- #Anthony (host)
Bonjour à tous et bienvenue dans la PSL Room, le podcast qui met le poker live au cœur de la table. Je suis Anthony et dans ce podcast, je pars avec vous à la rencontre de personnalités du poker. On revient sur leurs anecdotes de parties mémorables, leurs expériences et on vous dévoile tout ce qui fait vibrer l'univers du poker live. Mais PSL, ce n'est pas uniquement un podcast, c'est avant tout l'application mobile parfaite pour vous accompagner sur toutes vos parties en live, que ce soit en tournoi comme en cash game. Avec PokerStack Liberty, vous pourrez notamment calculer votre stack à la big blind. Après plus d'approximations, tout est optimisé. Partagez vos variations de stacks sur vos réseaux sociaux, mais également avec vos amis et votre groupe de travail. Tout cela en un seul clic. Priez votre table en temps réel, indiquez le nombre de joueurs, prenez des notes sur vos adversaires et enregistrez-les. Suivez votre bankroll live avec tous les frais inhérents à la pratique de notre passion. Et si vous aimez le poker autant que nous,
- Speaker #1
abonnez-vous,
- #Anthony (host)
laissez-nous des commentaires et note 5 étoiles pour que la communauté PSL continue de grandir. A présent, il est temps de présenter notre nouvel invité.
- Speaker #1
Bonne écoute. Justement, c'était pas dans ce domaine, mais c'était, je sais plus, un sportif de haut niveau qui disait qu'il jouait dans des stades entiers et pour jouer, il n'y avait pas de problème, même s'il tire un pénalty. Donc c'est un fouteux, même s'il tire un pénalty, il n'y avait pas de problème. Mais le fait d'être à une table et de regarder avec cette pression de l'argent, même si ce n'est pas extrême par moment, c'est spécial. Est-ce que toi, tu la ressens quand même ? Tu ressens quand même ce truc-là ?
- #Mike d'inca
Ah ouais, grave. Alors, un peu moins aujourd'hui.
- Speaker #1
OK.
- #Mike d'inca
Mais les toutes premières années à Dublin... J'avais mille fois plus de pression à la table avant de monter sur scène à l'Olympia.
- Speaker #1
Salut Mike. Salut. Comment tu vas ?
- #Mike d'inca
Je vais super bien. Bonne période, très agréable, donc tout va bien.
- Speaker #1
Impeccable, on est dans le printemps, t'es dans ta bibliothèque, je vois.
- #Mike d'inca
C'est super. On est dans le bureau, oui.
- Speaker #1
Je suis ravi de te recevoir dans la PSL Room. D'habitude, c'est des joueurs de poker, des personnalités de l'industrie. Là, je fais un petit peu différemment. J'ai une petite introduction sur ton univers musical et sur l'univers de Sensei Mina. Tu me coupes évidemment s'il y a des choses sur lesquelles je me suis loupé. La date de création du groupe en 91. Est-ce que c'est ça ? Premier concert en 91. Le groupe Sensei, c'est avant tout une bande de copes. de copains de Grenoble. Donc, j'ai les noms. Donc, il y a Mike Riquet, Nordin, Oliva, Bozo, Nathie, Yvan, Karine, Sam,
- #Mike d'inca
Chid, Rukin et Philippe. Sam, Rukin,
- Speaker #1
Rukin et Philippe.
- #Mike d'inca
Rukin, Bozo, Philippe, Chid. On est nombreux, on est nombreux dans l'équipe.
- Speaker #1
OK. Et ça, la formation du groupe, c'est plutôt vers 92 ? Oui. C'est ça ? Les premières années sont...
- #Mike d'inca
Ça va être plus ou moins au compé dans ces années-là, À la base, on ne monte pas un groupe. Moi, je connais Riké depuis l'école primaire. On était ensemble en CM1, CM2. Je connais Rukia et Nati. On devait avoir 13-14 ans. Et c'est une bande d'ados passionnés par le reggae qui un jour se tapent le délire d'apprendre la musique ensemble en écoutant Bob Marley, en essayant de reproduire. Et un jour, on se lance, on fait un premier concert. Et puis, bah... 30 ans après, des concerts, il y en a eu je ne sais pas combien.
- Speaker #1
Ça,
- #Mike d'inca
c'est ça le premier.
- Speaker #1
Le premier concert, c'est ça ? Ce que tu dis, c'est la première scène de la Fête de la Musique ? C'est celui-là que tu comptes ?
- #Mike d'inca
Devant un sex-shop. Ouais. Devant un sex-shop, ouais. C'est un truc qu'on raconte dans le spectacle qu'on fait en ce moment avec Riké, où on raconte nos souvenirs de scène. Mais ouais, le patron du bar à la Fête de la Musique, quand il a vu le look des jeunes ados, il a dit « Ouais » . Les gars, décalez-vous, décalez-vous, décalez-vous. Et c'est comme ça qu'on se retrouvait devant un sex-shop pendant le premier concert.
- Speaker #1
On ne choisit pas. Et il y a une anecdote que j'avais entendue plus tard, qui est que du coup, pour la fête de la musique, vous évitez de jouer, vous ne jouez pas, parce que vous préférez vous-même aller découvrir des nouveaux, enfin profiter des nouveaux groupes.
- #Mike d'inca
Il y a l'esprit. Nous, on est devenus professionnels depuis 25 ans maintenant. Et moi, j'aime bien que la fête de la musique, ça reste un truc de groupe qui... qui débute quoi, enfin pour moi c'est une fête d'amateurs donc pendant des années et des années on n'a pas joué à la fête de la musique après ça nous arrivait quelques fois sur des grandes scènes gratuites etc. mais globalement ouais j'aime bien laisser ça aux amateurs et aller me promener moi aussi quoi
- Speaker #1
Ok, très bien En 96 sort le premier album, Première récolte qui s'ensuit donc deux années après d'être programmé sur un gros festival Les Erokaïens de Belfort c'est ça ? Un gros festival, je suppose du coup que c'est à cette époque-là que tout s'accélère. Dans quoi est-ce qu'on range Sensei Media au niveau du style ? C'est du ska reggae avec quelques morceaux chansons françaises ? Comment est-ce que ça se définit ?
- #Mike d'inca
Alors on a une chanson qui dit, dans le troisième album... appelle ça comme tu veux, classifie ça où tu peux, on s'en fout. Après nous, au fond de nous, on a fait cette musique-là parce qu'on était des passionnés de reggae, on est vraiment passionnés de reggae, plutôt le reggae roots. Après, on a un son qui n'est pas reggae roots pour plein de raisons, on n'essaye pas de copier ce que font les Jamaïcains, ça nous a inspirés, mais j'aurais l'air con à essayer de faire le Jamaïcain, je suis né à Grenoble, pas à Kingston, on s'est laissé ouverts à plein d'influences, notre... culture en France, elle est plutôt chanson et plutôt rock. Même si nous, on n'écoutait que du reggae, ces cultures-là, on les a eues aussi, elles nous ont influencées. Donc, c'est un groupe qui fait de la zik, fortement inspiré par le reggae. Voilà, il y a plein de puristes qui trouvent que c'est pas du reggae, ça me bat. J'ai pas de problème avec ça. On a été très souvent big up, comme on dit, par les articles jamaïcains, justement sur le fait que... des gros stars du reggae qui venaient nous voir en disant « Eh, on sent que vous kiffez le reggae. » Et c'est trop cool parce que vous avez créé votre propre truc. Vous n'avez pas cherché à copier. On est très fiers de ça. On a fait un truc de passionné de reggae, mais grenoblois.
- Speaker #1
Ça, c'est bien. Et en plus, la transition, elle est bien parce que c'est vrai que vous êtes une formation qui met le feu sur scène. Il y a beaucoup de... Il y a de la musique, quoi. Ça joue. Ça joue pas mal. Et du coup, le public en redemande. Vous êtes subis par des nouvelles personnes, mais par des personnes depuis le début. et ça traverse les générations. Donc bien sûr en 2004 Il y a le morceau Tout le bonheur du monde Qui est quand même votre plus gros succès Qui est issu de l'album Debout les yeux ouverts Et du coup c'est quoi la recette Je disais très bon en live
- #Mike d'inca
C'est notre plus gros succès Indiscutablement Médiatiquement C'est le morceau Qui fait que tout le monde en France Connait au moins cette chanson là Vous exagérez mais tu vois ce que je veux dire Tout le monde connait cette chanson Sans trop savoir si c'est Emilia ou Trio ou machin truc. Mais la chanson, tout le monde connaît. Et pour autant, cet album-là, il sera triple disque d'or. Mais l'album d'avant l'était déjà. Et l'album d'avant aussi. Et pourtant, c'était sans média. Donc, c'est notre plus gros succès populaire. Mais on avait de la chance. Ça marchait déjà vachement bien avant par les passionnés de musique de scène, j'allais dire.
- Speaker #1
Ok, du coup, c'est vraiment le live qui a conquis votre public. Et du coup, au-delà de ça, c'est quoi la recette pour tenir plus de 33 ans même, dans l'industrie de la musique ?
- #Mike d'inca
Ah, dans l'industrie de la musique, je ne sais pas.
- Speaker #1
Même dans votre groupe, pour votre histoire, quoi.
- #Mike d'inca
Nous, il y a deux trucs pour tenir. Déjà, il faut que le groupe tienne. Nous, globalement, sur les 11 qui étaient là il y a 30 ans, il y en a 7 qui sont toujours là. Au bout de 30 ans, c'est peu commun. Bon, ben ça, on a pris vachement soin des rapports humains entre nous. On a essayé d'appliquer à notre micro-société des trucs qu'on aimerait voir plus appliqués, comme le dialogue, la compréhension, l'empathie. Voilà, essayer de comprendre. On a pris soin humainement. Et après, dans le côté... En fait, tu peux durer dans l'industrie tant qu'il y a des gens qui te suivent. Et nous, on a de la chance, on a des gens qui nous suivent. Comme tu le dis, des fois ça se renouvelle, des fois ça dure. Aussi parce qu'on a toujours donné le maximum. Je pense qu'ils le savent. On peut faire un concert plus ou moins bon, mais tu n'as pas le droit de faire un concert à l'économie, par exemple. Quoi que tu passes, on le fait toujours à fond. Là, depuis quelques années, avec Riké, on s'est lancé dans un nouveau projet où on tourne que tous les deux en théâtre et en café-théâtre avec un spectacle à la fois intimiste, à la fois acoustique, où on raconte. nous souvenions de tourner. Là aussi, quand on l'a fait, on a commencé en écumant tous les tout petits cafés-théâtre où vont les mecs qui débutent. Et on me disait, mais qu'est-ce que vous allez foutre dans ces lieux-là ? Nous, on débute dans ce bel exercice. Donc, on va faire comme tout le monde, partir du bas et écumer, écumer.
- Speaker #1
C'est intéressant.
- #Mike d'inca
C'est comme ça qu'on s'est retrouvés finalement à faire le Festival du Mont-de-Montreux, à faire Avignon pour la deuxième fois. Mais voilà, à chaque fois, quoi qu'on fasse, chez Sincé on a toujours fait à fond de chez à fond et je pense que c'est ce qui permet de durer
- Speaker #1
Du coup, ce que vous défendez sur scène avec Riquet, c'est l'album acoustique. On aura l'occasion d'en... Non,
- #Mike d'inca
pas vraiment. L'album acoustique, il a été écrit pendant cette tournée de théâtre. C'est juste que tu nous mets Riquet et moi en tournée tout le temps. Ça joue,
- Speaker #1
quoi.
- #Mike d'inca
On va avoir envie d'écrire, de composer, d'enregistrer. Donc, les albums sont nés pendant cette tournée. Mais non, non, la tournée, c'est vraiment un spectacle où on raconte. Ça s'appelle Souvenir de Salpinbanque. OK. On raconte... les souvenirs les plus forts de 30 ans de tournée. Il y a vraiment de quoi raconter. En vrai, on va vous raconter... Le premier concert de Moins Sex Shop, une rencontre incroyable avec Mireille Mathieu, le jour où on a tapé le bœuf avec les Pink Floyd, dans un port, etc. La rencontre avec le douanier, bref, ça part dans tous les sens. C'est un spectacle qui fait beaucoup rire, mais ce n'est pas une tournée où on défend des albums.
- Speaker #1
C'est vraiment un spectacle qui est constant et théâtre. D'accord, c'est-à-dire que même dans ton speech, entre les morceaux, dans ce qui est joué, ça peut changer. C'est-à-dire qu'il y a aussi peut-être un peu d'impro, des choses comme ça ?
- #Mike d'inca
Il y a de l'approche. On va chaque soir écrire une chanson avec les gens, avec les mots que les gens vont nous donner dans la salle. Et moi, j'ai trois minutes pour écrire une chanson et la faire avec eux. Et puis, ce n'est même pas des speeches entre les morceaux. C'est-à-dire que les morceaux sont plus au service de l'histoire que l'inverse. C'est vraiment, on est loin du concert, vraiment.
- Speaker #1
Ok, ok. Pour parler un peu du poker, tu es également joueur de poker depuis pas mal d'années. Comment est-ce que tu es venu au poker ? Comment tu as connu ?
- #Mike d'inca
Moi, je crois que c'est un des premiers jeux de cartes que j'ai appris, gamin. Je parle du poker à l'époque avec cinq cartes, à l'ancienne de chez à l'ancienne, où avec mon père, on jouait des allumettes. On n'avait pas de jetons, on jouait des allumettes. Et puis, je remercie mon père de ne pas m'avoir pris de l'argent, de m'avoir appris à jouer avec des allumettes. J'ai toujours adoré ça. Pendant des années, on a même beaucoup joué à ce poker-là dans le bus de Cinzémilia. C'était notre jeu de cartes en tournée, en fait. Et puis, un peu comme tout le monde, j'ai découvert le Hold'em au moment des premiers passages télé, etc.
- Speaker #1
Patrick Bruel, tout ça.
- #Mike d'inca
Déjà que j'aimais beaucoup ce jeu-là, mais là, le Hold'em, j'ai surkippé parce que j'ai pu rentrer les mathématiques dans tout ça. Et c'est un truc que j'aime. Niveau stratégie, on est évidemment bien plus loin que le poker à cinq cartes de l'époque. Mais du coup, j'ai kippé très vite. Et puis, j'ai eu de la chance. Je crois que je suis un des plus vieux de la bande WIP chez Winamax.
- Speaker #1
Les VIP de Winamax.
- #Mike d'inca
Voilà, les gens un peu connus qui jouent au poker. Donc, je crois que je suis là depuis quasi tout au début. Je crois que ça doit faire 13 ans maintenant quand ils recrutaient les premiers WIP. Ce qui m'a permis, en plus, de rencontrer plein de gens autour du poker, de progresser, d'y prendre de plus en plus de plaisir. Donc, la passion est restée. Elle n'a fait que grandir, même.
- Speaker #1
Et tu me disais que... on s'est vu au Sismix il y a quasiment un an l'année dernière en Maroc, Marrakech tu me disais que c'est un événement d'ailleurs au Sismix que tu coches quasiment à chaque fois parce que c'est indispensable pour toi
- #Mike d'inca
Confirme, alors indispensable c'est exagéré mais c'est pas loin d'être mes vacances annuelles en plus c'est le seul événement poker où ma femme vient avec moi parce que c'est Marrakech et parce qu'on a plein d'amis là-bas, c'est un peu l'étape où il y a le plus de femmes de joueurs aussi donc Oui, à tel point que là, pour une fois, je m'étais trompé dans les dates et que j'avais deux spectacles de Calais en plein milieu du Sismix pour cette année qui arrive. Et j'ai réussi à discuter avec les organisateurs en disant, ça ne vous dit pas, on décolle la date d'un mois. Et hop, j'ai réussi à préserver ma semaine au Sismix pendant deux semaines.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est bientôt. Ok, alors j'ai une question qui regroupe un peu les deux. Est-ce que pour toi, il y a un mot qui correspond aussi bien... à l'univers du reggae qu'à celui du poker ? Je pense que tu peux...
- #Mike d'inca
Je ne vais pas dire à l'univers du reggae. C'est dur ce que tu me demandes, mais je vais penser à la scène et le poker. Oui, déjà, il y a des notions d'adrénaline liées aux deux. Ce n'est pas le hasard s'il y a beaucoup de... Tu vois, j'en parlais avec Koolshen, par exemple. Ce n'est pas le hasard s'il y a pas mal de mecs qui font de la scène ou... Ah, tu as dû me perdre à l'image, non ?
- Speaker #1
Non, non, c'est bon.
- #Mike d'inca
OK. il y a pas mal de gens qui viennent de la scène ou du sport qui aiment à ce point là le jeu c'est que il y a des poussées d'adrénaline qui sont importantes dans les deux cas et après moi dans mes discussions avec Steph Matheux qui m'a beaucoup aidé au début à élever un peu mon niveau aux tables le team manager Winamak le parallèle entre la façon dont je peux être à l'aise sur une scène qu'est-ce qui fait que je suis moi à une table alors que moi j'ai pas de problème avec le regard des gens Donc voilà, des parallèles, tu peux toujours en créer. Mais oui, le premier, c'est l'adrénaline.
- Speaker #1
C'est intéressant. Et justement, ce n'était pas dans ce domaine, mais c'était, je ne sais plus, un sportif de haut niveau qui disait qu'il jouait dans des stades entiers et pour jouer, il n'y avait pas de problème, même s'il tire un pénalty. Donc c'est un footer, même s'il tire un pénalty, il n'y a pas de problème. Mais le fait d'être à une table et de regarder avec cette pression de l'argent, même si ce n'est pas extrême par moment, c'est spécial. est-ce que toi ouais tu la ressens quand même tu ressens quand même ce truc là ah ouais grave
- #Mike d'inca
Alors, un peu moins aujourd'hui.
- Speaker #1
OK.
- #Mike d'inca
Mais les toutes premières années à Dublin, j'avais... mille fois plus de pression à la table qu'avant de monter sur scène à l'Olympia.
- Speaker #1
D'accord.
- #Mike d'inca
La pression du tournoi était vraiment plus forte.
- Speaker #1
C'est fou.
- #Mike d'inca
À tel point que je crois que j'ai fait ITM dans le Maine au bout de la troisième année. J'attendais vraiment cet ITM. C'était important pour moi, pas pour le côté financier. Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Pour la compète.
- #Mike d'inca
Oui, pour le... Ok, je veux me prouver que j'étais plus content intérieurement qu'à la fin d'un concert à l'Olympia. Tu vois, de satisfaction personnelle. Ah,
- Speaker #1
c'est fou.
- #Mike d'inca
Ok, je voulais être ITM, CP. Aujourd'hui, évidemment que ça s'est détendu, mais si, au début, il y a un domaine qui est le nôtre. Je reprends l'exemple de ton footeur, son métier de jouer au foot, il sait faire, il a appris pour ça. Moi, c'est mon métier de faire de la scène et je l'ai fait mille fois. Et d'un seul coup, on se balance dans un truc où il y a en face de nous des amateurs, mais aussi des professionnels, dans lequel on a envie, à minima, pas être ridicule. Donc, on a une pression parce que ce n'est pas non plus notre domaine de prédilection. Moi, je ne bosse pas mon poker et pour autant, j'ai envie de tenir la route un minimum à table. Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Je comprends le côté compétition et tout. Ok, alors écoute, pour la suite de l'interview, j'ai prévu un genre de fil conducteur, un fil rouge, qui traite d'un super morceau que vous avez écrit en novembre 2024. en featuring avec Naaman, le morceau il s'appelle Just Love, donc c'est un morceau en acoustique que moi j'aime beaucoup, je le trouve magnifique. Donc je disais, écrit avec Naaman, Martin Mussard, qui est décédé malheureusement le 7 février de cette année, 2025. Le morceau je le trouve très très bon, c'est joué en acoustique, c'est très intimiste et c'est authentique, de toute façon c'est la signature, c'est une sémilla mais on aura l'occasion d'en parler dedans. Écoute, j'ai pris les phrases pour contextualiser, donc les paroles pour contextualiser et ensuite vient ma question. Je vais essayer de les jouer un peu en mélodie parce que sinon ça va pas être top si je les parle. Principalement c'était couplé, donc on va voir. Donc les sons que l'on peaufine la nuit, je remercie nos insomnies. Donc là ma question c'est, et ça je trouve que c'est intéressant au niveau artistique, quel est ton processus d'écriture ? Déjà le tien, peut-être après celui de Riké, mais quel est ton processus d'écriture, comment ça se passe ?
- #Mike d'inca
Alors déjà tu peux passer par Riké et moi, parce que... L'écriture en termes de texte, c'est pour moi. Que ce soit Riquet qui chante ou moi, j'ai la partie texte dans les deux cas. Et on échange après musicalement autour de tout ça. Le processus d'écriture, il est variable. Mais là, en l'occurrence, dans la chanson, je dis des sons que l'on peaufine la nuit. Et pour ça, je remercie nos insomnies. C'est que oui, quand on a une idée avec Riquet, on la met en application. Le morceau dont tu parles avec Martin, c'est un morceau qui est sur le dernier album de Mike Eriquet, qui a été composé pendant cette tournée. Et ça nous est arrivé très fréquemment en sortant de scène, d'avoir une idée qui était née dans l'après-midi, et de foncer à l'hôtel jusqu'à très tard pour essayer les choses, maqueter les choses. Donc oui, ça nous a offert des grosses insomnies, mais ça a fait naître deux albums pendant la tournée. Et ce n'est pas grave de ne pas dormir quand tu fais un truc que tu aimes vraiment. Bien sûr, il faut faire attention un minimum.
- Speaker #1
Bien sûr, le processus de création, t'as aussi la nuit, c'est souvent propice à être en temps calme, et l'écriture, l'inspiration, souvent, pas tout le temps, mais en tout cas, les artistes, quand ça évite une page blanche, ils profitent de ce momentum pour avancer.
- #Mike d'inca
Ouais, voilà. Après, moi, j'aime aussi beaucoup écrire dans l'agitation. Pendant très longtemps, j'écrivais au fond d'un bar, avec la vie autour de moi. J'arrive à me mettre dans ma bulle, mais dans tous les cas, quand t'es lancé dans le truc, t'as envie d'aller au bout.
- Speaker #1
Ok, super intéressant. Alors, la prochaine. Quand cela relève de l'utopie, de croire encore dans le futur. Du coup, là, vos morceaux, ils sont souvent très engagés politiquement depuis le début. Mais moi, je vais te poser la question de la Poker Face, pour faire le retour dans le poker. Alors, vous êtes passé l'antenne sur France 2 en 2005. Ça fait 20 ans, pile-poil. Et ça, c'est extraordinaire. Alors moi, j'ai revu il y a peu de temps. Ça, c'est extraordinaire. Est-ce que tu veux raconter directement la suite ou est-ce que tu veux que je contextualise ? Je peux le faire en deux secondes.
- #Mike d'inca
En gros, on est à la fin du 13h pour le Bénin. Quelle année t'as dit ? 2005.
- Speaker #1
Faites de la musique 2005.
- #Mike d'inca
21 jours 2005 pour aller chanter à la fin du 13h Tout le bonheur du monde. Et nous, à ce moment-là, on est en grosse tournée. On a deux jours de repos à la maison. Je n'ai pas du tout envie de monter au 13h chanter Tout le bonheur du monde. Et donc, quand la maison dit, je me le propose, je dis non en fait ça me dit rien c'est bon tout le bonheur du monde tout le monde l'entend depuis un an et demi et en accrochant je me suis juste dit mais en fait putain le journal de 13h c'est du direct donc j'ai rappelé Riquet je lui ai dit vas-y je te propose on monte On monte demain sur France 2. On leur fait 20 secondes de tout le bonheur du monde. Et vas-y, on dévie, on chante « Bienvenue en Chirac » . À l'époque, c'était Jacques Chirac, le président. Et là, il m'a dit « Ah ouais, direct » . Donc voilà, on est monté avec notre guitare sèche. Évidemment qu'on ne l'aura pas dit parce qu'ils n'ont jamais accepté. Bien sûr. Et de ma vie, je ne me suis jamais fait autant insulter que ce jour-là. De toute ma vie. À la fin de... Ouais, tu finis le 13h en chantant « Bienvenue en Chirac » . T'étonnes pas si ça chie. Bon voilà, si eux n'avaient pas kiffé, nous on s'est régalé.
- Speaker #1
Ce qui est énorme, c'est la poker face que tu as quand lui, il cherche dans ses fiches et il dit, je regarde encore tout à l'heure, vous allez chanter, ben quoi, tout le boule nord du monde. Ah oui, oui, oui. En fait, t'es là et t'es en stand-by et tu sais déjà le truc. Et quelques secondes après,
- #Mike d'inca
tu es le plus haut. Il y a pire, c'est qu'un peu avant dans l'interview, il me dit, vous avez été pendant longtemps un groupe très engagé. Et là, avec tout le bonheur du monde, on sent que vous êtes assagiés et que vous vous calmez. Moi, je suis... Oui, oui. C'était cool à vivre.
- Speaker #1
Ça, c'était vraiment une masterclass. Alors du coup, est-ce que... Tu le disais déjà tout à l'heure, mais être un artiste et interprète, forcément, même je dirais un comédien, ça aide pour le poker live.
- #Mike d'inca
Globalement, le regard des autres à la table ne me dérange pas. Je te dis ça... 10 minutes de Davidi qui te regarde, je serais peut-être moins le malin, tu vois. Mais globalement, le regard des joueurs à la table ne me dérange pas. Même un peu d'acting de temps en temps sur certains petits tournois en casino, ça marche plutôt pas mal. Voilà, donc mes lacunes, elles sont beaucoup plus techniques.
- Speaker #1
Que je regarde, ça, ouais.
- #Mike d'inca
Ouais, ouais, le live, c'est plutôt agréable pour moi. C'est vraiment un truc que j'aime bien, ouais.
- Speaker #1
Yes. Prochaine phrase, ça c'est intéressant. This is really good music in a different style since many many times. Donc là pour moi c'est intéressant parce que en parlant de styles différents, moi j'ai noté une grande générosité quand même dans vos rôles dans le groupe. J'ai remarqué, il y a plusieurs morceaux où des fois c'est chanté que par Ike, des fois il y en a d'autres où c'est uniquement toi qui chantes. Sur des featuring, vous laissez tous les couplets parfois à vos invités, vous prenez que les bacs. ou qu'une partie de refrain. Comment est-ce que vous réfléchissez à ces choix artistiques ?
- #Mike d'inca
En fait, c'est au moment du texte que ça se joue. Moi, il y a des morceaux, y compris des morceaux très personnels. Quand je les écris, j'entends que ce morceau va être plus mis en valeur par la voix de Riquet que par la mienne. Ça dépend de l'émotion que je cherche à transmettre, en fait. Et puis, avec Riquet, comme je te dis, on est inséparables depuis qu'on a 9 ans. il y a zéro problème d'ego entre nous. Et c'est pareil dans les deux sens. Donc, la réflexion, elle n'est que musicale. Si celui qui va le mettre le plus en valeur la chanson, prend le texte. Et on a des voix très différentes qui n'expriment pas les mêmes styles d'émotion. Et pareil, quand on invite des invités, là, par exemple, je pense au morceau Reggae Addicts Connection, où on a invité plein de gens, les mecs de Dubbink. des mecs de Danakil, Naman, Yanis Ausha. On était nombreux. Je me suis dit, je préfère que nous, on prenne un peu de recul et qu'eux aient la place nécessaire. Ça nous vend, on fera le refrain et prenez la place, les gars.
- Speaker #1
Je pensais à ce morceau totalement en écrivant la question. Quand tu l'as dit,
- #Mike d'inca
je me suis dit, je vois de quel morceau tu veux.
- Speaker #1
Est-ce qu'en musique, comme au poker, tu es un joueur plutôt créatif ? Est-ce que tu essayes des choses, des moves un peu spéciaux
- #Mike d'inca
qui concerne le poker peut-être un peu trop ok je suis pas sûr que ce soit toujours bien en ligne mon truc mais clairement ouais t'aimes essayer, t'aimes explorer t'aimes explorer des fois des lines ou des trucs et et puis encore une fois moi je joue avec entre guillemets même si j'ai envie de bien faire c'est pas mon métier, loin de là j'ai de la chance de pendant 7 ou 8 années de suite, j'étais positif au poker et ça me suffisait que chaque année, je le sois. L'an dernier, pour la première fois, je ne l'étais pas. Mais chaque année, ce n'est pas mon métier. Donc, si j'ai envie de... Ce n'est pas grave si ça, ce n'est pas très GTO. Ce n'est pas grave.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- #Mike d'inca
De toute façon, par rapport aux bons joueurs... techniquement, je suis évidemment limité, donc autant créer autre chose. Si je veux m'en sortir.
- Speaker #1
C'est sûr. Et du coup, tu disais que tu étais négatif. Tu suis quelque chose ? Tu as un tableau Excel ? Tu regardes comme ça ou c'est à peu près ?
- #Mike d'inca
J'ai chaque mois les bilans financiers de chaque mois au poker. C'est un loisir, mais...
- Speaker #1
Tu joues régulièrement ?
- #Mike d'inca
En fait, non. Au tout début, quand Wina m'a contacté en 2013, du coup, super, je vais aller jouer online sur Wina. Sachant que globalement, je devais me faire 10 ans de poker à 5 cartes. Je suis arrivé au World Cup et je me suis évidemment fait... défoncé. C'est-à-dire que, tu vois, j'étais capable de miser une blinde dans un pot quand on faisait 20 et je ne voyais pas où était le problème, tu vois. Donc, évidemment qu'à ce moment-là, très vite, ça a été, oula, mais attends, je peux perdre 100 balles en 10 minutes, là, c'est quoi le délire ? Ça ne va pas être possible. Après, j'ai bossé, je suis revenu jouer online et à partir de là, juste pour vérifier, chaque mois, on sait exactement ce que j'ai joué, parce que Voilà, recettes et dépenses. Et voilà, pendant 8 ans chaque année, parce que du coup, je me base sur des années chaque année positives, bon, l'an dernier, moins.
- Speaker #1
OK. Voilà. Oui, bien sûr, tant que ça reste un loisir, qu'on se fait pas mal avec le poker.
- #Mike d'inca
Oui, non, ça, hors de question.
- Speaker #1
du coup le refrain this is just love this is one love là est-ce que c'est pas finalement après moi je pense que bien sûr je pense que les auditeurs doivent garder chacun leur manière de décrypter les chansons et les paroles mais bon on va dire que si on essaie de donner une signification est-ce que c'est pas l'amour du reggae de la musique, l'amitié l'amour tout simplement qui est décrit dans ces mots là c'est pas un peu tout ça qui est là dedans
- #Mike d'inca
Oui, en partie. En fait, tu dois entendre un chat qui miaule derrière moi, c'est Zlatan, le chat familial qui parle.
- Speaker #1
Je ne l'ai pas entendu.
- #Mike d'inca
En fait, ce qu'on dit dans cette chanson, c'est que quelle que soit la forme, nous, depuis le début dans nos chansons, tout ce qu'on essaie de partager, c'est de l'amour. Même quand on gueule, même quand on gueule contre le FN, par exemple. On gueule parce qu'on aime trop la vie, il y a trop d'amour qu'on a envie de partager pour ne pas gueuler sur ces gens-là. Donc, quelle que soit la forme de ce qu'on a fait en musique ou aujourd'hui en théâtre, nous, c'est ça qu'on veut faire passer. Donc, c'est ça ce refrain. C'est juste de l'amour et c'est le même amour depuis le début. Voilà, c'est ce qu'on est. Dans tout ce qu'on fait, on essaie de mettre ça. Nous, on aime les gens, on aime les rapports humains. On aime sentir que les gens se sentent bien en quittant un spectacle. Voilà, tout ça, pour moi, c'est important.
- Speaker #1
Oui, OK. C'est vrai que ça ressemble pas mal à... Mais encore une fois, je pense que c'est important. Toi, tu dois avoir beaucoup ces questions sur l'interprétation, mais je pense que c'est important pour chacun de donner aussi, de trouver sa réponse dans la musique de l'artiste.
- #Mike d'inca
Oui, oui, après, chacun... D'ailleurs, c'est souvent marrant parce que, par exemple, l'exemple de tout le bonheur du monde, il y a beaucoup de gens qui ont vu une chanson joyeuse. Ah, cette chanson, elle est joyeuse.
- Speaker #1
Ça parle des bombes.
- #Mike d'inca
Ouais, quand tu regardes, c'est... Ben non, moi, ce que j'ai écrit, c'est que j'ai peur pour le monde dans lequel mes filles vont grandir. Donc, je leur souhaite tout le bonheur du monde, mais que leur chemin évite les bombes. Les couplets ne sont pas joyeux du tout. C'est la paire qui s'inquiète. Mais j'étais très content que les gens en voient une chanson joyeuse. Après, la chanson, elle leur appartient. Moi, je sais ce que j'ai écrit, mais après, elle leur appartient.
- Speaker #1
tout va bien c'est intéressant écoute je vais quand même prendre la phrase en anglais de Naman qui fait that's why we sing in one love pour moi ça ça rejoint ce qu'on disait sur la question juste avant c'est l'amour du reggae et je rajouterais quelque chose, bon connaissant j'aime beaucoup Naman et son parcours et ce qu'il a fait, il a choisi ce passage bon là c'est chanter en anglais parce qu'il chante principalement en anglais Mais là, il a réservé tout un couplet presque en entier en français. Moi, je trouve que c'est quand même assez représentatif. Tu me dis, c'est représentatif de vos liens. Et je suppose de votre amitié. C'est quand même très beau. Moi, quand j'ai découvert ça, j'étais quand même vachement content.
- #Mike d'inca
C'est compliqué de parler de ça. Mais tu vois, aujourd'hui, moi, j'ai sur le bras. J'ai 53 ans pour me faire un premier tatouage. Il est arrivé à 53 ans et c'est la pochette de son dernier album. C'était vraiment, vraiment, vraiment un ami. Moi je l'ai connu dans ses premiers concerts avec le groupe, on a travaillé ensemble.
- #Anthony (host)
Du coup, oui, il y avait des liens qui étaient... On était chacun dans nos vies, chacun dans nos vies, on n'a pas le même âge, etc. Mais ouais, il y avait des... On a passé des vrais beaux moments. Et quand je lui ai proposé de faire ce morceau-là, sa réponse, elle a été immédiate. Moi, au début, je ne voulais pas de featuring sur cet album de Mike Eriqué. Et en faisant ce morceau-là, je lui ai dit, je lui ai dit, Martin, j'entends grave ta voix, donc... Je ne voulais pas de featuring, mais s'il y en a un, ce sera juste toi. Écoute le morceau, s'il t'attend et qu'il t'inspire. Et il m'a répondu direct en me disant, OK, j'ai déjà écrit direct dès que j'ai entendu qu'il était en français. Et ça fait des années que je l'emmerdais pour... Martin, tu devrais chanter en français. Martin, tu devrais faire plus de français. Donc là, j'étais très heureux de l'avoir avec nous sur ce morceau, de l'avoir en français. Ouais, c'est cadeau. Ouais,
- Speaker #1
ça, c'est beau. Quand j'ai découvert ça, je me suis dit ça c'est beau. C'était vraiment chouette. Et puis voilà, écoute, on a fait le tour, on a parlé quand même pas mal de musique, un petit peu de poker, mais c'est vrai que bon...
- #Anthony (host)
Je suis quand même meilleur en musique qu'en poker. Ben oui. Heureusement pour moi. Pas meilleur, j'en sais rien, mais en tout cas... C'est ça. Je compte sur la musique pour nourrir ma famille.
- Speaker #1
La carrière, le parcours est incroyable.
- #Anthony (host)
Et pour ceux qui veulent découvrir le spectacle avec Kriqué, il y a toutes les infos sur le site MikeKriqué.fr. MikeKriqué.fr tout collé. On sera au Festival d'Avignon tout le mois de juillet, puis on est en tournée partout en France avec ce spectacle. C'est vraiment un truc où on rigole beaucoup.
- Speaker #1
De toute façon, si tu veux bien me donner les liens, je les mettrai aussi dans la description, comme ça ils n'y seront qu'à un clic de la redirection. Et puis voilà, en tout cas, nous, on ne sera pas présents à Marrakech cette année au Sismix parce qu'on a eu un petit bébé qui a trois mois. Merci, mais on se recroisera sur la route certainement en octobre. Nouvelle PO, si tu es de la partie.
- #Anthony (host)
C'est déjà noté. Alors septembre, septembre.
- Speaker #1
Septembre,
- #Anthony (host)
oui. Septembre, oui. Troisième semaine de septembre dans mes souvenirs.
- Speaker #1
OK, voilà, nous, on y sera certainement aussi. Et puis voilà, je te remercie en tout cas pour ce moment, c'était vraiment sympa. Et puis je te dis à bientôt.
- #Anthony (host)
A bientôt,
- Speaker #1
bye. Salut, ciao ciao.