- Speaker #0
Bonjour Ă tous et Ă toutes et bienvenue sur Parlons au CĂŽte, le podcast de la Ligue Genoise contre le cancer. Je m'appelle AurĂ©lie, je suis infirmiĂšre et j'ai Ă mes cĂŽtĂ©s aujourd'hui Jean-Charles, Ă©galement infirmier. Le mois de mars, c'est un mois de sensibilisation au cancer digestif, qu'on appelle plus communĂ©ment Mars bleu. Et Ă cette occasion, nous voulions aborder ce sujet en vous livrant quelques informations et en accueillant Laurie, ayant vĂ©cu un cancer digestif et actuellement porteuse d'une stomie. Avant d'Ă©couter ce tĂ©moignage, il nous semblait important de vous apporter un Ă©clairage sur ce qu'est le cancer digestif et ses enjeux. Et pour ce faire, peut-ĂȘtre Jean-Charles, je te laisse la parole.
- Speaker #1
Je te remercie AurĂ©lie. Bonjour Ă tous. En effet, le systĂšme digestif est responsable de la transformation des aliments en nutriments essentiels pour le corps. Un cancer digestif, c'est une maladie oĂč certaines cellules d'un organe du systĂšme digestif, qui peut ĂȘtre l'estomac, les intestins, le foie, le pancrĂ©as, du coup deviennent anormales. et se multiplient de maniĂšre incontrĂŽlĂ©e. Lorsqu'un cancer se dĂ©veloppe dans une de ces zones, il peut causer des symptĂŽmes trĂšs gĂȘnants comme des douleurs abdominales, des problĂšmes de digestion, une perte de poids inexpliquĂ©e ou des saignements. Ensuite, le traitement dĂ©pend du type et du stade du cancer. Mais cela peut inclure la chirurgie, la chimiothĂ©rapie ou bien la radiothĂ©rapie. Et plus le cancer est dĂ©tectĂ© tĂŽt, meilleures sont les chances de rĂ©ussite du traitement.
- Speaker #0
Merci pour ces informations. Je voulais juste prĂ©ciser aussi qu'on parle de symptĂŽmes qui ne sont pas forcĂ©ment spĂ©cifiques au cancer digestif non plus. Ăa, je parle aussi pour tous les gens qui vivent des douleurs abdominales. Ce n'est pas forcĂ©ment grave, mais c'est toujours bon de faire un petit point de situation quand ça commence Ă devenir trop gĂȘnant et trop impactant. VoilĂ , c'Ă©tait le petit point d'accroche. Et du coup, je me disais aussi, peut-ĂȘtre que c'est important de parler des facteurs de risque. et des moyens de dĂ©pistage qu'on a actuellement dans le canton, parce que peut-ĂȘtre que la population n'est pas actuellement suffisamment informĂ©e.
- Speaker #1
Oui, tu as tout Ă fait raison. Alors au niveau des facteurs de risque, il y a bien sĂ»r un facteur gĂ©nĂ©tique hĂ©rĂ©ditaire auquel on ne peut rien faire. La seule chose qu'on fait maintenant, c'est d'essayer justement de dĂ©pister, de connaĂźtre et dĂ©pister certains gĂšnes qui pourraient ĂȘtre responsables de certains cancers digestifs. Mais lĂ aussi, c'est encore le dĂ©but de la recherche. Par contre, il y a des facteurs sur lesquels on peut agir, des facteurs de risque qui sont, par exemple, des facteurs alimentaires. Par exemple, une alimentation trop riche en graisse, en viande, trop transformĂ©e. On sait aussi qu'une faible consommation de lĂ©gumes va avoir un impact sur le systĂšme digestif, tout comme l'excĂšs d'alcool. Mais aussi le fait, par exemple, d'ĂȘtre sĂ©dentaire, de ne pas faire affaire Ă sa activitĂ© physique. Et puis, il y a aussi certaines causes. Par exemple, il y a des bactĂ©ries comme celle qu'on appelle l'hĂ©licobactĂšre pylori qui peut crĂ©er des... qui Ă la base peut crĂ©er des problĂšmes comme des hĂ©morragies digestives, des ulcĂšres gastriques et bien d'autres. On sait qu'il y a un impact Ă ce niveau-lĂ . Et puis, est-ce que tu peux aussi nous parler peut-ĂȘtre toi des mĂ©thodes de dĂ©pistage ?
- Speaker #0
Alors oui, pardon, je tousse un peu en mĂȘme temps. C'est l'hiver, on est tous malades. Alors oui, actuellement sur le canton, il y a deux mĂ©thodes de dĂ©pistage du cancer du cĂŽlon notamment. qui se font Ă partir de 50 ans. Alors, il y a toujours un petit point d'appel. Ce n'est pas parce que c'est Ă partir de 50 ans que ça ne peut pas arriver avant. Donc, si toutefois, vous deviez avoir des symptĂŽmes et que vous vous en inquiĂ©tez, c'est toujours bon de consulter le mĂ©decin aussi. VoilĂ , mais en tout cas, Ă partir de 50 ans d'office, on vous propose de faire une recherche de sang occulte dans les selles qu'on appelle le test FIT, qui est Ă faire tous les deux ans, qui se fait Ă domicile. Donc, voilĂ , il n'y a pas forcĂ©ment de contraintes. Ă le faire, si ce n'est de se rassurer. Et il y a une deuxiĂšme mĂ©thode qui est la coloscopie, qui est un mot qui fait plus peur en gĂ©nĂ©ral, mais qui est tout aussi important et qui permet en tout cas de dĂ©tecter aussi des polypes qui peuvent ĂȘtre des fois les prĂ©curseurs d'un potentiel cancer du cĂŽlon et qui peuvent ĂȘtre enlevĂ©s pendant une coloscopie. Donc voilĂ , ça c'est trĂšs important. Je ne sais pas si tu as des choses Ă ajouter concernant les cancers digestifs, Jean-Charles.
- Speaker #1
VoilĂ , non, ça va, je pense qu'on a fait le tour. AprĂšs, on voudrait juste expliquer, comme on est Mars bleu, on voulait expliquer que dans certains cancers digestifs, il y a certaines chirurgies qui peuvent ĂȘtre imposĂ©es aux patients, parce qu'il n'y a pas le choix. Et dans ces chirurgies, il y a la pose d'une stomie, qui peut ĂȘtre transitoire ou dĂ©finitive.
- Speaker #0
Je pense qu'il n'y a rien de plus poignant qu'un tĂ©moignage de patient. Et aujourd'hui, on a donc Laure-Josie qui est avec nous et qui va nous parler un petit peu de son parcours. Alors dĂ©jĂ , bonjour Laure et merci d'ĂȘtre avec nous. Aujourd'hui, on a donc Laure-Josie qui est avec nous et qui va nous parler un petit peu de son parcours. Alors dĂ©jĂ , bonjour Laure et merci d'ĂȘtre avec nous.
- Speaker #2
Bonjour Aurélie,
- Speaker #0
avec qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que je peux me permettre de vous tutoyer ?
- Speaker #2
Mais bien sûr.
- Speaker #0
Alors on s'autorise. Allez,
- Speaker #2
on se tutoie.
- Speaker #0
Du coup, tu me parlais juste avant, un petit peu vaguement de ton histoire, comme quoi tu avais eu un cancer du rectum et que tu avais été porteuse d'une ostomie. Est-ce que tu pourrais nous expliquer, en te présentant un petit peu ton parcours de soins ? Et est-ce qu'il s'est passé pour toi ?
- Speaker #2
Oui, volontiers. Ă l'Ă©poque, j'Ă©tais cadre dans une banque et j'ai eu un problĂšme analogue. Donc, j'ai consultĂ© aux urgences ophtalmiques. Et puis, au bout de quelques jours et quelques examens de sang, on m'a dit qu'il faudrait un petit peu investiguer parce que j'avais une anĂ©mie trop forte. Donc, j'ai fait des analyses complĂ©mentaires. Et puis, on m'a proposĂ© de faire une coloscopie. Vu mon Ăąge, Ă l'Ă©poque, j'avais 53 ans. Donc, j'ai fait la coloscopie. Et au sorti de la coloscopie, on m'a annoncĂ© que j'avais un cancer de rectum. Donc, Ă partir de lĂ , le choc a Ă©tĂ© quand mĂȘme assez rude, parce que je ne m'attendais vraiment pas. Et Ă partir de lĂ , j'ai chassĂ© des renseignements. Et donc, je suis venue Ă la Ligue contre le cancer. Et j'ai dĂ» l'aider. des brochures et quelqu'un m'a gentiment parlĂ©. On a discutĂ© un moment et puis la personne m'a proposĂ© de me rendre Ă un groupe de paroles qui avait lieu deux ou trois jours aprĂšs. Et j'ai sautĂ© sur l'occasion en fait, puisque ma chirurgie Ă©tait programmĂ©e quelques semaines aprĂšs. Donc j'Ă©tais dans ce groupe de paroles et j'ai dĂ©couvert des gens incroyables, qui avaient le sourire, qui faisaient plein de choses dans la vie, qui... et qui m'ont accueilli les bras ouverts. Donc voilĂ , ça a Ă©tĂ© une trĂšs bonne premiĂšre expĂ©rience pour moi Ă ce moment-lĂ .
- Speaker #0
D'avoir trouvé aussi un point d'ouverture. AprÚs, tu dis justement que tu as été à ce groupe de parole juste avant la chirurgie. Je présume que tu devais avoir peur, que tu devais avoir des angoisses. Est-ce que tu peux nous parler de ce qui t'angoissait, si tu avais des projections comme ça de ce que ce serait ?
- Speaker #2
Alors, c'Ă©tait un petit peu confus dans ma tĂȘte, d'oĂč le fait que je venais chercher des brochures. Et avec les brochures, j'ai tout de suite compris que j'aurais une stomie dĂ©finitive. Donc, ça a Ă©tĂ© confirmĂ© par la suite par le mĂ©decin. Et je ne sais pas si c'est Ă l'Ă©poque le cĂŽtĂ© pessimiste qui m'a fait cesser ça, mais voilĂ , je me suis prĂ©parĂ©e au pire, entre guillemets. Et entre guillemets, parce qu'en fait, cette stomie m'a sauvĂ© la vie. Donc ça, c'est absolument essentiel,
- Speaker #0
génial. Quand tu dis que tu t'étais attendue au pire, tu parles de quoi en disant le pire ? Le pire pour toi, c'était quoi ?
- Speaker #2
à l'annonce d'une blague de stik, j'ai cru que j'allais mourir pendant les trois mois. Mon cerveau, il tournait en boucle comme ça. Et aprÚs, ça s'est calmé. Mais voilà , l'annonce d'un cancer, je pense encore pour beaucoup de gens, c'est synonyme de mort. pas imminente, mais à plus ou moins à long terme.
- Speaker #0
Et puis en plus, du coup, lĂ , tu as combien d'annĂ©es aprĂšs ton diagnostic ? PrĂšs de dix ans. Dix ans. Toujours dix ans. Comme quoi, on peut vivre aussi aprĂšs un diagnostic de cancer. Je te remercie aussi de le dire parce que je pense que ça amĂšnera probablement le sourire Ă beaucoup de personnes qui... qui sont en train d'avoir un diagnostic de posĂ© ou qui vivent ce type de diagnostic. Donc, merci pour ça. Et on parle beaucoup de l'astomie, mais en fin de compte, comment avec tes mots Ă toi, qui ne sont pas mes mots Ă moi d'une infirmiĂšre qui a appris en thĂ©orie, qui a vu, mais qui ne l'a pas vĂ©cu, comment tu expliquerais Ă quelqu'un ce que ça va ĂȘtre pour lui, une astomie ?
- Speaker #2
C'est une ouverture dans l'abdomen qui va rester. C'est le... ce colon qui est Ă fleur de peau.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #2
voilà , aprÚs, il faut apprendre à vivre avec ça. Mais ce qu'elle souhaite, c'est qu'on peut tout faire. On peut faire du sport, on peut voyager, on peut vivre normalement.
- Speaker #0
Parce qu'effectivement, du coup, le colon est abouchĂ© Ă la peau. Donc, ça permet, en fait, l'Ă©vacuation des matiĂšres sĂ©cales et puis, du coup, qui sont recueillies dans une poche. qui est Ă changer rĂ©guliĂšrement. Et du coup, les gens ont aussi beaucoup de peur par rapport à ça, une notion un petit peu de... « Ah, mais ça fait sale, j'ai peur de ne pas pouvoir sortir et si la poche, elle pĂšte. Qu'est-ce que va ĂȘtre ma vie ? Je ne peux plus faire de sport, je ne peux plus travailler, je ne peux plus avoir mĂȘme de rapport intime si on va jusqu'à ⊠» Et pour toi, en fait, tout ça, ça a Ă©tĂ© possible dans ton quotidien ?
- Speaker #2
Ăa a Ă©tĂ© possible, absolument. Je ne fais pas beaucoup de sport parce que maintenant, j'ai 62 ans et puis que le sport, c'est un peu le cĂŽtĂ©. Mais⊠Je peux nager, je peux aller danser, je peux aller au restaurant, je peux aller au théùtre. Je peux vivre normalement et on peut avoir une sexualitĂ© normale ou un petit peu arrangĂ©e suivant l'opĂ©ration qu'on a eue et les sĂ©quelles qu'on a. Mais c'est tout Ă fait possible. J'ai Ă©tĂ© rĂ©cemment au bain thermo et voilĂ , il n'y a aucun problĂšme. Si on a le matĂ©riel adĂ©quat, on s'en sort. on s'en sort trĂšs bien.
- Speaker #0
Du coup, tu as un matériel adapté qui permet que ce soit imperméable au niveau de ta poche.
- Speaker #2
Voilà , la poche est imperméable. Si on a des soucis, on peut toujours mettre des anneaux de sécurité. Il y a du matériel comme ça qu'on peut mettre en supplément. Moi, je n'en ai pas besoin, j'ai cette chance. Mais les systÚmes matériels font un travail formidable justement pour nous apporter apprendre à maßtriser tout ça et à trouver des solutions quand on a des problÚmes de fuite ou autre, parce que ça arrive. Il ne faut pas se cacher, ça arrive.
- Speaker #0
C'est bien d'en parler aussi, ça peut arriver. AprÚs, c'est avoir l'éducation nécessaire pour savoir comment faire aussi, quels gestes adopter quand ça arrive.
- Speaker #2
Et puis du coup,
- Speaker #0
je trouve trÚs bien aussi de faire le point d'accroche sur le fait que le groupe dont tu parlais d'éducation avec une stomathérapeute, etc. existe toujours à l'heure actuelle, la division de voix ?
- Speaker #2
Il existe toujours. Il existait depuis dĂ©jĂ de nombreuses annĂ©es avant que j'y aille. Et je continue Ă y aller rĂ©guliĂšrement parce que c'est quelque chose de particulier. On rentre dans un groupe de personnes qu'on ne connaĂźt pas et on arrive Ă parler des choses les plus intimes qui nous concernent. C'est trĂšs paradoxal. Et du coup, ça crĂ©e un lien quand mĂȘme spĂ©cial entre nous. Et on a plaisir Ă se retrouver une fois par mois. et l'expĂ©rience des anciens permet aux nouvelles personnes qui arrivent de prendre confiance, d'ĂȘtre assurĂ©es et de connaĂźtre les trucs, les astuces que chacun peut adapter.
- Speaker #1
J'avais une question, moi aussi, si tu veux bien. Est-ce que, pour toi, le matériel qu'il y a maintenant pour les stomies, est-ce que c'est quelque chose qui te convient ? Est-ce que tu trouves qu'il est bien adapté ? Il y a beaucoup de marques maintenant et beaucoup de possibilités. Est-ce que, toi, c'est quelque chose qui te convient ? Ou est-ce qu'il y a des choses que tu penses qu'ils pourraient améliorer, par exemple ?
- Speaker #2
Alors on va dire que les poches de colostomie, le point toujours plus sensible, c'est le petit fil qu'il y a au cas oĂč on a des gaz qui n'ont pas d'odeur. Donc ça c'est toujours le point faible de ce matĂ©riel, mais il y a eu beaucoup de progrĂšs. Et c'est tout Ă fait gĂ©rable, parce que ça a une durĂ©e de vie suffisamment longue pour nous permettre de travailler partout.
- Speaker #1
Puis ça a évolué du coup parce que toi, je me permets, mais en 10 ans finalement, tu as dû voir, est-ce qu'il y a eu un meilleur matériel qui est apparu du coup sur le marché et que ça t'a donné plus de possibilités ou pas tant que ça ?
- Speaker #2
Alors ça a donnĂ© peut-ĂȘtre plus de confort. J'ai testĂ© plusieurs marques et aprĂšs, ça dĂ©pend de beaucoup de choses. Ăa dĂ©pend de notre peau, ça dĂ©pend de l'adhĂ©sif, de la poche, ça dĂ©pend de plein de choses. Et chacun a ses prĂ©fĂ©rences. Mais maintenant, avec des... Les nouvelles poches qui sont dĂ©jĂ d'une couleur diffĂ©rente, parce que normalement c'est gris ou beige. Et maintenant on a les poches qui sont blanches ou noires. Donc c'est vrai que quand on s'habille, c'est un peu plus agrĂ©able de pouvoir, entre guillemets, adapter la couleur Ă ses sous-vĂȘtements.
- Speaker #0
Et puis il y a aussi beaucoup de jeunes femmes qui ont fait ça. Moi, je m'intĂ©resse beaucoup Ă ce qui se passe sur les rĂ©seaux aussi. Et puis, il y a beaucoup de jeunes femmes qui, justement, voulaient un peu marquer cette identitĂ© et en restant fĂ©minines aussi avec cette poche qui peut parfois ĂȘtre disgracieuse, mais j'allais dire, ça reste du jugement parce que ça devient une normalitĂ© aussi. Et qu'on fait des poches avec des fleurs, justement, quelque chose de gay et quelque chose qui, justement, va accrocher l'Ćil et qui va... assumer en fait. Parce que je trouve que ce qui est beau, c'est que vous avez aussi dans vos parcours un temps d'acceptation qui est plus ou moins long. Mais une fois que c'est acceptĂ©, en fin de compte, une espĂšce de libĂ©ration de qui vous ĂȘtes, parce qu'en fait, vous avez un corps au-dessus et dĂ©passer les peurs des jugements des autres ou autres. Je ne sais pas, peut-ĂȘtre que je me trompe, mais c'est l'idĂ©e que je m'en fais. Vous ĂȘtes plus dĂ©complexĂ©e.
- Speaker #2
C'est ça. Et vous parlez de couvre-poche. Et oui, moi, je m'en suis fait broder, je m'en suis fait personnaliser. Et je trouve ça trÚs sympa et c'est vrai que ça permet d'assumer. Et les gens qui vous voient avec ça, ou bien ils viennent à vous, ou bien ils passent à autre chose. Mais à ce moment-là , il n'y a plus de regard malveillant.
- Speaker #0
Je pense que les regards, c'est surtout comme les gens quand on dit « je suis malade » , un peu la peur de la contagion, la peur de l'inconnu. Je pense qu'il y a aussi quelque chose qui se joue derriÚre de simplement qu'est-ce que c'est, parce qu'en fait, dans la majorité du commun des humains, avant de se renseigner dessus, on ne sait pas vraiment ce qu'il en est. On arrive tranquillement sur la fin de l'enregistrement de notre podcast, mais j'aurais voulu finir ce point avec toi et te laisser la parole pour laisser quelques mots. Pour toute personne qui a été diagnostiquée d'un cancer digestif et pour toute personne qui potentiellement sera porteuse d'une stomie, quelques mots que tu leur dédierais pour leur offrir un petit peu de lumiÚre dans leur parcours ? Je te laisse ta parole.
- Speaker #2
Je dirais que cette stomie, bien sĂ»r au dĂ©but ce n'est pas facile, mais quand on l'accepte, ça devient une part de nous-mĂȘmes. et ça nous sauve la vie. Et j'ai envie de dire les inconvĂ©nients Ă cĂŽtĂ©, eh bien on fait avec parce que l'important c'est la vie, et c'est ça, et on a la chance aprĂšs de ne plus avoir de douleurs, d'ĂȘtre tranquille, et surtout j'insiste, on peut vivre normalement. Et ça c'est vraiment une grande chance. Et j'invite les gens Ă oser en parler, Ă oser en parler parce que quelque part c'est un petit peu un cancer tabou.
- Speaker #1
et je pense que d'en parler ça va dĂ©dramatiser exactement et c'est d'ailleurs pour ça qu'on est avec AurĂ©lie extrĂȘmement honorĂ©e et trĂšs ravie de t'avoir justement en ligne parce que c'est exactement ce qu'on veut par ce but lĂ et par ce podcast de ce mois-ci donc vraiment merci infiniment pour ce super tĂ©moignage,
- Speaker #0
mĂȘme on a appris beaucoup merci Ă toi et puis pour toutes les personnes qui nous Ă©coutent VoilĂ , comme vous le savez, rien n'est jamais simple, mais tout est possible apparemment. Donc, restez attentifs, informez-vous, ne restez pas avec des doutes, allez chercher des renseignements et puis vous aurez peut-ĂȘtre la chance aussi de croiser des gens comme Laure qui vous apporteront un petit peu plus de soulagement dans ces Ă©treuves. En tout cas, merci beaucoup d'ĂȘtre venu avec nous aujourd'hui.
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #0
Et puis, on l'espĂšre Ă bientĂŽt.
- Speaker #1
Ă bientĂŽt. Merci Laure.
- Speaker #2
A bientĂŽt, portez-vous bien.
- Speaker #1
Merci beaucoup également.
- Speaker #0
Merci de nous avoir Ă©coutĂ©s pour ce podcast de Parlons d'Onco. On espĂšre que cet Ă©pisode vous a plu et qu'il vous a apportĂ© un peu plus d'Ă©clairage sur le cancer en lui-mĂȘme et ses enjeux. Je terminerai par prenez soin de vous et Ă trĂšs bientĂŽt.