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Parle-moi de ton Mois d'Or - Le podcast du Mois d'Or qui te prépare au postpartum -

Le Mois d'Or en Bulgarie

Le Mois d'Or en Bulgarie

42min |28/05/2025
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Le Mois d'Or en Bulgarie

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Description

Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui avec Katerina, une jeune maman franco bulgare que j’ai rencontrée il y a quelques semaines. Elle m’a parlé, au fil de notre échange, des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c’est passionnant !

La Bulgarie est un pays très ancien, christianisé assez tardivement, qui a longtemps conservé des rites païens autour des grands moments de la vie – notamment les quarante premiers jours après une naissance.


Ensemble, nous avons exploré les traditions bulgares liées à la naissance et au postpartum : protection du bébé, rituels du 40e jour, galette sacrée (Pogaca), absence de visites, et symboliques anciennes mêlant christianisme orthodoxe et rites païens.

Katerina partage aussi son propre vécu : sa préparation corporelle et spirituelle à la maternité, son congé maternité en France, la reprise du travail... et ce tiraillement si commun aux jeunes mères entre tradition, sens, et réalités modernes.


Nous verrons aussi durant cette épisode les rituels qui entourent la vie en Bulgarie et plus particulièrement à la fin des 40 jours... en lien notamment avec les anciens cultes à Dyonisos, les transmissions intergénérationnelles, le rituel féminin autour du pain sucré, le rituel du Stapornik qui consiste, pour l'enfant, à choisir le futur métier à travers des objets symboliques...


Mais aussi pourquoi les femmes partent sans dire au revoir le 40e jour, et ce que ça change d’accoucher loin de sa culture d’origine.


Je vous souhaite une très bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue sur notre podcast Parle-moi de ton mois d'or. Je suis Céline Chadela et ici je laisse la voix à celles et ceux qui témoignent de leur mois d'or et de leur postpartum. Nous échangeons sur ce mois si spécial d'après l'accouchement, sur votre organisation, vos feedbacks, vos surprises, vos coups durs et vos joints. Et pour cela, je serai accompagnée de Marie-Maëlle Poulin.

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Marie, je suis psychologue clinicienne et coordonnatrice avec Céline du Mois d'Or. Alors le Mois d'Or c'est un livre, c'est des formations, mais c'est aussi un engagement pour être au plus près des femmes et des couples en postpartum. Parce qu'un bébé qui va bien, c'est d'abord quoi Céline ?

  • Speaker #0

    Une maman qui est soutenue ?

  • Speaker #1

    Alors ô mon l'heure, cet espace de paroles et d'écoute.

  • Speaker #0

    C'est parti ! Bonjour, je suis très heureuse de vous retrouver. aujourd'hui, car je suis en présence de Katerina. Katerina, c'est une jeune maman que j'ai rencontrée il y a quelques semaines et qui est originaire de Bulgarie. Au fil de notre échange, de notre conversation, elle m'a parlé des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c'est très intéressant. En effet, la Bulgarie est un pays très ancien qui a été christianisé assez tardivement et qui pendant très longtemps a... à conserver ses rites païens autour des grands moments de la vie, dont notamment les 40 premiers jours. C'est parti ! Bonjour Katerina. Bonjour Céline. Merci d'avoir accepté ma proposition d'enregistrer ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir proposé de partager ce moment.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie parce que là, on va plonger justement dans les racines. européenne en matière de spiritualité et de soins autour du post-partum, parce que j'ai l'impression que les deux se rejoignent. Alors, Katerina, est-ce que déjà tu peux te présenter, s'il te plaît, me dire quel est ton âge, de qui est composée ta famille, quand est-ce que tu as accouché, ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Katerina, comme vous le savez déjà. J'ai 31 ans. Et je suis maman d'un petit garçon de trois mois. Donc voilà, je suis encore en train de prendre mes marques par rapport à ça. Et sinon, j'exerce le métier de praticienne shiatsu. Donc je suis basée à Nice. Et j'aime aussi aider les femmes. Donc voilà, on fait finalement des choses qui se retrouvent un petit peu.

  • Speaker #0

    Et alors... Toi, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? Tu es originaire de Bulgarie, est-ce que tu es née là-bas ? Combien de temps as-tu vécu ? Quand est-ce que tu es arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant c'est intéressant parce que j'ai 31 ans, mais j'ai passé la moitié de ma vie en Bulgarie et j'ai passé l'autre moitié de ma vie en France. Donc c'est vrai que je me sens de plus en plus française. Maintenant, j'ai la nationalité en plus.

  • Speaker #0

    Tu es arrivée à quel âge en France ?

  • Speaker #1

    J'avais donc à l'époque 15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et voilà, pour moi, c'était une sorte de déracinement parce que à cet âge-là, on a beaucoup d'amis et c'était difficile pour moi de les laisser là-bas.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et tu es arrivée avec une connaissance de la langue française ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je ne parlais pas français. J'avais pris quelques cours et d'ailleurs, je n'ai pas été très gentille avec mes parents parce que je séchais du coup mes cours à l'Alliance française. C'était une sorte de rébellion, je ne voulais pas partir en France.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à la France ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça se passe très bien. Je suis très reconnaissante par rapport à tout ce que j'ai pu vivre en France depuis que j'habite là. Je pense que ça m'a ouvert beaucoup de portes, ça a beaucoup ouvert mon esprit également.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que nous, en tant que Français, on ne se rend pas toujours compte du positif qu'il peut... qui peut être dans notre pays. Donc, le voir avec les lunettes de quelqu'un qui vient de l'étranger, ça...

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Après, c'est humain. On cherche toujours à améliorer notre vie, notre quotidien. Et déjà, oui, si je peux un petit peu comparer par rapport à la maternité, c'est sûr qu'en Bulgarie, par exemple, les cours de préparation à l'accouchement, ça n'existe pas. Les mamans sont souvent livrées à elles-mêmes. et Elle doit faire beaucoup de recherches, beaucoup de lectures et trouver l'information par elle-même. D'accord. Ça déjà, c'est une grosse différence. Oui, la prise en charge, c'est meilleur là-dessus. Oui. Voilà, on est beaucoup mieux renseignés, je trouve, finalement, parce que je pense qu'il y a quand même aussi des mises à jour dans les informations par rapport aux nouvelles recherches. C'est très important. Alors qu'en Bulgarie, beaucoup de médecins ont tendance à être plutôt vieilles écoles. On ne va pas avoir une sage femme qui va s'occuper de nous de A à Z, par exemple. C'est souvent les gynécologues. Voilà, ils sont très traditionnels.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Est-ce qu'elles accouchent en majorité à l'hôpital ou il y a aussi des accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que ça reste très médicalisé. Je n'ai jamais entendu, en tout cas, une histoire de quelqu'un qui accouche à la maison. D'accord. Même dans les petites villes, les petits villages, je pense qu'il y a des cliniques ou des petits hôpitaux.

  • Speaker #0

    Et alors toi, forte de ta double nationalité, comment justement tu as anticipé ? ton accouchement, même ta grossesse, on peut en parler, ta grossesse, ton accouchement et ton post-partum, avec la prise en charge française, mais aussi tes connaissances, ta manière de faire, en tout cas l'influence bulgare.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de choses de mes connaissances et ma manière de faire bulgare que j'ai laissées de côté finalement. parce que J'ai cheminé depuis que je suis en France, j'ai fait d'autres choses. En tant que thérapeute Shiatsu, je suis consciente aussi de l'importance de préparer son corps à ce moment et à la maternité. Je pense que c'est plutôt ça qui a influencé ma grossesse. C'était vraiment de prendre soin de moi. J'ai continué à bouger, je n'ai pas arrêté de... De faire du yoga jusqu'à la fin quasiment de ma grossesse. Et finalement, c'est vraiment ça qui a bien préparé mon corps, mon esprit. Également, j'ai fait des voyages. Vraiment, je ne l'ai pas arrêté pendant toute ma grossesse. Et d'ailleurs, je me sentais très bien. Ce qui m'a permis aussi de rester finalement plus mobile.

  • Speaker #0

    D'accord. Finalement, tu t'es beaucoup préparée aussi avec le bien-être, le shiatsu, etc. Avec toute cette dimension-là. Alors, est-ce que tu pourrais revenir sur ton pays, la Bulgarie, et nous expliquer finalement les influences qui existent sur le plan spirituel ? Parce que vous allez voir qu'il y a un lien avec le postpartum. Quelle est l'histoire, en fait, dans les grandes lignes de la Bulgarie sur le plan religieux et spirituel ?

  • Speaker #1

    La Bulgarie est un pays, je trouve, de contraste, parce que quand on y va, on trouve aujourd'hui l'Occident, mais on trouve beaucoup de traces également de l'Orient. On va trouver beaucoup d'églises de l'époque byzantine, orthodoxes. Nous sommes donc de confession orthodoxe principalement. et c'est vrai que la religion elle marque encore le quotidien et le rythme en quelque sorte que finalement les fêtes religieuses sont toujours très importantes, même si on n'est pas un pratiquant très fervent, on va toujours assister à certains rituels dans l'année.

  • Speaker #0

    Ok, et donc tu me disais que l'Église orthodoxe est apparue, est arrivée en Bulgarie en 800 après Jésus-Christ,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Exactement, oui, en 864, si ma mémoire est bonne. D'accord.

  • Speaker #0

    avant, on a toujours l'impression que avant l'Église, il ne se passait rien, mais en fait, il y avait beaucoup de choses. Il y avait énormément, les populations, qu'elles soient en Europe de l'Est ou en Europe occidentale, étaient bercées de rituels, de cérémonies qui, aujourd'hui, ont été très largement, je pense, oubliées, mais qui subsistent encore en Bulgarie. Est-ce que tu peux nous parler de ces rituels païens qui existent encore ? Pas forcément là, juste au niveau du postpartum, mais globalement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je pense notamment aux rituels où on va marcher sur des braises. Je pense que ça existe dans plusieurs coins du monde. Mais voilà, ça existe chez nous aussi. Les personnes qui font ça s'appellent des nestinari. Et voilà, donc ce type de rituel existe toujours. Après, je... je pense qu'on a beaucoup de fêtes autour du printemps. Je pense par exemple au mois de mars, où on va attacher des bracelets rouges et blancs sur nos poignets. Et ça va symboliser en quelque sorte l'arrivée du printemps. Mais il y a plusieurs légendes autour de l'origine de ce rituel. En fait, c'est le 1er mars, on va... On va s'offrir ces bracelets et chacun fait un vœu au moment où on les attache aux poignets. Et on va les attacher plus tard sur un arbre en fleurs. Donc, c'est vraiment une sorte de célébration. Voilà.

  • Speaker #0

    Un moment du pourvenement.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que souvent, ça arrive, ça dépend avec le réchauffement climatique, ça peut varier. Mais voilà, ça arrive souvent, oui, au mois de mars.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et toi,

  • Speaker #0

    tu l'as déjà pratiqué, ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ça se pratique de nos jours très largement encore. Quand on va à l'école, souvent on va se retrouver avec plein de bracelets comme ça, une trentaine de bracelets du coup, parce que tous les camarades de classe vont attacher un bracelet sur la poignée.

  • Speaker #0

    D'accord, sur les arbres. Et après, on attend le bourgeonnement et au moment où les arbres bourgeonnent, on va attacher ce bracelet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, il y a d'autres traditions là-dessus. Je pense qu'il y en avait une où on doit mettre le bracelet sous une pierre et dans quelques temps, découvrir ce qui se trouve sous la pierre. Et ça donne un peu quelques signes de ce qui pourrait se passer, une sorte de divination du coup. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Est-ce que tu peux me parler de ce rituel ? Tu m'as envoyé les photos.

  • Speaker #1

    Kukeri. Kukeri, oui, c'est ça. Des Kukeri. Oui, alors les kukeris, oui, également, je pense que ça doit dater comme rituel, puisque c'est très païen. Donc, on va porter des peaux d'animaux, donc souvent plutôt des chèvres. Et en fait, ce sont des costumes sur lesquels on va pouvoir accrocher des sortes de cloches. Donc, on va faire aussi beaucoup de bruit. Et c'est une fête qui va avoir lieu... Avant le printemps, à la fin de l'hiver, et qui va servir à chasser en quelque sorte les mauvais esprits. Par le fait que ces costumes peuvent faire peur, parce que souvent ce sont des visages, il y a des sortes de masques dessus avec des visages, avec des dents, qui ressemblent à des monstres. Et puis le bruit des cloches également, ça peut faire peur. On va danser avec ces costumes-là. Et le but, c'est un petit peu de chasser l'obscurité, en quelque sorte, de l'hiver et d'accueillir de meilleures énergies.

  • Speaker #0

    Et c'est un rituel, d'ailleurs, qui est tiré aussi, qui a des racines dans les rituels grecs, il me semble, avec Dionysos, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En plus, ce sont des rituels qu'on peut retrouver mais... à d'autres coins du monde et en Europe. Ici, par exemple, à Nice, nous avons le carnaval, et qui est aussi la symbolique lumière du carnaval. C'est aussi ça, c'est de jouer un petit peu avec l'obscurité pour accueillir après la lumière.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, par rapport au postpartum, quels sont les rituels qui existent ? pendant le premier mois ?

  • Speaker #1

    Pendant le premier mois, il n'y a pas forcément un rituel très marquant, mais il y a une sorte de surprotection de la maman et du bébé, c'est-à-dire qu'on va vraiment limiter les visites à domicile, un peu comme... D'accord. Voilà ce qu'on entend un peu partout, je pense, du moins en Asie. Oui, en Asie. Donc, c'est vraiment la famille très proche. qui va visiter la famille. Et les mamans, elles vont éviter de sortir. Donc, bébés non plus, donc ils ne sortent pas. On va éviter les courants d'air. Ah,

  • Speaker #0

    c'est très moi d'or.

  • Speaker #1

    C'est très moi d'or. Et je dirais aussi que c'est très médecine chinoise parce qu'il y a des endroits dans le corps où ce qu'on appelle des énergies perverses peuvent pénétrer et qui peuvent faire du mal. D'accord. Et la récupération.

  • Speaker #0

    Oui. Le mois d'or étant principalement quand même issu de la médecine chinoise, en tout cas nous, tel qu'on le transmet. Et c'est vrai que le froid, c'est le grand ennemi, je crois. C'est vraiment le grand ennemi. Et tu te parlais de parties du corps, justement, où il faudra éviter d'avoir froid.

  • Speaker #1

    Et oui, on a des dictons même là-dessus, toujours avoir la tête au chaud, les pieds au sec, voilà. C'est vrai. C'est vraiment des parties qui sont plus vulnérables au froid. Il faut protéger à tout prix.

  • Speaker #0

    Des extrémités. Est-ce qu'il y a d'autres choses ? justement, qui vont être respectées. Donc, tu m'as dit pas de visite ou très peu, ou trier sur le volet. Pas de courant d'air, toujours être au chaud.

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'est plutôt de l'aide qu'on va recevoir souvent de la famille ou de la belle famille. Il y a une sorte de transmission un petit peu dans les gestes qu'on va pouvoir apporter au bébé par rapport au bain. Ce ne sont pas forcément des choses très spécifiques, mais en tout cas... La famille est là, elle est présente et elle est dans la transmission des soins par rapport à l'enfant.

  • Speaker #0

    Et quand tu me dis que la famille est là, ça va être quels membres de la famille ?

  • Speaker #1

    La mère, la soeur ? Eh oui, ça va être les figures féminines et puis plutôt les personnes plus âgées, c'est-à-dire les parents, les mamans ou les belles-mères.

  • Speaker #0

    D'accord. Et comment ça se passe sur le plan relationnel ? Parce que tu parlais de transmission, ça m'intéresse beaucoup parce qu'aujourd'hui, on a un peu perdu cette notion de transmission en France. Je ne vais pas rentrer dans les détails ni expliquer pourquoi, mais aujourd'hui, il faut en fait constater que c'est plus compliqué entre les membres d'une même famille. Et comment ça se passe en Bulgarie ?

  • Speaker #1

    Je pense que de nos jours, c'est aussi compliqué en Bulgarie qu'en France, mais je pense que c'est plus... restaurer aussi dans nos habitudes le respect un petit peu de la génération d'avant et de d'accepter aussi cette aide finalement parce que parfois c'est vrai que certains pourraient y voir une intrusion mais voilà il y a un peu des deux je pense qu'il y a un peu les temps modernes qui jouent aujourd'hui dans le fait qu'on qu'on veuille faire à sa façon et qu'on est très renseignés également par les réseaux sociaux,

  • Speaker #0

    par Internet et autres.

  • Speaker #1

    Mais oui, la transmission, je pense qu'elle est toujours là. Et puis, en Bulgarie, on va également vivre jusqu'à plus tard, peut-être aussi avec la famille, la belle famille. Il y a beaucoup plus de foyers. On va avoir peut-être une grande maison et chacun à son étage. C'est des choses qui se sont un petit peu conservées aussi. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on a les meilleures relations avec la famille, la belle famille. Mais en tout cas, la famille est envisagée peut-être dans certains coins d'une façon beaucoup plus large.

  • Speaker #0

    Proximale.

  • Speaker #1

    Oui, proximale et plus large en termes de nombre de personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Aujourd'hui, la famille en France est assez restreinte. Est-ce qu'il y a des aliments particuliers qui lui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a des choses plutôt par rapport à la lactation. Donc, en Bulgarie, on a une boisson, je ne sais pas si elle existe ailleurs, qui s'appelle Boza. Et en fait, c'est une boisson faite à base de blé fermenté. Et on va dire que ça va stimuler, ça va aider la lactation.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense à ça.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à la bière... Sans alcool, on propose aussi pendant l'allaitement. Et alors, tu me disais aussi qu'on célèbre un moment précis, donc à la fin des 40 jours, il se passe quelque chose.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est là le début des rituels dans la vie de l'enfant. Donc à la fin des 40 jours, alors le rituel que nous on va faire, il a, je pense, à la fois des origines païennes, mais il est également dicté. par la religion chrétienne orthodoxe. D'accord. Puisque la mère, en fait, elle est considérée comme impure jusqu'à ce moment-là. Donc, elle va aller à l'église et elle va allumer une bougie, faire une prière pour, en quelque sorte, se purifier. À partir de ce moment-là, elle peut retourner, en quelque sorte, dans le monde. Aider. Son âme et l'âme de son enfant ... sont un petit peu entre deux mondes pendant cette période. On considère qu'en quelque sorte, on est sortis du danger, puisque je pense qu'à l'époque, il y avait beaucoup de morts, que ce soit la mère ou les enfants, qui ne pouvaient pas forcément survivre jusqu'au 40e jour. Donc, en quelque sorte, on célèbre le fait d'avoir survécu, je pense, déjà. On n'y pense pas aujourd'hui, mais l'origine remonte à cela.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et d'où aussi les visites limitées, parce qu'on va créer un cocon très protégé où finalement le mal ne peut pas rentrer, que ce soit la maladie. Et en Bulgarie, c'est vrai qu'on a aussi beaucoup de croyances liées aux mauvais oeils. On voit beaucoup d'enfants avec des petits fils rouges accrochés aux poignets pour ça. Oui, c'est plutôt mes grands-parents qui avaient ces croyances, mais c'est encore vivant.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc l'Église, il y a cet apport du fait de l'impureté, etc. Célébrer aussi le fait d'avoir survécu. Et côté, justement, des influences plus anciennes, plus païennes, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, on va faire un rituel ce 40e jour. pour lequel on va faire un pain un peu spécial. Je ne dirais pas que c'est vraiment une brioche, mais en tout cas, c'est un pain qui est sucré. C'est une sorte de grosse galette. C'est un pain rond. Et on va inviter uniquement des femmes. Donc, c'est souvent la famille proche, mais ça peut être également des amis qui vont venir souhaiter des choses au bébé. Donc, elles vont offrir des... des petites choses sucrées, souvent à manger à la mer. Elles peuvent offrir également des cadeaux. C'est une sorte peut-être du baby shower finalement, mais qui arrive à ce moment-là. La maman, elle prépare, comme je disais, ce pain. Et il y a également quelques petites choses à mettre en place. Elle va mettre par exemple un fil rouge sur la poignée de la porte. pour, en quelque sorte, protéger le foyer.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et dans les plus vieilles versions, je sais qu'on peut mettre également du gros sel carrément au sol pour protéger le foyer à ce moment très particulier. Toutes les femmes qui sont invitées, elles vont souhaiter des choses à l'enfant, un petit peu comme des bonnes fées, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait vraiment penser à ça aussi. La belle au bois dormant, et tu sais, les trois fées qui vont voir... La princesse.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça en fait. Chacune souhaite quelque chose. Alors moi, par exemple, ce que j'ai fait pour mon fils, je lui ai acheté une très grosse carte qui était une carte un peu de naissance et toutes les personnes qui étaient conviées, elles ont écrit un petit mot en lui souhaitant quelque chose sur cette carte. Comme ça, il y a, il y aura vraiment accès. Mais je sais qu'en Bulgarie, ça peut s'organiser aussi sous forme de boîtes où chacun met un petit mot D'accord. Super. En tout cas, oui, ça peut s'organiser de cette façon-là. Et donc, qu'est-ce qu'on fait du coup avec ce pain ? On va mettre au-dessus de la tête de la maman et du bébé un drap blanc. Et deux personnes dont les parents sont encore vivants, alors là je ne saurais pas te dire pourquoi, vont casser ce pain en plusieurs... Enfin, elles vont le faire des morceaux. Je sais que là, du coup, les religions, les traditions se mêlent parce que les deux premiers morceaux du pain, c'est pour Jésus et pour la maman de Jésus. D'accord. Pour Marie. Et après, la troisième, c'est pour la maman.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et le bébé. Et voilà, après, ce pain va être partagé parmi les personnes invitées. Elles vont manger les choses sucrées qu'elles ont apportées. et ce qui reste en miettes de ce pain va être mis du coup dans le drap.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Chacune va mettre des pièces de monnaie dans le drap qui va être donc après attaché et mis dans l'endroit le plus haut de la maison. Donc voilà là c'est un symbole en quelque sorte de prospérité d'aller haut du Du coup, et puis, voilà, on a les... Il y a les sous, donc voilà, il y a un aspect un peu matériel. D'accord. On souhaite en tout cas de la prospérité à l'enfant. Et autre chose par rapport à ce rituel, c'est que chaque femme doit mettre un fil de ses vêtements à un endroit proche du bébé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour ne pas lui voler son sommeil. Voilà, c'est vraiment la phrase qu'on dit, je ne sais pas. C'est drôle. C'est pour qu'il dorme bien. Ah oui. D'accord. Alors, je peux t'en dire quelque chose. En tout cas, ça a bien marché parce que notre petit, il fait déjà ses nuits. C'est vrai. Et vous l'avez fait ? On l'a fait. Voilà, toutes les femmes l'ont fait. D'accord. Et ce qui est très intéressant, c'est la fin de ce rituel. En fait, toutes les invitées doivent partir. Donc, elles ne peuvent pas emporter des choses qui étaient là. à manger du rituel, et elles doivent partir sans dire au revoir, en fait. Elles ne disent pas au revoir, elles ne disent pas à quel moment elles vont partir, juste à un moment, et s'éclipsent. Et elles partent de préférence avant qu'il fasse noir.

  • Speaker #0

    Ok. Et comment tu l'interprètes, le fait, justement, de ne pas dire au revoir ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une dimension spirituelle encore, peut-être, ne pas dire adieu, ne pas dire au revoir, et puis le fait de partir pendant qu'il fait encore jour. C'est une sorte de protection aussi, peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'on retrouve beaucoup de rituels, mais dans le monde entier, avec une importance du jour et de la nuit. Il y a des choses qui sont vraiment à faire le jour et d'autres à faire la nuit. Et parfois, faire les choses avant que la nuit tombe. Et d'accord. Et donc, oui, le fait finalement de quitter comme ça le foyer. sans clôturer par un au revoir, c'est aussi laisser peut-être cette nouvelle séquence, en fait, ouverte, finalement.

  • Speaker #1

    Oui, où tout est possible aussi pour l'enfant et pour la maman. Et oui, en fait, ce n'est pas fini, parce qu'on finit cette journée, souvent c'est plutôt une matinée, ou voilà, il y a encore jour. Et après ça, donc, 40 jours. Plus tard, on doit donc récupérer ce pain qu'on a caché avec les miettes.

  • Speaker #0

    En haut de la maison ?

  • Speaker #1

    Exactement, à l'endroit le plus haut de l'appartement, de la maison. D'accord. Et on va donc laisser la nature faire, c'est-à-dire qu'on va laisser les oiseaux manger les miettes, le pain qui restait dedans, et puis récupérer, je pense, les pièces pour l'enfant.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc là, on est 80 jours après la naissance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres choses qui se passent à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Le rituel le plus important, c'est vraiment le 40e jour.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et après, on va avoir d'autres rituels autour de la petite enfance qui sont intéressants. Oui. Si tu veux que je t'en parle.

  • Speaker #0

    Ah oui, avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, il y en a un en particulier que j'ai vraiment hâte de faire. Donc ça, c'est un rituel qu'on va faire quand l'enfant apprend à marcher. Donc, ce n'est pas, il a vraiment appris à marcher, ce sont vraiment les premiers pas. Donc, on va encore avoir cette fameuse galette. Il y a quelque chose de très compte de fait, je trouve, dans les traditions bulgares, parce que voilà, on est obligé de refaire une sorte de galette, pain un peu sucré. Et donc, on va étaler un drap blanc, encore ce drap blanc par terre. Ah oui. Et on va... disposer au bout de ce drap blanc sur une table où notre surface a des objets différents. Donc le but étant que l'enfant choisisse son futur métier. C'est-à-dire qu'on met le drap blanc, on prend la galette qui est ronde, qui va rouler sur le drap blanc parce qu'on va jeter la galette dessus. L'enfant, normalement, ça ne se passe pas toujours comme ça dans les fêtes, mais il doit courir, il doit marcher derrière la galette. Et arriver à l'endroit où sont disposés les différents objets. Et c'est là que les ambitions des parents jouent. On a souvent des stéthoscopes, des portefeuilles. Voilà, mais on peut choisir. Il n'y a pas d'obligation. On peut choisir ce qu'on va disposer à cet endroit-là. Et voilà, chaque enfant va attraper sa destinée, en quelque sorte, son futur métier. D'accord.

  • Speaker #0

    Et toi, par exemple, qu'est-ce que tu avais tiré à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ce que j'ai tiré à l'époque, c'était des lunettes et un stylo. Ce qui est très intéressant parce que j'ai un deuxième métier. En fait, je suis formatrice de français et langue étrangère. Donc je suis prof. Donc voilà, ça m'allait bien finalement. J'ai attrapé ma destinée.

  • Speaker #0

    Et rappelle-moi, c'est à quel âge qu'on pratique ce rituel ?

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment un moment où les enfants apprennent à marcher, autour d'un an souvent je pense.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont encore très jeunes. Oui,

  • Speaker #1

    entre 9 mois.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent vraiment pas compte. D'accord. Oui. Alors, je ne sais pas qu'elle pesait ça socialement. Est-ce que c'est vraiment quelque chose qui met vraiment la pression ou on le fait plus pour s'amuser, pour rigoler ? Par exemple, mon neveu, il ne savait vraiment pas quoi prendre. Il a pris plein d'objets un peu en même temps. Je ne pense pas que ses parents se sont dit, oh là là, mais lui, qu'est-ce qu'il va devenir ?

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que ça me fait penser à la tradition tibétaine aussi, pour identifier les prochains Dalai Lama. Il y a souvent plusieurs enfants et ils vont leur montrer des objets. Et en fonction de l'objet vers lequel ils vont se diriger naturellement, ils vont pouvoir identifier le prochain Dalai Lama.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça me semble. C'est vrai. C'est génial, je ne le savais pas.

  • Speaker #1

    Et en général, l'enfant a quatre ans.

  • Speaker #0

    D'accord. Il est quand même assez jeune pour que le Dalai Lama reste innocent. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a d'autres étapes après dans la vie de l'enfant justement qui sont célébrées ?

  • Speaker #0

    Alors là, tout de suite, je ne pense pas à quelque chose en particulier. Je sais qu'on a un rituel qu'on fait lors de grands moments, comme par exemple le premier jour à l'école. On va verser de l'eau. D'accord. Par exemple, on est sorti de la porte de la maison et on va verser de l'eau. Et on doit marcher dans l'eau pour que tout se passe de façon, je pense, fluide. D'accord. Comme de l'eau qui coule, en fait. D'accord. Donc ça, c'est vrai, c'est quelque chose qu'on va faire. Par exemple, première journée d'école, mais aussi, je ne sais pas, si on a un concours, si on a des choses importantes.

  • Speaker #1

    cet ordre-là. Donc tout ça est encore très présent dans la vie.

  • Speaker #0

    Je me souviens de tous les moments où on m'a versé de l'eau.

  • Speaker #1

    Ah oui ! Est-ce qu'on te verse de l'eau sur toi ?

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vraiment par terre. Et on peut en marcher.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu as réussi à t'approprier ce... Comment s'appelle-t-il ce rituel qui... Clos, les quatrième, le quarantième jour et qui ouvre justement vers la vie d'après. En bulgare, comment s'appelle-t-il ? Est-ce qu'il y a un nom pour cette célébration ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. On donne plutôt un nom au pain qu'on va manger qui s'appelle Pogacar. Ok. Et Pogacar, c'est le nom de cette fameuse galette. Et d'ailleurs, c'est le même nom aussi pour le pain, pour le rituel quand l'enfant marche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est le nom. Ah oui. Du coup, on va dire la Pogacar pour les 40 jours, ou la Pogacar pour le Stapornik, qui est la fameuse fête où on va choisir son destin professionnel.

  • Speaker #1

    Et donc toi, là, tu as donné naissance à ton fils en France. Ça a été assez naturel pour toi de t'approprier justement ce rituel du 40e jour ? Tu as invité des personnes autour de toi, des femmes ? J'ai cru comprendre que ton compagnon avait été exclu ?

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Tout à l'heure, quand je disais qu'il n'y a uniquement des invités femmes, ça exclut les hommes, ils doivent sortir de la maison à ce moment-là. Donc oui, comment ça s'est passé ? Étant donné que j'habite loin de ma famille, j'ai une partie de ma famille qui est en Bulgarie, une autre qui est en France, et une autre qui est au Brésil, mais ça c'est une autre histoire. J'ai dû inviter plutôt des amis, des collègues et puis ma sœur qui était là. C'était la seule personne de ma famille qui a pu finalement assister.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais voilà, j'ai essayé de m'entourer de personnes plutôt bienveillantes. J'ai choisi finalement les bonnes fées pour mon fils qui pouvaient lui apporter quelque chose par leur présence. parce qu'elles allaient lui souhaiter. Mais je pense que oui, en Bulgarie, c'est très différent parce que c'est plutôt la famille proche qui va assister à ce moment-là. Ce sont plutôt les grands-parents, la belle famille, les sœurs et les frères.

  • Speaker #1

    Et pendant le premier mois, quelle est la place justement du compagnon, du conjoint, du mari, de l'époux, du second parent ? Est-ce que justement il est exclu aussi ou il peut être présent auprès de sa femme et la soutenir ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai que malheureusement là on a gardé les traditions mais voilà qui sont très... plutôt machiste, il faut le dire. Les compagnons, pendant longtemps, étaient très peu présents. Donc là, je parle plutôt de la génération, je pense, plutôt de mes grands-parents. Je pense que ça a commencé un petit peu peut-être à changer avec la génération de mes parents, mais pas tant que ça. Et c'est vrai que de nos jours, finalement, les hommes sont beaucoup plus investis. Ils vont beaucoup participer à la vie de famille. Après, je pense qu'en France, c'est un peu pareil. C'est-à-dire que les hommes doivent reprendre le travail assez rapidement. Je pense même que la France est plus avancée à ce niveau-là. Ici, ils ont quand même un mois, il me semble. Un de six jours. Je ne sais pas, parce que mon compagnon a eu trois mois, ce qui est exceptionnel. Ce qui était génial d'ailleurs pour se créer un petit cocon familial. Mais c'est rare. Dans le monde, à l'échelle du monde, je pense que voilà.

  • Speaker #1

    En France, c'est assez nouveau. Ça fait quatre ans.

  • Speaker #0

    C'est déjà une avancée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une avancée. Bien sûr,

  • Speaker #0

    parce que là, on a pu voir tous les deux. Chacun avait... son rôle à jouer. Il n'y a pas que la maman. Et puis, il y a plein de choses annexes au foyer auxquelles on peut s'occuper, à part le bébé aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu parles si bien dans le mot à l'ordre. Oui, il y a ça. Et puis, il y a un autre côté, en fait, qui est différent en Bulgarie, c'est la durée de ce fameux congé maternité. Parce que chez nous, en Bulgarie, il peut durer jusqu'à deux ans. Certes, on va perdre un petit peu au niveau de la rémunération, mais c'est beaucoup plus lent. Et d'ailleurs, quand je dis à ma famille que je vais confier mon fils de trois mois et demi à la crèche, il y a des réactions très choquées. Les gens ne comprennent pas forcément comment on puisse faire ça. Après, il y a bien sûr des enjeux économiques, logistiques derrière. Il n'y a pas toujours des choix. Et c'est vrai que même pour moi, au début, je partais du principe que je voulais rester un maximum de temps avec mon fils. Et de tous les exemples que j'ai pu avoir autour de moi, ma sœur a pu allaiter jusqu'à assez tard. Elle est restée vraiment avec son fils jusqu'à ses deux ans. Et c'est souvent comme ça que ça se passe. Les femmes n'ont pas peur, en fait. de mettre leur carrière, je veux dire, de côté pendant ce temps-là. Et souvent, les personnes s'en sortent mieux parce qu'il y a aussi plus de cette aide des grands-parents qu'on retrouve moins ici. Ça, ça joue beaucoup. Ce n'est pas que le côté, les femmes font plus leur carrière de nos jours. C'est aussi ça. Finalement, si on est loin de sa famille et qu'on n'a pas forcément les moyens de payer, d'autres modes de garde. On ne peut pas faire autrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un choix draconien.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc j'ai travaillé sur moi depuis ma grossesse en fait, dessus, parce que et même en travaillant dessus, aujourd'hui c'était la première journée d'adaptation à la crèche de mon fils. Les larmes étaient là. Je l'ai laissé 15 minutes au personnel, mais voilà, c'était pas évident.

  • Speaker #1

    Les femmes, aujourd'hui en Occident, enfin en France en tout cas, elles sont quand même... Les hommes, ils gagnent actuellement, parce que malgré tout, ils ont quand même un mois. Mais les femmes, la durée du congé maternité n'a pas bougé depuis au moins 30 ans. Donc, on est toujours à deux mois et demi. C'est un vrai sujet, moi je l'étudie beaucoup, c'est très compliqué. Il y a aussi l'emprise... La petite enfance est devenue un marché, c'est-à-dire que... Il y a le marché des crèches, et ça bloque beaucoup, justement, pour augmenter ce congé maternité, mais pourtant, ce qui est quand même hyper demandé, il y aura beaucoup de couples, etc., parce que deux mois et demi, c'est quand même très très jeune. Après, tout dépend aussi du métier, il y a des métiers qui sont difficiles, qui vont demander, par exemple, beaucoup de posture debout, par exemple, je pense aux infirmières. Et certaines ne tiennent pas le coup, parce qu'elles vont reprendre leur carrière, mais en fait, c'est tellement difficile avec un bébé qui se réveille encore la nuit, etc., que ça se clôt en burn-out. C'est un vaste sujet, que le sujet du congé maternité en France, qui n'est pas assez entendu, en fait.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. Je pense que ce qui est important, comme toute chose dans la vie, c'est d'avoir le choix.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Parce que moi, finalement, ça s'est transformé en choix. Puisque j'ai travaillé sur moi pendant ma grossesse, sachant que je n'aurais pas... beaucoup d'autres... Alternative. Alternative, oui. Et finalement, ça s'est transformé en un choix. J'ai réalisé aussi que mon métier était important pour moi et qu'il m'apportait beaucoup de sens. Mes deux métiers m'apportent beaucoup de sens. Et que reprendre, ça allait me faire du bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Mais c'est lié aussi à l'isolement. On est souvent très isolés aussi en France. Ça fait du bien aussi de reprendre le travail.

  • Speaker #0

    Oui, parce que la famille, elle a du sens aussi quand elle est là. ensemble, finalement. Après, ce sont aussi des choix que moi, que j'ai pris, de vivre là où je vis.

  • Speaker #1

    En tout cas, oui, c'est intéressant ce que tu dis sur le fait de t'être préparée pendant la grossesse à la reprise assez précoce. C'est beaucoup de sagesse.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est intéressant à tirer de cette sagesse, c'est que finalement, on n'est pas préparée, même si on se prépare. On n'est jamais préparée à ce qui va arriver. ni au tourbillon émotionnel et psychologique que représente le postpartum, ni aux bonnes résolutions qu'on peut prendre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Est-ce que tu as un mot à ajouter ?

  • Speaker #0

    Peut-être donner un conseil aux futures mamans qui peuvent nous écouter. Ça serait vraiment de penser à vous d'abord, que ce soit pendant la grossesse ou dans ce premier mois. et accepter l'aide parce que ce n'est pas toujours facile d'accepter l'aide qu'on nous propose et je pense que toute aide est bonne dans ce premier mois que ce soit les petits plats ou juste un appel ou n'importe quoi ouvrez votre cœur à ce qu'on vous propose c'est très joli merci beaucoup Katerina merci à toi à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute. Pour aller plus loin, sachez que le mois d'or, ce sont des livres pour bien se préparer. Ce sont aussi des professionnels spécialisés pour bien s'entourer pendant les mois après l'accouchement. Et bien sûr, ce sont des formations sur le postpartum.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous sur notre site lemoindor.fr ou sur nos réseaux. Et si vous souhaitez soutenir le message du mois d'or, alors partagez le podcast. autour de vous. Abonnez-vous à notre chaîne sans oublier de lui mettre 5 jolies étoiles. A bientôt !

Description

Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui avec Katerina, une jeune maman franco bulgare que j’ai rencontrée il y a quelques semaines. Elle m’a parlé, au fil de notre échange, des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c’est passionnant !

La Bulgarie est un pays très ancien, christianisé assez tardivement, qui a longtemps conservé des rites païens autour des grands moments de la vie – notamment les quarante premiers jours après une naissance.


Ensemble, nous avons exploré les traditions bulgares liées à la naissance et au postpartum : protection du bébé, rituels du 40e jour, galette sacrée (Pogaca), absence de visites, et symboliques anciennes mêlant christianisme orthodoxe et rites païens.

Katerina partage aussi son propre vécu : sa préparation corporelle et spirituelle à la maternité, son congé maternité en France, la reprise du travail... et ce tiraillement si commun aux jeunes mères entre tradition, sens, et réalités modernes.


Nous verrons aussi durant cette épisode les rituels qui entourent la vie en Bulgarie et plus particulièrement à la fin des 40 jours... en lien notamment avec les anciens cultes à Dyonisos, les transmissions intergénérationnelles, le rituel féminin autour du pain sucré, le rituel du Stapornik qui consiste, pour l'enfant, à choisir le futur métier à travers des objets symboliques...


Mais aussi pourquoi les femmes partent sans dire au revoir le 40e jour, et ce que ça change d’accoucher loin de sa culture d’origine.


Je vous souhaite une très bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue sur notre podcast Parle-moi de ton mois d'or. Je suis Céline Chadela et ici je laisse la voix à celles et ceux qui témoignent de leur mois d'or et de leur postpartum. Nous échangeons sur ce mois si spécial d'après l'accouchement, sur votre organisation, vos feedbacks, vos surprises, vos coups durs et vos joints. Et pour cela, je serai accompagnée de Marie-Maëlle Poulin.

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Marie, je suis psychologue clinicienne et coordonnatrice avec Céline du Mois d'Or. Alors le Mois d'Or c'est un livre, c'est des formations, mais c'est aussi un engagement pour être au plus près des femmes et des couples en postpartum. Parce qu'un bébé qui va bien, c'est d'abord quoi Céline ?

  • Speaker #0

    Une maman qui est soutenue ?

  • Speaker #1

    Alors ô mon l'heure, cet espace de paroles et d'écoute.

  • Speaker #0

    C'est parti ! Bonjour, je suis très heureuse de vous retrouver. aujourd'hui, car je suis en présence de Katerina. Katerina, c'est une jeune maman que j'ai rencontrée il y a quelques semaines et qui est originaire de Bulgarie. Au fil de notre échange, de notre conversation, elle m'a parlé des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c'est très intéressant. En effet, la Bulgarie est un pays très ancien qui a été christianisé assez tardivement et qui pendant très longtemps a... à conserver ses rites païens autour des grands moments de la vie, dont notamment les 40 premiers jours. C'est parti ! Bonjour Katerina. Bonjour Céline. Merci d'avoir accepté ma proposition d'enregistrer ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir proposé de partager ce moment.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie parce que là, on va plonger justement dans les racines. européenne en matière de spiritualité et de soins autour du post-partum, parce que j'ai l'impression que les deux se rejoignent. Alors, Katerina, est-ce que déjà tu peux te présenter, s'il te plaît, me dire quel est ton âge, de qui est composée ta famille, quand est-ce que tu as accouché, ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Katerina, comme vous le savez déjà. J'ai 31 ans. Et je suis maman d'un petit garçon de trois mois. Donc voilà, je suis encore en train de prendre mes marques par rapport à ça. Et sinon, j'exerce le métier de praticienne shiatsu. Donc je suis basée à Nice. Et j'aime aussi aider les femmes. Donc voilà, on fait finalement des choses qui se retrouvent un petit peu.

  • Speaker #0

    Et alors... Toi, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? Tu es originaire de Bulgarie, est-ce que tu es née là-bas ? Combien de temps as-tu vécu ? Quand est-ce que tu es arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant c'est intéressant parce que j'ai 31 ans, mais j'ai passé la moitié de ma vie en Bulgarie et j'ai passé l'autre moitié de ma vie en France. Donc c'est vrai que je me sens de plus en plus française. Maintenant, j'ai la nationalité en plus.

  • Speaker #0

    Tu es arrivée à quel âge en France ?

  • Speaker #1

    J'avais donc à l'époque 15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et voilà, pour moi, c'était une sorte de déracinement parce que à cet âge-là, on a beaucoup d'amis et c'était difficile pour moi de les laisser là-bas.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et tu es arrivée avec une connaissance de la langue française ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je ne parlais pas français. J'avais pris quelques cours et d'ailleurs, je n'ai pas été très gentille avec mes parents parce que je séchais du coup mes cours à l'Alliance française. C'était une sorte de rébellion, je ne voulais pas partir en France.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à la France ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça se passe très bien. Je suis très reconnaissante par rapport à tout ce que j'ai pu vivre en France depuis que j'habite là. Je pense que ça m'a ouvert beaucoup de portes, ça a beaucoup ouvert mon esprit également.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que nous, en tant que Français, on ne se rend pas toujours compte du positif qu'il peut... qui peut être dans notre pays. Donc, le voir avec les lunettes de quelqu'un qui vient de l'étranger, ça...

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Après, c'est humain. On cherche toujours à améliorer notre vie, notre quotidien. Et déjà, oui, si je peux un petit peu comparer par rapport à la maternité, c'est sûr qu'en Bulgarie, par exemple, les cours de préparation à l'accouchement, ça n'existe pas. Les mamans sont souvent livrées à elles-mêmes. et Elle doit faire beaucoup de recherches, beaucoup de lectures et trouver l'information par elle-même. D'accord. Ça déjà, c'est une grosse différence. Oui, la prise en charge, c'est meilleur là-dessus. Oui. Voilà, on est beaucoup mieux renseignés, je trouve, finalement, parce que je pense qu'il y a quand même aussi des mises à jour dans les informations par rapport aux nouvelles recherches. C'est très important. Alors qu'en Bulgarie, beaucoup de médecins ont tendance à être plutôt vieilles écoles. On ne va pas avoir une sage femme qui va s'occuper de nous de A à Z, par exemple. C'est souvent les gynécologues. Voilà, ils sont très traditionnels.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Est-ce qu'elles accouchent en majorité à l'hôpital ou il y a aussi des accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que ça reste très médicalisé. Je n'ai jamais entendu, en tout cas, une histoire de quelqu'un qui accouche à la maison. D'accord. Même dans les petites villes, les petits villages, je pense qu'il y a des cliniques ou des petits hôpitaux.

  • Speaker #0

    Et alors toi, forte de ta double nationalité, comment justement tu as anticipé ? ton accouchement, même ta grossesse, on peut en parler, ta grossesse, ton accouchement et ton post-partum, avec la prise en charge française, mais aussi tes connaissances, ta manière de faire, en tout cas l'influence bulgare.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de choses de mes connaissances et ma manière de faire bulgare que j'ai laissées de côté finalement. parce que J'ai cheminé depuis que je suis en France, j'ai fait d'autres choses. En tant que thérapeute Shiatsu, je suis consciente aussi de l'importance de préparer son corps à ce moment et à la maternité. Je pense que c'est plutôt ça qui a influencé ma grossesse. C'était vraiment de prendre soin de moi. J'ai continué à bouger, je n'ai pas arrêté de... De faire du yoga jusqu'à la fin quasiment de ma grossesse. Et finalement, c'est vraiment ça qui a bien préparé mon corps, mon esprit. Également, j'ai fait des voyages. Vraiment, je ne l'ai pas arrêté pendant toute ma grossesse. Et d'ailleurs, je me sentais très bien. Ce qui m'a permis aussi de rester finalement plus mobile.

  • Speaker #0

    D'accord. Finalement, tu t'es beaucoup préparée aussi avec le bien-être, le shiatsu, etc. Avec toute cette dimension-là. Alors, est-ce que tu pourrais revenir sur ton pays, la Bulgarie, et nous expliquer finalement les influences qui existent sur le plan spirituel ? Parce que vous allez voir qu'il y a un lien avec le postpartum. Quelle est l'histoire, en fait, dans les grandes lignes de la Bulgarie sur le plan religieux et spirituel ?

  • Speaker #1

    La Bulgarie est un pays, je trouve, de contraste, parce que quand on y va, on trouve aujourd'hui l'Occident, mais on trouve beaucoup de traces également de l'Orient. On va trouver beaucoup d'églises de l'époque byzantine, orthodoxes. Nous sommes donc de confession orthodoxe principalement. et c'est vrai que la religion elle marque encore le quotidien et le rythme en quelque sorte que finalement les fêtes religieuses sont toujours très importantes, même si on n'est pas un pratiquant très fervent, on va toujours assister à certains rituels dans l'année.

  • Speaker #0

    Ok, et donc tu me disais que l'Église orthodoxe est apparue, est arrivée en Bulgarie en 800 après Jésus-Christ,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Exactement, oui, en 864, si ma mémoire est bonne. D'accord.

  • Speaker #0

    avant, on a toujours l'impression que avant l'Église, il ne se passait rien, mais en fait, il y avait beaucoup de choses. Il y avait énormément, les populations, qu'elles soient en Europe de l'Est ou en Europe occidentale, étaient bercées de rituels, de cérémonies qui, aujourd'hui, ont été très largement, je pense, oubliées, mais qui subsistent encore en Bulgarie. Est-ce que tu peux nous parler de ces rituels païens qui existent encore ? Pas forcément là, juste au niveau du postpartum, mais globalement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je pense notamment aux rituels où on va marcher sur des braises. Je pense que ça existe dans plusieurs coins du monde. Mais voilà, ça existe chez nous aussi. Les personnes qui font ça s'appellent des nestinari. Et voilà, donc ce type de rituel existe toujours. Après, je... je pense qu'on a beaucoup de fêtes autour du printemps. Je pense par exemple au mois de mars, où on va attacher des bracelets rouges et blancs sur nos poignets. Et ça va symboliser en quelque sorte l'arrivée du printemps. Mais il y a plusieurs légendes autour de l'origine de ce rituel. En fait, c'est le 1er mars, on va... On va s'offrir ces bracelets et chacun fait un vœu au moment où on les attache aux poignets. Et on va les attacher plus tard sur un arbre en fleurs. Donc, c'est vraiment une sorte de célébration. Voilà.

  • Speaker #0

    Un moment du pourvenement.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que souvent, ça arrive, ça dépend avec le réchauffement climatique, ça peut varier. Mais voilà, ça arrive souvent, oui, au mois de mars.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et toi,

  • Speaker #0

    tu l'as déjà pratiqué, ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ça se pratique de nos jours très largement encore. Quand on va à l'école, souvent on va se retrouver avec plein de bracelets comme ça, une trentaine de bracelets du coup, parce que tous les camarades de classe vont attacher un bracelet sur la poignée.

  • Speaker #0

    D'accord, sur les arbres. Et après, on attend le bourgeonnement et au moment où les arbres bourgeonnent, on va attacher ce bracelet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, il y a d'autres traditions là-dessus. Je pense qu'il y en avait une où on doit mettre le bracelet sous une pierre et dans quelques temps, découvrir ce qui se trouve sous la pierre. Et ça donne un peu quelques signes de ce qui pourrait se passer, une sorte de divination du coup. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Est-ce que tu peux me parler de ce rituel ? Tu m'as envoyé les photos.

  • Speaker #1

    Kukeri. Kukeri, oui, c'est ça. Des Kukeri. Oui, alors les kukeris, oui, également, je pense que ça doit dater comme rituel, puisque c'est très païen. Donc, on va porter des peaux d'animaux, donc souvent plutôt des chèvres. Et en fait, ce sont des costumes sur lesquels on va pouvoir accrocher des sortes de cloches. Donc, on va faire aussi beaucoup de bruit. Et c'est une fête qui va avoir lieu... Avant le printemps, à la fin de l'hiver, et qui va servir à chasser en quelque sorte les mauvais esprits. Par le fait que ces costumes peuvent faire peur, parce que souvent ce sont des visages, il y a des sortes de masques dessus avec des visages, avec des dents, qui ressemblent à des monstres. Et puis le bruit des cloches également, ça peut faire peur. On va danser avec ces costumes-là. Et le but, c'est un petit peu de chasser l'obscurité, en quelque sorte, de l'hiver et d'accueillir de meilleures énergies.

  • Speaker #0

    Et c'est un rituel, d'ailleurs, qui est tiré aussi, qui a des racines dans les rituels grecs, il me semble, avec Dionysos, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En plus, ce sont des rituels qu'on peut retrouver mais... à d'autres coins du monde et en Europe. Ici, par exemple, à Nice, nous avons le carnaval, et qui est aussi la symbolique lumière du carnaval. C'est aussi ça, c'est de jouer un petit peu avec l'obscurité pour accueillir après la lumière.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, par rapport au postpartum, quels sont les rituels qui existent ? pendant le premier mois ?

  • Speaker #1

    Pendant le premier mois, il n'y a pas forcément un rituel très marquant, mais il y a une sorte de surprotection de la maman et du bébé, c'est-à-dire qu'on va vraiment limiter les visites à domicile, un peu comme... D'accord. Voilà ce qu'on entend un peu partout, je pense, du moins en Asie. Oui, en Asie. Donc, c'est vraiment la famille très proche. qui va visiter la famille. Et les mamans, elles vont éviter de sortir. Donc, bébés non plus, donc ils ne sortent pas. On va éviter les courants d'air. Ah,

  • Speaker #0

    c'est très moi d'or.

  • Speaker #1

    C'est très moi d'or. Et je dirais aussi que c'est très médecine chinoise parce qu'il y a des endroits dans le corps où ce qu'on appelle des énergies perverses peuvent pénétrer et qui peuvent faire du mal. D'accord. Et la récupération.

  • Speaker #0

    Oui. Le mois d'or étant principalement quand même issu de la médecine chinoise, en tout cas nous, tel qu'on le transmet. Et c'est vrai que le froid, c'est le grand ennemi, je crois. C'est vraiment le grand ennemi. Et tu te parlais de parties du corps, justement, où il faudra éviter d'avoir froid.

  • Speaker #1

    Et oui, on a des dictons même là-dessus, toujours avoir la tête au chaud, les pieds au sec, voilà. C'est vrai. C'est vraiment des parties qui sont plus vulnérables au froid. Il faut protéger à tout prix.

  • Speaker #0

    Des extrémités. Est-ce qu'il y a d'autres choses ? justement, qui vont être respectées. Donc, tu m'as dit pas de visite ou très peu, ou trier sur le volet. Pas de courant d'air, toujours être au chaud.

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'est plutôt de l'aide qu'on va recevoir souvent de la famille ou de la belle famille. Il y a une sorte de transmission un petit peu dans les gestes qu'on va pouvoir apporter au bébé par rapport au bain. Ce ne sont pas forcément des choses très spécifiques, mais en tout cas... La famille est là, elle est présente et elle est dans la transmission des soins par rapport à l'enfant.

  • Speaker #0

    Et quand tu me dis que la famille est là, ça va être quels membres de la famille ?

  • Speaker #1

    La mère, la soeur ? Eh oui, ça va être les figures féminines et puis plutôt les personnes plus âgées, c'est-à-dire les parents, les mamans ou les belles-mères.

  • Speaker #0

    D'accord. Et comment ça se passe sur le plan relationnel ? Parce que tu parlais de transmission, ça m'intéresse beaucoup parce qu'aujourd'hui, on a un peu perdu cette notion de transmission en France. Je ne vais pas rentrer dans les détails ni expliquer pourquoi, mais aujourd'hui, il faut en fait constater que c'est plus compliqué entre les membres d'une même famille. Et comment ça se passe en Bulgarie ?

  • Speaker #1

    Je pense que de nos jours, c'est aussi compliqué en Bulgarie qu'en France, mais je pense que c'est plus... restaurer aussi dans nos habitudes le respect un petit peu de la génération d'avant et de d'accepter aussi cette aide finalement parce que parfois c'est vrai que certains pourraient y voir une intrusion mais voilà il y a un peu des deux je pense qu'il y a un peu les temps modernes qui jouent aujourd'hui dans le fait qu'on qu'on veuille faire à sa façon et qu'on est très renseignés également par les réseaux sociaux,

  • Speaker #0

    par Internet et autres.

  • Speaker #1

    Mais oui, la transmission, je pense qu'elle est toujours là. Et puis, en Bulgarie, on va également vivre jusqu'à plus tard, peut-être aussi avec la famille, la belle famille. Il y a beaucoup plus de foyers. On va avoir peut-être une grande maison et chacun à son étage. C'est des choses qui se sont un petit peu conservées aussi. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on a les meilleures relations avec la famille, la belle famille. Mais en tout cas, la famille est envisagée peut-être dans certains coins d'une façon beaucoup plus large.

  • Speaker #0

    Proximale.

  • Speaker #1

    Oui, proximale et plus large en termes de nombre de personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Aujourd'hui, la famille en France est assez restreinte. Est-ce qu'il y a des aliments particuliers qui lui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a des choses plutôt par rapport à la lactation. Donc, en Bulgarie, on a une boisson, je ne sais pas si elle existe ailleurs, qui s'appelle Boza. Et en fait, c'est une boisson faite à base de blé fermenté. Et on va dire que ça va stimuler, ça va aider la lactation.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense à ça.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à la bière... Sans alcool, on propose aussi pendant l'allaitement. Et alors, tu me disais aussi qu'on célèbre un moment précis, donc à la fin des 40 jours, il se passe quelque chose.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est là le début des rituels dans la vie de l'enfant. Donc à la fin des 40 jours, alors le rituel que nous on va faire, il a, je pense, à la fois des origines païennes, mais il est également dicté. par la religion chrétienne orthodoxe. D'accord. Puisque la mère, en fait, elle est considérée comme impure jusqu'à ce moment-là. Donc, elle va aller à l'église et elle va allumer une bougie, faire une prière pour, en quelque sorte, se purifier. À partir de ce moment-là, elle peut retourner, en quelque sorte, dans le monde. Aider. Son âme et l'âme de son enfant ... sont un petit peu entre deux mondes pendant cette période. On considère qu'en quelque sorte, on est sortis du danger, puisque je pense qu'à l'époque, il y avait beaucoup de morts, que ce soit la mère ou les enfants, qui ne pouvaient pas forcément survivre jusqu'au 40e jour. Donc, en quelque sorte, on célèbre le fait d'avoir survécu, je pense, déjà. On n'y pense pas aujourd'hui, mais l'origine remonte à cela.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et d'où aussi les visites limitées, parce qu'on va créer un cocon très protégé où finalement le mal ne peut pas rentrer, que ce soit la maladie. Et en Bulgarie, c'est vrai qu'on a aussi beaucoup de croyances liées aux mauvais oeils. On voit beaucoup d'enfants avec des petits fils rouges accrochés aux poignets pour ça. Oui, c'est plutôt mes grands-parents qui avaient ces croyances, mais c'est encore vivant.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc l'Église, il y a cet apport du fait de l'impureté, etc. Célébrer aussi le fait d'avoir survécu. Et côté, justement, des influences plus anciennes, plus païennes, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, on va faire un rituel ce 40e jour. pour lequel on va faire un pain un peu spécial. Je ne dirais pas que c'est vraiment une brioche, mais en tout cas, c'est un pain qui est sucré. C'est une sorte de grosse galette. C'est un pain rond. Et on va inviter uniquement des femmes. Donc, c'est souvent la famille proche, mais ça peut être également des amis qui vont venir souhaiter des choses au bébé. Donc, elles vont offrir des... des petites choses sucrées, souvent à manger à la mer. Elles peuvent offrir également des cadeaux. C'est une sorte peut-être du baby shower finalement, mais qui arrive à ce moment-là. La maman, elle prépare, comme je disais, ce pain. Et il y a également quelques petites choses à mettre en place. Elle va mettre par exemple un fil rouge sur la poignée de la porte. pour, en quelque sorte, protéger le foyer.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et dans les plus vieilles versions, je sais qu'on peut mettre également du gros sel carrément au sol pour protéger le foyer à ce moment très particulier. Toutes les femmes qui sont invitées, elles vont souhaiter des choses à l'enfant, un petit peu comme des bonnes fées, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait vraiment penser à ça aussi. La belle au bois dormant, et tu sais, les trois fées qui vont voir... La princesse.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça en fait. Chacune souhaite quelque chose. Alors moi, par exemple, ce que j'ai fait pour mon fils, je lui ai acheté une très grosse carte qui était une carte un peu de naissance et toutes les personnes qui étaient conviées, elles ont écrit un petit mot en lui souhaitant quelque chose sur cette carte. Comme ça, il y a, il y aura vraiment accès. Mais je sais qu'en Bulgarie, ça peut s'organiser aussi sous forme de boîtes où chacun met un petit mot D'accord. Super. En tout cas, oui, ça peut s'organiser de cette façon-là. Et donc, qu'est-ce qu'on fait du coup avec ce pain ? On va mettre au-dessus de la tête de la maman et du bébé un drap blanc. Et deux personnes dont les parents sont encore vivants, alors là je ne saurais pas te dire pourquoi, vont casser ce pain en plusieurs... Enfin, elles vont le faire des morceaux. Je sais que là, du coup, les religions, les traditions se mêlent parce que les deux premiers morceaux du pain, c'est pour Jésus et pour la maman de Jésus. D'accord. Pour Marie. Et après, la troisième, c'est pour la maman.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et le bébé. Et voilà, après, ce pain va être partagé parmi les personnes invitées. Elles vont manger les choses sucrées qu'elles ont apportées. et ce qui reste en miettes de ce pain va être mis du coup dans le drap.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Chacune va mettre des pièces de monnaie dans le drap qui va être donc après attaché et mis dans l'endroit le plus haut de la maison. Donc voilà là c'est un symbole en quelque sorte de prospérité d'aller haut du Du coup, et puis, voilà, on a les... Il y a les sous, donc voilà, il y a un aspect un peu matériel. D'accord. On souhaite en tout cas de la prospérité à l'enfant. Et autre chose par rapport à ce rituel, c'est que chaque femme doit mettre un fil de ses vêtements à un endroit proche du bébé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour ne pas lui voler son sommeil. Voilà, c'est vraiment la phrase qu'on dit, je ne sais pas. C'est drôle. C'est pour qu'il dorme bien. Ah oui. D'accord. Alors, je peux t'en dire quelque chose. En tout cas, ça a bien marché parce que notre petit, il fait déjà ses nuits. C'est vrai. Et vous l'avez fait ? On l'a fait. Voilà, toutes les femmes l'ont fait. D'accord. Et ce qui est très intéressant, c'est la fin de ce rituel. En fait, toutes les invitées doivent partir. Donc, elles ne peuvent pas emporter des choses qui étaient là. à manger du rituel, et elles doivent partir sans dire au revoir, en fait. Elles ne disent pas au revoir, elles ne disent pas à quel moment elles vont partir, juste à un moment, et s'éclipsent. Et elles partent de préférence avant qu'il fasse noir.

  • Speaker #0

    Ok. Et comment tu l'interprètes, le fait, justement, de ne pas dire au revoir ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une dimension spirituelle encore, peut-être, ne pas dire adieu, ne pas dire au revoir, et puis le fait de partir pendant qu'il fait encore jour. C'est une sorte de protection aussi, peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'on retrouve beaucoup de rituels, mais dans le monde entier, avec une importance du jour et de la nuit. Il y a des choses qui sont vraiment à faire le jour et d'autres à faire la nuit. Et parfois, faire les choses avant que la nuit tombe. Et d'accord. Et donc, oui, le fait finalement de quitter comme ça le foyer. sans clôturer par un au revoir, c'est aussi laisser peut-être cette nouvelle séquence, en fait, ouverte, finalement.

  • Speaker #1

    Oui, où tout est possible aussi pour l'enfant et pour la maman. Et oui, en fait, ce n'est pas fini, parce qu'on finit cette journée, souvent c'est plutôt une matinée, ou voilà, il y a encore jour. Et après ça, donc, 40 jours. Plus tard, on doit donc récupérer ce pain qu'on a caché avec les miettes.

  • Speaker #0

    En haut de la maison ?

  • Speaker #1

    Exactement, à l'endroit le plus haut de l'appartement, de la maison. D'accord. Et on va donc laisser la nature faire, c'est-à-dire qu'on va laisser les oiseaux manger les miettes, le pain qui restait dedans, et puis récupérer, je pense, les pièces pour l'enfant.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc là, on est 80 jours après la naissance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres choses qui se passent à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Le rituel le plus important, c'est vraiment le 40e jour.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et après, on va avoir d'autres rituels autour de la petite enfance qui sont intéressants. Oui. Si tu veux que je t'en parle.

  • Speaker #0

    Ah oui, avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, il y en a un en particulier que j'ai vraiment hâte de faire. Donc ça, c'est un rituel qu'on va faire quand l'enfant apprend à marcher. Donc, ce n'est pas, il a vraiment appris à marcher, ce sont vraiment les premiers pas. Donc, on va encore avoir cette fameuse galette. Il y a quelque chose de très compte de fait, je trouve, dans les traditions bulgares, parce que voilà, on est obligé de refaire une sorte de galette, pain un peu sucré. Et donc, on va étaler un drap blanc, encore ce drap blanc par terre. Ah oui. Et on va... disposer au bout de ce drap blanc sur une table où notre surface a des objets différents. Donc le but étant que l'enfant choisisse son futur métier. C'est-à-dire qu'on met le drap blanc, on prend la galette qui est ronde, qui va rouler sur le drap blanc parce qu'on va jeter la galette dessus. L'enfant, normalement, ça ne se passe pas toujours comme ça dans les fêtes, mais il doit courir, il doit marcher derrière la galette. Et arriver à l'endroit où sont disposés les différents objets. Et c'est là que les ambitions des parents jouent. On a souvent des stéthoscopes, des portefeuilles. Voilà, mais on peut choisir. Il n'y a pas d'obligation. On peut choisir ce qu'on va disposer à cet endroit-là. Et voilà, chaque enfant va attraper sa destinée, en quelque sorte, son futur métier. D'accord.

  • Speaker #0

    Et toi, par exemple, qu'est-ce que tu avais tiré à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ce que j'ai tiré à l'époque, c'était des lunettes et un stylo. Ce qui est très intéressant parce que j'ai un deuxième métier. En fait, je suis formatrice de français et langue étrangère. Donc je suis prof. Donc voilà, ça m'allait bien finalement. J'ai attrapé ma destinée.

  • Speaker #0

    Et rappelle-moi, c'est à quel âge qu'on pratique ce rituel ?

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment un moment où les enfants apprennent à marcher, autour d'un an souvent je pense.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont encore très jeunes. Oui,

  • Speaker #1

    entre 9 mois.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent vraiment pas compte. D'accord. Oui. Alors, je ne sais pas qu'elle pesait ça socialement. Est-ce que c'est vraiment quelque chose qui met vraiment la pression ou on le fait plus pour s'amuser, pour rigoler ? Par exemple, mon neveu, il ne savait vraiment pas quoi prendre. Il a pris plein d'objets un peu en même temps. Je ne pense pas que ses parents se sont dit, oh là là, mais lui, qu'est-ce qu'il va devenir ?

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que ça me fait penser à la tradition tibétaine aussi, pour identifier les prochains Dalai Lama. Il y a souvent plusieurs enfants et ils vont leur montrer des objets. Et en fonction de l'objet vers lequel ils vont se diriger naturellement, ils vont pouvoir identifier le prochain Dalai Lama.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça me semble. C'est vrai. C'est génial, je ne le savais pas.

  • Speaker #1

    Et en général, l'enfant a quatre ans.

  • Speaker #0

    D'accord. Il est quand même assez jeune pour que le Dalai Lama reste innocent. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a d'autres étapes après dans la vie de l'enfant justement qui sont célébrées ?

  • Speaker #0

    Alors là, tout de suite, je ne pense pas à quelque chose en particulier. Je sais qu'on a un rituel qu'on fait lors de grands moments, comme par exemple le premier jour à l'école. On va verser de l'eau. D'accord. Par exemple, on est sorti de la porte de la maison et on va verser de l'eau. Et on doit marcher dans l'eau pour que tout se passe de façon, je pense, fluide. D'accord. Comme de l'eau qui coule, en fait. D'accord. Donc ça, c'est vrai, c'est quelque chose qu'on va faire. Par exemple, première journée d'école, mais aussi, je ne sais pas, si on a un concours, si on a des choses importantes.

  • Speaker #1

    cet ordre-là. Donc tout ça est encore très présent dans la vie.

  • Speaker #0

    Je me souviens de tous les moments où on m'a versé de l'eau.

  • Speaker #1

    Ah oui ! Est-ce qu'on te verse de l'eau sur toi ?

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vraiment par terre. Et on peut en marcher.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu as réussi à t'approprier ce... Comment s'appelle-t-il ce rituel qui... Clos, les quatrième, le quarantième jour et qui ouvre justement vers la vie d'après. En bulgare, comment s'appelle-t-il ? Est-ce qu'il y a un nom pour cette célébration ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. On donne plutôt un nom au pain qu'on va manger qui s'appelle Pogacar. Ok. Et Pogacar, c'est le nom de cette fameuse galette. Et d'ailleurs, c'est le même nom aussi pour le pain, pour le rituel quand l'enfant marche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est le nom. Ah oui. Du coup, on va dire la Pogacar pour les 40 jours, ou la Pogacar pour le Stapornik, qui est la fameuse fête où on va choisir son destin professionnel.

  • Speaker #1

    Et donc toi, là, tu as donné naissance à ton fils en France. Ça a été assez naturel pour toi de t'approprier justement ce rituel du 40e jour ? Tu as invité des personnes autour de toi, des femmes ? J'ai cru comprendre que ton compagnon avait été exclu ?

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Tout à l'heure, quand je disais qu'il n'y a uniquement des invités femmes, ça exclut les hommes, ils doivent sortir de la maison à ce moment-là. Donc oui, comment ça s'est passé ? Étant donné que j'habite loin de ma famille, j'ai une partie de ma famille qui est en Bulgarie, une autre qui est en France, et une autre qui est au Brésil, mais ça c'est une autre histoire. J'ai dû inviter plutôt des amis, des collègues et puis ma sœur qui était là. C'était la seule personne de ma famille qui a pu finalement assister.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais voilà, j'ai essayé de m'entourer de personnes plutôt bienveillantes. J'ai choisi finalement les bonnes fées pour mon fils qui pouvaient lui apporter quelque chose par leur présence. parce qu'elles allaient lui souhaiter. Mais je pense que oui, en Bulgarie, c'est très différent parce que c'est plutôt la famille proche qui va assister à ce moment-là. Ce sont plutôt les grands-parents, la belle famille, les sœurs et les frères.

  • Speaker #1

    Et pendant le premier mois, quelle est la place justement du compagnon, du conjoint, du mari, de l'époux, du second parent ? Est-ce que justement il est exclu aussi ou il peut être présent auprès de sa femme et la soutenir ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai que malheureusement là on a gardé les traditions mais voilà qui sont très... plutôt machiste, il faut le dire. Les compagnons, pendant longtemps, étaient très peu présents. Donc là, je parle plutôt de la génération, je pense, plutôt de mes grands-parents. Je pense que ça a commencé un petit peu peut-être à changer avec la génération de mes parents, mais pas tant que ça. Et c'est vrai que de nos jours, finalement, les hommes sont beaucoup plus investis. Ils vont beaucoup participer à la vie de famille. Après, je pense qu'en France, c'est un peu pareil. C'est-à-dire que les hommes doivent reprendre le travail assez rapidement. Je pense même que la France est plus avancée à ce niveau-là. Ici, ils ont quand même un mois, il me semble. Un de six jours. Je ne sais pas, parce que mon compagnon a eu trois mois, ce qui est exceptionnel. Ce qui était génial d'ailleurs pour se créer un petit cocon familial. Mais c'est rare. Dans le monde, à l'échelle du monde, je pense que voilà.

  • Speaker #1

    En France, c'est assez nouveau. Ça fait quatre ans.

  • Speaker #0

    C'est déjà une avancée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une avancée. Bien sûr,

  • Speaker #0

    parce que là, on a pu voir tous les deux. Chacun avait... son rôle à jouer. Il n'y a pas que la maman. Et puis, il y a plein de choses annexes au foyer auxquelles on peut s'occuper, à part le bébé aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu parles si bien dans le mot à l'ordre. Oui, il y a ça. Et puis, il y a un autre côté, en fait, qui est différent en Bulgarie, c'est la durée de ce fameux congé maternité. Parce que chez nous, en Bulgarie, il peut durer jusqu'à deux ans. Certes, on va perdre un petit peu au niveau de la rémunération, mais c'est beaucoup plus lent. Et d'ailleurs, quand je dis à ma famille que je vais confier mon fils de trois mois et demi à la crèche, il y a des réactions très choquées. Les gens ne comprennent pas forcément comment on puisse faire ça. Après, il y a bien sûr des enjeux économiques, logistiques derrière. Il n'y a pas toujours des choix. Et c'est vrai que même pour moi, au début, je partais du principe que je voulais rester un maximum de temps avec mon fils. Et de tous les exemples que j'ai pu avoir autour de moi, ma sœur a pu allaiter jusqu'à assez tard. Elle est restée vraiment avec son fils jusqu'à ses deux ans. Et c'est souvent comme ça que ça se passe. Les femmes n'ont pas peur, en fait. de mettre leur carrière, je veux dire, de côté pendant ce temps-là. Et souvent, les personnes s'en sortent mieux parce qu'il y a aussi plus de cette aide des grands-parents qu'on retrouve moins ici. Ça, ça joue beaucoup. Ce n'est pas que le côté, les femmes font plus leur carrière de nos jours. C'est aussi ça. Finalement, si on est loin de sa famille et qu'on n'a pas forcément les moyens de payer, d'autres modes de garde. On ne peut pas faire autrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un choix draconien.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc j'ai travaillé sur moi depuis ma grossesse en fait, dessus, parce que et même en travaillant dessus, aujourd'hui c'était la première journée d'adaptation à la crèche de mon fils. Les larmes étaient là. Je l'ai laissé 15 minutes au personnel, mais voilà, c'était pas évident.

  • Speaker #1

    Les femmes, aujourd'hui en Occident, enfin en France en tout cas, elles sont quand même... Les hommes, ils gagnent actuellement, parce que malgré tout, ils ont quand même un mois. Mais les femmes, la durée du congé maternité n'a pas bougé depuis au moins 30 ans. Donc, on est toujours à deux mois et demi. C'est un vrai sujet, moi je l'étudie beaucoup, c'est très compliqué. Il y a aussi l'emprise... La petite enfance est devenue un marché, c'est-à-dire que... Il y a le marché des crèches, et ça bloque beaucoup, justement, pour augmenter ce congé maternité, mais pourtant, ce qui est quand même hyper demandé, il y aura beaucoup de couples, etc., parce que deux mois et demi, c'est quand même très très jeune. Après, tout dépend aussi du métier, il y a des métiers qui sont difficiles, qui vont demander, par exemple, beaucoup de posture debout, par exemple, je pense aux infirmières. Et certaines ne tiennent pas le coup, parce qu'elles vont reprendre leur carrière, mais en fait, c'est tellement difficile avec un bébé qui se réveille encore la nuit, etc., que ça se clôt en burn-out. C'est un vaste sujet, que le sujet du congé maternité en France, qui n'est pas assez entendu, en fait.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. Je pense que ce qui est important, comme toute chose dans la vie, c'est d'avoir le choix.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Parce que moi, finalement, ça s'est transformé en choix. Puisque j'ai travaillé sur moi pendant ma grossesse, sachant que je n'aurais pas... beaucoup d'autres... Alternative. Alternative, oui. Et finalement, ça s'est transformé en un choix. J'ai réalisé aussi que mon métier était important pour moi et qu'il m'apportait beaucoup de sens. Mes deux métiers m'apportent beaucoup de sens. Et que reprendre, ça allait me faire du bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Mais c'est lié aussi à l'isolement. On est souvent très isolés aussi en France. Ça fait du bien aussi de reprendre le travail.

  • Speaker #0

    Oui, parce que la famille, elle a du sens aussi quand elle est là. ensemble, finalement. Après, ce sont aussi des choix que moi, que j'ai pris, de vivre là où je vis.

  • Speaker #1

    En tout cas, oui, c'est intéressant ce que tu dis sur le fait de t'être préparée pendant la grossesse à la reprise assez précoce. C'est beaucoup de sagesse.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est intéressant à tirer de cette sagesse, c'est que finalement, on n'est pas préparée, même si on se prépare. On n'est jamais préparée à ce qui va arriver. ni au tourbillon émotionnel et psychologique que représente le postpartum, ni aux bonnes résolutions qu'on peut prendre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Est-ce que tu as un mot à ajouter ?

  • Speaker #0

    Peut-être donner un conseil aux futures mamans qui peuvent nous écouter. Ça serait vraiment de penser à vous d'abord, que ce soit pendant la grossesse ou dans ce premier mois. et accepter l'aide parce que ce n'est pas toujours facile d'accepter l'aide qu'on nous propose et je pense que toute aide est bonne dans ce premier mois que ce soit les petits plats ou juste un appel ou n'importe quoi ouvrez votre cœur à ce qu'on vous propose c'est très joli merci beaucoup Katerina merci à toi à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute. Pour aller plus loin, sachez que le mois d'or, ce sont des livres pour bien se préparer. Ce sont aussi des professionnels spécialisés pour bien s'entourer pendant les mois après l'accouchement. Et bien sûr, ce sont des formations sur le postpartum.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous sur notre site lemoindor.fr ou sur nos réseaux. Et si vous souhaitez soutenir le message du mois d'or, alors partagez le podcast. autour de vous. Abonnez-vous à notre chaîne sans oublier de lui mettre 5 jolies étoiles. A bientôt !

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Description

Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui avec Katerina, une jeune maman franco bulgare que j’ai rencontrée il y a quelques semaines. Elle m’a parlé, au fil de notre échange, des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c’est passionnant !

La Bulgarie est un pays très ancien, christianisé assez tardivement, qui a longtemps conservé des rites païens autour des grands moments de la vie – notamment les quarante premiers jours après une naissance.


Ensemble, nous avons exploré les traditions bulgares liées à la naissance et au postpartum : protection du bébé, rituels du 40e jour, galette sacrée (Pogaca), absence de visites, et symboliques anciennes mêlant christianisme orthodoxe et rites païens.

Katerina partage aussi son propre vécu : sa préparation corporelle et spirituelle à la maternité, son congé maternité en France, la reprise du travail... et ce tiraillement si commun aux jeunes mères entre tradition, sens, et réalités modernes.


Nous verrons aussi durant cette épisode les rituels qui entourent la vie en Bulgarie et plus particulièrement à la fin des 40 jours... en lien notamment avec les anciens cultes à Dyonisos, les transmissions intergénérationnelles, le rituel féminin autour du pain sucré, le rituel du Stapornik qui consiste, pour l'enfant, à choisir le futur métier à travers des objets symboliques...


Mais aussi pourquoi les femmes partent sans dire au revoir le 40e jour, et ce que ça change d’accoucher loin de sa culture d’origine.


Je vous souhaite une très bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue sur notre podcast Parle-moi de ton mois d'or. Je suis Céline Chadela et ici je laisse la voix à celles et ceux qui témoignent de leur mois d'or et de leur postpartum. Nous échangeons sur ce mois si spécial d'après l'accouchement, sur votre organisation, vos feedbacks, vos surprises, vos coups durs et vos joints. Et pour cela, je serai accompagnée de Marie-Maëlle Poulin.

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Marie, je suis psychologue clinicienne et coordonnatrice avec Céline du Mois d'Or. Alors le Mois d'Or c'est un livre, c'est des formations, mais c'est aussi un engagement pour être au plus près des femmes et des couples en postpartum. Parce qu'un bébé qui va bien, c'est d'abord quoi Céline ?

  • Speaker #0

    Une maman qui est soutenue ?

  • Speaker #1

    Alors ô mon l'heure, cet espace de paroles et d'écoute.

  • Speaker #0

    C'est parti ! Bonjour, je suis très heureuse de vous retrouver. aujourd'hui, car je suis en présence de Katerina. Katerina, c'est une jeune maman que j'ai rencontrée il y a quelques semaines et qui est originaire de Bulgarie. Au fil de notre échange, de notre conversation, elle m'a parlé des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c'est très intéressant. En effet, la Bulgarie est un pays très ancien qui a été christianisé assez tardivement et qui pendant très longtemps a... à conserver ses rites païens autour des grands moments de la vie, dont notamment les 40 premiers jours. C'est parti ! Bonjour Katerina. Bonjour Céline. Merci d'avoir accepté ma proposition d'enregistrer ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir proposé de partager ce moment.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie parce que là, on va plonger justement dans les racines. européenne en matière de spiritualité et de soins autour du post-partum, parce que j'ai l'impression que les deux se rejoignent. Alors, Katerina, est-ce que déjà tu peux te présenter, s'il te plaît, me dire quel est ton âge, de qui est composée ta famille, quand est-ce que tu as accouché, ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Katerina, comme vous le savez déjà. J'ai 31 ans. Et je suis maman d'un petit garçon de trois mois. Donc voilà, je suis encore en train de prendre mes marques par rapport à ça. Et sinon, j'exerce le métier de praticienne shiatsu. Donc je suis basée à Nice. Et j'aime aussi aider les femmes. Donc voilà, on fait finalement des choses qui se retrouvent un petit peu.

  • Speaker #0

    Et alors... Toi, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? Tu es originaire de Bulgarie, est-ce que tu es née là-bas ? Combien de temps as-tu vécu ? Quand est-ce que tu es arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant c'est intéressant parce que j'ai 31 ans, mais j'ai passé la moitié de ma vie en Bulgarie et j'ai passé l'autre moitié de ma vie en France. Donc c'est vrai que je me sens de plus en plus française. Maintenant, j'ai la nationalité en plus.

  • Speaker #0

    Tu es arrivée à quel âge en France ?

  • Speaker #1

    J'avais donc à l'époque 15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et voilà, pour moi, c'était une sorte de déracinement parce que à cet âge-là, on a beaucoup d'amis et c'était difficile pour moi de les laisser là-bas.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et tu es arrivée avec une connaissance de la langue française ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je ne parlais pas français. J'avais pris quelques cours et d'ailleurs, je n'ai pas été très gentille avec mes parents parce que je séchais du coup mes cours à l'Alliance française. C'était une sorte de rébellion, je ne voulais pas partir en France.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à la France ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça se passe très bien. Je suis très reconnaissante par rapport à tout ce que j'ai pu vivre en France depuis que j'habite là. Je pense que ça m'a ouvert beaucoup de portes, ça a beaucoup ouvert mon esprit également.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que nous, en tant que Français, on ne se rend pas toujours compte du positif qu'il peut... qui peut être dans notre pays. Donc, le voir avec les lunettes de quelqu'un qui vient de l'étranger, ça...

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Après, c'est humain. On cherche toujours à améliorer notre vie, notre quotidien. Et déjà, oui, si je peux un petit peu comparer par rapport à la maternité, c'est sûr qu'en Bulgarie, par exemple, les cours de préparation à l'accouchement, ça n'existe pas. Les mamans sont souvent livrées à elles-mêmes. et Elle doit faire beaucoup de recherches, beaucoup de lectures et trouver l'information par elle-même. D'accord. Ça déjà, c'est une grosse différence. Oui, la prise en charge, c'est meilleur là-dessus. Oui. Voilà, on est beaucoup mieux renseignés, je trouve, finalement, parce que je pense qu'il y a quand même aussi des mises à jour dans les informations par rapport aux nouvelles recherches. C'est très important. Alors qu'en Bulgarie, beaucoup de médecins ont tendance à être plutôt vieilles écoles. On ne va pas avoir une sage femme qui va s'occuper de nous de A à Z, par exemple. C'est souvent les gynécologues. Voilà, ils sont très traditionnels.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Est-ce qu'elles accouchent en majorité à l'hôpital ou il y a aussi des accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que ça reste très médicalisé. Je n'ai jamais entendu, en tout cas, une histoire de quelqu'un qui accouche à la maison. D'accord. Même dans les petites villes, les petits villages, je pense qu'il y a des cliniques ou des petits hôpitaux.

  • Speaker #0

    Et alors toi, forte de ta double nationalité, comment justement tu as anticipé ? ton accouchement, même ta grossesse, on peut en parler, ta grossesse, ton accouchement et ton post-partum, avec la prise en charge française, mais aussi tes connaissances, ta manière de faire, en tout cas l'influence bulgare.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de choses de mes connaissances et ma manière de faire bulgare que j'ai laissées de côté finalement. parce que J'ai cheminé depuis que je suis en France, j'ai fait d'autres choses. En tant que thérapeute Shiatsu, je suis consciente aussi de l'importance de préparer son corps à ce moment et à la maternité. Je pense que c'est plutôt ça qui a influencé ma grossesse. C'était vraiment de prendre soin de moi. J'ai continué à bouger, je n'ai pas arrêté de... De faire du yoga jusqu'à la fin quasiment de ma grossesse. Et finalement, c'est vraiment ça qui a bien préparé mon corps, mon esprit. Également, j'ai fait des voyages. Vraiment, je ne l'ai pas arrêté pendant toute ma grossesse. Et d'ailleurs, je me sentais très bien. Ce qui m'a permis aussi de rester finalement plus mobile.

  • Speaker #0

    D'accord. Finalement, tu t'es beaucoup préparée aussi avec le bien-être, le shiatsu, etc. Avec toute cette dimension-là. Alors, est-ce que tu pourrais revenir sur ton pays, la Bulgarie, et nous expliquer finalement les influences qui existent sur le plan spirituel ? Parce que vous allez voir qu'il y a un lien avec le postpartum. Quelle est l'histoire, en fait, dans les grandes lignes de la Bulgarie sur le plan religieux et spirituel ?

  • Speaker #1

    La Bulgarie est un pays, je trouve, de contraste, parce que quand on y va, on trouve aujourd'hui l'Occident, mais on trouve beaucoup de traces également de l'Orient. On va trouver beaucoup d'églises de l'époque byzantine, orthodoxes. Nous sommes donc de confession orthodoxe principalement. et c'est vrai que la religion elle marque encore le quotidien et le rythme en quelque sorte que finalement les fêtes religieuses sont toujours très importantes, même si on n'est pas un pratiquant très fervent, on va toujours assister à certains rituels dans l'année.

  • Speaker #0

    Ok, et donc tu me disais que l'Église orthodoxe est apparue, est arrivée en Bulgarie en 800 après Jésus-Christ,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Exactement, oui, en 864, si ma mémoire est bonne. D'accord.

  • Speaker #0

    avant, on a toujours l'impression que avant l'Église, il ne se passait rien, mais en fait, il y avait beaucoup de choses. Il y avait énormément, les populations, qu'elles soient en Europe de l'Est ou en Europe occidentale, étaient bercées de rituels, de cérémonies qui, aujourd'hui, ont été très largement, je pense, oubliées, mais qui subsistent encore en Bulgarie. Est-ce que tu peux nous parler de ces rituels païens qui existent encore ? Pas forcément là, juste au niveau du postpartum, mais globalement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je pense notamment aux rituels où on va marcher sur des braises. Je pense que ça existe dans plusieurs coins du monde. Mais voilà, ça existe chez nous aussi. Les personnes qui font ça s'appellent des nestinari. Et voilà, donc ce type de rituel existe toujours. Après, je... je pense qu'on a beaucoup de fêtes autour du printemps. Je pense par exemple au mois de mars, où on va attacher des bracelets rouges et blancs sur nos poignets. Et ça va symboliser en quelque sorte l'arrivée du printemps. Mais il y a plusieurs légendes autour de l'origine de ce rituel. En fait, c'est le 1er mars, on va... On va s'offrir ces bracelets et chacun fait un vœu au moment où on les attache aux poignets. Et on va les attacher plus tard sur un arbre en fleurs. Donc, c'est vraiment une sorte de célébration. Voilà.

  • Speaker #0

    Un moment du pourvenement.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que souvent, ça arrive, ça dépend avec le réchauffement climatique, ça peut varier. Mais voilà, ça arrive souvent, oui, au mois de mars.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et toi,

  • Speaker #0

    tu l'as déjà pratiqué, ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ça se pratique de nos jours très largement encore. Quand on va à l'école, souvent on va se retrouver avec plein de bracelets comme ça, une trentaine de bracelets du coup, parce que tous les camarades de classe vont attacher un bracelet sur la poignée.

  • Speaker #0

    D'accord, sur les arbres. Et après, on attend le bourgeonnement et au moment où les arbres bourgeonnent, on va attacher ce bracelet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, il y a d'autres traditions là-dessus. Je pense qu'il y en avait une où on doit mettre le bracelet sous une pierre et dans quelques temps, découvrir ce qui se trouve sous la pierre. Et ça donne un peu quelques signes de ce qui pourrait se passer, une sorte de divination du coup. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Est-ce que tu peux me parler de ce rituel ? Tu m'as envoyé les photos.

  • Speaker #1

    Kukeri. Kukeri, oui, c'est ça. Des Kukeri. Oui, alors les kukeris, oui, également, je pense que ça doit dater comme rituel, puisque c'est très païen. Donc, on va porter des peaux d'animaux, donc souvent plutôt des chèvres. Et en fait, ce sont des costumes sur lesquels on va pouvoir accrocher des sortes de cloches. Donc, on va faire aussi beaucoup de bruit. Et c'est une fête qui va avoir lieu... Avant le printemps, à la fin de l'hiver, et qui va servir à chasser en quelque sorte les mauvais esprits. Par le fait que ces costumes peuvent faire peur, parce que souvent ce sont des visages, il y a des sortes de masques dessus avec des visages, avec des dents, qui ressemblent à des monstres. Et puis le bruit des cloches également, ça peut faire peur. On va danser avec ces costumes-là. Et le but, c'est un petit peu de chasser l'obscurité, en quelque sorte, de l'hiver et d'accueillir de meilleures énergies.

  • Speaker #0

    Et c'est un rituel, d'ailleurs, qui est tiré aussi, qui a des racines dans les rituels grecs, il me semble, avec Dionysos, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En plus, ce sont des rituels qu'on peut retrouver mais... à d'autres coins du monde et en Europe. Ici, par exemple, à Nice, nous avons le carnaval, et qui est aussi la symbolique lumière du carnaval. C'est aussi ça, c'est de jouer un petit peu avec l'obscurité pour accueillir après la lumière.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, par rapport au postpartum, quels sont les rituels qui existent ? pendant le premier mois ?

  • Speaker #1

    Pendant le premier mois, il n'y a pas forcément un rituel très marquant, mais il y a une sorte de surprotection de la maman et du bébé, c'est-à-dire qu'on va vraiment limiter les visites à domicile, un peu comme... D'accord. Voilà ce qu'on entend un peu partout, je pense, du moins en Asie. Oui, en Asie. Donc, c'est vraiment la famille très proche. qui va visiter la famille. Et les mamans, elles vont éviter de sortir. Donc, bébés non plus, donc ils ne sortent pas. On va éviter les courants d'air. Ah,

  • Speaker #0

    c'est très moi d'or.

  • Speaker #1

    C'est très moi d'or. Et je dirais aussi que c'est très médecine chinoise parce qu'il y a des endroits dans le corps où ce qu'on appelle des énergies perverses peuvent pénétrer et qui peuvent faire du mal. D'accord. Et la récupération.

  • Speaker #0

    Oui. Le mois d'or étant principalement quand même issu de la médecine chinoise, en tout cas nous, tel qu'on le transmet. Et c'est vrai que le froid, c'est le grand ennemi, je crois. C'est vraiment le grand ennemi. Et tu te parlais de parties du corps, justement, où il faudra éviter d'avoir froid.

  • Speaker #1

    Et oui, on a des dictons même là-dessus, toujours avoir la tête au chaud, les pieds au sec, voilà. C'est vrai. C'est vraiment des parties qui sont plus vulnérables au froid. Il faut protéger à tout prix.

  • Speaker #0

    Des extrémités. Est-ce qu'il y a d'autres choses ? justement, qui vont être respectées. Donc, tu m'as dit pas de visite ou très peu, ou trier sur le volet. Pas de courant d'air, toujours être au chaud.

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'est plutôt de l'aide qu'on va recevoir souvent de la famille ou de la belle famille. Il y a une sorte de transmission un petit peu dans les gestes qu'on va pouvoir apporter au bébé par rapport au bain. Ce ne sont pas forcément des choses très spécifiques, mais en tout cas... La famille est là, elle est présente et elle est dans la transmission des soins par rapport à l'enfant.

  • Speaker #0

    Et quand tu me dis que la famille est là, ça va être quels membres de la famille ?

  • Speaker #1

    La mère, la soeur ? Eh oui, ça va être les figures féminines et puis plutôt les personnes plus âgées, c'est-à-dire les parents, les mamans ou les belles-mères.

  • Speaker #0

    D'accord. Et comment ça se passe sur le plan relationnel ? Parce que tu parlais de transmission, ça m'intéresse beaucoup parce qu'aujourd'hui, on a un peu perdu cette notion de transmission en France. Je ne vais pas rentrer dans les détails ni expliquer pourquoi, mais aujourd'hui, il faut en fait constater que c'est plus compliqué entre les membres d'une même famille. Et comment ça se passe en Bulgarie ?

  • Speaker #1

    Je pense que de nos jours, c'est aussi compliqué en Bulgarie qu'en France, mais je pense que c'est plus... restaurer aussi dans nos habitudes le respect un petit peu de la génération d'avant et de d'accepter aussi cette aide finalement parce que parfois c'est vrai que certains pourraient y voir une intrusion mais voilà il y a un peu des deux je pense qu'il y a un peu les temps modernes qui jouent aujourd'hui dans le fait qu'on qu'on veuille faire à sa façon et qu'on est très renseignés également par les réseaux sociaux,

  • Speaker #0

    par Internet et autres.

  • Speaker #1

    Mais oui, la transmission, je pense qu'elle est toujours là. Et puis, en Bulgarie, on va également vivre jusqu'à plus tard, peut-être aussi avec la famille, la belle famille. Il y a beaucoup plus de foyers. On va avoir peut-être une grande maison et chacun à son étage. C'est des choses qui se sont un petit peu conservées aussi. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on a les meilleures relations avec la famille, la belle famille. Mais en tout cas, la famille est envisagée peut-être dans certains coins d'une façon beaucoup plus large.

  • Speaker #0

    Proximale.

  • Speaker #1

    Oui, proximale et plus large en termes de nombre de personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Aujourd'hui, la famille en France est assez restreinte. Est-ce qu'il y a des aliments particuliers qui lui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a des choses plutôt par rapport à la lactation. Donc, en Bulgarie, on a une boisson, je ne sais pas si elle existe ailleurs, qui s'appelle Boza. Et en fait, c'est une boisson faite à base de blé fermenté. Et on va dire que ça va stimuler, ça va aider la lactation.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense à ça.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à la bière... Sans alcool, on propose aussi pendant l'allaitement. Et alors, tu me disais aussi qu'on célèbre un moment précis, donc à la fin des 40 jours, il se passe quelque chose.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est là le début des rituels dans la vie de l'enfant. Donc à la fin des 40 jours, alors le rituel que nous on va faire, il a, je pense, à la fois des origines païennes, mais il est également dicté. par la religion chrétienne orthodoxe. D'accord. Puisque la mère, en fait, elle est considérée comme impure jusqu'à ce moment-là. Donc, elle va aller à l'église et elle va allumer une bougie, faire une prière pour, en quelque sorte, se purifier. À partir de ce moment-là, elle peut retourner, en quelque sorte, dans le monde. Aider. Son âme et l'âme de son enfant ... sont un petit peu entre deux mondes pendant cette période. On considère qu'en quelque sorte, on est sortis du danger, puisque je pense qu'à l'époque, il y avait beaucoup de morts, que ce soit la mère ou les enfants, qui ne pouvaient pas forcément survivre jusqu'au 40e jour. Donc, en quelque sorte, on célèbre le fait d'avoir survécu, je pense, déjà. On n'y pense pas aujourd'hui, mais l'origine remonte à cela.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et d'où aussi les visites limitées, parce qu'on va créer un cocon très protégé où finalement le mal ne peut pas rentrer, que ce soit la maladie. Et en Bulgarie, c'est vrai qu'on a aussi beaucoup de croyances liées aux mauvais oeils. On voit beaucoup d'enfants avec des petits fils rouges accrochés aux poignets pour ça. Oui, c'est plutôt mes grands-parents qui avaient ces croyances, mais c'est encore vivant.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc l'Église, il y a cet apport du fait de l'impureté, etc. Célébrer aussi le fait d'avoir survécu. Et côté, justement, des influences plus anciennes, plus païennes, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, on va faire un rituel ce 40e jour. pour lequel on va faire un pain un peu spécial. Je ne dirais pas que c'est vraiment une brioche, mais en tout cas, c'est un pain qui est sucré. C'est une sorte de grosse galette. C'est un pain rond. Et on va inviter uniquement des femmes. Donc, c'est souvent la famille proche, mais ça peut être également des amis qui vont venir souhaiter des choses au bébé. Donc, elles vont offrir des... des petites choses sucrées, souvent à manger à la mer. Elles peuvent offrir également des cadeaux. C'est une sorte peut-être du baby shower finalement, mais qui arrive à ce moment-là. La maman, elle prépare, comme je disais, ce pain. Et il y a également quelques petites choses à mettre en place. Elle va mettre par exemple un fil rouge sur la poignée de la porte. pour, en quelque sorte, protéger le foyer.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et dans les plus vieilles versions, je sais qu'on peut mettre également du gros sel carrément au sol pour protéger le foyer à ce moment très particulier. Toutes les femmes qui sont invitées, elles vont souhaiter des choses à l'enfant, un petit peu comme des bonnes fées, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait vraiment penser à ça aussi. La belle au bois dormant, et tu sais, les trois fées qui vont voir... La princesse.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça en fait. Chacune souhaite quelque chose. Alors moi, par exemple, ce que j'ai fait pour mon fils, je lui ai acheté une très grosse carte qui était une carte un peu de naissance et toutes les personnes qui étaient conviées, elles ont écrit un petit mot en lui souhaitant quelque chose sur cette carte. Comme ça, il y a, il y aura vraiment accès. Mais je sais qu'en Bulgarie, ça peut s'organiser aussi sous forme de boîtes où chacun met un petit mot D'accord. Super. En tout cas, oui, ça peut s'organiser de cette façon-là. Et donc, qu'est-ce qu'on fait du coup avec ce pain ? On va mettre au-dessus de la tête de la maman et du bébé un drap blanc. Et deux personnes dont les parents sont encore vivants, alors là je ne saurais pas te dire pourquoi, vont casser ce pain en plusieurs... Enfin, elles vont le faire des morceaux. Je sais que là, du coup, les religions, les traditions se mêlent parce que les deux premiers morceaux du pain, c'est pour Jésus et pour la maman de Jésus. D'accord. Pour Marie. Et après, la troisième, c'est pour la maman.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et le bébé. Et voilà, après, ce pain va être partagé parmi les personnes invitées. Elles vont manger les choses sucrées qu'elles ont apportées. et ce qui reste en miettes de ce pain va être mis du coup dans le drap.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Chacune va mettre des pièces de monnaie dans le drap qui va être donc après attaché et mis dans l'endroit le plus haut de la maison. Donc voilà là c'est un symbole en quelque sorte de prospérité d'aller haut du Du coup, et puis, voilà, on a les... Il y a les sous, donc voilà, il y a un aspect un peu matériel. D'accord. On souhaite en tout cas de la prospérité à l'enfant. Et autre chose par rapport à ce rituel, c'est que chaque femme doit mettre un fil de ses vêtements à un endroit proche du bébé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour ne pas lui voler son sommeil. Voilà, c'est vraiment la phrase qu'on dit, je ne sais pas. C'est drôle. C'est pour qu'il dorme bien. Ah oui. D'accord. Alors, je peux t'en dire quelque chose. En tout cas, ça a bien marché parce que notre petit, il fait déjà ses nuits. C'est vrai. Et vous l'avez fait ? On l'a fait. Voilà, toutes les femmes l'ont fait. D'accord. Et ce qui est très intéressant, c'est la fin de ce rituel. En fait, toutes les invitées doivent partir. Donc, elles ne peuvent pas emporter des choses qui étaient là. à manger du rituel, et elles doivent partir sans dire au revoir, en fait. Elles ne disent pas au revoir, elles ne disent pas à quel moment elles vont partir, juste à un moment, et s'éclipsent. Et elles partent de préférence avant qu'il fasse noir.

  • Speaker #0

    Ok. Et comment tu l'interprètes, le fait, justement, de ne pas dire au revoir ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une dimension spirituelle encore, peut-être, ne pas dire adieu, ne pas dire au revoir, et puis le fait de partir pendant qu'il fait encore jour. C'est une sorte de protection aussi, peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'on retrouve beaucoup de rituels, mais dans le monde entier, avec une importance du jour et de la nuit. Il y a des choses qui sont vraiment à faire le jour et d'autres à faire la nuit. Et parfois, faire les choses avant que la nuit tombe. Et d'accord. Et donc, oui, le fait finalement de quitter comme ça le foyer. sans clôturer par un au revoir, c'est aussi laisser peut-être cette nouvelle séquence, en fait, ouverte, finalement.

  • Speaker #1

    Oui, où tout est possible aussi pour l'enfant et pour la maman. Et oui, en fait, ce n'est pas fini, parce qu'on finit cette journée, souvent c'est plutôt une matinée, ou voilà, il y a encore jour. Et après ça, donc, 40 jours. Plus tard, on doit donc récupérer ce pain qu'on a caché avec les miettes.

  • Speaker #0

    En haut de la maison ?

  • Speaker #1

    Exactement, à l'endroit le plus haut de l'appartement, de la maison. D'accord. Et on va donc laisser la nature faire, c'est-à-dire qu'on va laisser les oiseaux manger les miettes, le pain qui restait dedans, et puis récupérer, je pense, les pièces pour l'enfant.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc là, on est 80 jours après la naissance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres choses qui se passent à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Le rituel le plus important, c'est vraiment le 40e jour.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et après, on va avoir d'autres rituels autour de la petite enfance qui sont intéressants. Oui. Si tu veux que je t'en parle.

  • Speaker #0

    Ah oui, avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, il y en a un en particulier que j'ai vraiment hâte de faire. Donc ça, c'est un rituel qu'on va faire quand l'enfant apprend à marcher. Donc, ce n'est pas, il a vraiment appris à marcher, ce sont vraiment les premiers pas. Donc, on va encore avoir cette fameuse galette. Il y a quelque chose de très compte de fait, je trouve, dans les traditions bulgares, parce que voilà, on est obligé de refaire une sorte de galette, pain un peu sucré. Et donc, on va étaler un drap blanc, encore ce drap blanc par terre. Ah oui. Et on va... disposer au bout de ce drap blanc sur une table où notre surface a des objets différents. Donc le but étant que l'enfant choisisse son futur métier. C'est-à-dire qu'on met le drap blanc, on prend la galette qui est ronde, qui va rouler sur le drap blanc parce qu'on va jeter la galette dessus. L'enfant, normalement, ça ne se passe pas toujours comme ça dans les fêtes, mais il doit courir, il doit marcher derrière la galette. Et arriver à l'endroit où sont disposés les différents objets. Et c'est là que les ambitions des parents jouent. On a souvent des stéthoscopes, des portefeuilles. Voilà, mais on peut choisir. Il n'y a pas d'obligation. On peut choisir ce qu'on va disposer à cet endroit-là. Et voilà, chaque enfant va attraper sa destinée, en quelque sorte, son futur métier. D'accord.

  • Speaker #0

    Et toi, par exemple, qu'est-ce que tu avais tiré à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ce que j'ai tiré à l'époque, c'était des lunettes et un stylo. Ce qui est très intéressant parce que j'ai un deuxième métier. En fait, je suis formatrice de français et langue étrangère. Donc je suis prof. Donc voilà, ça m'allait bien finalement. J'ai attrapé ma destinée.

  • Speaker #0

    Et rappelle-moi, c'est à quel âge qu'on pratique ce rituel ?

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment un moment où les enfants apprennent à marcher, autour d'un an souvent je pense.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont encore très jeunes. Oui,

  • Speaker #1

    entre 9 mois.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent vraiment pas compte. D'accord. Oui. Alors, je ne sais pas qu'elle pesait ça socialement. Est-ce que c'est vraiment quelque chose qui met vraiment la pression ou on le fait plus pour s'amuser, pour rigoler ? Par exemple, mon neveu, il ne savait vraiment pas quoi prendre. Il a pris plein d'objets un peu en même temps. Je ne pense pas que ses parents se sont dit, oh là là, mais lui, qu'est-ce qu'il va devenir ?

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que ça me fait penser à la tradition tibétaine aussi, pour identifier les prochains Dalai Lama. Il y a souvent plusieurs enfants et ils vont leur montrer des objets. Et en fonction de l'objet vers lequel ils vont se diriger naturellement, ils vont pouvoir identifier le prochain Dalai Lama.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça me semble. C'est vrai. C'est génial, je ne le savais pas.

  • Speaker #1

    Et en général, l'enfant a quatre ans.

  • Speaker #0

    D'accord. Il est quand même assez jeune pour que le Dalai Lama reste innocent. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a d'autres étapes après dans la vie de l'enfant justement qui sont célébrées ?

  • Speaker #0

    Alors là, tout de suite, je ne pense pas à quelque chose en particulier. Je sais qu'on a un rituel qu'on fait lors de grands moments, comme par exemple le premier jour à l'école. On va verser de l'eau. D'accord. Par exemple, on est sorti de la porte de la maison et on va verser de l'eau. Et on doit marcher dans l'eau pour que tout se passe de façon, je pense, fluide. D'accord. Comme de l'eau qui coule, en fait. D'accord. Donc ça, c'est vrai, c'est quelque chose qu'on va faire. Par exemple, première journée d'école, mais aussi, je ne sais pas, si on a un concours, si on a des choses importantes.

  • Speaker #1

    cet ordre-là. Donc tout ça est encore très présent dans la vie.

  • Speaker #0

    Je me souviens de tous les moments où on m'a versé de l'eau.

  • Speaker #1

    Ah oui ! Est-ce qu'on te verse de l'eau sur toi ?

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vraiment par terre. Et on peut en marcher.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu as réussi à t'approprier ce... Comment s'appelle-t-il ce rituel qui... Clos, les quatrième, le quarantième jour et qui ouvre justement vers la vie d'après. En bulgare, comment s'appelle-t-il ? Est-ce qu'il y a un nom pour cette célébration ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. On donne plutôt un nom au pain qu'on va manger qui s'appelle Pogacar. Ok. Et Pogacar, c'est le nom de cette fameuse galette. Et d'ailleurs, c'est le même nom aussi pour le pain, pour le rituel quand l'enfant marche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est le nom. Ah oui. Du coup, on va dire la Pogacar pour les 40 jours, ou la Pogacar pour le Stapornik, qui est la fameuse fête où on va choisir son destin professionnel.

  • Speaker #1

    Et donc toi, là, tu as donné naissance à ton fils en France. Ça a été assez naturel pour toi de t'approprier justement ce rituel du 40e jour ? Tu as invité des personnes autour de toi, des femmes ? J'ai cru comprendre que ton compagnon avait été exclu ?

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Tout à l'heure, quand je disais qu'il n'y a uniquement des invités femmes, ça exclut les hommes, ils doivent sortir de la maison à ce moment-là. Donc oui, comment ça s'est passé ? Étant donné que j'habite loin de ma famille, j'ai une partie de ma famille qui est en Bulgarie, une autre qui est en France, et une autre qui est au Brésil, mais ça c'est une autre histoire. J'ai dû inviter plutôt des amis, des collègues et puis ma sœur qui était là. C'était la seule personne de ma famille qui a pu finalement assister.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais voilà, j'ai essayé de m'entourer de personnes plutôt bienveillantes. J'ai choisi finalement les bonnes fées pour mon fils qui pouvaient lui apporter quelque chose par leur présence. parce qu'elles allaient lui souhaiter. Mais je pense que oui, en Bulgarie, c'est très différent parce que c'est plutôt la famille proche qui va assister à ce moment-là. Ce sont plutôt les grands-parents, la belle famille, les sœurs et les frères.

  • Speaker #1

    Et pendant le premier mois, quelle est la place justement du compagnon, du conjoint, du mari, de l'époux, du second parent ? Est-ce que justement il est exclu aussi ou il peut être présent auprès de sa femme et la soutenir ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai que malheureusement là on a gardé les traditions mais voilà qui sont très... plutôt machiste, il faut le dire. Les compagnons, pendant longtemps, étaient très peu présents. Donc là, je parle plutôt de la génération, je pense, plutôt de mes grands-parents. Je pense que ça a commencé un petit peu peut-être à changer avec la génération de mes parents, mais pas tant que ça. Et c'est vrai que de nos jours, finalement, les hommes sont beaucoup plus investis. Ils vont beaucoup participer à la vie de famille. Après, je pense qu'en France, c'est un peu pareil. C'est-à-dire que les hommes doivent reprendre le travail assez rapidement. Je pense même que la France est plus avancée à ce niveau-là. Ici, ils ont quand même un mois, il me semble. Un de six jours. Je ne sais pas, parce que mon compagnon a eu trois mois, ce qui est exceptionnel. Ce qui était génial d'ailleurs pour se créer un petit cocon familial. Mais c'est rare. Dans le monde, à l'échelle du monde, je pense que voilà.

  • Speaker #1

    En France, c'est assez nouveau. Ça fait quatre ans.

  • Speaker #0

    C'est déjà une avancée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une avancée. Bien sûr,

  • Speaker #0

    parce que là, on a pu voir tous les deux. Chacun avait... son rôle à jouer. Il n'y a pas que la maman. Et puis, il y a plein de choses annexes au foyer auxquelles on peut s'occuper, à part le bébé aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu parles si bien dans le mot à l'ordre. Oui, il y a ça. Et puis, il y a un autre côté, en fait, qui est différent en Bulgarie, c'est la durée de ce fameux congé maternité. Parce que chez nous, en Bulgarie, il peut durer jusqu'à deux ans. Certes, on va perdre un petit peu au niveau de la rémunération, mais c'est beaucoup plus lent. Et d'ailleurs, quand je dis à ma famille que je vais confier mon fils de trois mois et demi à la crèche, il y a des réactions très choquées. Les gens ne comprennent pas forcément comment on puisse faire ça. Après, il y a bien sûr des enjeux économiques, logistiques derrière. Il n'y a pas toujours des choix. Et c'est vrai que même pour moi, au début, je partais du principe que je voulais rester un maximum de temps avec mon fils. Et de tous les exemples que j'ai pu avoir autour de moi, ma sœur a pu allaiter jusqu'à assez tard. Elle est restée vraiment avec son fils jusqu'à ses deux ans. Et c'est souvent comme ça que ça se passe. Les femmes n'ont pas peur, en fait. de mettre leur carrière, je veux dire, de côté pendant ce temps-là. Et souvent, les personnes s'en sortent mieux parce qu'il y a aussi plus de cette aide des grands-parents qu'on retrouve moins ici. Ça, ça joue beaucoup. Ce n'est pas que le côté, les femmes font plus leur carrière de nos jours. C'est aussi ça. Finalement, si on est loin de sa famille et qu'on n'a pas forcément les moyens de payer, d'autres modes de garde. On ne peut pas faire autrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un choix draconien.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc j'ai travaillé sur moi depuis ma grossesse en fait, dessus, parce que et même en travaillant dessus, aujourd'hui c'était la première journée d'adaptation à la crèche de mon fils. Les larmes étaient là. Je l'ai laissé 15 minutes au personnel, mais voilà, c'était pas évident.

  • Speaker #1

    Les femmes, aujourd'hui en Occident, enfin en France en tout cas, elles sont quand même... Les hommes, ils gagnent actuellement, parce que malgré tout, ils ont quand même un mois. Mais les femmes, la durée du congé maternité n'a pas bougé depuis au moins 30 ans. Donc, on est toujours à deux mois et demi. C'est un vrai sujet, moi je l'étudie beaucoup, c'est très compliqué. Il y a aussi l'emprise... La petite enfance est devenue un marché, c'est-à-dire que... Il y a le marché des crèches, et ça bloque beaucoup, justement, pour augmenter ce congé maternité, mais pourtant, ce qui est quand même hyper demandé, il y aura beaucoup de couples, etc., parce que deux mois et demi, c'est quand même très très jeune. Après, tout dépend aussi du métier, il y a des métiers qui sont difficiles, qui vont demander, par exemple, beaucoup de posture debout, par exemple, je pense aux infirmières. Et certaines ne tiennent pas le coup, parce qu'elles vont reprendre leur carrière, mais en fait, c'est tellement difficile avec un bébé qui se réveille encore la nuit, etc., que ça se clôt en burn-out. C'est un vaste sujet, que le sujet du congé maternité en France, qui n'est pas assez entendu, en fait.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. Je pense que ce qui est important, comme toute chose dans la vie, c'est d'avoir le choix.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Parce que moi, finalement, ça s'est transformé en choix. Puisque j'ai travaillé sur moi pendant ma grossesse, sachant que je n'aurais pas... beaucoup d'autres... Alternative. Alternative, oui. Et finalement, ça s'est transformé en un choix. J'ai réalisé aussi que mon métier était important pour moi et qu'il m'apportait beaucoup de sens. Mes deux métiers m'apportent beaucoup de sens. Et que reprendre, ça allait me faire du bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Mais c'est lié aussi à l'isolement. On est souvent très isolés aussi en France. Ça fait du bien aussi de reprendre le travail.

  • Speaker #0

    Oui, parce que la famille, elle a du sens aussi quand elle est là. ensemble, finalement. Après, ce sont aussi des choix que moi, que j'ai pris, de vivre là où je vis.

  • Speaker #1

    En tout cas, oui, c'est intéressant ce que tu dis sur le fait de t'être préparée pendant la grossesse à la reprise assez précoce. C'est beaucoup de sagesse.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est intéressant à tirer de cette sagesse, c'est que finalement, on n'est pas préparée, même si on se prépare. On n'est jamais préparée à ce qui va arriver. ni au tourbillon émotionnel et psychologique que représente le postpartum, ni aux bonnes résolutions qu'on peut prendre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Est-ce que tu as un mot à ajouter ?

  • Speaker #0

    Peut-être donner un conseil aux futures mamans qui peuvent nous écouter. Ça serait vraiment de penser à vous d'abord, que ce soit pendant la grossesse ou dans ce premier mois. et accepter l'aide parce que ce n'est pas toujours facile d'accepter l'aide qu'on nous propose et je pense que toute aide est bonne dans ce premier mois que ce soit les petits plats ou juste un appel ou n'importe quoi ouvrez votre cœur à ce qu'on vous propose c'est très joli merci beaucoup Katerina merci à toi à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute. Pour aller plus loin, sachez que le mois d'or, ce sont des livres pour bien se préparer. Ce sont aussi des professionnels spécialisés pour bien s'entourer pendant les mois après l'accouchement. Et bien sûr, ce sont des formations sur le postpartum.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous sur notre site lemoindor.fr ou sur nos réseaux. Et si vous souhaitez soutenir le message du mois d'or, alors partagez le podcast. autour de vous. Abonnez-vous à notre chaîne sans oublier de lui mettre 5 jolies étoiles. A bientôt !

Description

Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui avec Katerina, une jeune maman franco bulgare que j’ai rencontrée il y a quelques semaines. Elle m’a parlé, au fil de notre échange, des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c’est passionnant !

La Bulgarie est un pays très ancien, christianisé assez tardivement, qui a longtemps conservé des rites païens autour des grands moments de la vie – notamment les quarante premiers jours après une naissance.


Ensemble, nous avons exploré les traditions bulgares liées à la naissance et au postpartum : protection du bébé, rituels du 40e jour, galette sacrée (Pogaca), absence de visites, et symboliques anciennes mêlant christianisme orthodoxe et rites païens.

Katerina partage aussi son propre vécu : sa préparation corporelle et spirituelle à la maternité, son congé maternité en France, la reprise du travail... et ce tiraillement si commun aux jeunes mères entre tradition, sens, et réalités modernes.


Nous verrons aussi durant cette épisode les rituels qui entourent la vie en Bulgarie et plus particulièrement à la fin des 40 jours... en lien notamment avec les anciens cultes à Dyonisos, les transmissions intergénérationnelles, le rituel féminin autour du pain sucré, le rituel du Stapornik qui consiste, pour l'enfant, à choisir le futur métier à travers des objets symboliques...


Mais aussi pourquoi les femmes partent sans dire au revoir le 40e jour, et ce que ça change d’accoucher loin de sa culture d’origine.


Je vous souhaite une très bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue sur notre podcast Parle-moi de ton mois d'or. Je suis Céline Chadela et ici je laisse la voix à celles et ceux qui témoignent de leur mois d'or et de leur postpartum. Nous échangeons sur ce mois si spécial d'après l'accouchement, sur votre organisation, vos feedbacks, vos surprises, vos coups durs et vos joints. Et pour cela, je serai accompagnée de Marie-Maëlle Poulin.

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Marie, je suis psychologue clinicienne et coordonnatrice avec Céline du Mois d'Or. Alors le Mois d'Or c'est un livre, c'est des formations, mais c'est aussi un engagement pour être au plus près des femmes et des couples en postpartum. Parce qu'un bébé qui va bien, c'est d'abord quoi Céline ?

  • Speaker #0

    Une maman qui est soutenue ?

  • Speaker #1

    Alors ô mon l'heure, cet espace de paroles et d'écoute.

  • Speaker #0

    C'est parti ! Bonjour, je suis très heureuse de vous retrouver. aujourd'hui, car je suis en présence de Katerina. Katerina, c'est une jeune maman que j'ai rencontrée il y a quelques semaines et qui est originaire de Bulgarie. Au fil de notre échange, de notre conversation, elle m'a parlé des traditions bulgares en matière de postpartum. Et croyez-moi, c'est très intéressant. En effet, la Bulgarie est un pays très ancien qui a été christianisé assez tardivement et qui pendant très longtemps a... à conserver ses rites païens autour des grands moments de la vie, dont notamment les 40 premiers jours. C'est parti ! Bonjour Katerina. Bonjour Céline. Merci d'avoir accepté ma proposition d'enregistrer ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir proposé de partager ce moment.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie parce que là, on va plonger justement dans les racines. européenne en matière de spiritualité et de soins autour du post-partum, parce que j'ai l'impression que les deux se rejoignent. Alors, Katerina, est-ce que déjà tu peux te présenter, s'il te plaît, me dire quel est ton âge, de qui est composée ta famille, quand est-ce que tu as accouché, ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Katerina, comme vous le savez déjà. J'ai 31 ans. Et je suis maman d'un petit garçon de trois mois. Donc voilà, je suis encore en train de prendre mes marques par rapport à ça. Et sinon, j'exerce le métier de praticienne shiatsu. Donc je suis basée à Nice. Et j'aime aussi aider les femmes. Donc voilà, on fait finalement des choses qui se retrouvent un petit peu.

  • Speaker #0

    Et alors... Toi, est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ? Tu es originaire de Bulgarie, est-ce que tu es née là-bas ? Combien de temps as-tu vécu ? Quand est-ce que tu es arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant c'est intéressant parce que j'ai 31 ans, mais j'ai passé la moitié de ma vie en Bulgarie et j'ai passé l'autre moitié de ma vie en France. Donc c'est vrai que je me sens de plus en plus française. Maintenant, j'ai la nationalité en plus.

  • Speaker #0

    Tu es arrivée à quel âge en France ?

  • Speaker #1

    J'avais donc à l'époque 15 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et voilà, pour moi, c'était une sorte de déracinement parce que à cet âge-là, on a beaucoup d'amis et c'était difficile pour moi de les laisser là-bas.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et tu es arrivée avec une connaissance de la langue française ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Je ne parlais pas français. J'avais pris quelques cours et d'ailleurs, je n'ai pas été très gentille avec mes parents parce que je séchais du coup mes cours à l'Alliance française. C'était une sorte de rébellion, je ne voulais pas partir en France.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à la France ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ça se passe très bien. Je suis très reconnaissante par rapport à tout ce que j'ai pu vivre en France depuis que j'habite là. Je pense que ça m'a ouvert beaucoup de portes, ça a beaucoup ouvert mon esprit également.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que nous, en tant que Français, on ne se rend pas toujours compte du positif qu'il peut... qui peut être dans notre pays. Donc, le voir avec les lunettes de quelqu'un qui vient de l'étranger, ça...

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Après, c'est humain. On cherche toujours à améliorer notre vie, notre quotidien. Et déjà, oui, si je peux un petit peu comparer par rapport à la maternité, c'est sûr qu'en Bulgarie, par exemple, les cours de préparation à l'accouchement, ça n'existe pas. Les mamans sont souvent livrées à elles-mêmes. et Elle doit faire beaucoup de recherches, beaucoup de lectures et trouver l'information par elle-même. D'accord. Ça déjà, c'est une grosse différence. Oui, la prise en charge, c'est meilleur là-dessus. Oui. Voilà, on est beaucoup mieux renseignés, je trouve, finalement, parce que je pense qu'il y a quand même aussi des mises à jour dans les informations par rapport aux nouvelles recherches. C'est très important. Alors qu'en Bulgarie, beaucoup de médecins ont tendance à être plutôt vieilles écoles. On ne va pas avoir une sage femme qui va s'occuper de nous de A à Z, par exemple. C'est souvent les gynécologues. Voilà, ils sont très traditionnels.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Est-ce qu'elles accouchent en majorité à l'hôpital ou il y a aussi des accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que ça reste très médicalisé. Je n'ai jamais entendu, en tout cas, une histoire de quelqu'un qui accouche à la maison. D'accord. Même dans les petites villes, les petits villages, je pense qu'il y a des cliniques ou des petits hôpitaux.

  • Speaker #0

    Et alors toi, forte de ta double nationalité, comment justement tu as anticipé ? ton accouchement, même ta grossesse, on peut en parler, ta grossesse, ton accouchement et ton post-partum, avec la prise en charge française, mais aussi tes connaissances, ta manière de faire, en tout cas l'influence bulgare.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de choses de mes connaissances et ma manière de faire bulgare que j'ai laissées de côté finalement. parce que J'ai cheminé depuis que je suis en France, j'ai fait d'autres choses. En tant que thérapeute Shiatsu, je suis consciente aussi de l'importance de préparer son corps à ce moment et à la maternité. Je pense que c'est plutôt ça qui a influencé ma grossesse. C'était vraiment de prendre soin de moi. J'ai continué à bouger, je n'ai pas arrêté de... De faire du yoga jusqu'à la fin quasiment de ma grossesse. Et finalement, c'est vraiment ça qui a bien préparé mon corps, mon esprit. Également, j'ai fait des voyages. Vraiment, je ne l'ai pas arrêté pendant toute ma grossesse. Et d'ailleurs, je me sentais très bien. Ce qui m'a permis aussi de rester finalement plus mobile.

  • Speaker #0

    D'accord. Finalement, tu t'es beaucoup préparée aussi avec le bien-être, le shiatsu, etc. Avec toute cette dimension-là. Alors, est-ce que tu pourrais revenir sur ton pays, la Bulgarie, et nous expliquer finalement les influences qui existent sur le plan spirituel ? Parce que vous allez voir qu'il y a un lien avec le postpartum. Quelle est l'histoire, en fait, dans les grandes lignes de la Bulgarie sur le plan religieux et spirituel ?

  • Speaker #1

    La Bulgarie est un pays, je trouve, de contraste, parce que quand on y va, on trouve aujourd'hui l'Occident, mais on trouve beaucoup de traces également de l'Orient. On va trouver beaucoup d'églises de l'époque byzantine, orthodoxes. Nous sommes donc de confession orthodoxe principalement. et c'est vrai que la religion elle marque encore le quotidien et le rythme en quelque sorte que finalement les fêtes religieuses sont toujours très importantes, même si on n'est pas un pratiquant très fervent, on va toujours assister à certains rituels dans l'année.

  • Speaker #0

    Ok, et donc tu me disais que l'Église orthodoxe est apparue, est arrivée en Bulgarie en 800 après Jésus-Christ,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Exactement, oui, en 864, si ma mémoire est bonne. D'accord.

  • Speaker #0

    avant, on a toujours l'impression que avant l'Église, il ne se passait rien, mais en fait, il y avait beaucoup de choses. Il y avait énormément, les populations, qu'elles soient en Europe de l'Est ou en Europe occidentale, étaient bercées de rituels, de cérémonies qui, aujourd'hui, ont été très largement, je pense, oubliées, mais qui subsistent encore en Bulgarie. Est-ce que tu peux nous parler de ces rituels païens qui existent encore ? Pas forcément là, juste au niveau du postpartum, mais globalement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, je pense notamment aux rituels où on va marcher sur des braises. Je pense que ça existe dans plusieurs coins du monde. Mais voilà, ça existe chez nous aussi. Les personnes qui font ça s'appellent des nestinari. Et voilà, donc ce type de rituel existe toujours. Après, je... je pense qu'on a beaucoup de fêtes autour du printemps. Je pense par exemple au mois de mars, où on va attacher des bracelets rouges et blancs sur nos poignets. Et ça va symboliser en quelque sorte l'arrivée du printemps. Mais il y a plusieurs légendes autour de l'origine de ce rituel. En fait, c'est le 1er mars, on va... On va s'offrir ces bracelets et chacun fait un vœu au moment où on les attache aux poignets. Et on va les attacher plus tard sur un arbre en fleurs. Donc, c'est vraiment une sorte de célébration. Voilà.

  • Speaker #0

    Un moment du pourvenement.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que souvent, ça arrive, ça dépend avec le réchauffement climatique, ça peut varier. Mais voilà, ça arrive souvent, oui, au mois de mars.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et toi,

  • Speaker #0

    tu l'as déjà pratiqué, ça ?

  • Speaker #1

    Oui, ça se pratique de nos jours très largement encore. Quand on va à l'école, souvent on va se retrouver avec plein de bracelets comme ça, une trentaine de bracelets du coup, parce que tous les camarades de classe vont attacher un bracelet sur la poignée.

  • Speaker #0

    D'accord, sur les arbres. Et après, on attend le bourgeonnement et au moment où les arbres bourgeonnent, on va attacher ce bracelet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, il y a d'autres traditions là-dessus. Je pense qu'il y en avait une où on doit mettre le bracelet sous une pierre et dans quelques temps, découvrir ce qui se trouve sous la pierre. Et ça donne un peu quelques signes de ce qui pourrait se passer, une sorte de divination du coup. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, intéressant. Est-ce que tu peux me parler de ce rituel ? Tu m'as envoyé les photos.

  • Speaker #1

    Kukeri. Kukeri, oui, c'est ça. Des Kukeri. Oui, alors les kukeris, oui, également, je pense que ça doit dater comme rituel, puisque c'est très païen. Donc, on va porter des peaux d'animaux, donc souvent plutôt des chèvres. Et en fait, ce sont des costumes sur lesquels on va pouvoir accrocher des sortes de cloches. Donc, on va faire aussi beaucoup de bruit. Et c'est une fête qui va avoir lieu... Avant le printemps, à la fin de l'hiver, et qui va servir à chasser en quelque sorte les mauvais esprits. Par le fait que ces costumes peuvent faire peur, parce que souvent ce sont des visages, il y a des sortes de masques dessus avec des visages, avec des dents, qui ressemblent à des monstres. Et puis le bruit des cloches également, ça peut faire peur. On va danser avec ces costumes-là. Et le but, c'est un petit peu de chasser l'obscurité, en quelque sorte, de l'hiver et d'accueillir de meilleures énergies.

  • Speaker #0

    Et c'est un rituel, d'ailleurs, qui est tiré aussi, qui a des racines dans les rituels grecs, il me semble, avec Dionysos, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. En plus, ce sont des rituels qu'on peut retrouver mais... à d'autres coins du monde et en Europe. Ici, par exemple, à Nice, nous avons le carnaval, et qui est aussi la symbolique lumière du carnaval. C'est aussi ça, c'est de jouer un petit peu avec l'obscurité pour accueillir après la lumière.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, par rapport au postpartum, quels sont les rituels qui existent ? pendant le premier mois ?

  • Speaker #1

    Pendant le premier mois, il n'y a pas forcément un rituel très marquant, mais il y a une sorte de surprotection de la maman et du bébé, c'est-à-dire qu'on va vraiment limiter les visites à domicile, un peu comme... D'accord. Voilà ce qu'on entend un peu partout, je pense, du moins en Asie. Oui, en Asie. Donc, c'est vraiment la famille très proche. qui va visiter la famille. Et les mamans, elles vont éviter de sortir. Donc, bébés non plus, donc ils ne sortent pas. On va éviter les courants d'air. Ah,

  • Speaker #0

    c'est très moi d'or.

  • Speaker #1

    C'est très moi d'or. Et je dirais aussi que c'est très médecine chinoise parce qu'il y a des endroits dans le corps où ce qu'on appelle des énergies perverses peuvent pénétrer et qui peuvent faire du mal. D'accord. Et la récupération.

  • Speaker #0

    Oui. Le mois d'or étant principalement quand même issu de la médecine chinoise, en tout cas nous, tel qu'on le transmet. Et c'est vrai que le froid, c'est le grand ennemi, je crois. C'est vraiment le grand ennemi. Et tu te parlais de parties du corps, justement, où il faudra éviter d'avoir froid.

  • Speaker #1

    Et oui, on a des dictons même là-dessus, toujours avoir la tête au chaud, les pieds au sec, voilà. C'est vrai. C'est vraiment des parties qui sont plus vulnérables au froid. Il faut protéger à tout prix.

  • Speaker #0

    Des extrémités. Est-ce qu'il y a d'autres choses ? justement, qui vont être respectées. Donc, tu m'as dit pas de visite ou très peu, ou trier sur le volet. Pas de courant d'air, toujours être au chaud.

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'est plutôt de l'aide qu'on va recevoir souvent de la famille ou de la belle famille. Il y a une sorte de transmission un petit peu dans les gestes qu'on va pouvoir apporter au bébé par rapport au bain. Ce ne sont pas forcément des choses très spécifiques, mais en tout cas... La famille est là, elle est présente et elle est dans la transmission des soins par rapport à l'enfant.

  • Speaker #0

    Et quand tu me dis que la famille est là, ça va être quels membres de la famille ?

  • Speaker #1

    La mère, la soeur ? Eh oui, ça va être les figures féminines et puis plutôt les personnes plus âgées, c'est-à-dire les parents, les mamans ou les belles-mères.

  • Speaker #0

    D'accord. Et comment ça se passe sur le plan relationnel ? Parce que tu parlais de transmission, ça m'intéresse beaucoup parce qu'aujourd'hui, on a un peu perdu cette notion de transmission en France. Je ne vais pas rentrer dans les détails ni expliquer pourquoi, mais aujourd'hui, il faut en fait constater que c'est plus compliqué entre les membres d'une même famille. Et comment ça se passe en Bulgarie ?

  • Speaker #1

    Je pense que de nos jours, c'est aussi compliqué en Bulgarie qu'en France, mais je pense que c'est plus... restaurer aussi dans nos habitudes le respect un petit peu de la génération d'avant et de d'accepter aussi cette aide finalement parce que parfois c'est vrai que certains pourraient y voir une intrusion mais voilà il y a un peu des deux je pense qu'il y a un peu les temps modernes qui jouent aujourd'hui dans le fait qu'on qu'on veuille faire à sa façon et qu'on est très renseignés également par les réseaux sociaux,

  • Speaker #0

    par Internet et autres.

  • Speaker #1

    Mais oui, la transmission, je pense qu'elle est toujours là. Et puis, en Bulgarie, on va également vivre jusqu'à plus tard, peut-être aussi avec la famille, la belle famille. Il y a beaucoup plus de foyers. On va avoir peut-être une grande maison et chacun à son étage. C'est des choses qui se sont un petit peu conservées aussi. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on a les meilleures relations avec la famille, la belle famille. Mais en tout cas, la famille est envisagée peut-être dans certains coins d'une façon beaucoup plus large.

  • Speaker #0

    Proximale.

  • Speaker #1

    Oui, proximale et plus large en termes de nombre de personnes.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Aujourd'hui, la famille en France est assez restreinte. Est-ce qu'il y a des aliments particuliers qui lui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a des choses plutôt par rapport à la lactation. Donc, en Bulgarie, on a une boisson, je ne sais pas si elle existe ailleurs, qui s'appelle Boza. Et en fait, c'est une boisson faite à base de blé fermenté. Et on va dire que ça va stimuler, ça va aider la lactation.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense à ça.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à la bière... Sans alcool, on propose aussi pendant l'allaitement. Et alors, tu me disais aussi qu'on célèbre un moment précis, donc à la fin des 40 jours, il se passe quelque chose.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est là le début des rituels dans la vie de l'enfant. Donc à la fin des 40 jours, alors le rituel que nous on va faire, il a, je pense, à la fois des origines païennes, mais il est également dicté. par la religion chrétienne orthodoxe. D'accord. Puisque la mère, en fait, elle est considérée comme impure jusqu'à ce moment-là. Donc, elle va aller à l'église et elle va allumer une bougie, faire une prière pour, en quelque sorte, se purifier. À partir de ce moment-là, elle peut retourner, en quelque sorte, dans le monde. Aider. Son âme et l'âme de son enfant ... sont un petit peu entre deux mondes pendant cette période. On considère qu'en quelque sorte, on est sortis du danger, puisque je pense qu'à l'époque, il y avait beaucoup de morts, que ce soit la mère ou les enfants, qui ne pouvaient pas forcément survivre jusqu'au 40e jour. Donc, en quelque sorte, on célèbre le fait d'avoir survécu, je pense, déjà. On n'y pense pas aujourd'hui, mais l'origine remonte à cela.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et d'où aussi les visites limitées, parce qu'on va créer un cocon très protégé où finalement le mal ne peut pas rentrer, que ce soit la maladie. Et en Bulgarie, c'est vrai qu'on a aussi beaucoup de croyances liées aux mauvais oeils. On voit beaucoup d'enfants avec des petits fils rouges accrochés aux poignets pour ça. Oui, c'est plutôt mes grands-parents qui avaient ces croyances, mais c'est encore vivant.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc l'Église, il y a cet apport du fait de l'impureté, etc. Célébrer aussi le fait d'avoir survécu. Et côté, justement, des influences plus anciennes, plus païennes, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, on va faire un rituel ce 40e jour. pour lequel on va faire un pain un peu spécial. Je ne dirais pas que c'est vraiment une brioche, mais en tout cas, c'est un pain qui est sucré. C'est une sorte de grosse galette. C'est un pain rond. Et on va inviter uniquement des femmes. Donc, c'est souvent la famille proche, mais ça peut être également des amis qui vont venir souhaiter des choses au bébé. Donc, elles vont offrir des... des petites choses sucrées, souvent à manger à la mer. Elles peuvent offrir également des cadeaux. C'est une sorte peut-être du baby shower finalement, mais qui arrive à ce moment-là. La maman, elle prépare, comme je disais, ce pain. Et il y a également quelques petites choses à mettre en place. Elle va mettre par exemple un fil rouge sur la poignée de la porte. pour, en quelque sorte, protéger le foyer.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et dans les plus vieilles versions, je sais qu'on peut mettre également du gros sel carrément au sol pour protéger le foyer à ce moment très particulier. Toutes les femmes qui sont invitées, elles vont souhaiter des choses à l'enfant, un petit peu comme des bonnes fées, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait vraiment penser à ça aussi. La belle au bois dormant, et tu sais, les trois fées qui vont voir... La princesse.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça en fait. Chacune souhaite quelque chose. Alors moi, par exemple, ce que j'ai fait pour mon fils, je lui ai acheté une très grosse carte qui était une carte un peu de naissance et toutes les personnes qui étaient conviées, elles ont écrit un petit mot en lui souhaitant quelque chose sur cette carte. Comme ça, il y a, il y aura vraiment accès. Mais je sais qu'en Bulgarie, ça peut s'organiser aussi sous forme de boîtes où chacun met un petit mot D'accord. Super. En tout cas, oui, ça peut s'organiser de cette façon-là. Et donc, qu'est-ce qu'on fait du coup avec ce pain ? On va mettre au-dessus de la tête de la maman et du bébé un drap blanc. Et deux personnes dont les parents sont encore vivants, alors là je ne saurais pas te dire pourquoi, vont casser ce pain en plusieurs... Enfin, elles vont le faire des morceaux. Je sais que là, du coup, les religions, les traditions se mêlent parce que les deux premiers morceaux du pain, c'est pour Jésus et pour la maman de Jésus. D'accord. Pour Marie. Et après, la troisième, c'est pour la maman.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et le bébé. Et voilà, après, ce pain va être partagé parmi les personnes invitées. Elles vont manger les choses sucrées qu'elles ont apportées. et ce qui reste en miettes de ce pain va être mis du coup dans le drap.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Chacune va mettre des pièces de monnaie dans le drap qui va être donc après attaché et mis dans l'endroit le plus haut de la maison. Donc voilà là c'est un symbole en quelque sorte de prospérité d'aller haut du Du coup, et puis, voilà, on a les... Il y a les sous, donc voilà, il y a un aspect un peu matériel. D'accord. On souhaite en tout cas de la prospérité à l'enfant. Et autre chose par rapport à ce rituel, c'est que chaque femme doit mettre un fil de ses vêtements à un endroit proche du bébé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour ne pas lui voler son sommeil. Voilà, c'est vraiment la phrase qu'on dit, je ne sais pas. C'est drôle. C'est pour qu'il dorme bien. Ah oui. D'accord. Alors, je peux t'en dire quelque chose. En tout cas, ça a bien marché parce que notre petit, il fait déjà ses nuits. C'est vrai. Et vous l'avez fait ? On l'a fait. Voilà, toutes les femmes l'ont fait. D'accord. Et ce qui est très intéressant, c'est la fin de ce rituel. En fait, toutes les invitées doivent partir. Donc, elles ne peuvent pas emporter des choses qui étaient là. à manger du rituel, et elles doivent partir sans dire au revoir, en fait. Elles ne disent pas au revoir, elles ne disent pas à quel moment elles vont partir, juste à un moment, et s'éclipsent. Et elles partent de préférence avant qu'il fasse noir.

  • Speaker #0

    Ok. Et comment tu l'interprètes, le fait, justement, de ne pas dire au revoir ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une dimension spirituelle encore, peut-être, ne pas dire adieu, ne pas dire au revoir, et puis le fait de partir pendant qu'il fait encore jour. C'est une sorte de protection aussi, peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'on retrouve beaucoup de rituels, mais dans le monde entier, avec une importance du jour et de la nuit. Il y a des choses qui sont vraiment à faire le jour et d'autres à faire la nuit. Et parfois, faire les choses avant que la nuit tombe. Et d'accord. Et donc, oui, le fait finalement de quitter comme ça le foyer. sans clôturer par un au revoir, c'est aussi laisser peut-être cette nouvelle séquence, en fait, ouverte, finalement.

  • Speaker #1

    Oui, où tout est possible aussi pour l'enfant et pour la maman. Et oui, en fait, ce n'est pas fini, parce qu'on finit cette journée, souvent c'est plutôt une matinée, ou voilà, il y a encore jour. Et après ça, donc, 40 jours. Plus tard, on doit donc récupérer ce pain qu'on a caché avec les miettes.

  • Speaker #0

    En haut de la maison ?

  • Speaker #1

    Exactement, à l'endroit le plus haut de l'appartement, de la maison. D'accord. Et on va donc laisser la nature faire, c'est-à-dire qu'on va laisser les oiseaux manger les miettes, le pain qui restait dedans, et puis récupérer, je pense, les pièces pour l'enfant.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc là, on est 80 jours après la naissance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres choses qui se passent à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Le rituel le plus important, c'est vraiment le 40e jour.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et après, on va avoir d'autres rituels autour de la petite enfance qui sont intéressants. Oui. Si tu veux que je t'en parle.

  • Speaker #0

    Ah oui, avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Alors, il y en a un en particulier que j'ai vraiment hâte de faire. Donc ça, c'est un rituel qu'on va faire quand l'enfant apprend à marcher. Donc, ce n'est pas, il a vraiment appris à marcher, ce sont vraiment les premiers pas. Donc, on va encore avoir cette fameuse galette. Il y a quelque chose de très compte de fait, je trouve, dans les traditions bulgares, parce que voilà, on est obligé de refaire une sorte de galette, pain un peu sucré. Et donc, on va étaler un drap blanc, encore ce drap blanc par terre. Ah oui. Et on va... disposer au bout de ce drap blanc sur une table où notre surface a des objets différents. Donc le but étant que l'enfant choisisse son futur métier. C'est-à-dire qu'on met le drap blanc, on prend la galette qui est ronde, qui va rouler sur le drap blanc parce qu'on va jeter la galette dessus. L'enfant, normalement, ça ne se passe pas toujours comme ça dans les fêtes, mais il doit courir, il doit marcher derrière la galette. Et arriver à l'endroit où sont disposés les différents objets. Et c'est là que les ambitions des parents jouent. On a souvent des stéthoscopes, des portefeuilles. Voilà, mais on peut choisir. Il n'y a pas d'obligation. On peut choisir ce qu'on va disposer à cet endroit-là. Et voilà, chaque enfant va attraper sa destinée, en quelque sorte, son futur métier. D'accord.

  • Speaker #0

    Et toi, par exemple, qu'est-ce que tu avais tiré à l'époque ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ce que j'ai tiré à l'époque, c'était des lunettes et un stylo. Ce qui est très intéressant parce que j'ai un deuxième métier. En fait, je suis formatrice de français et langue étrangère. Donc je suis prof. Donc voilà, ça m'allait bien finalement. J'ai attrapé ma destinée.

  • Speaker #0

    Et rappelle-moi, c'est à quel âge qu'on pratique ce rituel ?

  • Speaker #1

    Donc c'est vraiment un moment où les enfants apprennent à marcher, autour d'un an souvent je pense.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont encore très jeunes. Oui,

  • Speaker #1

    entre 9 mois.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent vraiment pas compte. D'accord. Oui. Alors, je ne sais pas qu'elle pesait ça socialement. Est-ce que c'est vraiment quelque chose qui met vraiment la pression ou on le fait plus pour s'amuser, pour rigoler ? Par exemple, mon neveu, il ne savait vraiment pas quoi prendre. Il a pris plein d'objets un peu en même temps. Je ne pense pas que ses parents se sont dit, oh là là, mais lui, qu'est-ce qu'il va devenir ?

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vrai que ça me fait penser à la tradition tibétaine aussi, pour identifier les prochains Dalai Lama. Il y a souvent plusieurs enfants et ils vont leur montrer des objets. Et en fonction de l'objet vers lequel ils vont se diriger naturellement, ils vont pouvoir identifier le prochain Dalai Lama.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça me semble. C'est vrai. C'est génial, je ne le savais pas.

  • Speaker #1

    Et en général, l'enfant a quatre ans.

  • Speaker #0

    D'accord. Il est quand même assez jeune pour que le Dalai Lama reste innocent. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et il y a d'autres étapes après dans la vie de l'enfant justement qui sont célébrées ?

  • Speaker #0

    Alors là, tout de suite, je ne pense pas à quelque chose en particulier. Je sais qu'on a un rituel qu'on fait lors de grands moments, comme par exemple le premier jour à l'école. On va verser de l'eau. D'accord. Par exemple, on est sorti de la porte de la maison et on va verser de l'eau. Et on doit marcher dans l'eau pour que tout se passe de façon, je pense, fluide. D'accord. Comme de l'eau qui coule, en fait. D'accord. Donc ça, c'est vrai, c'est quelque chose qu'on va faire. Par exemple, première journée d'école, mais aussi, je ne sais pas, si on a un concours, si on a des choses importantes.

  • Speaker #1

    cet ordre-là. Donc tout ça est encore très présent dans la vie.

  • Speaker #0

    Je me souviens de tous les moments où on m'a versé de l'eau.

  • Speaker #1

    Ah oui ! Est-ce qu'on te verse de l'eau sur toi ?

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vraiment par terre. Et on peut en marcher.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu as réussi à t'approprier ce... Comment s'appelle-t-il ce rituel qui... Clos, les quatrième, le quarantième jour et qui ouvre justement vers la vie d'après. En bulgare, comment s'appelle-t-il ? Est-ce qu'il y a un nom pour cette célébration ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. On donne plutôt un nom au pain qu'on va manger qui s'appelle Pogacar. Ok. Et Pogacar, c'est le nom de cette fameuse galette. Et d'ailleurs, c'est le même nom aussi pour le pain, pour le rituel quand l'enfant marche.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est le nom. Ah oui. Du coup, on va dire la Pogacar pour les 40 jours, ou la Pogacar pour le Stapornik, qui est la fameuse fête où on va choisir son destin professionnel.

  • Speaker #1

    Et donc toi, là, tu as donné naissance à ton fils en France. Ça a été assez naturel pour toi de t'approprier justement ce rituel du 40e jour ? Tu as invité des personnes autour de toi, des femmes ? J'ai cru comprendre que ton compagnon avait été exclu ?

  • Speaker #0

    Exactement, oui. Tout à l'heure, quand je disais qu'il n'y a uniquement des invités femmes, ça exclut les hommes, ils doivent sortir de la maison à ce moment-là. Donc oui, comment ça s'est passé ? Étant donné que j'habite loin de ma famille, j'ai une partie de ma famille qui est en Bulgarie, une autre qui est en France, et une autre qui est au Brésil, mais ça c'est une autre histoire. J'ai dû inviter plutôt des amis, des collègues et puis ma sœur qui était là. C'était la seule personne de ma famille qui a pu finalement assister.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais voilà, j'ai essayé de m'entourer de personnes plutôt bienveillantes. J'ai choisi finalement les bonnes fées pour mon fils qui pouvaient lui apporter quelque chose par leur présence. parce qu'elles allaient lui souhaiter. Mais je pense que oui, en Bulgarie, c'est très différent parce que c'est plutôt la famille proche qui va assister à ce moment-là. Ce sont plutôt les grands-parents, la belle famille, les sœurs et les frères.

  • Speaker #1

    Et pendant le premier mois, quelle est la place justement du compagnon, du conjoint, du mari, de l'époux, du second parent ? Est-ce que justement il est exclu aussi ou il peut être présent auprès de sa femme et la soutenir ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai que malheureusement là on a gardé les traditions mais voilà qui sont très... plutôt machiste, il faut le dire. Les compagnons, pendant longtemps, étaient très peu présents. Donc là, je parle plutôt de la génération, je pense, plutôt de mes grands-parents. Je pense que ça a commencé un petit peu peut-être à changer avec la génération de mes parents, mais pas tant que ça. Et c'est vrai que de nos jours, finalement, les hommes sont beaucoup plus investis. Ils vont beaucoup participer à la vie de famille. Après, je pense qu'en France, c'est un peu pareil. C'est-à-dire que les hommes doivent reprendre le travail assez rapidement. Je pense même que la France est plus avancée à ce niveau-là. Ici, ils ont quand même un mois, il me semble. Un de six jours. Je ne sais pas, parce que mon compagnon a eu trois mois, ce qui est exceptionnel. Ce qui était génial d'ailleurs pour se créer un petit cocon familial. Mais c'est rare. Dans le monde, à l'échelle du monde, je pense que voilà.

  • Speaker #1

    En France, c'est assez nouveau. Ça fait quatre ans.

  • Speaker #0

    C'est déjà une avancée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une avancée. Bien sûr,

  • Speaker #0

    parce que là, on a pu voir tous les deux. Chacun avait... son rôle à jouer. Il n'y a pas que la maman. Et puis, il y a plein de choses annexes au foyer auxquelles on peut s'occuper, à part le bébé aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu parles si bien dans le mot à l'ordre. Oui, il y a ça. Et puis, il y a un autre côté, en fait, qui est différent en Bulgarie, c'est la durée de ce fameux congé maternité. Parce que chez nous, en Bulgarie, il peut durer jusqu'à deux ans. Certes, on va perdre un petit peu au niveau de la rémunération, mais c'est beaucoup plus lent. Et d'ailleurs, quand je dis à ma famille que je vais confier mon fils de trois mois et demi à la crèche, il y a des réactions très choquées. Les gens ne comprennent pas forcément comment on puisse faire ça. Après, il y a bien sûr des enjeux économiques, logistiques derrière. Il n'y a pas toujours des choix. Et c'est vrai que même pour moi, au début, je partais du principe que je voulais rester un maximum de temps avec mon fils. Et de tous les exemples que j'ai pu avoir autour de moi, ma sœur a pu allaiter jusqu'à assez tard. Elle est restée vraiment avec son fils jusqu'à ses deux ans. Et c'est souvent comme ça que ça se passe. Les femmes n'ont pas peur, en fait. de mettre leur carrière, je veux dire, de côté pendant ce temps-là. Et souvent, les personnes s'en sortent mieux parce qu'il y a aussi plus de cette aide des grands-parents qu'on retrouve moins ici. Ça, ça joue beaucoup. Ce n'est pas que le côté, les femmes font plus leur carrière de nos jours. C'est aussi ça. Finalement, si on est loin de sa famille et qu'on n'a pas forcément les moyens de payer, d'autres modes de garde. On ne peut pas faire autrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un choix draconien.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc j'ai travaillé sur moi depuis ma grossesse en fait, dessus, parce que et même en travaillant dessus, aujourd'hui c'était la première journée d'adaptation à la crèche de mon fils. Les larmes étaient là. Je l'ai laissé 15 minutes au personnel, mais voilà, c'était pas évident.

  • Speaker #1

    Les femmes, aujourd'hui en Occident, enfin en France en tout cas, elles sont quand même... Les hommes, ils gagnent actuellement, parce que malgré tout, ils ont quand même un mois. Mais les femmes, la durée du congé maternité n'a pas bougé depuis au moins 30 ans. Donc, on est toujours à deux mois et demi. C'est un vrai sujet, moi je l'étudie beaucoup, c'est très compliqué. Il y a aussi l'emprise... La petite enfance est devenue un marché, c'est-à-dire que... Il y a le marché des crèches, et ça bloque beaucoup, justement, pour augmenter ce congé maternité, mais pourtant, ce qui est quand même hyper demandé, il y aura beaucoup de couples, etc., parce que deux mois et demi, c'est quand même très très jeune. Après, tout dépend aussi du métier, il y a des métiers qui sont difficiles, qui vont demander, par exemple, beaucoup de posture debout, par exemple, je pense aux infirmières. Et certaines ne tiennent pas le coup, parce qu'elles vont reprendre leur carrière, mais en fait, c'est tellement difficile avec un bébé qui se réveille encore la nuit, etc., que ça se clôt en burn-out. C'est un vaste sujet, que le sujet du congé maternité en France, qui n'est pas assez entendu, en fait.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair. Je pense que ce qui est important, comme toute chose dans la vie, c'est d'avoir le choix.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    absolument. Parce que moi, finalement, ça s'est transformé en choix. Puisque j'ai travaillé sur moi pendant ma grossesse, sachant que je n'aurais pas... beaucoup d'autres... Alternative. Alternative, oui. Et finalement, ça s'est transformé en un choix. J'ai réalisé aussi que mon métier était important pour moi et qu'il m'apportait beaucoup de sens. Mes deux métiers m'apportent beaucoup de sens. Et que reprendre, ça allait me faire du bien aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Mais c'est lié aussi à l'isolement. On est souvent très isolés aussi en France. Ça fait du bien aussi de reprendre le travail.

  • Speaker #0

    Oui, parce que la famille, elle a du sens aussi quand elle est là. ensemble, finalement. Après, ce sont aussi des choix que moi, que j'ai pris, de vivre là où je vis.

  • Speaker #1

    En tout cas, oui, c'est intéressant ce que tu dis sur le fait de t'être préparée pendant la grossesse à la reprise assez précoce. C'est beaucoup de sagesse.

  • Speaker #0

    Oui, ce qui est intéressant à tirer de cette sagesse, c'est que finalement, on n'est pas préparée, même si on se prépare. On n'est jamais préparée à ce qui va arriver. ni au tourbillon émotionnel et psychologique que représente le postpartum, ni aux bonnes résolutions qu'on peut prendre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Est-ce que tu as un mot à ajouter ?

  • Speaker #0

    Peut-être donner un conseil aux futures mamans qui peuvent nous écouter. Ça serait vraiment de penser à vous d'abord, que ce soit pendant la grossesse ou dans ce premier mois. et accepter l'aide parce que ce n'est pas toujours facile d'accepter l'aide qu'on nous propose et je pense que toute aide est bonne dans ce premier mois que ce soit les petits plats ou juste un appel ou n'importe quoi ouvrez votre cœur à ce qu'on vous propose c'est très joli merci beaucoup Katerina merci à toi à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour votre écoute. Pour aller plus loin, sachez que le mois d'or, ce sont des livres pour bien se préparer. Ce sont aussi des professionnels spécialisés pour bien s'entourer pendant les mois après l'accouchement. Et bien sûr, ce sont des formations sur le postpartum.

  • Speaker #0

    Retrouvez-nous sur notre site lemoindor.fr ou sur nos réseaux. Et si vous souhaitez soutenir le message du mois d'or, alors partagez le podcast. autour de vous. Abonnez-vous à notre chaîne sans oublier de lui mettre 5 jolies étoiles. A bientôt !

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