- Speaker #0
Les grandes balades, les promenades engagées et instructives de la SPA. Bonjour et bienvenue à tous dans les grandes balades de la SPA. Nous adressons cette fois un salut plus particulier aux propriétaires ou futurs propriétaires de chats d'une tout poil, puisque nous voilà à l'orée d'un épisode consacré aux maladies qui peuvent toucher nos félons. Comment les reconnaître ? Quand s'inquiéter ? Que faire une fois votre chat mal en point ? Vous aurez ici toutes les clés. pour bien gérer ces situations délicates d'ici aller une grosse vingtaine de minutes. Dans cet épisode, vous apprendrez aussi qu'il est tout à fait possible d'adopter ou de vivre avec un chat malade. Ils font partie eux aussi des animaux qui peuplent les refuges et leur carnet de santé peut parfois faire peur aux futurs adoptants. Alors on va dégonfler tout ça, écarter les idées reçues d'un verre de pâte et bien poser les bases en compagnie de notre spécialiste du jour, Marie Pastre. auxiliaire spécialisée vétérinaire de la SPA. Marie, bonjour et bienvenue dans le podcast de la SPA. Bienvenue parce que c'est ta première apparition ici derrière ce micro. Alors pour commencer, est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs ?
- Speaker #1
Donc je suis Marie, je suis assistante vétérinaire au siège de la SPA à Paris. J'ai intégré le siège en janvier 2024, après avoir travaillé pendant 13 ans sur le refuge de plaisir en tant qu'assistante vétérinaire.
- Speaker #0
Comment t'en es arrivée à ce poste-là, celui auquel tu es aujourd'hui ? Est-ce que c'était une volonté de travailler pour la SPA ou un hasard absolu du destin ?
- Speaker #1
Alors non, c'est une volonté de travailler à la SPA parce que j'ai fait mes études d'éthologie quand j'étais jeune. Et à la fin de mon master d'éthologie, je devais faire un mémoire.
- Speaker #0
Éthologie, pardon Éthologie,
- Speaker #1
étude du comportement animal Très bien Et donc je devais faire un mémoire Et mon sujet c'était l'étude des animaux en milieu carcéral Avec l'enrichissement de l'environnement Du coup je me suis dit Je vais aller taper un refuge SPA Donc le refuge SPA de plaisir Qui m'a accueilli, qui m'a ouvert ses portes pendant 5 mois Et je suis tombée dedans J'ai pas rendu mon mémoire J'ai... J'ai continué des études d'assistante vétérinaire pendant 2 ans Et ensuite j'ai été embauchée sur le refuge de plaisir Alors tu es ici
- Speaker #0
pour ton expertise. Aujourd'hui, on va parler donc des maladies du chat, des maladies qui peuvent parfois nous effrayer. Nous, les visiteurs des refuges SPA, on va tenter de les expliquer, de mieux comprendre leurs conséquences et de démystifier certains préjugés qui peuvent leur coller à la peau. Alors, au programme de cet épisode, quatre d'entre elles, plus précisément, le choriza, la calicivirose, la leucosphéline et plus connu, le FIV, le sida du chat. Alors, question bête, Marie, pour commencer, mais toi qui as exercé en cabinet vétérinaire. Est-ce que tu pourrais nous dire si les chats présentent plus de risques d'être porteurs de maladies quelconques que d'autres animaux ?
- Speaker #1
Le chat est un animal plutôt sensible aux maladies. C'est un animal qui est stressé. Avec le stress, le système immunitaire va baisser et donc va laisser entrer plus d'agents infectieux. Donc les chats ont tendance à être assez malades, notamment dans des situations stressantes. Un animal qui est chez lui, avec son environnement qui ne bouge pas, avec sa famille qui ne bouge pas, normalement il n'a pas plus de chances qu'un autre d'être malade. Un animal qui subit des stress, qui arrive par exemple dans un refuge, où il y a un environnement qui est extrêmement stressant, il y a du bruit, il y a des odeurs, il y a des gens qui ne connaissent pas, là le système immunitaire chute et il est très sensible à tous les pathogènes qui peuvent traîner.
- Speaker #0
Alors là on a cité des maladies relativement importantes.... On parle aussi de petits coups de froid, de gastro, des maladies toutes simples du quotidien.
- Speaker #1
Ça va aussi dépendre de son environnement. Un animal qui a accès à l'extérieur, il va être évidemment plus sensible parce qu'il a accès à tous les pathogènes extérieurs. Donc il peut effectivement choper un petit virus intestinal, avoir une petite diarrhée, vomir. Mais c'est un peu comme nous. Il y en a des petits virus qui passent, des petites bactéries qui passent. C'est des petits maux du quotidien. Ça peut être des maux saisonniers aussi. Il peut y avoir des allergies saisonnières, comme chez nous. Ça, ça peut arriver, mais ça reste quand même assez anecdotique dans la vie du chat.
- Speaker #0
L'espérance de vie d'un chat, à peu près ?
- Speaker #1
En moyenne, c'est 14 ans. On est sur une espérance de vie relativement élevée, sachant que maintenant, les chats vivent de plus en plus vieux. Ce n'est pas anodin de voir des chats de 20 ans. On en voit de plus en plus.
- Speaker #0
14 ans pour des chats ayant accès à l'extérieur ou pas, c'est la même chose ?
- Speaker #1
Non, c'est une moyenne. 14 ans, c'est vraiment une moyenne. Les chats qui ont accès à l'extérieur ont quand même une espérance de vie plus réduite. On parle plutôt de 11 ans. Plutôt 11 ans, 11-12 ans. Mais c'est réduit parce qu'évidemment, il y a aussi les aléas de l'extérieur. Il peut y avoir des accidents. Bien sûr. Accident de voiture, il peut y avoir d'autres animaux.
- Speaker #0
Alors on l'a dit, il existe des maladies spécifiques aux chats. La première sur laquelle on souhaitait s'arrêter, c'est le choriza, un syndrome très fréquent en collectivité. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #1
Le choriza, oui. Le choriza, c'est une maladie, mais c'est un syndrome surtout. Ça regroupe plusieurs agents pathogènes. Les agents pathogènes, c'est ce qui va déclencher la maladie. Le choriza, il regroupe des virus et des bactéries. En fonction des bactéries et des virus, ça va être à peu près les mêmes symptômes.
- Speaker #0
Symptômes,
- Speaker #1
lesquels sont ? Généralement, ça va être plutôt dans la sphère respiratoire. On va avoir des éternuements, la toux. On peut avoir les yeux qui coulent, un petit écoulement oculaire qui soit clair ou purulent s'il y a une inflammation de l'œil. On va avoir de la fièvre. de l'anorexie. Quand les chats ont les bouchées, ils ne mangent pas. Parce que les chats, ils ont besoin de sentir énormément pour pouvoir manger. Donc un chat qui a les bouchées, il ne mange pas.
- Speaker #0
C'est une pathologie contagieuse, mais a priori sans gravité ?
- Speaker #1
Oui, c'est sans gravité pour 90% des chats. Après, les animaux qui ont déjà des pathologies chroniques, comme par exemple un insuffisant rénal ou un animal qui a un problème cardiaque, ça peut prendre des proportions qui sont plus importantes.
- Speaker #0
Il existe un vaccin ? Oui. Et la contamination se fait par contact direct, c'est-à-dire projection nasale, oculaire, salive ? Oui,
- Speaker #1
et indirect.
- Speaker #0
Et indirect, c'est-à-dire ?
- Speaker #1
Et indirect, c'est-à-dire que s'il y a du matériel souillé, par exemple une gamelle, un abreuvoir, ou même le chat éternue sur le peigne ou la brosse et qu'après on va brosser un copain, voilà.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Alors on dit que c'est une maladie avec laquelle le chat peut vivre. Est-ce alors une pathologie contraignante d'un point de vue du suivi pour nous, les propriétaires ?
- Speaker #1
Alors, le choriza, il faut distinguer un choriza normal qui va guérir assez spontanément avec des antibiotiques, des anti-inflammatoires, d'un choriza chronique. Donc oui, un animal peut très bien vivre avec une rhinite chronique parce qu'il est porteur d'un agent du choriza à vie dont il n'arrive pas à se débarrasser. Donc il va faire des rechutes régulièrement. Donc oui, on peut très bien vivre avec lui. Après, il nécessite une surveillance, c'est-à-dire que quand on sent que le nez commence à trop se boucher, on va voir le vétérinaire. Quand on sent qu'il commence à moins manger ou qu'il s'isole, on va voir le vétérinaire.
- Speaker #0
La deuxième pathologie qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la calicivirone. On dirait le nom d'un médicament pour enfants. C'est moins sympa que ça. En gros, c'est un virus qui appartient au syndrome du choriza dont on vient de parler, qui est souvent responsable des gingivites du chat. Quels en sont les symptômes ? Alors,
- Speaker #1
les symptômes, ça va être une inflammation.
- Speaker #0
Je te vois hausser les sourcils. Oui,
- Speaker #1
parce que c'est une maladie qui est très compliquée à gérer, parce que c'est des inflammations buccales avec des proliférations parfois inflammatoires au niveau de la gorge, au niveau des gencives, sous la langue. Ça peut faire gonfler les ganglions. Ça peut être très agressif, la calicivirose. Et ça amène beaucoup de souffrance chez les chats. Et ça peut les empêcher de manger. Ils sont souvent prostrés.
- Speaker #0
Donc là, on file chez le vétérinaire. Est-ce que ça se traite bien ?
- Speaker #1
Alors, si on le prend assez rapidement en charge, ça se traite bien avec des anti-inflammatoires et des antidouleurs. Et des antibiotiques, pas des antidouleurs. Les traitements antibiotiques pour traiter l'infection, ça, ça va marcher. Parce que ça va enlever la bactérie qui est dans la bouche et il ne va pas y avoir d'infection. Mais l'inflammation buccale peut persister pendant très longtemps.
- Speaker #0
Donc il faut être réactif.
- Speaker #1
Il faut être réactif et ça a des animaux qui nécessitent un suivi vétérinaire très important. Notamment ceux qui sont très sensibles. et qui vont avoir des manifestations douloureuses très importantes. Eux, il va falloir un suivi vétérinaire régulier. On peut croiser dans les châteries de chats porteurs de calicivirus des chats sans dents parce que c'est le fait d'édenter les chats quand ils ont des inflammations buccales. C'est le traitement de choix maintenant.
- Speaker #0
Ça les soigne.
- Speaker #1
Ça les soigne. Et en fait, ça les soigne et ça a des résultats dans 70% des cas. Ça a des résultats qui… Les animaux n'ont finalement pas de rechute parce que l'animal est soigné. Donc oui, ce n'est pas rare de croiser des chats sans dents, mais ils vivent très bien sans dents. Ils vivent très très bien sans dents. On peut se dire qu'il ne va pas réussir à manger, mais pas du tout. Ils gobent leurs petites croquettes, ils mangent très bien leur pâté, il n'y a aucun souci là-dessus. Et en plus, ils ont gagné en qualité de vie.
- Speaker #0
Donc c'est vrai qu'on met plutôt en garde depuis tout à l'heure sur les maladies, mais il existe aussi plein de chats, une majorité de chats, qui vont parfaitement bien avec ces maladies-là.
- Speaker #1
Alors, ils vont bien, oui, ils vont bien. Ils arrivent à vivre avec la pathologie. Finalement, avec parfois peu de rechutes, mais ça va être très individuel. En fait, ça va être en fonction des individus. Il y a beaucoup d'individus où il va y avoir juste des petits traitements antibiotiques à mettre de temps en temps en place. Et la majorité du temps, l'animal se porte très bien. Il mange correctement, il n'y a pas de soucis.
- Speaker #0
Avant de continuer le bon déroulé de ce podcast, on souhaitait vous raconter un peu les coulisses de la SPA, ce qui arrive une fois que ces micros sont éteints. Quand un chat arrive en refuge, il passe une batterie de test qui permet de dresser son bilan médical. C'est un moment extrêmement important, essentiel, parce qu'on ne propose pas un animal à l'adoption sans renseigner les futurs propriétaires sur son état de santé. En 2023, la durée moyenne des séjours en refuge pour les chats était de 49 jours, c'est moins. que pour les chiens, mais les chats malades sont eux un peu victimes de la peur que leur pathologie fait naître en chacun d'eux. Ils sont adoptés plus difficilement alors même que dans leur immense majorité, leurs pathologies ne sont pas transmissibles à l'homme. Alors pour remédier à ça, la SPA a instauré un protocole très précis et un accompagnement renforcé auprès des adoptants. Écoutez Marie. C'est-à-dire que quand un animal arrive à la SPA, il fait l'objet d'un check-up complet. Une quarantaine en attendant de savoir quel est son bilan médical. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Déjà parce qu'un animal lambda, quand on l'accueille, on ne connaît pas son passé. Il a pu l'évadrouiller à droite à gauche. Donc, il fait une période d'observation, ce qu'on appelle une quarantaine, pour voir s'il ne développe pas des maladies. Pendant cette période de quarantaine, on met l'animal à jour de vaccin. On le teste, on le dépiste FIV et FELV, donc les maladies dont on va parler tout à l'heure, pour savoir s'ils sont porteurs de ces pathologies. Déjà parce que c'est pareil, les animaux porteurs de FIV et FELV vont être... mis dans d'autres salles et dans d'autres communautés, parce qu'ils ne sont pas mélangés avec tout le monde. C'est pareil, mais on va en parler après. Les vétérinaires font aussi ce qu'on appelle un petit bilan de santé, ce qu'on appelle le certificat vétérinaire avant session, qui est obligatoire pour toute notre manière pour céder un animal. Et puis, il y a des refuges qui ont des vétérinaires à demeure, qui sont là sur place, des vétérinaires salariés, qui exercent le suivi vétérinaire des animaux sur les refuges. Et les refuges qui n'ont pas de vétérinaires, ils ont des cliniques vétérinaires partenaires, qui suivent les animaux.
- Speaker #0
Tu as commencé à parler d'obligation, c'est évidemment obligatoire d'indiquer si un chat est malade ou non. Oui,
- Speaker #1
c'est obligatoire parce qu'on fait ce qu'on appelle une adoption transparente, c'est-à-dire que la personne qui vient adopter, elle vient adopter un animal en conséquence de cause. On ne peut pas lui faire adopter un animal qui est malade et qui va nécessiter un suivi vétérinaire important, alors que les personnes, en fait, ils voulaient un animal... Pour le moment, tout animal est voué à être malade dans sa vie. Ça, il ne faut pas le cacher. Mais en tout cas, à l'instant où ils sont venus faire l'adoption, ils voulaient un animal en bonne santé, pas un animal porteur de pathologies chroniques qui vont entraîner des frais financiers. Donc voilà, on est obligé d'être transparent sur l'historique médical de l'animal. Par exemple, une personne qui va adopter un animal avec une gingivostomatite, enfin une calicévirose, ça va être marqué sur sa visite sanitaire et la personne qui place l'animal va lui expliquer ce que ça va induire. pour lui.
- Speaker #0
Il y a une notion pédagogique.
- Speaker #1
C'est hyper important. Ah bah c'est hyper important, s'il n'y a pas de pédagogie, ça ne marche pas.
- Speaker #0
Est-ce que tu constates que ce sont des animaux qui sont moins facilement adoptables ?
- Speaker #1
Ça induit quand même un suivi médical qui est important. Bien sûr que ce sont des animaux qui sont moins facilement adoptables que un jeune chat de un an où tout va bien.
- Speaker #0
Et puis ce sont des noms qui font peur aussi parfois.
- Speaker #1
Bien sûr, parce que ce sont des noms qui font peur. Mais on ne peut pas ne pas les mentionner. La pédagogie, on en a parlé tout à l'heure, c'est pouvoir expliquer à une personne ce que l'animal a, comment on le prend en charge, ce que ça va entraîner. Si une personne dit je m'en fiche, je voulais un chaton effectivement, il ne va pas être intéressé par ce genre de chat. Après, une personne qui dit je veux adopter un animal qui a beaucoup souffert, qui mérite une deuxième chance, ou même je vais prendre l'animal qui est là depuis le plus longtemps ou qui a la maladie la plus horrible du refuge Il y en a des gens comme ça. Il y en a. Enfin, ce n'est pas anecdotique. En fait, il y en a. Ils arrivent, ils disent, moi, je veux faire un sauvetage. Je veux un animal malade. Je veux l'animal qui est là depuis le plus longtemps. Et il y en a. Et heureusement. Heureusement qu'il y a des gens comme ça. Parce qu'on reste quand même un refuge, en fait. Il y a ce que nous, on a récupéré des fourrières, ce qui a été abandonné, ce qui a été lâché devant les grillages. Enfin, voilà, c'est tout ça, en fait. Notre fonction première, c'est de s'occuper de ces animaux-là et de leur trouver la famille qui leur convient.
- Speaker #0
Tu parlais de frais médicaux qui peuvent parfois être importants. Est-ce que c'est le cas tout le temps ?
- Speaker #1
Non, ce n'est pas le cas tout le temps. Il peut y avoir ce qu'on appelle des traitements de fonds qui sont mis en place. Après, d'autres, il va y avoir des crises de temps en temps qui vont nécessiter une prise en charge vétérinaire. Ça va dépendre vraiment de l'atteinte de l'animal. Il y a des animaux qui vont nécessiter peu de soins avec peu de suivis et des animaux qui sont très atteints qui vont nécessiter beaucoup de soins et beaucoup de suivis.
- Speaker #0
Reprise de notre marche en avant dans cet inventaire des maladies du chat, avec deux nouveaux exemples. On va parler du sida du chat, le FIV, peut-être le virus le plus connu. Mais avant cela, un autre focus, j'ai nommé la leucosphélie. Marie, on va évoquer maintenant une maladie plus grave, la leucosphéline, une pathologie due à un virus qui atteint la moelle osseuse, mortelle à court ou moyen terme, car elle provoque un état d'immunosuppression, ce qui veut dire qu'elle rend l'organisme extrêmement vulnérable à n'importe quoi, en gros.
- Speaker #1
C'est ça. C'est ce qu'on appelle le FELV, leucosphéline égale FELV, qui est une maladie qu'on dépiste de façon automatique chez les chats à l'arrivée en refuge. parce que c'est une maladie qui est très contagieuse. Tout ce qui est excrété et sécrété par les chats sont contagieux pour les autres. Donc c'est une maladie qu'il faut dépister pour ne pas mélanger tout le monde et ne pas contaminer tout le monde. Heureusement, c'est une pathologie qu'on voit quand même assez rarement, même si on commence à en voir de plus en plus. Mais ça reste quand même une pathologie qui est mineure. Et c'est des animaux qui ont effectivement un système immunitaire qui est extrêmement atteint, qui sont très sensibles. Donc c'est un peu les faire vivre dans un cocon. J'exagère, mais en tout cas, il faut un environnement qui soit très sain pour les accueillir, parce que c'est compliqué pour eux de se défendre contre... Contre les maladies, bactéries, virus, tout est un peu compliqué. Quand un animal FELV est malade, ça peut prendre des ampleurs plus importantes que chez un animal lambda.
- Speaker #0
Ça veut dire quoi un environnement particulièrement sain ?
- Speaker #1
C'est-à-dire que déjà, c'est des animaux qu'il ne faut pas placer en extérieur, il faut placer en intérieur. Donc quand on a un animal FELV, il vaut mieux le faire vivre en appartement parce que déjà, il ne faut pas qu'il contamine les congélaires extérieurs. Et deux, il faut aussi le protéger contre tous les pathogènes extérieurs. Donc voilà, c'est pour lui, pour éviter qu'il soit malade trop régulièrement et que finalement, on n'arrive pas à le soigner suite à la déclaration d'une maladie.
- Speaker #0
C'est une maladie dont les symptômes sont, ainsi de dire, silencieux, donc difficile à repérer. Et souvent, on découvre la leucose quand elle a un stade déjà avancé. En gros, tout se met à dérailler petit à petit. Ça va des troubles respiratoires, à la déficience nerveuse, aux signes cardiovasculaires.
- Speaker #1
Oui, ça va toucher toutes les sphères de l'organisme, toutes les grandes fonctions de l'organisme, parce que c'est une maladie qui n'est pas sélective. En fait, le système immunitaire protège l'organisme. Quand il n'y a plus de système immunitaire, tout est vulnérable. Tous les organes sont vulnérables. C'est aussi une pathologie qui déclenche beaucoup de cancers.
- Speaker #0
Un chat atteint de leucosphéline. peut vivre combien de temps ?
- Speaker #1
Ça va dépendre. On parle d'une moyenne d'âge de 5-6 ans. Mais c'est à mettre entre guillemets, puisque ça va dépendre du contexte de vie. Ça va dépendre de l'âge à lequel l'animal a contracté le virus. Donc ça va dépendre. Après, on estime qu'un animal, une fois que l'animal est porteur du virus, on estime à 3-4 ans d'espérance de vie. Mais bon, tout ça, c'est très individuel. C'est des statistiques. Ça va dépendre de l'environnement de vie, du suivi vétérinaire qu'on va lui apporter, bien évidemment.
- Speaker #0
C'est ça, notre rôle à nous,
- Speaker #1
c'est d'apporter un suivi vétérinaire. Nous, notre rôle, c'est répondre à ce que... Déjà, lui apporter un environnement stable, pas stressant. Normalement, sans qu'on génère pas... Il peut vivre avec des congénères, mais porteur de FELV uniquement. Pas d'autres congénères. Et oui, faire un suivi vétérinaire. Quand on voit que l'animal est malade, on sait qu'il faut aller plus facilement chez le vétérinaire. Plus facilement. Je disais tout à l'heure qu'un chat porteur de FELV, il fallait qu'il vive avec d'autres chats porteurs de FELV. Mais ce n'est pas contagieux pour les autres animaux. Un chat FELV peut très bien vivre avec un chien, un lapin, un cerf, peu importe. Il n'y a pas de compte, c'est un virus qui est spécifique au félidé.
- Speaker #0
Et au niveau des refuges, est-ce que de la même manière, c'est quelque chose qui est indiqué ? Est-ce qu'il y a des protocoles médicaux spéciaux ?
- Speaker #1
Ce sont des animaux qui sont bien évidemment mis à part, entre guillemets, enfin ils sont mis entre eux. Comme on parlait tout à l'heure des communautés de calicivirus, il peut y avoir dans certains refuges, quand il y a assez de place, des communautés de chats FELV. S'il n'y a pas la possibilité d'avoir des communautés de chats FELV, c'est des animaux qui sont mis... dans des espaces seuls. Un aménagement de l'environnement, une cage bien équipée, avec une possibilité de sortie dans la pièce, ça il n'y a pas de soucis. Avec un protocole de nettoyage strict, de désinfection et de nettoyage strict.
- Speaker #0
Marie, les chats malades sont-ils des chats aux comportements différents des autres ? Sont-ils moins affectueux ? Non,
- Speaker #1
ils sont des chats bien évidemment.
- Speaker #0
C'est pour en avoir peur ?
- Speaker #1
Non, il ne faut pas en avoir peur non plus. C'est un animal qui... Qui va manger, qui va jouer, qui va interagir avec son maître, qui va lui montrer son affection, qui va lui montrer quand il n'a pas envie d'affection. C'est un chat. Dans la vie de tous les jours, il n'y a pas de différence. Il n'y a pas de différence.
- Speaker #0
Oui, on parle de cas parfois plus graves. En tout cas, on évoque cette possibilité. Mais dans la majorité des cas, ce sont des chats totalement normaux.
- Speaker #1
C'est ça, ce sont des chats normaux. Après, il y a certains qui ont des spécificités. Mais à ce moment-là, ce sera mentionné le jour de l'adoption. En fait, quand on fait une adoption, on adopte un individu. Donc avec ces caractéristiques qui sont mentionnées par l'agent animalier le jour de l'adoption, avec son traitement ou pas, c'est tout autour de l'animal et de lui, son individu qui représente dans le refuge. Donc oui, ce sont des adoptions qui sont personnalisées. Encore plus quand on adopte un animal porteur d'une pathologie chronique, mais c'est personnalisé pour tout le monde.
- Speaker #0
Le FIV, Marie, place à ce qui est peut-être la maladie la plus connue chez les propriétaires de félins, non pas qu'elle soit plus commune. loin de là, mais c'est la seule pour laquelle on ne dispose pas de vaccin.
- Speaker #1
C'est ça. C'est la seule pour laquelle on ne dispose pas de vaccin, parce que c'est une maladie qui ressemble beaucoup au sida humain. Et le jour où on aura un vaccin pour le sida humain, on aura un vaccin pour le... C'est vrai ? Oui, parce que c'est le même mécanisme. Donc bien évidemment, le FIV n'est pas transmissible aux hommes, bien évidemment. Il est transmissible qu'entre chats. Mais par contre, à la différence de chez l'humain, il n'y a pas de traitement. Le FIV, c'est un peu moins grave que le FELV. C'est quand même beaucoup moins grave parce que l'espérance de vie, parfois, n'est même pas du tout atteinte. Vous avez des animaux qui ont 18 ans, qui sont porteurs de FIV, qui ont très bien vécu toute leur petite vie, tout va très bien. Donc en fait, c'est latent dans l'organisme. L'animal se contamine, le virus fait sa petite vie, il dort dans l'organisme, il dort, il dort et dort. Puis un jour... ça va ressortir, avec des atteintes cliniques.
- Speaker #0
Qui entraînent là aussi une immunodépression.
- Speaker #1
Oui, ça entraîne une immunodépression, pas une immunosuppression, mais une immunodépression. Et à ce moment-là, l'animal va être sensible à beaucoup de choses. Ça va être des animaux qui sont plus sensibles, en général, ils sont plus sensibles parce qu'ils sont plus à même de développer des pathogènes. Mais... Ils vivent beaucoup, beaucoup mieux que les animaux FELV. Ils ont quand même un système immunitaire qui est présent. Il n'est pas complètement supprimé, il est là. Il est là, il fait un petit effet.
- Speaker #0
Alors concrètement, ça se traduit par des fièvres, une diminution de l'appétit, tout ce qu'on répète depuis tout à l'heure, gingivite, parfois des cancers. En fait, à échelle personnelle, c'est compliqué de savoir ce qu'a son chat. C'est plus difficile que de savoir si un humain ou un collègue a une maladie. il faut donner son animal à un vétérinaire.
- Speaker #1
Le vétérinaire, c'est le médecin des animaux. Quand un animal a un symptôme, alors que c'est inhabituel, généralement, une personne consulte le vétérinaire parce que l'animal a un symptôme inhabituel. Par exemple, il se met à tousser tout d'un coup, alors que l'animal n'a jamais toussé. Donc là, le vétérinaire va ausculter l'animal. C'est lui qui va décider de pousser les examens. Après, on peut pousser les examens en fonction... Par exemple, si on amène son chat à FIV chez le vétérinaire, Le vétérinaire va peut-être faire un petit peu plus d'examens, parce qu'on sait que ce sont des chats qui sont un peu plus sensibles, ou qu'il peut y avoir quelque chose dessous. Donc parfois les examens vont être un petit peu plus poussés, ou pas du tout. Mais oui, c'est comme ça qu'on met en avant le statut médical de l'animal.
- Speaker #0
Là encore, on évite de laisser sortir son chat, évidemment, pour limiter les contaminations. Personnellement, j'ai des amis qui avaient adopté un animal atteint du sida du chat. Il a vécu cinq très belles années, donc comme quoi, ça va à quoi ?
- Speaker #1
Non, mais bien sûr. Bien sûr, mais après, c'est pareil. Quand ils sont adoptés, c'est dit au moment de l'adoption. Donc, une fois que les gens savent que c'est un animal qui est un peu plus fragile et qui peut déclencher sa pathologie à n'importe quel moment, les gens sont prévenus. Ils savent qu'ils ont un animal qui, peut-être, un jour, va déclencher son FIV et va potentiellement mourir, mais on ne sait pas quand. Donc, ça peut être, oui, comme tu dis, dans 5 ans. Ça peut être dans 13 ans. Ça peut être... Mais c'est comme un animal qui sort à l'extérieur, finalement. Un animal qui sort à l'extérieur, bah oui, mais peut-être que demain, il va rencontrer une voiture. Voilà. Et son espérance de vie, bah ce sera pas grand-chose. Donc voilà, en fait, c'est... En fait, on a l'avantage de savoir que ces animaux sont malades, qu'ils sont porteurs de ces pathologies-là, et on peut réagir en conséquence. C'est quand même un plus, enfin que... Oui, comme je disais tout à l'heure, avec un animal qui sort à l'extérieur, qui peut lui arriver n'importe quoi. Là, on saura pas.
- Speaker #0
De manière générale, est-ce que tu as des conseils pour prendre soin de la santé de son chat ? Oui. Des trucs pratiques ?
- Speaker #1
Oui, déjà une bonne alimentation.
- Speaker #0
Quand tu parles d'alimentation, c'est-à-dire ces croquettes, ces aliments frais, c'est quoi ?
- Speaker #1
Une alimentation de qualité, que ce soit croquette ou pâtée, après adaptée en fonction des animaux, des individus, et en fonction de ce que dit le vétérinaire qui suit l'animal. Ensuite, il va falloir assurer un bon suivi médical, donc un bon suivi vétérinaire. Quand on a un doute, on va voir son vétérinaire. Tous les ans, il va y avoir les vaccins, la suite des vaccins. Parce que quand l'animal sort de refuge, il est à jour de ses vaccins. Donc du coup, il faut continuer le protocole vaccinal, donc avec des vaccins annuels. Et protocole vaccinal qui va être adapté en fonction de l'environnement de vie du chat. Est-ce que c'est un chat qui sort d'euro ? Est-ce que c'est un chat d'appartement ? Est-ce que c'est un chat qui rencontre d'autres chats ? Qu'est-ce qui est important ? Aussi enrichir l'environnement. L'environnement de vie d'un animal qui vit en... En appartement, il faut apporter des choses pour l'occuper pendant la journée pour pas que l'animal s'ennuie. Parce que l'intellect joue aussi dans le bien-être de l'animal.
- Speaker #0
Le chat étant un petit filou, il cache parfois ses symptômes. C'est ça.
- Speaker #1
Donc le chat, il peut parfois ne pas montrer tout de suite qu'il ne va pas bien. Donc c'est pour ça qu'il faut être très observateur avec ses animaux, mais avec le chat en particulier. Et à chaque changement de comportement, allez consulter. Quelque chose qui n'est pas normal, on va consulter. Parce que ça peut cacher quelque chose de beaucoup plus grave. On se dit, il n'a pas mangé ce matin, ou ça fait 24 heures qu'il n'a pas mangé, mais parce qu'il est un peu patraque, il faut aller consulter. Ce n'est pas normal.
- Speaker #0
Merci Marie pour ces précisions et ton expertise. Un dernier mot toutefois, pour rappeler qu'il est donc parfaitement possible d'adopter un chat porteur d'une maladie, à condition de bien se renseigner avant et d'être aiguillé. L'adoption, c'est aussi un acte responsable. qui demande de l'attention, d'assumer quand il le faut des frais vétérinaires, une alimentation adaptée, enfin tout ça doit être anticipé.
- Speaker #1
C'est ça, parce qu'on adopte un animal qui va vivre dans le foyer pendant un certain nombre d'années et donc il faut penser à tout ça, à tout ce qui peut arriver, à ce que ça va engendrer. Donc c'est un acte réfléchi. On ne dit pas, ce n'est pas un caprice. Une adoption, ce n'est pas un caprice. Offrir une seconde chance à un animal qui s'est retrouvé en refuge pour x ou y raisons, mais qui a déjà eu un parcours de vie un peu compliqué. Donc il faut le réfléchir à fond.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci Marie. Merci à toi.
- Speaker #0
Et voilà, c'est la fin de cet épisode spécial consacré aux maladies du chat. Sujet qui n'est pas le plus simple, mais pour lequel nous espérons avoir pu faire preuve de pédagogie. Et surtout, vous rassurez, vous, propriétaire ou futur propriétaire de félin. N'oubliez pas que vos meilleurs conseillers se trouvent en refuge. N'hésitez donc pas à vous déplacer dans les châteries pour en savoir plus sur le sujet ou appelez votre vétérinaire à la moindre alerte. Merci à Marie, merci à vous de nous avoir écoutés et à bientôt pour une nouvelle grande maladie.