Episode 66 : Poser ses limites, lâcher prise cover
Episode 66 : Poser ses limites, lâcher prise cover
Parlons divorce avec Karine

Episode 66 : Poser ses limites, lâcher prise

Episode 66 : Poser ses limites, lâcher prise

22min |23/05/2024|

1505

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Description

Dans cet épisode, Karine explique l'importance et comment faire pour poser des limites.
A partir du moment où ces limites sont posées, il est essentiel de ne pas vouloir tout contrôler et de lâcher prise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Karine Deluca, je suis avocat spécialisé en droits de la famille et j'exerce ce métier depuis 22 ans. Je suis passionnée par mon métier et j'ai décidé par ce podcast de vous transmettre le maximum d'informations, que ce soit sur le plan juridique, mais également sur l'aspect psychologique de la séparation individuelle. Je vais m'efforcer d'être plus claire, transparente et honnête sur l'ensemble de ces points. Je vous dirai peut-être que votre avocat n'ose pas vous dire, en toute sincérité et toute franchise, sur ces différents aspects. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour, vous écoutez l'épisode n°66 de Parlons Divorce avec Karine. Pour cet épisode 66, j'ai envie de revenir sur une conférence à laquelle j'ai participé très récemment. La ville de Champagnole a eu, je trouve, une très belle idée. Elle a proposé d'organiser une journée sur le droit des femmes. Et à cette occasion, elle a proposé à différents intervenants de venir parler du sujet qu'ils connaissaient. Donc lors de cette journée, on a eu plusieurs ateliers. On a eu une diététicienne qui est venue nous parler de notre corps, qui est venue nous dire... L'importance de faire attention au régime, qui était souvent plutôt sourde, de venir abîmer notre corps qu'autre chose. Donc elle nous a amené à une réflexion autour des régimes, etc. On a eu une sophrologue également qui est venue pour nous apprendre l'importance de la respiration, de poser. Une autre femme est venue nous parler du mouvement, l'importance de bouger. Je ne sais pas si vous pouvez vous raccrocher à un des anciens podcasts que je vous avais fait. C'était intéressant pour moi parce que ça regroupait quelque part un petit peu les choses pour lesquelles je suis convaincue. Je vous ai souvent parlé qu'il faut protéger notre sommeil, notre alimentation et notre mouvement. Donc on était vraiment dans des sujets qui raccrochent par rapport à ce dont je suis convaincue. On a eu également une intervenante du CIDF, une association qui s'occupe des femmes qui sont en difficulté, victimes souvent de violences conjugales et qui permettent de les accompagner pour leur trouver un logement et les aider. Donc cette intervention était importante. Et puis la journée était clôturée par un spectacle de Virginie Gouin qui aborde justement le problème de l'acceptation de notre corps, des régimes et de l'importance de ces nids. Et donc à cette occasion, on m'a également demandé de participer à un atelier et le sujet pour lequel j'intervenais était poser ses limites et lâcher prise. Et je me suis passé l'occasion de... de vous parler dans ce podcast du sujet que j'ai abordé, qui me semble moi essentiel pour une relation de couple épanouie, pour le respect de soi-même et pour le mieux vivre ensemble tout simplement. Ce sujet donc c'était apprendre à poser ses limites et lâcher prise. Alors, on peut peut-être y voir quelque chose de contradictoire dans le fait de poser ses limites. On voit une forme de rigidité dans le fait de dire je pose mes limites. Et de l'autre côté, le lâcher prise, lâcher prise qui est la sensation de laisser les choses aller. Donc, ça paraît un petit peu compliqué, mais vous allez voir, je vais vous expliquer pourquoi ces deux notions. ensemble sont importantes et qu'elles ne sont pas contradictoires. C'est ça qui est important et je crois que c'est pour ça qu'on est tous perdus un petit peu dans la relation à l'autre, c'est qu'on se mélange entre poser des limites trop fermement ou en les posant mal et en n'étant pas capable de lâcher prise sur les sujets où il faut lâcher prise. Alors, tout d'abord, poser ses limites, ça veut dire quoi ? Poser ses limites, c'est avoir conscience déjà. que l'autre ne peut pas tout faire, tout dire à votre encontre. Il y a des comportements qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements que vous ne devez jamais accepter. Personne ne doit évidemment commettre des violences physiques sur vous. Personne, jamais. Il n'y a aucune tolérance aux violences physiques. Sur les violences psychologiques, c'est toujours plus compliqué parce qu'on a du mal à savoir où poser la limite. Et je crois qu'on a chacun aussi un degré de tolérance aux choses, mais il est important que vous puissiez dire, cette ligne-là, on ne la franchit pas. Jamais on ne me parle mal. Je sais qu'au niveau de mes propres limites, le fait d'avoir un cri, de parler en s'énervant et autres, c'est quelque chose que je ne peux pas accepter. Donc à un moment donné, on dit à l'autre, mais non, ça, j'accepte pas. On parlera quand on sera calme, on se parlera différemment. Mais en tout cas, il y a des choses que j'accepte pas. Poser ses limites, c'est pouvoir dire, voilà, ça c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et je le dis à l'autre, à partir du moment où cette ligne-là est dépassée, il y a des conséquences. Et je crois que c'est ce qui est le plus difficile dans poser ses limites. Souvent, poser ses limites, on sait le faire, on sait dire ce qu'on ne tolère pas, ce qu'on n'accepte pas. Mais ce qu'on ne sait pas faire, c'est aller jusqu'au bout des conséquences du fait que quelqu'un... qui dépassent les limites. Je vais prendre un exemple plus simple, un exemple un peu facile. Vous êtes invité à un repas de famille et il y a par moment un sujet qui vient vous déranger, on vient vous embêter avec un sujet. J'avais l'exemple la dernière fois, c'était une femme en l'humain des jours, mais pourquoi elle n'a pas d'enfant, etc. Elle sait que c'est un sujet qui était difficile pour elle et à plusieurs reprises, elle avait dit écoutez, je vous demande de me respecter, de ne plus aborder à chaque fois ce sujet sur pourquoi je n'ai pas d'enfant et pourquoi je n'en veux pas, etc. C'est un sujet que je ne veux plus avoir à discuter et je vous remercie de respecter ça, de ne plus aborder à nouveau ce sujet. Quand vous posez cette limite, de dire voilà, ce sujet-là, je vous remercie de ne pas l'aborder il faut aussi être capable de tirer une conséquence si le sujet est abordé. et de pouvoir dire, si vous me requestionnez sur ce sujet-là, je serai obligée de quitter le repas et je m'en irai. Et c'est ça qu'il faut tenir, parce que souvent c'est compliqué, on pose sa limite, mais on a du mal à aller jusqu'au bout et de dire, mais moi j'avais prévenu et ce sujet-là est trop douloureux, donc je me respecte, donc je m'en vais. Et je quitte ce repas. Ça, on n'arrive encore à le comprendre, quand c'est dans le couple, c'est plus compliqué. Parce qu'on se dit, ça veut dire peut-être se séparer si la limite est dépassée. Et oui, effectivement, quand la limite est dépassée, il faut savoir en tirer les conséquences. Alors, il peut y avoir des étapes avant cela. On peut dire, voilà, moi aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et soit on est capable de se remettre en question immédiatement sur ce sujet, se faire aider par un thérapeute de couple ou autre. Donc moi, je suis obligée de partir. Parce que là, ça dépasse ce que je peux, moi, accepter. Et poser ses limites, j'insiste, c'est important de le faire, mais ce qui est le plus important, c'est d'être capable d'aller jusqu'au bout des conséquences de cette limite. C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a ni limite de poser, si elle est franchie, il y a des conséquences à ça. Et c'est là où l'être humain, comme il a peur souvent, en fait, il pose sa limite. Elle est franchie, mais pour autant, il n'agira pas. Alors, il va crier, il va s'énerver derrière, mais il n'en fera rien de plus. Donc, il perd en crédibilité. Donc, finalement, l'autre se dit, en face, ce n'est pas vraiment des limites posées. Je peux continuer d'agir de la sorte, puisque de toute façon, il n'y a pas de conséquences à cette position. Donc, généralement, les mauvais comportements se poursuivent. Donc, poser ses limites, c'est indispensable, c'est le respect de soi. C'est même à des enfants de pouvoir le dire dans leur relation avec leur copain. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements de ses amis qu'on ne peut pas accepter. Il faut pouvoir le dire en avoir conscience et d'être capable de tirer des conséquences d'un comportement qui n'est pas acceptable pour vous. De pouvoir dire non, ça, ce n'est pas possible. Donc, il y a des conséquences à ça. Et de réussir à pouvoir aller jusqu'au bout et de pouvoir tirer la conséquence d'une personne qui n'a pas respecté. les limites que vous aviez posées. Sans ça, vous ne vous respectez pas. Sans ça, vous envoyez comme message aux autres que finalement, vos besoins, vous, vous n'êtes pas si importante que ça et qu'on peut piétiner finalement vos limites. Donc vraiment important. Alors je sais que ce n'est pas facile, mais c'est essentiel en fait. C'est essentiel parce qu'on parle de vous, c'est essentiel parce qu'on parle de votre personne et du respect qu'on doit avoir vis-à-vis de vous. Donc, on est obligé, même si c'est difficile, on a le droit de le dire. Ça me fait de la peine parce que j'aimerais que ce soit différemment. Mais si toi, tu ne peux pas te comporter de telle sorte, je dois poser ma limite et je dois m'en aller. Je dois prendre des dispositions pour ça parce que ce n'est pas acceptable. Alors, vous allez me dire, dans tout ça, que va venir faire le lâcher prise là au milieu ? En fait, j'ai envie de dire, c'était une personne qui était à la conférence qui m'a dit, en résumé, je trouvais que c'était un bon résumé, en me disant, bon, alors en fait, finalement, il faut poser un cadre. Ce cadre-là, il faut poser une limite claire, mais à l'intérieur du cadre, il faut être souple. C'était assez bien résumé, finalement. Dire qu'il y a un cadre qui est posé, et à l'intérieur de ce cadre-là, à l'intérieur, lorsque la limite n'est pas franchie quelque part dans le quotidien, dans notre vie avec l'autre, c'est là qu'il faut savoir lâcher prise. Alors, le terme lâcher prise, j'ai souvent eu un petit peu des soucis avec ça, parce que je trouve qu'il ne veut pas dire grand-chose. On l'entend un petit peu à toutes les sauces, vous le voyez dans pas mal de magazines féminins, il faut lâcher prise, il faut lâcher prise. Le problème, c'est quand on nous le dit de cette façon-là, il faut lâcher prise, on se dit, oui, c'est bien gentil, il faut lâcher prise, mais je n'y arrive pas. Et en plus, finalement, je suis une mauvaise personne parce que je n'arrive pas à lâcher prise. On voit bien qu'on a du mal à lâcher prise et on se culpabilise encore plus parce qu'on n'y arrive pas. Alors, plutôt que de se flageller sur et puis essayer de s'obliger à dire, il faut que je lâche prise. Le mieux, quelque part, c'est de comprendre pourquoi on ne lâche pas prise, pour peut-être après réussir à le faire. En fait, il faut comprendre que votre cerveau a un besoin de contrôler les situations. Il a le besoin de contrôler les situations parce qu'il a peur. Il a peur de l'incertitude. J'en ferai d'ailleurs un post-cadre dédié à ce sujet-là, sur l'incertitude. Il a peur de l'inconnu. Donc, comme votre cerveau a la peur de l'inconnu, il va se dire, si je contrôle à peu près la situation, je vais éviter le risque de changement. Et donc, pas de changement. Pas de peur, tout va bien, je reste dans mon petit monde classique. Donc votre cerveau va se dire que finalement, si on contrôle un peu la situation, on va éviter la peur. Mais c'est une fausse croyance. Vous ne contrôlez rien et vous ne pouvez absolument pas gérer l'avenir. Donc en fait, le fait de ne pas réussir à lâcher prise, c'est juste de prendre conscience. que nous avons souvent peu peur de l'avenir. Nous avons souvent peur de ce qui peut se passer, donc comme nous voulons éviter le changement, on essaie de faire que rien ne bouge. Donc on se met dans une position où on ne lâche pas prise, on se fige en fait, on veut qu'absolument les choses se déroulent comme on le souhaiterait. Et en fait, en étant dans cette attitude-là, on a une attitude qui finalement nous verrouille, nous crispe et ne permet pas. à la relation, de se dérouler dans de bonnes conditions. C'est dans ces moments-là, finalement, qu'on veut exercer un contrôle sur l'autre. Et à ce moment-là, on se dit, il faut que l'autre fonctionne comme je souhaite qu'il fonctionne, pour que les choses se déroulent bien. Et c'est là où on rentre dans quelque chose qui va être terrible, et qui va bousiller la relation avec l'autre. À partir du moment où je cherche à contrôler mon conjoint, à partir du moment où je cherche à contrôler ses faits et gestes, je ne peux plus être dans une relation d'amour. Et ça, il faut vraiment bien l'entendre. Le contrôle, ce n'est pas de l'amour. Et je vais même aller plus loin, c'est l'inverse. Quand on aime quelqu'un, on ne cherche pas à le contrôler. On ne cherche pas à ce qu'il agisse comme vous, vous souhaiteriez qu'il agisse. Parce que c'est du contrôle et ce n'est plus de l'amour. Et c'est en ça qu'on a des relations amoureuses qui se détériorent. C'est comme on a tellement peur du changement, comme on a peut-être peur que l'autre nous quitte. On va vouloir mettre en place un fonctionnement et demander à l'autre d'agir comme nous ça nous conviendrait qu'il agisse. Et à partir de là, quand on essaie de demander à l'autre qu'il agisse comme on voudrait qu'il se comporte, on est dans le contrôle et l'autre va avoir un effet de son avis, il va s'éloigner en fait. Essayez de mettre quelqu'un... sous cage, alors je mets sous cage c'est un peu fort, mais quelque part en voulant le contrôler, lui va vouloir s'enfuir, on devrait aller faire l'effet inverse. Et c'est la raison pour laquelle la relation avec l'autre c'est un subtil équilibre entre poser ses limites, comme on l'a expliqué au départ, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas négociables, il y a des droits, ce que j'appelle fondamentaux, où on doit vouloir les respecter, à partir du moment où ces droits sont respectés, à l'intérieur du cadre. Laissons être les êtres humains tels qu'ils sont. Laissons être avec leurs défauts et leurs qualités. Et ne pas chercher à les contrôler, on risque cette fois-ci d'abîmer la relation. Et ces deux notions, elles sont super importantes et je pense qu'on s'est complètement mélangé. Et c'est pour ça que dans des relations, parfois, les couples sont perdus. Parce qu'ils ne savent plus s'ils sont en train de poser des limites ou être dans le contrôle. Et c'est cet équilibre subjectif qu'il va falloir réfléchir et discuter avec l'autre. Parce que je pense que la limite, elle n'est pas simple. Certains disent, mais non, je ne suis pas en train de contrôler, je pose mes limites. Poser ses limites, on doit le dire une fois. Et on n'a pas besoin d'agir sur l'autre, le comportement, ce sera à vous de l'avoir. Si l'autre franchit vos limites, à vous de vous en éloigner, à vous de prendre des dispositions, mais c'est à vous de prendre des dispositions. Je ne demande pas à l'autre de changer, en fait. Et on arrive à une notion sur laquelle on a déjà travaillé, c'est l'acceptation. Dans tout ça, finalement, le mot d'ordre, ça va être accepter la situation telle qu'elle se présente. C'est-à-dire, j'accepte que l'autre ait tel comportement, soit j'en tire des conséquences parce que ça dépasse ma limite, et auquel cas j'accepte de devoir partir parce qu'on a franchi ma limite et je ne cherche pas à changer l'autre, je ne cherche pas à faire qu'il soit différent, il sera tel qu'il est. Et s'il n'a pas franchi la limite, je n'ai pas à le contrôler, donc j'accepte tel qu'il est avec ses petits défauts qui font aussi qu'il est cet être humain-là. Et quand on a compris cet équilibre-là, on vit une relation saine avec l'autre. Parce que je vous le dis, et je le vois moi dans énormément de situations, à chaque fois le besoin de contrôler, en pensant que c'est une façon de poser ses limites. Ça n'a rien à voir. Quand je pose mes limites, je ne demande pas à l'autre d'avoir un certain comportement, c'est à moi d'avoir le comportement adapté, si l'autre ne respecte pas mes limites. Si l'autre ne respecte pas les limites que j'ai posées, alors c'est moi qui change mon comportement, qui m'en vais, ou autre. Et en fait, comme on voudrait souvent que tout aille comme mon... on le souhaite, on force l'autre à être dans un comportement. Et c'est là où on s'y perd. Alors, je le dis souvent, dès que vous voulez essayer de changer le comportement de votre conjoint, ça ne marchera pas. J'ai eu récemment un dossier qui était très touchant sur une cliente pour laquelle son époux souffrait d'une maladie et qui essayait par tout moyen de faire changer cette situation. Et je lui disais, mais vous n'êtes pas aidant pour monsieur là. Tant que vous n'acceptez pas sa maladie, acceptez qu'il puisse rechuter aussi, vous ne pourrez pas l'aider et l'accompagner en fait. Et vous vous mettez dans une lutte qui va épuiser tout le monde en fait. Oui, mais ce n'était pas comme ça avant. Oui, je sais, effectivement, la vie est faite de mouvements. Mais de vouloir modifier une situation, généralement ne fait que l'aggraver. Je sais que je parle de notions qui sont complexes et bien sûr je pourrais en rediscuter, mais je trouve qu'on a quelque chose d'essentiel pour les bonnes relations. Et j'ai envie de dire que ce n'est pas que les relations amoureuses finalement, c'est même les relations amicales, les relations de travail. Au travail c'est très flagrant. Plutôt que de se plaindre d'un patron qui ne fonctionne pas comme on le souhaite, si effectivement la limite est franchie dans le respect de vous-même et autres, c'est d'être capable de dire je pose ma limite Soit je m'en vais, soit je me fais aider pour voir comment est-ce qu'on peut faire une rupture ou autre, mais je ne vais pas accepter des choses qui sont inacceptables. Et à l'intérieur du cadre, il y a des choses effectivement qui ne sont pas exactement comme je voudrais. Mais si je lutte contre, ça ne donnera rien. Donc, acceptons la situation, voyons comment nous, nous pouvons l'améliorer, plutôt que de lutter systématiquement contre les autres et de vouloir les faire changer. C'est une bataille qui mène à l'épuisement et qui mène à rien. Alors, souvent, on fait de la résistance. Moi, je le vois dans mon cabinet, quand je vais sur ce sujet-là, on me dit mais c'est comme si j'arrête de me battre Ce n'est pas arrêter de se battre, mais c'est se battre dans la bonne direction, en fait, avec ce qui est possible de faire. Quand on veut faire changer quelqu'un, quand on veut absolument modifier ses comportements, pour moi, c'est une lutte qui est inutile, qui est dangereuse. Et puis, quelque part, c'est de la manipulation. Parce que souvent, on vient dans le bureau de travail, c'est un manipulateur, c'est une manipulatrice. Mais il faut déjà se poser la question nous-mêmes. Est-ce que nous ne sommes pas un peu manipulateurs de vouloir absolument changer le comportement de l'autre ? Même si on nous dit, oui, mais c'est pour le bien de la famille. Je ne suis pas sûre que ce soit pour le bien de la famille, en fait, de vouloir changer et de contrôler les comportements des uns et des autres. Donc, pour résumer, il est essentiel... toujours, systématiquement, de poser ses limites, de dire ça, je l'accepte, ça, je ne l'accepte pas. Non, on ne parle pas de cette façon-là, on me respecte, on me parle correctement. Apprenez-le à vos enfants, ce qui veut dire que nous-mêmes, il faut leur parler correctement, il faut aussi nous-mêmes avoir le bon comportement avec nos enfants, mais de dire qu'il y a des limites, il y a des choses qu'on pose, auxquelles je n'accepterai pas qu'elles ne soient pas respectées. Si c'est des... Ces limites sont dépassées, il faut apprendre à en tirer les conséquences et aller jusqu'au bout. Et ne pas vouloir à tout prix faire changer l'autre, ça ne marchera pas. Quand on a posé ce cadre, à l'intérieur du cadre, acceptons notre conjoint, notre conjointe telle qu'elle est, avec ses défauts, ses qualités, aimons-les, ses qualités et ses défauts. Plus nous les aimons, plus nous les regardons avec tendresse, plus le couple peut s'épanouir. Plus on veut essayer de les changer et autres, et généralement... plus on abîme la relation. Cette notion de poser ses limites et de lâcher prise, c'est celle qui permet aussi d'éviter les violences conjugales. Parce que dans le cas extrême, c'est là où on arrive, à ces fameuses violences conjugales. Et je préfère moi toujours travailler avec les victimes dans cette direction-là, de leur apprendre à poser leurs limites. Et apprendre... à respecter les fameuses conséquences, en fait. Et je sais que c'est ce qui est le plus difficile. Mais c'est en renforçant chacun, chacune de nous sur ces points-là qu'on réussira à avoir des bonnes relations et on pourra limiter ces violences conjugales. J'espère que cet épisode vous a aidé. N'hésitez pas à me laisser un commentaire. Vous me trouverez sur tous les réseaux sociaux. J'ai un compte sur Instagram, Karine Deluca, avocat. avocat.carinedelucas.fr Je vous souhaite une bonne journée.

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Dans cet épisode, Karine explique l'importance et comment faire pour poser des limites.
A partir du moment où ces limites sont posées, il est essentiel de ne pas vouloir tout contrôler et de lâcher prise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Bonjour, je m'appelle Karine Deluca, je suis avocat spécialisé en droits de la famille et j'exerce ce métier depuis 22 ans. Je suis passionnée par mon métier et j'ai décidé par ce podcast de vous transmettre le maximum d'informations, que ce soit sur le plan juridique, mais également sur l'aspect psychologique de la séparation individuelle. Je vais m'efforcer d'être plus claire, transparente et honnête sur l'ensemble de ces points. Je vous dirai peut-être que votre avocat n'ose pas vous dire, en toute sincérité et toute franchise, sur ces différents aspects. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour, vous écoutez l'épisode n°66 de Parlons Divorce avec Karine. Pour cet épisode 66, j'ai envie de revenir sur une conférence à laquelle j'ai participé très récemment. La ville de Champagnole a eu, je trouve, une très belle idée. Elle a proposé d'organiser une journée sur le droit des femmes. Et à cette occasion, elle a proposé à différents intervenants de venir parler du sujet qu'ils connaissaient. Donc lors de cette journée, on a eu plusieurs ateliers. On a eu une diététicienne qui est venue nous parler de notre corps, qui est venue nous dire... L'importance de faire attention au régime, qui était souvent plutôt sourde, de venir abîmer notre corps qu'autre chose. Donc elle nous a amené à une réflexion autour des régimes, etc. On a eu une sophrologue également qui est venue pour nous apprendre l'importance de la respiration, de poser. Une autre femme est venue nous parler du mouvement, l'importance de bouger. Je ne sais pas si vous pouvez vous raccrocher à un des anciens podcasts que je vous avais fait. C'était intéressant pour moi parce que ça regroupait quelque part un petit peu les choses pour lesquelles je suis convaincue. Je vous ai souvent parlé qu'il faut protéger notre sommeil, notre alimentation et notre mouvement. Donc on était vraiment dans des sujets qui raccrochent par rapport à ce dont je suis convaincue. On a eu également une intervenante du CIDF, une association qui s'occupe des femmes qui sont en difficulté, victimes souvent de violences conjugales et qui permettent de les accompagner pour leur trouver un logement et les aider. Donc cette intervention était importante. Et puis la journée était clôturée par un spectacle de Virginie Gouin qui aborde justement le problème de l'acceptation de notre corps, des régimes et de l'importance de ces nids. Et donc à cette occasion, on m'a également demandé de participer à un atelier et le sujet pour lequel j'intervenais était poser ses limites et lâcher prise. Et je me suis passé l'occasion de... de vous parler dans ce podcast du sujet que j'ai abordé, qui me semble moi essentiel pour une relation de couple épanouie, pour le respect de soi-même et pour le mieux vivre ensemble tout simplement. Ce sujet donc c'était apprendre à poser ses limites et lâcher prise. Alors, on peut peut-être y voir quelque chose de contradictoire dans le fait de poser ses limites. On voit une forme de rigidité dans le fait de dire je pose mes limites. Et de l'autre côté, le lâcher prise, lâcher prise qui est la sensation de laisser les choses aller. Donc, ça paraît un petit peu compliqué, mais vous allez voir, je vais vous expliquer pourquoi ces deux notions. ensemble sont importantes et qu'elles ne sont pas contradictoires. C'est ça qui est important et je crois que c'est pour ça qu'on est tous perdus un petit peu dans la relation à l'autre, c'est qu'on se mélange entre poser des limites trop fermement ou en les posant mal et en n'étant pas capable de lâcher prise sur les sujets où il faut lâcher prise. Alors, tout d'abord, poser ses limites, ça veut dire quoi ? Poser ses limites, c'est avoir conscience déjà. que l'autre ne peut pas tout faire, tout dire à votre encontre. Il y a des comportements qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements que vous ne devez jamais accepter. Personne ne doit évidemment commettre des violences physiques sur vous. Personne, jamais. Il n'y a aucune tolérance aux violences physiques. Sur les violences psychologiques, c'est toujours plus compliqué parce qu'on a du mal à savoir où poser la limite. Et je crois qu'on a chacun aussi un degré de tolérance aux choses, mais il est important que vous puissiez dire, cette ligne-là, on ne la franchit pas. Jamais on ne me parle mal. Je sais qu'au niveau de mes propres limites, le fait d'avoir un cri, de parler en s'énervant et autres, c'est quelque chose que je ne peux pas accepter. Donc à un moment donné, on dit à l'autre, mais non, ça, j'accepte pas. On parlera quand on sera calme, on se parlera différemment. Mais en tout cas, il y a des choses que j'accepte pas. Poser ses limites, c'est pouvoir dire, voilà, ça c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et je le dis à l'autre, à partir du moment où cette ligne-là est dépassée, il y a des conséquences. Et je crois que c'est ce qui est le plus difficile dans poser ses limites. Souvent, poser ses limites, on sait le faire, on sait dire ce qu'on ne tolère pas, ce qu'on n'accepte pas. Mais ce qu'on ne sait pas faire, c'est aller jusqu'au bout des conséquences du fait que quelqu'un... qui dépassent les limites. Je vais prendre un exemple plus simple, un exemple un peu facile. Vous êtes invité à un repas de famille et il y a par moment un sujet qui vient vous déranger, on vient vous embêter avec un sujet. J'avais l'exemple la dernière fois, c'était une femme en l'humain des jours, mais pourquoi elle n'a pas d'enfant, etc. Elle sait que c'est un sujet qui était difficile pour elle et à plusieurs reprises, elle avait dit écoutez, je vous demande de me respecter, de ne plus aborder à chaque fois ce sujet sur pourquoi je n'ai pas d'enfant et pourquoi je n'en veux pas, etc. C'est un sujet que je ne veux plus avoir à discuter et je vous remercie de respecter ça, de ne plus aborder à nouveau ce sujet. Quand vous posez cette limite, de dire voilà, ce sujet-là, je vous remercie de ne pas l'aborder il faut aussi être capable de tirer une conséquence si le sujet est abordé. et de pouvoir dire, si vous me requestionnez sur ce sujet-là, je serai obligée de quitter le repas et je m'en irai. Et c'est ça qu'il faut tenir, parce que souvent c'est compliqué, on pose sa limite, mais on a du mal à aller jusqu'au bout et de dire, mais moi j'avais prévenu et ce sujet-là est trop douloureux, donc je me respecte, donc je m'en vais. Et je quitte ce repas. Ça, on n'arrive encore à le comprendre, quand c'est dans le couple, c'est plus compliqué. Parce qu'on se dit, ça veut dire peut-être se séparer si la limite est dépassée. Et oui, effectivement, quand la limite est dépassée, il faut savoir en tirer les conséquences. Alors, il peut y avoir des étapes avant cela. On peut dire, voilà, moi aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et soit on est capable de se remettre en question immédiatement sur ce sujet, se faire aider par un thérapeute de couple ou autre. Donc moi, je suis obligée de partir. Parce que là, ça dépasse ce que je peux, moi, accepter. Et poser ses limites, j'insiste, c'est important de le faire, mais ce qui est le plus important, c'est d'être capable d'aller jusqu'au bout des conséquences de cette limite. C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a ni limite de poser, si elle est franchie, il y a des conséquences à ça. Et c'est là où l'être humain, comme il a peur souvent, en fait, il pose sa limite. Elle est franchie, mais pour autant, il n'agira pas. Alors, il va crier, il va s'énerver derrière, mais il n'en fera rien de plus. Donc, il perd en crédibilité. Donc, finalement, l'autre se dit, en face, ce n'est pas vraiment des limites posées. Je peux continuer d'agir de la sorte, puisque de toute façon, il n'y a pas de conséquences à cette position. Donc, généralement, les mauvais comportements se poursuivent. Donc, poser ses limites, c'est indispensable, c'est le respect de soi. C'est même à des enfants de pouvoir le dire dans leur relation avec leur copain. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements de ses amis qu'on ne peut pas accepter. Il faut pouvoir le dire en avoir conscience et d'être capable de tirer des conséquences d'un comportement qui n'est pas acceptable pour vous. De pouvoir dire non, ça, ce n'est pas possible. Donc, il y a des conséquences à ça. Et de réussir à pouvoir aller jusqu'au bout et de pouvoir tirer la conséquence d'une personne qui n'a pas respecté. les limites que vous aviez posées. Sans ça, vous ne vous respectez pas. Sans ça, vous envoyez comme message aux autres que finalement, vos besoins, vous, vous n'êtes pas si importante que ça et qu'on peut piétiner finalement vos limites. Donc vraiment important. Alors je sais que ce n'est pas facile, mais c'est essentiel en fait. C'est essentiel parce qu'on parle de vous, c'est essentiel parce qu'on parle de votre personne et du respect qu'on doit avoir vis-à-vis de vous. Donc, on est obligé, même si c'est difficile, on a le droit de le dire. Ça me fait de la peine parce que j'aimerais que ce soit différemment. Mais si toi, tu ne peux pas te comporter de telle sorte, je dois poser ma limite et je dois m'en aller. Je dois prendre des dispositions pour ça parce que ce n'est pas acceptable. Alors, vous allez me dire, dans tout ça, que va venir faire le lâcher prise là au milieu ? En fait, j'ai envie de dire, c'était une personne qui était à la conférence qui m'a dit, en résumé, je trouvais que c'était un bon résumé, en me disant, bon, alors en fait, finalement, il faut poser un cadre. Ce cadre-là, il faut poser une limite claire, mais à l'intérieur du cadre, il faut être souple. C'était assez bien résumé, finalement. Dire qu'il y a un cadre qui est posé, et à l'intérieur de ce cadre-là, à l'intérieur, lorsque la limite n'est pas franchie quelque part dans le quotidien, dans notre vie avec l'autre, c'est là qu'il faut savoir lâcher prise. Alors, le terme lâcher prise, j'ai souvent eu un petit peu des soucis avec ça, parce que je trouve qu'il ne veut pas dire grand-chose. On l'entend un petit peu à toutes les sauces, vous le voyez dans pas mal de magazines féminins, il faut lâcher prise, il faut lâcher prise. Le problème, c'est quand on nous le dit de cette façon-là, il faut lâcher prise, on se dit, oui, c'est bien gentil, il faut lâcher prise, mais je n'y arrive pas. Et en plus, finalement, je suis une mauvaise personne parce que je n'arrive pas à lâcher prise. On voit bien qu'on a du mal à lâcher prise et on se culpabilise encore plus parce qu'on n'y arrive pas. Alors, plutôt que de se flageller sur et puis essayer de s'obliger à dire, il faut que je lâche prise. Le mieux, quelque part, c'est de comprendre pourquoi on ne lâche pas prise, pour peut-être après réussir à le faire. En fait, il faut comprendre que votre cerveau a un besoin de contrôler les situations. Il a le besoin de contrôler les situations parce qu'il a peur. Il a peur de l'incertitude. J'en ferai d'ailleurs un post-cadre dédié à ce sujet-là, sur l'incertitude. Il a peur de l'inconnu. Donc, comme votre cerveau a la peur de l'inconnu, il va se dire, si je contrôle à peu près la situation, je vais éviter le risque de changement. Et donc, pas de changement. Pas de peur, tout va bien, je reste dans mon petit monde classique. Donc votre cerveau va se dire que finalement, si on contrôle un peu la situation, on va éviter la peur. Mais c'est une fausse croyance. Vous ne contrôlez rien et vous ne pouvez absolument pas gérer l'avenir. Donc en fait, le fait de ne pas réussir à lâcher prise, c'est juste de prendre conscience. que nous avons souvent peu peur de l'avenir. Nous avons souvent peur de ce qui peut se passer, donc comme nous voulons éviter le changement, on essaie de faire que rien ne bouge. Donc on se met dans une position où on ne lâche pas prise, on se fige en fait, on veut qu'absolument les choses se déroulent comme on le souhaiterait. Et en fait, en étant dans cette attitude-là, on a une attitude qui finalement nous verrouille, nous crispe et ne permet pas. à la relation, de se dérouler dans de bonnes conditions. C'est dans ces moments-là, finalement, qu'on veut exercer un contrôle sur l'autre. Et à ce moment-là, on se dit, il faut que l'autre fonctionne comme je souhaite qu'il fonctionne, pour que les choses se déroulent bien. Et c'est là où on rentre dans quelque chose qui va être terrible, et qui va bousiller la relation avec l'autre. À partir du moment où je cherche à contrôler mon conjoint, à partir du moment où je cherche à contrôler ses faits et gestes, je ne peux plus être dans une relation d'amour. Et ça, il faut vraiment bien l'entendre. Le contrôle, ce n'est pas de l'amour. Et je vais même aller plus loin, c'est l'inverse. Quand on aime quelqu'un, on ne cherche pas à le contrôler. On ne cherche pas à ce qu'il agisse comme vous, vous souhaiteriez qu'il agisse. Parce que c'est du contrôle et ce n'est plus de l'amour. Et c'est en ça qu'on a des relations amoureuses qui se détériorent. C'est comme on a tellement peur du changement, comme on a peut-être peur que l'autre nous quitte. On va vouloir mettre en place un fonctionnement et demander à l'autre d'agir comme nous ça nous conviendrait qu'il agisse. Et à partir de là, quand on essaie de demander à l'autre qu'il agisse comme on voudrait qu'il se comporte, on est dans le contrôle et l'autre va avoir un effet de son avis, il va s'éloigner en fait. Essayez de mettre quelqu'un... sous cage, alors je mets sous cage c'est un peu fort, mais quelque part en voulant le contrôler, lui va vouloir s'enfuir, on devrait aller faire l'effet inverse. Et c'est la raison pour laquelle la relation avec l'autre c'est un subtil équilibre entre poser ses limites, comme on l'a expliqué au départ, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas négociables, il y a des droits, ce que j'appelle fondamentaux, où on doit vouloir les respecter, à partir du moment où ces droits sont respectés, à l'intérieur du cadre. Laissons être les êtres humains tels qu'ils sont. Laissons être avec leurs défauts et leurs qualités. Et ne pas chercher à les contrôler, on risque cette fois-ci d'abîmer la relation. Et ces deux notions, elles sont super importantes et je pense qu'on s'est complètement mélangé. Et c'est pour ça que dans des relations, parfois, les couples sont perdus. Parce qu'ils ne savent plus s'ils sont en train de poser des limites ou être dans le contrôle. Et c'est cet équilibre subjectif qu'il va falloir réfléchir et discuter avec l'autre. Parce que je pense que la limite, elle n'est pas simple. Certains disent, mais non, je ne suis pas en train de contrôler, je pose mes limites. Poser ses limites, on doit le dire une fois. Et on n'a pas besoin d'agir sur l'autre, le comportement, ce sera à vous de l'avoir. Si l'autre franchit vos limites, à vous de vous en éloigner, à vous de prendre des dispositions, mais c'est à vous de prendre des dispositions. Je ne demande pas à l'autre de changer, en fait. Et on arrive à une notion sur laquelle on a déjà travaillé, c'est l'acceptation. Dans tout ça, finalement, le mot d'ordre, ça va être accepter la situation telle qu'elle se présente. C'est-à-dire, j'accepte que l'autre ait tel comportement, soit j'en tire des conséquences parce que ça dépasse ma limite, et auquel cas j'accepte de devoir partir parce qu'on a franchi ma limite et je ne cherche pas à changer l'autre, je ne cherche pas à faire qu'il soit différent, il sera tel qu'il est. Et s'il n'a pas franchi la limite, je n'ai pas à le contrôler, donc j'accepte tel qu'il est avec ses petits défauts qui font aussi qu'il est cet être humain-là. Et quand on a compris cet équilibre-là, on vit une relation saine avec l'autre. Parce que je vous le dis, et je le vois moi dans énormément de situations, à chaque fois le besoin de contrôler, en pensant que c'est une façon de poser ses limites. Ça n'a rien à voir. Quand je pose mes limites, je ne demande pas à l'autre d'avoir un certain comportement, c'est à moi d'avoir le comportement adapté, si l'autre ne respecte pas mes limites. Si l'autre ne respecte pas les limites que j'ai posées, alors c'est moi qui change mon comportement, qui m'en vais, ou autre. Et en fait, comme on voudrait souvent que tout aille comme mon... on le souhaite, on force l'autre à être dans un comportement. Et c'est là où on s'y perd. Alors, je le dis souvent, dès que vous voulez essayer de changer le comportement de votre conjoint, ça ne marchera pas. J'ai eu récemment un dossier qui était très touchant sur une cliente pour laquelle son époux souffrait d'une maladie et qui essayait par tout moyen de faire changer cette situation. Et je lui disais, mais vous n'êtes pas aidant pour monsieur là. Tant que vous n'acceptez pas sa maladie, acceptez qu'il puisse rechuter aussi, vous ne pourrez pas l'aider et l'accompagner en fait. Et vous vous mettez dans une lutte qui va épuiser tout le monde en fait. Oui, mais ce n'était pas comme ça avant. Oui, je sais, effectivement, la vie est faite de mouvements. Mais de vouloir modifier une situation, généralement ne fait que l'aggraver. Je sais que je parle de notions qui sont complexes et bien sûr je pourrais en rediscuter, mais je trouve qu'on a quelque chose d'essentiel pour les bonnes relations. Et j'ai envie de dire que ce n'est pas que les relations amoureuses finalement, c'est même les relations amicales, les relations de travail. Au travail c'est très flagrant. Plutôt que de se plaindre d'un patron qui ne fonctionne pas comme on le souhaite, si effectivement la limite est franchie dans le respect de vous-même et autres, c'est d'être capable de dire je pose ma limite Soit je m'en vais, soit je me fais aider pour voir comment est-ce qu'on peut faire une rupture ou autre, mais je ne vais pas accepter des choses qui sont inacceptables. Et à l'intérieur du cadre, il y a des choses effectivement qui ne sont pas exactement comme je voudrais. Mais si je lutte contre, ça ne donnera rien. Donc, acceptons la situation, voyons comment nous, nous pouvons l'améliorer, plutôt que de lutter systématiquement contre les autres et de vouloir les faire changer. C'est une bataille qui mène à l'épuisement et qui mène à rien. Alors, souvent, on fait de la résistance. Moi, je le vois dans mon cabinet, quand je vais sur ce sujet-là, on me dit mais c'est comme si j'arrête de me battre Ce n'est pas arrêter de se battre, mais c'est se battre dans la bonne direction, en fait, avec ce qui est possible de faire. Quand on veut faire changer quelqu'un, quand on veut absolument modifier ses comportements, pour moi, c'est une lutte qui est inutile, qui est dangereuse. Et puis, quelque part, c'est de la manipulation. Parce que souvent, on vient dans le bureau de travail, c'est un manipulateur, c'est une manipulatrice. Mais il faut déjà se poser la question nous-mêmes. Est-ce que nous ne sommes pas un peu manipulateurs de vouloir absolument changer le comportement de l'autre ? Même si on nous dit, oui, mais c'est pour le bien de la famille. Je ne suis pas sûre que ce soit pour le bien de la famille, en fait, de vouloir changer et de contrôler les comportements des uns et des autres. Donc, pour résumer, il est essentiel... toujours, systématiquement, de poser ses limites, de dire ça, je l'accepte, ça, je ne l'accepte pas. Non, on ne parle pas de cette façon-là, on me respecte, on me parle correctement. Apprenez-le à vos enfants, ce qui veut dire que nous-mêmes, il faut leur parler correctement, il faut aussi nous-mêmes avoir le bon comportement avec nos enfants, mais de dire qu'il y a des limites, il y a des choses qu'on pose, auxquelles je n'accepterai pas qu'elles ne soient pas respectées. Si c'est des... Ces limites sont dépassées, il faut apprendre à en tirer les conséquences et aller jusqu'au bout. Et ne pas vouloir à tout prix faire changer l'autre, ça ne marchera pas. Quand on a posé ce cadre, à l'intérieur du cadre, acceptons notre conjoint, notre conjointe telle qu'elle est, avec ses défauts, ses qualités, aimons-les, ses qualités et ses défauts. Plus nous les aimons, plus nous les regardons avec tendresse, plus le couple peut s'épanouir. Plus on veut essayer de les changer et autres, et généralement... plus on abîme la relation. Cette notion de poser ses limites et de lâcher prise, c'est celle qui permet aussi d'éviter les violences conjugales. Parce que dans le cas extrême, c'est là où on arrive, à ces fameuses violences conjugales. Et je préfère moi toujours travailler avec les victimes dans cette direction-là, de leur apprendre à poser leurs limites. Et apprendre... à respecter les fameuses conséquences, en fait. Et je sais que c'est ce qui est le plus difficile. Mais c'est en renforçant chacun, chacune de nous sur ces points-là qu'on réussira à avoir des bonnes relations et on pourra limiter ces violences conjugales. J'espère que cet épisode vous a aidé. N'hésitez pas à me laisser un commentaire. Vous me trouverez sur tous les réseaux sociaux. J'ai un compte sur Instagram, Karine Deluca, avocat. avocat.carinedelucas.fr Je vous souhaite une bonne journée.

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Dans cet épisode, Karine explique l'importance et comment faire pour poser des limites.
A partir du moment où ces limites sont posées, il est essentiel de ne pas vouloir tout contrôler et de lâcher prise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Karine Deluca, je suis avocat spécialisé en droits de la famille et j'exerce ce métier depuis 22 ans. Je suis passionnée par mon métier et j'ai décidé par ce podcast de vous transmettre le maximum d'informations, que ce soit sur le plan juridique, mais également sur l'aspect psychologique de la séparation individuelle. Je vais m'efforcer d'être plus claire, transparente et honnête sur l'ensemble de ces points. Je vous dirai peut-être que votre avocat n'ose pas vous dire, en toute sincérité et toute franchise, sur ces différents aspects. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour, vous écoutez l'épisode n°66 de Parlons Divorce avec Karine. Pour cet épisode 66, j'ai envie de revenir sur une conférence à laquelle j'ai participé très récemment. La ville de Champagnole a eu, je trouve, une très belle idée. Elle a proposé d'organiser une journée sur le droit des femmes. Et à cette occasion, elle a proposé à différents intervenants de venir parler du sujet qu'ils connaissaient. Donc lors de cette journée, on a eu plusieurs ateliers. On a eu une diététicienne qui est venue nous parler de notre corps, qui est venue nous dire... L'importance de faire attention au régime, qui était souvent plutôt sourde, de venir abîmer notre corps qu'autre chose. Donc elle nous a amené à une réflexion autour des régimes, etc. On a eu une sophrologue également qui est venue pour nous apprendre l'importance de la respiration, de poser. Une autre femme est venue nous parler du mouvement, l'importance de bouger. Je ne sais pas si vous pouvez vous raccrocher à un des anciens podcasts que je vous avais fait. C'était intéressant pour moi parce que ça regroupait quelque part un petit peu les choses pour lesquelles je suis convaincue. Je vous ai souvent parlé qu'il faut protéger notre sommeil, notre alimentation et notre mouvement. Donc on était vraiment dans des sujets qui raccrochent par rapport à ce dont je suis convaincue. On a eu également une intervenante du CIDF, une association qui s'occupe des femmes qui sont en difficulté, victimes souvent de violences conjugales et qui permettent de les accompagner pour leur trouver un logement et les aider. Donc cette intervention était importante. Et puis la journée était clôturée par un spectacle de Virginie Gouin qui aborde justement le problème de l'acceptation de notre corps, des régimes et de l'importance de ces nids. Et donc à cette occasion, on m'a également demandé de participer à un atelier et le sujet pour lequel j'intervenais était poser ses limites et lâcher prise. Et je me suis passé l'occasion de... de vous parler dans ce podcast du sujet que j'ai abordé, qui me semble moi essentiel pour une relation de couple épanouie, pour le respect de soi-même et pour le mieux vivre ensemble tout simplement. Ce sujet donc c'était apprendre à poser ses limites et lâcher prise. Alors, on peut peut-être y voir quelque chose de contradictoire dans le fait de poser ses limites. On voit une forme de rigidité dans le fait de dire je pose mes limites. Et de l'autre côté, le lâcher prise, lâcher prise qui est la sensation de laisser les choses aller. Donc, ça paraît un petit peu compliqué, mais vous allez voir, je vais vous expliquer pourquoi ces deux notions. ensemble sont importantes et qu'elles ne sont pas contradictoires. C'est ça qui est important et je crois que c'est pour ça qu'on est tous perdus un petit peu dans la relation à l'autre, c'est qu'on se mélange entre poser des limites trop fermement ou en les posant mal et en n'étant pas capable de lâcher prise sur les sujets où il faut lâcher prise. Alors, tout d'abord, poser ses limites, ça veut dire quoi ? Poser ses limites, c'est avoir conscience déjà. que l'autre ne peut pas tout faire, tout dire à votre encontre. Il y a des comportements qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements que vous ne devez jamais accepter. Personne ne doit évidemment commettre des violences physiques sur vous. Personne, jamais. Il n'y a aucune tolérance aux violences physiques. Sur les violences psychologiques, c'est toujours plus compliqué parce qu'on a du mal à savoir où poser la limite. Et je crois qu'on a chacun aussi un degré de tolérance aux choses, mais il est important que vous puissiez dire, cette ligne-là, on ne la franchit pas. Jamais on ne me parle mal. Je sais qu'au niveau de mes propres limites, le fait d'avoir un cri, de parler en s'énervant et autres, c'est quelque chose que je ne peux pas accepter. Donc à un moment donné, on dit à l'autre, mais non, ça, j'accepte pas. On parlera quand on sera calme, on se parlera différemment. Mais en tout cas, il y a des choses que j'accepte pas. Poser ses limites, c'est pouvoir dire, voilà, ça c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et je le dis à l'autre, à partir du moment où cette ligne-là est dépassée, il y a des conséquences. Et je crois que c'est ce qui est le plus difficile dans poser ses limites. Souvent, poser ses limites, on sait le faire, on sait dire ce qu'on ne tolère pas, ce qu'on n'accepte pas. Mais ce qu'on ne sait pas faire, c'est aller jusqu'au bout des conséquences du fait que quelqu'un... qui dépassent les limites. Je vais prendre un exemple plus simple, un exemple un peu facile. Vous êtes invité à un repas de famille et il y a par moment un sujet qui vient vous déranger, on vient vous embêter avec un sujet. J'avais l'exemple la dernière fois, c'était une femme en l'humain des jours, mais pourquoi elle n'a pas d'enfant, etc. Elle sait que c'est un sujet qui était difficile pour elle et à plusieurs reprises, elle avait dit écoutez, je vous demande de me respecter, de ne plus aborder à chaque fois ce sujet sur pourquoi je n'ai pas d'enfant et pourquoi je n'en veux pas, etc. C'est un sujet que je ne veux plus avoir à discuter et je vous remercie de respecter ça, de ne plus aborder à nouveau ce sujet. Quand vous posez cette limite, de dire voilà, ce sujet-là, je vous remercie de ne pas l'aborder il faut aussi être capable de tirer une conséquence si le sujet est abordé. et de pouvoir dire, si vous me requestionnez sur ce sujet-là, je serai obligée de quitter le repas et je m'en irai. Et c'est ça qu'il faut tenir, parce que souvent c'est compliqué, on pose sa limite, mais on a du mal à aller jusqu'au bout et de dire, mais moi j'avais prévenu et ce sujet-là est trop douloureux, donc je me respecte, donc je m'en vais. Et je quitte ce repas. Ça, on n'arrive encore à le comprendre, quand c'est dans le couple, c'est plus compliqué. Parce qu'on se dit, ça veut dire peut-être se séparer si la limite est dépassée. Et oui, effectivement, quand la limite est dépassée, il faut savoir en tirer les conséquences. Alors, il peut y avoir des étapes avant cela. On peut dire, voilà, moi aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et soit on est capable de se remettre en question immédiatement sur ce sujet, se faire aider par un thérapeute de couple ou autre. Donc moi, je suis obligée de partir. Parce que là, ça dépasse ce que je peux, moi, accepter. Et poser ses limites, j'insiste, c'est important de le faire, mais ce qui est le plus important, c'est d'être capable d'aller jusqu'au bout des conséquences de cette limite. C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a ni limite de poser, si elle est franchie, il y a des conséquences à ça. Et c'est là où l'être humain, comme il a peur souvent, en fait, il pose sa limite. Elle est franchie, mais pour autant, il n'agira pas. Alors, il va crier, il va s'énerver derrière, mais il n'en fera rien de plus. Donc, il perd en crédibilité. Donc, finalement, l'autre se dit, en face, ce n'est pas vraiment des limites posées. Je peux continuer d'agir de la sorte, puisque de toute façon, il n'y a pas de conséquences à cette position. Donc, généralement, les mauvais comportements se poursuivent. Donc, poser ses limites, c'est indispensable, c'est le respect de soi. C'est même à des enfants de pouvoir le dire dans leur relation avec leur copain. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements de ses amis qu'on ne peut pas accepter. Il faut pouvoir le dire en avoir conscience et d'être capable de tirer des conséquences d'un comportement qui n'est pas acceptable pour vous. De pouvoir dire non, ça, ce n'est pas possible. Donc, il y a des conséquences à ça. Et de réussir à pouvoir aller jusqu'au bout et de pouvoir tirer la conséquence d'une personne qui n'a pas respecté. les limites que vous aviez posées. Sans ça, vous ne vous respectez pas. Sans ça, vous envoyez comme message aux autres que finalement, vos besoins, vous, vous n'êtes pas si importante que ça et qu'on peut piétiner finalement vos limites. Donc vraiment important. Alors je sais que ce n'est pas facile, mais c'est essentiel en fait. C'est essentiel parce qu'on parle de vous, c'est essentiel parce qu'on parle de votre personne et du respect qu'on doit avoir vis-à-vis de vous. Donc, on est obligé, même si c'est difficile, on a le droit de le dire. Ça me fait de la peine parce que j'aimerais que ce soit différemment. Mais si toi, tu ne peux pas te comporter de telle sorte, je dois poser ma limite et je dois m'en aller. Je dois prendre des dispositions pour ça parce que ce n'est pas acceptable. Alors, vous allez me dire, dans tout ça, que va venir faire le lâcher prise là au milieu ? En fait, j'ai envie de dire, c'était une personne qui était à la conférence qui m'a dit, en résumé, je trouvais que c'était un bon résumé, en me disant, bon, alors en fait, finalement, il faut poser un cadre. Ce cadre-là, il faut poser une limite claire, mais à l'intérieur du cadre, il faut être souple. C'était assez bien résumé, finalement. Dire qu'il y a un cadre qui est posé, et à l'intérieur de ce cadre-là, à l'intérieur, lorsque la limite n'est pas franchie quelque part dans le quotidien, dans notre vie avec l'autre, c'est là qu'il faut savoir lâcher prise. Alors, le terme lâcher prise, j'ai souvent eu un petit peu des soucis avec ça, parce que je trouve qu'il ne veut pas dire grand-chose. On l'entend un petit peu à toutes les sauces, vous le voyez dans pas mal de magazines féminins, il faut lâcher prise, il faut lâcher prise. Le problème, c'est quand on nous le dit de cette façon-là, il faut lâcher prise, on se dit, oui, c'est bien gentil, il faut lâcher prise, mais je n'y arrive pas. Et en plus, finalement, je suis une mauvaise personne parce que je n'arrive pas à lâcher prise. On voit bien qu'on a du mal à lâcher prise et on se culpabilise encore plus parce qu'on n'y arrive pas. Alors, plutôt que de se flageller sur et puis essayer de s'obliger à dire, il faut que je lâche prise. Le mieux, quelque part, c'est de comprendre pourquoi on ne lâche pas prise, pour peut-être après réussir à le faire. En fait, il faut comprendre que votre cerveau a un besoin de contrôler les situations. Il a le besoin de contrôler les situations parce qu'il a peur. Il a peur de l'incertitude. J'en ferai d'ailleurs un post-cadre dédié à ce sujet-là, sur l'incertitude. Il a peur de l'inconnu. Donc, comme votre cerveau a la peur de l'inconnu, il va se dire, si je contrôle à peu près la situation, je vais éviter le risque de changement. Et donc, pas de changement. Pas de peur, tout va bien, je reste dans mon petit monde classique. Donc votre cerveau va se dire que finalement, si on contrôle un peu la situation, on va éviter la peur. Mais c'est une fausse croyance. Vous ne contrôlez rien et vous ne pouvez absolument pas gérer l'avenir. Donc en fait, le fait de ne pas réussir à lâcher prise, c'est juste de prendre conscience. que nous avons souvent peu peur de l'avenir. Nous avons souvent peur de ce qui peut se passer, donc comme nous voulons éviter le changement, on essaie de faire que rien ne bouge. Donc on se met dans une position où on ne lâche pas prise, on se fige en fait, on veut qu'absolument les choses se déroulent comme on le souhaiterait. Et en fait, en étant dans cette attitude-là, on a une attitude qui finalement nous verrouille, nous crispe et ne permet pas. à la relation, de se dérouler dans de bonnes conditions. C'est dans ces moments-là, finalement, qu'on veut exercer un contrôle sur l'autre. Et à ce moment-là, on se dit, il faut que l'autre fonctionne comme je souhaite qu'il fonctionne, pour que les choses se déroulent bien. Et c'est là où on rentre dans quelque chose qui va être terrible, et qui va bousiller la relation avec l'autre. À partir du moment où je cherche à contrôler mon conjoint, à partir du moment où je cherche à contrôler ses faits et gestes, je ne peux plus être dans une relation d'amour. Et ça, il faut vraiment bien l'entendre. Le contrôle, ce n'est pas de l'amour. Et je vais même aller plus loin, c'est l'inverse. Quand on aime quelqu'un, on ne cherche pas à le contrôler. On ne cherche pas à ce qu'il agisse comme vous, vous souhaiteriez qu'il agisse. Parce que c'est du contrôle et ce n'est plus de l'amour. Et c'est en ça qu'on a des relations amoureuses qui se détériorent. C'est comme on a tellement peur du changement, comme on a peut-être peur que l'autre nous quitte. On va vouloir mettre en place un fonctionnement et demander à l'autre d'agir comme nous ça nous conviendrait qu'il agisse. Et à partir de là, quand on essaie de demander à l'autre qu'il agisse comme on voudrait qu'il se comporte, on est dans le contrôle et l'autre va avoir un effet de son avis, il va s'éloigner en fait. Essayez de mettre quelqu'un... sous cage, alors je mets sous cage c'est un peu fort, mais quelque part en voulant le contrôler, lui va vouloir s'enfuir, on devrait aller faire l'effet inverse. Et c'est la raison pour laquelle la relation avec l'autre c'est un subtil équilibre entre poser ses limites, comme on l'a expliqué au départ, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas négociables, il y a des droits, ce que j'appelle fondamentaux, où on doit vouloir les respecter, à partir du moment où ces droits sont respectés, à l'intérieur du cadre. Laissons être les êtres humains tels qu'ils sont. Laissons être avec leurs défauts et leurs qualités. Et ne pas chercher à les contrôler, on risque cette fois-ci d'abîmer la relation. Et ces deux notions, elles sont super importantes et je pense qu'on s'est complètement mélangé. Et c'est pour ça que dans des relations, parfois, les couples sont perdus. Parce qu'ils ne savent plus s'ils sont en train de poser des limites ou être dans le contrôle. Et c'est cet équilibre subjectif qu'il va falloir réfléchir et discuter avec l'autre. Parce que je pense que la limite, elle n'est pas simple. Certains disent, mais non, je ne suis pas en train de contrôler, je pose mes limites. Poser ses limites, on doit le dire une fois. Et on n'a pas besoin d'agir sur l'autre, le comportement, ce sera à vous de l'avoir. Si l'autre franchit vos limites, à vous de vous en éloigner, à vous de prendre des dispositions, mais c'est à vous de prendre des dispositions. Je ne demande pas à l'autre de changer, en fait. Et on arrive à une notion sur laquelle on a déjà travaillé, c'est l'acceptation. Dans tout ça, finalement, le mot d'ordre, ça va être accepter la situation telle qu'elle se présente. C'est-à-dire, j'accepte que l'autre ait tel comportement, soit j'en tire des conséquences parce que ça dépasse ma limite, et auquel cas j'accepte de devoir partir parce qu'on a franchi ma limite et je ne cherche pas à changer l'autre, je ne cherche pas à faire qu'il soit différent, il sera tel qu'il est. Et s'il n'a pas franchi la limite, je n'ai pas à le contrôler, donc j'accepte tel qu'il est avec ses petits défauts qui font aussi qu'il est cet être humain-là. Et quand on a compris cet équilibre-là, on vit une relation saine avec l'autre. Parce que je vous le dis, et je le vois moi dans énormément de situations, à chaque fois le besoin de contrôler, en pensant que c'est une façon de poser ses limites. Ça n'a rien à voir. Quand je pose mes limites, je ne demande pas à l'autre d'avoir un certain comportement, c'est à moi d'avoir le comportement adapté, si l'autre ne respecte pas mes limites. Si l'autre ne respecte pas les limites que j'ai posées, alors c'est moi qui change mon comportement, qui m'en vais, ou autre. Et en fait, comme on voudrait souvent que tout aille comme mon... on le souhaite, on force l'autre à être dans un comportement. Et c'est là où on s'y perd. Alors, je le dis souvent, dès que vous voulez essayer de changer le comportement de votre conjoint, ça ne marchera pas. J'ai eu récemment un dossier qui était très touchant sur une cliente pour laquelle son époux souffrait d'une maladie et qui essayait par tout moyen de faire changer cette situation. Et je lui disais, mais vous n'êtes pas aidant pour monsieur là. Tant que vous n'acceptez pas sa maladie, acceptez qu'il puisse rechuter aussi, vous ne pourrez pas l'aider et l'accompagner en fait. Et vous vous mettez dans une lutte qui va épuiser tout le monde en fait. Oui, mais ce n'était pas comme ça avant. Oui, je sais, effectivement, la vie est faite de mouvements. Mais de vouloir modifier une situation, généralement ne fait que l'aggraver. Je sais que je parle de notions qui sont complexes et bien sûr je pourrais en rediscuter, mais je trouve qu'on a quelque chose d'essentiel pour les bonnes relations. Et j'ai envie de dire que ce n'est pas que les relations amoureuses finalement, c'est même les relations amicales, les relations de travail. Au travail c'est très flagrant. Plutôt que de se plaindre d'un patron qui ne fonctionne pas comme on le souhaite, si effectivement la limite est franchie dans le respect de vous-même et autres, c'est d'être capable de dire je pose ma limite Soit je m'en vais, soit je me fais aider pour voir comment est-ce qu'on peut faire une rupture ou autre, mais je ne vais pas accepter des choses qui sont inacceptables. Et à l'intérieur du cadre, il y a des choses effectivement qui ne sont pas exactement comme je voudrais. Mais si je lutte contre, ça ne donnera rien. Donc, acceptons la situation, voyons comment nous, nous pouvons l'améliorer, plutôt que de lutter systématiquement contre les autres et de vouloir les faire changer. C'est une bataille qui mène à l'épuisement et qui mène à rien. Alors, souvent, on fait de la résistance. Moi, je le vois dans mon cabinet, quand je vais sur ce sujet-là, on me dit mais c'est comme si j'arrête de me battre Ce n'est pas arrêter de se battre, mais c'est se battre dans la bonne direction, en fait, avec ce qui est possible de faire. Quand on veut faire changer quelqu'un, quand on veut absolument modifier ses comportements, pour moi, c'est une lutte qui est inutile, qui est dangereuse. Et puis, quelque part, c'est de la manipulation. Parce que souvent, on vient dans le bureau de travail, c'est un manipulateur, c'est une manipulatrice. Mais il faut déjà se poser la question nous-mêmes. Est-ce que nous ne sommes pas un peu manipulateurs de vouloir absolument changer le comportement de l'autre ? Même si on nous dit, oui, mais c'est pour le bien de la famille. Je ne suis pas sûre que ce soit pour le bien de la famille, en fait, de vouloir changer et de contrôler les comportements des uns et des autres. Donc, pour résumer, il est essentiel... toujours, systématiquement, de poser ses limites, de dire ça, je l'accepte, ça, je ne l'accepte pas. Non, on ne parle pas de cette façon-là, on me respecte, on me parle correctement. Apprenez-le à vos enfants, ce qui veut dire que nous-mêmes, il faut leur parler correctement, il faut aussi nous-mêmes avoir le bon comportement avec nos enfants, mais de dire qu'il y a des limites, il y a des choses qu'on pose, auxquelles je n'accepterai pas qu'elles ne soient pas respectées. Si c'est des... Ces limites sont dépassées, il faut apprendre à en tirer les conséquences et aller jusqu'au bout. Et ne pas vouloir à tout prix faire changer l'autre, ça ne marchera pas. Quand on a posé ce cadre, à l'intérieur du cadre, acceptons notre conjoint, notre conjointe telle qu'elle est, avec ses défauts, ses qualités, aimons-les, ses qualités et ses défauts. Plus nous les aimons, plus nous les regardons avec tendresse, plus le couple peut s'épanouir. Plus on veut essayer de les changer et autres, et généralement... plus on abîme la relation. Cette notion de poser ses limites et de lâcher prise, c'est celle qui permet aussi d'éviter les violences conjugales. Parce que dans le cas extrême, c'est là où on arrive, à ces fameuses violences conjugales. Et je préfère moi toujours travailler avec les victimes dans cette direction-là, de leur apprendre à poser leurs limites. Et apprendre... à respecter les fameuses conséquences, en fait. Et je sais que c'est ce qui est le plus difficile. Mais c'est en renforçant chacun, chacune de nous sur ces points-là qu'on réussira à avoir des bonnes relations et on pourra limiter ces violences conjugales. J'espère que cet épisode vous a aidé. N'hésitez pas à me laisser un commentaire. Vous me trouverez sur tous les réseaux sociaux. J'ai un compte sur Instagram, Karine Deluca, avocat. avocat.carinedelucas.fr Je vous souhaite une bonne journée.

Description

Dans cet épisode, Karine explique l'importance et comment faire pour poser des limites.
A partir du moment où ces limites sont posées, il est essentiel de ne pas vouloir tout contrôler et de lâcher prise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Karine Deluca, je suis avocat spécialisé en droits de la famille et j'exerce ce métier depuis 22 ans. Je suis passionnée par mon métier et j'ai décidé par ce podcast de vous transmettre le maximum d'informations, que ce soit sur le plan juridique, mais également sur l'aspect psychologique de la séparation individuelle. Je vais m'efforcer d'être plus claire, transparente et honnête sur l'ensemble de ces points. Je vous dirai peut-être que votre avocat n'ose pas vous dire, en toute sincérité et toute franchise, sur ces différents aspects. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour, vous écoutez l'épisode n°66 de Parlons Divorce avec Karine. Pour cet épisode 66, j'ai envie de revenir sur une conférence à laquelle j'ai participé très récemment. La ville de Champagnole a eu, je trouve, une très belle idée. Elle a proposé d'organiser une journée sur le droit des femmes. Et à cette occasion, elle a proposé à différents intervenants de venir parler du sujet qu'ils connaissaient. Donc lors de cette journée, on a eu plusieurs ateliers. On a eu une diététicienne qui est venue nous parler de notre corps, qui est venue nous dire... L'importance de faire attention au régime, qui était souvent plutôt sourde, de venir abîmer notre corps qu'autre chose. Donc elle nous a amené à une réflexion autour des régimes, etc. On a eu une sophrologue également qui est venue pour nous apprendre l'importance de la respiration, de poser. Une autre femme est venue nous parler du mouvement, l'importance de bouger. Je ne sais pas si vous pouvez vous raccrocher à un des anciens podcasts que je vous avais fait. C'était intéressant pour moi parce que ça regroupait quelque part un petit peu les choses pour lesquelles je suis convaincue. Je vous ai souvent parlé qu'il faut protéger notre sommeil, notre alimentation et notre mouvement. Donc on était vraiment dans des sujets qui raccrochent par rapport à ce dont je suis convaincue. On a eu également une intervenante du CIDF, une association qui s'occupe des femmes qui sont en difficulté, victimes souvent de violences conjugales et qui permettent de les accompagner pour leur trouver un logement et les aider. Donc cette intervention était importante. Et puis la journée était clôturée par un spectacle de Virginie Gouin qui aborde justement le problème de l'acceptation de notre corps, des régimes et de l'importance de ces nids. Et donc à cette occasion, on m'a également demandé de participer à un atelier et le sujet pour lequel j'intervenais était poser ses limites et lâcher prise. Et je me suis passé l'occasion de... de vous parler dans ce podcast du sujet que j'ai abordé, qui me semble moi essentiel pour une relation de couple épanouie, pour le respect de soi-même et pour le mieux vivre ensemble tout simplement. Ce sujet donc c'était apprendre à poser ses limites et lâcher prise. Alors, on peut peut-être y voir quelque chose de contradictoire dans le fait de poser ses limites. On voit une forme de rigidité dans le fait de dire je pose mes limites. Et de l'autre côté, le lâcher prise, lâcher prise qui est la sensation de laisser les choses aller. Donc, ça paraît un petit peu compliqué, mais vous allez voir, je vais vous expliquer pourquoi ces deux notions. ensemble sont importantes et qu'elles ne sont pas contradictoires. C'est ça qui est important et je crois que c'est pour ça qu'on est tous perdus un petit peu dans la relation à l'autre, c'est qu'on se mélange entre poser des limites trop fermement ou en les posant mal et en n'étant pas capable de lâcher prise sur les sujets où il faut lâcher prise. Alors, tout d'abord, poser ses limites, ça veut dire quoi ? Poser ses limites, c'est avoir conscience déjà. que l'autre ne peut pas tout faire, tout dire à votre encontre. Il y a des comportements qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements que vous ne devez jamais accepter. Personne ne doit évidemment commettre des violences physiques sur vous. Personne, jamais. Il n'y a aucune tolérance aux violences physiques. Sur les violences psychologiques, c'est toujours plus compliqué parce qu'on a du mal à savoir où poser la limite. Et je crois qu'on a chacun aussi un degré de tolérance aux choses, mais il est important que vous puissiez dire, cette ligne-là, on ne la franchit pas. Jamais on ne me parle mal. Je sais qu'au niveau de mes propres limites, le fait d'avoir un cri, de parler en s'énervant et autres, c'est quelque chose que je ne peux pas accepter. Donc à un moment donné, on dit à l'autre, mais non, ça, j'accepte pas. On parlera quand on sera calme, on se parlera différemment. Mais en tout cas, il y a des choses que j'accepte pas. Poser ses limites, c'est pouvoir dire, voilà, ça c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et je le dis à l'autre, à partir du moment où cette ligne-là est dépassée, il y a des conséquences. Et je crois que c'est ce qui est le plus difficile dans poser ses limites. Souvent, poser ses limites, on sait le faire, on sait dire ce qu'on ne tolère pas, ce qu'on n'accepte pas. Mais ce qu'on ne sait pas faire, c'est aller jusqu'au bout des conséquences du fait que quelqu'un... qui dépassent les limites. Je vais prendre un exemple plus simple, un exemple un peu facile. Vous êtes invité à un repas de famille et il y a par moment un sujet qui vient vous déranger, on vient vous embêter avec un sujet. J'avais l'exemple la dernière fois, c'était une femme en l'humain des jours, mais pourquoi elle n'a pas d'enfant, etc. Elle sait que c'est un sujet qui était difficile pour elle et à plusieurs reprises, elle avait dit écoutez, je vous demande de me respecter, de ne plus aborder à chaque fois ce sujet sur pourquoi je n'ai pas d'enfant et pourquoi je n'en veux pas, etc. C'est un sujet que je ne veux plus avoir à discuter et je vous remercie de respecter ça, de ne plus aborder à nouveau ce sujet. Quand vous posez cette limite, de dire voilà, ce sujet-là, je vous remercie de ne pas l'aborder il faut aussi être capable de tirer une conséquence si le sujet est abordé. et de pouvoir dire, si vous me requestionnez sur ce sujet-là, je serai obligée de quitter le repas et je m'en irai. Et c'est ça qu'il faut tenir, parce que souvent c'est compliqué, on pose sa limite, mais on a du mal à aller jusqu'au bout et de dire, mais moi j'avais prévenu et ce sujet-là est trop douloureux, donc je me respecte, donc je m'en vais. Et je quitte ce repas. Ça, on n'arrive encore à le comprendre, quand c'est dans le couple, c'est plus compliqué. Parce qu'on se dit, ça veut dire peut-être se séparer si la limite est dépassée. Et oui, effectivement, quand la limite est dépassée, il faut savoir en tirer les conséquences. Alors, il peut y avoir des étapes avant cela. On peut dire, voilà, moi aujourd'hui, c'est quelque chose que je ne tolère pas. Et soit on est capable de se remettre en question immédiatement sur ce sujet, se faire aider par un thérapeute de couple ou autre. Donc moi, je suis obligée de partir. Parce que là, ça dépasse ce que je peux, moi, accepter. Et poser ses limites, j'insiste, c'est important de le faire, mais ce qui est le plus important, c'est d'être capable d'aller jusqu'au bout des conséquences de cette limite. C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a ni limite de poser, si elle est franchie, il y a des conséquences à ça. Et c'est là où l'être humain, comme il a peur souvent, en fait, il pose sa limite. Elle est franchie, mais pour autant, il n'agira pas. Alors, il va crier, il va s'énerver derrière, mais il n'en fera rien de plus. Donc, il perd en crédibilité. Donc, finalement, l'autre se dit, en face, ce n'est pas vraiment des limites posées. Je peux continuer d'agir de la sorte, puisque de toute façon, il n'y a pas de conséquences à cette position. Donc, généralement, les mauvais comportements se poursuivent. Donc, poser ses limites, c'est indispensable, c'est le respect de soi. C'est même à des enfants de pouvoir le dire dans leur relation avec leur copain. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Il y a des comportements de ses amis qu'on ne peut pas accepter. Il faut pouvoir le dire en avoir conscience et d'être capable de tirer des conséquences d'un comportement qui n'est pas acceptable pour vous. De pouvoir dire non, ça, ce n'est pas possible. Donc, il y a des conséquences à ça. Et de réussir à pouvoir aller jusqu'au bout et de pouvoir tirer la conséquence d'une personne qui n'a pas respecté. les limites que vous aviez posées. Sans ça, vous ne vous respectez pas. Sans ça, vous envoyez comme message aux autres que finalement, vos besoins, vous, vous n'êtes pas si importante que ça et qu'on peut piétiner finalement vos limites. Donc vraiment important. Alors je sais que ce n'est pas facile, mais c'est essentiel en fait. C'est essentiel parce qu'on parle de vous, c'est essentiel parce qu'on parle de votre personne et du respect qu'on doit avoir vis-à-vis de vous. Donc, on est obligé, même si c'est difficile, on a le droit de le dire. Ça me fait de la peine parce que j'aimerais que ce soit différemment. Mais si toi, tu ne peux pas te comporter de telle sorte, je dois poser ma limite et je dois m'en aller. Je dois prendre des dispositions pour ça parce que ce n'est pas acceptable. Alors, vous allez me dire, dans tout ça, que va venir faire le lâcher prise là au milieu ? En fait, j'ai envie de dire, c'était une personne qui était à la conférence qui m'a dit, en résumé, je trouvais que c'était un bon résumé, en me disant, bon, alors en fait, finalement, il faut poser un cadre. Ce cadre-là, il faut poser une limite claire, mais à l'intérieur du cadre, il faut être souple. C'était assez bien résumé, finalement. Dire qu'il y a un cadre qui est posé, et à l'intérieur de ce cadre-là, à l'intérieur, lorsque la limite n'est pas franchie quelque part dans le quotidien, dans notre vie avec l'autre, c'est là qu'il faut savoir lâcher prise. Alors, le terme lâcher prise, j'ai souvent eu un petit peu des soucis avec ça, parce que je trouve qu'il ne veut pas dire grand-chose. On l'entend un petit peu à toutes les sauces, vous le voyez dans pas mal de magazines féminins, il faut lâcher prise, il faut lâcher prise. Le problème, c'est quand on nous le dit de cette façon-là, il faut lâcher prise, on se dit, oui, c'est bien gentil, il faut lâcher prise, mais je n'y arrive pas. Et en plus, finalement, je suis une mauvaise personne parce que je n'arrive pas à lâcher prise. On voit bien qu'on a du mal à lâcher prise et on se culpabilise encore plus parce qu'on n'y arrive pas. Alors, plutôt que de se flageller sur et puis essayer de s'obliger à dire, il faut que je lâche prise. Le mieux, quelque part, c'est de comprendre pourquoi on ne lâche pas prise, pour peut-être après réussir à le faire. En fait, il faut comprendre que votre cerveau a un besoin de contrôler les situations. Il a le besoin de contrôler les situations parce qu'il a peur. Il a peur de l'incertitude. J'en ferai d'ailleurs un post-cadre dédié à ce sujet-là, sur l'incertitude. Il a peur de l'inconnu. Donc, comme votre cerveau a la peur de l'inconnu, il va se dire, si je contrôle à peu près la situation, je vais éviter le risque de changement. Et donc, pas de changement. Pas de peur, tout va bien, je reste dans mon petit monde classique. Donc votre cerveau va se dire que finalement, si on contrôle un peu la situation, on va éviter la peur. Mais c'est une fausse croyance. Vous ne contrôlez rien et vous ne pouvez absolument pas gérer l'avenir. Donc en fait, le fait de ne pas réussir à lâcher prise, c'est juste de prendre conscience. que nous avons souvent peu peur de l'avenir. Nous avons souvent peur de ce qui peut se passer, donc comme nous voulons éviter le changement, on essaie de faire que rien ne bouge. Donc on se met dans une position où on ne lâche pas prise, on se fige en fait, on veut qu'absolument les choses se déroulent comme on le souhaiterait. Et en fait, en étant dans cette attitude-là, on a une attitude qui finalement nous verrouille, nous crispe et ne permet pas. à la relation, de se dérouler dans de bonnes conditions. C'est dans ces moments-là, finalement, qu'on veut exercer un contrôle sur l'autre. Et à ce moment-là, on se dit, il faut que l'autre fonctionne comme je souhaite qu'il fonctionne, pour que les choses se déroulent bien. Et c'est là où on rentre dans quelque chose qui va être terrible, et qui va bousiller la relation avec l'autre. À partir du moment où je cherche à contrôler mon conjoint, à partir du moment où je cherche à contrôler ses faits et gestes, je ne peux plus être dans une relation d'amour. Et ça, il faut vraiment bien l'entendre. Le contrôle, ce n'est pas de l'amour. Et je vais même aller plus loin, c'est l'inverse. Quand on aime quelqu'un, on ne cherche pas à le contrôler. On ne cherche pas à ce qu'il agisse comme vous, vous souhaiteriez qu'il agisse. Parce que c'est du contrôle et ce n'est plus de l'amour. Et c'est en ça qu'on a des relations amoureuses qui se détériorent. C'est comme on a tellement peur du changement, comme on a peut-être peur que l'autre nous quitte. On va vouloir mettre en place un fonctionnement et demander à l'autre d'agir comme nous ça nous conviendrait qu'il agisse. Et à partir de là, quand on essaie de demander à l'autre qu'il agisse comme on voudrait qu'il se comporte, on est dans le contrôle et l'autre va avoir un effet de son avis, il va s'éloigner en fait. Essayez de mettre quelqu'un... sous cage, alors je mets sous cage c'est un peu fort, mais quelque part en voulant le contrôler, lui va vouloir s'enfuir, on devrait aller faire l'effet inverse. Et c'est la raison pour laquelle la relation avec l'autre c'est un subtil équilibre entre poser ses limites, comme on l'a expliqué au départ, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas négociables, il y a des droits, ce que j'appelle fondamentaux, où on doit vouloir les respecter, à partir du moment où ces droits sont respectés, à l'intérieur du cadre. Laissons être les êtres humains tels qu'ils sont. Laissons être avec leurs défauts et leurs qualités. Et ne pas chercher à les contrôler, on risque cette fois-ci d'abîmer la relation. Et ces deux notions, elles sont super importantes et je pense qu'on s'est complètement mélangé. Et c'est pour ça que dans des relations, parfois, les couples sont perdus. Parce qu'ils ne savent plus s'ils sont en train de poser des limites ou être dans le contrôle. Et c'est cet équilibre subjectif qu'il va falloir réfléchir et discuter avec l'autre. Parce que je pense que la limite, elle n'est pas simple. Certains disent, mais non, je ne suis pas en train de contrôler, je pose mes limites. Poser ses limites, on doit le dire une fois. Et on n'a pas besoin d'agir sur l'autre, le comportement, ce sera à vous de l'avoir. Si l'autre franchit vos limites, à vous de vous en éloigner, à vous de prendre des dispositions, mais c'est à vous de prendre des dispositions. Je ne demande pas à l'autre de changer, en fait. Et on arrive à une notion sur laquelle on a déjà travaillé, c'est l'acceptation. Dans tout ça, finalement, le mot d'ordre, ça va être accepter la situation telle qu'elle se présente. C'est-à-dire, j'accepte que l'autre ait tel comportement, soit j'en tire des conséquences parce que ça dépasse ma limite, et auquel cas j'accepte de devoir partir parce qu'on a franchi ma limite et je ne cherche pas à changer l'autre, je ne cherche pas à faire qu'il soit différent, il sera tel qu'il est. Et s'il n'a pas franchi la limite, je n'ai pas à le contrôler, donc j'accepte tel qu'il est avec ses petits défauts qui font aussi qu'il est cet être humain-là. Et quand on a compris cet équilibre-là, on vit une relation saine avec l'autre. Parce que je vous le dis, et je le vois moi dans énormément de situations, à chaque fois le besoin de contrôler, en pensant que c'est une façon de poser ses limites. Ça n'a rien à voir. Quand je pose mes limites, je ne demande pas à l'autre d'avoir un certain comportement, c'est à moi d'avoir le comportement adapté, si l'autre ne respecte pas mes limites. Si l'autre ne respecte pas les limites que j'ai posées, alors c'est moi qui change mon comportement, qui m'en vais, ou autre. Et en fait, comme on voudrait souvent que tout aille comme mon... on le souhaite, on force l'autre à être dans un comportement. Et c'est là où on s'y perd. Alors, je le dis souvent, dès que vous voulez essayer de changer le comportement de votre conjoint, ça ne marchera pas. J'ai eu récemment un dossier qui était très touchant sur une cliente pour laquelle son époux souffrait d'une maladie et qui essayait par tout moyen de faire changer cette situation. Et je lui disais, mais vous n'êtes pas aidant pour monsieur là. Tant que vous n'acceptez pas sa maladie, acceptez qu'il puisse rechuter aussi, vous ne pourrez pas l'aider et l'accompagner en fait. Et vous vous mettez dans une lutte qui va épuiser tout le monde en fait. Oui, mais ce n'était pas comme ça avant. Oui, je sais, effectivement, la vie est faite de mouvements. Mais de vouloir modifier une situation, généralement ne fait que l'aggraver. Je sais que je parle de notions qui sont complexes et bien sûr je pourrais en rediscuter, mais je trouve qu'on a quelque chose d'essentiel pour les bonnes relations. Et j'ai envie de dire que ce n'est pas que les relations amoureuses finalement, c'est même les relations amicales, les relations de travail. Au travail c'est très flagrant. Plutôt que de se plaindre d'un patron qui ne fonctionne pas comme on le souhaite, si effectivement la limite est franchie dans le respect de vous-même et autres, c'est d'être capable de dire je pose ma limite Soit je m'en vais, soit je me fais aider pour voir comment est-ce qu'on peut faire une rupture ou autre, mais je ne vais pas accepter des choses qui sont inacceptables. Et à l'intérieur du cadre, il y a des choses effectivement qui ne sont pas exactement comme je voudrais. Mais si je lutte contre, ça ne donnera rien. Donc, acceptons la situation, voyons comment nous, nous pouvons l'améliorer, plutôt que de lutter systématiquement contre les autres et de vouloir les faire changer. C'est une bataille qui mène à l'épuisement et qui mène à rien. Alors, souvent, on fait de la résistance. Moi, je le vois dans mon cabinet, quand je vais sur ce sujet-là, on me dit mais c'est comme si j'arrête de me battre Ce n'est pas arrêter de se battre, mais c'est se battre dans la bonne direction, en fait, avec ce qui est possible de faire. Quand on veut faire changer quelqu'un, quand on veut absolument modifier ses comportements, pour moi, c'est une lutte qui est inutile, qui est dangereuse. Et puis, quelque part, c'est de la manipulation. Parce que souvent, on vient dans le bureau de travail, c'est un manipulateur, c'est une manipulatrice. Mais il faut déjà se poser la question nous-mêmes. Est-ce que nous ne sommes pas un peu manipulateurs de vouloir absolument changer le comportement de l'autre ? Même si on nous dit, oui, mais c'est pour le bien de la famille. Je ne suis pas sûre que ce soit pour le bien de la famille, en fait, de vouloir changer et de contrôler les comportements des uns et des autres. Donc, pour résumer, il est essentiel... toujours, systématiquement, de poser ses limites, de dire ça, je l'accepte, ça, je ne l'accepte pas. Non, on ne parle pas de cette façon-là, on me respecte, on me parle correctement. Apprenez-le à vos enfants, ce qui veut dire que nous-mêmes, il faut leur parler correctement, il faut aussi nous-mêmes avoir le bon comportement avec nos enfants, mais de dire qu'il y a des limites, il y a des choses qu'on pose, auxquelles je n'accepterai pas qu'elles ne soient pas respectées. Si c'est des... Ces limites sont dépassées, il faut apprendre à en tirer les conséquences et aller jusqu'au bout. Et ne pas vouloir à tout prix faire changer l'autre, ça ne marchera pas. Quand on a posé ce cadre, à l'intérieur du cadre, acceptons notre conjoint, notre conjointe telle qu'elle est, avec ses défauts, ses qualités, aimons-les, ses qualités et ses défauts. Plus nous les aimons, plus nous les regardons avec tendresse, plus le couple peut s'épanouir. Plus on veut essayer de les changer et autres, et généralement... plus on abîme la relation. Cette notion de poser ses limites et de lâcher prise, c'est celle qui permet aussi d'éviter les violences conjugales. Parce que dans le cas extrême, c'est là où on arrive, à ces fameuses violences conjugales. Et je préfère moi toujours travailler avec les victimes dans cette direction-là, de leur apprendre à poser leurs limites. Et apprendre... à respecter les fameuses conséquences, en fait. Et je sais que c'est ce qui est le plus difficile. Mais c'est en renforçant chacun, chacune de nous sur ces points-là qu'on réussira à avoir des bonnes relations et on pourra limiter ces violences conjugales. J'espère que cet épisode vous a aidé. N'hésitez pas à me laisser un commentaire. Vous me trouverez sur tous les réseaux sociaux. J'ai un compte sur Instagram, Karine Deluca, avocat. avocat.carinedelucas.fr Je vous souhaite une bonne journée.

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