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Thomas

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13min |21/07/2023|

213

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Description

THOMAS c'est un imaginaire débordant de gentillesse et de fantaisie. Se dévaloriser, plus jamais. Le système scolaire, les autres, l'ont déjà assez fait pour lui. Il revient sur son parcours à la brasserie : brasser de la bière pour tourner la page. Au son d'un rap improvisé, Thomas s'affirme. Désormais, il sait qui il est ! 


Sa Pastry Sour est une craft à l'allure gourmande, pourtant incisive à souhait ! L'acidité du citron pimpe le fruit de la passion et s'équilibre avec les agrumes du houblon Citra. Une tarte au citron, lactée mais piquante. 


Entrez dans la danse : véritable rituel de passage chez Tête Haute, ce projet met à l’honneur chaque salarié, à travers une recette unique et éphémère. Des bières à l’image de nos collaborateurs : franches, chaleureuses, intrépides parfois déroutantes, toujours rafraîchissantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la norme et c'est le tonnerre qui gronde.

  • Speaker #1

    Thomas est arrivé à la brasserie Tête-Haute sur les recommandations de la mission locale, après une période plutôt noire et avec une estime de lui en plusieurs morceaux. Il est reparti, 18 mois plus tard, avec des envies et des projets qui popaient dans tous les sens. Ce matin, avec un sourire large comme un camion de livraison Tête-Haute et une coupe de cheveux inédite, Thomas est revenu brasser sa bière, une pastrisauer super gourmande et acidulée, bref, une bière qui nous raconte un peu tout.

  • Speaker #2

    C'est un podcast qui t'embarque au cœur d'un brassin éphémère et d'une histoire singulière. Un brassin pour dire haut et fier qu'il en est. Car la brasserie tête haute, on pense que chaque récit partagé nous fait avancer collectivement. Les bières et des histoires à l'image de celles et ceux qui les bras, en chaleureuse, intrépide, parfois déroutante, mais toujours rafraîchissante.

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, il sera question d'arènes de gladiateurs et d'entraide, de bières pâtisserie et de gravité. Je vous propose d'embarquer, direction la prod, où Thomas est à l'œuvre depuis une petite heure. Ça fait un bail qu'il n'a pas mis les pieds ici. Je me demande ce que ça lui fait de revenir.

  • Speaker #0

    Ça m'avait manqué. Ça n'a pas changé de toujours aussi chaleureux. C'est comme les bons vins, ça se bonouche avec l'état.

  • Speaker #1

    Même Nico, il est chaleureux ?

  • Speaker #0

    Oui, il est chaleureux, Nico.

  • Speaker #1

    Il a un peu hésité.

  • Speaker #0

    Je laisse l'année le doute. Si tu n'as pas de souci, tu peux aller à la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la C'est mon dessert préféré, c'est nickel, ça me présente bien. C'est généreux comme moi.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'on aura des vrais morceaux de meringue dedans ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais en tout cas, elle sera exposée fin au goût. On va en faire un volumestre.

  • Speaker #1

    Il n'est pas encore dedans pour l'instant le monstre.

  • Speaker #0

    Oui, mais il va venir.

  • Speaker #1

    Ah, il va venir. Tu vas l'attirer.

  • Speaker #0

    J'ai fait. On lui donnait un petit appât.

  • Speaker #1

    Ce que je vous propose, c'est qu'on laisse Thomas s'occuper du monstre et qu'on aille voir Aude, l'asithologue de tête haute, pour qu'elle nous briefe un peu. Aude, tu as cuisiné Thomas pour déterminer son style de bière, alors dis-nous tout, qu'est-ce qui le fait kiffer ?

  • Speaker #3

    Thomas, il est vraiment sur la cuisine italienne en priorité et surtout, il adore les desserts.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une pastries sour, une bière pâtisserie pour les petits Frenchies.

  • Speaker #3

    Alors, une pastrisauer. Déjà les sower, on est sur des profils de bière qui vont être plutôt acidulés. On n'a pas du tout d'amertume dans ce style de bière. Les pastries, c'est ce qu'on appelle les bières pâtisseries. Donc, on va aller chercher des ingrédients et surtout une forte dose d'ingrédients qui vont nous rappeler un dessert. Donc, on peut être sur un clafoutis, on peut être sur un financier si on rajoute de l'amande, par exemple. Et voilà, il va falloir qu'on ait un ajout de purée, de zeste, d'épices qui vont nous amener vers une aromatique de dessert, simplement.

  • Speaker #1

    Et elle ressemble à quoi la bière pâtisserie de Thomas ?

  • Speaker #3

    On est vraiment sur une pastrie avec une notion de tarte au citron. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très sucré. On est vraiment sur quelque chose d'acide. Et on a l'acidité du citron et aussi l'acidité et l'aromatique du fruit de la passion.

  • Speaker #1

    Tarte au citron, carrément, Thomas n'avait pas menti. J'adorerais que tu nous dises ce qu'on pourrait manger de bon pour accompagner cette pastrie. Alors ?

  • Speaker #3

    On peut la déguster et moi j'aurais très envie d'essayer, l'essayer avec un brownie au chocolat blanc. Quelque chose justement d'un petit peu sucré, d'un petit peu rond, pour venir rehausser le petit côté citronné.

  • Speaker #1

    Ce qu'on va faire maintenant, c'est qu'on ne va pas vous donner la recette du brownie au chocolat blanc que vous trouverez partout, mais on va vous raconter l'histoire de Thomas que personne encore n'a entendu.

  • Speaker #0

    De la bière.

  • Speaker #1

    Oui. Avant de revenir pour réaliser sa propre bière, il a bien fallu que Thomas débarque une première fois à la brasserie. C'est ce que je lui demande de nous raconter.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout simplement, ça commence déjà par une entrée dans la mission locale, des gens qui aident les jeunes et qui me réorientent vers une brasserie pas comme les autres, une brasserie sociale, une brasserie de l'entraide. Là où les cultures et la sagesse sont mélangées, avec un peu de fantaisie et de création, avec des bières craft et des concerts à foison tous les 15 jours. C'est un peu l'esprit tête haute, garder la tête haute.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si un jour quelqu'un a donné une définition aussi cool de la brasserie que celle que Thomas vient de donner. J'en profite pour lui demander si, avant tête haute, il avait la tête haute.

  • Speaker #0

    On va dire que c'était compliqué. Ce n'est pas toujours évident de racluter ce genre de choses. Mais on va dire qu'avant d'arriver chez Tetehaut, même avant d'être à la mission locale, j'ai été dans un lycée. Et ça ne s'est pas forcément bien passé. Du coup, j'ai dû arrêter en cours de ma formation. Parce qu'étant dyslexique... Quand un professeur te rabaisse constamment et te fait rappeler que ta difficulté, ce n'est pas forcément évident d'avancer et d'avoir la motivation.

  • Speaker #1

    Dyslexique, ce mot déjà pénible à écrire et à orthographier, recouvre une réalité encore mal connue et mal comprise.

  • Speaker #0

    Dyslexique, ce n'est pas que les fautes d'orthographe, comme beaucoup pourraient le penser, c'est bien plus complexe que ça. C'est toute une manière d'être, c'est une manière de comprendre les choses différemment. C'est un langage que seuls les gens qui ont des dyslexiques peuvent comprendre. Tu mets deux dyslexiques ensemble, ils sont capables de s'inventer une langue et de se comprendre. Pour vous donner un exemple, moi je suis capable, par exemple, si je vois un mot, d'en inventer un autre pour que ça soit plus simple pour moi. Ou alors, si je lis un texte, instinctivement, je vais peut-être avoir un autre mot qui va sortir alors que je ne voulais pas dire ce mot-là. C'est plus compliqué que juste des fautes d'orthographe.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment à l'école pour toi ?

  • Speaker #0

    On va dire que moi, j'ai toujours vu l'école comme une arène de gladiateurs. J'ai toujours dû donner plus que les autres pour pouvoir en être là où je suis. Mais je ne regrette pas d'être dyslexique pour la simple et bonne raison que c'est mon identité, ça fait ce que je suis. Et pour rien au monde, je changerais ça parce que... Je suis content d'être comme je suis, d'être 10 et aussi d'avoir ce petit élan de créativité que souvent les dyslexiques partagent. Ça nous apprend des leçons de vie parce qu'on est capable de faire plus que les autres. Certes avec un peu plus de lenteur, mais on est des gens persévérants et c'est ça qui fait notre force.

  • Speaker #1

    Et le regard des autres élèves, il est comment alors ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y en a qui sont compréhensifs et il y en a d'autres, c'est plus simple de se moquer, de faire comme tout le monde et de rentrer dans le rang. Sous prétexte peut-être d'être exclu du groupe si on ne participe pas à ce genre de choses. C'est plus facile de critiquer la différence que de l'accepter, malheureusement.

  • Speaker #1

    C'est certain. Et les talents que toi tu as et que tu continues de développer aujourd'hui dans plein de domaines, on va en parler tout à l'heure, l'école elle ne permet pas ça ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y a certaines personnes qui m'ont même dit que ça ne servait à rien que j'aille vers ce genre de domaine alors qu'en fait il y aurait tout à gagner. Quelle que soit la manière, si tu valorises un élève... parce qu'il aime, il sera capable de donner la meilleure version de lui-même.

  • Speaker #1

    La meilleure version de lui-même, c'est sans doute le Thomas rayonnant que j'ai en face de moi au moment de l'interview. Mais avant d'en arriver là, il y a quelques années difficiles, dont une en bac pro cuisine qui lui fait perdre pied.

  • Speaker #0

    J'ai eu l'impression de me prendre un mur en pleine face pour imager. On va dire que tout le monde m'a dévalorisé quand j'étais là-bas. Certains professeurs étaient là un petit peu pour moi, mais on va dire que j'avais un prof même en français qui, dès que je faisais une faute de français, me retirait des points. Donc ma moyenne, elle a dégringolé. En fait, tant que je n'avais pas un papier qui certifiait que j'étais dyslexique, je ne l'étais pas. Et puis la perte de motivation. L'envie de tout arrêter, de fermer la porte et de ne plus penser à rien, juste partir. Partir vers d'autres horizons.

  • Speaker #1

    fermer la porte et partir vers d'autres horizons le programme paraît bien sombre heureusement thomas se bat décide qu'il vaut mieux que ça et se fait repêcher par la mission locale combien de temps s'écoule entre le moment où Tu te prends un mur, comme tu dis, et puis le moment où tu rebondis, tu vas frapper à la porte de la mission.

  • Speaker #0

    Je dirais un an et demi. Je ne suis pas bien, je me remets sans cesse en question. Je me demande ce qui ne va pas chez moi. C'est triste à dire, mais quand on trabesse constamment pendant à peu près un an, la moitié d'une année, ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    Et j'ai un exemple, c'est que pendant une porte ouverte, ce même professeur-là, il m'a pointé du doigt et il m'a dit Si vous ne voulez pas réussir dans la vie, il faut faire comme lui. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Thomas va remonter la pente, en attrapant les mains qui se tendent pour l'aider et en s'appuyant sur ses talents dessin, écriture, lecture. D'ailleurs Thomas, comment on tombe dans la lecture quand on est dyslexique ?

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. J'ai grandi avec des frères qui adoraient la lecture, notamment les Harry Potter avec les énormes tomes. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, il y a certains dyslexiques qui adorent lire et j'en fais partie. J'ai commencé à lire des Harry Potter, des Seigneurs des Anneaux, des Tolkien. Sinon, il y avait d'autres livres que j'aimais bien. C'était dans la manière dont c'était réalisé. C'est que, en gros, c'est toi-même l'aventurier. En gros, tous tes choix que tu fais ont des conséquences. En gros, tu écris ta propre histoire.

  • Speaker #1

    Et ça, ça fait rêver, non, d'écrire ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    Ça fait rêver.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, toi, là, tu as l'impression que ça y est, tu es enfin en commande et que tu écris ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    On va dire que j'essaye d'entreprendre de créer ma propre histoire. Mais bon, c'est un peu au jour le jour. Mais il faut toujours garder un cap et de l'espoir et voir à long terme les choses. Je pense que c'est la meilleure des manières de faire.

  • Speaker #1

    A court terme comme à long terme, Thomas déborde de projets. Il a imaginé un manga dont le personnage sera une jeune femme.

  • Speaker #0

    Pour la décrire, je dirais gravité.

  • Speaker #1

    C'est beau ça.

  • Speaker #0

    Une aura particulière, un peu en pouvoir mais avec des responsabilités.

  • Speaker #1

    Un manga donc et des projets musicaux.

  • Speaker #0

    Je suis un mordu de rap, de musique en tout genre.

  • Speaker #1

    T'en écoutes ou t'en crées ?

  • Speaker #0

    J'en écoute et aussi j'écris. Mais depuis longtemps, ça date du collège. Et ça m'a porté dans des moments qui n'étaient pas forcément évidents. Et d'ailleurs, j'ai écrit sur la dyslexie aussi.

  • Speaker #1

    Alors on t'écoute Thomas. C'est ça pour vous. Faire entendre des histoires et des voix alors. Si en plus ces voix se mettent à slammer.

  • Speaker #0

    Les gens ne comprennent pas que je suis dys. Je crois qu'ils sont atteints de dysphasie. L'impression d'être caché dans le noir vont cela tout mes pensées traversant l'ivoire. Je vais écrire mon histoire pour qu'ils s'en rappellent et qu'ils soient choqués dans leur mémoire. Personne n'a voulu croire en mes difficultés. Ne sont pas ma faiblesse mais ma destinée. J'ai grandi avec ma différence malgré les brimades et l'indifférence. Être moi, c'est comprendre le champ des possibles malgré l'impossible. J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la mort mais c'est le tonnerre qui est là.

Description

THOMAS c'est un imaginaire débordant de gentillesse et de fantaisie. Se dévaloriser, plus jamais. Le système scolaire, les autres, l'ont déjà assez fait pour lui. Il revient sur son parcours à la brasserie : brasser de la bière pour tourner la page. Au son d'un rap improvisé, Thomas s'affirme. Désormais, il sait qui il est ! 


Sa Pastry Sour est une craft à l'allure gourmande, pourtant incisive à souhait ! L'acidité du citron pimpe le fruit de la passion et s'équilibre avec les agrumes du houblon Citra. Une tarte au citron, lactée mais piquante. 


Entrez dans la danse : véritable rituel de passage chez Tête Haute, ce projet met à l’honneur chaque salarié, à travers une recette unique et éphémère. Des bières à l’image de nos collaborateurs : franches, chaleureuses, intrépides parfois déroutantes, toujours rafraîchissantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la norme et c'est le tonnerre qui gronde.

  • Speaker #1

    Thomas est arrivé à la brasserie Tête-Haute sur les recommandations de la mission locale, après une période plutôt noire et avec une estime de lui en plusieurs morceaux. Il est reparti, 18 mois plus tard, avec des envies et des projets qui popaient dans tous les sens. Ce matin, avec un sourire large comme un camion de livraison Tête-Haute et une coupe de cheveux inédite, Thomas est revenu brasser sa bière, une pastrisauer super gourmande et acidulée, bref, une bière qui nous raconte un peu tout.

  • Speaker #2

    C'est un podcast qui t'embarque au cœur d'un brassin éphémère et d'une histoire singulière. Un brassin pour dire haut et fier qu'il en est. Car la brasserie tête haute, on pense que chaque récit partagé nous fait avancer collectivement. Les bières et des histoires à l'image de celles et ceux qui les bras, en chaleureuse, intrépide, parfois déroutante, mais toujours rafraîchissante.

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, il sera question d'arènes de gladiateurs et d'entraide, de bières pâtisserie et de gravité. Je vous propose d'embarquer, direction la prod, où Thomas est à l'œuvre depuis une petite heure. Ça fait un bail qu'il n'a pas mis les pieds ici. Je me demande ce que ça lui fait de revenir.

  • Speaker #0

    Ça m'avait manqué. Ça n'a pas changé de toujours aussi chaleureux. C'est comme les bons vins, ça se bonouche avec l'état.

  • Speaker #1

    Même Nico, il est chaleureux ?

  • Speaker #0

    Oui, il est chaleureux, Nico.

  • Speaker #1

    Il a un peu hésité.

  • Speaker #0

    Je laisse l'année le doute. Si tu n'as pas de souci, tu peux aller à la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la C'est mon dessert préféré, c'est nickel, ça me présente bien. C'est généreux comme moi.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'on aura des vrais morceaux de meringue dedans ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais en tout cas, elle sera exposée fin au goût. On va en faire un volumestre.

  • Speaker #1

    Il n'est pas encore dedans pour l'instant le monstre.

  • Speaker #0

    Oui, mais il va venir.

  • Speaker #1

    Ah, il va venir. Tu vas l'attirer.

  • Speaker #0

    J'ai fait. On lui donnait un petit appât.

  • Speaker #1

    Ce que je vous propose, c'est qu'on laisse Thomas s'occuper du monstre et qu'on aille voir Aude, l'asithologue de tête haute, pour qu'elle nous briefe un peu. Aude, tu as cuisiné Thomas pour déterminer son style de bière, alors dis-nous tout, qu'est-ce qui le fait kiffer ?

  • Speaker #3

    Thomas, il est vraiment sur la cuisine italienne en priorité et surtout, il adore les desserts.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une pastries sour, une bière pâtisserie pour les petits Frenchies.

  • Speaker #3

    Alors, une pastrisauer. Déjà les sower, on est sur des profils de bière qui vont être plutôt acidulés. On n'a pas du tout d'amertume dans ce style de bière. Les pastries, c'est ce qu'on appelle les bières pâtisseries. Donc, on va aller chercher des ingrédients et surtout une forte dose d'ingrédients qui vont nous rappeler un dessert. Donc, on peut être sur un clafoutis, on peut être sur un financier si on rajoute de l'amande, par exemple. Et voilà, il va falloir qu'on ait un ajout de purée, de zeste, d'épices qui vont nous amener vers une aromatique de dessert, simplement.

  • Speaker #1

    Et elle ressemble à quoi la bière pâtisserie de Thomas ?

  • Speaker #3

    On est vraiment sur une pastrie avec une notion de tarte au citron. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très sucré. On est vraiment sur quelque chose d'acide. Et on a l'acidité du citron et aussi l'acidité et l'aromatique du fruit de la passion.

  • Speaker #1

    Tarte au citron, carrément, Thomas n'avait pas menti. J'adorerais que tu nous dises ce qu'on pourrait manger de bon pour accompagner cette pastrie. Alors ?

  • Speaker #3

    On peut la déguster et moi j'aurais très envie d'essayer, l'essayer avec un brownie au chocolat blanc. Quelque chose justement d'un petit peu sucré, d'un petit peu rond, pour venir rehausser le petit côté citronné.

  • Speaker #1

    Ce qu'on va faire maintenant, c'est qu'on ne va pas vous donner la recette du brownie au chocolat blanc que vous trouverez partout, mais on va vous raconter l'histoire de Thomas que personne encore n'a entendu.

  • Speaker #0

    De la bière.

  • Speaker #1

    Oui. Avant de revenir pour réaliser sa propre bière, il a bien fallu que Thomas débarque une première fois à la brasserie. C'est ce que je lui demande de nous raconter.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout simplement, ça commence déjà par une entrée dans la mission locale, des gens qui aident les jeunes et qui me réorientent vers une brasserie pas comme les autres, une brasserie sociale, une brasserie de l'entraide. Là où les cultures et la sagesse sont mélangées, avec un peu de fantaisie et de création, avec des bières craft et des concerts à foison tous les 15 jours. C'est un peu l'esprit tête haute, garder la tête haute.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si un jour quelqu'un a donné une définition aussi cool de la brasserie que celle que Thomas vient de donner. J'en profite pour lui demander si, avant tête haute, il avait la tête haute.

  • Speaker #0

    On va dire que c'était compliqué. Ce n'est pas toujours évident de racluter ce genre de choses. Mais on va dire qu'avant d'arriver chez Tetehaut, même avant d'être à la mission locale, j'ai été dans un lycée. Et ça ne s'est pas forcément bien passé. Du coup, j'ai dû arrêter en cours de ma formation. Parce qu'étant dyslexique... Quand un professeur te rabaisse constamment et te fait rappeler que ta difficulté, ce n'est pas forcément évident d'avancer et d'avoir la motivation.

  • Speaker #1

    Dyslexique, ce mot déjà pénible à écrire et à orthographier, recouvre une réalité encore mal connue et mal comprise.

  • Speaker #0

    Dyslexique, ce n'est pas que les fautes d'orthographe, comme beaucoup pourraient le penser, c'est bien plus complexe que ça. C'est toute une manière d'être, c'est une manière de comprendre les choses différemment. C'est un langage que seuls les gens qui ont des dyslexiques peuvent comprendre. Tu mets deux dyslexiques ensemble, ils sont capables de s'inventer une langue et de se comprendre. Pour vous donner un exemple, moi je suis capable, par exemple, si je vois un mot, d'en inventer un autre pour que ça soit plus simple pour moi. Ou alors, si je lis un texte, instinctivement, je vais peut-être avoir un autre mot qui va sortir alors que je ne voulais pas dire ce mot-là. C'est plus compliqué que juste des fautes d'orthographe.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment à l'école pour toi ?

  • Speaker #0

    On va dire que moi, j'ai toujours vu l'école comme une arène de gladiateurs. J'ai toujours dû donner plus que les autres pour pouvoir en être là où je suis. Mais je ne regrette pas d'être dyslexique pour la simple et bonne raison que c'est mon identité, ça fait ce que je suis. Et pour rien au monde, je changerais ça parce que... Je suis content d'être comme je suis, d'être 10 et aussi d'avoir ce petit élan de créativité que souvent les dyslexiques partagent. Ça nous apprend des leçons de vie parce qu'on est capable de faire plus que les autres. Certes avec un peu plus de lenteur, mais on est des gens persévérants et c'est ça qui fait notre force.

  • Speaker #1

    Et le regard des autres élèves, il est comment alors ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y en a qui sont compréhensifs et il y en a d'autres, c'est plus simple de se moquer, de faire comme tout le monde et de rentrer dans le rang. Sous prétexte peut-être d'être exclu du groupe si on ne participe pas à ce genre de choses. C'est plus facile de critiquer la différence que de l'accepter, malheureusement.

  • Speaker #1

    C'est certain. Et les talents que toi tu as et que tu continues de développer aujourd'hui dans plein de domaines, on va en parler tout à l'heure, l'école elle ne permet pas ça ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y a certaines personnes qui m'ont même dit que ça ne servait à rien que j'aille vers ce genre de domaine alors qu'en fait il y aurait tout à gagner. Quelle que soit la manière, si tu valorises un élève... parce qu'il aime, il sera capable de donner la meilleure version de lui-même.

  • Speaker #1

    La meilleure version de lui-même, c'est sans doute le Thomas rayonnant que j'ai en face de moi au moment de l'interview. Mais avant d'en arriver là, il y a quelques années difficiles, dont une en bac pro cuisine qui lui fait perdre pied.

  • Speaker #0

    J'ai eu l'impression de me prendre un mur en pleine face pour imager. On va dire que tout le monde m'a dévalorisé quand j'étais là-bas. Certains professeurs étaient là un petit peu pour moi, mais on va dire que j'avais un prof même en français qui, dès que je faisais une faute de français, me retirait des points. Donc ma moyenne, elle a dégringolé. En fait, tant que je n'avais pas un papier qui certifiait que j'étais dyslexique, je ne l'étais pas. Et puis la perte de motivation. L'envie de tout arrêter, de fermer la porte et de ne plus penser à rien, juste partir. Partir vers d'autres horizons.

  • Speaker #1

    fermer la porte et partir vers d'autres horizons le programme paraît bien sombre heureusement thomas se bat décide qu'il vaut mieux que ça et se fait repêcher par la mission locale combien de temps s'écoule entre le moment où Tu te prends un mur, comme tu dis, et puis le moment où tu rebondis, tu vas frapper à la porte de la mission.

  • Speaker #0

    Je dirais un an et demi. Je ne suis pas bien, je me remets sans cesse en question. Je me demande ce qui ne va pas chez moi. C'est triste à dire, mais quand on trabesse constamment pendant à peu près un an, la moitié d'une année, ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    Et j'ai un exemple, c'est que pendant une porte ouverte, ce même professeur-là, il m'a pointé du doigt et il m'a dit Si vous ne voulez pas réussir dans la vie, il faut faire comme lui. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Thomas va remonter la pente, en attrapant les mains qui se tendent pour l'aider et en s'appuyant sur ses talents dessin, écriture, lecture. D'ailleurs Thomas, comment on tombe dans la lecture quand on est dyslexique ?

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. J'ai grandi avec des frères qui adoraient la lecture, notamment les Harry Potter avec les énormes tomes. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, il y a certains dyslexiques qui adorent lire et j'en fais partie. J'ai commencé à lire des Harry Potter, des Seigneurs des Anneaux, des Tolkien. Sinon, il y avait d'autres livres que j'aimais bien. C'était dans la manière dont c'était réalisé. C'est que, en gros, c'est toi-même l'aventurier. En gros, tous tes choix que tu fais ont des conséquences. En gros, tu écris ta propre histoire.

  • Speaker #1

    Et ça, ça fait rêver, non, d'écrire ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    Ça fait rêver.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, toi, là, tu as l'impression que ça y est, tu es enfin en commande et que tu écris ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    On va dire que j'essaye d'entreprendre de créer ma propre histoire. Mais bon, c'est un peu au jour le jour. Mais il faut toujours garder un cap et de l'espoir et voir à long terme les choses. Je pense que c'est la meilleure des manières de faire.

  • Speaker #1

    A court terme comme à long terme, Thomas déborde de projets. Il a imaginé un manga dont le personnage sera une jeune femme.

  • Speaker #0

    Pour la décrire, je dirais gravité.

  • Speaker #1

    C'est beau ça.

  • Speaker #0

    Une aura particulière, un peu en pouvoir mais avec des responsabilités.

  • Speaker #1

    Un manga donc et des projets musicaux.

  • Speaker #0

    Je suis un mordu de rap, de musique en tout genre.

  • Speaker #1

    T'en écoutes ou t'en crées ?

  • Speaker #0

    J'en écoute et aussi j'écris. Mais depuis longtemps, ça date du collège. Et ça m'a porté dans des moments qui n'étaient pas forcément évidents. Et d'ailleurs, j'ai écrit sur la dyslexie aussi.

  • Speaker #1

    Alors on t'écoute Thomas. C'est ça pour vous. Faire entendre des histoires et des voix alors. Si en plus ces voix se mettent à slammer.

  • Speaker #0

    Les gens ne comprennent pas que je suis dys. Je crois qu'ils sont atteints de dysphasie. L'impression d'être caché dans le noir vont cela tout mes pensées traversant l'ivoire. Je vais écrire mon histoire pour qu'ils s'en rappellent et qu'ils soient choqués dans leur mémoire. Personne n'a voulu croire en mes difficultés. Ne sont pas ma faiblesse mais ma destinée. J'ai grandi avec ma différence malgré les brimades et l'indifférence. Être moi, c'est comprendre le champ des possibles malgré l'impossible. J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la mort mais c'est le tonnerre qui est là.

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Description

THOMAS c'est un imaginaire débordant de gentillesse et de fantaisie. Se dévaloriser, plus jamais. Le système scolaire, les autres, l'ont déjà assez fait pour lui. Il revient sur son parcours à la brasserie : brasser de la bière pour tourner la page. Au son d'un rap improvisé, Thomas s'affirme. Désormais, il sait qui il est ! 


Sa Pastry Sour est une craft à l'allure gourmande, pourtant incisive à souhait ! L'acidité du citron pimpe le fruit de la passion et s'équilibre avec les agrumes du houblon Citra. Une tarte au citron, lactée mais piquante. 


Entrez dans la danse : véritable rituel de passage chez Tête Haute, ce projet met à l’honneur chaque salarié, à travers une recette unique et éphémère. Des bières à l’image de nos collaborateurs : franches, chaleureuses, intrépides parfois déroutantes, toujours rafraîchissantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la norme et c'est le tonnerre qui gronde.

  • Speaker #1

    Thomas est arrivé à la brasserie Tête-Haute sur les recommandations de la mission locale, après une période plutôt noire et avec une estime de lui en plusieurs morceaux. Il est reparti, 18 mois plus tard, avec des envies et des projets qui popaient dans tous les sens. Ce matin, avec un sourire large comme un camion de livraison Tête-Haute et une coupe de cheveux inédite, Thomas est revenu brasser sa bière, une pastrisauer super gourmande et acidulée, bref, une bière qui nous raconte un peu tout.

  • Speaker #2

    C'est un podcast qui t'embarque au cœur d'un brassin éphémère et d'une histoire singulière. Un brassin pour dire haut et fier qu'il en est. Car la brasserie tête haute, on pense que chaque récit partagé nous fait avancer collectivement. Les bières et des histoires à l'image de celles et ceux qui les bras, en chaleureuse, intrépide, parfois déroutante, mais toujours rafraîchissante.

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, il sera question d'arènes de gladiateurs et d'entraide, de bières pâtisserie et de gravité. Je vous propose d'embarquer, direction la prod, où Thomas est à l'œuvre depuis une petite heure. Ça fait un bail qu'il n'a pas mis les pieds ici. Je me demande ce que ça lui fait de revenir.

  • Speaker #0

    Ça m'avait manqué. Ça n'a pas changé de toujours aussi chaleureux. C'est comme les bons vins, ça se bonouche avec l'état.

  • Speaker #1

    Même Nico, il est chaleureux ?

  • Speaker #0

    Oui, il est chaleureux, Nico.

  • Speaker #1

    Il a un peu hésité.

  • Speaker #0

    Je laisse l'année le doute. Si tu n'as pas de souci, tu peux aller à la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la C'est mon dessert préféré, c'est nickel, ça me présente bien. C'est généreux comme moi.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'on aura des vrais morceaux de meringue dedans ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais en tout cas, elle sera exposée fin au goût. On va en faire un volumestre.

  • Speaker #1

    Il n'est pas encore dedans pour l'instant le monstre.

  • Speaker #0

    Oui, mais il va venir.

  • Speaker #1

    Ah, il va venir. Tu vas l'attirer.

  • Speaker #0

    J'ai fait. On lui donnait un petit appât.

  • Speaker #1

    Ce que je vous propose, c'est qu'on laisse Thomas s'occuper du monstre et qu'on aille voir Aude, l'asithologue de tête haute, pour qu'elle nous briefe un peu. Aude, tu as cuisiné Thomas pour déterminer son style de bière, alors dis-nous tout, qu'est-ce qui le fait kiffer ?

  • Speaker #3

    Thomas, il est vraiment sur la cuisine italienne en priorité et surtout, il adore les desserts.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une pastries sour, une bière pâtisserie pour les petits Frenchies.

  • Speaker #3

    Alors, une pastrisauer. Déjà les sower, on est sur des profils de bière qui vont être plutôt acidulés. On n'a pas du tout d'amertume dans ce style de bière. Les pastries, c'est ce qu'on appelle les bières pâtisseries. Donc, on va aller chercher des ingrédients et surtout une forte dose d'ingrédients qui vont nous rappeler un dessert. Donc, on peut être sur un clafoutis, on peut être sur un financier si on rajoute de l'amande, par exemple. Et voilà, il va falloir qu'on ait un ajout de purée, de zeste, d'épices qui vont nous amener vers une aromatique de dessert, simplement.

  • Speaker #1

    Et elle ressemble à quoi la bière pâtisserie de Thomas ?

  • Speaker #3

    On est vraiment sur une pastrie avec une notion de tarte au citron. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très sucré. On est vraiment sur quelque chose d'acide. Et on a l'acidité du citron et aussi l'acidité et l'aromatique du fruit de la passion.

  • Speaker #1

    Tarte au citron, carrément, Thomas n'avait pas menti. J'adorerais que tu nous dises ce qu'on pourrait manger de bon pour accompagner cette pastrie. Alors ?

  • Speaker #3

    On peut la déguster et moi j'aurais très envie d'essayer, l'essayer avec un brownie au chocolat blanc. Quelque chose justement d'un petit peu sucré, d'un petit peu rond, pour venir rehausser le petit côté citronné.

  • Speaker #1

    Ce qu'on va faire maintenant, c'est qu'on ne va pas vous donner la recette du brownie au chocolat blanc que vous trouverez partout, mais on va vous raconter l'histoire de Thomas que personne encore n'a entendu.

  • Speaker #0

    De la bière.

  • Speaker #1

    Oui. Avant de revenir pour réaliser sa propre bière, il a bien fallu que Thomas débarque une première fois à la brasserie. C'est ce que je lui demande de nous raconter.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout simplement, ça commence déjà par une entrée dans la mission locale, des gens qui aident les jeunes et qui me réorientent vers une brasserie pas comme les autres, une brasserie sociale, une brasserie de l'entraide. Là où les cultures et la sagesse sont mélangées, avec un peu de fantaisie et de création, avec des bières craft et des concerts à foison tous les 15 jours. C'est un peu l'esprit tête haute, garder la tête haute.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si un jour quelqu'un a donné une définition aussi cool de la brasserie que celle que Thomas vient de donner. J'en profite pour lui demander si, avant tête haute, il avait la tête haute.

  • Speaker #0

    On va dire que c'était compliqué. Ce n'est pas toujours évident de racluter ce genre de choses. Mais on va dire qu'avant d'arriver chez Tetehaut, même avant d'être à la mission locale, j'ai été dans un lycée. Et ça ne s'est pas forcément bien passé. Du coup, j'ai dû arrêter en cours de ma formation. Parce qu'étant dyslexique... Quand un professeur te rabaisse constamment et te fait rappeler que ta difficulté, ce n'est pas forcément évident d'avancer et d'avoir la motivation.

  • Speaker #1

    Dyslexique, ce mot déjà pénible à écrire et à orthographier, recouvre une réalité encore mal connue et mal comprise.

  • Speaker #0

    Dyslexique, ce n'est pas que les fautes d'orthographe, comme beaucoup pourraient le penser, c'est bien plus complexe que ça. C'est toute une manière d'être, c'est une manière de comprendre les choses différemment. C'est un langage que seuls les gens qui ont des dyslexiques peuvent comprendre. Tu mets deux dyslexiques ensemble, ils sont capables de s'inventer une langue et de se comprendre. Pour vous donner un exemple, moi je suis capable, par exemple, si je vois un mot, d'en inventer un autre pour que ça soit plus simple pour moi. Ou alors, si je lis un texte, instinctivement, je vais peut-être avoir un autre mot qui va sortir alors que je ne voulais pas dire ce mot-là. C'est plus compliqué que juste des fautes d'orthographe.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment à l'école pour toi ?

  • Speaker #0

    On va dire que moi, j'ai toujours vu l'école comme une arène de gladiateurs. J'ai toujours dû donner plus que les autres pour pouvoir en être là où je suis. Mais je ne regrette pas d'être dyslexique pour la simple et bonne raison que c'est mon identité, ça fait ce que je suis. Et pour rien au monde, je changerais ça parce que... Je suis content d'être comme je suis, d'être 10 et aussi d'avoir ce petit élan de créativité que souvent les dyslexiques partagent. Ça nous apprend des leçons de vie parce qu'on est capable de faire plus que les autres. Certes avec un peu plus de lenteur, mais on est des gens persévérants et c'est ça qui fait notre force.

  • Speaker #1

    Et le regard des autres élèves, il est comment alors ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y en a qui sont compréhensifs et il y en a d'autres, c'est plus simple de se moquer, de faire comme tout le monde et de rentrer dans le rang. Sous prétexte peut-être d'être exclu du groupe si on ne participe pas à ce genre de choses. C'est plus facile de critiquer la différence que de l'accepter, malheureusement.

  • Speaker #1

    C'est certain. Et les talents que toi tu as et que tu continues de développer aujourd'hui dans plein de domaines, on va en parler tout à l'heure, l'école elle ne permet pas ça ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y a certaines personnes qui m'ont même dit que ça ne servait à rien que j'aille vers ce genre de domaine alors qu'en fait il y aurait tout à gagner. Quelle que soit la manière, si tu valorises un élève... parce qu'il aime, il sera capable de donner la meilleure version de lui-même.

  • Speaker #1

    La meilleure version de lui-même, c'est sans doute le Thomas rayonnant que j'ai en face de moi au moment de l'interview. Mais avant d'en arriver là, il y a quelques années difficiles, dont une en bac pro cuisine qui lui fait perdre pied.

  • Speaker #0

    J'ai eu l'impression de me prendre un mur en pleine face pour imager. On va dire que tout le monde m'a dévalorisé quand j'étais là-bas. Certains professeurs étaient là un petit peu pour moi, mais on va dire que j'avais un prof même en français qui, dès que je faisais une faute de français, me retirait des points. Donc ma moyenne, elle a dégringolé. En fait, tant que je n'avais pas un papier qui certifiait que j'étais dyslexique, je ne l'étais pas. Et puis la perte de motivation. L'envie de tout arrêter, de fermer la porte et de ne plus penser à rien, juste partir. Partir vers d'autres horizons.

  • Speaker #1

    fermer la porte et partir vers d'autres horizons le programme paraît bien sombre heureusement thomas se bat décide qu'il vaut mieux que ça et se fait repêcher par la mission locale combien de temps s'écoule entre le moment où Tu te prends un mur, comme tu dis, et puis le moment où tu rebondis, tu vas frapper à la porte de la mission.

  • Speaker #0

    Je dirais un an et demi. Je ne suis pas bien, je me remets sans cesse en question. Je me demande ce qui ne va pas chez moi. C'est triste à dire, mais quand on trabesse constamment pendant à peu près un an, la moitié d'une année, ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    Et j'ai un exemple, c'est que pendant une porte ouverte, ce même professeur-là, il m'a pointé du doigt et il m'a dit Si vous ne voulez pas réussir dans la vie, il faut faire comme lui. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Thomas va remonter la pente, en attrapant les mains qui se tendent pour l'aider et en s'appuyant sur ses talents dessin, écriture, lecture. D'ailleurs Thomas, comment on tombe dans la lecture quand on est dyslexique ?

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. J'ai grandi avec des frères qui adoraient la lecture, notamment les Harry Potter avec les énormes tomes. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, il y a certains dyslexiques qui adorent lire et j'en fais partie. J'ai commencé à lire des Harry Potter, des Seigneurs des Anneaux, des Tolkien. Sinon, il y avait d'autres livres que j'aimais bien. C'était dans la manière dont c'était réalisé. C'est que, en gros, c'est toi-même l'aventurier. En gros, tous tes choix que tu fais ont des conséquences. En gros, tu écris ta propre histoire.

  • Speaker #1

    Et ça, ça fait rêver, non, d'écrire ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    Ça fait rêver.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, toi, là, tu as l'impression que ça y est, tu es enfin en commande et que tu écris ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    On va dire que j'essaye d'entreprendre de créer ma propre histoire. Mais bon, c'est un peu au jour le jour. Mais il faut toujours garder un cap et de l'espoir et voir à long terme les choses. Je pense que c'est la meilleure des manières de faire.

  • Speaker #1

    A court terme comme à long terme, Thomas déborde de projets. Il a imaginé un manga dont le personnage sera une jeune femme.

  • Speaker #0

    Pour la décrire, je dirais gravité.

  • Speaker #1

    C'est beau ça.

  • Speaker #0

    Une aura particulière, un peu en pouvoir mais avec des responsabilités.

  • Speaker #1

    Un manga donc et des projets musicaux.

  • Speaker #0

    Je suis un mordu de rap, de musique en tout genre.

  • Speaker #1

    T'en écoutes ou t'en crées ?

  • Speaker #0

    J'en écoute et aussi j'écris. Mais depuis longtemps, ça date du collège. Et ça m'a porté dans des moments qui n'étaient pas forcément évidents. Et d'ailleurs, j'ai écrit sur la dyslexie aussi.

  • Speaker #1

    Alors on t'écoute Thomas. C'est ça pour vous. Faire entendre des histoires et des voix alors. Si en plus ces voix se mettent à slammer.

  • Speaker #0

    Les gens ne comprennent pas que je suis dys. Je crois qu'ils sont atteints de dysphasie. L'impression d'être caché dans le noir vont cela tout mes pensées traversant l'ivoire. Je vais écrire mon histoire pour qu'ils s'en rappellent et qu'ils soient choqués dans leur mémoire. Personne n'a voulu croire en mes difficultés. Ne sont pas ma faiblesse mais ma destinée. J'ai grandi avec ma différence malgré les brimades et l'indifférence. Être moi, c'est comprendre le champ des possibles malgré l'impossible. J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la mort mais c'est le tonnerre qui est là.

Description

THOMAS c'est un imaginaire débordant de gentillesse et de fantaisie. Se dévaloriser, plus jamais. Le système scolaire, les autres, l'ont déjà assez fait pour lui. Il revient sur son parcours à la brasserie : brasser de la bière pour tourner la page. Au son d'un rap improvisé, Thomas s'affirme. Désormais, il sait qui il est ! 


Sa Pastry Sour est une craft à l'allure gourmande, pourtant incisive à souhait ! L'acidité du citron pimpe le fruit de la passion et s'équilibre avec les agrumes du houblon Citra. Une tarte au citron, lactée mais piquante. 


Entrez dans la danse : véritable rituel de passage chez Tête Haute, ce projet met à l’honneur chaque salarié, à travers une recette unique et éphémère. Des bières à l’image de nos collaborateurs : franches, chaleureuses, intrépides parfois déroutantes, toujours rafraîchissantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la norme et c'est le tonnerre qui gronde.

  • Speaker #1

    Thomas est arrivé à la brasserie Tête-Haute sur les recommandations de la mission locale, après une période plutôt noire et avec une estime de lui en plusieurs morceaux. Il est reparti, 18 mois plus tard, avec des envies et des projets qui popaient dans tous les sens. Ce matin, avec un sourire large comme un camion de livraison Tête-Haute et une coupe de cheveux inédite, Thomas est revenu brasser sa bière, une pastrisauer super gourmande et acidulée, bref, une bière qui nous raconte un peu tout.

  • Speaker #2

    C'est un podcast qui t'embarque au cœur d'un brassin éphémère et d'une histoire singulière. Un brassin pour dire haut et fier qu'il en est. Car la brasserie tête haute, on pense que chaque récit partagé nous fait avancer collectivement. Les bières et des histoires à l'image de celles et ceux qui les bras, en chaleureuse, intrépide, parfois déroutante, mais toujours rafraîchissante.

  • Speaker #1

    Dans ce podcast, il sera question d'arènes de gladiateurs et d'entraide, de bières pâtisserie et de gravité. Je vous propose d'embarquer, direction la prod, où Thomas est à l'œuvre depuis une petite heure. Ça fait un bail qu'il n'a pas mis les pieds ici. Je me demande ce que ça lui fait de revenir.

  • Speaker #0

    Ça m'avait manqué. Ça n'a pas changé de toujours aussi chaleureux. C'est comme les bons vins, ça se bonouche avec l'état.

  • Speaker #1

    Même Nico, il est chaleureux ?

  • Speaker #0

    Oui, il est chaleureux, Nico.

  • Speaker #1

    Il a un peu hésité.

  • Speaker #0

    Je laisse l'année le doute. Si tu n'as pas de souci, tu peux aller à la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la chambre de la C'est mon dessert préféré, c'est nickel, ça me présente bien. C'est généreux comme moi.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'on aura des vrais morceaux de meringue dedans ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais en tout cas, elle sera exposée fin au goût. On va en faire un volumestre.

  • Speaker #1

    Il n'est pas encore dedans pour l'instant le monstre.

  • Speaker #0

    Oui, mais il va venir.

  • Speaker #1

    Ah, il va venir. Tu vas l'attirer.

  • Speaker #0

    J'ai fait. On lui donnait un petit appât.

  • Speaker #1

    Ce que je vous propose, c'est qu'on laisse Thomas s'occuper du monstre et qu'on aille voir Aude, l'asithologue de tête haute, pour qu'elle nous briefe un peu. Aude, tu as cuisiné Thomas pour déterminer son style de bière, alors dis-nous tout, qu'est-ce qui le fait kiffer ?

  • Speaker #3

    Thomas, il est vraiment sur la cuisine italienne en priorité et surtout, il adore les desserts.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec une pastries sour, une bière pâtisserie pour les petits Frenchies.

  • Speaker #3

    Alors, une pastrisauer. Déjà les sower, on est sur des profils de bière qui vont être plutôt acidulés. On n'a pas du tout d'amertume dans ce style de bière. Les pastries, c'est ce qu'on appelle les bières pâtisseries. Donc, on va aller chercher des ingrédients et surtout une forte dose d'ingrédients qui vont nous rappeler un dessert. Donc, on peut être sur un clafoutis, on peut être sur un financier si on rajoute de l'amande, par exemple. Et voilà, il va falloir qu'on ait un ajout de purée, de zeste, d'épices qui vont nous amener vers une aromatique de dessert, simplement.

  • Speaker #1

    Et elle ressemble à quoi la bière pâtisserie de Thomas ?

  • Speaker #3

    On est vraiment sur une pastrie avec une notion de tarte au citron. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très sucré. On est vraiment sur quelque chose d'acide. Et on a l'acidité du citron et aussi l'acidité et l'aromatique du fruit de la passion.

  • Speaker #1

    Tarte au citron, carrément, Thomas n'avait pas menti. J'adorerais que tu nous dises ce qu'on pourrait manger de bon pour accompagner cette pastrie. Alors ?

  • Speaker #3

    On peut la déguster et moi j'aurais très envie d'essayer, l'essayer avec un brownie au chocolat blanc. Quelque chose justement d'un petit peu sucré, d'un petit peu rond, pour venir rehausser le petit côté citronné.

  • Speaker #1

    Ce qu'on va faire maintenant, c'est qu'on ne va pas vous donner la recette du brownie au chocolat blanc que vous trouverez partout, mais on va vous raconter l'histoire de Thomas que personne encore n'a entendu.

  • Speaker #0

    De la bière.

  • Speaker #1

    Oui. Avant de revenir pour réaliser sa propre bière, il a bien fallu que Thomas débarque une première fois à la brasserie. C'est ce que je lui demande de nous raconter.

  • Speaker #0

    Eh bien, tout simplement, ça commence déjà par une entrée dans la mission locale, des gens qui aident les jeunes et qui me réorientent vers une brasserie pas comme les autres, une brasserie sociale, une brasserie de l'entraide. Là où les cultures et la sagesse sont mélangées, avec un peu de fantaisie et de création, avec des bières craft et des concerts à foison tous les 15 jours. C'est un peu l'esprit tête haute, garder la tête haute.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si un jour quelqu'un a donné une définition aussi cool de la brasserie que celle que Thomas vient de donner. J'en profite pour lui demander si, avant tête haute, il avait la tête haute.

  • Speaker #0

    On va dire que c'était compliqué. Ce n'est pas toujours évident de racluter ce genre de choses. Mais on va dire qu'avant d'arriver chez Tetehaut, même avant d'être à la mission locale, j'ai été dans un lycée. Et ça ne s'est pas forcément bien passé. Du coup, j'ai dû arrêter en cours de ma formation. Parce qu'étant dyslexique... Quand un professeur te rabaisse constamment et te fait rappeler que ta difficulté, ce n'est pas forcément évident d'avancer et d'avoir la motivation.

  • Speaker #1

    Dyslexique, ce mot déjà pénible à écrire et à orthographier, recouvre une réalité encore mal connue et mal comprise.

  • Speaker #0

    Dyslexique, ce n'est pas que les fautes d'orthographe, comme beaucoup pourraient le penser, c'est bien plus complexe que ça. C'est toute une manière d'être, c'est une manière de comprendre les choses différemment. C'est un langage que seuls les gens qui ont des dyslexiques peuvent comprendre. Tu mets deux dyslexiques ensemble, ils sont capables de s'inventer une langue et de se comprendre. Pour vous donner un exemple, moi je suis capable, par exemple, si je vois un mot, d'en inventer un autre pour que ça soit plus simple pour moi. Ou alors, si je lis un texte, instinctivement, je vais peut-être avoir un autre mot qui va sortir alors que je ne voulais pas dire ce mot-là. C'est plus compliqué que juste des fautes d'orthographe.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment à l'école pour toi ?

  • Speaker #0

    On va dire que moi, j'ai toujours vu l'école comme une arène de gladiateurs. J'ai toujours dû donner plus que les autres pour pouvoir en être là où je suis. Mais je ne regrette pas d'être dyslexique pour la simple et bonne raison que c'est mon identité, ça fait ce que je suis. Et pour rien au monde, je changerais ça parce que... Je suis content d'être comme je suis, d'être 10 et aussi d'avoir ce petit élan de créativité que souvent les dyslexiques partagent. Ça nous apprend des leçons de vie parce qu'on est capable de faire plus que les autres. Certes avec un peu plus de lenteur, mais on est des gens persévérants et c'est ça qui fait notre force.

  • Speaker #1

    Et le regard des autres élèves, il est comment alors ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y en a qui sont compréhensifs et il y en a d'autres, c'est plus simple de se moquer, de faire comme tout le monde et de rentrer dans le rang. Sous prétexte peut-être d'être exclu du groupe si on ne participe pas à ce genre de choses. C'est plus facile de critiquer la différence que de l'accepter, malheureusement.

  • Speaker #1

    C'est certain. Et les talents que toi tu as et que tu continues de développer aujourd'hui dans plein de domaines, on va en parler tout à l'heure, l'école elle ne permet pas ça ?

  • Speaker #0

    On va dire qu'il y a certaines personnes qui m'ont même dit que ça ne servait à rien que j'aille vers ce genre de domaine alors qu'en fait il y aurait tout à gagner. Quelle que soit la manière, si tu valorises un élève... parce qu'il aime, il sera capable de donner la meilleure version de lui-même.

  • Speaker #1

    La meilleure version de lui-même, c'est sans doute le Thomas rayonnant que j'ai en face de moi au moment de l'interview. Mais avant d'en arriver là, il y a quelques années difficiles, dont une en bac pro cuisine qui lui fait perdre pied.

  • Speaker #0

    J'ai eu l'impression de me prendre un mur en pleine face pour imager. On va dire que tout le monde m'a dévalorisé quand j'étais là-bas. Certains professeurs étaient là un petit peu pour moi, mais on va dire que j'avais un prof même en français qui, dès que je faisais une faute de français, me retirait des points. Donc ma moyenne, elle a dégringolé. En fait, tant que je n'avais pas un papier qui certifiait que j'étais dyslexique, je ne l'étais pas. Et puis la perte de motivation. L'envie de tout arrêter, de fermer la porte et de ne plus penser à rien, juste partir. Partir vers d'autres horizons.

  • Speaker #1

    fermer la porte et partir vers d'autres horizons le programme paraît bien sombre heureusement thomas se bat décide qu'il vaut mieux que ça et se fait repêcher par la mission locale combien de temps s'écoule entre le moment où Tu te prends un mur, comme tu dis, et puis le moment où tu rebondis, tu vas frapper à la porte de la mission.

  • Speaker #0

    Je dirais un an et demi. Je ne suis pas bien, je me remets sans cesse en question. Je me demande ce qui ne va pas chez moi. C'est triste à dire, mais quand on trabesse constamment pendant à peu près un an, la moitié d'une année, ce n'est pas évident.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends.

  • Speaker #0

    Et j'ai un exemple, c'est que pendant une porte ouverte, ce même professeur-là, il m'a pointé du doigt et il m'a dit Si vous ne voulez pas réussir dans la vie, il faut faire comme lui. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Thomas va remonter la pente, en attrapant les mains qui se tendent pour l'aider et en s'appuyant sur ses talents dessin, écriture, lecture. D'ailleurs Thomas, comment on tombe dans la lecture quand on est dyslexique ?

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. J'ai grandi avec des frères qui adoraient la lecture, notamment les Harry Potter avec les énormes tomes. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, il y a certains dyslexiques qui adorent lire et j'en fais partie. J'ai commencé à lire des Harry Potter, des Seigneurs des Anneaux, des Tolkien. Sinon, il y avait d'autres livres que j'aimais bien. C'était dans la manière dont c'était réalisé. C'est que, en gros, c'est toi-même l'aventurier. En gros, tous tes choix que tu fais ont des conséquences. En gros, tu écris ta propre histoire.

  • Speaker #1

    Et ça, ça fait rêver, non, d'écrire ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    Ça fait rêver.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'aujourd'hui, toi, là, tu as l'impression que ça y est, tu es enfin en commande et que tu écris ta propre histoire ?

  • Speaker #0

    On va dire que j'essaye d'entreprendre de créer ma propre histoire. Mais bon, c'est un peu au jour le jour. Mais il faut toujours garder un cap et de l'espoir et voir à long terme les choses. Je pense que c'est la meilleure des manières de faire.

  • Speaker #1

    A court terme comme à long terme, Thomas déborde de projets. Il a imaginé un manga dont le personnage sera une jeune femme.

  • Speaker #0

    Pour la décrire, je dirais gravité.

  • Speaker #1

    C'est beau ça.

  • Speaker #0

    Une aura particulière, un peu en pouvoir mais avec des responsabilités.

  • Speaker #1

    Un manga donc et des projets musicaux.

  • Speaker #0

    Je suis un mordu de rap, de musique en tout genre.

  • Speaker #1

    T'en écoutes ou t'en crées ?

  • Speaker #0

    J'en écoute et aussi j'écris. Mais depuis longtemps, ça date du collège. Et ça m'a porté dans des moments qui n'étaient pas forcément évidents. Et d'ailleurs, j'ai écrit sur la dyslexie aussi.

  • Speaker #1

    Alors on t'écoute Thomas. C'est ça pour vous. Faire entendre des histoires et des voix alors. Si en plus ces voix se mettent à slammer.

  • Speaker #0

    Les gens ne comprennent pas que je suis dys. Je crois qu'ils sont atteints de dysphasie. L'impression d'être caché dans le noir vont cela tout mes pensées traversant l'ivoire. Je vais écrire mon histoire pour qu'ils s'en rappellent et qu'ils soient choqués dans leur mémoire. Personne n'a voulu croire en mes difficultés. Ne sont pas ma faiblesse mais ma destinée. J'ai grandi avec ma différence malgré les brimades et l'indifférence. Être moi, c'est comprendre le champ des possibles malgré l'impossible. J'ai observé le monde pour devenir un caméléon, un enfant qui n'est pas dans la mort mais c'est le tonnerre qui est là.

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