- Renaud Monfourny
évidemment la fois où on est allé avec Christian Fevret justement chez léonard Cohen à los angeles on a frappé à 9 heures du matin chez lui on est sorti à 3 heures du matin 9 heures de bandes plein de photos la vaisselle avec lui bon bah évidemment ça c'est ça reste un souvenir
- Paul Raoul
Alors je suis actuellement à la librairie Parallèles, dans le deuxième, pas très loin des Halles. J'ai à côté de moi Yannick, Yannick qui tient les lieux avec Agathe notamment. Yannick, pourquoi la librairie Parallèles ?
- Sam Guillerand
C'est un lieu parallèle.
- Paul Raoul
Mais parallèle à quoi ?
- Sam Guillerand
Ça a été monté en 72, ici. Moi j'étais à peine né. Donc c'est pas moi qui suis à l'origine de la librairie.
- Renaud Monfourny
Mais c'est un lieu parallèle,
- Sam Guillerand
donc un lieu de la contre-culture. C'est un lieu qui n'existait pas à l'époque totale.
- Renaud Monfourny
Vous avez un DVD là ?
- Paul Raoul
Oui, comment il s'appelle le DVD ?
- Sam Guillerand
Il s'appelle le DVD
- Renaud Monfourny
Parallèle.
- Paul Raoul
Parallèle, on l'a sous les yeux, une vie parallèle. Celui qui me tient justement le DVD,
- Sam Guillerand
c'est Renaud.
- Paul Raoul
Renaud comment ? Alias Bates. Bates, on t'appelle Bates ? Oh, voici, à côté de moi donc. Non, pas du tout.
- Renaud Monfourny
Au début, c'était Norman Bates, puis j'ai quand même assez vite laissé tomber Norman.
- Paul Raoul
Je suis avec Renaud Mofourny, qui dédicace aujourd'hui le livre qui s'appelle simplement Renaud Mofourny, photographe aux Inrockuptibles. C'est bien ça, Renaud ?
- Renaud Monfourny
C'est un livre d'entretien qui a réalisé Samuel Guilerand, qui va pas tarder à venir, d'ailleurs.
- Sam Guillerand
Paris Music Express.
- Paul Raoul
Alors, ça livre d'entretien, ça veut dire que Samuel Guillerand, qu'on verra tout à l'heure, t'a posé quelques questions pour réaliser ce bouquin ?
- Renaud Monfourny
Il a très bien fait le journalisme, il ne m'a pas posé quelques questions. Ça a été des longs entretiens, des relectures, des révisions. Lui, il a affiné tous les éléments factuels dont moi je parlais comme ça et tout. Non, non, il a fait un super boulot, un super travail.
- Paul Raoul
Et ça a duré combien de temps ?
- Renaud Monfourny
Alors, je n'en sais pas, je pense qu'on a fait... Peut-être 7 ou 8 sessions de au moins 2h30 à chaque fois.
- Paul Raoul
Ouais, c'est pas rien.
- Renaud Monfourny
Les relectures sans qu'ils se voient là.
- Paul Raoul
Alors, le 18 ans qui peut-être ne te connaissent pas, j'ai en face de moi l'un des plus grands photographes de presse culturelle de sa génération aussi, il faut le dire. Vous le connaissez sûrement pour avoir vu ses photos de portraits d'artistes, notamment dans le magazine des Inoccupables. Alors, tu as été photographe attitré des magazines des Inoccupables. Depuis près de 30 ans, tu étais carrément là au début, n'est-ce pas ?
- Renaud Monfourny
Oui, depuis 1986, donc ça fait...
- Paul Raoul
Ça fait un bail ! 30 ans,
- Renaud Monfourny
ça, non ? Il faut expliquer quand même qu'à cette époque-là, c'était un fanzine. On a été, pendant 4 ans, on avait des métiers à côté pour vivre. Donc c'était d'abord un journal de passion sur un genre de musique qui n'était plus... critiqués et discutés dans la presse traditionnelle.
- Paul Raoul
Je me rappelle, au début des Inrockuptibles, les portraits que tu faisais, les photos que tu faisais, ils étaient en noir et blanc. Et le slogan des Inrocks, je ne sais pas si tu te souviens, c'était...
- Renaud Monfourny
Si, je m'en souviens, à cette époque-là. En fait, le slogan, c'était après, on l'a trouvé, mais je ne sais pas, peut-être 7 ou 8 ans après, c'était une citation de Jacques Tati, le cinéaste génial, qui disait Trop de couleurs distraient le spectateur
- Paul Raoul
Pourquoi cette citation en fait finalement ?
- Renaud Monfourny
En fait la citation elle est venue à posteriori parce que le journal était en noir et blanc à part la couverture. Après, on a commencé à mettre quelques pages en couleur, mais au début, il y en avait vraiment pas. Mais c'était principalement pour une raison économique.
- Paul Raoul
Et esthétique, finalement, parce que vous étiez les seuls à faire ça.
- Renaud Monfourny
Du coup, c'était aussi... Il y avait un autre photographe avec moi qui s'appelait Eric Mulet. mais qui est parti il y a longtemps. Et en fait, tous les deux, on faisait de la photo en noir et blanc. On aimait ça. Et donc, l'esthétique s'est imposée parce que c'était nous.
- Paul Raoul
Alors, quand on regarde aujourd'hui sur Instagram, on voit une collection de portraits très esthétiques. Elles sont en couleur aussi. On en a quelques-unes en couleur. Alors, on voit en fait des personnages qui ne sont pas posés, en quelque sorte. Et on rencontre un petit peu l'âme des personnes. Comment tu les diriges ?
- Renaud Monfourny
Je dirais, je les dirige par élimination. Mets la tête plus comme ci, mets-toi comme ça, tourne-toi de ce côté-là pour que ça corresponde à mon cadre. Arrête de sourire si tu as un sourire artificiel. Retire ton écharpe parce que ça te fait un gros coup. J'ai encore fait deux fois cet après-midi avec le vent qu'il y avait. Évidemment, les gens avaient des écharpes, mais voilà, c'est plus ça que de choses. Mais c'est aussi une rencontre à chaque fois. Oui,
- Paul Raoul
c'est ça. C'est assez sobre.
- Renaud Monfourny
Bien sûr, oui, la sobriété, c'est...
- Paul Raoul
C'est ta signature.
- Renaud Monfourny
Oui, et puis surtout, ce n'est pas artificiel. C'est-à-dire, elle ne va pas te mettre sur un pied pour avoir une photo dynamique ou quelque chose comme ça.
- Speaker
Paris Music Express.
- Paul Raoul
Quelles sont tes rencontres les plus marquantes ?
- Renaud Monfourny
La question est simple, la réponse est vaste. J'imagine. J'ai rencontré à peu près tous les gens que je rêvais de rencontrer, à part cinq ou six dans ma vie, donc je ne vais pas me plaindre là-dessus. Après, les rencontres, ce qui marque, c'est quand c'était des rencontres qui étaient vraiment hors du système habituel. Évidemment, la fois où on est allé... Avec Christian Fevret justement chez Leonard Cohen à Los Angeles, on a frappé à 9h du matin chez lui, on est sortis à 3h du matin, 9h de bande, plein de photos, la vaisselle avec lui, bon bah évidemment ça reste un grand souvenir. Je suis ton homme. Et la même chose, je suis allé une fois chez Maurice Pialat quand il habitait vers Toulouse. Bon ben, on ne sait pas, on y va pour 10 minutes à faire une photo dans un hôtel et tout ça. Donc forcément, ça craint un autre lien. En plus, c'est des gens que, au moins, dont je connaissais l'œuvre et tout ça. Je veux dire, ce n'est pas genre, tiens, tu vas faire machin. Ok, super, je vais faire une photo. Non, il y avait un rapport.
- Paul Raoul
Est-ce que tu as une anecdote à raconter ?
- Renaud Monfourny
Ben écoute, des anecdotes, j'en ai plein.
- Paul Raoul
Il suffit de lire les livres peut-être.
- Renaud Monfourny
Alors effectivement dans le livre ça raconte mon petit parcours, l'histoire des Arocs par ricochet si je puis dire. Et à la fin il y a tout un chapitre comme sur les disques, Bonus Track qui s'appelle, où là il y a des anecdotes avec des photos de plein de gens.
- Paul Raoul
On va s'empresser d'aller lire ce livre qui s'appelle Renaud Mofourny, photographe aux Inrockuptibles, avec des entretiens réalisés par Sam Guilleron. que nous verrons tout à l'heure, et qui est ici, qui vient de rentrer, c'est lui là ? D'accord, ok. Merci Renaud.
- Renaud Monfourny
Merci.
- Paul Raoul
Alors je suis avec Sam Guilleron, celui qui a écrit le livre Entretien avec Renaud Monfourny. Bonjour Sam !
- Sam Guillerand
Bonjour.
- Paul Raoul
Dans le livre, tu narres les débuts de Renaud Monfourny, des photos entre autres qui ont été prises, les rencontres qu'il a faites et aussi l'histoire passionnante des Inrecuptibles. Sam, c'est un livre Entretien, ça se lit comme une grande interview ?
- Sam Guillerand
Oui, ça se lit même comme des mémoires, j'ai envie de dire. On part de sa jeunesse et on suit toute sa trajectoire sous le prisme culturel. Voilà, c'est ça qui m'intéresse, le cinéma, la littérature, la photographie bien entendu, la musique. Et voilà, j'étais lecteur des Unrock jusqu'aux mi-temps des années 90, une période qui me fascine. La fin des années 80 et le grand changement, le grand saut dans les années 90, ça dit beaucoup du business culturel et de la presse. Et ça, c'est des questions qui m'intéressent. Donc, à lire comme une... Une interview au long cours, comme on dit.
- Paul Raoul
Comment c'était venue l'idée, justement, d'interviewer Renaud Monfourny ? Tu l'as dit l'instant, tu étais plutôt un lecteur des arts occupés, mais est-ce qu'il y a plus que ça ?
- Sam Guillerand
Alors, moi, c'est ce que je fais, en fait. Je suis spécialisé dans ce genre d'entretien, ce que j'appelle des masterclass, des très, très longs entretiens. Il est venu me photographier pour le magazine Novo. pour la promo d'un de mes précédents livres. On s'est rencontrés, il faisait son travail et moi je faisais le mien. La rencontre a eu lieu chez moi. Je raconte tout ça dans la préface. On a parlé dix minutes. Sur les dix minutes, on a parlé de ce qu'il y avait sur les murs, accroché à mes murs. De cinéma, du Gun Club, la musique, Marguerite Duras, de Houellebecq. Si en cinq minutes je croise le mec et il se passe déjà quelque chose, si je l'interview pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs heures, puisque c'est comme ça que je monte un livre sur plusieurs mois, peut-être qu'il y aura un résultat intéressant. Et ce qui m'intéressait aussi, c'est l'histoire des Inrockuptibles qui n'a pas été narrée encore. Voilà, toutes les incarnations, les changements et le prisme de la photographie de Renaud me semblait intéressant. Voilà, changer un petit peu d'angle de vue. J'étais persuadé qu'il allait me raconter son histoire personnelle dès à peu près.
- Paul Raoul
Alors Renaud Moufourny, on a dit que c'était un long entretien. Tout à l'heure Renaud disait qu'il y avait 3 ou 4 séances quand même, même plus que ça avec la préparation, la relecture. Mais est-ce que c'est quelqu'un qui a été, entre guillemets, facile à apprivoiser en fait ? Est-ce que tu as dû le mettre en confiance ? Comment ça s'est passé en fait pour qu'il y ait ce long entretien ?
- Sam Guillerand
Renaud, il est photographe, mais il a été aussi pigiste. Il écrivait sous pseudo dans les Inrocks, il sait ce que c'est. Donc voilà, il sait ce que c'est. Il a lui-même conduit des interviews, donc il n'a pas été surpris. Et par contre, on s'est vu, non, on s'est vu, je dirais, 6, 7, 8 fois, je pense.
- Paul Raoul
C'est très long.
- Sam Guillerand
Des créneaux d'une heure et demie, deux heures, des discussions, après le ping-pong. Une fois que j'ai tout réécrit, j'ai tout remonté, réécrit, bien entendu, tout reséquencé. C'est comme ça qu'on fait une interview. Et voilà, donc ça a commencé. Ça a pris 10, 12 mois à faire.
- Paul Raoul
À ce canon. Alors tu disais, en fait, c'est une série, en quelque sorte, où c'est le début d'une série, où c'est en cours de série. Il y a plusieurs livres qui sont sortis dans ce même esprit.
- Sam Guillerand
C'est ça. Donc c'est parti sur cette idée de livre d'entretien. Philippe Schweyer à Mediapop Edition en avait déjà sorti quelques-uns, notamment un avec Miossec, un avec Philippe Djian, qui est sorti le mois dernier. et quelques autres. En fait, il est comme moi, il adore la forme de l'entretien, qui est pour moi un véritable style littéraire à part entière. C'est-à-dire que, quitte à parler d'un esthétisme culturel ou d'une histoire culturelle, autant convier directement ceux qui l'ont vécu plutôt que de faire un... En tout cas, ça, c'est mon postulat à personne.
- Paul Raoul
Et puis en plus, pour le coup, c'est très agréable à lire, très facile à lire. Voilà.
- Sam Guillerand
Il y a une proximité, mais... Il y a une proximité, il y a un souffle, quoi. Voilà, c'est l'histoire orale.
- Paul Raoul
Très bien. À quel endroit on peut trouver ce livre ? Est-ce qu'on le trouve dans... Là, on est à la librairie parallèle, donc il y a une librairie très célèbre à Paris. Est-ce qu'on le trouve un petit peu partout ?
- Sam Guillerand
Alors moi je ne suis pas l'éditeur mais j'imagine que oui, Mediapop est une structure qui est beaucoup bien distribuée dans toutes les librairies. S'il n'est pas disponible, vous le demandez, il arrive.
- Paul Raoul
Mediapop.
- Sam Guillerand
Mediapop Edition.
- Paul Raoul
Merci Sam. Merci à vous. A bientôt. Mille merci à vous d'être restés jusqu'au bout. Merci à Renaud, Monfourny, à Sam Guillerand, à Yannick et à Agathe de la librairie Parallèles. Si vous voulez, vous pouvez nous laisser un avis sur les plateformes d'écoute. Déposez pourquoi pas 5 étoiles sur Spotify et vous pouvez aussi partager cet épisode autour de vous. Si vous connaissez des endroits insolites musicaux, dites-le moi en commentaire ou sur les réseaux sociaux de Paris Musique Express. Je vous donne rendez-vous bientôt pour un nouvel épisode. Portez-vous bien. Bye bye.
- Speaker
Sous-titrage ST'501