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Plus ou moins n'importe quoi !

Hommage à Robert Desnos

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08min |06/03/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que les perviers graillent, la guêpe vrombit. Et la girafe, elle, elle mugit. Et oui, la girafe mugit. Ce matin, comme chaque semaine, je me suis rendu chez Radio Giraffe pour enregistrer le billet que vous écoutez pile en ce moment. Grosse structure Radio Giraffe, grosse structure... Oh là là, ça vibriole dans tous les sens. Il y a là les animateurs vedettes, bien entendu. Mais il y a aussi leurs maquilleuses, leurs avocats pour le droit à l'image, les attachés de presse qui refusent des interviews, tous les journalistes des auteurs concurrents qui demandent des interviews, les groupies qui veulent les autographes. et puis, évidemment, les espions, qui aimeraient bien connaître le secret de ces audiences de malades. Bref, grosse structure, Radio Giraffe, grosse structure. Et qui dit grosse structure, dit grosse sécurité. Et ça, je vous en reparlerai une prochaine fois, parce que c'est un vrai sujet. Je comprends bien que les vedettes de Radio Giraffe... Elle ne veut pas être trop espionnée, dérangée, bombée, harcelée, fusillée, Charlie Hebdoé, brocardée, éparpillée façon puzzle, voire calomniée ou copiée. Mais quand même, moi, j'ai un peu de mal à créer dans la précaution. Comme disait Robert Desnos, le poète doit pouvoir tout dire, en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis, vous verrez que vous n'êtes pas libre. Fin de la citation de Desnos. Alors, la seconde façon de comprendre cette phrase est, entre nous. C'est pas chic cette attaque ? La seconde façon, machin, machin, machin, machin. Sous-entendu, la première, elle est évidente. On ne va pas passer trop de temps là-dessus. C'est inutile, indigne de vous. Indigne de moi. Donc on passe à la seconde. La seconde façon de comprendre cette phrase. Alors, il faut quand même que je vous dise que la grand-mère de Raphaël passe le bac de français l'année prochaine. Je l'ai fait un petit peu réviser, donc je suis un peu dans le bain. Mais, si vous êtes sage, je vous épargnerai la troisième façon de comprendre cette phrase. Mais seulement si vous êtes sage, parce que je vois déjà le jeune Raphaël, toujours le même, et lui, il demande de quelle phrase il s'agit. Les bras m'entombent, les bras m'entombent, Raphaël. Donc, pour Raphaël... Voici à nouveau la phrase de Desnos. Le poète doit pouvoir tout dire en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis. Vous verrez que vous n'êtes pas libre. Premier sens, évident. Nous ne sommes pas libres à cause de la censure, la bienséance, etc. Facile. OK. Deuxième sens, plus intéressant. Nous ne sommes pas libres parce que nous n'osons pas l'être. Et c'est ça qu'il veut dire. La censure n'est pas à l'extérieur, elle est à l'intérieur de nous-mêmes. Mes amis, vous verrez. Et donc nous serions victimes d'une sorte de Big Brother intérieur, une force qui nous dit « ne pense pas, dépense » . En attendant le jour où le Big Brother intérieur nous dira ne pense pas, vote, pas que con le desnos, pas que con, et avec le troisième sens, là on touche au sublime, là on touche à la vraie subtilité, hein, bon, Raphaël me dit qu'il a été sage. et que ça ne serait pas juste que je sois injuste. OK. Bon. OK. Bon tact. Euh... OK. Ok, enfin, bon. Mais on va quand même rester près des poètes, puisqu'ils sont chers à nos cœurs, à tous. Donc passons à un autre grand auteur, qui à sa façon était aussi un grand poète, incompris et très en avance. Notre patron à tous, nous les scribouillards. Bref, Flaubert. Lui qui, dans son dictionnaire des idées reçues, nous dit de la poésie La poésie, tout à fait inutile, passée de mode. Scénaire des idées reçues, attention. Et quant au poète, je cite, il est synonyme de Nigo, fermez les guillemets. Ce qui nous renvoie bien entendu à la batrosse de Baudelaire qu'il connaissait par cœur, et ça nous renvoie également à ce que nous ne sommes plus. Est-ce que Flaubert, Rimbaud, René Char, Audelaire, est-ce qu'ils sont au Panthéon ? Eh non, bien sûr que non. La poésie est devenue trop sérieuse. La poésie est devenue suspecte. La poésie est devenue hérétique. Léo Ferré chantait poète au papier. Eh oui. La poésie est devenue lointaine. Elle est devenue juste un programme pour le bac de français. et pas contemporaine, et pas vivante. Et pourtant, il y en a des poètes aujourd'hui, et même des très très vivants. Par exemple, François Morel, François Bégaudeau, ou si, pour je ne sais quelle raison, vous nommez pas les François, il y a Pierre Michon. Il y a Éric Chevillard, il y en a plein d'autres, il y a plein de photographes, il y a plein de cuisiniers, il y a plein de jardiniers et des auteurs. Le poète, pour moi la définition du poète, c'est celui qui préférera toujours « de tu l'auras, un un tient » . « De tu l'auras plutôt que un tient » . Le poète vise l'immortalité. Mais il atteint rarement sa cible, le pauvre. Il faut lui pardonner, car comme nous le demandait déjà François Villon, 1431-1463, François Villon, frères humains qui après nous vivaient, n'ayez les cœurs contre nous endurcis, car si pitié de nos pauvres avait. Dieu en aura plutôt de vous, merci. Aimons la poésie et respectons les poètes, à moins que ce ne soit l'inverse. Cui-cui, fit la girafe, et c'est ainsi que le caramel devint fou.

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  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que les perviers graillent, la guêpe vrombit. Et la girafe, elle, elle mugit. Et oui, la girafe mugit. Ce matin, comme chaque semaine, je me suis rendu chez Radio Giraffe pour enregistrer le billet que vous écoutez pile en ce moment. Grosse structure Radio Giraffe, grosse structure... Oh là là, ça vibriole dans tous les sens. Il y a là les animateurs vedettes, bien entendu. Mais il y a aussi leurs maquilleuses, leurs avocats pour le droit à l'image, les attachés de presse qui refusent des interviews, tous les journalistes des auteurs concurrents qui demandent des interviews, les groupies qui veulent les autographes. et puis, évidemment, les espions, qui aimeraient bien connaître le secret de ces audiences de malades. Bref, grosse structure, Radio Giraffe, grosse structure. Et qui dit grosse structure, dit grosse sécurité. Et ça, je vous en reparlerai une prochaine fois, parce que c'est un vrai sujet. Je comprends bien que les vedettes de Radio Giraffe... Elle ne veut pas être trop espionnée, dérangée, bombée, harcelée, fusillée, Charlie Hebdoé, brocardée, éparpillée façon puzzle, voire calomniée ou copiée. Mais quand même, moi, j'ai un peu de mal à créer dans la précaution. Comme disait Robert Desnos, le poète doit pouvoir tout dire, en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis, vous verrez que vous n'êtes pas libre. Fin de la citation de Desnos. Alors, la seconde façon de comprendre cette phrase est, entre nous. C'est pas chic cette attaque ? La seconde façon, machin, machin, machin, machin. Sous-entendu, la première, elle est évidente. On ne va pas passer trop de temps là-dessus. C'est inutile, indigne de vous. Indigne de moi. Donc on passe à la seconde. La seconde façon de comprendre cette phrase. Alors, il faut quand même que je vous dise que la grand-mère de Raphaël passe le bac de français l'année prochaine. Je l'ai fait un petit peu réviser, donc je suis un peu dans le bain. Mais, si vous êtes sage, je vous épargnerai la troisième façon de comprendre cette phrase. Mais seulement si vous êtes sage, parce que je vois déjà le jeune Raphaël, toujours le même, et lui, il demande de quelle phrase il s'agit. Les bras m'entombent, les bras m'entombent, Raphaël. Donc, pour Raphaël... Voici à nouveau la phrase de Desnos. Le poète doit pouvoir tout dire en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis. Vous verrez que vous n'êtes pas libre. Premier sens, évident. Nous ne sommes pas libres à cause de la censure, la bienséance, etc. Facile. OK. Deuxième sens, plus intéressant. Nous ne sommes pas libres parce que nous n'osons pas l'être. Et c'est ça qu'il veut dire. La censure n'est pas à l'extérieur, elle est à l'intérieur de nous-mêmes. Mes amis, vous verrez. Et donc nous serions victimes d'une sorte de Big Brother intérieur, une force qui nous dit « ne pense pas, dépense » . En attendant le jour où le Big Brother intérieur nous dira ne pense pas, vote, pas que con le desnos, pas que con, et avec le troisième sens, là on touche au sublime, là on touche à la vraie subtilité, hein, bon, Raphaël me dit qu'il a été sage. et que ça ne serait pas juste que je sois injuste. OK. Bon. OK. Bon tact. Euh... OK. Ok, enfin, bon. Mais on va quand même rester près des poètes, puisqu'ils sont chers à nos cœurs, à tous. Donc passons à un autre grand auteur, qui à sa façon était aussi un grand poète, incompris et très en avance. Notre patron à tous, nous les scribouillards. Bref, Flaubert. Lui qui, dans son dictionnaire des idées reçues, nous dit de la poésie La poésie, tout à fait inutile, passée de mode. Scénaire des idées reçues, attention. Et quant au poète, je cite, il est synonyme de Nigo, fermez les guillemets. Ce qui nous renvoie bien entendu à la batrosse de Baudelaire qu'il connaissait par cœur, et ça nous renvoie également à ce que nous ne sommes plus. Est-ce que Flaubert, Rimbaud, René Char, Audelaire, est-ce qu'ils sont au Panthéon ? Eh non, bien sûr que non. La poésie est devenue trop sérieuse. La poésie est devenue suspecte. La poésie est devenue hérétique. Léo Ferré chantait poète au papier. Eh oui. La poésie est devenue lointaine. Elle est devenue juste un programme pour le bac de français. et pas contemporaine, et pas vivante. Et pourtant, il y en a des poètes aujourd'hui, et même des très très vivants. Par exemple, François Morel, François Bégaudeau, ou si, pour je ne sais quelle raison, vous nommez pas les François, il y a Pierre Michon. Il y a Éric Chevillard, il y en a plein d'autres, il y a plein de photographes, il y a plein de cuisiniers, il y a plein de jardiniers et des auteurs. Le poète, pour moi la définition du poète, c'est celui qui préférera toujours « de tu l'auras, un un tient » . « De tu l'auras plutôt que un tient » . Le poète vise l'immortalité. Mais il atteint rarement sa cible, le pauvre. Il faut lui pardonner, car comme nous le demandait déjà François Villon, 1431-1463, François Villon, frères humains qui après nous vivaient, n'ayez les cœurs contre nous endurcis, car si pitié de nos pauvres avait. Dieu en aura plutôt de vous, merci. Aimons la poésie et respectons les poètes, à moins que ce ne soit l'inverse. Cui-cui, fit la girafe, et c'est ainsi que le caramel devint fou.

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  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que les perviers graillent, la guêpe vrombit. Et la girafe, elle, elle mugit. Et oui, la girafe mugit. Ce matin, comme chaque semaine, je me suis rendu chez Radio Giraffe pour enregistrer le billet que vous écoutez pile en ce moment. Grosse structure Radio Giraffe, grosse structure... Oh là là, ça vibriole dans tous les sens. Il y a là les animateurs vedettes, bien entendu. Mais il y a aussi leurs maquilleuses, leurs avocats pour le droit à l'image, les attachés de presse qui refusent des interviews, tous les journalistes des auteurs concurrents qui demandent des interviews, les groupies qui veulent les autographes. et puis, évidemment, les espions, qui aimeraient bien connaître le secret de ces audiences de malades. Bref, grosse structure, Radio Giraffe, grosse structure. Et qui dit grosse structure, dit grosse sécurité. Et ça, je vous en reparlerai une prochaine fois, parce que c'est un vrai sujet. Je comprends bien que les vedettes de Radio Giraffe... Elle ne veut pas être trop espionnée, dérangée, bombée, harcelée, fusillée, Charlie Hebdoé, brocardée, éparpillée façon puzzle, voire calomniée ou copiée. Mais quand même, moi, j'ai un peu de mal à créer dans la précaution. Comme disait Robert Desnos, le poète doit pouvoir tout dire, en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis, vous verrez que vous n'êtes pas libre. Fin de la citation de Desnos. Alors, la seconde façon de comprendre cette phrase est, entre nous. C'est pas chic cette attaque ? La seconde façon, machin, machin, machin, machin. Sous-entendu, la première, elle est évidente. On ne va pas passer trop de temps là-dessus. C'est inutile, indigne de vous. Indigne de moi. Donc on passe à la seconde. La seconde façon de comprendre cette phrase. Alors, il faut quand même que je vous dise que la grand-mère de Raphaël passe le bac de français l'année prochaine. Je l'ai fait un petit peu réviser, donc je suis un peu dans le bain. Mais, si vous êtes sage, je vous épargnerai la troisième façon de comprendre cette phrase. Mais seulement si vous êtes sage, parce que je vois déjà le jeune Raphaël, toujours le même, et lui, il demande de quelle phrase il s'agit. Les bras m'entombent, les bras m'entombent, Raphaël. Donc, pour Raphaël... Voici à nouveau la phrase de Desnos. Le poète doit pouvoir tout dire en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis. Vous verrez que vous n'êtes pas libre. Premier sens, évident. Nous ne sommes pas libres à cause de la censure, la bienséance, etc. Facile. OK. Deuxième sens, plus intéressant. Nous ne sommes pas libres parce que nous n'osons pas l'être. Et c'est ça qu'il veut dire. La censure n'est pas à l'extérieur, elle est à l'intérieur de nous-mêmes. Mes amis, vous verrez. Et donc nous serions victimes d'une sorte de Big Brother intérieur, une force qui nous dit « ne pense pas, dépense » . En attendant le jour où le Big Brother intérieur nous dira ne pense pas, vote, pas que con le desnos, pas que con, et avec le troisième sens, là on touche au sublime, là on touche à la vraie subtilité, hein, bon, Raphaël me dit qu'il a été sage. et que ça ne serait pas juste que je sois injuste. OK. Bon. OK. Bon tact. Euh... OK. Ok, enfin, bon. Mais on va quand même rester près des poètes, puisqu'ils sont chers à nos cœurs, à tous. Donc passons à un autre grand auteur, qui à sa façon était aussi un grand poète, incompris et très en avance. Notre patron à tous, nous les scribouillards. Bref, Flaubert. Lui qui, dans son dictionnaire des idées reçues, nous dit de la poésie La poésie, tout à fait inutile, passée de mode. Scénaire des idées reçues, attention. Et quant au poète, je cite, il est synonyme de Nigo, fermez les guillemets. Ce qui nous renvoie bien entendu à la batrosse de Baudelaire qu'il connaissait par cœur, et ça nous renvoie également à ce que nous ne sommes plus. Est-ce que Flaubert, Rimbaud, René Char, Audelaire, est-ce qu'ils sont au Panthéon ? Eh non, bien sûr que non. La poésie est devenue trop sérieuse. La poésie est devenue suspecte. La poésie est devenue hérétique. Léo Ferré chantait poète au papier. Eh oui. La poésie est devenue lointaine. Elle est devenue juste un programme pour le bac de français. et pas contemporaine, et pas vivante. Et pourtant, il y en a des poètes aujourd'hui, et même des très très vivants. Par exemple, François Morel, François Bégaudeau, ou si, pour je ne sais quelle raison, vous nommez pas les François, il y a Pierre Michon. Il y a Éric Chevillard, il y en a plein d'autres, il y a plein de photographes, il y a plein de cuisiniers, il y a plein de jardiniers et des auteurs. Le poète, pour moi la définition du poète, c'est celui qui préférera toujours « de tu l'auras, un un tient » . « De tu l'auras plutôt que un tient » . Le poète vise l'immortalité. Mais il atteint rarement sa cible, le pauvre. Il faut lui pardonner, car comme nous le demandait déjà François Villon, 1431-1463, François Villon, frères humains qui après nous vivaient, n'ayez les cœurs contre nous endurcis, car si pitié de nos pauvres avait. Dieu en aura plutôt de vous, merci. Aimons la poésie et respectons les poètes, à moins que ce ne soit l'inverse. Cui-cui, fit la girafe, et c'est ainsi que le caramel devint fou.

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  • Speaker #0

    Coucou, bande d'instruits ! Pendant que les perviers graillent, la guêpe vrombit. Et la girafe, elle, elle mugit. Et oui, la girafe mugit. Ce matin, comme chaque semaine, je me suis rendu chez Radio Giraffe pour enregistrer le billet que vous écoutez pile en ce moment. Grosse structure Radio Giraffe, grosse structure... Oh là là, ça vibriole dans tous les sens. Il y a là les animateurs vedettes, bien entendu. Mais il y a aussi leurs maquilleuses, leurs avocats pour le droit à l'image, les attachés de presse qui refusent des interviews, tous les journalistes des auteurs concurrents qui demandent des interviews, les groupies qui veulent les autographes. et puis, évidemment, les espions, qui aimeraient bien connaître le secret de ces audiences de malades. Bref, grosse structure, Radio Giraffe, grosse structure. Et qui dit grosse structure, dit grosse sécurité. Et ça, je vous en reparlerai une prochaine fois, parce que c'est un vrai sujet. Je comprends bien que les vedettes de Radio Giraffe... Elle ne veut pas être trop espionnée, dérangée, bombée, harcelée, fusillée, Charlie Hebdoé, brocardée, éparpillée façon puzzle, voire calomniée ou copiée. Mais quand même, moi, j'ai un peu de mal à créer dans la précaution. Comme disait Robert Desnos, le poète doit pouvoir tout dire, en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis, vous verrez que vous n'êtes pas libre. Fin de la citation de Desnos. Alors, la seconde façon de comprendre cette phrase est, entre nous. C'est pas chic cette attaque ? La seconde façon, machin, machin, machin, machin. Sous-entendu, la première, elle est évidente. On ne va pas passer trop de temps là-dessus. C'est inutile, indigne de vous. Indigne de moi. Donc on passe à la seconde. La seconde façon de comprendre cette phrase. Alors, il faut quand même que je vous dise que la grand-mère de Raphaël passe le bac de français l'année prochaine. Je l'ai fait un petit peu réviser, donc je suis un peu dans le bain. Mais, si vous êtes sage, je vous épargnerai la troisième façon de comprendre cette phrase. Mais seulement si vous êtes sage, parce que je vois déjà le jeune Raphaël, toujours le même, et lui, il demande de quelle phrase il s'agit. Les bras m'entombent, les bras m'entombent, Raphaël. Donc, pour Raphaël... Voici à nouveau la phrase de Desnos. Le poète doit pouvoir tout dire en toute liberté. Essayez donc un peu, mes amis. Vous verrez que vous n'êtes pas libre. Premier sens, évident. Nous ne sommes pas libres à cause de la censure, la bienséance, etc. Facile. OK. Deuxième sens, plus intéressant. Nous ne sommes pas libres parce que nous n'osons pas l'être. Et c'est ça qu'il veut dire. La censure n'est pas à l'extérieur, elle est à l'intérieur de nous-mêmes. Mes amis, vous verrez. Et donc nous serions victimes d'une sorte de Big Brother intérieur, une force qui nous dit « ne pense pas, dépense » . En attendant le jour où le Big Brother intérieur nous dira ne pense pas, vote, pas que con le desnos, pas que con, et avec le troisième sens, là on touche au sublime, là on touche à la vraie subtilité, hein, bon, Raphaël me dit qu'il a été sage. et que ça ne serait pas juste que je sois injuste. OK. Bon. OK. Bon tact. Euh... OK. Ok, enfin, bon. Mais on va quand même rester près des poètes, puisqu'ils sont chers à nos cœurs, à tous. Donc passons à un autre grand auteur, qui à sa façon était aussi un grand poète, incompris et très en avance. Notre patron à tous, nous les scribouillards. Bref, Flaubert. Lui qui, dans son dictionnaire des idées reçues, nous dit de la poésie La poésie, tout à fait inutile, passée de mode. Scénaire des idées reçues, attention. Et quant au poète, je cite, il est synonyme de Nigo, fermez les guillemets. Ce qui nous renvoie bien entendu à la batrosse de Baudelaire qu'il connaissait par cœur, et ça nous renvoie également à ce que nous ne sommes plus. Est-ce que Flaubert, Rimbaud, René Char, Audelaire, est-ce qu'ils sont au Panthéon ? Eh non, bien sûr que non. La poésie est devenue trop sérieuse. La poésie est devenue suspecte. La poésie est devenue hérétique. Léo Ferré chantait poète au papier. Eh oui. La poésie est devenue lointaine. Elle est devenue juste un programme pour le bac de français. et pas contemporaine, et pas vivante. Et pourtant, il y en a des poètes aujourd'hui, et même des très très vivants. Par exemple, François Morel, François Bégaudeau, ou si, pour je ne sais quelle raison, vous nommez pas les François, il y a Pierre Michon. Il y a Éric Chevillard, il y en a plein d'autres, il y a plein de photographes, il y a plein de cuisiniers, il y a plein de jardiniers et des auteurs. Le poète, pour moi la définition du poète, c'est celui qui préférera toujours « de tu l'auras, un un tient » . « De tu l'auras plutôt que un tient » . Le poète vise l'immortalité. Mais il atteint rarement sa cible, le pauvre. Il faut lui pardonner, car comme nous le demandait déjà François Villon, 1431-1463, François Villon, frères humains qui après nous vivaient, n'ayez les cœurs contre nous endurcis, car si pitié de nos pauvres avait. Dieu en aura plutôt de vous, merci. Aimons la poésie et respectons les poètes, à moins que ce ne soit l'inverse. Cui-cui, fit la girafe, et c'est ainsi que le caramel devint fou.

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