Description
Après avoir servi sur un plateau des infos croustillantes sur les caractéristiques générales des crabes, voici une légère mais savoureuse entrée en matière sur les brachyoures (ou "crabes vrais") avec deux mini-espèces.
Commençons par le Crabe petit-pois, qui n'a de délicieux que ses appellations. Son nom scientifique, Pinnotheres pisum, fait à la fois référence à sa minuscule taille (14 mm pour les femelles et 8 pour les mâles !) avec "pisum", le nom latin de pois ; et à son habitat de prédilection, l'intérieur de mollusques bivalves : en grec, "pinnotheres" signifie le "compagnon des moules". Un adorable sobriquet donné par le père de la nomenclature binominale, Carl von Linné, qui voyait dans cette association "coquillages et crustacés" une symbiose.
Que nenni ! Ce coquin est en réalité un parasite : ses hôtes lui apportent protection contre les intempéries et nutriments qu'il vole dans leurs branchies filtreuses de nourriture (organes qu'il n'hésite pas à grignoter de temps en temps), sans rien recevoir en retour...
Le Crabe boxeur (sur la vignette) est un autre exemple fascinant d'une interaction entre un crustacé et d'autres organismes, cette fois-ci bel et bien symbiotique. Ce sportif de 20 mm est l'un des rares invertébrés capable de se servir d'outils, en la personne d'anémones de mer fixées à ses pinces. Ces gants vivants lui servent à capter la nourriture à l'aide de leurs tentacules venimeux, ou au contraire à intimider leurs prédateurs. Les anémones (entières comme coupées en 2 par les pinces de leur symbionte) bénéficient également de cette relation, qui leur offre davantage d'opportunités alimentaires et reproductrices que leurs congénères fixées sur des surfaces immobiles. Au passage, la manière dont notre ami crustacé agite ces anémones lui doit également le surnom de "Crabe pom-pom girl" !
Terminons sur une note poétique mentionnant son nom scientifique, encore plus craquant : Lybia tessellata. Il rend quant à lui hommage à sa magnifique carapace rouge et blanche, en mosaïque, qui se dit en latin "tessellata", tout simplement !
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📖Si cet épisode t'a passionné.e, d'autres pépites t'attendent dans le livre de Marc Mortelmans, Nomen, l'origine des noms des espèces (Ulmer 2024) et En finir avec les idées fausses sur le monde Vivant (Éditions de l'atelier 2024).
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Interview : Marc Mortelmans
Invité : Corentin Garde, responsable de la pédagogie à l'Aquarium de Paris
Montage et mise en ligne : Marie-Juliette Champeau
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