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Parcours de vie - Le Sud Ouest dans le coeur

Episode 18 - Samuel Accoceberry

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1h03 |07/09/2024
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Parcours de vie - Le Sud Ouest dans le coeur

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Description

Pour ce nouvel épisode, je suis allée à la rencontre de Samuel Accoceberry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage entre la capitale et le Sud-Ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou les aménagements d'espace. 

Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l’international. 

Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l’histoire des objets. 

Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Accoceberry est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité, originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leur rêve. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Pour ce nouvel épisode,

  • Speaker #1

    je suis partie à la rencontre de Samuel Akosébéry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage aujourd'hui entre la capitale et le sud-ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou encore les aménagements d'espace. Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l'international. Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l'histoire des objets. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Akoséberi est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Samuel.

  • Speaker #2

    Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté mon invitation, je suis très très flattée.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On est à Biarritz ici aujourd'hui. Moi, je connais un peu ton parcours et je sais un peu quelle est ton activité, mais la première question pour démarrer le podcast, c'est est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, je me présente, je suis Samuel Akosé-Berry, je suis designer, avec des attaches fortes dans le sud-ouest, d'où je suis originaire, et donc je travaille principalement à Paris, mais aussi j'ai des clients dans le sud-ouest que je viens visiter, avec lesquels je développe des projets. Et puis, des clients aussi à l'international, plutôt autour du design de mobilier luminaire, un peu de mobilier urbain, des produits industriels aussi également. Voilà, tout ce qui peut être dessiné fait partie un peu du travail du designer, en l'occurrence de ce que je pratique. Et après, j'ai des champs qui sont assez larges dans ces champs-ci. Il n'y a que deux catégories dans lesquelles je n'interviens pas, c'est la mode, le vêtement et les véhicules. Sinon, tout le reste... Tu es en mesure de répondre ou j'ai déjà répondu ? D'accord.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est ton activité. Donc tu disais que tu exerces à Paris. Tu as un atelier en fait à Paris de design. Tu as créé ta propre structure ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai un atelier à Paris qui n'est pas loin de la bibliothèque François Mitterrand. J'y suis, ça va faire déjà 8 ans. Mais avant, j'avais d'autres ateliers dans Paris. Celui-ci, c'est un espace qui est plus confortable, plus dédié pour moi. dans lequel je me sens bien et voilà j'y expose mes pièces, je réalise des pièces, je dessine, on fait des maquettes, j'ai un assistant ou deux selon les périodes et voilà un endroit qui est sympa, qui est lumineux, avec d'autres artistes qui sont dans le même bâtiment ou plasticiens ou artisans aussi.

  • Speaker #1

    Donc ça crée aussi des liens entre...

  • Speaker #2

    Ouais il y a des synergies sur des projets ou sur le fond des fois sur des sujets. administratif ou autre donc c'est toujours sympa de se sentir un peu épaulé et en groupe quoi.

  • Speaker #1

    Ouais un peu d'entraide au quotidien c'est agréable. Si on doit revenir un petit peu à ton parcours avant que tu crées ta structure sur Paris, quel était ton parcours, tes études pour arriver à faire ce métier un peu passion quand même ?

  • Speaker #2

    Ouais ouais bah... En fait j'étais petit, je dessinais, c'est un peu classique mais moi j'avais des aspirations, je dessinais pas mal etc. Et puis j'avais mon père qui était je pense un artiste qui n'a pas pu s'exprimer, il a fait de la musique, il aurait voulu poursuivre, ma grand-mère n'a pas souhaité parce qu'elle est levée seule donc elle avait des contraintes on va dire financières. Et après, il a fait des rencontres qui l'ont amené à faire de la peinture. C'était un peintre du dimanche qui travaillait quand même pas mal, pour un autodidacte qui était assez prolixe et qui peignait assez souvent. Et puis de le voir faire, ça m'a naturellement inspiré, même s'il ne m'a pas forcément mis le pied trop à l'étrier. Mais je pense après, des aptitudes peut-être dont j'avais hérité. Et donc, dès le collège, les matières qu'elle exerçait, c'était plutôt le dessin, puis on va dire un peu les maths, la physique, comme tout garçon, un peu moins le français en général. Et bon, je ne savais pas trop ce que je souhaitais faire. Mon père était assez autoritaire, c'était assez un peu difficile. Mais la seule fois où il m'a aidé, c'est quand il a commencé à s'intéresser à ce qui pouvait me plaire. Et on a découvert qu'il y avait des formations au lycée autour des arts appliqués. Ça avait été initié. Peut-être deux trois ans avant cette formation qui s'appelait c'était un bac F12 et c'était un bac à rappliquer. Il y avait peu d'écoles en France, il y avait quelques unes, plutôt dans les grandes villes et là en l'occurrence c'était à Bordeaux, moi j'ai grandi à Bordeaux à Mérignac. Et donc il y avait cette formation, le truc c'est qu'il fallait avoir un super dossier scolaire et donc là il a fallu qu'un peu je me secoue quoi.

  • Speaker #1

    Tu t'es mis la pression.

  • Speaker #2

    Je me suis mis la pression et bon je pensais que mes profs me disaient que c'était un gros challenge mais j'allais peut-être pas être au niveau. Bon je suis pas revenu. J'étais pris dans cette formation et là ça a été la révélation, voilà j'ai découvert.

  • Speaker #1

    C'était vraiment ce qui te plaisait.

  • Speaker #2

    C'était ce qui me fallait, ce qui me plaisait, c'était au niveau expression, découverte du milieu. plastique et d'expression plastique qui m'intéressait. Puis c'était une formation où on mettait un peu sommaire sur tous ces métiers-ci. Donc on faisait du graphisme, un peu d'architecture intérieure, des présentoirs, de la scénographie, muséographie, du design, voilà un peu tout ça. Expression plastique, dessin, perspective, tout ça. Et donc voilà, c'était hyper complet, c'était assez exigeant. beaucoup d'heures de cours, avec quand même les matières principales qui comptaient aussi beaucoup. Donc c'était une formation assez complète et assez exigeante. Donc suite à ça, j'ai découvert pas mal de choses et j'étais intéressé, comme je suis assez curieux, tout m'intéressait forcément. Et donc j'aspirais à faire de la typographie. Donc on va dire que c'est un peu l'architecte, pas un graphiste, mais... les architectes de la typographie, donc qui dessinent des lettres. Donc je trouvais ça assez passionnant, mais très spécialisé. L'architecture m'intéressait, le design aussi. Et donc j'hésitais après plutôt entre l'architecture et le design, et je me suis dit, après mon bac, il faut éliminer peut-être le second choix, comme ça c'est peut-être plus simple. Donc j'ai fait l'école d'archi à Bordeaux, qui était intéressante, mais je trouvais ça trop technique et peu créatif.

  • Speaker #1

    Il te manquait cette partie-là ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup et beaucoup de gens qui intégraient cette formation arrivaient de maths sup, maths p, donc on les mettait... Le niveau maths physique était déjà à un certain niveau et en partie création, on les mettait un peu le pied à l'étrier, donc ils découvraient ça, donc on prenait tout à la base. Et moi, j'avais un niveau qui était déjà assez intéressant, assez complet de par cette formation. Et donc, en fait, j'ai... fait une année puis je me suis réorienté sur le design qui m'intéressait et donc j'ai été faire un bts à la souterraine dans la creuse ouais donc c'était parce que j'hésitais entre tous et cette forme il y avait la même formation à toulouse je me suis dit si je vais à toulouse je vais m'éparpiller c'est clair donc bon me connaissant à l'époque j'étais assez festif mais s'ils vont mieux éviter d'aller là bas je me ramener plus sur la creuse qui donc plutôt Une petite commune de 3000 habitants où il y avait cette formation aussi et puis il y avait aussi une formation sur le graphisme. D'accord. Donc on était une centaine d'étudiants, en gros, un peu moins d'une centaine et en fait ça a créé une synergie qui était vraiment sympa où on était ces jeunes dans ce village et ça a créé des liens hyper forts et c'était très sympa et à l'époque c'était une formation qui était reconnue aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc ouais, j'ai fait mon BTS et puis suite à ça... Alors en fait, voilà, il y a, par rapport au design, pour reprendre un peu à la base, en France à l'époque, c'était très clivé. Il y avait deux types de formations. Il y avait une formation qui déterminait que le design, c'était quelque chose de technique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il y avait tout ce qui était les formations qui découlaient de l'éducation nationale, donc BTS, etc. Et après, il y avait une autre école, une autre chapelle qui décrétait que le design, ça avait une approche beaucoup plus plastique et artistique. Et donc il y avait deux formations qui étaient assez cloisonnées. Une, comme j'expliquais, technique et éducation nationale. Et l'autre qui était desservie plutôt par le ministère de la Culture. Et donc c'était les écoles d'art, etc. Il y avait peu de passerelles entre les deux. Et les deux m'intéressaient, je trouvais que c'était bien le design industriel, la formation sur laquelle j'avais été, que j'avais reçu par le BTS, mais ça limitait un peu en termes d'expression pour sortir un peu du cadre. Et la formation des Beaux-Arts était bien, mais justement elle manquait un peu de cadre justement. Donc suite au BTS, je voulais poursuivre les études, j'avais regardé un petit peu ce qu'ils faisaient à Paris. pas forcément les moyens de pouvoir aussi suivre des formations, pouvoir me loger et vivre tout ça à Paris et suivre une école là-bas. Donc je me suis rabattu sur une école de beaux-arts en province et donc j'ai tenté l'école nationale supérieure d'art de Nancy. Donc Nancy en plus la Lorraine, c'était l'exotisme pour moi, je connaissais pas, je me suis dit pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Tu faisais une belle diagonale.

  • Speaker #2

    Bon ça m'a, c'était un peu dur au début, j'avoue que par rapport au sud-ouest on a l'esprit un peu plus convivial, ouvert. enfin spontanément parce qu'ils sont ouverts là-bas mais ça demande un petit peu un temps de pénétration on va dire l'hiver est rude, les gens sont austères au début en apparence après c'est vrai que c'est des gens très chaleureux et très fidèles mais c'était un peu difficile pour moi, en tout cas cette école là était sur une approche plus artistique plus ouverte, donc c'est plutôt on va dire art contemporain et puis après il y a une spécialité design que j'ai suivi et donc là j'étais assez libre de... C'est l'avantage dans ces écoles-ci, il y a un cadre non cadre. Il ne faut pas trop attendre l'école, il faut avoir un peu son intention personnelle, être un peu en recherche de ce que l'on souhaite développer en termes d'expression ou d'approche artistique ou plastique. Donc ça me convenait parfaitement et là j'ai suivi une formation. J'ai pris le cursus en cours en troisième année, puis après j'ai abouti jusqu'en cinquième année où j'ai eu ce diplôme national supérieur d'expression plastique en option design.

  • Speaker #1

    Un terme assez long.

  • Speaker #2

    Et c'était une formation qui était très intéressante. Et moi, ça m'a permis de me recentrer sur ce que je voulais faire aussi par la suite. Et donc, voilà, suite à ce diplôme-ci, j'avais fait un sujet de mémoire sur les objets connectés. Alors, ça semble complètement actuel aujourd'hui.

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était très...

  • Speaker #2

    À l'époque, finalement, c'était déjà il y a 24 ans. Donc, c'était dans des... principe, des concepts on va dire, mais il n'y avait pas encore la technologie. Et c'était une approche un peu sur des... Autant ça concernait l'objet, autant ça concernait l'usage, c'est-à-dire la pratique, comment vivre avec des objets de ce type-là.

  • Speaker #1

    Ah oui, t'étais dans les précurseurs j'imagine, ce type de réflexes.

  • Speaker #2

    C'était la prospective, ouais. Et de suite j'ai eu, je cherchais un stage et j'avais envoyé un... candidature pour faire un stage chez Alcatel. Alcatel à l'époque, bon maintenant, n'existe plus trop enfin on va dire sur l'aspect téléphonie mais ils étaient assez avant-gardistes et puis sur le marché européen ils étaient leaders et donc ils s'intéressaient à ces problématiques là et donc j'ai intégré le département ce qu'ils appelaient Advanced Design donc c'était tout ce qui était recherche, concept, développement d'objets téléphonie mais pas que et là j'ai passé quelques mois où c'était vraiment super avec des gens qui étaient... hyper intéressant. Et c'était comment on était sur des problématiques prospectives. On avait des ateliers de travail entre designers, il y avait des graphistes, des sémiologues, des sociologues, etc. Et donc, on participait à essayer de mettre en exergue ou en avant des futures pratiques de demain au niveau des objets, on va dire, digitaux, intelligents, qui permettent la communication. Et ça, c'était très intéressant. On m'avait proposé de rester éventuellement, mais j'avais déjà dans l'idée de... Je ne connaissais pas trop le mobilier, ça m'intéressait. Et donc je n'avais pas eu d'opportunité d'en faire pendant mes études. J'avais fait un échange en Italie à l'époque dans une école et j'avais approché un petit peu le sujet. J'avais eu contact avec un designer qui était dans cette école, qui enseignait. Et j'avais essayé de le recontacter pour aller faire un stage chez lui quelques mois à Milan. Donc en suivant cette formation-là, il m'avait proposé à Alcatel de poursuivre pour travailler avec eux. Je me suis dit, je ne vais pas m'enfermer dans une spécialité. Ce qui était un peu ma crainte de toujours, c'est de toucher un petit peu à tout, d'avoir un pied dans chaque chaussure plutôt que les deux dans une. Et je me disais, ce serait peut-être plus facile comme ça pour peut-être changer d'environnement. J'avais peur d'être trop spécialisé et de me fermer des portes. Donc, je suis parti à Milan faire un stage de quelques mois. Et bon, c'était bien passé. Puis après, je me suis dit, j'aimerais bien y rester. Donc, étant sur place, ça sera peut-être plus facile de trouver des opportunités. Et donc, j'ai commencé ma vie professionnelle en Italie, à Milan, où je suis resté au final quatre ans. Et j'ai intégré différents studios de design chez des designers qui avaient une certaine autorité italienne, qui travaillaient pour des grandes marques internationales, essentiellement sur le mobilier, dont... Un qui s'appelle Echeteru, qui a une approche assez, on va dire entre guillemets, fonctionnaliste dans le mobilier, un peu technique. Et un autre qui s'appelle Rodolfo Dordoni, qui a une approche un peu plus, on va dire entre guillemets, comme un décorateur, comme un architecte d'intérieur à la française, qui a une approche un peu plus sensible sur les matériaux, sur l'environnement, sur l'atmosphère, etc. Et donc pour moi, c'était complémentaire. Et donc, pour mettre après la suite en exergue, en fait, ce qui m'intéresse... Je cherchais plutôt à avoir des expériences professionnelles, un peu comme une sorte de compagnonnage avec des parents, peut-être un peu maîtres, mais des gens qui ont une certaine expérience pour comprendre un petit peu le métier, ce qui était possible de faire et puis découvrir un peu différentes pratiques. Je ne savais pas ce qui me correspondrait, mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu essayais plein de choses et tu emmagasinais plein d'expériences.

  • Speaker #2

    Tout à fait, parce que c'est des approches, des méthodes. techniques et puis après il y a une sensibilité, il y a une subjectivité donc ça permet de découvrir un peu ces pratiques et puis de s'enrichir voilà j'étais assez curieux donc ça répondait à ma demande puis suite à ça j'hésitais à rester encore à Milan ou en Italie quelques années et bon j'avais ma grand-mère qui était sur Bordeaux et je souhaitais me... parce que j'avais perdu mon père quand j'étais au lycée Donc, c'était son fils unique. Donc, nous, petits enfants, on comptait beaucoup. Donc, sachant que j'étais loin, ça a travaillé un petit peu. Et donc, j'ai décidé de me rapprocher, de revenir. Et donc, je suis plutôt, dans le sud-ouest, il n'y avait pas trop d'opportunités, mais plutôt sur Paris.

  • Speaker #1

    C'était la logique aussi par rapport à ton activité.

  • Speaker #2

    Exactement. Il y avait des ponts qui étaient plus faciles à mettre en place. Et puis, de mon expérience milanaise avec certaines marques de mobilier, ça pouvait aussi intéresser du monde. Et donc j'ai intégré un studio, je collaborais avec Arik Levy, qui est un designer israélien qui était installé à Paris depuis quelques années. Et ça correspondait plutôt à mon approche du design, qui était assez... il y a eu une approche assez décloisonnée, autant il faisait des pièces uniques pour des galeries, autant... Travailler sur des flacons de parfum, du mobilier, des installations, enfin tout y passer quoi.

  • Speaker #1

    C'est cette liberté de création qui te plaît aussi.

  • Speaker #2

    Exactement, et ça c'est le premier studio où ça répondait un peu à mes souhaits, ou enfin à mes aspirations personnelles.

  • Speaker #1

    À tes envies.

  • Speaker #2

    Mes envies, ouais, tout à fait. Donc je suis resté... Et puis comme il était étranger, il y a une approche aussi qui n'était pas franco-française.

  • Speaker #1

    On en parlera après peut-être, justement, des différentes visions du design. Il y a eu une expérience en Italie, je pense que ça peut être intéressant d'entrer.

  • Speaker #2

    Exactement, oui. Et donc, ça, c'était intéressant et on s'est bien entendu. Donc, au début, je suis arrivé, c'était quand même, il avait une bonne activité, mais on n'était pas beaucoup d'assistants. Et je suis resté six ans et quand je suis parti, une bonne douzaine de collaborateurs, un petit peu plus. Donc, c'était déjà une plus grosse agence. Et donc je suis arrivé à un moment où je me suis dit bon ben voilà ça y est j'ai fait un peu mon compagnonnage, ça fait dix ans que je travaille sur différents sujets pour des belles marques et pour différents designers ou studios de design. Et donc arrive le moment où je me suis dit soit je continue là-dedans parce qu'on a des vélités en tant que créateur, on dessine toujours pour quelqu'un mais en même temps on a des aspirations personnelles, subjectives etc. que l'on fait coïncider dans les attentes de la demande du client et surtout du designer.

  • Speaker #1

    Les contraintes aussi.

  • Speaker #2

    Exactement. Et des contrats, il y en a toujours. Mais là, c'est plutôt en termes d'expression. Et donc, je me suis dit, continuer à dessiner pour quelqu'un, pourquoi pas ? Mais il faudrait que ce soit peut-être avec plus une participation dans l'entreprise où je peux me révéler ou co-signer, etc. Et ça ne s'est pas présenté. Donc, je me suis dit, sinon, l'autre voie, c'est de se mettre à son compte et puis d'essayer de s'exprimer dans ce champ du design où... ou de manière créative sur plutôt une approche plastique, etc. Donc je ne savais pas trop. Et donc j'ai commencé à m'installer. J'avais déjà quelques clients sous le coude avec qui j'avais commencé à travailler, dont un éditeur qui est dans la région qui s'appelle Alki. J'avais rencontré Jean-Louis Razzocchi qui m'avait proposé des designs, on a commencé par Alki, puis après on avait travaillé ensemble sur une marque qui s'appelle... Un regroupement, un cluster d'entreprises de mobilier qui était en Suisse s'appelait Agence Contracte qui proposait l'immobilier pour l'hôtellerie et avec Jean-Louis on avait décidé de le rebaptiser en Pyrénées, ce qui nous semblait un petit peu plus identifiable et intéressant, ça racontait une histoire au moins, donc Agence Contracte et de ça on est sorti une collaboration avec une marque qu'on avait lancée. qui voulait, qui faisait du mobilier, qui était dans les Landes à Jetmont, qui voulait pénétrer le milieu du mobilier contemporain. Mais ils faisaient du mobilier classique et donc qui s'appelle Bastia, on l'a renommé en Bosque sur la partie contemporaine avec qui je travaille toujours. Et donc voilà ça c'était mes premières expériences, mes premiers clients dans l'Ouest quand même.

  • Speaker #1

    Ouais donc il y avait quand même un petit attachement ou un petit plein d'oeil.

  • Speaker #2

    L'idée c'était toujours, depuis que je suis petit, j'ai de la famille. Au Pays Basque, en Soule, mes parents, ma mère a une maison à Inua. Donc je suis toujours revenu les étés, les vacances, etc. Et puis à mon ex-compagne sur Biarritz aussi. Donc j'ai toujours des attaches, des amis. Et puis j'essaye d'allier le côté professionnel avec quelques clients avec qui je pouvais collaborer ici. Jusqu'à dernièrement, avant le Covid, je travaillais avec Moutet aussi.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    les tissages en hors-test. Tout à fait. Qui a mené cette collaboration aussi avec Sébastien Zosaïa. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Sur un fameux torchon qui a servi pour le foie gras.

  • Speaker #2

    C'est ça qu'il souhaitait. Ça, je ne sais plus s'il y a deux ou trois ans, pour un cadeau de fin d'année, il proposait à ses clients. Et donc voilà pour en revenir donc c'était ses premiers clients-ci et après je travaillais aussi pour une société qui s'appelait Stob qui faisait des cocottes en fonte.

  • Speaker #1

    Une référence quand même en matière de cuisine.

  • Speaker #2

    Qui était dans le nord de la France et après qui a été racheté par un groupe allemand qui est maintenant basé en Allemagne, géré là-bas. Voilà et après donc de ces collaborations beaucoup de mobilier principalement avec des éditeurs français puis après je connaissais quelques éditeurs italiens. Commencer à collaborer avec eux. Et puis, un peu aussi, je proposais aussi de la direction artistique. Donc ça, c'est un peu les premières choses que je faisais avec Bosque. Et puis après, avec d'autres marques aussi, sur différents types de produits.

  • Speaker #1

    Donc la direction artistique, si tu peux expliquer, en fait, comment ça fonctionne quand tu travailles avec des marques ?

  • Speaker #2

    Alors, en général, souvent, certaines marques ont un souhait, ils souhaitent un produit. Ou redessiner quelque chose, donc ils font appel à un designer, donc on peut avoir un savoir-faire, soit c'est du mobilier, ou c'est des éléments de panneaux acoustiques. Une entreprise qui s'appelle L'eau des chers, qui est en Normandie. Donc souvent le client arrive à une intention, il veut un nouveau produit, quelque chose d'innovant, à mettre sur le marché, qu'il le sorte un petit peu des champs dans lesquels il est, il veut avoir quelque chose qui soit un peu à la fois technique, ou en termes d'images, qui soit plus accrocheur, plus vendeur. Et donc souvent il arrive avec sa teinte pension et puis il veut le lancer sur le marché. Le problème c'est qu'autour de ça, autour du produit, il faut faire en sorte qu'on arrive à le promouvoir pour qu'il soit... Comment dire ? C'est bien d'avoir un joli produit mais après il faut bien le présenter. Bien sûr. Et donc après il y a tout l'environnement qui va autour pour présenter le produit. Donc ça nécessite d'avoir des photos qui soient à la hauteur du produit, qui les valorisent bien. des éléments de communication des plaquettes etc qui soit suffisamment clair et puis des fois il faut aussi on sait très bien mais le logo de la marque qui fait un peu vieillot il est par rapport avec le produit donc en gros quand c'est dur Ce que j'essaie de leur présenter, c'est que c'est bien d'avoir le produit, mais il faut mettre vraiment tout en place autour pour que tout soit cohérent.

  • Speaker #1

    C'est une démarche globale dans laquelle toi tu interviens en tant que conseil, pour que le moindre détail soit cohérent avec le souillé initial,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Exactement. Je ne vais pas tout, je m'entoure d'autres professionnels qui peuvent être des graphistes spécialisés sur le logo, ou plus sur une présentation d'éléments iconographiques, chercher un photographe. On peut travailler avec un architecte d'intérieur aussi éventuellement pour mettre en scène les pièces. Ou après avec d'autres techniciens spécialisés dans l'image qui font des imageries 3D, assez photo-réalistes pour donner l'impression de ce que peut donner le produit intégré dans un environnement réel.

  • Speaker #1

    Ça c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus ces dernières années. Les gens sont vraiment à la recherche aussi de ce genre de mise en situation.

  • Speaker #2

    Bien sûr, parce que ça permet souvent à certains clients... comment dire, ils se projettent plus facilement, ça demande moins d'efforts d'imaginer ce produit-ci dans leur intérieur et donc l'imagerie 3D, il répond pour beaucoup. Et puis maintenant avec l'intelligence artificielle, c'est encore plus facile à intégrer. Donc beaucoup d'autres solutions techniques permettent d'inclure les produits dans un environnement réaliste.

  • Speaker #1

    Justement pour faire une petite aparté sur ces nouvelles technologies, l'intelligence artificielle dont tu viens de parler, ces dernières années, ton métier... comme la plupart des activités, ont été impactées aussi par tous ces changements, ces arrivées de nouvelles technologies qui révolutionnent un peu tous les métiers. Toi, comment tu l'appréhendes dans ton métier au quotidien ? C'est une aide ?

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend des outils. Certains, oui, sont des outils complémentaires. Tout ce qui est être digital, numérique, etc. Ça permet de travailler avec des outils numériques, donc on peut gagner en précision, etc. pour la réalisation. Sur les images ? Ça permet d'avoir des choses avec lesquelles on peut gagner du temps et en termes de qualité, on pousse un petit peu plus loin les résultats et la qualité, donc ça nous avantage. Après, là où ça devient un peu difficile avec l'intelligence artificielle, c'est quand celle-ci participe beaucoup à la création en soi. Certains l'utilisent dans plein de secteurs, l'archi, l'automobile, etc. Et quand le... en utilisant l'intelligence artificielle pour créer du concept etc. et tout ça, ou formaliser, là on commence à rentrer dans une limite qui est assez tenue et qui est un petit peu, moi je le trouve un peu dangereuse pour nous. Donc il faut voir comment on garde une part de...

  • Speaker #1

    De maîtrise en fait.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait de maîtrise pour éviter que cela nous échappe quoi quelque part. L'outil a un potentiel incroyable, on en est qu'au début, donc je ne sais pas ce que ça va augurer par la suite.

  • Speaker #0

    Le seul truc que je me dis, ce qui peut nous réancrer dans quelque chose qui est encore, on va dire, à une certaine limite, où on peut résister quelque part, et c'est là où, en fait, on voit depuis quelques années le succès de tout ce qui est métier d'art, etc. Ce sont les métiers de l'art. Là, autant l'intelligence artificielle se développe, autant je trouve que ça sert, tous ces métiers, de démontrer que, ok, sur le concept digital, sur l'approche... de calcul, d'analyser tout ça, on peut aller assez loin, mais il restera toujours le travail de la main qui est à valoriser, qui a sa valeur, son imperfection, etc. Et je pense qu'à l'avenir, c'est ces métiers-là qui vont encore d'autant plus se prendre en crédibilité et en recherche de collaboration, de résultats, de valeurs, etc.

  • Speaker #1

    Toi justement, tu en parlais tout à l'heure sur tes collaborations sur la direction artistique, tu as parlé d'Alki. Donc ils sont vraiment aussi dans ce travail artisanal d'excellence.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et toi, c'est des choses aussi, tu y es très attaché à toutes ces collaborations ou à tout ce travail d'artisanat.

  • Speaker #0

    Oui, déjà à la base, ce sont des rencontres. Bon déjà, naturellement, c'est hyper intéressant de voir ces métiers où il y a une pratique, une expérience. Ils ont acquis par... Au fil des années, des fois ces entreprises familiales, etc. Il y a de voir l'intelligence d'utiliser un matériau, de le pousser dans certaines limites, les différentes étapes aussi qui sont en succès pour arriver à un résultat de qualité. C'est du travail de longue haleine, c'est des fois de manière empirique, des fois expérimentale. Mais derrière tout ça, il y a des gens qui ont fait des formations qui sont longues souvent. assez exigeante et surtout il y a de l'humain quoi. Alors ça c'est extrêmement intéressant parce qu'on est dans quelque chose où je trouve ce qui est intéressant c'est dans cette collaboration quand il y a la partie recherche, réalisation de pièces et en même temps de créer ensemble quelque chose Voilà, avec ces entreprises artisanales. Parce que moi, fondamentalement, mon métier de designer, pour le résumer, je suis un concepteur. Donc j'analyse un peu différentes techniques, différentes expressions. J'essaie d'intégrer de la narration selon un savoir-faire, selon une expression régionale ou un style, ou peut-être plus contemporaine. Ou peut-être essayer de raconter intrinsèquement dans l'objet une forme de poésie ou d'expression plastique. Mais à la base, je ne réalise pas, je conçois. Donc je suis toujours obligé de travailler avec un partenaire, faire une collaboration avec quelqu'un qui va réaliser l'objet. J'en fais pour moi-même, plus dans une approche personnelle, artistique ou plastique, mais des fois pour des marques, je travaille avec un artisan ou une entreprise artisanale, et là je dois travailler avec eux, on doit s'entendre, pour arriver à un résultat autour d'un objet, selon leurs attentes, ou soit on est contraint d'un marché. Et c'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Souvent, enfin souvent, j'ai déjà lu qu'en fait, certains designers se considèrent un peu comme des chefs d'orchestre, en fait, pour essayer de mettre en musique, comme tu le dis, tous ces différents métiers et en faire ressortir, en fait, le meilleur et le plus beau. C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un peu, c'est exactement ça. On travaille avec, je pense que c'est pas si loin de ça, d'un chef dans la restauration, quoi. On travaille avec différents produits, différents savoir-faire, et puis après on essaie de les transformer en des alliés. Alors comme un chef d'orchestre, ce qui est intéressant, c'est qu'on a un certain recul, et donc quand on a un petit peu d'expérience, on va travailler avec différents secteurs, différents domaines d'expression, ou différentes techniques, ou différentes entreprises artisanales. Après on essaie de croiser les choses pour essayer d'amener un petit peu un regard un peu nouveau sur un savoir-faire et tout ça. Dans certains cas, on essaie un peu de titiller un peu le savoir-faire ou l'entreprise pour l'amener sur des choses qu'ils n'ont pas trop l'habitude, pour faire quelque chose qui soit innovant, donc innovant, nouveau quelque part. Et là, c'est intéressant. C'est là où la part de l'humain est importante, parce qu'il y a des gens qui sont curieux de découvrir des champs sur lesquels ils ne sont pas allés. et qui sont plutôt à l'aise et qui ont une énergie et l'envie de vouloir le faire. Et puis, il y en a d'autres, pas du tout. Donc, c'est important pour moi, en général, quand je collabore avec une entreprise, de ressentir la personnalité qu'il y a derrière la main, le geste, et savoir quelle est son attente et s'il va apprécier d'être challengé ou pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que si je challenge et que lui, il ne veut pas venir avec moi, ça va être laborieux, ça va peut-être... de ne pas être agréable pour lui, moi je vais me fatiguer et je risque d'être un peu frustré. Donc à partir du moment où j'ai un peu l'idée de... qu'il y a derrière, je sais jusqu'où je peux aller et où je peux l'embarquer. Et c'est important dans les projets pour savoir la finalité du projet, comment elle va être et où on pourra la porter et l'amener, et sur quel champ aussi par la suite.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors si toi tu devais résumer, c'est peut-être pas le bon terme, mais expliquer le style à Cossé-Berry. est-ce qu'il y en a ? c'est la question un peu bateau,

  • Speaker #0

    on est d'accord le style à cause c'est bien c'est toujours difficile de parler sans travail parce qu'il faut avoir un regard critique moi je vois que ce qui ne va pas on est toujours trop avec soi-même c'est le problème je ne suis pas du genre m'auto-congratuler

  • Speaker #1

    sur ce que j'ai fait on parlera de 2-3 choses après il y a quand même des très belles réussites on va pouvoir en parler quand même après

  • Speaker #0

    Non, ce qui m'intéresse dans les objets, c'est de savoir ce qu'ils vont exprimer. Et c'est important, ce que je trouve intéressant chez les gens, enfin moi je fais le lien entre les deux, je trouve que c'est important. Ce qui m'intéresse chez les gens, c'est plutôt ceux qui sont un peu en retenue, qui ne se mettent pas trop en avant. J'ai des amis qui sont en équipe. qui sont solaires, etc. Je trouve ça assez sympa. Mais voilà, ils parlent sans qu'on ait besoin d'aller chercher qui ils sont, etc. On arrive très vite à les cerner. Moi, je suis plutôt attiré par les personnes un peu plus discrètes qui vont s'exprimer de manière un peu plus mesurée. Il faut un peu du temps pour les découvrir. Et c'est ça que je trouve intéressant, c'est dans le long terme. Et donc, les objets, pour en revenir, ce qui m'intéresse, c'est qu'ils soient... pas non plus flamboyant comme ça, mais qui soit dans le détail. Ils vont exprimer peut-être quelque chose qui va être à découvrir dans la fonction, dans l'usage. Après, ceux qui sont un peu sensibles au design et à la technique, peut-être ça va être sur des éléments d'assemblage ou de matériaux.

  • Speaker #1

    Ça se découvre en fait, c'est pas du premier abord. Il faut un peu prendre le temps, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce que je trouve que c'est intéressant de ne pas être sous. entre guillemets, par un objet qui peut être hyper séduisant au départ et dont on va se lasser. Donc l'idée c'est qu'il dure dans le temps et qu'on ait encore peut-être à découvrir des choses de cet objet dans le temps. Et après l'idée c'est qu'il soit bien réalisé, qu'il se patine, qu'il évolue aussi de manière en se bonifiant, etc. Donc je fais toujours un peu ce parallèle. Ce qui m'intéresse c'est un peu à découvrir que l'objet a toujours quelque chose à raconter et peut-être à découvrir.

  • Speaker #1

    Il y a toujours une nouvelle surprise, quelque chose que voilà.

  • Speaker #0

    Vraiment, alors ce n'est pas toujours possible, mais en tout cas, on a toujours plaisir à redécouvrir cet aspect qui peut être intrinsèquement lié à sa personnalité, quelque part.

  • Speaker #1

    Mais du coup, il y a un côté un peu intemporel aussi dans cette démarche.

  • Speaker #0

    Alors des fois, dans certains cas, on me demande de faire un projet qui va être dans une expression qui va durer dans le temps, qui va être intemporel. Autant dans d'autres cas, on souhaite faire un projet qui va être un peu plus... qui va marquer vraiment un moment, qui va être dans une tendance. Et là, il faut qu'il y ait une expression assez forte, qu'il soit originel. Donc souvent, les curseurs, ils sont plutôt à différents niveaux. Mais sinon, en général, c'est toujours, même quand il va être assez expressif, l'objet, je fais toujours qu'il raconte toujours une seconde narration dans l'objet. Donc ça peut être en travaillant avec l'outil, on va dire avec l'entreprise artisanale. Ou après, ça peut être dans l'expression même de l'objet, dans son graphisme, etc. Et voilà, ça c'est en gros ce que j'essaye de faire ressortir dans le projet. Après, il y a toujours un élément graphique dans l'objet. Je trouve que c'est important, il faut qu'il y ait un côté attrayant qui interpelle, qui titille l'œil. Donc voilà, j'ai toujours trouvé un élément graphique un petit peu fort ou un petit détail. Et puis voilà, après tout y passe. Je peux faire des tapis, des torchons, des pièces, des tables, un peu tout.

  • Speaker #1

    Mais il y a quand même le mobilier, si on doit revenir au mobilier, il y a quand même des pièces qui sont assez exceptionnelles. Est-ce qu'on peut parler du mobilier national ? C'est des choses...

  • Speaker #0

    Oui, ça se sent, bah oui, pourquoi pas. Bah oui,

  • Speaker #1

    quand même.

  • Speaker #0

    Ça c'est les dernières pièces qui ont été acquises par le mobilier national. J'ai rencontré un ferronnier d'arbres au Césaire, c'était il y a 7-8 ans, sur une rencontre artisan-designer sur Paris. Et on s'est bien, on a eu pour mission de faire un projet, c'était financé par la Fondation Bétancourt-Chuller. On était plusieurs et on devait réaliser un objet qui associait la collaboration entre le savoir-faire d'un artisan et d'un designer. On a fait une lampe. articulé, un lampadaire avec plusieurs sources, avec des éléments techniques, différentes finitions métalliques, voilà un objet un peu singulier, un peu sculptural tout en étant une lampe. C'est exceptionnel et voilà on a eu des prix, on l'a exposé à différents endroits etc. Et de cette rencontre, moi j'aime bien, je suis assez fidèle donc j'aime bien renouveler, essayer d'aller un petit peu plus loin et lui le souhaiter aussi. On a continué à travailler ensemble et puis on a lancé une marque qui s'appelle SB26. Donc Samuel, Bruce et 26 c'est le numéro atomique du fer. D'accord. Un numéro pour une voiture ou un truc comme ça, c'est un peu énigmatique, mais bon, ça a un sens. Et donc depuis, on crée des objets toujours autour du travail de la ferronnerie d'art ou du métal.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #0

    maintenant, on intègre toujours un matériau qui a un second rôle. Donc ça peut être la pierre, le verre, etc. Et on a fait différents objets, donc plutôt des luminaires, que l'on vend en direct pour des architectes d'intérieur aux Etats-Unis, en Australie. pour nos principaux clients, un petit peu en Europe. Et on a fait une lampe, il y avait un appel des acquisitions du Mobil National l'année dernière. Vous avez déjà acheté une console il y a quelques années. Et donc on a proposé une lampe en édition limitée, dans une taille qu'on avait redessinée un peu plus imposante, qui s'appelle Rigel, qui est le nom d'une étoile. Et donc cette lampe est composée de deux lingots en verre et il y a tout un jeu de réflecteurs teintés à chaud qui lui donnent des... teintes dorées violacées et c'est à rouge qui sont assez l'objet assez intriguant et on l'a mis donc le mobilier national qui une lampe là c'était un univers dernier et donc il y a eu toute une présentation voilà les différents il n'y a pas que notre projet qui était sélectionné avait une quinzaine je crois et donc voilà une présentation avec un brésil macron etc et tout ça et donc le ces pièces 6 sont acquises par un mobilier national rejoignent à Un stock qui après peut servir pour être installé dans une ambassade à l'Elysée ou à un autre bâtiment d'État.

  • Speaker #1

    C'est la French Touch en matière d'artisanat, de design qui peut être exposé en effet et qui fait partie des collections.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Une sorte de grande collection.

  • Speaker #0

    A l'origine c'était le garde-meubles de Louis XIV et qui servait pour... Le mobilier, ça porte bien son nom. Le mobilier, c'est ce qui est mobile. Les rois, autrefois, se déplaçaient avec leurs meubles. Et donc, en concurrence, au XIV, il y avait une certaine quantité. Il a décidé de les stocker à un endroit. Et donc, ce garde-meubles a évolué. Et après, sous la République, il y a eu tout ce qui était, tout le mobilier d'empire, etc., qui a suivi la même logique et qu'il fallait stocker. Et donc, il y a eu... Un service qui était dédié pour le rénover, l'entretenir, le stocker. Et donc il est devenu après sur la République le mobilier national. Et donc ils sont dans le 13ème, dans un bâtiment qui est magnifique d'Auguste Perret. Et dans ces locaux sont stockés des meubles de plusieurs siècles. Et il y a tout un atelier aussi d'artisans. de haute facture qui les entretiennent, qui les rénovent et aussi ils font des collaborations avec des designers sur certains projets un peu dédiés pour une ambassade ou autre.

  • Speaker #1

    C'est quand même flatteur aussi.

  • Speaker #0

    C'est une belle vitrine, ça fait plaisir. Et là dernièrement j'ai réalisé en plus de mes activités pour collaborer avec différentes marques et aussi d'avoir lancé cette marque avec Bruce Sisser. qui s'appelle SB26. Après, je fais des pièces, je dessine, pour moi, je fais des pièces un peu sculpturales que je dédie à des archives d'intérieur, des galeries. Et là, dernièrement, j'ai lancé, il y a un peu moins d'un an, une série de lampes en albâtre que je fais réaliser en Espagne et que je monte moi-même après à Paris. Et j'ai eu de bons retours, je les ai exposées à Milan en avril dernier, ça a bien marché. Et là, le Mouillé National m'a J'ai commandé deux paires de ces larmes-ci.

  • Speaker #1

    Tu vas devenir un habitué du mobilier national.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas donner l'impression que je suis privilégié, mais bon, c'est assez flatteur et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est une belle reconnaissance aussi de ton travail et des collaborations que tu peux mener avec des artisans. Tu as refait un petit parallèle tout à l'heure avec l'Italie. Je ne sais pas s'il y a vraiment... lieu de différencier les types de design encore en Europe et dans le monde. Mais toi qui as travaillé pendant quelques années en Italie et maintenant qui collabore en France, tu penses qu'il y a des différences selon les pays ? Il y a des approches qui sont vraiment différentes ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est lié à la culture, à l'héritage. Voilà, tout est sous-tendu par énormément d'éléments. Pour faire une caricature, je parle toujours un peu de ça pour parler des différentes approches du design. En France, on a une approche, on aime bien que ça ait du sens, que ça raconte quelque chose. Que le concept, il soit travaillé, il soit... Voilà, il soit structuré. Et donc souvent, c'est un avantage parce qu'il y a une certaine profondeur, le sens est hyper important. Mais des fois, ça peut être un élément qui peut être frustrant parce qu'après, quand on passe dans l'acte de réaliser ou de dessiner l'objet, ça peut mettre un frein. En fait, ça peut contraindre. C'est peut-être parfois assez bien, mais parfois un peu trop. Les Italiens ou les Latins, on va dire, en plus proche méditerranéen, ils ont une approche, on va dire, plus sensible, plus spontanée. Et ce n'est pas pour dire qu'ils n'ont pas d'approche sur la dimension concept, mais surtout, ils vont commencer par faire. Leur façon d'approcher l'objet, c'est de passer dans l'action et de faire. Et après, ils structurent derrière. Donc ça, c'est un peu l'approche italienne, j'y reviendrai après. Et après, souvent, il faut que l'objet soit expressif. C'est pour ça que le design italien a toujours eu un succès international, même s'il y a des collaborations avec des designers. internationaux mais les entreprises restent italiennes, il y a toujours cette volonté de faire quelque chose qui soit expressif et l'italien est reconnu pour être dans la mode, le design automobile, le design faut que ça claque, ils ont un sens du goût, du raffinement, de l'objet qui est qui peut être ostentatoire mais pas de mauvais goût, qui est assez poussé je trouve. Leurs objets ont une forte personnalité, ça c'est une grande qualité qu'ils ont. A contrario Les allemands veulent avoir quelque chose qui soit fonctionnel, donc discret, mécanique. Ils aiment bien le côté mécanique, il faut qu'il y ait des systèmes, que ce soit pointu, il faut que ce soit des choses qui soient intéressantes d'un point de vue, qui s'articulent, mais avec bien huilé, presque de l'horlogerie suisse. Et donc tout ça est sous-tendu par aussi la culture et je dirais quelque part, presque l'aspect intrinsèquement qui est religieux et autres. culture catholique, méditerranéenne, donc assez expressive, etc. Et puis on va vers le nord, puis on est dans des gens qui étaient dans une religion protestante, etc. Et donc, de par leur histoire aussi, une économie de matériaux et d'expression. Donc l'objet est moins expressif, il est plus... il essaie d'optimiser la technique et le matériau, mais c'est là-dedans que va se faire tout le savoir-faire. Et donc, plus on va dans les pays nordiques, plus il y a cette volonté de ne pas avoir une surenchère de style, d'expression. On va mettre vraiment en avant le savoir-faire qu'on va pousser assez loin. Et là, on est dans un autre type de vocabulaire. Et donc, certains peuvent s'y retrouver selon leurs aspirations et leurs goûts. Mais en gros, grosso modo, c'est un petit peu comme ça que je vois le design et les approches différemment culturelles. Et donc, pour travailler en Italie, quand j'y suis allé au début, de par ma formation et tout ça, il fallait justifier une approche, etc. Et tout ça, le concept, et ce que j'ai apprécié là-bas, c'est que tout est possible, même à la dernière minute. Et en France, du coup, on peut avoir un braquet assez court pour changer de direction. Mais les Allemands, c'est plus dur pour eux, apparemment. Mais les Italiens, jusqu'à...

  • Speaker #1

    La dernière minute.

  • Speaker #0

    La dernière minute. Ça fait des mois qu'ils travaillent sur... Depuis septembre, pour mille ans, sur certaines pièces où ils se décident, ils tardent à se décider, etc. Et à 15 jours du salon, ils sont capables de sortir un projet nouveau, fini, et qui sent encore un peu la peinture sur le stand. Et ils ont cette capacité qui est assez dingue. Et après, ils travaillent avec des gens qui ont... qui ont une maîtrise de leur savoir-faire qui est assez incroyable.

  • Speaker #1

    Donc ils se battent aussi sur des savoir-faire forts.

  • Speaker #0

    Des gens qui sont capables de pouvoir le faire aussi dans ce délai-là. Mais c'est affreux parce que chaque année, ils sont toujours pris de cours. Et ça fait des années, des décennies qu'ils travaillent comme ça. Chaque année, ils me disent l'année prochaine, on s'y prend à l'avance. Mais c'est impossible. Ils n'y arrivent pas. Chaque année, c'est vraiment dans leur ADN de travailler comme ça dans l'urgence. Donc c'est une grande qualité et c'est une grande force. Après, des fois, il leur manque un petit peu, je trouve, de recul sur certaines marques pour se positionner sur du long terme. Donc ils suivent. Ils s'adaptent. Peu de marques ont un peu une vision, un regard. Et puis après, leur défaut, ce qu'ils travaillent un peu aussi, comme c'est le cas en Italie, il y a toujours ce modèle de travailler avec des maîtres. On hérite un peu de cette école à la Renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    aussi italienne.

  • Speaker #0

    Donc il faut que le créateur incarne un charisme, quelque part que ce soit un nom. Et ça, c'est un avantage, c'est un peu un inconvénient. Parce que ça limite toujours un peu les possibilités. Beaucoup de designers sont les mêmes qui dessinent pour plusieurs marques.

  • Speaker #1

    Ça uniformise aussi quelque part un peu le...

  • Speaker #0

    Je trouve, je trouve. Et donc ça manque un peu de direction artistique dans certaines marques pour souhaiter vraiment se différencier des autres. Alors qu'en France, on va laisser plus la place à des jeunes, de possibilités. Il y a des approches sur des maisons d'édition qui sont vraiment singulières. qui ont vraiment un propos et une écriture par rapport à d'autres. Il y a plus de choses possibles, plus de créations, je trouve.

  • Speaker #1

    Ok, donc il y a vraiment des spécificités quand même culturelles. Et toi, tu as eu la chance de pouvoir avoir cette expérience italienne et d'être un plus dans ton expérience.

  • Speaker #0

    Moi, ce qui m'a nourri, ce qui m'a servi, c'est vraiment l'idée de liberté et du possible jusqu'au dernier moment. J'ai réussi à m'en inspirer et ça rassure quelque part des fois dans certains projets où on est un petit peu acculé, on n'a pas beaucoup de temps, mais d'avoir cette capacité de sortir un projet en peu de temps. Donc ça nécessite de se faire confiance et puis sur ses acquis, etc. Puis après, avec l'expérience, c'est plus facile aussi, j'avoue.

  • Speaker #1

    Bien sûr. On n'en a pas parlé, mais c'est vrai que les processus de création, en fonction de la demande initiale et de si tu interviens vraiment en tant que designer ou sur la partie direction artistique, c'est des délais quand même qui sont assez longs. J'imagine même si tu dis que sur la fin, il peut y avoir une petite accélération, mais les collaborations, en règle générale, il y a une durée. Ça va dépendre du projet.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet. Souvent, selon les marques, il y a vraiment une demande précise. type d'objet ou de produit à faire. Je reviendrai parce qu'il y a différentes spécialités dans le design. Et donc, des fois, il n'y a pas de brief vraiment. C'est-à-dire qu'ils attendent lorsqu'on a un regard sur la marque qui peut être un peu critique ou autre et savoir qu'est-ce qu'on pourrait proposer dans notre domaine d'expression. Donc, c'est à nous d'analyser la marque pour voir un peu les manques, peut-être en termes de solutions de produits. et puis éventuellement de style qui pourrait correspondre à leur savoir-faire, mais qui apporte un petit peu une complémentarité à ce qu'ils ont déjà. Et après, à partir de là, soit ils nous donnent un brief avec quelque chose de défini, soit on part sur cette idée de proposer quelque chose de manière assez libre. Et donc là, il peut s'en suivre, on a un certain délai, mais des fois, on va dire qu'il nous laisse entre 3 et 6 mois pour maturer un peu la chose. Et là, on commence, moi je fais des étapes de recherche où j'analyse un petit peu Il faut que j'aille les visiter pour connaître leur outil de production, savoir comment ils travaillent ou avec quels sous-traitants ils travaillent pour savoir qu'est ce qu'ils peuvent faire et quel est leur marché aussi c'est important, à qui va être destiné le produit, combien il va se vendre, quelle est la position de nombre, ça permet de définir le style du design aussi, savoir s'il va être haut de gamme ou grand public,

  • Speaker #1

    voilà c'est pas du tout la même approche.

  • Speaker #0

    Tout à fait, les coûts de production donc le prix final, à quel niveau il va se situer. A partir de là, tout ce travail d'éléments qui me permettent de nourrir ma réflexion. Je cherche des différentes solutions, je fais des recherches, des dessins. Des fois, on fait des maquettes en papier aussi avec mes assistants. On essaye des choses, après on construit, après on va dessiner, on procède par élimination. Je ne sais pas dire, aller voir un client et lui dire, il faut prendre ce projet.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    et je n'arrive pas à travailler comme ça donc comme je travaille de manière un peu empirique, par élimination souvent ce que je fais, je travaille beaucoup sur différentes propositions et après j'enlève ce qui me semble être le moins intéressant donc je fais par élimination du moins intéressant je ne sais pas dire si à la fin le projet final est intéressant,

  • Speaker #1

    il me semble plus approprié en tout cas c'est celui que toi tu me l'as présenté et qui te correspond...

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc, il y a tout un travail comme ça où on écrème. Et puis à la fin, ce qui reste, on va dire, dessus, un peu peut-être le petit lait, c'est ce qu'on va présenter. Et donc, là, il faut raconter un peu le produit au client. Et puis, là, on fait une analyse avec les bureaux techniques. Déjà, si ça plaît, après les bureaux techniques, ça prend un certain temps. La faisabilité, après on fait un prototype, on va dire une maquette prototype à l'échelle 1. Donc là il peut se passer, au-delà des 3 mois à 6 mois de réflexion, il peut se passer environ 3 à 4 mois pour faire ce prototype-là, l'analyser. Et puis après on valide, souvent il faut le retravailler, parce qu'on a réalisé l'objet mais après l'avoir réalisé, on va rentrer dans une logique de production. Donc on va redessiner l'objet. pour faire en sorte de gagner de l'argent ou que ça soit plus facile à réaliser ou plus facile peut-être à stocker. Donc, on va le faire en deux parties. On va l'assembler après. Donc, on va essayer de... On va le repasser à la moulinette, le projet, en quelque sorte, pour faire en sorte de gagner soit de l'argent ou l'optimiser, quoi. Et donc là, on va faire un second prototype qui va être une première... Une pièce qui va servir pour un début de série, quoi, en fait. D'accord. Et là, il peut se passer encore environ six mois. Mais à partir de là, en général, quand on a fait cette deuxième étape, tout est déjà prédéfini pour le mettre en production par la suite.

  • Speaker #1

    Donc ça peut aller assez vite, la dernière phase.

  • Speaker #0

    En gros, pour dire, il faut six mois pour faire la conception, les allers-retours, la création du design avec l'entreprise. Et souvent, il faut bien un an avant que ça rentre dans une idée de production. Donc ça fait un an et demi. Et donc dans cette catégorie là, d'objets édités, de mobilier surtout, moi je suis rémunéré après que sur les royalties, c'est à dire sur ce qui s'est vendu. Donc si ça a du succès, ça se vend, si ça n'a pas de succès, ça ne se vend pas.

  • Speaker #1

    Et toute la difficulté de ton métier.

  • Speaker #0

    Comme un chanteur par exemple aussi, qui est en fonction des ventes ou un acteur dans certains types de contrats. Et après ça c'est une approche sur le design de mobilier d'édition. Et dans le design industriel que je fais. petit peu, ça doit être 25 à 30% de mon activité. Donc là, ce sont des approches plus contractuelles. Donc c'est un client qui vient avec quelque chose qui est très technique.

  • Speaker #1

    Une demande bien précise.

  • Speaker #0

    Voilà, je travaille avec un bureau d'études. Et là, par contre, c'est au contrat. Et là, c'est défini, pas forcément sur ce qui va se vendre, mais sur la mise en étude. Et là, je peux faire du mobilier urbain, par exemple. Donc à Biarritz, il y a des abris bus et anglettes que j'ai dessinés, qui sont en l'occurrence pour la ligne. du tram qui était installé il y a quelques années. Après, je travaille sur des feux de signalisation aussi pour une entreprise qui s'appelle Faréco, qui est près de Paris. J'avais fait répondre à des appels d'offres avec JC Decaux aussi sur les kiosques à journaux, c'était il y a quelques années, pour aller de Paris. Mon projet n'a pas été retenu, mais ça fait partie des projets d'études en amont. Et puis après, ça peut être sur du device électronique pour des entreprises qui font des... des appareils ou dans lequel on va mettre des cartes électroniques pour différents besoins.

  • Speaker #1

    Un peu à tes premières expériences avec Alcatel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui. Donc c'est ça qui est intéressant aussi dans les projets, pour moi c'est autant de ne pas être spécialisé que dans l'immobilier, de travailler sur différents secteurs, ça permet de jongler, de changer d'approche, de rencontrer d'autres personnes. Je trouve que c'est moins ennuyant et puis ça permet de se requestionner aussi, de revoir ces projets-ci avec un œil nouveau, d'avoir de la variété.

  • Speaker #1

    La diversité. Et si toi, est-ce que tu as une envie, un projet ou un produit sur lequel tu aimerais travailler en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Là, j'aspire de plus en plus à vouloir faire mes propres créations et à les diffuser. C'est toute une problématique commerciale qu'il y a en plus derrière, mais en même temps, ça me permet de m'émanciper d'un client qui va me dire qu'il souhaite tel objet, celui-ci ou celui-là, de le passer à la moulinette d'un bureau où ils vont faire le choisir avec des contraintes où je vais devoir modifier l'aspect de celui-ci. Et puis surtout, en fait, il y a une tendance où après... Il souhaite toujours de la nouveauté, donc le durée de vie de l'objet, en fonction de la tendance, est assez court. Et comme je suis rémunéré sur les ventes, ça me laisse un champ de rémunération qui est limité. Souvent, le produit sur le marché, en général, c'est de 2 à 4 ans. Et après, quand ça marche bien, ça peut durer plus longtemps. Donc j'ai quelques produits qui sont de ce type-ci, ça fait un peu plus d'une dizaine d'années, qui marchent depuis le début de ma activité, qui sont toujours commercialisés, mais il y en a d'autres qui ont déjà été interrompus.

  • Speaker #1

    Oui, qui ont des cycles de vie assez courts.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc tu ne te fermes aucune porte sur les créations ? Non.

  • Speaker #0

    Là, ce que je voudrais plus, c'est travailler plus avec des objets un peu que je peux réaliser moi-même, plus cultureaux, plus... M'émanciper des clients, travailler plus avec des clients en direct ou des galeries, des choses comme ça, parce que c'est plus, comment dire, je sais pas, j'ai l'impression que ça me permet de pouvoir synthétiser un peu toutes ces années d'expérience dans certains objets dans lesquels je peux m'exprimer plus personnellement. Je pense qu'au bout d'un moment, c'est un peu ça qui arrive dans une carrière à chacun, c'est de se dire, voilà. comme vous avez vu dans le métier, dans l'artisanat, ou autre, d'être un peu plus libre. Alors après, il faut trouver les moyens, les revenus qui vont avec, bien sûr. C'est un peu l'adéquation logique, mais c'est plutôt dans cette direction-ci que j'essaie de tendre.

  • Speaker #1

    D'accord. On va rentrer dans la dernière partie du podcast qui s'appelle le Sud-Ouest dans le cœur. Donc tu l'as déjà évoqué à plusieurs reprises, le fort rattachement que tu as. Au sud-ouest de façon générale, de Bordeaux au Pays Basque et même plus largement. Pour toi, est-ce qu'il y a des particularités ou une identité sud-ouest ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, énormément. Déjà, le Pays Basque, c'est, on va dire, c'est comme me le dit un ami à moi, qui travaille dans la communication aussi, on travaille sur différentes marques ensemble. Il trouve que le Pays Basque, c'est extrêmement bien marketé, parce que tout est identifiable. Le style, la maison, les sports, le vocabulaire, c'est une culture extrêmement forte et voilà, qui est une identité qui revendique et qui est mise en avant. Donc ça c'est quelque chose qui, moi j'ai baigné là-dedans par ma grand-mère etc. Je pratiquais la pelote, bon donc ça c'est, pour moi ça fait partie de mon ADN, c'est extrêmement fort. Après dans tout le sud-ouest, ce que j'adore c'est cet aspect de convivialité, les gens. ne jouent pas trop l'ostentatoire qu'on peut avoir dans d'autres régions, qu'on peut pas les citer. Et sont plutôt, c'est ostentatoire, discret. Et surtout, ce qui importe, c'est la relation humaine, je trouve, qui est assez, les gens sont assez ouverts, assez chaleureux. Je trouve qu'il y a une culture, je sais pas, je trouve que c'est lié un peu à cette culture un peu apéro, rubalistique, bon vivant.

  • Speaker #1

    Ce qui revient souvent. On ne va pas se le cacher.

  • Speaker #0

    Ce sont des marqueurs forts, on va dire. Et ça tire du monde, au-delà des gens qui ne sont pas de la région. C'est une région qui est assez facile, le paysage incroyable. On a tout, il y a la mer, il y a les montagnes, le climat. Bon, le Pays Basque est souvent vert, on va dire. Mais voilà, ça fait partie de son charme. Du charme. Et après, toutes les régions, j'adore le... Je grandis à Bordeaux, j'ai passé énormément de vacances dans les Landes, le Pays Basque, toute la région. J'étais en course d'été, j'ai sillonné entre le Pays Basque espagnol jusqu'à Arcachon, sur toutes les côtes. Parce que je fais du surf aussi, donc c'est quelque chose qui me lie beaucoup aussi à la région et à la mer.

  • Speaker #1

    Tu te recharges en fait en...

  • Speaker #0

    Ouais, dès que je peux, j'ai des vacances scolaires, on est souvent dans le coin avec mon fils pour voir la famille et tout ça. Et pour moi, c'est l'occasion de me remettre... à l'eau et puis de profiter de la région tout au long de l'année. Ça me manque un peu à Paris, mais peut-être j'ai beaucoup plus plaisir à y revenir, je pense.

  • Speaker #1

    Tu fais du paix d'habiter un peu loin. Tu l'apprécies encore plus quand tu reviens peut-être.

  • Speaker #0

    Exactement. Je me suis souvent posé la question à savoir si je revenais m'installer ici, parce qu'il y a des moyens de déplacement qui sont plus faciles maintenant qu'il y a quelques années. Mais j'aime bien Paris pour le côté, c'est une ville qui n'est pas facile, mais qui est extrêmement intéressante culturellement. Il se passe beaucoup. de choses et comme tu le dis quand je reviens je j'aurais apprécié d'autant plus le sud ouest à différents niveaux donc c'est cet équilibre entre besoins manques qui est retrouvée qui est qui est hyper importante pour moi et je sors ça je sais bien quoi si tu as trouvé ton équilibre c'est sympa puis je retrouve des amis du sud ouest qui sont à paris des amis de paris qui sont certains sont installés ensuite ouest aussi Donc voilà, ça me plaît bien. Puis je n'aime pas trop le côté un peu trop cloisonné, trop communautaire non plus. Donc voilà, on rencontre de nouvelles personnes, ça brasse et ça, c'est sympa.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui nourrit aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    J'imagine ta créativité aussi.

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour continuer à en savoir plus sur toi, les gens peuvent consulter tes réseaux sociaux, Samuel ? Oui. Tu as un compte Instagram.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Tu as un site internet aussi.

  • Speaker #0

    Si, oui.

  • Speaker #1

    Qui présente ta démarche.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    S'ils veulent retrouver des objets sur lesquels tu as collaboré, on a cité quelques-unes des entreprises locales ou autres sur lesquelles tu es intervenu. Donc, on incite les auditeurs à regarder de plus près peut-être les collaborations que tu as faites et à découvrir un petit peu cette double lecture ou cette approche dont tu as parlé tout à l'heure sur tes créations.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et puis, on va garder un oeil très attentif sur la suite de ton actualité en espérant que tu aies encore d'autres créations qui rentrent au mobilier national dans les prochaines années.

  • Speaker #0

    J'espère, j'espère, on va voir.

  • Speaker #1

    Et puis d'autres créations, comme tu as parlé, des créations à ton nom sur lesquelles tu pourras encore plus exprimer ta créativité et ton savoir-faire. En tous les cas, je te remercie sincèrement d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à très bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci Véronique. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de découvrir l'univers de Samuel Akosé-Berry et ses créations. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

Description

Pour ce nouvel épisode, je suis allée à la rencontre de Samuel Accoceberry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage entre la capitale et le Sud-Ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou les aménagements d'espace. 

Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l’international. 

Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l’histoire des objets. 

Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Accoceberry est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité, originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leur rêve. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Pour ce nouvel épisode,

  • Speaker #1

    je suis partie à la rencontre de Samuel Akosébéry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage aujourd'hui entre la capitale et le sud-ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou encore les aménagements d'espace. Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l'international. Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l'histoire des objets. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Akoséberi est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Samuel.

  • Speaker #2

    Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté mon invitation, je suis très très flattée.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On est à Biarritz ici aujourd'hui. Moi, je connais un peu ton parcours et je sais un peu quelle est ton activité, mais la première question pour démarrer le podcast, c'est est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, je me présente, je suis Samuel Akosé-Berry, je suis designer, avec des attaches fortes dans le sud-ouest, d'où je suis originaire, et donc je travaille principalement à Paris, mais aussi j'ai des clients dans le sud-ouest que je viens visiter, avec lesquels je développe des projets. Et puis, des clients aussi à l'international, plutôt autour du design de mobilier luminaire, un peu de mobilier urbain, des produits industriels aussi également. Voilà, tout ce qui peut être dessiné fait partie un peu du travail du designer, en l'occurrence de ce que je pratique. Et après, j'ai des champs qui sont assez larges dans ces champs-ci. Il n'y a que deux catégories dans lesquelles je n'interviens pas, c'est la mode, le vêtement et les véhicules. Sinon, tout le reste... Tu es en mesure de répondre ou j'ai déjà répondu ? D'accord.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est ton activité. Donc tu disais que tu exerces à Paris. Tu as un atelier en fait à Paris de design. Tu as créé ta propre structure ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai un atelier à Paris qui n'est pas loin de la bibliothèque François Mitterrand. J'y suis, ça va faire déjà 8 ans. Mais avant, j'avais d'autres ateliers dans Paris. Celui-ci, c'est un espace qui est plus confortable, plus dédié pour moi. dans lequel je me sens bien et voilà j'y expose mes pièces, je réalise des pièces, je dessine, on fait des maquettes, j'ai un assistant ou deux selon les périodes et voilà un endroit qui est sympa, qui est lumineux, avec d'autres artistes qui sont dans le même bâtiment ou plasticiens ou artisans aussi.

  • Speaker #1

    Donc ça crée aussi des liens entre...

  • Speaker #2

    Ouais il y a des synergies sur des projets ou sur le fond des fois sur des sujets. administratif ou autre donc c'est toujours sympa de se sentir un peu épaulé et en groupe quoi.

  • Speaker #1

    Ouais un peu d'entraide au quotidien c'est agréable. Si on doit revenir un petit peu à ton parcours avant que tu crées ta structure sur Paris, quel était ton parcours, tes études pour arriver à faire ce métier un peu passion quand même ?

  • Speaker #2

    Ouais ouais bah... En fait j'étais petit, je dessinais, c'est un peu classique mais moi j'avais des aspirations, je dessinais pas mal etc. Et puis j'avais mon père qui était je pense un artiste qui n'a pas pu s'exprimer, il a fait de la musique, il aurait voulu poursuivre, ma grand-mère n'a pas souhaité parce qu'elle est levée seule donc elle avait des contraintes on va dire financières. Et après, il a fait des rencontres qui l'ont amené à faire de la peinture. C'était un peintre du dimanche qui travaillait quand même pas mal, pour un autodidacte qui était assez prolixe et qui peignait assez souvent. Et puis de le voir faire, ça m'a naturellement inspiré, même s'il ne m'a pas forcément mis le pied trop à l'étrier. Mais je pense après, des aptitudes peut-être dont j'avais hérité. Et donc, dès le collège, les matières qu'elle exerçait, c'était plutôt le dessin, puis on va dire un peu les maths, la physique, comme tout garçon, un peu moins le français en général. Et bon, je ne savais pas trop ce que je souhaitais faire. Mon père était assez autoritaire, c'était assez un peu difficile. Mais la seule fois où il m'a aidé, c'est quand il a commencé à s'intéresser à ce qui pouvait me plaire. Et on a découvert qu'il y avait des formations au lycée autour des arts appliqués. Ça avait été initié. Peut-être deux trois ans avant cette formation qui s'appelait c'était un bac F12 et c'était un bac à rappliquer. Il y avait peu d'écoles en France, il y avait quelques unes, plutôt dans les grandes villes et là en l'occurrence c'était à Bordeaux, moi j'ai grandi à Bordeaux à Mérignac. Et donc il y avait cette formation, le truc c'est qu'il fallait avoir un super dossier scolaire et donc là il a fallu qu'un peu je me secoue quoi.

  • Speaker #1

    Tu t'es mis la pression.

  • Speaker #2

    Je me suis mis la pression et bon je pensais que mes profs me disaient que c'était un gros challenge mais j'allais peut-être pas être au niveau. Bon je suis pas revenu. J'étais pris dans cette formation et là ça a été la révélation, voilà j'ai découvert.

  • Speaker #1

    C'était vraiment ce qui te plaisait.

  • Speaker #2

    C'était ce qui me fallait, ce qui me plaisait, c'était au niveau expression, découverte du milieu. plastique et d'expression plastique qui m'intéressait. Puis c'était une formation où on mettait un peu sommaire sur tous ces métiers-ci. Donc on faisait du graphisme, un peu d'architecture intérieure, des présentoirs, de la scénographie, muséographie, du design, voilà un peu tout ça. Expression plastique, dessin, perspective, tout ça. Et donc voilà, c'était hyper complet, c'était assez exigeant. beaucoup d'heures de cours, avec quand même les matières principales qui comptaient aussi beaucoup. Donc c'était une formation assez complète et assez exigeante. Donc suite à ça, j'ai découvert pas mal de choses et j'étais intéressé, comme je suis assez curieux, tout m'intéressait forcément. Et donc j'aspirais à faire de la typographie. Donc on va dire que c'est un peu l'architecte, pas un graphiste, mais... les architectes de la typographie, donc qui dessinent des lettres. Donc je trouvais ça assez passionnant, mais très spécialisé. L'architecture m'intéressait, le design aussi. Et donc j'hésitais après plutôt entre l'architecture et le design, et je me suis dit, après mon bac, il faut éliminer peut-être le second choix, comme ça c'est peut-être plus simple. Donc j'ai fait l'école d'archi à Bordeaux, qui était intéressante, mais je trouvais ça trop technique et peu créatif.

  • Speaker #1

    Il te manquait cette partie-là ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup et beaucoup de gens qui intégraient cette formation arrivaient de maths sup, maths p, donc on les mettait... Le niveau maths physique était déjà à un certain niveau et en partie création, on les mettait un peu le pied à l'étrier, donc ils découvraient ça, donc on prenait tout à la base. Et moi, j'avais un niveau qui était déjà assez intéressant, assez complet de par cette formation. Et donc, en fait, j'ai... fait une année puis je me suis réorienté sur le design qui m'intéressait et donc j'ai été faire un bts à la souterraine dans la creuse ouais donc c'était parce que j'hésitais entre tous et cette forme il y avait la même formation à toulouse je me suis dit si je vais à toulouse je vais m'éparpiller c'est clair donc bon me connaissant à l'époque j'étais assez festif mais s'ils vont mieux éviter d'aller là bas je me ramener plus sur la creuse qui donc plutôt Une petite commune de 3000 habitants où il y avait cette formation aussi et puis il y avait aussi une formation sur le graphisme. D'accord. Donc on était une centaine d'étudiants, en gros, un peu moins d'une centaine et en fait ça a créé une synergie qui était vraiment sympa où on était ces jeunes dans ce village et ça a créé des liens hyper forts et c'était très sympa et à l'époque c'était une formation qui était reconnue aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc ouais, j'ai fait mon BTS et puis suite à ça... Alors en fait, voilà, il y a, par rapport au design, pour reprendre un peu à la base, en France à l'époque, c'était très clivé. Il y avait deux types de formations. Il y avait une formation qui déterminait que le design, c'était quelque chose de technique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il y avait tout ce qui était les formations qui découlaient de l'éducation nationale, donc BTS, etc. Et après, il y avait une autre école, une autre chapelle qui décrétait que le design, ça avait une approche beaucoup plus plastique et artistique. Et donc il y avait deux formations qui étaient assez cloisonnées. Une, comme j'expliquais, technique et éducation nationale. Et l'autre qui était desservie plutôt par le ministère de la Culture. Et donc c'était les écoles d'art, etc. Il y avait peu de passerelles entre les deux. Et les deux m'intéressaient, je trouvais que c'était bien le design industriel, la formation sur laquelle j'avais été, que j'avais reçu par le BTS, mais ça limitait un peu en termes d'expression pour sortir un peu du cadre. Et la formation des Beaux-Arts était bien, mais justement elle manquait un peu de cadre justement. Donc suite au BTS, je voulais poursuivre les études, j'avais regardé un petit peu ce qu'ils faisaient à Paris. pas forcément les moyens de pouvoir aussi suivre des formations, pouvoir me loger et vivre tout ça à Paris et suivre une école là-bas. Donc je me suis rabattu sur une école de beaux-arts en province et donc j'ai tenté l'école nationale supérieure d'art de Nancy. Donc Nancy en plus la Lorraine, c'était l'exotisme pour moi, je connaissais pas, je me suis dit pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Tu faisais une belle diagonale.

  • Speaker #2

    Bon ça m'a, c'était un peu dur au début, j'avoue que par rapport au sud-ouest on a l'esprit un peu plus convivial, ouvert. enfin spontanément parce qu'ils sont ouverts là-bas mais ça demande un petit peu un temps de pénétration on va dire l'hiver est rude, les gens sont austères au début en apparence après c'est vrai que c'est des gens très chaleureux et très fidèles mais c'était un peu difficile pour moi, en tout cas cette école là était sur une approche plus artistique plus ouverte, donc c'est plutôt on va dire art contemporain et puis après il y a une spécialité design que j'ai suivi et donc là j'étais assez libre de... C'est l'avantage dans ces écoles-ci, il y a un cadre non cadre. Il ne faut pas trop attendre l'école, il faut avoir un peu son intention personnelle, être un peu en recherche de ce que l'on souhaite développer en termes d'expression ou d'approche artistique ou plastique. Donc ça me convenait parfaitement et là j'ai suivi une formation. J'ai pris le cursus en cours en troisième année, puis après j'ai abouti jusqu'en cinquième année où j'ai eu ce diplôme national supérieur d'expression plastique en option design.

  • Speaker #1

    Un terme assez long.

  • Speaker #2

    Et c'était une formation qui était très intéressante. Et moi, ça m'a permis de me recentrer sur ce que je voulais faire aussi par la suite. Et donc, voilà, suite à ce diplôme-ci, j'avais fait un sujet de mémoire sur les objets connectés. Alors, ça semble complètement actuel aujourd'hui.

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était très...

  • Speaker #2

    À l'époque, finalement, c'était déjà il y a 24 ans. Donc, c'était dans des... principe, des concepts on va dire, mais il n'y avait pas encore la technologie. Et c'était une approche un peu sur des... Autant ça concernait l'objet, autant ça concernait l'usage, c'est-à-dire la pratique, comment vivre avec des objets de ce type-là.

  • Speaker #1

    Ah oui, t'étais dans les précurseurs j'imagine, ce type de réflexes.

  • Speaker #2

    C'était la prospective, ouais. Et de suite j'ai eu, je cherchais un stage et j'avais envoyé un... candidature pour faire un stage chez Alcatel. Alcatel à l'époque, bon maintenant, n'existe plus trop enfin on va dire sur l'aspect téléphonie mais ils étaient assez avant-gardistes et puis sur le marché européen ils étaient leaders et donc ils s'intéressaient à ces problématiques là et donc j'ai intégré le département ce qu'ils appelaient Advanced Design donc c'était tout ce qui était recherche, concept, développement d'objets téléphonie mais pas que et là j'ai passé quelques mois où c'était vraiment super avec des gens qui étaient... hyper intéressant. Et c'était comment on était sur des problématiques prospectives. On avait des ateliers de travail entre designers, il y avait des graphistes, des sémiologues, des sociologues, etc. Et donc, on participait à essayer de mettre en exergue ou en avant des futures pratiques de demain au niveau des objets, on va dire, digitaux, intelligents, qui permettent la communication. Et ça, c'était très intéressant. On m'avait proposé de rester éventuellement, mais j'avais déjà dans l'idée de... Je ne connaissais pas trop le mobilier, ça m'intéressait. Et donc je n'avais pas eu d'opportunité d'en faire pendant mes études. J'avais fait un échange en Italie à l'époque dans une école et j'avais approché un petit peu le sujet. J'avais eu contact avec un designer qui était dans cette école, qui enseignait. Et j'avais essayé de le recontacter pour aller faire un stage chez lui quelques mois à Milan. Donc en suivant cette formation-là, il m'avait proposé à Alcatel de poursuivre pour travailler avec eux. Je me suis dit, je ne vais pas m'enfermer dans une spécialité. Ce qui était un peu ma crainte de toujours, c'est de toucher un petit peu à tout, d'avoir un pied dans chaque chaussure plutôt que les deux dans une. Et je me disais, ce serait peut-être plus facile comme ça pour peut-être changer d'environnement. J'avais peur d'être trop spécialisé et de me fermer des portes. Donc, je suis parti à Milan faire un stage de quelques mois. Et bon, c'était bien passé. Puis après, je me suis dit, j'aimerais bien y rester. Donc, étant sur place, ça sera peut-être plus facile de trouver des opportunités. Et donc, j'ai commencé ma vie professionnelle en Italie, à Milan, où je suis resté au final quatre ans. Et j'ai intégré différents studios de design chez des designers qui avaient une certaine autorité italienne, qui travaillaient pour des grandes marques internationales, essentiellement sur le mobilier, dont... Un qui s'appelle Echeteru, qui a une approche assez, on va dire entre guillemets, fonctionnaliste dans le mobilier, un peu technique. Et un autre qui s'appelle Rodolfo Dordoni, qui a une approche un peu plus, on va dire entre guillemets, comme un décorateur, comme un architecte d'intérieur à la française, qui a une approche un peu plus sensible sur les matériaux, sur l'environnement, sur l'atmosphère, etc. Et donc pour moi, c'était complémentaire. Et donc, pour mettre après la suite en exergue, en fait, ce qui m'intéresse... Je cherchais plutôt à avoir des expériences professionnelles, un peu comme une sorte de compagnonnage avec des parents, peut-être un peu maîtres, mais des gens qui ont une certaine expérience pour comprendre un petit peu le métier, ce qui était possible de faire et puis découvrir un peu différentes pratiques. Je ne savais pas ce qui me correspondrait, mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu essayais plein de choses et tu emmagasinais plein d'expériences.

  • Speaker #2

    Tout à fait, parce que c'est des approches, des méthodes. techniques et puis après il y a une sensibilité, il y a une subjectivité donc ça permet de découvrir un peu ces pratiques et puis de s'enrichir voilà j'étais assez curieux donc ça répondait à ma demande puis suite à ça j'hésitais à rester encore à Milan ou en Italie quelques années et bon j'avais ma grand-mère qui était sur Bordeaux et je souhaitais me... parce que j'avais perdu mon père quand j'étais au lycée Donc, c'était son fils unique. Donc, nous, petits enfants, on comptait beaucoup. Donc, sachant que j'étais loin, ça a travaillé un petit peu. Et donc, j'ai décidé de me rapprocher, de revenir. Et donc, je suis plutôt, dans le sud-ouest, il n'y avait pas trop d'opportunités, mais plutôt sur Paris.

  • Speaker #1

    C'était la logique aussi par rapport à ton activité.

  • Speaker #2

    Exactement. Il y avait des ponts qui étaient plus faciles à mettre en place. Et puis, de mon expérience milanaise avec certaines marques de mobilier, ça pouvait aussi intéresser du monde. Et donc j'ai intégré un studio, je collaborais avec Arik Levy, qui est un designer israélien qui était installé à Paris depuis quelques années. Et ça correspondait plutôt à mon approche du design, qui était assez... il y a eu une approche assez décloisonnée, autant il faisait des pièces uniques pour des galeries, autant... Travailler sur des flacons de parfum, du mobilier, des installations, enfin tout y passer quoi.

  • Speaker #1

    C'est cette liberté de création qui te plaît aussi.

  • Speaker #2

    Exactement, et ça c'est le premier studio où ça répondait un peu à mes souhaits, ou enfin à mes aspirations personnelles.

  • Speaker #1

    À tes envies.

  • Speaker #2

    Mes envies, ouais, tout à fait. Donc je suis resté... Et puis comme il était étranger, il y a une approche aussi qui n'était pas franco-française.

  • Speaker #1

    On en parlera après peut-être, justement, des différentes visions du design. Il y a eu une expérience en Italie, je pense que ça peut être intéressant d'entrer.

  • Speaker #2

    Exactement, oui. Et donc, ça, c'était intéressant et on s'est bien entendu. Donc, au début, je suis arrivé, c'était quand même, il avait une bonne activité, mais on n'était pas beaucoup d'assistants. Et je suis resté six ans et quand je suis parti, une bonne douzaine de collaborateurs, un petit peu plus. Donc, c'était déjà une plus grosse agence. Et donc je suis arrivé à un moment où je me suis dit bon ben voilà ça y est j'ai fait un peu mon compagnonnage, ça fait dix ans que je travaille sur différents sujets pour des belles marques et pour différents designers ou studios de design. Et donc arrive le moment où je me suis dit soit je continue là-dedans parce qu'on a des vélités en tant que créateur, on dessine toujours pour quelqu'un mais en même temps on a des aspirations personnelles, subjectives etc. que l'on fait coïncider dans les attentes de la demande du client et surtout du designer.

  • Speaker #1

    Les contraintes aussi.

  • Speaker #2

    Exactement. Et des contrats, il y en a toujours. Mais là, c'est plutôt en termes d'expression. Et donc, je me suis dit, continuer à dessiner pour quelqu'un, pourquoi pas ? Mais il faudrait que ce soit peut-être avec plus une participation dans l'entreprise où je peux me révéler ou co-signer, etc. Et ça ne s'est pas présenté. Donc, je me suis dit, sinon, l'autre voie, c'est de se mettre à son compte et puis d'essayer de s'exprimer dans ce champ du design où... ou de manière créative sur plutôt une approche plastique, etc. Donc je ne savais pas trop. Et donc j'ai commencé à m'installer. J'avais déjà quelques clients sous le coude avec qui j'avais commencé à travailler, dont un éditeur qui est dans la région qui s'appelle Alki. J'avais rencontré Jean-Louis Razzocchi qui m'avait proposé des designs, on a commencé par Alki, puis après on avait travaillé ensemble sur une marque qui s'appelle... Un regroupement, un cluster d'entreprises de mobilier qui était en Suisse s'appelait Agence Contracte qui proposait l'immobilier pour l'hôtellerie et avec Jean-Louis on avait décidé de le rebaptiser en Pyrénées, ce qui nous semblait un petit peu plus identifiable et intéressant, ça racontait une histoire au moins, donc Agence Contracte et de ça on est sorti une collaboration avec une marque qu'on avait lancée. qui voulait, qui faisait du mobilier, qui était dans les Landes à Jetmont, qui voulait pénétrer le milieu du mobilier contemporain. Mais ils faisaient du mobilier classique et donc qui s'appelle Bastia, on l'a renommé en Bosque sur la partie contemporaine avec qui je travaille toujours. Et donc voilà ça c'était mes premières expériences, mes premiers clients dans l'Ouest quand même.

  • Speaker #1

    Ouais donc il y avait quand même un petit attachement ou un petit plein d'oeil.

  • Speaker #2

    L'idée c'était toujours, depuis que je suis petit, j'ai de la famille. Au Pays Basque, en Soule, mes parents, ma mère a une maison à Inua. Donc je suis toujours revenu les étés, les vacances, etc. Et puis à mon ex-compagne sur Biarritz aussi. Donc j'ai toujours des attaches, des amis. Et puis j'essaye d'allier le côté professionnel avec quelques clients avec qui je pouvais collaborer ici. Jusqu'à dernièrement, avant le Covid, je travaillais avec Moutet aussi.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    les tissages en hors-test. Tout à fait. Qui a mené cette collaboration aussi avec Sébastien Zosaïa. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Sur un fameux torchon qui a servi pour le foie gras.

  • Speaker #2

    C'est ça qu'il souhaitait. Ça, je ne sais plus s'il y a deux ou trois ans, pour un cadeau de fin d'année, il proposait à ses clients. Et donc voilà pour en revenir donc c'était ses premiers clients-ci et après je travaillais aussi pour une société qui s'appelait Stob qui faisait des cocottes en fonte.

  • Speaker #1

    Une référence quand même en matière de cuisine.

  • Speaker #2

    Qui était dans le nord de la France et après qui a été racheté par un groupe allemand qui est maintenant basé en Allemagne, géré là-bas. Voilà et après donc de ces collaborations beaucoup de mobilier principalement avec des éditeurs français puis après je connaissais quelques éditeurs italiens. Commencer à collaborer avec eux. Et puis, un peu aussi, je proposais aussi de la direction artistique. Donc ça, c'est un peu les premières choses que je faisais avec Bosque. Et puis après, avec d'autres marques aussi, sur différents types de produits.

  • Speaker #1

    Donc la direction artistique, si tu peux expliquer, en fait, comment ça fonctionne quand tu travailles avec des marques ?

  • Speaker #2

    Alors, en général, souvent, certaines marques ont un souhait, ils souhaitent un produit. Ou redessiner quelque chose, donc ils font appel à un designer, donc on peut avoir un savoir-faire, soit c'est du mobilier, ou c'est des éléments de panneaux acoustiques. Une entreprise qui s'appelle L'eau des chers, qui est en Normandie. Donc souvent le client arrive à une intention, il veut un nouveau produit, quelque chose d'innovant, à mettre sur le marché, qu'il le sorte un petit peu des champs dans lesquels il est, il veut avoir quelque chose qui soit un peu à la fois technique, ou en termes d'images, qui soit plus accrocheur, plus vendeur. Et donc souvent il arrive avec sa teinte pension et puis il veut le lancer sur le marché. Le problème c'est qu'autour de ça, autour du produit, il faut faire en sorte qu'on arrive à le promouvoir pour qu'il soit... Comment dire ? C'est bien d'avoir un joli produit mais après il faut bien le présenter. Bien sûr. Et donc après il y a tout l'environnement qui va autour pour présenter le produit. Donc ça nécessite d'avoir des photos qui soient à la hauteur du produit, qui les valorisent bien. des éléments de communication des plaquettes etc qui soit suffisamment clair et puis des fois il faut aussi on sait très bien mais le logo de la marque qui fait un peu vieillot il est par rapport avec le produit donc en gros quand c'est dur Ce que j'essaie de leur présenter, c'est que c'est bien d'avoir le produit, mais il faut mettre vraiment tout en place autour pour que tout soit cohérent.

  • Speaker #1

    C'est une démarche globale dans laquelle toi tu interviens en tant que conseil, pour que le moindre détail soit cohérent avec le souillé initial,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Exactement. Je ne vais pas tout, je m'entoure d'autres professionnels qui peuvent être des graphistes spécialisés sur le logo, ou plus sur une présentation d'éléments iconographiques, chercher un photographe. On peut travailler avec un architecte d'intérieur aussi éventuellement pour mettre en scène les pièces. Ou après avec d'autres techniciens spécialisés dans l'image qui font des imageries 3D, assez photo-réalistes pour donner l'impression de ce que peut donner le produit intégré dans un environnement réel.

  • Speaker #1

    Ça c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus ces dernières années. Les gens sont vraiment à la recherche aussi de ce genre de mise en situation.

  • Speaker #2

    Bien sûr, parce que ça permet souvent à certains clients... comment dire, ils se projettent plus facilement, ça demande moins d'efforts d'imaginer ce produit-ci dans leur intérieur et donc l'imagerie 3D, il répond pour beaucoup. Et puis maintenant avec l'intelligence artificielle, c'est encore plus facile à intégrer. Donc beaucoup d'autres solutions techniques permettent d'inclure les produits dans un environnement réaliste.

  • Speaker #1

    Justement pour faire une petite aparté sur ces nouvelles technologies, l'intelligence artificielle dont tu viens de parler, ces dernières années, ton métier... comme la plupart des activités, ont été impactées aussi par tous ces changements, ces arrivées de nouvelles technologies qui révolutionnent un peu tous les métiers. Toi, comment tu l'appréhendes dans ton métier au quotidien ? C'est une aide ?

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend des outils. Certains, oui, sont des outils complémentaires. Tout ce qui est être digital, numérique, etc. Ça permet de travailler avec des outils numériques, donc on peut gagner en précision, etc. pour la réalisation. Sur les images ? Ça permet d'avoir des choses avec lesquelles on peut gagner du temps et en termes de qualité, on pousse un petit peu plus loin les résultats et la qualité, donc ça nous avantage. Après, là où ça devient un peu difficile avec l'intelligence artificielle, c'est quand celle-ci participe beaucoup à la création en soi. Certains l'utilisent dans plein de secteurs, l'archi, l'automobile, etc. Et quand le... en utilisant l'intelligence artificielle pour créer du concept etc. et tout ça, ou formaliser, là on commence à rentrer dans une limite qui est assez tenue et qui est un petit peu, moi je le trouve un peu dangereuse pour nous. Donc il faut voir comment on garde une part de...

  • Speaker #1

    De maîtrise en fait.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait de maîtrise pour éviter que cela nous échappe quoi quelque part. L'outil a un potentiel incroyable, on en est qu'au début, donc je ne sais pas ce que ça va augurer par la suite.

  • Speaker #0

    Le seul truc que je me dis, ce qui peut nous réancrer dans quelque chose qui est encore, on va dire, à une certaine limite, où on peut résister quelque part, et c'est là où, en fait, on voit depuis quelques années le succès de tout ce qui est métier d'art, etc. Ce sont les métiers de l'art. Là, autant l'intelligence artificielle se développe, autant je trouve que ça sert, tous ces métiers, de démontrer que, ok, sur le concept digital, sur l'approche... de calcul, d'analyser tout ça, on peut aller assez loin, mais il restera toujours le travail de la main qui est à valoriser, qui a sa valeur, son imperfection, etc. Et je pense qu'à l'avenir, c'est ces métiers-là qui vont encore d'autant plus se prendre en crédibilité et en recherche de collaboration, de résultats, de valeurs, etc.

  • Speaker #1

    Toi justement, tu en parlais tout à l'heure sur tes collaborations sur la direction artistique, tu as parlé d'Alki. Donc ils sont vraiment aussi dans ce travail artisanal d'excellence.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et toi, c'est des choses aussi, tu y es très attaché à toutes ces collaborations ou à tout ce travail d'artisanat.

  • Speaker #0

    Oui, déjà à la base, ce sont des rencontres. Bon déjà, naturellement, c'est hyper intéressant de voir ces métiers où il y a une pratique, une expérience. Ils ont acquis par... Au fil des années, des fois ces entreprises familiales, etc. Il y a de voir l'intelligence d'utiliser un matériau, de le pousser dans certaines limites, les différentes étapes aussi qui sont en succès pour arriver à un résultat de qualité. C'est du travail de longue haleine, c'est des fois de manière empirique, des fois expérimentale. Mais derrière tout ça, il y a des gens qui ont fait des formations qui sont longues souvent. assez exigeante et surtout il y a de l'humain quoi. Alors ça c'est extrêmement intéressant parce qu'on est dans quelque chose où je trouve ce qui est intéressant c'est dans cette collaboration quand il y a la partie recherche, réalisation de pièces et en même temps de créer ensemble quelque chose Voilà, avec ces entreprises artisanales. Parce que moi, fondamentalement, mon métier de designer, pour le résumer, je suis un concepteur. Donc j'analyse un peu différentes techniques, différentes expressions. J'essaie d'intégrer de la narration selon un savoir-faire, selon une expression régionale ou un style, ou peut-être plus contemporaine. Ou peut-être essayer de raconter intrinsèquement dans l'objet une forme de poésie ou d'expression plastique. Mais à la base, je ne réalise pas, je conçois. Donc je suis toujours obligé de travailler avec un partenaire, faire une collaboration avec quelqu'un qui va réaliser l'objet. J'en fais pour moi-même, plus dans une approche personnelle, artistique ou plastique, mais des fois pour des marques, je travaille avec un artisan ou une entreprise artisanale, et là je dois travailler avec eux, on doit s'entendre, pour arriver à un résultat autour d'un objet, selon leurs attentes, ou soit on est contraint d'un marché. Et c'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Souvent, enfin souvent, j'ai déjà lu qu'en fait, certains designers se considèrent un peu comme des chefs d'orchestre, en fait, pour essayer de mettre en musique, comme tu le dis, tous ces différents métiers et en faire ressortir, en fait, le meilleur et le plus beau. C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un peu, c'est exactement ça. On travaille avec, je pense que c'est pas si loin de ça, d'un chef dans la restauration, quoi. On travaille avec différents produits, différents savoir-faire, et puis après on essaie de les transformer en des alliés. Alors comme un chef d'orchestre, ce qui est intéressant, c'est qu'on a un certain recul, et donc quand on a un petit peu d'expérience, on va travailler avec différents secteurs, différents domaines d'expression, ou différentes techniques, ou différentes entreprises artisanales. Après on essaie de croiser les choses pour essayer d'amener un petit peu un regard un peu nouveau sur un savoir-faire et tout ça. Dans certains cas, on essaie un peu de titiller un peu le savoir-faire ou l'entreprise pour l'amener sur des choses qu'ils n'ont pas trop l'habitude, pour faire quelque chose qui soit innovant, donc innovant, nouveau quelque part. Et là, c'est intéressant. C'est là où la part de l'humain est importante, parce qu'il y a des gens qui sont curieux de découvrir des champs sur lesquels ils ne sont pas allés. et qui sont plutôt à l'aise et qui ont une énergie et l'envie de vouloir le faire. Et puis, il y en a d'autres, pas du tout. Donc, c'est important pour moi, en général, quand je collabore avec une entreprise, de ressentir la personnalité qu'il y a derrière la main, le geste, et savoir quelle est son attente et s'il va apprécier d'être challengé ou pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que si je challenge et que lui, il ne veut pas venir avec moi, ça va être laborieux, ça va peut-être... de ne pas être agréable pour lui, moi je vais me fatiguer et je risque d'être un peu frustré. Donc à partir du moment où j'ai un peu l'idée de... qu'il y a derrière, je sais jusqu'où je peux aller et où je peux l'embarquer. Et c'est important dans les projets pour savoir la finalité du projet, comment elle va être et où on pourra la porter et l'amener, et sur quel champ aussi par la suite.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors si toi tu devais résumer, c'est peut-être pas le bon terme, mais expliquer le style à Cossé-Berry. est-ce qu'il y en a ? c'est la question un peu bateau,

  • Speaker #0

    on est d'accord le style à cause c'est bien c'est toujours difficile de parler sans travail parce qu'il faut avoir un regard critique moi je vois que ce qui ne va pas on est toujours trop avec soi-même c'est le problème je ne suis pas du genre m'auto-congratuler

  • Speaker #1

    sur ce que j'ai fait on parlera de 2-3 choses après il y a quand même des très belles réussites on va pouvoir en parler quand même après

  • Speaker #0

    Non, ce qui m'intéresse dans les objets, c'est de savoir ce qu'ils vont exprimer. Et c'est important, ce que je trouve intéressant chez les gens, enfin moi je fais le lien entre les deux, je trouve que c'est important. Ce qui m'intéresse chez les gens, c'est plutôt ceux qui sont un peu en retenue, qui ne se mettent pas trop en avant. J'ai des amis qui sont en équipe. qui sont solaires, etc. Je trouve ça assez sympa. Mais voilà, ils parlent sans qu'on ait besoin d'aller chercher qui ils sont, etc. On arrive très vite à les cerner. Moi, je suis plutôt attiré par les personnes un peu plus discrètes qui vont s'exprimer de manière un peu plus mesurée. Il faut un peu du temps pour les découvrir. Et c'est ça que je trouve intéressant, c'est dans le long terme. Et donc, les objets, pour en revenir, ce qui m'intéresse, c'est qu'ils soient... pas non plus flamboyant comme ça, mais qui soit dans le détail. Ils vont exprimer peut-être quelque chose qui va être à découvrir dans la fonction, dans l'usage. Après, ceux qui sont un peu sensibles au design et à la technique, peut-être ça va être sur des éléments d'assemblage ou de matériaux.

  • Speaker #1

    Ça se découvre en fait, c'est pas du premier abord. Il faut un peu prendre le temps, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce que je trouve que c'est intéressant de ne pas être sous. entre guillemets, par un objet qui peut être hyper séduisant au départ et dont on va se lasser. Donc l'idée c'est qu'il dure dans le temps et qu'on ait encore peut-être à découvrir des choses de cet objet dans le temps. Et après l'idée c'est qu'il soit bien réalisé, qu'il se patine, qu'il évolue aussi de manière en se bonifiant, etc. Donc je fais toujours un peu ce parallèle. Ce qui m'intéresse c'est un peu à découvrir que l'objet a toujours quelque chose à raconter et peut-être à découvrir.

  • Speaker #1

    Il y a toujours une nouvelle surprise, quelque chose que voilà.

  • Speaker #0

    Vraiment, alors ce n'est pas toujours possible, mais en tout cas, on a toujours plaisir à redécouvrir cet aspect qui peut être intrinsèquement lié à sa personnalité, quelque part.

  • Speaker #1

    Mais du coup, il y a un côté un peu intemporel aussi dans cette démarche.

  • Speaker #0

    Alors des fois, dans certains cas, on me demande de faire un projet qui va être dans une expression qui va durer dans le temps, qui va être intemporel. Autant dans d'autres cas, on souhaite faire un projet qui va être un peu plus... qui va marquer vraiment un moment, qui va être dans une tendance. Et là, il faut qu'il y ait une expression assez forte, qu'il soit originel. Donc souvent, les curseurs, ils sont plutôt à différents niveaux. Mais sinon, en général, c'est toujours, même quand il va être assez expressif, l'objet, je fais toujours qu'il raconte toujours une seconde narration dans l'objet. Donc ça peut être en travaillant avec l'outil, on va dire avec l'entreprise artisanale. Ou après, ça peut être dans l'expression même de l'objet, dans son graphisme, etc. Et voilà, ça c'est en gros ce que j'essaye de faire ressortir dans le projet. Après, il y a toujours un élément graphique dans l'objet. Je trouve que c'est important, il faut qu'il y ait un côté attrayant qui interpelle, qui titille l'œil. Donc voilà, j'ai toujours trouvé un élément graphique un petit peu fort ou un petit détail. Et puis voilà, après tout y passe. Je peux faire des tapis, des torchons, des pièces, des tables, un peu tout.

  • Speaker #1

    Mais il y a quand même le mobilier, si on doit revenir au mobilier, il y a quand même des pièces qui sont assez exceptionnelles. Est-ce qu'on peut parler du mobilier national ? C'est des choses...

  • Speaker #0

    Oui, ça se sent, bah oui, pourquoi pas. Bah oui,

  • Speaker #1

    quand même.

  • Speaker #0

    Ça c'est les dernières pièces qui ont été acquises par le mobilier national. J'ai rencontré un ferronnier d'arbres au Césaire, c'était il y a 7-8 ans, sur une rencontre artisan-designer sur Paris. Et on s'est bien, on a eu pour mission de faire un projet, c'était financé par la Fondation Bétancourt-Chuller. On était plusieurs et on devait réaliser un objet qui associait la collaboration entre le savoir-faire d'un artisan et d'un designer. On a fait une lampe. articulé, un lampadaire avec plusieurs sources, avec des éléments techniques, différentes finitions métalliques, voilà un objet un peu singulier, un peu sculptural tout en étant une lampe. C'est exceptionnel et voilà on a eu des prix, on l'a exposé à différents endroits etc. Et de cette rencontre, moi j'aime bien, je suis assez fidèle donc j'aime bien renouveler, essayer d'aller un petit peu plus loin et lui le souhaiter aussi. On a continué à travailler ensemble et puis on a lancé une marque qui s'appelle SB26. Donc Samuel, Bruce et 26 c'est le numéro atomique du fer. D'accord. Un numéro pour une voiture ou un truc comme ça, c'est un peu énigmatique, mais bon, ça a un sens. Et donc depuis, on crée des objets toujours autour du travail de la ferronnerie d'art ou du métal.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #0

    maintenant, on intègre toujours un matériau qui a un second rôle. Donc ça peut être la pierre, le verre, etc. Et on a fait différents objets, donc plutôt des luminaires, que l'on vend en direct pour des architectes d'intérieur aux Etats-Unis, en Australie. pour nos principaux clients, un petit peu en Europe. Et on a fait une lampe, il y avait un appel des acquisitions du Mobil National l'année dernière. Vous avez déjà acheté une console il y a quelques années. Et donc on a proposé une lampe en édition limitée, dans une taille qu'on avait redessinée un peu plus imposante, qui s'appelle Rigel, qui est le nom d'une étoile. Et donc cette lampe est composée de deux lingots en verre et il y a tout un jeu de réflecteurs teintés à chaud qui lui donnent des... teintes dorées violacées et c'est à rouge qui sont assez l'objet assez intriguant et on l'a mis donc le mobilier national qui une lampe là c'était un univers dernier et donc il y a eu toute une présentation voilà les différents il n'y a pas que notre projet qui était sélectionné avait une quinzaine je crois et donc voilà une présentation avec un brésil macron etc et tout ça et donc le ces pièces 6 sont acquises par un mobilier national rejoignent à Un stock qui après peut servir pour être installé dans une ambassade à l'Elysée ou à un autre bâtiment d'État.

  • Speaker #1

    C'est la French Touch en matière d'artisanat, de design qui peut être exposé en effet et qui fait partie des collections.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Une sorte de grande collection.

  • Speaker #0

    A l'origine c'était le garde-meubles de Louis XIV et qui servait pour... Le mobilier, ça porte bien son nom. Le mobilier, c'est ce qui est mobile. Les rois, autrefois, se déplaçaient avec leurs meubles. Et donc, en concurrence, au XIV, il y avait une certaine quantité. Il a décidé de les stocker à un endroit. Et donc, ce garde-meubles a évolué. Et après, sous la République, il y a eu tout ce qui était, tout le mobilier d'empire, etc., qui a suivi la même logique et qu'il fallait stocker. Et donc, il y a eu... Un service qui était dédié pour le rénover, l'entretenir, le stocker. Et donc il est devenu après sur la République le mobilier national. Et donc ils sont dans le 13ème, dans un bâtiment qui est magnifique d'Auguste Perret. Et dans ces locaux sont stockés des meubles de plusieurs siècles. Et il y a tout un atelier aussi d'artisans. de haute facture qui les entretiennent, qui les rénovent et aussi ils font des collaborations avec des designers sur certains projets un peu dédiés pour une ambassade ou autre.

  • Speaker #1

    C'est quand même flatteur aussi.

  • Speaker #0

    C'est une belle vitrine, ça fait plaisir. Et là dernièrement j'ai réalisé en plus de mes activités pour collaborer avec différentes marques et aussi d'avoir lancé cette marque avec Bruce Sisser. qui s'appelle SB26. Après, je fais des pièces, je dessine, pour moi, je fais des pièces un peu sculpturales que je dédie à des archives d'intérieur, des galeries. Et là, dernièrement, j'ai lancé, il y a un peu moins d'un an, une série de lampes en albâtre que je fais réaliser en Espagne et que je monte moi-même après à Paris. Et j'ai eu de bons retours, je les ai exposées à Milan en avril dernier, ça a bien marché. Et là, le Mouillé National m'a J'ai commandé deux paires de ces larmes-ci.

  • Speaker #1

    Tu vas devenir un habitué du mobilier national.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas donner l'impression que je suis privilégié, mais bon, c'est assez flatteur et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est une belle reconnaissance aussi de ton travail et des collaborations que tu peux mener avec des artisans. Tu as refait un petit parallèle tout à l'heure avec l'Italie. Je ne sais pas s'il y a vraiment... lieu de différencier les types de design encore en Europe et dans le monde. Mais toi qui as travaillé pendant quelques années en Italie et maintenant qui collabore en France, tu penses qu'il y a des différences selon les pays ? Il y a des approches qui sont vraiment différentes ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est lié à la culture, à l'héritage. Voilà, tout est sous-tendu par énormément d'éléments. Pour faire une caricature, je parle toujours un peu de ça pour parler des différentes approches du design. En France, on a une approche, on aime bien que ça ait du sens, que ça raconte quelque chose. Que le concept, il soit travaillé, il soit... Voilà, il soit structuré. Et donc souvent, c'est un avantage parce qu'il y a une certaine profondeur, le sens est hyper important. Mais des fois, ça peut être un élément qui peut être frustrant parce qu'après, quand on passe dans l'acte de réaliser ou de dessiner l'objet, ça peut mettre un frein. En fait, ça peut contraindre. C'est peut-être parfois assez bien, mais parfois un peu trop. Les Italiens ou les Latins, on va dire, en plus proche méditerranéen, ils ont une approche, on va dire, plus sensible, plus spontanée. Et ce n'est pas pour dire qu'ils n'ont pas d'approche sur la dimension concept, mais surtout, ils vont commencer par faire. Leur façon d'approcher l'objet, c'est de passer dans l'action et de faire. Et après, ils structurent derrière. Donc ça, c'est un peu l'approche italienne, j'y reviendrai après. Et après, souvent, il faut que l'objet soit expressif. C'est pour ça que le design italien a toujours eu un succès international, même s'il y a des collaborations avec des designers. internationaux mais les entreprises restent italiennes, il y a toujours cette volonté de faire quelque chose qui soit expressif et l'italien est reconnu pour être dans la mode, le design automobile, le design faut que ça claque, ils ont un sens du goût, du raffinement, de l'objet qui est qui peut être ostentatoire mais pas de mauvais goût, qui est assez poussé je trouve. Leurs objets ont une forte personnalité, ça c'est une grande qualité qu'ils ont. A contrario Les allemands veulent avoir quelque chose qui soit fonctionnel, donc discret, mécanique. Ils aiment bien le côté mécanique, il faut qu'il y ait des systèmes, que ce soit pointu, il faut que ce soit des choses qui soient intéressantes d'un point de vue, qui s'articulent, mais avec bien huilé, presque de l'horlogerie suisse. Et donc tout ça est sous-tendu par aussi la culture et je dirais quelque part, presque l'aspect intrinsèquement qui est religieux et autres. culture catholique, méditerranéenne, donc assez expressive, etc. Et puis on va vers le nord, puis on est dans des gens qui étaient dans une religion protestante, etc. Et donc, de par leur histoire aussi, une économie de matériaux et d'expression. Donc l'objet est moins expressif, il est plus... il essaie d'optimiser la technique et le matériau, mais c'est là-dedans que va se faire tout le savoir-faire. Et donc, plus on va dans les pays nordiques, plus il y a cette volonté de ne pas avoir une surenchère de style, d'expression. On va mettre vraiment en avant le savoir-faire qu'on va pousser assez loin. Et là, on est dans un autre type de vocabulaire. Et donc, certains peuvent s'y retrouver selon leurs aspirations et leurs goûts. Mais en gros, grosso modo, c'est un petit peu comme ça que je vois le design et les approches différemment culturelles. Et donc, pour travailler en Italie, quand j'y suis allé au début, de par ma formation et tout ça, il fallait justifier une approche, etc. Et tout ça, le concept, et ce que j'ai apprécié là-bas, c'est que tout est possible, même à la dernière minute. Et en France, du coup, on peut avoir un braquet assez court pour changer de direction. Mais les Allemands, c'est plus dur pour eux, apparemment. Mais les Italiens, jusqu'à...

  • Speaker #1

    La dernière minute.

  • Speaker #0

    La dernière minute. Ça fait des mois qu'ils travaillent sur... Depuis septembre, pour mille ans, sur certaines pièces où ils se décident, ils tardent à se décider, etc. Et à 15 jours du salon, ils sont capables de sortir un projet nouveau, fini, et qui sent encore un peu la peinture sur le stand. Et ils ont cette capacité qui est assez dingue. Et après, ils travaillent avec des gens qui ont... qui ont une maîtrise de leur savoir-faire qui est assez incroyable.

  • Speaker #1

    Donc ils se battent aussi sur des savoir-faire forts.

  • Speaker #0

    Des gens qui sont capables de pouvoir le faire aussi dans ce délai-là. Mais c'est affreux parce que chaque année, ils sont toujours pris de cours. Et ça fait des années, des décennies qu'ils travaillent comme ça. Chaque année, ils me disent l'année prochaine, on s'y prend à l'avance. Mais c'est impossible. Ils n'y arrivent pas. Chaque année, c'est vraiment dans leur ADN de travailler comme ça dans l'urgence. Donc c'est une grande qualité et c'est une grande force. Après, des fois, il leur manque un petit peu, je trouve, de recul sur certaines marques pour se positionner sur du long terme. Donc ils suivent. Ils s'adaptent. Peu de marques ont un peu une vision, un regard. Et puis après, leur défaut, ce qu'ils travaillent un peu aussi, comme c'est le cas en Italie, il y a toujours ce modèle de travailler avec des maîtres. On hérite un peu de cette école à la Renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    aussi italienne.

  • Speaker #0

    Donc il faut que le créateur incarne un charisme, quelque part que ce soit un nom. Et ça, c'est un avantage, c'est un peu un inconvénient. Parce que ça limite toujours un peu les possibilités. Beaucoup de designers sont les mêmes qui dessinent pour plusieurs marques.

  • Speaker #1

    Ça uniformise aussi quelque part un peu le...

  • Speaker #0

    Je trouve, je trouve. Et donc ça manque un peu de direction artistique dans certaines marques pour souhaiter vraiment se différencier des autres. Alors qu'en France, on va laisser plus la place à des jeunes, de possibilités. Il y a des approches sur des maisons d'édition qui sont vraiment singulières. qui ont vraiment un propos et une écriture par rapport à d'autres. Il y a plus de choses possibles, plus de créations, je trouve.

  • Speaker #1

    Ok, donc il y a vraiment des spécificités quand même culturelles. Et toi, tu as eu la chance de pouvoir avoir cette expérience italienne et d'être un plus dans ton expérience.

  • Speaker #0

    Moi, ce qui m'a nourri, ce qui m'a servi, c'est vraiment l'idée de liberté et du possible jusqu'au dernier moment. J'ai réussi à m'en inspirer et ça rassure quelque part des fois dans certains projets où on est un petit peu acculé, on n'a pas beaucoup de temps, mais d'avoir cette capacité de sortir un projet en peu de temps. Donc ça nécessite de se faire confiance et puis sur ses acquis, etc. Puis après, avec l'expérience, c'est plus facile aussi, j'avoue.

  • Speaker #1

    Bien sûr. On n'en a pas parlé, mais c'est vrai que les processus de création, en fonction de la demande initiale et de si tu interviens vraiment en tant que designer ou sur la partie direction artistique, c'est des délais quand même qui sont assez longs. J'imagine même si tu dis que sur la fin, il peut y avoir une petite accélération, mais les collaborations, en règle générale, il y a une durée. Ça va dépendre du projet.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet. Souvent, selon les marques, il y a vraiment une demande précise. type d'objet ou de produit à faire. Je reviendrai parce qu'il y a différentes spécialités dans le design. Et donc, des fois, il n'y a pas de brief vraiment. C'est-à-dire qu'ils attendent lorsqu'on a un regard sur la marque qui peut être un peu critique ou autre et savoir qu'est-ce qu'on pourrait proposer dans notre domaine d'expression. Donc, c'est à nous d'analyser la marque pour voir un peu les manques, peut-être en termes de solutions de produits. et puis éventuellement de style qui pourrait correspondre à leur savoir-faire, mais qui apporte un petit peu une complémentarité à ce qu'ils ont déjà. Et après, à partir de là, soit ils nous donnent un brief avec quelque chose de défini, soit on part sur cette idée de proposer quelque chose de manière assez libre. Et donc là, il peut s'en suivre, on a un certain délai, mais des fois, on va dire qu'il nous laisse entre 3 et 6 mois pour maturer un peu la chose. Et là, on commence, moi je fais des étapes de recherche où j'analyse un petit peu Il faut que j'aille les visiter pour connaître leur outil de production, savoir comment ils travaillent ou avec quels sous-traitants ils travaillent pour savoir qu'est ce qu'ils peuvent faire et quel est leur marché aussi c'est important, à qui va être destiné le produit, combien il va se vendre, quelle est la position de nombre, ça permet de définir le style du design aussi, savoir s'il va être haut de gamme ou grand public,

  • Speaker #1

    voilà c'est pas du tout la même approche.

  • Speaker #0

    Tout à fait, les coûts de production donc le prix final, à quel niveau il va se situer. A partir de là, tout ce travail d'éléments qui me permettent de nourrir ma réflexion. Je cherche des différentes solutions, je fais des recherches, des dessins. Des fois, on fait des maquettes en papier aussi avec mes assistants. On essaye des choses, après on construit, après on va dessiner, on procède par élimination. Je ne sais pas dire, aller voir un client et lui dire, il faut prendre ce projet.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    et je n'arrive pas à travailler comme ça donc comme je travaille de manière un peu empirique, par élimination souvent ce que je fais, je travaille beaucoup sur différentes propositions et après j'enlève ce qui me semble être le moins intéressant donc je fais par élimination du moins intéressant je ne sais pas dire si à la fin le projet final est intéressant,

  • Speaker #1

    il me semble plus approprié en tout cas c'est celui que toi tu me l'as présenté et qui te correspond...

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc, il y a tout un travail comme ça où on écrème. Et puis à la fin, ce qui reste, on va dire, dessus, un peu peut-être le petit lait, c'est ce qu'on va présenter. Et donc, là, il faut raconter un peu le produit au client. Et puis, là, on fait une analyse avec les bureaux techniques. Déjà, si ça plaît, après les bureaux techniques, ça prend un certain temps. La faisabilité, après on fait un prototype, on va dire une maquette prototype à l'échelle 1. Donc là il peut se passer, au-delà des 3 mois à 6 mois de réflexion, il peut se passer environ 3 à 4 mois pour faire ce prototype-là, l'analyser. Et puis après on valide, souvent il faut le retravailler, parce qu'on a réalisé l'objet mais après l'avoir réalisé, on va rentrer dans une logique de production. Donc on va redessiner l'objet. pour faire en sorte de gagner de l'argent ou que ça soit plus facile à réaliser ou plus facile peut-être à stocker. Donc, on va le faire en deux parties. On va l'assembler après. Donc, on va essayer de... On va le repasser à la moulinette, le projet, en quelque sorte, pour faire en sorte de gagner soit de l'argent ou l'optimiser, quoi. Et donc là, on va faire un second prototype qui va être une première... Une pièce qui va servir pour un début de série, quoi, en fait. D'accord. Et là, il peut se passer encore environ six mois. Mais à partir de là, en général, quand on a fait cette deuxième étape, tout est déjà prédéfini pour le mettre en production par la suite.

  • Speaker #1

    Donc ça peut aller assez vite, la dernière phase.

  • Speaker #0

    En gros, pour dire, il faut six mois pour faire la conception, les allers-retours, la création du design avec l'entreprise. Et souvent, il faut bien un an avant que ça rentre dans une idée de production. Donc ça fait un an et demi. Et donc dans cette catégorie là, d'objets édités, de mobilier surtout, moi je suis rémunéré après que sur les royalties, c'est à dire sur ce qui s'est vendu. Donc si ça a du succès, ça se vend, si ça n'a pas de succès, ça ne se vend pas.

  • Speaker #1

    Et toute la difficulté de ton métier.

  • Speaker #0

    Comme un chanteur par exemple aussi, qui est en fonction des ventes ou un acteur dans certains types de contrats. Et après ça c'est une approche sur le design de mobilier d'édition. Et dans le design industriel que je fais. petit peu, ça doit être 25 à 30% de mon activité. Donc là, ce sont des approches plus contractuelles. Donc c'est un client qui vient avec quelque chose qui est très technique.

  • Speaker #1

    Une demande bien précise.

  • Speaker #0

    Voilà, je travaille avec un bureau d'études. Et là, par contre, c'est au contrat. Et là, c'est défini, pas forcément sur ce qui va se vendre, mais sur la mise en étude. Et là, je peux faire du mobilier urbain, par exemple. Donc à Biarritz, il y a des abris bus et anglettes que j'ai dessinés, qui sont en l'occurrence pour la ligne. du tram qui était installé il y a quelques années. Après, je travaille sur des feux de signalisation aussi pour une entreprise qui s'appelle Faréco, qui est près de Paris. J'avais fait répondre à des appels d'offres avec JC Decaux aussi sur les kiosques à journaux, c'était il y a quelques années, pour aller de Paris. Mon projet n'a pas été retenu, mais ça fait partie des projets d'études en amont. Et puis après, ça peut être sur du device électronique pour des entreprises qui font des... des appareils ou dans lequel on va mettre des cartes électroniques pour différents besoins.

  • Speaker #1

    Un peu à tes premières expériences avec Alcatel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui. Donc c'est ça qui est intéressant aussi dans les projets, pour moi c'est autant de ne pas être spécialisé que dans l'immobilier, de travailler sur différents secteurs, ça permet de jongler, de changer d'approche, de rencontrer d'autres personnes. Je trouve que c'est moins ennuyant et puis ça permet de se requestionner aussi, de revoir ces projets-ci avec un œil nouveau, d'avoir de la variété.

  • Speaker #1

    La diversité. Et si toi, est-ce que tu as une envie, un projet ou un produit sur lequel tu aimerais travailler en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Là, j'aspire de plus en plus à vouloir faire mes propres créations et à les diffuser. C'est toute une problématique commerciale qu'il y a en plus derrière, mais en même temps, ça me permet de m'émanciper d'un client qui va me dire qu'il souhaite tel objet, celui-ci ou celui-là, de le passer à la moulinette d'un bureau où ils vont faire le choisir avec des contraintes où je vais devoir modifier l'aspect de celui-ci. Et puis surtout, en fait, il y a une tendance où après... Il souhaite toujours de la nouveauté, donc le durée de vie de l'objet, en fonction de la tendance, est assez court. Et comme je suis rémunéré sur les ventes, ça me laisse un champ de rémunération qui est limité. Souvent, le produit sur le marché, en général, c'est de 2 à 4 ans. Et après, quand ça marche bien, ça peut durer plus longtemps. Donc j'ai quelques produits qui sont de ce type-ci, ça fait un peu plus d'une dizaine d'années, qui marchent depuis le début de ma activité, qui sont toujours commercialisés, mais il y en a d'autres qui ont déjà été interrompus.

  • Speaker #1

    Oui, qui ont des cycles de vie assez courts.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc tu ne te fermes aucune porte sur les créations ? Non.

  • Speaker #0

    Là, ce que je voudrais plus, c'est travailler plus avec des objets un peu que je peux réaliser moi-même, plus cultureaux, plus... M'émanciper des clients, travailler plus avec des clients en direct ou des galeries, des choses comme ça, parce que c'est plus, comment dire, je sais pas, j'ai l'impression que ça me permet de pouvoir synthétiser un peu toutes ces années d'expérience dans certains objets dans lesquels je peux m'exprimer plus personnellement. Je pense qu'au bout d'un moment, c'est un peu ça qui arrive dans une carrière à chacun, c'est de se dire, voilà. comme vous avez vu dans le métier, dans l'artisanat, ou autre, d'être un peu plus libre. Alors après, il faut trouver les moyens, les revenus qui vont avec, bien sûr. C'est un peu l'adéquation logique, mais c'est plutôt dans cette direction-ci que j'essaie de tendre.

  • Speaker #1

    D'accord. On va rentrer dans la dernière partie du podcast qui s'appelle le Sud-Ouest dans le cœur. Donc tu l'as déjà évoqué à plusieurs reprises, le fort rattachement que tu as. Au sud-ouest de façon générale, de Bordeaux au Pays Basque et même plus largement. Pour toi, est-ce qu'il y a des particularités ou une identité sud-ouest ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, énormément. Déjà, le Pays Basque, c'est, on va dire, c'est comme me le dit un ami à moi, qui travaille dans la communication aussi, on travaille sur différentes marques ensemble. Il trouve que le Pays Basque, c'est extrêmement bien marketé, parce que tout est identifiable. Le style, la maison, les sports, le vocabulaire, c'est une culture extrêmement forte et voilà, qui est une identité qui revendique et qui est mise en avant. Donc ça c'est quelque chose qui, moi j'ai baigné là-dedans par ma grand-mère etc. Je pratiquais la pelote, bon donc ça c'est, pour moi ça fait partie de mon ADN, c'est extrêmement fort. Après dans tout le sud-ouest, ce que j'adore c'est cet aspect de convivialité, les gens. ne jouent pas trop l'ostentatoire qu'on peut avoir dans d'autres régions, qu'on peut pas les citer. Et sont plutôt, c'est ostentatoire, discret. Et surtout, ce qui importe, c'est la relation humaine, je trouve, qui est assez, les gens sont assez ouverts, assez chaleureux. Je trouve qu'il y a une culture, je sais pas, je trouve que c'est lié un peu à cette culture un peu apéro, rubalistique, bon vivant.

  • Speaker #1

    Ce qui revient souvent. On ne va pas se le cacher.

  • Speaker #0

    Ce sont des marqueurs forts, on va dire. Et ça tire du monde, au-delà des gens qui ne sont pas de la région. C'est une région qui est assez facile, le paysage incroyable. On a tout, il y a la mer, il y a les montagnes, le climat. Bon, le Pays Basque est souvent vert, on va dire. Mais voilà, ça fait partie de son charme. Du charme. Et après, toutes les régions, j'adore le... Je grandis à Bordeaux, j'ai passé énormément de vacances dans les Landes, le Pays Basque, toute la région. J'étais en course d'été, j'ai sillonné entre le Pays Basque espagnol jusqu'à Arcachon, sur toutes les côtes. Parce que je fais du surf aussi, donc c'est quelque chose qui me lie beaucoup aussi à la région et à la mer.

  • Speaker #1

    Tu te recharges en fait en...

  • Speaker #0

    Ouais, dès que je peux, j'ai des vacances scolaires, on est souvent dans le coin avec mon fils pour voir la famille et tout ça. Et pour moi, c'est l'occasion de me remettre... à l'eau et puis de profiter de la région tout au long de l'année. Ça me manque un peu à Paris, mais peut-être j'ai beaucoup plus plaisir à y revenir, je pense.

  • Speaker #1

    Tu fais du paix d'habiter un peu loin. Tu l'apprécies encore plus quand tu reviens peut-être.

  • Speaker #0

    Exactement. Je me suis souvent posé la question à savoir si je revenais m'installer ici, parce qu'il y a des moyens de déplacement qui sont plus faciles maintenant qu'il y a quelques années. Mais j'aime bien Paris pour le côté, c'est une ville qui n'est pas facile, mais qui est extrêmement intéressante culturellement. Il se passe beaucoup. de choses et comme tu le dis quand je reviens je j'aurais apprécié d'autant plus le sud ouest à différents niveaux donc c'est cet équilibre entre besoins manques qui est retrouvée qui est qui est hyper importante pour moi et je sors ça je sais bien quoi si tu as trouvé ton équilibre c'est sympa puis je retrouve des amis du sud ouest qui sont à paris des amis de paris qui sont certains sont installés ensuite ouest aussi Donc voilà, ça me plaît bien. Puis je n'aime pas trop le côté un peu trop cloisonné, trop communautaire non plus. Donc voilà, on rencontre de nouvelles personnes, ça brasse et ça, c'est sympa.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui nourrit aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    J'imagine ta créativité aussi.

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour continuer à en savoir plus sur toi, les gens peuvent consulter tes réseaux sociaux, Samuel ? Oui. Tu as un compte Instagram.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Tu as un site internet aussi.

  • Speaker #0

    Si, oui.

  • Speaker #1

    Qui présente ta démarche.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    S'ils veulent retrouver des objets sur lesquels tu as collaboré, on a cité quelques-unes des entreprises locales ou autres sur lesquelles tu es intervenu. Donc, on incite les auditeurs à regarder de plus près peut-être les collaborations que tu as faites et à découvrir un petit peu cette double lecture ou cette approche dont tu as parlé tout à l'heure sur tes créations.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et puis, on va garder un oeil très attentif sur la suite de ton actualité en espérant que tu aies encore d'autres créations qui rentrent au mobilier national dans les prochaines années.

  • Speaker #0

    J'espère, j'espère, on va voir.

  • Speaker #1

    Et puis d'autres créations, comme tu as parlé, des créations à ton nom sur lesquelles tu pourras encore plus exprimer ta créativité et ton savoir-faire. En tous les cas, je te remercie sincèrement d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à très bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci Véronique. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de découvrir l'univers de Samuel Akosé-Berry et ses créations. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

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Description

Pour ce nouvel épisode, je suis allée à la rencontre de Samuel Accoceberry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage entre la capitale et le Sud-Ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou les aménagements d'espace. 

Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l’international. 

Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l’histoire des objets. 

Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Accoceberry est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité, originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leur rêve. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Pour ce nouvel épisode,

  • Speaker #1

    je suis partie à la rencontre de Samuel Akosébéry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage aujourd'hui entre la capitale et le sud-ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou encore les aménagements d'espace. Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l'international. Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l'histoire des objets. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Akoséberi est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Samuel.

  • Speaker #2

    Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté mon invitation, je suis très très flattée.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On est à Biarritz ici aujourd'hui. Moi, je connais un peu ton parcours et je sais un peu quelle est ton activité, mais la première question pour démarrer le podcast, c'est est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, je me présente, je suis Samuel Akosé-Berry, je suis designer, avec des attaches fortes dans le sud-ouest, d'où je suis originaire, et donc je travaille principalement à Paris, mais aussi j'ai des clients dans le sud-ouest que je viens visiter, avec lesquels je développe des projets. Et puis, des clients aussi à l'international, plutôt autour du design de mobilier luminaire, un peu de mobilier urbain, des produits industriels aussi également. Voilà, tout ce qui peut être dessiné fait partie un peu du travail du designer, en l'occurrence de ce que je pratique. Et après, j'ai des champs qui sont assez larges dans ces champs-ci. Il n'y a que deux catégories dans lesquelles je n'interviens pas, c'est la mode, le vêtement et les véhicules. Sinon, tout le reste... Tu es en mesure de répondre ou j'ai déjà répondu ? D'accord.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est ton activité. Donc tu disais que tu exerces à Paris. Tu as un atelier en fait à Paris de design. Tu as créé ta propre structure ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai un atelier à Paris qui n'est pas loin de la bibliothèque François Mitterrand. J'y suis, ça va faire déjà 8 ans. Mais avant, j'avais d'autres ateliers dans Paris. Celui-ci, c'est un espace qui est plus confortable, plus dédié pour moi. dans lequel je me sens bien et voilà j'y expose mes pièces, je réalise des pièces, je dessine, on fait des maquettes, j'ai un assistant ou deux selon les périodes et voilà un endroit qui est sympa, qui est lumineux, avec d'autres artistes qui sont dans le même bâtiment ou plasticiens ou artisans aussi.

  • Speaker #1

    Donc ça crée aussi des liens entre...

  • Speaker #2

    Ouais il y a des synergies sur des projets ou sur le fond des fois sur des sujets. administratif ou autre donc c'est toujours sympa de se sentir un peu épaulé et en groupe quoi.

  • Speaker #1

    Ouais un peu d'entraide au quotidien c'est agréable. Si on doit revenir un petit peu à ton parcours avant que tu crées ta structure sur Paris, quel était ton parcours, tes études pour arriver à faire ce métier un peu passion quand même ?

  • Speaker #2

    Ouais ouais bah... En fait j'étais petit, je dessinais, c'est un peu classique mais moi j'avais des aspirations, je dessinais pas mal etc. Et puis j'avais mon père qui était je pense un artiste qui n'a pas pu s'exprimer, il a fait de la musique, il aurait voulu poursuivre, ma grand-mère n'a pas souhaité parce qu'elle est levée seule donc elle avait des contraintes on va dire financières. Et après, il a fait des rencontres qui l'ont amené à faire de la peinture. C'était un peintre du dimanche qui travaillait quand même pas mal, pour un autodidacte qui était assez prolixe et qui peignait assez souvent. Et puis de le voir faire, ça m'a naturellement inspiré, même s'il ne m'a pas forcément mis le pied trop à l'étrier. Mais je pense après, des aptitudes peut-être dont j'avais hérité. Et donc, dès le collège, les matières qu'elle exerçait, c'était plutôt le dessin, puis on va dire un peu les maths, la physique, comme tout garçon, un peu moins le français en général. Et bon, je ne savais pas trop ce que je souhaitais faire. Mon père était assez autoritaire, c'était assez un peu difficile. Mais la seule fois où il m'a aidé, c'est quand il a commencé à s'intéresser à ce qui pouvait me plaire. Et on a découvert qu'il y avait des formations au lycée autour des arts appliqués. Ça avait été initié. Peut-être deux trois ans avant cette formation qui s'appelait c'était un bac F12 et c'était un bac à rappliquer. Il y avait peu d'écoles en France, il y avait quelques unes, plutôt dans les grandes villes et là en l'occurrence c'était à Bordeaux, moi j'ai grandi à Bordeaux à Mérignac. Et donc il y avait cette formation, le truc c'est qu'il fallait avoir un super dossier scolaire et donc là il a fallu qu'un peu je me secoue quoi.

  • Speaker #1

    Tu t'es mis la pression.

  • Speaker #2

    Je me suis mis la pression et bon je pensais que mes profs me disaient que c'était un gros challenge mais j'allais peut-être pas être au niveau. Bon je suis pas revenu. J'étais pris dans cette formation et là ça a été la révélation, voilà j'ai découvert.

  • Speaker #1

    C'était vraiment ce qui te plaisait.

  • Speaker #2

    C'était ce qui me fallait, ce qui me plaisait, c'était au niveau expression, découverte du milieu. plastique et d'expression plastique qui m'intéressait. Puis c'était une formation où on mettait un peu sommaire sur tous ces métiers-ci. Donc on faisait du graphisme, un peu d'architecture intérieure, des présentoirs, de la scénographie, muséographie, du design, voilà un peu tout ça. Expression plastique, dessin, perspective, tout ça. Et donc voilà, c'était hyper complet, c'était assez exigeant. beaucoup d'heures de cours, avec quand même les matières principales qui comptaient aussi beaucoup. Donc c'était une formation assez complète et assez exigeante. Donc suite à ça, j'ai découvert pas mal de choses et j'étais intéressé, comme je suis assez curieux, tout m'intéressait forcément. Et donc j'aspirais à faire de la typographie. Donc on va dire que c'est un peu l'architecte, pas un graphiste, mais... les architectes de la typographie, donc qui dessinent des lettres. Donc je trouvais ça assez passionnant, mais très spécialisé. L'architecture m'intéressait, le design aussi. Et donc j'hésitais après plutôt entre l'architecture et le design, et je me suis dit, après mon bac, il faut éliminer peut-être le second choix, comme ça c'est peut-être plus simple. Donc j'ai fait l'école d'archi à Bordeaux, qui était intéressante, mais je trouvais ça trop technique et peu créatif.

  • Speaker #1

    Il te manquait cette partie-là ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup et beaucoup de gens qui intégraient cette formation arrivaient de maths sup, maths p, donc on les mettait... Le niveau maths physique était déjà à un certain niveau et en partie création, on les mettait un peu le pied à l'étrier, donc ils découvraient ça, donc on prenait tout à la base. Et moi, j'avais un niveau qui était déjà assez intéressant, assez complet de par cette formation. Et donc, en fait, j'ai... fait une année puis je me suis réorienté sur le design qui m'intéressait et donc j'ai été faire un bts à la souterraine dans la creuse ouais donc c'était parce que j'hésitais entre tous et cette forme il y avait la même formation à toulouse je me suis dit si je vais à toulouse je vais m'éparpiller c'est clair donc bon me connaissant à l'époque j'étais assez festif mais s'ils vont mieux éviter d'aller là bas je me ramener plus sur la creuse qui donc plutôt Une petite commune de 3000 habitants où il y avait cette formation aussi et puis il y avait aussi une formation sur le graphisme. D'accord. Donc on était une centaine d'étudiants, en gros, un peu moins d'une centaine et en fait ça a créé une synergie qui était vraiment sympa où on était ces jeunes dans ce village et ça a créé des liens hyper forts et c'était très sympa et à l'époque c'était une formation qui était reconnue aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc ouais, j'ai fait mon BTS et puis suite à ça... Alors en fait, voilà, il y a, par rapport au design, pour reprendre un peu à la base, en France à l'époque, c'était très clivé. Il y avait deux types de formations. Il y avait une formation qui déterminait que le design, c'était quelque chose de technique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il y avait tout ce qui était les formations qui découlaient de l'éducation nationale, donc BTS, etc. Et après, il y avait une autre école, une autre chapelle qui décrétait que le design, ça avait une approche beaucoup plus plastique et artistique. Et donc il y avait deux formations qui étaient assez cloisonnées. Une, comme j'expliquais, technique et éducation nationale. Et l'autre qui était desservie plutôt par le ministère de la Culture. Et donc c'était les écoles d'art, etc. Il y avait peu de passerelles entre les deux. Et les deux m'intéressaient, je trouvais que c'était bien le design industriel, la formation sur laquelle j'avais été, que j'avais reçu par le BTS, mais ça limitait un peu en termes d'expression pour sortir un peu du cadre. Et la formation des Beaux-Arts était bien, mais justement elle manquait un peu de cadre justement. Donc suite au BTS, je voulais poursuivre les études, j'avais regardé un petit peu ce qu'ils faisaient à Paris. pas forcément les moyens de pouvoir aussi suivre des formations, pouvoir me loger et vivre tout ça à Paris et suivre une école là-bas. Donc je me suis rabattu sur une école de beaux-arts en province et donc j'ai tenté l'école nationale supérieure d'art de Nancy. Donc Nancy en plus la Lorraine, c'était l'exotisme pour moi, je connaissais pas, je me suis dit pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Tu faisais une belle diagonale.

  • Speaker #2

    Bon ça m'a, c'était un peu dur au début, j'avoue que par rapport au sud-ouest on a l'esprit un peu plus convivial, ouvert. enfin spontanément parce qu'ils sont ouverts là-bas mais ça demande un petit peu un temps de pénétration on va dire l'hiver est rude, les gens sont austères au début en apparence après c'est vrai que c'est des gens très chaleureux et très fidèles mais c'était un peu difficile pour moi, en tout cas cette école là était sur une approche plus artistique plus ouverte, donc c'est plutôt on va dire art contemporain et puis après il y a une spécialité design que j'ai suivi et donc là j'étais assez libre de... C'est l'avantage dans ces écoles-ci, il y a un cadre non cadre. Il ne faut pas trop attendre l'école, il faut avoir un peu son intention personnelle, être un peu en recherche de ce que l'on souhaite développer en termes d'expression ou d'approche artistique ou plastique. Donc ça me convenait parfaitement et là j'ai suivi une formation. J'ai pris le cursus en cours en troisième année, puis après j'ai abouti jusqu'en cinquième année où j'ai eu ce diplôme national supérieur d'expression plastique en option design.

  • Speaker #1

    Un terme assez long.

  • Speaker #2

    Et c'était une formation qui était très intéressante. Et moi, ça m'a permis de me recentrer sur ce que je voulais faire aussi par la suite. Et donc, voilà, suite à ce diplôme-ci, j'avais fait un sujet de mémoire sur les objets connectés. Alors, ça semble complètement actuel aujourd'hui.

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était très...

  • Speaker #2

    À l'époque, finalement, c'était déjà il y a 24 ans. Donc, c'était dans des... principe, des concepts on va dire, mais il n'y avait pas encore la technologie. Et c'était une approche un peu sur des... Autant ça concernait l'objet, autant ça concernait l'usage, c'est-à-dire la pratique, comment vivre avec des objets de ce type-là.

  • Speaker #1

    Ah oui, t'étais dans les précurseurs j'imagine, ce type de réflexes.

  • Speaker #2

    C'était la prospective, ouais. Et de suite j'ai eu, je cherchais un stage et j'avais envoyé un... candidature pour faire un stage chez Alcatel. Alcatel à l'époque, bon maintenant, n'existe plus trop enfin on va dire sur l'aspect téléphonie mais ils étaient assez avant-gardistes et puis sur le marché européen ils étaient leaders et donc ils s'intéressaient à ces problématiques là et donc j'ai intégré le département ce qu'ils appelaient Advanced Design donc c'était tout ce qui était recherche, concept, développement d'objets téléphonie mais pas que et là j'ai passé quelques mois où c'était vraiment super avec des gens qui étaient... hyper intéressant. Et c'était comment on était sur des problématiques prospectives. On avait des ateliers de travail entre designers, il y avait des graphistes, des sémiologues, des sociologues, etc. Et donc, on participait à essayer de mettre en exergue ou en avant des futures pratiques de demain au niveau des objets, on va dire, digitaux, intelligents, qui permettent la communication. Et ça, c'était très intéressant. On m'avait proposé de rester éventuellement, mais j'avais déjà dans l'idée de... Je ne connaissais pas trop le mobilier, ça m'intéressait. Et donc je n'avais pas eu d'opportunité d'en faire pendant mes études. J'avais fait un échange en Italie à l'époque dans une école et j'avais approché un petit peu le sujet. J'avais eu contact avec un designer qui était dans cette école, qui enseignait. Et j'avais essayé de le recontacter pour aller faire un stage chez lui quelques mois à Milan. Donc en suivant cette formation-là, il m'avait proposé à Alcatel de poursuivre pour travailler avec eux. Je me suis dit, je ne vais pas m'enfermer dans une spécialité. Ce qui était un peu ma crainte de toujours, c'est de toucher un petit peu à tout, d'avoir un pied dans chaque chaussure plutôt que les deux dans une. Et je me disais, ce serait peut-être plus facile comme ça pour peut-être changer d'environnement. J'avais peur d'être trop spécialisé et de me fermer des portes. Donc, je suis parti à Milan faire un stage de quelques mois. Et bon, c'était bien passé. Puis après, je me suis dit, j'aimerais bien y rester. Donc, étant sur place, ça sera peut-être plus facile de trouver des opportunités. Et donc, j'ai commencé ma vie professionnelle en Italie, à Milan, où je suis resté au final quatre ans. Et j'ai intégré différents studios de design chez des designers qui avaient une certaine autorité italienne, qui travaillaient pour des grandes marques internationales, essentiellement sur le mobilier, dont... Un qui s'appelle Echeteru, qui a une approche assez, on va dire entre guillemets, fonctionnaliste dans le mobilier, un peu technique. Et un autre qui s'appelle Rodolfo Dordoni, qui a une approche un peu plus, on va dire entre guillemets, comme un décorateur, comme un architecte d'intérieur à la française, qui a une approche un peu plus sensible sur les matériaux, sur l'environnement, sur l'atmosphère, etc. Et donc pour moi, c'était complémentaire. Et donc, pour mettre après la suite en exergue, en fait, ce qui m'intéresse... Je cherchais plutôt à avoir des expériences professionnelles, un peu comme une sorte de compagnonnage avec des parents, peut-être un peu maîtres, mais des gens qui ont une certaine expérience pour comprendre un petit peu le métier, ce qui était possible de faire et puis découvrir un peu différentes pratiques. Je ne savais pas ce qui me correspondrait, mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu essayais plein de choses et tu emmagasinais plein d'expériences.

  • Speaker #2

    Tout à fait, parce que c'est des approches, des méthodes. techniques et puis après il y a une sensibilité, il y a une subjectivité donc ça permet de découvrir un peu ces pratiques et puis de s'enrichir voilà j'étais assez curieux donc ça répondait à ma demande puis suite à ça j'hésitais à rester encore à Milan ou en Italie quelques années et bon j'avais ma grand-mère qui était sur Bordeaux et je souhaitais me... parce que j'avais perdu mon père quand j'étais au lycée Donc, c'était son fils unique. Donc, nous, petits enfants, on comptait beaucoup. Donc, sachant que j'étais loin, ça a travaillé un petit peu. Et donc, j'ai décidé de me rapprocher, de revenir. Et donc, je suis plutôt, dans le sud-ouest, il n'y avait pas trop d'opportunités, mais plutôt sur Paris.

  • Speaker #1

    C'était la logique aussi par rapport à ton activité.

  • Speaker #2

    Exactement. Il y avait des ponts qui étaient plus faciles à mettre en place. Et puis, de mon expérience milanaise avec certaines marques de mobilier, ça pouvait aussi intéresser du monde. Et donc j'ai intégré un studio, je collaborais avec Arik Levy, qui est un designer israélien qui était installé à Paris depuis quelques années. Et ça correspondait plutôt à mon approche du design, qui était assez... il y a eu une approche assez décloisonnée, autant il faisait des pièces uniques pour des galeries, autant... Travailler sur des flacons de parfum, du mobilier, des installations, enfin tout y passer quoi.

  • Speaker #1

    C'est cette liberté de création qui te plaît aussi.

  • Speaker #2

    Exactement, et ça c'est le premier studio où ça répondait un peu à mes souhaits, ou enfin à mes aspirations personnelles.

  • Speaker #1

    À tes envies.

  • Speaker #2

    Mes envies, ouais, tout à fait. Donc je suis resté... Et puis comme il était étranger, il y a une approche aussi qui n'était pas franco-française.

  • Speaker #1

    On en parlera après peut-être, justement, des différentes visions du design. Il y a eu une expérience en Italie, je pense que ça peut être intéressant d'entrer.

  • Speaker #2

    Exactement, oui. Et donc, ça, c'était intéressant et on s'est bien entendu. Donc, au début, je suis arrivé, c'était quand même, il avait une bonne activité, mais on n'était pas beaucoup d'assistants. Et je suis resté six ans et quand je suis parti, une bonne douzaine de collaborateurs, un petit peu plus. Donc, c'était déjà une plus grosse agence. Et donc je suis arrivé à un moment où je me suis dit bon ben voilà ça y est j'ai fait un peu mon compagnonnage, ça fait dix ans que je travaille sur différents sujets pour des belles marques et pour différents designers ou studios de design. Et donc arrive le moment où je me suis dit soit je continue là-dedans parce qu'on a des vélités en tant que créateur, on dessine toujours pour quelqu'un mais en même temps on a des aspirations personnelles, subjectives etc. que l'on fait coïncider dans les attentes de la demande du client et surtout du designer.

  • Speaker #1

    Les contraintes aussi.

  • Speaker #2

    Exactement. Et des contrats, il y en a toujours. Mais là, c'est plutôt en termes d'expression. Et donc, je me suis dit, continuer à dessiner pour quelqu'un, pourquoi pas ? Mais il faudrait que ce soit peut-être avec plus une participation dans l'entreprise où je peux me révéler ou co-signer, etc. Et ça ne s'est pas présenté. Donc, je me suis dit, sinon, l'autre voie, c'est de se mettre à son compte et puis d'essayer de s'exprimer dans ce champ du design où... ou de manière créative sur plutôt une approche plastique, etc. Donc je ne savais pas trop. Et donc j'ai commencé à m'installer. J'avais déjà quelques clients sous le coude avec qui j'avais commencé à travailler, dont un éditeur qui est dans la région qui s'appelle Alki. J'avais rencontré Jean-Louis Razzocchi qui m'avait proposé des designs, on a commencé par Alki, puis après on avait travaillé ensemble sur une marque qui s'appelle... Un regroupement, un cluster d'entreprises de mobilier qui était en Suisse s'appelait Agence Contracte qui proposait l'immobilier pour l'hôtellerie et avec Jean-Louis on avait décidé de le rebaptiser en Pyrénées, ce qui nous semblait un petit peu plus identifiable et intéressant, ça racontait une histoire au moins, donc Agence Contracte et de ça on est sorti une collaboration avec une marque qu'on avait lancée. qui voulait, qui faisait du mobilier, qui était dans les Landes à Jetmont, qui voulait pénétrer le milieu du mobilier contemporain. Mais ils faisaient du mobilier classique et donc qui s'appelle Bastia, on l'a renommé en Bosque sur la partie contemporaine avec qui je travaille toujours. Et donc voilà ça c'était mes premières expériences, mes premiers clients dans l'Ouest quand même.

  • Speaker #1

    Ouais donc il y avait quand même un petit attachement ou un petit plein d'oeil.

  • Speaker #2

    L'idée c'était toujours, depuis que je suis petit, j'ai de la famille. Au Pays Basque, en Soule, mes parents, ma mère a une maison à Inua. Donc je suis toujours revenu les étés, les vacances, etc. Et puis à mon ex-compagne sur Biarritz aussi. Donc j'ai toujours des attaches, des amis. Et puis j'essaye d'allier le côté professionnel avec quelques clients avec qui je pouvais collaborer ici. Jusqu'à dernièrement, avant le Covid, je travaillais avec Moutet aussi.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    les tissages en hors-test. Tout à fait. Qui a mené cette collaboration aussi avec Sébastien Zosaïa. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Sur un fameux torchon qui a servi pour le foie gras.

  • Speaker #2

    C'est ça qu'il souhaitait. Ça, je ne sais plus s'il y a deux ou trois ans, pour un cadeau de fin d'année, il proposait à ses clients. Et donc voilà pour en revenir donc c'était ses premiers clients-ci et après je travaillais aussi pour une société qui s'appelait Stob qui faisait des cocottes en fonte.

  • Speaker #1

    Une référence quand même en matière de cuisine.

  • Speaker #2

    Qui était dans le nord de la France et après qui a été racheté par un groupe allemand qui est maintenant basé en Allemagne, géré là-bas. Voilà et après donc de ces collaborations beaucoup de mobilier principalement avec des éditeurs français puis après je connaissais quelques éditeurs italiens. Commencer à collaborer avec eux. Et puis, un peu aussi, je proposais aussi de la direction artistique. Donc ça, c'est un peu les premières choses que je faisais avec Bosque. Et puis après, avec d'autres marques aussi, sur différents types de produits.

  • Speaker #1

    Donc la direction artistique, si tu peux expliquer, en fait, comment ça fonctionne quand tu travailles avec des marques ?

  • Speaker #2

    Alors, en général, souvent, certaines marques ont un souhait, ils souhaitent un produit. Ou redessiner quelque chose, donc ils font appel à un designer, donc on peut avoir un savoir-faire, soit c'est du mobilier, ou c'est des éléments de panneaux acoustiques. Une entreprise qui s'appelle L'eau des chers, qui est en Normandie. Donc souvent le client arrive à une intention, il veut un nouveau produit, quelque chose d'innovant, à mettre sur le marché, qu'il le sorte un petit peu des champs dans lesquels il est, il veut avoir quelque chose qui soit un peu à la fois technique, ou en termes d'images, qui soit plus accrocheur, plus vendeur. Et donc souvent il arrive avec sa teinte pension et puis il veut le lancer sur le marché. Le problème c'est qu'autour de ça, autour du produit, il faut faire en sorte qu'on arrive à le promouvoir pour qu'il soit... Comment dire ? C'est bien d'avoir un joli produit mais après il faut bien le présenter. Bien sûr. Et donc après il y a tout l'environnement qui va autour pour présenter le produit. Donc ça nécessite d'avoir des photos qui soient à la hauteur du produit, qui les valorisent bien. des éléments de communication des plaquettes etc qui soit suffisamment clair et puis des fois il faut aussi on sait très bien mais le logo de la marque qui fait un peu vieillot il est par rapport avec le produit donc en gros quand c'est dur Ce que j'essaie de leur présenter, c'est que c'est bien d'avoir le produit, mais il faut mettre vraiment tout en place autour pour que tout soit cohérent.

  • Speaker #1

    C'est une démarche globale dans laquelle toi tu interviens en tant que conseil, pour que le moindre détail soit cohérent avec le souillé initial,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Exactement. Je ne vais pas tout, je m'entoure d'autres professionnels qui peuvent être des graphistes spécialisés sur le logo, ou plus sur une présentation d'éléments iconographiques, chercher un photographe. On peut travailler avec un architecte d'intérieur aussi éventuellement pour mettre en scène les pièces. Ou après avec d'autres techniciens spécialisés dans l'image qui font des imageries 3D, assez photo-réalistes pour donner l'impression de ce que peut donner le produit intégré dans un environnement réel.

  • Speaker #1

    Ça c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus ces dernières années. Les gens sont vraiment à la recherche aussi de ce genre de mise en situation.

  • Speaker #2

    Bien sûr, parce que ça permet souvent à certains clients... comment dire, ils se projettent plus facilement, ça demande moins d'efforts d'imaginer ce produit-ci dans leur intérieur et donc l'imagerie 3D, il répond pour beaucoup. Et puis maintenant avec l'intelligence artificielle, c'est encore plus facile à intégrer. Donc beaucoup d'autres solutions techniques permettent d'inclure les produits dans un environnement réaliste.

  • Speaker #1

    Justement pour faire une petite aparté sur ces nouvelles technologies, l'intelligence artificielle dont tu viens de parler, ces dernières années, ton métier... comme la plupart des activités, ont été impactées aussi par tous ces changements, ces arrivées de nouvelles technologies qui révolutionnent un peu tous les métiers. Toi, comment tu l'appréhendes dans ton métier au quotidien ? C'est une aide ?

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend des outils. Certains, oui, sont des outils complémentaires. Tout ce qui est être digital, numérique, etc. Ça permet de travailler avec des outils numériques, donc on peut gagner en précision, etc. pour la réalisation. Sur les images ? Ça permet d'avoir des choses avec lesquelles on peut gagner du temps et en termes de qualité, on pousse un petit peu plus loin les résultats et la qualité, donc ça nous avantage. Après, là où ça devient un peu difficile avec l'intelligence artificielle, c'est quand celle-ci participe beaucoup à la création en soi. Certains l'utilisent dans plein de secteurs, l'archi, l'automobile, etc. Et quand le... en utilisant l'intelligence artificielle pour créer du concept etc. et tout ça, ou formaliser, là on commence à rentrer dans une limite qui est assez tenue et qui est un petit peu, moi je le trouve un peu dangereuse pour nous. Donc il faut voir comment on garde une part de...

  • Speaker #1

    De maîtrise en fait.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait de maîtrise pour éviter que cela nous échappe quoi quelque part. L'outil a un potentiel incroyable, on en est qu'au début, donc je ne sais pas ce que ça va augurer par la suite.

  • Speaker #0

    Le seul truc que je me dis, ce qui peut nous réancrer dans quelque chose qui est encore, on va dire, à une certaine limite, où on peut résister quelque part, et c'est là où, en fait, on voit depuis quelques années le succès de tout ce qui est métier d'art, etc. Ce sont les métiers de l'art. Là, autant l'intelligence artificielle se développe, autant je trouve que ça sert, tous ces métiers, de démontrer que, ok, sur le concept digital, sur l'approche... de calcul, d'analyser tout ça, on peut aller assez loin, mais il restera toujours le travail de la main qui est à valoriser, qui a sa valeur, son imperfection, etc. Et je pense qu'à l'avenir, c'est ces métiers-là qui vont encore d'autant plus se prendre en crédibilité et en recherche de collaboration, de résultats, de valeurs, etc.

  • Speaker #1

    Toi justement, tu en parlais tout à l'heure sur tes collaborations sur la direction artistique, tu as parlé d'Alki. Donc ils sont vraiment aussi dans ce travail artisanal d'excellence.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et toi, c'est des choses aussi, tu y es très attaché à toutes ces collaborations ou à tout ce travail d'artisanat.

  • Speaker #0

    Oui, déjà à la base, ce sont des rencontres. Bon déjà, naturellement, c'est hyper intéressant de voir ces métiers où il y a une pratique, une expérience. Ils ont acquis par... Au fil des années, des fois ces entreprises familiales, etc. Il y a de voir l'intelligence d'utiliser un matériau, de le pousser dans certaines limites, les différentes étapes aussi qui sont en succès pour arriver à un résultat de qualité. C'est du travail de longue haleine, c'est des fois de manière empirique, des fois expérimentale. Mais derrière tout ça, il y a des gens qui ont fait des formations qui sont longues souvent. assez exigeante et surtout il y a de l'humain quoi. Alors ça c'est extrêmement intéressant parce qu'on est dans quelque chose où je trouve ce qui est intéressant c'est dans cette collaboration quand il y a la partie recherche, réalisation de pièces et en même temps de créer ensemble quelque chose Voilà, avec ces entreprises artisanales. Parce que moi, fondamentalement, mon métier de designer, pour le résumer, je suis un concepteur. Donc j'analyse un peu différentes techniques, différentes expressions. J'essaie d'intégrer de la narration selon un savoir-faire, selon une expression régionale ou un style, ou peut-être plus contemporaine. Ou peut-être essayer de raconter intrinsèquement dans l'objet une forme de poésie ou d'expression plastique. Mais à la base, je ne réalise pas, je conçois. Donc je suis toujours obligé de travailler avec un partenaire, faire une collaboration avec quelqu'un qui va réaliser l'objet. J'en fais pour moi-même, plus dans une approche personnelle, artistique ou plastique, mais des fois pour des marques, je travaille avec un artisan ou une entreprise artisanale, et là je dois travailler avec eux, on doit s'entendre, pour arriver à un résultat autour d'un objet, selon leurs attentes, ou soit on est contraint d'un marché. Et c'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Souvent, enfin souvent, j'ai déjà lu qu'en fait, certains designers se considèrent un peu comme des chefs d'orchestre, en fait, pour essayer de mettre en musique, comme tu le dis, tous ces différents métiers et en faire ressortir, en fait, le meilleur et le plus beau. C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un peu, c'est exactement ça. On travaille avec, je pense que c'est pas si loin de ça, d'un chef dans la restauration, quoi. On travaille avec différents produits, différents savoir-faire, et puis après on essaie de les transformer en des alliés. Alors comme un chef d'orchestre, ce qui est intéressant, c'est qu'on a un certain recul, et donc quand on a un petit peu d'expérience, on va travailler avec différents secteurs, différents domaines d'expression, ou différentes techniques, ou différentes entreprises artisanales. Après on essaie de croiser les choses pour essayer d'amener un petit peu un regard un peu nouveau sur un savoir-faire et tout ça. Dans certains cas, on essaie un peu de titiller un peu le savoir-faire ou l'entreprise pour l'amener sur des choses qu'ils n'ont pas trop l'habitude, pour faire quelque chose qui soit innovant, donc innovant, nouveau quelque part. Et là, c'est intéressant. C'est là où la part de l'humain est importante, parce qu'il y a des gens qui sont curieux de découvrir des champs sur lesquels ils ne sont pas allés. et qui sont plutôt à l'aise et qui ont une énergie et l'envie de vouloir le faire. Et puis, il y en a d'autres, pas du tout. Donc, c'est important pour moi, en général, quand je collabore avec une entreprise, de ressentir la personnalité qu'il y a derrière la main, le geste, et savoir quelle est son attente et s'il va apprécier d'être challengé ou pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que si je challenge et que lui, il ne veut pas venir avec moi, ça va être laborieux, ça va peut-être... de ne pas être agréable pour lui, moi je vais me fatiguer et je risque d'être un peu frustré. Donc à partir du moment où j'ai un peu l'idée de... qu'il y a derrière, je sais jusqu'où je peux aller et où je peux l'embarquer. Et c'est important dans les projets pour savoir la finalité du projet, comment elle va être et où on pourra la porter et l'amener, et sur quel champ aussi par la suite.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors si toi tu devais résumer, c'est peut-être pas le bon terme, mais expliquer le style à Cossé-Berry. est-ce qu'il y en a ? c'est la question un peu bateau,

  • Speaker #0

    on est d'accord le style à cause c'est bien c'est toujours difficile de parler sans travail parce qu'il faut avoir un regard critique moi je vois que ce qui ne va pas on est toujours trop avec soi-même c'est le problème je ne suis pas du genre m'auto-congratuler

  • Speaker #1

    sur ce que j'ai fait on parlera de 2-3 choses après il y a quand même des très belles réussites on va pouvoir en parler quand même après

  • Speaker #0

    Non, ce qui m'intéresse dans les objets, c'est de savoir ce qu'ils vont exprimer. Et c'est important, ce que je trouve intéressant chez les gens, enfin moi je fais le lien entre les deux, je trouve que c'est important. Ce qui m'intéresse chez les gens, c'est plutôt ceux qui sont un peu en retenue, qui ne se mettent pas trop en avant. J'ai des amis qui sont en équipe. qui sont solaires, etc. Je trouve ça assez sympa. Mais voilà, ils parlent sans qu'on ait besoin d'aller chercher qui ils sont, etc. On arrive très vite à les cerner. Moi, je suis plutôt attiré par les personnes un peu plus discrètes qui vont s'exprimer de manière un peu plus mesurée. Il faut un peu du temps pour les découvrir. Et c'est ça que je trouve intéressant, c'est dans le long terme. Et donc, les objets, pour en revenir, ce qui m'intéresse, c'est qu'ils soient... pas non plus flamboyant comme ça, mais qui soit dans le détail. Ils vont exprimer peut-être quelque chose qui va être à découvrir dans la fonction, dans l'usage. Après, ceux qui sont un peu sensibles au design et à la technique, peut-être ça va être sur des éléments d'assemblage ou de matériaux.

  • Speaker #1

    Ça se découvre en fait, c'est pas du premier abord. Il faut un peu prendre le temps, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce que je trouve que c'est intéressant de ne pas être sous. entre guillemets, par un objet qui peut être hyper séduisant au départ et dont on va se lasser. Donc l'idée c'est qu'il dure dans le temps et qu'on ait encore peut-être à découvrir des choses de cet objet dans le temps. Et après l'idée c'est qu'il soit bien réalisé, qu'il se patine, qu'il évolue aussi de manière en se bonifiant, etc. Donc je fais toujours un peu ce parallèle. Ce qui m'intéresse c'est un peu à découvrir que l'objet a toujours quelque chose à raconter et peut-être à découvrir.

  • Speaker #1

    Il y a toujours une nouvelle surprise, quelque chose que voilà.

  • Speaker #0

    Vraiment, alors ce n'est pas toujours possible, mais en tout cas, on a toujours plaisir à redécouvrir cet aspect qui peut être intrinsèquement lié à sa personnalité, quelque part.

  • Speaker #1

    Mais du coup, il y a un côté un peu intemporel aussi dans cette démarche.

  • Speaker #0

    Alors des fois, dans certains cas, on me demande de faire un projet qui va être dans une expression qui va durer dans le temps, qui va être intemporel. Autant dans d'autres cas, on souhaite faire un projet qui va être un peu plus... qui va marquer vraiment un moment, qui va être dans une tendance. Et là, il faut qu'il y ait une expression assez forte, qu'il soit originel. Donc souvent, les curseurs, ils sont plutôt à différents niveaux. Mais sinon, en général, c'est toujours, même quand il va être assez expressif, l'objet, je fais toujours qu'il raconte toujours une seconde narration dans l'objet. Donc ça peut être en travaillant avec l'outil, on va dire avec l'entreprise artisanale. Ou après, ça peut être dans l'expression même de l'objet, dans son graphisme, etc. Et voilà, ça c'est en gros ce que j'essaye de faire ressortir dans le projet. Après, il y a toujours un élément graphique dans l'objet. Je trouve que c'est important, il faut qu'il y ait un côté attrayant qui interpelle, qui titille l'œil. Donc voilà, j'ai toujours trouvé un élément graphique un petit peu fort ou un petit détail. Et puis voilà, après tout y passe. Je peux faire des tapis, des torchons, des pièces, des tables, un peu tout.

  • Speaker #1

    Mais il y a quand même le mobilier, si on doit revenir au mobilier, il y a quand même des pièces qui sont assez exceptionnelles. Est-ce qu'on peut parler du mobilier national ? C'est des choses...

  • Speaker #0

    Oui, ça se sent, bah oui, pourquoi pas. Bah oui,

  • Speaker #1

    quand même.

  • Speaker #0

    Ça c'est les dernières pièces qui ont été acquises par le mobilier national. J'ai rencontré un ferronnier d'arbres au Césaire, c'était il y a 7-8 ans, sur une rencontre artisan-designer sur Paris. Et on s'est bien, on a eu pour mission de faire un projet, c'était financé par la Fondation Bétancourt-Chuller. On était plusieurs et on devait réaliser un objet qui associait la collaboration entre le savoir-faire d'un artisan et d'un designer. On a fait une lampe. articulé, un lampadaire avec plusieurs sources, avec des éléments techniques, différentes finitions métalliques, voilà un objet un peu singulier, un peu sculptural tout en étant une lampe. C'est exceptionnel et voilà on a eu des prix, on l'a exposé à différents endroits etc. Et de cette rencontre, moi j'aime bien, je suis assez fidèle donc j'aime bien renouveler, essayer d'aller un petit peu plus loin et lui le souhaiter aussi. On a continué à travailler ensemble et puis on a lancé une marque qui s'appelle SB26. Donc Samuel, Bruce et 26 c'est le numéro atomique du fer. D'accord. Un numéro pour une voiture ou un truc comme ça, c'est un peu énigmatique, mais bon, ça a un sens. Et donc depuis, on crée des objets toujours autour du travail de la ferronnerie d'art ou du métal.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #0

    maintenant, on intègre toujours un matériau qui a un second rôle. Donc ça peut être la pierre, le verre, etc. Et on a fait différents objets, donc plutôt des luminaires, que l'on vend en direct pour des architectes d'intérieur aux Etats-Unis, en Australie. pour nos principaux clients, un petit peu en Europe. Et on a fait une lampe, il y avait un appel des acquisitions du Mobil National l'année dernière. Vous avez déjà acheté une console il y a quelques années. Et donc on a proposé une lampe en édition limitée, dans une taille qu'on avait redessinée un peu plus imposante, qui s'appelle Rigel, qui est le nom d'une étoile. Et donc cette lampe est composée de deux lingots en verre et il y a tout un jeu de réflecteurs teintés à chaud qui lui donnent des... teintes dorées violacées et c'est à rouge qui sont assez l'objet assez intriguant et on l'a mis donc le mobilier national qui une lampe là c'était un univers dernier et donc il y a eu toute une présentation voilà les différents il n'y a pas que notre projet qui était sélectionné avait une quinzaine je crois et donc voilà une présentation avec un brésil macron etc et tout ça et donc le ces pièces 6 sont acquises par un mobilier national rejoignent à Un stock qui après peut servir pour être installé dans une ambassade à l'Elysée ou à un autre bâtiment d'État.

  • Speaker #1

    C'est la French Touch en matière d'artisanat, de design qui peut être exposé en effet et qui fait partie des collections.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Une sorte de grande collection.

  • Speaker #0

    A l'origine c'était le garde-meubles de Louis XIV et qui servait pour... Le mobilier, ça porte bien son nom. Le mobilier, c'est ce qui est mobile. Les rois, autrefois, se déplaçaient avec leurs meubles. Et donc, en concurrence, au XIV, il y avait une certaine quantité. Il a décidé de les stocker à un endroit. Et donc, ce garde-meubles a évolué. Et après, sous la République, il y a eu tout ce qui était, tout le mobilier d'empire, etc., qui a suivi la même logique et qu'il fallait stocker. Et donc, il y a eu... Un service qui était dédié pour le rénover, l'entretenir, le stocker. Et donc il est devenu après sur la République le mobilier national. Et donc ils sont dans le 13ème, dans un bâtiment qui est magnifique d'Auguste Perret. Et dans ces locaux sont stockés des meubles de plusieurs siècles. Et il y a tout un atelier aussi d'artisans. de haute facture qui les entretiennent, qui les rénovent et aussi ils font des collaborations avec des designers sur certains projets un peu dédiés pour une ambassade ou autre.

  • Speaker #1

    C'est quand même flatteur aussi.

  • Speaker #0

    C'est une belle vitrine, ça fait plaisir. Et là dernièrement j'ai réalisé en plus de mes activités pour collaborer avec différentes marques et aussi d'avoir lancé cette marque avec Bruce Sisser. qui s'appelle SB26. Après, je fais des pièces, je dessine, pour moi, je fais des pièces un peu sculpturales que je dédie à des archives d'intérieur, des galeries. Et là, dernièrement, j'ai lancé, il y a un peu moins d'un an, une série de lampes en albâtre que je fais réaliser en Espagne et que je monte moi-même après à Paris. Et j'ai eu de bons retours, je les ai exposées à Milan en avril dernier, ça a bien marché. Et là, le Mouillé National m'a J'ai commandé deux paires de ces larmes-ci.

  • Speaker #1

    Tu vas devenir un habitué du mobilier national.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas donner l'impression que je suis privilégié, mais bon, c'est assez flatteur et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est une belle reconnaissance aussi de ton travail et des collaborations que tu peux mener avec des artisans. Tu as refait un petit parallèle tout à l'heure avec l'Italie. Je ne sais pas s'il y a vraiment... lieu de différencier les types de design encore en Europe et dans le monde. Mais toi qui as travaillé pendant quelques années en Italie et maintenant qui collabore en France, tu penses qu'il y a des différences selon les pays ? Il y a des approches qui sont vraiment différentes ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est lié à la culture, à l'héritage. Voilà, tout est sous-tendu par énormément d'éléments. Pour faire une caricature, je parle toujours un peu de ça pour parler des différentes approches du design. En France, on a une approche, on aime bien que ça ait du sens, que ça raconte quelque chose. Que le concept, il soit travaillé, il soit... Voilà, il soit structuré. Et donc souvent, c'est un avantage parce qu'il y a une certaine profondeur, le sens est hyper important. Mais des fois, ça peut être un élément qui peut être frustrant parce qu'après, quand on passe dans l'acte de réaliser ou de dessiner l'objet, ça peut mettre un frein. En fait, ça peut contraindre. C'est peut-être parfois assez bien, mais parfois un peu trop. Les Italiens ou les Latins, on va dire, en plus proche méditerranéen, ils ont une approche, on va dire, plus sensible, plus spontanée. Et ce n'est pas pour dire qu'ils n'ont pas d'approche sur la dimension concept, mais surtout, ils vont commencer par faire. Leur façon d'approcher l'objet, c'est de passer dans l'action et de faire. Et après, ils structurent derrière. Donc ça, c'est un peu l'approche italienne, j'y reviendrai après. Et après, souvent, il faut que l'objet soit expressif. C'est pour ça que le design italien a toujours eu un succès international, même s'il y a des collaborations avec des designers. internationaux mais les entreprises restent italiennes, il y a toujours cette volonté de faire quelque chose qui soit expressif et l'italien est reconnu pour être dans la mode, le design automobile, le design faut que ça claque, ils ont un sens du goût, du raffinement, de l'objet qui est qui peut être ostentatoire mais pas de mauvais goût, qui est assez poussé je trouve. Leurs objets ont une forte personnalité, ça c'est une grande qualité qu'ils ont. A contrario Les allemands veulent avoir quelque chose qui soit fonctionnel, donc discret, mécanique. Ils aiment bien le côté mécanique, il faut qu'il y ait des systèmes, que ce soit pointu, il faut que ce soit des choses qui soient intéressantes d'un point de vue, qui s'articulent, mais avec bien huilé, presque de l'horlogerie suisse. Et donc tout ça est sous-tendu par aussi la culture et je dirais quelque part, presque l'aspect intrinsèquement qui est religieux et autres. culture catholique, méditerranéenne, donc assez expressive, etc. Et puis on va vers le nord, puis on est dans des gens qui étaient dans une religion protestante, etc. Et donc, de par leur histoire aussi, une économie de matériaux et d'expression. Donc l'objet est moins expressif, il est plus... il essaie d'optimiser la technique et le matériau, mais c'est là-dedans que va se faire tout le savoir-faire. Et donc, plus on va dans les pays nordiques, plus il y a cette volonté de ne pas avoir une surenchère de style, d'expression. On va mettre vraiment en avant le savoir-faire qu'on va pousser assez loin. Et là, on est dans un autre type de vocabulaire. Et donc, certains peuvent s'y retrouver selon leurs aspirations et leurs goûts. Mais en gros, grosso modo, c'est un petit peu comme ça que je vois le design et les approches différemment culturelles. Et donc, pour travailler en Italie, quand j'y suis allé au début, de par ma formation et tout ça, il fallait justifier une approche, etc. Et tout ça, le concept, et ce que j'ai apprécié là-bas, c'est que tout est possible, même à la dernière minute. Et en France, du coup, on peut avoir un braquet assez court pour changer de direction. Mais les Allemands, c'est plus dur pour eux, apparemment. Mais les Italiens, jusqu'à...

  • Speaker #1

    La dernière minute.

  • Speaker #0

    La dernière minute. Ça fait des mois qu'ils travaillent sur... Depuis septembre, pour mille ans, sur certaines pièces où ils se décident, ils tardent à se décider, etc. Et à 15 jours du salon, ils sont capables de sortir un projet nouveau, fini, et qui sent encore un peu la peinture sur le stand. Et ils ont cette capacité qui est assez dingue. Et après, ils travaillent avec des gens qui ont... qui ont une maîtrise de leur savoir-faire qui est assez incroyable.

  • Speaker #1

    Donc ils se battent aussi sur des savoir-faire forts.

  • Speaker #0

    Des gens qui sont capables de pouvoir le faire aussi dans ce délai-là. Mais c'est affreux parce que chaque année, ils sont toujours pris de cours. Et ça fait des années, des décennies qu'ils travaillent comme ça. Chaque année, ils me disent l'année prochaine, on s'y prend à l'avance. Mais c'est impossible. Ils n'y arrivent pas. Chaque année, c'est vraiment dans leur ADN de travailler comme ça dans l'urgence. Donc c'est une grande qualité et c'est une grande force. Après, des fois, il leur manque un petit peu, je trouve, de recul sur certaines marques pour se positionner sur du long terme. Donc ils suivent. Ils s'adaptent. Peu de marques ont un peu une vision, un regard. Et puis après, leur défaut, ce qu'ils travaillent un peu aussi, comme c'est le cas en Italie, il y a toujours ce modèle de travailler avec des maîtres. On hérite un peu de cette école à la Renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    aussi italienne.

  • Speaker #0

    Donc il faut que le créateur incarne un charisme, quelque part que ce soit un nom. Et ça, c'est un avantage, c'est un peu un inconvénient. Parce que ça limite toujours un peu les possibilités. Beaucoup de designers sont les mêmes qui dessinent pour plusieurs marques.

  • Speaker #1

    Ça uniformise aussi quelque part un peu le...

  • Speaker #0

    Je trouve, je trouve. Et donc ça manque un peu de direction artistique dans certaines marques pour souhaiter vraiment se différencier des autres. Alors qu'en France, on va laisser plus la place à des jeunes, de possibilités. Il y a des approches sur des maisons d'édition qui sont vraiment singulières. qui ont vraiment un propos et une écriture par rapport à d'autres. Il y a plus de choses possibles, plus de créations, je trouve.

  • Speaker #1

    Ok, donc il y a vraiment des spécificités quand même culturelles. Et toi, tu as eu la chance de pouvoir avoir cette expérience italienne et d'être un plus dans ton expérience.

  • Speaker #0

    Moi, ce qui m'a nourri, ce qui m'a servi, c'est vraiment l'idée de liberté et du possible jusqu'au dernier moment. J'ai réussi à m'en inspirer et ça rassure quelque part des fois dans certains projets où on est un petit peu acculé, on n'a pas beaucoup de temps, mais d'avoir cette capacité de sortir un projet en peu de temps. Donc ça nécessite de se faire confiance et puis sur ses acquis, etc. Puis après, avec l'expérience, c'est plus facile aussi, j'avoue.

  • Speaker #1

    Bien sûr. On n'en a pas parlé, mais c'est vrai que les processus de création, en fonction de la demande initiale et de si tu interviens vraiment en tant que designer ou sur la partie direction artistique, c'est des délais quand même qui sont assez longs. J'imagine même si tu dis que sur la fin, il peut y avoir une petite accélération, mais les collaborations, en règle générale, il y a une durée. Ça va dépendre du projet.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet. Souvent, selon les marques, il y a vraiment une demande précise. type d'objet ou de produit à faire. Je reviendrai parce qu'il y a différentes spécialités dans le design. Et donc, des fois, il n'y a pas de brief vraiment. C'est-à-dire qu'ils attendent lorsqu'on a un regard sur la marque qui peut être un peu critique ou autre et savoir qu'est-ce qu'on pourrait proposer dans notre domaine d'expression. Donc, c'est à nous d'analyser la marque pour voir un peu les manques, peut-être en termes de solutions de produits. et puis éventuellement de style qui pourrait correspondre à leur savoir-faire, mais qui apporte un petit peu une complémentarité à ce qu'ils ont déjà. Et après, à partir de là, soit ils nous donnent un brief avec quelque chose de défini, soit on part sur cette idée de proposer quelque chose de manière assez libre. Et donc là, il peut s'en suivre, on a un certain délai, mais des fois, on va dire qu'il nous laisse entre 3 et 6 mois pour maturer un peu la chose. Et là, on commence, moi je fais des étapes de recherche où j'analyse un petit peu Il faut que j'aille les visiter pour connaître leur outil de production, savoir comment ils travaillent ou avec quels sous-traitants ils travaillent pour savoir qu'est ce qu'ils peuvent faire et quel est leur marché aussi c'est important, à qui va être destiné le produit, combien il va se vendre, quelle est la position de nombre, ça permet de définir le style du design aussi, savoir s'il va être haut de gamme ou grand public,

  • Speaker #1

    voilà c'est pas du tout la même approche.

  • Speaker #0

    Tout à fait, les coûts de production donc le prix final, à quel niveau il va se situer. A partir de là, tout ce travail d'éléments qui me permettent de nourrir ma réflexion. Je cherche des différentes solutions, je fais des recherches, des dessins. Des fois, on fait des maquettes en papier aussi avec mes assistants. On essaye des choses, après on construit, après on va dessiner, on procède par élimination. Je ne sais pas dire, aller voir un client et lui dire, il faut prendre ce projet.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    et je n'arrive pas à travailler comme ça donc comme je travaille de manière un peu empirique, par élimination souvent ce que je fais, je travaille beaucoup sur différentes propositions et après j'enlève ce qui me semble être le moins intéressant donc je fais par élimination du moins intéressant je ne sais pas dire si à la fin le projet final est intéressant,

  • Speaker #1

    il me semble plus approprié en tout cas c'est celui que toi tu me l'as présenté et qui te correspond...

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc, il y a tout un travail comme ça où on écrème. Et puis à la fin, ce qui reste, on va dire, dessus, un peu peut-être le petit lait, c'est ce qu'on va présenter. Et donc, là, il faut raconter un peu le produit au client. Et puis, là, on fait une analyse avec les bureaux techniques. Déjà, si ça plaît, après les bureaux techniques, ça prend un certain temps. La faisabilité, après on fait un prototype, on va dire une maquette prototype à l'échelle 1. Donc là il peut se passer, au-delà des 3 mois à 6 mois de réflexion, il peut se passer environ 3 à 4 mois pour faire ce prototype-là, l'analyser. Et puis après on valide, souvent il faut le retravailler, parce qu'on a réalisé l'objet mais après l'avoir réalisé, on va rentrer dans une logique de production. Donc on va redessiner l'objet. pour faire en sorte de gagner de l'argent ou que ça soit plus facile à réaliser ou plus facile peut-être à stocker. Donc, on va le faire en deux parties. On va l'assembler après. Donc, on va essayer de... On va le repasser à la moulinette, le projet, en quelque sorte, pour faire en sorte de gagner soit de l'argent ou l'optimiser, quoi. Et donc là, on va faire un second prototype qui va être une première... Une pièce qui va servir pour un début de série, quoi, en fait. D'accord. Et là, il peut se passer encore environ six mois. Mais à partir de là, en général, quand on a fait cette deuxième étape, tout est déjà prédéfini pour le mettre en production par la suite.

  • Speaker #1

    Donc ça peut aller assez vite, la dernière phase.

  • Speaker #0

    En gros, pour dire, il faut six mois pour faire la conception, les allers-retours, la création du design avec l'entreprise. Et souvent, il faut bien un an avant que ça rentre dans une idée de production. Donc ça fait un an et demi. Et donc dans cette catégorie là, d'objets édités, de mobilier surtout, moi je suis rémunéré après que sur les royalties, c'est à dire sur ce qui s'est vendu. Donc si ça a du succès, ça se vend, si ça n'a pas de succès, ça ne se vend pas.

  • Speaker #1

    Et toute la difficulté de ton métier.

  • Speaker #0

    Comme un chanteur par exemple aussi, qui est en fonction des ventes ou un acteur dans certains types de contrats. Et après ça c'est une approche sur le design de mobilier d'édition. Et dans le design industriel que je fais. petit peu, ça doit être 25 à 30% de mon activité. Donc là, ce sont des approches plus contractuelles. Donc c'est un client qui vient avec quelque chose qui est très technique.

  • Speaker #1

    Une demande bien précise.

  • Speaker #0

    Voilà, je travaille avec un bureau d'études. Et là, par contre, c'est au contrat. Et là, c'est défini, pas forcément sur ce qui va se vendre, mais sur la mise en étude. Et là, je peux faire du mobilier urbain, par exemple. Donc à Biarritz, il y a des abris bus et anglettes que j'ai dessinés, qui sont en l'occurrence pour la ligne. du tram qui était installé il y a quelques années. Après, je travaille sur des feux de signalisation aussi pour une entreprise qui s'appelle Faréco, qui est près de Paris. J'avais fait répondre à des appels d'offres avec JC Decaux aussi sur les kiosques à journaux, c'était il y a quelques années, pour aller de Paris. Mon projet n'a pas été retenu, mais ça fait partie des projets d'études en amont. Et puis après, ça peut être sur du device électronique pour des entreprises qui font des... des appareils ou dans lequel on va mettre des cartes électroniques pour différents besoins.

  • Speaker #1

    Un peu à tes premières expériences avec Alcatel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui. Donc c'est ça qui est intéressant aussi dans les projets, pour moi c'est autant de ne pas être spécialisé que dans l'immobilier, de travailler sur différents secteurs, ça permet de jongler, de changer d'approche, de rencontrer d'autres personnes. Je trouve que c'est moins ennuyant et puis ça permet de se requestionner aussi, de revoir ces projets-ci avec un œil nouveau, d'avoir de la variété.

  • Speaker #1

    La diversité. Et si toi, est-ce que tu as une envie, un projet ou un produit sur lequel tu aimerais travailler en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Là, j'aspire de plus en plus à vouloir faire mes propres créations et à les diffuser. C'est toute une problématique commerciale qu'il y a en plus derrière, mais en même temps, ça me permet de m'émanciper d'un client qui va me dire qu'il souhaite tel objet, celui-ci ou celui-là, de le passer à la moulinette d'un bureau où ils vont faire le choisir avec des contraintes où je vais devoir modifier l'aspect de celui-ci. Et puis surtout, en fait, il y a une tendance où après... Il souhaite toujours de la nouveauté, donc le durée de vie de l'objet, en fonction de la tendance, est assez court. Et comme je suis rémunéré sur les ventes, ça me laisse un champ de rémunération qui est limité. Souvent, le produit sur le marché, en général, c'est de 2 à 4 ans. Et après, quand ça marche bien, ça peut durer plus longtemps. Donc j'ai quelques produits qui sont de ce type-ci, ça fait un peu plus d'une dizaine d'années, qui marchent depuis le début de ma activité, qui sont toujours commercialisés, mais il y en a d'autres qui ont déjà été interrompus.

  • Speaker #1

    Oui, qui ont des cycles de vie assez courts.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc tu ne te fermes aucune porte sur les créations ? Non.

  • Speaker #0

    Là, ce que je voudrais plus, c'est travailler plus avec des objets un peu que je peux réaliser moi-même, plus cultureaux, plus... M'émanciper des clients, travailler plus avec des clients en direct ou des galeries, des choses comme ça, parce que c'est plus, comment dire, je sais pas, j'ai l'impression que ça me permet de pouvoir synthétiser un peu toutes ces années d'expérience dans certains objets dans lesquels je peux m'exprimer plus personnellement. Je pense qu'au bout d'un moment, c'est un peu ça qui arrive dans une carrière à chacun, c'est de se dire, voilà. comme vous avez vu dans le métier, dans l'artisanat, ou autre, d'être un peu plus libre. Alors après, il faut trouver les moyens, les revenus qui vont avec, bien sûr. C'est un peu l'adéquation logique, mais c'est plutôt dans cette direction-ci que j'essaie de tendre.

  • Speaker #1

    D'accord. On va rentrer dans la dernière partie du podcast qui s'appelle le Sud-Ouest dans le cœur. Donc tu l'as déjà évoqué à plusieurs reprises, le fort rattachement que tu as. Au sud-ouest de façon générale, de Bordeaux au Pays Basque et même plus largement. Pour toi, est-ce qu'il y a des particularités ou une identité sud-ouest ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, énormément. Déjà, le Pays Basque, c'est, on va dire, c'est comme me le dit un ami à moi, qui travaille dans la communication aussi, on travaille sur différentes marques ensemble. Il trouve que le Pays Basque, c'est extrêmement bien marketé, parce que tout est identifiable. Le style, la maison, les sports, le vocabulaire, c'est une culture extrêmement forte et voilà, qui est une identité qui revendique et qui est mise en avant. Donc ça c'est quelque chose qui, moi j'ai baigné là-dedans par ma grand-mère etc. Je pratiquais la pelote, bon donc ça c'est, pour moi ça fait partie de mon ADN, c'est extrêmement fort. Après dans tout le sud-ouest, ce que j'adore c'est cet aspect de convivialité, les gens. ne jouent pas trop l'ostentatoire qu'on peut avoir dans d'autres régions, qu'on peut pas les citer. Et sont plutôt, c'est ostentatoire, discret. Et surtout, ce qui importe, c'est la relation humaine, je trouve, qui est assez, les gens sont assez ouverts, assez chaleureux. Je trouve qu'il y a une culture, je sais pas, je trouve que c'est lié un peu à cette culture un peu apéro, rubalistique, bon vivant.

  • Speaker #1

    Ce qui revient souvent. On ne va pas se le cacher.

  • Speaker #0

    Ce sont des marqueurs forts, on va dire. Et ça tire du monde, au-delà des gens qui ne sont pas de la région. C'est une région qui est assez facile, le paysage incroyable. On a tout, il y a la mer, il y a les montagnes, le climat. Bon, le Pays Basque est souvent vert, on va dire. Mais voilà, ça fait partie de son charme. Du charme. Et après, toutes les régions, j'adore le... Je grandis à Bordeaux, j'ai passé énormément de vacances dans les Landes, le Pays Basque, toute la région. J'étais en course d'été, j'ai sillonné entre le Pays Basque espagnol jusqu'à Arcachon, sur toutes les côtes. Parce que je fais du surf aussi, donc c'est quelque chose qui me lie beaucoup aussi à la région et à la mer.

  • Speaker #1

    Tu te recharges en fait en...

  • Speaker #0

    Ouais, dès que je peux, j'ai des vacances scolaires, on est souvent dans le coin avec mon fils pour voir la famille et tout ça. Et pour moi, c'est l'occasion de me remettre... à l'eau et puis de profiter de la région tout au long de l'année. Ça me manque un peu à Paris, mais peut-être j'ai beaucoup plus plaisir à y revenir, je pense.

  • Speaker #1

    Tu fais du paix d'habiter un peu loin. Tu l'apprécies encore plus quand tu reviens peut-être.

  • Speaker #0

    Exactement. Je me suis souvent posé la question à savoir si je revenais m'installer ici, parce qu'il y a des moyens de déplacement qui sont plus faciles maintenant qu'il y a quelques années. Mais j'aime bien Paris pour le côté, c'est une ville qui n'est pas facile, mais qui est extrêmement intéressante culturellement. Il se passe beaucoup. de choses et comme tu le dis quand je reviens je j'aurais apprécié d'autant plus le sud ouest à différents niveaux donc c'est cet équilibre entre besoins manques qui est retrouvée qui est qui est hyper importante pour moi et je sors ça je sais bien quoi si tu as trouvé ton équilibre c'est sympa puis je retrouve des amis du sud ouest qui sont à paris des amis de paris qui sont certains sont installés ensuite ouest aussi Donc voilà, ça me plaît bien. Puis je n'aime pas trop le côté un peu trop cloisonné, trop communautaire non plus. Donc voilà, on rencontre de nouvelles personnes, ça brasse et ça, c'est sympa.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui nourrit aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    J'imagine ta créativité aussi.

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour continuer à en savoir plus sur toi, les gens peuvent consulter tes réseaux sociaux, Samuel ? Oui. Tu as un compte Instagram.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Tu as un site internet aussi.

  • Speaker #0

    Si, oui.

  • Speaker #1

    Qui présente ta démarche.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    S'ils veulent retrouver des objets sur lesquels tu as collaboré, on a cité quelques-unes des entreprises locales ou autres sur lesquelles tu es intervenu. Donc, on incite les auditeurs à regarder de plus près peut-être les collaborations que tu as faites et à découvrir un petit peu cette double lecture ou cette approche dont tu as parlé tout à l'heure sur tes créations.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et puis, on va garder un oeil très attentif sur la suite de ton actualité en espérant que tu aies encore d'autres créations qui rentrent au mobilier national dans les prochaines années.

  • Speaker #0

    J'espère, j'espère, on va voir.

  • Speaker #1

    Et puis d'autres créations, comme tu as parlé, des créations à ton nom sur lesquelles tu pourras encore plus exprimer ta créativité et ton savoir-faire. En tous les cas, je te remercie sincèrement d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à très bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci Véronique. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de découvrir l'univers de Samuel Akosé-Berry et ses créations. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

Description

Pour ce nouvel épisode, je suis allée à la rencontre de Samuel Accoceberry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage entre la capitale et le Sud-Ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou les aménagements d'espace. 

Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l’international. 

Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l’histoire des objets. 

Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Accoceberry est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité, originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leur rêve. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Pour ce nouvel épisode,

  • Speaker #1

    je suis partie à la rencontre de Samuel Akosébéry. Ce talentueux designer français a créé son studio à Paris en 2010. Il se partage aujourd'hui entre la capitale et le sud-ouest. Que ce soit en tant que designer ou pour de la direction artistique, Samuel intervient dans des domaines très divers comme le mobilier, le design industriel, les luminaires ou encore les aménagements d'espace. Il imagine également ses propres créations en collaboration avec des artisans et a reçu de nombreux prix en France et à l'international. Ce qui anime Samuel au quotidien, ce sont les rencontres, la mise en valeur des savoir-faire artisanaux et l'histoire des objets. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, les particularités du design en Europe et ses réalisations. Samuel Akoséberi est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Samuel.

  • Speaker #2

    Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir accepté mon invitation, je suis très très flattée.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On est à Biarritz ici aujourd'hui. Moi, je connais un peu ton parcours et je sais un peu quelle est ton activité, mais la première question pour démarrer le podcast, c'est est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, je me présente, je suis Samuel Akosé-Berry, je suis designer, avec des attaches fortes dans le sud-ouest, d'où je suis originaire, et donc je travaille principalement à Paris, mais aussi j'ai des clients dans le sud-ouest que je viens visiter, avec lesquels je développe des projets. Et puis, des clients aussi à l'international, plutôt autour du design de mobilier luminaire, un peu de mobilier urbain, des produits industriels aussi également. Voilà, tout ce qui peut être dessiné fait partie un peu du travail du designer, en l'occurrence de ce que je pratique. Et après, j'ai des champs qui sont assez larges dans ces champs-ci. Il n'y a que deux catégories dans lesquelles je n'interviens pas, c'est la mode, le vêtement et les véhicules. Sinon, tout le reste... Tu es en mesure de répondre ou j'ai déjà répondu ? D'accord.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est ton activité. Donc tu disais que tu exerces à Paris. Tu as un atelier en fait à Paris de design. Tu as créé ta propre structure ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai un atelier à Paris qui n'est pas loin de la bibliothèque François Mitterrand. J'y suis, ça va faire déjà 8 ans. Mais avant, j'avais d'autres ateliers dans Paris. Celui-ci, c'est un espace qui est plus confortable, plus dédié pour moi. dans lequel je me sens bien et voilà j'y expose mes pièces, je réalise des pièces, je dessine, on fait des maquettes, j'ai un assistant ou deux selon les périodes et voilà un endroit qui est sympa, qui est lumineux, avec d'autres artistes qui sont dans le même bâtiment ou plasticiens ou artisans aussi.

  • Speaker #1

    Donc ça crée aussi des liens entre...

  • Speaker #2

    Ouais il y a des synergies sur des projets ou sur le fond des fois sur des sujets. administratif ou autre donc c'est toujours sympa de se sentir un peu épaulé et en groupe quoi.

  • Speaker #1

    Ouais un peu d'entraide au quotidien c'est agréable. Si on doit revenir un petit peu à ton parcours avant que tu crées ta structure sur Paris, quel était ton parcours, tes études pour arriver à faire ce métier un peu passion quand même ?

  • Speaker #2

    Ouais ouais bah... En fait j'étais petit, je dessinais, c'est un peu classique mais moi j'avais des aspirations, je dessinais pas mal etc. Et puis j'avais mon père qui était je pense un artiste qui n'a pas pu s'exprimer, il a fait de la musique, il aurait voulu poursuivre, ma grand-mère n'a pas souhaité parce qu'elle est levée seule donc elle avait des contraintes on va dire financières. Et après, il a fait des rencontres qui l'ont amené à faire de la peinture. C'était un peintre du dimanche qui travaillait quand même pas mal, pour un autodidacte qui était assez prolixe et qui peignait assez souvent. Et puis de le voir faire, ça m'a naturellement inspiré, même s'il ne m'a pas forcément mis le pied trop à l'étrier. Mais je pense après, des aptitudes peut-être dont j'avais hérité. Et donc, dès le collège, les matières qu'elle exerçait, c'était plutôt le dessin, puis on va dire un peu les maths, la physique, comme tout garçon, un peu moins le français en général. Et bon, je ne savais pas trop ce que je souhaitais faire. Mon père était assez autoritaire, c'était assez un peu difficile. Mais la seule fois où il m'a aidé, c'est quand il a commencé à s'intéresser à ce qui pouvait me plaire. Et on a découvert qu'il y avait des formations au lycée autour des arts appliqués. Ça avait été initié. Peut-être deux trois ans avant cette formation qui s'appelait c'était un bac F12 et c'était un bac à rappliquer. Il y avait peu d'écoles en France, il y avait quelques unes, plutôt dans les grandes villes et là en l'occurrence c'était à Bordeaux, moi j'ai grandi à Bordeaux à Mérignac. Et donc il y avait cette formation, le truc c'est qu'il fallait avoir un super dossier scolaire et donc là il a fallu qu'un peu je me secoue quoi.

  • Speaker #1

    Tu t'es mis la pression.

  • Speaker #2

    Je me suis mis la pression et bon je pensais que mes profs me disaient que c'était un gros challenge mais j'allais peut-être pas être au niveau. Bon je suis pas revenu. J'étais pris dans cette formation et là ça a été la révélation, voilà j'ai découvert.

  • Speaker #1

    C'était vraiment ce qui te plaisait.

  • Speaker #2

    C'était ce qui me fallait, ce qui me plaisait, c'était au niveau expression, découverte du milieu. plastique et d'expression plastique qui m'intéressait. Puis c'était une formation où on mettait un peu sommaire sur tous ces métiers-ci. Donc on faisait du graphisme, un peu d'architecture intérieure, des présentoirs, de la scénographie, muséographie, du design, voilà un peu tout ça. Expression plastique, dessin, perspective, tout ça. Et donc voilà, c'était hyper complet, c'était assez exigeant. beaucoup d'heures de cours, avec quand même les matières principales qui comptaient aussi beaucoup. Donc c'était une formation assez complète et assez exigeante. Donc suite à ça, j'ai découvert pas mal de choses et j'étais intéressé, comme je suis assez curieux, tout m'intéressait forcément. Et donc j'aspirais à faire de la typographie. Donc on va dire que c'est un peu l'architecte, pas un graphiste, mais... les architectes de la typographie, donc qui dessinent des lettres. Donc je trouvais ça assez passionnant, mais très spécialisé. L'architecture m'intéressait, le design aussi. Et donc j'hésitais après plutôt entre l'architecture et le design, et je me suis dit, après mon bac, il faut éliminer peut-être le second choix, comme ça c'est peut-être plus simple. Donc j'ai fait l'école d'archi à Bordeaux, qui était intéressante, mais je trouvais ça trop technique et peu créatif.

  • Speaker #1

    Il te manquait cette partie-là ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup et beaucoup de gens qui intégraient cette formation arrivaient de maths sup, maths p, donc on les mettait... Le niveau maths physique était déjà à un certain niveau et en partie création, on les mettait un peu le pied à l'étrier, donc ils découvraient ça, donc on prenait tout à la base. Et moi, j'avais un niveau qui était déjà assez intéressant, assez complet de par cette formation. Et donc, en fait, j'ai... fait une année puis je me suis réorienté sur le design qui m'intéressait et donc j'ai été faire un bts à la souterraine dans la creuse ouais donc c'était parce que j'hésitais entre tous et cette forme il y avait la même formation à toulouse je me suis dit si je vais à toulouse je vais m'éparpiller c'est clair donc bon me connaissant à l'époque j'étais assez festif mais s'ils vont mieux éviter d'aller là bas je me ramener plus sur la creuse qui donc plutôt Une petite commune de 3000 habitants où il y avait cette formation aussi et puis il y avait aussi une formation sur le graphisme. D'accord. Donc on était une centaine d'étudiants, en gros, un peu moins d'une centaine et en fait ça a créé une synergie qui était vraiment sympa où on était ces jeunes dans ce village et ça a créé des liens hyper forts et c'était très sympa et à l'époque c'était une formation qui était reconnue aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc ouais, j'ai fait mon BTS et puis suite à ça... Alors en fait, voilà, il y a, par rapport au design, pour reprendre un peu à la base, en France à l'époque, c'était très clivé. Il y avait deux types de formations. Il y avait une formation qui déterminait que le design, c'était quelque chose de technique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il y avait tout ce qui était les formations qui découlaient de l'éducation nationale, donc BTS, etc. Et après, il y avait une autre école, une autre chapelle qui décrétait que le design, ça avait une approche beaucoup plus plastique et artistique. Et donc il y avait deux formations qui étaient assez cloisonnées. Une, comme j'expliquais, technique et éducation nationale. Et l'autre qui était desservie plutôt par le ministère de la Culture. Et donc c'était les écoles d'art, etc. Il y avait peu de passerelles entre les deux. Et les deux m'intéressaient, je trouvais que c'était bien le design industriel, la formation sur laquelle j'avais été, que j'avais reçu par le BTS, mais ça limitait un peu en termes d'expression pour sortir un peu du cadre. Et la formation des Beaux-Arts était bien, mais justement elle manquait un peu de cadre justement. Donc suite au BTS, je voulais poursuivre les études, j'avais regardé un petit peu ce qu'ils faisaient à Paris. pas forcément les moyens de pouvoir aussi suivre des formations, pouvoir me loger et vivre tout ça à Paris et suivre une école là-bas. Donc je me suis rabattu sur une école de beaux-arts en province et donc j'ai tenté l'école nationale supérieure d'art de Nancy. Donc Nancy en plus la Lorraine, c'était l'exotisme pour moi, je connaissais pas, je me suis dit pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Tu faisais une belle diagonale.

  • Speaker #2

    Bon ça m'a, c'était un peu dur au début, j'avoue que par rapport au sud-ouest on a l'esprit un peu plus convivial, ouvert. enfin spontanément parce qu'ils sont ouverts là-bas mais ça demande un petit peu un temps de pénétration on va dire l'hiver est rude, les gens sont austères au début en apparence après c'est vrai que c'est des gens très chaleureux et très fidèles mais c'était un peu difficile pour moi, en tout cas cette école là était sur une approche plus artistique plus ouverte, donc c'est plutôt on va dire art contemporain et puis après il y a une spécialité design que j'ai suivi et donc là j'étais assez libre de... C'est l'avantage dans ces écoles-ci, il y a un cadre non cadre. Il ne faut pas trop attendre l'école, il faut avoir un peu son intention personnelle, être un peu en recherche de ce que l'on souhaite développer en termes d'expression ou d'approche artistique ou plastique. Donc ça me convenait parfaitement et là j'ai suivi une formation. J'ai pris le cursus en cours en troisième année, puis après j'ai abouti jusqu'en cinquième année où j'ai eu ce diplôme national supérieur d'expression plastique en option design.

  • Speaker #1

    Un terme assez long.

  • Speaker #2

    Et c'était une formation qui était très intéressante. Et moi, ça m'a permis de me recentrer sur ce que je voulais faire aussi par la suite. Et donc, voilà, suite à ce diplôme-ci, j'avais fait un sujet de mémoire sur les objets connectés. Alors, ça semble complètement actuel aujourd'hui.

  • Speaker #1

    À l'époque, c'était très...

  • Speaker #2

    À l'époque, finalement, c'était déjà il y a 24 ans. Donc, c'était dans des... principe, des concepts on va dire, mais il n'y avait pas encore la technologie. Et c'était une approche un peu sur des... Autant ça concernait l'objet, autant ça concernait l'usage, c'est-à-dire la pratique, comment vivre avec des objets de ce type-là.

  • Speaker #1

    Ah oui, t'étais dans les précurseurs j'imagine, ce type de réflexes.

  • Speaker #2

    C'était la prospective, ouais. Et de suite j'ai eu, je cherchais un stage et j'avais envoyé un... candidature pour faire un stage chez Alcatel. Alcatel à l'époque, bon maintenant, n'existe plus trop enfin on va dire sur l'aspect téléphonie mais ils étaient assez avant-gardistes et puis sur le marché européen ils étaient leaders et donc ils s'intéressaient à ces problématiques là et donc j'ai intégré le département ce qu'ils appelaient Advanced Design donc c'était tout ce qui était recherche, concept, développement d'objets téléphonie mais pas que et là j'ai passé quelques mois où c'était vraiment super avec des gens qui étaient... hyper intéressant. Et c'était comment on était sur des problématiques prospectives. On avait des ateliers de travail entre designers, il y avait des graphistes, des sémiologues, des sociologues, etc. Et donc, on participait à essayer de mettre en exergue ou en avant des futures pratiques de demain au niveau des objets, on va dire, digitaux, intelligents, qui permettent la communication. Et ça, c'était très intéressant. On m'avait proposé de rester éventuellement, mais j'avais déjà dans l'idée de... Je ne connaissais pas trop le mobilier, ça m'intéressait. Et donc je n'avais pas eu d'opportunité d'en faire pendant mes études. J'avais fait un échange en Italie à l'époque dans une école et j'avais approché un petit peu le sujet. J'avais eu contact avec un designer qui était dans cette école, qui enseignait. Et j'avais essayé de le recontacter pour aller faire un stage chez lui quelques mois à Milan. Donc en suivant cette formation-là, il m'avait proposé à Alcatel de poursuivre pour travailler avec eux. Je me suis dit, je ne vais pas m'enfermer dans une spécialité. Ce qui était un peu ma crainte de toujours, c'est de toucher un petit peu à tout, d'avoir un pied dans chaque chaussure plutôt que les deux dans une. Et je me disais, ce serait peut-être plus facile comme ça pour peut-être changer d'environnement. J'avais peur d'être trop spécialisé et de me fermer des portes. Donc, je suis parti à Milan faire un stage de quelques mois. Et bon, c'était bien passé. Puis après, je me suis dit, j'aimerais bien y rester. Donc, étant sur place, ça sera peut-être plus facile de trouver des opportunités. Et donc, j'ai commencé ma vie professionnelle en Italie, à Milan, où je suis resté au final quatre ans. Et j'ai intégré différents studios de design chez des designers qui avaient une certaine autorité italienne, qui travaillaient pour des grandes marques internationales, essentiellement sur le mobilier, dont... Un qui s'appelle Echeteru, qui a une approche assez, on va dire entre guillemets, fonctionnaliste dans le mobilier, un peu technique. Et un autre qui s'appelle Rodolfo Dordoni, qui a une approche un peu plus, on va dire entre guillemets, comme un décorateur, comme un architecte d'intérieur à la française, qui a une approche un peu plus sensible sur les matériaux, sur l'environnement, sur l'atmosphère, etc. Et donc pour moi, c'était complémentaire. Et donc, pour mettre après la suite en exergue, en fait, ce qui m'intéresse... Je cherchais plutôt à avoir des expériences professionnelles, un peu comme une sorte de compagnonnage avec des parents, peut-être un peu maîtres, mais des gens qui ont une certaine expérience pour comprendre un petit peu le métier, ce qui était possible de faire et puis découvrir un peu différentes pratiques. Je ne savais pas ce qui me correspondrait, mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu essayais plein de choses et tu emmagasinais plein d'expériences.

  • Speaker #2

    Tout à fait, parce que c'est des approches, des méthodes. techniques et puis après il y a une sensibilité, il y a une subjectivité donc ça permet de découvrir un peu ces pratiques et puis de s'enrichir voilà j'étais assez curieux donc ça répondait à ma demande puis suite à ça j'hésitais à rester encore à Milan ou en Italie quelques années et bon j'avais ma grand-mère qui était sur Bordeaux et je souhaitais me... parce que j'avais perdu mon père quand j'étais au lycée Donc, c'était son fils unique. Donc, nous, petits enfants, on comptait beaucoup. Donc, sachant que j'étais loin, ça a travaillé un petit peu. Et donc, j'ai décidé de me rapprocher, de revenir. Et donc, je suis plutôt, dans le sud-ouest, il n'y avait pas trop d'opportunités, mais plutôt sur Paris.

  • Speaker #1

    C'était la logique aussi par rapport à ton activité.

  • Speaker #2

    Exactement. Il y avait des ponts qui étaient plus faciles à mettre en place. Et puis, de mon expérience milanaise avec certaines marques de mobilier, ça pouvait aussi intéresser du monde. Et donc j'ai intégré un studio, je collaborais avec Arik Levy, qui est un designer israélien qui était installé à Paris depuis quelques années. Et ça correspondait plutôt à mon approche du design, qui était assez... il y a eu une approche assez décloisonnée, autant il faisait des pièces uniques pour des galeries, autant... Travailler sur des flacons de parfum, du mobilier, des installations, enfin tout y passer quoi.

  • Speaker #1

    C'est cette liberté de création qui te plaît aussi.

  • Speaker #2

    Exactement, et ça c'est le premier studio où ça répondait un peu à mes souhaits, ou enfin à mes aspirations personnelles.

  • Speaker #1

    À tes envies.

  • Speaker #2

    Mes envies, ouais, tout à fait. Donc je suis resté... Et puis comme il était étranger, il y a une approche aussi qui n'était pas franco-française.

  • Speaker #1

    On en parlera après peut-être, justement, des différentes visions du design. Il y a eu une expérience en Italie, je pense que ça peut être intéressant d'entrer.

  • Speaker #2

    Exactement, oui. Et donc, ça, c'était intéressant et on s'est bien entendu. Donc, au début, je suis arrivé, c'était quand même, il avait une bonne activité, mais on n'était pas beaucoup d'assistants. Et je suis resté six ans et quand je suis parti, une bonne douzaine de collaborateurs, un petit peu plus. Donc, c'était déjà une plus grosse agence. Et donc je suis arrivé à un moment où je me suis dit bon ben voilà ça y est j'ai fait un peu mon compagnonnage, ça fait dix ans que je travaille sur différents sujets pour des belles marques et pour différents designers ou studios de design. Et donc arrive le moment où je me suis dit soit je continue là-dedans parce qu'on a des vélités en tant que créateur, on dessine toujours pour quelqu'un mais en même temps on a des aspirations personnelles, subjectives etc. que l'on fait coïncider dans les attentes de la demande du client et surtout du designer.

  • Speaker #1

    Les contraintes aussi.

  • Speaker #2

    Exactement. Et des contrats, il y en a toujours. Mais là, c'est plutôt en termes d'expression. Et donc, je me suis dit, continuer à dessiner pour quelqu'un, pourquoi pas ? Mais il faudrait que ce soit peut-être avec plus une participation dans l'entreprise où je peux me révéler ou co-signer, etc. Et ça ne s'est pas présenté. Donc, je me suis dit, sinon, l'autre voie, c'est de se mettre à son compte et puis d'essayer de s'exprimer dans ce champ du design où... ou de manière créative sur plutôt une approche plastique, etc. Donc je ne savais pas trop. Et donc j'ai commencé à m'installer. J'avais déjà quelques clients sous le coude avec qui j'avais commencé à travailler, dont un éditeur qui est dans la région qui s'appelle Alki. J'avais rencontré Jean-Louis Razzocchi qui m'avait proposé des designs, on a commencé par Alki, puis après on avait travaillé ensemble sur une marque qui s'appelle... Un regroupement, un cluster d'entreprises de mobilier qui était en Suisse s'appelait Agence Contracte qui proposait l'immobilier pour l'hôtellerie et avec Jean-Louis on avait décidé de le rebaptiser en Pyrénées, ce qui nous semblait un petit peu plus identifiable et intéressant, ça racontait une histoire au moins, donc Agence Contracte et de ça on est sorti une collaboration avec une marque qu'on avait lancée. qui voulait, qui faisait du mobilier, qui était dans les Landes à Jetmont, qui voulait pénétrer le milieu du mobilier contemporain. Mais ils faisaient du mobilier classique et donc qui s'appelle Bastia, on l'a renommé en Bosque sur la partie contemporaine avec qui je travaille toujours. Et donc voilà ça c'était mes premières expériences, mes premiers clients dans l'Ouest quand même.

  • Speaker #1

    Ouais donc il y avait quand même un petit attachement ou un petit plein d'oeil.

  • Speaker #2

    L'idée c'était toujours, depuis que je suis petit, j'ai de la famille. Au Pays Basque, en Soule, mes parents, ma mère a une maison à Inua. Donc je suis toujours revenu les étés, les vacances, etc. Et puis à mon ex-compagne sur Biarritz aussi. Donc j'ai toujours des attaches, des amis. Et puis j'essaye d'allier le côté professionnel avec quelques clients avec qui je pouvais collaborer ici. Jusqu'à dernièrement, avant le Covid, je travaillais avec Moutet aussi.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    les tissages en hors-test. Tout à fait. Qui a mené cette collaboration aussi avec Sébastien Zosaïa. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Sur un fameux torchon qui a servi pour le foie gras.

  • Speaker #2

    C'est ça qu'il souhaitait. Ça, je ne sais plus s'il y a deux ou trois ans, pour un cadeau de fin d'année, il proposait à ses clients. Et donc voilà pour en revenir donc c'était ses premiers clients-ci et après je travaillais aussi pour une société qui s'appelait Stob qui faisait des cocottes en fonte.

  • Speaker #1

    Une référence quand même en matière de cuisine.

  • Speaker #2

    Qui était dans le nord de la France et après qui a été racheté par un groupe allemand qui est maintenant basé en Allemagne, géré là-bas. Voilà et après donc de ces collaborations beaucoup de mobilier principalement avec des éditeurs français puis après je connaissais quelques éditeurs italiens. Commencer à collaborer avec eux. Et puis, un peu aussi, je proposais aussi de la direction artistique. Donc ça, c'est un peu les premières choses que je faisais avec Bosque. Et puis après, avec d'autres marques aussi, sur différents types de produits.

  • Speaker #1

    Donc la direction artistique, si tu peux expliquer, en fait, comment ça fonctionne quand tu travailles avec des marques ?

  • Speaker #2

    Alors, en général, souvent, certaines marques ont un souhait, ils souhaitent un produit. Ou redessiner quelque chose, donc ils font appel à un designer, donc on peut avoir un savoir-faire, soit c'est du mobilier, ou c'est des éléments de panneaux acoustiques. Une entreprise qui s'appelle L'eau des chers, qui est en Normandie. Donc souvent le client arrive à une intention, il veut un nouveau produit, quelque chose d'innovant, à mettre sur le marché, qu'il le sorte un petit peu des champs dans lesquels il est, il veut avoir quelque chose qui soit un peu à la fois technique, ou en termes d'images, qui soit plus accrocheur, plus vendeur. Et donc souvent il arrive avec sa teinte pension et puis il veut le lancer sur le marché. Le problème c'est qu'autour de ça, autour du produit, il faut faire en sorte qu'on arrive à le promouvoir pour qu'il soit... Comment dire ? C'est bien d'avoir un joli produit mais après il faut bien le présenter. Bien sûr. Et donc après il y a tout l'environnement qui va autour pour présenter le produit. Donc ça nécessite d'avoir des photos qui soient à la hauteur du produit, qui les valorisent bien. des éléments de communication des plaquettes etc qui soit suffisamment clair et puis des fois il faut aussi on sait très bien mais le logo de la marque qui fait un peu vieillot il est par rapport avec le produit donc en gros quand c'est dur Ce que j'essaie de leur présenter, c'est que c'est bien d'avoir le produit, mais il faut mettre vraiment tout en place autour pour que tout soit cohérent.

  • Speaker #1

    C'est une démarche globale dans laquelle toi tu interviens en tant que conseil, pour que le moindre détail soit cohérent avec le souillé initial,

  • Speaker #2

    c'est ça ? Exactement. Je ne vais pas tout, je m'entoure d'autres professionnels qui peuvent être des graphistes spécialisés sur le logo, ou plus sur une présentation d'éléments iconographiques, chercher un photographe. On peut travailler avec un architecte d'intérieur aussi éventuellement pour mettre en scène les pièces. Ou après avec d'autres techniciens spécialisés dans l'image qui font des imageries 3D, assez photo-réalistes pour donner l'impression de ce que peut donner le produit intégré dans un environnement réel.

  • Speaker #1

    Ça c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus ces dernières années. Les gens sont vraiment à la recherche aussi de ce genre de mise en situation.

  • Speaker #2

    Bien sûr, parce que ça permet souvent à certains clients... comment dire, ils se projettent plus facilement, ça demande moins d'efforts d'imaginer ce produit-ci dans leur intérieur et donc l'imagerie 3D, il répond pour beaucoup. Et puis maintenant avec l'intelligence artificielle, c'est encore plus facile à intégrer. Donc beaucoup d'autres solutions techniques permettent d'inclure les produits dans un environnement réaliste.

  • Speaker #1

    Justement pour faire une petite aparté sur ces nouvelles technologies, l'intelligence artificielle dont tu viens de parler, ces dernières années, ton métier... comme la plupart des activités, ont été impactées aussi par tous ces changements, ces arrivées de nouvelles technologies qui révolutionnent un peu tous les métiers. Toi, comment tu l'appréhendes dans ton métier au quotidien ? C'est une aide ?

  • Speaker #2

    Alors, ça dépend des outils. Certains, oui, sont des outils complémentaires. Tout ce qui est être digital, numérique, etc. Ça permet de travailler avec des outils numériques, donc on peut gagner en précision, etc. pour la réalisation. Sur les images ? Ça permet d'avoir des choses avec lesquelles on peut gagner du temps et en termes de qualité, on pousse un petit peu plus loin les résultats et la qualité, donc ça nous avantage. Après, là où ça devient un peu difficile avec l'intelligence artificielle, c'est quand celle-ci participe beaucoup à la création en soi. Certains l'utilisent dans plein de secteurs, l'archi, l'automobile, etc. Et quand le... en utilisant l'intelligence artificielle pour créer du concept etc. et tout ça, ou formaliser, là on commence à rentrer dans une limite qui est assez tenue et qui est un petit peu, moi je le trouve un peu dangereuse pour nous. Donc il faut voir comment on garde une part de...

  • Speaker #1

    De maîtrise en fait.

  • Speaker #2

    Oui tout à fait de maîtrise pour éviter que cela nous échappe quoi quelque part. L'outil a un potentiel incroyable, on en est qu'au début, donc je ne sais pas ce que ça va augurer par la suite.

  • Speaker #0

    Le seul truc que je me dis, ce qui peut nous réancrer dans quelque chose qui est encore, on va dire, à une certaine limite, où on peut résister quelque part, et c'est là où, en fait, on voit depuis quelques années le succès de tout ce qui est métier d'art, etc. Ce sont les métiers de l'art. Là, autant l'intelligence artificielle se développe, autant je trouve que ça sert, tous ces métiers, de démontrer que, ok, sur le concept digital, sur l'approche... de calcul, d'analyser tout ça, on peut aller assez loin, mais il restera toujours le travail de la main qui est à valoriser, qui a sa valeur, son imperfection, etc. Et je pense qu'à l'avenir, c'est ces métiers-là qui vont encore d'autant plus se prendre en crédibilité et en recherche de collaboration, de résultats, de valeurs, etc.

  • Speaker #1

    Toi justement, tu en parlais tout à l'heure sur tes collaborations sur la direction artistique, tu as parlé d'Alki. Donc ils sont vraiment aussi dans ce travail artisanal d'excellence.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et toi, c'est des choses aussi, tu y es très attaché à toutes ces collaborations ou à tout ce travail d'artisanat.

  • Speaker #0

    Oui, déjà à la base, ce sont des rencontres. Bon déjà, naturellement, c'est hyper intéressant de voir ces métiers où il y a une pratique, une expérience. Ils ont acquis par... Au fil des années, des fois ces entreprises familiales, etc. Il y a de voir l'intelligence d'utiliser un matériau, de le pousser dans certaines limites, les différentes étapes aussi qui sont en succès pour arriver à un résultat de qualité. C'est du travail de longue haleine, c'est des fois de manière empirique, des fois expérimentale. Mais derrière tout ça, il y a des gens qui ont fait des formations qui sont longues souvent. assez exigeante et surtout il y a de l'humain quoi. Alors ça c'est extrêmement intéressant parce qu'on est dans quelque chose où je trouve ce qui est intéressant c'est dans cette collaboration quand il y a la partie recherche, réalisation de pièces et en même temps de créer ensemble quelque chose Voilà, avec ces entreprises artisanales. Parce que moi, fondamentalement, mon métier de designer, pour le résumer, je suis un concepteur. Donc j'analyse un peu différentes techniques, différentes expressions. J'essaie d'intégrer de la narration selon un savoir-faire, selon une expression régionale ou un style, ou peut-être plus contemporaine. Ou peut-être essayer de raconter intrinsèquement dans l'objet une forme de poésie ou d'expression plastique. Mais à la base, je ne réalise pas, je conçois. Donc je suis toujours obligé de travailler avec un partenaire, faire une collaboration avec quelqu'un qui va réaliser l'objet. J'en fais pour moi-même, plus dans une approche personnelle, artistique ou plastique, mais des fois pour des marques, je travaille avec un artisan ou une entreprise artisanale, et là je dois travailler avec eux, on doit s'entendre, pour arriver à un résultat autour d'un objet, selon leurs attentes, ou soit on est contraint d'un marché. Et c'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Souvent, enfin souvent, j'ai déjà lu qu'en fait, certains designers se considèrent un peu comme des chefs d'orchestre, en fait, pour essayer de mettre en musique, comme tu le dis, tous ces différents métiers et en faire ressortir, en fait, le meilleur et le plus beau. C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est un peu, c'est exactement ça. On travaille avec, je pense que c'est pas si loin de ça, d'un chef dans la restauration, quoi. On travaille avec différents produits, différents savoir-faire, et puis après on essaie de les transformer en des alliés. Alors comme un chef d'orchestre, ce qui est intéressant, c'est qu'on a un certain recul, et donc quand on a un petit peu d'expérience, on va travailler avec différents secteurs, différents domaines d'expression, ou différentes techniques, ou différentes entreprises artisanales. Après on essaie de croiser les choses pour essayer d'amener un petit peu un regard un peu nouveau sur un savoir-faire et tout ça. Dans certains cas, on essaie un peu de titiller un peu le savoir-faire ou l'entreprise pour l'amener sur des choses qu'ils n'ont pas trop l'habitude, pour faire quelque chose qui soit innovant, donc innovant, nouveau quelque part. Et là, c'est intéressant. C'est là où la part de l'humain est importante, parce qu'il y a des gens qui sont curieux de découvrir des champs sur lesquels ils ne sont pas allés. et qui sont plutôt à l'aise et qui ont une énergie et l'envie de vouloir le faire. Et puis, il y en a d'autres, pas du tout. Donc, c'est important pour moi, en général, quand je collabore avec une entreprise, de ressentir la personnalité qu'il y a derrière la main, le geste, et savoir quelle est son attente et s'il va apprécier d'être challengé ou pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Parce que si je challenge et que lui, il ne veut pas venir avec moi, ça va être laborieux, ça va peut-être... de ne pas être agréable pour lui, moi je vais me fatiguer et je risque d'être un peu frustré. Donc à partir du moment où j'ai un peu l'idée de... qu'il y a derrière, je sais jusqu'où je peux aller et où je peux l'embarquer. Et c'est important dans les projets pour savoir la finalité du projet, comment elle va être et où on pourra la porter et l'amener, et sur quel champ aussi par la suite.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors si toi tu devais résumer, c'est peut-être pas le bon terme, mais expliquer le style à Cossé-Berry. est-ce qu'il y en a ? c'est la question un peu bateau,

  • Speaker #0

    on est d'accord le style à cause c'est bien c'est toujours difficile de parler sans travail parce qu'il faut avoir un regard critique moi je vois que ce qui ne va pas on est toujours trop avec soi-même c'est le problème je ne suis pas du genre m'auto-congratuler

  • Speaker #1

    sur ce que j'ai fait on parlera de 2-3 choses après il y a quand même des très belles réussites on va pouvoir en parler quand même après

  • Speaker #0

    Non, ce qui m'intéresse dans les objets, c'est de savoir ce qu'ils vont exprimer. Et c'est important, ce que je trouve intéressant chez les gens, enfin moi je fais le lien entre les deux, je trouve que c'est important. Ce qui m'intéresse chez les gens, c'est plutôt ceux qui sont un peu en retenue, qui ne se mettent pas trop en avant. J'ai des amis qui sont en équipe. qui sont solaires, etc. Je trouve ça assez sympa. Mais voilà, ils parlent sans qu'on ait besoin d'aller chercher qui ils sont, etc. On arrive très vite à les cerner. Moi, je suis plutôt attiré par les personnes un peu plus discrètes qui vont s'exprimer de manière un peu plus mesurée. Il faut un peu du temps pour les découvrir. Et c'est ça que je trouve intéressant, c'est dans le long terme. Et donc, les objets, pour en revenir, ce qui m'intéresse, c'est qu'ils soient... pas non plus flamboyant comme ça, mais qui soit dans le détail. Ils vont exprimer peut-être quelque chose qui va être à découvrir dans la fonction, dans l'usage. Après, ceux qui sont un peu sensibles au design et à la technique, peut-être ça va être sur des éléments d'assemblage ou de matériaux.

  • Speaker #1

    Ça se découvre en fait, c'est pas du premier abord. Il faut un peu prendre le temps, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce que je trouve que c'est intéressant de ne pas être sous. entre guillemets, par un objet qui peut être hyper séduisant au départ et dont on va se lasser. Donc l'idée c'est qu'il dure dans le temps et qu'on ait encore peut-être à découvrir des choses de cet objet dans le temps. Et après l'idée c'est qu'il soit bien réalisé, qu'il se patine, qu'il évolue aussi de manière en se bonifiant, etc. Donc je fais toujours un peu ce parallèle. Ce qui m'intéresse c'est un peu à découvrir que l'objet a toujours quelque chose à raconter et peut-être à découvrir.

  • Speaker #1

    Il y a toujours une nouvelle surprise, quelque chose que voilà.

  • Speaker #0

    Vraiment, alors ce n'est pas toujours possible, mais en tout cas, on a toujours plaisir à redécouvrir cet aspect qui peut être intrinsèquement lié à sa personnalité, quelque part.

  • Speaker #1

    Mais du coup, il y a un côté un peu intemporel aussi dans cette démarche.

  • Speaker #0

    Alors des fois, dans certains cas, on me demande de faire un projet qui va être dans une expression qui va durer dans le temps, qui va être intemporel. Autant dans d'autres cas, on souhaite faire un projet qui va être un peu plus... qui va marquer vraiment un moment, qui va être dans une tendance. Et là, il faut qu'il y ait une expression assez forte, qu'il soit originel. Donc souvent, les curseurs, ils sont plutôt à différents niveaux. Mais sinon, en général, c'est toujours, même quand il va être assez expressif, l'objet, je fais toujours qu'il raconte toujours une seconde narration dans l'objet. Donc ça peut être en travaillant avec l'outil, on va dire avec l'entreprise artisanale. Ou après, ça peut être dans l'expression même de l'objet, dans son graphisme, etc. Et voilà, ça c'est en gros ce que j'essaye de faire ressortir dans le projet. Après, il y a toujours un élément graphique dans l'objet. Je trouve que c'est important, il faut qu'il y ait un côté attrayant qui interpelle, qui titille l'œil. Donc voilà, j'ai toujours trouvé un élément graphique un petit peu fort ou un petit détail. Et puis voilà, après tout y passe. Je peux faire des tapis, des torchons, des pièces, des tables, un peu tout.

  • Speaker #1

    Mais il y a quand même le mobilier, si on doit revenir au mobilier, il y a quand même des pièces qui sont assez exceptionnelles. Est-ce qu'on peut parler du mobilier national ? C'est des choses...

  • Speaker #0

    Oui, ça se sent, bah oui, pourquoi pas. Bah oui,

  • Speaker #1

    quand même.

  • Speaker #0

    Ça c'est les dernières pièces qui ont été acquises par le mobilier national. J'ai rencontré un ferronnier d'arbres au Césaire, c'était il y a 7-8 ans, sur une rencontre artisan-designer sur Paris. Et on s'est bien, on a eu pour mission de faire un projet, c'était financé par la Fondation Bétancourt-Chuller. On était plusieurs et on devait réaliser un objet qui associait la collaboration entre le savoir-faire d'un artisan et d'un designer. On a fait une lampe. articulé, un lampadaire avec plusieurs sources, avec des éléments techniques, différentes finitions métalliques, voilà un objet un peu singulier, un peu sculptural tout en étant une lampe. C'est exceptionnel et voilà on a eu des prix, on l'a exposé à différents endroits etc. Et de cette rencontre, moi j'aime bien, je suis assez fidèle donc j'aime bien renouveler, essayer d'aller un petit peu plus loin et lui le souhaiter aussi. On a continué à travailler ensemble et puis on a lancé une marque qui s'appelle SB26. Donc Samuel, Bruce et 26 c'est le numéro atomique du fer. D'accord. Un numéro pour une voiture ou un truc comme ça, c'est un peu énigmatique, mais bon, ça a un sens. Et donc depuis, on crée des objets toujours autour du travail de la ferronnerie d'art ou du métal.

  • Speaker #1

    Et là,

  • Speaker #0

    maintenant, on intègre toujours un matériau qui a un second rôle. Donc ça peut être la pierre, le verre, etc. Et on a fait différents objets, donc plutôt des luminaires, que l'on vend en direct pour des architectes d'intérieur aux Etats-Unis, en Australie. pour nos principaux clients, un petit peu en Europe. Et on a fait une lampe, il y avait un appel des acquisitions du Mobil National l'année dernière. Vous avez déjà acheté une console il y a quelques années. Et donc on a proposé une lampe en édition limitée, dans une taille qu'on avait redessinée un peu plus imposante, qui s'appelle Rigel, qui est le nom d'une étoile. Et donc cette lampe est composée de deux lingots en verre et il y a tout un jeu de réflecteurs teintés à chaud qui lui donnent des... teintes dorées violacées et c'est à rouge qui sont assez l'objet assez intriguant et on l'a mis donc le mobilier national qui une lampe là c'était un univers dernier et donc il y a eu toute une présentation voilà les différents il n'y a pas que notre projet qui était sélectionné avait une quinzaine je crois et donc voilà une présentation avec un brésil macron etc et tout ça et donc le ces pièces 6 sont acquises par un mobilier national rejoignent à Un stock qui après peut servir pour être installé dans une ambassade à l'Elysée ou à un autre bâtiment d'État.

  • Speaker #1

    C'est la French Touch en matière d'artisanat, de design qui peut être exposé en effet et qui fait partie des collections.

  • Speaker #0

    C'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Une sorte de grande collection.

  • Speaker #0

    A l'origine c'était le garde-meubles de Louis XIV et qui servait pour... Le mobilier, ça porte bien son nom. Le mobilier, c'est ce qui est mobile. Les rois, autrefois, se déplaçaient avec leurs meubles. Et donc, en concurrence, au XIV, il y avait une certaine quantité. Il a décidé de les stocker à un endroit. Et donc, ce garde-meubles a évolué. Et après, sous la République, il y a eu tout ce qui était, tout le mobilier d'empire, etc., qui a suivi la même logique et qu'il fallait stocker. Et donc, il y a eu... Un service qui était dédié pour le rénover, l'entretenir, le stocker. Et donc il est devenu après sur la République le mobilier national. Et donc ils sont dans le 13ème, dans un bâtiment qui est magnifique d'Auguste Perret. Et dans ces locaux sont stockés des meubles de plusieurs siècles. Et il y a tout un atelier aussi d'artisans. de haute facture qui les entretiennent, qui les rénovent et aussi ils font des collaborations avec des designers sur certains projets un peu dédiés pour une ambassade ou autre.

  • Speaker #1

    C'est quand même flatteur aussi.

  • Speaker #0

    C'est une belle vitrine, ça fait plaisir. Et là dernièrement j'ai réalisé en plus de mes activités pour collaborer avec différentes marques et aussi d'avoir lancé cette marque avec Bruce Sisser. qui s'appelle SB26. Après, je fais des pièces, je dessine, pour moi, je fais des pièces un peu sculpturales que je dédie à des archives d'intérieur, des galeries. Et là, dernièrement, j'ai lancé, il y a un peu moins d'un an, une série de lampes en albâtre que je fais réaliser en Espagne et que je monte moi-même après à Paris. Et j'ai eu de bons retours, je les ai exposées à Milan en avril dernier, ça a bien marché. Et là, le Mouillé National m'a J'ai commandé deux paires de ces larmes-ci.

  • Speaker #1

    Tu vas devenir un habitué du mobilier national.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas donner l'impression que je suis privilégié, mais bon, c'est assez flatteur et ça fait plaisir.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est une belle reconnaissance aussi de ton travail et des collaborations que tu peux mener avec des artisans. Tu as refait un petit parallèle tout à l'heure avec l'Italie. Je ne sais pas s'il y a vraiment... lieu de différencier les types de design encore en Europe et dans le monde. Mais toi qui as travaillé pendant quelques années en Italie et maintenant qui collabore en France, tu penses qu'il y a des différences selon les pays ? Il y a des approches qui sont vraiment différentes ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est lié à la culture, à l'héritage. Voilà, tout est sous-tendu par énormément d'éléments. Pour faire une caricature, je parle toujours un peu de ça pour parler des différentes approches du design. En France, on a une approche, on aime bien que ça ait du sens, que ça raconte quelque chose. Que le concept, il soit travaillé, il soit... Voilà, il soit structuré. Et donc souvent, c'est un avantage parce qu'il y a une certaine profondeur, le sens est hyper important. Mais des fois, ça peut être un élément qui peut être frustrant parce qu'après, quand on passe dans l'acte de réaliser ou de dessiner l'objet, ça peut mettre un frein. En fait, ça peut contraindre. C'est peut-être parfois assez bien, mais parfois un peu trop. Les Italiens ou les Latins, on va dire, en plus proche méditerranéen, ils ont une approche, on va dire, plus sensible, plus spontanée. Et ce n'est pas pour dire qu'ils n'ont pas d'approche sur la dimension concept, mais surtout, ils vont commencer par faire. Leur façon d'approcher l'objet, c'est de passer dans l'action et de faire. Et après, ils structurent derrière. Donc ça, c'est un peu l'approche italienne, j'y reviendrai après. Et après, souvent, il faut que l'objet soit expressif. C'est pour ça que le design italien a toujours eu un succès international, même s'il y a des collaborations avec des designers. internationaux mais les entreprises restent italiennes, il y a toujours cette volonté de faire quelque chose qui soit expressif et l'italien est reconnu pour être dans la mode, le design automobile, le design faut que ça claque, ils ont un sens du goût, du raffinement, de l'objet qui est qui peut être ostentatoire mais pas de mauvais goût, qui est assez poussé je trouve. Leurs objets ont une forte personnalité, ça c'est une grande qualité qu'ils ont. A contrario Les allemands veulent avoir quelque chose qui soit fonctionnel, donc discret, mécanique. Ils aiment bien le côté mécanique, il faut qu'il y ait des systèmes, que ce soit pointu, il faut que ce soit des choses qui soient intéressantes d'un point de vue, qui s'articulent, mais avec bien huilé, presque de l'horlogerie suisse. Et donc tout ça est sous-tendu par aussi la culture et je dirais quelque part, presque l'aspect intrinsèquement qui est religieux et autres. culture catholique, méditerranéenne, donc assez expressive, etc. Et puis on va vers le nord, puis on est dans des gens qui étaient dans une religion protestante, etc. Et donc, de par leur histoire aussi, une économie de matériaux et d'expression. Donc l'objet est moins expressif, il est plus... il essaie d'optimiser la technique et le matériau, mais c'est là-dedans que va se faire tout le savoir-faire. Et donc, plus on va dans les pays nordiques, plus il y a cette volonté de ne pas avoir une surenchère de style, d'expression. On va mettre vraiment en avant le savoir-faire qu'on va pousser assez loin. Et là, on est dans un autre type de vocabulaire. Et donc, certains peuvent s'y retrouver selon leurs aspirations et leurs goûts. Mais en gros, grosso modo, c'est un petit peu comme ça que je vois le design et les approches différemment culturelles. Et donc, pour travailler en Italie, quand j'y suis allé au début, de par ma formation et tout ça, il fallait justifier une approche, etc. Et tout ça, le concept, et ce que j'ai apprécié là-bas, c'est que tout est possible, même à la dernière minute. Et en France, du coup, on peut avoir un braquet assez court pour changer de direction. Mais les Allemands, c'est plus dur pour eux, apparemment. Mais les Italiens, jusqu'à...

  • Speaker #1

    La dernière minute.

  • Speaker #0

    La dernière minute. Ça fait des mois qu'ils travaillent sur... Depuis septembre, pour mille ans, sur certaines pièces où ils se décident, ils tardent à se décider, etc. Et à 15 jours du salon, ils sont capables de sortir un projet nouveau, fini, et qui sent encore un peu la peinture sur le stand. Et ils ont cette capacité qui est assez dingue. Et après, ils travaillent avec des gens qui ont... qui ont une maîtrise de leur savoir-faire qui est assez incroyable.

  • Speaker #1

    Donc ils se battent aussi sur des savoir-faire forts.

  • Speaker #0

    Des gens qui sont capables de pouvoir le faire aussi dans ce délai-là. Mais c'est affreux parce que chaque année, ils sont toujours pris de cours. Et ça fait des années, des décennies qu'ils travaillent comme ça. Chaque année, ils me disent l'année prochaine, on s'y prend à l'avance. Mais c'est impossible. Ils n'y arrivent pas. Chaque année, c'est vraiment dans leur ADN de travailler comme ça dans l'urgence. Donc c'est une grande qualité et c'est une grande force. Après, des fois, il leur manque un petit peu, je trouve, de recul sur certaines marques pour se positionner sur du long terme. Donc ils suivent. Ils s'adaptent. Peu de marques ont un peu une vision, un regard. Et puis après, leur défaut, ce qu'ils travaillent un peu aussi, comme c'est le cas en Italie, il y a toujours ce modèle de travailler avec des maîtres. On hérite un peu de cette école à la Renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    aussi italienne.

  • Speaker #0

    Donc il faut que le créateur incarne un charisme, quelque part que ce soit un nom. Et ça, c'est un avantage, c'est un peu un inconvénient. Parce que ça limite toujours un peu les possibilités. Beaucoup de designers sont les mêmes qui dessinent pour plusieurs marques.

  • Speaker #1

    Ça uniformise aussi quelque part un peu le...

  • Speaker #0

    Je trouve, je trouve. Et donc ça manque un peu de direction artistique dans certaines marques pour souhaiter vraiment se différencier des autres. Alors qu'en France, on va laisser plus la place à des jeunes, de possibilités. Il y a des approches sur des maisons d'édition qui sont vraiment singulières. qui ont vraiment un propos et une écriture par rapport à d'autres. Il y a plus de choses possibles, plus de créations, je trouve.

  • Speaker #1

    Ok, donc il y a vraiment des spécificités quand même culturelles. Et toi, tu as eu la chance de pouvoir avoir cette expérience italienne et d'être un plus dans ton expérience.

  • Speaker #0

    Moi, ce qui m'a nourri, ce qui m'a servi, c'est vraiment l'idée de liberté et du possible jusqu'au dernier moment. J'ai réussi à m'en inspirer et ça rassure quelque part des fois dans certains projets où on est un petit peu acculé, on n'a pas beaucoup de temps, mais d'avoir cette capacité de sortir un projet en peu de temps. Donc ça nécessite de se faire confiance et puis sur ses acquis, etc. Puis après, avec l'expérience, c'est plus facile aussi, j'avoue.

  • Speaker #1

    Bien sûr. On n'en a pas parlé, mais c'est vrai que les processus de création, en fonction de la demande initiale et de si tu interviens vraiment en tant que designer ou sur la partie direction artistique, c'est des délais quand même qui sont assez longs. J'imagine même si tu dis que sur la fin, il peut y avoir une petite accélération, mais les collaborations, en règle générale, il y a une durée. Ça va dépendre du projet.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet. Souvent, selon les marques, il y a vraiment une demande précise. type d'objet ou de produit à faire. Je reviendrai parce qu'il y a différentes spécialités dans le design. Et donc, des fois, il n'y a pas de brief vraiment. C'est-à-dire qu'ils attendent lorsqu'on a un regard sur la marque qui peut être un peu critique ou autre et savoir qu'est-ce qu'on pourrait proposer dans notre domaine d'expression. Donc, c'est à nous d'analyser la marque pour voir un peu les manques, peut-être en termes de solutions de produits. et puis éventuellement de style qui pourrait correspondre à leur savoir-faire, mais qui apporte un petit peu une complémentarité à ce qu'ils ont déjà. Et après, à partir de là, soit ils nous donnent un brief avec quelque chose de défini, soit on part sur cette idée de proposer quelque chose de manière assez libre. Et donc là, il peut s'en suivre, on a un certain délai, mais des fois, on va dire qu'il nous laisse entre 3 et 6 mois pour maturer un peu la chose. Et là, on commence, moi je fais des étapes de recherche où j'analyse un petit peu Il faut que j'aille les visiter pour connaître leur outil de production, savoir comment ils travaillent ou avec quels sous-traitants ils travaillent pour savoir qu'est ce qu'ils peuvent faire et quel est leur marché aussi c'est important, à qui va être destiné le produit, combien il va se vendre, quelle est la position de nombre, ça permet de définir le style du design aussi, savoir s'il va être haut de gamme ou grand public,

  • Speaker #1

    voilà c'est pas du tout la même approche.

  • Speaker #0

    Tout à fait, les coûts de production donc le prix final, à quel niveau il va se situer. A partir de là, tout ce travail d'éléments qui me permettent de nourrir ma réflexion. Je cherche des différentes solutions, je fais des recherches, des dessins. Des fois, on fait des maquettes en papier aussi avec mes assistants. On essaye des choses, après on construit, après on va dessiner, on procède par élimination. Je ne sais pas dire, aller voir un client et lui dire, il faut prendre ce projet.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    et je n'arrive pas à travailler comme ça donc comme je travaille de manière un peu empirique, par élimination souvent ce que je fais, je travaille beaucoup sur différentes propositions et après j'enlève ce qui me semble être le moins intéressant donc je fais par élimination du moins intéressant je ne sais pas dire si à la fin le projet final est intéressant,

  • Speaker #1

    il me semble plus approprié en tout cas c'est celui que toi tu me l'as présenté et qui te correspond...

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc, il y a tout un travail comme ça où on écrème. Et puis à la fin, ce qui reste, on va dire, dessus, un peu peut-être le petit lait, c'est ce qu'on va présenter. Et donc, là, il faut raconter un peu le produit au client. Et puis, là, on fait une analyse avec les bureaux techniques. Déjà, si ça plaît, après les bureaux techniques, ça prend un certain temps. La faisabilité, après on fait un prototype, on va dire une maquette prototype à l'échelle 1. Donc là il peut se passer, au-delà des 3 mois à 6 mois de réflexion, il peut se passer environ 3 à 4 mois pour faire ce prototype-là, l'analyser. Et puis après on valide, souvent il faut le retravailler, parce qu'on a réalisé l'objet mais après l'avoir réalisé, on va rentrer dans une logique de production. Donc on va redessiner l'objet. pour faire en sorte de gagner de l'argent ou que ça soit plus facile à réaliser ou plus facile peut-être à stocker. Donc, on va le faire en deux parties. On va l'assembler après. Donc, on va essayer de... On va le repasser à la moulinette, le projet, en quelque sorte, pour faire en sorte de gagner soit de l'argent ou l'optimiser, quoi. Et donc là, on va faire un second prototype qui va être une première... Une pièce qui va servir pour un début de série, quoi, en fait. D'accord. Et là, il peut se passer encore environ six mois. Mais à partir de là, en général, quand on a fait cette deuxième étape, tout est déjà prédéfini pour le mettre en production par la suite.

  • Speaker #1

    Donc ça peut aller assez vite, la dernière phase.

  • Speaker #0

    En gros, pour dire, il faut six mois pour faire la conception, les allers-retours, la création du design avec l'entreprise. Et souvent, il faut bien un an avant que ça rentre dans une idée de production. Donc ça fait un an et demi. Et donc dans cette catégorie là, d'objets édités, de mobilier surtout, moi je suis rémunéré après que sur les royalties, c'est à dire sur ce qui s'est vendu. Donc si ça a du succès, ça se vend, si ça n'a pas de succès, ça ne se vend pas.

  • Speaker #1

    Et toute la difficulté de ton métier.

  • Speaker #0

    Comme un chanteur par exemple aussi, qui est en fonction des ventes ou un acteur dans certains types de contrats. Et après ça c'est une approche sur le design de mobilier d'édition. Et dans le design industriel que je fais. petit peu, ça doit être 25 à 30% de mon activité. Donc là, ce sont des approches plus contractuelles. Donc c'est un client qui vient avec quelque chose qui est très technique.

  • Speaker #1

    Une demande bien précise.

  • Speaker #0

    Voilà, je travaille avec un bureau d'études. Et là, par contre, c'est au contrat. Et là, c'est défini, pas forcément sur ce qui va se vendre, mais sur la mise en étude. Et là, je peux faire du mobilier urbain, par exemple. Donc à Biarritz, il y a des abris bus et anglettes que j'ai dessinés, qui sont en l'occurrence pour la ligne. du tram qui était installé il y a quelques années. Après, je travaille sur des feux de signalisation aussi pour une entreprise qui s'appelle Faréco, qui est près de Paris. J'avais fait répondre à des appels d'offres avec JC Decaux aussi sur les kiosques à journaux, c'était il y a quelques années, pour aller de Paris. Mon projet n'a pas été retenu, mais ça fait partie des projets d'études en amont. Et puis après, ça peut être sur du device électronique pour des entreprises qui font des... des appareils ou dans lequel on va mettre des cartes électroniques pour différents besoins.

  • Speaker #1

    Un peu à tes premières expériences avec Alcatel.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui. Donc c'est ça qui est intéressant aussi dans les projets, pour moi c'est autant de ne pas être spécialisé que dans l'immobilier, de travailler sur différents secteurs, ça permet de jongler, de changer d'approche, de rencontrer d'autres personnes. Je trouve que c'est moins ennuyant et puis ça permet de se requestionner aussi, de revoir ces projets-ci avec un œil nouveau, d'avoir de la variété.

  • Speaker #1

    La diversité. Et si toi, est-ce que tu as une envie, un projet ou un produit sur lequel tu aimerais travailler en particulier ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Là, j'aspire de plus en plus à vouloir faire mes propres créations et à les diffuser. C'est toute une problématique commerciale qu'il y a en plus derrière, mais en même temps, ça me permet de m'émanciper d'un client qui va me dire qu'il souhaite tel objet, celui-ci ou celui-là, de le passer à la moulinette d'un bureau où ils vont faire le choisir avec des contraintes où je vais devoir modifier l'aspect de celui-ci. Et puis surtout, en fait, il y a une tendance où après... Il souhaite toujours de la nouveauté, donc le durée de vie de l'objet, en fonction de la tendance, est assez court. Et comme je suis rémunéré sur les ventes, ça me laisse un champ de rémunération qui est limité. Souvent, le produit sur le marché, en général, c'est de 2 à 4 ans. Et après, quand ça marche bien, ça peut durer plus longtemps. Donc j'ai quelques produits qui sont de ce type-ci, ça fait un peu plus d'une dizaine d'années, qui marchent depuis le début de ma activité, qui sont toujours commercialisés, mais il y en a d'autres qui ont déjà été interrompus.

  • Speaker #1

    Oui, qui ont des cycles de vie assez courts.

  • Speaker #0

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc tu ne te fermes aucune porte sur les créations ? Non.

  • Speaker #0

    Là, ce que je voudrais plus, c'est travailler plus avec des objets un peu que je peux réaliser moi-même, plus cultureaux, plus... M'émanciper des clients, travailler plus avec des clients en direct ou des galeries, des choses comme ça, parce que c'est plus, comment dire, je sais pas, j'ai l'impression que ça me permet de pouvoir synthétiser un peu toutes ces années d'expérience dans certains objets dans lesquels je peux m'exprimer plus personnellement. Je pense qu'au bout d'un moment, c'est un peu ça qui arrive dans une carrière à chacun, c'est de se dire, voilà. comme vous avez vu dans le métier, dans l'artisanat, ou autre, d'être un peu plus libre. Alors après, il faut trouver les moyens, les revenus qui vont avec, bien sûr. C'est un peu l'adéquation logique, mais c'est plutôt dans cette direction-ci que j'essaie de tendre.

  • Speaker #1

    D'accord. On va rentrer dans la dernière partie du podcast qui s'appelle le Sud-Ouest dans le cœur. Donc tu l'as déjà évoqué à plusieurs reprises, le fort rattachement que tu as. Au sud-ouest de façon générale, de Bordeaux au Pays Basque et même plus largement. Pour toi, est-ce qu'il y a des particularités ou une identité sud-ouest ?

  • Speaker #0

    Oui, forcément, énormément. Déjà, le Pays Basque, c'est, on va dire, c'est comme me le dit un ami à moi, qui travaille dans la communication aussi, on travaille sur différentes marques ensemble. Il trouve que le Pays Basque, c'est extrêmement bien marketé, parce que tout est identifiable. Le style, la maison, les sports, le vocabulaire, c'est une culture extrêmement forte et voilà, qui est une identité qui revendique et qui est mise en avant. Donc ça c'est quelque chose qui, moi j'ai baigné là-dedans par ma grand-mère etc. Je pratiquais la pelote, bon donc ça c'est, pour moi ça fait partie de mon ADN, c'est extrêmement fort. Après dans tout le sud-ouest, ce que j'adore c'est cet aspect de convivialité, les gens. ne jouent pas trop l'ostentatoire qu'on peut avoir dans d'autres régions, qu'on peut pas les citer. Et sont plutôt, c'est ostentatoire, discret. Et surtout, ce qui importe, c'est la relation humaine, je trouve, qui est assez, les gens sont assez ouverts, assez chaleureux. Je trouve qu'il y a une culture, je sais pas, je trouve que c'est lié un peu à cette culture un peu apéro, rubalistique, bon vivant.

  • Speaker #1

    Ce qui revient souvent. On ne va pas se le cacher.

  • Speaker #0

    Ce sont des marqueurs forts, on va dire. Et ça tire du monde, au-delà des gens qui ne sont pas de la région. C'est une région qui est assez facile, le paysage incroyable. On a tout, il y a la mer, il y a les montagnes, le climat. Bon, le Pays Basque est souvent vert, on va dire. Mais voilà, ça fait partie de son charme. Du charme. Et après, toutes les régions, j'adore le... Je grandis à Bordeaux, j'ai passé énormément de vacances dans les Landes, le Pays Basque, toute la région. J'étais en course d'été, j'ai sillonné entre le Pays Basque espagnol jusqu'à Arcachon, sur toutes les côtes. Parce que je fais du surf aussi, donc c'est quelque chose qui me lie beaucoup aussi à la région et à la mer.

  • Speaker #1

    Tu te recharges en fait en...

  • Speaker #0

    Ouais, dès que je peux, j'ai des vacances scolaires, on est souvent dans le coin avec mon fils pour voir la famille et tout ça. Et pour moi, c'est l'occasion de me remettre... à l'eau et puis de profiter de la région tout au long de l'année. Ça me manque un peu à Paris, mais peut-être j'ai beaucoup plus plaisir à y revenir, je pense.

  • Speaker #1

    Tu fais du paix d'habiter un peu loin. Tu l'apprécies encore plus quand tu reviens peut-être.

  • Speaker #0

    Exactement. Je me suis souvent posé la question à savoir si je revenais m'installer ici, parce qu'il y a des moyens de déplacement qui sont plus faciles maintenant qu'il y a quelques années. Mais j'aime bien Paris pour le côté, c'est une ville qui n'est pas facile, mais qui est extrêmement intéressante culturellement. Il se passe beaucoup. de choses et comme tu le dis quand je reviens je j'aurais apprécié d'autant plus le sud ouest à différents niveaux donc c'est cet équilibre entre besoins manques qui est retrouvée qui est qui est hyper importante pour moi et je sors ça je sais bien quoi si tu as trouvé ton équilibre c'est sympa puis je retrouve des amis du sud ouest qui sont à paris des amis de paris qui sont certains sont installés ensuite ouest aussi Donc voilà, ça me plaît bien. Puis je n'aime pas trop le côté un peu trop cloisonné, trop communautaire non plus. Donc voilà, on rencontre de nouvelles personnes, ça brasse et ça, c'est sympa.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui nourrit aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    J'imagine ta créativité aussi.

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour continuer à en savoir plus sur toi, les gens peuvent consulter tes réseaux sociaux, Samuel ? Oui. Tu as un compte Instagram.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Tu as un site internet aussi.

  • Speaker #0

    Si, oui.

  • Speaker #1

    Qui présente ta démarche.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    S'ils veulent retrouver des objets sur lesquels tu as collaboré, on a cité quelques-unes des entreprises locales ou autres sur lesquelles tu es intervenu. Donc, on incite les auditeurs à regarder de plus près peut-être les collaborations que tu as faites et à découvrir un petit peu cette double lecture ou cette approche dont tu as parlé tout à l'heure sur tes créations.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et puis, on va garder un oeil très attentif sur la suite de ton actualité en espérant que tu aies encore d'autres créations qui rentrent au mobilier national dans les prochaines années.

  • Speaker #0

    J'espère, j'espère, on va voir.

  • Speaker #1

    Et puis d'autres créations, comme tu as parlé, des créations à ton nom sur lesquelles tu pourras encore plus exprimer ta créativité et ton savoir-faire. En tous les cas, je te remercie sincèrement d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #0

    Merci, merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à très bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci Véronique. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de découvrir l'univers de Samuel Akosé-Berry et ses créations. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

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