Speaker #0Guadeloupe, 1800 ans, l'île est en effervescence. Le bruit des chaînes de l'esclavage résonne encore sur cette terre. Mais une nouvelle vague de résistance s'élève. Un homme, un leader, est prêt à sacrifier sa vie pour défendre la liberté de son peuple. Louis Delgrès, officier métis de l'armée française, s'apprête à mener une rébellion inoubliable contre le retour de l'esclavage imposé par Napoléon Bonaparte. Au cœur de cette île en ébullition, Louis Delgrès, qui avait alors servi la République française, prend la décision la plus importante de sa vie. Il ne se battra pas non seulement pour lui-même, mais pour des milliers d'hommes et de femmes réduits en esclavage. Ce soir, il prépare ses dernières actions, sachant pertinemment que ce combat pourrait être le dernier. Huloui Delgrès naît en 1776 à Saint-Pierre-en-Martinique, d'une mère esclave et d'un père blanc, un propriétaire terrien. Son métissage le place dans une position unique dans la société coloniale des Caraïbes, où les différentes couleurs et de statut social étaient les principales lignes de fracture. Très jeune, il devient conscient des inégalités raciales et sociales qui frappent les Noirs et les métisent dans les colonies françaises. Pourtant, grâce à l'influence de son père, Delgrès bénéficie d'une éducation qui le prépare à un destin militaire. En 1789, la Révolution française éclate, portant avec elle les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité. Ces principes résonnent particulièrement dans les colonies où des centaines de milliers d'esclaves continuent à souffrir sous le joug des colons. Louis Delgrès se passionne pour ces idéaux et décide de se lancer dans la carrière militaire. Il rejoint les forces républicaines françaises, défendant la République et ses valeurs. Dans un monde où la couleur de peau détermine souvent la destinée des individus, lui, en tant qu'officier métis, représente un exemple rare d'ascension sociale dans une armée marquée par des préjugés raciaux. En 1794, sous l'impulsion des révolutionnaires à Paris, la République française abolit officiellement l'esclavage dans toutes ses colonies. Cette décision historique est saluée par Louis d'Elgrès, qui voit dans cet acte l'aboutissement des principes révolutionnaires auxquels il a toujours cru. Il se bat pour la défense des îles françaises dans les Caraïbes, repoussant notamment les tentatives britanniques de reconquérir la Guadeloupe et la Martinique. Il devient d'ailleurs un officier respecté dans l'armée française, reconnu pour son courage et son dévouement. Cependant, l'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1802 change radicalement la situation. Le nouvel empereur, soucieux de rétablir l'ordre colonial et de renforcer l'économie des plantations, prend la décision de rétablir l'esclavage dans les colonies françaises. C'est une trahison pour les hommes comme Louis d'Elgrès qui ont consacré leur vie à la défense des idéaux révolutionnaires de liberté et d'égalité. Pour lui, l'heure est venue de choisir. Obéir aux ordres du Nouvel Empire ou se rebeller contre l'injustice du retour de l'esclavage. En 1802, les forces françaises commandées par le général Antoine Richepence débarquent en Guadeloupe avec la mission de rétablir l'or colonial et l'esclavage. Pour Léon, la situation en Guadeloupe devient explosive. Louis d'Algrès, qui avait servi fidèlement la République, est horrifié par cette trahison des principes fondamentaux pour lesquels il a combattu. Il refuse catégoriquement de se plier à la réimposition de l'esclavage et prend une décision courageuse. Il mènera une révolte contre ses propres compatriotes pour défendre la liberté des Noirs et des métis de l'île. Il forme alors une armée composée de plusieurs centaines d'hommes, principalement d'anciens esclaves et de libres de couleur. Son soulèvement est aussi un acte politique. Il rédige un manifeste passionné, un cri de désespoir et d'innocence, adressé à tous les citoyens du monde. Ce document, emprunt d'émotion et de colère, est un appel à la justice et à l'humanité contre l'oppression brutale. Son message est clair, plutôt mourir que de se soumettre à nouveau. À la prospérité ! Le dernier cri de l'innocence et du désespoir. Ce que nous avons fait aujourd'hui, nous l'avons fait pour la liberté. Mieux vaut mourir que de vivre à genoux. La rébellion prend forme dans les montagnes de la Guadeloupe. Louis d'Elgrès connaît le terrain et l'utilise habilement pour tendre des embuscades aux troupes de Richepence. Les combats sont acharnés, marqués par une brutalité extrême des deux côtés. Les forces de Louis d'Elgrès, bien qu'inférieurs en nombre et en armement, opposent une résistance farouche, refusant de céder un pouce de terrain sans se battre jusqu'au dernier homme. Cependant, malgré leur bravoure, les troupes de Lidl-Greys sont submergées par la puissance de feu des forces françaises. Richepence ordonne une répression impitoyable. Et Delgrès et ses hommes sont forcés de battre en retraite. Ils se réfugient dans le fort de Bainbridge, à Bastère. Assiégés, ils savent que la victoire est désormais impossible. Mais pour eux, la défaite militaire ne signifie pas la fin du combat. Ils sont déterminés à mener la résistance jusqu'au bout, même si cela signifie sacrifier leur propre vie. Le 28 mai 1802, Louis Delgrès et environ 300 de ses compagnons se retranchent dans le fort de Matuba. Une ancienne plantation située dans les montagnes de la Soufrière. Les troupes de Richemance les ont encerclées et il ne leur reste plus beaucoup de temps. Alors que les forces françaises se rapprochent pour lancer l'assaut final, Louis d'Elgrès prend une décision tragique mais symbolique. Plutôt que de se rendre et d'accepter l'humiliation de la captivité, ou pire, de voir ses hommes réduits en esclavage, il choisit de mourir en un minuit. Dans la nuit, il réunit ses hommes pour un dernier discours. La lune éclaire faiblement les visages fatigués et resolus de ces hommes qui ont combattu à ses côtés. D'une voix ferme, il leur rappelle que leur combat n'a jamais été pour la victoire militaire, mais pour la dignité humaine et la liberté. Plutôt que de se soumettre, ils choisissent de se sacrifier pour envoyer un message fort au monde. Mes frères, nous sommes assiégés, mais notre esprit reste libre. Cette terre ne sera jamais le théâtre de notre soumission. Que le monde se souvienne de notre dernier cri. Nous mourrons libres. Le plan est simple, mais dramatique. Ils vont faire exploser le fort. Ils installent des barils de poudre sous la bâtisse et allument les mèches. Les soldats français, inconscients du danger, continuent de se rapprocher. Alors qu'ils franchissent les murs du fort, Une explosion dévastatrice secoue toute la région. L'explosion réduit en cendres le fort et ses occupants, emportant dans le souffle destructeur la vie de Louis Delgrès et ses compagnons. Ce geste ultime n'est pas seulement un suicide collectif, il est une déclaration d'indépendance, un cri de liberté qui résonnera à travers les âges. Cette acte héroïque marque la fin de la résistance guadeloupéenne contre le rétablissement de l'esclavage. Mais au lieu d'une défaite amère, cette explosion devient le symbole de la rétablissement de l'esclavage. ultime du refus de la servitude. Elle incarne la résistance farouche des hommes et des femmes qui ont préféré la mort à l'asservissement. Leur sacrifice inspire des générations futures, faisant de Louis Delgrès une figure majeure de la lutte contre l'oppression. Bien que l'esclavage ait été rétabli en Guadeloupe après la mort de Louis Delgrès, son sacrifice n'a pas été vain. Sa mémoire et celle de ses compagnons morts avec lui a continué à résonner au fil des décennies. En 1848, Près de 50 ans après son sacrifice, la France abolit définitivement l'esclavage dans ses colonies. Bien qu'il n'ait pas vécu pour voir ce moment historique, il en a été l'un des précurseurs. Pendant des décennies, la figure de Louis Delgrès a été occultée par les récits coloniaux français. Mais à mesure que les mouvements anticolonialistes et antiracistes prennent de l'ampleur, au XXe siècle, son rôle est redécouvert et réévalué. Il devient un symbole de la résistance à l'oppression et de la lutte pour la dignité humaine. non seulement au Guadeloupe, mais dans toute la Caraïbe et dans les territoires d'outre-mer. Des monuments à sa mémoire sont érigés, des écoles et des rues portent son nom. Et chaque année, des cérémonies commémoratives célèbrent son sacrifice héroïque. En 1998, pour le 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, Louis Delgrès est officiellement reconnu comme un héros national par la République française. Son ultime cri de révolte est devenu un message d'espoir pour les générations futures. rappelant que la liberté est un droit pour lequel il vaut la peine de se battre quel qu'en soit le prix. Son sacrifice continue de résonner aujourd'hui comme un symbole puissant de la lutte contre la liberté et la dignité humaine. Son ultime acte de résistance nous rappelle qu'il n'y a pas de cause plus noble que la justice et la liberté. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode sur la vie passionnante de Ludelgrèce. Si son histoire vous a inspiré autant qu'elle l'inspire, Abonnez-vous pour découvrir d'autres récits des héros noirs de l'histoire. 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