- Speaker #0
Bienvenue dans, pour toutes ces bonnes raisons, le podcast qui explore le merchandising avec expertise. Vous vous êtes déjà demandé comment le merchandising peut devenir un véritable levier de performance pour votre marque ? Vos produits ? Votre point de vente ? Ici, je vous propose de répondre à toutes ces questions à travers un espace de partage et d'apprentissage où mon expertise et celle de mes invités viennent enrichir votre pratique quotidienne. Je suis Adrien Bernard, ancien directeur merchandising et fondateur d'AB Merchandising. Ensemble, nous allons décrypter les tendances, stratégies et les outils qui permettent de créer des linéaires performants et des expériences clients réussies. Et n'oubliez pas, abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode et surtout, retrouvons-nous sur LinkedIn et Instagram pour continuer ces discussions. Le design dans le retail, c'est souvent vu comme un supplément d'âme, une sorte de vernis esthétique sur le commerce. Pourtant, et pour certains, c'est bien plus. C'est une manière de penser le lieu comme un levier d'expérience, d'émotion et de cohérence stratégique, voire cohérence de marque. Alors aujourd'hui, on en parle avec Pierre, designer retail, qui en plus place l'humain, l'usage et le sens au cœur de ses projets et de sa démarche. Dis-moi, c'est une question technique, c'est ça ?
- Speaker #1
Écoute, je ne sais plus, donc allons-y.
- Speaker #0
Bon, allez, écoute, c'est parti. Donc aujourd'hui... Bon déjà je suis hyper content de t'avoir derrière le micro du podcast pour plein de bonnes raisons, mais surtout tu vois ça fait un petit moment que je vais parler retail design, c'est très connexe et c'est très lié au merchandising. Je n'ai pas non plus spécialement trouvé de podcast qui parlait de ça, donc c'était l'occasion de faire un peu des séries un peu plus thématiques sur ça. Mais voilà donc Pierre, merci à nouveau d'être là. et puis Peut-être que je vais commencer tout de suite par te donner le micro. Et puis, si tu peux nous en dire un peu plus sur toi, ton parcours, ta vie, ton œuvre.
- Speaker #1
Écoute, c'est un vrai plaisir d'être là avec toi aujourd'hui. Merci beaucoup de m'avoir invité, d'avoir pensé à moi. Pour te parler rapidement de moi et de mon parcours, moi, je n'ai pas toujours baigné dans le retail design. D'ailleurs... À l'heure actuelle,
- Speaker #0
il commence à y avoir des formations qui m'aident au retail design,
- Speaker #1
mais à mon époque, je crois que ça n'existait pas encore. Donc moi, j'ai une formation d'architecte. En réalité, c'est mon grand-père qui m'a transmis cette fibre-là. J'avais un lien très fort avec mon grand-père qui était architecte et ça m'a vraiment donné envie d'exercer ce métier très tôt d'ailleurs. Je me souviens qu'au collège, quand on avait à peine 14-15 ans et quand on nous demandait ce qu'on voulait faire, j'avais la chance de déjà savoir que je voulais me lancer dans l'architecture. Je me suis spécialisé dans l'architecture du patrimoine. J'en parle parce qu'en fait, en préparant un peu ce podcast, puisque j'ai un peu imaginé comment parler du métier, comment parler de moi, j'ai réalisé une chose que je n'avais absolument jamais réalisée. Donc, c'est super intéressant. C'est que finalement, le lien entre l'architecture du patrimoine et le retail design, il est assez évident, mais on pourra en parler plus tard. Mais donc, je me suis spécialisé pendant mon master dans l'architecture du patrimoine, donc dans la reconversion du patrimoine bâti, c'est-à-dire respecter quelque chose qui est déjà là, qui a une existence, qui a une histoire, qui a un ADN, et l'emmener un peu plus loin. Voilà, j'ai bossé ensuite pendant quatre ans sur Paris. Je ne l'ai pas précisé, mais je venais de Nancy. Moi, je suis originaire de Lorraine, originaire de Metz. J'ai fait mes études à Nancy. Après l'obtention de mon diplôme, j'ai bossé 4 ans en agence d'architecture à Paris sur des projets assez conventionnels de l'habitat, de l'hôtellerie, quelques restaurants, quelques premières boutiques. Donc sans le savoir, je commençais déjà tout doucement à toucher un peu au retail design. Ensuite, j'ai créé mon agence d'architecture en 2015 à Lille. Je me suis installé à Lille à ce moment-là. Donc c'était vraiment une agence d'architecture. Je pensais dessiner des maisons, dessiner des appartements, ce que j'ai un peu fait au début. Mais en fait, très rapidement, j'ai eu l'opportunité de bosser avec une agence de retail design qui s'appelait à l'époque Concept Essene, par le biais de ma sœur, qui travaillait avec cette agence de retail design. Et le contact s'est vraiment bien passé. Je devais faire une toute petite mission de trois jours sur un logiciel de 3D. Et en fait, dès la semaine suivante... J'ai été réintégré sur une autre mission. Et puis, de fil en aiguille, j'ai fini par faire un temps complet en tant que partenaire extérieur. Mais j'ai bossé pour cette agence pendant trois ans et demi. Et donc, c'est là que... Très concrètement, j'ai pu vraiment prendre conscience de ce qu'était le retail design, faire connaissance avec cette pratique-là. Et je me suis rendu compte que ça me plaisait énormément pour différentes raisons. Ensuite, après cette expérience de trois ans et demi environ, j'ai été recruté chez Boulanger. J'y suis resté quatre ans au service Concept. J'ai plutôt travaillé sur les... sur les espaces, sur les surfaces de vente atypiques. Sur la fin, en tout cas les deux dernières années, je travaillais plutôt sur les espaces de vente atypiques. Donc j'entends par là les magasins de centre-ville, les pop-up stores, les shop-in-shop, ce type de sujets, les zones d'expérience aussi. En magasin, les formats extrêmement réduits, les formats XS de centre-ville, mais jusqu'à des formats allant jusqu'à 40 mètres carrés, ce qui est plus qu'atypique pour un magasin boulanger. Après cette expérience-là, j'ai été recruté chez Auchan en tant que responsable du concept pour l'international. Donc là, ça a été une mission extrêmement challengeante. J'ai eu la chance qu'on me le propose. Je n'y serais pas allé de moi-même, parce que très sincèrement, à l'époque, je ne m'en sentais pas forcément la légitimité. Mais un cabinet de recrutement m'a proposé cette opportunité. En fait, ça m'a fait grimper en compétences assez vite, puisque j'ai été obligé de me mettre à niveau. j'étais euh j'étais assez à l'aise avec ma pratique du retail design. Pour autant, le management et l'aspect très stratégique, c'est une autre casquette à porter. Et donc, j'ai eu très vite des grosses responsabilités. Donc, ça m'a beaucoup aidé sur plein d'aspects, notamment dans mon organisation, dans mes méthodes et des aspects comme la prise de parole en public. Moi qui suis quelqu'un de très timide, assez vite, on m'a mis un micro dans les mains pour... pour que je puisse prendre la parole en plénière et raconter nos sujets. Donc, ça m'a un peu bousculé, mais dans le bon sens du terme, vraiment. Et après cette expérience, j'ai créé mon studio qui s'appelle Kozo Studio en 2022. Donc, ça fera quatre ans, pas si… assez prochainement. Le temps est passé vite et donc, ma volonté à l'époque, c'était de mettre à disposition mes compétences que j'ai pu… que j'ai pu travailler à la fois chez l'annonceur, chez Boulanger et Auchan, mais également en agence, et donc faire profiter mes clients potentiels de ces expériences-là, et puis moi vivre des expériences qui soient riches, qui soient variées surtout, ça c'est quelque chose qui m'anime depuis le départ, j'ai vraiment besoin d'une certaine variété dans mon quotidien, et le fait d'être à son compte, ça apporte ça de manière très très forte. Et ça me permettait aussi de faire les choses à ma manière. Et faire les choses à ma manière, à l'époque, ça voulait dire intégrer la dimension environnementale dans mes projets. Donc ça, c'est quelque chose que tu connais, toi, sans doute, maintenant. Mais le fait de travailler pour soi, ça apporte une vraie liberté de prendre les décisions telles qu'on le souhaite, d'en assumer les conséquences. Mais finalement, je me rends compte que quand on fait les choses pour soi, avec ses propres convictions et sa propre vision, Merci. finalement c'est assez facile d'assumer les conséquences et de redresser la barre quand il faut le faire moi c'est quelque chose vraiment que j'adore, je m'épanouis beaucoup dans cette expérience et je suis très heureux de m'être lancé à mon compte voilà globalement ce que je peux te dire de mon parcours écoute top,
- Speaker #0
Pierre j'avais pas je l'avais pas percuté avant mais je crois que J'étais aussi dans la shortlist pour le poste de responsable concept à Ausha l'époque.
- Speaker #1
Ah super ! Génial !
- Speaker #0
Donc on a été en concurrence là-dessus. Mais écoute, on va s'arrêter là. Ecoute, tu m'as pris le poste. Voilà, écoute, bonne continuation Pierre, à plus !
- Speaker #1
Je crois qu'il cherchait vraiment un profil un peu de niche.
- Speaker #0
Ouais, ouais, c'était plutôt quelqu'un qui... Ouais, quelqu'un autour de la marque, tout ça, c'était mon profil. Je pense qu'ils ont fait le bon choix en tout cas. Alors du coup, on a mis un peu le doigt dessus, on l'a un peu évoqué. Comment toi, tu définirais le retail design ? Moi, j'ai du coup une vision très, on va dire, très merchandising, très axée sur finalement le linéaire. Quelle définition on peut faire du retail design ?
- Speaker #1
Je dirais que le retail design, à la différence de l'architecture ou de l'architecture d'intérieur, que je connais assez bien, c'est avant tout s'imprégner de l'ADN de son client. C'est là que je vais reconnecter avec ce que je disais sur la notion d'architecture patrimoniale. Je comprends mieux, en ayant fait ce travail de réflexion sur mon parcours et mon attrait pour l'architecture patrimoniale, pourquoi j'adore ce métier aujourd'hui. Parce qu'en fait, avant de commencer à dessiner, la première phase qui est cruciale, je dirais, c'est de comprendre pour qui on travaille et de s'imprégner de l'ADN de l'enseigne ou de la boutique, si c'est un indépendant, pour qui on travaille. mais de s'imprégner de son identité, de son enseigne, de son histoire, de sa vision, de son manifeste, et de respecter ce qui est déjà là, et de s'inscrire dans cette logique, dans le dessin. Ça c'est hyper important, parce qu'en fait le dessin, le retail design, c'est juste un vecteur de communication qui doit permettre, dès qu'on rentre dans la boutique, de comprendre la marque, de comprendre son positionnement prix, de comprendre ses valeurs. de comprendre ses intentions. Et on ne peut apporter une bonne réponse que si on prend le temps d'analyser la marque pour laquelle on travaille. Donc ça, c'est le premier élément.
- Speaker #0
Ensuite, le retail design, ça concerne différents... Différents métiers, je dirais. Je pense qu'il faut...
- Speaker #1
On a déjà un tout petit peu une vision merchandising quand on travaille dans le retail design. En tout cas, c'est important de comprendre le merchandising sans le maîtriser, parce que ça, c'est un autre métier. Alors, il se trouve que le merchandising, je l'ai un peu pratiqué, en tout cas sur le visual merchandising, et non pas ce que j'appellerais le merchandising de densité ou le merchandising plus technique. Mais le visual merchandising fait partie de la pratique du retail design, je pense. Mais c'est important de comprendre comment tout ça fonctionne. Et donc finalement, c'est un métier beaucoup plus technique qu'on l'imagine. Ce n'est pas uniquement faire du beau. Faire du beau, moi aujourd'hui, ça ne m'intéresse pas vraiment. Faire du beau, j'ai presque envie pour caricaturer de dire que c'est assez facile. Et ce n'est pas ce qui fait un projet de retail design réussi, je ne pense pas. Un projet de retail design... Réussi, c'est un projet qui fonctionne, qui est opérationnel, qui est déployable sur toutes les typologies de sites. Quand on parle d'une enseigne, elle a un parc de magasins existants et un parc de magasins futurs aussi, puisque l'enseigne est a priori amenée à se développer sur différents sites, et donc un concept doit anticiper tous les cas de figure. Ça, c'est hyper important et c'est quelque chose que je n'avais pas développé quand je travaillais dans l'architecture. Généralement, en architecture, on travaille sur un site donné. C'est très spécifique, c'est vraiment du sur-mesure. Alors qu'en retail design, d'emblée, on pense modularité et on pense adaptabilité du concept, parce que le concept doit pouvoir fonctionner aussi bien sur un site périurbain que dans un magasin de centre-ville, avec des vraies contraintes de hauteur sous plafond, de… d'espaces très alambiqués, très complexes, voire même d'un pop-up store. Tout ça doit être anticipé pour être efficace et déployable. Et j'ajouterais un aspect budgétaire également, parce qu'un bon concept pour moi, quand je dis qu'il doit être déployable, c'est qu'il doit être viable. en termes de capacité d'investissement d'une enseigne aussi. C'est-à-dire que le piège, un peu, c'est de… On peut sortir un très beau flagship si c'est le brief, si le brief d'un concept, d'un nouveau concept, c'est de faire un magnifique flagship sans trop de contraintes budgétaires. Super, c'est parfait. Par contre, si le brief, c'est de faire un concept déployable et qu'on sort un magnifique flagship, mais que finalement… L'enseigne ne saura pas déployer ce flagship-là parce que ça coûte trois ou quatre fois trop cher. Finalement, le concept est malheureusement raté. En tout cas, c'est mon point de vue. Parce qu'il ne va pas être très utile en l'état, sans une seconde passe où il va falloir réfléchir à comment dégrader ce qui a été fait. Et parfois, malheureusement, les concepts ne peuvent pas être dégradés puisqu'il y a des éléments structurants du concept qui, si on les retire... finalement, appauvrissent trop le concept, si bien qu'il n'en reste pas grand-chose. Donc cette vision-là du budget, elle est primordiale également. On ne travaille pas de la même manière, je caricature, extraitement. mais on ne travaille pas de la même manière pour le luxe, pour Vuitton, que pour la grande distribution. C'est évident. Et les deux sujets sont passionnants, mais ils se travaillent différemment. Pardon, je suis un peu parti dans tous les sens, mais pour te répondre, c'est un peu ça ma vision du retail design et c'est ce qui différencie le retail design de l'architecture.
- Speaker #0
Non, mais c'est hyper intéressant et ça fait sens. Je pense qu'on a tous eu des tests ou des mises à jour de concepts et finalement, on se fait plaisir, on fait des choses très qualies et quand on se pose la question de comment on déploie sur 50, 100, voire plus de magasins, tu dis ah ouais, en fait, mine de rien, bout à bout, ça coûte un peu de pognon et là arrive la décision de dégrader sur des matériaux, sur plein de choses et la promesse de départ, elle est vachement délité et c'est dommage. donc en tout cas c'est hyper intéressant de savoir à quel point tu t'appuies sur des notions forcément de design mais beaucoup sur aussi le branding sur des plateformes de marques sur des manifestes de marques il y a un vrai travail finalement de traduction de la marque on va dire en quelque chose de tangible de physique
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Et je pense que le fait d'être passé chez l'annonceur, chez Boulanger, chez Auchan, m'a apporté des billes dans cette lecture-là de retranscription des intentions. Ne serait-ce que de comprendre vraiment le fonctionnement interne, tout ce qui se joue en termes de communication interne, comment aller convaincre, comment structurer un concept, quelles sont les réelles attentes. et comment tout ça se travaille dans un second temps sur la partie optimisation du budget. Je pense que le fait d'avoir pu travailler chez l'annonceur est une vraie chance pour mieux comprendre aujourd'hui les attentes de mes clients.
- Speaker #0
C'est un des meilleurs avec la suite de l'épisode. Alors nous, on s'est connus parce qu'on a travaillé ensemble. J'avais fait appel à... à toi il y a quelques années pour un sujet autour de la papeterie chez Cultura. Est-ce que tu peux nous parler d'un projet, soit récent ou un projet en tout cas qui t'a marqué et savoir comment tu as fait en termes d'approche, comment tu l'as construit ? Finalement, c'était qui tes business partners ? Tu parlais de merchandiser tout à l'heure. Comment en tout cas tu travailles ces collaborations, tes contraintes et tout ça ?
- Speaker #1
Je pourrais parler de deux sujets extrêmement différents. Là, le sujet dont j'aurais envie de parler, il est un peu atypique parce que dernièrement, j'ai plutôt travaillé pour des grandes enseignes. J'ai beaucoup travaillé avec Auchan, notamment ces dernières années, sur des sujets de plus en plus gros. Un petit sujet de merchandising au départ, et puis finalement, de fil en aiguille, j'ai fini par travailler sur l'ensemble de l'univers. du bébé, ce qui comprend l'alimentaire, le textile pour habiller son bébé, les jouets, la puériculture, tout ça. Sur l'animalerie également, donc plutôt des gros sujets pour l'international. Mais là, j'ai plutôt envie de te parler d'un sujet assez récent. C'est une boutique dans le Vieux-Lille qui s'appelle Momentum. C'est vraiment pour un indépendant qui vend des produits de décoration, de... du mobilier et de la décoration principalement. Et j'ai envie d'en parler parce que c'était une belle aventure humaine et que c'est quelque chose d'assez structurant dans ma pratique aujourd'hui. Et donc, en fait, la demande, elle était de réaménager la boutique et de repenser le desk d'accueil. Et j'ai pris énormément de plaisir. à bosser sur ce sujet-là, parce qu'en fait, on s'est très bien entendus avec Antoine, qui tient la boutique. Et on s'est très bien entendus aussi avec les menuisiers. C'est une petite entreprise, une petite structure qui s'appelle Faubourg Studio, et j'en profite pour les saluer. Et en fait, eux ont réalisé le mobilier que j'ai pu dessiner. et ça a été une aventure humaine jusqu'à la fin, c'est-à-dire qu'on a pris plaisir à concevoir le projet ensemble avec Antoine et puis on a fait un rendez-vous sur site avec Rémy de Faubourg Studio qui nous a invités dans son atelier pour qu'on voit les détails de la réalisation. Je suis repassé sur place plusieurs fois pour accompagner un peu la mise en place du projet. Et tout ça a été très fluide et très intéressant. Et ce que je peux t'en dire un peu plus concrètement, j'ai accompagné Antoine sur le réaménagement de la boutique dans sa globalité, sur le choix des couleurs, du traitement. de l'espace intérieur. Et un peu plus en détail, j'ai aussi dessiné son meuble d'accueil. Il fallait que ce soit simple, efficace, assez peu onéreux. Et le choix que j'ai fait, je trouvais ça intéressant, alors que c'est un projet extrêmement simple, mais la démarche était de dire j'ai envie que tu puisses avoir un meuble très fonctionnel, assez peu coûteux, mais qui te permette de mettre en scène un produit que tu vends. Ça, c'est quelque chose que j'adore faire quand j'en ai l'opportunité. Ikea le fait très bien à une autre échelle, tu vois, mais Ikea décore ses mises en scène, ses zones de théâtralisation avec des produits Ikea, évidemment. C'est du bon sens, mais quand tu peux mettre en scène des produits que tu vends, je pense que tu coches deux cases, en fait. Tu es à la fois fonctionnel et en plus, quelque part, tu crées quelque chose qui a du sens. Parce que tu prouves que les produits que tu proposes sont fiables, puisque tu les utilises toi-même en tant que professionnel. Donc, en fait, j'ai mis en scène des cagettes, les fameuses cagettes de la marque A, la marque danoise A, qu'on voit un peu partout, les petites cagettes en couleurs qui sont empilables. Et j'ai intégré ça d'une manière très visible dans son meuble pour qu'il puisse ranger ses affaires, ses stylos, ses cahiers. Voilà tout ce qu'il a besoin de ranger au quotidien, mais c'est très assumé et c'est mis en avant. Ce que j'aime bien, c'est que tu viens construire le meuble avec des produits, mais en plus, du coup, tu deviens très modulable et très évolutif, puisqu'en fait, ces cagettes ont la caractéristique d'être de couleurs très variées. Et donc, en fait, si tu veux, son meuble, c'est la première chose sur laquelle tu tombes quand tu rentres dans la boutique, tu vois son meuble d'accueil. En fait, il peut le faire évoluer au fil des saisons, au fil des envies. Pour Noël, par exemple, il va pouvoir redessiner son meuble d'accueil lui-même en changeant sa façade qui est composée de ces fameuses cagettes de chez Haye. Et j'adore cette idée que lui-même puisse prendre la main sur le look de sa boutique et qu'il puisse la faire évoluer à son gré, à son envie, de manière autonome et qu'il puisse même dépasser un peu ce que moi-même j'avais imaginé. Donc, quelque part, je lui fournis un outil et il se l'approprie et il en fait ce qu'il veut. Et j'aime bien cette idée-là. C'est top. Exactement. Voilà, donc c'est un tout petit sujet, mais qui, pour moi, est plein de sens. Et j'aime bien cette idée. C'est un exemple très différent, mais Apple le fait super bien, je trouve. Apple, quand ils t'accueillent dans leur boutique, finalement, tout le parcours de course, tout le parcours de preuves, de la valeur des produits. et tout le parcours d'achat et d'encaissement se fait sur iPhone ou sur un iPad. Et je trouve que c'est la meilleure preuve de la valeur de leurs produits puisque finalement, si eux-mêmes, si toute la logistique de la boutique repose sur un iPhone ou un iPad, ça veut bien dire qu'ils ont une confiance ultime dans leur outil. Et donc, toi-même en tant que client, consciemment ou inconsciemment, tu vois bien que c'est un outil. qui est fiable en fait, puisque toute une boutique Apple repose dessus. Donc j'aime bien cette idée de venir intégrer les produits qui sont vendus dans les outils utilisés au quotidien par les équipes.
- Speaker #0
C'est tout bête, mais tu vois,
- Speaker #1
j'aime bien cette idée-là. C'est quelque chose que j'ai essayé de faire passer aussi quand j'étais chez Boulanger à l'époque. Ça me semble tellement évident quand tu vas travailler à un point vendeur. C'est quelque chose que tu as pu travailler par le passé en interne, mais tu travailles à un point vendeur. Toutes les enseignes sont concernées par des points vendeurs. Ça me semble tellement évident de profiter du fait de devoir travailler à un point vendeur pour mettre en avant certains des produits que tu vas pouvoir vendre en magasin. Souvent, dans un point vendeur, tu vas avoir un ordinateur, un écran, une imprimante. si t'es dans une enceinte de multimédia comme Boulanger, ça me semble évident que c'est un super moyen de mettre en scène ces produits-là. Et finalement, pour caricaturer, t'as juste à coller une petite étiquette sur cet écran, sur cet ordinateur, sur cette souris, sur cette imprimante. Une petite étiquette prix, une petite étiquette qui vante les caractéristiques du produit. Et finalement, tu es à la fois fonctionnel et tu es plein de sens parce que tu vas en profiter pour démontrer les qualités de ces produits-là.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que dans le parcours client, ça reste aussi un point de contact. Dans le parcours client, tu peux reprendre la parole. Tu as tout à fait raison. C'est comme dans tout projet. Bien évidemment, tu vas me dire que tu poses un cadre, donc forcément un cadre budgétaire, un cadre en tout cas de timing, etc. Mais sinon, toi, tu es quel genre de retail designer ? Tu es du genre à vraiment laisser beaucoup de latitude ou à l'inverse, tu vas être du coup un garde-fou du fonctionnel ou un garde-fou de la déployabilité de ce que tu vas proposer ? Comment ? Quelle approche, finalement, tu as avec tes clients ? J'ai envie de te dire que je m'adapte selon la situation.
- Speaker #1
Mais évidemment, comme je le disais, moi, la seule perspective de faire du beau ne m'intéresse pas trop. En tout cas, elle n'est pas suffisante. Évidemment, par mon parcours, j'ai envie de faire du beau. Et quand je commence à travailler sur un sujet, une des ambitions, une des ambitions seulement, Merci. et de livrer un bel espace et de livrer une belle identité graphique. Mais c'est un élément parmi beaucoup d'autres tout aussi important. Et donc, je pense que les garde-fous sont primordiaux, vraiment. Je pense qu'aboutir à une charte de déploiement, à un book très structuré, c'est primordial pour avoir un parc de magasins qui a de la force, qui a une identité extrêmement forte et efficace. Pour autant, je pense qu'on peut apporter de la liberté au magasin, aux opérationnels. C'est très important aussi, mais tout ça doit être anticipé. Il faut, je pense, déterminer un peu en amont avec les équipes concernées. On pourra en reparler aussi de comment fédérer des équipes autour d'un projet, parce que c'est primordial pour réussir, pour aboutir à un projet réussi. Mais il faut déterminer avec les équipes à quel point ils souhaitent être libres et pour quelles raisons. et l'intégrer au projet. Je pense que sur des aspects de localité, de saisonnalité, il faut pouvoir laisser la main aux magasins, aux opérationnels, parce que c'est eux qui savent, tout simplement. Ils vont être plus pertinents, donc ça ne sert à rien d'essayer de penser à leur classe, ils sauront mieux que nous. Par contre, ça n'empêche pas de cadrer ces éléments-là en les accompagnant, en leur fournissant des bons outils pour qu'ils puissent être mieux en mesure d'être libres. de travailler les espaces comme ils le souhaitent. Mais sur un espace saisonnier, on peut mettre en place des outils, des maquettes graphiques sur lesquelles ils vont pouvoir s'appuyer, définir des scénarios d'usages différents sur lesquels s'appuyer pour proposer des solutions, proposer des pistes, pour leur donner des idées. Mais je trouve ça hyper intéressant, surtout aujourd'hui. Ça, c'est quelque chose qui me passionne vraiment dans le retail design. Mais le retail, c'est quelque chose qui est… Le commerce, en règle générale, c'est quelque chose qui est extrêmement nerveux, qui évolue extrêmement vite. Et donc, personne n'est capable aujourd'hui de savoir quel visage aura le retail dans 5 ans, 10 ans, 15 ans. Et donc, quelque chose d'intéressant aujourd'hui, c'est que je pense que les clients, les consommateurs, les visiteurs de surface de vente ont… de moins en moins en vie d'environnement lisse. Et donc, c'est important de laisser la main aux magasins, aux opérationnels, parce qu'il faut recréer du contact. C'est ce que viennent chercher aussi les consommateurs quand ils font l'effort de se déplacer. C'est pour venir chercher une expérience, un contact privilégié. Donc, pour ça, il faut pouvoir laisser la main aux opérationnels. C'est hyper important. Mais pour revenir sur cette histoire de chartes, je pense que oui, c'est primordial de verrouiller un minimum les choses parce que sinon, ça laisse trop de latitude et on est sur des sujets trop subjectifs sur lesquels tout le monde peut avoir un avis et tout le monde va pouvoir un peu travailler les choses. de manière avec des envies, des ambitions très différentes.
- Speaker #0
il faut pouvoir poser des guidelines sur lesquels s'appuyer et dans l'optique d'avoir juste un parc de magasins cohérent, d'avoir une identité qui soit respectée sur tous les points de contact d'une enseigne.
- Speaker #1
Voilà ma vision,
- Speaker #0
j'espère que ça répond à ta question.
- Speaker #1
Non, ça répond parfaitement. Tu parlais d'intégrer les équipes au processus de travail. Moi, ça fait écho. À un moment donné, on s'est retrouvés avec des meubles, une sorte d'accueil de réparation. C'était un petit mobilier pour réparer des instruments de musique. Mais bon, ça a été fait en vase clos. Donc, d'un point de vue esthétique, c'était très beau. Pas de sujet particulier. Mais un meuble de réparation qui n'intégrait pas, par exemple, une prise électrique ou un point... je ne sais plus pour ranger les outils donc l'opérationnel quand il a eu ça il a dit mais ça ne sert à rien moi je ne vais pas réparer une guitare si je n'ai pas la possibilité de me brancher donc derrière quand tu refais le projet que tu réintègres les équipes en effet tu fais tout réévoluer et ça a du sens et c'est porté par les équipes en tout cas ce que tu exprimes et ce que tu as dit juste avant c'est aussi un point fort du merchandising c'est pas un point fort mais en tout cas un point extrêmement important de... de co-construire avec les équipes, ceux qui font vivre ça au quotidien, le terrain. Donc ça, c'est top. Et justement, toi, comment tu... Oui, oui, c'est... Je veux dire,
- Speaker #0
est-ce que tu... Justement,
- Speaker #1
j'allais...
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
dis-moi. Tu les intègres, par exemple, au brief de départ ou finalement, tu es plutôt à faire des points de contact réguliers quand tu as des choses un peu plus abouties ?
- Speaker #0
Les deux. Les deux. Juste pour aller un tout petit peu plus loin, et ça va me permettre de te répondre, je pense qu'il y a deux aspects très différents sur le fait d'intégrer les équipes et de fédérer. En fait, déjà, pour livrer un bon projet, c'est essentiel de comprendre quels sont les besoins des opérationnels. Ça, ça me semble évident, mais c'est pas toujours... J'ai pu voir par le passé que c'était pas forcément... respecté par tous. Mais franchement, il faudrait vraiment être très prétentieux pour imaginer, savoir mieux que les équipes sur place de quoi ils ont besoin, de quels outils ils ont besoin pour bien travailler. Moi, ce n'est vraiment pas la manière dont j'ai choisi de travailler. Donc, en fait, un des aspects, c'est déjà vraiment, avant même de commencer à sortir son stylo pour dessiner les premières esquisses, il y a tout un travail d'analyse et de compréhension, parfois d'interview. souvent c'est structuré de cette manière-là c'est-à-dire qu'on anticipe le fait d'avoir des discussions avec les équipes opérationnelles en magasin et au siège pour savoir exactement quel est leur quotidien comment le magasin fonctionne au quotidien sur plein d'aspects différents et une fois qu'on a compris ça on peut commencer à travailler seulement à ce moment-là mais il y a un autre aspect c'est là-dessus que je voulais appuyer aussi c'est cette notion de fédérer les équipes. Parce qu'au-delà de comprendre quels sont les besoins opérationnels, il y a aussi un aspect humain qui est bien légitime d'embarquer les personnes qui sont concernées. Et quand on dessine, en fait, l'aboutissement d'un projet de retail design, c'est juste de livrer des outils aux équipes magasins. Donc, ça n'a pas de sens de ne pas les embarquer. Et souvent, c'est mal vécu. et ça peut créer des vrais freins dans le développement d'un projet et dans l'appropriation des outils une fois que le projet est livré. Si tu livres des outils à des équipes qui n'ont pas été consultées, assez légitimement, elles vont se sentir frustrées et elles vont avoir plus de mal à adopter ces outils-là. Il y aura une forme de méfiance. Je pense que c'est vraiment logique juste de les respecter et de les intégrer dès le départ et de discuter. et de leur laisser une place qui est maîtrisée, mais de leur laisser une place dans la construction du projet. Un bon projet de retail design, je pense que c'est un projet qui est co-construit, ça me semble évident, mais c'est co-construit à la fois par les équipes concept en interne, au siège, les équipes marketing, les équipes merchandising, mais c'est aussi co-construit avec les équipes opérationnelles sur place qui vivent avec ces outils-là au quotidien. Et c'est les respecter que de les consulter au départ. Et donc, en fait... Ça, c'est aussi quelque chose d'important que j'ai compris en travaillant en interne chez Boulanger et chez Auchan, mais comprendre comment tout ça fonctionne. y compris d'un point de vue que j'appellerais politique, parce que c'est un petit peu de la politique. C'est primordial pour aboutir à un bon projet. Il faut savoir fédérer, il faut savoir embarquer les bonnes personnes au bon moment. Et donc, pour répondre plus précisément à ta question, oui, il y a une première étape où on va consulter toutes les personnes concernées. Et après, évidemment, ça ne veut pas dire qu'il faut savoir faire le tri. dans les réponses qu'on va obtenir. Il faut savoir faire le tri entre ce qui est pertinent, ce qui l'est moins, ce qui est essentiel. Et surtout, quand on est missionné sur un projet, c'est pour changer certaines choses, faire évoluer certaines choses. Donc quand les réponses sont « on a toujours fait comme ça, donc ce serait bien de pouvoir continuer à faire comme ça » , il faut faire preuve d'un peu de discernement pour savoir à quel point c'est pertinent. Des fois, ça vaut le coup. de bousculer un peu les choses, de bousculer les usages, parce que c'est un effort qui va emmener l'enseigne un peu plus loin. Donc évidemment, on est aussi missionné pour ça. Donc première étape, on s'imprègne du quotidien des magasins, de l'opérationnalité. Et oui, après, on a des rendez-vous réguliers pour présenter les avancées du concept, prendre en compte toutes les remarques. et donc s'imprégner un peu des retours pour amener le projet, faire en sorte qu'il soit le plus efficace, le plus opérationnel et le plus déployable possible. Mais il faut savoir bousculer aussi. Il y a un vrai sujet de recul, de prise de recul, d'analyse sur les retours pour choisir ce qui mérite d'être bousculé, parce qu'on pense que ça vaut le coup de faire différemment. Il faut aussi savoir faire preuve de pédagogie, il faut pouvoir l'expliquer.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. En tout cas, à t'écouter, il y a des vraies passerelles entre le merch, parce que tu parles de co-construction, tu parles de clients, mais avec un S, ton client final, ton client interne. Donc, ça me marque quand je t'écoute, cette passerelle. ou alors cette façon de travailler cette méthodologie de travail elle est hyper similaire donc c'est hyper intéressant de réapprendre ces sujets là je sais que t'es quelqu'un d'engagé d'engageant et d'engagé je voulais aussi qu'on aborde un peu dans une troisième partie tous ces aspects là ta vision des choses aussi sur pour... un design éthique, sobre, peut-être plus responsable. Comment toi, en fait, tu te sens par rapport à ça, mais comment tu t'arrives à l'intégrer ? Est-ce que c'est plutôt dans des approches, dans des matériaux ? Voilà, en tout cas, déjà, est-ce qu'on peut vraiment aujourd'hui encore parler, enfin, est-ce qu'on arrive à parler vraiment de design ou de retail design plus engagé ?
- Speaker #0
Alors oui, très clairement. très clairement on peut le faire de plein de façons différentes et je pense que c'est essentiel de le faire quand on peut le faire sur les sujets qui le permettent, moi c'est quelque chose qui me plaît énormément ça donne beaucoup de sens à mon travail de pouvoir intégrer ces aspects là alors il y a plein de façons il y a plein de points différents déjà je pense qu'un On peut ouvrir des portes vers d'autres façons de concevoir le commerce. Ça, c'est un des aspects de ma pratique. Ce n'est pas uniquement dessiner des meubles ou des espaces, c'est aussi proposer stratégiquement d'autres visions du commerce. Et je vais te citer un exemple qui me marque, moi. Il y a une boutique dans le Vieux-Lille qui s'appelle Culture Denim, que j'aime beaucoup, qui vend du textile, qui vend du vêtement pour hommes. plutôt des produits de bonne qualité, des tissus épais qu'on va garder longtemps. Et en fait, ils ont créé un petit corner de seconde main. Ils vendent du neuf, on ne se parle pas d'une friperie, c'est un magasin qui vend du neuf, mais ils ont créé un petit corner de seconde main. Et ce corner de seconde main, à la différence d'une friperie, il respecte la direction artistique de sélection des produits de la boutique. C'est-à-dire que c'est un corner qui ne propose que des produits dans... de marques vendues par la boutique ou alors de marques similaires, c'est-à-dire que c'est la même stratégie de sélection de produits, c'est des matériaux qui sont très durables, des textiles bien épais qu'on va garder longtemps, et dans le look… des vêtements, à priori, si tu aimes la boutique, tu vas aimer ce qui est proposé dans l'espace seconde main pour dire les choses de manière plus claire. Et en fait, ce que je trouve intéressant, c'est que déjà, du coup, la boutique qui ne vendait que du neuf s'ouvre à une démarche plus responsable. Mais en plus, cette démarche-là responsable, elle est vertueuse pour la boutique. Moi, en tant que consommateur, très clairement, à chaque fois que je passe dans le coin, j'y retourne. juste parce que du coup, ça te crée un corner qui est très évolutif. À chaque fois que j'y passe, je vois de nouveaux vêtements proposés et j'achète souvent des vêtements dans cet espace de seconde main parce que j'ai l'esprit tranquille, moi qui suis assez vigilant à ce que j'achète aujourd'hui, la manière dont je consomme. Quand j'achète de la seconde main, je me pose moins la question de l'impact que va avoir mon achat sur la planète. Donc, j'ai vraiment l'esprit tranquille. En plus, en fait, ça n'a que des avantages parce que du coup, ça… Ça crée de la fidélisation. Donc, évidemment que comme je suis… Cette façon de faire, en fait, me fidélise. Donc, à chaque fois que je peux passer dans la boutique, quand je suis dans les parages, j'y passe pour voir quelles sont les nouveautés. Donc, forcément, je vois aussi les nouveautés du neuf. Donc là, les clients vont aussi être amenés à fréquenter plus souvent la boutique. Et puis, si ta problématique, elle est plutôt financière, évidemment, la seconde vie te permet d'acheter un produit trois, quatre fois moins cher. tu peux acheter plus souvent. Ça n'a que des avantages, à la fois pour les consommateurs et pour les personnes qui tiennent la boutique, puisque ça fidélise et ça permet de faire revenir plus souvent les consommateurs. Donc ça, je trouve ça intéressant de se mettre en tête que penser responsable, ce n'est pas forcément se créer des contraintes. C'est potentiellement être plus en accord avec... les consommateurs actuels, et je pense notamment aux plus jeunes, qui sont les plus aiguisés sur le sujet, et ça peut avoir une vraie valeur ajoutée dans la boutique. Donc, pour te répondre, il y a déjà cet aspect-là de réfléchir à l'offre. Là, c'est plutôt un sujet d'offre. Ce n'est pas mon expertise première, mais je peux suggérer ce type de solution. après un... La partie la plus visible, on va dire qu'elle se situe dans le choix des matières, des matériaux. Évidemment que maintenant, moi je trouve ça passionnant, parce qu'en fait aujourd'hui en tant que designer, je peux travailler avec des matières qui n'existaient pas il y a 5, 10, 15 ans. C'est fascinant. Il y a énormément de boîtes qui se développent et qui proposent des panneaux de matériaux recyclés. Je vais citer un exemple qui est local, mais il y a une... Une entreprise qui s'appelle la Westerial, qui est située sur la métropole lilloise. Ça te parle ? Oui, j'adore. C'est ceux qui récupèrent les coquilles de moule. Exactement. En fait, ils proposent des panneaux qui sont exploitables, que tu peux utiliser pour du mobilier, pour faire des plans de travail, des crédences, des meubles, en coquilles de moule, en coquilles d'huître recyclées. en pare-brise recyclée, en porcelaine recyclée, en briques recyclées. Donc toute une diversité, toute une richesse de matériaux qui n'existaient pas. Et ça, c'est super intéressant, parce qu'être designer, c'est jouer avec la matière. Et donc, pendant très longtemps, on a été limité par les matières qui existaient, le bois, il y a une grande diversité de bois qui existe, mais on travaillait avec le bois, le marbre, le verre, le béton, le métal. mais maintenant on peut faire rentrer dans notre manière de dessiner des matières qui n'existaient pas et donc on peut raconter des histoires nouvelles et raconter des histoires nouvelles c'est le coeur de notre métier en fait puisque si t'arrives à raccrocher je te parlais de briques tu vois de panneaux de briques recyclées si tu lis si tu utilises des panneaux de briques recyclées en surface de vente et que tu as une prise de parole qui raconte l'histoire de cette brique recyclée tu peux parler de localité et de démarches engagées qui ont du sens. Il y a pas mal de marques qui le font aujourd'hui. Je pense à Fago qui le fait très bien. Fago, je ne sais pas exactement comment ça se prononce, mais tout leur concept actuel, il est basé là-dessus et ils font ça extrêmement bien. Ils ont des panneaux de textiles recyclés aux murs qui sont utilisés. Ils ont des panneaux de plastique recyclé qui sont utilisés sur leur table en habillage. Et tout ça a beaucoup de sens puisque Faggo est une marque qui parle d'engagement pour la planète. Il y a également Jules qui est un bon exemple récent. Dans tout le dernier concept de Jules, il y a à la fois un engagement sur l'offre, parce qu'il propose des produits qui intègrent beaucoup plus de matières recyclées, sur le fait de récupérer également pour recyclage des vêtements des consommateurs. Ils ont des bacs intégrés en surface de vente pour récupérer des produits. Et dans le concept, dans ce qui nous intéresse le plus aujourd'hui, dans le design des meubles et des espaces, ils viennent intégrer toute une diversité de matières recyclées qui a beaucoup de sens puisque leurs tables, actuellement, sont habillées en textiles recyclés, des gros pavés de textiles recyclés. Et donc, vendre du textile qui est engagé puisqu'il intègre de la matière recyclée en utilisant de la matière recyclée, bien sûr que c'est un... un super beau terrain de jeu pour raconter une histoire pleine de sens. Et donc tout ça, c'est à la fois du design, mais aussi du merchandising et du branding. Et tout ça est très, très, très lié. Et c'est ce que je racontais au tout départ en disant que, finalement, le retail design devait servir une enseigne, une marque et mettre en valeur un manifeste d'enseigne. Et normalement, quand tu rentres dans un point de vente, assez rapidement, tu dois comprendre quel est le positionnement de l'enseigne. Oui. parce que le design est un outil de communication.
- Speaker #1
Je pense à un client que j'accompagne depuis plusieurs mois. Tu vois, eux, ils ont eu au départ une approche très design parce qu'ils se sont dit, tiens, on va refaire le magasin et on va passer par un archi. Et donc, on va repenser meubles, etc. Donc, ils ont avancé dans la démarche. Puis après, ils se sont dit, mince, ce qu'on fait, ce que ces commerçants et hop ! à ce moment-là, à quelques temps après, ils ont intégré une démarche merchandising, et ça a été vertueux parce que du coup, on avait certains cadres de jeu, de design et de meubles, mais on a pu faire évoluer plein de choses, on a pu reposer certaines décisions. La question que j'aimerais te poser, Pierre, c'est, étant donné qu'on a beaucoup de magasins qui ne sont pas des grosses enseignes, qui sont des indépendants ou des petites structures de moins de cinq boutiques, est-ce qu'il y a un peu des tips Merci. ou des petites solutions faciles à mettre en place ou alors des petits réflexes à avoir en tête pour se dire, tiens, il est temps de faire évoluer mon retail design ou alors, tiens, à moindre frais, je peux commencer à initier une démarche là-dessus. Est-ce que tu as des petites astuces comme ça à nous partager ?
- Speaker #0
Alors, des astuces, il y en a une infinité et c'est ça que j'adore dans mon métier. En fait, tu peux vraiment t'adapter à... À tous les cas de figure, il y a plein de façons de travailler ce que tu évoques là. Moi, ce que je dirais en premier lieu, il y a une chose à laquelle je suis très attaché dans mon travail, c'est la notion de modularité. Et donc, si tu parles de modularité, tu parles aussi d'évolutivité. Et on en parlait un petit peu plus tôt, mais aujourd'hui, personne ne peut savoir comment le retail va évoluer ces prochaines années. Et donc, un concept plus... enfin un magasin en tout cas, une surface de vente plus que jamais doit être évolutive. Une surface de vente qui est figée, ça va limiter le commerce, ça va devenir très contraignant pour les exploitants, pour les opérationnels sur place. Donc c'est quelque chose qu'il faut avoir en tête, y compris pour une petite boutique, pour un indépendant, il faut vraiment, je pense, d'emblée penser modularité. Donc il faut absolument éviter de faire du sur-mesure, parce qu'en fait ça va très vite devenir une contrainte. La première chose, et ça n'implique même pas de budget, ça n'implique même pas d'engagement financier, la première chose à laquelle réfléchir, je pense, c'est ça, c'est la modularité de son espace pour que tous les deux mois, tous les six mois, tous les ans, peu importe, on puisse le faire évoluer et s'adapter à l'évolution de l'offre ou juste l'évolution de sa stratégie personnelle. Ça, c'est hyper important et il y a plein de façons de le faire. On peut le faire avec des moyens qui sont… avec des investissements qui sont très faibles. C'est quelque chose que je trouve très rigolo, mais tu pars d'une gondole, un meuble vraiment très basique qui ne coûte pas cher du tout. Tu parles d'une gondole qui est vraiment l'objet mobilier le plus évolutif possible, parce que tu as des crans partout et tu as une énorme latitude de disposition. de hauteur de tablette, tu peux remplacer une tablette par une barre de charge, par des broches, tu fais un peu tout ce que tu veux avec une gondole. En fait, une gondole, c'est assez facile à habiller. Donc, pour un magasin qui a peu de moyens, tu peux partir d'une gondole et puis juste réfléchir à habiller cette gondole pour faire oublier... l'aspect très grande distribution d'une gondole, l'aspect très impersonnel d'une gondole. Et un simple habillage peut faire beaucoup. Et de toute façon, on exerce un métier où l'habillage joue beaucoup, plus que dans l'architecture. Tu peux travailler une surface de vente où tu pourrais avoir un impact énorme juste en travaillant de la communication imprimée que tu vas travailler en habillage un peu partout. et très vite, tu peux avoir un impact très fort. Pour revenir à ça, je pense que la modularité, c'est vraiment la chose essentielle qu'il ne faut pas oublier. Je pense qu'il faut savoir prendre du recul aussi sur sa pratique pour se remettre. Il y a un petit exercice d'empathie. C'est intéressant parce qu'on est tous consommateurs. Qu'on soit retail designer, qu'on tienne une boutique, on va tous faire des courses. On est tous concernés, on est tous consommateurs. Et des fois, il faut faire l'exercice. C'est important de se repositionner à la place d'un consommateur lambda en mettant de côté toute son expertise, toute sa technicité et repenser d'une manière un peu plus concrète, terre à terre. Et ça permet de se refocusser un peu sur ce qui est vraiment important. Quand on rentre dans ma boutique, qu'est-ce qu'on voit en premier ? Et souvent, ça, quand on est vraiment la tête dans le guidon à tenir une boutique, et je l'ai vu récemment avec Momentum, Antoine, il est vraiment tout le temps la tête dans le guidon, et c'est bien normal parce qu'il gère sa boutique et qu'il a énormément de travail. Et donc, il a peu d'opportunités de prendre du recul et de se reposer la question de ce que voient les consommateurs, enfin les visiteurs plus que les consommateurs quand ils rentrent dans la boutique. Quels sont les premiers éléments visibles ? Et ça, c'est un autre aspect qu'il faut... vraiment ne pas oublier comment est vécu l'espace réellement parce qu'en fait quand on tient une boutique on est très on réfléchit vraiment dans le détail très vite il faut savoir reprendre de la distance régulièrement et refaire cet exercice là c'est vraiment primordial donc c'est pas réellement des tips des astuces si en quelque sorte ça en est
- Speaker #1
Tu as dit prendre de la hauteur, arriver un peu à sortir la tête du guidon quand même, c'est tout à fait ça, et après la notion de modularité, et je rebondis sur ça parce que notre sujet en commun avec Cultura, ça a été ça aussi votre proposition, c'est qu'on est parti de notre gondole classique qui est dans tous les magasins Cultura, et vous aviez fait des propositions d'habillage, de mobilier, de petits accessoires. Et en fait, d'une gondole brute avec des produits, votre approche l'avait transformée un peu en mobilier comme à la maison. Et on avait l'impression d'avoir le bureau à la maison. On retrouvait vraiment ce côté homme-office, un télétravail. Et surtout qui était évolutif parce qu'un magasin qui avait peut-être plusieurs mètres, il avait un full package. Et il y avait cette notion un peu... d'homothésie et on retirait des éléments pour arriver à un truc très essentiel, mais qui dénaturait pas ce côté bureau.
- Speaker #0
Absolument, c'est un très bon exemple, effectivement, ça illustre bien ce que je racontais juste avant. On avait tout à fait, je dis on puisque c'est un sujet qui avait été travaillé en partenariat avec Olivier de Voltaire, qui était impliqué sur cette mission-là également. On avait vraiment conscience qu'en surface de vente, ça allait être une réelle contrainte pour les opérationnels de livrer quelque chose, une solution, un dispositif qui allait figer l'espace. On voulait à tout prix éviter de figer l'espace, parce qu'on sait comment fonctionne une zone comme celle-là. Et donc, effectivement, on vous a livré un habillage de gondole, on l'a conçu comme ça, qui soit évolutif dans sa dimension. C'était un sujet qui concernait le télétravail. un magasin pouvait décider d'avoir un seul élément de gondole au démarrage, mais si six mois, un an, un an et demi plus tard, l'offre s'étendait, il pouvait passer à deux éléments, trois éléments très facilement puisque tout était calé sur la largeur d'une gondole. Et surtout, demain, ça pouvait être basculé ailleurs ou alors juste démonté si, après tout, le télétravail… pouvait ne plus être un sujet et cette mise en avant ne pouvait ne plus être essentielle, on pouvait démonter cette solution-là pour la déplacer ou simplement l'enlever sans remettre en question toutes les gondoles installées derrière. C'est-à-dire que c'était vraiment facile à manipuler. L'ambition initiale, c'était de faire un outil qui soit... vraiment facile à manipuler et que ça ne soit surtout pas une contrainte. Donc oui, tu as raison, c'est un très bon exemple de ce que j'évoquais.
- Speaker #1
Oui, ça m'a vraiment fait penser à ça quand tu parlais d'une base classique de la gondole. En tout cas,
- Speaker #0
ça faisait largement le taf par rapport au brief de départ. euh...
- Speaker #1
On arrive plutôt à la fin de l'épisode. Je voulais lancer un peu, pas une nouveauté, mais un truc un peu différent, un peu en mode ping-pong. Toi, tu te posais des questions, tu avais du coup des petits éléments de réponse très rapides. Est-ce que là, tu as une actu, une info ou une recommandation à nous faire ? Je sais que tu as des actus, Pierre-Louis.
- Speaker #0
Alors, oui, j'ai des actus, effectivement. Oui, alors j'ai une grosse actue, c'est que je suis en train de finaliser mon site internet. C'était un petit peu une hérésie, mais ça fera bientôt 4 ans que j'ai mon entreprise et je n'avais toujours pas de site internet. J'avais le luxe de ne pas avoir à m'en soucier, c'est-à-dire que j'étais un peu la tête dans le guidon depuis le départ, toujours dans le run et donc je n'ai pas pris le temps de le... de structurer un site internet. Là, récemment, je l'ai fait, j'ai travaillé dessus. Je suis en train de le finaliser. Donc, je pense qu'à l'heure où le podcast sera diffusé, il sera en ligne. Je pense qu'il sera fini d'ici une semaine, dix jours, j'espère. Donc, quand le podcast sera diffusé, vous pourrez, auditeurs, chers auditeurs, aller sur le site internet. Donc, kozostudio.fr, K-O-Z-O, studio. J'en suis assez content, on a bien travaillé dessus avec Jade qui m'a rejoint dans l'équipe récemment, il y a quelques mois. Voilà, c'est l'actu principale. On a également travaillé une page Instagram avec Jade sur laquelle on va pouvoir partager d'autres aspects de la vie de l'agence, plus au quotidien. Je ne l'ai pas complètement exploité jusqu'à présent, mais on a l'intention de... de montrer un peu plus d'étapes, plus que de montrer la finalisation des projets, c'est aussi montrer les étapes de conception des projets, la vie de l'agence, les partenaires, des choses un peu moins formelles. Et donc ça, ça concerne les actus. Concernant les recommandations, moi j'ai envie de mettre en lumière une démarche qui concerne... indirectement le retail design, mais ça mérite vraiment d'être mis en lumière. C'est un projet qui s'appelle Les 1000 Pas, qui a été travaillé par une boîte qui s'appelle Bijou, B-E, pardon, J-O-U-E, qui est spécialisée dans la création de jeux pour les professionnels. Et donc, c'est un jeu qui permet de prendre conscience de la réalité de la situation des femmes dans le monde du travail. Déjà, ce qui est merveilleux, c'est que c'est en train de prendre beaucoup d'ampleur. Récemment, elles étaient à Montréal pour présenter le jeu. Elles avaient des rendez-vous sur place. On en parle beaucoup dans la presse ces derniers temps. Je vous invite vraiment à prendre connaissance de ce projet-là. Et en fait, même pour les personnes qui sont un peu sensibilisées au féminisme et à la réalité de la vie des femmes en entreprise, il y a encore beaucoup de choses, même quand on est un homme sensibilisé, qu'on ne réalise pas. Même pour quelqu'un qui pense connaître la réalité des choses, qui pense s'intéresser au sujet, ça vaut quand même le coup de vraiment se plonger dans ce sujet-là, parce qu'il y a encore des choses qu'on ne voit pas et qui restent injustes et qui méritent d'être regardées et considérées. C'est une démarche que je trouve géniale et je suis très heureux pour elle. ça prenne autant d'ampleur parce qu'on en a besoin. Je voulais juste mettre en lumière cette démarche-là. Et deuxième chose, quand on parlait de design responsable, on parle plus de design produit, mais c'est un bon exemple. J'ai eu la chance de donner des cours ou de faire des interventions. C'est un exemple que je cite souvent. Il y a une personne que j'ai rencontrée qui s'appelle Philippe, qui est installée à Montréal, qui travaille des luminaires. entièrement upcyclé, donc il récupère des objets qui n'ont rien à voir avec les luminaires, des lames de store par exemple, de store pour fenêtres, et il en fait des objets luminaires qui sont somptués, juste somptueux, et je trouve que c'est un bon exemple pour montrer que... qu'on peut faire quelque chose de vraiment beau, élégant et très, très travaillé en full upcycling. Ce n'est pas forcément quelque chose d'un peu bricolé. Non, on peut faire des choses vraiment superbes. Donc, son studio s'appelle Studio Beauté, B-O-T-E. Et il mérite vraiment qu'on s'intéresse à lui. Et en plus, il a une démarche que je trouve absolument admirable, puisqu'il refuse de livrer à l'international. Donc, c'est ultra engagé. Moi, à sa place, je ne sais pas si j'irais aussi loin, mais je trouve ça en tout cas admirable. Il ne livre pas, je crois, à plus de 50 kilomètres, alors qu'il a un succès fou. Il passe dans beaucoup de magazines de design ou d'architecture d'intérieur, et il ne livre pas à plus de 50 kilomètres parce qu'il veut que ses créations aient le moins d'impact possible sur la planète. Donc, c'est fou l'engagement. Je ne suis pas sûr que j'aurais son courage si j'avais sa boîte aujourd'hui, mais je trouve ça admirable et vraiment, ça mérite d'être salué. En tout cas, ça vaut le coup de regarder ce qu'il fait. C'est vraiment très intéressant.
- Speaker #1
C'est top, c'est hyper intéressant ce que tu nous as partagé. On remettra les liens dans les différents descriptifs de l'épisode, comme ça, on pourra tout retrouver. Et pour finir, avant de passer à la conclusion, ... Est-ce que tu as très rapidement un outil à conseiller ? Et tu as le droit de parler de AutoCAD. Et un outil, pardon, pas un outil cette fois-ci, mais un invité à me conseiller pour le podcast.
- Speaker #0
Ok, écoute, un outil en ce moment, j'aurais envie de te dire un beau carnet, un beau stylo, une belle tasse à café. Se recentrer un peu sur l'essentiel, je ne suis absolument pas anti-progrès, loin de là, mais c'est vrai que les choses vont très vite au niveau des outils informatiques et d'intelligence artificielle ces derniers temps. Je trouve ça bien de revenir un tout petit peu juste au carnet, au stylo, pour ne pas aller trop vite dans des solutions formelles. Plus que jamais, je pense que c'est bien de se souvenir qu'on... qu'on peut aussi travailler avec un carnet et un stylo juste pour poser les bonnes idées au bon moment. Parce qu'en fait, l'intelligence artificielle, qui est fascinante, on pourrait partir sur deux heures de podcast si on parlait de l'intelligence artificielle, mais évidemment que les évolutions sont fascinantes. Pour autant, ça peut être un piège puisque ça peut t'amener à... à aller trop vite dans des solutions formelles sans prendre le temps de te poser les bonnes questions, sans prendre le temps d'analyser la situation et de poser tes intentions. Et moi, j'aime bien à chaque fois vraiment travailler en entonnoir et même avant de dessiner la première esquisse, juste poser des mots, tu vois, avant de dessiner, formaliser par des mots la direction que je veux prendre dans un projet et après m'approprier ces mots-là pour les transcrire sur des premières esquisses. Et après, transcrire cette esquisse dans quelque chose d'un peu plus mis au point, d'un point de vue formel. Je trouve que c'est toujours intéressant de respecter des étapes, puisque ça permet de garantir un résultat qui soit cohérent avec tes intentions initiales, là où les outils actuels peuvent t'amener à aller un petit peu trop vite, je pense, à une solution formelle. Et une fois que tu as une solution formelle, tu te l'appropries et donc tu as du mal à revenir en arrière. potentiellement tu passes à côté de plein de bonnes idées, potentiellement de meilleures idées d'ailleurs.
- Speaker #1
Ouais non mais t'as tout à fait raison c'est vrai que ça nous lance tout de suite dans le résultat et après tu passes peut-être moins de temps sur la partie itération etc. Et un invité du coup à conseiller ?
- Speaker #0
Oui alors il me semble que t'as déjà fait un sujet sur la couleur, j'aurais eu envie de parler d'Élodie Gobin qui Merci. Il travaille à côté de moi, qui est designer couleur. Et je trouve ça super intéressant comme sujet, notamment dans le retail design et dans le marketing. Parce que la couleur, c'est vraiment quelque chose d'extrêmement complexe à finaliser, puisque c'est un sujet super subjectif. Donc généralement, quand on travaille des concepts, on a toute une équipe de décisionnaires autour de nous. Et c'est parfois difficile. d'arbitrer sur des choix aussi subjectifs que la couleur. Et donc, ramener un ou une designer couleur dans la conception, ça permet d'amener juste des éléments un peu plus scientifiques, plus concrets, plus techniques, et ça permet de trancher sur de... sur quelque chose de plus fondé que simplement du j'aime, j'aime pas, pour faire simple. Voilà, et donc c'est très très très précieux dans nos métiers en fait, de pouvoir faire des choix comme ça, qui soient étayés. Et un autre invité potentiel, ce serait Morgan Bastard, qui travaille aujourd'hui chez Ikea, qui était responsable du cursus merchandising et design retail dans une école dans laquelle j'intervenais, qui s'appelle MGM. et voilà c'est quelqu'un de super intéressant cette personne et je prends toujours beaucoup de plaisir à échanger avec elle et elle a beaucoup de choses passionnantes à raconter sur le merchandising
- Speaker #1
Bon bah écoute hyper intéressant j'ai pris note t'as aussi parlé tout à l'heure et on le salue Olivier De Volder je sais qu'il écoute le podcast et j'ai très envie aussi de le faire intervenir dans le micro euh... En tout cas, Pierre, merci beaucoup. Moi, alors du coup, je vais poser un peu le mot de la fin et poser un peu la conclusion de cet épisode. Moi, ce que je retiens, alors plusieurs choses. La première, c'est à quel point finalement, retail design, merch, ce n'est pas en tout cas opposé, c'est vraiment interconnecté. Il y a vraiment des vrais passerelles à faire, à la fois dans l'approche des projets, mais surtout dans la méthodologie et la vision des choses. Ça, c'est le premier point. t'as dit un truc qui m'a marqué aussi c'est le commerce est nerveux et c'est exactement ça, c'est à quel point on avance, on évolue vers de l'inconnu et le dernier point qui fait écho aussi c'est l'importance forcément des démarches responsables et que finalement être responsable ou éco-responsable c'est pas se mettre des contraintes mais c'est d'aller en tout cas vers une démarche qui est vertueuse et qui en plus indirectement ou directement mais en plus nourrit le commerce en tout cas du sens à aller là dessus Pierre je voulais te remercier à nouveau j'espère que tu as pris plaisir à nous parler de retail design je pense que tu pourras en parler pendant des heures et des heures donc voilà merci beaucoup Pierre je te le confirme merci à toi c'était un vrai plaisir merci pour ton invitation et oui oui j'ai pris beaucoup de plaisir
- Speaker #0
à avoir cet échange avec toi. Merci pour ça.
- Speaker #1
Je vous dis encore merci pour votre écoute et surtout à très bientôt pour un nouveau rendez-vous dans Pour toutes ces bonnes raisons. D'ici là, prenez soin de vous, prenez soin de vos linéaires et continuez à nourrir votre passion. Et je vous fais un petit rappel, chaque épisode sort un jeudi sur deux. Alors n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes.