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Plus ou moins n'importe quoi !

Connaissez-vous le verbe "obvier" ?

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06min |04/03/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que vous peignez la girafe, la caille, elle, pituite, et l'hirondelle, tridule. Si, si, un tridule, l'hirondelle. Bref, pendant que vous vivez heureux en attendant la mort, comme disait mon ami pédé, le regretté Pierre Desproges, moi, j'essaye humblement, de mon côté, d'apprendre des mots à mon dictionnaire. Tenez, pas plus tard que... Pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, j'étais certain, sûr et certain, d'avoir réussi à le piéger. Dis-moi, Dico, feuillu et fidèle ami, connais-tu le verbe obvier ? O-B-V-I-E-R ? Hein ? Hein ? Tu connais ? Tu connais ? Après une seconde de réflexion... Mon ami Dick me répondit, tu es bien désagréable aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Le verbe obvier poursuivit-il ? Celui qui vient du latin obviare ? Celui qui signifie éviter que quelque chose de fâcheux ne se produise ? C'est bien celui-là ? Oui, c'était bien celui-là. Marie et des faits encore j'étais. Néanmoins, comme il est paraît-il des terres brûlées qui donnent plus de blé qu'un meilleur avril, je me suis demandé ce qu'il pourrait bien advenir de fâcheux dans ce si beau monde qui est le nôtre. En d'autres termes, à quoi donc faudrait-il obvier ? Difficile comme question. Ah tiens, si, si, si, j'ai quelques idées. Imaginez par exemple que le taux de participation aux élections passe à 100%. Plus d'abstention, zéro. 100% de participation. Si vous voulez mon avis, il faudrait absolument obéir à ça. Absolument. Sinon, vous imaginez le nombre d'arbres supplémentaires qu'il faudrait abattre pour tous ces bulletins de vote ? Toutes ces poubelles jaunes supplémentaires, les soirs de dépouillement. Désastre écologique, c'est épouvantable. Et puis comment voulez-vous prévoir le résultat d'une telle élection si tout le monde donne son avis ? C'est n'importe quoi. Il peut se passer, je ne sais pas moi, on pourrait même élire un poète. Et puis au premier tour, n'importe quoi. On obvie à ça, tout de suite, on obvie, sans hésiter. Autre idée. folle, dangereuse même, à laquelle il faut obéir impérativement. Vous connaissez bien sûr Ewa Kinell, la fameuse cloche d'Hiroshima, mais si vous la connaissez, mais si, mais si, celle qui ne sonnera que lorsque la paix règnera dans le monde une journée entière. Depuis 1964, date de son inauguration, elle n'a jamais sonné, jamais. Alors maintenant... Imaginez, la paix dans le monde, partout. Plus un obus, plus une bombe, plus un attentat, plus une balle perdue, plus une paire de gifles, la paix dans le monde. Vous imaginez ? Alors, on réveille le bonze, celui qui attend depuis 1964 dans son temple, et puis qui commençait à trouver le temps un peu long pour être honnête. Il trouve même qu'on lui fout la paix depuis bien trop longtemps, lui. Il a un peu l'impression d'être un bonzarien. Mais, bon ami, il se lève, s'étire, parce que tout cela est quand même un petit peu rouillé. Vous imaginez ? Je voudrais vous y voir, vous. Depuis 1964, il attend le boulot pour lequel on l'a embauché. Alors quand même, chapeau le bonze, quand même. Bref, le bonze sort de sa cellule. s'avance d'un pas lent et inspiré vers Aiwakinen. Il s'empare de la masse, il se concentre, il inspire un grand coup, et paf ! Pourquoi paf ? Parce qu'avec le temps, les cordes qui tiennent Aiwakinen, elles se sont usées. Et la cloche s'est détachée et elle est tombée sur un des pieds du bronze. Quelle horreur, cette douleur ! pauvre. Non, il faut absolument oublier la paix dans le monde, impérativement. Oh non. Allez, une autre perspective à oublier. Imaginez que nous arrivions à nous discipliner. et que nous arrivions à vaincre le réchauffement climatique. À force d'efforts, on verrait la biodiversité revenir et le désert reculer. Sous le sable, les pavés d'une nouvelle civilisation. Imaginez ça. Du blé à la place de la savane, des fleurs à la place des dunes, et le désert recouvert par des millions d'hectares de tulipes. Pourquoi des tulipes ? Parce que j'aime les tulipes, c'est mon droit, non ? Voilà pourquoi. Ben oui, les tulipes. Sauf que j'ai tort. Pourquoi ? Parce que le cours de la tulipe, qu'est-ce qu'il devient dans ces conditions ? Qu'est-ce qu'il devient ? Eh ben, il s'effondre, évidemment. Et les Hollandais, qu'est-ce qu'ils deviennent ? Allez, hop, tous au chômage. Et donc, dans la rue, à défiler, à réclamer que le désert avance de nouveau. Eh oui, eh oui, cela ne doit pas se produire. Il faut obvier à cela absolument. Allez-y, on obvie à ça. Dernier exemple, pour achever de vous convaincre. Imaginez un peu que les progrès de la médecine permettent de venir un jour à bout du cancer. Et puis quoi encore ? On veut ? Tous ces cancéreux qui seraient encore des nôtres ? Et comment diable voulez-vous ? Créer quoi que ce soit d'un tout petit peu grinçant ou même souriant, si de vos sédéproches sont encore de ce monde, et qu'ils regardent par-dessus mon épaule, en ricanant, lorsque je vous parle ? Soyons sérieux, il faut obéir à ça. Eh oui, obéons à ça, sans pitié, bien sûr. Cui-cui, fit la girafe. Et c'est ainsi que le caramel devint mou.

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    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que vous peignez la girafe, la caille, elle, pituite, et l'hirondelle, tridule. Si, si, un tridule, l'hirondelle. Bref, pendant que vous vivez heureux en attendant la mort, comme disait mon ami pédé, le regretté Pierre Desproges, moi, j'essaye humblement, de mon côté, d'apprendre des mots à mon dictionnaire. Tenez, pas plus tard que... Pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, j'étais certain, sûr et certain, d'avoir réussi à le piéger. Dis-moi, Dico, feuillu et fidèle ami, connais-tu le verbe obvier ? O-B-V-I-E-R ? Hein ? Hein ? Tu connais ? Tu connais ? Après une seconde de réflexion... Mon ami Dick me répondit, tu es bien désagréable aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Le verbe obvier poursuivit-il ? Celui qui vient du latin obviare ? Celui qui signifie éviter que quelque chose de fâcheux ne se produise ? C'est bien celui-là ? Oui, c'était bien celui-là. Marie et des faits encore j'étais. Néanmoins, comme il est paraît-il des terres brûlées qui donnent plus de blé qu'un meilleur avril, je me suis demandé ce qu'il pourrait bien advenir de fâcheux dans ce si beau monde qui est le nôtre. En d'autres termes, à quoi donc faudrait-il obvier ? Difficile comme question. Ah tiens, si, si, si, j'ai quelques idées. Imaginez par exemple que le taux de participation aux élections passe à 100%. Plus d'abstention, zéro. 100% de participation. Si vous voulez mon avis, il faudrait absolument obéir à ça. Absolument. Sinon, vous imaginez le nombre d'arbres supplémentaires qu'il faudrait abattre pour tous ces bulletins de vote ? Toutes ces poubelles jaunes supplémentaires, les soirs de dépouillement. Désastre écologique, c'est épouvantable. Et puis comment voulez-vous prévoir le résultat d'une telle élection si tout le monde donne son avis ? C'est n'importe quoi. Il peut se passer, je ne sais pas moi, on pourrait même élire un poète. Et puis au premier tour, n'importe quoi. On obvie à ça, tout de suite, on obvie, sans hésiter. Autre idée. folle, dangereuse même, à laquelle il faut obéir impérativement. Vous connaissez bien sûr Ewa Kinell, la fameuse cloche d'Hiroshima, mais si vous la connaissez, mais si, mais si, celle qui ne sonnera que lorsque la paix règnera dans le monde une journée entière. Depuis 1964, date de son inauguration, elle n'a jamais sonné, jamais. Alors maintenant... Imaginez, la paix dans le monde, partout. Plus un obus, plus une bombe, plus un attentat, plus une balle perdue, plus une paire de gifles, la paix dans le monde. Vous imaginez ? Alors, on réveille le bonze, celui qui attend depuis 1964 dans son temple, et puis qui commençait à trouver le temps un peu long pour être honnête. Il trouve même qu'on lui fout la paix depuis bien trop longtemps, lui. Il a un peu l'impression d'être un bonzarien. Mais, bon ami, il se lève, s'étire, parce que tout cela est quand même un petit peu rouillé. Vous imaginez ? Je voudrais vous y voir, vous. Depuis 1964, il attend le boulot pour lequel on l'a embauché. Alors quand même, chapeau le bonze, quand même. Bref, le bonze sort de sa cellule. s'avance d'un pas lent et inspiré vers Aiwakinen. Il s'empare de la masse, il se concentre, il inspire un grand coup, et paf ! Pourquoi paf ? Parce qu'avec le temps, les cordes qui tiennent Aiwakinen, elles se sont usées. Et la cloche s'est détachée et elle est tombée sur un des pieds du bronze. Quelle horreur, cette douleur ! pauvre. Non, il faut absolument oublier la paix dans le monde, impérativement. Oh non. Allez, une autre perspective à oublier. Imaginez que nous arrivions à nous discipliner. et que nous arrivions à vaincre le réchauffement climatique. À force d'efforts, on verrait la biodiversité revenir et le désert reculer. Sous le sable, les pavés d'une nouvelle civilisation. Imaginez ça. Du blé à la place de la savane, des fleurs à la place des dunes, et le désert recouvert par des millions d'hectares de tulipes. Pourquoi des tulipes ? Parce que j'aime les tulipes, c'est mon droit, non ? Voilà pourquoi. Ben oui, les tulipes. Sauf que j'ai tort. Pourquoi ? Parce que le cours de la tulipe, qu'est-ce qu'il devient dans ces conditions ? Qu'est-ce qu'il devient ? Eh ben, il s'effondre, évidemment. Et les Hollandais, qu'est-ce qu'ils deviennent ? Allez, hop, tous au chômage. Et donc, dans la rue, à défiler, à réclamer que le désert avance de nouveau. Eh oui, eh oui, cela ne doit pas se produire. Il faut obvier à cela absolument. Allez-y, on obvie à ça. Dernier exemple, pour achever de vous convaincre. Imaginez un peu que les progrès de la médecine permettent de venir un jour à bout du cancer. Et puis quoi encore ? On veut ? Tous ces cancéreux qui seraient encore des nôtres ? Et comment diable voulez-vous ? Créer quoi que ce soit d'un tout petit peu grinçant ou même souriant, si de vos sédéproches sont encore de ce monde, et qu'ils regardent par-dessus mon épaule, en ricanant, lorsque je vous parle ? Soyons sérieux, il faut obéir à ça. Eh oui, obéons à ça, sans pitié, bien sûr. Cui-cui, fit la girafe. Et c'est ainsi que le caramel devint mou.

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    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que vous peignez la girafe, la caille, elle, pituite, et l'hirondelle, tridule. Si, si, un tridule, l'hirondelle. Bref, pendant que vous vivez heureux en attendant la mort, comme disait mon ami pédé, le regretté Pierre Desproges, moi, j'essaye humblement, de mon côté, d'apprendre des mots à mon dictionnaire. Tenez, pas plus tard que... Pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, j'étais certain, sûr et certain, d'avoir réussi à le piéger. Dis-moi, Dico, feuillu et fidèle ami, connais-tu le verbe obvier ? O-B-V-I-E-R ? Hein ? Hein ? Tu connais ? Tu connais ? Après une seconde de réflexion... Mon ami Dick me répondit, tu es bien désagréable aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Le verbe obvier poursuivit-il ? Celui qui vient du latin obviare ? Celui qui signifie éviter que quelque chose de fâcheux ne se produise ? C'est bien celui-là ? Oui, c'était bien celui-là. Marie et des faits encore j'étais. Néanmoins, comme il est paraît-il des terres brûlées qui donnent plus de blé qu'un meilleur avril, je me suis demandé ce qu'il pourrait bien advenir de fâcheux dans ce si beau monde qui est le nôtre. En d'autres termes, à quoi donc faudrait-il obvier ? Difficile comme question. Ah tiens, si, si, si, j'ai quelques idées. Imaginez par exemple que le taux de participation aux élections passe à 100%. Plus d'abstention, zéro. 100% de participation. Si vous voulez mon avis, il faudrait absolument obéir à ça. Absolument. Sinon, vous imaginez le nombre d'arbres supplémentaires qu'il faudrait abattre pour tous ces bulletins de vote ? Toutes ces poubelles jaunes supplémentaires, les soirs de dépouillement. Désastre écologique, c'est épouvantable. Et puis comment voulez-vous prévoir le résultat d'une telle élection si tout le monde donne son avis ? C'est n'importe quoi. Il peut se passer, je ne sais pas moi, on pourrait même élire un poète. Et puis au premier tour, n'importe quoi. On obvie à ça, tout de suite, on obvie, sans hésiter. Autre idée. folle, dangereuse même, à laquelle il faut obéir impérativement. Vous connaissez bien sûr Ewa Kinell, la fameuse cloche d'Hiroshima, mais si vous la connaissez, mais si, mais si, celle qui ne sonnera que lorsque la paix règnera dans le monde une journée entière. Depuis 1964, date de son inauguration, elle n'a jamais sonné, jamais. Alors maintenant... Imaginez, la paix dans le monde, partout. Plus un obus, plus une bombe, plus un attentat, plus une balle perdue, plus une paire de gifles, la paix dans le monde. Vous imaginez ? Alors, on réveille le bonze, celui qui attend depuis 1964 dans son temple, et puis qui commençait à trouver le temps un peu long pour être honnête. Il trouve même qu'on lui fout la paix depuis bien trop longtemps, lui. Il a un peu l'impression d'être un bonzarien. Mais, bon ami, il se lève, s'étire, parce que tout cela est quand même un petit peu rouillé. Vous imaginez ? Je voudrais vous y voir, vous. Depuis 1964, il attend le boulot pour lequel on l'a embauché. Alors quand même, chapeau le bonze, quand même. Bref, le bonze sort de sa cellule. s'avance d'un pas lent et inspiré vers Aiwakinen. Il s'empare de la masse, il se concentre, il inspire un grand coup, et paf ! Pourquoi paf ? Parce qu'avec le temps, les cordes qui tiennent Aiwakinen, elles se sont usées. Et la cloche s'est détachée et elle est tombée sur un des pieds du bronze. Quelle horreur, cette douleur ! pauvre. Non, il faut absolument oublier la paix dans le monde, impérativement. Oh non. Allez, une autre perspective à oublier. Imaginez que nous arrivions à nous discipliner. et que nous arrivions à vaincre le réchauffement climatique. À force d'efforts, on verrait la biodiversité revenir et le désert reculer. Sous le sable, les pavés d'une nouvelle civilisation. Imaginez ça. Du blé à la place de la savane, des fleurs à la place des dunes, et le désert recouvert par des millions d'hectares de tulipes. Pourquoi des tulipes ? Parce que j'aime les tulipes, c'est mon droit, non ? Voilà pourquoi. Ben oui, les tulipes. Sauf que j'ai tort. Pourquoi ? Parce que le cours de la tulipe, qu'est-ce qu'il devient dans ces conditions ? Qu'est-ce qu'il devient ? Eh ben, il s'effondre, évidemment. Et les Hollandais, qu'est-ce qu'ils deviennent ? Allez, hop, tous au chômage. Et donc, dans la rue, à défiler, à réclamer que le désert avance de nouveau. Eh oui, eh oui, cela ne doit pas se produire. Il faut obvier à cela absolument. Allez-y, on obvie à ça. Dernier exemple, pour achever de vous convaincre. Imaginez un peu que les progrès de la médecine permettent de venir un jour à bout du cancer. Et puis quoi encore ? On veut ? Tous ces cancéreux qui seraient encore des nôtres ? Et comment diable voulez-vous ? Créer quoi que ce soit d'un tout petit peu grinçant ou même souriant, si de vos sédéproches sont encore de ce monde, et qu'ils regardent par-dessus mon épaule, en ricanant, lorsque je vous parle ? Soyons sérieux, il faut obéir à ça. Eh oui, obéons à ça, sans pitié, bien sûr. Cui-cui, fit la girafe. Et c'est ainsi que le caramel devint mou.

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  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que vous peignez la girafe, la caille, elle, pituite, et l'hirondelle, tridule. Si, si, un tridule, l'hirondelle. Bref, pendant que vous vivez heureux en attendant la mort, comme disait mon ami pédé, le regretté Pierre Desproges, moi, j'essaye humblement, de mon côté, d'apprendre des mots à mon dictionnaire. Tenez, pas plus tard que... Pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard que... pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, j'étais certain, sûr et certain, d'avoir réussi à le piéger. Dis-moi, Dico, feuillu et fidèle ami, connais-tu le verbe obvier ? O-B-V-I-E-R ? Hein ? Hein ? Tu connais ? Tu connais ? Après une seconde de réflexion... Mon ami Dick me répondit, tu es bien désagréable aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Le verbe obvier poursuivit-il ? Celui qui vient du latin obviare ? Celui qui signifie éviter que quelque chose de fâcheux ne se produise ? C'est bien celui-là ? Oui, c'était bien celui-là. Marie et des faits encore j'étais. Néanmoins, comme il est paraît-il des terres brûlées qui donnent plus de blé qu'un meilleur avril, je me suis demandé ce qu'il pourrait bien advenir de fâcheux dans ce si beau monde qui est le nôtre. En d'autres termes, à quoi donc faudrait-il obvier ? Difficile comme question. Ah tiens, si, si, si, j'ai quelques idées. Imaginez par exemple que le taux de participation aux élections passe à 100%. Plus d'abstention, zéro. 100% de participation. Si vous voulez mon avis, il faudrait absolument obéir à ça. Absolument. Sinon, vous imaginez le nombre d'arbres supplémentaires qu'il faudrait abattre pour tous ces bulletins de vote ? Toutes ces poubelles jaunes supplémentaires, les soirs de dépouillement. Désastre écologique, c'est épouvantable. Et puis comment voulez-vous prévoir le résultat d'une telle élection si tout le monde donne son avis ? C'est n'importe quoi. Il peut se passer, je ne sais pas moi, on pourrait même élire un poète. Et puis au premier tour, n'importe quoi. On obvie à ça, tout de suite, on obvie, sans hésiter. Autre idée. folle, dangereuse même, à laquelle il faut obéir impérativement. Vous connaissez bien sûr Ewa Kinell, la fameuse cloche d'Hiroshima, mais si vous la connaissez, mais si, mais si, celle qui ne sonnera que lorsque la paix règnera dans le monde une journée entière. Depuis 1964, date de son inauguration, elle n'a jamais sonné, jamais. Alors maintenant... Imaginez, la paix dans le monde, partout. Plus un obus, plus une bombe, plus un attentat, plus une balle perdue, plus une paire de gifles, la paix dans le monde. Vous imaginez ? Alors, on réveille le bonze, celui qui attend depuis 1964 dans son temple, et puis qui commençait à trouver le temps un peu long pour être honnête. Il trouve même qu'on lui fout la paix depuis bien trop longtemps, lui. Il a un peu l'impression d'être un bonzarien. Mais, bon ami, il se lève, s'étire, parce que tout cela est quand même un petit peu rouillé. Vous imaginez ? Je voudrais vous y voir, vous. Depuis 1964, il attend le boulot pour lequel on l'a embauché. Alors quand même, chapeau le bonze, quand même. Bref, le bonze sort de sa cellule. s'avance d'un pas lent et inspiré vers Aiwakinen. Il s'empare de la masse, il se concentre, il inspire un grand coup, et paf ! Pourquoi paf ? Parce qu'avec le temps, les cordes qui tiennent Aiwakinen, elles se sont usées. Et la cloche s'est détachée et elle est tombée sur un des pieds du bronze. Quelle horreur, cette douleur ! pauvre. Non, il faut absolument oublier la paix dans le monde, impérativement. Oh non. Allez, une autre perspective à oublier. Imaginez que nous arrivions à nous discipliner. et que nous arrivions à vaincre le réchauffement climatique. À force d'efforts, on verrait la biodiversité revenir et le désert reculer. Sous le sable, les pavés d'une nouvelle civilisation. Imaginez ça. Du blé à la place de la savane, des fleurs à la place des dunes, et le désert recouvert par des millions d'hectares de tulipes. Pourquoi des tulipes ? Parce que j'aime les tulipes, c'est mon droit, non ? Voilà pourquoi. Ben oui, les tulipes. Sauf que j'ai tort. Pourquoi ? Parce que le cours de la tulipe, qu'est-ce qu'il devient dans ces conditions ? Qu'est-ce qu'il devient ? Eh ben, il s'effondre, évidemment. Et les Hollandais, qu'est-ce qu'ils deviennent ? Allez, hop, tous au chômage. Et donc, dans la rue, à défiler, à réclamer que le désert avance de nouveau. Eh oui, eh oui, cela ne doit pas se produire. Il faut obvier à cela absolument. Allez-y, on obvie à ça. Dernier exemple, pour achever de vous convaincre. Imaginez un peu que les progrès de la médecine permettent de venir un jour à bout du cancer. Et puis quoi encore ? On veut ? Tous ces cancéreux qui seraient encore des nôtres ? Et comment diable voulez-vous ? Créer quoi que ce soit d'un tout petit peu grinçant ou même souriant, si de vos sédéproches sont encore de ce monde, et qu'ils regardent par-dessus mon épaule, en ricanant, lorsque je vous parle ? Soyons sérieux, il faut obéir à ça. Eh oui, obéons à ça, sans pitié, bien sûr. Cui-cui, fit la girafe. Et c'est ainsi que le caramel devint mou.

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