Speaker #0Bienvenue aux auditeurs d'élite.
Quant aux autres, vous pouvez rester.
Vous, je ne sais pas, mais moi, je suis le con de M. Massart, le chef du service de Contrôle de Gestion dans ma société.
Et voici comment je l'ai appris.
L'été dernier, nous avons passé nos vacances pas très loin du Mont Ventoux.
Moi, ça fait des années que je fais une sortie en vélo tous les samedis matins.
23,6 km pour être précis.
Je le sais parce que je vais de chez moi à Glaufe-Merlet et retour. Donc je sais que ça fait exactement 23,6 km, même lorsque je n'ai pas de chance avec les feux. Donc je m'entraîne tous les samedis.
Et donc nous décidons, enfin ma femme décide, que nous allons passer les vacances au camping de Grignan, car c'est un clin d'œil à la fille de Madame de Sévigné, si vous voyez ce qu'elle veut dire ...
Et de Grignan à Bédouin, au pied du Mont Ventoux, il y a une heure de route en voiture : on met les vélos sur la remorque, c'est pratique.
Bédouin, c'est un drôle de nom pour une ville sédentaire, je trouve, mais c'est l'un des deux départs possibles pour le Ventoux.
L'autre, c'est Malaucène.
Un drôle de nom aussi, mais c'est Pennac qui l'a rendu drôle. Alors que Bédouin, c'était drôle avant Pénac.
Donc, je décide de faire le Ventoux à vélo.
Eh bien, vous ne devinerez jamais sur qui je tombe, alors que je suis en train de détacher mon vélo de la remorque ?
Je tombe nez à nez avec M. Massart, mon chef !
Alors, je le salue à la fois respectueusement, mais aussi avec l'enthousiasme de celui qui découvre qu'on a une passion en commun, et donc un sujet de conversation inépuisable pour les années à venir. Nous passons un bon quart d'heure à parler techniques vélo, météo, etc. Je lui propose de faire la route ensemble, mais il n'a pas l'air très emballé, et puis comme j'attends un copain, je n'insiste pas trop, et je repars vers mon vélo, en lui souhaitant bonne route.
Et, dix minutes plus tard, quand ce con de Trapenard arrive enfin, il me dit qu'il a croisé un type qui parlait tout seul, à voix haute, sur le parking !
Et qui disait « Ce con de Herdé, je me le cogne déjà toute l'année, il faut en plus que je le croise pendant mes vacances. Mais où est-ce qu'on est tranquille ?"
Il est blagueur, Trapenard, il est blagueur, ça je le connais. Mais, je me demande comment il a pu savoir que j'avais un collègue de bureau sur le parking de Bédouin.
Mystère.
Ou alors, ou alors...
Turlututu, chapeau pointu !
Et c'est ainsi que le caramel conquit le maillot à pois !