- Brian Benhamou
à tout ce qu'il y a derrière, toute la structure organisée. C'est-à-dire que, évidemment, que j'adorerais faire que des tournois hyper deep, parce qu'il est sur 10 jours, comme les WSOP, le Main Event des WSOP, avec une structure incroyable. Déjà, est-ce que les joueurs, s'ils jouent, imaginons, à 100 euros, ils auront envie d'avoir une structure aussi deep que ça ? Évidemment que non. Ils n'ont pas envie que leur tournoi à 100€ pour éventuellement gagner 10, 15, 20 buy-in. Alors coûte 5 000 d'hôtel. 5 000 d'hôtel.
- Anthony
Salut Brian. Salut. Je suis ravi de t'accueillir dans la PokerStack Live Room. Est-ce que je peux te laisser un petit peu te présenter pour les personnes qui te découvrent ?
- Brian Benhamou
Oui bien sûr, pas de soucis. Je m'appelle Brian Benhamou, je suis marié, j'ai deux enfants, j'ai 43 ans et je travaille pour le groupe Barrière depuis maintenant 5 ans. J'ai été MCD au club Barrière pendant quasiment 5 ans et là ça fait un mois que je suis passé directeur de l'offre poker pour le groupe, donc basé au siège et je dois m'occuper notamment comme je le faisais avant de tous les événements live, mais aussi de toutes les problématiques autour du poker. Avant ça, j'ai été joueur de poker pendant quasiment 10 ans. Deux ans et demi, je suis passé chez PMU. Et avant ça encore, parce que j'ai eu plusieurs vies, j'ai été avocat pendant 6 ans.
- Anthony
Oui, hyper intéressant le parcours. Donc c'est vrai que tu es sur le circuit français depuis un moment. Toi, qu'est-ce qui a fait que tu as voulu basculer dans le poker à cette période ? À temps plein, quoi.
- Brian Benhamou
Alors l'histoire elle est assez marrante parce que j'ai découvert le poker un peu avant tout le monde aux Etats-Unis parce qu'en gros je finissais mes études de droit à la Nouvelle-Orléans et la plupart des gens savent mais une année d'études aux Etats-Unis ça coûte quand même hyper cher parce que tout est privé donc j'avais fait un prêt étudiant pour aller là-bas Je n'avais pas très bien calculé mon prêt étudiant parce que j'avais pris le montant des droits d'inscription un petit peu plus, mais honnêtement, je n'avais pas compté ma vie sur place. Et donc, au bout d'un mois ou deux, avec toutes les différentes dépenses, je me suis rendu compte qu'il fallait que je trouve un petit job étudiant. Et je suis tombé sur le WPT, le WPT américain, qui était arrivé en France avec Patrick Gourel. On était en 2004 à ce moment-là, 2003-2004. Et donc, je me dis qu'il me reste encore un peu d'argent de côté. Je suis vraiment essayé de trouver un boulot de serveur. Mais bon, ça a l'air marrant ce jeu, donc j'ai déposé un petit peu d'argent. Comme un noob, je déposais 50 balles et puis je jouais des 20 et des 30 dollars. Seulement, j'ai eu la chance, dès le premier mois, j'ai chipé un tournoi à 30 dollars pour quelque chose comme 2 500. Puis le mois d'après, j'en ai chipé un autre pour 3 000. Et je me suis dit, bon, en fait, plutôt que de chercher un petit boulot étudiant, le week-end et le soir, je vais bosser. entre guillemets, en essayant de gagner un peu ma vie au poker. Ça s'est honnêtement bien passé. D'ailleurs, à la fin de l'année, je me suis payé mon premier voyage à Vegas. C'est comme ça que j'ai mis le premier pas dans le poker. Et après, je suis rentré en France, j'ai un peu moins joué. Et puis finalement, il y a eu la déferlante avec Patrick Bruel et le WPT. Et là, je me suis dit, c'est vrai que j'adorais le jeu. En étant avocat, j'avoue que surtout au début, j'avais... Des jours en est bien rempli. Je commençais généralement vers 8-9 heures et je finissais rarement avant 22 heures, ce qui ne laisse quand même pas beaucoup de temps pour faire autre chose. Mais bon, là, je me suis un peu remis et puis je me suis dit, mais en fait, pourquoi pas essayer quelques semaines, quelques mois, de gagner sa vie en faisant ça. Et puis, j'étais parti pour 2-3 mois et puis ça a duré 9 ans.
- Anthony
Ouais, c'est quand même fou. Du coup, c'est le côté liberté aussi qui t'a plu là-dedans. Vraiment très différent du rythme que tu avais de bureau en étant avocat.
- Brian Benhamou
Il n'avait rien à voir. C'est vrai que j'étais aussi un peu déçu de la profession d'avocat. J'ai le bar de New York et j'ai le bar de Paris. J'avais des chasseurs de tête qui m'appelaient toutes les semaines en me disant Je suis un nouveau pote Énorme CV,
- Anthony
oui.
- Brian Benhamou
J'ai été donc... deux fois dans, enfin j'ai fait deux cabinets différents et à la fin j'étais à la direction fiscale du LCL. Et là on m'a appelé toutes les semaines et je me suis dit j'ai pas grand chose à perdre, au pire au bout de deux, trois mois ça marche pas et voilà, je pense que j'arriverai à trouver assez facilement. Vous voyez que mon profil plaisait professionnellement. Donc, je me suis dit, essayons. Et c'est vrai que le métier d'avocat, je l'idéalisais un peu sous pas mal de formes. Et la réalité était différente de ce que j'avais vu. Et c'est vrai que le poker, à un moment, je me réveillais, je pensais au poker. Je me couchais, je pensais au poker. Je réfléchissais à des mains.
- Anthony
Tu vivais le poker.
- Brian Benhamou
C'est ça, j'étais à fond. Puis, c'était l'époque des forums à mort. Donc, j'allais au début, j'ai commencé sur Club Poker. un peu à lire les analyses de main de tous les joueurs de l'époque qui venaient poster. Il y avait pas mal de partages à ce moment-là sur les forums. Et je suis allé aussi sur 2 plus 2, parce que j'ai l'avantage de bien parler anglais. Et c'est vrai que sur 2 plus 2, tu avais les légendes de l'époque, enfin les légendes online en tout cas. Je ne sais même plus les noms, mais vraiment plein de légendes qui venaient poster leurs mains, leurs achats dans des tournois live, online, sur des gros tournois. Et du coup, Du coup, je passais mes journées à lire ces achats. J'ai essayé de progresser. C'était à l'époque où il n'y avait pas encore trop de vidéos stratégiques. D'accord. Une comme ça. Et donc, c'est comme ça que j'ai beaucoup appris.
- Anthony
C'est comme ça que la passion t'est venue, quoi.
- Brian Benhamou
La passion était déjà là, mais c'est là où je me suis rendu compte pour que dès que j'ai cinq minutes, j'ai envie d'aller regarder une main, de clécher une main. Et puis, je voyais bien, contrairement à quand j'étais avocat, quand je passais à la direction fiscale du LCL, je suis passé sur un rythme qui était quand même plus tranquille en termes de boulot. J'avais plus de vacances, j'avais des RTT. Donc, je suis allé une ou deux fois à Vegas. En plus, enfin, par rapport aux fois où j'étais déjà allé. Et c'est d'ailleurs à Vegas que j'ai pris la décision de passer pro. En gros, j'allais à Vegas avec un petit budget. À l'époque, j'avais 5-6 000. Donc, c'était pas énorme. J'allais à l'Imperial Palace, qui était un petit hôtel du strip, mais hyper bien situé, mais qui coûtait vraiment rien. Je crois que je payais deux nuits. C'était genre 42 à la nuit. Il te ferait la troisième. Alors, il faut dire... Je prenais six nuits, ils t'offraient la septième. Donc, en gros, tu payais quatre nuits et on avait sept. Et je crois que j'étais resté trois semaines pour quelque chose comme 450 dollars. Évidemment, ce n'était pas le grand luxe. La chambre, elle tuait le tabac froid. C'était un peu difficile. Mais bon, je n'étais pas là pour dormir. Et donc, je me levais et j'avais toute une routine qui était que je devais gagner en cash game un peu mes buy in de tournoi. D'accord,
- Anthony
oui. Une belle organisation, oui.
- Brian Benhamou
J'étais plus un joueur de cash à la base.
- Anthony
À la base, d'accord.
- Brian Benhamou
À la base, j'étais 100% cash. Et en fait, je me disais, si jamais je ne gagne pas le buy-in de demain, je ne joue pas ce tournoi-là. Si je le gagne, dans ce cas-là, je peux le jouer. Et ça m'a permis sur presque tous mes Vegas d'être marginalement gagnant. Je crois que sur 10 années à Vegas, où j'ai passé entre 3 semaines et un mois et demi, j'ai été perdant deux fois. 4-5 fois j'ai été break-even un peu au-dessus de break-even. Tout ferait confondu et les 3 fois j'ai été bien gagnant. Ce qui est pas mal. Pour ça je jouais, je me levais généralement pas très tôt, je me levais vers 10h, mais je jouais des tournois si jamais j'avais réussi à monter l'argent en cash game et sinon j'allais en cash game de 10h, 10h-11h jusqu'à 4-5h du matin. je me faisais des sessions de
- Anthony
15-16h tu préparais ton buy-in tu essayais de le gagner la veille la nuit c'est ça,
- Brian Benhamou
mon buy-in ou mes buy-in c'est à Vegas que j'ai pris la décision de devenir pro j'ai appelé mes parents ils se sont dit il est dans la folie de la ville là-bas après la manière dont je leur ai présenté je pense que tous les parents se seraient dit ça je les ai appelés, je leur ai dit écoutez je suis je plante mon boulot, je reste à Vegas, finalement, je ne rentre pas. Et je deviens pro. Mon père m'a dit, ok, on te soutiendra, mais rentre, fais les choses bien, et tu ne peux pas juste ne pas rentrer. Alors là, on était en plein WSOP.
- Anthony
Tu avais quel âge à ce moment-là ?
- Brian Benhamou
J'avais 29 ans, je crois.
- Anthony
D'accord.
- Brian Benhamou
J'avais 29 ans, et il a eu raison, c'était un bon conseil. Après, j'étais vraiment dans l'euphorie, où j'enchaînais un peu les places payées, pas hyper lucratif, mais ça se passait bien en cash game, ça se passait bien en tournoi. Honnêtement, j'avais, je crois que j'étais venu pareil. J'avais un peu monté ma rôle, donc je crois que j'avais plutôt 10K que j'avais alloué à mon budget Vegas cette année-là. Et j'étais déjà au bout de 10 jours, j'étais à 30-40K sans perfs majeurs et machin juste du train. Et des ITM. Et je me suis dit en vrai pourquoi je vais rentrer, j'ai déjà gagné, je gagne 2-3K par jour. C'est idiot. Et Vegas, je crois que j'étais venu du... du 5 au 20 juin, je me suis dit, il reste encore un mois de Vegas, j'ai envie d'aller jusqu'au bout des WSOP, éventuellement de faire le main et tout ça. Mon père m'a dit, rentre, on en discute, si jamais c'est ta décision, tu pourras le faire, mais voilà. Donc Vegas, pour moi, ça a une saveur un peu particulière.
- Anthony
Alors du coup, le fait de grind comme ça en cash game pour pouvoir s'inscrire en tournoi, est-ce que ça doit rassurer énormément au niveau risque qu'on prend aux tables et en jeu ? Puisque finalement, tu te dis, je joue parce que j'ai gagné mon accès, non pas par des satellites, mais par du grind. Du coup, je pourrais le refaire et j'ai moins ce stress-là. J'ai l'impression, quand je vois des joueurs de cash game, par exemple sur les gros tournois, ne serait-ce qu'à Cannes, au WSOP circuit ou à l'EPT, des joueurs de cash game, t'as l'impression qu'ils sont en vacances. Ils jouent la MTT, mais ils sont en vacances parce qu'ils savent qu'à côté, ils ont cette façon de travailler.
- Brian Benhamou
Ça dépend vraiment comment tu te définis. Et puis, c'est vrai qu'il y a beaucoup de joueurs de cash game qui ont un peu une différence envers les MTT. C'est l'univers des chatards, ils savent pas jouer. C'est vrai qu'il y a toujours eu ce combat entre joueurs de MTT et joueurs de cash game. Moi, j'avoue que j'ai toujours vraiment bien aimé les deux. Alors, sur la fin, je suis vraiment devenu quasi que MTT. Je ne jouais quasiment plus en cash game. L'avantage, c'est que je savais que la difficulté que j'avais eue aussi pour monter cet argent, pour pouvoir jouer au sport en noir, donc je n'étais pas là pour le spew. Il y en a certains, en effet, des joueurs de cash game, ils viennent et ils grattent un ticket de loto quand ils viennent faire un MTT. Ils se disent, de toute façon, en cash game... c'est comme ça que je gagne ma vie. Moi, je pense que c'est vrai qu'en MTT, l'excitation d'un deep run en MTT, il n'y a rien de comparable, je pense, dans le poker. C'est vraiment super. Et en cash game, oui, tu peux faire l'écart, mais bon, ça demande des heures et des heures de grind, alors qu'en MTT, c'est vrai que si tu fais, si tu arrives à faire un beau top 3 ou une belle TF, selon un peu les tournois que tu fais, déjà, tu vas... Tu peux avoir fait un bel écart en live. Donc voilà, moi j'avais un peu cette vision entre les deux. Après, le mauvais, le truc qui me désavantageait un peu, mais je m'en foutais, c'est que ça induit un peu plus de fatigue forcément. Si tu es unique joueur de MTT ou de cash game, tu as ta petite routine, etc. Moi, c'est-à-dire que je pouvais avoir un jouet, je ne sais pas, je m'inscrivais à un tournoi à midi, je bustais à minuit, mais pas ITM. Je me disais, si le tournoi du lendemain me plaît, j'allais direct en cash game. Et je jouais de minuit à 7h du match, je dormais 3h si j'avais réussi à monter l'argent. Et j'étais un peu fatigué. Mais comme je t'ai dit, je n'étais pas là pour dormir quand j'allais avec.
- Anthony
C'est fou. Et c'est vrai qu'en cash game, c'est difficile aussi le fait de gérer son énergie. Parce que des fois, tu as un joueur à table contre qui on veut jouer. Et c'est dur de te lever, justement, il faut s'imposer aussi des pauses, c'est pas évident, que ce soit online ou en live, c'est la différence des MTT où il y a des pauses imposées.
- Brian Benhamou
C'est sûr qu'en cash game, t'as cet aspect de liberté, je peux me lever quand je veux, je peux revenir. Après, c'est sûr que quand t'as une bonne table, c'est idiot de se lever. Il faut se dire qu'en cash game, parfois, même quand j'avais prévu des longues sessions dans un établissement, moi j'aimais bien jouer au Pelagio à l'époque, mais aujourd'hui, je suis plus capable de jouer à la table. quand j'allais jouer au Bellagio, si jamais je tombais sur une bonne table, c'était bien. Si jamais ma table n'était pas bonne, je demandais à changer de table. Si jamais je voyais qu'il n'y avait pas vraiment de bonne table, je n'arrivais pas à avoir un bon site, je n'hésitais pas à arrêter ma session et à aller ou à arrêter ma session en me disant Aujourd'hui, ça ne passe pas ou aller dans un autre casino. En fait, à Vegas, l'avantage, c'est que ce n'est pas comme quand on habite dans un endroit où il y a un casino et il y a trois tables. Donc, si elles ne sont pas bonnes, les tables, soit tu arrêtes de jouer, soit tu n'as pas l'option d'aller ailleurs. Donc, c'est vrai que moi, j'aimais bien pouvoir un peu, et quand j'en trouvais une bonne, en effet, de table avec des joueurs qui étaient un peu plus faibles.
- Anthony
Exploitable, oui.
- Brian Benhamou
Exploitable, j'essaie de rester au maximum. Après, c'est vrai que sur ces tables-là, il y a quand même plein de joueurs de tous niveaux et c'est assez chaleureux comme ambiance. Moi, j'aime bien l'ambiance de table aux États-Unis.
- Anthony
Oui, bien sûr, ça a l'air vraiment bien. Alors du coup, qu'est-ce qui a fait que tu as basculé du côté de la direction et du floor ? Comment ça s'est passé cette transition ? C'est l'opportunité ?
- Brian Benhamou
Alors, comme je t'ai dit au début, j'étais vraiment passionné par le jeu. Et puis au bout d'un moment, c'est vrai que le grind... j'avais quand même plus de mal à enchaîner plein de sessions, d'affilées. Et j'ai eu une petite fille à 7 ans, qui maintenant va avoir 8 ans. 18 ans du coup. pendant une année à cause de problèmes de garde, parce qu'on n'avait pas eu de crèche, puisque je me déclarais à l'époque comme joueur de poker pro, etc. Mais ils considéraient que je n'avais pas un vrai métier, donc les places, j'habite à Paris, les places de crèche sont chères et compliquées. Et donc pendant un an, on n'avait pas eu de garde. J'avais dit à ma femme à l'époque, c'est pas grave, je m'en occupe la journée, de toute façon elle fait des siestes, tout ça, je pourrais bosser un peu mon jeu. pendant ses siestes et le soir quand tu rentres je fais mes sessions, honnêtement ça va bien se passer bon, c'est pas passé comme dans le plan parce qu'un enfant ça demande pas mal d'attention, quand elle va se coucher t'as des trucs à ranger, c'est compliqué le soir j'avoue que j'étais éclaté c'est des sessions que je jetais un peu parce que j'étais trop fatigué et donc ça a été une année où j'ai très peu joué parce que plutôt que de perdre parce que j'étais trop fatigué,
- Anthony
je limitais mon je suis trop fatigué
- Brian Benhamou
Je jouais beaucoup moins, j'étudiais beaucoup moins le jeu. Et au bout d'un an, je suis revenu et j'ai eu quelques joueurs que je connaissais un peu, des jeunes, que je trouvais bons et que je voyais qu'ils avaient du potentiel l'année d'avant. Je vais prendre l'exemple de Romain Lewis que j'avais rencontré à l'époque dans une asso à Pokersphere, contre qui j'avais joué une fois en live, qui jouait bien honnêtement. À ce moment-là, je pense que j'avais un edge sur lui. Un an plus tard, je me retrouve à sa table et honnêtement, il me roule dessus. Je me suis pris une vraie claque. Lui et d'autres, Jonathan Kerb, différents joueurs comme ça, qui allaient vraiment passer. Je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me remets à fond à bosser 16 heures par jour ? Parce que là, je vois que j'ai perdu du temps pendant un an. Il va falloir vraiment mettre un coup de collier si jamais je veux me remettre au niveau. à bosser le jeu c'est-à-dire vraiment se mettre à bosser là se mettre à bosser vraiment me lever pour son poker comme j'avais fait au début en fait au début mais je l'avais fait je n'avais pas d'enfant et c'était plus facile là je me suis dit que ça allait être un peu plus compliqué et puis je voyais depuis un certain moment qu'il n'y avait pas une érosion de la passion pour le jeu mais en fait je commençais à de plus en plus apprécier tout ce qui était périphérique au jeu j'ai un peu coaché 2-3 joueurs J'ai streamé, honnêtement j'ai trouvé ça très cool, j'ai commenté les EPT aussi, donc toutes ces activités un peu annexes, vraiment je m'éclatais à les faire. Je ne vais pas dire que je ne m'éclatais pas à jouer au poker, mais en live honnêtement je prenais toujours autant de plaisir, mais lancer des sessions, surtout que j'étais devenu un joueur quasi que MTT, donc lancer des sessions le soir, la frustration que ça peut générer parfois d'enchaîner les finales, les choses comme ça. pour des 5 buy-in, des 6 buy-in, des choses comme ça. Et les clubs de jeu à Paris ouvraient. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas ? En fait, ça m'a toujours passionné un peu tout ce côté organisationnel. Pour une petite histoire, avec Erwan à l'époque, Erwan Pécheux, quand on est arrivé Team Pro chez PMU, sur les tournois WPT, ils ont créé un tournoi qui s'appelait le carte blanche des Team Pro. et donc ils nous ont donné la charge de créer la structure, les payouts et donc avec R1 c'est vrai qu'on ça nous a bien mis le pied à l'étrier ça nous a bien mis le pied à l'étrier on a pas mal discuté à ce niveau là qu'est-ce qu'on aimerait en tant que joueur en fait souvent les joueurs c'est vrai qu'on a tendance à dire le payout il est dégueulasse et on règle cette structure là on nous disait vas-y c'est à vous de le faire faites-nous un tournoi alors les joueurs adoraient honnêtement Moi, le premier, je l'ai joué souvent. Et je sais que les organisateurs, c'était un peu plus compliqué. Je ne comprenais pas pourquoi ils n'aimaient pas. Mais maintenant, de l'autre côté, c'est vrai qu'on a des journées. C'était des journées de 14 heures avec une culture hyper deep. Donc, pour un organisateur, c'est assez compliqué à gérer en termes de groupier. Oui, bien sûr. Mais ça ne nous a mis plus à l'étrier. Les clubs de jeu arrivaient. Donc, je suis allé voir à l'époque Stéphane Godet. qui était le conjoint de Lucille Denoz, parce que j'étais un régulier du circuit Barrière. Et je lui ai dit, écoute, ça m'intéresserait de rentrer peut-être en tant que floor dans le club à Paris. Je sais que Barrière va avoir un club, je ne sais pas ce que tu en penses, je ne sais pas si vous cherchez, je ne sais pas si tu penses que j'ai les compétences. On a eu une petite conversation, il m'a dit, mais c'est super, je pense que tu pourrais être MCD. Je lui dis Ah ouais, super, MCD, vraiment génial.
- Anthony
MCD, c'est quoi alors la signification du poste ?
- Brian Benhamou
Exactement comme toi. Il m'a dit MCD, je ne savais pas ce que c'était, mais je ne voulais pas avoir l'air d'idiot qui ne sait pas de quoi on parle. Du coup, j'ai dit Ah, MCD, vraiment super. Et donc, le soir, je suis rentré chez moi. J'ai tapé sur Internet et MCD, c'est membre du comité de direction. En gros, tu as un directeur général, tu as un directeur des jeux généralement et c'est ceux qui s'occupent, les MCD, de tout ce qui est en opérationnel, réglementation des jeux, sincérité, régularité des jeux et donc ils chapotent un peu toute l'organisation au-dessus des chefs et des croupiers pour que tout se passe bien. Et donc un rôle… un peu plus général, avec une vision plus large. Et c'est vrai que j'étais assez emballé par ça. J'ai passé un entretien, deux entretiens, ça s'est bien passé. J'ai été recruté par Barrière quasiment un an avant que le club ouvre.
- Anthony
Et ça, c'était une création de poste, du coup ? C'est parce qu'ils voulaient développer Barrière Poker ?
- Brian Benhamou
Non, ce n'était pas pour Barrière Poker, c'était pour le club Barrière. Et donc, c'était le moment où ils ouvraient les clubs de jeu à Paris. D'accord. qui avait fermé donc c'est les clubs de jeu qui arrivaient les clubs de jeu qui ont commencé à être autorisés en 2018 d'accord donc le club barrière lui a ouvert le 13 septembre 2019 ok voilà donc super ça a fait ta transition et petite
- Anthony
question un petit peu à côté de ça est-ce que c'est indispensable selon toi de gravir les échelons pour être TD pour être tournament director est-ce que c'est nécessaire de passer par la case croupier Comment ça se passe dans ce domaine pour atteindre les postes ? Comme le tien, ça s'est fait différemment, mais comment ça doit se passer dans la logique des choses ?
- Brian Benhamou
Alors 95% des gens, en effet, ils passent par croupier, puis après ils passent chef de table, ensuite ils passent éventuellement à MCD. Moi, là, ce soir, avec Lucille, j'étais TD aussi adjoint, parce que c'est Lucille qui est la TD. pour le groupe Barrière. Donc, voilà. Moi, j'ai un parcours un peu différent, mais oui, pour 90% des gens, c'est ce parcours-là. Après, je ne pense pas que ce soit obligatoire. Ce n'est pas parce que ça se fait toujours comme ça qu'il n'y a pas d'exception à la règle. Notamment, en fait, passer par toutes ces étapes-là, ça te permet d'approfondir ta connaissance du jeu et ça te permet de savoir aussi que... Qu'est-ce que les joueurs attendent ? Quels sont les tournois qui plaisent ? Quelle typologie de client, de joueur tu as ? Et donc, c'est assez logique. Après, si jamais tu es passionné par le jeu, n'importe qui qui est un peu passionné, qui est joueur, je pense qu'il coche pas mal des cases déjà, comme moi j'ai fait, ça cochait pas mal des cases. Et après, il faut juste, au-delà de l'aspect joueur... plaisir aux joueurs, il faut réfléchir à tout ce qu'il y a derrière, toute la structure organisée, c'est-à-dire que évidemment que j'adorerais faire que des tournois hyper deep parce qu'il y a sur 10 jours comme les WSOP le main event des WSOP avec une structure incroyable déjà est-ce que les joueurs s'ils jouent imaginons à 100 euros ils ont envie d'avoir une structure aussi deep que ça, évidemment que non Ils n'ont pas envie que leur tournoi à 100 euros pour éventuellement gagner 10 bahines, 15 bahines, 20 bahines.
- Anthony
Alors coûte 5 000 d'hôtel.
- Brian Benhamou
Ça coûte 5 000 d'hôtel, etc. Donc après, il s'agit selon la typologie de tournoi et tout ça d'arriver à proposer un produit qui est cohérent et surtout d'avoir différents types de tournois. Il y a des tournois à structure plus rapide, des tournois à structure plus lente, des tournois à structure très lente, très deep. L'important, c'est d'essayer de voir. vers quel site tu veux t'adresser.
- Anthony
Ok, hyper intéressant. Alors là, du coup, il y a le BPT, le Barrière Poker Tour, c'était quand la naissance de ce circuit-là ?
- Brian Benhamou
Alors, je ne veux pas dire de bêtises, parce que c'est Lucille qui a créé. Il me semble que ce tournoi-là a été créé en 2004. Pour la première fois, c'est un des plus vieux tournois, si ce n'est, je crois, le plus vieux tournoi historique en France. A la base, le BPT, je ne suis pas certain du 2004, mais je pense que c'est à peu près dans ces deux-là, c'est un tournoi qui s'est articulé autour d'une qualification pour le main event des WSOP-E, qui se passait à l'époque à Cannes, puis à Angers. Les WSOP-E, c'est le main event des WSOP-Europe, avec le Monoïdo Kings Casino. Pendant trois ans, le groupe Barrière l'a eu en France. Et voilà, c'était un tournoi 1500 et c'était un peu le même fonctionnement qu'il y a eu après Partouche, etc. où il y avait une partie qui était redistribuée en cash sur 1500 et une partie qui était redistribuée en ticket, en qualif. pour le main event des WSOP. C'est comme ça qu'est emmené ce tournoi. Puis après, ils ont créé ce qu'ils appelaient les BPT Deep Stack, je crois, et qui après est juste resté BPT. C'est là où on a connu à peu près le BPT tel qu'il existe maintenant. Il y a un BPT autour de 500-600 euros de buy-in. Ça a un peu motivé sur les années.
- Anthony
Et qui amène l'event à...
- Brian Benhamou
On voit un mid buy-in avec un main event entre 500 et 600. Il a connu plusieurs formes parce qu'il a été sur trois jours pendant une longue période. Et puis là, c'est vrai que sur les dernières années, notamment sous mon impulsion, on l'a étendu sur quatre jours. Puis sur cinq jours, on a créé vraiment un vrai mini festival. Avant, c'était vraiment articulé autour du main event et du master, qui est le high roller à 1000 euros. et donc il y avait 2-3 petits tournois annexes et des SAT mais c'était assez léger en termes de possibilités mais c'était un produit qui était très bien qualifié pour les gens qui travaillaient et qui donc voulaient se faire un beau tournoi sur un week-end parce que un peu une de ses spécificités c'était que le Day 1 c'était le vendredi soir et le Day 1B c'était le samedi à midi et donc on faisait midi 20h Et ensuite, le Day 2, c'était le même jour, le samedi à 21h. Donc réunion du 1A et du 1B le samedi à 21h pour aller jusqu'à 3h du matin. Et donc Day 3, le dimanche. Honnêtement, pour l'avoir beaucoup joué sous cette forme-là, moi quand j'étais joueur, la structure était super. En revanche, en termes de fatigue, etc., c'était quand tu te faisais la journée du vendredi, moi j'essayais toujours de me qualifier le vendredi. c'était un vrai marathon commencer à midi, avoir une heure de pause dîner et jusqu'à 3h 3h30 pour le lendemain reprendre à midi c'était dur c'était physique c'est dur parce que on s'en rend pas forcément compte mais quand
- Anthony
t'es assis à une table de poker c'est vrai que c'est très très éprouvant physiologiquement tu peux te dire je dors quand même et je peux me reposer un petit peu le lendemain, mais ça demande beaucoup de temps de repos pour se régénérer. C'est vraiment un exercice qui est différent. Surtout,
- Brian Benhamou
c'est vrai que pour aller dans ce sens-là, le poker, il y en a qui arrivent, moi je n'ai jamais réussi, mais il y en a un peu qui arrivent. Mais quand tu finis un tournoi, même à 3h du mat et que tu es épuisé, tu ne t'endors pas en une demi-heure. C'est impossible déjà le temps de rentrer à l'hôtel ou chez toi, de manger un truc, éventuellement prendre une douche, enfin voilà, vivre sa vie. Mais même là, une fois que tu as fini tout ça, moi j'avoue que tout le monde...
- Anthony
Cogite.
- Brian Benhamou
D'autant plus quand moins tu es expérimenté, plus c'est long. Tu vas cogiter, tu vas réfléchir au coup que tu as joué dans la journée. Est-ce que je n'ai pas fait une erreur ? Comment je vais jouer demain ? Est-ce qu'il y a le site de report demain ? Il faut l'analyser, tout ça. Donc, on va dire que tu vas t'endormir. Si vraiment tu as de la chance, au bout de deux heures, donc à 5h du matin, si jamais tu reprends le lendemain à 12h-13h, tu ne vas pas non plus te lever à midi donc très rapidement tu dors 4-5h dans la nuit aller 6h et c'est vrai que le lendemain c'est un peu difficile et donc on a décidé de changer un peu tout ça et on est passé maintenant sur des journées qui sont plus courtes et qui sont plus agréables pour tout le monde c'est intéressant
- Anthony
aussi parce que sur le circuit français il y a quand même beaucoup de personnes qui travaillent à côté et qui viennent pour... pour jouer les tournois et effectivement, si je prends mon cas, m'inscrire des tournois le lundi et le mardi, ce n'est pas possible. Par contre, arriver sur le dernier jour d'un DIA le vendredi, c'est possible. Ça m'était arrivé, je ne travaillais pas à ce moment-là, j'avais des dispos, mais j'avais fait un deep run sur un WSOPC à Cannes il y a deux ans. Quand tu es loin dans le tournoi, ça te pose moins de problèmes, on va dire, de t'organiser, il y a beaucoup en haut, et te dire, lundi, je prends un repos ou quelque chose.
- Brian Benhamou
C'est toujours ça qu'il faut arriver à jauger. Évidemment, quand on organise un festival et des pournois de poker, les jours les plus intéressants, c'est le samedi et le dimanche, hors jour férié, parce que tu sais que normalement, la plupart des gens sont dispos à ce moment-là. Et donc, il faut réfléchir à... si jamais on veut une belle structure, quel jour ? Du coup, le vendredi, en effet, maintenant, il y a de plus en plus de tournois avec des day 1 qui commencent le vendredi, ou éventuellement le jeudi soir. Essayer de trouver une articulation pour avoir une belle structure, tout en proposant quelque chose où les gens ne se disent pas Ah ouais, mais moi je bosse, là ça va être compliqué. Donc voilà, le but, c'est d'essayer de proposer différentes possibilités de day 1, notamment sur ton main, le soir, la journée. Et donc, selon les possibilités de chacun, d'arriver à faire quelque chose. Et c'est vrai que sur des gros tournois, ça nous arrive de décaler la TF ou le day final au lundi. Mais pareil, c'est vrai que c'est compliqué, ça, parce que tu te dis, OK, si jamais je suis là, je trouverai une solution. Mais il y en a aussi beaucoup que ça peut freiner. Non, mais moi, je n'aurai pas de solution. Du coup, je ne vais pas le jouer ce tournoi. Parce que si jamais je me retrouve à 14 left et que je ne peux pas venir, ça va être compliqué donc c'est vrai que ça c'est un choix toujours compliqué et d'ailleurs 80% 90% finissent plutôt le dimanche enfin en général finissent le dimanche et pas le lundi et parfois on finit le lundi parce que sur des vraiment belles structures comme tu as dit par exemple les WSOPC c'est quasi impossible de tenir en finissant le dimanche à moins d'avoir des journées marathon de 15-16h et j'ai vraiment construit vraiment sur un Une de mes priorités numéro 1 depuis que je suis organisateur de tournoi, et sûrement parce que je suis un ancien joueur, c'est la player experience, c'est l'expérience joueur. Et donc pour moi, pour qu'une expérience joueur soit bonne, il ne faut pas que le tournoi commence trop tôt, et il ne faut pas qu'il finisse trop tard, pour justement laisser aussi un peu aux joueurs le temps de dormir s'ils veulent, de profiter s'ils veulent, si jamais ils viennent en famille, de pouvoir être un peu avec la famille, les potes. Et donc c'est vrai que moi j'aime bien ce rythme. où je commence rarement les tournois avant 14h. Donc c'est 14h, ça permet de déjeuner et de passer un peu de temps en matinée, selon le rythme de chacun, faire du sport, et d'essayer de finir au plus tard vers 3h du matin. Ça te laisse quand même 11h de battement entre le tournoi et le début du lendemain.
- Anthony
Ça te laisse autant de temps de te reposer quand même et de faire des choses à côté.
- Brian Benhamou
C'est ça. Et selon... Il y en a qui veulent dormir, d'autres qui ne dorment pas tant que ça, mais qui sont contents de faire du sport, voir la famille, voir les amis.
- Anthony
Oui, complètement. Retrouver ce côté liberté.
- Brian Benhamou
Et je pense que c'est vraiment important pour les joueurs. Actuellement, c'est une demande de chacun d'avoir aussi du temps. Moi, quand je vais sur un festival de poker, le nombre de festivals de poker que j'ai fait à travers le monde, où j'allais à Marrakech, je ne sais pas. et dans des villes qui sont vraiment sympas et où je n'avais jamais le temps de visiter. On me dit, ça doit être super de voyager tout le temps. Je suis honnêtement, que je sois à Marrakech, à Venise, je ne sais pas où. Las Vegas, c'est un peu différent parce que j'y ai resté très longtemps. Mais toutes ces autres villes, je suis passé en coup de vent et honnêtement, je ne les ai pas... J'ai même pas pu aller me balader une heure dans cette ville d'aller la découvrir et je trouve ça un peu dommage. Je trouve que justement réussir à couper tout ça, ça peut être intéressant.
- Anthony
C'est ce qu'on s'est rendu compte un petit peu quand on est allé à Marrakech. Il y a pas mal de personnes qui n'ont pas le temps parce qu'ils sont dans le festival et si ça se passe bien, ils n'ont pas trop le temps de visiter à côté. Mais c'est un peu dommage dans le sens où être joueur de poker et faire le circuit des événements à l'étranger en déplacement, c'est ce qui est beau dans ce côté liberté effectivement de passer deux heures en ville et c'est pas grand chose. Mais te dire que je peux le faire, c'est quand même... allier l'utile à l'agréable et c'est dommage de ne pas pouvoir le faire. Après il y a des endroits où tu vas un peu moins le faire Jonathan Pastore il disait par exemple qu'à Rochevadov il n'y a que le casino et rien à côté donc les endroits où tu ne peux pas.
- Brian Benhamou
Je ne suis jamais allé à Rochevadov mais c'est ce que tu me dis. Après voilà il y a des destinations comme ça qui sont un peu différentes mais je suis allé en Prêt notamment et la plage a été magnifique de l'hôtel et j'ai réussi à y aller une fois en dix jours enfin c'est une cata de... Je ne sais pas si c'est une catane, mais c'est dommage en tout cas d'avoir une tête magnifique juste au pied de l'hôtel qui tend les bras. Mais quand le rythme des tournois est tellement soutenu, il y a un moment où se lever plus tôt pour aller à la plage ou dormir deux heures de plus, c'est fatigué, le coup est évité. Et c'est vrai que moi, je pense que c'est intéressant de pouvoir proposer un peu autre chose aux joueurs et un autre moyen de jouer au poker. une autre façon de jouer au poker. Et donc, c'est vers ça que je veux aller. Et en plus, c'est assez naturel, parce qu'on voit qu'il y a l'âge moyen peut-être un peu augmenté, et on voit aussi de plus en plus de personnes. Alors, c'est peut-être parce que je suis dans ce cas de figure-là. mais qui viennent en famille avec leurs enfants. Et donc, quand tu as des enfants, tu es content de pouvoir t'occuper d'eux une heure ou deux heures avant d'aller jouer. Et donc, tout le but de cette expérience, c'est qu'on ait encore assez de temps à côté et que tout le monde passe aussi un bon moment.
- Anthony
Oui, d'organiser tout ça autour de sa passion. Si on parle un petit peu de ton planning, comment on s'organise dans la vie ? lorsqu'on travaille dans plusieurs casinos en France, quand on fait un circuit, et sur des périodes d'une semaine, une semaine et demie, j'imagine, entre la préparation et le closing, comment est-ce qu'on s'organise dans sa vie de tous les jours ?
- Brian Benhamou
Le truc, c'est que sur les festivals, par exemple, c'est les BPT, là on a six étapes. Généralement, déjà, les dates sont fixées. entre six mois et un an avant. Là, on est en train de finaliser le calendrier pour l'année prochaine, pour les étapes de BPT. Ensuite, la deuxième étape importante, c'est de faire un programme un peu type pour ce festival. Donc, de réfléchir un peu, voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché. Le but, ce n'est pas de tout changer du tout, d'une année sur l'autre, pour que les joueurs s'y retrouvent, mais d'apporter des petites améliorations.
- Anthony
D'essayer un peu des...
- Brian Benhamou
Des petites nouveautés, voire aussi quelles sont les tendances du moment. Oh, fuck ! on invente rarement des choses donc c'est important de voir un peu ce qu'on fait aux autres et ce qui plaît ce qui ne plaît pas il y a eu il y a deux ans enfin maintenant ça va faire trois ans je pense la folie un peu des Mystery Booms pour arriver et c'est vrai que c'était sympa au club notamment on a fait un festival qui était 100% Mystery je pense que ça n'a pas été fait dans beaucoup d'endroits ça avait pas mal plu après... Maintenant, je ne leur ferais pas forcément un festival 100% Mystery parce que, je ne dis pas que les joueurs sont lassés, je pense que les joueurs continuent d'adhérer, mais ce n'est pas forcément ce qu'ils veulent. Et là, on avait fait 100% Mystery avec un tournoi de Flup & Go, enfin voilà, on avait été vraiment fun. Et je peux dire que moi, j'ai été rincé, parce qu'un tournoi de Mystery, c'est sûrement deux ou trois fois plus de boulot en termes d'organisation par rapport à un tournoi classique. Donc, à la fin des dix jours, moi, je vais me coucher, j'ai dormi trois jours d'affilée. Mais voilà, ça dépend vraiment des tendances du moment. Donc ça, c'est ce que tu fais bien en amont. Et ensuite, deux à trois mois, l'idéal, c'est trois à quatre mois, même avant, on va commencer à organiser un peu auprès de chaque établissement tout ce qu'il y a à faire, que ce soit en termes de marketing, en termes de restauration, en termes d'hôtellerie, si jamais il y a un autre qui est adossé. Et plus on se rapproche de l'événement, plus on va avoir des réunions un peu régulières. Et donc après, sur des événements, on va aller nous, 3-4 jours, 5 jours avant, selon le montage qu'il y a à faire. Et donc, on commence à tout installer pour le jour J. Il faut que quand un joueur rentre dans la salle, qu'il ait l'impression que cette salle a toujours existé. Alors que généralement, cette salle, elle a été montée ces derniers jours. Et avant, ce n'était pas du tout ça. ça peut être dans une salle qui a accueilli un congrès, qui a accueilli je ne sais pas quoi, et donc ça c'est pour un BPT, mais sur un EPT, on co-organise l'EPT avec Pokerstar, et sur un OPT, t'imagines qu'on fait ça multiplié par trois, parce qu'en termes de volume, c'est incroyable, et là, demain d'ailleurs, on a notre première réunion de lancement pour l'EPT 2025,
- Anthony
donc à Paris.
- Brian Benhamou
EPT Paris 2025 avec les différentes personnes qui vont travailler sur le sujet. Et là, tout ce qui est simple pour un BPT ou pour un festival plus petit devient plus compliqué ou nécessite plus de travail parce qu'en termes de volume de joueurs, c'est quelque chose qui est incomparable. Il y a 2-3 festivals comme ça à l'heure actuelle qui sont forts. Je pense qu'il n'y a que le Winamax Poker Tour et l'EPT qui, à l'heure actuelle, rivalisent en ayant autant d'entrées. Donc, avec des volumes aussi importants, il faut vraiment tout soi-même roder parce qu'on l'a vécu en 2023. L'EPT 2023 a été un échec pour pas mal de raisons. Ça a été très difficile et pour nous, ça a été très frustrant parce qu'on avait beaucoup bossé. Il y avait des choses qu'on se disait que ça allait être coincé, notamment au niveau du nombre de tables. Mais une fois que l'hôtel qui était réservé depuis trois ans… et qui a été reporté à cause du Covid, on se rend compte que sûrement on n'aura pas assez de tables, mais à six mois de l'événement, même si on s'en rend compte. on ne peut déjà plus rien faire, il n'y a plus de salles de cette taille-là qui sont dispos dans Paris. Et du coup, on y va en se disant, on espère que ça passe. Dès le premier jour, on s'est rendu compte que ça ne passerait pas et que ça allait être compliqué. Donc l'année d'après, on a essayé de tirer les leçons des erreurs et on a mis le paquet pour que ça marche.
- Anthony
C'était une vraie réussite, les dernières EPT. Les chiffres étaient extraordinaires.
- Brian Benhamou
Le dernier EPT, on était évidemment ravis parce que... C'est vrai qu'on est passé, je dis souvent ça, mais c'est assez vrai. En 2023, tout le monde venait nous voir en nous hurlant dessus et comme quoi on était les pires organisateurs du monde. Derrière, il y a le Winamax Poker Tour qui se passe aussi très mal. Et donc là, il y a pas mal de presse qui dit est-ce que la France est capable d'organiser ? Est-ce que les Français, est-ce que les établissements français, est-ce que les équipes françaises sont capables d'organiser un tournoi de cette envergure ? Et on se retrouve en 2024 où le PT... Les gens viennent nous voir en nous disant merci, c'était super, bravo. Ils nous arrêtent dans la rue, ils nous arrêtent dans les couloirs. On est passé des pires organisateurs du monde aux meilleurs. Je pense qu'il y a un juste milieu. Mais c'est vrai qu'autant ça a été hyper désagréable pour nous, malgré le fait qu'on a plus bossé pour le PT 2023 que sur le PT 2024. Mais c'était une fierté. Là, c'était une fierté, c'était génial. Là, c'est un rêve, c'est un des plus beaux tournois du monde. des plus beaux circuits du monde, l'EPT, je pense que l'EPT avec les WSOP, c'est les deux circuits qui font rêver les joueurs de poker. Le joueur de poker rêve d'un bracelet au WSOP à Vegas et son deuxième rêve, c'est de gagner un EPT. C'est le premier joueur le plus prestigieux avec les meilleurs joueurs du monde. Donc voilà, c'est vraiment les deux. Quand on dit que c'est super, c'est génial. Et derrière, il y a le Winamax Pokerport parce que j'aime bien faire le lien avec, qui aussi se passe très bien derrière à la Villette. Ils ont su tirer aussi les leçons de leurs erreurs de l'année d'avant. Et voilà, tout d'un coup, on est passé. Les Français sont nuls et ne savent pas organiser un tournoi de cette envergure. Boum, on fait deux événements incroyables en un mois d'écart. Donc, c'est une fierté. Et on va essayer de continuer dans cette lignée-là pour 2025.
- Anthony
Oui, tout à fait. Du coup, tu as répondu à la question que j'avais. C'était... C'est très bien. tu me les as pas envoyés non non c'est clair complètement on en a pas parlé avant c'était de quel festival après Covid es-tu le plus fier un ou deux exemples donc du coup avec le PT ça match très bien le PT Paris 2024 évidemment et puis en plus on avait quand même une grosse pression parce
- Brian Benhamou
que après un tel échec en 2023 voilà il y avait même si que ça soit barrière au Poker Star on était Il y a des choses qu'on n'a pas réussi à contrôler, notamment en effet, on savait qu'on avait 80 tables et que ça allait être limite. Et on s'est fait déborder. Enfin, il n'y a pas d'autre mot. Pendant toute la période FTS, c'était une folie. Quand tu es aux inscriptions et que les gens viennent te voir et tu leur dis non, mais maintenant, vous êtes sur la liste d'attente. Mais je suis sur la liste d'attente pour le tournoi de demain. Vous êtes sur la liste d'attente, mais vous l'avez ouvert quand ? Il y a deux heures, mais c'est déjà full.
- Anthony
C'est ça.
- Brian Benhamou
Je crois que ça fait trois heures. Il me dit, mais ça fait trois heures que je fais la queue. Ce n'est pas possible. Et après, tu dis aux gens, non, mais c'est fermé, le tournoi, il est fermé. Mais mettez-moi sur les attentes. Non, mais il y a déjà sur les attentes, mais les listes d'attentes sont pleines, c'est fermé. Horrible. C'est horrible comme sensation. Et les gens se battent, comme on se croit à un concert de Taylor Swift où les gens se battent pour venir faire un tournoi de poker. C'était vraiment une sensation horrible. Les gens attendaient des heures. Enfin, voilà. On était dimensionnés pour accueillir un certain nombre de personnes et on s'est fait exploser. La deuxième semaine, avec le PT, la montée en gamme des buy-in, on avait pile la bonne taille, mais clairement pour l'FPS, on était dimensionnés. Donc en effet, 2024, c'était génial. Et c'est vrai que pour moi, le plus important en tant qu'organisateur, une des choses les plus importantes, c'est tout le parcours client qu'il y a avant qu'un joueur s'assoie à table. En fait, quand un joueur s'assoit à table, peu importe, même si le croupier est un peu lent, même si la télé est un peu loin, l'idéal c'est qu'il y ait des bons croupiers, qu'il voit bien les clocks et tout, mais finalement, tu n'as rien de peu l'atteindre, ça y est, il a ses cartes, il a des cartes, il a des jetons, il est dans le tordois, toute la frustration est à l'avant, c'est-à-dire que si jamais tu vas au contrôle d'identité à la VDI, que là tu attends déjà une heure, tu fais la création de carte, tu attends une heure. puis ensuite pour s'inscrire à un tournoi. Tout ce parcours-là, s'il est fluide, généralement, ça va bien se passer. Le joueur n'est pas frustré. Tu peux attendre 5-10 minutes. Oui, il n'y a pas de souci. C'est normal. On sait que sur des grands événements, mais si tu commences à attendre un quart d'heure, 20 minutes, une demi-heure, au fur et à mesure... Ça commence à monter. Les joueurs, ils arrivent tous, le tournoi commence à 13h. Ils arrivent tous à 13h, on espère qu'on soit à 13h05. Ils arrivent tous en même temps. On a beau dire, essayez de vous inscrire en avance, venez un peu en avance, tout ça. Un joueur est un joueur et j'étais pareil. Moi, quand j'arrivais, j'arrivais même à 14h parce que je jouais de l'Eight Reg, mais j'avais prévu de l'Eight Reg d'arriver à 14h et d'être à table à 14h15, pas d'arriver à 14h et d'être en table à 17h pour les blonds, elles vont grave monter. Et donc... Donc c'est vraiment sur tout ce parcours-là qu'on a énormément travaillé l'année dernière. Et puis c'est sûr que quand ça se passe comme ça à la fin, c'est forcément un rêve. Enfin voilà.
- Anthony
Complètement. Donc ça, c'était pour la petite question. Après, il y a une question qui revient souvent en ce moment, clairement, de l'après-Covid. Est-ce qu'on est en train de vivre un deuxième boom du poker en France et même à l'international ?
- Brian Benhamou
Oui, c'est clairement le Covid qui a amené beaucoup de joueurs online, les joueurs ont du temps. En plus, en France, on était quand même assez favorisés pour ceux qui sont salariés ou même chefs d'entreprise. Il y avait quand même un système d'aide qui était intéressant. Les gens n'ont pas dépensé, donc ils avaient peut-être plus d'argent à investir dans le surplus, donc les jeux d'argent et des choses comme ça. Donc oui, il y a des gens qui sont passionnés pour le poker. Ça a eu beaucoup de temps. il y a des gens qui n'avaient jamais de temps et qui se retrouvaient avec beaucoup de temps. Après, pour moi, sur l'année 2024, on est quand même dans une période un peu de fléchissement et qui est naturelle pour le live parce que l'online a explosé pendant le Covid et puis après, la vie a repris ses droits. Donc, il a rabaissé de manière assez naturelle puis il remonte un peu la pente. Voilà, parce que les joueurs qui ont beaucoup joué online ont envie de profiter de l'extérieur une fois qu'ils ont eu le droit de sortir. Et donc, notamment l'afflux sur les tournois live était incroyable. Tous les tournois live explosaient leurs chiffres, battaient les records des années précédentes, etc. Sur 2024, pour moi, on est dans une situation qui est un peu différente où des tournois vraiment stars, avec un fort engouement, vont continuer à battre les records. Le dernier exemple en tête, c'est le main event des WSOP qui a encore battu un record qui était déjà énorme à la base. Et surtout, quand on est... Les premières journées n'ont pas été si bonnes que ça. Donc, la plupart des gens pensaient qu'ils n'arriveraient pas à battre le record de l'année dernière. Et ils ont fait leur plus gros journée, plus gros flèche. Je ne sais plus, je crois que j'ai lu 5 000 et quelques. 5 000 et quelques, je ne sais plus exactement. 5 000 et quelques. Oui, 5 000 et quelques, ce qui est énorme. On parle d'un tournoi à 10 000 dollars quand même. Ce n'est pas 5 000 personnes qui jouent le même jour un tournoi à 10 000 dollars. Enfin voilà, on voit que les WSOP... en termes de marketing, en termes d'exposition, en termes de ce qu'ils ont fait, que ce soit partout, de tout ce storytelling qu'il y a au-delà du main event. Ils font un super boulot et on voit qu'ils continuent à avoir cette traction. Le PT Paris, le Winamax Poker Tour, on voit que le Six Mix, qui est aussi pour Winamax vraiment... Moi, quand j'étais joueur, j'adorais ce tournoi. Ça mélange la fête, c'est Marrakech, c'est une destination qui plaît, les pool parties. Il y a des gens, je pense, qui sont venus au Six Mix et qui n'ont presque pas joué au poker. En ce sens, cette année, il y avait tellement de monde que c'était compliqué. Mais pareil, ils ne pouvaient pas s'attendre à exploser autant les chiffres. C'est quand même compliqué, quand tu es organisateur, de te dire cette année, je vais faire plus 40% d'affluence.
- Anthony
Oui, c'est ça.
- Brian Benhamou
C'est difficile à... à anticiper et donc forcément ça a généré de la frustration. Mais donc ces tournois un peu stars continuent à progresser. Tout le reste du marché, derrière un peu ces stars-là, on a tendance à voir plutôt un fléchissement des affluences parce que je pense qu'à l'heure actuelle, le marché, notamment français, c'est celui que je connais le mieux, il est un peu en surchauffe en termes d'offres parce qu'on voit que tous les week-ends en France, il y a... entre 5 à 10 tournois, festivals live, un peu aux quatre points de la France. Et alors si on se concentre, parce que c'est le marché le mieux sur le marché parisien, pendant un moment, c'était possible d'avoir trois tournois par jour, trois ou quatre tournois par jour dans différents clubs parisiens. Donc voilà, on était en pleine surchauffe. Donc forcément, au bout d'un moment, c'est vrai qu'on sait que le poker, il y a sur les 100% de joueurs, tu as 80. 85% de joueurs perdants, 15% de joueurs break-even, 5-10% de joueurs gagnants et 1 ou 2% de joueurs très gagnants. Donc forcément, plus tu leur proposes de tournois, au bout d'un moment... financièrement, tu ne peux plus suivre forcément.
- Anthony
Ça se renouvelle.
- Brian Benhamou
Voilà, donc pour moi, il va falloir quand même que tous les organisateurs et tout le monde se calment un petit peu en termes de proposition. Et vraiment, c'est toujours ce qu'on a essayé de faire chez Barrières. On n'est quand même pas sur énormément de tournois par an, mais on essaye vraiment que chaque tournoi soit très qualitatif au niveau de ce qu'on fait, de l'implication. Et si c'est pour proposer un produit un peu moyen, on préfère ne pas y aller.
- Anthony
Oui, je comprends. Vous êtes conscient qu'effectivement, pour les joueurs qui sont peut-être plus récréatifs ou plus occasionnels, il faut pouvoir de nouveau se faire plaisir et épargner. Et que la variance, ce n'est pas évident sur une année. Donc effectivement, si je prends l'exemple de Cannes, si tu as trois festivals... entre Montdelieu, Cannes, Nice ou même San Remo, qui n'est pas très loin, et que tu fais ça sur ton temps libre, même comme ça, je dirais, si tu as ta vie à côté, tu ne peux pas. Donc c'est plusieurs choses qui sont difficiles. Donc c'est vrai que s'adapter du côté organisateur, c'est nécessaire. Oui,
- Brian Benhamou
c'est ça. Et c'est aussi essayer vraiment de continuer à proposer des événements vraiment qualitatifs, bien organisés, qui ont un joli pouvoir de traction. que ce soit les WSOPC qui ont une super marque derrière eux, ou même des festivals plus homemade mais un peu plus créatifs. C'est vrai que moi, je m'intéresse beaucoup à ce que feront chacun des organisateurs et je trouve que ce qu'a fait FiveBet, notamment avec son Kill Tilt Poker Festival, c'était intéressant, c'était fun, c'était dynamique. Je trouve que c'est dans ce sens-là qu'il faut aller quand tu proposes un produit nouveau. Il y a eu pas mal de personnes qui ont franchi les portes d'un casino, qui ont joué en live pour la première fois de leur vie. Et je trouve ça super. Ça veut dire que le produit qu'ils ont proposé a atteint sa cible. Et c'est quelque chose qui change un peu de ce qu'on a d'habitude. Donc, je pense que c'est dans cette direction-là qu'il faut aller, et pas juste proposer une multiplication de tournois tout le temps, sans qu'il y ait un projet derrière, sans qu'il y ait une idée derrière.
- Anthony
Comment tu vois justement le poker live dans 5 ans ? Normalement, on donne des échéances à 10 ans, c'est un peu plus long. 5 ans, c'est assez proche. Comment est-ce que tu le vois dans 5 ans ?
- Brian Benhamou
5 ans, c'est assez proche, en effet, par rapport à plein d'échéances de la vie. Mais après, dans l'univers du poker, 5 ans, c'est une montagne. J'aime bien souvent comparer ça parce que c'est une de mes autres passions. un peu le trading et l'investissement. Les cryptos, par exemple, 5 ans, tous les 4 ans, il y a ce qu'on appelle le halving. Et donc, si on compare, parce que le poker est pressionné en même temps que les cryptos, 5 ans, c'est vraiment difficile pour moi de dire ce qu'il va être dans 5 ans, comme c'est difficile pour moi de dire comment on en sera dans les cryptos dans 5 ans. Mais bon, si je me concentre sur le poker, je pense que... Il y a eu une deuxième phase d'accélération avec un renouvellement des joueurs. Et c'était nécessaire parce qu'il y avait quand même pas mal de joueurs qui étaient plutôt de mon profil, c'est-à-dire ceux de la première génération. Je suis plutôt même de la deuxième génération, mais je suis de la première grosse vague. Après, tous ceux qui jouaient un peu dans les salles obscures, dans les anciens cercles de jeu, et qui ont connu un peu l'arrivée des joueurs online. qui nous regardaient un peu genre Ah ouais, peut-être un joueur d'Internet.
- Anthony
Les petits jeunes d'Internet.
- Brian Benhamou
Les petits jeunes d'Internet avec un certain dédain. Je pense qu'il fallait aussi renouveler une partie de ça. Donc, c'est sûr que les 18-34 ans, je pense qu'il y en a pas mal qui se sont mis au poker, notamment au travers du Covid. Il faut voir dans le temps comment ça va perdurer. Mais pour moi, si jamais on continue à innover proposer des choses intéressantes pour les joueurs. Je pense que c'est un marché qui peut continuer à progresser. Pas un rythme aussi soutenu que des progressions à 20% par an, comme ça peut être au début, parce qu'on est sur un marché plus mature. Mais je pense que d'ici cinq ans, le poker online sera toujours là et bien là. Peut-être qu'il y aura des nouveaux produits aussi en ligne. De toute façon, les gens... on avance vers une digitalisation de plus en plus de l'offre. Et on voit d'ailleurs même que sur le online, moi quand j'étais joueur, quand l'Expresso est arrivé... c'est quoi ce truc ? c'est une innovation qui est incroyable mais maintenant surtout ce qui me fait marrer c'est que les expressions spin and go peu importe selon les marques les twisters c'est vrai que maintenant ça représente deux tiers de l'offre online donc deux tiers des gens qui se connectent jouent à ça alors que moi quand j'étais joueur clairement le marché était partagé entre le cash game et les MTT c'était l'époque où les sit and go C'était vraiment le truc has been et j'avoue que ça aussi c'est un coup de génie de Guignol de Winamax et des gens qui ont bossé avec lui parce qu'à l'heure actuelle c'est ça qui porte le marché des gens en ligne et donc on voit que moi je vois des gens c'est incroyable qui sont sur leur téléphone, qui ont 60 ans, ils sont sur leur téléphone mais dans le métro et je les vois en train de faire un expresso. Je vois quand même... cette invention, c'est super. Et c'est vrai que c'est un petit côté machine à sous. On est quand même plus proche de l'univers du casino que de l'univers du poker. Moi, j'avoue que ce n'est évidemment pas mon produit préféré parce que je n'ai jamais développé Skill pour les jouer. Et ce côté aléatoire ne me plaît pas. Mais je comprends que ça plaise au plus grand nombre. Tu as envie de jouer rapidement sur ton téléphone. C'est beaucoup. facile de lancer un expresso que de se faire un MTT sur son téléphone où tu ne sais pas combien de temps tu en as, ou même une partie de cash game où ça va être beaucoup moins pratique.
- Anthony
C'est une question qui a été abordée quelques fois. Est-ce que tu penses qu'on y viendra, justement en live, à des tournois en spin ? Alors est-ce que ça va être des tournois comme des tridents ou comme des... Ouais, enfin, ça, des tridents avec une structure quand même un peu deep au départ ou est-ce que... on pourrait arriver vraiment à du spin en faisant des classements. Le gars, il fait son volume, il s'inscrit, il y a des croupiers qui sont dispo et ça deal comme ça. Est-ce que ce serait une possibilité d'arriver à ça un jour, malgré la complexité d'organisation et la rotation des croupiers, justement ?
- Brian Benhamou
En fait, on y a forcément tous un peu réfléchi et même comment faire un tournoi ou du cash game. Après, pour que ça soit intéressant, il faut qu'il y ait du volume. parce qu'il faut qu'il y ait une sorte d'aléatoire et il faut qu'il y ait un top price qui soit intéressant. C'est là où il y a la limite du live par rapport au online et notamment sur l'aléatoire du prix. Peut-être que quelqu'un arrivera à trouver la solution à ce problème-là, mais je trouve que le live n'est absolument pas adapté. En tout cas, moi, à titre personnel, je n'ai pas réussi à trouver. une adaptation qui me semble convaincante pour faire des spins en live. Donc je ne suis pas convaincu. Et en plus, les joueurs, quand ils jouent sur leur téléphone ou qu'ils jouent de la maison, ils ont envie de sessions de jeu rapides, courtes. Ils ont 5, 10, 15 minutes à une demi-heure. Et donc, pour la plupart, c'est facile, on lance un spin and go. Quand tu fais la démarche d'aller dans un établissement de jeu en live, qu'une fois que tu as fait le transport, une fois que tu as fait tout ça, justement, tu n'as pas envie que ça dure 10 minutes. Et donc, conceptuellement, il y a des choses qui s'opposent qui m'ont l'air trop compliquées à l'heure actuelle pour que vraiment ça fasse... Mais après, je dis ça et je serais très curieux que quelqu'un, justement, essaye de proposer quelque chose de différent. Alors, je pense que c'est un peu dans cette optique-là. qu'à l'époque les WSOP avaient proposé le tournoi de Flip'n Go. Alors on n'est pas sur un spin, mais c'est vrai que de faire un flash en live, c'est quelque chose qui a toujours existé, les flashs en live. Et du coup ce flash où il faut gagner le flash du début pour arriver dans un vrai tournoi, honnêtement j'ai trouvé que l'idée était sympa et que ça se rapprochait un peu de ce qu'on pouvait voir sur les spin'n go. En sachant qu'un flash il y a zéro skill. à la chance, contrairement à Spin où je sais qu'il y a des joueurs qui ont vraiment travaillé leur jeu là-dessus et qui à l'heure actuelle sont plus que rentables sur ce format de jeu
- Anthony
C'est intéressant c'est vrai de ce que tu disais si on réfléchit au Spin si tu crées une offre Spin en live déjà le côté jackpot ne peut pas exister parce que tu ne peux pas fournir ça à un price pool si toi tu n'as pas le volume de joueurs qui ont fait grossir ta cagnotte on va dire, donc déjà tu ne peux pas pour ça en fait euh
- Brian Benhamou
il faudrait... il faudrait lancer assez de speed en même temps sur les premiers qui arrivent et qu'il y ait un vrai algorithme qui soit validé en disant que même si l'argent n'a pas été collecté, parce que c'est le cas de Respin & Go, même si l'argent n'a pas été collecté, on peut le redistribuer. Le truc, c'est que c'est risqué pour une offre en live puisque tu vas tester ça en imaginant que ton off price soit à 100 000 euros. et que tu ne fasses que des spins à 100 euros, on va dire, en live, si au bout de ton troisième spin, il y a le top price à 100 000 euros qui tombe, les gens automatiquement vont se dire Ah, il a déjà été gagné Ce qui est faux. Disons que la probabilité va baisser, mais tu peux toujours retomber dessus. Normalement, c'est comme ça que c'est calculé. Mais les gens vont forcément se dire Donc, tu vas avoir une baisse de ta fréquentation Et donc, si ça se trouve, tu ne vas jamais arriver à un seuil de rentabilité qui est intéressant. Du coup, tu vas courir derrière ça. Et c'est vrai qu'en termes de staff, il y a quand même beaucoup de mise en place pour donner les chevaux, tout ça, installer les joueurs, pour des parties qui vont être très rapides. Du coup, avec Online, c'est trois clics et tout est automatisé. Donc, c'est quand même... plus facile alors que là, il va y avoir un floor qui va t'installer, qui va te dire d'aller là, le croppier qui va te donner les jetons, tu vas vérifier ton stack, tout ça, la cloque, elle est bien mise pour les blindes, enfin, tout ce petit travail qui est fait par un humain te coûte quand tu as un casino, et c'est vrai que si c'est pour une partie qui est aussi rapide que ça, je pense que le plaisir, je ne suis pas sûr qu'il soit au rendez-vous même pour les joueurs.
- Anthony
En plus de ça, si c'est des réguliers du format, ils ne vont pas vouloir venir pour ce battle entre règles, ce n'est pas le but. C'est ça.
- Brian Benhamou
Donc autant jouer online.
- Anthony
Oui. Est-ce que tu peux nous parler du coup de ton nouveau poste, ton poste actuel, différent de celui quand on s'est croisé à Cannes ?
- Brian Benhamou
Tout à fait. Alors il y a un mois en gros maintenant. j'ai été nommé directeur de l'offre poker pour le groupe donc en gros ça regroupe un peu les activités que je faisais déjà c'est à dire de superviser tout ce qui est la gestion des tournois live en partenariat avec Lucille Denos et donc organiser tous ces événements tous ces événements live l'idée c'est vraiment d'assister aussi tous les casinos lorsqu'ils veulent proposer du poker pour parce que c'est vrai qu'actuellement, dans la plupart des établissements, je parle de barrières, mais je parle des établissements de manière générale, c'est vrai que le poker, c'est souvent un peu compliqué pour eux à organiser, pas tellement parce qu'ils n'en ont pas la volonté, mais plutôt parce que, contrairement à des jeux traditionnels où les règles, c'est soit noir, soit blanc, il y a beaucoup de zones grises au poker, notamment dans l'interprétation des règles. Et donc, c'est venir assister un peu les gens en opérationnel. qui ont envie de développer leur off poker, mais qui hésitent à y aller parce qu'ils ont peur de mal faire, ils ne connaissent pas bien les joueurs de poker. C'est vrai que le joueur de poker, contrairement aux autres joueurs, c'est une typologie de joueur qui a pas mal de codes, qui parle un langage que les organisateurs, les joueurs de casino ne comprennent pas, avec beaucoup d'anglicismes, de choses comme ça. Du coup, souvent, l'image n'est pas forcément... positives du côté des casinotiers et ils ont peur d'attirer une clientèle qui ne correspond pas à l'établissement. Voilà, qui est différente de l'établissement. Et à chaque fois qu'ils se lancent, s'ils sont un peu accompagnés, finalement, ils se rendent compte que ça n'amène pas une clientèle que de voyous et que ça amène une clientèle nouvelle. Moi, quand j'étais joueur pro, J'ai rencontré dans les meilleurs joueurs du monde avec qui j'ai pu discuter ou les meilleurs joueurs français. C'est des gens qui sont joueurs de poker, mais ils auraient pu être chefs d'entreprise. Ils ont pour la plupart tous fait des hautes études. J'ai eu des conversations hyper intéressantes avec plein de joueurs de poker parce que c'est des gens qui sont très intelligents, qui ont décidé de se consacrer au poker. Mais si ça se trouve, ils seraient consacrés à un autre corps de métier. Ils auraient aussi excellé. Et donc, de toute façon, pour être un excellent joueur de poker, il n'y a pas de secret. Il faut beaucoup travailler et tout ça. Donc, on n'attire pas forcément qu'une mauvaise clientèle. Et donc, le but, c'est aussi de les accompagner dans leur démarche, de les aider dans comment faire, comment les règles, l'application des règles, etc. Donc, former les équipes. Et puis après aussi, dans mon rôle de directeur de l'offre poker, Le but, c'est aussi de voir éventuellement comment on pourrait développer une offre en ligne. en tant que barrière donc voilà ça c'est un autre pan de mon activité qui est assez nouvelle pour moi mais vu que je me suis toujours passionné pour ça c'est vrai que ça fait sens de réfléchir à ça
- Anthony
C'est intéressant, tu auras fait le circuit entier parce que t'as commencé le poker live et aussi online, ensuite t'as streamé t'as été chez PMU tu es passé vraiment dans le dur dans le poker de casino et là, tu vas recréer une offre plus tournée.
- Brian Benhamou
C'est vrai que moi, je trouve ça marrant parce que j'ai commencé 100% online et à l'époque, ma room où je jouais le plus, c'était Poker Star. C'était l'époque où il y avait les statuts Supernova, Supernova Elite. Je ne suis pas sûr que tu connaisses, ça a bien changé depuis. Mais c'était des statuts qui... Alors Supernova, je crois que c'était 30% drag back et Supernova Elite. tu avais 60, 65 personnes c'était un truc qui était sur le.com, c'était avant que le.fr arrive et du coup moi quand j'ai commencé à me lancer pro je m'étais dit que j'allais essayer d'être super nova elite donc en termes de volume c'était incroyable, alors j'ai abandonné au bout de 3 mois parce que pour ça je jouais 24 tables entre 18 et 24 tables, 12h par jour cash game du coup en NL100, NL200 voilà hop Autant de dire que sur la fin, mes décisions n'étaient pas très bonnes et qu'à la fin, j'avais beaucoup perdu en termes de rentabilité aux tables et que j'étais devenu un rackbacker pro. Donc, je me suis dit en fait, le but, ce n'était pas ça. C'était plutôt que le rackback vienne compléter ce que je gagnais aux tables, mais pas que le rackback compense ce que je perds parce que je joue trop de tables. et en tout cas j'ai pu aller explorer beaucoup de choses sur différentes offres à l'époque et c'est vrai que me mettre de l'autre côté et voir ce que je peux proposer essayer de proposer un produit qui pourrait plaire aux joueurs je trouve c'est un défi qui est super intéressant ok
- Anthony
cool et dernière question pour terminer qu'est-ce qu'on peut souhaiter au Brian dans 5 ans toujours 5 ans c'est le dans 5 ans je sais pas
- Brian Benhamou
pour le coup pour être honnête je suis assez comblé j'ai deux enfants pour moi c'est vraiment je me suis marié aussi il y a 5 ans avec ma femme je suis très heureux avec elle et je suis heureux avec mes enfants je suis heureux dans mon boulot donc je vais dire que ça continue comme ça parce que voilà à l'heure actuelle j'ai Je n'ai pas de choses où j'ai une frustration et où je me dis que j'ai absolument envie que ça se passe. J'ai envie qu'en tout cas, travailler dans le poker et travailler dans un métier qui te passionne, déjà, c'est une chance incroyable. Et ça fait 15 ans que j'ai été joueur, maintenant que je suis organisateur, que j'ai le sens de pouvoir le faire. Donc, j'ai envie que ça continue parce que je me rends compte que, autant maintenant, je ne joue plus. J'ai réouvert un compte il n'y a pas si longtemps, mais tous mes comptes online avaient été fermés pour une activité. Mais malgré ça, je reste passionné par le jeu et je reste passionné par tout ce qui l'entoure. Donc, tout simplement que ça continue comme ça et qu'on organise un bon EPT 2025. On va être des très bons organisateurs et on repasse sur la version EPT 2023.
- Anthony
et battre les chiffres de l'année précédente ?
- Brian Benhamou
Les chiffres, évidemment, on a toujours envie. Après, je préfère ne pas battre les chiffres de fréquentation et que l'expérience globale des joueurs soit encore... Si on me dit, c'était incroyable,
- Anthony
c'était super,
- Brian Benhamou
c'est encore mieux de ça plutôt que de battre les chiffres et que les gens me disent, bravo, vous avez battu les chiffres. En revanche, ça, c'était de la merde, ça, c'était nul. Vos structures, elles sont dégueulasses. machin la restauration c'était immonde rien n'allait mais oui bon bah bravo t'as battu tes chiffres de l'année dernière en revanche y'a rien qui va donc sûrement que l'année d'après tu les battras pas ouais c'est pas le but c'est pas ce qu'on cherche c'est ça et
- Anthony
voilà donc bon écoute on va clôturer je pense que
- Brian Benhamou
Merci beaucoup pour cette interview, merci de m'avoir invité aussi parce que ça fait plaisir, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas prêté à cet exercice.
- Anthony
Oui c'est vrai, j'ai reçu Loïc Zanz qui est quand même proche de toi et il m'a dit tu peux recevoir Brian, c'est super, il connait très très bien le poker, l'industrie et tout donc c'est vraiment bien et nous on a commencé à faire des podcasts avec les joueurs de poker. le joueur pro et c'est vrai que t'es le deuxième invité du côté industrie et je suis ravi de t'accueillir,
- Brian Benhamou
on avait discuté à Cannes on a bien discuté ça fait plaisir c'est vrai qu'avec Loïc j'ai fait quelques interviews avec lui on est devenu assez proche suite à ça j'ai révisé d'ailleurs,
- Anthony
je suis allé retrouver des interviews dans le carré il y a quelques temps pour me dire, ok oui d'accord ça avait parlé de... de ces sujets et c'était assez marrant.
- Brian Benhamou
Merci pour l'invitation.
- Anthony
Je t'en prie et je te donne rendez-vous à Cannes pour le BPT. Ça sera en septembre, je crois.
- Brian Benhamou
C'est du 18 au 22 septembre. Il y aura le BPT à Cannes et ensuite, on finira l'année avec le BPT de Ville qui est à cheval sur le dernier week-end octobre-novembre. Je crois que c'est le 30 octobre jusqu'au 3 novembre. De tête.
- Anthony
Super. Ce serait peut-être un peu short, mais c'est plus ou moins les dates. à laquelle sortira notre application mobile donc j'espère ça serait bien bien avec plaisir de la présenter et de la présenter aux joueurs on espère qu'il y aura du monde yes avec plaisir je te remercie Brian et je te souhaite une bonne journée à bientôt.
- Brian Benhamou
Merci beaucoup,
- Anthony
salut salut, ciao ciao