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Parcours de vie - Le Sud Ouest dans le coeur

Episode 17 - Jean-Baptiste Grangé

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1h08 |10/08/2024
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Description

Un boulanger pâtissier engagé et passionné c’est ainsi que se définit mon nouvel invité : Jean-Baptiste Grangé.

A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d’une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n’est pas le fruit du hasard mais du travail, du talent et de beaucoup d’organisation. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leurs points forts : tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l’entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Grangé est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, Chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leurs rêves. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Un boulanger pâtissier engagé et passionné, c'est ainsi que se définit mon nouvel invité, Jean-Baptiste Granger. A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d'une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard, mais du travail, du talent et de beaucoup d'organisations. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leur point fort, tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l'entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Granger est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir ici dans ton laboratoire à Assat. Première question pour démarrer, pour les auditeurs, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, écoutez, je suis donc Jean-Baptiste Granger, j'ai 33 ans. Oui, je suis né à Pau et je suis resté à Pau depuis mes premiers pas. Je suis le papa d'une petite fille de 4 ans, de bientôt 4 ans. Et... et Paxé avec ma compagne qui travaille avec moi au quotidien. Et voilà, je suis boulanger, pâtissier, engagé et passionné depuis 17 ans maintenant. Donc voilà.

  • Speaker #0

    C'est une belle présentation pour démarrer. Alors si on doit revenir un peu à la genèse de ton métier et à ta formation, quel est ton parcours scolaire et professionnel ?

  • Speaker #1

    Alors parcours scolaire plutôt classique jusqu'à... Jusqu'au brevet où j'ai eu mon brevet sans trop de difficultés parce que j'étais plutôt on va dire un peu feignant mais plutôt à l'aise. Juste le minimum syndical exactement. Et du coup l'idée c'était de faire une seconde générale et après sans trop savoir vraiment ce que j'allais faire. Et au bout de six mois de seconde générale j'ai décroché totalement. Et le paradoxe de tout ça, c'est que c'est un conseiller d'orientation qui m'a pris sous son aile au lycée à Nailles et qui m'a fait remplir des tests bateau et il en ressort boulangerie. Donc il me dit, écoute, fais un stage en boulangerie, on organise ça, vu que tu n'as plus envie d'aller en cours. Et en sachant qu'à cette époque-là, je ne mangeais pas de pain. Je ne mangeais pas le pain, alors je le suis. Mais je l'étais encore plus difficile que maintenant. Je ne mangeais pas de pain. Le mec me dit, tu vas aller faire un stage en boulangerie. Je dis, pourquoi pas ? Tenter le coup. Et du coup, j'ai fait ce stage chez M. Chastel à Pontac. Coup de cœur, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu un déclic quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, de suite, ça m'a plu. J'avais envie de faire quelque chose. Je ne sais pas, j'avais une âge où j'avais envie de faire quelque chose. Je pense de mes mains, de gagner 4 sous. J'étais le seul de mes copains à... à gagner quelques sous et non et puis ça m'a plus direct après j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver un patron d'apprentissage je m'en souviendrai toujours on avait galéré avec ma mère elle m'a mené partout on faisait des stages personne voulait me prendre c'était déjà compliqué en fait c'était bizarre non en fait il y a à l'époque il y avait beaucoup je pense d'apprentis et du coup tout le monde était plus ou moins complet et puis J'étais un tout petit minot, j'avais 16 ans, le mec ne savait pas qui c'est que j'allais devenir, sans prétention, mais c'est vrai que c'est rigolo, on a bataillé, franchement c'était un calvaire. Et M. Chastel m'avait dit non, et finalement au dernier moment, il m'avait recontacté, j'y suis rentré en septembre, et après j'ai passé 5 ans, et je n'ai connu que lui comme employeur quasiment.

  • Speaker #0

    Tu as fait tout ton parcours en fait ?

  • Speaker #1

    Tout mon cursus là-bas, CAP, mention complémentaire, boulangerie, pâtisserie, non salarié et après voilà.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était dans les années ?

  • Speaker #1

    C'était dans les années 2000, je suis de 91, donc tu vois ça doit être dans les années 2008 par là, de 2008 à 2012 je pense à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça c'était, tu as fait tes armes en fait ? Tu as appris le métier de boulanger et pâtissier,

  • Speaker #1

    les deux,

  • Speaker #0

    qui sont deux choses différentes quand même ?

  • Speaker #1

    Qui sont alors ? pour les gens qui sont très proches mais qui dans la réalité sont totalement différentes et je m'en rends compte de plus en plus au quotidien parce que je gère des équipes de boulangers et de pâtissiers donc je peux vous dire que c'est pas du tout le même métier mais voilà j'avais toujours eu envie d'apprendre les deux, j'étais plutôt à l'aise dans les deux donc ça s'est fait comme ça

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que ça a été ton premier remployeur, ça veut dire que très vite après tes années là-bas t'as décidé de te lancer

  • Speaker #1

    Alors ouais Peu... J'ai connu 5 ans chez lui, entre mes apprentissages et une année en tant que salarié. Et en fait, je suis tombé, ou alors c'est très difficile à décrire, mais allergique à la farine. Alors c'est improbable le truc. Après c'était une période où j'avais beaucoup donné pendant ces 5 années, un peu de sacrifice, parce que c'était une très bonne école et j'étais un passionné, donc je travaillais tous les dimanches, tous les week-ends, pendant que mes copains faisaient la fête, machin. Et je ne sais pas s'il y a eu une lassitude ou quelque chose, mais du jour au lendemain, allergique.

  • Speaker #0

    Ok, donc assez handicapant quand même ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    le nez explosé, vraiment quasiment plus praticable. Et du coup, c'est mon ancien professeur de la chambre de métier qui me dit, écoute... Si ça t'intéresse, on cherche un vacataire pour faire de l'enseignement. J'avais 21 ans, j'étais tout jeune.

  • Speaker #0

    Ils ont à peu près le même âge ?

  • Speaker #1

    Oui, entre 16 et 18 ans. C'était chaud pour moi. Mais de l'autre côté, je me disais que ce n'était pas mal. Il y a quand même beaucoup moins de contact avec la farine parce qu'il y a des heures d'oral, de techno. Je me suis dit que ce n'était pas mal, c'était la planque. Mais du coup, c'est comme ça que je suis rentré dans l'enseignement, à la suite de mon apprentissage. Très jeune. Très jeune. Et ça t'a plu ? Et ça m'a plu, ça m'a plu. C'était un peu particulier au début, c'est vrai que je me sentais pas vraiment légitime, mais je venais d'être titré de meilleur apprenti de France, donc bon, j'étais quand même à l'aise dans ce que je faisais, mais de là à l'enseigner, j'ai vadrouillé un peu, j'ai fait quelques mois au CFA de Pau, donc là où j'avais été apprenti, après ils m'ont basculé sur Bayonne. et un jour patatras on m'annonce qu'on peut pas me garder parce que j'ai pas les diplômes parce qu'en fait c'est vrai que c'était un peu bizarre normalement il ya des diplômes à respecter pour enseigner à des niveaux inférieurs moi je les avais pas mais bon j'étais j'étais dans mon truc ça me plaisait ouais c'est un gros coup de massue et là j'ai passé quelques temps un peu difficile parce que du coup j'étais allergique j'avais plus trop envie d'aller j'ai pas trop quoi faire j'ai pas envie de forcément de chercher du travail ailleurs et donc j'ai passé franchement non dans le dur à bricoler un petit peu avec avec mon cousin qui était traiteur mais je me cherchais un peu et après je suis rentré dans l'enseignement à morlas en fait au lycée hôtelier qui est très réputé d'ailleurs voilà et du coup là c'était c'était reparti j'ai fait ouais trois ans et demi ou quatre ans à morlas d'accord donc là j'étais un peu plus expérimenté et ça me plaisait c'était c'était c'était différent des chambres des métiers mais voilà j'ai jamais ça mais j'aimais ça mais je m'ennuyais donc c'est un En parallèle, en 2015, j'ai commencé à faire la pâtisserie pour les professionnels. J'avais un copain boulanger à Nike qui m'avait dit Écoute, ça te dit, moi, si tu fais des gâteaux, je vais te les acheter. Donc, ça a commencé comme ça, petit à petit. Je faisais les deux activités pendant quelques années. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, finalement, d'une situation plutôt inconfortable au début, ça t'a obligé à changer un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est le destin, en gros, que ça s'est fait comme ça. Et du coup, petit à petit, j'ai continué l'enseignement. J'ai développé, entre guillemets, mon réseau de revendeurs sur Pro, notamment des quelques restos un peu connus. Et voilà, tout ce... Tout se goupillait toujours bien, j'ai toujours eu un peu de chance ou de ma bonne étoile, mais c'est vrai que tout se passait bien. Du coup, j'ai enseigné de 2015 à 2019 au lycée à Morlas. Et en 2019, pareil, j'ai passé le concours, la Coupe de France de boulangerie, que j'avais remporté avec mes deux coéquipiers. Et pareil, une surcharge un peu mentale.

  • Speaker #0

    Il y a la pression du concours et de la double activité.

  • Speaker #1

    Oui, tout. Le fait de cumuler les deux, le travail, la boîte, le concours, ça faisait beaucoup. Et explosion totale début 2019. Je n'aime pas le mot burn-out, mais vraiment mauvaise passe. Et du coup, j'ai quitté l'éducation nationale. Et là, c'était en fait le flou total aussi. Reparti pour qu'est-ce que je vais faire. Donc, j'avais toujours ma petite société de pâtisserie. Du coup, mon seul échappatoire, c'était ça, c'était de développer cette activité qui commençait à bien marcher. Ah, vous comprenez ? 2019, c'était le début vraiment sérieux de la pâtisserie granger. On a été chercher de nouveaux restaurateurs et après, j'ai de suite oublié l'enseignement. C'est vrai, oui. Direct, quelques mois après, j'ai bien compris que c'était en fait ce qui me plaisait et je m'éclatais à faire ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, tu parlais tout à l'heure donc de... de ces premiers concours que tu menais en parallèle de tes activités. Si on doit revenir un peu à ton palmarès et au concours, tu as été élu très tôt meilleur jeune boulanger, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, meilleur jeune boulanger de France.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était en 2011 ? 2011.

  • Speaker #1

    2011,

  • Speaker #0

    oui. Et de suite en fait, tu as attrapé le virus des compétitions ?

  • Speaker #1

    Oui, direct, parce qu'en fait... D'abord, il y avait les sélections régionales, du coup j'avais gagné, départementales que j'avais remportées, du coup après titrer meilleur jeune boulanger de France au niveau national. Et en parallèle, j'avais fait aussi les Olympiades des métiers en boulangerie que j'avais remportées au niveau région. Pareil en pâtisserie, j'avais remporté le niveau régional des Olympiades des métiers. En fait, j'ai adoré ça et j'étais tout jeune, mais c'est vrai que j'étais vacciné à ça, je me régalais, j'avais mes profs qui... qui était à fond derrière moi, mon employeur aussi. C'est vrai que j'ai toujours aimé les concours depuis tout jeune. En fait, en 2011, j'avais 20 ans. 20 ans. Et c'est grâce à ça que j'ai pris la première fois l'avion, que j'ai bougé un petit peu et donc vacciné vraiment au concours. Et à ce côté perfection.

  • Speaker #0

    C'est vraiment ça en fait ? C'est l'adrénaline et en même temps le souci du détail ?

  • Speaker #1

    L'adrénaline, oui, oui, bien sûr. Mais c'est vraiment le côté vraiment... Je dis toujours ce mot carré, mais vraiment le truc, le fait d'être organisé, rigoureux, carré, machin. Et j'ai, voilà, ça m'a toujours suivi après, du coup, que ce soit dans ma façon d'enseigner avec les jeunes et dans ma vision de mon entreprise qui, petit à petit, a grossi aussi grâce à ça et à la rigueur que j'y mettais.

  • Speaker #0

    Ça, c'est des points importants pour toi, la rigueur, l'organisation. De toute façon, dans les métiers de bouche et encore plus quand on fait des concours. C'est des éléments qui sont indispensables.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, indispensables. Puis moi, en fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre aussi que tout le monde n'avait pas ma vision. Et ça, c'est...

  • Speaker #0

    Quand on est jeune, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #1

    Oui, quand on est jeune et même moins jeune, c'est vrai que c'est difficile quand on est chef d'entreprise. Après, quand j'ai commencé à avoir des salariés, de vouloir inculquer et accepter surtout que tout le monde n'allait pas réfléchir aussi vite que moi ou penser à la même chose que moi. ou trouver que ça c'est bien alors que moi je trouvais que ça c'était bien. Donc ça, ça a été un petit peu compliqué dans mes débuts, mais après j'ai appris un métier totalement différent qui est le management. Ça prend un peu sur le tas,

  • Speaker #0

    mais qui est bien.

  • Speaker #1

    Pour moi totalement, après il doit y avoir forcément des cursus. Mais nos métiers quand même de bouche en général, c'est quand même un management qui est encore différent je pense de ce qu'on peut apprendre à l'école parce que... Il y a quand même un côté technique, savoir-faire à transmettre. Et donc, c'est un peu mon quotidien maintenant, mais j'adore.

  • Speaker #0

    Alors, si on revient un petit peu à la période. Donc, toi, au début, tu as souhaité démarrer. Enfin, la situation a fait que tu as commencé à distribuer tes pâtisseries auprès d'un réseau de restaurateurs. C'est ça, essentiellement sur Pau. Ça, ça a été la première étape. Et après, on... Entre 2019 et 2021, tu as fait grandir un petit peu cette partie-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et en 2021, tu as décidé de franchir un cap ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En fait, c'était tout ce que je ne voulais pas au début. Donc en 2019, j'avais quitté l'enseignement. Je me disais, c'est super, j'ai mon petit labo, je fais mes livraisons et je suis tranquille. Je n'ai pas les soucis d'avoir une boutique. Et fin 2019, on a participé et remporté la Coupe d'Europe de boulangerie. avec toujours mes deux collègues de la Coupe de France. Et donc en fait, les gens... En fait, on a eu énormément d'expositions médiatiques, on est passé sur 66 minutes, on est passé dans les journaux, machin. Et les gens ne comprenaient pas. Ils disaient, mais tu ne fais pas de pain, mais tu es champion de France de boulangerie, mais tu ne fais que des gâteaux, machin. Et en fait, petit à petit, je rongeais un peu mon frein. Je me disais, je sais faire et je ne fais pas. Je fais de la pâtisserie, les gens se mélangent. Moi, ça m'énervait. Et à côté de ça, je bouillonnais. Tu as un petit envie quand même. J'avais un de mes deux partenaires qui un jour me dit, je m'en souviens très bien, c'était un été, il me dit, écoute, moi, je m'installe à Bordeaux, j'ouvre une boulangerie, machin, truc. Je suis rentré le soir, j'ai dit à ma compagne, c'est ça que je veux faire moi aussi, je ne peux pas le laisser.

  • Speaker #0

    C'était une évidence en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, toujours ma bonne étoile, un de mes clients, c'était une boulangerie paloise, la boulangerie Marsan, qu'on servait en pâtisserie. Je ne sais pas, peut-être 15 jours après, il m'appelle et me dit, écoute, si jamais ça t'intéresse, je vends ma boutique, tu sais comment on travaille, puisqu'on travaille ensemble, tu connais l'emplacement. rue Maréchal Fauche, plein centre, machin. Et là, tout s'est... Tout s'est mis en... Tout s'est mis en route. Et après, on a fini par ouvrir cette boutique tout début 2021, en plein Covid.

  • Speaker #0

    C'était pas la période la plus évidente non plus.

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu anxiogène quand même, parce qu'on a ouvert que le emporté. C'était l'époque du grand n'importe quoi, masque, pas masque, tu manges, t'enlèves le masque. Et du coup, on y a été, les banques nous ont suivis et c'était en fait notre première boutique à nous, qu'on allait gérer de A à Z. On avait déjà quand même grossi, on était 4 ou 5 en pâtisserie. Et là, on basculait sur un nouveau monde, il y avait 9 personnes à reprendre.

  • Speaker #0

    C'était un challenge quand même.

  • Speaker #1

    Un challenge total, en plein Covid, reprendre 9 personnes. Du coup, on se... entre guillemets on sortait aussi de notre confort où on était à Bénéjac, c'était le centre-ville. C'était Pau ? C'était Pau, oui. Après c'était aussi symbolique, c'est vrai que je me dis quitte à le faire, autant bien le faire. Je suis souvent de cette réflexion-là, c'est que quand je le fais, j'ai envie de bien faire. Donc je ne voyais pas faire autrement que de faire une belle boutique en centre-ville où Pau ça reste notre capital à nous, Béarné. Et donc bon, tout était réuni pour le faire et voilà, on s'est lancé dans l'aventure. En début d'année, oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as repris ce lieu pour en faire ta première boutique éponyme, parce que c'est ton nom qui est affiché partout, on en parlera après, tu disais que les banques vous ont suivi. Vous avez complètement réaménagé le lieu, vous avez fait beaucoup de travaux.

  • Speaker #1

    Alors oui, on a tout refait, on a tout vidé, nettoyé, refait vraiment à nos... à notre image. Alors on se cherchait un peu, c'était le débarrage, mais c'est vrai que c'était rigolo parce que l'ancien propriétaire avec qui on s'entend toujours très bien, je n'osais pas lui dire que j'allais tout changer parce qu'il était persuadé que ça marchait comme ça. Et puis c'est vrai, c'était une affaire qui tournait bien. Et puis lui aussi, il avait été ambitieux parce qu'il n'était pas du métier, il s'était lancé là-dedans à 55 ans. Donc il me disait, tu vas voir ça et tout. Et moi, dans ma tête, je savais tellement que j'allais tout casser. Tu avais un autre plan. Je n'osais pas lui dire. Et après, il s'avère que le pari était le bon. Et voilà, ça a été dur au début. C'est vrai qu'on a eu la chance d'être déjà connu par les gâteaux qu'on desservait à droite, à gauche.

  • Speaker #0

    Il y avait quand même une réputation qui était là.

  • Speaker #1

    C'était déjà... C'était un peu... C'était un peu spécial parce qu'au final, le P1, tout le monde savait que je savais en faire parce qu'ils voyaient les concours. Du coup, c'était vraiment l'occasion de montrer ce que je savais faire. Le succès a été quand même assez rapide. Et donc, maintenant, c'est parti.

  • Speaker #0

    Il y avait cette attente. C'est ce que tu disais aussi. Les gens attendaient aussi peut-être de retrouver dans un lieu dédié à ce que tu savais faire à la fois la partie boulangerie et la partie pâtisserie que tu distribuais déjà dans pas mal d'endroits. Parce que c'est vrai que ton nom était déjà présent, on savait qu'on pouvait te retrouver dans un certain nombre de restaurants ou de lieux. Donc c'est vrai que, comme tu disais tout à l'heure, c'était un peu une évidence, il y avait une attente ?

  • Speaker #1

    Oui, une attente. Alors moi, je suis toujours très... Je m'en rendais pas vraiment compte, je suis toujours un peu naïf envers moi-même. Mais oui, effectivement, parce que dès qu'on a communiqué sur le fait qu'on allait ouvrir, l'engouement était dingue. Inconsciemment, on avait fait tout ce travail en amont, et c'était beaucoup plus facile de venir s'implanter. L'effet, entre guillemets, il a été immédiat. C'est-à-dire que dès qu'on a repris l'affaire, on a fait le double de ce qu'il faisait. Donc c'était fou pour nous. c'était très dur à gérer parce que les équipes il fallait leur faire comprendre que finalement ça allait être ça tout le temps parce qu'on passait notre petit confort à livrer nos restos à livrer une boutique qui nous a multiplié nos chiffres par 10 je ne sais plus les chiffres à l'époque c'était fou pour nous c'était une croissance quand même fulgurante ce

  • Speaker #0

    que tu disais en termes de management mais même toi en termes d'organisation ça a été un cap logistique ça a été un cap merci

  • Speaker #1

    Le problème c'est qu'on était chez mes parents, on avait un laboratoire chez mes parents à Bénéjac et qui n'était pas adapté à nos besoins, à nos volumes. Ça allait pour bricoler mais là il a fallu vite recruter, ça a été vraiment très dur. Et c'était que le début, c'est ça qui est dur. C'est que maintenant quand on voit ce qu'on faisait les premiers jours et quand on voit ce qu'on fait maintenant, c'est fou. C'est encore doublé voire triplé. Et on trouvait ça dur à l'époque. Maintenant, on s'est routé, mais on n'a plus les mêmes effectifs ni les mêmes outils.

  • Speaker #0

    Et alors, justement, entre cette année d'ouverture 2021 et là, aujourd'hui, 2024, il y a eu des étapes aussi importantes. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je pense savoir où tu veux en venir. Mais oui, effectivement, il y a eu cette proposition d'M6 en 2022, où on nous contacte sur les réseaux en nous disant que... Il cherche une boulangerie sur pot pour la saison 2023 de la meilleure boulangerie de France. Moi, compétiteur affamé, direct, on remplit le dossier, on fait ça à fond carré. Et du coup, c'était en mai 2022, le tournage se passe pour notre sélection à Aquitaine, en région. Et bon, ça se passe plus que bien. C'est pas vrai, en fait, moi, je m'étais remis en mode...

  • Speaker #0

    En mode compétition ?

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment, je pense qu'ils n'avaient jamais eu ça. Moi, c'est toujours mon plaisir. Et puis du coup, ça motive aussi les équipes.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Du coup, je me souviendrai toujours le jour où MC s'est venu, le magasin, il n'y a pas un truc qui dépassait. Et en fait, c'est toujours ma vision de voir les choses. C'est-à-dire que je ne pouvais pas faire autrement. Pourtant, j'y suis moins et j'accepte que ce ne soit pas toujours comme ça. Mais là, ce jour-là, je voulais montrer à tout le monde que j'avais le vrai côté de moi-même. Du coup, c'était génial parce que tout le monde a adoré. Et puis, dans cette aventure, j'ai embarqué Antoine, mon binôme, mon chef pâtissier, depuis 4 ans et demi maintenant. Et du coup, on a vécu une aventure dingue parce que... Parce que le dénouement final est génial. Plus que positif.

  • Speaker #0

    On peut le dire.

  • Speaker #1

    Quel est ton titre ? Du coup, on a remporté la dixième saison, la finale nationale. La dixième saison de la meilleure boulangerie de France. Donc oui, on a tourné. C'était un peu particulier parce qu'on a tourné au mois de mai 2022. Ça a été diffusé qu'en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Donc c'est long en fait.

  • Speaker #1

    Super long. On était les premiers quasiment à tourner. Du coup, pendant huit mois, nous, on savait qu'on était en finale.

  • Speaker #0

    Et il fallait rien dire ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui est dur, c'est que la finale a été tournée en janvier 2023, pendant la diffusion, pour pas qu'il y ait trop de fuites.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on avait, entre guillemets, pas oublié, mais on savait qu'un jour ou l'autre, il allait falloir aller tourner cette finale. Et donc, c'était tombé autour du 20 janvier 2023, pendant que les premiers épisodes passaient. Et donc, on a été à côté de Paris, dans un domaine incroyable, où on a tourné notre finale. avec la petite histoire dingue où mon meilleur ami et collègue de concours, avec qui j'ai été champion de France et champion d'Europe, était en fait dans la même saison et en finale aussi. Alors qu'on s'était appelé, il m'a dit écoute, M6 m'appelle, on va tourner, mais apparemment c'est pour l'année prochaine, c'est pour la prochaine saison. Je lui ai dit écoute, c'est dommage.

  • Speaker #0

    On pensait être en décalé en fait.

  • Speaker #1

    On pensait être une semaine en décalé, parce qu'eux ils ont tourné genre en décembre, on fait un truc vraiment bien après nous. Donc j'ai dit écoute, c'est super. pour toi tu vois c'est une bonne expérience et en fait il me rappelle à la fin de sa semaine de sélection il me dit mais en fait non j'avais pas compris il me dit on est en finale avec vous j'ai dit bah écoute c'est super c'est super et du coup fou parce qu'on est partis on est partis tous les 4 ensemble en train, on a loué la voiture ensemble Et on s'était dit, on verra ce qui se passe, mais de toute façon, ce tournage-là, il est difficile parce que le premier jour, vous pouvez être éliminé. Tous les jours, il y a des éliminés. Et donc, on s'est dit, de toute façon, c'est M6 qui paye, donc on louera une voiture, on se débrouille, on ira à la gare. Et l'histoire a fait qu'on s'est retrouvés toute la semaine ensemble, en finale ensemble.

  • Speaker #0

    C'est incroyable quand même. Ouais,

  • Speaker #1

    c'était dingue. Alors, il y a plein de gens qui disent, oui, machin, c'était voulu, rien du tout. Parce que nous, on l'a vécu et les épreuves, je peux vous dire que c'est vraiment la réalité, ce qu'on voit. C'est vraiment, vous avez deux heures et vous n'avez pas deux heures dix ou le sujet la veille, comme dans certaines émissions. Donc la place, en finale, on se les gagnait. Du coup, on s'est retrouvés en finale de la finale, les uns contre les autres. Donc génial. Et avec le dénouement que vous connaissez. Et nous, sur le moment, hyper compliqué parce qu'on avait passé la semaine ensemble, on était crevés, tout le monde était un peu ému et à la fois on était gênés d'avoir gagné. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une situation un peu...

  • Speaker #1

    C'était ouf. Alors pour Antoine Monchef, beaucoup moins parce qu'il les connaissait peu, alors il a beaucoup sympathisé avec eux sur cette semaine parce qu'on a créé beaucoup de liens et c'était génial parce que la télé, ça reste dingue à vivre le tournage. Mais moi, j'étais pas bien. Je suis un gentil et je le voyais. Toute sa vie, il va m'en vouloir. Bon,

  • Speaker #0

    c'est bon.

  • Speaker #1

    On s'est vu encore ce week-end. Il n'y a aucun problème. C'était fou et ça a été le début d'une nouvelle ère encore.

  • Speaker #0

    T'as senti vraiment ? T'en parlais ? Tu disais que l'expérience télévisuelle est quand même particulière. Donc toi, vous étiez habitué des concours tous. Mais là, il y a un élément supplémentaire qui est le fait que tu sais que ça va être très médiatisé derrière, que tu es filmé pendant toute la durée de l'événement. Et derrière, il y a l'effet Waouh, on est la meilleure boulangerie de France

  • Speaker #1

    Ouais, on ne savait pas l'impact que ça pouvait avoir. C'est-à-dire que la semaine de région, quand elle est passée, on avait eu un impact quand même pendant quelques semaines parce qu'on avait eu une note de dingue, on avait eu je crois 9,8 sur 10 de moyenne, c'était un record, c'était fou. Du coup quand même ça avait attiré vachement l'attention des gens, des médias et on a toujours eu la chance d'être bien relayé par les médias locaux et donc ça avait quand même déjà créé une petite émulation mais pas loin de ce qui nous est arrivé en fait après le... après la diffusion de la finale en mai 2023, où là, en fait, dès qu'on a eu gagné, je me souviendrai toujours, c'était Noemi Ognat qui était au jury, et qui nous tape sur l'épaule et nous dit Les cocos, vous n'allez pas vous remettre au boulot parce que vous allez voir l'effet Meilleure Boulangerie de France, ce n'est pas une légende. Et justement, il y avait des anciens vainqueurs qui étaient venus nous challenger sur la dernière épreuve. qui étaient justement débordelés aussi et qui nous ont dit vous allez voir que nous on est passé du simple au double ah oui et là c'est là que ça a mesuré en fait toujours pas parce que ça restait des paroles on s'est dit peut-être que peut-être qu'ils bossaient pas beaucoup avant on était un peu naïf on savait pas trop on savait que ça allait être chouette et puis bon toujours pareil dans cette volonté de bien faire on a tout organisé pour que ça explose vraiment parce qu'au final c'est ce qu'on avait envie bien sûr Et en fait oui, ça a été fou les premiers mois, on ne s'attendait pas à ça. C'était quasiment le double. Sauf qu'on bossait déjà très très bien.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te dire, ouais donc...

  • Speaker #1

    Le double, ici, c'était l'explosion en plein vol de tout le monde. Et puis on n'était pas prêts à aucun niveau, que ce soit... On avait beau recruter, on ne savait pas où on allait. Non, c'était génial, c'était vraiment... Et en fait, c'était des gens de partout.

  • Speaker #0

    C'était pas que du local pour le coup parce que c'est vrai que l'émission...

  • Speaker #1

    Ils venaient de Dax, les gens ils étaient fous.

  • Speaker #0

    Ils passaient le week-end. C'est ça en fait c'est particulier, c'est-à-dire que les gens maintenant sont, enfin depuis longtemps, sont prêts à faire des kilomètres pour aller tester des pâtisseries de Renan ou des... Ouais,

  • Speaker #1

    oui alors quand on n'a pas du tout la prétention de faire des trucs incroyables non plus mais c'est vrai que les gens en fait on n'arrivait pas à réaliser. Les gens et le... pire parce que du coup ça a été diffusé quasiment début juin ou fermé et après l'été les gens venaient en vacances exprès. Donc mon mari il est boulanger, il voulait venir sur Pau, donc on en passe trois jours à Pau, il est venu au salon de thé. Donc c'était génial en fait, c'était vraiment, on a eu un été de dingue. Et sauf que ce qui est le plus surprenant, c'est que ces chiffres là en fait, ils n'ont pas bougé depuis ce jour là. Même la clientèle, notre clientèle locale en fait, elle s'est pérennisée, elle n'a fait que grandir et donc c'était... Maintenant c'est notre quotidien. Oui, c'est fou. Les chiffres comparés au premier jour, on rigole maintenant.

  • Speaker #0

    Alors, tu restes très humble sur ce que vous faites, mais ton palmarès, le fait d'avoir gagné cette émission et tout ce que vous faites au quotidien, et le fait que la clientèle continue à être là et à venir, c'est que ce que vous proposez est quand même ultra qualitatif, gourmand. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'ailleurs... Comment tu qualifierais ce que vous proposez ? Est-ce qu'on t'a déjà demandé d'ailleurs de définir ?

  • Speaker #1

    Non, pas vraiment. En fait, oui, c'est presque gourmand. En fait, moi, le problème, c'est que je mettrais des noisettes partout. C'est un peu une signature,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    C'est un peu une chambre ici, tous mes salariés. De toute façon, dès qu'il n'y a pas de noisettes, tu n'aimes pas. Mais oui, c'est gourmand. En fait, on ne cherche pas à faire des... produits hyper élaborés, élitistes, parce que moi, ce que je voulais, c'était de montrer aux gens qu'une boulangerie, pour moi, ma vision d'une boulangerie normale, c'est ce qu'on fait nous, c'est la rigueur qu'on y met, c'est le beau, le bon, le bien présenté. Mais je ne suis jamais satisfait de ce qu'on fait. C'est ma façon de penser. Pour moi, tout ce qu'on fait aujourd'hui, on pourrait tout faire mieux. Mais c'est très dur.

  • Speaker #0

    Tu vises l'excellence, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    mais après, la vie fait que tu as des contraintes, que ce soit en termes de logistique, de matière première, de coût, de personnel. Et puis, comme je te disais tout à l'heure, je ne peux pas imposer à tout le monde d'avoir ma vision, de faire comme moi, je voudrais le... Donc, c'est là où j'ai vraiment travaillé sur moi-même et que j'ai appris à accepter que... Voilà. Donc, oui, des fois... c'est rare mais des fois je relativise je me dis bon c'est ce qu'on fait c'est déjà top mais en fait j'aime pas me comparer c'est à dire que je trouve que de se comparer ça te tire pas forcément au vélo moi je me compare à personne comme ça je veux que ce soit toujours nickel je veux que mes équipes vous pouvez les faire témoigner vous allez rigoler ils savent que je veux que ce soit bien aligné que ce soit bien rangé qu'on met pas deux couleurs côte à côte c'est des petits détails qui font de notre univers que tout est charme Plus ou moins nickel, joli, achalandé. C'est ma vision du truc, mais pour me définir vraiment, gourmand, effet maison, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est simple,

  • Speaker #1

    mais efficace. Déjà important, oui.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    oui. Déjà, c'est déjà très bien. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que tu disais, cette rigueur, les gens qui ont déjà eu la chance de venir, notamment dans la boutique de peau, ils s'en rendent compte. C'est vrai que tu disais cet alignement, cette rigueur.

  • Speaker #1

    Oui, ça paraît.

  • Speaker #0

    J'y serais plus attentive, mais c'est vrai que je regarderais les couleurs.

  • Speaker #1

    ouais tu rigoles mais c'est des petits détails et moi ça me rend fou mais tu travailles le lâcher prise oui j'essaye j'essaye j'essaye maintenant j'ai mon responsable de boutique sur qui je peux me décharger et faire passer les messages mais c'est vrai ça tu disais c'est important aussi le fait d'être bien accompagné

  • Speaker #0

    d'avoir une équipe sur laquelle on peut s'appuyer ça c'est au fur et à mesure des années t'as appris aussi à Voilà, à t'organiser, à te structurer différemment. Oui,

  • Speaker #1

    par la force des choses. Parce que l'explosion des chiffres, l'explosion de tout ça, j'ai dû apprendre à déléguer, j'ai dû apprendre à faire confiance. J'ai eu toujours pareil. Moi, je dis toujours, c'est de la chance. Et tout le monde me dit, mais non, tu te la provoques. Je ne suis pas quand on me dit ça. Mais je me suis toujours, j'ai toujours eu la chance d'être bien entouré. La première personne qui m'a suivi, c'est ma compagne, parce qu'elle n'était pas du métier du tout. Et à la base, elle avait pris un congé de six mois pour qu'on se lance. Et après, elle devait retourner dans son métier d'origine, on va dire. Après, elle a pris goût au confort qu'on avait en tant qu'employeur. Et du coup elle est restée avec moi mais heureusement parce que maintenant je serai incapable de gérer ce qu'elle gère sur le social, l'administratif, je suis vraiment une bille.

  • Speaker #0

    Donc vous faites un binôme en fait ?

  • Speaker #1

    On fait un binôme, oui on fait un binôme. Et heureusement, ça a été vraiment la première personne. Et après, je me suis entouré de personnes clés, notamment Antoine, mon chef pâtissier, qui est arrivé juste avant qu'on ouvre la boutique à peau. Donc, ça a été la première personne à qui j'ai fait confiance, à qui j'ai laissé les rênes. Parce qu'avec deux points de vente, avec le labo et la boutique à peau, moi, je n'étais plus du tout en prod, ou beaucoup moins, donc ce n'était pas facile. Et ça a été... Ça se passe toujours hyper bien. Et donc j'ai de la chance de l'avoir trouvé, j'ai de la chance de le garder. Et voilà, toute l'équipe s'est formée petit à petit, que ce soit mes boulangers, mes vendeurs, mes responsables maintenant. Donc voilà, c'est vraiment un travail d'équipe. Et c'est pour ça que l'émission La Meilleure Boulangerie de France, elle était un peu différente quand même dans ma vision, parce que ce n'était pas ma personne qui était mise en avant. Alors un petit peu parce que ça reste de la télé, ils le scénarisent, machin, comme ils le veulent. Mais c'était aussi de montrer... travail de tout le monde et ça c'était vraiment chouette même si tout le monde n'apparaît pas à la caméra et c'est un petit peu dommage mais bon on était déjà une trentaine et tout le monde n'allait pas passer deux minutes devant la caméra mais vraiment voilà c'est un travail d'équipe et

  • Speaker #0

    un travail du quotidien on va dire de rigueur et de vouloir bien faire et d'organisation d'organisation de logistique de tout ce qui va avec quoi et alors aujourd'hui si on doit parler chiffres vous êtes combien tu as combien de collaborateurs qui travaillent avec toi

  • Speaker #1

    Alors du coup maintenant on est 50 ou 52 là. C'est un 50-50. Oui, ça n'a plus rien à voir. C'est pour ça que mon métier a vraiment changé.

  • Speaker #0

    Et donc combien de points de vente et de boulangerie aujourd'hui actuellement ?

  • Speaker #1

    Alors du coup on a ouvert notre deuxième point de vente là tout récemment à Nosti. Donc c'était pareil, un peu dans le même schéma que la première. C'était un client à nous en pâtisserie. Et petit à petit en fait on... On s'y est intéressé de plus en plus. On n'avait pas de... On a dû... Enfin, on a dû... J'ai dû me canaliser un peu parce qu'on n'avait pas la capacité de produire plus. En fait, on était déjà au taquet avec l'émission. On n'était pas bien. On était dans un labo beaucoup trop petit. Et c'est vrai qu'on avait un projet de laboratoire qui était dans les tuyaux, mais qui n'avançait pas. Du coup, on a ouvert que là, en 2024, cette deuxième boutique et notre labo de production, justement, dans lequel on est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est là depuis fin 2023, donc voilà, on a ces deux boulangeries qui nous appartiennent, ce labo de prod et après toujours notre clientèle restaurateur, que ce soit en pain ou en pâtisserie. Voilà, on est une belle petite équipe avec de la logistique, on a des personnes qui ne font que de l'administratif, des personnes qui ne font que de la livraison. des boulangers, des pâtissiers, des touriers, des plongeurs.

  • Speaker #0

    C'est une galaxie de métiers.

  • Speaker #1

    Exactement, tout à fait. Moi, je suis là au milieu, le chef d'orchestre. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas toujours facile parce qu'on se rend compte que boulanger et pâtissier, c'est deux métiers différents. On les fait cohabiter maintenant sous notre labo de prod. Mais voilà, c'est mon quotidien, ça.

  • Speaker #0

    Et quand tu te retournes et que tu vois sur les dix dernières années, comment tu as réussi à... Tu te retournes des fois ou tu n'as pas ça ? Non,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais te dire, je ne me retourne jamais.

  • Speaker #0

    Tu ne te retournes pas ?

  • Speaker #1

    Franchement, non, pas du tout. Je suis plutôt du genre à regarder loin devant. Enfin, même pas loin, à regarder loin devant. Mais c'est vrai que je ne me retourne pas parce que je ne sais pas, ça c'est fait. En fait, le passé, je me dis, c'est fait, c'est fait, c'est super. Après, des fois, quand même, je relativise et j'ai la chance d'avoir... mon responsable de boutique est là depuis pas longtemps mais qui souvent limite il me met des claques il me dit attends regarde ce qu'on fait, regarde ce que t'as fait tranquille tu vois, mais c'est mon exigence et ça personne peut me changer donc ça je regarde pas vraiment vers derrière mais quand je regarde oui je suis content et alors tu dis que tu regardes devant,

  • Speaker #0

    t'as encore des projets j'imagine, plein d'idées, des choses que tu voudrais mettre en place ?

  • Speaker #1

    Alors oui, des projets, bien sûr qu'on en aurait plein parce qu'on a compris qu'on avait quelque chose de bon entre les doigts, entre guillemets, dans nos concepts de faire maison, de rester dans des créneaux et des tarifs abordables, de montrer qu'on peut faire de la bonne marchandise juste en respectant vraiment les produits, que ce soit joli, mais on est sur des tarifs tout à fait normaux de boulangerie. Et en fait on sait que le potentiel il est là tout le temps, on nous dit il faudrait ouvrir là, il faudrait ouvrir là. Là la problématique qui se pose vraiment c'est le personnel, pas qu'on ne trouve pas ou qu'on n'a pas des bonnes personnes, mais c'est que c'est quand même dur dans notre métier où on fabrique tout de A à Z. Ou par exemple là notre deuxième boutique elle nous met vraiment dans le jus parce que... Parce que quand vous faites, je ne sais pas moi, 300 ou 400 gâteaux tous les jours, il faut tout faire. Ça part du biscuit, du praliné, de la crème, du machin, de la logistique, de la livraison. Il faut acheter des caisses. Donc, c'est les projets, oui, bien sûr, que ça nous fait rêver de faire d'autres boutiques. Mais il faut qu'on trouve le juste milieu pour ne pas que ça nous dépasse et qu'on garde ce côté quand même qualité qui fait notre renommée, entre guillemets. Donc, on a envie de faire plein de choses, du chocolat, de la glace. Donc, ça, c'est dans les tuyaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est vraiment mon petit truc, ça ça y est longtemps que ça me travaille et j'ai vraiment envie de vendre de la glace et du chocolat.

  • Speaker #0

    C'est des choses que tu as déjà travaillé dans tes précédentes expériences ?

  • Speaker #1

    Non, enfin dans mes diplômes, j'ai toujours, entre guillemets, je touche à tout dès que ça se rapproche de ce métier là.

  • Speaker #0

    Comment tu travailles d'ailleurs ? T'expérimentes ?

  • Speaker #1

    Non pas assez, on n'a pas le temps. Mais ça fait rêver de se dire, ouais je suis dans... Tu vois, le petit coin où on est, à la base, c'était pour mon chef et pour moi.

  • Speaker #0

    Pour tester, pour créer.

  • Speaker #1

    Pour créer des nouvelles recettes. Rien du tout, on est sous l'eau tout le temps et il sert juste à la salle de pause. Mais non, on expérimente ensemble quand on peut. Après, on se rend compte aussi, comme je te disais, que les gens viennent chez nous parce qu'il y a des choses simples, en fait. Alors, il y a des choses simples.

  • Speaker #0

    En apparence ?

  • Speaker #1

    Toujours bien faites, oui, voilà. C'est ce que j'allais dire. Et en apparence, mais ça demande du boulot et il y a de la diversité. Mais on se rend compte, les gens ne viennent pas chercher un gâteau à 7 ou 8 euros avec des fleurs infusées. Ce n'est pas notre créneau. Du coup, on est quand même un petit peu cantonné à ce qu'on fait sur des choses simples, mais bien faites.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'enlève pas l'innovation pour autant ou la créativité ?

  • Speaker #1

    On se rend compte que l'innovation, elle est dure proportionnellement. On en parle souvent. Tu fais un gâteau à la coco, tu vas en vendre 5. Et un gâteau au chocolat, tu en vendras 40. le retourner dans tous les sens le gâteau à coco il peut être exceptionnel que nous on se rend compte que notre client enfin notre clientèle, après c'est notre clientèle on se les on se les crée comme ça, on a une clientèle du quotidien c'est à dire une clientèle qui vient dans une boulangerie ok il y a des bons produits, ils sont contents mais ils cherchent pas à aller dans un truc où ils vont trouver des goûts particuliers, alors on essaye à des qu'on peut mais là déjà on essaye de faire ce qu'on peut

  • Speaker #0

    et de faire ce qui se vend donc voilà dans la partie création malheureusement en ce moment elle est un peu à l'arrêt après c'est compliqué comme tu disais de se dégager du temps pour pouvoir créer parce que le processus de création il prend parfois du temps aussi et

  • Speaker #1

    c'est quelque chose qui est précieux si tu veux bien construire au quotidien si tu veux mettre quelque chose en place vu les quantités qu'on passe maintenant tout est compliqué donc il faut acheter des moules machin Et puis nous on va décider de quelque chose avec mon chef, mais après derrière on est 10 ou 12 pâtissiers tout le temps. Donc il faut faire passer les recettes, montrer les procédés.

  • Speaker #0

    Oui c'est une organisation.

  • Speaker #1

    Là c'est vrai que là ce qu'on fait ça roule, on est habitué, donc c'est toujours très difficile d'amener de la nouveauté.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que toi tu fais en sorte d'être régulièrement dans les deux boutiques ? J'imagine que les gens ils aiment bien aussi te voir et échanger avec toi, voir faire des selfies j'imagine, je sais pas.

  • Speaker #1

    Oui ça arrive, ça arrive moins là depuis que ça s'est tassé un peu.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est ton nom quand même qui est affiché partout, il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, c'est un truc que moi je... Tu sais des fois je me dis mais pourquoi... On en revient toujours à mon responsable, lui il a halluciné parce qu'il n'est pas d'ici. Donc il est arrivé de Toulouse, il m'a dit mais tu te rends pas compte ? Il me dit les gens ils viennent à boutique. ils regardent, ils savent pas si c'est toi, ils osent pas demander alors du coup ils me demandent à moi vous êtes le patron ? Et non, en fait j'y passe, peut-être pas tous les jours mais quasiment tous les jours je passe voir toutes mes équipes que ce soit à Pau, à Noustie ou ici au Labo, c'est vrai que maintenant je suis un peu plus ici au Labo parce qu'on a centralisé beaucoup de choses mais oui oui moi j'adore, en fait moi j'adore les clients aussi mais c'est vrai que j'adore aller voir mes équipes en priorité. Et je sais que ça fait toujours plaisir à des gens. Bien sûr. Il y a des gens qui sont contents de me voir et de discuter. Ça fait toujours plaisir quand les gens vous félicitent ou quoi que ce soit. Mais en fait, moi, maintenant, on me félicite. Mais à la base, les gens, ce n'est pas moi qui y fais. Donc, je n'ose pas leur dire. Mais il y a des gens qui pensaient encore que je faisais tout moi. on a connu ça tu ne dors pas d'ailleurs la connu non mais tu rigoles mais on a connu une période où quand on a grossi en fait après l'émission où je fais plus trop quand c'était non peut-être quand on a ouvert à peau où j'étais plus en prod en fait les gens commencent à dire oui mais c'est jean baptiste qui le fait si c'est pas lui ouais limite c'était ça c'était l'enfer jean baptiste il a deux bras deux jambes Oui, on a eu ça. Alors là, c'est totalement passé parce qu'on communique vachement sur les réseaux, sur nos équipes, dans les journaux. Moi, je n'aime pas me mettre moi en avant. C'est-à-dire que moi, c'est ma vision, c'est mes recettes, tout ce que vous voulez. Mais ce qui fait qu'on y arrive, c'est les 50 gens qui travaillent avec moi parce que moi tout seul, je ne serais pas bien. Je ne pourrais pas faire tout ce qu'ils font. Donc voilà, ça, c'est une réalité. C'est vrai que j'aime bien aller les voir. Ils sont contents de me voir aussi, j'espère, la plupart du temps. et on boit le café tous les matins je suis là quand même c'est un moment privilégié aussi pour toi alors d'une c'est un moment calme parce que le téléphone ne sonne pas et que j'aime bien me lever tôt t'as gardé cette habitude ? en fait je me l'impose c'est dans ma volonté de montrer à mes équipes que je suis là c'est à dire que je pourrais très honnêtement hors période très difficile je... pourrais faire sans venir si j'arrivais à 9h, ils s'en foutent ils seront presque même plus contents que je sois pas là parce que je vais pas leur dire qu'il faut ranger ça ou ça mais je me l'impose parce que oui je veux leur montrer que je suis là, que je les laisse pas tomber que je suis là j'ai beaucoup de mal avec ça c'est à dire que si j'y vais au delà de 7h ou 6h30 je me sens pas bien je culpabilise presque Alors qu'en soit ils s'en foutent parce que les bélots il est fait pareil. Mais pour toi,

  • Speaker #0

    toi t'en as besoin ?

  • Speaker #1

    J'en ai besoin, sinon je suis pas bien. Mais il faut s'écouter. Je suis pas bien, j'aime bien, ça me fait toujours du bien. Mais c'est vrai que j'ai ce côté un peu où je veux rester proche d'eux et leur montrer que je suis là. Que je sais faire encore parce que des fois je leur montre.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est important. Tout à l'heure tu parlais justement de mettre en avant les équipes sur les réseaux sociaux. Toi les réseaux sociaux c'est quelque chose que tu utilises aussi parce que c'est important aussi de communiquer. Alors j'imagine qu'il y a eu l'effet Meilleure Boulangerie de France.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est quelque chose que toi tu apprécies au quotidien de montrer aussi un peu les coulisses ou d'expliquer un petit peu comment tu travailles.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, ça rejoint un peu ce que je te disais par rapport au fait que moi tout seul je suis entre guillemets pas grand chose. Donc oui on aime bien montrer, on a chargé justement une agence. de communication pour travailler là-dessus. Et je sais que ça fait plaisir aussi à mes collaborateurs. Alors, il y en a qui n'aiment pas. On leur demande toujours l'avis, mais c'est vrai que c'est intéressant. Et puis, on se rend compte que les gens aiment voir parce qu'on est dans des métiers, alors je ne connais pas le terme, mais c'est-à-dire que c'est Instagramable, on va dire. C'est joli,

  • Speaker #0

    les gens.

  • Speaker #1

    Mais c'est toujours pareil. Pour moi, ça, ça a été une grande épreuve de confier la communication parce que, en fait, j'aime tellement maîtriser tout. que moi si tu filmes un poste de travail où il y a un peu un truc qui déborde, ça me rendait fou. Ou que la photo du croissant ne soit pas nickel. Mais d'un côté, ça y est, là maintenant je suis passé à autre chose. Alors on garde toujours la main sur ce qu'on fait et on nous consulte. Mais c'est vrai que je relativise parce qu'il faut être lucide. Les croissants ne sont pas tous les jours parfaits. Les gâteaux ne sont pas tous les jours parfaits. Même si franchement, on s'en sort très très très très bien. Mais voilà, c'est pour mettre un croissant de concours et que le mec arrive à la boutique, qu'il s'y connaisse un peu, il dit Attends, le croissant que j'ai vu sur les réseaux, il ne répond pas à ça. Donc on s'y fait. Mais ce qui est drôle, c'est que maintenant, c'est mes équipes, mes garçons, souvent en boulangerie, ils ont posté ça, le croissant n'était pas nickel. Et je dis Ah les gars, c'est la réalité. C'est-à-dire que les films de la com, elles ne savent pas que le croissant n'est pas parfait. Parce que 95% des gens ne sont pas du métier, voire 99%.

  • Speaker #0

    Et puis qu'on n'est pas jury de concours non plus.

  • Speaker #1

    On s'en fout, le croissant, il est bon. C'est ce que j'allais dire. Mais d'un côté, c'est une petite victoire pour moi. C'est-à-dire qu'ils sont dans ma façon de voir. Et donc ça, c'est vraiment une réussite. Et moi, ce que je leur dis toujours, pour moi, la vie, c'est presque tous les jours un concours. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Cette exigence, tu la transmets aussi.

  • Speaker #1

    En fait, je me dis, quitte à faire, je leur dis, tu le fais, fais-le bien. ça va te prendre autant de temps de bien le faire que de mal le faire. Souvent, c'est la réalité. Et puis moi aussi, on leur dit, prenez deux minutes de plus pour le faire, mais faites-le vraiment bien. Et ça, c'est dur, même on le voit pour des gens qui viennent de l'extérieur ou d'autres boîtes où on leur demande peut-être plus de rentabilité, plus de courir un peu partout. Pour moi, c'est dur et pour mes équipes, c'est dur. On leur dit, non, non, mais prends ton temps. Ici, tu peux t'appliquer. On préfère que tu perdes deux minutes, mais que ce soit nickel. Et donc ça c'est une vraie mentalité et petit à petit tout le monde y a pris goût et c'est ce qui fait que notre vitrine elle est toujours nickel parce que tu sois vendeuse chez moi ou chez quelqu'un d'autre, peut-être que chez quelqu'un d'autre. Ouais vas-y, mets les croissants, qu'ils soient à l'endroit ou à l'envers. Moi, s'ils ne sont pas tous dans le même sens, ils savent que ça va me gonfler. Donc, dès le moment où c'est dit, tu t'imprègnes entre guillemets de cet ADN que j'affectionne, où c'est nickel, c'est propre, après ça roule. Ça fait un peu barjot comme ça.

  • Speaker #0

    Non, non, pas du tout. Non, mais après, c'est intéressant. Et puis, comme tu le disais aussi, c'est ton image et l'image de tes équipes qui est engagée. Donc, quand on t'écoute et quand on entend aussi l'exigence que toi, tu t'imposes aussi au quotidien, c'est normal aussi que ça infuse sur les équipes et sur ce que tu commercialises au quotidien. On a parlé des concours, juste, parce que c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué, est-ce que tu peux quand même redonner ton palmarès et tes victoires successives sur les différentes réalisations que tu as eues ?

  • Speaker #1

    Mes défaites ?

  • Speaker #0

    Non, oui, on peut en parler.

  • Speaker #1

    Ah bah, ça fait partie de moi maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça construit autant que les victoires,

  • Speaker #1

    voire plus. Voire peut-être plus, ouais, tout à fait. Bon, le palmarès, on l'a fait vite fait, mais c'est toujours pareil. Il y a eu ces concours jeunes, les médailles d'or Olympiades boulangerie, le concours de meilleur jeune boulanger de France en 2011. Et du coup, après, j'ai fait la Coupe du monde des apprentis.

  • Speaker #0

    Rien que ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'équipe de France avec mon collègue. Là, on finit second et moi, j'avais eu un titre honorifique de meilleur brioche du monde. C'est la classe. Super, oui. Maintenant, c'était il y a 13 ans. Donc ça, c'était en Allemagne. T'as voyagé,

  • Speaker #0

    du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai voyagé parce qu'on voyage pas du tout. J'étais pas des grands voyageurs avec mes parents. Et c'est vrai que ça m'a fait voyager. Donc ça, c'était 2011. Et après, il y a eu la Coupe de France et la Coupe d'Europe, du coup, avec les grands. Donc là, c'était fou. Parce que cette Coupe de France, on y a été vraiment au talent. Et c'est une compétition qui est très relevée, qui oscillera tous les deux ans. Et entre guillemets, on est arrivé là un peu. Un peu les trois jeunes machin. Et on était suivis par M6 déjà à l'époque. Donc ça, c'était génial parce que c'était 66 minutes. Et ce qui nous a toujours fait rigoler, c'est qu'ils suivaient trois équipes. Il y avait les favoris. Il y avait des mecs qui venaient de Chine, qui étaient des Français expatriés en Chine. Et il y avait nous, entre guillemets, les jeunes un peu sympas. Sauf que je pense que dans les plans, les jeunes un peu sympas, ils n'étaient pas là pour gagner. Et du coup, nous, on faisait quand rigoler pendant l'épreuve et tout. Et après on avait quand même bossé vraiment dur mais c'est pareil c'était mes deux collègues Gaëtan et Nicolas ils sont comme moi c'est à dire qu'on était pareil hyper exigeant donc nous on pensait être pas prêt ou pas tru mais en fait on était méga prêt. Vous étiez affûté. Mais oui mais tu vois toujours entre guillemets c'est difficile c'est pas se dévaloriser mais après c'est bon on est pas prêt machin on y va écoute on verra et en fait on était méga prêt on a gagné. Et du coup, ça, c'était top en 2019. Et après, du coup, ça nous a ouvert les portes de la Coupe d'Europe. Et là, par contre, plus dur, c'était en octobre 2019. Et moi, je sortais d'une période un peu noire encore, où j'étais un peu perdu. J'avais quitté l'éducation nationale et je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Et donc, non, non, pareil, on s'était mis au boulot à fond, à fond, à fond les ballons. Et du coup, on gagnait aussi tout juste, mais gagné, toujours suivi par M6 parce qu'en fait, on leur avait tellement... On en avait tellement plus, je pense, au premier coup.

  • Speaker #0

    On reste en contact et on respire.

  • Speaker #1

    Du coup, six mois après, revolote, 66 minutes, grand format. Et là, du coup, c'était un peu différent parce que là, on était les favoris, donc on avait un peu plus la pression. C'était en France, en plus. Donc ça s'était bien fini. C'était chaud, mais ça s'était bien fini devant les Italiens. Après, qu'est-ce qu'il y a eu ? Du coup, la meilleure boulangerie de France en 2023.

  • Speaker #0

    Oui. Et après, il y a des titres particuliers aussi sur...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux nous dire là sur les produits ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouf. Ah oui, là, on a un palmarès.

  • Speaker #0

    Non, mais tu minimises le palmarès, il est quand même juste impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est pareil parce que ça, alors les titres là dont on va parler, c'est entre guillemets, là, c'est pas moi parce que moi, je me présente jamais à ces concours-là, mais c'est vrai qu'on a gagné la meilleure baguette du Bern en 2021, en 2024, en 2024, ouais, on a regagné cette année. Mais ça c'est toujours un de mes salariés qui y participent. Du coup cette année, mon salarié Fred il a été en finale nationale de la meilleure baguette. Donc il a fini troisième, médaille de bronze nationale du concours de la meilleure baguette tradition. Donc c'est vrai que c'est cool. Oui en fait, c'est un truc mais c'est vrai qu'ils sont à fond. Donc c'est vrai qu'on a eu ça, on a eu le concours du meilleur croissant, on a gagné le meilleur croissant régional, le département, deux fois je crois. On a gagné la meilleure galette brioche l'année dernière, la meilleure galette frangipane.

  • Speaker #0

    Non mais c'est... Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que je vous dis, mes équipes, elles sont à fond. C'est-à-dire qu'elles sont... Déjà, il faut savoir que la moyenne d'âge, ça doit être 23.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Tu as une équipe super jeune. Oui, 23, maxi, 23, 24. Donc, équipe super jeune. La plupart, c'est soit des anciens élèves à moi. Donc, ça, c'est fou quand même. J'en ai pas mal maintenant qui sont passés par Morlas ou pas. Ou alors, des jeunes qui sortent de la chambre des métiers de peau avec qui on a une relation vraiment de confiance. Et du coup... On a la chance entre guillemets de récupérer tous les ans les très bons et ils savent que s'ils sont bons ils peuvent venir chez nous donc en fait on a une équipe dingue c'est à dire que les gars sont à fond ils veulent tous faire des concours ils veulent challenger tout le temps ils veulent que le magasin soit nickel donc c'est moi c'est ma réussite en fait ça c'est à dire que je m'entoure de gens qui ont qui ont pris un petit peu de ma mentalité donc c'est cool donc il y a eu tous ces titres effectivement

  • Speaker #0

    quand on réfléchit. Et toi, t'as gardé un lien avec la formation ou du moins les... Alors, peut-être pas la formation directement, mais tu proposes de temps en temps des ateliers.

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu as voulu garder en fait, ce contact ? Oui,

  • Speaker #1

    parce que alors ça, c'est quelque chose que je faisais depuis quand même un bon petit moment, depuis 2019, je pense, ou depuis... à la suite en fait de cette médiatisation entre guillemets gratuite, tu vois, avec M6, machin. J'ai fait des ateliers pâtisserie. donc je les faisais à Bénéjac, c'était un peu compliqué mais maintenant on les fait ici à Assat dans la pièce dans laquelle on est et j'ai toujours aimé ça c'est à dire que je reçois huit personnes on fait un atelier le samedi matin et les gens adorent bah oui les gens adorent alors après l'émission ça a été encore il y avait beaucoup de demandes encore au niveau super là d'ailleurs on n'en vend plus parce que c'est on en vend à la en taquet donc c'est à dire que les gens offrent ça en cadeau et donc ça marche ça marche super bien mais c'est vrai que j'ai J'ai quand même une vie déjà bien remplie, donc les samedis matins c'est notre plus grosse journée. Donc je suis quand même toujours plus ou moins dans les labos à droite à gauche et donc ça me prend du temps. Et puis toujours pareil, quand je le fais, je veux bien le faire. Donc les gens qui sont venus maintenant, ils peuvent en témoigner. On passe un super moment, mais c'est vrai que ça part du petit-déj, on fait la visite des labos. Je leur explique mon histoire, l'histoire de l'entreprise. Après on fait un gâteau, ils repartent avec moi, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est pas juste un atelier en fait. Ah non,

  • Speaker #1

    non. Bah du coup, l'idée c'est vraiment de vivre une petite expérience grangée, entre guillemets. Mais je sais qu'en fait, les gens recherchent ça. Ouais, ouais. Parce qu'il y a des gens qui s'en foutent du gâteau. Ils sont super mauvais. Ouais, alors, bon, il y en a. Il y en a, mais on s'en sort toujours ça. Mais je vois qu'il y a, en fait, je capte direct dans les questions. Et en fait, il y a des gens qui viennent plus pour moi. Ouais, ouais. Pour comprendre un peu, machin, machin. Que du gâteau, le gâteau, ils s'en foutent, ils le referont jamais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'après, il faut du matériel aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Il faut du matériel. Donc, c'est hyper agréable parce qu'en fait, on passe toujours des bons moments. Parce que soit il y a des passionnés qui sont vraiment là pour le gâteau. Des fois, il y a des gens qui ne me connaissent pas. Ils se sont fait offrir ça. Et donc, moi, j'aime autant. Et on a aussi des gens qui viennent pour comprendre. Et donc, maintenant, effectivement, on fait... On fait le petit déj ensemble, et après on fait la visite du labo, il voit les équipes, il voit l'envers du décor, et c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est important aussi de montrer, d'être transparent.

  • Speaker #1

    Oui, hyper transparent là-dessus. Il voit qu'on ment pas, qu'on fait tout maison, qu'il y a des jeunes derrière, qu'il y a des gens qui bossent, et ça explique aussi, ça permet de comprendre que ça reste humain. En fait, moi, il y a un truc dont on n'a pas parlé, qui est très dur pour moi, c'est les critiques.

  • Speaker #0

    Oui. C'est vrai qu'on n'en a pas parlé.

  • Speaker #1

    Non, parce que... Comment tu les gères ? On en a peu, heureusement. Tu n'as pas le choix. Les critiques, maintenant, c'est les réseaux, c'est les avis Google, les trucs. C'est hyper dur, ça.

  • Speaker #0

    Après, dans vos métiers, vous êtes au quotidien soumis aux critiques. C'est vrai qu'en métier de bouche, c'est quand même le métier où les critiques peuvent être quasi quotidiennes. Alors comme tu le dis, heureusement que vous avez la chance, mais c'est parce que vous travaillez très bien de ne pas trop en avoir. Mais c'est vrai que je trouve qu'il y a une part d'injustice, j'imagine. Enfin, c'est peut-être perçu comme ça quand les gens critiquent, mais via des canaux.

  • Speaker #1

    Exactement, notamment ces avis Google où c'est très dur. Et c'est dur parce que tu peux être mécontent. Et puis, comme je te dis, on est des humains. Et puis, les goûts, les couleurs, c'est hyper difficile. Mais des fois... Alors quand tu as un avis une étoile parce que le parking il y a un trou bon là à la limite tu vois ça m'embête mais ça me touche pas mais quand c'est par rapport au produit à la qualité ou quoi c'est vrai que c'est dur parce que tu bosses tu fais tout maison et tu sais qu'il y a des grands groupes ou des chaînes qui vendent que du sur j'ai personne qui en dit rien ou chez qui tu payes ton croissant plus cher que chez nous et on leur dit rien tu vois enfin moi ça m'a fait halluciner ça parce que les gens le réalisent pas mais si vous comparez un peu les prix les viennoiseries elles sont plus chères dans les chaînes de boulangerie ou au même prix sauf que c'est de la merde c'est pas la même qualité on est bien d'accord des gars qui sont passionnés et donc c'est dur toujours mais même pour les équipes ils supportent pas ça les impacte et ils demandent en ce moment machin alors très honnêtement y en a pas beaucoup je crois qu'on a 4,6 de moyenne donc tu vois ça va c'est clair mais voilà les critiques c'est dur et les gens en fait vu qu'on est entre guillemets

  • Speaker #0

    réputés maintenant machin ils sont encore plus dur alors ça c'est compliqué c'est à dire que les gens dès le moment où ils viennent chez nous on n'a pas le droit à l'erreur quoi ouais mais ça je pense que malheureusement c'est une tendance après ça n'empêche que ça reste difficile

  • Speaker #1

    ça reste nouveau quand même tout ça parce qu'avant il n'y avait pas tout ça là les gens ils sont hyper perdure enfin il perdure je relativise quand même parce que parce que tout va bien et qu'on fait tout pour pas qu'ils aient de mauvais de mauvais avis mais bon ça peut ça peut toujours arriver puis l'erreur est humaine.

  • Speaker #0

    Et du coup, t'as beaucoup de gens qui te contactent via les réseaux sociaux directement, qui échangent avec toi, c'est...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est surtout des gens du métier, en fait. Ça, c'est rigolo. Depuis l'émission, beaucoup, parce que des gens qui vont participer à l'émission...

  • Speaker #0

    On te demande des conseils.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Il y en a plein, des jeunes et tout, des gens qui sont installés ou pas. Donc les réseaux sociaux pour nous, tu en parlais tout à l'heure, c'est vrai que c'est quelque chose sur lequel on a surfé de suite après l'émission parce que c'était important pour nous. Et je pense que maintenant, le métier a évolué et tu as besoin d'y être et tu as besoin d'être performant là-dessus parce qu'inconsciemment, tu vois, on a une boutique en ligne. Notre boutique en ligne, on peut mettre des liens facilement, on peut créer de l'envie, susciter de l'achat d'impulsion. Tu vois, les gens, tu postes un beau gâteau, machin, tu es en train de le pocher, il y a un lien, tu cliques, tu peux l'acheter. Enfin, c'est... Ça, c'est notre force. On a vraiment mis l'accent sur les réseaux. Mais oui, il y a des gens qui me contactent. C'est rigolo. J'adore. Je leur réponds, je suis content. Il y a aussi une chose, c'est que ça nous permet de recruter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est phénoménal.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, tu disais que tu avais des anciens élèves, notamment issus du lycée hôtelier et des formations dans lesquelles tu es intervenu qui faisaient partie de tes effectifs. Les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, c'est où ? ce sont des métiers difficiles. Malgré toute la médiatisation qu'il y a sur les métiers de bouche ou sur les émissions auxquelles tu as participé qui mettent en valeur ces métiers, ça reste quand même des métiers où c'est compliqué de recruter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, ce sont des métiers difficiles dans l'ensemble des métiers de bouche. C'est vrai que... Là aussi, on a une vision différente et qui nous permet de ne pas trop nous plaindre. Parce que dès le départ, on a pris des décisions assez fortes où on serait fermé tous les dimanches et tous les jours fériés. Pour une palangerie pâtisserie, c'était inconcevable il y a quelques années. Et là-dessus, on a de suite été raccord avec mes équipes et ma compagne. C'est-à-dire que la boutique de peau, on l'a fermée le dimanche. Le laboratoire de production est fermé. Personne n'a travaillé le dimanche chez nous. Dès que possible, ils ont un samedi, donc ils ont leur week-end. On leur donne leur jour de repos. On est très réglo sur tout ce qui est heures sup, machin, parce que c'est des métiers où il y a eu trop d'abus et trop de gens. écoeurés par des patrons ou par des structures où ils n'ont pas été récompensés pour leur travail. Donc là-dessus, nous, on ne se plaît pas parce qu'on a des avantages que d'autres n'ont pas, qui ne peuvent pas se permettre de fermer le dimanche. ou les jours fériés. Donc nous, c'est nos volumes de chiffres qui font que c'était prévu comme ça. Et nos business plans, on les fera que sur des boutiques où on sera fermé le dimanche parce que c'est le confort du salarié. C'est une facilité de recrutement. Quand tu es un salarié de 20 ans, surtout moi avec des gens de 18 à 25 ans, quand tes copains travaillent tous les week-ends, qu'ils leur disent Moi, je bosse chez Grand G, on ne bosse pas le dimanche. C'est vraiment un avantage. Et puis, on a un outil de travail pour... tout neuf.

  • Speaker #0

    C'est important que tu aies les conditions de travail,

  • Speaker #1

    c'est vrai que... On y passe plus de temps qu'à la maison. Donc, nous, on avait besoin de cet outil-là qui est merveilleux où les gens, tout est fait pour qu'ils s'y mettent. Ils ont des beaux vestiaires, ils ont tout qui est du matériel neuf. Donc, nous, on est le mauvais exemple pour le recrutement parce qu'il y a aussi ce côté notoriété qui fait que... Les gens viennent... Et puis beaucoup les jeunes. En fait, on a des demandes à fin de salle. On pourrait... Je ne peux pas te mentir, je pense qu'on a 200 demandes d'apprentissage par an. C'est énorme. Entre les boulangers et les farcistes. Toute l'année, on reçoit des mails. Il y a des gens pas d'ici. C'est génial. C'est génial parce qu'on a l'embarras du choix. Et notamment, tu vois ce que tu disais pour les réseaux. Quand on met une annonce sur les réseaux.

  • Speaker #0

    Oui, tu en as mis une il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #1

    On en a mis une récemment parce qu'on est dans le dur et qu'on a besoin d'agrandir les équipes. Tu trouves. tu vois et mes collègues certains me disent mais tiens mais on trouve personne donc c'est difficile pour moi je peux pas me vanter de ça parce que c'est toujours pareil j'ai travaillé pour machin tout ce que vous voulez c'est vrai que moi je vois mes collègues c'est un cercle vicieux parce que s'ils n'arrivent pas à recruter peut-être qu'ils peuvent pas faire maison parce qu'ils n'ont pas de main d'oeuvre bien sûr donc après voilà c'est tout un tout un engrenage qui est difficile nous on est dans une bonne dynamique et maintenant c'est à moi de faire en sorte ben voilà que qu'on reste là dedans On n'a pas de turnover, c'est très rare.

  • Speaker #0

    Ce qui est hyper rare. Et ce qui est un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on reste sympathique. J'ai 33 ans, je reste proche de mes équipes. S'il faut faire la bring avec eux, on le fait. Tu te forces. Oui, exactement. Et puis on est trop gentils.

  • Speaker #0

    Parce que c'est ta vision aussi.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas faire autrement. déteste dire à quelqu'un qu'on peut pas le conserver je déteste dire quand ça va pas et donc je me bouffe intérieurement tu vois de mais tu vois c'est dur il faut relativiser je me dis il ya plus grave le magasin il est plein on a nos les clients viennent malgré le fait que donc c'est très dur mais le côté humain pour moi c'est quelque chose qui est difficile dès qu'il ya du choix des quêtes du négatif à dire ou pas fait pour ça moi j'aime bien quand tu vois bien et j'aime pas trop le conflit donc j'en vois plutôt ma femme ou mon responsable mais je veux garder moi ma relation entre guillemets positive avec mes équipes c'est une organisation si chacun c'est un rôle et moi je veux garder le bon rôle ok

  • Speaker #0

    super on rentre dans la dernière partie du podcast puisqu'il s'appelle le sud-ouest dans le coeur donc t'es originaire d'ici, t'as construit euh ton entreprise et cette belle structure ici. Est-ce que tu penses qu'il y a un état d'esprit sud-ouest ? Toi qui as voyagé, qui as fait des concours. Petite chose qu'il faut rappeler quand même, au niveau de la meilleure boulangerie de France, il y a quand même une forte représentativité du sud-ouest dans les gagnants des éditions. Tu en fais partie, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, nos collègues de la Maison Gauthier à Angleterre.

  • Speaker #0

    Cette année, tout à fait. Mais est-ce que toi, tu penses qu'il y a des marqueurs forts dans le sud-ouest ? Est-ce que tu penses que tu es un ambassadeur du Sud-Ouest aussi ? Non mais c'est un grand mot au métier.

  • Speaker #1

    Ambassadeur du Sud-Ouest, je ne pense pas. Moi, ce que j'en pense, c'est que ça va te paraître peut-être bateau, mais c'est vrai qu'on associe toujours le Sud-Ouest aux valeurs rugby, aux valeurs travail. Et je pense que c'est ça quand même. On le voit par les artisans qu'on a qui sont présents, que ce soit en Béarn ou aux Pays-Bas, qu'on a quand même des super artisans, que ce soit dans les métiers de bouche, dans les métiers manuels. Moi, encore plus le côté entrepreneur, on a un bassin sur la Plaine de Nailles où on a des gens qui ont des réussites exceptionnelles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a une dynamique sur ce territoire.

  • Speaker #1

    La Plaine de Nailles, c'est incroyable quand vous reprenez des réussites vraiment exceptionnelles. Et on a ce côté entrepreneur. Pau, c'est une ville hyper dynamique aussi. Quand on fait le point, il y a des gens partout, des jeunes hyper talentueux. Donc non, c'est des valeurs, je ne sais pas, c'est difficile à décrire. Je pense que dans toutes les régions, il y a des... Il y a des gens comme moi et qui sont très talentueux. Mais c'est vrai qu'il y a une dynamique où on est dans ces valeurs de travail, de rugby. Moi, je suis un grand fidèle de la section. Je suis très rugby, très copain, très fait.

  • Speaker #0

    Tu es habillé en vert d'ailleurs aujourd'hui. On ne le voit pas.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a ce côté-là, je pense, vraiment sud-ouest, air-war, machin.

  • Speaker #0

    Oui, des valeurs.

  • Speaker #1

    Je pense que oui. Mais comme je te dis, il y a des très, très bons artistes, des très, très bons artisans partout et des gens entrepreneurs dans tous les coins.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, les gens sont prêts à faire des kilomètres maintenant d'où qu'ils soient pour venir tester tes créations. En tous les cas, moi, je te remercie sincèrement d'avoir accepté cette invitation. C'était un vrai plaisir de t'interroger.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, on va garder un œil sur tes réseaux sociaux pour suivre tout ce qui va se passer. On invite les gens à venir découvrir directement et à déguster les créations en boulangerie et en pâtisserie créées par toute cette équipe incroyable. Et puis, on te souhaite plein de réussite pour la suite.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de croquer. dans une des créations gourmandes de Jean-Baptiste Granger. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Insta. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

Description

Un boulanger pâtissier engagé et passionné c’est ainsi que se définit mon nouvel invité : Jean-Baptiste Grangé.

A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d’une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n’est pas le fruit du hasard mais du travail, du talent et de beaucoup d’organisation. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leurs points forts : tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l’entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Grangé est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, Chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leurs rêves. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Un boulanger pâtissier engagé et passionné, c'est ainsi que se définit mon nouvel invité, Jean-Baptiste Granger. A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d'une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard, mais du travail, du talent et de beaucoup d'organisations. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leur point fort, tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l'entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Granger est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir ici dans ton laboratoire à Assat. Première question pour démarrer, pour les auditeurs, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, écoutez, je suis donc Jean-Baptiste Granger, j'ai 33 ans. Oui, je suis né à Pau et je suis resté à Pau depuis mes premiers pas. Je suis le papa d'une petite fille de 4 ans, de bientôt 4 ans. Et... et Paxé avec ma compagne qui travaille avec moi au quotidien. Et voilà, je suis boulanger, pâtissier, engagé et passionné depuis 17 ans maintenant. Donc voilà.

  • Speaker #0

    C'est une belle présentation pour démarrer. Alors si on doit revenir un peu à la genèse de ton métier et à ta formation, quel est ton parcours scolaire et professionnel ?

  • Speaker #1

    Alors parcours scolaire plutôt classique jusqu'à... Jusqu'au brevet où j'ai eu mon brevet sans trop de difficultés parce que j'étais plutôt on va dire un peu feignant mais plutôt à l'aise. Juste le minimum syndical exactement. Et du coup l'idée c'était de faire une seconde générale et après sans trop savoir vraiment ce que j'allais faire. Et au bout de six mois de seconde générale j'ai décroché totalement. Et le paradoxe de tout ça, c'est que c'est un conseiller d'orientation qui m'a pris sous son aile au lycée à Nailles et qui m'a fait remplir des tests bateau et il en ressort boulangerie. Donc il me dit, écoute, fais un stage en boulangerie, on organise ça, vu que tu n'as plus envie d'aller en cours. Et en sachant qu'à cette époque-là, je ne mangeais pas de pain. Je ne mangeais pas le pain, alors je le suis. Mais je l'étais encore plus difficile que maintenant. Je ne mangeais pas de pain. Le mec me dit, tu vas aller faire un stage en boulangerie. Je dis, pourquoi pas ? Tenter le coup. Et du coup, j'ai fait ce stage chez M. Chastel à Pontac. Coup de cœur, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu un déclic quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, de suite, ça m'a plu. J'avais envie de faire quelque chose. Je ne sais pas, j'avais une âge où j'avais envie de faire quelque chose. Je pense de mes mains, de gagner 4 sous. J'étais le seul de mes copains à... à gagner quelques sous et non et puis ça m'a plus direct après j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver un patron d'apprentissage je m'en souviendrai toujours on avait galéré avec ma mère elle m'a mené partout on faisait des stages personne voulait me prendre c'était déjà compliqué en fait c'était bizarre non en fait il y a à l'époque il y avait beaucoup je pense d'apprentis et du coup tout le monde était plus ou moins complet et puis J'étais un tout petit minot, j'avais 16 ans, le mec ne savait pas qui c'est que j'allais devenir, sans prétention, mais c'est vrai que c'est rigolo, on a bataillé, franchement c'était un calvaire. Et M. Chastel m'avait dit non, et finalement au dernier moment, il m'avait recontacté, j'y suis rentré en septembre, et après j'ai passé 5 ans, et je n'ai connu que lui comme employeur quasiment.

  • Speaker #0

    Tu as fait tout ton parcours en fait ?

  • Speaker #1

    Tout mon cursus là-bas, CAP, mention complémentaire, boulangerie, pâtisserie, non salarié et après voilà.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était dans les années ?

  • Speaker #1

    C'était dans les années 2000, je suis de 91, donc tu vois ça doit être dans les années 2008 par là, de 2008 à 2012 je pense à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça c'était, tu as fait tes armes en fait ? Tu as appris le métier de boulanger et pâtissier,

  • Speaker #1

    les deux,

  • Speaker #0

    qui sont deux choses différentes quand même ?

  • Speaker #1

    Qui sont alors ? pour les gens qui sont très proches mais qui dans la réalité sont totalement différentes et je m'en rends compte de plus en plus au quotidien parce que je gère des équipes de boulangers et de pâtissiers donc je peux vous dire que c'est pas du tout le même métier mais voilà j'avais toujours eu envie d'apprendre les deux, j'étais plutôt à l'aise dans les deux donc ça s'est fait comme ça

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que ça a été ton premier remployeur, ça veut dire que très vite après tes années là-bas t'as décidé de te lancer

  • Speaker #1

    Alors ouais Peu... J'ai connu 5 ans chez lui, entre mes apprentissages et une année en tant que salarié. Et en fait, je suis tombé, ou alors c'est très difficile à décrire, mais allergique à la farine. Alors c'est improbable le truc. Après c'était une période où j'avais beaucoup donné pendant ces 5 années, un peu de sacrifice, parce que c'était une très bonne école et j'étais un passionné, donc je travaillais tous les dimanches, tous les week-ends, pendant que mes copains faisaient la fête, machin. Et je ne sais pas s'il y a eu une lassitude ou quelque chose, mais du jour au lendemain, allergique.

  • Speaker #0

    Ok, donc assez handicapant quand même ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    le nez explosé, vraiment quasiment plus praticable. Et du coup, c'est mon ancien professeur de la chambre de métier qui me dit, écoute... Si ça t'intéresse, on cherche un vacataire pour faire de l'enseignement. J'avais 21 ans, j'étais tout jeune.

  • Speaker #0

    Ils ont à peu près le même âge ?

  • Speaker #1

    Oui, entre 16 et 18 ans. C'était chaud pour moi. Mais de l'autre côté, je me disais que ce n'était pas mal. Il y a quand même beaucoup moins de contact avec la farine parce qu'il y a des heures d'oral, de techno. Je me suis dit que ce n'était pas mal, c'était la planque. Mais du coup, c'est comme ça que je suis rentré dans l'enseignement, à la suite de mon apprentissage. Très jeune. Très jeune. Et ça t'a plu ? Et ça m'a plu, ça m'a plu. C'était un peu particulier au début, c'est vrai que je me sentais pas vraiment légitime, mais je venais d'être titré de meilleur apprenti de France, donc bon, j'étais quand même à l'aise dans ce que je faisais, mais de là à l'enseigner, j'ai vadrouillé un peu, j'ai fait quelques mois au CFA de Pau, donc là où j'avais été apprenti, après ils m'ont basculé sur Bayonne. et un jour patatras on m'annonce qu'on peut pas me garder parce que j'ai pas les diplômes parce qu'en fait c'est vrai que c'était un peu bizarre normalement il ya des diplômes à respecter pour enseigner à des niveaux inférieurs moi je les avais pas mais bon j'étais j'étais dans mon truc ça me plaisait ouais c'est un gros coup de massue et là j'ai passé quelques temps un peu difficile parce que du coup j'étais allergique j'avais plus trop envie d'aller j'ai pas trop quoi faire j'ai pas envie de forcément de chercher du travail ailleurs et donc j'ai passé franchement non dans le dur à bricoler un petit peu avec avec mon cousin qui était traiteur mais je me cherchais un peu et après je suis rentré dans l'enseignement à morlas en fait au lycée hôtelier qui est très réputé d'ailleurs voilà et du coup là c'était c'était reparti j'ai fait ouais trois ans et demi ou quatre ans à morlas d'accord donc là j'étais un peu plus expérimenté et ça me plaisait c'était c'était c'était différent des chambres des métiers mais voilà j'ai jamais ça mais j'aimais ça mais je m'ennuyais donc c'est un En parallèle, en 2015, j'ai commencé à faire la pâtisserie pour les professionnels. J'avais un copain boulanger à Nike qui m'avait dit Écoute, ça te dit, moi, si tu fais des gâteaux, je vais te les acheter. Donc, ça a commencé comme ça, petit à petit. Je faisais les deux activités pendant quelques années. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, finalement, d'une situation plutôt inconfortable au début, ça t'a obligé à changer un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est le destin, en gros, que ça s'est fait comme ça. Et du coup, petit à petit, j'ai continué l'enseignement. J'ai développé, entre guillemets, mon réseau de revendeurs sur Pro, notamment des quelques restos un peu connus. Et voilà, tout ce... Tout se goupillait toujours bien, j'ai toujours eu un peu de chance ou de ma bonne étoile, mais c'est vrai que tout se passait bien. Du coup, j'ai enseigné de 2015 à 2019 au lycée à Morlas. Et en 2019, pareil, j'ai passé le concours, la Coupe de France de boulangerie, que j'avais remporté avec mes deux coéquipiers. Et pareil, une surcharge un peu mentale.

  • Speaker #0

    Il y a la pression du concours et de la double activité.

  • Speaker #1

    Oui, tout. Le fait de cumuler les deux, le travail, la boîte, le concours, ça faisait beaucoup. Et explosion totale début 2019. Je n'aime pas le mot burn-out, mais vraiment mauvaise passe. Et du coup, j'ai quitté l'éducation nationale. Et là, c'était en fait le flou total aussi. Reparti pour qu'est-ce que je vais faire. Donc, j'avais toujours ma petite société de pâtisserie. Du coup, mon seul échappatoire, c'était ça, c'était de développer cette activité qui commençait à bien marcher. Ah, vous comprenez ? 2019, c'était le début vraiment sérieux de la pâtisserie granger. On a été chercher de nouveaux restaurateurs et après, j'ai de suite oublié l'enseignement. C'est vrai, oui. Direct, quelques mois après, j'ai bien compris que c'était en fait ce qui me plaisait et je m'éclatais à faire ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, tu parlais tout à l'heure donc de... de ces premiers concours que tu menais en parallèle de tes activités. Si on doit revenir un peu à ton palmarès et au concours, tu as été élu très tôt meilleur jeune boulanger, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, meilleur jeune boulanger de France.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était en 2011 ? 2011.

  • Speaker #1

    2011,

  • Speaker #0

    oui. Et de suite en fait, tu as attrapé le virus des compétitions ?

  • Speaker #1

    Oui, direct, parce qu'en fait... D'abord, il y avait les sélections régionales, du coup j'avais gagné, départementales que j'avais remportées, du coup après titrer meilleur jeune boulanger de France au niveau national. Et en parallèle, j'avais fait aussi les Olympiades des métiers en boulangerie que j'avais remportées au niveau région. Pareil en pâtisserie, j'avais remporté le niveau régional des Olympiades des métiers. En fait, j'ai adoré ça et j'étais tout jeune, mais c'est vrai que j'étais vacciné à ça, je me régalais, j'avais mes profs qui... qui était à fond derrière moi, mon employeur aussi. C'est vrai que j'ai toujours aimé les concours depuis tout jeune. En fait, en 2011, j'avais 20 ans. 20 ans. Et c'est grâce à ça que j'ai pris la première fois l'avion, que j'ai bougé un petit peu et donc vacciné vraiment au concours. Et à ce côté perfection.

  • Speaker #0

    C'est vraiment ça en fait ? C'est l'adrénaline et en même temps le souci du détail ?

  • Speaker #1

    L'adrénaline, oui, oui, bien sûr. Mais c'est vraiment le côté vraiment... Je dis toujours ce mot carré, mais vraiment le truc, le fait d'être organisé, rigoureux, carré, machin. Et j'ai, voilà, ça m'a toujours suivi après, du coup, que ce soit dans ma façon d'enseigner avec les jeunes et dans ma vision de mon entreprise qui, petit à petit, a grossi aussi grâce à ça et à la rigueur que j'y mettais.

  • Speaker #0

    Ça, c'est des points importants pour toi, la rigueur, l'organisation. De toute façon, dans les métiers de bouche et encore plus quand on fait des concours. C'est des éléments qui sont indispensables.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, indispensables. Puis moi, en fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre aussi que tout le monde n'avait pas ma vision. Et ça, c'est...

  • Speaker #0

    Quand on est jeune, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #1

    Oui, quand on est jeune et même moins jeune, c'est vrai que c'est difficile quand on est chef d'entreprise. Après, quand j'ai commencé à avoir des salariés, de vouloir inculquer et accepter surtout que tout le monde n'allait pas réfléchir aussi vite que moi ou penser à la même chose que moi. ou trouver que ça c'est bien alors que moi je trouvais que ça c'était bien. Donc ça, ça a été un petit peu compliqué dans mes débuts, mais après j'ai appris un métier totalement différent qui est le management. Ça prend un peu sur le tas,

  • Speaker #0

    mais qui est bien.

  • Speaker #1

    Pour moi totalement, après il doit y avoir forcément des cursus. Mais nos métiers quand même de bouche en général, c'est quand même un management qui est encore différent je pense de ce qu'on peut apprendre à l'école parce que... Il y a quand même un côté technique, savoir-faire à transmettre. Et donc, c'est un peu mon quotidien maintenant, mais j'adore.

  • Speaker #0

    Alors, si on revient un petit peu à la période. Donc, toi, au début, tu as souhaité démarrer. Enfin, la situation a fait que tu as commencé à distribuer tes pâtisseries auprès d'un réseau de restaurateurs. C'est ça, essentiellement sur Pau. Ça, ça a été la première étape. Et après, on... Entre 2019 et 2021, tu as fait grandir un petit peu cette partie-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et en 2021, tu as décidé de franchir un cap ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En fait, c'était tout ce que je ne voulais pas au début. Donc en 2019, j'avais quitté l'enseignement. Je me disais, c'est super, j'ai mon petit labo, je fais mes livraisons et je suis tranquille. Je n'ai pas les soucis d'avoir une boutique. Et fin 2019, on a participé et remporté la Coupe d'Europe de boulangerie. avec toujours mes deux collègues de la Coupe de France. Et donc en fait, les gens... En fait, on a eu énormément d'expositions médiatiques, on est passé sur 66 minutes, on est passé dans les journaux, machin. Et les gens ne comprenaient pas. Ils disaient, mais tu ne fais pas de pain, mais tu es champion de France de boulangerie, mais tu ne fais que des gâteaux, machin. Et en fait, petit à petit, je rongeais un peu mon frein. Je me disais, je sais faire et je ne fais pas. Je fais de la pâtisserie, les gens se mélangent. Moi, ça m'énervait. Et à côté de ça, je bouillonnais. Tu as un petit envie quand même. J'avais un de mes deux partenaires qui un jour me dit, je m'en souviens très bien, c'était un été, il me dit, écoute, moi, je m'installe à Bordeaux, j'ouvre une boulangerie, machin, truc. Je suis rentré le soir, j'ai dit à ma compagne, c'est ça que je veux faire moi aussi, je ne peux pas le laisser.

  • Speaker #0

    C'était une évidence en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, toujours ma bonne étoile, un de mes clients, c'était une boulangerie paloise, la boulangerie Marsan, qu'on servait en pâtisserie. Je ne sais pas, peut-être 15 jours après, il m'appelle et me dit, écoute, si jamais ça t'intéresse, je vends ma boutique, tu sais comment on travaille, puisqu'on travaille ensemble, tu connais l'emplacement. rue Maréchal Fauche, plein centre, machin. Et là, tout s'est... Tout s'est mis en... Tout s'est mis en route. Et après, on a fini par ouvrir cette boutique tout début 2021, en plein Covid.

  • Speaker #0

    C'était pas la période la plus évidente non plus.

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu anxiogène quand même, parce qu'on a ouvert que le emporté. C'était l'époque du grand n'importe quoi, masque, pas masque, tu manges, t'enlèves le masque. Et du coup, on y a été, les banques nous ont suivis et c'était en fait notre première boutique à nous, qu'on allait gérer de A à Z. On avait déjà quand même grossi, on était 4 ou 5 en pâtisserie. Et là, on basculait sur un nouveau monde, il y avait 9 personnes à reprendre.

  • Speaker #0

    C'était un challenge quand même.

  • Speaker #1

    Un challenge total, en plein Covid, reprendre 9 personnes. Du coup, on se... entre guillemets on sortait aussi de notre confort où on était à Bénéjac, c'était le centre-ville. C'était Pau ? C'était Pau, oui. Après c'était aussi symbolique, c'est vrai que je me dis quitte à le faire, autant bien le faire. Je suis souvent de cette réflexion-là, c'est que quand je le fais, j'ai envie de bien faire. Donc je ne voyais pas faire autrement que de faire une belle boutique en centre-ville où Pau ça reste notre capital à nous, Béarné. Et donc bon, tout était réuni pour le faire et voilà, on s'est lancé dans l'aventure. En début d'année, oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as repris ce lieu pour en faire ta première boutique éponyme, parce que c'est ton nom qui est affiché partout, on en parlera après, tu disais que les banques vous ont suivi. Vous avez complètement réaménagé le lieu, vous avez fait beaucoup de travaux.

  • Speaker #1

    Alors oui, on a tout refait, on a tout vidé, nettoyé, refait vraiment à nos... à notre image. Alors on se cherchait un peu, c'était le débarrage, mais c'est vrai que c'était rigolo parce que l'ancien propriétaire avec qui on s'entend toujours très bien, je n'osais pas lui dire que j'allais tout changer parce qu'il était persuadé que ça marchait comme ça. Et puis c'est vrai, c'était une affaire qui tournait bien. Et puis lui aussi, il avait été ambitieux parce qu'il n'était pas du métier, il s'était lancé là-dedans à 55 ans. Donc il me disait, tu vas voir ça et tout. Et moi, dans ma tête, je savais tellement que j'allais tout casser. Tu avais un autre plan. Je n'osais pas lui dire. Et après, il s'avère que le pari était le bon. Et voilà, ça a été dur au début. C'est vrai qu'on a eu la chance d'être déjà connu par les gâteaux qu'on desservait à droite, à gauche.

  • Speaker #0

    Il y avait quand même une réputation qui était là.

  • Speaker #1

    C'était déjà... C'était un peu... C'était un peu spécial parce qu'au final, le P1, tout le monde savait que je savais en faire parce qu'ils voyaient les concours. Du coup, c'était vraiment l'occasion de montrer ce que je savais faire. Le succès a été quand même assez rapide. Et donc, maintenant, c'est parti.

  • Speaker #0

    Il y avait cette attente. C'est ce que tu disais aussi. Les gens attendaient aussi peut-être de retrouver dans un lieu dédié à ce que tu savais faire à la fois la partie boulangerie et la partie pâtisserie que tu distribuais déjà dans pas mal d'endroits. Parce que c'est vrai que ton nom était déjà présent, on savait qu'on pouvait te retrouver dans un certain nombre de restaurants ou de lieux. Donc c'est vrai que, comme tu disais tout à l'heure, c'était un peu une évidence, il y avait une attente ?

  • Speaker #1

    Oui, une attente. Alors moi, je suis toujours très... Je m'en rendais pas vraiment compte, je suis toujours un peu naïf envers moi-même. Mais oui, effectivement, parce que dès qu'on a communiqué sur le fait qu'on allait ouvrir, l'engouement était dingue. Inconsciemment, on avait fait tout ce travail en amont, et c'était beaucoup plus facile de venir s'implanter. L'effet, entre guillemets, il a été immédiat. C'est-à-dire que dès qu'on a repris l'affaire, on a fait le double de ce qu'il faisait. Donc c'était fou pour nous. c'était très dur à gérer parce que les équipes il fallait leur faire comprendre que finalement ça allait être ça tout le temps parce qu'on passait notre petit confort à livrer nos restos à livrer une boutique qui nous a multiplié nos chiffres par 10 je ne sais plus les chiffres à l'époque c'était fou pour nous c'était une croissance quand même fulgurante ce

  • Speaker #0

    que tu disais en termes de management mais même toi en termes d'organisation ça a été un cap logistique ça a été un cap merci

  • Speaker #1

    Le problème c'est qu'on était chez mes parents, on avait un laboratoire chez mes parents à Bénéjac et qui n'était pas adapté à nos besoins, à nos volumes. Ça allait pour bricoler mais là il a fallu vite recruter, ça a été vraiment très dur. Et c'était que le début, c'est ça qui est dur. C'est que maintenant quand on voit ce qu'on faisait les premiers jours et quand on voit ce qu'on fait maintenant, c'est fou. C'est encore doublé voire triplé. Et on trouvait ça dur à l'époque. Maintenant, on s'est routé, mais on n'a plus les mêmes effectifs ni les mêmes outils.

  • Speaker #0

    Et alors, justement, entre cette année d'ouverture 2021 et là, aujourd'hui, 2024, il y a eu des étapes aussi importantes. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je pense savoir où tu veux en venir. Mais oui, effectivement, il y a eu cette proposition d'M6 en 2022, où on nous contacte sur les réseaux en nous disant que... Il cherche une boulangerie sur pot pour la saison 2023 de la meilleure boulangerie de France. Moi, compétiteur affamé, direct, on remplit le dossier, on fait ça à fond carré. Et du coup, c'était en mai 2022, le tournage se passe pour notre sélection à Aquitaine, en région. Et bon, ça se passe plus que bien. C'est pas vrai, en fait, moi, je m'étais remis en mode...

  • Speaker #0

    En mode compétition ?

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment, je pense qu'ils n'avaient jamais eu ça. Moi, c'est toujours mon plaisir. Et puis du coup, ça motive aussi les équipes.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Du coup, je me souviendrai toujours le jour où MC s'est venu, le magasin, il n'y a pas un truc qui dépassait. Et en fait, c'est toujours ma vision de voir les choses. C'est-à-dire que je ne pouvais pas faire autrement. Pourtant, j'y suis moins et j'accepte que ce ne soit pas toujours comme ça. Mais là, ce jour-là, je voulais montrer à tout le monde que j'avais le vrai côté de moi-même. Du coup, c'était génial parce que tout le monde a adoré. Et puis, dans cette aventure, j'ai embarqué Antoine, mon binôme, mon chef pâtissier, depuis 4 ans et demi maintenant. Et du coup, on a vécu une aventure dingue parce que... Parce que le dénouement final est génial. Plus que positif.

  • Speaker #0

    On peut le dire.

  • Speaker #1

    Quel est ton titre ? Du coup, on a remporté la dixième saison, la finale nationale. La dixième saison de la meilleure boulangerie de France. Donc oui, on a tourné. C'était un peu particulier parce qu'on a tourné au mois de mai 2022. Ça a été diffusé qu'en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Donc c'est long en fait.

  • Speaker #1

    Super long. On était les premiers quasiment à tourner. Du coup, pendant huit mois, nous, on savait qu'on était en finale.

  • Speaker #0

    Et il fallait rien dire ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui est dur, c'est que la finale a été tournée en janvier 2023, pendant la diffusion, pour pas qu'il y ait trop de fuites.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on avait, entre guillemets, pas oublié, mais on savait qu'un jour ou l'autre, il allait falloir aller tourner cette finale. Et donc, c'était tombé autour du 20 janvier 2023, pendant que les premiers épisodes passaient. Et donc, on a été à côté de Paris, dans un domaine incroyable, où on a tourné notre finale. avec la petite histoire dingue où mon meilleur ami et collègue de concours, avec qui j'ai été champion de France et champion d'Europe, était en fait dans la même saison et en finale aussi. Alors qu'on s'était appelé, il m'a dit écoute, M6 m'appelle, on va tourner, mais apparemment c'est pour l'année prochaine, c'est pour la prochaine saison. Je lui ai dit écoute, c'est dommage.

  • Speaker #0

    On pensait être en décalé en fait.

  • Speaker #1

    On pensait être une semaine en décalé, parce qu'eux ils ont tourné genre en décembre, on fait un truc vraiment bien après nous. Donc j'ai dit écoute, c'est super. pour toi tu vois c'est une bonne expérience et en fait il me rappelle à la fin de sa semaine de sélection il me dit mais en fait non j'avais pas compris il me dit on est en finale avec vous j'ai dit bah écoute c'est super c'est super et du coup fou parce qu'on est partis on est partis tous les 4 ensemble en train, on a loué la voiture ensemble Et on s'était dit, on verra ce qui se passe, mais de toute façon, ce tournage-là, il est difficile parce que le premier jour, vous pouvez être éliminé. Tous les jours, il y a des éliminés. Et donc, on s'est dit, de toute façon, c'est M6 qui paye, donc on louera une voiture, on se débrouille, on ira à la gare. Et l'histoire a fait qu'on s'est retrouvés toute la semaine ensemble, en finale ensemble.

  • Speaker #0

    C'est incroyable quand même. Ouais,

  • Speaker #1

    c'était dingue. Alors, il y a plein de gens qui disent, oui, machin, c'était voulu, rien du tout. Parce que nous, on l'a vécu et les épreuves, je peux vous dire que c'est vraiment la réalité, ce qu'on voit. C'est vraiment, vous avez deux heures et vous n'avez pas deux heures dix ou le sujet la veille, comme dans certaines émissions. Donc la place, en finale, on se les gagnait. Du coup, on s'est retrouvés en finale de la finale, les uns contre les autres. Donc génial. Et avec le dénouement que vous connaissez. Et nous, sur le moment, hyper compliqué parce qu'on avait passé la semaine ensemble, on était crevés, tout le monde était un peu ému et à la fois on était gênés d'avoir gagné. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une situation un peu...

  • Speaker #1

    C'était ouf. Alors pour Antoine Monchef, beaucoup moins parce qu'il les connaissait peu, alors il a beaucoup sympathisé avec eux sur cette semaine parce qu'on a créé beaucoup de liens et c'était génial parce que la télé, ça reste dingue à vivre le tournage. Mais moi, j'étais pas bien. Je suis un gentil et je le voyais. Toute sa vie, il va m'en vouloir. Bon,

  • Speaker #0

    c'est bon.

  • Speaker #1

    On s'est vu encore ce week-end. Il n'y a aucun problème. C'était fou et ça a été le début d'une nouvelle ère encore.

  • Speaker #0

    T'as senti vraiment ? T'en parlais ? Tu disais que l'expérience télévisuelle est quand même particulière. Donc toi, vous étiez habitué des concours tous. Mais là, il y a un élément supplémentaire qui est le fait que tu sais que ça va être très médiatisé derrière, que tu es filmé pendant toute la durée de l'événement. Et derrière, il y a l'effet Waouh, on est la meilleure boulangerie de France

  • Speaker #1

    Ouais, on ne savait pas l'impact que ça pouvait avoir. C'est-à-dire que la semaine de région, quand elle est passée, on avait eu un impact quand même pendant quelques semaines parce qu'on avait eu une note de dingue, on avait eu je crois 9,8 sur 10 de moyenne, c'était un record, c'était fou. Du coup quand même ça avait attiré vachement l'attention des gens, des médias et on a toujours eu la chance d'être bien relayé par les médias locaux et donc ça avait quand même déjà créé une petite émulation mais pas loin de ce qui nous est arrivé en fait après le... après la diffusion de la finale en mai 2023, où là, en fait, dès qu'on a eu gagné, je me souviendrai toujours, c'était Noemi Ognat qui était au jury, et qui nous tape sur l'épaule et nous dit Les cocos, vous n'allez pas vous remettre au boulot parce que vous allez voir l'effet Meilleure Boulangerie de France, ce n'est pas une légende. Et justement, il y avait des anciens vainqueurs qui étaient venus nous challenger sur la dernière épreuve. qui étaient justement débordelés aussi et qui nous ont dit vous allez voir que nous on est passé du simple au double ah oui et là c'est là que ça a mesuré en fait toujours pas parce que ça restait des paroles on s'est dit peut-être que peut-être qu'ils bossaient pas beaucoup avant on était un peu naïf on savait pas trop on savait que ça allait être chouette et puis bon toujours pareil dans cette volonté de bien faire on a tout organisé pour que ça explose vraiment parce qu'au final c'est ce qu'on avait envie bien sûr Et en fait oui, ça a été fou les premiers mois, on ne s'attendait pas à ça. C'était quasiment le double. Sauf qu'on bossait déjà très très bien.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te dire, ouais donc...

  • Speaker #1

    Le double, ici, c'était l'explosion en plein vol de tout le monde. Et puis on n'était pas prêts à aucun niveau, que ce soit... On avait beau recruter, on ne savait pas où on allait. Non, c'était génial, c'était vraiment... Et en fait, c'était des gens de partout.

  • Speaker #0

    C'était pas que du local pour le coup parce que c'est vrai que l'émission...

  • Speaker #1

    Ils venaient de Dax, les gens ils étaient fous.

  • Speaker #0

    Ils passaient le week-end. C'est ça en fait c'est particulier, c'est-à-dire que les gens maintenant sont, enfin depuis longtemps, sont prêts à faire des kilomètres pour aller tester des pâtisseries de Renan ou des... Ouais,

  • Speaker #1

    oui alors quand on n'a pas du tout la prétention de faire des trucs incroyables non plus mais c'est vrai que les gens en fait on n'arrivait pas à réaliser. Les gens et le... pire parce que du coup ça a été diffusé quasiment début juin ou fermé et après l'été les gens venaient en vacances exprès. Donc mon mari il est boulanger, il voulait venir sur Pau, donc on en passe trois jours à Pau, il est venu au salon de thé. Donc c'était génial en fait, c'était vraiment, on a eu un été de dingue. Et sauf que ce qui est le plus surprenant, c'est que ces chiffres là en fait, ils n'ont pas bougé depuis ce jour là. Même la clientèle, notre clientèle locale en fait, elle s'est pérennisée, elle n'a fait que grandir et donc c'était... Maintenant c'est notre quotidien. Oui, c'est fou. Les chiffres comparés au premier jour, on rigole maintenant.

  • Speaker #0

    Alors, tu restes très humble sur ce que vous faites, mais ton palmarès, le fait d'avoir gagné cette émission et tout ce que vous faites au quotidien, et le fait que la clientèle continue à être là et à venir, c'est que ce que vous proposez est quand même ultra qualitatif, gourmand. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'ailleurs... Comment tu qualifierais ce que vous proposez ? Est-ce qu'on t'a déjà demandé d'ailleurs de définir ?

  • Speaker #1

    Non, pas vraiment. En fait, oui, c'est presque gourmand. En fait, moi, le problème, c'est que je mettrais des noisettes partout. C'est un peu une signature,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    C'est un peu une chambre ici, tous mes salariés. De toute façon, dès qu'il n'y a pas de noisettes, tu n'aimes pas. Mais oui, c'est gourmand. En fait, on ne cherche pas à faire des... produits hyper élaborés, élitistes, parce que moi, ce que je voulais, c'était de montrer aux gens qu'une boulangerie, pour moi, ma vision d'une boulangerie normale, c'est ce qu'on fait nous, c'est la rigueur qu'on y met, c'est le beau, le bon, le bien présenté. Mais je ne suis jamais satisfait de ce qu'on fait. C'est ma façon de penser. Pour moi, tout ce qu'on fait aujourd'hui, on pourrait tout faire mieux. Mais c'est très dur.

  • Speaker #0

    Tu vises l'excellence, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    mais après, la vie fait que tu as des contraintes, que ce soit en termes de logistique, de matière première, de coût, de personnel. Et puis, comme je te disais tout à l'heure, je ne peux pas imposer à tout le monde d'avoir ma vision, de faire comme moi, je voudrais le... Donc, c'est là où j'ai vraiment travaillé sur moi-même et que j'ai appris à accepter que... Voilà. Donc, oui, des fois... c'est rare mais des fois je relativise je me dis bon c'est ce qu'on fait c'est déjà top mais en fait j'aime pas me comparer c'est à dire que je trouve que de se comparer ça te tire pas forcément au vélo moi je me compare à personne comme ça je veux que ce soit toujours nickel je veux que mes équipes vous pouvez les faire témoigner vous allez rigoler ils savent que je veux que ce soit bien aligné que ce soit bien rangé qu'on met pas deux couleurs côte à côte c'est des petits détails qui font de notre univers que tout est charme Plus ou moins nickel, joli, achalandé. C'est ma vision du truc, mais pour me définir vraiment, gourmand, effet maison, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est simple,

  • Speaker #1

    mais efficace. Déjà important, oui.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    oui. Déjà, c'est déjà très bien. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que tu disais, cette rigueur, les gens qui ont déjà eu la chance de venir, notamment dans la boutique de peau, ils s'en rendent compte. C'est vrai que tu disais cet alignement, cette rigueur.

  • Speaker #1

    Oui, ça paraît.

  • Speaker #0

    J'y serais plus attentive, mais c'est vrai que je regarderais les couleurs.

  • Speaker #1

    ouais tu rigoles mais c'est des petits détails et moi ça me rend fou mais tu travailles le lâcher prise oui j'essaye j'essaye j'essaye maintenant j'ai mon responsable de boutique sur qui je peux me décharger et faire passer les messages mais c'est vrai ça tu disais c'est important aussi le fait d'être bien accompagné

  • Speaker #0

    d'avoir une équipe sur laquelle on peut s'appuyer ça c'est au fur et à mesure des années t'as appris aussi à Voilà, à t'organiser, à te structurer différemment. Oui,

  • Speaker #1

    par la force des choses. Parce que l'explosion des chiffres, l'explosion de tout ça, j'ai dû apprendre à déléguer, j'ai dû apprendre à faire confiance. J'ai eu toujours pareil. Moi, je dis toujours, c'est de la chance. Et tout le monde me dit, mais non, tu te la provoques. Je ne suis pas quand on me dit ça. Mais je me suis toujours, j'ai toujours eu la chance d'être bien entouré. La première personne qui m'a suivi, c'est ma compagne, parce qu'elle n'était pas du métier du tout. Et à la base, elle avait pris un congé de six mois pour qu'on se lance. Et après, elle devait retourner dans son métier d'origine, on va dire. Après, elle a pris goût au confort qu'on avait en tant qu'employeur. Et du coup elle est restée avec moi mais heureusement parce que maintenant je serai incapable de gérer ce qu'elle gère sur le social, l'administratif, je suis vraiment une bille.

  • Speaker #0

    Donc vous faites un binôme en fait ?

  • Speaker #1

    On fait un binôme, oui on fait un binôme. Et heureusement, ça a été vraiment la première personne. Et après, je me suis entouré de personnes clés, notamment Antoine, mon chef pâtissier, qui est arrivé juste avant qu'on ouvre la boutique à peau. Donc, ça a été la première personne à qui j'ai fait confiance, à qui j'ai laissé les rênes. Parce qu'avec deux points de vente, avec le labo et la boutique à peau, moi, je n'étais plus du tout en prod, ou beaucoup moins, donc ce n'était pas facile. Et ça a été... Ça se passe toujours hyper bien. Et donc j'ai de la chance de l'avoir trouvé, j'ai de la chance de le garder. Et voilà, toute l'équipe s'est formée petit à petit, que ce soit mes boulangers, mes vendeurs, mes responsables maintenant. Donc voilà, c'est vraiment un travail d'équipe. Et c'est pour ça que l'émission La Meilleure Boulangerie de France, elle était un peu différente quand même dans ma vision, parce que ce n'était pas ma personne qui était mise en avant. Alors un petit peu parce que ça reste de la télé, ils le scénarisent, machin, comme ils le veulent. Mais c'était aussi de montrer... travail de tout le monde et ça c'était vraiment chouette même si tout le monde n'apparaît pas à la caméra et c'est un petit peu dommage mais bon on était déjà une trentaine et tout le monde n'allait pas passer deux minutes devant la caméra mais vraiment voilà c'est un travail d'équipe et

  • Speaker #0

    un travail du quotidien on va dire de rigueur et de vouloir bien faire et d'organisation d'organisation de logistique de tout ce qui va avec quoi et alors aujourd'hui si on doit parler chiffres vous êtes combien tu as combien de collaborateurs qui travaillent avec toi

  • Speaker #1

    Alors du coup maintenant on est 50 ou 52 là. C'est un 50-50. Oui, ça n'a plus rien à voir. C'est pour ça que mon métier a vraiment changé.

  • Speaker #0

    Et donc combien de points de vente et de boulangerie aujourd'hui actuellement ?

  • Speaker #1

    Alors du coup on a ouvert notre deuxième point de vente là tout récemment à Nosti. Donc c'était pareil, un peu dans le même schéma que la première. C'était un client à nous en pâtisserie. Et petit à petit en fait on... On s'y est intéressé de plus en plus. On n'avait pas de... On a dû... Enfin, on a dû... J'ai dû me canaliser un peu parce qu'on n'avait pas la capacité de produire plus. En fait, on était déjà au taquet avec l'émission. On n'était pas bien. On était dans un labo beaucoup trop petit. Et c'est vrai qu'on avait un projet de laboratoire qui était dans les tuyaux, mais qui n'avançait pas. Du coup, on a ouvert que là, en 2024, cette deuxième boutique et notre labo de production, justement, dans lequel on est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est là depuis fin 2023, donc voilà, on a ces deux boulangeries qui nous appartiennent, ce labo de prod et après toujours notre clientèle restaurateur, que ce soit en pain ou en pâtisserie. Voilà, on est une belle petite équipe avec de la logistique, on a des personnes qui ne font que de l'administratif, des personnes qui ne font que de la livraison. des boulangers, des pâtissiers, des touriers, des plongeurs.

  • Speaker #0

    C'est une galaxie de métiers.

  • Speaker #1

    Exactement, tout à fait. Moi, je suis là au milieu, le chef d'orchestre. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas toujours facile parce qu'on se rend compte que boulanger et pâtissier, c'est deux métiers différents. On les fait cohabiter maintenant sous notre labo de prod. Mais voilà, c'est mon quotidien, ça.

  • Speaker #0

    Et quand tu te retournes et que tu vois sur les dix dernières années, comment tu as réussi à... Tu te retournes des fois ou tu n'as pas ça ? Non,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais te dire, je ne me retourne jamais.

  • Speaker #0

    Tu ne te retournes pas ?

  • Speaker #1

    Franchement, non, pas du tout. Je suis plutôt du genre à regarder loin devant. Enfin, même pas loin, à regarder loin devant. Mais c'est vrai que je ne me retourne pas parce que je ne sais pas, ça c'est fait. En fait, le passé, je me dis, c'est fait, c'est fait, c'est super. Après, des fois, quand même, je relativise et j'ai la chance d'avoir... mon responsable de boutique est là depuis pas longtemps mais qui souvent limite il me met des claques il me dit attends regarde ce qu'on fait, regarde ce que t'as fait tranquille tu vois, mais c'est mon exigence et ça personne peut me changer donc ça je regarde pas vraiment vers derrière mais quand je regarde oui je suis content et alors tu dis que tu regardes devant,

  • Speaker #0

    t'as encore des projets j'imagine, plein d'idées, des choses que tu voudrais mettre en place ?

  • Speaker #1

    Alors oui, des projets, bien sûr qu'on en aurait plein parce qu'on a compris qu'on avait quelque chose de bon entre les doigts, entre guillemets, dans nos concepts de faire maison, de rester dans des créneaux et des tarifs abordables, de montrer qu'on peut faire de la bonne marchandise juste en respectant vraiment les produits, que ce soit joli, mais on est sur des tarifs tout à fait normaux de boulangerie. Et en fait on sait que le potentiel il est là tout le temps, on nous dit il faudrait ouvrir là, il faudrait ouvrir là. Là la problématique qui se pose vraiment c'est le personnel, pas qu'on ne trouve pas ou qu'on n'a pas des bonnes personnes, mais c'est que c'est quand même dur dans notre métier où on fabrique tout de A à Z. Ou par exemple là notre deuxième boutique elle nous met vraiment dans le jus parce que... Parce que quand vous faites, je ne sais pas moi, 300 ou 400 gâteaux tous les jours, il faut tout faire. Ça part du biscuit, du praliné, de la crème, du machin, de la logistique, de la livraison. Il faut acheter des caisses. Donc, c'est les projets, oui, bien sûr, que ça nous fait rêver de faire d'autres boutiques. Mais il faut qu'on trouve le juste milieu pour ne pas que ça nous dépasse et qu'on garde ce côté quand même qualité qui fait notre renommée, entre guillemets. Donc, on a envie de faire plein de choses, du chocolat, de la glace. Donc, ça, c'est dans les tuyaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est vraiment mon petit truc, ça ça y est longtemps que ça me travaille et j'ai vraiment envie de vendre de la glace et du chocolat.

  • Speaker #0

    C'est des choses que tu as déjà travaillé dans tes précédentes expériences ?

  • Speaker #1

    Non, enfin dans mes diplômes, j'ai toujours, entre guillemets, je touche à tout dès que ça se rapproche de ce métier là.

  • Speaker #0

    Comment tu travailles d'ailleurs ? T'expérimentes ?

  • Speaker #1

    Non pas assez, on n'a pas le temps. Mais ça fait rêver de se dire, ouais je suis dans... Tu vois, le petit coin où on est, à la base, c'était pour mon chef et pour moi.

  • Speaker #0

    Pour tester, pour créer.

  • Speaker #1

    Pour créer des nouvelles recettes. Rien du tout, on est sous l'eau tout le temps et il sert juste à la salle de pause. Mais non, on expérimente ensemble quand on peut. Après, on se rend compte aussi, comme je te disais, que les gens viennent chez nous parce qu'il y a des choses simples, en fait. Alors, il y a des choses simples.

  • Speaker #0

    En apparence ?

  • Speaker #1

    Toujours bien faites, oui, voilà. C'est ce que j'allais dire. Et en apparence, mais ça demande du boulot et il y a de la diversité. Mais on se rend compte, les gens ne viennent pas chercher un gâteau à 7 ou 8 euros avec des fleurs infusées. Ce n'est pas notre créneau. Du coup, on est quand même un petit peu cantonné à ce qu'on fait sur des choses simples, mais bien faites.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'enlève pas l'innovation pour autant ou la créativité ?

  • Speaker #1

    On se rend compte que l'innovation, elle est dure proportionnellement. On en parle souvent. Tu fais un gâteau à la coco, tu vas en vendre 5. Et un gâteau au chocolat, tu en vendras 40. le retourner dans tous les sens le gâteau à coco il peut être exceptionnel que nous on se rend compte que notre client enfin notre clientèle, après c'est notre clientèle on se les on se les crée comme ça, on a une clientèle du quotidien c'est à dire une clientèle qui vient dans une boulangerie ok il y a des bons produits, ils sont contents mais ils cherchent pas à aller dans un truc où ils vont trouver des goûts particuliers, alors on essaye à des qu'on peut mais là déjà on essaye de faire ce qu'on peut

  • Speaker #0

    et de faire ce qui se vend donc voilà dans la partie création malheureusement en ce moment elle est un peu à l'arrêt après c'est compliqué comme tu disais de se dégager du temps pour pouvoir créer parce que le processus de création il prend parfois du temps aussi et

  • Speaker #1

    c'est quelque chose qui est précieux si tu veux bien construire au quotidien si tu veux mettre quelque chose en place vu les quantités qu'on passe maintenant tout est compliqué donc il faut acheter des moules machin Et puis nous on va décider de quelque chose avec mon chef, mais après derrière on est 10 ou 12 pâtissiers tout le temps. Donc il faut faire passer les recettes, montrer les procédés.

  • Speaker #0

    Oui c'est une organisation.

  • Speaker #1

    Là c'est vrai que là ce qu'on fait ça roule, on est habitué, donc c'est toujours très difficile d'amener de la nouveauté.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que toi tu fais en sorte d'être régulièrement dans les deux boutiques ? J'imagine que les gens ils aiment bien aussi te voir et échanger avec toi, voir faire des selfies j'imagine, je sais pas.

  • Speaker #1

    Oui ça arrive, ça arrive moins là depuis que ça s'est tassé un peu.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est ton nom quand même qui est affiché partout, il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, c'est un truc que moi je... Tu sais des fois je me dis mais pourquoi... On en revient toujours à mon responsable, lui il a halluciné parce qu'il n'est pas d'ici. Donc il est arrivé de Toulouse, il m'a dit mais tu te rends pas compte ? Il me dit les gens ils viennent à boutique. ils regardent, ils savent pas si c'est toi, ils osent pas demander alors du coup ils me demandent à moi vous êtes le patron ? Et non, en fait j'y passe, peut-être pas tous les jours mais quasiment tous les jours je passe voir toutes mes équipes que ce soit à Pau, à Noustie ou ici au Labo, c'est vrai que maintenant je suis un peu plus ici au Labo parce qu'on a centralisé beaucoup de choses mais oui oui moi j'adore, en fait moi j'adore les clients aussi mais c'est vrai que j'adore aller voir mes équipes en priorité. Et je sais que ça fait toujours plaisir à des gens. Bien sûr. Il y a des gens qui sont contents de me voir et de discuter. Ça fait toujours plaisir quand les gens vous félicitent ou quoi que ce soit. Mais en fait, moi, maintenant, on me félicite. Mais à la base, les gens, ce n'est pas moi qui y fais. Donc, je n'ose pas leur dire. Mais il y a des gens qui pensaient encore que je faisais tout moi. on a connu ça tu ne dors pas d'ailleurs la connu non mais tu rigoles mais on a connu une période où quand on a grossi en fait après l'émission où je fais plus trop quand c'était non peut-être quand on a ouvert à peau où j'étais plus en prod en fait les gens commencent à dire oui mais c'est jean baptiste qui le fait si c'est pas lui ouais limite c'était ça c'était l'enfer jean baptiste il a deux bras deux jambes Oui, on a eu ça. Alors là, c'est totalement passé parce qu'on communique vachement sur les réseaux, sur nos équipes, dans les journaux. Moi, je n'aime pas me mettre moi en avant. C'est-à-dire que moi, c'est ma vision, c'est mes recettes, tout ce que vous voulez. Mais ce qui fait qu'on y arrive, c'est les 50 gens qui travaillent avec moi parce que moi tout seul, je ne serais pas bien. Je ne pourrais pas faire tout ce qu'ils font. Donc voilà, ça, c'est une réalité. C'est vrai que j'aime bien aller les voir. Ils sont contents de me voir aussi, j'espère, la plupart du temps. et on boit le café tous les matins je suis là quand même c'est un moment privilégié aussi pour toi alors d'une c'est un moment calme parce que le téléphone ne sonne pas et que j'aime bien me lever tôt t'as gardé cette habitude ? en fait je me l'impose c'est dans ma volonté de montrer à mes équipes que je suis là c'est à dire que je pourrais très honnêtement hors période très difficile je... pourrais faire sans venir si j'arrivais à 9h, ils s'en foutent ils seront presque même plus contents que je sois pas là parce que je vais pas leur dire qu'il faut ranger ça ou ça mais je me l'impose parce que oui je veux leur montrer que je suis là, que je les laisse pas tomber que je suis là j'ai beaucoup de mal avec ça c'est à dire que si j'y vais au delà de 7h ou 6h30 je me sens pas bien je culpabilise presque Alors qu'en soit ils s'en foutent parce que les bélots il est fait pareil. Mais pour toi,

  • Speaker #0

    toi t'en as besoin ?

  • Speaker #1

    J'en ai besoin, sinon je suis pas bien. Mais il faut s'écouter. Je suis pas bien, j'aime bien, ça me fait toujours du bien. Mais c'est vrai que j'ai ce côté un peu où je veux rester proche d'eux et leur montrer que je suis là. Que je sais faire encore parce que des fois je leur montre.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est important. Tout à l'heure tu parlais justement de mettre en avant les équipes sur les réseaux sociaux. Toi les réseaux sociaux c'est quelque chose que tu utilises aussi parce que c'est important aussi de communiquer. Alors j'imagine qu'il y a eu l'effet Meilleure Boulangerie de France.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est quelque chose que toi tu apprécies au quotidien de montrer aussi un peu les coulisses ou d'expliquer un petit peu comment tu travailles.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, ça rejoint un peu ce que je te disais par rapport au fait que moi tout seul je suis entre guillemets pas grand chose. Donc oui on aime bien montrer, on a chargé justement une agence. de communication pour travailler là-dessus. Et je sais que ça fait plaisir aussi à mes collaborateurs. Alors, il y en a qui n'aiment pas. On leur demande toujours l'avis, mais c'est vrai que c'est intéressant. Et puis, on se rend compte que les gens aiment voir parce qu'on est dans des métiers, alors je ne connais pas le terme, mais c'est-à-dire que c'est Instagramable, on va dire. C'est joli,

  • Speaker #0

    les gens.

  • Speaker #1

    Mais c'est toujours pareil. Pour moi, ça, ça a été une grande épreuve de confier la communication parce que, en fait, j'aime tellement maîtriser tout. que moi si tu filmes un poste de travail où il y a un peu un truc qui déborde, ça me rendait fou. Ou que la photo du croissant ne soit pas nickel. Mais d'un côté, ça y est, là maintenant je suis passé à autre chose. Alors on garde toujours la main sur ce qu'on fait et on nous consulte. Mais c'est vrai que je relativise parce qu'il faut être lucide. Les croissants ne sont pas tous les jours parfaits. Les gâteaux ne sont pas tous les jours parfaits. Même si franchement, on s'en sort très très très très bien. Mais voilà, c'est pour mettre un croissant de concours et que le mec arrive à la boutique, qu'il s'y connaisse un peu, il dit Attends, le croissant que j'ai vu sur les réseaux, il ne répond pas à ça. Donc on s'y fait. Mais ce qui est drôle, c'est que maintenant, c'est mes équipes, mes garçons, souvent en boulangerie, ils ont posté ça, le croissant n'était pas nickel. Et je dis Ah les gars, c'est la réalité. C'est-à-dire que les films de la com, elles ne savent pas que le croissant n'est pas parfait. Parce que 95% des gens ne sont pas du métier, voire 99%.

  • Speaker #0

    Et puis qu'on n'est pas jury de concours non plus.

  • Speaker #1

    On s'en fout, le croissant, il est bon. C'est ce que j'allais dire. Mais d'un côté, c'est une petite victoire pour moi. C'est-à-dire qu'ils sont dans ma façon de voir. Et donc ça, c'est vraiment une réussite. Et moi, ce que je leur dis toujours, pour moi, la vie, c'est presque tous les jours un concours. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Cette exigence, tu la transmets aussi.

  • Speaker #1

    En fait, je me dis, quitte à faire, je leur dis, tu le fais, fais-le bien. ça va te prendre autant de temps de bien le faire que de mal le faire. Souvent, c'est la réalité. Et puis moi aussi, on leur dit, prenez deux minutes de plus pour le faire, mais faites-le vraiment bien. Et ça, c'est dur, même on le voit pour des gens qui viennent de l'extérieur ou d'autres boîtes où on leur demande peut-être plus de rentabilité, plus de courir un peu partout. Pour moi, c'est dur et pour mes équipes, c'est dur. On leur dit, non, non, mais prends ton temps. Ici, tu peux t'appliquer. On préfère que tu perdes deux minutes, mais que ce soit nickel. Et donc ça c'est une vraie mentalité et petit à petit tout le monde y a pris goût et c'est ce qui fait que notre vitrine elle est toujours nickel parce que tu sois vendeuse chez moi ou chez quelqu'un d'autre, peut-être que chez quelqu'un d'autre. Ouais vas-y, mets les croissants, qu'ils soient à l'endroit ou à l'envers. Moi, s'ils ne sont pas tous dans le même sens, ils savent que ça va me gonfler. Donc, dès le moment où c'est dit, tu t'imprègnes entre guillemets de cet ADN que j'affectionne, où c'est nickel, c'est propre, après ça roule. Ça fait un peu barjot comme ça.

  • Speaker #0

    Non, non, pas du tout. Non, mais après, c'est intéressant. Et puis, comme tu le disais aussi, c'est ton image et l'image de tes équipes qui est engagée. Donc, quand on t'écoute et quand on entend aussi l'exigence que toi, tu t'imposes aussi au quotidien, c'est normal aussi que ça infuse sur les équipes et sur ce que tu commercialises au quotidien. On a parlé des concours, juste, parce que c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué, est-ce que tu peux quand même redonner ton palmarès et tes victoires successives sur les différentes réalisations que tu as eues ?

  • Speaker #1

    Mes défaites ?

  • Speaker #0

    Non, oui, on peut en parler.

  • Speaker #1

    Ah bah, ça fait partie de moi maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça construit autant que les victoires,

  • Speaker #1

    voire plus. Voire peut-être plus, ouais, tout à fait. Bon, le palmarès, on l'a fait vite fait, mais c'est toujours pareil. Il y a eu ces concours jeunes, les médailles d'or Olympiades boulangerie, le concours de meilleur jeune boulanger de France en 2011. Et du coup, après, j'ai fait la Coupe du monde des apprentis.

  • Speaker #0

    Rien que ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'équipe de France avec mon collègue. Là, on finit second et moi, j'avais eu un titre honorifique de meilleur brioche du monde. C'est la classe. Super, oui. Maintenant, c'était il y a 13 ans. Donc ça, c'était en Allemagne. T'as voyagé,

  • Speaker #0

    du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai voyagé parce qu'on voyage pas du tout. J'étais pas des grands voyageurs avec mes parents. Et c'est vrai que ça m'a fait voyager. Donc ça, c'était 2011. Et après, il y a eu la Coupe de France et la Coupe d'Europe, du coup, avec les grands. Donc là, c'était fou. Parce que cette Coupe de France, on y a été vraiment au talent. Et c'est une compétition qui est très relevée, qui oscillera tous les deux ans. Et entre guillemets, on est arrivé là un peu. Un peu les trois jeunes machin. Et on était suivis par M6 déjà à l'époque. Donc ça, c'était génial parce que c'était 66 minutes. Et ce qui nous a toujours fait rigoler, c'est qu'ils suivaient trois équipes. Il y avait les favoris. Il y avait des mecs qui venaient de Chine, qui étaient des Français expatriés en Chine. Et il y avait nous, entre guillemets, les jeunes un peu sympas. Sauf que je pense que dans les plans, les jeunes un peu sympas, ils n'étaient pas là pour gagner. Et du coup, nous, on faisait quand rigoler pendant l'épreuve et tout. Et après on avait quand même bossé vraiment dur mais c'est pareil c'était mes deux collègues Gaëtan et Nicolas ils sont comme moi c'est à dire qu'on était pareil hyper exigeant donc nous on pensait être pas prêt ou pas tru mais en fait on était méga prêt. Vous étiez affûté. Mais oui mais tu vois toujours entre guillemets c'est difficile c'est pas se dévaloriser mais après c'est bon on est pas prêt machin on y va écoute on verra et en fait on était méga prêt on a gagné. Et du coup, ça, c'était top en 2019. Et après, du coup, ça nous a ouvert les portes de la Coupe d'Europe. Et là, par contre, plus dur, c'était en octobre 2019. Et moi, je sortais d'une période un peu noire encore, où j'étais un peu perdu. J'avais quitté l'éducation nationale et je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Et donc, non, non, pareil, on s'était mis au boulot à fond, à fond, à fond les ballons. Et du coup, on gagnait aussi tout juste, mais gagné, toujours suivi par M6 parce qu'en fait, on leur avait tellement... On en avait tellement plus, je pense, au premier coup.

  • Speaker #0

    On reste en contact et on respire.

  • Speaker #1

    Du coup, six mois après, revolote, 66 minutes, grand format. Et là, du coup, c'était un peu différent parce que là, on était les favoris, donc on avait un peu plus la pression. C'était en France, en plus. Donc ça s'était bien fini. C'était chaud, mais ça s'était bien fini devant les Italiens. Après, qu'est-ce qu'il y a eu ? Du coup, la meilleure boulangerie de France en 2023.

  • Speaker #0

    Oui. Et après, il y a des titres particuliers aussi sur...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux nous dire là sur les produits ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouf. Ah oui, là, on a un palmarès.

  • Speaker #0

    Non, mais tu minimises le palmarès, il est quand même juste impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est pareil parce que ça, alors les titres là dont on va parler, c'est entre guillemets, là, c'est pas moi parce que moi, je me présente jamais à ces concours-là, mais c'est vrai qu'on a gagné la meilleure baguette du Bern en 2021, en 2024, en 2024, ouais, on a regagné cette année. Mais ça c'est toujours un de mes salariés qui y participent. Du coup cette année, mon salarié Fred il a été en finale nationale de la meilleure baguette. Donc il a fini troisième, médaille de bronze nationale du concours de la meilleure baguette tradition. Donc c'est vrai que c'est cool. Oui en fait, c'est un truc mais c'est vrai qu'ils sont à fond. Donc c'est vrai qu'on a eu ça, on a eu le concours du meilleur croissant, on a gagné le meilleur croissant régional, le département, deux fois je crois. On a gagné la meilleure galette brioche l'année dernière, la meilleure galette frangipane.

  • Speaker #0

    Non mais c'est... Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que je vous dis, mes équipes, elles sont à fond. C'est-à-dire qu'elles sont... Déjà, il faut savoir que la moyenne d'âge, ça doit être 23.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Tu as une équipe super jeune. Oui, 23, maxi, 23, 24. Donc, équipe super jeune. La plupart, c'est soit des anciens élèves à moi. Donc, ça, c'est fou quand même. J'en ai pas mal maintenant qui sont passés par Morlas ou pas. Ou alors, des jeunes qui sortent de la chambre des métiers de peau avec qui on a une relation vraiment de confiance. Et du coup... On a la chance entre guillemets de récupérer tous les ans les très bons et ils savent que s'ils sont bons ils peuvent venir chez nous donc en fait on a une équipe dingue c'est à dire que les gars sont à fond ils veulent tous faire des concours ils veulent challenger tout le temps ils veulent que le magasin soit nickel donc c'est moi c'est ma réussite en fait ça c'est à dire que je m'entoure de gens qui ont qui ont pris un petit peu de ma mentalité donc c'est cool donc il y a eu tous ces titres effectivement

  • Speaker #0

    quand on réfléchit. Et toi, t'as gardé un lien avec la formation ou du moins les... Alors, peut-être pas la formation directement, mais tu proposes de temps en temps des ateliers.

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu as voulu garder en fait, ce contact ? Oui,

  • Speaker #1

    parce que alors ça, c'est quelque chose que je faisais depuis quand même un bon petit moment, depuis 2019, je pense, ou depuis... à la suite en fait de cette médiatisation entre guillemets gratuite, tu vois, avec M6, machin. J'ai fait des ateliers pâtisserie. donc je les faisais à Bénéjac, c'était un peu compliqué mais maintenant on les fait ici à Assat dans la pièce dans laquelle on est et j'ai toujours aimé ça c'est à dire que je reçois huit personnes on fait un atelier le samedi matin et les gens adorent bah oui les gens adorent alors après l'émission ça a été encore il y avait beaucoup de demandes encore au niveau super là d'ailleurs on n'en vend plus parce que c'est on en vend à la en taquet donc c'est à dire que les gens offrent ça en cadeau et donc ça marche ça marche super bien mais c'est vrai que j'ai J'ai quand même une vie déjà bien remplie, donc les samedis matins c'est notre plus grosse journée. Donc je suis quand même toujours plus ou moins dans les labos à droite à gauche et donc ça me prend du temps. Et puis toujours pareil, quand je le fais, je veux bien le faire. Donc les gens qui sont venus maintenant, ils peuvent en témoigner. On passe un super moment, mais c'est vrai que ça part du petit-déj, on fait la visite des labos. Je leur explique mon histoire, l'histoire de l'entreprise. Après on fait un gâteau, ils repartent avec moi, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est pas juste un atelier en fait. Ah non,

  • Speaker #1

    non. Bah du coup, l'idée c'est vraiment de vivre une petite expérience grangée, entre guillemets. Mais je sais qu'en fait, les gens recherchent ça. Ouais, ouais. Parce qu'il y a des gens qui s'en foutent du gâteau. Ils sont super mauvais. Ouais, alors, bon, il y en a. Il y en a, mais on s'en sort toujours ça. Mais je vois qu'il y a, en fait, je capte direct dans les questions. Et en fait, il y a des gens qui viennent plus pour moi. Ouais, ouais. Pour comprendre un peu, machin, machin. Que du gâteau, le gâteau, ils s'en foutent, ils le referont jamais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'après, il faut du matériel aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Il faut du matériel. Donc, c'est hyper agréable parce qu'en fait, on passe toujours des bons moments. Parce que soit il y a des passionnés qui sont vraiment là pour le gâteau. Des fois, il y a des gens qui ne me connaissent pas. Ils se sont fait offrir ça. Et donc, moi, j'aime autant. Et on a aussi des gens qui viennent pour comprendre. Et donc, maintenant, effectivement, on fait... On fait le petit déj ensemble, et après on fait la visite du labo, il voit les équipes, il voit l'envers du décor, et c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est important aussi de montrer, d'être transparent.

  • Speaker #1

    Oui, hyper transparent là-dessus. Il voit qu'on ment pas, qu'on fait tout maison, qu'il y a des jeunes derrière, qu'il y a des gens qui bossent, et ça explique aussi, ça permet de comprendre que ça reste humain. En fait, moi, il y a un truc dont on n'a pas parlé, qui est très dur pour moi, c'est les critiques.

  • Speaker #0

    Oui. C'est vrai qu'on n'en a pas parlé.

  • Speaker #1

    Non, parce que... Comment tu les gères ? On en a peu, heureusement. Tu n'as pas le choix. Les critiques, maintenant, c'est les réseaux, c'est les avis Google, les trucs. C'est hyper dur, ça.

  • Speaker #0

    Après, dans vos métiers, vous êtes au quotidien soumis aux critiques. C'est vrai qu'en métier de bouche, c'est quand même le métier où les critiques peuvent être quasi quotidiennes. Alors comme tu le dis, heureusement que vous avez la chance, mais c'est parce que vous travaillez très bien de ne pas trop en avoir. Mais c'est vrai que je trouve qu'il y a une part d'injustice, j'imagine. Enfin, c'est peut-être perçu comme ça quand les gens critiquent, mais via des canaux.

  • Speaker #1

    Exactement, notamment ces avis Google où c'est très dur. Et c'est dur parce que tu peux être mécontent. Et puis, comme je te dis, on est des humains. Et puis, les goûts, les couleurs, c'est hyper difficile. Mais des fois... Alors quand tu as un avis une étoile parce que le parking il y a un trou bon là à la limite tu vois ça m'embête mais ça me touche pas mais quand c'est par rapport au produit à la qualité ou quoi c'est vrai que c'est dur parce que tu bosses tu fais tout maison et tu sais qu'il y a des grands groupes ou des chaînes qui vendent que du sur j'ai personne qui en dit rien ou chez qui tu payes ton croissant plus cher que chez nous et on leur dit rien tu vois enfin moi ça m'a fait halluciner ça parce que les gens le réalisent pas mais si vous comparez un peu les prix les viennoiseries elles sont plus chères dans les chaînes de boulangerie ou au même prix sauf que c'est de la merde c'est pas la même qualité on est bien d'accord des gars qui sont passionnés et donc c'est dur toujours mais même pour les équipes ils supportent pas ça les impacte et ils demandent en ce moment machin alors très honnêtement y en a pas beaucoup je crois qu'on a 4,6 de moyenne donc tu vois ça va c'est clair mais voilà les critiques c'est dur et les gens en fait vu qu'on est entre guillemets

  • Speaker #0

    réputés maintenant machin ils sont encore plus dur alors ça c'est compliqué c'est à dire que les gens dès le moment où ils viennent chez nous on n'a pas le droit à l'erreur quoi ouais mais ça je pense que malheureusement c'est une tendance après ça n'empêche que ça reste difficile

  • Speaker #1

    ça reste nouveau quand même tout ça parce qu'avant il n'y avait pas tout ça là les gens ils sont hyper perdure enfin il perdure je relativise quand même parce que parce que tout va bien et qu'on fait tout pour pas qu'ils aient de mauvais de mauvais avis mais bon ça peut ça peut toujours arriver puis l'erreur est humaine.

  • Speaker #0

    Et du coup, t'as beaucoup de gens qui te contactent via les réseaux sociaux directement, qui échangent avec toi, c'est...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est surtout des gens du métier, en fait. Ça, c'est rigolo. Depuis l'émission, beaucoup, parce que des gens qui vont participer à l'émission...

  • Speaker #0

    On te demande des conseils.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Il y en a plein, des jeunes et tout, des gens qui sont installés ou pas. Donc les réseaux sociaux pour nous, tu en parlais tout à l'heure, c'est vrai que c'est quelque chose sur lequel on a surfé de suite après l'émission parce que c'était important pour nous. Et je pense que maintenant, le métier a évolué et tu as besoin d'y être et tu as besoin d'être performant là-dessus parce qu'inconsciemment, tu vois, on a une boutique en ligne. Notre boutique en ligne, on peut mettre des liens facilement, on peut créer de l'envie, susciter de l'achat d'impulsion. Tu vois, les gens, tu postes un beau gâteau, machin, tu es en train de le pocher, il y a un lien, tu cliques, tu peux l'acheter. Enfin, c'est... Ça, c'est notre force. On a vraiment mis l'accent sur les réseaux. Mais oui, il y a des gens qui me contactent. C'est rigolo. J'adore. Je leur réponds, je suis content. Il y a aussi une chose, c'est que ça nous permet de recruter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est phénoménal.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, tu disais que tu avais des anciens élèves, notamment issus du lycée hôtelier et des formations dans lesquelles tu es intervenu qui faisaient partie de tes effectifs. Les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, c'est où ? ce sont des métiers difficiles. Malgré toute la médiatisation qu'il y a sur les métiers de bouche ou sur les émissions auxquelles tu as participé qui mettent en valeur ces métiers, ça reste quand même des métiers où c'est compliqué de recruter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, ce sont des métiers difficiles dans l'ensemble des métiers de bouche. C'est vrai que... Là aussi, on a une vision différente et qui nous permet de ne pas trop nous plaindre. Parce que dès le départ, on a pris des décisions assez fortes où on serait fermé tous les dimanches et tous les jours fériés. Pour une palangerie pâtisserie, c'était inconcevable il y a quelques années. Et là-dessus, on a de suite été raccord avec mes équipes et ma compagne. C'est-à-dire que la boutique de peau, on l'a fermée le dimanche. Le laboratoire de production est fermé. Personne n'a travaillé le dimanche chez nous. Dès que possible, ils ont un samedi, donc ils ont leur week-end. On leur donne leur jour de repos. On est très réglo sur tout ce qui est heures sup, machin, parce que c'est des métiers où il y a eu trop d'abus et trop de gens. écoeurés par des patrons ou par des structures où ils n'ont pas été récompensés pour leur travail. Donc là-dessus, nous, on ne se plaît pas parce qu'on a des avantages que d'autres n'ont pas, qui ne peuvent pas se permettre de fermer le dimanche. ou les jours fériés. Donc nous, c'est nos volumes de chiffres qui font que c'était prévu comme ça. Et nos business plans, on les fera que sur des boutiques où on sera fermé le dimanche parce que c'est le confort du salarié. C'est une facilité de recrutement. Quand tu es un salarié de 20 ans, surtout moi avec des gens de 18 à 25 ans, quand tes copains travaillent tous les week-ends, qu'ils leur disent Moi, je bosse chez Grand G, on ne bosse pas le dimanche. C'est vraiment un avantage. Et puis, on a un outil de travail pour... tout neuf.

  • Speaker #0

    C'est important que tu aies les conditions de travail,

  • Speaker #1

    c'est vrai que... On y passe plus de temps qu'à la maison. Donc, nous, on avait besoin de cet outil-là qui est merveilleux où les gens, tout est fait pour qu'ils s'y mettent. Ils ont des beaux vestiaires, ils ont tout qui est du matériel neuf. Donc, nous, on est le mauvais exemple pour le recrutement parce qu'il y a aussi ce côté notoriété qui fait que... Les gens viennent... Et puis beaucoup les jeunes. En fait, on a des demandes à fin de salle. On pourrait... Je ne peux pas te mentir, je pense qu'on a 200 demandes d'apprentissage par an. C'est énorme. Entre les boulangers et les farcistes. Toute l'année, on reçoit des mails. Il y a des gens pas d'ici. C'est génial. C'est génial parce qu'on a l'embarras du choix. Et notamment, tu vois ce que tu disais pour les réseaux. Quand on met une annonce sur les réseaux.

  • Speaker #0

    Oui, tu en as mis une il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #1

    On en a mis une récemment parce qu'on est dans le dur et qu'on a besoin d'agrandir les équipes. Tu trouves. tu vois et mes collègues certains me disent mais tiens mais on trouve personne donc c'est difficile pour moi je peux pas me vanter de ça parce que c'est toujours pareil j'ai travaillé pour machin tout ce que vous voulez c'est vrai que moi je vois mes collègues c'est un cercle vicieux parce que s'ils n'arrivent pas à recruter peut-être qu'ils peuvent pas faire maison parce qu'ils n'ont pas de main d'oeuvre bien sûr donc après voilà c'est tout un tout un engrenage qui est difficile nous on est dans une bonne dynamique et maintenant c'est à moi de faire en sorte ben voilà que qu'on reste là dedans On n'a pas de turnover, c'est très rare.

  • Speaker #0

    Ce qui est hyper rare. Et ce qui est un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on reste sympathique. J'ai 33 ans, je reste proche de mes équipes. S'il faut faire la bring avec eux, on le fait. Tu te forces. Oui, exactement. Et puis on est trop gentils.

  • Speaker #0

    Parce que c'est ta vision aussi.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas faire autrement. déteste dire à quelqu'un qu'on peut pas le conserver je déteste dire quand ça va pas et donc je me bouffe intérieurement tu vois de mais tu vois c'est dur il faut relativiser je me dis il ya plus grave le magasin il est plein on a nos les clients viennent malgré le fait que donc c'est très dur mais le côté humain pour moi c'est quelque chose qui est difficile dès qu'il ya du choix des quêtes du négatif à dire ou pas fait pour ça moi j'aime bien quand tu vois bien et j'aime pas trop le conflit donc j'en vois plutôt ma femme ou mon responsable mais je veux garder moi ma relation entre guillemets positive avec mes équipes c'est une organisation si chacun c'est un rôle et moi je veux garder le bon rôle ok

  • Speaker #0

    super on rentre dans la dernière partie du podcast puisqu'il s'appelle le sud-ouest dans le coeur donc t'es originaire d'ici, t'as construit euh ton entreprise et cette belle structure ici. Est-ce que tu penses qu'il y a un état d'esprit sud-ouest ? Toi qui as voyagé, qui as fait des concours. Petite chose qu'il faut rappeler quand même, au niveau de la meilleure boulangerie de France, il y a quand même une forte représentativité du sud-ouest dans les gagnants des éditions. Tu en fais partie, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, nos collègues de la Maison Gauthier à Angleterre.

  • Speaker #0

    Cette année, tout à fait. Mais est-ce que toi, tu penses qu'il y a des marqueurs forts dans le sud-ouest ? Est-ce que tu penses que tu es un ambassadeur du Sud-Ouest aussi ? Non mais c'est un grand mot au métier.

  • Speaker #1

    Ambassadeur du Sud-Ouest, je ne pense pas. Moi, ce que j'en pense, c'est que ça va te paraître peut-être bateau, mais c'est vrai qu'on associe toujours le Sud-Ouest aux valeurs rugby, aux valeurs travail. Et je pense que c'est ça quand même. On le voit par les artisans qu'on a qui sont présents, que ce soit en Béarn ou aux Pays-Bas, qu'on a quand même des super artisans, que ce soit dans les métiers de bouche, dans les métiers manuels. Moi, encore plus le côté entrepreneur, on a un bassin sur la Plaine de Nailles où on a des gens qui ont des réussites exceptionnelles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a une dynamique sur ce territoire.

  • Speaker #1

    La Plaine de Nailles, c'est incroyable quand vous reprenez des réussites vraiment exceptionnelles. Et on a ce côté entrepreneur. Pau, c'est une ville hyper dynamique aussi. Quand on fait le point, il y a des gens partout, des jeunes hyper talentueux. Donc non, c'est des valeurs, je ne sais pas, c'est difficile à décrire. Je pense que dans toutes les régions, il y a des... Il y a des gens comme moi et qui sont très talentueux. Mais c'est vrai qu'il y a une dynamique où on est dans ces valeurs de travail, de rugby. Moi, je suis un grand fidèle de la section. Je suis très rugby, très copain, très fait.

  • Speaker #0

    Tu es habillé en vert d'ailleurs aujourd'hui. On ne le voit pas.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a ce côté-là, je pense, vraiment sud-ouest, air-war, machin.

  • Speaker #0

    Oui, des valeurs.

  • Speaker #1

    Je pense que oui. Mais comme je te dis, il y a des très, très bons artistes, des très, très bons artisans partout et des gens entrepreneurs dans tous les coins.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, les gens sont prêts à faire des kilomètres maintenant d'où qu'ils soient pour venir tester tes créations. En tous les cas, moi, je te remercie sincèrement d'avoir accepté cette invitation. C'était un vrai plaisir de t'interroger.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, on va garder un œil sur tes réseaux sociaux pour suivre tout ce qui va se passer. On invite les gens à venir découvrir directement et à déguster les créations en boulangerie et en pâtisserie créées par toute cette équipe incroyable. Et puis, on te souhaite plein de réussite pour la suite.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de croquer. dans une des créations gourmandes de Jean-Baptiste Granger. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Insta. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

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Description

Un boulanger pâtissier engagé et passionné c’est ainsi que se définit mon nouvel invité : Jean-Baptiste Grangé.

A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d’une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n’est pas le fruit du hasard mais du travail, du talent et de beaucoup d’organisation. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leurs points forts : tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l’entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Grangé est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, Chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leurs rêves. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Un boulanger pâtissier engagé et passionné, c'est ainsi que se définit mon nouvel invité, Jean-Baptiste Granger. A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d'une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard, mais du travail, du talent et de beaucoup d'organisations. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leur point fort, tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l'entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Granger est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir ici dans ton laboratoire à Assat. Première question pour démarrer, pour les auditeurs, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, écoutez, je suis donc Jean-Baptiste Granger, j'ai 33 ans. Oui, je suis né à Pau et je suis resté à Pau depuis mes premiers pas. Je suis le papa d'une petite fille de 4 ans, de bientôt 4 ans. Et... et Paxé avec ma compagne qui travaille avec moi au quotidien. Et voilà, je suis boulanger, pâtissier, engagé et passionné depuis 17 ans maintenant. Donc voilà.

  • Speaker #0

    C'est une belle présentation pour démarrer. Alors si on doit revenir un peu à la genèse de ton métier et à ta formation, quel est ton parcours scolaire et professionnel ?

  • Speaker #1

    Alors parcours scolaire plutôt classique jusqu'à... Jusqu'au brevet où j'ai eu mon brevet sans trop de difficultés parce que j'étais plutôt on va dire un peu feignant mais plutôt à l'aise. Juste le minimum syndical exactement. Et du coup l'idée c'était de faire une seconde générale et après sans trop savoir vraiment ce que j'allais faire. Et au bout de six mois de seconde générale j'ai décroché totalement. Et le paradoxe de tout ça, c'est que c'est un conseiller d'orientation qui m'a pris sous son aile au lycée à Nailles et qui m'a fait remplir des tests bateau et il en ressort boulangerie. Donc il me dit, écoute, fais un stage en boulangerie, on organise ça, vu que tu n'as plus envie d'aller en cours. Et en sachant qu'à cette époque-là, je ne mangeais pas de pain. Je ne mangeais pas le pain, alors je le suis. Mais je l'étais encore plus difficile que maintenant. Je ne mangeais pas de pain. Le mec me dit, tu vas aller faire un stage en boulangerie. Je dis, pourquoi pas ? Tenter le coup. Et du coup, j'ai fait ce stage chez M. Chastel à Pontac. Coup de cœur, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu un déclic quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, de suite, ça m'a plu. J'avais envie de faire quelque chose. Je ne sais pas, j'avais une âge où j'avais envie de faire quelque chose. Je pense de mes mains, de gagner 4 sous. J'étais le seul de mes copains à... à gagner quelques sous et non et puis ça m'a plus direct après j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver un patron d'apprentissage je m'en souviendrai toujours on avait galéré avec ma mère elle m'a mené partout on faisait des stages personne voulait me prendre c'était déjà compliqué en fait c'était bizarre non en fait il y a à l'époque il y avait beaucoup je pense d'apprentis et du coup tout le monde était plus ou moins complet et puis J'étais un tout petit minot, j'avais 16 ans, le mec ne savait pas qui c'est que j'allais devenir, sans prétention, mais c'est vrai que c'est rigolo, on a bataillé, franchement c'était un calvaire. Et M. Chastel m'avait dit non, et finalement au dernier moment, il m'avait recontacté, j'y suis rentré en septembre, et après j'ai passé 5 ans, et je n'ai connu que lui comme employeur quasiment.

  • Speaker #0

    Tu as fait tout ton parcours en fait ?

  • Speaker #1

    Tout mon cursus là-bas, CAP, mention complémentaire, boulangerie, pâtisserie, non salarié et après voilà.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était dans les années ?

  • Speaker #1

    C'était dans les années 2000, je suis de 91, donc tu vois ça doit être dans les années 2008 par là, de 2008 à 2012 je pense à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça c'était, tu as fait tes armes en fait ? Tu as appris le métier de boulanger et pâtissier,

  • Speaker #1

    les deux,

  • Speaker #0

    qui sont deux choses différentes quand même ?

  • Speaker #1

    Qui sont alors ? pour les gens qui sont très proches mais qui dans la réalité sont totalement différentes et je m'en rends compte de plus en plus au quotidien parce que je gère des équipes de boulangers et de pâtissiers donc je peux vous dire que c'est pas du tout le même métier mais voilà j'avais toujours eu envie d'apprendre les deux, j'étais plutôt à l'aise dans les deux donc ça s'est fait comme ça

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que ça a été ton premier remployeur, ça veut dire que très vite après tes années là-bas t'as décidé de te lancer

  • Speaker #1

    Alors ouais Peu... J'ai connu 5 ans chez lui, entre mes apprentissages et une année en tant que salarié. Et en fait, je suis tombé, ou alors c'est très difficile à décrire, mais allergique à la farine. Alors c'est improbable le truc. Après c'était une période où j'avais beaucoup donné pendant ces 5 années, un peu de sacrifice, parce que c'était une très bonne école et j'étais un passionné, donc je travaillais tous les dimanches, tous les week-ends, pendant que mes copains faisaient la fête, machin. Et je ne sais pas s'il y a eu une lassitude ou quelque chose, mais du jour au lendemain, allergique.

  • Speaker #0

    Ok, donc assez handicapant quand même ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    le nez explosé, vraiment quasiment plus praticable. Et du coup, c'est mon ancien professeur de la chambre de métier qui me dit, écoute... Si ça t'intéresse, on cherche un vacataire pour faire de l'enseignement. J'avais 21 ans, j'étais tout jeune.

  • Speaker #0

    Ils ont à peu près le même âge ?

  • Speaker #1

    Oui, entre 16 et 18 ans. C'était chaud pour moi. Mais de l'autre côté, je me disais que ce n'était pas mal. Il y a quand même beaucoup moins de contact avec la farine parce qu'il y a des heures d'oral, de techno. Je me suis dit que ce n'était pas mal, c'était la planque. Mais du coup, c'est comme ça que je suis rentré dans l'enseignement, à la suite de mon apprentissage. Très jeune. Très jeune. Et ça t'a plu ? Et ça m'a plu, ça m'a plu. C'était un peu particulier au début, c'est vrai que je me sentais pas vraiment légitime, mais je venais d'être titré de meilleur apprenti de France, donc bon, j'étais quand même à l'aise dans ce que je faisais, mais de là à l'enseigner, j'ai vadrouillé un peu, j'ai fait quelques mois au CFA de Pau, donc là où j'avais été apprenti, après ils m'ont basculé sur Bayonne. et un jour patatras on m'annonce qu'on peut pas me garder parce que j'ai pas les diplômes parce qu'en fait c'est vrai que c'était un peu bizarre normalement il ya des diplômes à respecter pour enseigner à des niveaux inférieurs moi je les avais pas mais bon j'étais j'étais dans mon truc ça me plaisait ouais c'est un gros coup de massue et là j'ai passé quelques temps un peu difficile parce que du coup j'étais allergique j'avais plus trop envie d'aller j'ai pas trop quoi faire j'ai pas envie de forcément de chercher du travail ailleurs et donc j'ai passé franchement non dans le dur à bricoler un petit peu avec avec mon cousin qui était traiteur mais je me cherchais un peu et après je suis rentré dans l'enseignement à morlas en fait au lycée hôtelier qui est très réputé d'ailleurs voilà et du coup là c'était c'était reparti j'ai fait ouais trois ans et demi ou quatre ans à morlas d'accord donc là j'étais un peu plus expérimenté et ça me plaisait c'était c'était c'était différent des chambres des métiers mais voilà j'ai jamais ça mais j'aimais ça mais je m'ennuyais donc c'est un En parallèle, en 2015, j'ai commencé à faire la pâtisserie pour les professionnels. J'avais un copain boulanger à Nike qui m'avait dit Écoute, ça te dit, moi, si tu fais des gâteaux, je vais te les acheter. Donc, ça a commencé comme ça, petit à petit. Je faisais les deux activités pendant quelques années. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, finalement, d'une situation plutôt inconfortable au début, ça t'a obligé à changer un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est le destin, en gros, que ça s'est fait comme ça. Et du coup, petit à petit, j'ai continué l'enseignement. J'ai développé, entre guillemets, mon réseau de revendeurs sur Pro, notamment des quelques restos un peu connus. Et voilà, tout ce... Tout se goupillait toujours bien, j'ai toujours eu un peu de chance ou de ma bonne étoile, mais c'est vrai que tout se passait bien. Du coup, j'ai enseigné de 2015 à 2019 au lycée à Morlas. Et en 2019, pareil, j'ai passé le concours, la Coupe de France de boulangerie, que j'avais remporté avec mes deux coéquipiers. Et pareil, une surcharge un peu mentale.

  • Speaker #0

    Il y a la pression du concours et de la double activité.

  • Speaker #1

    Oui, tout. Le fait de cumuler les deux, le travail, la boîte, le concours, ça faisait beaucoup. Et explosion totale début 2019. Je n'aime pas le mot burn-out, mais vraiment mauvaise passe. Et du coup, j'ai quitté l'éducation nationale. Et là, c'était en fait le flou total aussi. Reparti pour qu'est-ce que je vais faire. Donc, j'avais toujours ma petite société de pâtisserie. Du coup, mon seul échappatoire, c'était ça, c'était de développer cette activité qui commençait à bien marcher. Ah, vous comprenez ? 2019, c'était le début vraiment sérieux de la pâtisserie granger. On a été chercher de nouveaux restaurateurs et après, j'ai de suite oublié l'enseignement. C'est vrai, oui. Direct, quelques mois après, j'ai bien compris que c'était en fait ce qui me plaisait et je m'éclatais à faire ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, tu parlais tout à l'heure donc de... de ces premiers concours que tu menais en parallèle de tes activités. Si on doit revenir un peu à ton palmarès et au concours, tu as été élu très tôt meilleur jeune boulanger, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, meilleur jeune boulanger de France.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était en 2011 ? 2011.

  • Speaker #1

    2011,

  • Speaker #0

    oui. Et de suite en fait, tu as attrapé le virus des compétitions ?

  • Speaker #1

    Oui, direct, parce qu'en fait... D'abord, il y avait les sélections régionales, du coup j'avais gagné, départementales que j'avais remportées, du coup après titrer meilleur jeune boulanger de France au niveau national. Et en parallèle, j'avais fait aussi les Olympiades des métiers en boulangerie que j'avais remportées au niveau région. Pareil en pâtisserie, j'avais remporté le niveau régional des Olympiades des métiers. En fait, j'ai adoré ça et j'étais tout jeune, mais c'est vrai que j'étais vacciné à ça, je me régalais, j'avais mes profs qui... qui était à fond derrière moi, mon employeur aussi. C'est vrai que j'ai toujours aimé les concours depuis tout jeune. En fait, en 2011, j'avais 20 ans. 20 ans. Et c'est grâce à ça que j'ai pris la première fois l'avion, que j'ai bougé un petit peu et donc vacciné vraiment au concours. Et à ce côté perfection.

  • Speaker #0

    C'est vraiment ça en fait ? C'est l'adrénaline et en même temps le souci du détail ?

  • Speaker #1

    L'adrénaline, oui, oui, bien sûr. Mais c'est vraiment le côté vraiment... Je dis toujours ce mot carré, mais vraiment le truc, le fait d'être organisé, rigoureux, carré, machin. Et j'ai, voilà, ça m'a toujours suivi après, du coup, que ce soit dans ma façon d'enseigner avec les jeunes et dans ma vision de mon entreprise qui, petit à petit, a grossi aussi grâce à ça et à la rigueur que j'y mettais.

  • Speaker #0

    Ça, c'est des points importants pour toi, la rigueur, l'organisation. De toute façon, dans les métiers de bouche et encore plus quand on fait des concours. C'est des éléments qui sont indispensables.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, indispensables. Puis moi, en fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre aussi que tout le monde n'avait pas ma vision. Et ça, c'est...

  • Speaker #0

    Quand on est jeune, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #1

    Oui, quand on est jeune et même moins jeune, c'est vrai que c'est difficile quand on est chef d'entreprise. Après, quand j'ai commencé à avoir des salariés, de vouloir inculquer et accepter surtout que tout le monde n'allait pas réfléchir aussi vite que moi ou penser à la même chose que moi. ou trouver que ça c'est bien alors que moi je trouvais que ça c'était bien. Donc ça, ça a été un petit peu compliqué dans mes débuts, mais après j'ai appris un métier totalement différent qui est le management. Ça prend un peu sur le tas,

  • Speaker #0

    mais qui est bien.

  • Speaker #1

    Pour moi totalement, après il doit y avoir forcément des cursus. Mais nos métiers quand même de bouche en général, c'est quand même un management qui est encore différent je pense de ce qu'on peut apprendre à l'école parce que... Il y a quand même un côté technique, savoir-faire à transmettre. Et donc, c'est un peu mon quotidien maintenant, mais j'adore.

  • Speaker #0

    Alors, si on revient un petit peu à la période. Donc, toi, au début, tu as souhaité démarrer. Enfin, la situation a fait que tu as commencé à distribuer tes pâtisseries auprès d'un réseau de restaurateurs. C'est ça, essentiellement sur Pau. Ça, ça a été la première étape. Et après, on... Entre 2019 et 2021, tu as fait grandir un petit peu cette partie-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et en 2021, tu as décidé de franchir un cap ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En fait, c'était tout ce que je ne voulais pas au début. Donc en 2019, j'avais quitté l'enseignement. Je me disais, c'est super, j'ai mon petit labo, je fais mes livraisons et je suis tranquille. Je n'ai pas les soucis d'avoir une boutique. Et fin 2019, on a participé et remporté la Coupe d'Europe de boulangerie. avec toujours mes deux collègues de la Coupe de France. Et donc en fait, les gens... En fait, on a eu énormément d'expositions médiatiques, on est passé sur 66 minutes, on est passé dans les journaux, machin. Et les gens ne comprenaient pas. Ils disaient, mais tu ne fais pas de pain, mais tu es champion de France de boulangerie, mais tu ne fais que des gâteaux, machin. Et en fait, petit à petit, je rongeais un peu mon frein. Je me disais, je sais faire et je ne fais pas. Je fais de la pâtisserie, les gens se mélangent. Moi, ça m'énervait. Et à côté de ça, je bouillonnais. Tu as un petit envie quand même. J'avais un de mes deux partenaires qui un jour me dit, je m'en souviens très bien, c'était un été, il me dit, écoute, moi, je m'installe à Bordeaux, j'ouvre une boulangerie, machin, truc. Je suis rentré le soir, j'ai dit à ma compagne, c'est ça que je veux faire moi aussi, je ne peux pas le laisser.

  • Speaker #0

    C'était une évidence en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, toujours ma bonne étoile, un de mes clients, c'était une boulangerie paloise, la boulangerie Marsan, qu'on servait en pâtisserie. Je ne sais pas, peut-être 15 jours après, il m'appelle et me dit, écoute, si jamais ça t'intéresse, je vends ma boutique, tu sais comment on travaille, puisqu'on travaille ensemble, tu connais l'emplacement. rue Maréchal Fauche, plein centre, machin. Et là, tout s'est... Tout s'est mis en... Tout s'est mis en route. Et après, on a fini par ouvrir cette boutique tout début 2021, en plein Covid.

  • Speaker #0

    C'était pas la période la plus évidente non plus.

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu anxiogène quand même, parce qu'on a ouvert que le emporté. C'était l'époque du grand n'importe quoi, masque, pas masque, tu manges, t'enlèves le masque. Et du coup, on y a été, les banques nous ont suivis et c'était en fait notre première boutique à nous, qu'on allait gérer de A à Z. On avait déjà quand même grossi, on était 4 ou 5 en pâtisserie. Et là, on basculait sur un nouveau monde, il y avait 9 personnes à reprendre.

  • Speaker #0

    C'était un challenge quand même.

  • Speaker #1

    Un challenge total, en plein Covid, reprendre 9 personnes. Du coup, on se... entre guillemets on sortait aussi de notre confort où on était à Bénéjac, c'était le centre-ville. C'était Pau ? C'était Pau, oui. Après c'était aussi symbolique, c'est vrai que je me dis quitte à le faire, autant bien le faire. Je suis souvent de cette réflexion-là, c'est que quand je le fais, j'ai envie de bien faire. Donc je ne voyais pas faire autrement que de faire une belle boutique en centre-ville où Pau ça reste notre capital à nous, Béarné. Et donc bon, tout était réuni pour le faire et voilà, on s'est lancé dans l'aventure. En début d'année, oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as repris ce lieu pour en faire ta première boutique éponyme, parce que c'est ton nom qui est affiché partout, on en parlera après, tu disais que les banques vous ont suivi. Vous avez complètement réaménagé le lieu, vous avez fait beaucoup de travaux.

  • Speaker #1

    Alors oui, on a tout refait, on a tout vidé, nettoyé, refait vraiment à nos... à notre image. Alors on se cherchait un peu, c'était le débarrage, mais c'est vrai que c'était rigolo parce que l'ancien propriétaire avec qui on s'entend toujours très bien, je n'osais pas lui dire que j'allais tout changer parce qu'il était persuadé que ça marchait comme ça. Et puis c'est vrai, c'était une affaire qui tournait bien. Et puis lui aussi, il avait été ambitieux parce qu'il n'était pas du métier, il s'était lancé là-dedans à 55 ans. Donc il me disait, tu vas voir ça et tout. Et moi, dans ma tête, je savais tellement que j'allais tout casser. Tu avais un autre plan. Je n'osais pas lui dire. Et après, il s'avère que le pari était le bon. Et voilà, ça a été dur au début. C'est vrai qu'on a eu la chance d'être déjà connu par les gâteaux qu'on desservait à droite, à gauche.

  • Speaker #0

    Il y avait quand même une réputation qui était là.

  • Speaker #1

    C'était déjà... C'était un peu... C'était un peu spécial parce qu'au final, le P1, tout le monde savait que je savais en faire parce qu'ils voyaient les concours. Du coup, c'était vraiment l'occasion de montrer ce que je savais faire. Le succès a été quand même assez rapide. Et donc, maintenant, c'est parti.

  • Speaker #0

    Il y avait cette attente. C'est ce que tu disais aussi. Les gens attendaient aussi peut-être de retrouver dans un lieu dédié à ce que tu savais faire à la fois la partie boulangerie et la partie pâtisserie que tu distribuais déjà dans pas mal d'endroits. Parce que c'est vrai que ton nom était déjà présent, on savait qu'on pouvait te retrouver dans un certain nombre de restaurants ou de lieux. Donc c'est vrai que, comme tu disais tout à l'heure, c'était un peu une évidence, il y avait une attente ?

  • Speaker #1

    Oui, une attente. Alors moi, je suis toujours très... Je m'en rendais pas vraiment compte, je suis toujours un peu naïf envers moi-même. Mais oui, effectivement, parce que dès qu'on a communiqué sur le fait qu'on allait ouvrir, l'engouement était dingue. Inconsciemment, on avait fait tout ce travail en amont, et c'était beaucoup plus facile de venir s'implanter. L'effet, entre guillemets, il a été immédiat. C'est-à-dire que dès qu'on a repris l'affaire, on a fait le double de ce qu'il faisait. Donc c'était fou pour nous. c'était très dur à gérer parce que les équipes il fallait leur faire comprendre que finalement ça allait être ça tout le temps parce qu'on passait notre petit confort à livrer nos restos à livrer une boutique qui nous a multiplié nos chiffres par 10 je ne sais plus les chiffres à l'époque c'était fou pour nous c'était une croissance quand même fulgurante ce

  • Speaker #0

    que tu disais en termes de management mais même toi en termes d'organisation ça a été un cap logistique ça a été un cap merci

  • Speaker #1

    Le problème c'est qu'on était chez mes parents, on avait un laboratoire chez mes parents à Bénéjac et qui n'était pas adapté à nos besoins, à nos volumes. Ça allait pour bricoler mais là il a fallu vite recruter, ça a été vraiment très dur. Et c'était que le début, c'est ça qui est dur. C'est que maintenant quand on voit ce qu'on faisait les premiers jours et quand on voit ce qu'on fait maintenant, c'est fou. C'est encore doublé voire triplé. Et on trouvait ça dur à l'époque. Maintenant, on s'est routé, mais on n'a plus les mêmes effectifs ni les mêmes outils.

  • Speaker #0

    Et alors, justement, entre cette année d'ouverture 2021 et là, aujourd'hui, 2024, il y a eu des étapes aussi importantes. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je pense savoir où tu veux en venir. Mais oui, effectivement, il y a eu cette proposition d'M6 en 2022, où on nous contacte sur les réseaux en nous disant que... Il cherche une boulangerie sur pot pour la saison 2023 de la meilleure boulangerie de France. Moi, compétiteur affamé, direct, on remplit le dossier, on fait ça à fond carré. Et du coup, c'était en mai 2022, le tournage se passe pour notre sélection à Aquitaine, en région. Et bon, ça se passe plus que bien. C'est pas vrai, en fait, moi, je m'étais remis en mode...

  • Speaker #0

    En mode compétition ?

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment, je pense qu'ils n'avaient jamais eu ça. Moi, c'est toujours mon plaisir. Et puis du coup, ça motive aussi les équipes.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Du coup, je me souviendrai toujours le jour où MC s'est venu, le magasin, il n'y a pas un truc qui dépassait. Et en fait, c'est toujours ma vision de voir les choses. C'est-à-dire que je ne pouvais pas faire autrement. Pourtant, j'y suis moins et j'accepte que ce ne soit pas toujours comme ça. Mais là, ce jour-là, je voulais montrer à tout le monde que j'avais le vrai côté de moi-même. Du coup, c'était génial parce que tout le monde a adoré. Et puis, dans cette aventure, j'ai embarqué Antoine, mon binôme, mon chef pâtissier, depuis 4 ans et demi maintenant. Et du coup, on a vécu une aventure dingue parce que... Parce que le dénouement final est génial. Plus que positif.

  • Speaker #0

    On peut le dire.

  • Speaker #1

    Quel est ton titre ? Du coup, on a remporté la dixième saison, la finale nationale. La dixième saison de la meilleure boulangerie de France. Donc oui, on a tourné. C'était un peu particulier parce qu'on a tourné au mois de mai 2022. Ça a été diffusé qu'en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Donc c'est long en fait.

  • Speaker #1

    Super long. On était les premiers quasiment à tourner. Du coup, pendant huit mois, nous, on savait qu'on était en finale.

  • Speaker #0

    Et il fallait rien dire ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui est dur, c'est que la finale a été tournée en janvier 2023, pendant la diffusion, pour pas qu'il y ait trop de fuites.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on avait, entre guillemets, pas oublié, mais on savait qu'un jour ou l'autre, il allait falloir aller tourner cette finale. Et donc, c'était tombé autour du 20 janvier 2023, pendant que les premiers épisodes passaient. Et donc, on a été à côté de Paris, dans un domaine incroyable, où on a tourné notre finale. avec la petite histoire dingue où mon meilleur ami et collègue de concours, avec qui j'ai été champion de France et champion d'Europe, était en fait dans la même saison et en finale aussi. Alors qu'on s'était appelé, il m'a dit écoute, M6 m'appelle, on va tourner, mais apparemment c'est pour l'année prochaine, c'est pour la prochaine saison. Je lui ai dit écoute, c'est dommage.

  • Speaker #0

    On pensait être en décalé en fait.

  • Speaker #1

    On pensait être une semaine en décalé, parce qu'eux ils ont tourné genre en décembre, on fait un truc vraiment bien après nous. Donc j'ai dit écoute, c'est super. pour toi tu vois c'est une bonne expérience et en fait il me rappelle à la fin de sa semaine de sélection il me dit mais en fait non j'avais pas compris il me dit on est en finale avec vous j'ai dit bah écoute c'est super c'est super et du coup fou parce qu'on est partis on est partis tous les 4 ensemble en train, on a loué la voiture ensemble Et on s'était dit, on verra ce qui se passe, mais de toute façon, ce tournage-là, il est difficile parce que le premier jour, vous pouvez être éliminé. Tous les jours, il y a des éliminés. Et donc, on s'est dit, de toute façon, c'est M6 qui paye, donc on louera une voiture, on se débrouille, on ira à la gare. Et l'histoire a fait qu'on s'est retrouvés toute la semaine ensemble, en finale ensemble.

  • Speaker #0

    C'est incroyable quand même. Ouais,

  • Speaker #1

    c'était dingue. Alors, il y a plein de gens qui disent, oui, machin, c'était voulu, rien du tout. Parce que nous, on l'a vécu et les épreuves, je peux vous dire que c'est vraiment la réalité, ce qu'on voit. C'est vraiment, vous avez deux heures et vous n'avez pas deux heures dix ou le sujet la veille, comme dans certaines émissions. Donc la place, en finale, on se les gagnait. Du coup, on s'est retrouvés en finale de la finale, les uns contre les autres. Donc génial. Et avec le dénouement que vous connaissez. Et nous, sur le moment, hyper compliqué parce qu'on avait passé la semaine ensemble, on était crevés, tout le monde était un peu ému et à la fois on était gênés d'avoir gagné. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une situation un peu...

  • Speaker #1

    C'était ouf. Alors pour Antoine Monchef, beaucoup moins parce qu'il les connaissait peu, alors il a beaucoup sympathisé avec eux sur cette semaine parce qu'on a créé beaucoup de liens et c'était génial parce que la télé, ça reste dingue à vivre le tournage. Mais moi, j'étais pas bien. Je suis un gentil et je le voyais. Toute sa vie, il va m'en vouloir. Bon,

  • Speaker #0

    c'est bon.

  • Speaker #1

    On s'est vu encore ce week-end. Il n'y a aucun problème. C'était fou et ça a été le début d'une nouvelle ère encore.

  • Speaker #0

    T'as senti vraiment ? T'en parlais ? Tu disais que l'expérience télévisuelle est quand même particulière. Donc toi, vous étiez habitué des concours tous. Mais là, il y a un élément supplémentaire qui est le fait que tu sais que ça va être très médiatisé derrière, que tu es filmé pendant toute la durée de l'événement. Et derrière, il y a l'effet Waouh, on est la meilleure boulangerie de France

  • Speaker #1

    Ouais, on ne savait pas l'impact que ça pouvait avoir. C'est-à-dire que la semaine de région, quand elle est passée, on avait eu un impact quand même pendant quelques semaines parce qu'on avait eu une note de dingue, on avait eu je crois 9,8 sur 10 de moyenne, c'était un record, c'était fou. Du coup quand même ça avait attiré vachement l'attention des gens, des médias et on a toujours eu la chance d'être bien relayé par les médias locaux et donc ça avait quand même déjà créé une petite émulation mais pas loin de ce qui nous est arrivé en fait après le... après la diffusion de la finale en mai 2023, où là, en fait, dès qu'on a eu gagné, je me souviendrai toujours, c'était Noemi Ognat qui était au jury, et qui nous tape sur l'épaule et nous dit Les cocos, vous n'allez pas vous remettre au boulot parce que vous allez voir l'effet Meilleure Boulangerie de France, ce n'est pas une légende. Et justement, il y avait des anciens vainqueurs qui étaient venus nous challenger sur la dernière épreuve. qui étaient justement débordelés aussi et qui nous ont dit vous allez voir que nous on est passé du simple au double ah oui et là c'est là que ça a mesuré en fait toujours pas parce que ça restait des paroles on s'est dit peut-être que peut-être qu'ils bossaient pas beaucoup avant on était un peu naïf on savait pas trop on savait que ça allait être chouette et puis bon toujours pareil dans cette volonté de bien faire on a tout organisé pour que ça explose vraiment parce qu'au final c'est ce qu'on avait envie bien sûr Et en fait oui, ça a été fou les premiers mois, on ne s'attendait pas à ça. C'était quasiment le double. Sauf qu'on bossait déjà très très bien.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te dire, ouais donc...

  • Speaker #1

    Le double, ici, c'était l'explosion en plein vol de tout le monde. Et puis on n'était pas prêts à aucun niveau, que ce soit... On avait beau recruter, on ne savait pas où on allait. Non, c'était génial, c'était vraiment... Et en fait, c'était des gens de partout.

  • Speaker #0

    C'était pas que du local pour le coup parce que c'est vrai que l'émission...

  • Speaker #1

    Ils venaient de Dax, les gens ils étaient fous.

  • Speaker #0

    Ils passaient le week-end. C'est ça en fait c'est particulier, c'est-à-dire que les gens maintenant sont, enfin depuis longtemps, sont prêts à faire des kilomètres pour aller tester des pâtisseries de Renan ou des... Ouais,

  • Speaker #1

    oui alors quand on n'a pas du tout la prétention de faire des trucs incroyables non plus mais c'est vrai que les gens en fait on n'arrivait pas à réaliser. Les gens et le... pire parce que du coup ça a été diffusé quasiment début juin ou fermé et après l'été les gens venaient en vacances exprès. Donc mon mari il est boulanger, il voulait venir sur Pau, donc on en passe trois jours à Pau, il est venu au salon de thé. Donc c'était génial en fait, c'était vraiment, on a eu un été de dingue. Et sauf que ce qui est le plus surprenant, c'est que ces chiffres là en fait, ils n'ont pas bougé depuis ce jour là. Même la clientèle, notre clientèle locale en fait, elle s'est pérennisée, elle n'a fait que grandir et donc c'était... Maintenant c'est notre quotidien. Oui, c'est fou. Les chiffres comparés au premier jour, on rigole maintenant.

  • Speaker #0

    Alors, tu restes très humble sur ce que vous faites, mais ton palmarès, le fait d'avoir gagné cette émission et tout ce que vous faites au quotidien, et le fait que la clientèle continue à être là et à venir, c'est que ce que vous proposez est quand même ultra qualitatif, gourmand. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'ailleurs... Comment tu qualifierais ce que vous proposez ? Est-ce qu'on t'a déjà demandé d'ailleurs de définir ?

  • Speaker #1

    Non, pas vraiment. En fait, oui, c'est presque gourmand. En fait, moi, le problème, c'est que je mettrais des noisettes partout. C'est un peu une signature,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    C'est un peu une chambre ici, tous mes salariés. De toute façon, dès qu'il n'y a pas de noisettes, tu n'aimes pas. Mais oui, c'est gourmand. En fait, on ne cherche pas à faire des... produits hyper élaborés, élitistes, parce que moi, ce que je voulais, c'était de montrer aux gens qu'une boulangerie, pour moi, ma vision d'une boulangerie normale, c'est ce qu'on fait nous, c'est la rigueur qu'on y met, c'est le beau, le bon, le bien présenté. Mais je ne suis jamais satisfait de ce qu'on fait. C'est ma façon de penser. Pour moi, tout ce qu'on fait aujourd'hui, on pourrait tout faire mieux. Mais c'est très dur.

  • Speaker #0

    Tu vises l'excellence, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    mais après, la vie fait que tu as des contraintes, que ce soit en termes de logistique, de matière première, de coût, de personnel. Et puis, comme je te disais tout à l'heure, je ne peux pas imposer à tout le monde d'avoir ma vision, de faire comme moi, je voudrais le... Donc, c'est là où j'ai vraiment travaillé sur moi-même et que j'ai appris à accepter que... Voilà. Donc, oui, des fois... c'est rare mais des fois je relativise je me dis bon c'est ce qu'on fait c'est déjà top mais en fait j'aime pas me comparer c'est à dire que je trouve que de se comparer ça te tire pas forcément au vélo moi je me compare à personne comme ça je veux que ce soit toujours nickel je veux que mes équipes vous pouvez les faire témoigner vous allez rigoler ils savent que je veux que ce soit bien aligné que ce soit bien rangé qu'on met pas deux couleurs côte à côte c'est des petits détails qui font de notre univers que tout est charme Plus ou moins nickel, joli, achalandé. C'est ma vision du truc, mais pour me définir vraiment, gourmand, effet maison, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est simple,

  • Speaker #1

    mais efficace. Déjà important, oui.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    oui. Déjà, c'est déjà très bien. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que tu disais, cette rigueur, les gens qui ont déjà eu la chance de venir, notamment dans la boutique de peau, ils s'en rendent compte. C'est vrai que tu disais cet alignement, cette rigueur.

  • Speaker #1

    Oui, ça paraît.

  • Speaker #0

    J'y serais plus attentive, mais c'est vrai que je regarderais les couleurs.

  • Speaker #1

    ouais tu rigoles mais c'est des petits détails et moi ça me rend fou mais tu travailles le lâcher prise oui j'essaye j'essaye j'essaye maintenant j'ai mon responsable de boutique sur qui je peux me décharger et faire passer les messages mais c'est vrai ça tu disais c'est important aussi le fait d'être bien accompagné

  • Speaker #0

    d'avoir une équipe sur laquelle on peut s'appuyer ça c'est au fur et à mesure des années t'as appris aussi à Voilà, à t'organiser, à te structurer différemment. Oui,

  • Speaker #1

    par la force des choses. Parce que l'explosion des chiffres, l'explosion de tout ça, j'ai dû apprendre à déléguer, j'ai dû apprendre à faire confiance. J'ai eu toujours pareil. Moi, je dis toujours, c'est de la chance. Et tout le monde me dit, mais non, tu te la provoques. Je ne suis pas quand on me dit ça. Mais je me suis toujours, j'ai toujours eu la chance d'être bien entouré. La première personne qui m'a suivi, c'est ma compagne, parce qu'elle n'était pas du métier du tout. Et à la base, elle avait pris un congé de six mois pour qu'on se lance. Et après, elle devait retourner dans son métier d'origine, on va dire. Après, elle a pris goût au confort qu'on avait en tant qu'employeur. Et du coup elle est restée avec moi mais heureusement parce que maintenant je serai incapable de gérer ce qu'elle gère sur le social, l'administratif, je suis vraiment une bille.

  • Speaker #0

    Donc vous faites un binôme en fait ?

  • Speaker #1

    On fait un binôme, oui on fait un binôme. Et heureusement, ça a été vraiment la première personne. Et après, je me suis entouré de personnes clés, notamment Antoine, mon chef pâtissier, qui est arrivé juste avant qu'on ouvre la boutique à peau. Donc, ça a été la première personne à qui j'ai fait confiance, à qui j'ai laissé les rênes. Parce qu'avec deux points de vente, avec le labo et la boutique à peau, moi, je n'étais plus du tout en prod, ou beaucoup moins, donc ce n'était pas facile. Et ça a été... Ça se passe toujours hyper bien. Et donc j'ai de la chance de l'avoir trouvé, j'ai de la chance de le garder. Et voilà, toute l'équipe s'est formée petit à petit, que ce soit mes boulangers, mes vendeurs, mes responsables maintenant. Donc voilà, c'est vraiment un travail d'équipe. Et c'est pour ça que l'émission La Meilleure Boulangerie de France, elle était un peu différente quand même dans ma vision, parce que ce n'était pas ma personne qui était mise en avant. Alors un petit peu parce que ça reste de la télé, ils le scénarisent, machin, comme ils le veulent. Mais c'était aussi de montrer... travail de tout le monde et ça c'était vraiment chouette même si tout le monde n'apparaît pas à la caméra et c'est un petit peu dommage mais bon on était déjà une trentaine et tout le monde n'allait pas passer deux minutes devant la caméra mais vraiment voilà c'est un travail d'équipe et

  • Speaker #0

    un travail du quotidien on va dire de rigueur et de vouloir bien faire et d'organisation d'organisation de logistique de tout ce qui va avec quoi et alors aujourd'hui si on doit parler chiffres vous êtes combien tu as combien de collaborateurs qui travaillent avec toi

  • Speaker #1

    Alors du coup maintenant on est 50 ou 52 là. C'est un 50-50. Oui, ça n'a plus rien à voir. C'est pour ça que mon métier a vraiment changé.

  • Speaker #0

    Et donc combien de points de vente et de boulangerie aujourd'hui actuellement ?

  • Speaker #1

    Alors du coup on a ouvert notre deuxième point de vente là tout récemment à Nosti. Donc c'était pareil, un peu dans le même schéma que la première. C'était un client à nous en pâtisserie. Et petit à petit en fait on... On s'y est intéressé de plus en plus. On n'avait pas de... On a dû... Enfin, on a dû... J'ai dû me canaliser un peu parce qu'on n'avait pas la capacité de produire plus. En fait, on était déjà au taquet avec l'émission. On n'était pas bien. On était dans un labo beaucoup trop petit. Et c'est vrai qu'on avait un projet de laboratoire qui était dans les tuyaux, mais qui n'avançait pas. Du coup, on a ouvert que là, en 2024, cette deuxième boutique et notre labo de production, justement, dans lequel on est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est là depuis fin 2023, donc voilà, on a ces deux boulangeries qui nous appartiennent, ce labo de prod et après toujours notre clientèle restaurateur, que ce soit en pain ou en pâtisserie. Voilà, on est une belle petite équipe avec de la logistique, on a des personnes qui ne font que de l'administratif, des personnes qui ne font que de la livraison. des boulangers, des pâtissiers, des touriers, des plongeurs.

  • Speaker #0

    C'est une galaxie de métiers.

  • Speaker #1

    Exactement, tout à fait. Moi, je suis là au milieu, le chef d'orchestre. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas toujours facile parce qu'on se rend compte que boulanger et pâtissier, c'est deux métiers différents. On les fait cohabiter maintenant sous notre labo de prod. Mais voilà, c'est mon quotidien, ça.

  • Speaker #0

    Et quand tu te retournes et que tu vois sur les dix dernières années, comment tu as réussi à... Tu te retournes des fois ou tu n'as pas ça ? Non,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais te dire, je ne me retourne jamais.

  • Speaker #0

    Tu ne te retournes pas ?

  • Speaker #1

    Franchement, non, pas du tout. Je suis plutôt du genre à regarder loin devant. Enfin, même pas loin, à regarder loin devant. Mais c'est vrai que je ne me retourne pas parce que je ne sais pas, ça c'est fait. En fait, le passé, je me dis, c'est fait, c'est fait, c'est super. Après, des fois, quand même, je relativise et j'ai la chance d'avoir... mon responsable de boutique est là depuis pas longtemps mais qui souvent limite il me met des claques il me dit attends regarde ce qu'on fait, regarde ce que t'as fait tranquille tu vois, mais c'est mon exigence et ça personne peut me changer donc ça je regarde pas vraiment vers derrière mais quand je regarde oui je suis content et alors tu dis que tu regardes devant,

  • Speaker #0

    t'as encore des projets j'imagine, plein d'idées, des choses que tu voudrais mettre en place ?

  • Speaker #1

    Alors oui, des projets, bien sûr qu'on en aurait plein parce qu'on a compris qu'on avait quelque chose de bon entre les doigts, entre guillemets, dans nos concepts de faire maison, de rester dans des créneaux et des tarifs abordables, de montrer qu'on peut faire de la bonne marchandise juste en respectant vraiment les produits, que ce soit joli, mais on est sur des tarifs tout à fait normaux de boulangerie. Et en fait on sait que le potentiel il est là tout le temps, on nous dit il faudrait ouvrir là, il faudrait ouvrir là. Là la problématique qui se pose vraiment c'est le personnel, pas qu'on ne trouve pas ou qu'on n'a pas des bonnes personnes, mais c'est que c'est quand même dur dans notre métier où on fabrique tout de A à Z. Ou par exemple là notre deuxième boutique elle nous met vraiment dans le jus parce que... Parce que quand vous faites, je ne sais pas moi, 300 ou 400 gâteaux tous les jours, il faut tout faire. Ça part du biscuit, du praliné, de la crème, du machin, de la logistique, de la livraison. Il faut acheter des caisses. Donc, c'est les projets, oui, bien sûr, que ça nous fait rêver de faire d'autres boutiques. Mais il faut qu'on trouve le juste milieu pour ne pas que ça nous dépasse et qu'on garde ce côté quand même qualité qui fait notre renommée, entre guillemets. Donc, on a envie de faire plein de choses, du chocolat, de la glace. Donc, ça, c'est dans les tuyaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est vraiment mon petit truc, ça ça y est longtemps que ça me travaille et j'ai vraiment envie de vendre de la glace et du chocolat.

  • Speaker #0

    C'est des choses que tu as déjà travaillé dans tes précédentes expériences ?

  • Speaker #1

    Non, enfin dans mes diplômes, j'ai toujours, entre guillemets, je touche à tout dès que ça se rapproche de ce métier là.

  • Speaker #0

    Comment tu travailles d'ailleurs ? T'expérimentes ?

  • Speaker #1

    Non pas assez, on n'a pas le temps. Mais ça fait rêver de se dire, ouais je suis dans... Tu vois, le petit coin où on est, à la base, c'était pour mon chef et pour moi.

  • Speaker #0

    Pour tester, pour créer.

  • Speaker #1

    Pour créer des nouvelles recettes. Rien du tout, on est sous l'eau tout le temps et il sert juste à la salle de pause. Mais non, on expérimente ensemble quand on peut. Après, on se rend compte aussi, comme je te disais, que les gens viennent chez nous parce qu'il y a des choses simples, en fait. Alors, il y a des choses simples.

  • Speaker #0

    En apparence ?

  • Speaker #1

    Toujours bien faites, oui, voilà. C'est ce que j'allais dire. Et en apparence, mais ça demande du boulot et il y a de la diversité. Mais on se rend compte, les gens ne viennent pas chercher un gâteau à 7 ou 8 euros avec des fleurs infusées. Ce n'est pas notre créneau. Du coup, on est quand même un petit peu cantonné à ce qu'on fait sur des choses simples, mais bien faites.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'enlève pas l'innovation pour autant ou la créativité ?

  • Speaker #1

    On se rend compte que l'innovation, elle est dure proportionnellement. On en parle souvent. Tu fais un gâteau à la coco, tu vas en vendre 5. Et un gâteau au chocolat, tu en vendras 40. le retourner dans tous les sens le gâteau à coco il peut être exceptionnel que nous on se rend compte que notre client enfin notre clientèle, après c'est notre clientèle on se les on se les crée comme ça, on a une clientèle du quotidien c'est à dire une clientèle qui vient dans une boulangerie ok il y a des bons produits, ils sont contents mais ils cherchent pas à aller dans un truc où ils vont trouver des goûts particuliers, alors on essaye à des qu'on peut mais là déjà on essaye de faire ce qu'on peut

  • Speaker #0

    et de faire ce qui se vend donc voilà dans la partie création malheureusement en ce moment elle est un peu à l'arrêt après c'est compliqué comme tu disais de se dégager du temps pour pouvoir créer parce que le processus de création il prend parfois du temps aussi et

  • Speaker #1

    c'est quelque chose qui est précieux si tu veux bien construire au quotidien si tu veux mettre quelque chose en place vu les quantités qu'on passe maintenant tout est compliqué donc il faut acheter des moules machin Et puis nous on va décider de quelque chose avec mon chef, mais après derrière on est 10 ou 12 pâtissiers tout le temps. Donc il faut faire passer les recettes, montrer les procédés.

  • Speaker #0

    Oui c'est une organisation.

  • Speaker #1

    Là c'est vrai que là ce qu'on fait ça roule, on est habitué, donc c'est toujours très difficile d'amener de la nouveauté.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que toi tu fais en sorte d'être régulièrement dans les deux boutiques ? J'imagine que les gens ils aiment bien aussi te voir et échanger avec toi, voir faire des selfies j'imagine, je sais pas.

  • Speaker #1

    Oui ça arrive, ça arrive moins là depuis que ça s'est tassé un peu.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est ton nom quand même qui est affiché partout, il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, c'est un truc que moi je... Tu sais des fois je me dis mais pourquoi... On en revient toujours à mon responsable, lui il a halluciné parce qu'il n'est pas d'ici. Donc il est arrivé de Toulouse, il m'a dit mais tu te rends pas compte ? Il me dit les gens ils viennent à boutique. ils regardent, ils savent pas si c'est toi, ils osent pas demander alors du coup ils me demandent à moi vous êtes le patron ? Et non, en fait j'y passe, peut-être pas tous les jours mais quasiment tous les jours je passe voir toutes mes équipes que ce soit à Pau, à Noustie ou ici au Labo, c'est vrai que maintenant je suis un peu plus ici au Labo parce qu'on a centralisé beaucoup de choses mais oui oui moi j'adore, en fait moi j'adore les clients aussi mais c'est vrai que j'adore aller voir mes équipes en priorité. Et je sais que ça fait toujours plaisir à des gens. Bien sûr. Il y a des gens qui sont contents de me voir et de discuter. Ça fait toujours plaisir quand les gens vous félicitent ou quoi que ce soit. Mais en fait, moi, maintenant, on me félicite. Mais à la base, les gens, ce n'est pas moi qui y fais. Donc, je n'ose pas leur dire. Mais il y a des gens qui pensaient encore que je faisais tout moi. on a connu ça tu ne dors pas d'ailleurs la connu non mais tu rigoles mais on a connu une période où quand on a grossi en fait après l'émission où je fais plus trop quand c'était non peut-être quand on a ouvert à peau où j'étais plus en prod en fait les gens commencent à dire oui mais c'est jean baptiste qui le fait si c'est pas lui ouais limite c'était ça c'était l'enfer jean baptiste il a deux bras deux jambes Oui, on a eu ça. Alors là, c'est totalement passé parce qu'on communique vachement sur les réseaux, sur nos équipes, dans les journaux. Moi, je n'aime pas me mettre moi en avant. C'est-à-dire que moi, c'est ma vision, c'est mes recettes, tout ce que vous voulez. Mais ce qui fait qu'on y arrive, c'est les 50 gens qui travaillent avec moi parce que moi tout seul, je ne serais pas bien. Je ne pourrais pas faire tout ce qu'ils font. Donc voilà, ça, c'est une réalité. C'est vrai que j'aime bien aller les voir. Ils sont contents de me voir aussi, j'espère, la plupart du temps. et on boit le café tous les matins je suis là quand même c'est un moment privilégié aussi pour toi alors d'une c'est un moment calme parce que le téléphone ne sonne pas et que j'aime bien me lever tôt t'as gardé cette habitude ? en fait je me l'impose c'est dans ma volonté de montrer à mes équipes que je suis là c'est à dire que je pourrais très honnêtement hors période très difficile je... pourrais faire sans venir si j'arrivais à 9h, ils s'en foutent ils seront presque même plus contents que je sois pas là parce que je vais pas leur dire qu'il faut ranger ça ou ça mais je me l'impose parce que oui je veux leur montrer que je suis là, que je les laisse pas tomber que je suis là j'ai beaucoup de mal avec ça c'est à dire que si j'y vais au delà de 7h ou 6h30 je me sens pas bien je culpabilise presque Alors qu'en soit ils s'en foutent parce que les bélots il est fait pareil. Mais pour toi,

  • Speaker #0

    toi t'en as besoin ?

  • Speaker #1

    J'en ai besoin, sinon je suis pas bien. Mais il faut s'écouter. Je suis pas bien, j'aime bien, ça me fait toujours du bien. Mais c'est vrai que j'ai ce côté un peu où je veux rester proche d'eux et leur montrer que je suis là. Que je sais faire encore parce que des fois je leur montre.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est important. Tout à l'heure tu parlais justement de mettre en avant les équipes sur les réseaux sociaux. Toi les réseaux sociaux c'est quelque chose que tu utilises aussi parce que c'est important aussi de communiquer. Alors j'imagine qu'il y a eu l'effet Meilleure Boulangerie de France.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est quelque chose que toi tu apprécies au quotidien de montrer aussi un peu les coulisses ou d'expliquer un petit peu comment tu travailles.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, ça rejoint un peu ce que je te disais par rapport au fait que moi tout seul je suis entre guillemets pas grand chose. Donc oui on aime bien montrer, on a chargé justement une agence. de communication pour travailler là-dessus. Et je sais que ça fait plaisir aussi à mes collaborateurs. Alors, il y en a qui n'aiment pas. On leur demande toujours l'avis, mais c'est vrai que c'est intéressant. Et puis, on se rend compte que les gens aiment voir parce qu'on est dans des métiers, alors je ne connais pas le terme, mais c'est-à-dire que c'est Instagramable, on va dire. C'est joli,

  • Speaker #0

    les gens.

  • Speaker #1

    Mais c'est toujours pareil. Pour moi, ça, ça a été une grande épreuve de confier la communication parce que, en fait, j'aime tellement maîtriser tout. que moi si tu filmes un poste de travail où il y a un peu un truc qui déborde, ça me rendait fou. Ou que la photo du croissant ne soit pas nickel. Mais d'un côté, ça y est, là maintenant je suis passé à autre chose. Alors on garde toujours la main sur ce qu'on fait et on nous consulte. Mais c'est vrai que je relativise parce qu'il faut être lucide. Les croissants ne sont pas tous les jours parfaits. Les gâteaux ne sont pas tous les jours parfaits. Même si franchement, on s'en sort très très très très bien. Mais voilà, c'est pour mettre un croissant de concours et que le mec arrive à la boutique, qu'il s'y connaisse un peu, il dit Attends, le croissant que j'ai vu sur les réseaux, il ne répond pas à ça. Donc on s'y fait. Mais ce qui est drôle, c'est que maintenant, c'est mes équipes, mes garçons, souvent en boulangerie, ils ont posté ça, le croissant n'était pas nickel. Et je dis Ah les gars, c'est la réalité. C'est-à-dire que les films de la com, elles ne savent pas que le croissant n'est pas parfait. Parce que 95% des gens ne sont pas du métier, voire 99%.

  • Speaker #0

    Et puis qu'on n'est pas jury de concours non plus.

  • Speaker #1

    On s'en fout, le croissant, il est bon. C'est ce que j'allais dire. Mais d'un côté, c'est une petite victoire pour moi. C'est-à-dire qu'ils sont dans ma façon de voir. Et donc ça, c'est vraiment une réussite. Et moi, ce que je leur dis toujours, pour moi, la vie, c'est presque tous les jours un concours. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Cette exigence, tu la transmets aussi.

  • Speaker #1

    En fait, je me dis, quitte à faire, je leur dis, tu le fais, fais-le bien. ça va te prendre autant de temps de bien le faire que de mal le faire. Souvent, c'est la réalité. Et puis moi aussi, on leur dit, prenez deux minutes de plus pour le faire, mais faites-le vraiment bien. Et ça, c'est dur, même on le voit pour des gens qui viennent de l'extérieur ou d'autres boîtes où on leur demande peut-être plus de rentabilité, plus de courir un peu partout. Pour moi, c'est dur et pour mes équipes, c'est dur. On leur dit, non, non, mais prends ton temps. Ici, tu peux t'appliquer. On préfère que tu perdes deux minutes, mais que ce soit nickel. Et donc ça c'est une vraie mentalité et petit à petit tout le monde y a pris goût et c'est ce qui fait que notre vitrine elle est toujours nickel parce que tu sois vendeuse chez moi ou chez quelqu'un d'autre, peut-être que chez quelqu'un d'autre. Ouais vas-y, mets les croissants, qu'ils soient à l'endroit ou à l'envers. Moi, s'ils ne sont pas tous dans le même sens, ils savent que ça va me gonfler. Donc, dès le moment où c'est dit, tu t'imprègnes entre guillemets de cet ADN que j'affectionne, où c'est nickel, c'est propre, après ça roule. Ça fait un peu barjot comme ça.

  • Speaker #0

    Non, non, pas du tout. Non, mais après, c'est intéressant. Et puis, comme tu le disais aussi, c'est ton image et l'image de tes équipes qui est engagée. Donc, quand on t'écoute et quand on entend aussi l'exigence que toi, tu t'imposes aussi au quotidien, c'est normal aussi que ça infuse sur les équipes et sur ce que tu commercialises au quotidien. On a parlé des concours, juste, parce que c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué, est-ce que tu peux quand même redonner ton palmarès et tes victoires successives sur les différentes réalisations que tu as eues ?

  • Speaker #1

    Mes défaites ?

  • Speaker #0

    Non, oui, on peut en parler.

  • Speaker #1

    Ah bah, ça fait partie de moi maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça construit autant que les victoires,

  • Speaker #1

    voire plus. Voire peut-être plus, ouais, tout à fait. Bon, le palmarès, on l'a fait vite fait, mais c'est toujours pareil. Il y a eu ces concours jeunes, les médailles d'or Olympiades boulangerie, le concours de meilleur jeune boulanger de France en 2011. Et du coup, après, j'ai fait la Coupe du monde des apprentis.

  • Speaker #0

    Rien que ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'équipe de France avec mon collègue. Là, on finit second et moi, j'avais eu un titre honorifique de meilleur brioche du monde. C'est la classe. Super, oui. Maintenant, c'était il y a 13 ans. Donc ça, c'était en Allemagne. T'as voyagé,

  • Speaker #0

    du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai voyagé parce qu'on voyage pas du tout. J'étais pas des grands voyageurs avec mes parents. Et c'est vrai que ça m'a fait voyager. Donc ça, c'était 2011. Et après, il y a eu la Coupe de France et la Coupe d'Europe, du coup, avec les grands. Donc là, c'était fou. Parce que cette Coupe de France, on y a été vraiment au talent. Et c'est une compétition qui est très relevée, qui oscillera tous les deux ans. Et entre guillemets, on est arrivé là un peu. Un peu les trois jeunes machin. Et on était suivis par M6 déjà à l'époque. Donc ça, c'était génial parce que c'était 66 minutes. Et ce qui nous a toujours fait rigoler, c'est qu'ils suivaient trois équipes. Il y avait les favoris. Il y avait des mecs qui venaient de Chine, qui étaient des Français expatriés en Chine. Et il y avait nous, entre guillemets, les jeunes un peu sympas. Sauf que je pense que dans les plans, les jeunes un peu sympas, ils n'étaient pas là pour gagner. Et du coup, nous, on faisait quand rigoler pendant l'épreuve et tout. Et après on avait quand même bossé vraiment dur mais c'est pareil c'était mes deux collègues Gaëtan et Nicolas ils sont comme moi c'est à dire qu'on était pareil hyper exigeant donc nous on pensait être pas prêt ou pas tru mais en fait on était méga prêt. Vous étiez affûté. Mais oui mais tu vois toujours entre guillemets c'est difficile c'est pas se dévaloriser mais après c'est bon on est pas prêt machin on y va écoute on verra et en fait on était méga prêt on a gagné. Et du coup, ça, c'était top en 2019. Et après, du coup, ça nous a ouvert les portes de la Coupe d'Europe. Et là, par contre, plus dur, c'était en octobre 2019. Et moi, je sortais d'une période un peu noire encore, où j'étais un peu perdu. J'avais quitté l'éducation nationale et je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Et donc, non, non, pareil, on s'était mis au boulot à fond, à fond, à fond les ballons. Et du coup, on gagnait aussi tout juste, mais gagné, toujours suivi par M6 parce qu'en fait, on leur avait tellement... On en avait tellement plus, je pense, au premier coup.

  • Speaker #0

    On reste en contact et on respire.

  • Speaker #1

    Du coup, six mois après, revolote, 66 minutes, grand format. Et là, du coup, c'était un peu différent parce que là, on était les favoris, donc on avait un peu plus la pression. C'était en France, en plus. Donc ça s'était bien fini. C'était chaud, mais ça s'était bien fini devant les Italiens. Après, qu'est-ce qu'il y a eu ? Du coup, la meilleure boulangerie de France en 2023.

  • Speaker #0

    Oui. Et après, il y a des titres particuliers aussi sur...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux nous dire là sur les produits ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouf. Ah oui, là, on a un palmarès.

  • Speaker #0

    Non, mais tu minimises le palmarès, il est quand même juste impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est pareil parce que ça, alors les titres là dont on va parler, c'est entre guillemets, là, c'est pas moi parce que moi, je me présente jamais à ces concours-là, mais c'est vrai qu'on a gagné la meilleure baguette du Bern en 2021, en 2024, en 2024, ouais, on a regagné cette année. Mais ça c'est toujours un de mes salariés qui y participent. Du coup cette année, mon salarié Fred il a été en finale nationale de la meilleure baguette. Donc il a fini troisième, médaille de bronze nationale du concours de la meilleure baguette tradition. Donc c'est vrai que c'est cool. Oui en fait, c'est un truc mais c'est vrai qu'ils sont à fond. Donc c'est vrai qu'on a eu ça, on a eu le concours du meilleur croissant, on a gagné le meilleur croissant régional, le département, deux fois je crois. On a gagné la meilleure galette brioche l'année dernière, la meilleure galette frangipane.

  • Speaker #0

    Non mais c'est... Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que je vous dis, mes équipes, elles sont à fond. C'est-à-dire qu'elles sont... Déjà, il faut savoir que la moyenne d'âge, ça doit être 23.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Tu as une équipe super jeune. Oui, 23, maxi, 23, 24. Donc, équipe super jeune. La plupart, c'est soit des anciens élèves à moi. Donc, ça, c'est fou quand même. J'en ai pas mal maintenant qui sont passés par Morlas ou pas. Ou alors, des jeunes qui sortent de la chambre des métiers de peau avec qui on a une relation vraiment de confiance. Et du coup... On a la chance entre guillemets de récupérer tous les ans les très bons et ils savent que s'ils sont bons ils peuvent venir chez nous donc en fait on a une équipe dingue c'est à dire que les gars sont à fond ils veulent tous faire des concours ils veulent challenger tout le temps ils veulent que le magasin soit nickel donc c'est moi c'est ma réussite en fait ça c'est à dire que je m'entoure de gens qui ont qui ont pris un petit peu de ma mentalité donc c'est cool donc il y a eu tous ces titres effectivement

  • Speaker #0

    quand on réfléchit. Et toi, t'as gardé un lien avec la formation ou du moins les... Alors, peut-être pas la formation directement, mais tu proposes de temps en temps des ateliers.

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu as voulu garder en fait, ce contact ? Oui,

  • Speaker #1

    parce que alors ça, c'est quelque chose que je faisais depuis quand même un bon petit moment, depuis 2019, je pense, ou depuis... à la suite en fait de cette médiatisation entre guillemets gratuite, tu vois, avec M6, machin. J'ai fait des ateliers pâtisserie. donc je les faisais à Bénéjac, c'était un peu compliqué mais maintenant on les fait ici à Assat dans la pièce dans laquelle on est et j'ai toujours aimé ça c'est à dire que je reçois huit personnes on fait un atelier le samedi matin et les gens adorent bah oui les gens adorent alors après l'émission ça a été encore il y avait beaucoup de demandes encore au niveau super là d'ailleurs on n'en vend plus parce que c'est on en vend à la en taquet donc c'est à dire que les gens offrent ça en cadeau et donc ça marche ça marche super bien mais c'est vrai que j'ai J'ai quand même une vie déjà bien remplie, donc les samedis matins c'est notre plus grosse journée. Donc je suis quand même toujours plus ou moins dans les labos à droite à gauche et donc ça me prend du temps. Et puis toujours pareil, quand je le fais, je veux bien le faire. Donc les gens qui sont venus maintenant, ils peuvent en témoigner. On passe un super moment, mais c'est vrai que ça part du petit-déj, on fait la visite des labos. Je leur explique mon histoire, l'histoire de l'entreprise. Après on fait un gâteau, ils repartent avec moi, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est pas juste un atelier en fait. Ah non,

  • Speaker #1

    non. Bah du coup, l'idée c'est vraiment de vivre une petite expérience grangée, entre guillemets. Mais je sais qu'en fait, les gens recherchent ça. Ouais, ouais. Parce qu'il y a des gens qui s'en foutent du gâteau. Ils sont super mauvais. Ouais, alors, bon, il y en a. Il y en a, mais on s'en sort toujours ça. Mais je vois qu'il y a, en fait, je capte direct dans les questions. Et en fait, il y a des gens qui viennent plus pour moi. Ouais, ouais. Pour comprendre un peu, machin, machin. Que du gâteau, le gâteau, ils s'en foutent, ils le referont jamais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'après, il faut du matériel aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Il faut du matériel. Donc, c'est hyper agréable parce qu'en fait, on passe toujours des bons moments. Parce que soit il y a des passionnés qui sont vraiment là pour le gâteau. Des fois, il y a des gens qui ne me connaissent pas. Ils se sont fait offrir ça. Et donc, moi, j'aime autant. Et on a aussi des gens qui viennent pour comprendre. Et donc, maintenant, effectivement, on fait... On fait le petit déj ensemble, et après on fait la visite du labo, il voit les équipes, il voit l'envers du décor, et c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est important aussi de montrer, d'être transparent.

  • Speaker #1

    Oui, hyper transparent là-dessus. Il voit qu'on ment pas, qu'on fait tout maison, qu'il y a des jeunes derrière, qu'il y a des gens qui bossent, et ça explique aussi, ça permet de comprendre que ça reste humain. En fait, moi, il y a un truc dont on n'a pas parlé, qui est très dur pour moi, c'est les critiques.

  • Speaker #0

    Oui. C'est vrai qu'on n'en a pas parlé.

  • Speaker #1

    Non, parce que... Comment tu les gères ? On en a peu, heureusement. Tu n'as pas le choix. Les critiques, maintenant, c'est les réseaux, c'est les avis Google, les trucs. C'est hyper dur, ça.

  • Speaker #0

    Après, dans vos métiers, vous êtes au quotidien soumis aux critiques. C'est vrai qu'en métier de bouche, c'est quand même le métier où les critiques peuvent être quasi quotidiennes. Alors comme tu le dis, heureusement que vous avez la chance, mais c'est parce que vous travaillez très bien de ne pas trop en avoir. Mais c'est vrai que je trouve qu'il y a une part d'injustice, j'imagine. Enfin, c'est peut-être perçu comme ça quand les gens critiquent, mais via des canaux.

  • Speaker #1

    Exactement, notamment ces avis Google où c'est très dur. Et c'est dur parce que tu peux être mécontent. Et puis, comme je te dis, on est des humains. Et puis, les goûts, les couleurs, c'est hyper difficile. Mais des fois... Alors quand tu as un avis une étoile parce que le parking il y a un trou bon là à la limite tu vois ça m'embête mais ça me touche pas mais quand c'est par rapport au produit à la qualité ou quoi c'est vrai que c'est dur parce que tu bosses tu fais tout maison et tu sais qu'il y a des grands groupes ou des chaînes qui vendent que du sur j'ai personne qui en dit rien ou chez qui tu payes ton croissant plus cher que chez nous et on leur dit rien tu vois enfin moi ça m'a fait halluciner ça parce que les gens le réalisent pas mais si vous comparez un peu les prix les viennoiseries elles sont plus chères dans les chaînes de boulangerie ou au même prix sauf que c'est de la merde c'est pas la même qualité on est bien d'accord des gars qui sont passionnés et donc c'est dur toujours mais même pour les équipes ils supportent pas ça les impacte et ils demandent en ce moment machin alors très honnêtement y en a pas beaucoup je crois qu'on a 4,6 de moyenne donc tu vois ça va c'est clair mais voilà les critiques c'est dur et les gens en fait vu qu'on est entre guillemets

  • Speaker #0

    réputés maintenant machin ils sont encore plus dur alors ça c'est compliqué c'est à dire que les gens dès le moment où ils viennent chez nous on n'a pas le droit à l'erreur quoi ouais mais ça je pense que malheureusement c'est une tendance après ça n'empêche que ça reste difficile

  • Speaker #1

    ça reste nouveau quand même tout ça parce qu'avant il n'y avait pas tout ça là les gens ils sont hyper perdure enfin il perdure je relativise quand même parce que parce que tout va bien et qu'on fait tout pour pas qu'ils aient de mauvais de mauvais avis mais bon ça peut ça peut toujours arriver puis l'erreur est humaine.

  • Speaker #0

    Et du coup, t'as beaucoup de gens qui te contactent via les réseaux sociaux directement, qui échangent avec toi, c'est...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est surtout des gens du métier, en fait. Ça, c'est rigolo. Depuis l'émission, beaucoup, parce que des gens qui vont participer à l'émission...

  • Speaker #0

    On te demande des conseils.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Il y en a plein, des jeunes et tout, des gens qui sont installés ou pas. Donc les réseaux sociaux pour nous, tu en parlais tout à l'heure, c'est vrai que c'est quelque chose sur lequel on a surfé de suite après l'émission parce que c'était important pour nous. Et je pense que maintenant, le métier a évolué et tu as besoin d'y être et tu as besoin d'être performant là-dessus parce qu'inconsciemment, tu vois, on a une boutique en ligne. Notre boutique en ligne, on peut mettre des liens facilement, on peut créer de l'envie, susciter de l'achat d'impulsion. Tu vois, les gens, tu postes un beau gâteau, machin, tu es en train de le pocher, il y a un lien, tu cliques, tu peux l'acheter. Enfin, c'est... Ça, c'est notre force. On a vraiment mis l'accent sur les réseaux. Mais oui, il y a des gens qui me contactent. C'est rigolo. J'adore. Je leur réponds, je suis content. Il y a aussi une chose, c'est que ça nous permet de recruter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est phénoménal.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, tu disais que tu avais des anciens élèves, notamment issus du lycée hôtelier et des formations dans lesquelles tu es intervenu qui faisaient partie de tes effectifs. Les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, c'est où ? ce sont des métiers difficiles. Malgré toute la médiatisation qu'il y a sur les métiers de bouche ou sur les émissions auxquelles tu as participé qui mettent en valeur ces métiers, ça reste quand même des métiers où c'est compliqué de recruter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, ce sont des métiers difficiles dans l'ensemble des métiers de bouche. C'est vrai que... Là aussi, on a une vision différente et qui nous permet de ne pas trop nous plaindre. Parce que dès le départ, on a pris des décisions assez fortes où on serait fermé tous les dimanches et tous les jours fériés. Pour une palangerie pâtisserie, c'était inconcevable il y a quelques années. Et là-dessus, on a de suite été raccord avec mes équipes et ma compagne. C'est-à-dire que la boutique de peau, on l'a fermée le dimanche. Le laboratoire de production est fermé. Personne n'a travaillé le dimanche chez nous. Dès que possible, ils ont un samedi, donc ils ont leur week-end. On leur donne leur jour de repos. On est très réglo sur tout ce qui est heures sup, machin, parce que c'est des métiers où il y a eu trop d'abus et trop de gens. écoeurés par des patrons ou par des structures où ils n'ont pas été récompensés pour leur travail. Donc là-dessus, nous, on ne se plaît pas parce qu'on a des avantages que d'autres n'ont pas, qui ne peuvent pas se permettre de fermer le dimanche. ou les jours fériés. Donc nous, c'est nos volumes de chiffres qui font que c'était prévu comme ça. Et nos business plans, on les fera que sur des boutiques où on sera fermé le dimanche parce que c'est le confort du salarié. C'est une facilité de recrutement. Quand tu es un salarié de 20 ans, surtout moi avec des gens de 18 à 25 ans, quand tes copains travaillent tous les week-ends, qu'ils leur disent Moi, je bosse chez Grand G, on ne bosse pas le dimanche. C'est vraiment un avantage. Et puis, on a un outil de travail pour... tout neuf.

  • Speaker #0

    C'est important que tu aies les conditions de travail,

  • Speaker #1

    c'est vrai que... On y passe plus de temps qu'à la maison. Donc, nous, on avait besoin de cet outil-là qui est merveilleux où les gens, tout est fait pour qu'ils s'y mettent. Ils ont des beaux vestiaires, ils ont tout qui est du matériel neuf. Donc, nous, on est le mauvais exemple pour le recrutement parce qu'il y a aussi ce côté notoriété qui fait que... Les gens viennent... Et puis beaucoup les jeunes. En fait, on a des demandes à fin de salle. On pourrait... Je ne peux pas te mentir, je pense qu'on a 200 demandes d'apprentissage par an. C'est énorme. Entre les boulangers et les farcistes. Toute l'année, on reçoit des mails. Il y a des gens pas d'ici. C'est génial. C'est génial parce qu'on a l'embarras du choix. Et notamment, tu vois ce que tu disais pour les réseaux. Quand on met une annonce sur les réseaux.

  • Speaker #0

    Oui, tu en as mis une il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #1

    On en a mis une récemment parce qu'on est dans le dur et qu'on a besoin d'agrandir les équipes. Tu trouves. tu vois et mes collègues certains me disent mais tiens mais on trouve personne donc c'est difficile pour moi je peux pas me vanter de ça parce que c'est toujours pareil j'ai travaillé pour machin tout ce que vous voulez c'est vrai que moi je vois mes collègues c'est un cercle vicieux parce que s'ils n'arrivent pas à recruter peut-être qu'ils peuvent pas faire maison parce qu'ils n'ont pas de main d'oeuvre bien sûr donc après voilà c'est tout un tout un engrenage qui est difficile nous on est dans une bonne dynamique et maintenant c'est à moi de faire en sorte ben voilà que qu'on reste là dedans On n'a pas de turnover, c'est très rare.

  • Speaker #0

    Ce qui est hyper rare. Et ce qui est un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on reste sympathique. J'ai 33 ans, je reste proche de mes équipes. S'il faut faire la bring avec eux, on le fait. Tu te forces. Oui, exactement. Et puis on est trop gentils.

  • Speaker #0

    Parce que c'est ta vision aussi.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas faire autrement. déteste dire à quelqu'un qu'on peut pas le conserver je déteste dire quand ça va pas et donc je me bouffe intérieurement tu vois de mais tu vois c'est dur il faut relativiser je me dis il ya plus grave le magasin il est plein on a nos les clients viennent malgré le fait que donc c'est très dur mais le côté humain pour moi c'est quelque chose qui est difficile dès qu'il ya du choix des quêtes du négatif à dire ou pas fait pour ça moi j'aime bien quand tu vois bien et j'aime pas trop le conflit donc j'en vois plutôt ma femme ou mon responsable mais je veux garder moi ma relation entre guillemets positive avec mes équipes c'est une organisation si chacun c'est un rôle et moi je veux garder le bon rôle ok

  • Speaker #0

    super on rentre dans la dernière partie du podcast puisqu'il s'appelle le sud-ouest dans le coeur donc t'es originaire d'ici, t'as construit euh ton entreprise et cette belle structure ici. Est-ce que tu penses qu'il y a un état d'esprit sud-ouest ? Toi qui as voyagé, qui as fait des concours. Petite chose qu'il faut rappeler quand même, au niveau de la meilleure boulangerie de France, il y a quand même une forte représentativité du sud-ouest dans les gagnants des éditions. Tu en fais partie, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, nos collègues de la Maison Gauthier à Angleterre.

  • Speaker #0

    Cette année, tout à fait. Mais est-ce que toi, tu penses qu'il y a des marqueurs forts dans le sud-ouest ? Est-ce que tu penses que tu es un ambassadeur du Sud-Ouest aussi ? Non mais c'est un grand mot au métier.

  • Speaker #1

    Ambassadeur du Sud-Ouest, je ne pense pas. Moi, ce que j'en pense, c'est que ça va te paraître peut-être bateau, mais c'est vrai qu'on associe toujours le Sud-Ouest aux valeurs rugby, aux valeurs travail. Et je pense que c'est ça quand même. On le voit par les artisans qu'on a qui sont présents, que ce soit en Béarn ou aux Pays-Bas, qu'on a quand même des super artisans, que ce soit dans les métiers de bouche, dans les métiers manuels. Moi, encore plus le côté entrepreneur, on a un bassin sur la Plaine de Nailles où on a des gens qui ont des réussites exceptionnelles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a une dynamique sur ce territoire.

  • Speaker #1

    La Plaine de Nailles, c'est incroyable quand vous reprenez des réussites vraiment exceptionnelles. Et on a ce côté entrepreneur. Pau, c'est une ville hyper dynamique aussi. Quand on fait le point, il y a des gens partout, des jeunes hyper talentueux. Donc non, c'est des valeurs, je ne sais pas, c'est difficile à décrire. Je pense que dans toutes les régions, il y a des... Il y a des gens comme moi et qui sont très talentueux. Mais c'est vrai qu'il y a une dynamique où on est dans ces valeurs de travail, de rugby. Moi, je suis un grand fidèle de la section. Je suis très rugby, très copain, très fait.

  • Speaker #0

    Tu es habillé en vert d'ailleurs aujourd'hui. On ne le voit pas.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a ce côté-là, je pense, vraiment sud-ouest, air-war, machin.

  • Speaker #0

    Oui, des valeurs.

  • Speaker #1

    Je pense que oui. Mais comme je te dis, il y a des très, très bons artistes, des très, très bons artisans partout et des gens entrepreneurs dans tous les coins.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, les gens sont prêts à faire des kilomètres maintenant d'où qu'ils soient pour venir tester tes créations. En tous les cas, moi, je te remercie sincèrement d'avoir accepté cette invitation. C'était un vrai plaisir de t'interroger.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, on va garder un œil sur tes réseaux sociaux pour suivre tout ce qui va se passer. On invite les gens à venir découvrir directement et à déguster les créations en boulangerie et en pâtisserie créées par toute cette équipe incroyable. Et puis, on te souhaite plein de réussite pour la suite.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de croquer. dans une des créations gourmandes de Jean-Baptiste Granger. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Insta. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

Description

Un boulanger pâtissier engagé et passionné c’est ainsi que se définit mon nouvel invité : Jean-Baptiste Grangé.

A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d’une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n’est pas le fruit du hasard mais du travail, du talent et de beaucoup d’organisation. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leurs points forts : tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l’entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Grangé est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la deuxième saison du podcast Parcours de vie, le sud-ouest dans le cœur. Je m'appelle Véronique Dufour et je suis profondément attachée au sud-ouest et à ses habitants. Pour chaque épisode, je pars à la rencontre d'un invité originaire de la région ou qui a fait le choix d'y poser ses valises. Ils sont artisans, sportifs, chefs d'entreprise, artistes ou citoyens. Leurs points communs, ils sont inspirants, talentueux et remarquables. Durant cette conversation, Chaque invité peut détailler son parcours, expliquer son attachement au Sud-Ouest et surtout donner envie aux auditeurs de croire en leurs rêves. Il s'agit d'un podcast indépendant, alors n'hésitez pas à le soutenir en lui donnant une note sur votre plateforme d'écoute préférée et à en parler autour de vous. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'actualité du podcast, rendez-vous sur le compte Instagram. Je vous laisse maintenant écouter le nouvel invité. Belle découverte ! Un boulanger pâtissier engagé et passionné, c'est ainsi que se définit mon nouvel invité, Jean-Baptiste Granger. A 33 ans, ce béarnais est désormais à la tête d'une entreprise de plus de 50 salariés et de deux boutiques. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard, mais du travail, du talent et de beaucoup d'organisations. Exigeant et perfectionniste, Jean-Baptiste est également avec son chef pâtissier et son équipe le vainqueur de la 10e saison de la meilleure boulangerie de France. Cette notoriété est venue confirmer le savoir-faire et la qualité des produits déjà appréciés au niveau local depuis plusieurs années. Leur point fort, tout est gourmand et fait maison. Dans cet épisode, on évoque ensemble son parcours, la croissance de l'entreprise et sa vision du métier. Jean-Baptiste Granger est une personnalité remarquable que je vous invite à découvrir. Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci de m'accueillir ici dans ton laboratoire à Assat. Première question pour démarrer, pour les auditeurs, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, écoutez, je suis donc Jean-Baptiste Granger, j'ai 33 ans. Oui, je suis né à Pau et je suis resté à Pau depuis mes premiers pas. Je suis le papa d'une petite fille de 4 ans, de bientôt 4 ans. Et... et Paxé avec ma compagne qui travaille avec moi au quotidien. Et voilà, je suis boulanger, pâtissier, engagé et passionné depuis 17 ans maintenant. Donc voilà.

  • Speaker #0

    C'est une belle présentation pour démarrer. Alors si on doit revenir un peu à la genèse de ton métier et à ta formation, quel est ton parcours scolaire et professionnel ?

  • Speaker #1

    Alors parcours scolaire plutôt classique jusqu'à... Jusqu'au brevet où j'ai eu mon brevet sans trop de difficultés parce que j'étais plutôt on va dire un peu feignant mais plutôt à l'aise. Juste le minimum syndical exactement. Et du coup l'idée c'était de faire une seconde générale et après sans trop savoir vraiment ce que j'allais faire. Et au bout de six mois de seconde générale j'ai décroché totalement. Et le paradoxe de tout ça, c'est que c'est un conseiller d'orientation qui m'a pris sous son aile au lycée à Nailles et qui m'a fait remplir des tests bateau et il en ressort boulangerie. Donc il me dit, écoute, fais un stage en boulangerie, on organise ça, vu que tu n'as plus envie d'aller en cours. Et en sachant qu'à cette époque-là, je ne mangeais pas de pain. Je ne mangeais pas le pain, alors je le suis. Mais je l'étais encore plus difficile que maintenant. Je ne mangeais pas de pain. Le mec me dit, tu vas aller faire un stage en boulangerie. Je dis, pourquoi pas ? Tenter le coup. Et du coup, j'ai fait ce stage chez M. Chastel à Pontac. Coup de cœur, ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu un déclic quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, de suite, ça m'a plu. J'avais envie de faire quelque chose. Je ne sais pas, j'avais une âge où j'avais envie de faire quelque chose. Je pense de mes mains, de gagner 4 sous. J'étais le seul de mes copains à... à gagner quelques sous et non et puis ça m'a plus direct après j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver un patron d'apprentissage je m'en souviendrai toujours on avait galéré avec ma mère elle m'a mené partout on faisait des stages personne voulait me prendre c'était déjà compliqué en fait c'était bizarre non en fait il y a à l'époque il y avait beaucoup je pense d'apprentis et du coup tout le monde était plus ou moins complet et puis J'étais un tout petit minot, j'avais 16 ans, le mec ne savait pas qui c'est que j'allais devenir, sans prétention, mais c'est vrai que c'est rigolo, on a bataillé, franchement c'était un calvaire. Et M. Chastel m'avait dit non, et finalement au dernier moment, il m'avait recontacté, j'y suis rentré en septembre, et après j'ai passé 5 ans, et je n'ai connu que lui comme employeur quasiment.

  • Speaker #0

    Tu as fait tout ton parcours en fait ?

  • Speaker #1

    Tout mon cursus là-bas, CAP, mention complémentaire, boulangerie, pâtisserie, non salarié et après voilà.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était dans les années ?

  • Speaker #1

    C'était dans les années 2000, je suis de 91, donc tu vois ça doit être dans les années 2008 par là, de 2008 à 2012 je pense à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça c'était, tu as fait tes armes en fait ? Tu as appris le métier de boulanger et pâtissier,

  • Speaker #1

    les deux,

  • Speaker #0

    qui sont deux choses différentes quand même ?

  • Speaker #1

    Qui sont alors ? pour les gens qui sont très proches mais qui dans la réalité sont totalement différentes et je m'en rends compte de plus en plus au quotidien parce que je gère des équipes de boulangers et de pâtissiers donc je peux vous dire que c'est pas du tout le même métier mais voilà j'avais toujours eu envie d'apprendre les deux, j'étais plutôt à l'aise dans les deux donc ça s'est fait comme ça

  • Speaker #0

    Et donc tu dis que ça a été ton premier remployeur, ça veut dire que très vite après tes années là-bas t'as décidé de te lancer

  • Speaker #1

    Alors ouais Peu... J'ai connu 5 ans chez lui, entre mes apprentissages et une année en tant que salarié. Et en fait, je suis tombé, ou alors c'est très difficile à décrire, mais allergique à la farine. Alors c'est improbable le truc. Après c'était une période où j'avais beaucoup donné pendant ces 5 années, un peu de sacrifice, parce que c'était une très bonne école et j'étais un passionné, donc je travaillais tous les dimanches, tous les week-ends, pendant que mes copains faisaient la fête, machin. Et je ne sais pas s'il y a eu une lassitude ou quelque chose, mais du jour au lendemain, allergique.

  • Speaker #0

    Ok, donc assez handicapant quand même ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    le nez explosé, vraiment quasiment plus praticable. Et du coup, c'est mon ancien professeur de la chambre de métier qui me dit, écoute... Si ça t'intéresse, on cherche un vacataire pour faire de l'enseignement. J'avais 21 ans, j'étais tout jeune.

  • Speaker #0

    Ils ont à peu près le même âge ?

  • Speaker #1

    Oui, entre 16 et 18 ans. C'était chaud pour moi. Mais de l'autre côté, je me disais que ce n'était pas mal. Il y a quand même beaucoup moins de contact avec la farine parce qu'il y a des heures d'oral, de techno. Je me suis dit que ce n'était pas mal, c'était la planque. Mais du coup, c'est comme ça que je suis rentré dans l'enseignement, à la suite de mon apprentissage. Très jeune. Très jeune. Et ça t'a plu ? Et ça m'a plu, ça m'a plu. C'était un peu particulier au début, c'est vrai que je me sentais pas vraiment légitime, mais je venais d'être titré de meilleur apprenti de France, donc bon, j'étais quand même à l'aise dans ce que je faisais, mais de là à l'enseigner, j'ai vadrouillé un peu, j'ai fait quelques mois au CFA de Pau, donc là où j'avais été apprenti, après ils m'ont basculé sur Bayonne. et un jour patatras on m'annonce qu'on peut pas me garder parce que j'ai pas les diplômes parce qu'en fait c'est vrai que c'était un peu bizarre normalement il ya des diplômes à respecter pour enseigner à des niveaux inférieurs moi je les avais pas mais bon j'étais j'étais dans mon truc ça me plaisait ouais c'est un gros coup de massue et là j'ai passé quelques temps un peu difficile parce que du coup j'étais allergique j'avais plus trop envie d'aller j'ai pas trop quoi faire j'ai pas envie de forcément de chercher du travail ailleurs et donc j'ai passé franchement non dans le dur à bricoler un petit peu avec avec mon cousin qui était traiteur mais je me cherchais un peu et après je suis rentré dans l'enseignement à morlas en fait au lycée hôtelier qui est très réputé d'ailleurs voilà et du coup là c'était c'était reparti j'ai fait ouais trois ans et demi ou quatre ans à morlas d'accord donc là j'étais un peu plus expérimenté et ça me plaisait c'était c'était c'était différent des chambres des métiers mais voilà j'ai jamais ça mais j'aimais ça mais je m'ennuyais donc c'est un En parallèle, en 2015, j'ai commencé à faire la pâtisserie pour les professionnels. J'avais un copain boulanger à Nike qui m'avait dit Écoute, ça te dit, moi, si tu fais des gâteaux, je vais te les acheter. Donc, ça a commencé comme ça, petit à petit. Je faisais les deux activités pendant quelques années. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, finalement, d'une situation plutôt inconfortable au début, ça t'a obligé à changer un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est le destin, en gros, que ça s'est fait comme ça. Et du coup, petit à petit, j'ai continué l'enseignement. J'ai développé, entre guillemets, mon réseau de revendeurs sur Pro, notamment des quelques restos un peu connus. Et voilà, tout ce... Tout se goupillait toujours bien, j'ai toujours eu un peu de chance ou de ma bonne étoile, mais c'est vrai que tout se passait bien. Du coup, j'ai enseigné de 2015 à 2019 au lycée à Morlas. Et en 2019, pareil, j'ai passé le concours, la Coupe de France de boulangerie, que j'avais remporté avec mes deux coéquipiers. Et pareil, une surcharge un peu mentale.

  • Speaker #0

    Il y a la pression du concours et de la double activité.

  • Speaker #1

    Oui, tout. Le fait de cumuler les deux, le travail, la boîte, le concours, ça faisait beaucoup. Et explosion totale début 2019. Je n'aime pas le mot burn-out, mais vraiment mauvaise passe. Et du coup, j'ai quitté l'éducation nationale. Et là, c'était en fait le flou total aussi. Reparti pour qu'est-ce que je vais faire. Donc, j'avais toujours ma petite société de pâtisserie. Du coup, mon seul échappatoire, c'était ça, c'était de développer cette activité qui commençait à bien marcher. Ah, vous comprenez ? 2019, c'était le début vraiment sérieux de la pâtisserie granger. On a été chercher de nouveaux restaurateurs et après, j'ai de suite oublié l'enseignement. C'est vrai, oui. Direct, quelques mois après, j'ai bien compris que c'était en fait ce qui me plaisait et je m'éclatais à faire ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, tu parlais tout à l'heure donc de... de ces premiers concours que tu menais en parallèle de tes activités. Si on doit revenir un peu à ton palmarès et au concours, tu as été élu très tôt meilleur jeune boulanger, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, meilleur jeune boulanger de France.

  • Speaker #0

    Donc ça c'était en 2011 ? 2011.

  • Speaker #1

    2011,

  • Speaker #0

    oui. Et de suite en fait, tu as attrapé le virus des compétitions ?

  • Speaker #1

    Oui, direct, parce qu'en fait... D'abord, il y avait les sélections régionales, du coup j'avais gagné, départementales que j'avais remportées, du coup après titrer meilleur jeune boulanger de France au niveau national. Et en parallèle, j'avais fait aussi les Olympiades des métiers en boulangerie que j'avais remportées au niveau région. Pareil en pâtisserie, j'avais remporté le niveau régional des Olympiades des métiers. En fait, j'ai adoré ça et j'étais tout jeune, mais c'est vrai que j'étais vacciné à ça, je me régalais, j'avais mes profs qui... qui était à fond derrière moi, mon employeur aussi. C'est vrai que j'ai toujours aimé les concours depuis tout jeune. En fait, en 2011, j'avais 20 ans. 20 ans. Et c'est grâce à ça que j'ai pris la première fois l'avion, que j'ai bougé un petit peu et donc vacciné vraiment au concours. Et à ce côté perfection.

  • Speaker #0

    C'est vraiment ça en fait ? C'est l'adrénaline et en même temps le souci du détail ?

  • Speaker #1

    L'adrénaline, oui, oui, bien sûr. Mais c'est vraiment le côté vraiment... Je dis toujours ce mot carré, mais vraiment le truc, le fait d'être organisé, rigoureux, carré, machin. Et j'ai, voilà, ça m'a toujours suivi après, du coup, que ce soit dans ma façon d'enseigner avec les jeunes et dans ma vision de mon entreprise qui, petit à petit, a grossi aussi grâce à ça et à la rigueur que j'y mettais.

  • Speaker #0

    Ça, c'est des points importants pour toi, la rigueur, l'organisation. De toute façon, dans les métiers de bouche et encore plus quand on fait des concours. C'est des éléments qui sont indispensables.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, indispensables. Puis moi, en fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre aussi que tout le monde n'avait pas ma vision. Et ça, c'est...

  • Speaker #0

    Quand on est jeune, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #1

    Oui, quand on est jeune et même moins jeune, c'est vrai que c'est difficile quand on est chef d'entreprise. Après, quand j'ai commencé à avoir des salariés, de vouloir inculquer et accepter surtout que tout le monde n'allait pas réfléchir aussi vite que moi ou penser à la même chose que moi. ou trouver que ça c'est bien alors que moi je trouvais que ça c'était bien. Donc ça, ça a été un petit peu compliqué dans mes débuts, mais après j'ai appris un métier totalement différent qui est le management. Ça prend un peu sur le tas,

  • Speaker #0

    mais qui est bien.

  • Speaker #1

    Pour moi totalement, après il doit y avoir forcément des cursus. Mais nos métiers quand même de bouche en général, c'est quand même un management qui est encore différent je pense de ce qu'on peut apprendre à l'école parce que... Il y a quand même un côté technique, savoir-faire à transmettre. Et donc, c'est un peu mon quotidien maintenant, mais j'adore.

  • Speaker #0

    Alors, si on revient un petit peu à la période. Donc, toi, au début, tu as souhaité démarrer. Enfin, la situation a fait que tu as commencé à distribuer tes pâtisseries auprès d'un réseau de restaurateurs. C'est ça, essentiellement sur Pau. Ça, ça a été la première étape. Et après, on... Entre 2019 et 2021, tu as fait grandir un petit peu cette partie-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et en 2021, tu as décidé de franchir un cap ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En fait, c'était tout ce que je ne voulais pas au début. Donc en 2019, j'avais quitté l'enseignement. Je me disais, c'est super, j'ai mon petit labo, je fais mes livraisons et je suis tranquille. Je n'ai pas les soucis d'avoir une boutique. Et fin 2019, on a participé et remporté la Coupe d'Europe de boulangerie. avec toujours mes deux collègues de la Coupe de France. Et donc en fait, les gens... En fait, on a eu énormément d'expositions médiatiques, on est passé sur 66 minutes, on est passé dans les journaux, machin. Et les gens ne comprenaient pas. Ils disaient, mais tu ne fais pas de pain, mais tu es champion de France de boulangerie, mais tu ne fais que des gâteaux, machin. Et en fait, petit à petit, je rongeais un peu mon frein. Je me disais, je sais faire et je ne fais pas. Je fais de la pâtisserie, les gens se mélangent. Moi, ça m'énervait. Et à côté de ça, je bouillonnais. Tu as un petit envie quand même. J'avais un de mes deux partenaires qui un jour me dit, je m'en souviens très bien, c'était un été, il me dit, écoute, moi, je m'installe à Bordeaux, j'ouvre une boulangerie, machin, truc. Je suis rentré le soir, j'ai dit à ma compagne, c'est ça que je veux faire moi aussi, je ne peux pas le laisser.

  • Speaker #0

    C'était une évidence en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, et après, toujours ma bonne étoile, un de mes clients, c'était une boulangerie paloise, la boulangerie Marsan, qu'on servait en pâtisserie. Je ne sais pas, peut-être 15 jours après, il m'appelle et me dit, écoute, si jamais ça t'intéresse, je vends ma boutique, tu sais comment on travaille, puisqu'on travaille ensemble, tu connais l'emplacement. rue Maréchal Fauche, plein centre, machin. Et là, tout s'est... Tout s'est mis en... Tout s'est mis en route. Et après, on a fini par ouvrir cette boutique tout début 2021, en plein Covid.

  • Speaker #0

    C'était pas la période la plus évidente non plus.

  • Speaker #1

    Non, c'était un peu anxiogène quand même, parce qu'on a ouvert que le emporté. C'était l'époque du grand n'importe quoi, masque, pas masque, tu manges, t'enlèves le masque. Et du coup, on y a été, les banques nous ont suivis et c'était en fait notre première boutique à nous, qu'on allait gérer de A à Z. On avait déjà quand même grossi, on était 4 ou 5 en pâtisserie. Et là, on basculait sur un nouveau monde, il y avait 9 personnes à reprendre.

  • Speaker #0

    C'était un challenge quand même.

  • Speaker #1

    Un challenge total, en plein Covid, reprendre 9 personnes. Du coup, on se... entre guillemets on sortait aussi de notre confort où on était à Bénéjac, c'était le centre-ville. C'était Pau ? C'était Pau, oui. Après c'était aussi symbolique, c'est vrai que je me dis quitte à le faire, autant bien le faire. Je suis souvent de cette réflexion-là, c'est que quand je le fais, j'ai envie de bien faire. Donc je ne voyais pas faire autrement que de faire une belle boutique en centre-ville où Pau ça reste notre capital à nous, Béarné. Et donc bon, tout était réuni pour le faire et voilà, on s'est lancé dans l'aventure. En début d'année, oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as repris ce lieu pour en faire ta première boutique éponyme, parce que c'est ton nom qui est affiché partout, on en parlera après, tu disais que les banques vous ont suivi. Vous avez complètement réaménagé le lieu, vous avez fait beaucoup de travaux.

  • Speaker #1

    Alors oui, on a tout refait, on a tout vidé, nettoyé, refait vraiment à nos... à notre image. Alors on se cherchait un peu, c'était le débarrage, mais c'est vrai que c'était rigolo parce que l'ancien propriétaire avec qui on s'entend toujours très bien, je n'osais pas lui dire que j'allais tout changer parce qu'il était persuadé que ça marchait comme ça. Et puis c'est vrai, c'était une affaire qui tournait bien. Et puis lui aussi, il avait été ambitieux parce qu'il n'était pas du métier, il s'était lancé là-dedans à 55 ans. Donc il me disait, tu vas voir ça et tout. Et moi, dans ma tête, je savais tellement que j'allais tout casser. Tu avais un autre plan. Je n'osais pas lui dire. Et après, il s'avère que le pari était le bon. Et voilà, ça a été dur au début. C'est vrai qu'on a eu la chance d'être déjà connu par les gâteaux qu'on desservait à droite, à gauche.

  • Speaker #0

    Il y avait quand même une réputation qui était là.

  • Speaker #1

    C'était déjà... C'était un peu... C'était un peu spécial parce qu'au final, le P1, tout le monde savait que je savais en faire parce qu'ils voyaient les concours. Du coup, c'était vraiment l'occasion de montrer ce que je savais faire. Le succès a été quand même assez rapide. Et donc, maintenant, c'est parti.

  • Speaker #0

    Il y avait cette attente. C'est ce que tu disais aussi. Les gens attendaient aussi peut-être de retrouver dans un lieu dédié à ce que tu savais faire à la fois la partie boulangerie et la partie pâtisserie que tu distribuais déjà dans pas mal d'endroits. Parce que c'est vrai que ton nom était déjà présent, on savait qu'on pouvait te retrouver dans un certain nombre de restaurants ou de lieux. Donc c'est vrai que, comme tu disais tout à l'heure, c'était un peu une évidence, il y avait une attente ?

  • Speaker #1

    Oui, une attente. Alors moi, je suis toujours très... Je m'en rendais pas vraiment compte, je suis toujours un peu naïf envers moi-même. Mais oui, effectivement, parce que dès qu'on a communiqué sur le fait qu'on allait ouvrir, l'engouement était dingue. Inconsciemment, on avait fait tout ce travail en amont, et c'était beaucoup plus facile de venir s'implanter. L'effet, entre guillemets, il a été immédiat. C'est-à-dire que dès qu'on a repris l'affaire, on a fait le double de ce qu'il faisait. Donc c'était fou pour nous. c'était très dur à gérer parce que les équipes il fallait leur faire comprendre que finalement ça allait être ça tout le temps parce qu'on passait notre petit confort à livrer nos restos à livrer une boutique qui nous a multiplié nos chiffres par 10 je ne sais plus les chiffres à l'époque c'était fou pour nous c'était une croissance quand même fulgurante ce

  • Speaker #0

    que tu disais en termes de management mais même toi en termes d'organisation ça a été un cap logistique ça a été un cap merci

  • Speaker #1

    Le problème c'est qu'on était chez mes parents, on avait un laboratoire chez mes parents à Bénéjac et qui n'était pas adapté à nos besoins, à nos volumes. Ça allait pour bricoler mais là il a fallu vite recruter, ça a été vraiment très dur. Et c'était que le début, c'est ça qui est dur. C'est que maintenant quand on voit ce qu'on faisait les premiers jours et quand on voit ce qu'on fait maintenant, c'est fou. C'est encore doublé voire triplé. Et on trouvait ça dur à l'époque. Maintenant, on s'est routé, mais on n'a plus les mêmes effectifs ni les mêmes outils.

  • Speaker #0

    Et alors, justement, entre cette année d'ouverture 2021 et là, aujourd'hui, 2024, il y a eu des étapes aussi importantes. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, je pense savoir où tu veux en venir. Mais oui, effectivement, il y a eu cette proposition d'M6 en 2022, où on nous contacte sur les réseaux en nous disant que... Il cherche une boulangerie sur pot pour la saison 2023 de la meilleure boulangerie de France. Moi, compétiteur affamé, direct, on remplit le dossier, on fait ça à fond carré. Et du coup, c'était en mai 2022, le tournage se passe pour notre sélection à Aquitaine, en région. Et bon, ça se passe plus que bien. C'est pas vrai, en fait, moi, je m'étais remis en mode...

  • Speaker #0

    En mode compétition ?

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment, je pense qu'ils n'avaient jamais eu ça. Moi, c'est toujours mon plaisir. Et puis du coup, ça motive aussi les équipes.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Du coup, je me souviendrai toujours le jour où MC s'est venu, le magasin, il n'y a pas un truc qui dépassait. Et en fait, c'est toujours ma vision de voir les choses. C'est-à-dire que je ne pouvais pas faire autrement. Pourtant, j'y suis moins et j'accepte que ce ne soit pas toujours comme ça. Mais là, ce jour-là, je voulais montrer à tout le monde que j'avais le vrai côté de moi-même. Du coup, c'était génial parce que tout le monde a adoré. Et puis, dans cette aventure, j'ai embarqué Antoine, mon binôme, mon chef pâtissier, depuis 4 ans et demi maintenant. Et du coup, on a vécu une aventure dingue parce que... Parce que le dénouement final est génial. Plus que positif.

  • Speaker #0

    On peut le dire.

  • Speaker #1

    Quel est ton titre ? Du coup, on a remporté la dixième saison, la finale nationale. La dixième saison de la meilleure boulangerie de France. Donc oui, on a tourné. C'était un peu particulier parce qu'on a tourné au mois de mai 2022. Ça a été diffusé qu'en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Donc c'est long en fait.

  • Speaker #1

    Super long. On était les premiers quasiment à tourner. Du coup, pendant huit mois, nous, on savait qu'on était en finale.

  • Speaker #0

    Et il fallait rien dire ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui est dur, c'est que la finale a été tournée en janvier 2023, pendant la diffusion, pour pas qu'il y ait trop de fuites.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, du coup, on avait, entre guillemets, pas oublié, mais on savait qu'un jour ou l'autre, il allait falloir aller tourner cette finale. Et donc, c'était tombé autour du 20 janvier 2023, pendant que les premiers épisodes passaient. Et donc, on a été à côté de Paris, dans un domaine incroyable, où on a tourné notre finale. avec la petite histoire dingue où mon meilleur ami et collègue de concours, avec qui j'ai été champion de France et champion d'Europe, était en fait dans la même saison et en finale aussi. Alors qu'on s'était appelé, il m'a dit écoute, M6 m'appelle, on va tourner, mais apparemment c'est pour l'année prochaine, c'est pour la prochaine saison. Je lui ai dit écoute, c'est dommage.

  • Speaker #0

    On pensait être en décalé en fait.

  • Speaker #1

    On pensait être une semaine en décalé, parce qu'eux ils ont tourné genre en décembre, on fait un truc vraiment bien après nous. Donc j'ai dit écoute, c'est super. pour toi tu vois c'est une bonne expérience et en fait il me rappelle à la fin de sa semaine de sélection il me dit mais en fait non j'avais pas compris il me dit on est en finale avec vous j'ai dit bah écoute c'est super c'est super et du coup fou parce qu'on est partis on est partis tous les 4 ensemble en train, on a loué la voiture ensemble Et on s'était dit, on verra ce qui se passe, mais de toute façon, ce tournage-là, il est difficile parce que le premier jour, vous pouvez être éliminé. Tous les jours, il y a des éliminés. Et donc, on s'est dit, de toute façon, c'est M6 qui paye, donc on louera une voiture, on se débrouille, on ira à la gare. Et l'histoire a fait qu'on s'est retrouvés toute la semaine ensemble, en finale ensemble.

  • Speaker #0

    C'est incroyable quand même. Ouais,

  • Speaker #1

    c'était dingue. Alors, il y a plein de gens qui disent, oui, machin, c'était voulu, rien du tout. Parce que nous, on l'a vécu et les épreuves, je peux vous dire que c'est vraiment la réalité, ce qu'on voit. C'est vraiment, vous avez deux heures et vous n'avez pas deux heures dix ou le sujet la veille, comme dans certaines émissions. Donc la place, en finale, on se les gagnait. Du coup, on s'est retrouvés en finale de la finale, les uns contre les autres. Donc génial. Et avec le dénouement que vous connaissez. Et nous, sur le moment, hyper compliqué parce qu'on avait passé la semaine ensemble, on était crevés, tout le monde était un peu ému et à la fois on était gênés d'avoir gagné. Oui,

  • Speaker #0

    c'est une situation un peu...

  • Speaker #1

    C'était ouf. Alors pour Antoine Monchef, beaucoup moins parce qu'il les connaissait peu, alors il a beaucoup sympathisé avec eux sur cette semaine parce qu'on a créé beaucoup de liens et c'était génial parce que la télé, ça reste dingue à vivre le tournage. Mais moi, j'étais pas bien. Je suis un gentil et je le voyais. Toute sa vie, il va m'en vouloir. Bon,

  • Speaker #0

    c'est bon.

  • Speaker #1

    On s'est vu encore ce week-end. Il n'y a aucun problème. C'était fou et ça a été le début d'une nouvelle ère encore.

  • Speaker #0

    T'as senti vraiment ? T'en parlais ? Tu disais que l'expérience télévisuelle est quand même particulière. Donc toi, vous étiez habitué des concours tous. Mais là, il y a un élément supplémentaire qui est le fait que tu sais que ça va être très médiatisé derrière, que tu es filmé pendant toute la durée de l'événement. Et derrière, il y a l'effet Waouh, on est la meilleure boulangerie de France

  • Speaker #1

    Ouais, on ne savait pas l'impact que ça pouvait avoir. C'est-à-dire que la semaine de région, quand elle est passée, on avait eu un impact quand même pendant quelques semaines parce qu'on avait eu une note de dingue, on avait eu je crois 9,8 sur 10 de moyenne, c'était un record, c'était fou. Du coup quand même ça avait attiré vachement l'attention des gens, des médias et on a toujours eu la chance d'être bien relayé par les médias locaux et donc ça avait quand même déjà créé une petite émulation mais pas loin de ce qui nous est arrivé en fait après le... après la diffusion de la finale en mai 2023, où là, en fait, dès qu'on a eu gagné, je me souviendrai toujours, c'était Noemi Ognat qui était au jury, et qui nous tape sur l'épaule et nous dit Les cocos, vous n'allez pas vous remettre au boulot parce que vous allez voir l'effet Meilleure Boulangerie de France, ce n'est pas une légende. Et justement, il y avait des anciens vainqueurs qui étaient venus nous challenger sur la dernière épreuve. qui étaient justement débordelés aussi et qui nous ont dit vous allez voir que nous on est passé du simple au double ah oui et là c'est là que ça a mesuré en fait toujours pas parce que ça restait des paroles on s'est dit peut-être que peut-être qu'ils bossaient pas beaucoup avant on était un peu naïf on savait pas trop on savait que ça allait être chouette et puis bon toujours pareil dans cette volonté de bien faire on a tout organisé pour que ça explose vraiment parce qu'au final c'est ce qu'on avait envie bien sûr Et en fait oui, ça a été fou les premiers mois, on ne s'attendait pas à ça. C'était quasiment le double. Sauf qu'on bossait déjà très très bien.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te dire, ouais donc...

  • Speaker #1

    Le double, ici, c'était l'explosion en plein vol de tout le monde. Et puis on n'était pas prêts à aucun niveau, que ce soit... On avait beau recruter, on ne savait pas où on allait. Non, c'était génial, c'était vraiment... Et en fait, c'était des gens de partout.

  • Speaker #0

    C'était pas que du local pour le coup parce que c'est vrai que l'émission...

  • Speaker #1

    Ils venaient de Dax, les gens ils étaient fous.

  • Speaker #0

    Ils passaient le week-end. C'est ça en fait c'est particulier, c'est-à-dire que les gens maintenant sont, enfin depuis longtemps, sont prêts à faire des kilomètres pour aller tester des pâtisseries de Renan ou des... Ouais,

  • Speaker #1

    oui alors quand on n'a pas du tout la prétention de faire des trucs incroyables non plus mais c'est vrai que les gens en fait on n'arrivait pas à réaliser. Les gens et le... pire parce que du coup ça a été diffusé quasiment début juin ou fermé et après l'été les gens venaient en vacances exprès. Donc mon mari il est boulanger, il voulait venir sur Pau, donc on en passe trois jours à Pau, il est venu au salon de thé. Donc c'était génial en fait, c'était vraiment, on a eu un été de dingue. Et sauf que ce qui est le plus surprenant, c'est que ces chiffres là en fait, ils n'ont pas bougé depuis ce jour là. Même la clientèle, notre clientèle locale en fait, elle s'est pérennisée, elle n'a fait que grandir et donc c'était... Maintenant c'est notre quotidien. Oui, c'est fou. Les chiffres comparés au premier jour, on rigole maintenant.

  • Speaker #0

    Alors, tu restes très humble sur ce que vous faites, mais ton palmarès, le fait d'avoir gagné cette émission et tout ce que vous faites au quotidien, et le fait que la clientèle continue à être là et à venir, c'est que ce que vous proposez est quand même ultra qualitatif, gourmand. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'ailleurs... Comment tu qualifierais ce que vous proposez ? Est-ce qu'on t'a déjà demandé d'ailleurs de définir ?

  • Speaker #1

    Non, pas vraiment. En fait, oui, c'est presque gourmand. En fait, moi, le problème, c'est que je mettrais des noisettes partout. C'est un peu une signature,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    C'est un peu une chambre ici, tous mes salariés. De toute façon, dès qu'il n'y a pas de noisettes, tu n'aimes pas. Mais oui, c'est gourmand. En fait, on ne cherche pas à faire des... produits hyper élaborés, élitistes, parce que moi, ce que je voulais, c'était de montrer aux gens qu'une boulangerie, pour moi, ma vision d'une boulangerie normale, c'est ce qu'on fait nous, c'est la rigueur qu'on y met, c'est le beau, le bon, le bien présenté. Mais je ne suis jamais satisfait de ce qu'on fait. C'est ma façon de penser. Pour moi, tout ce qu'on fait aujourd'hui, on pourrait tout faire mieux. Mais c'est très dur.

  • Speaker #0

    Tu vises l'excellence, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    mais après, la vie fait que tu as des contraintes, que ce soit en termes de logistique, de matière première, de coût, de personnel. Et puis, comme je te disais tout à l'heure, je ne peux pas imposer à tout le monde d'avoir ma vision, de faire comme moi, je voudrais le... Donc, c'est là où j'ai vraiment travaillé sur moi-même et que j'ai appris à accepter que... Voilà. Donc, oui, des fois... c'est rare mais des fois je relativise je me dis bon c'est ce qu'on fait c'est déjà top mais en fait j'aime pas me comparer c'est à dire que je trouve que de se comparer ça te tire pas forcément au vélo moi je me compare à personne comme ça je veux que ce soit toujours nickel je veux que mes équipes vous pouvez les faire témoigner vous allez rigoler ils savent que je veux que ce soit bien aligné que ce soit bien rangé qu'on met pas deux couleurs côte à côte c'est des petits détails qui font de notre univers que tout est charme Plus ou moins nickel, joli, achalandé. C'est ma vision du truc, mais pour me définir vraiment, gourmand, effet maison, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est simple,

  • Speaker #1

    mais efficace. Déjà important, oui.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    oui. Déjà, c'est déjà très bien. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que tu disais, cette rigueur, les gens qui ont déjà eu la chance de venir, notamment dans la boutique de peau, ils s'en rendent compte. C'est vrai que tu disais cet alignement, cette rigueur.

  • Speaker #1

    Oui, ça paraît.

  • Speaker #0

    J'y serais plus attentive, mais c'est vrai que je regarderais les couleurs.

  • Speaker #1

    ouais tu rigoles mais c'est des petits détails et moi ça me rend fou mais tu travailles le lâcher prise oui j'essaye j'essaye j'essaye maintenant j'ai mon responsable de boutique sur qui je peux me décharger et faire passer les messages mais c'est vrai ça tu disais c'est important aussi le fait d'être bien accompagné

  • Speaker #0

    d'avoir une équipe sur laquelle on peut s'appuyer ça c'est au fur et à mesure des années t'as appris aussi à Voilà, à t'organiser, à te structurer différemment. Oui,

  • Speaker #1

    par la force des choses. Parce que l'explosion des chiffres, l'explosion de tout ça, j'ai dû apprendre à déléguer, j'ai dû apprendre à faire confiance. J'ai eu toujours pareil. Moi, je dis toujours, c'est de la chance. Et tout le monde me dit, mais non, tu te la provoques. Je ne suis pas quand on me dit ça. Mais je me suis toujours, j'ai toujours eu la chance d'être bien entouré. La première personne qui m'a suivi, c'est ma compagne, parce qu'elle n'était pas du métier du tout. Et à la base, elle avait pris un congé de six mois pour qu'on se lance. Et après, elle devait retourner dans son métier d'origine, on va dire. Après, elle a pris goût au confort qu'on avait en tant qu'employeur. Et du coup elle est restée avec moi mais heureusement parce que maintenant je serai incapable de gérer ce qu'elle gère sur le social, l'administratif, je suis vraiment une bille.

  • Speaker #0

    Donc vous faites un binôme en fait ?

  • Speaker #1

    On fait un binôme, oui on fait un binôme. Et heureusement, ça a été vraiment la première personne. Et après, je me suis entouré de personnes clés, notamment Antoine, mon chef pâtissier, qui est arrivé juste avant qu'on ouvre la boutique à peau. Donc, ça a été la première personne à qui j'ai fait confiance, à qui j'ai laissé les rênes. Parce qu'avec deux points de vente, avec le labo et la boutique à peau, moi, je n'étais plus du tout en prod, ou beaucoup moins, donc ce n'était pas facile. Et ça a été... Ça se passe toujours hyper bien. Et donc j'ai de la chance de l'avoir trouvé, j'ai de la chance de le garder. Et voilà, toute l'équipe s'est formée petit à petit, que ce soit mes boulangers, mes vendeurs, mes responsables maintenant. Donc voilà, c'est vraiment un travail d'équipe. Et c'est pour ça que l'émission La Meilleure Boulangerie de France, elle était un peu différente quand même dans ma vision, parce que ce n'était pas ma personne qui était mise en avant. Alors un petit peu parce que ça reste de la télé, ils le scénarisent, machin, comme ils le veulent. Mais c'était aussi de montrer... travail de tout le monde et ça c'était vraiment chouette même si tout le monde n'apparaît pas à la caméra et c'est un petit peu dommage mais bon on était déjà une trentaine et tout le monde n'allait pas passer deux minutes devant la caméra mais vraiment voilà c'est un travail d'équipe et

  • Speaker #0

    un travail du quotidien on va dire de rigueur et de vouloir bien faire et d'organisation d'organisation de logistique de tout ce qui va avec quoi et alors aujourd'hui si on doit parler chiffres vous êtes combien tu as combien de collaborateurs qui travaillent avec toi

  • Speaker #1

    Alors du coup maintenant on est 50 ou 52 là. C'est un 50-50. Oui, ça n'a plus rien à voir. C'est pour ça que mon métier a vraiment changé.

  • Speaker #0

    Et donc combien de points de vente et de boulangerie aujourd'hui actuellement ?

  • Speaker #1

    Alors du coup on a ouvert notre deuxième point de vente là tout récemment à Nosti. Donc c'était pareil, un peu dans le même schéma que la première. C'était un client à nous en pâtisserie. Et petit à petit en fait on... On s'y est intéressé de plus en plus. On n'avait pas de... On a dû... Enfin, on a dû... J'ai dû me canaliser un peu parce qu'on n'avait pas la capacité de produire plus. En fait, on était déjà au taquet avec l'émission. On n'était pas bien. On était dans un labo beaucoup trop petit. Et c'est vrai qu'on avait un projet de laboratoire qui était dans les tuyaux, mais qui n'avançait pas. Du coup, on a ouvert que là, en 2024, cette deuxième boutique et notre labo de production, justement, dans lequel on est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est là depuis fin 2023, donc voilà, on a ces deux boulangeries qui nous appartiennent, ce labo de prod et après toujours notre clientèle restaurateur, que ce soit en pain ou en pâtisserie. Voilà, on est une belle petite équipe avec de la logistique, on a des personnes qui ne font que de l'administratif, des personnes qui ne font que de la livraison. des boulangers, des pâtissiers, des touriers, des plongeurs.

  • Speaker #0

    C'est une galaxie de métiers.

  • Speaker #1

    Exactement, tout à fait. Moi, je suis là au milieu, le chef d'orchestre. C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas toujours facile parce qu'on se rend compte que boulanger et pâtissier, c'est deux métiers différents. On les fait cohabiter maintenant sous notre labo de prod. Mais voilà, c'est mon quotidien, ça.

  • Speaker #0

    Et quand tu te retournes et que tu vois sur les dix dernières années, comment tu as réussi à... Tu te retournes des fois ou tu n'as pas ça ? Non,

  • Speaker #1

    c'est ce que j'allais te dire, je ne me retourne jamais.

  • Speaker #0

    Tu ne te retournes pas ?

  • Speaker #1

    Franchement, non, pas du tout. Je suis plutôt du genre à regarder loin devant. Enfin, même pas loin, à regarder loin devant. Mais c'est vrai que je ne me retourne pas parce que je ne sais pas, ça c'est fait. En fait, le passé, je me dis, c'est fait, c'est fait, c'est super. Après, des fois, quand même, je relativise et j'ai la chance d'avoir... mon responsable de boutique est là depuis pas longtemps mais qui souvent limite il me met des claques il me dit attends regarde ce qu'on fait, regarde ce que t'as fait tranquille tu vois, mais c'est mon exigence et ça personne peut me changer donc ça je regarde pas vraiment vers derrière mais quand je regarde oui je suis content et alors tu dis que tu regardes devant,

  • Speaker #0

    t'as encore des projets j'imagine, plein d'idées, des choses que tu voudrais mettre en place ?

  • Speaker #1

    Alors oui, des projets, bien sûr qu'on en aurait plein parce qu'on a compris qu'on avait quelque chose de bon entre les doigts, entre guillemets, dans nos concepts de faire maison, de rester dans des créneaux et des tarifs abordables, de montrer qu'on peut faire de la bonne marchandise juste en respectant vraiment les produits, que ce soit joli, mais on est sur des tarifs tout à fait normaux de boulangerie. Et en fait on sait que le potentiel il est là tout le temps, on nous dit il faudrait ouvrir là, il faudrait ouvrir là. Là la problématique qui se pose vraiment c'est le personnel, pas qu'on ne trouve pas ou qu'on n'a pas des bonnes personnes, mais c'est que c'est quand même dur dans notre métier où on fabrique tout de A à Z. Ou par exemple là notre deuxième boutique elle nous met vraiment dans le jus parce que... Parce que quand vous faites, je ne sais pas moi, 300 ou 400 gâteaux tous les jours, il faut tout faire. Ça part du biscuit, du praliné, de la crème, du machin, de la logistique, de la livraison. Il faut acheter des caisses. Donc, c'est les projets, oui, bien sûr, que ça nous fait rêver de faire d'autres boutiques. Mais il faut qu'on trouve le juste milieu pour ne pas que ça nous dépasse et qu'on garde ce côté quand même qualité qui fait notre renommée, entre guillemets. Donc, on a envie de faire plein de choses, du chocolat, de la glace. Donc, ça, c'est dans les tuyaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est vraiment mon petit truc, ça ça y est longtemps que ça me travaille et j'ai vraiment envie de vendre de la glace et du chocolat.

  • Speaker #0

    C'est des choses que tu as déjà travaillé dans tes précédentes expériences ?

  • Speaker #1

    Non, enfin dans mes diplômes, j'ai toujours, entre guillemets, je touche à tout dès que ça se rapproche de ce métier là.

  • Speaker #0

    Comment tu travailles d'ailleurs ? T'expérimentes ?

  • Speaker #1

    Non pas assez, on n'a pas le temps. Mais ça fait rêver de se dire, ouais je suis dans... Tu vois, le petit coin où on est, à la base, c'était pour mon chef et pour moi.

  • Speaker #0

    Pour tester, pour créer.

  • Speaker #1

    Pour créer des nouvelles recettes. Rien du tout, on est sous l'eau tout le temps et il sert juste à la salle de pause. Mais non, on expérimente ensemble quand on peut. Après, on se rend compte aussi, comme je te disais, que les gens viennent chez nous parce qu'il y a des choses simples, en fait. Alors, il y a des choses simples.

  • Speaker #0

    En apparence ?

  • Speaker #1

    Toujours bien faites, oui, voilà. C'est ce que j'allais dire. Et en apparence, mais ça demande du boulot et il y a de la diversité. Mais on se rend compte, les gens ne viennent pas chercher un gâteau à 7 ou 8 euros avec des fleurs infusées. Ce n'est pas notre créneau. Du coup, on est quand même un petit peu cantonné à ce qu'on fait sur des choses simples, mais bien faites.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'enlève pas l'innovation pour autant ou la créativité ?

  • Speaker #1

    On se rend compte que l'innovation, elle est dure proportionnellement. On en parle souvent. Tu fais un gâteau à la coco, tu vas en vendre 5. Et un gâteau au chocolat, tu en vendras 40. le retourner dans tous les sens le gâteau à coco il peut être exceptionnel que nous on se rend compte que notre client enfin notre clientèle, après c'est notre clientèle on se les on se les crée comme ça, on a une clientèle du quotidien c'est à dire une clientèle qui vient dans une boulangerie ok il y a des bons produits, ils sont contents mais ils cherchent pas à aller dans un truc où ils vont trouver des goûts particuliers, alors on essaye à des qu'on peut mais là déjà on essaye de faire ce qu'on peut

  • Speaker #0

    et de faire ce qui se vend donc voilà dans la partie création malheureusement en ce moment elle est un peu à l'arrêt après c'est compliqué comme tu disais de se dégager du temps pour pouvoir créer parce que le processus de création il prend parfois du temps aussi et

  • Speaker #1

    c'est quelque chose qui est précieux si tu veux bien construire au quotidien si tu veux mettre quelque chose en place vu les quantités qu'on passe maintenant tout est compliqué donc il faut acheter des moules machin Et puis nous on va décider de quelque chose avec mon chef, mais après derrière on est 10 ou 12 pâtissiers tout le temps. Donc il faut faire passer les recettes, montrer les procédés.

  • Speaker #0

    Oui c'est une organisation.

  • Speaker #1

    Là c'est vrai que là ce qu'on fait ça roule, on est habitué, donc c'est toujours très difficile d'amener de la nouveauté.

  • Speaker #0

    Alors est-ce que toi tu fais en sorte d'être régulièrement dans les deux boutiques ? J'imagine que les gens ils aiment bien aussi te voir et échanger avec toi, voir faire des selfies j'imagine, je sais pas.

  • Speaker #1

    Oui ça arrive, ça arrive moins là depuis que ça s'est tassé un peu.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est ton nom quand même qui est affiché partout, il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, c'est un truc que moi je... Tu sais des fois je me dis mais pourquoi... On en revient toujours à mon responsable, lui il a halluciné parce qu'il n'est pas d'ici. Donc il est arrivé de Toulouse, il m'a dit mais tu te rends pas compte ? Il me dit les gens ils viennent à boutique. ils regardent, ils savent pas si c'est toi, ils osent pas demander alors du coup ils me demandent à moi vous êtes le patron ? Et non, en fait j'y passe, peut-être pas tous les jours mais quasiment tous les jours je passe voir toutes mes équipes que ce soit à Pau, à Noustie ou ici au Labo, c'est vrai que maintenant je suis un peu plus ici au Labo parce qu'on a centralisé beaucoup de choses mais oui oui moi j'adore, en fait moi j'adore les clients aussi mais c'est vrai que j'adore aller voir mes équipes en priorité. Et je sais que ça fait toujours plaisir à des gens. Bien sûr. Il y a des gens qui sont contents de me voir et de discuter. Ça fait toujours plaisir quand les gens vous félicitent ou quoi que ce soit. Mais en fait, moi, maintenant, on me félicite. Mais à la base, les gens, ce n'est pas moi qui y fais. Donc, je n'ose pas leur dire. Mais il y a des gens qui pensaient encore que je faisais tout moi. on a connu ça tu ne dors pas d'ailleurs la connu non mais tu rigoles mais on a connu une période où quand on a grossi en fait après l'émission où je fais plus trop quand c'était non peut-être quand on a ouvert à peau où j'étais plus en prod en fait les gens commencent à dire oui mais c'est jean baptiste qui le fait si c'est pas lui ouais limite c'était ça c'était l'enfer jean baptiste il a deux bras deux jambes Oui, on a eu ça. Alors là, c'est totalement passé parce qu'on communique vachement sur les réseaux, sur nos équipes, dans les journaux. Moi, je n'aime pas me mettre moi en avant. C'est-à-dire que moi, c'est ma vision, c'est mes recettes, tout ce que vous voulez. Mais ce qui fait qu'on y arrive, c'est les 50 gens qui travaillent avec moi parce que moi tout seul, je ne serais pas bien. Je ne pourrais pas faire tout ce qu'ils font. Donc voilà, ça, c'est une réalité. C'est vrai que j'aime bien aller les voir. Ils sont contents de me voir aussi, j'espère, la plupart du temps. et on boit le café tous les matins je suis là quand même c'est un moment privilégié aussi pour toi alors d'une c'est un moment calme parce que le téléphone ne sonne pas et que j'aime bien me lever tôt t'as gardé cette habitude ? en fait je me l'impose c'est dans ma volonté de montrer à mes équipes que je suis là c'est à dire que je pourrais très honnêtement hors période très difficile je... pourrais faire sans venir si j'arrivais à 9h, ils s'en foutent ils seront presque même plus contents que je sois pas là parce que je vais pas leur dire qu'il faut ranger ça ou ça mais je me l'impose parce que oui je veux leur montrer que je suis là, que je les laisse pas tomber que je suis là j'ai beaucoup de mal avec ça c'est à dire que si j'y vais au delà de 7h ou 6h30 je me sens pas bien je culpabilise presque Alors qu'en soit ils s'en foutent parce que les bélots il est fait pareil. Mais pour toi,

  • Speaker #0

    toi t'en as besoin ?

  • Speaker #1

    J'en ai besoin, sinon je suis pas bien. Mais il faut s'écouter. Je suis pas bien, j'aime bien, ça me fait toujours du bien. Mais c'est vrai que j'ai ce côté un peu où je veux rester proche d'eux et leur montrer que je suis là. Que je sais faire encore parce que des fois je leur montre.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est important. Tout à l'heure tu parlais justement de mettre en avant les équipes sur les réseaux sociaux. Toi les réseaux sociaux c'est quelque chose que tu utilises aussi parce que c'est important aussi de communiquer. Alors j'imagine qu'il y a eu l'effet Meilleure Boulangerie de France.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est quelque chose que toi tu apprécies au quotidien de montrer aussi un peu les coulisses ou d'expliquer un petit peu comment tu travailles.

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, ça rejoint un peu ce que je te disais par rapport au fait que moi tout seul je suis entre guillemets pas grand chose. Donc oui on aime bien montrer, on a chargé justement une agence. de communication pour travailler là-dessus. Et je sais que ça fait plaisir aussi à mes collaborateurs. Alors, il y en a qui n'aiment pas. On leur demande toujours l'avis, mais c'est vrai que c'est intéressant. Et puis, on se rend compte que les gens aiment voir parce qu'on est dans des métiers, alors je ne connais pas le terme, mais c'est-à-dire que c'est Instagramable, on va dire. C'est joli,

  • Speaker #0

    les gens.

  • Speaker #1

    Mais c'est toujours pareil. Pour moi, ça, ça a été une grande épreuve de confier la communication parce que, en fait, j'aime tellement maîtriser tout. que moi si tu filmes un poste de travail où il y a un peu un truc qui déborde, ça me rendait fou. Ou que la photo du croissant ne soit pas nickel. Mais d'un côté, ça y est, là maintenant je suis passé à autre chose. Alors on garde toujours la main sur ce qu'on fait et on nous consulte. Mais c'est vrai que je relativise parce qu'il faut être lucide. Les croissants ne sont pas tous les jours parfaits. Les gâteaux ne sont pas tous les jours parfaits. Même si franchement, on s'en sort très très très très bien. Mais voilà, c'est pour mettre un croissant de concours et que le mec arrive à la boutique, qu'il s'y connaisse un peu, il dit Attends, le croissant que j'ai vu sur les réseaux, il ne répond pas à ça. Donc on s'y fait. Mais ce qui est drôle, c'est que maintenant, c'est mes équipes, mes garçons, souvent en boulangerie, ils ont posté ça, le croissant n'était pas nickel. Et je dis Ah les gars, c'est la réalité. C'est-à-dire que les films de la com, elles ne savent pas que le croissant n'est pas parfait. Parce que 95% des gens ne sont pas du métier, voire 99%.

  • Speaker #0

    Et puis qu'on n'est pas jury de concours non plus.

  • Speaker #1

    On s'en fout, le croissant, il est bon. C'est ce que j'allais dire. Mais d'un côté, c'est une petite victoire pour moi. C'est-à-dire qu'ils sont dans ma façon de voir. Et donc ça, c'est vraiment une réussite. Et moi, ce que je leur dis toujours, pour moi, la vie, c'est presque tous les jours un concours. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Cette exigence, tu la transmets aussi.

  • Speaker #1

    En fait, je me dis, quitte à faire, je leur dis, tu le fais, fais-le bien. ça va te prendre autant de temps de bien le faire que de mal le faire. Souvent, c'est la réalité. Et puis moi aussi, on leur dit, prenez deux minutes de plus pour le faire, mais faites-le vraiment bien. Et ça, c'est dur, même on le voit pour des gens qui viennent de l'extérieur ou d'autres boîtes où on leur demande peut-être plus de rentabilité, plus de courir un peu partout. Pour moi, c'est dur et pour mes équipes, c'est dur. On leur dit, non, non, mais prends ton temps. Ici, tu peux t'appliquer. On préfère que tu perdes deux minutes, mais que ce soit nickel. Et donc ça c'est une vraie mentalité et petit à petit tout le monde y a pris goût et c'est ce qui fait que notre vitrine elle est toujours nickel parce que tu sois vendeuse chez moi ou chez quelqu'un d'autre, peut-être que chez quelqu'un d'autre. Ouais vas-y, mets les croissants, qu'ils soient à l'endroit ou à l'envers. Moi, s'ils ne sont pas tous dans le même sens, ils savent que ça va me gonfler. Donc, dès le moment où c'est dit, tu t'imprègnes entre guillemets de cet ADN que j'affectionne, où c'est nickel, c'est propre, après ça roule. Ça fait un peu barjot comme ça.

  • Speaker #0

    Non, non, pas du tout. Non, mais après, c'est intéressant. Et puis, comme tu le disais aussi, c'est ton image et l'image de tes équipes qui est engagée. Donc, quand on t'écoute et quand on entend aussi l'exigence que toi, tu t'imposes aussi au quotidien, c'est normal aussi que ça infuse sur les équipes et sur ce que tu commercialises au quotidien. On a parlé des concours, juste, parce que c'est vrai qu'on ne l'a pas évoqué, est-ce que tu peux quand même redonner ton palmarès et tes victoires successives sur les différentes réalisations que tu as eues ?

  • Speaker #1

    Mes défaites ?

  • Speaker #0

    Non, oui, on peut en parler.

  • Speaker #1

    Ah bah, ça fait partie de moi maintenant.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça construit autant que les victoires,

  • Speaker #1

    voire plus. Voire peut-être plus, ouais, tout à fait. Bon, le palmarès, on l'a fait vite fait, mais c'est toujours pareil. Il y a eu ces concours jeunes, les médailles d'or Olympiades boulangerie, le concours de meilleur jeune boulanger de France en 2011. Et du coup, après, j'ai fait la Coupe du monde des apprentis.

  • Speaker #0

    Rien que ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'équipe de France avec mon collègue. Là, on finit second et moi, j'avais eu un titre honorifique de meilleur brioche du monde. C'est la classe. Super, oui. Maintenant, c'était il y a 13 ans. Donc ça, c'était en Allemagne. T'as voyagé,

  • Speaker #0

    du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai voyagé parce qu'on voyage pas du tout. J'étais pas des grands voyageurs avec mes parents. Et c'est vrai que ça m'a fait voyager. Donc ça, c'était 2011. Et après, il y a eu la Coupe de France et la Coupe d'Europe, du coup, avec les grands. Donc là, c'était fou. Parce que cette Coupe de France, on y a été vraiment au talent. Et c'est une compétition qui est très relevée, qui oscillera tous les deux ans. Et entre guillemets, on est arrivé là un peu. Un peu les trois jeunes machin. Et on était suivis par M6 déjà à l'époque. Donc ça, c'était génial parce que c'était 66 minutes. Et ce qui nous a toujours fait rigoler, c'est qu'ils suivaient trois équipes. Il y avait les favoris. Il y avait des mecs qui venaient de Chine, qui étaient des Français expatriés en Chine. Et il y avait nous, entre guillemets, les jeunes un peu sympas. Sauf que je pense que dans les plans, les jeunes un peu sympas, ils n'étaient pas là pour gagner. Et du coup, nous, on faisait quand rigoler pendant l'épreuve et tout. Et après on avait quand même bossé vraiment dur mais c'est pareil c'était mes deux collègues Gaëtan et Nicolas ils sont comme moi c'est à dire qu'on était pareil hyper exigeant donc nous on pensait être pas prêt ou pas tru mais en fait on était méga prêt. Vous étiez affûté. Mais oui mais tu vois toujours entre guillemets c'est difficile c'est pas se dévaloriser mais après c'est bon on est pas prêt machin on y va écoute on verra et en fait on était méga prêt on a gagné. Et du coup, ça, c'était top en 2019. Et après, du coup, ça nous a ouvert les portes de la Coupe d'Europe. Et là, par contre, plus dur, c'était en octobre 2019. Et moi, je sortais d'une période un peu noire encore, où j'étais un peu perdu. J'avais quitté l'éducation nationale et je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Et donc, non, non, pareil, on s'était mis au boulot à fond, à fond, à fond les ballons. Et du coup, on gagnait aussi tout juste, mais gagné, toujours suivi par M6 parce qu'en fait, on leur avait tellement... On en avait tellement plus, je pense, au premier coup.

  • Speaker #0

    On reste en contact et on respire.

  • Speaker #1

    Du coup, six mois après, revolote, 66 minutes, grand format. Et là, du coup, c'était un peu différent parce que là, on était les favoris, donc on avait un peu plus la pression. C'était en France, en plus. Donc ça s'était bien fini. C'était chaud, mais ça s'était bien fini devant les Italiens. Après, qu'est-ce qu'il y a eu ? Du coup, la meilleure boulangerie de France en 2023.

  • Speaker #0

    Oui. Et après, il y a des titres particuliers aussi sur...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux nous dire là sur les produits ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ouf. Ah oui, là, on a un palmarès.

  • Speaker #0

    Non, mais tu minimises le palmarès, il est quand même juste impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est pareil parce que ça, alors les titres là dont on va parler, c'est entre guillemets, là, c'est pas moi parce que moi, je me présente jamais à ces concours-là, mais c'est vrai qu'on a gagné la meilleure baguette du Bern en 2021, en 2024, en 2024, ouais, on a regagné cette année. Mais ça c'est toujours un de mes salariés qui y participent. Du coup cette année, mon salarié Fred il a été en finale nationale de la meilleure baguette. Donc il a fini troisième, médaille de bronze nationale du concours de la meilleure baguette tradition. Donc c'est vrai que c'est cool. Oui en fait, c'est un truc mais c'est vrai qu'ils sont à fond. Donc c'est vrai qu'on a eu ça, on a eu le concours du meilleur croissant, on a gagné le meilleur croissant régional, le département, deux fois je crois. On a gagné la meilleure galette brioche l'année dernière, la meilleure galette frangipane.

  • Speaker #0

    Non mais c'est... Oui,

  • Speaker #1

    mais parce que je vous dis, mes équipes, elles sont à fond. C'est-à-dire qu'elles sont... Déjà, il faut savoir que la moyenne d'âge, ça doit être 23.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Tu as une équipe super jeune. Oui, 23, maxi, 23, 24. Donc, équipe super jeune. La plupart, c'est soit des anciens élèves à moi. Donc, ça, c'est fou quand même. J'en ai pas mal maintenant qui sont passés par Morlas ou pas. Ou alors, des jeunes qui sortent de la chambre des métiers de peau avec qui on a une relation vraiment de confiance. Et du coup... On a la chance entre guillemets de récupérer tous les ans les très bons et ils savent que s'ils sont bons ils peuvent venir chez nous donc en fait on a une équipe dingue c'est à dire que les gars sont à fond ils veulent tous faire des concours ils veulent challenger tout le temps ils veulent que le magasin soit nickel donc c'est moi c'est ma réussite en fait ça c'est à dire que je m'entoure de gens qui ont qui ont pris un petit peu de ma mentalité donc c'est cool donc il y a eu tous ces titres effectivement

  • Speaker #0

    quand on réfléchit. Et toi, t'as gardé un lien avec la formation ou du moins les... Alors, peut-être pas la formation directement, mais tu proposes de temps en temps des ateliers.

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu as voulu garder en fait, ce contact ? Oui,

  • Speaker #1

    parce que alors ça, c'est quelque chose que je faisais depuis quand même un bon petit moment, depuis 2019, je pense, ou depuis... à la suite en fait de cette médiatisation entre guillemets gratuite, tu vois, avec M6, machin. J'ai fait des ateliers pâtisserie. donc je les faisais à Bénéjac, c'était un peu compliqué mais maintenant on les fait ici à Assat dans la pièce dans laquelle on est et j'ai toujours aimé ça c'est à dire que je reçois huit personnes on fait un atelier le samedi matin et les gens adorent bah oui les gens adorent alors après l'émission ça a été encore il y avait beaucoup de demandes encore au niveau super là d'ailleurs on n'en vend plus parce que c'est on en vend à la en taquet donc c'est à dire que les gens offrent ça en cadeau et donc ça marche ça marche super bien mais c'est vrai que j'ai J'ai quand même une vie déjà bien remplie, donc les samedis matins c'est notre plus grosse journée. Donc je suis quand même toujours plus ou moins dans les labos à droite à gauche et donc ça me prend du temps. Et puis toujours pareil, quand je le fais, je veux bien le faire. Donc les gens qui sont venus maintenant, ils peuvent en témoigner. On passe un super moment, mais c'est vrai que ça part du petit-déj, on fait la visite des labos. Je leur explique mon histoire, l'histoire de l'entreprise. Après on fait un gâteau, ils repartent avec moi, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est pas juste un atelier en fait. Ah non,

  • Speaker #1

    non. Bah du coup, l'idée c'est vraiment de vivre une petite expérience grangée, entre guillemets. Mais je sais qu'en fait, les gens recherchent ça. Ouais, ouais. Parce qu'il y a des gens qui s'en foutent du gâteau. Ils sont super mauvais. Ouais, alors, bon, il y en a. Il y en a, mais on s'en sort toujours ça. Mais je vois qu'il y a, en fait, je capte direct dans les questions. Et en fait, il y a des gens qui viennent plus pour moi. Ouais, ouais. Pour comprendre un peu, machin, machin. Que du gâteau, le gâteau, ils s'en foutent, ils le referont jamais.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'après, il faut du matériel aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Il faut du matériel. Donc, c'est hyper agréable parce qu'en fait, on passe toujours des bons moments. Parce que soit il y a des passionnés qui sont vraiment là pour le gâteau. Des fois, il y a des gens qui ne me connaissent pas. Ils se sont fait offrir ça. Et donc, moi, j'aime autant. Et on a aussi des gens qui viennent pour comprendre. Et donc, maintenant, effectivement, on fait... On fait le petit déj ensemble, et après on fait la visite du labo, il voit les équipes, il voit l'envers du décor, et c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est important aussi de montrer, d'être transparent.

  • Speaker #1

    Oui, hyper transparent là-dessus. Il voit qu'on ment pas, qu'on fait tout maison, qu'il y a des jeunes derrière, qu'il y a des gens qui bossent, et ça explique aussi, ça permet de comprendre que ça reste humain. En fait, moi, il y a un truc dont on n'a pas parlé, qui est très dur pour moi, c'est les critiques.

  • Speaker #0

    Oui. C'est vrai qu'on n'en a pas parlé.

  • Speaker #1

    Non, parce que... Comment tu les gères ? On en a peu, heureusement. Tu n'as pas le choix. Les critiques, maintenant, c'est les réseaux, c'est les avis Google, les trucs. C'est hyper dur, ça.

  • Speaker #0

    Après, dans vos métiers, vous êtes au quotidien soumis aux critiques. C'est vrai qu'en métier de bouche, c'est quand même le métier où les critiques peuvent être quasi quotidiennes. Alors comme tu le dis, heureusement que vous avez la chance, mais c'est parce que vous travaillez très bien de ne pas trop en avoir. Mais c'est vrai que je trouve qu'il y a une part d'injustice, j'imagine. Enfin, c'est peut-être perçu comme ça quand les gens critiquent, mais via des canaux.

  • Speaker #1

    Exactement, notamment ces avis Google où c'est très dur. Et c'est dur parce que tu peux être mécontent. Et puis, comme je te dis, on est des humains. Et puis, les goûts, les couleurs, c'est hyper difficile. Mais des fois... Alors quand tu as un avis une étoile parce que le parking il y a un trou bon là à la limite tu vois ça m'embête mais ça me touche pas mais quand c'est par rapport au produit à la qualité ou quoi c'est vrai que c'est dur parce que tu bosses tu fais tout maison et tu sais qu'il y a des grands groupes ou des chaînes qui vendent que du sur j'ai personne qui en dit rien ou chez qui tu payes ton croissant plus cher que chez nous et on leur dit rien tu vois enfin moi ça m'a fait halluciner ça parce que les gens le réalisent pas mais si vous comparez un peu les prix les viennoiseries elles sont plus chères dans les chaînes de boulangerie ou au même prix sauf que c'est de la merde c'est pas la même qualité on est bien d'accord des gars qui sont passionnés et donc c'est dur toujours mais même pour les équipes ils supportent pas ça les impacte et ils demandent en ce moment machin alors très honnêtement y en a pas beaucoup je crois qu'on a 4,6 de moyenne donc tu vois ça va c'est clair mais voilà les critiques c'est dur et les gens en fait vu qu'on est entre guillemets

  • Speaker #0

    réputés maintenant machin ils sont encore plus dur alors ça c'est compliqué c'est à dire que les gens dès le moment où ils viennent chez nous on n'a pas le droit à l'erreur quoi ouais mais ça je pense que malheureusement c'est une tendance après ça n'empêche que ça reste difficile

  • Speaker #1

    ça reste nouveau quand même tout ça parce qu'avant il n'y avait pas tout ça là les gens ils sont hyper perdure enfin il perdure je relativise quand même parce que parce que tout va bien et qu'on fait tout pour pas qu'ils aient de mauvais de mauvais avis mais bon ça peut ça peut toujours arriver puis l'erreur est humaine.

  • Speaker #0

    Et du coup, t'as beaucoup de gens qui te contactent via les réseaux sociaux directement, qui échangent avec toi, c'est...

  • Speaker #1

    Ouais, c'est surtout des gens du métier, en fait. Ça, c'est rigolo. Depuis l'émission, beaucoup, parce que des gens qui vont participer à l'émission...

  • Speaker #0

    On te demande des conseils.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Il y en a plein, des jeunes et tout, des gens qui sont installés ou pas. Donc les réseaux sociaux pour nous, tu en parlais tout à l'heure, c'est vrai que c'est quelque chose sur lequel on a surfé de suite après l'émission parce que c'était important pour nous. Et je pense que maintenant, le métier a évolué et tu as besoin d'y être et tu as besoin d'être performant là-dessus parce qu'inconsciemment, tu vois, on a une boutique en ligne. Notre boutique en ligne, on peut mettre des liens facilement, on peut créer de l'envie, susciter de l'achat d'impulsion. Tu vois, les gens, tu postes un beau gâteau, machin, tu es en train de le pocher, il y a un lien, tu cliques, tu peux l'acheter. Enfin, c'est... Ça, c'est notre force. On a vraiment mis l'accent sur les réseaux. Mais oui, il y a des gens qui me contactent. C'est rigolo. J'adore. Je leur réponds, je suis content. Il y a aussi une chose, c'est que ça nous permet de recruter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est phénoménal.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, tu disais que tu avais des anciens élèves, notamment issus du lycée hôtelier et des formations dans lesquelles tu es intervenu qui faisaient partie de tes effectifs. Les métiers de la boulangerie et de la pâtisserie, c'est où ? ce sont des métiers difficiles. Malgré toute la médiatisation qu'il y a sur les métiers de bouche ou sur les émissions auxquelles tu as participé qui mettent en valeur ces métiers, ça reste quand même des métiers où c'est compliqué de recruter ?

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, ce sont des métiers difficiles dans l'ensemble des métiers de bouche. C'est vrai que... Là aussi, on a une vision différente et qui nous permet de ne pas trop nous plaindre. Parce que dès le départ, on a pris des décisions assez fortes où on serait fermé tous les dimanches et tous les jours fériés. Pour une palangerie pâtisserie, c'était inconcevable il y a quelques années. Et là-dessus, on a de suite été raccord avec mes équipes et ma compagne. C'est-à-dire que la boutique de peau, on l'a fermée le dimanche. Le laboratoire de production est fermé. Personne n'a travaillé le dimanche chez nous. Dès que possible, ils ont un samedi, donc ils ont leur week-end. On leur donne leur jour de repos. On est très réglo sur tout ce qui est heures sup, machin, parce que c'est des métiers où il y a eu trop d'abus et trop de gens. écoeurés par des patrons ou par des structures où ils n'ont pas été récompensés pour leur travail. Donc là-dessus, nous, on ne se plaît pas parce qu'on a des avantages que d'autres n'ont pas, qui ne peuvent pas se permettre de fermer le dimanche. ou les jours fériés. Donc nous, c'est nos volumes de chiffres qui font que c'était prévu comme ça. Et nos business plans, on les fera que sur des boutiques où on sera fermé le dimanche parce que c'est le confort du salarié. C'est une facilité de recrutement. Quand tu es un salarié de 20 ans, surtout moi avec des gens de 18 à 25 ans, quand tes copains travaillent tous les week-ends, qu'ils leur disent Moi, je bosse chez Grand G, on ne bosse pas le dimanche. C'est vraiment un avantage. Et puis, on a un outil de travail pour... tout neuf.

  • Speaker #0

    C'est important que tu aies les conditions de travail,

  • Speaker #1

    c'est vrai que... On y passe plus de temps qu'à la maison. Donc, nous, on avait besoin de cet outil-là qui est merveilleux où les gens, tout est fait pour qu'ils s'y mettent. Ils ont des beaux vestiaires, ils ont tout qui est du matériel neuf. Donc, nous, on est le mauvais exemple pour le recrutement parce qu'il y a aussi ce côté notoriété qui fait que... Les gens viennent... Et puis beaucoup les jeunes. En fait, on a des demandes à fin de salle. On pourrait... Je ne peux pas te mentir, je pense qu'on a 200 demandes d'apprentissage par an. C'est énorme. Entre les boulangers et les farcistes. Toute l'année, on reçoit des mails. Il y a des gens pas d'ici. C'est génial. C'est génial parce qu'on a l'embarras du choix. Et notamment, tu vois ce que tu disais pour les réseaux. Quand on met une annonce sur les réseaux.

  • Speaker #0

    Oui, tu en as mis une il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #1

    On en a mis une récemment parce qu'on est dans le dur et qu'on a besoin d'agrandir les équipes. Tu trouves. tu vois et mes collègues certains me disent mais tiens mais on trouve personne donc c'est difficile pour moi je peux pas me vanter de ça parce que c'est toujours pareil j'ai travaillé pour machin tout ce que vous voulez c'est vrai que moi je vois mes collègues c'est un cercle vicieux parce que s'ils n'arrivent pas à recruter peut-être qu'ils peuvent pas faire maison parce qu'ils n'ont pas de main d'oeuvre bien sûr donc après voilà c'est tout un tout un engrenage qui est difficile nous on est dans une bonne dynamique et maintenant c'est à moi de faire en sorte ben voilà que qu'on reste là dedans On n'a pas de turnover, c'est très rare.

  • Speaker #0

    Ce qui est hyper rare. Et ce qui est un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on reste sympathique. J'ai 33 ans, je reste proche de mes équipes. S'il faut faire la bring avec eux, on le fait. Tu te forces. Oui, exactement. Et puis on est trop gentils.

  • Speaker #0

    Parce que c'est ta vision aussi.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas faire autrement. déteste dire à quelqu'un qu'on peut pas le conserver je déteste dire quand ça va pas et donc je me bouffe intérieurement tu vois de mais tu vois c'est dur il faut relativiser je me dis il ya plus grave le magasin il est plein on a nos les clients viennent malgré le fait que donc c'est très dur mais le côté humain pour moi c'est quelque chose qui est difficile dès qu'il ya du choix des quêtes du négatif à dire ou pas fait pour ça moi j'aime bien quand tu vois bien et j'aime pas trop le conflit donc j'en vois plutôt ma femme ou mon responsable mais je veux garder moi ma relation entre guillemets positive avec mes équipes c'est une organisation si chacun c'est un rôle et moi je veux garder le bon rôle ok

  • Speaker #0

    super on rentre dans la dernière partie du podcast puisqu'il s'appelle le sud-ouest dans le coeur donc t'es originaire d'ici, t'as construit euh ton entreprise et cette belle structure ici. Est-ce que tu penses qu'il y a un état d'esprit sud-ouest ? Toi qui as voyagé, qui as fait des concours. Petite chose qu'il faut rappeler quand même, au niveau de la meilleure boulangerie de France, il y a quand même une forte représentativité du sud-ouest dans les gagnants des éditions. Tu en fais partie, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, nos collègues de la Maison Gauthier à Angleterre.

  • Speaker #0

    Cette année, tout à fait. Mais est-ce que toi, tu penses qu'il y a des marqueurs forts dans le sud-ouest ? Est-ce que tu penses que tu es un ambassadeur du Sud-Ouest aussi ? Non mais c'est un grand mot au métier.

  • Speaker #1

    Ambassadeur du Sud-Ouest, je ne pense pas. Moi, ce que j'en pense, c'est que ça va te paraître peut-être bateau, mais c'est vrai qu'on associe toujours le Sud-Ouest aux valeurs rugby, aux valeurs travail. Et je pense que c'est ça quand même. On le voit par les artisans qu'on a qui sont présents, que ce soit en Béarn ou aux Pays-Bas, qu'on a quand même des super artisans, que ce soit dans les métiers de bouche, dans les métiers manuels. Moi, encore plus le côté entrepreneur, on a un bassin sur la Plaine de Nailles où on a des gens qui ont des réussites exceptionnelles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a une dynamique sur ce territoire.

  • Speaker #1

    La Plaine de Nailles, c'est incroyable quand vous reprenez des réussites vraiment exceptionnelles. Et on a ce côté entrepreneur. Pau, c'est une ville hyper dynamique aussi. Quand on fait le point, il y a des gens partout, des jeunes hyper talentueux. Donc non, c'est des valeurs, je ne sais pas, c'est difficile à décrire. Je pense que dans toutes les régions, il y a des... Il y a des gens comme moi et qui sont très talentueux. Mais c'est vrai qu'il y a une dynamique où on est dans ces valeurs de travail, de rugby. Moi, je suis un grand fidèle de la section. Je suis très rugby, très copain, très fait.

  • Speaker #0

    Tu es habillé en vert d'ailleurs aujourd'hui. On ne le voit pas.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a ce côté-là, je pense, vraiment sud-ouest, air-war, machin.

  • Speaker #0

    Oui, des valeurs.

  • Speaker #1

    Je pense que oui. Mais comme je te dis, il y a des très, très bons artistes, des très, très bons artisans partout et des gens entrepreneurs dans tous les coins.

  • Speaker #0

    Dans tous les cas, les gens sont prêts à faire des kilomètres maintenant d'où qu'ils soient pour venir tester tes créations. En tous les cas, moi, je te remercie sincèrement d'avoir accepté cette invitation. C'était un vrai plaisir de t'interroger.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et puis, on va garder un œil sur tes réseaux sociaux pour suivre tout ce qui va se passer. On invite les gens à venir découvrir directement et à déguster les créations en boulangerie et en pâtisserie créées par toute cette équipe incroyable. Et puis, on te souhaite plein de réussite pour la suite.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, c'est très gentil.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a donné envie de croquer. dans une des créations gourmandes de Jean-Baptiste Granger. Si vous souhaitez en savoir plus sur le podcast, rendez-vous sur le compte Insta. Et pour faire grandir la communauté, n'hésitez pas à partager les épisodes autour de vous. Je vous dis à très bientôt pour un nouveau parcours de vie.

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