Speaker #0Bonjour et bienvenue dans le tout premier épisode de Plus qu'un chien. Plus qu'un chien, c'est un podcast qui s'adresse aux personnes qui ont des chiens réactifs et qui ont envie de trouver des solutions en méthode positive pour retrouver un chien plus relax. Dans ce tout premier épisode, on va parler de la réactivité. C'est quoi la réactivité ? Ça veut dire quoi avoir un chien réactif ? À quoi il va falloir qu'on s'attende quand on va vouloir travailler sur la réactivité ? Tout ça, c'est ce qu'on va voir dans cet épisode pour poser les bases de tout ce que je vais pouvoir vous partager par la suite. D'ailleurs, à ce propos, on va faire rapidement les présentations. Moi, je suis Pauline Debarbat, éducatrice canin depuis 2013, et je me suis spécialisée dans les chiens réactifs, les chiens difficiles, les chiens compliqués. Je travaille uniquement en méthode positive, donc je n'utilise pas d'outils coercitifs, je n'utilise pas de pression physique ou mentale sur le chien, et c'est vraiment très important pour moi de le préciser parce que c'est une approche qui... pour moi, est une approche éthique, morale, et à laquelle je tiens énormément. Donc tous les conseils que vous recevrez dans ce podcast et dans les suivants seront uniquement des conseils en méthode positive. Ce podcast étant à ses débuts, on n'a pas de musique d'intro, de conclusion, etc. Donc moi ce que je vous propose, c'est qu'on passe directement au programme de ce qu'on va voir aujourd'hui. Cet épisode va se dérouler en cinq étapes. On va déjà voir exactement ce que c'est la réactivité canine, c'est quoi la définition de ce mot pour qu'on se mette d'accord là-dessus. On verra ensuite les signes de la réactivité chez le chien. Qu'est-ce qui me permet de dire si oui ou non mon chien est réactif ? On verra ensuite les causes courantes de la réactivité. Et petit spoiler... Contrairement à ce qu'on pense très souvent, ça n'est pas de votre faute. On parlera ensuite des conséquences de la réactivité chez les humains, parce qu'il y en a, avoir un chien réactif ça a un impact sur nous, et quand on veut travailler avec un chien réactif et le faire progresser, il faut qu'on prenne en compte aussi la personne qui au bout de la laisse, parce qu'elle fait partie de l'équation, elle fait partie du système, donc c'est important aussi de le prendre en compte. Et enfin, on commencera à parler des solutions qui s'offrent à nous quand on a un chien réactif, qu'on veut travailler en méthode positive. Qu'est-ce qu'on peut déjà commencer à mettre en place ? Moi ce que je vous propose c'est donc qu'on commence et qu'on aille voir directement ce que c'est que la réactivité chez le chien. Qu'est-ce que ça veut dire quand on dit qu'un chien est réactif, quand on dit qu'un chien fait de la réactivité ? Ça s'entend quand on va avoir un chien qui va produire une réponse intense à une situation normale. Par exemple, je suis avec mon chien en laisse en extérieur, on croise un vélo et mon chien se jette au bout de la laisse pour manger le vélo. Ou... On croise un autre chien et mon chien se jette au bout de la laisse pour agresser le chien d'en face. La réponse que mon chien donne à ce moment-là est un comportement extrêmement intense. Mon chien étant en laisse, si je croise un autre chien en face qui est aussi en laisse, normalement mon chien ne devrait pas craindre d'avoir une agression du chien d'en face. Mais dans cette situation-là, il se trouve que mon chien n'est pas à l'aise et va produire un comportement réactif, un comportement très intense, disproportionné par rapport à la situation qui est en train de se produire. Je tiens à le souligner, et je pense qu'on explorera ce sujet dans un prochain épisode, qu'il y a des moments où il est normal que mon chien ait des comportements d'agressivité, de peur, d'évitement. Ça fait partie du répertoire normal des chiens. S'il y a quelqu'un qui est en train d'embêter mon chien, de lui tirer les poils des oreilles... de venir l'agacer, c'est normal dans cette situation-là que mon chien ait une réaction. C'est normal que mon chien dise stop, arrête de m'embêter, que ce soit en grognant, en montrant les doigts, en aboyant ou même en essayant de mordre. Donc il y a des situations dans lesquelles ce sont des comportements normaux, il y a des situations dans lesquelles ce ne sont pas des comportements normaux. Et ce qui nous permet de faire la différence entre les deux, c'est quand on se demande si la réaction de mon chien est proportionnée à ce qui est en train de se passer. Et ce qui fait que mon chien a une réaction intense, Dans une situation où a priori ça ne devrait pas déclencher ça, c'est parce qu'à ce moment là, mon chien ressent une émotion intense. La réactivité, elle est profondément liée à l'émotionnel de mon chien, à ce que mon chien ressent sur le moment. Et plus l'émotion est intense, plus la réaction sera intense. Donc c'est pas mon chien qui choisit d'avoir une réaction intense, il n'a pas le choix. Du fait qu'il ressente une émotion très forte, il va avoir une réaction très forte. Et je tiens également à préciser et à faire cette nuance ici, la réactivité ne se produit pas uniquement dans des situations de peur. Et ça n'est pas uniquement de l'agressivité. Par exemple, un chien qui est très excité quand il voit quelqu'un, au point de chercher à traverser la route, à vous tirer pour aller dire bonjour à quelqu'un, c'est un chien qui a aussi de la réactivité. Cette réaction, ce comportement est beaucoup trop intense par rapport à ce qu'on est censé avoir dans cette situation-là. Donc la réactivité n'est pas qu'une forme d'agressivité, c'est vraiment ce côté intensité, vraiment très très forte, comparé à ce qu'on pourrait attendre. Il est très important que vous puissiez savoir si votre chien est réactif ou pas quand vous vous retrouvez dans ces situations-là. Pas la même approche envers un chien qui va avoir un comportement de chien normal dans une situation normale, et un chien qui va produire une réactivité très forte par rapport à ce qui est en train de se passer autour de lui. Si je reprends l'exemple du chien qu'on va embêter, le fait d'être agressif dans cette situation est normal. Ça n'est pas quelque chose d'incongru. C'est ok, le chien a le droit de dire j'ai pas envie de ça. Pareil, quand je rentre du travail, si mon chien il est content de me voir, c'est pas de la réactivité. C'est normal dans cette situation-là d'avoir... envie de me voir et d'être trop content de me voir. Là, on pourrait commencer à soupçonner qu'il y a de la réactivité et donc un émotionnel très fort. C'est si quand je rentre chez moi, mon chien se met à faire pipi partout, mon chien commence à courir partout dans la maison, à se taper dans les meubles, à se faire mal. Là, oui, il y a peut-être quelque chose qu'il va falloir creuser. Donc l'idée, ce n'est pas de supprimer chez mon chien toute forme de réaction par rapport à ce qui se passe. C'est plutôt de questionner l'intensité de ce que mon chien est en train de ressentir. Et en général, quand j'ai un chien qui ressent des émotions intenses, Il va les ressentir dans plein de contextes, dans plein de situations. Et on va voir après les situations les plus courantes qui créent de la réactivité chez les chiens. Une fois qu'on a compris tout ça, on peut commencer à chercher chez notre chien les signes de la réactivité. Qu'est-ce qui nous dit que le chien est réactif ? Qu'est-ce qui nous met la puce à l'oreille ? Dans des situations où le chien est inconfortable, souvent quand il ressent une peur intense, mais on peut aussi l'avoir avec de l'excitation, il va y avoir... 3 réactions qui vont être possibles. En anglais, on appelle ça les 3 F, parce que les mots commencent tous par un F. On a le flight, le freeze et le fight. Nous, on va les dire en français, parce que ce sera plus facile. Donc le flight, c'est la fuite, c'est le fait d'éviter le problème. Et c'est la réaction qu'ont tous les chiens de base dans un truc où ils ne se sentent pas à l'aise. Le fait de partir, d'éviter, permet de ne pas se mettre en danger, permet de ne pas rentrer dans du conflit. C'est la meilleure option en fait, l'évitement. Le souci, c'est que souvent l'évitement n'est pas possible ou que le chien apprend que l'évitement ne fonctionne pas et il est obligé de passer à autre chose. Et c'est là qu'on va avoir le fight, donc l'agression, où on va avoir des comportements assez intenses, d'aboiement, de montrer les dents, de morsure, etc. Où là, le chien va dire, ok, puisque je ne peux pas m'éloigner du truc qui m'embête, je vais faire partir le truc qui m'embête. Le souci, c'est que ça marche très très bien. Quand mon chien va avoir ce genre de comportement, la situation problématique en général s'arrête. C'est-à-dire que soit, s'il est en train de faire ça sur l'autre chien, l'autre chien va s'en aller, soit, si par exemple il est en laisse avec moi, je vais l'enlever de la situation. Donc en général, le fight, l'agression, va amener une réponse immédiate dans l'environnement, ce qui fait que le chien va être renforcé dans ce choix de comportement. C'est la méthode la plus efficace, ça fonctionne très très bien. La troisième option, c'est le freeze, donc on pourrait traduire ça par sidération en français. C'est quand le chien ne va absolument rien faire, il va... Vraiment être complètement immobile, les yeux dans le vide. Et ça, c'est souvent quelque chose qu'on ne prend pas comme un problème, parce qu'on se dit, en fait, il est calme, il est tranquille, il ne réagit pas, super. Parce que nous, on va plutôt avoir tendance à se focaliser sur les comportements de fight, d'agression, parce que ce sont les comportements les plus spectaculaires, c'est aussi ceux qui vont être une forme de menace pour l'autre en face, pour nous aussi parfois. Alors que le freeze, la sidération... Et tout aussi importante à prendre en compte un chien qui ne bouge plus, qui ne fait plus rien, qui est complètement immobile et puis qui n'est plus là, qui est complètement dans le vague, c'est un chien qui est aussi dans une forme de réactivité. Maintenant, ces trois comportements, le flight, le freeze, le fight, la fuite, la sidération et l'agression, sont des comportements normaux. J'insiste, vraiment, c'est des choses que les chiens vont faire de toute façon. Ce qui fait que mon chien est réactif, c'est quand ses comportements se présentent très tôt avant que la situation... arrive. Donc par exemple, il y a un chien qui arrive en face et à peine mon chien a aperçu ce chien-là que tout de suite il va passer dans la fuite, tout de suite il va passer dans l'incidération, ou tout de suite il va passer dans l'agression. Le fait que le comportement commence très très tôt, c'est un signe de réactivité. Le fait aussi que le comportement va être tout de suite très fort. On va pas juste avoir un petit greu, je suis pas content, mais non, tout de suite le chien il va être... Dans une agression très très forte, il va se jeter au bout de la laisse, il va aboyer, il va faire quelque chose de très très intense. Ça aussi, c'est le signe de la réactivité. Troisième signe de la réactivité, une fois que mon chien a commencé, que ce soit la fuite, l'assidération ou l'agression, le comportement va durer longtemps. C'est-à-dire que même si le truc d'en face n'est plus présent, Mon chien continue à être dans cette attitude-là. Il va être au bout de sa laisse, il va être énervé, ou il va être complètement apeuré, incapable de bouger, alors même que le truc qui s'est produit n'est plus présent. Et quatrième point qui va nous faire penser que le chien est réactif, c'est si, une fois que tout ça est passé, que mon chien a arrêté de produire son comportement, il reste dans un niveau émotionnel haut, ce qui fait que si je recroise quelque chose de similaire juste après, ou quelque chose qui fait déclencher mon chien juste après, eh bien mon chien va repartir encore plus fort. Si je résume les quatre signes de la réactivité... C. Avant même que la situation se produise, dès que mon chien sait que la situation va arriver, mon chien commence à réagir. Quand mon chien commence à réagir, il réagit très très fort. C'est pas un tout petit peu, c'est tout de suite très fort. C'est la panique, l'agression, tout est intense. Quand la situation s'est terminée, mon chien est toujours dedans. Alors même que c'est clair, c'est bon, c'est terminé, tout va bien. Et dernier indice, quand je vais ensuite dans l'heure qui suit... me retrouver dans une situation similaire, mon chien va partir encore plus fort. Ça c'est vraiment des points qu'on peut observer et qui vont nous permettre de dire ah oui, ok, là il y a un souci, mon chien est réactif et il ne se sent pas à l'aise par rapport à ça. Je n'ai pas besoin d'avoir forcément à chaque fois les quatre points. Si j'en observe un ou deux, c'est déjà plutôt une piste sur l'idée que bah oui, il y a sans doute de la réactivité, il y a sans doute des choses à faire derrière. Pourquoi est-ce qu'il faut faire quelque chose quand on observe ce genre de signe chez son chien ? C'est que le problème de la réactivité, si elle n'est pas traitée, si elle n'est pas prise en compte, elle va augmenter, elle va s'aggraver, elle va devenir de plus en plus présente dans plein de situations de plus en plus variées. Quand on voit les différents déclencheurs qui vont créer de la réactivité chez les chiens, donc moi c'est quelque chose que je demande systématiquement à mes élèves qui rejoignent le programme Relaxmax, donc c'est mon programme qui s'adresse aux chiens réactifs, on va toujours faire le point au début pour savoir c'est quoi leur problématique. Dans 50% des cas, leur problématique... Première, le truc qui est le plus difficile pour eux, c'est les autres chiens. Croiser un autre chien en balade, c'est quelque chose de très compliqué pour leurs chiens. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas d'autres, c'est vraiment la principale, on va dire. La deuxième, ça va être croiser des humains. Des humains à pied, en vélo, etc. Mais voir des gens et croiser des gens, c'est compliqué. Donc là, on arrive à 17%. Il nous reste enfin les chiens qui vont être réactifs au mouvement. Donc là, on va avoir les voitures, les vélos, les joggers, etc. qui vont aussi poser problème aux chiens. Ça c'est pour 15%. Le reste des pourcentages, c'est d'autres paramètres qui sont moins importants, qui reviennent moins souvent. Donc si on refait un petit peu ça dans l'ordre, on a en très grande majorité les autres chiens, puis les humains, puis le mouvement. Quand on va avoir un chien qui va être réactif dans une situation, mettons qu'il est réactif au chien, si je ne fais rien, et si je ne mets rien en place pour que ça s'arrête, mon chien va commencer à être réactif à tout ce qui se passe dans les situations où il y a un autre chien. Et qu'est-ce qui arrive très souvent quand il y a un autre chien ? Il y a un humain. Il est très rare qu'on croise des chiens sans personne. Donc mon chien va commencer à ressentir quand il voit un humain la même émotion que quand il voit un chien et un humain. Et là vous voyez que les problèmes commencent à venir, parce que ça veut dire qu'au début j'avais juste un chien qui était un petit peu réactif quand il croise un autre chien. Et puis maintenant c'est quand il voit aussi quelqu'un. Et puis quand il voit quelqu'un, il voit quelqu'un sur un vélo. Donc il commence à associer, j'entends un vélo, ça veut dire qu'il y a quelqu'un. Et je commence à avoir un chien qui va être réactif, surtout en permanence. Et là, ça devient très compliqué de vivre avec un chien comme ça, et ça devient très compliqué même pour le chien de vivre en étant comme ça. Parce que tout ce qui va se passer à l'extérieur, tout ce qui va être une source d'émotion pour le chien, va être vécu comme quelque chose d'intense, de très désagréable, qui va le mettre dans des états pas possibles. Les chiens n'apprécient pas être dans cet état, c'est pas agréable pour eux. Mais ça devient quelque chose d'impossible à arrêter pour le chien, ça devient sa norme. Une fois qu'on a compris ça, on se rend compte que c'est hyper important de prendre les choses le plus tôt possible. Et c'est vrai que nous, en tant que proches d'Innu, parce que c'est des discussions que j'ai souvent quand je parle avec mes collègues, quand on voit arriver les gens avec leur chien... On a déjà un historique de réactivité qui est très très fort. En général, les gens viennent consulter quand ils n'en peuvent plus, quand ils sont au bout du rouleau. Alors bien sûr qu'on va pouvoir faire des choses, et ce n'est pas parce qu'on est au bout du rouleau et que le chien est réactif sur plein de choses qu'on ne peut pas progresser. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire. Mais il est vrai que si on prenait les choses en main plus tôt, on aurait plus de résultats, ça serait plus rapide, ça serait plus simple, ça serait plus fluide. Et aussi, on aurait moins de chiens en souffrance et moins d'humains en souffrance. Donc s'il y a vraiment quelque chose qu'il faut que vous reteniez, C'est que dès que vous avez un petit doute, il est très important de chercher des réponses, de se faire accompagner pour pas que ce petit doute devienne quelque chose de plus gros, de plus fort, qui va devenir incontrôlable. Ce que je vous propose maintenant, c'est qu'on commence à parler des causes de la réactivité. Parce que très souvent, quand on a un chien réactif, on va avoir tendance à penser que c'est de notre faute. On va se dire, bah voilà, c'est moi, j'ai fait telle erreur quand il était petit, je l'ai amené dans tel endroit, etc. C'est en partie vrai, et on va en parler après. Mais ce qui est vrai aussi, c'est qu'il y a des facteurs qui vont favoriser l'apparition de la réactivité chez notre chien. Il y a notamment des facteurs génétiques qui vont être liés à la race de mon chien, à la lignée de mon chien, aux parents de mon chien. Mon chien est câblé de par sa génétique pour être plus ou moins réactif. On va avoir un chien qui va être plus ou moins sensible en fonction de tout ça. Donc moi par exemple, si je devais comparer mes chiens... Ils sont tous de lignes différentes, ils n'ont pas de parenté commune, et pourtant sont des chiens de la même race, parce que Storm et Sky étaient deux Border Collies, donc Storm a un an et quelques mois, donc on est sur deux chiens de la même race. Et j'ai Sunny et Star, qui sont deux coquères de travail, qui sont aussi deux chiens de la même race, et qui en plus viennent du même élevage. mais deux lignes complètement différentes. C'est des chiens qui n'ont pas du tout la même façon de fonctionner, qui n'ont pas du tout la même sensibilité, qui n'ont pas du tout la même gestion des émotions. Au naturel, sans travail, ça n'a rien à voir entre eux. Donc d'un individu à l'autre, on va aussi avoir énormément de variations. Dans la même portée, on peut se retrouver avec un chiot très sensible et un autre qui le sera beaucoup moins. Et ça, c'est quelque chose sur lequel vous n'avez pas la main une fois que votre chien est là, vous ne pouvez plus changer cette partie-là en fait. D'où l'intérêt de prendre le temps de bien étudier, de bien se renseigner. un chien en élevage, poser ces questions et d'étudier ce genre de choses pour savoir si là, le chien qu'on va avoir est un chien qui a un potentiel à réactivité. Donc ça, c'est pour le côté génétique. Je ne vais pas plus approfondir là-dessus parce que ce n'est pas le sujet. J'ai envie qu'on passe maintenant au côté environnemental. L'environnement, c'est tout ce qui va être autour de mon chien, tout ce qui va vivre autour de mon chien. Et on a toute une phase quand ils sont le chiot, où ils vont être auprès de leur mère, de leurs frères et sœurs s'ils en ont, qui vont aussi créer des choses. Par exemple... J'ai une de mes amies dont la chienne, quand elle était petite, elle a été élevée, entre guillemets, dans un salon de toilettage. Donc la mère était dans ce salon avec les petits et les gens rentraient, sortaient, il y avait des chiens qui allaient et qui venaient, etc. Ce qui fait que les chiots étaient sollicités en permanence. Ils avaient très peu de moments de repos, de moments de détente. Ces chiots, et notamment le chiot de mon amie, présentent une sensibilité aux autres chiens et à l'humain accrue par rapport à des chiens de même lignée. qui n'ont pas eu ce genre de vécu à la base. Ce qui se passe quand le chien est petit, les stimulations, les sollicitations qu'il va avoir, le repos qu'il va pouvoir avoir aussi, le comportement de la mère, le comportement des frères et sœurs, le comportement de l'éleveur, tout ça va venir aussi forger sa façon de réagir ou pas à son environnement. Et ça c'est pareil, c'est quelque chose que vous ne pouvez pas maîtriser directement. Même parfois, on peut faire le choix d'une super lignée, il peut se passer des choses, même avec un super éleveur qui fait super attention, il peut se passer des choses qui peuvent créer un chien réactif sans qu'on le veuille. Donc ce ne sont pas forcément des choses qu'on maîtrise. Évidemment, toutes les expériences que le chien va vivre vont avoir un impact sur ça. Un truc qui revient très souvent aussi pour les élèves qui ont suivi Relaxmax, c'est que souvent leur chien qui est réactif aux autres chiens a vécu une mauvaise expérience avec un autre chien. Et la réactivité chien-chien, elle a cette caractéristique qui est un petit peu comme contagieuse finalement. Qu'un chien réactif, en réagissant sur les autres chiens, va créer chez des chiens en face de la réactivité. Et en fait, c'est comme quelque chose qui se transmet comme ça de chien en chien. On va avoir des chiens réactifs en chaîne parce qu'on crée de la réactivité, de la réactivité, de la réactivité. Donc les espérances que mon chien va vivre vont créer chez mon chien de la réactivité. Et pareil avec une musique. avec un humain, avec un véhicule, un bruit, etc. Ça, ça peut créer chez mon chien une forme de réactivité. Et parfois, on ne peut pas nous savoir exactement, parce que des choses qu'on imagine étant traumatisantes, nous, on voit ça, on se dit, ah, mon pauvre chien, il vit un truc horrible, le sont pas forcément pour le chien. Et à l'inverse, des situations où on se dit, ah oui, bon, là, ça va, peuvent être très traumatisantes pour le chien. Ça, on ne peut pas le savoir, en fait. C'est très difficile de mettre le doigt en disant, voilà le point qui fait que le chien est... devenu réactif. Et en vrai, ça n'existe pas tant que ça, parce que deux mêmes chiens vivant la même situation ne vont pas forcément développer de la réactivité derrière. Donc ça veut bien dire que c'est aussi lié au chien, à son tempérament, à sa génétique, à son héritage, etc. Et à ce qu'il est au moment où il vit cette chose-là. On voit que la réactivité, elle est liée à plein de choses, à plein de facteurs qu'on ne peut pas maîtriser. En gros, aujourd'hui, si vous avez un chien réactif, c'est pas de votre faute. C'est pas de votre faute, vous avez perdu... dû au tirage de la loterie, pas de bol, c'est tombé sur vous, mais ça n'est pas de votre faute. Et ça, c'est vraiment quelque chose dont je vais reparler, je pense, très souvent dans ce podcast. Et il faut arrêter de se culpabiliser par rapport à ça, parce qu'il y a tellement de paramètres qui jouent qu'on ne peut pas maîtriser, qu'on ne peut pas attribuer la cause de la responsabilité à un seul facteur. Et ça, ça fait une très belle transition vers la partie suivante, qui est les conséquences de la réactivité chez les humains. Parce que quand on a un chien réactif, on va avoir tendance à avoir sur soi-même ce genre de jugement. Simon Chahé. Réactif, c'est de ma faute. Parce que je suis nulle, parce que je suis pas capable. Si mon chien était avec quelqu'un d'autre, il s'en sortirait mieux. Quand moi je suis avec mon chien, j'arrive pas à m'en sortir. Quand quelqu'un d'autre tient mon chien, ça se passe beaucoup mieux. C'est bien la preuve que je suis pas capable et que le problème c'est moi. Ça va créer ce genre de discours qu'on va se mettre dans la tête. Beaucoup, beaucoup de stress chez nous. Ce qui va pas nous mettre dans des très bonnes conditions pour accompagner la réactivité de notre chien. Quand on a un chien réactif, c'est normal, ça nous stresse. Ça nous met dans des états où on se sent pas bien. On a peur, on a peur que notre chien agresse, notre chien morde, que notre chien fasse mal à quelqu'un ou à un autre chien. On a peur du regard des autres, qu'est-ce que les gens vont penser quand ils vont nous voir avec notre chien réactif. Et moi ça avec Sky, mon border qui était réactif, je l'ai énormément vécu parce que non seulement j'avais un chien réactif, mais en plus j'étais professionnelle, c'était mon métier. Donc je me retrouvais avec un chien réactif et des gens qui regardaient ce que je faisais, qui étaient en train de me suivre et forcément parce qu'ils avaient envie d'avoir mes conseils etc. Mais qui me voyaient avec ce chien qui réagissait sur tout et tout le monde. Donc c'est... C'est pas une très bonne presse, c'est pas quelque chose qu'on a envie que les gens voient, en fait. Et ça, c'est très difficile, parce qu'on a peur du jugement des autres, on a peur de ce que les autres vont penser de nous. Et ils vont souvent faire le raccourci sur, si ton chien réactif, c'est de ta faute, donc si c'est de ta faute, ça veut dire que t'es un mauvais humain pour ton chien, t'es une mauvaise personne, t'es pas capable, etc. Et cette façon de penser, ce cercle de pensée, est vraiment, vraiment délétère. Si on rajoute là-dessus les remarques de l'entourage, mais oui, tu devrais faire comme ça. Ah bah évidemment il est réactif, c'est parce que t'arrêtes pas de lui faire des câlins, tu le laisses monter sur le canapé, et puis de toute façon tu lui passes tout, et puis c'est parce que tu lui as travaillé en méthode positive, alors c'est pour ça qu'il est réactif, voilà, si tu lui serrais un petit peu plus la vie, ça se passerait mieux et tout. Ces choses-là qui vont pas du tout venir nous aider, parce que ça va venir nous enfoncer encore plus, nous faire douter, ça va nous faire remettre en question nos capacités, et on va avoir l'impression qu'on n'est pas capable en fait. On va carrément en fait avoir notre confiance en nous qui va venir se casser, avec l'idée que bah voilà, de toute façon... mon chéri réactif, c'est de ma faute, je ne peux rien y faire, j'y arriverai jamais, je ne m'en sortirai pas. Et on creuse, on creuse, on creuse, et on arrive au fond. On se dit, ben voilà, c'est foutu, ça sera comme ça toute ma vie, je ne pourrai rien faire avec. Donc dans l'idée, si on est là, c'est que c'est pas le cas. Si vous ressentez ça aujourd'hui, ou si vous avez peur d'aller là-dedans aujourd'hui, je vous rassure, ça n'est pas votre faute. Vous êtes capables, simplement, si vous n'avez pas encore la bonne approche et vous n'avez pas trouvé la façon d'aborder le problème qui vous permet de le faire avec sérénité. Quand on a un chien réactif, il existe des solutions. Il y en a vraiment des solutions qui vont venir changer les choses, qui vont venir vous changer la vie, qui vont venir changer le quotidien avec votre chien. Aujourd'hui vous les connaissez pas, aujourd'hui vous les voyez pas, parce que vous êtes dans un cercle d'échecs, de choses qui ne fonctionnent pas, que vous avez essayé qui ne marchent pas, et tout ce que vous avez fait jusqu'ici vous a pas apporté ce que vous souhaitiez avec votre chien. Mon but avec les épisodes suivants, c'est que je vous apporte une autre vision de tout ça, que je vous apporte une autre façon de penser, de faire, d'envisager les choses. Là tout de suite ce que j'ai envie de vous donner, c'est pour moi trois points indispensables quand on veut travailler avec un chien réactif en méthode positive. Le premier point, c'est la compréhension des émotions. Il est indispensable que vous vous rendiez compte que les comportements de votre chien sont liés à ces émotions. C'est jamais une volonté de votre chien de vous embêter, ou de se dire Ah, ce matin, je vais aller castagner tous les chiens du quartier Le chien ne se lève pas avec des projets comme ça, clairement. Donc il faut qu'on arrive à comprendre les émotions qui se jouent chez notre chien pour pouvoir analyser et nous nous détacher de ça. De se dire, ok, c'est pas moi, c'est pas ma faute, c'est pas que moi j'ai fait quelque chose, c'est là mon chien, il ressent une émotion intense, donc il a ce comportement-là. Les émotions, je peux pas les changer, je peux pas les annuler, je peux pas un petit bouton off dans le cerveau de mon chien pour que je les supprime. Par contre, ce que je peux faire, c'est travailler sur leur intensité ou travailler sur ce qui les déclenche. Et ça, ça nous amène vers le deuxième point, qui est la gestion de l'environnement. Faire en sorte que mon chien ne se retrouve pas dans des situations où il va ressentir des émotions intenses pour rien, c'est quelque chose qui va être indispensable quand je vais travailler avec mon chien réactif. Donc il y a plein de situations que je ne contrôle pas, que je ne maîtrise pas. Mais il y a quand même plein de situations que je maîtrise. Il y a plein de moments où je peux décider de mettre ou pas mon chien dans certaines situations. Et cette façon de réfléchir à ça va nous permettre d'avoir un chien qui va progresser. Parce qu'en parallèle de cette gestion de l'environnement, on va éviter de mettre mon chien dans des situations qui vont créer de la réactivité. Il faut aussi que je mette en place des apprentissages. Il faut que j'apprenne à mon chien qu'il y a d'autres réponses que la réactivité dans les situations qui sont présentes aujourd'hui. Et encore une fois, que ce soit de la réactivité par peur ou par surexcitation, je peux apprendre à mon chien qu'il y a d'autres façons de faire que ce qu'il fait aujourd'hui. Et ça, il faut que je le fasse quand je ne suis pas dans la situation qui pose problème. Parce que quand je suis dans la situation qui pose problème, mon chien ressent des émotions intenses, il est donc incapable d'apprendre, incapable de réfléchir. et du coup incapable de prendre la bonne décision. Il faut que je prenne le temps, en dehors de ces situations-là, d'apprendre à mon chien ce qu'il est censé faire, ce que j'aimerais qu'il fasse à la place, les concepts importants comme le calme, les autocontrôles, etc. Plein de choses qu'on verra dans les prochains épisodes. Mais ces choses-là, elles doivent être faites en dehors des situations pour que mon chien progresse et que je puisse le réintroduire dans les situations qu'il pose souci et voir une vraie modification du comportement de mon chien. Ce qui est génial quand on fait ça, c'est qu'en parallèle de ça, en créant ces apprentissages, en prenant le temps de faire des exercices avec nos chiens, de travailler avec nos chiens, on va venir renforcer la relation qu'on a avec lui, qui est quelque chose qui souvent pâtit beaucoup de la réactivité. Quand on a un chien réactif, la relation qu'on va avoir avec lui va être complexe, parce que... on en a peur, des fois ça nous agace, on aimerait bien qu'il soit calme et il l'est pas, et on a l'impression qu'on va pas y arriver, qu'il le fait exprès, etc. Et le chien c'est pareil, il sent notre tension, il sent qu'on est pas bien, donc on peut avoir une relation qui peut vite être tendue. Et le fait de revenir mettre des choses agréables, des interactions positives, des moments cools, ça permet aussi de recréer une bonne relation, et puis de changer un petit peu le paradigme, et d'arrêter d'avoir un chien qui est seulement un chien réactif, mais avoir un chien aussi qui sait faire plein d'autres choses. Et ça, ça va nous aider aussi pour la suite. Donc voilà ! Les trois points que je voulais vous donner aujourd'hui, les trois premières clés que je voulais vous donner aujourd'hui par rapport à la réactivité. Ce que je veux vraiment que vous reteniez de tout ça, c'est que la réactivité c'est quelque chose de complexe. C'est quelque chose de complexe, de riche, qui est lié à plein de facteurs, qui demandent beaucoup de compréhension pour arriver à la dépasser. Et donc c'est normal qu'aujourd'hui vous soyez en difficulté par rapport à ça. C'est le sujet le plus compliqué. dans l'éducation d'un chien. C'est donc pas étonnant que vous galériez, parce que si vous n'êtes pas professionnel de l'éducation canine, si ce n'est pas votre métier, si vous n'avez pas eu un chien réactif avant, vous êtes en train de découvrir plein de choses que vous ne connaissiez pas jusqu'ici. Si on travaille en méthode positive avec nos chiens, et en méthode bienveillante avec nos chiens, il ne faut pas oublier aussi que c'est important d'être bienveillant avec nous-mêmes. Vous êtes débutant dans ce sujet de la réactivité. Vous êtes en train de découvrir ce sujet. Il est donc normal que vous ne sachiez pas tout. Il est donc normal que vous fassiez des erreurs. Par ignorance, parce que vous n'êtes pas expérimenté encore, mais ça va venir. Ça va venir et vous allez progresser. Dans un prochain épisode, je vous parlerai de mon parcours personnel avec la réactivité. Et vous allez voir qu'au début, j'ai fait plein d'erreurs. Et pourtant, j'ai réussi à les corriger. Et mon chien a réussi à dépasser sa réactivité. Et je sais que vous avez envie de faire la même chose. Parce que si vous êtes en train d'écouter ce podcast, c'est bien que ça vous intéresse. On arrive à la fin de cet épisode. Pour ne pas rater les suivants, vous pouvez vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, laisser un commentaire en dessous du podcast. Moi, ça me fait extrêmement plaisir de vous lire. Et... Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. Vous pouvez également me retrouver sur mes réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram. Donc n'hésitez pas, mes DM sont ouverts et je vous lirai avec grand plaisir. On se laisse pour cet épisode de Plus qu'un chien. Souvenez-vous que celui qui marche à vos côtés, dans les joies comme dans les épreuves, est bien plus qu'un chien. A bientôt !
