Une plongée au cœur des océans ! cover
Une plongée au cœur des océans ! cover
Ondulation. La voix de l'Eau !

Une plongée au cœur des océans !

Une plongée au cœur des océans !

08min |22/03/2023
Play
Une plongée au cœur des océans ! cover
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Ondulation. La voix de l'Eau !

Une plongée au cœur des océans !

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Description

En cette Journée mondiale de l'eau, Lola et son invité Maxime De Lisle vous font découvrir les océans et les mers de notre planète bleue. Vous en saurez plus sur leur santé, les problèmes qu'ils traversent ainsi que les gestes du quotidien à adopter pour les préserver. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Lola

    Ondulation, la voix de l'Eau. Bonjour ! C'est moi Lola, la voix de l'eau. Je suis très heureuse d'être avec vous pour ce podcast d'Ondulation. Avec moi, vous allez découvrir tous les secrets me concernant, enfin... presque tous. Vous avez soif d'apprendre ? Vous pétillez d'impatience ? Eh bien ce podcast est fait pour vous. Aujourd'hui, je vous emmène voguer sur les océans et mers de notre belle planète bleue. Avec mon invité, nous parlerons de leur santé, des problèmes qu'ils traversent et surtout vous découvrirez les petits gestes du quotidien qui vous permettront d'aider à leur préservation. J'ai rendez-vous avec Maxime De Lisle. À Lorient, Maxime est scénariste de BD, militant de Sea Shepherd, une ONG de défense des océans, et consultant pour Blue Seeds, une organisation qui lutte contre la surpêche en Méditerranée. Il s'est installé en Bretagne il y a quelques années après une aventure qui lui a permis de constater les méfaits du réchauffement climatique, dont nous allons sans doute parler ensemble.

  • Maxime de Lisle

    Bonjour Lola.

  • Lola

    Bonjour Maxime. Tu peux nous raconter comment est né ton engagement pour la protection des océans et de la biodiversité marine ?

  • Maxime de Lisle

    Avec plaisir. En fait, tout est parti d'un voyage en Alaska. Et ce que je te propose, c'est que je t'y emmène.

  • Lola

    Avec plaisir. Je te suis. Alors nous sommes en pleine nature, mais on est où là exactement ?

  • Maxime de Lisle

    Eh bien là on est sur mon kayak en Alaska. C'est ce kayak qui m'a permis pendant trois semaines de voyager avec des amis dans la nature très sauvage d'Alaska et de faire 350 km en autonomie pour remonter et aller voir des baleines et des ours.

  • Lola

    Et quel constat as-tu tiré de cette aventure en Alaska ?

  • Maxime de Lisle

    La première chose que j'ai vue, c'est que la nature, c'est absolument magnifique. Et que s'y retrouver dedans, ça fait du bien au moral. Les baleines sont absolument merveilleuses. Les fjords sont dingues. Il y a des saumons qui sautent. Il y a des couches de soleil incroyables. Ça, c'est la belle partie. Mais ce que j'ai vu aussi, c'est que même très loin de l'espèce humaine, au fin fond d'Alaska, on voit... les marques, on voit les traces de ce qu'on a fait, on voit le changement climatique, on voit la pollution. Là-bas, en Alaska, il y avait une énorme sécheresse. Toutes les forêts étaient en train de... de mourir. On a vu aussi des énormes glaciers qui étaient en train de fondre à une vitesse folle.

  • Lola

    Tu as rencontré les habitants sur place ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, on a discuté avec les habitants sur place et eux aussi étaient assez inquiets. En fait, ils n'avaient jamais eu aussi chaud et jamais eu aussi sec. Donc, ça a un impact fort pour leur vie à eux parce que souvent, ils vivent de la mer, ils vivent de la montagne. Et donc, ça a un impact sur leur quotidien.

  • Lola

    Et c'est ce qui t'a incité à rejoindre l'ONG Sea Shepherd ensuite ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, tout à fait. Donc depuis 2020, je travaille une partie du montant avec Sea Shepherd. Ce voyage a vraiment été l'élément déclencheur. Sea Shepherd, c'est une ONG dont la mission, c'est de protéger les océans avec un mode d'action qui est hyper particulier, qui est de l'action directe. Donc il y a une dizaine de bateaux qui sont sur toutes les mers du monde et on va chasser des chasseurs de poissons. Le but, c'est d'arrêter la pêche illégale parce qu'il y a 30% des poissons qui sont pêchés illégalement. Si on veut sauver la planète, il faut qu'il y ait un océan qui soit en bonne santé. Pour qu'il y ait un océan en bonne santé, il faut qu'il y ait plein de vies dedans. Plein de poissons, plein de baleines, plein de requins. Et il y a beaucoup de pêches illégales qui détruisent cette vie. Donc Sea Shepherd, la mission, c'est d'arrêter cette pêche.

  • Lola

    Et du coup, tu as participé à plusieurs missions avec l'ONG. Qu'as-tu découvert ?

  • Maxime de Lisle

    Alors, les premières missions que j'ai faites, elles sont en Afrique. Et ce que j'ai découvert, c'est que les eaux africaines sont totalement pillées par la pêche. Et d'ailleurs, ce que je te propose, c'est qu'on aille ensemble au long des côtes de l'Afrique, au Gabon. En Afrique, il y a la surpêche, surtout par des chalutiers chinois, mais aussi par des chalutiers européens et africains. C'est vraiment en train de détruire la mer là-bas. Ça a des impacts très forts sur les animaux, sur les poissons, sur les baleines, sur les requins. Et ça a aussi des impacts très forts sur les populations locales qui vivent de cette pêche, qui ont absolument besoin de ça pour survivre. Et la question, c'est de savoir pourquoi il y a la surpêche. En fait, c'est que nous, les humains, on mange beaucoup, beaucoup trop de poissons. On est quatre fois plus nombreux qu'au début du siècle, on a trois fois plus de poissons par personne maintenant qu'au début du siècle. Donc il y a énormément de demandes, surtout des pays occidentaux. Et donc pour ça, il y a ces bateaux qui pêchent très loin de chez nous, mais c'est pour faire venir le poisson qui vient chez nous. Donc on est tous un peu co-responsables de ce qui se passe dans cette surpêche.

  • Lola

    Et au-delà de la surpêche, il y a aussi, j'imagine, un constat de pollution. Tu as dû le voir un petit peu partout, non, dans tes missions ?

  • Maxime de Lisle

    Ouais, on l'a beaucoup vu en Afrique, il y a du plastique partout. On peut parler parfois du septième continent, qui est le continent plastique. Il y a plein de pollution en fait qui arrive dans la mer, donc le plastique c'est le plus visible, on voit d'abord des gros morceaux, et puis ensuite au fur et à mesure pour être de plus en plus petits et devenir du micro-plastique. Et puis il y a plein d'autres pollutions. Il y a la chimie qui va dans les eaux, il y a les eaux usées, les eaux de toilettes, les sifs qui vont là-dedans. Il y a aussi la pollution sonore dont on ne parle pas beaucoup, mais les bateaux ça fait un bruit de dingue. Et en fait les poissons et les baleines, elles ont besoin de s'entendre pour se déplacer. Donc s'il y a trop de bruit fait par nous, ça les dérange. Et puis il y a un autre changement aussi qui est fondamental dans les océans, qui est plus global, c'est le réchauffement climatique. En fait l'océan capte énormément de chaleur qui est créée par l'homme, par nos usines, par nos pollutions, par nos habitations. Et donc l'océan se réchauffe énormément et ça change totalement la vie de poisson. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas d'humanité en bonne santé avec un océan malade, parce que l'océan nous apporte pleins de services. La première chose qu'il fait pour nous et qui est incroyable, c'est qu'il apporte 50% de l'oxygène qu'on respire. On peut faire un petit exercice. On va prendre une respiration. On respire fort, puis on ressouffle. Et puis on reprend une deuxième, et puis là on dit "Ah non, en fait, c'est interdit." Parce qu'une sur deux vient de l'océan, et si l'océan disparaît, on ne peut plus respirer. Donc de l'oxygène, il réduit la chaleur, c'est le plus gros régulateur du climat au monde, et c'est aussi la source de nourriture pour plus d'un milliard d'habitants, qui dépend uniquement de l'océan pour avoir des protéines animales.

  • Lola

    Mais alors Maxime, est-ce que tout est fichu selon toi, ou est-ce qu'il y a encore de l'espoir de sauver les mers et océans ?

  • Maxime de Lisle

    Alors les choses vont très mal, mais ce qui est magnifique avec l'océan, c'est qu'il y a de l'espoir. Les animaux marins, ils ont une capacité à se reproduire qui est dingue. Nous, les humains, on fait un bébé. Eux, les poissons, quand ils pondent, c'est des dizaines de milliers, parfois pour certains des millions d'oœfs qui poussent. Et donc, si on les laisse tranquille pendant quelques années, c'est possible que les poissons reviennent très fortement. Ça a été le cas pour les baleines, par exemple. À la fin des années 70, il y avait quasiment plus de baleines. Et puis, on a décidé tous ensemble, à l'échelle de la planète, d'arrêter de les chasser pour le commerce. Et là maintenant en 2020, 2022, elles commencent à revenir en masse donc ça donne beaucoup d'espoir. Ça c'est des choses qu'on peut faire au niveau global, au niveau politique et puis après il y a plein de petites choses qu'on peut faire aussi chacun et ça commence en bas chez soi.

  • Lola

    Mais on est au rayon poisson d'un supermarché ? Pourquoi est-ce que tu nous emmènes ici ?

  • Maxime de Lisle

    Parce qu'il y a un lien qui est très très fort entre l'océan et l'assiette. Donc ce qu'il faut faire c'est finalement assez simple, il faut déjà consommer beaucoup beaucoup moins de poisson, on arrête totalement ou sinon il faut au moins le réduire par trois, et après il faut bien choisir son poisson. C'est un peu comme la viande, on essaie de prendre du local, donc du poisson qui est pêché en France par des petits pêcheurs artisans, qui généralement font les choses beaucoup mieux que les grosses pêcheries industrielles. Et on peut aussi éviter des poissons qui sont très bons pour nous mais pas bons pour la planète. Je pense au saumon qui est vraiment une catastrophe, je pense à la crevette, je pense au thon qui sont des poissons qui viennent de très loin et qui ont un impact environnemental qui est très fort.

  • Lola

    Eh bien voilà de très bons conseils à suivre. Merci Maxime. [Maxime de Lisle] : "Merci Lola, à très bientôt." Je te laisse repartir vers Lorient et pour vous qui nous écoutez, pour préserver les océans et la biodiversité marine, sachez que vous pouvez agir par pleins de moyens : dans votre assiette, comme l'expliquait Maxime, mais pas seulement. Vérifiez vos produits cosmétiques pour éviter ce contenant des microbilles, limitez bien entendu l'utilisation de plastique dans votre quotidien, n'hésitez pas à participer aux opérations de nettoyage proches de chez vous. Vous pouvez également soutenir les associations de protection des océans. Voilà, c'est la fin de ce podcast d'Ondulation qui vous est proposé par Sénéo. Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel épisode. Bien évidemment, ça coule de source. Sachez que vous pouvez réécouter l'intégralité de nos podcasts sur Spotify, Deezer, Google Podcasts, Apple Podcasts, ainsi que sur la chaîne YouTube de Sénéo. Portez-vous bien et à bientôt !

  • Voix off

    Ondulation, la Voix de l'Eau.

Description

En cette Journée mondiale de l'eau, Lola et son invité Maxime De Lisle vous font découvrir les océans et les mers de notre planète bleue. Vous en saurez plus sur leur santé, les problèmes qu'ils traversent ainsi que les gestes du quotidien à adopter pour les préserver. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Lola

    Ondulation, la voix de l'Eau. Bonjour ! C'est moi Lola, la voix de l'eau. Je suis très heureuse d'être avec vous pour ce podcast d'Ondulation. Avec moi, vous allez découvrir tous les secrets me concernant, enfin... presque tous. Vous avez soif d'apprendre ? Vous pétillez d'impatience ? Eh bien ce podcast est fait pour vous. Aujourd'hui, je vous emmène voguer sur les océans et mers de notre belle planète bleue. Avec mon invité, nous parlerons de leur santé, des problèmes qu'ils traversent et surtout vous découvrirez les petits gestes du quotidien qui vous permettront d'aider à leur préservation. J'ai rendez-vous avec Maxime De Lisle. À Lorient, Maxime est scénariste de BD, militant de Sea Shepherd, une ONG de défense des océans, et consultant pour Blue Seeds, une organisation qui lutte contre la surpêche en Méditerranée. Il s'est installé en Bretagne il y a quelques années après une aventure qui lui a permis de constater les méfaits du réchauffement climatique, dont nous allons sans doute parler ensemble.

  • Maxime de Lisle

    Bonjour Lola.

  • Lola

    Bonjour Maxime. Tu peux nous raconter comment est né ton engagement pour la protection des océans et de la biodiversité marine ?

  • Maxime de Lisle

    Avec plaisir. En fait, tout est parti d'un voyage en Alaska. Et ce que je te propose, c'est que je t'y emmène.

  • Lola

    Avec plaisir. Je te suis. Alors nous sommes en pleine nature, mais on est où là exactement ?

  • Maxime de Lisle

    Eh bien là on est sur mon kayak en Alaska. C'est ce kayak qui m'a permis pendant trois semaines de voyager avec des amis dans la nature très sauvage d'Alaska et de faire 350 km en autonomie pour remonter et aller voir des baleines et des ours.

  • Lola

    Et quel constat as-tu tiré de cette aventure en Alaska ?

  • Maxime de Lisle

    La première chose que j'ai vue, c'est que la nature, c'est absolument magnifique. Et que s'y retrouver dedans, ça fait du bien au moral. Les baleines sont absolument merveilleuses. Les fjords sont dingues. Il y a des saumons qui sautent. Il y a des couches de soleil incroyables. Ça, c'est la belle partie. Mais ce que j'ai vu aussi, c'est que même très loin de l'espèce humaine, au fin fond d'Alaska, on voit... les marques, on voit les traces de ce qu'on a fait, on voit le changement climatique, on voit la pollution. Là-bas, en Alaska, il y avait une énorme sécheresse. Toutes les forêts étaient en train de... de mourir. On a vu aussi des énormes glaciers qui étaient en train de fondre à une vitesse folle.

  • Lola

    Tu as rencontré les habitants sur place ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, on a discuté avec les habitants sur place et eux aussi étaient assez inquiets. En fait, ils n'avaient jamais eu aussi chaud et jamais eu aussi sec. Donc, ça a un impact fort pour leur vie à eux parce que souvent, ils vivent de la mer, ils vivent de la montagne. Et donc, ça a un impact sur leur quotidien.

  • Lola

    Et c'est ce qui t'a incité à rejoindre l'ONG Sea Shepherd ensuite ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, tout à fait. Donc depuis 2020, je travaille une partie du montant avec Sea Shepherd. Ce voyage a vraiment été l'élément déclencheur. Sea Shepherd, c'est une ONG dont la mission, c'est de protéger les océans avec un mode d'action qui est hyper particulier, qui est de l'action directe. Donc il y a une dizaine de bateaux qui sont sur toutes les mers du monde et on va chasser des chasseurs de poissons. Le but, c'est d'arrêter la pêche illégale parce qu'il y a 30% des poissons qui sont pêchés illégalement. Si on veut sauver la planète, il faut qu'il y ait un océan qui soit en bonne santé. Pour qu'il y ait un océan en bonne santé, il faut qu'il y ait plein de vies dedans. Plein de poissons, plein de baleines, plein de requins. Et il y a beaucoup de pêches illégales qui détruisent cette vie. Donc Sea Shepherd, la mission, c'est d'arrêter cette pêche.

  • Lola

    Et du coup, tu as participé à plusieurs missions avec l'ONG. Qu'as-tu découvert ?

  • Maxime de Lisle

    Alors, les premières missions que j'ai faites, elles sont en Afrique. Et ce que j'ai découvert, c'est que les eaux africaines sont totalement pillées par la pêche. Et d'ailleurs, ce que je te propose, c'est qu'on aille ensemble au long des côtes de l'Afrique, au Gabon. En Afrique, il y a la surpêche, surtout par des chalutiers chinois, mais aussi par des chalutiers européens et africains. C'est vraiment en train de détruire la mer là-bas. Ça a des impacts très forts sur les animaux, sur les poissons, sur les baleines, sur les requins. Et ça a aussi des impacts très forts sur les populations locales qui vivent de cette pêche, qui ont absolument besoin de ça pour survivre. Et la question, c'est de savoir pourquoi il y a la surpêche. En fait, c'est que nous, les humains, on mange beaucoup, beaucoup trop de poissons. On est quatre fois plus nombreux qu'au début du siècle, on a trois fois plus de poissons par personne maintenant qu'au début du siècle. Donc il y a énormément de demandes, surtout des pays occidentaux. Et donc pour ça, il y a ces bateaux qui pêchent très loin de chez nous, mais c'est pour faire venir le poisson qui vient chez nous. Donc on est tous un peu co-responsables de ce qui se passe dans cette surpêche.

  • Lola

    Et au-delà de la surpêche, il y a aussi, j'imagine, un constat de pollution. Tu as dû le voir un petit peu partout, non, dans tes missions ?

  • Maxime de Lisle

    Ouais, on l'a beaucoup vu en Afrique, il y a du plastique partout. On peut parler parfois du septième continent, qui est le continent plastique. Il y a plein de pollution en fait qui arrive dans la mer, donc le plastique c'est le plus visible, on voit d'abord des gros morceaux, et puis ensuite au fur et à mesure pour être de plus en plus petits et devenir du micro-plastique. Et puis il y a plein d'autres pollutions. Il y a la chimie qui va dans les eaux, il y a les eaux usées, les eaux de toilettes, les sifs qui vont là-dedans. Il y a aussi la pollution sonore dont on ne parle pas beaucoup, mais les bateaux ça fait un bruit de dingue. Et en fait les poissons et les baleines, elles ont besoin de s'entendre pour se déplacer. Donc s'il y a trop de bruit fait par nous, ça les dérange. Et puis il y a un autre changement aussi qui est fondamental dans les océans, qui est plus global, c'est le réchauffement climatique. En fait l'océan capte énormément de chaleur qui est créée par l'homme, par nos usines, par nos pollutions, par nos habitations. Et donc l'océan se réchauffe énormément et ça change totalement la vie de poisson. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas d'humanité en bonne santé avec un océan malade, parce que l'océan nous apporte pleins de services. La première chose qu'il fait pour nous et qui est incroyable, c'est qu'il apporte 50% de l'oxygène qu'on respire. On peut faire un petit exercice. On va prendre une respiration. On respire fort, puis on ressouffle. Et puis on reprend une deuxième, et puis là on dit "Ah non, en fait, c'est interdit." Parce qu'une sur deux vient de l'océan, et si l'océan disparaît, on ne peut plus respirer. Donc de l'oxygène, il réduit la chaleur, c'est le plus gros régulateur du climat au monde, et c'est aussi la source de nourriture pour plus d'un milliard d'habitants, qui dépend uniquement de l'océan pour avoir des protéines animales.

  • Lola

    Mais alors Maxime, est-ce que tout est fichu selon toi, ou est-ce qu'il y a encore de l'espoir de sauver les mers et océans ?

  • Maxime de Lisle

    Alors les choses vont très mal, mais ce qui est magnifique avec l'océan, c'est qu'il y a de l'espoir. Les animaux marins, ils ont une capacité à se reproduire qui est dingue. Nous, les humains, on fait un bébé. Eux, les poissons, quand ils pondent, c'est des dizaines de milliers, parfois pour certains des millions d'oœfs qui poussent. Et donc, si on les laisse tranquille pendant quelques années, c'est possible que les poissons reviennent très fortement. Ça a été le cas pour les baleines, par exemple. À la fin des années 70, il y avait quasiment plus de baleines. Et puis, on a décidé tous ensemble, à l'échelle de la planète, d'arrêter de les chasser pour le commerce. Et là maintenant en 2020, 2022, elles commencent à revenir en masse donc ça donne beaucoup d'espoir. Ça c'est des choses qu'on peut faire au niveau global, au niveau politique et puis après il y a plein de petites choses qu'on peut faire aussi chacun et ça commence en bas chez soi.

  • Lola

    Mais on est au rayon poisson d'un supermarché ? Pourquoi est-ce que tu nous emmènes ici ?

  • Maxime de Lisle

    Parce qu'il y a un lien qui est très très fort entre l'océan et l'assiette. Donc ce qu'il faut faire c'est finalement assez simple, il faut déjà consommer beaucoup beaucoup moins de poisson, on arrête totalement ou sinon il faut au moins le réduire par trois, et après il faut bien choisir son poisson. C'est un peu comme la viande, on essaie de prendre du local, donc du poisson qui est pêché en France par des petits pêcheurs artisans, qui généralement font les choses beaucoup mieux que les grosses pêcheries industrielles. Et on peut aussi éviter des poissons qui sont très bons pour nous mais pas bons pour la planète. Je pense au saumon qui est vraiment une catastrophe, je pense à la crevette, je pense au thon qui sont des poissons qui viennent de très loin et qui ont un impact environnemental qui est très fort.

  • Lola

    Eh bien voilà de très bons conseils à suivre. Merci Maxime. [Maxime de Lisle] : "Merci Lola, à très bientôt." Je te laisse repartir vers Lorient et pour vous qui nous écoutez, pour préserver les océans et la biodiversité marine, sachez que vous pouvez agir par pleins de moyens : dans votre assiette, comme l'expliquait Maxime, mais pas seulement. Vérifiez vos produits cosmétiques pour éviter ce contenant des microbilles, limitez bien entendu l'utilisation de plastique dans votre quotidien, n'hésitez pas à participer aux opérations de nettoyage proches de chez vous. Vous pouvez également soutenir les associations de protection des océans. Voilà, c'est la fin de ce podcast d'Ondulation qui vous est proposé par Sénéo. Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel épisode. Bien évidemment, ça coule de source. Sachez que vous pouvez réécouter l'intégralité de nos podcasts sur Spotify, Deezer, Google Podcasts, Apple Podcasts, ainsi que sur la chaîne YouTube de Sénéo. Portez-vous bien et à bientôt !

  • Voix off

    Ondulation, la Voix de l'Eau.

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En cette Journée mondiale de l'eau, Lola et son invité Maxime De Lisle vous font découvrir les océans et les mers de notre planète bleue. Vous en saurez plus sur leur santé, les problèmes qu'ils traversent ainsi que les gestes du quotidien à adopter pour les préserver. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Lola

    Ondulation, la voix de l'Eau. Bonjour ! C'est moi Lola, la voix de l'eau. Je suis très heureuse d'être avec vous pour ce podcast d'Ondulation. Avec moi, vous allez découvrir tous les secrets me concernant, enfin... presque tous. Vous avez soif d'apprendre ? Vous pétillez d'impatience ? Eh bien ce podcast est fait pour vous. Aujourd'hui, je vous emmène voguer sur les océans et mers de notre belle planète bleue. Avec mon invité, nous parlerons de leur santé, des problèmes qu'ils traversent et surtout vous découvrirez les petits gestes du quotidien qui vous permettront d'aider à leur préservation. J'ai rendez-vous avec Maxime De Lisle. À Lorient, Maxime est scénariste de BD, militant de Sea Shepherd, une ONG de défense des océans, et consultant pour Blue Seeds, une organisation qui lutte contre la surpêche en Méditerranée. Il s'est installé en Bretagne il y a quelques années après une aventure qui lui a permis de constater les méfaits du réchauffement climatique, dont nous allons sans doute parler ensemble.

  • Maxime de Lisle

    Bonjour Lola.

  • Lola

    Bonjour Maxime. Tu peux nous raconter comment est né ton engagement pour la protection des océans et de la biodiversité marine ?

  • Maxime de Lisle

    Avec plaisir. En fait, tout est parti d'un voyage en Alaska. Et ce que je te propose, c'est que je t'y emmène.

  • Lola

    Avec plaisir. Je te suis. Alors nous sommes en pleine nature, mais on est où là exactement ?

  • Maxime de Lisle

    Eh bien là on est sur mon kayak en Alaska. C'est ce kayak qui m'a permis pendant trois semaines de voyager avec des amis dans la nature très sauvage d'Alaska et de faire 350 km en autonomie pour remonter et aller voir des baleines et des ours.

  • Lola

    Et quel constat as-tu tiré de cette aventure en Alaska ?

  • Maxime de Lisle

    La première chose que j'ai vue, c'est que la nature, c'est absolument magnifique. Et que s'y retrouver dedans, ça fait du bien au moral. Les baleines sont absolument merveilleuses. Les fjords sont dingues. Il y a des saumons qui sautent. Il y a des couches de soleil incroyables. Ça, c'est la belle partie. Mais ce que j'ai vu aussi, c'est que même très loin de l'espèce humaine, au fin fond d'Alaska, on voit... les marques, on voit les traces de ce qu'on a fait, on voit le changement climatique, on voit la pollution. Là-bas, en Alaska, il y avait une énorme sécheresse. Toutes les forêts étaient en train de... de mourir. On a vu aussi des énormes glaciers qui étaient en train de fondre à une vitesse folle.

  • Lola

    Tu as rencontré les habitants sur place ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, on a discuté avec les habitants sur place et eux aussi étaient assez inquiets. En fait, ils n'avaient jamais eu aussi chaud et jamais eu aussi sec. Donc, ça a un impact fort pour leur vie à eux parce que souvent, ils vivent de la mer, ils vivent de la montagne. Et donc, ça a un impact sur leur quotidien.

  • Lola

    Et c'est ce qui t'a incité à rejoindre l'ONG Sea Shepherd ensuite ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, tout à fait. Donc depuis 2020, je travaille une partie du montant avec Sea Shepherd. Ce voyage a vraiment été l'élément déclencheur. Sea Shepherd, c'est une ONG dont la mission, c'est de protéger les océans avec un mode d'action qui est hyper particulier, qui est de l'action directe. Donc il y a une dizaine de bateaux qui sont sur toutes les mers du monde et on va chasser des chasseurs de poissons. Le but, c'est d'arrêter la pêche illégale parce qu'il y a 30% des poissons qui sont pêchés illégalement. Si on veut sauver la planète, il faut qu'il y ait un océan qui soit en bonne santé. Pour qu'il y ait un océan en bonne santé, il faut qu'il y ait plein de vies dedans. Plein de poissons, plein de baleines, plein de requins. Et il y a beaucoup de pêches illégales qui détruisent cette vie. Donc Sea Shepherd, la mission, c'est d'arrêter cette pêche.

  • Lola

    Et du coup, tu as participé à plusieurs missions avec l'ONG. Qu'as-tu découvert ?

  • Maxime de Lisle

    Alors, les premières missions que j'ai faites, elles sont en Afrique. Et ce que j'ai découvert, c'est que les eaux africaines sont totalement pillées par la pêche. Et d'ailleurs, ce que je te propose, c'est qu'on aille ensemble au long des côtes de l'Afrique, au Gabon. En Afrique, il y a la surpêche, surtout par des chalutiers chinois, mais aussi par des chalutiers européens et africains. C'est vraiment en train de détruire la mer là-bas. Ça a des impacts très forts sur les animaux, sur les poissons, sur les baleines, sur les requins. Et ça a aussi des impacts très forts sur les populations locales qui vivent de cette pêche, qui ont absolument besoin de ça pour survivre. Et la question, c'est de savoir pourquoi il y a la surpêche. En fait, c'est que nous, les humains, on mange beaucoup, beaucoup trop de poissons. On est quatre fois plus nombreux qu'au début du siècle, on a trois fois plus de poissons par personne maintenant qu'au début du siècle. Donc il y a énormément de demandes, surtout des pays occidentaux. Et donc pour ça, il y a ces bateaux qui pêchent très loin de chez nous, mais c'est pour faire venir le poisson qui vient chez nous. Donc on est tous un peu co-responsables de ce qui se passe dans cette surpêche.

  • Lola

    Et au-delà de la surpêche, il y a aussi, j'imagine, un constat de pollution. Tu as dû le voir un petit peu partout, non, dans tes missions ?

  • Maxime de Lisle

    Ouais, on l'a beaucoup vu en Afrique, il y a du plastique partout. On peut parler parfois du septième continent, qui est le continent plastique. Il y a plein de pollution en fait qui arrive dans la mer, donc le plastique c'est le plus visible, on voit d'abord des gros morceaux, et puis ensuite au fur et à mesure pour être de plus en plus petits et devenir du micro-plastique. Et puis il y a plein d'autres pollutions. Il y a la chimie qui va dans les eaux, il y a les eaux usées, les eaux de toilettes, les sifs qui vont là-dedans. Il y a aussi la pollution sonore dont on ne parle pas beaucoup, mais les bateaux ça fait un bruit de dingue. Et en fait les poissons et les baleines, elles ont besoin de s'entendre pour se déplacer. Donc s'il y a trop de bruit fait par nous, ça les dérange. Et puis il y a un autre changement aussi qui est fondamental dans les océans, qui est plus global, c'est le réchauffement climatique. En fait l'océan capte énormément de chaleur qui est créée par l'homme, par nos usines, par nos pollutions, par nos habitations. Et donc l'océan se réchauffe énormément et ça change totalement la vie de poisson. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas d'humanité en bonne santé avec un océan malade, parce que l'océan nous apporte pleins de services. La première chose qu'il fait pour nous et qui est incroyable, c'est qu'il apporte 50% de l'oxygène qu'on respire. On peut faire un petit exercice. On va prendre une respiration. On respire fort, puis on ressouffle. Et puis on reprend une deuxième, et puis là on dit "Ah non, en fait, c'est interdit." Parce qu'une sur deux vient de l'océan, et si l'océan disparaît, on ne peut plus respirer. Donc de l'oxygène, il réduit la chaleur, c'est le plus gros régulateur du climat au monde, et c'est aussi la source de nourriture pour plus d'un milliard d'habitants, qui dépend uniquement de l'océan pour avoir des protéines animales.

  • Lola

    Mais alors Maxime, est-ce que tout est fichu selon toi, ou est-ce qu'il y a encore de l'espoir de sauver les mers et océans ?

  • Maxime de Lisle

    Alors les choses vont très mal, mais ce qui est magnifique avec l'océan, c'est qu'il y a de l'espoir. Les animaux marins, ils ont une capacité à se reproduire qui est dingue. Nous, les humains, on fait un bébé. Eux, les poissons, quand ils pondent, c'est des dizaines de milliers, parfois pour certains des millions d'oœfs qui poussent. Et donc, si on les laisse tranquille pendant quelques années, c'est possible que les poissons reviennent très fortement. Ça a été le cas pour les baleines, par exemple. À la fin des années 70, il y avait quasiment plus de baleines. Et puis, on a décidé tous ensemble, à l'échelle de la planète, d'arrêter de les chasser pour le commerce. Et là maintenant en 2020, 2022, elles commencent à revenir en masse donc ça donne beaucoup d'espoir. Ça c'est des choses qu'on peut faire au niveau global, au niveau politique et puis après il y a plein de petites choses qu'on peut faire aussi chacun et ça commence en bas chez soi.

  • Lola

    Mais on est au rayon poisson d'un supermarché ? Pourquoi est-ce que tu nous emmènes ici ?

  • Maxime de Lisle

    Parce qu'il y a un lien qui est très très fort entre l'océan et l'assiette. Donc ce qu'il faut faire c'est finalement assez simple, il faut déjà consommer beaucoup beaucoup moins de poisson, on arrête totalement ou sinon il faut au moins le réduire par trois, et après il faut bien choisir son poisson. C'est un peu comme la viande, on essaie de prendre du local, donc du poisson qui est pêché en France par des petits pêcheurs artisans, qui généralement font les choses beaucoup mieux que les grosses pêcheries industrielles. Et on peut aussi éviter des poissons qui sont très bons pour nous mais pas bons pour la planète. Je pense au saumon qui est vraiment une catastrophe, je pense à la crevette, je pense au thon qui sont des poissons qui viennent de très loin et qui ont un impact environnemental qui est très fort.

  • Lola

    Eh bien voilà de très bons conseils à suivre. Merci Maxime. [Maxime de Lisle] : "Merci Lola, à très bientôt." Je te laisse repartir vers Lorient et pour vous qui nous écoutez, pour préserver les océans et la biodiversité marine, sachez que vous pouvez agir par pleins de moyens : dans votre assiette, comme l'expliquait Maxime, mais pas seulement. Vérifiez vos produits cosmétiques pour éviter ce contenant des microbilles, limitez bien entendu l'utilisation de plastique dans votre quotidien, n'hésitez pas à participer aux opérations de nettoyage proches de chez vous. Vous pouvez également soutenir les associations de protection des océans. Voilà, c'est la fin de ce podcast d'Ondulation qui vous est proposé par Sénéo. Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel épisode. Bien évidemment, ça coule de source. Sachez que vous pouvez réécouter l'intégralité de nos podcasts sur Spotify, Deezer, Google Podcasts, Apple Podcasts, ainsi que sur la chaîne YouTube de Sénéo. Portez-vous bien et à bientôt !

  • Voix off

    Ondulation, la Voix de l'Eau.

Description

En cette Journée mondiale de l'eau, Lola et son invité Maxime De Lisle vous font découvrir les océans et les mers de notre planète bleue. Vous en saurez plus sur leur santé, les problèmes qu'ils traversent ainsi que les gestes du quotidien à adopter pour les préserver. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Lola

    Ondulation, la voix de l'Eau. Bonjour ! C'est moi Lola, la voix de l'eau. Je suis très heureuse d'être avec vous pour ce podcast d'Ondulation. Avec moi, vous allez découvrir tous les secrets me concernant, enfin... presque tous. Vous avez soif d'apprendre ? Vous pétillez d'impatience ? Eh bien ce podcast est fait pour vous. Aujourd'hui, je vous emmène voguer sur les océans et mers de notre belle planète bleue. Avec mon invité, nous parlerons de leur santé, des problèmes qu'ils traversent et surtout vous découvrirez les petits gestes du quotidien qui vous permettront d'aider à leur préservation. J'ai rendez-vous avec Maxime De Lisle. À Lorient, Maxime est scénariste de BD, militant de Sea Shepherd, une ONG de défense des océans, et consultant pour Blue Seeds, une organisation qui lutte contre la surpêche en Méditerranée. Il s'est installé en Bretagne il y a quelques années après une aventure qui lui a permis de constater les méfaits du réchauffement climatique, dont nous allons sans doute parler ensemble.

  • Maxime de Lisle

    Bonjour Lola.

  • Lola

    Bonjour Maxime. Tu peux nous raconter comment est né ton engagement pour la protection des océans et de la biodiversité marine ?

  • Maxime de Lisle

    Avec plaisir. En fait, tout est parti d'un voyage en Alaska. Et ce que je te propose, c'est que je t'y emmène.

  • Lola

    Avec plaisir. Je te suis. Alors nous sommes en pleine nature, mais on est où là exactement ?

  • Maxime de Lisle

    Eh bien là on est sur mon kayak en Alaska. C'est ce kayak qui m'a permis pendant trois semaines de voyager avec des amis dans la nature très sauvage d'Alaska et de faire 350 km en autonomie pour remonter et aller voir des baleines et des ours.

  • Lola

    Et quel constat as-tu tiré de cette aventure en Alaska ?

  • Maxime de Lisle

    La première chose que j'ai vue, c'est que la nature, c'est absolument magnifique. Et que s'y retrouver dedans, ça fait du bien au moral. Les baleines sont absolument merveilleuses. Les fjords sont dingues. Il y a des saumons qui sautent. Il y a des couches de soleil incroyables. Ça, c'est la belle partie. Mais ce que j'ai vu aussi, c'est que même très loin de l'espèce humaine, au fin fond d'Alaska, on voit... les marques, on voit les traces de ce qu'on a fait, on voit le changement climatique, on voit la pollution. Là-bas, en Alaska, il y avait une énorme sécheresse. Toutes les forêts étaient en train de... de mourir. On a vu aussi des énormes glaciers qui étaient en train de fondre à une vitesse folle.

  • Lola

    Tu as rencontré les habitants sur place ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, on a discuté avec les habitants sur place et eux aussi étaient assez inquiets. En fait, ils n'avaient jamais eu aussi chaud et jamais eu aussi sec. Donc, ça a un impact fort pour leur vie à eux parce que souvent, ils vivent de la mer, ils vivent de la montagne. Et donc, ça a un impact sur leur quotidien.

  • Lola

    Et c'est ce qui t'a incité à rejoindre l'ONG Sea Shepherd ensuite ?

  • Maxime de Lisle

    Oui, tout à fait. Donc depuis 2020, je travaille une partie du montant avec Sea Shepherd. Ce voyage a vraiment été l'élément déclencheur. Sea Shepherd, c'est une ONG dont la mission, c'est de protéger les océans avec un mode d'action qui est hyper particulier, qui est de l'action directe. Donc il y a une dizaine de bateaux qui sont sur toutes les mers du monde et on va chasser des chasseurs de poissons. Le but, c'est d'arrêter la pêche illégale parce qu'il y a 30% des poissons qui sont pêchés illégalement. Si on veut sauver la planète, il faut qu'il y ait un océan qui soit en bonne santé. Pour qu'il y ait un océan en bonne santé, il faut qu'il y ait plein de vies dedans. Plein de poissons, plein de baleines, plein de requins. Et il y a beaucoup de pêches illégales qui détruisent cette vie. Donc Sea Shepherd, la mission, c'est d'arrêter cette pêche.

  • Lola

    Et du coup, tu as participé à plusieurs missions avec l'ONG. Qu'as-tu découvert ?

  • Maxime de Lisle

    Alors, les premières missions que j'ai faites, elles sont en Afrique. Et ce que j'ai découvert, c'est que les eaux africaines sont totalement pillées par la pêche. Et d'ailleurs, ce que je te propose, c'est qu'on aille ensemble au long des côtes de l'Afrique, au Gabon. En Afrique, il y a la surpêche, surtout par des chalutiers chinois, mais aussi par des chalutiers européens et africains. C'est vraiment en train de détruire la mer là-bas. Ça a des impacts très forts sur les animaux, sur les poissons, sur les baleines, sur les requins. Et ça a aussi des impacts très forts sur les populations locales qui vivent de cette pêche, qui ont absolument besoin de ça pour survivre. Et la question, c'est de savoir pourquoi il y a la surpêche. En fait, c'est que nous, les humains, on mange beaucoup, beaucoup trop de poissons. On est quatre fois plus nombreux qu'au début du siècle, on a trois fois plus de poissons par personne maintenant qu'au début du siècle. Donc il y a énormément de demandes, surtout des pays occidentaux. Et donc pour ça, il y a ces bateaux qui pêchent très loin de chez nous, mais c'est pour faire venir le poisson qui vient chez nous. Donc on est tous un peu co-responsables de ce qui se passe dans cette surpêche.

  • Lola

    Et au-delà de la surpêche, il y a aussi, j'imagine, un constat de pollution. Tu as dû le voir un petit peu partout, non, dans tes missions ?

  • Maxime de Lisle

    Ouais, on l'a beaucoup vu en Afrique, il y a du plastique partout. On peut parler parfois du septième continent, qui est le continent plastique. Il y a plein de pollution en fait qui arrive dans la mer, donc le plastique c'est le plus visible, on voit d'abord des gros morceaux, et puis ensuite au fur et à mesure pour être de plus en plus petits et devenir du micro-plastique. Et puis il y a plein d'autres pollutions. Il y a la chimie qui va dans les eaux, il y a les eaux usées, les eaux de toilettes, les sifs qui vont là-dedans. Il y a aussi la pollution sonore dont on ne parle pas beaucoup, mais les bateaux ça fait un bruit de dingue. Et en fait les poissons et les baleines, elles ont besoin de s'entendre pour se déplacer. Donc s'il y a trop de bruit fait par nous, ça les dérange. Et puis il y a un autre changement aussi qui est fondamental dans les océans, qui est plus global, c'est le réchauffement climatique. En fait l'océan capte énormément de chaleur qui est créée par l'homme, par nos usines, par nos pollutions, par nos habitations. Et donc l'océan se réchauffe énormément et ça change totalement la vie de poisson. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas d'humanité en bonne santé avec un océan malade, parce que l'océan nous apporte pleins de services. La première chose qu'il fait pour nous et qui est incroyable, c'est qu'il apporte 50% de l'oxygène qu'on respire. On peut faire un petit exercice. On va prendre une respiration. On respire fort, puis on ressouffle. Et puis on reprend une deuxième, et puis là on dit "Ah non, en fait, c'est interdit." Parce qu'une sur deux vient de l'océan, et si l'océan disparaît, on ne peut plus respirer. Donc de l'oxygène, il réduit la chaleur, c'est le plus gros régulateur du climat au monde, et c'est aussi la source de nourriture pour plus d'un milliard d'habitants, qui dépend uniquement de l'océan pour avoir des protéines animales.

  • Lola

    Mais alors Maxime, est-ce que tout est fichu selon toi, ou est-ce qu'il y a encore de l'espoir de sauver les mers et océans ?

  • Maxime de Lisle

    Alors les choses vont très mal, mais ce qui est magnifique avec l'océan, c'est qu'il y a de l'espoir. Les animaux marins, ils ont une capacité à se reproduire qui est dingue. Nous, les humains, on fait un bébé. Eux, les poissons, quand ils pondent, c'est des dizaines de milliers, parfois pour certains des millions d'oœfs qui poussent. Et donc, si on les laisse tranquille pendant quelques années, c'est possible que les poissons reviennent très fortement. Ça a été le cas pour les baleines, par exemple. À la fin des années 70, il y avait quasiment plus de baleines. Et puis, on a décidé tous ensemble, à l'échelle de la planète, d'arrêter de les chasser pour le commerce. Et là maintenant en 2020, 2022, elles commencent à revenir en masse donc ça donne beaucoup d'espoir. Ça c'est des choses qu'on peut faire au niveau global, au niveau politique et puis après il y a plein de petites choses qu'on peut faire aussi chacun et ça commence en bas chez soi.

  • Lola

    Mais on est au rayon poisson d'un supermarché ? Pourquoi est-ce que tu nous emmènes ici ?

  • Maxime de Lisle

    Parce qu'il y a un lien qui est très très fort entre l'océan et l'assiette. Donc ce qu'il faut faire c'est finalement assez simple, il faut déjà consommer beaucoup beaucoup moins de poisson, on arrête totalement ou sinon il faut au moins le réduire par trois, et après il faut bien choisir son poisson. C'est un peu comme la viande, on essaie de prendre du local, donc du poisson qui est pêché en France par des petits pêcheurs artisans, qui généralement font les choses beaucoup mieux que les grosses pêcheries industrielles. Et on peut aussi éviter des poissons qui sont très bons pour nous mais pas bons pour la planète. Je pense au saumon qui est vraiment une catastrophe, je pense à la crevette, je pense au thon qui sont des poissons qui viennent de très loin et qui ont un impact environnemental qui est très fort.

  • Lola

    Eh bien voilà de très bons conseils à suivre. Merci Maxime. [Maxime de Lisle] : "Merci Lola, à très bientôt." Je te laisse repartir vers Lorient et pour vous qui nous écoutez, pour préserver les océans et la biodiversité marine, sachez que vous pouvez agir par pleins de moyens : dans votre assiette, comme l'expliquait Maxime, mais pas seulement. Vérifiez vos produits cosmétiques pour éviter ce contenant des microbilles, limitez bien entendu l'utilisation de plastique dans votre quotidien, n'hésitez pas à participer aux opérations de nettoyage proches de chez vous. Vous pouvez également soutenir les associations de protection des océans. Voilà, c'est la fin de ce podcast d'Ondulation qui vous est proposé par Sénéo. Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel épisode. Bien évidemment, ça coule de source. Sachez que vous pouvez réécouter l'intégralité de nos podcasts sur Spotify, Deezer, Google Podcasts, Apple Podcasts, ainsi que sur la chaîne YouTube de Sénéo. Portez-vous bien et à bientôt !

  • Voix off

    Ondulation, la Voix de l'Eau.

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