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Prosmonautes

De l'interprétation des mots à celle des lieux : l'art de tracer sa trajectoire par Amandine Maroteaux

De l'interprétation des mots à celle des lieux : l'art de tracer sa trajectoire par Amandine Maroteaux

1h35 |05/11/2025
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1h35 |05/11/2025
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Description

🪐 Dans cette neuvième transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés d’Amandine Maroteaux, ex‑avocate devenue architecte d’intérieur et curatrice d’art en créant Atelier Compostelle (Paris & Luxembourg). Reconversion, intuition, opportunités… et dépassement de ses croyances limitantes. Merci Amandine pour ce partage !


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/de-linterpretation-des-mots-a-celle-des-lieux-lart-de-tracer-sa-trajectoire-par-amandine-maroteaux/


🔭 Comment contacter Amandine ?


Résumé de la transmission :

Quitter un statut “prestigieux” pour créer sa propre voie ? Dans cet épisode, on parle choix courageux, croyances limitantes, entrepreneuriat, réseau d’influence et IA comme propulseur … pas comme pilote. Tu devrais sortir de cette écoute avec des repères concrets pour passer du rêve à l’exécution, sans maquiller les difficultés.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Gérer l’écart d’identité pendant et après une reconversion

- Être à l’écoute et fabriquer des opportunités, puis les trier sans se perdre

- Comment gérer intuition, chiffres et timing pour décider

- Utiliser l’IA pour mieux penser, pas remplacer


🤩 Les pépites

- “Je ne perds pas mon statut, je le crée”

- Le bambou vs la fougère : l’anecdote qui te montre que chacun a sa propre temporalité

- Un “oui” assumé qui construit l’équipe avant la maîtrise technique

- Dépasse le “second plafond de verre” par ton réseau


🔥 Les moments forts :

- “Le syndrome de l’imposteur, c’est un luxe”

- Deux ans d’itérations avant le déclic d’une collection

- IA et prompt: quand le mot juste rend plus intelligent

- Le premier client… pendant l’école, grâce à l’entourage


🎧 Pour qui ?

Salariés et dirigeant·e·s tentés par l’entrepreneuriat ou la reconversion, auditeurs qui veulent du concret pour dépasser leurs croyances limitantes.


Action immédiate après l’écoute : Quoi qu'il arrive fait de ton mieux dans tout ce que tu entreprends. Tu peux aussi rejoindre une association un réseau spécialisé dans la reconversion ou l'entrepreneuriat pour t'entourer, partager tes idées et être moins seul face à ton projet. 


Si l’épisode te booste, laisse ★★★★★ et partage-le à quelqu’un qui mérite d’oser sa trajectoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition. Quitte à rater parfois, il y a une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Ma vision du succès, c'est si on laisse une trace dans l'histoire de l'art et de l'architecture. Quoi que vous fassiez, faites-le de votre mieux.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair. T'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonautes avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle transmission des prosmonautes. Aujourd'hui, je reçois Amandine Maroto. Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Bonjour et bonjour à tous.

  • Speaker #1

    On le verra après par la suite dans le podcast, mais toi tu t'es reconverti du droit vers l'architecture d'intérieur. On va revenir sur ton parcours, comprendre pourquoi. Avant, j'aime bien poser une petite question pour comprendre ce qui t'a animé, avant de te présenter rapidement et puis tu me diras si ça colle bien. Mais qu'est-ce qui t'a donné envie de venir sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Eh bien voilà, on commence fort. Alors j'adore les questions surprises, c'est très bien. Écoute, tu as contacté mon équipe et je trouve ça... Très chouette de proposer de s'exprimer sur des sujets qui sont extrêmement importants dans le monde dans lequel on vit, où on a une image de l'entrepreneuriat et de la prise de risque qui est devenue très glamour, mais qui occulte totalement la réalité de notre quotidien. Et en même temps, quand on a l'ADN pour ça, il faut y aller. Donc l'objet du podcast me parle totalement, j'en enregistre régulièrement et j'aime aussi beaucoup le format long. Donc toujours partante pour aider.

  • Speaker #1

    dont tu es consommatrice aussi sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Alors sur différentes applis, mais totalement, je suis très souvent dans les trains et en voiture, et j'écoute énormément de podcasts sur des sujets très variés.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, pour commencer, je vais présenter ton parcours dans les grandes lignes, si jamais il y a des erreurs, tu m'en voudras pas, je te laisserai corriger ensuite, et puis on viendra sur une autre petite surprise, qui est une première question clé. Donc toi, tu t'appelles Amandine, tu as 42 ans, deux enfants, et tu vis au Luxembourg, principalement. et tu es entre Luxembourg et Paris parce que tu as des activités aussi sur Paris. Tu as fait un master en politique européenne à Sciences Po. Ensuite, tu as obtenu le CAPA à l'école du Barreau de Paris. J'ai regardé ce que ça voulait dire. C'est la certification d'aptitude à la profession d'avocat, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est le diplôme d'avocat. Le diplôme d'avocat.

  • Speaker #1

    Pour ne pas faire simple quand on peut faire compliqué.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu t'es reconvertie dans la décoration d'intérieur et l'architecture d'intérieur en obtenant un diplôme au CREAD.

  • Speaker #0

    Et tu as oublié un truc assez marrant, c'est que j'ai fait l'école du Louvre avec deux spécialisations, Vato jusque-là c'est classique, mais l'écriture cunéiforme, qui est en fait la première forme d'écriture des marchands, puisqu'ils ont devait compter leurs moutons. Et donc la civilisation sumérienne a développé des petits stylés qui permettaient sur de l'argile d'écrire, en faisant des signes, qui devenaient des cunéiformes, qu'ils transposaient dans des petites boules, qu'ils mettaient elles-mêmes dans une grande boule en terre cuite. et leur équipe. Ce n'était pas le terme à l'époque, mais les gardiens de troupeau partaient avec cette petite boule qui était le nombre de moutons qu'il fallait ramener. Donc, j'ai eu quelques activités déjà à ce moment-là un peu atypiques.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Je ne connaissais pas du tout l'existence de cette écriture et je pense que c'est le cas pour beaucoup de nous.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de bâtiments et d'espaces dans lesquels on voit l'écriture cunéiforme. Et ça se reconnaît très bien parce que c'est un petit triangle sur le haut avec une petite pointe vers le bas. Et quand on sait ce que c'est, en fait, on comprend vite. Je ne dis pas qu'on sait la lire, mais en fait, c'est vraiment la première forme d'écriture.

  • Speaker #1

    Ok, hyper intéressant. Pour revenir sur tes expériences, grande ligne de tes expériences. Donc, tu as pratiqué quand même le métier d'avocat pendant cinq ans, chez Arendt et Wendel au Luxembourg. Tu t'es reconverti ensuite vers l'architecture d'intérieur, comme on l'a dit auparavant. Tu as créé ta propre société qui s'appelle Atelier Compostelle depuis une dizaine d'années maintenant, qui opère au Luxembourg, à Paris, un peu en Belgique, on en parlait tout à l'heure. Tu es présidente de l'association Féminin Pluriel à Paris depuis deux ans, et tu es membre de We Are aussi depuis deux ans.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    J'ai rien oublié de significatif.

  • Speaker #0

    Il y en a forcément, mais on complétera si nécessaire.

  • Speaker #1

    On verra au fur et à mesure. Ça marche. Et donc, cette fameuse question clé, j'aime bien démarrer le podcast par une question un petit peu surprise, pour capturer vraiment la spontanéité. Ça devait être une question que je posais plus tard dans l'ordre, mais en fait, quand on a préparé le podcast, j'ai senti aussi que c'est un sujet qui t'intéressait aussi, c'est cette question de statut. De passage de statut, parce que c'est quand même un sujet qui est important. Et pour parler avec beaucoup de gens qui sont dans cette hésitation, il y en a beaucoup aussi, et ça peut être mon cas parfois, de se dire... a atteint une certaine position, un certain statut social auprès de tes amis, auprès de professionnels. Et donc quand tu remets tout ça en cause, tu sais que tu peux perdre ça. Comment toi tu as géré l'écart entre ton identité d'avocate, où l'avocat c'est quand même quelque chose de très prestigieux dans la société, à celle d'architecte d'intérieur et en plus de repartir au niveau de départ dans un nouveau secteur ?

  • Speaker #0

    Alors la question est très intéressante et elle est, je vais te répondre en deux temps, il y a deux contextes. Il y a le contexte d'il y a une grosse dizaine d'années. et le contexte aujourd'hui. Il y a une dizaine d'années, une des premières remarques que j'ai eues lorsque j'ai informé mes confrères avec cancer que je souhaitais prendre un an pour faire une école d'archi, déjà le métier c'était assez abstrait pour eux, l'idée de travailler seule, ce qui était la conception qui se faisait, pas la mienne du tout évidemment, d'anarchie d'intérieur, alors là on les avait perdu, et j'ai eu des dizaines de fois cette notion, mais comment on va y faire sans statut social ? Alors, il y a le poids des mots. Le statut, ce n'est pas une notion de groupe, ce n'est pas une notion définie, c'est ce que l'on est, ce que l'on incarne. Donc, je ne vais pas perdre mon statut. Et la place que l'on prend dans la société, c'est celle que l'on crée. Et on avait l'opportunité, je trouve, d'ouvrir des voies, d'ouvrir des pistes. Et moi, je voyais plutôt ça comme saisir une opportunité de marché. Puisqu'il y a une grosse dizaine d'années, il y avait beaucoup d'archis, avec des décorateurs, mais l'archive intérieure, c'était plus abstrait. Donc j'ai vraiment vécu ce « comment vas-tu faire sans statut social ? » Ce n'était pas un sujet. En revanche, j'avais conscience qu'il allait vite falloir créer une structure juridique, qu'il allait falloir avoir un nom, et qu'il allait falloir aller vite aussi dans le fait de créer une entité autour de moi et pas moi toute seule. Ne serait-ce que parce que ça donnait confiance.

  • Speaker #1

    Donc tu as toujours eu une équipe professionnelle avec toi.

  • Speaker #0

    Exactement. Il y a le contexte aujourd'hui dans lequel c'est très glamour être architecte, où les designers, les architectes, les designers sont vraiment... des stars pour certains. Et donc, il y a énormément de vocations qui naissent, énormément de changements de carrière, beaucoup d'avocats d'ailleurs. Et la question aujourd'hui du statut, en fait, se pose moins parce qu'elle est devenue beaucoup plus désirable. Le pendant de ça, et que ça donne une impression de facilité, ça donne l'impression qu'en ayant mandaté un archi une fois pour faire une de ses maisons, et que l'on a choisi soi-même... Après 10 rendez-vous avec l'archi, une couleur et un carrelage, on est en capacité de prendre en charge des lieux qui nous sont confiés, ce qui implique un timing, un budget, et qui pour beaucoup de clients, quelle que soit leur position sociale, puisqu'on est sur l'action du statut, dans tous les cas, ça dit quelque chose. Donc on n'a pas forcément la capacité à s'intégrer dans ces milieux-là, même si aujourd'hui, la question du statut social, quand on vient à Chèque d'Intérieur, c'est plutôt valorisé. Donc la temporalité est très différente.

  • Speaker #1

    et surtout que maintenant avec les sujets d'intelligence artificielle. J'imagine que tu en as d'autant plus qui se disent « En fait, c'est super facile, je vais voir un chat GPT, je vais mettre un prompt dedans, il va me sortir des images. »

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs éléments dans ta question et je suis tout à fait intéressée par ça parce que les IA, c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. Tu as dit « On va mettre un prompt. » En fait, quand on a le bon prompt, oui, c'est génial. Et donc, le talent de l'archi, c'est de retravailler son prompt. Ses éléments de langage, les ressources auxquelles il va faire appel pour avoir... le bon prompt et donc éventuellement les bonnes images. En revanche, le copilot ou autre fait moins un intérieur de style français, dans des teintes bleues, on va agréger de l'information mais qui va être extrêmement simple et donc on aura perdu la bataille de l'intelligence humaine. Alors qu'un bon prompt, ça rend plus intelligent. On pourra y revenir petit peu.

  • Speaker #1

    C'est la différence entre l'utilisation active et passive de l'IA et est-ce que c'est un complément de toi ou un remplacement de toi ? Tout à fait. On reviendra sur le sujet, ça marche. Et il y a une autre phrase qui m'a interpellé quand on a fait la préparation du podcast. J'ai essayé de reprendre tes mots de mémoire, mais tu me corrigis, c'était pas exactement cela. Tu m'as dit une phrase qui m'a marqué, qui était « j'ai toujours fonctionné à l'opportunité » . Je pense que c'était plus ou moins cette phrase-là. Et donc, ça m'a amené plusieurs questions, parce que t'as beaucoup de... Enfin, t'as aussi un certain nombre de personnes avec lesquelles je peux discuter au quotidien et qui ont l'impression qu'il n'y a pas d'opportunité ou que c'est un peu compliqué, etc. Et donc, toi qui fonctionnes beaucoup à l'opportunité... Comment on fait pour cultiver un peu le fait de reconnaître les opportunités, de se dire ça c'en est une, je peux la saisir ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui, de nouveau, nécessite pas mal de granularité dans la réponse. Je fonctionne effectivement à l'opportunité, ça veut dire que je travaille à les créer, à garder les yeux ouverts et à les saisir, quitte à rater parfois. En revanche, je ne dis jamais non, au sens... C'est pas la peur qui me fait dire non, que ce soit dans la vie ou dans l'archi ou dans l'entrepreneuriat. Savoir sauter sans parachute, je n'ai aucun problème. Après, j'en assume les conséquences. L'opportunité, il y en a toujours. Qu'est-ce qu'on définit comme une opportunité ? Il y a ce que l'on cherche à un moment, il y a ce que l'on aperçoit et ce sur quoi on va s'appuyer et que l'on va créer. Et puis, il y a celle qu'on va vraiment créer parce qu'on va apprendre à demander. Je fonctionne dans l'opportunité parce que je crois savoir analyser ce qui se passe sur un marché, identifier un segment ou un positionnement sur lequel on peut être plus spécifique. Par exemple, aujourd'hui, on a une vraie identification sur l'aménagement de fondations philanthropiques. Ce n'est pas un segment de marché, mais en fait, on l'a créé parce que c'est une typologie, c'est un personnel client pour lequel on aime travailler. Mais c'est invisible parce que c'est des projets très discrets. Ça pose différentes questions. Après, sur la question de l'opportunité et d'apprendre à... On dit qu'il n'y en a pas d'opportunité, ce n'est pas vrai. Simplement, si on est préconçu de ce qui doit être une opportunité, de ce que l'on cherche, de ce que l'on attend, et que tout ce qui n'est pas exactement ça... sort du scope, de fait, il n'y en a pas. Et puis si on réfléchit trop longtemps avant d'avancer et de se dire que malgré la peur, malgré des doutes parfois, malgré le business plan qui ne colle pas à 100%, il n'y a pas de bon moment. En revanche, il y a des opportunités tous les jours, il y en a 10 tous les jours. Combien est-ce qu'on est capable de voir et sur combien on est capable de créer quelque chose, c'est une autre conversation.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, du coup, à ce sujet-là, toi qui fonctionnes à l'opportunité, donc du coup qui as appris, tu sais, à te les créer, parce qu'il y a les opportunités qui viennent à soi de par ce qu'on a fait par le passé et puis les nouvelles qu'on se crée, comme tu dis, oser demander. Comment tu fais, toi, pour te dire si tu en as, par exemple, 10 par jour, pour te dire celle-là, je la prends, celle-là, je ne la prends pas, ça, c'est une bonne ? C'est-à-dire qu'avant, tu t'as défini clairement là où tu voulais aller et tu sais celles qui servent ton projet ou alors c'est un peu un instinct c'est comment tu fonctionnes là-dessus d'abord il y a la direct...

  • Speaker #0

    enfin il y a la... On est sur un sujet d'entrepreneuriat, il y a un sujet de vision. Je dois savoir très clairement où je veux aller, je dois livrer un produit, un service à mes clients qui est impeccable, et le reste, c'est de l'opportunité. Les pas de côté de l'opportunité, je donnais quelques exemples. On m'a demandé un jour, Jean-Gabriel Kos, qui est l'expert français de la couleur, avec qui je m'entends très bien, me dit un jour, mais Amandine, on va créer des couleurs ensemble. Alors moi, je crée des couleurs, je ne suis pas peintre, je ne suis pas designer. Je ne sais même pas comment on crée une couleur en fait. Je ne sais pas qui on va avoir, je ne sais pas. Je lui ai dit ok. Lui, il y avait l'industrie autour. Il y avait un besoin identifié sur une collection de peinture signée par un architecte d'intérieur. Bon, une c'était mieux, donc tant mieux. Et puis, il fallait quelqu'un qui ait la capacité de prendre des décisions et de s'exposer. Donc c'était typiquement une opportunité. Ça aurait pu rester, on dédicace un livre, on prend un café, et on est potes et c'est très bien. Mais on a vraiment fait ça ensemble, c'est la première collab qu'on ait fait au bureau. Et comment on fait ? En fait, on a défini un angle, on a discuté avec les industriels qui la produisaient ensuite, on a choisi un segment de marché, mais c'est parti de « je te propose quelque chose, et j'aurais pu juste ne pas l'entendre » . C'est un exemple parmi d'autres. Donc ça, c'est comment est-ce qu'on l'a saisi et comment est-ce qu'on la développe. Après, il faut aller au bout, sinon ça reste une idée. Tous les jours, est-ce qu'il y a des opportunités ? Honnêtement, j'aimerais bien. c'est pas tout à fait la réalité

  • Speaker #1

    Quoique des fois, ça peut être fatigant si on a vraiment tout le temps, tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, il y a une question de personnes. C'est que moi, j'essaie de choisir des projets avec des personnes que j'apprécie, qui sont positives, qui sont solaires, qui sont dynamiques, qui peuvent m'amener quelque part, et à qui je puisse aussi rendre ce qu'elles m'ont proposé. Je trouve que la notion d'échange et de donner pour recevoir, c'est hyper fort. Donc s'il y a 10 opportunités et que les 10 me plaisent, après, il y a une question de temps et d'argent.

  • Speaker #1

    Et puis de priorité, après, tu fais ton choix.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, il y a des opportunités que l'on aperçoit, qu'on nous propose et ce qui a une chance d'aller au bout. Il y a pas mal d'éléments, mais en vrai, il n'y en a pas 10 par jour. On est 5 créés beaucoup et il y a quand même des éléments factuels, pragmatiques. C'est que je ne dirige pas une charity, je dirige quand même une entreprise, enfin deux.

  • Speaker #1

    Il faut être rentable si après tu veux pouvoir payer les personnes et continuer d'avancer. Pour ceux qui nous écoutent, dans ce que tu dis, je comprends que tu es à un peu deux niveaux, deux phases à l'opportunité. Déjà, c'est ne pas dire non, ne pas se fermer trop vite.

  • Speaker #0

    Avoir les yeux ouverts, voir déjà.

  • Speaker #1

    Et puis, tu engages un peu la discussion. Et après, ce n'est pas une voix sens unique. Donc, si jamais tu te rends compte que finalement, ça ne matche pas bien avec la personne ou que ça ne correspond pas avec l'idée que tu en avais, tu peux l'arrêter, peut-être faire demi-tour.

  • Speaker #0

    Ou ça peut pivoter. L'opportunité, elle peut... En fait, on entend souvent par opportunité, saisir l'opportunité. Ça implique qu'elle vienne tout à vous. L'opportunité, on se la crée aussi. donc il y a vraiment quand même ces deux volets qui sont indispensables Et puis une opportunité qui peut paraître la voie royale, peut en fait évoluer, pivoter, devenir un autre type de projet. Je vous donne un exemple sur la curation d'art. J'ai des copines qui ont créé une galerie, j'ai eu envie de les soutenir. J'ai acheté des œuvres, elles m'ont appris. Donc l'opportunité pour moi, c'était de commencer à créer une collection. Mais ça a créé d'autres opportunités, qui est qu'aujourd'hui, j'ai un très fort réseau de galeries, d'artistes, et que j'ai vraiment développé à part entière une activité de curation d'art qui se décline en créer des art clubs dans les entreprises, organiser des expositions, animer des conversations autour de l'art pour des marques fortes qui veulent animer une communauté autour de leur identité, sur de l'expérience qui ne s'achète pas. Et puis, des temps privilégiés avec les artistes, dans les galeries, dans les ateliers. Donc, c'est parti d'un début d'opportunité dont on a fait quelque chose de très important aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu exponentiel. Après, ça se développe dans plusieurs directions. Et est-ce que dans toutes ces opportunités que tu as repérées ou saisies, est-ce qu'il y en a où, avec le recul, tu t'es dit, ça, j'aurais peut-être pas dû la saisir, ça, c'était une erreur, ou ça m'écarte un peu de là où je voulais aller ou de qui je suis ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être dans celles qui ne sont pas allées au bout. J'ai voulu ouvrir un bureau Pays Basque. La sœur d'une de mes amies s'était reconvertie, avait potentiellement un réseau de clients intéressant et puis c'est une région que j'aime bien. Donc on s'est dit, il y avait différentes façons de faire, pourquoi pas ouvrir un bureau ou une franchise compostelle. Donc j'ai réfléchi, j'ai travaillé pendant une grosse année sur le principe d'avoir une franchise d'ateliers compostels. Et donc l'idée était d'en ouvrir une plus d'autres. Le temps passant, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas la bonne idée et qu'il valait mieux la soutenir elle, qui avait en fait cette fibre entrepreneur, envie de se créer une identité. Et en fait, plus ça que de développer la mienne et sur un segment qui n'était pas le segment sur lequel moi, je voulais aller cinq ans plus tard. Donc, il y avait une opportunité d'ouvrir un bureau rapidement avec quelqu'un que j'apprécie et dans un contexte hyper intéressant. Mais malgré tout le temps et l'énergie que j'y ai consacré, ça n'a pas... Ça n'a pas abouti. Aujourd'hui, il n'y a pas de franchise Atelier Compostelle. Je ne dis pas que ça n'existera pas, mais je n'ai pas le modèle pour l'instant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça ne résonnait pas en toi au moment où tu as créé ? Non,

  • Speaker #0

    et ça, c'est un sujet qui est dans le coin de ma tête. Mais je ne vois pas trop comment le développer. J'en parle encore avec des avocats. J'en parlais avec des copines avocats ce midi sur ce sujet-là. Il y a plein de volets qu'on est en train de déployer. Ce volet de la franchise sur l'agence d'archi,

  • Speaker #1

    aujourd'hui c'est une idée mais j'ai pas le je sais pas comment la déployer c'est ça qui est bien avec les idées c'est qu'elles vivent aussi dans le temps et en fait Tu n'as pas de réponse là. C'est là que je me suis arrêtée depuis 5 ou 6 ans.

  • Speaker #0

    Ça fait longtemps qu'elle revient.

  • Speaker #1

    Pour le temps qu'elle mûrisse, peut-être. Ou pas, parce qu'après, tu as des idées que tu exploites, d'autres que tu n'exploites pas, et c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et ce n'est peut-être pas le modèle.

  • Speaker #1

    Et ce n'est peut-être pas le modèle, complètement. Et du coup, pour revenir un peu plus sur ton parcours et que ceux qui nous écoutent comprennent un peu mieux ce chiffre, ce passage-là, cette reconversion-là, qu'est-ce qui t'a donné envie de passer du droit, du métier d'avocat ? À l'architecture d'intérieur, est-ce que c'est un ressenti personnel, un contexte, une rencontre ? Alors c'est toujours un contexte. De ma vision, c'est quand même très différent en tout cas. Alors,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon, mais pas intégralement. C'est-à-dire que le contexte, la vie n'est faite que de contexte. Quand j'étais avocat, ce que j'aimais, c'était les gens. Et dès que j'ai commencé à travailler, on m'a tout de suite envoyé faire tous les boards, en me briefant bien avant, mais personne ne voulait y aller parce que tout le monde avait peur. Moi j'adorais ça J'aimais voir des gens, comprendre leur industrie, savoir pour qui je travaillais, à quoi servait ce qu'on faisait. En revanche, certains se reconnaîtront dans cette phase de ma vie et qui sont parmi mes meilleurs amis aujourd'hui, mais qui étaient mes boss à l'époque, elles s'arrachaient les cheveux parce qu'elles me revoyaient dix fois les mêmes documents. Ça m'embêtait tellement que j'avais parlé de la dernière page, il y avait ce genre de truc qui n'allait pas. Par contre, j'avais la capacité à vite comprendre, à ne pas contester parce que quand c'est pas bon, c'est pas bon. et je ne suis pas une technicienne, mais même aujourd'hui. Je ne suis pas une technicienne ni de l'archi, ni du droit, ni... Mais je comprenais l'intention de ce qu'on voulait faire, je savais ce qu'il fallait capter dans ces réunions-là, je savais comment rassurer nos clients, et je savais quoi retranscrire à ceux qui étaient des as de la technique juridique. Donc cette notion de faire avec des gens, et d'avoir quelque chose de concret était très présente, liée au fait que j'ai l'intime conviction que la beauté nous sauve tous les jours, ce qui fait que chaque journée, quand c'est difficile, reste supportable, ce qui fait que quand c'est beau, les journées sont encore plus magiques, parce qu'on est entouré de... d'une forme de beau qui est très relative. C'est ce que chacun trouve beau à tenter. Ça pourrait être un podcast à part entière. Néanmoins, j'avais vraiment envie de vivre dans des lieux qui étaient agréables, qui étaient... Je trouvais beau, en tout cas, qui me ressemblaient, qui me parlaient. Et ce n'était pas encore le moment où les low-firm investissaient fortement dans des lieux. Donc les bureaux n'étaient pas hyper cool. Et j'ai eu, on va dire, une opportunité, mais d'aller faire une école d'archi à Lyon. Mais quand même, le jour même, j'ai fait entretien dans un cabinet d'avocats, histoire de sécuriser le truc, et entretien à l'école d'archi. et j'avoue que dans l'état préalable, je voyais bien que j'étais quand même pas... On faisait des planches, des décollages, enfin bon. Et l'entretien, je demande à l'écrivain de l'école, ce qui fait que, est-ce que j'ai eu une chance d'être choisie ? Regarde, elle me dit, mais Amandine, si c'est pas toi, c'est personne. Alors j'avoue que ça m'a beaucoup touchée, et elle m'a expliqué. Donc oui, effectivement, la technique était pourrie, que c'est sûr que mes plans de bureau, il n'y avait rien qui marchait, mais en fait, vos dossiers sont impeccables, ils sont bien expliqués, vous avez le sens des mots, vous avez le sens quand même de l'espace Et puis vous êtes la seule, dans chacune des étapes, à avoir rendu tous vos dossiers. C'était une erreur de process à l'époque qui se faisait en entretien et en petits dossiers. Et puis en fait, je sens que vous avez ce qui arrive, cette vocation pour ce métier-là. Donc c'est ce qui m'a fait basculer. C'est-à-dire, j'étais au début d'un pont, je devais arriver au bout, et au bout du pont, j'ai choisi. Et j'ai pas sauté du pont, mais j'ai sauté dans ce merveilleux univers de l'architecte d'intérieur. Donc c'est vraiment les gens... la capacité à porter des projets et l'envie de faire des lieux qui soient tous une forme de respiration, qui soient au service des personnes qui y vivent. Et une grosse dizaine d'années après, j'ai une vocation, je n'ai pas un travail.

  • Speaker #1

    Oui, ok, ça c'est hyper important la question de la vocation. Mais du coup, pour bien comprendre, c'est quoi ? C'est une personne que tu as rencontrée qui t'a donné l'opportunité de faire cet entretien-là ?

  • Speaker #0

    Alors la fille de ma marraine, la fille aînée de ma marraine, était et est toujours à l'architecture intérieure chez M. Mother à Singapour. C'est la plus belle agence dans cette zone géographique qui fait des yachts, toutes les boutiques de luxe, etc. Et quand j'entendais ma marraine parler du travail de métier, sa fille, je me disais quand même, j'aimerais bien faire ça. Et sa fille s'appelle Clarisse, et ma fille s'appelle Clarisse en écho avec cette fameuse Clarisse que j'admire, que j'aime beaucoup par ailleurs.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc c'est quelque chose qui s'est présenté à toi, mais c'est quelque chose que tu ressentais déjà au fond de toi à un moment et que tu ne regrettes pas du tout aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Absolument pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, on parlait un peu du statut tout à l'heure. Quelque chose qui se rapproche, c'est l'entourage. On sait que l'entourage, c'est hyper important au quotidien pour nous soutenir, nous changer les idées, etc. Comment ton entourage a pris cette reconversion ? Est-ce qu'ils t'ont soutenu ? Est-ce qu'ils se sont posé des questions ?

  • Speaker #0

    J'ai été très... Je dois dire que l'ensemble des personnes qui m'entourent d'un point de vue familial comme amical, passaient le « dans quoi tu te lances ? » a été hyper supportif, ça a été mes premiers clients, ça a été les premières personnes à parler de moi, à me faire confiance, à m'acheter des lieux pour que je puisse... les rénover et avoir les premiers projets. Donc ça, bien sûr que c'est important, mais après, je suis un peu têtue. Et donc, si on me dit non, j'y vais quand même. Quand j'ai l'intime conviction que c'est le bon chemin, et je suis comme ça dans tout, en fait. Je crois que j'ai une forme d'intuition qui est ultra développée. Et je me fais confiance. Donc là, il a fallu expliquer aux parents qu'ils avaient fait une superbe étude, j'avais fait le tour de l'Europe, j'étais bien installée. mais que je recommençais à zéro. Et ils ont été très calmes. Je crois que là, ils ont géré ça avec beaucoup d'amour et de gentillesse. Très bien, donc maintenant que c'est parti, c'est parti.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que pour les parents, j'imagine, moi pour en avoir parlé avec mes parents et avoir entendu aussi d'autres parents, c'est vrai que souvent, tu as ce truc de dire j'ai fait un peu mon boulot de parent, une fois que mon enfant a trouvé son travail, est bien casé, a peut-être sauté son domicile, etc. Non mais avec moi,

  • Speaker #0

    ils savent que depuis, grande comme ça, de toute façon, ça n'est jamais linéaire. Ce n'est jamais totalement fluide. J'avance aussi par à-coups parce que parfois, il faut forcer les choses. Dans les études, parfois, on veut faire une école pour laquelle il faut avoir déjà un certain type de diplôme au préalable, mais qu'on n'a pas forcément. Moi, je l'ai quand même. Il faut quand même pousser. Il faut y aller et puis il faut essayer. Et dans la vie, si on attend juste le bon moment, l'opportunité parfaite et d'être pris en charge, ce n'est totalement pas moi. Donc, ils savent que jusqu'à mon dernier souffle, je les ferai tressaillir.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça veut dire qu'ils te connaissent bien et toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je suis navrée papa et maman, je sais que je vous mets à rude épreuve en ce moment, pour plein de raisons, mais ne vous inquiétez pas, je continuerai à être hier de moi. Tout va bien se passer. Exactement, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant, juste pour rebondir sur ce que tu disais, sur « t'écoutes beaucoup ton intuition » . J'écoutais un podcast il y a peu de temps d'un entrepreneur qui parlait de ça et qui disait pendant un moment, il se fiait beaucoup aux chiffres, à ce qu'il pouvait observer, à des éléments factuels, donc il faut ce côté-là. où lui disait, je le faisais beaucoup comme ça, beaucoup aussi par rapport au regard des autres, au contexte, et pas assez à son intuition. Et il expliquait qu'il avait fait un travail justement pour essayer de plus écouter son intuition, et qu'en fait, c'était pas un super pouvoir, mais c'était une compétence qui était super sous-estimée, en tout cas, et que si t'arrives à plus l'écouter, a priori, tu fais des choses plus sympas, plus alignées avec toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le pouvoir de la pensée, de l'intuition, de l'intention, parce que tout va ensemble je vais préciser Suivre son intuition, ça veut pas dire que je vois un projet sympa, je fonce et je fais n'importe quoi. Ça veut dire que je prends le temps de réfléchir. Mais quand j'appuie sur le bouton, je vais. Et je vais confronter les chiffres, les éléments de contexte. La réalité, c'est qu'on est incapable de dire de quoi le monde demain sera fait. Donc si le projet que l'on engage n'est pas ancré, n'est pas aligné, si on n'est pas totalement aligné avec ça, que ce soit les gens qui nous entourent, que ce soit des éléments factuels de chiffres d'investissement, que ce soit des projets à long terme ou à court terme, on doit y croire, on doit être convaincu et l'intime conviction... Elle est quand même... Les jésuites donnent une guidance, je dirais, pour prendre des décisions qui est « regarde au fond de ton cœur » . Pour moi, l'intuition, c'est vraiment ça. C'est que, est-ce qu'au fond de mon cœur, je suis convaincue que c'est le bon projet, la bonne personne, la bonne voie, le bon sujet ? Et ça se décline de plein de façons différentes. Lorsqu'on s'entoure, c'est aussi des équipes. J'ai de la chance. Enfin, c'est une chance infinie, qui n'est pas que de la chance. mais c'est en toi et en personne qui s'apprécient, qui progressent ensemble. J'ai une totale confiance, et la confiance chez moi excluant le contrôle, la décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition.

  • Speaker #1

    Et comment on fait pour regarder son cœur ? Parce qu'on imagine bien qu'on ne va pas s'ouvrir, on doit écouter au fond de son cœur. On ne va pas s'ouvrir et regarder, mais comment on fait ça ? Parce qu'on est sur un podcast aussi beaucoup tourné sur la partie croyance limitante et toute cette partie un peu psychologique. Comment on fait, selon toi, pour vraiment écouter ou regarder au fond de son cœur ?

  • Speaker #0

    Une croyance limitante est que quand ça va très vite et qu'on est très très sûr et qu'on est ultra enthousiaste, il faut se méfier de l'excitation du point du départ. Pas du tout en fait, moi je n'y crois pas du tout. Je pense que justement il y a trop de projets qui sont ratés ou d'opportunités qui sont manquées parce que l'enthousiasme du départ qui fait oublier les difficultés, ça c'est vrai, c'est que l'adrénaline efface partiellement. Les difficultés qu'il faut affronter, mais pour de bonnes raisons parfois, c'est que les difficultés, elles ancrent une conviction, elles ancrent des sentiments de vie, elles ancrent des engagements. On sait que quand on a passé ces difficultés, tout ce que l'on va vivre après, construire après, on va le faire pour les bonnes raisons et avec le bon entourage. Je vais prendre un autre exemple pour expliquer ça. Un jour, Sébastien Colombier, qui est le patron de Asse de Caro, On m'appelle en disant qu'il envisage de créer une marque spécifique dédiée à l'édition. C'était il y a trois ans environ. Donc on se retrouve dans le sud de la France. Mon équipe me disant, on est sous l'eau, nous dessiner des carrelages, on ne sait pas par où commencer. Te lance pas là-dedans. Il fallait pas me lancer. Alors déjà le challenge, voilà. Et en plus, on me propose quelque chose dont j'avais toujours rêvé. Dessiner des décors. Des dessiner des décors quand on est archi, on aime ça. Et on a envie que les gens le voient, ils le partagent, ils les mettent chez eux. et donc j'ai dessiné deux trois Deux, trois collections, on a choisi une ensemble. Mon intuition était que ce n'était pas tout à fait ça, mais qu'il y avait quand même un point de départ. On l'a prototypé, répréprotypé, réimprimé pendant deux ans. Rien ne marchait. On a arrêté, pas en disant on arrête, mais on n'a pas trouvé le truc. Et puis, il y a environ un an, on a un petit peu adapté le dessin et on a changé la chromatique. On a passé une chromatique terracotta et blanche, qui est quand même dans mon ADN de fille de Provence. à une chromatique noir et blanc qui est au fond de moi ce que j'aime vraiment. Et là, d'un coup, en fait, tout sortait. Le décor devenait le bon. Et donc le 5 et 6 novembre, à Archie Atwork, Uptile, qui est la marque d'édition de Vase de Carreau, présente cette collection. Mais il a fallu trois ans, en partant de l'intuition qu'il y avait un truc à faire sur un marché qui est très occupé. Donc on a dû trouver des éléments de différenciation. Et malgré le fait qu'il y a énormément de designers, énormément de marques, je suis hyper fière d'avoir trouvé... réussi à dessiner un décor avec mes capacités de dessinatrice, autant dire, elles sont quand même très limitées partant de l'intention et de l'intuition je trouve que c'est hyper joli et j'espère que ça va être adopté et que ce sera dans plein d'intérieur d'autant qu'on peut garder nos deux couleurs ou des 10 mètres carrés personnaliser la teinte donc c'est juste génial déjà

  • Speaker #1

    félicitations et puis je te le souhaite aussi comment on fait pour garder une intuition pendant deux ans parce que il y a des différences entre l'entêtement et la résilience Comment on fait pour se rester pendant deux ans et se dire qu'au bout de deux ans, on arrête ? Et pourquoi pas un peu avant,

  • Speaker #0

    un peu après ? Je pense qu'on revient aux opportunités de marché et aux convictions qui sont portées par plusieurs personnes. Il y a clairement une opportunité de marché sur un décor qui est inspiré à la fois de glanum, des amphores, des bonbons, de silhouettes. Tout ça qui se retrouve sur un élément de décor. Sur le poétisme négatif, qui est une façon de colorer que j'aime beaucoup et qui est très signature de notre travail. Il y a énormément d'archéistes qui veulent des petites quantités parce qu'ils ne font pas des milliers de mètres carrés avec le même décor, et qu'ils ne trouvent jamais la bonne teinte. Donc en fait, ils vont choisir un décor de carrelage, et ils vont coordonner leur univers textile et peinture à partir du choix imposé. Nous, on propose d'inverser la réflexion. Vous avez construit un univers, et c'est le support, c'est ce qui est sur le mur et sur le sol, qui vient s'adapter à la mood board que vous avez définie, à vos textiles, à vos peintures. Donc en fait, on inverse. le sens de la réflexion. Et là-dessus, je crois qu'il y a quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    D'accord, ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Donc comment on garde l'intuition, pardon, c'était la question. Parfois on doute, mais on se dit quand même, j'en ai besoin. Et chaque fois, dans tellement de projets, on se dit, si on avait pu sortir ça, là, on l'aurait mis. Il y en a quand même besoin. Et puis ce petit prototype, il était au bureau à côté de nous. C'est joli, ça, c'est chez qui ? C'est un prototype. Donc on voyait quand même qu'il y avait une envie de...

  • Speaker #1

    Le message en dessous de ça, c'est quand même qu'il y a certains projets qui mettent du temps à avoir le jour. Et qu'il faut suffisamment itérer, ça, vous allez essayer, réessayer, réessayer, puis un jour ça matche.

  • Speaker #0

    Oui, et il ne faut surtout pas sortir un mauvais projet. Il faut savoir s'arrêter, pondérer. Si on n'a pas sorti les couleurs précédentes, c'est qu'aucune n'était ce que je voulais proposer. Les teintes n'apportaient rien, en fait, au décor. Et la teinte, elle doit amener quelque chose à l'objet, au décor. Et Thorez Sottsass utilisait très fortement la couleur pour renforcer le sens et la matérialité des objets qu'il créait. En fait, avec un carrelage, c'est un peu ça aussi. On va le voir tous les jours, ça amène une matérialité et un contraste très fort. Donc, ça doit être vraiment juste.

  • Speaker #1

    D'accord. Et c'est marrant ce que tu dis, parce qu'on entend souvent dans les podcasts et dans l'entrepreneuriat qu'il faut très vite aller tester son produit, son idée auprès du marché. Donc, toi, tu es OK, mais il faut quand même être convaincu. Parce que tu disais, il ne faut pas sortir un mauvais projet. C'est-à-dire, il faut attendre d'être, toi, convaincu par le projet. Oui,

  • Speaker #0

    ça dépend des segments sur lesquels on est positionné. Parfois, on ne peut pas tester le projet. Dans le sens où on peut le tester indirectement en ayant ce petit échantillon quelque part dans le bureau et nos clients qui regardent, qui demandent ce que c'est. Mais à partir du moment où on l'a sorti et qu'on l'a en photo sur un projet, ce n'est plus une idée originale. Ça a été vu, ça a été montré. Donc on ne peut pas tellement tester en ça. En revanche, tester des segments de prix, tester... Oui, et puis dans le test, il y a quand même ce que l'on veut bien nous dire. Et on ne dit jamais totalement la vérité, je crois. Ensuite, ça dépend des sujets. C'est sûr que moi, je n'ai pas développé une appli. Je n'ai pas développé une app. Tout ça, ce n'est pas... Il y a une façon de test and learn, mais le test and learn dans nos métiers, c'est de faire grandir nos boîtes de manière empirique. C'est de se dire, je veux avoir 150 personnes, dont 50 qui font de l'hospitality, 20 qui font de la matérialité, du dessin et de la curation. Tout ça, ça se fait petit à petit. C'est une, puis deux, puis trois. Donc, en fait, l'itération, elle vient par le fait que le marché conforte ou pas une proposition. Donc, d'une certaine manière, oui,

  • Speaker #1

    on teste.

  • Speaker #0

    Mais sur ce sujet-là du carrelage, à partir du moment où le décor est visible, c'est fini. Il y a des industries tellement fortes qui reprennent les décors, qui sont protégés, mais en vrai, on est tout petit, on ne peut pas se battre.

  • Speaker #1

    Donc, si tu les sors,

  • Speaker #0

    tu sais que tu n'auras pas le temps. Une fois qu'il est sorti, il faut aller vite, par contre, sur la communication, sur le faire savoir.

  • Speaker #1

    Pour que le marché identifie bien que c'est ton idée originale.

  • Speaker #0

    Alors, c'est mon idée originale, C'est le projet de Sébastien pour Uptile. Donc c'est un projet d'entreprise en commun, je dirais.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un sujet qu'on porte ensemble. Moi, c'est mon dessin,

  • Speaker #0

    mais c'est son projet d'entreprise, c'est sa première édition, donc il y a un vrai enjeu.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir, je voulais t'interpeller sur un sujet, tant qu'on est sur les croyances limitantes, justement. Est-ce que toi, tu as fait face au syndrome de l'imposteur quand tu as démarré justement l'architecture d'intérieur, ou pas tant que ça ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai envie de te dire que non, parce que... Je ne dis pas que je sais toujours, même quand je dis oui je sais faire, ça ne veut pas dire que je sais le faire, ça veut dire que je vais me donner les moyens de savoir le faire. C'est une question qu'on me pose beaucoup. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Parce que ce qu'on va sortir, ce qu'on va livrer, ce qu'on va proposer, on aura fait le taf. D'avoir l'idée de s'être reformé s'il faut. Donc on l'entend beaucoup, après c'est un peu à la mode. c'est, je crois aussi... Je sais que c'est une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je vais vous expliquer.

  • Speaker #1

    J'ai mes shorts de début comme ça, pour faire des vues sur le podcast.

  • Speaker #0

    Parfait. Je le crois vraiment. Quand on n'a pas le choix, on ne peut pas avoir un syndrome de l'imposteur. On doit faire quoi qu'il arrive. Il y a des situations sociales, il y a des sociétés, et il y a des moments de vie. dans laquelle comment peut-on se questionner sur la capacité que l'on peut avoir ou faire ou pas. Whatever the cost, on le fait. Parce que parfois, c'est vital. Et donc, c'est très chic, c'est très élitiste, en fait, je trouve, d'avoir l'opportunité de se dire, enfin, de ressentir un syndrome de l'imposteur. Moi, je n'ai pas le choix.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ne penses pas que pour beaucoup de personnes, c'est l'éducation, la société, les rencontres et tout, qui ont créé des couches et des couches qui te font ressentir ça, et donc, on en est tous un peu responsables, et puis, des fois, il y a des choses, des croyances. qu'on a construites avec le temps indirectement et qui sont difficiles aussi parfois de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Non, mais les croyances, c'est terrible, surtout quand elles sont limitantes. Mais il y a heureusement aussi des croyances qui rendent exponentielles les idées. Oui, bien sûr, les mots que l'on entend tous les jours, les encouragements et la confiance que l'on reçoit des parents, on en a parlé tout à l'heure. Moi, j'ai quand même grandi dans un environnement dans lequel tout est possible, dans lequel... On m'a toujours dit que mes parents ont une confiance en moi et en l'école. J'ai une immense confiance malgré le fait que le système d'éducation français a des limites, le fait que je sois allée chercher aussi ailleurs des volets culturels, des questions de fluidité de langue, etc. Mais je suis là aussi grâce à l'école gratuite en France. Ce n'est pas le cas partout. Mes parents ont vraiment eu conscience du fait qu'être très bon à l'école, ça évite les croyances limitantes. Il aurait pu y en avoir. J'étais pas dans les meilleures écoles, mais ils ont tout fait pour me changer d'école. Les profs m'ont pris avec eux pour me mettre dans les meilleures conditions, pour aller le plus loin possible. Après, il fallait travailler. Mais donc j'ai été dans des environnements qui m'ont porté, qui m'ont poussé, qui ont cru en moi. Et l'autre point était que la lecture, tu vois, était hyper présente.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pas l'art directement, c'était pas des lieux splendides dans lesquels on vivait, parce que c'était pas tellement l'intérêt et le propos de ma famille. En revanche, je me crée un imaginaire. avec ce que je lisais, et je savais que la culture, dont la lecture, la musique, l'art, tout ce que tu veux aujourd'hui, on peut le décliner, mais je crois que quand on a cet ancrage, cette capacité à lire et à apprendre, il n'y a aucune raison de ne pas savoir faire. Je complète, pour ne pas savoir faire, ne pas savoir demander à qui saura faire. C'est la contrepartie, il n'y a pas de syndrome de l'imposteur. C'est sûr que si demain, on me demande... d'aller faire un one-man show. Je suis très marrante, mais je ne suis pas une grande comique. Je suis totalement imposteur, authenté. Mais si je lui dis, ok, soyons fous, allons-y, je vais apprendre. Je vais demander, je vais m'entourer, je vais essayer. Ne me lancez pas le challenge, par contre. Dans les commentaires, on verra ça. Ce n'est pas le projet du moment. En fait, pas chanter non plus, en dehors des karaokes avec les amis. En revanche... je serai un imposteur autant de thé, mais pas au moment où il faudra déployer le projet et le montrer. La directeurance, elle est là.

  • Speaker #1

    C'est de se former, d'apprendre de croire en soi, et puis après, tu ne feras pas parfait.

  • Speaker #0

    Se dire en revanche, non, bien sûr, je ne suis pas un imposteur, je peux tout faire. Non, personne, ce n'est pas vrai. Mais bon, c'est un peu à la mode, et moi, je pense que c'est un luxe, et c'est un luxe que je n'ai pas.

  • Speaker #1

    Ok. Intéressant d'avoir ta position là-dessus, en tout cas. Et du coup, sur tous ces sujets de croyances limitantes, c'est... Est-ce que déjà pour toi, est-ce que t'en as, que ce soit avant de te lancer dans tes études, avant de faire des choix ou avant de passer dans l'architecture d'intérieur justement, est-ce que t'avais toi des croyances limitantes que t'as identifiées où tu t'es dit ok là, il faut que je travaille un petit peu pour la dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ces croyances limitantes ou pas forcément ? C'est quoi ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Sans être de croyance limitante, je pensais... Alors si, je suis française, donc j'ai toujours pensé que quand on voulait faire un métier, il fallait un diplôme qui va avec. Aujourd'hui, je tente à me dire que c'est une croyance qui est très limitante. Et ce que je fais sur le volet de curation d'art, je n'ai aucun diplôme de curateur. J'ai fait l'école du Louvre en 8 heures libres, donc je n'ai clairement pas fait toutes les séquences. Mais pour autant, je pense que j'ai une expertise, une connaissance et une passion sur le segment des artistes émergents contemporains qui est beaucoup plus forte. que la plupart des personnes qui sortent d'écoles d'art.

  • Speaker #1

    Ça ne remplace pas l'expérience et l'intuition. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, l'action du diplôme dans notre culture française, elle est assez prégnante. Je pense que c'est aussi parce que par diplôme, on ne voit que le papier. Et en France, on n'a pas conscience, de plus en plus, mais il y a une centaine d'années, on n'avait pas totalement conscience du fait que qui dit diplôme dit école, qui dit école dit réseau. En fait, ce qui est important, c'est le réseau, c'est pas le diplôme. Les soirées d'alumni de Sciences Po, sans le diplôme de Sciences Po, je peux pas y aller. Je ne peux y aller que parce que j'ai pris le temps de faire ces années à Sciences Po, en parallèle du reste. c'est pas le diplôme à la fin qui m'a intéressée, je sais même pas où il est Je ne sais même plus le nom de ma promo, donc c'est vraiment la honte totale.

  • Speaker #1

    Puis je pense qu'on ne te le demande pas non plus.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'il ne me sert pas. Je ne bosse pas dans la politique, ni dans une grande organisation qui nécessite de cocher des cases. En revanche, partant de ma croyance du fait qu'il fallait ces diplômes-là, ça m'a constitué un réseau. Donc tu vois, parfois, partant d'une croyance, tu pousses encore un peu plus loin. Il y a probablement plein d'autres. je pensais que pour être archi d'intérieur il fallait vraiment être un très bon archi d'intérieur sur le volet technique il fallait savoir dessiner qu'il fallait savoir tracer des plans, utiliser tous les logiciels. En fait, je n'ai pas eu le temps. Donc, je n'en ai appris aucun. Et je ne sais toujours pas dessiner. Mon bureau, c'est mon téléphone et une petite tablette. J'ai à notes, j'écris, j'échange énormément. Mais s'il me fallait demain reprendre la main sur un projet toute seule, toute seule, ce n'est pas possible. Je ne sais pas ouvrir un SketchUp. Sans parler de tracer un plan sur Archicad, Autocad ou autre, qui est basique, mais qui est dans mon parcours. a été un choix, un moment de dire je ne vais pas m'obstiner à essayer d'apprendre à tracer ça. De toute façon, mon ambition, ce n'est pas d'être toute seule dans mon bureau, c'est d'avoir une agence et des gens qui sont meilleurs que moi sur tous les sujets. En revanche, je serai celle qui poussera le curseur de la création et qui portera l'ambition du collectif. Donc, partant de là, j'ai dépassé aussi ce... et j'ai fermé mon intention de savoir tracer tout ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'après, on ne peut pas être expert de tout et on n'a pas le temps de...

  • Speaker #0

    Mais certains le sont. Il y a d'excellents architectes qui savent tout faire. Je ne dis pas qu'ils le font, mais ils peuvent le faire. Moi, je ne peux pas.

  • Speaker #1

    Oui, après, je ne suis pas certain qu'on puisse être très expert de tout. Après, tu peux t'entourer d'experts qui t'aident, etc. Mais c'est vrai que c'est quand même très compliqué d'être très expert de tout.

  • Speaker #0

    Quand on a fait une école d'archi en bonne et due forme pendant 4-5 ans, bien sûr qu'on sait utiliser tous les logiciels. Donc, pas qu'ils le font, mais dans les charrettes, ça aide quand même un peu. Chez moi, ça, typiquement, c'est un sujet qui a dû être évacué parce que ce n'était pas ma temporalité ni ma patience.

  • Speaker #1

    Oui, et puis les projets, c'est sympa de les partager aussi, de les faire à plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que ce sujet de diplôme et d'éducation, c'est aussi un système qui est assez discriminant. Alors, ça peut être aussi un peu clivant ce que je vais dire là, mais je lisais une étude dans un livre qui s'appelle « Le talent est une fiction » et qui démontrait, je ne sais pas si tu connais ce livre-là. Alors,

  • Speaker #0

    je vais faire un petit flingue d'œil pour Julia. Coucou, Julia de Funès, elle n'aime pas le mot « talent » . Et c'est des discussions que l'on a sur le vocabulaire qu'on utilise aujourd'hui. Alors le talent, c'est en plein dans ce qu'on échange. Non, en fait, on ne recrute pas des talents. Ça m'ont fait très à la mode. Oui, on recrute des talents, des leaders. Il faut plus de granularité, développer, enfin revenir à la racine aussi des mots parfois.

  • Speaker #1

    Non, mais ce livre-là s'attache à déconstruire tout ça, le mythe du talent, etc. Donc ça, c'est très intéressant, je trouve. Et dedans, tu as une étude qui montrait justement... qui disait qu'en fait, ce système-là, il ne donne pas une égalité des chances, parce que si on part d'un élément factuel aujourd'hui, qui est pour mesurer l'intelligence, qui est le QI, après qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas et qu'on le critique, mais en tout cas, c'est l'élément de base factuel de mesure. Et donc, une étude qui démontrait qu'en moyenne, sur les tests de QI, tu avais quand même des personnes qui avaient fait les plus grandes écoles et qui étaient aujourd'hui plus aisées financièrement, avaient en moyenne moins que des personnes qui avaient plus de difficultés, en tout cas, à se créer des opportunités. à faire des grandes écoles, etc. Non pas parce qu'ils n'étaient pas intelligents, mais peut-être parce que le système n'était pas exactement celui qu'il leur fallait, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions, le bon moyen financier. Parce qu'ils n'ont pas eu accès à l'opportunité, on y revient.

  • Speaker #0

    En fait, on ne peut pas être fort, puissant, ils disent des mots que l'on souhaite, peu importe, si on n'a pas le bon réseau d'influence. Et quand on ne sait pas, peut-être que j'aurais pu être archi dès le début, mais je ne savais même pas, je crois que je ne savais même pas que le métier existait en fait. Archite d'intérieur ou décorateur. C'était totalement... hors de ma zone de connaissance. Moi, dans mon histoire, quand on est bon à l'école, on est médecin ou on est avocat. Et il y a une forme de progression sociale, de sécurité, qui sont intéressantes par ailleurs. Mais il n'y avait pas tout le champ des possibles, je te rejoins totalement, et très différent selon les milieux sociaux et selon les zones géographiques aussi. Malgré la gratuité d'une grande partie des études. C'est que quand on ne sait pas, on ne peut juste pas y aller.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on n'en parle pas suffisamment, on n'a pas toutes ces discussions autour des métiers, des possibles, par rapport à ce que nous on veut faire, et c'est plutôt presque un formatage par rapport à des codes. Et c'est vrai que c'est intéressant, c'est marrant parce que j'en parlais avec une très bonne amie de ma belle-sœur, qui elle était dans l'escrime, et qui, a priori je ne la connais pas directement, mais très fort, fait beaucoup de championnats, etc. Et en fait tu te rends compte que dans le sport ça se voit aussi très bien, c'est le niveau de connexion. Parce qu'elle expliquait qu'en fait, elle, elle va arrêter ça et elle va se reconsacrer à d'autres études ou à un autre métier. Parce qu'en fait, elle se rend compte que si elle n'a pas les bonnes connexions, les bons agents, les bonnes relations au bon moment, les Jeux Olympiques, ça ne se fera jamais. Parce qu'il faut aussi avoir ces...

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et le bon entourage, tu parlais d'entourage, il y a un volet qu'on peut couvrir aussi, qui est la notion de préparation mentale et d'accompagnement psychique, psychologique. Je pense que c'est extrêmement important d'être entouré de personnes qui ont des compétences différentes. Et chez nous, moi j'ai toujours été accompagnée par des... Alors le mot coach, c'est pareil. Je sais que Julien n'aime pas, mais... Pas de talent,

  • Speaker #1

    pas de coach.

  • Speaker #0

    Voilà, pas de talent et pas de coach. Néanmoins... Le fait d'avoir des personnes qui ont des expertises ciblées sur l'accompagnement, qui maîtrisent le mental, qui connaissent les neurosciences, c'est extrêmement fort. Et je sais qu'au bureau, on n'a pas de RH parce que c'est trop petit, on est une dizaine. Mais en revanche, on a une personne qui accompagne quand elle le souhaite, toutes les personnes de l'équipe, qui peuvent l'appeler, préparer des rendez-vous, pour préparer un entretien, pour préparer plein de choses. C'est ce sparring partner qui va vraiment les aider sur le volet personnel, psychologique. Et ça, c'est hyper intéressant. Moi, je travaille aussi avec Annaëlle, qui est coach sportif, qui est préparatrice mentale de sportifs de haut niveau. Elle accompagne les équipes de France Olympique et Paralympique. Et le mental de champion est quelque chose qui aide énormément dans l'entrepreneuriat. On a aussi des séquences. On a aussi des compètes. On a aussi des déceptions. On a aussi tous les éléments, tout le bruit autour de notre métier, de notre vie perso, qui viennent s'agréger. Mais une fois... Quand on est un escrimeur, on rentre sur la piste.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. La piste d'escrime. En fait,

  • Speaker #0

    on doit arriver à faire abstraction de tout le reste. Quand on est très heureux, ça nous porte un support. J'imagine qu'on est nettement meilleur. Et quand on est malheureux, le poids est juste immense et très lourd. Mais c'est pareil dans la vie de l'entrepreneur. C'est que quand les personnes qui nous confient des projets et nos équipes comptent sur nous, on n'a pas le luxe. de se sentir imposteur. On n'a pas le luxe non plus de flancher. Alors, être flanché est un luxe, je ne sais pas, mais en fait, on se crée des obligations qui nécessitent de les anticiper en espérant qu'elles n'arrivent jamais, mais qui permettent, dans des phases plus difficiles, parce que c'est la réalité, la vie, elle est faite de hauts et de bas, de turbulences et de jours heureux. Tout ça, à côté de tout ça, nous, on doit maintenir un niveau d'engagement et d'excellence dans les projets qui sont réalisés. Et on doit être les mêmes personnes. Toujours enthousiaste, toujours souriante, toujours agréable avec ceux que l'on côtoie tous les jours. Je trouve que la préparation mentale, comme sportif d'ailleurs, de faire du sport, etc., c'est indispensable.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu as des coachs sportifs, des entraîneurs. Je voyais celui de Serena et Venus Williams, par exemple, qui se reconvertissent aussi après.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Pas en coach, du coup, en préparateur, c'est ça ? Préparateur mental. Je crois que le terme est plus dur. Pour entrepreneur.

  • Speaker #0

    En préparateur mental. Mais est-ce qu'en fait, le monde du sport de haut niveau et tellement... exigeant, qu'il ressemble beaucoup à l'entreprise. Le sportif, il peut être très, très, très entouré. Le jour où il est moins bon, il est tout seul. Le jour où il arrête sa carrière de sportif, potentiellement, il n'est plus personne. Et j'ai entendu cette semaine, dans un café, mes voisins, en fait, je ne sais pas comment ils s'appellent, peut-être qu'ils se reconnaîtront, mais c'est un jeune homme qui est un champion de vélo, je crois, et qui fait des performances. En fait, je voudrais vraiment que je retrouve ce qu'il fait, parce que l'entendre parler, je trouve ça extrêmement fort. Il anime des événements en entreprise, mais dans des lieux super importants, en montagne, dans des lieux où il fait des expéditions, etc. On lui met des micros et en live, il lui pose des questions. Les commandes qui lui sont passées ne sont pas juste du show, mais vraiment, j'ai l'impression d'avoir compris ça, une sorte de prépa mental et amener des dirigeants de haut niveau dans la tête d'un sportif. J'aurais vraiment dû demander son nom parce que je trouvais que la façon dont il en parlait était extrêmement mature. Il avait toute une réflexion sur le type de vidéo, sur le son, sur l'entourage. Et c'est vraiment des exemples de façons de booster son mental en s'inspirant de ce que font notamment les sportifs. Et je suis totalement convaincue que le sport de haut niveau, moi j'ai fait de l'équitation à haut niveau, ça aide à pouvoir travailler en équipe, à accepter la léa, l'animal qui se blesse, la blessure, c'est un vrai sujet chez le sportif. Et pour beaucoup, ça arrête. naître une carrière et parfois pour toujours alors qu'il y aurait eu peut-être d'autres façons de faire

  • Speaker #1

    Est-ce que ça pour toi ça crée pas du coup des... parce que je suis 100% aligné sur l'accompagnement mental etc aussi sur la partie thérapie psychologique, en tout cas c'est ma conviction est-ce que ça tu penses pas que ça crée toute cette... ça crée justement des conditionnements qui peuvent te désaligner par rapport à toi ce que tu veux vraiment et d'être beaucoup plus souvent dans la quête de la performance ... sans vraiment de sens derrière, et donc de te retrouver peut-être à 30, 40, 50 ans et de te dire en fait je suis passé à côté de l'essentiel et donc j'ai pas eu un mix avec un travail psychologique suffisant ? Ou est-ce que c'est pas un sujet qui te...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Qui résonne.

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Disons que la place du cerveau, évidemment, c'est un muscle qui nous accompagne tous les jours et qui fait de nous ce que l'on est, ce que l'on montre à la société, aux gens qui nous côtoient. On est aussi ce que notre cerveau nous dit, nous renvoie. Ça reste un muscle que l'on entraîne. Et il y a aussi des biais cognitifs très forts dans lesquels... Le cerveau, on peut facilement le tromper. On peut le faire avec la couleur. Le cerveau, il est très malléable. Est-ce que le fait d'être très entraîné, très préparé, d'avoir un cerveau bodybuildé, nous prive du ressenti ? Je pense que toute personne qui a vécu d'immenses joies ou d'immenses tristesses te dira que tu peux être aussi préparé que tu le souhaites. Quand t'es heureux, t'es heureux. Quand t'es malheureux, t'es malheureux. Et non, en fait, le... Je crois que le sentiment et l'émotion, ça vient hacker le cerveau.

  • Speaker #1

    Parce que tu as quand même beaucoup de personnes qui se... On dit, tu sais, qui se... Alors, j'ai oublié le terme. C'est l'alloplexie... Je ne sais plus comment ça s'appelle exactement, je remettrai. Je crois alloplexie, alloplexie. Et en fait, c'est les personnes qui sont émotionnellement coupées, parce qu'en fait, elles ne sont pas liées forcément qu'à ces préparations lamentales, mais qui se sont mis, qui ont vécu des traumatismes, par exemple, et donc, en fait, qui sont vraiment coupées de leurs émotions. Et après, où tu as vraiment du travail psychologique à faire dessus pour réussir à...

  • Speaker #0

    Très probablement, et c'est aussi une façon de se protéger et de survivre, de se couper d'une forme d'émotion qui est trop lourde à porter. Oui, c'est le mode survie qui s'active. Exactement, et parfois, dans la vie de l'entreprise, on doit se couper au moins momentanément de ses émotions pour être lucide sur les prises de décision. Et parfois, pour être en mode d'exécution, parce qu'il faut avancer, donc se couper totalement de manière durable, non, c'est impossible. en revanche par moment il faut prendre une décision de s'y tenir, avancer et dérouler le plan sans être... Se questionner, oui, mais une fois que la décision est prise, il ne faut plus douter, en fait.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas toujours remettre en question, sinon tu n'avances pas.

  • Speaker #0

    En tout cas, oui. Pas tout remettre tout le temps en question, sinon la question, c'est super, c'est indispensable, et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on progresse. C'est non négligeable, et je ne dis pas le contraire. Je dis simplement qu'il faut savoir décider, quand on a décidé, se donner les moyens de réussir, d'aller... là où on veut aller, de dérouler le projet, de l'achever, et pas de remettre en question. Si, une fois que tout est terminé dans un intérieur, je me dis, ah, alors le bleu foncé, c'était pas mal, mais peut-être que j'aurais dû mettre un bleu plus clair. Enfin, plus rien ne marche. Oui, peut-être que l'intérieur, il peut être intéressant, et ça aurait été un autre projet, mais là, c'est plus le moment pour douter. C'est le moment de poser la clé et de sortir. D'autres fois, c'est encore le moment. Il y a une question qui arrive en cours de route, et on dit, ah oui. Là, c'est le moment de faire une petite pause, de requestionner un agencement, un lieu, une façon de vivre, un usage. On sent parfois que ça ripe un peu avant d'exécuter. Mais c'est le temps de préparation versus le temps d'exécution.

  • Speaker #1

    Comme dit souvent ma mère et petite dédicace à toi, maman, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Donc à un moment, il faut faire, mais il ne faut pas toujours avoir cette quête de la perfection qui est un peu inatténiable, qui est un mythe, et qui cache souvent plutôt des peurs.

  • Speaker #0

    Alors souvent on se dit,

  • Speaker #1

    énormément de personnes,

  • Speaker #0

    ça c'est très marrant d'ailleurs, disent que leur défaut c'est de perfectionniste. Les mêmes personnes, parfois pour les côtoyer, je me dis un peu plus de perfectionnisme serait pas mal. Et c'est souvent une façon de ne pas faire. Moi j'attends la perfection, j'attends l'opportunité parfaite, les conditions de marché, c'est pas parfait, je fais pas. Non, parce qu'en fait quand on veut faire, ça implique de montrer, d'expliquer et donc de s'exposer.

  • Speaker #1

    C'est une peur derrière laquelle on... prétexte derrière lequel on se cache.

  • Speaker #0

    Et puis on progresse en permanence. Chaque entrepreneur, je pense, peut témoigner de ça. Ce que l'on est aujourd'hui est souvent bien meilleur que ce qu'on était il y a 10 ans parce que l'expérience s'est agrégée, l'entourage s'est renforcé, le regard s'est affiné et tout ce que l'on fait nous construit. Donc oui, ça peut être mieux. Tout doit être mieux, toujours. Par contre, un bon projet, c'est déjà génial. C'est 99% du chemin.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu disais, sur tout ce qu'on expérimente, tout ce qu'on vit, nous élève et nous construit aussi, il y a un livre que j'avais lu qui s'appelle « Anti-fragile » de Nicolas Nassib Taïeb, qui est un super livre, qui est un gros pavé. Pour les insomnies, c'est cool, mais sinon lire le résumé, c'est bien aussi. Et en fait, c'est un concept que je ne connaissais pas trop, mais qui était de faire la différence entre... Souvent, ce qu'on dit, c'est que le contraire de fragile, c'est solide. donc fragile c'est quelque chose qui casse solide c'est quelque chose qui casse pas En fait, le vrai contraire de fragile, lui, ce qu'il disait, c'était la partie antifragile. Donc c'est quelque chose qui... parce que le solide, il ne casse pas, mais il n'apprend pas. L'antifragile, il ne casse pas, mais il apprend. Il est malléable et il se construit au fur et à mesure de ce qu'il prend. Alors, des chocs dans l'exemple, mais c'est des expériences dans la vie, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien ça et j'aime bien aussi différents parallèles. Être fragile, selon l'environnement dans lequel on travaille, c'est plutôt une qualité. Moi, j'aime la fragilité de l'objet et du temps. Et la notion de force, j'aime bien la complémenter avec celle de puissance. Fort, il y a un côté assez masculin dans la connotation. Et en même temps, j'aime les intérieurs qui sont forts, qui sont contrastés, et qui laissent la place à une forme de vulnérabilité, de fragilité, et je pense que les deux vont ensemble et peuvent se compléter. J'aime aussi l'histoire que ma préparatrice mentale m'a racontée du bambou et de la fougère. Donc elle m'excusera si je la raconte mal, mais l'idée est que... Il y a deux graines qui sont plantées en même temps, deux graines qui veulent grandir ensemble. Et en fait, la fougère, elle sort très vite de terre, elle est assez vite très dense, et puis elle regarde le petit bambou à côté, et puis il y a la terre. Il n'y a toujours pas le moindre début de quoi que ce soit. Et la deuxième année, tout le monde autour de la fougère, il écoute ton bambou, il est sympa, mais tu es quand même toute seule dans ta forêt. Elle regarde, toujours pas de bambou. Trois ans, la fougère a grandi, elle s'est densifiée, elle a multiplié les... on va dire les projets par exemple dans notre environnement, puis son environnement lui dit, tu comptes sur le bambou, il est important pour toi, mais regarde, il n'est pas là. Regarde, toujours pas de bambou. Puis passe une quatrième année, une cinquième année, la cinquième année, il y a une petite pousse. La fougère, elle se dit, peut-être que le petit bambou, finalement lui aussi, il a pris plus de temps que moi, mais son idée a maturé et il va être là aussi. Et puis l'année suivante, le bambou a largement dépassé la fougère. La fougère qui est très dense et qui est... protégé par le bambou, qui a mis plus de temps, mais qui est aussi très souple, qui bouge avec le vent, et les deux ont eu besoin d'environnements, de temporalités différentes, mais de se créer un écosystème qui leur permettra peut-être de construire quelque chose ensemble. Et j'aime bien cette idée de temporalité aussi.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote. Ça me renvoie à la comparaison. Moi, je n'aime pas trop cette idée de comparaison, mais plus de... tu peux t'inspirer, voir ce que font les autres. On fait beaucoup d'analogies, c'est important. Mais se comparer, et là, si le bambou, entre guillemets, dans ton exemple, se compare à la fougère, il n'aurait peut-être jamais poussé.

  • Speaker #0

    Mais peut-être qu'il hésitait à pousser, parce qu'il y avait l'ombre de la fougère, sa densité, sa présence, et qu'après, il a appris le relais d'être celui qui était plus fort et de, à son tour, protéger la fougère.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote, je pense que je la reprendrai. Je ne sais pas, c'est vraiment... Ça,

  • Speaker #0

    c'est Annelle qui me l'a raconté. Je trouve qu'elle est très parlante. Elle est parlante et elle est soutenante aussi dans des phases de vie où on a besoin aussi d'entendre ça parfois de temporalités qui ne sont pas toujours alignées. Et en même temps, la fougère, elle continue d'avancer, à se construire et à être forte pour le temps. C'est rigolo parce que je ne suis pas l'ami des plantes, je les tue toutes et je n'ai pas trop de plantes en peau et tout. Mais bon, voilà, la nature nous donne des petites leçons de vie.

  • Speaker #1

    Ne commentez pas des leçons d'écologie dans les commentaires. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas nécessaire. En fait, tu parlais de comparaison. L'analogie dans nos métiers est extrêmement forte parce qu'on est dans des métiers d'images, où en fait on peut travailler pendant deux ans sur un lieu, in fine il reste dix images, et c'est ce que le monde extérieur voit. Et donc si nous on forme notre regard en regardant ce que d'autres ont déjà fait, en fait on devient une IA. C'est-à-dire qu'on va reproduire, notre cerveau va avoir enregistré ce qu'il a déjà vu. Moi je fais extrêmement attention à ce que mon regard et celui de mon équipe se forment d'abord sur le monde de l'art, de la mode, d'aller voir beaucoup d'expos, et plus que... Lire, c'est intéressant parce que les éléments de langage sont instructifs. En revanche, de ne pas chercher des idées dans ce qui a déjà été fait. Donc, aller voir des matières, aller voir des artisans, des artisans d'art, des artistes. Mais c'est vraiment quelque chose qui est... Parce que sinon, on arrive à se comparer, on arrive à s'inspirer. À partir du moment où on voit, c'est que l'idée, quelqu'un d'autre l'a déjà eue, qu'elle a déjà été réalisée, et surtout, c'est quelqu'un qui a eu cette idée-là au moins deux ans avant. donc on est de toute façon en retard On ne peut pas s'inspirer de ce qui a été déjà fait. Ou alors, il y a très longtemps, je pense à l'univers des Torres Ausha, de André Putman, bien sûr qu'on doit s'inspirer de ce niveau d'excellence qui, dans leur temporalité, ont été à l'avant-garde. J'aime énormément l'univers d'André Putman, ce qu'elle a fait en termes d'entreprise, d'agence, de collaboration, d'hôtel. de mode, c'était totalement l'avant-garde d'une forme d'élégance à la française. Donc là, oui, on peut s'inspirer, mais pas dans ce qui se fait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, puis ça permet aussi de regarder ce qu'il y a, en tout cas, pas forcément des créations déjà faites, mais des éléments, des matières, des choses qui ont déjà été faites il y a très longtemps, ce que tu disais. Ça permet aussi peut-être à ton cerveau d'associer tout ça pour créer des idées nouvelles plutôt que ce que tu disais, de reproduire des choses qui sont déjà faites et de perdre finalement ton identité.

  • Speaker #0

    Ce qui est désespérant, quand on a le néo quelque chose. Alors moi, je ne suis pas néo du tout. Le néo-classique, le néo-radéco, le néo... Les modes reviennent. Je suis vraiment fan des années 20, années 30. Là, on est en plein dans les anniversaires. Il y a de sublimes expositions autour des expos universels et des arts décoratifs. En revanche, tout ce qui s'inspire en faisant moins bien, qui reprenne un décor mais qui n'a pas tellement de sens, qui est juste extrapolé, un peu copié, parce qu'il y a un phénomène de mode dans une temporalité, j'y reviens, mais dans un moment, dans une époque qui n'a pas... totalement besoin de ça. Je trouve que c'est important de s'inspirer en se demandant ces personnes qui nous inspirent, ces époques qui nous parlent, aujourd'hui comment est-ce que ce serait interprété ? Et donc nous on a vraiment ce credo de se dire, est-ce que quand on vous propose un projet, on a interprété notre époque ? Donc on a vraiment cette vocation à être les interprètes d'une époque.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant, ça m'ouvre sur des visions de l'art que je n'avais pas. Donc je t'en remercie. Je vais passer un peu du coq à l'âne, mais comment tu as eu ton premier client quand tu t'es lancée dans l'architecture d'intérieur ? Est-ce que ça a été long ? Est-ce que ça a été rapide ?

  • Speaker #0

    Ça a été très rapide parce que j'étais à l'école et un des clients pour qui je travaillais quand j'étais avocat m'appelle en me disant « Alors Amandine, maintenant que tu es architecte, tu disais que nos bureaux, ça n'en allait pas du tout. Ça tombe bien, pour la fin de l'année, il faut trouver un bâtiment à tel endroit, dans tel budget, le rénover. » J'ai à peine eu plus ou moins le temps de dire que je n'étais pas franchement architecte. Parce qu'après deux ou trois semaines d'école, dans une semaine, j'ai eu une pneumonie, ce qui n'était quand même pas très... Enfin, je n'étais clairement pas à l'école. Et puis, je ne serais pas architecte parce que j'ai eu une école de décoration d'intérieur. En fait, je n'avais pas eu le temps, ils avaient raccroché. Et puis, me voilà avec mes Suisses qui attendaient que je travaille pour eux, moi qui ne savais rien faire. Et c'est là que commence ce début d'histoire. C'est agréger une équipe. Dans ma classe, il y avait une personne super forte en 3D, un qui fait des super plans Et puis je connaissais un ingénieur au Luxembourg qui allait pouvoir gérer le chantier, trouver les artisans, et qui l'avait déjà d'ailleurs. Et puis, il manquait quoi dans l'équipe ? C'est pas mal déjà. Ah non, si, bien sûr. Et puis un de nos clients, quand j'étais avocat aussi, qui était un broker, qu'il est toujours, et donc qui allait pouvoir me trouver ce fameux bâtiment. Donc voilà comment, entre autres, mais... Même pas... En cours d'école, je me suis retrouvée avec des projets qui sont en fait encore des projets... typiquement ce qu'on fait aujourd'hui. Et puis s'ils sont agrégés, les copains qui te font refaire une cuisine, et puis ceux qui achètent une maison, et puis le soutien familial, qui donnent une place pour t'exprimer. Donc ouais, c'était un début. Un jour on m'a demandé quel était le... Enfin, un élément de début, qu'est-ce qui avait été le déclic ? C'est un coup de fil en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, donc encore une fois, un peu le rôle de l'entourage que t'as pu te construire.

  • Speaker #0

    Parce que tu avais été totalement nulle. je pense, en étant avocat, ou en tout cas dans ce que je représentais, ils ne m'auraient jamais appelé. Mais j'avais aussi compris que les lieux dans lesquels ils travaillaient n'étaient clairement pas à leur service et n'étaient pas le mieux qu'ils pouvaient faire pour leurs équipes comme pour leurs clients. Ça ne donnait vraiment pas envie d'y aller. Et quand on voit le temps que l'on gagne dans l'entreprise lorsque nos clients viennent chez nous, quand les clients de nos clients se déplacent dans leurs locaux parce que c'est chouette, qu'ils sont bien reçus, qu'il y a une expérience et qu'ils s'y sentent mis en valeur, le temps que nos clients ne parlent pas en déplacement c'est énorme en fait Donc si on rationalise un peu tout ça, c'est bien d'investir dans son intérieur.

  • Speaker #1

    Oui. Et on peut te contacter si on a besoin de le faire.

  • Speaker #0

    Alors on a même un grand intérêt à le faire parce qu'on n'est quand même pas mauvais. Et on est, comme toute boîte qui a une dizaine d'années, on est en croissance et on veut continuer. Le chemin, il est long, mais le chemin, il n'existe que parce qu'on nous confie des projets.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et du coup, pour revenir à la source de ça, comment tu fais pour... Alors tu vas voir tes camarades de classe. Parce qu'au début, pour toi, quand tu as cet appel-là, la seule chose qui compte pour toi, c'est de te dire il faut qu'on arrive à délivrer quelque chose de chouette. Et donc,

  • Speaker #0

    j'ai besoin de ces gens-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des questions à ce moment-là de dire comment on structure, comment juridiquement, comment on s'organise ? Non, moi aussi,

  • Speaker #0

    je savais quand même créer une société, donc j'ai créé une SARL, parce que je voulais quand même qu'il y ait un cadre juridique un peu posé. et que ça c'était pas compliqué et au début les gens tu leur dis

  • Speaker #1

    On fait ça ensemble, on regarde les prix que je vous paye.

  • Speaker #0

    En fait, exactement. Tout le monde était en freelance, m'envoyait des factures au temps passé. C'était vraiment un embryon de ce qu'est l'atelier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est des gens qui bossent avec toi encore maintenant ?

  • Speaker #0

    Non, après, le chemin fait que chacun... J'ai des zones géographiques, j'ai fait une école à Lyon, et nos projets sont par là-bas. Puis travailler à distance, je crois quand même dans le fait qu'il faut se voir, et que les équipes fonctionnent parce qu'elles se parlent, parce qu'elles travaillent ensemble, et que la distance, je ne suis pas ultra convaincue qu'on puisse vraiment construire quelque chose uniquement sur la distance. Et donc, on a continué peut-être deux ans, je dirais, avec certains. Mais après, j'ai internalisé tout ça. L'équipe a commencé avec des stagiaires, puis qui sont restés.

  • Speaker #1

    Que t'as embauché.

  • Speaker #0

    Oui, Céline est la première à nous avoir rejoints, je me trompe peut-être, mais je dirais peut-être 8 ans. Elle a commencé en stage, et on se rappelle toutes les deux de notre premier coup de fil, notre première visio pour envisager le stage. Donc déjà, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, c'était déjà un moment marquant à l'époque.

  • Speaker #0

    Oui, le premier collaborateur, c'est toujours le plus compliqué. On nous dit beaucoup dans les pensées limitantes. que les salariés sont un problème, qu'il faut se protéger d'équipes trop structurées. Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. J'ai bien conscience que tant qu'on est une dizaine, chaque personne est tellement importante qu'on ne peut perdre personne. En tout cas, quand on perd quelqu'un, il faut trouver rapidement une façon de faire évoluer l'équipe vers le haut. En revanche, le fait qu'il faille maintenir des structures très agiles, très légères, avec des gens qui sont chez nous mais pas chez nous, je ne crois pas qu'on puisse créer une identité de marque, de groupe. Et puis former. On ne forme pas de gens qui ne sont pas chez nous. On se forme parce qu'on entend ce que les collègues font, parce qu'on entend la façon dont on rencontre nos clients, dont les projets entrent. L'oreille, elle traîne. Et moi, je suis convaincue de l'importance de l'entourage et du groupe. Le groupe fait ce que l'individu est.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui crée aussi la culture d'entreprise.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et la confiance. Et quand l'une doute, on se relaie. Et il y a toujours la capacité à aller. discuter avec ses collègues de travail sur la façon de faire, sur un timing, sur un dessin, sur une discussion avec moi, avec un client. Pour moi, le groupe, le fait qu'il y ait des vraies personnes, c'est quand même très important. En tout cas, dans nos métiers.

  • Speaker #1

    Très encourageant pour la suite. On ne sera pas tous remplacés pour des IA, a priori.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que... Oui, bien sûr, c'est ce qu'on dit tous. Il y a une forme de tâche qui sera remplacée par des IA, par des robots. Et tant mieux, quelque part. Il y a des choses qui ne sont pas intéressantes du tout. Et j'espère que ça va renforcer l'intelligence collective, l'intelligence humaine, que ça va renforcer le vocabulaire. On entend beaucoup que les IA nous privent de vocabulaire. Ce n'est pas tout à fait ce que je vois, puisque si on réfléchit soi-même et qu'on demande aux IA de reformuler, on peut vraiment sortir... Enfin, le côté sparring partner de l'IA, en fait, c'est assez intéressant parce que trouver des synonymes, d'autres éléments, de pouvoir écrire très bien dans différentes langues, alors que c'est des langues qu'on parle bien, mais sans être sur le... Le fine-tuning, en fait, ça fait progresser.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tout ce qui est d'ailleurs même brainstorming, etc., avec l'IA, ça fonctionne très bien. Tu te rappelles de tes premières galères quand tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    En vrai, pas trop. Mais je crois que le cerveau humain, c'est pareil, il a la capacité à ne retenir que ce qu'on lui demande de retenir et à effacer un peu les douleurs, à effacer un peu les difficultés. Je n'ai pas de... Il y en a probablement plein. Ça reviendra peut-être plus tard. là tout de suite j'en ai pas une

  • Speaker #1

    Pas qui t'ont marqué suffisamment pour te dire ça, j'oublierai pas. Il y en a forcément un petit peu, quelques-unes, mais pas de si marquantes.

  • Speaker #0

    Pas de grands drames, en tout cas. Il y a les galères classiques.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui se reconnaissent un peu dans ces galères-là et qui se disent, ok, on peut les surmonter, comment on les a surmontées, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est des galères qui sont liées à des incompréhensions, parfois. C'est d'avoir l'impression d'avoir expliqué, mais peut-être de ne l'avoir pas fait suffisamment, pas correctement, et de se retrouver avec des projets qui sont installés. et qui ne correspondent pas à ce que le film peut attendre. Mais ça peut être un nœud dans un parquet, et en fait, on va devoir arracher 300 mètres carrés parce qu'on a expliqué, on a lié les fiches techniques, on a montré des lames, mais en fait, moi, je ne peux pas poser à blanc 300 mètres carrés de parquet. Et donc, c'est des petites choses comme ça, où ce n'est pas très agréable, parce que l'écrivain peut être un peu déçu. En fait, il doit arracher et recommencer. En fait, on se retrouve entre tout le monde. Et qui paye quoi ? C'est un peu ça. Si, les galères, c'est toujours qui paye quoi quand il y a un alléa. C'est qu'on a un métier dans lequel on vend de l'expertise, de l'expérience, on vend une identité, on vend une forme de désirabilité d'accès à notre réseau, de dessin, d'ambiance dans des lieux. Mais en vrai, on vend du temps. Et donc, les galères, c'est aussi encore aujourd'hui, elles peuvent être liées à des projets qui prennent de l'ampleur, mais après que le contrat a été signé, où on n'a pas été suffisamment vigilant à ce qui était prévu. On doit rester vigilant pour expliquer à nos clients que l'ambition du projet est en changé. Le temps que l'on doit y consacrer est aussi très différent. Ce qu'on a chiffré au début, et donc ça se passe souvent très bien, mais il faut un peu de vigilance. Peut-être les erreurs d'entrepreneurs, quand on a la configuration dans laquelle on travaille, c'est la notion de temps. Après les erreurs de commandes, ça arrive à tout le monde, c'est qu'on fasse 10 commandes par jour qui sont des petits codes, des petits chiffres.

  • Speaker #1

    Oui, t'es pas à l'abri d'une erreur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et l'erreur, on dit qu'elle est actuelle, oui, mais elle n'est pas qu'humaine en fait, elle est aussi tech, elle est aussi...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Et puis il y a la place de l'erreur, on travaille avec des vrais gens. Si on veut que les personnes qui travaillent avec nous prennent des risques, on doit accepter qu'elles fassent des erreurs. Donc parfois, ce n'est pas marrant.

  • Speaker #1

    Oui, et puis l'erreur n'est pas forcément négative, ça permet aussi d'apprendre. Parfois,

  • Speaker #0

    elle coûte un peu cher.

  • Speaker #1

    Oui, des fois, elle coûte cher, mais c'est partie des expériences, ça fait partie du process, entre guillemets. Et je voulais rebondir sur un truc que j'ai un peu oublié, ça me reviendra aussi. Quand j'ai lancé le podcast, au début, je faisais des présentations rapides des invités, mais il y a un paramètre que je n'intégrais pas forcément. C'est la situation notamment proche, c'est-à-dire les enfants, dedans. Et ça m'a été remonté par des gens de ma famille ou des gens qui écoutaient en me disant « Mais est-ce que cette personne-là a des enfants ? » Parce que moi je me dis, ça change quand même les choses en fonction de si tu veux te reconvertir, si tu veux te lancer à ton compte, etc. Si tu n'as pas d'enfants, à priori tu as moins de responsabilités. Si tu as des enfants, il faut que tu réfléchisses un petit peu plus. Et donc ça amène à une question, quelle est toi la place de tes enfants dans tout ça ? Et comment ils te soutiennent ou pas au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, je veux tellement qu'ils soient fiers de moi, que c'est un énorme booster tous les jours. Donc grâce à eux, je pense que je suis une meilleure personne. Je ne suis pas une maman très classique. Je suis une maman qui n'est pas là tous les jours, qui ne cuisine pas. C'est sûr que je ne suis pas la maman qui va à la sortie de l'école et qui a fait une forme de sacrifice pour être juste physiquement présent. En revanche... On a une relation qui est très sincère, qui est très vraie, qui est très intense. Et on se parle énormément, on se challenge beaucoup, ils ont les clés des bureaux, ils viennent quand ils veulent. Ils sont assez fiers quand, en début d'année dans la classe, les copains disent « Ah non, mais c'est ta maman ! » « Ah non, mais nous on travaillait avec l'atelier Compostelle ! » Ou « Mes parents ont déjà entendu parler de ta maman ! » « Ma maman suit ta maman sur Instagram ! » À 10 ans et 12 ans, c'est des choses qui existent en fait. Donc ça leur donne une forme d'intérêt. Et puis on travaille pour des... on a quand même des clients qui... pour pas mal ont une certaine notoriété et quand les enfants ont la chance de les rencontrer ils disent ah ouais t'as la classe même quand même ils se rendent compte que ce que l'on fait et qui implique j'aime pas le mot de sacrifice parce que c'est vraiment un choix et il y a une notion de genre c'est que je pense que dans ma configuration je suis désolée mais si j'étais un homme personne ne se demanderait pourquoi je partage ma vie entre une ville où sont mes enfants et une ville où ils ne sont pas mais étant une maman c'est des questions que certains se posent et à laquelle moi je refuse de répondre et donner des explications c'est... C'est juste ma situation et celle d'énormément de femmes qui veulent développer leurs entreprises, aussi pour que leurs enfants soient fiers d'elles. Parce que réussir, c'est aussi un gage d'autonomie et de liberté pour nous et pour nos enfants. Et puis, c'est des exemples qu'on leur donne. C'est de se dire, choisis ta voie, vis comme tu le souhaites. En revanche, il est certain que s'il faut rentrer en urgence ou tout arrêter parce qu'ils ont besoin de nous, évidemment, bien sûr, c'est... Mais c'est le métier de parent en général, je crois. C'est d'être là pour eux, de les faire grandir, de leur donner, je n'aime pas forcément le mot d'arme, mais de leur donner les outils, les éléments de réflexion, l'agilité mentale pour se construire, pour s'entendre, pour se faire confiance. Donc pour moi, ils ne sont pas du tout un frein. Ils ajoutent tellement.

  • Speaker #1

    Ça donne cette énergie, ce boost un peu supplémentaire. Bien sûr,

  • Speaker #0

    j'ai super envie qu'ils soient fiers de moi. Tous les jours. Et c'est vrai que quand Clarisse voit des carrelages, que j'en ai dessiné, puis qu'elle les colorise, et puis qu'elle choisit elle-même, qu'elle dessine avec Guillaume, qui sert à l'agence Mont-Munisé au bureau, les dressings de sa chambre, je suis hyper fière. Elle choisit elle-même ses papiers peints, ses palettes, elle est super douée. Et quand Hippolyte, lui, n'est plus côté... Il aime bien s'y mettre au rendez-vous, il parle avec nos clients, et je me dis, mais c'est juste... Tout ce qu'ils entendent, tout ce qu'ils écoutent, tout ce qu'ils voient, ça forge quelque chose, je sais pas ce qu'ils feront je sais pas ce qu'il en restera Mais il y a bientôt Art Basel, j'adore les amener avec moi. Ils viennent avec moi, c'est sûr qu'ils vont plutôt rester, d'ailleurs merci Artera, dans le lounge de Netjet, en dessinant, en discutant avec les artistes, plutôt que de faire des heures et des heures de, entre guillemets, galerie. Mais ils vont quand même faire quelques-uns, et j'essaie de les stimuler en leur donnant un petit budget, je précise bien, un petit budget, pour choisir chacun une œuvre. Et puis, une anecdote qui est assez symptomatique, l'année dernière, j'étais avec Clarisse à Art Basel, Et donc elle avait son petit badge et on passe devant un magnifique Picasso. Puis en fait elle passe son badge sur le cartel. Il dit « mais je comprends pas, mon badge il passe pas ! » Et je crois que l'oeuvre était à vendre 3,5 millions. Et donc je lui explique que c'est quand même un marché de l'art. Son petit badge, ils ont accès effectivement à des chocolats et des petites boissons, mais malheureusement, elle ne peut pas acheter ce Picasso avec son badge. Et en fait, ça l'a vu un peu interpellé.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de crédit limité sur la carte.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc c'est assez marrant, mais en fait, en soi, ça donne un rapport pour un enfant. En fait, la beauté n'est pas liée à une valeur monétaire. Donc ça, je le reprends aussi. Néanmoins, c'est assez fascinant de les voir évoluer et de les voir s'approprier, ceux qui voient mon univers, encore une fois avec un côté un peu atypique pour mes choix de vie.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, l'art, ça leur permet aussi de se découvrir, mais de se nourrir et de découvrir des choses qu'ils aiment plus.

  • Speaker #0

    totalement, et puis de faire des rencontres qui sont juste géniales. Quel enfant a la chance d'être dans un atelier de photographe ? Cet été, j'ai amené Clarisse à l'atelier de Marguerite Bornhauser, avec qui j'adore travailler, qui fait des magnifiques photos, qui est représentée par Portobé, et qui en plus m'a fait une photo de portrait pour la curation d'art, donc on a bouclé la boucle. C'est une jeune femme brillante, et qui a pris du temps avec Clarisse pour lui montrer ses archives, lui expliquer comment elle avait développé son regard, comment elle travaillait, où elle lui a décrypté, elle lui a montré des appareils photos, enfin... Elle l'a amenée avec elle, en fait, dans ce qui fait sa spécificité. Et encore une fois, qu'est-ce que Clarisse va regarder ? Je ne sais pas. Mais moi, les voir ensemble, ça m'émeut énormément. Parce que je sais que ce que je peux leur apporter, c'est la chance de rencontrer des gens qui sont quand même assez exceptionnels. Et j'espère qu'ils... Mes enfants sont des gens exceptionnels, évidemment. Mais j'espère qu'ils vont avoir envie de...

  • Speaker #1

    qui n'aiment pas la banalité j'ai pas encore l'expérience de parent mais j'imagine que ça va être vraiment sympa de pouvoir connecter avec ses enfants chez moi c'est très clair ils ne sont pas une contrainte,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas un frein ils sont un engagement très fort mais je peux être dix fois meilleur grâce à eux et pour eux super,

  • Speaker #1

    trop beau pour rebondir sur ce que tu disais sur la partie, tu disais, si j'étais un homme, on ne m'aurait pas demandé pourquoi je sépare mon temps, etc. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton engagement dans l'association féminin pluriel, ce que c'est,

  • Speaker #0

    à quoi ça sert ? C'est un club de femmes qui a été créé il y a une trentaine d'années par des avocats qui considéraient qu'elles avaient besoin d'échanger entre elles, d'abord pour leur pratique quotidienne, et puis pour ces opportunités, pour faire des efforts en commun, finalement. que ce soit sur le volet client, que ce soit sur le volet lieu, les locaux. Il y avait plein de sujets qu'elle partageait. Et elle faisait des déjeuners, je crois, au St. James. Le club a grandi et l'histoire a évolué. Et j'ai rejoint ce club-là il y a 5-6 ans. J'ai été dans le board de Paris pendant quelques années. Et j'en suis présente depuis deux ans. Et donc, c'est l'occasion aussi de remercier Stéphanie, ma prédécesseure, qui m'a fait confiance parce que dans ce club féminin pluriel, les présidentes nomment leurs successeurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc elle savait qu'on avait des visions un peu complémentaires des choses, que je ne ferais pas de la même façon, mais elle a eu confiance dans le chemin sur lequel je pouvais amener Femina Pluriel et donc les femmes qui en font partie. Donc aujourd'hui, notre engagement, il est vraiment de... Je ne vais pas le dire en français, mais c'est Empower Women Show Influence. Je suis convaincue que les femmes ont de l'importance et de l'influence dans leur vie en général parce qu'elles ont les bons réseaux. Elles ont les bons réseaux d'influence, donc elles ont accès à l'information. Donc elles peuvent s'entraider quand il y a une difficulté. Et dans la temporalité que je traverse, l'intelligence collective est extrêmement forte. On se sent soutenu, on se sent promu, on se sent... C'est extrêmement... Enfin, ça change des phases de vie d'avoir ces personnes-là autour de nous. Et donc c'est un club dans lequel toutes les membres ont déjà une très belle carrière et viennent renforcer. Leur culture, leurs idées, dans des temps ensemble, qui se matérialisent de différentes façons. Tous les mois, on a un dîner avec un ou une speaker, qui peut être une conversation. J'ai animé au printemps une conversation avec Zerchi d'Intérieur, qui ne vend que de l'hospitality. Donc là, on était vraiment sur un échange, un dialogue. Le temps suivant était autour de l'entrepreneuriat, et donc d'un groupe de luxe, d'une marque de luxe, à un groupe... toujours dans le luxe mais qui se crée. Donc on a vraiment cette sorte de dialogue, on reçoit des associations et nos speakers sont vraiment toujours des personnes qui viennent parler en toute transparence et qui nous permettent d'avoir accès à... le plus sain de toi dans nos contacts. La personne que nous, on n'a pas en direct, mais que moi, je vais me démener pour aller rencontrer, aller trouver le via-via-via qui fait qu'on arrive à se rencontrer, aller faire venir chez Féminin Pluriel pour que nos membres aient accès à ces gens-là et qu'ils font partie de leur réseau, et un jour même de leurs amis parfois. Donc il y a ce premier temps-là avec les speakers. Le deuxième, c'est qu'on est reçus par des marques qui ont des engagements similaires aux nôtres et qui nous reçoivent dans leur showroom, dans leur flagship. pour nous parler de leur identité, de leurs évolutions, de leurs stratégies, et nous faire découvrir ce qu'ils font, ce qu'ils font, qu'elles sont aussi importantes aujourd'hui. C'est le deuxième temps. Et on a aussi des temps plus longs, qu'on organise avec des sponsors sur des week-ends, où on crée des expériences autour de l'art, de la beauté, sur des sujets qui peuvent être assez variés, mais avec le soutien de marques assez fortes. Et le dernier, par exemple, était avec le soutien notamment d'Echnic Bueschinger, de Valmont, d'Anne Fontaine. Donc c'est encore une occasion de les remercier parce que leur présence et tout l'écosystème qu'elles nous permettent de construire et ce qui amène les femmes qui participent à vivre des temps qui sont des temps forts et qui leur permettent de se voir, de se revoir ensuite, de se connaître. Et donc un jour, peut-être travailler ensemble et de s'amener les unes les autres au-delà de... On sait que le plafond de verre, le premier, on le passe parce qu'on a du talent et parce qu'on travaille dur, mais ça se fait. Le second, on le passe uniquement par les réseaux d'influence, il n'y a aucun doute. Donc mon engagement chez FP, c'est de créer cet environnement de réseaux d'influence, et je ne le fais pas toute seule. Je le fais avec des copines fantastiques qui font le bureau aujourd'hui de FP Paris, qui sont Victoire, ma vice-présidente, enfin notre vice-présidente en fait, qui est... La seule chocologue au monde, elle a créé son métier en étant psychologue et fan de chocolat. Elle est la seule et la meilleure, de fait. Mais elle est vraiment, c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui a tracé une voie. Donc j'ai eu la chance de la voir avec moi.

  • Speaker #1

    C'est l'impact du chocolat sur ta psychologie.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais peut-être aussi. Exactement. C'est Karine qui, elle, est dans la gestion de patrimoine et qui travaille dans le board avec moi depuis quelques mois désormais et qui me permet de s'appuyer sur le réseau. de son cabinet aussi, puis sur une personnalité qui est un peu ma soeur de cœur. C'est quelqu'un qui est toujours la main sur le cœur, qui est extrêmement exigeante et qui m'aide à amener FP encore plus loin. Et puis Carole, qui est notre Madame Tech, grâce à qui on a été associés dès le premier hackathon créé par EY et Microsoft à cette initiative. Depuis deux ans, il y a un hackathon qui est dédié aux femmes qui doivent utiliser des liens génératifs pour répondre à des cas d'études soumis par des clients. Et donc, cette année, on a remis les prix à Vivatech, aux lauréates. On les a reçus chez FP. Et donc, je parle d'elles volontairement parce que c'est des profils différents. On a quatre profils, quatre réseaux différents. Mais en les mettant en commun au service du même engagement, ça permet de faire ce qu'aucune toute seule ne peut réaliser. Et donc, ça illustre par l'action, par l'exemple, ce qu'on veut faire avec FP. Et avec tous les autres clubs dans le monde, évidemment, avec Zurich, Genève, Madrid. Pas Madrid, pardon. Il y aura peut-être Madrid. Mais l'Italie. En Allemagne, à Bruxelles, dans le sud de la France, Montpellier, Côte d'Azur. C'est un réseau qui se densifie et qui propose des relais partout et qui vraiment nous permet de travailler à cette constitution d'un réseau d'influence. Avec des engagements sociétaux aussi, puisqu'on est mentor pour des associations, on fait des dons à des causes qui nous sont chères. La prochaine étant avec, on reçoit Isabelle Alénaud. Et on va évidemment soutenir son engagement, celui de Yannick et Isabelle Allénaud, et de toute leur famille, et de leur environnement, et de leurs amis, grâce à Maria Greco, qui est photographe et qui est membre de l'EFP, et qui nous a partagé l'initiative Alive, qu'ils ont fait avec JR en septembre, en mettant des photos de ceux qui restent, les personnes proches des victimes, sur un pont, puis en effaçant ces images au Karcher, pour marquer à quel point le poids du drame est fort. Et c'est encore une fois, c'est le réseau qui fait qu'on se soutient, et qu'on va pouvoir les aider. c'est sûr qu'on reste un petit club, mais ça ouvre des portes, ça permet d'en parler, de sensibiliser, et puis un don, ça peut toujours servir sur un sujet, pour aider une famille, ou quelques heures d'avocat.

  • Speaker #1

    Oui, complètement, ces profils très complémentaires permettent de faire naître des projets communs beaucoup plus forts. Exactement,

  • Speaker #0

    et le plus magique, c'est quand on ne s'y attend pas, et que l'opportunité... On aura beaucoup d'histoires. Exactement, la rencontre naît de la rencontre, l'opportunité de la rencontre, il y a des étincelles comme ça. dans des moments et c'est la magie de la vie complètement,

  • Speaker #1

    et pour les femmes qui nous écoutent comment on fait pour découvrir ce club vous rencontrer,

  • Speaker #0

    y adhérer j'imagine alors avec joie déjà de venir nous rejoindre et de nous rencontrer, c'est très facile il y a l'instagram féminin le plus à Paris Il y a un LinkedIn, Féminin Pluriel Paris, sur lequel on poste les événements en amont, puis on poste une forme de debriefing, en tout cas, des événements avec des photos qui permettent de partager les choses de manière très sereine, et toujours bien, toujours des jolies images. C'est aussi important de livrer à nos membres et aux participants des images qui sont impeccables, et qu'elles peuvent partager, ou elles sont mises en valeur. Je trouve que ça fait partie aussi de tout ça. Donc les suivre, on met un petit lien d'inscription quand les événements sont ouverts, il suffit de cliquer, de s'inscrire et de venir. Donc dans les prochaines dates, je ne sais pas exactement quand tu sors le podcast, mais on partagera sur les réseaux et vous pourrez nous suivre. On a deux événements en novembre.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans la description de toute façon pour que les gens qui nous écoutent puissent regarder. Et tu es membre d'un autre club, d'une autre association qui s'appelle We Are, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, We Are, c'est un club privé qui est face au Bristol, qui est un lieu magnifique où on fait une grande partie des dîners de finale plurielle. C'est un réseau très politique, très tech, qui organise plein d'événements. Il y a différentes communautés, et donc c'est une super belle opportunité d'enrichissement personnel. J'apprends plein de choses sur des sujets extrêmement différents, qui vont des triades, en passant par la joaillerie, des concerts, en passant par des sujets, on parle beaucoup d'IA, de tech, et c'est une vie extrêmement dynamique. Et alors là, pour le coup, je n'ai pas d'engagement personnel. Mais je m'appuie sur ce qui est proposé pour enrichir mes petites cellules grises.

  • Speaker #1

    C'est de la rencontre et puis de l'enrichissement culturel, intellectuel.

  • Speaker #0

    C'est un peu les mêmes sujets. C'est de faire toujours le pas de côté pour ne pas être que dans son univers professionnel. Et de voir ce que font les autres. Et l'idée, elle naît souvent aussi autour de...

  • Speaker #1

    D'éviter d'avoir des œillères et de s'ouvrir au maximum. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais du coup pour gérer tout ça ? Oui, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Je ne vais qu'y aller.

  • Speaker #1

    Mais entre films d'un pluriel, entre... ta société en train de te les composer, etc. Comment tu organises ton temps, tes enfants et autres ?

  • Speaker #0

    Ça se fait assez naturellement. Effectivement, très organisé. Et puis ça se fait assez naturellement. On a des agendas qui sont calés très à l'avance, dans lesquels je laisse des plages d'opportunités pour des choses qui me ressourcent et que j'ai envie de faire un peu tout seul aussi. Donc c'est assez simple, à condition que tout le monde soit bien calé. Et ce que je crois très important, c'est que les ressources habitées soient très clairement identifiées. Donc chacun sait ce qu'il et elle doit faire au bureau, avec les enfants aussi.

  • Speaker #1

    Ça fluidifie en tout cas et ça facilite les choses.

  • Speaker #0

    Ça reste fluide, serein et équilibré probablement pas, mais en tout cas il y a une forme d'harmonie qui s'en dégage, même s'il y a des périodes dans lesquelles on doit être totalement le pied au plancher sur l'accélérateur parce que c'est vraiment des phases, là on est vraiment dans une phase très charnière, il y a énormément de travail. qui est du travail d'archi comme du travail de positionnement, d'image, de communication, tout le volet art sur lequel on met vraiment des choses en place. Donc oui, c'est vrai que là, on est clairement dans une année charnière, donc très focus boulot.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et avant d'arriver sur la fin du podcast, il y a une dernière chose que j'aimerais aborder, c'est ta vision à toi du succès quand on devient entrepreneur, quand on se lance à son compte ou qu'on se reconvertit. C'est quoi pour toi ta définition personnelle du succès ?

  • Speaker #0

    Je vais utiliser une image que me donne mon père, qui est que quand on a une personne qui nous identifie, qui devient un client, qui nous confie un projet, et qui nous paye pour le réaliser, en soi c'est le style de vie d'une entreprise, donc c'est une forme de succès. Après je pense que si on veut vraiment être ambitieux, ma vision du succès pour moi et pour Atelier Compostelle, c'est si on laisse une trace. Si on laisse une trace, une empreinte durable dans l'histoire de l'art et de l'architecture, si on a inventé un mouvement, une façon de vivre, enfin une façon de vivre, ça c'est vraiment quelque chose dans laquelle je crois, et qui a contribué à améliorer, un temps soit peu, le monde dans lequel on vit, de façon pérenne. Là c'est vraiment ce à quoi on tend, c'est ce que je regarde quand je regarde loin, et ça passe par plein de petits galets tous les jours, de petites places au quotidien. d'en créer une identité, d'inventer des lieux. On a une vraie responsabilité. Chaque fois qu'on livre un projet, on a la responsabilité d'en faire le mieux possible dans l'époque dans laquelle on vit, de façon intemporelle et pérenne.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup poser cette question parce que j'ai toujours des réponses qui sont très personnelles et très différentes. On se rend compte que vraiment chacun a sa propre vision du succès.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une donnée complémentaire, c'est qu'avoir du succès c'est aussi un volet... On peut parler d'argent, il y a un volet... Du succès sans autonomie, sans liberté financière. Moi, je pense qu'on a du succès aussi quand on a la capacité d'aider. Le succès de nos entreprises permet d'être très généreux. Moi, je suis quelqu'un d'hyper généreux. Et j'aime prendre soin des autres, j'aime donner, quitte à ne pas toujours recevoir, mais tant pis. Je pense que le fait de prendre soin de l'autre nécessite du succès. C'est que si soi-même, on doit être aidé et pris en charge, on ne peut pas être disponible pour ça. Et quand on peut acheter des œuvres d'artistes émergents, et donc, d'une certaine façon aussi, ce n'est pas une forme de... conquête, moi je crois pas là-dedans, je pense que collectionner c'est connecter, c'est pas conquérir mais pour pouvoir le faire il faut un peu de moyens pour ça et c'est le succès de l'entreprise qui permet d'avoir un impact sur des sujets qui sont importants pour nous moi le monde de l'art c'est un environnement que j'aime énormément et je pense que la place du propos des artistes et ce qu'ils amènent dans nos vies est tellement fort que j'ai envie d'avoir plein de succès pour en fait collectionner énormément d'oeuvres, j'espère avoir une fondation ou un lieu de résidence. Donc un succès typiquement, clairement, ce serait d'avoir un lieu où je puisse recevoir des artistes et ouvrir une résidence. Ce serait un petit marqueur de succès.

  • Speaker #1

    Ce serait cool. Donc le succès pour toi, c'est aussi une forme de se mettre dans une situation qui te permet d'aider les autres ou des actions qui te tiennent à cœur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Pour terminer le podcast, il ne nous reste plus énormément de temps, j'aime bien, dans les communications aussi autour du podcast, faire ressortir un petit conseil, quelque chose de concret, parce que je me rends compte que ce qui est très cool aussi, souvent quand on regarde des vidéos comme ça, c'est inspirant, ça donne de la motivation, souvent ça a tendance après à vite redescendre, et donc de donner un peu de concret, donc j'appelle ça les petits pas, donc c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet en référence à la Lune. Et donc à l'univers du podcast, est-ce que toi tu aurais un petit pas, une petite action concrète, facile à mettre en application après le podcast, qui permettrait les personnes qui nous écoutent de se rapprocher un peu plus de leur projet ou d'oser passer le cap de se lancer ?

  • Speaker #0

    Je vais te donner trois. Un, une intention, qui est une intention de scout, qui est de faire de son mieux. Quoi que vous fassiez, faites le de votre mieux. Parfois on n'est pas en capacité d'atteindre la perfection. On fait juste chaque jour de son mieux et je pense que c'est un gage de bonheur et de réussite, faire de son mieux tous les jours. Ensuite, des actions concrètes, il y en a d'autres très simples. La première, vous aurez mes coordonnées, mettez-moi un message, venez prendre un café. Et puis, je ne peux pas en prendre des milliers de ce qu'on fera des groupes, on verra. On a des initiatives au bureau seconde vie où on reçoit deux fois par an dans chacun des bureaux des personnes qui sont en reconversion ou qui viennent de lancer leur entreprise pour venir discuter pendant une matinée de comment nous on a fait. Donc, c'est assez sympa. Et puis, il y a le fait pour les femmes qui ont envie de continuer à avancer dans leur carrière, de contacter FP, de venir à une de nos soirées et de passer un bon moment, parce que c'est vraiment quelque chose, il y a une vraie forme de sororité, ce n'est pas juste un mot à la mode. C'est vraiment un club dans lequel on la ressent très fortement. Et j'ai la chance d'avoir la responsabilité d'en être présidente et j'ai envie d'amener tout ça encore plus loin. Donc l'intention et puis d'optimisation facile.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche, je m'en ferai ressortir tout ça. Merci beaucoup Amandine pour ton temps, ton partage. Je te laisse le mot de la fin. Je clôturerai après, mais je ne sais pas si tu as un dernier mot à dire, un message à faire passer. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? On mettra les liens bien sûr en description.

  • Speaker #0

    Oui, alors vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux, sur les réseaux Atelier Compostelle, ou en perso chez moi, au Pumier Napuriel, sur Instagram principalement et LinkedIn. Dans le Marais, pour ce qui est du bureau parisien, et près du Glacis, pour ceux qui connaissent Luxembourg, pour le bureau de Luxembourg. Et dans les mots de la fin... Je pense que la force de les déconnexions, c'est vraiment à ne pas négliger. La première chose, le premier petit pas que vous pouvez garder en tête, c'est de bien vous entourer et de ne jamais, jamais, jamais abandonner l'identification de votre réseau, dans la qualité évidemment, ce n'est pas la quantité, c'est vraiment de s'entourer des bonnes personnes parce qu'il y a des moments à fêter ou des moments plus durs qu'il faut traverser, c'est ceux qui vont faire que votre projet d'entreprise... votre rêve et votre succès demain seront possibles. Tout seul, ce n'est pas possible. Et donc, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, mais ensemble, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et j'ai oublié de te demander ça un peu en feedback, entre guillemets, c'est sur le format qu'on vient de partager. S'il y avait une chose ou plusieurs d'ailleurs que tu optimiserais, que tu changerais, etc. pour pousser encore le podcast un peu plus loin, qu'est-ce que ce serait s'il y a des choses qui t'ont... qui t'ont sauté aux yeux, qui t'ont marqué ?

  • Speaker #0

    Écoute, alors c'est agréable. Je trouve que le format long est intéressant. Dans les temps de conversation. Ce que j'aime bien dans les podcasts, c'est aussi quand il y a un public qui peut poser des questions. On est vraiment là sans enfiler. Donc éventuellement, ça peut être de demander à ta communauté de préparer des questions avant de recevoir tes invités. Ils pourront les transmettre après, dans mon cas avec plaisir, ou d'avoir quelques personnes qui sont avec toi dans cette salle qui est très chouette pour poser des questions. Ma copine Camille Weber fait ça avec son podcast Les Voix de l'audace. Elle a un public, donc il y a une dizaine de personnes qui participent et qui peuvent poser des questions et rencontrer l'invité. Et là, on est vraiment dans cette notion de communauté et d'influence. On est vraiment ensemble et on rencontre la personne qu'elle a interviewée. Je trouve que le format est super chouette. ça peut être une piste de...

  • Speaker #1

    Intéressant, je me note ça et je verrai comment on peut implémenter ça dans les prochains épisodes Merci beaucoup Amandine, merci beaucoup à tous de nous avoir suivis jusque là, n'hésitez pas à vous abonner pour connaître l'actualité de notre podcast, les nouvelles sorties d'épisodes n'hésitez pas à nous mettre aussi 5 étoiles à liker la vidéo également petit moment promotion Merci à tous, on vous tiendra au courant pour la sortie de l'épisode et Si vous avez des retours à nous faire aussi, surtout en commentaire, en message privé, sur mon email qui est public aussi, n'hésitez pas, ça nous aide à faire grandir le podcast au quotidien. Merci à tous et à la prochaine transmission.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Amandine Maroto

    00:20

  • Le parcours d'Amandine : du droit à l'architecture d'intérieur

    01:02

  • Gérer le changement de statut et la perception sociale

    05:05

  • Saisir les opportunités et le rôle de l'intuition

    09:36

  • L'importance de l'entourage et du réseau

    17:37

  • Définir le succès et donner des conseils pratiques

    01:27:31

Description

🪐 Dans cette neuvième transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés d’Amandine Maroteaux, ex‑avocate devenue architecte d’intérieur et curatrice d’art en créant Atelier Compostelle (Paris & Luxembourg). Reconversion, intuition, opportunités… et dépassement de ses croyances limitantes. Merci Amandine pour ce partage !


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/de-linterpretation-des-mots-a-celle-des-lieux-lart-de-tracer-sa-trajectoire-par-amandine-maroteaux/


🔭 Comment contacter Amandine ?


Résumé de la transmission :

Quitter un statut “prestigieux” pour créer sa propre voie ? Dans cet épisode, on parle choix courageux, croyances limitantes, entrepreneuriat, réseau d’influence et IA comme propulseur … pas comme pilote. Tu devrais sortir de cette écoute avec des repères concrets pour passer du rêve à l’exécution, sans maquiller les difficultés.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Gérer l’écart d’identité pendant et après une reconversion

- Être à l’écoute et fabriquer des opportunités, puis les trier sans se perdre

- Comment gérer intuition, chiffres et timing pour décider

- Utiliser l’IA pour mieux penser, pas remplacer


🤩 Les pépites

- “Je ne perds pas mon statut, je le crée”

- Le bambou vs la fougère : l’anecdote qui te montre que chacun a sa propre temporalité

- Un “oui” assumé qui construit l’équipe avant la maîtrise technique

- Dépasse le “second plafond de verre” par ton réseau


🔥 Les moments forts :

- “Le syndrome de l’imposteur, c’est un luxe”

- Deux ans d’itérations avant le déclic d’une collection

- IA et prompt: quand le mot juste rend plus intelligent

- Le premier client… pendant l’école, grâce à l’entourage


🎧 Pour qui ?

Salariés et dirigeant·e·s tentés par l’entrepreneuriat ou la reconversion, auditeurs qui veulent du concret pour dépasser leurs croyances limitantes.


Action immédiate après l’écoute : Quoi qu'il arrive fait de ton mieux dans tout ce que tu entreprends. Tu peux aussi rejoindre une association un réseau spécialisé dans la reconversion ou l'entrepreneuriat pour t'entourer, partager tes idées et être moins seul face à ton projet. 


Si l’épisode te booste, laisse ★★★★★ et partage-le à quelqu’un qui mérite d’oser sa trajectoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition. Quitte à rater parfois, il y a une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Ma vision du succès, c'est si on laisse une trace dans l'histoire de l'art et de l'architecture. Quoi que vous fassiez, faites-le de votre mieux.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair. T'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonautes avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle transmission des prosmonautes. Aujourd'hui, je reçois Amandine Maroto. Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Bonjour et bonjour à tous.

  • Speaker #1

    On le verra après par la suite dans le podcast, mais toi tu t'es reconverti du droit vers l'architecture d'intérieur. On va revenir sur ton parcours, comprendre pourquoi. Avant, j'aime bien poser une petite question pour comprendre ce qui t'a animé, avant de te présenter rapidement et puis tu me diras si ça colle bien. Mais qu'est-ce qui t'a donné envie de venir sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Eh bien voilà, on commence fort. Alors j'adore les questions surprises, c'est très bien. Écoute, tu as contacté mon équipe et je trouve ça... Très chouette de proposer de s'exprimer sur des sujets qui sont extrêmement importants dans le monde dans lequel on vit, où on a une image de l'entrepreneuriat et de la prise de risque qui est devenue très glamour, mais qui occulte totalement la réalité de notre quotidien. Et en même temps, quand on a l'ADN pour ça, il faut y aller. Donc l'objet du podcast me parle totalement, j'en enregistre régulièrement et j'aime aussi beaucoup le format long. Donc toujours partante pour aider.

  • Speaker #1

    dont tu es consommatrice aussi sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Alors sur différentes applis, mais totalement, je suis très souvent dans les trains et en voiture, et j'écoute énormément de podcasts sur des sujets très variés.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, pour commencer, je vais présenter ton parcours dans les grandes lignes, si jamais il y a des erreurs, tu m'en voudras pas, je te laisserai corriger ensuite, et puis on viendra sur une autre petite surprise, qui est une première question clé. Donc toi, tu t'appelles Amandine, tu as 42 ans, deux enfants, et tu vis au Luxembourg, principalement. et tu es entre Luxembourg et Paris parce que tu as des activités aussi sur Paris. Tu as fait un master en politique européenne à Sciences Po. Ensuite, tu as obtenu le CAPA à l'école du Barreau de Paris. J'ai regardé ce que ça voulait dire. C'est la certification d'aptitude à la profession d'avocat, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est le diplôme d'avocat. Le diplôme d'avocat.

  • Speaker #1

    Pour ne pas faire simple quand on peut faire compliqué.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu t'es reconvertie dans la décoration d'intérieur et l'architecture d'intérieur en obtenant un diplôme au CREAD.

  • Speaker #0

    Et tu as oublié un truc assez marrant, c'est que j'ai fait l'école du Louvre avec deux spécialisations, Vato jusque-là c'est classique, mais l'écriture cunéiforme, qui est en fait la première forme d'écriture des marchands, puisqu'ils ont devait compter leurs moutons. Et donc la civilisation sumérienne a développé des petits stylés qui permettaient sur de l'argile d'écrire, en faisant des signes, qui devenaient des cunéiformes, qu'ils transposaient dans des petites boules, qu'ils mettaient elles-mêmes dans une grande boule en terre cuite. et leur équipe. Ce n'était pas le terme à l'époque, mais les gardiens de troupeau partaient avec cette petite boule qui était le nombre de moutons qu'il fallait ramener. Donc, j'ai eu quelques activités déjà à ce moment-là un peu atypiques.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Je ne connaissais pas du tout l'existence de cette écriture et je pense que c'est le cas pour beaucoup de nous.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de bâtiments et d'espaces dans lesquels on voit l'écriture cunéiforme. Et ça se reconnaît très bien parce que c'est un petit triangle sur le haut avec une petite pointe vers le bas. Et quand on sait ce que c'est, en fait, on comprend vite. Je ne dis pas qu'on sait la lire, mais en fait, c'est vraiment la première forme d'écriture.

  • Speaker #1

    Ok, hyper intéressant. Pour revenir sur tes expériences, grande ligne de tes expériences. Donc, tu as pratiqué quand même le métier d'avocat pendant cinq ans, chez Arendt et Wendel au Luxembourg. Tu t'es reconverti ensuite vers l'architecture d'intérieur, comme on l'a dit auparavant. Tu as créé ta propre société qui s'appelle Atelier Compostelle depuis une dizaine d'années maintenant, qui opère au Luxembourg, à Paris, un peu en Belgique, on en parlait tout à l'heure. Tu es présidente de l'association Féminin Pluriel à Paris depuis deux ans, et tu es membre de We Are aussi depuis deux ans.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    J'ai rien oublié de significatif.

  • Speaker #0

    Il y en a forcément, mais on complétera si nécessaire.

  • Speaker #1

    On verra au fur et à mesure. Ça marche. Et donc, cette fameuse question clé, j'aime bien démarrer le podcast par une question un petit peu surprise, pour capturer vraiment la spontanéité. Ça devait être une question que je posais plus tard dans l'ordre, mais en fait, quand on a préparé le podcast, j'ai senti aussi que c'est un sujet qui t'intéressait aussi, c'est cette question de statut. De passage de statut, parce que c'est quand même un sujet qui est important. Et pour parler avec beaucoup de gens qui sont dans cette hésitation, il y en a beaucoup aussi, et ça peut être mon cas parfois, de se dire... a atteint une certaine position, un certain statut social auprès de tes amis, auprès de professionnels. Et donc quand tu remets tout ça en cause, tu sais que tu peux perdre ça. Comment toi tu as géré l'écart entre ton identité d'avocate, où l'avocat c'est quand même quelque chose de très prestigieux dans la société, à celle d'architecte d'intérieur et en plus de repartir au niveau de départ dans un nouveau secteur ?

  • Speaker #0

    Alors la question est très intéressante et elle est, je vais te répondre en deux temps, il y a deux contextes. Il y a le contexte d'il y a une grosse dizaine d'années. et le contexte aujourd'hui. Il y a une dizaine d'années, une des premières remarques que j'ai eues lorsque j'ai informé mes confrères avec cancer que je souhaitais prendre un an pour faire une école d'archi, déjà le métier c'était assez abstrait pour eux, l'idée de travailler seule, ce qui était la conception qui se faisait, pas la mienne du tout évidemment, d'anarchie d'intérieur, alors là on les avait perdu, et j'ai eu des dizaines de fois cette notion, mais comment on va y faire sans statut social ? Alors, il y a le poids des mots. Le statut, ce n'est pas une notion de groupe, ce n'est pas une notion définie, c'est ce que l'on est, ce que l'on incarne. Donc, je ne vais pas perdre mon statut. Et la place que l'on prend dans la société, c'est celle que l'on crée. Et on avait l'opportunité, je trouve, d'ouvrir des voies, d'ouvrir des pistes. Et moi, je voyais plutôt ça comme saisir une opportunité de marché. Puisqu'il y a une grosse dizaine d'années, il y avait beaucoup d'archis, avec des décorateurs, mais l'archive intérieure, c'était plus abstrait. Donc j'ai vraiment vécu ce « comment vas-tu faire sans statut social ? » Ce n'était pas un sujet. En revanche, j'avais conscience qu'il allait vite falloir créer une structure juridique, qu'il allait falloir avoir un nom, et qu'il allait falloir aller vite aussi dans le fait de créer une entité autour de moi et pas moi toute seule. Ne serait-ce que parce que ça donnait confiance.

  • Speaker #1

    Donc tu as toujours eu une équipe professionnelle avec toi.

  • Speaker #0

    Exactement. Il y a le contexte aujourd'hui dans lequel c'est très glamour être architecte, où les designers, les architectes, les designers sont vraiment... des stars pour certains. Et donc, il y a énormément de vocations qui naissent, énormément de changements de carrière, beaucoup d'avocats d'ailleurs. Et la question aujourd'hui du statut, en fait, se pose moins parce qu'elle est devenue beaucoup plus désirable. Le pendant de ça, et que ça donne une impression de facilité, ça donne l'impression qu'en ayant mandaté un archi une fois pour faire une de ses maisons, et que l'on a choisi soi-même... Après 10 rendez-vous avec l'archi, une couleur et un carrelage, on est en capacité de prendre en charge des lieux qui nous sont confiés, ce qui implique un timing, un budget, et qui pour beaucoup de clients, quelle que soit leur position sociale, puisqu'on est sur l'action du statut, dans tous les cas, ça dit quelque chose. Donc on n'a pas forcément la capacité à s'intégrer dans ces milieux-là, même si aujourd'hui, la question du statut social, quand on vient à Chèque d'Intérieur, c'est plutôt valorisé. Donc la temporalité est très différente.

  • Speaker #1

    et surtout que maintenant avec les sujets d'intelligence artificielle. J'imagine que tu en as d'autant plus qui se disent « En fait, c'est super facile, je vais voir un chat GPT, je vais mettre un prompt dedans, il va me sortir des images. »

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs éléments dans ta question et je suis tout à fait intéressée par ça parce que les IA, c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. Tu as dit « On va mettre un prompt. » En fait, quand on a le bon prompt, oui, c'est génial. Et donc, le talent de l'archi, c'est de retravailler son prompt. Ses éléments de langage, les ressources auxquelles il va faire appel pour avoir... le bon prompt et donc éventuellement les bonnes images. En revanche, le copilot ou autre fait moins un intérieur de style français, dans des teintes bleues, on va agréger de l'information mais qui va être extrêmement simple et donc on aura perdu la bataille de l'intelligence humaine. Alors qu'un bon prompt, ça rend plus intelligent. On pourra y revenir petit peu.

  • Speaker #1

    C'est la différence entre l'utilisation active et passive de l'IA et est-ce que c'est un complément de toi ou un remplacement de toi ? Tout à fait. On reviendra sur le sujet, ça marche. Et il y a une autre phrase qui m'a interpellé quand on a fait la préparation du podcast. J'ai essayé de reprendre tes mots de mémoire, mais tu me corrigis, c'était pas exactement cela. Tu m'as dit une phrase qui m'a marqué, qui était « j'ai toujours fonctionné à l'opportunité » . Je pense que c'était plus ou moins cette phrase-là. Et donc, ça m'a amené plusieurs questions, parce que t'as beaucoup de... Enfin, t'as aussi un certain nombre de personnes avec lesquelles je peux discuter au quotidien et qui ont l'impression qu'il n'y a pas d'opportunité ou que c'est un peu compliqué, etc. Et donc, toi qui fonctionnes beaucoup à l'opportunité... Comment on fait pour cultiver un peu le fait de reconnaître les opportunités, de se dire ça c'en est une, je peux la saisir ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui, de nouveau, nécessite pas mal de granularité dans la réponse. Je fonctionne effectivement à l'opportunité, ça veut dire que je travaille à les créer, à garder les yeux ouverts et à les saisir, quitte à rater parfois. En revanche, je ne dis jamais non, au sens... C'est pas la peur qui me fait dire non, que ce soit dans la vie ou dans l'archi ou dans l'entrepreneuriat. Savoir sauter sans parachute, je n'ai aucun problème. Après, j'en assume les conséquences. L'opportunité, il y en a toujours. Qu'est-ce qu'on définit comme une opportunité ? Il y a ce que l'on cherche à un moment, il y a ce que l'on aperçoit et ce sur quoi on va s'appuyer et que l'on va créer. Et puis, il y a celle qu'on va vraiment créer parce qu'on va apprendre à demander. Je fonctionne dans l'opportunité parce que je crois savoir analyser ce qui se passe sur un marché, identifier un segment ou un positionnement sur lequel on peut être plus spécifique. Par exemple, aujourd'hui, on a une vraie identification sur l'aménagement de fondations philanthropiques. Ce n'est pas un segment de marché, mais en fait, on l'a créé parce que c'est une typologie, c'est un personnel client pour lequel on aime travailler. Mais c'est invisible parce que c'est des projets très discrets. Ça pose différentes questions. Après, sur la question de l'opportunité et d'apprendre à... On dit qu'il n'y en a pas d'opportunité, ce n'est pas vrai. Simplement, si on est préconçu de ce qui doit être une opportunité, de ce que l'on cherche, de ce que l'on attend, et que tout ce qui n'est pas exactement ça... sort du scope, de fait, il n'y en a pas. Et puis si on réfléchit trop longtemps avant d'avancer et de se dire que malgré la peur, malgré des doutes parfois, malgré le business plan qui ne colle pas à 100%, il n'y a pas de bon moment. En revanche, il y a des opportunités tous les jours, il y en a 10 tous les jours. Combien est-ce qu'on est capable de voir et sur combien on est capable de créer quelque chose, c'est une autre conversation.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, du coup, à ce sujet-là, toi qui fonctionnes à l'opportunité, donc du coup qui as appris, tu sais, à te les créer, parce qu'il y a les opportunités qui viennent à soi de par ce qu'on a fait par le passé et puis les nouvelles qu'on se crée, comme tu dis, oser demander. Comment tu fais, toi, pour te dire si tu en as, par exemple, 10 par jour, pour te dire celle-là, je la prends, celle-là, je ne la prends pas, ça, c'est une bonne ? C'est-à-dire qu'avant, tu t'as défini clairement là où tu voulais aller et tu sais celles qui servent ton projet ou alors c'est un peu un instinct c'est comment tu fonctionnes là-dessus d'abord il y a la direct...

  • Speaker #0

    enfin il y a la... On est sur un sujet d'entrepreneuriat, il y a un sujet de vision. Je dois savoir très clairement où je veux aller, je dois livrer un produit, un service à mes clients qui est impeccable, et le reste, c'est de l'opportunité. Les pas de côté de l'opportunité, je donnais quelques exemples. On m'a demandé un jour, Jean-Gabriel Kos, qui est l'expert français de la couleur, avec qui je m'entends très bien, me dit un jour, mais Amandine, on va créer des couleurs ensemble. Alors moi, je crée des couleurs, je ne suis pas peintre, je ne suis pas designer. Je ne sais même pas comment on crée une couleur en fait. Je ne sais pas qui on va avoir, je ne sais pas. Je lui ai dit ok. Lui, il y avait l'industrie autour. Il y avait un besoin identifié sur une collection de peinture signée par un architecte d'intérieur. Bon, une c'était mieux, donc tant mieux. Et puis, il fallait quelqu'un qui ait la capacité de prendre des décisions et de s'exposer. Donc c'était typiquement une opportunité. Ça aurait pu rester, on dédicace un livre, on prend un café, et on est potes et c'est très bien. Mais on a vraiment fait ça ensemble, c'est la première collab qu'on ait fait au bureau. Et comment on fait ? En fait, on a défini un angle, on a discuté avec les industriels qui la produisaient ensuite, on a choisi un segment de marché, mais c'est parti de « je te propose quelque chose, et j'aurais pu juste ne pas l'entendre » . C'est un exemple parmi d'autres. Donc ça, c'est comment est-ce qu'on l'a saisi et comment est-ce qu'on la développe. Après, il faut aller au bout, sinon ça reste une idée. Tous les jours, est-ce qu'il y a des opportunités ? Honnêtement, j'aimerais bien. c'est pas tout à fait la réalité

  • Speaker #1

    Quoique des fois, ça peut être fatigant si on a vraiment tout le temps, tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, il y a une question de personnes. C'est que moi, j'essaie de choisir des projets avec des personnes que j'apprécie, qui sont positives, qui sont solaires, qui sont dynamiques, qui peuvent m'amener quelque part, et à qui je puisse aussi rendre ce qu'elles m'ont proposé. Je trouve que la notion d'échange et de donner pour recevoir, c'est hyper fort. Donc s'il y a 10 opportunités et que les 10 me plaisent, après, il y a une question de temps et d'argent.

  • Speaker #1

    Et puis de priorité, après, tu fais ton choix.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, il y a des opportunités que l'on aperçoit, qu'on nous propose et ce qui a une chance d'aller au bout. Il y a pas mal d'éléments, mais en vrai, il n'y en a pas 10 par jour. On est 5 créés beaucoup et il y a quand même des éléments factuels, pragmatiques. C'est que je ne dirige pas une charity, je dirige quand même une entreprise, enfin deux.

  • Speaker #1

    Il faut être rentable si après tu veux pouvoir payer les personnes et continuer d'avancer. Pour ceux qui nous écoutent, dans ce que tu dis, je comprends que tu es à un peu deux niveaux, deux phases à l'opportunité. Déjà, c'est ne pas dire non, ne pas se fermer trop vite.

  • Speaker #0

    Avoir les yeux ouverts, voir déjà.

  • Speaker #1

    Et puis, tu engages un peu la discussion. Et après, ce n'est pas une voix sens unique. Donc, si jamais tu te rends compte que finalement, ça ne matche pas bien avec la personne ou que ça ne correspond pas avec l'idée que tu en avais, tu peux l'arrêter, peut-être faire demi-tour.

  • Speaker #0

    Ou ça peut pivoter. L'opportunité, elle peut... En fait, on entend souvent par opportunité, saisir l'opportunité. Ça implique qu'elle vienne tout à vous. L'opportunité, on se la crée aussi. donc il y a vraiment quand même ces deux volets qui sont indispensables Et puis une opportunité qui peut paraître la voie royale, peut en fait évoluer, pivoter, devenir un autre type de projet. Je vous donne un exemple sur la curation d'art. J'ai des copines qui ont créé une galerie, j'ai eu envie de les soutenir. J'ai acheté des œuvres, elles m'ont appris. Donc l'opportunité pour moi, c'était de commencer à créer une collection. Mais ça a créé d'autres opportunités, qui est qu'aujourd'hui, j'ai un très fort réseau de galeries, d'artistes, et que j'ai vraiment développé à part entière une activité de curation d'art qui se décline en créer des art clubs dans les entreprises, organiser des expositions, animer des conversations autour de l'art pour des marques fortes qui veulent animer une communauté autour de leur identité, sur de l'expérience qui ne s'achète pas. Et puis, des temps privilégiés avec les artistes, dans les galeries, dans les ateliers. Donc, c'est parti d'un début d'opportunité dont on a fait quelque chose de très important aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu exponentiel. Après, ça se développe dans plusieurs directions. Et est-ce que dans toutes ces opportunités que tu as repérées ou saisies, est-ce qu'il y en a où, avec le recul, tu t'es dit, ça, j'aurais peut-être pas dû la saisir, ça, c'était une erreur, ou ça m'écarte un peu de là où je voulais aller ou de qui je suis ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être dans celles qui ne sont pas allées au bout. J'ai voulu ouvrir un bureau Pays Basque. La sœur d'une de mes amies s'était reconvertie, avait potentiellement un réseau de clients intéressant et puis c'est une région que j'aime bien. Donc on s'est dit, il y avait différentes façons de faire, pourquoi pas ouvrir un bureau ou une franchise compostelle. Donc j'ai réfléchi, j'ai travaillé pendant une grosse année sur le principe d'avoir une franchise d'ateliers compostels. Et donc l'idée était d'en ouvrir une plus d'autres. Le temps passant, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas la bonne idée et qu'il valait mieux la soutenir elle, qui avait en fait cette fibre entrepreneur, envie de se créer une identité. Et en fait, plus ça que de développer la mienne et sur un segment qui n'était pas le segment sur lequel moi, je voulais aller cinq ans plus tard. Donc, il y avait une opportunité d'ouvrir un bureau rapidement avec quelqu'un que j'apprécie et dans un contexte hyper intéressant. Mais malgré tout le temps et l'énergie que j'y ai consacré, ça n'a pas... Ça n'a pas abouti. Aujourd'hui, il n'y a pas de franchise Atelier Compostelle. Je ne dis pas que ça n'existera pas, mais je n'ai pas le modèle pour l'instant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça ne résonnait pas en toi au moment où tu as créé ? Non,

  • Speaker #0

    et ça, c'est un sujet qui est dans le coin de ma tête. Mais je ne vois pas trop comment le développer. J'en parle encore avec des avocats. J'en parlais avec des copines avocats ce midi sur ce sujet-là. Il y a plein de volets qu'on est en train de déployer. Ce volet de la franchise sur l'agence d'archi,

  • Speaker #1

    aujourd'hui c'est une idée mais j'ai pas le je sais pas comment la déployer c'est ça qui est bien avec les idées c'est qu'elles vivent aussi dans le temps et en fait Tu n'as pas de réponse là. C'est là que je me suis arrêtée depuis 5 ou 6 ans.

  • Speaker #0

    Ça fait longtemps qu'elle revient.

  • Speaker #1

    Pour le temps qu'elle mûrisse, peut-être. Ou pas, parce qu'après, tu as des idées que tu exploites, d'autres que tu n'exploites pas, et c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et ce n'est peut-être pas le modèle.

  • Speaker #1

    Et ce n'est peut-être pas le modèle, complètement. Et du coup, pour revenir un peu plus sur ton parcours et que ceux qui nous écoutent comprennent un peu mieux ce chiffre, ce passage-là, cette reconversion-là, qu'est-ce qui t'a donné envie de passer du droit, du métier d'avocat ? À l'architecture d'intérieur, est-ce que c'est un ressenti personnel, un contexte, une rencontre ? Alors c'est toujours un contexte. De ma vision, c'est quand même très différent en tout cas. Alors,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon, mais pas intégralement. C'est-à-dire que le contexte, la vie n'est faite que de contexte. Quand j'étais avocat, ce que j'aimais, c'était les gens. Et dès que j'ai commencé à travailler, on m'a tout de suite envoyé faire tous les boards, en me briefant bien avant, mais personne ne voulait y aller parce que tout le monde avait peur. Moi j'adorais ça J'aimais voir des gens, comprendre leur industrie, savoir pour qui je travaillais, à quoi servait ce qu'on faisait. En revanche, certains se reconnaîtront dans cette phase de ma vie et qui sont parmi mes meilleurs amis aujourd'hui, mais qui étaient mes boss à l'époque, elles s'arrachaient les cheveux parce qu'elles me revoyaient dix fois les mêmes documents. Ça m'embêtait tellement que j'avais parlé de la dernière page, il y avait ce genre de truc qui n'allait pas. Par contre, j'avais la capacité à vite comprendre, à ne pas contester parce que quand c'est pas bon, c'est pas bon. et je ne suis pas une technicienne, mais même aujourd'hui. Je ne suis pas une technicienne ni de l'archi, ni du droit, ni... Mais je comprenais l'intention de ce qu'on voulait faire, je savais ce qu'il fallait capter dans ces réunions-là, je savais comment rassurer nos clients, et je savais quoi retranscrire à ceux qui étaient des as de la technique juridique. Donc cette notion de faire avec des gens, et d'avoir quelque chose de concret était très présente, liée au fait que j'ai l'intime conviction que la beauté nous sauve tous les jours, ce qui fait que chaque journée, quand c'est difficile, reste supportable, ce qui fait que quand c'est beau, les journées sont encore plus magiques, parce qu'on est entouré de... d'une forme de beau qui est très relative. C'est ce que chacun trouve beau à tenter. Ça pourrait être un podcast à part entière. Néanmoins, j'avais vraiment envie de vivre dans des lieux qui étaient agréables, qui étaient... Je trouvais beau, en tout cas, qui me ressemblaient, qui me parlaient. Et ce n'était pas encore le moment où les low-firm investissaient fortement dans des lieux. Donc les bureaux n'étaient pas hyper cool. Et j'ai eu, on va dire, une opportunité, mais d'aller faire une école d'archi à Lyon. Mais quand même, le jour même, j'ai fait entretien dans un cabinet d'avocats, histoire de sécuriser le truc, et entretien à l'école d'archi. et j'avoue que dans l'état préalable, je voyais bien que j'étais quand même pas... On faisait des planches, des décollages, enfin bon. Et l'entretien, je demande à l'écrivain de l'école, ce qui fait que, est-ce que j'ai eu une chance d'être choisie ? Regarde, elle me dit, mais Amandine, si c'est pas toi, c'est personne. Alors j'avoue que ça m'a beaucoup touchée, et elle m'a expliqué. Donc oui, effectivement, la technique était pourrie, que c'est sûr que mes plans de bureau, il n'y avait rien qui marchait, mais en fait, vos dossiers sont impeccables, ils sont bien expliqués, vous avez le sens des mots, vous avez le sens quand même de l'espace Et puis vous êtes la seule, dans chacune des étapes, à avoir rendu tous vos dossiers. C'était une erreur de process à l'époque qui se faisait en entretien et en petits dossiers. Et puis en fait, je sens que vous avez ce qui arrive, cette vocation pour ce métier-là. Donc c'est ce qui m'a fait basculer. C'est-à-dire, j'étais au début d'un pont, je devais arriver au bout, et au bout du pont, j'ai choisi. Et j'ai pas sauté du pont, mais j'ai sauté dans ce merveilleux univers de l'architecte d'intérieur. Donc c'est vraiment les gens... la capacité à porter des projets et l'envie de faire des lieux qui soient tous une forme de respiration, qui soient au service des personnes qui y vivent. Et une grosse dizaine d'années après, j'ai une vocation, je n'ai pas un travail.

  • Speaker #1

    Oui, ok, ça c'est hyper important la question de la vocation. Mais du coup, pour bien comprendre, c'est quoi ? C'est une personne que tu as rencontrée qui t'a donné l'opportunité de faire cet entretien-là ?

  • Speaker #0

    Alors la fille de ma marraine, la fille aînée de ma marraine, était et est toujours à l'architecture intérieure chez M. Mother à Singapour. C'est la plus belle agence dans cette zone géographique qui fait des yachts, toutes les boutiques de luxe, etc. Et quand j'entendais ma marraine parler du travail de métier, sa fille, je me disais quand même, j'aimerais bien faire ça. Et sa fille s'appelle Clarisse, et ma fille s'appelle Clarisse en écho avec cette fameuse Clarisse que j'admire, que j'aime beaucoup par ailleurs.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc c'est quelque chose qui s'est présenté à toi, mais c'est quelque chose que tu ressentais déjà au fond de toi à un moment et que tu ne regrettes pas du tout aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Absolument pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, on parlait un peu du statut tout à l'heure. Quelque chose qui se rapproche, c'est l'entourage. On sait que l'entourage, c'est hyper important au quotidien pour nous soutenir, nous changer les idées, etc. Comment ton entourage a pris cette reconversion ? Est-ce qu'ils t'ont soutenu ? Est-ce qu'ils se sont posé des questions ?

  • Speaker #0

    J'ai été très... Je dois dire que l'ensemble des personnes qui m'entourent d'un point de vue familial comme amical, passaient le « dans quoi tu te lances ? » a été hyper supportif, ça a été mes premiers clients, ça a été les premières personnes à parler de moi, à me faire confiance, à m'acheter des lieux pour que je puisse... les rénover et avoir les premiers projets. Donc ça, bien sûr que c'est important, mais après, je suis un peu têtue. Et donc, si on me dit non, j'y vais quand même. Quand j'ai l'intime conviction que c'est le bon chemin, et je suis comme ça dans tout, en fait. Je crois que j'ai une forme d'intuition qui est ultra développée. Et je me fais confiance. Donc là, il a fallu expliquer aux parents qu'ils avaient fait une superbe étude, j'avais fait le tour de l'Europe, j'étais bien installée. mais que je recommençais à zéro. Et ils ont été très calmes. Je crois que là, ils ont géré ça avec beaucoup d'amour et de gentillesse. Très bien, donc maintenant que c'est parti, c'est parti.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que pour les parents, j'imagine, moi pour en avoir parlé avec mes parents et avoir entendu aussi d'autres parents, c'est vrai que souvent, tu as ce truc de dire j'ai fait un peu mon boulot de parent, une fois que mon enfant a trouvé son travail, est bien casé, a peut-être sauté son domicile, etc. Non mais avec moi,

  • Speaker #0

    ils savent que depuis, grande comme ça, de toute façon, ça n'est jamais linéaire. Ce n'est jamais totalement fluide. J'avance aussi par à-coups parce que parfois, il faut forcer les choses. Dans les études, parfois, on veut faire une école pour laquelle il faut avoir déjà un certain type de diplôme au préalable, mais qu'on n'a pas forcément. Moi, je l'ai quand même. Il faut quand même pousser. Il faut y aller et puis il faut essayer. Et dans la vie, si on attend juste le bon moment, l'opportunité parfaite et d'être pris en charge, ce n'est totalement pas moi. Donc, ils savent que jusqu'à mon dernier souffle, je les ferai tressaillir.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça veut dire qu'ils te connaissent bien et toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je suis navrée papa et maman, je sais que je vous mets à rude épreuve en ce moment, pour plein de raisons, mais ne vous inquiétez pas, je continuerai à être hier de moi. Tout va bien se passer. Exactement, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant, juste pour rebondir sur ce que tu disais, sur « t'écoutes beaucoup ton intuition » . J'écoutais un podcast il y a peu de temps d'un entrepreneur qui parlait de ça et qui disait pendant un moment, il se fiait beaucoup aux chiffres, à ce qu'il pouvait observer, à des éléments factuels, donc il faut ce côté-là. où lui disait, je le faisais beaucoup comme ça, beaucoup aussi par rapport au regard des autres, au contexte, et pas assez à son intuition. Et il expliquait qu'il avait fait un travail justement pour essayer de plus écouter son intuition, et qu'en fait, c'était pas un super pouvoir, mais c'était une compétence qui était super sous-estimée, en tout cas, et que si t'arrives à plus l'écouter, a priori, tu fais des choses plus sympas, plus alignées avec toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le pouvoir de la pensée, de l'intuition, de l'intention, parce que tout va ensemble je vais préciser Suivre son intuition, ça veut pas dire que je vois un projet sympa, je fonce et je fais n'importe quoi. Ça veut dire que je prends le temps de réfléchir. Mais quand j'appuie sur le bouton, je vais. Et je vais confronter les chiffres, les éléments de contexte. La réalité, c'est qu'on est incapable de dire de quoi le monde demain sera fait. Donc si le projet que l'on engage n'est pas ancré, n'est pas aligné, si on n'est pas totalement aligné avec ça, que ce soit les gens qui nous entourent, que ce soit des éléments factuels de chiffres d'investissement, que ce soit des projets à long terme ou à court terme, on doit y croire, on doit être convaincu et l'intime conviction... Elle est quand même... Les jésuites donnent une guidance, je dirais, pour prendre des décisions qui est « regarde au fond de ton cœur » . Pour moi, l'intuition, c'est vraiment ça. C'est que, est-ce qu'au fond de mon cœur, je suis convaincue que c'est le bon projet, la bonne personne, la bonne voie, le bon sujet ? Et ça se décline de plein de façons différentes. Lorsqu'on s'entoure, c'est aussi des équipes. J'ai de la chance. Enfin, c'est une chance infinie, qui n'est pas que de la chance. mais c'est en toi et en personne qui s'apprécient, qui progressent ensemble. J'ai une totale confiance, et la confiance chez moi excluant le contrôle, la décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition.

  • Speaker #1

    Et comment on fait pour regarder son cœur ? Parce qu'on imagine bien qu'on ne va pas s'ouvrir, on doit écouter au fond de son cœur. On ne va pas s'ouvrir et regarder, mais comment on fait ça ? Parce qu'on est sur un podcast aussi beaucoup tourné sur la partie croyance limitante et toute cette partie un peu psychologique. Comment on fait, selon toi, pour vraiment écouter ou regarder au fond de son cœur ?

  • Speaker #0

    Une croyance limitante est que quand ça va très vite et qu'on est très très sûr et qu'on est ultra enthousiaste, il faut se méfier de l'excitation du point du départ. Pas du tout en fait, moi je n'y crois pas du tout. Je pense que justement il y a trop de projets qui sont ratés ou d'opportunités qui sont manquées parce que l'enthousiasme du départ qui fait oublier les difficultés, ça c'est vrai, c'est que l'adrénaline efface partiellement. Les difficultés qu'il faut affronter, mais pour de bonnes raisons parfois, c'est que les difficultés, elles ancrent une conviction, elles ancrent des sentiments de vie, elles ancrent des engagements. On sait que quand on a passé ces difficultés, tout ce que l'on va vivre après, construire après, on va le faire pour les bonnes raisons et avec le bon entourage. Je vais prendre un autre exemple pour expliquer ça. Un jour, Sébastien Colombier, qui est le patron de Asse de Caro, On m'appelle en disant qu'il envisage de créer une marque spécifique dédiée à l'édition. C'était il y a trois ans environ. Donc on se retrouve dans le sud de la France. Mon équipe me disant, on est sous l'eau, nous dessiner des carrelages, on ne sait pas par où commencer. Te lance pas là-dedans. Il fallait pas me lancer. Alors déjà le challenge, voilà. Et en plus, on me propose quelque chose dont j'avais toujours rêvé. Dessiner des décors. Des dessiner des décors quand on est archi, on aime ça. Et on a envie que les gens le voient, ils le partagent, ils les mettent chez eux. et donc j'ai dessiné deux trois Deux, trois collections, on a choisi une ensemble. Mon intuition était que ce n'était pas tout à fait ça, mais qu'il y avait quand même un point de départ. On l'a prototypé, répréprotypé, réimprimé pendant deux ans. Rien ne marchait. On a arrêté, pas en disant on arrête, mais on n'a pas trouvé le truc. Et puis, il y a environ un an, on a un petit peu adapté le dessin et on a changé la chromatique. On a passé une chromatique terracotta et blanche, qui est quand même dans mon ADN de fille de Provence. à une chromatique noir et blanc qui est au fond de moi ce que j'aime vraiment. Et là, d'un coup, en fait, tout sortait. Le décor devenait le bon. Et donc le 5 et 6 novembre, à Archie Atwork, Uptile, qui est la marque d'édition de Vase de Carreau, présente cette collection. Mais il a fallu trois ans, en partant de l'intuition qu'il y avait un truc à faire sur un marché qui est très occupé. Donc on a dû trouver des éléments de différenciation. Et malgré le fait qu'il y a énormément de designers, énormément de marques, je suis hyper fière d'avoir trouvé... réussi à dessiner un décor avec mes capacités de dessinatrice, autant dire, elles sont quand même très limitées partant de l'intention et de l'intuition je trouve que c'est hyper joli et j'espère que ça va être adopté et que ce sera dans plein d'intérieur d'autant qu'on peut garder nos deux couleurs ou des 10 mètres carrés personnaliser la teinte donc c'est juste génial déjà

  • Speaker #1

    félicitations et puis je te le souhaite aussi comment on fait pour garder une intuition pendant deux ans parce que il y a des différences entre l'entêtement et la résilience Comment on fait pour se rester pendant deux ans et se dire qu'au bout de deux ans, on arrête ? Et pourquoi pas un peu avant,

  • Speaker #0

    un peu après ? Je pense qu'on revient aux opportunités de marché et aux convictions qui sont portées par plusieurs personnes. Il y a clairement une opportunité de marché sur un décor qui est inspiré à la fois de glanum, des amphores, des bonbons, de silhouettes. Tout ça qui se retrouve sur un élément de décor. Sur le poétisme négatif, qui est une façon de colorer que j'aime beaucoup et qui est très signature de notre travail. Il y a énormément d'archéistes qui veulent des petites quantités parce qu'ils ne font pas des milliers de mètres carrés avec le même décor, et qu'ils ne trouvent jamais la bonne teinte. Donc en fait, ils vont choisir un décor de carrelage, et ils vont coordonner leur univers textile et peinture à partir du choix imposé. Nous, on propose d'inverser la réflexion. Vous avez construit un univers, et c'est le support, c'est ce qui est sur le mur et sur le sol, qui vient s'adapter à la mood board que vous avez définie, à vos textiles, à vos peintures. Donc en fait, on inverse. le sens de la réflexion. Et là-dessus, je crois qu'il y a quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    D'accord, ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Donc comment on garde l'intuition, pardon, c'était la question. Parfois on doute, mais on se dit quand même, j'en ai besoin. Et chaque fois, dans tellement de projets, on se dit, si on avait pu sortir ça, là, on l'aurait mis. Il y en a quand même besoin. Et puis ce petit prototype, il était au bureau à côté de nous. C'est joli, ça, c'est chez qui ? C'est un prototype. Donc on voyait quand même qu'il y avait une envie de...

  • Speaker #1

    Le message en dessous de ça, c'est quand même qu'il y a certains projets qui mettent du temps à avoir le jour. Et qu'il faut suffisamment itérer, ça, vous allez essayer, réessayer, réessayer, puis un jour ça matche.

  • Speaker #0

    Oui, et il ne faut surtout pas sortir un mauvais projet. Il faut savoir s'arrêter, pondérer. Si on n'a pas sorti les couleurs précédentes, c'est qu'aucune n'était ce que je voulais proposer. Les teintes n'apportaient rien, en fait, au décor. Et la teinte, elle doit amener quelque chose à l'objet, au décor. Et Thorez Sottsass utilisait très fortement la couleur pour renforcer le sens et la matérialité des objets qu'il créait. En fait, avec un carrelage, c'est un peu ça aussi. On va le voir tous les jours, ça amène une matérialité et un contraste très fort. Donc, ça doit être vraiment juste.

  • Speaker #1

    D'accord. Et c'est marrant ce que tu dis, parce qu'on entend souvent dans les podcasts et dans l'entrepreneuriat qu'il faut très vite aller tester son produit, son idée auprès du marché. Donc, toi, tu es OK, mais il faut quand même être convaincu. Parce que tu disais, il ne faut pas sortir un mauvais projet. C'est-à-dire, il faut attendre d'être, toi, convaincu par le projet. Oui,

  • Speaker #0

    ça dépend des segments sur lesquels on est positionné. Parfois, on ne peut pas tester le projet. Dans le sens où on peut le tester indirectement en ayant ce petit échantillon quelque part dans le bureau et nos clients qui regardent, qui demandent ce que c'est. Mais à partir du moment où on l'a sorti et qu'on l'a en photo sur un projet, ce n'est plus une idée originale. Ça a été vu, ça a été montré. Donc on ne peut pas tellement tester en ça. En revanche, tester des segments de prix, tester... Oui, et puis dans le test, il y a quand même ce que l'on veut bien nous dire. Et on ne dit jamais totalement la vérité, je crois. Ensuite, ça dépend des sujets. C'est sûr que moi, je n'ai pas développé une appli. Je n'ai pas développé une app. Tout ça, ce n'est pas... Il y a une façon de test and learn, mais le test and learn dans nos métiers, c'est de faire grandir nos boîtes de manière empirique. C'est de se dire, je veux avoir 150 personnes, dont 50 qui font de l'hospitality, 20 qui font de la matérialité, du dessin et de la curation. Tout ça, ça se fait petit à petit. C'est une, puis deux, puis trois. Donc, en fait, l'itération, elle vient par le fait que le marché conforte ou pas une proposition. Donc, d'une certaine manière, oui,

  • Speaker #1

    on teste.

  • Speaker #0

    Mais sur ce sujet-là du carrelage, à partir du moment où le décor est visible, c'est fini. Il y a des industries tellement fortes qui reprennent les décors, qui sont protégés, mais en vrai, on est tout petit, on ne peut pas se battre.

  • Speaker #1

    Donc, si tu les sors,

  • Speaker #0

    tu sais que tu n'auras pas le temps. Une fois qu'il est sorti, il faut aller vite, par contre, sur la communication, sur le faire savoir.

  • Speaker #1

    Pour que le marché identifie bien que c'est ton idée originale.

  • Speaker #0

    Alors, c'est mon idée originale, C'est le projet de Sébastien pour Uptile. Donc c'est un projet d'entreprise en commun, je dirais.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un sujet qu'on porte ensemble. Moi, c'est mon dessin,

  • Speaker #0

    mais c'est son projet d'entreprise, c'est sa première édition, donc il y a un vrai enjeu.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir, je voulais t'interpeller sur un sujet, tant qu'on est sur les croyances limitantes, justement. Est-ce que toi, tu as fait face au syndrome de l'imposteur quand tu as démarré justement l'architecture d'intérieur, ou pas tant que ça ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai envie de te dire que non, parce que... Je ne dis pas que je sais toujours, même quand je dis oui je sais faire, ça ne veut pas dire que je sais le faire, ça veut dire que je vais me donner les moyens de savoir le faire. C'est une question qu'on me pose beaucoup. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Parce que ce qu'on va sortir, ce qu'on va livrer, ce qu'on va proposer, on aura fait le taf. D'avoir l'idée de s'être reformé s'il faut. Donc on l'entend beaucoup, après c'est un peu à la mode. c'est, je crois aussi... Je sais que c'est une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je vais vous expliquer.

  • Speaker #1

    J'ai mes shorts de début comme ça, pour faire des vues sur le podcast.

  • Speaker #0

    Parfait. Je le crois vraiment. Quand on n'a pas le choix, on ne peut pas avoir un syndrome de l'imposteur. On doit faire quoi qu'il arrive. Il y a des situations sociales, il y a des sociétés, et il y a des moments de vie. dans laquelle comment peut-on se questionner sur la capacité que l'on peut avoir ou faire ou pas. Whatever the cost, on le fait. Parce que parfois, c'est vital. Et donc, c'est très chic, c'est très élitiste, en fait, je trouve, d'avoir l'opportunité de se dire, enfin, de ressentir un syndrome de l'imposteur. Moi, je n'ai pas le choix.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ne penses pas que pour beaucoup de personnes, c'est l'éducation, la société, les rencontres et tout, qui ont créé des couches et des couches qui te font ressentir ça, et donc, on en est tous un peu responsables, et puis, des fois, il y a des choses, des croyances. qu'on a construites avec le temps indirectement et qui sont difficiles aussi parfois de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Non, mais les croyances, c'est terrible, surtout quand elles sont limitantes. Mais il y a heureusement aussi des croyances qui rendent exponentielles les idées. Oui, bien sûr, les mots que l'on entend tous les jours, les encouragements et la confiance que l'on reçoit des parents, on en a parlé tout à l'heure. Moi, j'ai quand même grandi dans un environnement dans lequel tout est possible, dans lequel... On m'a toujours dit que mes parents ont une confiance en moi et en l'école. J'ai une immense confiance malgré le fait que le système d'éducation français a des limites, le fait que je sois allée chercher aussi ailleurs des volets culturels, des questions de fluidité de langue, etc. Mais je suis là aussi grâce à l'école gratuite en France. Ce n'est pas le cas partout. Mes parents ont vraiment eu conscience du fait qu'être très bon à l'école, ça évite les croyances limitantes. Il aurait pu y en avoir. J'étais pas dans les meilleures écoles, mais ils ont tout fait pour me changer d'école. Les profs m'ont pris avec eux pour me mettre dans les meilleures conditions, pour aller le plus loin possible. Après, il fallait travailler. Mais donc j'ai été dans des environnements qui m'ont porté, qui m'ont poussé, qui ont cru en moi. Et l'autre point était que la lecture, tu vois, était hyper présente.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pas l'art directement, c'était pas des lieux splendides dans lesquels on vivait, parce que c'était pas tellement l'intérêt et le propos de ma famille. En revanche, je me crée un imaginaire. avec ce que je lisais, et je savais que la culture, dont la lecture, la musique, l'art, tout ce que tu veux aujourd'hui, on peut le décliner, mais je crois que quand on a cet ancrage, cette capacité à lire et à apprendre, il n'y a aucune raison de ne pas savoir faire. Je complète, pour ne pas savoir faire, ne pas savoir demander à qui saura faire. C'est la contrepartie, il n'y a pas de syndrome de l'imposteur. C'est sûr que si demain, on me demande... d'aller faire un one-man show. Je suis très marrante, mais je ne suis pas une grande comique. Je suis totalement imposteur, authenté. Mais si je lui dis, ok, soyons fous, allons-y, je vais apprendre. Je vais demander, je vais m'entourer, je vais essayer. Ne me lancez pas le challenge, par contre. Dans les commentaires, on verra ça. Ce n'est pas le projet du moment. En fait, pas chanter non plus, en dehors des karaokes avec les amis. En revanche... je serai un imposteur autant de thé, mais pas au moment où il faudra déployer le projet et le montrer. La directeurance, elle est là.

  • Speaker #1

    C'est de se former, d'apprendre de croire en soi, et puis après, tu ne feras pas parfait.

  • Speaker #0

    Se dire en revanche, non, bien sûr, je ne suis pas un imposteur, je peux tout faire. Non, personne, ce n'est pas vrai. Mais bon, c'est un peu à la mode, et moi, je pense que c'est un luxe, et c'est un luxe que je n'ai pas.

  • Speaker #1

    Ok. Intéressant d'avoir ta position là-dessus, en tout cas. Et du coup, sur tous ces sujets de croyances limitantes, c'est... Est-ce que déjà pour toi, est-ce que t'en as, que ce soit avant de te lancer dans tes études, avant de faire des choix ou avant de passer dans l'architecture d'intérieur justement, est-ce que t'avais toi des croyances limitantes que t'as identifiées où tu t'es dit ok là, il faut que je travaille un petit peu pour la dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ces croyances limitantes ou pas forcément ? C'est quoi ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Sans être de croyance limitante, je pensais... Alors si, je suis française, donc j'ai toujours pensé que quand on voulait faire un métier, il fallait un diplôme qui va avec. Aujourd'hui, je tente à me dire que c'est une croyance qui est très limitante. Et ce que je fais sur le volet de curation d'art, je n'ai aucun diplôme de curateur. J'ai fait l'école du Louvre en 8 heures libres, donc je n'ai clairement pas fait toutes les séquences. Mais pour autant, je pense que j'ai une expertise, une connaissance et une passion sur le segment des artistes émergents contemporains qui est beaucoup plus forte. que la plupart des personnes qui sortent d'écoles d'art.

  • Speaker #1

    Ça ne remplace pas l'expérience et l'intuition. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, l'action du diplôme dans notre culture française, elle est assez prégnante. Je pense que c'est aussi parce que par diplôme, on ne voit que le papier. Et en France, on n'a pas conscience, de plus en plus, mais il y a une centaine d'années, on n'avait pas totalement conscience du fait que qui dit diplôme dit école, qui dit école dit réseau. En fait, ce qui est important, c'est le réseau, c'est pas le diplôme. Les soirées d'alumni de Sciences Po, sans le diplôme de Sciences Po, je peux pas y aller. Je ne peux y aller que parce que j'ai pris le temps de faire ces années à Sciences Po, en parallèle du reste. c'est pas le diplôme à la fin qui m'a intéressée, je sais même pas où il est Je ne sais même plus le nom de ma promo, donc c'est vraiment la honte totale.

  • Speaker #1

    Puis je pense qu'on ne te le demande pas non plus.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'il ne me sert pas. Je ne bosse pas dans la politique, ni dans une grande organisation qui nécessite de cocher des cases. En revanche, partant de ma croyance du fait qu'il fallait ces diplômes-là, ça m'a constitué un réseau. Donc tu vois, parfois, partant d'une croyance, tu pousses encore un peu plus loin. Il y a probablement plein d'autres. je pensais que pour être archi d'intérieur il fallait vraiment être un très bon archi d'intérieur sur le volet technique il fallait savoir dessiner qu'il fallait savoir tracer des plans, utiliser tous les logiciels. En fait, je n'ai pas eu le temps. Donc, je n'en ai appris aucun. Et je ne sais toujours pas dessiner. Mon bureau, c'est mon téléphone et une petite tablette. J'ai à notes, j'écris, j'échange énormément. Mais s'il me fallait demain reprendre la main sur un projet toute seule, toute seule, ce n'est pas possible. Je ne sais pas ouvrir un SketchUp. Sans parler de tracer un plan sur Archicad, Autocad ou autre, qui est basique, mais qui est dans mon parcours. a été un choix, un moment de dire je ne vais pas m'obstiner à essayer d'apprendre à tracer ça. De toute façon, mon ambition, ce n'est pas d'être toute seule dans mon bureau, c'est d'avoir une agence et des gens qui sont meilleurs que moi sur tous les sujets. En revanche, je serai celle qui poussera le curseur de la création et qui portera l'ambition du collectif. Donc, partant de là, j'ai dépassé aussi ce... et j'ai fermé mon intention de savoir tracer tout ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'après, on ne peut pas être expert de tout et on n'a pas le temps de...

  • Speaker #0

    Mais certains le sont. Il y a d'excellents architectes qui savent tout faire. Je ne dis pas qu'ils le font, mais ils peuvent le faire. Moi, je ne peux pas.

  • Speaker #1

    Oui, après, je ne suis pas certain qu'on puisse être très expert de tout. Après, tu peux t'entourer d'experts qui t'aident, etc. Mais c'est vrai que c'est quand même très compliqué d'être très expert de tout.

  • Speaker #0

    Quand on a fait une école d'archi en bonne et due forme pendant 4-5 ans, bien sûr qu'on sait utiliser tous les logiciels. Donc, pas qu'ils le font, mais dans les charrettes, ça aide quand même un peu. Chez moi, ça, typiquement, c'est un sujet qui a dû être évacué parce que ce n'était pas ma temporalité ni ma patience.

  • Speaker #1

    Oui, et puis les projets, c'est sympa de les partager aussi, de les faire à plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que ce sujet de diplôme et d'éducation, c'est aussi un système qui est assez discriminant. Alors, ça peut être aussi un peu clivant ce que je vais dire là, mais je lisais une étude dans un livre qui s'appelle « Le talent est une fiction » et qui démontrait, je ne sais pas si tu connais ce livre-là. Alors,

  • Speaker #0

    je vais faire un petit flingue d'œil pour Julia. Coucou, Julia de Funès, elle n'aime pas le mot « talent » . Et c'est des discussions que l'on a sur le vocabulaire qu'on utilise aujourd'hui. Alors le talent, c'est en plein dans ce qu'on échange. Non, en fait, on ne recrute pas des talents. Ça m'ont fait très à la mode. Oui, on recrute des talents, des leaders. Il faut plus de granularité, développer, enfin revenir à la racine aussi des mots parfois.

  • Speaker #1

    Non, mais ce livre-là s'attache à déconstruire tout ça, le mythe du talent, etc. Donc ça, c'est très intéressant, je trouve. Et dedans, tu as une étude qui montrait justement... qui disait qu'en fait, ce système-là, il ne donne pas une égalité des chances, parce que si on part d'un élément factuel aujourd'hui, qui est pour mesurer l'intelligence, qui est le QI, après qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas et qu'on le critique, mais en tout cas, c'est l'élément de base factuel de mesure. Et donc, une étude qui démontrait qu'en moyenne, sur les tests de QI, tu avais quand même des personnes qui avaient fait les plus grandes écoles et qui étaient aujourd'hui plus aisées financièrement, avaient en moyenne moins que des personnes qui avaient plus de difficultés, en tout cas, à se créer des opportunités. à faire des grandes écoles, etc. Non pas parce qu'ils n'étaient pas intelligents, mais peut-être parce que le système n'était pas exactement celui qu'il leur fallait, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions, le bon moyen financier. Parce qu'ils n'ont pas eu accès à l'opportunité, on y revient.

  • Speaker #0

    En fait, on ne peut pas être fort, puissant, ils disent des mots que l'on souhaite, peu importe, si on n'a pas le bon réseau d'influence. Et quand on ne sait pas, peut-être que j'aurais pu être archi dès le début, mais je ne savais même pas, je crois que je ne savais même pas que le métier existait en fait. Archite d'intérieur ou décorateur. C'était totalement... hors de ma zone de connaissance. Moi, dans mon histoire, quand on est bon à l'école, on est médecin ou on est avocat. Et il y a une forme de progression sociale, de sécurité, qui sont intéressantes par ailleurs. Mais il n'y avait pas tout le champ des possibles, je te rejoins totalement, et très différent selon les milieux sociaux et selon les zones géographiques aussi. Malgré la gratuité d'une grande partie des études. C'est que quand on ne sait pas, on ne peut juste pas y aller.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on n'en parle pas suffisamment, on n'a pas toutes ces discussions autour des métiers, des possibles, par rapport à ce que nous on veut faire, et c'est plutôt presque un formatage par rapport à des codes. Et c'est vrai que c'est intéressant, c'est marrant parce que j'en parlais avec une très bonne amie de ma belle-sœur, qui elle était dans l'escrime, et qui, a priori je ne la connais pas directement, mais très fort, fait beaucoup de championnats, etc. Et en fait tu te rends compte que dans le sport ça se voit aussi très bien, c'est le niveau de connexion. Parce qu'elle expliquait qu'en fait, elle, elle va arrêter ça et elle va se reconsacrer à d'autres études ou à un autre métier. Parce qu'en fait, elle se rend compte que si elle n'a pas les bonnes connexions, les bons agents, les bonnes relations au bon moment, les Jeux Olympiques, ça ne se fera jamais. Parce qu'il faut aussi avoir ces...

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et le bon entourage, tu parlais d'entourage, il y a un volet qu'on peut couvrir aussi, qui est la notion de préparation mentale et d'accompagnement psychique, psychologique. Je pense que c'est extrêmement important d'être entouré de personnes qui ont des compétences différentes. Et chez nous, moi j'ai toujours été accompagnée par des... Alors le mot coach, c'est pareil. Je sais que Julien n'aime pas, mais... Pas de talent,

  • Speaker #1

    pas de coach.

  • Speaker #0

    Voilà, pas de talent et pas de coach. Néanmoins... Le fait d'avoir des personnes qui ont des expertises ciblées sur l'accompagnement, qui maîtrisent le mental, qui connaissent les neurosciences, c'est extrêmement fort. Et je sais qu'au bureau, on n'a pas de RH parce que c'est trop petit, on est une dizaine. Mais en revanche, on a une personne qui accompagne quand elle le souhaite, toutes les personnes de l'équipe, qui peuvent l'appeler, préparer des rendez-vous, pour préparer un entretien, pour préparer plein de choses. C'est ce sparring partner qui va vraiment les aider sur le volet personnel, psychologique. Et ça, c'est hyper intéressant. Moi, je travaille aussi avec Annaëlle, qui est coach sportif, qui est préparatrice mentale de sportifs de haut niveau. Elle accompagne les équipes de France Olympique et Paralympique. Et le mental de champion est quelque chose qui aide énormément dans l'entrepreneuriat. On a aussi des séquences. On a aussi des compètes. On a aussi des déceptions. On a aussi tous les éléments, tout le bruit autour de notre métier, de notre vie perso, qui viennent s'agréger. Mais une fois... Quand on est un escrimeur, on rentre sur la piste.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. La piste d'escrime. En fait,

  • Speaker #0

    on doit arriver à faire abstraction de tout le reste. Quand on est très heureux, ça nous porte un support. J'imagine qu'on est nettement meilleur. Et quand on est malheureux, le poids est juste immense et très lourd. Mais c'est pareil dans la vie de l'entrepreneur. C'est que quand les personnes qui nous confient des projets et nos équipes comptent sur nous, on n'a pas le luxe. de se sentir imposteur. On n'a pas le luxe non plus de flancher. Alors, être flanché est un luxe, je ne sais pas, mais en fait, on se crée des obligations qui nécessitent de les anticiper en espérant qu'elles n'arrivent jamais, mais qui permettent, dans des phases plus difficiles, parce que c'est la réalité, la vie, elle est faite de hauts et de bas, de turbulences et de jours heureux. Tout ça, à côté de tout ça, nous, on doit maintenir un niveau d'engagement et d'excellence dans les projets qui sont réalisés. Et on doit être les mêmes personnes. Toujours enthousiaste, toujours souriante, toujours agréable avec ceux que l'on côtoie tous les jours. Je trouve que la préparation mentale, comme sportif d'ailleurs, de faire du sport, etc., c'est indispensable.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu as des coachs sportifs, des entraîneurs. Je voyais celui de Serena et Venus Williams, par exemple, qui se reconvertissent aussi après.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Pas en coach, du coup, en préparateur, c'est ça ? Préparateur mental. Je crois que le terme est plus dur. Pour entrepreneur.

  • Speaker #0

    En préparateur mental. Mais est-ce qu'en fait, le monde du sport de haut niveau et tellement... exigeant, qu'il ressemble beaucoup à l'entreprise. Le sportif, il peut être très, très, très entouré. Le jour où il est moins bon, il est tout seul. Le jour où il arrête sa carrière de sportif, potentiellement, il n'est plus personne. Et j'ai entendu cette semaine, dans un café, mes voisins, en fait, je ne sais pas comment ils s'appellent, peut-être qu'ils se reconnaîtront, mais c'est un jeune homme qui est un champion de vélo, je crois, et qui fait des performances. En fait, je voudrais vraiment que je retrouve ce qu'il fait, parce que l'entendre parler, je trouve ça extrêmement fort. Il anime des événements en entreprise, mais dans des lieux super importants, en montagne, dans des lieux où il fait des expéditions, etc. On lui met des micros et en live, il lui pose des questions. Les commandes qui lui sont passées ne sont pas juste du show, mais vraiment, j'ai l'impression d'avoir compris ça, une sorte de prépa mental et amener des dirigeants de haut niveau dans la tête d'un sportif. J'aurais vraiment dû demander son nom parce que je trouvais que la façon dont il en parlait était extrêmement mature. Il avait toute une réflexion sur le type de vidéo, sur le son, sur l'entourage. Et c'est vraiment des exemples de façons de booster son mental en s'inspirant de ce que font notamment les sportifs. Et je suis totalement convaincue que le sport de haut niveau, moi j'ai fait de l'équitation à haut niveau, ça aide à pouvoir travailler en équipe, à accepter la léa, l'animal qui se blesse, la blessure, c'est un vrai sujet chez le sportif. Et pour beaucoup, ça arrête. naître une carrière et parfois pour toujours alors qu'il y aurait eu peut-être d'autres façons de faire

  • Speaker #1

    Est-ce que ça pour toi ça crée pas du coup des... parce que je suis 100% aligné sur l'accompagnement mental etc aussi sur la partie thérapie psychologique, en tout cas c'est ma conviction est-ce que ça tu penses pas que ça crée toute cette... ça crée justement des conditionnements qui peuvent te désaligner par rapport à toi ce que tu veux vraiment et d'être beaucoup plus souvent dans la quête de la performance ... sans vraiment de sens derrière, et donc de te retrouver peut-être à 30, 40, 50 ans et de te dire en fait je suis passé à côté de l'essentiel et donc j'ai pas eu un mix avec un travail psychologique suffisant ? Ou est-ce que c'est pas un sujet qui te...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Qui résonne.

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Disons que la place du cerveau, évidemment, c'est un muscle qui nous accompagne tous les jours et qui fait de nous ce que l'on est, ce que l'on montre à la société, aux gens qui nous côtoient. On est aussi ce que notre cerveau nous dit, nous renvoie. Ça reste un muscle que l'on entraîne. Et il y a aussi des biais cognitifs très forts dans lesquels... Le cerveau, on peut facilement le tromper. On peut le faire avec la couleur. Le cerveau, il est très malléable. Est-ce que le fait d'être très entraîné, très préparé, d'avoir un cerveau bodybuildé, nous prive du ressenti ? Je pense que toute personne qui a vécu d'immenses joies ou d'immenses tristesses te dira que tu peux être aussi préparé que tu le souhaites. Quand t'es heureux, t'es heureux. Quand t'es malheureux, t'es malheureux. Et non, en fait, le... Je crois que le sentiment et l'émotion, ça vient hacker le cerveau.

  • Speaker #1

    Parce que tu as quand même beaucoup de personnes qui se... On dit, tu sais, qui se... Alors, j'ai oublié le terme. C'est l'alloplexie... Je ne sais plus comment ça s'appelle exactement, je remettrai. Je crois alloplexie, alloplexie. Et en fait, c'est les personnes qui sont émotionnellement coupées, parce qu'en fait, elles ne sont pas liées forcément qu'à ces préparations lamentales, mais qui se sont mis, qui ont vécu des traumatismes, par exemple, et donc, en fait, qui sont vraiment coupées de leurs émotions. Et après, où tu as vraiment du travail psychologique à faire dessus pour réussir à...

  • Speaker #0

    Très probablement, et c'est aussi une façon de se protéger et de survivre, de se couper d'une forme d'émotion qui est trop lourde à porter. Oui, c'est le mode survie qui s'active. Exactement, et parfois, dans la vie de l'entreprise, on doit se couper au moins momentanément de ses émotions pour être lucide sur les prises de décision. Et parfois, pour être en mode d'exécution, parce qu'il faut avancer, donc se couper totalement de manière durable, non, c'est impossible. en revanche par moment il faut prendre une décision de s'y tenir, avancer et dérouler le plan sans être... Se questionner, oui, mais une fois que la décision est prise, il ne faut plus douter, en fait.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas toujours remettre en question, sinon tu n'avances pas.

  • Speaker #0

    En tout cas, oui. Pas tout remettre tout le temps en question, sinon la question, c'est super, c'est indispensable, et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on progresse. C'est non négligeable, et je ne dis pas le contraire. Je dis simplement qu'il faut savoir décider, quand on a décidé, se donner les moyens de réussir, d'aller... là où on veut aller, de dérouler le projet, de l'achever, et pas de remettre en question. Si, une fois que tout est terminé dans un intérieur, je me dis, ah, alors le bleu foncé, c'était pas mal, mais peut-être que j'aurais dû mettre un bleu plus clair. Enfin, plus rien ne marche. Oui, peut-être que l'intérieur, il peut être intéressant, et ça aurait été un autre projet, mais là, c'est plus le moment pour douter. C'est le moment de poser la clé et de sortir. D'autres fois, c'est encore le moment. Il y a une question qui arrive en cours de route, et on dit, ah oui. Là, c'est le moment de faire une petite pause, de requestionner un agencement, un lieu, une façon de vivre, un usage. On sent parfois que ça ripe un peu avant d'exécuter. Mais c'est le temps de préparation versus le temps d'exécution.

  • Speaker #1

    Comme dit souvent ma mère et petite dédicace à toi, maman, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Donc à un moment, il faut faire, mais il ne faut pas toujours avoir cette quête de la perfection qui est un peu inatténiable, qui est un mythe, et qui cache souvent plutôt des peurs.

  • Speaker #0

    Alors souvent on se dit,

  • Speaker #1

    énormément de personnes,

  • Speaker #0

    ça c'est très marrant d'ailleurs, disent que leur défaut c'est de perfectionniste. Les mêmes personnes, parfois pour les côtoyer, je me dis un peu plus de perfectionnisme serait pas mal. Et c'est souvent une façon de ne pas faire. Moi j'attends la perfection, j'attends l'opportunité parfaite, les conditions de marché, c'est pas parfait, je fais pas. Non, parce qu'en fait quand on veut faire, ça implique de montrer, d'expliquer et donc de s'exposer.

  • Speaker #1

    C'est une peur derrière laquelle on... prétexte derrière lequel on se cache.

  • Speaker #0

    Et puis on progresse en permanence. Chaque entrepreneur, je pense, peut témoigner de ça. Ce que l'on est aujourd'hui est souvent bien meilleur que ce qu'on était il y a 10 ans parce que l'expérience s'est agrégée, l'entourage s'est renforcé, le regard s'est affiné et tout ce que l'on fait nous construit. Donc oui, ça peut être mieux. Tout doit être mieux, toujours. Par contre, un bon projet, c'est déjà génial. C'est 99% du chemin.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu disais, sur tout ce qu'on expérimente, tout ce qu'on vit, nous élève et nous construit aussi, il y a un livre que j'avais lu qui s'appelle « Anti-fragile » de Nicolas Nassib Taïeb, qui est un super livre, qui est un gros pavé. Pour les insomnies, c'est cool, mais sinon lire le résumé, c'est bien aussi. Et en fait, c'est un concept que je ne connaissais pas trop, mais qui était de faire la différence entre... Souvent, ce qu'on dit, c'est que le contraire de fragile, c'est solide. donc fragile c'est quelque chose qui casse solide c'est quelque chose qui casse pas En fait, le vrai contraire de fragile, lui, ce qu'il disait, c'était la partie antifragile. Donc c'est quelque chose qui... parce que le solide, il ne casse pas, mais il n'apprend pas. L'antifragile, il ne casse pas, mais il apprend. Il est malléable et il se construit au fur et à mesure de ce qu'il prend. Alors, des chocs dans l'exemple, mais c'est des expériences dans la vie, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien ça et j'aime bien aussi différents parallèles. Être fragile, selon l'environnement dans lequel on travaille, c'est plutôt une qualité. Moi, j'aime la fragilité de l'objet et du temps. Et la notion de force, j'aime bien la complémenter avec celle de puissance. Fort, il y a un côté assez masculin dans la connotation. Et en même temps, j'aime les intérieurs qui sont forts, qui sont contrastés, et qui laissent la place à une forme de vulnérabilité, de fragilité, et je pense que les deux vont ensemble et peuvent se compléter. J'aime aussi l'histoire que ma préparatrice mentale m'a racontée du bambou et de la fougère. Donc elle m'excusera si je la raconte mal, mais l'idée est que... Il y a deux graines qui sont plantées en même temps, deux graines qui veulent grandir ensemble. Et en fait, la fougère, elle sort très vite de terre, elle est assez vite très dense, et puis elle regarde le petit bambou à côté, et puis il y a la terre. Il n'y a toujours pas le moindre début de quoi que ce soit. Et la deuxième année, tout le monde autour de la fougère, il écoute ton bambou, il est sympa, mais tu es quand même toute seule dans ta forêt. Elle regarde, toujours pas de bambou. Trois ans, la fougère a grandi, elle s'est densifiée, elle a multiplié les... on va dire les projets par exemple dans notre environnement, puis son environnement lui dit, tu comptes sur le bambou, il est important pour toi, mais regarde, il n'est pas là. Regarde, toujours pas de bambou. Puis passe une quatrième année, une cinquième année, la cinquième année, il y a une petite pousse. La fougère, elle se dit, peut-être que le petit bambou, finalement lui aussi, il a pris plus de temps que moi, mais son idée a maturé et il va être là aussi. Et puis l'année suivante, le bambou a largement dépassé la fougère. La fougère qui est très dense et qui est... protégé par le bambou, qui a mis plus de temps, mais qui est aussi très souple, qui bouge avec le vent, et les deux ont eu besoin d'environnements, de temporalités différentes, mais de se créer un écosystème qui leur permettra peut-être de construire quelque chose ensemble. Et j'aime bien cette idée de temporalité aussi.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote. Ça me renvoie à la comparaison. Moi, je n'aime pas trop cette idée de comparaison, mais plus de... tu peux t'inspirer, voir ce que font les autres. On fait beaucoup d'analogies, c'est important. Mais se comparer, et là, si le bambou, entre guillemets, dans ton exemple, se compare à la fougère, il n'aurait peut-être jamais poussé.

  • Speaker #0

    Mais peut-être qu'il hésitait à pousser, parce qu'il y avait l'ombre de la fougère, sa densité, sa présence, et qu'après, il a appris le relais d'être celui qui était plus fort et de, à son tour, protéger la fougère.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote, je pense que je la reprendrai. Je ne sais pas, c'est vraiment... Ça,

  • Speaker #0

    c'est Annelle qui me l'a raconté. Je trouve qu'elle est très parlante. Elle est parlante et elle est soutenante aussi dans des phases de vie où on a besoin aussi d'entendre ça parfois de temporalités qui ne sont pas toujours alignées. Et en même temps, la fougère, elle continue d'avancer, à se construire et à être forte pour le temps. C'est rigolo parce que je ne suis pas l'ami des plantes, je les tue toutes et je n'ai pas trop de plantes en peau et tout. Mais bon, voilà, la nature nous donne des petites leçons de vie.

  • Speaker #1

    Ne commentez pas des leçons d'écologie dans les commentaires. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas nécessaire. En fait, tu parlais de comparaison. L'analogie dans nos métiers est extrêmement forte parce qu'on est dans des métiers d'images, où en fait on peut travailler pendant deux ans sur un lieu, in fine il reste dix images, et c'est ce que le monde extérieur voit. Et donc si nous on forme notre regard en regardant ce que d'autres ont déjà fait, en fait on devient une IA. C'est-à-dire qu'on va reproduire, notre cerveau va avoir enregistré ce qu'il a déjà vu. Moi je fais extrêmement attention à ce que mon regard et celui de mon équipe se forment d'abord sur le monde de l'art, de la mode, d'aller voir beaucoup d'expos, et plus que... Lire, c'est intéressant parce que les éléments de langage sont instructifs. En revanche, de ne pas chercher des idées dans ce qui a déjà été fait. Donc, aller voir des matières, aller voir des artisans, des artisans d'art, des artistes. Mais c'est vraiment quelque chose qui est... Parce que sinon, on arrive à se comparer, on arrive à s'inspirer. À partir du moment où on voit, c'est que l'idée, quelqu'un d'autre l'a déjà eue, qu'elle a déjà été réalisée, et surtout, c'est quelqu'un qui a eu cette idée-là au moins deux ans avant. donc on est de toute façon en retard On ne peut pas s'inspirer de ce qui a été déjà fait. Ou alors, il y a très longtemps, je pense à l'univers des Torres Ausha, de André Putman, bien sûr qu'on doit s'inspirer de ce niveau d'excellence qui, dans leur temporalité, ont été à l'avant-garde. J'aime énormément l'univers d'André Putman, ce qu'elle a fait en termes d'entreprise, d'agence, de collaboration, d'hôtel. de mode, c'était totalement l'avant-garde d'une forme d'élégance à la française. Donc là, oui, on peut s'inspirer, mais pas dans ce qui se fait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, puis ça permet aussi de regarder ce qu'il y a, en tout cas, pas forcément des créations déjà faites, mais des éléments, des matières, des choses qui ont déjà été faites il y a très longtemps, ce que tu disais. Ça permet aussi peut-être à ton cerveau d'associer tout ça pour créer des idées nouvelles plutôt que ce que tu disais, de reproduire des choses qui sont déjà faites et de perdre finalement ton identité.

  • Speaker #0

    Ce qui est désespérant, quand on a le néo quelque chose. Alors moi, je ne suis pas néo du tout. Le néo-classique, le néo-radéco, le néo... Les modes reviennent. Je suis vraiment fan des années 20, années 30. Là, on est en plein dans les anniversaires. Il y a de sublimes expositions autour des expos universels et des arts décoratifs. En revanche, tout ce qui s'inspire en faisant moins bien, qui reprenne un décor mais qui n'a pas tellement de sens, qui est juste extrapolé, un peu copié, parce qu'il y a un phénomène de mode dans une temporalité, j'y reviens, mais dans un moment, dans une époque qui n'a pas... totalement besoin de ça. Je trouve que c'est important de s'inspirer en se demandant ces personnes qui nous inspirent, ces époques qui nous parlent, aujourd'hui comment est-ce que ce serait interprété ? Et donc nous on a vraiment ce credo de se dire, est-ce que quand on vous propose un projet, on a interprété notre époque ? Donc on a vraiment cette vocation à être les interprètes d'une époque.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant, ça m'ouvre sur des visions de l'art que je n'avais pas. Donc je t'en remercie. Je vais passer un peu du coq à l'âne, mais comment tu as eu ton premier client quand tu t'es lancée dans l'architecture d'intérieur ? Est-ce que ça a été long ? Est-ce que ça a été rapide ?

  • Speaker #0

    Ça a été très rapide parce que j'étais à l'école et un des clients pour qui je travaillais quand j'étais avocat m'appelle en me disant « Alors Amandine, maintenant que tu es architecte, tu disais que nos bureaux, ça n'en allait pas du tout. Ça tombe bien, pour la fin de l'année, il faut trouver un bâtiment à tel endroit, dans tel budget, le rénover. » J'ai à peine eu plus ou moins le temps de dire que je n'étais pas franchement architecte. Parce qu'après deux ou trois semaines d'école, dans une semaine, j'ai eu une pneumonie, ce qui n'était quand même pas très... Enfin, je n'étais clairement pas à l'école. Et puis, je ne serais pas architecte parce que j'ai eu une école de décoration d'intérieur. En fait, je n'avais pas eu le temps, ils avaient raccroché. Et puis, me voilà avec mes Suisses qui attendaient que je travaille pour eux, moi qui ne savais rien faire. Et c'est là que commence ce début d'histoire. C'est agréger une équipe. Dans ma classe, il y avait une personne super forte en 3D, un qui fait des super plans Et puis je connaissais un ingénieur au Luxembourg qui allait pouvoir gérer le chantier, trouver les artisans, et qui l'avait déjà d'ailleurs. Et puis, il manquait quoi dans l'équipe ? C'est pas mal déjà. Ah non, si, bien sûr. Et puis un de nos clients, quand j'étais avocat aussi, qui était un broker, qu'il est toujours, et donc qui allait pouvoir me trouver ce fameux bâtiment. Donc voilà comment, entre autres, mais... Même pas... En cours d'école, je me suis retrouvée avec des projets qui sont en fait encore des projets... typiquement ce qu'on fait aujourd'hui. Et puis s'ils sont agrégés, les copains qui te font refaire une cuisine, et puis ceux qui achètent une maison, et puis le soutien familial, qui donnent une place pour t'exprimer. Donc ouais, c'était un début. Un jour on m'a demandé quel était le... Enfin, un élément de début, qu'est-ce qui avait été le déclic ? C'est un coup de fil en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, donc encore une fois, un peu le rôle de l'entourage que t'as pu te construire.

  • Speaker #0

    Parce que tu avais été totalement nulle. je pense, en étant avocat, ou en tout cas dans ce que je représentais, ils ne m'auraient jamais appelé. Mais j'avais aussi compris que les lieux dans lesquels ils travaillaient n'étaient clairement pas à leur service et n'étaient pas le mieux qu'ils pouvaient faire pour leurs équipes comme pour leurs clients. Ça ne donnait vraiment pas envie d'y aller. Et quand on voit le temps que l'on gagne dans l'entreprise lorsque nos clients viennent chez nous, quand les clients de nos clients se déplacent dans leurs locaux parce que c'est chouette, qu'ils sont bien reçus, qu'il y a une expérience et qu'ils s'y sentent mis en valeur, le temps que nos clients ne parlent pas en déplacement c'est énorme en fait Donc si on rationalise un peu tout ça, c'est bien d'investir dans son intérieur.

  • Speaker #1

    Oui. Et on peut te contacter si on a besoin de le faire.

  • Speaker #0

    Alors on a même un grand intérêt à le faire parce qu'on n'est quand même pas mauvais. Et on est, comme toute boîte qui a une dizaine d'années, on est en croissance et on veut continuer. Le chemin, il est long, mais le chemin, il n'existe que parce qu'on nous confie des projets.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et du coup, pour revenir à la source de ça, comment tu fais pour... Alors tu vas voir tes camarades de classe. Parce qu'au début, pour toi, quand tu as cet appel-là, la seule chose qui compte pour toi, c'est de te dire il faut qu'on arrive à délivrer quelque chose de chouette. Et donc,

  • Speaker #0

    j'ai besoin de ces gens-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des questions à ce moment-là de dire comment on structure, comment juridiquement, comment on s'organise ? Non, moi aussi,

  • Speaker #0

    je savais quand même créer une société, donc j'ai créé une SARL, parce que je voulais quand même qu'il y ait un cadre juridique un peu posé. et que ça c'était pas compliqué et au début les gens tu leur dis

  • Speaker #1

    On fait ça ensemble, on regarde les prix que je vous paye.

  • Speaker #0

    En fait, exactement. Tout le monde était en freelance, m'envoyait des factures au temps passé. C'était vraiment un embryon de ce qu'est l'atelier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est des gens qui bossent avec toi encore maintenant ?

  • Speaker #0

    Non, après, le chemin fait que chacun... J'ai des zones géographiques, j'ai fait une école à Lyon, et nos projets sont par là-bas. Puis travailler à distance, je crois quand même dans le fait qu'il faut se voir, et que les équipes fonctionnent parce qu'elles se parlent, parce qu'elles travaillent ensemble, et que la distance, je ne suis pas ultra convaincue qu'on puisse vraiment construire quelque chose uniquement sur la distance. Et donc, on a continué peut-être deux ans, je dirais, avec certains. Mais après, j'ai internalisé tout ça. L'équipe a commencé avec des stagiaires, puis qui sont restés.

  • Speaker #1

    Que t'as embauché.

  • Speaker #0

    Oui, Céline est la première à nous avoir rejoints, je me trompe peut-être, mais je dirais peut-être 8 ans. Elle a commencé en stage, et on se rappelle toutes les deux de notre premier coup de fil, notre première visio pour envisager le stage. Donc déjà, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, c'était déjà un moment marquant à l'époque.

  • Speaker #0

    Oui, le premier collaborateur, c'est toujours le plus compliqué. On nous dit beaucoup dans les pensées limitantes. que les salariés sont un problème, qu'il faut se protéger d'équipes trop structurées. Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. J'ai bien conscience que tant qu'on est une dizaine, chaque personne est tellement importante qu'on ne peut perdre personne. En tout cas, quand on perd quelqu'un, il faut trouver rapidement une façon de faire évoluer l'équipe vers le haut. En revanche, le fait qu'il faille maintenir des structures très agiles, très légères, avec des gens qui sont chez nous mais pas chez nous, je ne crois pas qu'on puisse créer une identité de marque, de groupe. Et puis former. On ne forme pas de gens qui ne sont pas chez nous. On se forme parce qu'on entend ce que les collègues font, parce qu'on entend la façon dont on rencontre nos clients, dont les projets entrent. L'oreille, elle traîne. Et moi, je suis convaincue de l'importance de l'entourage et du groupe. Le groupe fait ce que l'individu est.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui crée aussi la culture d'entreprise.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et la confiance. Et quand l'une doute, on se relaie. Et il y a toujours la capacité à aller. discuter avec ses collègues de travail sur la façon de faire, sur un timing, sur un dessin, sur une discussion avec moi, avec un client. Pour moi, le groupe, le fait qu'il y ait des vraies personnes, c'est quand même très important. En tout cas, dans nos métiers.

  • Speaker #1

    Très encourageant pour la suite. On ne sera pas tous remplacés pour des IA, a priori.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que... Oui, bien sûr, c'est ce qu'on dit tous. Il y a une forme de tâche qui sera remplacée par des IA, par des robots. Et tant mieux, quelque part. Il y a des choses qui ne sont pas intéressantes du tout. Et j'espère que ça va renforcer l'intelligence collective, l'intelligence humaine, que ça va renforcer le vocabulaire. On entend beaucoup que les IA nous privent de vocabulaire. Ce n'est pas tout à fait ce que je vois, puisque si on réfléchit soi-même et qu'on demande aux IA de reformuler, on peut vraiment sortir... Enfin, le côté sparring partner de l'IA, en fait, c'est assez intéressant parce que trouver des synonymes, d'autres éléments, de pouvoir écrire très bien dans différentes langues, alors que c'est des langues qu'on parle bien, mais sans être sur le... Le fine-tuning, en fait, ça fait progresser.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tout ce qui est d'ailleurs même brainstorming, etc., avec l'IA, ça fonctionne très bien. Tu te rappelles de tes premières galères quand tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    En vrai, pas trop. Mais je crois que le cerveau humain, c'est pareil, il a la capacité à ne retenir que ce qu'on lui demande de retenir et à effacer un peu les douleurs, à effacer un peu les difficultés. Je n'ai pas de... Il y en a probablement plein. Ça reviendra peut-être plus tard. là tout de suite j'en ai pas une

  • Speaker #1

    Pas qui t'ont marqué suffisamment pour te dire ça, j'oublierai pas. Il y en a forcément un petit peu, quelques-unes, mais pas de si marquantes.

  • Speaker #0

    Pas de grands drames, en tout cas. Il y a les galères classiques.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui se reconnaissent un peu dans ces galères-là et qui se disent, ok, on peut les surmonter, comment on les a surmontées, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est des galères qui sont liées à des incompréhensions, parfois. C'est d'avoir l'impression d'avoir expliqué, mais peut-être de ne l'avoir pas fait suffisamment, pas correctement, et de se retrouver avec des projets qui sont installés. et qui ne correspondent pas à ce que le film peut attendre. Mais ça peut être un nœud dans un parquet, et en fait, on va devoir arracher 300 mètres carrés parce qu'on a expliqué, on a lié les fiches techniques, on a montré des lames, mais en fait, moi, je ne peux pas poser à blanc 300 mètres carrés de parquet. Et donc, c'est des petites choses comme ça, où ce n'est pas très agréable, parce que l'écrivain peut être un peu déçu. En fait, il doit arracher et recommencer. En fait, on se retrouve entre tout le monde. Et qui paye quoi ? C'est un peu ça. Si, les galères, c'est toujours qui paye quoi quand il y a un alléa. C'est qu'on a un métier dans lequel on vend de l'expertise, de l'expérience, on vend une identité, on vend une forme de désirabilité d'accès à notre réseau, de dessin, d'ambiance dans des lieux. Mais en vrai, on vend du temps. Et donc, les galères, c'est aussi encore aujourd'hui, elles peuvent être liées à des projets qui prennent de l'ampleur, mais après que le contrat a été signé, où on n'a pas été suffisamment vigilant à ce qui était prévu. On doit rester vigilant pour expliquer à nos clients que l'ambition du projet est en changé. Le temps que l'on doit y consacrer est aussi très différent. Ce qu'on a chiffré au début, et donc ça se passe souvent très bien, mais il faut un peu de vigilance. Peut-être les erreurs d'entrepreneurs, quand on a la configuration dans laquelle on travaille, c'est la notion de temps. Après les erreurs de commandes, ça arrive à tout le monde, c'est qu'on fasse 10 commandes par jour qui sont des petits codes, des petits chiffres.

  • Speaker #1

    Oui, t'es pas à l'abri d'une erreur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et l'erreur, on dit qu'elle est actuelle, oui, mais elle n'est pas qu'humaine en fait, elle est aussi tech, elle est aussi...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Et puis il y a la place de l'erreur, on travaille avec des vrais gens. Si on veut que les personnes qui travaillent avec nous prennent des risques, on doit accepter qu'elles fassent des erreurs. Donc parfois, ce n'est pas marrant.

  • Speaker #1

    Oui, et puis l'erreur n'est pas forcément négative, ça permet aussi d'apprendre. Parfois,

  • Speaker #0

    elle coûte un peu cher.

  • Speaker #1

    Oui, des fois, elle coûte cher, mais c'est partie des expériences, ça fait partie du process, entre guillemets. Et je voulais rebondir sur un truc que j'ai un peu oublié, ça me reviendra aussi. Quand j'ai lancé le podcast, au début, je faisais des présentations rapides des invités, mais il y a un paramètre que je n'intégrais pas forcément. C'est la situation notamment proche, c'est-à-dire les enfants, dedans. Et ça m'a été remonté par des gens de ma famille ou des gens qui écoutaient en me disant « Mais est-ce que cette personne-là a des enfants ? » Parce que moi je me dis, ça change quand même les choses en fonction de si tu veux te reconvertir, si tu veux te lancer à ton compte, etc. Si tu n'as pas d'enfants, à priori tu as moins de responsabilités. Si tu as des enfants, il faut que tu réfléchisses un petit peu plus. Et donc ça amène à une question, quelle est toi la place de tes enfants dans tout ça ? Et comment ils te soutiennent ou pas au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, je veux tellement qu'ils soient fiers de moi, que c'est un énorme booster tous les jours. Donc grâce à eux, je pense que je suis une meilleure personne. Je ne suis pas une maman très classique. Je suis une maman qui n'est pas là tous les jours, qui ne cuisine pas. C'est sûr que je ne suis pas la maman qui va à la sortie de l'école et qui a fait une forme de sacrifice pour être juste physiquement présent. En revanche... On a une relation qui est très sincère, qui est très vraie, qui est très intense. Et on se parle énormément, on se challenge beaucoup, ils ont les clés des bureaux, ils viennent quand ils veulent. Ils sont assez fiers quand, en début d'année dans la classe, les copains disent « Ah non, mais c'est ta maman ! » « Ah non, mais nous on travaillait avec l'atelier Compostelle ! » Ou « Mes parents ont déjà entendu parler de ta maman ! » « Ma maman suit ta maman sur Instagram ! » À 10 ans et 12 ans, c'est des choses qui existent en fait. Donc ça leur donne une forme d'intérêt. Et puis on travaille pour des... on a quand même des clients qui... pour pas mal ont une certaine notoriété et quand les enfants ont la chance de les rencontrer ils disent ah ouais t'as la classe même quand même ils se rendent compte que ce que l'on fait et qui implique j'aime pas le mot de sacrifice parce que c'est vraiment un choix et il y a une notion de genre c'est que je pense que dans ma configuration je suis désolée mais si j'étais un homme personne ne se demanderait pourquoi je partage ma vie entre une ville où sont mes enfants et une ville où ils ne sont pas mais étant une maman c'est des questions que certains se posent et à laquelle moi je refuse de répondre et donner des explications c'est... C'est juste ma situation et celle d'énormément de femmes qui veulent développer leurs entreprises, aussi pour que leurs enfants soient fiers d'elles. Parce que réussir, c'est aussi un gage d'autonomie et de liberté pour nous et pour nos enfants. Et puis, c'est des exemples qu'on leur donne. C'est de se dire, choisis ta voie, vis comme tu le souhaites. En revanche, il est certain que s'il faut rentrer en urgence ou tout arrêter parce qu'ils ont besoin de nous, évidemment, bien sûr, c'est... Mais c'est le métier de parent en général, je crois. C'est d'être là pour eux, de les faire grandir, de leur donner, je n'aime pas forcément le mot d'arme, mais de leur donner les outils, les éléments de réflexion, l'agilité mentale pour se construire, pour s'entendre, pour se faire confiance. Donc pour moi, ils ne sont pas du tout un frein. Ils ajoutent tellement.

  • Speaker #1

    Ça donne cette énergie, ce boost un peu supplémentaire. Bien sûr,

  • Speaker #0

    j'ai super envie qu'ils soient fiers de moi. Tous les jours. Et c'est vrai que quand Clarisse voit des carrelages, que j'en ai dessiné, puis qu'elle les colorise, et puis qu'elle choisit elle-même, qu'elle dessine avec Guillaume, qui sert à l'agence Mont-Munisé au bureau, les dressings de sa chambre, je suis hyper fière. Elle choisit elle-même ses papiers peints, ses palettes, elle est super douée. Et quand Hippolyte, lui, n'est plus côté... Il aime bien s'y mettre au rendez-vous, il parle avec nos clients, et je me dis, mais c'est juste... Tout ce qu'ils entendent, tout ce qu'ils écoutent, tout ce qu'ils voient, ça forge quelque chose, je sais pas ce qu'ils feront je sais pas ce qu'il en restera Mais il y a bientôt Art Basel, j'adore les amener avec moi. Ils viennent avec moi, c'est sûr qu'ils vont plutôt rester, d'ailleurs merci Artera, dans le lounge de Netjet, en dessinant, en discutant avec les artistes, plutôt que de faire des heures et des heures de, entre guillemets, galerie. Mais ils vont quand même faire quelques-uns, et j'essaie de les stimuler en leur donnant un petit budget, je précise bien, un petit budget, pour choisir chacun une œuvre. Et puis, une anecdote qui est assez symptomatique, l'année dernière, j'étais avec Clarisse à Art Basel, Et donc elle avait son petit badge et on passe devant un magnifique Picasso. Puis en fait elle passe son badge sur le cartel. Il dit « mais je comprends pas, mon badge il passe pas ! » Et je crois que l'oeuvre était à vendre 3,5 millions. Et donc je lui explique que c'est quand même un marché de l'art. Son petit badge, ils ont accès effectivement à des chocolats et des petites boissons, mais malheureusement, elle ne peut pas acheter ce Picasso avec son badge. Et en fait, ça l'a vu un peu interpellé.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de crédit limité sur la carte.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc c'est assez marrant, mais en fait, en soi, ça donne un rapport pour un enfant. En fait, la beauté n'est pas liée à une valeur monétaire. Donc ça, je le reprends aussi. Néanmoins, c'est assez fascinant de les voir évoluer et de les voir s'approprier, ceux qui voient mon univers, encore une fois avec un côté un peu atypique pour mes choix de vie.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, l'art, ça leur permet aussi de se découvrir, mais de se nourrir et de découvrir des choses qu'ils aiment plus.

  • Speaker #0

    totalement, et puis de faire des rencontres qui sont juste géniales. Quel enfant a la chance d'être dans un atelier de photographe ? Cet été, j'ai amené Clarisse à l'atelier de Marguerite Bornhauser, avec qui j'adore travailler, qui fait des magnifiques photos, qui est représentée par Portobé, et qui en plus m'a fait une photo de portrait pour la curation d'art, donc on a bouclé la boucle. C'est une jeune femme brillante, et qui a pris du temps avec Clarisse pour lui montrer ses archives, lui expliquer comment elle avait développé son regard, comment elle travaillait, où elle lui a décrypté, elle lui a montré des appareils photos, enfin... Elle l'a amenée avec elle, en fait, dans ce qui fait sa spécificité. Et encore une fois, qu'est-ce que Clarisse va regarder ? Je ne sais pas. Mais moi, les voir ensemble, ça m'émeut énormément. Parce que je sais que ce que je peux leur apporter, c'est la chance de rencontrer des gens qui sont quand même assez exceptionnels. Et j'espère qu'ils... Mes enfants sont des gens exceptionnels, évidemment. Mais j'espère qu'ils vont avoir envie de...

  • Speaker #1

    qui n'aiment pas la banalité j'ai pas encore l'expérience de parent mais j'imagine que ça va être vraiment sympa de pouvoir connecter avec ses enfants chez moi c'est très clair ils ne sont pas une contrainte,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas un frein ils sont un engagement très fort mais je peux être dix fois meilleur grâce à eux et pour eux super,

  • Speaker #1

    trop beau pour rebondir sur ce que tu disais sur la partie, tu disais, si j'étais un homme, on ne m'aurait pas demandé pourquoi je sépare mon temps, etc. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton engagement dans l'association féminin pluriel, ce que c'est,

  • Speaker #0

    à quoi ça sert ? C'est un club de femmes qui a été créé il y a une trentaine d'années par des avocats qui considéraient qu'elles avaient besoin d'échanger entre elles, d'abord pour leur pratique quotidienne, et puis pour ces opportunités, pour faire des efforts en commun, finalement. que ce soit sur le volet client, que ce soit sur le volet lieu, les locaux. Il y avait plein de sujets qu'elle partageait. Et elle faisait des déjeuners, je crois, au St. James. Le club a grandi et l'histoire a évolué. Et j'ai rejoint ce club-là il y a 5-6 ans. J'ai été dans le board de Paris pendant quelques années. Et j'en suis présente depuis deux ans. Et donc, c'est l'occasion aussi de remercier Stéphanie, ma prédécesseure, qui m'a fait confiance parce que dans ce club féminin pluriel, les présidentes nomment leurs successeurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc elle savait qu'on avait des visions un peu complémentaires des choses, que je ne ferais pas de la même façon, mais elle a eu confiance dans le chemin sur lequel je pouvais amener Femina Pluriel et donc les femmes qui en font partie. Donc aujourd'hui, notre engagement, il est vraiment de... Je ne vais pas le dire en français, mais c'est Empower Women Show Influence. Je suis convaincue que les femmes ont de l'importance et de l'influence dans leur vie en général parce qu'elles ont les bons réseaux. Elles ont les bons réseaux d'influence, donc elles ont accès à l'information. Donc elles peuvent s'entraider quand il y a une difficulté. Et dans la temporalité que je traverse, l'intelligence collective est extrêmement forte. On se sent soutenu, on se sent promu, on se sent... C'est extrêmement... Enfin, ça change des phases de vie d'avoir ces personnes-là autour de nous. Et donc c'est un club dans lequel toutes les membres ont déjà une très belle carrière et viennent renforcer. Leur culture, leurs idées, dans des temps ensemble, qui se matérialisent de différentes façons. Tous les mois, on a un dîner avec un ou une speaker, qui peut être une conversation. J'ai animé au printemps une conversation avec Zerchi d'Intérieur, qui ne vend que de l'hospitality. Donc là, on était vraiment sur un échange, un dialogue. Le temps suivant était autour de l'entrepreneuriat, et donc d'un groupe de luxe, d'une marque de luxe, à un groupe... toujours dans le luxe mais qui se crée. Donc on a vraiment cette sorte de dialogue, on reçoit des associations et nos speakers sont vraiment toujours des personnes qui viennent parler en toute transparence et qui nous permettent d'avoir accès à... le plus sain de toi dans nos contacts. La personne que nous, on n'a pas en direct, mais que moi, je vais me démener pour aller rencontrer, aller trouver le via-via-via qui fait qu'on arrive à se rencontrer, aller faire venir chez Féminin Pluriel pour que nos membres aient accès à ces gens-là et qu'ils font partie de leur réseau, et un jour même de leurs amis parfois. Donc il y a ce premier temps-là avec les speakers. Le deuxième, c'est qu'on est reçus par des marques qui ont des engagements similaires aux nôtres et qui nous reçoivent dans leur showroom, dans leur flagship. pour nous parler de leur identité, de leurs évolutions, de leurs stratégies, et nous faire découvrir ce qu'ils font, ce qu'ils font, qu'elles sont aussi importantes aujourd'hui. C'est le deuxième temps. Et on a aussi des temps plus longs, qu'on organise avec des sponsors sur des week-ends, où on crée des expériences autour de l'art, de la beauté, sur des sujets qui peuvent être assez variés, mais avec le soutien de marques assez fortes. Et le dernier, par exemple, était avec le soutien notamment d'Echnic Bueschinger, de Valmont, d'Anne Fontaine. Donc c'est encore une occasion de les remercier parce que leur présence et tout l'écosystème qu'elles nous permettent de construire et ce qui amène les femmes qui participent à vivre des temps qui sont des temps forts et qui leur permettent de se voir, de se revoir ensuite, de se connaître. Et donc un jour, peut-être travailler ensemble et de s'amener les unes les autres au-delà de... On sait que le plafond de verre, le premier, on le passe parce qu'on a du talent et parce qu'on travaille dur, mais ça se fait. Le second, on le passe uniquement par les réseaux d'influence, il n'y a aucun doute. Donc mon engagement chez FP, c'est de créer cet environnement de réseaux d'influence, et je ne le fais pas toute seule. Je le fais avec des copines fantastiques qui font le bureau aujourd'hui de FP Paris, qui sont Victoire, ma vice-présidente, enfin notre vice-présidente en fait, qui est... La seule chocologue au monde, elle a créé son métier en étant psychologue et fan de chocolat. Elle est la seule et la meilleure, de fait. Mais elle est vraiment, c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui a tracé une voie. Donc j'ai eu la chance de la voir avec moi.

  • Speaker #1

    C'est l'impact du chocolat sur ta psychologie.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais peut-être aussi. Exactement. C'est Karine qui, elle, est dans la gestion de patrimoine et qui travaille dans le board avec moi depuis quelques mois désormais et qui me permet de s'appuyer sur le réseau. de son cabinet aussi, puis sur une personnalité qui est un peu ma soeur de cœur. C'est quelqu'un qui est toujours la main sur le cœur, qui est extrêmement exigeante et qui m'aide à amener FP encore plus loin. Et puis Carole, qui est notre Madame Tech, grâce à qui on a été associés dès le premier hackathon créé par EY et Microsoft à cette initiative. Depuis deux ans, il y a un hackathon qui est dédié aux femmes qui doivent utiliser des liens génératifs pour répondre à des cas d'études soumis par des clients. Et donc, cette année, on a remis les prix à Vivatech, aux lauréates. On les a reçus chez FP. Et donc, je parle d'elles volontairement parce que c'est des profils différents. On a quatre profils, quatre réseaux différents. Mais en les mettant en commun au service du même engagement, ça permet de faire ce qu'aucune toute seule ne peut réaliser. Et donc, ça illustre par l'action, par l'exemple, ce qu'on veut faire avec FP. Et avec tous les autres clubs dans le monde, évidemment, avec Zurich, Genève, Madrid. Pas Madrid, pardon. Il y aura peut-être Madrid. Mais l'Italie. En Allemagne, à Bruxelles, dans le sud de la France, Montpellier, Côte d'Azur. C'est un réseau qui se densifie et qui propose des relais partout et qui vraiment nous permet de travailler à cette constitution d'un réseau d'influence. Avec des engagements sociétaux aussi, puisqu'on est mentor pour des associations, on fait des dons à des causes qui nous sont chères. La prochaine étant avec, on reçoit Isabelle Alénaud. Et on va évidemment soutenir son engagement, celui de Yannick et Isabelle Allénaud, et de toute leur famille, et de leur environnement, et de leurs amis, grâce à Maria Greco, qui est photographe et qui est membre de l'EFP, et qui nous a partagé l'initiative Alive, qu'ils ont fait avec JR en septembre, en mettant des photos de ceux qui restent, les personnes proches des victimes, sur un pont, puis en effaçant ces images au Karcher, pour marquer à quel point le poids du drame est fort. Et c'est encore une fois, c'est le réseau qui fait qu'on se soutient, et qu'on va pouvoir les aider. c'est sûr qu'on reste un petit club, mais ça ouvre des portes, ça permet d'en parler, de sensibiliser, et puis un don, ça peut toujours servir sur un sujet, pour aider une famille, ou quelques heures d'avocat.

  • Speaker #1

    Oui, complètement, ces profils très complémentaires permettent de faire naître des projets communs beaucoup plus forts. Exactement,

  • Speaker #0

    et le plus magique, c'est quand on ne s'y attend pas, et que l'opportunité... On aura beaucoup d'histoires. Exactement, la rencontre naît de la rencontre, l'opportunité de la rencontre, il y a des étincelles comme ça. dans des moments et c'est la magie de la vie complètement,

  • Speaker #1

    et pour les femmes qui nous écoutent comment on fait pour découvrir ce club vous rencontrer,

  • Speaker #0

    y adhérer j'imagine alors avec joie déjà de venir nous rejoindre et de nous rencontrer, c'est très facile il y a l'instagram féminin le plus à Paris Il y a un LinkedIn, Féminin Pluriel Paris, sur lequel on poste les événements en amont, puis on poste une forme de debriefing, en tout cas, des événements avec des photos qui permettent de partager les choses de manière très sereine, et toujours bien, toujours des jolies images. C'est aussi important de livrer à nos membres et aux participants des images qui sont impeccables, et qu'elles peuvent partager, ou elles sont mises en valeur. Je trouve que ça fait partie aussi de tout ça. Donc les suivre, on met un petit lien d'inscription quand les événements sont ouverts, il suffit de cliquer, de s'inscrire et de venir. Donc dans les prochaines dates, je ne sais pas exactement quand tu sors le podcast, mais on partagera sur les réseaux et vous pourrez nous suivre. On a deux événements en novembre.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans la description de toute façon pour que les gens qui nous écoutent puissent regarder. Et tu es membre d'un autre club, d'une autre association qui s'appelle We Are, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, We Are, c'est un club privé qui est face au Bristol, qui est un lieu magnifique où on fait une grande partie des dîners de finale plurielle. C'est un réseau très politique, très tech, qui organise plein d'événements. Il y a différentes communautés, et donc c'est une super belle opportunité d'enrichissement personnel. J'apprends plein de choses sur des sujets extrêmement différents, qui vont des triades, en passant par la joaillerie, des concerts, en passant par des sujets, on parle beaucoup d'IA, de tech, et c'est une vie extrêmement dynamique. Et alors là, pour le coup, je n'ai pas d'engagement personnel. Mais je m'appuie sur ce qui est proposé pour enrichir mes petites cellules grises.

  • Speaker #1

    C'est de la rencontre et puis de l'enrichissement culturel, intellectuel.

  • Speaker #0

    C'est un peu les mêmes sujets. C'est de faire toujours le pas de côté pour ne pas être que dans son univers professionnel. Et de voir ce que font les autres. Et l'idée, elle naît souvent aussi autour de...

  • Speaker #1

    D'éviter d'avoir des œillères et de s'ouvrir au maximum. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais du coup pour gérer tout ça ? Oui, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Je ne vais qu'y aller.

  • Speaker #1

    Mais entre films d'un pluriel, entre... ta société en train de te les composer, etc. Comment tu organises ton temps, tes enfants et autres ?

  • Speaker #0

    Ça se fait assez naturellement. Effectivement, très organisé. Et puis ça se fait assez naturellement. On a des agendas qui sont calés très à l'avance, dans lesquels je laisse des plages d'opportunités pour des choses qui me ressourcent et que j'ai envie de faire un peu tout seul aussi. Donc c'est assez simple, à condition que tout le monde soit bien calé. Et ce que je crois très important, c'est que les ressources habitées soient très clairement identifiées. Donc chacun sait ce qu'il et elle doit faire au bureau, avec les enfants aussi.

  • Speaker #1

    Ça fluidifie en tout cas et ça facilite les choses.

  • Speaker #0

    Ça reste fluide, serein et équilibré probablement pas, mais en tout cas il y a une forme d'harmonie qui s'en dégage, même s'il y a des périodes dans lesquelles on doit être totalement le pied au plancher sur l'accélérateur parce que c'est vraiment des phases, là on est vraiment dans une phase très charnière, il y a énormément de travail. qui est du travail d'archi comme du travail de positionnement, d'image, de communication, tout le volet art sur lequel on met vraiment des choses en place. Donc oui, c'est vrai que là, on est clairement dans une année charnière, donc très focus boulot.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et avant d'arriver sur la fin du podcast, il y a une dernière chose que j'aimerais aborder, c'est ta vision à toi du succès quand on devient entrepreneur, quand on se lance à son compte ou qu'on se reconvertit. C'est quoi pour toi ta définition personnelle du succès ?

  • Speaker #0

    Je vais utiliser une image que me donne mon père, qui est que quand on a une personne qui nous identifie, qui devient un client, qui nous confie un projet, et qui nous paye pour le réaliser, en soi c'est le style de vie d'une entreprise, donc c'est une forme de succès. Après je pense que si on veut vraiment être ambitieux, ma vision du succès pour moi et pour Atelier Compostelle, c'est si on laisse une trace. Si on laisse une trace, une empreinte durable dans l'histoire de l'art et de l'architecture, si on a inventé un mouvement, une façon de vivre, enfin une façon de vivre, ça c'est vraiment quelque chose dans laquelle je crois, et qui a contribué à améliorer, un temps soit peu, le monde dans lequel on vit, de façon pérenne. Là c'est vraiment ce à quoi on tend, c'est ce que je regarde quand je regarde loin, et ça passe par plein de petits galets tous les jours, de petites places au quotidien. d'en créer une identité, d'inventer des lieux. On a une vraie responsabilité. Chaque fois qu'on livre un projet, on a la responsabilité d'en faire le mieux possible dans l'époque dans laquelle on vit, de façon intemporelle et pérenne.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup poser cette question parce que j'ai toujours des réponses qui sont très personnelles et très différentes. On se rend compte que vraiment chacun a sa propre vision du succès.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une donnée complémentaire, c'est qu'avoir du succès c'est aussi un volet... On peut parler d'argent, il y a un volet... Du succès sans autonomie, sans liberté financière. Moi, je pense qu'on a du succès aussi quand on a la capacité d'aider. Le succès de nos entreprises permet d'être très généreux. Moi, je suis quelqu'un d'hyper généreux. Et j'aime prendre soin des autres, j'aime donner, quitte à ne pas toujours recevoir, mais tant pis. Je pense que le fait de prendre soin de l'autre nécessite du succès. C'est que si soi-même, on doit être aidé et pris en charge, on ne peut pas être disponible pour ça. Et quand on peut acheter des œuvres d'artistes émergents, et donc, d'une certaine façon aussi, ce n'est pas une forme de... conquête, moi je crois pas là-dedans, je pense que collectionner c'est connecter, c'est pas conquérir mais pour pouvoir le faire il faut un peu de moyens pour ça et c'est le succès de l'entreprise qui permet d'avoir un impact sur des sujets qui sont importants pour nous moi le monde de l'art c'est un environnement que j'aime énormément et je pense que la place du propos des artistes et ce qu'ils amènent dans nos vies est tellement fort que j'ai envie d'avoir plein de succès pour en fait collectionner énormément d'oeuvres, j'espère avoir une fondation ou un lieu de résidence. Donc un succès typiquement, clairement, ce serait d'avoir un lieu où je puisse recevoir des artistes et ouvrir une résidence. Ce serait un petit marqueur de succès.

  • Speaker #1

    Ce serait cool. Donc le succès pour toi, c'est aussi une forme de se mettre dans une situation qui te permet d'aider les autres ou des actions qui te tiennent à cœur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Pour terminer le podcast, il ne nous reste plus énormément de temps, j'aime bien, dans les communications aussi autour du podcast, faire ressortir un petit conseil, quelque chose de concret, parce que je me rends compte que ce qui est très cool aussi, souvent quand on regarde des vidéos comme ça, c'est inspirant, ça donne de la motivation, souvent ça a tendance après à vite redescendre, et donc de donner un peu de concret, donc j'appelle ça les petits pas, donc c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet en référence à la Lune. Et donc à l'univers du podcast, est-ce que toi tu aurais un petit pas, une petite action concrète, facile à mettre en application après le podcast, qui permettrait les personnes qui nous écoutent de se rapprocher un peu plus de leur projet ou d'oser passer le cap de se lancer ?

  • Speaker #0

    Je vais te donner trois. Un, une intention, qui est une intention de scout, qui est de faire de son mieux. Quoi que vous fassiez, faites le de votre mieux. Parfois on n'est pas en capacité d'atteindre la perfection. On fait juste chaque jour de son mieux et je pense que c'est un gage de bonheur et de réussite, faire de son mieux tous les jours. Ensuite, des actions concrètes, il y en a d'autres très simples. La première, vous aurez mes coordonnées, mettez-moi un message, venez prendre un café. Et puis, je ne peux pas en prendre des milliers de ce qu'on fera des groupes, on verra. On a des initiatives au bureau seconde vie où on reçoit deux fois par an dans chacun des bureaux des personnes qui sont en reconversion ou qui viennent de lancer leur entreprise pour venir discuter pendant une matinée de comment nous on a fait. Donc, c'est assez sympa. Et puis, il y a le fait pour les femmes qui ont envie de continuer à avancer dans leur carrière, de contacter FP, de venir à une de nos soirées et de passer un bon moment, parce que c'est vraiment quelque chose, il y a une vraie forme de sororité, ce n'est pas juste un mot à la mode. C'est vraiment un club dans lequel on la ressent très fortement. Et j'ai la chance d'avoir la responsabilité d'en être présidente et j'ai envie d'amener tout ça encore plus loin. Donc l'intention et puis d'optimisation facile.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche, je m'en ferai ressortir tout ça. Merci beaucoup Amandine pour ton temps, ton partage. Je te laisse le mot de la fin. Je clôturerai après, mais je ne sais pas si tu as un dernier mot à dire, un message à faire passer. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? On mettra les liens bien sûr en description.

  • Speaker #0

    Oui, alors vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux, sur les réseaux Atelier Compostelle, ou en perso chez moi, au Pumier Napuriel, sur Instagram principalement et LinkedIn. Dans le Marais, pour ce qui est du bureau parisien, et près du Glacis, pour ceux qui connaissent Luxembourg, pour le bureau de Luxembourg. Et dans les mots de la fin... Je pense que la force de les déconnexions, c'est vraiment à ne pas négliger. La première chose, le premier petit pas que vous pouvez garder en tête, c'est de bien vous entourer et de ne jamais, jamais, jamais abandonner l'identification de votre réseau, dans la qualité évidemment, ce n'est pas la quantité, c'est vraiment de s'entourer des bonnes personnes parce qu'il y a des moments à fêter ou des moments plus durs qu'il faut traverser, c'est ceux qui vont faire que votre projet d'entreprise... votre rêve et votre succès demain seront possibles. Tout seul, ce n'est pas possible. Et donc, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, mais ensemble, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et j'ai oublié de te demander ça un peu en feedback, entre guillemets, c'est sur le format qu'on vient de partager. S'il y avait une chose ou plusieurs d'ailleurs que tu optimiserais, que tu changerais, etc. pour pousser encore le podcast un peu plus loin, qu'est-ce que ce serait s'il y a des choses qui t'ont... qui t'ont sauté aux yeux, qui t'ont marqué ?

  • Speaker #0

    Écoute, alors c'est agréable. Je trouve que le format long est intéressant. Dans les temps de conversation. Ce que j'aime bien dans les podcasts, c'est aussi quand il y a un public qui peut poser des questions. On est vraiment là sans enfiler. Donc éventuellement, ça peut être de demander à ta communauté de préparer des questions avant de recevoir tes invités. Ils pourront les transmettre après, dans mon cas avec plaisir, ou d'avoir quelques personnes qui sont avec toi dans cette salle qui est très chouette pour poser des questions. Ma copine Camille Weber fait ça avec son podcast Les Voix de l'audace. Elle a un public, donc il y a une dizaine de personnes qui participent et qui peuvent poser des questions et rencontrer l'invité. Et là, on est vraiment dans cette notion de communauté et d'influence. On est vraiment ensemble et on rencontre la personne qu'elle a interviewée. Je trouve que le format est super chouette. ça peut être une piste de...

  • Speaker #1

    Intéressant, je me note ça et je verrai comment on peut implémenter ça dans les prochains épisodes Merci beaucoup Amandine, merci beaucoup à tous de nous avoir suivis jusque là, n'hésitez pas à vous abonner pour connaître l'actualité de notre podcast, les nouvelles sorties d'épisodes n'hésitez pas à nous mettre aussi 5 étoiles à liker la vidéo également petit moment promotion Merci à tous, on vous tiendra au courant pour la sortie de l'épisode et Si vous avez des retours à nous faire aussi, surtout en commentaire, en message privé, sur mon email qui est public aussi, n'hésitez pas, ça nous aide à faire grandir le podcast au quotidien. Merci à tous et à la prochaine transmission.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Amandine Maroto

    00:20

  • Le parcours d'Amandine : du droit à l'architecture d'intérieur

    01:02

  • Gérer le changement de statut et la perception sociale

    05:05

  • Saisir les opportunités et le rôle de l'intuition

    09:36

  • L'importance de l'entourage et du réseau

    17:37

  • Définir le succès et donner des conseils pratiques

    01:27:31

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Description

🪐 Dans cette neuvième transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés d’Amandine Maroteaux, ex‑avocate devenue architecte d’intérieur et curatrice d’art en créant Atelier Compostelle (Paris & Luxembourg). Reconversion, intuition, opportunités… et dépassement de ses croyances limitantes. Merci Amandine pour ce partage !


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/de-linterpretation-des-mots-a-celle-des-lieux-lart-de-tracer-sa-trajectoire-par-amandine-maroteaux/


🔭 Comment contacter Amandine ?


Résumé de la transmission :

Quitter un statut “prestigieux” pour créer sa propre voie ? Dans cet épisode, on parle choix courageux, croyances limitantes, entrepreneuriat, réseau d’influence et IA comme propulseur … pas comme pilote. Tu devrais sortir de cette écoute avec des repères concrets pour passer du rêve à l’exécution, sans maquiller les difficultés.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Gérer l’écart d’identité pendant et après une reconversion

- Être à l’écoute et fabriquer des opportunités, puis les trier sans se perdre

- Comment gérer intuition, chiffres et timing pour décider

- Utiliser l’IA pour mieux penser, pas remplacer


🤩 Les pépites

- “Je ne perds pas mon statut, je le crée”

- Le bambou vs la fougère : l’anecdote qui te montre que chacun a sa propre temporalité

- Un “oui” assumé qui construit l’équipe avant la maîtrise technique

- Dépasse le “second plafond de verre” par ton réseau


🔥 Les moments forts :

- “Le syndrome de l’imposteur, c’est un luxe”

- Deux ans d’itérations avant le déclic d’une collection

- IA et prompt: quand le mot juste rend plus intelligent

- Le premier client… pendant l’école, grâce à l’entourage


🎧 Pour qui ?

Salariés et dirigeant·e·s tentés par l’entrepreneuriat ou la reconversion, auditeurs qui veulent du concret pour dépasser leurs croyances limitantes.


Action immédiate après l’écoute : Quoi qu'il arrive fait de ton mieux dans tout ce que tu entreprends. Tu peux aussi rejoindre une association un réseau spécialisé dans la reconversion ou l'entrepreneuriat pour t'entourer, partager tes idées et être moins seul face à ton projet. 


Si l’épisode te booste, laisse ★★★★★ et partage-le à quelqu’un qui mérite d’oser sa trajectoire.


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Transcription

  • Speaker #0

    La décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition. Quitte à rater parfois, il y a une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Ma vision du succès, c'est si on laisse une trace dans l'histoire de l'art et de l'architecture. Quoi que vous fassiez, faites-le de votre mieux.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair. T'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonautes avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle transmission des prosmonautes. Aujourd'hui, je reçois Amandine Maroto. Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Bonjour et bonjour à tous.

  • Speaker #1

    On le verra après par la suite dans le podcast, mais toi tu t'es reconverti du droit vers l'architecture d'intérieur. On va revenir sur ton parcours, comprendre pourquoi. Avant, j'aime bien poser une petite question pour comprendre ce qui t'a animé, avant de te présenter rapidement et puis tu me diras si ça colle bien. Mais qu'est-ce qui t'a donné envie de venir sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Eh bien voilà, on commence fort. Alors j'adore les questions surprises, c'est très bien. Écoute, tu as contacté mon équipe et je trouve ça... Très chouette de proposer de s'exprimer sur des sujets qui sont extrêmement importants dans le monde dans lequel on vit, où on a une image de l'entrepreneuriat et de la prise de risque qui est devenue très glamour, mais qui occulte totalement la réalité de notre quotidien. Et en même temps, quand on a l'ADN pour ça, il faut y aller. Donc l'objet du podcast me parle totalement, j'en enregistre régulièrement et j'aime aussi beaucoup le format long. Donc toujours partante pour aider.

  • Speaker #1

    dont tu es consommatrice aussi sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Alors sur différentes applis, mais totalement, je suis très souvent dans les trains et en voiture, et j'écoute énormément de podcasts sur des sujets très variés.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, pour commencer, je vais présenter ton parcours dans les grandes lignes, si jamais il y a des erreurs, tu m'en voudras pas, je te laisserai corriger ensuite, et puis on viendra sur une autre petite surprise, qui est une première question clé. Donc toi, tu t'appelles Amandine, tu as 42 ans, deux enfants, et tu vis au Luxembourg, principalement. et tu es entre Luxembourg et Paris parce que tu as des activités aussi sur Paris. Tu as fait un master en politique européenne à Sciences Po. Ensuite, tu as obtenu le CAPA à l'école du Barreau de Paris. J'ai regardé ce que ça voulait dire. C'est la certification d'aptitude à la profession d'avocat, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est le diplôme d'avocat. Le diplôme d'avocat.

  • Speaker #1

    Pour ne pas faire simple quand on peut faire compliqué.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu t'es reconvertie dans la décoration d'intérieur et l'architecture d'intérieur en obtenant un diplôme au CREAD.

  • Speaker #0

    Et tu as oublié un truc assez marrant, c'est que j'ai fait l'école du Louvre avec deux spécialisations, Vato jusque-là c'est classique, mais l'écriture cunéiforme, qui est en fait la première forme d'écriture des marchands, puisqu'ils ont devait compter leurs moutons. Et donc la civilisation sumérienne a développé des petits stylés qui permettaient sur de l'argile d'écrire, en faisant des signes, qui devenaient des cunéiformes, qu'ils transposaient dans des petites boules, qu'ils mettaient elles-mêmes dans une grande boule en terre cuite. et leur équipe. Ce n'était pas le terme à l'époque, mais les gardiens de troupeau partaient avec cette petite boule qui était le nombre de moutons qu'il fallait ramener. Donc, j'ai eu quelques activités déjà à ce moment-là un peu atypiques.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Je ne connaissais pas du tout l'existence de cette écriture et je pense que c'est le cas pour beaucoup de nous.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de bâtiments et d'espaces dans lesquels on voit l'écriture cunéiforme. Et ça se reconnaît très bien parce que c'est un petit triangle sur le haut avec une petite pointe vers le bas. Et quand on sait ce que c'est, en fait, on comprend vite. Je ne dis pas qu'on sait la lire, mais en fait, c'est vraiment la première forme d'écriture.

  • Speaker #1

    Ok, hyper intéressant. Pour revenir sur tes expériences, grande ligne de tes expériences. Donc, tu as pratiqué quand même le métier d'avocat pendant cinq ans, chez Arendt et Wendel au Luxembourg. Tu t'es reconverti ensuite vers l'architecture d'intérieur, comme on l'a dit auparavant. Tu as créé ta propre société qui s'appelle Atelier Compostelle depuis une dizaine d'années maintenant, qui opère au Luxembourg, à Paris, un peu en Belgique, on en parlait tout à l'heure. Tu es présidente de l'association Féminin Pluriel à Paris depuis deux ans, et tu es membre de We Are aussi depuis deux ans.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    J'ai rien oublié de significatif.

  • Speaker #0

    Il y en a forcément, mais on complétera si nécessaire.

  • Speaker #1

    On verra au fur et à mesure. Ça marche. Et donc, cette fameuse question clé, j'aime bien démarrer le podcast par une question un petit peu surprise, pour capturer vraiment la spontanéité. Ça devait être une question que je posais plus tard dans l'ordre, mais en fait, quand on a préparé le podcast, j'ai senti aussi que c'est un sujet qui t'intéressait aussi, c'est cette question de statut. De passage de statut, parce que c'est quand même un sujet qui est important. Et pour parler avec beaucoup de gens qui sont dans cette hésitation, il y en a beaucoup aussi, et ça peut être mon cas parfois, de se dire... a atteint une certaine position, un certain statut social auprès de tes amis, auprès de professionnels. Et donc quand tu remets tout ça en cause, tu sais que tu peux perdre ça. Comment toi tu as géré l'écart entre ton identité d'avocate, où l'avocat c'est quand même quelque chose de très prestigieux dans la société, à celle d'architecte d'intérieur et en plus de repartir au niveau de départ dans un nouveau secteur ?

  • Speaker #0

    Alors la question est très intéressante et elle est, je vais te répondre en deux temps, il y a deux contextes. Il y a le contexte d'il y a une grosse dizaine d'années. et le contexte aujourd'hui. Il y a une dizaine d'années, une des premières remarques que j'ai eues lorsque j'ai informé mes confrères avec cancer que je souhaitais prendre un an pour faire une école d'archi, déjà le métier c'était assez abstrait pour eux, l'idée de travailler seule, ce qui était la conception qui se faisait, pas la mienne du tout évidemment, d'anarchie d'intérieur, alors là on les avait perdu, et j'ai eu des dizaines de fois cette notion, mais comment on va y faire sans statut social ? Alors, il y a le poids des mots. Le statut, ce n'est pas une notion de groupe, ce n'est pas une notion définie, c'est ce que l'on est, ce que l'on incarne. Donc, je ne vais pas perdre mon statut. Et la place que l'on prend dans la société, c'est celle que l'on crée. Et on avait l'opportunité, je trouve, d'ouvrir des voies, d'ouvrir des pistes. Et moi, je voyais plutôt ça comme saisir une opportunité de marché. Puisqu'il y a une grosse dizaine d'années, il y avait beaucoup d'archis, avec des décorateurs, mais l'archive intérieure, c'était plus abstrait. Donc j'ai vraiment vécu ce « comment vas-tu faire sans statut social ? » Ce n'était pas un sujet. En revanche, j'avais conscience qu'il allait vite falloir créer une structure juridique, qu'il allait falloir avoir un nom, et qu'il allait falloir aller vite aussi dans le fait de créer une entité autour de moi et pas moi toute seule. Ne serait-ce que parce que ça donnait confiance.

  • Speaker #1

    Donc tu as toujours eu une équipe professionnelle avec toi.

  • Speaker #0

    Exactement. Il y a le contexte aujourd'hui dans lequel c'est très glamour être architecte, où les designers, les architectes, les designers sont vraiment... des stars pour certains. Et donc, il y a énormément de vocations qui naissent, énormément de changements de carrière, beaucoup d'avocats d'ailleurs. Et la question aujourd'hui du statut, en fait, se pose moins parce qu'elle est devenue beaucoup plus désirable. Le pendant de ça, et que ça donne une impression de facilité, ça donne l'impression qu'en ayant mandaté un archi une fois pour faire une de ses maisons, et que l'on a choisi soi-même... Après 10 rendez-vous avec l'archi, une couleur et un carrelage, on est en capacité de prendre en charge des lieux qui nous sont confiés, ce qui implique un timing, un budget, et qui pour beaucoup de clients, quelle que soit leur position sociale, puisqu'on est sur l'action du statut, dans tous les cas, ça dit quelque chose. Donc on n'a pas forcément la capacité à s'intégrer dans ces milieux-là, même si aujourd'hui, la question du statut social, quand on vient à Chèque d'Intérieur, c'est plutôt valorisé. Donc la temporalité est très différente.

  • Speaker #1

    et surtout que maintenant avec les sujets d'intelligence artificielle. J'imagine que tu en as d'autant plus qui se disent « En fait, c'est super facile, je vais voir un chat GPT, je vais mettre un prompt dedans, il va me sortir des images. »

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs éléments dans ta question et je suis tout à fait intéressée par ça parce que les IA, c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. Tu as dit « On va mettre un prompt. » En fait, quand on a le bon prompt, oui, c'est génial. Et donc, le talent de l'archi, c'est de retravailler son prompt. Ses éléments de langage, les ressources auxquelles il va faire appel pour avoir... le bon prompt et donc éventuellement les bonnes images. En revanche, le copilot ou autre fait moins un intérieur de style français, dans des teintes bleues, on va agréger de l'information mais qui va être extrêmement simple et donc on aura perdu la bataille de l'intelligence humaine. Alors qu'un bon prompt, ça rend plus intelligent. On pourra y revenir petit peu.

  • Speaker #1

    C'est la différence entre l'utilisation active et passive de l'IA et est-ce que c'est un complément de toi ou un remplacement de toi ? Tout à fait. On reviendra sur le sujet, ça marche. Et il y a une autre phrase qui m'a interpellé quand on a fait la préparation du podcast. J'ai essayé de reprendre tes mots de mémoire, mais tu me corrigis, c'était pas exactement cela. Tu m'as dit une phrase qui m'a marqué, qui était « j'ai toujours fonctionné à l'opportunité » . Je pense que c'était plus ou moins cette phrase-là. Et donc, ça m'a amené plusieurs questions, parce que t'as beaucoup de... Enfin, t'as aussi un certain nombre de personnes avec lesquelles je peux discuter au quotidien et qui ont l'impression qu'il n'y a pas d'opportunité ou que c'est un peu compliqué, etc. Et donc, toi qui fonctionnes beaucoup à l'opportunité... Comment on fait pour cultiver un peu le fait de reconnaître les opportunités, de se dire ça c'en est une, je peux la saisir ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui, de nouveau, nécessite pas mal de granularité dans la réponse. Je fonctionne effectivement à l'opportunité, ça veut dire que je travaille à les créer, à garder les yeux ouverts et à les saisir, quitte à rater parfois. En revanche, je ne dis jamais non, au sens... C'est pas la peur qui me fait dire non, que ce soit dans la vie ou dans l'archi ou dans l'entrepreneuriat. Savoir sauter sans parachute, je n'ai aucun problème. Après, j'en assume les conséquences. L'opportunité, il y en a toujours. Qu'est-ce qu'on définit comme une opportunité ? Il y a ce que l'on cherche à un moment, il y a ce que l'on aperçoit et ce sur quoi on va s'appuyer et que l'on va créer. Et puis, il y a celle qu'on va vraiment créer parce qu'on va apprendre à demander. Je fonctionne dans l'opportunité parce que je crois savoir analyser ce qui se passe sur un marché, identifier un segment ou un positionnement sur lequel on peut être plus spécifique. Par exemple, aujourd'hui, on a une vraie identification sur l'aménagement de fondations philanthropiques. Ce n'est pas un segment de marché, mais en fait, on l'a créé parce que c'est une typologie, c'est un personnel client pour lequel on aime travailler. Mais c'est invisible parce que c'est des projets très discrets. Ça pose différentes questions. Après, sur la question de l'opportunité et d'apprendre à... On dit qu'il n'y en a pas d'opportunité, ce n'est pas vrai. Simplement, si on est préconçu de ce qui doit être une opportunité, de ce que l'on cherche, de ce que l'on attend, et que tout ce qui n'est pas exactement ça... sort du scope, de fait, il n'y en a pas. Et puis si on réfléchit trop longtemps avant d'avancer et de se dire que malgré la peur, malgré des doutes parfois, malgré le business plan qui ne colle pas à 100%, il n'y a pas de bon moment. En revanche, il y a des opportunités tous les jours, il y en a 10 tous les jours. Combien est-ce qu'on est capable de voir et sur combien on est capable de créer quelque chose, c'est une autre conversation.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, du coup, à ce sujet-là, toi qui fonctionnes à l'opportunité, donc du coup qui as appris, tu sais, à te les créer, parce qu'il y a les opportunités qui viennent à soi de par ce qu'on a fait par le passé et puis les nouvelles qu'on se crée, comme tu dis, oser demander. Comment tu fais, toi, pour te dire si tu en as, par exemple, 10 par jour, pour te dire celle-là, je la prends, celle-là, je ne la prends pas, ça, c'est une bonne ? C'est-à-dire qu'avant, tu t'as défini clairement là où tu voulais aller et tu sais celles qui servent ton projet ou alors c'est un peu un instinct c'est comment tu fonctionnes là-dessus d'abord il y a la direct...

  • Speaker #0

    enfin il y a la... On est sur un sujet d'entrepreneuriat, il y a un sujet de vision. Je dois savoir très clairement où je veux aller, je dois livrer un produit, un service à mes clients qui est impeccable, et le reste, c'est de l'opportunité. Les pas de côté de l'opportunité, je donnais quelques exemples. On m'a demandé un jour, Jean-Gabriel Kos, qui est l'expert français de la couleur, avec qui je m'entends très bien, me dit un jour, mais Amandine, on va créer des couleurs ensemble. Alors moi, je crée des couleurs, je ne suis pas peintre, je ne suis pas designer. Je ne sais même pas comment on crée une couleur en fait. Je ne sais pas qui on va avoir, je ne sais pas. Je lui ai dit ok. Lui, il y avait l'industrie autour. Il y avait un besoin identifié sur une collection de peinture signée par un architecte d'intérieur. Bon, une c'était mieux, donc tant mieux. Et puis, il fallait quelqu'un qui ait la capacité de prendre des décisions et de s'exposer. Donc c'était typiquement une opportunité. Ça aurait pu rester, on dédicace un livre, on prend un café, et on est potes et c'est très bien. Mais on a vraiment fait ça ensemble, c'est la première collab qu'on ait fait au bureau. Et comment on fait ? En fait, on a défini un angle, on a discuté avec les industriels qui la produisaient ensuite, on a choisi un segment de marché, mais c'est parti de « je te propose quelque chose, et j'aurais pu juste ne pas l'entendre » . C'est un exemple parmi d'autres. Donc ça, c'est comment est-ce qu'on l'a saisi et comment est-ce qu'on la développe. Après, il faut aller au bout, sinon ça reste une idée. Tous les jours, est-ce qu'il y a des opportunités ? Honnêtement, j'aimerais bien. c'est pas tout à fait la réalité

  • Speaker #1

    Quoique des fois, ça peut être fatigant si on a vraiment tout le temps, tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, il y a une question de personnes. C'est que moi, j'essaie de choisir des projets avec des personnes que j'apprécie, qui sont positives, qui sont solaires, qui sont dynamiques, qui peuvent m'amener quelque part, et à qui je puisse aussi rendre ce qu'elles m'ont proposé. Je trouve que la notion d'échange et de donner pour recevoir, c'est hyper fort. Donc s'il y a 10 opportunités et que les 10 me plaisent, après, il y a une question de temps et d'argent.

  • Speaker #1

    Et puis de priorité, après, tu fais ton choix.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, il y a des opportunités que l'on aperçoit, qu'on nous propose et ce qui a une chance d'aller au bout. Il y a pas mal d'éléments, mais en vrai, il n'y en a pas 10 par jour. On est 5 créés beaucoup et il y a quand même des éléments factuels, pragmatiques. C'est que je ne dirige pas une charity, je dirige quand même une entreprise, enfin deux.

  • Speaker #1

    Il faut être rentable si après tu veux pouvoir payer les personnes et continuer d'avancer. Pour ceux qui nous écoutent, dans ce que tu dis, je comprends que tu es à un peu deux niveaux, deux phases à l'opportunité. Déjà, c'est ne pas dire non, ne pas se fermer trop vite.

  • Speaker #0

    Avoir les yeux ouverts, voir déjà.

  • Speaker #1

    Et puis, tu engages un peu la discussion. Et après, ce n'est pas une voix sens unique. Donc, si jamais tu te rends compte que finalement, ça ne matche pas bien avec la personne ou que ça ne correspond pas avec l'idée que tu en avais, tu peux l'arrêter, peut-être faire demi-tour.

  • Speaker #0

    Ou ça peut pivoter. L'opportunité, elle peut... En fait, on entend souvent par opportunité, saisir l'opportunité. Ça implique qu'elle vienne tout à vous. L'opportunité, on se la crée aussi. donc il y a vraiment quand même ces deux volets qui sont indispensables Et puis une opportunité qui peut paraître la voie royale, peut en fait évoluer, pivoter, devenir un autre type de projet. Je vous donne un exemple sur la curation d'art. J'ai des copines qui ont créé une galerie, j'ai eu envie de les soutenir. J'ai acheté des œuvres, elles m'ont appris. Donc l'opportunité pour moi, c'était de commencer à créer une collection. Mais ça a créé d'autres opportunités, qui est qu'aujourd'hui, j'ai un très fort réseau de galeries, d'artistes, et que j'ai vraiment développé à part entière une activité de curation d'art qui se décline en créer des art clubs dans les entreprises, organiser des expositions, animer des conversations autour de l'art pour des marques fortes qui veulent animer une communauté autour de leur identité, sur de l'expérience qui ne s'achète pas. Et puis, des temps privilégiés avec les artistes, dans les galeries, dans les ateliers. Donc, c'est parti d'un début d'opportunité dont on a fait quelque chose de très important aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu exponentiel. Après, ça se développe dans plusieurs directions. Et est-ce que dans toutes ces opportunités que tu as repérées ou saisies, est-ce qu'il y en a où, avec le recul, tu t'es dit, ça, j'aurais peut-être pas dû la saisir, ça, c'était une erreur, ou ça m'écarte un peu de là où je voulais aller ou de qui je suis ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être dans celles qui ne sont pas allées au bout. J'ai voulu ouvrir un bureau Pays Basque. La sœur d'une de mes amies s'était reconvertie, avait potentiellement un réseau de clients intéressant et puis c'est une région que j'aime bien. Donc on s'est dit, il y avait différentes façons de faire, pourquoi pas ouvrir un bureau ou une franchise compostelle. Donc j'ai réfléchi, j'ai travaillé pendant une grosse année sur le principe d'avoir une franchise d'ateliers compostels. Et donc l'idée était d'en ouvrir une plus d'autres. Le temps passant, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas la bonne idée et qu'il valait mieux la soutenir elle, qui avait en fait cette fibre entrepreneur, envie de se créer une identité. Et en fait, plus ça que de développer la mienne et sur un segment qui n'était pas le segment sur lequel moi, je voulais aller cinq ans plus tard. Donc, il y avait une opportunité d'ouvrir un bureau rapidement avec quelqu'un que j'apprécie et dans un contexte hyper intéressant. Mais malgré tout le temps et l'énergie que j'y ai consacré, ça n'a pas... Ça n'a pas abouti. Aujourd'hui, il n'y a pas de franchise Atelier Compostelle. Je ne dis pas que ça n'existera pas, mais je n'ai pas le modèle pour l'instant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça ne résonnait pas en toi au moment où tu as créé ? Non,

  • Speaker #0

    et ça, c'est un sujet qui est dans le coin de ma tête. Mais je ne vois pas trop comment le développer. J'en parle encore avec des avocats. J'en parlais avec des copines avocats ce midi sur ce sujet-là. Il y a plein de volets qu'on est en train de déployer. Ce volet de la franchise sur l'agence d'archi,

  • Speaker #1

    aujourd'hui c'est une idée mais j'ai pas le je sais pas comment la déployer c'est ça qui est bien avec les idées c'est qu'elles vivent aussi dans le temps et en fait Tu n'as pas de réponse là. C'est là que je me suis arrêtée depuis 5 ou 6 ans.

  • Speaker #0

    Ça fait longtemps qu'elle revient.

  • Speaker #1

    Pour le temps qu'elle mûrisse, peut-être. Ou pas, parce qu'après, tu as des idées que tu exploites, d'autres que tu n'exploites pas, et c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et ce n'est peut-être pas le modèle.

  • Speaker #1

    Et ce n'est peut-être pas le modèle, complètement. Et du coup, pour revenir un peu plus sur ton parcours et que ceux qui nous écoutent comprennent un peu mieux ce chiffre, ce passage-là, cette reconversion-là, qu'est-ce qui t'a donné envie de passer du droit, du métier d'avocat ? À l'architecture d'intérieur, est-ce que c'est un ressenti personnel, un contexte, une rencontre ? Alors c'est toujours un contexte. De ma vision, c'est quand même très différent en tout cas. Alors,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon, mais pas intégralement. C'est-à-dire que le contexte, la vie n'est faite que de contexte. Quand j'étais avocat, ce que j'aimais, c'était les gens. Et dès que j'ai commencé à travailler, on m'a tout de suite envoyé faire tous les boards, en me briefant bien avant, mais personne ne voulait y aller parce que tout le monde avait peur. Moi j'adorais ça J'aimais voir des gens, comprendre leur industrie, savoir pour qui je travaillais, à quoi servait ce qu'on faisait. En revanche, certains se reconnaîtront dans cette phase de ma vie et qui sont parmi mes meilleurs amis aujourd'hui, mais qui étaient mes boss à l'époque, elles s'arrachaient les cheveux parce qu'elles me revoyaient dix fois les mêmes documents. Ça m'embêtait tellement que j'avais parlé de la dernière page, il y avait ce genre de truc qui n'allait pas. Par contre, j'avais la capacité à vite comprendre, à ne pas contester parce que quand c'est pas bon, c'est pas bon. et je ne suis pas une technicienne, mais même aujourd'hui. Je ne suis pas une technicienne ni de l'archi, ni du droit, ni... Mais je comprenais l'intention de ce qu'on voulait faire, je savais ce qu'il fallait capter dans ces réunions-là, je savais comment rassurer nos clients, et je savais quoi retranscrire à ceux qui étaient des as de la technique juridique. Donc cette notion de faire avec des gens, et d'avoir quelque chose de concret était très présente, liée au fait que j'ai l'intime conviction que la beauté nous sauve tous les jours, ce qui fait que chaque journée, quand c'est difficile, reste supportable, ce qui fait que quand c'est beau, les journées sont encore plus magiques, parce qu'on est entouré de... d'une forme de beau qui est très relative. C'est ce que chacun trouve beau à tenter. Ça pourrait être un podcast à part entière. Néanmoins, j'avais vraiment envie de vivre dans des lieux qui étaient agréables, qui étaient... Je trouvais beau, en tout cas, qui me ressemblaient, qui me parlaient. Et ce n'était pas encore le moment où les low-firm investissaient fortement dans des lieux. Donc les bureaux n'étaient pas hyper cool. Et j'ai eu, on va dire, une opportunité, mais d'aller faire une école d'archi à Lyon. Mais quand même, le jour même, j'ai fait entretien dans un cabinet d'avocats, histoire de sécuriser le truc, et entretien à l'école d'archi. et j'avoue que dans l'état préalable, je voyais bien que j'étais quand même pas... On faisait des planches, des décollages, enfin bon. Et l'entretien, je demande à l'écrivain de l'école, ce qui fait que, est-ce que j'ai eu une chance d'être choisie ? Regarde, elle me dit, mais Amandine, si c'est pas toi, c'est personne. Alors j'avoue que ça m'a beaucoup touchée, et elle m'a expliqué. Donc oui, effectivement, la technique était pourrie, que c'est sûr que mes plans de bureau, il n'y avait rien qui marchait, mais en fait, vos dossiers sont impeccables, ils sont bien expliqués, vous avez le sens des mots, vous avez le sens quand même de l'espace Et puis vous êtes la seule, dans chacune des étapes, à avoir rendu tous vos dossiers. C'était une erreur de process à l'époque qui se faisait en entretien et en petits dossiers. Et puis en fait, je sens que vous avez ce qui arrive, cette vocation pour ce métier-là. Donc c'est ce qui m'a fait basculer. C'est-à-dire, j'étais au début d'un pont, je devais arriver au bout, et au bout du pont, j'ai choisi. Et j'ai pas sauté du pont, mais j'ai sauté dans ce merveilleux univers de l'architecte d'intérieur. Donc c'est vraiment les gens... la capacité à porter des projets et l'envie de faire des lieux qui soient tous une forme de respiration, qui soient au service des personnes qui y vivent. Et une grosse dizaine d'années après, j'ai une vocation, je n'ai pas un travail.

  • Speaker #1

    Oui, ok, ça c'est hyper important la question de la vocation. Mais du coup, pour bien comprendre, c'est quoi ? C'est une personne que tu as rencontrée qui t'a donné l'opportunité de faire cet entretien-là ?

  • Speaker #0

    Alors la fille de ma marraine, la fille aînée de ma marraine, était et est toujours à l'architecture intérieure chez M. Mother à Singapour. C'est la plus belle agence dans cette zone géographique qui fait des yachts, toutes les boutiques de luxe, etc. Et quand j'entendais ma marraine parler du travail de métier, sa fille, je me disais quand même, j'aimerais bien faire ça. Et sa fille s'appelle Clarisse, et ma fille s'appelle Clarisse en écho avec cette fameuse Clarisse que j'admire, que j'aime beaucoup par ailleurs.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc c'est quelque chose qui s'est présenté à toi, mais c'est quelque chose que tu ressentais déjà au fond de toi à un moment et que tu ne regrettes pas du tout aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Absolument pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, on parlait un peu du statut tout à l'heure. Quelque chose qui se rapproche, c'est l'entourage. On sait que l'entourage, c'est hyper important au quotidien pour nous soutenir, nous changer les idées, etc. Comment ton entourage a pris cette reconversion ? Est-ce qu'ils t'ont soutenu ? Est-ce qu'ils se sont posé des questions ?

  • Speaker #0

    J'ai été très... Je dois dire que l'ensemble des personnes qui m'entourent d'un point de vue familial comme amical, passaient le « dans quoi tu te lances ? » a été hyper supportif, ça a été mes premiers clients, ça a été les premières personnes à parler de moi, à me faire confiance, à m'acheter des lieux pour que je puisse... les rénover et avoir les premiers projets. Donc ça, bien sûr que c'est important, mais après, je suis un peu têtue. Et donc, si on me dit non, j'y vais quand même. Quand j'ai l'intime conviction que c'est le bon chemin, et je suis comme ça dans tout, en fait. Je crois que j'ai une forme d'intuition qui est ultra développée. Et je me fais confiance. Donc là, il a fallu expliquer aux parents qu'ils avaient fait une superbe étude, j'avais fait le tour de l'Europe, j'étais bien installée. mais que je recommençais à zéro. Et ils ont été très calmes. Je crois que là, ils ont géré ça avec beaucoup d'amour et de gentillesse. Très bien, donc maintenant que c'est parti, c'est parti.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que pour les parents, j'imagine, moi pour en avoir parlé avec mes parents et avoir entendu aussi d'autres parents, c'est vrai que souvent, tu as ce truc de dire j'ai fait un peu mon boulot de parent, une fois que mon enfant a trouvé son travail, est bien casé, a peut-être sauté son domicile, etc. Non mais avec moi,

  • Speaker #0

    ils savent que depuis, grande comme ça, de toute façon, ça n'est jamais linéaire. Ce n'est jamais totalement fluide. J'avance aussi par à-coups parce que parfois, il faut forcer les choses. Dans les études, parfois, on veut faire une école pour laquelle il faut avoir déjà un certain type de diplôme au préalable, mais qu'on n'a pas forcément. Moi, je l'ai quand même. Il faut quand même pousser. Il faut y aller et puis il faut essayer. Et dans la vie, si on attend juste le bon moment, l'opportunité parfaite et d'être pris en charge, ce n'est totalement pas moi. Donc, ils savent que jusqu'à mon dernier souffle, je les ferai tressaillir.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça veut dire qu'ils te connaissent bien et toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je suis navrée papa et maman, je sais que je vous mets à rude épreuve en ce moment, pour plein de raisons, mais ne vous inquiétez pas, je continuerai à être hier de moi. Tout va bien se passer. Exactement, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant, juste pour rebondir sur ce que tu disais, sur « t'écoutes beaucoup ton intuition » . J'écoutais un podcast il y a peu de temps d'un entrepreneur qui parlait de ça et qui disait pendant un moment, il se fiait beaucoup aux chiffres, à ce qu'il pouvait observer, à des éléments factuels, donc il faut ce côté-là. où lui disait, je le faisais beaucoup comme ça, beaucoup aussi par rapport au regard des autres, au contexte, et pas assez à son intuition. Et il expliquait qu'il avait fait un travail justement pour essayer de plus écouter son intuition, et qu'en fait, c'était pas un super pouvoir, mais c'était une compétence qui était super sous-estimée, en tout cas, et que si t'arrives à plus l'écouter, a priori, tu fais des choses plus sympas, plus alignées avec toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le pouvoir de la pensée, de l'intuition, de l'intention, parce que tout va ensemble je vais préciser Suivre son intuition, ça veut pas dire que je vois un projet sympa, je fonce et je fais n'importe quoi. Ça veut dire que je prends le temps de réfléchir. Mais quand j'appuie sur le bouton, je vais. Et je vais confronter les chiffres, les éléments de contexte. La réalité, c'est qu'on est incapable de dire de quoi le monde demain sera fait. Donc si le projet que l'on engage n'est pas ancré, n'est pas aligné, si on n'est pas totalement aligné avec ça, que ce soit les gens qui nous entourent, que ce soit des éléments factuels de chiffres d'investissement, que ce soit des projets à long terme ou à court terme, on doit y croire, on doit être convaincu et l'intime conviction... Elle est quand même... Les jésuites donnent une guidance, je dirais, pour prendre des décisions qui est « regarde au fond de ton cœur » . Pour moi, l'intuition, c'est vraiment ça. C'est que, est-ce qu'au fond de mon cœur, je suis convaincue que c'est le bon projet, la bonne personne, la bonne voie, le bon sujet ? Et ça se décline de plein de façons différentes. Lorsqu'on s'entoure, c'est aussi des équipes. J'ai de la chance. Enfin, c'est une chance infinie, qui n'est pas que de la chance. mais c'est en toi et en personne qui s'apprécient, qui progressent ensemble. J'ai une totale confiance, et la confiance chez moi excluant le contrôle, la décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition.

  • Speaker #1

    Et comment on fait pour regarder son cœur ? Parce qu'on imagine bien qu'on ne va pas s'ouvrir, on doit écouter au fond de son cœur. On ne va pas s'ouvrir et regarder, mais comment on fait ça ? Parce qu'on est sur un podcast aussi beaucoup tourné sur la partie croyance limitante et toute cette partie un peu psychologique. Comment on fait, selon toi, pour vraiment écouter ou regarder au fond de son cœur ?

  • Speaker #0

    Une croyance limitante est que quand ça va très vite et qu'on est très très sûr et qu'on est ultra enthousiaste, il faut se méfier de l'excitation du point du départ. Pas du tout en fait, moi je n'y crois pas du tout. Je pense que justement il y a trop de projets qui sont ratés ou d'opportunités qui sont manquées parce que l'enthousiasme du départ qui fait oublier les difficultés, ça c'est vrai, c'est que l'adrénaline efface partiellement. Les difficultés qu'il faut affronter, mais pour de bonnes raisons parfois, c'est que les difficultés, elles ancrent une conviction, elles ancrent des sentiments de vie, elles ancrent des engagements. On sait que quand on a passé ces difficultés, tout ce que l'on va vivre après, construire après, on va le faire pour les bonnes raisons et avec le bon entourage. Je vais prendre un autre exemple pour expliquer ça. Un jour, Sébastien Colombier, qui est le patron de Asse de Caro, On m'appelle en disant qu'il envisage de créer une marque spécifique dédiée à l'édition. C'était il y a trois ans environ. Donc on se retrouve dans le sud de la France. Mon équipe me disant, on est sous l'eau, nous dessiner des carrelages, on ne sait pas par où commencer. Te lance pas là-dedans. Il fallait pas me lancer. Alors déjà le challenge, voilà. Et en plus, on me propose quelque chose dont j'avais toujours rêvé. Dessiner des décors. Des dessiner des décors quand on est archi, on aime ça. Et on a envie que les gens le voient, ils le partagent, ils les mettent chez eux. et donc j'ai dessiné deux trois Deux, trois collections, on a choisi une ensemble. Mon intuition était que ce n'était pas tout à fait ça, mais qu'il y avait quand même un point de départ. On l'a prototypé, répréprotypé, réimprimé pendant deux ans. Rien ne marchait. On a arrêté, pas en disant on arrête, mais on n'a pas trouvé le truc. Et puis, il y a environ un an, on a un petit peu adapté le dessin et on a changé la chromatique. On a passé une chromatique terracotta et blanche, qui est quand même dans mon ADN de fille de Provence. à une chromatique noir et blanc qui est au fond de moi ce que j'aime vraiment. Et là, d'un coup, en fait, tout sortait. Le décor devenait le bon. Et donc le 5 et 6 novembre, à Archie Atwork, Uptile, qui est la marque d'édition de Vase de Carreau, présente cette collection. Mais il a fallu trois ans, en partant de l'intuition qu'il y avait un truc à faire sur un marché qui est très occupé. Donc on a dû trouver des éléments de différenciation. Et malgré le fait qu'il y a énormément de designers, énormément de marques, je suis hyper fière d'avoir trouvé... réussi à dessiner un décor avec mes capacités de dessinatrice, autant dire, elles sont quand même très limitées partant de l'intention et de l'intuition je trouve que c'est hyper joli et j'espère que ça va être adopté et que ce sera dans plein d'intérieur d'autant qu'on peut garder nos deux couleurs ou des 10 mètres carrés personnaliser la teinte donc c'est juste génial déjà

  • Speaker #1

    félicitations et puis je te le souhaite aussi comment on fait pour garder une intuition pendant deux ans parce que il y a des différences entre l'entêtement et la résilience Comment on fait pour se rester pendant deux ans et se dire qu'au bout de deux ans, on arrête ? Et pourquoi pas un peu avant,

  • Speaker #0

    un peu après ? Je pense qu'on revient aux opportunités de marché et aux convictions qui sont portées par plusieurs personnes. Il y a clairement une opportunité de marché sur un décor qui est inspiré à la fois de glanum, des amphores, des bonbons, de silhouettes. Tout ça qui se retrouve sur un élément de décor. Sur le poétisme négatif, qui est une façon de colorer que j'aime beaucoup et qui est très signature de notre travail. Il y a énormément d'archéistes qui veulent des petites quantités parce qu'ils ne font pas des milliers de mètres carrés avec le même décor, et qu'ils ne trouvent jamais la bonne teinte. Donc en fait, ils vont choisir un décor de carrelage, et ils vont coordonner leur univers textile et peinture à partir du choix imposé. Nous, on propose d'inverser la réflexion. Vous avez construit un univers, et c'est le support, c'est ce qui est sur le mur et sur le sol, qui vient s'adapter à la mood board que vous avez définie, à vos textiles, à vos peintures. Donc en fait, on inverse. le sens de la réflexion. Et là-dessus, je crois qu'il y a quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    D'accord, ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Donc comment on garde l'intuition, pardon, c'était la question. Parfois on doute, mais on se dit quand même, j'en ai besoin. Et chaque fois, dans tellement de projets, on se dit, si on avait pu sortir ça, là, on l'aurait mis. Il y en a quand même besoin. Et puis ce petit prototype, il était au bureau à côté de nous. C'est joli, ça, c'est chez qui ? C'est un prototype. Donc on voyait quand même qu'il y avait une envie de...

  • Speaker #1

    Le message en dessous de ça, c'est quand même qu'il y a certains projets qui mettent du temps à avoir le jour. Et qu'il faut suffisamment itérer, ça, vous allez essayer, réessayer, réessayer, puis un jour ça matche.

  • Speaker #0

    Oui, et il ne faut surtout pas sortir un mauvais projet. Il faut savoir s'arrêter, pondérer. Si on n'a pas sorti les couleurs précédentes, c'est qu'aucune n'était ce que je voulais proposer. Les teintes n'apportaient rien, en fait, au décor. Et la teinte, elle doit amener quelque chose à l'objet, au décor. Et Thorez Sottsass utilisait très fortement la couleur pour renforcer le sens et la matérialité des objets qu'il créait. En fait, avec un carrelage, c'est un peu ça aussi. On va le voir tous les jours, ça amène une matérialité et un contraste très fort. Donc, ça doit être vraiment juste.

  • Speaker #1

    D'accord. Et c'est marrant ce que tu dis, parce qu'on entend souvent dans les podcasts et dans l'entrepreneuriat qu'il faut très vite aller tester son produit, son idée auprès du marché. Donc, toi, tu es OK, mais il faut quand même être convaincu. Parce que tu disais, il ne faut pas sortir un mauvais projet. C'est-à-dire, il faut attendre d'être, toi, convaincu par le projet. Oui,

  • Speaker #0

    ça dépend des segments sur lesquels on est positionné. Parfois, on ne peut pas tester le projet. Dans le sens où on peut le tester indirectement en ayant ce petit échantillon quelque part dans le bureau et nos clients qui regardent, qui demandent ce que c'est. Mais à partir du moment où on l'a sorti et qu'on l'a en photo sur un projet, ce n'est plus une idée originale. Ça a été vu, ça a été montré. Donc on ne peut pas tellement tester en ça. En revanche, tester des segments de prix, tester... Oui, et puis dans le test, il y a quand même ce que l'on veut bien nous dire. Et on ne dit jamais totalement la vérité, je crois. Ensuite, ça dépend des sujets. C'est sûr que moi, je n'ai pas développé une appli. Je n'ai pas développé une app. Tout ça, ce n'est pas... Il y a une façon de test and learn, mais le test and learn dans nos métiers, c'est de faire grandir nos boîtes de manière empirique. C'est de se dire, je veux avoir 150 personnes, dont 50 qui font de l'hospitality, 20 qui font de la matérialité, du dessin et de la curation. Tout ça, ça se fait petit à petit. C'est une, puis deux, puis trois. Donc, en fait, l'itération, elle vient par le fait que le marché conforte ou pas une proposition. Donc, d'une certaine manière, oui,

  • Speaker #1

    on teste.

  • Speaker #0

    Mais sur ce sujet-là du carrelage, à partir du moment où le décor est visible, c'est fini. Il y a des industries tellement fortes qui reprennent les décors, qui sont protégés, mais en vrai, on est tout petit, on ne peut pas se battre.

  • Speaker #1

    Donc, si tu les sors,

  • Speaker #0

    tu sais que tu n'auras pas le temps. Une fois qu'il est sorti, il faut aller vite, par contre, sur la communication, sur le faire savoir.

  • Speaker #1

    Pour que le marché identifie bien que c'est ton idée originale.

  • Speaker #0

    Alors, c'est mon idée originale, C'est le projet de Sébastien pour Uptile. Donc c'est un projet d'entreprise en commun, je dirais.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un sujet qu'on porte ensemble. Moi, c'est mon dessin,

  • Speaker #0

    mais c'est son projet d'entreprise, c'est sa première édition, donc il y a un vrai enjeu.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir, je voulais t'interpeller sur un sujet, tant qu'on est sur les croyances limitantes, justement. Est-ce que toi, tu as fait face au syndrome de l'imposteur quand tu as démarré justement l'architecture d'intérieur, ou pas tant que ça ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai envie de te dire que non, parce que... Je ne dis pas que je sais toujours, même quand je dis oui je sais faire, ça ne veut pas dire que je sais le faire, ça veut dire que je vais me donner les moyens de savoir le faire. C'est une question qu'on me pose beaucoup. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Parce que ce qu'on va sortir, ce qu'on va livrer, ce qu'on va proposer, on aura fait le taf. D'avoir l'idée de s'être reformé s'il faut. Donc on l'entend beaucoup, après c'est un peu à la mode. c'est, je crois aussi... Je sais que c'est une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je vais vous expliquer.

  • Speaker #1

    J'ai mes shorts de début comme ça, pour faire des vues sur le podcast.

  • Speaker #0

    Parfait. Je le crois vraiment. Quand on n'a pas le choix, on ne peut pas avoir un syndrome de l'imposteur. On doit faire quoi qu'il arrive. Il y a des situations sociales, il y a des sociétés, et il y a des moments de vie. dans laquelle comment peut-on se questionner sur la capacité que l'on peut avoir ou faire ou pas. Whatever the cost, on le fait. Parce que parfois, c'est vital. Et donc, c'est très chic, c'est très élitiste, en fait, je trouve, d'avoir l'opportunité de se dire, enfin, de ressentir un syndrome de l'imposteur. Moi, je n'ai pas le choix.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ne penses pas que pour beaucoup de personnes, c'est l'éducation, la société, les rencontres et tout, qui ont créé des couches et des couches qui te font ressentir ça, et donc, on en est tous un peu responsables, et puis, des fois, il y a des choses, des croyances. qu'on a construites avec le temps indirectement et qui sont difficiles aussi parfois de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Non, mais les croyances, c'est terrible, surtout quand elles sont limitantes. Mais il y a heureusement aussi des croyances qui rendent exponentielles les idées. Oui, bien sûr, les mots que l'on entend tous les jours, les encouragements et la confiance que l'on reçoit des parents, on en a parlé tout à l'heure. Moi, j'ai quand même grandi dans un environnement dans lequel tout est possible, dans lequel... On m'a toujours dit que mes parents ont une confiance en moi et en l'école. J'ai une immense confiance malgré le fait que le système d'éducation français a des limites, le fait que je sois allée chercher aussi ailleurs des volets culturels, des questions de fluidité de langue, etc. Mais je suis là aussi grâce à l'école gratuite en France. Ce n'est pas le cas partout. Mes parents ont vraiment eu conscience du fait qu'être très bon à l'école, ça évite les croyances limitantes. Il aurait pu y en avoir. J'étais pas dans les meilleures écoles, mais ils ont tout fait pour me changer d'école. Les profs m'ont pris avec eux pour me mettre dans les meilleures conditions, pour aller le plus loin possible. Après, il fallait travailler. Mais donc j'ai été dans des environnements qui m'ont porté, qui m'ont poussé, qui ont cru en moi. Et l'autre point était que la lecture, tu vois, était hyper présente.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pas l'art directement, c'était pas des lieux splendides dans lesquels on vivait, parce que c'était pas tellement l'intérêt et le propos de ma famille. En revanche, je me crée un imaginaire. avec ce que je lisais, et je savais que la culture, dont la lecture, la musique, l'art, tout ce que tu veux aujourd'hui, on peut le décliner, mais je crois que quand on a cet ancrage, cette capacité à lire et à apprendre, il n'y a aucune raison de ne pas savoir faire. Je complète, pour ne pas savoir faire, ne pas savoir demander à qui saura faire. C'est la contrepartie, il n'y a pas de syndrome de l'imposteur. C'est sûr que si demain, on me demande... d'aller faire un one-man show. Je suis très marrante, mais je ne suis pas une grande comique. Je suis totalement imposteur, authenté. Mais si je lui dis, ok, soyons fous, allons-y, je vais apprendre. Je vais demander, je vais m'entourer, je vais essayer. Ne me lancez pas le challenge, par contre. Dans les commentaires, on verra ça. Ce n'est pas le projet du moment. En fait, pas chanter non plus, en dehors des karaokes avec les amis. En revanche... je serai un imposteur autant de thé, mais pas au moment où il faudra déployer le projet et le montrer. La directeurance, elle est là.

  • Speaker #1

    C'est de se former, d'apprendre de croire en soi, et puis après, tu ne feras pas parfait.

  • Speaker #0

    Se dire en revanche, non, bien sûr, je ne suis pas un imposteur, je peux tout faire. Non, personne, ce n'est pas vrai. Mais bon, c'est un peu à la mode, et moi, je pense que c'est un luxe, et c'est un luxe que je n'ai pas.

  • Speaker #1

    Ok. Intéressant d'avoir ta position là-dessus, en tout cas. Et du coup, sur tous ces sujets de croyances limitantes, c'est... Est-ce que déjà pour toi, est-ce que t'en as, que ce soit avant de te lancer dans tes études, avant de faire des choix ou avant de passer dans l'architecture d'intérieur justement, est-ce que t'avais toi des croyances limitantes que t'as identifiées où tu t'es dit ok là, il faut que je travaille un petit peu pour la dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ces croyances limitantes ou pas forcément ? C'est quoi ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Sans être de croyance limitante, je pensais... Alors si, je suis française, donc j'ai toujours pensé que quand on voulait faire un métier, il fallait un diplôme qui va avec. Aujourd'hui, je tente à me dire que c'est une croyance qui est très limitante. Et ce que je fais sur le volet de curation d'art, je n'ai aucun diplôme de curateur. J'ai fait l'école du Louvre en 8 heures libres, donc je n'ai clairement pas fait toutes les séquences. Mais pour autant, je pense que j'ai une expertise, une connaissance et une passion sur le segment des artistes émergents contemporains qui est beaucoup plus forte. que la plupart des personnes qui sortent d'écoles d'art.

  • Speaker #1

    Ça ne remplace pas l'expérience et l'intuition. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, l'action du diplôme dans notre culture française, elle est assez prégnante. Je pense que c'est aussi parce que par diplôme, on ne voit que le papier. Et en France, on n'a pas conscience, de plus en plus, mais il y a une centaine d'années, on n'avait pas totalement conscience du fait que qui dit diplôme dit école, qui dit école dit réseau. En fait, ce qui est important, c'est le réseau, c'est pas le diplôme. Les soirées d'alumni de Sciences Po, sans le diplôme de Sciences Po, je peux pas y aller. Je ne peux y aller que parce que j'ai pris le temps de faire ces années à Sciences Po, en parallèle du reste. c'est pas le diplôme à la fin qui m'a intéressée, je sais même pas où il est Je ne sais même plus le nom de ma promo, donc c'est vraiment la honte totale.

  • Speaker #1

    Puis je pense qu'on ne te le demande pas non plus.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'il ne me sert pas. Je ne bosse pas dans la politique, ni dans une grande organisation qui nécessite de cocher des cases. En revanche, partant de ma croyance du fait qu'il fallait ces diplômes-là, ça m'a constitué un réseau. Donc tu vois, parfois, partant d'une croyance, tu pousses encore un peu plus loin. Il y a probablement plein d'autres. je pensais que pour être archi d'intérieur il fallait vraiment être un très bon archi d'intérieur sur le volet technique il fallait savoir dessiner qu'il fallait savoir tracer des plans, utiliser tous les logiciels. En fait, je n'ai pas eu le temps. Donc, je n'en ai appris aucun. Et je ne sais toujours pas dessiner. Mon bureau, c'est mon téléphone et une petite tablette. J'ai à notes, j'écris, j'échange énormément. Mais s'il me fallait demain reprendre la main sur un projet toute seule, toute seule, ce n'est pas possible. Je ne sais pas ouvrir un SketchUp. Sans parler de tracer un plan sur Archicad, Autocad ou autre, qui est basique, mais qui est dans mon parcours. a été un choix, un moment de dire je ne vais pas m'obstiner à essayer d'apprendre à tracer ça. De toute façon, mon ambition, ce n'est pas d'être toute seule dans mon bureau, c'est d'avoir une agence et des gens qui sont meilleurs que moi sur tous les sujets. En revanche, je serai celle qui poussera le curseur de la création et qui portera l'ambition du collectif. Donc, partant de là, j'ai dépassé aussi ce... et j'ai fermé mon intention de savoir tracer tout ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'après, on ne peut pas être expert de tout et on n'a pas le temps de...

  • Speaker #0

    Mais certains le sont. Il y a d'excellents architectes qui savent tout faire. Je ne dis pas qu'ils le font, mais ils peuvent le faire. Moi, je ne peux pas.

  • Speaker #1

    Oui, après, je ne suis pas certain qu'on puisse être très expert de tout. Après, tu peux t'entourer d'experts qui t'aident, etc. Mais c'est vrai que c'est quand même très compliqué d'être très expert de tout.

  • Speaker #0

    Quand on a fait une école d'archi en bonne et due forme pendant 4-5 ans, bien sûr qu'on sait utiliser tous les logiciels. Donc, pas qu'ils le font, mais dans les charrettes, ça aide quand même un peu. Chez moi, ça, typiquement, c'est un sujet qui a dû être évacué parce que ce n'était pas ma temporalité ni ma patience.

  • Speaker #1

    Oui, et puis les projets, c'est sympa de les partager aussi, de les faire à plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que ce sujet de diplôme et d'éducation, c'est aussi un système qui est assez discriminant. Alors, ça peut être aussi un peu clivant ce que je vais dire là, mais je lisais une étude dans un livre qui s'appelle « Le talent est une fiction » et qui démontrait, je ne sais pas si tu connais ce livre-là. Alors,

  • Speaker #0

    je vais faire un petit flingue d'œil pour Julia. Coucou, Julia de Funès, elle n'aime pas le mot « talent » . Et c'est des discussions que l'on a sur le vocabulaire qu'on utilise aujourd'hui. Alors le talent, c'est en plein dans ce qu'on échange. Non, en fait, on ne recrute pas des talents. Ça m'ont fait très à la mode. Oui, on recrute des talents, des leaders. Il faut plus de granularité, développer, enfin revenir à la racine aussi des mots parfois.

  • Speaker #1

    Non, mais ce livre-là s'attache à déconstruire tout ça, le mythe du talent, etc. Donc ça, c'est très intéressant, je trouve. Et dedans, tu as une étude qui montrait justement... qui disait qu'en fait, ce système-là, il ne donne pas une égalité des chances, parce que si on part d'un élément factuel aujourd'hui, qui est pour mesurer l'intelligence, qui est le QI, après qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas et qu'on le critique, mais en tout cas, c'est l'élément de base factuel de mesure. Et donc, une étude qui démontrait qu'en moyenne, sur les tests de QI, tu avais quand même des personnes qui avaient fait les plus grandes écoles et qui étaient aujourd'hui plus aisées financièrement, avaient en moyenne moins que des personnes qui avaient plus de difficultés, en tout cas, à se créer des opportunités. à faire des grandes écoles, etc. Non pas parce qu'ils n'étaient pas intelligents, mais peut-être parce que le système n'était pas exactement celui qu'il leur fallait, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions, le bon moyen financier. Parce qu'ils n'ont pas eu accès à l'opportunité, on y revient.

  • Speaker #0

    En fait, on ne peut pas être fort, puissant, ils disent des mots que l'on souhaite, peu importe, si on n'a pas le bon réseau d'influence. Et quand on ne sait pas, peut-être que j'aurais pu être archi dès le début, mais je ne savais même pas, je crois que je ne savais même pas que le métier existait en fait. Archite d'intérieur ou décorateur. C'était totalement... hors de ma zone de connaissance. Moi, dans mon histoire, quand on est bon à l'école, on est médecin ou on est avocat. Et il y a une forme de progression sociale, de sécurité, qui sont intéressantes par ailleurs. Mais il n'y avait pas tout le champ des possibles, je te rejoins totalement, et très différent selon les milieux sociaux et selon les zones géographiques aussi. Malgré la gratuité d'une grande partie des études. C'est que quand on ne sait pas, on ne peut juste pas y aller.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on n'en parle pas suffisamment, on n'a pas toutes ces discussions autour des métiers, des possibles, par rapport à ce que nous on veut faire, et c'est plutôt presque un formatage par rapport à des codes. Et c'est vrai que c'est intéressant, c'est marrant parce que j'en parlais avec une très bonne amie de ma belle-sœur, qui elle était dans l'escrime, et qui, a priori je ne la connais pas directement, mais très fort, fait beaucoup de championnats, etc. Et en fait tu te rends compte que dans le sport ça se voit aussi très bien, c'est le niveau de connexion. Parce qu'elle expliquait qu'en fait, elle, elle va arrêter ça et elle va se reconsacrer à d'autres études ou à un autre métier. Parce qu'en fait, elle se rend compte que si elle n'a pas les bonnes connexions, les bons agents, les bonnes relations au bon moment, les Jeux Olympiques, ça ne se fera jamais. Parce qu'il faut aussi avoir ces...

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et le bon entourage, tu parlais d'entourage, il y a un volet qu'on peut couvrir aussi, qui est la notion de préparation mentale et d'accompagnement psychique, psychologique. Je pense que c'est extrêmement important d'être entouré de personnes qui ont des compétences différentes. Et chez nous, moi j'ai toujours été accompagnée par des... Alors le mot coach, c'est pareil. Je sais que Julien n'aime pas, mais... Pas de talent,

  • Speaker #1

    pas de coach.

  • Speaker #0

    Voilà, pas de talent et pas de coach. Néanmoins... Le fait d'avoir des personnes qui ont des expertises ciblées sur l'accompagnement, qui maîtrisent le mental, qui connaissent les neurosciences, c'est extrêmement fort. Et je sais qu'au bureau, on n'a pas de RH parce que c'est trop petit, on est une dizaine. Mais en revanche, on a une personne qui accompagne quand elle le souhaite, toutes les personnes de l'équipe, qui peuvent l'appeler, préparer des rendez-vous, pour préparer un entretien, pour préparer plein de choses. C'est ce sparring partner qui va vraiment les aider sur le volet personnel, psychologique. Et ça, c'est hyper intéressant. Moi, je travaille aussi avec Annaëlle, qui est coach sportif, qui est préparatrice mentale de sportifs de haut niveau. Elle accompagne les équipes de France Olympique et Paralympique. Et le mental de champion est quelque chose qui aide énormément dans l'entrepreneuriat. On a aussi des séquences. On a aussi des compètes. On a aussi des déceptions. On a aussi tous les éléments, tout le bruit autour de notre métier, de notre vie perso, qui viennent s'agréger. Mais une fois... Quand on est un escrimeur, on rentre sur la piste.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. La piste d'escrime. En fait,

  • Speaker #0

    on doit arriver à faire abstraction de tout le reste. Quand on est très heureux, ça nous porte un support. J'imagine qu'on est nettement meilleur. Et quand on est malheureux, le poids est juste immense et très lourd. Mais c'est pareil dans la vie de l'entrepreneur. C'est que quand les personnes qui nous confient des projets et nos équipes comptent sur nous, on n'a pas le luxe. de se sentir imposteur. On n'a pas le luxe non plus de flancher. Alors, être flanché est un luxe, je ne sais pas, mais en fait, on se crée des obligations qui nécessitent de les anticiper en espérant qu'elles n'arrivent jamais, mais qui permettent, dans des phases plus difficiles, parce que c'est la réalité, la vie, elle est faite de hauts et de bas, de turbulences et de jours heureux. Tout ça, à côté de tout ça, nous, on doit maintenir un niveau d'engagement et d'excellence dans les projets qui sont réalisés. Et on doit être les mêmes personnes. Toujours enthousiaste, toujours souriante, toujours agréable avec ceux que l'on côtoie tous les jours. Je trouve que la préparation mentale, comme sportif d'ailleurs, de faire du sport, etc., c'est indispensable.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu as des coachs sportifs, des entraîneurs. Je voyais celui de Serena et Venus Williams, par exemple, qui se reconvertissent aussi après.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Pas en coach, du coup, en préparateur, c'est ça ? Préparateur mental. Je crois que le terme est plus dur. Pour entrepreneur.

  • Speaker #0

    En préparateur mental. Mais est-ce qu'en fait, le monde du sport de haut niveau et tellement... exigeant, qu'il ressemble beaucoup à l'entreprise. Le sportif, il peut être très, très, très entouré. Le jour où il est moins bon, il est tout seul. Le jour où il arrête sa carrière de sportif, potentiellement, il n'est plus personne. Et j'ai entendu cette semaine, dans un café, mes voisins, en fait, je ne sais pas comment ils s'appellent, peut-être qu'ils se reconnaîtront, mais c'est un jeune homme qui est un champion de vélo, je crois, et qui fait des performances. En fait, je voudrais vraiment que je retrouve ce qu'il fait, parce que l'entendre parler, je trouve ça extrêmement fort. Il anime des événements en entreprise, mais dans des lieux super importants, en montagne, dans des lieux où il fait des expéditions, etc. On lui met des micros et en live, il lui pose des questions. Les commandes qui lui sont passées ne sont pas juste du show, mais vraiment, j'ai l'impression d'avoir compris ça, une sorte de prépa mental et amener des dirigeants de haut niveau dans la tête d'un sportif. J'aurais vraiment dû demander son nom parce que je trouvais que la façon dont il en parlait était extrêmement mature. Il avait toute une réflexion sur le type de vidéo, sur le son, sur l'entourage. Et c'est vraiment des exemples de façons de booster son mental en s'inspirant de ce que font notamment les sportifs. Et je suis totalement convaincue que le sport de haut niveau, moi j'ai fait de l'équitation à haut niveau, ça aide à pouvoir travailler en équipe, à accepter la léa, l'animal qui se blesse, la blessure, c'est un vrai sujet chez le sportif. Et pour beaucoup, ça arrête. naître une carrière et parfois pour toujours alors qu'il y aurait eu peut-être d'autres façons de faire

  • Speaker #1

    Est-ce que ça pour toi ça crée pas du coup des... parce que je suis 100% aligné sur l'accompagnement mental etc aussi sur la partie thérapie psychologique, en tout cas c'est ma conviction est-ce que ça tu penses pas que ça crée toute cette... ça crée justement des conditionnements qui peuvent te désaligner par rapport à toi ce que tu veux vraiment et d'être beaucoup plus souvent dans la quête de la performance ... sans vraiment de sens derrière, et donc de te retrouver peut-être à 30, 40, 50 ans et de te dire en fait je suis passé à côté de l'essentiel et donc j'ai pas eu un mix avec un travail psychologique suffisant ? Ou est-ce que c'est pas un sujet qui te...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Qui résonne.

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Disons que la place du cerveau, évidemment, c'est un muscle qui nous accompagne tous les jours et qui fait de nous ce que l'on est, ce que l'on montre à la société, aux gens qui nous côtoient. On est aussi ce que notre cerveau nous dit, nous renvoie. Ça reste un muscle que l'on entraîne. Et il y a aussi des biais cognitifs très forts dans lesquels... Le cerveau, on peut facilement le tromper. On peut le faire avec la couleur. Le cerveau, il est très malléable. Est-ce que le fait d'être très entraîné, très préparé, d'avoir un cerveau bodybuildé, nous prive du ressenti ? Je pense que toute personne qui a vécu d'immenses joies ou d'immenses tristesses te dira que tu peux être aussi préparé que tu le souhaites. Quand t'es heureux, t'es heureux. Quand t'es malheureux, t'es malheureux. Et non, en fait, le... Je crois que le sentiment et l'émotion, ça vient hacker le cerveau.

  • Speaker #1

    Parce que tu as quand même beaucoup de personnes qui se... On dit, tu sais, qui se... Alors, j'ai oublié le terme. C'est l'alloplexie... Je ne sais plus comment ça s'appelle exactement, je remettrai. Je crois alloplexie, alloplexie. Et en fait, c'est les personnes qui sont émotionnellement coupées, parce qu'en fait, elles ne sont pas liées forcément qu'à ces préparations lamentales, mais qui se sont mis, qui ont vécu des traumatismes, par exemple, et donc, en fait, qui sont vraiment coupées de leurs émotions. Et après, où tu as vraiment du travail psychologique à faire dessus pour réussir à...

  • Speaker #0

    Très probablement, et c'est aussi une façon de se protéger et de survivre, de se couper d'une forme d'émotion qui est trop lourde à porter. Oui, c'est le mode survie qui s'active. Exactement, et parfois, dans la vie de l'entreprise, on doit se couper au moins momentanément de ses émotions pour être lucide sur les prises de décision. Et parfois, pour être en mode d'exécution, parce qu'il faut avancer, donc se couper totalement de manière durable, non, c'est impossible. en revanche par moment il faut prendre une décision de s'y tenir, avancer et dérouler le plan sans être... Se questionner, oui, mais une fois que la décision est prise, il ne faut plus douter, en fait.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas toujours remettre en question, sinon tu n'avances pas.

  • Speaker #0

    En tout cas, oui. Pas tout remettre tout le temps en question, sinon la question, c'est super, c'est indispensable, et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on progresse. C'est non négligeable, et je ne dis pas le contraire. Je dis simplement qu'il faut savoir décider, quand on a décidé, se donner les moyens de réussir, d'aller... là où on veut aller, de dérouler le projet, de l'achever, et pas de remettre en question. Si, une fois que tout est terminé dans un intérieur, je me dis, ah, alors le bleu foncé, c'était pas mal, mais peut-être que j'aurais dû mettre un bleu plus clair. Enfin, plus rien ne marche. Oui, peut-être que l'intérieur, il peut être intéressant, et ça aurait été un autre projet, mais là, c'est plus le moment pour douter. C'est le moment de poser la clé et de sortir. D'autres fois, c'est encore le moment. Il y a une question qui arrive en cours de route, et on dit, ah oui. Là, c'est le moment de faire une petite pause, de requestionner un agencement, un lieu, une façon de vivre, un usage. On sent parfois que ça ripe un peu avant d'exécuter. Mais c'est le temps de préparation versus le temps d'exécution.

  • Speaker #1

    Comme dit souvent ma mère et petite dédicace à toi, maman, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Donc à un moment, il faut faire, mais il ne faut pas toujours avoir cette quête de la perfection qui est un peu inatténiable, qui est un mythe, et qui cache souvent plutôt des peurs.

  • Speaker #0

    Alors souvent on se dit,

  • Speaker #1

    énormément de personnes,

  • Speaker #0

    ça c'est très marrant d'ailleurs, disent que leur défaut c'est de perfectionniste. Les mêmes personnes, parfois pour les côtoyer, je me dis un peu plus de perfectionnisme serait pas mal. Et c'est souvent une façon de ne pas faire. Moi j'attends la perfection, j'attends l'opportunité parfaite, les conditions de marché, c'est pas parfait, je fais pas. Non, parce qu'en fait quand on veut faire, ça implique de montrer, d'expliquer et donc de s'exposer.

  • Speaker #1

    C'est une peur derrière laquelle on... prétexte derrière lequel on se cache.

  • Speaker #0

    Et puis on progresse en permanence. Chaque entrepreneur, je pense, peut témoigner de ça. Ce que l'on est aujourd'hui est souvent bien meilleur que ce qu'on était il y a 10 ans parce que l'expérience s'est agrégée, l'entourage s'est renforcé, le regard s'est affiné et tout ce que l'on fait nous construit. Donc oui, ça peut être mieux. Tout doit être mieux, toujours. Par contre, un bon projet, c'est déjà génial. C'est 99% du chemin.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu disais, sur tout ce qu'on expérimente, tout ce qu'on vit, nous élève et nous construit aussi, il y a un livre que j'avais lu qui s'appelle « Anti-fragile » de Nicolas Nassib Taïeb, qui est un super livre, qui est un gros pavé. Pour les insomnies, c'est cool, mais sinon lire le résumé, c'est bien aussi. Et en fait, c'est un concept que je ne connaissais pas trop, mais qui était de faire la différence entre... Souvent, ce qu'on dit, c'est que le contraire de fragile, c'est solide. donc fragile c'est quelque chose qui casse solide c'est quelque chose qui casse pas En fait, le vrai contraire de fragile, lui, ce qu'il disait, c'était la partie antifragile. Donc c'est quelque chose qui... parce que le solide, il ne casse pas, mais il n'apprend pas. L'antifragile, il ne casse pas, mais il apprend. Il est malléable et il se construit au fur et à mesure de ce qu'il prend. Alors, des chocs dans l'exemple, mais c'est des expériences dans la vie, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien ça et j'aime bien aussi différents parallèles. Être fragile, selon l'environnement dans lequel on travaille, c'est plutôt une qualité. Moi, j'aime la fragilité de l'objet et du temps. Et la notion de force, j'aime bien la complémenter avec celle de puissance. Fort, il y a un côté assez masculin dans la connotation. Et en même temps, j'aime les intérieurs qui sont forts, qui sont contrastés, et qui laissent la place à une forme de vulnérabilité, de fragilité, et je pense que les deux vont ensemble et peuvent se compléter. J'aime aussi l'histoire que ma préparatrice mentale m'a racontée du bambou et de la fougère. Donc elle m'excusera si je la raconte mal, mais l'idée est que... Il y a deux graines qui sont plantées en même temps, deux graines qui veulent grandir ensemble. Et en fait, la fougère, elle sort très vite de terre, elle est assez vite très dense, et puis elle regarde le petit bambou à côté, et puis il y a la terre. Il n'y a toujours pas le moindre début de quoi que ce soit. Et la deuxième année, tout le monde autour de la fougère, il écoute ton bambou, il est sympa, mais tu es quand même toute seule dans ta forêt. Elle regarde, toujours pas de bambou. Trois ans, la fougère a grandi, elle s'est densifiée, elle a multiplié les... on va dire les projets par exemple dans notre environnement, puis son environnement lui dit, tu comptes sur le bambou, il est important pour toi, mais regarde, il n'est pas là. Regarde, toujours pas de bambou. Puis passe une quatrième année, une cinquième année, la cinquième année, il y a une petite pousse. La fougère, elle se dit, peut-être que le petit bambou, finalement lui aussi, il a pris plus de temps que moi, mais son idée a maturé et il va être là aussi. Et puis l'année suivante, le bambou a largement dépassé la fougère. La fougère qui est très dense et qui est... protégé par le bambou, qui a mis plus de temps, mais qui est aussi très souple, qui bouge avec le vent, et les deux ont eu besoin d'environnements, de temporalités différentes, mais de se créer un écosystème qui leur permettra peut-être de construire quelque chose ensemble. Et j'aime bien cette idée de temporalité aussi.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote. Ça me renvoie à la comparaison. Moi, je n'aime pas trop cette idée de comparaison, mais plus de... tu peux t'inspirer, voir ce que font les autres. On fait beaucoup d'analogies, c'est important. Mais se comparer, et là, si le bambou, entre guillemets, dans ton exemple, se compare à la fougère, il n'aurait peut-être jamais poussé.

  • Speaker #0

    Mais peut-être qu'il hésitait à pousser, parce qu'il y avait l'ombre de la fougère, sa densité, sa présence, et qu'après, il a appris le relais d'être celui qui était plus fort et de, à son tour, protéger la fougère.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote, je pense que je la reprendrai. Je ne sais pas, c'est vraiment... Ça,

  • Speaker #0

    c'est Annelle qui me l'a raconté. Je trouve qu'elle est très parlante. Elle est parlante et elle est soutenante aussi dans des phases de vie où on a besoin aussi d'entendre ça parfois de temporalités qui ne sont pas toujours alignées. Et en même temps, la fougère, elle continue d'avancer, à se construire et à être forte pour le temps. C'est rigolo parce que je ne suis pas l'ami des plantes, je les tue toutes et je n'ai pas trop de plantes en peau et tout. Mais bon, voilà, la nature nous donne des petites leçons de vie.

  • Speaker #1

    Ne commentez pas des leçons d'écologie dans les commentaires. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas nécessaire. En fait, tu parlais de comparaison. L'analogie dans nos métiers est extrêmement forte parce qu'on est dans des métiers d'images, où en fait on peut travailler pendant deux ans sur un lieu, in fine il reste dix images, et c'est ce que le monde extérieur voit. Et donc si nous on forme notre regard en regardant ce que d'autres ont déjà fait, en fait on devient une IA. C'est-à-dire qu'on va reproduire, notre cerveau va avoir enregistré ce qu'il a déjà vu. Moi je fais extrêmement attention à ce que mon regard et celui de mon équipe se forment d'abord sur le monde de l'art, de la mode, d'aller voir beaucoup d'expos, et plus que... Lire, c'est intéressant parce que les éléments de langage sont instructifs. En revanche, de ne pas chercher des idées dans ce qui a déjà été fait. Donc, aller voir des matières, aller voir des artisans, des artisans d'art, des artistes. Mais c'est vraiment quelque chose qui est... Parce que sinon, on arrive à se comparer, on arrive à s'inspirer. À partir du moment où on voit, c'est que l'idée, quelqu'un d'autre l'a déjà eue, qu'elle a déjà été réalisée, et surtout, c'est quelqu'un qui a eu cette idée-là au moins deux ans avant. donc on est de toute façon en retard On ne peut pas s'inspirer de ce qui a été déjà fait. Ou alors, il y a très longtemps, je pense à l'univers des Torres Ausha, de André Putman, bien sûr qu'on doit s'inspirer de ce niveau d'excellence qui, dans leur temporalité, ont été à l'avant-garde. J'aime énormément l'univers d'André Putman, ce qu'elle a fait en termes d'entreprise, d'agence, de collaboration, d'hôtel. de mode, c'était totalement l'avant-garde d'une forme d'élégance à la française. Donc là, oui, on peut s'inspirer, mais pas dans ce qui se fait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, puis ça permet aussi de regarder ce qu'il y a, en tout cas, pas forcément des créations déjà faites, mais des éléments, des matières, des choses qui ont déjà été faites il y a très longtemps, ce que tu disais. Ça permet aussi peut-être à ton cerveau d'associer tout ça pour créer des idées nouvelles plutôt que ce que tu disais, de reproduire des choses qui sont déjà faites et de perdre finalement ton identité.

  • Speaker #0

    Ce qui est désespérant, quand on a le néo quelque chose. Alors moi, je ne suis pas néo du tout. Le néo-classique, le néo-radéco, le néo... Les modes reviennent. Je suis vraiment fan des années 20, années 30. Là, on est en plein dans les anniversaires. Il y a de sublimes expositions autour des expos universels et des arts décoratifs. En revanche, tout ce qui s'inspire en faisant moins bien, qui reprenne un décor mais qui n'a pas tellement de sens, qui est juste extrapolé, un peu copié, parce qu'il y a un phénomène de mode dans une temporalité, j'y reviens, mais dans un moment, dans une époque qui n'a pas... totalement besoin de ça. Je trouve que c'est important de s'inspirer en se demandant ces personnes qui nous inspirent, ces époques qui nous parlent, aujourd'hui comment est-ce que ce serait interprété ? Et donc nous on a vraiment ce credo de se dire, est-ce que quand on vous propose un projet, on a interprété notre époque ? Donc on a vraiment cette vocation à être les interprètes d'une époque.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant, ça m'ouvre sur des visions de l'art que je n'avais pas. Donc je t'en remercie. Je vais passer un peu du coq à l'âne, mais comment tu as eu ton premier client quand tu t'es lancée dans l'architecture d'intérieur ? Est-ce que ça a été long ? Est-ce que ça a été rapide ?

  • Speaker #0

    Ça a été très rapide parce que j'étais à l'école et un des clients pour qui je travaillais quand j'étais avocat m'appelle en me disant « Alors Amandine, maintenant que tu es architecte, tu disais que nos bureaux, ça n'en allait pas du tout. Ça tombe bien, pour la fin de l'année, il faut trouver un bâtiment à tel endroit, dans tel budget, le rénover. » J'ai à peine eu plus ou moins le temps de dire que je n'étais pas franchement architecte. Parce qu'après deux ou trois semaines d'école, dans une semaine, j'ai eu une pneumonie, ce qui n'était quand même pas très... Enfin, je n'étais clairement pas à l'école. Et puis, je ne serais pas architecte parce que j'ai eu une école de décoration d'intérieur. En fait, je n'avais pas eu le temps, ils avaient raccroché. Et puis, me voilà avec mes Suisses qui attendaient que je travaille pour eux, moi qui ne savais rien faire. Et c'est là que commence ce début d'histoire. C'est agréger une équipe. Dans ma classe, il y avait une personne super forte en 3D, un qui fait des super plans Et puis je connaissais un ingénieur au Luxembourg qui allait pouvoir gérer le chantier, trouver les artisans, et qui l'avait déjà d'ailleurs. Et puis, il manquait quoi dans l'équipe ? C'est pas mal déjà. Ah non, si, bien sûr. Et puis un de nos clients, quand j'étais avocat aussi, qui était un broker, qu'il est toujours, et donc qui allait pouvoir me trouver ce fameux bâtiment. Donc voilà comment, entre autres, mais... Même pas... En cours d'école, je me suis retrouvée avec des projets qui sont en fait encore des projets... typiquement ce qu'on fait aujourd'hui. Et puis s'ils sont agrégés, les copains qui te font refaire une cuisine, et puis ceux qui achètent une maison, et puis le soutien familial, qui donnent une place pour t'exprimer. Donc ouais, c'était un début. Un jour on m'a demandé quel était le... Enfin, un élément de début, qu'est-ce qui avait été le déclic ? C'est un coup de fil en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, donc encore une fois, un peu le rôle de l'entourage que t'as pu te construire.

  • Speaker #0

    Parce que tu avais été totalement nulle. je pense, en étant avocat, ou en tout cas dans ce que je représentais, ils ne m'auraient jamais appelé. Mais j'avais aussi compris que les lieux dans lesquels ils travaillaient n'étaient clairement pas à leur service et n'étaient pas le mieux qu'ils pouvaient faire pour leurs équipes comme pour leurs clients. Ça ne donnait vraiment pas envie d'y aller. Et quand on voit le temps que l'on gagne dans l'entreprise lorsque nos clients viennent chez nous, quand les clients de nos clients se déplacent dans leurs locaux parce que c'est chouette, qu'ils sont bien reçus, qu'il y a une expérience et qu'ils s'y sentent mis en valeur, le temps que nos clients ne parlent pas en déplacement c'est énorme en fait Donc si on rationalise un peu tout ça, c'est bien d'investir dans son intérieur.

  • Speaker #1

    Oui. Et on peut te contacter si on a besoin de le faire.

  • Speaker #0

    Alors on a même un grand intérêt à le faire parce qu'on n'est quand même pas mauvais. Et on est, comme toute boîte qui a une dizaine d'années, on est en croissance et on veut continuer. Le chemin, il est long, mais le chemin, il n'existe que parce qu'on nous confie des projets.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et du coup, pour revenir à la source de ça, comment tu fais pour... Alors tu vas voir tes camarades de classe. Parce qu'au début, pour toi, quand tu as cet appel-là, la seule chose qui compte pour toi, c'est de te dire il faut qu'on arrive à délivrer quelque chose de chouette. Et donc,

  • Speaker #0

    j'ai besoin de ces gens-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des questions à ce moment-là de dire comment on structure, comment juridiquement, comment on s'organise ? Non, moi aussi,

  • Speaker #0

    je savais quand même créer une société, donc j'ai créé une SARL, parce que je voulais quand même qu'il y ait un cadre juridique un peu posé. et que ça c'était pas compliqué et au début les gens tu leur dis

  • Speaker #1

    On fait ça ensemble, on regarde les prix que je vous paye.

  • Speaker #0

    En fait, exactement. Tout le monde était en freelance, m'envoyait des factures au temps passé. C'était vraiment un embryon de ce qu'est l'atelier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est des gens qui bossent avec toi encore maintenant ?

  • Speaker #0

    Non, après, le chemin fait que chacun... J'ai des zones géographiques, j'ai fait une école à Lyon, et nos projets sont par là-bas. Puis travailler à distance, je crois quand même dans le fait qu'il faut se voir, et que les équipes fonctionnent parce qu'elles se parlent, parce qu'elles travaillent ensemble, et que la distance, je ne suis pas ultra convaincue qu'on puisse vraiment construire quelque chose uniquement sur la distance. Et donc, on a continué peut-être deux ans, je dirais, avec certains. Mais après, j'ai internalisé tout ça. L'équipe a commencé avec des stagiaires, puis qui sont restés.

  • Speaker #1

    Que t'as embauché.

  • Speaker #0

    Oui, Céline est la première à nous avoir rejoints, je me trompe peut-être, mais je dirais peut-être 8 ans. Elle a commencé en stage, et on se rappelle toutes les deux de notre premier coup de fil, notre première visio pour envisager le stage. Donc déjà, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, c'était déjà un moment marquant à l'époque.

  • Speaker #0

    Oui, le premier collaborateur, c'est toujours le plus compliqué. On nous dit beaucoup dans les pensées limitantes. que les salariés sont un problème, qu'il faut se protéger d'équipes trop structurées. Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. J'ai bien conscience que tant qu'on est une dizaine, chaque personne est tellement importante qu'on ne peut perdre personne. En tout cas, quand on perd quelqu'un, il faut trouver rapidement une façon de faire évoluer l'équipe vers le haut. En revanche, le fait qu'il faille maintenir des structures très agiles, très légères, avec des gens qui sont chez nous mais pas chez nous, je ne crois pas qu'on puisse créer une identité de marque, de groupe. Et puis former. On ne forme pas de gens qui ne sont pas chez nous. On se forme parce qu'on entend ce que les collègues font, parce qu'on entend la façon dont on rencontre nos clients, dont les projets entrent. L'oreille, elle traîne. Et moi, je suis convaincue de l'importance de l'entourage et du groupe. Le groupe fait ce que l'individu est.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui crée aussi la culture d'entreprise.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et la confiance. Et quand l'une doute, on se relaie. Et il y a toujours la capacité à aller. discuter avec ses collègues de travail sur la façon de faire, sur un timing, sur un dessin, sur une discussion avec moi, avec un client. Pour moi, le groupe, le fait qu'il y ait des vraies personnes, c'est quand même très important. En tout cas, dans nos métiers.

  • Speaker #1

    Très encourageant pour la suite. On ne sera pas tous remplacés pour des IA, a priori.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que... Oui, bien sûr, c'est ce qu'on dit tous. Il y a une forme de tâche qui sera remplacée par des IA, par des robots. Et tant mieux, quelque part. Il y a des choses qui ne sont pas intéressantes du tout. Et j'espère que ça va renforcer l'intelligence collective, l'intelligence humaine, que ça va renforcer le vocabulaire. On entend beaucoup que les IA nous privent de vocabulaire. Ce n'est pas tout à fait ce que je vois, puisque si on réfléchit soi-même et qu'on demande aux IA de reformuler, on peut vraiment sortir... Enfin, le côté sparring partner de l'IA, en fait, c'est assez intéressant parce que trouver des synonymes, d'autres éléments, de pouvoir écrire très bien dans différentes langues, alors que c'est des langues qu'on parle bien, mais sans être sur le... Le fine-tuning, en fait, ça fait progresser.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tout ce qui est d'ailleurs même brainstorming, etc., avec l'IA, ça fonctionne très bien. Tu te rappelles de tes premières galères quand tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    En vrai, pas trop. Mais je crois que le cerveau humain, c'est pareil, il a la capacité à ne retenir que ce qu'on lui demande de retenir et à effacer un peu les douleurs, à effacer un peu les difficultés. Je n'ai pas de... Il y en a probablement plein. Ça reviendra peut-être plus tard. là tout de suite j'en ai pas une

  • Speaker #1

    Pas qui t'ont marqué suffisamment pour te dire ça, j'oublierai pas. Il y en a forcément un petit peu, quelques-unes, mais pas de si marquantes.

  • Speaker #0

    Pas de grands drames, en tout cas. Il y a les galères classiques.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui se reconnaissent un peu dans ces galères-là et qui se disent, ok, on peut les surmonter, comment on les a surmontées, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est des galères qui sont liées à des incompréhensions, parfois. C'est d'avoir l'impression d'avoir expliqué, mais peut-être de ne l'avoir pas fait suffisamment, pas correctement, et de se retrouver avec des projets qui sont installés. et qui ne correspondent pas à ce que le film peut attendre. Mais ça peut être un nœud dans un parquet, et en fait, on va devoir arracher 300 mètres carrés parce qu'on a expliqué, on a lié les fiches techniques, on a montré des lames, mais en fait, moi, je ne peux pas poser à blanc 300 mètres carrés de parquet. Et donc, c'est des petites choses comme ça, où ce n'est pas très agréable, parce que l'écrivain peut être un peu déçu. En fait, il doit arracher et recommencer. En fait, on se retrouve entre tout le monde. Et qui paye quoi ? C'est un peu ça. Si, les galères, c'est toujours qui paye quoi quand il y a un alléa. C'est qu'on a un métier dans lequel on vend de l'expertise, de l'expérience, on vend une identité, on vend une forme de désirabilité d'accès à notre réseau, de dessin, d'ambiance dans des lieux. Mais en vrai, on vend du temps. Et donc, les galères, c'est aussi encore aujourd'hui, elles peuvent être liées à des projets qui prennent de l'ampleur, mais après que le contrat a été signé, où on n'a pas été suffisamment vigilant à ce qui était prévu. On doit rester vigilant pour expliquer à nos clients que l'ambition du projet est en changé. Le temps que l'on doit y consacrer est aussi très différent. Ce qu'on a chiffré au début, et donc ça se passe souvent très bien, mais il faut un peu de vigilance. Peut-être les erreurs d'entrepreneurs, quand on a la configuration dans laquelle on travaille, c'est la notion de temps. Après les erreurs de commandes, ça arrive à tout le monde, c'est qu'on fasse 10 commandes par jour qui sont des petits codes, des petits chiffres.

  • Speaker #1

    Oui, t'es pas à l'abri d'une erreur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et l'erreur, on dit qu'elle est actuelle, oui, mais elle n'est pas qu'humaine en fait, elle est aussi tech, elle est aussi...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Et puis il y a la place de l'erreur, on travaille avec des vrais gens. Si on veut que les personnes qui travaillent avec nous prennent des risques, on doit accepter qu'elles fassent des erreurs. Donc parfois, ce n'est pas marrant.

  • Speaker #1

    Oui, et puis l'erreur n'est pas forcément négative, ça permet aussi d'apprendre. Parfois,

  • Speaker #0

    elle coûte un peu cher.

  • Speaker #1

    Oui, des fois, elle coûte cher, mais c'est partie des expériences, ça fait partie du process, entre guillemets. Et je voulais rebondir sur un truc que j'ai un peu oublié, ça me reviendra aussi. Quand j'ai lancé le podcast, au début, je faisais des présentations rapides des invités, mais il y a un paramètre que je n'intégrais pas forcément. C'est la situation notamment proche, c'est-à-dire les enfants, dedans. Et ça m'a été remonté par des gens de ma famille ou des gens qui écoutaient en me disant « Mais est-ce que cette personne-là a des enfants ? » Parce que moi je me dis, ça change quand même les choses en fonction de si tu veux te reconvertir, si tu veux te lancer à ton compte, etc. Si tu n'as pas d'enfants, à priori tu as moins de responsabilités. Si tu as des enfants, il faut que tu réfléchisses un petit peu plus. Et donc ça amène à une question, quelle est toi la place de tes enfants dans tout ça ? Et comment ils te soutiennent ou pas au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, je veux tellement qu'ils soient fiers de moi, que c'est un énorme booster tous les jours. Donc grâce à eux, je pense que je suis une meilleure personne. Je ne suis pas une maman très classique. Je suis une maman qui n'est pas là tous les jours, qui ne cuisine pas. C'est sûr que je ne suis pas la maman qui va à la sortie de l'école et qui a fait une forme de sacrifice pour être juste physiquement présent. En revanche... On a une relation qui est très sincère, qui est très vraie, qui est très intense. Et on se parle énormément, on se challenge beaucoup, ils ont les clés des bureaux, ils viennent quand ils veulent. Ils sont assez fiers quand, en début d'année dans la classe, les copains disent « Ah non, mais c'est ta maman ! » « Ah non, mais nous on travaillait avec l'atelier Compostelle ! » Ou « Mes parents ont déjà entendu parler de ta maman ! » « Ma maman suit ta maman sur Instagram ! » À 10 ans et 12 ans, c'est des choses qui existent en fait. Donc ça leur donne une forme d'intérêt. Et puis on travaille pour des... on a quand même des clients qui... pour pas mal ont une certaine notoriété et quand les enfants ont la chance de les rencontrer ils disent ah ouais t'as la classe même quand même ils se rendent compte que ce que l'on fait et qui implique j'aime pas le mot de sacrifice parce que c'est vraiment un choix et il y a une notion de genre c'est que je pense que dans ma configuration je suis désolée mais si j'étais un homme personne ne se demanderait pourquoi je partage ma vie entre une ville où sont mes enfants et une ville où ils ne sont pas mais étant une maman c'est des questions que certains se posent et à laquelle moi je refuse de répondre et donner des explications c'est... C'est juste ma situation et celle d'énormément de femmes qui veulent développer leurs entreprises, aussi pour que leurs enfants soient fiers d'elles. Parce que réussir, c'est aussi un gage d'autonomie et de liberté pour nous et pour nos enfants. Et puis, c'est des exemples qu'on leur donne. C'est de se dire, choisis ta voie, vis comme tu le souhaites. En revanche, il est certain que s'il faut rentrer en urgence ou tout arrêter parce qu'ils ont besoin de nous, évidemment, bien sûr, c'est... Mais c'est le métier de parent en général, je crois. C'est d'être là pour eux, de les faire grandir, de leur donner, je n'aime pas forcément le mot d'arme, mais de leur donner les outils, les éléments de réflexion, l'agilité mentale pour se construire, pour s'entendre, pour se faire confiance. Donc pour moi, ils ne sont pas du tout un frein. Ils ajoutent tellement.

  • Speaker #1

    Ça donne cette énergie, ce boost un peu supplémentaire. Bien sûr,

  • Speaker #0

    j'ai super envie qu'ils soient fiers de moi. Tous les jours. Et c'est vrai que quand Clarisse voit des carrelages, que j'en ai dessiné, puis qu'elle les colorise, et puis qu'elle choisit elle-même, qu'elle dessine avec Guillaume, qui sert à l'agence Mont-Munisé au bureau, les dressings de sa chambre, je suis hyper fière. Elle choisit elle-même ses papiers peints, ses palettes, elle est super douée. Et quand Hippolyte, lui, n'est plus côté... Il aime bien s'y mettre au rendez-vous, il parle avec nos clients, et je me dis, mais c'est juste... Tout ce qu'ils entendent, tout ce qu'ils écoutent, tout ce qu'ils voient, ça forge quelque chose, je sais pas ce qu'ils feront je sais pas ce qu'il en restera Mais il y a bientôt Art Basel, j'adore les amener avec moi. Ils viennent avec moi, c'est sûr qu'ils vont plutôt rester, d'ailleurs merci Artera, dans le lounge de Netjet, en dessinant, en discutant avec les artistes, plutôt que de faire des heures et des heures de, entre guillemets, galerie. Mais ils vont quand même faire quelques-uns, et j'essaie de les stimuler en leur donnant un petit budget, je précise bien, un petit budget, pour choisir chacun une œuvre. Et puis, une anecdote qui est assez symptomatique, l'année dernière, j'étais avec Clarisse à Art Basel, Et donc elle avait son petit badge et on passe devant un magnifique Picasso. Puis en fait elle passe son badge sur le cartel. Il dit « mais je comprends pas, mon badge il passe pas ! » Et je crois que l'oeuvre était à vendre 3,5 millions. Et donc je lui explique que c'est quand même un marché de l'art. Son petit badge, ils ont accès effectivement à des chocolats et des petites boissons, mais malheureusement, elle ne peut pas acheter ce Picasso avec son badge. Et en fait, ça l'a vu un peu interpellé.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de crédit limité sur la carte.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc c'est assez marrant, mais en fait, en soi, ça donne un rapport pour un enfant. En fait, la beauté n'est pas liée à une valeur monétaire. Donc ça, je le reprends aussi. Néanmoins, c'est assez fascinant de les voir évoluer et de les voir s'approprier, ceux qui voient mon univers, encore une fois avec un côté un peu atypique pour mes choix de vie.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, l'art, ça leur permet aussi de se découvrir, mais de se nourrir et de découvrir des choses qu'ils aiment plus.

  • Speaker #0

    totalement, et puis de faire des rencontres qui sont juste géniales. Quel enfant a la chance d'être dans un atelier de photographe ? Cet été, j'ai amené Clarisse à l'atelier de Marguerite Bornhauser, avec qui j'adore travailler, qui fait des magnifiques photos, qui est représentée par Portobé, et qui en plus m'a fait une photo de portrait pour la curation d'art, donc on a bouclé la boucle. C'est une jeune femme brillante, et qui a pris du temps avec Clarisse pour lui montrer ses archives, lui expliquer comment elle avait développé son regard, comment elle travaillait, où elle lui a décrypté, elle lui a montré des appareils photos, enfin... Elle l'a amenée avec elle, en fait, dans ce qui fait sa spécificité. Et encore une fois, qu'est-ce que Clarisse va regarder ? Je ne sais pas. Mais moi, les voir ensemble, ça m'émeut énormément. Parce que je sais que ce que je peux leur apporter, c'est la chance de rencontrer des gens qui sont quand même assez exceptionnels. Et j'espère qu'ils... Mes enfants sont des gens exceptionnels, évidemment. Mais j'espère qu'ils vont avoir envie de...

  • Speaker #1

    qui n'aiment pas la banalité j'ai pas encore l'expérience de parent mais j'imagine que ça va être vraiment sympa de pouvoir connecter avec ses enfants chez moi c'est très clair ils ne sont pas une contrainte,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas un frein ils sont un engagement très fort mais je peux être dix fois meilleur grâce à eux et pour eux super,

  • Speaker #1

    trop beau pour rebondir sur ce que tu disais sur la partie, tu disais, si j'étais un homme, on ne m'aurait pas demandé pourquoi je sépare mon temps, etc. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton engagement dans l'association féminin pluriel, ce que c'est,

  • Speaker #0

    à quoi ça sert ? C'est un club de femmes qui a été créé il y a une trentaine d'années par des avocats qui considéraient qu'elles avaient besoin d'échanger entre elles, d'abord pour leur pratique quotidienne, et puis pour ces opportunités, pour faire des efforts en commun, finalement. que ce soit sur le volet client, que ce soit sur le volet lieu, les locaux. Il y avait plein de sujets qu'elle partageait. Et elle faisait des déjeuners, je crois, au St. James. Le club a grandi et l'histoire a évolué. Et j'ai rejoint ce club-là il y a 5-6 ans. J'ai été dans le board de Paris pendant quelques années. Et j'en suis présente depuis deux ans. Et donc, c'est l'occasion aussi de remercier Stéphanie, ma prédécesseure, qui m'a fait confiance parce que dans ce club féminin pluriel, les présidentes nomment leurs successeurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc elle savait qu'on avait des visions un peu complémentaires des choses, que je ne ferais pas de la même façon, mais elle a eu confiance dans le chemin sur lequel je pouvais amener Femina Pluriel et donc les femmes qui en font partie. Donc aujourd'hui, notre engagement, il est vraiment de... Je ne vais pas le dire en français, mais c'est Empower Women Show Influence. Je suis convaincue que les femmes ont de l'importance et de l'influence dans leur vie en général parce qu'elles ont les bons réseaux. Elles ont les bons réseaux d'influence, donc elles ont accès à l'information. Donc elles peuvent s'entraider quand il y a une difficulté. Et dans la temporalité que je traverse, l'intelligence collective est extrêmement forte. On se sent soutenu, on se sent promu, on se sent... C'est extrêmement... Enfin, ça change des phases de vie d'avoir ces personnes-là autour de nous. Et donc c'est un club dans lequel toutes les membres ont déjà une très belle carrière et viennent renforcer. Leur culture, leurs idées, dans des temps ensemble, qui se matérialisent de différentes façons. Tous les mois, on a un dîner avec un ou une speaker, qui peut être une conversation. J'ai animé au printemps une conversation avec Zerchi d'Intérieur, qui ne vend que de l'hospitality. Donc là, on était vraiment sur un échange, un dialogue. Le temps suivant était autour de l'entrepreneuriat, et donc d'un groupe de luxe, d'une marque de luxe, à un groupe... toujours dans le luxe mais qui se crée. Donc on a vraiment cette sorte de dialogue, on reçoit des associations et nos speakers sont vraiment toujours des personnes qui viennent parler en toute transparence et qui nous permettent d'avoir accès à... le plus sain de toi dans nos contacts. La personne que nous, on n'a pas en direct, mais que moi, je vais me démener pour aller rencontrer, aller trouver le via-via-via qui fait qu'on arrive à se rencontrer, aller faire venir chez Féminin Pluriel pour que nos membres aient accès à ces gens-là et qu'ils font partie de leur réseau, et un jour même de leurs amis parfois. Donc il y a ce premier temps-là avec les speakers. Le deuxième, c'est qu'on est reçus par des marques qui ont des engagements similaires aux nôtres et qui nous reçoivent dans leur showroom, dans leur flagship. pour nous parler de leur identité, de leurs évolutions, de leurs stratégies, et nous faire découvrir ce qu'ils font, ce qu'ils font, qu'elles sont aussi importantes aujourd'hui. C'est le deuxième temps. Et on a aussi des temps plus longs, qu'on organise avec des sponsors sur des week-ends, où on crée des expériences autour de l'art, de la beauté, sur des sujets qui peuvent être assez variés, mais avec le soutien de marques assez fortes. Et le dernier, par exemple, était avec le soutien notamment d'Echnic Bueschinger, de Valmont, d'Anne Fontaine. Donc c'est encore une occasion de les remercier parce que leur présence et tout l'écosystème qu'elles nous permettent de construire et ce qui amène les femmes qui participent à vivre des temps qui sont des temps forts et qui leur permettent de se voir, de se revoir ensuite, de se connaître. Et donc un jour, peut-être travailler ensemble et de s'amener les unes les autres au-delà de... On sait que le plafond de verre, le premier, on le passe parce qu'on a du talent et parce qu'on travaille dur, mais ça se fait. Le second, on le passe uniquement par les réseaux d'influence, il n'y a aucun doute. Donc mon engagement chez FP, c'est de créer cet environnement de réseaux d'influence, et je ne le fais pas toute seule. Je le fais avec des copines fantastiques qui font le bureau aujourd'hui de FP Paris, qui sont Victoire, ma vice-présidente, enfin notre vice-présidente en fait, qui est... La seule chocologue au monde, elle a créé son métier en étant psychologue et fan de chocolat. Elle est la seule et la meilleure, de fait. Mais elle est vraiment, c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui a tracé une voie. Donc j'ai eu la chance de la voir avec moi.

  • Speaker #1

    C'est l'impact du chocolat sur ta psychologie.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais peut-être aussi. Exactement. C'est Karine qui, elle, est dans la gestion de patrimoine et qui travaille dans le board avec moi depuis quelques mois désormais et qui me permet de s'appuyer sur le réseau. de son cabinet aussi, puis sur une personnalité qui est un peu ma soeur de cœur. C'est quelqu'un qui est toujours la main sur le cœur, qui est extrêmement exigeante et qui m'aide à amener FP encore plus loin. Et puis Carole, qui est notre Madame Tech, grâce à qui on a été associés dès le premier hackathon créé par EY et Microsoft à cette initiative. Depuis deux ans, il y a un hackathon qui est dédié aux femmes qui doivent utiliser des liens génératifs pour répondre à des cas d'études soumis par des clients. Et donc, cette année, on a remis les prix à Vivatech, aux lauréates. On les a reçus chez FP. Et donc, je parle d'elles volontairement parce que c'est des profils différents. On a quatre profils, quatre réseaux différents. Mais en les mettant en commun au service du même engagement, ça permet de faire ce qu'aucune toute seule ne peut réaliser. Et donc, ça illustre par l'action, par l'exemple, ce qu'on veut faire avec FP. Et avec tous les autres clubs dans le monde, évidemment, avec Zurich, Genève, Madrid. Pas Madrid, pardon. Il y aura peut-être Madrid. Mais l'Italie. En Allemagne, à Bruxelles, dans le sud de la France, Montpellier, Côte d'Azur. C'est un réseau qui se densifie et qui propose des relais partout et qui vraiment nous permet de travailler à cette constitution d'un réseau d'influence. Avec des engagements sociétaux aussi, puisqu'on est mentor pour des associations, on fait des dons à des causes qui nous sont chères. La prochaine étant avec, on reçoit Isabelle Alénaud. Et on va évidemment soutenir son engagement, celui de Yannick et Isabelle Allénaud, et de toute leur famille, et de leur environnement, et de leurs amis, grâce à Maria Greco, qui est photographe et qui est membre de l'EFP, et qui nous a partagé l'initiative Alive, qu'ils ont fait avec JR en septembre, en mettant des photos de ceux qui restent, les personnes proches des victimes, sur un pont, puis en effaçant ces images au Karcher, pour marquer à quel point le poids du drame est fort. Et c'est encore une fois, c'est le réseau qui fait qu'on se soutient, et qu'on va pouvoir les aider. c'est sûr qu'on reste un petit club, mais ça ouvre des portes, ça permet d'en parler, de sensibiliser, et puis un don, ça peut toujours servir sur un sujet, pour aider une famille, ou quelques heures d'avocat.

  • Speaker #1

    Oui, complètement, ces profils très complémentaires permettent de faire naître des projets communs beaucoup plus forts. Exactement,

  • Speaker #0

    et le plus magique, c'est quand on ne s'y attend pas, et que l'opportunité... On aura beaucoup d'histoires. Exactement, la rencontre naît de la rencontre, l'opportunité de la rencontre, il y a des étincelles comme ça. dans des moments et c'est la magie de la vie complètement,

  • Speaker #1

    et pour les femmes qui nous écoutent comment on fait pour découvrir ce club vous rencontrer,

  • Speaker #0

    y adhérer j'imagine alors avec joie déjà de venir nous rejoindre et de nous rencontrer, c'est très facile il y a l'instagram féminin le plus à Paris Il y a un LinkedIn, Féminin Pluriel Paris, sur lequel on poste les événements en amont, puis on poste une forme de debriefing, en tout cas, des événements avec des photos qui permettent de partager les choses de manière très sereine, et toujours bien, toujours des jolies images. C'est aussi important de livrer à nos membres et aux participants des images qui sont impeccables, et qu'elles peuvent partager, ou elles sont mises en valeur. Je trouve que ça fait partie aussi de tout ça. Donc les suivre, on met un petit lien d'inscription quand les événements sont ouverts, il suffit de cliquer, de s'inscrire et de venir. Donc dans les prochaines dates, je ne sais pas exactement quand tu sors le podcast, mais on partagera sur les réseaux et vous pourrez nous suivre. On a deux événements en novembre.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans la description de toute façon pour que les gens qui nous écoutent puissent regarder. Et tu es membre d'un autre club, d'une autre association qui s'appelle We Are, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, We Are, c'est un club privé qui est face au Bristol, qui est un lieu magnifique où on fait une grande partie des dîners de finale plurielle. C'est un réseau très politique, très tech, qui organise plein d'événements. Il y a différentes communautés, et donc c'est une super belle opportunité d'enrichissement personnel. J'apprends plein de choses sur des sujets extrêmement différents, qui vont des triades, en passant par la joaillerie, des concerts, en passant par des sujets, on parle beaucoup d'IA, de tech, et c'est une vie extrêmement dynamique. Et alors là, pour le coup, je n'ai pas d'engagement personnel. Mais je m'appuie sur ce qui est proposé pour enrichir mes petites cellules grises.

  • Speaker #1

    C'est de la rencontre et puis de l'enrichissement culturel, intellectuel.

  • Speaker #0

    C'est un peu les mêmes sujets. C'est de faire toujours le pas de côté pour ne pas être que dans son univers professionnel. Et de voir ce que font les autres. Et l'idée, elle naît souvent aussi autour de...

  • Speaker #1

    D'éviter d'avoir des œillères et de s'ouvrir au maximum. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais du coup pour gérer tout ça ? Oui, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Je ne vais qu'y aller.

  • Speaker #1

    Mais entre films d'un pluriel, entre... ta société en train de te les composer, etc. Comment tu organises ton temps, tes enfants et autres ?

  • Speaker #0

    Ça se fait assez naturellement. Effectivement, très organisé. Et puis ça se fait assez naturellement. On a des agendas qui sont calés très à l'avance, dans lesquels je laisse des plages d'opportunités pour des choses qui me ressourcent et que j'ai envie de faire un peu tout seul aussi. Donc c'est assez simple, à condition que tout le monde soit bien calé. Et ce que je crois très important, c'est que les ressources habitées soient très clairement identifiées. Donc chacun sait ce qu'il et elle doit faire au bureau, avec les enfants aussi.

  • Speaker #1

    Ça fluidifie en tout cas et ça facilite les choses.

  • Speaker #0

    Ça reste fluide, serein et équilibré probablement pas, mais en tout cas il y a une forme d'harmonie qui s'en dégage, même s'il y a des périodes dans lesquelles on doit être totalement le pied au plancher sur l'accélérateur parce que c'est vraiment des phases, là on est vraiment dans une phase très charnière, il y a énormément de travail. qui est du travail d'archi comme du travail de positionnement, d'image, de communication, tout le volet art sur lequel on met vraiment des choses en place. Donc oui, c'est vrai que là, on est clairement dans une année charnière, donc très focus boulot.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et avant d'arriver sur la fin du podcast, il y a une dernière chose que j'aimerais aborder, c'est ta vision à toi du succès quand on devient entrepreneur, quand on se lance à son compte ou qu'on se reconvertit. C'est quoi pour toi ta définition personnelle du succès ?

  • Speaker #0

    Je vais utiliser une image que me donne mon père, qui est que quand on a une personne qui nous identifie, qui devient un client, qui nous confie un projet, et qui nous paye pour le réaliser, en soi c'est le style de vie d'une entreprise, donc c'est une forme de succès. Après je pense que si on veut vraiment être ambitieux, ma vision du succès pour moi et pour Atelier Compostelle, c'est si on laisse une trace. Si on laisse une trace, une empreinte durable dans l'histoire de l'art et de l'architecture, si on a inventé un mouvement, une façon de vivre, enfin une façon de vivre, ça c'est vraiment quelque chose dans laquelle je crois, et qui a contribué à améliorer, un temps soit peu, le monde dans lequel on vit, de façon pérenne. Là c'est vraiment ce à quoi on tend, c'est ce que je regarde quand je regarde loin, et ça passe par plein de petits galets tous les jours, de petites places au quotidien. d'en créer une identité, d'inventer des lieux. On a une vraie responsabilité. Chaque fois qu'on livre un projet, on a la responsabilité d'en faire le mieux possible dans l'époque dans laquelle on vit, de façon intemporelle et pérenne.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup poser cette question parce que j'ai toujours des réponses qui sont très personnelles et très différentes. On se rend compte que vraiment chacun a sa propre vision du succès.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une donnée complémentaire, c'est qu'avoir du succès c'est aussi un volet... On peut parler d'argent, il y a un volet... Du succès sans autonomie, sans liberté financière. Moi, je pense qu'on a du succès aussi quand on a la capacité d'aider. Le succès de nos entreprises permet d'être très généreux. Moi, je suis quelqu'un d'hyper généreux. Et j'aime prendre soin des autres, j'aime donner, quitte à ne pas toujours recevoir, mais tant pis. Je pense que le fait de prendre soin de l'autre nécessite du succès. C'est que si soi-même, on doit être aidé et pris en charge, on ne peut pas être disponible pour ça. Et quand on peut acheter des œuvres d'artistes émergents, et donc, d'une certaine façon aussi, ce n'est pas une forme de... conquête, moi je crois pas là-dedans, je pense que collectionner c'est connecter, c'est pas conquérir mais pour pouvoir le faire il faut un peu de moyens pour ça et c'est le succès de l'entreprise qui permet d'avoir un impact sur des sujets qui sont importants pour nous moi le monde de l'art c'est un environnement que j'aime énormément et je pense que la place du propos des artistes et ce qu'ils amènent dans nos vies est tellement fort que j'ai envie d'avoir plein de succès pour en fait collectionner énormément d'oeuvres, j'espère avoir une fondation ou un lieu de résidence. Donc un succès typiquement, clairement, ce serait d'avoir un lieu où je puisse recevoir des artistes et ouvrir une résidence. Ce serait un petit marqueur de succès.

  • Speaker #1

    Ce serait cool. Donc le succès pour toi, c'est aussi une forme de se mettre dans une situation qui te permet d'aider les autres ou des actions qui te tiennent à cœur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Pour terminer le podcast, il ne nous reste plus énormément de temps, j'aime bien, dans les communications aussi autour du podcast, faire ressortir un petit conseil, quelque chose de concret, parce que je me rends compte que ce qui est très cool aussi, souvent quand on regarde des vidéos comme ça, c'est inspirant, ça donne de la motivation, souvent ça a tendance après à vite redescendre, et donc de donner un peu de concret, donc j'appelle ça les petits pas, donc c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet en référence à la Lune. Et donc à l'univers du podcast, est-ce que toi tu aurais un petit pas, une petite action concrète, facile à mettre en application après le podcast, qui permettrait les personnes qui nous écoutent de se rapprocher un peu plus de leur projet ou d'oser passer le cap de se lancer ?

  • Speaker #0

    Je vais te donner trois. Un, une intention, qui est une intention de scout, qui est de faire de son mieux. Quoi que vous fassiez, faites le de votre mieux. Parfois on n'est pas en capacité d'atteindre la perfection. On fait juste chaque jour de son mieux et je pense que c'est un gage de bonheur et de réussite, faire de son mieux tous les jours. Ensuite, des actions concrètes, il y en a d'autres très simples. La première, vous aurez mes coordonnées, mettez-moi un message, venez prendre un café. Et puis, je ne peux pas en prendre des milliers de ce qu'on fera des groupes, on verra. On a des initiatives au bureau seconde vie où on reçoit deux fois par an dans chacun des bureaux des personnes qui sont en reconversion ou qui viennent de lancer leur entreprise pour venir discuter pendant une matinée de comment nous on a fait. Donc, c'est assez sympa. Et puis, il y a le fait pour les femmes qui ont envie de continuer à avancer dans leur carrière, de contacter FP, de venir à une de nos soirées et de passer un bon moment, parce que c'est vraiment quelque chose, il y a une vraie forme de sororité, ce n'est pas juste un mot à la mode. C'est vraiment un club dans lequel on la ressent très fortement. Et j'ai la chance d'avoir la responsabilité d'en être présidente et j'ai envie d'amener tout ça encore plus loin. Donc l'intention et puis d'optimisation facile.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche, je m'en ferai ressortir tout ça. Merci beaucoup Amandine pour ton temps, ton partage. Je te laisse le mot de la fin. Je clôturerai après, mais je ne sais pas si tu as un dernier mot à dire, un message à faire passer. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? On mettra les liens bien sûr en description.

  • Speaker #0

    Oui, alors vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux, sur les réseaux Atelier Compostelle, ou en perso chez moi, au Pumier Napuriel, sur Instagram principalement et LinkedIn. Dans le Marais, pour ce qui est du bureau parisien, et près du Glacis, pour ceux qui connaissent Luxembourg, pour le bureau de Luxembourg. Et dans les mots de la fin... Je pense que la force de les déconnexions, c'est vraiment à ne pas négliger. La première chose, le premier petit pas que vous pouvez garder en tête, c'est de bien vous entourer et de ne jamais, jamais, jamais abandonner l'identification de votre réseau, dans la qualité évidemment, ce n'est pas la quantité, c'est vraiment de s'entourer des bonnes personnes parce qu'il y a des moments à fêter ou des moments plus durs qu'il faut traverser, c'est ceux qui vont faire que votre projet d'entreprise... votre rêve et votre succès demain seront possibles. Tout seul, ce n'est pas possible. Et donc, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, mais ensemble, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et j'ai oublié de te demander ça un peu en feedback, entre guillemets, c'est sur le format qu'on vient de partager. S'il y avait une chose ou plusieurs d'ailleurs que tu optimiserais, que tu changerais, etc. pour pousser encore le podcast un peu plus loin, qu'est-ce que ce serait s'il y a des choses qui t'ont... qui t'ont sauté aux yeux, qui t'ont marqué ?

  • Speaker #0

    Écoute, alors c'est agréable. Je trouve que le format long est intéressant. Dans les temps de conversation. Ce que j'aime bien dans les podcasts, c'est aussi quand il y a un public qui peut poser des questions. On est vraiment là sans enfiler. Donc éventuellement, ça peut être de demander à ta communauté de préparer des questions avant de recevoir tes invités. Ils pourront les transmettre après, dans mon cas avec plaisir, ou d'avoir quelques personnes qui sont avec toi dans cette salle qui est très chouette pour poser des questions. Ma copine Camille Weber fait ça avec son podcast Les Voix de l'audace. Elle a un public, donc il y a une dizaine de personnes qui participent et qui peuvent poser des questions et rencontrer l'invité. Et là, on est vraiment dans cette notion de communauté et d'influence. On est vraiment ensemble et on rencontre la personne qu'elle a interviewée. Je trouve que le format est super chouette. ça peut être une piste de...

  • Speaker #1

    Intéressant, je me note ça et je verrai comment on peut implémenter ça dans les prochains épisodes Merci beaucoup Amandine, merci beaucoup à tous de nous avoir suivis jusque là, n'hésitez pas à vous abonner pour connaître l'actualité de notre podcast, les nouvelles sorties d'épisodes n'hésitez pas à nous mettre aussi 5 étoiles à liker la vidéo également petit moment promotion Merci à tous, on vous tiendra au courant pour la sortie de l'épisode et Si vous avez des retours à nous faire aussi, surtout en commentaire, en message privé, sur mon email qui est public aussi, n'hésitez pas, ça nous aide à faire grandir le podcast au quotidien. Merci à tous et à la prochaine transmission.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Amandine Maroto

    00:20

  • Le parcours d'Amandine : du droit à l'architecture d'intérieur

    01:02

  • Gérer le changement de statut et la perception sociale

    05:05

  • Saisir les opportunités et le rôle de l'intuition

    09:36

  • L'importance de l'entourage et du réseau

    17:37

  • Définir le succès et donner des conseils pratiques

    01:27:31

Description

🪐 Dans cette neuvième transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés d’Amandine Maroteaux, ex‑avocate devenue architecte d’intérieur et curatrice d’art en créant Atelier Compostelle (Paris & Luxembourg). Reconversion, intuition, opportunités… et dépassement de ses croyances limitantes. Merci Amandine pour ce partage !


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/de-linterpretation-des-mots-a-celle-des-lieux-lart-de-tracer-sa-trajectoire-par-amandine-maroteaux/


🔭 Comment contacter Amandine ?


Résumé de la transmission :

Quitter un statut “prestigieux” pour créer sa propre voie ? Dans cet épisode, on parle choix courageux, croyances limitantes, entrepreneuriat, réseau d’influence et IA comme propulseur … pas comme pilote. Tu devrais sortir de cette écoute avec des repères concrets pour passer du rêve à l’exécution, sans maquiller les difficultés.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Gérer l’écart d’identité pendant et après une reconversion

- Être à l’écoute et fabriquer des opportunités, puis les trier sans se perdre

- Comment gérer intuition, chiffres et timing pour décider

- Utiliser l’IA pour mieux penser, pas remplacer


🤩 Les pépites

- “Je ne perds pas mon statut, je le crée”

- Le bambou vs la fougère : l’anecdote qui te montre que chacun a sa propre temporalité

- Un “oui” assumé qui construit l’équipe avant la maîtrise technique

- Dépasse le “second plafond de verre” par ton réseau


🔥 Les moments forts :

- “Le syndrome de l’imposteur, c’est un luxe”

- Deux ans d’itérations avant le déclic d’une collection

- IA et prompt: quand le mot juste rend plus intelligent

- Le premier client… pendant l’école, grâce à l’entourage


🎧 Pour qui ?

Salariés et dirigeant·e·s tentés par l’entrepreneuriat ou la reconversion, auditeurs qui veulent du concret pour dépasser leurs croyances limitantes.


Action immédiate après l’écoute : Quoi qu'il arrive fait de ton mieux dans tout ce que tu entreprends. Tu peux aussi rejoindre une association un réseau spécialisé dans la reconversion ou l'entrepreneuriat pour t'entourer, partager tes idées et être moins seul face à ton projet. 


Si l’épisode te booste, laisse ★★★★★ et partage-le à quelqu’un qui mérite d’oser sa trajectoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition. Quitte à rater parfois, il y a une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Ma vision du succès, c'est si on laisse une trace dans l'histoire de l'art et de l'architecture. Quoi que vous fassiez, faites-le de votre mieux.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair. T'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonautes avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle transmission des prosmonautes. Aujourd'hui, je reçois Amandine Maroto. Bonjour Amandine.

  • Speaker #0

    Bonjour et bonjour à tous.

  • Speaker #1

    On le verra après par la suite dans le podcast, mais toi tu t'es reconverti du droit vers l'architecture d'intérieur. On va revenir sur ton parcours, comprendre pourquoi. Avant, j'aime bien poser une petite question pour comprendre ce qui t'a animé, avant de te présenter rapidement et puis tu me diras si ça colle bien. Mais qu'est-ce qui t'a donné envie de venir sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Eh bien voilà, on commence fort. Alors j'adore les questions surprises, c'est très bien. Écoute, tu as contacté mon équipe et je trouve ça... Très chouette de proposer de s'exprimer sur des sujets qui sont extrêmement importants dans le monde dans lequel on vit, où on a une image de l'entrepreneuriat et de la prise de risque qui est devenue très glamour, mais qui occulte totalement la réalité de notre quotidien. Et en même temps, quand on a l'ADN pour ça, il faut y aller. Donc l'objet du podcast me parle totalement, j'en enregistre régulièrement et j'aime aussi beaucoup le format long. Donc toujours partante pour aider.

  • Speaker #1

    dont tu es consommatrice aussi sur YouTube ?

  • Speaker #0

    Alors sur différentes applis, mais totalement, je suis très souvent dans les trains et en voiture, et j'écoute énormément de podcasts sur des sujets très variés.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, pour commencer, je vais présenter ton parcours dans les grandes lignes, si jamais il y a des erreurs, tu m'en voudras pas, je te laisserai corriger ensuite, et puis on viendra sur une autre petite surprise, qui est une première question clé. Donc toi, tu t'appelles Amandine, tu as 42 ans, deux enfants, et tu vis au Luxembourg, principalement. et tu es entre Luxembourg et Paris parce que tu as des activités aussi sur Paris. Tu as fait un master en politique européenne à Sciences Po. Ensuite, tu as obtenu le CAPA à l'école du Barreau de Paris. J'ai regardé ce que ça voulait dire. C'est la certification d'aptitude à la profession d'avocat, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est le diplôme d'avocat. Le diplôme d'avocat.

  • Speaker #1

    Pour ne pas faire simple quand on peut faire compliqué.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu t'es reconvertie dans la décoration d'intérieur et l'architecture d'intérieur en obtenant un diplôme au CREAD.

  • Speaker #0

    Et tu as oublié un truc assez marrant, c'est que j'ai fait l'école du Louvre avec deux spécialisations, Vato jusque-là c'est classique, mais l'écriture cunéiforme, qui est en fait la première forme d'écriture des marchands, puisqu'ils ont devait compter leurs moutons. Et donc la civilisation sumérienne a développé des petits stylés qui permettaient sur de l'argile d'écrire, en faisant des signes, qui devenaient des cunéiformes, qu'ils transposaient dans des petites boules, qu'ils mettaient elles-mêmes dans une grande boule en terre cuite. et leur équipe. Ce n'était pas le terme à l'époque, mais les gardiens de troupeau partaient avec cette petite boule qui était le nombre de moutons qu'il fallait ramener. Donc, j'ai eu quelques activités déjà à ce moment-là un peu atypiques.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Je ne connaissais pas du tout l'existence de cette écriture et je pense que c'est le cas pour beaucoup de nous.

  • Speaker #0

    Il y a énormément de bâtiments et d'espaces dans lesquels on voit l'écriture cunéiforme. Et ça se reconnaît très bien parce que c'est un petit triangle sur le haut avec une petite pointe vers le bas. Et quand on sait ce que c'est, en fait, on comprend vite. Je ne dis pas qu'on sait la lire, mais en fait, c'est vraiment la première forme d'écriture.

  • Speaker #1

    Ok, hyper intéressant. Pour revenir sur tes expériences, grande ligne de tes expériences. Donc, tu as pratiqué quand même le métier d'avocat pendant cinq ans, chez Arendt et Wendel au Luxembourg. Tu t'es reconverti ensuite vers l'architecture d'intérieur, comme on l'a dit auparavant. Tu as créé ta propre société qui s'appelle Atelier Compostelle depuis une dizaine d'années maintenant, qui opère au Luxembourg, à Paris, un peu en Belgique, on en parlait tout à l'heure. Tu es présidente de l'association Féminin Pluriel à Paris depuis deux ans, et tu es membre de We Are aussi depuis deux ans.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    J'ai rien oublié de significatif.

  • Speaker #0

    Il y en a forcément, mais on complétera si nécessaire.

  • Speaker #1

    On verra au fur et à mesure. Ça marche. Et donc, cette fameuse question clé, j'aime bien démarrer le podcast par une question un petit peu surprise, pour capturer vraiment la spontanéité. Ça devait être une question que je posais plus tard dans l'ordre, mais en fait, quand on a préparé le podcast, j'ai senti aussi que c'est un sujet qui t'intéressait aussi, c'est cette question de statut. De passage de statut, parce que c'est quand même un sujet qui est important. Et pour parler avec beaucoup de gens qui sont dans cette hésitation, il y en a beaucoup aussi, et ça peut être mon cas parfois, de se dire... a atteint une certaine position, un certain statut social auprès de tes amis, auprès de professionnels. Et donc quand tu remets tout ça en cause, tu sais que tu peux perdre ça. Comment toi tu as géré l'écart entre ton identité d'avocate, où l'avocat c'est quand même quelque chose de très prestigieux dans la société, à celle d'architecte d'intérieur et en plus de repartir au niveau de départ dans un nouveau secteur ?

  • Speaker #0

    Alors la question est très intéressante et elle est, je vais te répondre en deux temps, il y a deux contextes. Il y a le contexte d'il y a une grosse dizaine d'années. et le contexte aujourd'hui. Il y a une dizaine d'années, une des premières remarques que j'ai eues lorsque j'ai informé mes confrères avec cancer que je souhaitais prendre un an pour faire une école d'archi, déjà le métier c'était assez abstrait pour eux, l'idée de travailler seule, ce qui était la conception qui se faisait, pas la mienne du tout évidemment, d'anarchie d'intérieur, alors là on les avait perdu, et j'ai eu des dizaines de fois cette notion, mais comment on va y faire sans statut social ? Alors, il y a le poids des mots. Le statut, ce n'est pas une notion de groupe, ce n'est pas une notion définie, c'est ce que l'on est, ce que l'on incarne. Donc, je ne vais pas perdre mon statut. Et la place que l'on prend dans la société, c'est celle que l'on crée. Et on avait l'opportunité, je trouve, d'ouvrir des voies, d'ouvrir des pistes. Et moi, je voyais plutôt ça comme saisir une opportunité de marché. Puisqu'il y a une grosse dizaine d'années, il y avait beaucoup d'archis, avec des décorateurs, mais l'archive intérieure, c'était plus abstrait. Donc j'ai vraiment vécu ce « comment vas-tu faire sans statut social ? » Ce n'était pas un sujet. En revanche, j'avais conscience qu'il allait vite falloir créer une structure juridique, qu'il allait falloir avoir un nom, et qu'il allait falloir aller vite aussi dans le fait de créer une entité autour de moi et pas moi toute seule. Ne serait-ce que parce que ça donnait confiance.

  • Speaker #1

    Donc tu as toujours eu une équipe professionnelle avec toi.

  • Speaker #0

    Exactement. Il y a le contexte aujourd'hui dans lequel c'est très glamour être architecte, où les designers, les architectes, les designers sont vraiment... des stars pour certains. Et donc, il y a énormément de vocations qui naissent, énormément de changements de carrière, beaucoup d'avocats d'ailleurs. Et la question aujourd'hui du statut, en fait, se pose moins parce qu'elle est devenue beaucoup plus désirable. Le pendant de ça, et que ça donne une impression de facilité, ça donne l'impression qu'en ayant mandaté un archi une fois pour faire une de ses maisons, et que l'on a choisi soi-même... Après 10 rendez-vous avec l'archi, une couleur et un carrelage, on est en capacité de prendre en charge des lieux qui nous sont confiés, ce qui implique un timing, un budget, et qui pour beaucoup de clients, quelle que soit leur position sociale, puisqu'on est sur l'action du statut, dans tous les cas, ça dit quelque chose. Donc on n'a pas forcément la capacité à s'intégrer dans ces milieux-là, même si aujourd'hui, la question du statut social, quand on vient à Chèque d'Intérieur, c'est plutôt valorisé. Donc la temporalité est très différente.

  • Speaker #1

    et surtout que maintenant avec les sujets d'intelligence artificielle. J'imagine que tu en as d'autant plus qui se disent « En fait, c'est super facile, je vais voir un chat GPT, je vais mettre un prompt dedans, il va me sortir des images. »

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs éléments dans ta question et je suis tout à fait intéressée par ça parce que les IA, c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. Tu as dit « On va mettre un prompt. » En fait, quand on a le bon prompt, oui, c'est génial. Et donc, le talent de l'archi, c'est de retravailler son prompt. Ses éléments de langage, les ressources auxquelles il va faire appel pour avoir... le bon prompt et donc éventuellement les bonnes images. En revanche, le copilot ou autre fait moins un intérieur de style français, dans des teintes bleues, on va agréger de l'information mais qui va être extrêmement simple et donc on aura perdu la bataille de l'intelligence humaine. Alors qu'un bon prompt, ça rend plus intelligent. On pourra y revenir petit peu.

  • Speaker #1

    C'est la différence entre l'utilisation active et passive de l'IA et est-ce que c'est un complément de toi ou un remplacement de toi ? Tout à fait. On reviendra sur le sujet, ça marche. Et il y a une autre phrase qui m'a interpellé quand on a fait la préparation du podcast. J'ai essayé de reprendre tes mots de mémoire, mais tu me corrigis, c'était pas exactement cela. Tu m'as dit une phrase qui m'a marqué, qui était « j'ai toujours fonctionné à l'opportunité » . Je pense que c'était plus ou moins cette phrase-là. Et donc, ça m'a amené plusieurs questions, parce que t'as beaucoup de... Enfin, t'as aussi un certain nombre de personnes avec lesquelles je peux discuter au quotidien et qui ont l'impression qu'il n'y a pas d'opportunité ou que c'est un peu compliqué, etc. Et donc, toi qui fonctionnes beaucoup à l'opportunité... Comment on fait pour cultiver un peu le fait de reconnaître les opportunités, de se dire ça c'en est une, je peux la saisir ou pas ?

  • Speaker #0

    C'est une question qui, de nouveau, nécessite pas mal de granularité dans la réponse. Je fonctionne effectivement à l'opportunité, ça veut dire que je travaille à les créer, à garder les yeux ouverts et à les saisir, quitte à rater parfois. En revanche, je ne dis jamais non, au sens... C'est pas la peur qui me fait dire non, que ce soit dans la vie ou dans l'archi ou dans l'entrepreneuriat. Savoir sauter sans parachute, je n'ai aucun problème. Après, j'en assume les conséquences. L'opportunité, il y en a toujours. Qu'est-ce qu'on définit comme une opportunité ? Il y a ce que l'on cherche à un moment, il y a ce que l'on aperçoit et ce sur quoi on va s'appuyer et que l'on va créer. Et puis, il y a celle qu'on va vraiment créer parce qu'on va apprendre à demander. Je fonctionne dans l'opportunité parce que je crois savoir analyser ce qui se passe sur un marché, identifier un segment ou un positionnement sur lequel on peut être plus spécifique. Par exemple, aujourd'hui, on a une vraie identification sur l'aménagement de fondations philanthropiques. Ce n'est pas un segment de marché, mais en fait, on l'a créé parce que c'est une typologie, c'est un personnel client pour lequel on aime travailler. Mais c'est invisible parce que c'est des projets très discrets. Ça pose différentes questions. Après, sur la question de l'opportunité et d'apprendre à... On dit qu'il n'y en a pas d'opportunité, ce n'est pas vrai. Simplement, si on est préconçu de ce qui doit être une opportunité, de ce que l'on cherche, de ce que l'on attend, et que tout ce qui n'est pas exactement ça... sort du scope, de fait, il n'y en a pas. Et puis si on réfléchit trop longtemps avant d'avancer et de se dire que malgré la peur, malgré des doutes parfois, malgré le business plan qui ne colle pas à 100%, il n'y a pas de bon moment. En revanche, il y a des opportunités tous les jours, il y en a 10 tous les jours. Combien est-ce qu'on est capable de voir et sur combien on est capable de créer quelque chose, c'est une autre conversation.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, du coup, à ce sujet-là, toi qui fonctionnes à l'opportunité, donc du coup qui as appris, tu sais, à te les créer, parce qu'il y a les opportunités qui viennent à soi de par ce qu'on a fait par le passé et puis les nouvelles qu'on se crée, comme tu dis, oser demander. Comment tu fais, toi, pour te dire si tu en as, par exemple, 10 par jour, pour te dire celle-là, je la prends, celle-là, je ne la prends pas, ça, c'est une bonne ? C'est-à-dire qu'avant, tu t'as défini clairement là où tu voulais aller et tu sais celles qui servent ton projet ou alors c'est un peu un instinct c'est comment tu fonctionnes là-dessus d'abord il y a la direct...

  • Speaker #0

    enfin il y a la... On est sur un sujet d'entrepreneuriat, il y a un sujet de vision. Je dois savoir très clairement où je veux aller, je dois livrer un produit, un service à mes clients qui est impeccable, et le reste, c'est de l'opportunité. Les pas de côté de l'opportunité, je donnais quelques exemples. On m'a demandé un jour, Jean-Gabriel Kos, qui est l'expert français de la couleur, avec qui je m'entends très bien, me dit un jour, mais Amandine, on va créer des couleurs ensemble. Alors moi, je crée des couleurs, je ne suis pas peintre, je ne suis pas designer. Je ne sais même pas comment on crée une couleur en fait. Je ne sais pas qui on va avoir, je ne sais pas. Je lui ai dit ok. Lui, il y avait l'industrie autour. Il y avait un besoin identifié sur une collection de peinture signée par un architecte d'intérieur. Bon, une c'était mieux, donc tant mieux. Et puis, il fallait quelqu'un qui ait la capacité de prendre des décisions et de s'exposer. Donc c'était typiquement une opportunité. Ça aurait pu rester, on dédicace un livre, on prend un café, et on est potes et c'est très bien. Mais on a vraiment fait ça ensemble, c'est la première collab qu'on ait fait au bureau. Et comment on fait ? En fait, on a défini un angle, on a discuté avec les industriels qui la produisaient ensuite, on a choisi un segment de marché, mais c'est parti de « je te propose quelque chose, et j'aurais pu juste ne pas l'entendre » . C'est un exemple parmi d'autres. Donc ça, c'est comment est-ce qu'on l'a saisi et comment est-ce qu'on la développe. Après, il faut aller au bout, sinon ça reste une idée. Tous les jours, est-ce qu'il y a des opportunités ? Honnêtement, j'aimerais bien. c'est pas tout à fait la réalité

  • Speaker #1

    Quoique des fois, ça peut être fatigant si on a vraiment tout le temps, tous les jours.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, il y a une question de personnes. C'est que moi, j'essaie de choisir des projets avec des personnes que j'apprécie, qui sont positives, qui sont solaires, qui sont dynamiques, qui peuvent m'amener quelque part, et à qui je puisse aussi rendre ce qu'elles m'ont proposé. Je trouve que la notion d'échange et de donner pour recevoir, c'est hyper fort. Donc s'il y a 10 opportunités et que les 10 me plaisent, après, il y a une question de temps et d'argent.

  • Speaker #1

    Et puis de priorité, après, tu fais ton choix.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis, il y a des opportunités que l'on aperçoit, qu'on nous propose et ce qui a une chance d'aller au bout. Il y a pas mal d'éléments, mais en vrai, il n'y en a pas 10 par jour. On est 5 créés beaucoup et il y a quand même des éléments factuels, pragmatiques. C'est que je ne dirige pas une charity, je dirige quand même une entreprise, enfin deux.

  • Speaker #1

    Il faut être rentable si après tu veux pouvoir payer les personnes et continuer d'avancer. Pour ceux qui nous écoutent, dans ce que tu dis, je comprends que tu es à un peu deux niveaux, deux phases à l'opportunité. Déjà, c'est ne pas dire non, ne pas se fermer trop vite.

  • Speaker #0

    Avoir les yeux ouverts, voir déjà.

  • Speaker #1

    Et puis, tu engages un peu la discussion. Et après, ce n'est pas une voix sens unique. Donc, si jamais tu te rends compte que finalement, ça ne matche pas bien avec la personne ou que ça ne correspond pas avec l'idée que tu en avais, tu peux l'arrêter, peut-être faire demi-tour.

  • Speaker #0

    Ou ça peut pivoter. L'opportunité, elle peut... En fait, on entend souvent par opportunité, saisir l'opportunité. Ça implique qu'elle vienne tout à vous. L'opportunité, on se la crée aussi. donc il y a vraiment quand même ces deux volets qui sont indispensables Et puis une opportunité qui peut paraître la voie royale, peut en fait évoluer, pivoter, devenir un autre type de projet. Je vous donne un exemple sur la curation d'art. J'ai des copines qui ont créé une galerie, j'ai eu envie de les soutenir. J'ai acheté des œuvres, elles m'ont appris. Donc l'opportunité pour moi, c'était de commencer à créer une collection. Mais ça a créé d'autres opportunités, qui est qu'aujourd'hui, j'ai un très fort réseau de galeries, d'artistes, et que j'ai vraiment développé à part entière une activité de curation d'art qui se décline en créer des art clubs dans les entreprises, organiser des expositions, animer des conversations autour de l'art pour des marques fortes qui veulent animer une communauté autour de leur identité, sur de l'expérience qui ne s'achète pas. Et puis, des temps privilégiés avec les artistes, dans les galeries, dans les ateliers. Donc, c'est parti d'un début d'opportunité dont on a fait quelque chose de très important aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu exponentiel. Après, ça se développe dans plusieurs directions. Et est-ce que dans toutes ces opportunités que tu as repérées ou saisies, est-ce qu'il y en a où, avec le recul, tu t'es dit, ça, j'aurais peut-être pas dû la saisir, ça, c'était une erreur, ou ça m'écarte un peu de là où je voulais aller ou de qui je suis ?

  • Speaker #0

    Alors, peut-être dans celles qui ne sont pas allées au bout. J'ai voulu ouvrir un bureau Pays Basque. La sœur d'une de mes amies s'était reconvertie, avait potentiellement un réseau de clients intéressant et puis c'est une région que j'aime bien. Donc on s'est dit, il y avait différentes façons de faire, pourquoi pas ouvrir un bureau ou une franchise compostelle. Donc j'ai réfléchi, j'ai travaillé pendant une grosse année sur le principe d'avoir une franchise d'ateliers compostels. Et donc l'idée était d'en ouvrir une plus d'autres. Le temps passant, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas la bonne idée et qu'il valait mieux la soutenir elle, qui avait en fait cette fibre entrepreneur, envie de se créer une identité. Et en fait, plus ça que de développer la mienne et sur un segment qui n'était pas le segment sur lequel moi, je voulais aller cinq ans plus tard. Donc, il y avait une opportunité d'ouvrir un bureau rapidement avec quelqu'un que j'apprécie et dans un contexte hyper intéressant. Mais malgré tout le temps et l'énergie que j'y ai consacré, ça n'a pas... Ça n'a pas abouti. Aujourd'hui, il n'y a pas de franchise Atelier Compostelle. Je ne dis pas que ça n'existera pas, mais je n'ai pas le modèle pour l'instant.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça ne résonnait pas en toi au moment où tu as créé ? Non,

  • Speaker #0

    et ça, c'est un sujet qui est dans le coin de ma tête. Mais je ne vois pas trop comment le développer. J'en parle encore avec des avocats. J'en parlais avec des copines avocats ce midi sur ce sujet-là. Il y a plein de volets qu'on est en train de déployer. Ce volet de la franchise sur l'agence d'archi,

  • Speaker #1

    aujourd'hui c'est une idée mais j'ai pas le je sais pas comment la déployer c'est ça qui est bien avec les idées c'est qu'elles vivent aussi dans le temps et en fait Tu n'as pas de réponse là. C'est là que je me suis arrêtée depuis 5 ou 6 ans.

  • Speaker #0

    Ça fait longtemps qu'elle revient.

  • Speaker #1

    Pour le temps qu'elle mûrisse, peut-être. Ou pas, parce qu'après, tu as des idées que tu exploites, d'autres que tu n'exploites pas, et c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et ce n'est peut-être pas le modèle.

  • Speaker #1

    Et ce n'est peut-être pas le modèle, complètement. Et du coup, pour revenir un peu plus sur ton parcours et que ceux qui nous écoutent comprennent un peu mieux ce chiffre, ce passage-là, cette reconversion-là, qu'est-ce qui t'a donné envie de passer du droit, du métier d'avocat ? À l'architecture d'intérieur, est-ce que c'est un ressenti personnel, un contexte, une rencontre ? Alors c'est toujours un contexte. De ma vision, c'est quand même très différent en tout cas. Alors,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon, mais pas intégralement. C'est-à-dire que le contexte, la vie n'est faite que de contexte. Quand j'étais avocat, ce que j'aimais, c'était les gens. Et dès que j'ai commencé à travailler, on m'a tout de suite envoyé faire tous les boards, en me briefant bien avant, mais personne ne voulait y aller parce que tout le monde avait peur. Moi j'adorais ça J'aimais voir des gens, comprendre leur industrie, savoir pour qui je travaillais, à quoi servait ce qu'on faisait. En revanche, certains se reconnaîtront dans cette phase de ma vie et qui sont parmi mes meilleurs amis aujourd'hui, mais qui étaient mes boss à l'époque, elles s'arrachaient les cheveux parce qu'elles me revoyaient dix fois les mêmes documents. Ça m'embêtait tellement que j'avais parlé de la dernière page, il y avait ce genre de truc qui n'allait pas. Par contre, j'avais la capacité à vite comprendre, à ne pas contester parce que quand c'est pas bon, c'est pas bon. et je ne suis pas une technicienne, mais même aujourd'hui. Je ne suis pas une technicienne ni de l'archi, ni du droit, ni... Mais je comprenais l'intention de ce qu'on voulait faire, je savais ce qu'il fallait capter dans ces réunions-là, je savais comment rassurer nos clients, et je savais quoi retranscrire à ceux qui étaient des as de la technique juridique. Donc cette notion de faire avec des gens, et d'avoir quelque chose de concret était très présente, liée au fait que j'ai l'intime conviction que la beauté nous sauve tous les jours, ce qui fait que chaque journée, quand c'est difficile, reste supportable, ce qui fait que quand c'est beau, les journées sont encore plus magiques, parce qu'on est entouré de... d'une forme de beau qui est très relative. C'est ce que chacun trouve beau à tenter. Ça pourrait être un podcast à part entière. Néanmoins, j'avais vraiment envie de vivre dans des lieux qui étaient agréables, qui étaient... Je trouvais beau, en tout cas, qui me ressemblaient, qui me parlaient. Et ce n'était pas encore le moment où les low-firm investissaient fortement dans des lieux. Donc les bureaux n'étaient pas hyper cool. Et j'ai eu, on va dire, une opportunité, mais d'aller faire une école d'archi à Lyon. Mais quand même, le jour même, j'ai fait entretien dans un cabinet d'avocats, histoire de sécuriser le truc, et entretien à l'école d'archi. et j'avoue que dans l'état préalable, je voyais bien que j'étais quand même pas... On faisait des planches, des décollages, enfin bon. Et l'entretien, je demande à l'écrivain de l'école, ce qui fait que, est-ce que j'ai eu une chance d'être choisie ? Regarde, elle me dit, mais Amandine, si c'est pas toi, c'est personne. Alors j'avoue que ça m'a beaucoup touchée, et elle m'a expliqué. Donc oui, effectivement, la technique était pourrie, que c'est sûr que mes plans de bureau, il n'y avait rien qui marchait, mais en fait, vos dossiers sont impeccables, ils sont bien expliqués, vous avez le sens des mots, vous avez le sens quand même de l'espace Et puis vous êtes la seule, dans chacune des étapes, à avoir rendu tous vos dossiers. C'était une erreur de process à l'époque qui se faisait en entretien et en petits dossiers. Et puis en fait, je sens que vous avez ce qui arrive, cette vocation pour ce métier-là. Donc c'est ce qui m'a fait basculer. C'est-à-dire, j'étais au début d'un pont, je devais arriver au bout, et au bout du pont, j'ai choisi. Et j'ai pas sauté du pont, mais j'ai sauté dans ce merveilleux univers de l'architecte d'intérieur. Donc c'est vraiment les gens... la capacité à porter des projets et l'envie de faire des lieux qui soient tous une forme de respiration, qui soient au service des personnes qui y vivent. Et une grosse dizaine d'années après, j'ai une vocation, je n'ai pas un travail.

  • Speaker #1

    Oui, ok, ça c'est hyper important la question de la vocation. Mais du coup, pour bien comprendre, c'est quoi ? C'est une personne que tu as rencontrée qui t'a donné l'opportunité de faire cet entretien-là ?

  • Speaker #0

    Alors la fille de ma marraine, la fille aînée de ma marraine, était et est toujours à l'architecture intérieure chez M. Mother à Singapour. C'est la plus belle agence dans cette zone géographique qui fait des yachts, toutes les boutiques de luxe, etc. Et quand j'entendais ma marraine parler du travail de métier, sa fille, je me disais quand même, j'aimerais bien faire ça. Et sa fille s'appelle Clarisse, et ma fille s'appelle Clarisse en écho avec cette fameuse Clarisse que j'admire, que j'aime beaucoup par ailleurs.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Donc c'est quelque chose qui s'est présenté à toi, mais c'est quelque chose que tu ressentais déjà au fond de toi à un moment et que tu ne regrettes pas du tout aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Absolument pas.

  • Speaker #1

    Et du coup, on parlait un peu du statut tout à l'heure. Quelque chose qui se rapproche, c'est l'entourage. On sait que l'entourage, c'est hyper important au quotidien pour nous soutenir, nous changer les idées, etc. Comment ton entourage a pris cette reconversion ? Est-ce qu'ils t'ont soutenu ? Est-ce qu'ils se sont posé des questions ?

  • Speaker #0

    J'ai été très... Je dois dire que l'ensemble des personnes qui m'entourent d'un point de vue familial comme amical, passaient le « dans quoi tu te lances ? » a été hyper supportif, ça a été mes premiers clients, ça a été les premières personnes à parler de moi, à me faire confiance, à m'acheter des lieux pour que je puisse... les rénover et avoir les premiers projets. Donc ça, bien sûr que c'est important, mais après, je suis un peu têtue. Et donc, si on me dit non, j'y vais quand même. Quand j'ai l'intime conviction que c'est le bon chemin, et je suis comme ça dans tout, en fait. Je crois que j'ai une forme d'intuition qui est ultra développée. Et je me fais confiance. Donc là, il a fallu expliquer aux parents qu'ils avaient fait une superbe étude, j'avais fait le tour de l'Europe, j'étais bien installée. mais que je recommençais à zéro. Et ils ont été très calmes. Je crois que là, ils ont géré ça avec beaucoup d'amour et de gentillesse. Très bien, donc maintenant que c'est parti, c'est parti.

  • Speaker #1

    Parce que c'est vrai que pour les parents, j'imagine, moi pour en avoir parlé avec mes parents et avoir entendu aussi d'autres parents, c'est vrai que souvent, tu as ce truc de dire j'ai fait un peu mon boulot de parent, une fois que mon enfant a trouvé son travail, est bien casé, a peut-être sauté son domicile, etc. Non mais avec moi,

  • Speaker #0

    ils savent que depuis, grande comme ça, de toute façon, ça n'est jamais linéaire. Ce n'est jamais totalement fluide. J'avance aussi par à-coups parce que parfois, il faut forcer les choses. Dans les études, parfois, on veut faire une école pour laquelle il faut avoir déjà un certain type de diplôme au préalable, mais qu'on n'a pas forcément. Moi, je l'ai quand même. Il faut quand même pousser. Il faut y aller et puis il faut essayer. Et dans la vie, si on attend juste le bon moment, l'opportunité parfaite et d'être pris en charge, ce n'est totalement pas moi. Donc, ils savent que jusqu'à mon dernier souffle, je les ferai tressaillir.

  • Speaker #1

    C'est bien, ça veut dire qu'ils te connaissent bien et toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je suis navrée papa et maman, je sais que je vous mets à rude épreuve en ce moment, pour plein de raisons, mais ne vous inquiétez pas, je continuerai à être hier de moi. Tout va bien se passer. Exactement, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant, juste pour rebondir sur ce que tu disais, sur « t'écoutes beaucoup ton intuition » . J'écoutais un podcast il y a peu de temps d'un entrepreneur qui parlait de ça et qui disait pendant un moment, il se fiait beaucoup aux chiffres, à ce qu'il pouvait observer, à des éléments factuels, donc il faut ce côté-là. où lui disait, je le faisais beaucoup comme ça, beaucoup aussi par rapport au regard des autres, au contexte, et pas assez à son intuition. Et il expliquait qu'il avait fait un travail justement pour essayer de plus écouter son intuition, et qu'en fait, c'était pas un super pouvoir, mais c'était une compétence qui était super sous-estimée, en tout cas, et que si t'arrives à plus l'écouter, a priori, tu fais des choses plus sympas, plus alignées avec toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le pouvoir de la pensée, de l'intuition, de l'intention, parce que tout va ensemble je vais préciser Suivre son intuition, ça veut pas dire que je vois un projet sympa, je fonce et je fais n'importe quoi. Ça veut dire que je prends le temps de réfléchir. Mais quand j'appuie sur le bouton, je vais. Et je vais confronter les chiffres, les éléments de contexte. La réalité, c'est qu'on est incapable de dire de quoi le monde demain sera fait. Donc si le projet que l'on engage n'est pas ancré, n'est pas aligné, si on n'est pas totalement aligné avec ça, que ce soit les gens qui nous entourent, que ce soit des éléments factuels de chiffres d'investissement, que ce soit des projets à long terme ou à court terme, on doit y croire, on doit être convaincu et l'intime conviction... Elle est quand même... Les jésuites donnent une guidance, je dirais, pour prendre des décisions qui est « regarde au fond de ton cœur » . Pour moi, l'intuition, c'est vraiment ça. C'est que, est-ce qu'au fond de mon cœur, je suis convaincue que c'est le bon projet, la bonne personne, la bonne voie, le bon sujet ? Et ça se décline de plein de façons différentes. Lorsqu'on s'entoure, c'est aussi des équipes. J'ai de la chance. Enfin, c'est une chance infinie, qui n'est pas que de la chance. mais c'est en toi et en personne qui s'apprécient, qui progressent ensemble. J'ai une totale confiance, et la confiance chez moi excluant le contrôle, la décision finale sur les choix, elle se base sur l'intuition.

  • Speaker #1

    Et comment on fait pour regarder son cœur ? Parce qu'on imagine bien qu'on ne va pas s'ouvrir, on doit écouter au fond de son cœur. On ne va pas s'ouvrir et regarder, mais comment on fait ça ? Parce qu'on est sur un podcast aussi beaucoup tourné sur la partie croyance limitante et toute cette partie un peu psychologique. Comment on fait, selon toi, pour vraiment écouter ou regarder au fond de son cœur ?

  • Speaker #0

    Une croyance limitante est que quand ça va très vite et qu'on est très très sûr et qu'on est ultra enthousiaste, il faut se méfier de l'excitation du point du départ. Pas du tout en fait, moi je n'y crois pas du tout. Je pense que justement il y a trop de projets qui sont ratés ou d'opportunités qui sont manquées parce que l'enthousiasme du départ qui fait oublier les difficultés, ça c'est vrai, c'est que l'adrénaline efface partiellement. Les difficultés qu'il faut affronter, mais pour de bonnes raisons parfois, c'est que les difficultés, elles ancrent une conviction, elles ancrent des sentiments de vie, elles ancrent des engagements. On sait que quand on a passé ces difficultés, tout ce que l'on va vivre après, construire après, on va le faire pour les bonnes raisons et avec le bon entourage. Je vais prendre un autre exemple pour expliquer ça. Un jour, Sébastien Colombier, qui est le patron de Asse de Caro, On m'appelle en disant qu'il envisage de créer une marque spécifique dédiée à l'édition. C'était il y a trois ans environ. Donc on se retrouve dans le sud de la France. Mon équipe me disant, on est sous l'eau, nous dessiner des carrelages, on ne sait pas par où commencer. Te lance pas là-dedans. Il fallait pas me lancer. Alors déjà le challenge, voilà. Et en plus, on me propose quelque chose dont j'avais toujours rêvé. Dessiner des décors. Des dessiner des décors quand on est archi, on aime ça. Et on a envie que les gens le voient, ils le partagent, ils les mettent chez eux. et donc j'ai dessiné deux trois Deux, trois collections, on a choisi une ensemble. Mon intuition était que ce n'était pas tout à fait ça, mais qu'il y avait quand même un point de départ. On l'a prototypé, répréprotypé, réimprimé pendant deux ans. Rien ne marchait. On a arrêté, pas en disant on arrête, mais on n'a pas trouvé le truc. Et puis, il y a environ un an, on a un petit peu adapté le dessin et on a changé la chromatique. On a passé une chromatique terracotta et blanche, qui est quand même dans mon ADN de fille de Provence. à une chromatique noir et blanc qui est au fond de moi ce que j'aime vraiment. Et là, d'un coup, en fait, tout sortait. Le décor devenait le bon. Et donc le 5 et 6 novembre, à Archie Atwork, Uptile, qui est la marque d'édition de Vase de Carreau, présente cette collection. Mais il a fallu trois ans, en partant de l'intuition qu'il y avait un truc à faire sur un marché qui est très occupé. Donc on a dû trouver des éléments de différenciation. Et malgré le fait qu'il y a énormément de designers, énormément de marques, je suis hyper fière d'avoir trouvé... réussi à dessiner un décor avec mes capacités de dessinatrice, autant dire, elles sont quand même très limitées partant de l'intention et de l'intuition je trouve que c'est hyper joli et j'espère que ça va être adopté et que ce sera dans plein d'intérieur d'autant qu'on peut garder nos deux couleurs ou des 10 mètres carrés personnaliser la teinte donc c'est juste génial déjà

  • Speaker #1

    félicitations et puis je te le souhaite aussi comment on fait pour garder une intuition pendant deux ans parce que il y a des différences entre l'entêtement et la résilience Comment on fait pour se rester pendant deux ans et se dire qu'au bout de deux ans, on arrête ? Et pourquoi pas un peu avant,

  • Speaker #0

    un peu après ? Je pense qu'on revient aux opportunités de marché et aux convictions qui sont portées par plusieurs personnes. Il y a clairement une opportunité de marché sur un décor qui est inspiré à la fois de glanum, des amphores, des bonbons, de silhouettes. Tout ça qui se retrouve sur un élément de décor. Sur le poétisme négatif, qui est une façon de colorer que j'aime beaucoup et qui est très signature de notre travail. Il y a énormément d'archéistes qui veulent des petites quantités parce qu'ils ne font pas des milliers de mètres carrés avec le même décor, et qu'ils ne trouvent jamais la bonne teinte. Donc en fait, ils vont choisir un décor de carrelage, et ils vont coordonner leur univers textile et peinture à partir du choix imposé. Nous, on propose d'inverser la réflexion. Vous avez construit un univers, et c'est le support, c'est ce qui est sur le mur et sur le sol, qui vient s'adapter à la mood board que vous avez définie, à vos textiles, à vos peintures. Donc en fait, on inverse. le sens de la réflexion. Et là-dessus, je crois qu'il y a quelque chose de nouveau.

  • Speaker #1

    D'accord, ok, intéressant.

  • Speaker #0

    Donc comment on garde l'intuition, pardon, c'était la question. Parfois on doute, mais on se dit quand même, j'en ai besoin. Et chaque fois, dans tellement de projets, on se dit, si on avait pu sortir ça, là, on l'aurait mis. Il y en a quand même besoin. Et puis ce petit prototype, il était au bureau à côté de nous. C'est joli, ça, c'est chez qui ? C'est un prototype. Donc on voyait quand même qu'il y avait une envie de...

  • Speaker #1

    Le message en dessous de ça, c'est quand même qu'il y a certains projets qui mettent du temps à avoir le jour. Et qu'il faut suffisamment itérer, ça, vous allez essayer, réessayer, réessayer, puis un jour ça matche.

  • Speaker #0

    Oui, et il ne faut surtout pas sortir un mauvais projet. Il faut savoir s'arrêter, pondérer. Si on n'a pas sorti les couleurs précédentes, c'est qu'aucune n'était ce que je voulais proposer. Les teintes n'apportaient rien, en fait, au décor. Et la teinte, elle doit amener quelque chose à l'objet, au décor. Et Thorez Sottsass utilisait très fortement la couleur pour renforcer le sens et la matérialité des objets qu'il créait. En fait, avec un carrelage, c'est un peu ça aussi. On va le voir tous les jours, ça amène une matérialité et un contraste très fort. Donc, ça doit être vraiment juste.

  • Speaker #1

    D'accord. Et c'est marrant ce que tu dis, parce qu'on entend souvent dans les podcasts et dans l'entrepreneuriat qu'il faut très vite aller tester son produit, son idée auprès du marché. Donc, toi, tu es OK, mais il faut quand même être convaincu. Parce que tu disais, il ne faut pas sortir un mauvais projet. C'est-à-dire, il faut attendre d'être, toi, convaincu par le projet. Oui,

  • Speaker #0

    ça dépend des segments sur lesquels on est positionné. Parfois, on ne peut pas tester le projet. Dans le sens où on peut le tester indirectement en ayant ce petit échantillon quelque part dans le bureau et nos clients qui regardent, qui demandent ce que c'est. Mais à partir du moment où on l'a sorti et qu'on l'a en photo sur un projet, ce n'est plus une idée originale. Ça a été vu, ça a été montré. Donc on ne peut pas tellement tester en ça. En revanche, tester des segments de prix, tester... Oui, et puis dans le test, il y a quand même ce que l'on veut bien nous dire. Et on ne dit jamais totalement la vérité, je crois. Ensuite, ça dépend des sujets. C'est sûr que moi, je n'ai pas développé une appli. Je n'ai pas développé une app. Tout ça, ce n'est pas... Il y a une façon de test and learn, mais le test and learn dans nos métiers, c'est de faire grandir nos boîtes de manière empirique. C'est de se dire, je veux avoir 150 personnes, dont 50 qui font de l'hospitality, 20 qui font de la matérialité, du dessin et de la curation. Tout ça, ça se fait petit à petit. C'est une, puis deux, puis trois. Donc, en fait, l'itération, elle vient par le fait que le marché conforte ou pas une proposition. Donc, d'une certaine manière, oui,

  • Speaker #1

    on teste.

  • Speaker #0

    Mais sur ce sujet-là du carrelage, à partir du moment où le décor est visible, c'est fini. Il y a des industries tellement fortes qui reprennent les décors, qui sont protégés, mais en vrai, on est tout petit, on ne peut pas se battre.

  • Speaker #1

    Donc, si tu les sors,

  • Speaker #0

    tu sais que tu n'auras pas le temps. Une fois qu'il est sorti, il faut aller vite, par contre, sur la communication, sur le faire savoir.

  • Speaker #1

    Pour que le marché identifie bien que c'est ton idée originale.

  • Speaker #0

    Alors, c'est mon idée originale, C'est le projet de Sébastien pour Uptile. Donc c'est un projet d'entreprise en commun, je dirais.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un sujet qu'on porte ensemble. Moi, c'est mon dessin,

  • Speaker #0

    mais c'est son projet d'entreprise, c'est sa première édition, donc il y a un vrai enjeu.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir, je voulais t'interpeller sur un sujet, tant qu'on est sur les croyances limitantes, justement. Est-ce que toi, tu as fait face au syndrome de l'imposteur quand tu as démarré justement l'architecture d'intérieur, ou pas tant que ça ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai envie de te dire que non, parce que... Je ne dis pas que je sais toujours, même quand je dis oui je sais faire, ça ne veut pas dire que je sais le faire, ça veut dire que je vais me donner les moyens de savoir le faire. C'est une question qu'on me pose beaucoup. Je ne me dis jamais, je ne suis pas légitime. Parce que ce qu'on va sortir, ce qu'on va livrer, ce qu'on va proposer, on aura fait le taf. D'avoir l'idée de s'être reformé s'il faut. Donc on l'entend beaucoup, après c'est un peu à la mode. c'est, je crois aussi... Je sais que c'est une pensée qui est un peu clivante. Le syndrome de l'imposteur, c'est un luxe. Je vais vous expliquer.

  • Speaker #1

    J'ai mes shorts de début comme ça, pour faire des vues sur le podcast.

  • Speaker #0

    Parfait. Je le crois vraiment. Quand on n'a pas le choix, on ne peut pas avoir un syndrome de l'imposteur. On doit faire quoi qu'il arrive. Il y a des situations sociales, il y a des sociétés, et il y a des moments de vie. dans laquelle comment peut-on se questionner sur la capacité que l'on peut avoir ou faire ou pas. Whatever the cost, on le fait. Parce que parfois, c'est vital. Et donc, c'est très chic, c'est très élitiste, en fait, je trouve, d'avoir l'opportunité de se dire, enfin, de ressentir un syndrome de l'imposteur. Moi, je n'ai pas le choix.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu ne penses pas que pour beaucoup de personnes, c'est l'éducation, la société, les rencontres et tout, qui ont créé des couches et des couches qui te font ressentir ça, et donc, on en est tous un peu responsables, et puis, des fois, il y a des choses, des croyances. qu'on a construites avec le temps indirectement et qui sont difficiles aussi parfois de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Non, mais les croyances, c'est terrible, surtout quand elles sont limitantes. Mais il y a heureusement aussi des croyances qui rendent exponentielles les idées. Oui, bien sûr, les mots que l'on entend tous les jours, les encouragements et la confiance que l'on reçoit des parents, on en a parlé tout à l'heure. Moi, j'ai quand même grandi dans un environnement dans lequel tout est possible, dans lequel... On m'a toujours dit que mes parents ont une confiance en moi et en l'école. J'ai une immense confiance malgré le fait que le système d'éducation français a des limites, le fait que je sois allée chercher aussi ailleurs des volets culturels, des questions de fluidité de langue, etc. Mais je suis là aussi grâce à l'école gratuite en France. Ce n'est pas le cas partout. Mes parents ont vraiment eu conscience du fait qu'être très bon à l'école, ça évite les croyances limitantes. Il aurait pu y en avoir. J'étais pas dans les meilleures écoles, mais ils ont tout fait pour me changer d'école. Les profs m'ont pris avec eux pour me mettre dans les meilleures conditions, pour aller le plus loin possible. Après, il fallait travailler. Mais donc j'ai été dans des environnements qui m'ont porté, qui m'ont poussé, qui ont cru en moi. Et l'autre point était que la lecture, tu vois, était hyper présente.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pas l'art directement, c'était pas des lieux splendides dans lesquels on vivait, parce que c'était pas tellement l'intérêt et le propos de ma famille. En revanche, je me crée un imaginaire. avec ce que je lisais, et je savais que la culture, dont la lecture, la musique, l'art, tout ce que tu veux aujourd'hui, on peut le décliner, mais je crois que quand on a cet ancrage, cette capacité à lire et à apprendre, il n'y a aucune raison de ne pas savoir faire. Je complète, pour ne pas savoir faire, ne pas savoir demander à qui saura faire. C'est la contrepartie, il n'y a pas de syndrome de l'imposteur. C'est sûr que si demain, on me demande... d'aller faire un one-man show. Je suis très marrante, mais je ne suis pas une grande comique. Je suis totalement imposteur, authenté. Mais si je lui dis, ok, soyons fous, allons-y, je vais apprendre. Je vais demander, je vais m'entourer, je vais essayer. Ne me lancez pas le challenge, par contre. Dans les commentaires, on verra ça. Ce n'est pas le projet du moment. En fait, pas chanter non plus, en dehors des karaokes avec les amis. En revanche... je serai un imposteur autant de thé, mais pas au moment où il faudra déployer le projet et le montrer. La directeurance, elle est là.

  • Speaker #1

    C'est de se former, d'apprendre de croire en soi, et puis après, tu ne feras pas parfait.

  • Speaker #0

    Se dire en revanche, non, bien sûr, je ne suis pas un imposteur, je peux tout faire. Non, personne, ce n'est pas vrai. Mais bon, c'est un peu à la mode, et moi, je pense que c'est un luxe, et c'est un luxe que je n'ai pas.

  • Speaker #1

    Ok. Intéressant d'avoir ta position là-dessus, en tout cas. Et du coup, sur tous ces sujets de croyances limitantes, c'est... Est-ce que déjà pour toi, est-ce que t'en as, que ce soit avant de te lancer dans tes études, avant de faire des choix ou avant de passer dans l'architecture d'intérieur justement, est-ce que t'avais toi des croyances limitantes que t'as identifiées où tu t'es dit ok là, il faut que je travaille un petit peu pour la dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ces croyances limitantes ou pas forcément ? C'est quoi ton point de vue là-dessus ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Sans être de croyance limitante, je pensais... Alors si, je suis française, donc j'ai toujours pensé que quand on voulait faire un métier, il fallait un diplôme qui va avec. Aujourd'hui, je tente à me dire que c'est une croyance qui est très limitante. Et ce que je fais sur le volet de curation d'art, je n'ai aucun diplôme de curateur. J'ai fait l'école du Louvre en 8 heures libres, donc je n'ai clairement pas fait toutes les séquences. Mais pour autant, je pense que j'ai une expertise, une connaissance et une passion sur le segment des artistes émergents contemporains qui est beaucoup plus forte. que la plupart des personnes qui sortent d'écoles d'art.

  • Speaker #1

    Ça ne remplace pas l'expérience et l'intuition. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, l'action du diplôme dans notre culture française, elle est assez prégnante. Je pense que c'est aussi parce que par diplôme, on ne voit que le papier. Et en France, on n'a pas conscience, de plus en plus, mais il y a une centaine d'années, on n'avait pas totalement conscience du fait que qui dit diplôme dit école, qui dit école dit réseau. En fait, ce qui est important, c'est le réseau, c'est pas le diplôme. Les soirées d'alumni de Sciences Po, sans le diplôme de Sciences Po, je peux pas y aller. Je ne peux y aller que parce que j'ai pris le temps de faire ces années à Sciences Po, en parallèle du reste. c'est pas le diplôme à la fin qui m'a intéressée, je sais même pas où il est Je ne sais même plus le nom de ma promo, donc c'est vraiment la honte totale.

  • Speaker #1

    Puis je pense qu'on ne te le demande pas non plus.

  • Speaker #0

    Non, parce qu'il ne me sert pas. Je ne bosse pas dans la politique, ni dans une grande organisation qui nécessite de cocher des cases. En revanche, partant de ma croyance du fait qu'il fallait ces diplômes-là, ça m'a constitué un réseau. Donc tu vois, parfois, partant d'une croyance, tu pousses encore un peu plus loin. Il y a probablement plein d'autres. je pensais que pour être archi d'intérieur il fallait vraiment être un très bon archi d'intérieur sur le volet technique il fallait savoir dessiner qu'il fallait savoir tracer des plans, utiliser tous les logiciels. En fait, je n'ai pas eu le temps. Donc, je n'en ai appris aucun. Et je ne sais toujours pas dessiner. Mon bureau, c'est mon téléphone et une petite tablette. J'ai à notes, j'écris, j'échange énormément. Mais s'il me fallait demain reprendre la main sur un projet toute seule, toute seule, ce n'est pas possible. Je ne sais pas ouvrir un SketchUp. Sans parler de tracer un plan sur Archicad, Autocad ou autre, qui est basique, mais qui est dans mon parcours. a été un choix, un moment de dire je ne vais pas m'obstiner à essayer d'apprendre à tracer ça. De toute façon, mon ambition, ce n'est pas d'être toute seule dans mon bureau, c'est d'avoir une agence et des gens qui sont meilleurs que moi sur tous les sujets. En revanche, je serai celle qui poussera le curseur de la création et qui portera l'ambition du collectif. Donc, partant de là, j'ai dépassé aussi ce... et j'ai fermé mon intention de savoir tracer tout ça. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'après, on ne peut pas être expert de tout et on n'a pas le temps de...

  • Speaker #0

    Mais certains le sont. Il y a d'excellents architectes qui savent tout faire. Je ne dis pas qu'ils le font, mais ils peuvent le faire. Moi, je ne peux pas.

  • Speaker #1

    Oui, après, je ne suis pas certain qu'on puisse être très expert de tout. Après, tu peux t'entourer d'experts qui t'aident, etc. Mais c'est vrai que c'est quand même très compliqué d'être très expert de tout.

  • Speaker #0

    Quand on a fait une école d'archi en bonne et due forme pendant 4-5 ans, bien sûr qu'on sait utiliser tous les logiciels. Donc, pas qu'ils le font, mais dans les charrettes, ça aide quand même un peu. Chez moi, ça, typiquement, c'est un sujet qui a dû être évacué parce que ce n'était pas ma temporalité ni ma patience.

  • Speaker #1

    Oui, et puis les projets, c'est sympa de les partager aussi, de les faire à plusieurs.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que ce sujet de diplôme et d'éducation, c'est aussi un système qui est assez discriminant. Alors, ça peut être aussi un peu clivant ce que je vais dire là, mais je lisais une étude dans un livre qui s'appelle « Le talent est une fiction » et qui démontrait, je ne sais pas si tu connais ce livre-là. Alors,

  • Speaker #0

    je vais faire un petit flingue d'œil pour Julia. Coucou, Julia de Funès, elle n'aime pas le mot « talent » . Et c'est des discussions que l'on a sur le vocabulaire qu'on utilise aujourd'hui. Alors le talent, c'est en plein dans ce qu'on échange. Non, en fait, on ne recrute pas des talents. Ça m'ont fait très à la mode. Oui, on recrute des talents, des leaders. Il faut plus de granularité, développer, enfin revenir à la racine aussi des mots parfois.

  • Speaker #1

    Non, mais ce livre-là s'attache à déconstruire tout ça, le mythe du talent, etc. Donc ça, c'est très intéressant, je trouve. Et dedans, tu as une étude qui montrait justement... qui disait qu'en fait, ce système-là, il ne donne pas une égalité des chances, parce que si on part d'un élément factuel aujourd'hui, qui est pour mesurer l'intelligence, qui est le QI, après qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas et qu'on le critique, mais en tout cas, c'est l'élément de base factuel de mesure. Et donc, une étude qui démontrait qu'en moyenne, sur les tests de QI, tu avais quand même des personnes qui avaient fait les plus grandes écoles et qui étaient aujourd'hui plus aisées financièrement, avaient en moyenne moins que des personnes qui avaient plus de difficultés, en tout cas, à se créer des opportunités. à faire des grandes écoles, etc. Non pas parce qu'ils n'étaient pas intelligents, mais peut-être parce que le système n'était pas exactement celui qu'il leur fallait, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes connexions, le bon moyen financier. Parce qu'ils n'ont pas eu accès à l'opportunité, on y revient.

  • Speaker #0

    En fait, on ne peut pas être fort, puissant, ils disent des mots que l'on souhaite, peu importe, si on n'a pas le bon réseau d'influence. Et quand on ne sait pas, peut-être que j'aurais pu être archi dès le début, mais je ne savais même pas, je crois que je ne savais même pas que le métier existait en fait. Archite d'intérieur ou décorateur. C'était totalement... hors de ma zone de connaissance. Moi, dans mon histoire, quand on est bon à l'école, on est médecin ou on est avocat. Et il y a une forme de progression sociale, de sécurité, qui sont intéressantes par ailleurs. Mais il n'y avait pas tout le champ des possibles, je te rejoins totalement, et très différent selon les milieux sociaux et selon les zones géographiques aussi. Malgré la gratuité d'une grande partie des études. C'est que quand on ne sait pas, on ne peut juste pas y aller.

  • Speaker #1

    Oui, et puis on n'en parle pas suffisamment, on n'a pas toutes ces discussions autour des métiers, des possibles, par rapport à ce que nous on veut faire, et c'est plutôt presque un formatage par rapport à des codes. Et c'est vrai que c'est intéressant, c'est marrant parce que j'en parlais avec une très bonne amie de ma belle-sœur, qui elle était dans l'escrime, et qui, a priori je ne la connais pas directement, mais très fort, fait beaucoup de championnats, etc. Et en fait tu te rends compte que dans le sport ça se voit aussi très bien, c'est le niveau de connexion. Parce qu'elle expliquait qu'en fait, elle, elle va arrêter ça et elle va se reconsacrer à d'autres études ou à un autre métier. Parce qu'en fait, elle se rend compte que si elle n'a pas les bonnes connexions, les bons agents, les bonnes relations au bon moment, les Jeux Olympiques, ça ne se fera jamais. Parce qu'il faut aussi avoir ces...

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et le bon entourage, tu parlais d'entourage, il y a un volet qu'on peut couvrir aussi, qui est la notion de préparation mentale et d'accompagnement psychique, psychologique. Je pense que c'est extrêmement important d'être entouré de personnes qui ont des compétences différentes. Et chez nous, moi j'ai toujours été accompagnée par des... Alors le mot coach, c'est pareil. Je sais que Julien n'aime pas, mais... Pas de talent,

  • Speaker #1

    pas de coach.

  • Speaker #0

    Voilà, pas de talent et pas de coach. Néanmoins... Le fait d'avoir des personnes qui ont des expertises ciblées sur l'accompagnement, qui maîtrisent le mental, qui connaissent les neurosciences, c'est extrêmement fort. Et je sais qu'au bureau, on n'a pas de RH parce que c'est trop petit, on est une dizaine. Mais en revanche, on a une personne qui accompagne quand elle le souhaite, toutes les personnes de l'équipe, qui peuvent l'appeler, préparer des rendez-vous, pour préparer un entretien, pour préparer plein de choses. C'est ce sparring partner qui va vraiment les aider sur le volet personnel, psychologique. Et ça, c'est hyper intéressant. Moi, je travaille aussi avec Annaëlle, qui est coach sportif, qui est préparatrice mentale de sportifs de haut niveau. Elle accompagne les équipes de France Olympique et Paralympique. Et le mental de champion est quelque chose qui aide énormément dans l'entrepreneuriat. On a aussi des séquences. On a aussi des compètes. On a aussi des déceptions. On a aussi tous les éléments, tout le bruit autour de notre métier, de notre vie perso, qui viennent s'agréger. Mais une fois... Quand on est un escrimeur, on rentre sur la piste.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. La piste d'escrime. En fait,

  • Speaker #0

    on doit arriver à faire abstraction de tout le reste. Quand on est très heureux, ça nous porte un support. J'imagine qu'on est nettement meilleur. Et quand on est malheureux, le poids est juste immense et très lourd. Mais c'est pareil dans la vie de l'entrepreneur. C'est que quand les personnes qui nous confient des projets et nos équipes comptent sur nous, on n'a pas le luxe. de se sentir imposteur. On n'a pas le luxe non plus de flancher. Alors, être flanché est un luxe, je ne sais pas, mais en fait, on se crée des obligations qui nécessitent de les anticiper en espérant qu'elles n'arrivent jamais, mais qui permettent, dans des phases plus difficiles, parce que c'est la réalité, la vie, elle est faite de hauts et de bas, de turbulences et de jours heureux. Tout ça, à côté de tout ça, nous, on doit maintenir un niveau d'engagement et d'excellence dans les projets qui sont réalisés. Et on doit être les mêmes personnes. Toujours enthousiaste, toujours souriante, toujours agréable avec ceux que l'on côtoie tous les jours. Je trouve que la préparation mentale, comme sportif d'ailleurs, de faire du sport, etc., c'est indispensable.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, tu as des coachs sportifs, des entraîneurs. Je voyais celui de Serena et Venus Williams, par exemple, qui se reconvertissent aussi après.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Pas en coach, du coup, en préparateur, c'est ça ? Préparateur mental. Je crois que le terme est plus dur. Pour entrepreneur.

  • Speaker #0

    En préparateur mental. Mais est-ce qu'en fait, le monde du sport de haut niveau et tellement... exigeant, qu'il ressemble beaucoup à l'entreprise. Le sportif, il peut être très, très, très entouré. Le jour où il est moins bon, il est tout seul. Le jour où il arrête sa carrière de sportif, potentiellement, il n'est plus personne. Et j'ai entendu cette semaine, dans un café, mes voisins, en fait, je ne sais pas comment ils s'appellent, peut-être qu'ils se reconnaîtront, mais c'est un jeune homme qui est un champion de vélo, je crois, et qui fait des performances. En fait, je voudrais vraiment que je retrouve ce qu'il fait, parce que l'entendre parler, je trouve ça extrêmement fort. Il anime des événements en entreprise, mais dans des lieux super importants, en montagne, dans des lieux où il fait des expéditions, etc. On lui met des micros et en live, il lui pose des questions. Les commandes qui lui sont passées ne sont pas juste du show, mais vraiment, j'ai l'impression d'avoir compris ça, une sorte de prépa mental et amener des dirigeants de haut niveau dans la tête d'un sportif. J'aurais vraiment dû demander son nom parce que je trouvais que la façon dont il en parlait était extrêmement mature. Il avait toute une réflexion sur le type de vidéo, sur le son, sur l'entourage. Et c'est vraiment des exemples de façons de booster son mental en s'inspirant de ce que font notamment les sportifs. Et je suis totalement convaincue que le sport de haut niveau, moi j'ai fait de l'équitation à haut niveau, ça aide à pouvoir travailler en équipe, à accepter la léa, l'animal qui se blesse, la blessure, c'est un vrai sujet chez le sportif. Et pour beaucoup, ça arrête. naître une carrière et parfois pour toujours alors qu'il y aurait eu peut-être d'autres façons de faire

  • Speaker #1

    Est-ce que ça pour toi ça crée pas du coup des... parce que je suis 100% aligné sur l'accompagnement mental etc aussi sur la partie thérapie psychologique, en tout cas c'est ma conviction est-ce que ça tu penses pas que ça crée toute cette... ça crée justement des conditionnements qui peuvent te désaligner par rapport à toi ce que tu veux vraiment et d'être beaucoup plus souvent dans la quête de la performance ... sans vraiment de sens derrière, et donc de te retrouver peut-être à 30, 40, 50 ans et de te dire en fait je suis passé à côté de l'essentiel et donc j'ai pas eu un mix avec un travail psychologique suffisant ? Ou est-ce que c'est pas un sujet qui te...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Qui résonne.

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Disons que la place du cerveau, évidemment, c'est un muscle qui nous accompagne tous les jours et qui fait de nous ce que l'on est, ce que l'on montre à la société, aux gens qui nous côtoient. On est aussi ce que notre cerveau nous dit, nous renvoie. Ça reste un muscle que l'on entraîne. Et il y a aussi des biais cognitifs très forts dans lesquels... Le cerveau, on peut facilement le tromper. On peut le faire avec la couleur. Le cerveau, il est très malléable. Est-ce que le fait d'être très entraîné, très préparé, d'avoir un cerveau bodybuildé, nous prive du ressenti ? Je pense que toute personne qui a vécu d'immenses joies ou d'immenses tristesses te dira que tu peux être aussi préparé que tu le souhaites. Quand t'es heureux, t'es heureux. Quand t'es malheureux, t'es malheureux. Et non, en fait, le... Je crois que le sentiment et l'émotion, ça vient hacker le cerveau.

  • Speaker #1

    Parce que tu as quand même beaucoup de personnes qui se... On dit, tu sais, qui se... Alors, j'ai oublié le terme. C'est l'alloplexie... Je ne sais plus comment ça s'appelle exactement, je remettrai. Je crois alloplexie, alloplexie. Et en fait, c'est les personnes qui sont émotionnellement coupées, parce qu'en fait, elles ne sont pas liées forcément qu'à ces préparations lamentales, mais qui se sont mis, qui ont vécu des traumatismes, par exemple, et donc, en fait, qui sont vraiment coupées de leurs émotions. Et après, où tu as vraiment du travail psychologique à faire dessus pour réussir à...

  • Speaker #0

    Très probablement, et c'est aussi une façon de se protéger et de survivre, de se couper d'une forme d'émotion qui est trop lourde à porter. Oui, c'est le mode survie qui s'active. Exactement, et parfois, dans la vie de l'entreprise, on doit se couper au moins momentanément de ses émotions pour être lucide sur les prises de décision. Et parfois, pour être en mode d'exécution, parce qu'il faut avancer, donc se couper totalement de manière durable, non, c'est impossible. en revanche par moment il faut prendre une décision de s'y tenir, avancer et dérouler le plan sans être... Se questionner, oui, mais une fois que la décision est prise, il ne faut plus douter, en fait.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas toujours remettre en question, sinon tu n'avances pas.

  • Speaker #0

    En tout cas, oui. Pas tout remettre tout le temps en question, sinon la question, c'est super, c'est indispensable, et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on progresse. C'est non négligeable, et je ne dis pas le contraire. Je dis simplement qu'il faut savoir décider, quand on a décidé, se donner les moyens de réussir, d'aller... là où on veut aller, de dérouler le projet, de l'achever, et pas de remettre en question. Si, une fois que tout est terminé dans un intérieur, je me dis, ah, alors le bleu foncé, c'était pas mal, mais peut-être que j'aurais dû mettre un bleu plus clair. Enfin, plus rien ne marche. Oui, peut-être que l'intérieur, il peut être intéressant, et ça aurait été un autre projet, mais là, c'est plus le moment pour douter. C'est le moment de poser la clé et de sortir. D'autres fois, c'est encore le moment. Il y a une question qui arrive en cours de route, et on dit, ah oui. Là, c'est le moment de faire une petite pause, de requestionner un agencement, un lieu, une façon de vivre, un usage. On sent parfois que ça ripe un peu avant d'exécuter. Mais c'est le temps de préparation versus le temps d'exécution.

  • Speaker #1

    Comme dit souvent ma mère et petite dédicace à toi, maman, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Donc à un moment, il faut faire, mais il ne faut pas toujours avoir cette quête de la perfection qui est un peu inatténiable, qui est un mythe, et qui cache souvent plutôt des peurs.

  • Speaker #0

    Alors souvent on se dit,

  • Speaker #1

    énormément de personnes,

  • Speaker #0

    ça c'est très marrant d'ailleurs, disent que leur défaut c'est de perfectionniste. Les mêmes personnes, parfois pour les côtoyer, je me dis un peu plus de perfectionnisme serait pas mal. Et c'est souvent une façon de ne pas faire. Moi j'attends la perfection, j'attends l'opportunité parfaite, les conditions de marché, c'est pas parfait, je fais pas. Non, parce qu'en fait quand on veut faire, ça implique de montrer, d'expliquer et donc de s'exposer.

  • Speaker #1

    C'est une peur derrière laquelle on... prétexte derrière lequel on se cache.

  • Speaker #0

    Et puis on progresse en permanence. Chaque entrepreneur, je pense, peut témoigner de ça. Ce que l'on est aujourd'hui est souvent bien meilleur que ce qu'on était il y a 10 ans parce que l'expérience s'est agrégée, l'entourage s'est renforcé, le regard s'est affiné et tout ce que l'on fait nous construit. Donc oui, ça peut être mieux. Tout doit être mieux, toujours. Par contre, un bon projet, c'est déjà génial. C'est 99% du chemin.

  • Speaker #1

    Pour rebondir sur ce que tu disais, sur tout ce qu'on expérimente, tout ce qu'on vit, nous élève et nous construit aussi, il y a un livre que j'avais lu qui s'appelle « Anti-fragile » de Nicolas Nassib Taïeb, qui est un super livre, qui est un gros pavé. Pour les insomnies, c'est cool, mais sinon lire le résumé, c'est bien aussi. Et en fait, c'est un concept que je ne connaissais pas trop, mais qui était de faire la différence entre... Souvent, ce qu'on dit, c'est que le contraire de fragile, c'est solide. donc fragile c'est quelque chose qui casse solide c'est quelque chose qui casse pas En fait, le vrai contraire de fragile, lui, ce qu'il disait, c'était la partie antifragile. Donc c'est quelque chose qui... parce que le solide, il ne casse pas, mais il n'apprend pas. L'antifragile, il ne casse pas, mais il apprend. Il est malléable et il se construit au fur et à mesure de ce qu'il prend. Alors, des chocs dans l'exemple, mais c'est des expériences dans la vie, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien ça et j'aime bien aussi différents parallèles. Être fragile, selon l'environnement dans lequel on travaille, c'est plutôt une qualité. Moi, j'aime la fragilité de l'objet et du temps. Et la notion de force, j'aime bien la complémenter avec celle de puissance. Fort, il y a un côté assez masculin dans la connotation. Et en même temps, j'aime les intérieurs qui sont forts, qui sont contrastés, et qui laissent la place à une forme de vulnérabilité, de fragilité, et je pense que les deux vont ensemble et peuvent se compléter. J'aime aussi l'histoire que ma préparatrice mentale m'a racontée du bambou et de la fougère. Donc elle m'excusera si je la raconte mal, mais l'idée est que... Il y a deux graines qui sont plantées en même temps, deux graines qui veulent grandir ensemble. Et en fait, la fougère, elle sort très vite de terre, elle est assez vite très dense, et puis elle regarde le petit bambou à côté, et puis il y a la terre. Il n'y a toujours pas le moindre début de quoi que ce soit. Et la deuxième année, tout le monde autour de la fougère, il écoute ton bambou, il est sympa, mais tu es quand même toute seule dans ta forêt. Elle regarde, toujours pas de bambou. Trois ans, la fougère a grandi, elle s'est densifiée, elle a multiplié les... on va dire les projets par exemple dans notre environnement, puis son environnement lui dit, tu comptes sur le bambou, il est important pour toi, mais regarde, il n'est pas là. Regarde, toujours pas de bambou. Puis passe une quatrième année, une cinquième année, la cinquième année, il y a une petite pousse. La fougère, elle se dit, peut-être que le petit bambou, finalement lui aussi, il a pris plus de temps que moi, mais son idée a maturé et il va être là aussi. Et puis l'année suivante, le bambou a largement dépassé la fougère. La fougère qui est très dense et qui est... protégé par le bambou, qui a mis plus de temps, mais qui est aussi très souple, qui bouge avec le vent, et les deux ont eu besoin d'environnements, de temporalités différentes, mais de se créer un écosystème qui leur permettra peut-être de construire quelque chose ensemble. Et j'aime bien cette idée de temporalité aussi.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote. Ça me renvoie à la comparaison. Moi, je n'aime pas trop cette idée de comparaison, mais plus de... tu peux t'inspirer, voir ce que font les autres. On fait beaucoup d'analogies, c'est important. Mais se comparer, et là, si le bambou, entre guillemets, dans ton exemple, se compare à la fougère, il n'aurait peut-être jamais poussé.

  • Speaker #0

    Mais peut-être qu'il hésitait à pousser, parce qu'il y avait l'ombre de la fougère, sa densité, sa présence, et qu'après, il a appris le relais d'être celui qui était plus fort et de, à son tour, protéger la fougère.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup cette anecdote, je pense que je la reprendrai. Je ne sais pas, c'est vraiment... Ça,

  • Speaker #0

    c'est Annelle qui me l'a raconté. Je trouve qu'elle est très parlante. Elle est parlante et elle est soutenante aussi dans des phases de vie où on a besoin aussi d'entendre ça parfois de temporalités qui ne sont pas toujours alignées. Et en même temps, la fougère, elle continue d'avancer, à se construire et à être forte pour le temps. C'est rigolo parce que je ne suis pas l'ami des plantes, je les tue toutes et je n'ai pas trop de plantes en peau et tout. Mais bon, voilà, la nature nous donne des petites leçons de vie.

  • Speaker #1

    Ne commentez pas des leçons d'écologie dans les commentaires. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas nécessaire. En fait, tu parlais de comparaison. L'analogie dans nos métiers est extrêmement forte parce qu'on est dans des métiers d'images, où en fait on peut travailler pendant deux ans sur un lieu, in fine il reste dix images, et c'est ce que le monde extérieur voit. Et donc si nous on forme notre regard en regardant ce que d'autres ont déjà fait, en fait on devient une IA. C'est-à-dire qu'on va reproduire, notre cerveau va avoir enregistré ce qu'il a déjà vu. Moi je fais extrêmement attention à ce que mon regard et celui de mon équipe se forment d'abord sur le monde de l'art, de la mode, d'aller voir beaucoup d'expos, et plus que... Lire, c'est intéressant parce que les éléments de langage sont instructifs. En revanche, de ne pas chercher des idées dans ce qui a déjà été fait. Donc, aller voir des matières, aller voir des artisans, des artisans d'art, des artistes. Mais c'est vraiment quelque chose qui est... Parce que sinon, on arrive à se comparer, on arrive à s'inspirer. À partir du moment où on voit, c'est que l'idée, quelqu'un d'autre l'a déjà eue, qu'elle a déjà été réalisée, et surtout, c'est quelqu'un qui a eu cette idée-là au moins deux ans avant. donc on est de toute façon en retard On ne peut pas s'inspirer de ce qui a été déjà fait. Ou alors, il y a très longtemps, je pense à l'univers des Torres Ausha, de André Putman, bien sûr qu'on doit s'inspirer de ce niveau d'excellence qui, dans leur temporalité, ont été à l'avant-garde. J'aime énormément l'univers d'André Putman, ce qu'elle a fait en termes d'entreprise, d'agence, de collaboration, d'hôtel. de mode, c'était totalement l'avant-garde d'une forme d'élégance à la française. Donc là, oui, on peut s'inspirer, mais pas dans ce qui se fait aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Oui, puis ça permet aussi de regarder ce qu'il y a, en tout cas, pas forcément des créations déjà faites, mais des éléments, des matières, des choses qui ont déjà été faites il y a très longtemps, ce que tu disais. Ça permet aussi peut-être à ton cerveau d'associer tout ça pour créer des idées nouvelles plutôt que ce que tu disais, de reproduire des choses qui sont déjà faites et de perdre finalement ton identité.

  • Speaker #0

    Ce qui est désespérant, quand on a le néo quelque chose. Alors moi, je ne suis pas néo du tout. Le néo-classique, le néo-radéco, le néo... Les modes reviennent. Je suis vraiment fan des années 20, années 30. Là, on est en plein dans les anniversaires. Il y a de sublimes expositions autour des expos universels et des arts décoratifs. En revanche, tout ce qui s'inspire en faisant moins bien, qui reprenne un décor mais qui n'a pas tellement de sens, qui est juste extrapolé, un peu copié, parce qu'il y a un phénomène de mode dans une temporalité, j'y reviens, mais dans un moment, dans une époque qui n'a pas... totalement besoin de ça. Je trouve que c'est important de s'inspirer en se demandant ces personnes qui nous inspirent, ces époques qui nous parlent, aujourd'hui comment est-ce que ce serait interprété ? Et donc nous on a vraiment ce credo de se dire, est-ce que quand on vous propose un projet, on a interprété notre époque ? Donc on a vraiment cette vocation à être les interprètes d'une époque.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant, ça m'ouvre sur des visions de l'art que je n'avais pas. Donc je t'en remercie. Je vais passer un peu du coq à l'âne, mais comment tu as eu ton premier client quand tu t'es lancée dans l'architecture d'intérieur ? Est-ce que ça a été long ? Est-ce que ça a été rapide ?

  • Speaker #0

    Ça a été très rapide parce que j'étais à l'école et un des clients pour qui je travaillais quand j'étais avocat m'appelle en me disant « Alors Amandine, maintenant que tu es architecte, tu disais que nos bureaux, ça n'en allait pas du tout. Ça tombe bien, pour la fin de l'année, il faut trouver un bâtiment à tel endroit, dans tel budget, le rénover. » J'ai à peine eu plus ou moins le temps de dire que je n'étais pas franchement architecte. Parce qu'après deux ou trois semaines d'école, dans une semaine, j'ai eu une pneumonie, ce qui n'était quand même pas très... Enfin, je n'étais clairement pas à l'école. Et puis, je ne serais pas architecte parce que j'ai eu une école de décoration d'intérieur. En fait, je n'avais pas eu le temps, ils avaient raccroché. Et puis, me voilà avec mes Suisses qui attendaient que je travaille pour eux, moi qui ne savais rien faire. Et c'est là que commence ce début d'histoire. C'est agréger une équipe. Dans ma classe, il y avait une personne super forte en 3D, un qui fait des super plans Et puis je connaissais un ingénieur au Luxembourg qui allait pouvoir gérer le chantier, trouver les artisans, et qui l'avait déjà d'ailleurs. Et puis, il manquait quoi dans l'équipe ? C'est pas mal déjà. Ah non, si, bien sûr. Et puis un de nos clients, quand j'étais avocat aussi, qui était un broker, qu'il est toujours, et donc qui allait pouvoir me trouver ce fameux bâtiment. Donc voilà comment, entre autres, mais... Même pas... En cours d'école, je me suis retrouvée avec des projets qui sont en fait encore des projets... typiquement ce qu'on fait aujourd'hui. Et puis s'ils sont agrégés, les copains qui te font refaire une cuisine, et puis ceux qui achètent une maison, et puis le soutien familial, qui donnent une place pour t'exprimer. Donc ouais, c'était un début. Un jour on m'a demandé quel était le... Enfin, un élément de début, qu'est-ce qui avait été le déclic ? C'est un coup de fil en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, donc encore une fois, un peu le rôle de l'entourage que t'as pu te construire.

  • Speaker #0

    Parce que tu avais été totalement nulle. je pense, en étant avocat, ou en tout cas dans ce que je représentais, ils ne m'auraient jamais appelé. Mais j'avais aussi compris que les lieux dans lesquels ils travaillaient n'étaient clairement pas à leur service et n'étaient pas le mieux qu'ils pouvaient faire pour leurs équipes comme pour leurs clients. Ça ne donnait vraiment pas envie d'y aller. Et quand on voit le temps que l'on gagne dans l'entreprise lorsque nos clients viennent chez nous, quand les clients de nos clients se déplacent dans leurs locaux parce que c'est chouette, qu'ils sont bien reçus, qu'il y a une expérience et qu'ils s'y sentent mis en valeur, le temps que nos clients ne parlent pas en déplacement c'est énorme en fait Donc si on rationalise un peu tout ça, c'est bien d'investir dans son intérieur.

  • Speaker #1

    Oui. Et on peut te contacter si on a besoin de le faire.

  • Speaker #0

    Alors on a même un grand intérêt à le faire parce qu'on n'est quand même pas mauvais. Et on est, comme toute boîte qui a une dizaine d'années, on est en croissance et on veut continuer. Le chemin, il est long, mais le chemin, il n'existe que parce qu'on nous confie des projets.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et du coup, pour revenir à la source de ça, comment tu fais pour... Alors tu vas voir tes camarades de classe. Parce qu'au début, pour toi, quand tu as cet appel-là, la seule chose qui compte pour toi, c'est de te dire il faut qu'on arrive à délivrer quelque chose de chouette. Et donc,

  • Speaker #0

    j'ai besoin de ces gens-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des questions à ce moment-là de dire comment on structure, comment juridiquement, comment on s'organise ? Non, moi aussi,

  • Speaker #0

    je savais quand même créer une société, donc j'ai créé une SARL, parce que je voulais quand même qu'il y ait un cadre juridique un peu posé. et que ça c'était pas compliqué et au début les gens tu leur dis

  • Speaker #1

    On fait ça ensemble, on regarde les prix que je vous paye.

  • Speaker #0

    En fait, exactement. Tout le monde était en freelance, m'envoyait des factures au temps passé. C'était vraiment un embryon de ce qu'est l'atelier aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est des gens qui bossent avec toi encore maintenant ?

  • Speaker #0

    Non, après, le chemin fait que chacun... J'ai des zones géographiques, j'ai fait une école à Lyon, et nos projets sont par là-bas. Puis travailler à distance, je crois quand même dans le fait qu'il faut se voir, et que les équipes fonctionnent parce qu'elles se parlent, parce qu'elles travaillent ensemble, et que la distance, je ne suis pas ultra convaincue qu'on puisse vraiment construire quelque chose uniquement sur la distance. Et donc, on a continué peut-être deux ans, je dirais, avec certains. Mais après, j'ai internalisé tout ça. L'équipe a commencé avec des stagiaires, puis qui sont restés.

  • Speaker #1

    Que t'as embauché.

  • Speaker #0

    Oui, Céline est la première à nous avoir rejoints, je me trompe peut-être, mais je dirais peut-être 8 ans. Elle a commencé en stage, et on se rappelle toutes les deux de notre premier coup de fil, notre première visio pour envisager le stage. Donc déjà, c'était...

  • Speaker #1

    Oui, c'était déjà un moment marquant à l'époque.

  • Speaker #0

    Oui, le premier collaborateur, c'est toujours le plus compliqué. On nous dit beaucoup dans les pensées limitantes. que les salariés sont un problème, qu'il faut se protéger d'équipes trop structurées. Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. J'ai bien conscience que tant qu'on est une dizaine, chaque personne est tellement importante qu'on ne peut perdre personne. En tout cas, quand on perd quelqu'un, il faut trouver rapidement une façon de faire évoluer l'équipe vers le haut. En revanche, le fait qu'il faille maintenir des structures très agiles, très légères, avec des gens qui sont chez nous mais pas chez nous, je ne crois pas qu'on puisse créer une identité de marque, de groupe. Et puis former. On ne forme pas de gens qui ne sont pas chez nous. On se forme parce qu'on entend ce que les collègues font, parce qu'on entend la façon dont on rencontre nos clients, dont les projets entrent. L'oreille, elle traîne. Et moi, je suis convaincue de l'importance de l'entourage et du groupe. Le groupe fait ce que l'individu est.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui crée aussi la culture d'entreprise.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et la confiance. Et quand l'une doute, on se relaie. Et il y a toujours la capacité à aller. discuter avec ses collègues de travail sur la façon de faire, sur un timing, sur un dessin, sur une discussion avec moi, avec un client. Pour moi, le groupe, le fait qu'il y ait des vraies personnes, c'est quand même très important. En tout cas, dans nos métiers.

  • Speaker #1

    Très encourageant pour la suite. On ne sera pas tous remplacés pour des IA, a priori.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que... Oui, bien sûr, c'est ce qu'on dit tous. Il y a une forme de tâche qui sera remplacée par des IA, par des robots. Et tant mieux, quelque part. Il y a des choses qui ne sont pas intéressantes du tout. Et j'espère que ça va renforcer l'intelligence collective, l'intelligence humaine, que ça va renforcer le vocabulaire. On entend beaucoup que les IA nous privent de vocabulaire. Ce n'est pas tout à fait ce que je vois, puisque si on réfléchit soi-même et qu'on demande aux IA de reformuler, on peut vraiment sortir... Enfin, le côté sparring partner de l'IA, en fait, c'est assez intéressant parce que trouver des synonymes, d'autres éléments, de pouvoir écrire très bien dans différentes langues, alors que c'est des langues qu'on parle bien, mais sans être sur le... Le fine-tuning, en fait, ça fait progresser.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Tout ce qui est d'ailleurs même brainstorming, etc., avec l'IA, ça fonctionne très bien. Tu te rappelles de tes premières galères quand tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    En vrai, pas trop. Mais je crois que le cerveau humain, c'est pareil, il a la capacité à ne retenir que ce qu'on lui demande de retenir et à effacer un peu les douleurs, à effacer un peu les difficultés. Je n'ai pas de... Il y en a probablement plein. Ça reviendra peut-être plus tard. là tout de suite j'en ai pas une

  • Speaker #1

    Pas qui t'ont marqué suffisamment pour te dire ça, j'oublierai pas. Il y en a forcément un petit peu, quelques-unes, mais pas de si marquantes.

  • Speaker #0

    Pas de grands drames, en tout cas. Il y a les galères classiques.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui se reconnaissent un peu dans ces galères-là et qui se disent, ok, on peut les surmonter, comment on les a surmontées, etc. Oui,

  • Speaker #0

    c'est des galères qui sont liées à des incompréhensions, parfois. C'est d'avoir l'impression d'avoir expliqué, mais peut-être de ne l'avoir pas fait suffisamment, pas correctement, et de se retrouver avec des projets qui sont installés. et qui ne correspondent pas à ce que le film peut attendre. Mais ça peut être un nœud dans un parquet, et en fait, on va devoir arracher 300 mètres carrés parce qu'on a expliqué, on a lié les fiches techniques, on a montré des lames, mais en fait, moi, je ne peux pas poser à blanc 300 mètres carrés de parquet. Et donc, c'est des petites choses comme ça, où ce n'est pas très agréable, parce que l'écrivain peut être un peu déçu. En fait, il doit arracher et recommencer. En fait, on se retrouve entre tout le monde. Et qui paye quoi ? C'est un peu ça. Si, les galères, c'est toujours qui paye quoi quand il y a un alléa. C'est qu'on a un métier dans lequel on vend de l'expertise, de l'expérience, on vend une identité, on vend une forme de désirabilité d'accès à notre réseau, de dessin, d'ambiance dans des lieux. Mais en vrai, on vend du temps. Et donc, les galères, c'est aussi encore aujourd'hui, elles peuvent être liées à des projets qui prennent de l'ampleur, mais après que le contrat a été signé, où on n'a pas été suffisamment vigilant à ce qui était prévu. On doit rester vigilant pour expliquer à nos clients que l'ambition du projet est en changé. Le temps que l'on doit y consacrer est aussi très différent. Ce qu'on a chiffré au début, et donc ça se passe souvent très bien, mais il faut un peu de vigilance. Peut-être les erreurs d'entrepreneurs, quand on a la configuration dans laquelle on travaille, c'est la notion de temps. Après les erreurs de commandes, ça arrive à tout le monde, c'est qu'on fasse 10 commandes par jour qui sont des petits codes, des petits chiffres.

  • Speaker #1

    Oui, t'es pas à l'abri d'une erreur.

  • Speaker #0

    Exactement. Et l'erreur, on dit qu'elle est actuelle, oui, mais elle n'est pas qu'humaine en fait, elle est aussi tech, elle est aussi...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est clair.

  • Speaker #0

    Et puis il y a la place de l'erreur, on travaille avec des vrais gens. Si on veut que les personnes qui travaillent avec nous prennent des risques, on doit accepter qu'elles fassent des erreurs. Donc parfois, ce n'est pas marrant.

  • Speaker #1

    Oui, et puis l'erreur n'est pas forcément négative, ça permet aussi d'apprendre. Parfois,

  • Speaker #0

    elle coûte un peu cher.

  • Speaker #1

    Oui, des fois, elle coûte cher, mais c'est partie des expériences, ça fait partie du process, entre guillemets. Et je voulais rebondir sur un truc que j'ai un peu oublié, ça me reviendra aussi. Quand j'ai lancé le podcast, au début, je faisais des présentations rapides des invités, mais il y a un paramètre que je n'intégrais pas forcément. C'est la situation notamment proche, c'est-à-dire les enfants, dedans. Et ça m'a été remonté par des gens de ma famille ou des gens qui écoutaient en me disant « Mais est-ce que cette personne-là a des enfants ? » Parce que moi je me dis, ça change quand même les choses en fonction de si tu veux te reconvertir, si tu veux te lancer à ton compte, etc. Si tu n'as pas d'enfants, à priori tu as moins de responsabilités. Si tu as des enfants, il faut que tu réfléchisses un petit peu plus. Et donc ça amène à une question, quelle est toi la place de tes enfants dans tout ça ? Et comment ils te soutiennent ou pas au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, je veux tellement qu'ils soient fiers de moi, que c'est un énorme booster tous les jours. Donc grâce à eux, je pense que je suis une meilleure personne. Je ne suis pas une maman très classique. Je suis une maman qui n'est pas là tous les jours, qui ne cuisine pas. C'est sûr que je ne suis pas la maman qui va à la sortie de l'école et qui a fait une forme de sacrifice pour être juste physiquement présent. En revanche... On a une relation qui est très sincère, qui est très vraie, qui est très intense. Et on se parle énormément, on se challenge beaucoup, ils ont les clés des bureaux, ils viennent quand ils veulent. Ils sont assez fiers quand, en début d'année dans la classe, les copains disent « Ah non, mais c'est ta maman ! » « Ah non, mais nous on travaillait avec l'atelier Compostelle ! » Ou « Mes parents ont déjà entendu parler de ta maman ! » « Ma maman suit ta maman sur Instagram ! » À 10 ans et 12 ans, c'est des choses qui existent en fait. Donc ça leur donne une forme d'intérêt. Et puis on travaille pour des... on a quand même des clients qui... pour pas mal ont une certaine notoriété et quand les enfants ont la chance de les rencontrer ils disent ah ouais t'as la classe même quand même ils se rendent compte que ce que l'on fait et qui implique j'aime pas le mot de sacrifice parce que c'est vraiment un choix et il y a une notion de genre c'est que je pense que dans ma configuration je suis désolée mais si j'étais un homme personne ne se demanderait pourquoi je partage ma vie entre une ville où sont mes enfants et une ville où ils ne sont pas mais étant une maman c'est des questions que certains se posent et à laquelle moi je refuse de répondre et donner des explications c'est... C'est juste ma situation et celle d'énormément de femmes qui veulent développer leurs entreprises, aussi pour que leurs enfants soient fiers d'elles. Parce que réussir, c'est aussi un gage d'autonomie et de liberté pour nous et pour nos enfants. Et puis, c'est des exemples qu'on leur donne. C'est de se dire, choisis ta voie, vis comme tu le souhaites. En revanche, il est certain que s'il faut rentrer en urgence ou tout arrêter parce qu'ils ont besoin de nous, évidemment, bien sûr, c'est... Mais c'est le métier de parent en général, je crois. C'est d'être là pour eux, de les faire grandir, de leur donner, je n'aime pas forcément le mot d'arme, mais de leur donner les outils, les éléments de réflexion, l'agilité mentale pour se construire, pour s'entendre, pour se faire confiance. Donc pour moi, ils ne sont pas du tout un frein. Ils ajoutent tellement.

  • Speaker #1

    Ça donne cette énergie, ce boost un peu supplémentaire. Bien sûr,

  • Speaker #0

    j'ai super envie qu'ils soient fiers de moi. Tous les jours. Et c'est vrai que quand Clarisse voit des carrelages, que j'en ai dessiné, puis qu'elle les colorise, et puis qu'elle choisit elle-même, qu'elle dessine avec Guillaume, qui sert à l'agence Mont-Munisé au bureau, les dressings de sa chambre, je suis hyper fière. Elle choisit elle-même ses papiers peints, ses palettes, elle est super douée. Et quand Hippolyte, lui, n'est plus côté... Il aime bien s'y mettre au rendez-vous, il parle avec nos clients, et je me dis, mais c'est juste... Tout ce qu'ils entendent, tout ce qu'ils écoutent, tout ce qu'ils voient, ça forge quelque chose, je sais pas ce qu'ils feront je sais pas ce qu'il en restera Mais il y a bientôt Art Basel, j'adore les amener avec moi. Ils viennent avec moi, c'est sûr qu'ils vont plutôt rester, d'ailleurs merci Artera, dans le lounge de Netjet, en dessinant, en discutant avec les artistes, plutôt que de faire des heures et des heures de, entre guillemets, galerie. Mais ils vont quand même faire quelques-uns, et j'essaie de les stimuler en leur donnant un petit budget, je précise bien, un petit budget, pour choisir chacun une œuvre. Et puis, une anecdote qui est assez symptomatique, l'année dernière, j'étais avec Clarisse à Art Basel, Et donc elle avait son petit badge et on passe devant un magnifique Picasso. Puis en fait elle passe son badge sur le cartel. Il dit « mais je comprends pas, mon badge il passe pas ! » Et je crois que l'oeuvre était à vendre 3,5 millions. Et donc je lui explique que c'est quand même un marché de l'art. Son petit badge, ils ont accès effectivement à des chocolats et des petites boissons, mais malheureusement, elle ne peut pas acheter ce Picasso avec son badge. Et en fait, ça l'a vu un peu interpellé.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de crédit limité sur la carte.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Donc c'est assez marrant, mais en fait, en soi, ça donne un rapport pour un enfant. En fait, la beauté n'est pas liée à une valeur monétaire. Donc ça, je le reprends aussi. Néanmoins, c'est assez fascinant de les voir évoluer et de les voir s'approprier, ceux qui voient mon univers, encore une fois avec un côté un peu atypique pour mes choix de vie.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, l'art, ça leur permet aussi de se découvrir, mais de se nourrir et de découvrir des choses qu'ils aiment plus.

  • Speaker #0

    totalement, et puis de faire des rencontres qui sont juste géniales. Quel enfant a la chance d'être dans un atelier de photographe ? Cet été, j'ai amené Clarisse à l'atelier de Marguerite Bornhauser, avec qui j'adore travailler, qui fait des magnifiques photos, qui est représentée par Portobé, et qui en plus m'a fait une photo de portrait pour la curation d'art, donc on a bouclé la boucle. C'est une jeune femme brillante, et qui a pris du temps avec Clarisse pour lui montrer ses archives, lui expliquer comment elle avait développé son regard, comment elle travaillait, où elle lui a décrypté, elle lui a montré des appareils photos, enfin... Elle l'a amenée avec elle, en fait, dans ce qui fait sa spécificité. Et encore une fois, qu'est-ce que Clarisse va regarder ? Je ne sais pas. Mais moi, les voir ensemble, ça m'émeut énormément. Parce que je sais que ce que je peux leur apporter, c'est la chance de rencontrer des gens qui sont quand même assez exceptionnels. Et j'espère qu'ils... Mes enfants sont des gens exceptionnels, évidemment. Mais j'espère qu'ils vont avoir envie de...

  • Speaker #1

    qui n'aiment pas la banalité j'ai pas encore l'expérience de parent mais j'imagine que ça va être vraiment sympa de pouvoir connecter avec ses enfants chez moi c'est très clair ils ne sont pas une contrainte,

  • Speaker #0

    ils ne sont pas un frein ils sont un engagement très fort mais je peux être dix fois meilleur grâce à eux et pour eux super,

  • Speaker #1

    trop beau pour rebondir sur ce que tu disais sur la partie, tu disais, si j'étais un homme, on ne m'aurait pas demandé pourquoi je sépare mon temps, etc. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de ton engagement dans l'association féminin pluriel, ce que c'est,

  • Speaker #0

    à quoi ça sert ? C'est un club de femmes qui a été créé il y a une trentaine d'années par des avocats qui considéraient qu'elles avaient besoin d'échanger entre elles, d'abord pour leur pratique quotidienne, et puis pour ces opportunités, pour faire des efforts en commun, finalement. que ce soit sur le volet client, que ce soit sur le volet lieu, les locaux. Il y avait plein de sujets qu'elle partageait. Et elle faisait des déjeuners, je crois, au St. James. Le club a grandi et l'histoire a évolué. Et j'ai rejoint ce club-là il y a 5-6 ans. J'ai été dans le board de Paris pendant quelques années. Et j'en suis présente depuis deux ans. Et donc, c'est l'occasion aussi de remercier Stéphanie, ma prédécesseure, qui m'a fait confiance parce que dans ce club féminin pluriel, les présidentes nomment leurs successeurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc elle savait qu'on avait des visions un peu complémentaires des choses, que je ne ferais pas de la même façon, mais elle a eu confiance dans le chemin sur lequel je pouvais amener Femina Pluriel et donc les femmes qui en font partie. Donc aujourd'hui, notre engagement, il est vraiment de... Je ne vais pas le dire en français, mais c'est Empower Women Show Influence. Je suis convaincue que les femmes ont de l'importance et de l'influence dans leur vie en général parce qu'elles ont les bons réseaux. Elles ont les bons réseaux d'influence, donc elles ont accès à l'information. Donc elles peuvent s'entraider quand il y a une difficulté. Et dans la temporalité que je traverse, l'intelligence collective est extrêmement forte. On se sent soutenu, on se sent promu, on se sent... C'est extrêmement... Enfin, ça change des phases de vie d'avoir ces personnes-là autour de nous. Et donc c'est un club dans lequel toutes les membres ont déjà une très belle carrière et viennent renforcer. Leur culture, leurs idées, dans des temps ensemble, qui se matérialisent de différentes façons. Tous les mois, on a un dîner avec un ou une speaker, qui peut être une conversation. J'ai animé au printemps une conversation avec Zerchi d'Intérieur, qui ne vend que de l'hospitality. Donc là, on était vraiment sur un échange, un dialogue. Le temps suivant était autour de l'entrepreneuriat, et donc d'un groupe de luxe, d'une marque de luxe, à un groupe... toujours dans le luxe mais qui se crée. Donc on a vraiment cette sorte de dialogue, on reçoit des associations et nos speakers sont vraiment toujours des personnes qui viennent parler en toute transparence et qui nous permettent d'avoir accès à... le plus sain de toi dans nos contacts. La personne que nous, on n'a pas en direct, mais que moi, je vais me démener pour aller rencontrer, aller trouver le via-via-via qui fait qu'on arrive à se rencontrer, aller faire venir chez Féminin Pluriel pour que nos membres aient accès à ces gens-là et qu'ils font partie de leur réseau, et un jour même de leurs amis parfois. Donc il y a ce premier temps-là avec les speakers. Le deuxième, c'est qu'on est reçus par des marques qui ont des engagements similaires aux nôtres et qui nous reçoivent dans leur showroom, dans leur flagship. pour nous parler de leur identité, de leurs évolutions, de leurs stratégies, et nous faire découvrir ce qu'ils font, ce qu'ils font, qu'elles sont aussi importantes aujourd'hui. C'est le deuxième temps. Et on a aussi des temps plus longs, qu'on organise avec des sponsors sur des week-ends, où on crée des expériences autour de l'art, de la beauté, sur des sujets qui peuvent être assez variés, mais avec le soutien de marques assez fortes. Et le dernier, par exemple, était avec le soutien notamment d'Echnic Bueschinger, de Valmont, d'Anne Fontaine. Donc c'est encore une occasion de les remercier parce que leur présence et tout l'écosystème qu'elles nous permettent de construire et ce qui amène les femmes qui participent à vivre des temps qui sont des temps forts et qui leur permettent de se voir, de se revoir ensuite, de se connaître. Et donc un jour, peut-être travailler ensemble et de s'amener les unes les autres au-delà de... On sait que le plafond de verre, le premier, on le passe parce qu'on a du talent et parce qu'on travaille dur, mais ça se fait. Le second, on le passe uniquement par les réseaux d'influence, il n'y a aucun doute. Donc mon engagement chez FP, c'est de créer cet environnement de réseaux d'influence, et je ne le fais pas toute seule. Je le fais avec des copines fantastiques qui font le bureau aujourd'hui de FP Paris, qui sont Victoire, ma vice-présidente, enfin notre vice-présidente en fait, qui est... La seule chocologue au monde, elle a créé son métier en étant psychologue et fan de chocolat. Elle est la seule et la meilleure, de fait. Mais elle est vraiment, c'est quelqu'un d'exceptionnel et qui a tracé une voie. Donc j'ai eu la chance de la voir avec moi.

  • Speaker #1

    C'est l'impact du chocolat sur ta psychologie.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, mais peut-être aussi. Exactement. C'est Karine qui, elle, est dans la gestion de patrimoine et qui travaille dans le board avec moi depuis quelques mois désormais et qui me permet de s'appuyer sur le réseau. de son cabinet aussi, puis sur une personnalité qui est un peu ma soeur de cœur. C'est quelqu'un qui est toujours la main sur le cœur, qui est extrêmement exigeante et qui m'aide à amener FP encore plus loin. Et puis Carole, qui est notre Madame Tech, grâce à qui on a été associés dès le premier hackathon créé par EY et Microsoft à cette initiative. Depuis deux ans, il y a un hackathon qui est dédié aux femmes qui doivent utiliser des liens génératifs pour répondre à des cas d'études soumis par des clients. Et donc, cette année, on a remis les prix à Vivatech, aux lauréates. On les a reçus chez FP. Et donc, je parle d'elles volontairement parce que c'est des profils différents. On a quatre profils, quatre réseaux différents. Mais en les mettant en commun au service du même engagement, ça permet de faire ce qu'aucune toute seule ne peut réaliser. Et donc, ça illustre par l'action, par l'exemple, ce qu'on veut faire avec FP. Et avec tous les autres clubs dans le monde, évidemment, avec Zurich, Genève, Madrid. Pas Madrid, pardon. Il y aura peut-être Madrid. Mais l'Italie. En Allemagne, à Bruxelles, dans le sud de la France, Montpellier, Côte d'Azur. C'est un réseau qui se densifie et qui propose des relais partout et qui vraiment nous permet de travailler à cette constitution d'un réseau d'influence. Avec des engagements sociétaux aussi, puisqu'on est mentor pour des associations, on fait des dons à des causes qui nous sont chères. La prochaine étant avec, on reçoit Isabelle Alénaud. Et on va évidemment soutenir son engagement, celui de Yannick et Isabelle Allénaud, et de toute leur famille, et de leur environnement, et de leurs amis, grâce à Maria Greco, qui est photographe et qui est membre de l'EFP, et qui nous a partagé l'initiative Alive, qu'ils ont fait avec JR en septembre, en mettant des photos de ceux qui restent, les personnes proches des victimes, sur un pont, puis en effaçant ces images au Karcher, pour marquer à quel point le poids du drame est fort. Et c'est encore une fois, c'est le réseau qui fait qu'on se soutient, et qu'on va pouvoir les aider. c'est sûr qu'on reste un petit club, mais ça ouvre des portes, ça permet d'en parler, de sensibiliser, et puis un don, ça peut toujours servir sur un sujet, pour aider une famille, ou quelques heures d'avocat.

  • Speaker #1

    Oui, complètement, ces profils très complémentaires permettent de faire naître des projets communs beaucoup plus forts. Exactement,

  • Speaker #0

    et le plus magique, c'est quand on ne s'y attend pas, et que l'opportunité... On aura beaucoup d'histoires. Exactement, la rencontre naît de la rencontre, l'opportunité de la rencontre, il y a des étincelles comme ça. dans des moments et c'est la magie de la vie complètement,

  • Speaker #1

    et pour les femmes qui nous écoutent comment on fait pour découvrir ce club vous rencontrer,

  • Speaker #0

    y adhérer j'imagine alors avec joie déjà de venir nous rejoindre et de nous rencontrer, c'est très facile il y a l'instagram féminin le plus à Paris Il y a un LinkedIn, Féminin Pluriel Paris, sur lequel on poste les événements en amont, puis on poste une forme de debriefing, en tout cas, des événements avec des photos qui permettent de partager les choses de manière très sereine, et toujours bien, toujours des jolies images. C'est aussi important de livrer à nos membres et aux participants des images qui sont impeccables, et qu'elles peuvent partager, ou elles sont mises en valeur. Je trouve que ça fait partie aussi de tout ça. Donc les suivre, on met un petit lien d'inscription quand les événements sont ouverts, il suffit de cliquer, de s'inscrire et de venir. Donc dans les prochaines dates, je ne sais pas exactement quand tu sors le podcast, mais on partagera sur les réseaux et vous pourrez nous suivre. On a deux événements en novembre.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans la description de toute façon pour que les gens qui nous écoutent puissent regarder. Et tu es membre d'un autre club, d'une autre association qui s'appelle We Are, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, We Are, c'est un club privé qui est face au Bristol, qui est un lieu magnifique où on fait une grande partie des dîners de finale plurielle. C'est un réseau très politique, très tech, qui organise plein d'événements. Il y a différentes communautés, et donc c'est une super belle opportunité d'enrichissement personnel. J'apprends plein de choses sur des sujets extrêmement différents, qui vont des triades, en passant par la joaillerie, des concerts, en passant par des sujets, on parle beaucoup d'IA, de tech, et c'est une vie extrêmement dynamique. Et alors là, pour le coup, je n'ai pas d'engagement personnel. Mais je m'appuie sur ce qui est proposé pour enrichir mes petites cellules grises.

  • Speaker #1

    C'est de la rencontre et puis de l'enrichissement culturel, intellectuel.

  • Speaker #0

    C'est un peu les mêmes sujets. C'est de faire toujours le pas de côté pour ne pas être que dans son univers professionnel. Et de voir ce que font les autres. Et l'idée, elle naît souvent aussi autour de...

  • Speaker #1

    D'éviter d'avoir des œillères et de s'ouvrir au maximum. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais du coup pour gérer tout ça ? Oui, je ne fais rien.

  • Speaker #0

    Je ne vais qu'y aller.

  • Speaker #1

    Mais entre films d'un pluriel, entre... ta société en train de te les composer, etc. Comment tu organises ton temps, tes enfants et autres ?

  • Speaker #0

    Ça se fait assez naturellement. Effectivement, très organisé. Et puis ça se fait assez naturellement. On a des agendas qui sont calés très à l'avance, dans lesquels je laisse des plages d'opportunités pour des choses qui me ressourcent et que j'ai envie de faire un peu tout seul aussi. Donc c'est assez simple, à condition que tout le monde soit bien calé. Et ce que je crois très important, c'est que les ressources habitées soient très clairement identifiées. Donc chacun sait ce qu'il et elle doit faire au bureau, avec les enfants aussi.

  • Speaker #1

    Ça fluidifie en tout cas et ça facilite les choses.

  • Speaker #0

    Ça reste fluide, serein et équilibré probablement pas, mais en tout cas il y a une forme d'harmonie qui s'en dégage, même s'il y a des périodes dans lesquelles on doit être totalement le pied au plancher sur l'accélérateur parce que c'est vraiment des phases, là on est vraiment dans une phase très charnière, il y a énormément de travail. qui est du travail d'archi comme du travail de positionnement, d'image, de communication, tout le volet art sur lequel on met vraiment des choses en place. Donc oui, c'est vrai que là, on est clairement dans une année charnière, donc très focus boulot.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et avant d'arriver sur la fin du podcast, il y a une dernière chose que j'aimerais aborder, c'est ta vision à toi du succès quand on devient entrepreneur, quand on se lance à son compte ou qu'on se reconvertit. C'est quoi pour toi ta définition personnelle du succès ?

  • Speaker #0

    Je vais utiliser une image que me donne mon père, qui est que quand on a une personne qui nous identifie, qui devient un client, qui nous confie un projet, et qui nous paye pour le réaliser, en soi c'est le style de vie d'une entreprise, donc c'est une forme de succès. Après je pense que si on veut vraiment être ambitieux, ma vision du succès pour moi et pour Atelier Compostelle, c'est si on laisse une trace. Si on laisse une trace, une empreinte durable dans l'histoire de l'art et de l'architecture, si on a inventé un mouvement, une façon de vivre, enfin une façon de vivre, ça c'est vraiment quelque chose dans laquelle je crois, et qui a contribué à améliorer, un temps soit peu, le monde dans lequel on vit, de façon pérenne. Là c'est vraiment ce à quoi on tend, c'est ce que je regarde quand je regarde loin, et ça passe par plein de petits galets tous les jours, de petites places au quotidien. d'en créer une identité, d'inventer des lieux. On a une vraie responsabilité. Chaque fois qu'on livre un projet, on a la responsabilité d'en faire le mieux possible dans l'époque dans laquelle on vit, de façon intemporelle et pérenne.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup poser cette question parce que j'ai toujours des réponses qui sont très personnelles et très différentes. On se rend compte que vraiment chacun a sa propre vision du succès.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une donnée complémentaire, c'est qu'avoir du succès c'est aussi un volet... On peut parler d'argent, il y a un volet... Du succès sans autonomie, sans liberté financière. Moi, je pense qu'on a du succès aussi quand on a la capacité d'aider. Le succès de nos entreprises permet d'être très généreux. Moi, je suis quelqu'un d'hyper généreux. Et j'aime prendre soin des autres, j'aime donner, quitte à ne pas toujours recevoir, mais tant pis. Je pense que le fait de prendre soin de l'autre nécessite du succès. C'est que si soi-même, on doit être aidé et pris en charge, on ne peut pas être disponible pour ça. Et quand on peut acheter des œuvres d'artistes émergents, et donc, d'une certaine façon aussi, ce n'est pas une forme de... conquête, moi je crois pas là-dedans, je pense que collectionner c'est connecter, c'est pas conquérir mais pour pouvoir le faire il faut un peu de moyens pour ça et c'est le succès de l'entreprise qui permet d'avoir un impact sur des sujets qui sont importants pour nous moi le monde de l'art c'est un environnement que j'aime énormément et je pense que la place du propos des artistes et ce qu'ils amènent dans nos vies est tellement fort que j'ai envie d'avoir plein de succès pour en fait collectionner énormément d'oeuvres, j'espère avoir une fondation ou un lieu de résidence. Donc un succès typiquement, clairement, ce serait d'avoir un lieu où je puisse recevoir des artistes et ouvrir une résidence. Ce serait un petit marqueur de succès.

  • Speaker #1

    Ce serait cool. Donc le succès pour toi, c'est aussi une forme de se mettre dans une situation qui te permet d'aider les autres ou des actions qui te tiennent à cœur.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Pour terminer le podcast, il ne nous reste plus énormément de temps, j'aime bien, dans les communications aussi autour du podcast, faire ressortir un petit conseil, quelque chose de concret, parce que je me rends compte que ce qui est très cool aussi, souvent quand on regarde des vidéos comme ça, c'est inspirant, ça donne de la motivation, souvent ça a tendance après à vite redescendre, et donc de donner un peu de concret, donc j'appelle ça les petits pas, donc c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet en référence à la Lune. Et donc à l'univers du podcast, est-ce que toi tu aurais un petit pas, une petite action concrète, facile à mettre en application après le podcast, qui permettrait les personnes qui nous écoutent de se rapprocher un peu plus de leur projet ou d'oser passer le cap de se lancer ?

  • Speaker #0

    Je vais te donner trois. Un, une intention, qui est une intention de scout, qui est de faire de son mieux. Quoi que vous fassiez, faites le de votre mieux. Parfois on n'est pas en capacité d'atteindre la perfection. On fait juste chaque jour de son mieux et je pense que c'est un gage de bonheur et de réussite, faire de son mieux tous les jours. Ensuite, des actions concrètes, il y en a d'autres très simples. La première, vous aurez mes coordonnées, mettez-moi un message, venez prendre un café. Et puis, je ne peux pas en prendre des milliers de ce qu'on fera des groupes, on verra. On a des initiatives au bureau seconde vie où on reçoit deux fois par an dans chacun des bureaux des personnes qui sont en reconversion ou qui viennent de lancer leur entreprise pour venir discuter pendant une matinée de comment nous on a fait. Donc, c'est assez sympa. Et puis, il y a le fait pour les femmes qui ont envie de continuer à avancer dans leur carrière, de contacter FP, de venir à une de nos soirées et de passer un bon moment, parce que c'est vraiment quelque chose, il y a une vraie forme de sororité, ce n'est pas juste un mot à la mode. C'est vraiment un club dans lequel on la ressent très fortement. Et j'ai la chance d'avoir la responsabilité d'en être présidente et j'ai envie d'amener tout ça encore plus loin. Donc l'intention et puis d'optimisation facile.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche, je m'en ferai ressortir tout ça. Merci beaucoup Amandine pour ton temps, ton partage. Je te laisse le mot de la fin. Je clôturerai après, mais je ne sais pas si tu as un dernier mot à dire, un message à faire passer. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? On mettra les liens bien sûr en description.

  • Speaker #0

    Oui, alors vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux, sur les réseaux Atelier Compostelle, ou en perso chez moi, au Pumier Napuriel, sur Instagram principalement et LinkedIn. Dans le Marais, pour ce qui est du bureau parisien, et près du Glacis, pour ceux qui connaissent Luxembourg, pour le bureau de Luxembourg. Et dans les mots de la fin... Je pense que la force de les déconnexions, c'est vraiment à ne pas négliger. La première chose, le premier petit pas que vous pouvez garder en tête, c'est de bien vous entourer et de ne jamais, jamais, jamais abandonner l'identification de votre réseau, dans la qualité évidemment, ce n'est pas la quantité, c'est vraiment de s'entourer des bonnes personnes parce qu'il y a des moments à fêter ou des moments plus durs qu'il faut traverser, c'est ceux qui vont faire que votre projet d'entreprise... votre rêve et votre succès demain seront possibles. Tout seul, ce n'est pas possible. Et donc, ce n'est pas moi qui l'ai écrit, mais ensemble, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et j'ai oublié de te demander ça un peu en feedback, entre guillemets, c'est sur le format qu'on vient de partager. S'il y avait une chose ou plusieurs d'ailleurs que tu optimiserais, que tu changerais, etc. pour pousser encore le podcast un peu plus loin, qu'est-ce que ce serait s'il y a des choses qui t'ont... qui t'ont sauté aux yeux, qui t'ont marqué ?

  • Speaker #0

    Écoute, alors c'est agréable. Je trouve que le format long est intéressant. Dans les temps de conversation. Ce que j'aime bien dans les podcasts, c'est aussi quand il y a un public qui peut poser des questions. On est vraiment là sans enfiler. Donc éventuellement, ça peut être de demander à ta communauté de préparer des questions avant de recevoir tes invités. Ils pourront les transmettre après, dans mon cas avec plaisir, ou d'avoir quelques personnes qui sont avec toi dans cette salle qui est très chouette pour poser des questions. Ma copine Camille Weber fait ça avec son podcast Les Voix de l'audace. Elle a un public, donc il y a une dizaine de personnes qui participent et qui peuvent poser des questions et rencontrer l'invité. Et là, on est vraiment dans cette notion de communauté et d'influence. On est vraiment ensemble et on rencontre la personne qu'elle a interviewée. Je trouve que le format est super chouette. ça peut être une piste de...

  • Speaker #1

    Intéressant, je me note ça et je verrai comment on peut implémenter ça dans les prochains épisodes Merci beaucoup Amandine, merci beaucoup à tous de nous avoir suivis jusque là, n'hésitez pas à vous abonner pour connaître l'actualité de notre podcast, les nouvelles sorties d'épisodes n'hésitez pas à nous mettre aussi 5 étoiles à liker la vidéo également petit moment promotion Merci à tous, on vous tiendra au courant pour la sortie de l'épisode et Si vous avez des retours à nous faire aussi, surtout en commentaire, en message privé, sur mon email qui est public aussi, n'hésitez pas, ça nous aide à faire grandir le podcast au quotidien. Merci à tous et à la prochaine transmission.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Amandine Maroto

    00:20

  • Le parcours d'Amandine : du droit à l'architecture d'intérieur

    01:02

  • Gérer le changement de statut et la perception sociale

    05:05

  • Saisir les opportunités et le rôle de l'intuition

    09:36

  • L'importance de l'entourage et du réseau

    17:37

  • Définir le succès et donner des conseils pratiques

    01:27:31

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