Description
OP – Épisode 12 : Béance existentielle (Le bon apôtre et autres romans (1923-1926), Philippe Soupault)
Il fut le troisième mousquetaire du surréalisme avec André Breton et Louis Aragon. Il fut le coauteur du premier recueil poétique de ce mouvement, Les champs magnétiques, publié en 1919. Il était le moins prosélyte, le moins borné, le plus libre. Il ne fut pas doctrinaire, ne fut pas politicien. On ne le surnomma pas « le pape », il ne reniera pas son prénom comme Aragon. Il ne s’occupera pas des idées ni des hommes mais seulement de littérature.
Philippe Soupault fut peut-être le moins bon poète des trois hommes mais le meilleur romancier, et de loin. En à peine trois ans, entre 1923 et 1926, il produisit une œuvre romanesque limpide, implacable et hautement prémonitoire. Car si sa poésie est parfois joviale ses romans ne le sont pas. Ils s’attaquent à la réalité béante des individus qui sont nés avec la première guerre mondiale. Ils s’attaquent à la constitution même de l’individu après les combats. Que reste-t-il de sens pour ces existences à peine majeure ?
Littérature du mouvement, littérature du départ et du retour, de la fuite, de la recherche et de l’abandon… En écrivant à propos des hommes creux qu’aucune complétude jamais ne sauvera, Philippe Soupault fut le précurseur de l’existentialisme et de l’absurde, de Sartre et de Camus, mais aussi celui du silence et de l’ermitage littéraire. Car il ne cria jamais contrairement à ceux qui le suivirent.
Tous les romans cités dans cet épisode sont très bien pour découvrir le travail de l’auteur ! Pourquoi pas En joue ! pour ceux qui ont déjà lu Le Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle.
Cet épisode est une reprise d’un article écrit pour la @revuemenestrel
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