- Speaker #0
Il y a beaucoup de sortes de beauté. La beauté extérieure,
- Speaker #1
je ne crois pas que c'est très important.
- Speaker #0
C'est un homme comme c'est une femme. La beauté physique, on a le reste. C'est effectivement dans la vie un gros avantage. Je venais de Paris, les cheveux coupés à la garçonne. Les jambes longues, près d'eux, habillées. J'aimais que les porcs respirent. Je voudrais beaucoup d'avoir les cheveux longs.
- Speaker #2
Les cheveux longs depuis que...
- Speaker #0
que commence... Salut, bienvenue dans Parlons B. Les podcasts qui parlent beauté, bien-être et plan B. Je m'appelle Nolene Serda, je suis journaliste, et je vais rencontrer pour vous des acteurs et actrices du milieu non-faxieux. Salut ! Ce deuxième épisode de la saison 5 est le fruit d'une rencontre promptue. C'était il y a quelques mois avant l'été, je me rendais à un pop-up pour saluer une créatrice de bijoux sublimes, Margot Toussaint, si tu nous écoutes, coucou ! Et je suis tombée sur cette marque de parfums très récente qui a tout de même trois jus à proposer. Et j'ai autant adoré l'histoire, les histoires d'ailleurs, que les partitions olfactives. Elles sont originales, réconfortantes et après avoir parlé avec les fondateurs, Alice et Pierre Junior, j'ai tout de suite mieux compris pourquoi. Ce n'est jamais évident de parler odeur mais je peux vous dire que chez Note de bas de page, il y a un travail assez unique, très moderne et avec cette assurance des grandes maisons. C'est élégant. avec une vraie signature. Ensemble, nous avons parlé de leurs études de juristes qui les ont finalement menées au parfum, de passions quasi obsessionnelles pour les odeurs qui finissent par se transmettre et de l'entrepreneuriat au sein d'un couple. Bonne écoute. Bonjour Alice.
- Speaker #2
Bonjour Naline.
- Speaker #0
Bonjour Pierre-Généard.
- Speaker #1
Bonjour Naline.
- Speaker #0
Je suis ravie de vous avoir dans Parlons B. Je reprends Parlons B avec vous, donc je suis très contente.
- Speaker #2
Et on en est très honorés.
- Speaker #0
Merci. On s'est rencontré il y a quelques mois, un peu par hasard, enfin non, je vous ai vu dans un pop-up pas très long, là où vous avez fait mon troisième pop-up d'ailleurs, pour aller voir une connaissance et je suis tombée sur votre marque et j'ai eu un vrai coup de cœur pour l'histoire, pour les odeurs parce qu'en fait c'est une marque de parfum. Je vous laisse nous dire qui vous êtes. Qui êtes-vous Alice Pierre Junior ?
- Speaker #2
Qui êtes-vous ? Je m'appelle Alice. Je suis donc la cofondatrice de notes de bas de page, une marque de parfumerie fine que j'ai fondée avec Pierre ici présent, Pierre Junior. Et je pense que ça va se ressembler un peu sur ce point là tous les deux. Je suis une ancienne juriste, j'ai fait des études de droit, j'ai passé le CRFPA, diplôme d'avocat et puis à la fin j'ai tout quitté. Et puis je me suis lancée avec Pierre Junior dans cette aventure un peu folle. Je me suis un peu trouvée il n'y a pas très longtemps en fait.
- Speaker #0
Oui, mais ça arrive à beaucoup de monde, je pense qu'on est tous dans ce cas-là.
- Speaker #2
Et toi,
- Speaker #1
t'es qui ? Donc moi, Pierre Junior, j'ai 30 ans, j'habite Paris et je suis aussi le cofondateur de notre débat de page. Comme Alice l'a dit, je suis ancien juriste aussi, on a passé le barreau ensemble avant de faire ce qu'on aime vraiment.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui est fou, c'est que vous êtes allé jusqu'au bout ?
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #0
Pourquoi le métier de juriste et pourquoi le parfum ? Est-ce que le parfum, c'est quelque chose que vous aimiez avant ? Est-ce que vous l'avez découvert ces dernières années ? C'est quoi la genèse vraiment ?
- Speaker #1
Alors, on s'est orienté dans le droit pour des raisons un peu différentes. Moi, c'était parce que j'étais vraiment... Je voulais faire de base de la science politique et je n'ai pas été prêt à Sciences Po. J'ai ma sœur qui est avocate et j'ai continué dans ses traces un peu. Je me suis vraiment cramponné au droit parce que j'aimais beaucoup la matière et je trouvais ça vraiment intéressant intellectuellement. Mais c'était pas... C'était pas non plus l'extase pour moi. C'était juste une suite logique, c'était des études qui m'aimaient à des métiers assez nobles.
- Speaker #0
Ouais, des belles études, dis-le.
- Speaker #1
Donc c'est comme ça que je me suis orienté dans le droit. Et le parfum, c'est quelque chose que j'ai... qui a toujours été près de moi, auquel j'ai toujours été très sensible. Ça fait une quinzaine d'années maintenant que je m'intéresse activement à la parfumerie de niche. Mais c'était vraiment un hobby, plus qu'un intérêt professionnel. J'y voyais pas quelque chose que je pouvais en faire professionnellement en tout cas.
- Speaker #0
Ok ouais, tu te projetais pas, tu voyais pas. Ça retombe,
- Speaker #1
Pierre. J'adorais ça, mais pas plus.
- Speaker #0
Et toi,
- Speaker #2
Alice ? Moi, j'ai un peu foncé dans le droit parce que, pour être très honnête, je ne savais pas quoi faire de ma vie quand j'étais au lycée. Mes deux parents sont avocats, donc je me suis un peu dit, ça je connais de loin, mais je connais, let's go. Donc j'y suis allée, ça a marché, donc j'ai continué. Mais en fait, j'y suis vraiment allée, je ne dirais pas par flemme, mais par... Parce que je ne me suis jamais vraiment posé la question de ce que j'aimais dans la vie. Et donc, arrivé au moment de travailler comme avocate, je me suis dit quand même, est-ce que tu as vraiment envie de faire ça 40 ans de ta vie ? Et ça a été quelque chose d'assez instinctif, mais en même temps pas réfléchi. Et le parfum, c'est quand j'ai rencontré Pierre que je me suis intéressée au parfum.
- Speaker #0
Parce que justement, cette passion que tu avais depuis 15 ans du parfum de niche. Exactement. Ah oui, donc c'était vraiment une passion qui était... Ah oui,
- Speaker #2
complètement,
- Speaker #0
oui....prenante, ok. Oui,
- Speaker #2
c'était des dimanches à aller diguer un peu les nouvelles marques, passer nos après-midi chez Jouvois, aller découvrir des nouvelles senteurs. Et en fait, il m'a fait découvrir la parfumerie de niche, la parfumerie fine. Parce que moi, j'étais un peu une basic. girl, c'était du Miss Dior, comme tout le monde.
- Speaker #0
Mais qui reste, c'est beau parfum, bien sûr.
- Speaker #2
Mais je veux dire que je n'avais pas cette approche un peu plus créative et un peu plus intéressée. Et c'est Pierre qui me l'a fait avoir.
- Speaker #0
Et comment ça s'est fait justement ? Comment vous êtes nourris mutuellement ? Qu'est-ce qui t'intéressait même dans le parfum Réniche ? Alors, je fais plusieurs questions en même temps, il faut le savoir, c'est ma grande spécialité.
- Speaker #1
C'est une bonne chose, on fait la même chose parfois, donc on n'est pas surpris.
- Speaker #0
Ok, bon, vas-y, allez-y.
- Speaker #1
Alors, comment dire ? Moi, comme je le disais, j'ai toujours aimé le parfum et c'est quelque chose auquel je porte énormément d'importance. Ce qui fait que, bien que Miss Dior, c'est un très beau parfum, quand j'ai rencontré Alice, je me suis dit, il faudrait que tu vois que tu élargisses ton panel, en fait, dans ce monde des parfums qui est... beaucoup plus grand que ce qu'on nous donne, ce à quoi on a accès directement. Facilement, exactement. Donc c'est comme ça qu'en découvrant plein de nouvelles marques, Alice a trouvé un autre parfum qui lui ressemblait plus.
- Speaker #2
Ce que j'ai laissé de fait depuis, mais que j'adorais. Oui,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Surtout qu'elle était moins susceptible de rencontrer ailleurs. Parce que quand on porte Miss Dior, on rencontre tous les jours des gens qui portent Miss Dior et à travers le parfum, je trouve qu'il y a une certaine identité. On se crée une identité.
- Speaker #2
Et moi, je trouve que ça va avec ton personnage, enfin pas personnage, mais ta personnalité d'être très... droit dans tes bottes et un peu tu vois ils sont fous de ce que les gens vont penser de est-ce que ça c'est cool, est-ce que ça c'est pas cool moi j'aime donc c'est cool et je trouvais que ce truc d'être hyper passionné par le parfum et en plus il porte toujours d'ailleurs des parfums très forts, très identitaires et un peu incommodants parfois pour certains et bah je trouvais que ça allait très bien avec sa personnalité de dire bah voilà moi je suis comme ça et c'est cool quoi et c'est ce que j'ai un peu senti aussi quand il m'a fait découvrir le parfum de ok bah en fait ma personnalité elle est complexe et je peux la transcrire avec un parfum qui me va mieux qui est pas uniformisant comme
- Speaker #0
Peuvelette oui bien sûr et comment est-ce que toi tu as découvert, tu es tombé dans le parfum de niche quand tu étais plus jeune il y a 15 ans, comment ça t'est venu ?
- Speaker #1
c'est en fait comme je disais, le parfum ça m'a C'est quelque chose que je vous remets.
- Speaker #0
Mais parce que tes parents étaient sensibles à ça ? Ou même pas ? Ou c'est toi tout seul ?
- Speaker #1
Non, vraiment, je pense que... Je pense que mes parents, ils étaient peut-être... Mais pas spécialement, c'était pas quelque chose... Oui,
- Speaker #0
on n'en parlait pas à la messe.
- Speaker #1
On n'en parlait absolument pas. Mais je me souviens de mon tout premier parfum. Je me souviens aussi...
- Speaker #0
C'était quoi ?
- Speaker #1
C'était Tartiné Chocolat. Le parfum Tartiné Chocolat. Et que j'adore toujours, parce que c'est vraiment l'enfance. Mais je me souviens également du premier parfum que j'ai choisi. Et là, j'avais... Je devais avoir 7 ans, peut-être. 7 ans. Bon, c'était un parfum Spiderman.
- Speaker #0
Oui, mais bon,
- Speaker #2
j'adore
- Speaker #0
Spiderman. C'était un vrai événement pour toi. Et pour que tu reviennes aujourd'hui, c'est que vraiment, ça devait être quelque chose.
- Speaker #1
Je me souviens très bien. C'était au Sephora, sur les Champs-Élysées. Et j'avais ce parfum Spiderman. Et j'en étais vraiment fier. Et progressivement, j'ai continué à avoir des parfums. Je suis resté, dans ma jeunesse, vachement... D'abord sur des parfums assez accessibles qu'on trouve chez Sephora. Et c'est par un ami une fois en fait, qui avait un parfum que j'avais trouvé extraordinaire. Tu te souviens de... En fait, c'est mon parfumeur préféré. Ça s'appelle Nazomato, la marque. Et il avait ce parfum qui était fou. Et je me suis dit...
- Speaker #0
Ça sentait quoi, si tu devais nous le raconter ?
- Speaker #1
C'est des notes très cuirées. Très cuirées, assez rondes. Également, un côté légèrement sucré. En fait, c'est un parfum qui est... Je ne sais pas comment on le dit.
- Speaker #2
C'est lequel de Nazomato ?
- Speaker #1
Dourot. Ah oui. Dourot avec des notes de bain-joint. Il est extraordinaire ce parfum. Et il y a un côté un peu personnel dans le parfum, ce qui est secret. Donc en général, on ne demande pas le parfum des gens parce que personne ne veut donner son parfum. C'est ça qui est assez marrant dans ce milieu. Et là, j'ai demandé à cet ami qui me l'a donné et j'avais un autre ami avec qui j'étais à la fac. qui par la suite, on s'est tous les deux focalisés sur la parfumerie de niche, on faisait que ça. On échangeait vachement tous les deux, j'ai trouvé ça, qu'est-ce que t'en penses, j'ai trouvé cette marque, et on faisait ça tout le temps. Et c'est comme ça que je me suis mis à consommer que de la parfumerie de niche.
- Speaker #2
Et à t'y connaître en plus.
- Speaker #0
Oui c'est ça, c'est quand en fait, j'imagine que t'as formé ton nez, parce que bon, tu devais avoir quand même une sensibilité à un odorat assez prononcé pour être sensible j'imagine au parfum.
- Speaker #1
Je pense.
- Speaker #0
sans me jeter de fleurs c'est à dire je pense que je vois très bien que ça peut être une sensibilité qu'on ait et après on la développe ou non tu vois mais ok super et donc t'as réussi à transmettre ça à Alice elle est super douée sur les odeurs oui mais maintenant maintenant t'es devenue très beaucoup plus sensible ouais Ça se travaille en fait, on ne s'en rend pas compte. C'est vraiment quelque chose qui, comme tout, ça se travaille.
- Speaker #2
Et les parfumeurs, quand ils font leurs études, ils font leur gamme, ils apprennent par quart d'heure. Donc ouais, c'est un muscle en fait. Bien sûr. C'est vrai que je pars de plus loin, donc je suis moins douée que Pierre.
- Speaker #0
Ouais, mais c'est chouette parce que tu as tout à apprendre et ça c'est beau. Et alors, arrive l'idée de notes de bas de page. Alors je pense que j'ai fait un gros gap. C'est quoi la transition ? Comment est-ce qu'on se dit, tiens, allez, si on lançait notre marque ?
- Speaker #2
Bah en fait on s'est pas dit on va lancer notre marque de parfum. C'est plus ok on a passé le barreau ensemble pendant les trois mois de entre guillemets confinement pendant lesquels on a révisé parce qu'il faut savoir qu'on s'est rencontrés trois mois après on s'est enfermé pour passer le barreau ensemble c'était vraiment le crash.
- Speaker #0
C'était en 2020 ?
- Speaker #2
En 2020.
- Speaker #0
Ok d'accord oui.
- Speaker #2
Donc c'était un peu dangereux quand même mais ça a fonctionné et en fait on s'est rendu compte.
- Speaker #0
C'était un vrai gros test.
- Speaker #2
Ouais ouais ouais. On s'est rendu compte qu'en fait on travaillait super bien ensemble. Moi je dis toujours j'ai eu le barreau grâce à Pierre. Et on était une super équipe de travail et tout. Et en fait on voulait pas trop se l'avouer parce qu'on avait fait tout ça, on était arrivés à l'examen. Et c'est quand même derrière toi t'as 5-6 ans quoi. Et au bout d'un moment on s'est un peu avoué que bon bah le droit c'est pas... Moi j'étais à l'école d'avocat, je me faisais chier. Pierre lui il avait déjà quitté le droit à ce moment là mais... Il avait toujours un pied dedans parce que moi j'étais en train de réviser tout le temps. Et on s'est dit, est-ce qu'on en fera vraiment quelque chose de notre vie ?
- Speaker #0
Mais c'est vrai que c'est dur, comme tu dis, c'est des longues années d'études, beaucoup de travail, beaucoup d'investissement personnel et de sacrifices. Et donc c'est vrai que parfois on se dit, surtout pour tout arrêter, pour un truc dont on ne connaît rien, ou en tout cas où il y a tout à faire, ça peut être... terrifiant et donc je comprends ces questionnements, c'est normal.
- Speaker #2
Et en fait, on s'est dit ok, on va dans l'hypothèse où on arrêterait, on va faire quelque chose de créatif. On est quand même tous les deux des créatifs, on ne se l'est jamais vraiment avoué parce qu'on a pris une voie qui était très académique. Mais au fond de nous, on a toujours aimé ça. Et on a voulu se dire, on va essayer de penser à un projet, quelque chose qui nous stimule. Et on a pensé à plein de trucs, en fait. On a pensé à de la resto, on a pensé à faire une marque peut-être de vêtements, mais on s'est dit, il y a trop de marques de vêtements, c'est pas possible. Et en fait, le parfum était toujours dans notre tête comme un hobby, une passion. Et au final, je crois que c'est moi qui ai eu l'idée,
- Speaker #1
d'ailleurs. C'était complètement toi. Je suis du parfum,
- Speaker #2
mais pas du parfum.
- Speaker #1
C'était absolument pas moi. C'est fou. Et d'ailleurs, c'est assez drôle, parce que quand Alice m'a dit... Pourquoi on ferait pas du parfum ? Ma réponse a été il y a déjà trop de marques, ça doit être trop dur. Ça sert à rien.
- Speaker #2
Et moi je dis ok.
- Speaker #1
Et en y réfléchissant un peu plus, on s'est dit essayons.
- Speaker #2
Mais vraiment, Pierre s'y connaissait comme un amateur de parfum mais on n'y connaissait rien du tout. On savait même pas comment... Créer une entreprise en fait. On le sait sur le papier parce qu'on est des juristes, mais dans la vraie vie...
- Speaker #0
Ouais, toutes les étapes, ça comporte, et puis comment on crée un parfum de A à Z, avec les appels, vous avez dû tout...
- Speaker #2
Et tu sais, c'est marrant parce que là on est en train de faire notre premier podcast, et c'est un podcast qui m'a fait tilt, et qui m'a fait me dire, mais on va faire du parfum en fait. Ah ouais ? Ouais, j'écoutais un podcast et c'était une... Une nana qui bosse dans un des gros mastodontes de la parfumerie, une des grosses maisons de composition.
- Speaker #0
C'était un podcast de parfum ?
- Speaker #2
C'était pas un podcast de parfum, c'était un podcast sur la création d'entreprises, le milieu créatif. Et en fait, c'est cette fille-là qui a raconté comment créer sa marque de parfum. Je me suis dit, on va faire ça nous,
- Speaker #0
pour finir. Et let's go. C'est génial. Et alors, comment est-ce qu'on se lance ? Comment vous avez fait ?
- Speaker #2
C'est beaucoup de... Je... d'abord.
- Speaker #1
Beaucoup de déceptions aussi et plein de choses.
- Speaker #2
Ça nous a pris deux ans entre le moment où on s'est tapé dans la main en disant on va faire du parfum et le moment où évidemment on l'a dit aux gens parce qu'une fois que tu le dis au long, t'es obligé de le faire. Oui. Pas obligé, en tout cas ça t'engage. Et le moment où la marque, on a lancé la marque, c'est passé deux ans et pendant ces deux ans, il y a bien eu un an de trois pas en avant, dix pas en arrière, aller dans une direction qui n'était pas du tout la bonne. Faire des calls avec des gens, arriver à un stade très avancé du deal et en fait que ça s'arrête d'un coup parce qu'on se dit non, c'est pas la bonne solution. Donc c'est très très compliqué. Mais je dirais qu'on commence par se dire qu'est-ce qu'on veut dire et qu'est-ce qu'on veut faire. Parce qu'on n'est pas des marketeux, on ne sait pas à la base créer une marque, on ne sait pas par où il faut commencer.
- Speaker #0
Et j'imagine que toi Pierre Junior, comme tu avais ce truc de, tu voyais un peu le marché quand même du parfum de niche, tu savais peut-être en termes d'odeur. peut-être un peu plus que toi, je m'imagine. Exactement. Que tu voulais ou ne voulais pas.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Mais c'est quelque chose qu'on a fait aussi vachement à deux quand même parce que la marque, notre debat de page, on veut que ce soit des parfums qui nous plaisent à tous les deux. Oui. avant tout. Et ça qui est assez que je trouve assez sympathique dans la parfumerie de niche, c'est que nous on fait pas d'études de marché pour savoir quelles sont les odeurs du moment, quelles sont les odeurs qui font vendre. On veut faire des parfums qui nous parlent avant tout. Et ensuite ça parlera aux consommateurs. Et tout ça pour dire quoi.
- Speaker #0
Non t'inquiète pas, c'est parce que je vous demandais comment vous avez décidé décider notre debattage et de quoi c'est parti. Et donc, si tu avais une idée un peu précise de ce que vous vouliez comme histoire olfactive, parce qu'il y a des vraies histoires, en fait. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #2
Mais en fait, c'est marrant parce que... Alors, je ne sais pas comment font les autres qui créent des marques de parfum. Peut-être qu'ils ont une méthode beaucoup plus calée que la nôtre. Mais nous, en fait, ce qu'on a voulu... Comment on l'a fait ? C'est qu'on s'est dit, on a... Tous les deux, on a eu des histoires qui s'entrechoquent. Notre rencontre, elle était un peu hasardeuse. C'était un peu... On ne se serait jamais rencontrés. Enfin, il y avait plein de choses qui se disaient Ok, on pourrait raconter une histoire sympa qui peut parler aux gens, en fait. Et c'est parti plutôt du concept pour arriver à l'odeur, et non l'inverse. On ne s'est pas dit On veut faire un parfum qui sent le bois de centale. Donc, on va construire une histoire autour de ça. On s'est dit On a ça à raconter. Dans nos vies, il s'est passé ça, ça, ça, ça, ça. On a ça à dire. Comment on peut le transcrire en odeur en fait ? Et c'est comme ça qu'on travaille et pour nous c'est beaucoup plus intuitif. Parce que l'odeur elle arrive parce que notre concept est tellement pensé, tellement distordu dans tous les sens, qu'on arrive à le traduire en fait.
- Speaker #0
C'est un peu ça quoi. Vous faites appel à des nez du coup, et vous leur racontez l'histoire que vous voulez transcrire en parfum ?
- Speaker #1
Exactement. On fait un brief. On fait un brief avec des images, on peut mettre du son, on met des mots, on peut même mettre des odeurs même. C'est ce qu'on souhaite, des ingrédients, des matières premières. Et on parle beaucoup avec elle. On parle beaucoup avec elle.
- Speaker #2
On parle beaucoup en général.
- Speaker #1
de ce que le parfum on veut qu'il raconte et ensuite elles nous font des propositions ça nous convient, ça nous convient pas, on recommence et à chaque fois dès qu'on a quelque chose qui nous convient continue de pousser dans cette direction pour voir ce qu'on peut rajouter, ce qu'on peut retirer parfois. Et progressivement, on arrive à un parfum.
- Speaker #2
Ça, c'est beaucoup de navettes,
- Speaker #0
beaucoup d'allers-retours. Bien sûr, oui, un parfum, ça se fait en plusieurs étapes, plusieurs allers-retours. Et alors, quelles sont les histoires de ces parfums ? Vous avez combien de parfums ? Et surtout, pourquoi une note de bas de page ? Ça fait trois questions.
- Speaker #2
Non mais elles sont logiques en fait.
- Speaker #1
On va commencer peut-être par pourquoi notes de bas de page. Donc notes de bas de page, important, page c'est écrit avec un J. Oui,
- Speaker #0
ok.
- Speaker #1
Donc les notes de bas de page, c'était forcément un clin d'œil à notre passé de juriste où les notes de bas de page nous ont suivies partout. Elles étaient dans les codes, dans les textes. Ouais, il y en a beaucoup.
- Speaker #0
Il y en a beaucoup, oui.
- Speaker #1
C'est vrai. C'est ça. Il y en a vraiment beaucoup et les notes de bas de page, c'est ce qui explique, ce qui détaille, ce qui rend compréhensible ce qui, au premier abord, peut paraître flou ou incompréhensible. Et c'est un peu comme ça qu'on voit le parfum. Le parfum, c'est vraiment le détail. On voit quelqu'un, quand on sent son parfum, on en sait un peu plus de cette personne-là. Et les notes, ça fait aussi référence à la pyramide olfactive. Bien sûr.
- Speaker #2
C'est ça, de bas de page, non ? Résumé. Et t'as oublié de dire,
- Speaker #1
parce que t'as précisé le J. J'ai précisé le J, en fait, notes de bas de page, avec un J, parce que ce sont nos initiales, Pierre Junior et Alice. Et le E de E, donc. Donc c'est les notes de bas de page.
- Speaker #2
En fait, c'est marrant, parce que quand on a commencé à réfléchir au nom de marque, on s'est dit, bon... Peut-être qu'il faut un truc avec, je sais pas, nos noms ou les lettres de nos prénoms. Et on trouvait pas trop... On mettait nos initiales à côté, ça faisait P-A-J ou P-J-A. Enfin, c'est pas très beau, quoi. Et finalement, quand on a commencé vraiment à réfléchir au concept de la marque, au fait qu'on voulait raconter des histoires, aller dans les détails, parce que c'est ça, vraiment, aller dans les détails, on s'est dit, bah, comme des notes de bas de page, quoi. Parce que c'est toi, c'est Pierre qui a dit un truc qui... qui ressemble à des notes de bas de page. Et on s'est dit, bah oui, c'est ça en fait. Et on change juste le G par un J en fait, parce que P-A-J-E, c'est Pierre-Julien et Alice.
- Speaker #0
C'est génial.
- Speaker #2
On avait un peu de chance, mais...
- Speaker #0
Non, c'est que c'était... Non, c'était destiné pour se dire. Et alors, quelles sont les histoires de vos parfums ? Vous en avez combien ?
- Speaker #2
On a trois parfums.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #2
Numérotés, avec des petites notes de bas de page du coup, des exposants 1, 2 et 3.
- Speaker #1
Parce que du coup, chaque... Parfum est la note de bas de page d'un moment, d'un lieu, d'une personne qui compose l'histoire qu'on écrit en parfum.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc le premier parfum, tu veux en parler ?
- Speaker #2
Ouais. Le premier, c'est Prolegomen. C'est un mot qu'on entend pas très souvent, qui est très utilisé dans la littérature juridique notamment. Et en fait, ça désigne comme une grande préface, l'introduction avant l'introduction. C'est là qu'on pose les bases, qu'on explique de quoi on va parler et qu'on pose un peu le décor. Et celui-là, c'est notre premier parfum parce qu'en fait, ça fait écho à nous, à notre rencontre, à la manière dont on a décidé de changer de vie, de créer cette marque, etc. Et donc, c'est nos prolégomènes à nous. C'est toute cette période un peu de début. Et celui-là, on l'a voulu symbolisant un peu un printemps. C'est la période où à Paris, tu te mets dans les parcs et les fleurs commencent à...
- Speaker #0
Et tu planes.
- Speaker #2
Exactement. Et tout est possible. C'est un nouveau cycle, c'est un nouveau départ. Et donc celui-là, on l'a voulu très vert, un peu un côté frais. C'est un parfum qui est une figue mûre avec une grosse touche de vétiver et de pomme. Il est vraiment sympa, j'aime bien. Et ouais, Prolegomen, c'est le début. C'est ce qui s'est passé en tout premier. Donc c'est le premier parfum. Ensuite, on a Olatoua. Olatoua qui veut dire en basque la vague. Parce que moi je suis originaire du Pays Basque, et dans ce parfum-là, on voulait raconter mes étés au Pays Basque, tels que vécus par les natifs du Pays Basque, donc c'est ce truc où tu vis dans un endroit où les gens viennent en vacances, et t'as une sorte de passivité mais agréable, c'est-à-dire que t'as cette vague littéralement qui arrive en juillet, qui se retire en septembre, avec tout ce qu'elle amène, les touristes, etc., mais plein de souvenirs, les amours de vacances. Et cette espèce de période un peu hyper éphémère, mais très intense, de bonheur un peu absolu. Et donc c'est des souvenirs un peu d'enfance, d'adolescence. Et ce parfum, il permet de se rappeler cette période-là. Donc qu'on soit du Pays Basque ou pas,
- Speaker #0
ça parle parce que c'est les vacances.
- Speaker #2
Et c'est cette période d'insouciance de la vie.
- Speaker #0
Et c'est quelle note, quelle matière première représente les vacances pour vous ?
- Speaker #2
Alors celui-là, vu que c'est autour du Pays Basque, on a travaillé autour de la wax qu'on met sur les planches de surf. Donc on a des notes très coco, un peu d'ilangue, c'est assez iodé aussi. Mais on voulait un parfum de plage entre guillemets, gros guillemets, qui soit pas un parfum qui sent le monoeil ou la vanille. Donc celui-là, il était assez compliqué à faire.
- Speaker #1
C'est le plus compliqué quand même.
- Speaker #0
Ah ouais ? Pourquoi ?
- Speaker #2
On avait plein de pistes différentes.
- Speaker #1
On avait beaucoup de pistes. Et c'est assez drôle parce que... Alice, on travaille vraiment les parfums à chaque fois tous les deux, mais Alice, c'est un peu plus sa note de bas de page. Oui, d'accord. Et les idées que j'avais n'étaient pas forcément celles qu'Alice voyait avec son enfance. J'étais pas là dans son enfance, malheureusement.
- Speaker #2
Dans mon brief, il y avait du néoprène, de la crème solaire, le pétrichard, l'odeur de la pluie sur le goudron chaud.
- Speaker #1
Du coup, ça a été beaucoup de navettes avec les parfumeurs. mais même entre nous, parce qu'il y a des moments où je disais, mais cette version, elle est bien, et Alice me disait, non, moi, je trouve qu'elle n'est pas assez bien. Et des moments où Alice me disait, cette version, elle est bien, et moi, je lui disais, non, elle n'est pas assez bien, même si... En fait, il faut vraiment qu'on trouve toujours un terrain sur lequel tous les deux, on est d'accord.
- Speaker #0
Bien sûr, oui, parce que j'imagine que les deux, chacun, ça sentait bon forcément à chaque fois, mais c'est vrai que trouver le terrain dans lequel ça doit être pas évident à chaque fois.
- Speaker #1
Le bon angle, parce que Comme je le disais un peu plus tôt, avec les parfumeurs, on a plusieurs propositions sur un seul brief. Quand on nous propose trois parfums, les trois sont très bons, mais on ne perçoit pas la même chose à chaque fois.
- Speaker #2
Et vu qu'on part d'un brief, c'est ça aussi, on part d'un brief, donc le parfum est obligé de coller au brief. Ce n'est pas le brief qui s'adapte au parfum. C'est pour ça aussi qu'on a eu du mal, en tout cas pour celui-là. mettre Biarritz dans une bouteille, en fait. C'est très conçu.
- Speaker #0
Et oui, j'imagine bien. Et le troisième.
- Speaker #1
Et le troisième, donc Toedé. Toedé, qui était le prénom de ma mère. C'est un prénom qui vient du Bénin. Et ce qu'on voulait raconter... À travers ce parfum, c'est un voyage du Bénin, qui est un pays avec une culture mystique très forte, autour du vaudou, une culture animiste vraiment marquée dans la société. Donc c'est un voyage de cette terre magique vers l'Occident, où c'est beaucoup plus rationnel, beaucoup plus cartésien. Et c'est de créer un pont entre ces deux mondes, sans qu'il y en ait un qui prenne le dessus sur l'autre. Et en même temps... comme je disais un peu plus tôt c'est une maman donc ça a un côté chaleureux et réconfortant même si les mamans ça doit avoir du caractère très souvent et ça c'est assez universel, ça parle à tout le monde donc ce parfum il était assez intéressant à faire parce qu'on travaille vraiment sur une ambivalence complètement en termes de matière qu'on utilise à l'intérieur Il y a des notes assez épicées, on travaille de la muscade, on a du bois centale, donc des matières qui sont assez dures. On a aussi du chocolat, de la vanille, de la cannelle, donc c'est un parfum avec une...
- Speaker #0
Une chaleur. Un peu gourmand aussi, qui a une puissance, mais qui n'est pas sucré.
- Speaker #1
Exactement, pas sucré et chaud, mais avec une certaine... comment dirais-je ?
- Speaker #2
ou droiture. Oui, presque une espèce de rigueur. Un truc un peu tranchant.
- Speaker #0
Intéressant. Est-ce que c'était des odeurs où elle était sensible ?
- Speaker #1
Ce parfum, je l'ai plus imaginé comme le parfum qu'elle porterait. Je ne sais pas si elle aurait été particulièrement sensible, mais de ce que même ses sœurs m'en disent, ça lui ressemblait. Et comme on le disait un peu plus tôt, avec Alice, l'idée de notre débat de page, c'est de montrer qu'il y a une certaine...
- Speaker #0
uniformité même dans toutes nos vies même si on se connaît pas même les gens qui ne connaissent pas ma mère ils ont une mère et une des remarques que j'adore entendre c'est quand quelqu'un me dit à ce parfum ça serait bien pour ma mère par exemple et ils ont même pas l'histoire et ont rien du tout mais le voit ou quand certaines personnes sont au la toit par exemple et nous disent ça se passe où ça me rappelle mes étés en Italie, au bord de la mer. Et je me dis que là, on réussit quelque chose. Parce que je pense qu'on a vraiment tous un patrimoine commun, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est ça qui est magique avec les odeurs. C'est que vraiment, ça vient actionner cette partie unique du cerveau qui est celle des souvenirs. Et c'est assez fou. C'est une de mes passions. J'avoue, le parfum, je l'ai découvert aussi quand j'ai fait mon métier de journaliste. C'était... Et pour avoir échangé avec des personnes qui, par exemple, utilisent les pouvoirs des odeurs avec des personnes malades ou dans les hôpitaux, soit pour les réconforter, soit pour au contraire raviver leurs souvenirs pour des personnes qui ont peut-être des dégénérescences au niveau du cerveau ou Alzheimer. Et c'est fou comme le parfum, l'odeur, ça ravive plein de choses.
- Speaker #2
Ça a de vraies vertus.
- Speaker #1
Et donc, moi, je comprends qu'on vous... disent que ce que vos parfums évoquent pour chacune des personnes et que ce soit plus ou moins, même si ce n'est pas la même histoire précise, il y a quand même un curseur. Super, et alors donc vous avez lancé ces trois parfums, vous les avez lancés quand du coup ? En l'air récemment.
- Speaker #0
Le 29 septembre 2023.
- Speaker #1
C'est extrêmement précis.
- Speaker #2
C'est extrêmement précis,
- Speaker #1
je te remercie pour cette précision.
- Speaker #2
Parce qu'en fait on a fait une soirée de lancement. Dans une librairie à Paris.
- Speaker #1
Génial !
- Speaker #0
La librairie, c'est important.
- Speaker #2
Oui, chez Tachan.
- Speaker #1
Oh, ok !
- Speaker #0
Parce qu'on ne l'a pas dit, mais la particularité de notre debat de page, c'est que notre packaging, les boîtes, ce sont des livres. On a traité ça comme un vrai livre. Et donc le parfum se retrouve à l'intérieur. L'idée, en fait, c'était, quand on a commencé à travailler la marque, on s'est rapidement rendu compte des coûts de production.
- Speaker #1
Le flaconnage, le boîtage, c'est extrêmement cher.
- Speaker #0
Et il se trouve que les boîtes, le packaging, c'est extrêmement cher. Et partant de ce constat, on s'est dit, tant qu'à faire quelque chose de cher, autant de faire quelque chose qu'on puisse garder. donc c'est comme ça qu'on est venu avec cette idée de livre on a vraiment travaillé comme un beau livre qu'on peut ranger dans sa bibliothèque et ça fait une sorte de trompe l'oeil donc le parfum c'est pour c'est pour nous c'est pour la peau et le livre c'est pour la bibliothèque en
- Speaker #2
fait le parfum c'est le contenu du livre c'est imagé oui c'est l'histoire c'est super et donc vous avez fait la sortie chez Papy oh waouh ça c'était le premier pinch me de l'histoire c'est que je me rappelle j'ai envoyé un mail mais tu sais au truc de base quoi info.station j'ai envoyé un mail comme bonjour on lance notre marque de parfum on est tout petit pas connu et on travaille l'univers du récit de la narration et du livre est-ce qu'on pourrait faire notre lancement chez vous et je me suis dit ils vont jamais répondre et en fait la nana m'a répondu La directrice de la boutique de Paris, hyper sympa, avec plaisir, venez on en parle et finalement c'est arrivé.
- Speaker #1
C'est super, j'aime beaucoup l'idée, j'aime bien je crois.
- Speaker #0
Exactement, j'y étais très sensible en rentrant.
- Speaker #1
Je ne vois pas parce qu'on est chez moi et derrière, enfin devant eux, il y a une grande bibliothèque, donc ouais j'adore l'idée. C'est super, donc c'était vraiment le lancement. Et depuis, on vous retrouve sur internet ou également chez des revendeurs peut-être ?
- Speaker #2
Là, à date, on a un peu moins de 20 revendeurs dans le monde.
- Speaker #1
Dans le monde ? Dans le monde !
- Speaker #2
Et on vend sur notre site internet évidemment. Et on a commencé avec un retailer à Paris, Dover Street Parfum Market.
- Speaker #1
Oui, c'est quelqu'un de très beau.
- Speaker #2
Oui, super,
- Speaker #1
très beau.
- Speaker #2
On les adore. Et maintenant, on est dans tous les continents sauf en Afrique pour le moment. Génial. Ce qui est quand même pas mal.
- Speaker #1
Et alors pourquoi vous vouliez être justement internationale ? Est-ce que c'était une...
- Speaker #2
Il y a plusieurs raisons. On a envie d'exporter la marque, on a envie qu'elle devienne quelque chose de grand. Aussi parce que le marché français, ce n'est pas forcément le marché le plus rentable. La niche en France, elle est bien accueillie, mais les gens, on va pas se mentir, n'ont pas le pouvoir d'achat pour mettre beaucoup d'argent dans ça.
- Speaker #1
Surtout en ce moment. Surtout en ce moment.
- Speaker #2
Donc honnêtement, la France, c'est un marché qui est indispensable, mais sur lequel il ne faut pas compter tout seul. Et en fait, quand tu commences à regarder toutes les boutiques qui vendent des parfums niche, tu commences à rêver. Et tu te dis, mais oh là là, si on était là-bas, c'est fou. Et c'est comme ça. Et puis après, on contacte beaucoup de boutiques. Certaines boutiques nous contactent aussi. Ça, c'est un truc un peu de fou parfois. Mais ouais ça s'est fait un peu naturellement mais dès le début on savait qu'on voulait vendre pas seulement en France.
- Speaker #0
Et comme je disais plus tôt il y a cette dimension aussi donc de patrimoine humain, sa vocation à être distribué à tout le monde, que cette histoire parle vraiment à tout le monde sans distinction de frontières ou quoi que ce soit. Et ça permet donc de voyager aussi.
- Speaker #2
Ouais, en fait, moi je dis souvent que le parfum, c'est une sorte de langage commun. Et que même si tu parles pas la même langue, t'as les mêmes émotions, ça invoque des souvenirs qui n'ont pas besoin d'être dits dans une langue particulière. C'est un langage.
- Speaker #1
Ah oui, c'est un langage impartial. C'est vraiment un langage. Ouais, je suis bien d'accord. Et donc du coup, c'est quoi la suite ? Est-ce qu'il y a un quatrième parfum en préparation ou pas ? Ha
- Speaker #0
actuellement il y a un quatrième parfum qui est qui est en place il donne du fil à retordre non non il est sympa oui quand même on
- Speaker #1
touche à la fin on touche à la fin il faut exclure on se doute que vous allez à un show pour faire d'autres mais c'est vrai peut-être pas aussi proche parce que vous êtes tout jeune vous avez pas un an
- Speaker #2
donc oui bientôt le quatrième il y a plein de on a plein de petits projets super simples qui vont arriver bientôt que vous pouvez partager ou pas ?
- Speaker #1
non peut-être pas pas encore ok très bien on fera une mi-vinge jour non c'est super et alors vous êtes ensemble dans la vie oui vous arrivez à tout oui tout mettre ensemble ? Est-ce que c'est un challenge, j'imagine ?
- Speaker #2
C'est un challenge, mais c'est pas si compliqué pour nous. Parce que la marque, c'est un peu notre prolongement. En fait, on le voit pas comme notre métier seulement, on le voit aussi comme le vrai prolongement de notre couple. On y a mis toute notre trame, tout notre cœur. Comme je disais tout à l'heure, on n'est ni des marketeux, ni des businessmen à la base. On a étudié le droit, donc on a fait ça avec nos tripes. Donc c'est un truc qui est super naturel pour nous. Oui, on parle de taf tout le temps, mais en même temps...
- Speaker #0
Ça ne le dérange pas.
- Speaker #2
Ouais, non.
- Speaker #0
Ça ne le dérange pas.
- Speaker #2
Et on est très complémentaires aussi, donc ça aide. Tu vois, il n'y a pas nos... Comment dire ?
- Speaker #1
Vous n'empiétez pas l'un sur l'autre, c'est que chacun a aussi des spécialités entre guillemets.
- Speaker #2
Exactement. Donc ça, c'est très pratique.
- Speaker #0
Heureusement, d'ailleurs. On a chacun nos qualités. Il y en a que tu gères mieux que moi. que je veux jamais mieux que toi et c'est très bien comme ça. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que comme la marque, on l'a créée à deux et qu'on est en couple et qu'on est tout le temps ensemble, on sait vers quoi elle va, on sait à quoi elle revient. ressemble vraiment à la marque. C'est ce qui peut être compliqué parfois quand on travaille avec des personnes qui n'ont pas exactement la même vision d'une marque, ou même qu'on veut faire venir après avoir créé la marque, c'est qu'on a mille façons de comprendre quelque chose, sauf que nous, quand il s'agit de la marque, on voit oui, on peut communiquer comme ça, oui, on peut dire ça, non, on ne peut pas dire ça, oui, ça, ça ressemble à notre debat de page, et on n'a pas besoin d'épiloguer pendant... 20 ans pour savoir ce qu'on peut faire, ce qu'on peut pas faire, on est très rapidement d'accord.
- Speaker #1
Oui c'est sûr, à ce niveau là vous devez avoir un gain de temps.
- Speaker #2
Oui, très intuitif. Mais d'ailleurs moi je pense que c'est même une course d'être deux, c'est parfois difficile, mais c'est vraiment très important d'être deux parce que parfois tu doutes et donc tu as l'autre qui est là pour te rassurer, ou comme dit Pierre sur qu'est-ce qu'est notre debat de page, parfois on peut être en hésitation et puis il y en a toujours un qui va dire mais non regarde ça c'est nous, ça c'est pas nous. Et on se remet sur le droit chemin en fait. Ça c'est hyper important.
- Speaker #1
Quel est votre rapport à la beauté à tous les deux ?
- Speaker #0
Je dois se commencer ?
- Speaker #2
Alors moi je suis un peu brouillon. C'est un peu la one again tous les matins. En fait j'adore ça. Mais j'adorerais être beaucoup plus... M'y connaître plus déjà tu vois. Je ne sais pas me maquiller. Je ne sais pas très bien me coiffer. En fait ça m'intéresse énormément mais je sais pas comment prendre le truc. Mais par contre je suis très... Faire attention à ce qu'on mange, prendre soin de sa peau, même si je mets pas de maquillage et tout ça j'ai quand même...
- Speaker #1
Plus le bien-être en général. D'ailleurs c'est plus ma question en fait, j'ai posé que beauté mais c'est quel est votre rapport beauté-bien-être en fait ? Ouais,
- Speaker #2
moi ça passe plus par ça tu vois. Genre je vais prendre un plaisir inouï à boire mon thé parce que je sais que ça me fait du bien. C'est plus des petits moments comme ça, mais je ne suis pas une beauty girl.
- Speaker #1
Et toi, Pierre Junior ?
- Speaker #0
La beauté, j'aime ce qui est beau.
- Speaker #2
Il a toujours des meilleures réponses que moi.
- Speaker #0
Je ne le rends pas. Mais ça, c'est facile à dire. Moi, j'aime un peu ce qui est brut. La beauté brute, c'est quelque chose qui me plaît beaucoup. Donc, je ne fais pas beaucoup d'efforts. Ça peut être problématique parfois. Mais j'aime bien un peu l'anarchie. C'est dans ça que je trouve ça beau. Le sport, ça c'est important. J'aime beaucoup, j'en fais pas forcément beau, si j'en fais quand même, mais j'aime beaucoup et ça je trouve que c'est important pour se sentir bien. Et pour moi la beauté c'est essentiel. C'est essentiel.
- Speaker #1
Et alors, vous découvrez du coup un univers que vous avez baigné dans l'univers plus juriste et plus avocat. Et là, vous découvrez un monde qui est quand même un peu différent.
- Speaker #0
Un peu différent.
- Speaker #1
Quels sont vos commentaires par rapport à ça ? Parce qu'ils sont encore tout frais, je pense. Votre regard est très frais par rapport à ce monde. Qu'est-ce que vous pourriez partager aux personnes qui vous écoutent ?
- Speaker #0
Je dirais que c'est déjà... En comparaison avec ce qu'on connaît, donc en comparaison avec le droit, je trouve que c'est beaucoup plus fun déjà. Oui, c'est ce que je voulais dire aussi. Quand j'ai rencontré Alice, il y avait quelque chose que je disais très souvent, c'est que les gens du milieu du... me saoulait. Plus aujourd'hui, mais à l'époque je sais que j'en pouvais pas. J'ai beaucoup d'amis qui sont avocats pourtant et je les adore, mais j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de trop rigide, trop sérieux, trop trop se prendre au sérieux. que j'aimais pas trop et que je trouve beaucoup moins dans la parfumerie. Les divers interlocuteurs qu'on a pu avoir, même partenaires, très aidants pour la plupart, pour la plupart vraiment. On a rencontré des personnes d'autres marques même, qui nous ont donné des conseils, qui nous ont reçus. Donc de ce point de vue-là, c'est vraiment très sympa. Travailler avec nos parfumeurs, elles sont extraordinaires.
- Speaker #1
C'est deux femmes,
- Speaker #2
c'est ça ? Les deux fondatrices sont des femmes, mais elles sont quatre parfumeurs dans le studio. Et c'est que des meufs. Ça, c'est trop bien.
- Speaker #0
Et elles sont top, on s'entend vraiment bien avec elles. Elles nous aident beaucoup également. Donc, c'est peut-être parce qu'on a moins cette approche, même si c'est du travail, travail de notre travail, qu'on s'amuse plus.
- Speaker #1
Et puis vous faites ce que vous aimez
- Speaker #2
Oui Je pense qu'il y a un truc aussi dans la parfumerie Qui est très différent du droit C'est que dans le droit globalement Je tire sur personne mais Il y a un truc où les gens se sentent investis Dans quelque chose de Supérieurement important Alors que dans la parfumerie je pense que tout le monde est ok Pour dire les gars on fait un truc qui est non essentiel C'est très important mais c'est pas essentiel Donc dédramatisons tout, ne sauve pas des vies on rend juste les gens heureux c'est ça qui est cool aussi c'est que tu fais un produit pour que les gens soient heureux et moi c'est ça que j'adore en fait c'est que même quand on reçoit nos produits finaux on est content quoi et je suis beaucoup plus contente que quand j'écris des conclusions ou que je... et donc je pense que c'est ça aussi qui nous a frappé c'est la bienveillance et le côté un peu fun du milieu c'est chouette oui c'est vrai
- Speaker #1
J'ai une autre question que je pose, qui est la question du plan B. Est-ce que vous avez une alternative beauté-bien-être ? Ou pas vraiment ?
- Speaker #0
Une alternative ?
- Speaker #2
Tu veux dire un plan B de vie ?
- Speaker #1
Limite, là, ce note de bas de page, je dirais que c'est votre plan B devenu votre plan A. Non, mais plutôt si vous avez des alternatives pour essayer d'un peu mieux consommer ou un peu mieux faire. Ne serait-ce que l'idée de le boîtage de votre... parfum et que l'on peut garder en effet ça contribue à essayer de...
- Speaker #2
On n'a pas de plastique aussi dans nos packagings il y a zéro plastique quand tu achètes ton parfum T'as le livre avec une bague autour qui est en papier, qui rappelle un peu les bandeaux autour des prix qu'on court, etc. Donc il n'y a pas de plastique.
- Speaker #0
Moi j'aime bien les questions compliquées comme ça.
- Speaker #2
Il faudrait que je réfléchisse. En fait, vu que je ne suis pas une consommatrice énorme de produits de beauté et tout ça, je ne sais pas trop.
- Speaker #1
Tu fais l'essentiel, ce qui peut être aussi complètement un geste. De pas être là à vouloir tout mettre. Non,
- Speaker #2
je ne cumule pas du maquillage à outrance, des 50 000 crèmes. Si, il y a un truc que je fais par contre qui est pas mal, je pense, c'est qu'avant de racheter une crème, je termine ma crème. Genre, je refuse d'avoir 50 000 bouteilles à moitié pleines. Et même si, mais c'est un peu bête parfois parce qu'elle ne me convient pas.
- Speaker #1
Ah, ce que j'allais dire, si tu finis jusqu'à la fin, c'est que du coup, elle te convient et que tu sais...
- Speaker #2
Parfois, non.
- Speaker #1
Ah mince, ah bah non.
- Speaker #2
Mais je me dis, bon, c'est du gaspillage, alors tu vas finir cette crème. qui doit avoir la peau super sèche mais non ça c'est un truc que je fais aussi pour essayer de pas gaspiller mes cosmétiques,
- Speaker #0
je les termine jusqu'à la fin et toi tu mets pas de crème donc une alternative beauté ça peut être de la beauté beauté ou bien-être ? moi j'aime bien les bijoux je trouve ça beau et ça complète l'apparence donc quelque part c'est de la beauté
- Speaker #1
Oui, bien sûr, ça fait partie de la notion de beauté. Bon, carrément.
- Speaker #2
Nos réponses n'ont rien à voir. Je crois que j'ai répondu complètement à côté.
- Speaker #1
Pourquoi ? Il n'y a plus de mauvaise réponse à l'histoire. Non, pas du tout, au contraire. En effet, j'aime beaucoup quand on ne prend pas le sujet beauté au sens cosmétique du terme. Moi, j'aime bien aussi qu'on aille à côté. C'est trop cool.
- Speaker #2
Non, mais ma théorie se vérifie, c'est que Pierre a toujours les meilleures réponses.
- Speaker #0
Pas du tout.
- Speaker #1
Je pense que vous vous complétez plutôt bien au contraire, je trouve ça vraiment très attachant. Écoutez, c'est ma dernière question et après je vous laisse tranquille. À quel moment est-ce que vous vous sentez la plus belle, le plus beau, la plus confiante, le plus confiant ? Est-ce qu'il y a un moment où vous êtes vraiment bien dans votre peau ?
- Speaker #2
Moi c'est vraiment bateau ce que je vais dire, mais depuis qu'on a notre bas de page, ce genre de bien-être ne passe plus par quelque chose de physique. Il y a trois ans je t'aurais dit ouais c'est quand j'ai les cheveux propres, c'est bête mais aujourd'hui... c'est quand on a une espèce de petite victoire quand on a une avancée quand on a une bonne nouvelle ou qu'on signe un contrat là je me sens on me dit waouh on est pas là pour rien et je me sens bien dans mes baskets c'est
- Speaker #0
vraiment ce genre de moment là moi je reprendrais pas exactement la même chose mais quelque chose que je dis très souvent c'est que pour moi le plus beau compliment qu'on puisse me faire c'est pas me dire un... t'es beau et tout, parce que c'est sympa, mais c'est sympa comme compliment. Je l'ai fait. Ne me dites pas si vous voulez me dire que je suis beau, il faut le dire. Mais ce qui me fait le plus plaisir, c'est tu sens bon.
- Speaker #1
Complètement d'accord.
- Speaker #0
Tu veux dire, quand on me dit tu sens bon, je me dis que quelque part, j'ai fait un effort. pour sentir bon, pour être beau. On peut faire des efforts aussi pour être beau, mais c'est plus invisible, en fait, le parfum. Et donc, je trouve ça... toujours fou quand on me dit tu sens bon ou on me demande quel est ton parfum parce que ça j'adore et quand maintenant je peux dire c'est moi, la dernière fois dans le métro ça m'est arrivé une dame qui m'a une jeune fille d'ailleurs qui m'a arrêté pour me dire excuse moi ton parfum sent trop bon qu'est-ce que c'est ? et j'ai pu lui dire c'est moi j'ai eu pas à aller dans un taxi à Berlin
- Speaker #2
le week-end dernier.
- Speaker #1
C'est génial. Je dis,
- Speaker #2
c'est ma marque.
- Speaker #1
C'est super. Bien sûr, c'est évidemment la meilleure des récompenses. La meilleure des récompenses, et je suis d'accord, c'est vrai que, en tout cas, personnellement, en effet, il y a quelque chose même de l'intime avec le parfum parce qu'il y a des sillages très puissants, très forts. Et puis souvent, il y a aussi, quand on vous fait la bise ou quand il y a un rapprochement physique, quand on est dans notre espace personnel. Et du coup, je trouve que c'est un très beau compliment, je comprends.
- Speaker #0
Exactement. C'est le meilleur. je pense que c'est le moment où on se sent le plus beau c'est beau,
- Speaker #1
confiant excellent réponse la tienne aussi à vous enfin pas du tout les deux merci infiniment merci à toi de m'avoir reçu c'était un plaisir de participer évidemment la suite est de sentir le quatrième ça arrive bientôt à bientôt N'hésitez pas à aller faire un tour sur le compte Instagram Parlons des Podcasts, parce que la beauté ici, ça se fait tout, mais on se contente.