- Speaker #0
Appuis sur le bouton vert silence 3, 2, 1, casque ON air écoutez podio une nuit d'orage quelqu'un et quelqu'un quelque part retient son souffle Et si l'audio était la clé de votre succès littéraire ? Je suis Maud, de Maud Audio, et avec Podio, je veux vous aider à faire vibrer vos histoires. Votre plume mérite une voix. Osez maintenant. Chaque semaine, un rendez-vous. Des secrets pour donner vie à vos récits, des réflexions d'auteurs, d'experts, de spécialistes, des extraits qui résonnent. Auteurs indépendants. lecteurs passionnés et curieux d'histoire littéraire, Podio est votre podcast. Auteurs, vos voix, vos récits prennent la lumière pour conquérir l'audio et captiver le monde. Alors, prêts à plonger ? Nous allons maintenant entrer dans l'épisode 2 avec le chapitre 1 qui s'intitule « L'évolution de l'audio dans l'édition » . Remontons ensemble jusqu'en 1920, dans une élégante maison victorienne, nichée dans une banlieue cossue de l'ombre. Une famille privilégiée, composée de cinq enfants, se réunit dans le living room, aux boiseries polies, où la lueur d'une lampe à pétrole caresse les tapis persains. Ce soir, comme un rituel précieux, il s'installe autour du poste de radio, un luxe rare à l'époque, réservé à ceux dont la fortune ouvre une fenêtre sur le Nouveau Monde. Fascinés, ils écoutent « L'île au trésor » de Stevenson, porté par la voix d'un conteur invisible. Les vagues rugissent dans leurs esprits, les sabres scintillent et l'air semble chargé d'embrun. Les plus jeunes, tenant dans leurs mains les pages du roman, suivent les mots imprimés tout en buvant ceux de la radio, leurs yeux dansant dans l'encre et le son. Avant ce poste, seule leur mère, lors de veiller au camp du feu, savait tisser cette magie immersive. Ces récits peignants des horizons où pirates et trésors s'animaient. A chaque mot prononcé, à chaque ligne lue, des images uniques s'éveillent dans l'esprit de chacun. Pour l'aîné, un océan d'émeraudes. Pour la cadette, un coffre scintillant sous la lune. Loin de s'opposer, le livre et la voix s'entrelacent. sublimant l'un l'autre, les pages offrant un refuge tangible où l'imaginaire s'épanouit librement. À cette époque, les auteurs donnaient vie à des univers captivants de l'encre, incapables de rivaliser avec la puissance d'une voix, mais dont la beauté silencieuse nourrissait des rêves sans fin. Imaginez-vous maintenant en 1938, dans une Amérique encore marquée par la Grande Dépression, les postes de radio grésillent dans les salons et soudain... Une voix urgente interrompt la musique. Des martiens ont atterri dans le New Jersey. C'est la guerre des mondes, une adaptation radiophonique de H.G. Wells, par la troupe de théâtre de Orson Welles. Certains auditeurs, captivés par son réalisme, bulletins d'urgence, cris étouffés, silences oppressants, prennent la fiction pour une invasion réelle. Les journaux de l'époque amplifient l'événement, titrant sur une panique nationale. Bien que seul... quelques personnes aient contacté la police et qu'aucune véritable hystérie collective n'ait eu lieu. Pourtant, cette nuit-là, l'histoire s'ancre dans l'esprit des gens, devenant une légende tenace. Pour les journaux, la radio, ce nouveau média, était l'ennemi à abattre, accusé de manipuler les foules. Orson Welles, lui, entre dans la lumière. Cette émission fait de lui une célébrité. cette nuit-là l'audio brouille la frontière entre l'imaginaire et le tangible révélant une vérité une voix peut faire trembler le monde aujourd'hui votre plume peut tisser bien plus qu'une histoire figée sur la page elle peut murmurer des intrigues captivantes dans l'oreille des auditeurs au volant percer dans le ronronnement de la route sous un ciel d'orage elle peut faire vibrer un poème aux accents d'espoir pendant qu'il cuisine un dîner d'hiver. les effluves de thym et de feu de bois mêlés à ses pensées elle peut même glisser une fable envoûtante dans les écouteurs d'un promeneur matinal tandis que la brume caresse les champs grâce à l'audio vos mots s'invitent dans une interstice de la vie transportant chaque instant en une scène où l'imaginaire prend vie l'audio n'est pas une simple tendance c'est une révolution qui redessine la manière dont vos histoires voyagent cette révolution est évidente pour les lecteurs d'aujourd'hui mais d'où vient cette vague sonore et pourquoi est-elle si puissante pour vous auteurs aujourd'hui plongeons ensemble dans son histoire des ondes radio aux plateformes numériques tout commence avec la radio dans les années Les feuilletons radiophoniques captivent des millions d'auditeurs suspendus aux voix qui donnent vie au récit en direct. Ces épisodes s'inspirent d'une tradition plus ancienne, celle des journaux, où les auteurs, comme Dickens, publiaient leurs histoires chapitre par chapitre, semaine après semaine, tenant les lecteurs en haleine. Selon un article de The Atlantic, ces émissions attiraient jusqu'à 40% des foyers américains chaque soir. En France, des initiatives similaires émergent, comme des dramatiques radiophoniques de la RTF qui adapte les classiques littéraires des années 40 selon une étude de l'INA. Puis, dans les années 70, les cassettes marquent la naissance officielle des livres audio, souvent destinés aux malvoyants ou aux automobilistes. Mais à l'époque, c'était un marché de niche, encombrant, coûteux et très limité. Le numérique change la donne. Les CD des années 90 cèdent la place au MP3. puis au smartphone dans les années 2000. Avec AudioLib, lancé en 1995 et racheté par Amazon en 2008, l'audio explose. Un rapport de l'Audio Publisher Association note que les ventes mondiales de livres audio ont atteint 6,61 milliards de dollars, soit environ 6,28 milliards d'euros, en 2024. contre 5,5 milliards de dollars en 2023, reflétant ainsi une croissance annuelle moyenne de 20% sur la dernière décennie. En France, le Syndicat national de l'édition, SNE, rapporte que les livres audio ont généré 158 millions de dollars, environ 150 millions d'euros, en 2024, soit 3% des revenus des éditeurs. Entre 2019 et 2022, les ventes des livres audio ont progressé de 11% en France, en Espagne et en Italie, de 25% en Norvège et de 44% en Islande. Aux États-Unis, les livres audio représentent 20% du marché du livre. Les podcasts suivent, popularisés par iTunes, En 2005, il se développe via Spotify, Deezer, Apple Podcasts et les rend ainsi accessibles à tous. Pour 2025, le moteur intelligence prévoit un marché mondial des livres audio de 7,8 milliards de dollars, porté par l'essor des abonnements et des plateformes comme Spotify. Et en France, une hausse de 211 millions de dollars, soit environ 200 millions d'euros supplémentaires. Aujourd'hui, Produire un contenu audio est aussi simple que d'écrire une page. Alors, le chapitre 1 n'est pas fini, mais on va s'arrêter là pour l'épisode 2. Il va nous rester à voir en quoi l'audio est une révolution technologique au service des auteurs. Et également, la deuxième partie, pourquoi maintenant ? Pourquoi c'est le moment de créer des podcasts ? Donc là, on va regarder. Un petit peu ce qui s'est passé depuis la création des podcasts en 2005, dans le monde et en particulier en France. Mais maintenant, tout de suite, on va passer au bonus. Et je pense que ce bonus-là va énormément vous intéresser. Du moins, je l'espère, parce qu'avec Myriam, on s'est bien amusé à l'enregistrer. J'espère que cet épisode vous a plu. J'espère que vous allez nous suivre et nous nous retrouvons la semaine prochaine. Ne partez pas avant le bonus. et surtout, c'est plus gros que ça, sur les stagiaires. Libérez-les. Salut ma Mimi.
- Speaker #1
Salut Maud. Donc on est sur les bonus, je suis là.
- Speaker #0
Oui, je vois ça.
- Speaker #1
Normal. J
Je t'ai envoyé deux liens cette semaine. Le premier, la retranscription théâtrale d'Orson Welles qu'il a diffusée à la radio. Et la deuxième, c'était un documentaire qui expliquait un petit peu le contexte de ce qui s'est passé et sur lequel moi je me suis beaucoup plus penchée parce que là on touchait sur une partie un peu psychologique c'est un sujet qui me... Ah, ça me passionne, moi. ça t'a parlé. Et en plus, c'est vraiment en lien avec le livre. Ah oui, ça c'est certain, puisqu'on parle directement d'audio et du relationnel entre le ressenti de l'audio et la perception qu'on peut en avoir. Donc oui, oui, on est en plein dedans, là. J'ai fait mes petites recherches et pour avoir des données un peu précises, j'ai pris des notes. C'est essentiel parce que j'ai une bonne mémoire, mais pas sur les noms.
- Speaker #0
Pour ceux qui le souhaitent, par l'anglais aussi, on vous mettra le lien de l'audio qui est en version originale, c'est-à-dire rien retouché, c'est exactement ce qui a été retransmis au niveau de la radio en 1938. Donc on est dans le chapitre qu'on vient de lire, c'est-à-dire que l'extrait que je vous ai donné, « Immersif » où Carson Wells a repris le texte pour en faire une pièce de théâtre et l'a diffusé sur les ondes radio, c'était le travail d'origine, il est absolument incroyable dans sa façon d'être travaillé.
- Speaker #1
Donc pour remettre un peu en contexte, Orson Welles dirige une troupe de théâtre et le 30 octobre 1938, i l est invité à participer à une radiodiffusion et il décide de mettre en scène un livre qu'il a lu qui s'appelle La Guerre des Mondes. Il dirige toute une troupe parce qu'il y a des musiciens, plusieurs acteurs professionnels, des imitators et il va mener d'une main de maître sur cette transmission théâtrale. À une heure où normalement les gens écoutent justement des divertissements, et c'est là où c'était intéressant, c'est qu'ils avaient bel et bien les programmes, puisque des programmes radio étaient édités.
- Speaker #0
Tout à fait. Orson Welles, au moment de sa mise en place, s'est retrouvé en concurrence avec un ventriloque sur une autre station radio. C'est là où il y a eu vraiment une problématique de base, c'est qu'en fait on suppose que les gens se sont principalement mis au départ... sur le ventriloque et la radio comique, et donc n'ont pas entendu toute la présentation d'Orson Welles en disant que c'était une pièce de théâtre.
- Speaker #1
Et que c'était une fiction.
- Speaker #0
Pour ceux qui ne savent pas, la guerre des mondes, c'est l'invasion des extraterrestres, des martiens sur la Terre.
- Speaker #1
C'est ça. Donc nous, on va peut-être plus parler du documentaire, parce que ça va nous permettre d'aborder certains sujets qui nous intéressent justement.
- Speaker #0
Et qui vont être complètement en lien avec ce qu'on vous expliquera. plus tard dans le livre, mais qui sont en lien aussi avec notre ressenti par rapport à l'audio, les auteurs et la voix.
- Speaker #1
Et c'est là où ça va être intéressant, c'est qu'il y a eu une étude qui a été menée, en gros il y avait 6 millions d'écoutes, sur ces 6 millions il y a eu 1 million de personnes qui apparemment auraient paniqué, donc ça faisait...
- Speaker #0
C'est ce qui est dit au niveau des pierres.
- Speaker #1
Sur les études, voilà, sur les études, c'est ce qu'ils ont mis, mais donc ça n'a pas été une panique générale. Toutefois ce qui est intéressant, c'est qu'en plus c'est une émission qui avait été faite la veille d'Halloween.
- Speaker #0
Ah oui, c'est ça.
- Speaker #1
30 octobre.
- Speaker #0
On est complètement dans cette hystérie d'Halloween américaine qui est super connue. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous allumez la télévision le soir d'Halloween, vous n'avez que des films d'horreur. Vous allumez la radio, vous avez des gens qui font des blagues à d'autres. On était dans cette phase-là, sauf que là, on était en 938. On était juste à l'entre-deux-guerres. On venait sortir de cette récession liée à la crise de 1929. et on... préparait les gens intellectuellement avec tout ce qui se passait vis-à-vis de l'Europe à une possible guerre. Donc on était dans une forme de peur.
- Speaker #1
On était dans une ambiance délétère. Il fallait savoir qu'à cette époque, il y avait beaucoup de petits bulletins qui étaient faits avec des discours d'Hiclère. Ils n'arrivaient pas à se remettre du craque-boursier comme tu l'avais si bien dit dans le livre. Le pays était mis à mal. On avait déjà toute une connotation un peu d'angoisse, de stress, d'appréhension. les gens étaient déjà plus ou moins formaté. Oui.
- Speaker #0
La force de l'audio et le génie d'Orson Welles, c'est d'avoir utilisé des choses qui étaient utilisées par les radios, comme les flashs infos, comme la musique, comme les coupures publicitaires à l'intérieur de sa présentation théâtrale. Et c'est ça qui est très fort. Il y a des effets sonores. Ce qui peut avoir dans l'audio, c'est quand même que les extraterrestres, ils arrivent qu'à la 25e minute. C'est-à-dire qu'il y a déjà toute une mise en condition. Avant,
- Speaker #1
on préparait les gens, ils ont posé le décor, ils ont mis tout en contexte.
- Speaker #0
Il y a des interviews de scientifiques, on parle de choses bizarres qui arrivent de Mars. Au départ, c'est une météorite qui atterrit dans le New Jersey, ce n'est pas du tout les extraterrestres. On découvre que c'est des extraterrestres qu'à la 25e minute et pas avant. Et entre-temps, il y a eu des interviews, il y a eu un fermier qui expliquait que c'est tombé dans son champ, les flics. qui était sur place.
- Speaker #1
Il y a quelque chose qui ressemble beaucoup aux bulletins qu'ils ont à l'époque. C'est ça,
- Speaker #0
qui a créé l'angoisse, mais qui n'était absolument pas réaliste, c'est qu'aujourd'hui, si effectivement ça devait arriver, là, dans l'émission, en une heure, ils sont arrivés à générer une armée pour venir combattre les extraterrestres en un quart d'heure.
- Speaker #1
Ouais, ça, ils ont été trop forts. Les Américains, c'est rapide. Tout dans l'éthique de la cité. Je vais te dire...
- Speaker #0
Le ministre de l'Intérieur a fait une interview en direct sur toutes les chaînes. Tu sais, c'est une annonce.
- Speaker #1
C'est ce qu'on dit, plus c'est gros, mieux ça passe. Prenez-le comme vous voulez. Mais en règle générale, c'est parce que ça paraissait tellement incroyable que ça devenait croyable.
- Speaker #0
Mais tout est comme ça. Par exemple, à la 27e minute, il y a le discours qui confirme effectivement que ce sont des extraterrestres. discours très solennel du ministère de l'Intérieur. Donc, ce qui est rigolo, c'est que dans l'émission qui est parue quelques années après, où il ne disait pas que c'était le ministère de l'Intérieur, il disait que c'était le président. C'est-à-dire qu'ils étaient tellement obnubilés par ce qui s'était passé que c'était un imitateur qui avait pris la place.
- Speaker #1
Mais qui a très bien imité. Ah ben oui,
- Speaker #0
la preuve,
- Speaker #1
c'est que c'était vrai. Non, mais c'est ça. Le pouvoir, c'était cette sensation d'être si proche de la réalité. qui on la concrétise.
- Speaker #0
Et puis cette force de scénario de Son Wells, de faire semblant qu'il y ait du feu, de faire crier ses acteurs pour faire des morts en direct, c'était du spectaculaire. Donc moi je peux comprendre qu'il y ait des gens qui paniquent. Et je ne suis pas persuadée que si aujourd'hui, on adaptait ce qui a été fait à notre situation aujourd'hui et qu'on le mettait sur des ondes radio, on n'ait pas plus de panique qu'il y en avait eu à l'époque. Ah si,
- Speaker #1
je pense que tout à fait. Parce que les gens, ils vont faire pareil. Ils vont passer rapidement sur l'info et ils vont coter ce qu'ils veulent entendre.
- Speaker #0
Oui, oui, c'est ça. Ça peut être terrible.
- Speaker #1
Nous, on n'est pas là-dedans. Non, on n'est pas là-dedans. Non, non. Nous, notre objectif, c'est de promouvoir vos livres. Mais c'est intéressant d'avoir confiance du poids d'une voix sur la psyché humaine. Oui.
- Speaker #0
Par trois fois, ils ont dit que le texte était une pièce de théâtre, donc tout au début de la pièce. Ensuite, il y a la 40e minute. où ils en parlent en disant que c'est une performance et qu'elle va continuer après la pause. Et ça, c'est parce qu'il y avait eu déjà les premières réactions des gens qui paniquaient. Donc, les responsables de la radio ont préféré demander à faire une pause qui n'était pas prévue au départ au niveau du scénario, mais qui n'a fait qu'accentuer finalement l'angoisse de départ. Et ensuite, ils ont dit c'est une performance. Mais les gens n'entendaient pas ça, ils n'entendaient plus.
- Speaker #1
Non, parce qu'il y avait déjà une partie des gens qui étaient sortis. C'est ce qu'ils expliquent dans le documentaire.
- Speaker #0
Alors, combien ?
- Speaker #1
On ne sait pas.
- Speaker #0
En fait, ce qui a suivi pendant deux semaines dans les médias, ça a été la panique, les ponts surchargés de gens qui partaient en courant, les gens regardaient à l'extérieur en disant « tout le monde est dehors, ça y est, c'est la panique, il faut qu'on parte » ou… Il n'y a plus personne dans les rues, tout le monde est déjà parti, il faut qu'on parte.
- Speaker #1
Après, l'imagination a fait le reste. Ils ont mêlé certaines choses qui se sont passées en même temps et ils ont fait une association d'idées.
- Speaker #0
La dernière partie de l'audio, ce drama théâtral, c'est à la cinquantième minute, lorsque Orson Welles dit que ceci est un show. et que le présentateur de radio reprend l'antenne en disant que le show a été bien mené par Orson Welles et par toute l'équipe de théâtre et que la semaine prochaine, il y aura trois différentes histoires courtes sur le Columbia Broadcast. Voilà, donc c'était du début jusqu'à la fin. On sait qu'on est dans une pièce de théâtre et c'est ce qui a d'ailleurs probablement sauvé Orson Welles.
- Speaker #1
Je pense que c'est ce qui l'a empêché d'être en prison, puisque lui, il avait été très, très clair sur ce qu'il annonçait. Et il ne pouvait pas se douter de la réaction, en fait. Et il a fait aussi jouer la science. En tant que scientifique, j'ai le savoir.
- Speaker #0
Orson Welles, il parle au début de la pièce et il parle à la fin de la pièce. C'est-à-dire qu'il fait les monologues de présentation de départ et les présentations de fin. Après, c'est que ces acteurs de pièces de théâtre qui jouent, qui pensent être le dernier sur la Terre. Par contre, entre les deux, il y a une quinzaine d'acteurs qui jouent. Et quand on écoute l'audio, et c'est là où c'est très fort, et quand on écoute vraiment les effets sonores, on entend les archers qui grincent et qui font les sirènes de police. On entend les cris de loin, de près. Il a joué sur énormément de choses. Il a vraiment créé ce lien.
- Speaker #1
Il a utilisé la réalité pour la rendre fiction. Et c'est ça qui est vraiment fort.
- Speaker #0
Oui, mais c'est ce qui a fait que d'abord, c'était assez révolutionnaire par rapport à l'époque. Jusqu'à présent, ce n'était pas fait. C'est ce qui lui a valu aussi toutes les critiques derrière. Il y a quand même des gens qui ont essayé de porter plainte contre lui en disant que ce qu'il avait fait était irresponsable. Oh là là,
- Speaker #1
attends. On a eu le droit. Alors, un furoncle. Le théâtre dégénéré. Aliénation. consommer.
- Speaker #0
Tout au début, c'est Kennedy qui dit ça.
- Speaker #1
Donc, il est quand même assez véhément envers Orson Welles, qui a juste été très malin, en fait, d'utiliser du réel pour le faire de la fiction. Et on sait que c'est ce qui marche le mieux quand on craint quelque chose.
- Speaker #0
Surtout que, alors, la pièce, elle a été modifiée. Au départ, H.G. Wells, c'est pas une pièce de théâtre, c'est un livre, d'ailleurs. Ça se trouve en Angleterre. Et là, quand il a réécrit pour en faire une pièce de théâtre, il l'a fait à atterrir dans New Jersey, aux États-Unis. Il a transposé le livre pour en faire quelque chose au rapport avec les Américains. S'il l'avait fait avec les lieux qui étaient cités dans le livre, on n'aurait jamais eu cette problématique-là. Et en fait, il a voulu ramener à un monde réel et à un monde proche. Et d'ailleurs, ce qui est très drôle, c'est que le lieu où il n'y a jamais eu d'arrivée d'extraterrestres est devenu un lieu mythique aux États-Unis. Voilà, donc... Revisité.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
L'audio a parlé sur ce texte très fort. Et les ventes du livre derrière, après cet épisode-là, les gens ont su que c'était qu'une pièce de théâtre et que c'était joué. Et les livres eux-mêmes, on a été obligés de les réimprimer. Ils ont fait un boom au niveau des ventes hallucinant. Je ne me souviens plus de combien, parce que ça, je l'ai vu dans un autre article. C'est devenu un best-seller. C'était un livre très connu au niveau science-fiction. repasser dans l'oubli.
- Speaker #1
L'auteur l'a dû tellement remercier.
- Speaker #0
Les textes ont été scellés. A la fin de la pièce, les flics sont venus chercher Orson Welles. Il a cru qu'il allait se faire arrêter avec toute sa troupe de théâtre. Les textes ont été récupérés et ont été mis sous clé. Je ne suis pas capable de vous dire aujourd'hui si les textes existent encore. Heureusement, on a cet audio.
- Speaker #1
Et c'est là où c'est intéressant parce qu'en fait, quand il y a eu une analyse qui a été faite par Adelaide Cantril. Ils expliquaient que sur le million de personnes apparemment qui auraient réagi, une partie pensait que c'était une invasion allemande. Oui,
- Speaker #0
en fait, ils n'avaient pas entendu le mot extraterrestre.
- Speaker #1
Ils ont entendu « invasion » , ils ont entendu « guerre » , et comme ils étaient déjà préprogrammés là-dessus, une partie des gens pensait que c'était les Allemands qui venaient d'envahir l'Amérique.
- Speaker #0
Comme quoi, dans l'audio, il est très important de faire attention à la façon dont on retranscrit les choses. Il est important de bien choisir l'intonation sur laquelle on dit les choses parce que la perception que les gens peuvent avoir de ce que vous dites est très importante. Et c'est là où on en revient à le lien entre un livre papier et un livre audio. Là, on est exactement dans la même situation.
- Speaker #1
Parce que la radio, moi, c'est vrai que j'étais plus sur les études qui ont été menées justement sur cet aspect de la voix, c'est-à-dire l'influence qu'elle peut avoir sur l'influence aussi des radios sur le prêt-à-penser. C'est-à-dire que tu as eu plusieurs études de la personne dont j'ai parlé. Il y a un autre qui s'appelait aussi Serge Tchakotine, qui était un ami de Pavlov, donc le conditionnement, et qui disait que ces messages comme ça, ça permettait de faire une sorte de propagande.
- Speaker #0
Oui, mais c'est ça. C'est en gros de la propagande de masse. Il a inventé la façon. d'utiliser la radio pour faire la propagande de masse. Et c'est ce qui lui a été reproché derrière et qui a été reproché à la radio. Voilà,
- Speaker #1
mais c'était déjà le cas, puisqu'en 1928, c'est Hoover qui a utilisé la radio pour sa campagne électorale. Ponce, Corso-Noël, ça a surfé sur ce qui était de l'existant, et il s'en est servi. Et c'est là où c'est intéressant, parce que ces gens que j'ai cités, en fait, ils ont travaillé sur ce qu'on appelle la suggestion pour les masses.
- Speaker #0
Oui. Alors, attends. Ça me fait penser à un livre d'ailleurs que je vais te prêter qui s'appelle Propaganda, qui est comment manipuler les populations, l'opinion en démocratie. Et qui est super intéressant parce qu'en fait c'est le livre Propagande avec tous les exemples qui ont été faits depuis les années 20. Avec le premier exemple, c'est la cigarette pour les femmes. C'est la mise en place de toute la propagande publicitaire pour expliquer à la femme que fumer c'est la liberté.
- Speaker #1
Et c'est là où moi je trouve génial, c'est qu'en fait, suivant comment tu manipules les messages et surtout les voix que tu mets, parce que les voix vont être super intéressantes, on va créer ce qu'on appelle une sorte d'hypnose collective, c'est-à-dire qu'on va influencer une masse. Dans le reportage, dans le documentaire, à un moment, ils disent que les gens sortaient en se mettant un masque sur les visages parce qu'ils sentaient la fumée.
- Speaker #0
Qui est fictive, puisqu'il n'y avait pas de fumée. Ça, c'est lié à un passage de l'audio qui est très fort. C'est que Orsel Wells, dans le texte, va faire dire que cette fumée est très dense, très importante, qu'elle sort du vaisseau, que ce sont les martiens qui la libèrent. Et les acteurs vont se mettre à tousser et d'un seul coup, il fait couper tous les sons. Il n'y a plus rien. Et le son reste muet pendant un très long moment. Et ça crée une forme d'angoisse réelle pour le public. Donc les pauses, en général, dans l'audio, sont très importantes. Mettre les pauses au bon endroit lorsqu'on lit un texte, c'est ultra important. Et là,
- Speaker #1
ce qui est intéressant, si on revient sur le documentaire, c'est que vers la 44e minute à peu près, Il y a une personne qui dit « les gens ont été stupides, la masse est idiote, c'est un public trop crédule » . Ce n'est pas vrai.
- Speaker #0
Ça l'est pour certains.
- Speaker #1
Ça l'est pour certains, mais lorsqu'ils ont vraiment eu cette sensation de percevoir la fumée, de croire…
- Speaker #0
Leur esprit a cru que c'était vrai.
- Speaker #1
Parce que la situation, et c'est là où c'est intéressant, c'est toute la situation, tout le contexte qui a été mis en place, amené à cette réalité. Si je fais un parallèle, un schizophrène qui dit qu'il entend des voix, il entend réellement des voix. L'esprit peut créer ça.
- Speaker #0
Nous, dans nos audios, on est dans du fictif. Donc les gens savent qu'en lisant nos audios, on est dans du fictif. Le but de Podio, c'est quand même de lire des livres qui ont été écrits, qui ne sont pas forcément des histoires réelles. Donc quand vous êtes dans la lecture audio d'un livre, vous savez que c'est du fictif. Ça n'est pas du réel. Sinon, vous n'êtes pas sur le site de Podio. Voilà,
- Speaker #1
c'est sûr. Mais ce qui est intéressant, c'est de voir que le pouvoir de la voix transmette une charge émotionnelle, une connotation. Et l'esprit et la pensée de ceux qui vont l'écouter, ça va leur permettre de rêver. Ça va leur permettre de partir. Et en fait, ils vont pouvoir, quand on adapte bien les voix, on peut justement réussir à créer cette émotion et donc ce lien avec la personne qui écoute.
- Speaker #0
Moi, ce que j'aime dans l'audio... ça ouvre l'imaginaire. À la différence de la télévision qui vous fiche une image bien précise. Ça vous raconte l'histoire, certes, avec plus ou moins d'émotions en fonction du montage vidéo et de l'audio du jeu des acteurs, mais dans un audio-livre, ou dans un podcast-livre, vous avez encore cette part d'imaginaire qui est là. Vous avez l'écrit, le papier, avec les mots. Dans une audio, on va vous donner... une tonalité, un rythme qui va vous permettre, qui va libérer l'esprit. Vous allez être concentré sur ce qui est dit, mais vous allez imaginer des choses. L'imaginaire reste là au même titre que si vous lisiez seul le papier. Et je pense que pour les enfants, pour les ados, ou même pour certains adultes qui n'ont pas le temps de prendre un livre papier, de se poser et de dire pendant une heure, je lis une heure, parce que la vie aujourd'hui va à un rythme extraîné et qu'il faut parfois aller vite. Vous avez un quart d'heure, 20 minutes dans un bus, dans votre voiture, et vous pouvez vous immerger pendant ce quart d'heure et ces 20 minutes avec quelqu'un qui va vous lire les choses. Les mots ne seront pas changés, mais vous pouvez avoir l'image que vous construisez vous-même. Et c'est ça que j'aime.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on garde le vocabulaire, la construction.
- Speaker #0
J'aimerais que chacun imagine et réfléchisse à quand est-ce qu'il a appris à aimer la littérature. Parce que parmi les gens qui sont là à nous écouter, c'est forcément des gens... qui aiment aujourd'hui la littérature. Soit la littérature audio, soit la littérature écrite. Mais vous n'êtes pas là par hasard.
- Speaker #1
Vous n'êtes pas là par hasard.
- Speaker #0
Vous avez pas vu de la lumière et vous êtes rentré, quoi. En gros. Je me souviens, enfant, que mes premières lectures étaient des lectures guidées. J'avais le livre papier et j'avais l'audio qui allait avec. Et je pense que ça, ça m'est resté. C'est quelque chose qui est resté profondément ancré en moi. Alors, il y avait ma mère qui lisait un peu. d'amour de la littérature, ça a été ça.
- Speaker #1
Eh bien, moi, je vais te dire, mes premiers souvenirs d'amour de la littérature, c'était que j'avais 6 ans et c'était ma mère et ma tante qui me lisaient des livres. Et c'est là où j'ai appris à aimer la littérature parce que je pouvais m'échapper. Et j'ai toujours pris la littérature pour ça.
- Speaker #0
Donc, tu es aussi dans un mode d'apprentissage de la littérature par le biais de la voix de quelqu'un.
- Speaker #1
Eh bien, ça a été ça.
- Speaker #0
Et c'est ça qui est important en fait. Et aujourd'hui, que la population qui lit des livres de haut, c'est 80% d'hommes, principalement jeunes, entre 28 et 40 ans. Que les femmes aiment la sensualité du papier. C'est ce qui ressort des études.
- Speaker #1
Alors j'avoue que moi, j'aime aussi.
- Speaker #0
Eh bien moi, j'aime les deux. Et je peux vous dire un truc. J'ai fait aimer des livres à mon mari par le biais de l'audio, en voiture, puisque j'ai fait découvrir Alexandre Jardin à mon mari, mettant le livre audio du roman Desjardins. Et on a beaucoup ri en l'écoutant. Et au passage, on aimerait beaucoup avoir Alexandre dans nos podcasts pour une interview parce qu'il fait partie des auteurs qui savent retransmettre à l'oral ce qu'il écrit.
- Speaker #1
On verra, avec un peu de temps peut-être. J'espère. En tout cas, ce qui est intéressant, ce que montrait ce documentaire, c'était que les influences que pouvait avoir la voix, mais nous ce qu'on voudrait dans Podio, c'est vous montrer que la voix en fait, ça crée des émotions et que ces émotions, on a envie de les partager avec vous. Oui, oui, oui. Voilà. Et que Podio, ça va vraiment être ça. C'est la mise en voie de vos livres, des livres.
- Speaker #0
Et puis de tout l'univers.
- Speaker #1
Et de l'univers.
- Speaker #0
Il n'y a pas forcément que de vos livres. C'est l'univers, ce que ça retransmet. Essayez de comprendre vos lecteurs pour que vous arriviez à vendre vos écrits. Parce que le but, c'est d'en vivre. Donc nous, notre but à nous, c'est de vous mettre le pied à l'étrier pour que ça fonctionne. Et on vous met le pied à l'étrier par le biais de l'audio. Et nous,
- Speaker #1
on voudrait démocratiser un petit peu plus.
- Speaker #0
Et ouais, ça serait cool. Voilà,
- Speaker #1
partager afin que tout le monde puisse en profiter.
- Speaker #0
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cette odeur-là, elle a créé énormément d'angoisse autour, mais qu'il n'y a pas eu de répercussion derrière. Même si tout le monde a dit à Orson Welles, tu vas aller en taule, on fait des procès. Il ne s'est rien passé derrière. On était vraiment dans quelque chose de déclaré. C'était dans les programmes, c'était expliqué, comme nous, quand on fait Podio. et qu'on explique un peu votre univers, qu'on explique un peu l'univers des livres et qu'on explique à quel point l'audio a une importance et une incidence sur le mental.
- Speaker #1
Eh oui, Epodio, ça vous permet de laisser libre cours à votre imagination.
- Speaker #0
Mais c'est un peu ce qu'on veut.
- Speaker #1
Ben, ça c'est chouette l'imagination. Oui, c'est clair. Un peu comme de la Hitchcock, on sous-entend.
- Speaker #0
Dans l'audio aussi, il y a eu autre chose qui m'a marquée, c'est toute la force qu'il a eue de... en jouant sur les effets, sur les jeux d'acteurs, sur l'anxiété. Et il s'est servi, en fait, de toute cette peur qu'il y avait autour de lui. Et il est arrivé à la sublimer.
- Speaker #1
Et il a fait aussi jouer la science. En tant que scientifique, j'ai le savoir.
- Speaker #0
On va changer de sujet deux secondes. En fait, je ne sais pas si vous connaissez le premier film qu'il a fait après ça, parce qu'il est devenu très célèbre après ça. Il lui a valu l'Oscar du scénario. C'est Citizen Kane, qui pour moi aujourd'hui est encore un chef-d'oeuvre sur le montage, sur le jeu d'acteur qu'il a. Il joue le rôle principal, mais c'est aussi lui qui l'a réalisé.
- Speaker #1
Mais c'est bien pour ça qu'il a été autant décrié au départ. C'est parce qu'il avait été très bon en fait.
- Speaker #0
Même encore aujourd'hui, parce que dans l'imaginaire collectif aujourd'hui, quand vous parlez de ce qui s'est passé en 1938, les gens ne vous disent pas, il n'y a que quelques personnes qui ont... paniquer. Ils vous disent que c'était une hystérie collective.
- Speaker #1
Le pouvoir de la manipulation de masse.
- Speaker #0
Ça a commencé avec l'audio. Ça a commencé avec le papier. Ça a commencé avec la presse, parce que la presse a cherché aussi à manipuler l'opinion par rapport à Orson Welles.
- Speaker #1
Après,
- Speaker #0
c'était pas que...
- Speaker #1
Après, la différence, c'est que la presse, les gens, il fallait qu'ils la lisent.
- Speaker #0
Mais fallait savoir lire !
- Speaker #1
Fallait savoir lire, déjà, fallait commencer par là. Alors après, t'avais toujours les gens qui t'expliquaient des choses, parce qu'on peut remonter beaucoup plus loin. On va se faire un peu sur la manipulation de notes. Parce que là, on a des exemples, mais là où ça a été beaucoup plus important, c'est parce qu'il y avait justement cette histoire de voix. Cette voix qui crée cette émotion, qui crée en fait un lien psychologique avec la personne qui écoute, et puis qui immerge, quoi. Et c'est ça.
- Speaker #0
Un des exemples les plus flagrants sur la force de l'audio sur les foules, pas forcément le meilleur exemple pour vous inciter à passer à l'audio parce que vous allez vous dire, mais moi je ne veux pas manipuler les foules. Non, non, l'intérêt c'était de vous expliquer qu'il y a une force au niveau de l'audio, au niveau émotionnel, qu'il faut utiliser. Et c'est le moment, et ça on va en parler dans l'épisode 3, pourquoi c'est le moment de faire des podcasts, et bien il va falloir venir nous écouter. Parce que je pense que ça va énormément vous intéresser également. Par contre, je ne vais pas vous dire quel est le bonus qui va derrière.
- Speaker #1
Ah bah non, il faut garder un petit peu de surprise quand même. Super !
- Speaker #0
On vous souhaite une bonne semaine. On vous dit à la semaine prochaine. Et surtout... Et surtout, laissez plus vos livres seuls sur une étagère. Libérez-les.