel argent donc du coup, ils te prélèvent sur ce qu'ils doivent te payer, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tant qu'il n'y a pas de verdict rendu, en fait, ils ne semblent pas faire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et du coup, en fait, ils font un peu justice eux-mêmes. Et du coup, conseil aussi pour les kinés, regardez bien vos retours à des lits. J'imagine que c'est un classique pour tout le monde, mais moi, c'est pas du tout un truc que... Au milieu de tout ce qu'il y a à gérer, je passais pas mon temps à ça. Mais il y a que quand tu regardes tes retours que tu peux voir les prélèvements surplus, ça s'appelle. Et donc, c'est quand ils considèrent que t'as un indu et qu'ils te retiennent de l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai que moi aussi, je me suis pas... trop pencher dans tout ce traquenard administratif, mais je pense que c'est important aussi. C'est bien malgré moi. Je pense que vous penchez davantage aussi. Alors du coup, leur argument principal, c'était lequel ? C'était de dire que ce n'était pas des passions déclarées en ALD BPCO, donc ALD 14, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, sachant qu'il y avait des fois, c'était écrit ALD 14 sur l'ordonnance et ils disent quand même ça, nous, on ne sait pas le lire. Ce qu'ils veulent, c'est... Ils te disent, nous, on ne sait pas vraiment à quoi ça correspond, même si quand c'était écrit à LD14. Donc, ils veulent vraiment le nom de la pathologie écrit sur l'ordonnance. Sauf qu'avec Océane, quand on va faire des conférences à droite à gauche avec des pneumologues et qu'on leur dit, s'il vous plaît, pour nous mettre à l'abri, parce que vraiment, c'est difficile de travailler, est-ce que vous pouvez écrire BPCO sur l'ordonnance ? Ils nous disent, nous, on aura des problèmes avec notre ordre si on fait ça. On n'a pas le droit d'écrire une pathologie sur une ordonnance. C'est un document administratif et ce n'est pas... Enfin, c'est soumis au secret médical. Donc, normalement, il faudrait faire un...

  • Speaker #0

    Un volet.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce qui est rarement fait, je ne sais pas à quel point...

  • Speaker #0

    Depuis que je suis libérale, ça m'est arrivé une seule fois de voir ce volet. Et c'est là que j'ai compris, ah oui, d'accord, et ils précisent bien que ce volet est caché. Quand on scanne l'ordonnance, personne en administratif ne le verra. Et c'est là que j'ai compris un peu ce truc de, on n'a pas le droit d'écrire, enfin, ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie sur l'ordonnance. C'est là que j'ai bien compris. Mais c'est hyper rare, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui. Donc il y avait ça. Et puis du coup, je leur disais, mais ce n'est pas juste parce que finalement, moi, j'ai fait les actes. Là, vous récupérez, je ne sais plus combien de centaines d'heures de travail que j'ai effectuées et sur lesquelles j'ai été imposée. J'ai payé de la Carpimco, de l'Ursef, des impôts sur ce que vous venez. Donc, ce n'est pas juste du temps perdu, c'est vraiment du travail à perte pour un truc. Et ils te disent, c'est à vous d'éduquer les pneumologues.

  • Speaker #0

    Allez !

  • Speaker #1

    Je te jure, c'est la phrase, c'est à vous de les éduquer. Oui, tu es gentil. Ce n'est pas souvent bien vécu aussi de la part des médecins de se dire Elle est marrante la kiné, elle n'a pas à me dicter exactement ce que je vais mettre sur leur dos.

  • Speaker #0

    Mais surtout si ça fait partie d'une bonne pratique. Si on leur a dit de ne pas écrire la pathologie, est-ce que tu vas les éduquer sur quoi exactement ?

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    oui. En fait, leurs arguments, c'est terrible. Quand tu leur dis Je n'ai pas accès à la LLD et en plus ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie, il n'y a aucun sens dans leurs arguments.

  • Speaker #1

    Oui. c'est pour ça que je me suis dit que je me permettais d'aller t'imagines bien que ça m'éclate pas franchement c'est pas mon sujet je suis pas passionnée par tout ça et puis ça fait peur honnêtement je t'en parle avec le sourire parce que bon on est en équipe mais je me suis resit vraiment si j'étais toute seule genre seule dans mon cab à recevoir ça mais je fais autre chose ça t'écrase complètement tu te sens vraiment David contre Goliath c'est pas drôle donc il y avait ça il y avait c'est Les QSP, donc quantité suffisante pour, si tu vois ça. Non,

  • Speaker #0

    ouais, dis-moi.

  • Speaker #1

    Un QSP sur une ordonnance, c'est censé être une petite mention qu'un médecin a écrite pour faire en sorte qu'un patient ait accès à une certaine durée de médicaments pendant une période. Genre, s'il prescrit des antibios, il va te mettre quantité suffisante pour six mois, par exemple, si tu as des antibios au long cours. Comme ça, tu n'es jamais en dèche. Si tu n'en as pas assez, le pharmacien va continuer à t'en délivrer jusqu'à telle date.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sauf qu'il y a des médecins qui ont écrit QSP, sept jours, sur des ordos de kiné. Donc du coup, par exemple, j'ai eu un petit bébé qui avait une dyskinésie ciliaire primitive, donc c'est une patho comparable si tu ne vois pas à la mycobicidose, donc pas un truc qui va se régler en 7 jours, tu vois, et un truc où tu es obligé de faire des soins, quoi. Donc c'était écrit QSP 7 jours, je m'étais renseignée, et puis j'avais vu les documents des URPS, etc., qui disaient que ça ne s'applique pas à la kinésithérapie, n'en tenez pas compte, ça ne limite pas la prescription, donc ça s'adresse à un médicament et pas à la kiné, quoi. Et en fait, du coup, ça aussi, la sécu m'a dit, non, non, vous remboursez les six mois de séance que vous avez fait pour cet enfant, sachant qu'on le voyait du coup très régulièrement. Donc, j'ai appelé le médecin qui m'a dit, on est désolé, je ne sais pas pourquoi on a écrit ça, on vous refait une ordo qui couvre la période. Là, tu donnes l'ordo à la sécu qui dit, ah non, on ne les prend pas à titre rétrospectif. Il fallait les donner avant. Si vous donnez les ordos complémentaires ensuite, c'est mort. Donc, ça aussi, il faut le savoir. Tu peux faire des ordos après.

  • Speaker #0

    Oui, une fois que tu l'as scanné, que ça a été envoyé, tu ne peux pas la changer en fait.

  • Speaker #1

    Ou tu peux pas en fournir une pour compléter une période, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Donc, pareil, Andrew, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, après, c'est pas passionnant, mais tout ça pour dire que c'est pas... Ce n'est pas facilité.

  • Speaker #0

    Non, mais après, je trouve que c'est quand même intéressant d'en parler. Je pense que c'est important de faire attention lorsqu'on a une ordonnance à tout ça, en fait. Parce que des fois, on fait les choses un peu à la vabite ou on n'a pas forcément le temps de s'y pencher. Et du coup, moi, ce que je voulais savoir, donc ton verdict, si je peux appeler ça comme ça, il va être rendu en décembre 2025, ce qui est vraiment longtemps, dans un an. En un an, il peut se passer pas mal de choses et j'ai l'impression qu'il y a des lignes qui sont en train de bouger.

  • Speaker #1

    ça avance dans notre sens plutôt l'évolution des pratiques notamment le fait que les kinés puissent renouveler les ordeaux mais c'est pas rétroactif donc même si la loi évolue moi je vais être jugée selon la loi de 2020 ah

  • Speaker #0

    oui d'accord par rapport à ce que tu as facturé en fait exactement et donc les lignes qui bougent tu m'as dit c'est potentiellement qu'on aurait un le droit d'avoir accès à l'ALD ? Enfin, de visualiser, d'avoir accès ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est Guillaume Rall, le président du SNMKR, qui a mis ça sur Insta il n'y a pas si longtemps, que tu avais... On va partager, d'ailleurs, je crois. Il disait qu'on aurait accès, que c'était un premier pas, qu'on pourrait avoir accès à l'ALD, au type d'ALD de notre patient, en allant sur Amélie. Bon, c'est un début, mais en vrai, est-ce qu'on n'a aussi que ça à faire que de se dire, quand on a une ordre d'eau, de prendre le temps d'aller sur Amélie Pro, de regarder ? C'est aussi hyper laborieux. Mais bon, c'est déjà un début.

  • Speaker #0

    Oui, et puis bon, malheureusement, tu es spécialisée en respi, donc oui, ça te concerne d'autant plus. Mais nous, sur l'ensemble de la NGAP, en fait, il n'y a que cet acte qui est associé forcément, remboursé, forcément, s'il y a cet ARLD. Donc, pour toi, c'est fastidieux, mais peut-être pour les autres kinés qu'on en a de temps en temps, ça se fait, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est clair. Et aussi, un bon truc à savoir, évidemment, vérifier que les ordeaux sont signés. Il y a des ordeaux qui n'étaient pas signés par le médecin, qui avaient oublié. On doit rembourser tous nos actes. Vérifier que le médecin a mis le bon nom d'un prénom d'enfant. Il y a un pédiatre qui s'est planté et qui a écrit Léo au lieu d'écrire Enzo J'ai dû rembourser tous les soins. Vérifier, vraiment liser l'ordonnance, parce que souvent, elle n'est pas correcte. Et quand elle n'est pas correcte, c'est votre travail qui est directement imputé. Le médecin n'aura aucun compte à rendre. Et vous, oui. Et aussi, un autre truc important, si vous faites de la double cotation, donc nous, par exemple, il y a des patients qui avaient une ordonnance qui précisait kinésithérapie respiratoire et renforcement musculaire des membres inférieurs et des membres supérieurs. Et du coup, quand c'est un patient à un respi chronique, normalement, tu pouvais coter le 8,5 et le 9,5 pour pouvoir avoir deux séances sur deux zones différentes pour deux affections différentes et pouvoir travailler une heure avec ton patient. Sauf que ça, la sécu a dit, c'est vrai. Mais une ordonnance égale une prescription. Donc, vous êtes obligés d'avoir deux prescriptions distinctes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ça aussi, à nouveau, il va falloir que ça s'argumente parce que quand tu vas chez le pharmacien avec sur une ordo d'oliprane et, je ne sais pas, c'est sur la même ordo et tu as deux prescriptions. Eux, là, ils argumentent qu'il faut deux documents séparés. Donc, c'est sûr qu'il y a une partie où on veut récupérer des fonds.

  • Speaker #0

    Ok. Eh bien, moi, je pense que ça vaut vraiment le coup de faire un article et un post qui résument, en fait, tous les éléments clés à faire attention lorsqu'on reçoit une ordonnance. Je pense que je vais m'y atteler. Ça te dit, on fera un poste ensemble. Mais je pense qu'il faut en parler plus. Et du coup, j'en reviens toujours à ça, mais il y a des syndicats qui t'ont aidé. Je trouve que c'est pas mal de préciser que dans ces cas-là, peut-être qu'il faut contacter les syndicats. Qu'est-ce que tu en penses sur ça ? Je vois ta tête.

  • Speaker #1

    Alors, oui. Non, mais il faut quand même avoir en tête qu'il y a eu un kiné qui fait partie d'un syndicat qui m'a énormément aidée. Mais en fait, il l'a fait en dehors de sa mission syndicale. Il se trouve juste que c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui, du coup, vraiment m'a épaulée. C'est lui qui m'a guidée tout au long du parcours. S'il n'avait pas été là, je ne savais même pas qu'on pouvait faire recours. Je n'avais aucune connaissance sur le sujet. Donc, c'est très cool. Mais localement, quand je me suis rapprochée des syndicats et que j'ai rejoint un syndicat, techniquement il n'y a pas eu de réponse à des questions ni d'aide particulière sur le plan juridique. On m'a envoyé le contact d'un avocat, mais très tardivement, j'en avais déjà un depuis très longtemps, donc ça ne m'a pas vraiment servi. Et surtout le jour de la commission de pénalité, quand tu dois avoir une amende supplémentaire, là je me suis dit c'est cool parce que pour la première fois j'ai un représentant du syndicat qui est le mien qui va être présent et du coup qui va j'imagine pouvoir me soutenir ou en tout cas j'aurai pour une fois quelqu'un avec moi dans la pièce quoi. Et en fait, le représentant du syndicat m'a dit dès le début, je vais quitter la pièce. Je lui ai dit, mais pourquoi tu quittes la pièce ? Pourquoi tu ne restes pas ? Et il m'a dit, ouais, mais tu comprends, parce qu'on se connaît et on est du même syndicat. Je lui ai dit, bah justement, on est du même syndicat, peut-être que c'est le moment de servir à quelque chose. Et non, il m'a dit, ouais, non, du coup, ça crée comme un espèce de conflit d'intérêts, tu vois, c'est déontologiquement, donc c'est la coutume dans le Sud. Nous, on quitte la salle quand on connaît quelqu'un, donc il a quitté la pièce, donc je n'avais pas...

  • Speaker #0

    Tu adhères à ce syndicat ou est-ce que tu...

  • Speaker #1

    J'adhère à ce syndicat.

  • Speaker #0

    Je veux dire, est-ce que tu as vraiment un rôle dans ce syndicat ?

  • Speaker #1

    Non, je suis adhérente. Je ne représente rien du tout. Je suis adhérente et j'avais croisé cette personne deux ou trois fois. Je ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, je ne comprends pas quel intérêt d'adhérer à un syndicat si ce n'est justement pas pour qu'ils t'aident dans ces moments de galère. Moi, je pensais que c'était vraiment un rôle clé. C'était leur soutien et leur conseil.

  • Speaker #1

    Moi aussi, mais du coup, je ne veux pas trop... Enfin, tu vois, je ne sais pas, c'est la seule expérience que j'en ai. J'ai été quand même pas mal déçue, quoi. Après, je me suis renseignée. J'ai écrit même au président du syndicat en disant est-ce que c'est comme ça que ça doit se passer ou est-ce qu'il y a eu un bug ponctuel ? Et il m'a dit non, non, c'est comme ça que ça se fait dans le Sud. C'est comme ça que...

  • Speaker #0

    Pourquoi dans le Sud ? C'est un pays à part.

  • Speaker #1

    Non, mais laisse tomber, c'est tout le temps comme ça. Mais pareil pour les CPM, je ne sais pas si tu as remarqué, mais chacun, les différents kinés, là, du coup, moi, j'ai... aider à créer un groupe WhatsApp qui s'appelle les thérapeutes respiratoires où on est un peu plus de 100 maintenant de kinés qui font de la respiration en France pour ces problématiques-là, pour se dire qu'on se sent un peu moins isolé et on essaye de se dire, moi, la CPM m'a dit tel truc, machin, pour essayer de se conseiller un petit peu. Et on a tous des réponses différentes. Chacun dit, moi, j'ai eu tel truc. La loi n'est pas homogène sur le territoire. Elle n'a pas à l'appliquer de façon homogène.

  • Speaker #0

    Ok, ça, je m'en doutais parce qu'avec le zonage, c'est pareil. Toutes les... ces PAM font un peu à leur coisse aussi, donc je m'en doutais. Ok. Et toi, par rapport... Bon, écoute, je pense qu'on a fait le tour de cette histoire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Super intéressant ton groupe pour les kinés en respi. Tu vois le lien, je peux le mettre en description pour que ceux qui font de la respi te rejoignent.

  • Speaker #1

    Ok. Les thérapeutes respi, on avait fait aussi un groupe Facebook pour ceux qui sont sur Facebook. Il s'appelait le Café Respi, où on est plus de 4000. Et d'essayer de moins se sentir isolé.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Café Respi sur Facebook. Et après ?

  • Speaker #1

    Les thérapeutes respiratoires, on est 114 petits kinés sur WhatsApp. Mais du coup, je t'enverrai le lien.

  • Speaker #0

    Sur WhatsApp. OK, trop bien. On mettra les liens sans problème.

  • Speaker #1

    Et aussi, pour finir, on s'aide sur un autre truc, si je peux. je peux faire un tout petit... Tu sais, quand tu parlais des spécificités d'exercice, je pense que ça, ça vaut le coup quand même de le préciser. Quand tu es spécialisé en... Quand tu as une spécificité, pardon, pas une spécialisation, en kinéthérapie respiratoire, normalement, tu sais, tu as une dérogation pour pouvoir t'installer où tu veux et il n'y a pas de zone surdotée en respiration puisque c'est un vaste désert médical, la France, sur le plan réhabilitation respiratoire. Eh bien, en fait, ça, il faut quand même savoir que... Pouvoir être reconnu en tant que thérapeute respiratoire avec une spécificité, ça, c'est pas si compliqué. Enfin, tu vois, tu peux y arriver, à condition d'avoir, tu sais, 3 ans d'expérience dans le domaine, etc. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que ça te donne pas du tout la possibilité de t'installer ou de créer un cabinet, dans la mesure où tu vas te retrouver à nouveau face à une commission de la caisse primaire d'assurance maladie qui va devoir, avec des kinés notamment, décider s'il y a un manquement. sur le territoire. Et ça, nous, que ce soit à Dijon ou à Nice, les retours ont été les mêmes. À chaque fois, on s'est retrouvés face à des gens qui nous ont dit, il n'y a pas de manquement. Quand tu dis, j'ai des courriers des chefs de service des trois hôpitaux locaux qui disent qu'il n'y a vraiment personne, et même les kinés locaux nous disent qu'il n'y a rien sur le plan réhab, ils nous ont dit, on est allés sur Doctolib, on a regardé qui faisait de la kinésithérapie respiratoire, et il y a 19 kinés. Sauf que sur Docto, c'est un décret de compétence. C'est juste ce que tu es capable de faire. Il y a Kinérespi, mais ça ne veut pas dire que tu en fais des petites spécifiques. C'est un truc juste important à savoir. Vous allez pouvoir être reconnu en kinésithérapie respiratoire, mais hélas, il y a une subjectivité terrible pour savoir si oui ou non. Il y a un manquement sur le territoire et les critères qui peuvent être invoqués peuvent être aussi catastrophiques que Doctolib.

  • Speaker #0

    Et tu sais sur quoi ils se basent pour savoir s'il y a des manques ou pas ? Comment ils font ?

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce que je leur ai demandé. Et le seul argument qu'ils m'ont dit, c'est qu'on va trouver 19 kinés qui disent qu'ils font de la kinérespi sur Doctolib. Mais c'est le seul truc.

  • Speaker #0

    Donc, effectivement, moi, j'avais en tête aussi, pour cette dérogation de spécificité, c'est d'avoir des courriers de médecins, etc. Puis, il y a ça. Et apparemment, dans... Ces caisses, ils ne prennent pas en compte ?

  • Speaker #1

    Non, on l'a fait. On avait les courriers des chefs de service, des pneumologues de ville, etc. Et ils nous ont dit, ça c'est du copinage. Donc non, en plus, ce n'est pas des gens qu'on connaît, mais juste ils ont attesté d'eux. Et puis après, du coup, on nous a demandé de justifier qu'on avait une spécialité. Donc on a dû montrer tous les diplômes qu'on avait, les formations, l'expérience, etc. Et leur réponse, ça a été de dire, vous pensez que vous êtes meilleure que les autres ? Non. Donc, ce n'est pas facile. Même créer une activité, alors que pourtant, dans tous les congrès de pneumologie, tu auras toujours la même chose en te disant qu'il y a un désert médical terrible, il y a un manque d'accès aux soins, un patient BPCO, en moyenne, fait une séance par an. C'est quand même vraiment bien, bien, bien validé que ça leur change leur espérance de vie et leur qualité de vie et ils n'y ont pas accès. Et quand toi, tu veux créer une activité, on t'en empêche. Donc, voilà, avoir ça en tête, c'est... Oui.

  • Speaker #0

    Oui, après... Moi, c'est vrai que j'ai fait un post sur le sujet. Je me suis fait un petit peu happer. Je parlais donc de cette dérogation pour spécialité. Non, spécificité. Parce que spécialité, c'est que pour les médecins, bien sûr. Et en fait, bien sûr, ce n'était pas automatique. Sur Instagram, je résume. Dans mon article, je l'ai bien précisé. Ce n'est pas automatique. Il y a une commission. Après, je ne savais pas que c'était à ce point difficile d'avoir cette porte. Mais voilà, bien sûr, c'est un entretien. C'est une décision, quoi. Et d'ailleurs, on va en parler encore avec, tout à l'heure, il y a Thomas Pratt de la FFMKR qui va nous parler notamment du zonage parce qu'apparemment, je ne sais pas si c'est au courant, mais il y a une charte qui a été créée il n'y a pas si longtemps qui permet d'harmoniser justement ces processus de dérogation. Donc, je rappelle, la dérogation pour rentrer dans une zone surdotée, non prioritaire maintenant. Et on va en parler, apparemment, il y a une charte qui permettrait justement de... de dire un petit peu au CPAM ce qu'il faut faire, pas faire, et pour essayer que tout le monde soit un peu sur la même base. Mais je n'en avais pas du tout entendu parler. Je ne sais pas si tu en avais entendu parler. Oui, du tout. Donc du coup, il va arriver tout à l'heure, 9h15, 9h20. Voilà, je te souhaite... Je crois que tu as pas mal de choses à faire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, j'y retourne au patient. Merci beaucoup en tout cas, et j'espère que ça servira. à tes auditeurs mais le but c'est pas j'insiste juste, le but c'est pas ni de faire peur, ni de vous désespérer c'est pas un message pessimiste c'est juste que je pense qu'il faut qu'on s'arme un tout petit peu plus et qu'on soit peut-être un tout petit peu plus conscient de nos droits pour pouvoir faire évoluer les choses parce qu'on est quand même à la merci d'un système administratif qui déshumanise pas mal le process donc essayons d'avoir une bonne culture sur le sujet et franchement ce que tu fais va complètement dans ce sens là donc c'est très cool je repartage à chaque fois tes...... et poste parce que vraiment tu diffuses beaucoup de connaissances et c'est vraiment chouette.

  • Speaker #0

    Bah écoute, merci beaucoup et merci d'être venu, ça m'a fait trop plaisir de pouvoir parler avec toi et te connaître un peu plus, parce que ça fait quand même un bail quand on se suit sur Insta et merci de nous avoir parlé de tout ça, je sais que c'est pas évident c'est un peu touchy comme sujet, il y a des gens qui nous regardent, il y a tout ça donc merci d'en parler, d'oser en parler et moi je vais m'empresser de faire un post et de faire d'écrire sur ça.

  • Speaker #1

    Ok, trop cool

  • Speaker #0

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bonne matinée !

  • Speaker #0

    Bonne fin de semaine ! Ciao !

Description

Bienvenue dans ce 6ème épisode de L’Actu Kiné de la semaine ! Cette fois-ci, j’ai le plaisir d’interviewer Mathilde de La Bulle Kiné (@la_bulle_kine)


🗓 Nos sujets abordés :

• 😱 Les problèmes d’indus avec l’acte BPCO (ARL 20 et 28)

• 📝 Les points d’attention dans une prescription médicale

• 📍 Zonage : la dérogation pour spécificité d’exercice


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Julien


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nouvel épisode de l'actu qui naît de la semaine et c'est déjà le sixième épisode. Ça passe vite et en attendant que ça se connecte sur Instagram, ça y est, c'est parti sur Instagram. Donc cette fois-ci, il n'y a pas encore Gwen parce que Gwen, elle est un peu fatiguée, elle voulait dormir. Non, ce n'est pas vrai. Elle va arriver à 9h. On a décalé un petit peu l'horaire exceptionnellement pour accueillir du coup Mathilde. Je découvre un petit peu ta personne parce que je te suivais sur Instagram et je pensais que tu t'appelais Labule. Non, je plaisante. Du coup, tu vas nous te présenter, nous parler un peu de ce que tu fais dans ta vie, au cabinet.

  • Speaker #1

    Dans ta vie, oula ! Oui, du coup, je m'appelle Mathilde Labule, vous faites comme vous voulez. Et avec mon associé Océane, on a créé un cabinet qui s'appelle La Bulle à Nice et on fait exclusivement de la kinésithérapie respiratoire. On ne s'occupe que de patients qui ont une souffrance en lien avec la respiration. Et maintenant, on est neuf kinés dans La Bulle et on ne fait tous que de la kinésithérapie respiratoire. Et ça englobe plein de choses, la relaxation, le yoga, la partie ORL, la rééducation de la langue. la mobilité thoracique, il y a plein de trucs à faire donc on s'amuse bien et on est un espèce de petit ovni respiratoire

  • Speaker #0

    Et vous faites un petit peu des ateliers c'est ça ? à côté en ornement des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait des le yoga typiquement c'est ornement quand les patients vont courir avec les kiné ou qu'on prépare tout au long de l'année on les entraîne à la course et Et à la fin de l'année ou régulièrement, on va faire par exemple un marathon en relais ou le 10 km sur la prom des Anglais. Donc ça, c'est pareil, c'est une activité en dehors. Donc oui, il y a du renfort aussi comme ça, une sorte de circuit hit qui peut être proposé.

  • Speaker #0

    Trop intéressant. Franchement, c'est super inspirant ton cabinet et ton Instagram. Ça donne trop envie de lancer un projet comme celui-ci. Vous avez mis longtemps à développer ça ?

  • Speaker #1

    C'est allé assez vite, ça fait dix ans qu'on se forme non-stop et qu'on enchaîne les formations universitaires et non-universitaires et techniques et blabla pour créer le concept. Et après par contre on a ouvert en 2018 à deux et on a encadré tout de suite des étudiants, donné des cours dans les écoles et chaque année on a recruté deux étudiants, deux stagiaires qui sont devenus nos collaborateurs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Si tu veux on va parler d'un sujet d'actualité. donc on sait tous il y a eu la nouvelle NGAP qui est apparue et il y a un des actes de cette NGAP qui pose certains soucis spécifiquement pour ceux qui font beaucoup de respi comme toi et donc c'est l'acte si je ne me trompe pas ARL 28 et 20 et si tu veux nous en parler ce sera encore beaucoup plus simple

  • Speaker #1

    Ça posait déjà des soucis avant. Ça n'a pas changé de grand-chose parce que c'était un AMK 28 et 20, qui correspond aux patients qui sont porteurs de la BPCO. Cet ARL ou cet AMK correspond à une cotation qui est plus grande, mieux valorisée que les autres, parce que ça correspond à un soin qui est long, qui dure entre une heure et une heure et demie, et qui va inclure l'éducation thérapeutique, le renfort, l'aveugle, les techniques de drainage, tout ce que tu dois faire. quelqu'un respire. Donc en théorie c'était une super idée, on se disait trop bien on va pouvoir faire du travail de qualité mais en pratique cet acte il est valable que quand tu as un patient qui est en ALD 14 qui correspond administrativement à ce que c'est qu'un patient BPCO donc par exemple si tu as quelqu'un au cabinet qui vient de voir qu'il a une BPCO, qu'il a une ordonnance en ALD, bah toi tu te dis ok bon bah je vais faire sa rééducation de BPCO c'est pour ça qu'il est prescrit donc c'est pas écrit BPCO sur leur dos mais... il a une BPCO, il vient pour de la kiné respiratoire. Donc, tu vas côté la MK28 et là, la CPM va t'appeler en disant Non, vous remboursez tout. Parce qu'en fait, s'il n'a pas un ALD 14, il est en ALD pour autre chose parce qu'il est cardiopathe ou qu'il a eu un cancer du sein il y a 5 ans. Donc, administrativement, rien que pour ça, de ne pas connaître l'ALD de ton patient, c'est un peu galère. Mais ça, j'ai vu que ça allait être amené à évoluer. Et nous, par exemple, ils nous ont refait un... Donc, on enchaîne. Nous, on a beaucoup, beaucoup de... Vu qu'on fait... que de la respiration. Alors, ce n'est pas tant d'AMK 20-28, c'est beaucoup de 8,5 aussi, mais on a quand même pas mal de contrôles de la sécurité sociale et donc, notamment, on en a eu un qui nous a demandé de rembourser tous les prescriptions sur lesquelles ne figure pas la mention BPCO. Il faudrait que la mention de la pathologie soit écrite dessus. Donc, c'est comme toujours, en fait, détails inavancés. Derrière, ils essayent un peu de récupérer. Donc, on essaye de ne pas juste dépeindre un tableau sombre. C'est cool qu'il y ait une avancée. C'est cool que cette lettre clé existe. Maintenant, il va falloir, je pense, l'ouvrir un peu et ne pas se dire que c'est que pour les ALD14 et que quelqu'un qui vient d'avoir une shirto, il nécessite aussi des séances longues. Quelqu'un qui a une fibrose pulmonaire, il nécessite aussi des séances longues. comme une mycobicidose, comme ce que tu veux, et que du coup, quand tu es un suffisant respirateur chronique, ce serait chouette que ce soit la clinique qui prime et pas l'administratif. Oui.

  • Speaker #0

    Oui, et donc du coup, techniquement, tu as coté cet acte sans forcément savoir, parce qu'on ne peut pas savoir, connaître l'ALD de notre patient et surtout pas savoir lequel ALD. Et donc, la sécu te demande des indus. Donc ça, c'est récent, c'est ça, c'est de cette année ?

  • Speaker #1

    C'est arrivé, c'est très long ce truc-là. Moi, c'est arrivé l'année dernière. C'était octobre de l'année dernière.

  • Speaker #0

    Et ils te demandent des indics depuis le début de ton activité ?

  • Speaker #1

    Non, il y a des fois, ça dépend. Ça aussi, je ne sais pas trop comment ils se débrouillent. Il y a des fois, c'est un contrôle sur trois mois. Moi, j'ai eu un contrôle sur 18 mois.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, ils te demandent un certain montant. Qu'est-ce que tu as fait ?

  • Speaker #1

    Au début, tu ne te sens pas hyper bien. En plus, tu reçois, je vous l'avais montré sur une vidéo sur la bulle, mais tu reçois un tableau affreux avec des mini-lignes et tu ne comprends pas grand-chose à ce qui t'arrive. Et surtout, moi, je ne suis quand même pas... plutôt tendance directement à me dire j'ai du merder quelque part, à culpabiliser et à te dire qu'est-ce que j'ai fait en plus on a une secrétaire au cabinet on a des salariés au cabinet donc tu sais il y a des cotations qui ne sont pas faites directement par toi parce que tes salariés ils cotent sur toi donc je me suis dit qu'est-ce qu'on a fait, où est-ce que ça va pas donc j'ai tout épluché, ça te prend un bon mois quand même parce que t'as je sais plus combien de lignes t'as des centaines de lignes Et puis, jusqu'à ce que tu retrouves toutes les ordonnances, tu compares par rapport à ce qu'ils disent, et là, tu vas commencer à voir, à te renseigner un petit peu aussi avec les syndicats, avec les gens que tu connais et qui sont plus informés que toi sur le sujet, si tu étais dans les clous ou pas. Et en l'occurrence, a priori, oui, je ne veux pas trop m'avancer, on verra au tribunal, mais du coup, j'ai contesté l'indu. J'ai dit que je n'étais pas d'accord, qu'on n'avait pas la même lecture de la loi et qu'il y avait vraiment des choses qui me semblaient abusives, notamment le QSP, etc. Enfin bon, on verra. Donc voilà, et du coup, normalement, quand tu contestes, ça fait que tu dois attendre. Donc tu as une commission de recours amiable, donc tu vas pouvoir discuter avec eux, en théorie. Donc c'est ce que j'ai fait, je suis allée en commission de recours amiable. Et puis là, ils te disent, si tu n'as pas de réponse pendant deux mois, c'est que ton recours n'a pas été accepté.

  • Speaker #0

    La commission, c'est entre qui et qui, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis tellement nulle pour ça. La commission de recours, je crois que quand j'y suis allée, c'était que des administratifs. Mais je suis vraiment... Ce que je dis avec des pincettes...

  • Speaker #0

    C'est de la sécu, de manière...

  • Speaker #1

    Oui, voilà. C'était des gens de la CPM qui ont bien insisté sur...

  • Speaker #0

    Pas seulement.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y avait des syndicats pour t'épauler ? Non. Des choses comme ça ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore à ce moment-là. Et du coup, j'avais fait appel à un kiné qui est très bien informé sur le sujet et qui fait partie d'un syndicat qui s'appelle Bruno Pierre, qui était venu de sa région, qui est loin de Nice, pour m'assister pendant cette... commission et que je ne sois pas toute seule parce que tu as un peu l'impression d'être... En plus quand tu es une fille, ce n'est pas pour insister avec ça, mais bon, ils te parlent vraiment comme si tu étais une enfant de 5 ans quoi. Donc c'est très paternaliste et très Oh là là, on va vous taper sur les doigts Et surtout, tu n'as pas le droit d'argumenter sur la pathologie. Moi je me disais, je peux peut-être parler de la clinique du coup, mais ils n'ont pas envie que tu parles de clinique et ils m'ont dit Non, non, c'est un contrôle administratif, ça ne sert à rien d'essayer de parler de vos patients, nous c'est l'administratif qui nous... Et moi je disais C'est mon patient qui a une... une situation administrative, mais non, ça ne marche pas comme ça. Et donc après, tu as une commission de pénalité, tu passes dans une seconde commission qui va éventuellement rajouter une amende à ton indu, là il y a des syndicats, etc., qui peut aller jusqu'à 50% du montant total. Donc moi je suis passée en commission de pénalité, là tu as 12 ou 14 personnes, je ne sais plus, qui te rajoutent une amende que tu peux contester également, amende à titre pédagogique, puisqu'ils considèrent que ce n'est pas assez pédagogique de te faire un indu. Et donc après, tu as la possibilité d'aller au tribunal, tribunal qui, vu qu'il y a des délais énormes dans la justice française sur le pôle social, du coup, j'attends décembre 2025. Donc, c'est dans un an. Et en attendant, du coup, la CPM, normalement, n'a pas le droit de prélever les fonds. Elle l'a fait. Elle a prélevé les milliers d'euros qu'elle me demande. Enfin, ça, on les prélevait. Tu vois, à chaque fois que je facturais un acte, elle me retirait ce qu'elle pensait que je devais. Ah d'accord. Donc du coup, si ça vous arrive, sachez que vous pouvez écrire à la CPM en disant vous n'avez pas le droit de faire ça et là, ils ont tout remboursé en s'excusant.

  • Speaker #0

    D'accord. Ok. Bon conseil du coup. Oui, parce qu'ils prélèvent en disant vous nous devez tel argent donc du coup, ils te prélèvent sur ce qu'ils doivent te payer, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Tant qu'il n'y a pas de verdict rendu, en fait, ils ne semblent pas faire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et du coup, en fait, ils font un peu justice eux-mêmes. Et du coup, conseil aussi pour les kinés, regardez bien vos retours à des lits. J'imagine que c'est un classique pour tout le monde, mais moi, c'est pas du tout un truc que... Au milieu de tout ce qu'il y a à gérer, je passais pas mon temps à ça. Mais il y a que quand tu regardes tes retours que tu peux voir les prélèvements surplus, ça s'appelle. Et donc, c'est quand ils considèrent que t'as un indu et qu'ils te retiennent de l'argent.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai que moi aussi, je me suis pas... trop pencher dans tout ce traquenard administratif, mais je pense que c'est important aussi. C'est bien malgré moi. Je pense que vous penchez davantage aussi. Alors du coup, leur argument principal, c'était lequel ? C'était de dire que ce n'était pas des passions déclarées en ALD BPCO, donc ALD 14, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, sachant qu'il y avait des fois, c'était écrit ALD 14 sur l'ordonnance et ils disent quand même ça, nous, on ne sait pas le lire. Ce qu'ils veulent, c'est... Ils te disent, nous, on ne sait pas vraiment à quoi ça correspond, même si quand c'était écrit à LD14. Donc, ils veulent vraiment le nom de la pathologie écrit sur l'ordonnance. Sauf qu'avec Océane, quand on va faire des conférences à droite à gauche avec des pneumologues et qu'on leur dit, s'il vous plaît, pour nous mettre à l'abri, parce que vraiment, c'est difficile de travailler, est-ce que vous pouvez écrire BPCO sur l'ordonnance ? Ils nous disent, nous, on aura des problèmes avec notre ordre si on fait ça. On n'a pas le droit d'écrire une pathologie sur une ordonnance. C'est un document administratif et ce n'est pas... Enfin, c'est soumis au secret médical. Donc, normalement, il faudrait faire un...

  • Speaker #0

    Un volet.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce qui est rarement fait, je ne sais pas à quel point...

  • Speaker #0

    Depuis que je suis libérale, ça m'est arrivé une seule fois de voir ce volet. Et c'est là que j'ai compris, ah oui, d'accord, et ils précisent bien que ce volet est caché. Quand on scanne l'ordonnance, personne en administratif ne le verra. Et c'est là que j'ai compris un peu ce truc de, on n'a pas le droit d'écrire, enfin, ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie sur l'ordonnance. C'est là que j'ai bien compris. Mais c'est hyper rare, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui. Donc il y avait ça. Et puis du coup, je leur disais, mais ce n'est pas juste parce que finalement, moi, j'ai fait les actes. Là, vous récupérez, je ne sais plus combien de centaines d'heures de travail que j'ai effectuées et sur lesquelles j'ai été imposée. J'ai payé de la Carpimco, de l'Ursef, des impôts sur ce que vous venez. Donc, ce n'est pas juste du temps perdu, c'est vraiment du travail à perte pour un truc. Et ils te disent, c'est à vous d'éduquer les pneumologues.

  • Speaker #0

    Allez !

  • Speaker #1

    Je te jure, c'est la phrase, c'est à vous de les éduquer. Oui, tu es gentil. Ce n'est pas souvent bien vécu aussi de la part des médecins de se dire Elle est marrante la kiné, elle n'a pas à me dicter exactement ce que je vais mettre sur leur dos.

  • Speaker #0

    Mais surtout si ça fait partie d'une bonne pratique. Si on leur a dit de ne pas écrire la pathologie, est-ce que tu vas les éduquer sur quoi exactement ?

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    oui. En fait, leurs arguments, c'est terrible. Quand tu leur dis Je n'ai pas accès à la LLD et en plus ils n'ont pas le droit d'écrire la pathologie, il n'y a aucun sens dans leurs arguments.

  • Speaker #1

    Oui. c'est pour ça que je me suis dit que je me permettais d'aller t'imagines bien que ça m'éclate pas franchement c'est pas mon sujet je suis pas passionnée par tout ça et puis ça fait peur honnêtement je t'en parle avec le sourire parce que bon on est en équipe mais je me suis resit vraiment si j'étais toute seule genre seule dans mon cab à recevoir ça mais je fais autre chose ça t'écrase complètement tu te sens vraiment David contre Goliath c'est pas drôle donc il y avait ça il y avait c'est Les QSP, donc quantité suffisante pour, si tu vois ça. Non,

  • Speaker #0

    ouais, dis-moi.

  • Speaker #1

    Un QSP sur une ordonnance, c'est censé être une petite mention qu'un médecin a écrite pour faire en sorte qu'un patient ait accès à une certaine durée de médicaments pendant une période. Genre, s'il prescrit des antibios, il va te mettre quantité suffisante pour six mois, par exemple, si tu as des antibios au long cours. Comme ça, tu n'es jamais en dèche. Si tu n'en as pas assez, le pharmacien va continuer à t'en délivrer jusqu'à telle date.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sauf qu'il y a des médecins qui ont écrit QSP, sept jours, sur des ordos de kiné. Donc du coup, par exemple, j'ai eu un petit bébé qui avait une dyskinésie ciliaire primitive, donc c'est une patho comparable si tu ne vois pas à la mycobicidose, donc pas un truc qui va se régler en 7 jours, tu vois, et un truc où tu es obligé de faire des soins, quoi. Donc c'était écrit QSP 7 jours, je m'étais renseignée, et puis j'avais vu les documents des URPS, etc., qui disaient que ça ne s'applique pas à la kinésithérapie, n'en tenez pas compte, ça ne limite pas la prescription, donc ça s'adresse à un médicament et pas à la kiné, quoi. Et en fait, du coup, ça aussi, la sécu m'a dit, non, non, vous remboursez les six mois de séance que vous avez fait pour cet enfant, sachant qu'on le voyait du coup très régulièrement. Donc, j'ai appelé le médecin qui m'a dit, on est désolé, je ne sais pas pourquoi on a écrit ça, on vous refait une ordo qui couvre la période. Là, tu donnes l'ordo à la sécu qui dit, ah non, on ne les prend pas à titre rétrospectif. Il fallait les donner avant. Si vous donnez les ordos complémentaires ensuite, c'est mort. Donc, ça aussi, il faut le savoir. Tu peux faire des ordos après.

  • Speaker #0

    Oui, une fois que tu l'as scanné, que ça a été envoyé, tu ne peux pas la changer en fait.

  • Speaker #1

    Ou tu peux pas en fournir une pour compléter une période, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Donc, pareil, Andrew, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Bon, après, c'est pas passionnant, mais tout ça pour dire que c'est pas... Ce n'est pas facilité.

  • Speaker #0

    Non, mais après, je trouve que c'est quand même intéressant d'en parler. Je pense que c'est important de faire attention lorsqu'on a une ordonnance à tout ça, en fait. Parce que des fois, on fait les choses un peu à la vabite ou on n'a pas forcément le temps de s'y pencher. Et du coup, moi, ce que je voulais savoir, donc ton verdict, si je peux appeler ça comme ça, il va être rendu en décembre 2025, ce qui est vraiment longtemps, dans un an. En un an, il peut se passer pas mal de choses et j'ai l'impression qu'il y a des lignes qui sont en train de bouger.

  • Speaker #1

    ça avance dans notre sens plutôt l'évolution des pratiques notamment le fait que les kinés puissent renouveler les ordeaux mais c'est pas rétroactif donc même si la loi évolue moi je vais être jugée selon la loi de 2020 ah

  • Speaker #0

    oui d'accord par rapport à ce que tu as facturé en fait exactement et donc les lignes qui bougent tu m'as dit c'est potentiellement qu'on aurait un le droit d'avoir accès à l'ALD ? Enfin, de visualiser, d'avoir accès ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est Guillaume Rall, le président du SNMKR, qui a mis ça sur Insta il n'y a pas si longtemps, que tu avais... On va partager, d'ailleurs, je crois. Il disait qu'on aurait accès, que c'était un premier pas, qu'on pourrait avoir accès à l'ALD, au type d'ALD de notre patient, en allant sur Amélie. Bon, c'est un début, mais en vrai, est-ce qu'on n'a aussi que ça à faire que de se dire, quand on a une ordre d'eau, de prendre le temps d'aller sur Amélie Pro, de regarder ? C'est aussi hyper laborieux. Mais bon, c'est déjà un début.

  • Speaker #0

    Oui, et puis bon, malheureusement, tu es spécialisée en respi, donc oui, ça te concerne d'autant plus. Mais nous, sur l'ensemble de la NGAP, en fait, il n'y a que cet acte qui est associé forcément, remboursé, forcément, s'il y a cet ARLD. Donc, pour toi, c'est fastidieux, mais peut-être pour les autres kinés qu'on en a de temps en temps, ça se fait, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est clair. Et aussi, un bon truc à savoir, évidemment, vérifier que les ordeaux sont signés. Il y a des ordeaux qui n'étaient pas signés par le médecin, qui avaient oublié. On doit rembourser tous nos actes. Vérifier que le médecin a mis le bon nom d'un prénom d'enfant. Il y a un pédiatre qui s'est planté et qui a écrit Léo au lieu d'écrire Enzo J'ai dû rembourser tous les soins. Vérifier, vraiment liser l'ordonnance, parce que souvent, elle n'est pas correcte. Et quand elle n'est pas correcte, c'est votre travail qui est directement imputé. Le médecin n'aura aucun compte à rendre. Et vous, oui. Et aussi, un autre truc important, si vous faites de la double cotation, donc nous, par exemple, il y a des patients qui avaient une ordonnance qui précisait kinésithérapie respiratoire et renforcement musculaire des membres inférieurs et des membres supérieurs. Et du coup, quand c'est un patient à un respi chronique, normalement, tu pouvais coter le 8,5 et le 9,5 pour pouvoir avoir deux séances sur deux zones différentes pour deux affections différentes et pouvoir travailler une heure avec ton patient. Sauf que ça, la sécu a dit, c'est vrai. Mais une ordonnance égale une prescription. Donc, vous êtes obligés d'avoir deux prescriptions distinctes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ça aussi, à nouveau, il va falloir que ça s'argumente parce que quand tu vas chez le pharmacien avec sur une ordo d'oliprane et, je ne sais pas, c'est sur la même ordo et tu as deux prescriptions. Eux, là, ils argumentent qu'il faut deux documents séparés. Donc, c'est sûr qu'il y a une partie où on veut récupérer des fonds.

  • Speaker #0

    Ok. Eh bien, moi, je pense que ça vaut vraiment le coup de faire un article et un post qui résument, en fait, tous les éléments clés à faire attention lorsqu'on reçoit une ordonnance. Je pense que je vais m'y atteler. Ça te dit, on fera un poste ensemble. Mais je pense qu'il faut en parler plus. Et du coup, j'en reviens toujours à ça, mais il y a des syndicats qui t'ont aidé. Je trouve que c'est pas mal de préciser que dans ces cas-là, peut-être qu'il faut contacter les syndicats. Qu'est-ce que tu en penses sur ça ? Je vois ta tête.

  • Speaker #1

    Alors, oui. Non, mais il faut quand même avoir en tête qu'il y a eu un kiné qui fait partie d'un syndicat qui m'a énormément aidée. Mais en fait, il l'a fait en dehors de sa mission syndicale. Il se trouve juste que c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui, du coup, vraiment m'a épaulée. C'est lui qui m'a guidée tout au long du parcours. S'il n'avait pas été là, je ne savais même pas qu'on pouvait faire recours. Je n'avais aucune connaissance sur le sujet. Donc, c'est très cool. Mais localement, quand je me suis rapprochée des syndicats et que j'ai rejoint un syndicat, techniquement il n'y a pas eu de réponse à des questions ni d'aide particulière sur le plan juridique. On m'a envoyé le contact d'un avocat, mais très tardivement, j'en avais déjà un depuis très longtemps, donc ça ne m'a pas vraiment servi. Et surtout le jour de la commission de pénalité, quand tu dois avoir une amende supplémentaire, là je me suis dit c'est cool parce que pour la première fois j'ai un représentant du syndicat qui est le mien qui va être présent et du coup qui va j'imagine pouvoir me soutenir ou en tout cas j'aurai pour une fois quelqu'un avec moi dans la pièce quoi. Et en fait, le représentant du syndicat m'a dit dès le début, je vais quitter la pièce. Je lui ai dit, mais pourquoi tu quittes la pièce ? Pourquoi tu ne restes pas ? Et il m'a dit, ouais, mais tu comprends, parce qu'on se connaît et on est du même syndicat. Je lui ai dit, bah justement, on est du même syndicat, peut-être que c'est le moment de servir à quelque chose. Et non, il m'a dit, ouais, non, du coup, ça crée comme un espèce de conflit d'intérêts, tu vois, c'est déontologiquement, donc c'est la coutume dans le Sud. Nous, on quitte la salle quand on connaît quelqu'un, donc il a quitté la pièce, donc je n'avais pas...

  • Speaker #0

    Tu adhères à ce syndicat ou est-ce que tu...

  • Speaker #1

    J'adhère à ce syndicat.

  • Speaker #0

    Je veux dire, est-ce que tu as vraiment un rôle dans ce syndicat ?

  • Speaker #1

    Non, je suis adhérente. Je ne représente rien du tout. Je suis adhérente et j'avais croisé cette personne deux ou trois fois. Je ne le connais pas.

  • Speaker #0

    Oui. Mais du coup, je ne comprends pas quel intérêt d'adhérer à un syndicat si ce n'est justement pas pour qu'ils t'aident dans ces moments de galère. Moi, je pensais que c'était vraiment un rôle clé. C'était leur soutien et leur conseil.

  • Speaker #1

    Moi aussi, mais du coup, je ne veux pas trop... Enfin, tu vois, je ne sais pas, c'est la seule expérience que j'en ai. J'ai été quand même pas mal déçue, quoi. Après, je me suis renseignée. J'ai écrit même au président du syndicat en disant est-ce que c'est comme ça que ça doit se passer ou est-ce qu'il y a eu un bug ponctuel ? Et il m'a dit non, non, c'est comme ça que ça se fait dans le Sud. C'est comme ça que...

  • Speaker #0

    Pourquoi dans le Sud ? C'est un pays à part.

  • Speaker #1

    Non, mais laisse tomber, c'est tout le temps comme ça. Mais pareil pour les CPM, je ne sais pas si tu as remarqué, mais chacun, les différents kinés, là, du coup, moi, j'ai... aider à créer un groupe WhatsApp qui s'appelle les thérapeutes respiratoires où on est un peu plus de 100 maintenant de kinés qui font de la respiration en France pour ces problématiques-là, pour se dire qu'on se sent un peu moins isolé et on essaye de se dire, moi, la CPM m'a dit tel truc, machin, pour essayer de se conseiller un petit peu. Et on a tous des réponses différentes. Chacun dit, moi, j'ai eu tel truc. La loi n'est pas homogène sur le territoire. Elle n'a pas à l'appliquer de façon homogène.

  • Speaker #0

    Ok, ça, je m'en doutais parce qu'avec le zonage, c'est pareil. Toutes les... ces PAM font un peu à leur coisse aussi, donc je m'en doutais. Ok. Et toi, par rapport... Bon, écoute, je pense qu'on a fait le tour de cette histoire.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Super intéressant ton groupe pour les kinés en respi. Tu vois le lien, je peux le mettre en description pour que ceux qui font de la respi te rejoignent.

  • Speaker #1

    Ok. Les thérapeutes respi, on avait fait aussi un groupe Facebook pour ceux qui sont sur Facebook. Il s'appelait le Café Respi, où on est plus de 4000. Et d'essayer de moins se sentir isolé.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le Café Respi sur Facebook. Et après ?

  • Speaker #1

    Les thérapeutes respiratoires, on est 114 petits kinés sur WhatsApp. Mais du coup, je t'enverrai le lien.

  • Speaker #0

    Sur WhatsApp. OK, trop bien. On mettra les liens sans problème.

  • Speaker #1

    Et aussi, pour finir, on s'aide sur un autre truc, si je peux. je peux faire un tout petit... Tu sais, quand tu parlais des spécificités d'exercice, je pense que ça, ça vaut le coup quand même de le préciser. Quand tu es spécialisé en... Quand tu as une spécificité, pardon, pas une spécialisation, en kinéthérapie respiratoire, normalement, tu sais, tu as une dérogation pour pouvoir t'installer où tu veux et il n'y a pas de zone surdotée en respiration puisque c'est un vaste désert médical, la France, sur le plan réhabilitation respiratoire. Eh bien, en fait, ça, il faut quand même savoir que... Pouvoir être reconnu en tant que thérapeute respiratoire avec une spécificité, ça, c'est pas si compliqué. Enfin, tu vois, tu peux y arriver, à condition d'avoir, tu sais, 3 ans d'expérience dans le domaine, etc. En revanche, ce qu'il faut savoir, c'est que ça te donne pas du tout la possibilité de t'installer ou de créer un cabinet, dans la mesure où tu vas te retrouver à nouveau face à une commission de la caisse primaire d'assurance maladie qui va devoir, avec des kinés notamment, décider s'il y a un manquement. sur le territoire. Et ça, nous, que ce soit à Dijon ou à Nice, les retours ont été les mêmes. À chaque fois, on s'est retrouvés face à des gens qui nous ont dit, il n'y a pas de manquement. Quand tu dis, j'ai des courriers des chefs de service des trois hôpitaux locaux qui disent qu'il n'y a vraiment personne, et même les kinés locaux nous disent qu'il n'y a rien sur le plan réhab, ils nous ont dit, on est allés sur Doctolib, on a regardé qui faisait de la kinésithérapie respiratoire, et il y a 19 kinés. Sauf que sur Docto, c'est un décret de compétence. C'est juste ce que tu es capable de faire. Il y a Kinérespi, mais ça ne veut pas dire que tu en fais des petites spécifiques. C'est un truc juste important à savoir. Vous allez pouvoir être reconnu en kinésithérapie respiratoire, mais hélas, il y a une subjectivité terrible pour savoir si oui ou non. Il y a un manquement sur le territoire et les critères qui peuvent être invoqués peuvent être aussi catastrophiques que Doctolib.

  • Speaker #0

    Et tu sais sur quoi ils se basent pour savoir s'il y a des manques ou pas ? Comment ils font ?

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce que je leur ai demandé. Et le seul argument qu'ils m'ont dit, c'est qu'on va trouver 19 kinés qui disent qu'ils font de la kinérespi sur Doctolib. Mais c'est le seul truc.

  • Speaker #0

    Donc, effectivement, moi, j'avais en tête aussi, pour cette dérogation de spécificité, c'est d'avoir des courriers de médecins, etc. Puis, il y a ça. Et apparemment, dans... Ces caisses, ils ne prennent pas en compte ?

  • Speaker #1

    Non, on l'a fait. On avait les courriers des chefs de service, des pneumologues de ville, etc. Et ils nous ont dit, ça c'est du copinage. Donc non, en plus, ce n'est pas des gens qu'on connaît, mais juste ils ont attesté d'eux. Et puis après, du coup, on nous a demandé de justifier qu'on avait une spécialité. Donc on a dû montrer tous les diplômes qu'on avait, les formations, l'expérience, etc. Et leur réponse, ça a été de dire, vous pensez que vous êtes meilleure que les autres ? Non. Donc, ce n'est pas facile. Même créer une activité, alors que pourtant, dans tous les congrès de pneumologie, tu auras toujours la même chose en te disant qu'il y a un désert médical terrible, il y a un manque d'accès aux soins, un patient BPCO, en moyenne, fait une séance par an. C'est quand même vraiment bien, bien, bien validé que ça leur change leur espérance de vie et leur qualité de vie et ils n'y ont pas accès. Et quand toi, tu veux créer une activité, on t'en empêche. Donc, voilà, avoir ça en tête, c'est... Oui.

  • Speaker #0

    Oui, après... Moi, c'est vrai que j'ai fait un post sur le sujet. Je me suis fait un petit peu happer. Je parlais donc de cette dérogation pour spécialité. Non, spécificité. Parce que spécialité, c'est que pour les médecins, bien sûr. Et en fait, bien sûr, ce n'était pas automatique. Sur Instagram, je résume. Dans mon article, je l'ai bien précisé. Ce n'est pas automatique. Il y a une commission. Après, je ne savais pas que c'était à ce point difficile d'avoir cette porte. Mais voilà, bien sûr, c'est un entretien. C'est une décision, quoi. Et d'ailleurs, on va en parler encore avec, tout à l'heure, il y a Thomas Pratt de la FFMKR qui va nous parler notamment du zonage parce qu'apparemment, je ne sais pas si c'est au courant, mais il y a une charte qui a été créée il n'y a pas si longtemps qui permet d'harmoniser justement ces processus de dérogation. Donc, je rappelle, la dérogation pour rentrer dans une zone surdotée, non prioritaire maintenant. Et on va en parler, apparemment, il y a une charte qui permettrait justement de... de dire un petit peu au CPAM ce qu'il faut faire, pas faire, et pour essayer que tout le monde soit un peu sur la même base. Mais je n'en avais pas du tout entendu parler. Je ne sais pas si tu en avais entendu parler. Oui, du tout. Donc du coup, il va arriver tout à l'heure, 9h15, 9h20. Voilà, je te souhaite... Je crois que tu as pas mal de choses à faire aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, j'y retourne au patient. Merci beaucoup en tout cas, et j'espère que ça servira. à tes auditeurs mais le but c'est pas j'insiste juste, le but c'est pas ni de faire peur, ni de vous désespérer c'est pas un message pessimiste c'est juste que je pense qu'il faut qu'on s'arme un tout petit peu plus et qu'on soit peut-être un tout petit peu plus conscient de nos droits pour pouvoir faire évoluer les choses parce qu'on est quand même à la merci d'un système administratif qui déshumanise pas mal le process donc essayons d'avoir une bonne culture sur le sujet et franchement ce que tu fais va complètement dans ce sens là donc c'est très cool je repartage à chaque fois tes...... et poste parce que vraiment tu diffuses beaucoup de connaissances et c'est vraiment chouette.

  • Speaker #0

    Bah écoute, merci beaucoup et merci d'être venu, ça m'a fait trop plaisir de pouvoir parler avec toi et te connaître un peu plus, parce que ça fait quand même un bail quand on se suit sur Insta et merci de nous avoir parlé de tout ça, je sais que c'est pas évident c'est un peu touchy comme sujet, il y a des gens qui nous regardent, il y a tout ça donc merci d'en parler, d'oser en parler et moi je vais m'empresser de faire un post et de faire d'écrire sur ça.

  • Speaker #1

    Ok, trop cool

  • Speaker #0

    A bientôt !

  • Speaker #1

    Bonne matinée !

  • Speaker #0

    Bonne fin de semaine ! Ciao !

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