- Pierre Terrasson
Moi j'ai acheté des vinyles de Vendagraph Generator, de Ferring Grignard et puis des Pretty Things. Ah donc !
- Paul Raoul
Je suis dans une salle des ventes à l'hôtel Drouot où il y a actuellement des enchères sur divers lots avec pour thème la musique, des instruments, des disques, des affiches. Et des photos de stars musicales, mais aussi des photos d'artistes un peu moins connus. J'aperçois des têtes assises prêtes à lever la main quand leur moment arrive pour tenter d'acheter un objet. Je pense reconnaître des photographes, mais aussi des aficionados, peut-être des collectionneurs que je vais voir pour vous dans quelques instants. C'est en tout cas la deuxième partie après l'épisode précédent sur l'exposition de la vente. Nous sommes en plein cœur de la vente. Vous êtes prêts à venir avec moi ? Allez ! Nous y emmène.
- Speaker #2
Et on commence à 200 euros. À 200 euros.
- Paul Raoul
Il a pris la vente.
- Speaker #2
200 euros. Non,
- Paul Raoul
pas mort. Et là, je suis devant. Une personne qui vient d'acheter des disques. Il en a plein les bras. Il en a plein les bras. Quel est ton prénom ?
- Louis
Je m'appelle Louis.
- Paul Raoul
Ok, Louis. Tu as acheté quel type de musique ?
- Louis
Là, j'ai acheté 14, 30, 33 tours. J'en ai acheté deux de Rolling Stones que je cherchais un peu. Et après, j'en ai acheté 11 de divers styles que je ne connais pas trop pour découvrir.
- Paul Raoul
Ah oui d'accord, donc tu achètes pour découvrir.
- Louis
Un peu ouais, un peu. Moi en fait je suis venu pour voir Joy Division et Sex Pistols, mais je les ai loupés de peu. Mais je suis quand même content d'être parti avec ça là.
- Paul Raoul
Comment ça se passe en fait les enchères ? Est-ce que tu te dis tiens, celui-là je le veux et je m'y prépare. Est-ce qu'il y a une espèce d'adrénaline, qu'il y a une espèce de montée au moment où le lot est annoncé en fait ? Comment ça se passe ?
- Louis
que toi par rapport à l'annonce moi j'avoue je travaille dans une maison de vente aux enchères en fait donc je suis passé par là je me suis dit il ya une vente de disques c'est parfait parce que moi j'aime bien le rock etc et je mettais je vais enfin j'écoute souvent des 33 tours dans ma chambre et j'ai vu joy division excess pistols et j'ai vu les lots je me suis dit ouais faut absolument que je les achète cela parce que j'adore mon père adore on les écoute ensemble c'était un peu ma madeleine de proust on va dire et je suis continuer la vente en regardant parce que même si je les avais loupé Et je me suis dit que j'allais acheter ceux-là pour me réconforter. C'est plutôt réussi, je suis content de mes lots, je suis content de mes achats.
- Paul Raoul
Tu fais quoi précisément dans ce type de métier, de poste ?
- Louis
Alors moi, je suis administrateur des ventes et je suis aussi photographe des ventes. Et ça se passe plutôt pas mal, ça fait pas longtemps comme je l'ai dit, mais ça fait trois mois. Et ce milieu me passionne plutôt pas mal, donc je vais peut-être essayer de devenir commissaire prise d'or plus tard, on verra.
- Paul Raoul
C'est un beau métier. Donc en fait, c'est toi qui prends en photo les lots.
- Louis
Je prends en photo les lots et puis les événements des maisons de vente parce qu'on fait pas que des ventes évidemment on fait des cocktails, on fait des choses, des événements divers. En plus moi je suis dans une maison de vente qui est spécialisée dans le vin donc moi qui adore la picole c'est super de prendre des photos de personnes qui viennent picoler, des photos de bouteilles etc. C'est des beaux événements à chaque fois qu'on y va.
- Paul Raoul
Merci beaucoup Louis et je te souhaite une bonne écoute avec tout ce que t'as avec 14 de disques tu m'as dit ? 14 de disques Je crois que t'as de quoi écouter, tu vas écouter avec ton papa peut-être aussi Ouais ouais,
- Louis
complètement écouter avec mon père c'est sûr même
- Paul Raoul
Bonne écoute Merci,
- Jean Louis Rancurel
merci Paris Music Express en balade avec Paul Raoul
- Paul Raoul
Alors voilà, je suis toujours à la salle des ventes numéro 1 Auction Room ça s'appelle et je suis donc avec Emmanuel qui a acheté des disques Emmanuel tu as acheté quel type de disques ?
- Emmanuel
J'ai acheté plutôt du post-punk, du rock des années 80 un petit peu pointu.
- Paul Raoul
De 45 tours, 33 tours ?
- Emmanuel
Surtout des 33.
- Paul Raoul
Et en fait, c'est parce que tu es collectionneur ?
- Emmanuel
Non, c'est pour alimenter le stock de ma boutique de disques qui s'appelle La Spirale.
- Paul Raoul
La Spirale ? Oui. Et c'est à quel endroit ?
- Emmanuel
C'est 11 rue Tolosé, dans le 18ème, à Montmartre.
- Paul Raoul
Et t'es spécialiste dans le post-paid justement ?
- Emmanuel
Non, je me pose plutôt comme généraliste. Donc je fais un petit peu de tout, mais essentiellement du rock.
- Paul Raoul
Et tu viens souvent à des salles de vente un peu comme celle-ci ?
- Emmanuel
Pas très souvent.
- Paul Raoul
Il n'y en a pas beaucoup en fait. J'ai demandé à Lemon Auction, ils m'ont dit qu'ils sont là une fois par an, c'est tout. Et après, quand ça monte, parce qu'il y a des enchères, est-ce que tu te dis pas... je l'ai raté ou au contraire, le marteau a frappé, j'aurais peut-être pas dû.
- Emmanuel
Non, parce que là, je savais à peu près ce que je voulais, puis je dépasse pas une certaine limite.
- Paul Raoul
T'es pas déçu alors ? Non,
- Emmanuel
non.
- Paul Raoul
Content de cette journée ? Oui,
- Emmanuel
tout à fait.
- Paul Raoul
Écoute, merci, puis on ira à ta boutique, qui s'appelle déjà ?
- Emmanuel
C'est La Spirale, 11 rue Tolosé, dans le 18ème, à Montmartre.
- Paul Raoul
Merci Emmanuel. Merci à vous. A bientôt.
- Louis
Au revoir.
- Paul Raoul
Je sors à l'instant de la salle et qui je rencontre ? Edgar Garcia. Pour ceux qui ne connaissent pas Edgar Garcia, c'est la personne qui a créé il y a plus de 30 ans le Zébrock. Bonjour Edgar.
- Edgar Garcia
Bonjour.
- Paul Raoul
Le Zébrock, pour ceux qui ne connaissent pas encore, c'est un festival des fricheurs de la nouvelle scène française qui était aussi associé au grand festival de la fête de l'humain. C'est quoi aussi le grand Zébrock ?
- Edgar Garcia
Zébrock. Zébrock, c'est un dispositif de travail dans ce qu'on appelle maintenant les musiques actuelles. Un nom que je n'aime pas trop, mais enfin bon.
- Paul Raoul
Il y a la nommer.
- Edgar Garcia
Qui, en Seine-Saint-Denis, a travaillé sur trois registres, encourager les jeunes groupes, les jeunes musiciens et contribuer à leur accomplissement. Un autre plan sur le champ éducatif, où il s'agissait de transmettre, de faire connaître ces musiques, de considérer que le... Le plaisir d'écouter de la musique est un vrai levier éducatif, donc gros travail en collège, en lycée, avec des artistes, avec des intervenants, etc. Et puis troisième volet, transmission, on a des choses à transmettre. L'histoire du rock c'est déjà une histoire très très longue, mais fascinante, donc faire connaître le rock au sens large du terme, il s'agit aussi de rap, de reggae, de funk, etc. En gros toutes ces musiques ont une histoire, ont des trajectoires artistiques, donc faire connaître ça. Chaque amateur de musique sait où ça nous mène, c'est-à-dire dans un océan au fond duquel on trouve toujours de nouvelles choses.
- Paul Raoul
Alors justement, là, tu étais ici pour acheter quelques disques ou des photos ?
- Edgar Garcia
Je suis venu par curiosité, j'ai une copine qui bosse à Drouot, puis j'ai vu passer l'annonce par l'excellent Yazid Manou. Donc j'ai dit, tiens, du coup... J'ai des jeunes avec ma copine qui va m'expliquer comment ça marche. Et puis, je viens jeter un œil de pro-fan ou de néophyte.
- Paul Raoul
Une pierre de cul.
- Edgar Garcia
Et puis, je me suis laissé entraîner. J'ai acheté un paquet de disques. Je n'aurais pas dû, mais bon, on verra bien.
- Paul Raoul
En fait, on regrette toujours quand le marteau a frappé. Tu dis, mais pourquoi j'ai fait ça ?
- Edgar Garcia
Oui, c'est un petit peu ça. Mais bon, en fait, je ne savais pas ce que j'achetais vraiment. C'était un lot. J'avais vu une pochette de Red Crayola. Et ça, c'est un groupe dont j'avais envie de... de choper un disque. Donc ça fait un peu cher le disque, mais il y en a 14. Donc finalement, à l'arrivée, je pense que je vais trouver quelque chose.
- Paul Raoul
À mon avis, tu vas découvrir d'autres disques et d'autres surprises. Un peu comme une pochette surprise, ça va être une pochette surprise.
- Edgar Garcia
Et donc, les aventures musicales de découverte n'en finissent jamais.
- Paul Raoul
Tu as acheté d'autres choses aussi ?
- Edgar Garcia
Non, je me suis retenu.
- Paul Raoul
Sinon, on pourrait perdre son compte en banque.
- Edgar Garcia
J'aurais eu trois sous et de la place à la maison. Je crois qu'il y a un ou deux instruments qui m'auraient tenté.
- Paul Raoul
Le piano ?
- Edgar Garcia
Non, non, non. C'était des montants bien trop élevés.
- Paul Raoul
Il est parti à 45 000 euros.
- Edgar Garcia
45 000 euros, le stagiaire, c'était magnifique. Puis la pianiste, elle nous a gratifié d'une magnifique sonate.
- Paul Raoul
C'était super. Magnifique. En plus, moi, j'étais juste à côté. J'ai eu de la chance. Elle a joué. Elle a tout donné sur son clavier. Et c'est marrant parce que c'est comme un animal. C'est comme si elle avait dompté son animal à elle. Pour dire approche petit, approche. Incroyable cette émotion. Beaucoup d'émotion.
- Edgar Garcia
C'était une belle femme avec une crinière, une chevelure. C'était assez spectaculaire de la voir, même de dos. C'était beau, voilà. Non, non, je parle des petits claviers ou des choses comme ça. Il y avait deux ou trois trucs, pédale ou hawa, etc. Que j'aurais volontiers pris. Mais bon, on verra une autre fois. J'ai déjà assez de jouets à la maison. Maintenant que je suis à la retraite. Il faut que je me donne de l'ordre dans tout ça.
- Paul Raoul
Très bien, Edgar. En tout cas, je vous souhaite une bonne écoute et bonne retraite. Ici, à la salle de Drouot, je viens de rencontrer Pierre Terrasson. Bonjour, Pierre.
- Pierre Terrasson
Oui, bonjour, bonjour.
- Paul Raoul
En fait, Pierre Terrasson, c'est un grand photographe qui a rencontré les plus grands, qui a photographié les plus grands, que ce soit chez les artistes français comme pour les artistes internationaux. Tu as photographié des artistes pour des pochettes de disques.
- Pierre Terrasson
Je suis d'accord, Grace.
- Paul Raoul
500 pochettes ?
- Pierre Terrasson
Oui, j'ai fait 500 pochettes. Mais je n'ai pas fait que de belles images. Je fais aussi des merdes. Enfin, je fais pas mal de trucs. Enfin, ça m'a nourri quand même pas mal. Mais là, on se rend compte là, dans cette drôle, alors que je ne fais pas partie de la vente. On est d'accord. Non.
- Paul Raoul
Peut-être un jour.
- Pierre Terrasson
C'est pour... Non, non.
- Paul Raoul
Justement, tu es venu pour quoi en fait ?
- Pierre Terrasson
En repérage, pour faire la prochaine. Pour faire la prochaine ? Oui,
- Paul Raoul
pour faire la prochaine peut-être. Ça, c'est un scoop. On verra.
- Pierre Terrasson
On verra peut-être. En 2025 ? Non, mais je connaissais les gens. Je suis venu en voisin, en ami, pour voir un peu ce qui se passait.
- Paul Raoul
Il y avait le Loire, il y avait Roncurel.
- Pierre Terrasson
Oui, le Loire, il est décédé, mais je l'ai connu. Puis il y a Jean-Louis. Et puis il y a Gassian que je connais, qui n'est pas là.
- Paul Raoul
Il y avait des Gassians aussi,
- Pierre Terrasson
là ? Si, il y avait une ou deux photos de Claude.
- Paul Raoul
Donc, tu as vu la photo de Blondie qui est partie aller à pas loin de 900 euros.
- Pierre Terrasson
Elle était très belle. Très très belle. Enfin, l'affiche, l'affiche de blondie. Ah oui, non.
- Paul Raoul
Tu sais la photo en noir et blanc où elle est en trance ? Oui,
- Jean Louis Rancurel
oui,
- Pierre Terrasson
oui. Oui, c'est celle de Jean Louis, de Racurel, de Jean-Louis, quoi.
- Paul Raoul
Il est là, Jean-Louis ?
- Pierre Terrasson
Oui, il est là, devant toi,
- Paul Raoul
avec le petit chapeau. OK, très bien. Je ne savais pas.
- Pierre Terrasson
Tu vas pouvoir le dire bonjour. Moi, j'ai acheté des vinyles de Vendée Agrave Générateur, de Ferre-Griniard et puis des British Things. Ben oui, Ferré Grignard, je l'écoutais dans les années 65-70. Ring Ring I've Got Two Things c'est un beatnik belge, complètement inconnu au bataillon, mais pour moi ça fait partie de ma jeunesse,
- Jean Louis Rancurel
Ferré Grignard.
- Paul Raoul
Tu es collectionneur de disques ?
- Pierre Terrasson
Non, mais j'aime bien. J'ai beaucoup de disques, même des 78 tours. Mais c'est vrai que j'aime bien les objets. J'aime bien le format 33 tours. J'ai fait un tas de pochettes comme ça, avec ce format-là. C'est un peu... plus délicat après avec le format CD. Mais oui, de toute façon, j'aime beaucoup l'image rock.
- Paul Raoul
Puisqu'on est dans les disques, les pochettes que tu as photographiées, dont tu es le plus fier, ça serait lesquelles ?
- Pierre Terrasson
Ah, c'est peut-être pas des gens très connus. C'est plutôt des gens mis en scène. Je vais te dire n'importe quoi. Genre Public Passion, c'était un groupe belge. Un groupe, je raconte italien, mais c'était une mise en scène d'accident avec une Harley Police. Enfin, on avait fait ça là où il y avait tous les dépôts de vin dans Paris. À Bercy. À Bercy, oui, c'est ça. C'est des photos très mis en scène. Moi j'étais assez proche du Cinoche dans mes images. J'étais pas trop fond blanc. J'étais pas mode. Je faisais des images rock, ce que je considère rock.
- Paul Raoul
En fait c'était ton style, c'est un peu ta patte.
- Pierre Terrasson
Oui c'est un peu ma patte, j'en ai fait tellement.
- Paul Raoul
En tout cas, ce que j'ai retenu, c'est que...
- Pierre Terrasson
J'ai fait des figures aussi.
- Paul Raoul
Les cures, peut-être même.
- Pierre Terrasson
Je n'ai pas fait... J'ai fait beaucoup de presse avec les cures parce que j'avais fait des photos début 80 à Londres, en même temps que la Batcave. Et je traînais à Londres dans ces années-là. Et j'ai fait Robert Smith avec un bandana. Avec un bandana sur la tête, c'était au moment de The Top. J'ai une expo à Gainsbourg bientôt, le 12 décembre. C'est la prochaine que je fais ici. Le 12 décembre dans une galerie au 1er runelais, qui est dans le 17ème, qui est au-dessus de la mairie du 17. Un runelais, c'est une dédicace de mon bouquin que je viens de sortir à compte d'auteur sur Gainsbourg, sur la rue de Verneuil. Il s'appelle l'homme secret de la rue de Verneuil. C'est axé sur la rue de Verneuil. Vous êtes les bienvenus. C'est le 12 au soir. En dehors de la dédicace du bouquin, il y a une expo Gainsbourg.
- Paul Raoul
Super, on y sera. Merci Pierre Terrasson. J'étais très content de te voir.
- Jean Louis Rancurel
Merci.
- Paul Raoul
Alors sur les conseils de Pierre Terrasson, je vais repérer le chapeau de Jean-Louis Ranquerelle. Ça y est, je pense le retrouver. J'ai l'honneur de discuter avec un photographe rock des années 60 et 70.
- Jean Louis Rancurel
Je suis dans l'image depuis 60 ans, je dois dire.
- Paul Raoul
C'est ça, on a vu que tu as fait photographier des grands, des grands de ce nom. Puisqu'en fait, on a vu des photos ici, il y avait combien de lots de ton art ?
- Jean Louis Rancurel
Six, et ça s'est terminé, ça a commencé la vente par rapport à certaines photos, avec, je l'ai dit, David Bowie, non, les Rolling Stones, voilà. Les Rolling Stones, et ça vient de se terminer avec Blondie.
- Paul Raoul
Est-ce que tu es content du prix à laquelle il est parti ? Est-ce que tu t'attendais à ce prix-là ?
- Jean Louis Rancurel
Pas vraiment, mais j'affectionne énormément cette photo-là. C'est une photo que je ne tirais pas jusqu'à présent. On me demandait d'autres poses beaucoup plus commerciales, si on pourrait dire, de blondie.
- Paul Raoul
C'est exceptionnel, elle est en transe, elle est partie en arrière, elle prend la scène, elle est exceptionnelle, tu l'as pris au bon moment.
- Jean Louis Rancurel
Celle-là j'en frissonne encore, surtout quand je la vois la présenter comme ça, le jour même de l'expo, je redécouvrais ce que j'avais ressenti le jour où j'ai fait clic-clac devant la scène.
- Paul Raoul
C'était à quel moment ce clic-clac ? Alors, ce clic-clac,
- Jean Louis Rancurel
c'était en 1978, précisément. Moi, j'ai commencé bien avant, j'ai commencé en 62. Mais bon, donc 1978, une découverte, j'allais voir un groupe. Je n'allais pas voir des biaris, d'ailleurs, parce qu'on dit blondie, mais c'est des biaris. Et qu'est-ce que tu veux, on n'était pas nombreux.
- Paul Raoul
Cette photo par exemple, elle a été prise à Paris ?
- Jean Louis Rancurel
Elle est prise dans une petite salle qui s'appelait le Stadium dans le 13ème.
- Paul Raoul
Ah oui, il n'existe plus bien sûr.
- Jean Louis Rancurel
Il n'existe plus.
- Paul Raoul
Vous disiez en fait à l'époque que tu allais voir des concerts tout le temps, tout le temps, tout le temps avec ton appareil photo ?
- Jean Louis Rancurel
Dans la mesure où c'était presque un essai passé je dois dire.
- Paul Raoul
Vous connaissez en plus les organisateurs je pense ?
- Jean Louis Rancurel
Je connaissais en tout cas, oui je connaissais les... les producteurs quoi. Donc le producteur, bien sûr avant je demandais voilà parce que j'ai collaboré à beaucoup de... mais en tant qu'indépendant tout le temps avec beaucoup de revues dites spécialisées, j'ai fait les débuts de Rock & Folk, ensuite j'ai fait Best, Extra, enfin des revues, j'allais dire spécialisées musique et je dois dire que la grande presse ne s'intéressait franchement pas à toutes ces icônes me présenter encore, ça me dépasse.
- Paul Raoul
Le rock était underground quand même à l'époque, donc c'est pour ça aussi que la grande presse ne s'y intéressait pas.
- Jean Louis Rancurel
C'était underground. Moi, personnellement, comme j'avais commencé bien avant avec le rock'n'roll, c'est-à-dire, j'ai commencé en 1962 avec les groupes français.
- Paul Raoul
C'est le golf de roue qui n'est pas loin.
- Jean Louis Rancurel
J'allais, et en fait, je suis même là actuellement, disons, le responsable des archives, Golf Drouot, puisque j'ai, oui, j'ai... J'ai traversé toutes les périodes, Golf Drouot.
- Paul Raoul
Oui,
- Jean Louis Rancurel
tu me donnes tant de joie,
- Louis
toi que j'adore.
- Jean Louis Rancurel
Que mon cœur m'applique à le moindre decors. Attention, il y a quelqu'un qui arrive là. Ah oui,
- Paul Raoul
il y a une grosse affiche qui arrive, c'est celle de John Mayol.
- Jean Louis Rancurel
On va se faire écraser par John Mayol. John Mayol,
- Paul Raoul
tu te rends compte, une affiche de 2 mètres sur 1,50 mètre, parce qu'ici il y a plein d'affiches. Tina Turner, peut-être que tu l'as photographiée quand tu l'avais la voir ici au Palace.
- Jean Louis Rancurel
Oui mais pas au Palace, quel regret ! Et j'aurais pu !
- Paul Raoul
Il paraît qu'il n'y avait que 300 personnes ici.
- Jean Louis Rancurel
J'aurais pu, j'aurais pu, mais c'est le cas d'Iggy Pop. Pour Iggy Pop, on n'était pas nombreux. Je veux dire, moi j'en faisais partie, j'avais un de mes collaborateurs également qui était là. Et crois-moi que quand je vois le tarif que s'est vendu l'affiche, mythique quoi ! Pire, au Palais, j'aurais pu également faire, si je n'étais pas, les Jackson 5, c'est-à-dire Michael Jackson au sein de ses frères.
- Paul Raoul
Est-ce qu'il y a des livres où on voit tes photos ?
- Jean Louis Rancurel
Énormément, mais pas un livre de moi personnellement. Mais j'ai fait pendant des années l'illustration de... des biographies sur tous ces artistes, des stories. Internet n'existait pas. Le seul qui... On n'était pas nombreux à avoir fait tout ça. Et moi, j'archivais, je gardais. Et très souvent, il faut quand même le dire, même s'il y avait des agences de presse, eux-mêmes en faisaient. Ils ont souvent des super photos, mais elles n'étaient pas classées. J'ai eu la chance de trouver, pour moi, une spécialité. celle-là, la photo rock-musique,
- Paul Raoul
voilà ce qui est bien à Drouot, c'est que l'avantage c'est que c'est à la fois des expositions on découvre des tas de choses et puis en plus on peut s'y acheter,
- Jean Louis Rancurel
quand on a les moyens quand on a les moyens tout à l'heure,
- Paul Raoul
t'as vu, il y a un gars qui est rentré il a dit, je vais acheter celle-là,
- Jean Louis Rancurel
ok il a juste d'arriver, je rajoute 50 euros et 100 euros il est pas encore vendu,
- Paul Raoul
je vais voir il s'en va, puis après il revient incroyable, merci Jean-Louis C'est la fin de ce 27e épisode de Paris Musique Express. Cette émission est en deux parties. Vous venez d'écouter la vente des lots sur la musique organisée par Lemon Auction, avec la honte de quelques acheteurs. C'est la suite de l'émission précédente sur l'exposition de la vente, où nous avons rencontré déjà la commissaire d'exposition. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Emmanuel Discaire à La Spirale. dans le 18e arrondissement, à Louis, peut-être futur commissaire des ventes, à Edgar Garcia du Zébroc, à Pierre Terrasson, grand photographe aux 500 pochettes de disques et à Jean-Louis Ranquerelle, le grand photographe de la scène des artistes des années 60 et 70. Si vous voulez, vous pouvez me laisser un avis sur les plateformes d'écoute, déposer 5 étoiles par exemple sur Spotify. Pour ne rater aucun épisode, surtout abonnez-vous. Et si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le moi en commentaire ou sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. Portez-vous bien, bye bye !