undefined cover
undefined cover
EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie cover
EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie cover
Physioformation Podcast

EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie

EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie

1h17 |03/07/2024
Play
undefined cover
undefined cover
EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie cover
EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie cover
Physioformation Podcast

EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie

EP. 3 - Théo Chaumeil - L'hypnose en kinésithérapie

1h17 |03/07/2024
Play

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 3e épisode Théo Chaumeil, Kinésithérapeute, titulaire d'un Master STAPS – Spécialité Psychologie, contrôle moteur et performance sportive et membre actif du “Groupe Intérêt Douleur” de la “Société Française de Physiothérapie”.


Dans cet épisode, on reviendra sur le parcours de Théo, comment l'hypnose est rentrée dans sa vie, on aborde la question des études de kinésithérapie à l'étranger, des anecdotes cliniques et des lectures qui ont changé sa vision des choses.

Théo dispensera à La Réunion son cours sur l'hypnose pour les kinésithérapeutes du 27 au 29 septembre puis du 4 au 6 octobre 2024.
Il reste des places 😁


Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !


Bonne écoute :)


Ressources partagées dans l'épisode :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Physioformation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de Physioformation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer. Les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte, et c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast PhysioFormation et aujourd'hui on a la chance d'accueillir Théo Chomeil. Salut Théo !

  • Speaker #1

    Salut Manon, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très content d'être ici avec toi.

  • Speaker #0

    Moi aussi, vraiment contente. Théo, pour ceux qui ne le connaissent pas, il est kinesthérapeute. On aura la chance de le recevoir à nouveau à l'Île-de-la-Réunion du 27 septembre au 6 octobre pour sa formation en hypnose. On va revenir un peu là-dessus dans l'épisode. L'idée, c'est de vous présenter un petit peu Théo, son parcours, comment il en est venu à être formateur en hypnose, parce que ce n'est quand même pas intuitif quand on est kinesthérapeute. donc moi j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur ton parcours et puis voilà l'idée étant de refaire le point avec toi petit disclaimer avant de commencer Cet épisode ne se substitue pas à un rendez-vous médical si vous êtes patient. Et si vous êtes thérapeute, très important, ça ne se substitue pas non plus à la formation. C'est-à-dire qu'on va délivrer certaines choses, certaines notions sans doute liées à l'hypnose, mais ça ne sera pas suffisant pour pratiquer l'hypnose sur vos patients. Tu dis si je me trompe Théo ?

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison de faire ce rappel.

  • Speaker #0

    Bon bah tant mieux, j'apprécie. Alors on commence dans le vif du sujet. Qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Qui je suis ? Alors ça c'est une question dont on peut répondre de multiples manières. Je vais en choisir une, je m'appelle Théo, je suis kinésithérapeute, je travaille à l'heure actuelle en cabinet libéral à Paris. Et puis j'ai aussi une autre activité, une activité de formateur. Et donc à l'heure actuelle, je partage mon temps entre une activité clinique et donner des formations sur différents sujets. Un des sujets les plus majoritaires, c'est des formations d'intégration de l'hypnose en kinésithérapie et ostéopathie. mais je donne aussi d'autres contenus de formation autour de la communication et j'interviens aussi en formation initiale dans certaines écoles de kiné.

  • Speaker #0

    Ok, hyper riche. Et du coup, tu viens de quel coin de la France exactement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis né à Paris, mais j'ai grandi à partir de l'âge de 9 ans en Corrèze. Je ne sais pas si les auditeurs savent où ça se trouve, ni même toi, je ne sais pas, si tu sais où se trouve cette contrée lointaine. C'est en plein centre de la France, il y a plus de vaches que d'habitants, mais j'ai une adolescence très heureuse là-bas. Et puis après j'ai fait mes études, j'ai fait les études de prépa en fait à l'époque, il y avait encore les concours kinés. Et donc j'ai passé deux ans à préparer le concours de kinés et j'ai loupé 19 concours en deux ans. Donc je n'ai pas réussi à être pris en France. Ensuite, du coup, je suis parti en Espagne pour faire mes études là-bas.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu étais dans quelle ville en Espagne ?

  • Speaker #1

    J'étais à Saragosse. En fait, ça a été assez difficile d'ailleurs comme parcours, mais je pense qu'il y a plein d'étudiants qui ont vécu cette réalité-là. C'est que, on pourra y revenir plus tard, mais ça a été vraiment aussi un moment important justement dans la découverte pour moi de l'hypnose. Parce que... En fait, à cette époque-là, je voulais vraiment faire kiné. Moi, ça faisait depuis très, très longtemps que je savais que je voulais être kiné. Et puis, voyant que je n'arrivais pas à obtenir le concours, j'avais une amie qui était partie un an plus tôt dans cette école à Saragosse et qui m'avait dit, écoute, franchement, Théo, viens, tu vas voir, c'est incroyable. La qualité d'enseignement est vraiment top. Et puis moi je ne parlais pas du tout espagnol, donc c'était quand même un challenge. Mais j'étais tellement motivé, et j'étais tellement remonté pour me dire absolument, c'est ma dernière chance et je vais le faire que j'ai annoncé ça à mes parents et j'ai dit écoute, l'an prochain je pars et je vais aller faire mes études en Espagne Et en fait, pourquoi ça a un lien avec l'hypnose ? Parce que finalement, la question initiale est très bonne. C'est parce qu'à cette époque-là, une fois qu'en ayant échoué, c'est une deuxième année supplémentaire, je crois la deuxième année, j'ai dû passer 10 concours, la première 9. J'ai eu une grosse perte de confiance en moi, parce que finalement, la prépa, c'est un rouleau compresseur. C'est vraiment, il n'y a que le meilleur qui arrive à rentrer dans l'école. Et puis finalement, la sélection, tu te questionnes, tu te dis, est-ce que vraiment c'est pertinent de sélectionner des futurs thérapeutes sur la base de matières comme de la physique, de la chimie et de la bio ? Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment spécifique. Enfin, euh... le meilleur des recrutements possibles. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai découvert l'hypnose parce qu'avant de partir en Espagne, j'avais eu une grosse perte de confiance en moi. Et je suis allé voir une psychologue à ce moment-là pour me rebooster, pour reprendre confiance avant d'arriver en Espagne. Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert l'hypnose en fait en tant que patient. Et à ce moment, je me souviens, je suis sorti de la consulte et j'ai vraiment eu l'impression qu'il y avait un Théo différent qui était entré. et un théo différent qui était sorti. Et en fait, cette thérapeute, elle a eu vraiment le mérite, surtout de m'apprendre comment j'allais pouvoir utiliser cet outil au quotidien. Et puis du coup, je me suis pris de passion pour l'hypnose comme ça. C'est venu de l'autre côté de la barrière. C'est toujours intéressant de passer de l'autre côté de la barrière, d'ailleurs, quand on est thérapeute soi-même, de devenir patient. C'est clair. Et puis après, je me suis pris de passion pour l'outil. Et puis, on va en parler un peu plus en amont. Je ne sais pas si tu veux suivre ce fil-là ou en tirer d'autres. Voilà un peu comment ça s'est passé le début de mes études.

  • Speaker #0

    Déjà je trouve ça méga honnête de nous partager ça, parce que c'est quand même pas forcément évident. Et clairement pour revenir un petit peu sur le parcours des étudiants qui s'expatrient, parce que le concours soit ils n'ont pas pu le faire, soit c'est un choix de partir. Et je trouve qu'on est moins dur avec les étudiants qui partent faire des études en Erasmus, en L1, de partir découvrir l'Europe. tu vois c'est plutôt noble même en école de commerce de partir là où nous on est un peu rude quand même avec les étudiants qui partent hors de la france parce que tu l'as dit toi même d'employer le terme rouleau compresseur que ce soit pas cesse ou que ce soit les prépa je pense qu'on est unanime pour dire que c'est pas des années qui ont été en tout cas constructive je dirais qu'on apprend des choses mais alors c'est pas la construction la plus pédagogique qui soit et clairement on y laisse des plumes j'en suis intimement persuadée donc ouais je pense qu'il y a pas mal d'étudiants qui se reconnaîtront là-dedans aussi sur comment on débarque dans un pays étranger avec l'intime conviction que c'est ce métier qu'on veut faire et en plus entre ceux qui nous jugent parce qu'on fait ce choix-là quand même, c'est pas évident vraiment tu mets le doigt là-dessus t'as raison et puis même tu vois enfin

  • Speaker #1

    Moi, quand j'ai fait même mes stages, après, moi, j'ai fait tous mes stages, du coup, en France, parce que je savais que je voulais retourner travailler en France, pour trouver mes stages, ça a été difficile. Tu vois, j'ai ressenti, quand je disais que je faisais mes études en Espagne, clairement, il y a des portes qui se fermaient.

  • Speaker #0

    Ouais, je ne suis pas étonnée de ça. Je pense qu'il y a énormément de préjugés. Et voilà, après, qu'est-ce qui joue là-dedans ? Sans doute plein de choses. Mais en tout cas, c'est dommage, parce que derrière, en fait... quelqu'un qui prend la peine de partir à l'étranger pour réaliser le métier de ses rêves, des fois il y a quand même des thérapeutes qui sont plus animés que quelqu'un qui... ou c'est moins un pourquoi, sans créer de jugement de valeur, une échelle ou quoi, mais voilà je trouve qu'il faut prendre un peu de recul et pas être trop dur quand même, on sait jamais ce qui se cache derrière une expatriation et en fait globalement c'est une super manière d'apprendre la vie aussi quoi.

  • Speaker #1

    Clairement, franchement je le dis souvent mais vraiment ça a été une période de ma vie qui a été très difficile, tu l'as... Tu l'as évoqué, je pense qu'on est plein à avoir vécu ce genre de situation. Mais je pense que vraiment, si je devais refaire la même chose, je le referais les yeux fermés. Parce que tu vois, tu disais en plus, là, sur le parcours des études, Moi, j'ai eu la chance d'avoir une formation initiale en Espagne qui était vraiment d'une qualité incroyable. Alors, c'est comme en France, l'Espagne, il y a des écoles qui donnent des formations de manière très hétérogène. Mais en tout cas, moi, j'ai bénéficié d'une très bonne formation. Et quand tu parlais de préjugés, c'est exactement ça. Parce que pour le coup, en plus, moi, j'ai été diplômé en 2016. Et quand je suis revenu en France, à l'époque j'avais un meilleur diplôme d'un point de vue reconnaissance qu'un étudiant français parce que ça faisait déjà plusieurs années qu'en Espagne le diplôme c'était sur le mode licence master doctorat et donc moi je suis revenu en France j'avais déjà un an.

  • Speaker #0

    Donc en termes de CTS, ce n'était pas équivalent déjà.

  • Speaker #1

    Exact. Donc il y avait une qualité d'études là-bas qui était déjà à l'époque plus avancée, en tout cas dans l'école où moi j'étais, que certains autres étudiants qui étaient en France et qui faisaient leurs études en France.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair, le but n'étant pas de créer une échelle de valeur ou quoi que ce soit, mais je pense que... tu sais que je suis en parcours de doctorat et en fait tu regardes un petit peu qui publie à quel endroit etc à l'heure actuelle la kinesthérapie française a un petit peu manqué son virage universitaire là où la kinesthérapie espagnole c'est des publications de haut vol sur de nombreux domaines donc c'est vrai que vraiment il n'y a pas à rougir de faire ses études en Espagne c'est une structuration différente et en tout cas voilà si vous aviez des jugements par rapport à ça on vous invite à... et déconstruire un truc c'est le complexe il n'a pas réussi en France donc il n'est pas assez bon quoi que ce soit ça n'a rien à voir ces concours comme tu le disais il y a une phrase d'Einstein si tu jules un poisson à sa qualité à monter un arbre écoute peut-être que la dégradation n'est pas le bon exactement donc voilà tout voir dans la balance merci beaucoup et du coup qu'est-ce qui s'est passé après tes études comment t'es revenu en France qu'est-ce qui t'a animé quel type de kiné tu voulais faire

  • Speaker #1

    Du coup, je pense qu'on peut rester dans le thème des études parce que ça a conditionné justement beaucoup mon retour. Parce que, tu vois, comme ça, on va aller dans la continuité de ce que tu disais. L'école dans laquelle je suis allé, j'ai vraiment été hyper surpris positivement parce que tous nos profs étaient soit docteurs, soit doctorants. Et donc, tu parlais tout à l'heure de recherche, ce n'est pas pour rien qu'on pousse en France, et il y a eu des superbes avancées sur les dernières années, qui étaient vraiment importantes à aller décrocher, c'est de dire, la recherche, avoir des gens qui savent faire de la recherche, ça conditionne aussi derrière, forcément, les enseignements qui vont être donnés. Et donc, moi, bien entendu, j'ai eu des cours qui étaient parfois hétérogènes, mais forcément, il y avait une vraie... culture en fait de l'esprit scientifique et du coup ça fait que j'ai eu quand même comme je disais des études de très bonne qualité aussi bien sur des compétences de recherche scientifique je sais que tu vois c'est une anecdote que je donne de temps en temps moi j'avais un prof en troisième année on a eu des cours sur la douleur il s'était formé avec le rimeur Mosley et c'est anecdotique mais il y avait explain pain dans la bibliothèque de la fac de l'université Moi j'ai lu Explain Pain, j'étais en fin 2ème année, début 3ème année. Donc forcément ça a conditionné la suite parce que j'ai vraiment pu avoir accès à un savoir comme donner à ces personnes qui étaient plus avancées que moi, inspirantes, qui me partageaient beaucoup de choses et ça a conditionné la suite. Et forcément, du coup, ça m'encourageait à aller me nourrir de tout ça pour justement aller plus loin dans ce que je voulais créer ensuite dans ce qu'on peut appeler ma carrière professionnelle. Et puis, du coup, j'ai rapidement eu une appétence, en fait, justement pour la prise en charge de la douleur. La douleur, ça m'a passionné. Ce prof, c'est un prof, Victor, il s'appelait… J'ai encore des contacts avec lui. Il a vraiment réussi à nous inculquer ce changement de paradigme. qu'il y a autour de la douleur. Il y en a eu plusieurs, mais on va dire le passage d'une compréhension qui est biomécanique à une compréhension qui est plus centrée sur les mécanismes neurophysiologiques. Et ça, vraiment, moi, ça m'a passionné. Et du coup, je me disais, voilà, je sais que dans le futur, je pense que je vais aller travailler justement avec des personnes qui ont des douleurs. C'était encore assez flou parce que je n'avais pas encore beaucoup d'expérience clinique, mais je savais à peu près que je voulais aller dans cette direction-là.

  • Speaker #0

    OK, trop bien. Et du coup, comment ça s'est manifesté pour toi ? Est-ce que tu as cherché des cabinets spécialisés dans la prise en charge de la douleur ? Parce qu'autant un cabinet de kiné du sport, ça va, tu arrives à trouver. Mais je n'ai jamais vu, je ne sais pas, c'est peut-être à Paris, peut-être que c'est plus répandu qu'ici, mais je n'ai jamais vu un cabinet de kiné spécialisé dans la douleur. Donc comment tu as fait pour trouver l'endroit de tes rêves pour exercer ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, pendant toutes mes études, je m'abreuvais au maximum autour de l'hypnose parce que comme je t'ai dit, j'ai rencontré cet outil en tant que patient et en fait, rapidement, je me suis rendu compte que cet outil, j'allais pouvoir l'intégrer dans la kiné. Donc c'était super chouette parce qu'au fur et à mesure que j'apprenais des choses sur mon futur métier de kiné, je commençais à réfléchir au pont que j'allais pouvoir faire. Et puis du coup, quand j'ai été diplômé, quand je suis retourné en France, alors déjà tous mes stages, j'ai essayé de les faire justement avec des kinés qui faisaient de l'hypnose ou dans des services où il y avait de l'hypnose. Ça n'a pas toujours été possible, mais je me suis vraiment battu pour essayer de trouver, on va dire, tu vois, ce terreau, cet écosystème-là, où il y avait déjà ça qui était en place. Et puis, quand j'ai été diplômé, j'ai cherché à Paris. Je me suis dit, je vais aller à Paris, parce que c'était pour moi, dans mes représentations, l'endroit où je pensais que j'aurais le plus d'opportunités professionnelles. et j'ai trouvé un cabinet où il y avait un kiné qui faisait de l'hypnose, donc qui était reconverti psychothérapeute. Mais au moins, je me suis dit, je vais aller bosser là. On a bien matché ensemble. Et puis, je me suis dit, comme ça, je pourrais intégrer l'hypnose dans la kiné. Ce sera facile, ce sera déjà entre guillemets dans la culture du cabinet. Et ensuite, le côté douleur, je pourrais le développer assez facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tout s'est passé comme prévu du coup ?

  • Speaker #1

    Écoute, tout se passe jamais comme prévu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais le plan est beau.

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce début-là, ça s'est plutôt bien passé en fait, parce que je me suis arrivé dans ce cabinet, ce thérapeute, il se trouvait qu'il avait aussi un organisme de formation d'hypnose. Et du coup, moi, rapidement, j'ai pu commencer à intégrer l'hypnose dans la kiné, à voir comment ça allait pouvoir s'agencer. Lui, il était là aussi autour et puis on avait des réflexions ensemble. Et d'ailleurs, c'est entre autres grâce à cette personne que assez rapidement, j'ai mis un pied dans la formation continue. Parce que c'est moi qui avais un organisme. Et puis, voyant que j'étais vraiment... très motivé, que j'avais déjà des connaissances sur le sujet, il m'a donné l'opportunité de commencer à intégrer petit à petit l'organisme.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ça fait grave le lien avec la question que je voulais te poser. C'était un peu comment l'enseignement est rentré dans ta vie ? Parce que c'est une chose de vouloir être kinesthérapeute et d'intégrer l'hypnose à tes prises en charge. Et d'ailleurs, franchement, je suis très curieuse de savoir comment ça se passe concrètement. Mais comment tu es venu à l'enseigner ? Je ne sais pas par laquelle tu veux commencer.

  • Speaker #1

    On peut commencer par l'enseignement parce que c'est vrai que ça c'est quelque chose qui m'anime depuis longtemps la transmission. En fait, vraiment, je ne sais pas, j'ai deux parents profs de français, peut-être que c'est ça, tu vois, le prof, je ne sais pas si ça… Mais depuis mon plus jeune âge, je sais que j'ai une curiosité qui est insatiable, j'ai besoin d'explorer beaucoup de choses. et j'ai une vraie passion en fait à le transmettre, mais pas juste à le transmettre, mais à faire en sorte que, à trouver les moyens pédagogiques, les techniques d'animation pour que la personne se saisisse le plus rapidement possible de ça. Et donc ça c'est quelque chose qui est à l'intérieur de moi depuis longtemps, donc je le savais tu vois, je savais de toute manière, bien sûr qu'il y a un côté chance, mais les opportunités ça se crée. C'est pour ça justement que j'étais allé aussi dans ce cabinet-là. Et puis du coup, la transmission, en fait, ça a commencé en réalité dans ma fac, dans mon université, parce qu'à l'époque, je me souviens, j'ai fait mes stages de kiné, donc en France. pendant cette perte de stage, c'était en troisième année. Et en fait, avant de partir en stage, j'ai lu un livre qui a failli me faire tout arrêter. Je ne sais pas si tu l'as lu. En réalité, je pense que c'est un livre intéressant. C'est un livre qui s'appelle Ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les thérapies Je l'ai préparé, il est là même, de Nicolas Pinceau et Richard Monvoisin. Tu l'as lu aussi ? éminent chercheur nicolas pinceau il faut le souligner et effectivement écoute j'en suis à un quart et j'arrive à le lire d'un coup parce que effectivement je pense qu'il secoue faut l'admettre ouais ouais clairement il m'a sauvé bas on remet dans le contexte j'étais en troisième année de fin et je pense que cette époque là c'est on fait tout ça un peu ce métier alors je sais pas peut-être que c'est une généralisation mais Quand tu conçois la kiné, à la base, tu dis, je vais soigner les gens avec les mains. En tout cas, moi, c'était le paradigme dans lequel j'étais. J'étais en train de me dire, je vais pouvoir aider des gens avec mes mains. Et puis, ce livre, en fait, il démonte toutes les thérapies manuelles en expliquant à quel point elles ne fonctionnent pas pour ce au quoi on croit. Et en fait, tu sais, je l'ai vécu à cette époque, un peu comme quelqu'un qui cassait mon jouet. mais sans m'en donner un autre à la place. Ouais. Pour moi, je l'ai vécu comme... Alors, il faudrait que je le relise, tu vois, peut-être maintenant.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'étais en train de me dire, c'est que je suis contente d'y être allée avec une certaine maturité et d'avoir déjà touché des patients. parce que du coup ça questionne mais il y a une part de choses qu'on peut pas expliquer qui peut se passer certaines fois qui fait que tout n'est pas ajouté en fait dans la thérapie manuelle mais il y a une vraie question de maturité et d'expérience je pense quand même tu

  • Speaker #1

    vois j'étais pas du tout assez mignon j'étais pas du tout mignon quand je l'ai lu et puis en plus tu vois ce livre il dans mon souvenir tel que je l'ai vécu à ce moment là c'était vraiment tout ça ne sert à rien et en fait on est des placebologues et donc le but c'est de devenir le meilleur pour maîtriser les effets placebo et là j'ai pris une vraie claque ça m'a beaucoup remis en question ça a eu le mérite aussi de vouloir aller me faire encore plus lire de la littérature scientifique pour aller vérifier ces choses là aller les approfondir et je pense qu'à cette époque d'ailleurs ce qui m'a sauvé et ce qui a fait que j'ai continué à kiné c'est justement l'hypnose Pourquoi ? Parce que Pinceau et mon voisin dans leur livre, ils expliquent qu'en fait nos traitements il y a toujours un effet spécifique et un effet non spécifique et parmi les effets non spécifiques il y a ce fameux effet placebo qu'on appelle maintenant les effets contextuels qu'on peut optimiser et qui joue un grand rôle dans le résultat des soins. Et donc moi je me suis dit j'ai un super outil qui est l'hypnose qui est un outil basé sur l'utilisation de la suggestion. Et donc, j'ai entre mes mains la possibilité de pouvoir, à travers la suggestion, optimiser les effets contextuels. et c'est ça à l'époque tu vois celle que je conceptualisais qui m'a fait me raccrocher au truc ensuite je suis parti en stage et là j'ai vu et tu vois c'est ce que tu disais là j'ai vu en fait que j'arrivais à aider des gens j'ai fait l'expérience que les techniques que j'avais, les outils que optimiser justement tout le contexte me permettait d'apporter mon aide aux gens Et ça, ça m'a forcément, comme expérience, ça m'a raccroché à la kiné en me disant que non, c'est vraiment ça que je veux faire. Et du coup, parce que la question initiale était la transmission. Je parle un peu dans différents... Mais voilà, la ligne directrice est là. Du coup, quand je suis revenu de ces stages-là, j'avais tellement envie de transmettre cette compréhension-là autour de... l'optimisation des effets placebo, que j'ai vraiment fait comme une revue littérature de manière informelle sur le sujet. Et je me suis dit, ça en fait, il faut que je transmette à mes potes, à mes... pas confrères, mais à mes collègues étudiants. Et du coup, j'ai tanné mes profs en leur disant, moi, j'ai envie de faire une conférence pour les étudiants de la fac sur comment est-ce qu'on peut optimiser les effets contextuels en kinésithérapie. Et je me souviens que justement ce même prof, Victor, qui est sur la douleur, il m'a dit écoute, c'est un chouette projet Il m'a soutenu. Donc je me suis retrouvé à imprimer des petites affiches de ma conf complètement grasse et tout, et à ramener, à passer dans les cas. Je me souviens, j'allais, je leur disais voilà, je vais faire une conférence Et d'ailleurs, ça a réuni pas mal de monde, on était une bonne centaine.

  • Speaker #0

    Et on est espagnols du coup.

  • Speaker #1

    Voilà, bien sûr, toutes les études étaient en Espagne.

  • Speaker #0

    Mais la boucle de fou quand même, parce que du coup, tu as débarqué en Espagne sans parler espagnol et tu t'empares quasiment à l'aube de ton diplôme, enfin à la fin de ton diplôme, enfin ouais, c'est ça, à l'obtention de ton diplôme, à faire une conférence devant plein de monde, ce qui est hyper stressant, en patalon de natal, quoi. C'est chaud.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est énorme. Bon, après, c'est clair que la première année était difficile pour l'apprentissage de la langue, mais bon, ça reste quand même une langue latine, tu vois. Oui, oui, oui. c'est c'est une marche sous crève c'est pas le nom c'est pas le nom merci et du coup cette conf elle se passe super bien j'ai tout le soutien de mes potes mais il y a plein de gens que je connais pas qui sont là des étudiants et tout et d'ailleurs ça a tellement été une réussite qu'il y avait quelques profs qui sont venus pour me regarder et à la fin ils sont venus me voir et me l'ont dit écoute Théo on organise un congrès local de professionnels de santé donc diplômés et en fait on aimerait bien que tu viennes faire ta présentation au cours de ce congrès énorme et donc du coup je me suis retrouvé un mois plus tard dans un congrès professionnel à pouvoir partager ça aussi ça c'est une belle revanche quand même Ouais, carrément, ouais. Et puis, non, et puis encore une fois, c'est même sans parler de revanche.

  • Speaker #0

    L'art de transmettre, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. C'est de se dire, tu transmets des connaissances qui peuvent changer les choses, en fait, chez les gens. Mais tu vois ça, encore une fois, bien entendu, j'ai bossé pour faire ça, mais tu vois, c'est l'importance, je pense, de l'environnement. Parce que, encore une fois, j'étais entouré de profs qui étaient bienveillants, qui étaient dans une dynamique, justement, de partage et de transmission des savoirs. et en fait tu vois c'est grâce à eux que j'ai eu l'opportunité après un mois plus tard d'aller faire cette conf devant un parterre de kinés qui était déjà diplômé et c'est ça qui est incroyable pour revenir un instant sur ce qu'on disait autour des études c'est que ça permet ça aussi cette culture de la recherche scientifique

  • Speaker #0

    Tu sais moi je trouve ça fou dans ce que tu partages, c'est qu'en fait, tu vois ce qui t'a amené en Espagne, l'hypnose qui a un déclenchement etc, le truc a tellement été un game changer pour toi que t'es prêt à y passer des heures bénévolement, des heures de soirée, de nuit pour creuser le sujet, trouver des choses, et t'as dit un mot que je trouve hyper... chouette, c'est la innocence, tu sais, la pureté avec laquelle tu te dis j'ai tellement envie de partager ce que je viens de trouver, tu vois, sans arrière-pensée, sans je vais en faire mon business pour gagner ma vie, etc. C'est que toi, au départ, ta rencontre avec l'hypnose, c'est un coup de cœur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. Et puis, pour le coup, ça me suit justement tout le long de mes études, quoi. Parce que du coup, après ça, je continue, tu vois, sur la trame du grand écart. Après ça, je suis diplômé, donc là je sais que je veux retourner travailler en France, et je me dis, je vais aller à Paris, parce que je pense que c'est l'endroit où j'aurai le plus d'opportunités professionnelles. Et du coup, je me dis, il faut que je trouve un cabinet où je peux, entre autres, utiliser l'hypnose sans qu'on pose problème, sans qu'on m'embête, que ce soit un peu dans la culture du cabinet. Donc, je cherche ça. Alors, en sachant que j'avais déjà un peu cherché parce que quand j'ai fait mes stages, j'ai fait mes stages en France. j'avais déjà essayé au maximum de trouver des endroits de stage où il y avait des gens qui faisaient de l'hypnose ou un service où il y avait de l'hypnose pour préparer un peu ce truc-là. Et puis du coup, je trouve un cabinet dans lequel il y avait un ex-kiné reconverti psychothérapeute et donc qui faisait de l'hypnose. Et je me dis, vas-y, c'est là qu'il faut que j'aille parce que comme ça, ce sera déjà dans la culture du cabinet et je pourrais intégrer l'hypnose entre autres dans mes séances. Donc, ça matche bien avec la personne. Et puis, je commence en tant que collaborateur dans ce cabinet. et puis du coup j'oriente assez rapidement ma pratique sur la prise en charge des patients qui ont des douleurs persistantes parce que justement au cours de mes études la compréhension de la douleur m'a tellement il y a une telle émulation autour de ça, vraiment ce changement de paradigme il m'a passionné que je me dis que j'ai envie de travailler avec des personnes qui ont des douleurs persistantes et je commence petit à petit à intégrer l'hypnose dans mes soins mais ça s'est fait de manière fluide parce que c'était la seule manière que je connaissais en fait tu vois J'en parle parce que souvent, j'ai des personnes qui viennent en formation et puis ils viennent, ils ont déjà un mode de pratique qui est installé et puis parfois, ils peuvent le modifier. Là, tout s'est fait de manière assez fluide. J'ai eu cette chance-là de découvrir l'hypnosto et de me poser la question au fur et à mesure que j'avançais, comment ça allait pouvoir s'intégrer ? Donc là, on en est là, où je commence à intégrer ça. Et puis, comment j'en suis arrivé du coup à la formation ? C'est que cette personne-là, le titulaire du cabinet, il avait aussi un organisme de formation. Il était également formateur sur des formations d'hypnose. Et voyant ma motivation pour l'outil, assez vite, il m'a donné l'opportunité de commencer à mettre un pied dans la formation. Donc j'ai commencé au début avec de toutes petites tâches, mais à donner un peu des contenus dans ces formations d'hypnose.

  • Speaker #0

    Énorme. Je trouve ça génial parce que tu sais on parle des hard skills et des soft skills. Je pense que ça te parle. Alors pour nos auditeurs, d'habitude je connais un peu les formateurs, parce que soit j'ai traduit, soit j'ai fait la formation. Théo, je n'ai aucune idée du contenu de son cours. Donc j'espère que je pourrai y assister un petit peu, que je ne serai pas trop prise par la thèse pour venir passer ma tête. Mais ça fait partie quand même des formations que j'ai très envie de faire, donc peut-être dans une seconde partie de vie, quand j'aurai fini tout ça. Bref. du coup peut-être que tu l'évoques mais je trouve que justement tu disais quelque chose d'hyper intéressant c'est que c'est venu naturellement à ta pratique mais parce que finalement dans ta boîte à outils dans ta conception peut-être des soins je pense que Il y avait déjà des idées qu'avait germées pendant tes études. Les étudiants, je leur dis souvent, tu peux devenir le kiné que tu as envie d'être. Ce n'est pas parce que tu as vu un stage ou qu'il y a un stage qui t'a dégoûté qu'en fait, tu es obligé de faire exactement la même chose. Et ta culture autour de l'hypnose, de la douleur, de ton expérience, a développé du coup, si je ne me trompe pas, des soft skills. Et les hard skills, du coup, pour ceux qui ne connaissent pas, soft skills, c'est un peu des compétences dites douces. Mais hard skills, nous, dans notre profession, ça va être plutôt la thérapie manuelle, manipulée, justement. Et on en revient un petit peu à notre livre, du coup. je serais trop curieuse d'avoir ton avis là dessus parce que du coup en fait l'un va pas sans l'autre et des fois tu te rends compte j'avais une discussion avec une collègue une copine de Vichy qui a eu cette désillusion un petit peu qui disait j'ai l'impression que peu importe j'ai l'impression que je soigne les gens avec mes mots. Parce que je suis gentille, ça va mieux. Et tu vois, j'étais là, Ah non, j'ai pas envie que tu le dises comme ça, parce qu'en fait, c'est tellement plus, tu vois, tu portes de l'attention sur quelqu'un. C'est tellement plus chose qu'être gentille. Je peux avoir tes pensées là-dessus, parce que je suis un peu partie dans tous les sens, mais qu'est-ce que ça t'évoque, toi, tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, que tu as entièrement raison. C'est-à-dire que nous, dans nos études, on nous apprend beaucoup des hard skills. Donc, en gros, c'est toutes les compétences techniques de notre métier. Mais, ben, voilà. se confronter à un patient, c'est se rendre compte qu'être un excellent technicien ne suffit pas. Et que toutes ces compétences de soft skills... Après, il y a un peu une opposition. On a l'impression... Parfois, je me dis que c'est un peu réducteur ce truc-là d'un côté et de l'autre parce que finalement, c'est un peu imbriqué. En tout cas, ce qui est clair, c'est que les compétences communicationnelles, elles sont absolument nécessaires. Et l'hypnose, c'est une manière d'acquérir ces compétences communicationnelles donc forcément dans le développement de ma pensée et du thérapeute que je suis à l'heure actuelle l'hypnose a eu une importance fondamentale et d'ailleurs vous voyez quand j'ai des gens qui viennent se former à la formation c'est assez fréquent que à la fin de la formation en fait je fais tout le temps un débrief de fin, de comment tu te sens les gens ils peuvent exprimer absolument ce qu'ils veulent, à la fois des choses positives constructives, ils déposent ce qu'ils ont envie et il y a comme type de retour des gens qui me disent en fait la formation est allée au-delà de mes attentes, dans le sens où je pensais juste venir acquérir un outil, et je me rends compte qu'il y a plus, que ça m'a changé même un peu en tant que personne, ce qui n'est pas d'ailleurs l'objectif de la formation, on est bien d'accord, c'est une formation pour des professionnels de santé, mais qu'en fait ça modifie, et c'est ça aussi la force de l'hypnose, ça modifie ton savoir-être. c'est comment est-ce que je me comporte avec un patient ? Comment est-ce que je me mets en lien avec un autre être humain ? Tu parlais de ses compétences. Tu vois, cette kiné, quand elle l'évoque en disant J'ai l'impression juste d'être gentille. Mais en fait, ce juste être gentil, c'est déjà beaucoup. Et en fait, c'est des compétences qui se développent de manière authentique, bien entendu. Il ne s'agit pas de jouer un rôle ou de porter un masque toute la journée, parce que ce n'est pas sain ni pour le patient ni pour nous. Mais effectivement, il y a des compétences relationnelles qui peuvent se développer, entre autres, à travers l'hypnose.

  • Speaker #0

    Je trouve ça extraordinaire, ça donne vraiment envie. Et tu sais, je vais rebondir un peu sur un fait d'actualité, alors le podcast va sortir un petit peu après ça, mais tu as fait un réel récemment à propos justement d'une phrase qui a été rapportée par l'une de tes patientes, que le kiné l'avait fait cramer. Du coup, tu viens de sortir ce réel, on salue Brian, parce que du coup il y a une part centrale autour de ça. J'ai eu la même réflexion de toi pendant la formation, en me disant, oula, attends, parce que moi, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais je crois qu'il va falloir peut-être faire attention à comment on le donne et l'enrobage de cette consigne. Et ton réel est hyper pertinent là-dessus. Est-ce qu'on peut recontextualiser peut-être à propos de ça ?

  • Speaker #1

    Donc du coup, pour recontextualiser cette vidéo, j'ai une patiente que je suis à l'heure actuelle qui voyait un kiné. Et malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que ce kiné a expliqué à la patiente qu'il allait... lui proposer de faire un reboot de son système nerveux central, c'est les mots qu'elle m'a rapportés, en lui faisant faire un exercice pour la cramer. Pareil, c'est le mot qui était revenu. Et donc du coup, les gens qui sont intéressés pourront aller voir la vidéo en détail, mais la patiente avait des douleurs persistantes, forcément il fallait avoir une approche plutôt dosée. et là il lui a demandé de faire un maximum de squats, je ne sais plus, je crois que c'était une minute, en la poussant au maximum, et donc forcément ça a fait exacerber ses douleurs, et d'ailleurs elle a eu une perte de confiance en elle. en ce qui est en la thérapie et du coup moi je reviens me consulter derrière en me disant voilà je suis complètement perdu voilà ce qui se passe j'ai perdu confiance en mon corps je comprends plus rien etc c'est hyper intéressant parce que tu vois tu parlais du savoir-être et je crois que là on touche du doigt justement comment

  • Speaker #0

    le manque en tout cas une maladresse dans le savoir-être un manqué, parce que des fois il s'agit souvent de ça je pense qu'on veut tous bien faire et qu'on fait tous de notre mieux avec la forme du jour avec les outils du jour pour soigner nos patients c'est hyper important de le souligner on a une pensée aussi pour ce thérapeute qui je pense depuis a pu se remettre en question en tout cas face à cet échec de prise en charge peut-être on espère en tout cas mais chacun fait de son mieux des fois il y a des loupés et c'est là où je trouve c'est intéressant ce que tu dis sur le savoir-être sur comment on donne les choses et puis du coup un petit coucou à à Brian qui du coup nous a permis je pense à tous les deux de bien mieux comprendre les douleurs neuropathiques parce que j'ai eu la chance aussi de me forger avec lui absolument On le salue aussi. En parlant du savoir-être, tu parlais justement, les gens se disaient changés, qu'ils étaient allés au-delà de leurs attentes. Donc, à quoi on devrait s'attendre en faisant ta formation ? Est-ce que tu peux nous teaser un peu ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux te dire un peu ? Si tu me le permets, je peux raconter comment j'en suis arrivé à faire la formation d'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    vas-y. Donc, du coup, si tu me permets, pour répondre à cette question, ce que je te propose, c'est qu'on continue de reprendre le fil de comment ça a été pour moi dans la formation. J'étais à cette époque-là... Après mon diplôme, j'ai l'opportunité de commencer à donner des formations dans l'organisme de formation qu'animait mon titulaire de cabinet. Et du coup, je me retrouve à animer de plus en plus de parties de formation. Et en fait, assez rapidement, j'ai été très frustré par ce qui se passait. Parce que c'est des formations pluriprofessionnelles, donc il y a des kinés qui sont là, il y a des infirmiers, il y a des médecins, il y a des psychologues. Donc c'est des échanges qui sont très riches en termes d'expérience, mais ce qui se passe c'est qu'à la fin de ces formations, les professionnels n'arrivent pas à intégrer l'hypnose dans leur pratique à eux. parce que le contenu du cours, forcément, était un peu plus généraliste et un peu moins spécifique pour chacune des professions. Et forcément, entre la pratique clinique d'un infirmier, d'un psychologue ou d'un médecin ou d'un kiné, il y a des différences. Et je me heurte à ça. Au fur et à mesure, je me rends compte, en fait, et là, je commence, tu vois, on parlait tout à l'heure de la transmission et d'une valeur forte qui était comment je fais pour transmettre de la meilleure manière possible. Et là, il y a un truc qui m'a... d'autant plus qu'à ce moment-là, tu en parlais de la recherche scientifique, j'ai à ce moment-là tous les outils pour aller au fond de la recherche. Et je commence à prendre conscience qu'entre le discours qui est porté dans cette formation et les connaissances scientifiques, il y a quelque chose qui est différent. On va en parler directement, c'est qu'à cette époque, on parle en fait, dans les formations, je parle, je l'ai enseigné comme ça, en expliquant que l'hypnose, c'est un état modifié de conscience. Donc peut-être que ça, pour les gens qui nous écoutent, peut-être même pour toi, Manon, tu vas me le dire, voir l'hypnose comme un état modifié de conscience, c'est à peu près peut-être les conceptions que tu as. Je sais pas, tu veux bien me dire ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense, en fait, c'est bête, peut-être que je suis pas assez informée ou éduquée, mais ouais, forcément, moi, la première chose qui me vient, c'est l'hypnose de spectacle, quoi.

  • Speaker #1

    donc les personnes qui font des vidéos fous tu vois et donc du coup dans un état second et donc qui colle avec cet état modifié de conscience et en fait à ce moment là je lis beaucoup et en fait je me rends compte que il y a plusieurs théories explicatives de l'hypnose comme bien souvent et que la théorie de l'état n'est qu'une théorie parmi d'autres qu'en réalité il y a d'autres théories qui peuvent sous-tendre cet outil et derrière je commence à prendre conscience que la théorie de l'état elle induit un type de pratique particulier. Ou, moi j'ai des patients qui viennent me voir, je recontextualise, au cabinet, je suis kiné, je fais de l'hypnose, et ils me disent, ok, j'ai vu que vous faisiez de l'hypnose, et en fait ils attendent de moi que je les mette dans un état particulier. Et en fait, je suis en train en même temps de lire des papiers, et là il y a des gens, ils me disent, des chercheurs, ils me marquent noir sur blanc, en fait on n'a aucun indice qu'un quelconque état d'hypnose existe, et on n'a aucune technologie qui peut dire si le patient est dans un état ou pas. et j'ai des patients qui me disent mais du coup vous comment vous allez me mettre dans cet état est-ce que c'est possible que vous voyez que je suis dans cet état qu'est-ce qui se passe si j'arrive pas à me mettre dans cet état et tu sais il y a un espèce de micmac qui se crée où je me dis mais là en fait il y a un bug il y a un truc qui colle pas et ça ça vient de tout part ça vient du côté formateur et ça vient du côté clinicien il faut que je me débrouille pour retrouver du sens dans ce que je fais et puis je continue à lire ces papiers et en fait là je commence à reconceptualiser vraiment ce que c'est l'hypnose à me dire en fait cette théorie de l'état finalement c'est celle qui entre guillemets a gagné dans l'esprit collectif mais qui n'est pas forcément la plus appropriée et tu vois cette divergence de point de vue entre moi, ce que je suis en train de comprendre et les personnes qui forment dans cet organisme creusent petit à petit et puis j'y décide à l'été, je me souviens, en été 2018 à me dire là, ça commence vraiment à germer, de me dire en fait ce que j'ai envie de faire, c'est une formation déjà qui est spécifique pour les kinés par un kiné, où on rentre directement dans la pratique qu'on connaît, avec des outils qui sont sur mesure à notre pratique à nous, et où il y a peut-être, on enlève ce dogme de l'état modifié de conscience, et on amène un cadre conceptuel et théorique qui est un peu différent.

  • Speaker #0

    Ok, et tu sais, vraiment, je crois que ce sera le titre de l'épisode, mais on balaie les certitudes. de nouveau tu te trouvais à de nouveau reconceptualiser des choses alors que toi ça t'avait amené à faire ce type de pratique enfin waouh ok

  • Speaker #1

    Yes, remise en question perpétuelle. Ça fait mal, c'est pas facile, mais c'est bénéfique.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est tellement riche. Je crois que quand on arrête de se remettre en question, ce n'est pas bon signe non plus. C'est signe aussi d'une riche pratique. Et du coup, comment ça s'intègre maintenant ? Qu'est-ce qui se passe quand un patient s'attendrait à ce qu'il soit bontisé un peu comme une salle de spectacle ? Tu peux m'expliquer ce que tu fais différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, ça forcément je l'aborde beaucoup dans la formation. Ça c'est un truc qui est transmis justement aux gens qui viennent se former, comment est-ce qu'on explique aux gens. Bien entendu, il y a une partie d'éducation auprès des patients. Parfois on peut démystifier un peu. En fait, c'est de leur faire comprendre que l'hypnose, je vais simplifier les choses pour que ce soit le plus intelligible possible pour les gens qui nous écoutent. En gros, l'idée c'est de se dire. Pour moi, l'État, la théorie de l'État, ça enferme les gens. Ça enferme le thérapeute parce qu'il n'a pas d'outil pour voir si vraiment la personne est dans l'État. Donc c'est un peu un cul-de-sac. De l'autre côté, qu'est-ce qui se passe ? Les patients, ils ont peur de l'hypnose justement à cause de l'hypnose. Parce que souvent, tu vois, même tu as partagé tes représentations de l'hypnose de spectacle où tu perds le contrôle parce que tu es dans un état second et quelqu'un te fait faire quelque chose que tu ne veux pas faire. En réalité, l'hypnose, c'est quelque chose qui se fait à deux. C'est-à-dire qu'il y a un objectif qui est fixé et le thérapeute, il est là pour t'accompagner vers cet objectif-là. Et je dis bien accompagner, ce n'est pas guider, ce n'est pas je te prends par le col et je t'amène là-bas. C'est plutôt, ok, tu veux aller là-bas, il y a plusieurs manières de faire et moi, je vais t'accompagner pour y aller. Cet accompagnement, il passe par les suggestions qu'on va faire. Et donc là, les gens, en fait, ce qui se passe, c'est qu'ils ont moins de peur parce qu'en fait, ils comprennent qu'ils ne vont pas perdre le contrôle, qu'au contraire, ils doivent être conscients. Moi, je leur dis souvent aux patients, je leur dis... Moi, je vais vous donner des consignes pour qu'on se dirige vers cet objectif. Je vais vous aider au mieux à mettre en place l'exercice. Par contre, si vous attendez que ça se passe tout seul, il ne va rien se passer. Il faut que vous soyez actifs en cherchant véritablement à mettre en place ce que je vous propose. Et je leur dis même d'ailleurs, si à un certain moment, il y a des choses que vous n'arrivez pas à faire, il faut que vous me le disiez parce que moi, comme ça, je vais pouvoir adapter l'exercice et en fonction de vos besoins, pouvoir vous proposer d'autres chemins pour atteindre ce que vous voulez. Et en fait, là, tu sais, juste en disant ça, je n'ai pas besoin de démystifier beaucoup plus. Les gens, ils vont avoir le contrôle. que bien sûr qu'ils vont rester conscients et même qu'ils peuvent me parler tu sais parfois dans la théorie de l'état t'as l'impression que les gens quand ils sont dans l'hypnose ils peuvent pas parler ou tu vois que ça va casser

  • Speaker #0

    C'est fou parce que je ne me représente même pas tellement du coup à quoi ressemble une séance d'hypnose avec toi. Est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu, sans dévoiler bien sûr ta formation ?

  • Speaker #1

    Non, mais on peut en parler sans problème. C'est une question qui est difficile parce que l'hypnose, elle peut prendre plein de formes différentes. Donc je vais te donner différents exemples si tu le souhaites.

  • Speaker #0

    Vas-y, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'hypnose... Si on veut le simplifier, on pourrait dire que c'est l'utilisation de suggestions qui peuvent être verbales, donc dans ce qu'on dit, non-verbales, dans ce qu'on fait, donc ça peut passer par la gestuelle, le mouvement, le toucher, et paraverbales, c'est-à-dire le ton de la voix, la prosodie, c'est le rythme, les silences, l'utilisation de tous ces outils-là. Et donc le but, c'est à travers ces suggestions, modifier le focus attentionnel de la personne pour lui permettre d'accéder, de modifier des perceptions et des sensations.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, comment ça peut se mettre en place en pratique ? Déjà, il y a plusieurs manières de faire. On pourrait tout simplement faire un acte de kiné. classique, ça pourrait être de la thérapie manuelle, une mobilisation, un exercice, un squat. Et en même temps qu'on va faire ça, on va utiliser des suggestions. C'est-à-dire que je vais te mobiliser par exemple l'épaule, parce qu'on se dit, voilà, tu as été immobilisé, puis c'est une première remise en mouvement. On va y aller progressivement, etc. Ça va plutôt être du passif, OK, c'est un cas, voilà. Comme ça, on prend un cas concret. Et au lieu de juste faire ça et se regarder dans les yeux ou de parler du match de foot de la veille, je vais utiliser des suggestions en demandant à la personne de porter son focus attentionnel à un endroit particulier en lui faisant des suggestions spécifiques. Ça, c'est une manière de faire. On aurait l'utilisation de l'hypnose plus un geste technique qu'on utilise déjà. Puis il y a une deuxième manière qui serait l'utilisation de l'hypnose seule, où là en fait on va faire un exercice, où là pour prendre un autre exemple, ça pourrait être le patient, il a des douleurs. aiguë, persistante, peu importe, il a besoin d'avoir des outils pour gérer sa douleur. Et donc moi, je vais lui proposer un exercice d'hypnose pour qu'il puisse modifier ses sensations, remplacer ses sensations de douleur par autre chose et ensuite lui apprendre l'exercice pour qu'il puisse le refaire chez lui. C'est ce qu'on appelle l'auto-hypnose. et que quand ils le souhaitent, ils puissent accéder à nouveau à ces sensations-là.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce que là, moi, ce que j'entends, c'est que ça s'intègre hyper bien à un raisonnement clinique qu'on a pu reprendre déjà à l'école ou dans d'autres formations. En fait, c'est un adjuvant, si je puis dire, en tout cas une manière de faire qui peut améliorer nos effets, vraiment.

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Alors, est-ce que c'est un adjuvant ?

  • Speaker #0

    C'est pas le terme, j'étais...

  • Speaker #1

    Non, ouais, non, c'est une question même, tu vois, on pourrait se demander. Est-ce que l'hypnose, c'est un adjuvant ? parce que tu pourrais dire est-ce que tout ça c'est optimiser les effets contextuels ou est-ce que la suggestion c'est un effet spécifique de nos soins parce que j'ai des personnes qui viennent se former et parfois on voit des techniques qui disent ça je le faisais déjà alors bien entendu pas aussi bien ou sans le savoir mais je me rends compte que j'étais un peu dans les prémices de ce truc là pourquoi ? Parce que l'hypnose la suggestion c'est de la communication Et donc, si, comme tu dis, on est un peu attentif au relationnel, on est un peu attentif à comment on se met en lien avec les autres, peut-être que les gens qui nous écoutent ont déjà un peu commencé une pratique un peu embryonnaire, si je puis dire, de l'hypnose. Parce qu'en fait, c'est l'utilisation du langage. Et donc, l'idée de se former à l'hypnose, c'est de, forcément, aller plus loin dans les techniques qu'on utilise et prendre conscience de ce qu'on fait à ce moment-là. Je pense qu'on a tous déjà fait. tu es en train de mobiliser justement le bras d'un patient et tu lui fais parler de son week-end. Alors ça, en fait, c'est un plaisir. Est-ce que ce n'est pas déjà de l'hypnose ? Parce que tu es en train de porter le focus attentionnel ailleurs pendant que lui, tu es en train de le mobiliser pour qu'il ait peut-être des sensations différentes et moins intenses de douleur. Mais parfois... mais parfois, pardon je continue sur ça en gros parfois tu fais des trucs où tu te fais des autocroche-pattes genre tu te dis ok je vais lui faire de la thérapie manuelle je vais lui faire un massage et en même temps tu lui parles de ce qu'il a fait ce week-end et là en fait quand tu te formes à l'hypnose tu te dis mais en fait si je fais ça c'est dommage parce que moi si je lui fais un massage j'ai envie de modifier ses perceptions au niveau de ses sensations quand je le masse mais si je lui parle d'autre chose je suis en train d'annuler les effets de mon massage donc en fait tu vas te retrouver à faire de la thérapie rémunérale par exemple un massage doublé de suggestions en même temps de ce qu'il sent là des suggestions pour optimiser augmenter encore plus ses sensations

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Là, je suis en train de scanner plein de situations, en me disant mais qu'est-ce que je fais, moi, comment je parle ? C'est hyper intéressant, et je pense que chaque thérapeute qui va écouter, je pense qu'on scanne un peu nos prises en charge en mode mais attends, je fais quoi ? Et c'est fou, parce que c'est quelque chose d'assez inné, c'est-à-dire que des fois, on voudrait taper la discute parce que le moment est plus agréable, mais c'est vrai que ça pique ma curiosité de savoir comment amener les choses. Ok. Et du coup, quelqu'un qui serait sceptique un petit peu sur l'hypnose, qu'est-ce que tu voudrais lui partager sur cet outil pour ne pas le convaincre ? Je ne pense pas que c'est le bon terme non plus. Mais qu'est-ce que tu aimerais partager aux personnes qui sont un peu sceptiques ou qui se questionnent ou qui ne seraient pas encore convaincus ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je pense que si je les avais en face de moi, je leur demanderais pourquoi est-ce qu'ils sont sceptiques. d'ailleurs je pense qu'une des compétences que je partage beaucoup dans la formation d'hypnose c'est avant de faire des interventions thérapeutiques c'est de poser des questions parce que ça c'est un outil très puissant et moi j'ai une phrase que je répète souvent c'est Théo ne répond pas à des questions qu'on t'a pas posées il y a plein de fois on répond à des questions qu'on nous a pas posées ou on se perd dans des monologues et puis en fait le patient il a pas besoin de ça donc déjà cette personne, il faudrait que je lui demande qu'est-ce qui le rend sceptique, déjà il a le droit de l'être et c'est bien, c'est même sain de se poser des questions, on en a parlé dans ce podcast ensuite pour donner une réponse générale je lui dirais peut-être que en tout cas, moi le message que je passe c'est que moi-même j'ai été sceptique par rapport à l'hypnose quand tu vois l'hypnose au spectacle, tu te dis wow en fait de se rendre compte que derrière le vernis qu'on voit qu'on perçoit, et derrière certaines personnes qui pratiquent d'une manière en fait tu sais, on disait là il y a plein de manières d'être kiné et en fait il y a plein de manières de faire de l'hypnose, à l'heure actuelle il y a une tendance dans l'hypnose qui est basée sur utiliser l'hypnose avec ce paradigme de l'état où tu dois mettre un patient dans un état d'hypnose. Moi, j'ai une vision qui est différente, où on n'a pas besoin de mettre qui que ce soit dans un état, parce qu'on va travailler à deux, et l'idée c'est de se mettre au service de l'objectif de la personne. et d'utiliser des outils qui ont des preuves scientifiques pour les aider à modifier des sensations et des perceptions. Là-dedans, il n'y a rien de magique. C'est une technique que n'importe qui peut acquérir. Ce n'est pas un don, ce n'est pas inné. C'est du travail comme plein d'autres techniques. Et comme on disait, c'est aussi une mise en relation avec l'individu qui est en face de nous.

  • Speaker #0

    J'adore, j'achète perso mais écoute, merci je pense que c'est très riche et tu sais que tu disais ne pas répondre à des questions qu'on nous a pas posées mais tellement, et aussi écouter les réponses, je pense que parfois on a aussi nos idées en tant que thérapeute mais déjà si vous faites un bilan, vous faites partie des kinés qui se posent des questions si vous écoutez ce podcast, vous misez sur vous vous essayez aussi de devenir de meilleures thérapeutes donc vraiment des fois on est un peu coincé dans la roue à vouloir toujours plus mais soyez bienveillants avec tout ce que vous mettez en place aussi pour devenir des bons thérapeutes tous les jours, il y a beaucoup de burn-out dans notre profession mais ça peut être aussi un outil qui nous aide à nous préserver j'imagine est-ce que c'est moi qui me fais des outils ?

  • Speaker #1

    Oui ça pourrait après encore une fois la formation que j'anime elle est pas à cette destination là parce qu'encore une fois l'idée est d'apprendre les outils en tant que thérapeute pour les transmettre aux patients mais effectivement ça pourrait être un outil pour être plus soi-même aussi parce que on parlait de l'utilisation des suggestions et donc de l'hypnose mais en fait on en revient à un dénominateur commun qui est la communication il y a, alors bien entendu c'est pas toutes les causes de burn-out mais Tu sais, en tant que thérapeute, on souffre parfois justement de nos difficultés communicationnelles. Tiens, aujourd'hui, un patient m'a dit ça, ça m'avait fait ruminer pendant toute la journée. Ça m'a vexé, ça m'a mis en colère. Parfois, on vit des situations qui sont tendues avec les gens, parce qu'ils peuvent être agressifs, non pas forcément envers nous, mais parce qu'ils sont agressifs envers ce qu'ils sont en train de vivre. Et donc, je pense que tous ces outils communicationnels, ils nous servent. à la fois nous, à mieux nous exprimer sur ce que l'on veut transmettre aux gens, mais aussi mieux aider les gens à verbaliser ce qui se passe pour eux, ce qui se joue pour eux. Donc forcément, un thérapeute qui arrive mieux à exprimer ses idées, à exprimer ses émotions, parce que c'est quelque chose qu'on peut faire aussi en tant que thérapeute, à exprimer ses besoins, parce que moi aussi, je peux avoir des besoins en consultation. je pense qu'effectivement, ça peut t'aider à durer plus longtemps dans ton métier parce que, encore une fois, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Et j'espère bien que je serai kiné le plus longtemps possible. On verra, l'avenir le dira. Mais en tout cas, l'idée, c'est effectivement de s'écouter soi-même et de se dire, voilà, il faut que je sois… Moi, pour soigner les patients, j'ai besoin d'être bien. J'ai besoin de me sentir bien, j'ai besoin de me sentir à l'aise. Et la communication, elle sert aussi à faire ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et je ne sais pas si tu as une ou deux histoires à nous partager, mais peut-être, est-ce qu'il y aurait un patient ou une prise en charge avec l'hypnose ou non, en tout cas, qui a changé ta pratique, ta manière d'être un petit peu ?

  • Speaker #1

    qui a changé ma pratique. Alors, tu sais quoi ? Je peux en partager deux ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, vas-y.

  • Speaker #1

    Je vais en partager deux qui sont éloignées dans le temps. Je pense que je vais partager une des premières expériences que j'ai eues avec l'hypnose et une des dernières, là, je vais prendre une patiente récente. Quand j'étais justement en stage, donc je commençais, c'était vraiment les balbutiements pour moi de l'hypnose. Je n'avais pas été formé, mais je disais que j'étais boulimique de tout ça. je m'abreuvais de toutes les connaissances que je pouvais. Donc, j'étais dans un grand hôpital parisien, dans un service de patients qui avait la BPCO. Donc, la majeure partie était des fumeurs ou anciens fumeurs et on leur faisait de la réhabilitation respiratoire. Et donc, à cette époque-là, j'étais stagiaire et j'utilisais différentes techniques, comment saigner pour faire de la kinérespi, etc. Et je me disais, en fait, là, déjà, je peux utiliser l'hypnose. Au lieu juste de faire de la kinérespi, je peux... utiliser des suggestions, etc. Et je commence à faire ça avec les patients. Puis je me souviens d'une scène où on est en staff, dans une grande salle de staff. Donc il y a toutes les infirmières, infirmiers, il y a le chef de service. Et puis tout à coup, il y a une alarme qui sonne d'une des chambres. Donc il y a une infirmière qui se lève pour aller voir ce qui se passe. Et elle revient quelques minutes plus tard. Elle me dit, il y a Madame, je me souviens encore son nom, j'allais le dire, mais Madame C. qui est en train de faire une crise de Disney, et elle est en train de désaturer, elle n'est pas bien du tout, et elle appelle Théo. Elle veut que Théo vienne. Donc là, moi, jeune étudiant stagiaire, toute l'assemblée du staff se tourne vers moi, genre... qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi on t'appelle toi ? Et le chef de service qui me fait un mouvement de la main en mode, vas-y. Et du coup, j'y vais. Donc, il faut savoir que pour l'anecdote, à ce moment-là, quand même, je me dis, là, ça ne va pas bien se passer parce que ceux qui nous écoutent, donc il y a prescription maintenant, ne reproduisaient pas ce que j'ai fait. Mais il se trouve qu'effectivement, j'ai essayé d'utiliser certains outils d'hypnose et exercice sans forcément que tout le monde soit au courant. Donc je n'ai pas explicitement dit à ma référente d'ostage, tiens en plus de la séance de kinérespi, j'ai essayé de leur faire des exercices ictus. Donc là je me dis, Théo ça ne va pas bien se passer, donc j'y vais. Madame C qui est en train de faire vraiment, elle n'était pas bien du tout, elle hyperventile et tout, elle avait déjà le saturomètre. et je lui refais un exercice d'hypnose qu'on avait commencé un peu à faire ensemble et là en quelques minutes elle se calme, en plus trop bien de ses levées à la sade, je vois sa sade qui sa fréquence cardiaque qui diminue et elle retrouve le calme et d'ailleurs tu vois ça c'est le genre d'expérience qui m'a fait justement reconnecter à mon métier, croire en ce que je faisais, qu'il y avait des résultats et me dire en fait l'hypnose couplée avec d'autres types de soins ça a un intérêt Donc bon, pour finir l'anecdote là-dessus, il se trouve que derrière, je me suis fait quand même pas mal tirer les oreilles parce que le chef de service a piqué une crise en disant Quoi ? Il y a un étudiant stagiaire qui fait de l'hypnose dans mon service ? Je ne suis même pas au courant. Enfin bref, je me suis un peu fait remonter les bretelles. Mais toujours est-il qu'on va dire que cette première expérience-là elle a renforcé ma volonté d'utiliser ce genre d'outils. D'autant plus que… ces gens, je me souviens que déjà, j'étais dans la démarche d'essayer de leur apprendre à pouvoir le refaire. Et je sais que même après, j'ai essayé de leur laisser des outils pour que quand je sois parti de ça, j'y puisse continuer de les utiliser. J'espère que le chef de service n'écoutera pas ce podcast parce que je me suis déjà râpé pour ça. En fait,

  • Speaker #0

    tu es un rebelle. Moi, je ne pensais pas ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que... Ça s'est bon terminé. Oui, oui. Non, carrément. C'est pour ça que je dis ne reproduisez pas ça parce que, clairement, j'étais un peu sorti de mon champ de compétences de l'époque, je pense, à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Très évité mais c'est hyper intéressant tu vois des fois juste l'alliance thérapeutique finalement que tu avais créée avec cette patiente pour qu'elle t'appelle au milieu d'une crise etc ça en dit long en tout cas sur l'alliance thérapeutique que ça t'a permis de créer ce jour là, à ce stage là avec les compétences que tu avais du coup je trouve que c'est vraiment pas évident la posture du stagiaire parce que du coup on se retrouve c'est pas des choses qu'on nous apprend à l'école en tout cas moi on m'avait pas appris le savoir-être d'un stagiaire en tout cas Quel était le bon comportement quand on voyait des dissonances entre ce qu'on avait appris à l'école et le comportement hospitalier ou libéral ? Je me souviens vraiment de super copains qui étaient très très très bons en cours et chaque stage c'était une désillusion, c'était d'une violence. Vraiment, ce n'est pas évident et j'encourage vraiment s'il y a des formateurs qui nous écoutent à peut-être ne pas hésiter à outiller les étudiants sur cet aspect-là. Je ne sais pas ce que ça t'évoque.

  • Speaker #1

    C'est clair, quand tu es étudiant stagiaire, ton cœur balance entre soi, ton formé au moule de ton référent de stage ou de la culture dans laquelle tu travailles, que ce soit un terrain de stage en libéral ou en hospitalier, en clinique, etc. Et prendre des initiatives et aussi aller explorer, proposer des outils, proposer des choses. Et donc tu as raison, ce n'est pas facile d'aller les deux. Et c'est clair que, encore une fois, on y revient, la communication entre stagiaire et référent de stage.

  • Speaker #0

    non et c'est des outils qu'on devrait même avoir en tant qu'être humain, pouvoir exprimer nos besoins, nos limites lorsqu'elles sont atteintes enfin moi il y a une phrase qui a vraiment changé ma vie, je me sentais épuisée, j'avais l'impression que les patients quand ils débarquaient surtout dans les cas de douleurs chroniques, avec un sac Ikea d'attente, tu sais pas un sac, un petit sac tu vois pas les jacquemises tu vois, non non, le sac bleu avec les grandes hanses là où tu mets vraiment plein de trucs et moi je les voyais débarquer dans la pièce et je me disais waouh, moi je peux pas assumer ça et c'est un formateur qui m'a dit ça donc Josue Gann que j'ai rencontré sur le brand leading et qui me disait mais déjà pourquoi tu rames avec le patient pourquoi t'es dans le bateau avec le patient déjà et en fait j'avais jamais vu ça comme ça et il me disait bah t'es plus utile en régie hors du bateau parce que s'il y a une tempête si t'es dans le bateau avec le mec mais tu sers à rien tu vas pas pouvoir ramener comme lui tu vois la métaphore m'a tellement parlé parce que je me suis dit ah ouais je crois que j'y mets trop à vouloir trop bien faire je crois que je perds de vue et j'aide même pas la personne à pouvoir se repérer dans la tempête et c'est vraiment une métaphore où je me suis dit tu seras pas moins utile si tu t'investis moins et je sais pas si c'est question de moins s'investir mais peut-être plus intelligemment parce que avec un talkie-walkie t'es plus utile dans la tempête quoi pour filer la métaphore tu peux même te dire que t'es dans le phare et c'est toi justement avec la lumière qui est en train de d'accompagner un peu plus la route mais tu peux pas te permettre de t'enliser dans

  • Speaker #1

    le bateau

  • Speaker #0

    avec le patient je trouve bien cette métaphore elle est cool c'est cool que tu aies proposé ça ça résonne tout ce que tu partages en tout cas j'espère que ça aidera aussi des auditeurs à réfléchir à leur manière de partager les choses est-ce que tu peux nous partager ton deuxième cas clinique du coup ?

  • Speaker #1

    Ok, donc deuxième cas clinique plus récent, une patiente qui m'a un peu challengé, alors c'est peut-être bête ce que je vais dire, mais en fait je vais la chercher en salle d'attente, c'est la première fois que je la vois, et en fait c'était une patiente qui était sœur, donc une religieuse, et moi c'était la première fois que j'avais une patiente qui était sœur. et déjà rien que tu vois dans l'habit je me suis senti ça me sort de mes repères en tant que thérapeute de comment est-ce que je m'adresse à elle je la fais s'installer dans la salle de soins moi j'ai souvent cette phrase de demander aux gens comment est-ce qu'ils veulent que je les appelle comme ça assez rapidement soit ils me proposent leur prénom et je leur dis vous pouvez m'appeler Théo et elle me dit soit vous pouvez me dire ma soeur ou soeur Thérèse Marie ok merci Donc, ma sœur, voilà ce qu'on va faire aujourd'hui. Et en fait, c'est... En fait, cette anecdote est... elle est intéressante parce que je me suis un peu retrouvé dans l'esprit du débutant. Je commence avec cette personne et forcément là, moi j'ai mes manières de faire, maintenant j'ai quand même un peu d'expérience, et donc on a tous nos repères à nous qui font qu'on est fluide. Et là, je me retrouve un peu challengé. De me dire, attends, cette patiente, elle vient me consulter, elle a une fibromyalgie. et donc des douleurs depuis très longtemps, très peu de coping, de manière de gérer ces douleurs, pas beaucoup de sentiments d'autorifélicité, de comment est-ce que je fais pour contrôler ça, et je me dis, mais tiens, entre autres, est-ce que je vais pouvoir, c'est une question bête, est-ce que je peux lui proposer de l'hypnose ? elle qui est dans sa fonction seule, est-ce qu'elle a le droit de faire de l'hypnose ? Donc là, je me retrouve en fait en mode, écoute, t'as des peurs, t'as des questionnements, juste partage-les. Et donc du coup, reviens encore une fois, on en revient à communiquer. Donc je lui explique les différentes choses qu'on peut faire, donc je lui parle d'activité physique, bien dosée, graduelle. Je lui parle aussi de l'hypnose et je lui dis, j'ai des outils que je peux vous proposer de vous apprendre. pour que vous ayez plus de contrôle aussi sur vos sensations. Et je dis, est-ce que ça vous intéresse ? Est-ce que c'est possible pour vous ? En fait, tout naturellement, comme avec tous les patients, on commence à parler de ça. Elle me dit, oui, ça m'intéresse, effectivement, je peux en faire. Et donc, je commence à… En fait, tu vois, je sens que cette patiente-là, je ne peux pas l'amener trop vite sur de l'activité physique parce qu'elle me parle beaucoup de représentation. autour de ce qui se passe dans le haut de son dos, elle a eu du massage, elle est encore un peu sur quelque chose d'assez biomécanique. Et je me dis, tiens, je vais passer par l'hypnose pour lui faire prendre conscience que, par la visualisation, l'imagination, l'utilisation des suggestions, elle peut moduler ses symptômes sans qu'on ait besoin de toucher. Et donc, on commence à faire ça. Et entre autres, je lui propose un exercice. C'est un des premiers exercices que j'enseigne dans ma formation d'hypnose. c'est la remémoration d'un souvenir positif. Donc en fait, je lui demande qu'est-ce que vous aimeriez sentir à la place de votre douleur ? Elle me définit une sensation positive. Et je lui dis, ok, est-ce que vous avez un souvenir dans le passé où vous aviez cette sensation-là ? Et donc le but de l'exercice, c'est de la faire se réimmerger dans ce souvenir-là. Et tu sais, en gros, notre cerveau, pour le dire de manière un peu raccourcie, il ne fait pas trop la différence entre ce qu'on fait pour de vrai et ce qu'on se réimagine. Et du coup, elle, elle m'amène un souvenir de quand elle est adolescente. Donc, elle n'est pas encore sœur, elle est adolescente et qu'elle fait de la danse classique. Et du coup, je me retrouve à lui proposer un exercice où je la réimmerge dans son souvenir, où elle est en train de danser sur la musique avec toutes les sensations de fluidité dans son déplacement, de légèreté, etc. On fait ça, ça dure. D'ailleurs, un exercice d'hypnose, souvent les gens, ils disent, est-ce que ça dure longtemps, pas longtemps ? c'est variable, ça dépend de nos besoins. Mais moi, comme je veux que ça puisse s'inscrire dans une séance de kiné qui fait en moyenne une demi-heure, ça nous dure 5-10 minutes maximum. Et puis, en fait, elle a des rachements, un truc, elle me dit, wow, elle ré-vaut les yeux parce qu'elle les avait fermés, ça l'aidait à se ré-immerger. Elle me dit... Oh mais j'ai vraiment senti les mêmes sensations que quand je dansais. Elle était vraiment estomaquée. Elle a vraiment réussi à bien prendre en main l'exercice et le mettre en place. Et je me dis, tiens, là... elle a fait de la danse et en fait tu vois je vois plus loin ça je pense aussi avec l'expérience je me dis en fait je vais pouvoir peut-être l'amener sur l'activité physique à travers la danse et tout de suite je me dis mais attends Théo est-ce que t'as le droit de faire danser une soeur dans le cabinet tu vois j'adore la méta-cognition, la pensée de la pensée pareil, bah en fait on en a parlé on est pas allé trop vite, on s'est vu plusieurs fois donc je fais ça, je lui propose de refaire l'exercice elle le refait On l'a même enregistré parce que ça l'aidait d'avoir mon support de voix. Elle me dit qu'elle s'en sert et tout. Et puis vient le moment où je lui avais parlé de l'activité physique. Je lui ai dit, écoutez... on a mis en place des outils qui vous aident. Est-ce que ça vous intéresse qu'on aille plus loin ? Et donc, j'avais parlé un peu de l'activité physique. Je remets ça sur la table, on discute. Je dis, vous savez, il y a plein de manières de faire de l'activité physique. Le plus important, c'est qu'on prenne quelque chose qui vous plaise. Et dans l'hypnose, on appelle ça, nous, les ressources. En fait, les ressources, c'est toutes les choses qui, dans ta vie, t'inspirent, te motivent, te font aller de l'avant, te font te dépasser, te font perdre la notion du temps. etc. Et donc je lui dis, vous m'avez parlé de la danse, est-ce que vous pensez que ça pourrait être un type d'exercice d'activité physique qui vous intéresse ? Et du coup, on s'est retrouvé à mettre en place un programme d'exercice qui était de la danse. Mais pour que je lui mette le pied à étrier, il faut que je lui fasse vivre cette expérience. Parce que ça ne va pas juste être, allez-y, mettez de la musique et dansez quand vous serez dans votre couvent. Donc, je lui dis, ce que je vous propose, c'est qu'on mette une musique qui vous plaise et que du coup, on commence à faire des exercices en dansant. Et donc, du coup, je lui dis, OK, quelle musique vous voulez ? Encore une fois, tu vois, centré sur le patient, ce n'est pas moi qui vais choisir la musique. Et je lui dis, elle choisit la musique, qui était une musique classique. et donc ce truc de danser parfois d'amener la danse avec les patients donc c'est les rock songs, je le fais de manière assez fréquente et là elle me challenge quand même elle me met de la musique classique moi j'ai jamais fait de musique classique ça va être chaud, mais je me dis bah tiens on va le prendre sous, on va changer un peu son rôle dans la séance ça c'est un truc pareil qu'on voit dans la formation en gros je l'amène sur ok, vous, vous allez commencer à danser moi je commence à danser et je fais des tout petits trucs parce que je sais pas faire grand chose et je dis bah, juste laissez-vous amener par la musique et puis moi je vais vous suivre en fait c'est comme si là on inversait les rôles et vous montrez les pas et puis moi je vous suis ça change aussi la dynamique relationnelle t'es un peu de patient et là tu commences à être un peu égal à égal voir elle qui me transmet la danse et moi qui la suit. Et en fait, là, elle se transforme. Elle a musique. Et au fur et à mesure qu'on danse, et moi, j'essaye laborieusement de la suivre, je la vois, elle commence à avoir une légèreté dans sa gestuelle, une fluidité que je n'avais pas vue avant. C'est un peu comme cette vidéo à un moment qui est passée sur les réseaux sociaux où tu vois une ancienne danseuse étoile qui a, je crois, à Parkinson. Tu as vu cette musique ? Et on lui met... Tu as vu cette vidéo, pardon. on lui met de la musique classique et elle recommence à bouger avec fluidité alors qu'elle est toute saccadée juste avant un peu ça et ça va tellement loin qu'on continue à danser elle se laisse emporter par le truc et d'un coup, je te jure elle me claque un grand écart frontal sur un accent de la musique et moi je fais hop et en fait tout ça pour dire quoi il y a un moment assez fort qui se joue où on n'est plus forcément en train de faire un truc bateau, tu fais des squats et tu en fais 3 fois 10 ou je ne sais pas quoi, mais tu proposes à la personne de pouvoir reconnecter avec une de ses ressources, qui est la danse, et ensuite de changer l'environnement pour qu'elle soit immergée dans ce truc-là. Moi, bien sûr, je l'accompagne avec des suggestions, avec des consignes que je lui donne, et derrière, elle a accès à des choses, à des comportements moteurs qu'elle n'avait pas auparavant. et donc moi je suis hyper surpris tu vois je la vois du coup moi je suis censé suivre du coup c'est vaguement une espèce de fente toute moche parce que je peux pas faire un grand j'adore et en fait on termine l'exercice elle a passé un super moment mais elle a vécu en fait une expérience de dire waouh en fait je peux bouger de cette manière là bien entendu moi j'ai besoin après de lui reparler de dose, d'intensité, mais ce qui se passe, c'est que derrière, on met en place un programme, on se dit Ok, on a dansé une musique qui a duré 4 minutes, ça s'est bien passé pour vous. Vous allez observer ce qui se passe dans les prochaines heures. Et en gros, si ça se passe bien, on commencera à se dire, tous les deux jours, vous commencez 4 minutes par jour, et c'est le début du programme d'activité physique. Et pourquoi je partage ce cas clinique ? Parce que l'hypnose ça sert aussi à ça, ça sert à connecter avec les gens, tu vois, à aller chercher, tu disais tout à l'heure, pose-moi une question, ça sert à aller chercher ce qui anime les gens, ce qui les fait continuer à avancer dans la vie, et aller leur amener des supports comme ça de thérapie qui sont peut-être différents de tout ce qu'on nous a appris auparavant, ou dans la qualité de ce qu'on sait déjà, tu vois, mais aller encore plus en profondeur là-dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper riche. Je vais te donner une chaire pour te voir faire un grand égard en même temps que ça va être extraordinaire. C'est hyper intéressant, la peur de bouger. C'est difficile quand on est dans une situation douloureuse, effectivement, de convaincre nos patients qui ont mal, qu'il faut bouger. Et c'est une histoire hyper inspirante pour ça. Merci vraiment du partage. J'ai envie de te poser une dernière question pour clôturer cet entretien. Déjà, merci du temps que tu nous accords. Je trouve que j'ai de plus en plus de retours de collègues qui perdent un peu le sens à ce qu'on fait, qui se questionnent beaucoup sur continuer, arrêter ce métier. Qu'est-ce que tu voudrais leur partager ?

  • Speaker #1

    Déjà, pareil, je leur poserais une question. Je pense que je les amènerais à se questionner sur qu'est-ce qu'ils ressentent. Qu'est-ce qui se passe pour eux ? Qu'est-ce qui fait qu'ils ressentent ce mal-être ? Qu'est-ce qui produit ce désalignement entre ce qu'ils veulent faire et ce qu'ils sont en train de faire ? Ça, c'est la première chose. Et ensuite, vu que je n'ai pas la personne en face de moi, je pense que j'irais sur… Encore une fois, on nous a appris à être des techniciens, souvent. Parfois, on se rend compte, moi, tout le monde, on s'enferme aussi dans un type de pratique. Et puis, on évolue en tant qu'humain dans la vie. Et puis, parfois, l'humain qu'on devient dans notre vie perso, il fait aussi évoluer l'humain qu'on est dans notre vie professionnelle. Et donc, je pense qu'entre autres, se former à l'hypnose. Ça peut être aussi une manière, ce n'est pas la seule, bien entendu, mais ça peut être une manière de se reconnecter justement sur les aspects relationnels du soin, sur les aspects communicationnels, pour pouvoir véritablement reconnecter avec les humains qu'on a en face de nous. Et donc, ne pas, encore une fois, tomber dans une pratique qui est ultra standardisée où tu refais toujours la même chose, mais tu vois, à l'image de du deuxième cas que j'ai partagé avec cette sœur qui fait de la danse classique. ce type de prise en charge, ça permet aussi ça, de sortir et de se laisser aussi parfois un peu surprendre en tant que thérapeute. Pourquoi ? Parce que tu donnes l'opportunité, que ce ne soit pas le patient qui rentre dans ton moule, mais plutôt qu'il y ait une vraie rencontre entre deux individus qui sont différents et qui vont travailler ensemble. Et du coup, ça permet, là dans l'exemple que je donnais, de se dire, moi bien sûr j'ai des outils, et je sais où est-ce qu'on doit aller pour aider la personne, mais je laisse aussi l'altérité. de la personne jeunesse, ses ressentis à elle, ses représentations, venir aussi dans la séance pour qu'on co-construise ensemble une expérience qui a du sens pour elle. Et moi, par exemple, l'hypnose aussi, je sais que ça m'aide à ne pas faire tout le temps la même chose, à justement me laisser surprendre, à créer de nouvelles choses. Il y a plein de choses, il y a plein d'outils que parfois j'ai découverts. à travers une séance. Genre, il y a des patients qui m'apprennent des techniques ou des outils. De me dire, waouh, en fait, là, ce qui s'est passé, ce qu'on a créé tous les deux, c'est un truc, je peux m'en resservir, peut-être avec d'autres patients, dans d'autres situations.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça, il n'y a pas de routine. Et je pense que tu as raison, le fait d'avoir peut-être des fois un peu les mêmes gestes, les mêmes choses qui reviennent. C'est vrai qu'ajouter cette dimension-là, ça permet d'être surpris tous les jours. Très intéressant, merci Théo Avec plaisir Où est-ce qu'on peut te suivre si des personnes veulent trouver ton travail si elles veulent t'écrire, échanger avec toi peut-être te lire comment on peut te contacter ou te suivre ?

  • Speaker #1

    Alors déjà on peut me retrouver sur mon compte Instagram Théo Chomey Kiné où je partage pas mal de vidéos autour justement des compétences communicationnelles si on veut en savoir plus sur l'hypnose, on peut taper Théo Chomey Hypnose Je produis pas mal de vidéos sur Youtube ou sur mon site internet dédié aux formations d'hypnose. S'il y a des gens qui veulent justement aller un peu plus loin, surcreuser le changement de paradigme par rapport à cette théorie de l'état et puis les autres théories, j'en parle justement dans cette vidéo. Et puis ils sont libres de me contacter aussi via Instagram, vous pouvez m'écrire. Et puis on peut continuer l'échange si vous avez envie.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et puis j'imagine que ça va de soi, mais venir se former avec toi, c'est un riche moment d'échange et de partage, j'en suis persuadée.

  • Speaker #1

    Bah écoute, c'est ce que j'essaie de faire au maximum. Et d'ailleurs, tu vois, on parlait d'expérience pour le patient. Moi, j'imagine aussi la formation de cette manière. J'ai envie que la formation, ce soit une expérience pour les gens.

  • Speaker #0

    Et j'imagine qu'on pratique les uns sur les autres aussi.

  • Speaker #1

    Oui, énormément. On parlait en début d'entretien de parfois la nécessité aussi de passer de l'autre côté de la barrière, d'être aussi soi-même patient. Et donc, de toute manière, la formation d'hypnose, il y a en fait un pré-learning qui permet à chacun et chacune qui s'est inscrite d'avancer sur les notions théoriques. Et comme ça, quand on arrive pour le présentiel, on fait majoritairement de la pratique. On fait beaucoup d'exercices actifs où on est en binôme. un thérapeute, un patient, on échange les rôles. Et tu as raison, ça permet que tu sois à la fois le thérapeute, mais aussi celui qui reçoit. Et du coup, ces échanges-là, il y a toujours beaucoup de temps de feedback. Ils permettent aussi de se recalibrer en fonction des feedbacks que tu obtiens.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette. Merci infiniment pour tout le temps que tu nous as accordé, pour tout ce que tu nous as partagé au sein de cet épisode. On en sait un peu plus sur ton parcours, ton histoire. Qu'est-ce qui fait que tu es devenu transmetteur à ton tour ? Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi Manon, c'était très cool, merci pour tes questions.

  • Speaker #0

    Et du coup, n'hésitez pas à vous inscrire pour sa formation qui aura lieu en deux temps, je pense que ce serait le bon terme de le dire comme ça. Du coup, on a un premier blog de trois jours, c'est ça. Est-ce que tu peux expliquer aussi, parce que c'est une question qu'on a de manière récurrente, pourquoi avoir choisi cette formation ?

  • Speaker #1

    Écoute, je l'ai dit auparavant, la pédagogie pour moi, c'est quelque chose de très important. Et donc, ce que j'ai proposé justement comme expérience de formation, c'est de venir en première session, pendant deux jours et demi, je donne un max d'outils. Et l'idée, en fait, c'est qu'avant la deuxième session, les gens, ils aient du temps pour mettre en place ces outils avec leurs patients, pour commencer à développer une expérience clinique, pour vivre des réussites et aussi des échecs. Et comme ça, ils reviennent en deuxième session. on prend le temps de voir ce qui s'est passé, de reprendre tous les éléments de ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Et ça me permet ensuite d'amener les outils dans la deuxième session à la lumière de ce qu'ils ont vécu pour les permettre de dépasser les freins qu'ils ont eus à la suite de la première session et les amener encore plus loin. Parce que c'est très intéressant d'avoir des formations en one shot, mais moi je sentais que pour l'hypnose, il fallait un truc en deux temps, où on te revoit un peu plus tard.

  • Speaker #0

    et on te dit ok t'as fait ça maintenant on va aller un peu plus loin voici comment tu peux lever ces freins là ok moi je te remercie c'est très clair et on fera en sorte de le partager pour les auditeurs merci Théo, à bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    ciao

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 3e épisode Théo Chaumeil, Kinésithérapeute, titulaire d'un Master STAPS – Spécialité Psychologie, contrôle moteur et performance sportive et membre actif du “Groupe Intérêt Douleur” de la “Société Française de Physiothérapie”.


Dans cet épisode, on reviendra sur le parcours de Théo, comment l'hypnose est rentrée dans sa vie, on aborde la question des études de kinésithérapie à l'étranger, des anecdotes cliniques et des lectures qui ont changé sa vision des choses.

Théo dispensera à La Réunion son cours sur l'hypnose pour les kinésithérapeutes du 27 au 29 septembre puis du 4 au 6 octobre 2024.
Il reste des places 😁


Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !


Bonne écoute :)


Ressources partagées dans l'épisode :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Physioformation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de Physioformation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer. Les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte, et c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast PhysioFormation et aujourd'hui on a la chance d'accueillir Théo Chomeil. Salut Théo !

  • Speaker #1

    Salut Manon, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très content d'être ici avec toi.

  • Speaker #0

    Moi aussi, vraiment contente. Théo, pour ceux qui ne le connaissent pas, il est kinesthérapeute. On aura la chance de le recevoir à nouveau à l'Île-de-la-Réunion du 27 septembre au 6 octobre pour sa formation en hypnose. On va revenir un peu là-dessus dans l'épisode. L'idée, c'est de vous présenter un petit peu Théo, son parcours, comment il en est venu à être formateur en hypnose, parce que ce n'est quand même pas intuitif quand on est kinesthérapeute. donc moi j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur ton parcours et puis voilà l'idée étant de refaire le point avec toi petit disclaimer avant de commencer Cet épisode ne se substitue pas à un rendez-vous médical si vous êtes patient. Et si vous êtes thérapeute, très important, ça ne se substitue pas non plus à la formation. C'est-à-dire qu'on va délivrer certaines choses, certaines notions sans doute liées à l'hypnose, mais ça ne sera pas suffisant pour pratiquer l'hypnose sur vos patients. Tu dis si je me trompe Théo ?

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison de faire ce rappel.

  • Speaker #0

    Bon bah tant mieux, j'apprécie. Alors on commence dans le vif du sujet. Qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Qui je suis ? Alors ça c'est une question dont on peut répondre de multiples manières. Je vais en choisir une, je m'appelle Théo, je suis kinésithérapeute, je travaille à l'heure actuelle en cabinet libéral à Paris. Et puis j'ai aussi une autre activité, une activité de formateur. Et donc à l'heure actuelle, je partage mon temps entre une activité clinique et donner des formations sur différents sujets. Un des sujets les plus majoritaires, c'est des formations d'intégration de l'hypnose en kinésithérapie et ostéopathie. mais je donne aussi d'autres contenus de formation autour de la communication et j'interviens aussi en formation initiale dans certaines écoles de kiné.

  • Speaker #0

    Ok, hyper riche. Et du coup, tu viens de quel coin de la France exactement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis né à Paris, mais j'ai grandi à partir de l'âge de 9 ans en Corrèze. Je ne sais pas si les auditeurs savent où ça se trouve, ni même toi, je ne sais pas, si tu sais où se trouve cette contrée lointaine. C'est en plein centre de la France, il y a plus de vaches que d'habitants, mais j'ai une adolescence très heureuse là-bas. Et puis après j'ai fait mes études, j'ai fait les études de prépa en fait à l'époque, il y avait encore les concours kinés. Et donc j'ai passé deux ans à préparer le concours de kinés et j'ai loupé 19 concours en deux ans. Donc je n'ai pas réussi à être pris en France. Ensuite, du coup, je suis parti en Espagne pour faire mes études là-bas.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu étais dans quelle ville en Espagne ?

  • Speaker #1

    J'étais à Saragosse. En fait, ça a été assez difficile d'ailleurs comme parcours, mais je pense qu'il y a plein d'étudiants qui ont vécu cette réalité-là. C'est que, on pourra y revenir plus tard, mais ça a été vraiment aussi un moment important justement dans la découverte pour moi de l'hypnose. Parce que... En fait, à cette époque-là, je voulais vraiment faire kiné. Moi, ça faisait depuis très, très longtemps que je savais que je voulais être kiné. Et puis, voyant que je n'arrivais pas à obtenir le concours, j'avais une amie qui était partie un an plus tôt dans cette école à Saragosse et qui m'avait dit, écoute, franchement, Théo, viens, tu vas voir, c'est incroyable. La qualité d'enseignement est vraiment top. Et puis moi je ne parlais pas du tout espagnol, donc c'était quand même un challenge. Mais j'étais tellement motivé, et j'étais tellement remonté pour me dire absolument, c'est ma dernière chance et je vais le faire que j'ai annoncé ça à mes parents et j'ai dit écoute, l'an prochain je pars et je vais aller faire mes études en Espagne Et en fait, pourquoi ça a un lien avec l'hypnose ? Parce que finalement, la question initiale est très bonne. C'est parce qu'à cette époque-là, une fois qu'en ayant échoué, c'est une deuxième année supplémentaire, je crois la deuxième année, j'ai dû passer 10 concours, la première 9. J'ai eu une grosse perte de confiance en moi, parce que finalement, la prépa, c'est un rouleau compresseur. C'est vraiment, il n'y a que le meilleur qui arrive à rentrer dans l'école. Et puis finalement, la sélection, tu te questionnes, tu te dis, est-ce que vraiment c'est pertinent de sélectionner des futurs thérapeutes sur la base de matières comme de la physique, de la chimie et de la bio ? Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment spécifique. Enfin, euh... le meilleur des recrutements possibles. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai découvert l'hypnose parce qu'avant de partir en Espagne, j'avais eu une grosse perte de confiance en moi. Et je suis allé voir une psychologue à ce moment-là pour me rebooster, pour reprendre confiance avant d'arriver en Espagne. Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert l'hypnose en fait en tant que patient. Et à ce moment, je me souviens, je suis sorti de la consulte et j'ai vraiment eu l'impression qu'il y avait un Théo différent qui était entré. et un théo différent qui était sorti. Et en fait, cette thérapeute, elle a eu vraiment le mérite, surtout de m'apprendre comment j'allais pouvoir utiliser cet outil au quotidien. Et puis du coup, je me suis pris de passion pour l'hypnose comme ça. C'est venu de l'autre côté de la barrière. C'est toujours intéressant de passer de l'autre côté de la barrière, d'ailleurs, quand on est thérapeute soi-même, de devenir patient. C'est clair. Et puis après, je me suis pris de passion pour l'outil. Et puis, on va en parler un peu plus en amont. Je ne sais pas si tu veux suivre ce fil-là ou en tirer d'autres. Voilà un peu comment ça s'est passé le début de mes études.

  • Speaker #0

    Déjà je trouve ça méga honnête de nous partager ça, parce que c'est quand même pas forcément évident. Et clairement pour revenir un petit peu sur le parcours des étudiants qui s'expatrient, parce que le concours soit ils n'ont pas pu le faire, soit c'est un choix de partir. Et je trouve qu'on est moins dur avec les étudiants qui partent faire des études en Erasmus, en L1, de partir découvrir l'Europe. tu vois c'est plutôt noble même en école de commerce de partir là où nous on est un peu rude quand même avec les étudiants qui partent hors de la france parce que tu l'as dit toi même d'employer le terme rouleau compresseur que ce soit pas cesse ou que ce soit les prépa je pense qu'on est unanime pour dire que c'est pas des années qui ont été en tout cas constructive je dirais qu'on apprend des choses mais alors c'est pas la construction la plus pédagogique qui soit et clairement on y laisse des plumes j'en suis intimement persuadée donc ouais je pense qu'il y a pas mal d'étudiants qui se reconnaîtront là-dedans aussi sur comment on débarque dans un pays étranger avec l'intime conviction que c'est ce métier qu'on veut faire et en plus entre ceux qui nous jugent parce qu'on fait ce choix-là quand même, c'est pas évident vraiment tu mets le doigt là-dessus t'as raison et puis même tu vois enfin

  • Speaker #1

    Moi, quand j'ai fait même mes stages, après, moi, j'ai fait tous mes stages, du coup, en France, parce que je savais que je voulais retourner travailler en France, pour trouver mes stages, ça a été difficile. Tu vois, j'ai ressenti, quand je disais que je faisais mes études en Espagne, clairement, il y a des portes qui se fermaient.

  • Speaker #0

    Ouais, je ne suis pas étonnée de ça. Je pense qu'il y a énormément de préjugés. Et voilà, après, qu'est-ce qui joue là-dedans ? Sans doute plein de choses. Mais en tout cas, c'est dommage, parce que derrière, en fait... quelqu'un qui prend la peine de partir à l'étranger pour réaliser le métier de ses rêves, des fois il y a quand même des thérapeutes qui sont plus animés que quelqu'un qui... ou c'est moins un pourquoi, sans créer de jugement de valeur, une échelle ou quoi, mais voilà je trouve qu'il faut prendre un peu de recul et pas être trop dur quand même, on sait jamais ce qui se cache derrière une expatriation et en fait globalement c'est une super manière d'apprendre la vie aussi quoi.

  • Speaker #1

    Clairement, franchement je le dis souvent mais vraiment ça a été une période de ma vie qui a été très difficile, tu l'as... Tu l'as évoqué, je pense qu'on est plein à avoir vécu ce genre de situation. Mais je pense que vraiment, si je devais refaire la même chose, je le referais les yeux fermés. Parce que tu vois, tu disais en plus, là, sur le parcours des études, Moi, j'ai eu la chance d'avoir une formation initiale en Espagne qui était vraiment d'une qualité incroyable. Alors, c'est comme en France, l'Espagne, il y a des écoles qui donnent des formations de manière très hétérogène. Mais en tout cas, moi, j'ai bénéficié d'une très bonne formation. Et quand tu parlais de préjugés, c'est exactement ça. Parce que pour le coup, en plus, moi, j'ai été diplômé en 2016. Et quand je suis revenu en France, à l'époque j'avais un meilleur diplôme d'un point de vue reconnaissance qu'un étudiant français parce que ça faisait déjà plusieurs années qu'en Espagne le diplôme c'était sur le mode licence master doctorat et donc moi je suis revenu en France j'avais déjà un an.

  • Speaker #0

    Donc en termes de CTS, ce n'était pas équivalent déjà.

  • Speaker #1

    Exact. Donc il y avait une qualité d'études là-bas qui était déjà à l'époque plus avancée, en tout cas dans l'école où moi j'étais, que certains autres étudiants qui étaient en France et qui faisaient leurs études en France.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair, le but n'étant pas de créer une échelle de valeur ou quoi que ce soit, mais je pense que... tu sais que je suis en parcours de doctorat et en fait tu regardes un petit peu qui publie à quel endroit etc à l'heure actuelle la kinesthérapie française a un petit peu manqué son virage universitaire là où la kinesthérapie espagnole c'est des publications de haut vol sur de nombreux domaines donc c'est vrai que vraiment il n'y a pas à rougir de faire ses études en Espagne c'est une structuration différente et en tout cas voilà si vous aviez des jugements par rapport à ça on vous invite à... et déconstruire un truc c'est le complexe il n'a pas réussi en France donc il n'est pas assez bon quoi que ce soit ça n'a rien à voir ces concours comme tu le disais il y a une phrase d'Einstein si tu jules un poisson à sa qualité à monter un arbre écoute peut-être que la dégradation n'est pas le bon exactement donc voilà tout voir dans la balance merci beaucoup et du coup qu'est-ce qui s'est passé après tes études comment t'es revenu en France qu'est-ce qui t'a animé quel type de kiné tu voulais faire

  • Speaker #1

    Du coup, je pense qu'on peut rester dans le thème des études parce que ça a conditionné justement beaucoup mon retour. Parce que, tu vois, comme ça, on va aller dans la continuité de ce que tu disais. L'école dans laquelle je suis allé, j'ai vraiment été hyper surpris positivement parce que tous nos profs étaient soit docteurs, soit doctorants. Et donc, tu parlais tout à l'heure de recherche, ce n'est pas pour rien qu'on pousse en France, et il y a eu des superbes avancées sur les dernières années, qui étaient vraiment importantes à aller décrocher, c'est de dire, la recherche, avoir des gens qui savent faire de la recherche, ça conditionne aussi derrière, forcément, les enseignements qui vont être donnés. Et donc, moi, bien entendu, j'ai eu des cours qui étaient parfois hétérogènes, mais forcément, il y avait une vraie... culture en fait de l'esprit scientifique et du coup ça fait que j'ai eu quand même comme je disais des études de très bonne qualité aussi bien sur des compétences de recherche scientifique je sais que tu vois c'est une anecdote que je donne de temps en temps moi j'avais un prof en troisième année on a eu des cours sur la douleur il s'était formé avec le rimeur Mosley et c'est anecdotique mais il y avait explain pain dans la bibliothèque de la fac de l'université Moi j'ai lu Explain Pain, j'étais en fin 2ème année, début 3ème année. Donc forcément ça a conditionné la suite parce que j'ai vraiment pu avoir accès à un savoir comme donner à ces personnes qui étaient plus avancées que moi, inspirantes, qui me partageaient beaucoup de choses et ça a conditionné la suite. Et forcément, du coup, ça m'encourageait à aller me nourrir de tout ça pour justement aller plus loin dans ce que je voulais créer ensuite dans ce qu'on peut appeler ma carrière professionnelle. Et puis, du coup, j'ai rapidement eu une appétence, en fait, justement pour la prise en charge de la douleur. La douleur, ça m'a passionné. Ce prof, c'est un prof, Victor, il s'appelait… J'ai encore des contacts avec lui. Il a vraiment réussi à nous inculquer ce changement de paradigme. qu'il y a autour de la douleur. Il y en a eu plusieurs, mais on va dire le passage d'une compréhension qui est biomécanique à une compréhension qui est plus centrée sur les mécanismes neurophysiologiques. Et ça, vraiment, moi, ça m'a passionné. Et du coup, je me disais, voilà, je sais que dans le futur, je pense que je vais aller travailler justement avec des personnes qui ont des douleurs. C'était encore assez flou parce que je n'avais pas encore beaucoup d'expérience clinique, mais je savais à peu près que je voulais aller dans cette direction-là.

  • Speaker #0

    OK, trop bien. Et du coup, comment ça s'est manifesté pour toi ? Est-ce que tu as cherché des cabinets spécialisés dans la prise en charge de la douleur ? Parce qu'autant un cabinet de kiné du sport, ça va, tu arrives à trouver. Mais je n'ai jamais vu, je ne sais pas, c'est peut-être à Paris, peut-être que c'est plus répandu qu'ici, mais je n'ai jamais vu un cabinet de kiné spécialisé dans la douleur. Donc comment tu as fait pour trouver l'endroit de tes rêves pour exercer ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, pendant toutes mes études, je m'abreuvais au maximum autour de l'hypnose parce que comme je t'ai dit, j'ai rencontré cet outil en tant que patient et en fait, rapidement, je me suis rendu compte que cet outil, j'allais pouvoir l'intégrer dans la kiné. Donc c'était super chouette parce qu'au fur et à mesure que j'apprenais des choses sur mon futur métier de kiné, je commençais à réfléchir au pont que j'allais pouvoir faire. Et puis du coup, quand j'ai été diplômé, quand je suis retourné en France, alors déjà tous mes stages, j'ai essayé de les faire justement avec des kinés qui faisaient de l'hypnose ou dans des services où il y avait de l'hypnose. Ça n'a pas toujours été possible, mais je me suis vraiment battu pour essayer de trouver, on va dire, tu vois, ce terreau, cet écosystème-là, où il y avait déjà ça qui était en place. Et puis, quand j'ai été diplômé, j'ai cherché à Paris. Je me suis dit, je vais aller à Paris, parce que c'était pour moi, dans mes représentations, l'endroit où je pensais que j'aurais le plus d'opportunités professionnelles. et j'ai trouvé un cabinet où il y avait un kiné qui faisait de l'hypnose, donc qui était reconverti psychothérapeute. Mais au moins, je me suis dit, je vais aller bosser là. On a bien matché ensemble. Et puis, je me suis dit, comme ça, je pourrais intégrer l'hypnose dans la kiné. Ce sera facile, ce sera déjà entre guillemets dans la culture du cabinet. Et ensuite, le côté douleur, je pourrais le développer assez facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tout s'est passé comme prévu du coup ?

  • Speaker #1

    Écoute, tout se passe jamais comme prévu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais le plan est beau.

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce début-là, ça s'est plutôt bien passé en fait, parce que je me suis arrivé dans ce cabinet, ce thérapeute, il se trouvait qu'il avait aussi un organisme de formation d'hypnose. Et du coup, moi, rapidement, j'ai pu commencer à intégrer l'hypnose dans la kiné, à voir comment ça allait pouvoir s'agencer. Lui, il était là aussi autour et puis on avait des réflexions ensemble. Et d'ailleurs, c'est entre autres grâce à cette personne que assez rapidement, j'ai mis un pied dans la formation continue. Parce que c'est moi qui avais un organisme. Et puis, voyant que j'étais vraiment... très motivé, que j'avais déjà des connaissances sur le sujet, il m'a donné l'opportunité de commencer à intégrer petit à petit l'organisme.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ça fait grave le lien avec la question que je voulais te poser. C'était un peu comment l'enseignement est rentré dans ta vie ? Parce que c'est une chose de vouloir être kinesthérapeute et d'intégrer l'hypnose à tes prises en charge. Et d'ailleurs, franchement, je suis très curieuse de savoir comment ça se passe concrètement. Mais comment tu es venu à l'enseigner ? Je ne sais pas par laquelle tu veux commencer.

  • Speaker #1

    On peut commencer par l'enseignement parce que c'est vrai que ça c'est quelque chose qui m'anime depuis longtemps la transmission. En fait, vraiment, je ne sais pas, j'ai deux parents profs de français, peut-être que c'est ça, tu vois, le prof, je ne sais pas si ça… Mais depuis mon plus jeune âge, je sais que j'ai une curiosité qui est insatiable, j'ai besoin d'explorer beaucoup de choses. et j'ai une vraie passion en fait à le transmettre, mais pas juste à le transmettre, mais à faire en sorte que, à trouver les moyens pédagogiques, les techniques d'animation pour que la personne se saisisse le plus rapidement possible de ça. Et donc ça c'est quelque chose qui est à l'intérieur de moi depuis longtemps, donc je le savais tu vois, je savais de toute manière, bien sûr qu'il y a un côté chance, mais les opportunités ça se crée. C'est pour ça justement que j'étais allé aussi dans ce cabinet-là. Et puis du coup, la transmission, en fait, ça a commencé en réalité dans ma fac, dans mon université, parce qu'à l'époque, je me souviens, j'ai fait mes stages de kiné, donc en France. pendant cette perte de stage, c'était en troisième année. Et en fait, avant de partir en stage, j'ai lu un livre qui a failli me faire tout arrêter. Je ne sais pas si tu l'as lu. En réalité, je pense que c'est un livre intéressant. C'est un livre qui s'appelle Ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les thérapies Je l'ai préparé, il est là même, de Nicolas Pinceau et Richard Monvoisin. Tu l'as lu aussi ? éminent chercheur nicolas pinceau il faut le souligner et effectivement écoute j'en suis à un quart et j'arrive à le lire d'un coup parce que effectivement je pense qu'il secoue faut l'admettre ouais ouais clairement il m'a sauvé bas on remet dans le contexte j'étais en troisième année de fin et je pense que cette époque là c'est on fait tout ça un peu ce métier alors je sais pas peut-être que c'est une généralisation mais Quand tu conçois la kiné, à la base, tu dis, je vais soigner les gens avec les mains. En tout cas, moi, c'était le paradigme dans lequel j'étais. J'étais en train de me dire, je vais pouvoir aider des gens avec mes mains. Et puis, ce livre, en fait, il démonte toutes les thérapies manuelles en expliquant à quel point elles ne fonctionnent pas pour ce au quoi on croit. Et en fait, tu sais, je l'ai vécu à cette époque, un peu comme quelqu'un qui cassait mon jouet. mais sans m'en donner un autre à la place. Ouais. Pour moi, je l'ai vécu comme... Alors, il faudrait que je le relise, tu vois, peut-être maintenant.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'étais en train de me dire, c'est que je suis contente d'y être allée avec une certaine maturité et d'avoir déjà touché des patients. parce que du coup ça questionne mais il y a une part de choses qu'on peut pas expliquer qui peut se passer certaines fois qui fait que tout n'est pas ajouté en fait dans la thérapie manuelle mais il y a une vraie question de maturité et d'expérience je pense quand même tu

  • Speaker #1

    vois j'étais pas du tout assez mignon j'étais pas du tout mignon quand je l'ai lu et puis en plus tu vois ce livre il dans mon souvenir tel que je l'ai vécu à ce moment là c'était vraiment tout ça ne sert à rien et en fait on est des placebologues et donc le but c'est de devenir le meilleur pour maîtriser les effets placebo et là j'ai pris une vraie claque ça m'a beaucoup remis en question ça a eu le mérite aussi de vouloir aller me faire encore plus lire de la littérature scientifique pour aller vérifier ces choses là aller les approfondir et je pense qu'à cette époque d'ailleurs ce qui m'a sauvé et ce qui a fait que j'ai continué à kiné c'est justement l'hypnose Pourquoi ? Parce que Pinceau et mon voisin dans leur livre, ils expliquent qu'en fait nos traitements il y a toujours un effet spécifique et un effet non spécifique et parmi les effets non spécifiques il y a ce fameux effet placebo qu'on appelle maintenant les effets contextuels qu'on peut optimiser et qui joue un grand rôle dans le résultat des soins. Et donc moi je me suis dit j'ai un super outil qui est l'hypnose qui est un outil basé sur l'utilisation de la suggestion. Et donc, j'ai entre mes mains la possibilité de pouvoir, à travers la suggestion, optimiser les effets contextuels. et c'est ça à l'époque tu vois celle que je conceptualisais qui m'a fait me raccrocher au truc ensuite je suis parti en stage et là j'ai vu et tu vois c'est ce que tu disais là j'ai vu en fait que j'arrivais à aider des gens j'ai fait l'expérience que les techniques que j'avais, les outils que optimiser justement tout le contexte me permettait d'apporter mon aide aux gens Et ça, ça m'a forcément, comme expérience, ça m'a raccroché à la kiné en me disant que non, c'est vraiment ça que je veux faire. Et du coup, parce que la question initiale était la transmission. Je parle un peu dans différents... Mais voilà, la ligne directrice est là. Du coup, quand je suis revenu de ces stages-là, j'avais tellement envie de transmettre cette compréhension-là autour de... l'optimisation des effets placebo, que j'ai vraiment fait comme une revue littérature de manière informelle sur le sujet. Et je me suis dit, ça en fait, il faut que je transmette à mes potes, à mes... pas confrères, mais à mes collègues étudiants. Et du coup, j'ai tanné mes profs en leur disant, moi, j'ai envie de faire une conférence pour les étudiants de la fac sur comment est-ce qu'on peut optimiser les effets contextuels en kinésithérapie. Et je me souviens que justement ce même prof, Victor, qui est sur la douleur, il m'a dit écoute, c'est un chouette projet Il m'a soutenu. Donc je me suis retrouvé à imprimer des petites affiches de ma conf complètement grasse et tout, et à ramener, à passer dans les cas. Je me souviens, j'allais, je leur disais voilà, je vais faire une conférence Et d'ailleurs, ça a réuni pas mal de monde, on était une bonne centaine.

  • Speaker #0

    Et on est espagnols du coup.

  • Speaker #1

    Voilà, bien sûr, toutes les études étaient en Espagne.

  • Speaker #0

    Mais la boucle de fou quand même, parce que du coup, tu as débarqué en Espagne sans parler espagnol et tu t'empares quasiment à l'aube de ton diplôme, enfin à la fin de ton diplôme, enfin ouais, c'est ça, à l'obtention de ton diplôme, à faire une conférence devant plein de monde, ce qui est hyper stressant, en patalon de natal, quoi. C'est chaud.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est énorme. Bon, après, c'est clair que la première année était difficile pour l'apprentissage de la langue, mais bon, ça reste quand même une langue latine, tu vois. Oui, oui, oui. c'est c'est une marche sous crève c'est pas le nom c'est pas le nom merci et du coup cette conf elle se passe super bien j'ai tout le soutien de mes potes mais il y a plein de gens que je connais pas qui sont là des étudiants et tout et d'ailleurs ça a tellement été une réussite qu'il y avait quelques profs qui sont venus pour me regarder et à la fin ils sont venus me voir et me l'ont dit écoute Théo on organise un congrès local de professionnels de santé donc diplômés et en fait on aimerait bien que tu viennes faire ta présentation au cours de ce congrès énorme et donc du coup je me suis retrouvé un mois plus tard dans un congrès professionnel à pouvoir partager ça aussi ça c'est une belle revanche quand même Ouais, carrément, ouais. Et puis, non, et puis encore une fois, c'est même sans parler de revanche.

  • Speaker #0

    L'art de transmettre, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. C'est de se dire, tu transmets des connaissances qui peuvent changer les choses, en fait, chez les gens. Mais tu vois ça, encore une fois, bien entendu, j'ai bossé pour faire ça, mais tu vois, c'est l'importance, je pense, de l'environnement. Parce que, encore une fois, j'étais entouré de profs qui étaient bienveillants, qui étaient dans une dynamique, justement, de partage et de transmission des savoirs. et en fait tu vois c'est grâce à eux que j'ai eu l'opportunité après un mois plus tard d'aller faire cette conf devant un parterre de kinés qui était déjà diplômé et c'est ça qui est incroyable pour revenir un instant sur ce qu'on disait autour des études c'est que ça permet ça aussi cette culture de la recherche scientifique

  • Speaker #0

    Tu sais moi je trouve ça fou dans ce que tu partages, c'est qu'en fait, tu vois ce qui t'a amené en Espagne, l'hypnose qui a un déclenchement etc, le truc a tellement été un game changer pour toi que t'es prêt à y passer des heures bénévolement, des heures de soirée, de nuit pour creuser le sujet, trouver des choses, et t'as dit un mot que je trouve hyper... chouette, c'est la innocence, tu sais, la pureté avec laquelle tu te dis j'ai tellement envie de partager ce que je viens de trouver, tu vois, sans arrière-pensée, sans je vais en faire mon business pour gagner ma vie, etc. C'est que toi, au départ, ta rencontre avec l'hypnose, c'est un coup de cœur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. Et puis, pour le coup, ça me suit justement tout le long de mes études, quoi. Parce que du coup, après ça, je continue, tu vois, sur la trame du grand écart. Après ça, je suis diplômé, donc là je sais que je veux retourner travailler en France, et je me dis, je vais aller à Paris, parce que je pense que c'est l'endroit où j'aurai le plus d'opportunités professionnelles. Et du coup, je me dis, il faut que je trouve un cabinet où je peux, entre autres, utiliser l'hypnose sans qu'on pose problème, sans qu'on m'embête, que ce soit un peu dans la culture du cabinet. Donc, je cherche ça. Alors, en sachant que j'avais déjà un peu cherché parce que quand j'ai fait mes stages, j'ai fait mes stages en France. j'avais déjà essayé au maximum de trouver des endroits de stage où il y avait des gens qui faisaient de l'hypnose ou un service où il y avait de l'hypnose pour préparer un peu ce truc-là. Et puis du coup, je trouve un cabinet dans lequel il y avait un ex-kiné reconverti psychothérapeute et donc qui faisait de l'hypnose. Et je me dis, vas-y, c'est là qu'il faut que j'aille parce que comme ça, ce sera déjà dans la culture du cabinet et je pourrais intégrer l'hypnose entre autres dans mes séances. Donc, ça matche bien avec la personne. Et puis, je commence en tant que collaborateur dans ce cabinet. et puis du coup j'oriente assez rapidement ma pratique sur la prise en charge des patients qui ont des douleurs persistantes parce que justement au cours de mes études la compréhension de la douleur m'a tellement il y a une telle émulation autour de ça, vraiment ce changement de paradigme il m'a passionné que je me dis que j'ai envie de travailler avec des personnes qui ont des douleurs persistantes et je commence petit à petit à intégrer l'hypnose dans mes soins mais ça s'est fait de manière fluide parce que c'était la seule manière que je connaissais en fait tu vois J'en parle parce que souvent, j'ai des personnes qui viennent en formation et puis ils viennent, ils ont déjà un mode de pratique qui est installé et puis parfois, ils peuvent le modifier. Là, tout s'est fait de manière assez fluide. J'ai eu cette chance-là de découvrir l'hypnosto et de me poser la question au fur et à mesure que j'avançais, comment ça allait pouvoir s'intégrer ? Donc là, on en est là, où je commence à intégrer ça. Et puis, comment j'en suis arrivé du coup à la formation ? C'est que cette personne-là, le titulaire du cabinet, il avait aussi un organisme de formation. Il était également formateur sur des formations d'hypnose. Et voyant ma motivation pour l'outil, assez vite, il m'a donné l'opportunité de commencer à mettre un pied dans la formation. Donc j'ai commencé au début avec de toutes petites tâches, mais à donner un peu des contenus dans ces formations d'hypnose.

  • Speaker #0

    Énorme. Je trouve ça génial parce que tu sais on parle des hard skills et des soft skills. Je pense que ça te parle. Alors pour nos auditeurs, d'habitude je connais un peu les formateurs, parce que soit j'ai traduit, soit j'ai fait la formation. Théo, je n'ai aucune idée du contenu de son cours. Donc j'espère que je pourrai y assister un petit peu, que je ne serai pas trop prise par la thèse pour venir passer ma tête. Mais ça fait partie quand même des formations que j'ai très envie de faire, donc peut-être dans une seconde partie de vie, quand j'aurai fini tout ça. Bref. du coup peut-être que tu l'évoques mais je trouve que justement tu disais quelque chose d'hyper intéressant c'est que c'est venu naturellement à ta pratique mais parce que finalement dans ta boîte à outils dans ta conception peut-être des soins je pense que Il y avait déjà des idées qu'avait germées pendant tes études. Les étudiants, je leur dis souvent, tu peux devenir le kiné que tu as envie d'être. Ce n'est pas parce que tu as vu un stage ou qu'il y a un stage qui t'a dégoûté qu'en fait, tu es obligé de faire exactement la même chose. Et ta culture autour de l'hypnose, de la douleur, de ton expérience, a développé du coup, si je ne me trompe pas, des soft skills. Et les hard skills, du coup, pour ceux qui ne connaissent pas, soft skills, c'est un peu des compétences dites douces. Mais hard skills, nous, dans notre profession, ça va être plutôt la thérapie manuelle, manipulée, justement. Et on en revient un petit peu à notre livre, du coup. je serais trop curieuse d'avoir ton avis là dessus parce que du coup en fait l'un va pas sans l'autre et des fois tu te rends compte j'avais une discussion avec une collègue une copine de Vichy qui a eu cette désillusion un petit peu qui disait j'ai l'impression que peu importe j'ai l'impression que je soigne les gens avec mes mots. Parce que je suis gentille, ça va mieux. Et tu vois, j'étais là, Ah non, j'ai pas envie que tu le dises comme ça, parce qu'en fait, c'est tellement plus, tu vois, tu portes de l'attention sur quelqu'un. C'est tellement plus chose qu'être gentille. Je peux avoir tes pensées là-dessus, parce que je suis un peu partie dans tous les sens, mais qu'est-ce que ça t'évoque, toi, tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, que tu as entièrement raison. C'est-à-dire que nous, dans nos études, on nous apprend beaucoup des hard skills. Donc, en gros, c'est toutes les compétences techniques de notre métier. Mais, ben, voilà. se confronter à un patient, c'est se rendre compte qu'être un excellent technicien ne suffit pas. Et que toutes ces compétences de soft skills... Après, il y a un peu une opposition. On a l'impression... Parfois, je me dis que c'est un peu réducteur ce truc-là d'un côté et de l'autre parce que finalement, c'est un peu imbriqué. En tout cas, ce qui est clair, c'est que les compétences communicationnelles, elles sont absolument nécessaires. Et l'hypnose, c'est une manière d'acquérir ces compétences communicationnelles donc forcément dans le développement de ma pensée et du thérapeute que je suis à l'heure actuelle l'hypnose a eu une importance fondamentale et d'ailleurs vous voyez quand j'ai des gens qui viennent se former à la formation c'est assez fréquent que à la fin de la formation en fait je fais tout le temps un débrief de fin, de comment tu te sens les gens ils peuvent exprimer absolument ce qu'ils veulent, à la fois des choses positives constructives, ils déposent ce qu'ils ont envie et il y a comme type de retour des gens qui me disent en fait la formation est allée au-delà de mes attentes, dans le sens où je pensais juste venir acquérir un outil, et je me rends compte qu'il y a plus, que ça m'a changé même un peu en tant que personne, ce qui n'est pas d'ailleurs l'objectif de la formation, on est bien d'accord, c'est une formation pour des professionnels de santé, mais qu'en fait ça modifie, et c'est ça aussi la force de l'hypnose, ça modifie ton savoir-être. c'est comment est-ce que je me comporte avec un patient ? Comment est-ce que je me mets en lien avec un autre être humain ? Tu parlais de ses compétences. Tu vois, cette kiné, quand elle l'évoque en disant J'ai l'impression juste d'être gentille. Mais en fait, ce juste être gentil, c'est déjà beaucoup. Et en fait, c'est des compétences qui se développent de manière authentique, bien entendu. Il ne s'agit pas de jouer un rôle ou de porter un masque toute la journée, parce que ce n'est pas sain ni pour le patient ni pour nous. Mais effectivement, il y a des compétences relationnelles qui peuvent se développer, entre autres, à travers l'hypnose.

  • Speaker #0

    Je trouve ça extraordinaire, ça donne vraiment envie. Et tu sais, je vais rebondir un peu sur un fait d'actualité, alors le podcast va sortir un petit peu après ça, mais tu as fait un réel récemment à propos justement d'une phrase qui a été rapportée par l'une de tes patientes, que le kiné l'avait fait cramer. Du coup, tu viens de sortir ce réel, on salue Brian, parce que du coup il y a une part centrale autour de ça. J'ai eu la même réflexion de toi pendant la formation, en me disant, oula, attends, parce que moi, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais je crois qu'il va falloir peut-être faire attention à comment on le donne et l'enrobage de cette consigne. Et ton réel est hyper pertinent là-dessus. Est-ce qu'on peut recontextualiser peut-être à propos de ça ?

  • Speaker #1

    Donc du coup, pour recontextualiser cette vidéo, j'ai une patiente que je suis à l'heure actuelle qui voyait un kiné. Et malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que ce kiné a expliqué à la patiente qu'il allait... lui proposer de faire un reboot de son système nerveux central, c'est les mots qu'elle m'a rapportés, en lui faisant faire un exercice pour la cramer. Pareil, c'est le mot qui était revenu. Et donc du coup, les gens qui sont intéressés pourront aller voir la vidéo en détail, mais la patiente avait des douleurs persistantes, forcément il fallait avoir une approche plutôt dosée. et là il lui a demandé de faire un maximum de squats, je ne sais plus, je crois que c'était une minute, en la poussant au maximum, et donc forcément ça a fait exacerber ses douleurs, et d'ailleurs elle a eu une perte de confiance en elle. en ce qui est en la thérapie et du coup moi je reviens me consulter derrière en me disant voilà je suis complètement perdu voilà ce qui se passe j'ai perdu confiance en mon corps je comprends plus rien etc c'est hyper intéressant parce que tu vois tu parlais du savoir-être et je crois que là on touche du doigt justement comment

  • Speaker #0

    le manque en tout cas une maladresse dans le savoir-être un manqué, parce que des fois il s'agit souvent de ça je pense qu'on veut tous bien faire et qu'on fait tous de notre mieux avec la forme du jour avec les outils du jour pour soigner nos patients c'est hyper important de le souligner on a une pensée aussi pour ce thérapeute qui je pense depuis a pu se remettre en question en tout cas face à cet échec de prise en charge peut-être on espère en tout cas mais chacun fait de son mieux des fois il y a des loupés et c'est là où je trouve c'est intéressant ce que tu dis sur le savoir-être sur comment on donne les choses et puis du coup un petit coucou à à Brian qui du coup nous a permis je pense à tous les deux de bien mieux comprendre les douleurs neuropathiques parce que j'ai eu la chance aussi de me forger avec lui absolument On le salue aussi. En parlant du savoir-être, tu parlais justement, les gens se disaient changés, qu'ils étaient allés au-delà de leurs attentes. Donc, à quoi on devrait s'attendre en faisant ta formation ? Est-ce que tu peux nous teaser un peu ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux te dire un peu ? Si tu me le permets, je peux raconter comment j'en suis arrivé à faire la formation d'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    vas-y. Donc, du coup, si tu me permets, pour répondre à cette question, ce que je te propose, c'est qu'on continue de reprendre le fil de comment ça a été pour moi dans la formation. J'étais à cette époque-là... Après mon diplôme, j'ai l'opportunité de commencer à donner des formations dans l'organisme de formation qu'animait mon titulaire de cabinet. Et du coup, je me retrouve à animer de plus en plus de parties de formation. Et en fait, assez rapidement, j'ai été très frustré par ce qui se passait. Parce que c'est des formations pluriprofessionnelles, donc il y a des kinés qui sont là, il y a des infirmiers, il y a des médecins, il y a des psychologues. Donc c'est des échanges qui sont très riches en termes d'expérience, mais ce qui se passe c'est qu'à la fin de ces formations, les professionnels n'arrivent pas à intégrer l'hypnose dans leur pratique à eux. parce que le contenu du cours, forcément, était un peu plus généraliste et un peu moins spécifique pour chacune des professions. Et forcément, entre la pratique clinique d'un infirmier, d'un psychologue ou d'un médecin ou d'un kiné, il y a des différences. Et je me heurte à ça. Au fur et à mesure, je me rends compte, en fait, et là, je commence, tu vois, on parlait tout à l'heure de la transmission et d'une valeur forte qui était comment je fais pour transmettre de la meilleure manière possible. Et là, il y a un truc qui m'a... d'autant plus qu'à ce moment-là, tu en parlais de la recherche scientifique, j'ai à ce moment-là tous les outils pour aller au fond de la recherche. Et je commence à prendre conscience qu'entre le discours qui est porté dans cette formation et les connaissances scientifiques, il y a quelque chose qui est différent. On va en parler directement, c'est qu'à cette époque, on parle en fait, dans les formations, je parle, je l'ai enseigné comme ça, en expliquant que l'hypnose, c'est un état modifié de conscience. Donc peut-être que ça, pour les gens qui nous écoutent, peut-être même pour toi, Manon, tu vas me le dire, voir l'hypnose comme un état modifié de conscience, c'est à peu près peut-être les conceptions que tu as. Je sais pas, tu veux bien me dire ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense, en fait, c'est bête, peut-être que je suis pas assez informée ou éduquée, mais ouais, forcément, moi, la première chose qui me vient, c'est l'hypnose de spectacle, quoi.

  • Speaker #1

    donc les personnes qui font des vidéos fous tu vois et donc du coup dans un état second et donc qui colle avec cet état modifié de conscience et en fait à ce moment là je lis beaucoup et en fait je me rends compte que il y a plusieurs théories explicatives de l'hypnose comme bien souvent et que la théorie de l'état n'est qu'une théorie parmi d'autres qu'en réalité il y a d'autres théories qui peuvent sous-tendre cet outil et derrière je commence à prendre conscience que la théorie de l'état elle induit un type de pratique particulier. Ou, moi j'ai des patients qui viennent me voir, je recontextualise, au cabinet, je suis kiné, je fais de l'hypnose, et ils me disent, ok, j'ai vu que vous faisiez de l'hypnose, et en fait ils attendent de moi que je les mette dans un état particulier. Et en fait, je suis en train en même temps de lire des papiers, et là il y a des gens, ils me disent, des chercheurs, ils me marquent noir sur blanc, en fait on n'a aucun indice qu'un quelconque état d'hypnose existe, et on n'a aucune technologie qui peut dire si le patient est dans un état ou pas. et j'ai des patients qui me disent mais du coup vous comment vous allez me mettre dans cet état est-ce que c'est possible que vous voyez que je suis dans cet état qu'est-ce qui se passe si j'arrive pas à me mettre dans cet état et tu sais il y a un espèce de micmac qui se crée où je me dis mais là en fait il y a un bug il y a un truc qui colle pas et ça ça vient de tout part ça vient du côté formateur et ça vient du côté clinicien il faut que je me débrouille pour retrouver du sens dans ce que je fais et puis je continue à lire ces papiers et en fait là je commence à reconceptualiser vraiment ce que c'est l'hypnose à me dire en fait cette théorie de l'état finalement c'est celle qui entre guillemets a gagné dans l'esprit collectif mais qui n'est pas forcément la plus appropriée et tu vois cette divergence de point de vue entre moi, ce que je suis en train de comprendre et les personnes qui forment dans cet organisme creusent petit à petit et puis j'y décide à l'été, je me souviens, en été 2018 à me dire là, ça commence vraiment à germer, de me dire en fait ce que j'ai envie de faire, c'est une formation déjà qui est spécifique pour les kinés par un kiné, où on rentre directement dans la pratique qu'on connaît, avec des outils qui sont sur mesure à notre pratique à nous, et où il y a peut-être, on enlève ce dogme de l'état modifié de conscience, et on amène un cadre conceptuel et théorique qui est un peu différent.

  • Speaker #0

    Ok, et tu sais, vraiment, je crois que ce sera le titre de l'épisode, mais on balaie les certitudes. de nouveau tu te trouvais à de nouveau reconceptualiser des choses alors que toi ça t'avait amené à faire ce type de pratique enfin waouh ok

  • Speaker #1

    Yes, remise en question perpétuelle. Ça fait mal, c'est pas facile, mais c'est bénéfique.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est tellement riche. Je crois que quand on arrête de se remettre en question, ce n'est pas bon signe non plus. C'est signe aussi d'une riche pratique. Et du coup, comment ça s'intègre maintenant ? Qu'est-ce qui se passe quand un patient s'attendrait à ce qu'il soit bontisé un peu comme une salle de spectacle ? Tu peux m'expliquer ce que tu fais différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, ça forcément je l'aborde beaucoup dans la formation. Ça c'est un truc qui est transmis justement aux gens qui viennent se former, comment est-ce qu'on explique aux gens. Bien entendu, il y a une partie d'éducation auprès des patients. Parfois on peut démystifier un peu. En fait, c'est de leur faire comprendre que l'hypnose, je vais simplifier les choses pour que ce soit le plus intelligible possible pour les gens qui nous écoutent. En gros, l'idée c'est de se dire. Pour moi, l'État, la théorie de l'État, ça enferme les gens. Ça enferme le thérapeute parce qu'il n'a pas d'outil pour voir si vraiment la personne est dans l'État. Donc c'est un peu un cul-de-sac. De l'autre côté, qu'est-ce qui se passe ? Les patients, ils ont peur de l'hypnose justement à cause de l'hypnose. Parce que souvent, tu vois, même tu as partagé tes représentations de l'hypnose de spectacle où tu perds le contrôle parce que tu es dans un état second et quelqu'un te fait faire quelque chose que tu ne veux pas faire. En réalité, l'hypnose, c'est quelque chose qui se fait à deux. C'est-à-dire qu'il y a un objectif qui est fixé et le thérapeute, il est là pour t'accompagner vers cet objectif-là. Et je dis bien accompagner, ce n'est pas guider, ce n'est pas je te prends par le col et je t'amène là-bas. C'est plutôt, ok, tu veux aller là-bas, il y a plusieurs manières de faire et moi, je vais t'accompagner pour y aller. Cet accompagnement, il passe par les suggestions qu'on va faire. Et donc là, les gens, en fait, ce qui se passe, c'est qu'ils ont moins de peur parce qu'en fait, ils comprennent qu'ils ne vont pas perdre le contrôle, qu'au contraire, ils doivent être conscients. Moi, je leur dis souvent aux patients, je leur dis... Moi, je vais vous donner des consignes pour qu'on se dirige vers cet objectif. Je vais vous aider au mieux à mettre en place l'exercice. Par contre, si vous attendez que ça se passe tout seul, il ne va rien se passer. Il faut que vous soyez actifs en cherchant véritablement à mettre en place ce que je vous propose. Et je leur dis même d'ailleurs, si à un certain moment, il y a des choses que vous n'arrivez pas à faire, il faut que vous me le disiez parce que moi, comme ça, je vais pouvoir adapter l'exercice et en fonction de vos besoins, pouvoir vous proposer d'autres chemins pour atteindre ce que vous voulez. Et en fait, là, tu sais, juste en disant ça, je n'ai pas besoin de démystifier beaucoup plus. Les gens, ils vont avoir le contrôle. que bien sûr qu'ils vont rester conscients et même qu'ils peuvent me parler tu sais parfois dans la théorie de l'état t'as l'impression que les gens quand ils sont dans l'hypnose ils peuvent pas parler ou tu vois que ça va casser

  • Speaker #0

    C'est fou parce que je ne me représente même pas tellement du coup à quoi ressemble une séance d'hypnose avec toi. Est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu, sans dévoiler bien sûr ta formation ?

  • Speaker #1

    Non, mais on peut en parler sans problème. C'est une question qui est difficile parce que l'hypnose, elle peut prendre plein de formes différentes. Donc je vais te donner différents exemples si tu le souhaites.

  • Speaker #0

    Vas-y, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'hypnose... Si on veut le simplifier, on pourrait dire que c'est l'utilisation de suggestions qui peuvent être verbales, donc dans ce qu'on dit, non-verbales, dans ce qu'on fait, donc ça peut passer par la gestuelle, le mouvement, le toucher, et paraverbales, c'est-à-dire le ton de la voix, la prosodie, c'est le rythme, les silences, l'utilisation de tous ces outils-là. Et donc le but, c'est à travers ces suggestions, modifier le focus attentionnel de la personne pour lui permettre d'accéder, de modifier des perceptions et des sensations.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, comment ça peut se mettre en place en pratique ? Déjà, il y a plusieurs manières de faire. On pourrait tout simplement faire un acte de kiné. classique, ça pourrait être de la thérapie manuelle, une mobilisation, un exercice, un squat. Et en même temps qu'on va faire ça, on va utiliser des suggestions. C'est-à-dire que je vais te mobiliser par exemple l'épaule, parce qu'on se dit, voilà, tu as été immobilisé, puis c'est une première remise en mouvement. On va y aller progressivement, etc. Ça va plutôt être du passif, OK, c'est un cas, voilà. Comme ça, on prend un cas concret. Et au lieu de juste faire ça et se regarder dans les yeux ou de parler du match de foot de la veille, je vais utiliser des suggestions en demandant à la personne de porter son focus attentionnel à un endroit particulier en lui faisant des suggestions spécifiques. Ça, c'est une manière de faire. On aurait l'utilisation de l'hypnose plus un geste technique qu'on utilise déjà. Puis il y a une deuxième manière qui serait l'utilisation de l'hypnose seule, où là en fait on va faire un exercice, où là pour prendre un autre exemple, ça pourrait être le patient, il a des douleurs. aiguë, persistante, peu importe, il a besoin d'avoir des outils pour gérer sa douleur. Et donc moi, je vais lui proposer un exercice d'hypnose pour qu'il puisse modifier ses sensations, remplacer ses sensations de douleur par autre chose et ensuite lui apprendre l'exercice pour qu'il puisse le refaire chez lui. C'est ce qu'on appelle l'auto-hypnose. et que quand ils le souhaitent, ils puissent accéder à nouveau à ces sensations-là.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce que là, moi, ce que j'entends, c'est que ça s'intègre hyper bien à un raisonnement clinique qu'on a pu reprendre déjà à l'école ou dans d'autres formations. En fait, c'est un adjuvant, si je puis dire, en tout cas une manière de faire qui peut améliorer nos effets, vraiment.

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Alors, est-ce que c'est un adjuvant ?

  • Speaker #0

    C'est pas le terme, j'étais...

  • Speaker #1

    Non, ouais, non, c'est une question même, tu vois, on pourrait se demander. Est-ce que l'hypnose, c'est un adjuvant ? parce que tu pourrais dire est-ce que tout ça c'est optimiser les effets contextuels ou est-ce que la suggestion c'est un effet spécifique de nos soins parce que j'ai des personnes qui viennent se former et parfois on voit des techniques qui disent ça je le faisais déjà alors bien entendu pas aussi bien ou sans le savoir mais je me rends compte que j'étais un peu dans les prémices de ce truc là pourquoi ? Parce que l'hypnose la suggestion c'est de la communication Et donc, si, comme tu dis, on est un peu attentif au relationnel, on est un peu attentif à comment on se met en lien avec les autres, peut-être que les gens qui nous écoutent ont déjà un peu commencé une pratique un peu embryonnaire, si je puis dire, de l'hypnose. Parce qu'en fait, c'est l'utilisation du langage. Et donc, l'idée de se former à l'hypnose, c'est de, forcément, aller plus loin dans les techniques qu'on utilise et prendre conscience de ce qu'on fait à ce moment-là. Je pense qu'on a tous déjà fait. tu es en train de mobiliser justement le bras d'un patient et tu lui fais parler de son week-end. Alors ça, en fait, c'est un plaisir. Est-ce que ce n'est pas déjà de l'hypnose ? Parce que tu es en train de porter le focus attentionnel ailleurs pendant que lui, tu es en train de le mobiliser pour qu'il ait peut-être des sensations différentes et moins intenses de douleur. Mais parfois... mais parfois, pardon je continue sur ça en gros parfois tu fais des trucs où tu te fais des autocroche-pattes genre tu te dis ok je vais lui faire de la thérapie manuelle je vais lui faire un massage et en même temps tu lui parles de ce qu'il a fait ce week-end et là en fait quand tu te formes à l'hypnose tu te dis mais en fait si je fais ça c'est dommage parce que moi si je lui fais un massage j'ai envie de modifier ses perceptions au niveau de ses sensations quand je le masse mais si je lui parle d'autre chose je suis en train d'annuler les effets de mon massage donc en fait tu vas te retrouver à faire de la thérapie rémunérale par exemple un massage doublé de suggestions en même temps de ce qu'il sent là des suggestions pour optimiser augmenter encore plus ses sensations

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Là, je suis en train de scanner plein de situations, en me disant mais qu'est-ce que je fais, moi, comment je parle ? C'est hyper intéressant, et je pense que chaque thérapeute qui va écouter, je pense qu'on scanne un peu nos prises en charge en mode mais attends, je fais quoi ? Et c'est fou, parce que c'est quelque chose d'assez inné, c'est-à-dire que des fois, on voudrait taper la discute parce que le moment est plus agréable, mais c'est vrai que ça pique ma curiosité de savoir comment amener les choses. Ok. Et du coup, quelqu'un qui serait sceptique un petit peu sur l'hypnose, qu'est-ce que tu voudrais lui partager sur cet outil pour ne pas le convaincre ? Je ne pense pas que c'est le bon terme non plus. Mais qu'est-ce que tu aimerais partager aux personnes qui sont un peu sceptiques ou qui se questionnent ou qui ne seraient pas encore convaincus ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je pense que si je les avais en face de moi, je leur demanderais pourquoi est-ce qu'ils sont sceptiques. d'ailleurs je pense qu'une des compétences que je partage beaucoup dans la formation d'hypnose c'est avant de faire des interventions thérapeutiques c'est de poser des questions parce que ça c'est un outil très puissant et moi j'ai une phrase que je répète souvent c'est Théo ne répond pas à des questions qu'on t'a pas posées il y a plein de fois on répond à des questions qu'on nous a pas posées ou on se perd dans des monologues et puis en fait le patient il a pas besoin de ça donc déjà cette personne, il faudrait que je lui demande qu'est-ce qui le rend sceptique, déjà il a le droit de l'être et c'est bien, c'est même sain de se poser des questions, on en a parlé dans ce podcast ensuite pour donner une réponse générale je lui dirais peut-être que en tout cas, moi le message que je passe c'est que moi-même j'ai été sceptique par rapport à l'hypnose quand tu vois l'hypnose au spectacle, tu te dis wow en fait de se rendre compte que derrière le vernis qu'on voit qu'on perçoit, et derrière certaines personnes qui pratiquent d'une manière en fait tu sais, on disait là il y a plein de manières d'être kiné et en fait il y a plein de manières de faire de l'hypnose, à l'heure actuelle il y a une tendance dans l'hypnose qui est basée sur utiliser l'hypnose avec ce paradigme de l'état où tu dois mettre un patient dans un état d'hypnose. Moi, j'ai une vision qui est différente, où on n'a pas besoin de mettre qui que ce soit dans un état, parce qu'on va travailler à deux, et l'idée c'est de se mettre au service de l'objectif de la personne. et d'utiliser des outils qui ont des preuves scientifiques pour les aider à modifier des sensations et des perceptions. Là-dedans, il n'y a rien de magique. C'est une technique que n'importe qui peut acquérir. Ce n'est pas un don, ce n'est pas inné. C'est du travail comme plein d'autres techniques. Et comme on disait, c'est aussi une mise en relation avec l'individu qui est en face de nous.

  • Speaker #0

    J'adore, j'achète perso mais écoute, merci je pense que c'est très riche et tu sais que tu disais ne pas répondre à des questions qu'on nous a pas posées mais tellement, et aussi écouter les réponses, je pense que parfois on a aussi nos idées en tant que thérapeute mais déjà si vous faites un bilan, vous faites partie des kinés qui se posent des questions si vous écoutez ce podcast, vous misez sur vous vous essayez aussi de devenir de meilleures thérapeutes donc vraiment des fois on est un peu coincé dans la roue à vouloir toujours plus mais soyez bienveillants avec tout ce que vous mettez en place aussi pour devenir des bons thérapeutes tous les jours, il y a beaucoup de burn-out dans notre profession mais ça peut être aussi un outil qui nous aide à nous préserver j'imagine est-ce que c'est moi qui me fais des outils ?

  • Speaker #1

    Oui ça pourrait après encore une fois la formation que j'anime elle est pas à cette destination là parce qu'encore une fois l'idée est d'apprendre les outils en tant que thérapeute pour les transmettre aux patients mais effectivement ça pourrait être un outil pour être plus soi-même aussi parce que on parlait de l'utilisation des suggestions et donc de l'hypnose mais en fait on en revient à un dénominateur commun qui est la communication il y a, alors bien entendu c'est pas toutes les causes de burn-out mais Tu sais, en tant que thérapeute, on souffre parfois justement de nos difficultés communicationnelles. Tiens, aujourd'hui, un patient m'a dit ça, ça m'avait fait ruminer pendant toute la journée. Ça m'a vexé, ça m'a mis en colère. Parfois, on vit des situations qui sont tendues avec les gens, parce qu'ils peuvent être agressifs, non pas forcément envers nous, mais parce qu'ils sont agressifs envers ce qu'ils sont en train de vivre. Et donc, je pense que tous ces outils communicationnels, ils nous servent. à la fois nous, à mieux nous exprimer sur ce que l'on veut transmettre aux gens, mais aussi mieux aider les gens à verbaliser ce qui se passe pour eux, ce qui se joue pour eux. Donc forcément, un thérapeute qui arrive mieux à exprimer ses idées, à exprimer ses émotions, parce que c'est quelque chose qu'on peut faire aussi en tant que thérapeute, à exprimer ses besoins, parce que moi aussi, je peux avoir des besoins en consultation. je pense qu'effectivement, ça peut t'aider à durer plus longtemps dans ton métier parce que, encore une fois, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Et j'espère bien que je serai kiné le plus longtemps possible. On verra, l'avenir le dira. Mais en tout cas, l'idée, c'est effectivement de s'écouter soi-même et de se dire, voilà, il faut que je sois… Moi, pour soigner les patients, j'ai besoin d'être bien. J'ai besoin de me sentir bien, j'ai besoin de me sentir à l'aise. Et la communication, elle sert aussi à faire ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et je ne sais pas si tu as une ou deux histoires à nous partager, mais peut-être, est-ce qu'il y aurait un patient ou une prise en charge avec l'hypnose ou non, en tout cas, qui a changé ta pratique, ta manière d'être un petit peu ?

  • Speaker #1

    qui a changé ma pratique. Alors, tu sais quoi ? Je peux en partager deux ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, vas-y.

  • Speaker #1

    Je vais en partager deux qui sont éloignées dans le temps. Je pense que je vais partager une des premières expériences que j'ai eues avec l'hypnose et une des dernières, là, je vais prendre une patiente récente. Quand j'étais justement en stage, donc je commençais, c'était vraiment les balbutiements pour moi de l'hypnose. Je n'avais pas été formé, mais je disais que j'étais boulimique de tout ça. je m'abreuvais de toutes les connaissances que je pouvais. Donc, j'étais dans un grand hôpital parisien, dans un service de patients qui avait la BPCO. Donc, la majeure partie était des fumeurs ou anciens fumeurs et on leur faisait de la réhabilitation respiratoire. Et donc, à cette époque-là, j'étais stagiaire et j'utilisais différentes techniques, comment saigner pour faire de la kinérespi, etc. Et je me disais, en fait, là, déjà, je peux utiliser l'hypnose. Au lieu juste de faire de la kinérespi, je peux... utiliser des suggestions, etc. Et je commence à faire ça avec les patients. Puis je me souviens d'une scène où on est en staff, dans une grande salle de staff. Donc il y a toutes les infirmières, infirmiers, il y a le chef de service. Et puis tout à coup, il y a une alarme qui sonne d'une des chambres. Donc il y a une infirmière qui se lève pour aller voir ce qui se passe. Et elle revient quelques minutes plus tard. Elle me dit, il y a Madame, je me souviens encore son nom, j'allais le dire, mais Madame C. qui est en train de faire une crise de Disney, et elle est en train de désaturer, elle n'est pas bien du tout, et elle appelle Théo. Elle veut que Théo vienne. Donc là, moi, jeune étudiant stagiaire, toute l'assemblée du staff se tourne vers moi, genre... qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi on t'appelle toi ? Et le chef de service qui me fait un mouvement de la main en mode, vas-y. Et du coup, j'y vais. Donc, il faut savoir que pour l'anecdote, à ce moment-là, quand même, je me dis, là, ça ne va pas bien se passer parce que ceux qui nous écoutent, donc il y a prescription maintenant, ne reproduisaient pas ce que j'ai fait. Mais il se trouve qu'effectivement, j'ai essayé d'utiliser certains outils d'hypnose et exercice sans forcément que tout le monde soit au courant. Donc je n'ai pas explicitement dit à ma référente d'ostage, tiens en plus de la séance de kinérespi, j'ai essayé de leur faire des exercices ictus. Donc là je me dis, Théo ça ne va pas bien se passer, donc j'y vais. Madame C qui est en train de faire vraiment, elle n'était pas bien du tout, elle hyperventile et tout, elle avait déjà le saturomètre. et je lui refais un exercice d'hypnose qu'on avait commencé un peu à faire ensemble et là en quelques minutes elle se calme, en plus trop bien de ses levées à la sade, je vois sa sade qui sa fréquence cardiaque qui diminue et elle retrouve le calme et d'ailleurs tu vois ça c'est le genre d'expérience qui m'a fait justement reconnecter à mon métier, croire en ce que je faisais, qu'il y avait des résultats et me dire en fait l'hypnose couplée avec d'autres types de soins ça a un intérêt Donc bon, pour finir l'anecdote là-dessus, il se trouve que derrière, je me suis fait quand même pas mal tirer les oreilles parce que le chef de service a piqué une crise en disant Quoi ? Il y a un étudiant stagiaire qui fait de l'hypnose dans mon service ? Je ne suis même pas au courant. Enfin bref, je me suis un peu fait remonter les bretelles. Mais toujours est-il qu'on va dire que cette première expérience-là elle a renforcé ma volonté d'utiliser ce genre d'outils. D'autant plus que… ces gens, je me souviens que déjà, j'étais dans la démarche d'essayer de leur apprendre à pouvoir le refaire. Et je sais que même après, j'ai essayé de leur laisser des outils pour que quand je sois parti de ça, j'y puisse continuer de les utiliser. J'espère que le chef de service n'écoutera pas ce podcast parce que je me suis déjà râpé pour ça. En fait,

  • Speaker #0

    tu es un rebelle. Moi, je ne pensais pas ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que... Ça s'est bon terminé. Oui, oui. Non, carrément. C'est pour ça que je dis ne reproduisez pas ça parce que, clairement, j'étais un peu sorti de mon champ de compétences de l'époque, je pense, à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Très évité mais c'est hyper intéressant tu vois des fois juste l'alliance thérapeutique finalement que tu avais créée avec cette patiente pour qu'elle t'appelle au milieu d'une crise etc ça en dit long en tout cas sur l'alliance thérapeutique que ça t'a permis de créer ce jour là, à ce stage là avec les compétences que tu avais du coup je trouve que c'est vraiment pas évident la posture du stagiaire parce que du coup on se retrouve c'est pas des choses qu'on nous apprend à l'école en tout cas moi on m'avait pas appris le savoir-être d'un stagiaire en tout cas Quel était le bon comportement quand on voyait des dissonances entre ce qu'on avait appris à l'école et le comportement hospitalier ou libéral ? Je me souviens vraiment de super copains qui étaient très très très bons en cours et chaque stage c'était une désillusion, c'était d'une violence. Vraiment, ce n'est pas évident et j'encourage vraiment s'il y a des formateurs qui nous écoutent à peut-être ne pas hésiter à outiller les étudiants sur cet aspect-là. Je ne sais pas ce que ça t'évoque.

  • Speaker #1

    C'est clair, quand tu es étudiant stagiaire, ton cœur balance entre soi, ton formé au moule de ton référent de stage ou de la culture dans laquelle tu travailles, que ce soit un terrain de stage en libéral ou en hospitalier, en clinique, etc. Et prendre des initiatives et aussi aller explorer, proposer des outils, proposer des choses. Et donc tu as raison, ce n'est pas facile d'aller les deux. Et c'est clair que, encore une fois, on y revient, la communication entre stagiaire et référent de stage.

  • Speaker #0

    non et c'est des outils qu'on devrait même avoir en tant qu'être humain, pouvoir exprimer nos besoins, nos limites lorsqu'elles sont atteintes enfin moi il y a une phrase qui a vraiment changé ma vie, je me sentais épuisée, j'avais l'impression que les patients quand ils débarquaient surtout dans les cas de douleurs chroniques, avec un sac Ikea d'attente, tu sais pas un sac, un petit sac tu vois pas les jacquemises tu vois, non non, le sac bleu avec les grandes hanses là où tu mets vraiment plein de trucs et moi je les voyais débarquer dans la pièce et je me disais waouh, moi je peux pas assumer ça et c'est un formateur qui m'a dit ça donc Josue Gann que j'ai rencontré sur le brand leading et qui me disait mais déjà pourquoi tu rames avec le patient pourquoi t'es dans le bateau avec le patient déjà et en fait j'avais jamais vu ça comme ça et il me disait bah t'es plus utile en régie hors du bateau parce que s'il y a une tempête si t'es dans le bateau avec le mec mais tu sers à rien tu vas pas pouvoir ramener comme lui tu vois la métaphore m'a tellement parlé parce que je me suis dit ah ouais je crois que j'y mets trop à vouloir trop bien faire je crois que je perds de vue et j'aide même pas la personne à pouvoir se repérer dans la tempête et c'est vraiment une métaphore où je me suis dit tu seras pas moins utile si tu t'investis moins et je sais pas si c'est question de moins s'investir mais peut-être plus intelligemment parce que avec un talkie-walkie t'es plus utile dans la tempête quoi pour filer la métaphore tu peux même te dire que t'es dans le phare et c'est toi justement avec la lumière qui est en train de d'accompagner un peu plus la route mais tu peux pas te permettre de t'enliser dans

  • Speaker #1

    le bateau

  • Speaker #0

    avec le patient je trouve bien cette métaphore elle est cool c'est cool que tu aies proposé ça ça résonne tout ce que tu partages en tout cas j'espère que ça aidera aussi des auditeurs à réfléchir à leur manière de partager les choses est-ce que tu peux nous partager ton deuxième cas clinique du coup ?

  • Speaker #1

    Ok, donc deuxième cas clinique plus récent, une patiente qui m'a un peu challengé, alors c'est peut-être bête ce que je vais dire, mais en fait je vais la chercher en salle d'attente, c'est la première fois que je la vois, et en fait c'était une patiente qui était sœur, donc une religieuse, et moi c'était la première fois que j'avais une patiente qui était sœur. et déjà rien que tu vois dans l'habit je me suis senti ça me sort de mes repères en tant que thérapeute de comment est-ce que je m'adresse à elle je la fais s'installer dans la salle de soins moi j'ai souvent cette phrase de demander aux gens comment est-ce qu'ils veulent que je les appelle comme ça assez rapidement soit ils me proposent leur prénom et je leur dis vous pouvez m'appeler Théo et elle me dit soit vous pouvez me dire ma soeur ou soeur Thérèse Marie ok merci Donc, ma sœur, voilà ce qu'on va faire aujourd'hui. Et en fait, c'est... En fait, cette anecdote est... elle est intéressante parce que je me suis un peu retrouvé dans l'esprit du débutant. Je commence avec cette personne et forcément là, moi j'ai mes manières de faire, maintenant j'ai quand même un peu d'expérience, et donc on a tous nos repères à nous qui font qu'on est fluide. Et là, je me retrouve un peu challengé. De me dire, attends, cette patiente, elle vient me consulter, elle a une fibromyalgie. et donc des douleurs depuis très longtemps, très peu de coping, de manière de gérer ces douleurs, pas beaucoup de sentiments d'autorifélicité, de comment est-ce que je fais pour contrôler ça, et je me dis, mais tiens, entre autres, est-ce que je vais pouvoir, c'est une question bête, est-ce que je peux lui proposer de l'hypnose ? elle qui est dans sa fonction seule, est-ce qu'elle a le droit de faire de l'hypnose ? Donc là, je me retrouve en fait en mode, écoute, t'as des peurs, t'as des questionnements, juste partage-les. Et donc du coup, reviens encore une fois, on en revient à communiquer. Donc je lui explique les différentes choses qu'on peut faire, donc je lui parle d'activité physique, bien dosée, graduelle. Je lui parle aussi de l'hypnose et je lui dis, j'ai des outils que je peux vous proposer de vous apprendre. pour que vous ayez plus de contrôle aussi sur vos sensations. Et je dis, est-ce que ça vous intéresse ? Est-ce que c'est possible pour vous ? En fait, tout naturellement, comme avec tous les patients, on commence à parler de ça. Elle me dit, oui, ça m'intéresse, effectivement, je peux en faire. Et donc, je commence à… En fait, tu vois, je sens que cette patiente-là, je ne peux pas l'amener trop vite sur de l'activité physique parce qu'elle me parle beaucoup de représentation. autour de ce qui se passe dans le haut de son dos, elle a eu du massage, elle est encore un peu sur quelque chose d'assez biomécanique. Et je me dis, tiens, je vais passer par l'hypnose pour lui faire prendre conscience que, par la visualisation, l'imagination, l'utilisation des suggestions, elle peut moduler ses symptômes sans qu'on ait besoin de toucher. Et donc, on commence à faire ça. Et entre autres, je lui propose un exercice. C'est un des premiers exercices que j'enseigne dans ma formation d'hypnose. c'est la remémoration d'un souvenir positif. Donc en fait, je lui demande qu'est-ce que vous aimeriez sentir à la place de votre douleur ? Elle me définit une sensation positive. Et je lui dis, ok, est-ce que vous avez un souvenir dans le passé où vous aviez cette sensation-là ? Et donc le but de l'exercice, c'est de la faire se réimmerger dans ce souvenir-là. Et tu sais, en gros, notre cerveau, pour le dire de manière un peu raccourcie, il ne fait pas trop la différence entre ce qu'on fait pour de vrai et ce qu'on se réimagine. Et du coup, elle, elle m'amène un souvenir de quand elle est adolescente. Donc, elle n'est pas encore sœur, elle est adolescente et qu'elle fait de la danse classique. Et du coup, je me retrouve à lui proposer un exercice où je la réimmerge dans son souvenir, où elle est en train de danser sur la musique avec toutes les sensations de fluidité dans son déplacement, de légèreté, etc. On fait ça, ça dure. D'ailleurs, un exercice d'hypnose, souvent les gens, ils disent, est-ce que ça dure longtemps, pas longtemps ? c'est variable, ça dépend de nos besoins. Mais moi, comme je veux que ça puisse s'inscrire dans une séance de kiné qui fait en moyenne une demi-heure, ça nous dure 5-10 minutes maximum. Et puis, en fait, elle a des rachements, un truc, elle me dit, wow, elle ré-vaut les yeux parce qu'elle les avait fermés, ça l'aidait à se ré-immerger. Elle me dit... Oh mais j'ai vraiment senti les mêmes sensations que quand je dansais. Elle était vraiment estomaquée. Elle a vraiment réussi à bien prendre en main l'exercice et le mettre en place. Et je me dis, tiens, là... elle a fait de la danse et en fait tu vois je vois plus loin ça je pense aussi avec l'expérience je me dis en fait je vais pouvoir peut-être l'amener sur l'activité physique à travers la danse et tout de suite je me dis mais attends Théo est-ce que t'as le droit de faire danser une soeur dans le cabinet tu vois j'adore la méta-cognition, la pensée de la pensée pareil, bah en fait on en a parlé on est pas allé trop vite, on s'est vu plusieurs fois donc je fais ça, je lui propose de refaire l'exercice elle le refait On l'a même enregistré parce que ça l'aidait d'avoir mon support de voix. Elle me dit qu'elle s'en sert et tout. Et puis vient le moment où je lui avais parlé de l'activité physique. Je lui ai dit, écoutez... on a mis en place des outils qui vous aident. Est-ce que ça vous intéresse qu'on aille plus loin ? Et donc, j'avais parlé un peu de l'activité physique. Je remets ça sur la table, on discute. Je dis, vous savez, il y a plein de manières de faire de l'activité physique. Le plus important, c'est qu'on prenne quelque chose qui vous plaise. Et dans l'hypnose, on appelle ça, nous, les ressources. En fait, les ressources, c'est toutes les choses qui, dans ta vie, t'inspirent, te motivent, te font aller de l'avant, te font te dépasser, te font perdre la notion du temps. etc. Et donc je lui dis, vous m'avez parlé de la danse, est-ce que vous pensez que ça pourrait être un type d'exercice d'activité physique qui vous intéresse ? Et du coup, on s'est retrouvé à mettre en place un programme d'exercice qui était de la danse. Mais pour que je lui mette le pied à étrier, il faut que je lui fasse vivre cette expérience. Parce que ça ne va pas juste être, allez-y, mettez de la musique et dansez quand vous serez dans votre couvent. Donc, je lui dis, ce que je vous propose, c'est qu'on mette une musique qui vous plaise et que du coup, on commence à faire des exercices en dansant. Et donc, du coup, je lui dis, OK, quelle musique vous voulez ? Encore une fois, tu vois, centré sur le patient, ce n'est pas moi qui vais choisir la musique. Et je lui dis, elle choisit la musique, qui était une musique classique. et donc ce truc de danser parfois d'amener la danse avec les patients donc c'est les rock songs, je le fais de manière assez fréquente et là elle me challenge quand même elle me met de la musique classique moi j'ai jamais fait de musique classique ça va être chaud, mais je me dis bah tiens on va le prendre sous, on va changer un peu son rôle dans la séance ça c'est un truc pareil qu'on voit dans la formation en gros je l'amène sur ok, vous, vous allez commencer à danser moi je commence à danser et je fais des tout petits trucs parce que je sais pas faire grand chose et je dis bah, juste laissez-vous amener par la musique et puis moi je vais vous suivre en fait c'est comme si là on inversait les rôles et vous montrez les pas et puis moi je vous suis ça change aussi la dynamique relationnelle t'es un peu de patient et là tu commences à être un peu égal à égal voir elle qui me transmet la danse et moi qui la suit. Et en fait, là, elle se transforme. Elle a musique. Et au fur et à mesure qu'on danse, et moi, j'essaye laborieusement de la suivre, je la vois, elle commence à avoir une légèreté dans sa gestuelle, une fluidité que je n'avais pas vue avant. C'est un peu comme cette vidéo à un moment qui est passée sur les réseaux sociaux où tu vois une ancienne danseuse étoile qui a, je crois, à Parkinson. Tu as vu cette musique ? Et on lui met... Tu as vu cette vidéo, pardon. on lui met de la musique classique et elle recommence à bouger avec fluidité alors qu'elle est toute saccadée juste avant un peu ça et ça va tellement loin qu'on continue à danser elle se laisse emporter par le truc et d'un coup, je te jure elle me claque un grand écart frontal sur un accent de la musique et moi je fais hop et en fait tout ça pour dire quoi il y a un moment assez fort qui se joue où on n'est plus forcément en train de faire un truc bateau, tu fais des squats et tu en fais 3 fois 10 ou je ne sais pas quoi, mais tu proposes à la personne de pouvoir reconnecter avec une de ses ressources, qui est la danse, et ensuite de changer l'environnement pour qu'elle soit immergée dans ce truc-là. Moi, bien sûr, je l'accompagne avec des suggestions, avec des consignes que je lui donne, et derrière, elle a accès à des choses, à des comportements moteurs qu'elle n'avait pas auparavant. et donc moi je suis hyper surpris tu vois je la vois du coup moi je suis censé suivre du coup c'est vaguement une espèce de fente toute moche parce que je peux pas faire un grand j'adore et en fait on termine l'exercice elle a passé un super moment mais elle a vécu en fait une expérience de dire waouh en fait je peux bouger de cette manière là bien entendu moi j'ai besoin après de lui reparler de dose, d'intensité, mais ce qui se passe, c'est que derrière, on met en place un programme, on se dit Ok, on a dansé une musique qui a duré 4 minutes, ça s'est bien passé pour vous. Vous allez observer ce qui se passe dans les prochaines heures. Et en gros, si ça se passe bien, on commencera à se dire, tous les deux jours, vous commencez 4 minutes par jour, et c'est le début du programme d'activité physique. Et pourquoi je partage ce cas clinique ? Parce que l'hypnose ça sert aussi à ça, ça sert à connecter avec les gens, tu vois, à aller chercher, tu disais tout à l'heure, pose-moi une question, ça sert à aller chercher ce qui anime les gens, ce qui les fait continuer à avancer dans la vie, et aller leur amener des supports comme ça de thérapie qui sont peut-être différents de tout ce qu'on nous a appris auparavant, ou dans la qualité de ce qu'on sait déjà, tu vois, mais aller encore plus en profondeur là-dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper riche. Je vais te donner une chaire pour te voir faire un grand égard en même temps que ça va être extraordinaire. C'est hyper intéressant, la peur de bouger. C'est difficile quand on est dans une situation douloureuse, effectivement, de convaincre nos patients qui ont mal, qu'il faut bouger. Et c'est une histoire hyper inspirante pour ça. Merci vraiment du partage. J'ai envie de te poser une dernière question pour clôturer cet entretien. Déjà, merci du temps que tu nous accords. Je trouve que j'ai de plus en plus de retours de collègues qui perdent un peu le sens à ce qu'on fait, qui se questionnent beaucoup sur continuer, arrêter ce métier. Qu'est-ce que tu voudrais leur partager ?

  • Speaker #1

    Déjà, pareil, je leur poserais une question. Je pense que je les amènerais à se questionner sur qu'est-ce qu'ils ressentent. Qu'est-ce qui se passe pour eux ? Qu'est-ce qui fait qu'ils ressentent ce mal-être ? Qu'est-ce qui produit ce désalignement entre ce qu'ils veulent faire et ce qu'ils sont en train de faire ? Ça, c'est la première chose. Et ensuite, vu que je n'ai pas la personne en face de moi, je pense que j'irais sur… Encore une fois, on nous a appris à être des techniciens, souvent. Parfois, on se rend compte, moi, tout le monde, on s'enferme aussi dans un type de pratique. Et puis, on évolue en tant qu'humain dans la vie. Et puis, parfois, l'humain qu'on devient dans notre vie perso, il fait aussi évoluer l'humain qu'on est dans notre vie professionnelle. Et donc, je pense qu'entre autres, se former à l'hypnose. Ça peut être aussi une manière, ce n'est pas la seule, bien entendu, mais ça peut être une manière de se reconnecter justement sur les aspects relationnels du soin, sur les aspects communicationnels, pour pouvoir véritablement reconnecter avec les humains qu'on a en face de nous. Et donc, ne pas, encore une fois, tomber dans une pratique qui est ultra standardisée où tu refais toujours la même chose, mais tu vois, à l'image de du deuxième cas que j'ai partagé avec cette sœur qui fait de la danse classique. ce type de prise en charge, ça permet aussi ça, de sortir et de se laisser aussi parfois un peu surprendre en tant que thérapeute. Pourquoi ? Parce que tu donnes l'opportunité, que ce ne soit pas le patient qui rentre dans ton moule, mais plutôt qu'il y ait une vraie rencontre entre deux individus qui sont différents et qui vont travailler ensemble. Et du coup, ça permet, là dans l'exemple que je donnais, de se dire, moi bien sûr j'ai des outils, et je sais où est-ce qu'on doit aller pour aider la personne, mais je laisse aussi l'altérité. de la personne jeunesse, ses ressentis à elle, ses représentations, venir aussi dans la séance pour qu'on co-construise ensemble une expérience qui a du sens pour elle. Et moi, par exemple, l'hypnose aussi, je sais que ça m'aide à ne pas faire tout le temps la même chose, à justement me laisser surprendre, à créer de nouvelles choses. Il y a plein de choses, il y a plein d'outils que parfois j'ai découverts. à travers une séance. Genre, il y a des patients qui m'apprennent des techniques ou des outils. De me dire, waouh, en fait, là, ce qui s'est passé, ce qu'on a créé tous les deux, c'est un truc, je peux m'en resservir, peut-être avec d'autres patients, dans d'autres situations.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça, il n'y a pas de routine. Et je pense que tu as raison, le fait d'avoir peut-être des fois un peu les mêmes gestes, les mêmes choses qui reviennent. C'est vrai qu'ajouter cette dimension-là, ça permet d'être surpris tous les jours. Très intéressant, merci Théo Avec plaisir Où est-ce qu'on peut te suivre si des personnes veulent trouver ton travail si elles veulent t'écrire, échanger avec toi peut-être te lire comment on peut te contacter ou te suivre ?

  • Speaker #1

    Alors déjà on peut me retrouver sur mon compte Instagram Théo Chomey Kiné où je partage pas mal de vidéos autour justement des compétences communicationnelles si on veut en savoir plus sur l'hypnose, on peut taper Théo Chomey Hypnose Je produis pas mal de vidéos sur Youtube ou sur mon site internet dédié aux formations d'hypnose. S'il y a des gens qui veulent justement aller un peu plus loin, surcreuser le changement de paradigme par rapport à cette théorie de l'état et puis les autres théories, j'en parle justement dans cette vidéo. Et puis ils sont libres de me contacter aussi via Instagram, vous pouvez m'écrire. Et puis on peut continuer l'échange si vous avez envie.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et puis j'imagine que ça va de soi, mais venir se former avec toi, c'est un riche moment d'échange et de partage, j'en suis persuadée.

  • Speaker #1

    Bah écoute, c'est ce que j'essaie de faire au maximum. Et d'ailleurs, tu vois, on parlait d'expérience pour le patient. Moi, j'imagine aussi la formation de cette manière. J'ai envie que la formation, ce soit une expérience pour les gens.

  • Speaker #0

    Et j'imagine qu'on pratique les uns sur les autres aussi.

  • Speaker #1

    Oui, énormément. On parlait en début d'entretien de parfois la nécessité aussi de passer de l'autre côté de la barrière, d'être aussi soi-même patient. Et donc, de toute manière, la formation d'hypnose, il y a en fait un pré-learning qui permet à chacun et chacune qui s'est inscrite d'avancer sur les notions théoriques. Et comme ça, quand on arrive pour le présentiel, on fait majoritairement de la pratique. On fait beaucoup d'exercices actifs où on est en binôme. un thérapeute, un patient, on échange les rôles. Et tu as raison, ça permet que tu sois à la fois le thérapeute, mais aussi celui qui reçoit. Et du coup, ces échanges-là, il y a toujours beaucoup de temps de feedback. Ils permettent aussi de se recalibrer en fonction des feedbacks que tu obtiens.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette. Merci infiniment pour tout le temps que tu nous as accordé, pour tout ce que tu nous as partagé au sein de cet épisode. On en sait un peu plus sur ton parcours, ton histoire. Qu'est-ce qui fait que tu es devenu transmetteur à ton tour ? Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi Manon, c'était très cool, merci pour tes questions.

  • Speaker #0

    Et du coup, n'hésitez pas à vous inscrire pour sa formation qui aura lieu en deux temps, je pense que ce serait le bon terme de le dire comme ça. Du coup, on a un premier blog de trois jours, c'est ça. Est-ce que tu peux expliquer aussi, parce que c'est une question qu'on a de manière récurrente, pourquoi avoir choisi cette formation ?

  • Speaker #1

    Écoute, je l'ai dit auparavant, la pédagogie pour moi, c'est quelque chose de très important. Et donc, ce que j'ai proposé justement comme expérience de formation, c'est de venir en première session, pendant deux jours et demi, je donne un max d'outils. Et l'idée, en fait, c'est qu'avant la deuxième session, les gens, ils aient du temps pour mettre en place ces outils avec leurs patients, pour commencer à développer une expérience clinique, pour vivre des réussites et aussi des échecs. Et comme ça, ils reviennent en deuxième session. on prend le temps de voir ce qui s'est passé, de reprendre tous les éléments de ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Et ça me permet ensuite d'amener les outils dans la deuxième session à la lumière de ce qu'ils ont vécu pour les permettre de dépasser les freins qu'ils ont eus à la suite de la première session et les amener encore plus loin. Parce que c'est très intéressant d'avoir des formations en one shot, mais moi je sentais que pour l'hypnose, il fallait un truc en deux temps, où on te revoit un peu plus tard.

  • Speaker #0

    et on te dit ok t'as fait ça maintenant on va aller un peu plus loin voici comment tu peux lever ces freins là ok moi je te remercie c'est très clair et on fera en sorte de le partager pour les auditeurs merci Théo, à bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    ciao

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Share

Embed

You may also like

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 3e épisode Théo Chaumeil, Kinésithérapeute, titulaire d'un Master STAPS – Spécialité Psychologie, contrôle moteur et performance sportive et membre actif du “Groupe Intérêt Douleur” de la “Société Française de Physiothérapie”.


Dans cet épisode, on reviendra sur le parcours de Théo, comment l'hypnose est rentrée dans sa vie, on aborde la question des études de kinésithérapie à l'étranger, des anecdotes cliniques et des lectures qui ont changé sa vision des choses.

Théo dispensera à La Réunion son cours sur l'hypnose pour les kinésithérapeutes du 27 au 29 septembre puis du 4 au 6 octobre 2024.
Il reste des places 😁


Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !


Bonne écoute :)


Ressources partagées dans l'épisode :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Physioformation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de Physioformation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer. Les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte, et c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast PhysioFormation et aujourd'hui on a la chance d'accueillir Théo Chomeil. Salut Théo !

  • Speaker #1

    Salut Manon, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très content d'être ici avec toi.

  • Speaker #0

    Moi aussi, vraiment contente. Théo, pour ceux qui ne le connaissent pas, il est kinesthérapeute. On aura la chance de le recevoir à nouveau à l'Île-de-la-Réunion du 27 septembre au 6 octobre pour sa formation en hypnose. On va revenir un peu là-dessus dans l'épisode. L'idée, c'est de vous présenter un petit peu Théo, son parcours, comment il en est venu à être formateur en hypnose, parce que ce n'est quand même pas intuitif quand on est kinesthérapeute. donc moi j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur ton parcours et puis voilà l'idée étant de refaire le point avec toi petit disclaimer avant de commencer Cet épisode ne se substitue pas à un rendez-vous médical si vous êtes patient. Et si vous êtes thérapeute, très important, ça ne se substitue pas non plus à la formation. C'est-à-dire qu'on va délivrer certaines choses, certaines notions sans doute liées à l'hypnose, mais ça ne sera pas suffisant pour pratiquer l'hypnose sur vos patients. Tu dis si je me trompe Théo ?

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison de faire ce rappel.

  • Speaker #0

    Bon bah tant mieux, j'apprécie. Alors on commence dans le vif du sujet. Qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Qui je suis ? Alors ça c'est une question dont on peut répondre de multiples manières. Je vais en choisir une, je m'appelle Théo, je suis kinésithérapeute, je travaille à l'heure actuelle en cabinet libéral à Paris. Et puis j'ai aussi une autre activité, une activité de formateur. Et donc à l'heure actuelle, je partage mon temps entre une activité clinique et donner des formations sur différents sujets. Un des sujets les plus majoritaires, c'est des formations d'intégration de l'hypnose en kinésithérapie et ostéopathie. mais je donne aussi d'autres contenus de formation autour de la communication et j'interviens aussi en formation initiale dans certaines écoles de kiné.

  • Speaker #0

    Ok, hyper riche. Et du coup, tu viens de quel coin de la France exactement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis né à Paris, mais j'ai grandi à partir de l'âge de 9 ans en Corrèze. Je ne sais pas si les auditeurs savent où ça se trouve, ni même toi, je ne sais pas, si tu sais où se trouve cette contrée lointaine. C'est en plein centre de la France, il y a plus de vaches que d'habitants, mais j'ai une adolescence très heureuse là-bas. Et puis après j'ai fait mes études, j'ai fait les études de prépa en fait à l'époque, il y avait encore les concours kinés. Et donc j'ai passé deux ans à préparer le concours de kinés et j'ai loupé 19 concours en deux ans. Donc je n'ai pas réussi à être pris en France. Ensuite, du coup, je suis parti en Espagne pour faire mes études là-bas.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu étais dans quelle ville en Espagne ?

  • Speaker #1

    J'étais à Saragosse. En fait, ça a été assez difficile d'ailleurs comme parcours, mais je pense qu'il y a plein d'étudiants qui ont vécu cette réalité-là. C'est que, on pourra y revenir plus tard, mais ça a été vraiment aussi un moment important justement dans la découverte pour moi de l'hypnose. Parce que... En fait, à cette époque-là, je voulais vraiment faire kiné. Moi, ça faisait depuis très, très longtemps que je savais que je voulais être kiné. Et puis, voyant que je n'arrivais pas à obtenir le concours, j'avais une amie qui était partie un an plus tôt dans cette école à Saragosse et qui m'avait dit, écoute, franchement, Théo, viens, tu vas voir, c'est incroyable. La qualité d'enseignement est vraiment top. Et puis moi je ne parlais pas du tout espagnol, donc c'était quand même un challenge. Mais j'étais tellement motivé, et j'étais tellement remonté pour me dire absolument, c'est ma dernière chance et je vais le faire que j'ai annoncé ça à mes parents et j'ai dit écoute, l'an prochain je pars et je vais aller faire mes études en Espagne Et en fait, pourquoi ça a un lien avec l'hypnose ? Parce que finalement, la question initiale est très bonne. C'est parce qu'à cette époque-là, une fois qu'en ayant échoué, c'est une deuxième année supplémentaire, je crois la deuxième année, j'ai dû passer 10 concours, la première 9. J'ai eu une grosse perte de confiance en moi, parce que finalement, la prépa, c'est un rouleau compresseur. C'est vraiment, il n'y a que le meilleur qui arrive à rentrer dans l'école. Et puis finalement, la sélection, tu te questionnes, tu te dis, est-ce que vraiment c'est pertinent de sélectionner des futurs thérapeutes sur la base de matières comme de la physique, de la chimie et de la bio ? Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment spécifique. Enfin, euh... le meilleur des recrutements possibles. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai découvert l'hypnose parce qu'avant de partir en Espagne, j'avais eu une grosse perte de confiance en moi. Et je suis allé voir une psychologue à ce moment-là pour me rebooster, pour reprendre confiance avant d'arriver en Espagne. Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert l'hypnose en fait en tant que patient. Et à ce moment, je me souviens, je suis sorti de la consulte et j'ai vraiment eu l'impression qu'il y avait un Théo différent qui était entré. et un théo différent qui était sorti. Et en fait, cette thérapeute, elle a eu vraiment le mérite, surtout de m'apprendre comment j'allais pouvoir utiliser cet outil au quotidien. Et puis du coup, je me suis pris de passion pour l'hypnose comme ça. C'est venu de l'autre côté de la barrière. C'est toujours intéressant de passer de l'autre côté de la barrière, d'ailleurs, quand on est thérapeute soi-même, de devenir patient. C'est clair. Et puis après, je me suis pris de passion pour l'outil. Et puis, on va en parler un peu plus en amont. Je ne sais pas si tu veux suivre ce fil-là ou en tirer d'autres. Voilà un peu comment ça s'est passé le début de mes études.

  • Speaker #0

    Déjà je trouve ça méga honnête de nous partager ça, parce que c'est quand même pas forcément évident. Et clairement pour revenir un petit peu sur le parcours des étudiants qui s'expatrient, parce que le concours soit ils n'ont pas pu le faire, soit c'est un choix de partir. Et je trouve qu'on est moins dur avec les étudiants qui partent faire des études en Erasmus, en L1, de partir découvrir l'Europe. tu vois c'est plutôt noble même en école de commerce de partir là où nous on est un peu rude quand même avec les étudiants qui partent hors de la france parce que tu l'as dit toi même d'employer le terme rouleau compresseur que ce soit pas cesse ou que ce soit les prépa je pense qu'on est unanime pour dire que c'est pas des années qui ont été en tout cas constructive je dirais qu'on apprend des choses mais alors c'est pas la construction la plus pédagogique qui soit et clairement on y laisse des plumes j'en suis intimement persuadée donc ouais je pense qu'il y a pas mal d'étudiants qui se reconnaîtront là-dedans aussi sur comment on débarque dans un pays étranger avec l'intime conviction que c'est ce métier qu'on veut faire et en plus entre ceux qui nous jugent parce qu'on fait ce choix-là quand même, c'est pas évident vraiment tu mets le doigt là-dessus t'as raison et puis même tu vois enfin

  • Speaker #1

    Moi, quand j'ai fait même mes stages, après, moi, j'ai fait tous mes stages, du coup, en France, parce que je savais que je voulais retourner travailler en France, pour trouver mes stages, ça a été difficile. Tu vois, j'ai ressenti, quand je disais que je faisais mes études en Espagne, clairement, il y a des portes qui se fermaient.

  • Speaker #0

    Ouais, je ne suis pas étonnée de ça. Je pense qu'il y a énormément de préjugés. Et voilà, après, qu'est-ce qui joue là-dedans ? Sans doute plein de choses. Mais en tout cas, c'est dommage, parce que derrière, en fait... quelqu'un qui prend la peine de partir à l'étranger pour réaliser le métier de ses rêves, des fois il y a quand même des thérapeutes qui sont plus animés que quelqu'un qui... ou c'est moins un pourquoi, sans créer de jugement de valeur, une échelle ou quoi, mais voilà je trouve qu'il faut prendre un peu de recul et pas être trop dur quand même, on sait jamais ce qui se cache derrière une expatriation et en fait globalement c'est une super manière d'apprendre la vie aussi quoi.

  • Speaker #1

    Clairement, franchement je le dis souvent mais vraiment ça a été une période de ma vie qui a été très difficile, tu l'as... Tu l'as évoqué, je pense qu'on est plein à avoir vécu ce genre de situation. Mais je pense que vraiment, si je devais refaire la même chose, je le referais les yeux fermés. Parce que tu vois, tu disais en plus, là, sur le parcours des études, Moi, j'ai eu la chance d'avoir une formation initiale en Espagne qui était vraiment d'une qualité incroyable. Alors, c'est comme en France, l'Espagne, il y a des écoles qui donnent des formations de manière très hétérogène. Mais en tout cas, moi, j'ai bénéficié d'une très bonne formation. Et quand tu parlais de préjugés, c'est exactement ça. Parce que pour le coup, en plus, moi, j'ai été diplômé en 2016. Et quand je suis revenu en France, à l'époque j'avais un meilleur diplôme d'un point de vue reconnaissance qu'un étudiant français parce que ça faisait déjà plusieurs années qu'en Espagne le diplôme c'était sur le mode licence master doctorat et donc moi je suis revenu en France j'avais déjà un an.

  • Speaker #0

    Donc en termes de CTS, ce n'était pas équivalent déjà.

  • Speaker #1

    Exact. Donc il y avait une qualité d'études là-bas qui était déjà à l'époque plus avancée, en tout cas dans l'école où moi j'étais, que certains autres étudiants qui étaient en France et qui faisaient leurs études en France.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair, le but n'étant pas de créer une échelle de valeur ou quoi que ce soit, mais je pense que... tu sais que je suis en parcours de doctorat et en fait tu regardes un petit peu qui publie à quel endroit etc à l'heure actuelle la kinesthérapie française a un petit peu manqué son virage universitaire là où la kinesthérapie espagnole c'est des publications de haut vol sur de nombreux domaines donc c'est vrai que vraiment il n'y a pas à rougir de faire ses études en Espagne c'est une structuration différente et en tout cas voilà si vous aviez des jugements par rapport à ça on vous invite à... et déconstruire un truc c'est le complexe il n'a pas réussi en France donc il n'est pas assez bon quoi que ce soit ça n'a rien à voir ces concours comme tu le disais il y a une phrase d'Einstein si tu jules un poisson à sa qualité à monter un arbre écoute peut-être que la dégradation n'est pas le bon exactement donc voilà tout voir dans la balance merci beaucoup et du coup qu'est-ce qui s'est passé après tes études comment t'es revenu en France qu'est-ce qui t'a animé quel type de kiné tu voulais faire

  • Speaker #1

    Du coup, je pense qu'on peut rester dans le thème des études parce que ça a conditionné justement beaucoup mon retour. Parce que, tu vois, comme ça, on va aller dans la continuité de ce que tu disais. L'école dans laquelle je suis allé, j'ai vraiment été hyper surpris positivement parce que tous nos profs étaient soit docteurs, soit doctorants. Et donc, tu parlais tout à l'heure de recherche, ce n'est pas pour rien qu'on pousse en France, et il y a eu des superbes avancées sur les dernières années, qui étaient vraiment importantes à aller décrocher, c'est de dire, la recherche, avoir des gens qui savent faire de la recherche, ça conditionne aussi derrière, forcément, les enseignements qui vont être donnés. Et donc, moi, bien entendu, j'ai eu des cours qui étaient parfois hétérogènes, mais forcément, il y avait une vraie... culture en fait de l'esprit scientifique et du coup ça fait que j'ai eu quand même comme je disais des études de très bonne qualité aussi bien sur des compétences de recherche scientifique je sais que tu vois c'est une anecdote que je donne de temps en temps moi j'avais un prof en troisième année on a eu des cours sur la douleur il s'était formé avec le rimeur Mosley et c'est anecdotique mais il y avait explain pain dans la bibliothèque de la fac de l'université Moi j'ai lu Explain Pain, j'étais en fin 2ème année, début 3ème année. Donc forcément ça a conditionné la suite parce que j'ai vraiment pu avoir accès à un savoir comme donner à ces personnes qui étaient plus avancées que moi, inspirantes, qui me partageaient beaucoup de choses et ça a conditionné la suite. Et forcément, du coup, ça m'encourageait à aller me nourrir de tout ça pour justement aller plus loin dans ce que je voulais créer ensuite dans ce qu'on peut appeler ma carrière professionnelle. Et puis, du coup, j'ai rapidement eu une appétence, en fait, justement pour la prise en charge de la douleur. La douleur, ça m'a passionné. Ce prof, c'est un prof, Victor, il s'appelait… J'ai encore des contacts avec lui. Il a vraiment réussi à nous inculquer ce changement de paradigme. qu'il y a autour de la douleur. Il y en a eu plusieurs, mais on va dire le passage d'une compréhension qui est biomécanique à une compréhension qui est plus centrée sur les mécanismes neurophysiologiques. Et ça, vraiment, moi, ça m'a passionné. Et du coup, je me disais, voilà, je sais que dans le futur, je pense que je vais aller travailler justement avec des personnes qui ont des douleurs. C'était encore assez flou parce que je n'avais pas encore beaucoup d'expérience clinique, mais je savais à peu près que je voulais aller dans cette direction-là.

  • Speaker #0

    OK, trop bien. Et du coup, comment ça s'est manifesté pour toi ? Est-ce que tu as cherché des cabinets spécialisés dans la prise en charge de la douleur ? Parce qu'autant un cabinet de kiné du sport, ça va, tu arrives à trouver. Mais je n'ai jamais vu, je ne sais pas, c'est peut-être à Paris, peut-être que c'est plus répandu qu'ici, mais je n'ai jamais vu un cabinet de kiné spécialisé dans la douleur. Donc comment tu as fait pour trouver l'endroit de tes rêves pour exercer ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, pendant toutes mes études, je m'abreuvais au maximum autour de l'hypnose parce que comme je t'ai dit, j'ai rencontré cet outil en tant que patient et en fait, rapidement, je me suis rendu compte que cet outil, j'allais pouvoir l'intégrer dans la kiné. Donc c'était super chouette parce qu'au fur et à mesure que j'apprenais des choses sur mon futur métier de kiné, je commençais à réfléchir au pont que j'allais pouvoir faire. Et puis du coup, quand j'ai été diplômé, quand je suis retourné en France, alors déjà tous mes stages, j'ai essayé de les faire justement avec des kinés qui faisaient de l'hypnose ou dans des services où il y avait de l'hypnose. Ça n'a pas toujours été possible, mais je me suis vraiment battu pour essayer de trouver, on va dire, tu vois, ce terreau, cet écosystème-là, où il y avait déjà ça qui était en place. Et puis, quand j'ai été diplômé, j'ai cherché à Paris. Je me suis dit, je vais aller à Paris, parce que c'était pour moi, dans mes représentations, l'endroit où je pensais que j'aurais le plus d'opportunités professionnelles. et j'ai trouvé un cabinet où il y avait un kiné qui faisait de l'hypnose, donc qui était reconverti psychothérapeute. Mais au moins, je me suis dit, je vais aller bosser là. On a bien matché ensemble. Et puis, je me suis dit, comme ça, je pourrais intégrer l'hypnose dans la kiné. Ce sera facile, ce sera déjà entre guillemets dans la culture du cabinet. Et ensuite, le côté douleur, je pourrais le développer assez facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tout s'est passé comme prévu du coup ?

  • Speaker #1

    Écoute, tout se passe jamais comme prévu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais le plan est beau.

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce début-là, ça s'est plutôt bien passé en fait, parce que je me suis arrivé dans ce cabinet, ce thérapeute, il se trouvait qu'il avait aussi un organisme de formation d'hypnose. Et du coup, moi, rapidement, j'ai pu commencer à intégrer l'hypnose dans la kiné, à voir comment ça allait pouvoir s'agencer. Lui, il était là aussi autour et puis on avait des réflexions ensemble. Et d'ailleurs, c'est entre autres grâce à cette personne que assez rapidement, j'ai mis un pied dans la formation continue. Parce que c'est moi qui avais un organisme. Et puis, voyant que j'étais vraiment... très motivé, que j'avais déjà des connaissances sur le sujet, il m'a donné l'opportunité de commencer à intégrer petit à petit l'organisme.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ça fait grave le lien avec la question que je voulais te poser. C'était un peu comment l'enseignement est rentré dans ta vie ? Parce que c'est une chose de vouloir être kinesthérapeute et d'intégrer l'hypnose à tes prises en charge. Et d'ailleurs, franchement, je suis très curieuse de savoir comment ça se passe concrètement. Mais comment tu es venu à l'enseigner ? Je ne sais pas par laquelle tu veux commencer.

  • Speaker #1

    On peut commencer par l'enseignement parce que c'est vrai que ça c'est quelque chose qui m'anime depuis longtemps la transmission. En fait, vraiment, je ne sais pas, j'ai deux parents profs de français, peut-être que c'est ça, tu vois, le prof, je ne sais pas si ça… Mais depuis mon plus jeune âge, je sais que j'ai une curiosité qui est insatiable, j'ai besoin d'explorer beaucoup de choses. et j'ai une vraie passion en fait à le transmettre, mais pas juste à le transmettre, mais à faire en sorte que, à trouver les moyens pédagogiques, les techniques d'animation pour que la personne se saisisse le plus rapidement possible de ça. Et donc ça c'est quelque chose qui est à l'intérieur de moi depuis longtemps, donc je le savais tu vois, je savais de toute manière, bien sûr qu'il y a un côté chance, mais les opportunités ça se crée. C'est pour ça justement que j'étais allé aussi dans ce cabinet-là. Et puis du coup, la transmission, en fait, ça a commencé en réalité dans ma fac, dans mon université, parce qu'à l'époque, je me souviens, j'ai fait mes stages de kiné, donc en France. pendant cette perte de stage, c'était en troisième année. Et en fait, avant de partir en stage, j'ai lu un livre qui a failli me faire tout arrêter. Je ne sais pas si tu l'as lu. En réalité, je pense que c'est un livre intéressant. C'est un livre qui s'appelle Ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les thérapies Je l'ai préparé, il est là même, de Nicolas Pinceau et Richard Monvoisin. Tu l'as lu aussi ? éminent chercheur nicolas pinceau il faut le souligner et effectivement écoute j'en suis à un quart et j'arrive à le lire d'un coup parce que effectivement je pense qu'il secoue faut l'admettre ouais ouais clairement il m'a sauvé bas on remet dans le contexte j'étais en troisième année de fin et je pense que cette époque là c'est on fait tout ça un peu ce métier alors je sais pas peut-être que c'est une généralisation mais Quand tu conçois la kiné, à la base, tu dis, je vais soigner les gens avec les mains. En tout cas, moi, c'était le paradigme dans lequel j'étais. J'étais en train de me dire, je vais pouvoir aider des gens avec mes mains. Et puis, ce livre, en fait, il démonte toutes les thérapies manuelles en expliquant à quel point elles ne fonctionnent pas pour ce au quoi on croit. Et en fait, tu sais, je l'ai vécu à cette époque, un peu comme quelqu'un qui cassait mon jouet. mais sans m'en donner un autre à la place. Ouais. Pour moi, je l'ai vécu comme... Alors, il faudrait que je le relise, tu vois, peut-être maintenant.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'étais en train de me dire, c'est que je suis contente d'y être allée avec une certaine maturité et d'avoir déjà touché des patients. parce que du coup ça questionne mais il y a une part de choses qu'on peut pas expliquer qui peut se passer certaines fois qui fait que tout n'est pas ajouté en fait dans la thérapie manuelle mais il y a une vraie question de maturité et d'expérience je pense quand même tu

  • Speaker #1

    vois j'étais pas du tout assez mignon j'étais pas du tout mignon quand je l'ai lu et puis en plus tu vois ce livre il dans mon souvenir tel que je l'ai vécu à ce moment là c'était vraiment tout ça ne sert à rien et en fait on est des placebologues et donc le but c'est de devenir le meilleur pour maîtriser les effets placebo et là j'ai pris une vraie claque ça m'a beaucoup remis en question ça a eu le mérite aussi de vouloir aller me faire encore plus lire de la littérature scientifique pour aller vérifier ces choses là aller les approfondir et je pense qu'à cette époque d'ailleurs ce qui m'a sauvé et ce qui a fait que j'ai continué à kiné c'est justement l'hypnose Pourquoi ? Parce que Pinceau et mon voisin dans leur livre, ils expliquent qu'en fait nos traitements il y a toujours un effet spécifique et un effet non spécifique et parmi les effets non spécifiques il y a ce fameux effet placebo qu'on appelle maintenant les effets contextuels qu'on peut optimiser et qui joue un grand rôle dans le résultat des soins. Et donc moi je me suis dit j'ai un super outil qui est l'hypnose qui est un outil basé sur l'utilisation de la suggestion. Et donc, j'ai entre mes mains la possibilité de pouvoir, à travers la suggestion, optimiser les effets contextuels. et c'est ça à l'époque tu vois celle que je conceptualisais qui m'a fait me raccrocher au truc ensuite je suis parti en stage et là j'ai vu et tu vois c'est ce que tu disais là j'ai vu en fait que j'arrivais à aider des gens j'ai fait l'expérience que les techniques que j'avais, les outils que optimiser justement tout le contexte me permettait d'apporter mon aide aux gens Et ça, ça m'a forcément, comme expérience, ça m'a raccroché à la kiné en me disant que non, c'est vraiment ça que je veux faire. Et du coup, parce que la question initiale était la transmission. Je parle un peu dans différents... Mais voilà, la ligne directrice est là. Du coup, quand je suis revenu de ces stages-là, j'avais tellement envie de transmettre cette compréhension-là autour de... l'optimisation des effets placebo, que j'ai vraiment fait comme une revue littérature de manière informelle sur le sujet. Et je me suis dit, ça en fait, il faut que je transmette à mes potes, à mes... pas confrères, mais à mes collègues étudiants. Et du coup, j'ai tanné mes profs en leur disant, moi, j'ai envie de faire une conférence pour les étudiants de la fac sur comment est-ce qu'on peut optimiser les effets contextuels en kinésithérapie. Et je me souviens que justement ce même prof, Victor, qui est sur la douleur, il m'a dit écoute, c'est un chouette projet Il m'a soutenu. Donc je me suis retrouvé à imprimer des petites affiches de ma conf complètement grasse et tout, et à ramener, à passer dans les cas. Je me souviens, j'allais, je leur disais voilà, je vais faire une conférence Et d'ailleurs, ça a réuni pas mal de monde, on était une bonne centaine.

  • Speaker #0

    Et on est espagnols du coup.

  • Speaker #1

    Voilà, bien sûr, toutes les études étaient en Espagne.

  • Speaker #0

    Mais la boucle de fou quand même, parce que du coup, tu as débarqué en Espagne sans parler espagnol et tu t'empares quasiment à l'aube de ton diplôme, enfin à la fin de ton diplôme, enfin ouais, c'est ça, à l'obtention de ton diplôme, à faire une conférence devant plein de monde, ce qui est hyper stressant, en patalon de natal, quoi. C'est chaud.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est énorme. Bon, après, c'est clair que la première année était difficile pour l'apprentissage de la langue, mais bon, ça reste quand même une langue latine, tu vois. Oui, oui, oui. c'est c'est une marche sous crève c'est pas le nom c'est pas le nom merci et du coup cette conf elle se passe super bien j'ai tout le soutien de mes potes mais il y a plein de gens que je connais pas qui sont là des étudiants et tout et d'ailleurs ça a tellement été une réussite qu'il y avait quelques profs qui sont venus pour me regarder et à la fin ils sont venus me voir et me l'ont dit écoute Théo on organise un congrès local de professionnels de santé donc diplômés et en fait on aimerait bien que tu viennes faire ta présentation au cours de ce congrès énorme et donc du coup je me suis retrouvé un mois plus tard dans un congrès professionnel à pouvoir partager ça aussi ça c'est une belle revanche quand même Ouais, carrément, ouais. Et puis, non, et puis encore une fois, c'est même sans parler de revanche.

  • Speaker #0

    L'art de transmettre, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. C'est de se dire, tu transmets des connaissances qui peuvent changer les choses, en fait, chez les gens. Mais tu vois ça, encore une fois, bien entendu, j'ai bossé pour faire ça, mais tu vois, c'est l'importance, je pense, de l'environnement. Parce que, encore une fois, j'étais entouré de profs qui étaient bienveillants, qui étaient dans une dynamique, justement, de partage et de transmission des savoirs. et en fait tu vois c'est grâce à eux que j'ai eu l'opportunité après un mois plus tard d'aller faire cette conf devant un parterre de kinés qui était déjà diplômé et c'est ça qui est incroyable pour revenir un instant sur ce qu'on disait autour des études c'est que ça permet ça aussi cette culture de la recherche scientifique

  • Speaker #0

    Tu sais moi je trouve ça fou dans ce que tu partages, c'est qu'en fait, tu vois ce qui t'a amené en Espagne, l'hypnose qui a un déclenchement etc, le truc a tellement été un game changer pour toi que t'es prêt à y passer des heures bénévolement, des heures de soirée, de nuit pour creuser le sujet, trouver des choses, et t'as dit un mot que je trouve hyper... chouette, c'est la innocence, tu sais, la pureté avec laquelle tu te dis j'ai tellement envie de partager ce que je viens de trouver, tu vois, sans arrière-pensée, sans je vais en faire mon business pour gagner ma vie, etc. C'est que toi, au départ, ta rencontre avec l'hypnose, c'est un coup de cœur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. Et puis, pour le coup, ça me suit justement tout le long de mes études, quoi. Parce que du coup, après ça, je continue, tu vois, sur la trame du grand écart. Après ça, je suis diplômé, donc là je sais que je veux retourner travailler en France, et je me dis, je vais aller à Paris, parce que je pense que c'est l'endroit où j'aurai le plus d'opportunités professionnelles. Et du coup, je me dis, il faut que je trouve un cabinet où je peux, entre autres, utiliser l'hypnose sans qu'on pose problème, sans qu'on m'embête, que ce soit un peu dans la culture du cabinet. Donc, je cherche ça. Alors, en sachant que j'avais déjà un peu cherché parce que quand j'ai fait mes stages, j'ai fait mes stages en France. j'avais déjà essayé au maximum de trouver des endroits de stage où il y avait des gens qui faisaient de l'hypnose ou un service où il y avait de l'hypnose pour préparer un peu ce truc-là. Et puis du coup, je trouve un cabinet dans lequel il y avait un ex-kiné reconverti psychothérapeute et donc qui faisait de l'hypnose. Et je me dis, vas-y, c'est là qu'il faut que j'aille parce que comme ça, ce sera déjà dans la culture du cabinet et je pourrais intégrer l'hypnose entre autres dans mes séances. Donc, ça matche bien avec la personne. Et puis, je commence en tant que collaborateur dans ce cabinet. et puis du coup j'oriente assez rapidement ma pratique sur la prise en charge des patients qui ont des douleurs persistantes parce que justement au cours de mes études la compréhension de la douleur m'a tellement il y a une telle émulation autour de ça, vraiment ce changement de paradigme il m'a passionné que je me dis que j'ai envie de travailler avec des personnes qui ont des douleurs persistantes et je commence petit à petit à intégrer l'hypnose dans mes soins mais ça s'est fait de manière fluide parce que c'était la seule manière que je connaissais en fait tu vois J'en parle parce que souvent, j'ai des personnes qui viennent en formation et puis ils viennent, ils ont déjà un mode de pratique qui est installé et puis parfois, ils peuvent le modifier. Là, tout s'est fait de manière assez fluide. J'ai eu cette chance-là de découvrir l'hypnosto et de me poser la question au fur et à mesure que j'avançais, comment ça allait pouvoir s'intégrer ? Donc là, on en est là, où je commence à intégrer ça. Et puis, comment j'en suis arrivé du coup à la formation ? C'est que cette personne-là, le titulaire du cabinet, il avait aussi un organisme de formation. Il était également formateur sur des formations d'hypnose. Et voyant ma motivation pour l'outil, assez vite, il m'a donné l'opportunité de commencer à mettre un pied dans la formation. Donc j'ai commencé au début avec de toutes petites tâches, mais à donner un peu des contenus dans ces formations d'hypnose.

  • Speaker #0

    Énorme. Je trouve ça génial parce que tu sais on parle des hard skills et des soft skills. Je pense que ça te parle. Alors pour nos auditeurs, d'habitude je connais un peu les formateurs, parce que soit j'ai traduit, soit j'ai fait la formation. Théo, je n'ai aucune idée du contenu de son cours. Donc j'espère que je pourrai y assister un petit peu, que je ne serai pas trop prise par la thèse pour venir passer ma tête. Mais ça fait partie quand même des formations que j'ai très envie de faire, donc peut-être dans une seconde partie de vie, quand j'aurai fini tout ça. Bref. du coup peut-être que tu l'évoques mais je trouve que justement tu disais quelque chose d'hyper intéressant c'est que c'est venu naturellement à ta pratique mais parce que finalement dans ta boîte à outils dans ta conception peut-être des soins je pense que Il y avait déjà des idées qu'avait germées pendant tes études. Les étudiants, je leur dis souvent, tu peux devenir le kiné que tu as envie d'être. Ce n'est pas parce que tu as vu un stage ou qu'il y a un stage qui t'a dégoûté qu'en fait, tu es obligé de faire exactement la même chose. Et ta culture autour de l'hypnose, de la douleur, de ton expérience, a développé du coup, si je ne me trompe pas, des soft skills. Et les hard skills, du coup, pour ceux qui ne connaissent pas, soft skills, c'est un peu des compétences dites douces. Mais hard skills, nous, dans notre profession, ça va être plutôt la thérapie manuelle, manipulée, justement. Et on en revient un petit peu à notre livre, du coup. je serais trop curieuse d'avoir ton avis là dessus parce que du coup en fait l'un va pas sans l'autre et des fois tu te rends compte j'avais une discussion avec une collègue une copine de Vichy qui a eu cette désillusion un petit peu qui disait j'ai l'impression que peu importe j'ai l'impression que je soigne les gens avec mes mots. Parce que je suis gentille, ça va mieux. Et tu vois, j'étais là, Ah non, j'ai pas envie que tu le dises comme ça, parce qu'en fait, c'est tellement plus, tu vois, tu portes de l'attention sur quelqu'un. C'est tellement plus chose qu'être gentille. Je peux avoir tes pensées là-dessus, parce que je suis un peu partie dans tous les sens, mais qu'est-ce que ça t'évoque, toi, tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, que tu as entièrement raison. C'est-à-dire que nous, dans nos études, on nous apprend beaucoup des hard skills. Donc, en gros, c'est toutes les compétences techniques de notre métier. Mais, ben, voilà. se confronter à un patient, c'est se rendre compte qu'être un excellent technicien ne suffit pas. Et que toutes ces compétences de soft skills... Après, il y a un peu une opposition. On a l'impression... Parfois, je me dis que c'est un peu réducteur ce truc-là d'un côté et de l'autre parce que finalement, c'est un peu imbriqué. En tout cas, ce qui est clair, c'est que les compétences communicationnelles, elles sont absolument nécessaires. Et l'hypnose, c'est une manière d'acquérir ces compétences communicationnelles donc forcément dans le développement de ma pensée et du thérapeute que je suis à l'heure actuelle l'hypnose a eu une importance fondamentale et d'ailleurs vous voyez quand j'ai des gens qui viennent se former à la formation c'est assez fréquent que à la fin de la formation en fait je fais tout le temps un débrief de fin, de comment tu te sens les gens ils peuvent exprimer absolument ce qu'ils veulent, à la fois des choses positives constructives, ils déposent ce qu'ils ont envie et il y a comme type de retour des gens qui me disent en fait la formation est allée au-delà de mes attentes, dans le sens où je pensais juste venir acquérir un outil, et je me rends compte qu'il y a plus, que ça m'a changé même un peu en tant que personne, ce qui n'est pas d'ailleurs l'objectif de la formation, on est bien d'accord, c'est une formation pour des professionnels de santé, mais qu'en fait ça modifie, et c'est ça aussi la force de l'hypnose, ça modifie ton savoir-être. c'est comment est-ce que je me comporte avec un patient ? Comment est-ce que je me mets en lien avec un autre être humain ? Tu parlais de ses compétences. Tu vois, cette kiné, quand elle l'évoque en disant J'ai l'impression juste d'être gentille. Mais en fait, ce juste être gentil, c'est déjà beaucoup. Et en fait, c'est des compétences qui se développent de manière authentique, bien entendu. Il ne s'agit pas de jouer un rôle ou de porter un masque toute la journée, parce que ce n'est pas sain ni pour le patient ni pour nous. Mais effectivement, il y a des compétences relationnelles qui peuvent se développer, entre autres, à travers l'hypnose.

  • Speaker #0

    Je trouve ça extraordinaire, ça donne vraiment envie. Et tu sais, je vais rebondir un peu sur un fait d'actualité, alors le podcast va sortir un petit peu après ça, mais tu as fait un réel récemment à propos justement d'une phrase qui a été rapportée par l'une de tes patientes, que le kiné l'avait fait cramer. Du coup, tu viens de sortir ce réel, on salue Brian, parce que du coup il y a une part centrale autour de ça. J'ai eu la même réflexion de toi pendant la formation, en me disant, oula, attends, parce que moi, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais je crois qu'il va falloir peut-être faire attention à comment on le donne et l'enrobage de cette consigne. Et ton réel est hyper pertinent là-dessus. Est-ce qu'on peut recontextualiser peut-être à propos de ça ?

  • Speaker #1

    Donc du coup, pour recontextualiser cette vidéo, j'ai une patiente que je suis à l'heure actuelle qui voyait un kiné. Et malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que ce kiné a expliqué à la patiente qu'il allait... lui proposer de faire un reboot de son système nerveux central, c'est les mots qu'elle m'a rapportés, en lui faisant faire un exercice pour la cramer. Pareil, c'est le mot qui était revenu. Et donc du coup, les gens qui sont intéressés pourront aller voir la vidéo en détail, mais la patiente avait des douleurs persistantes, forcément il fallait avoir une approche plutôt dosée. et là il lui a demandé de faire un maximum de squats, je ne sais plus, je crois que c'était une minute, en la poussant au maximum, et donc forcément ça a fait exacerber ses douleurs, et d'ailleurs elle a eu une perte de confiance en elle. en ce qui est en la thérapie et du coup moi je reviens me consulter derrière en me disant voilà je suis complètement perdu voilà ce qui se passe j'ai perdu confiance en mon corps je comprends plus rien etc c'est hyper intéressant parce que tu vois tu parlais du savoir-être et je crois que là on touche du doigt justement comment

  • Speaker #0

    le manque en tout cas une maladresse dans le savoir-être un manqué, parce que des fois il s'agit souvent de ça je pense qu'on veut tous bien faire et qu'on fait tous de notre mieux avec la forme du jour avec les outils du jour pour soigner nos patients c'est hyper important de le souligner on a une pensée aussi pour ce thérapeute qui je pense depuis a pu se remettre en question en tout cas face à cet échec de prise en charge peut-être on espère en tout cas mais chacun fait de son mieux des fois il y a des loupés et c'est là où je trouve c'est intéressant ce que tu dis sur le savoir-être sur comment on donne les choses et puis du coup un petit coucou à à Brian qui du coup nous a permis je pense à tous les deux de bien mieux comprendre les douleurs neuropathiques parce que j'ai eu la chance aussi de me forger avec lui absolument On le salue aussi. En parlant du savoir-être, tu parlais justement, les gens se disaient changés, qu'ils étaient allés au-delà de leurs attentes. Donc, à quoi on devrait s'attendre en faisant ta formation ? Est-ce que tu peux nous teaser un peu ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux te dire un peu ? Si tu me le permets, je peux raconter comment j'en suis arrivé à faire la formation d'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    vas-y. Donc, du coup, si tu me permets, pour répondre à cette question, ce que je te propose, c'est qu'on continue de reprendre le fil de comment ça a été pour moi dans la formation. J'étais à cette époque-là... Après mon diplôme, j'ai l'opportunité de commencer à donner des formations dans l'organisme de formation qu'animait mon titulaire de cabinet. Et du coup, je me retrouve à animer de plus en plus de parties de formation. Et en fait, assez rapidement, j'ai été très frustré par ce qui se passait. Parce que c'est des formations pluriprofessionnelles, donc il y a des kinés qui sont là, il y a des infirmiers, il y a des médecins, il y a des psychologues. Donc c'est des échanges qui sont très riches en termes d'expérience, mais ce qui se passe c'est qu'à la fin de ces formations, les professionnels n'arrivent pas à intégrer l'hypnose dans leur pratique à eux. parce que le contenu du cours, forcément, était un peu plus généraliste et un peu moins spécifique pour chacune des professions. Et forcément, entre la pratique clinique d'un infirmier, d'un psychologue ou d'un médecin ou d'un kiné, il y a des différences. Et je me heurte à ça. Au fur et à mesure, je me rends compte, en fait, et là, je commence, tu vois, on parlait tout à l'heure de la transmission et d'une valeur forte qui était comment je fais pour transmettre de la meilleure manière possible. Et là, il y a un truc qui m'a... d'autant plus qu'à ce moment-là, tu en parlais de la recherche scientifique, j'ai à ce moment-là tous les outils pour aller au fond de la recherche. Et je commence à prendre conscience qu'entre le discours qui est porté dans cette formation et les connaissances scientifiques, il y a quelque chose qui est différent. On va en parler directement, c'est qu'à cette époque, on parle en fait, dans les formations, je parle, je l'ai enseigné comme ça, en expliquant que l'hypnose, c'est un état modifié de conscience. Donc peut-être que ça, pour les gens qui nous écoutent, peut-être même pour toi, Manon, tu vas me le dire, voir l'hypnose comme un état modifié de conscience, c'est à peu près peut-être les conceptions que tu as. Je sais pas, tu veux bien me dire ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense, en fait, c'est bête, peut-être que je suis pas assez informée ou éduquée, mais ouais, forcément, moi, la première chose qui me vient, c'est l'hypnose de spectacle, quoi.

  • Speaker #1

    donc les personnes qui font des vidéos fous tu vois et donc du coup dans un état second et donc qui colle avec cet état modifié de conscience et en fait à ce moment là je lis beaucoup et en fait je me rends compte que il y a plusieurs théories explicatives de l'hypnose comme bien souvent et que la théorie de l'état n'est qu'une théorie parmi d'autres qu'en réalité il y a d'autres théories qui peuvent sous-tendre cet outil et derrière je commence à prendre conscience que la théorie de l'état elle induit un type de pratique particulier. Ou, moi j'ai des patients qui viennent me voir, je recontextualise, au cabinet, je suis kiné, je fais de l'hypnose, et ils me disent, ok, j'ai vu que vous faisiez de l'hypnose, et en fait ils attendent de moi que je les mette dans un état particulier. Et en fait, je suis en train en même temps de lire des papiers, et là il y a des gens, ils me disent, des chercheurs, ils me marquent noir sur blanc, en fait on n'a aucun indice qu'un quelconque état d'hypnose existe, et on n'a aucune technologie qui peut dire si le patient est dans un état ou pas. et j'ai des patients qui me disent mais du coup vous comment vous allez me mettre dans cet état est-ce que c'est possible que vous voyez que je suis dans cet état qu'est-ce qui se passe si j'arrive pas à me mettre dans cet état et tu sais il y a un espèce de micmac qui se crée où je me dis mais là en fait il y a un bug il y a un truc qui colle pas et ça ça vient de tout part ça vient du côté formateur et ça vient du côté clinicien il faut que je me débrouille pour retrouver du sens dans ce que je fais et puis je continue à lire ces papiers et en fait là je commence à reconceptualiser vraiment ce que c'est l'hypnose à me dire en fait cette théorie de l'état finalement c'est celle qui entre guillemets a gagné dans l'esprit collectif mais qui n'est pas forcément la plus appropriée et tu vois cette divergence de point de vue entre moi, ce que je suis en train de comprendre et les personnes qui forment dans cet organisme creusent petit à petit et puis j'y décide à l'été, je me souviens, en été 2018 à me dire là, ça commence vraiment à germer, de me dire en fait ce que j'ai envie de faire, c'est une formation déjà qui est spécifique pour les kinés par un kiné, où on rentre directement dans la pratique qu'on connaît, avec des outils qui sont sur mesure à notre pratique à nous, et où il y a peut-être, on enlève ce dogme de l'état modifié de conscience, et on amène un cadre conceptuel et théorique qui est un peu différent.

  • Speaker #0

    Ok, et tu sais, vraiment, je crois que ce sera le titre de l'épisode, mais on balaie les certitudes. de nouveau tu te trouvais à de nouveau reconceptualiser des choses alors que toi ça t'avait amené à faire ce type de pratique enfin waouh ok

  • Speaker #1

    Yes, remise en question perpétuelle. Ça fait mal, c'est pas facile, mais c'est bénéfique.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est tellement riche. Je crois que quand on arrête de se remettre en question, ce n'est pas bon signe non plus. C'est signe aussi d'une riche pratique. Et du coup, comment ça s'intègre maintenant ? Qu'est-ce qui se passe quand un patient s'attendrait à ce qu'il soit bontisé un peu comme une salle de spectacle ? Tu peux m'expliquer ce que tu fais différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, ça forcément je l'aborde beaucoup dans la formation. Ça c'est un truc qui est transmis justement aux gens qui viennent se former, comment est-ce qu'on explique aux gens. Bien entendu, il y a une partie d'éducation auprès des patients. Parfois on peut démystifier un peu. En fait, c'est de leur faire comprendre que l'hypnose, je vais simplifier les choses pour que ce soit le plus intelligible possible pour les gens qui nous écoutent. En gros, l'idée c'est de se dire. Pour moi, l'État, la théorie de l'État, ça enferme les gens. Ça enferme le thérapeute parce qu'il n'a pas d'outil pour voir si vraiment la personne est dans l'État. Donc c'est un peu un cul-de-sac. De l'autre côté, qu'est-ce qui se passe ? Les patients, ils ont peur de l'hypnose justement à cause de l'hypnose. Parce que souvent, tu vois, même tu as partagé tes représentations de l'hypnose de spectacle où tu perds le contrôle parce que tu es dans un état second et quelqu'un te fait faire quelque chose que tu ne veux pas faire. En réalité, l'hypnose, c'est quelque chose qui se fait à deux. C'est-à-dire qu'il y a un objectif qui est fixé et le thérapeute, il est là pour t'accompagner vers cet objectif-là. Et je dis bien accompagner, ce n'est pas guider, ce n'est pas je te prends par le col et je t'amène là-bas. C'est plutôt, ok, tu veux aller là-bas, il y a plusieurs manières de faire et moi, je vais t'accompagner pour y aller. Cet accompagnement, il passe par les suggestions qu'on va faire. Et donc là, les gens, en fait, ce qui se passe, c'est qu'ils ont moins de peur parce qu'en fait, ils comprennent qu'ils ne vont pas perdre le contrôle, qu'au contraire, ils doivent être conscients. Moi, je leur dis souvent aux patients, je leur dis... Moi, je vais vous donner des consignes pour qu'on se dirige vers cet objectif. Je vais vous aider au mieux à mettre en place l'exercice. Par contre, si vous attendez que ça se passe tout seul, il ne va rien se passer. Il faut que vous soyez actifs en cherchant véritablement à mettre en place ce que je vous propose. Et je leur dis même d'ailleurs, si à un certain moment, il y a des choses que vous n'arrivez pas à faire, il faut que vous me le disiez parce que moi, comme ça, je vais pouvoir adapter l'exercice et en fonction de vos besoins, pouvoir vous proposer d'autres chemins pour atteindre ce que vous voulez. Et en fait, là, tu sais, juste en disant ça, je n'ai pas besoin de démystifier beaucoup plus. Les gens, ils vont avoir le contrôle. que bien sûr qu'ils vont rester conscients et même qu'ils peuvent me parler tu sais parfois dans la théorie de l'état t'as l'impression que les gens quand ils sont dans l'hypnose ils peuvent pas parler ou tu vois que ça va casser

  • Speaker #0

    C'est fou parce que je ne me représente même pas tellement du coup à quoi ressemble une séance d'hypnose avec toi. Est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu, sans dévoiler bien sûr ta formation ?

  • Speaker #1

    Non, mais on peut en parler sans problème. C'est une question qui est difficile parce que l'hypnose, elle peut prendre plein de formes différentes. Donc je vais te donner différents exemples si tu le souhaites.

  • Speaker #0

    Vas-y, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'hypnose... Si on veut le simplifier, on pourrait dire que c'est l'utilisation de suggestions qui peuvent être verbales, donc dans ce qu'on dit, non-verbales, dans ce qu'on fait, donc ça peut passer par la gestuelle, le mouvement, le toucher, et paraverbales, c'est-à-dire le ton de la voix, la prosodie, c'est le rythme, les silences, l'utilisation de tous ces outils-là. Et donc le but, c'est à travers ces suggestions, modifier le focus attentionnel de la personne pour lui permettre d'accéder, de modifier des perceptions et des sensations.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, comment ça peut se mettre en place en pratique ? Déjà, il y a plusieurs manières de faire. On pourrait tout simplement faire un acte de kiné. classique, ça pourrait être de la thérapie manuelle, une mobilisation, un exercice, un squat. Et en même temps qu'on va faire ça, on va utiliser des suggestions. C'est-à-dire que je vais te mobiliser par exemple l'épaule, parce qu'on se dit, voilà, tu as été immobilisé, puis c'est une première remise en mouvement. On va y aller progressivement, etc. Ça va plutôt être du passif, OK, c'est un cas, voilà. Comme ça, on prend un cas concret. Et au lieu de juste faire ça et se regarder dans les yeux ou de parler du match de foot de la veille, je vais utiliser des suggestions en demandant à la personne de porter son focus attentionnel à un endroit particulier en lui faisant des suggestions spécifiques. Ça, c'est une manière de faire. On aurait l'utilisation de l'hypnose plus un geste technique qu'on utilise déjà. Puis il y a une deuxième manière qui serait l'utilisation de l'hypnose seule, où là en fait on va faire un exercice, où là pour prendre un autre exemple, ça pourrait être le patient, il a des douleurs. aiguë, persistante, peu importe, il a besoin d'avoir des outils pour gérer sa douleur. Et donc moi, je vais lui proposer un exercice d'hypnose pour qu'il puisse modifier ses sensations, remplacer ses sensations de douleur par autre chose et ensuite lui apprendre l'exercice pour qu'il puisse le refaire chez lui. C'est ce qu'on appelle l'auto-hypnose. et que quand ils le souhaitent, ils puissent accéder à nouveau à ces sensations-là.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce que là, moi, ce que j'entends, c'est que ça s'intègre hyper bien à un raisonnement clinique qu'on a pu reprendre déjà à l'école ou dans d'autres formations. En fait, c'est un adjuvant, si je puis dire, en tout cas une manière de faire qui peut améliorer nos effets, vraiment.

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Alors, est-ce que c'est un adjuvant ?

  • Speaker #0

    C'est pas le terme, j'étais...

  • Speaker #1

    Non, ouais, non, c'est une question même, tu vois, on pourrait se demander. Est-ce que l'hypnose, c'est un adjuvant ? parce que tu pourrais dire est-ce que tout ça c'est optimiser les effets contextuels ou est-ce que la suggestion c'est un effet spécifique de nos soins parce que j'ai des personnes qui viennent se former et parfois on voit des techniques qui disent ça je le faisais déjà alors bien entendu pas aussi bien ou sans le savoir mais je me rends compte que j'étais un peu dans les prémices de ce truc là pourquoi ? Parce que l'hypnose la suggestion c'est de la communication Et donc, si, comme tu dis, on est un peu attentif au relationnel, on est un peu attentif à comment on se met en lien avec les autres, peut-être que les gens qui nous écoutent ont déjà un peu commencé une pratique un peu embryonnaire, si je puis dire, de l'hypnose. Parce qu'en fait, c'est l'utilisation du langage. Et donc, l'idée de se former à l'hypnose, c'est de, forcément, aller plus loin dans les techniques qu'on utilise et prendre conscience de ce qu'on fait à ce moment-là. Je pense qu'on a tous déjà fait. tu es en train de mobiliser justement le bras d'un patient et tu lui fais parler de son week-end. Alors ça, en fait, c'est un plaisir. Est-ce que ce n'est pas déjà de l'hypnose ? Parce que tu es en train de porter le focus attentionnel ailleurs pendant que lui, tu es en train de le mobiliser pour qu'il ait peut-être des sensations différentes et moins intenses de douleur. Mais parfois... mais parfois, pardon je continue sur ça en gros parfois tu fais des trucs où tu te fais des autocroche-pattes genre tu te dis ok je vais lui faire de la thérapie manuelle je vais lui faire un massage et en même temps tu lui parles de ce qu'il a fait ce week-end et là en fait quand tu te formes à l'hypnose tu te dis mais en fait si je fais ça c'est dommage parce que moi si je lui fais un massage j'ai envie de modifier ses perceptions au niveau de ses sensations quand je le masse mais si je lui parle d'autre chose je suis en train d'annuler les effets de mon massage donc en fait tu vas te retrouver à faire de la thérapie rémunérale par exemple un massage doublé de suggestions en même temps de ce qu'il sent là des suggestions pour optimiser augmenter encore plus ses sensations

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Là, je suis en train de scanner plein de situations, en me disant mais qu'est-ce que je fais, moi, comment je parle ? C'est hyper intéressant, et je pense que chaque thérapeute qui va écouter, je pense qu'on scanne un peu nos prises en charge en mode mais attends, je fais quoi ? Et c'est fou, parce que c'est quelque chose d'assez inné, c'est-à-dire que des fois, on voudrait taper la discute parce que le moment est plus agréable, mais c'est vrai que ça pique ma curiosité de savoir comment amener les choses. Ok. Et du coup, quelqu'un qui serait sceptique un petit peu sur l'hypnose, qu'est-ce que tu voudrais lui partager sur cet outil pour ne pas le convaincre ? Je ne pense pas que c'est le bon terme non plus. Mais qu'est-ce que tu aimerais partager aux personnes qui sont un peu sceptiques ou qui se questionnent ou qui ne seraient pas encore convaincus ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je pense que si je les avais en face de moi, je leur demanderais pourquoi est-ce qu'ils sont sceptiques. d'ailleurs je pense qu'une des compétences que je partage beaucoup dans la formation d'hypnose c'est avant de faire des interventions thérapeutiques c'est de poser des questions parce que ça c'est un outil très puissant et moi j'ai une phrase que je répète souvent c'est Théo ne répond pas à des questions qu'on t'a pas posées il y a plein de fois on répond à des questions qu'on nous a pas posées ou on se perd dans des monologues et puis en fait le patient il a pas besoin de ça donc déjà cette personne, il faudrait que je lui demande qu'est-ce qui le rend sceptique, déjà il a le droit de l'être et c'est bien, c'est même sain de se poser des questions, on en a parlé dans ce podcast ensuite pour donner une réponse générale je lui dirais peut-être que en tout cas, moi le message que je passe c'est que moi-même j'ai été sceptique par rapport à l'hypnose quand tu vois l'hypnose au spectacle, tu te dis wow en fait de se rendre compte que derrière le vernis qu'on voit qu'on perçoit, et derrière certaines personnes qui pratiquent d'une manière en fait tu sais, on disait là il y a plein de manières d'être kiné et en fait il y a plein de manières de faire de l'hypnose, à l'heure actuelle il y a une tendance dans l'hypnose qui est basée sur utiliser l'hypnose avec ce paradigme de l'état où tu dois mettre un patient dans un état d'hypnose. Moi, j'ai une vision qui est différente, où on n'a pas besoin de mettre qui que ce soit dans un état, parce qu'on va travailler à deux, et l'idée c'est de se mettre au service de l'objectif de la personne. et d'utiliser des outils qui ont des preuves scientifiques pour les aider à modifier des sensations et des perceptions. Là-dedans, il n'y a rien de magique. C'est une technique que n'importe qui peut acquérir. Ce n'est pas un don, ce n'est pas inné. C'est du travail comme plein d'autres techniques. Et comme on disait, c'est aussi une mise en relation avec l'individu qui est en face de nous.

  • Speaker #0

    J'adore, j'achète perso mais écoute, merci je pense que c'est très riche et tu sais que tu disais ne pas répondre à des questions qu'on nous a pas posées mais tellement, et aussi écouter les réponses, je pense que parfois on a aussi nos idées en tant que thérapeute mais déjà si vous faites un bilan, vous faites partie des kinés qui se posent des questions si vous écoutez ce podcast, vous misez sur vous vous essayez aussi de devenir de meilleures thérapeutes donc vraiment des fois on est un peu coincé dans la roue à vouloir toujours plus mais soyez bienveillants avec tout ce que vous mettez en place aussi pour devenir des bons thérapeutes tous les jours, il y a beaucoup de burn-out dans notre profession mais ça peut être aussi un outil qui nous aide à nous préserver j'imagine est-ce que c'est moi qui me fais des outils ?

  • Speaker #1

    Oui ça pourrait après encore une fois la formation que j'anime elle est pas à cette destination là parce qu'encore une fois l'idée est d'apprendre les outils en tant que thérapeute pour les transmettre aux patients mais effectivement ça pourrait être un outil pour être plus soi-même aussi parce que on parlait de l'utilisation des suggestions et donc de l'hypnose mais en fait on en revient à un dénominateur commun qui est la communication il y a, alors bien entendu c'est pas toutes les causes de burn-out mais Tu sais, en tant que thérapeute, on souffre parfois justement de nos difficultés communicationnelles. Tiens, aujourd'hui, un patient m'a dit ça, ça m'avait fait ruminer pendant toute la journée. Ça m'a vexé, ça m'a mis en colère. Parfois, on vit des situations qui sont tendues avec les gens, parce qu'ils peuvent être agressifs, non pas forcément envers nous, mais parce qu'ils sont agressifs envers ce qu'ils sont en train de vivre. Et donc, je pense que tous ces outils communicationnels, ils nous servent. à la fois nous, à mieux nous exprimer sur ce que l'on veut transmettre aux gens, mais aussi mieux aider les gens à verbaliser ce qui se passe pour eux, ce qui se joue pour eux. Donc forcément, un thérapeute qui arrive mieux à exprimer ses idées, à exprimer ses émotions, parce que c'est quelque chose qu'on peut faire aussi en tant que thérapeute, à exprimer ses besoins, parce que moi aussi, je peux avoir des besoins en consultation. je pense qu'effectivement, ça peut t'aider à durer plus longtemps dans ton métier parce que, encore une fois, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Et j'espère bien que je serai kiné le plus longtemps possible. On verra, l'avenir le dira. Mais en tout cas, l'idée, c'est effectivement de s'écouter soi-même et de se dire, voilà, il faut que je sois… Moi, pour soigner les patients, j'ai besoin d'être bien. J'ai besoin de me sentir bien, j'ai besoin de me sentir à l'aise. Et la communication, elle sert aussi à faire ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et je ne sais pas si tu as une ou deux histoires à nous partager, mais peut-être, est-ce qu'il y aurait un patient ou une prise en charge avec l'hypnose ou non, en tout cas, qui a changé ta pratique, ta manière d'être un petit peu ?

  • Speaker #1

    qui a changé ma pratique. Alors, tu sais quoi ? Je peux en partager deux ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, vas-y.

  • Speaker #1

    Je vais en partager deux qui sont éloignées dans le temps. Je pense que je vais partager une des premières expériences que j'ai eues avec l'hypnose et une des dernières, là, je vais prendre une patiente récente. Quand j'étais justement en stage, donc je commençais, c'était vraiment les balbutiements pour moi de l'hypnose. Je n'avais pas été formé, mais je disais que j'étais boulimique de tout ça. je m'abreuvais de toutes les connaissances que je pouvais. Donc, j'étais dans un grand hôpital parisien, dans un service de patients qui avait la BPCO. Donc, la majeure partie était des fumeurs ou anciens fumeurs et on leur faisait de la réhabilitation respiratoire. Et donc, à cette époque-là, j'étais stagiaire et j'utilisais différentes techniques, comment saigner pour faire de la kinérespi, etc. Et je me disais, en fait, là, déjà, je peux utiliser l'hypnose. Au lieu juste de faire de la kinérespi, je peux... utiliser des suggestions, etc. Et je commence à faire ça avec les patients. Puis je me souviens d'une scène où on est en staff, dans une grande salle de staff. Donc il y a toutes les infirmières, infirmiers, il y a le chef de service. Et puis tout à coup, il y a une alarme qui sonne d'une des chambres. Donc il y a une infirmière qui se lève pour aller voir ce qui se passe. Et elle revient quelques minutes plus tard. Elle me dit, il y a Madame, je me souviens encore son nom, j'allais le dire, mais Madame C. qui est en train de faire une crise de Disney, et elle est en train de désaturer, elle n'est pas bien du tout, et elle appelle Théo. Elle veut que Théo vienne. Donc là, moi, jeune étudiant stagiaire, toute l'assemblée du staff se tourne vers moi, genre... qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi on t'appelle toi ? Et le chef de service qui me fait un mouvement de la main en mode, vas-y. Et du coup, j'y vais. Donc, il faut savoir que pour l'anecdote, à ce moment-là, quand même, je me dis, là, ça ne va pas bien se passer parce que ceux qui nous écoutent, donc il y a prescription maintenant, ne reproduisaient pas ce que j'ai fait. Mais il se trouve qu'effectivement, j'ai essayé d'utiliser certains outils d'hypnose et exercice sans forcément que tout le monde soit au courant. Donc je n'ai pas explicitement dit à ma référente d'ostage, tiens en plus de la séance de kinérespi, j'ai essayé de leur faire des exercices ictus. Donc là je me dis, Théo ça ne va pas bien se passer, donc j'y vais. Madame C qui est en train de faire vraiment, elle n'était pas bien du tout, elle hyperventile et tout, elle avait déjà le saturomètre. et je lui refais un exercice d'hypnose qu'on avait commencé un peu à faire ensemble et là en quelques minutes elle se calme, en plus trop bien de ses levées à la sade, je vois sa sade qui sa fréquence cardiaque qui diminue et elle retrouve le calme et d'ailleurs tu vois ça c'est le genre d'expérience qui m'a fait justement reconnecter à mon métier, croire en ce que je faisais, qu'il y avait des résultats et me dire en fait l'hypnose couplée avec d'autres types de soins ça a un intérêt Donc bon, pour finir l'anecdote là-dessus, il se trouve que derrière, je me suis fait quand même pas mal tirer les oreilles parce que le chef de service a piqué une crise en disant Quoi ? Il y a un étudiant stagiaire qui fait de l'hypnose dans mon service ? Je ne suis même pas au courant. Enfin bref, je me suis un peu fait remonter les bretelles. Mais toujours est-il qu'on va dire que cette première expérience-là elle a renforcé ma volonté d'utiliser ce genre d'outils. D'autant plus que… ces gens, je me souviens que déjà, j'étais dans la démarche d'essayer de leur apprendre à pouvoir le refaire. Et je sais que même après, j'ai essayé de leur laisser des outils pour que quand je sois parti de ça, j'y puisse continuer de les utiliser. J'espère que le chef de service n'écoutera pas ce podcast parce que je me suis déjà râpé pour ça. En fait,

  • Speaker #0

    tu es un rebelle. Moi, je ne pensais pas ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que... Ça s'est bon terminé. Oui, oui. Non, carrément. C'est pour ça que je dis ne reproduisez pas ça parce que, clairement, j'étais un peu sorti de mon champ de compétences de l'époque, je pense, à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Très évité mais c'est hyper intéressant tu vois des fois juste l'alliance thérapeutique finalement que tu avais créée avec cette patiente pour qu'elle t'appelle au milieu d'une crise etc ça en dit long en tout cas sur l'alliance thérapeutique que ça t'a permis de créer ce jour là, à ce stage là avec les compétences que tu avais du coup je trouve que c'est vraiment pas évident la posture du stagiaire parce que du coup on se retrouve c'est pas des choses qu'on nous apprend à l'école en tout cas moi on m'avait pas appris le savoir-être d'un stagiaire en tout cas Quel était le bon comportement quand on voyait des dissonances entre ce qu'on avait appris à l'école et le comportement hospitalier ou libéral ? Je me souviens vraiment de super copains qui étaient très très très bons en cours et chaque stage c'était une désillusion, c'était d'une violence. Vraiment, ce n'est pas évident et j'encourage vraiment s'il y a des formateurs qui nous écoutent à peut-être ne pas hésiter à outiller les étudiants sur cet aspect-là. Je ne sais pas ce que ça t'évoque.

  • Speaker #1

    C'est clair, quand tu es étudiant stagiaire, ton cœur balance entre soi, ton formé au moule de ton référent de stage ou de la culture dans laquelle tu travailles, que ce soit un terrain de stage en libéral ou en hospitalier, en clinique, etc. Et prendre des initiatives et aussi aller explorer, proposer des outils, proposer des choses. Et donc tu as raison, ce n'est pas facile d'aller les deux. Et c'est clair que, encore une fois, on y revient, la communication entre stagiaire et référent de stage.

  • Speaker #0

    non et c'est des outils qu'on devrait même avoir en tant qu'être humain, pouvoir exprimer nos besoins, nos limites lorsqu'elles sont atteintes enfin moi il y a une phrase qui a vraiment changé ma vie, je me sentais épuisée, j'avais l'impression que les patients quand ils débarquaient surtout dans les cas de douleurs chroniques, avec un sac Ikea d'attente, tu sais pas un sac, un petit sac tu vois pas les jacquemises tu vois, non non, le sac bleu avec les grandes hanses là où tu mets vraiment plein de trucs et moi je les voyais débarquer dans la pièce et je me disais waouh, moi je peux pas assumer ça et c'est un formateur qui m'a dit ça donc Josue Gann que j'ai rencontré sur le brand leading et qui me disait mais déjà pourquoi tu rames avec le patient pourquoi t'es dans le bateau avec le patient déjà et en fait j'avais jamais vu ça comme ça et il me disait bah t'es plus utile en régie hors du bateau parce que s'il y a une tempête si t'es dans le bateau avec le mec mais tu sers à rien tu vas pas pouvoir ramener comme lui tu vois la métaphore m'a tellement parlé parce que je me suis dit ah ouais je crois que j'y mets trop à vouloir trop bien faire je crois que je perds de vue et j'aide même pas la personne à pouvoir se repérer dans la tempête et c'est vraiment une métaphore où je me suis dit tu seras pas moins utile si tu t'investis moins et je sais pas si c'est question de moins s'investir mais peut-être plus intelligemment parce que avec un talkie-walkie t'es plus utile dans la tempête quoi pour filer la métaphore tu peux même te dire que t'es dans le phare et c'est toi justement avec la lumière qui est en train de d'accompagner un peu plus la route mais tu peux pas te permettre de t'enliser dans

  • Speaker #1

    le bateau

  • Speaker #0

    avec le patient je trouve bien cette métaphore elle est cool c'est cool que tu aies proposé ça ça résonne tout ce que tu partages en tout cas j'espère que ça aidera aussi des auditeurs à réfléchir à leur manière de partager les choses est-ce que tu peux nous partager ton deuxième cas clinique du coup ?

  • Speaker #1

    Ok, donc deuxième cas clinique plus récent, une patiente qui m'a un peu challengé, alors c'est peut-être bête ce que je vais dire, mais en fait je vais la chercher en salle d'attente, c'est la première fois que je la vois, et en fait c'était une patiente qui était sœur, donc une religieuse, et moi c'était la première fois que j'avais une patiente qui était sœur. et déjà rien que tu vois dans l'habit je me suis senti ça me sort de mes repères en tant que thérapeute de comment est-ce que je m'adresse à elle je la fais s'installer dans la salle de soins moi j'ai souvent cette phrase de demander aux gens comment est-ce qu'ils veulent que je les appelle comme ça assez rapidement soit ils me proposent leur prénom et je leur dis vous pouvez m'appeler Théo et elle me dit soit vous pouvez me dire ma soeur ou soeur Thérèse Marie ok merci Donc, ma sœur, voilà ce qu'on va faire aujourd'hui. Et en fait, c'est... En fait, cette anecdote est... elle est intéressante parce que je me suis un peu retrouvé dans l'esprit du débutant. Je commence avec cette personne et forcément là, moi j'ai mes manières de faire, maintenant j'ai quand même un peu d'expérience, et donc on a tous nos repères à nous qui font qu'on est fluide. Et là, je me retrouve un peu challengé. De me dire, attends, cette patiente, elle vient me consulter, elle a une fibromyalgie. et donc des douleurs depuis très longtemps, très peu de coping, de manière de gérer ces douleurs, pas beaucoup de sentiments d'autorifélicité, de comment est-ce que je fais pour contrôler ça, et je me dis, mais tiens, entre autres, est-ce que je vais pouvoir, c'est une question bête, est-ce que je peux lui proposer de l'hypnose ? elle qui est dans sa fonction seule, est-ce qu'elle a le droit de faire de l'hypnose ? Donc là, je me retrouve en fait en mode, écoute, t'as des peurs, t'as des questionnements, juste partage-les. Et donc du coup, reviens encore une fois, on en revient à communiquer. Donc je lui explique les différentes choses qu'on peut faire, donc je lui parle d'activité physique, bien dosée, graduelle. Je lui parle aussi de l'hypnose et je lui dis, j'ai des outils que je peux vous proposer de vous apprendre. pour que vous ayez plus de contrôle aussi sur vos sensations. Et je dis, est-ce que ça vous intéresse ? Est-ce que c'est possible pour vous ? En fait, tout naturellement, comme avec tous les patients, on commence à parler de ça. Elle me dit, oui, ça m'intéresse, effectivement, je peux en faire. Et donc, je commence à… En fait, tu vois, je sens que cette patiente-là, je ne peux pas l'amener trop vite sur de l'activité physique parce qu'elle me parle beaucoup de représentation. autour de ce qui se passe dans le haut de son dos, elle a eu du massage, elle est encore un peu sur quelque chose d'assez biomécanique. Et je me dis, tiens, je vais passer par l'hypnose pour lui faire prendre conscience que, par la visualisation, l'imagination, l'utilisation des suggestions, elle peut moduler ses symptômes sans qu'on ait besoin de toucher. Et donc, on commence à faire ça. Et entre autres, je lui propose un exercice. C'est un des premiers exercices que j'enseigne dans ma formation d'hypnose. c'est la remémoration d'un souvenir positif. Donc en fait, je lui demande qu'est-ce que vous aimeriez sentir à la place de votre douleur ? Elle me définit une sensation positive. Et je lui dis, ok, est-ce que vous avez un souvenir dans le passé où vous aviez cette sensation-là ? Et donc le but de l'exercice, c'est de la faire se réimmerger dans ce souvenir-là. Et tu sais, en gros, notre cerveau, pour le dire de manière un peu raccourcie, il ne fait pas trop la différence entre ce qu'on fait pour de vrai et ce qu'on se réimagine. Et du coup, elle, elle m'amène un souvenir de quand elle est adolescente. Donc, elle n'est pas encore sœur, elle est adolescente et qu'elle fait de la danse classique. Et du coup, je me retrouve à lui proposer un exercice où je la réimmerge dans son souvenir, où elle est en train de danser sur la musique avec toutes les sensations de fluidité dans son déplacement, de légèreté, etc. On fait ça, ça dure. D'ailleurs, un exercice d'hypnose, souvent les gens, ils disent, est-ce que ça dure longtemps, pas longtemps ? c'est variable, ça dépend de nos besoins. Mais moi, comme je veux que ça puisse s'inscrire dans une séance de kiné qui fait en moyenne une demi-heure, ça nous dure 5-10 minutes maximum. Et puis, en fait, elle a des rachements, un truc, elle me dit, wow, elle ré-vaut les yeux parce qu'elle les avait fermés, ça l'aidait à se ré-immerger. Elle me dit... Oh mais j'ai vraiment senti les mêmes sensations que quand je dansais. Elle était vraiment estomaquée. Elle a vraiment réussi à bien prendre en main l'exercice et le mettre en place. Et je me dis, tiens, là... elle a fait de la danse et en fait tu vois je vois plus loin ça je pense aussi avec l'expérience je me dis en fait je vais pouvoir peut-être l'amener sur l'activité physique à travers la danse et tout de suite je me dis mais attends Théo est-ce que t'as le droit de faire danser une soeur dans le cabinet tu vois j'adore la méta-cognition, la pensée de la pensée pareil, bah en fait on en a parlé on est pas allé trop vite, on s'est vu plusieurs fois donc je fais ça, je lui propose de refaire l'exercice elle le refait On l'a même enregistré parce que ça l'aidait d'avoir mon support de voix. Elle me dit qu'elle s'en sert et tout. Et puis vient le moment où je lui avais parlé de l'activité physique. Je lui ai dit, écoutez... on a mis en place des outils qui vous aident. Est-ce que ça vous intéresse qu'on aille plus loin ? Et donc, j'avais parlé un peu de l'activité physique. Je remets ça sur la table, on discute. Je dis, vous savez, il y a plein de manières de faire de l'activité physique. Le plus important, c'est qu'on prenne quelque chose qui vous plaise. Et dans l'hypnose, on appelle ça, nous, les ressources. En fait, les ressources, c'est toutes les choses qui, dans ta vie, t'inspirent, te motivent, te font aller de l'avant, te font te dépasser, te font perdre la notion du temps. etc. Et donc je lui dis, vous m'avez parlé de la danse, est-ce que vous pensez que ça pourrait être un type d'exercice d'activité physique qui vous intéresse ? Et du coup, on s'est retrouvé à mettre en place un programme d'exercice qui était de la danse. Mais pour que je lui mette le pied à étrier, il faut que je lui fasse vivre cette expérience. Parce que ça ne va pas juste être, allez-y, mettez de la musique et dansez quand vous serez dans votre couvent. Donc, je lui dis, ce que je vous propose, c'est qu'on mette une musique qui vous plaise et que du coup, on commence à faire des exercices en dansant. Et donc, du coup, je lui dis, OK, quelle musique vous voulez ? Encore une fois, tu vois, centré sur le patient, ce n'est pas moi qui vais choisir la musique. Et je lui dis, elle choisit la musique, qui était une musique classique. et donc ce truc de danser parfois d'amener la danse avec les patients donc c'est les rock songs, je le fais de manière assez fréquente et là elle me challenge quand même elle me met de la musique classique moi j'ai jamais fait de musique classique ça va être chaud, mais je me dis bah tiens on va le prendre sous, on va changer un peu son rôle dans la séance ça c'est un truc pareil qu'on voit dans la formation en gros je l'amène sur ok, vous, vous allez commencer à danser moi je commence à danser et je fais des tout petits trucs parce que je sais pas faire grand chose et je dis bah, juste laissez-vous amener par la musique et puis moi je vais vous suivre en fait c'est comme si là on inversait les rôles et vous montrez les pas et puis moi je vous suis ça change aussi la dynamique relationnelle t'es un peu de patient et là tu commences à être un peu égal à égal voir elle qui me transmet la danse et moi qui la suit. Et en fait, là, elle se transforme. Elle a musique. Et au fur et à mesure qu'on danse, et moi, j'essaye laborieusement de la suivre, je la vois, elle commence à avoir une légèreté dans sa gestuelle, une fluidité que je n'avais pas vue avant. C'est un peu comme cette vidéo à un moment qui est passée sur les réseaux sociaux où tu vois une ancienne danseuse étoile qui a, je crois, à Parkinson. Tu as vu cette musique ? Et on lui met... Tu as vu cette vidéo, pardon. on lui met de la musique classique et elle recommence à bouger avec fluidité alors qu'elle est toute saccadée juste avant un peu ça et ça va tellement loin qu'on continue à danser elle se laisse emporter par le truc et d'un coup, je te jure elle me claque un grand écart frontal sur un accent de la musique et moi je fais hop et en fait tout ça pour dire quoi il y a un moment assez fort qui se joue où on n'est plus forcément en train de faire un truc bateau, tu fais des squats et tu en fais 3 fois 10 ou je ne sais pas quoi, mais tu proposes à la personne de pouvoir reconnecter avec une de ses ressources, qui est la danse, et ensuite de changer l'environnement pour qu'elle soit immergée dans ce truc-là. Moi, bien sûr, je l'accompagne avec des suggestions, avec des consignes que je lui donne, et derrière, elle a accès à des choses, à des comportements moteurs qu'elle n'avait pas auparavant. et donc moi je suis hyper surpris tu vois je la vois du coup moi je suis censé suivre du coup c'est vaguement une espèce de fente toute moche parce que je peux pas faire un grand j'adore et en fait on termine l'exercice elle a passé un super moment mais elle a vécu en fait une expérience de dire waouh en fait je peux bouger de cette manière là bien entendu moi j'ai besoin après de lui reparler de dose, d'intensité, mais ce qui se passe, c'est que derrière, on met en place un programme, on se dit Ok, on a dansé une musique qui a duré 4 minutes, ça s'est bien passé pour vous. Vous allez observer ce qui se passe dans les prochaines heures. Et en gros, si ça se passe bien, on commencera à se dire, tous les deux jours, vous commencez 4 minutes par jour, et c'est le début du programme d'activité physique. Et pourquoi je partage ce cas clinique ? Parce que l'hypnose ça sert aussi à ça, ça sert à connecter avec les gens, tu vois, à aller chercher, tu disais tout à l'heure, pose-moi une question, ça sert à aller chercher ce qui anime les gens, ce qui les fait continuer à avancer dans la vie, et aller leur amener des supports comme ça de thérapie qui sont peut-être différents de tout ce qu'on nous a appris auparavant, ou dans la qualité de ce qu'on sait déjà, tu vois, mais aller encore plus en profondeur là-dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper riche. Je vais te donner une chaire pour te voir faire un grand égard en même temps que ça va être extraordinaire. C'est hyper intéressant, la peur de bouger. C'est difficile quand on est dans une situation douloureuse, effectivement, de convaincre nos patients qui ont mal, qu'il faut bouger. Et c'est une histoire hyper inspirante pour ça. Merci vraiment du partage. J'ai envie de te poser une dernière question pour clôturer cet entretien. Déjà, merci du temps que tu nous accords. Je trouve que j'ai de plus en plus de retours de collègues qui perdent un peu le sens à ce qu'on fait, qui se questionnent beaucoup sur continuer, arrêter ce métier. Qu'est-ce que tu voudrais leur partager ?

  • Speaker #1

    Déjà, pareil, je leur poserais une question. Je pense que je les amènerais à se questionner sur qu'est-ce qu'ils ressentent. Qu'est-ce qui se passe pour eux ? Qu'est-ce qui fait qu'ils ressentent ce mal-être ? Qu'est-ce qui produit ce désalignement entre ce qu'ils veulent faire et ce qu'ils sont en train de faire ? Ça, c'est la première chose. Et ensuite, vu que je n'ai pas la personne en face de moi, je pense que j'irais sur… Encore une fois, on nous a appris à être des techniciens, souvent. Parfois, on se rend compte, moi, tout le monde, on s'enferme aussi dans un type de pratique. Et puis, on évolue en tant qu'humain dans la vie. Et puis, parfois, l'humain qu'on devient dans notre vie perso, il fait aussi évoluer l'humain qu'on est dans notre vie professionnelle. Et donc, je pense qu'entre autres, se former à l'hypnose. Ça peut être aussi une manière, ce n'est pas la seule, bien entendu, mais ça peut être une manière de se reconnecter justement sur les aspects relationnels du soin, sur les aspects communicationnels, pour pouvoir véritablement reconnecter avec les humains qu'on a en face de nous. Et donc, ne pas, encore une fois, tomber dans une pratique qui est ultra standardisée où tu refais toujours la même chose, mais tu vois, à l'image de du deuxième cas que j'ai partagé avec cette sœur qui fait de la danse classique. ce type de prise en charge, ça permet aussi ça, de sortir et de se laisser aussi parfois un peu surprendre en tant que thérapeute. Pourquoi ? Parce que tu donnes l'opportunité, que ce ne soit pas le patient qui rentre dans ton moule, mais plutôt qu'il y ait une vraie rencontre entre deux individus qui sont différents et qui vont travailler ensemble. Et du coup, ça permet, là dans l'exemple que je donnais, de se dire, moi bien sûr j'ai des outils, et je sais où est-ce qu'on doit aller pour aider la personne, mais je laisse aussi l'altérité. de la personne jeunesse, ses ressentis à elle, ses représentations, venir aussi dans la séance pour qu'on co-construise ensemble une expérience qui a du sens pour elle. Et moi, par exemple, l'hypnose aussi, je sais que ça m'aide à ne pas faire tout le temps la même chose, à justement me laisser surprendre, à créer de nouvelles choses. Il y a plein de choses, il y a plein d'outils que parfois j'ai découverts. à travers une séance. Genre, il y a des patients qui m'apprennent des techniques ou des outils. De me dire, waouh, en fait, là, ce qui s'est passé, ce qu'on a créé tous les deux, c'est un truc, je peux m'en resservir, peut-être avec d'autres patients, dans d'autres situations.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça, il n'y a pas de routine. Et je pense que tu as raison, le fait d'avoir peut-être des fois un peu les mêmes gestes, les mêmes choses qui reviennent. C'est vrai qu'ajouter cette dimension-là, ça permet d'être surpris tous les jours. Très intéressant, merci Théo Avec plaisir Où est-ce qu'on peut te suivre si des personnes veulent trouver ton travail si elles veulent t'écrire, échanger avec toi peut-être te lire comment on peut te contacter ou te suivre ?

  • Speaker #1

    Alors déjà on peut me retrouver sur mon compte Instagram Théo Chomey Kiné où je partage pas mal de vidéos autour justement des compétences communicationnelles si on veut en savoir plus sur l'hypnose, on peut taper Théo Chomey Hypnose Je produis pas mal de vidéos sur Youtube ou sur mon site internet dédié aux formations d'hypnose. S'il y a des gens qui veulent justement aller un peu plus loin, surcreuser le changement de paradigme par rapport à cette théorie de l'état et puis les autres théories, j'en parle justement dans cette vidéo. Et puis ils sont libres de me contacter aussi via Instagram, vous pouvez m'écrire. Et puis on peut continuer l'échange si vous avez envie.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et puis j'imagine que ça va de soi, mais venir se former avec toi, c'est un riche moment d'échange et de partage, j'en suis persuadée.

  • Speaker #1

    Bah écoute, c'est ce que j'essaie de faire au maximum. Et d'ailleurs, tu vois, on parlait d'expérience pour le patient. Moi, j'imagine aussi la formation de cette manière. J'ai envie que la formation, ce soit une expérience pour les gens.

  • Speaker #0

    Et j'imagine qu'on pratique les uns sur les autres aussi.

  • Speaker #1

    Oui, énormément. On parlait en début d'entretien de parfois la nécessité aussi de passer de l'autre côté de la barrière, d'être aussi soi-même patient. Et donc, de toute manière, la formation d'hypnose, il y a en fait un pré-learning qui permet à chacun et chacune qui s'est inscrite d'avancer sur les notions théoriques. Et comme ça, quand on arrive pour le présentiel, on fait majoritairement de la pratique. On fait beaucoup d'exercices actifs où on est en binôme. un thérapeute, un patient, on échange les rôles. Et tu as raison, ça permet que tu sois à la fois le thérapeute, mais aussi celui qui reçoit. Et du coup, ces échanges-là, il y a toujours beaucoup de temps de feedback. Ils permettent aussi de se recalibrer en fonction des feedbacks que tu obtiens.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette. Merci infiniment pour tout le temps que tu nous as accordé, pour tout ce que tu nous as partagé au sein de cet épisode. On en sait un peu plus sur ton parcours, ton histoire. Qu'est-ce qui fait que tu es devenu transmetteur à ton tour ? Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi Manon, c'était très cool, merci pour tes questions.

  • Speaker #0

    Et du coup, n'hésitez pas à vous inscrire pour sa formation qui aura lieu en deux temps, je pense que ce serait le bon terme de le dire comme ça. Du coup, on a un premier blog de trois jours, c'est ça. Est-ce que tu peux expliquer aussi, parce que c'est une question qu'on a de manière récurrente, pourquoi avoir choisi cette formation ?

  • Speaker #1

    Écoute, je l'ai dit auparavant, la pédagogie pour moi, c'est quelque chose de très important. Et donc, ce que j'ai proposé justement comme expérience de formation, c'est de venir en première session, pendant deux jours et demi, je donne un max d'outils. Et l'idée, en fait, c'est qu'avant la deuxième session, les gens, ils aient du temps pour mettre en place ces outils avec leurs patients, pour commencer à développer une expérience clinique, pour vivre des réussites et aussi des échecs. Et comme ça, ils reviennent en deuxième session. on prend le temps de voir ce qui s'est passé, de reprendre tous les éléments de ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Et ça me permet ensuite d'amener les outils dans la deuxième session à la lumière de ce qu'ils ont vécu pour les permettre de dépasser les freins qu'ils ont eus à la suite de la première session et les amener encore plus loin. Parce que c'est très intéressant d'avoir des formations en one shot, mais moi je sentais que pour l'hypnose, il fallait un truc en deux temps, où on te revoit un peu plus tard.

  • Speaker #0

    et on te dit ok t'as fait ça maintenant on va aller un peu plus loin voici comment tu peux lever ces freins là ok moi je te remercie c'est très clair et on fera en sorte de le partager pour les auditeurs merci Théo, à bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    ciao

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Description

Bienvenue sur Physio Formation Podcast,

Votre nouveau rendez-vous sonore où la passion et la formation en kinésithérapie se rencontrent.


Découvrez pour ce 3e épisode Théo Chaumeil, Kinésithérapeute, titulaire d'un Master STAPS – Spécialité Psychologie, contrôle moteur et performance sportive et membre actif du “Groupe Intérêt Douleur” de la “Société Française de Physiothérapie”.


Dans cet épisode, on reviendra sur le parcours de Théo, comment l'hypnose est rentrée dans sa vie, on aborde la question des études de kinésithérapie à l'étranger, des anecdotes cliniques et des lectures qui ont changé sa vision des choses.

Théo dispensera à La Réunion son cours sur l'hypnose pour les kinésithérapeutes du 27 au 29 septembre puis du 4 au 6 octobre 2024.
Il reste des places 😁


Retrouvez l'ensemble de notre catalogue ici !


Bonne écoute :)


Ressources partagées dans l'épisode :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Physioformation Podcast, les rendez-vous incontournables pour tous les passionnés de kinésithérapie et de formation. Je suis Manon Dauvergne, kinésithérapeute et doctorante grâce au soutien de Physioformation, et dans chaque épisode, nous plongerons dans l'univers de nos formateurs pour découvrir leur parcours, leur état d'esprit et les rencontres professionnelles qui les ont marquées. Avant de commencer, petit disclaimer. Les informations partagées dans ce podcast sont destinées à fournir des perspectives générales et ne remplacent pas un bilan plus approfondi. Si vous êtes professionnel de la santé, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances par des formations spécialisées dans ce domaine. Alors, installez-vous confortablement, prenez votre meilleur café, matcha ou thé, branchez vos écouteurs ou votre enceinte, et c'est parti ! Bonjour à tous, bienvenue sur le podcast PhysioFormation et aujourd'hui on a la chance d'accueillir Théo Chomeil. Salut Théo !

  • Speaker #1

    Salut Manon, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, je suis très content d'être ici avec toi.

  • Speaker #0

    Moi aussi, vraiment contente. Théo, pour ceux qui ne le connaissent pas, il est kinesthérapeute. On aura la chance de le recevoir à nouveau à l'Île-de-la-Réunion du 27 septembre au 6 octobre pour sa formation en hypnose. On va revenir un peu là-dessus dans l'épisode. L'idée, c'est de vous présenter un petit peu Théo, son parcours, comment il en est venu à être formateur en hypnose, parce que ce n'est quand même pas intuitif quand on est kinesthérapeute. donc moi j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur ton parcours et puis voilà l'idée étant de refaire le point avec toi petit disclaimer avant de commencer Cet épisode ne se substitue pas à un rendez-vous médical si vous êtes patient. Et si vous êtes thérapeute, très important, ça ne se substitue pas non plus à la formation. C'est-à-dire qu'on va délivrer certaines choses, certaines notions sans doute liées à l'hypnose, mais ça ne sera pas suffisant pour pratiquer l'hypnose sur vos patients. Tu dis si je me trompe Théo ?

  • Speaker #1

    Tu as entièrement raison de faire ce rappel.

  • Speaker #0

    Bon bah tant mieux, j'apprécie. Alors on commence dans le vif du sujet. Qui es-tu ?

  • Speaker #1

    Qui je suis ? Alors ça c'est une question dont on peut répondre de multiples manières. Je vais en choisir une, je m'appelle Théo, je suis kinésithérapeute, je travaille à l'heure actuelle en cabinet libéral à Paris. Et puis j'ai aussi une autre activité, une activité de formateur. Et donc à l'heure actuelle, je partage mon temps entre une activité clinique et donner des formations sur différents sujets. Un des sujets les plus majoritaires, c'est des formations d'intégration de l'hypnose en kinésithérapie et ostéopathie. mais je donne aussi d'autres contenus de formation autour de la communication et j'interviens aussi en formation initiale dans certaines écoles de kiné.

  • Speaker #0

    Ok, hyper riche. Et du coup, tu viens de quel coin de la France exactement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je suis né à Paris, mais j'ai grandi à partir de l'âge de 9 ans en Corrèze. Je ne sais pas si les auditeurs savent où ça se trouve, ni même toi, je ne sais pas, si tu sais où se trouve cette contrée lointaine. C'est en plein centre de la France, il y a plus de vaches que d'habitants, mais j'ai une adolescence très heureuse là-bas. Et puis après j'ai fait mes études, j'ai fait les études de prépa en fait à l'époque, il y avait encore les concours kinés. Et donc j'ai passé deux ans à préparer le concours de kinés et j'ai loupé 19 concours en deux ans. Donc je n'ai pas réussi à être pris en France. Ensuite, du coup, je suis parti en Espagne pour faire mes études là-bas.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu étais dans quelle ville en Espagne ?

  • Speaker #1

    J'étais à Saragosse. En fait, ça a été assez difficile d'ailleurs comme parcours, mais je pense qu'il y a plein d'étudiants qui ont vécu cette réalité-là. C'est que, on pourra y revenir plus tard, mais ça a été vraiment aussi un moment important justement dans la découverte pour moi de l'hypnose. Parce que... En fait, à cette époque-là, je voulais vraiment faire kiné. Moi, ça faisait depuis très, très longtemps que je savais que je voulais être kiné. Et puis, voyant que je n'arrivais pas à obtenir le concours, j'avais une amie qui était partie un an plus tôt dans cette école à Saragosse et qui m'avait dit, écoute, franchement, Théo, viens, tu vas voir, c'est incroyable. La qualité d'enseignement est vraiment top. Et puis moi je ne parlais pas du tout espagnol, donc c'était quand même un challenge. Mais j'étais tellement motivé, et j'étais tellement remonté pour me dire absolument, c'est ma dernière chance et je vais le faire que j'ai annoncé ça à mes parents et j'ai dit écoute, l'an prochain je pars et je vais aller faire mes études en Espagne Et en fait, pourquoi ça a un lien avec l'hypnose ? Parce que finalement, la question initiale est très bonne. C'est parce qu'à cette époque-là, une fois qu'en ayant échoué, c'est une deuxième année supplémentaire, je crois la deuxième année, j'ai dû passer 10 concours, la première 9. J'ai eu une grosse perte de confiance en moi, parce que finalement, la prépa, c'est un rouleau compresseur. C'est vraiment, il n'y a que le meilleur qui arrive à rentrer dans l'école. Et puis finalement, la sélection, tu te questionnes, tu te dis, est-ce que vraiment c'est pertinent de sélectionner des futurs thérapeutes sur la base de matières comme de la physique, de la chimie et de la bio ? Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment spécifique. Enfin, euh... le meilleur des recrutements possibles. Et en fait, c'est à ce moment-là où j'ai découvert l'hypnose parce qu'avant de partir en Espagne, j'avais eu une grosse perte de confiance en moi. Et je suis allé voir une psychologue à ce moment-là pour me rebooster, pour reprendre confiance avant d'arriver en Espagne. Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert l'hypnose en fait en tant que patient. Et à ce moment, je me souviens, je suis sorti de la consulte et j'ai vraiment eu l'impression qu'il y avait un Théo différent qui était entré. et un théo différent qui était sorti. Et en fait, cette thérapeute, elle a eu vraiment le mérite, surtout de m'apprendre comment j'allais pouvoir utiliser cet outil au quotidien. Et puis du coup, je me suis pris de passion pour l'hypnose comme ça. C'est venu de l'autre côté de la barrière. C'est toujours intéressant de passer de l'autre côté de la barrière, d'ailleurs, quand on est thérapeute soi-même, de devenir patient. C'est clair. Et puis après, je me suis pris de passion pour l'outil. Et puis, on va en parler un peu plus en amont. Je ne sais pas si tu veux suivre ce fil-là ou en tirer d'autres. Voilà un peu comment ça s'est passé le début de mes études.

  • Speaker #0

    Déjà je trouve ça méga honnête de nous partager ça, parce que c'est quand même pas forcément évident. Et clairement pour revenir un petit peu sur le parcours des étudiants qui s'expatrient, parce que le concours soit ils n'ont pas pu le faire, soit c'est un choix de partir. Et je trouve qu'on est moins dur avec les étudiants qui partent faire des études en Erasmus, en L1, de partir découvrir l'Europe. tu vois c'est plutôt noble même en école de commerce de partir là où nous on est un peu rude quand même avec les étudiants qui partent hors de la france parce que tu l'as dit toi même d'employer le terme rouleau compresseur que ce soit pas cesse ou que ce soit les prépa je pense qu'on est unanime pour dire que c'est pas des années qui ont été en tout cas constructive je dirais qu'on apprend des choses mais alors c'est pas la construction la plus pédagogique qui soit et clairement on y laisse des plumes j'en suis intimement persuadée donc ouais je pense qu'il y a pas mal d'étudiants qui se reconnaîtront là-dedans aussi sur comment on débarque dans un pays étranger avec l'intime conviction que c'est ce métier qu'on veut faire et en plus entre ceux qui nous jugent parce qu'on fait ce choix-là quand même, c'est pas évident vraiment tu mets le doigt là-dessus t'as raison et puis même tu vois enfin

  • Speaker #1

    Moi, quand j'ai fait même mes stages, après, moi, j'ai fait tous mes stages, du coup, en France, parce que je savais que je voulais retourner travailler en France, pour trouver mes stages, ça a été difficile. Tu vois, j'ai ressenti, quand je disais que je faisais mes études en Espagne, clairement, il y a des portes qui se fermaient.

  • Speaker #0

    Ouais, je ne suis pas étonnée de ça. Je pense qu'il y a énormément de préjugés. Et voilà, après, qu'est-ce qui joue là-dedans ? Sans doute plein de choses. Mais en tout cas, c'est dommage, parce que derrière, en fait... quelqu'un qui prend la peine de partir à l'étranger pour réaliser le métier de ses rêves, des fois il y a quand même des thérapeutes qui sont plus animés que quelqu'un qui... ou c'est moins un pourquoi, sans créer de jugement de valeur, une échelle ou quoi, mais voilà je trouve qu'il faut prendre un peu de recul et pas être trop dur quand même, on sait jamais ce qui se cache derrière une expatriation et en fait globalement c'est une super manière d'apprendre la vie aussi quoi.

  • Speaker #1

    Clairement, franchement je le dis souvent mais vraiment ça a été une période de ma vie qui a été très difficile, tu l'as... Tu l'as évoqué, je pense qu'on est plein à avoir vécu ce genre de situation. Mais je pense que vraiment, si je devais refaire la même chose, je le referais les yeux fermés. Parce que tu vois, tu disais en plus, là, sur le parcours des études, Moi, j'ai eu la chance d'avoir une formation initiale en Espagne qui était vraiment d'une qualité incroyable. Alors, c'est comme en France, l'Espagne, il y a des écoles qui donnent des formations de manière très hétérogène. Mais en tout cas, moi, j'ai bénéficié d'une très bonne formation. Et quand tu parlais de préjugés, c'est exactement ça. Parce que pour le coup, en plus, moi, j'ai été diplômé en 2016. Et quand je suis revenu en France, à l'époque j'avais un meilleur diplôme d'un point de vue reconnaissance qu'un étudiant français parce que ça faisait déjà plusieurs années qu'en Espagne le diplôme c'était sur le mode licence master doctorat et donc moi je suis revenu en France j'avais déjà un an.

  • Speaker #0

    Donc en termes de CTS, ce n'était pas équivalent déjà.

  • Speaker #1

    Exact. Donc il y avait une qualité d'études là-bas qui était déjà à l'époque plus avancée, en tout cas dans l'école où moi j'étais, que certains autres étudiants qui étaient en France et qui faisaient leurs études en France.

  • Speaker #0

    Non, c'est clair, le but n'étant pas de créer une échelle de valeur ou quoi que ce soit, mais je pense que... tu sais que je suis en parcours de doctorat et en fait tu regardes un petit peu qui publie à quel endroit etc à l'heure actuelle la kinesthérapie française a un petit peu manqué son virage universitaire là où la kinesthérapie espagnole c'est des publications de haut vol sur de nombreux domaines donc c'est vrai que vraiment il n'y a pas à rougir de faire ses études en Espagne c'est une structuration différente et en tout cas voilà si vous aviez des jugements par rapport à ça on vous invite à... et déconstruire un truc c'est le complexe il n'a pas réussi en France donc il n'est pas assez bon quoi que ce soit ça n'a rien à voir ces concours comme tu le disais il y a une phrase d'Einstein si tu jules un poisson à sa qualité à monter un arbre écoute peut-être que la dégradation n'est pas le bon exactement donc voilà tout voir dans la balance merci beaucoup et du coup qu'est-ce qui s'est passé après tes études comment t'es revenu en France qu'est-ce qui t'a animé quel type de kiné tu voulais faire

  • Speaker #1

    Du coup, je pense qu'on peut rester dans le thème des études parce que ça a conditionné justement beaucoup mon retour. Parce que, tu vois, comme ça, on va aller dans la continuité de ce que tu disais. L'école dans laquelle je suis allé, j'ai vraiment été hyper surpris positivement parce que tous nos profs étaient soit docteurs, soit doctorants. Et donc, tu parlais tout à l'heure de recherche, ce n'est pas pour rien qu'on pousse en France, et il y a eu des superbes avancées sur les dernières années, qui étaient vraiment importantes à aller décrocher, c'est de dire, la recherche, avoir des gens qui savent faire de la recherche, ça conditionne aussi derrière, forcément, les enseignements qui vont être donnés. Et donc, moi, bien entendu, j'ai eu des cours qui étaient parfois hétérogènes, mais forcément, il y avait une vraie... culture en fait de l'esprit scientifique et du coup ça fait que j'ai eu quand même comme je disais des études de très bonne qualité aussi bien sur des compétences de recherche scientifique je sais que tu vois c'est une anecdote que je donne de temps en temps moi j'avais un prof en troisième année on a eu des cours sur la douleur il s'était formé avec le rimeur Mosley et c'est anecdotique mais il y avait explain pain dans la bibliothèque de la fac de l'université Moi j'ai lu Explain Pain, j'étais en fin 2ème année, début 3ème année. Donc forcément ça a conditionné la suite parce que j'ai vraiment pu avoir accès à un savoir comme donner à ces personnes qui étaient plus avancées que moi, inspirantes, qui me partageaient beaucoup de choses et ça a conditionné la suite. Et forcément, du coup, ça m'encourageait à aller me nourrir de tout ça pour justement aller plus loin dans ce que je voulais créer ensuite dans ce qu'on peut appeler ma carrière professionnelle. Et puis, du coup, j'ai rapidement eu une appétence, en fait, justement pour la prise en charge de la douleur. La douleur, ça m'a passionné. Ce prof, c'est un prof, Victor, il s'appelait… J'ai encore des contacts avec lui. Il a vraiment réussi à nous inculquer ce changement de paradigme. qu'il y a autour de la douleur. Il y en a eu plusieurs, mais on va dire le passage d'une compréhension qui est biomécanique à une compréhension qui est plus centrée sur les mécanismes neurophysiologiques. Et ça, vraiment, moi, ça m'a passionné. Et du coup, je me disais, voilà, je sais que dans le futur, je pense que je vais aller travailler justement avec des personnes qui ont des douleurs. C'était encore assez flou parce que je n'avais pas encore beaucoup d'expérience clinique, mais je savais à peu près que je voulais aller dans cette direction-là.

  • Speaker #0

    OK, trop bien. Et du coup, comment ça s'est manifesté pour toi ? Est-ce que tu as cherché des cabinets spécialisés dans la prise en charge de la douleur ? Parce qu'autant un cabinet de kiné du sport, ça va, tu arrives à trouver. Mais je n'ai jamais vu, je ne sais pas, c'est peut-être à Paris, peut-être que c'est plus répandu qu'ici, mais je n'ai jamais vu un cabinet de kiné spécialisé dans la douleur. Donc comment tu as fait pour trouver l'endroit de tes rêves pour exercer ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, pendant toutes mes études, je m'abreuvais au maximum autour de l'hypnose parce que comme je t'ai dit, j'ai rencontré cet outil en tant que patient et en fait, rapidement, je me suis rendu compte que cet outil, j'allais pouvoir l'intégrer dans la kiné. Donc c'était super chouette parce qu'au fur et à mesure que j'apprenais des choses sur mon futur métier de kiné, je commençais à réfléchir au pont que j'allais pouvoir faire. Et puis du coup, quand j'ai été diplômé, quand je suis retourné en France, alors déjà tous mes stages, j'ai essayé de les faire justement avec des kinés qui faisaient de l'hypnose ou dans des services où il y avait de l'hypnose. Ça n'a pas toujours été possible, mais je me suis vraiment battu pour essayer de trouver, on va dire, tu vois, ce terreau, cet écosystème-là, où il y avait déjà ça qui était en place. Et puis, quand j'ai été diplômé, j'ai cherché à Paris. Je me suis dit, je vais aller à Paris, parce que c'était pour moi, dans mes représentations, l'endroit où je pensais que j'aurais le plus d'opportunités professionnelles. et j'ai trouvé un cabinet où il y avait un kiné qui faisait de l'hypnose, donc qui était reconverti psychothérapeute. Mais au moins, je me suis dit, je vais aller bosser là. On a bien matché ensemble. Et puis, je me suis dit, comme ça, je pourrais intégrer l'hypnose dans la kiné. Ce sera facile, ce sera déjà entre guillemets dans la culture du cabinet. Et ensuite, le côté douleur, je pourrais le développer assez facilement finalement.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tout s'est passé comme prévu du coup ?

  • Speaker #1

    Écoute, tout se passe jamais comme prévu.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais le plan est beau.

  • Speaker #1

    Écoute, sur ce début-là, ça s'est plutôt bien passé en fait, parce que je me suis arrivé dans ce cabinet, ce thérapeute, il se trouvait qu'il avait aussi un organisme de formation d'hypnose. Et du coup, moi, rapidement, j'ai pu commencer à intégrer l'hypnose dans la kiné, à voir comment ça allait pouvoir s'agencer. Lui, il était là aussi autour et puis on avait des réflexions ensemble. Et d'ailleurs, c'est entre autres grâce à cette personne que assez rapidement, j'ai mis un pied dans la formation continue. Parce que c'est moi qui avais un organisme. Et puis, voyant que j'étais vraiment... très motivé, que j'avais déjà des connaissances sur le sujet, il m'a donné l'opportunité de commencer à intégrer petit à petit l'organisme.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ça fait grave le lien avec la question que je voulais te poser. C'était un peu comment l'enseignement est rentré dans ta vie ? Parce que c'est une chose de vouloir être kinesthérapeute et d'intégrer l'hypnose à tes prises en charge. Et d'ailleurs, franchement, je suis très curieuse de savoir comment ça se passe concrètement. Mais comment tu es venu à l'enseigner ? Je ne sais pas par laquelle tu veux commencer.

  • Speaker #1

    On peut commencer par l'enseignement parce que c'est vrai que ça c'est quelque chose qui m'anime depuis longtemps la transmission. En fait, vraiment, je ne sais pas, j'ai deux parents profs de français, peut-être que c'est ça, tu vois, le prof, je ne sais pas si ça… Mais depuis mon plus jeune âge, je sais que j'ai une curiosité qui est insatiable, j'ai besoin d'explorer beaucoup de choses. et j'ai une vraie passion en fait à le transmettre, mais pas juste à le transmettre, mais à faire en sorte que, à trouver les moyens pédagogiques, les techniques d'animation pour que la personne se saisisse le plus rapidement possible de ça. Et donc ça c'est quelque chose qui est à l'intérieur de moi depuis longtemps, donc je le savais tu vois, je savais de toute manière, bien sûr qu'il y a un côté chance, mais les opportunités ça se crée. C'est pour ça justement que j'étais allé aussi dans ce cabinet-là. Et puis du coup, la transmission, en fait, ça a commencé en réalité dans ma fac, dans mon université, parce qu'à l'époque, je me souviens, j'ai fait mes stages de kiné, donc en France. pendant cette perte de stage, c'était en troisième année. Et en fait, avant de partir en stage, j'ai lu un livre qui a failli me faire tout arrêter. Je ne sais pas si tu l'as lu. En réalité, je pense que c'est un livre intéressant. C'est un livre qui s'appelle Ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les thérapies Je l'ai préparé, il est là même, de Nicolas Pinceau et Richard Monvoisin. Tu l'as lu aussi ? éminent chercheur nicolas pinceau il faut le souligner et effectivement écoute j'en suis à un quart et j'arrive à le lire d'un coup parce que effectivement je pense qu'il secoue faut l'admettre ouais ouais clairement il m'a sauvé bas on remet dans le contexte j'étais en troisième année de fin et je pense que cette époque là c'est on fait tout ça un peu ce métier alors je sais pas peut-être que c'est une généralisation mais Quand tu conçois la kiné, à la base, tu dis, je vais soigner les gens avec les mains. En tout cas, moi, c'était le paradigme dans lequel j'étais. J'étais en train de me dire, je vais pouvoir aider des gens avec mes mains. Et puis, ce livre, en fait, il démonte toutes les thérapies manuelles en expliquant à quel point elles ne fonctionnent pas pour ce au quoi on croit. Et en fait, tu sais, je l'ai vécu à cette époque, un peu comme quelqu'un qui cassait mon jouet. mais sans m'en donner un autre à la place. Ouais. Pour moi, je l'ai vécu comme... Alors, il faudrait que je le relise, tu vois, peut-être maintenant.

  • Speaker #0

    C'est exactement ce que j'étais en train de me dire, c'est que je suis contente d'y être allée avec une certaine maturité et d'avoir déjà touché des patients. parce que du coup ça questionne mais il y a une part de choses qu'on peut pas expliquer qui peut se passer certaines fois qui fait que tout n'est pas ajouté en fait dans la thérapie manuelle mais il y a une vraie question de maturité et d'expérience je pense quand même tu

  • Speaker #1

    vois j'étais pas du tout assez mignon j'étais pas du tout mignon quand je l'ai lu et puis en plus tu vois ce livre il dans mon souvenir tel que je l'ai vécu à ce moment là c'était vraiment tout ça ne sert à rien et en fait on est des placebologues et donc le but c'est de devenir le meilleur pour maîtriser les effets placebo et là j'ai pris une vraie claque ça m'a beaucoup remis en question ça a eu le mérite aussi de vouloir aller me faire encore plus lire de la littérature scientifique pour aller vérifier ces choses là aller les approfondir et je pense qu'à cette époque d'ailleurs ce qui m'a sauvé et ce qui a fait que j'ai continué à kiné c'est justement l'hypnose Pourquoi ? Parce que Pinceau et mon voisin dans leur livre, ils expliquent qu'en fait nos traitements il y a toujours un effet spécifique et un effet non spécifique et parmi les effets non spécifiques il y a ce fameux effet placebo qu'on appelle maintenant les effets contextuels qu'on peut optimiser et qui joue un grand rôle dans le résultat des soins. Et donc moi je me suis dit j'ai un super outil qui est l'hypnose qui est un outil basé sur l'utilisation de la suggestion. Et donc, j'ai entre mes mains la possibilité de pouvoir, à travers la suggestion, optimiser les effets contextuels. et c'est ça à l'époque tu vois celle que je conceptualisais qui m'a fait me raccrocher au truc ensuite je suis parti en stage et là j'ai vu et tu vois c'est ce que tu disais là j'ai vu en fait que j'arrivais à aider des gens j'ai fait l'expérience que les techniques que j'avais, les outils que optimiser justement tout le contexte me permettait d'apporter mon aide aux gens Et ça, ça m'a forcément, comme expérience, ça m'a raccroché à la kiné en me disant que non, c'est vraiment ça que je veux faire. Et du coup, parce que la question initiale était la transmission. Je parle un peu dans différents... Mais voilà, la ligne directrice est là. Du coup, quand je suis revenu de ces stages-là, j'avais tellement envie de transmettre cette compréhension-là autour de... l'optimisation des effets placebo, que j'ai vraiment fait comme une revue littérature de manière informelle sur le sujet. Et je me suis dit, ça en fait, il faut que je transmette à mes potes, à mes... pas confrères, mais à mes collègues étudiants. Et du coup, j'ai tanné mes profs en leur disant, moi, j'ai envie de faire une conférence pour les étudiants de la fac sur comment est-ce qu'on peut optimiser les effets contextuels en kinésithérapie. Et je me souviens que justement ce même prof, Victor, qui est sur la douleur, il m'a dit écoute, c'est un chouette projet Il m'a soutenu. Donc je me suis retrouvé à imprimer des petites affiches de ma conf complètement grasse et tout, et à ramener, à passer dans les cas. Je me souviens, j'allais, je leur disais voilà, je vais faire une conférence Et d'ailleurs, ça a réuni pas mal de monde, on était une bonne centaine.

  • Speaker #0

    Et on est espagnols du coup.

  • Speaker #1

    Voilà, bien sûr, toutes les études étaient en Espagne.

  • Speaker #0

    Mais la boucle de fou quand même, parce que du coup, tu as débarqué en Espagne sans parler espagnol et tu t'empares quasiment à l'aube de ton diplôme, enfin à la fin de ton diplôme, enfin ouais, c'est ça, à l'obtention de ton diplôme, à faire une conférence devant plein de monde, ce qui est hyper stressant, en patalon de natal, quoi. C'est chaud.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est énorme. Bon, après, c'est clair que la première année était difficile pour l'apprentissage de la langue, mais bon, ça reste quand même une langue latine, tu vois. Oui, oui, oui. c'est c'est une marche sous crève c'est pas le nom c'est pas le nom merci et du coup cette conf elle se passe super bien j'ai tout le soutien de mes potes mais il y a plein de gens que je connais pas qui sont là des étudiants et tout et d'ailleurs ça a tellement été une réussite qu'il y avait quelques profs qui sont venus pour me regarder et à la fin ils sont venus me voir et me l'ont dit écoute Théo on organise un congrès local de professionnels de santé donc diplômés et en fait on aimerait bien que tu viennes faire ta présentation au cours de ce congrès énorme et donc du coup je me suis retrouvé un mois plus tard dans un congrès professionnel à pouvoir partager ça aussi ça c'est une belle revanche quand même Ouais, carrément, ouais. Et puis, non, et puis encore une fois, c'est même sans parler de revanche.

  • Speaker #0

    L'art de transmettre, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. C'est de se dire, tu transmets des connaissances qui peuvent changer les choses, en fait, chez les gens. Mais tu vois ça, encore une fois, bien entendu, j'ai bossé pour faire ça, mais tu vois, c'est l'importance, je pense, de l'environnement. Parce que, encore une fois, j'étais entouré de profs qui étaient bienveillants, qui étaient dans une dynamique, justement, de partage et de transmission des savoirs. et en fait tu vois c'est grâce à eux que j'ai eu l'opportunité après un mois plus tard d'aller faire cette conf devant un parterre de kinés qui était déjà diplômé et c'est ça qui est incroyable pour revenir un instant sur ce qu'on disait autour des études c'est que ça permet ça aussi cette culture de la recherche scientifique

  • Speaker #0

    Tu sais moi je trouve ça fou dans ce que tu partages, c'est qu'en fait, tu vois ce qui t'a amené en Espagne, l'hypnose qui a un déclenchement etc, le truc a tellement été un game changer pour toi que t'es prêt à y passer des heures bénévolement, des heures de soirée, de nuit pour creuser le sujet, trouver des choses, et t'as dit un mot que je trouve hyper... chouette, c'est la innocence, tu sais, la pureté avec laquelle tu te dis j'ai tellement envie de partager ce que je viens de trouver, tu vois, sans arrière-pensée, sans je vais en faire mon business pour gagner ma vie, etc. C'est que toi, au départ, ta rencontre avec l'hypnose, c'est un coup de cœur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. Et puis, pour le coup, ça me suit justement tout le long de mes études, quoi. Parce que du coup, après ça, je continue, tu vois, sur la trame du grand écart. Après ça, je suis diplômé, donc là je sais que je veux retourner travailler en France, et je me dis, je vais aller à Paris, parce que je pense que c'est l'endroit où j'aurai le plus d'opportunités professionnelles. Et du coup, je me dis, il faut que je trouve un cabinet où je peux, entre autres, utiliser l'hypnose sans qu'on pose problème, sans qu'on m'embête, que ce soit un peu dans la culture du cabinet. Donc, je cherche ça. Alors, en sachant que j'avais déjà un peu cherché parce que quand j'ai fait mes stages, j'ai fait mes stages en France. j'avais déjà essayé au maximum de trouver des endroits de stage où il y avait des gens qui faisaient de l'hypnose ou un service où il y avait de l'hypnose pour préparer un peu ce truc-là. Et puis du coup, je trouve un cabinet dans lequel il y avait un ex-kiné reconverti psychothérapeute et donc qui faisait de l'hypnose. Et je me dis, vas-y, c'est là qu'il faut que j'aille parce que comme ça, ce sera déjà dans la culture du cabinet et je pourrais intégrer l'hypnose entre autres dans mes séances. Donc, ça matche bien avec la personne. Et puis, je commence en tant que collaborateur dans ce cabinet. et puis du coup j'oriente assez rapidement ma pratique sur la prise en charge des patients qui ont des douleurs persistantes parce que justement au cours de mes études la compréhension de la douleur m'a tellement il y a une telle émulation autour de ça, vraiment ce changement de paradigme il m'a passionné que je me dis que j'ai envie de travailler avec des personnes qui ont des douleurs persistantes et je commence petit à petit à intégrer l'hypnose dans mes soins mais ça s'est fait de manière fluide parce que c'était la seule manière que je connaissais en fait tu vois J'en parle parce que souvent, j'ai des personnes qui viennent en formation et puis ils viennent, ils ont déjà un mode de pratique qui est installé et puis parfois, ils peuvent le modifier. Là, tout s'est fait de manière assez fluide. J'ai eu cette chance-là de découvrir l'hypnosto et de me poser la question au fur et à mesure que j'avançais, comment ça allait pouvoir s'intégrer ? Donc là, on en est là, où je commence à intégrer ça. Et puis, comment j'en suis arrivé du coup à la formation ? C'est que cette personne-là, le titulaire du cabinet, il avait aussi un organisme de formation. Il était également formateur sur des formations d'hypnose. Et voyant ma motivation pour l'outil, assez vite, il m'a donné l'opportunité de commencer à mettre un pied dans la formation. Donc j'ai commencé au début avec de toutes petites tâches, mais à donner un peu des contenus dans ces formations d'hypnose.

  • Speaker #0

    Énorme. Je trouve ça génial parce que tu sais on parle des hard skills et des soft skills. Je pense que ça te parle. Alors pour nos auditeurs, d'habitude je connais un peu les formateurs, parce que soit j'ai traduit, soit j'ai fait la formation. Théo, je n'ai aucune idée du contenu de son cours. Donc j'espère que je pourrai y assister un petit peu, que je ne serai pas trop prise par la thèse pour venir passer ma tête. Mais ça fait partie quand même des formations que j'ai très envie de faire, donc peut-être dans une seconde partie de vie, quand j'aurai fini tout ça. Bref. du coup peut-être que tu l'évoques mais je trouve que justement tu disais quelque chose d'hyper intéressant c'est que c'est venu naturellement à ta pratique mais parce que finalement dans ta boîte à outils dans ta conception peut-être des soins je pense que Il y avait déjà des idées qu'avait germées pendant tes études. Les étudiants, je leur dis souvent, tu peux devenir le kiné que tu as envie d'être. Ce n'est pas parce que tu as vu un stage ou qu'il y a un stage qui t'a dégoûté qu'en fait, tu es obligé de faire exactement la même chose. Et ta culture autour de l'hypnose, de la douleur, de ton expérience, a développé du coup, si je ne me trompe pas, des soft skills. Et les hard skills, du coup, pour ceux qui ne connaissent pas, soft skills, c'est un peu des compétences dites douces. Mais hard skills, nous, dans notre profession, ça va être plutôt la thérapie manuelle, manipulée, justement. Et on en revient un petit peu à notre livre, du coup. je serais trop curieuse d'avoir ton avis là dessus parce que du coup en fait l'un va pas sans l'autre et des fois tu te rends compte j'avais une discussion avec une collègue une copine de Vichy qui a eu cette désillusion un petit peu qui disait j'ai l'impression que peu importe j'ai l'impression que je soigne les gens avec mes mots. Parce que je suis gentille, ça va mieux. Et tu vois, j'étais là, Ah non, j'ai pas envie que tu le dises comme ça, parce qu'en fait, c'est tellement plus, tu vois, tu portes de l'attention sur quelqu'un. C'est tellement plus chose qu'être gentille. Je peux avoir tes pensées là-dessus, parce que je suis un peu partie dans tous les sens, mais qu'est-ce que ça t'évoque, toi, tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, que tu as entièrement raison. C'est-à-dire que nous, dans nos études, on nous apprend beaucoup des hard skills. Donc, en gros, c'est toutes les compétences techniques de notre métier. Mais, ben, voilà. se confronter à un patient, c'est se rendre compte qu'être un excellent technicien ne suffit pas. Et que toutes ces compétences de soft skills... Après, il y a un peu une opposition. On a l'impression... Parfois, je me dis que c'est un peu réducteur ce truc-là d'un côté et de l'autre parce que finalement, c'est un peu imbriqué. En tout cas, ce qui est clair, c'est que les compétences communicationnelles, elles sont absolument nécessaires. Et l'hypnose, c'est une manière d'acquérir ces compétences communicationnelles donc forcément dans le développement de ma pensée et du thérapeute que je suis à l'heure actuelle l'hypnose a eu une importance fondamentale et d'ailleurs vous voyez quand j'ai des gens qui viennent se former à la formation c'est assez fréquent que à la fin de la formation en fait je fais tout le temps un débrief de fin, de comment tu te sens les gens ils peuvent exprimer absolument ce qu'ils veulent, à la fois des choses positives constructives, ils déposent ce qu'ils ont envie et il y a comme type de retour des gens qui me disent en fait la formation est allée au-delà de mes attentes, dans le sens où je pensais juste venir acquérir un outil, et je me rends compte qu'il y a plus, que ça m'a changé même un peu en tant que personne, ce qui n'est pas d'ailleurs l'objectif de la formation, on est bien d'accord, c'est une formation pour des professionnels de santé, mais qu'en fait ça modifie, et c'est ça aussi la force de l'hypnose, ça modifie ton savoir-être. c'est comment est-ce que je me comporte avec un patient ? Comment est-ce que je me mets en lien avec un autre être humain ? Tu parlais de ses compétences. Tu vois, cette kiné, quand elle l'évoque en disant J'ai l'impression juste d'être gentille. Mais en fait, ce juste être gentil, c'est déjà beaucoup. Et en fait, c'est des compétences qui se développent de manière authentique, bien entendu. Il ne s'agit pas de jouer un rôle ou de porter un masque toute la journée, parce que ce n'est pas sain ni pour le patient ni pour nous. Mais effectivement, il y a des compétences relationnelles qui peuvent se développer, entre autres, à travers l'hypnose.

  • Speaker #0

    Je trouve ça extraordinaire, ça donne vraiment envie. Et tu sais, je vais rebondir un peu sur un fait d'actualité, alors le podcast va sortir un petit peu après ça, mais tu as fait un réel récemment à propos justement d'une phrase qui a été rapportée par l'une de tes patientes, que le kiné l'avait fait cramer. Du coup, tu viens de sortir ce réel, on salue Brian, parce que du coup il y a une part centrale autour de ça. J'ai eu la même réflexion de toi pendant la formation, en me disant, oula, attends, parce que moi, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais je crois qu'il va falloir peut-être faire attention à comment on le donne et l'enrobage de cette consigne. Et ton réel est hyper pertinent là-dessus. Est-ce qu'on peut recontextualiser peut-être à propos de ça ?

  • Speaker #1

    Donc du coup, pour recontextualiser cette vidéo, j'ai une patiente que je suis à l'heure actuelle qui voyait un kiné. Et malheureusement, ce qui s'est passé, c'est que ce kiné a expliqué à la patiente qu'il allait... lui proposer de faire un reboot de son système nerveux central, c'est les mots qu'elle m'a rapportés, en lui faisant faire un exercice pour la cramer. Pareil, c'est le mot qui était revenu. Et donc du coup, les gens qui sont intéressés pourront aller voir la vidéo en détail, mais la patiente avait des douleurs persistantes, forcément il fallait avoir une approche plutôt dosée. et là il lui a demandé de faire un maximum de squats, je ne sais plus, je crois que c'était une minute, en la poussant au maximum, et donc forcément ça a fait exacerber ses douleurs, et d'ailleurs elle a eu une perte de confiance en elle. en ce qui est en la thérapie et du coup moi je reviens me consulter derrière en me disant voilà je suis complètement perdu voilà ce qui se passe j'ai perdu confiance en mon corps je comprends plus rien etc c'est hyper intéressant parce que tu vois tu parlais du savoir-être et je crois que là on touche du doigt justement comment

  • Speaker #0

    le manque en tout cas une maladresse dans le savoir-être un manqué, parce que des fois il s'agit souvent de ça je pense qu'on veut tous bien faire et qu'on fait tous de notre mieux avec la forme du jour avec les outils du jour pour soigner nos patients c'est hyper important de le souligner on a une pensée aussi pour ce thérapeute qui je pense depuis a pu se remettre en question en tout cas face à cet échec de prise en charge peut-être on espère en tout cas mais chacun fait de son mieux des fois il y a des loupés et c'est là où je trouve c'est intéressant ce que tu dis sur le savoir-être sur comment on donne les choses et puis du coup un petit coucou à à Brian qui du coup nous a permis je pense à tous les deux de bien mieux comprendre les douleurs neuropathiques parce que j'ai eu la chance aussi de me forger avec lui absolument On le salue aussi. En parlant du savoir-être, tu parlais justement, les gens se disaient changés, qu'ils étaient allés au-delà de leurs attentes. Donc, à quoi on devrait s'attendre en faisant ta formation ? Est-ce que tu peux nous teaser un peu ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux te dire un peu ? Si tu me le permets, je peux raconter comment j'en suis arrivé à faire la formation d'aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #1

    vas-y. Donc, du coup, si tu me permets, pour répondre à cette question, ce que je te propose, c'est qu'on continue de reprendre le fil de comment ça a été pour moi dans la formation. J'étais à cette époque-là... Après mon diplôme, j'ai l'opportunité de commencer à donner des formations dans l'organisme de formation qu'animait mon titulaire de cabinet. Et du coup, je me retrouve à animer de plus en plus de parties de formation. Et en fait, assez rapidement, j'ai été très frustré par ce qui se passait. Parce que c'est des formations pluriprofessionnelles, donc il y a des kinés qui sont là, il y a des infirmiers, il y a des médecins, il y a des psychologues. Donc c'est des échanges qui sont très riches en termes d'expérience, mais ce qui se passe c'est qu'à la fin de ces formations, les professionnels n'arrivent pas à intégrer l'hypnose dans leur pratique à eux. parce que le contenu du cours, forcément, était un peu plus généraliste et un peu moins spécifique pour chacune des professions. Et forcément, entre la pratique clinique d'un infirmier, d'un psychologue ou d'un médecin ou d'un kiné, il y a des différences. Et je me heurte à ça. Au fur et à mesure, je me rends compte, en fait, et là, je commence, tu vois, on parlait tout à l'heure de la transmission et d'une valeur forte qui était comment je fais pour transmettre de la meilleure manière possible. Et là, il y a un truc qui m'a... d'autant plus qu'à ce moment-là, tu en parlais de la recherche scientifique, j'ai à ce moment-là tous les outils pour aller au fond de la recherche. Et je commence à prendre conscience qu'entre le discours qui est porté dans cette formation et les connaissances scientifiques, il y a quelque chose qui est différent. On va en parler directement, c'est qu'à cette époque, on parle en fait, dans les formations, je parle, je l'ai enseigné comme ça, en expliquant que l'hypnose, c'est un état modifié de conscience. Donc peut-être que ça, pour les gens qui nous écoutent, peut-être même pour toi, Manon, tu vas me le dire, voir l'hypnose comme un état modifié de conscience, c'est à peu près peut-être les conceptions que tu as. Je sais pas, tu veux bien me dire ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense, en fait, c'est bête, peut-être que je suis pas assez informée ou éduquée, mais ouais, forcément, moi, la première chose qui me vient, c'est l'hypnose de spectacle, quoi.

  • Speaker #1

    donc les personnes qui font des vidéos fous tu vois et donc du coup dans un état second et donc qui colle avec cet état modifié de conscience et en fait à ce moment là je lis beaucoup et en fait je me rends compte que il y a plusieurs théories explicatives de l'hypnose comme bien souvent et que la théorie de l'état n'est qu'une théorie parmi d'autres qu'en réalité il y a d'autres théories qui peuvent sous-tendre cet outil et derrière je commence à prendre conscience que la théorie de l'état elle induit un type de pratique particulier. Ou, moi j'ai des patients qui viennent me voir, je recontextualise, au cabinet, je suis kiné, je fais de l'hypnose, et ils me disent, ok, j'ai vu que vous faisiez de l'hypnose, et en fait ils attendent de moi que je les mette dans un état particulier. Et en fait, je suis en train en même temps de lire des papiers, et là il y a des gens, ils me disent, des chercheurs, ils me marquent noir sur blanc, en fait on n'a aucun indice qu'un quelconque état d'hypnose existe, et on n'a aucune technologie qui peut dire si le patient est dans un état ou pas. et j'ai des patients qui me disent mais du coup vous comment vous allez me mettre dans cet état est-ce que c'est possible que vous voyez que je suis dans cet état qu'est-ce qui se passe si j'arrive pas à me mettre dans cet état et tu sais il y a un espèce de micmac qui se crée où je me dis mais là en fait il y a un bug il y a un truc qui colle pas et ça ça vient de tout part ça vient du côté formateur et ça vient du côté clinicien il faut que je me débrouille pour retrouver du sens dans ce que je fais et puis je continue à lire ces papiers et en fait là je commence à reconceptualiser vraiment ce que c'est l'hypnose à me dire en fait cette théorie de l'état finalement c'est celle qui entre guillemets a gagné dans l'esprit collectif mais qui n'est pas forcément la plus appropriée et tu vois cette divergence de point de vue entre moi, ce que je suis en train de comprendre et les personnes qui forment dans cet organisme creusent petit à petit et puis j'y décide à l'été, je me souviens, en été 2018 à me dire là, ça commence vraiment à germer, de me dire en fait ce que j'ai envie de faire, c'est une formation déjà qui est spécifique pour les kinés par un kiné, où on rentre directement dans la pratique qu'on connaît, avec des outils qui sont sur mesure à notre pratique à nous, et où il y a peut-être, on enlève ce dogme de l'état modifié de conscience, et on amène un cadre conceptuel et théorique qui est un peu différent.

  • Speaker #0

    Ok, et tu sais, vraiment, je crois que ce sera le titre de l'épisode, mais on balaie les certitudes. de nouveau tu te trouvais à de nouveau reconceptualiser des choses alors que toi ça t'avait amené à faire ce type de pratique enfin waouh ok

  • Speaker #1

    Yes, remise en question perpétuelle. Ça fait mal, c'est pas facile, mais c'est bénéfique.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est tellement riche. Je crois que quand on arrête de se remettre en question, ce n'est pas bon signe non plus. C'est signe aussi d'une riche pratique. Et du coup, comment ça s'intègre maintenant ? Qu'est-ce qui se passe quand un patient s'attendrait à ce qu'il soit bontisé un peu comme une salle de spectacle ? Tu peux m'expliquer ce que tu fais différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, ça forcément je l'aborde beaucoup dans la formation. Ça c'est un truc qui est transmis justement aux gens qui viennent se former, comment est-ce qu'on explique aux gens. Bien entendu, il y a une partie d'éducation auprès des patients. Parfois on peut démystifier un peu. En fait, c'est de leur faire comprendre que l'hypnose, je vais simplifier les choses pour que ce soit le plus intelligible possible pour les gens qui nous écoutent. En gros, l'idée c'est de se dire. Pour moi, l'État, la théorie de l'État, ça enferme les gens. Ça enferme le thérapeute parce qu'il n'a pas d'outil pour voir si vraiment la personne est dans l'État. Donc c'est un peu un cul-de-sac. De l'autre côté, qu'est-ce qui se passe ? Les patients, ils ont peur de l'hypnose justement à cause de l'hypnose. Parce que souvent, tu vois, même tu as partagé tes représentations de l'hypnose de spectacle où tu perds le contrôle parce que tu es dans un état second et quelqu'un te fait faire quelque chose que tu ne veux pas faire. En réalité, l'hypnose, c'est quelque chose qui se fait à deux. C'est-à-dire qu'il y a un objectif qui est fixé et le thérapeute, il est là pour t'accompagner vers cet objectif-là. Et je dis bien accompagner, ce n'est pas guider, ce n'est pas je te prends par le col et je t'amène là-bas. C'est plutôt, ok, tu veux aller là-bas, il y a plusieurs manières de faire et moi, je vais t'accompagner pour y aller. Cet accompagnement, il passe par les suggestions qu'on va faire. Et donc là, les gens, en fait, ce qui se passe, c'est qu'ils ont moins de peur parce qu'en fait, ils comprennent qu'ils ne vont pas perdre le contrôle, qu'au contraire, ils doivent être conscients. Moi, je leur dis souvent aux patients, je leur dis... Moi, je vais vous donner des consignes pour qu'on se dirige vers cet objectif. Je vais vous aider au mieux à mettre en place l'exercice. Par contre, si vous attendez que ça se passe tout seul, il ne va rien se passer. Il faut que vous soyez actifs en cherchant véritablement à mettre en place ce que je vous propose. Et je leur dis même d'ailleurs, si à un certain moment, il y a des choses que vous n'arrivez pas à faire, il faut que vous me le disiez parce que moi, comme ça, je vais pouvoir adapter l'exercice et en fonction de vos besoins, pouvoir vous proposer d'autres chemins pour atteindre ce que vous voulez. Et en fait, là, tu sais, juste en disant ça, je n'ai pas besoin de démystifier beaucoup plus. Les gens, ils vont avoir le contrôle. que bien sûr qu'ils vont rester conscients et même qu'ils peuvent me parler tu sais parfois dans la théorie de l'état t'as l'impression que les gens quand ils sont dans l'hypnose ils peuvent pas parler ou tu vois que ça va casser

  • Speaker #0

    C'est fou parce que je ne me représente même pas tellement du coup à quoi ressemble une séance d'hypnose avec toi. Est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu, sans dévoiler bien sûr ta formation ?

  • Speaker #1

    Non, mais on peut en parler sans problème. C'est une question qui est difficile parce que l'hypnose, elle peut prendre plein de formes différentes. Donc je vais te donner différents exemples si tu le souhaites.

  • Speaker #0

    Vas-y, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Donc en fait, l'hypnose... Si on veut le simplifier, on pourrait dire que c'est l'utilisation de suggestions qui peuvent être verbales, donc dans ce qu'on dit, non-verbales, dans ce qu'on fait, donc ça peut passer par la gestuelle, le mouvement, le toucher, et paraverbales, c'est-à-dire le ton de la voix, la prosodie, c'est le rythme, les silences, l'utilisation de tous ces outils-là. Et donc le but, c'est à travers ces suggestions, modifier le focus attentionnel de la personne pour lui permettre d'accéder, de modifier des perceptions et des sensations.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, comment ça peut se mettre en place en pratique ? Déjà, il y a plusieurs manières de faire. On pourrait tout simplement faire un acte de kiné. classique, ça pourrait être de la thérapie manuelle, une mobilisation, un exercice, un squat. Et en même temps qu'on va faire ça, on va utiliser des suggestions. C'est-à-dire que je vais te mobiliser par exemple l'épaule, parce qu'on se dit, voilà, tu as été immobilisé, puis c'est une première remise en mouvement. On va y aller progressivement, etc. Ça va plutôt être du passif, OK, c'est un cas, voilà. Comme ça, on prend un cas concret. Et au lieu de juste faire ça et se regarder dans les yeux ou de parler du match de foot de la veille, je vais utiliser des suggestions en demandant à la personne de porter son focus attentionnel à un endroit particulier en lui faisant des suggestions spécifiques. Ça, c'est une manière de faire. On aurait l'utilisation de l'hypnose plus un geste technique qu'on utilise déjà. Puis il y a une deuxième manière qui serait l'utilisation de l'hypnose seule, où là en fait on va faire un exercice, où là pour prendre un autre exemple, ça pourrait être le patient, il a des douleurs. aiguë, persistante, peu importe, il a besoin d'avoir des outils pour gérer sa douleur. Et donc moi, je vais lui proposer un exercice d'hypnose pour qu'il puisse modifier ses sensations, remplacer ses sensations de douleur par autre chose et ensuite lui apprendre l'exercice pour qu'il puisse le refaire chez lui. C'est ce qu'on appelle l'auto-hypnose. et que quand ils le souhaitent, ils puissent accéder à nouveau à ces sensations-là.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce que là, moi, ce que j'entends, c'est que ça s'intègre hyper bien à un raisonnement clinique qu'on a pu reprendre déjà à l'école ou dans d'autres formations. En fait, c'est un adjuvant, si je puis dire, en tout cas une manière de faire qui peut améliorer nos effets, vraiment.

  • Speaker #1

    Oui, clairement. Alors, est-ce que c'est un adjuvant ?

  • Speaker #0

    C'est pas le terme, j'étais...

  • Speaker #1

    Non, ouais, non, c'est une question même, tu vois, on pourrait se demander. Est-ce que l'hypnose, c'est un adjuvant ? parce que tu pourrais dire est-ce que tout ça c'est optimiser les effets contextuels ou est-ce que la suggestion c'est un effet spécifique de nos soins parce que j'ai des personnes qui viennent se former et parfois on voit des techniques qui disent ça je le faisais déjà alors bien entendu pas aussi bien ou sans le savoir mais je me rends compte que j'étais un peu dans les prémices de ce truc là pourquoi ? Parce que l'hypnose la suggestion c'est de la communication Et donc, si, comme tu dis, on est un peu attentif au relationnel, on est un peu attentif à comment on se met en lien avec les autres, peut-être que les gens qui nous écoutent ont déjà un peu commencé une pratique un peu embryonnaire, si je puis dire, de l'hypnose. Parce qu'en fait, c'est l'utilisation du langage. Et donc, l'idée de se former à l'hypnose, c'est de, forcément, aller plus loin dans les techniques qu'on utilise et prendre conscience de ce qu'on fait à ce moment-là. Je pense qu'on a tous déjà fait. tu es en train de mobiliser justement le bras d'un patient et tu lui fais parler de son week-end. Alors ça, en fait, c'est un plaisir. Est-ce que ce n'est pas déjà de l'hypnose ? Parce que tu es en train de porter le focus attentionnel ailleurs pendant que lui, tu es en train de le mobiliser pour qu'il ait peut-être des sensations différentes et moins intenses de douleur. Mais parfois... mais parfois, pardon je continue sur ça en gros parfois tu fais des trucs où tu te fais des autocroche-pattes genre tu te dis ok je vais lui faire de la thérapie manuelle je vais lui faire un massage et en même temps tu lui parles de ce qu'il a fait ce week-end et là en fait quand tu te formes à l'hypnose tu te dis mais en fait si je fais ça c'est dommage parce que moi si je lui fais un massage j'ai envie de modifier ses perceptions au niveau de ses sensations quand je le masse mais si je lui parle d'autre chose je suis en train d'annuler les effets de mon massage donc en fait tu vas te retrouver à faire de la thérapie rémunérale par exemple un massage doublé de suggestions en même temps de ce qu'il sent là des suggestions pour optimiser augmenter encore plus ses sensations

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Là, je suis en train de scanner plein de situations, en me disant mais qu'est-ce que je fais, moi, comment je parle ? C'est hyper intéressant, et je pense que chaque thérapeute qui va écouter, je pense qu'on scanne un peu nos prises en charge en mode mais attends, je fais quoi ? Et c'est fou, parce que c'est quelque chose d'assez inné, c'est-à-dire que des fois, on voudrait taper la discute parce que le moment est plus agréable, mais c'est vrai que ça pique ma curiosité de savoir comment amener les choses. Ok. Et du coup, quelqu'un qui serait sceptique un petit peu sur l'hypnose, qu'est-ce que tu voudrais lui partager sur cet outil pour ne pas le convaincre ? Je ne pense pas que c'est le bon terme non plus. Mais qu'est-ce que tu aimerais partager aux personnes qui sont un peu sceptiques ou qui se questionnent ou qui ne seraient pas encore convaincus ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je pense que si je les avais en face de moi, je leur demanderais pourquoi est-ce qu'ils sont sceptiques. d'ailleurs je pense qu'une des compétences que je partage beaucoup dans la formation d'hypnose c'est avant de faire des interventions thérapeutiques c'est de poser des questions parce que ça c'est un outil très puissant et moi j'ai une phrase que je répète souvent c'est Théo ne répond pas à des questions qu'on t'a pas posées il y a plein de fois on répond à des questions qu'on nous a pas posées ou on se perd dans des monologues et puis en fait le patient il a pas besoin de ça donc déjà cette personne, il faudrait que je lui demande qu'est-ce qui le rend sceptique, déjà il a le droit de l'être et c'est bien, c'est même sain de se poser des questions, on en a parlé dans ce podcast ensuite pour donner une réponse générale je lui dirais peut-être que en tout cas, moi le message que je passe c'est que moi-même j'ai été sceptique par rapport à l'hypnose quand tu vois l'hypnose au spectacle, tu te dis wow en fait de se rendre compte que derrière le vernis qu'on voit qu'on perçoit, et derrière certaines personnes qui pratiquent d'une manière en fait tu sais, on disait là il y a plein de manières d'être kiné et en fait il y a plein de manières de faire de l'hypnose, à l'heure actuelle il y a une tendance dans l'hypnose qui est basée sur utiliser l'hypnose avec ce paradigme de l'état où tu dois mettre un patient dans un état d'hypnose. Moi, j'ai une vision qui est différente, où on n'a pas besoin de mettre qui que ce soit dans un état, parce qu'on va travailler à deux, et l'idée c'est de se mettre au service de l'objectif de la personne. et d'utiliser des outils qui ont des preuves scientifiques pour les aider à modifier des sensations et des perceptions. Là-dedans, il n'y a rien de magique. C'est une technique que n'importe qui peut acquérir. Ce n'est pas un don, ce n'est pas inné. C'est du travail comme plein d'autres techniques. Et comme on disait, c'est aussi une mise en relation avec l'individu qui est en face de nous.

  • Speaker #0

    J'adore, j'achète perso mais écoute, merci je pense que c'est très riche et tu sais que tu disais ne pas répondre à des questions qu'on nous a pas posées mais tellement, et aussi écouter les réponses, je pense que parfois on a aussi nos idées en tant que thérapeute mais déjà si vous faites un bilan, vous faites partie des kinés qui se posent des questions si vous écoutez ce podcast, vous misez sur vous vous essayez aussi de devenir de meilleures thérapeutes donc vraiment des fois on est un peu coincé dans la roue à vouloir toujours plus mais soyez bienveillants avec tout ce que vous mettez en place aussi pour devenir des bons thérapeutes tous les jours, il y a beaucoup de burn-out dans notre profession mais ça peut être aussi un outil qui nous aide à nous préserver j'imagine est-ce que c'est moi qui me fais des outils ?

  • Speaker #1

    Oui ça pourrait après encore une fois la formation que j'anime elle est pas à cette destination là parce qu'encore une fois l'idée est d'apprendre les outils en tant que thérapeute pour les transmettre aux patients mais effectivement ça pourrait être un outil pour être plus soi-même aussi parce que on parlait de l'utilisation des suggestions et donc de l'hypnose mais en fait on en revient à un dénominateur commun qui est la communication il y a, alors bien entendu c'est pas toutes les causes de burn-out mais Tu sais, en tant que thérapeute, on souffre parfois justement de nos difficultés communicationnelles. Tiens, aujourd'hui, un patient m'a dit ça, ça m'avait fait ruminer pendant toute la journée. Ça m'a vexé, ça m'a mis en colère. Parfois, on vit des situations qui sont tendues avec les gens, parce qu'ils peuvent être agressifs, non pas forcément envers nous, mais parce qu'ils sont agressifs envers ce qu'ils sont en train de vivre. Et donc, je pense que tous ces outils communicationnels, ils nous servent. à la fois nous, à mieux nous exprimer sur ce que l'on veut transmettre aux gens, mais aussi mieux aider les gens à verbaliser ce qui se passe pour eux, ce qui se joue pour eux. Donc forcément, un thérapeute qui arrive mieux à exprimer ses idées, à exprimer ses émotions, parce que c'est quelque chose qu'on peut faire aussi en tant que thérapeute, à exprimer ses besoins, parce que moi aussi, je peux avoir des besoins en consultation. je pense qu'effectivement, ça peut t'aider à durer plus longtemps dans ton métier parce que, encore une fois, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Et j'espère bien que je serai kiné le plus longtemps possible. On verra, l'avenir le dira. Mais en tout cas, l'idée, c'est effectivement de s'écouter soi-même et de se dire, voilà, il faut que je sois… Moi, pour soigner les patients, j'ai besoin d'être bien. J'ai besoin de me sentir bien, j'ai besoin de me sentir à l'aise. Et la communication, elle sert aussi à faire ça.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et je ne sais pas si tu as une ou deux histoires à nous partager, mais peut-être, est-ce qu'il y aurait un patient ou une prise en charge avec l'hypnose ou non, en tout cas, qui a changé ta pratique, ta manière d'être un petit peu ?

  • Speaker #1

    qui a changé ma pratique. Alors, tu sais quoi ? Je peux en partager deux ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, vas-y.

  • Speaker #1

    Je vais en partager deux qui sont éloignées dans le temps. Je pense que je vais partager une des premières expériences que j'ai eues avec l'hypnose et une des dernières, là, je vais prendre une patiente récente. Quand j'étais justement en stage, donc je commençais, c'était vraiment les balbutiements pour moi de l'hypnose. Je n'avais pas été formé, mais je disais que j'étais boulimique de tout ça. je m'abreuvais de toutes les connaissances que je pouvais. Donc, j'étais dans un grand hôpital parisien, dans un service de patients qui avait la BPCO. Donc, la majeure partie était des fumeurs ou anciens fumeurs et on leur faisait de la réhabilitation respiratoire. Et donc, à cette époque-là, j'étais stagiaire et j'utilisais différentes techniques, comment saigner pour faire de la kinérespi, etc. Et je me disais, en fait, là, déjà, je peux utiliser l'hypnose. Au lieu juste de faire de la kinérespi, je peux... utiliser des suggestions, etc. Et je commence à faire ça avec les patients. Puis je me souviens d'une scène où on est en staff, dans une grande salle de staff. Donc il y a toutes les infirmières, infirmiers, il y a le chef de service. Et puis tout à coup, il y a une alarme qui sonne d'une des chambres. Donc il y a une infirmière qui se lève pour aller voir ce qui se passe. Et elle revient quelques minutes plus tard. Elle me dit, il y a Madame, je me souviens encore son nom, j'allais le dire, mais Madame C. qui est en train de faire une crise de Disney, et elle est en train de désaturer, elle n'est pas bien du tout, et elle appelle Théo. Elle veut que Théo vienne. Donc là, moi, jeune étudiant stagiaire, toute l'assemblée du staff se tourne vers moi, genre... qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi on t'appelle toi ? Et le chef de service qui me fait un mouvement de la main en mode, vas-y. Et du coup, j'y vais. Donc, il faut savoir que pour l'anecdote, à ce moment-là, quand même, je me dis, là, ça ne va pas bien se passer parce que ceux qui nous écoutent, donc il y a prescription maintenant, ne reproduisaient pas ce que j'ai fait. Mais il se trouve qu'effectivement, j'ai essayé d'utiliser certains outils d'hypnose et exercice sans forcément que tout le monde soit au courant. Donc je n'ai pas explicitement dit à ma référente d'ostage, tiens en plus de la séance de kinérespi, j'ai essayé de leur faire des exercices ictus. Donc là je me dis, Théo ça ne va pas bien se passer, donc j'y vais. Madame C qui est en train de faire vraiment, elle n'était pas bien du tout, elle hyperventile et tout, elle avait déjà le saturomètre. et je lui refais un exercice d'hypnose qu'on avait commencé un peu à faire ensemble et là en quelques minutes elle se calme, en plus trop bien de ses levées à la sade, je vois sa sade qui sa fréquence cardiaque qui diminue et elle retrouve le calme et d'ailleurs tu vois ça c'est le genre d'expérience qui m'a fait justement reconnecter à mon métier, croire en ce que je faisais, qu'il y avait des résultats et me dire en fait l'hypnose couplée avec d'autres types de soins ça a un intérêt Donc bon, pour finir l'anecdote là-dessus, il se trouve que derrière, je me suis fait quand même pas mal tirer les oreilles parce que le chef de service a piqué une crise en disant Quoi ? Il y a un étudiant stagiaire qui fait de l'hypnose dans mon service ? Je ne suis même pas au courant. Enfin bref, je me suis un peu fait remonter les bretelles. Mais toujours est-il qu'on va dire que cette première expérience-là elle a renforcé ma volonté d'utiliser ce genre d'outils. D'autant plus que… ces gens, je me souviens que déjà, j'étais dans la démarche d'essayer de leur apprendre à pouvoir le refaire. Et je sais que même après, j'ai essayé de leur laisser des outils pour que quand je sois parti de ça, j'y puisse continuer de les utiliser. J'espère que le chef de service n'écoutera pas ce podcast parce que je me suis déjà râpé pour ça. En fait,

  • Speaker #0

    tu es un rebelle. Moi, je ne pensais pas ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai que... Ça s'est bon terminé. Oui, oui. Non, carrément. C'est pour ça que je dis ne reproduisez pas ça parce que, clairement, j'étais un peu sorti de mon champ de compétences de l'époque, je pense, à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Très évité mais c'est hyper intéressant tu vois des fois juste l'alliance thérapeutique finalement que tu avais créée avec cette patiente pour qu'elle t'appelle au milieu d'une crise etc ça en dit long en tout cas sur l'alliance thérapeutique que ça t'a permis de créer ce jour là, à ce stage là avec les compétences que tu avais du coup je trouve que c'est vraiment pas évident la posture du stagiaire parce que du coup on se retrouve c'est pas des choses qu'on nous apprend à l'école en tout cas moi on m'avait pas appris le savoir-être d'un stagiaire en tout cas Quel était le bon comportement quand on voyait des dissonances entre ce qu'on avait appris à l'école et le comportement hospitalier ou libéral ? Je me souviens vraiment de super copains qui étaient très très très bons en cours et chaque stage c'était une désillusion, c'était d'une violence. Vraiment, ce n'est pas évident et j'encourage vraiment s'il y a des formateurs qui nous écoutent à peut-être ne pas hésiter à outiller les étudiants sur cet aspect-là. Je ne sais pas ce que ça t'évoque.

  • Speaker #1

    C'est clair, quand tu es étudiant stagiaire, ton cœur balance entre soi, ton formé au moule de ton référent de stage ou de la culture dans laquelle tu travailles, que ce soit un terrain de stage en libéral ou en hospitalier, en clinique, etc. Et prendre des initiatives et aussi aller explorer, proposer des outils, proposer des choses. Et donc tu as raison, ce n'est pas facile d'aller les deux. Et c'est clair que, encore une fois, on y revient, la communication entre stagiaire et référent de stage.

  • Speaker #0

    non et c'est des outils qu'on devrait même avoir en tant qu'être humain, pouvoir exprimer nos besoins, nos limites lorsqu'elles sont atteintes enfin moi il y a une phrase qui a vraiment changé ma vie, je me sentais épuisée, j'avais l'impression que les patients quand ils débarquaient surtout dans les cas de douleurs chroniques, avec un sac Ikea d'attente, tu sais pas un sac, un petit sac tu vois pas les jacquemises tu vois, non non, le sac bleu avec les grandes hanses là où tu mets vraiment plein de trucs et moi je les voyais débarquer dans la pièce et je me disais waouh, moi je peux pas assumer ça et c'est un formateur qui m'a dit ça donc Josue Gann que j'ai rencontré sur le brand leading et qui me disait mais déjà pourquoi tu rames avec le patient pourquoi t'es dans le bateau avec le patient déjà et en fait j'avais jamais vu ça comme ça et il me disait bah t'es plus utile en régie hors du bateau parce que s'il y a une tempête si t'es dans le bateau avec le mec mais tu sers à rien tu vas pas pouvoir ramener comme lui tu vois la métaphore m'a tellement parlé parce que je me suis dit ah ouais je crois que j'y mets trop à vouloir trop bien faire je crois que je perds de vue et j'aide même pas la personne à pouvoir se repérer dans la tempête et c'est vraiment une métaphore où je me suis dit tu seras pas moins utile si tu t'investis moins et je sais pas si c'est question de moins s'investir mais peut-être plus intelligemment parce que avec un talkie-walkie t'es plus utile dans la tempête quoi pour filer la métaphore tu peux même te dire que t'es dans le phare et c'est toi justement avec la lumière qui est en train de d'accompagner un peu plus la route mais tu peux pas te permettre de t'enliser dans

  • Speaker #1

    le bateau

  • Speaker #0

    avec le patient je trouve bien cette métaphore elle est cool c'est cool que tu aies proposé ça ça résonne tout ce que tu partages en tout cas j'espère que ça aidera aussi des auditeurs à réfléchir à leur manière de partager les choses est-ce que tu peux nous partager ton deuxième cas clinique du coup ?

  • Speaker #1

    Ok, donc deuxième cas clinique plus récent, une patiente qui m'a un peu challengé, alors c'est peut-être bête ce que je vais dire, mais en fait je vais la chercher en salle d'attente, c'est la première fois que je la vois, et en fait c'était une patiente qui était sœur, donc une religieuse, et moi c'était la première fois que j'avais une patiente qui était sœur. et déjà rien que tu vois dans l'habit je me suis senti ça me sort de mes repères en tant que thérapeute de comment est-ce que je m'adresse à elle je la fais s'installer dans la salle de soins moi j'ai souvent cette phrase de demander aux gens comment est-ce qu'ils veulent que je les appelle comme ça assez rapidement soit ils me proposent leur prénom et je leur dis vous pouvez m'appeler Théo et elle me dit soit vous pouvez me dire ma soeur ou soeur Thérèse Marie ok merci Donc, ma sœur, voilà ce qu'on va faire aujourd'hui. Et en fait, c'est... En fait, cette anecdote est... elle est intéressante parce que je me suis un peu retrouvé dans l'esprit du débutant. Je commence avec cette personne et forcément là, moi j'ai mes manières de faire, maintenant j'ai quand même un peu d'expérience, et donc on a tous nos repères à nous qui font qu'on est fluide. Et là, je me retrouve un peu challengé. De me dire, attends, cette patiente, elle vient me consulter, elle a une fibromyalgie. et donc des douleurs depuis très longtemps, très peu de coping, de manière de gérer ces douleurs, pas beaucoup de sentiments d'autorifélicité, de comment est-ce que je fais pour contrôler ça, et je me dis, mais tiens, entre autres, est-ce que je vais pouvoir, c'est une question bête, est-ce que je peux lui proposer de l'hypnose ? elle qui est dans sa fonction seule, est-ce qu'elle a le droit de faire de l'hypnose ? Donc là, je me retrouve en fait en mode, écoute, t'as des peurs, t'as des questionnements, juste partage-les. Et donc du coup, reviens encore une fois, on en revient à communiquer. Donc je lui explique les différentes choses qu'on peut faire, donc je lui parle d'activité physique, bien dosée, graduelle. Je lui parle aussi de l'hypnose et je lui dis, j'ai des outils que je peux vous proposer de vous apprendre. pour que vous ayez plus de contrôle aussi sur vos sensations. Et je dis, est-ce que ça vous intéresse ? Est-ce que c'est possible pour vous ? En fait, tout naturellement, comme avec tous les patients, on commence à parler de ça. Elle me dit, oui, ça m'intéresse, effectivement, je peux en faire. Et donc, je commence à… En fait, tu vois, je sens que cette patiente-là, je ne peux pas l'amener trop vite sur de l'activité physique parce qu'elle me parle beaucoup de représentation. autour de ce qui se passe dans le haut de son dos, elle a eu du massage, elle est encore un peu sur quelque chose d'assez biomécanique. Et je me dis, tiens, je vais passer par l'hypnose pour lui faire prendre conscience que, par la visualisation, l'imagination, l'utilisation des suggestions, elle peut moduler ses symptômes sans qu'on ait besoin de toucher. Et donc, on commence à faire ça. Et entre autres, je lui propose un exercice. C'est un des premiers exercices que j'enseigne dans ma formation d'hypnose. c'est la remémoration d'un souvenir positif. Donc en fait, je lui demande qu'est-ce que vous aimeriez sentir à la place de votre douleur ? Elle me définit une sensation positive. Et je lui dis, ok, est-ce que vous avez un souvenir dans le passé où vous aviez cette sensation-là ? Et donc le but de l'exercice, c'est de la faire se réimmerger dans ce souvenir-là. Et tu sais, en gros, notre cerveau, pour le dire de manière un peu raccourcie, il ne fait pas trop la différence entre ce qu'on fait pour de vrai et ce qu'on se réimagine. Et du coup, elle, elle m'amène un souvenir de quand elle est adolescente. Donc, elle n'est pas encore sœur, elle est adolescente et qu'elle fait de la danse classique. Et du coup, je me retrouve à lui proposer un exercice où je la réimmerge dans son souvenir, où elle est en train de danser sur la musique avec toutes les sensations de fluidité dans son déplacement, de légèreté, etc. On fait ça, ça dure. D'ailleurs, un exercice d'hypnose, souvent les gens, ils disent, est-ce que ça dure longtemps, pas longtemps ? c'est variable, ça dépend de nos besoins. Mais moi, comme je veux que ça puisse s'inscrire dans une séance de kiné qui fait en moyenne une demi-heure, ça nous dure 5-10 minutes maximum. Et puis, en fait, elle a des rachements, un truc, elle me dit, wow, elle ré-vaut les yeux parce qu'elle les avait fermés, ça l'aidait à se ré-immerger. Elle me dit... Oh mais j'ai vraiment senti les mêmes sensations que quand je dansais. Elle était vraiment estomaquée. Elle a vraiment réussi à bien prendre en main l'exercice et le mettre en place. Et je me dis, tiens, là... elle a fait de la danse et en fait tu vois je vois plus loin ça je pense aussi avec l'expérience je me dis en fait je vais pouvoir peut-être l'amener sur l'activité physique à travers la danse et tout de suite je me dis mais attends Théo est-ce que t'as le droit de faire danser une soeur dans le cabinet tu vois j'adore la méta-cognition, la pensée de la pensée pareil, bah en fait on en a parlé on est pas allé trop vite, on s'est vu plusieurs fois donc je fais ça, je lui propose de refaire l'exercice elle le refait On l'a même enregistré parce que ça l'aidait d'avoir mon support de voix. Elle me dit qu'elle s'en sert et tout. Et puis vient le moment où je lui avais parlé de l'activité physique. Je lui ai dit, écoutez... on a mis en place des outils qui vous aident. Est-ce que ça vous intéresse qu'on aille plus loin ? Et donc, j'avais parlé un peu de l'activité physique. Je remets ça sur la table, on discute. Je dis, vous savez, il y a plein de manières de faire de l'activité physique. Le plus important, c'est qu'on prenne quelque chose qui vous plaise. Et dans l'hypnose, on appelle ça, nous, les ressources. En fait, les ressources, c'est toutes les choses qui, dans ta vie, t'inspirent, te motivent, te font aller de l'avant, te font te dépasser, te font perdre la notion du temps. etc. Et donc je lui dis, vous m'avez parlé de la danse, est-ce que vous pensez que ça pourrait être un type d'exercice d'activité physique qui vous intéresse ? Et du coup, on s'est retrouvé à mettre en place un programme d'exercice qui était de la danse. Mais pour que je lui mette le pied à étrier, il faut que je lui fasse vivre cette expérience. Parce que ça ne va pas juste être, allez-y, mettez de la musique et dansez quand vous serez dans votre couvent. Donc, je lui dis, ce que je vous propose, c'est qu'on mette une musique qui vous plaise et que du coup, on commence à faire des exercices en dansant. Et donc, du coup, je lui dis, OK, quelle musique vous voulez ? Encore une fois, tu vois, centré sur le patient, ce n'est pas moi qui vais choisir la musique. Et je lui dis, elle choisit la musique, qui était une musique classique. et donc ce truc de danser parfois d'amener la danse avec les patients donc c'est les rock songs, je le fais de manière assez fréquente et là elle me challenge quand même elle me met de la musique classique moi j'ai jamais fait de musique classique ça va être chaud, mais je me dis bah tiens on va le prendre sous, on va changer un peu son rôle dans la séance ça c'est un truc pareil qu'on voit dans la formation en gros je l'amène sur ok, vous, vous allez commencer à danser moi je commence à danser et je fais des tout petits trucs parce que je sais pas faire grand chose et je dis bah, juste laissez-vous amener par la musique et puis moi je vais vous suivre en fait c'est comme si là on inversait les rôles et vous montrez les pas et puis moi je vous suis ça change aussi la dynamique relationnelle t'es un peu de patient et là tu commences à être un peu égal à égal voir elle qui me transmet la danse et moi qui la suit. Et en fait, là, elle se transforme. Elle a musique. Et au fur et à mesure qu'on danse, et moi, j'essaye laborieusement de la suivre, je la vois, elle commence à avoir une légèreté dans sa gestuelle, une fluidité que je n'avais pas vue avant. C'est un peu comme cette vidéo à un moment qui est passée sur les réseaux sociaux où tu vois une ancienne danseuse étoile qui a, je crois, à Parkinson. Tu as vu cette musique ? Et on lui met... Tu as vu cette vidéo, pardon. on lui met de la musique classique et elle recommence à bouger avec fluidité alors qu'elle est toute saccadée juste avant un peu ça et ça va tellement loin qu'on continue à danser elle se laisse emporter par le truc et d'un coup, je te jure elle me claque un grand écart frontal sur un accent de la musique et moi je fais hop et en fait tout ça pour dire quoi il y a un moment assez fort qui se joue où on n'est plus forcément en train de faire un truc bateau, tu fais des squats et tu en fais 3 fois 10 ou je ne sais pas quoi, mais tu proposes à la personne de pouvoir reconnecter avec une de ses ressources, qui est la danse, et ensuite de changer l'environnement pour qu'elle soit immergée dans ce truc-là. Moi, bien sûr, je l'accompagne avec des suggestions, avec des consignes que je lui donne, et derrière, elle a accès à des choses, à des comportements moteurs qu'elle n'avait pas auparavant. et donc moi je suis hyper surpris tu vois je la vois du coup moi je suis censé suivre du coup c'est vaguement une espèce de fente toute moche parce que je peux pas faire un grand j'adore et en fait on termine l'exercice elle a passé un super moment mais elle a vécu en fait une expérience de dire waouh en fait je peux bouger de cette manière là bien entendu moi j'ai besoin après de lui reparler de dose, d'intensité, mais ce qui se passe, c'est que derrière, on met en place un programme, on se dit Ok, on a dansé une musique qui a duré 4 minutes, ça s'est bien passé pour vous. Vous allez observer ce qui se passe dans les prochaines heures. Et en gros, si ça se passe bien, on commencera à se dire, tous les deux jours, vous commencez 4 minutes par jour, et c'est le début du programme d'activité physique. Et pourquoi je partage ce cas clinique ? Parce que l'hypnose ça sert aussi à ça, ça sert à connecter avec les gens, tu vois, à aller chercher, tu disais tout à l'heure, pose-moi une question, ça sert à aller chercher ce qui anime les gens, ce qui les fait continuer à avancer dans la vie, et aller leur amener des supports comme ça de thérapie qui sont peut-être différents de tout ce qu'on nous a appris auparavant, ou dans la qualité de ce qu'on sait déjà, tu vois, mais aller encore plus en profondeur là-dedans.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper riche. Je vais te donner une chaire pour te voir faire un grand égard en même temps que ça va être extraordinaire. C'est hyper intéressant, la peur de bouger. C'est difficile quand on est dans une situation douloureuse, effectivement, de convaincre nos patients qui ont mal, qu'il faut bouger. Et c'est une histoire hyper inspirante pour ça. Merci vraiment du partage. J'ai envie de te poser une dernière question pour clôturer cet entretien. Déjà, merci du temps que tu nous accords. Je trouve que j'ai de plus en plus de retours de collègues qui perdent un peu le sens à ce qu'on fait, qui se questionnent beaucoup sur continuer, arrêter ce métier. Qu'est-ce que tu voudrais leur partager ?

  • Speaker #1

    Déjà, pareil, je leur poserais une question. Je pense que je les amènerais à se questionner sur qu'est-ce qu'ils ressentent. Qu'est-ce qui se passe pour eux ? Qu'est-ce qui fait qu'ils ressentent ce mal-être ? Qu'est-ce qui produit ce désalignement entre ce qu'ils veulent faire et ce qu'ils sont en train de faire ? Ça, c'est la première chose. Et ensuite, vu que je n'ai pas la personne en face de moi, je pense que j'irais sur… Encore une fois, on nous a appris à être des techniciens, souvent. Parfois, on se rend compte, moi, tout le monde, on s'enferme aussi dans un type de pratique. Et puis, on évolue en tant qu'humain dans la vie. Et puis, parfois, l'humain qu'on devient dans notre vie perso, il fait aussi évoluer l'humain qu'on est dans notre vie professionnelle. Et donc, je pense qu'entre autres, se former à l'hypnose. Ça peut être aussi une manière, ce n'est pas la seule, bien entendu, mais ça peut être une manière de se reconnecter justement sur les aspects relationnels du soin, sur les aspects communicationnels, pour pouvoir véritablement reconnecter avec les humains qu'on a en face de nous. Et donc, ne pas, encore une fois, tomber dans une pratique qui est ultra standardisée où tu refais toujours la même chose, mais tu vois, à l'image de du deuxième cas que j'ai partagé avec cette sœur qui fait de la danse classique. ce type de prise en charge, ça permet aussi ça, de sortir et de se laisser aussi parfois un peu surprendre en tant que thérapeute. Pourquoi ? Parce que tu donnes l'opportunité, que ce ne soit pas le patient qui rentre dans ton moule, mais plutôt qu'il y ait une vraie rencontre entre deux individus qui sont différents et qui vont travailler ensemble. Et du coup, ça permet, là dans l'exemple que je donnais, de se dire, moi bien sûr j'ai des outils, et je sais où est-ce qu'on doit aller pour aider la personne, mais je laisse aussi l'altérité. de la personne jeunesse, ses ressentis à elle, ses représentations, venir aussi dans la séance pour qu'on co-construise ensemble une expérience qui a du sens pour elle. Et moi, par exemple, l'hypnose aussi, je sais que ça m'aide à ne pas faire tout le temps la même chose, à justement me laisser surprendre, à créer de nouvelles choses. Il y a plein de choses, il y a plein d'outils que parfois j'ai découverts. à travers une séance. Genre, il y a des patients qui m'apprennent des techniques ou des outils. De me dire, waouh, en fait, là, ce qui s'est passé, ce qu'on a créé tous les deux, c'est un truc, je peux m'en resservir, peut-être avec d'autres patients, dans d'autres situations.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça, il n'y a pas de routine. Et je pense que tu as raison, le fait d'avoir peut-être des fois un peu les mêmes gestes, les mêmes choses qui reviennent. C'est vrai qu'ajouter cette dimension-là, ça permet d'être surpris tous les jours. Très intéressant, merci Théo Avec plaisir Où est-ce qu'on peut te suivre si des personnes veulent trouver ton travail si elles veulent t'écrire, échanger avec toi peut-être te lire comment on peut te contacter ou te suivre ?

  • Speaker #1

    Alors déjà on peut me retrouver sur mon compte Instagram Théo Chomey Kiné où je partage pas mal de vidéos autour justement des compétences communicationnelles si on veut en savoir plus sur l'hypnose, on peut taper Théo Chomey Hypnose Je produis pas mal de vidéos sur Youtube ou sur mon site internet dédié aux formations d'hypnose. S'il y a des gens qui veulent justement aller un peu plus loin, surcreuser le changement de paradigme par rapport à cette théorie de l'état et puis les autres théories, j'en parle justement dans cette vidéo. Et puis ils sont libres de me contacter aussi via Instagram, vous pouvez m'écrire. Et puis on peut continuer l'échange si vous avez envie.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et puis j'imagine que ça va de soi, mais venir se former avec toi, c'est un riche moment d'échange et de partage, j'en suis persuadée.

  • Speaker #1

    Bah écoute, c'est ce que j'essaie de faire au maximum. Et d'ailleurs, tu vois, on parlait d'expérience pour le patient. Moi, j'imagine aussi la formation de cette manière. J'ai envie que la formation, ce soit une expérience pour les gens.

  • Speaker #0

    Et j'imagine qu'on pratique les uns sur les autres aussi.

  • Speaker #1

    Oui, énormément. On parlait en début d'entretien de parfois la nécessité aussi de passer de l'autre côté de la barrière, d'être aussi soi-même patient. Et donc, de toute manière, la formation d'hypnose, il y a en fait un pré-learning qui permet à chacun et chacune qui s'est inscrite d'avancer sur les notions théoriques. Et comme ça, quand on arrive pour le présentiel, on fait majoritairement de la pratique. On fait beaucoup d'exercices actifs où on est en binôme. un thérapeute, un patient, on échange les rôles. Et tu as raison, ça permet que tu sois à la fois le thérapeute, mais aussi celui qui reçoit. Et du coup, ces échanges-là, il y a toujours beaucoup de temps de feedback. Ils permettent aussi de se recalibrer en fonction des feedbacks que tu obtiens.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette. Merci infiniment pour tout le temps que tu nous as accordé, pour tout ce que tu nous as partagé au sein de cet épisode. On en sait un peu plus sur ton parcours, ton histoire. Qu'est-ce qui fait que tu es devenu transmetteur à ton tour ? Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi Manon, c'était très cool, merci pour tes questions.

  • Speaker #0

    Et du coup, n'hésitez pas à vous inscrire pour sa formation qui aura lieu en deux temps, je pense que ce serait le bon terme de le dire comme ça. Du coup, on a un premier blog de trois jours, c'est ça. Est-ce que tu peux expliquer aussi, parce que c'est une question qu'on a de manière récurrente, pourquoi avoir choisi cette formation ?

  • Speaker #1

    Écoute, je l'ai dit auparavant, la pédagogie pour moi, c'est quelque chose de très important. Et donc, ce que j'ai proposé justement comme expérience de formation, c'est de venir en première session, pendant deux jours et demi, je donne un max d'outils. Et l'idée, en fait, c'est qu'avant la deuxième session, les gens, ils aient du temps pour mettre en place ces outils avec leurs patients, pour commencer à développer une expérience clinique, pour vivre des réussites et aussi des échecs. Et comme ça, ils reviennent en deuxième session. on prend le temps de voir ce qui s'est passé, de reprendre tous les éléments de ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné. Et ça me permet ensuite d'amener les outils dans la deuxième session à la lumière de ce qu'ils ont vécu pour les permettre de dépasser les freins qu'ils ont eus à la suite de la première session et les amener encore plus loin. Parce que c'est très intéressant d'avoir des formations en one shot, mais moi je sentais que pour l'hypnose, il fallait un truc en deux temps, où on te revoit un peu plus tard.

  • Speaker #0

    et on te dit ok t'as fait ça maintenant on va aller un peu plus loin voici comment tu peux lever ces freins là ok moi je te remercie c'est très clair et on fera en sorte de le partager pour les auditeurs merci Théo, à bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    ciao

  • Speaker #0

    Ça y est, c'est fini. Merci d'être resté jusque-là. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter sur Spotify ou votre appli de podcast préférée. Vous pouvez aussi le partager autour de vous et vous abonner pour ne manquer aucun nouvel épisode. On se retrouve !

Share

Embed

You may also like