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Podcast Pour Le Futur - Un podcast militant interlutte

Le Validisme - avec Odile Maurin de Handi-social et Sasha de XR Toulouse

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58min |18/04/2024
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Description

Qu’est-ce que le validisme, la discrimination que subissent les personnes handicapées Et comment se manifeste-t-il ?


Nous vous proposons d’écouter une discussion avec Sasha, une militante de XR Toulouse, et Odile Maurin, fondatrice et présidente de l'association handi-social et élue de l’opposition à la mairie de Toulouse, toutes les deux activement engagées contre le validisme.


Détricoter ce système d’oppression nous a amené à Comprendre la véritable nature d’un “handicap”, saisir le lien entre validisme, productivisme et capitalisme et ainsi questionner le système de pensée global.


Les deux militantes donnent également les clefs aux personnes privilégié.es pour nous permettre d’être plus inclusif.ve.s


Note : Les militantes parlent du SED dans le podcast, il s'agit du syndrome d’Ehlers-Danlos. C'est un groupe de maladies génétiques caractérisées par une anomalie du tissu conjonctif, c’est-à-dire des tissus de soutien. Le syndrome d’Ehlers-Danlos affecte la production de collagène, une protéine qui donne l’élasticité et la force aux tissus conjonctifs tels que la peau, les tendons, les ligaments, ainsi que les parois des organes et des vaisseaux sanguins.

Il existe 13 types de SED avec chacun des symptômes très variés et des sévérités variées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous pour le deuxième épisode du podcast Pour le Futur. Aujourd'hui, on va présenter une première lutte. On va parler aujourd'hui du validisme. J'ai avec moi Odile Mourin et Sacha de XR Toulouse. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Odile Mourin, je suis la présidente d'une association qui s'appelle L'Univé Sociale qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années. C'est une association qui a vécu dans la lutte contre le validisme à partir de 2016 avec des actions... contentieuse avec des actions médiatiques, avec des actions de déployer, de se désobéir sans cible pour la défense des droits des personnes handicapées sur son collectif. Je suis aussi accessoirement élue municipale et métropolitaine dans l'opposition à Toulouse.

  • Speaker #0

    Et toi Sacha ? Et moi du coup je suis à Extinction Rebellion depuis un an et demi, Extinction Rebellion Toulouse, et je ne fais pas partie de collectif contre le validisme, mais par contre au sein d'Extinction Rebellion Toulouse, j'ai beaucoup avec mes camarades porté la question du validisme étant moi-même handicapée, et on a un collectif de désobéissance civile, et du coup on a porté la question de comment impure les personnes. rendu dans nos actions et au sein du collectif, au sein de nos événements magnifiques, etc. Ok, donc moi, petit disclaimer quand même, je suis assez peu renseignée sur le sujet. Donc si à un moment j'ai un vocabulaire problématique ou une réflexion toxique, il ne faut pas hésiter à me le dire, justement on est là pour débunker tout ça aujourd'hui. Donc on peut commencer par la première partie où on va essayer de clarifier un peu tout, définir, donner des définitions. Est-ce que, première étape, est-ce qu'on pourrait définir ensemble le handicap et le validisme ?

  • Speaker #1

    Alors l'handicap c'est une situation, c'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre déficience, incapacité et la résultante qui est le handicap. C'est-à-dire qu'on peut tout à fait... Avoir des déficiences, des incapacités et pour autant ne pas se retrouver handicapé à partir du moment où on évolue dans un environnement accessible et adapté. Le handicap c'est bien ce qui est donné dans la définition de l'OMS, du handicap c'est bien l'interaction par rapport à l'environnement qui est l'élément le plus important.

  • Speaker #0

    Et du coup Sacha, le validisme, est-ce que tu saurais me finir en lien avec ça ? Oui, je peux. Du coup, le validisme, c'est un système de croyance qui est organisé dans la société. La croyance que les personnes valides, qui ne sont pas porteuses de handicap, ont intrinsèquement une valeur supérieure aux personnes en situation de handicap. Et de ça, on découle quantité de discrimination, volontaire ou non, mais systémique et aussi individuelle, du coup, envers les personnes handicapées. Et on peut dire qu'il y a autant de handicap qu'il y a de validisme. A chaque handicap et combinaison de handicap, on va retrouver des manifestations de validations différentes. Et en plus de ça, si la personne est handicapée et fait partie d'une communauté minorisée, par exemple une personne de couleur et d'une personne queer, elle va en plus subir des discriminations liées à son handicap et à son appartenance à cette communauté. De ce que j'avais compris, c'est ça l'intersectionnalité, c'est-à-dire que c'est en plus d'avoir la somme des deux discriminations, c'est pire parce qu'il y a les deux ensemble, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait le validisme, comme le sexisme, comme le racisme, est un système de croyance qu'on a prévu à Missacha, mais c'est aussi un système d'oppression, c'est un système d'exclusion qui est caractérisé par des préjugés, des discriminations, des violences, des situations de domination, et ça, ça peut être aussi bien un tissu qu'un fonctionnel, ça peut être un institutionnel. Et c'est à l'encontre des personnes handicapées. Parce qu'en fait, on est dans un monde qui est structuré par une langue, une langue valide, qui est la langue dominante, et qui effectivement hiérarchise les vies en fonction de... de cette correspondance à la norme. Et il faut savoir qu'il y a une cause à ça, c'est-à-dire que c'est la question du productivisme qui a besoin de corps normés, productifs, rentables à court terme, et que ça c'est le fruit du capitalisme. Et que donc cette critique du validisme est aussi une critique politique, au centre premier du terme, qui s'attaque à... effectivement un système de pensée qui hiérarchise l'église en fonction de leur utilité pour le capital. Un petit bémol sur un truc, tu as utilisé le terme de porteur de l'invitable, c'est un terme qu'on n'utilise pas d'abord parce qu'on peut être porteur d'une maladie mais pas d'un invitable. Mais c'est vrai que moi aussi je l'utilisais, simplement c'est des choses aussi qu'on a analysées. On est en situation de handicap, on est une personne handicapée, parce que ça aussi il y a un peu le côté novlangue. Oui, soi-disant on respecte plus les personnes handicapées en parlant de personnes en situation de handicap, alors que les apprenants, ce n'est pas seulement la manière de nommer les choses. Dire qu'on est une personne handicapée ne veut pas dire que c'est notre déficience qui est handicapée, mais on est bien handicapé par l'environnement. et le contexte en fait a dégoulé.

  • Speaker #0

    Et du coup avant de pouvoir entrer dans la réelle discrimination, est-ce que vous pourriez essayer de rendre compte de la diversité des handicaps ? Parce que j'ai l'impression que dans l'esprit de la grande majorité des personnes, ça va se réduire à personnes à mobilité réduite, c'est tout ?

  • Speaker #1

    D'abord, les personnes handicapées font partie des personnes à mobilité réduite, simplement le terme mobilité réduite qui est défini au niveau européen, englobe pas seulement les personnes handicapées qui touchent sur le type de handicap, mais aussi les personnes Ça englobe les personnes âgées qui ont des difficultés de mobilité, mais aussi les femmes enceintes, mais aussi les familles avec des jeunes enfants avec des poussettes, et ça va même jusqu'à la personne qui est chargée de bagages. Donc c'est une notion beaucoup plus large que les personnes handicapées. Les personnes handicapées, selon l'OMS, c'est 16% de la population. personnes à mobilité réduite, on arrive plutôt à 45%. Et après, les différents types de handicap, parce que c'est vrai qu'encore une fois, on utilise le terme de handicap, là on devrait parler plutôt de différents types de déficiences, mais bon, ce n'est pas encore passé dans le vocabulaire. Il y a différentes grandes familles de déficiences. Il y a des déficiences motrices, des déficiences sensorielles, aux niveaux visuels. des déficiences psychiques, des handicaps mentaux. Quand on utilise le terme de handicap mentaux, c'est en référence à des personnes qui ne seraient pas dans la norme du clinique, ce qui peut aussi se discuter, parce que c'est toujours comment on pose les questions détermine le type de réponse qu'on a. Et puis il y a les maladies invalidantes qui aussi font partie de ce qu'on appelle les situations, les handicaps. Mais... Sur la question de 80% de handicap invisible, j'ai moi aussi souvent dit ça, et je mettrais un bémol aujourd'hui. D'abord parce qu'il n'y a aucune étude qui confirme ce chiffre de 80%, qu'on a tous répété à long vie, moi aussi, mais qui n'est pas étayée par des études. Et puis quand on parle de handicap invisible, effectivement certains handicaps peuvent être invisibles au premier regard, à un premier instant, mais aucun handicap n'est invisible. Sinon les gens ne seraient pas discriminés. On ne serait pas discriminés avec le handicap invisible s'il était réellement invisible. C'est juste que les gens ne sont pas… formé, habitué à comprendre pourquoi une personne va être différente, pourquoi elle va présenter des difficultés pour faire un certain nombre de choses, à certains moments, parfois, et puis pas à d'autres moments, ça aussi. C'est-à-dire que les handicaps, même si on prend une même déficience, les situations de handicap qui en découlent ne sont pas les mêmes. On peut prendre un exemple tout bête, si on prend une personne à qui il manque un doigt, ça va être gênant et ça va être handicapant pour être pianiste. Par contre, pour être chanteur, ça n'aura pas le même impact dans le son. Donc, déjà que même si on prend une même déficience, les effets sur la personne peuvent être différents d'un individu à l'autre, si en plus on est dans des contextes différents, on voit que finalement, les situations sont très différentes d'une personne à l'autre, tout simplement. Et en plus, les parents ont le plus mieux, entre guillemets, différentes situations de leur cas. Par exemple, je suis une maladie génétique grave qui m'oblige à me déplacer en route roulant électrique. et avoir besoin d'aide quotidienne pour me permettre de ménager, de ne pas faire mal. Mais je suis aussi une personne autiste. Il y a des choses qui sont visibles au premier coup d'œil, qui le sont un peu plus quand on me connaît davantage.

  • Speaker #0

    Ce qui est vraiment, c'est qu'on a les mêmes handicaps que toi et moi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, on est bien plus sûrs.

  • Speaker #0

    Mais avec des présentations assez déchirantes, par exemple Odile elle est en fauteuil, moi pas du tout, mais au final on a quand même des difficultés qui se regroupent et il y en a qui sont complètement déchirantes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que l'autisme, pareil, c'est un spectre et que certains vont avoir plus de sensibilité sensorielle que d'autres, sur certains types de sensations, d'autres sur d'autres. Et puis le SED, il y a des formes de SED qui donnent des incapacités importantes, et puis ça évolue au fil du temps, c'est-à-dire que moi... A ton âge, j'étais moi aussi scotone. Voilà, les choses évoluent avec le temps, et même sans parler d'évolution avec le temps, ça peut être très différent d'un individu à l'autre, parce que le sexe est du moins sévère, parce qu'il y a eu des accidents de sport, par exemple, chez moi, qui ont majoré les conséquences. Il y a des choses qui peuvent varier dans le milieu.

  • Speaker #0

    Donc ça dépend de l'individu, ça dépend aussi du contexte ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de l'individu, de la pathologie qu'il affecte ou de la déficience qu'il affecte, et de l'environnement dans lequel il est. Et après, les différences psychologiques, physiques, sensorielles.

  • Speaker #0

    Et du coup, de manière très concrète, ce serait quoi les grandes discriminations dont sont victimes les personnes handicapées ? Des grandes ? Ouais, je sais qu'il y en a une infinité j'imagine, mais pour essayer de se rendre compte en tant que personne privilégiée, des fois on a du mal à imaginer. Le truc qui est le plus visible, on va dire, je pense que ça va être le manque d'accessibilité des bâtiments, pour les personnes qui sont notamment en mobilité réduite, où en fait, on est à Toulouse, et quand on se déplace à Toulouse, il y a plein de trottoirs qui ne sont pas praticables en photovoltaïque, il y en a bien plus que moi, il y a plein de bâtiments qui n'ont pas de rampes, qui permettent de rentrer à l'intérieur. qui n'ont pas de toilettes accessibles. Il y en a où il y a une rampe, mais il n'y a pas de toilettes accessibles, donc le bâtiment n'est pas accessible. Il y a plein d'endroits où les modalités sensorielles ne sont pas du tout modulables. Donc si une personne est très sensible à la lumière, on ne peut pas baisser la lumière. Si une personne est très sensible au son, on ne peut pas baisser le son. C'est des choses qui sont très visibles, juste l'accessibilité des bâtiments. Je vais prendre l'exemple de mon appart parce que je trouve ça très ironique. Mon appart est récent et il est censé être accessible PMR. Il a été construit pour pouvoir être accessible PMR. Et on a un espèce de sas qui permet d'accéder aux toilettes, à la salle de bain et à la chambre. Et en fait, les portes s'entrechoquent.

  • Speaker #1

    Ah ça c'est un bon mot, j'ai ça, c'est bon aussi, c'est formidable.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est absolument pas accessible en fait. Est-ce qu'il y a des lois qui demandent que, enfin, en France par exemple, que tous les logements soient accessibles ?

  • Speaker #1

    Depuis 1975.

  • Speaker #0

    Ok, c'est pas du tout le cas.

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été appliqué. Il y avait des limitations, c'est-à-dire que depuis 1975, c'était obligatoire dans les logements en rez-de-chaussée et puis ceux-ci servis par ascenseur. Sachant qu'à partir de 2005, il y a eu le... à partir du quatrième étage, l'obligation d'ascenseur. Mais l'argumentation n'a jamais été appliquée et elle n'est pas contrôlée. Enfin, si elle est contrôlée par des officines privées qui attestent de l'accessibilité sans avoir visité tous les logements et sans maîtriser le sujet. Ce qui fait que chaque fois qu'on dit social a fait condamner des collectivités ou par exemple toute métropole habitable il y a quelques années, c'était parce qu'il y avait des membres d'informité. Mais si on n'attaque pas, le problème c'est qu'il n'y a pas de sanctions automatiques. Et surtout il y a une collusion d'intérêts entre le bailleur ou le promoteur qui construit et le contrôleur qui travaille régulièrement pour ces gens-là et qui ne peut pas se les mettre à bout. On va parler franchement. On est dans un pays où entre guillemets on est très fort pour déclarer des choses, beaucoup moins fort pour les réaliser et beaucoup moins fort pour les sanctionner et faire des paroles.

  • Speaker #0

    Et du coup, au-delà de l'accessibilité des bâtiments, est-ce qu'il y a d'autres violences, peut-être plus psychologiques ou autres ?

  • Speaker #1

    Il y a tout ce qui est organisationnel.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est, par exemple, pour des personnes autistes, c'est de l'environnement, ça peut être la question de la mutilatité, du bruit. Il n'y a pas d'adaptation, mais ça passe aussi aujourd'hui, et c'est une des problématiques depuis le Covid, par le manque de lieux de sécure pour les personnes. pas seulement handicapés d'ailleurs, parce que même si un certain nombre de personnes handicapées sont plus à risque que d'autres, il n'empêche que même les gens en parfaite santé sont à risque d'avoir un Covid long et de se retrouver en invalidité. Donc ça aussi, la défense sanitaire, c'est un numéro d'éducation qu'on a dans les lieux validistes pour permettre à chacun de pouvoir aller partout, parce que tous les lieux qui sont assaillis sur ce plan, c'est des lieux que les gens peuvent fréquenter.

  • Speaker #0

    On a aussi les discriminations au travail. Déjà de base, beaucoup de personnes handicapées ne peuvent pas travailler parce qu'elles n'ont pas forcément l'énergie ou la capacité de travailler et aussi parce que les entreprises ne font rien pour les accepter et les inclure. Et comme tu disais si bien, le dévalidisme, ça remet en question le productivisme. Parce qu'en fait, partie des personnes handicapées ne peuvent pas faire un 35 heures. Parce que t'as pas l'énergie, mais aussi parce que t'as tes rendez-vous médicaux à passer. Tu peux avoir un suivi, par exemple tu dois aller chez le kiné toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, tous les jours. Tu dois passer des scanners, tu dois aller voir tel spécialiste, tel machin. Tu peux pas rentrer ça dans un 35 heures. Ton boulot n'est pas forcément accessible, il n'est pas forcément compréhensif. Si tu as une maladie chronique et que tu as une crise, tu dois te mettre en arrêt. Tu n'es pas forcément garantie de retrouver ton job après si c'est trop récurrent. Par exemple, tu as un TDAH ou tu es autiste, tu as des difficultés organisationnelles ou sociales. La plupart des jobs ne vont pas être compréhensifs et tu ne vas même pas forcément pouvoir leur en parler parce que si tu leur en parles, tu vas subir des discriminations. Il y a beaucoup de discrimination à l'embauche, où en fait si tu mentionnes le fait que tu es handicapé, tu n'es pas sûr qu'on en soit rappelé. Il y a des mesures qui permettent d'employer des personnes handicapées dans certains postes, il y a des établissements, les ESAT, mais c'est plus de l'exploitation qu'autre chose.

  • Speaker #1

    C'est de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Oui. Ça touche aussi aux questions de l'AAH, l'Allocation Adultes Handicapés, aux questions de la RQTH et donc de la NDPH, où en fait juste pour obtenir la RQTH qui est donc reconnaissante en qualité de travail handicapé, c'est 1 000 24 mois, c'est beaucoup de paperasse, pour avoir l'AAH tu peux en avoir pour au moins un an d'attente, et c'est des démarches qui sont lourdes, qui sont longues, je suis au milieu de ces démarches, c'est... J'ai l'impression d'être bloquée. Je trouve ça ultra ironique, par exemple, t'as un TDAH et on te demande de faire des tonnes et des tonnes de pare-face. T'as de l'anxiété sociale et tu dois passer 10 000 coups de fil parce que tous les psychiatres, tu peux pas prendre rendez-vous en ligne avec eux. Et du coup, t'as des barrières à toutes les étapes. Et pour avoir une reconnaissance qui te permette de travailler en plus, et même si t'arrives à aller au bout des démarches, à demander ta RQTH, à demander ton RH, t'es pas sûr contre la corde. Parce qu'il faut que ça rentre dans le critère, il faut qu'ils déterminent que tu es suffisamment handicapé pour avoir droit à de l'aide financière. Il y a un certain pourcentage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y a ce qu'on appelle un taux d'incapacité, avec une barème qui n'est pas toujours appliquée mais qui de toute façon fait qu'on peut tout à fait être une personne handicapée et n'avoir droit à rien. On peut avoir droit à une RQTH, à une RQTH dans une table de priorité.

  • Speaker #0

    Du coup, une RQTH, ce n'est pas une aide financière, c'est juste une reconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est juste une reconnaissance qui, en fait, sert aux employeurs, parce qu'en fait, tous les employeurs qui ont plus de 20 salariés sont soumis. à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, et s'ils n'ont pas dans leur effectif 6% de travailleurs handicapés, ils doivent payer des pénalités. Donc chaque fois qu'ils embauchent une personne handicapée, et que chaque fois qu'ils atteignent leur taux de 6%, ils n'ont plus de pénalité. Mais donc ils ont tendance à recruter des personnes uniquement pour ça, fausse exception, et avec la problématique c'est qu'en fait ils les recrutent, ils choisissent toujours les handicaps qui demandent le moins de compensation possible, et surtout ils attendent de... Alors ça a l'avenir qu'elle travaille comme tous les autres. Mais en fait, toute cette problématique, elle commence par l'accès à la scolarité. C'est-à-dire que déjà, quand il y a des handicaps de naissance ou de l'enfance, la difficulté c'est que l'école est aussi une école qui est basée sur la compétition, sur l'adaptation de l'enfant au système scolaire et non pas le contraire. Et donc beaucoup de jeunes sont exclus du milieu scolaire, renvoyés dans des établissements spécialisés. dénoncée par l'ONU comme étant des lieux de ségrégation et dont la fermeture est demandée, sachant que le validité n'est pas forcément intentionnelle. Il ne s'agit pas de lutter contre les valides, il s'agit de lutter contre un système de pensée, contre quelque chose qui est complètement ancré dans la société, qui rattache les difficultés d'une personne à sa déficience. Alors même que ce qui entraîne une participation à la vie en société sous son niveau de déficience, ni nos incapacités, ni nos différences, le complément. Mais via la manière dont la société est construite, organisée, que ce soit sur le plan de l'accessibilité, du bâti, des espaces publics, des transports, mais aussi sur le plan organisationnel, sur la manière dont on communique, la manière dont on apprend. Et pour rebondir sur la question de l'emploi, moi je suis élu, ce n'est pas un emploi, c'est un statut, mais pour exercer mon mandat d'élu, la loi a prévu des moyens de compensation pour permettre aux élus finalement d'exercer leur mandat à égalité avec les élus valides. Si ce n'est que ça dépend plus de la décision du maire, et que quand on est dans l'opposition, on se fait une utilisation du validis pour faire taire une voie opposée. C'est ce que j'ai eu moi l'année de Toulouse avec un maire qui me refuse les aménagements rétonables consacrés par le droit européen. Là aussi la loi elle est conçue et écrite plus clairement pour les personnes qui ont un handicap moteur, mais pour... La partie pour laquelle j'ai le plus besoin d'aide, c'est-à-dire par rapport à mon autisme et mes difficultés pour écrire, où j'ai besoin d'avoir quelqu'un à qui je puisse dicter, mettre des notes, etc., m'aider à organiser ma pensée, m'aider à me recentrer sur les sujets et m'aider à synthétiser après mes propos, tout ça, je le paye de ma poche. Donc, ce n'est pas quelque chose qui va aider d'autres personnes autistes ou avec d'autres handicaps. avoir envie de s'engager en politique. Mais donc, c'est un système de discrimination qui est basé sur des caractéristiques que devrait présenter un corps et un esprit pour être complètement humain. Et donc, ça nous dénie une partie de notre humanité, une croix d'égalité.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut peut-être passer sur dix questions ? à ne plus poser, c'est-à-dire les questions que tout le monde pose. Là, on va prendre une seconde pour répondre à chaque question. Et ces dix questions-là, à partir de maintenant, c'est bon. Faut qu'on passe à autre chose, c'est censé être acquis pour tout le monde. La première idée que j'avais eue, ma mère, par exemple, elle aime beaucoup pousser les fauteuils des gens pour les aider. Et j'ai dit, il faut arrêter de faire ça. On est d'accord que c'est absolument infantilisant, ou en tout cas...

  • Speaker #1

    Les fauteuils roulants sont des extensions de nos corps. Est-ce qu'on aurait l'idée de pousser une personne sans lui demander son poche ? C'est aussi simple que ça. Si on a besoin d'aide pour pousser éventuellement un fauteuil, on le demande. Mais en tout cas, on ne se saisit pas d'un fauteuil comme si... Lui, c'est infantilisant et c'est ni notre agentivité, ni notre psychonimité, ni notre humanité, ni notre capacité de décision.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres phrases type que vous entendez peut-être toute la journée ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as comme courage ? C'est vrai que régulièrement, on est confronté à des personnes qui nous croisant, quand leur handicap est visible, quand on explique qu'on a un handicap, qu'est-ce que tu as de courageux ? Non, on n'est pas plus courageux que les autres, et surtout... ça renvoie quoi cette affirmation ? Si, ben moi à ta place je ne supporterais pas de vivre ce que tu vis. Et on peut même entendre des personnes dire, ah ben moi je me flinguerais à ta place. Bon, alors il faut quand même se mettre à la place de celui à qui on dit ça. En étant quand même en train de lui dire, parce que c'est vrai qu'on peut penser que ça part d'une bonne intention, de dire, ben je te plains. Sauf que ça renvoie quoi ? Ça renvoie quoi ? Ça renvoie que ta vie elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Or, d'abord c'est faux. parce que ce qui pourrit nos vies, c'est essentiellement le validisme, l'exclusion de la société. Après, il y a des choses qui peuvent être difficiles à vivre dans certaines situations de handicap, c'est la douleur, la fatigue, mais encore une fois, ça aussi, ça peut se compenser partiellement au moins, et que ce n'est pas en nous renvoyant une image, en nous plaignant que ça va améliorer notre situation. Ce qu'on souhaite voir, c'est qu'on améliore nos conditions de vie. Et nos conditions de vie, ce n'est pas une question médicale, c'est essentiellement une question sociale, une question sociétale. C'est-à-dire quels moyens on se donne pour que la société soit adaptée à tous et pas juste à certains.

  • Speaker #0

    Un truc qu'on peut entendre souvent, c'est qu'on ne peut pas être handicapé. Notamment par exemple quand une personne va se lever de son fauteuil et marcher, elle a les jambes en étroite. C'est pas un handicapé, il fait semblant. Mais en fait, on peut être en fauteuil et aussi être capable de marcher. Il y a plein de raisons qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Il y a plein de handicaps qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Et on peut utiliser un fauteuil 20% du temps, 80% du temps, 100% du temps, 100% du temps. C'est complètement... Et du coup, il y a cette idée que si tu as un fauteuil, c'est que tu ne peux pas marcher. Et donc, si tu te lèves de ton fauteuil, c'est que tu es un menteur, en fait. Et en fait, ça revient à l'idée qu'il y a des gens qui font semblant d'être handicapés pour... Avoir accès à je ne sais quel bénéfice dans la société.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on le saurait là, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Parce qu'il paraît que c'est compliqué de les récupérer. Là, apparemment, il y a des gens qui arrivent à faire tout ça. En fait, je me dis, si il y a des gens qui vont batailler pendant un an pour avoir une aide de 900 euros, alors qu'ils ne sont pas handicapés, je pense que c'est qu'ils en ont besoin. Donc laissez-leur en fait, genre laissez-leur.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, c'est effectivement dans l'esprit de beaucoup de gens, le fauteuil roulant est... et réservé aux personnes tétra ou paraplégiques, c'est-à-dire qui n'ont pas l'usage de leur membre, ou de membre inférieur ou membre supérieur. Or, au départ, effectivement, c'était le cas, mais ça fait très longtemps que le fauteuil roulant est accordé à des personnes qui ont des maladies invalidantes, et pour qui, et c'est mon cas par exemple, pour qui les déplacements quotidiens sont impossibles parce qu'ils sont trop douloureux, trop fatigants.

  • Speaker #0

    et que avec le fauteuil je peux faire plein de choses que je ne peux pas faire sans le fauteuil et c'est à chacun de déterminer à quel moment tu as besoin ou pas du fauteuil un truc qui est assez bien fait quand même c'est que maintenant dans la plupart des musées on propose des tabourets portables ou des fauteuils roulants et ça c'est cool parce que par exemple pour moi visiter un musée c'est affreux parce que c'est ultra douloureux à cause de mes douleurs chroniques piétiner c'est un enfer pour moi donc je... Alors que j'adore la culture, mais visiter un musée pour moi c'est juste une source de douleur. Et depuis que je sais qu'il y a des fauteuils roulants et des tabourets portables à disposition, ce que je ne savais pas l'année dernière, ça a complètement changé mon expérience parce que maintenant je peux juste demander un fauteuil roulant. D'ailleurs souvent les gens sont formés à ne pas poser de questions, comme moi on ne m'a jamais posé de questions, on m'a juste dit tiens prends. Et du coup maintenant je peux profiter de mon expérience au musée. Je ne suis pas juste en train de souffrir et de me dire quand est-ce que je peux partir, quand est-ce qu'on a fini, j'en ai trop marre, j'ai mal, j'ai mal. Et ça change la vie.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi un truc que j'entends souvent quand j'ai fait des lives sur les questions de droits et des péages. Le nombre de gens, enfin trop important selon moi, qui ont fait oui mais moi, le voisin, il fait semblant d'être handicapé. Oui, sauf qu'ils ne savent pas ce que cette personne a, et puis le handicap psychique souvent ne se voit pas, et puis il y a des personnes qui sont totalement dans l'incapacité de travailler, de mener une vie normale, et qui paraissent, et qui même parfois dans certains cas, parce qu'ils n'ont pas envie de parler de handicap psychique, parce que peut-être qu'ils sont dans le déni aussi de son handicap psychique, vont dire moi j'abuse du système Je connais aussi des gens comme ça. Et en tout cas, je veux dire, quelqu'un qui est en bonne santé, qui n'a pas de problèmes physiques ou psychiques particuliers, je n'en connais pas spécialement, qui a envie de se taper une ressource de bois vide. Surtout quand on sait les difficultés d'accès à ces droits et d'une manière, je ne dis pas qu'il n'y a jamais trop, mais je veux dire que ça reste un épiphénomène par rapport au nombre de gens qui se voient privés de leurs droits simplement parce qu'ils n'ont pas su les expliquer, parce qu'ils n'ont pas su les défendre, parce qu'ils ne connaissent pas les textes sur lesquels s'appuyer pour faire avouer leurs droits et parce qu'il y a une chasse aux pauvres. Et moi qui siège en CDRBA, je suis dans la commission des droits et l'autonomie qui est chargée d'accorder les droits aux personnes handicapées, je mesure à quel point... des phénomènes de racisme, de ségrégation vis-à-vis des pros, impactent la manière dont on accorde des droits aux gens. C'est-à-dire que typiquement, les personnes CSP+, qui viennent défendre leur dossier, qui ont préparé leur dossier avant, qui ont argumenté, qui ont lu le texte, par rapport à la petite nana racisée qui n'a pas fait d'études et qui... On va même éventuellement dire oui mais la voisine est là de manière maladroite. Ces gens-là sont à une situation équivalente. Quand on pose un peu, il y en a une qui aura des droits et l'autre pas.

  • Speaker #0

    Cette chasse aux fraudes, c'est quelque chose qui va juste affecter tout le monde, pas juste les personnes handicapées ou handicapées vendement. Ça affecte tout le monde. Exemple tout simple. Quand j'étais petite, j'avais besoin de changer de lunettes tous les 6 mois parce que ma vue changeait à 24. Parce que les assurances voulaient lutter contre les fraudes, ils ont dit qu'à partir d'aujourd'hui, on ne bourse qu'une paire de lunettes par an. Alors qu'en plus, quand on regarde les chiffres, la fraude aux aides est assez minime et ça n'a rien à voir avec la fraude fiscale, qui a des meilleures...

  • Speaker #1

    En fait, plus les gens sont aisés, plus ils fraudent et plus leur fraude coûte cher. Mais ce n'est pas ceux-là qui sont les cibles, effectivement. Parce que c'est plus facile à contrôler des gens qui ne savent pas le défendre. pour trouver ceux qui ont des armées à l'aube. Et parce qu'on est dans un système capitaliste, qui est un système productiviste, qui finalement fait tout ce qu'il peut pour mettre en difficulté ceux qui ont le plus besoin d'aide. Et c'est tout ce qui est en ce moment la mise à mal du modèle social français qui a commencé il y a de longues années et qui atteint un niveau inégalé aujourd'hui. Tu disais tout à l'heure que les personnes handicapées ne sont pas capables de travailler. Moi, je mettrais un démo là-dessus. Elles ne sont pas capables de travailler dans le système actuel, dans le système mobiliste, avec des transports inaccessibles, des rangements inaccessibles, des déplacements inaccessibles, des temps d'adaptation du temps de travail qui n'est pas… Moi, je vais à la kiné tous les matins. Je veux dire, forcément, ça prend du temps. Je vais à la kiné, j'ai des séances d'oxygène, j'ai des phases différentes. des moyens de l'aider à maintenir mon état de santé et qui sont très volontaires.

  • Speaker #0

    Par exemple, j'ai un TDAH et du coup, j'ai des difficultés à m'organiser, à juste démarrer des tâches. Et j'en pâti aussi dans le quotidien. Du coup, je perds du temps aussi là-dessus. Et pareil, du coup, je n'ai pas les mêmes capacités qu'une personne lambda. Et ça, au travail aussi, j'en pâti en fait. Et du coup, j'ai... Surtout quand tu cumules, ce qui est le cas de beaucoup de personnes handicapées, en fait, juste tu vas cumuler ton autisme qui va te donner telle difficulté, ton TDH qui va te donner telle difficulté, ta pathologie qui va te donner telle difficulté, et le tout combiné, j'ai pris mon exemple mais il y en a des millions, le tout combiné juste, t'as... Beaucoup, beaucoup de choses à faire en plus que d'autres personnes. J'ai déjà vu des gens qui parlaient un peu d'une taxe du handicap, du fait que tu as des dépenses à faire en plus que les gens n'ont pas à faire, tu as du temps à dépenser en plus que d'autres gens n'ont pas à dépenser. Du coup, toutes ces difficultés qu'on a en plus... C'est des choses que les autres gens, enfin les personnes valides, n'ont pas à faire.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas à faire en plus, ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #1

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as demandé de faire un 35 heures au même titre que tout le monde, alors qu'on a tout ça en plus à faire, c'est un peu un dessin, en fait. Ok, mais en fait, mon 35 heures, ce n'est pas du tout le même que le tien. Et c'est en prenant compte le fait que je suis blanche. Et de classe moyenne, je suis queer, mais si j'étais en plus racisée et que je subissais des discriminations tous les jours à cause de ça...

  • Speaker #1

    C'est des mesures de transport communes, de séduction parisienne, pour aller à ta femme, pour aller baiser, etc. Les inégalités, je crois que certains disent que la lutte des classes résoudra tout. Mais la lutte des classes... elle ne prendra pas en compte les questions de racisme, elle ne prendra pas en compte les questions de sexisme, les questions de genre, les questions d'homophobie. Et par contre, l'un et l'autre ne sont pas incompatibles. Parce qu'en fait, ce qu'interroge le handicap, c'est l'injonction d'un réuniste à la performance et à la productivité qui existait dans le capitalisme néolibéral, où les salariés, finalement, se trouvent peut-être le plus performant possible et où finalement, seuls ceux qui sont les plus aptes méritent un travail. La question des classes, c'est aussi un système de repression. Et finalement, il faut arriver à faire le congo de tout ça, parce que ce ne sont pas les choses qui s'opposent, ce sont des choses qui vont ensemble. Mais en général, ceux qui veulent privilégier les classes contre le reste, ce sont quand même des hommes blancs, blancs, blancs, blancs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. C'est assez marrant. Est-ce qu'on peut faire une petite aparté de définition ? Parce qu'on parle beaucoup de TDAH, autisme, donc TSA peut-être. peut-être les neuro... Neurodys, c'est ça qu'on appelle ? Ou pas du tout ? Neuroatypie. Neuroatypie. Je crois qu'on parle de ça. Je sais pas, vraiment, une autre. C'est quoi exactement ? Il n'y a pas une définition officielle de la neuroatypie, mais en gros, c'est l'idée que c'est l'ensemble des fonctionnements neurologiques qui sortent de la norme. C'est bon, tant bien qu'il y en ait une. Et du coup, dedans, on parle beaucoup de TDA chez autisme, mais c'est pas les seules neuroatypies. Par exemple le trouble borderline, les troubles d'ice, il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    En fait, le problème c'est qu'on présente ça comme des troubles, mais ce ne sont pas des troubles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Simplement comme effectivement ce n'est pas une différence de fonctionnement qui est la plus représentée dans une société, comme on diffère de la norme, on présente ça comme un trouble. Mais on est nombreux chez les autistes à dire non, ce ne sont pas des troubles qu'on a, on est simplement différents. Simplement vous avez construit la société sur votre modèle de pensée qui n'est pas notre modèle de fonctionnement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit depuis le début, c'est que ce n'est pas la personne en tant que telle qui a un problème ou un trouble, c'est que la société a été construite en ne l'impliant pas du tout, et c'est pour ça qu'il y a un handicap qui en découle.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup plus d'énergie qu'une personne classique, on est plus depuis l'éloignement.

  • Speaker #0

    Oui, on n'a pas parlé de la théorie des cuirs. La théorie des cuirs, c'est une théorie que j'aime beaucoup personnellement, qui est en fait une théorie qui permet de représenter l'énergie et l'énergie que ça... que tu as quand tu es en situation de handicap, où en gros, on va dire qu'une personne valide Elle a 25 cuillères. Donc elle se prépare le matin et elle dépense une cuillère. Elle va au boulot, elle a une réunion le matin, une cuillère. Le repas du midi, une cuillère. Après même, elle taffe un peu, une cuillère. À la fin de la journée, elle a quand même encore 15-19 cuillères. Une personne handicapée, malade chronique, neuro-âne, elle va avoir 15 cuillères. Donc déjà moins que la personne valide. Le matin, tu vas te lever, tu vas t'appuyer, une cuillère. Tu vas te faire manger, une cuillère. Tu vas te maquiller, une cuillère. Tu vas prendre le métro, la voiture, les transports, deux cuillères. Tu arrives au boulot, tu dois dire bonjour à tout le monde, une cuillère. Tu fais ta première tâche, une cuillère. Tu prends ta pause, tu dois discuter avec des gens, une cuillère. Donc on est à midi, t'as déjà plus de cuillère. Sauf que il est midi, tu as encore toutes tes tâches à faire de l'après-midi, du soir, tu dois rentrer chez toi, te faire manger, etc. Donc en fait, tu n'as pas du tout la même quantité de cuillère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'en fait, on utilise, on a besoin de plus d'énergie, on dépense plus d'énergie pour accomplir les mêmes tâches.

  • Speaker #0

    En ayant moins de base. Oui. C'est ça. Et du coup, c'est des expressions qu'on reprend beaucoup, juste quand on parle entre nous, on va dire j'ai plus de cuillères Ça permet aussi de pouvoir poser les questions de manière un peu plus détachée, sans s'engager émotionnellement, de dire est-ce que t'as assez de cuillères pour faire ça ? Et c'est facile de dire oui ou non plutôt que de dire je suis vraiment trop crevée, ce matin j'ai fait ça, ça, ça, quand je l'ai fait juste, je fais de cuillères

  • Speaker #1

    Surtout que les mots du quotidien des personnes valides... Quand on parle par exemple de fatigue, la fatigue ça n'a pas du tout la même résonance et les mêmes effets chez nous que chez une personne, on pourrait dire. Et c'est donc avoir des mots qui différencient et permettent de poser les choses différemment est important pour nous.

  • Speaker #0

    On va parler de la capacité à faire la vaisselle par exemple. On va dire, moi j'ai un TDA, je fais la vaisselle, c'est... Super galère pour moi, et une personne valide va dire Oh mais moi aussi j'aime pas faire la vaisselle, c'est complexe et tout Non mais on parle pas de la même chose en fait Moi j'ai des difficultés sensorielles, toucher la vaisselle c'est affreux Juste le, et avant même ça, le fait de penser qu'il faut faire la vaisselle Juste y penser, c'est galère Me mettre en route pour aller la faire, c'est galère La faire sans me laisser distraire, c'est galère Je dois mettre dix fois plus d'énergie que toi juste pour aller la faire. Et l'expérience de faire la vaisselle, c'est affreux. L'ennui dans un cerveau TDAH, c'est l'enfer. C'est l'enfer, c'est de la torture. Ça peut être physiquement douloureux. Si tu ne fais pas ta vaisselle en écoutant de la musique, en écoutant un podcast, c'est comme si on te torturait. Quand une personne valide me dit que moi aussi je n'aime pas faire la vaisselle... on est en train de dire la même chose c'est pas de la torture pour toi et d'ailleurs je réalise qu'on a pas énormément parlé de la question de la psychophobie je sais qu'il y a une autre forme de validisme et qui est très présente dans la société et du coup la psychophobie en gros c'est La phobie, mais dans le sens comme homophobie. Les discriminations envers les personnes folles. C'est-à-dire, j'utilise le terme folle parce que c'est le mot que j'utilise elle-même. F-O-L. Et donc c'est des personnes qui ont des maladies mentales, différents troubles, et souvent elles parlent de troubles elles-mêmes dans ce cas-là. Et on parlait de la difficulté de l'accès au travail. Par exemple, tu dois aller au travail, mais en fait t'es en pleine psychose, t'as même pas conscience que t'es en psychose, et t'es persuadée que demain c'est la fin du monde, donc tu vas pas aller au travail. Mais ça tu vas subir de la discrimination au travail parce que tu es en train de vivre ça, alors que ce n'est pas quelque chose que tu contrôles, ce n'est pas quelque chose qui est de ta faute, c'est quelque chose que tu vis et que tu subis d'ailleurs. C'est un autre type de handicap pour lequel on va aussi subir des discriminations dans toutes les parts de la société, et en plus c'est complexe parce que c'est quelque chose qui est assez invisible. et qui est très mal regardée, même au sein des communautés handies, parce que c'est tellement représenté comme le mal dans les films. Par exemple, les personnes schizophrènes, elles subissent des quantités de discrimination affreuses à cause de tous les films qui les peignent comme des meurtriers.

  • Speaker #1

    Elles sont présentées comme des personnes dangereuses, alors que les études montrent que c'est elles qui sont plus victimes. En fait, quand elles sont auteurs de violences, c'est aussi parce qu'elles ont souvent été victimes au départ qu'elles deviennent des auteurs. Il y a un rejet des personnes avec des déficiences mentales qui est majeur dans notre société. Il faut là aussi être dans la norme psychique.

  • Speaker #0

    Et ce sont aussi des mécanismes de protection, notamment les psychoses ou les délires. Les personnes qui vont être enfermées dans un monde imaginaire, c'est aussi pour se protéger parce que la réalité est beaucoup plus violente et du coup elle est forcée à en sortir aussi. Parce qu'on est dans un truc de… quand on parle de psychiatrie, en France on essaye… souvent de sortir les gens de ces états-là sans penser à ce que c'est mieux pour eux. Et du coup, sortir de cet état-là, les ramener à la réalité peut être beaucoup plus violent que d'être dans cet état-là et du coup, peut les amener à tenter de se suicider parce qu'en fait, la réalité est affreuse.

  • Speaker #1

    On est dans une société qui est très anxiogène et qui donc, je veux dire, ne peut que renforcer... des longues chaînes de difficultés psychiques, et puis la manière dont on traite les choses, c'est-à-dire que le fait d'interner des gens, Plus je m'intéresse à ces questions-là, plus je me rends compte que ce n'est certainement pas une bonne approche, je crois, de dénier aux gens leurs droits et de les enfermer. Il y a des pays où il y a des approches communautaires différentes, où les gens ne sont pas hospitalisés, mais savent qu'ils peuvent faire appel à des pères, des pères périllés, qui, soit eux-mêmes, ont vécu ces choses-là et peuvent aider, effectivement, une personne en moment de crise à en sortir de manière...

  • Speaker #0

    d'ailleurs moi je commence actuellement à m'intéresser aux mouvements anti-psychiatrie je ne suis pas du tout spécialiste donc je ne vais pas essayer à trop le décrire mais en gros c'est l'idée que le fonctionnement de la psychiatrie actuelle juste est plus malsain et néfaste qu'autre chose et qu'il faut le remettre en question et est-ce que interner des gens c'est vraiment la solution et j'encourage tout le monde à se renseigner là-dessus parce que ça remet vraiment en question beaucoup de choses et comment réfléchir le soin en fait et est-ce que c'est vraiment du soin ce qu'on fait quand on interne quelqu'un en

  • Speaker #1

    fait le 20-10 ça permet d'interroger la forme de notre société et pour qu'une société soit fraternelle, bienveillante avec tous elle doit être antifasilliste elle doit être anti-plastiste elle doit être... En fait, tous ces isms, c'est la promotion d'un vrai vivre-ensemble. Parce qu'on nous tape. Moi, je vois Jean-Luc Boudin qui nous parle de vivre-ensemble et tout ça. Surtout, ne vivez pas ensemble. Donc, la manière dont le capitalisme a détourné un certain nombre de concepts, à vous-même que... On a une société où on considère qu'il y a des individus qui valent moins que d'autres, à ce moment-là on est clair dans cette logique, mais on ne peut pas dire qu'on est tous égaux et que liberté, égalité, fraternité, nous autres continuons à s'égriger de partir d'entre nous pour aller mettre sur des volcans, pour les exclure, pour les pousser au désespoir.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à quelque chose que tu avais dit la dernière fois qu'on avait discuté, qu'en fait la gauche ne peut pas se dire de gauche si elle n'est pas anti-validiste, si elle n'est pas dévalidiste, parce qu'en fait elle ne remet pas vraiment en question le statu quo et le système actuel, et en fait elle ne cherche pas vraiment à le renverser si elle ne prend pas en compte les personnes handicapées.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a cette difficulté-là en France, que toutes les organisations qui se réunissent dans la branche sont hyper monogistes et ne comprennent pas que c'est pourtant un levier formidable pour combattre une société productiviste et non capitaliste.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour continuer sur ça, on peut peut-être passer à la dernière partie qui est le mode d'emploi pour les privilégiés. Donc peut-être à titre individuel déjà, qu'est-ce qu'on attend des personnes privilégiées ? Après, peut-être ce qui va être intéressant aussi dans le milieu militant, c'est par exemple qu'on organise un événement. Qu'est-ce qu'on doit faire pour être réellement inclusif et peut-être voir la société et qu'est-ce qu'on peut mettre en place assez rapidement ou même sur le long terme ? Qu'est-ce qu'on fait quand on est plus léger et qu'est-ce qu'on attend de nous dans la lutte ? Ce qu'on fait quand on est plus léger, c'est qu'on se renseigne, qu'on s'éduque. C'est la première chose à faire, s'éduquer, se renseigner sur la question. Aller écouter des personnes handicapées qui parlent de leur expérience et qui parlent des freins qu'on leur met, c'est la première chose à faire. Est-ce qu'il y a des endroits à conseiller, des sites, des endroits ?

  • Speaker #1

    Sur les concepts, il y a le biais, qui est ce qu'on a lancé. Le concept CLHEE, il y a les débats de l'UDE qui ont vulgarisé pas mal ces questions-là. Il y a Cléotis qui fait un travail intéressant aussi, Objectif Autonomie, il y a Indie Sociale, bien sûr. Il y a beaucoup de ressources en ligne aujourd'hui. Pour ceux qui maîtrisent les langues étrangères, alors là, il y a de quoi faire parce que... L'antivalidisme, il existe dans les pays anglo-saxons depuis très longtemps. C'est la France qui l'a fait.

  • Speaker #0

    On est très en retard.

  • Speaker #1

    Sur tous les plans, on est très en retard.

  • Speaker #0

    Sur la question de l'antivalidisme.

  • Speaker #1

    Et puis on a une approche aussi qui est de s'ancrer sur la question des déficiences plutôt que de travailler sur qu'est-ce qu'on peut faire pour y dépasser, pour mettre tout le monde à égalité. En France, on est en train de parler de... diminué, enfin, le gouvernement est en train de s'attaquer au remboursement des fauteux de l'ordre. Nous, en vie sociale, on a tenté de faire constitutionnaliser le droit de compensation auprès de la Cour de cassation qui a considéré que non, ce n'est pas une rupture d'égalité de ne pas avoir son fauteuil, sa prothèse ou autre. Voilà, c'était un jugement de l'autoroportabilité plus qu'un jugement de droit.

  • Speaker #0

    et aussi le gouvernement commence à s'attaquer aux ALD aux infections endurées puis on détruit l'hôpital public aussi le gouvernement déteste les antithèques mais du coup pour revenir sur la question des privilégiés Valérie a mentionné les dévalideuses parce que tu parlais des événements les dévalideuses ont des ressources sur comment organiser un événement dévalidiste sur comment est-ce qu'on fait pour que notre événement soit accessible de différentes manières. Il est super chouette, ce document. Donc c'est sur un site internet ? Oui, il y a des validations. Des validations,

  • Speaker #1

    un truc comme ça. Vous allez sur un site social chercher ce qu'on défend, et vous allez trouver plein de ressources sur la question du coup qu'il va l'utiliser.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et après, il y a aussi la question de la protection sanitaire, et pas seulement pour le Covid, parce que certains d'entre nous savent le... Une simple grille de groupe peut vous grossir dans des conséquences graves.

  • Speaker #0

    À XR Toulouse, on a une formation sur l'antivalidisme dans les mouvements militants, spécifiquement militants écologistes. Donc vous pouvez aussi assister à cette formation. Je dis pas ça parce que je l'ai écrite. Et comment on fait pour trouver les dates et s'inscrire ? Sur les réseaux sociaux d'XR Toulouse ! Et d'ailleurs, le DEAL a donné des conseils et tout pour cette formation. Elle a été adaptée suite au conseil de DEAL. Et à la base, on a acheté un détecteur de carbone. Oui,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que vous pouvez tout aérer. On appelle un détecteur de CO2, ça coûte 40 ou 50 euros. Et ça permet de savoir quand il est nécessaire d'aérer une pièce pour retrouver l'heure.

  • Speaker #0

    donc les privilégiés écoutez les non privilégiés tout simplement, écoutez et puis pas seulement écouter, mettez en place des choses, la responsabilité d'adapter la société elle ne doit pas juste reposer sur nos épaules en fait, on doit déjà lutter pour tout donc aidez-nous un petit peu mettez en place des choses aussi de votre côté, quand vous lisez en ligne que c'est bien par exemple de mettre à disposition des bouchons d'oreilles comme vous allez faire beaucoup de bruit, achetez les bouchons d'oreille et mettez-les à disposition. Attendez pas que la personne qui est hyperacusique dans votre groupe s'en charge. Vous pouvez aussi nous retirer de la charge mentale et faire les choses par vous-même, parce que vous êtes des adultes, et en plus, comme on l'a vu, vous avez bien plus d'énergie que nous, très souvent. Ok, et du coup en terme de société d'instance, il y a des choses à mettre en place peut-être déjà rapidement et à terme une société idéale ?

  • Speaker #1

    C'est une société qui est en train de se faire de l'individu. on ne les juge pas par rapport à leur utilité immédiate en termes de mentalisation du capital. Je pense qu'on ferait de gros progrès si on sortait de ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut mettre en place là maintenant, tout de suite, c'est arrêter de détruire l'hôpital public, redonner des fonds à l'hôpital public, plutôt qu'en donner à la police. On n'a même pas parlé de la police versus les personnes indignes, qui est un tout autre sujet. Déjà, premier truc à faire, redonner de l'argent à l'hôpital public, arrêter d'essayer de tuer la sécu, arrêter d'essayer de tuer la H et les ALD, et en fait toutes les aides qui vont aux personnes en vie.

  • Speaker #1

    C'est la même responsabilisation de tous les enfants, sans aucune exception, et fermons enfin tous ces lieux, parce qu'on ne peut pas être antivalentiste des fonds des institutions. Les lieux de ségrégation n'ont pas lieu d'exister. On a été habitué en France à considérer qu'il y avait certains qui relevaient de certaines institutions. Ça n'est pas fondé ni scientifiquement, ni médicalement, ni avec un bon but. C'est juste des choix politiques.

  • Speaker #0

    une chose qu'on peut faire aussi genre là maintenant tout de suite c'est que les psychiatres ils se mettent sur Doctolib et ils arrêtent de forcer à ce qu'on les appelle au téléphone pareil la LSF ça devait s'apprendre à communiquer en LSF quand on est petit D'ailleurs la MDPH de Toulouse, qui est la maison des personnes handicapées, a une personne qui parle à LSF et c'est juste un employé qui par hasard parlait à la LSF. Ils n'ont pas employé quelqu'un spécifiquement qui parlait à la LSF pour l'accueil des personnes sourdes. La maison des personnes en situation de handicap. Je trouve ça très grave.

  • Speaker #1

    Ils ont trouvé le moyen de produire une application. On a été dans l'Atlante au second tournage. Ils ont trouvé le moyen de produire une application sur le site internet pour aider au remplissage du dossier MDPH inaccessible aux déficients visuels.

  • Speaker #0

    Donc déjà MDPH arrête d'être validiste, premier truc. MDPH c'est l'état ? C'est dépassé mental.

  • Speaker #1

    En fait c'est plus compliqué que ça, c'est financé. par la CNSA, par l'État en quelque sorte, la Caisse nationale de solidarité et d'autonomie, et par les départements, et de plus en plus par les départements, ce qui fait que les départements se savent que c'est d'excuses pour donner de moins en moins pour limiter l'accès aux...

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être derrière les trucs, on arrête de prôner le 35 heures semaine. Genre déjà parce qu'on n'aime pas le capitalisme, mais aussi parce que, en fait, c'est OK de ne pas faire 35 heures semaine. Genre, c'est même mieux pour la santé de tout le monde de ne pas faire 35 heures semaine. Il y a des études qui montrent qu'il faut travailler moins, peu importe son état de santé. Donc aussi, ça, les employeurs, écoutez.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faudrait le garder en défi. Merci pour l'appel et le travail.

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais c'est selon le terme.

  • Speaker #1

    Travail, activités, est-ce que le travail c'est utile ? Ça dépend lequel. Si c'est pour produire des pièces d'armement, je ne suis pas sûr que ça ait une grande utilité. Que ce soit pour aller faire de la publicité, attendre des saloperies fabriquées par des membres à l'aube ou des membres, des emballages inutiles. Est-ce que c'est ça le travail ou pas ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez un sujet sur lequel vous avez une dernière chose à dire ?

  • Speaker #1

    Moi je voudrais insister sur la question de la représentation des personnes handicapées. Je continue à penser que si on ne modifie pas, c'est-à-dire si on ne reprend pas la parole qui nous concerne, rien ne changera. Parce que les intérêts des organisations gestionnaires sont des intérêts d'organisations gestionnaires, ne sont pas les intérêts des personnes qui appellent. Et c'est pour ça qu'il est important que les mouvements antivalentistes et les personnes engagées dans ce mouvement se regroupent pour peser et pour faire que... Chacun doit s'exprimer. Les parents handicapés, les gestionnaires sont handicapés. Mais par contre, personne ne doit s'exprimer à la place des autres. C'est-à-dire que les gestionnaires doivent s'exprimer en tant que gestionnaires et cesser de parler ou de défendre leurs droits à l'autre qui les vende.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais parler de la question de l'inclusion des personnes en ZI dans les milieux militants, et notamment les milieux militants écolo, où en fait, déjà de base... En tout cas, de mon expérience, la majorité des personnes militantes sont noires. J'ai l'impression qu'il y a une concentration quand même assez intense. En tout cas, avec Sertoulouse, grosse majorité de personnes noires. Et du coup, c'est bien de prendre ça en compte et de les inclure et de mettre en place des choses pour être plus inclusif de ces personnes parce qu'elles sont présentes. Et ensuite... notamment dans le mouvement de désobéissance civile, mettre en place des choses pour que les actions soient accessibles aux personnes. On a dit apprendre la LSF, on a eu une super formation pour... On ne pouvait pas apprendre en une journée à parler la LSF, mais on nous a appris comment est-ce qu'on mime, au minimum, pour pouvoir... Communiquer avec une personne sourde quand on est en action pour qu'elle puisse participer à une action, c'était trop bien, en disant merci à la personne qui nous a donné cette formation, c'est hyper incroyable. On met en place des choses pour inclure les personnes handicapées sur nos actions, parce qu'elles ont tout autant le droit d'être sur les actions que nous, elles ont tout autant que les personnes qui ne le sont pas. Je dis nous parce que je pense aux personnes qui font des boulons, mais il y a plein d'autres handicaps. Mais elles ont tout autant le droit d'être sur des actions et de militer que les personnes non-indies, et elles ont aussi le droit de militer sur autre chose que sur le dévalidisme. Elles ont le droit de penser à autre chose, faire autre chose, mais on est toujours toujours renvoyées à ça et à toujours renvoyer à... à notre handicap et on doit forcément toujours militer pour nos droits, même au sein de nos milieux qui sont censés être plus inclusifs et nous accueillir. Et du coup, on se retrouve à militer pour le dévalidisme et pour nos droits, tout le temps, pour nous-mêmes. Alors qu'en fait, on a aussi le droit de militer pour d'autres choses, parce qu'il y a d'autres sujets qui peuvent nous intéresser.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi... Je le vois parce que je suis dans un groupe. des boulots où toutes les solutions sont construites pour un individu mal valide notamment déplacez-vous le vélo oui mais moi je suis pas contre le vélo je suis désolé mais moi je peux pas en faire ils ont pas inventé le système de Je m'intéresse beaucoup à la question du dérèglement climatique. Il y a tout un angle mort de la prévention qui oublie complètement l'impact que va avoir le dérèglement climatique sur les personnes les plus vulnérabilisées. Je pense notamment aux personnes handicapées et âgées qui ont l'enjeu en rez-de-chaussée et qui vont être les prochaines victimes des inondations liées à des pluies diluviennes qu'on va avoir dans les prochaines années. C'est la capacité par exemple des personnes sous résistance respiratoire. Aux États-Unis, il y a eu pas mal de morts comme ça, de gens qui étaient sous résistance respiratoire, comme l'électricité.

  • Speaker #0

    C'est littéralement vital. et peut-être pour conclure ça me fait penser à une pub que j'ai vue il y a deux jours je pense c'était pour une asso de personnes trisomiques et je trouvais que la pub était très bon parce que c'était simple et impactant où en fait c'était des personnes qui étaient trisomiques 21 et qui disaient tu penses que je ne peux pas boire de l'alcool donc je ne bois pas d'alcool tu penses que je ne peux pas boire faire du sexe, donc je ne fais pas de sexe, tu penses que je ne peux pas lire, donc je ne peux pas lire. Et en fait, ces croyances font qu'on ne nous donne pas les opportunités d'apprendre, on nous les retire, on nous exclut, on nous empêche de faire les choses, et donc on rend ces idées vraies. On les rend réels et palpables, alors que de base c'était des idées. Mais parce qu'on empêche les gens d'avoir accès à l'éducation, et à plein d'endroits en fait, à plein d'activités, parce qu'on est persuadés qu'elles ne peuvent pas le faire. Et du coup, c'est aussi une forme de validisme. On nous empêche de faire des choses parce qu'on pense qu'on ne peut pas les faire, et du coup, on ne les fait pas.

  • Speaker #1

    C'est le problème de la surprotection qu'il y a vis-à-vis des enfants handicapés, et qui poussait dans la société. Par exemple, ils venaient dans un établissement et ce serait pour leur bien, pour leur éviter la violence de l'école, en oubliant que la violence de l'établissement est encore quelque chose de déconfiné, mais caché. Ça, ils avaient un bon tâche.

  • Speaker #0

    Du coup, pour faire une petite conclusion, si vous n'avez plus rien à rajouter, en tant que personne privilégiée, il faut se renseigner un maximum. On a les dévalideuses ou les socials, qui sont les deux courants qu'on a sortis. Mais après, il y a plein de ressources en ligne. Des millions. et j'aimerais remercier la base de Toulouse donc la base d'action sociale et écologique de Toulouse qui nous a accueillis aujourd'hui n'hésitez pas à aller voir et à passer c'est trop bien et du coup on se retrouve le mois prochain pour parler d'une autre lutte d'une nouvelle lutte militante merci à Olivier Sacha et au revoir

Description

Qu’est-ce que le validisme, la discrimination que subissent les personnes handicapées Et comment se manifeste-t-il ?


Nous vous proposons d’écouter une discussion avec Sasha, une militante de XR Toulouse, et Odile Maurin, fondatrice et présidente de l'association handi-social et élue de l’opposition à la mairie de Toulouse, toutes les deux activement engagées contre le validisme.


Détricoter ce système d’oppression nous a amené à Comprendre la véritable nature d’un “handicap”, saisir le lien entre validisme, productivisme et capitalisme et ainsi questionner le système de pensée global.


Les deux militantes donnent également les clefs aux personnes privilégié.es pour nous permettre d’être plus inclusif.ve.s


Note : Les militantes parlent du SED dans le podcast, il s'agit du syndrome d’Ehlers-Danlos. C'est un groupe de maladies génétiques caractérisées par une anomalie du tissu conjonctif, c’est-à-dire des tissus de soutien. Le syndrome d’Ehlers-Danlos affecte la production de collagène, une protéine qui donne l’élasticité et la force aux tissus conjonctifs tels que la peau, les tendons, les ligaments, ainsi que les parois des organes et des vaisseaux sanguins.

Il existe 13 types de SED avec chacun des symptômes très variés et des sévérités variées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous pour le deuxième épisode du podcast Pour le Futur. Aujourd'hui, on va présenter une première lutte. On va parler aujourd'hui du validisme. J'ai avec moi Odile Mourin et Sacha de XR Toulouse. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Odile Mourin, je suis la présidente d'une association qui s'appelle L'Univé Sociale qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années. C'est une association qui a vécu dans la lutte contre le validisme à partir de 2016 avec des actions... contentieuse avec des actions médiatiques, avec des actions de déployer, de se désobéir sans cible pour la défense des droits des personnes handicapées sur son collectif. Je suis aussi accessoirement élue municipale et métropolitaine dans l'opposition à Toulouse.

  • Speaker #0

    Et toi Sacha ? Et moi du coup je suis à Extinction Rebellion depuis un an et demi, Extinction Rebellion Toulouse, et je ne fais pas partie de collectif contre le validisme, mais par contre au sein d'Extinction Rebellion Toulouse, j'ai beaucoup avec mes camarades porté la question du validisme étant moi-même handicapée, et on a un collectif de désobéissance civile, et du coup on a porté la question de comment impure les personnes. rendu dans nos actions et au sein du collectif, au sein de nos événements magnifiques, etc. Ok, donc moi, petit disclaimer quand même, je suis assez peu renseignée sur le sujet. Donc si à un moment j'ai un vocabulaire problématique ou une réflexion toxique, il ne faut pas hésiter à me le dire, justement on est là pour débunker tout ça aujourd'hui. Donc on peut commencer par la première partie où on va essayer de clarifier un peu tout, définir, donner des définitions. Est-ce que, première étape, est-ce qu'on pourrait définir ensemble le handicap et le validisme ?

  • Speaker #1

    Alors l'handicap c'est une situation, c'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre déficience, incapacité et la résultante qui est le handicap. C'est-à-dire qu'on peut tout à fait... Avoir des déficiences, des incapacités et pour autant ne pas se retrouver handicapé à partir du moment où on évolue dans un environnement accessible et adapté. Le handicap c'est bien ce qui est donné dans la définition de l'OMS, du handicap c'est bien l'interaction par rapport à l'environnement qui est l'élément le plus important.

  • Speaker #0

    Et du coup Sacha, le validisme, est-ce que tu saurais me finir en lien avec ça ? Oui, je peux. Du coup, le validisme, c'est un système de croyance qui est organisé dans la société. La croyance que les personnes valides, qui ne sont pas porteuses de handicap, ont intrinsèquement une valeur supérieure aux personnes en situation de handicap. Et de ça, on découle quantité de discrimination, volontaire ou non, mais systémique et aussi individuelle, du coup, envers les personnes handicapées. Et on peut dire qu'il y a autant de handicap qu'il y a de validisme. A chaque handicap et combinaison de handicap, on va retrouver des manifestations de validations différentes. Et en plus de ça, si la personne est handicapée et fait partie d'une communauté minorisée, par exemple une personne de couleur et d'une personne queer, elle va en plus subir des discriminations liées à son handicap et à son appartenance à cette communauté. De ce que j'avais compris, c'est ça l'intersectionnalité, c'est-à-dire que c'est en plus d'avoir la somme des deux discriminations, c'est pire parce qu'il y a les deux ensemble, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait le validisme, comme le sexisme, comme le racisme, est un système de croyance qu'on a prévu à Missacha, mais c'est aussi un système d'oppression, c'est un système d'exclusion qui est caractérisé par des préjugés, des discriminations, des violences, des situations de domination, et ça, ça peut être aussi bien un tissu qu'un fonctionnel, ça peut être un institutionnel. Et c'est à l'encontre des personnes handicapées. Parce qu'en fait, on est dans un monde qui est structuré par une langue, une langue valide, qui est la langue dominante, et qui effectivement hiérarchise les vies en fonction de... de cette correspondance à la norme. Et il faut savoir qu'il y a une cause à ça, c'est-à-dire que c'est la question du productivisme qui a besoin de corps normés, productifs, rentables à court terme, et que ça c'est le fruit du capitalisme. Et que donc cette critique du validisme est aussi une critique politique, au centre premier du terme, qui s'attaque à... effectivement un système de pensée qui hiérarchise l'église en fonction de leur utilité pour le capital. Un petit bémol sur un truc, tu as utilisé le terme de porteur de l'invitable, c'est un terme qu'on n'utilise pas d'abord parce qu'on peut être porteur d'une maladie mais pas d'un invitable. Mais c'est vrai que moi aussi je l'utilisais, simplement c'est des choses aussi qu'on a analysées. On est en situation de handicap, on est une personne handicapée, parce que ça aussi il y a un peu le côté novlangue. Oui, soi-disant on respecte plus les personnes handicapées en parlant de personnes en situation de handicap, alors que les apprenants, ce n'est pas seulement la manière de nommer les choses. Dire qu'on est une personne handicapée ne veut pas dire que c'est notre déficience qui est handicapée, mais on est bien handicapé par l'environnement. et le contexte en fait a dégoulé.

  • Speaker #0

    Et du coup avant de pouvoir entrer dans la réelle discrimination, est-ce que vous pourriez essayer de rendre compte de la diversité des handicaps ? Parce que j'ai l'impression que dans l'esprit de la grande majorité des personnes, ça va se réduire à personnes à mobilité réduite, c'est tout ?

  • Speaker #1

    D'abord, les personnes handicapées font partie des personnes à mobilité réduite, simplement le terme mobilité réduite qui est défini au niveau européen, englobe pas seulement les personnes handicapées qui touchent sur le type de handicap, mais aussi les personnes Ça englobe les personnes âgées qui ont des difficultés de mobilité, mais aussi les femmes enceintes, mais aussi les familles avec des jeunes enfants avec des poussettes, et ça va même jusqu'à la personne qui est chargée de bagages. Donc c'est une notion beaucoup plus large que les personnes handicapées. Les personnes handicapées, selon l'OMS, c'est 16% de la population. personnes à mobilité réduite, on arrive plutôt à 45%. Et après, les différents types de handicap, parce que c'est vrai qu'encore une fois, on utilise le terme de handicap, là on devrait parler plutôt de différents types de déficiences, mais bon, ce n'est pas encore passé dans le vocabulaire. Il y a différentes grandes familles de déficiences. Il y a des déficiences motrices, des déficiences sensorielles, aux niveaux visuels. des déficiences psychiques, des handicaps mentaux. Quand on utilise le terme de handicap mentaux, c'est en référence à des personnes qui ne seraient pas dans la norme du clinique, ce qui peut aussi se discuter, parce que c'est toujours comment on pose les questions détermine le type de réponse qu'on a. Et puis il y a les maladies invalidantes qui aussi font partie de ce qu'on appelle les situations, les handicaps. Mais... Sur la question de 80% de handicap invisible, j'ai moi aussi souvent dit ça, et je mettrais un bémol aujourd'hui. D'abord parce qu'il n'y a aucune étude qui confirme ce chiffre de 80%, qu'on a tous répété à long vie, moi aussi, mais qui n'est pas étayée par des études. Et puis quand on parle de handicap invisible, effectivement certains handicaps peuvent être invisibles au premier regard, à un premier instant, mais aucun handicap n'est invisible. Sinon les gens ne seraient pas discriminés. On ne serait pas discriminés avec le handicap invisible s'il était réellement invisible. C'est juste que les gens ne sont pas… formé, habitué à comprendre pourquoi une personne va être différente, pourquoi elle va présenter des difficultés pour faire un certain nombre de choses, à certains moments, parfois, et puis pas à d'autres moments, ça aussi. C'est-à-dire que les handicaps, même si on prend une même déficience, les situations de handicap qui en découlent ne sont pas les mêmes. On peut prendre un exemple tout bête, si on prend une personne à qui il manque un doigt, ça va être gênant et ça va être handicapant pour être pianiste. Par contre, pour être chanteur, ça n'aura pas le même impact dans le son. Donc, déjà que même si on prend une même déficience, les effets sur la personne peuvent être différents d'un individu à l'autre, si en plus on est dans des contextes différents, on voit que finalement, les situations sont très différentes d'une personne à l'autre, tout simplement. Et en plus, les parents ont le plus mieux, entre guillemets, différentes situations de leur cas. Par exemple, je suis une maladie génétique grave qui m'oblige à me déplacer en route roulant électrique. et avoir besoin d'aide quotidienne pour me permettre de ménager, de ne pas faire mal. Mais je suis aussi une personne autiste. Il y a des choses qui sont visibles au premier coup d'œil, qui le sont un peu plus quand on me connaît davantage.

  • Speaker #0

    Ce qui est vraiment, c'est qu'on a les mêmes handicaps que toi et moi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, on est bien plus sûrs.

  • Speaker #0

    Mais avec des présentations assez déchirantes, par exemple Odile elle est en fauteuil, moi pas du tout, mais au final on a quand même des difficultés qui se regroupent et il y en a qui sont complètement déchirantes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que l'autisme, pareil, c'est un spectre et que certains vont avoir plus de sensibilité sensorielle que d'autres, sur certains types de sensations, d'autres sur d'autres. Et puis le SED, il y a des formes de SED qui donnent des incapacités importantes, et puis ça évolue au fil du temps, c'est-à-dire que moi... A ton âge, j'étais moi aussi scotone. Voilà, les choses évoluent avec le temps, et même sans parler d'évolution avec le temps, ça peut être très différent d'un individu à l'autre, parce que le sexe est du moins sévère, parce qu'il y a eu des accidents de sport, par exemple, chez moi, qui ont majoré les conséquences. Il y a des choses qui peuvent varier dans le milieu.

  • Speaker #0

    Donc ça dépend de l'individu, ça dépend aussi du contexte ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de l'individu, de la pathologie qu'il affecte ou de la déficience qu'il affecte, et de l'environnement dans lequel il est. Et après, les différences psychologiques, physiques, sensorielles.

  • Speaker #0

    Et du coup, de manière très concrète, ce serait quoi les grandes discriminations dont sont victimes les personnes handicapées ? Des grandes ? Ouais, je sais qu'il y en a une infinité j'imagine, mais pour essayer de se rendre compte en tant que personne privilégiée, des fois on a du mal à imaginer. Le truc qui est le plus visible, on va dire, je pense que ça va être le manque d'accessibilité des bâtiments, pour les personnes qui sont notamment en mobilité réduite, où en fait, on est à Toulouse, et quand on se déplace à Toulouse, il y a plein de trottoirs qui ne sont pas praticables en photovoltaïque, il y en a bien plus que moi, il y a plein de bâtiments qui n'ont pas de rampes, qui permettent de rentrer à l'intérieur. qui n'ont pas de toilettes accessibles. Il y en a où il y a une rampe, mais il n'y a pas de toilettes accessibles, donc le bâtiment n'est pas accessible. Il y a plein d'endroits où les modalités sensorielles ne sont pas du tout modulables. Donc si une personne est très sensible à la lumière, on ne peut pas baisser la lumière. Si une personne est très sensible au son, on ne peut pas baisser le son. C'est des choses qui sont très visibles, juste l'accessibilité des bâtiments. Je vais prendre l'exemple de mon appart parce que je trouve ça très ironique. Mon appart est récent et il est censé être accessible PMR. Il a été construit pour pouvoir être accessible PMR. Et on a un espèce de sas qui permet d'accéder aux toilettes, à la salle de bain et à la chambre. Et en fait, les portes s'entrechoquent.

  • Speaker #1

    Ah ça c'est un bon mot, j'ai ça, c'est bon aussi, c'est formidable.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est absolument pas accessible en fait. Est-ce qu'il y a des lois qui demandent que, enfin, en France par exemple, que tous les logements soient accessibles ?

  • Speaker #1

    Depuis 1975.

  • Speaker #0

    Ok, c'est pas du tout le cas.

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été appliqué. Il y avait des limitations, c'est-à-dire que depuis 1975, c'était obligatoire dans les logements en rez-de-chaussée et puis ceux-ci servis par ascenseur. Sachant qu'à partir de 2005, il y a eu le... à partir du quatrième étage, l'obligation d'ascenseur. Mais l'argumentation n'a jamais été appliquée et elle n'est pas contrôlée. Enfin, si elle est contrôlée par des officines privées qui attestent de l'accessibilité sans avoir visité tous les logements et sans maîtriser le sujet. Ce qui fait que chaque fois qu'on dit social a fait condamner des collectivités ou par exemple toute métropole habitable il y a quelques années, c'était parce qu'il y avait des membres d'informité. Mais si on n'attaque pas, le problème c'est qu'il n'y a pas de sanctions automatiques. Et surtout il y a une collusion d'intérêts entre le bailleur ou le promoteur qui construit et le contrôleur qui travaille régulièrement pour ces gens-là et qui ne peut pas se les mettre à bout. On va parler franchement. On est dans un pays où entre guillemets on est très fort pour déclarer des choses, beaucoup moins fort pour les réaliser et beaucoup moins fort pour les sanctionner et faire des paroles.

  • Speaker #0

    Et du coup, au-delà de l'accessibilité des bâtiments, est-ce qu'il y a d'autres violences, peut-être plus psychologiques ou autres ?

  • Speaker #1

    Il y a tout ce qui est organisationnel.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est, par exemple, pour des personnes autistes, c'est de l'environnement, ça peut être la question de la mutilatité, du bruit. Il n'y a pas d'adaptation, mais ça passe aussi aujourd'hui, et c'est une des problématiques depuis le Covid, par le manque de lieux de sécure pour les personnes. pas seulement handicapés d'ailleurs, parce que même si un certain nombre de personnes handicapées sont plus à risque que d'autres, il n'empêche que même les gens en parfaite santé sont à risque d'avoir un Covid long et de se retrouver en invalidité. Donc ça aussi, la défense sanitaire, c'est un numéro d'éducation qu'on a dans les lieux validistes pour permettre à chacun de pouvoir aller partout, parce que tous les lieux qui sont assaillis sur ce plan, c'est des lieux que les gens peuvent fréquenter.

  • Speaker #0

    On a aussi les discriminations au travail. Déjà de base, beaucoup de personnes handicapées ne peuvent pas travailler parce qu'elles n'ont pas forcément l'énergie ou la capacité de travailler et aussi parce que les entreprises ne font rien pour les accepter et les inclure. Et comme tu disais si bien, le dévalidisme, ça remet en question le productivisme. Parce qu'en fait, partie des personnes handicapées ne peuvent pas faire un 35 heures. Parce que t'as pas l'énergie, mais aussi parce que t'as tes rendez-vous médicaux à passer. Tu peux avoir un suivi, par exemple tu dois aller chez le kiné toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, tous les jours. Tu dois passer des scanners, tu dois aller voir tel spécialiste, tel machin. Tu peux pas rentrer ça dans un 35 heures. Ton boulot n'est pas forcément accessible, il n'est pas forcément compréhensif. Si tu as une maladie chronique et que tu as une crise, tu dois te mettre en arrêt. Tu n'es pas forcément garantie de retrouver ton job après si c'est trop récurrent. Par exemple, tu as un TDAH ou tu es autiste, tu as des difficultés organisationnelles ou sociales. La plupart des jobs ne vont pas être compréhensifs et tu ne vas même pas forcément pouvoir leur en parler parce que si tu leur en parles, tu vas subir des discriminations. Il y a beaucoup de discrimination à l'embauche, où en fait si tu mentionnes le fait que tu es handicapé, tu n'es pas sûr qu'on en soit rappelé. Il y a des mesures qui permettent d'employer des personnes handicapées dans certains postes, il y a des établissements, les ESAT, mais c'est plus de l'exploitation qu'autre chose.

  • Speaker #1

    C'est de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Oui. Ça touche aussi aux questions de l'AAH, l'Allocation Adultes Handicapés, aux questions de la RQTH et donc de la NDPH, où en fait juste pour obtenir la RQTH qui est donc reconnaissante en qualité de travail handicapé, c'est 1 000 24 mois, c'est beaucoup de paperasse, pour avoir l'AAH tu peux en avoir pour au moins un an d'attente, et c'est des démarches qui sont lourdes, qui sont longues, je suis au milieu de ces démarches, c'est... J'ai l'impression d'être bloquée. Je trouve ça ultra ironique, par exemple, t'as un TDAH et on te demande de faire des tonnes et des tonnes de pare-face. T'as de l'anxiété sociale et tu dois passer 10 000 coups de fil parce que tous les psychiatres, tu peux pas prendre rendez-vous en ligne avec eux. Et du coup, t'as des barrières à toutes les étapes. Et pour avoir une reconnaissance qui te permette de travailler en plus, et même si t'arrives à aller au bout des démarches, à demander ta RQTH, à demander ton RH, t'es pas sûr contre la corde. Parce qu'il faut que ça rentre dans le critère, il faut qu'ils déterminent que tu es suffisamment handicapé pour avoir droit à de l'aide financière. Il y a un certain pourcentage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y a ce qu'on appelle un taux d'incapacité, avec une barème qui n'est pas toujours appliquée mais qui de toute façon fait qu'on peut tout à fait être une personne handicapée et n'avoir droit à rien. On peut avoir droit à une RQTH, à une RQTH dans une table de priorité.

  • Speaker #0

    Du coup, une RQTH, ce n'est pas une aide financière, c'est juste une reconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est juste une reconnaissance qui, en fait, sert aux employeurs, parce qu'en fait, tous les employeurs qui ont plus de 20 salariés sont soumis. à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, et s'ils n'ont pas dans leur effectif 6% de travailleurs handicapés, ils doivent payer des pénalités. Donc chaque fois qu'ils embauchent une personne handicapée, et que chaque fois qu'ils atteignent leur taux de 6%, ils n'ont plus de pénalité. Mais donc ils ont tendance à recruter des personnes uniquement pour ça, fausse exception, et avec la problématique c'est qu'en fait ils les recrutent, ils choisissent toujours les handicaps qui demandent le moins de compensation possible, et surtout ils attendent de... Alors ça a l'avenir qu'elle travaille comme tous les autres. Mais en fait, toute cette problématique, elle commence par l'accès à la scolarité. C'est-à-dire que déjà, quand il y a des handicaps de naissance ou de l'enfance, la difficulté c'est que l'école est aussi une école qui est basée sur la compétition, sur l'adaptation de l'enfant au système scolaire et non pas le contraire. Et donc beaucoup de jeunes sont exclus du milieu scolaire, renvoyés dans des établissements spécialisés. dénoncée par l'ONU comme étant des lieux de ségrégation et dont la fermeture est demandée, sachant que le validité n'est pas forcément intentionnelle. Il ne s'agit pas de lutter contre les valides, il s'agit de lutter contre un système de pensée, contre quelque chose qui est complètement ancré dans la société, qui rattache les difficultés d'une personne à sa déficience. Alors même que ce qui entraîne une participation à la vie en société sous son niveau de déficience, ni nos incapacités, ni nos différences, le complément. Mais via la manière dont la société est construite, organisée, que ce soit sur le plan de l'accessibilité, du bâti, des espaces publics, des transports, mais aussi sur le plan organisationnel, sur la manière dont on communique, la manière dont on apprend. Et pour rebondir sur la question de l'emploi, moi je suis élu, ce n'est pas un emploi, c'est un statut, mais pour exercer mon mandat d'élu, la loi a prévu des moyens de compensation pour permettre aux élus finalement d'exercer leur mandat à égalité avec les élus valides. Si ce n'est que ça dépend plus de la décision du maire, et que quand on est dans l'opposition, on se fait une utilisation du validis pour faire taire une voie opposée. C'est ce que j'ai eu moi l'année de Toulouse avec un maire qui me refuse les aménagements rétonables consacrés par le droit européen. Là aussi la loi elle est conçue et écrite plus clairement pour les personnes qui ont un handicap moteur, mais pour... La partie pour laquelle j'ai le plus besoin d'aide, c'est-à-dire par rapport à mon autisme et mes difficultés pour écrire, où j'ai besoin d'avoir quelqu'un à qui je puisse dicter, mettre des notes, etc., m'aider à organiser ma pensée, m'aider à me recentrer sur les sujets et m'aider à synthétiser après mes propos, tout ça, je le paye de ma poche. Donc, ce n'est pas quelque chose qui va aider d'autres personnes autistes ou avec d'autres handicaps. avoir envie de s'engager en politique. Mais donc, c'est un système de discrimination qui est basé sur des caractéristiques que devrait présenter un corps et un esprit pour être complètement humain. Et donc, ça nous dénie une partie de notre humanité, une croix d'égalité.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut peut-être passer sur dix questions ? à ne plus poser, c'est-à-dire les questions que tout le monde pose. Là, on va prendre une seconde pour répondre à chaque question. Et ces dix questions-là, à partir de maintenant, c'est bon. Faut qu'on passe à autre chose, c'est censé être acquis pour tout le monde. La première idée que j'avais eue, ma mère, par exemple, elle aime beaucoup pousser les fauteuils des gens pour les aider. Et j'ai dit, il faut arrêter de faire ça. On est d'accord que c'est absolument infantilisant, ou en tout cas...

  • Speaker #1

    Les fauteuils roulants sont des extensions de nos corps. Est-ce qu'on aurait l'idée de pousser une personne sans lui demander son poche ? C'est aussi simple que ça. Si on a besoin d'aide pour pousser éventuellement un fauteuil, on le demande. Mais en tout cas, on ne se saisit pas d'un fauteuil comme si... Lui, c'est infantilisant et c'est ni notre agentivité, ni notre psychonimité, ni notre humanité, ni notre capacité de décision.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres phrases type que vous entendez peut-être toute la journée ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as comme courage ? C'est vrai que régulièrement, on est confronté à des personnes qui nous croisant, quand leur handicap est visible, quand on explique qu'on a un handicap, qu'est-ce que tu as de courageux ? Non, on n'est pas plus courageux que les autres, et surtout... ça renvoie quoi cette affirmation ? Si, ben moi à ta place je ne supporterais pas de vivre ce que tu vis. Et on peut même entendre des personnes dire, ah ben moi je me flinguerais à ta place. Bon, alors il faut quand même se mettre à la place de celui à qui on dit ça. En étant quand même en train de lui dire, parce que c'est vrai qu'on peut penser que ça part d'une bonne intention, de dire, ben je te plains. Sauf que ça renvoie quoi ? Ça renvoie quoi ? Ça renvoie que ta vie elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Or, d'abord c'est faux. parce que ce qui pourrit nos vies, c'est essentiellement le validisme, l'exclusion de la société. Après, il y a des choses qui peuvent être difficiles à vivre dans certaines situations de handicap, c'est la douleur, la fatigue, mais encore une fois, ça aussi, ça peut se compenser partiellement au moins, et que ce n'est pas en nous renvoyant une image, en nous plaignant que ça va améliorer notre situation. Ce qu'on souhaite voir, c'est qu'on améliore nos conditions de vie. Et nos conditions de vie, ce n'est pas une question médicale, c'est essentiellement une question sociale, une question sociétale. C'est-à-dire quels moyens on se donne pour que la société soit adaptée à tous et pas juste à certains.

  • Speaker #0

    Un truc qu'on peut entendre souvent, c'est qu'on ne peut pas être handicapé. Notamment par exemple quand une personne va se lever de son fauteuil et marcher, elle a les jambes en étroite. C'est pas un handicapé, il fait semblant. Mais en fait, on peut être en fauteuil et aussi être capable de marcher. Il y a plein de raisons qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Il y a plein de handicaps qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Et on peut utiliser un fauteuil 20% du temps, 80% du temps, 100% du temps, 100% du temps. C'est complètement... Et du coup, il y a cette idée que si tu as un fauteuil, c'est que tu ne peux pas marcher. Et donc, si tu te lèves de ton fauteuil, c'est que tu es un menteur, en fait. Et en fait, ça revient à l'idée qu'il y a des gens qui font semblant d'être handicapés pour... Avoir accès à je ne sais quel bénéfice dans la société.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on le saurait là, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Parce qu'il paraît que c'est compliqué de les récupérer. Là, apparemment, il y a des gens qui arrivent à faire tout ça. En fait, je me dis, si il y a des gens qui vont batailler pendant un an pour avoir une aide de 900 euros, alors qu'ils ne sont pas handicapés, je pense que c'est qu'ils en ont besoin. Donc laissez-leur en fait, genre laissez-leur.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, c'est effectivement dans l'esprit de beaucoup de gens, le fauteuil roulant est... et réservé aux personnes tétra ou paraplégiques, c'est-à-dire qui n'ont pas l'usage de leur membre, ou de membre inférieur ou membre supérieur. Or, au départ, effectivement, c'était le cas, mais ça fait très longtemps que le fauteuil roulant est accordé à des personnes qui ont des maladies invalidantes, et pour qui, et c'est mon cas par exemple, pour qui les déplacements quotidiens sont impossibles parce qu'ils sont trop douloureux, trop fatigants.

  • Speaker #0

    et que avec le fauteuil je peux faire plein de choses que je ne peux pas faire sans le fauteuil et c'est à chacun de déterminer à quel moment tu as besoin ou pas du fauteuil un truc qui est assez bien fait quand même c'est que maintenant dans la plupart des musées on propose des tabourets portables ou des fauteuils roulants et ça c'est cool parce que par exemple pour moi visiter un musée c'est affreux parce que c'est ultra douloureux à cause de mes douleurs chroniques piétiner c'est un enfer pour moi donc je... Alors que j'adore la culture, mais visiter un musée pour moi c'est juste une source de douleur. Et depuis que je sais qu'il y a des fauteuils roulants et des tabourets portables à disposition, ce que je ne savais pas l'année dernière, ça a complètement changé mon expérience parce que maintenant je peux juste demander un fauteuil roulant. D'ailleurs souvent les gens sont formés à ne pas poser de questions, comme moi on ne m'a jamais posé de questions, on m'a juste dit tiens prends. Et du coup maintenant je peux profiter de mon expérience au musée. Je ne suis pas juste en train de souffrir et de me dire quand est-ce que je peux partir, quand est-ce qu'on a fini, j'en ai trop marre, j'ai mal, j'ai mal. Et ça change la vie.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi un truc que j'entends souvent quand j'ai fait des lives sur les questions de droits et des péages. Le nombre de gens, enfin trop important selon moi, qui ont fait oui mais moi, le voisin, il fait semblant d'être handicapé. Oui, sauf qu'ils ne savent pas ce que cette personne a, et puis le handicap psychique souvent ne se voit pas, et puis il y a des personnes qui sont totalement dans l'incapacité de travailler, de mener une vie normale, et qui paraissent, et qui même parfois dans certains cas, parce qu'ils n'ont pas envie de parler de handicap psychique, parce que peut-être qu'ils sont dans le déni aussi de son handicap psychique, vont dire moi j'abuse du système Je connais aussi des gens comme ça. Et en tout cas, je veux dire, quelqu'un qui est en bonne santé, qui n'a pas de problèmes physiques ou psychiques particuliers, je n'en connais pas spécialement, qui a envie de se taper une ressource de bois vide. Surtout quand on sait les difficultés d'accès à ces droits et d'une manière, je ne dis pas qu'il n'y a jamais trop, mais je veux dire que ça reste un épiphénomène par rapport au nombre de gens qui se voient privés de leurs droits simplement parce qu'ils n'ont pas su les expliquer, parce qu'ils n'ont pas su les défendre, parce qu'ils ne connaissent pas les textes sur lesquels s'appuyer pour faire avouer leurs droits et parce qu'il y a une chasse aux pauvres. Et moi qui siège en CDRBA, je suis dans la commission des droits et l'autonomie qui est chargée d'accorder les droits aux personnes handicapées, je mesure à quel point... des phénomènes de racisme, de ségrégation vis-à-vis des pros, impactent la manière dont on accorde des droits aux gens. C'est-à-dire que typiquement, les personnes CSP+, qui viennent défendre leur dossier, qui ont préparé leur dossier avant, qui ont argumenté, qui ont lu le texte, par rapport à la petite nana racisée qui n'a pas fait d'études et qui... On va même éventuellement dire oui mais la voisine est là de manière maladroite. Ces gens-là sont à une situation équivalente. Quand on pose un peu, il y en a une qui aura des droits et l'autre pas.

  • Speaker #0

    Cette chasse aux fraudes, c'est quelque chose qui va juste affecter tout le monde, pas juste les personnes handicapées ou handicapées vendement. Ça affecte tout le monde. Exemple tout simple. Quand j'étais petite, j'avais besoin de changer de lunettes tous les 6 mois parce que ma vue changeait à 24. Parce que les assurances voulaient lutter contre les fraudes, ils ont dit qu'à partir d'aujourd'hui, on ne bourse qu'une paire de lunettes par an. Alors qu'en plus, quand on regarde les chiffres, la fraude aux aides est assez minime et ça n'a rien à voir avec la fraude fiscale, qui a des meilleures...

  • Speaker #1

    En fait, plus les gens sont aisés, plus ils fraudent et plus leur fraude coûte cher. Mais ce n'est pas ceux-là qui sont les cibles, effectivement. Parce que c'est plus facile à contrôler des gens qui ne savent pas le défendre. pour trouver ceux qui ont des armées à l'aube. Et parce qu'on est dans un système capitaliste, qui est un système productiviste, qui finalement fait tout ce qu'il peut pour mettre en difficulté ceux qui ont le plus besoin d'aide. Et c'est tout ce qui est en ce moment la mise à mal du modèle social français qui a commencé il y a de longues années et qui atteint un niveau inégalé aujourd'hui. Tu disais tout à l'heure que les personnes handicapées ne sont pas capables de travailler. Moi, je mettrais un démo là-dessus. Elles ne sont pas capables de travailler dans le système actuel, dans le système mobiliste, avec des transports inaccessibles, des rangements inaccessibles, des déplacements inaccessibles, des temps d'adaptation du temps de travail qui n'est pas… Moi, je vais à la kiné tous les matins. Je veux dire, forcément, ça prend du temps. Je vais à la kiné, j'ai des séances d'oxygène, j'ai des phases différentes. des moyens de l'aider à maintenir mon état de santé et qui sont très volontaires.

  • Speaker #0

    Par exemple, j'ai un TDAH et du coup, j'ai des difficultés à m'organiser, à juste démarrer des tâches. Et j'en pâti aussi dans le quotidien. Du coup, je perds du temps aussi là-dessus. Et pareil, du coup, je n'ai pas les mêmes capacités qu'une personne lambda. Et ça, au travail aussi, j'en pâti en fait. Et du coup, j'ai... Surtout quand tu cumules, ce qui est le cas de beaucoup de personnes handicapées, en fait, juste tu vas cumuler ton autisme qui va te donner telle difficulté, ton TDH qui va te donner telle difficulté, ta pathologie qui va te donner telle difficulté, et le tout combiné, j'ai pris mon exemple mais il y en a des millions, le tout combiné juste, t'as... Beaucoup, beaucoup de choses à faire en plus que d'autres personnes. J'ai déjà vu des gens qui parlaient un peu d'une taxe du handicap, du fait que tu as des dépenses à faire en plus que les gens n'ont pas à faire, tu as du temps à dépenser en plus que d'autres gens n'ont pas à dépenser. Du coup, toutes ces difficultés qu'on a en plus... C'est des choses que les autres gens, enfin les personnes valides, n'ont pas à faire.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas à faire en plus, ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #1

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as demandé de faire un 35 heures au même titre que tout le monde, alors qu'on a tout ça en plus à faire, c'est un peu un dessin, en fait. Ok, mais en fait, mon 35 heures, ce n'est pas du tout le même que le tien. Et c'est en prenant compte le fait que je suis blanche. Et de classe moyenne, je suis queer, mais si j'étais en plus racisée et que je subissais des discriminations tous les jours à cause de ça...

  • Speaker #1

    C'est des mesures de transport communes, de séduction parisienne, pour aller à ta femme, pour aller baiser, etc. Les inégalités, je crois que certains disent que la lutte des classes résoudra tout. Mais la lutte des classes... elle ne prendra pas en compte les questions de racisme, elle ne prendra pas en compte les questions de sexisme, les questions de genre, les questions d'homophobie. Et par contre, l'un et l'autre ne sont pas incompatibles. Parce qu'en fait, ce qu'interroge le handicap, c'est l'injonction d'un réuniste à la performance et à la productivité qui existait dans le capitalisme néolibéral, où les salariés, finalement, se trouvent peut-être le plus performant possible et où finalement, seuls ceux qui sont les plus aptes méritent un travail. La question des classes, c'est aussi un système de repression. Et finalement, il faut arriver à faire le congo de tout ça, parce que ce ne sont pas les choses qui s'opposent, ce sont des choses qui vont ensemble. Mais en général, ceux qui veulent privilégier les classes contre le reste, ce sont quand même des hommes blancs, blancs, blancs, blancs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. C'est assez marrant. Est-ce qu'on peut faire une petite aparté de définition ? Parce qu'on parle beaucoup de TDAH, autisme, donc TSA peut-être. peut-être les neuro... Neurodys, c'est ça qu'on appelle ? Ou pas du tout ? Neuroatypie. Neuroatypie. Je crois qu'on parle de ça. Je sais pas, vraiment, une autre. C'est quoi exactement ? Il n'y a pas une définition officielle de la neuroatypie, mais en gros, c'est l'idée que c'est l'ensemble des fonctionnements neurologiques qui sortent de la norme. C'est bon, tant bien qu'il y en ait une. Et du coup, dedans, on parle beaucoup de TDA chez autisme, mais c'est pas les seules neuroatypies. Par exemple le trouble borderline, les troubles d'ice, il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    En fait, le problème c'est qu'on présente ça comme des troubles, mais ce ne sont pas des troubles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Simplement comme effectivement ce n'est pas une différence de fonctionnement qui est la plus représentée dans une société, comme on diffère de la norme, on présente ça comme un trouble. Mais on est nombreux chez les autistes à dire non, ce ne sont pas des troubles qu'on a, on est simplement différents. Simplement vous avez construit la société sur votre modèle de pensée qui n'est pas notre modèle de fonctionnement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit depuis le début, c'est que ce n'est pas la personne en tant que telle qui a un problème ou un trouble, c'est que la société a été construite en ne l'impliant pas du tout, et c'est pour ça qu'il y a un handicap qui en découle.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup plus d'énergie qu'une personne classique, on est plus depuis l'éloignement.

  • Speaker #0

    Oui, on n'a pas parlé de la théorie des cuirs. La théorie des cuirs, c'est une théorie que j'aime beaucoup personnellement, qui est en fait une théorie qui permet de représenter l'énergie et l'énergie que ça... que tu as quand tu es en situation de handicap, où en gros, on va dire qu'une personne valide Elle a 25 cuillères. Donc elle se prépare le matin et elle dépense une cuillère. Elle va au boulot, elle a une réunion le matin, une cuillère. Le repas du midi, une cuillère. Après même, elle taffe un peu, une cuillère. À la fin de la journée, elle a quand même encore 15-19 cuillères. Une personne handicapée, malade chronique, neuro-âne, elle va avoir 15 cuillères. Donc déjà moins que la personne valide. Le matin, tu vas te lever, tu vas t'appuyer, une cuillère. Tu vas te faire manger, une cuillère. Tu vas te maquiller, une cuillère. Tu vas prendre le métro, la voiture, les transports, deux cuillères. Tu arrives au boulot, tu dois dire bonjour à tout le monde, une cuillère. Tu fais ta première tâche, une cuillère. Tu prends ta pause, tu dois discuter avec des gens, une cuillère. Donc on est à midi, t'as déjà plus de cuillère. Sauf que il est midi, tu as encore toutes tes tâches à faire de l'après-midi, du soir, tu dois rentrer chez toi, te faire manger, etc. Donc en fait, tu n'as pas du tout la même quantité de cuillère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'en fait, on utilise, on a besoin de plus d'énergie, on dépense plus d'énergie pour accomplir les mêmes tâches.

  • Speaker #0

    En ayant moins de base. Oui. C'est ça. Et du coup, c'est des expressions qu'on reprend beaucoup, juste quand on parle entre nous, on va dire j'ai plus de cuillères Ça permet aussi de pouvoir poser les questions de manière un peu plus détachée, sans s'engager émotionnellement, de dire est-ce que t'as assez de cuillères pour faire ça ? Et c'est facile de dire oui ou non plutôt que de dire je suis vraiment trop crevée, ce matin j'ai fait ça, ça, ça, quand je l'ai fait juste, je fais de cuillères

  • Speaker #1

    Surtout que les mots du quotidien des personnes valides... Quand on parle par exemple de fatigue, la fatigue ça n'a pas du tout la même résonance et les mêmes effets chez nous que chez une personne, on pourrait dire. Et c'est donc avoir des mots qui différencient et permettent de poser les choses différemment est important pour nous.

  • Speaker #0

    On va parler de la capacité à faire la vaisselle par exemple. On va dire, moi j'ai un TDA, je fais la vaisselle, c'est... Super galère pour moi, et une personne valide va dire Oh mais moi aussi j'aime pas faire la vaisselle, c'est complexe et tout Non mais on parle pas de la même chose en fait Moi j'ai des difficultés sensorielles, toucher la vaisselle c'est affreux Juste le, et avant même ça, le fait de penser qu'il faut faire la vaisselle Juste y penser, c'est galère Me mettre en route pour aller la faire, c'est galère La faire sans me laisser distraire, c'est galère Je dois mettre dix fois plus d'énergie que toi juste pour aller la faire. Et l'expérience de faire la vaisselle, c'est affreux. L'ennui dans un cerveau TDAH, c'est l'enfer. C'est l'enfer, c'est de la torture. Ça peut être physiquement douloureux. Si tu ne fais pas ta vaisselle en écoutant de la musique, en écoutant un podcast, c'est comme si on te torturait. Quand une personne valide me dit que moi aussi je n'aime pas faire la vaisselle... on est en train de dire la même chose c'est pas de la torture pour toi et d'ailleurs je réalise qu'on a pas énormément parlé de la question de la psychophobie je sais qu'il y a une autre forme de validisme et qui est très présente dans la société et du coup la psychophobie en gros c'est La phobie, mais dans le sens comme homophobie. Les discriminations envers les personnes folles. C'est-à-dire, j'utilise le terme folle parce que c'est le mot que j'utilise elle-même. F-O-L. Et donc c'est des personnes qui ont des maladies mentales, différents troubles, et souvent elles parlent de troubles elles-mêmes dans ce cas-là. Et on parlait de la difficulté de l'accès au travail. Par exemple, tu dois aller au travail, mais en fait t'es en pleine psychose, t'as même pas conscience que t'es en psychose, et t'es persuadée que demain c'est la fin du monde, donc tu vas pas aller au travail. Mais ça tu vas subir de la discrimination au travail parce que tu es en train de vivre ça, alors que ce n'est pas quelque chose que tu contrôles, ce n'est pas quelque chose qui est de ta faute, c'est quelque chose que tu vis et que tu subis d'ailleurs. C'est un autre type de handicap pour lequel on va aussi subir des discriminations dans toutes les parts de la société, et en plus c'est complexe parce que c'est quelque chose qui est assez invisible. et qui est très mal regardée, même au sein des communautés handies, parce que c'est tellement représenté comme le mal dans les films. Par exemple, les personnes schizophrènes, elles subissent des quantités de discrimination affreuses à cause de tous les films qui les peignent comme des meurtriers.

  • Speaker #1

    Elles sont présentées comme des personnes dangereuses, alors que les études montrent que c'est elles qui sont plus victimes. En fait, quand elles sont auteurs de violences, c'est aussi parce qu'elles ont souvent été victimes au départ qu'elles deviennent des auteurs. Il y a un rejet des personnes avec des déficiences mentales qui est majeur dans notre société. Il faut là aussi être dans la norme psychique.

  • Speaker #0

    Et ce sont aussi des mécanismes de protection, notamment les psychoses ou les délires. Les personnes qui vont être enfermées dans un monde imaginaire, c'est aussi pour se protéger parce que la réalité est beaucoup plus violente et du coup elle est forcée à en sortir aussi. Parce qu'on est dans un truc de… quand on parle de psychiatrie, en France on essaye… souvent de sortir les gens de ces états-là sans penser à ce que c'est mieux pour eux. Et du coup, sortir de cet état-là, les ramener à la réalité peut être beaucoup plus violent que d'être dans cet état-là et du coup, peut les amener à tenter de se suicider parce qu'en fait, la réalité est affreuse.

  • Speaker #1

    On est dans une société qui est très anxiogène et qui donc, je veux dire, ne peut que renforcer... des longues chaînes de difficultés psychiques, et puis la manière dont on traite les choses, c'est-à-dire que le fait d'interner des gens, Plus je m'intéresse à ces questions-là, plus je me rends compte que ce n'est certainement pas une bonne approche, je crois, de dénier aux gens leurs droits et de les enfermer. Il y a des pays où il y a des approches communautaires différentes, où les gens ne sont pas hospitalisés, mais savent qu'ils peuvent faire appel à des pères, des pères périllés, qui, soit eux-mêmes, ont vécu ces choses-là et peuvent aider, effectivement, une personne en moment de crise à en sortir de manière...

  • Speaker #0

    d'ailleurs moi je commence actuellement à m'intéresser aux mouvements anti-psychiatrie je ne suis pas du tout spécialiste donc je ne vais pas essayer à trop le décrire mais en gros c'est l'idée que le fonctionnement de la psychiatrie actuelle juste est plus malsain et néfaste qu'autre chose et qu'il faut le remettre en question et est-ce que interner des gens c'est vraiment la solution et j'encourage tout le monde à se renseigner là-dessus parce que ça remet vraiment en question beaucoup de choses et comment réfléchir le soin en fait et est-ce que c'est vraiment du soin ce qu'on fait quand on interne quelqu'un en

  • Speaker #1

    fait le 20-10 ça permet d'interroger la forme de notre société et pour qu'une société soit fraternelle, bienveillante avec tous elle doit être antifasilliste elle doit être anti-plastiste elle doit être... En fait, tous ces isms, c'est la promotion d'un vrai vivre-ensemble. Parce qu'on nous tape. Moi, je vois Jean-Luc Boudin qui nous parle de vivre-ensemble et tout ça. Surtout, ne vivez pas ensemble. Donc, la manière dont le capitalisme a détourné un certain nombre de concepts, à vous-même que... On a une société où on considère qu'il y a des individus qui valent moins que d'autres, à ce moment-là on est clair dans cette logique, mais on ne peut pas dire qu'on est tous égaux et que liberté, égalité, fraternité, nous autres continuons à s'égriger de partir d'entre nous pour aller mettre sur des volcans, pour les exclure, pour les pousser au désespoir.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à quelque chose que tu avais dit la dernière fois qu'on avait discuté, qu'en fait la gauche ne peut pas se dire de gauche si elle n'est pas anti-validiste, si elle n'est pas dévalidiste, parce qu'en fait elle ne remet pas vraiment en question le statu quo et le système actuel, et en fait elle ne cherche pas vraiment à le renverser si elle ne prend pas en compte les personnes handicapées.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a cette difficulté-là en France, que toutes les organisations qui se réunissent dans la branche sont hyper monogistes et ne comprennent pas que c'est pourtant un levier formidable pour combattre une société productiviste et non capitaliste.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour continuer sur ça, on peut peut-être passer à la dernière partie qui est le mode d'emploi pour les privilégiés. Donc peut-être à titre individuel déjà, qu'est-ce qu'on attend des personnes privilégiées ? Après, peut-être ce qui va être intéressant aussi dans le milieu militant, c'est par exemple qu'on organise un événement. Qu'est-ce qu'on doit faire pour être réellement inclusif et peut-être voir la société et qu'est-ce qu'on peut mettre en place assez rapidement ou même sur le long terme ? Qu'est-ce qu'on fait quand on est plus léger et qu'est-ce qu'on attend de nous dans la lutte ? Ce qu'on fait quand on est plus léger, c'est qu'on se renseigne, qu'on s'éduque. C'est la première chose à faire, s'éduquer, se renseigner sur la question. Aller écouter des personnes handicapées qui parlent de leur expérience et qui parlent des freins qu'on leur met, c'est la première chose à faire. Est-ce qu'il y a des endroits à conseiller, des sites, des endroits ?

  • Speaker #1

    Sur les concepts, il y a le biais, qui est ce qu'on a lancé. Le concept CLHEE, il y a les débats de l'UDE qui ont vulgarisé pas mal ces questions-là. Il y a Cléotis qui fait un travail intéressant aussi, Objectif Autonomie, il y a Indie Sociale, bien sûr. Il y a beaucoup de ressources en ligne aujourd'hui. Pour ceux qui maîtrisent les langues étrangères, alors là, il y a de quoi faire parce que... L'antivalidisme, il existe dans les pays anglo-saxons depuis très longtemps. C'est la France qui l'a fait.

  • Speaker #0

    On est très en retard.

  • Speaker #1

    Sur tous les plans, on est très en retard.

  • Speaker #0

    Sur la question de l'antivalidisme.

  • Speaker #1

    Et puis on a une approche aussi qui est de s'ancrer sur la question des déficiences plutôt que de travailler sur qu'est-ce qu'on peut faire pour y dépasser, pour mettre tout le monde à égalité. En France, on est en train de parler de... diminué, enfin, le gouvernement est en train de s'attaquer au remboursement des fauteux de l'ordre. Nous, en vie sociale, on a tenté de faire constitutionnaliser le droit de compensation auprès de la Cour de cassation qui a considéré que non, ce n'est pas une rupture d'égalité de ne pas avoir son fauteuil, sa prothèse ou autre. Voilà, c'était un jugement de l'autoroportabilité plus qu'un jugement de droit.

  • Speaker #0

    et aussi le gouvernement commence à s'attaquer aux ALD aux infections endurées puis on détruit l'hôpital public aussi le gouvernement déteste les antithèques mais du coup pour revenir sur la question des privilégiés Valérie a mentionné les dévalideuses parce que tu parlais des événements les dévalideuses ont des ressources sur comment organiser un événement dévalidiste sur comment est-ce qu'on fait pour que notre événement soit accessible de différentes manières. Il est super chouette, ce document. Donc c'est sur un site internet ? Oui, il y a des validations. Des validations,

  • Speaker #1

    un truc comme ça. Vous allez sur un site social chercher ce qu'on défend, et vous allez trouver plein de ressources sur la question du coup qu'il va l'utiliser.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et après, il y a aussi la question de la protection sanitaire, et pas seulement pour le Covid, parce que certains d'entre nous savent le... Une simple grille de groupe peut vous grossir dans des conséquences graves.

  • Speaker #0

    À XR Toulouse, on a une formation sur l'antivalidisme dans les mouvements militants, spécifiquement militants écologistes. Donc vous pouvez aussi assister à cette formation. Je dis pas ça parce que je l'ai écrite. Et comment on fait pour trouver les dates et s'inscrire ? Sur les réseaux sociaux d'XR Toulouse ! Et d'ailleurs, le DEAL a donné des conseils et tout pour cette formation. Elle a été adaptée suite au conseil de DEAL. Et à la base, on a acheté un détecteur de carbone. Oui,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que vous pouvez tout aérer. On appelle un détecteur de CO2, ça coûte 40 ou 50 euros. Et ça permet de savoir quand il est nécessaire d'aérer une pièce pour retrouver l'heure.

  • Speaker #0

    donc les privilégiés écoutez les non privilégiés tout simplement, écoutez et puis pas seulement écouter, mettez en place des choses, la responsabilité d'adapter la société elle ne doit pas juste reposer sur nos épaules en fait, on doit déjà lutter pour tout donc aidez-nous un petit peu mettez en place des choses aussi de votre côté, quand vous lisez en ligne que c'est bien par exemple de mettre à disposition des bouchons d'oreilles comme vous allez faire beaucoup de bruit, achetez les bouchons d'oreille et mettez-les à disposition. Attendez pas que la personne qui est hyperacusique dans votre groupe s'en charge. Vous pouvez aussi nous retirer de la charge mentale et faire les choses par vous-même, parce que vous êtes des adultes, et en plus, comme on l'a vu, vous avez bien plus d'énergie que nous, très souvent. Ok, et du coup en terme de société d'instance, il y a des choses à mettre en place peut-être déjà rapidement et à terme une société idéale ?

  • Speaker #1

    C'est une société qui est en train de se faire de l'individu. on ne les juge pas par rapport à leur utilité immédiate en termes de mentalisation du capital. Je pense qu'on ferait de gros progrès si on sortait de ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut mettre en place là maintenant, tout de suite, c'est arrêter de détruire l'hôpital public, redonner des fonds à l'hôpital public, plutôt qu'en donner à la police. On n'a même pas parlé de la police versus les personnes indignes, qui est un tout autre sujet. Déjà, premier truc à faire, redonner de l'argent à l'hôpital public, arrêter d'essayer de tuer la sécu, arrêter d'essayer de tuer la H et les ALD, et en fait toutes les aides qui vont aux personnes en vie.

  • Speaker #1

    C'est la même responsabilisation de tous les enfants, sans aucune exception, et fermons enfin tous ces lieux, parce qu'on ne peut pas être antivalentiste des fonds des institutions. Les lieux de ségrégation n'ont pas lieu d'exister. On a été habitué en France à considérer qu'il y avait certains qui relevaient de certaines institutions. Ça n'est pas fondé ni scientifiquement, ni médicalement, ni avec un bon but. C'est juste des choix politiques.

  • Speaker #0

    une chose qu'on peut faire aussi genre là maintenant tout de suite c'est que les psychiatres ils se mettent sur Doctolib et ils arrêtent de forcer à ce qu'on les appelle au téléphone pareil la LSF ça devait s'apprendre à communiquer en LSF quand on est petit D'ailleurs la MDPH de Toulouse, qui est la maison des personnes handicapées, a une personne qui parle à LSF et c'est juste un employé qui par hasard parlait à la LSF. Ils n'ont pas employé quelqu'un spécifiquement qui parlait à la LSF pour l'accueil des personnes sourdes. La maison des personnes en situation de handicap. Je trouve ça très grave.

  • Speaker #1

    Ils ont trouvé le moyen de produire une application. On a été dans l'Atlante au second tournage. Ils ont trouvé le moyen de produire une application sur le site internet pour aider au remplissage du dossier MDPH inaccessible aux déficients visuels.

  • Speaker #0

    Donc déjà MDPH arrête d'être validiste, premier truc. MDPH c'est l'état ? C'est dépassé mental.

  • Speaker #1

    En fait c'est plus compliqué que ça, c'est financé. par la CNSA, par l'État en quelque sorte, la Caisse nationale de solidarité et d'autonomie, et par les départements, et de plus en plus par les départements, ce qui fait que les départements se savent que c'est d'excuses pour donner de moins en moins pour limiter l'accès aux...

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être derrière les trucs, on arrête de prôner le 35 heures semaine. Genre déjà parce qu'on n'aime pas le capitalisme, mais aussi parce que, en fait, c'est OK de ne pas faire 35 heures semaine. Genre, c'est même mieux pour la santé de tout le monde de ne pas faire 35 heures semaine. Il y a des études qui montrent qu'il faut travailler moins, peu importe son état de santé. Donc aussi, ça, les employeurs, écoutez.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faudrait le garder en défi. Merci pour l'appel et le travail.

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais c'est selon le terme.

  • Speaker #1

    Travail, activités, est-ce que le travail c'est utile ? Ça dépend lequel. Si c'est pour produire des pièces d'armement, je ne suis pas sûr que ça ait une grande utilité. Que ce soit pour aller faire de la publicité, attendre des saloperies fabriquées par des membres à l'aube ou des membres, des emballages inutiles. Est-ce que c'est ça le travail ou pas ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez un sujet sur lequel vous avez une dernière chose à dire ?

  • Speaker #1

    Moi je voudrais insister sur la question de la représentation des personnes handicapées. Je continue à penser que si on ne modifie pas, c'est-à-dire si on ne reprend pas la parole qui nous concerne, rien ne changera. Parce que les intérêts des organisations gestionnaires sont des intérêts d'organisations gestionnaires, ne sont pas les intérêts des personnes qui appellent. Et c'est pour ça qu'il est important que les mouvements antivalentistes et les personnes engagées dans ce mouvement se regroupent pour peser et pour faire que... Chacun doit s'exprimer. Les parents handicapés, les gestionnaires sont handicapés. Mais par contre, personne ne doit s'exprimer à la place des autres. C'est-à-dire que les gestionnaires doivent s'exprimer en tant que gestionnaires et cesser de parler ou de défendre leurs droits à l'autre qui les vende.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais parler de la question de l'inclusion des personnes en ZI dans les milieux militants, et notamment les milieux militants écolo, où en fait, déjà de base... En tout cas, de mon expérience, la majorité des personnes militantes sont noires. J'ai l'impression qu'il y a une concentration quand même assez intense. En tout cas, avec Sertoulouse, grosse majorité de personnes noires. Et du coup, c'est bien de prendre ça en compte et de les inclure et de mettre en place des choses pour être plus inclusif de ces personnes parce qu'elles sont présentes. Et ensuite... notamment dans le mouvement de désobéissance civile, mettre en place des choses pour que les actions soient accessibles aux personnes. On a dit apprendre la LSF, on a eu une super formation pour... On ne pouvait pas apprendre en une journée à parler la LSF, mais on nous a appris comment est-ce qu'on mime, au minimum, pour pouvoir... Communiquer avec une personne sourde quand on est en action pour qu'elle puisse participer à une action, c'était trop bien, en disant merci à la personne qui nous a donné cette formation, c'est hyper incroyable. On met en place des choses pour inclure les personnes handicapées sur nos actions, parce qu'elles ont tout autant le droit d'être sur les actions que nous, elles ont tout autant que les personnes qui ne le sont pas. Je dis nous parce que je pense aux personnes qui font des boulons, mais il y a plein d'autres handicaps. Mais elles ont tout autant le droit d'être sur des actions et de militer que les personnes non-indies, et elles ont aussi le droit de militer sur autre chose que sur le dévalidisme. Elles ont le droit de penser à autre chose, faire autre chose, mais on est toujours toujours renvoyées à ça et à toujours renvoyer à... à notre handicap et on doit forcément toujours militer pour nos droits, même au sein de nos milieux qui sont censés être plus inclusifs et nous accueillir. Et du coup, on se retrouve à militer pour le dévalidisme et pour nos droits, tout le temps, pour nous-mêmes. Alors qu'en fait, on a aussi le droit de militer pour d'autres choses, parce qu'il y a d'autres sujets qui peuvent nous intéresser.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi... Je le vois parce que je suis dans un groupe. des boulots où toutes les solutions sont construites pour un individu mal valide notamment déplacez-vous le vélo oui mais moi je suis pas contre le vélo je suis désolé mais moi je peux pas en faire ils ont pas inventé le système de Je m'intéresse beaucoup à la question du dérèglement climatique. Il y a tout un angle mort de la prévention qui oublie complètement l'impact que va avoir le dérèglement climatique sur les personnes les plus vulnérabilisées. Je pense notamment aux personnes handicapées et âgées qui ont l'enjeu en rez-de-chaussée et qui vont être les prochaines victimes des inondations liées à des pluies diluviennes qu'on va avoir dans les prochaines années. C'est la capacité par exemple des personnes sous résistance respiratoire. Aux États-Unis, il y a eu pas mal de morts comme ça, de gens qui étaient sous résistance respiratoire, comme l'électricité.

  • Speaker #0

    C'est littéralement vital. et peut-être pour conclure ça me fait penser à une pub que j'ai vue il y a deux jours je pense c'était pour une asso de personnes trisomiques et je trouvais que la pub était très bon parce que c'était simple et impactant où en fait c'était des personnes qui étaient trisomiques 21 et qui disaient tu penses que je ne peux pas boire de l'alcool donc je ne bois pas d'alcool tu penses que je ne peux pas boire faire du sexe, donc je ne fais pas de sexe, tu penses que je ne peux pas lire, donc je ne peux pas lire. Et en fait, ces croyances font qu'on ne nous donne pas les opportunités d'apprendre, on nous les retire, on nous exclut, on nous empêche de faire les choses, et donc on rend ces idées vraies. On les rend réels et palpables, alors que de base c'était des idées. Mais parce qu'on empêche les gens d'avoir accès à l'éducation, et à plein d'endroits en fait, à plein d'activités, parce qu'on est persuadés qu'elles ne peuvent pas le faire. Et du coup, c'est aussi une forme de validisme. On nous empêche de faire des choses parce qu'on pense qu'on ne peut pas les faire, et du coup, on ne les fait pas.

  • Speaker #1

    C'est le problème de la surprotection qu'il y a vis-à-vis des enfants handicapés, et qui poussait dans la société. Par exemple, ils venaient dans un établissement et ce serait pour leur bien, pour leur éviter la violence de l'école, en oubliant que la violence de l'établissement est encore quelque chose de déconfiné, mais caché. Ça, ils avaient un bon tâche.

  • Speaker #0

    Du coup, pour faire une petite conclusion, si vous n'avez plus rien à rajouter, en tant que personne privilégiée, il faut se renseigner un maximum. On a les dévalideuses ou les socials, qui sont les deux courants qu'on a sortis. Mais après, il y a plein de ressources en ligne. Des millions. et j'aimerais remercier la base de Toulouse donc la base d'action sociale et écologique de Toulouse qui nous a accueillis aujourd'hui n'hésitez pas à aller voir et à passer c'est trop bien et du coup on se retrouve le mois prochain pour parler d'une autre lutte d'une nouvelle lutte militante merci à Olivier Sacha et au revoir

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Description

Qu’est-ce que le validisme, la discrimination que subissent les personnes handicapées Et comment se manifeste-t-il ?


Nous vous proposons d’écouter une discussion avec Sasha, une militante de XR Toulouse, et Odile Maurin, fondatrice et présidente de l'association handi-social et élue de l’opposition à la mairie de Toulouse, toutes les deux activement engagées contre le validisme.


Détricoter ce système d’oppression nous a amené à Comprendre la véritable nature d’un “handicap”, saisir le lien entre validisme, productivisme et capitalisme et ainsi questionner le système de pensée global.


Les deux militantes donnent également les clefs aux personnes privilégié.es pour nous permettre d’être plus inclusif.ve.s


Note : Les militantes parlent du SED dans le podcast, il s'agit du syndrome d’Ehlers-Danlos. C'est un groupe de maladies génétiques caractérisées par une anomalie du tissu conjonctif, c’est-à-dire des tissus de soutien. Le syndrome d’Ehlers-Danlos affecte la production de collagène, une protéine qui donne l’élasticité et la force aux tissus conjonctifs tels que la peau, les tendons, les ligaments, ainsi que les parois des organes et des vaisseaux sanguins.

Il existe 13 types de SED avec chacun des symptômes très variés et des sévérités variées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous pour le deuxième épisode du podcast Pour le Futur. Aujourd'hui, on va présenter une première lutte. On va parler aujourd'hui du validisme. J'ai avec moi Odile Mourin et Sacha de XR Toulouse. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Odile Mourin, je suis la présidente d'une association qui s'appelle L'Univé Sociale qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années. C'est une association qui a vécu dans la lutte contre le validisme à partir de 2016 avec des actions... contentieuse avec des actions médiatiques, avec des actions de déployer, de se désobéir sans cible pour la défense des droits des personnes handicapées sur son collectif. Je suis aussi accessoirement élue municipale et métropolitaine dans l'opposition à Toulouse.

  • Speaker #0

    Et toi Sacha ? Et moi du coup je suis à Extinction Rebellion depuis un an et demi, Extinction Rebellion Toulouse, et je ne fais pas partie de collectif contre le validisme, mais par contre au sein d'Extinction Rebellion Toulouse, j'ai beaucoup avec mes camarades porté la question du validisme étant moi-même handicapée, et on a un collectif de désobéissance civile, et du coup on a porté la question de comment impure les personnes. rendu dans nos actions et au sein du collectif, au sein de nos événements magnifiques, etc. Ok, donc moi, petit disclaimer quand même, je suis assez peu renseignée sur le sujet. Donc si à un moment j'ai un vocabulaire problématique ou une réflexion toxique, il ne faut pas hésiter à me le dire, justement on est là pour débunker tout ça aujourd'hui. Donc on peut commencer par la première partie où on va essayer de clarifier un peu tout, définir, donner des définitions. Est-ce que, première étape, est-ce qu'on pourrait définir ensemble le handicap et le validisme ?

  • Speaker #1

    Alors l'handicap c'est une situation, c'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre déficience, incapacité et la résultante qui est le handicap. C'est-à-dire qu'on peut tout à fait... Avoir des déficiences, des incapacités et pour autant ne pas se retrouver handicapé à partir du moment où on évolue dans un environnement accessible et adapté. Le handicap c'est bien ce qui est donné dans la définition de l'OMS, du handicap c'est bien l'interaction par rapport à l'environnement qui est l'élément le plus important.

  • Speaker #0

    Et du coup Sacha, le validisme, est-ce que tu saurais me finir en lien avec ça ? Oui, je peux. Du coup, le validisme, c'est un système de croyance qui est organisé dans la société. La croyance que les personnes valides, qui ne sont pas porteuses de handicap, ont intrinsèquement une valeur supérieure aux personnes en situation de handicap. Et de ça, on découle quantité de discrimination, volontaire ou non, mais systémique et aussi individuelle, du coup, envers les personnes handicapées. Et on peut dire qu'il y a autant de handicap qu'il y a de validisme. A chaque handicap et combinaison de handicap, on va retrouver des manifestations de validations différentes. Et en plus de ça, si la personne est handicapée et fait partie d'une communauté minorisée, par exemple une personne de couleur et d'une personne queer, elle va en plus subir des discriminations liées à son handicap et à son appartenance à cette communauté. De ce que j'avais compris, c'est ça l'intersectionnalité, c'est-à-dire que c'est en plus d'avoir la somme des deux discriminations, c'est pire parce qu'il y a les deux ensemble, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait le validisme, comme le sexisme, comme le racisme, est un système de croyance qu'on a prévu à Missacha, mais c'est aussi un système d'oppression, c'est un système d'exclusion qui est caractérisé par des préjugés, des discriminations, des violences, des situations de domination, et ça, ça peut être aussi bien un tissu qu'un fonctionnel, ça peut être un institutionnel. Et c'est à l'encontre des personnes handicapées. Parce qu'en fait, on est dans un monde qui est structuré par une langue, une langue valide, qui est la langue dominante, et qui effectivement hiérarchise les vies en fonction de... de cette correspondance à la norme. Et il faut savoir qu'il y a une cause à ça, c'est-à-dire que c'est la question du productivisme qui a besoin de corps normés, productifs, rentables à court terme, et que ça c'est le fruit du capitalisme. Et que donc cette critique du validisme est aussi une critique politique, au centre premier du terme, qui s'attaque à... effectivement un système de pensée qui hiérarchise l'église en fonction de leur utilité pour le capital. Un petit bémol sur un truc, tu as utilisé le terme de porteur de l'invitable, c'est un terme qu'on n'utilise pas d'abord parce qu'on peut être porteur d'une maladie mais pas d'un invitable. Mais c'est vrai que moi aussi je l'utilisais, simplement c'est des choses aussi qu'on a analysées. On est en situation de handicap, on est une personne handicapée, parce que ça aussi il y a un peu le côté novlangue. Oui, soi-disant on respecte plus les personnes handicapées en parlant de personnes en situation de handicap, alors que les apprenants, ce n'est pas seulement la manière de nommer les choses. Dire qu'on est une personne handicapée ne veut pas dire que c'est notre déficience qui est handicapée, mais on est bien handicapé par l'environnement. et le contexte en fait a dégoulé.

  • Speaker #0

    Et du coup avant de pouvoir entrer dans la réelle discrimination, est-ce que vous pourriez essayer de rendre compte de la diversité des handicaps ? Parce que j'ai l'impression que dans l'esprit de la grande majorité des personnes, ça va se réduire à personnes à mobilité réduite, c'est tout ?

  • Speaker #1

    D'abord, les personnes handicapées font partie des personnes à mobilité réduite, simplement le terme mobilité réduite qui est défini au niveau européen, englobe pas seulement les personnes handicapées qui touchent sur le type de handicap, mais aussi les personnes Ça englobe les personnes âgées qui ont des difficultés de mobilité, mais aussi les femmes enceintes, mais aussi les familles avec des jeunes enfants avec des poussettes, et ça va même jusqu'à la personne qui est chargée de bagages. Donc c'est une notion beaucoup plus large que les personnes handicapées. Les personnes handicapées, selon l'OMS, c'est 16% de la population. personnes à mobilité réduite, on arrive plutôt à 45%. Et après, les différents types de handicap, parce que c'est vrai qu'encore une fois, on utilise le terme de handicap, là on devrait parler plutôt de différents types de déficiences, mais bon, ce n'est pas encore passé dans le vocabulaire. Il y a différentes grandes familles de déficiences. Il y a des déficiences motrices, des déficiences sensorielles, aux niveaux visuels. des déficiences psychiques, des handicaps mentaux. Quand on utilise le terme de handicap mentaux, c'est en référence à des personnes qui ne seraient pas dans la norme du clinique, ce qui peut aussi se discuter, parce que c'est toujours comment on pose les questions détermine le type de réponse qu'on a. Et puis il y a les maladies invalidantes qui aussi font partie de ce qu'on appelle les situations, les handicaps. Mais... Sur la question de 80% de handicap invisible, j'ai moi aussi souvent dit ça, et je mettrais un bémol aujourd'hui. D'abord parce qu'il n'y a aucune étude qui confirme ce chiffre de 80%, qu'on a tous répété à long vie, moi aussi, mais qui n'est pas étayée par des études. Et puis quand on parle de handicap invisible, effectivement certains handicaps peuvent être invisibles au premier regard, à un premier instant, mais aucun handicap n'est invisible. Sinon les gens ne seraient pas discriminés. On ne serait pas discriminés avec le handicap invisible s'il était réellement invisible. C'est juste que les gens ne sont pas… formé, habitué à comprendre pourquoi une personne va être différente, pourquoi elle va présenter des difficultés pour faire un certain nombre de choses, à certains moments, parfois, et puis pas à d'autres moments, ça aussi. C'est-à-dire que les handicaps, même si on prend une même déficience, les situations de handicap qui en découlent ne sont pas les mêmes. On peut prendre un exemple tout bête, si on prend une personne à qui il manque un doigt, ça va être gênant et ça va être handicapant pour être pianiste. Par contre, pour être chanteur, ça n'aura pas le même impact dans le son. Donc, déjà que même si on prend une même déficience, les effets sur la personne peuvent être différents d'un individu à l'autre, si en plus on est dans des contextes différents, on voit que finalement, les situations sont très différentes d'une personne à l'autre, tout simplement. Et en plus, les parents ont le plus mieux, entre guillemets, différentes situations de leur cas. Par exemple, je suis une maladie génétique grave qui m'oblige à me déplacer en route roulant électrique. et avoir besoin d'aide quotidienne pour me permettre de ménager, de ne pas faire mal. Mais je suis aussi une personne autiste. Il y a des choses qui sont visibles au premier coup d'œil, qui le sont un peu plus quand on me connaît davantage.

  • Speaker #0

    Ce qui est vraiment, c'est qu'on a les mêmes handicaps que toi et moi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, on est bien plus sûrs.

  • Speaker #0

    Mais avec des présentations assez déchirantes, par exemple Odile elle est en fauteuil, moi pas du tout, mais au final on a quand même des difficultés qui se regroupent et il y en a qui sont complètement déchirantes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que l'autisme, pareil, c'est un spectre et que certains vont avoir plus de sensibilité sensorielle que d'autres, sur certains types de sensations, d'autres sur d'autres. Et puis le SED, il y a des formes de SED qui donnent des incapacités importantes, et puis ça évolue au fil du temps, c'est-à-dire que moi... A ton âge, j'étais moi aussi scotone. Voilà, les choses évoluent avec le temps, et même sans parler d'évolution avec le temps, ça peut être très différent d'un individu à l'autre, parce que le sexe est du moins sévère, parce qu'il y a eu des accidents de sport, par exemple, chez moi, qui ont majoré les conséquences. Il y a des choses qui peuvent varier dans le milieu.

  • Speaker #0

    Donc ça dépend de l'individu, ça dépend aussi du contexte ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de l'individu, de la pathologie qu'il affecte ou de la déficience qu'il affecte, et de l'environnement dans lequel il est. Et après, les différences psychologiques, physiques, sensorielles.

  • Speaker #0

    Et du coup, de manière très concrète, ce serait quoi les grandes discriminations dont sont victimes les personnes handicapées ? Des grandes ? Ouais, je sais qu'il y en a une infinité j'imagine, mais pour essayer de se rendre compte en tant que personne privilégiée, des fois on a du mal à imaginer. Le truc qui est le plus visible, on va dire, je pense que ça va être le manque d'accessibilité des bâtiments, pour les personnes qui sont notamment en mobilité réduite, où en fait, on est à Toulouse, et quand on se déplace à Toulouse, il y a plein de trottoirs qui ne sont pas praticables en photovoltaïque, il y en a bien plus que moi, il y a plein de bâtiments qui n'ont pas de rampes, qui permettent de rentrer à l'intérieur. qui n'ont pas de toilettes accessibles. Il y en a où il y a une rampe, mais il n'y a pas de toilettes accessibles, donc le bâtiment n'est pas accessible. Il y a plein d'endroits où les modalités sensorielles ne sont pas du tout modulables. Donc si une personne est très sensible à la lumière, on ne peut pas baisser la lumière. Si une personne est très sensible au son, on ne peut pas baisser le son. C'est des choses qui sont très visibles, juste l'accessibilité des bâtiments. Je vais prendre l'exemple de mon appart parce que je trouve ça très ironique. Mon appart est récent et il est censé être accessible PMR. Il a été construit pour pouvoir être accessible PMR. Et on a un espèce de sas qui permet d'accéder aux toilettes, à la salle de bain et à la chambre. Et en fait, les portes s'entrechoquent.

  • Speaker #1

    Ah ça c'est un bon mot, j'ai ça, c'est bon aussi, c'est formidable.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est absolument pas accessible en fait. Est-ce qu'il y a des lois qui demandent que, enfin, en France par exemple, que tous les logements soient accessibles ?

  • Speaker #1

    Depuis 1975.

  • Speaker #0

    Ok, c'est pas du tout le cas.

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été appliqué. Il y avait des limitations, c'est-à-dire que depuis 1975, c'était obligatoire dans les logements en rez-de-chaussée et puis ceux-ci servis par ascenseur. Sachant qu'à partir de 2005, il y a eu le... à partir du quatrième étage, l'obligation d'ascenseur. Mais l'argumentation n'a jamais été appliquée et elle n'est pas contrôlée. Enfin, si elle est contrôlée par des officines privées qui attestent de l'accessibilité sans avoir visité tous les logements et sans maîtriser le sujet. Ce qui fait que chaque fois qu'on dit social a fait condamner des collectivités ou par exemple toute métropole habitable il y a quelques années, c'était parce qu'il y avait des membres d'informité. Mais si on n'attaque pas, le problème c'est qu'il n'y a pas de sanctions automatiques. Et surtout il y a une collusion d'intérêts entre le bailleur ou le promoteur qui construit et le contrôleur qui travaille régulièrement pour ces gens-là et qui ne peut pas se les mettre à bout. On va parler franchement. On est dans un pays où entre guillemets on est très fort pour déclarer des choses, beaucoup moins fort pour les réaliser et beaucoup moins fort pour les sanctionner et faire des paroles.

  • Speaker #0

    Et du coup, au-delà de l'accessibilité des bâtiments, est-ce qu'il y a d'autres violences, peut-être plus psychologiques ou autres ?

  • Speaker #1

    Il y a tout ce qui est organisationnel.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est, par exemple, pour des personnes autistes, c'est de l'environnement, ça peut être la question de la mutilatité, du bruit. Il n'y a pas d'adaptation, mais ça passe aussi aujourd'hui, et c'est une des problématiques depuis le Covid, par le manque de lieux de sécure pour les personnes. pas seulement handicapés d'ailleurs, parce que même si un certain nombre de personnes handicapées sont plus à risque que d'autres, il n'empêche que même les gens en parfaite santé sont à risque d'avoir un Covid long et de se retrouver en invalidité. Donc ça aussi, la défense sanitaire, c'est un numéro d'éducation qu'on a dans les lieux validistes pour permettre à chacun de pouvoir aller partout, parce que tous les lieux qui sont assaillis sur ce plan, c'est des lieux que les gens peuvent fréquenter.

  • Speaker #0

    On a aussi les discriminations au travail. Déjà de base, beaucoup de personnes handicapées ne peuvent pas travailler parce qu'elles n'ont pas forcément l'énergie ou la capacité de travailler et aussi parce que les entreprises ne font rien pour les accepter et les inclure. Et comme tu disais si bien, le dévalidisme, ça remet en question le productivisme. Parce qu'en fait, partie des personnes handicapées ne peuvent pas faire un 35 heures. Parce que t'as pas l'énergie, mais aussi parce que t'as tes rendez-vous médicaux à passer. Tu peux avoir un suivi, par exemple tu dois aller chez le kiné toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, tous les jours. Tu dois passer des scanners, tu dois aller voir tel spécialiste, tel machin. Tu peux pas rentrer ça dans un 35 heures. Ton boulot n'est pas forcément accessible, il n'est pas forcément compréhensif. Si tu as une maladie chronique et que tu as une crise, tu dois te mettre en arrêt. Tu n'es pas forcément garantie de retrouver ton job après si c'est trop récurrent. Par exemple, tu as un TDAH ou tu es autiste, tu as des difficultés organisationnelles ou sociales. La plupart des jobs ne vont pas être compréhensifs et tu ne vas même pas forcément pouvoir leur en parler parce que si tu leur en parles, tu vas subir des discriminations. Il y a beaucoup de discrimination à l'embauche, où en fait si tu mentionnes le fait que tu es handicapé, tu n'es pas sûr qu'on en soit rappelé. Il y a des mesures qui permettent d'employer des personnes handicapées dans certains postes, il y a des établissements, les ESAT, mais c'est plus de l'exploitation qu'autre chose.

  • Speaker #1

    C'est de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Oui. Ça touche aussi aux questions de l'AAH, l'Allocation Adultes Handicapés, aux questions de la RQTH et donc de la NDPH, où en fait juste pour obtenir la RQTH qui est donc reconnaissante en qualité de travail handicapé, c'est 1 000 24 mois, c'est beaucoup de paperasse, pour avoir l'AAH tu peux en avoir pour au moins un an d'attente, et c'est des démarches qui sont lourdes, qui sont longues, je suis au milieu de ces démarches, c'est... J'ai l'impression d'être bloquée. Je trouve ça ultra ironique, par exemple, t'as un TDAH et on te demande de faire des tonnes et des tonnes de pare-face. T'as de l'anxiété sociale et tu dois passer 10 000 coups de fil parce que tous les psychiatres, tu peux pas prendre rendez-vous en ligne avec eux. Et du coup, t'as des barrières à toutes les étapes. Et pour avoir une reconnaissance qui te permette de travailler en plus, et même si t'arrives à aller au bout des démarches, à demander ta RQTH, à demander ton RH, t'es pas sûr contre la corde. Parce qu'il faut que ça rentre dans le critère, il faut qu'ils déterminent que tu es suffisamment handicapé pour avoir droit à de l'aide financière. Il y a un certain pourcentage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y a ce qu'on appelle un taux d'incapacité, avec une barème qui n'est pas toujours appliquée mais qui de toute façon fait qu'on peut tout à fait être une personne handicapée et n'avoir droit à rien. On peut avoir droit à une RQTH, à une RQTH dans une table de priorité.

  • Speaker #0

    Du coup, une RQTH, ce n'est pas une aide financière, c'est juste une reconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est juste une reconnaissance qui, en fait, sert aux employeurs, parce qu'en fait, tous les employeurs qui ont plus de 20 salariés sont soumis. à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, et s'ils n'ont pas dans leur effectif 6% de travailleurs handicapés, ils doivent payer des pénalités. Donc chaque fois qu'ils embauchent une personne handicapée, et que chaque fois qu'ils atteignent leur taux de 6%, ils n'ont plus de pénalité. Mais donc ils ont tendance à recruter des personnes uniquement pour ça, fausse exception, et avec la problématique c'est qu'en fait ils les recrutent, ils choisissent toujours les handicaps qui demandent le moins de compensation possible, et surtout ils attendent de... Alors ça a l'avenir qu'elle travaille comme tous les autres. Mais en fait, toute cette problématique, elle commence par l'accès à la scolarité. C'est-à-dire que déjà, quand il y a des handicaps de naissance ou de l'enfance, la difficulté c'est que l'école est aussi une école qui est basée sur la compétition, sur l'adaptation de l'enfant au système scolaire et non pas le contraire. Et donc beaucoup de jeunes sont exclus du milieu scolaire, renvoyés dans des établissements spécialisés. dénoncée par l'ONU comme étant des lieux de ségrégation et dont la fermeture est demandée, sachant que le validité n'est pas forcément intentionnelle. Il ne s'agit pas de lutter contre les valides, il s'agit de lutter contre un système de pensée, contre quelque chose qui est complètement ancré dans la société, qui rattache les difficultés d'une personne à sa déficience. Alors même que ce qui entraîne une participation à la vie en société sous son niveau de déficience, ni nos incapacités, ni nos différences, le complément. Mais via la manière dont la société est construite, organisée, que ce soit sur le plan de l'accessibilité, du bâti, des espaces publics, des transports, mais aussi sur le plan organisationnel, sur la manière dont on communique, la manière dont on apprend. Et pour rebondir sur la question de l'emploi, moi je suis élu, ce n'est pas un emploi, c'est un statut, mais pour exercer mon mandat d'élu, la loi a prévu des moyens de compensation pour permettre aux élus finalement d'exercer leur mandat à égalité avec les élus valides. Si ce n'est que ça dépend plus de la décision du maire, et que quand on est dans l'opposition, on se fait une utilisation du validis pour faire taire une voie opposée. C'est ce que j'ai eu moi l'année de Toulouse avec un maire qui me refuse les aménagements rétonables consacrés par le droit européen. Là aussi la loi elle est conçue et écrite plus clairement pour les personnes qui ont un handicap moteur, mais pour... La partie pour laquelle j'ai le plus besoin d'aide, c'est-à-dire par rapport à mon autisme et mes difficultés pour écrire, où j'ai besoin d'avoir quelqu'un à qui je puisse dicter, mettre des notes, etc., m'aider à organiser ma pensée, m'aider à me recentrer sur les sujets et m'aider à synthétiser après mes propos, tout ça, je le paye de ma poche. Donc, ce n'est pas quelque chose qui va aider d'autres personnes autistes ou avec d'autres handicaps. avoir envie de s'engager en politique. Mais donc, c'est un système de discrimination qui est basé sur des caractéristiques que devrait présenter un corps et un esprit pour être complètement humain. Et donc, ça nous dénie une partie de notre humanité, une croix d'égalité.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut peut-être passer sur dix questions ? à ne plus poser, c'est-à-dire les questions que tout le monde pose. Là, on va prendre une seconde pour répondre à chaque question. Et ces dix questions-là, à partir de maintenant, c'est bon. Faut qu'on passe à autre chose, c'est censé être acquis pour tout le monde. La première idée que j'avais eue, ma mère, par exemple, elle aime beaucoup pousser les fauteuils des gens pour les aider. Et j'ai dit, il faut arrêter de faire ça. On est d'accord que c'est absolument infantilisant, ou en tout cas...

  • Speaker #1

    Les fauteuils roulants sont des extensions de nos corps. Est-ce qu'on aurait l'idée de pousser une personne sans lui demander son poche ? C'est aussi simple que ça. Si on a besoin d'aide pour pousser éventuellement un fauteuil, on le demande. Mais en tout cas, on ne se saisit pas d'un fauteuil comme si... Lui, c'est infantilisant et c'est ni notre agentivité, ni notre psychonimité, ni notre humanité, ni notre capacité de décision.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres phrases type que vous entendez peut-être toute la journée ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as comme courage ? C'est vrai que régulièrement, on est confronté à des personnes qui nous croisant, quand leur handicap est visible, quand on explique qu'on a un handicap, qu'est-ce que tu as de courageux ? Non, on n'est pas plus courageux que les autres, et surtout... ça renvoie quoi cette affirmation ? Si, ben moi à ta place je ne supporterais pas de vivre ce que tu vis. Et on peut même entendre des personnes dire, ah ben moi je me flinguerais à ta place. Bon, alors il faut quand même se mettre à la place de celui à qui on dit ça. En étant quand même en train de lui dire, parce que c'est vrai qu'on peut penser que ça part d'une bonne intention, de dire, ben je te plains. Sauf que ça renvoie quoi ? Ça renvoie quoi ? Ça renvoie que ta vie elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Or, d'abord c'est faux. parce que ce qui pourrit nos vies, c'est essentiellement le validisme, l'exclusion de la société. Après, il y a des choses qui peuvent être difficiles à vivre dans certaines situations de handicap, c'est la douleur, la fatigue, mais encore une fois, ça aussi, ça peut se compenser partiellement au moins, et que ce n'est pas en nous renvoyant une image, en nous plaignant que ça va améliorer notre situation. Ce qu'on souhaite voir, c'est qu'on améliore nos conditions de vie. Et nos conditions de vie, ce n'est pas une question médicale, c'est essentiellement une question sociale, une question sociétale. C'est-à-dire quels moyens on se donne pour que la société soit adaptée à tous et pas juste à certains.

  • Speaker #0

    Un truc qu'on peut entendre souvent, c'est qu'on ne peut pas être handicapé. Notamment par exemple quand une personne va se lever de son fauteuil et marcher, elle a les jambes en étroite. C'est pas un handicapé, il fait semblant. Mais en fait, on peut être en fauteuil et aussi être capable de marcher. Il y a plein de raisons qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Il y a plein de handicaps qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Et on peut utiliser un fauteuil 20% du temps, 80% du temps, 100% du temps, 100% du temps. C'est complètement... Et du coup, il y a cette idée que si tu as un fauteuil, c'est que tu ne peux pas marcher. Et donc, si tu te lèves de ton fauteuil, c'est que tu es un menteur, en fait. Et en fait, ça revient à l'idée qu'il y a des gens qui font semblant d'être handicapés pour... Avoir accès à je ne sais quel bénéfice dans la société.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on le saurait là, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Parce qu'il paraît que c'est compliqué de les récupérer. Là, apparemment, il y a des gens qui arrivent à faire tout ça. En fait, je me dis, si il y a des gens qui vont batailler pendant un an pour avoir une aide de 900 euros, alors qu'ils ne sont pas handicapés, je pense que c'est qu'ils en ont besoin. Donc laissez-leur en fait, genre laissez-leur.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, c'est effectivement dans l'esprit de beaucoup de gens, le fauteuil roulant est... et réservé aux personnes tétra ou paraplégiques, c'est-à-dire qui n'ont pas l'usage de leur membre, ou de membre inférieur ou membre supérieur. Or, au départ, effectivement, c'était le cas, mais ça fait très longtemps que le fauteuil roulant est accordé à des personnes qui ont des maladies invalidantes, et pour qui, et c'est mon cas par exemple, pour qui les déplacements quotidiens sont impossibles parce qu'ils sont trop douloureux, trop fatigants.

  • Speaker #0

    et que avec le fauteuil je peux faire plein de choses que je ne peux pas faire sans le fauteuil et c'est à chacun de déterminer à quel moment tu as besoin ou pas du fauteuil un truc qui est assez bien fait quand même c'est que maintenant dans la plupart des musées on propose des tabourets portables ou des fauteuils roulants et ça c'est cool parce que par exemple pour moi visiter un musée c'est affreux parce que c'est ultra douloureux à cause de mes douleurs chroniques piétiner c'est un enfer pour moi donc je... Alors que j'adore la culture, mais visiter un musée pour moi c'est juste une source de douleur. Et depuis que je sais qu'il y a des fauteuils roulants et des tabourets portables à disposition, ce que je ne savais pas l'année dernière, ça a complètement changé mon expérience parce que maintenant je peux juste demander un fauteuil roulant. D'ailleurs souvent les gens sont formés à ne pas poser de questions, comme moi on ne m'a jamais posé de questions, on m'a juste dit tiens prends. Et du coup maintenant je peux profiter de mon expérience au musée. Je ne suis pas juste en train de souffrir et de me dire quand est-ce que je peux partir, quand est-ce qu'on a fini, j'en ai trop marre, j'ai mal, j'ai mal. Et ça change la vie.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi un truc que j'entends souvent quand j'ai fait des lives sur les questions de droits et des péages. Le nombre de gens, enfin trop important selon moi, qui ont fait oui mais moi, le voisin, il fait semblant d'être handicapé. Oui, sauf qu'ils ne savent pas ce que cette personne a, et puis le handicap psychique souvent ne se voit pas, et puis il y a des personnes qui sont totalement dans l'incapacité de travailler, de mener une vie normale, et qui paraissent, et qui même parfois dans certains cas, parce qu'ils n'ont pas envie de parler de handicap psychique, parce que peut-être qu'ils sont dans le déni aussi de son handicap psychique, vont dire moi j'abuse du système Je connais aussi des gens comme ça. Et en tout cas, je veux dire, quelqu'un qui est en bonne santé, qui n'a pas de problèmes physiques ou psychiques particuliers, je n'en connais pas spécialement, qui a envie de se taper une ressource de bois vide. Surtout quand on sait les difficultés d'accès à ces droits et d'une manière, je ne dis pas qu'il n'y a jamais trop, mais je veux dire que ça reste un épiphénomène par rapport au nombre de gens qui se voient privés de leurs droits simplement parce qu'ils n'ont pas su les expliquer, parce qu'ils n'ont pas su les défendre, parce qu'ils ne connaissent pas les textes sur lesquels s'appuyer pour faire avouer leurs droits et parce qu'il y a une chasse aux pauvres. Et moi qui siège en CDRBA, je suis dans la commission des droits et l'autonomie qui est chargée d'accorder les droits aux personnes handicapées, je mesure à quel point... des phénomènes de racisme, de ségrégation vis-à-vis des pros, impactent la manière dont on accorde des droits aux gens. C'est-à-dire que typiquement, les personnes CSP+, qui viennent défendre leur dossier, qui ont préparé leur dossier avant, qui ont argumenté, qui ont lu le texte, par rapport à la petite nana racisée qui n'a pas fait d'études et qui... On va même éventuellement dire oui mais la voisine est là de manière maladroite. Ces gens-là sont à une situation équivalente. Quand on pose un peu, il y en a une qui aura des droits et l'autre pas.

  • Speaker #0

    Cette chasse aux fraudes, c'est quelque chose qui va juste affecter tout le monde, pas juste les personnes handicapées ou handicapées vendement. Ça affecte tout le monde. Exemple tout simple. Quand j'étais petite, j'avais besoin de changer de lunettes tous les 6 mois parce que ma vue changeait à 24. Parce que les assurances voulaient lutter contre les fraudes, ils ont dit qu'à partir d'aujourd'hui, on ne bourse qu'une paire de lunettes par an. Alors qu'en plus, quand on regarde les chiffres, la fraude aux aides est assez minime et ça n'a rien à voir avec la fraude fiscale, qui a des meilleures...

  • Speaker #1

    En fait, plus les gens sont aisés, plus ils fraudent et plus leur fraude coûte cher. Mais ce n'est pas ceux-là qui sont les cibles, effectivement. Parce que c'est plus facile à contrôler des gens qui ne savent pas le défendre. pour trouver ceux qui ont des armées à l'aube. Et parce qu'on est dans un système capitaliste, qui est un système productiviste, qui finalement fait tout ce qu'il peut pour mettre en difficulté ceux qui ont le plus besoin d'aide. Et c'est tout ce qui est en ce moment la mise à mal du modèle social français qui a commencé il y a de longues années et qui atteint un niveau inégalé aujourd'hui. Tu disais tout à l'heure que les personnes handicapées ne sont pas capables de travailler. Moi, je mettrais un démo là-dessus. Elles ne sont pas capables de travailler dans le système actuel, dans le système mobiliste, avec des transports inaccessibles, des rangements inaccessibles, des déplacements inaccessibles, des temps d'adaptation du temps de travail qui n'est pas… Moi, je vais à la kiné tous les matins. Je veux dire, forcément, ça prend du temps. Je vais à la kiné, j'ai des séances d'oxygène, j'ai des phases différentes. des moyens de l'aider à maintenir mon état de santé et qui sont très volontaires.

  • Speaker #0

    Par exemple, j'ai un TDAH et du coup, j'ai des difficultés à m'organiser, à juste démarrer des tâches. Et j'en pâti aussi dans le quotidien. Du coup, je perds du temps aussi là-dessus. Et pareil, du coup, je n'ai pas les mêmes capacités qu'une personne lambda. Et ça, au travail aussi, j'en pâti en fait. Et du coup, j'ai... Surtout quand tu cumules, ce qui est le cas de beaucoup de personnes handicapées, en fait, juste tu vas cumuler ton autisme qui va te donner telle difficulté, ton TDH qui va te donner telle difficulté, ta pathologie qui va te donner telle difficulté, et le tout combiné, j'ai pris mon exemple mais il y en a des millions, le tout combiné juste, t'as... Beaucoup, beaucoup de choses à faire en plus que d'autres personnes. J'ai déjà vu des gens qui parlaient un peu d'une taxe du handicap, du fait que tu as des dépenses à faire en plus que les gens n'ont pas à faire, tu as du temps à dépenser en plus que d'autres gens n'ont pas à dépenser. Du coup, toutes ces difficultés qu'on a en plus... C'est des choses que les autres gens, enfin les personnes valides, n'ont pas à faire.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas à faire en plus, ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #1

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as demandé de faire un 35 heures au même titre que tout le monde, alors qu'on a tout ça en plus à faire, c'est un peu un dessin, en fait. Ok, mais en fait, mon 35 heures, ce n'est pas du tout le même que le tien. Et c'est en prenant compte le fait que je suis blanche. Et de classe moyenne, je suis queer, mais si j'étais en plus racisée et que je subissais des discriminations tous les jours à cause de ça...

  • Speaker #1

    C'est des mesures de transport communes, de séduction parisienne, pour aller à ta femme, pour aller baiser, etc. Les inégalités, je crois que certains disent que la lutte des classes résoudra tout. Mais la lutte des classes... elle ne prendra pas en compte les questions de racisme, elle ne prendra pas en compte les questions de sexisme, les questions de genre, les questions d'homophobie. Et par contre, l'un et l'autre ne sont pas incompatibles. Parce qu'en fait, ce qu'interroge le handicap, c'est l'injonction d'un réuniste à la performance et à la productivité qui existait dans le capitalisme néolibéral, où les salariés, finalement, se trouvent peut-être le plus performant possible et où finalement, seuls ceux qui sont les plus aptes méritent un travail. La question des classes, c'est aussi un système de repression. Et finalement, il faut arriver à faire le congo de tout ça, parce que ce ne sont pas les choses qui s'opposent, ce sont des choses qui vont ensemble. Mais en général, ceux qui veulent privilégier les classes contre le reste, ce sont quand même des hommes blancs, blancs, blancs, blancs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. C'est assez marrant. Est-ce qu'on peut faire une petite aparté de définition ? Parce qu'on parle beaucoup de TDAH, autisme, donc TSA peut-être. peut-être les neuro... Neurodys, c'est ça qu'on appelle ? Ou pas du tout ? Neuroatypie. Neuroatypie. Je crois qu'on parle de ça. Je sais pas, vraiment, une autre. C'est quoi exactement ? Il n'y a pas une définition officielle de la neuroatypie, mais en gros, c'est l'idée que c'est l'ensemble des fonctionnements neurologiques qui sortent de la norme. C'est bon, tant bien qu'il y en ait une. Et du coup, dedans, on parle beaucoup de TDA chez autisme, mais c'est pas les seules neuroatypies. Par exemple le trouble borderline, les troubles d'ice, il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    En fait, le problème c'est qu'on présente ça comme des troubles, mais ce ne sont pas des troubles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Simplement comme effectivement ce n'est pas une différence de fonctionnement qui est la plus représentée dans une société, comme on diffère de la norme, on présente ça comme un trouble. Mais on est nombreux chez les autistes à dire non, ce ne sont pas des troubles qu'on a, on est simplement différents. Simplement vous avez construit la société sur votre modèle de pensée qui n'est pas notre modèle de fonctionnement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit depuis le début, c'est que ce n'est pas la personne en tant que telle qui a un problème ou un trouble, c'est que la société a été construite en ne l'impliant pas du tout, et c'est pour ça qu'il y a un handicap qui en découle.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup plus d'énergie qu'une personne classique, on est plus depuis l'éloignement.

  • Speaker #0

    Oui, on n'a pas parlé de la théorie des cuirs. La théorie des cuirs, c'est une théorie que j'aime beaucoup personnellement, qui est en fait une théorie qui permet de représenter l'énergie et l'énergie que ça... que tu as quand tu es en situation de handicap, où en gros, on va dire qu'une personne valide Elle a 25 cuillères. Donc elle se prépare le matin et elle dépense une cuillère. Elle va au boulot, elle a une réunion le matin, une cuillère. Le repas du midi, une cuillère. Après même, elle taffe un peu, une cuillère. À la fin de la journée, elle a quand même encore 15-19 cuillères. Une personne handicapée, malade chronique, neuro-âne, elle va avoir 15 cuillères. Donc déjà moins que la personne valide. Le matin, tu vas te lever, tu vas t'appuyer, une cuillère. Tu vas te faire manger, une cuillère. Tu vas te maquiller, une cuillère. Tu vas prendre le métro, la voiture, les transports, deux cuillères. Tu arrives au boulot, tu dois dire bonjour à tout le monde, une cuillère. Tu fais ta première tâche, une cuillère. Tu prends ta pause, tu dois discuter avec des gens, une cuillère. Donc on est à midi, t'as déjà plus de cuillère. Sauf que il est midi, tu as encore toutes tes tâches à faire de l'après-midi, du soir, tu dois rentrer chez toi, te faire manger, etc. Donc en fait, tu n'as pas du tout la même quantité de cuillère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'en fait, on utilise, on a besoin de plus d'énergie, on dépense plus d'énergie pour accomplir les mêmes tâches.

  • Speaker #0

    En ayant moins de base. Oui. C'est ça. Et du coup, c'est des expressions qu'on reprend beaucoup, juste quand on parle entre nous, on va dire j'ai plus de cuillères Ça permet aussi de pouvoir poser les questions de manière un peu plus détachée, sans s'engager émotionnellement, de dire est-ce que t'as assez de cuillères pour faire ça ? Et c'est facile de dire oui ou non plutôt que de dire je suis vraiment trop crevée, ce matin j'ai fait ça, ça, ça, quand je l'ai fait juste, je fais de cuillères

  • Speaker #1

    Surtout que les mots du quotidien des personnes valides... Quand on parle par exemple de fatigue, la fatigue ça n'a pas du tout la même résonance et les mêmes effets chez nous que chez une personne, on pourrait dire. Et c'est donc avoir des mots qui différencient et permettent de poser les choses différemment est important pour nous.

  • Speaker #0

    On va parler de la capacité à faire la vaisselle par exemple. On va dire, moi j'ai un TDA, je fais la vaisselle, c'est... Super galère pour moi, et une personne valide va dire Oh mais moi aussi j'aime pas faire la vaisselle, c'est complexe et tout Non mais on parle pas de la même chose en fait Moi j'ai des difficultés sensorielles, toucher la vaisselle c'est affreux Juste le, et avant même ça, le fait de penser qu'il faut faire la vaisselle Juste y penser, c'est galère Me mettre en route pour aller la faire, c'est galère La faire sans me laisser distraire, c'est galère Je dois mettre dix fois plus d'énergie que toi juste pour aller la faire. Et l'expérience de faire la vaisselle, c'est affreux. L'ennui dans un cerveau TDAH, c'est l'enfer. C'est l'enfer, c'est de la torture. Ça peut être physiquement douloureux. Si tu ne fais pas ta vaisselle en écoutant de la musique, en écoutant un podcast, c'est comme si on te torturait. Quand une personne valide me dit que moi aussi je n'aime pas faire la vaisselle... on est en train de dire la même chose c'est pas de la torture pour toi et d'ailleurs je réalise qu'on a pas énormément parlé de la question de la psychophobie je sais qu'il y a une autre forme de validisme et qui est très présente dans la société et du coup la psychophobie en gros c'est La phobie, mais dans le sens comme homophobie. Les discriminations envers les personnes folles. C'est-à-dire, j'utilise le terme folle parce que c'est le mot que j'utilise elle-même. F-O-L. Et donc c'est des personnes qui ont des maladies mentales, différents troubles, et souvent elles parlent de troubles elles-mêmes dans ce cas-là. Et on parlait de la difficulté de l'accès au travail. Par exemple, tu dois aller au travail, mais en fait t'es en pleine psychose, t'as même pas conscience que t'es en psychose, et t'es persuadée que demain c'est la fin du monde, donc tu vas pas aller au travail. Mais ça tu vas subir de la discrimination au travail parce que tu es en train de vivre ça, alors que ce n'est pas quelque chose que tu contrôles, ce n'est pas quelque chose qui est de ta faute, c'est quelque chose que tu vis et que tu subis d'ailleurs. C'est un autre type de handicap pour lequel on va aussi subir des discriminations dans toutes les parts de la société, et en plus c'est complexe parce que c'est quelque chose qui est assez invisible. et qui est très mal regardée, même au sein des communautés handies, parce que c'est tellement représenté comme le mal dans les films. Par exemple, les personnes schizophrènes, elles subissent des quantités de discrimination affreuses à cause de tous les films qui les peignent comme des meurtriers.

  • Speaker #1

    Elles sont présentées comme des personnes dangereuses, alors que les études montrent que c'est elles qui sont plus victimes. En fait, quand elles sont auteurs de violences, c'est aussi parce qu'elles ont souvent été victimes au départ qu'elles deviennent des auteurs. Il y a un rejet des personnes avec des déficiences mentales qui est majeur dans notre société. Il faut là aussi être dans la norme psychique.

  • Speaker #0

    Et ce sont aussi des mécanismes de protection, notamment les psychoses ou les délires. Les personnes qui vont être enfermées dans un monde imaginaire, c'est aussi pour se protéger parce que la réalité est beaucoup plus violente et du coup elle est forcée à en sortir aussi. Parce qu'on est dans un truc de… quand on parle de psychiatrie, en France on essaye… souvent de sortir les gens de ces états-là sans penser à ce que c'est mieux pour eux. Et du coup, sortir de cet état-là, les ramener à la réalité peut être beaucoup plus violent que d'être dans cet état-là et du coup, peut les amener à tenter de se suicider parce qu'en fait, la réalité est affreuse.

  • Speaker #1

    On est dans une société qui est très anxiogène et qui donc, je veux dire, ne peut que renforcer... des longues chaînes de difficultés psychiques, et puis la manière dont on traite les choses, c'est-à-dire que le fait d'interner des gens, Plus je m'intéresse à ces questions-là, plus je me rends compte que ce n'est certainement pas une bonne approche, je crois, de dénier aux gens leurs droits et de les enfermer. Il y a des pays où il y a des approches communautaires différentes, où les gens ne sont pas hospitalisés, mais savent qu'ils peuvent faire appel à des pères, des pères périllés, qui, soit eux-mêmes, ont vécu ces choses-là et peuvent aider, effectivement, une personne en moment de crise à en sortir de manière...

  • Speaker #0

    d'ailleurs moi je commence actuellement à m'intéresser aux mouvements anti-psychiatrie je ne suis pas du tout spécialiste donc je ne vais pas essayer à trop le décrire mais en gros c'est l'idée que le fonctionnement de la psychiatrie actuelle juste est plus malsain et néfaste qu'autre chose et qu'il faut le remettre en question et est-ce que interner des gens c'est vraiment la solution et j'encourage tout le monde à se renseigner là-dessus parce que ça remet vraiment en question beaucoup de choses et comment réfléchir le soin en fait et est-ce que c'est vraiment du soin ce qu'on fait quand on interne quelqu'un en

  • Speaker #1

    fait le 20-10 ça permet d'interroger la forme de notre société et pour qu'une société soit fraternelle, bienveillante avec tous elle doit être antifasilliste elle doit être anti-plastiste elle doit être... En fait, tous ces isms, c'est la promotion d'un vrai vivre-ensemble. Parce qu'on nous tape. Moi, je vois Jean-Luc Boudin qui nous parle de vivre-ensemble et tout ça. Surtout, ne vivez pas ensemble. Donc, la manière dont le capitalisme a détourné un certain nombre de concepts, à vous-même que... On a une société où on considère qu'il y a des individus qui valent moins que d'autres, à ce moment-là on est clair dans cette logique, mais on ne peut pas dire qu'on est tous égaux et que liberté, égalité, fraternité, nous autres continuons à s'égriger de partir d'entre nous pour aller mettre sur des volcans, pour les exclure, pour les pousser au désespoir.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à quelque chose que tu avais dit la dernière fois qu'on avait discuté, qu'en fait la gauche ne peut pas se dire de gauche si elle n'est pas anti-validiste, si elle n'est pas dévalidiste, parce qu'en fait elle ne remet pas vraiment en question le statu quo et le système actuel, et en fait elle ne cherche pas vraiment à le renverser si elle ne prend pas en compte les personnes handicapées.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a cette difficulté-là en France, que toutes les organisations qui se réunissent dans la branche sont hyper monogistes et ne comprennent pas que c'est pourtant un levier formidable pour combattre une société productiviste et non capitaliste.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour continuer sur ça, on peut peut-être passer à la dernière partie qui est le mode d'emploi pour les privilégiés. Donc peut-être à titre individuel déjà, qu'est-ce qu'on attend des personnes privilégiées ? Après, peut-être ce qui va être intéressant aussi dans le milieu militant, c'est par exemple qu'on organise un événement. Qu'est-ce qu'on doit faire pour être réellement inclusif et peut-être voir la société et qu'est-ce qu'on peut mettre en place assez rapidement ou même sur le long terme ? Qu'est-ce qu'on fait quand on est plus léger et qu'est-ce qu'on attend de nous dans la lutte ? Ce qu'on fait quand on est plus léger, c'est qu'on se renseigne, qu'on s'éduque. C'est la première chose à faire, s'éduquer, se renseigner sur la question. Aller écouter des personnes handicapées qui parlent de leur expérience et qui parlent des freins qu'on leur met, c'est la première chose à faire. Est-ce qu'il y a des endroits à conseiller, des sites, des endroits ?

  • Speaker #1

    Sur les concepts, il y a le biais, qui est ce qu'on a lancé. Le concept CLHEE, il y a les débats de l'UDE qui ont vulgarisé pas mal ces questions-là. Il y a Cléotis qui fait un travail intéressant aussi, Objectif Autonomie, il y a Indie Sociale, bien sûr. Il y a beaucoup de ressources en ligne aujourd'hui. Pour ceux qui maîtrisent les langues étrangères, alors là, il y a de quoi faire parce que... L'antivalidisme, il existe dans les pays anglo-saxons depuis très longtemps. C'est la France qui l'a fait.

  • Speaker #0

    On est très en retard.

  • Speaker #1

    Sur tous les plans, on est très en retard.

  • Speaker #0

    Sur la question de l'antivalidisme.

  • Speaker #1

    Et puis on a une approche aussi qui est de s'ancrer sur la question des déficiences plutôt que de travailler sur qu'est-ce qu'on peut faire pour y dépasser, pour mettre tout le monde à égalité. En France, on est en train de parler de... diminué, enfin, le gouvernement est en train de s'attaquer au remboursement des fauteux de l'ordre. Nous, en vie sociale, on a tenté de faire constitutionnaliser le droit de compensation auprès de la Cour de cassation qui a considéré que non, ce n'est pas une rupture d'égalité de ne pas avoir son fauteuil, sa prothèse ou autre. Voilà, c'était un jugement de l'autoroportabilité plus qu'un jugement de droit.

  • Speaker #0

    et aussi le gouvernement commence à s'attaquer aux ALD aux infections endurées puis on détruit l'hôpital public aussi le gouvernement déteste les antithèques mais du coup pour revenir sur la question des privilégiés Valérie a mentionné les dévalideuses parce que tu parlais des événements les dévalideuses ont des ressources sur comment organiser un événement dévalidiste sur comment est-ce qu'on fait pour que notre événement soit accessible de différentes manières. Il est super chouette, ce document. Donc c'est sur un site internet ? Oui, il y a des validations. Des validations,

  • Speaker #1

    un truc comme ça. Vous allez sur un site social chercher ce qu'on défend, et vous allez trouver plein de ressources sur la question du coup qu'il va l'utiliser.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et après, il y a aussi la question de la protection sanitaire, et pas seulement pour le Covid, parce que certains d'entre nous savent le... Une simple grille de groupe peut vous grossir dans des conséquences graves.

  • Speaker #0

    À XR Toulouse, on a une formation sur l'antivalidisme dans les mouvements militants, spécifiquement militants écologistes. Donc vous pouvez aussi assister à cette formation. Je dis pas ça parce que je l'ai écrite. Et comment on fait pour trouver les dates et s'inscrire ? Sur les réseaux sociaux d'XR Toulouse ! Et d'ailleurs, le DEAL a donné des conseils et tout pour cette formation. Elle a été adaptée suite au conseil de DEAL. Et à la base, on a acheté un détecteur de carbone. Oui,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que vous pouvez tout aérer. On appelle un détecteur de CO2, ça coûte 40 ou 50 euros. Et ça permet de savoir quand il est nécessaire d'aérer une pièce pour retrouver l'heure.

  • Speaker #0

    donc les privilégiés écoutez les non privilégiés tout simplement, écoutez et puis pas seulement écouter, mettez en place des choses, la responsabilité d'adapter la société elle ne doit pas juste reposer sur nos épaules en fait, on doit déjà lutter pour tout donc aidez-nous un petit peu mettez en place des choses aussi de votre côté, quand vous lisez en ligne que c'est bien par exemple de mettre à disposition des bouchons d'oreilles comme vous allez faire beaucoup de bruit, achetez les bouchons d'oreille et mettez-les à disposition. Attendez pas que la personne qui est hyperacusique dans votre groupe s'en charge. Vous pouvez aussi nous retirer de la charge mentale et faire les choses par vous-même, parce que vous êtes des adultes, et en plus, comme on l'a vu, vous avez bien plus d'énergie que nous, très souvent. Ok, et du coup en terme de société d'instance, il y a des choses à mettre en place peut-être déjà rapidement et à terme une société idéale ?

  • Speaker #1

    C'est une société qui est en train de se faire de l'individu. on ne les juge pas par rapport à leur utilité immédiate en termes de mentalisation du capital. Je pense qu'on ferait de gros progrès si on sortait de ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut mettre en place là maintenant, tout de suite, c'est arrêter de détruire l'hôpital public, redonner des fonds à l'hôpital public, plutôt qu'en donner à la police. On n'a même pas parlé de la police versus les personnes indignes, qui est un tout autre sujet. Déjà, premier truc à faire, redonner de l'argent à l'hôpital public, arrêter d'essayer de tuer la sécu, arrêter d'essayer de tuer la H et les ALD, et en fait toutes les aides qui vont aux personnes en vie.

  • Speaker #1

    C'est la même responsabilisation de tous les enfants, sans aucune exception, et fermons enfin tous ces lieux, parce qu'on ne peut pas être antivalentiste des fonds des institutions. Les lieux de ségrégation n'ont pas lieu d'exister. On a été habitué en France à considérer qu'il y avait certains qui relevaient de certaines institutions. Ça n'est pas fondé ni scientifiquement, ni médicalement, ni avec un bon but. C'est juste des choix politiques.

  • Speaker #0

    une chose qu'on peut faire aussi genre là maintenant tout de suite c'est que les psychiatres ils se mettent sur Doctolib et ils arrêtent de forcer à ce qu'on les appelle au téléphone pareil la LSF ça devait s'apprendre à communiquer en LSF quand on est petit D'ailleurs la MDPH de Toulouse, qui est la maison des personnes handicapées, a une personne qui parle à LSF et c'est juste un employé qui par hasard parlait à la LSF. Ils n'ont pas employé quelqu'un spécifiquement qui parlait à la LSF pour l'accueil des personnes sourdes. La maison des personnes en situation de handicap. Je trouve ça très grave.

  • Speaker #1

    Ils ont trouvé le moyen de produire une application. On a été dans l'Atlante au second tournage. Ils ont trouvé le moyen de produire une application sur le site internet pour aider au remplissage du dossier MDPH inaccessible aux déficients visuels.

  • Speaker #0

    Donc déjà MDPH arrête d'être validiste, premier truc. MDPH c'est l'état ? C'est dépassé mental.

  • Speaker #1

    En fait c'est plus compliqué que ça, c'est financé. par la CNSA, par l'État en quelque sorte, la Caisse nationale de solidarité et d'autonomie, et par les départements, et de plus en plus par les départements, ce qui fait que les départements se savent que c'est d'excuses pour donner de moins en moins pour limiter l'accès aux...

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être derrière les trucs, on arrête de prôner le 35 heures semaine. Genre déjà parce qu'on n'aime pas le capitalisme, mais aussi parce que, en fait, c'est OK de ne pas faire 35 heures semaine. Genre, c'est même mieux pour la santé de tout le monde de ne pas faire 35 heures semaine. Il y a des études qui montrent qu'il faut travailler moins, peu importe son état de santé. Donc aussi, ça, les employeurs, écoutez.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faudrait le garder en défi. Merci pour l'appel et le travail.

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais c'est selon le terme.

  • Speaker #1

    Travail, activités, est-ce que le travail c'est utile ? Ça dépend lequel. Si c'est pour produire des pièces d'armement, je ne suis pas sûr que ça ait une grande utilité. Que ce soit pour aller faire de la publicité, attendre des saloperies fabriquées par des membres à l'aube ou des membres, des emballages inutiles. Est-ce que c'est ça le travail ou pas ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez un sujet sur lequel vous avez une dernière chose à dire ?

  • Speaker #1

    Moi je voudrais insister sur la question de la représentation des personnes handicapées. Je continue à penser que si on ne modifie pas, c'est-à-dire si on ne reprend pas la parole qui nous concerne, rien ne changera. Parce que les intérêts des organisations gestionnaires sont des intérêts d'organisations gestionnaires, ne sont pas les intérêts des personnes qui appellent. Et c'est pour ça qu'il est important que les mouvements antivalentistes et les personnes engagées dans ce mouvement se regroupent pour peser et pour faire que... Chacun doit s'exprimer. Les parents handicapés, les gestionnaires sont handicapés. Mais par contre, personne ne doit s'exprimer à la place des autres. C'est-à-dire que les gestionnaires doivent s'exprimer en tant que gestionnaires et cesser de parler ou de défendre leurs droits à l'autre qui les vende.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais parler de la question de l'inclusion des personnes en ZI dans les milieux militants, et notamment les milieux militants écolo, où en fait, déjà de base... En tout cas, de mon expérience, la majorité des personnes militantes sont noires. J'ai l'impression qu'il y a une concentration quand même assez intense. En tout cas, avec Sertoulouse, grosse majorité de personnes noires. Et du coup, c'est bien de prendre ça en compte et de les inclure et de mettre en place des choses pour être plus inclusif de ces personnes parce qu'elles sont présentes. Et ensuite... notamment dans le mouvement de désobéissance civile, mettre en place des choses pour que les actions soient accessibles aux personnes. On a dit apprendre la LSF, on a eu une super formation pour... On ne pouvait pas apprendre en une journée à parler la LSF, mais on nous a appris comment est-ce qu'on mime, au minimum, pour pouvoir... Communiquer avec une personne sourde quand on est en action pour qu'elle puisse participer à une action, c'était trop bien, en disant merci à la personne qui nous a donné cette formation, c'est hyper incroyable. On met en place des choses pour inclure les personnes handicapées sur nos actions, parce qu'elles ont tout autant le droit d'être sur les actions que nous, elles ont tout autant que les personnes qui ne le sont pas. Je dis nous parce que je pense aux personnes qui font des boulons, mais il y a plein d'autres handicaps. Mais elles ont tout autant le droit d'être sur des actions et de militer que les personnes non-indies, et elles ont aussi le droit de militer sur autre chose que sur le dévalidisme. Elles ont le droit de penser à autre chose, faire autre chose, mais on est toujours toujours renvoyées à ça et à toujours renvoyer à... à notre handicap et on doit forcément toujours militer pour nos droits, même au sein de nos milieux qui sont censés être plus inclusifs et nous accueillir. Et du coup, on se retrouve à militer pour le dévalidisme et pour nos droits, tout le temps, pour nous-mêmes. Alors qu'en fait, on a aussi le droit de militer pour d'autres choses, parce qu'il y a d'autres sujets qui peuvent nous intéresser.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi... Je le vois parce que je suis dans un groupe. des boulots où toutes les solutions sont construites pour un individu mal valide notamment déplacez-vous le vélo oui mais moi je suis pas contre le vélo je suis désolé mais moi je peux pas en faire ils ont pas inventé le système de Je m'intéresse beaucoup à la question du dérèglement climatique. Il y a tout un angle mort de la prévention qui oublie complètement l'impact que va avoir le dérèglement climatique sur les personnes les plus vulnérabilisées. Je pense notamment aux personnes handicapées et âgées qui ont l'enjeu en rez-de-chaussée et qui vont être les prochaines victimes des inondations liées à des pluies diluviennes qu'on va avoir dans les prochaines années. C'est la capacité par exemple des personnes sous résistance respiratoire. Aux États-Unis, il y a eu pas mal de morts comme ça, de gens qui étaient sous résistance respiratoire, comme l'électricité.

  • Speaker #0

    C'est littéralement vital. et peut-être pour conclure ça me fait penser à une pub que j'ai vue il y a deux jours je pense c'était pour une asso de personnes trisomiques et je trouvais que la pub était très bon parce que c'était simple et impactant où en fait c'était des personnes qui étaient trisomiques 21 et qui disaient tu penses que je ne peux pas boire de l'alcool donc je ne bois pas d'alcool tu penses que je ne peux pas boire faire du sexe, donc je ne fais pas de sexe, tu penses que je ne peux pas lire, donc je ne peux pas lire. Et en fait, ces croyances font qu'on ne nous donne pas les opportunités d'apprendre, on nous les retire, on nous exclut, on nous empêche de faire les choses, et donc on rend ces idées vraies. On les rend réels et palpables, alors que de base c'était des idées. Mais parce qu'on empêche les gens d'avoir accès à l'éducation, et à plein d'endroits en fait, à plein d'activités, parce qu'on est persuadés qu'elles ne peuvent pas le faire. Et du coup, c'est aussi une forme de validisme. On nous empêche de faire des choses parce qu'on pense qu'on ne peut pas les faire, et du coup, on ne les fait pas.

  • Speaker #1

    C'est le problème de la surprotection qu'il y a vis-à-vis des enfants handicapés, et qui poussait dans la société. Par exemple, ils venaient dans un établissement et ce serait pour leur bien, pour leur éviter la violence de l'école, en oubliant que la violence de l'établissement est encore quelque chose de déconfiné, mais caché. Ça, ils avaient un bon tâche.

  • Speaker #0

    Du coup, pour faire une petite conclusion, si vous n'avez plus rien à rajouter, en tant que personne privilégiée, il faut se renseigner un maximum. On a les dévalideuses ou les socials, qui sont les deux courants qu'on a sortis. Mais après, il y a plein de ressources en ligne. Des millions. et j'aimerais remercier la base de Toulouse donc la base d'action sociale et écologique de Toulouse qui nous a accueillis aujourd'hui n'hésitez pas à aller voir et à passer c'est trop bien et du coup on se retrouve le mois prochain pour parler d'une autre lutte d'une nouvelle lutte militante merci à Olivier Sacha et au revoir

Description

Qu’est-ce que le validisme, la discrimination que subissent les personnes handicapées Et comment se manifeste-t-il ?


Nous vous proposons d’écouter une discussion avec Sasha, une militante de XR Toulouse, et Odile Maurin, fondatrice et présidente de l'association handi-social et élue de l’opposition à la mairie de Toulouse, toutes les deux activement engagées contre le validisme.


Détricoter ce système d’oppression nous a amené à Comprendre la véritable nature d’un “handicap”, saisir le lien entre validisme, productivisme et capitalisme et ainsi questionner le système de pensée global.


Les deux militantes donnent également les clefs aux personnes privilégié.es pour nous permettre d’être plus inclusif.ve.s


Note : Les militantes parlent du SED dans le podcast, il s'agit du syndrome d’Ehlers-Danlos. C'est un groupe de maladies génétiques caractérisées par une anomalie du tissu conjonctif, c’est-à-dire des tissus de soutien. Le syndrome d’Ehlers-Danlos affecte la production de collagène, une protéine qui donne l’élasticité et la force aux tissus conjonctifs tels que la peau, les tendons, les ligaments, ainsi que les parois des organes et des vaisseaux sanguins.

Il existe 13 types de SED avec chacun des symptômes très variés et des sévérités variées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous pour le deuxième épisode du podcast Pour le Futur. Aujourd'hui, on va présenter une première lutte. On va parler aujourd'hui du validisme. J'ai avec moi Odile Mourin et Sacha de XR Toulouse. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

  • Speaker #1

    Odile Mourin, je suis la présidente d'une association qui s'appelle L'Univé Sociale qui existe depuis plus d'une vingtaine d'années. C'est une association qui a vécu dans la lutte contre le validisme à partir de 2016 avec des actions... contentieuse avec des actions médiatiques, avec des actions de déployer, de se désobéir sans cible pour la défense des droits des personnes handicapées sur son collectif. Je suis aussi accessoirement élue municipale et métropolitaine dans l'opposition à Toulouse.

  • Speaker #0

    Et toi Sacha ? Et moi du coup je suis à Extinction Rebellion depuis un an et demi, Extinction Rebellion Toulouse, et je ne fais pas partie de collectif contre le validisme, mais par contre au sein d'Extinction Rebellion Toulouse, j'ai beaucoup avec mes camarades porté la question du validisme étant moi-même handicapée, et on a un collectif de désobéissance civile, et du coup on a porté la question de comment impure les personnes. rendu dans nos actions et au sein du collectif, au sein de nos événements magnifiques, etc. Ok, donc moi, petit disclaimer quand même, je suis assez peu renseignée sur le sujet. Donc si à un moment j'ai un vocabulaire problématique ou une réflexion toxique, il ne faut pas hésiter à me le dire, justement on est là pour débunker tout ça aujourd'hui. Donc on peut commencer par la première partie où on va essayer de clarifier un peu tout, définir, donner des définitions. Est-ce que, première étape, est-ce qu'on pourrait définir ensemble le handicap et le validisme ?

  • Speaker #1

    Alors l'handicap c'est une situation, c'est-à-dire qu'il ne faut pas confondre déficience, incapacité et la résultante qui est le handicap. C'est-à-dire qu'on peut tout à fait... Avoir des déficiences, des incapacités et pour autant ne pas se retrouver handicapé à partir du moment où on évolue dans un environnement accessible et adapté. Le handicap c'est bien ce qui est donné dans la définition de l'OMS, du handicap c'est bien l'interaction par rapport à l'environnement qui est l'élément le plus important.

  • Speaker #0

    Et du coup Sacha, le validisme, est-ce que tu saurais me finir en lien avec ça ? Oui, je peux. Du coup, le validisme, c'est un système de croyance qui est organisé dans la société. La croyance que les personnes valides, qui ne sont pas porteuses de handicap, ont intrinsèquement une valeur supérieure aux personnes en situation de handicap. Et de ça, on découle quantité de discrimination, volontaire ou non, mais systémique et aussi individuelle, du coup, envers les personnes handicapées. Et on peut dire qu'il y a autant de handicap qu'il y a de validisme. A chaque handicap et combinaison de handicap, on va retrouver des manifestations de validations différentes. Et en plus de ça, si la personne est handicapée et fait partie d'une communauté minorisée, par exemple une personne de couleur et d'une personne queer, elle va en plus subir des discriminations liées à son handicap et à son appartenance à cette communauté. De ce que j'avais compris, c'est ça l'intersectionnalité, c'est-à-dire que c'est en plus d'avoir la somme des deux discriminations, c'est pire parce qu'il y a les deux ensemble, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait le validisme, comme le sexisme, comme le racisme, est un système de croyance qu'on a prévu à Missacha, mais c'est aussi un système d'oppression, c'est un système d'exclusion qui est caractérisé par des préjugés, des discriminations, des violences, des situations de domination, et ça, ça peut être aussi bien un tissu qu'un fonctionnel, ça peut être un institutionnel. Et c'est à l'encontre des personnes handicapées. Parce qu'en fait, on est dans un monde qui est structuré par une langue, une langue valide, qui est la langue dominante, et qui effectivement hiérarchise les vies en fonction de... de cette correspondance à la norme. Et il faut savoir qu'il y a une cause à ça, c'est-à-dire que c'est la question du productivisme qui a besoin de corps normés, productifs, rentables à court terme, et que ça c'est le fruit du capitalisme. Et que donc cette critique du validisme est aussi une critique politique, au centre premier du terme, qui s'attaque à... effectivement un système de pensée qui hiérarchise l'église en fonction de leur utilité pour le capital. Un petit bémol sur un truc, tu as utilisé le terme de porteur de l'invitable, c'est un terme qu'on n'utilise pas d'abord parce qu'on peut être porteur d'une maladie mais pas d'un invitable. Mais c'est vrai que moi aussi je l'utilisais, simplement c'est des choses aussi qu'on a analysées. On est en situation de handicap, on est une personne handicapée, parce que ça aussi il y a un peu le côté novlangue. Oui, soi-disant on respecte plus les personnes handicapées en parlant de personnes en situation de handicap, alors que les apprenants, ce n'est pas seulement la manière de nommer les choses. Dire qu'on est une personne handicapée ne veut pas dire que c'est notre déficience qui est handicapée, mais on est bien handicapé par l'environnement. et le contexte en fait a dégoulé.

  • Speaker #0

    Et du coup avant de pouvoir entrer dans la réelle discrimination, est-ce que vous pourriez essayer de rendre compte de la diversité des handicaps ? Parce que j'ai l'impression que dans l'esprit de la grande majorité des personnes, ça va se réduire à personnes à mobilité réduite, c'est tout ?

  • Speaker #1

    D'abord, les personnes handicapées font partie des personnes à mobilité réduite, simplement le terme mobilité réduite qui est défini au niveau européen, englobe pas seulement les personnes handicapées qui touchent sur le type de handicap, mais aussi les personnes Ça englobe les personnes âgées qui ont des difficultés de mobilité, mais aussi les femmes enceintes, mais aussi les familles avec des jeunes enfants avec des poussettes, et ça va même jusqu'à la personne qui est chargée de bagages. Donc c'est une notion beaucoup plus large que les personnes handicapées. Les personnes handicapées, selon l'OMS, c'est 16% de la population. personnes à mobilité réduite, on arrive plutôt à 45%. Et après, les différents types de handicap, parce que c'est vrai qu'encore une fois, on utilise le terme de handicap, là on devrait parler plutôt de différents types de déficiences, mais bon, ce n'est pas encore passé dans le vocabulaire. Il y a différentes grandes familles de déficiences. Il y a des déficiences motrices, des déficiences sensorielles, aux niveaux visuels. des déficiences psychiques, des handicaps mentaux. Quand on utilise le terme de handicap mentaux, c'est en référence à des personnes qui ne seraient pas dans la norme du clinique, ce qui peut aussi se discuter, parce que c'est toujours comment on pose les questions détermine le type de réponse qu'on a. Et puis il y a les maladies invalidantes qui aussi font partie de ce qu'on appelle les situations, les handicaps. Mais... Sur la question de 80% de handicap invisible, j'ai moi aussi souvent dit ça, et je mettrais un bémol aujourd'hui. D'abord parce qu'il n'y a aucune étude qui confirme ce chiffre de 80%, qu'on a tous répété à long vie, moi aussi, mais qui n'est pas étayée par des études. Et puis quand on parle de handicap invisible, effectivement certains handicaps peuvent être invisibles au premier regard, à un premier instant, mais aucun handicap n'est invisible. Sinon les gens ne seraient pas discriminés. On ne serait pas discriminés avec le handicap invisible s'il était réellement invisible. C'est juste que les gens ne sont pas… formé, habitué à comprendre pourquoi une personne va être différente, pourquoi elle va présenter des difficultés pour faire un certain nombre de choses, à certains moments, parfois, et puis pas à d'autres moments, ça aussi. C'est-à-dire que les handicaps, même si on prend une même déficience, les situations de handicap qui en découlent ne sont pas les mêmes. On peut prendre un exemple tout bête, si on prend une personne à qui il manque un doigt, ça va être gênant et ça va être handicapant pour être pianiste. Par contre, pour être chanteur, ça n'aura pas le même impact dans le son. Donc, déjà que même si on prend une même déficience, les effets sur la personne peuvent être différents d'un individu à l'autre, si en plus on est dans des contextes différents, on voit que finalement, les situations sont très différentes d'une personne à l'autre, tout simplement. Et en plus, les parents ont le plus mieux, entre guillemets, différentes situations de leur cas. Par exemple, je suis une maladie génétique grave qui m'oblige à me déplacer en route roulant électrique. et avoir besoin d'aide quotidienne pour me permettre de ménager, de ne pas faire mal. Mais je suis aussi une personne autiste. Il y a des choses qui sont visibles au premier coup d'œil, qui le sont un peu plus quand on me connaît davantage.

  • Speaker #0

    Ce qui est vraiment, c'est qu'on a les mêmes handicaps que toi et moi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, on est bien plus sûrs.

  • Speaker #0

    Mais avec des présentations assez déchirantes, par exemple Odile elle est en fauteuil, moi pas du tout, mais au final on a quand même des difficultés qui se regroupent et il y en a qui sont complètement déchirantes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que l'autisme, pareil, c'est un spectre et que certains vont avoir plus de sensibilité sensorielle que d'autres, sur certains types de sensations, d'autres sur d'autres. Et puis le SED, il y a des formes de SED qui donnent des incapacités importantes, et puis ça évolue au fil du temps, c'est-à-dire que moi... A ton âge, j'étais moi aussi scotone. Voilà, les choses évoluent avec le temps, et même sans parler d'évolution avec le temps, ça peut être très différent d'un individu à l'autre, parce que le sexe est du moins sévère, parce qu'il y a eu des accidents de sport, par exemple, chez moi, qui ont majoré les conséquences. Il y a des choses qui peuvent varier dans le milieu.

  • Speaker #0

    Donc ça dépend de l'individu, ça dépend aussi du contexte ?

  • Speaker #1

    Ça dépend de l'individu, de la pathologie qu'il affecte ou de la déficience qu'il affecte, et de l'environnement dans lequel il est. Et après, les différences psychologiques, physiques, sensorielles.

  • Speaker #0

    Et du coup, de manière très concrète, ce serait quoi les grandes discriminations dont sont victimes les personnes handicapées ? Des grandes ? Ouais, je sais qu'il y en a une infinité j'imagine, mais pour essayer de se rendre compte en tant que personne privilégiée, des fois on a du mal à imaginer. Le truc qui est le plus visible, on va dire, je pense que ça va être le manque d'accessibilité des bâtiments, pour les personnes qui sont notamment en mobilité réduite, où en fait, on est à Toulouse, et quand on se déplace à Toulouse, il y a plein de trottoirs qui ne sont pas praticables en photovoltaïque, il y en a bien plus que moi, il y a plein de bâtiments qui n'ont pas de rampes, qui permettent de rentrer à l'intérieur. qui n'ont pas de toilettes accessibles. Il y en a où il y a une rampe, mais il n'y a pas de toilettes accessibles, donc le bâtiment n'est pas accessible. Il y a plein d'endroits où les modalités sensorielles ne sont pas du tout modulables. Donc si une personne est très sensible à la lumière, on ne peut pas baisser la lumière. Si une personne est très sensible au son, on ne peut pas baisser le son. C'est des choses qui sont très visibles, juste l'accessibilité des bâtiments. Je vais prendre l'exemple de mon appart parce que je trouve ça très ironique. Mon appart est récent et il est censé être accessible PMR. Il a été construit pour pouvoir être accessible PMR. Et on a un espèce de sas qui permet d'accéder aux toilettes, à la salle de bain et à la chambre. Et en fait, les portes s'entrechoquent.

  • Speaker #1

    Ah ça c'est un bon mot, j'ai ça, c'est bon aussi, c'est formidable.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est absolument pas accessible en fait. Est-ce qu'il y a des lois qui demandent que, enfin, en France par exemple, que tous les logements soient accessibles ?

  • Speaker #1

    Depuis 1975.

  • Speaker #0

    Ok, c'est pas du tout le cas.

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été appliqué. Il y avait des limitations, c'est-à-dire que depuis 1975, c'était obligatoire dans les logements en rez-de-chaussée et puis ceux-ci servis par ascenseur. Sachant qu'à partir de 2005, il y a eu le... à partir du quatrième étage, l'obligation d'ascenseur. Mais l'argumentation n'a jamais été appliquée et elle n'est pas contrôlée. Enfin, si elle est contrôlée par des officines privées qui attestent de l'accessibilité sans avoir visité tous les logements et sans maîtriser le sujet. Ce qui fait que chaque fois qu'on dit social a fait condamner des collectivités ou par exemple toute métropole habitable il y a quelques années, c'était parce qu'il y avait des membres d'informité. Mais si on n'attaque pas, le problème c'est qu'il n'y a pas de sanctions automatiques. Et surtout il y a une collusion d'intérêts entre le bailleur ou le promoteur qui construit et le contrôleur qui travaille régulièrement pour ces gens-là et qui ne peut pas se les mettre à bout. On va parler franchement. On est dans un pays où entre guillemets on est très fort pour déclarer des choses, beaucoup moins fort pour les réaliser et beaucoup moins fort pour les sanctionner et faire des paroles.

  • Speaker #0

    Et du coup, au-delà de l'accessibilité des bâtiments, est-ce qu'il y a d'autres violences, peut-être plus psychologiques ou autres ?

  • Speaker #1

    Il y a tout ce qui est organisationnel.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est, par exemple, pour des personnes autistes, c'est de l'environnement, ça peut être la question de la mutilatité, du bruit. Il n'y a pas d'adaptation, mais ça passe aussi aujourd'hui, et c'est une des problématiques depuis le Covid, par le manque de lieux de sécure pour les personnes. pas seulement handicapés d'ailleurs, parce que même si un certain nombre de personnes handicapées sont plus à risque que d'autres, il n'empêche que même les gens en parfaite santé sont à risque d'avoir un Covid long et de se retrouver en invalidité. Donc ça aussi, la défense sanitaire, c'est un numéro d'éducation qu'on a dans les lieux validistes pour permettre à chacun de pouvoir aller partout, parce que tous les lieux qui sont assaillis sur ce plan, c'est des lieux que les gens peuvent fréquenter.

  • Speaker #0

    On a aussi les discriminations au travail. Déjà de base, beaucoup de personnes handicapées ne peuvent pas travailler parce qu'elles n'ont pas forcément l'énergie ou la capacité de travailler et aussi parce que les entreprises ne font rien pour les accepter et les inclure. Et comme tu disais si bien, le dévalidisme, ça remet en question le productivisme. Parce qu'en fait, partie des personnes handicapées ne peuvent pas faire un 35 heures. Parce que t'as pas l'énergie, mais aussi parce que t'as tes rendez-vous médicaux à passer. Tu peux avoir un suivi, par exemple tu dois aller chez le kiné toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, tous les jours. Tu dois passer des scanners, tu dois aller voir tel spécialiste, tel machin. Tu peux pas rentrer ça dans un 35 heures. Ton boulot n'est pas forcément accessible, il n'est pas forcément compréhensif. Si tu as une maladie chronique et que tu as une crise, tu dois te mettre en arrêt. Tu n'es pas forcément garantie de retrouver ton job après si c'est trop récurrent. Par exemple, tu as un TDAH ou tu es autiste, tu as des difficultés organisationnelles ou sociales. La plupart des jobs ne vont pas être compréhensifs et tu ne vas même pas forcément pouvoir leur en parler parce que si tu leur en parles, tu vas subir des discriminations. Il y a beaucoup de discrimination à l'embauche, où en fait si tu mentionnes le fait que tu es handicapé, tu n'es pas sûr qu'on en soit rappelé. Il y a des mesures qui permettent d'employer des personnes handicapées dans certains postes, il y a des établissements, les ESAT, mais c'est plus de l'exploitation qu'autre chose.

  • Speaker #1

    C'est de l'exploitation.

  • Speaker #0

    Oui. Ça touche aussi aux questions de l'AAH, l'Allocation Adultes Handicapés, aux questions de la RQTH et donc de la NDPH, où en fait juste pour obtenir la RQTH qui est donc reconnaissante en qualité de travail handicapé, c'est 1 000 24 mois, c'est beaucoup de paperasse, pour avoir l'AAH tu peux en avoir pour au moins un an d'attente, et c'est des démarches qui sont lourdes, qui sont longues, je suis au milieu de ces démarches, c'est... J'ai l'impression d'être bloquée. Je trouve ça ultra ironique, par exemple, t'as un TDAH et on te demande de faire des tonnes et des tonnes de pare-face. T'as de l'anxiété sociale et tu dois passer 10 000 coups de fil parce que tous les psychiatres, tu peux pas prendre rendez-vous en ligne avec eux. Et du coup, t'as des barrières à toutes les étapes. Et pour avoir une reconnaissance qui te permette de travailler en plus, et même si t'arrives à aller au bout des démarches, à demander ta RQTH, à demander ton RH, t'es pas sûr contre la corde. Parce qu'il faut que ça rentre dans le critère, il faut qu'ils déterminent que tu es suffisamment handicapé pour avoir droit à de l'aide financière. Il y a un certain pourcentage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Il y a ce qu'on appelle un taux d'incapacité, avec une barème qui n'est pas toujours appliquée mais qui de toute façon fait qu'on peut tout à fait être une personne handicapée et n'avoir droit à rien. On peut avoir droit à une RQTH, à une RQTH dans une table de priorité.

  • Speaker #0

    Du coup, une RQTH, ce n'est pas une aide financière, c'est juste une reconnaissance.

  • Speaker #1

    C'est juste une reconnaissance qui, en fait, sert aux employeurs, parce qu'en fait, tous les employeurs qui ont plus de 20 salariés sont soumis. à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés, et s'ils n'ont pas dans leur effectif 6% de travailleurs handicapés, ils doivent payer des pénalités. Donc chaque fois qu'ils embauchent une personne handicapée, et que chaque fois qu'ils atteignent leur taux de 6%, ils n'ont plus de pénalité. Mais donc ils ont tendance à recruter des personnes uniquement pour ça, fausse exception, et avec la problématique c'est qu'en fait ils les recrutent, ils choisissent toujours les handicaps qui demandent le moins de compensation possible, et surtout ils attendent de... Alors ça a l'avenir qu'elle travaille comme tous les autres. Mais en fait, toute cette problématique, elle commence par l'accès à la scolarité. C'est-à-dire que déjà, quand il y a des handicaps de naissance ou de l'enfance, la difficulté c'est que l'école est aussi une école qui est basée sur la compétition, sur l'adaptation de l'enfant au système scolaire et non pas le contraire. Et donc beaucoup de jeunes sont exclus du milieu scolaire, renvoyés dans des établissements spécialisés. dénoncée par l'ONU comme étant des lieux de ségrégation et dont la fermeture est demandée, sachant que le validité n'est pas forcément intentionnelle. Il ne s'agit pas de lutter contre les valides, il s'agit de lutter contre un système de pensée, contre quelque chose qui est complètement ancré dans la société, qui rattache les difficultés d'une personne à sa déficience. Alors même que ce qui entraîne une participation à la vie en société sous son niveau de déficience, ni nos incapacités, ni nos différences, le complément. Mais via la manière dont la société est construite, organisée, que ce soit sur le plan de l'accessibilité, du bâti, des espaces publics, des transports, mais aussi sur le plan organisationnel, sur la manière dont on communique, la manière dont on apprend. Et pour rebondir sur la question de l'emploi, moi je suis élu, ce n'est pas un emploi, c'est un statut, mais pour exercer mon mandat d'élu, la loi a prévu des moyens de compensation pour permettre aux élus finalement d'exercer leur mandat à égalité avec les élus valides. Si ce n'est que ça dépend plus de la décision du maire, et que quand on est dans l'opposition, on se fait une utilisation du validis pour faire taire une voie opposée. C'est ce que j'ai eu moi l'année de Toulouse avec un maire qui me refuse les aménagements rétonables consacrés par le droit européen. Là aussi la loi elle est conçue et écrite plus clairement pour les personnes qui ont un handicap moteur, mais pour... La partie pour laquelle j'ai le plus besoin d'aide, c'est-à-dire par rapport à mon autisme et mes difficultés pour écrire, où j'ai besoin d'avoir quelqu'un à qui je puisse dicter, mettre des notes, etc., m'aider à organiser ma pensée, m'aider à me recentrer sur les sujets et m'aider à synthétiser après mes propos, tout ça, je le paye de ma poche. Donc, ce n'est pas quelque chose qui va aider d'autres personnes autistes ou avec d'autres handicaps. avoir envie de s'engager en politique. Mais donc, c'est un système de discrimination qui est basé sur des caractéristiques que devrait présenter un corps et un esprit pour être complètement humain. Et donc, ça nous dénie une partie de notre humanité, une croix d'égalité.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut peut-être passer sur dix questions ? à ne plus poser, c'est-à-dire les questions que tout le monde pose. Là, on va prendre une seconde pour répondre à chaque question. Et ces dix questions-là, à partir de maintenant, c'est bon. Faut qu'on passe à autre chose, c'est censé être acquis pour tout le monde. La première idée que j'avais eue, ma mère, par exemple, elle aime beaucoup pousser les fauteuils des gens pour les aider. Et j'ai dit, il faut arrêter de faire ça. On est d'accord que c'est absolument infantilisant, ou en tout cas...

  • Speaker #1

    Les fauteuils roulants sont des extensions de nos corps. Est-ce qu'on aurait l'idée de pousser une personne sans lui demander son poche ? C'est aussi simple que ça. Si on a besoin d'aide pour pousser éventuellement un fauteuil, on le demande. Mais en tout cas, on ne se saisit pas d'un fauteuil comme si... Lui, c'est infantilisant et c'est ni notre agentivité, ni notre psychonimité, ni notre humanité, ni notre capacité de décision.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres phrases type que vous entendez peut-être toute la journée ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as comme courage ? C'est vrai que régulièrement, on est confronté à des personnes qui nous croisant, quand leur handicap est visible, quand on explique qu'on a un handicap, qu'est-ce que tu as de courageux ? Non, on n'est pas plus courageux que les autres, et surtout... ça renvoie quoi cette affirmation ? Si, ben moi à ta place je ne supporterais pas de vivre ce que tu vis. Et on peut même entendre des personnes dire, ah ben moi je me flinguerais à ta place. Bon, alors il faut quand même se mettre à la place de celui à qui on dit ça. En étant quand même en train de lui dire, parce que c'est vrai qu'on peut penser que ça part d'une bonne intention, de dire, ben je te plains. Sauf que ça renvoie quoi ? Ça renvoie quoi ? Ça renvoie que ta vie elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Or, d'abord c'est faux. parce que ce qui pourrit nos vies, c'est essentiellement le validisme, l'exclusion de la société. Après, il y a des choses qui peuvent être difficiles à vivre dans certaines situations de handicap, c'est la douleur, la fatigue, mais encore une fois, ça aussi, ça peut se compenser partiellement au moins, et que ce n'est pas en nous renvoyant une image, en nous plaignant que ça va améliorer notre situation. Ce qu'on souhaite voir, c'est qu'on améliore nos conditions de vie. Et nos conditions de vie, ce n'est pas une question médicale, c'est essentiellement une question sociale, une question sociétale. C'est-à-dire quels moyens on se donne pour que la société soit adaptée à tous et pas juste à certains.

  • Speaker #0

    Un truc qu'on peut entendre souvent, c'est qu'on ne peut pas être handicapé. Notamment par exemple quand une personne va se lever de son fauteuil et marcher, elle a les jambes en étroite. C'est pas un handicapé, il fait semblant. Mais en fait, on peut être en fauteuil et aussi être capable de marcher. Il y a plein de raisons qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Il y a plein de handicaps qui font qu'on peut utiliser un fauteuil. Et on peut utiliser un fauteuil 20% du temps, 80% du temps, 100% du temps, 100% du temps. C'est complètement... Et du coup, il y a cette idée que si tu as un fauteuil, c'est que tu ne peux pas marcher. Et donc, si tu te lèves de ton fauteuil, c'est que tu es un menteur, en fait. Et en fait, ça revient à l'idée qu'il y a des gens qui font semblant d'être handicapés pour... Avoir accès à je ne sais quel bénéfice dans la société.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on le saurait là, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Parce qu'il paraît que c'est compliqué de les récupérer. Là, apparemment, il y a des gens qui arrivent à faire tout ça. En fait, je me dis, si il y a des gens qui vont batailler pendant un an pour avoir une aide de 900 euros, alors qu'ils ne sont pas handicapés, je pense que c'est qu'ils en ont besoin. Donc laissez-leur en fait, genre laissez-leur.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, c'est effectivement dans l'esprit de beaucoup de gens, le fauteuil roulant est... et réservé aux personnes tétra ou paraplégiques, c'est-à-dire qui n'ont pas l'usage de leur membre, ou de membre inférieur ou membre supérieur. Or, au départ, effectivement, c'était le cas, mais ça fait très longtemps que le fauteuil roulant est accordé à des personnes qui ont des maladies invalidantes, et pour qui, et c'est mon cas par exemple, pour qui les déplacements quotidiens sont impossibles parce qu'ils sont trop douloureux, trop fatigants.

  • Speaker #0

    et que avec le fauteuil je peux faire plein de choses que je ne peux pas faire sans le fauteuil et c'est à chacun de déterminer à quel moment tu as besoin ou pas du fauteuil un truc qui est assez bien fait quand même c'est que maintenant dans la plupart des musées on propose des tabourets portables ou des fauteuils roulants et ça c'est cool parce que par exemple pour moi visiter un musée c'est affreux parce que c'est ultra douloureux à cause de mes douleurs chroniques piétiner c'est un enfer pour moi donc je... Alors que j'adore la culture, mais visiter un musée pour moi c'est juste une source de douleur. Et depuis que je sais qu'il y a des fauteuils roulants et des tabourets portables à disposition, ce que je ne savais pas l'année dernière, ça a complètement changé mon expérience parce que maintenant je peux juste demander un fauteuil roulant. D'ailleurs souvent les gens sont formés à ne pas poser de questions, comme moi on ne m'a jamais posé de questions, on m'a juste dit tiens prends. Et du coup maintenant je peux profiter de mon expérience au musée. Je ne suis pas juste en train de souffrir et de me dire quand est-ce que je peux partir, quand est-ce qu'on a fini, j'en ai trop marre, j'ai mal, j'ai mal. Et ça change la vie.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi un truc que j'entends souvent quand j'ai fait des lives sur les questions de droits et des péages. Le nombre de gens, enfin trop important selon moi, qui ont fait oui mais moi, le voisin, il fait semblant d'être handicapé. Oui, sauf qu'ils ne savent pas ce que cette personne a, et puis le handicap psychique souvent ne se voit pas, et puis il y a des personnes qui sont totalement dans l'incapacité de travailler, de mener une vie normale, et qui paraissent, et qui même parfois dans certains cas, parce qu'ils n'ont pas envie de parler de handicap psychique, parce que peut-être qu'ils sont dans le déni aussi de son handicap psychique, vont dire moi j'abuse du système Je connais aussi des gens comme ça. Et en tout cas, je veux dire, quelqu'un qui est en bonne santé, qui n'a pas de problèmes physiques ou psychiques particuliers, je n'en connais pas spécialement, qui a envie de se taper une ressource de bois vide. Surtout quand on sait les difficultés d'accès à ces droits et d'une manière, je ne dis pas qu'il n'y a jamais trop, mais je veux dire que ça reste un épiphénomène par rapport au nombre de gens qui se voient privés de leurs droits simplement parce qu'ils n'ont pas su les expliquer, parce qu'ils n'ont pas su les défendre, parce qu'ils ne connaissent pas les textes sur lesquels s'appuyer pour faire avouer leurs droits et parce qu'il y a une chasse aux pauvres. Et moi qui siège en CDRBA, je suis dans la commission des droits et l'autonomie qui est chargée d'accorder les droits aux personnes handicapées, je mesure à quel point... des phénomènes de racisme, de ségrégation vis-à-vis des pros, impactent la manière dont on accorde des droits aux gens. C'est-à-dire que typiquement, les personnes CSP+, qui viennent défendre leur dossier, qui ont préparé leur dossier avant, qui ont argumenté, qui ont lu le texte, par rapport à la petite nana racisée qui n'a pas fait d'études et qui... On va même éventuellement dire oui mais la voisine est là de manière maladroite. Ces gens-là sont à une situation équivalente. Quand on pose un peu, il y en a une qui aura des droits et l'autre pas.

  • Speaker #0

    Cette chasse aux fraudes, c'est quelque chose qui va juste affecter tout le monde, pas juste les personnes handicapées ou handicapées vendement. Ça affecte tout le monde. Exemple tout simple. Quand j'étais petite, j'avais besoin de changer de lunettes tous les 6 mois parce que ma vue changeait à 24. Parce que les assurances voulaient lutter contre les fraudes, ils ont dit qu'à partir d'aujourd'hui, on ne bourse qu'une paire de lunettes par an. Alors qu'en plus, quand on regarde les chiffres, la fraude aux aides est assez minime et ça n'a rien à voir avec la fraude fiscale, qui a des meilleures...

  • Speaker #1

    En fait, plus les gens sont aisés, plus ils fraudent et plus leur fraude coûte cher. Mais ce n'est pas ceux-là qui sont les cibles, effectivement. Parce que c'est plus facile à contrôler des gens qui ne savent pas le défendre. pour trouver ceux qui ont des armées à l'aube. Et parce qu'on est dans un système capitaliste, qui est un système productiviste, qui finalement fait tout ce qu'il peut pour mettre en difficulté ceux qui ont le plus besoin d'aide. Et c'est tout ce qui est en ce moment la mise à mal du modèle social français qui a commencé il y a de longues années et qui atteint un niveau inégalé aujourd'hui. Tu disais tout à l'heure que les personnes handicapées ne sont pas capables de travailler. Moi, je mettrais un démo là-dessus. Elles ne sont pas capables de travailler dans le système actuel, dans le système mobiliste, avec des transports inaccessibles, des rangements inaccessibles, des déplacements inaccessibles, des temps d'adaptation du temps de travail qui n'est pas… Moi, je vais à la kiné tous les matins. Je veux dire, forcément, ça prend du temps. Je vais à la kiné, j'ai des séances d'oxygène, j'ai des phases différentes. des moyens de l'aider à maintenir mon état de santé et qui sont très volontaires.

  • Speaker #0

    Par exemple, j'ai un TDAH et du coup, j'ai des difficultés à m'organiser, à juste démarrer des tâches. Et j'en pâti aussi dans le quotidien. Du coup, je perds du temps aussi là-dessus. Et pareil, du coup, je n'ai pas les mêmes capacités qu'une personne lambda. Et ça, au travail aussi, j'en pâti en fait. Et du coup, j'ai... Surtout quand tu cumules, ce qui est le cas de beaucoup de personnes handicapées, en fait, juste tu vas cumuler ton autisme qui va te donner telle difficulté, ton TDH qui va te donner telle difficulté, ta pathologie qui va te donner telle difficulté, et le tout combiné, j'ai pris mon exemple mais il y en a des millions, le tout combiné juste, t'as... Beaucoup, beaucoup de choses à faire en plus que d'autres personnes. J'ai déjà vu des gens qui parlaient un peu d'une taxe du handicap, du fait que tu as des dépenses à faire en plus que les gens n'ont pas à faire, tu as du temps à dépenser en plus que d'autres gens n'ont pas à dépenser. Du coup, toutes ces difficultés qu'on a en plus... C'est des choses que les autres gens, enfin les personnes valides, n'ont pas à faire.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas à faire en plus, ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #1

    Ils ne se rendent pas compte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as demandé de faire un 35 heures au même titre que tout le monde, alors qu'on a tout ça en plus à faire, c'est un peu un dessin, en fait. Ok, mais en fait, mon 35 heures, ce n'est pas du tout le même que le tien. Et c'est en prenant compte le fait que je suis blanche. Et de classe moyenne, je suis queer, mais si j'étais en plus racisée et que je subissais des discriminations tous les jours à cause de ça...

  • Speaker #1

    C'est des mesures de transport communes, de séduction parisienne, pour aller à ta femme, pour aller baiser, etc. Les inégalités, je crois que certains disent que la lutte des classes résoudra tout. Mais la lutte des classes... elle ne prendra pas en compte les questions de racisme, elle ne prendra pas en compte les questions de sexisme, les questions de genre, les questions d'homophobie. Et par contre, l'un et l'autre ne sont pas incompatibles. Parce qu'en fait, ce qu'interroge le handicap, c'est l'injonction d'un réuniste à la performance et à la productivité qui existait dans le capitalisme néolibéral, où les salariés, finalement, se trouvent peut-être le plus performant possible et où finalement, seuls ceux qui sont les plus aptes méritent un travail. La question des classes, c'est aussi un système de repression. Et finalement, il faut arriver à faire le congo de tout ça, parce que ce ne sont pas les choses qui s'opposent, ce sont des choses qui vont ensemble. Mais en général, ceux qui veulent privilégier les classes contre le reste, ce sont quand même des hommes blancs, blancs, blancs, blancs. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. C'est assez marrant. Est-ce qu'on peut faire une petite aparté de définition ? Parce qu'on parle beaucoup de TDAH, autisme, donc TSA peut-être. peut-être les neuro... Neurodys, c'est ça qu'on appelle ? Ou pas du tout ? Neuroatypie. Neuroatypie. Je crois qu'on parle de ça. Je sais pas, vraiment, une autre. C'est quoi exactement ? Il n'y a pas une définition officielle de la neuroatypie, mais en gros, c'est l'idée que c'est l'ensemble des fonctionnements neurologiques qui sortent de la norme. C'est bon, tant bien qu'il y en ait une. Et du coup, dedans, on parle beaucoup de TDA chez autisme, mais c'est pas les seules neuroatypies. Par exemple le trouble borderline, les troubles d'ice, il y en a beaucoup.

  • Speaker #1

    En fait, le problème c'est qu'on présente ça comme des troubles, mais ce ne sont pas des troubles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Simplement comme effectivement ce n'est pas une différence de fonctionnement qui est la plus représentée dans une société, comme on diffère de la norme, on présente ça comme un trouble. Mais on est nombreux chez les autistes à dire non, ce ne sont pas des troubles qu'on a, on est simplement différents. Simplement vous avez construit la société sur votre modèle de pensée qui n'est pas notre modèle de fonctionnement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on dit depuis le début, c'est que ce n'est pas la personne en tant que telle qui a un problème ou un trouble, c'est que la société a été construite en ne l'impliant pas du tout, et c'est pour ça qu'il y a un handicap qui en découle.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup plus d'énergie qu'une personne classique, on est plus depuis l'éloignement.

  • Speaker #0

    Oui, on n'a pas parlé de la théorie des cuirs. La théorie des cuirs, c'est une théorie que j'aime beaucoup personnellement, qui est en fait une théorie qui permet de représenter l'énergie et l'énergie que ça... que tu as quand tu es en situation de handicap, où en gros, on va dire qu'une personne valide Elle a 25 cuillères. Donc elle se prépare le matin et elle dépense une cuillère. Elle va au boulot, elle a une réunion le matin, une cuillère. Le repas du midi, une cuillère. Après même, elle taffe un peu, une cuillère. À la fin de la journée, elle a quand même encore 15-19 cuillères. Une personne handicapée, malade chronique, neuro-âne, elle va avoir 15 cuillères. Donc déjà moins que la personne valide. Le matin, tu vas te lever, tu vas t'appuyer, une cuillère. Tu vas te faire manger, une cuillère. Tu vas te maquiller, une cuillère. Tu vas prendre le métro, la voiture, les transports, deux cuillères. Tu arrives au boulot, tu dois dire bonjour à tout le monde, une cuillère. Tu fais ta première tâche, une cuillère. Tu prends ta pause, tu dois discuter avec des gens, une cuillère. Donc on est à midi, t'as déjà plus de cuillère. Sauf que il est midi, tu as encore toutes tes tâches à faire de l'après-midi, du soir, tu dois rentrer chez toi, te faire manger, etc. Donc en fait, tu n'as pas du tout la même quantité de cuillère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'en fait, on utilise, on a besoin de plus d'énergie, on dépense plus d'énergie pour accomplir les mêmes tâches.

  • Speaker #0

    En ayant moins de base. Oui. C'est ça. Et du coup, c'est des expressions qu'on reprend beaucoup, juste quand on parle entre nous, on va dire j'ai plus de cuillères Ça permet aussi de pouvoir poser les questions de manière un peu plus détachée, sans s'engager émotionnellement, de dire est-ce que t'as assez de cuillères pour faire ça ? Et c'est facile de dire oui ou non plutôt que de dire je suis vraiment trop crevée, ce matin j'ai fait ça, ça, ça, quand je l'ai fait juste, je fais de cuillères

  • Speaker #1

    Surtout que les mots du quotidien des personnes valides... Quand on parle par exemple de fatigue, la fatigue ça n'a pas du tout la même résonance et les mêmes effets chez nous que chez une personne, on pourrait dire. Et c'est donc avoir des mots qui différencient et permettent de poser les choses différemment est important pour nous.

  • Speaker #0

    On va parler de la capacité à faire la vaisselle par exemple. On va dire, moi j'ai un TDA, je fais la vaisselle, c'est... Super galère pour moi, et une personne valide va dire Oh mais moi aussi j'aime pas faire la vaisselle, c'est complexe et tout Non mais on parle pas de la même chose en fait Moi j'ai des difficultés sensorielles, toucher la vaisselle c'est affreux Juste le, et avant même ça, le fait de penser qu'il faut faire la vaisselle Juste y penser, c'est galère Me mettre en route pour aller la faire, c'est galère La faire sans me laisser distraire, c'est galère Je dois mettre dix fois plus d'énergie que toi juste pour aller la faire. Et l'expérience de faire la vaisselle, c'est affreux. L'ennui dans un cerveau TDAH, c'est l'enfer. C'est l'enfer, c'est de la torture. Ça peut être physiquement douloureux. Si tu ne fais pas ta vaisselle en écoutant de la musique, en écoutant un podcast, c'est comme si on te torturait. Quand une personne valide me dit que moi aussi je n'aime pas faire la vaisselle... on est en train de dire la même chose c'est pas de la torture pour toi et d'ailleurs je réalise qu'on a pas énormément parlé de la question de la psychophobie je sais qu'il y a une autre forme de validisme et qui est très présente dans la société et du coup la psychophobie en gros c'est La phobie, mais dans le sens comme homophobie. Les discriminations envers les personnes folles. C'est-à-dire, j'utilise le terme folle parce que c'est le mot que j'utilise elle-même. F-O-L. Et donc c'est des personnes qui ont des maladies mentales, différents troubles, et souvent elles parlent de troubles elles-mêmes dans ce cas-là. Et on parlait de la difficulté de l'accès au travail. Par exemple, tu dois aller au travail, mais en fait t'es en pleine psychose, t'as même pas conscience que t'es en psychose, et t'es persuadée que demain c'est la fin du monde, donc tu vas pas aller au travail. Mais ça tu vas subir de la discrimination au travail parce que tu es en train de vivre ça, alors que ce n'est pas quelque chose que tu contrôles, ce n'est pas quelque chose qui est de ta faute, c'est quelque chose que tu vis et que tu subis d'ailleurs. C'est un autre type de handicap pour lequel on va aussi subir des discriminations dans toutes les parts de la société, et en plus c'est complexe parce que c'est quelque chose qui est assez invisible. et qui est très mal regardée, même au sein des communautés handies, parce que c'est tellement représenté comme le mal dans les films. Par exemple, les personnes schizophrènes, elles subissent des quantités de discrimination affreuses à cause de tous les films qui les peignent comme des meurtriers.

  • Speaker #1

    Elles sont présentées comme des personnes dangereuses, alors que les études montrent que c'est elles qui sont plus victimes. En fait, quand elles sont auteurs de violences, c'est aussi parce qu'elles ont souvent été victimes au départ qu'elles deviennent des auteurs. Il y a un rejet des personnes avec des déficiences mentales qui est majeur dans notre société. Il faut là aussi être dans la norme psychique.

  • Speaker #0

    Et ce sont aussi des mécanismes de protection, notamment les psychoses ou les délires. Les personnes qui vont être enfermées dans un monde imaginaire, c'est aussi pour se protéger parce que la réalité est beaucoup plus violente et du coup elle est forcée à en sortir aussi. Parce qu'on est dans un truc de… quand on parle de psychiatrie, en France on essaye… souvent de sortir les gens de ces états-là sans penser à ce que c'est mieux pour eux. Et du coup, sortir de cet état-là, les ramener à la réalité peut être beaucoup plus violent que d'être dans cet état-là et du coup, peut les amener à tenter de se suicider parce qu'en fait, la réalité est affreuse.

  • Speaker #1

    On est dans une société qui est très anxiogène et qui donc, je veux dire, ne peut que renforcer... des longues chaînes de difficultés psychiques, et puis la manière dont on traite les choses, c'est-à-dire que le fait d'interner des gens, Plus je m'intéresse à ces questions-là, plus je me rends compte que ce n'est certainement pas une bonne approche, je crois, de dénier aux gens leurs droits et de les enfermer. Il y a des pays où il y a des approches communautaires différentes, où les gens ne sont pas hospitalisés, mais savent qu'ils peuvent faire appel à des pères, des pères périllés, qui, soit eux-mêmes, ont vécu ces choses-là et peuvent aider, effectivement, une personne en moment de crise à en sortir de manière...

  • Speaker #0

    d'ailleurs moi je commence actuellement à m'intéresser aux mouvements anti-psychiatrie je ne suis pas du tout spécialiste donc je ne vais pas essayer à trop le décrire mais en gros c'est l'idée que le fonctionnement de la psychiatrie actuelle juste est plus malsain et néfaste qu'autre chose et qu'il faut le remettre en question et est-ce que interner des gens c'est vraiment la solution et j'encourage tout le monde à se renseigner là-dessus parce que ça remet vraiment en question beaucoup de choses et comment réfléchir le soin en fait et est-ce que c'est vraiment du soin ce qu'on fait quand on interne quelqu'un en

  • Speaker #1

    fait le 20-10 ça permet d'interroger la forme de notre société et pour qu'une société soit fraternelle, bienveillante avec tous elle doit être antifasilliste elle doit être anti-plastiste elle doit être... En fait, tous ces isms, c'est la promotion d'un vrai vivre-ensemble. Parce qu'on nous tape. Moi, je vois Jean-Luc Boudin qui nous parle de vivre-ensemble et tout ça. Surtout, ne vivez pas ensemble. Donc, la manière dont le capitalisme a détourné un certain nombre de concepts, à vous-même que... On a une société où on considère qu'il y a des individus qui valent moins que d'autres, à ce moment-là on est clair dans cette logique, mais on ne peut pas dire qu'on est tous égaux et que liberté, égalité, fraternité, nous autres continuons à s'égriger de partir d'entre nous pour aller mettre sur des volcans, pour les exclure, pour les pousser au désespoir.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à quelque chose que tu avais dit la dernière fois qu'on avait discuté, qu'en fait la gauche ne peut pas se dire de gauche si elle n'est pas anti-validiste, si elle n'est pas dévalidiste, parce qu'en fait elle ne remet pas vraiment en question le statu quo et le système actuel, et en fait elle ne cherche pas vraiment à le renverser si elle ne prend pas en compte les personnes handicapées.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a cette difficulté-là en France, que toutes les organisations qui se réunissent dans la branche sont hyper monogistes et ne comprennent pas que c'est pourtant un levier formidable pour combattre une société productiviste et non capitaliste.

  • Speaker #0

    Et du coup, pour continuer sur ça, on peut peut-être passer à la dernière partie qui est le mode d'emploi pour les privilégiés. Donc peut-être à titre individuel déjà, qu'est-ce qu'on attend des personnes privilégiées ? Après, peut-être ce qui va être intéressant aussi dans le milieu militant, c'est par exemple qu'on organise un événement. Qu'est-ce qu'on doit faire pour être réellement inclusif et peut-être voir la société et qu'est-ce qu'on peut mettre en place assez rapidement ou même sur le long terme ? Qu'est-ce qu'on fait quand on est plus léger et qu'est-ce qu'on attend de nous dans la lutte ? Ce qu'on fait quand on est plus léger, c'est qu'on se renseigne, qu'on s'éduque. C'est la première chose à faire, s'éduquer, se renseigner sur la question. Aller écouter des personnes handicapées qui parlent de leur expérience et qui parlent des freins qu'on leur met, c'est la première chose à faire. Est-ce qu'il y a des endroits à conseiller, des sites, des endroits ?

  • Speaker #1

    Sur les concepts, il y a le biais, qui est ce qu'on a lancé. Le concept CLHEE, il y a les débats de l'UDE qui ont vulgarisé pas mal ces questions-là. Il y a Cléotis qui fait un travail intéressant aussi, Objectif Autonomie, il y a Indie Sociale, bien sûr. Il y a beaucoup de ressources en ligne aujourd'hui. Pour ceux qui maîtrisent les langues étrangères, alors là, il y a de quoi faire parce que... L'antivalidisme, il existe dans les pays anglo-saxons depuis très longtemps. C'est la France qui l'a fait.

  • Speaker #0

    On est très en retard.

  • Speaker #1

    Sur tous les plans, on est très en retard.

  • Speaker #0

    Sur la question de l'antivalidisme.

  • Speaker #1

    Et puis on a une approche aussi qui est de s'ancrer sur la question des déficiences plutôt que de travailler sur qu'est-ce qu'on peut faire pour y dépasser, pour mettre tout le monde à égalité. En France, on est en train de parler de... diminué, enfin, le gouvernement est en train de s'attaquer au remboursement des fauteux de l'ordre. Nous, en vie sociale, on a tenté de faire constitutionnaliser le droit de compensation auprès de la Cour de cassation qui a considéré que non, ce n'est pas une rupture d'égalité de ne pas avoir son fauteuil, sa prothèse ou autre. Voilà, c'était un jugement de l'autoroportabilité plus qu'un jugement de droit.

  • Speaker #0

    et aussi le gouvernement commence à s'attaquer aux ALD aux infections endurées puis on détruit l'hôpital public aussi le gouvernement déteste les antithèques mais du coup pour revenir sur la question des privilégiés Valérie a mentionné les dévalideuses parce que tu parlais des événements les dévalideuses ont des ressources sur comment organiser un événement dévalidiste sur comment est-ce qu'on fait pour que notre événement soit accessible de différentes manières. Il est super chouette, ce document. Donc c'est sur un site internet ? Oui, il y a des validations. Des validations,

  • Speaker #1

    un truc comme ça. Vous allez sur un site social chercher ce qu'on défend, et vous allez trouver plein de ressources sur la question du coup qu'il va l'utiliser.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et après, il y a aussi la question de la protection sanitaire, et pas seulement pour le Covid, parce que certains d'entre nous savent le... Une simple grille de groupe peut vous grossir dans des conséquences graves.

  • Speaker #0

    À XR Toulouse, on a une formation sur l'antivalidisme dans les mouvements militants, spécifiquement militants écologistes. Donc vous pouvez aussi assister à cette formation. Je dis pas ça parce que je l'ai écrite. Et comment on fait pour trouver les dates et s'inscrire ? Sur les réseaux sociaux d'XR Toulouse ! Et d'ailleurs, le DEAL a donné des conseils et tout pour cette formation. Elle a été adaptée suite au conseil de DEAL. Et à la base, on a acheté un détecteur de carbone. Oui,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que vous pouvez tout aérer. On appelle un détecteur de CO2, ça coûte 40 ou 50 euros. Et ça permet de savoir quand il est nécessaire d'aérer une pièce pour retrouver l'heure.

  • Speaker #0

    donc les privilégiés écoutez les non privilégiés tout simplement, écoutez et puis pas seulement écouter, mettez en place des choses, la responsabilité d'adapter la société elle ne doit pas juste reposer sur nos épaules en fait, on doit déjà lutter pour tout donc aidez-nous un petit peu mettez en place des choses aussi de votre côté, quand vous lisez en ligne que c'est bien par exemple de mettre à disposition des bouchons d'oreilles comme vous allez faire beaucoup de bruit, achetez les bouchons d'oreille et mettez-les à disposition. Attendez pas que la personne qui est hyperacusique dans votre groupe s'en charge. Vous pouvez aussi nous retirer de la charge mentale et faire les choses par vous-même, parce que vous êtes des adultes, et en plus, comme on l'a vu, vous avez bien plus d'énergie que nous, très souvent. Ok, et du coup en terme de société d'instance, il y a des choses à mettre en place peut-être déjà rapidement et à terme une société idéale ?

  • Speaker #1

    C'est une société qui est en train de se faire de l'individu. on ne les juge pas par rapport à leur utilité immédiate en termes de mentalisation du capital. Je pense qu'on ferait de gros progrès si on sortait de ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut mettre en place là maintenant, tout de suite, c'est arrêter de détruire l'hôpital public, redonner des fonds à l'hôpital public, plutôt qu'en donner à la police. On n'a même pas parlé de la police versus les personnes indignes, qui est un tout autre sujet. Déjà, premier truc à faire, redonner de l'argent à l'hôpital public, arrêter d'essayer de tuer la sécu, arrêter d'essayer de tuer la H et les ALD, et en fait toutes les aides qui vont aux personnes en vie.

  • Speaker #1

    C'est la même responsabilisation de tous les enfants, sans aucune exception, et fermons enfin tous ces lieux, parce qu'on ne peut pas être antivalentiste des fonds des institutions. Les lieux de ségrégation n'ont pas lieu d'exister. On a été habitué en France à considérer qu'il y avait certains qui relevaient de certaines institutions. Ça n'est pas fondé ni scientifiquement, ni médicalement, ni avec un bon but. C'est juste des choix politiques.

  • Speaker #0

    une chose qu'on peut faire aussi genre là maintenant tout de suite c'est que les psychiatres ils se mettent sur Doctolib et ils arrêtent de forcer à ce qu'on les appelle au téléphone pareil la LSF ça devait s'apprendre à communiquer en LSF quand on est petit D'ailleurs la MDPH de Toulouse, qui est la maison des personnes handicapées, a une personne qui parle à LSF et c'est juste un employé qui par hasard parlait à la LSF. Ils n'ont pas employé quelqu'un spécifiquement qui parlait à la LSF pour l'accueil des personnes sourdes. La maison des personnes en situation de handicap. Je trouve ça très grave.

  • Speaker #1

    Ils ont trouvé le moyen de produire une application. On a été dans l'Atlante au second tournage. Ils ont trouvé le moyen de produire une application sur le site internet pour aider au remplissage du dossier MDPH inaccessible aux déficients visuels.

  • Speaker #0

    Donc déjà MDPH arrête d'être validiste, premier truc. MDPH c'est l'état ? C'est dépassé mental.

  • Speaker #1

    En fait c'est plus compliqué que ça, c'est financé. par la CNSA, par l'État en quelque sorte, la Caisse nationale de solidarité et d'autonomie, et par les départements, et de plus en plus par les départements, ce qui fait que les départements se savent que c'est d'excuses pour donner de moins en moins pour limiter l'accès aux...

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être derrière les trucs, on arrête de prôner le 35 heures semaine. Genre déjà parce qu'on n'aime pas le capitalisme, mais aussi parce que, en fait, c'est OK de ne pas faire 35 heures semaine. Genre, c'est même mieux pour la santé de tout le monde de ne pas faire 35 heures semaine. Il y a des études qui montrent qu'il faut travailler moins, peu importe son état de santé. Donc aussi, ça, les employeurs, écoutez.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faudrait le garder en défi. Merci pour l'appel et le travail.

  • Speaker #0

    Oui, oui, mais c'est selon le terme.

  • Speaker #1

    Travail, activités, est-ce que le travail c'est utile ? Ça dépend lequel. Si c'est pour produire des pièces d'armement, je ne suis pas sûr que ça ait une grande utilité. Que ce soit pour aller faire de la publicité, attendre des saloperies fabriquées par des membres à l'aube ou des membres, des emballages inutiles. Est-ce que c'est ça le travail ou pas ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez un sujet sur lequel vous avez une dernière chose à dire ?

  • Speaker #1

    Moi je voudrais insister sur la question de la représentation des personnes handicapées. Je continue à penser que si on ne modifie pas, c'est-à-dire si on ne reprend pas la parole qui nous concerne, rien ne changera. Parce que les intérêts des organisations gestionnaires sont des intérêts d'organisations gestionnaires, ne sont pas les intérêts des personnes qui appellent. Et c'est pour ça qu'il est important que les mouvements antivalentistes et les personnes engagées dans ce mouvement se regroupent pour peser et pour faire que... Chacun doit s'exprimer. Les parents handicapés, les gestionnaires sont handicapés. Mais par contre, personne ne doit s'exprimer à la place des autres. C'est-à-dire que les gestionnaires doivent s'exprimer en tant que gestionnaires et cesser de parler ou de défendre leurs droits à l'autre qui les vende.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais parler de la question de l'inclusion des personnes en ZI dans les milieux militants, et notamment les milieux militants écolo, où en fait, déjà de base... En tout cas, de mon expérience, la majorité des personnes militantes sont noires. J'ai l'impression qu'il y a une concentration quand même assez intense. En tout cas, avec Sertoulouse, grosse majorité de personnes noires. Et du coup, c'est bien de prendre ça en compte et de les inclure et de mettre en place des choses pour être plus inclusif de ces personnes parce qu'elles sont présentes. Et ensuite... notamment dans le mouvement de désobéissance civile, mettre en place des choses pour que les actions soient accessibles aux personnes. On a dit apprendre la LSF, on a eu une super formation pour... On ne pouvait pas apprendre en une journée à parler la LSF, mais on nous a appris comment est-ce qu'on mime, au minimum, pour pouvoir... Communiquer avec une personne sourde quand on est en action pour qu'elle puisse participer à une action, c'était trop bien, en disant merci à la personne qui nous a donné cette formation, c'est hyper incroyable. On met en place des choses pour inclure les personnes handicapées sur nos actions, parce qu'elles ont tout autant le droit d'être sur les actions que nous, elles ont tout autant que les personnes qui ne le sont pas. Je dis nous parce que je pense aux personnes qui font des boulons, mais il y a plein d'autres handicaps. Mais elles ont tout autant le droit d'être sur des actions et de militer que les personnes non-indies, et elles ont aussi le droit de militer sur autre chose que sur le dévalidisme. Elles ont le droit de penser à autre chose, faire autre chose, mais on est toujours toujours renvoyées à ça et à toujours renvoyer à... à notre handicap et on doit forcément toujours militer pour nos droits, même au sein de nos milieux qui sont censés être plus inclusifs et nous accueillir. Et du coup, on se retrouve à militer pour le dévalidisme et pour nos droits, tout le temps, pour nous-mêmes. Alors qu'en fait, on a aussi le droit de militer pour d'autres choses, parce qu'il y a d'autres sujets qui peuvent nous intéresser.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y a aussi... Je le vois parce que je suis dans un groupe. des boulots où toutes les solutions sont construites pour un individu mal valide notamment déplacez-vous le vélo oui mais moi je suis pas contre le vélo je suis désolé mais moi je peux pas en faire ils ont pas inventé le système de Je m'intéresse beaucoup à la question du dérèglement climatique. Il y a tout un angle mort de la prévention qui oublie complètement l'impact que va avoir le dérèglement climatique sur les personnes les plus vulnérabilisées. Je pense notamment aux personnes handicapées et âgées qui ont l'enjeu en rez-de-chaussée et qui vont être les prochaines victimes des inondations liées à des pluies diluviennes qu'on va avoir dans les prochaines années. C'est la capacité par exemple des personnes sous résistance respiratoire. Aux États-Unis, il y a eu pas mal de morts comme ça, de gens qui étaient sous résistance respiratoire, comme l'électricité.

  • Speaker #0

    C'est littéralement vital. et peut-être pour conclure ça me fait penser à une pub que j'ai vue il y a deux jours je pense c'était pour une asso de personnes trisomiques et je trouvais que la pub était très bon parce que c'était simple et impactant où en fait c'était des personnes qui étaient trisomiques 21 et qui disaient tu penses que je ne peux pas boire de l'alcool donc je ne bois pas d'alcool tu penses que je ne peux pas boire faire du sexe, donc je ne fais pas de sexe, tu penses que je ne peux pas lire, donc je ne peux pas lire. Et en fait, ces croyances font qu'on ne nous donne pas les opportunités d'apprendre, on nous les retire, on nous exclut, on nous empêche de faire les choses, et donc on rend ces idées vraies. On les rend réels et palpables, alors que de base c'était des idées. Mais parce qu'on empêche les gens d'avoir accès à l'éducation, et à plein d'endroits en fait, à plein d'activités, parce qu'on est persuadés qu'elles ne peuvent pas le faire. Et du coup, c'est aussi une forme de validisme. On nous empêche de faire des choses parce qu'on pense qu'on ne peut pas les faire, et du coup, on ne les fait pas.

  • Speaker #1

    C'est le problème de la surprotection qu'il y a vis-à-vis des enfants handicapés, et qui poussait dans la société. Par exemple, ils venaient dans un établissement et ce serait pour leur bien, pour leur éviter la violence de l'école, en oubliant que la violence de l'établissement est encore quelque chose de déconfiné, mais caché. Ça, ils avaient un bon tâche.

  • Speaker #0

    Du coup, pour faire une petite conclusion, si vous n'avez plus rien à rajouter, en tant que personne privilégiée, il faut se renseigner un maximum. On a les dévalideuses ou les socials, qui sont les deux courants qu'on a sortis. Mais après, il y a plein de ressources en ligne. Des millions. et j'aimerais remercier la base de Toulouse donc la base d'action sociale et écologique de Toulouse qui nous a accueillis aujourd'hui n'hésitez pas à aller voir et à passer c'est trop bien et du coup on se retrouve le mois prochain pour parler d'une autre lutte d'une nouvelle lutte militante merci à Olivier Sacha et au revoir

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