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HANDICAP dans les entreprises du numérique

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26min |20/11/2024
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HANDICAP dans les entreprises du numérique

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Description

Bienvenue dans un nouvel épisode de Tech It Different !

Cet épisode aborde le sujet du handicap dans les entreprises du numérique. Comment surmonter les défis et saisir les opportunités ? ♿💻

 

C'est la question à laquelle nous répondons ici avec Maklhouf et Jessica Weinreb, deux professionnels engagés qui partagent avec nous leur expérience et leurs conseils.

 

✨ Maklhouf, un jeune homme de 28 ans atteint de sclérose en plaques, bénéficie de la formation et de l'accompagnement de Au Carré, un organisme de formation et une agence no-code inclusive. Jessica Weinreb, cofondatrice de Au Carré, apporte ses conseils et le point de vue des entreprises. Ensemble, ils montrent que le handicap n'est pas un frein à l'épanouissement professionnel. 💪 En racontant leur parcours et leur manière de surmonter les obstacles, ils prouvent qu'il est possible de réussir dans la tech tout en bénéficiant d'un soutien adapté.

 

Au travers de leur témoignage, ils déconstruisent les idées reçues sur le handicap dans le secteur de la tech, mettant en lumière l'importance d'une formation inclusive et d'un environnement de travail adapté.

 

Cet épisode s'inscrit dans notre série "Tech It Different", dédiée à la diversité et à l'inclusion dans les entreprises de la tech. 🌍💡 Il est essentiel de valoriser ces témoignages pour montrer que chacun peut réussir sur le plan professionnel, quelles que soient les difficultés rencontrées.

 

🎧 Écoutez dès maintenant sur votre plateforme de podcast préférée, et pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.concepteursdavenirs.fr/

Bonne écoute ! 🎧🎙️

 

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, c'est une maladie que je ne connaissais pas avant. J'ai vérifié moi, j'ai pris le téléphone, j'ai cherché ce qu'est une sclérose en plaques, c'est là que j'ai vu. J'ai vu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages, c'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça, il faut que je change, je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'à aujourd'hui, j'ai vu la promotion du numérique pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation. J'ai vu beaucoup de choses déjà, pour le développement, pour la création d'applications.

  • Speaker #1

    Diversité et inclusion dans les entreprises de la Tech, bienvenue dans Tech with a Friend.

  • Speaker #2

    Selon une enquête réalisée l'année dernière par la GFIP dans le cadre de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées, le numérique est perçu comme une opportunité d'emploi pour les personnes handicapées par 65% d'entre elles et 78% des recruteurs. Les personnes handicapées sont plus nos fils que la population générale. L'inaccessibilité numérique représente une perte de chance pour l'emploi des personnes handicapées, avec 21% ayant renoncé à candidater. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Take it different, le podcast de Numéum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, et de l'Opco Atlas, un programme disponible gratuitement sur l'ensemble des plateformes de diffusion de podcasts et sur concepteur au pluriel d'aveniropuriel.fr.

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Mahlouf Ney-Trabat. J'ai 28 ans, j'habite à la région parisienne et je suis en formation avec Ocaray comme développeur en OCODE.

  • Speaker #2

    Bonjour Mathus. Bonjour. Bienvenue à toi.

  • Speaker #0

    Merci, c'est avec un grand plaisir que je réponds à vos questions.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, t'es le bienvenu. Bonjour également à Jessica Winrae. Bonjour. Bonjour. J'ai bien prononcé le nom ? Ça va. Bon. Co-fondatrice d'Ocaray, organisme de formation inclusive en OCODE pour les personnes éloignées de l'emploi. Merci. de m'accueillir, en tout cas dans les locaux à Montreuil, ici en région parisienne. Maclouf, avant d'évoquer ensemble ta formation ici au Carré, on va s'intéresser évidemment à ton parcours. Déjà peut-être une première question autour de ton prénom. C'est originaire de quel pays ?

  • Speaker #0

    En fait, moi je suis d'Algérie. Je suis exactement de Kabylie. Là, c'est pour le prénom. Pour l'origine du prénom, je n'ai pas vraiment grand-chose à vous dire parce que là, c'est le prénom à mon arrière-grand-père.

  • Speaker #2

    OK. Bon, on sait en tout cas déjà d'où tu viens. Tu vis en France depuis combien de temps, toi ?

  • Speaker #0

    Depuis trois ans, là. J'ai venu en septembre 2021.

  • Speaker #2

    Alors, sur ta page LinkedIn, je suis allé faire un tour pour préparer cet épisode, t'imagines bien. Et tu indiques que tu as obtenu en 2021 une licence en anthropologie et ethnologie. Tu as suivi quelle formation, en fait ?

  • Speaker #0

    En fait, quand j'ai eu mon bac en lettres et philosophie, j'étais en première année de 3 en commun en sciences humaines et sociales. Donc j'ai suivi l'anthropologie après une deuxième année et c'est là que j'ai commencé à étudier en anthropologie. J'ai suivi, j'ai eu ma licence et comme j'ai fait une demande de visa d'études ici en France, je l'ai eue en 2021 et je suis en France depuis 2021. Pendant ma licence, j'ai essayé déjà de continuer jusqu'à mon doctorat. J'ai quand même essayé de faire comme tout le monde, de travailler en temps partiel comme étudiant. Ma première fois, c'était à Marseille. Comme je ne connaissais personne là-bas, c'était ma première année en France. Je suis directement venu à l'Île-de-France. Mais après, en 2021, quand je suis venu, j'ai commencé à avoir des symptômes, des maladies, et ça m'a changé un peu.

  • Speaker #2

    Évidemment, ta vision et de ce que tu voulais faire, on va en parler, parce qu'effectivement, tu obtiens ton diplôme en 2021 et puis ton état de santé va se dégrader. Qu'est-ce qui se passe un an plus tard ?

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, une maladie que je ne connaissais pas avant. C'est vrai, j'avais des symptômes.

  • Speaker #2

    C'était quoi les symptômes ?

  • Speaker #0

    J'avais des déséquilibres, des formulements dans les jambes, la fatigue. En fait, je n'ai pas compris au début c'était quoi exactement. Donc j'ai consulté, j'ai fait une IRM cérébrale.

  • Speaker #2

    Qui t'annonce le diagnostic ?

  • Speaker #0

    Oui, ensuite après j'étais hospitalisé à Pitié-Sapetrière. Le dernier jour, ils m'ont sorti de l'hôpital, ils m'ont dit... qu'on est à 80%, que c'est un sclérose en plaques.

  • Speaker #2

    Alors, on t'annonce donc ce diagnostic. C'est quoi ta première réaction ?

  • Speaker #0

    Quand ils m'ont annoncé, comme je ne connaissais pas, je n'ai rien dit. C'est juste que quand j'arrivais, j'ai pris le téléphone et j'ai cherché. C'est quoi un sclérose en plaques ? C'est là qu'il y avait eu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages. C'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. J'étais vraiment perdu. J'étais choqué, j'ai dit c'est fini pour moi. J'ai eu un handicap avant, qui était bien.

  • Speaker #2

    Et on me rappelle, parce que c'est important, tu n'as que 26 ans quand on te donne ce diagnostic-là. Donc, il y a le choc, évidemment, d'apprendre le diagnostic. Après, j'imagine qu'il y a d'autres sentiments qui viennent, comme, je ne sais pas, le déni, peut-être.

  • Speaker #0

    Les premiers temps, oui. Les premiers temps, j'ai dit, mais pourquoi c'est moi ?

  • Speaker #2

    La colère aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    les premiers temps. Et après, avec le temps, j'ai eu... rencontrer des patients qui ont un sclérose en plaques, j'ai appris la maladie. J'ai appris ce qu'elle fait. C'est là que j'ai dit, il faut vivre avec.

  • Speaker #2

    Et rebondir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Le premier temps, je pensais négativement. À chaque fois que j'essayais de faire quelque chose, je dis, ah non, j'ai une sclérose en plaques, je ne vais pas faire. Je retourne toujours à ma maladie. Mais après, avec le temps, j'ai dit, ah mais non, mais c'est bon. Il faut que j'arrête avec ça. Il faut que j'échange. Sinon, je ne vais pas faire moi-même.

  • Speaker #2

    Tu te dis, avec le temps, est-ce qu'il y a un vrai déclic ? Ou à un moment, tu te dis, mais c'est bon, la sclérose en plaques, OK, je suis atteint de cette maladie-là, mais elle ne va pas m'empêcher de vivre.

  • Speaker #0

    Oui, avec le temps, je me dis, ça fait deux ans, je n'ai rien fait. Je suis juste sur mes rendez-vous chez le médecin. Il faut aller à la clinique, à l'hôpital. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça. Il faut que je change. Je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'au jour où j'ai vu la formation du numérique au carré. J'ai dit, c'est l'occasion pour moi d'échanger.

  • Speaker #2

    Justement, tu vas revenir là-dessus, mais comment est-ce que tu as découvert le numérique comme étant une voie possible malgré ton handicap ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dans mon quotidien, tout passe par le numérique.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Chaque fois que j'ai besoin de quelque chose, il faut chercher quelque chose sur le numérique, dans des sites, dans des applications. Et du coup, quand je suis parti à Cap-Emploi la première fois, Et il m'a dit, vous voulez quoi ? J'ai dit, j'aimerais faire une formation dans le numérique.

  • Speaker #2

    Et c'est là qu'on te présente Ocaré, c'est ça ? Ocaré,

  • Speaker #0

    oui, pour cette promo-là. Et c'est là que j'ai décidé de venir. Je viens depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ça fait deux mois ?

  • Speaker #0

    Un mois et demi.

  • Speaker #2

    Un mois et demi. Alors, Jessica, je rappelle que toi, tu es la cofondatrice d'Ocaré. En quelques mots, si tu devais faire le pitch de ton organisme de formation et de ton agence ? Tu vas nous le préciser, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, effectivement, on n'est pas qu'organisme de formation, comme tu dis dans l'introduction. On a aussi cette partie agence. Notre accompagnement, c'est un accompagnement qu'on propose à nos bénéficiaires qui est en trois étapes. Une première partie où on fait le sourcing, on maille le territoire, on est en collaboration avec des associations, des prescripteurs institutionnels comme Cap Emploi, par exemple. On va au-devant des personnes qui peuvent être intéressées par le numérique et qui pourraient se reconvertir dans ces métiers-là. Ça, c'est la première partie, le sourcing. Deuxième partie, on les forme avec notre organisme de formation. Et donc, c'est là où Maclouf est actuellement dans ce parcours. C'est une formation spécifique au NoCode. Pourquoi ? Parce que la courbe d'apprentissage du NoCode est assez rapide. Et donc, c'est un excellent moyen de reprendre confiance en soi. Et troisième étape, c'est un emploi qu'on propose avec notre agence. Cet emploi, on le propose aux personnes qui sortent de notre formation. Et quand elles intègrent l'agence, elles deviennent salariées. L'agence va vendre des prestations de développement au forfait ou en régie à des entreprises. Et cette agence a également le statut d'entreprise d'insertion. Elle nous permet de les accompagner vers un retour à l'emploi. Et côté client, c'est aussi un moyen de pouvoir acheter inclusif les prestations informatiques.

  • Speaker #2

    Quand tu parles de personnes éloignées de l'emploi, tu parles de quel public en fait ? Alors,

  • Speaker #1

    on va avoir des personnes qui peuvent avoir un handicap. Ça peut être des personnes qui sont au RSA. Ça peut être des personnes qui ont un moment où elles ont besoin d'un accompagnement pour retrouver un emploi pérenne. Ça va être des femmes qui sont dans des situations plus précaires face à l'emploi. Donc, c'est le champ des personnes est assez large. On a également des personnes qui ont pu faire un burn-out il y a quelques années et qui étaient dans le numérique auparavant aussi. Donc, on a vraiment un public qui est assez large. Le point commun de toutes ces personnes, c'est qu'elles vont avoir besoin d'un petit coup de boost à un moment donné, parce qu'elles ont dans leur carrière, dans leur vie, besoin d'un accompagnement un peu plus poussé.

  • Speaker #2

    De manière générale, Jessica, comment est-ce que vous aidez les personnes en situation de handicap comme Maclouf, ou même de manière générale les personnes éloignées de l'emploi, à trouver justement un job dans le numérique ?

  • Speaker #1

    Pour ça, c'est en fait à chacune des trois étapes que j'évoquais juste avant, on va avoir un accompagnement qui va être fait. Donc le sourcing. On va identifier les personnes qui ont les bonnes compétences, qui ont la motivation pour accéder à ces métiers-là. Sur la formation, on va avoir plein de moments aussi où on va travailler sur le retour à l'emploi. Ça va passer par un accompagnement avec une conseillère d'insertion professionnelle. Dans notre jargon, on appelle ça une CIP. C'est un peu comme une assistante sociale. Et elle va travailler avec chacun et chacune des apprenants sur ce qu'elles aiment faire, sur leurs projets professionnels, sur comment elles se projettent sur la suite et lever les freins de retour à l'emploi. Pour certaines personnes, ça peut être un moyen de déplacement quand elles habitent loin. Ça peut être trouver des financements pour passer son permis. Ça peut être trouver des moyens de garde pour une famille monoparentale. C'est toutes ces choses qui font que la personne va être freinée pour retrouver un emploi pérenne. On va également, pendant toute la formation, avoir des moments où on va travailler avec les personnes sur trouver et apprendre la bonne posture professionnelle. L'objectif, c'est qu'elles aient ces compétences transversales pour pouvoir accéder à un recrutement au même niveau qu'une personne qui n'était pas là-dedans. Donc ça va passer par de la communication non-violente, se connaître. On fait même des cours de yoga parce que c'est important d'être bien dans son corps pour aller en entretien.

  • Speaker #2

    Évidemment. Maclouf, tu décides de t'inscrire à cette formation NoCode au carré. Est-ce que tu peux nous décrire les différents tests que tu as dû passer peut-être en amont avant de pouvoir participer à cette formation ?

  • Speaker #0

    Pour les tests, j'ai fait juste des entretiens. avant d'être accepté à la formation, un en visio et l'autre en présentiel. Et juste après les deux entretiens que j'ai faits, j'ai reçu l'acceptation pour la formation et depuis là, j'ai commencé à être ici chaque jour.

  • Speaker #1

    Et je peux peut-être préciser pour l'envers du décor, en fait on a un processus de candidature qui se fait en ligne. Plusieurs étapes où on va, au fur et à mesure, identifier la motivation de la personne. Il y a un petit test de logique aussi à passer. Donc ça, en fait, c'est pour nous d'identifier à qui on a affaire et est-ce que la personne est prête. Ça fait partie du process avant les entretiens. Et ensuite, effectivement, il y a deux entretiens, un avec l'équipe pédagogique et un avec notre conseillère d'insertion professionnelle, qui va venir faire un pré-diagnostic et identifier si la personne peut intégrer. Si elle ne le mettrait pas en situation d'échec.

  • Speaker #2

    Et visiblement, il n'y avait pas d'obstacle à ce que McClouf rejoigne la formation.

  • Speaker #1

    Au contraire, on a adapté. Nous, on est accessible en métro, donc on est à Montreuil. McClouf, avec ces difficultés, tu ne peux pas prendre le métro tous les jours. C'est plus compliqué. Donc, ça demande aussi de mettre en place un dispositif de déplacement pour que tu puisses venir assister à la formation tous les jours, rentrer chez toi. Et donc, c'est notre CIP qui t'a accompagné là-dessus pour... préparer tous les dossiers de financement et tous les dossiers qui sont associés à cette demande-là. Donc, on ne le sait pas forcément quand on n'a pas de handicap, mais les personnes qui ont un handicap ont des contraintes supplémentaires à gérer et souvent administrativement assez lourdes. Voilà, quand en plus, il y a des rendez-vous médicaux assez réguliers. Donc, en tout cas, c'est des contraintes qu'il faut avoir en tête en tant que recruteur, en tant qu'entreprise aussi qui travaillons avec des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Mac Louf, je rebondis par rapport à ce que disait justement Jessica. La difficulté pour toi finalement, c'est de pouvoir te déplacer. Comment est-ce que tu t'organises pour partir de chez toi ? Je crois que tu vis au Bourget pour venir jusqu'à Montreuil. Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    En fait, pour prendre les transports quotidiennement pour moi, ça va être difficile parce qu'il faut que je sois à 9h du matin à Montreuil pour commencer les cours, pour pouvoir suivre et tout. Donc j'ai fait une demande d'aide au déplacement qui est en cours. qui n'est pas encore accepté, ça prend du temps. Je paye des VTC chaque jour pour venir en aller-retour. Si le déplacement est accepté, ils vont me rembourser parce que c'est moi qui avance les frais. Jusqu'à maintenant.

  • Speaker #2

    On va revenir évidemment sur la formation. On rappelle, c'est une formation no-code. Est-ce que tu peux nous dire quel cours tu suis concrètement ? Qu'est-ce que tu apprends ?

  • Speaker #0

    Pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation, j'ai vu beaucoup de choses déjà. Pour le développement, Pour la création d'applications, j'ai vu XAR, j'ai vu Artable, j'ai vu Pinnacle. Là, pour l'instant, j'avance avec XAR. C'est pour créer des applications et pour l'instant, c'est ce que j'ai pratiqué en fait.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'agence, on travaille avec des clients qui sont des clients de toute taille. On va travailler avec des organisations de type l'éducation nationale, on va travailler avec la direction interministérielle du numérique, on va travailler avec des petites entreprises. Je commence par ça pour dire que pour ces clients-là, on va développer des applications métiers. Et donc, la formation est construite sur les compétences attendues par les développeurs dans l'agence. Donc, en fait, les compétences qui vont être acquises par les développeurs sont les compétences d'un développeur no-code. Donc, ça va être savoir développer une application métier avec toutes les bonnes pratiques, donc toute la partie en amont de documentation, pouvoir dessiner les écrans aussi, comprendre un besoin au client. pouvoir ensuite le développer avec un outil. Donc nous, sur l'agence, on utilise beaucoup un outil qui s'appelle XAR, qui est un outil français avec un niveau HDS pour la sécurité des données. Donc on les forme à l'utilisation de cet outil-là. Et les apprenants et apprenantes, à la fin de la formation, vont avoir un projet personnel sur lequel elles vont être jugées, qui est le développement d'une application qui répond à des besoins équivalents à ceux qu'on rencontre dans l'agent.

  • Speaker #2

    Ok. Tu as déjà commencé à travailler sur ce projet-là ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on est en projet en binôme. Pour l'instant. Après, pour le projet personnel, ça va être avant la fin de la formation.

  • Speaker #1

    Juste peut-être pour préciser, le projet en binôme, c'est un outil de ticketing ?

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui achètent des ordinateurs, par exemple. Ils ont des pannes et c'est à nous de créer des tickets. Après, le informaticien va... revenir vers le collaborateur si le ticket est bon, il est pris ou il est refusé, il est en attente.

  • Speaker #2

    D'accord. Qu'est-ce qui te plaît le plus finalement dans ce que tu fais dans le cadre de ta formation ? Qu'est-ce qui t'éclate le plus ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'éclate le plus, c'est la façon de faire déjà, de faire ces choses-là. Franchement, ça me plaît. Depuis mon début de la formation, j'ai compris beaucoup de choses que j'ai aimées déjà. C'est pour ça que je viens déjà chaque jour.

  • Speaker #2

    avec le sourire. Elle dure trois mois, cette formation. Est-ce que c'est suffisant pour les apprenants qu'ils deviennent finalement employables ? Parce que c'est ça aussi le but, in fine.

  • Speaker #1

    Alors, c'est justement là où la formation n'est qu'une partie du parcours. C'est-à-dire qu'à la fin de la formation, on va embaucher les personnes dans l'agence. Dans cette partie du parcours, elles vont poursuivre leur montée en compétences. Et c'est là où elles vont pouvoir rencontrer, se créer un réseau, continuer à construire leur portefeuille. Et on voit que l'employabilité aussi de ces personnes-là augmente tout au long du parcours. Donc, quand elles arrivent à la fin du parcours de 15 mois, Elles ont un niveau de compétence qui leur permet de retrouver un emploi.

  • Speaker #2

    Donc du coup, il y a la formation qui dure trois mois, la possibilité pour certains ou certaines d'être embauchées par l'agence, avec là, sur un contrat sur 12 mois, ce n'est pas systématique ? Je veux dire, les personnes qui suivent la formation, de se retrouver embauchées par l'agence ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes possibilités. Il y a des personnes qui veulent poursuivre sur de la formation, qui vont découvrir le numérique par la formation, et qui vont vouloir aller plus loin dans le numérique. Et donc… On a pas mal de personnes qui vont vers l'école 42, par exemple. Ensuite, on a effectivement des personnes qui veulent poursuivre leur accompagnement socio-professionnel, devenir développeurs no-code et donc qui vont pouvoir intégrer l'agence. Et après, on a des personnes qui identifient le numérique comme un secteur d'activité dans lequel elles veulent rester, mais pas sur le métier du développement no-code. Donc, on va avoir là des personnes qui vont aller vers du test, des personnes qui vont aller vers des métiers de médiateur numérique.

  • Speaker #2

    Ok, McClouf. Comment la formation t'a permis de reprendre confiance en toi et d'envisager, j'ai envie de dire sereinement, l'avenir qui s'offre à toi ?

  • Speaker #0

    Depuis que ce que j'apprends dans la formation, ça m'a rendu confiance en fait.

  • Speaker #2

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est depuis la relation avec les formateurs, qui sont là pour nous aider. Pendant la formation, s'il y a un problème, je peux aller demander à un formateur sans aucun problème.

  • Speaker #2

    Ils sont disponibles.

  • Speaker #1

    Si je peux ajouter aussi quelque chose, et tu me diras si c'est le ressenti que tu as, le fait d'être en groupe, on crée aussi beaucoup d'espaces, vous travaillez ensemble, vous vous aidez les uns les autres, et c'est ça qu'on veut valoriser aussi pour chacun d'entre vous.

  • Speaker #2

    Ok, ça c'est hyper important. Est-ce que maintenant tu arrives à te projeter ? Est-ce que déjà tu penses éventuellement à un métier que tu pourrais faire dans le domaine du numérique ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, je veux continuer d'abord à apprendre plus que j'ai appris. Comme ça, quand je vais commencer à travailler, je ne vais pas rester à chercher encore. Je veux être prêt le jour de mon travail.

  • Speaker #2

    Tu veux être opérationnel à la sortie. Donc l'idée, c'est qu'il te reste un mois et demi de formation, dans l'espoir derrière d'être embauché par l'agence et de suivre les 12 mois qui suivent.

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi pas. Ça dépendra d'ici la fin de la formation, mon niveau, comment il est. Je sais que... qu'il y aura un accompagnement si je suis déjà pris par l'agence. Sinon, je sais qu'il y aura un accompagnement après, même dans des autres entreprises.

  • Speaker #2

    Alors, tu as 28 ans, on le rappelle. Et donc, 28 ans, on a le droit encore de rêver. J'ai envie de dire même qu'on a le droit de rêver à n'importe quel âge. Mais aussi, et beaucoup à 28 ans parce que tu es jeune, imaginons que toutes les portes te soient ouvertes. Voilà. que toutes les entreprises ont un intérêt à vouloir recruter Maclouf. Dans l'idéal, toi, tu aimerais bosser où ça ? Dans quel type de boîte et pour faire quoi ?

  • Speaker #0

    Si j'ai le choix, comme vous avez dit, j'aimerais travailler dans la gestion de données, dans la data, parce que c'est ce que j'ai appris beaucoup depuis le début de la formation. Et c'est quelque chose qui m'a plu, en fait. Donc, j'aimerais travailler dans ça.

  • Speaker #2

    Alors, Jessica, l'agence et la formation existent depuis maintenant trois ans. Chaque année, ce sont combien d'apprenants que vous formez finalement ?

  • Speaker #1

    En fait, on a trois promos de 16 apprenants par an, 100% présentiels.

  • Speaker #2

    Et alors, quel est le taux d'insertion professionnelle ? Et j'imagine évidemment que c'est un chiffre hyper important pour vous.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est notre indicateur d'impact, notre mesure d'impact. Et donc, on a plus de 70% d'insertion professionnelle.

  • Speaker #2

    Quel message tu voudrais adresser directement aux entreprises pour l'embauche de personnes en situation de handicap ? notamment sur des postes en lien avec le numérique ? Alors nous,

  • Speaker #1

    effectivement, chez Ocari, on reçoit un nombre de personnes en situation de handicap qui est assez important, je pense plus important que la moyenne dans le numérique. En fait, ça demande de comprendre les contraintes que la personne a. C'est selon chaque personne et donc chaque handicap, les contraintes peuvent être différentes. On n'a pas toujours besoin d'ajuster le poste de travail. Parfois, on a besoin d'ajuster les horaires quand c'est un handicap qui génère de la fatigue. Ça peut être effectivement d'ajuster le poste. Donc, pour moi, je dirais que le plus important, c'est de parler avec la personne, de comprendre son quotidien pour pouvoir ensuite ajuster l'environnement. Et parfois, ce n'est pas énormément d'ajustements qui sont nécessaires, mais un petit, comme par exemple pour l'exemple de Maclouf, de l'aider à faire ce dossier pour lui faciliter le déplacement. Voilà. c'est très important pour lui parce que c'est des frais qu'il avance tant que le dossier n'est pas validé. Et pourtant, c'est ce genre de choses qui vont faire la différence.

  • Speaker #2

    McClouf, c'est quoi finalement les difficultés que tu rencontres encore aujourd'hui et surtout comment est-ce que tu parviens à les affronter ?

  • Speaker #0

    Les difficultés de mon quotidien, c'est le fait d'être plus fort que la fatigue qu'on a dans la sclérose en plaques parce qu'elle ne nous laisse pas faire beaucoup de choses. Mais après avec le temps, quand on décide de dire si je peux faire ça, je peux apprendre ça. je peux me lever le matin, je peux prendre un transport, je peux faire ça. Ça, ça devient autre chose.

  • Speaker #2

    Ça veut dire quoi que la volonté finalement est plus forte que la maladie ? Il faut l'oublier, cette maladie ?

  • Speaker #0

    Il faut l'oublier, il faut être plus fort que la fatigue qu'on a. À 17h, quand on sort soit du travail, soit dans notre formation par exemple, quand on sort, on est toujours fatigué. Et là, c'est le fait de récupérer le soir pour le lendemain. Au début, c'était difficile pour moi, mais après, j'ai dit, il faut faire avec ça. On n'a pas trop de choix. C'est un handicap qui est là, mais on va vivre avec. Ce n'est pas la fin du monde.

  • Speaker #2

    Aux personnes qui nous écoutent en ce moment, McClouf, et qui pourraient effectivement aussi être en situation de handicap, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Ce que je veux dire,

  • Speaker #0

    surtout, Pour les nouvelles personnes diagnostiquées d'usclérose en plaques, je sais que ça va être difficile les débuts. Parce que le fait de savoir qu'on a l'usclérose en plaques, on dit c'est bon, c'est fini pour nous. Genre, ah oui, c'est un handicap. Dès aujourd'hui, je ne pourrais rien faire, c'est une maladie chronique. Mais après, avec le temps, il faut dire toujours qu'il faut garder l'espoir. Il faut être positif. Il ne faut pas écouter les gens. qui me disent pourquoi la canne, je fais semblant de ne pas voir des choses comme ça. C'est parce que les gens ne comprennent pas, ils ne connaissent pas la maladie, tout est invisible, c'est vrai. Quand je pars avec ma canne et je la pose pour payer dans un supermarché, après il y a des gens qui me disent, ah oui, il a la canne juste pour ne pas attendre. Et après c'est la maladie, mais... Il ne faut pas écouter les gens. Si on veut faire quelque chose, on pourra la faire. C'est pour ça le numérique qui me donne beaucoup de courage. Parce que je sais qu'avec ça, je pourrais faire plus. Dans le numérique, je sais que j'aurai des chances d'avancer dans ma vie.

  • Speaker #2

    Tu es soutenu, toi, McClouf ? Alors évidemment, dans le cadre de ta formation, c'est évident. Mais dans le cadre de ton environnement familial, par exemple ?

  • Speaker #0

    Franchement, dans mon environnement ? Mon frère qui est un peu loin aussi, il est au sud de la France. Ma petite soeur aussi est au sud de la France. Sinon, mes parents sont en Algérie, mais j'ai quelques amis en fait, avec qui je parle quotidiennement. Ils sont là, on ne parle pas du tout de la maladie, on parle toujours d'autres choses.

  • Speaker #2

    Maclouf, te voilà rendu à mi-parcours de cette formation. Qu'est-ce qu'on peut tout simplement te souhaiter pour la suite ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'aimerais en fait être prêt à prendre de l'expérience dans le numérique. parce que ça me plaît vraiment. J'aimerais avoir de l'expérience avec les entreprises, peut-être. Je ferais réussir à travailler, à prendre un travail, et après, pourquoi pas, travailler à mon compte.

  • Speaker #2

    Ah ok, top ! Écoute, un grand merci à toi, McClouf, jeune homme de 28 ans, en formation actuellement dans le secteur du numérique. Grand merci à toi pour ton témoignage dans ce nouvel épisode de Take It Different. Merci également à toi, Jessica. Merci d'avoir gentiment répondu également à mes questions. On rappelle peut-être l'adresse d'Ocarré pour en savoir tout simplement plus.

  • Speaker #1

    www.ocarré.tech.

  • Speaker #2

    Voilà, le message est passé. Merci encore une fois à tous les deux. Analystes d'affaires, développeurs web, data scientiste, ingénieurs logiciels, développeurs mobiles, spécialistes de cloud, chefs de projets informatiques, ingénieurs en cybersécurité. Les métiers sont nombreux dans le secteur de la tech, un secteur inclusif qui recrute toujours avec des entreprises toujours en quête de nouveaux talents. Et cela, quel que soit leur statut, c'est important de le préciser. Et pour en savoir plus sur le secteur du numérique en général, ses métiers, ses formations, rendez-vous sur le site concepteursd'avenir.fr. Merci de votre fidélité et à très vite. Salut !

  • Speaker #1

    C'était Tech It Different. Diversité et inclusion dans les entreprises de la tech.

Description

Bienvenue dans un nouvel épisode de Tech It Different !

Cet épisode aborde le sujet du handicap dans les entreprises du numérique. Comment surmonter les défis et saisir les opportunités ? ♿💻

 

C'est la question à laquelle nous répondons ici avec Maklhouf et Jessica Weinreb, deux professionnels engagés qui partagent avec nous leur expérience et leurs conseils.

 

✨ Maklhouf, un jeune homme de 28 ans atteint de sclérose en plaques, bénéficie de la formation et de l'accompagnement de Au Carré, un organisme de formation et une agence no-code inclusive. Jessica Weinreb, cofondatrice de Au Carré, apporte ses conseils et le point de vue des entreprises. Ensemble, ils montrent que le handicap n'est pas un frein à l'épanouissement professionnel. 💪 En racontant leur parcours et leur manière de surmonter les obstacles, ils prouvent qu'il est possible de réussir dans la tech tout en bénéficiant d'un soutien adapté.

 

Au travers de leur témoignage, ils déconstruisent les idées reçues sur le handicap dans le secteur de la tech, mettant en lumière l'importance d'une formation inclusive et d'un environnement de travail adapté.

 

Cet épisode s'inscrit dans notre série "Tech It Different", dédiée à la diversité et à l'inclusion dans les entreprises de la tech. 🌍💡 Il est essentiel de valoriser ces témoignages pour montrer que chacun peut réussir sur le plan professionnel, quelles que soient les difficultés rencontrées.

 

🎧 Écoutez dès maintenant sur votre plateforme de podcast préférée, et pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.concepteursdavenirs.fr/

Bonne écoute ! 🎧🎙️

 

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, c'est une maladie que je ne connaissais pas avant. J'ai vérifié moi, j'ai pris le téléphone, j'ai cherché ce qu'est une sclérose en plaques, c'est là que j'ai vu. J'ai vu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages, c'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça, il faut que je change, je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'à aujourd'hui, j'ai vu la promotion du numérique pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation. J'ai vu beaucoup de choses déjà, pour le développement, pour la création d'applications.

  • Speaker #1

    Diversité et inclusion dans les entreprises de la Tech, bienvenue dans Tech with a Friend.

  • Speaker #2

    Selon une enquête réalisée l'année dernière par la GFIP dans le cadre de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées, le numérique est perçu comme une opportunité d'emploi pour les personnes handicapées par 65% d'entre elles et 78% des recruteurs. Les personnes handicapées sont plus nos fils que la population générale. L'inaccessibilité numérique représente une perte de chance pour l'emploi des personnes handicapées, avec 21% ayant renoncé à candidater. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Take it different, le podcast de Numéum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, et de l'Opco Atlas, un programme disponible gratuitement sur l'ensemble des plateformes de diffusion de podcasts et sur concepteur au pluriel d'aveniropuriel.fr.

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Mahlouf Ney-Trabat. J'ai 28 ans, j'habite à la région parisienne et je suis en formation avec Ocaray comme développeur en OCODE.

  • Speaker #2

    Bonjour Mathus. Bonjour. Bienvenue à toi.

  • Speaker #0

    Merci, c'est avec un grand plaisir que je réponds à vos questions.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, t'es le bienvenu. Bonjour également à Jessica Winrae. Bonjour. Bonjour. J'ai bien prononcé le nom ? Ça va. Bon. Co-fondatrice d'Ocaray, organisme de formation inclusive en OCODE pour les personnes éloignées de l'emploi. Merci. de m'accueillir, en tout cas dans les locaux à Montreuil, ici en région parisienne. Maclouf, avant d'évoquer ensemble ta formation ici au Carré, on va s'intéresser évidemment à ton parcours. Déjà peut-être une première question autour de ton prénom. C'est originaire de quel pays ?

  • Speaker #0

    En fait, moi je suis d'Algérie. Je suis exactement de Kabylie. Là, c'est pour le prénom. Pour l'origine du prénom, je n'ai pas vraiment grand-chose à vous dire parce que là, c'est le prénom à mon arrière-grand-père.

  • Speaker #2

    OK. Bon, on sait en tout cas déjà d'où tu viens. Tu vis en France depuis combien de temps, toi ?

  • Speaker #0

    Depuis trois ans, là. J'ai venu en septembre 2021.

  • Speaker #2

    Alors, sur ta page LinkedIn, je suis allé faire un tour pour préparer cet épisode, t'imagines bien. Et tu indiques que tu as obtenu en 2021 une licence en anthropologie et ethnologie. Tu as suivi quelle formation, en fait ?

  • Speaker #0

    En fait, quand j'ai eu mon bac en lettres et philosophie, j'étais en première année de 3 en commun en sciences humaines et sociales. Donc j'ai suivi l'anthropologie après une deuxième année et c'est là que j'ai commencé à étudier en anthropologie. J'ai suivi, j'ai eu ma licence et comme j'ai fait une demande de visa d'études ici en France, je l'ai eue en 2021 et je suis en France depuis 2021. Pendant ma licence, j'ai essayé déjà de continuer jusqu'à mon doctorat. J'ai quand même essayé de faire comme tout le monde, de travailler en temps partiel comme étudiant. Ma première fois, c'était à Marseille. Comme je ne connaissais personne là-bas, c'était ma première année en France. Je suis directement venu à l'Île-de-France. Mais après, en 2021, quand je suis venu, j'ai commencé à avoir des symptômes, des maladies, et ça m'a changé un peu.

  • Speaker #2

    Évidemment, ta vision et de ce que tu voulais faire, on va en parler, parce qu'effectivement, tu obtiens ton diplôme en 2021 et puis ton état de santé va se dégrader. Qu'est-ce qui se passe un an plus tard ?

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, une maladie que je ne connaissais pas avant. C'est vrai, j'avais des symptômes.

  • Speaker #2

    C'était quoi les symptômes ?

  • Speaker #0

    J'avais des déséquilibres, des formulements dans les jambes, la fatigue. En fait, je n'ai pas compris au début c'était quoi exactement. Donc j'ai consulté, j'ai fait une IRM cérébrale.

  • Speaker #2

    Qui t'annonce le diagnostic ?

  • Speaker #0

    Oui, ensuite après j'étais hospitalisé à Pitié-Sapetrière. Le dernier jour, ils m'ont sorti de l'hôpital, ils m'ont dit... qu'on est à 80%, que c'est un sclérose en plaques.

  • Speaker #2

    Alors, on t'annonce donc ce diagnostic. C'est quoi ta première réaction ?

  • Speaker #0

    Quand ils m'ont annoncé, comme je ne connaissais pas, je n'ai rien dit. C'est juste que quand j'arrivais, j'ai pris le téléphone et j'ai cherché. C'est quoi un sclérose en plaques ? C'est là qu'il y avait eu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages. C'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. J'étais vraiment perdu. J'étais choqué, j'ai dit c'est fini pour moi. J'ai eu un handicap avant, qui était bien.

  • Speaker #2

    Et on me rappelle, parce que c'est important, tu n'as que 26 ans quand on te donne ce diagnostic-là. Donc, il y a le choc, évidemment, d'apprendre le diagnostic. Après, j'imagine qu'il y a d'autres sentiments qui viennent, comme, je ne sais pas, le déni, peut-être.

  • Speaker #0

    Les premiers temps, oui. Les premiers temps, j'ai dit, mais pourquoi c'est moi ?

  • Speaker #2

    La colère aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    les premiers temps. Et après, avec le temps, j'ai eu... rencontrer des patients qui ont un sclérose en plaques, j'ai appris la maladie. J'ai appris ce qu'elle fait. C'est là que j'ai dit, il faut vivre avec.

  • Speaker #2

    Et rebondir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Le premier temps, je pensais négativement. À chaque fois que j'essayais de faire quelque chose, je dis, ah non, j'ai une sclérose en plaques, je ne vais pas faire. Je retourne toujours à ma maladie. Mais après, avec le temps, j'ai dit, ah mais non, mais c'est bon. Il faut que j'arrête avec ça. Il faut que j'échange. Sinon, je ne vais pas faire moi-même.

  • Speaker #2

    Tu te dis, avec le temps, est-ce qu'il y a un vrai déclic ? Ou à un moment, tu te dis, mais c'est bon, la sclérose en plaques, OK, je suis atteint de cette maladie-là, mais elle ne va pas m'empêcher de vivre.

  • Speaker #0

    Oui, avec le temps, je me dis, ça fait deux ans, je n'ai rien fait. Je suis juste sur mes rendez-vous chez le médecin. Il faut aller à la clinique, à l'hôpital. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça. Il faut que je change. Je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'au jour où j'ai vu la formation du numérique au carré. J'ai dit, c'est l'occasion pour moi d'échanger.

  • Speaker #2

    Justement, tu vas revenir là-dessus, mais comment est-ce que tu as découvert le numérique comme étant une voie possible malgré ton handicap ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dans mon quotidien, tout passe par le numérique.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Chaque fois que j'ai besoin de quelque chose, il faut chercher quelque chose sur le numérique, dans des sites, dans des applications. Et du coup, quand je suis parti à Cap-Emploi la première fois, Et il m'a dit, vous voulez quoi ? J'ai dit, j'aimerais faire une formation dans le numérique.

  • Speaker #2

    Et c'est là qu'on te présente Ocaré, c'est ça ? Ocaré,

  • Speaker #0

    oui, pour cette promo-là. Et c'est là que j'ai décidé de venir. Je viens depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ça fait deux mois ?

  • Speaker #0

    Un mois et demi.

  • Speaker #2

    Un mois et demi. Alors, Jessica, je rappelle que toi, tu es la cofondatrice d'Ocaré. En quelques mots, si tu devais faire le pitch de ton organisme de formation et de ton agence ? Tu vas nous le préciser, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, effectivement, on n'est pas qu'organisme de formation, comme tu dis dans l'introduction. On a aussi cette partie agence. Notre accompagnement, c'est un accompagnement qu'on propose à nos bénéficiaires qui est en trois étapes. Une première partie où on fait le sourcing, on maille le territoire, on est en collaboration avec des associations, des prescripteurs institutionnels comme Cap Emploi, par exemple. On va au-devant des personnes qui peuvent être intéressées par le numérique et qui pourraient se reconvertir dans ces métiers-là. Ça, c'est la première partie, le sourcing. Deuxième partie, on les forme avec notre organisme de formation. Et donc, c'est là où Maclouf est actuellement dans ce parcours. C'est une formation spécifique au NoCode. Pourquoi ? Parce que la courbe d'apprentissage du NoCode est assez rapide. Et donc, c'est un excellent moyen de reprendre confiance en soi. Et troisième étape, c'est un emploi qu'on propose avec notre agence. Cet emploi, on le propose aux personnes qui sortent de notre formation. Et quand elles intègrent l'agence, elles deviennent salariées. L'agence va vendre des prestations de développement au forfait ou en régie à des entreprises. Et cette agence a également le statut d'entreprise d'insertion. Elle nous permet de les accompagner vers un retour à l'emploi. Et côté client, c'est aussi un moyen de pouvoir acheter inclusif les prestations informatiques.

  • Speaker #2

    Quand tu parles de personnes éloignées de l'emploi, tu parles de quel public en fait ? Alors,

  • Speaker #1

    on va avoir des personnes qui peuvent avoir un handicap. Ça peut être des personnes qui sont au RSA. Ça peut être des personnes qui ont un moment où elles ont besoin d'un accompagnement pour retrouver un emploi pérenne. Ça va être des femmes qui sont dans des situations plus précaires face à l'emploi. Donc, c'est le champ des personnes est assez large. On a également des personnes qui ont pu faire un burn-out il y a quelques années et qui étaient dans le numérique auparavant aussi. Donc, on a vraiment un public qui est assez large. Le point commun de toutes ces personnes, c'est qu'elles vont avoir besoin d'un petit coup de boost à un moment donné, parce qu'elles ont dans leur carrière, dans leur vie, besoin d'un accompagnement un peu plus poussé.

  • Speaker #2

    De manière générale, Jessica, comment est-ce que vous aidez les personnes en situation de handicap comme Maclouf, ou même de manière générale les personnes éloignées de l'emploi, à trouver justement un job dans le numérique ?

  • Speaker #1

    Pour ça, c'est en fait à chacune des trois étapes que j'évoquais juste avant, on va avoir un accompagnement qui va être fait. Donc le sourcing. On va identifier les personnes qui ont les bonnes compétences, qui ont la motivation pour accéder à ces métiers-là. Sur la formation, on va avoir plein de moments aussi où on va travailler sur le retour à l'emploi. Ça va passer par un accompagnement avec une conseillère d'insertion professionnelle. Dans notre jargon, on appelle ça une CIP. C'est un peu comme une assistante sociale. Et elle va travailler avec chacun et chacune des apprenants sur ce qu'elles aiment faire, sur leurs projets professionnels, sur comment elles se projettent sur la suite et lever les freins de retour à l'emploi. Pour certaines personnes, ça peut être un moyen de déplacement quand elles habitent loin. Ça peut être trouver des financements pour passer son permis. Ça peut être trouver des moyens de garde pour une famille monoparentale. C'est toutes ces choses qui font que la personne va être freinée pour retrouver un emploi pérenne. On va également, pendant toute la formation, avoir des moments où on va travailler avec les personnes sur trouver et apprendre la bonne posture professionnelle. L'objectif, c'est qu'elles aient ces compétences transversales pour pouvoir accéder à un recrutement au même niveau qu'une personne qui n'était pas là-dedans. Donc ça va passer par de la communication non-violente, se connaître. On fait même des cours de yoga parce que c'est important d'être bien dans son corps pour aller en entretien.

  • Speaker #2

    Évidemment. Maclouf, tu décides de t'inscrire à cette formation NoCode au carré. Est-ce que tu peux nous décrire les différents tests que tu as dû passer peut-être en amont avant de pouvoir participer à cette formation ?

  • Speaker #0

    Pour les tests, j'ai fait juste des entretiens. avant d'être accepté à la formation, un en visio et l'autre en présentiel. Et juste après les deux entretiens que j'ai faits, j'ai reçu l'acceptation pour la formation et depuis là, j'ai commencé à être ici chaque jour.

  • Speaker #1

    Et je peux peut-être préciser pour l'envers du décor, en fait on a un processus de candidature qui se fait en ligne. Plusieurs étapes où on va, au fur et à mesure, identifier la motivation de la personne. Il y a un petit test de logique aussi à passer. Donc ça, en fait, c'est pour nous d'identifier à qui on a affaire et est-ce que la personne est prête. Ça fait partie du process avant les entretiens. Et ensuite, effectivement, il y a deux entretiens, un avec l'équipe pédagogique et un avec notre conseillère d'insertion professionnelle, qui va venir faire un pré-diagnostic et identifier si la personne peut intégrer. Si elle ne le mettrait pas en situation d'échec.

  • Speaker #2

    Et visiblement, il n'y avait pas d'obstacle à ce que McClouf rejoigne la formation.

  • Speaker #1

    Au contraire, on a adapté. Nous, on est accessible en métro, donc on est à Montreuil. McClouf, avec ces difficultés, tu ne peux pas prendre le métro tous les jours. C'est plus compliqué. Donc, ça demande aussi de mettre en place un dispositif de déplacement pour que tu puisses venir assister à la formation tous les jours, rentrer chez toi. Et donc, c'est notre CIP qui t'a accompagné là-dessus pour... préparer tous les dossiers de financement et tous les dossiers qui sont associés à cette demande-là. Donc, on ne le sait pas forcément quand on n'a pas de handicap, mais les personnes qui ont un handicap ont des contraintes supplémentaires à gérer et souvent administrativement assez lourdes. Voilà, quand en plus, il y a des rendez-vous médicaux assez réguliers. Donc, en tout cas, c'est des contraintes qu'il faut avoir en tête en tant que recruteur, en tant qu'entreprise aussi qui travaillons avec des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Mac Louf, je rebondis par rapport à ce que disait justement Jessica. La difficulté pour toi finalement, c'est de pouvoir te déplacer. Comment est-ce que tu t'organises pour partir de chez toi ? Je crois que tu vis au Bourget pour venir jusqu'à Montreuil. Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    En fait, pour prendre les transports quotidiennement pour moi, ça va être difficile parce qu'il faut que je sois à 9h du matin à Montreuil pour commencer les cours, pour pouvoir suivre et tout. Donc j'ai fait une demande d'aide au déplacement qui est en cours. qui n'est pas encore accepté, ça prend du temps. Je paye des VTC chaque jour pour venir en aller-retour. Si le déplacement est accepté, ils vont me rembourser parce que c'est moi qui avance les frais. Jusqu'à maintenant.

  • Speaker #2

    On va revenir évidemment sur la formation. On rappelle, c'est une formation no-code. Est-ce que tu peux nous dire quel cours tu suis concrètement ? Qu'est-ce que tu apprends ?

  • Speaker #0

    Pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation, j'ai vu beaucoup de choses déjà. Pour le développement, Pour la création d'applications, j'ai vu XAR, j'ai vu Artable, j'ai vu Pinnacle. Là, pour l'instant, j'avance avec XAR. C'est pour créer des applications et pour l'instant, c'est ce que j'ai pratiqué en fait.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'agence, on travaille avec des clients qui sont des clients de toute taille. On va travailler avec des organisations de type l'éducation nationale, on va travailler avec la direction interministérielle du numérique, on va travailler avec des petites entreprises. Je commence par ça pour dire que pour ces clients-là, on va développer des applications métiers. Et donc, la formation est construite sur les compétences attendues par les développeurs dans l'agence. Donc, en fait, les compétences qui vont être acquises par les développeurs sont les compétences d'un développeur no-code. Donc, ça va être savoir développer une application métier avec toutes les bonnes pratiques, donc toute la partie en amont de documentation, pouvoir dessiner les écrans aussi, comprendre un besoin au client. pouvoir ensuite le développer avec un outil. Donc nous, sur l'agence, on utilise beaucoup un outil qui s'appelle XAR, qui est un outil français avec un niveau HDS pour la sécurité des données. Donc on les forme à l'utilisation de cet outil-là. Et les apprenants et apprenantes, à la fin de la formation, vont avoir un projet personnel sur lequel elles vont être jugées, qui est le développement d'une application qui répond à des besoins équivalents à ceux qu'on rencontre dans l'agent.

  • Speaker #2

    Ok. Tu as déjà commencé à travailler sur ce projet-là ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on est en projet en binôme. Pour l'instant. Après, pour le projet personnel, ça va être avant la fin de la formation.

  • Speaker #1

    Juste peut-être pour préciser, le projet en binôme, c'est un outil de ticketing ?

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui achètent des ordinateurs, par exemple. Ils ont des pannes et c'est à nous de créer des tickets. Après, le informaticien va... revenir vers le collaborateur si le ticket est bon, il est pris ou il est refusé, il est en attente.

  • Speaker #2

    D'accord. Qu'est-ce qui te plaît le plus finalement dans ce que tu fais dans le cadre de ta formation ? Qu'est-ce qui t'éclate le plus ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'éclate le plus, c'est la façon de faire déjà, de faire ces choses-là. Franchement, ça me plaît. Depuis mon début de la formation, j'ai compris beaucoup de choses que j'ai aimées déjà. C'est pour ça que je viens déjà chaque jour.

  • Speaker #2

    avec le sourire. Elle dure trois mois, cette formation. Est-ce que c'est suffisant pour les apprenants qu'ils deviennent finalement employables ? Parce que c'est ça aussi le but, in fine.

  • Speaker #1

    Alors, c'est justement là où la formation n'est qu'une partie du parcours. C'est-à-dire qu'à la fin de la formation, on va embaucher les personnes dans l'agence. Dans cette partie du parcours, elles vont poursuivre leur montée en compétences. Et c'est là où elles vont pouvoir rencontrer, se créer un réseau, continuer à construire leur portefeuille. Et on voit que l'employabilité aussi de ces personnes-là augmente tout au long du parcours. Donc, quand elles arrivent à la fin du parcours de 15 mois, Elles ont un niveau de compétence qui leur permet de retrouver un emploi.

  • Speaker #2

    Donc du coup, il y a la formation qui dure trois mois, la possibilité pour certains ou certaines d'être embauchées par l'agence, avec là, sur un contrat sur 12 mois, ce n'est pas systématique ? Je veux dire, les personnes qui suivent la formation, de se retrouver embauchées par l'agence ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes possibilités. Il y a des personnes qui veulent poursuivre sur de la formation, qui vont découvrir le numérique par la formation, et qui vont vouloir aller plus loin dans le numérique. Et donc… On a pas mal de personnes qui vont vers l'école 42, par exemple. Ensuite, on a effectivement des personnes qui veulent poursuivre leur accompagnement socio-professionnel, devenir développeurs no-code et donc qui vont pouvoir intégrer l'agence. Et après, on a des personnes qui identifient le numérique comme un secteur d'activité dans lequel elles veulent rester, mais pas sur le métier du développement no-code. Donc, on va avoir là des personnes qui vont aller vers du test, des personnes qui vont aller vers des métiers de médiateur numérique.

  • Speaker #2

    Ok, McClouf. Comment la formation t'a permis de reprendre confiance en toi et d'envisager, j'ai envie de dire sereinement, l'avenir qui s'offre à toi ?

  • Speaker #0

    Depuis que ce que j'apprends dans la formation, ça m'a rendu confiance en fait.

  • Speaker #2

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est depuis la relation avec les formateurs, qui sont là pour nous aider. Pendant la formation, s'il y a un problème, je peux aller demander à un formateur sans aucun problème.

  • Speaker #2

    Ils sont disponibles.

  • Speaker #1

    Si je peux ajouter aussi quelque chose, et tu me diras si c'est le ressenti que tu as, le fait d'être en groupe, on crée aussi beaucoup d'espaces, vous travaillez ensemble, vous vous aidez les uns les autres, et c'est ça qu'on veut valoriser aussi pour chacun d'entre vous.

  • Speaker #2

    Ok, ça c'est hyper important. Est-ce que maintenant tu arrives à te projeter ? Est-ce que déjà tu penses éventuellement à un métier que tu pourrais faire dans le domaine du numérique ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, je veux continuer d'abord à apprendre plus que j'ai appris. Comme ça, quand je vais commencer à travailler, je ne vais pas rester à chercher encore. Je veux être prêt le jour de mon travail.

  • Speaker #2

    Tu veux être opérationnel à la sortie. Donc l'idée, c'est qu'il te reste un mois et demi de formation, dans l'espoir derrière d'être embauché par l'agence et de suivre les 12 mois qui suivent.

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi pas. Ça dépendra d'ici la fin de la formation, mon niveau, comment il est. Je sais que... qu'il y aura un accompagnement si je suis déjà pris par l'agence. Sinon, je sais qu'il y aura un accompagnement après, même dans des autres entreprises.

  • Speaker #2

    Alors, tu as 28 ans, on le rappelle. Et donc, 28 ans, on a le droit encore de rêver. J'ai envie de dire même qu'on a le droit de rêver à n'importe quel âge. Mais aussi, et beaucoup à 28 ans parce que tu es jeune, imaginons que toutes les portes te soient ouvertes. Voilà. que toutes les entreprises ont un intérêt à vouloir recruter Maclouf. Dans l'idéal, toi, tu aimerais bosser où ça ? Dans quel type de boîte et pour faire quoi ?

  • Speaker #0

    Si j'ai le choix, comme vous avez dit, j'aimerais travailler dans la gestion de données, dans la data, parce que c'est ce que j'ai appris beaucoup depuis le début de la formation. Et c'est quelque chose qui m'a plu, en fait. Donc, j'aimerais travailler dans ça.

  • Speaker #2

    Alors, Jessica, l'agence et la formation existent depuis maintenant trois ans. Chaque année, ce sont combien d'apprenants que vous formez finalement ?

  • Speaker #1

    En fait, on a trois promos de 16 apprenants par an, 100% présentiels.

  • Speaker #2

    Et alors, quel est le taux d'insertion professionnelle ? Et j'imagine évidemment que c'est un chiffre hyper important pour vous.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est notre indicateur d'impact, notre mesure d'impact. Et donc, on a plus de 70% d'insertion professionnelle.

  • Speaker #2

    Quel message tu voudrais adresser directement aux entreprises pour l'embauche de personnes en situation de handicap ? notamment sur des postes en lien avec le numérique ? Alors nous,

  • Speaker #1

    effectivement, chez Ocari, on reçoit un nombre de personnes en situation de handicap qui est assez important, je pense plus important que la moyenne dans le numérique. En fait, ça demande de comprendre les contraintes que la personne a. C'est selon chaque personne et donc chaque handicap, les contraintes peuvent être différentes. On n'a pas toujours besoin d'ajuster le poste de travail. Parfois, on a besoin d'ajuster les horaires quand c'est un handicap qui génère de la fatigue. Ça peut être effectivement d'ajuster le poste. Donc, pour moi, je dirais que le plus important, c'est de parler avec la personne, de comprendre son quotidien pour pouvoir ensuite ajuster l'environnement. Et parfois, ce n'est pas énormément d'ajustements qui sont nécessaires, mais un petit, comme par exemple pour l'exemple de Maclouf, de l'aider à faire ce dossier pour lui faciliter le déplacement. Voilà. c'est très important pour lui parce que c'est des frais qu'il avance tant que le dossier n'est pas validé. Et pourtant, c'est ce genre de choses qui vont faire la différence.

  • Speaker #2

    McClouf, c'est quoi finalement les difficultés que tu rencontres encore aujourd'hui et surtout comment est-ce que tu parviens à les affronter ?

  • Speaker #0

    Les difficultés de mon quotidien, c'est le fait d'être plus fort que la fatigue qu'on a dans la sclérose en plaques parce qu'elle ne nous laisse pas faire beaucoup de choses. Mais après avec le temps, quand on décide de dire si je peux faire ça, je peux apprendre ça. je peux me lever le matin, je peux prendre un transport, je peux faire ça. Ça, ça devient autre chose.

  • Speaker #2

    Ça veut dire quoi que la volonté finalement est plus forte que la maladie ? Il faut l'oublier, cette maladie ?

  • Speaker #0

    Il faut l'oublier, il faut être plus fort que la fatigue qu'on a. À 17h, quand on sort soit du travail, soit dans notre formation par exemple, quand on sort, on est toujours fatigué. Et là, c'est le fait de récupérer le soir pour le lendemain. Au début, c'était difficile pour moi, mais après, j'ai dit, il faut faire avec ça. On n'a pas trop de choix. C'est un handicap qui est là, mais on va vivre avec. Ce n'est pas la fin du monde.

  • Speaker #2

    Aux personnes qui nous écoutent en ce moment, McClouf, et qui pourraient effectivement aussi être en situation de handicap, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Ce que je veux dire,

  • Speaker #0

    surtout, Pour les nouvelles personnes diagnostiquées d'usclérose en plaques, je sais que ça va être difficile les débuts. Parce que le fait de savoir qu'on a l'usclérose en plaques, on dit c'est bon, c'est fini pour nous. Genre, ah oui, c'est un handicap. Dès aujourd'hui, je ne pourrais rien faire, c'est une maladie chronique. Mais après, avec le temps, il faut dire toujours qu'il faut garder l'espoir. Il faut être positif. Il ne faut pas écouter les gens. qui me disent pourquoi la canne, je fais semblant de ne pas voir des choses comme ça. C'est parce que les gens ne comprennent pas, ils ne connaissent pas la maladie, tout est invisible, c'est vrai. Quand je pars avec ma canne et je la pose pour payer dans un supermarché, après il y a des gens qui me disent, ah oui, il a la canne juste pour ne pas attendre. Et après c'est la maladie, mais... Il ne faut pas écouter les gens. Si on veut faire quelque chose, on pourra la faire. C'est pour ça le numérique qui me donne beaucoup de courage. Parce que je sais qu'avec ça, je pourrais faire plus. Dans le numérique, je sais que j'aurai des chances d'avancer dans ma vie.

  • Speaker #2

    Tu es soutenu, toi, McClouf ? Alors évidemment, dans le cadre de ta formation, c'est évident. Mais dans le cadre de ton environnement familial, par exemple ?

  • Speaker #0

    Franchement, dans mon environnement ? Mon frère qui est un peu loin aussi, il est au sud de la France. Ma petite soeur aussi est au sud de la France. Sinon, mes parents sont en Algérie, mais j'ai quelques amis en fait, avec qui je parle quotidiennement. Ils sont là, on ne parle pas du tout de la maladie, on parle toujours d'autres choses.

  • Speaker #2

    Maclouf, te voilà rendu à mi-parcours de cette formation. Qu'est-ce qu'on peut tout simplement te souhaiter pour la suite ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'aimerais en fait être prêt à prendre de l'expérience dans le numérique. parce que ça me plaît vraiment. J'aimerais avoir de l'expérience avec les entreprises, peut-être. Je ferais réussir à travailler, à prendre un travail, et après, pourquoi pas, travailler à mon compte.

  • Speaker #2

    Ah ok, top ! Écoute, un grand merci à toi, McClouf, jeune homme de 28 ans, en formation actuellement dans le secteur du numérique. Grand merci à toi pour ton témoignage dans ce nouvel épisode de Take It Different. Merci également à toi, Jessica. Merci d'avoir gentiment répondu également à mes questions. On rappelle peut-être l'adresse d'Ocarré pour en savoir tout simplement plus.

  • Speaker #1

    www.ocarré.tech.

  • Speaker #2

    Voilà, le message est passé. Merci encore une fois à tous les deux. Analystes d'affaires, développeurs web, data scientiste, ingénieurs logiciels, développeurs mobiles, spécialistes de cloud, chefs de projets informatiques, ingénieurs en cybersécurité. Les métiers sont nombreux dans le secteur de la tech, un secteur inclusif qui recrute toujours avec des entreprises toujours en quête de nouveaux talents. Et cela, quel que soit leur statut, c'est important de le préciser. Et pour en savoir plus sur le secteur du numérique en général, ses métiers, ses formations, rendez-vous sur le site concepteursd'avenir.fr. Merci de votre fidélité et à très vite. Salut !

  • Speaker #1

    C'était Tech It Different. Diversité et inclusion dans les entreprises de la tech.

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Description

Bienvenue dans un nouvel épisode de Tech It Different !

Cet épisode aborde le sujet du handicap dans les entreprises du numérique. Comment surmonter les défis et saisir les opportunités ? ♿💻

 

C'est la question à laquelle nous répondons ici avec Maklhouf et Jessica Weinreb, deux professionnels engagés qui partagent avec nous leur expérience et leurs conseils.

 

✨ Maklhouf, un jeune homme de 28 ans atteint de sclérose en plaques, bénéficie de la formation et de l'accompagnement de Au Carré, un organisme de formation et une agence no-code inclusive. Jessica Weinreb, cofondatrice de Au Carré, apporte ses conseils et le point de vue des entreprises. Ensemble, ils montrent que le handicap n'est pas un frein à l'épanouissement professionnel. 💪 En racontant leur parcours et leur manière de surmonter les obstacles, ils prouvent qu'il est possible de réussir dans la tech tout en bénéficiant d'un soutien adapté.

 

Au travers de leur témoignage, ils déconstruisent les idées reçues sur le handicap dans le secteur de la tech, mettant en lumière l'importance d'une formation inclusive et d'un environnement de travail adapté.

 

Cet épisode s'inscrit dans notre série "Tech It Different", dédiée à la diversité et à l'inclusion dans les entreprises de la tech. 🌍💡 Il est essentiel de valoriser ces témoignages pour montrer que chacun peut réussir sur le plan professionnel, quelles que soient les difficultés rencontrées.

 

🎧 Écoutez dès maintenant sur votre plateforme de podcast préférée, et pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.concepteursdavenirs.fr/

Bonne écoute ! 🎧🎙️

 

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, c'est une maladie que je ne connaissais pas avant. J'ai vérifié moi, j'ai pris le téléphone, j'ai cherché ce qu'est une sclérose en plaques, c'est là que j'ai vu. J'ai vu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages, c'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça, il faut que je change, je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'à aujourd'hui, j'ai vu la promotion du numérique pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation. J'ai vu beaucoup de choses déjà, pour le développement, pour la création d'applications.

  • Speaker #1

    Diversité et inclusion dans les entreprises de la Tech, bienvenue dans Tech with a Friend.

  • Speaker #2

    Selon une enquête réalisée l'année dernière par la GFIP dans le cadre de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées, le numérique est perçu comme une opportunité d'emploi pour les personnes handicapées par 65% d'entre elles et 78% des recruteurs. Les personnes handicapées sont plus nos fils que la population générale. L'inaccessibilité numérique représente une perte de chance pour l'emploi des personnes handicapées, avec 21% ayant renoncé à candidater. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Take it different, le podcast de Numéum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, et de l'Opco Atlas, un programme disponible gratuitement sur l'ensemble des plateformes de diffusion de podcasts et sur concepteur au pluriel d'aveniropuriel.fr.

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Mahlouf Ney-Trabat. J'ai 28 ans, j'habite à la région parisienne et je suis en formation avec Ocaray comme développeur en OCODE.

  • Speaker #2

    Bonjour Mathus. Bonjour. Bienvenue à toi.

  • Speaker #0

    Merci, c'est avec un grand plaisir que je réponds à vos questions.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, t'es le bienvenu. Bonjour également à Jessica Winrae. Bonjour. Bonjour. J'ai bien prononcé le nom ? Ça va. Bon. Co-fondatrice d'Ocaray, organisme de formation inclusive en OCODE pour les personnes éloignées de l'emploi. Merci. de m'accueillir, en tout cas dans les locaux à Montreuil, ici en région parisienne. Maclouf, avant d'évoquer ensemble ta formation ici au Carré, on va s'intéresser évidemment à ton parcours. Déjà peut-être une première question autour de ton prénom. C'est originaire de quel pays ?

  • Speaker #0

    En fait, moi je suis d'Algérie. Je suis exactement de Kabylie. Là, c'est pour le prénom. Pour l'origine du prénom, je n'ai pas vraiment grand-chose à vous dire parce que là, c'est le prénom à mon arrière-grand-père.

  • Speaker #2

    OK. Bon, on sait en tout cas déjà d'où tu viens. Tu vis en France depuis combien de temps, toi ?

  • Speaker #0

    Depuis trois ans, là. J'ai venu en septembre 2021.

  • Speaker #2

    Alors, sur ta page LinkedIn, je suis allé faire un tour pour préparer cet épisode, t'imagines bien. Et tu indiques que tu as obtenu en 2021 une licence en anthropologie et ethnologie. Tu as suivi quelle formation, en fait ?

  • Speaker #0

    En fait, quand j'ai eu mon bac en lettres et philosophie, j'étais en première année de 3 en commun en sciences humaines et sociales. Donc j'ai suivi l'anthropologie après une deuxième année et c'est là que j'ai commencé à étudier en anthropologie. J'ai suivi, j'ai eu ma licence et comme j'ai fait une demande de visa d'études ici en France, je l'ai eue en 2021 et je suis en France depuis 2021. Pendant ma licence, j'ai essayé déjà de continuer jusqu'à mon doctorat. J'ai quand même essayé de faire comme tout le monde, de travailler en temps partiel comme étudiant. Ma première fois, c'était à Marseille. Comme je ne connaissais personne là-bas, c'était ma première année en France. Je suis directement venu à l'Île-de-France. Mais après, en 2021, quand je suis venu, j'ai commencé à avoir des symptômes, des maladies, et ça m'a changé un peu.

  • Speaker #2

    Évidemment, ta vision et de ce que tu voulais faire, on va en parler, parce qu'effectivement, tu obtiens ton diplôme en 2021 et puis ton état de santé va se dégrader. Qu'est-ce qui se passe un an plus tard ?

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, une maladie que je ne connaissais pas avant. C'est vrai, j'avais des symptômes.

  • Speaker #2

    C'était quoi les symptômes ?

  • Speaker #0

    J'avais des déséquilibres, des formulements dans les jambes, la fatigue. En fait, je n'ai pas compris au début c'était quoi exactement. Donc j'ai consulté, j'ai fait une IRM cérébrale.

  • Speaker #2

    Qui t'annonce le diagnostic ?

  • Speaker #0

    Oui, ensuite après j'étais hospitalisé à Pitié-Sapetrière. Le dernier jour, ils m'ont sorti de l'hôpital, ils m'ont dit... qu'on est à 80%, que c'est un sclérose en plaques.

  • Speaker #2

    Alors, on t'annonce donc ce diagnostic. C'est quoi ta première réaction ?

  • Speaker #0

    Quand ils m'ont annoncé, comme je ne connaissais pas, je n'ai rien dit. C'est juste que quand j'arrivais, j'ai pris le téléphone et j'ai cherché. C'est quoi un sclérose en plaques ? C'est là qu'il y avait eu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages. C'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. J'étais vraiment perdu. J'étais choqué, j'ai dit c'est fini pour moi. J'ai eu un handicap avant, qui était bien.

  • Speaker #2

    Et on me rappelle, parce que c'est important, tu n'as que 26 ans quand on te donne ce diagnostic-là. Donc, il y a le choc, évidemment, d'apprendre le diagnostic. Après, j'imagine qu'il y a d'autres sentiments qui viennent, comme, je ne sais pas, le déni, peut-être.

  • Speaker #0

    Les premiers temps, oui. Les premiers temps, j'ai dit, mais pourquoi c'est moi ?

  • Speaker #2

    La colère aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    les premiers temps. Et après, avec le temps, j'ai eu... rencontrer des patients qui ont un sclérose en plaques, j'ai appris la maladie. J'ai appris ce qu'elle fait. C'est là que j'ai dit, il faut vivre avec.

  • Speaker #2

    Et rebondir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Le premier temps, je pensais négativement. À chaque fois que j'essayais de faire quelque chose, je dis, ah non, j'ai une sclérose en plaques, je ne vais pas faire. Je retourne toujours à ma maladie. Mais après, avec le temps, j'ai dit, ah mais non, mais c'est bon. Il faut que j'arrête avec ça. Il faut que j'échange. Sinon, je ne vais pas faire moi-même.

  • Speaker #2

    Tu te dis, avec le temps, est-ce qu'il y a un vrai déclic ? Ou à un moment, tu te dis, mais c'est bon, la sclérose en plaques, OK, je suis atteint de cette maladie-là, mais elle ne va pas m'empêcher de vivre.

  • Speaker #0

    Oui, avec le temps, je me dis, ça fait deux ans, je n'ai rien fait. Je suis juste sur mes rendez-vous chez le médecin. Il faut aller à la clinique, à l'hôpital. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça. Il faut que je change. Je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'au jour où j'ai vu la formation du numérique au carré. J'ai dit, c'est l'occasion pour moi d'échanger.

  • Speaker #2

    Justement, tu vas revenir là-dessus, mais comment est-ce que tu as découvert le numérique comme étant une voie possible malgré ton handicap ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dans mon quotidien, tout passe par le numérique.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Chaque fois que j'ai besoin de quelque chose, il faut chercher quelque chose sur le numérique, dans des sites, dans des applications. Et du coup, quand je suis parti à Cap-Emploi la première fois, Et il m'a dit, vous voulez quoi ? J'ai dit, j'aimerais faire une formation dans le numérique.

  • Speaker #2

    Et c'est là qu'on te présente Ocaré, c'est ça ? Ocaré,

  • Speaker #0

    oui, pour cette promo-là. Et c'est là que j'ai décidé de venir. Je viens depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ça fait deux mois ?

  • Speaker #0

    Un mois et demi.

  • Speaker #2

    Un mois et demi. Alors, Jessica, je rappelle que toi, tu es la cofondatrice d'Ocaré. En quelques mots, si tu devais faire le pitch de ton organisme de formation et de ton agence ? Tu vas nous le préciser, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, effectivement, on n'est pas qu'organisme de formation, comme tu dis dans l'introduction. On a aussi cette partie agence. Notre accompagnement, c'est un accompagnement qu'on propose à nos bénéficiaires qui est en trois étapes. Une première partie où on fait le sourcing, on maille le territoire, on est en collaboration avec des associations, des prescripteurs institutionnels comme Cap Emploi, par exemple. On va au-devant des personnes qui peuvent être intéressées par le numérique et qui pourraient se reconvertir dans ces métiers-là. Ça, c'est la première partie, le sourcing. Deuxième partie, on les forme avec notre organisme de formation. Et donc, c'est là où Maclouf est actuellement dans ce parcours. C'est une formation spécifique au NoCode. Pourquoi ? Parce que la courbe d'apprentissage du NoCode est assez rapide. Et donc, c'est un excellent moyen de reprendre confiance en soi. Et troisième étape, c'est un emploi qu'on propose avec notre agence. Cet emploi, on le propose aux personnes qui sortent de notre formation. Et quand elles intègrent l'agence, elles deviennent salariées. L'agence va vendre des prestations de développement au forfait ou en régie à des entreprises. Et cette agence a également le statut d'entreprise d'insertion. Elle nous permet de les accompagner vers un retour à l'emploi. Et côté client, c'est aussi un moyen de pouvoir acheter inclusif les prestations informatiques.

  • Speaker #2

    Quand tu parles de personnes éloignées de l'emploi, tu parles de quel public en fait ? Alors,

  • Speaker #1

    on va avoir des personnes qui peuvent avoir un handicap. Ça peut être des personnes qui sont au RSA. Ça peut être des personnes qui ont un moment où elles ont besoin d'un accompagnement pour retrouver un emploi pérenne. Ça va être des femmes qui sont dans des situations plus précaires face à l'emploi. Donc, c'est le champ des personnes est assez large. On a également des personnes qui ont pu faire un burn-out il y a quelques années et qui étaient dans le numérique auparavant aussi. Donc, on a vraiment un public qui est assez large. Le point commun de toutes ces personnes, c'est qu'elles vont avoir besoin d'un petit coup de boost à un moment donné, parce qu'elles ont dans leur carrière, dans leur vie, besoin d'un accompagnement un peu plus poussé.

  • Speaker #2

    De manière générale, Jessica, comment est-ce que vous aidez les personnes en situation de handicap comme Maclouf, ou même de manière générale les personnes éloignées de l'emploi, à trouver justement un job dans le numérique ?

  • Speaker #1

    Pour ça, c'est en fait à chacune des trois étapes que j'évoquais juste avant, on va avoir un accompagnement qui va être fait. Donc le sourcing. On va identifier les personnes qui ont les bonnes compétences, qui ont la motivation pour accéder à ces métiers-là. Sur la formation, on va avoir plein de moments aussi où on va travailler sur le retour à l'emploi. Ça va passer par un accompagnement avec une conseillère d'insertion professionnelle. Dans notre jargon, on appelle ça une CIP. C'est un peu comme une assistante sociale. Et elle va travailler avec chacun et chacune des apprenants sur ce qu'elles aiment faire, sur leurs projets professionnels, sur comment elles se projettent sur la suite et lever les freins de retour à l'emploi. Pour certaines personnes, ça peut être un moyen de déplacement quand elles habitent loin. Ça peut être trouver des financements pour passer son permis. Ça peut être trouver des moyens de garde pour une famille monoparentale. C'est toutes ces choses qui font que la personne va être freinée pour retrouver un emploi pérenne. On va également, pendant toute la formation, avoir des moments où on va travailler avec les personnes sur trouver et apprendre la bonne posture professionnelle. L'objectif, c'est qu'elles aient ces compétences transversales pour pouvoir accéder à un recrutement au même niveau qu'une personne qui n'était pas là-dedans. Donc ça va passer par de la communication non-violente, se connaître. On fait même des cours de yoga parce que c'est important d'être bien dans son corps pour aller en entretien.

  • Speaker #2

    Évidemment. Maclouf, tu décides de t'inscrire à cette formation NoCode au carré. Est-ce que tu peux nous décrire les différents tests que tu as dû passer peut-être en amont avant de pouvoir participer à cette formation ?

  • Speaker #0

    Pour les tests, j'ai fait juste des entretiens. avant d'être accepté à la formation, un en visio et l'autre en présentiel. Et juste après les deux entretiens que j'ai faits, j'ai reçu l'acceptation pour la formation et depuis là, j'ai commencé à être ici chaque jour.

  • Speaker #1

    Et je peux peut-être préciser pour l'envers du décor, en fait on a un processus de candidature qui se fait en ligne. Plusieurs étapes où on va, au fur et à mesure, identifier la motivation de la personne. Il y a un petit test de logique aussi à passer. Donc ça, en fait, c'est pour nous d'identifier à qui on a affaire et est-ce que la personne est prête. Ça fait partie du process avant les entretiens. Et ensuite, effectivement, il y a deux entretiens, un avec l'équipe pédagogique et un avec notre conseillère d'insertion professionnelle, qui va venir faire un pré-diagnostic et identifier si la personne peut intégrer. Si elle ne le mettrait pas en situation d'échec.

  • Speaker #2

    Et visiblement, il n'y avait pas d'obstacle à ce que McClouf rejoigne la formation.

  • Speaker #1

    Au contraire, on a adapté. Nous, on est accessible en métro, donc on est à Montreuil. McClouf, avec ces difficultés, tu ne peux pas prendre le métro tous les jours. C'est plus compliqué. Donc, ça demande aussi de mettre en place un dispositif de déplacement pour que tu puisses venir assister à la formation tous les jours, rentrer chez toi. Et donc, c'est notre CIP qui t'a accompagné là-dessus pour... préparer tous les dossiers de financement et tous les dossiers qui sont associés à cette demande-là. Donc, on ne le sait pas forcément quand on n'a pas de handicap, mais les personnes qui ont un handicap ont des contraintes supplémentaires à gérer et souvent administrativement assez lourdes. Voilà, quand en plus, il y a des rendez-vous médicaux assez réguliers. Donc, en tout cas, c'est des contraintes qu'il faut avoir en tête en tant que recruteur, en tant qu'entreprise aussi qui travaillons avec des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Mac Louf, je rebondis par rapport à ce que disait justement Jessica. La difficulté pour toi finalement, c'est de pouvoir te déplacer. Comment est-ce que tu t'organises pour partir de chez toi ? Je crois que tu vis au Bourget pour venir jusqu'à Montreuil. Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    En fait, pour prendre les transports quotidiennement pour moi, ça va être difficile parce qu'il faut que je sois à 9h du matin à Montreuil pour commencer les cours, pour pouvoir suivre et tout. Donc j'ai fait une demande d'aide au déplacement qui est en cours. qui n'est pas encore accepté, ça prend du temps. Je paye des VTC chaque jour pour venir en aller-retour. Si le déplacement est accepté, ils vont me rembourser parce que c'est moi qui avance les frais. Jusqu'à maintenant.

  • Speaker #2

    On va revenir évidemment sur la formation. On rappelle, c'est une formation no-code. Est-ce que tu peux nous dire quel cours tu suis concrètement ? Qu'est-ce que tu apprends ?

  • Speaker #0

    Pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation, j'ai vu beaucoup de choses déjà. Pour le développement, Pour la création d'applications, j'ai vu XAR, j'ai vu Artable, j'ai vu Pinnacle. Là, pour l'instant, j'avance avec XAR. C'est pour créer des applications et pour l'instant, c'est ce que j'ai pratiqué en fait.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'agence, on travaille avec des clients qui sont des clients de toute taille. On va travailler avec des organisations de type l'éducation nationale, on va travailler avec la direction interministérielle du numérique, on va travailler avec des petites entreprises. Je commence par ça pour dire que pour ces clients-là, on va développer des applications métiers. Et donc, la formation est construite sur les compétences attendues par les développeurs dans l'agence. Donc, en fait, les compétences qui vont être acquises par les développeurs sont les compétences d'un développeur no-code. Donc, ça va être savoir développer une application métier avec toutes les bonnes pratiques, donc toute la partie en amont de documentation, pouvoir dessiner les écrans aussi, comprendre un besoin au client. pouvoir ensuite le développer avec un outil. Donc nous, sur l'agence, on utilise beaucoup un outil qui s'appelle XAR, qui est un outil français avec un niveau HDS pour la sécurité des données. Donc on les forme à l'utilisation de cet outil-là. Et les apprenants et apprenantes, à la fin de la formation, vont avoir un projet personnel sur lequel elles vont être jugées, qui est le développement d'une application qui répond à des besoins équivalents à ceux qu'on rencontre dans l'agent.

  • Speaker #2

    Ok. Tu as déjà commencé à travailler sur ce projet-là ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on est en projet en binôme. Pour l'instant. Après, pour le projet personnel, ça va être avant la fin de la formation.

  • Speaker #1

    Juste peut-être pour préciser, le projet en binôme, c'est un outil de ticketing ?

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui achètent des ordinateurs, par exemple. Ils ont des pannes et c'est à nous de créer des tickets. Après, le informaticien va... revenir vers le collaborateur si le ticket est bon, il est pris ou il est refusé, il est en attente.

  • Speaker #2

    D'accord. Qu'est-ce qui te plaît le plus finalement dans ce que tu fais dans le cadre de ta formation ? Qu'est-ce qui t'éclate le plus ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'éclate le plus, c'est la façon de faire déjà, de faire ces choses-là. Franchement, ça me plaît. Depuis mon début de la formation, j'ai compris beaucoup de choses que j'ai aimées déjà. C'est pour ça que je viens déjà chaque jour.

  • Speaker #2

    avec le sourire. Elle dure trois mois, cette formation. Est-ce que c'est suffisant pour les apprenants qu'ils deviennent finalement employables ? Parce que c'est ça aussi le but, in fine.

  • Speaker #1

    Alors, c'est justement là où la formation n'est qu'une partie du parcours. C'est-à-dire qu'à la fin de la formation, on va embaucher les personnes dans l'agence. Dans cette partie du parcours, elles vont poursuivre leur montée en compétences. Et c'est là où elles vont pouvoir rencontrer, se créer un réseau, continuer à construire leur portefeuille. Et on voit que l'employabilité aussi de ces personnes-là augmente tout au long du parcours. Donc, quand elles arrivent à la fin du parcours de 15 mois, Elles ont un niveau de compétence qui leur permet de retrouver un emploi.

  • Speaker #2

    Donc du coup, il y a la formation qui dure trois mois, la possibilité pour certains ou certaines d'être embauchées par l'agence, avec là, sur un contrat sur 12 mois, ce n'est pas systématique ? Je veux dire, les personnes qui suivent la formation, de se retrouver embauchées par l'agence ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes possibilités. Il y a des personnes qui veulent poursuivre sur de la formation, qui vont découvrir le numérique par la formation, et qui vont vouloir aller plus loin dans le numérique. Et donc… On a pas mal de personnes qui vont vers l'école 42, par exemple. Ensuite, on a effectivement des personnes qui veulent poursuivre leur accompagnement socio-professionnel, devenir développeurs no-code et donc qui vont pouvoir intégrer l'agence. Et après, on a des personnes qui identifient le numérique comme un secteur d'activité dans lequel elles veulent rester, mais pas sur le métier du développement no-code. Donc, on va avoir là des personnes qui vont aller vers du test, des personnes qui vont aller vers des métiers de médiateur numérique.

  • Speaker #2

    Ok, McClouf. Comment la formation t'a permis de reprendre confiance en toi et d'envisager, j'ai envie de dire sereinement, l'avenir qui s'offre à toi ?

  • Speaker #0

    Depuis que ce que j'apprends dans la formation, ça m'a rendu confiance en fait.

  • Speaker #2

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est depuis la relation avec les formateurs, qui sont là pour nous aider. Pendant la formation, s'il y a un problème, je peux aller demander à un formateur sans aucun problème.

  • Speaker #2

    Ils sont disponibles.

  • Speaker #1

    Si je peux ajouter aussi quelque chose, et tu me diras si c'est le ressenti que tu as, le fait d'être en groupe, on crée aussi beaucoup d'espaces, vous travaillez ensemble, vous vous aidez les uns les autres, et c'est ça qu'on veut valoriser aussi pour chacun d'entre vous.

  • Speaker #2

    Ok, ça c'est hyper important. Est-ce que maintenant tu arrives à te projeter ? Est-ce que déjà tu penses éventuellement à un métier que tu pourrais faire dans le domaine du numérique ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, je veux continuer d'abord à apprendre plus que j'ai appris. Comme ça, quand je vais commencer à travailler, je ne vais pas rester à chercher encore. Je veux être prêt le jour de mon travail.

  • Speaker #2

    Tu veux être opérationnel à la sortie. Donc l'idée, c'est qu'il te reste un mois et demi de formation, dans l'espoir derrière d'être embauché par l'agence et de suivre les 12 mois qui suivent.

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi pas. Ça dépendra d'ici la fin de la formation, mon niveau, comment il est. Je sais que... qu'il y aura un accompagnement si je suis déjà pris par l'agence. Sinon, je sais qu'il y aura un accompagnement après, même dans des autres entreprises.

  • Speaker #2

    Alors, tu as 28 ans, on le rappelle. Et donc, 28 ans, on a le droit encore de rêver. J'ai envie de dire même qu'on a le droit de rêver à n'importe quel âge. Mais aussi, et beaucoup à 28 ans parce que tu es jeune, imaginons que toutes les portes te soient ouvertes. Voilà. que toutes les entreprises ont un intérêt à vouloir recruter Maclouf. Dans l'idéal, toi, tu aimerais bosser où ça ? Dans quel type de boîte et pour faire quoi ?

  • Speaker #0

    Si j'ai le choix, comme vous avez dit, j'aimerais travailler dans la gestion de données, dans la data, parce que c'est ce que j'ai appris beaucoup depuis le début de la formation. Et c'est quelque chose qui m'a plu, en fait. Donc, j'aimerais travailler dans ça.

  • Speaker #2

    Alors, Jessica, l'agence et la formation existent depuis maintenant trois ans. Chaque année, ce sont combien d'apprenants que vous formez finalement ?

  • Speaker #1

    En fait, on a trois promos de 16 apprenants par an, 100% présentiels.

  • Speaker #2

    Et alors, quel est le taux d'insertion professionnelle ? Et j'imagine évidemment que c'est un chiffre hyper important pour vous.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est notre indicateur d'impact, notre mesure d'impact. Et donc, on a plus de 70% d'insertion professionnelle.

  • Speaker #2

    Quel message tu voudrais adresser directement aux entreprises pour l'embauche de personnes en situation de handicap ? notamment sur des postes en lien avec le numérique ? Alors nous,

  • Speaker #1

    effectivement, chez Ocari, on reçoit un nombre de personnes en situation de handicap qui est assez important, je pense plus important que la moyenne dans le numérique. En fait, ça demande de comprendre les contraintes que la personne a. C'est selon chaque personne et donc chaque handicap, les contraintes peuvent être différentes. On n'a pas toujours besoin d'ajuster le poste de travail. Parfois, on a besoin d'ajuster les horaires quand c'est un handicap qui génère de la fatigue. Ça peut être effectivement d'ajuster le poste. Donc, pour moi, je dirais que le plus important, c'est de parler avec la personne, de comprendre son quotidien pour pouvoir ensuite ajuster l'environnement. Et parfois, ce n'est pas énormément d'ajustements qui sont nécessaires, mais un petit, comme par exemple pour l'exemple de Maclouf, de l'aider à faire ce dossier pour lui faciliter le déplacement. Voilà. c'est très important pour lui parce que c'est des frais qu'il avance tant que le dossier n'est pas validé. Et pourtant, c'est ce genre de choses qui vont faire la différence.

  • Speaker #2

    McClouf, c'est quoi finalement les difficultés que tu rencontres encore aujourd'hui et surtout comment est-ce que tu parviens à les affronter ?

  • Speaker #0

    Les difficultés de mon quotidien, c'est le fait d'être plus fort que la fatigue qu'on a dans la sclérose en plaques parce qu'elle ne nous laisse pas faire beaucoup de choses. Mais après avec le temps, quand on décide de dire si je peux faire ça, je peux apprendre ça. je peux me lever le matin, je peux prendre un transport, je peux faire ça. Ça, ça devient autre chose.

  • Speaker #2

    Ça veut dire quoi que la volonté finalement est plus forte que la maladie ? Il faut l'oublier, cette maladie ?

  • Speaker #0

    Il faut l'oublier, il faut être plus fort que la fatigue qu'on a. À 17h, quand on sort soit du travail, soit dans notre formation par exemple, quand on sort, on est toujours fatigué. Et là, c'est le fait de récupérer le soir pour le lendemain. Au début, c'était difficile pour moi, mais après, j'ai dit, il faut faire avec ça. On n'a pas trop de choix. C'est un handicap qui est là, mais on va vivre avec. Ce n'est pas la fin du monde.

  • Speaker #2

    Aux personnes qui nous écoutent en ce moment, McClouf, et qui pourraient effectivement aussi être en situation de handicap, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Ce que je veux dire,

  • Speaker #0

    surtout, Pour les nouvelles personnes diagnostiquées d'usclérose en plaques, je sais que ça va être difficile les débuts. Parce que le fait de savoir qu'on a l'usclérose en plaques, on dit c'est bon, c'est fini pour nous. Genre, ah oui, c'est un handicap. Dès aujourd'hui, je ne pourrais rien faire, c'est une maladie chronique. Mais après, avec le temps, il faut dire toujours qu'il faut garder l'espoir. Il faut être positif. Il ne faut pas écouter les gens. qui me disent pourquoi la canne, je fais semblant de ne pas voir des choses comme ça. C'est parce que les gens ne comprennent pas, ils ne connaissent pas la maladie, tout est invisible, c'est vrai. Quand je pars avec ma canne et je la pose pour payer dans un supermarché, après il y a des gens qui me disent, ah oui, il a la canne juste pour ne pas attendre. Et après c'est la maladie, mais... Il ne faut pas écouter les gens. Si on veut faire quelque chose, on pourra la faire. C'est pour ça le numérique qui me donne beaucoup de courage. Parce que je sais qu'avec ça, je pourrais faire plus. Dans le numérique, je sais que j'aurai des chances d'avancer dans ma vie.

  • Speaker #2

    Tu es soutenu, toi, McClouf ? Alors évidemment, dans le cadre de ta formation, c'est évident. Mais dans le cadre de ton environnement familial, par exemple ?

  • Speaker #0

    Franchement, dans mon environnement ? Mon frère qui est un peu loin aussi, il est au sud de la France. Ma petite soeur aussi est au sud de la France. Sinon, mes parents sont en Algérie, mais j'ai quelques amis en fait, avec qui je parle quotidiennement. Ils sont là, on ne parle pas du tout de la maladie, on parle toujours d'autres choses.

  • Speaker #2

    Maclouf, te voilà rendu à mi-parcours de cette formation. Qu'est-ce qu'on peut tout simplement te souhaiter pour la suite ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'aimerais en fait être prêt à prendre de l'expérience dans le numérique. parce que ça me plaît vraiment. J'aimerais avoir de l'expérience avec les entreprises, peut-être. Je ferais réussir à travailler, à prendre un travail, et après, pourquoi pas, travailler à mon compte.

  • Speaker #2

    Ah ok, top ! Écoute, un grand merci à toi, McClouf, jeune homme de 28 ans, en formation actuellement dans le secteur du numérique. Grand merci à toi pour ton témoignage dans ce nouvel épisode de Take It Different. Merci également à toi, Jessica. Merci d'avoir gentiment répondu également à mes questions. On rappelle peut-être l'adresse d'Ocarré pour en savoir tout simplement plus.

  • Speaker #1

    www.ocarré.tech.

  • Speaker #2

    Voilà, le message est passé. Merci encore une fois à tous les deux. Analystes d'affaires, développeurs web, data scientiste, ingénieurs logiciels, développeurs mobiles, spécialistes de cloud, chefs de projets informatiques, ingénieurs en cybersécurité. Les métiers sont nombreux dans le secteur de la tech, un secteur inclusif qui recrute toujours avec des entreprises toujours en quête de nouveaux talents. Et cela, quel que soit leur statut, c'est important de le préciser. Et pour en savoir plus sur le secteur du numérique en général, ses métiers, ses formations, rendez-vous sur le site concepteursd'avenir.fr. Merci de votre fidélité et à très vite. Salut !

  • Speaker #1

    C'était Tech It Different. Diversité et inclusion dans les entreprises de la tech.

Description

Bienvenue dans un nouvel épisode de Tech It Different !

Cet épisode aborde le sujet du handicap dans les entreprises du numérique. Comment surmonter les défis et saisir les opportunités ? ♿💻

 

C'est la question à laquelle nous répondons ici avec Maklhouf et Jessica Weinreb, deux professionnels engagés qui partagent avec nous leur expérience et leurs conseils.

 

✨ Maklhouf, un jeune homme de 28 ans atteint de sclérose en plaques, bénéficie de la formation et de l'accompagnement de Au Carré, un organisme de formation et une agence no-code inclusive. Jessica Weinreb, cofondatrice de Au Carré, apporte ses conseils et le point de vue des entreprises. Ensemble, ils montrent que le handicap n'est pas un frein à l'épanouissement professionnel. 💪 En racontant leur parcours et leur manière de surmonter les obstacles, ils prouvent qu'il est possible de réussir dans la tech tout en bénéficiant d'un soutien adapté.

 

Au travers de leur témoignage, ils déconstruisent les idées reçues sur le handicap dans le secteur de la tech, mettant en lumière l'importance d'une formation inclusive et d'un environnement de travail adapté.

 

Cet épisode s'inscrit dans notre série "Tech It Different", dédiée à la diversité et à l'inclusion dans les entreprises de la tech. 🌍💡 Il est essentiel de valoriser ces témoignages pour montrer que chacun peut réussir sur le plan professionnel, quelles que soient les difficultés rencontrées.

 

🎧 Écoutez dès maintenant sur votre plateforme de podcast préférée, et pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.concepteursdavenirs.fr/

Bonne écoute ! 🎧🎙️

 

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, c'est une maladie que je ne connaissais pas avant. J'ai vérifié moi, j'ai pris le téléphone, j'ai cherché ce qu'est une sclérose en plaques, c'est là que j'ai vu. J'ai vu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages, c'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça, il faut que je change, je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'à aujourd'hui, j'ai vu la promotion du numérique pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation. J'ai vu beaucoup de choses déjà, pour le développement, pour la création d'applications.

  • Speaker #1

    Diversité et inclusion dans les entreprises de la Tech, bienvenue dans Tech with a Friend.

  • Speaker #2

    Selon une enquête réalisée l'année dernière par la GFIP dans le cadre de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées, le numérique est perçu comme une opportunité d'emploi pour les personnes handicapées par 65% d'entre elles et 78% des recruteurs. Les personnes handicapées sont plus nos fils que la population générale. L'inaccessibilité numérique représente une perte de chance pour l'emploi des personnes handicapées, avec 21% ayant renoncé à candidater. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Take it different, le podcast de Numéum, premier syndicat des entreprises du numérique en France, et de l'Opco Atlas, un programme disponible gratuitement sur l'ensemble des plateformes de diffusion de podcasts et sur concepteur au pluriel d'aveniropuriel.fr.

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Mahlouf Ney-Trabat. J'ai 28 ans, j'habite à la région parisienne et je suis en formation avec Ocaray comme développeur en OCODE.

  • Speaker #2

    Bonjour Mathus. Bonjour. Bienvenue à toi.

  • Speaker #0

    Merci, c'est avec un grand plaisir que je réponds à vos questions.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, t'es le bienvenu. Bonjour également à Jessica Winrae. Bonjour. Bonjour. J'ai bien prononcé le nom ? Ça va. Bon. Co-fondatrice d'Ocaray, organisme de formation inclusive en OCODE pour les personnes éloignées de l'emploi. Merci. de m'accueillir, en tout cas dans les locaux à Montreuil, ici en région parisienne. Maclouf, avant d'évoquer ensemble ta formation ici au Carré, on va s'intéresser évidemment à ton parcours. Déjà peut-être une première question autour de ton prénom. C'est originaire de quel pays ?

  • Speaker #0

    En fait, moi je suis d'Algérie. Je suis exactement de Kabylie. Là, c'est pour le prénom. Pour l'origine du prénom, je n'ai pas vraiment grand-chose à vous dire parce que là, c'est le prénom à mon arrière-grand-père.

  • Speaker #2

    OK. Bon, on sait en tout cas déjà d'où tu viens. Tu vis en France depuis combien de temps, toi ?

  • Speaker #0

    Depuis trois ans, là. J'ai venu en septembre 2021.

  • Speaker #2

    Alors, sur ta page LinkedIn, je suis allé faire un tour pour préparer cet épisode, t'imagines bien. Et tu indiques que tu as obtenu en 2021 une licence en anthropologie et ethnologie. Tu as suivi quelle formation, en fait ?

  • Speaker #0

    En fait, quand j'ai eu mon bac en lettres et philosophie, j'étais en première année de 3 en commun en sciences humaines et sociales. Donc j'ai suivi l'anthropologie après une deuxième année et c'est là que j'ai commencé à étudier en anthropologie. J'ai suivi, j'ai eu ma licence et comme j'ai fait une demande de visa d'études ici en France, je l'ai eue en 2021 et je suis en France depuis 2021. Pendant ma licence, j'ai essayé déjà de continuer jusqu'à mon doctorat. J'ai quand même essayé de faire comme tout le monde, de travailler en temps partiel comme étudiant. Ma première fois, c'était à Marseille. Comme je ne connaissais personne là-bas, c'était ma première année en France. Je suis directement venu à l'Île-de-France. Mais après, en 2021, quand je suis venu, j'ai commencé à avoir des symptômes, des maladies, et ça m'a changé un peu.

  • Speaker #2

    Évidemment, ta vision et de ce que tu voulais faire, on va en parler, parce qu'effectivement, tu obtiens ton diplôme en 2021 et puis ton état de santé va se dégrader. Qu'est-ce qui se passe un an plus tard ?

  • Speaker #0

    En 2022, j'ai été diagnostiqué d'une sclérose en plaques, une maladie que je ne connaissais pas avant. C'est vrai, j'avais des symptômes.

  • Speaker #2

    C'était quoi les symptômes ?

  • Speaker #0

    J'avais des déséquilibres, des formulements dans les jambes, la fatigue. En fait, je n'ai pas compris au début c'était quoi exactement. Donc j'ai consulté, j'ai fait une IRM cérébrale.

  • Speaker #2

    Qui t'annonce le diagnostic ?

  • Speaker #0

    Oui, ensuite après j'étais hospitalisé à Pitié-Sapetrière. Le dernier jour, ils m'ont sorti de l'hôpital, ils m'ont dit... qu'on est à 80%, que c'est un sclérose en plaques.

  • Speaker #2

    Alors, on t'annonce donc ce diagnostic. C'est quoi ta première réaction ?

  • Speaker #0

    Quand ils m'ont annoncé, comme je ne connaissais pas, je n'ai rien dit. C'est juste que quand j'arrivais, j'ai pris le téléphone et j'ai cherché. C'est quoi un sclérose en plaques ? C'est là qu'il y avait eu beaucoup de choses, j'ai vu des témoignages. C'est là que ça m'a choqué, j'étais choqué. J'étais vraiment perdu. J'étais choqué, j'ai dit c'est fini pour moi. J'ai eu un handicap avant, qui était bien.

  • Speaker #2

    Et on me rappelle, parce que c'est important, tu n'as que 26 ans quand on te donne ce diagnostic-là. Donc, il y a le choc, évidemment, d'apprendre le diagnostic. Après, j'imagine qu'il y a d'autres sentiments qui viennent, comme, je ne sais pas, le déni, peut-être.

  • Speaker #0

    Les premiers temps, oui. Les premiers temps, j'ai dit, mais pourquoi c'est moi ?

  • Speaker #2

    La colère aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    les premiers temps. Et après, avec le temps, j'ai eu... rencontrer des patients qui ont un sclérose en plaques, j'ai appris la maladie. J'ai appris ce qu'elle fait. C'est là que j'ai dit, il faut vivre avec.

  • Speaker #2

    Et rebondir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Le premier temps, je pensais négativement. À chaque fois que j'essayais de faire quelque chose, je dis, ah non, j'ai une sclérose en plaques, je ne vais pas faire. Je retourne toujours à ma maladie. Mais après, avec le temps, j'ai dit, ah mais non, mais c'est bon. Il faut que j'arrête avec ça. Il faut que j'échange. Sinon, je ne vais pas faire moi-même.

  • Speaker #2

    Tu te dis, avec le temps, est-ce qu'il y a un vrai déclic ? Ou à un moment, tu te dis, mais c'est bon, la sclérose en plaques, OK, je suis atteint de cette maladie-là, mais elle ne va pas m'empêcher de vivre.

  • Speaker #0

    Oui, avec le temps, je me dis, ça fait deux ans, je n'ai rien fait. Je suis juste sur mes rendez-vous chez le médecin. Il faut aller à la clinique, à l'hôpital. Et après, j'ai dit, mais je ne vais pas rester comme ça. Il faut que je change. Je pourrais faire quelque chose. Du coup, jusqu'au jour où j'ai vu la formation du numérique au carré. J'ai dit, c'est l'occasion pour moi d'échanger.

  • Speaker #2

    Justement, tu vas revenir là-dessus, mais comment est-ce que tu as découvert le numérique comme étant une voie possible malgré ton handicap ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dans mon quotidien, tout passe par le numérique.

  • Speaker #2

    C'est-à-dire ?

  • Speaker #0

    Chaque fois que j'ai besoin de quelque chose, il faut chercher quelque chose sur le numérique, dans des sites, dans des applications. Et du coup, quand je suis parti à Cap-Emploi la première fois, Et il m'a dit, vous voulez quoi ? J'ai dit, j'aimerais faire une formation dans le numérique.

  • Speaker #2

    Et c'est là qu'on te présente Ocaré, c'est ça ? Ocaré,

  • Speaker #0

    oui, pour cette promo-là. Et c'est là que j'ai décidé de venir. Je viens depuis le premier jour jusqu'à aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Ça fait deux mois ?

  • Speaker #0

    Un mois et demi.

  • Speaker #2

    Un mois et demi. Alors, Jessica, je rappelle que toi, tu es la cofondatrice d'Ocaré. En quelques mots, si tu devais faire le pitch de ton organisme de formation et de ton agence ? Tu vas nous le préciser, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, effectivement, on n'est pas qu'organisme de formation, comme tu dis dans l'introduction. On a aussi cette partie agence. Notre accompagnement, c'est un accompagnement qu'on propose à nos bénéficiaires qui est en trois étapes. Une première partie où on fait le sourcing, on maille le territoire, on est en collaboration avec des associations, des prescripteurs institutionnels comme Cap Emploi, par exemple. On va au-devant des personnes qui peuvent être intéressées par le numérique et qui pourraient se reconvertir dans ces métiers-là. Ça, c'est la première partie, le sourcing. Deuxième partie, on les forme avec notre organisme de formation. Et donc, c'est là où Maclouf est actuellement dans ce parcours. C'est une formation spécifique au NoCode. Pourquoi ? Parce que la courbe d'apprentissage du NoCode est assez rapide. Et donc, c'est un excellent moyen de reprendre confiance en soi. Et troisième étape, c'est un emploi qu'on propose avec notre agence. Cet emploi, on le propose aux personnes qui sortent de notre formation. Et quand elles intègrent l'agence, elles deviennent salariées. L'agence va vendre des prestations de développement au forfait ou en régie à des entreprises. Et cette agence a également le statut d'entreprise d'insertion. Elle nous permet de les accompagner vers un retour à l'emploi. Et côté client, c'est aussi un moyen de pouvoir acheter inclusif les prestations informatiques.

  • Speaker #2

    Quand tu parles de personnes éloignées de l'emploi, tu parles de quel public en fait ? Alors,

  • Speaker #1

    on va avoir des personnes qui peuvent avoir un handicap. Ça peut être des personnes qui sont au RSA. Ça peut être des personnes qui ont un moment où elles ont besoin d'un accompagnement pour retrouver un emploi pérenne. Ça va être des femmes qui sont dans des situations plus précaires face à l'emploi. Donc, c'est le champ des personnes est assez large. On a également des personnes qui ont pu faire un burn-out il y a quelques années et qui étaient dans le numérique auparavant aussi. Donc, on a vraiment un public qui est assez large. Le point commun de toutes ces personnes, c'est qu'elles vont avoir besoin d'un petit coup de boost à un moment donné, parce qu'elles ont dans leur carrière, dans leur vie, besoin d'un accompagnement un peu plus poussé.

  • Speaker #2

    De manière générale, Jessica, comment est-ce que vous aidez les personnes en situation de handicap comme Maclouf, ou même de manière générale les personnes éloignées de l'emploi, à trouver justement un job dans le numérique ?

  • Speaker #1

    Pour ça, c'est en fait à chacune des trois étapes que j'évoquais juste avant, on va avoir un accompagnement qui va être fait. Donc le sourcing. On va identifier les personnes qui ont les bonnes compétences, qui ont la motivation pour accéder à ces métiers-là. Sur la formation, on va avoir plein de moments aussi où on va travailler sur le retour à l'emploi. Ça va passer par un accompagnement avec une conseillère d'insertion professionnelle. Dans notre jargon, on appelle ça une CIP. C'est un peu comme une assistante sociale. Et elle va travailler avec chacun et chacune des apprenants sur ce qu'elles aiment faire, sur leurs projets professionnels, sur comment elles se projettent sur la suite et lever les freins de retour à l'emploi. Pour certaines personnes, ça peut être un moyen de déplacement quand elles habitent loin. Ça peut être trouver des financements pour passer son permis. Ça peut être trouver des moyens de garde pour une famille monoparentale. C'est toutes ces choses qui font que la personne va être freinée pour retrouver un emploi pérenne. On va également, pendant toute la formation, avoir des moments où on va travailler avec les personnes sur trouver et apprendre la bonne posture professionnelle. L'objectif, c'est qu'elles aient ces compétences transversales pour pouvoir accéder à un recrutement au même niveau qu'une personne qui n'était pas là-dedans. Donc ça va passer par de la communication non-violente, se connaître. On fait même des cours de yoga parce que c'est important d'être bien dans son corps pour aller en entretien.

  • Speaker #2

    Évidemment. Maclouf, tu décides de t'inscrire à cette formation NoCode au carré. Est-ce que tu peux nous décrire les différents tests que tu as dû passer peut-être en amont avant de pouvoir participer à cette formation ?

  • Speaker #0

    Pour les tests, j'ai fait juste des entretiens. avant d'être accepté à la formation, un en visio et l'autre en présentiel. Et juste après les deux entretiens que j'ai faits, j'ai reçu l'acceptation pour la formation et depuis là, j'ai commencé à être ici chaque jour.

  • Speaker #1

    Et je peux peut-être préciser pour l'envers du décor, en fait on a un processus de candidature qui se fait en ligne. Plusieurs étapes où on va, au fur et à mesure, identifier la motivation de la personne. Il y a un petit test de logique aussi à passer. Donc ça, en fait, c'est pour nous d'identifier à qui on a affaire et est-ce que la personne est prête. Ça fait partie du process avant les entretiens. Et ensuite, effectivement, il y a deux entretiens, un avec l'équipe pédagogique et un avec notre conseillère d'insertion professionnelle, qui va venir faire un pré-diagnostic et identifier si la personne peut intégrer. Si elle ne le mettrait pas en situation d'échec.

  • Speaker #2

    Et visiblement, il n'y avait pas d'obstacle à ce que McClouf rejoigne la formation.

  • Speaker #1

    Au contraire, on a adapté. Nous, on est accessible en métro, donc on est à Montreuil. McClouf, avec ces difficultés, tu ne peux pas prendre le métro tous les jours. C'est plus compliqué. Donc, ça demande aussi de mettre en place un dispositif de déplacement pour que tu puisses venir assister à la formation tous les jours, rentrer chez toi. Et donc, c'est notre CIP qui t'a accompagné là-dessus pour... préparer tous les dossiers de financement et tous les dossiers qui sont associés à cette demande-là. Donc, on ne le sait pas forcément quand on n'a pas de handicap, mais les personnes qui ont un handicap ont des contraintes supplémentaires à gérer et souvent administrativement assez lourdes. Voilà, quand en plus, il y a des rendez-vous médicaux assez réguliers. Donc, en tout cas, c'est des contraintes qu'il faut avoir en tête en tant que recruteur, en tant qu'entreprise aussi qui travaillons avec des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Mac Louf, je rebondis par rapport à ce que disait justement Jessica. La difficulté pour toi finalement, c'est de pouvoir te déplacer. Comment est-ce que tu t'organises pour partir de chez toi ? Je crois que tu vis au Bourget pour venir jusqu'à Montreuil. Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    En fait, pour prendre les transports quotidiennement pour moi, ça va être difficile parce qu'il faut que je sois à 9h du matin à Montreuil pour commencer les cours, pour pouvoir suivre et tout. Donc j'ai fait une demande d'aide au déplacement qui est en cours. qui n'est pas encore accepté, ça prend du temps. Je paye des VTC chaque jour pour venir en aller-retour. Si le déplacement est accepté, ils vont me rembourser parce que c'est moi qui avance les frais. Jusqu'à maintenant.

  • Speaker #2

    On va revenir évidemment sur la formation. On rappelle, c'est une formation no-code. Est-ce que tu peux nous dire quel cours tu suis concrètement ? Qu'est-ce que tu apprends ?

  • Speaker #0

    Pour les cours que j'ai suivis depuis mon début de formation, j'ai vu beaucoup de choses déjà. Pour le développement, Pour la création d'applications, j'ai vu XAR, j'ai vu Artable, j'ai vu Pinnacle. Là, pour l'instant, j'avance avec XAR. C'est pour créer des applications et pour l'instant, c'est ce que j'ai pratiqué en fait.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'agence, on travaille avec des clients qui sont des clients de toute taille. On va travailler avec des organisations de type l'éducation nationale, on va travailler avec la direction interministérielle du numérique, on va travailler avec des petites entreprises. Je commence par ça pour dire que pour ces clients-là, on va développer des applications métiers. Et donc, la formation est construite sur les compétences attendues par les développeurs dans l'agence. Donc, en fait, les compétences qui vont être acquises par les développeurs sont les compétences d'un développeur no-code. Donc, ça va être savoir développer une application métier avec toutes les bonnes pratiques, donc toute la partie en amont de documentation, pouvoir dessiner les écrans aussi, comprendre un besoin au client. pouvoir ensuite le développer avec un outil. Donc nous, sur l'agence, on utilise beaucoup un outil qui s'appelle XAR, qui est un outil français avec un niveau HDS pour la sécurité des données. Donc on les forme à l'utilisation de cet outil-là. Et les apprenants et apprenantes, à la fin de la formation, vont avoir un projet personnel sur lequel elles vont être jugées, qui est le développement d'une application qui répond à des besoins équivalents à ceux qu'on rencontre dans l'agent.

  • Speaker #2

    Ok. Tu as déjà commencé à travailler sur ce projet-là ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on est en projet en binôme. Pour l'instant. Après, pour le projet personnel, ça va être avant la fin de la formation.

  • Speaker #1

    Juste peut-être pour préciser, le projet en binôme, c'est un outil de ticketing ?

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui achètent des ordinateurs, par exemple. Ils ont des pannes et c'est à nous de créer des tickets. Après, le informaticien va... revenir vers le collaborateur si le ticket est bon, il est pris ou il est refusé, il est en attente.

  • Speaker #2

    D'accord. Qu'est-ce qui te plaît le plus finalement dans ce que tu fais dans le cadre de ta formation ? Qu'est-ce qui t'éclate le plus ?

  • Speaker #0

    Ce qui m'éclate le plus, c'est la façon de faire déjà, de faire ces choses-là. Franchement, ça me plaît. Depuis mon début de la formation, j'ai compris beaucoup de choses que j'ai aimées déjà. C'est pour ça que je viens déjà chaque jour.

  • Speaker #2

    avec le sourire. Elle dure trois mois, cette formation. Est-ce que c'est suffisant pour les apprenants qu'ils deviennent finalement employables ? Parce que c'est ça aussi le but, in fine.

  • Speaker #1

    Alors, c'est justement là où la formation n'est qu'une partie du parcours. C'est-à-dire qu'à la fin de la formation, on va embaucher les personnes dans l'agence. Dans cette partie du parcours, elles vont poursuivre leur montée en compétences. Et c'est là où elles vont pouvoir rencontrer, se créer un réseau, continuer à construire leur portefeuille. Et on voit que l'employabilité aussi de ces personnes-là augmente tout au long du parcours. Donc, quand elles arrivent à la fin du parcours de 15 mois, Elles ont un niveau de compétence qui leur permet de retrouver un emploi.

  • Speaker #2

    Donc du coup, il y a la formation qui dure trois mois, la possibilité pour certains ou certaines d'être embauchées par l'agence, avec là, sur un contrat sur 12 mois, ce n'est pas systématique ? Je veux dire, les personnes qui suivent la formation, de se retrouver embauchées par l'agence ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes possibilités. Il y a des personnes qui veulent poursuivre sur de la formation, qui vont découvrir le numérique par la formation, et qui vont vouloir aller plus loin dans le numérique. Et donc… On a pas mal de personnes qui vont vers l'école 42, par exemple. Ensuite, on a effectivement des personnes qui veulent poursuivre leur accompagnement socio-professionnel, devenir développeurs no-code et donc qui vont pouvoir intégrer l'agence. Et après, on a des personnes qui identifient le numérique comme un secteur d'activité dans lequel elles veulent rester, mais pas sur le métier du développement no-code. Donc, on va avoir là des personnes qui vont aller vers du test, des personnes qui vont aller vers des métiers de médiateur numérique.

  • Speaker #2

    Ok, McClouf. Comment la formation t'a permis de reprendre confiance en toi et d'envisager, j'ai envie de dire sereinement, l'avenir qui s'offre à toi ?

  • Speaker #0

    Depuis que ce que j'apprends dans la formation, ça m'a rendu confiance en fait.

  • Speaker #2

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est depuis la relation avec les formateurs, qui sont là pour nous aider. Pendant la formation, s'il y a un problème, je peux aller demander à un formateur sans aucun problème.

  • Speaker #2

    Ils sont disponibles.

  • Speaker #1

    Si je peux ajouter aussi quelque chose, et tu me diras si c'est le ressenti que tu as, le fait d'être en groupe, on crée aussi beaucoup d'espaces, vous travaillez ensemble, vous vous aidez les uns les autres, et c'est ça qu'on veut valoriser aussi pour chacun d'entre vous.

  • Speaker #2

    Ok, ça c'est hyper important. Est-ce que maintenant tu arrives à te projeter ? Est-ce que déjà tu penses éventuellement à un métier que tu pourrais faire dans le domaine du numérique ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, je veux continuer d'abord à apprendre plus que j'ai appris. Comme ça, quand je vais commencer à travailler, je ne vais pas rester à chercher encore. Je veux être prêt le jour de mon travail.

  • Speaker #2

    Tu veux être opérationnel à la sortie. Donc l'idée, c'est qu'il te reste un mois et demi de formation, dans l'espoir derrière d'être embauché par l'agence et de suivre les 12 mois qui suivent.

  • Speaker #0

    Oui, pourquoi pas. Ça dépendra d'ici la fin de la formation, mon niveau, comment il est. Je sais que... qu'il y aura un accompagnement si je suis déjà pris par l'agence. Sinon, je sais qu'il y aura un accompagnement après, même dans des autres entreprises.

  • Speaker #2

    Alors, tu as 28 ans, on le rappelle. Et donc, 28 ans, on a le droit encore de rêver. J'ai envie de dire même qu'on a le droit de rêver à n'importe quel âge. Mais aussi, et beaucoup à 28 ans parce que tu es jeune, imaginons que toutes les portes te soient ouvertes. Voilà. que toutes les entreprises ont un intérêt à vouloir recruter Maclouf. Dans l'idéal, toi, tu aimerais bosser où ça ? Dans quel type de boîte et pour faire quoi ?

  • Speaker #0

    Si j'ai le choix, comme vous avez dit, j'aimerais travailler dans la gestion de données, dans la data, parce que c'est ce que j'ai appris beaucoup depuis le début de la formation. Et c'est quelque chose qui m'a plu, en fait. Donc, j'aimerais travailler dans ça.

  • Speaker #2

    Alors, Jessica, l'agence et la formation existent depuis maintenant trois ans. Chaque année, ce sont combien d'apprenants que vous formez finalement ?

  • Speaker #1

    En fait, on a trois promos de 16 apprenants par an, 100% présentiels.

  • Speaker #2

    Et alors, quel est le taux d'insertion professionnelle ? Et j'imagine évidemment que c'est un chiffre hyper important pour vous.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est notre indicateur d'impact, notre mesure d'impact. Et donc, on a plus de 70% d'insertion professionnelle.

  • Speaker #2

    Quel message tu voudrais adresser directement aux entreprises pour l'embauche de personnes en situation de handicap ? notamment sur des postes en lien avec le numérique ? Alors nous,

  • Speaker #1

    effectivement, chez Ocari, on reçoit un nombre de personnes en situation de handicap qui est assez important, je pense plus important que la moyenne dans le numérique. En fait, ça demande de comprendre les contraintes que la personne a. C'est selon chaque personne et donc chaque handicap, les contraintes peuvent être différentes. On n'a pas toujours besoin d'ajuster le poste de travail. Parfois, on a besoin d'ajuster les horaires quand c'est un handicap qui génère de la fatigue. Ça peut être effectivement d'ajuster le poste. Donc, pour moi, je dirais que le plus important, c'est de parler avec la personne, de comprendre son quotidien pour pouvoir ensuite ajuster l'environnement. Et parfois, ce n'est pas énormément d'ajustements qui sont nécessaires, mais un petit, comme par exemple pour l'exemple de Maclouf, de l'aider à faire ce dossier pour lui faciliter le déplacement. Voilà. c'est très important pour lui parce que c'est des frais qu'il avance tant que le dossier n'est pas validé. Et pourtant, c'est ce genre de choses qui vont faire la différence.

  • Speaker #2

    McClouf, c'est quoi finalement les difficultés que tu rencontres encore aujourd'hui et surtout comment est-ce que tu parviens à les affronter ?

  • Speaker #0

    Les difficultés de mon quotidien, c'est le fait d'être plus fort que la fatigue qu'on a dans la sclérose en plaques parce qu'elle ne nous laisse pas faire beaucoup de choses. Mais après avec le temps, quand on décide de dire si je peux faire ça, je peux apprendre ça. je peux me lever le matin, je peux prendre un transport, je peux faire ça. Ça, ça devient autre chose.

  • Speaker #2

    Ça veut dire quoi que la volonté finalement est plus forte que la maladie ? Il faut l'oublier, cette maladie ?

  • Speaker #0

    Il faut l'oublier, il faut être plus fort que la fatigue qu'on a. À 17h, quand on sort soit du travail, soit dans notre formation par exemple, quand on sort, on est toujours fatigué. Et là, c'est le fait de récupérer le soir pour le lendemain. Au début, c'était difficile pour moi, mais après, j'ai dit, il faut faire avec ça. On n'a pas trop de choix. C'est un handicap qui est là, mais on va vivre avec. Ce n'est pas la fin du monde.

  • Speaker #2

    Aux personnes qui nous écoutent en ce moment, McClouf, et qui pourraient effectivement aussi être en situation de handicap, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Ce que je veux dire,

  • Speaker #0

    surtout, Pour les nouvelles personnes diagnostiquées d'usclérose en plaques, je sais que ça va être difficile les débuts. Parce que le fait de savoir qu'on a l'usclérose en plaques, on dit c'est bon, c'est fini pour nous. Genre, ah oui, c'est un handicap. Dès aujourd'hui, je ne pourrais rien faire, c'est une maladie chronique. Mais après, avec le temps, il faut dire toujours qu'il faut garder l'espoir. Il faut être positif. Il ne faut pas écouter les gens. qui me disent pourquoi la canne, je fais semblant de ne pas voir des choses comme ça. C'est parce que les gens ne comprennent pas, ils ne connaissent pas la maladie, tout est invisible, c'est vrai. Quand je pars avec ma canne et je la pose pour payer dans un supermarché, après il y a des gens qui me disent, ah oui, il a la canne juste pour ne pas attendre. Et après c'est la maladie, mais... Il ne faut pas écouter les gens. Si on veut faire quelque chose, on pourra la faire. C'est pour ça le numérique qui me donne beaucoup de courage. Parce que je sais qu'avec ça, je pourrais faire plus. Dans le numérique, je sais que j'aurai des chances d'avancer dans ma vie.

  • Speaker #2

    Tu es soutenu, toi, McClouf ? Alors évidemment, dans le cadre de ta formation, c'est évident. Mais dans le cadre de ton environnement familial, par exemple ?

  • Speaker #0

    Franchement, dans mon environnement ? Mon frère qui est un peu loin aussi, il est au sud de la France. Ma petite soeur aussi est au sud de la France. Sinon, mes parents sont en Algérie, mais j'ai quelques amis en fait, avec qui je parle quotidiennement. Ils sont là, on ne parle pas du tout de la maladie, on parle toujours d'autres choses.

  • Speaker #2

    Maclouf, te voilà rendu à mi-parcours de cette formation. Qu'est-ce qu'on peut tout simplement te souhaiter pour la suite ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'aimerais en fait être prêt à prendre de l'expérience dans le numérique. parce que ça me plaît vraiment. J'aimerais avoir de l'expérience avec les entreprises, peut-être. Je ferais réussir à travailler, à prendre un travail, et après, pourquoi pas, travailler à mon compte.

  • Speaker #2

    Ah ok, top ! Écoute, un grand merci à toi, McClouf, jeune homme de 28 ans, en formation actuellement dans le secteur du numérique. Grand merci à toi pour ton témoignage dans ce nouvel épisode de Take It Different. Merci également à toi, Jessica. Merci d'avoir gentiment répondu également à mes questions. On rappelle peut-être l'adresse d'Ocarré pour en savoir tout simplement plus.

  • Speaker #1

    www.ocarré.tech.

  • Speaker #2

    Voilà, le message est passé. Merci encore une fois à tous les deux. Analystes d'affaires, développeurs web, data scientiste, ingénieurs logiciels, développeurs mobiles, spécialistes de cloud, chefs de projets informatiques, ingénieurs en cybersécurité. Les métiers sont nombreux dans le secteur de la tech, un secteur inclusif qui recrute toujours avec des entreprises toujours en quête de nouveaux talents. Et cela, quel que soit leur statut, c'est important de le préciser. Et pour en savoir plus sur le secteur du numérique en général, ses métiers, ses formations, rendez-vous sur le site concepteursd'avenir.fr. Merci de votre fidélité et à très vite. Salut !

  • Speaker #1

    C'était Tech It Different. Diversité et inclusion dans les entreprises de la tech.

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