- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Parlons Onco, le podcast qui donne de la voix aux professionnels de santé, aux patients, et à toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre la réalité du cancer. Aujourd'hui, on aborde un sujet fondamental, l'activité physique pendant et après un cancer. Souvent négligée, parfois redoutée, elle est pourtant aujourd'hui reconnue comme un véritable traitement de support, au même titre que la nutrition ou le soutien psychologique. Bougez même un peu ! Ce n'est pas seulement préserver sa condition physique, c'est aussi améliorer sa qualité de vie, réduire les effets secondaires des traitements et parfois même diminuer les risques de rechute. Alors comment s'y mettre ? Quoi privilégier ? Quel rythme ? Quelles limites respecter ?
- Speaker #1
Pour en discuter, nous avons la chance d'accueillir Isabelle Favre, qui est physiothérapeute spécialisée, qui va nous partager son expérience, ses conseils et surtout démystifier tout ça avec des simples mots. Alors bienvenue Isabelle. Bonjour. Et merci à toi de te montrer présente aujourd'hui. Donc, pour rappel, Isabelle travaille à la Ligue depuis un petit moment déjà. Et puis, du coup, on s'était dit que c'était bien de te recevoir parce que tu es beaucoup appréciée aussi des gens. Tu as toujours beaucoup de monde, mais surtout, tu es investie dans ton travail. Et bon, on va commencer les questions. Est-ce que tu pourrais... Toi, comme ça, nous racontez un petit peu ton parcours et pourquoi tu t'es intéressée à l'activité physique dans le cadre du cancer ?
- Speaker #2
Alors, donc moi j'ai une formation au départ de physiothérapeute. J'ai travaillé plusieurs années comme physiothérapeute. Et ensuite, j'ai progressivement réduit mon temps de travail au cours des naissances des enfants. J'ai arrêté plusieurs années de travailler pour pouvoir m'occuper de mes enfants. C'était des magnifiques années aussi. Et puis progressivement, j'ai voulu recommencer à travailler. Mais voilà, donc j'ai un peu cherché, j'ai regardé ce qui se trouvait. Et c'était très important pour moi de pouvoir offrir du temps, d'avoir le sentiment que je puisse être utile pour des personnes qui traversent des moments difficiles. Et puis, je suis arrivée à la Ligue contre le cancer. En fait, d'abord, je suis arrivée pour les accompagnements. Et puis, c'est dans ce cadre-là qu'on m'a dit qu'on cherchait une physiothérapie pour une physiothérapeute pour compléter les cours. Donc, c'est comme ça que j'ai commencé. Et pour moi, vraiment, ça correspond tout à fait à ce que, à cette période, j'avais envie de donner. C'est donner du temps parce que j'avais la chance d'en avoir et pouvoir... donner ses cours de gym, mais aussi d'être à l'écoute, de prendre du temps. Il y a tout cet ensemble-là qui m'a plu.
- Speaker #1
Je ne suis pas très étonnée. En plus, tu as une sensibilité, tu t'investis beaucoup. C'est quelque chose que nous, on remarque. Tu l'exprimes. C'est bien aussi de le dire. Isabelle est quelqu'un d'investi. Pour toi, quand on parle, par exemple, je ne sais pas, je suis une personne lambda. Quand on parle activité physique et cancer, selon toi, on pense à quoi concrètement ? C'est quoi l'idée générale ?
- Speaker #2
Donc une personne lambda, activité physique, cancer. Pour moi, j'ai presque un peu peur qu'il y ait un mélange parce qu'on parle à longueur de journée, qu'il faut bouger, qu'il faut bouger. et c'est sûr, je le recommande à 200%. Ensuite, je me dis, ben voilà, quand on est touché par le cancer, ça prend une autre dimension. D'abord, dire à quelqu'un qui est malade, qui subit les traitements, il faut bouger, c'est une autre connotation. Par contre, c'est tout aussi important. Donc, je ne voudrais juste pas qu'il y ait de confusion entre bouger, bouger et bouger, bouger dans le cadre du cancer, qui est très recommandé. Mais évidemment, il faut vraiment que les personnes puissent aller à leur rythme progressivement et avoir du plaisir.
- Speaker #1
Oui, puis toi, ça te demande aussi d'avoir, même si tu fais des activités en groupe, d'avoir un regard un peu individualisé sur les situations. Parce que tu vas devoir, je présume, adapter ta physiothérapie en fonction des profils des personnes que tu as. parce que tous les cancers vont parfois... Parfois certains cancers vont limiter les mouvements, d'autres non. Je pense notamment au cancer du sein, post-opération, enfin...
- Speaker #2
Oui, alors tout à fait, il y a un regard, j'essaye de porter un regard individuel à chacun en fonction de ce qu'il a. C'est la raison pour laquelle quand quelqu'un s'inscrit au cours, j'ai toujours un premier contact individuel, téléphonique avec, pour avoir un tout petit peu l'histoire de la maladie, comment la personne voit l'activité physique, quelles sont ses limites pour que je puisse justement avoir un regard. Ça reste des cours de gym, donc ce n'est pas individuel. Par contre, il y a un regard... pour chacun et chacun doit vraiment aller à son rythme. Ça, c'est la clé du cours. C'est que chacun va à son rythme en fonction de ses capacités, sans se comparer aux autres. Pour avoir un objectif, c'est se faire du bien.
- Speaker #1
Oui, je crois que c'est important aussi, ce que tu dis, dans l'aspect de groupe, de ne pas se comparer parce que je présume qu'il y a des personnes qui vont avoir plus de facilité que d'autres et puis si on n'est pas... attentif aussi. On ne dit pas aux gens « Vous êtes ce que vous êtes et vous vivez vos difficultés. » Peut-être que les gens peuvent se sentir diminués parfois. Oui,
- Speaker #2
tout à fait. Mais selon les phases du traitement.
- Speaker #0
On a une petite coupure téléphone. C'est OK. On reprend. Tu disais que chaque patient à son rythme ne doit pas se comparer. C'est bien ça, chaque personne. Le plus important pour toi, c'est qu'il y ait du mouvement. Si j'ai bien compris, si je résume. Et la suite.
- Speaker #2
Je suis un peu perdue. L'idée, c'est que justement, chacun va à son rythme. Parce que même pendant les traitements, il y a des jours où on se sent mieux, des jours moins bien. Donc, il y a un jour où on pourra faire ça, et l'autre jour, un peu plus, un peu moins. Mais d'adapter, oui.
- Speaker #0
Et maintenant que tu dis ça, ça me fait penser qu'il y a eu pas mal de croyances. Alors qu'on sait depuis longtemps qu'il faut idéalement, en tout cas, essayer d'avoir un peu d'activité physique, même pendant les traitements, avant, évidemment, pendant et après. Mais on peut aussi imaginer que souvent, il faut se reposer. Est-ce que, enfin, c'est assez paradoxal du coup, parce qu'on dit aux personnes, il faut vous reposer, mais en même temps, il faut bouger. Comment, toi, tu t'expliques ce phénomène ? Et puis surtout, comment est-ce qu'on peut expliquer aux personnes que c'est un peu les deux, en fait, peut-être ?
- Speaker #2
Alors, c'est un peu les deux. Ce que je pense, c'est qu'en fait, la fatigue liée au traitement, liée à la maladie, c'est une fatigue qui est différente de la fatigue d'une activité physique adaptée. D'ailleurs, on dit souvent que c'est une fatigue, la fatigue des traitements et de la maladie. On a beau se reposer, on en ressort tout aussi fatigué. On traîne une fatigue. Je trouve que cette expression est assez juste. On traîne une fatigue. Et puis, la fatigue avec une activité physique adaptée, c'est une saine fatigue. Quand on se repose après le cours, on sent qu'on a un peu récupéré. Voilà, c'est un peu la différence. Mais il ne faut pas non plus exagérer, parce que ça, ça va à l'encontre si on va au-delà de ses forces et de ses capacités.
- Speaker #0
En fait, c'est contre-productif, tu as raison. Et puis c'est vrai qu'on ne rappellera jamais assez, mais la fatigue, c'est un effet secondaire des traitements. Ce n'est pas la personne qui n'a pas eu de mauvaise volonté ou qui ne serait peut-être pas assez motivée, mais c'est les traitements qui provoquent cette fatigue. Donc, entre guillemets, on ne peut pas l'éviter forcément. Et puis, il y a des moments, comme tu l'as très bien dit, On est plus en forme que d'autres. Et c'est ces moments-là peut-être où il faut investir, justement, essayer d'investir, mais sans trop forcer.
- Speaker #2
Oui. Et puis, c'est vrai que c'est les traitements qui induisent cette fatigue. Puis après, c'est vite un cercle vicieux. Je suis fatiguée, je fais de moins en moins, de moins en moins, de moins en moins. Et puis ensuite, on perd de la force, on perd de la souplesse, on a de moins en moins envie de faire. Et là, vraiment, après, ça peut être une très mauvaise spirale. Donc, si on arrive à aller un peu à l'encontre. Je pense que c'est vraiment important.
- Speaker #1
Oui, et c'est un vrai travail de sensibilisation et de prévention qu'on donne aux gens pendant cette écoute. C'est que les études prouvent que l'activité physique réduit les effets secondaires des traitements. Et que ce soit avant, pendant ou après, pour du renforcement musculaire, pour un peu... Se remettre en mouvement, la verticalité aussi, c'est très important. L'humain est fait de mouvement et de verticalité. Et je pense que l'activité physique doit avoir une partie presque primordiale au sein d'un traitement, d'un parcours de soins d'un patient en tout cas, à mon sens et au sens de...
- Speaker #2
Moi, j'ai lu quelque part, l'activité physique fait partie du traitement. Je crois que c'est juste pour, en fait... pour lutter contre les effets secondaires du traitement. Je trouve que c'est assez juste. D'ailleurs, j'avais questionné un groupe de patients trois mois après l'activité physique, juste pour savoir subjectivement quels avaient été leurs effets. Et j'avoue qu'ils ont tous subjectivement, ils ont dit non, ça m'a aidé pour la force, pour la vie quotidienne, pour me sentir mieux, le côté social. Donc il en est ressorti des éléments positifs. Ce qui est important.
- Speaker #1
Ce qui est primordial et puis je trouve ça intéressant justement que tu aies fait cette évaluation parce que du coup ça donne une vraie idée. Et je me dis là comme ça spontanément. Imagine, je suis quelqu'un qui vient te rencontrer, je suis extrêmement fatiguée, mon oncologue me dit il faut faire de l'activité physique, je viens un peu à reculons te voir. Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil simple en fait pour motiver et puis pour aussi pour redémarrer une activité ? Qu'est-ce que tu me dirais ?
- Speaker #2
Alors, moi je pense que je dirais déjà... que, ben oui, l'activité physique peut faire du bien, fait du bien, que si elle vient un peu à reculons, il faut qu'elle aille progressivement, donc qu'elle vienne à une première leçon, qu'elle regarde, qu'elle fasse peut-être un moment, comme elle le sent, mais qu'elle puisse déjà s'imprégner un tout petit peu de ce moment de gym de groupe pour percevoir comment ça se passe, si ça la motive, si ça la motive pas du tout. Et puis, j'ai bon espoir. que ça lui fera un petit peu envie, qu'elle pourrait échanger avec les autres participants aussi. Ensuite, l'activité physique, oui, c'est important, mais c'est aussi justement le fait de bouger. Donc la personne peut aussi commencer, si elle se sent vraiment trop fatiguée pour venir au cours, marcher tous les jours 10 minutes, 12 minutes, 15 minutes, faire un escalier, un peu plus. Elle peut aussi commencer elle-même par des petits programmes, mais des fois, le fait d'être en groupe, ça aide.
- Speaker #1
Oui, la notion de groupe est importante. En tout cas, les gens qui font des activités de groupe au sein de la Ligue le disent, qui se sentent aussi portés par des fois l'énergie des autres. Quand on n'a soi-même pas très envie d'avoir des personnes autour qui disent « Non, on est avec toi, allez, on fait un petit effort » , je pense que c'est bien aussi de le soulever. Tu voulais poser une question ?
- Speaker #0
Bon, écoute, moi, après, c'était... Alors là, on parlait du pendant. Et de toute façon, je pense que toi, Aurélie, c'est pareil. Mais moi, c'est vrai que sur le terrain, comme Isabelle, j'ai constaté que les personnes qui arrivaient à faire une activité physique, mais pareil, c'est un mot valise, ne serait-ce qu'à les marcher de plus en plus ou marcher, prendre les escaliers. Il me semble que moi, en tout cas, sur le terrain, je trouve que c'est ceux qui, du coup, supportaient le mieux les traitements. Après, chaque patient est différent, chaque traitement est différent, bien sûr. Mais j'ai quand même eu cette impression-là que... qu'ils étaient moins fatigués, qu'ils avaient moins d'effets secondaires aussi. Toi aussi pareil Aurélie ?
- Speaker #1
Oui, moins d'effets secondaires c'est certain. Après j'aimerais juste faire une petite interlude pour tous les patients qui nous écouteraient là, qui sont chez eux et qui sont extrêmement fatigués et incapables de bouger. Il y a des moments pour tout aussi et il y a des situations particulières pour lesquelles il ne faut pas se culpabiliser de ne pas pouvoir faire les choses. Là on est en train de parler de... de prise de conscience et en tout cas d'un dynamisme à avoir, mais des fois c'est pas possible et il faut pas se culpabiliser de pas pouvoir faire non plus.
- Speaker #2
Je suis tout à fait d'accord, c'est très important de le dire aussi, d'autant plus qu'on entend à longueur de journée il faut bouger, il faut bouger, donc ça devient presque aussi culpabilisant.
- Speaker #0
Tout à fait, puis on n'est pas à votre place en haut de la de ça, donc on respecte totalement ça aussi. Et alors moi, ce qu'on voulait aborder avec toi, Isabelle, aussi, parce que là, on a fait un petit peu, du coup, on a parlé du début, on a fait du parcours pendant les traitements. Et on voulait voir avec toi aussi, après les traitements, est-ce que vers la fin des traitements, alors que maintenant, des fois, c'est de plus en plus long, il y a aussi des traitements d'entretien, mais est-ce qu'après, une fois les traitements terminés, alors question un peu bateau, mais pourquoi c'est important de continuer ou de reprendre une activité physique pour toi ?
- Speaker #2
Parce que de... De tous points de vue, c'est bon de continuer à bouger. On dit que c'est aussi une prévention, l'activité physique, donc prévention avant contre les rechutes. Donc ça vaut la peine de continuer. Et oui, c'est vraiment cet aspect global que même après, contre les récidives ou pour continuer à se sentir mieux, c'est important de continuer à bouger. Mais bouger de nouveau après, il faut trouver ce qui nous plaît. Ce n'est pas nécessairement la gym. La gym aide à se remettre en forme. Mais après, ça peut être le vélo, ça peut être la marche, ça peut être le jardinage. Ça peut être, mais être actif au quotidien. Je pense que c'est aussi ça.
- Speaker #1
Oui. Je pense que tu as raison. Et puis, c'est vrai qu'en plus, il y a des limites en fonction des cancers. On en parlait tout à l'heure, mais par exemple, quelqu'un qui a eu une lourde chirurgie au niveau abdominal, peut-être ne va pas apporter de grosses choses pour aller faire de la musculation. Il faut adapter l'activité physique aussi, mais c'est vrai que ça reste de toute façon important pour chacun. Et comme tu le dis très bien, dans le cas d'une réunition, notamment, l'idée, c'est aussi de... de ne pas avoir de récidive. Et les études montrent qu'une activité physique quotidienne limite ce risque de rechute. Donc, je pense que c'est tout à fait important. On va parler d'un point de vue un peu plus émotionnel maintenant. Mais est-ce que toi, tu te souviens d'une histoire ou d'un patient qui t'a particulièrement marqué en lien avec cette activité physique ? Quelque chose qui t'a touché ?
- Speaker #2
Une personne en particulier ne me vient pas à l'esprit, mais je dirais chaque personne qui vient me touche parce qu'elles arrivent avec leur histoire. Même sans échanger de choses personnelles, je trouve que c'est un moment où il y a une proximité, on partage un moment ensemble. Moi, je suis toujours très émue de pouvoir partager ce moment, espérer le rapport. un moment qui leur fasse du bien. J'ai l'impression de sentir qu'elles ont eu un moment, qu'elles ont apprécié, qui leur ont fait du bien. Donc chaque histoire me touche tant que je vois que la personne semble contente. Après c'est vrai qu'il y en a certaines qui sont venues, que j'ai pas revues, qui ont disparu. Et bien c'est comme ça, chacun est libre dans son chemin, dans son parcours.
- Speaker #1
Je ne suis pas très étonnée que tu ne détermines pas une personne en particulier. Je crois que je n'aurais pas pu non plus. Aux gens qui nous écoutent, aux patients notamment qui nous écoutent, si tu avais un message à faire passer, lequel ce serait ? S'il devait retenir quelque chose d'important, d'impactant sur l'activité physique, sur... Une ouverture sur une amélioration ?
- Speaker #2
Je ne comprends pas très bien ta question.
- Speaker #1
Par exemple, je suis chez moi, sur mon canapé, j'ai écouté ce podcast, mais j'ai un chemo brain, donc j'ai des difficultés aussi à retenir les informations. Et toi, tu veux que cette personne intègre une information importante et quelque chose de motivant pour la suite. Qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Speaker #2
Alors moi je dirais surtout que je... Je trouve qu'il faut que les personnes puissent trouver réponse à leurs questions. Donc, ils n'hésitent pas à contacter la Ligue. Ils peuvent très bien, la Ligue peut aussi très bien transmettre mes coordonnées si elles ont des questions précises. Mais pour que, justement, il n'y ait pas de doute qui subsiste ou si elles veulent assister à une leçon. En tout cas, voilà, je ne veux pas qu'il y ait de doute qui subsiste. Donc, je pense que, enfin, moi, je suis disponible s'il y a des questions. Mais je pense que tout le monde auprès de la Ligue est disponible pour compléter. été ce qui aurait été dit. Donc si ça répond...
- Speaker #1
Oui, oui, très bien. Si j'ai une question, je peux tout à fait te solliciter via la Ligue et puis tu y répondrais sans autre. Non, tu répondrais bien à la question. Et on parle des patients là, mais des fois il y a les proches. Et puis les proches, tu sais, nous les gens nous racontent souvent que les gens disent, allez maintenant on va faire ci, on y va, on va faire un... tour, puis un deuxième, t'es capable et puis en fait, ils ont un positivisme hyper accentué et des fois qui fatiguent en fait les gens qui veulent montrer qu'en plus ils sont performants. Si t'avais un conseil à donner aux proches sur la façon de faire pour accompagner les personnes, tu dirais quoi ?
- Speaker #2
Je dirais d'abord, il y a eu les deux étapes. Il y a quelques années, on avait peut-être tendance à dire mais repose-toi, mais repose-toi, mais il faut que tu te reposes. Peut-être que maintenant, il y a ce nouveau son de cloche où on veut trop pousser les gens. Moi, je pense qu'il faut faire confiance à la personne touchée par la maladie du cancer, qu'il faut lui offrir la possibilité. Elle accepte ou elle n'accepte pas. Est-ce que tu veux qu'on aille se promener ? Je suis disponible. Est-ce que tu veux qu'on aille faire un tour ? Est-ce que tu as envie que je t'accompagne à un cours de gym ? ici, à la ligue, je ne pense pas du fitness ou comme ça, pour voir comment c'est, pour encourager la personne, mais après lui laisser le choix de la décision.
- Speaker #1
Oui, et puis je pense qu'en plus, on investit mieux une activité quand on est motivé profondément à le faire. Et puis des fois, 5 minutes, c'est déjà beaucoup pour les personnes. Donc, motiver, c'est bien. Sursoliciter, peut-être pas.
- Speaker #2
De nouveau, après, il y a la culpabilité. Il faudrait que je fasse plus, mais je n'arrive pas. Il y a des périodes où on n'arrive pas.
- Speaker #0
Ça peut créer des malaises, ça peut créer des frictions qui sont peut-être... Pas forcément nécessaire dans la période, mais je suis d'accord avec toi. C'est vrai que proposer, c'est un très, très bon conseil, je trouve, à retenir en vrai aussi.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que... Ouais, non, c'est juste. Mais en tout cas, moi, je pense que maintenant, les oncologues, notamment les oncologues, maintenant, axent beaucoup sur l'activité physique. Il y a vraiment... Beaucoup de structures annexes, d'institutions qui investissent au niveau de l'activité physique et les patients intègrent des programmes pour ça. On est vraiment dans un dynamisme où maintenant on a compris que pour la patient, non seulement c'était important pour eux, pour les effets secondaires, pour le cancer en lui-même, pour éviter les récidives. Vraiment, il y a du bénéfice pour beaucoup de choses et pour le moral aussi. Parce que là, on parle du renforcement, mais il y a aussi le moral.
- Speaker #2
Oui, il y a le moral. Et c'est vrai aussi bien comprendre contre les effets secondaires du traitement. Et ça, je pense que c'est un élément qui est important.
- Speaker #1
Et c'est vrai que des fois, les gens disent, oui, mais j'ai des nausées, des vomissements. Imaginez aller faire de l'activité physique. Alors évidemment, on ne parle pas d'aller faire une activité physique pendant ces phases-là, mais un petit peu à distance, de se remettre en mouvement, c'est toujours bien. Je crois que notre échange arrive gentiment à sa fin, Isabelle, mais est-ce que tu aurais envie, toi, avec ce que tu es, de laisser un message sur cet échange qui te semble important, que tu aimerais transmettre ? Voilà, sans condition, tu peux dire ce que tu as envie.
- Speaker #2
Eh bien, voilà, qu'est-ce que je vais dire ?
- Speaker #0
On t'a fait bégayer.
- Speaker #1
Ce que tu veux. Isabelle a besoin de structure, mais moins que ce qu'elle croit.
- Speaker #2
Non, mais s'il y a des personnes qui sont intéressées au cours, vraiment bienvenue à venir découvrir, à participer, à demander à me contacter pour avoir de plus de réponses. Et j'espère justement que les personnes arrivent à... à reprendre goût, à bouger pour se sentir mieux, petit à petit, progressivement.
- Speaker #1
Voilà. C'est déjà pas rien et j'espère qu'ils tomberont sur des gens comme toi qui investissent du temps, de l'énergie et aussi beaucoup d'empathie à encadrer correctement des gens. Alors merci pour ça Isabelle.
- Speaker #0
Merci Isabelle.
- Speaker #1
Et puis on se dit à très bientôt.
- Speaker #2
À bientôt.
- Speaker #0
Merci à vous d'avoir écouté cet épisode de Parlons. Que ce soit pour retrouver de l'énergie, reprendre confiance en son corps, ou simplement se faire du bien, bouger reste un acte de vie. Et comme toujours, l'important ce n'est pas la performance, mais la régularité. Et surtout de s'adapter à soi-même, de s'écouter. Si cet épisode vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à en parler avec vos proches, vos soignants, votre médecin. En tout cas, nous on se retrouve très bientôt pour un nouveau rendez-vous, toujours au croisement de l'humain, de la santé et de l'espoir. Je vous laisse prendre une petite minute.