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Prosmonautes

Reconversion : quand passion et liberté deviennent des évidences intérieures avec Virginie Legrand

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1h45 |26/11/2025
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1h45 |26/11/2025
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Description

🪐 Dans cette nouvelle transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés de Virginie Legrand, ancienne prof d’allemand et de lettres devenue cheffe à domicile, fondatrice de Communic'Passion et hôte du podcast Passion sans modération. Une conversation sur la liberté, la neuroatypie et l’art de transformer une passion en métier sans diplôme.


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/reconversion-quand-passion-et-liberte-deviennent-des-evidences-interieures-avec-virginie-legrand/


🔭 Comment contacter Virginie ?

- Son site : https://www.communic-passion.fr/

- LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/communic-passion/

- Instagram : https://www.instagram.com/communicpassion/


Résumé de la transmission :

Tu te sens « trop », « pas assez », coincé entre sécurité et appel intérieur ? Avec Virginie, on parle reconversion sans diplôme, cuisine comme art, HPI, hypersensibilité, de mère entrepreneuse et vraie liberté : celle de choisir ses contraintes.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Comment elle est passée de la salle de classe aux cuisines chez ses clients

- Pourquoi sa « vraie vie » commence en décembre 2013

- Comment elle concilie ambition, maternité et doutes au quotidien

- Son regard de neuroatypique sur l’intuition, l’ego et la peur du regard des autres


🤩 Les pépites

- La liberté comme capacité à choisir ses contraintes

- Transformer culpabilité et traumatismes en carburant intérieur

- La cuisine comme atelier de créativité, pas de perfection technique

- S’autoriser une ambition saine sans écraser personne


🔥 Les moments forts

- Le jour où l’école qu’elle dirige passe en redressement judiciaire

- Le déclic : s’immatriculer en quelques clics au lieu de retourner enseigner

- 11 ans d’entrepreneuriat : 11 ans de passion mais aussi 11 ans de combat

- Quand la neuroatypie devient une grille de lecture qui libère enfin


🎧 Pour qui ?

Salariés en quête d’alignement, profs au bord d’un changement, hypersensibles et neuroatypiques qui se sentent « trop », entrepreneurs en devenir qui doutent de leur légitimité parce qu’ils n’ont « pas le bon diplôme ».


Action immédiate après l’écoute : Identifie une personne qui fait déjà ce que tu rêves de faire et écris-lui un message concret pour comprendre son parcours. Un petit pas vers elle, un grand pas pour ta trajectoire.


Si l’épisode te bouscules, laissez ★★★★★ et partages-le à quelqu’un qui mérite de croire davantage en sa propre recette de vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'assume de dire non pour me dire oui. Et là je suis chef sans avoir les diplômes. Et puis après même si ça reste plus masculin, fuck en fait, je me tape. Merci à tout ce qui m'est arrivé de négatif. Ça me rend tellement plus forte. La vraie Virginie, elle est née quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair, t'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va se Surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonaut avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des prosmonautes. Merci d'être toujours plus nombreux à nous suivre. On est disponible sur toutes les plateformes, que ce soit en streaming, euh audio sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et bien d'autres, mais aussi en vidéo maintenant sur YouTube. C'est peut-être sur cette plateforme que vous nous regardez aujourd'hui. Si vous n'êtes pas abonné, n'hésitez pas à vous abonner et à nous laisser un commentaire. Ça permet de soutenir le podcast et son développement. Et aujourd'hui, je reçois Virginie Legrand. Comment ça va Virginie ?

  • Speaker #0

    Bonjour Julien. Mais écoute, ça va. Je suis ravie d'être là. C'est très cocon. J'ai plein de choses à te dire, je crois.

  • Speaker #1

    Content que ça te plaise et content qu'on ait plein de choses à se dire. Ça va être une chouette discussion. Avant de démarrer sur ta présentation, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a donné envie d'accepter l'invitation sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Le chèque de 3 millions. Ça,

  • Speaker #1

    il ne fallait pas le dire parce qu'après, il y a tout le monde qui va me demander des chèques.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que j'aime bien établir un lien, j'aime bien papoter, j'aime bien parler de moi aussi. C'est ça. Et puis, tu l'as abordé d'une manière tellement humaine, humble et discrète que j'ai eu envie de dire oui.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie pour ce...

  • Speaker #0

    Je te dirai merci à la fin.

  • Speaker #1

    Ça marche. Je commence par te présenter en quelques mots, tu me dis si c'est ok, et après une première question clé avant qu'on ne rentre plus sur ton parcours.

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    Donc toi c'est Virginie Legrand, t'as 44 ans, tu es mariée, t'as une fille qui a 16 ans, t'es ancienne prof d'allemand et de lettres qui s'est reconvertie en chef à domicile il y a une douzaine d'années, fin 2013. Tu travailles avec ton mari également, t'animes des ateliers de cuisine, t'as écrit plusieurs livres et t'animes aussi un podcast, Passion sans modération. et ta société de food, c'est Communique Passion, je ne l'avais pas dit. Point important aussi sur lequel on reviendra et qui m'intéresse beaucoup dans ce podcast, c'est que tu as été diagnostiqué HPI et hypersensible. Donc ça, on en reparlera aussi. Ça ressort aussi dans la petite interview que tu m'avais envoyée avant. Oui,

  • Speaker #0

    je l'assume maintenant.

  • Speaker #1

    Ça fait partie justement des points que je trouve hyper importants de mettre en avant et d'expliquer pourquoi est-ce que ça a pu changer pour toi. Et voilà, est-ce que j'ai oublié des choses ?

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très complet.

  • Speaker #1

    Mais ils bossent bien, Julien !

  • Speaker #0

    Ah non, franchement, merci.

  • Speaker #1

    J'ai regardé la vidéo, ça aide quand il y a déjà des contenus avancés. Non, c'est top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Écoute, top. Avant de commencer plus en profondeur dans le podcast, première question clé que je t'ai préparée, qui est qu'est-ce que l'entrepreneuriat t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Wow ! Alors déjà, ça m'a appris que j'avais un goût de la liberté très exacerbé. En fait, quand j'étais prof, j'avais ma routine. J'étais salariée, tout était assez cadré, tout était organisé et je n'avais pas forcément de place pour m'exprimer. Et l'entrepreneuriat m'a permis de comprendre qui j'étais, ce que j'adorais faire, les valeurs et le goût des rencontres aussi. Parce que le fait d'être libre me permet de rencontrer plein de gens, de multiplier les rencontres. Et ça m'a permis de comprendre que j'étais quand même quelqu'un de très sociable et que justement, ce lien me nourrissait aussi de l'intérieur.

  • Speaker #1

    Je me rappelle quand on était boire un café aussi avant, tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté. Au hasard, évidemment ! Au hasard, petite dédicace. Tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté, c'est un mot qui revient aussi beaucoup dans l'interview que tu as mis sur YouTube. C'est vrai. Est-ce que c'est ce besoin de liberté aussi qui explique ta reconversion et ce côté très cadré, très organisé de l'enseignement ? Finalement, c'est là où tu t'es sentie un peu à l'étroite ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Alors en fait, c'est au moment où j'ai décidé de monter ma boîte que j'ai compris Ce qui me manquait quand j'étais prof. Mais quand j'étais prof, je ne m'en rendais pas forcément compte. Parce que tu sais, tu es dans le flow. Moi, j'étais rythmée aussi par les programmes scolaires. Donc, tu vois, tout était vraiment très... Ça roulait, quoi. Ça roulait, puis j'adorais ça. J'adorais transmettre, j'adorais les gamins, j'adorais mon équipe. Ça avait du sens. Mais au moment où je me suis dit, OK, parce qu'un projet a avorté, en fait, et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de monter ma boîte. Donc, il y a quand même eu un déclencheur. Et je me suis dit, mais en fait, c'est évident.

  • Speaker #1

    Mais tu ne le sentais pas trop quand tu étais dedans ? Non,

  • Speaker #0

    c'est en fait, rétrospectivement, que je me suis dit, mais en fait... Être entrepreneur, ça correspond tellement à ta personnalité. Mais c'était étouffé, en fait. C'était étouffé et c'est sorti quand j'ai dit, OK, j'y matricule. Et plus les années avancent, plus je me dis, mais je me suis, voilà, pas perdue. Mais parce que c'est aussi une expérience. Et puis, c'est aussi de voir la différence entre les deux. Et en fait, j'adore. Mais c'est vrai que la liberté, c'est quelque chose que je développe de plus en plus et sur lequel je m'appuie beaucoup pour évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, ça se sent. On reviendra dessus après. Et petite aparté, ça me renvoie à quelque chose, à une étude que j'ai lue il n'y a pas longtemps, ce que tu dis sur le fait que c'est venu rétrospectivement. En fait, je voyais une étude neuroscientifique. Donc, tu as des scientifiques qui ont démontré qu'en fait, toutes les décisions qu'on prend, ou la plupart, 95% des décisions, en fait, sont prises avant que tu en aies toi-même conscience, donc dans ton inconscient. Et toutes les justifications qu'on dit après, je l'ai fait parce que potentiellement... je me sentais trop dans le cadre ou pour si ou pour telle raison. En fait, c'est une justification à postériori qu'on se donne, mais en fait, la décision, elle était déjà prise dans ton cerveau avant même que tu aies conscience de ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau. C'est fascinant. C'est fascinant. Mais je pense que c'était ça. C'est pour ça que tout est parti très, très, très naturellement et très instinctivement. En fait, j'attendais sûrement quelque chose pour y aller. C'était là, c'était en moi.

  • Speaker #1

    C'est un petit déclencheur sur lequel on va revenir. Ça marche. Et dans l'interview, Oui. une phrase, alors que je vais reprendre pour pas déformer tes propos. Tu as dit « Ma reconversion ne s'est pas faite parce que je me suis lassé de l'enseignement. Elle s'est faite parce que j'ai été appelé par la gastronomie. »

  • Speaker #0

    Et après, je dis « C'est très perché. »

  • Speaker #1

    Ouais, ça, je l'ai...

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne l'ai pas mis, mais on peut le finir. C'est très perché. Je l'assume. Oui, parce que ça fait bizarre de dire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait bizarre. Moi, ça ne m'a pas semblé si perché que ça. C'est pour ça que je ne l'ai pas remis dans ce que j'étais... Je pense comprendre un peu ce que tu voulais dire, mais du coup ça m'amène à quelques questions justement. Parce que tu parles d'appel. Qu'est-ce que la cuisine, toi, te permet de transmettre aujourd'hui que tu n'arrivais pas peut-être à transmettre dans la salle de classe et qui a postériori te manquait en fait ?

  • Speaker #0

    Les mains, déjà. Les mains, le travail manuel, la création artisanale, la création. Moi, j'étais beaucoup dans l'intellectuel. J'adore l'intellectuel. Les lettres, les langues, tu vois, l'académisme, les livres. Tout ça, c'est très intellectuel, c'est le cerveau. Et en fait, je pense qu'il me manquait quelque chose de transformation. Ce que j'adore, c'est vraiment de prendre un aliment et d'en créer une recette, tout simplement. Parce que je le dis souvent, sans les producteurs, sans les artisans, sans les agriculteurs, les chefs, ils ne savent rien, ils ne peuvent rien faire. Et en fait, ce que j'adorais, moi, je n'ai jamais été une artiste au sens, je ne sais pas faire de la couture, je ne sais pas dessiner, je ne fais pas de peinture. Et je me suis découverte, étant artiste, ce qu'on me l'a dit, l'art culinaire, de créer, en fait. Et la créativité, plus que la création, c'est la liberté. C'est de transformer. J'ai lu une citation qui disait que la créativité, c'était de transformer le banal en merveilleux ou le merveilleux en banal. Mais en tout cas, tu vois, il y a un pont qui se crée entre ton émotion, ta subjectivité et à la fin, ce qu'il y a dans l'assiette. Et ça, ça me manquait parce qu'en fait, j'étais un passeur avec les lettres. Mais je ne m'étais pas de moi. Là, je mets clairement de moi.

  • Speaker #1

    Parce que tu suivais un programme qui t'était donné.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et toi, ce qui te manquait, c'est cette liberté de pouvoir adapter. Oui,

  • Speaker #0

    parce que quand je parle de Victor Hugo, je raconte sa biographie. Quand je parle de Goethe, je raconte sa biographie. J'analyse un peu avec les gamins. Mais finalement, ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Tu transmets, mais tu ne crées pas quelque chose que tu transmets.

  • Speaker #0

    Là, c'est Virginie qui cuisine. Clairement, ce n'est pas Virginie qui enseignait. C'était la professeure qui avait étudié Victor Hugo et qui passait le message de Victor Hugo. Mais là, maintenant, c'est clairement moi qui décide. J'ai un pouvoir de décision énorme. J'ai une indépendance, en fait, que je n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Ça t'a permis de te reconnecter aussi plus à toi-même, plus profondément ?

  • Speaker #0

    Pas me reconnecter, me connecter.

  • Speaker #1

    Parce que tu sens que tu n'étais pas si connectée finalement à la postériorité ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, je ne l'étais pas du tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, tu étais dans le flot. Oui, et je te dis,

  • Speaker #0

    je le faisais vraiment avec plaisir. Et quand je dis, je ne me suis pas lassée, c'est souvent les reconversions, c'est lié à un burn-out. Tu vois, où ils disent, voilà, je n'aime pas mon patron, je n'aime pas ma structure, je n'aime pas mes coéquipiers, mes collaborateurs. Il faut que ça change, il faut que je respire. Je ne me sentais pas... étouffée, tu vois. Mais c'est un moment où je me suis dit, bah en fait, non, ma vie, j'ai envie de la construire autrement. Et c'est pour ça que j'ai décidé d'utiliser cette passion de la gastronomie pour en faire mon métier, de la professionnaliser.

  • Speaker #1

    Et si tu devais décrire cet appel-là de la gastronomie comme un goût, comme une saveur, tu dirais que c'était quoi ?

  • Speaker #0

    Oh là là ! En fait, c'est oui, c'est comme quelque chose qui est pétillant. qui arrivent sur tes papilles, où tu ne t'y attends pas. En fait, moi, ce qui me fascine, c'est que c'était inattendu. C'était en même temps attendu, mais très inattendu. et là c'est tu sais quand tu croques dans un dans un chocolat et qu'il y a une saveur que tu n'attendais pas, mais tu es addict en fait. Et c'est comme si j'avais ouvert la boîte de Pandore en me disant, ok, j'y vais. Alors la boîte de Pandore, en général, c'est des choses qui sont négatives, mais je suis allée vers l'inconnu et en fait, je m'en délecte. Je m'en délecte en permanence de cette connu. Encore maintenant ? Ah oui, parce que tout est à construire, tout est à faire. Oui, j'ai jalonné pas mal de choses, j'ai balisé beaucoup de choses et j'en suis très fière. Mais heureusement qu'il y a encore un chemin énorme qui m'attend, qui m'appelle. Il y a plein de choses qui m'appellent encore.

  • Speaker #1

    Pas forcément que sur la food ?

  • Speaker #0

    Pas forcément que sur la food.

  • Speaker #1

    Mystère.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore consentisé. Là, j'ai un peu verbalisé, mais bon.

  • Speaker #1

    C'est à l'intuition pour l'instant. Oui, c'est à l'intuition. Et pour boucler justement sur cet appel-là, j'ai l'impression de ressentir dans des discussions que je peux avoir avec un certain nombre de personnes, qu'il y en a qui... qui se sentent un peu appelés aussi par certaines passions ou certains autres rêves de grandeur ou de projets qu'ils n'osent pas forcément saisir.

  • Speaker #0

    Oh là, oser, oui.

  • Speaker #1

    Oser, c'est un grand mot. Juste comme ça, à la volée, est-ce que toi, tu as un petit truc comme ça qui te vient en tête où tu pourrais dire, ok, je peux partager ça, qui peut peut-être aider certaines personnes à saisir cet appel ou avoir conscience est-ce que c'est un vrai appel profond, est-ce que c'est juste un petit passage. Moi, ça m'arrive beaucoup, ça. C'est des espèces de petites...

  • Speaker #0

    passion mais qui dure un mois puis en fait ça existe plus et du coup tu au moment où tu en prends passion et possession de cette passion tout dit c'est la vraie et après finalement tu l'as pour le coup tu ça se délite donc faire la différence entre ce qui est vraiment créé ce qui est superficiel ou à la cuisine du coup c'est vraiment en crise à la cuisine alors ce qui est très drôle en fait vraiment c'est que la cuisine moi j'ai découvert cette passion de la cuisine à 20 ans alors je réponds peut-être à une autre question du coup

  • Speaker #1

    Mais vas-y, c'est la naturalité.

  • Speaker #0

    Parce que je me suis mis en couple et que je me disais, c'était sympa aussi de cuisiner pour faire plaisir à mon ami. Mais avant, j'étais nulle. Je n'aimais pas cuisiner. Je me souviens que j'avais une copine, on sortait du collège, du lycée, je faisais cramer les biftecs, les patates sautées. C'était cramé. Je n'aimais pas ça, tu vois. Je me suis découverte ça pour l'autre. Donc, tu vois, c'est drôle. Ça, je ne l'ai jamais dit. À chaque interview, je dis d'autres choses. Je découvre l'amour que j'ai pour la cuisine parce que j'aime quelqu'un, parce que j'aime les gens. Et comme j'avais, voilà, c'est le père de ma fille, je l'aimais. Donc, du coup, je voulais lui faire plaisir. Et donc, j'ai commencé à comprendre que la cuisine, c'était un acte d'amour. Et j'ai commencé à me prendre au jeu de la créativité, d'acheter des produits, de créer des recettes, d'expérimenter. Très vite, je me suis mise sur des trucs à part. Voilà, j'ai voulu avoir des choses un peu audacieuses. Je ne voulais pas suivre des recettes. Déjà, j'étais très rebelle. Et puis au fur et à mesure, je recevais beaucoup et vraiment, ça m'animait. Mais je ne voulais pas en faire mon métier parce qu'on reviendra sur tout là-dessus, mais les gens autour, bon, qu'est-ce que tu vas aller en faire ton métier ? Voilà, garde ça comme loisir. Ça te permet de te vider la tête quand on a marre des élèves.

  • Speaker #1

    C'est tous les préjugés ou toutes les grandes phrases comme ça qui étaient dites et qui ne sont pas forcément très importants. C'est un milieu encore un petit peu moins, peut-être maintenant, mais encore très masculin.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'à la télé, quand on regarde Top Chef, par exemple, on voit des femmes chefs aussi. Donc, j'ai l'impression que ça se...

  • Speaker #0

    Alors, oui, ça s'ouvre, ça s'ouvre. Et puis, on commence à être aussi des chefs, des chefs un peu masculines, c'est-à-dire des chefs avec du caractère, des chefs où on s'impose, où on s'affirme, où on affirme aussi notre volonté de s'émanciper, notre volonté d'avoir notre place et de prendre notre place, en fait. Parce qu'on travaille pour ça. Donc, il n'y a pas de raison de nous l'enlever. Donc oui, ça s'ouvre, c'est très moderne On écoute de plus en plus notre sensibilité Notre féminité, tu vois, qui donne un autre ton Un autre ton à la cuisine Et puis après, même si ça reste plus masculin Fuck en fait Je m'en tape, désolé mais

  • Speaker #1

    Je m'en fous Non mais t'as raison de le dire Je continue mon petit bonhomme de chemin Tu m'assumes complètement maintenant Ah mais complètement Et je me heurte encore à des mecs qui n'entendent pas ce que je dis Et aujourd'hui ça te... J'adore ça parce que dans la spontanéité, il y a toute une trame que je prépare. Mais oui, mais on s'en fout de la trame, mais bien sûr,

  • Speaker #0

    on s'en fout de la trame.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et aujourd'hui, est-ce que ça te touche encore les préjugés ou les phrases qu'on peut te dire ? Ou est-ce que tu arrives totalement à te dire aujourd'hui, allez, on s'en fout, ça me passe au-dessus ?

  • Speaker #0

    Allez, ça me passe au-dessus à 95%. Il y a 5% où j'ai un petit égo qui me dit, ça me blesse. Parfois, je peux me sentir humiliée. Parfois, je peux me sentir... pas comprise aussi dans ce que je veux faire, dans la manière dont je veux le faire. Et puis en fait, maintenant, ça m'amuse. Il y a une semaine, je me suis retrouvée face à deux mecs qui m'ont vu un peu comme une petite et je me suis amusée à leur faire la petite liste de ce que je faisais. Je leur ai posé ça sur la table en disant « Tac, tac, tac, tac, tac, tac. Qu'est-ce que tu veux ? Tu trouves que je suis encore une petite dans le milieu ? » Et là, ils se sont dit « Ah, ok ! » Donc voilà, il faut que je sorte mes crocs. En fait, c'est épuisant. C'est épuisant parce que je voudrais que ce soit fluide. Mais certains hommes, ou même des femmes, il ne faut pas croire, je suis aussi là pour dire que j'ai eu des femmes qui se sont confrontées à moi dans ce milieu. Parce qu'il y a aussi la jalousie. C'est autre chose.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'elles reprojettent elles-mêmes. qu'on leur a fait vivre à un moment et qu'elles le reprojettent sur toi. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, on garde ça en soi. Les insécurités, les mauvais souvenirs. Voilà, moi, je n'ai pas à subir ça. Tout mon passé, moi, je le garde en moi. Je ne suis pas là. Mais oui, c'est un fait. De toute façon, tu es un entrepreneur quand tu crées ta boîte. Tu crées ta boîte. Voilà, tu vas avoir autour de toi des âmes bienveillantes et tu vas avoir autour de toi des esprits malveillants, des énergies négatives. contre lesquelles tu dois essayer de te battre ou dans lesquelles tu dois te débattre. Ça fait partie du jeu. Tu auras des gens qui vont t'accompagner et tu auras des gens qui vont t'insupporter. C'est tout. Mais il ne faut pas que ça t'enlève le cœur de ce que tu veux faire. Ta respiration. Il ne faut pas que ça t'enlève ta respiration.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la relation humaine en général. C'est la relation humaine. Dans la famille, il y a des gens qui t'énervent des moments, pas d'autres.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Mais c'est vrai que quand tu portes ton projet, tu as quand même besoin d'une énergie supplémentaire. pour décupler, tu vois, aller chercher ton chiffre d'affaires, t'épanouir, entraîner des gens avec toi pour collaborer, fédérer. Donc, il faut quand même ne pas avoir des choses trop lourdes à porter. Parce que sinon, ça peut t'empêcher d'aller plus loin que ce que tu as envie de faire.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. C'est un poids, en fait, qui t'empêche d'avancer. Du coup, de ce que je comprends, tu me dis si je me trompe, mais Tout ce que tu as bâti sur les 12 dernières années, c'est des éléments, entre guillemets, de légitimité qui aident à renforcer ta confiance et qui finalement, maintenant, t'aident à te dire, en fait, voilà, toi, tu as cette image-là, mais en fait, voilà, maintenant, j'ai cette confiance parce que voilà ce que j'ai pu accomplir. Je peux prouver, mais peut-être que tu cherches, tu voulais aussi te prouver à toi-même que tu en étais capable.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un ami qui, hier, m'a dit, on sent en toi que tu as cette hargne de prouver plein de choses, deux Alors, cette légitimité-là, c'est compliqué encore à gérer. Au bout de 12 ans, je dis que je l'ai. Cette crédibilité professionnelle, je l'ai parce que j'ai beaucoup de gens dans le milieu, donc hommes même, des meilleurs ouvriers de France. J'ai même un ami, Bocuse d'or, mon cher François, merci, qui me fait confiance et qui reconnaît mon travail. Mes clients, je n'ai rien à dire. J'ai un rapport... très privilégiée avec mes clients et j'ai envie de te dire c'est avec eux que la relation doit être la plus forte parce que c'est eux qui me payent aussi pour ce que je leur fais donc on va dire que tout n'est pas encore gommé, voilà, cette estime de moi, cette confiance en moi c'est encore compliqué à appréhender mais j'ai du coup quand même la force de dire aux gens non non mais ce que je fais c'est bien et je ne t'écoute pas si tu me tires vers le bas

  • Speaker #1

    De toute façon, la confiance, ça se construit tout au long de sa vie. Je pense que ce n'est jamais complètement bâti, parce qu'on change aussi, on évolue au fur et à mesure de sa vie, des rencontres, etc.

  • Speaker #0

    Mais cette légitimité-là, je cours après depuis pas mal de temps et je commence à l'avoir.

  • Speaker #1

    Tu dirais que tu avais un peu ce qu'on appelle ce syndrome de l'imposteur au départ ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Évidemment, il est là comme un fantôme, en fait, comme un spectre qui est là autour de toi et qui te dit, est-ce que tu es vraiment à ta place ? C'est déjà toi avec toi-même. Je trouve que quand tu es entrepreneur, c'est déjà une vraie bataille intérieure de toi avec toi-même. Et puis après avec les autres. Mais je crois que déjà, c'est apaiser toi et de te dire si tu le sens au fond de ton cœur, c'est que tu es aligné. C'est que c'est là où tu dois être. Cet appel de l'univers, assez métaphysique, spirituel, c'est quelque chose que j'ai vraiment ressenti à l'intérieur de mon âme. C'est bizarre. C'est une intuition très forte que tu as réussi à écouter. En fait, je n'ai jamais eu peur d'échouer. Et parallèlement, je te dis, j'avais le syndrome de l'imposteur. Mais en fait, quand j'ai immatriculé, que j'ai appuyé sur l'ordinateur, la touche d'ordinateur en disant, ok, tu as ta boîte, tu as ton numéro de sirède, le 26 décembre 2013.

  • Speaker #1

    Et ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    Oui, je me suis dit, ok, il y a zéro problème. C'est assez dingue. Et tu vois, 12 ans après, ça va faire 12 ans le 26 décembre. Et je me dis mais en fait c'était évident. Je n'ai pas eu peur de trouver les clients. Je n'ai pas eu peur de me heurter à des choses. Je n'ai pas eu peur d'échouer. Je n'ai jamais eu peur d'échouer. C'est dingo.

  • Speaker #1

    Même au tout début ?

  • Speaker #0

    Même au tout début.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas dit tiens si ça ne marche pas qu'est-ce que je fais ? Je vais manquer d'argent. Je vais me ridiculiser.

  • Speaker #0

    Jamais sur la tête de ma gamine. Jamais. Et ce n'est pas une question de surconfiance ou d'ego. C'est qu'on m'avait mis là exactement, où j'allais être la meilleure.

  • Speaker #1

    C'est fort.

  • Speaker #0

    C'est très fort, c'est très puissant. Quand j'en reparle, parce que j'en parle beaucoup de cette manière-là, et là c'est vrai que j'en parle un petit peu plus en détail, c'est très très puissant.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait, tu t'es associée à ton mari tout de suite au départ ? Non, pas du tout. Ce que j'allais dire, est-ce que c'est le fait d'être aussi à deux qui donne plus de confiance ? Non, non,

  • Speaker #0

    et puis Guillaume, il n'est pas du tout là-dedans. Guillaume il est beaucoup plus Terre à terre, pragmatique, dans la logistique, il m'accompagne beaucoup. Mais il n'est pas du tout dans cet élan d'entrepreneur, d'ambition, de vision, de projection. Pas du tout. Ça, c'est moi qui chapeaute tout ça. Et c'est ma personnalité. Mais non, non, là, j'étais seule avec moi-même. Et j'ai envie de te dire, encore aujourd'hui, je suis seule avec moi-même. Le combat, on est deux dans la structure. Mais mon combat, c'est moi avec moi-même et avec les autres.

  • Speaker #1

    Bon, on va passer à la partie suivante. Qu'est-ce que ça t'évoque, le terme d'autodidacte ? Tu me vois venir, je dis ça.

  • Speaker #0

    Alors, autodidacte, c'est le syndrome de l'imposteur. On revient à ça. Mais en même temps, c'est la liberté de créer quelque chose loin des codes. Et c'est assez contradictoire. Donc, c'est un peu ma contradiction et mon paradoxe aussi, parce que moi, j'ai été prof. Pendant quand même 12 ans. Donc, je faisais passer des diplômes. Je disais aux élèves, il faut que tu aies ton bac, il faut que tu aies ton brevet, il faut que tu apprennes telle leçon, etc. Et moi, vraiment par volonté d'impertinence totale, même d'insolence, j'aime beaucoup, je me dis, moi je vais me mettre chef sans avoir les diplômes. D'ailleurs, j'ai entendu récemment, on peut dire que tu es chef parce que tu n'as pas passé ton CAP. Ça, j'adore.

  • Speaker #1

    C'est l'attachement qu'on a au diplôme. Non,

  • Speaker #0

    mais effectivement, déjà, ça veut dire quoi être chef ? On peut dire que je suis cuisinière, si on préfère. Ou chef cuisinier, chef cuisinière, je m'en fiche. Je prépare la nourriture chez des gens qui ont envie de recevoir. Donc, autodidacte, auto, voilà, soi-même. Je pense que c'est créer ton propre chemin. Et effectivement, quand tu n'as pas été dans une école de cuisine, je pense que tu es moins formaté et que tu es plus libre. Donc, pour moi, l'autodidacte ou l'autodidactie, j'ai appris ce mot-là, c'est la liberté. Et c'est bizarre, on revient tout le jour sur cette manière.

  • Speaker #1

    C'est un mot-clé pour le référencement du podcast, je mettrais un mot-clé, liberté, ça va remonter très fort. Oui, parce que les gens qui nous écoutent ne le savent pas parce qu'on est un peu partis dans d'autres chemins annexes, mais quand tu te lances, donc tu fais tes 12 ans d'enseignement, juste après, tu pourras peut-être revenir sur la transition entre les deux parce que c'est important pour que les gens comprennent, et tu ne passes pas de diplôme, tu dis non, pas de CAP, et Pas de diplôme, pas d'école, pas de stage, rien. J'aime cuisiner, je me lance et puis on verra quoi.

  • Speaker #0

    Et à aucun moment, je me suis dit, allez, j'hésite. Mais à aucun moment, ça n'a popé dans ma tête en fait. Mais là encore. Alors que, en face, les gens n'étaient pas dans la gastro, donc personne ne m'a dit, tu vas passer un CAP, etc. Non, tu vas faire Ferrandi, bah non. Tu vois, il n'y avait personne qui a pu m'aiguiller. Ils m'ont juste suivi dans ce délire-là, qui a été longtemps pris comme un délire en fait. Pardon.

  • Speaker #1

    Par tes proches, par ta famille, par des amis. Oui,

  • Speaker #0

    ça pourrait revenir si tu veux. En fait, j'étais impatiente. C'est ce que je dis aussi dans cette interview là. J'étais impatiente. Je pense que je sentais tellement que c'était là où j'allais être la plus heureuse. Encore, tout est question de bonheur. C'est différent. Mais en tout cas, à l'intérieur de moi, je sentais que c'était quelque chose dans laquelle j'allais me sentir. bien, me sentir vraie. Donc, je me suis dit « Ok, j'y m'attricule. Après, j'essaye d'être... Oh, pardon. »

  • Speaker #1

    Bon, un coup. Est-ce que tu peux juste remettre un peu ton micro ?

  • Speaker #0

    Ah, pardon, pardon. Je reprends.

  • Speaker #1

    C'est mieux pour le micro ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, non, mais c'est bon. Je reprends un tout petit peu avant. C'est vrai que quand je me suis lancée, quand je me suis immatriculée, j'aurais pu attendre, faire une année d'études, rentrer dans une école, comme tu dis, faire des stages pour savoir ce qu'était le métier. Mais je n'y ai même pas pensé. Je n'y ai même pas pensé parce que j'étais impatiente de vouloir aller tout de suite sur le terrain. Et là encore, même pas sur le terrain des cuisines de restaurant. Je savais aussi tout de suite que c'était du domicile. Donc peut-être qu'inconsciemment, je me disais, les clients, ils ne vont pas être regardants, ils ne vont pas me dire, tu me montres ton diplôme ? Comme aurait pu l'être un chef de cuisine ou un gérant de resto qui m'aurait dit, OK, montre-moi ton papier. Après, je sais très bien, et là-dessus, je reviens de manière un peu humble, je n'ai pas un niveau technique très élevé, parce que je n'ai pas appris cela à l'école. Je ne me suis pas après reformée là-dessus, parce qu'à l'instant T, je n'ai aucun diplôme. Et je n'ai fait aucune formation. Même annexe, des mentions complémentaires, etc. Des équivalences, jamais. Donc oui, j'ai des imperfections techniques.

  • Speaker #1

    Ce qui ne t'empêche pas d'avoir des clients, que les clients soient satisfaits, que tu passes des bons moments.

  • Speaker #0

    Je donne toujours l'exemple du filet de sol. Un filet de poisson, tu m'amènes un énorme filet de saumon, je ne sais pas lever un filet, mais en fait, mes clients, ils s'en fichent. Moi, je vais chez mon poissonnier, je lui dis, tu me fais trois filets de sol, quatre filets de sol, voilà. Et puis après, je gère ma sauce, ma garniture, mon dressage. Et évidemment, en pâtisserie, je ne suis pas non plus très, très forte, mais voilà, ça pour le coup, j'ai... J'ai appris, je me suis perfectionnée, j'ai travaillé des recettes. J'ai tout appris au fur et à mesure de mes rencontres, de mes challenges, en poussant toujours un petit peu plus loin. Mais c'est vrai que si j'allais jusqu'au bout, je suis tiraillée. Parce que je me suis dit un jour, un jour, c'est dingue, je sais, j'aimerais passer le concours des moffs, les meilleurs ouvriers de France. Les mecs, c'est les plus forts, tu vois. Moi, je n'ai rien. Mais je pense qu'un jour, j'essaierai de le passer. Que tu veux être chef sans passer par la mention académique et tu veux faire le top du top. Je suis encore en train de me chercher là-dessus, tu vois. Et je pense que c'est le challenge. C'est plus le challenge de dire au moins de passer. De dire je l'ai fait et puis une légitimité supplémentaire. Oui, puis pas forcément l'avoir. Mais en tout cas, de vivre cette expérience-là. Moi, ce que je veux, c'est multiplier les expériences. C'est ça. Quand tu es entrepreneur et que tu mets balise après balise, pierre après pierre sur ton chemin, c'est après de regarder, tu vois, quand tu te retournes. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai réussi. Je n'ai pas réussi, mais là encore, peut-être que tu me poseras la question. C'est quoi réussir ?

  • Speaker #1

    Arrête, tu fais les questions et les réponses. C'est vrai ? Oh là là, ça c'est parce que c'est mon côté animatrice.

  • Speaker #0

    Je suis désolée.

  • Speaker #1

    On sent que tu animes un podcast aussi.

  • Speaker #0

    Tu l'adores.

  • Speaker #1

    Et oui, du coup, ça faisait partie des questions plus tard, mais allons-y tant que c'est là. C'est quoi du coup réussir ?

  • Speaker #0

    Réussir, en fait, c'est de... Je m'auto-pose la question et je ne sais pas. Tu sais, il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie. déjà réussir pour moi une question d'argent Ce n'est pas du tout matériel, ce n'est pas du tout financier. Réussir, c'est comment tu te vois toi. Réussir, c'est l'image que tu as de toi, l'image que ton chemin d'entrepreneur t'a rendu. Te regarder dans le miroir et dire ce que j'ai fait, ce que tu as accompli. Réussir, c'est de se dire que pour moi, tu as impacté les gens. Depuis 12 ans, j'ai impacté les gens, j'ai donné du bonheur aux gens. au travers de mes prestations. J'en suis immensément fière. J'impacte les gens dans leur manière d'être entrepreneur aussi parce que je leur produis plein de conseils. C'est toujours mon côté un peu prof. J'impacte ce milieu-là parce que je leur montre qu'on peut réussir. En tout cas, qu'on peut monter une boîte et qu'on peut gagner sa vie dans une boîte d'événementiel culinaire sans avoir les diplômes. Voilà, donc c'est ça pour moi. C'est impactant.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est super intéressant. J'adore cette question. Je la pose tout le temps dans mes trames. Parce que je remarque, là, c'est le dixième épisode qu'on fait ensemble. À chaque fois, j'ai posé la question. Et à chaque fois, c'est pratiquement des réponses différentes. Des bien sûrs. Qui sont très personnelles. Autant des fois, c'est très financier. Autant des fois, c'est un peu des deux. Familial, personnel. C'est hyper intéressant de voir que tu n'as pas une définition du succès. Réussir, ce n'est pas avoir un million sur son compte. Réussir, c'est plein d'autres choses. Bien sûr. C'est bien pour les gens qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Mais c'est très subjectif. parce qu'en fait, l'entrepreneuriat, c'est subjectif. Ton identité, c'est ton propre parcours. Oui, tu vas aller t'entourer de gens qui vont te donner des conseils, tu vas t'inspirer par des gens. Mais moi qui fais aussi beaucoup de conférences où on me fait venir sur des réseaux, etc. pour parler de mon parcours, je leur dis, mais moi, je vous parle de moi. Mais parce que j'ai mon passif aussi qui fait que je suis comme ça aujourd'hui. Mais après, personne ne sera comme moi. Tu n'as pas mis mes chaussures, donc tu ne sais pas qui je suis. Et puis après, toi, tu vas avoir ton propre... tes propres références, tes propres envies, tes propres aspirations, tes propres soutiens qui font que tu auras une autre voie. C'est pour ça que la concurrence, pour moi, ce n'est pas important. Les gens me disent « ah bah oui, mais tu n'as pas peur » . Parfois, je fais venir dans mon podcast des chefs qui sont aussi chefs à domicile. « Non, mais attends, c'est dangereux ! » Tu fais de la promo pour la concurrence. « Mais c'est dangereux de quoi, en fait ? » Moi, ça fait 12 ans, j'ai mon petit nom, j'ai mes clients, j'ai mon carnet de commandes qui est plein. À partir de là, au contraire, j'ai envie de les pousser. C'est souvent des débuts, en plus. Donc, on n'a pas le même récit. Mais c'est que surtout, en fait, il ne fera jamais la même chose que moi. Donc, je n'ai pas peur de ça. Là aussi, tu vois, je n'ai jamais eu peur de la concurrence. Jamais. Alors que beaucoup ont eu peur de moi et qui ont essayé de me savonner la planche.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est hyper intéressant parce qu'on entend beaucoup aussi dans l'entrepreneuriat, ce qui compte, ce n'est pas l'idée, c'est l'exécution. Et j'en parlais aussi avec une amie il y a quelques mois qui me disait, je ne peux pas trop t'en parler parce que c'est une idée. Du coup, ça m'a fait rire et on en parlait avec beaucoup de bienveillance aussi. Je lui disais, mais tu sais, ce qui compte, ce n'est pas ton idée. L'idée, ça ne vaut rien, c'est bien d'avoir l'idée, mais la probabilité que personne sur Terre n'ait déjà eu l'idée, c'est proche de zéro.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, ce qui compte, c'est l'exécution. Et même si on fait tous les deux, ou à 3 ou à 10 ou à 100, la même chose, on a la même idée, on ne l'exécutera pas pareil, parce qu'on mettra notre touch personnel, notre vision, notre ADN. Donc en fait, il faut parler de son idée aussi. Et après, c'est ton exécution personnelle qui fait la différence.

  • Speaker #0

    Évidemment, de toute façon, d'être enfermé dans ton individualité en disant, mais même l'ego, parce que l'ego, c'est quelque chose qui peut freiner, qui peut paralyser aussi une expansion, une avancée. Et puis le collectif. Le collectif, je trouve que c'est hyper important. Donc moi, ce ne sont pas des concurrents, ce sont des confrères, des consoeurs, des pères, vers lesquels je peux aussi aller pour prendre d'autres idées, tu vois. Moi, j'adore aller dans les restaurants parce que je prends aussi des idées de créativité. Je suis très curieuse. Je me dis, ah oui, il a associé ça à ça. Même si je fais la même recette, ce ne sera pas la même recette. Parce que je n'aurai pas la même huile, je n'aurai pas le même beurre, je n'aurai pas la même tomate, je n'aurai pas la même épice.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les mêmes proportions.

  • Speaker #0

    Les mêmes proportions, le même équilibre, le même geste, le même outil. Donc non, ce ne sera jamais la même recette. Moi, j'ai fait deux livres. Les gens m'ont dit, il ne faut pas que tu mettes tes recettes sur Internet. Mais en fait, les gens qui prennent mon livre, ils ne vont pas faire la même chose que moi. Donc, ce danger-là, il faut l'oublier. Ce risque-là, cette pollution mentale, il faut l'oublier. Garder vraiment l'énergie pour avancer et pour construire, en fait. C'est ça le plus important.

  • Speaker #1

    Tu as de l'ego, toi ? Je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Bien sûr, l'ego, c'est l'amour propre. Pour moi, c'est l'amour propre. Donc, c'est ne pas supporter qu'on parle mal de moi. bien sûr d'avoir de l'ego d'être en représentation, moi je suis en représentation voilà, en permanence, c'est ça que j'adore au travers, c'est pour ça que je suis beaucoup sur les réseaux mon métier fait que je suis en représentation je ne suis pas cachée dans une cuisine je suis en représentation chez les gens, souvent les cuisines sont ouvertes ou alors même quand la cuisine est fermée ils viennent me voir en cuisine, ils cuisinent avec moi ils me posent des questions, etc. et j'aime bien faire de chaud c'est ma personnalité aussi, ça je suis à l'aise parce que quand j'étais prof je parlais devant 30 personnes et ça ne me faisait pas peur. L'ego, pour moi, l'égoïsme même, tu as un égo sain, un égoïsme sain et un égo, égoïsme malsain. Si l'ego, c'est de vouloir écraser l'autre, ça, c'est dégueulasse. Ça, je n'aime pas. Mais l'ego de dire oui, j'existe en fait. L'ego, c'est soi-même. Oui, j'existe. J'ai envie qu'on me respecte. Donc oui, j'ai l'ego d'évoluer dans une sphère. de créer quelque chose, de laisser une empreinte. Oui, ça, j'ai l'ego. Quand tu es entrepreneur, il faut quand même avoir un rapport à soi en mode ambition. En mode, je vais tout défoncer, mais je vais tout défoncer sans défoncer les autres. Et ce rapport à l'ambition, il est très compliqué aussi pour les femmes. Parce que c'est mal vu. J'ai assisté à une conférence il n'y a pas longtemps sur le rapport des femmes avec l'argent. Le rapport des femmes avec l'argent, le rapport des femmes avec l'ambition, le rapport des femmes avec la carrière, le rapport des femmes avec l'entrepreneur, l'entrepreneuriat, c'est difficile parce qu'on nous voit comme toujours un peu des petites. Voilà, oh, t'as l'ambition, tu veux faire un truc comme ça, mais est-ce que tu crois que ça va marcher ? Est-ce que t'as envie d'aller loin ? Moi, aujourd'hui, j'assume en fait, j'assume de vouloir aller loin.

  • Speaker #1

    D'avoir de l'ambition.

  • Speaker #0

    Ouais, parce que l'ambition, c'est quelque chose de beau en fait.

  • Speaker #1

    T'as occupé pour toi et pas contre les autres.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est que positif.

  • Speaker #0

    Mais c'est que positif. Et puis tu vois, ma fille, elle a 16 ans, j'ai envie de lui donner aussi ce goût de l'ambition. Sans dire, je vais aller rayer le parquet, je suis carriériste, je vais mal faire, je vais mal agir. Bah non, j'ai de l'ambition. Je crée une boîte, j'ai envie que la boîte, elle marche. Je vais tout faire pour qu'elle marche et je vais tout faire pour qu'elle soit pérenne. Je vois pas où est le problème en fait.

  • Speaker #1

    Tout est toujours question d'équilibre de toute façon. Mon père me disait toujours... Mais oui. Le poison est dans la dose.

  • Speaker #0

    Ah là là !

  • Speaker #1

    C'est un peu poétique. Ah là là, papa !

  • Speaker #0

    On aime beaucoup ce qu'il dit, papa. Eh oui, dédicace à papa.

  • Speaker #1

    Dédicace à papa, il en a dit beaucoup de bonnes comme ça. Mais c'est vrai, c'est une phrase que je comprends de plus en plus plus j'avance. C'est vrai qu'en fait, tu peux prendre un peu de tout, mais c'est comment tu l'équilibres et quel dosage tu mets.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est comme ta manière de travailler. C'est-à-dire, si tu travailles trop et que ça t'épuise, bon, tu perds quelque chose. mais si après tu adores travailler même si tu adores travailler beaucoup que ça n'est pas dans la souffrance et dans la douleur. Mais là encore, ta propre dose,

  • Speaker #1

    c'est ton individualité,

  • Speaker #0

    c'est ton rapport à toi en permanence.

  • Speaker #1

    Avant qu'on avance plus, est-ce que tu peux, du coup, parce que je le dis aux auditeurs depuis quelques minutes, nous refaire le switch pour qu'ils comprennent bien. Donc, tu es dans l'enseignement pendant 12 ans, il se passe un truc et tu bascules. Il se passe un truc rapide parce que ça se passe entre septembre et décembre 2013.

  • Speaker #0

    Entre octobre et décembre.

  • Speaker #1

    Entre octobre et décembre 2013. Oui,

  • Speaker #0

    avant de basculer du côté obscur. En fait, on m'a proposé de monter une école privée. J'ai dit oui. Donc, je suis rentrée dans cette école privée en tant que directrice pédagogique au mois de septembre, à la rentrée. Et en fait, en octobre, on m'a dit l'école est en redressement judiciaire, on ne peut pas te garder, on ne peut pas te payer. Donc, j'avais le choix, en fait, là pour le coup, de reprendre mon poste en septembre d'après, donc en septembre 2014. Parce qu'on m'avait remplacée, mais on m'avait remplacée de manière furtive. La porte était ouverte aussi dans mon école.

  • Speaker #1

    C'est une mise à disposition, on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Moi, j'étais dans le privé hors contrat, donc je n'étais pas fonctionnaire. J'étais en fait salariée, j'avais donné ma démission et je pouvais reprendre un contrat. Et en fait, quand on m'a dit, je me souviens, j'ai été convoquée pendant les vacances d'octobre. Donc, toi, c'était vers le 20 octobre. Je suis rentrée, j'ai dit, bon, ok, j'avais le pôle emploi, ce n'était pas le problème. J'avais l'argent, je ne devais pas aller chercher une solution pour gagner de l'argent parce que j'avais mon salaire qui allait tomber à la fin du mois. donc j'aurais pu rester dans mon canapé, avoir mon salaire. et attendre de retrouver. Et en fait, je me suis dit, c'est l'occasion. Là, c'est pour ça. Le signe a été là, clairement. Le signe, tu es à la croisée des chemins. On te dit, ta première vie s'arrête. À toi de décider que ta deuxième vie commence. Et ce n'est même pas ça. C'est en fait ma vraie vie. Elle a commencé en décembre 2013. Je dis très souvent, certains sont heurtés parce que je dis ça, mais je suis née en fait avec communication. La vraie Virginie, elle est née... quand elle a décidé de faire de son métier, pardon, quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu t'es vraiment sentie, ouais, ça doit être marrant, je ne sais pas si moi je l'ai déjà ressenti, mais de se sentir tellement connectée ou alignée avec toi qu'en fait, tout paraît fluide, tout paraît une évidence. Et tu te dis, en fait, c'est ça ma vie, quoi. C'est ça la vie.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je n'ai pas hésité, en fait. Il y a plein de gens qui disent, oui, il y a une question de timing, il faut que j'attende avant de me lancer, quelle est la stratégie que tu as mis en place ? rien en fait. Là, on était 20 octobre, j'ai dû réfléchir un peu. Début novembre, je me suis dit ok. J'ai regardé 2-3 trucs. J'ai été à 2-3 salons d'entrepreneurs pour voir un peu parce qu'il me fallait un peu de fond. Donc, j'ai été voir des micro-crédits, des trucs comme ça. Puis après, un soir, je me suis dit ok, je vais sur le site auto-entrepreneur et puis j'ai appuyé et j'ai eu le truc. Et j'ai pas attendu. Je voulais pas attendre. Je ne pensais même pas attendre en fait. C'était tracé.

  • Speaker #1

    C'est dingue ça. Et du coup, tu n'as pas eu trop de croyances limitantes sur le moment. Est-ce que tu as eu quand même un moment où tu t'es dit OK, je le fais, mais c'est un peu vertigineux ou qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Est-ce que je vais perdre peut-être un statut ? J'en parlais sur l'épisode présent avec Amandine qui, elle, était avocate. Et donc, on a parlé de cette question du statut social en disant quand tu as une profession ou même enseignant, etc. Tu as un certain statut que tu peux perdre. Est-ce que toi, tu as eu ça ou tu t'es recréé le tien ?

  • Speaker #0

    Mais Julien, je n'ai jamais pensé à ça. Jamais. Là, tu vois, ça fait 12 ans. Je reviens en arrière. Je me souviens juste, effectivement, que mes parents ont eu très peur, que certains amis, pseudo-amis m'ont dit, ça ne marchera pas. Voilà. Parce que moi, j'étais dans les langes, j'avais commencé à faire mes petites cartes de visite. Alors oui, c'était bancal. Je veux dire... Je faisais des photos, des trucs, quand je vois les trucs sur Facebook, je me dis « Ah mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    Mais ça fait partie du parcours ! Mais ça fait partie du parcours et de l'évolution ! C'est ça qui est cool aussi, c'est qu'on voit la progression ! Voilà, la progression ! C'est super !

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai vu la dernière fois une citation, pareil, qui disait « Il ne faut pas rechercher la perfection pour rechercher la progression. » Et c'est très vrai ça, c'est très très vrai. Mais non, en fait, non, je savais. Je savais ! Je savais que c'était ça. Je l'avais au fond de moi depuis très longtemps et je me suis dit, on me donne l'occasion aujourd'hui de le faire. Après, la vraie difficulté, ça a été, là j'en ai eu conscience quand même, d'aller chercher les clients. C'est pour ça que je suis allée taper à la porte d'une agence de référencement de chefs à domicile pour qu'ils me fassent rentrer dans leur agence. Et que là, pour le coup, j'avais quand même conscience que c'était vertigineux d'aller chercher les clients. Parce que pas de diplôme, une ancienne prof, c'est qui elle ? Et puis voilà, pendant deux ans, j'ai bossé avec eux. Et ça m'a permis là de me sentir bien, à l'aise et de confirmer que c'était vraiment ce que je voulais faire. Et puis après, j'ai volé de mes propres ailes. Je n'ai pas resté avec eux tellement longtemps, mais ça m'a permis d'appréhender le métier. J'avais conscience qu'eux, mais c'était quand même, j'étais déjà dans le bain. Je gagnais ma vie, j'avais quand même ce rapport au client qui devait être... exigeant tu vois donc tout de suite j'ai eu les en fait tout de suite j'ai eu les contraintes tu vois sans me dire ben voilà je me cache derrière un peu un diplôme pendant une année à faire un cp et après je le dis aussi dans cette interview peut-être que j'avais peur aussi d'échouer peut-être que j'avais peur de ne pas l'avoir ce cp peut-être que j'avais peur de me heurter à ferrandi avec des mecs qui sont moi j'avais 32 ans tu vois je vais peut-être pas retourner à l'école en me disant je vais être avec des gamins de 15 16 ans qui vont être plus doués que moi et je vais me retrouver retrouvée comme une grosse naze, en fait. Ça, c'est... J'en ai conscience.

  • Speaker #1

    D'être mise face à ta propre, avec beaucoup de guillemets, incompétence, parce que tu n'es pas encore compétente professionnellement.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, j'ai éludé. J'ai dit, allez hop, on y va.

  • Speaker #1

    Tu avais peur peut-être inconsciemment que ça te brise ton élan aussi ou ton rêve de dire, je vais le faire, j'ai l'ambition, je ne vois que le positif, je suis parti. Exactement. Je ne veux pas risquer de casser ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, parce que ça aurait peut-être été le cas. Et là, j'aurais été tiraillée, tu vois, entre je le fais, je ne le fais pas. Alors cet échec-là, Je l'ai eu parce que j'ai passé deux fois de suite le CAPES et l'AGREG que je n'ai pas eu. Donc, ma vie, en fait, c'est ça. J'ai été prof pendant 12 ans sans avoir les diplômes. Et là, je suis chef sans avoir les diplômes. Et les deux, je le fais très bien. J'ai été prof. En fait, j'étais très en contradiction aussi avec le système parce que je me disais, je n'ai pas eu le CAPES, je n'ai pas eu l'AGREG. Ma dissertation était mauvaise. Voilà, clairement. Maintenant, les profs, je ne sais plus comment c'est aujourd'hui, mais c'est « tu devais faire une belle dissertation en lettres, en allemand, etc. » Et ça me frustrait parce que je me disais « mais je sais que j'ai la fibre pédagogique. Je sais que je vais créer un lien avec mes gamins où je vais pouvoir les élever au sens propre du terme, les instruire. » Alors oui, il y a les compétences qu'il faut connaître. Et puis finalement, tu vois, j'ai beaucoup travaillé, j'ai travaillé sur les manuels. J'arrivais à appréhender les programmes, je préparais mes séquences, je faisais des belles matrices pédagogiques, tu vois, et les gamins bossaient hyper bien avec moi. Pourtant, je n'ai ni le CAPES ni l'AGREG. Et là, je n'ai pas le CAP et je sais que mes clients adorent ce que je fais. Donc en fait, les deux, c'est assez similaire.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on a, alors c'est pas que français, que francophone, mais aussi en partie. On accorde, mais moi aussi dans plein d'autres pays, dans plein d'autres cultures, on accorde quand même beaucoup d'importance au diplôme parce que c'est une forme de reconnaissance que la société te donne en disant « Ok, une institution plus grande valide que tu as bien ces compétences-là. » C'est assez limitant parce qu'en fait, tu peux avoir très bien ces compétences sans avoir les diplômes comme toi. Ou alors, le diplôme, ça évalue à un instant T, mais tu peux te foirer un jour parce que tu es un peu malade, tu n'es pas dans le truc, tu n'es pas inspiré. On n'est pas des robots. Et ça ne fait pas de toi quelqu'un d'incompétent ou de mauvais. Donc, c'est intéressant que du coup, même quand tu as voulu passer ces diplômes, ça n'avait pas fonctionné. Et que tu as eu ces revanches-là, entre guillemets. Ces revanches-là,

  • Speaker #0

    je le prends assez comme ça.

  • Speaker #1

    Je n'aime pas trop le terme, mais bon,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Mais c'est très intéressant parce que du coup, je me dis finalement, j'ai le même parcours. Et avec le même ressenti. Quand j'ai vraiment les deux fois où j'ai échoué, je me suis dit, mais c'est injuste parce que je vais me priver. Et finalement, de manière peut-être arrogante. Je vais priver les enfants de moi parce que je savais que j'allais, et vraiment que j'allais les aider à donner le meilleur d'eux-mêmes. Et c'est vrai que pendant 11 ans et demi, j'ai eu un rapport avec les enfants qui était vraiment un rapport hyper maternel. Et j'ai encore des contacts avec eux. Tu vois, et ils me voient et c'est drôle parce que pour l'anecdote, c'est un truc de malade. J'ai un de mes anciens élèves que j'ai recontacté il y a trois semaines. qui est en fait un studio food, qui est réalisateur, qui fait des vidéos dans la food. Et je l'ai contacté, et je lui ai dit, mais Queenie, je lui ai dit, mais il faut qu'on se voit, parce que sinon, on va bosser ensemble. Et j'étais sa prof de français. C'est trop beau. Et je sais que les gars m'adoraient, j'adorais être avec eux. Vraiment, j'étais derrière eux, j'étais une bonne prof. Et je sais que les gens qui parlent de moi savaient que j'étais une bonne prof. Enfin, comme quoi, ça ne veut pas tout dire. Mais c'est vrai que derrière, je trouve que le parallèle, il est assez dingue. Et après, tu vois, c'est tout l'équilibre aussi entre les fameux savoir, savoir-faire et savoir-être. Et je pense que le savoir-être, il prend une belle place aussi. dans une aventure.

  • Speaker #1

    C'est presque un super pouvoir finalement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Savoir-être. Quand tu l'as bien développé.

  • Speaker #0

    Super pouvoir, j'adore.

  • Speaker #1

    En fait, j'aime bien ce terme. Alors c'est vrai que ce n'est pas des super pouvoirs, mais j'aime bien, j'ai beaucoup baigné dans tout ce qui est super héros, etc. Je ne peux pas bouger le verre, mais d'avoir ces petits super pouvoirs comme ça, je trouve ça un peu cool. Et du coup, le message aussi pour tous ceux qui nous écoutent là, c'est que finalement, il ne faut pas se limiter, alors hormis dans les professions réglementées, pour être médecin, pour être médecin, etc.

  • Speaker #0

    Avec des dangers.

  • Speaker #1

    Avec des dangers pour autrui. Ça, bien sûr, on ne met pas ça en question. Mais le diplôme ne veut pas toujours tout dire. Ça, c'est important, surtout dans les professions où ce n'est pas réglementé comme ça. Donc, il faut aussi pouvoir se faire confiance, suivre son instinct, son intuition. Autre point aussi, quand on n'a pas ses diplômes, etc., il ne faut pas hésiter à s'entourer. Toi, tu l'as fait au début avec cette agence de référencement pour chef à domicile.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour commencer, pour avoir un premier pierre à l'édifice, un premier tremplin. Et puis après, construire et voler de ses propres ailes. De toute façon,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Tu prends énormément des autres. C'est hyper important en fonction de là où ils en sont. Parce que ça, c'est pareil, les gens qui restent cachés chez eux n'évolueront jamais. C'est assez brutal de dire ça. Mais quand tu veux monter une boîte, en tout cas, tu veux monter une boîte et qu'elle se développe à la hauteur de tes ambitions et de tes aspirations les plus profondes. Voilà, il faut que tu sois avec l'autre.

  • Speaker #1

    Le co, il est hyper important. L'être humain se nourrit beaucoup intellectuellement, se développe aussi au contact des autres. Encore plus peut-être dans la foudre, dans les métiers artistiques, créatifs, ça te nourrit aussi ton inspiration et ta créativité. Ça vient d'où pour toi toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir ? Même si tu n'en as pas forcément eu, mais je pense qu'on parlait un peu du syndrome de l'aposteur, on en a tous un petit peu quand même à un moment. Ça vient d'où ? Comment les dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ? Ça, c'est important parce qu'il y a des fois des croyances limitantes qui peuvent être bonnes aussi de faire poser certaines questions avant d'agir. C'est quoi ta vision là-dessus, toi, de ces croyances limitantes ?

  • Speaker #0

    Alors, les croyances limitantes, c'est vrai que je ne les ai pas eues au moment où j'ai voulu me lancer. Mais après, au fur et à mesure de mon chemin, oui, il y en a qui m'ont été mises dans la tête aussi. Je pense que c'est beaucoup la société, beaucoup l'entourage. Voilà. Les croyances limitantes, déjà, c'est la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de faire mal, de faire mal aux autres aussi. Et moi, ma pire croyance limitante, c'est la culpabilité. Je le dis aussi très souvent de manière assez naturelle et authentique. La culpabilité, donc se sentir coupable de penser qu'à soi. Parce que quand tu crées aussi une boîte, pour moi, c'est un bébé. Et la culpabilité de ne pas autant s'occuper de son enfant. Quand t'es maman, c'est aussi compliqué, tu vois. La culpabilité de travailler trop. La culpabilité d'être obsédée par ma boîte, quoi. Donc, les croyances limitantes, après, c'est de se heurter au jugement des uns des autres. Le jugement. Tu parlais de poison, mais le jugement. Voilà. D'aller juger. Alors, être jugée, c'est bon. La critique, elle peut être bienveillante. Voilà, c'était trop salé, pas assez salé. Ah bah tiens, tu pourrais mettre telle herbe là-dedans, tu pourrais utiliser telle assiette, tu pourrais faire... Voilà. Il y a des injonctions qui sont bienveillantes, tu vois. Mais quand c'est te défoncer pour te défoncer, ou en tout cas te tirer vers le bas, après c'est une question de force de caractère aussi, et beaucoup de travail sur soi. Voilà. L'introspection, le def perso, les psychothérapies, t'aident aussi à comprendre qui tu es. quels sont tes démons intérieurs, tes traumas même, d'aller les chercher, d'aller les confronter et de dire, ouais, ok, de sentir un peu une puissance. Quand tu es dirigeant, il faut que tu aies la tête sur les épaules et donc il faut essayer de ne pas se laisser déstabiliser. C'est difficile, c'est difficile, mais donc voilà, je disais tout à l'heure, les jalousies, les insécurités des autres que tu portes, ça, tout ça, j'en parle. depuis 4-5 ans. Parce que ça fait 4-5 ans que je bosse là-dessus. Mais avant le Covid, par exemple, j'étais plus en mode, je me prends les coups et je pleure et je réfléchis pas trop et je me dis, c'est toi qui n'es pas terrible, pourquoi t'avances pas, pourquoi tu fais ci ? Tu restes englué, en fait. Quand tu veux te libérer, cette liberté, cette liberté intérieure, cette sécurité intérieure, cette paix intérieure, il faut que tu la développes au centuple pour justement déployer ton potentiel et être bien. dans ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Ça, on va en parler justement de cette partie introspection, travail sur soi, psychothérapie et autres. Juste avant, il y a quand même un fil conducteur qui m'a marqué aussi dans ton parcours. C'est que tu as commencé par l'enseignement, donc tu transmets au sens propre, donner des cours. Tu bascules dans la cuisine où là, c'est une autre forme de transmission. Tu crées, tu transformes un aliment et tu partages, tu nous diras quoi d'ailleurs, peut-être des sensations, des émotions, mais t'as pas pu t'empêcher de revenir à tes premiers amours parce que t'as aussi développé des ateliers de cuisine, je crois que j'ai vu. Et donc là, on retombe dans la vraie transmission. Du coup, ça amène à deux choses que je voulais voir avec toi, c'est qu'est-ce que tu cherches à transmettre en plus ? Qu'est-ce que tu transmets en plus avec ta cuisine, que tu pouvais le faire avant ? Et comment le fait de reboucler sur tes premiers amours, ton amour complet de la transmission et du partage, t'a permis de designer un format qui te convient mieux, qui allie à la fois la transmission, mais pas de l'allemand ou des lettres, mais de la cuisine, qui allie ta passion avec ta transmission ?

  • Speaker #0

    Très intéressant. Effectivement, tout ce qui est pédagogie, la pédagogie, c'est amener l'autre sur un chemin. Donc sur le chemin des lettres, de la connaissance intellectuelle. Et en fait, cette connaissance intellectuelle permet une émancipation intellectuelle. On sait très bien que plus tu es cultivé, plus tu es capable d'avoir ton esprit critique. Et là encore, on est sur une certaine liberté. Les ateliers de cuisine que je fais, je mets immensément ma personnalité dedans. Et je veux... En fait, ce n'est même pas des ateliers de cuisine, c'est des ateliers de créativité culinaire. C'est-à-dire que... Moi, ça ne m'intéresse pas de leur apprendre à faire des macarons, tu vois, ou de leur apprendre à lever un filet de saut, que je ne sais pas faire d'ailleurs. Non, par contre, je leur apprends que dans la cuisine, on peut être libre. Donc, oui, je vais leur faire faire un pesto. On va faire des pâtes au pesto. Dans le pesto, d'habitude, tu mets du basilic, tu mets de l'ail, des pignons et de l'huile d'olive. Là, je vais leur dire, on va faire un pesto de coriandre et on va faire un pesto de coriandre à la pistache. Parce qu'on n'est pas obligé de mettre des pignons. mettez de la pistache, mettez des cacahuètes, mettez des noix de cajou, mettez des amandes, puis on n'est pas obligé de mettre du basilic, mettez des herbes, donc un pesto d'estragon, un pesto de coriandre, un pesto de menthe. Et en fait, la crème brûlée, je leur apprends à faire une crème brûlée, mais en version salée. Donc, en fait, le fil conducteur, c'est vraiment la liberté. Et de leur expliquer que, d'une, tout le monde peut cuisiner. Moi, je décomplexe ça. La seule chose, oui, c'est le facteur temps. Voilà, parce que ni le facteur argent... Tu vas chercher des carottes, tu fais des trucs super avec des carottes au marché. Tu n'es pas obligé d'acheter du foie gras de la truffe. Et deuxièmement, tu peux faire des choses simples. Moi, j'ai écrit deux livres, c'est deux livres de recettes. Je me suis déjà lassée des recettes, je suis déjà sur mon troisième. Mais du coup, je leur explique que c'est facile. Donc, ces cours de cuisine que je fais avec eux, c'est à la fois pour des particuliers ou aussi pour des entreprises en mode cohésion, management. Je mets beaucoup de moi, donc j'amène plein d'épices, j'amène plein d'herbes différentes. Et à chaque fois, je leur raconte une histoire. Parce que maintenant, je commence à avoir aussi des partenaires pour des éléments de cuisine. Et je leur raconte les histoires. Et donc, c'est pour ça que je ne suis pas l'atelier des chefs. Je ne suis pas dans une structure. Et mes menus ne sont pas standardisés. Je fais aussi des menus sur mesure. Et ce que j'adore, c'est même faire des menus sur mesure en fonction de l'ADN de la boîte. Ou en fonction des gens. là j'ai été bookée pour le 23 décembre et c'est une famille, ils vont être 8 8 ou 6, intergénérationnels et ils vont faire le repas de Noël ou en tout cas un repas qui pourrait être associé à un repas de Noël et donc je trouve ça génial donc j'ai pris les éléments qui m'ont dit, parce que moi je fais toujours en fonction aussi de ce qu'ils veulent, viande, poisson etc. Et en fait donc moi ce que j'adore c'est faire le show évidemment, d'animer et puis surtout de leur montrer Ce dont je suis la plus fière, c'est qu'eux, à la fin, y soient fiers. De la même manière que j'étais fière quand un gamin, je lui apprenais à faire une composition de français ou lui apprendre les langues, et qu'à la fin, il était capable de parler en allemand ou de me faire une super dissertation sur n'importe quel auteur ou n'importe quel sujet. Il était fier de lui parce qu'il avait 15, 16, 17 ou même 12. Mais il était fier de lui. Et eux, je sais que souvent, je commence mon brief en disant voilà, on va faire ça, ça, ça, ça. Souvent, c'est une pièce cocktail, entrée, plat de dessert en deux heures. Ils sont tous là, on ne va jamais y arriver. Et en fait, au bout d'une heure cinquante, les assiettes sont prêtes. Mais c'est génial. Et tu vois dans leurs yeux l'émerveillement. Donc, quand c'est en collectif avec des entreprises, il y a ce côté, on s'est un peu challengé, il y a une équipe, etc. Et puis, quand c'est les particuliers aussi, ils disent, ah bah, je ne pensais pas qu'on allait y arriver. Donc il est là. Mon fil conducteur. Je ne l'avais pas conscientisé avant de t'en parler. Merci beaucoup, Julien.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Incroyable.

  • Speaker #0

    Incroyable. La maïotique de faire accoucher du truc. Bravo.

  • Speaker #1

    Ça devient un peu... Tu vois, il manque juste un canapé. Ça aurait pu faire un peu... Et puis, il y a un petit Freud.

  • Speaker #0

    Je pourrais parler avec Freud parce qu'il est autrichien. Je serais capable de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, inconsciemment, que tu avais fait de l'allemand.

  • Speaker #0

    En fait, c'est lui qui m'a envoyé le signe. C'est lui qui m'a envoyé le signe. Sigmund. Sigmund, si tu me regardes.

  • Speaker #1

    Si tu nous entends. J'avais pas prévu ça, mais ça me démange un peu de te poser la question, sans que ça devienne une séance de thérapie, mais tu parles beaucoup de liberté, et encore là, dans le podcast. Est-ce que tu t'es déjà posé la question, ou est-ce que tu sais pourquoi c'est autant important pour toi, ou pourquoi c'est tant ce moteur qui te tire vers l'avant, cette quête de la liberté ?

  • Speaker #0

    Ouais, parce que je me suis sentie emprisonnée quand j'étais petite. On va être sur une séance de psy, mais... Ouais, ouais, moi j'ai un rapport à mon enfance qui est très complexe. Je pense que je me suis sentie oppressée pour mille et une raisons. Pas forcément regardée, pas forcément aimée. Et donc, tu vois, en introspection négative, tu vois.

  • Speaker #1

    Tu te recroques vie, tu crées ta propre prison en fait. Ouais,

  • Speaker #0

    complètement. Et du coup, ouais, c'est ça. Et donc du coup, je pense qu'après, j'ai eu envie, en étant adulte, de savoir qui j'étais et puis de me sentir libre. Mais cette idée de liberté, pour moi, elle est, je pense, quasi même obsessionnelle, en fait. Tu vois, de me sentir libre, même par rapport aux conventions, par rapport aux conventions sociales, aux conventions morales. J'ai souvent envie de dire « fuck, je suis moi, en fait » . Mais même par rapport aux autres, parfois, c'est aussi compliqué les rapports aux autres. Parce que tu es obligé de te formater, de t'adapter. On reviendra à ça avec l'histoire de HPI. Mais de se suradapter même. Mais oui, ça c'est lié à mon identité de enfant.

  • Speaker #1

    Ok, c'est un peu là où je voulais en venir. Parce que j'étudie à côté aussi la... Je fais de la psychologie, je fais des études de psychanalyse. Et on voit aussi beaucoup ça, ce rapport à l'enfance, à la petite enfance. L'enfant intérieur. Qui prennent naissance, le terme est là d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Dans ces moments-là.

  • Speaker #0

    Mais tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    Du coup, la transition est toute trouvée pour cette partie justement un peu plus sur psychologique, neurodivergence et autres.

  • Speaker #0

    Neuroatypie.

  • Speaker #1

    Neuroatypie, c'est vrai. Neuroatypie, neurodivergence. Tu as été diagnostiqué donc HPI hypersensible. Comment tu en es venu à ça ? Tu dis avant Covid, je prenais, je pleurais, j'encaissais, j'avançais, je ne me posais pas de questions.

  • Speaker #0

    Je ne me sentais pas très bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et Covid, prise de conscience. Et là, tu dis OK, je vais faire un travail sur moi, psychologique, creusé.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pas comme ça. Et ça, je ne t'en ai pas parlé. Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé. C'est qu'en fait, le Covid 2020, ma fille était en CM2. Moi étant quand même très à l'affût de la scolarité, de la manière que... cognitive d'appréhender les choses. Je me dis, elle va rentrer en sixième, la transition a été compliquée parce qu'elle n'a pas beaucoup travaillé pendant le CM2. Je vais lui faire aller voir un pédopsy qui m'explique comment je peux l'aider à travailler pour que son collège se passe bien et que son lycée se passe bien. Et là, tombe le diagnostic, elle est HP. Ok, je me dis, t'es 30 secondes fière et puis après tu dis, ça va être compliqué. Mais pour l'instant, moi, je n'avais pas compris.

  • Speaker #1

    HPE, pour les gens qui nous écoutent, c'est haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #0

    Qui va souvent avec le HPE, haut potentiel émotionnel et l'hypersensibilité. Tu as le petit package en général. Et OK, donc moi, je comprends. Précocité, effectivement, neuro-atypie, etc. Donc, on commence à réfléchir comment on va la faire travailler. Et un an après, je prends un petit déj avec une nana. Et on discute. Et on en vient à parler de ma fille. Et je dis, tu sais, effectivement, c'est un peu compliqué parce que là, j'ai compris qu'elle était HPI. Elle me dit, oui, comme sa mère. Et là, je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le truc, bam ! Et à ce moment-là, je me suis dit, putain !

  • Speaker #1

    Comme si elle avait libéré un petit truc qui n'attendait que quelque chose. Et puis là, tu as tout le puzzle.

  • Speaker #0

    D'un coup d'un seul, tu as tout le puzzle. Tu comprends tout. Ah, tu comprends tout. Tu comprends tout. Donc, c'est à ce moment-là. Je me suis dit, ah bah oui, évidemment. Après, voilà, je fais les tests, les trucs. Mais ça m'a permis de mettre un mot, déjà, là-dessus. Après, j'en ai beaucoup parlé avec ma fille et j'ai mis du temps aussi. Moi, je l'ai compris tout de suite. J'ai senti, j'en ai parlé à mon mari tout de suite qui lui s'est dit « Ah oui, donc après, on a été voir toutes les caractéristiques, etc. » Je lui ai dit « Ah oui, d'accord, laisse tomber, c'est évident. » Mais c'est comme ça que je l'ai découvert, en fait. Et c'est assez dingue parce que ça a été pour moi assez brutal. Je me suis dit « Wow ! » et en même temps, d'une évidence folle.

  • Speaker #1

    Oui, toi, tu n'y étais pas préparée. Tu as cette amie qui te balance. Ah non,

  • Speaker #0

    mais je me souviens précisément où j'étais. J'étais place du trocat, dans une brasserie à 9h30, 10h, avec un café. Elle m'a vue trembler, en fait. J'ai vraiment eu une réaction, waouh, détraumatisante, en fait. Tu vois ? Comme si, voilà. Une libération. Oui, il se passait un truc.

  • Speaker #1

    Du coup, ça a changé quoi pour toi de mettre des mots là-dessus, après, dans ton quotidien, où tu dis maintenant, il y a certaines choses que tu assumes plus, mais de le savoir, d'en parler ? Mettre des mots dessus, ça a changé quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je veux préciser déjà que je ne veux pas que ce soit une excuse de quoi que ce soit. Ma fille, j'en ai parlé à ses profs, et si après elle est relou en cours, je vais dire qu'elle est HPI. Mais moi, je ne vais pas justifier en permanence des choses. Par contre, c'est vrai que j'essaye d'exprimer aux gens que c'est aussi une difficulté, que parfois, ce n'est pas facile de le vivre. Parce que le côté hypersensible, pour moi, c'est très compliqué. Et après, on sait très bien que le haut potentiel intellectuel donne aussi un immense potentiel de travail, de créativité, de faire des choses dont les gens se disent « Mais comment elle peut faire tout ça ? » D'énergie. Donc, ça m'a beaucoup aidée aussi pour comprendre que je pouvais aller beaucoup plus loin que là où j'étais. Donc, c'est un moteur plus qu'un frein. et puis après c'est aussi parfois d'expliquer aux gens bah oui c'est une réaction comme ça voilà comment je fonctionne c'est un fonctionnement c'est un fonctionnement je voulais le préciser parce qu'après les gens diront ah oui machin donc après t'as tout le truc là dessus oui mais ils sont tous HPI machin chacun

  • Speaker #1

    pensera ce qu'il veut mais en tout cas c'est plus une explication effectivement qu'une justification et d'ailleurs beaucoup de bienveillance pour ceux qui nous écoutent aussi par rapport à ça bien sûr Euh... Le fait de consulter, moi je consulte aussi des psys, je suis aussi dans l'introspection, dans tous ces travaux sur moi-même. Et je pense que c'est hyper important et même très sain. Et donc, moi je ne peux qu'encourager aussi. Et je trouve que c'est bien, c'est encourageant parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de gens qui sont à l'aise avec ça. Notamment les nouvelles générations. Maintenant, aller voir un psy, on ne dit plus « je vais voir quelqu'un » .

  • Speaker #0

    Le quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mais qui ? Non, tu ne vas pas voir quelqu'un. Je vais voir un psy. Et c'est plus, tu vois, je ne sais plus avec qui j'en discutais, qui disait, ouais, je vais voir un psy. Mais c'était évident. C'est-à-dire que limite, si moi, je lui avais dit, je ne vais pas voir de psy, il me dit, mais pourquoi tu ne vas pas voir de psy ? C'est bizarre, quoi. Mais tu as quel âge, toi ? 29 ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc moi, j'en ai 44. Donc, on est sur une demi-génération, tu vois, d'écart.

  • Speaker #1

    Mais les générations encore un peu en dessous de moi, je sens que c'est... Donc, c'est bien. Les gens s'intéressent encore plus à ça. à eux-mêmes. Mais tu sais, après,

  • Speaker #0

    c'est aussi lié à toute cette problématique de santé mentale sur laquelle on revient beaucoup. ce côté sécurité intérieure ouais cette connaissance de soi en fait, cette connaissance de soi je trouve que c'est important et moi ça pour le coup je l'ai dit très très vite vraiment l'entrepreneur qui réussit c'est l'entrepreneur qui se connait, je le dis très souvent sous cette forme là parce que je trouve que c'est vrai, t'as des gens qui peuvent brasser des millions mais pas être à l'aise avec eux-mêmes et bien leur entreprise oui il brassera des millions mais il sera pas entrepreneur en fait, tu vois l'entrepreneur c'est quelqu'un quand même qui Merci. qui fait corps aussi avec sa boîte, donc avec ses valeurs, avec ce qu'il veut propager, tu vois, comment il veut rayonner, comment il veut impacter. Moi, je fais fusion complètement avec ça, mais parce que derrière, voilà, j'ai travaillé et puis c'est puzzle, puzzle, puzzle, et puis tu comprends, voilà, mon rapport à la créativité, mon rapport, voilà, à cette ébullition mentale en permanence, cette arborescence, tu vois, de multiplier les projets, en fait, Je me suis autorisée d'ouvrir plein de portes professionnelles parce que je savais que j'allais pouvoir le faire bien. Le fait de me lancer journaliste dans un podcast, les gens m'ont dit « qu'est-ce que tu vas foutre là-dedans ? » Je savais que j'allais être tellement curieuse de cette nourriture-là vers les autres que j'allais me faire très bien. Et en fait, je le fais très bien. Donc, ça te permet aussi de te dire, de te renforcer, de t'affirmer dans ton potentiel et de le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Et les autres le ressentent, moi je crois beaucoup aussi à ça, l'énergie que tu dégages quand tu es très aligné avec toi et que tu es bien dans un projet. Il n'y a pas à dire, tu transmets quelque chose et la personne en face de toi, elle le ressent, que ce soit de la confiance, du bien-être, de la bienveillance,

  • Speaker #0

    de l'inspiration, de se dire j'ai envie de faire la même chose.

  • Speaker #1

    Les gens le sentent. Alors, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas trop d'accord avec ça, des psychanalystes et autres aussi. Mais moi, je pense que c'est aussi beaucoup lié parce que je ne peux pas trop jeter la pierre non plus aux anciennes générations qui ne l'ont pas trop fait. Je pense que c'est aussi beaucoup lié à ce qu'on appelle la pyramide de Maslow en disant que nous, on arrive sur des moments où tous nos besoins primaires, tout est pleinement satisfait. et Je veux dire, même en France, tu as quand même beaucoup d'aides. Si tu perds ton emploi, tu as quand même le chômage, tu as le RSA, le revenu minimum d'activité. Tu as tout un tas de choses qui font que de plus en plus, tu peux te concentrer vers toi, ton bien-être à toi. Donc, tu arrives vers le haut de la pyramide de Maslow. Et puis, il y a aussi un retour en ce moment avec tout ce qui va être écologie, consommer plus raisonné, etc. où on va être beaucoup plus l'intelligence artificielle aussi, beaucoup plus se questionner sur tout ça. Donc, je ne suis pas étonné que ça prenne ce chemin-là. Et je pense que ça explique aussi pourquoi les générations précédentes étaient peut-être moins là-dedans. Ce n'est pas le seul facteur. Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Après, c'est l'ouverture aussi. Tu vois, les deux derniers besoins, qui sont les besoins d'appartenance et de reconnaissance ou d'épanouissement. Tu vois, je trouve que c'est important. Plein de gens disent, ah oui, le bien-être au travail, ah oui, la quête de sens. C'est vrai qu'on en parle beaucoup. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de reconversion. Il y a beaucoup de burn-out parce que les gens se posent des vraies questions. et en fait de ta vie, ta vie est courte. Donc, il faut que ce soit une belle vie. Donc, là, quand il y a des problèmes de santé, malheureusement, ça te tombe dessus et tu ne peux rien y faire. Tu n'as pas de contrôle là-dessus si ce n'est de réagir du mieux que tu peux. Mais tout le reste, tu as quand même une action à faire. Donc, il ne faut pas avoir peur du changement. Il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Il faut effectivement s'écouter. Je trouve que c'est important et moi c'est ce que je veux transmettre à ma fille qui a 16 ans, qui longtemps s'est foutue de moi en disant « Oui, tu vas aller chercher des livres à la FNAC, tu vas aller dans les rayons développement personnel et philosophie. » Mais la philosophie, c'est quoi ? La philosophie, c'est l'amour de la sagesse. Donc être sage, être sage, c'est être capable de réfléchir, être capable de voir les choses autrement, être capable d'aimer en fait, de s'aimer soi-même, d'aimer les autres, d'aimer la nature, d'aimer tes projets. Je trouve que quand tu te crées une vie comme ça, je ne dis pas que je suis toujours en mode comme ça. On est des êtres humains. Oui, j'ai des modes un peu hystériques, vénères, etc. Les gens le savent, désolé pour vous. Mais de manière générale, ta projection de vie, moi j'ai 44 ans, je suis grosso modo à la moitié, ça c'est dur. Mais j'ai envie de bouffer la vie. J'ai envie d'avoir un rapport au temps. Moi, je ne vois pas mes semaines passées parce que je fais plein de choses. Alors, plein de gens me disent, oui, tu fuis des choses. Sûrement. D'accord ? Sûrement. Mais je ne fais de mal à personne, déjà. Tu fais plaisir dans ce que tu fais. Je fais plaisir dans ce que je fais. Les gens, je vois bien que j'ai créé autour de moi une communauté de gens qui apprécient ce que je renvoie, qui apprécient cette énergie, qui me disent que je suis rayonnante dans le sens où je donne de la lumière. Mais ce n'est pas que je prends la lumière. Elle est là et hop ! je vous la donne en fait et donc c'est j'arrive à embarquer les gens et ça c'est une vraie fierté parce que ouais j'ai besoin des autres moi j'ai clairement besoin des autres je comprends aussi ce travail sur soi,

  • Speaker #1

    je comprends qu'il y en ait aussi beaucoup alors soit qu'ils le fassent pas, soit qu'ils le fassent pas suffisamment, même si j'encourage le maximum de gens à le faire, parce qu'en fait et ça c'est un truc que mon prof de psychanalyse nous a appris aussi, je trouve que c'est vrai quand tu le comprends aussi, c'est quand tu commences à travailler sur toi Merci. que tu te dis, ce qui est top, c'est que je vais mieux me connaître, donc forcément, je vais aller vers des choses plus positives et grosso modo, ma vie sera mieux. C'est le raccourci que tu peux faire. Sauf qu'en fait, tu découvres en creusant, en faisant de l'introspection, qu'en fait, toute phase de psychanalyse ou de psychothérapie commence par une forte régression où tu vas aller creuser, toucher des moments très durs, très difficiles, avant qu'il y ait une progression. Tu vas aller mettre le nez dans quelque chose qui sent pas bon. Et t'en as beaucoup qui lâchent... Oula, attends, ça a peur. Elle a peur. de se découvrir, de toucher des choses, de réveiller des choses inconscientes.

  • Speaker #0

    Mais alors que finalement, bien sûr que c'est douloureux, bien sûr que ça fait immensément mal, mais c'est tellement salvateur. Après, quand tu te détaches de ça, en tout cas que tu mets des mots sur ce qui a pu te porter préjudice à l'intérieur de toi, qui était là, qui bouillonnait, qui te gangrenait, tu t'en libères. Tu ne les oublies pas, mais tu t'en libères. Et tu as un autre regard dessus, un regard même de dire Moi, je suis en train de me dire merci. tout ce qui m'est arrivé de négatif dans ma vie, de bouleversant, de paralysant, de traumatisant. Merci, c'est la première fois que je le dis ça aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour l'exclusivité.

  • Speaker #0

    Voilà, non mais parce que ça me rend tellement plus forte aujourd'hui. Même si j'ai des moments de vulnérabilité, de fragilité, évidemment. Mais en fait, si tu fais la balance, ça me rend tellement plus forte d'affronter ça. Et en fait, toutes ces failles et ces... fameuse blessure de l'âme, en fait, tu sens bien aussi qu'il y a quelque... Moi, je sais qu'il y a quelque chose qui m'a aidée à les transformer, en fait. C'est genre du signe, là, je sais pas ce que c'est. Pas forcément Dieu, mais voilà, l'univers, quelque chose dans l'univers qui m'a dit « Ok, hop, on va te le transformer. » T'as eu ça, bien morflé, mais tu vas le transformer. Baudelaire, dans « Les fleurs du mal » , dit « Donne-moi ta boue et j'en ferai de l'or. » J'adore cette phrase. Voilà, de transfigurer. C'est beau. De transfigurer, en fait. Plutôt que de te vautrer dedans. T'en as plein qui se raccrochent à ça. En disant, mais maintenant, ne fais pas ça. Parce que si, parce que ça. Tu vois, qu'ils se complaignent. Sors de là. Va plus profond. Effectivement. C'est très bien dit quand tu dis, les gens sont là. Puis ils vont faire une ou deux séances. Puis ils sortent. Oh là là, mon Dieu.

  • Speaker #1

    C'est un peu effrayant, c'est dur.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas voir, mais ça ne va rien régler. le truc il est là quand même ta noirceur, elle est là. Donc maintenant, c'est d'aller, justement, te confronter. J'ai vu un truc sur Instagram, c'était trop beau. C'était un fantôme hyper déformé, hyper flippant. Il sort d'une chambre et t'as une nana qui est là. Soit il la bouffe, en disant, voilà, tout tes traumas, ça va faire de toi quelque chose de faible. Et en fait, elle le regarde. Elle le regarde, elle le regarde, elle le regarde et à un moment, il se transforme et elle le prend dans ses bras. Et quand elle le prend dans ses bras, donc elle accueille en fait ses traumatismes, elle accueille ses pensées négatives, il disparaît et ça devient quelque chose de lumineux. J'ai trouvé ça tellement beau, mais tellement vrai. Donc, ayez le courage d'affronter aussi tout ça, parce qu'à la fin, vous verrez que ça en vaut la peine.

  • Speaker #1

    Et puis, tout ce travail sur soi, il ne faut pas s'attendre à être soigné après. Le but, ce n'est pas de soigner, le but, c'est de s'accepter, c'est de découvrir, c'est de faire qu'un avec soi-même et d'être indulgent, compréhensif. Ce n'est pas soigner, c'est accepter. Ça, c'est hyper important. C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et d'être indulgent avec aussi tout ce rapport à la culpabilité sur plein de plans et de dire, c'est moi. Voilà, c'est moi. Je suis comme ça. Et après, je décide d'en faire quelque chose. donc soit En étant dans une négativité ou en étant dans un élan, dans un mouvement et dans l'action. Tout est dans l'action. Je pense que les gens qui sont apathiques, dans l'inertie, « je ne fais pas ça, je ne fais pas ça, je ne veux pas faire, j'ai peur de faire » . Oui, mais c'est un tempérament. Et puis, c'est de galer.

  • Speaker #1

    Ça fait même partie de nous. parce que psychologiquement, le mouvement, c'est ça qui en neurosciences, c'est le mouvement qui crée le développement de tes connexions neuronales. C'est quand ton corps est en mouvement et en action, c'est ça qui le crée. Donc tu vois, même physiquement, on a besoin de ce mouvement et de cette action. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ? Comment te dire ? J'ai fait beaucoup de podcasts, mais celui-là, on est dans le top 1.

  • Speaker #1

    Je te remercie. Canon,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #1

    T'es joueuse ou pas ?

  • Speaker #0

    J'adore jouer.

  • Speaker #1

    On va faire un jeu. Je vais te poser, alors c'est un format un peu qu'on peut retrouver parfois, mais que j'ai essayé d'adapter à notre thématique. Ah,

  • Speaker #0

    les petites questions ?

  • Speaker #1

    C'est des questions, ça va être en, je vais regarder un peu le chrono qui est en face de moi pour voir si je suis un peu dans les temps, mais je me suis dit, il y a une quinzaine de questions, c'est des questions courtes, 70-90 secondes, et les seules réponses que tu peux me donner, c'est oui, non ou un mot spécifique. Et après, on reviendra sur certaines questions qui t'ont un peu plus marqué ou que tu veux développer. D'accord,

  • Speaker #0

    donc c'est soit oui, soit non, c'est moi qui choisis ce que je réponds.

  • Speaker #1

    C'est oui, non ou un mot. des fois ça peut être partage ou ça peut être un truc qui devient ou deux mots mais l'idée c'est pas beaucoup de développer t'es prête ? est-ce que tu te reconnais pleinement dans les termes HPI et hypersensible ? quelles idées reçues sur le HPI ou l'hypersensibilité t'agacent le plus ? différents laquelle te semble au contraire la plus juste ? différents ça marche je prends Est-ce que ton hypersensibilité améliore tes plats ?

  • Speaker #0

    Émotions. Ta façon de faire... Je mets beaucoup d'émotions.

  • Speaker #1

    Quelle est l'émotion que tu penses capter le plus chez les autres ?

  • Speaker #0

    Oh putain, c'est dur ça. La bienveillance. Capter que je renvoie ou qu'on me donne ?

  • Speaker #1

    Un truc que toi, tu ressens le plus chez les gens.

  • Speaker #0

    Ah, l'amour.

  • Speaker #1

    L'amour, ok. Est-ce que tu as un mot ou une métaphore préférée pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Waouh ! J'étais là à chercher loin celle-là.

  • Speaker #0

    Attends, repose-la moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot ou une métaphore pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Comment toi tu décrirais ton cerveau à quelqu'un qui ne le comprend pas ou qui ne le connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ébullition.

  • Speaker #1

    Ébullition, ok. On va reboucler sur tout à l'heure. Est-ce que tu as déjà masqué tes émotions ou tes ressentis pour t'adapter socialement ?

  • Speaker #0

    Malheureusement, oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que les idées reçues te freinent-elles dans l'expression de cette neurodivergence ? La priori des gens ou les idées reçues des gens ? Plus. Est-ce que parler publiquement de neurodivergence t'a libéré d'un poids ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Quel a été ton plus grand apprentissage en matière d'autobienveillance ces dernières années et depuis notamment que tu as fait ton introspection ?

  • Speaker #0

    D'assumer qui je suis et que je suis une bonne personne.

  • Speaker #1

    Un lieu refuge en un mot, pour toi c'est quoi un refuge ?

  • Speaker #0

    L'Alsace.

  • Speaker #1

    D'accord. La valeur qui est pour toi non négociable, la valeur humaine ? depuis ta reconversion, depuis que tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    De respect.

  • Speaker #1

    Liberté ou sécurité ?

  • Speaker #0

    Liberté.

  • Speaker #1

    Conformité ou originalité ?

  • Speaker #0

    Originalité.

  • Speaker #1

    Et de dernière, est-ce que tu préfères le salé ou le sucré ?

  • Speaker #0

    Très salé, moi.

  • Speaker #1

    Très salé. Et ton ingrédient préféré du moment ?

  • Speaker #0

    La fève de ton cas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et là tu te dis c'est quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai déjà entendu parler de la fève de tonquin. En fait c'est une fève comme une fève de cacao.

  • Speaker #0

    Physiquement oui, mais quand tu la râpes c'est un mélange d'amandes, caramel et vanille. Donc dans une crème, par exemple je fais une crème brûlée, foie gras, fève de tonquin.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai déjà goûté foie gras mais peut-être pas fève de tonquin. Est-ce que sur les questions que je t'ai posées, sinon je reviendrai sur quelques-unes, il y a des thématiques que tu as envie d'approfondir ou sur lesquelles tu as envie qu'on revienne particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si toi tu as envie d'accentuer.

  • Speaker #1

    Moi, il y a déjà toute cette partie masquage, le fait de porter un masque en société. Moi, je sais que je l'ai fait, je continue à le faire encore. Dans mon entourage, il y en a qui le font aussi, on peut en discuter. Quand on en prend conscience, c'est difficile. Après, est-ce qu'on sent que ça fait partie de nous ? C'est un peu un réflexe aussi de l'avoir, ce masque-là. Pour ceux qui nous écouteraient, qui pourraient se sentir dans cette situation-là, comment toi tu te sens ? tu as fait peut-être pour t'en défaire ou en tout cas moins le subir aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dire, ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas de notre faute qu'on soit différent, qu'on soit neurodivergent, neuroatypique. Ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas la faute des autres non plus. Mais il faut un moment s'en défaire parce que ça va vous épuiser. Moi, ce qui est compliqué avec cette idée d'adaptation, c'est que je suis à la fois très très sociable, j'adore les gens. Mais alors, quand ma batterie sociale, elle est à plat, c'est à aller à plat de manière gravissime, il faut vraiment que j'aille dans ma grotte. Et ça, il y a plein de gens qui ne le comprennent pas. Moi, comme je suis très sociable, les gens me sursollicitent en permanence parce que j'ai une capacité, tu vois, de cette effervescence-là, justement, de réfléchir à 15 000 trucs à la fois. Sauf qu'en fait, maintenant, je leur explique, et donc merci à toi parce que je leur explique le reste aussi, que parfois, il faut qu'on me laisse tranquille. Parce que sinon, je vais être désagréable. Et là, du coup, il y a Shrek qui va sortir, Hulk qui va sortir, ou Fiona, toute verte, avec ses couettes. Et ça, ça va être méchant. Mais oui, c'est difficile, cette adaptation. Mais tu vois, ce mot adaptation, je l'ai compris que quand j'étais HPI. Il y avait plein de choses, je me disais oui, je ne me sens pas à l'aise. Et tu vois, ma fille, par exemple, elle a du mal à s'adapter. Et moi, je lui explique que s'adapter, pour moi, c'est difficile aussi. parfois je voudrais assumer parce que c'est fatigant, elle me voit très sociable alors qu'elle, elle est très timide elle se dit bah du coup Virginie elle est pas HP bah non mais parce qu'en fait j'ai un travail qui est tellement fort sur moi que c'est pour ça que je suis épuisée en fait parfois je suis épuisée parce que ça te prend beaucoup d'énergie de masquer d'être une autre personne aux yeux des autres mais en tout cas merci d'aborder ça parce que c'est la première fois que je l'aborde comme ça aussi, de manière aussi profonde et donc dire à ces gens là de voir où ils en sont aussi sur leur capacité de se connaître. Mais ouais, surtout, tu l'as dit tout à l'heure, l'auto-indulgence. Je trouve que c'est tellement important. L'auto-compassion, l'auto-indulgence, l'auto-bienveillance. Et de ne pas se flageller en disant tu es différent, du coup tu ne vas pas être aimé. C'est pas ça. Tu es différent et tu en fais une force. Et les gens en face, tu peux leur apporter quelque chose même si tu es différent. Donc ne pas se conformer. Cette idée de conformité là, je suis anticonformiste à mort.

  • Speaker #1

    Après c'est quelque chose qui se crée aussi dans l'éducation, quand tu es enfant. C'est la société aussi, l'éducation de tes parents, de l'école, etc. qui te met dans des cases. Alors après il faut réussir à s'en défaire ou pas. C'est le travail de chacun. Et puis après, ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que moi, c'est ma nature aussi très optimiste. Mais j'ai quand même le sentiment que c'est toujours les 80-20, la loi de Pareto. Je pense que tu as quand même 80% des gens qui sont globalement très bienveillants. Et quand tu leur expliques ça, à partir du moment où tu sais communiquer, toute éducation de communication de toute façon, même de communication pour la dédicace, mais à partir du moment où tu arrives à communiquer avec les autres et à leur expliquer, je pense que tu as la plupart des gens qui peuvent le comprendre. et être ok avec ça à partir du moment où ils le savent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. On revient sur l'idée de respect. Respect de l'altérité, en fait. De la même manière, je ne veux pas dire que c'est un handicap. Tu vois, les gens handicapés, on essaye de dire... On ne veut pas les montrer comme étant handicapés. On les fait se sentir être comme nous, qu'ils sommes valides. Mais tu vois, on s'adapte aussi. Et puis pourquoi ce sera à nous de nous adapter ? Aussi, tu vois, la question, elle est à double sens. Mais oui, il faut savoir s'entourer, il faut savoir le sentir. Bon, nous, on a aussi une capacité d'intuition qui est assez forte. Donc, on est capable aussi de se dire, bon, OK, là, toi, tu m'as fait un truc, je ne le sens pas, allez, ça dégage. Tu vois ? Et puis, assez intransigeant. Moi, maintenant, j'assume d'être aussi intransigeante et j'assume de dire non pour me dire oui. J'aime bien cette phrase. De dire non à des choses pour me dire oui. Sans culpabiliser, sans m'excuser en fait.

  • Speaker #1

    J'ai lu une phrase à propos de ça dans un livre, mais c'était il y a quelques mois.

  • Speaker #0

    Très littéraire tout ça. Notez ! Prenez votre petit carnet.

  • Speaker #1

    Beaucoup de références qu'on essaiera de retrouver, que j'essaiera de mettre en description.

  • Speaker #0

    Pauvre !

  • Speaker #1

    Ça va être dur. Quoique non, parce que je tiens quand même à... Je suis assez carré là-dessus, j'ai une base de connaissances où je note pas mal de choses comme ça, donc j'arrive à retrouver assez facilement sur une application. Mais j'avais lu une phrase dans un livre dont j'ai oublié le nom qui m'a... assez marqué, que je me suis noté d'ailleurs dans cet espace de travail en ligne que j'ai, qui disait, un oui doit être protégé par une armée de non.

  • Speaker #0

    Oh, c'est beau !

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'était beau, c'était bien imagé, et c'est vrai qu'en fait, le oui, on le dit tellement facilement, parce que l'acceptation c'est beaucoup plus simple, mais en fait, le oui doit être précieux, son oui, c'est son temps, c'est son énergie, c'est sa volonté, c'est ses envies, et donc savoir dire non, c'est aussi protéger son oui, et c'est aussi se respecter soi-même. Trop beau !

  • Speaker #0

    Trop beau. Mais tu vois, on revient à cette même idée. De se respecter aussi, de respecter ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, ce qu'on sent, ce qu'on ne sent pas. Et puis pour créer des belles interactions.

  • Speaker #1

    C'est à mi-chemin entre la psychologie et la poésie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    On n'a pas parlé de l'anxiété, quid de l'anxiété ? Gros sujet aussi.

  • Speaker #0

    Gros sujet. Moi,

  • Speaker #1

    je sais que j'en suis, j'en ressens beaucoup, je suis quelqu'un de très anxieux, même si, encore une fois. socialement je ne le montre pas, j'ai appris à la plupart des gens d'ailleurs sont assez surpris quand ils disent t'es stressé ou anxieux toi ? Eh ben oui, mais c'est quoi ton rapport toi à l'anxiété ?

  • Speaker #0

    Oh ben c'est mon compagnon de vie, j'essaye de l'apprivoiser, mais non je suis quelqu'un de très anxieux, oui je pense que, et puis de très contrôlant en fait, ça va avec cette idée, ce perfectionnisme. D'être toujours dans « je veux que tout soit parfait, donc du coup j'ai peur que ce soit pas parfait, j'ai peur de décevoir » . C'est vrai que depuis tout à l'heure, je dis qu'il faut contrôler vos peurs, il faut apprivoiser vos peurs, parce que dans vos peurs se trouve le meilleur, en fait aussi, quand tu contournes la peur ou que tu traverses la peur, que tu embrasses la peur. Moi, je suis quelqu'un de très anxieux et j'essaye de ne pas faire payer mon entourage, ou de ne pas faire payer les gens de ce côté stress, parce que c'est vrai que je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de pression. En fait, déjà, en termes d'énergie, j'ai une énergie vraiment surdéployée en permanence parce que je fais plein de projets et que chaque projet me demande une exigence. Et en fait, ce rapport à l'exigence, tu vois, à l'exigence, à l'excellence. Et puis, on regarde l'autre. Je suis anxieuse parce que j'ai peur de louper, parce qu'en fait, j'ai peur que les gens soient déçus.

  • Speaker #1

    Et ça, tu le gères comment au quotidien quand tu as des pics très forts d'anxiété ? Est-ce que c'est un... Pas de thune. technique, la respiration ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai un coach depuis peu, Rony, coach beaucoup de diverses...

  • Speaker #1

    On mettra tous les arrobas, tous les hashtags dans la description.

  • Speaker #0

    Un coach professionnel et préparateur mental et physique, donc il me dit oui, quand tu sens que ton émotion déborde, il faut que tu respires, il faut que tu visualises des choses, etc. Mon espace ressort justement, mon Alsace, mes montagnes, mes sapins, mais j'essaie de respirer. respirer et surtout de dédramatiser. Il faut que j'arrive à dédramatiser parce qu'être anxieux quand tu es à l'hôpital et que tu attends un diagnostic, ouais, là tu peux comprendre parce qu'il y a des vraies conséquences. Moi j'essaye de me dire finalement, mon mari va être fort de rire quand il va voir ça parce que je ne suis pas comme ça à la maison, mais de dire c'est pas grave. Voilà, c'est pas grave. On est dans un métier aussi, par rapport à des médecins ou des chirurgiens, parce qu'il s'avère en plus que l'oncle de mon mari, Jean-Noël c'est un très grand chirurgien cardiaque là tu te dis ok, t'as des vraies conséquences le mec il peut y passer moi si ma viande elle est mal cuite ma carotte elle est pas bonne elle est trop salée, c'est pas grave donc les enjeux il faut que j'arrive mais tu vois le fait de te le dire, je vais l'acter les gens vont l'entendre, ils vont dire ah mais attends Virginie du coup t'as posé le truc, donc maintenant tu vas changer mais c'est difficile, ça pour le coup c'est très difficile Merci.

  • Speaker #1

    Non, je suis d'accord avec toi. Ce que j'essaye de faire, moi, personnellement, c'est j'essaye de voir, de gamifier un peu ça, de voir la vie comme un jeu, tu vois.

  • Speaker #0

    De gamifier ? Ah, très bien, c'est un petit néologisme. Au d'homélycisme. J'aime bien ça, c'est beau.

  • Speaker #1

    Mais de voir la vie plus comme un jeu et de me dire, OK, je suis un personnage de mon propre jeu. J'écris mes règles. Alors, ça ne veut pas dire que je me mets des contraintes, etc. Mais ça veut dire que je sais ce que je peux accepter, pas accepter, comment je fonctionne. Donc, ça, c'est des compétences, des caractéristiques, des super pouvoirs, etc. et et de me dire, OK, quand je vais prendre une décision ou faire quelque chose, ou pour justement prendre du recul, de me dire, est-ce que la conséquence de ça, ça va être un game over ? Est-ce que ça va mettre fin au jeu ? Sous-entendu, est-ce que c'est un enjeu vital ? Ou est-ce que finalement, c'est peut-être juste, à un moment, tu t'es un peu loupé, bon, ça arrive à tout le monde, t'en parleras à ton client ou t'en parleras à ta famille ou tu t'excuseras, et ça passera. Ça ne marche pas toujours, mais ça aide, je trouve, à relativiser. Ah, tu vois,

  • Speaker #0

    donc on revient sur la même idée. Mais après, moi, je dis toujours, à Cortoltech, je fais de mon mieux. C'est compliqué, ça. Mais ça te permet aussi de te, pas de te dédouaner, mais de dire, on se met toujours, tu vois, la barre haut. Voilà, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut se comporter comme ci, il faut se comporter comme ça. Voilà, on est imparfait. On est imparfait. On a, bien sûr, des défauts. Oui, même moi, j'ai des défauts. Mais c'est essayer qu'en tout cas, ces moments-là ne détruisent pas les autres. Le seul enjeu, c'est de faire du mal à l'autre, plutôt que de mourir. Mais non, l'anxiété, c'est pareil. On ne m'a jamais posé cette question-là. Je vais rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Ça va nourrir une réflexion. Dans ces accords Toltec, il y a beaucoup de personnes qui l'ont. C'est un livre très connu. Il y en a deux aussi qui s'appliquent bien à ça. déjà de rien prendre personnellement et de ne pas faire de suppositions. N'en fais pas une affaire personnelle. Et ne fais pas de suppositions parce que c'est vrai que des fois tu vas être très anxieux de peut-être quelque chose, mais en fait, fais pas de suppositions, tu verras. Et puis bon après...

  • Speaker #0

    Des suppositions, des projections, bien sûr. Mais ça c'est le cerveau.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est marrant, les gens vont penser que je passe ma vie à lire des études, mais je suis tombé là-dessus sur Instagram la dernière fois, sur une étude d'université aux Etats-Unis qui... qui avait montré qu'en fait, 97% de nos projections, soit ne se produisent pas, soit ne se produisent pas comme on les avait projetées. Donc, tu as 85% qui ne se produisent pas de toutes tes peurs, en disant, mais si jamais je fais ça, il va se passer ça, etc. En fait, ça ne se produit pas. Et ensuite, dans les 15% qui restent, on a 75 ou 80%. En fait, tu mets un niveau de gravité 10 sur 10 qui est en fait un peu sur 10.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu te dis, en fait, ouais. Et quand tu le vis, quand tu as conscience de ça, et que tu te le redis à chaque fois que tu lis quelque chose, tu te dis, ah ouais, c'est vrai que là, j'ai un peu surdramatisé. Et ça aide à prendre du recul, je trouve,

  • Speaker #0

    de plus en plus. Bravo.

  • Speaker #1

    Et avant, parce que je vois le temps qui passe et on pourrait encore rester des heures, mais on va tout doucement se rapprocher de la fin.

  • Speaker #0

    Des heures avec Sigmund.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il faut l'inviter dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Je l'accompagnerai, j'essaierai de le contacter si il nous entend.

  • Speaker #0

    Il est Instagram.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Très moderne, finalement. deux siècles plus tard Est-ce qu'avant qu'on arrive sur une partie un peu pratico-pratique, sur l'expérience que tu as, des choses comme ça, est-ce qu'il y a un petit message que tu veux laisser tant qu'on est dans cette phase de neuro-atypie, de psychologie, d'introspection, aux gens qui peuvent se sentir trop, pas assez, pour se lancer ou pour se reconvertir, etc. Est-ce qu'il y a un petit mot, un petit message que tu veux leur laisser ?

  • Speaker #0

    S'entourer. S'entourer de gens, soit qui sont comme toi, et du coup qui parlent le même langage, soit de gens qui ne parlent pas le même langage, mais qui sont prêts à l'apprendre. Ok, voilà. Merci pour le partage.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    Il y a une phrase que tu as partagée aussi dans l'interview, tu vois, ça a été mon fil conducteur tout au long du podcast.

  • Speaker #1

    On pense à toi. Oui, parce qu'il s'appelait Julien aussi.

  • Speaker #0

    Qui a fait toute cette interview. Nouvelle dédicace. Et il y a une autre phrase aussi que tu dis que je ne veux pas transformer, en tout cas mal dire. C'est 11 ans d'entrepreneuriat, c'est 11 ans de passion, 11 ans de bonheur, mais aussi 11 ans de combat.

  • Speaker #1

    Et après, je pleure.

  • Speaker #0

    Et après, on voit les larmes qui montent, effectivement, pour ceux qui n'ont pas l'image. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, cette dualité entre... À la fois, tu dis que tu as beaucoup de bonheur, donc ça paraît assez antinomique, assez opposé, en tout cas, avec la notion de combat. Comment tu le vis au quotidien ? C'est quoi les galères que tu as au quotidien dans lesquelles tu dois te combattre très pratiquement et qui font que finalement, c'est peut-être 80% de bonheur pour 20% de galère ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est du coup, les confrontations avec les autres. Puis, au moment où je pleure, c'est parce que je parle beaucoup de ma fille. J'en parlais tout à l'heure de la culpabilité et donc cette dichotomie entre j'ai envie de m'épanouir dans cette entreprise dans laquelle je sais que je fais très bien, où je suis à ma place. Et puis après, mon rôle de maman qui peut être mis à mal. Parce que, voilà, clairement. ce fameux équilibre vie pro, vie perso, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Plus une harmonie entre les deux.

  • Speaker #1

    Une harmonie et puis d'essayer de dégager du temps. Donc les combats, c'est les combats déjà contre moi-même, c'est-à-dire d'essayer de me limiter dans cette explosion de projets, cette volonté de faire mille trucs à la fois pour derrière aller me prouver des choses et prouver aux autres qui n'ont pas cru en moi, etc. Il y a aussi tout un jeu peut-être Merci. Pas mal sains, mais d'une identité un peu fragilisée. Et puis voilà, les gens qui peuvent se heurter à moi, vouloir me faire du mal, les jaloux, les opportunistes. En fait, quand tu réussis, tu te rends bien compte que tu attises aussi les démons. J'ai quelqu'un qui m'avait dit, c'était drôle, c'était en anglais, mais c'était plus de chemin, du coup plus de haters. C'était un peu ça l'idée. et en fait Bah oui, plus t'avances, plus tu renvoies les choses aux autres en disant, elle, elle y arrive, pourquoi pas moi ? Mais tu peux le faire, je ne t'empêche pas de le faire. Et il est là aussi tout le problème. Les jalousies, c'est juste parce que les gens ne se sentent pas à la hauteur de le faire. Mais ça n'est pas contre moi personnellement. C'est pas communication qui va empêcher aux cinq entrepreneurs qui veulent monter leur boîte. Moi, je vais dire aux investisseurs, vous n'y allez pas, les clients, vous n'y allez pas. Enfin, moi, comme je disais, il n'y a pas cette histoire de concurrence. Donc ce combat-là et puis le combat physique aussi. Je suis fatiguée. J'ai des grosses semaines où je fais plein de choses à la fois. Je marche beaucoup entre mes rendez-vous. Je porte aussi beaucoup de caisses physiques. Les gens me voient sur Insta avec la petite assiette, mais en amont, il y a quand même des caisses, des préparations, de la logistique. Même si Guillaume m'aide aussi beaucoup, mais il n'est pas toujours avec mon prestat. J'essaye d'avoir de plus en plus quelqu'un avec mon prestat. Et puis le combat aussi par rapport à l'argent, la peur de manquer. peur de l'insécurité. Même si je dis je me sens en sécurité dans cette insécurité plutôt mentale, mais effectivement j'ai peur de ne pas subvenir aux besoins de ma fille, j'ai peur de parfois lui dire on ne peut pas partir en vacances parce qu'il y a des prestats ou alors on ne peut pas partir en vacances parce qu'il n'y a pas eu assez de prestats. Voilà, c'est plus ça ces peurs-là. Mais j'essaye de les dépasser et j'essaye de me raccrocher de plus en plus maintenant à vraiment la fierté. La fierté que j'ai tout donné. Et que même si parfois, je ne suis pas à la hauteur,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Je n'aurais pas pleuré pour vous.

  • Speaker #0

    Pareil. Presque déçu.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Non, je rigole. Et du coup, c'est quoi les premières galères quand tu as ce combat dont tu parlais ? Quand tu te lances, parce qu'à la fois tu te lances dans l'entrepreneuriat et à la fois tu te reconvertis, tu fais les deux en un. C'est quoi les premières galères quand tu arrives ? que tu parlais de nous. Trouver les clients, c'est là où tu vas te rapprocher d'une agence de référencement. Est-ce qu'il y a d'autres galères sur la partie administrative, fiscale ? Oui,

  • Speaker #1

    alors tout ça, moi je suis une grosse naze. Moi je suis vraiment la créative artiste qui adore être dans le côté un peu perché. Donc heureusement que j'ai un mari qui gère tout ça. Oui, bien sûr, le côté pratico-pratique. D'avoir peur de faire mal ta déclaration, de ne pas donner assez à l'URSAF, ta TVA, etc. Après, la difficulté que j'ai eue, c'est de m'éloigner des gens qui étaient salariés et avec qui je n'avais plus rien en commun. Ça, ça a été compliqué. Dans ton entourage d'amis ? Ça a été compliqué de l'accepter. Longtemps, ça a été bancal, ça a été des tensions, ça a été de la justification en permanence. Donc, culpabilisation slash justification. Je ne peux pas venir, je suis fatiguée. Je ne peux pas venir, je travaille. Je ne peux pas venir, je n'ai pas envie. Puis à la fin, c'est stop. Je ne partage plus rien avec toi, donc je ne suis plus dans ta vie. Et c'est OK, en fait. Ce n'est pas grave. Mais ça aussi, il faut le comprendre. Moi, je suis une âne d'entrepreneur. Voilà, je le sais. Ce qui n'est pas le cas de Guillaume. Et ce n'est pas grave parce que ce n'est pas lui qui porte en soi le truc. Mais il faut sentir aussi que tu vas être confronté à des gens qui vont te renvoyer une image. Tu travailles trop. Il faut que tu te reposes. Enfin, tu vois, les injonctions, parce qu'eux, ils ne sont pas dans le même... Oui, mais il faut que tu te reposes. Il faut que tu travailles moins. Mais toi, tu as ton salaire à la fin du mois. Donc, c'est facile de dire, je me repose. J'ai besoin de me reposer. Mon corps a besoin de me reposer. Oui, mais tu peux le faire. Moi, parfois, j'ai dû faire des choix. En fait, les combats aussi, c'est dans les choix que j'ai fait. Donc, des week-ends, parce que moi, je travaille beaucoup les week-ends, les soirs, où j'avais prévu un week-end en famille. Oui, je vais voir belle-maman, je vais voir la tante, etc. Et puis, tout est calé. Et puis, finalement, il y a une belle presta qui tombe. Belle presta, tu vois, de 3 000 euros. Tu te dis, ah merde ! Première fois, je dis bon allez c'est pas grave. Puis deuxième fois, je me dis que ça me saoule parce que je ne vais pas apprécier le week-end en me disant que j'ai loupé.

  • Speaker #0

    Tu vas culpabiliser de ne pas avoir pris. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, je me dis priorité. C'est dur, mais priorité à la boîte. Et j'essaye. Là, tu vois, je pars. Je fais deux jours à Disney avec ma fille. Ça fait longtemps qu'elle veut partir. Donc, on va faire un week-end. Et deux jours après, j'ai une prestat qui est tombée. C'est Guillaume qui va la faire avec une équipe. Voilà. Mais moi, il n'y a pas de souci. Je délègue de plus en plus. Au bout de 12 ans, je commence à déléguer et je commence à dire je ne veux pas faire ça. Je n'ai pas de valeur ajoutée à faire ça. Donc, c'est aussi une évolution en permanence, en fait, en fonction de ce succès-là. Et le vrai combat, et ça, je le dis aussi dans la vidéo, le vrai combat, c'est que plein de gens me voient comme quelqu'un qui a réussi. C'est vrai. Et je dis clairement, le plus dur, c'est de rester. Mon combat aujourd'hui, c'est de rester. Mon combat, c'est de continuer à donner envie aux gens. de faire appel à moi, de surprendre.

  • Speaker #0

    De ne pas te reposer sur tes...

  • Speaker #1

    De ne pas me reposer sur mes acquis, de dire c'est bon, j'ai ma petite communauté, j'ai mes clients qui m'adorent et qui vont me recommander le bouchard. Non, non, j'ouvre des nouvelles portes en permanence. Je vais créer les opportunités. Je vais aller chercher les opportunités tout le temps. Ça aussi, c'est épuisant, mais je pense que si aujourd'hui je suis assise comme ça, sur un pont d'or, parce que je suis multimilliardaire, évidemment. C'est parce que, voilà, je fais des sacrifices.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que tu m'as mis une mallette de cash d'ailleurs en arrivant.

  • Speaker #1

    Exactement, que en billet de 500.

  • Speaker #0

    Et donc ça prouve que tu n'es pas venue pour le cash.

  • Speaker #1

    Mais voilà, c'est ça aussi. C'est d'accepter de faire des sacrifices. Il y aura des moments très inconfortables. Mais, et surtout, il y en aura toujours.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça fait partie de la vie aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est le fil de la vie, même personnellement.

  • Speaker #1

    Mais les entrepreneurs, il faut aussi qu'ils comprennent. Pour ceux qui veulent se lancer, moi, tu vois, je fais partie... d'une association qui s'appelle 100 000 entrepreneurs où j'interviens dans les écoles. Tu vois, là, j'en ai calé deux au mois de décembre. Voilà, c'est des BTS ou c'est des terminales ou même des secondes. Et en fait, quand j'arrive, je leur pose la question, pourquoi vous voulez entreprendre ? Pourquoi vous voulez créer votre boîte ? Deux choses, je vais être libre, pas de patron, et je veux gagner de l'argent. Les deux, je leur dis, c'est pas les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    C'est pas les bonnes motivations.

  • Speaker #1

    Parce que moi, je ne gagne pas énormément d'argent. Je gagne de l'argent, je suis très contente, mais je ne suis pas non plus... Et deuxièmement... être libre, tout est relatif aussi. Parce que quand j'ai dit non à ma tante, j'étais libre de dire oui ou non. J'ai dû faire un choix.

  • Speaker #0

    T'es libre de choisir tes contraintes. Donc, c'est pas en opposition totale avec la sécurité.

  • Speaker #1

    Sous le fait de faire des choix, ça devient une sécurité financière.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'avais opposé les deux. On n'était pas revenus dessus parce qu'on est passé à autre chose. Mais c'est vrai que je voulais pas opposer les deux. Je voulais qu'on parle des deux en disant que c'est pas forcément que liberté ou sécurité. C'est aussi les deux parce que tu es libre de choisir tes contraintes. Mais il y en a quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Pour terminer en quelques minutes, est-ce que tu veux nous dire un mot aussi ? On n'aura pas le temps d'y passer beaucoup de temps, mais toi, tu as lancé aussi un podcast qui s'appelle Passion sans modération autour de la cuisine. Est-ce qu'en deux, trois mots, tu peux nous partager ce que ça t'aide dans ton entrepreneuriat, dans ton activité à transmettre et à nourrir peut-être pour toi ou pour tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je nourris ma curiosité. d'aller voir des univers qui me ressemblent et en même temps qui ne me ressemblent pas, mais sur des valeurs communes qui sont bien sûr la convivialité, le partage, beaucoup d'émotions. Tous les gens que je reçois sont des personnes passionnées, évidemment, avec lesquelles on a vraiment le même langage. Et surtout, ça m'a ouvert une belle communauté. et en fait ça répond à ma vraie mission de vie qui est de connecter les gens et de fédérer. Voilà, moi je pense que je suis bonne dans le fait de créer un groupe, de pérenniser un groupe, de faire participer des gens dans un groupe. Et tu vois typiquement juste avant que j'arrive, j'ai invité un chef qui était hyper mal à l'aise, qui m'a dit mais je ne saurais pas comment parler etc. Mais en fait on s'en fout, tu viens là, on va parler de ta passion. donc ça se passera très bien en fait et voilà cette aventure là que je vis depuis 3 ans et demi j'en suis à mon

  • Speaker #0

    76ème épisode j'ai reçu bientôt 300 personnes et c'est beaucoup de discipline mais par contre à chaque fois comme me dit Laura c'est ma safe place j'adore je le dis pour les gens parce qu'on n'aura pas le temps d'aller beaucoup plus loin dessus Mais à la fin, les auditeurs ont l'habitude que je déconstruise un mythe ou un cliché sur l'entrepreneuriat. Et donc, c'était la liberté. C'est pour ça que j'en ai parlé aussi un peu en deux mots, en disant que la liberté, c'est force. L'entrepreneuriat, c'est la liberté. Mais de déconstruire ça en disant non, c'est pas. Enfin, attention à ce qu'on dit, ce qu'on entend par liberté. C'est pas faire ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, etc. C'est la liberté de choisir tes contraintes et de faire des choix pour toi. Mais ça ne veut pas dire qu'il y a. Pas de contraintes.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est juste pour la déconstruction.

  • Speaker #1

    J'espère que vous avez bien appris les notes.

  • Speaker #0

    Sinon,

  • Speaker #1

    n'hésitez pas à créer.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il faut aussi une super expérience.

  • Speaker #1

    Parce que c'est des belles aventures. Après, peu importe le temps que ça dure, mais en tout cas, c'est des choses qui marchent.

  • Speaker #0

    Parce que ceux qui se lancent peuvent aussi revenir dans le salariat. Ça peut faire des allers-retours.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    La dernière question que je vais te poser, c'est... Dans la communication que je fais aussi autour du podcast, il y a une série qui s'appelle Les Petits Pas. Donc, c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet. Le global, tu en reprises toujours avec le thème spatial. Et donc, est-ce que toi, tu as une petite action concrète, pratique, que les gens ou les auditeurs qui nous écoutent peuvent mettre en place juste après l'épisode, qui est facile pour se rapprocher un peu plus de... Donc,

  • Speaker #1

    c'est des gens... C'est quoi le profil de ces gens ? C'est qu'ils veulent créer ou ils ont créé ?

  • Speaker #0

    C'est des gens... Alors, la plupart, c'est des gens qui veulent se reconvertir convertir. soit dans l'entrepreneuriat, soit dans le salariat, mais qui n'osent pas encore. Soit des gens qui veulent se lancer à leur compte, qui ont peut-être déjà l'idée, mais il leur manque un truc pour passer à l'action.

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'il faut qu'ils aillent trouver l'inspiration auprès de gens sur lesquels ils se projettent, en disant, j'aimerais être comme lui, je suis audacieux et je vais aller le chercher pour savoir comment lui, il a fait, et me rassurer.

  • Speaker #0

    Parler avec des gens qui font ce que tu fais pour pouvoir t'en inspirer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui me contactent. pour avoir des... Je vais penser à un moment, je vais faire facturer. Mais voilà, je trouve que c'est important parce que c'est le côté humain aussi, tu vois, donc d'aller chercher quelqu'un en disant comment vous avez fait vous et rassurez-moi un petit peu. Se rassurer, c'est important.

  • Speaker #0

    Heureusement que tu n'as pas peur de la concurrence parce que du coup, tu vas créer plein de concurrence si tu as plein de gens qui te font faire se lancer. Et du coup, pour clôturer le podcast, malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. FIM bien sûr exactement on peut le voir comme on en fait un écriture possible c'est ça en plus il est 13h38 moi j'ai pas déjeuné bah oui donc c'est la FIN et moi je vais aller manger parce que j'ai aussi faim FIM je pense que je trouve que le feedback est hyper important dans tout projet entrepreneurial donc un peu le mot de la fin enfin le mot de la fin ce sera où est-ce qu'on peut te retrouver mais le précédent mot de la fin c'est qu'est-ce que toi tu changerais ou t'améliorerais dans le podcast que ce soit dans le format de la communication que tu as pu voir dans l'échange qu'on a aujourd'hui dans ce que tu veux moi j'ai adoré franchement c'est hyper moi j'ai adoré,

  • Speaker #1

    je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi profond ouais c'est vraiment l'objet du podcast c'est vraiment d'aller plus loin en profondeur sur les sujets psychos c'est très très bien non parce que moi j'aime bien aussi le côté t'as des questions puis ça part dans tous les sens tu vois qu'il n'y a pas forcément de rigueur avec une matrice quelque chose Non, mais c'est vrai que Sigmund, il pourrait être avec nous.

  • Speaker #0

    Il l'est peut-être d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Sans qu'on le sache.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Peut-être caché derrière la porte.

  • Speaker #1

    Non, non, mais même, tu vois, t'as des données, c'est très documenté. Non, je trouve ça très bien. Bravo. Non, vraiment bravo avec le cœur. Merci,

  • Speaker #0

    content que t'aies passé un bon moment. Et le vrai mot de la fin, du coup, où est-ce qu'on peut te retrouver ? les gens qui nous suivent peuvent...

  • Speaker #1

    Un peu partout.

  • Speaker #0

    Les gens peuvent te retrouver. Donc c'est quoi ? Il y a Instagram, on mettra en description.

  • Speaker #1

    Donc le nom de ma boîte, c'est Communique Passion. Mon site communique-passion.fr. Passion sans modération sur toutes les plateformes d'écoute. Et puis je suis beaucoup sur LinkedIn et Instagram. Et peut-être bientôt dans votre cuisine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton temps Virginie Merci pour le partage Merci à vous tous qui nous écoutez de nous écouter jusque là, merci de soutenir le podcast je le redis mais ça nous aide vraiment n'hésitez pas à vous abonner si vous n'êtes pas abonné à nous laisser un commentaire également que ça vous ait plu, que ça vous ait pas plu mais n'hésitez pas ou n'hésite pas à nous laisser ton feedback et tes retours et puis je vous dis à tous à la prochaine transmission

Description

🪐 Dans cette nouvelle transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés de Virginie Legrand, ancienne prof d’allemand et de lettres devenue cheffe à domicile, fondatrice de Communic'Passion et hôte du podcast Passion sans modération. Une conversation sur la liberté, la neuroatypie et l’art de transformer une passion en métier sans diplôme.


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/reconversion-quand-passion-et-liberte-deviennent-des-evidences-interieures-avec-virginie-legrand/


🔭 Comment contacter Virginie ?

- Son site : https://www.communic-passion.fr/

- LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/communic-passion/

- Instagram : https://www.instagram.com/communicpassion/


Résumé de la transmission :

Tu te sens « trop », « pas assez », coincé entre sécurité et appel intérieur ? Avec Virginie, on parle reconversion sans diplôme, cuisine comme art, HPI, hypersensibilité, de mère entrepreneuse et vraie liberté : celle de choisir ses contraintes.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Comment elle est passée de la salle de classe aux cuisines chez ses clients

- Pourquoi sa « vraie vie » commence en décembre 2013

- Comment elle concilie ambition, maternité et doutes au quotidien

- Son regard de neuroatypique sur l’intuition, l’ego et la peur du regard des autres


🤩 Les pépites

- La liberté comme capacité à choisir ses contraintes

- Transformer culpabilité et traumatismes en carburant intérieur

- La cuisine comme atelier de créativité, pas de perfection technique

- S’autoriser une ambition saine sans écraser personne


🔥 Les moments forts

- Le jour où l’école qu’elle dirige passe en redressement judiciaire

- Le déclic : s’immatriculer en quelques clics au lieu de retourner enseigner

- 11 ans d’entrepreneuriat : 11 ans de passion mais aussi 11 ans de combat

- Quand la neuroatypie devient une grille de lecture qui libère enfin


🎧 Pour qui ?

Salariés en quête d’alignement, profs au bord d’un changement, hypersensibles et neuroatypiques qui se sentent « trop », entrepreneurs en devenir qui doutent de leur légitimité parce qu’ils n’ont « pas le bon diplôme ».


Action immédiate après l’écoute : Identifie une personne qui fait déjà ce que tu rêves de faire et écris-lui un message concret pour comprendre son parcours. Un petit pas vers elle, un grand pas pour ta trajectoire.


Si l’épisode te bouscules, laissez ★★★★★ et partages-le à quelqu’un qui mérite de croire davantage en sa propre recette de vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'assume de dire non pour me dire oui. Et là je suis chef sans avoir les diplômes. Et puis après même si ça reste plus masculin, fuck en fait, je me tape. Merci à tout ce qui m'est arrivé de négatif. Ça me rend tellement plus forte. La vraie Virginie, elle est née quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair, t'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va se Surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonaut avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des prosmonautes. Merci d'être toujours plus nombreux à nous suivre. On est disponible sur toutes les plateformes, que ce soit en streaming, euh audio sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et bien d'autres, mais aussi en vidéo maintenant sur YouTube. C'est peut-être sur cette plateforme que vous nous regardez aujourd'hui. Si vous n'êtes pas abonné, n'hésitez pas à vous abonner et à nous laisser un commentaire. Ça permet de soutenir le podcast et son développement. Et aujourd'hui, je reçois Virginie Legrand. Comment ça va Virginie ?

  • Speaker #0

    Bonjour Julien. Mais écoute, ça va. Je suis ravie d'être là. C'est très cocon. J'ai plein de choses à te dire, je crois.

  • Speaker #1

    Content que ça te plaise et content qu'on ait plein de choses à se dire. Ça va être une chouette discussion. Avant de démarrer sur ta présentation, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a donné envie d'accepter l'invitation sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Le chèque de 3 millions. Ça,

  • Speaker #1

    il ne fallait pas le dire parce qu'après, il y a tout le monde qui va me demander des chèques.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que j'aime bien établir un lien, j'aime bien papoter, j'aime bien parler de moi aussi. C'est ça. Et puis, tu l'as abordé d'une manière tellement humaine, humble et discrète que j'ai eu envie de dire oui.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie pour ce...

  • Speaker #0

    Je te dirai merci à la fin.

  • Speaker #1

    Ça marche. Je commence par te présenter en quelques mots, tu me dis si c'est ok, et après une première question clé avant qu'on ne rentre plus sur ton parcours.

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    Donc toi c'est Virginie Legrand, t'as 44 ans, tu es mariée, t'as une fille qui a 16 ans, t'es ancienne prof d'allemand et de lettres qui s'est reconvertie en chef à domicile il y a une douzaine d'années, fin 2013. Tu travailles avec ton mari également, t'animes des ateliers de cuisine, t'as écrit plusieurs livres et t'animes aussi un podcast, Passion sans modération. et ta société de food, c'est Communique Passion, je ne l'avais pas dit. Point important aussi sur lequel on reviendra et qui m'intéresse beaucoup dans ce podcast, c'est que tu as été diagnostiqué HPI et hypersensible. Donc ça, on en reparlera aussi. Ça ressort aussi dans la petite interview que tu m'avais envoyée avant. Oui,

  • Speaker #0

    je l'assume maintenant.

  • Speaker #1

    Ça fait partie justement des points que je trouve hyper importants de mettre en avant et d'expliquer pourquoi est-ce que ça a pu changer pour toi. Et voilà, est-ce que j'ai oublié des choses ?

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très complet.

  • Speaker #1

    Mais ils bossent bien, Julien !

  • Speaker #0

    Ah non, franchement, merci.

  • Speaker #1

    J'ai regardé la vidéo, ça aide quand il y a déjà des contenus avancés. Non, c'est top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Écoute, top. Avant de commencer plus en profondeur dans le podcast, première question clé que je t'ai préparée, qui est qu'est-ce que l'entrepreneuriat t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Wow ! Alors déjà, ça m'a appris que j'avais un goût de la liberté très exacerbé. En fait, quand j'étais prof, j'avais ma routine. J'étais salariée, tout était assez cadré, tout était organisé et je n'avais pas forcément de place pour m'exprimer. Et l'entrepreneuriat m'a permis de comprendre qui j'étais, ce que j'adorais faire, les valeurs et le goût des rencontres aussi. Parce que le fait d'être libre me permet de rencontrer plein de gens, de multiplier les rencontres. Et ça m'a permis de comprendre que j'étais quand même quelqu'un de très sociable et que justement, ce lien me nourrissait aussi de l'intérieur.

  • Speaker #1

    Je me rappelle quand on était boire un café aussi avant, tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté. Au hasard, évidemment ! Au hasard, petite dédicace. Tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté, c'est un mot qui revient aussi beaucoup dans l'interview que tu as mis sur YouTube. C'est vrai. Est-ce que c'est ce besoin de liberté aussi qui explique ta reconversion et ce côté très cadré, très organisé de l'enseignement ? Finalement, c'est là où tu t'es sentie un peu à l'étroite ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Alors en fait, c'est au moment où j'ai décidé de monter ma boîte que j'ai compris Ce qui me manquait quand j'étais prof. Mais quand j'étais prof, je ne m'en rendais pas forcément compte. Parce que tu sais, tu es dans le flow. Moi, j'étais rythmée aussi par les programmes scolaires. Donc, tu vois, tout était vraiment très... Ça roulait, quoi. Ça roulait, puis j'adorais ça. J'adorais transmettre, j'adorais les gamins, j'adorais mon équipe. Ça avait du sens. Mais au moment où je me suis dit, OK, parce qu'un projet a avorté, en fait, et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de monter ma boîte. Donc, il y a quand même eu un déclencheur. Et je me suis dit, mais en fait, c'est évident.

  • Speaker #1

    Mais tu ne le sentais pas trop quand tu étais dedans ? Non,

  • Speaker #0

    c'est en fait, rétrospectivement, que je me suis dit, mais en fait... Être entrepreneur, ça correspond tellement à ta personnalité. Mais c'était étouffé, en fait. C'était étouffé et c'est sorti quand j'ai dit, OK, j'y matricule. Et plus les années avancent, plus je me dis, mais je me suis, voilà, pas perdue. Mais parce que c'est aussi une expérience. Et puis, c'est aussi de voir la différence entre les deux. Et en fait, j'adore. Mais c'est vrai que la liberté, c'est quelque chose que je développe de plus en plus et sur lequel je m'appuie beaucoup pour évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, ça se sent. On reviendra dessus après. Et petite aparté, ça me renvoie à quelque chose, à une étude que j'ai lue il n'y a pas longtemps, ce que tu dis sur le fait que c'est venu rétrospectivement. En fait, je voyais une étude neuroscientifique. Donc, tu as des scientifiques qui ont démontré qu'en fait, toutes les décisions qu'on prend, ou la plupart, 95% des décisions, en fait, sont prises avant que tu en aies toi-même conscience, donc dans ton inconscient. Et toutes les justifications qu'on dit après, je l'ai fait parce que potentiellement... je me sentais trop dans le cadre ou pour si ou pour telle raison. En fait, c'est une justification à postériori qu'on se donne, mais en fait, la décision, elle était déjà prise dans ton cerveau avant même que tu aies conscience de ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau. C'est fascinant. C'est fascinant. Mais je pense que c'était ça. C'est pour ça que tout est parti très, très, très naturellement et très instinctivement. En fait, j'attendais sûrement quelque chose pour y aller. C'était là, c'était en moi.

  • Speaker #1

    C'est un petit déclencheur sur lequel on va revenir. Ça marche. Et dans l'interview, Oui. une phrase, alors que je vais reprendre pour pas déformer tes propos. Tu as dit « Ma reconversion ne s'est pas faite parce que je me suis lassé de l'enseignement. Elle s'est faite parce que j'ai été appelé par la gastronomie. »

  • Speaker #0

    Et après, je dis « C'est très perché. »

  • Speaker #1

    Ouais, ça, je l'ai...

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne l'ai pas mis, mais on peut le finir. C'est très perché. Je l'assume. Oui, parce que ça fait bizarre de dire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait bizarre. Moi, ça ne m'a pas semblé si perché que ça. C'est pour ça que je ne l'ai pas remis dans ce que j'étais... Je pense comprendre un peu ce que tu voulais dire, mais du coup ça m'amène à quelques questions justement. Parce que tu parles d'appel. Qu'est-ce que la cuisine, toi, te permet de transmettre aujourd'hui que tu n'arrivais pas peut-être à transmettre dans la salle de classe et qui a postériori te manquait en fait ?

  • Speaker #0

    Les mains, déjà. Les mains, le travail manuel, la création artisanale, la création. Moi, j'étais beaucoup dans l'intellectuel. J'adore l'intellectuel. Les lettres, les langues, tu vois, l'académisme, les livres. Tout ça, c'est très intellectuel, c'est le cerveau. Et en fait, je pense qu'il me manquait quelque chose de transformation. Ce que j'adore, c'est vraiment de prendre un aliment et d'en créer une recette, tout simplement. Parce que je le dis souvent, sans les producteurs, sans les artisans, sans les agriculteurs, les chefs, ils ne savent rien, ils ne peuvent rien faire. Et en fait, ce que j'adorais, moi, je n'ai jamais été une artiste au sens, je ne sais pas faire de la couture, je ne sais pas dessiner, je ne fais pas de peinture. Et je me suis découverte, étant artiste, ce qu'on me l'a dit, l'art culinaire, de créer, en fait. Et la créativité, plus que la création, c'est la liberté. C'est de transformer. J'ai lu une citation qui disait que la créativité, c'était de transformer le banal en merveilleux ou le merveilleux en banal. Mais en tout cas, tu vois, il y a un pont qui se crée entre ton émotion, ta subjectivité et à la fin, ce qu'il y a dans l'assiette. Et ça, ça me manquait parce qu'en fait, j'étais un passeur avec les lettres. Mais je ne m'étais pas de moi. Là, je mets clairement de moi.

  • Speaker #1

    Parce que tu suivais un programme qui t'était donné.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et toi, ce qui te manquait, c'est cette liberté de pouvoir adapter. Oui,

  • Speaker #0

    parce que quand je parle de Victor Hugo, je raconte sa biographie. Quand je parle de Goethe, je raconte sa biographie. J'analyse un peu avec les gamins. Mais finalement, ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Tu transmets, mais tu ne crées pas quelque chose que tu transmets.

  • Speaker #0

    Là, c'est Virginie qui cuisine. Clairement, ce n'est pas Virginie qui enseignait. C'était la professeure qui avait étudié Victor Hugo et qui passait le message de Victor Hugo. Mais là, maintenant, c'est clairement moi qui décide. J'ai un pouvoir de décision énorme. J'ai une indépendance, en fait, que je n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Ça t'a permis de te reconnecter aussi plus à toi-même, plus profondément ?

  • Speaker #0

    Pas me reconnecter, me connecter.

  • Speaker #1

    Parce que tu sens que tu n'étais pas si connectée finalement à la postériorité ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, je ne l'étais pas du tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, tu étais dans le flot. Oui, et je te dis,

  • Speaker #0

    je le faisais vraiment avec plaisir. Et quand je dis, je ne me suis pas lassée, c'est souvent les reconversions, c'est lié à un burn-out. Tu vois, où ils disent, voilà, je n'aime pas mon patron, je n'aime pas ma structure, je n'aime pas mes coéquipiers, mes collaborateurs. Il faut que ça change, il faut que je respire. Je ne me sentais pas... étouffée, tu vois. Mais c'est un moment où je me suis dit, bah en fait, non, ma vie, j'ai envie de la construire autrement. Et c'est pour ça que j'ai décidé d'utiliser cette passion de la gastronomie pour en faire mon métier, de la professionnaliser.

  • Speaker #1

    Et si tu devais décrire cet appel-là de la gastronomie comme un goût, comme une saveur, tu dirais que c'était quoi ?

  • Speaker #0

    Oh là là ! En fait, c'est oui, c'est comme quelque chose qui est pétillant. qui arrivent sur tes papilles, où tu ne t'y attends pas. En fait, moi, ce qui me fascine, c'est que c'était inattendu. C'était en même temps attendu, mais très inattendu. et là c'est tu sais quand tu croques dans un dans un chocolat et qu'il y a une saveur que tu n'attendais pas, mais tu es addict en fait. Et c'est comme si j'avais ouvert la boîte de Pandore en me disant, ok, j'y vais. Alors la boîte de Pandore, en général, c'est des choses qui sont négatives, mais je suis allée vers l'inconnu et en fait, je m'en délecte. Je m'en délecte en permanence de cette connu. Encore maintenant ? Ah oui, parce que tout est à construire, tout est à faire. Oui, j'ai jalonné pas mal de choses, j'ai balisé beaucoup de choses et j'en suis très fière. Mais heureusement qu'il y a encore un chemin énorme qui m'attend, qui m'appelle. Il y a plein de choses qui m'appellent encore.

  • Speaker #1

    Pas forcément que sur la food ?

  • Speaker #0

    Pas forcément que sur la food.

  • Speaker #1

    Mystère.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore consentisé. Là, j'ai un peu verbalisé, mais bon.

  • Speaker #1

    C'est à l'intuition pour l'instant. Oui, c'est à l'intuition. Et pour boucler justement sur cet appel-là, j'ai l'impression de ressentir dans des discussions que je peux avoir avec un certain nombre de personnes, qu'il y en a qui... qui se sentent un peu appelés aussi par certaines passions ou certains autres rêves de grandeur ou de projets qu'ils n'osent pas forcément saisir.

  • Speaker #0

    Oh là, oser, oui.

  • Speaker #1

    Oser, c'est un grand mot. Juste comme ça, à la volée, est-ce que toi, tu as un petit truc comme ça qui te vient en tête où tu pourrais dire, ok, je peux partager ça, qui peut peut-être aider certaines personnes à saisir cet appel ou avoir conscience est-ce que c'est un vrai appel profond, est-ce que c'est juste un petit passage. Moi, ça m'arrive beaucoup, ça. C'est des espèces de petites...

  • Speaker #0

    passion mais qui dure un mois puis en fait ça existe plus et du coup tu au moment où tu en prends passion et possession de cette passion tout dit c'est la vraie et après finalement tu l'as pour le coup tu ça se délite donc faire la différence entre ce qui est vraiment créé ce qui est superficiel ou à la cuisine du coup c'est vraiment en crise à la cuisine alors ce qui est très drôle en fait vraiment c'est que la cuisine moi j'ai découvert cette passion de la cuisine à 20 ans alors je réponds peut-être à une autre question du coup

  • Speaker #1

    Mais vas-y, c'est la naturalité.

  • Speaker #0

    Parce que je me suis mis en couple et que je me disais, c'était sympa aussi de cuisiner pour faire plaisir à mon ami. Mais avant, j'étais nulle. Je n'aimais pas cuisiner. Je me souviens que j'avais une copine, on sortait du collège, du lycée, je faisais cramer les biftecs, les patates sautées. C'était cramé. Je n'aimais pas ça, tu vois. Je me suis découverte ça pour l'autre. Donc, tu vois, c'est drôle. Ça, je ne l'ai jamais dit. À chaque interview, je dis d'autres choses. Je découvre l'amour que j'ai pour la cuisine parce que j'aime quelqu'un, parce que j'aime les gens. Et comme j'avais, voilà, c'est le père de ma fille, je l'aimais. Donc, du coup, je voulais lui faire plaisir. Et donc, j'ai commencé à comprendre que la cuisine, c'était un acte d'amour. Et j'ai commencé à me prendre au jeu de la créativité, d'acheter des produits, de créer des recettes, d'expérimenter. Très vite, je me suis mise sur des trucs à part. Voilà, j'ai voulu avoir des choses un peu audacieuses. Je ne voulais pas suivre des recettes. Déjà, j'étais très rebelle. Et puis au fur et à mesure, je recevais beaucoup et vraiment, ça m'animait. Mais je ne voulais pas en faire mon métier parce qu'on reviendra sur tout là-dessus, mais les gens autour, bon, qu'est-ce que tu vas aller en faire ton métier ? Voilà, garde ça comme loisir. Ça te permet de te vider la tête quand on a marre des élèves.

  • Speaker #1

    C'est tous les préjugés ou toutes les grandes phrases comme ça qui étaient dites et qui ne sont pas forcément très importants. C'est un milieu encore un petit peu moins, peut-être maintenant, mais encore très masculin.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'à la télé, quand on regarde Top Chef, par exemple, on voit des femmes chefs aussi. Donc, j'ai l'impression que ça se...

  • Speaker #0

    Alors, oui, ça s'ouvre, ça s'ouvre. Et puis, on commence à être aussi des chefs, des chefs un peu masculines, c'est-à-dire des chefs avec du caractère, des chefs où on s'impose, où on s'affirme, où on affirme aussi notre volonté de s'émanciper, notre volonté d'avoir notre place et de prendre notre place, en fait. Parce qu'on travaille pour ça. Donc, il n'y a pas de raison de nous l'enlever. Donc oui, ça s'ouvre, c'est très moderne On écoute de plus en plus notre sensibilité Notre féminité, tu vois, qui donne un autre ton Un autre ton à la cuisine Et puis après, même si ça reste plus masculin Fuck en fait Je m'en tape, désolé mais

  • Speaker #1

    Je m'en fous Non mais t'as raison de le dire Je continue mon petit bonhomme de chemin Tu m'assumes complètement maintenant Ah mais complètement Et je me heurte encore à des mecs qui n'entendent pas ce que je dis Et aujourd'hui ça te... J'adore ça parce que dans la spontanéité, il y a toute une trame que je prépare. Mais oui, mais on s'en fout de la trame, mais bien sûr,

  • Speaker #0

    on s'en fout de la trame.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et aujourd'hui, est-ce que ça te touche encore les préjugés ou les phrases qu'on peut te dire ? Ou est-ce que tu arrives totalement à te dire aujourd'hui, allez, on s'en fout, ça me passe au-dessus ?

  • Speaker #0

    Allez, ça me passe au-dessus à 95%. Il y a 5% où j'ai un petit égo qui me dit, ça me blesse. Parfois, je peux me sentir humiliée. Parfois, je peux me sentir... pas comprise aussi dans ce que je veux faire, dans la manière dont je veux le faire. Et puis en fait, maintenant, ça m'amuse. Il y a une semaine, je me suis retrouvée face à deux mecs qui m'ont vu un peu comme une petite et je me suis amusée à leur faire la petite liste de ce que je faisais. Je leur ai posé ça sur la table en disant « Tac, tac, tac, tac, tac, tac. Qu'est-ce que tu veux ? Tu trouves que je suis encore une petite dans le milieu ? » Et là, ils se sont dit « Ah, ok ! » Donc voilà, il faut que je sorte mes crocs. En fait, c'est épuisant. C'est épuisant parce que je voudrais que ce soit fluide. Mais certains hommes, ou même des femmes, il ne faut pas croire, je suis aussi là pour dire que j'ai eu des femmes qui se sont confrontées à moi dans ce milieu. Parce qu'il y a aussi la jalousie. C'est autre chose.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'elles reprojettent elles-mêmes. qu'on leur a fait vivre à un moment et qu'elles le reprojettent sur toi. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, on garde ça en soi. Les insécurités, les mauvais souvenirs. Voilà, moi, je n'ai pas à subir ça. Tout mon passé, moi, je le garde en moi. Je ne suis pas là. Mais oui, c'est un fait. De toute façon, tu es un entrepreneur quand tu crées ta boîte. Tu crées ta boîte. Voilà, tu vas avoir autour de toi des âmes bienveillantes et tu vas avoir autour de toi des esprits malveillants, des énergies négatives. contre lesquelles tu dois essayer de te battre ou dans lesquelles tu dois te débattre. Ça fait partie du jeu. Tu auras des gens qui vont t'accompagner et tu auras des gens qui vont t'insupporter. C'est tout. Mais il ne faut pas que ça t'enlève le cœur de ce que tu veux faire. Ta respiration. Il ne faut pas que ça t'enlève ta respiration.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la relation humaine en général. C'est la relation humaine. Dans la famille, il y a des gens qui t'énervent des moments, pas d'autres.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Mais c'est vrai que quand tu portes ton projet, tu as quand même besoin d'une énergie supplémentaire. pour décupler, tu vois, aller chercher ton chiffre d'affaires, t'épanouir, entraîner des gens avec toi pour collaborer, fédérer. Donc, il faut quand même ne pas avoir des choses trop lourdes à porter. Parce que sinon, ça peut t'empêcher d'aller plus loin que ce que tu as envie de faire.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. C'est un poids, en fait, qui t'empêche d'avancer. Du coup, de ce que je comprends, tu me dis si je me trompe, mais Tout ce que tu as bâti sur les 12 dernières années, c'est des éléments, entre guillemets, de légitimité qui aident à renforcer ta confiance et qui finalement, maintenant, t'aident à te dire, en fait, voilà, toi, tu as cette image-là, mais en fait, voilà, maintenant, j'ai cette confiance parce que voilà ce que j'ai pu accomplir. Je peux prouver, mais peut-être que tu cherches, tu voulais aussi te prouver à toi-même que tu en étais capable.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un ami qui, hier, m'a dit, on sent en toi que tu as cette hargne de prouver plein de choses, deux Alors, cette légitimité-là, c'est compliqué encore à gérer. Au bout de 12 ans, je dis que je l'ai. Cette crédibilité professionnelle, je l'ai parce que j'ai beaucoup de gens dans le milieu, donc hommes même, des meilleurs ouvriers de France. J'ai même un ami, Bocuse d'or, mon cher François, merci, qui me fait confiance et qui reconnaît mon travail. Mes clients, je n'ai rien à dire. J'ai un rapport... très privilégiée avec mes clients et j'ai envie de te dire c'est avec eux que la relation doit être la plus forte parce que c'est eux qui me payent aussi pour ce que je leur fais donc on va dire que tout n'est pas encore gommé, voilà, cette estime de moi, cette confiance en moi c'est encore compliqué à appréhender mais j'ai du coup quand même la force de dire aux gens non non mais ce que je fais c'est bien et je ne t'écoute pas si tu me tires vers le bas

  • Speaker #1

    De toute façon, la confiance, ça se construit tout au long de sa vie. Je pense que ce n'est jamais complètement bâti, parce qu'on change aussi, on évolue au fur et à mesure de sa vie, des rencontres, etc.

  • Speaker #0

    Mais cette légitimité-là, je cours après depuis pas mal de temps et je commence à l'avoir.

  • Speaker #1

    Tu dirais que tu avais un peu ce qu'on appelle ce syndrome de l'imposteur au départ ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Évidemment, il est là comme un fantôme, en fait, comme un spectre qui est là autour de toi et qui te dit, est-ce que tu es vraiment à ta place ? C'est déjà toi avec toi-même. Je trouve que quand tu es entrepreneur, c'est déjà une vraie bataille intérieure de toi avec toi-même. Et puis après avec les autres. Mais je crois que déjà, c'est apaiser toi et de te dire si tu le sens au fond de ton cœur, c'est que tu es aligné. C'est que c'est là où tu dois être. Cet appel de l'univers, assez métaphysique, spirituel, c'est quelque chose que j'ai vraiment ressenti à l'intérieur de mon âme. C'est bizarre. C'est une intuition très forte que tu as réussi à écouter. En fait, je n'ai jamais eu peur d'échouer. Et parallèlement, je te dis, j'avais le syndrome de l'imposteur. Mais en fait, quand j'ai immatriculé, que j'ai appuyé sur l'ordinateur, la touche d'ordinateur en disant, ok, tu as ta boîte, tu as ton numéro de sirède, le 26 décembre 2013.

  • Speaker #1

    Et ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    Oui, je me suis dit, ok, il y a zéro problème. C'est assez dingue. Et tu vois, 12 ans après, ça va faire 12 ans le 26 décembre. Et je me dis mais en fait c'était évident. Je n'ai pas eu peur de trouver les clients. Je n'ai pas eu peur de me heurter à des choses. Je n'ai pas eu peur d'échouer. Je n'ai jamais eu peur d'échouer. C'est dingo.

  • Speaker #1

    Même au tout début ?

  • Speaker #0

    Même au tout début.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas dit tiens si ça ne marche pas qu'est-ce que je fais ? Je vais manquer d'argent. Je vais me ridiculiser.

  • Speaker #0

    Jamais sur la tête de ma gamine. Jamais. Et ce n'est pas une question de surconfiance ou d'ego. C'est qu'on m'avait mis là exactement, où j'allais être la meilleure.

  • Speaker #1

    C'est fort.

  • Speaker #0

    C'est très fort, c'est très puissant. Quand j'en reparle, parce que j'en parle beaucoup de cette manière-là, et là c'est vrai que j'en parle un petit peu plus en détail, c'est très très puissant.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait, tu t'es associée à ton mari tout de suite au départ ? Non, pas du tout. Ce que j'allais dire, est-ce que c'est le fait d'être aussi à deux qui donne plus de confiance ? Non, non,

  • Speaker #0

    et puis Guillaume, il n'est pas du tout là-dedans. Guillaume il est beaucoup plus Terre à terre, pragmatique, dans la logistique, il m'accompagne beaucoup. Mais il n'est pas du tout dans cet élan d'entrepreneur, d'ambition, de vision, de projection. Pas du tout. Ça, c'est moi qui chapeaute tout ça. Et c'est ma personnalité. Mais non, non, là, j'étais seule avec moi-même. Et j'ai envie de te dire, encore aujourd'hui, je suis seule avec moi-même. Le combat, on est deux dans la structure. Mais mon combat, c'est moi avec moi-même et avec les autres.

  • Speaker #1

    Bon, on va passer à la partie suivante. Qu'est-ce que ça t'évoque, le terme d'autodidacte ? Tu me vois venir, je dis ça.

  • Speaker #0

    Alors, autodidacte, c'est le syndrome de l'imposteur. On revient à ça. Mais en même temps, c'est la liberté de créer quelque chose loin des codes. Et c'est assez contradictoire. Donc, c'est un peu ma contradiction et mon paradoxe aussi, parce que moi, j'ai été prof. Pendant quand même 12 ans. Donc, je faisais passer des diplômes. Je disais aux élèves, il faut que tu aies ton bac, il faut que tu aies ton brevet, il faut que tu apprennes telle leçon, etc. Et moi, vraiment par volonté d'impertinence totale, même d'insolence, j'aime beaucoup, je me dis, moi je vais me mettre chef sans avoir les diplômes. D'ailleurs, j'ai entendu récemment, on peut dire que tu es chef parce que tu n'as pas passé ton CAP. Ça, j'adore.

  • Speaker #1

    C'est l'attachement qu'on a au diplôme. Non,

  • Speaker #0

    mais effectivement, déjà, ça veut dire quoi être chef ? On peut dire que je suis cuisinière, si on préfère. Ou chef cuisinier, chef cuisinière, je m'en fiche. Je prépare la nourriture chez des gens qui ont envie de recevoir. Donc, autodidacte, auto, voilà, soi-même. Je pense que c'est créer ton propre chemin. Et effectivement, quand tu n'as pas été dans une école de cuisine, je pense que tu es moins formaté et que tu es plus libre. Donc, pour moi, l'autodidacte ou l'autodidactie, j'ai appris ce mot-là, c'est la liberté. Et c'est bizarre, on revient tout le jour sur cette manière.

  • Speaker #1

    C'est un mot-clé pour le référencement du podcast, je mettrais un mot-clé, liberté, ça va remonter très fort. Oui, parce que les gens qui nous écoutent ne le savent pas parce qu'on est un peu partis dans d'autres chemins annexes, mais quand tu te lances, donc tu fais tes 12 ans d'enseignement, juste après, tu pourras peut-être revenir sur la transition entre les deux parce que c'est important pour que les gens comprennent, et tu ne passes pas de diplôme, tu dis non, pas de CAP, et Pas de diplôme, pas d'école, pas de stage, rien. J'aime cuisiner, je me lance et puis on verra quoi.

  • Speaker #0

    Et à aucun moment, je me suis dit, allez, j'hésite. Mais à aucun moment, ça n'a popé dans ma tête en fait. Mais là encore. Alors que, en face, les gens n'étaient pas dans la gastro, donc personne ne m'a dit, tu vas passer un CAP, etc. Non, tu vas faire Ferrandi, bah non. Tu vois, il n'y avait personne qui a pu m'aiguiller. Ils m'ont juste suivi dans ce délire-là, qui a été longtemps pris comme un délire en fait. Pardon.

  • Speaker #1

    Par tes proches, par ta famille, par des amis. Oui,

  • Speaker #0

    ça pourrait revenir si tu veux. En fait, j'étais impatiente. C'est ce que je dis aussi dans cette interview là. J'étais impatiente. Je pense que je sentais tellement que c'était là où j'allais être la plus heureuse. Encore, tout est question de bonheur. C'est différent. Mais en tout cas, à l'intérieur de moi, je sentais que c'était quelque chose dans laquelle j'allais me sentir. bien, me sentir vraie. Donc, je me suis dit « Ok, j'y m'attricule. Après, j'essaye d'être... Oh, pardon. »

  • Speaker #1

    Bon, un coup. Est-ce que tu peux juste remettre un peu ton micro ?

  • Speaker #0

    Ah, pardon, pardon. Je reprends.

  • Speaker #1

    C'est mieux pour le micro ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, non, mais c'est bon. Je reprends un tout petit peu avant. C'est vrai que quand je me suis lancée, quand je me suis immatriculée, j'aurais pu attendre, faire une année d'études, rentrer dans une école, comme tu dis, faire des stages pour savoir ce qu'était le métier. Mais je n'y ai même pas pensé. Je n'y ai même pas pensé parce que j'étais impatiente de vouloir aller tout de suite sur le terrain. Et là encore, même pas sur le terrain des cuisines de restaurant. Je savais aussi tout de suite que c'était du domicile. Donc peut-être qu'inconsciemment, je me disais, les clients, ils ne vont pas être regardants, ils ne vont pas me dire, tu me montres ton diplôme ? Comme aurait pu l'être un chef de cuisine ou un gérant de resto qui m'aurait dit, OK, montre-moi ton papier. Après, je sais très bien, et là-dessus, je reviens de manière un peu humble, je n'ai pas un niveau technique très élevé, parce que je n'ai pas appris cela à l'école. Je ne me suis pas après reformée là-dessus, parce qu'à l'instant T, je n'ai aucun diplôme. Et je n'ai fait aucune formation. Même annexe, des mentions complémentaires, etc. Des équivalences, jamais. Donc oui, j'ai des imperfections techniques.

  • Speaker #1

    Ce qui ne t'empêche pas d'avoir des clients, que les clients soient satisfaits, que tu passes des bons moments.

  • Speaker #0

    Je donne toujours l'exemple du filet de sol. Un filet de poisson, tu m'amènes un énorme filet de saumon, je ne sais pas lever un filet, mais en fait, mes clients, ils s'en fichent. Moi, je vais chez mon poissonnier, je lui dis, tu me fais trois filets de sol, quatre filets de sol, voilà. Et puis après, je gère ma sauce, ma garniture, mon dressage. Et évidemment, en pâtisserie, je ne suis pas non plus très, très forte, mais voilà, ça pour le coup, j'ai... J'ai appris, je me suis perfectionnée, j'ai travaillé des recettes. J'ai tout appris au fur et à mesure de mes rencontres, de mes challenges, en poussant toujours un petit peu plus loin. Mais c'est vrai que si j'allais jusqu'au bout, je suis tiraillée. Parce que je me suis dit un jour, un jour, c'est dingue, je sais, j'aimerais passer le concours des moffs, les meilleurs ouvriers de France. Les mecs, c'est les plus forts, tu vois. Moi, je n'ai rien. Mais je pense qu'un jour, j'essaierai de le passer. Que tu veux être chef sans passer par la mention académique et tu veux faire le top du top. Je suis encore en train de me chercher là-dessus, tu vois. Et je pense que c'est le challenge. C'est plus le challenge de dire au moins de passer. De dire je l'ai fait et puis une légitimité supplémentaire. Oui, puis pas forcément l'avoir. Mais en tout cas, de vivre cette expérience-là. Moi, ce que je veux, c'est multiplier les expériences. C'est ça. Quand tu es entrepreneur et que tu mets balise après balise, pierre après pierre sur ton chemin, c'est après de regarder, tu vois, quand tu te retournes. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai réussi. Je n'ai pas réussi, mais là encore, peut-être que tu me poseras la question. C'est quoi réussir ?

  • Speaker #1

    Arrête, tu fais les questions et les réponses. C'est vrai ? Oh là là, ça c'est parce que c'est mon côté animatrice.

  • Speaker #0

    Je suis désolée.

  • Speaker #1

    On sent que tu animes un podcast aussi.

  • Speaker #0

    Tu l'adores.

  • Speaker #1

    Et oui, du coup, ça faisait partie des questions plus tard, mais allons-y tant que c'est là. C'est quoi du coup réussir ?

  • Speaker #0

    Réussir, en fait, c'est de... Je m'auto-pose la question et je ne sais pas. Tu sais, il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie. déjà réussir pour moi une question d'argent Ce n'est pas du tout matériel, ce n'est pas du tout financier. Réussir, c'est comment tu te vois toi. Réussir, c'est l'image que tu as de toi, l'image que ton chemin d'entrepreneur t'a rendu. Te regarder dans le miroir et dire ce que j'ai fait, ce que tu as accompli. Réussir, c'est de se dire que pour moi, tu as impacté les gens. Depuis 12 ans, j'ai impacté les gens, j'ai donné du bonheur aux gens. au travers de mes prestations. J'en suis immensément fière. J'impacte les gens dans leur manière d'être entrepreneur aussi parce que je leur produis plein de conseils. C'est toujours mon côté un peu prof. J'impacte ce milieu-là parce que je leur montre qu'on peut réussir. En tout cas, qu'on peut monter une boîte et qu'on peut gagner sa vie dans une boîte d'événementiel culinaire sans avoir les diplômes. Voilà, donc c'est ça pour moi. C'est impactant.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est super intéressant. J'adore cette question. Je la pose tout le temps dans mes trames. Parce que je remarque, là, c'est le dixième épisode qu'on fait ensemble. À chaque fois, j'ai posé la question. Et à chaque fois, c'est pratiquement des réponses différentes. Des bien sûrs. Qui sont très personnelles. Autant des fois, c'est très financier. Autant des fois, c'est un peu des deux. Familial, personnel. C'est hyper intéressant de voir que tu n'as pas une définition du succès. Réussir, ce n'est pas avoir un million sur son compte. Réussir, c'est plein d'autres choses. Bien sûr. C'est bien pour les gens qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Mais c'est très subjectif. parce qu'en fait, l'entrepreneuriat, c'est subjectif. Ton identité, c'est ton propre parcours. Oui, tu vas aller t'entourer de gens qui vont te donner des conseils, tu vas t'inspirer par des gens. Mais moi qui fais aussi beaucoup de conférences où on me fait venir sur des réseaux, etc. pour parler de mon parcours, je leur dis, mais moi, je vous parle de moi. Mais parce que j'ai mon passif aussi qui fait que je suis comme ça aujourd'hui. Mais après, personne ne sera comme moi. Tu n'as pas mis mes chaussures, donc tu ne sais pas qui je suis. Et puis après, toi, tu vas avoir ton propre... tes propres références, tes propres envies, tes propres aspirations, tes propres soutiens qui font que tu auras une autre voie. C'est pour ça que la concurrence, pour moi, ce n'est pas important. Les gens me disent « ah bah oui, mais tu n'as pas peur » . Parfois, je fais venir dans mon podcast des chefs qui sont aussi chefs à domicile. « Non, mais attends, c'est dangereux ! » Tu fais de la promo pour la concurrence. « Mais c'est dangereux de quoi, en fait ? » Moi, ça fait 12 ans, j'ai mon petit nom, j'ai mes clients, j'ai mon carnet de commandes qui est plein. À partir de là, au contraire, j'ai envie de les pousser. C'est souvent des débuts, en plus. Donc, on n'a pas le même récit. Mais c'est que surtout, en fait, il ne fera jamais la même chose que moi. Donc, je n'ai pas peur de ça. Là aussi, tu vois, je n'ai jamais eu peur de la concurrence. Jamais. Alors que beaucoup ont eu peur de moi et qui ont essayé de me savonner la planche.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est hyper intéressant parce qu'on entend beaucoup aussi dans l'entrepreneuriat, ce qui compte, ce n'est pas l'idée, c'est l'exécution. Et j'en parlais aussi avec une amie il y a quelques mois qui me disait, je ne peux pas trop t'en parler parce que c'est une idée. Du coup, ça m'a fait rire et on en parlait avec beaucoup de bienveillance aussi. Je lui disais, mais tu sais, ce qui compte, ce n'est pas ton idée. L'idée, ça ne vaut rien, c'est bien d'avoir l'idée, mais la probabilité que personne sur Terre n'ait déjà eu l'idée, c'est proche de zéro.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, ce qui compte, c'est l'exécution. Et même si on fait tous les deux, ou à 3 ou à 10 ou à 100, la même chose, on a la même idée, on ne l'exécutera pas pareil, parce qu'on mettra notre touch personnel, notre vision, notre ADN. Donc en fait, il faut parler de son idée aussi. Et après, c'est ton exécution personnelle qui fait la différence.

  • Speaker #0

    Évidemment, de toute façon, d'être enfermé dans ton individualité en disant, mais même l'ego, parce que l'ego, c'est quelque chose qui peut freiner, qui peut paralyser aussi une expansion, une avancée. Et puis le collectif. Le collectif, je trouve que c'est hyper important. Donc moi, ce ne sont pas des concurrents, ce sont des confrères, des consoeurs, des pères, vers lesquels je peux aussi aller pour prendre d'autres idées, tu vois. Moi, j'adore aller dans les restaurants parce que je prends aussi des idées de créativité. Je suis très curieuse. Je me dis, ah oui, il a associé ça à ça. Même si je fais la même recette, ce ne sera pas la même recette. Parce que je n'aurai pas la même huile, je n'aurai pas le même beurre, je n'aurai pas la même tomate, je n'aurai pas la même épice.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les mêmes proportions.

  • Speaker #0

    Les mêmes proportions, le même équilibre, le même geste, le même outil. Donc non, ce ne sera jamais la même recette. Moi, j'ai fait deux livres. Les gens m'ont dit, il ne faut pas que tu mettes tes recettes sur Internet. Mais en fait, les gens qui prennent mon livre, ils ne vont pas faire la même chose que moi. Donc, ce danger-là, il faut l'oublier. Ce risque-là, cette pollution mentale, il faut l'oublier. Garder vraiment l'énergie pour avancer et pour construire, en fait. C'est ça le plus important.

  • Speaker #1

    Tu as de l'ego, toi ? Je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Bien sûr, l'ego, c'est l'amour propre. Pour moi, c'est l'amour propre. Donc, c'est ne pas supporter qu'on parle mal de moi. bien sûr d'avoir de l'ego d'être en représentation, moi je suis en représentation voilà, en permanence, c'est ça que j'adore au travers, c'est pour ça que je suis beaucoup sur les réseaux mon métier fait que je suis en représentation je ne suis pas cachée dans une cuisine je suis en représentation chez les gens, souvent les cuisines sont ouvertes ou alors même quand la cuisine est fermée ils viennent me voir en cuisine, ils cuisinent avec moi ils me posent des questions, etc. et j'aime bien faire de chaud c'est ma personnalité aussi, ça je suis à l'aise parce que quand j'étais prof je parlais devant 30 personnes et ça ne me faisait pas peur. L'ego, pour moi, l'égoïsme même, tu as un égo sain, un égoïsme sain et un égo, égoïsme malsain. Si l'ego, c'est de vouloir écraser l'autre, ça, c'est dégueulasse. Ça, je n'aime pas. Mais l'ego de dire oui, j'existe en fait. L'ego, c'est soi-même. Oui, j'existe. J'ai envie qu'on me respecte. Donc oui, j'ai l'ego d'évoluer dans une sphère. de créer quelque chose, de laisser une empreinte. Oui, ça, j'ai l'ego. Quand tu es entrepreneur, il faut quand même avoir un rapport à soi en mode ambition. En mode, je vais tout défoncer, mais je vais tout défoncer sans défoncer les autres. Et ce rapport à l'ambition, il est très compliqué aussi pour les femmes. Parce que c'est mal vu. J'ai assisté à une conférence il n'y a pas longtemps sur le rapport des femmes avec l'argent. Le rapport des femmes avec l'argent, le rapport des femmes avec l'ambition, le rapport des femmes avec la carrière, le rapport des femmes avec l'entrepreneur, l'entrepreneuriat, c'est difficile parce qu'on nous voit comme toujours un peu des petites. Voilà, oh, t'as l'ambition, tu veux faire un truc comme ça, mais est-ce que tu crois que ça va marcher ? Est-ce que t'as envie d'aller loin ? Moi, aujourd'hui, j'assume en fait, j'assume de vouloir aller loin.

  • Speaker #1

    D'avoir de l'ambition.

  • Speaker #0

    Ouais, parce que l'ambition, c'est quelque chose de beau en fait.

  • Speaker #1

    T'as occupé pour toi et pas contre les autres.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est que positif.

  • Speaker #0

    Mais c'est que positif. Et puis tu vois, ma fille, elle a 16 ans, j'ai envie de lui donner aussi ce goût de l'ambition. Sans dire, je vais aller rayer le parquet, je suis carriériste, je vais mal faire, je vais mal agir. Bah non, j'ai de l'ambition. Je crée une boîte, j'ai envie que la boîte, elle marche. Je vais tout faire pour qu'elle marche et je vais tout faire pour qu'elle soit pérenne. Je vois pas où est le problème en fait.

  • Speaker #1

    Tout est toujours question d'équilibre de toute façon. Mon père me disait toujours... Mais oui. Le poison est dans la dose.

  • Speaker #0

    Ah là là !

  • Speaker #1

    C'est un peu poétique. Ah là là, papa !

  • Speaker #0

    On aime beaucoup ce qu'il dit, papa. Eh oui, dédicace à papa.

  • Speaker #1

    Dédicace à papa, il en a dit beaucoup de bonnes comme ça. Mais c'est vrai, c'est une phrase que je comprends de plus en plus plus j'avance. C'est vrai qu'en fait, tu peux prendre un peu de tout, mais c'est comment tu l'équilibres et quel dosage tu mets.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est comme ta manière de travailler. C'est-à-dire, si tu travailles trop et que ça t'épuise, bon, tu perds quelque chose. mais si après tu adores travailler même si tu adores travailler beaucoup que ça n'est pas dans la souffrance et dans la douleur. Mais là encore, ta propre dose,

  • Speaker #1

    c'est ton individualité,

  • Speaker #0

    c'est ton rapport à toi en permanence.

  • Speaker #1

    Avant qu'on avance plus, est-ce que tu peux, du coup, parce que je le dis aux auditeurs depuis quelques minutes, nous refaire le switch pour qu'ils comprennent bien. Donc, tu es dans l'enseignement pendant 12 ans, il se passe un truc et tu bascules. Il se passe un truc rapide parce que ça se passe entre septembre et décembre 2013.

  • Speaker #0

    Entre octobre et décembre.

  • Speaker #1

    Entre octobre et décembre 2013. Oui,

  • Speaker #0

    avant de basculer du côté obscur. En fait, on m'a proposé de monter une école privée. J'ai dit oui. Donc, je suis rentrée dans cette école privée en tant que directrice pédagogique au mois de septembre, à la rentrée. Et en fait, en octobre, on m'a dit l'école est en redressement judiciaire, on ne peut pas te garder, on ne peut pas te payer. Donc, j'avais le choix, en fait, là pour le coup, de reprendre mon poste en septembre d'après, donc en septembre 2014. Parce qu'on m'avait remplacée, mais on m'avait remplacée de manière furtive. La porte était ouverte aussi dans mon école.

  • Speaker #1

    C'est une mise à disposition, on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Moi, j'étais dans le privé hors contrat, donc je n'étais pas fonctionnaire. J'étais en fait salariée, j'avais donné ma démission et je pouvais reprendre un contrat. Et en fait, quand on m'a dit, je me souviens, j'ai été convoquée pendant les vacances d'octobre. Donc, toi, c'était vers le 20 octobre. Je suis rentrée, j'ai dit, bon, ok, j'avais le pôle emploi, ce n'était pas le problème. J'avais l'argent, je ne devais pas aller chercher une solution pour gagner de l'argent parce que j'avais mon salaire qui allait tomber à la fin du mois. donc j'aurais pu rester dans mon canapé, avoir mon salaire. et attendre de retrouver. Et en fait, je me suis dit, c'est l'occasion. Là, c'est pour ça. Le signe a été là, clairement. Le signe, tu es à la croisée des chemins. On te dit, ta première vie s'arrête. À toi de décider que ta deuxième vie commence. Et ce n'est même pas ça. C'est en fait ma vraie vie. Elle a commencé en décembre 2013. Je dis très souvent, certains sont heurtés parce que je dis ça, mais je suis née en fait avec communication. La vraie Virginie, elle est née... quand elle a décidé de faire de son métier, pardon, quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu t'es vraiment sentie, ouais, ça doit être marrant, je ne sais pas si moi je l'ai déjà ressenti, mais de se sentir tellement connectée ou alignée avec toi qu'en fait, tout paraît fluide, tout paraît une évidence. Et tu te dis, en fait, c'est ça ma vie, quoi. C'est ça la vie.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je n'ai pas hésité, en fait. Il y a plein de gens qui disent, oui, il y a une question de timing, il faut que j'attende avant de me lancer, quelle est la stratégie que tu as mis en place ? rien en fait. Là, on était 20 octobre, j'ai dû réfléchir un peu. Début novembre, je me suis dit ok. J'ai regardé 2-3 trucs. J'ai été à 2-3 salons d'entrepreneurs pour voir un peu parce qu'il me fallait un peu de fond. Donc, j'ai été voir des micro-crédits, des trucs comme ça. Puis après, un soir, je me suis dit ok, je vais sur le site auto-entrepreneur et puis j'ai appuyé et j'ai eu le truc. Et j'ai pas attendu. Je voulais pas attendre. Je ne pensais même pas attendre en fait. C'était tracé.

  • Speaker #1

    C'est dingue ça. Et du coup, tu n'as pas eu trop de croyances limitantes sur le moment. Est-ce que tu as eu quand même un moment où tu t'es dit OK, je le fais, mais c'est un peu vertigineux ou qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Est-ce que je vais perdre peut-être un statut ? J'en parlais sur l'épisode présent avec Amandine qui, elle, était avocate. Et donc, on a parlé de cette question du statut social en disant quand tu as une profession ou même enseignant, etc. Tu as un certain statut que tu peux perdre. Est-ce que toi, tu as eu ça ou tu t'es recréé le tien ?

  • Speaker #0

    Mais Julien, je n'ai jamais pensé à ça. Jamais. Là, tu vois, ça fait 12 ans. Je reviens en arrière. Je me souviens juste, effectivement, que mes parents ont eu très peur, que certains amis, pseudo-amis m'ont dit, ça ne marchera pas. Voilà. Parce que moi, j'étais dans les langes, j'avais commencé à faire mes petites cartes de visite. Alors oui, c'était bancal. Je veux dire... Je faisais des photos, des trucs, quand je vois les trucs sur Facebook, je me dis « Ah mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    Mais ça fait partie du parcours ! Mais ça fait partie du parcours et de l'évolution ! C'est ça qui est cool aussi, c'est qu'on voit la progression ! Voilà, la progression ! C'est super !

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai vu la dernière fois une citation, pareil, qui disait « Il ne faut pas rechercher la perfection pour rechercher la progression. » Et c'est très vrai ça, c'est très très vrai. Mais non, en fait, non, je savais. Je savais ! Je savais que c'était ça. Je l'avais au fond de moi depuis très longtemps et je me suis dit, on me donne l'occasion aujourd'hui de le faire. Après, la vraie difficulté, ça a été, là j'en ai eu conscience quand même, d'aller chercher les clients. C'est pour ça que je suis allée taper à la porte d'une agence de référencement de chefs à domicile pour qu'ils me fassent rentrer dans leur agence. Et que là, pour le coup, j'avais quand même conscience que c'était vertigineux d'aller chercher les clients. Parce que pas de diplôme, une ancienne prof, c'est qui elle ? Et puis voilà, pendant deux ans, j'ai bossé avec eux. Et ça m'a permis là de me sentir bien, à l'aise et de confirmer que c'était vraiment ce que je voulais faire. Et puis après, j'ai volé de mes propres ailes. Je n'ai pas resté avec eux tellement longtemps, mais ça m'a permis d'appréhender le métier. J'avais conscience qu'eux, mais c'était quand même, j'étais déjà dans le bain. Je gagnais ma vie, j'avais quand même ce rapport au client qui devait être... exigeant tu vois donc tout de suite j'ai eu les en fait tout de suite j'ai eu les contraintes tu vois sans me dire ben voilà je me cache derrière un peu un diplôme pendant une année à faire un cp et après je le dis aussi dans cette interview peut-être que j'avais peur aussi d'échouer peut-être que j'avais peur de ne pas l'avoir ce cp peut-être que j'avais peur de me heurter à ferrandi avec des mecs qui sont moi j'avais 32 ans tu vois je vais peut-être pas retourner à l'école en me disant je vais être avec des gamins de 15 16 ans qui vont être plus doués que moi et je vais me retrouver retrouvée comme une grosse naze, en fait. Ça, c'est... J'en ai conscience.

  • Speaker #1

    D'être mise face à ta propre, avec beaucoup de guillemets, incompétence, parce que tu n'es pas encore compétente professionnellement.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, j'ai éludé. J'ai dit, allez hop, on y va.

  • Speaker #1

    Tu avais peur peut-être inconsciemment que ça te brise ton élan aussi ou ton rêve de dire, je vais le faire, j'ai l'ambition, je ne vois que le positif, je suis parti. Exactement. Je ne veux pas risquer de casser ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, parce que ça aurait peut-être été le cas. Et là, j'aurais été tiraillée, tu vois, entre je le fais, je ne le fais pas. Alors cet échec-là, Je l'ai eu parce que j'ai passé deux fois de suite le CAPES et l'AGREG que je n'ai pas eu. Donc, ma vie, en fait, c'est ça. J'ai été prof pendant 12 ans sans avoir les diplômes. Et là, je suis chef sans avoir les diplômes. Et les deux, je le fais très bien. J'ai été prof. En fait, j'étais très en contradiction aussi avec le système parce que je me disais, je n'ai pas eu le CAPES, je n'ai pas eu l'AGREG. Ma dissertation était mauvaise. Voilà, clairement. Maintenant, les profs, je ne sais plus comment c'est aujourd'hui, mais c'est « tu devais faire une belle dissertation en lettres, en allemand, etc. » Et ça me frustrait parce que je me disais « mais je sais que j'ai la fibre pédagogique. Je sais que je vais créer un lien avec mes gamins où je vais pouvoir les élever au sens propre du terme, les instruire. » Alors oui, il y a les compétences qu'il faut connaître. Et puis finalement, tu vois, j'ai beaucoup travaillé, j'ai travaillé sur les manuels. J'arrivais à appréhender les programmes, je préparais mes séquences, je faisais des belles matrices pédagogiques, tu vois, et les gamins bossaient hyper bien avec moi. Pourtant, je n'ai ni le CAPES ni l'AGREG. Et là, je n'ai pas le CAP et je sais que mes clients adorent ce que je fais. Donc en fait, les deux, c'est assez similaire.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on a, alors c'est pas que français, que francophone, mais aussi en partie. On accorde, mais moi aussi dans plein d'autres pays, dans plein d'autres cultures, on accorde quand même beaucoup d'importance au diplôme parce que c'est une forme de reconnaissance que la société te donne en disant « Ok, une institution plus grande valide que tu as bien ces compétences-là. » C'est assez limitant parce qu'en fait, tu peux avoir très bien ces compétences sans avoir les diplômes comme toi. Ou alors, le diplôme, ça évalue à un instant T, mais tu peux te foirer un jour parce que tu es un peu malade, tu n'es pas dans le truc, tu n'es pas inspiré. On n'est pas des robots. Et ça ne fait pas de toi quelqu'un d'incompétent ou de mauvais. Donc, c'est intéressant que du coup, même quand tu as voulu passer ces diplômes, ça n'avait pas fonctionné. Et que tu as eu ces revanches-là, entre guillemets. Ces revanches-là,

  • Speaker #0

    je le prends assez comme ça.

  • Speaker #1

    Je n'aime pas trop le terme, mais bon,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Mais c'est très intéressant parce que du coup, je me dis finalement, j'ai le même parcours. Et avec le même ressenti. Quand j'ai vraiment les deux fois où j'ai échoué, je me suis dit, mais c'est injuste parce que je vais me priver. Et finalement, de manière peut-être arrogante. Je vais priver les enfants de moi parce que je savais que j'allais, et vraiment que j'allais les aider à donner le meilleur d'eux-mêmes. Et c'est vrai que pendant 11 ans et demi, j'ai eu un rapport avec les enfants qui était vraiment un rapport hyper maternel. Et j'ai encore des contacts avec eux. Tu vois, et ils me voient et c'est drôle parce que pour l'anecdote, c'est un truc de malade. J'ai un de mes anciens élèves que j'ai recontacté il y a trois semaines. qui est en fait un studio food, qui est réalisateur, qui fait des vidéos dans la food. Et je l'ai contacté, et je lui ai dit, mais Queenie, je lui ai dit, mais il faut qu'on se voit, parce que sinon, on va bosser ensemble. Et j'étais sa prof de français. C'est trop beau. Et je sais que les gars m'adoraient, j'adorais être avec eux. Vraiment, j'étais derrière eux, j'étais une bonne prof. Et je sais que les gens qui parlent de moi savaient que j'étais une bonne prof. Enfin, comme quoi, ça ne veut pas tout dire. Mais c'est vrai que derrière, je trouve que le parallèle, il est assez dingue. Et après, tu vois, c'est tout l'équilibre aussi entre les fameux savoir, savoir-faire et savoir-être. Et je pense que le savoir-être, il prend une belle place aussi. dans une aventure.

  • Speaker #1

    C'est presque un super pouvoir finalement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Savoir-être. Quand tu l'as bien développé.

  • Speaker #0

    Super pouvoir, j'adore.

  • Speaker #1

    En fait, j'aime bien ce terme. Alors c'est vrai que ce n'est pas des super pouvoirs, mais j'aime bien, j'ai beaucoup baigné dans tout ce qui est super héros, etc. Je ne peux pas bouger le verre, mais d'avoir ces petits super pouvoirs comme ça, je trouve ça un peu cool. Et du coup, le message aussi pour tous ceux qui nous écoutent là, c'est que finalement, il ne faut pas se limiter, alors hormis dans les professions réglementées, pour être médecin, pour être médecin, etc.

  • Speaker #0

    Avec des dangers.

  • Speaker #1

    Avec des dangers pour autrui. Ça, bien sûr, on ne met pas ça en question. Mais le diplôme ne veut pas toujours tout dire. Ça, c'est important, surtout dans les professions où ce n'est pas réglementé comme ça. Donc, il faut aussi pouvoir se faire confiance, suivre son instinct, son intuition. Autre point aussi, quand on n'a pas ses diplômes, etc., il ne faut pas hésiter à s'entourer. Toi, tu l'as fait au début avec cette agence de référencement pour chef à domicile.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour commencer, pour avoir un premier pierre à l'édifice, un premier tremplin. Et puis après, construire et voler de ses propres ailes. De toute façon,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Tu prends énormément des autres. C'est hyper important en fonction de là où ils en sont. Parce que ça, c'est pareil, les gens qui restent cachés chez eux n'évolueront jamais. C'est assez brutal de dire ça. Mais quand tu veux monter une boîte, en tout cas, tu veux monter une boîte et qu'elle se développe à la hauteur de tes ambitions et de tes aspirations les plus profondes. Voilà, il faut que tu sois avec l'autre.

  • Speaker #1

    Le co, il est hyper important. L'être humain se nourrit beaucoup intellectuellement, se développe aussi au contact des autres. Encore plus peut-être dans la foudre, dans les métiers artistiques, créatifs, ça te nourrit aussi ton inspiration et ta créativité. Ça vient d'où pour toi toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir ? Même si tu n'en as pas forcément eu, mais je pense qu'on parlait un peu du syndrome de l'aposteur, on en a tous un petit peu quand même à un moment. Ça vient d'où ? Comment les dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ? Ça, c'est important parce qu'il y a des fois des croyances limitantes qui peuvent être bonnes aussi de faire poser certaines questions avant d'agir. C'est quoi ta vision là-dessus, toi, de ces croyances limitantes ?

  • Speaker #0

    Alors, les croyances limitantes, c'est vrai que je ne les ai pas eues au moment où j'ai voulu me lancer. Mais après, au fur et à mesure de mon chemin, oui, il y en a qui m'ont été mises dans la tête aussi. Je pense que c'est beaucoup la société, beaucoup l'entourage. Voilà. Les croyances limitantes, déjà, c'est la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de faire mal, de faire mal aux autres aussi. Et moi, ma pire croyance limitante, c'est la culpabilité. Je le dis aussi très souvent de manière assez naturelle et authentique. La culpabilité, donc se sentir coupable de penser qu'à soi. Parce que quand tu crées aussi une boîte, pour moi, c'est un bébé. Et la culpabilité de ne pas autant s'occuper de son enfant. Quand t'es maman, c'est aussi compliqué, tu vois. La culpabilité de travailler trop. La culpabilité d'être obsédée par ma boîte, quoi. Donc, les croyances limitantes, après, c'est de se heurter au jugement des uns des autres. Le jugement. Tu parlais de poison, mais le jugement. Voilà. D'aller juger. Alors, être jugée, c'est bon. La critique, elle peut être bienveillante. Voilà, c'était trop salé, pas assez salé. Ah bah tiens, tu pourrais mettre telle herbe là-dedans, tu pourrais utiliser telle assiette, tu pourrais faire... Voilà. Il y a des injonctions qui sont bienveillantes, tu vois. Mais quand c'est te défoncer pour te défoncer, ou en tout cas te tirer vers le bas, après c'est une question de force de caractère aussi, et beaucoup de travail sur soi. Voilà. L'introspection, le def perso, les psychothérapies, t'aident aussi à comprendre qui tu es. quels sont tes démons intérieurs, tes traumas même, d'aller les chercher, d'aller les confronter et de dire, ouais, ok, de sentir un peu une puissance. Quand tu es dirigeant, il faut que tu aies la tête sur les épaules et donc il faut essayer de ne pas se laisser déstabiliser. C'est difficile, c'est difficile, mais donc voilà, je disais tout à l'heure, les jalousies, les insécurités des autres que tu portes, ça, tout ça, j'en parle. depuis 4-5 ans. Parce que ça fait 4-5 ans que je bosse là-dessus. Mais avant le Covid, par exemple, j'étais plus en mode, je me prends les coups et je pleure et je réfléchis pas trop et je me dis, c'est toi qui n'es pas terrible, pourquoi t'avances pas, pourquoi tu fais ci ? Tu restes englué, en fait. Quand tu veux te libérer, cette liberté, cette liberté intérieure, cette sécurité intérieure, cette paix intérieure, il faut que tu la développes au centuple pour justement déployer ton potentiel et être bien. dans ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Ça, on va en parler justement de cette partie introspection, travail sur soi, psychothérapie et autres. Juste avant, il y a quand même un fil conducteur qui m'a marqué aussi dans ton parcours. C'est que tu as commencé par l'enseignement, donc tu transmets au sens propre, donner des cours. Tu bascules dans la cuisine où là, c'est une autre forme de transmission. Tu crées, tu transformes un aliment et tu partages, tu nous diras quoi d'ailleurs, peut-être des sensations, des émotions, mais t'as pas pu t'empêcher de revenir à tes premiers amours parce que t'as aussi développé des ateliers de cuisine, je crois que j'ai vu. Et donc là, on retombe dans la vraie transmission. Du coup, ça amène à deux choses que je voulais voir avec toi, c'est qu'est-ce que tu cherches à transmettre en plus ? Qu'est-ce que tu transmets en plus avec ta cuisine, que tu pouvais le faire avant ? Et comment le fait de reboucler sur tes premiers amours, ton amour complet de la transmission et du partage, t'a permis de designer un format qui te convient mieux, qui allie à la fois la transmission, mais pas de l'allemand ou des lettres, mais de la cuisine, qui allie ta passion avec ta transmission ?

  • Speaker #0

    Très intéressant. Effectivement, tout ce qui est pédagogie, la pédagogie, c'est amener l'autre sur un chemin. Donc sur le chemin des lettres, de la connaissance intellectuelle. Et en fait, cette connaissance intellectuelle permet une émancipation intellectuelle. On sait très bien que plus tu es cultivé, plus tu es capable d'avoir ton esprit critique. Et là encore, on est sur une certaine liberté. Les ateliers de cuisine que je fais, je mets immensément ma personnalité dedans. Et je veux... En fait, ce n'est même pas des ateliers de cuisine, c'est des ateliers de créativité culinaire. C'est-à-dire que... Moi, ça ne m'intéresse pas de leur apprendre à faire des macarons, tu vois, ou de leur apprendre à lever un filet de saut, que je ne sais pas faire d'ailleurs. Non, par contre, je leur apprends que dans la cuisine, on peut être libre. Donc, oui, je vais leur faire faire un pesto. On va faire des pâtes au pesto. Dans le pesto, d'habitude, tu mets du basilic, tu mets de l'ail, des pignons et de l'huile d'olive. Là, je vais leur dire, on va faire un pesto de coriandre et on va faire un pesto de coriandre à la pistache. Parce qu'on n'est pas obligé de mettre des pignons. mettez de la pistache, mettez des cacahuètes, mettez des noix de cajou, mettez des amandes, puis on n'est pas obligé de mettre du basilic, mettez des herbes, donc un pesto d'estragon, un pesto de coriandre, un pesto de menthe. Et en fait, la crème brûlée, je leur apprends à faire une crème brûlée, mais en version salée. Donc, en fait, le fil conducteur, c'est vraiment la liberté. Et de leur expliquer que, d'une, tout le monde peut cuisiner. Moi, je décomplexe ça. La seule chose, oui, c'est le facteur temps. Voilà, parce que ni le facteur argent... Tu vas chercher des carottes, tu fais des trucs super avec des carottes au marché. Tu n'es pas obligé d'acheter du foie gras de la truffe. Et deuxièmement, tu peux faire des choses simples. Moi, j'ai écrit deux livres, c'est deux livres de recettes. Je me suis déjà lassée des recettes, je suis déjà sur mon troisième. Mais du coup, je leur explique que c'est facile. Donc, ces cours de cuisine que je fais avec eux, c'est à la fois pour des particuliers ou aussi pour des entreprises en mode cohésion, management. Je mets beaucoup de moi, donc j'amène plein d'épices, j'amène plein d'herbes différentes. Et à chaque fois, je leur raconte une histoire. Parce que maintenant, je commence à avoir aussi des partenaires pour des éléments de cuisine. Et je leur raconte les histoires. Et donc, c'est pour ça que je ne suis pas l'atelier des chefs. Je ne suis pas dans une structure. Et mes menus ne sont pas standardisés. Je fais aussi des menus sur mesure. Et ce que j'adore, c'est même faire des menus sur mesure en fonction de l'ADN de la boîte. Ou en fonction des gens. là j'ai été bookée pour le 23 décembre et c'est une famille, ils vont être 8 8 ou 6, intergénérationnels et ils vont faire le repas de Noël ou en tout cas un repas qui pourrait être associé à un repas de Noël et donc je trouve ça génial donc j'ai pris les éléments qui m'ont dit, parce que moi je fais toujours en fonction aussi de ce qu'ils veulent, viande, poisson etc. Et en fait donc moi ce que j'adore c'est faire le show évidemment, d'animer et puis surtout de leur montrer Ce dont je suis la plus fière, c'est qu'eux, à la fin, y soient fiers. De la même manière que j'étais fière quand un gamin, je lui apprenais à faire une composition de français ou lui apprendre les langues, et qu'à la fin, il était capable de parler en allemand ou de me faire une super dissertation sur n'importe quel auteur ou n'importe quel sujet. Il était fier de lui parce qu'il avait 15, 16, 17 ou même 12. Mais il était fier de lui. Et eux, je sais que souvent, je commence mon brief en disant voilà, on va faire ça, ça, ça, ça. Souvent, c'est une pièce cocktail, entrée, plat de dessert en deux heures. Ils sont tous là, on ne va jamais y arriver. Et en fait, au bout d'une heure cinquante, les assiettes sont prêtes. Mais c'est génial. Et tu vois dans leurs yeux l'émerveillement. Donc, quand c'est en collectif avec des entreprises, il y a ce côté, on s'est un peu challengé, il y a une équipe, etc. Et puis, quand c'est les particuliers aussi, ils disent, ah bah, je ne pensais pas qu'on allait y arriver. Donc il est là. Mon fil conducteur. Je ne l'avais pas conscientisé avant de t'en parler. Merci beaucoup, Julien.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Incroyable.

  • Speaker #0

    Incroyable. La maïotique de faire accoucher du truc. Bravo.

  • Speaker #1

    Ça devient un peu... Tu vois, il manque juste un canapé. Ça aurait pu faire un peu... Et puis, il y a un petit Freud.

  • Speaker #0

    Je pourrais parler avec Freud parce qu'il est autrichien. Je serais capable de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, inconsciemment, que tu avais fait de l'allemand.

  • Speaker #0

    En fait, c'est lui qui m'a envoyé le signe. C'est lui qui m'a envoyé le signe. Sigmund. Sigmund, si tu me regardes.

  • Speaker #1

    Si tu nous entends. J'avais pas prévu ça, mais ça me démange un peu de te poser la question, sans que ça devienne une séance de thérapie, mais tu parles beaucoup de liberté, et encore là, dans le podcast. Est-ce que tu t'es déjà posé la question, ou est-ce que tu sais pourquoi c'est autant important pour toi, ou pourquoi c'est tant ce moteur qui te tire vers l'avant, cette quête de la liberté ?

  • Speaker #0

    Ouais, parce que je me suis sentie emprisonnée quand j'étais petite. On va être sur une séance de psy, mais... Ouais, ouais, moi j'ai un rapport à mon enfance qui est très complexe. Je pense que je me suis sentie oppressée pour mille et une raisons. Pas forcément regardée, pas forcément aimée. Et donc, tu vois, en introspection négative, tu vois.

  • Speaker #1

    Tu te recroques vie, tu crées ta propre prison en fait. Ouais,

  • Speaker #0

    complètement. Et du coup, ouais, c'est ça. Et donc du coup, je pense qu'après, j'ai eu envie, en étant adulte, de savoir qui j'étais et puis de me sentir libre. Mais cette idée de liberté, pour moi, elle est, je pense, quasi même obsessionnelle, en fait. Tu vois, de me sentir libre, même par rapport aux conventions, par rapport aux conventions sociales, aux conventions morales. J'ai souvent envie de dire « fuck, je suis moi, en fait » . Mais même par rapport aux autres, parfois, c'est aussi compliqué les rapports aux autres. Parce que tu es obligé de te formater, de t'adapter. On reviendra à ça avec l'histoire de HPI. Mais de se suradapter même. Mais oui, ça c'est lié à mon identité de enfant.

  • Speaker #1

    Ok, c'est un peu là où je voulais en venir. Parce que j'étudie à côté aussi la... Je fais de la psychologie, je fais des études de psychanalyse. Et on voit aussi beaucoup ça, ce rapport à l'enfance, à la petite enfance. L'enfant intérieur. Qui prennent naissance, le terme est là d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Dans ces moments-là.

  • Speaker #0

    Mais tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    Du coup, la transition est toute trouvée pour cette partie justement un peu plus sur psychologique, neurodivergence et autres.

  • Speaker #0

    Neuroatypie.

  • Speaker #1

    Neuroatypie, c'est vrai. Neuroatypie, neurodivergence. Tu as été diagnostiqué donc HPI hypersensible. Comment tu en es venu à ça ? Tu dis avant Covid, je prenais, je pleurais, j'encaissais, j'avançais, je ne me posais pas de questions.

  • Speaker #0

    Je ne me sentais pas très bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et Covid, prise de conscience. Et là, tu dis OK, je vais faire un travail sur moi, psychologique, creusé.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pas comme ça. Et ça, je ne t'en ai pas parlé. Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé. C'est qu'en fait, le Covid 2020, ma fille était en CM2. Moi étant quand même très à l'affût de la scolarité, de la manière que... cognitive d'appréhender les choses. Je me dis, elle va rentrer en sixième, la transition a été compliquée parce qu'elle n'a pas beaucoup travaillé pendant le CM2. Je vais lui faire aller voir un pédopsy qui m'explique comment je peux l'aider à travailler pour que son collège se passe bien et que son lycée se passe bien. Et là, tombe le diagnostic, elle est HP. Ok, je me dis, t'es 30 secondes fière et puis après tu dis, ça va être compliqué. Mais pour l'instant, moi, je n'avais pas compris.

  • Speaker #1

    HPE, pour les gens qui nous écoutent, c'est haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #0

    Qui va souvent avec le HPE, haut potentiel émotionnel et l'hypersensibilité. Tu as le petit package en général. Et OK, donc moi, je comprends. Précocité, effectivement, neuro-atypie, etc. Donc, on commence à réfléchir comment on va la faire travailler. Et un an après, je prends un petit déj avec une nana. Et on discute. Et on en vient à parler de ma fille. Et je dis, tu sais, effectivement, c'est un peu compliqué parce que là, j'ai compris qu'elle était HPI. Elle me dit, oui, comme sa mère. Et là, je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le truc, bam ! Et à ce moment-là, je me suis dit, putain !

  • Speaker #1

    Comme si elle avait libéré un petit truc qui n'attendait que quelque chose. Et puis là, tu as tout le puzzle.

  • Speaker #0

    D'un coup d'un seul, tu as tout le puzzle. Tu comprends tout. Ah, tu comprends tout. Tu comprends tout. Donc, c'est à ce moment-là. Je me suis dit, ah bah oui, évidemment. Après, voilà, je fais les tests, les trucs. Mais ça m'a permis de mettre un mot, déjà, là-dessus. Après, j'en ai beaucoup parlé avec ma fille et j'ai mis du temps aussi. Moi, je l'ai compris tout de suite. J'ai senti, j'en ai parlé à mon mari tout de suite qui lui s'est dit « Ah oui, donc après, on a été voir toutes les caractéristiques, etc. » Je lui ai dit « Ah oui, d'accord, laisse tomber, c'est évident. » Mais c'est comme ça que je l'ai découvert, en fait. Et c'est assez dingue parce que ça a été pour moi assez brutal. Je me suis dit « Wow ! » et en même temps, d'une évidence folle.

  • Speaker #1

    Oui, toi, tu n'y étais pas préparée. Tu as cette amie qui te balance. Ah non,

  • Speaker #0

    mais je me souviens précisément où j'étais. J'étais place du trocat, dans une brasserie à 9h30, 10h, avec un café. Elle m'a vue trembler, en fait. J'ai vraiment eu une réaction, waouh, détraumatisante, en fait. Tu vois ? Comme si, voilà. Une libération. Oui, il se passait un truc.

  • Speaker #1

    Du coup, ça a changé quoi pour toi de mettre des mots là-dessus, après, dans ton quotidien, où tu dis maintenant, il y a certaines choses que tu assumes plus, mais de le savoir, d'en parler ? Mettre des mots dessus, ça a changé quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je veux préciser déjà que je ne veux pas que ce soit une excuse de quoi que ce soit. Ma fille, j'en ai parlé à ses profs, et si après elle est relou en cours, je vais dire qu'elle est HPI. Mais moi, je ne vais pas justifier en permanence des choses. Par contre, c'est vrai que j'essaye d'exprimer aux gens que c'est aussi une difficulté, que parfois, ce n'est pas facile de le vivre. Parce que le côté hypersensible, pour moi, c'est très compliqué. Et après, on sait très bien que le haut potentiel intellectuel donne aussi un immense potentiel de travail, de créativité, de faire des choses dont les gens se disent « Mais comment elle peut faire tout ça ? » D'énergie. Donc, ça m'a beaucoup aidée aussi pour comprendre que je pouvais aller beaucoup plus loin que là où j'étais. Donc, c'est un moteur plus qu'un frein. et puis après c'est aussi parfois d'expliquer aux gens bah oui c'est une réaction comme ça voilà comment je fonctionne c'est un fonctionnement c'est un fonctionnement je voulais le préciser parce qu'après les gens diront ah oui machin donc après t'as tout le truc là dessus oui mais ils sont tous HPI machin chacun

  • Speaker #1

    pensera ce qu'il veut mais en tout cas c'est plus une explication effectivement qu'une justification et d'ailleurs beaucoup de bienveillance pour ceux qui nous écoutent aussi par rapport à ça bien sûr Euh... Le fait de consulter, moi je consulte aussi des psys, je suis aussi dans l'introspection, dans tous ces travaux sur moi-même. Et je pense que c'est hyper important et même très sain. Et donc, moi je ne peux qu'encourager aussi. Et je trouve que c'est bien, c'est encourageant parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de gens qui sont à l'aise avec ça. Notamment les nouvelles générations. Maintenant, aller voir un psy, on ne dit plus « je vais voir quelqu'un » .

  • Speaker #0

    Le quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mais qui ? Non, tu ne vas pas voir quelqu'un. Je vais voir un psy. Et c'est plus, tu vois, je ne sais plus avec qui j'en discutais, qui disait, ouais, je vais voir un psy. Mais c'était évident. C'est-à-dire que limite, si moi, je lui avais dit, je ne vais pas voir de psy, il me dit, mais pourquoi tu ne vas pas voir de psy ? C'est bizarre, quoi. Mais tu as quel âge, toi ? 29 ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc moi, j'en ai 44. Donc, on est sur une demi-génération, tu vois, d'écart.

  • Speaker #1

    Mais les générations encore un peu en dessous de moi, je sens que c'est... Donc, c'est bien. Les gens s'intéressent encore plus à ça. à eux-mêmes. Mais tu sais, après,

  • Speaker #0

    c'est aussi lié à toute cette problématique de santé mentale sur laquelle on revient beaucoup. ce côté sécurité intérieure ouais cette connaissance de soi en fait, cette connaissance de soi je trouve que c'est important et moi ça pour le coup je l'ai dit très très vite vraiment l'entrepreneur qui réussit c'est l'entrepreneur qui se connait, je le dis très souvent sous cette forme là parce que je trouve que c'est vrai, t'as des gens qui peuvent brasser des millions mais pas être à l'aise avec eux-mêmes et bien leur entreprise oui il brassera des millions mais il sera pas entrepreneur en fait, tu vois l'entrepreneur c'est quelqu'un quand même qui Merci. qui fait corps aussi avec sa boîte, donc avec ses valeurs, avec ce qu'il veut propager, tu vois, comment il veut rayonner, comment il veut impacter. Moi, je fais fusion complètement avec ça, mais parce que derrière, voilà, j'ai travaillé et puis c'est puzzle, puzzle, puzzle, et puis tu comprends, voilà, mon rapport à la créativité, mon rapport, voilà, à cette ébullition mentale en permanence, cette arborescence, tu vois, de multiplier les projets, en fait, Je me suis autorisée d'ouvrir plein de portes professionnelles parce que je savais que j'allais pouvoir le faire bien. Le fait de me lancer journaliste dans un podcast, les gens m'ont dit « qu'est-ce que tu vas foutre là-dedans ? » Je savais que j'allais être tellement curieuse de cette nourriture-là vers les autres que j'allais me faire très bien. Et en fait, je le fais très bien. Donc, ça te permet aussi de te dire, de te renforcer, de t'affirmer dans ton potentiel et de le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Et les autres le ressentent, moi je crois beaucoup aussi à ça, l'énergie que tu dégages quand tu es très aligné avec toi et que tu es bien dans un projet. Il n'y a pas à dire, tu transmets quelque chose et la personne en face de toi, elle le ressent, que ce soit de la confiance, du bien-être, de la bienveillance,

  • Speaker #0

    de l'inspiration, de se dire j'ai envie de faire la même chose.

  • Speaker #1

    Les gens le sentent. Alors, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas trop d'accord avec ça, des psychanalystes et autres aussi. Mais moi, je pense que c'est aussi beaucoup lié parce que je ne peux pas trop jeter la pierre non plus aux anciennes générations qui ne l'ont pas trop fait. Je pense que c'est aussi beaucoup lié à ce qu'on appelle la pyramide de Maslow en disant que nous, on arrive sur des moments où tous nos besoins primaires, tout est pleinement satisfait. et Je veux dire, même en France, tu as quand même beaucoup d'aides. Si tu perds ton emploi, tu as quand même le chômage, tu as le RSA, le revenu minimum d'activité. Tu as tout un tas de choses qui font que de plus en plus, tu peux te concentrer vers toi, ton bien-être à toi. Donc, tu arrives vers le haut de la pyramide de Maslow. Et puis, il y a aussi un retour en ce moment avec tout ce qui va être écologie, consommer plus raisonné, etc. où on va être beaucoup plus l'intelligence artificielle aussi, beaucoup plus se questionner sur tout ça. Donc, je ne suis pas étonné que ça prenne ce chemin-là. Et je pense que ça explique aussi pourquoi les générations précédentes étaient peut-être moins là-dedans. Ce n'est pas le seul facteur. Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Après, c'est l'ouverture aussi. Tu vois, les deux derniers besoins, qui sont les besoins d'appartenance et de reconnaissance ou d'épanouissement. Tu vois, je trouve que c'est important. Plein de gens disent, ah oui, le bien-être au travail, ah oui, la quête de sens. C'est vrai qu'on en parle beaucoup. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de reconversion. Il y a beaucoup de burn-out parce que les gens se posent des vraies questions. et en fait de ta vie, ta vie est courte. Donc, il faut que ce soit une belle vie. Donc, là, quand il y a des problèmes de santé, malheureusement, ça te tombe dessus et tu ne peux rien y faire. Tu n'as pas de contrôle là-dessus si ce n'est de réagir du mieux que tu peux. Mais tout le reste, tu as quand même une action à faire. Donc, il ne faut pas avoir peur du changement. Il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Il faut effectivement s'écouter. Je trouve que c'est important et moi c'est ce que je veux transmettre à ma fille qui a 16 ans, qui longtemps s'est foutue de moi en disant « Oui, tu vas aller chercher des livres à la FNAC, tu vas aller dans les rayons développement personnel et philosophie. » Mais la philosophie, c'est quoi ? La philosophie, c'est l'amour de la sagesse. Donc être sage, être sage, c'est être capable de réfléchir, être capable de voir les choses autrement, être capable d'aimer en fait, de s'aimer soi-même, d'aimer les autres, d'aimer la nature, d'aimer tes projets. Je trouve que quand tu te crées une vie comme ça, je ne dis pas que je suis toujours en mode comme ça. On est des êtres humains. Oui, j'ai des modes un peu hystériques, vénères, etc. Les gens le savent, désolé pour vous. Mais de manière générale, ta projection de vie, moi j'ai 44 ans, je suis grosso modo à la moitié, ça c'est dur. Mais j'ai envie de bouffer la vie. J'ai envie d'avoir un rapport au temps. Moi, je ne vois pas mes semaines passées parce que je fais plein de choses. Alors, plein de gens me disent, oui, tu fuis des choses. Sûrement. D'accord ? Sûrement. Mais je ne fais de mal à personne, déjà. Tu fais plaisir dans ce que tu fais. Je fais plaisir dans ce que je fais. Les gens, je vois bien que j'ai créé autour de moi une communauté de gens qui apprécient ce que je renvoie, qui apprécient cette énergie, qui me disent que je suis rayonnante dans le sens où je donne de la lumière. Mais ce n'est pas que je prends la lumière. Elle est là et hop ! je vous la donne en fait et donc c'est j'arrive à embarquer les gens et ça c'est une vraie fierté parce que ouais j'ai besoin des autres moi j'ai clairement besoin des autres je comprends aussi ce travail sur soi,

  • Speaker #1

    je comprends qu'il y en ait aussi beaucoup alors soit qu'ils le fassent pas, soit qu'ils le fassent pas suffisamment, même si j'encourage le maximum de gens à le faire, parce qu'en fait et ça c'est un truc que mon prof de psychanalyse nous a appris aussi, je trouve que c'est vrai quand tu le comprends aussi, c'est quand tu commences à travailler sur toi Merci. que tu te dis, ce qui est top, c'est que je vais mieux me connaître, donc forcément, je vais aller vers des choses plus positives et grosso modo, ma vie sera mieux. C'est le raccourci que tu peux faire. Sauf qu'en fait, tu découvres en creusant, en faisant de l'introspection, qu'en fait, toute phase de psychanalyse ou de psychothérapie commence par une forte régression où tu vas aller creuser, toucher des moments très durs, très difficiles, avant qu'il y ait une progression. Tu vas aller mettre le nez dans quelque chose qui sent pas bon. Et t'en as beaucoup qui lâchent... Oula, attends, ça a peur. Elle a peur. de se découvrir, de toucher des choses, de réveiller des choses inconscientes.

  • Speaker #0

    Mais alors que finalement, bien sûr que c'est douloureux, bien sûr que ça fait immensément mal, mais c'est tellement salvateur. Après, quand tu te détaches de ça, en tout cas que tu mets des mots sur ce qui a pu te porter préjudice à l'intérieur de toi, qui était là, qui bouillonnait, qui te gangrenait, tu t'en libères. Tu ne les oublies pas, mais tu t'en libères. Et tu as un autre regard dessus, un regard même de dire Moi, je suis en train de me dire merci. tout ce qui m'est arrivé de négatif dans ma vie, de bouleversant, de paralysant, de traumatisant. Merci, c'est la première fois que je le dis ça aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour l'exclusivité.

  • Speaker #0

    Voilà, non mais parce que ça me rend tellement plus forte aujourd'hui. Même si j'ai des moments de vulnérabilité, de fragilité, évidemment. Mais en fait, si tu fais la balance, ça me rend tellement plus forte d'affronter ça. Et en fait, toutes ces failles et ces... fameuse blessure de l'âme, en fait, tu sens bien aussi qu'il y a quelque... Moi, je sais qu'il y a quelque chose qui m'a aidée à les transformer, en fait. C'est genre du signe, là, je sais pas ce que c'est. Pas forcément Dieu, mais voilà, l'univers, quelque chose dans l'univers qui m'a dit « Ok, hop, on va te le transformer. » T'as eu ça, bien morflé, mais tu vas le transformer. Baudelaire, dans « Les fleurs du mal » , dit « Donne-moi ta boue et j'en ferai de l'or. » J'adore cette phrase. Voilà, de transfigurer. C'est beau. De transfigurer, en fait. Plutôt que de te vautrer dedans. T'en as plein qui se raccrochent à ça. En disant, mais maintenant, ne fais pas ça. Parce que si, parce que ça. Tu vois, qu'ils se complaignent. Sors de là. Va plus profond. Effectivement. C'est très bien dit quand tu dis, les gens sont là. Puis ils vont faire une ou deux séances. Puis ils sortent. Oh là là, mon Dieu.

  • Speaker #1

    C'est un peu effrayant, c'est dur.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas voir, mais ça ne va rien régler. le truc il est là quand même ta noirceur, elle est là. Donc maintenant, c'est d'aller, justement, te confronter. J'ai vu un truc sur Instagram, c'était trop beau. C'était un fantôme hyper déformé, hyper flippant. Il sort d'une chambre et t'as une nana qui est là. Soit il la bouffe, en disant, voilà, tout tes traumas, ça va faire de toi quelque chose de faible. Et en fait, elle le regarde. Elle le regarde, elle le regarde, elle le regarde et à un moment, il se transforme et elle le prend dans ses bras. Et quand elle le prend dans ses bras, donc elle accueille en fait ses traumatismes, elle accueille ses pensées négatives, il disparaît et ça devient quelque chose de lumineux. J'ai trouvé ça tellement beau, mais tellement vrai. Donc, ayez le courage d'affronter aussi tout ça, parce qu'à la fin, vous verrez que ça en vaut la peine.

  • Speaker #1

    Et puis, tout ce travail sur soi, il ne faut pas s'attendre à être soigné après. Le but, ce n'est pas de soigner, le but, c'est de s'accepter, c'est de découvrir, c'est de faire qu'un avec soi-même et d'être indulgent, compréhensif. Ce n'est pas soigner, c'est accepter. Ça, c'est hyper important. C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et d'être indulgent avec aussi tout ce rapport à la culpabilité sur plein de plans et de dire, c'est moi. Voilà, c'est moi. Je suis comme ça. Et après, je décide d'en faire quelque chose. donc soit En étant dans une négativité ou en étant dans un élan, dans un mouvement et dans l'action. Tout est dans l'action. Je pense que les gens qui sont apathiques, dans l'inertie, « je ne fais pas ça, je ne fais pas ça, je ne veux pas faire, j'ai peur de faire » . Oui, mais c'est un tempérament. Et puis, c'est de galer.

  • Speaker #1

    Ça fait même partie de nous. parce que psychologiquement, le mouvement, c'est ça qui en neurosciences, c'est le mouvement qui crée le développement de tes connexions neuronales. C'est quand ton corps est en mouvement et en action, c'est ça qui le crée. Donc tu vois, même physiquement, on a besoin de ce mouvement et de cette action. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ? Comment te dire ? J'ai fait beaucoup de podcasts, mais celui-là, on est dans le top 1.

  • Speaker #1

    Je te remercie. Canon,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #1

    T'es joueuse ou pas ?

  • Speaker #0

    J'adore jouer.

  • Speaker #1

    On va faire un jeu. Je vais te poser, alors c'est un format un peu qu'on peut retrouver parfois, mais que j'ai essayé d'adapter à notre thématique. Ah,

  • Speaker #0

    les petites questions ?

  • Speaker #1

    C'est des questions, ça va être en, je vais regarder un peu le chrono qui est en face de moi pour voir si je suis un peu dans les temps, mais je me suis dit, il y a une quinzaine de questions, c'est des questions courtes, 70-90 secondes, et les seules réponses que tu peux me donner, c'est oui, non ou un mot spécifique. Et après, on reviendra sur certaines questions qui t'ont un peu plus marqué ou que tu veux développer. D'accord,

  • Speaker #0

    donc c'est soit oui, soit non, c'est moi qui choisis ce que je réponds.

  • Speaker #1

    C'est oui, non ou un mot. des fois ça peut être partage ou ça peut être un truc qui devient ou deux mots mais l'idée c'est pas beaucoup de développer t'es prête ? est-ce que tu te reconnais pleinement dans les termes HPI et hypersensible ? quelles idées reçues sur le HPI ou l'hypersensibilité t'agacent le plus ? différents laquelle te semble au contraire la plus juste ? différents ça marche je prends Est-ce que ton hypersensibilité améliore tes plats ?

  • Speaker #0

    Émotions. Ta façon de faire... Je mets beaucoup d'émotions.

  • Speaker #1

    Quelle est l'émotion que tu penses capter le plus chez les autres ?

  • Speaker #0

    Oh putain, c'est dur ça. La bienveillance. Capter que je renvoie ou qu'on me donne ?

  • Speaker #1

    Un truc que toi, tu ressens le plus chez les gens.

  • Speaker #0

    Ah, l'amour.

  • Speaker #1

    L'amour, ok. Est-ce que tu as un mot ou une métaphore préférée pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Waouh ! J'étais là à chercher loin celle-là.

  • Speaker #0

    Attends, repose-la moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot ou une métaphore pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Comment toi tu décrirais ton cerveau à quelqu'un qui ne le comprend pas ou qui ne le connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ébullition.

  • Speaker #1

    Ébullition, ok. On va reboucler sur tout à l'heure. Est-ce que tu as déjà masqué tes émotions ou tes ressentis pour t'adapter socialement ?

  • Speaker #0

    Malheureusement, oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que les idées reçues te freinent-elles dans l'expression de cette neurodivergence ? La priori des gens ou les idées reçues des gens ? Plus. Est-ce que parler publiquement de neurodivergence t'a libéré d'un poids ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Quel a été ton plus grand apprentissage en matière d'autobienveillance ces dernières années et depuis notamment que tu as fait ton introspection ?

  • Speaker #0

    D'assumer qui je suis et que je suis une bonne personne.

  • Speaker #1

    Un lieu refuge en un mot, pour toi c'est quoi un refuge ?

  • Speaker #0

    L'Alsace.

  • Speaker #1

    D'accord. La valeur qui est pour toi non négociable, la valeur humaine ? depuis ta reconversion, depuis que tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    De respect.

  • Speaker #1

    Liberté ou sécurité ?

  • Speaker #0

    Liberté.

  • Speaker #1

    Conformité ou originalité ?

  • Speaker #0

    Originalité.

  • Speaker #1

    Et de dernière, est-ce que tu préfères le salé ou le sucré ?

  • Speaker #0

    Très salé, moi.

  • Speaker #1

    Très salé. Et ton ingrédient préféré du moment ?

  • Speaker #0

    La fève de ton cas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et là tu te dis c'est quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai déjà entendu parler de la fève de tonquin. En fait c'est une fève comme une fève de cacao.

  • Speaker #0

    Physiquement oui, mais quand tu la râpes c'est un mélange d'amandes, caramel et vanille. Donc dans une crème, par exemple je fais une crème brûlée, foie gras, fève de tonquin.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai déjà goûté foie gras mais peut-être pas fève de tonquin. Est-ce que sur les questions que je t'ai posées, sinon je reviendrai sur quelques-unes, il y a des thématiques que tu as envie d'approfondir ou sur lesquelles tu as envie qu'on revienne particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si toi tu as envie d'accentuer.

  • Speaker #1

    Moi, il y a déjà toute cette partie masquage, le fait de porter un masque en société. Moi, je sais que je l'ai fait, je continue à le faire encore. Dans mon entourage, il y en a qui le font aussi, on peut en discuter. Quand on en prend conscience, c'est difficile. Après, est-ce qu'on sent que ça fait partie de nous ? C'est un peu un réflexe aussi de l'avoir, ce masque-là. Pour ceux qui nous écouteraient, qui pourraient se sentir dans cette situation-là, comment toi tu te sens ? tu as fait peut-être pour t'en défaire ou en tout cas moins le subir aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dire, ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas de notre faute qu'on soit différent, qu'on soit neurodivergent, neuroatypique. Ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas la faute des autres non plus. Mais il faut un moment s'en défaire parce que ça va vous épuiser. Moi, ce qui est compliqué avec cette idée d'adaptation, c'est que je suis à la fois très très sociable, j'adore les gens. Mais alors, quand ma batterie sociale, elle est à plat, c'est à aller à plat de manière gravissime, il faut vraiment que j'aille dans ma grotte. Et ça, il y a plein de gens qui ne le comprennent pas. Moi, comme je suis très sociable, les gens me sursollicitent en permanence parce que j'ai une capacité, tu vois, de cette effervescence-là, justement, de réfléchir à 15 000 trucs à la fois. Sauf qu'en fait, maintenant, je leur explique, et donc merci à toi parce que je leur explique le reste aussi, que parfois, il faut qu'on me laisse tranquille. Parce que sinon, je vais être désagréable. Et là, du coup, il y a Shrek qui va sortir, Hulk qui va sortir, ou Fiona, toute verte, avec ses couettes. Et ça, ça va être méchant. Mais oui, c'est difficile, cette adaptation. Mais tu vois, ce mot adaptation, je l'ai compris que quand j'étais HPI. Il y avait plein de choses, je me disais oui, je ne me sens pas à l'aise. Et tu vois, ma fille, par exemple, elle a du mal à s'adapter. Et moi, je lui explique que s'adapter, pour moi, c'est difficile aussi. parfois je voudrais assumer parce que c'est fatigant, elle me voit très sociable alors qu'elle, elle est très timide elle se dit bah du coup Virginie elle est pas HP bah non mais parce qu'en fait j'ai un travail qui est tellement fort sur moi que c'est pour ça que je suis épuisée en fait parfois je suis épuisée parce que ça te prend beaucoup d'énergie de masquer d'être une autre personne aux yeux des autres mais en tout cas merci d'aborder ça parce que c'est la première fois que je l'aborde comme ça aussi, de manière aussi profonde et donc dire à ces gens là de voir où ils en sont aussi sur leur capacité de se connaître. Mais ouais, surtout, tu l'as dit tout à l'heure, l'auto-indulgence. Je trouve que c'est tellement important. L'auto-compassion, l'auto-indulgence, l'auto-bienveillance. Et de ne pas se flageller en disant tu es différent, du coup tu ne vas pas être aimé. C'est pas ça. Tu es différent et tu en fais une force. Et les gens en face, tu peux leur apporter quelque chose même si tu es différent. Donc ne pas se conformer. Cette idée de conformité là, je suis anticonformiste à mort.

  • Speaker #1

    Après c'est quelque chose qui se crée aussi dans l'éducation, quand tu es enfant. C'est la société aussi, l'éducation de tes parents, de l'école, etc. qui te met dans des cases. Alors après il faut réussir à s'en défaire ou pas. C'est le travail de chacun. Et puis après, ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que moi, c'est ma nature aussi très optimiste. Mais j'ai quand même le sentiment que c'est toujours les 80-20, la loi de Pareto. Je pense que tu as quand même 80% des gens qui sont globalement très bienveillants. Et quand tu leur expliques ça, à partir du moment où tu sais communiquer, toute éducation de communication de toute façon, même de communication pour la dédicace, mais à partir du moment où tu arrives à communiquer avec les autres et à leur expliquer, je pense que tu as la plupart des gens qui peuvent le comprendre. et être ok avec ça à partir du moment où ils le savent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. On revient sur l'idée de respect. Respect de l'altérité, en fait. De la même manière, je ne veux pas dire que c'est un handicap. Tu vois, les gens handicapés, on essaye de dire... On ne veut pas les montrer comme étant handicapés. On les fait se sentir être comme nous, qu'ils sommes valides. Mais tu vois, on s'adapte aussi. Et puis pourquoi ce sera à nous de nous adapter ? Aussi, tu vois, la question, elle est à double sens. Mais oui, il faut savoir s'entourer, il faut savoir le sentir. Bon, nous, on a aussi une capacité d'intuition qui est assez forte. Donc, on est capable aussi de se dire, bon, OK, là, toi, tu m'as fait un truc, je ne le sens pas, allez, ça dégage. Tu vois ? Et puis, assez intransigeant. Moi, maintenant, j'assume d'être aussi intransigeante et j'assume de dire non pour me dire oui. J'aime bien cette phrase. De dire non à des choses pour me dire oui. Sans culpabiliser, sans m'excuser en fait.

  • Speaker #1

    J'ai lu une phrase à propos de ça dans un livre, mais c'était il y a quelques mois.

  • Speaker #0

    Très littéraire tout ça. Notez ! Prenez votre petit carnet.

  • Speaker #1

    Beaucoup de références qu'on essaiera de retrouver, que j'essaiera de mettre en description.

  • Speaker #0

    Pauvre !

  • Speaker #1

    Ça va être dur. Quoique non, parce que je tiens quand même à... Je suis assez carré là-dessus, j'ai une base de connaissances où je note pas mal de choses comme ça, donc j'arrive à retrouver assez facilement sur une application. Mais j'avais lu une phrase dans un livre dont j'ai oublié le nom qui m'a... assez marqué, que je me suis noté d'ailleurs dans cet espace de travail en ligne que j'ai, qui disait, un oui doit être protégé par une armée de non.

  • Speaker #0

    Oh, c'est beau !

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'était beau, c'était bien imagé, et c'est vrai qu'en fait, le oui, on le dit tellement facilement, parce que l'acceptation c'est beaucoup plus simple, mais en fait, le oui doit être précieux, son oui, c'est son temps, c'est son énergie, c'est sa volonté, c'est ses envies, et donc savoir dire non, c'est aussi protéger son oui, et c'est aussi se respecter soi-même. Trop beau !

  • Speaker #0

    Trop beau. Mais tu vois, on revient à cette même idée. De se respecter aussi, de respecter ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, ce qu'on sent, ce qu'on ne sent pas. Et puis pour créer des belles interactions.

  • Speaker #1

    C'est à mi-chemin entre la psychologie et la poésie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    On n'a pas parlé de l'anxiété, quid de l'anxiété ? Gros sujet aussi.

  • Speaker #0

    Gros sujet. Moi,

  • Speaker #1

    je sais que j'en suis, j'en ressens beaucoup, je suis quelqu'un de très anxieux, même si, encore une fois. socialement je ne le montre pas, j'ai appris à la plupart des gens d'ailleurs sont assez surpris quand ils disent t'es stressé ou anxieux toi ? Eh ben oui, mais c'est quoi ton rapport toi à l'anxiété ?

  • Speaker #0

    Oh ben c'est mon compagnon de vie, j'essaye de l'apprivoiser, mais non je suis quelqu'un de très anxieux, oui je pense que, et puis de très contrôlant en fait, ça va avec cette idée, ce perfectionnisme. D'être toujours dans « je veux que tout soit parfait, donc du coup j'ai peur que ce soit pas parfait, j'ai peur de décevoir » . C'est vrai que depuis tout à l'heure, je dis qu'il faut contrôler vos peurs, il faut apprivoiser vos peurs, parce que dans vos peurs se trouve le meilleur, en fait aussi, quand tu contournes la peur ou que tu traverses la peur, que tu embrasses la peur. Moi, je suis quelqu'un de très anxieux et j'essaye de ne pas faire payer mon entourage, ou de ne pas faire payer les gens de ce côté stress, parce que c'est vrai que je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de pression. En fait, déjà, en termes d'énergie, j'ai une énergie vraiment surdéployée en permanence parce que je fais plein de projets et que chaque projet me demande une exigence. Et en fait, ce rapport à l'exigence, tu vois, à l'exigence, à l'excellence. Et puis, on regarde l'autre. Je suis anxieuse parce que j'ai peur de louper, parce qu'en fait, j'ai peur que les gens soient déçus.

  • Speaker #1

    Et ça, tu le gères comment au quotidien quand tu as des pics très forts d'anxiété ? Est-ce que c'est un... Pas de thune. technique, la respiration ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai un coach depuis peu, Rony, coach beaucoup de diverses...

  • Speaker #1

    On mettra tous les arrobas, tous les hashtags dans la description.

  • Speaker #0

    Un coach professionnel et préparateur mental et physique, donc il me dit oui, quand tu sens que ton émotion déborde, il faut que tu respires, il faut que tu visualises des choses, etc. Mon espace ressort justement, mon Alsace, mes montagnes, mes sapins, mais j'essaie de respirer. respirer et surtout de dédramatiser. Il faut que j'arrive à dédramatiser parce qu'être anxieux quand tu es à l'hôpital et que tu attends un diagnostic, ouais, là tu peux comprendre parce qu'il y a des vraies conséquences. Moi j'essaye de me dire finalement, mon mari va être fort de rire quand il va voir ça parce que je ne suis pas comme ça à la maison, mais de dire c'est pas grave. Voilà, c'est pas grave. On est dans un métier aussi, par rapport à des médecins ou des chirurgiens, parce qu'il s'avère en plus que l'oncle de mon mari, Jean-Noël c'est un très grand chirurgien cardiaque là tu te dis ok, t'as des vraies conséquences le mec il peut y passer moi si ma viande elle est mal cuite ma carotte elle est pas bonne elle est trop salée, c'est pas grave donc les enjeux il faut que j'arrive mais tu vois le fait de te le dire, je vais l'acter les gens vont l'entendre, ils vont dire ah mais attends Virginie du coup t'as posé le truc, donc maintenant tu vas changer mais c'est difficile, ça pour le coup c'est très difficile Merci.

  • Speaker #1

    Non, je suis d'accord avec toi. Ce que j'essaye de faire, moi, personnellement, c'est j'essaye de voir, de gamifier un peu ça, de voir la vie comme un jeu, tu vois.

  • Speaker #0

    De gamifier ? Ah, très bien, c'est un petit néologisme. Au d'homélycisme. J'aime bien ça, c'est beau.

  • Speaker #1

    Mais de voir la vie plus comme un jeu et de me dire, OK, je suis un personnage de mon propre jeu. J'écris mes règles. Alors, ça ne veut pas dire que je me mets des contraintes, etc. Mais ça veut dire que je sais ce que je peux accepter, pas accepter, comment je fonctionne. Donc, ça, c'est des compétences, des caractéristiques, des super pouvoirs, etc. et et de me dire, OK, quand je vais prendre une décision ou faire quelque chose, ou pour justement prendre du recul, de me dire, est-ce que la conséquence de ça, ça va être un game over ? Est-ce que ça va mettre fin au jeu ? Sous-entendu, est-ce que c'est un enjeu vital ? Ou est-ce que finalement, c'est peut-être juste, à un moment, tu t'es un peu loupé, bon, ça arrive à tout le monde, t'en parleras à ton client ou t'en parleras à ta famille ou tu t'excuseras, et ça passera. Ça ne marche pas toujours, mais ça aide, je trouve, à relativiser. Ah, tu vois,

  • Speaker #0

    donc on revient sur la même idée. Mais après, moi, je dis toujours, à Cortoltech, je fais de mon mieux. C'est compliqué, ça. Mais ça te permet aussi de te, pas de te dédouaner, mais de dire, on se met toujours, tu vois, la barre haut. Voilà, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut se comporter comme ci, il faut se comporter comme ça. Voilà, on est imparfait. On est imparfait. On a, bien sûr, des défauts. Oui, même moi, j'ai des défauts. Mais c'est essayer qu'en tout cas, ces moments-là ne détruisent pas les autres. Le seul enjeu, c'est de faire du mal à l'autre, plutôt que de mourir. Mais non, l'anxiété, c'est pareil. On ne m'a jamais posé cette question-là. Je vais rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Ça va nourrir une réflexion. Dans ces accords Toltec, il y a beaucoup de personnes qui l'ont. C'est un livre très connu. Il y en a deux aussi qui s'appliquent bien à ça. déjà de rien prendre personnellement et de ne pas faire de suppositions. N'en fais pas une affaire personnelle. Et ne fais pas de suppositions parce que c'est vrai que des fois tu vas être très anxieux de peut-être quelque chose, mais en fait, fais pas de suppositions, tu verras. Et puis bon après...

  • Speaker #0

    Des suppositions, des projections, bien sûr. Mais ça c'est le cerveau.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est marrant, les gens vont penser que je passe ma vie à lire des études, mais je suis tombé là-dessus sur Instagram la dernière fois, sur une étude d'université aux Etats-Unis qui... qui avait montré qu'en fait, 97% de nos projections, soit ne se produisent pas, soit ne se produisent pas comme on les avait projetées. Donc, tu as 85% qui ne se produisent pas de toutes tes peurs, en disant, mais si jamais je fais ça, il va se passer ça, etc. En fait, ça ne se produit pas. Et ensuite, dans les 15% qui restent, on a 75 ou 80%. En fait, tu mets un niveau de gravité 10 sur 10 qui est en fait un peu sur 10.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu te dis, en fait, ouais. Et quand tu le vis, quand tu as conscience de ça, et que tu te le redis à chaque fois que tu lis quelque chose, tu te dis, ah ouais, c'est vrai que là, j'ai un peu surdramatisé. Et ça aide à prendre du recul, je trouve,

  • Speaker #0

    de plus en plus. Bravo.

  • Speaker #1

    Et avant, parce que je vois le temps qui passe et on pourrait encore rester des heures, mais on va tout doucement se rapprocher de la fin.

  • Speaker #0

    Des heures avec Sigmund.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il faut l'inviter dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Je l'accompagnerai, j'essaierai de le contacter si il nous entend.

  • Speaker #0

    Il est Instagram.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Très moderne, finalement. deux siècles plus tard Est-ce qu'avant qu'on arrive sur une partie un peu pratico-pratique, sur l'expérience que tu as, des choses comme ça, est-ce qu'il y a un petit message que tu veux laisser tant qu'on est dans cette phase de neuro-atypie, de psychologie, d'introspection, aux gens qui peuvent se sentir trop, pas assez, pour se lancer ou pour se reconvertir, etc. Est-ce qu'il y a un petit mot, un petit message que tu veux leur laisser ?

  • Speaker #0

    S'entourer. S'entourer de gens, soit qui sont comme toi, et du coup qui parlent le même langage, soit de gens qui ne parlent pas le même langage, mais qui sont prêts à l'apprendre. Ok, voilà. Merci pour le partage.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    Il y a une phrase que tu as partagée aussi dans l'interview, tu vois, ça a été mon fil conducteur tout au long du podcast.

  • Speaker #1

    On pense à toi. Oui, parce qu'il s'appelait Julien aussi.

  • Speaker #0

    Qui a fait toute cette interview. Nouvelle dédicace. Et il y a une autre phrase aussi que tu dis que je ne veux pas transformer, en tout cas mal dire. C'est 11 ans d'entrepreneuriat, c'est 11 ans de passion, 11 ans de bonheur, mais aussi 11 ans de combat.

  • Speaker #1

    Et après, je pleure.

  • Speaker #0

    Et après, on voit les larmes qui montent, effectivement, pour ceux qui n'ont pas l'image. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, cette dualité entre... À la fois, tu dis que tu as beaucoup de bonheur, donc ça paraît assez antinomique, assez opposé, en tout cas, avec la notion de combat. Comment tu le vis au quotidien ? C'est quoi les galères que tu as au quotidien dans lesquelles tu dois te combattre très pratiquement et qui font que finalement, c'est peut-être 80% de bonheur pour 20% de galère ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est du coup, les confrontations avec les autres. Puis, au moment où je pleure, c'est parce que je parle beaucoup de ma fille. J'en parlais tout à l'heure de la culpabilité et donc cette dichotomie entre j'ai envie de m'épanouir dans cette entreprise dans laquelle je sais que je fais très bien, où je suis à ma place. Et puis après, mon rôle de maman qui peut être mis à mal. Parce que, voilà, clairement. ce fameux équilibre vie pro, vie perso, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Plus une harmonie entre les deux.

  • Speaker #1

    Une harmonie et puis d'essayer de dégager du temps. Donc les combats, c'est les combats déjà contre moi-même, c'est-à-dire d'essayer de me limiter dans cette explosion de projets, cette volonté de faire mille trucs à la fois pour derrière aller me prouver des choses et prouver aux autres qui n'ont pas cru en moi, etc. Il y a aussi tout un jeu peut-être Merci. Pas mal sains, mais d'une identité un peu fragilisée. Et puis voilà, les gens qui peuvent se heurter à moi, vouloir me faire du mal, les jaloux, les opportunistes. En fait, quand tu réussis, tu te rends bien compte que tu attises aussi les démons. J'ai quelqu'un qui m'avait dit, c'était drôle, c'était en anglais, mais c'était plus de chemin, du coup plus de haters. C'était un peu ça l'idée. et en fait Bah oui, plus t'avances, plus tu renvoies les choses aux autres en disant, elle, elle y arrive, pourquoi pas moi ? Mais tu peux le faire, je ne t'empêche pas de le faire. Et il est là aussi tout le problème. Les jalousies, c'est juste parce que les gens ne se sentent pas à la hauteur de le faire. Mais ça n'est pas contre moi personnellement. C'est pas communication qui va empêcher aux cinq entrepreneurs qui veulent monter leur boîte. Moi, je vais dire aux investisseurs, vous n'y allez pas, les clients, vous n'y allez pas. Enfin, moi, comme je disais, il n'y a pas cette histoire de concurrence. Donc ce combat-là et puis le combat physique aussi. Je suis fatiguée. J'ai des grosses semaines où je fais plein de choses à la fois. Je marche beaucoup entre mes rendez-vous. Je porte aussi beaucoup de caisses physiques. Les gens me voient sur Insta avec la petite assiette, mais en amont, il y a quand même des caisses, des préparations, de la logistique. Même si Guillaume m'aide aussi beaucoup, mais il n'est pas toujours avec mon prestat. J'essaye d'avoir de plus en plus quelqu'un avec mon prestat. Et puis le combat aussi par rapport à l'argent, la peur de manquer. peur de l'insécurité. Même si je dis je me sens en sécurité dans cette insécurité plutôt mentale, mais effectivement j'ai peur de ne pas subvenir aux besoins de ma fille, j'ai peur de parfois lui dire on ne peut pas partir en vacances parce qu'il y a des prestats ou alors on ne peut pas partir en vacances parce qu'il n'y a pas eu assez de prestats. Voilà, c'est plus ça ces peurs-là. Mais j'essaye de les dépasser et j'essaye de me raccrocher de plus en plus maintenant à vraiment la fierté. La fierté que j'ai tout donné. Et que même si parfois, je ne suis pas à la hauteur,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Je n'aurais pas pleuré pour vous.

  • Speaker #0

    Pareil. Presque déçu.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Non, je rigole. Et du coup, c'est quoi les premières galères quand tu as ce combat dont tu parlais ? Quand tu te lances, parce qu'à la fois tu te lances dans l'entrepreneuriat et à la fois tu te reconvertis, tu fais les deux en un. C'est quoi les premières galères quand tu arrives ? que tu parlais de nous. Trouver les clients, c'est là où tu vas te rapprocher d'une agence de référencement. Est-ce qu'il y a d'autres galères sur la partie administrative, fiscale ? Oui,

  • Speaker #1

    alors tout ça, moi je suis une grosse naze. Moi je suis vraiment la créative artiste qui adore être dans le côté un peu perché. Donc heureusement que j'ai un mari qui gère tout ça. Oui, bien sûr, le côté pratico-pratique. D'avoir peur de faire mal ta déclaration, de ne pas donner assez à l'URSAF, ta TVA, etc. Après, la difficulté que j'ai eue, c'est de m'éloigner des gens qui étaient salariés et avec qui je n'avais plus rien en commun. Ça, ça a été compliqué. Dans ton entourage d'amis ? Ça a été compliqué de l'accepter. Longtemps, ça a été bancal, ça a été des tensions, ça a été de la justification en permanence. Donc, culpabilisation slash justification. Je ne peux pas venir, je suis fatiguée. Je ne peux pas venir, je travaille. Je ne peux pas venir, je n'ai pas envie. Puis à la fin, c'est stop. Je ne partage plus rien avec toi, donc je ne suis plus dans ta vie. Et c'est OK, en fait. Ce n'est pas grave. Mais ça aussi, il faut le comprendre. Moi, je suis une âne d'entrepreneur. Voilà, je le sais. Ce qui n'est pas le cas de Guillaume. Et ce n'est pas grave parce que ce n'est pas lui qui porte en soi le truc. Mais il faut sentir aussi que tu vas être confronté à des gens qui vont te renvoyer une image. Tu travailles trop. Il faut que tu te reposes. Enfin, tu vois, les injonctions, parce qu'eux, ils ne sont pas dans le même... Oui, mais il faut que tu te reposes. Il faut que tu travailles moins. Mais toi, tu as ton salaire à la fin du mois. Donc, c'est facile de dire, je me repose. J'ai besoin de me reposer. Mon corps a besoin de me reposer. Oui, mais tu peux le faire. Moi, parfois, j'ai dû faire des choix. En fait, les combats aussi, c'est dans les choix que j'ai fait. Donc, des week-ends, parce que moi, je travaille beaucoup les week-ends, les soirs, où j'avais prévu un week-end en famille. Oui, je vais voir belle-maman, je vais voir la tante, etc. Et puis, tout est calé. Et puis, finalement, il y a une belle presta qui tombe. Belle presta, tu vois, de 3 000 euros. Tu te dis, ah merde ! Première fois, je dis bon allez c'est pas grave. Puis deuxième fois, je me dis que ça me saoule parce que je ne vais pas apprécier le week-end en me disant que j'ai loupé.

  • Speaker #0

    Tu vas culpabiliser de ne pas avoir pris. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, je me dis priorité. C'est dur, mais priorité à la boîte. Et j'essaye. Là, tu vois, je pars. Je fais deux jours à Disney avec ma fille. Ça fait longtemps qu'elle veut partir. Donc, on va faire un week-end. Et deux jours après, j'ai une prestat qui est tombée. C'est Guillaume qui va la faire avec une équipe. Voilà. Mais moi, il n'y a pas de souci. Je délègue de plus en plus. Au bout de 12 ans, je commence à déléguer et je commence à dire je ne veux pas faire ça. Je n'ai pas de valeur ajoutée à faire ça. Donc, c'est aussi une évolution en permanence, en fait, en fonction de ce succès-là. Et le vrai combat, et ça, je le dis aussi dans la vidéo, le vrai combat, c'est que plein de gens me voient comme quelqu'un qui a réussi. C'est vrai. Et je dis clairement, le plus dur, c'est de rester. Mon combat aujourd'hui, c'est de rester. Mon combat, c'est de continuer à donner envie aux gens. de faire appel à moi, de surprendre.

  • Speaker #0

    De ne pas te reposer sur tes...

  • Speaker #1

    De ne pas me reposer sur mes acquis, de dire c'est bon, j'ai ma petite communauté, j'ai mes clients qui m'adorent et qui vont me recommander le bouchard. Non, non, j'ouvre des nouvelles portes en permanence. Je vais créer les opportunités. Je vais aller chercher les opportunités tout le temps. Ça aussi, c'est épuisant, mais je pense que si aujourd'hui je suis assise comme ça, sur un pont d'or, parce que je suis multimilliardaire, évidemment. C'est parce que, voilà, je fais des sacrifices.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que tu m'as mis une mallette de cash d'ailleurs en arrivant.

  • Speaker #1

    Exactement, que en billet de 500.

  • Speaker #0

    Et donc ça prouve que tu n'es pas venue pour le cash.

  • Speaker #1

    Mais voilà, c'est ça aussi. C'est d'accepter de faire des sacrifices. Il y aura des moments très inconfortables. Mais, et surtout, il y en aura toujours.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça fait partie de la vie aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est le fil de la vie, même personnellement.

  • Speaker #1

    Mais les entrepreneurs, il faut aussi qu'ils comprennent. Pour ceux qui veulent se lancer, moi, tu vois, je fais partie... d'une association qui s'appelle 100 000 entrepreneurs où j'interviens dans les écoles. Tu vois, là, j'en ai calé deux au mois de décembre. Voilà, c'est des BTS ou c'est des terminales ou même des secondes. Et en fait, quand j'arrive, je leur pose la question, pourquoi vous voulez entreprendre ? Pourquoi vous voulez créer votre boîte ? Deux choses, je vais être libre, pas de patron, et je veux gagner de l'argent. Les deux, je leur dis, c'est pas les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    C'est pas les bonnes motivations.

  • Speaker #1

    Parce que moi, je ne gagne pas énormément d'argent. Je gagne de l'argent, je suis très contente, mais je ne suis pas non plus... Et deuxièmement... être libre, tout est relatif aussi. Parce que quand j'ai dit non à ma tante, j'étais libre de dire oui ou non. J'ai dû faire un choix.

  • Speaker #0

    T'es libre de choisir tes contraintes. Donc, c'est pas en opposition totale avec la sécurité.

  • Speaker #1

    Sous le fait de faire des choix, ça devient une sécurité financière.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'avais opposé les deux. On n'était pas revenus dessus parce qu'on est passé à autre chose. Mais c'est vrai que je voulais pas opposer les deux. Je voulais qu'on parle des deux en disant que c'est pas forcément que liberté ou sécurité. C'est aussi les deux parce que tu es libre de choisir tes contraintes. Mais il y en a quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Pour terminer en quelques minutes, est-ce que tu veux nous dire un mot aussi ? On n'aura pas le temps d'y passer beaucoup de temps, mais toi, tu as lancé aussi un podcast qui s'appelle Passion sans modération autour de la cuisine. Est-ce qu'en deux, trois mots, tu peux nous partager ce que ça t'aide dans ton entrepreneuriat, dans ton activité à transmettre et à nourrir peut-être pour toi ou pour tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je nourris ma curiosité. d'aller voir des univers qui me ressemblent et en même temps qui ne me ressemblent pas, mais sur des valeurs communes qui sont bien sûr la convivialité, le partage, beaucoup d'émotions. Tous les gens que je reçois sont des personnes passionnées, évidemment, avec lesquelles on a vraiment le même langage. Et surtout, ça m'a ouvert une belle communauté. et en fait ça répond à ma vraie mission de vie qui est de connecter les gens et de fédérer. Voilà, moi je pense que je suis bonne dans le fait de créer un groupe, de pérenniser un groupe, de faire participer des gens dans un groupe. Et tu vois typiquement juste avant que j'arrive, j'ai invité un chef qui était hyper mal à l'aise, qui m'a dit mais je ne saurais pas comment parler etc. Mais en fait on s'en fout, tu viens là, on va parler de ta passion. donc ça se passera très bien en fait et voilà cette aventure là que je vis depuis 3 ans et demi j'en suis à mon

  • Speaker #0

    76ème épisode j'ai reçu bientôt 300 personnes et c'est beaucoup de discipline mais par contre à chaque fois comme me dit Laura c'est ma safe place j'adore je le dis pour les gens parce qu'on n'aura pas le temps d'aller beaucoup plus loin dessus Mais à la fin, les auditeurs ont l'habitude que je déconstruise un mythe ou un cliché sur l'entrepreneuriat. Et donc, c'était la liberté. C'est pour ça que j'en ai parlé aussi un peu en deux mots, en disant que la liberté, c'est force. L'entrepreneuriat, c'est la liberté. Mais de déconstruire ça en disant non, c'est pas. Enfin, attention à ce qu'on dit, ce qu'on entend par liberté. C'est pas faire ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, etc. C'est la liberté de choisir tes contraintes et de faire des choix pour toi. Mais ça ne veut pas dire qu'il y a. Pas de contraintes.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est juste pour la déconstruction.

  • Speaker #1

    J'espère que vous avez bien appris les notes.

  • Speaker #0

    Sinon,

  • Speaker #1

    n'hésitez pas à créer.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il faut aussi une super expérience.

  • Speaker #1

    Parce que c'est des belles aventures. Après, peu importe le temps que ça dure, mais en tout cas, c'est des choses qui marchent.

  • Speaker #0

    Parce que ceux qui se lancent peuvent aussi revenir dans le salariat. Ça peut faire des allers-retours.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    La dernière question que je vais te poser, c'est... Dans la communication que je fais aussi autour du podcast, il y a une série qui s'appelle Les Petits Pas. Donc, c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet. Le global, tu en reprises toujours avec le thème spatial. Et donc, est-ce que toi, tu as une petite action concrète, pratique, que les gens ou les auditeurs qui nous écoutent peuvent mettre en place juste après l'épisode, qui est facile pour se rapprocher un peu plus de... Donc,

  • Speaker #1

    c'est des gens... C'est quoi le profil de ces gens ? C'est qu'ils veulent créer ou ils ont créé ?

  • Speaker #0

    C'est des gens... Alors, la plupart, c'est des gens qui veulent se reconvertir convertir. soit dans l'entrepreneuriat, soit dans le salariat, mais qui n'osent pas encore. Soit des gens qui veulent se lancer à leur compte, qui ont peut-être déjà l'idée, mais il leur manque un truc pour passer à l'action.

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'il faut qu'ils aillent trouver l'inspiration auprès de gens sur lesquels ils se projettent, en disant, j'aimerais être comme lui, je suis audacieux et je vais aller le chercher pour savoir comment lui, il a fait, et me rassurer.

  • Speaker #0

    Parler avec des gens qui font ce que tu fais pour pouvoir t'en inspirer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui me contactent. pour avoir des... Je vais penser à un moment, je vais faire facturer. Mais voilà, je trouve que c'est important parce que c'est le côté humain aussi, tu vois, donc d'aller chercher quelqu'un en disant comment vous avez fait vous et rassurez-moi un petit peu. Se rassurer, c'est important.

  • Speaker #0

    Heureusement que tu n'as pas peur de la concurrence parce que du coup, tu vas créer plein de concurrence si tu as plein de gens qui te font faire se lancer. Et du coup, pour clôturer le podcast, malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. FIM bien sûr exactement on peut le voir comme on en fait un écriture possible c'est ça en plus il est 13h38 moi j'ai pas déjeuné bah oui donc c'est la FIN et moi je vais aller manger parce que j'ai aussi faim FIM je pense que je trouve que le feedback est hyper important dans tout projet entrepreneurial donc un peu le mot de la fin enfin le mot de la fin ce sera où est-ce qu'on peut te retrouver mais le précédent mot de la fin c'est qu'est-ce que toi tu changerais ou t'améliorerais dans le podcast que ce soit dans le format de la communication que tu as pu voir dans l'échange qu'on a aujourd'hui dans ce que tu veux moi j'ai adoré franchement c'est hyper moi j'ai adoré,

  • Speaker #1

    je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi profond ouais c'est vraiment l'objet du podcast c'est vraiment d'aller plus loin en profondeur sur les sujets psychos c'est très très bien non parce que moi j'aime bien aussi le côté t'as des questions puis ça part dans tous les sens tu vois qu'il n'y a pas forcément de rigueur avec une matrice quelque chose Non, mais c'est vrai que Sigmund, il pourrait être avec nous.

  • Speaker #0

    Il l'est peut-être d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Sans qu'on le sache.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Peut-être caché derrière la porte.

  • Speaker #1

    Non, non, mais même, tu vois, t'as des données, c'est très documenté. Non, je trouve ça très bien. Bravo. Non, vraiment bravo avec le cœur. Merci,

  • Speaker #0

    content que t'aies passé un bon moment. Et le vrai mot de la fin, du coup, où est-ce qu'on peut te retrouver ? les gens qui nous suivent peuvent...

  • Speaker #1

    Un peu partout.

  • Speaker #0

    Les gens peuvent te retrouver. Donc c'est quoi ? Il y a Instagram, on mettra en description.

  • Speaker #1

    Donc le nom de ma boîte, c'est Communique Passion. Mon site communique-passion.fr. Passion sans modération sur toutes les plateformes d'écoute. Et puis je suis beaucoup sur LinkedIn et Instagram. Et peut-être bientôt dans votre cuisine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton temps Virginie Merci pour le partage Merci à vous tous qui nous écoutez de nous écouter jusque là, merci de soutenir le podcast je le redis mais ça nous aide vraiment n'hésitez pas à vous abonner si vous n'êtes pas abonné à nous laisser un commentaire également que ça vous ait plu, que ça vous ait pas plu mais n'hésitez pas ou n'hésite pas à nous laisser ton feedback et tes retours et puis je vous dis à tous à la prochaine transmission

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Description

🪐 Dans cette nouvelle transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés de Virginie Legrand, ancienne prof d’allemand et de lettres devenue cheffe à domicile, fondatrice de Communic'Passion et hôte du podcast Passion sans modération. Une conversation sur la liberté, la neuroatypie et l’art de transformer une passion en métier sans diplôme.


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/reconversion-quand-passion-et-liberte-deviennent-des-evidences-interieures-avec-virginie-legrand/


🔭 Comment contacter Virginie ?

- Son site : https://www.communic-passion.fr/

- LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/communic-passion/

- Instagram : https://www.instagram.com/communicpassion/


Résumé de la transmission :

Tu te sens « trop », « pas assez », coincé entre sécurité et appel intérieur ? Avec Virginie, on parle reconversion sans diplôme, cuisine comme art, HPI, hypersensibilité, de mère entrepreneuse et vraie liberté : celle de choisir ses contraintes.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Comment elle est passée de la salle de classe aux cuisines chez ses clients

- Pourquoi sa « vraie vie » commence en décembre 2013

- Comment elle concilie ambition, maternité et doutes au quotidien

- Son regard de neuroatypique sur l’intuition, l’ego et la peur du regard des autres


🤩 Les pépites

- La liberté comme capacité à choisir ses contraintes

- Transformer culpabilité et traumatismes en carburant intérieur

- La cuisine comme atelier de créativité, pas de perfection technique

- S’autoriser une ambition saine sans écraser personne


🔥 Les moments forts

- Le jour où l’école qu’elle dirige passe en redressement judiciaire

- Le déclic : s’immatriculer en quelques clics au lieu de retourner enseigner

- 11 ans d’entrepreneuriat : 11 ans de passion mais aussi 11 ans de combat

- Quand la neuroatypie devient une grille de lecture qui libère enfin


🎧 Pour qui ?

Salariés en quête d’alignement, profs au bord d’un changement, hypersensibles et neuroatypiques qui se sentent « trop », entrepreneurs en devenir qui doutent de leur légitimité parce qu’ils n’ont « pas le bon diplôme ».


Action immédiate après l’écoute : Identifie une personne qui fait déjà ce que tu rêves de faire et écris-lui un message concret pour comprendre son parcours. Un petit pas vers elle, un grand pas pour ta trajectoire.


Si l’épisode te bouscules, laissez ★★★★★ et partages-le à quelqu’un qui mérite de croire davantage en sa propre recette de vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'assume de dire non pour me dire oui. Et là je suis chef sans avoir les diplômes. Et puis après même si ça reste plus masculin, fuck en fait, je me tape. Merci à tout ce qui m'est arrivé de négatif. Ça me rend tellement plus forte. La vraie Virginie, elle est née quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair, t'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va se Surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonaut avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des prosmonautes. Merci d'être toujours plus nombreux à nous suivre. On est disponible sur toutes les plateformes, que ce soit en streaming, euh audio sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et bien d'autres, mais aussi en vidéo maintenant sur YouTube. C'est peut-être sur cette plateforme que vous nous regardez aujourd'hui. Si vous n'êtes pas abonné, n'hésitez pas à vous abonner et à nous laisser un commentaire. Ça permet de soutenir le podcast et son développement. Et aujourd'hui, je reçois Virginie Legrand. Comment ça va Virginie ?

  • Speaker #0

    Bonjour Julien. Mais écoute, ça va. Je suis ravie d'être là. C'est très cocon. J'ai plein de choses à te dire, je crois.

  • Speaker #1

    Content que ça te plaise et content qu'on ait plein de choses à se dire. Ça va être une chouette discussion. Avant de démarrer sur ta présentation, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a donné envie d'accepter l'invitation sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Le chèque de 3 millions. Ça,

  • Speaker #1

    il ne fallait pas le dire parce qu'après, il y a tout le monde qui va me demander des chèques.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que j'aime bien établir un lien, j'aime bien papoter, j'aime bien parler de moi aussi. C'est ça. Et puis, tu l'as abordé d'une manière tellement humaine, humble et discrète que j'ai eu envie de dire oui.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie pour ce...

  • Speaker #0

    Je te dirai merci à la fin.

  • Speaker #1

    Ça marche. Je commence par te présenter en quelques mots, tu me dis si c'est ok, et après une première question clé avant qu'on ne rentre plus sur ton parcours.

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    Donc toi c'est Virginie Legrand, t'as 44 ans, tu es mariée, t'as une fille qui a 16 ans, t'es ancienne prof d'allemand et de lettres qui s'est reconvertie en chef à domicile il y a une douzaine d'années, fin 2013. Tu travailles avec ton mari également, t'animes des ateliers de cuisine, t'as écrit plusieurs livres et t'animes aussi un podcast, Passion sans modération. et ta société de food, c'est Communique Passion, je ne l'avais pas dit. Point important aussi sur lequel on reviendra et qui m'intéresse beaucoup dans ce podcast, c'est que tu as été diagnostiqué HPI et hypersensible. Donc ça, on en reparlera aussi. Ça ressort aussi dans la petite interview que tu m'avais envoyée avant. Oui,

  • Speaker #0

    je l'assume maintenant.

  • Speaker #1

    Ça fait partie justement des points que je trouve hyper importants de mettre en avant et d'expliquer pourquoi est-ce que ça a pu changer pour toi. Et voilà, est-ce que j'ai oublié des choses ?

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très complet.

  • Speaker #1

    Mais ils bossent bien, Julien !

  • Speaker #0

    Ah non, franchement, merci.

  • Speaker #1

    J'ai regardé la vidéo, ça aide quand il y a déjà des contenus avancés. Non, c'est top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Écoute, top. Avant de commencer plus en profondeur dans le podcast, première question clé que je t'ai préparée, qui est qu'est-ce que l'entrepreneuriat t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Wow ! Alors déjà, ça m'a appris que j'avais un goût de la liberté très exacerbé. En fait, quand j'étais prof, j'avais ma routine. J'étais salariée, tout était assez cadré, tout était organisé et je n'avais pas forcément de place pour m'exprimer. Et l'entrepreneuriat m'a permis de comprendre qui j'étais, ce que j'adorais faire, les valeurs et le goût des rencontres aussi. Parce que le fait d'être libre me permet de rencontrer plein de gens, de multiplier les rencontres. Et ça m'a permis de comprendre que j'étais quand même quelqu'un de très sociable et que justement, ce lien me nourrissait aussi de l'intérieur.

  • Speaker #1

    Je me rappelle quand on était boire un café aussi avant, tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté. Au hasard, évidemment ! Au hasard, petite dédicace. Tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté, c'est un mot qui revient aussi beaucoup dans l'interview que tu as mis sur YouTube. C'est vrai. Est-ce que c'est ce besoin de liberté aussi qui explique ta reconversion et ce côté très cadré, très organisé de l'enseignement ? Finalement, c'est là où tu t'es sentie un peu à l'étroite ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Alors en fait, c'est au moment où j'ai décidé de monter ma boîte que j'ai compris Ce qui me manquait quand j'étais prof. Mais quand j'étais prof, je ne m'en rendais pas forcément compte. Parce que tu sais, tu es dans le flow. Moi, j'étais rythmée aussi par les programmes scolaires. Donc, tu vois, tout était vraiment très... Ça roulait, quoi. Ça roulait, puis j'adorais ça. J'adorais transmettre, j'adorais les gamins, j'adorais mon équipe. Ça avait du sens. Mais au moment où je me suis dit, OK, parce qu'un projet a avorté, en fait, et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de monter ma boîte. Donc, il y a quand même eu un déclencheur. Et je me suis dit, mais en fait, c'est évident.

  • Speaker #1

    Mais tu ne le sentais pas trop quand tu étais dedans ? Non,

  • Speaker #0

    c'est en fait, rétrospectivement, que je me suis dit, mais en fait... Être entrepreneur, ça correspond tellement à ta personnalité. Mais c'était étouffé, en fait. C'était étouffé et c'est sorti quand j'ai dit, OK, j'y matricule. Et plus les années avancent, plus je me dis, mais je me suis, voilà, pas perdue. Mais parce que c'est aussi une expérience. Et puis, c'est aussi de voir la différence entre les deux. Et en fait, j'adore. Mais c'est vrai que la liberté, c'est quelque chose que je développe de plus en plus et sur lequel je m'appuie beaucoup pour évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, ça se sent. On reviendra dessus après. Et petite aparté, ça me renvoie à quelque chose, à une étude que j'ai lue il n'y a pas longtemps, ce que tu dis sur le fait que c'est venu rétrospectivement. En fait, je voyais une étude neuroscientifique. Donc, tu as des scientifiques qui ont démontré qu'en fait, toutes les décisions qu'on prend, ou la plupart, 95% des décisions, en fait, sont prises avant que tu en aies toi-même conscience, donc dans ton inconscient. Et toutes les justifications qu'on dit après, je l'ai fait parce que potentiellement... je me sentais trop dans le cadre ou pour si ou pour telle raison. En fait, c'est une justification à postériori qu'on se donne, mais en fait, la décision, elle était déjà prise dans ton cerveau avant même que tu aies conscience de ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau. C'est fascinant. C'est fascinant. Mais je pense que c'était ça. C'est pour ça que tout est parti très, très, très naturellement et très instinctivement. En fait, j'attendais sûrement quelque chose pour y aller. C'était là, c'était en moi.

  • Speaker #1

    C'est un petit déclencheur sur lequel on va revenir. Ça marche. Et dans l'interview, Oui. une phrase, alors que je vais reprendre pour pas déformer tes propos. Tu as dit « Ma reconversion ne s'est pas faite parce que je me suis lassé de l'enseignement. Elle s'est faite parce que j'ai été appelé par la gastronomie. »

  • Speaker #0

    Et après, je dis « C'est très perché. »

  • Speaker #1

    Ouais, ça, je l'ai...

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne l'ai pas mis, mais on peut le finir. C'est très perché. Je l'assume. Oui, parce que ça fait bizarre de dire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait bizarre. Moi, ça ne m'a pas semblé si perché que ça. C'est pour ça que je ne l'ai pas remis dans ce que j'étais... Je pense comprendre un peu ce que tu voulais dire, mais du coup ça m'amène à quelques questions justement. Parce que tu parles d'appel. Qu'est-ce que la cuisine, toi, te permet de transmettre aujourd'hui que tu n'arrivais pas peut-être à transmettre dans la salle de classe et qui a postériori te manquait en fait ?

  • Speaker #0

    Les mains, déjà. Les mains, le travail manuel, la création artisanale, la création. Moi, j'étais beaucoup dans l'intellectuel. J'adore l'intellectuel. Les lettres, les langues, tu vois, l'académisme, les livres. Tout ça, c'est très intellectuel, c'est le cerveau. Et en fait, je pense qu'il me manquait quelque chose de transformation. Ce que j'adore, c'est vraiment de prendre un aliment et d'en créer une recette, tout simplement. Parce que je le dis souvent, sans les producteurs, sans les artisans, sans les agriculteurs, les chefs, ils ne savent rien, ils ne peuvent rien faire. Et en fait, ce que j'adorais, moi, je n'ai jamais été une artiste au sens, je ne sais pas faire de la couture, je ne sais pas dessiner, je ne fais pas de peinture. Et je me suis découverte, étant artiste, ce qu'on me l'a dit, l'art culinaire, de créer, en fait. Et la créativité, plus que la création, c'est la liberté. C'est de transformer. J'ai lu une citation qui disait que la créativité, c'était de transformer le banal en merveilleux ou le merveilleux en banal. Mais en tout cas, tu vois, il y a un pont qui se crée entre ton émotion, ta subjectivité et à la fin, ce qu'il y a dans l'assiette. Et ça, ça me manquait parce qu'en fait, j'étais un passeur avec les lettres. Mais je ne m'étais pas de moi. Là, je mets clairement de moi.

  • Speaker #1

    Parce que tu suivais un programme qui t'était donné.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et toi, ce qui te manquait, c'est cette liberté de pouvoir adapter. Oui,

  • Speaker #0

    parce que quand je parle de Victor Hugo, je raconte sa biographie. Quand je parle de Goethe, je raconte sa biographie. J'analyse un peu avec les gamins. Mais finalement, ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Tu transmets, mais tu ne crées pas quelque chose que tu transmets.

  • Speaker #0

    Là, c'est Virginie qui cuisine. Clairement, ce n'est pas Virginie qui enseignait. C'était la professeure qui avait étudié Victor Hugo et qui passait le message de Victor Hugo. Mais là, maintenant, c'est clairement moi qui décide. J'ai un pouvoir de décision énorme. J'ai une indépendance, en fait, que je n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Ça t'a permis de te reconnecter aussi plus à toi-même, plus profondément ?

  • Speaker #0

    Pas me reconnecter, me connecter.

  • Speaker #1

    Parce que tu sens que tu n'étais pas si connectée finalement à la postériorité ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, je ne l'étais pas du tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, tu étais dans le flot. Oui, et je te dis,

  • Speaker #0

    je le faisais vraiment avec plaisir. Et quand je dis, je ne me suis pas lassée, c'est souvent les reconversions, c'est lié à un burn-out. Tu vois, où ils disent, voilà, je n'aime pas mon patron, je n'aime pas ma structure, je n'aime pas mes coéquipiers, mes collaborateurs. Il faut que ça change, il faut que je respire. Je ne me sentais pas... étouffée, tu vois. Mais c'est un moment où je me suis dit, bah en fait, non, ma vie, j'ai envie de la construire autrement. Et c'est pour ça que j'ai décidé d'utiliser cette passion de la gastronomie pour en faire mon métier, de la professionnaliser.

  • Speaker #1

    Et si tu devais décrire cet appel-là de la gastronomie comme un goût, comme une saveur, tu dirais que c'était quoi ?

  • Speaker #0

    Oh là là ! En fait, c'est oui, c'est comme quelque chose qui est pétillant. qui arrivent sur tes papilles, où tu ne t'y attends pas. En fait, moi, ce qui me fascine, c'est que c'était inattendu. C'était en même temps attendu, mais très inattendu. et là c'est tu sais quand tu croques dans un dans un chocolat et qu'il y a une saveur que tu n'attendais pas, mais tu es addict en fait. Et c'est comme si j'avais ouvert la boîte de Pandore en me disant, ok, j'y vais. Alors la boîte de Pandore, en général, c'est des choses qui sont négatives, mais je suis allée vers l'inconnu et en fait, je m'en délecte. Je m'en délecte en permanence de cette connu. Encore maintenant ? Ah oui, parce que tout est à construire, tout est à faire. Oui, j'ai jalonné pas mal de choses, j'ai balisé beaucoup de choses et j'en suis très fière. Mais heureusement qu'il y a encore un chemin énorme qui m'attend, qui m'appelle. Il y a plein de choses qui m'appellent encore.

  • Speaker #1

    Pas forcément que sur la food ?

  • Speaker #0

    Pas forcément que sur la food.

  • Speaker #1

    Mystère.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore consentisé. Là, j'ai un peu verbalisé, mais bon.

  • Speaker #1

    C'est à l'intuition pour l'instant. Oui, c'est à l'intuition. Et pour boucler justement sur cet appel-là, j'ai l'impression de ressentir dans des discussions que je peux avoir avec un certain nombre de personnes, qu'il y en a qui... qui se sentent un peu appelés aussi par certaines passions ou certains autres rêves de grandeur ou de projets qu'ils n'osent pas forcément saisir.

  • Speaker #0

    Oh là, oser, oui.

  • Speaker #1

    Oser, c'est un grand mot. Juste comme ça, à la volée, est-ce que toi, tu as un petit truc comme ça qui te vient en tête où tu pourrais dire, ok, je peux partager ça, qui peut peut-être aider certaines personnes à saisir cet appel ou avoir conscience est-ce que c'est un vrai appel profond, est-ce que c'est juste un petit passage. Moi, ça m'arrive beaucoup, ça. C'est des espèces de petites...

  • Speaker #0

    passion mais qui dure un mois puis en fait ça existe plus et du coup tu au moment où tu en prends passion et possession de cette passion tout dit c'est la vraie et après finalement tu l'as pour le coup tu ça se délite donc faire la différence entre ce qui est vraiment créé ce qui est superficiel ou à la cuisine du coup c'est vraiment en crise à la cuisine alors ce qui est très drôle en fait vraiment c'est que la cuisine moi j'ai découvert cette passion de la cuisine à 20 ans alors je réponds peut-être à une autre question du coup

  • Speaker #1

    Mais vas-y, c'est la naturalité.

  • Speaker #0

    Parce que je me suis mis en couple et que je me disais, c'était sympa aussi de cuisiner pour faire plaisir à mon ami. Mais avant, j'étais nulle. Je n'aimais pas cuisiner. Je me souviens que j'avais une copine, on sortait du collège, du lycée, je faisais cramer les biftecs, les patates sautées. C'était cramé. Je n'aimais pas ça, tu vois. Je me suis découverte ça pour l'autre. Donc, tu vois, c'est drôle. Ça, je ne l'ai jamais dit. À chaque interview, je dis d'autres choses. Je découvre l'amour que j'ai pour la cuisine parce que j'aime quelqu'un, parce que j'aime les gens. Et comme j'avais, voilà, c'est le père de ma fille, je l'aimais. Donc, du coup, je voulais lui faire plaisir. Et donc, j'ai commencé à comprendre que la cuisine, c'était un acte d'amour. Et j'ai commencé à me prendre au jeu de la créativité, d'acheter des produits, de créer des recettes, d'expérimenter. Très vite, je me suis mise sur des trucs à part. Voilà, j'ai voulu avoir des choses un peu audacieuses. Je ne voulais pas suivre des recettes. Déjà, j'étais très rebelle. Et puis au fur et à mesure, je recevais beaucoup et vraiment, ça m'animait. Mais je ne voulais pas en faire mon métier parce qu'on reviendra sur tout là-dessus, mais les gens autour, bon, qu'est-ce que tu vas aller en faire ton métier ? Voilà, garde ça comme loisir. Ça te permet de te vider la tête quand on a marre des élèves.

  • Speaker #1

    C'est tous les préjugés ou toutes les grandes phrases comme ça qui étaient dites et qui ne sont pas forcément très importants. C'est un milieu encore un petit peu moins, peut-être maintenant, mais encore très masculin.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'à la télé, quand on regarde Top Chef, par exemple, on voit des femmes chefs aussi. Donc, j'ai l'impression que ça se...

  • Speaker #0

    Alors, oui, ça s'ouvre, ça s'ouvre. Et puis, on commence à être aussi des chefs, des chefs un peu masculines, c'est-à-dire des chefs avec du caractère, des chefs où on s'impose, où on s'affirme, où on affirme aussi notre volonté de s'émanciper, notre volonté d'avoir notre place et de prendre notre place, en fait. Parce qu'on travaille pour ça. Donc, il n'y a pas de raison de nous l'enlever. Donc oui, ça s'ouvre, c'est très moderne On écoute de plus en plus notre sensibilité Notre féminité, tu vois, qui donne un autre ton Un autre ton à la cuisine Et puis après, même si ça reste plus masculin Fuck en fait Je m'en tape, désolé mais

  • Speaker #1

    Je m'en fous Non mais t'as raison de le dire Je continue mon petit bonhomme de chemin Tu m'assumes complètement maintenant Ah mais complètement Et je me heurte encore à des mecs qui n'entendent pas ce que je dis Et aujourd'hui ça te... J'adore ça parce que dans la spontanéité, il y a toute une trame que je prépare. Mais oui, mais on s'en fout de la trame, mais bien sûr,

  • Speaker #0

    on s'en fout de la trame.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et aujourd'hui, est-ce que ça te touche encore les préjugés ou les phrases qu'on peut te dire ? Ou est-ce que tu arrives totalement à te dire aujourd'hui, allez, on s'en fout, ça me passe au-dessus ?

  • Speaker #0

    Allez, ça me passe au-dessus à 95%. Il y a 5% où j'ai un petit égo qui me dit, ça me blesse. Parfois, je peux me sentir humiliée. Parfois, je peux me sentir... pas comprise aussi dans ce que je veux faire, dans la manière dont je veux le faire. Et puis en fait, maintenant, ça m'amuse. Il y a une semaine, je me suis retrouvée face à deux mecs qui m'ont vu un peu comme une petite et je me suis amusée à leur faire la petite liste de ce que je faisais. Je leur ai posé ça sur la table en disant « Tac, tac, tac, tac, tac, tac. Qu'est-ce que tu veux ? Tu trouves que je suis encore une petite dans le milieu ? » Et là, ils se sont dit « Ah, ok ! » Donc voilà, il faut que je sorte mes crocs. En fait, c'est épuisant. C'est épuisant parce que je voudrais que ce soit fluide. Mais certains hommes, ou même des femmes, il ne faut pas croire, je suis aussi là pour dire que j'ai eu des femmes qui se sont confrontées à moi dans ce milieu. Parce qu'il y a aussi la jalousie. C'est autre chose.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'elles reprojettent elles-mêmes. qu'on leur a fait vivre à un moment et qu'elles le reprojettent sur toi. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, on garde ça en soi. Les insécurités, les mauvais souvenirs. Voilà, moi, je n'ai pas à subir ça. Tout mon passé, moi, je le garde en moi. Je ne suis pas là. Mais oui, c'est un fait. De toute façon, tu es un entrepreneur quand tu crées ta boîte. Tu crées ta boîte. Voilà, tu vas avoir autour de toi des âmes bienveillantes et tu vas avoir autour de toi des esprits malveillants, des énergies négatives. contre lesquelles tu dois essayer de te battre ou dans lesquelles tu dois te débattre. Ça fait partie du jeu. Tu auras des gens qui vont t'accompagner et tu auras des gens qui vont t'insupporter. C'est tout. Mais il ne faut pas que ça t'enlève le cœur de ce que tu veux faire. Ta respiration. Il ne faut pas que ça t'enlève ta respiration.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la relation humaine en général. C'est la relation humaine. Dans la famille, il y a des gens qui t'énervent des moments, pas d'autres.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Mais c'est vrai que quand tu portes ton projet, tu as quand même besoin d'une énergie supplémentaire. pour décupler, tu vois, aller chercher ton chiffre d'affaires, t'épanouir, entraîner des gens avec toi pour collaborer, fédérer. Donc, il faut quand même ne pas avoir des choses trop lourdes à porter. Parce que sinon, ça peut t'empêcher d'aller plus loin que ce que tu as envie de faire.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. C'est un poids, en fait, qui t'empêche d'avancer. Du coup, de ce que je comprends, tu me dis si je me trompe, mais Tout ce que tu as bâti sur les 12 dernières années, c'est des éléments, entre guillemets, de légitimité qui aident à renforcer ta confiance et qui finalement, maintenant, t'aident à te dire, en fait, voilà, toi, tu as cette image-là, mais en fait, voilà, maintenant, j'ai cette confiance parce que voilà ce que j'ai pu accomplir. Je peux prouver, mais peut-être que tu cherches, tu voulais aussi te prouver à toi-même que tu en étais capable.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un ami qui, hier, m'a dit, on sent en toi que tu as cette hargne de prouver plein de choses, deux Alors, cette légitimité-là, c'est compliqué encore à gérer. Au bout de 12 ans, je dis que je l'ai. Cette crédibilité professionnelle, je l'ai parce que j'ai beaucoup de gens dans le milieu, donc hommes même, des meilleurs ouvriers de France. J'ai même un ami, Bocuse d'or, mon cher François, merci, qui me fait confiance et qui reconnaît mon travail. Mes clients, je n'ai rien à dire. J'ai un rapport... très privilégiée avec mes clients et j'ai envie de te dire c'est avec eux que la relation doit être la plus forte parce que c'est eux qui me payent aussi pour ce que je leur fais donc on va dire que tout n'est pas encore gommé, voilà, cette estime de moi, cette confiance en moi c'est encore compliqué à appréhender mais j'ai du coup quand même la force de dire aux gens non non mais ce que je fais c'est bien et je ne t'écoute pas si tu me tires vers le bas

  • Speaker #1

    De toute façon, la confiance, ça se construit tout au long de sa vie. Je pense que ce n'est jamais complètement bâti, parce qu'on change aussi, on évolue au fur et à mesure de sa vie, des rencontres, etc.

  • Speaker #0

    Mais cette légitimité-là, je cours après depuis pas mal de temps et je commence à l'avoir.

  • Speaker #1

    Tu dirais que tu avais un peu ce qu'on appelle ce syndrome de l'imposteur au départ ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Évidemment, il est là comme un fantôme, en fait, comme un spectre qui est là autour de toi et qui te dit, est-ce que tu es vraiment à ta place ? C'est déjà toi avec toi-même. Je trouve que quand tu es entrepreneur, c'est déjà une vraie bataille intérieure de toi avec toi-même. Et puis après avec les autres. Mais je crois que déjà, c'est apaiser toi et de te dire si tu le sens au fond de ton cœur, c'est que tu es aligné. C'est que c'est là où tu dois être. Cet appel de l'univers, assez métaphysique, spirituel, c'est quelque chose que j'ai vraiment ressenti à l'intérieur de mon âme. C'est bizarre. C'est une intuition très forte que tu as réussi à écouter. En fait, je n'ai jamais eu peur d'échouer. Et parallèlement, je te dis, j'avais le syndrome de l'imposteur. Mais en fait, quand j'ai immatriculé, que j'ai appuyé sur l'ordinateur, la touche d'ordinateur en disant, ok, tu as ta boîte, tu as ton numéro de sirède, le 26 décembre 2013.

  • Speaker #1

    Et ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    Oui, je me suis dit, ok, il y a zéro problème. C'est assez dingue. Et tu vois, 12 ans après, ça va faire 12 ans le 26 décembre. Et je me dis mais en fait c'était évident. Je n'ai pas eu peur de trouver les clients. Je n'ai pas eu peur de me heurter à des choses. Je n'ai pas eu peur d'échouer. Je n'ai jamais eu peur d'échouer. C'est dingo.

  • Speaker #1

    Même au tout début ?

  • Speaker #0

    Même au tout début.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas dit tiens si ça ne marche pas qu'est-ce que je fais ? Je vais manquer d'argent. Je vais me ridiculiser.

  • Speaker #0

    Jamais sur la tête de ma gamine. Jamais. Et ce n'est pas une question de surconfiance ou d'ego. C'est qu'on m'avait mis là exactement, où j'allais être la meilleure.

  • Speaker #1

    C'est fort.

  • Speaker #0

    C'est très fort, c'est très puissant. Quand j'en reparle, parce que j'en parle beaucoup de cette manière-là, et là c'est vrai que j'en parle un petit peu plus en détail, c'est très très puissant.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait, tu t'es associée à ton mari tout de suite au départ ? Non, pas du tout. Ce que j'allais dire, est-ce que c'est le fait d'être aussi à deux qui donne plus de confiance ? Non, non,

  • Speaker #0

    et puis Guillaume, il n'est pas du tout là-dedans. Guillaume il est beaucoup plus Terre à terre, pragmatique, dans la logistique, il m'accompagne beaucoup. Mais il n'est pas du tout dans cet élan d'entrepreneur, d'ambition, de vision, de projection. Pas du tout. Ça, c'est moi qui chapeaute tout ça. Et c'est ma personnalité. Mais non, non, là, j'étais seule avec moi-même. Et j'ai envie de te dire, encore aujourd'hui, je suis seule avec moi-même. Le combat, on est deux dans la structure. Mais mon combat, c'est moi avec moi-même et avec les autres.

  • Speaker #1

    Bon, on va passer à la partie suivante. Qu'est-ce que ça t'évoque, le terme d'autodidacte ? Tu me vois venir, je dis ça.

  • Speaker #0

    Alors, autodidacte, c'est le syndrome de l'imposteur. On revient à ça. Mais en même temps, c'est la liberté de créer quelque chose loin des codes. Et c'est assez contradictoire. Donc, c'est un peu ma contradiction et mon paradoxe aussi, parce que moi, j'ai été prof. Pendant quand même 12 ans. Donc, je faisais passer des diplômes. Je disais aux élèves, il faut que tu aies ton bac, il faut que tu aies ton brevet, il faut que tu apprennes telle leçon, etc. Et moi, vraiment par volonté d'impertinence totale, même d'insolence, j'aime beaucoup, je me dis, moi je vais me mettre chef sans avoir les diplômes. D'ailleurs, j'ai entendu récemment, on peut dire que tu es chef parce que tu n'as pas passé ton CAP. Ça, j'adore.

  • Speaker #1

    C'est l'attachement qu'on a au diplôme. Non,

  • Speaker #0

    mais effectivement, déjà, ça veut dire quoi être chef ? On peut dire que je suis cuisinière, si on préfère. Ou chef cuisinier, chef cuisinière, je m'en fiche. Je prépare la nourriture chez des gens qui ont envie de recevoir. Donc, autodidacte, auto, voilà, soi-même. Je pense que c'est créer ton propre chemin. Et effectivement, quand tu n'as pas été dans une école de cuisine, je pense que tu es moins formaté et que tu es plus libre. Donc, pour moi, l'autodidacte ou l'autodidactie, j'ai appris ce mot-là, c'est la liberté. Et c'est bizarre, on revient tout le jour sur cette manière.

  • Speaker #1

    C'est un mot-clé pour le référencement du podcast, je mettrais un mot-clé, liberté, ça va remonter très fort. Oui, parce que les gens qui nous écoutent ne le savent pas parce qu'on est un peu partis dans d'autres chemins annexes, mais quand tu te lances, donc tu fais tes 12 ans d'enseignement, juste après, tu pourras peut-être revenir sur la transition entre les deux parce que c'est important pour que les gens comprennent, et tu ne passes pas de diplôme, tu dis non, pas de CAP, et Pas de diplôme, pas d'école, pas de stage, rien. J'aime cuisiner, je me lance et puis on verra quoi.

  • Speaker #0

    Et à aucun moment, je me suis dit, allez, j'hésite. Mais à aucun moment, ça n'a popé dans ma tête en fait. Mais là encore. Alors que, en face, les gens n'étaient pas dans la gastro, donc personne ne m'a dit, tu vas passer un CAP, etc. Non, tu vas faire Ferrandi, bah non. Tu vois, il n'y avait personne qui a pu m'aiguiller. Ils m'ont juste suivi dans ce délire-là, qui a été longtemps pris comme un délire en fait. Pardon.

  • Speaker #1

    Par tes proches, par ta famille, par des amis. Oui,

  • Speaker #0

    ça pourrait revenir si tu veux. En fait, j'étais impatiente. C'est ce que je dis aussi dans cette interview là. J'étais impatiente. Je pense que je sentais tellement que c'était là où j'allais être la plus heureuse. Encore, tout est question de bonheur. C'est différent. Mais en tout cas, à l'intérieur de moi, je sentais que c'était quelque chose dans laquelle j'allais me sentir. bien, me sentir vraie. Donc, je me suis dit « Ok, j'y m'attricule. Après, j'essaye d'être... Oh, pardon. »

  • Speaker #1

    Bon, un coup. Est-ce que tu peux juste remettre un peu ton micro ?

  • Speaker #0

    Ah, pardon, pardon. Je reprends.

  • Speaker #1

    C'est mieux pour le micro ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, non, mais c'est bon. Je reprends un tout petit peu avant. C'est vrai que quand je me suis lancée, quand je me suis immatriculée, j'aurais pu attendre, faire une année d'études, rentrer dans une école, comme tu dis, faire des stages pour savoir ce qu'était le métier. Mais je n'y ai même pas pensé. Je n'y ai même pas pensé parce que j'étais impatiente de vouloir aller tout de suite sur le terrain. Et là encore, même pas sur le terrain des cuisines de restaurant. Je savais aussi tout de suite que c'était du domicile. Donc peut-être qu'inconsciemment, je me disais, les clients, ils ne vont pas être regardants, ils ne vont pas me dire, tu me montres ton diplôme ? Comme aurait pu l'être un chef de cuisine ou un gérant de resto qui m'aurait dit, OK, montre-moi ton papier. Après, je sais très bien, et là-dessus, je reviens de manière un peu humble, je n'ai pas un niveau technique très élevé, parce que je n'ai pas appris cela à l'école. Je ne me suis pas après reformée là-dessus, parce qu'à l'instant T, je n'ai aucun diplôme. Et je n'ai fait aucune formation. Même annexe, des mentions complémentaires, etc. Des équivalences, jamais. Donc oui, j'ai des imperfections techniques.

  • Speaker #1

    Ce qui ne t'empêche pas d'avoir des clients, que les clients soient satisfaits, que tu passes des bons moments.

  • Speaker #0

    Je donne toujours l'exemple du filet de sol. Un filet de poisson, tu m'amènes un énorme filet de saumon, je ne sais pas lever un filet, mais en fait, mes clients, ils s'en fichent. Moi, je vais chez mon poissonnier, je lui dis, tu me fais trois filets de sol, quatre filets de sol, voilà. Et puis après, je gère ma sauce, ma garniture, mon dressage. Et évidemment, en pâtisserie, je ne suis pas non plus très, très forte, mais voilà, ça pour le coup, j'ai... J'ai appris, je me suis perfectionnée, j'ai travaillé des recettes. J'ai tout appris au fur et à mesure de mes rencontres, de mes challenges, en poussant toujours un petit peu plus loin. Mais c'est vrai que si j'allais jusqu'au bout, je suis tiraillée. Parce que je me suis dit un jour, un jour, c'est dingue, je sais, j'aimerais passer le concours des moffs, les meilleurs ouvriers de France. Les mecs, c'est les plus forts, tu vois. Moi, je n'ai rien. Mais je pense qu'un jour, j'essaierai de le passer. Que tu veux être chef sans passer par la mention académique et tu veux faire le top du top. Je suis encore en train de me chercher là-dessus, tu vois. Et je pense que c'est le challenge. C'est plus le challenge de dire au moins de passer. De dire je l'ai fait et puis une légitimité supplémentaire. Oui, puis pas forcément l'avoir. Mais en tout cas, de vivre cette expérience-là. Moi, ce que je veux, c'est multiplier les expériences. C'est ça. Quand tu es entrepreneur et que tu mets balise après balise, pierre après pierre sur ton chemin, c'est après de regarder, tu vois, quand tu te retournes. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai réussi. Je n'ai pas réussi, mais là encore, peut-être que tu me poseras la question. C'est quoi réussir ?

  • Speaker #1

    Arrête, tu fais les questions et les réponses. C'est vrai ? Oh là là, ça c'est parce que c'est mon côté animatrice.

  • Speaker #0

    Je suis désolée.

  • Speaker #1

    On sent que tu animes un podcast aussi.

  • Speaker #0

    Tu l'adores.

  • Speaker #1

    Et oui, du coup, ça faisait partie des questions plus tard, mais allons-y tant que c'est là. C'est quoi du coup réussir ?

  • Speaker #0

    Réussir, en fait, c'est de... Je m'auto-pose la question et je ne sais pas. Tu sais, il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie. déjà réussir pour moi une question d'argent Ce n'est pas du tout matériel, ce n'est pas du tout financier. Réussir, c'est comment tu te vois toi. Réussir, c'est l'image que tu as de toi, l'image que ton chemin d'entrepreneur t'a rendu. Te regarder dans le miroir et dire ce que j'ai fait, ce que tu as accompli. Réussir, c'est de se dire que pour moi, tu as impacté les gens. Depuis 12 ans, j'ai impacté les gens, j'ai donné du bonheur aux gens. au travers de mes prestations. J'en suis immensément fière. J'impacte les gens dans leur manière d'être entrepreneur aussi parce que je leur produis plein de conseils. C'est toujours mon côté un peu prof. J'impacte ce milieu-là parce que je leur montre qu'on peut réussir. En tout cas, qu'on peut monter une boîte et qu'on peut gagner sa vie dans une boîte d'événementiel culinaire sans avoir les diplômes. Voilà, donc c'est ça pour moi. C'est impactant.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est super intéressant. J'adore cette question. Je la pose tout le temps dans mes trames. Parce que je remarque, là, c'est le dixième épisode qu'on fait ensemble. À chaque fois, j'ai posé la question. Et à chaque fois, c'est pratiquement des réponses différentes. Des bien sûrs. Qui sont très personnelles. Autant des fois, c'est très financier. Autant des fois, c'est un peu des deux. Familial, personnel. C'est hyper intéressant de voir que tu n'as pas une définition du succès. Réussir, ce n'est pas avoir un million sur son compte. Réussir, c'est plein d'autres choses. Bien sûr. C'est bien pour les gens qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Mais c'est très subjectif. parce qu'en fait, l'entrepreneuriat, c'est subjectif. Ton identité, c'est ton propre parcours. Oui, tu vas aller t'entourer de gens qui vont te donner des conseils, tu vas t'inspirer par des gens. Mais moi qui fais aussi beaucoup de conférences où on me fait venir sur des réseaux, etc. pour parler de mon parcours, je leur dis, mais moi, je vous parle de moi. Mais parce que j'ai mon passif aussi qui fait que je suis comme ça aujourd'hui. Mais après, personne ne sera comme moi. Tu n'as pas mis mes chaussures, donc tu ne sais pas qui je suis. Et puis après, toi, tu vas avoir ton propre... tes propres références, tes propres envies, tes propres aspirations, tes propres soutiens qui font que tu auras une autre voie. C'est pour ça que la concurrence, pour moi, ce n'est pas important. Les gens me disent « ah bah oui, mais tu n'as pas peur » . Parfois, je fais venir dans mon podcast des chefs qui sont aussi chefs à domicile. « Non, mais attends, c'est dangereux ! » Tu fais de la promo pour la concurrence. « Mais c'est dangereux de quoi, en fait ? » Moi, ça fait 12 ans, j'ai mon petit nom, j'ai mes clients, j'ai mon carnet de commandes qui est plein. À partir de là, au contraire, j'ai envie de les pousser. C'est souvent des débuts, en plus. Donc, on n'a pas le même récit. Mais c'est que surtout, en fait, il ne fera jamais la même chose que moi. Donc, je n'ai pas peur de ça. Là aussi, tu vois, je n'ai jamais eu peur de la concurrence. Jamais. Alors que beaucoup ont eu peur de moi et qui ont essayé de me savonner la planche.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est hyper intéressant parce qu'on entend beaucoup aussi dans l'entrepreneuriat, ce qui compte, ce n'est pas l'idée, c'est l'exécution. Et j'en parlais aussi avec une amie il y a quelques mois qui me disait, je ne peux pas trop t'en parler parce que c'est une idée. Du coup, ça m'a fait rire et on en parlait avec beaucoup de bienveillance aussi. Je lui disais, mais tu sais, ce qui compte, ce n'est pas ton idée. L'idée, ça ne vaut rien, c'est bien d'avoir l'idée, mais la probabilité que personne sur Terre n'ait déjà eu l'idée, c'est proche de zéro.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, ce qui compte, c'est l'exécution. Et même si on fait tous les deux, ou à 3 ou à 10 ou à 100, la même chose, on a la même idée, on ne l'exécutera pas pareil, parce qu'on mettra notre touch personnel, notre vision, notre ADN. Donc en fait, il faut parler de son idée aussi. Et après, c'est ton exécution personnelle qui fait la différence.

  • Speaker #0

    Évidemment, de toute façon, d'être enfermé dans ton individualité en disant, mais même l'ego, parce que l'ego, c'est quelque chose qui peut freiner, qui peut paralyser aussi une expansion, une avancée. Et puis le collectif. Le collectif, je trouve que c'est hyper important. Donc moi, ce ne sont pas des concurrents, ce sont des confrères, des consoeurs, des pères, vers lesquels je peux aussi aller pour prendre d'autres idées, tu vois. Moi, j'adore aller dans les restaurants parce que je prends aussi des idées de créativité. Je suis très curieuse. Je me dis, ah oui, il a associé ça à ça. Même si je fais la même recette, ce ne sera pas la même recette. Parce que je n'aurai pas la même huile, je n'aurai pas le même beurre, je n'aurai pas la même tomate, je n'aurai pas la même épice.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les mêmes proportions.

  • Speaker #0

    Les mêmes proportions, le même équilibre, le même geste, le même outil. Donc non, ce ne sera jamais la même recette. Moi, j'ai fait deux livres. Les gens m'ont dit, il ne faut pas que tu mettes tes recettes sur Internet. Mais en fait, les gens qui prennent mon livre, ils ne vont pas faire la même chose que moi. Donc, ce danger-là, il faut l'oublier. Ce risque-là, cette pollution mentale, il faut l'oublier. Garder vraiment l'énergie pour avancer et pour construire, en fait. C'est ça le plus important.

  • Speaker #1

    Tu as de l'ego, toi ? Je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Bien sûr, l'ego, c'est l'amour propre. Pour moi, c'est l'amour propre. Donc, c'est ne pas supporter qu'on parle mal de moi. bien sûr d'avoir de l'ego d'être en représentation, moi je suis en représentation voilà, en permanence, c'est ça que j'adore au travers, c'est pour ça que je suis beaucoup sur les réseaux mon métier fait que je suis en représentation je ne suis pas cachée dans une cuisine je suis en représentation chez les gens, souvent les cuisines sont ouvertes ou alors même quand la cuisine est fermée ils viennent me voir en cuisine, ils cuisinent avec moi ils me posent des questions, etc. et j'aime bien faire de chaud c'est ma personnalité aussi, ça je suis à l'aise parce que quand j'étais prof je parlais devant 30 personnes et ça ne me faisait pas peur. L'ego, pour moi, l'égoïsme même, tu as un égo sain, un égoïsme sain et un égo, égoïsme malsain. Si l'ego, c'est de vouloir écraser l'autre, ça, c'est dégueulasse. Ça, je n'aime pas. Mais l'ego de dire oui, j'existe en fait. L'ego, c'est soi-même. Oui, j'existe. J'ai envie qu'on me respecte. Donc oui, j'ai l'ego d'évoluer dans une sphère. de créer quelque chose, de laisser une empreinte. Oui, ça, j'ai l'ego. Quand tu es entrepreneur, il faut quand même avoir un rapport à soi en mode ambition. En mode, je vais tout défoncer, mais je vais tout défoncer sans défoncer les autres. Et ce rapport à l'ambition, il est très compliqué aussi pour les femmes. Parce que c'est mal vu. J'ai assisté à une conférence il n'y a pas longtemps sur le rapport des femmes avec l'argent. Le rapport des femmes avec l'argent, le rapport des femmes avec l'ambition, le rapport des femmes avec la carrière, le rapport des femmes avec l'entrepreneur, l'entrepreneuriat, c'est difficile parce qu'on nous voit comme toujours un peu des petites. Voilà, oh, t'as l'ambition, tu veux faire un truc comme ça, mais est-ce que tu crois que ça va marcher ? Est-ce que t'as envie d'aller loin ? Moi, aujourd'hui, j'assume en fait, j'assume de vouloir aller loin.

  • Speaker #1

    D'avoir de l'ambition.

  • Speaker #0

    Ouais, parce que l'ambition, c'est quelque chose de beau en fait.

  • Speaker #1

    T'as occupé pour toi et pas contre les autres.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est que positif.

  • Speaker #0

    Mais c'est que positif. Et puis tu vois, ma fille, elle a 16 ans, j'ai envie de lui donner aussi ce goût de l'ambition. Sans dire, je vais aller rayer le parquet, je suis carriériste, je vais mal faire, je vais mal agir. Bah non, j'ai de l'ambition. Je crée une boîte, j'ai envie que la boîte, elle marche. Je vais tout faire pour qu'elle marche et je vais tout faire pour qu'elle soit pérenne. Je vois pas où est le problème en fait.

  • Speaker #1

    Tout est toujours question d'équilibre de toute façon. Mon père me disait toujours... Mais oui. Le poison est dans la dose.

  • Speaker #0

    Ah là là !

  • Speaker #1

    C'est un peu poétique. Ah là là, papa !

  • Speaker #0

    On aime beaucoup ce qu'il dit, papa. Eh oui, dédicace à papa.

  • Speaker #1

    Dédicace à papa, il en a dit beaucoup de bonnes comme ça. Mais c'est vrai, c'est une phrase que je comprends de plus en plus plus j'avance. C'est vrai qu'en fait, tu peux prendre un peu de tout, mais c'est comment tu l'équilibres et quel dosage tu mets.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est comme ta manière de travailler. C'est-à-dire, si tu travailles trop et que ça t'épuise, bon, tu perds quelque chose. mais si après tu adores travailler même si tu adores travailler beaucoup que ça n'est pas dans la souffrance et dans la douleur. Mais là encore, ta propre dose,

  • Speaker #1

    c'est ton individualité,

  • Speaker #0

    c'est ton rapport à toi en permanence.

  • Speaker #1

    Avant qu'on avance plus, est-ce que tu peux, du coup, parce que je le dis aux auditeurs depuis quelques minutes, nous refaire le switch pour qu'ils comprennent bien. Donc, tu es dans l'enseignement pendant 12 ans, il se passe un truc et tu bascules. Il se passe un truc rapide parce que ça se passe entre septembre et décembre 2013.

  • Speaker #0

    Entre octobre et décembre.

  • Speaker #1

    Entre octobre et décembre 2013. Oui,

  • Speaker #0

    avant de basculer du côté obscur. En fait, on m'a proposé de monter une école privée. J'ai dit oui. Donc, je suis rentrée dans cette école privée en tant que directrice pédagogique au mois de septembre, à la rentrée. Et en fait, en octobre, on m'a dit l'école est en redressement judiciaire, on ne peut pas te garder, on ne peut pas te payer. Donc, j'avais le choix, en fait, là pour le coup, de reprendre mon poste en septembre d'après, donc en septembre 2014. Parce qu'on m'avait remplacée, mais on m'avait remplacée de manière furtive. La porte était ouverte aussi dans mon école.

  • Speaker #1

    C'est une mise à disposition, on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Moi, j'étais dans le privé hors contrat, donc je n'étais pas fonctionnaire. J'étais en fait salariée, j'avais donné ma démission et je pouvais reprendre un contrat. Et en fait, quand on m'a dit, je me souviens, j'ai été convoquée pendant les vacances d'octobre. Donc, toi, c'était vers le 20 octobre. Je suis rentrée, j'ai dit, bon, ok, j'avais le pôle emploi, ce n'était pas le problème. J'avais l'argent, je ne devais pas aller chercher une solution pour gagner de l'argent parce que j'avais mon salaire qui allait tomber à la fin du mois. donc j'aurais pu rester dans mon canapé, avoir mon salaire. et attendre de retrouver. Et en fait, je me suis dit, c'est l'occasion. Là, c'est pour ça. Le signe a été là, clairement. Le signe, tu es à la croisée des chemins. On te dit, ta première vie s'arrête. À toi de décider que ta deuxième vie commence. Et ce n'est même pas ça. C'est en fait ma vraie vie. Elle a commencé en décembre 2013. Je dis très souvent, certains sont heurtés parce que je dis ça, mais je suis née en fait avec communication. La vraie Virginie, elle est née... quand elle a décidé de faire de son métier, pardon, quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu t'es vraiment sentie, ouais, ça doit être marrant, je ne sais pas si moi je l'ai déjà ressenti, mais de se sentir tellement connectée ou alignée avec toi qu'en fait, tout paraît fluide, tout paraît une évidence. Et tu te dis, en fait, c'est ça ma vie, quoi. C'est ça la vie.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je n'ai pas hésité, en fait. Il y a plein de gens qui disent, oui, il y a une question de timing, il faut que j'attende avant de me lancer, quelle est la stratégie que tu as mis en place ? rien en fait. Là, on était 20 octobre, j'ai dû réfléchir un peu. Début novembre, je me suis dit ok. J'ai regardé 2-3 trucs. J'ai été à 2-3 salons d'entrepreneurs pour voir un peu parce qu'il me fallait un peu de fond. Donc, j'ai été voir des micro-crédits, des trucs comme ça. Puis après, un soir, je me suis dit ok, je vais sur le site auto-entrepreneur et puis j'ai appuyé et j'ai eu le truc. Et j'ai pas attendu. Je voulais pas attendre. Je ne pensais même pas attendre en fait. C'était tracé.

  • Speaker #1

    C'est dingue ça. Et du coup, tu n'as pas eu trop de croyances limitantes sur le moment. Est-ce que tu as eu quand même un moment où tu t'es dit OK, je le fais, mais c'est un peu vertigineux ou qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Est-ce que je vais perdre peut-être un statut ? J'en parlais sur l'épisode présent avec Amandine qui, elle, était avocate. Et donc, on a parlé de cette question du statut social en disant quand tu as une profession ou même enseignant, etc. Tu as un certain statut que tu peux perdre. Est-ce que toi, tu as eu ça ou tu t'es recréé le tien ?

  • Speaker #0

    Mais Julien, je n'ai jamais pensé à ça. Jamais. Là, tu vois, ça fait 12 ans. Je reviens en arrière. Je me souviens juste, effectivement, que mes parents ont eu très peur, que certains amis, pseudo-amis m'ont dit, ça ne marchera pas. Voilà. Parce que moi, j'étais dans les langes, j'avais commencé à faire mes petites cartes de visite. Alors oui, c'était bancal. Je veux dire... Je faisais des photos, des trucs, quand je vois les trucs sur Facebook, je me dis « Ah mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    Mais ça fait partie du parcours ! Mais ça fait partie du parcours et de l'évolution ! C'est ça qui est cool aussi, c'est qu'on voit la progression ! Voilà, la progression ! C'est super !

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai vu la dernière fois une citation, pareil, qui disait « Il ne faut pas rechercher la perfection pour rechercher la progression. » Et c'est très vrai ça, c'est très très vrai. Mais non, en fait, non, je savais. Je savais ! Je savais que c'était ça. Je l'avais au fond de moi depuis très longtemps et je me suis dit, on me donne l'occasion aujourd'hui de le faire. Après, la vraie difficulté, ça a été, là j'en ai eu conscience quand même, d'aller chercher les clients. C'est pour ça que je suis allée taper à la porte d'une agence de référencement de chefs à domicile pour qu'ils me fassent rentrer dans leur agence. Et que là, pour le coup, j'avais quand même conscience que c'était vertigineux d'aller chercher les clients. Parce que pas de diplôme, une ancienne prof, c'est qui elle ? Et puis voilà, pendant deux ans, j'ai bossé avec eux. Et ça m'a permis là de me sentir bien, à l'aise et de confirmer que c'était vraiment ce que je voulais faire. Et puis après, j'ai volé de mes propres ailes. Je n'ai pas resté avec eux tellement longtemps, mais ça m'a permis d'appréhender le métier. J'avais conscience qu'eux, mais c'était quand même, j'étais déjà dans le bain. Je gagnais ma vie, j'avais quand même ce rapport au client qui devait être... exigeant tu vois donc tout de suite j'ai eu les en fait tout de suite j'ai eu les contraintes tu vois sans me dire ben voilà je me cache derrière un peu un diplôme pendant une année à faire un cp et après je le dis aussi dans cette interview peut-être que j'avais peur aussi d'échouer peut-être que j'avais peur de ne pas l'avoir ce cp peut-être que j'avais peur de me heurter à ferrandi avec des mecs qui sont moi j'avais 32 ans tu vois je vais peut-être pas retourner à l'école en me disant je vais être avec des gamins de 15 16 ans qui vont être plus doués que moi et je vais me retrouver retrouvée comme une grosse naze, en fait. Ça, c'est... J'en ai conscience.

  • Speaker #1

    D'être mise face à ta propre, avec beaucoup de guillemets, incompétence, parce que tu n'es pas encore compétente professionnellement.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, j'ai éludé. J'ai dit, allez hop, on y va.

  • Speaker #1

    Tu avais peur peut-être inconsciemment que ça te brise ton élan aussi ou ton rêve de dire, je vais le faire, j'ai l'ambition, je ne vois que le positif, je suis parti. Exactement. Je ne veux pas risquer de casser ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, parce que ça aurait peut-être été le cas. Et là, j'aurais été tiraillée, tu vois, entre je le fais, je ne le fais pas. Alors cet échec-là, Je l'ai eu parce que j'ai passé deux fois de suite le CAPES et l'AGREG que je n'ai pas eu. Donc, ma vie, en fait, c'est ça. J'ai été prof pendant 12 ans sans avoir les diplômes. Et là, je suis chef sans avoir les diplômes. Et les deux, je le fais très bien. J'ai été prof. En fait, j'étais très en contradiction aussi avec le système parce que je me disais, je n'ai pas eu le CAPES, je n'ai pas eu l'AGREG. Ma dissertation était mauvaise. Voilà, clairement. Maintenant, les profs, je ne sais plus comment c'est aujourd'hui, mais c'est « tu devais faire une belle dissertation en lettres, en allemand, etc. » Et ça me frustrait parce que je me disais « mais je sais que j'ai la fibre pédagogique. Je sais que je vais créer un lien avec mes gamins où je vais pouvoir les élever au sens propre du terme, les instruire. » Alors oui, il y a les compétences qu'il faut connaître. Et puis finalement, tu vois, j'ai beaucoup travaillé, j'ai travaillé sur les manuels. J'arrivais à appréhender les programmes, je préparais mes séquences, je faisais des belles matrices pédagogiques, tu vois, et les gamins bossaient hyper bien avec moi. Pourtant, je n'ai ni le CAPES ni l'AGREG. Et là, je n'ai pas le CAP et je sais que mes clients adorent ce que je fais. Donc en fait, les deux, c'est assez similaire.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on a, alors c'est pas que français, que francophone, mais aussi en partie. On accorde, mais moi aussi dans plein d'autres pays, dans plein d'autres cultures, on accorde quand même beaucoup d'importance au diplôme parce que c'est une forme de reconnaissance que la société te donne en disant « Ok, une institution plus grande valide que tu as bien ces compétences-là. » C'est assez limitant parce qu'en fait, tu peux avoir très bien ces compétences sans avoir les diplômes comme toi. Ou alors, le diplôme, ça évalue à un instant T, mais tu peux te foirer un jour parce que tu es un peu malade, tu n'es pas dans le truc, tu n'es pas inspiré. On n'est pas des robots. Et ça ne fait pas de toi quelqu'un d'incompétent ou de mauvais. Donc, c'est intéressant que du coup, même quand tu as voulu passer ces diplômes, ça n'avait pas fonctionné. Et que tu as eu ces revanches-là, entre guillemets. Ces revanches-là,

  • Speaker #0

    je le prends assez comme ça.

  • Speaker #1

    Je n'aime pas trop le terme, mais bon,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Mais c'est très intéressant parce que du coup, je me dis finalement, j'ai le même parcours. Et avec le même ressenti. Quand j'ai vraiment les deux fois où j'ai échoué, je me suis dit, mais c'est injuste parce que je vais me priver. Et finalement, de manière peut-être arrogante. Je vais priver les enfants de moi parce que je savais que j'allais, et vraiment que j'allais les aider à donner le meilleur d'eux-mêmes. Et c'est vrai que pendant 11 ans et demi, j'ai eu un rapport avec les enfants qui était vraiment un rapport hyper maternel. Et j'ai encore des contacts avec eux. Tu vois, et ils me voient et c'est drôle parce que pour l'anecdote, c'est un truc de malade. J'ai un de mes anciens élèves que j'ai recontacté il y a trois semaines. qui est en fait un studio food, qui est réalisateur, qui fait des vidéos dans la food. Et je l'ai contacté, et je lui ai dit, mais Queenie, je lui ai dit, mais il faut qu'on se voit, parce que sinon, on va bosser ensemble. Et j'étais sa prof de français. C'est trop beau. Et je sais que les gars m'adoraient, j'adorais être avec eux. Vraiment, j'étais derrière eux, j'étais une bonne prof. Et je sais que les gens qui parlent de moi savaient que j'étais une bonne prof. Enfin, comme quoi, ça ne veut pas tout dire. Mais c'est vrai que derrière, je trouve que le parallèle, il est assez dingue. Et après, tu vois, c'est tout l'équilibre aussi entre les fameux savoir, savoir-faire et savoir-être. Et je pense que le savoir-être, il prend une belle place aussi. dans une aventure.

  • Speaker #1

    C'est presque un super pouvoir finalement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Savoir-être. Quand tu l'as bien développé.

  • Speaker #0

    Super pouvoir, j'adore.

  • Speaker #1

    En fait, j'aime bien ce terme. Alors c'est vrai que ce n'est pas des super pouvoirs, mais j'aime bien, j'ai beaucoup baigné dans tout ce qui est super héros, etc. Je ne peux pas bouger le verre, mais d'avoir ces petits super pouvoirs comme ça, je trouve ça un peu cool. Et du coup, le message aussi pour tous ceux qui nous écoutent là, c'est que finalement, il ne faut pas se limiter, alors hormis dans les professions réglementées, pour être médecin, pour être médecin, etc.

  • Speaker #0

    Avec des dangers.

  • Speaker #1

    Avec des dangers pour autrui. Ça, bien sûr, on ne met pas ça en question. Mais le diplôme ne veut pas toujours tout dire. Ça, c'est important, surtout dans les professions où ce n'est pas réglementé comme ça. Donc, il faut aussi pouvoir se faire confiance, suivre son instinct, son intuition. Autre point aussi, quand on n'a pas ses diplômes, etc., il ne faut pas hésiter à s'entourer. Toi, tu l'as fait au début avec cette agence de référencement pour chef à domicile.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour commencer, pour avoir un premier pierre à l'édifice, un premier tremplin. Et puis après, construire et voler de ses propres ailes. De toute façon,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Tu prends énormément des autres. C'est hyper important en fonction de là où ils en sont. Parce que ça, c'est pareil, les gens qui restent cachés chez eux n'évolueront jamais. C'est assez brutal de dire ça. Mais quand tu veux monter une boîte, en tout cas, tu veux monter une boîte et qu'elle se développe à la hauteur de tes ambitions et de tes aspirations les plus profondes. Voilà, il faut que tu sois avec l'autre.

  • Speaker #1

    Le co, il est hyper important. L'être humain se nourrit beaucoup intellectuellement, se développe aussi au contact des autres. Encore plus peut-être dans la foudre, dans les métiers artistiques, créatifs, ça te nourrit aussi ton inspiration et ta créativité. Ça vient d'où pour toi toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir ? Même si tu n'en as pas forcément eu, mais je pense qu'on parlait un peu du syndrome de l'aposteur, on en a tous un petit peu quand même à un moment. Ça vient d'où ? Comment les dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ? Ça, c'est important parce qu'il y a des fois des croyances limitantes qui peuvent être bonnes aussi de faire poser certaines questions avant d'agir. C'est quoi ta vision là-dessus, toi, de ces croyances limitantes ?

  • Speaker #0

    Alors, les croyances limitantes, c'est vrai que je ne les ai pas eues au moment où j'ai voulu me lancer. Mais après, au fur et à mesure de mon chemin, oui, il y en a qui m'ont été mises dans la tête aussi. Je pense que c'est beaucoup la société, beaucoup l'entourage. Voilà. Les croyances limitantes, déjà, c'est la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de faire mal, de faire mal aux autres aussi. Et moi, ma pire croyance limitante, c'est la culpabilité. Je le dis aussi très souvent de manière assez naturelle et authentique. La culpabilité, donc se sentir coupable de penser qu'à soi. Parce que quand tu crées aussi une boîte, pour moi, c'est un bébé. Et la culpabilité de ne pas autant s'occuper de son enfant. Quand t'es maman, c'est aussi compliqué, tu vois. La culpabilité de travailler trop. La culpabilité d'être obsédée par ma boîte, quoi. Donc, les croyances limitantes, après, c'est de se heurter au jugement des uns des autres. Le jugement. Tu parlais de poison, mais le jugement. Voilà. D'aller juger. Alors, être jugée, c'est bon. La critique, elle peut être bienveillante. Voilà, c'était trop salé, pas assez salé. Ah bah tiens, tu pourrais mettre telle herbe là-dedans, tu pourrais utiliser telle assiette, tu pourrais faire... Voilà. Il y a des injonctions qui sont bienveillantes, tu vois. Mais quand c'est te défoncer pour te défoncer, ou en tout cas te tirer vers le bas, après c'est une question de force de caractère aussi, et beaucoup de travail sur soi. Voilà. L'introspection, le def perso, les psychothérapies, t'aident aussi à comprendre qui tu es. quels sont tes démons intérieurs, tes traumas même, d'aller les chercher, d'aller les confronter et de dire, ouais, ok, de sentir un peu une puissance. Quand tu es dirigeant, il faut que tu aies la tête sur les épaules et donc il faut essayer de ne pas se laisser déstabiliser. C'est difficile, c'est difficile, mais donc voilà, je disais tout à l'heure, les jalousies, les insécurités des autres que tu portes, ça, tout ça, j'en parle. depuis 4-5 ans. Parce que ça fait 4-5 ans que je bosse là-dessus. Mais avant le Covid, par exemple, j'étais plus en mode, je me prends les coups et je pleure et je réfléchis pas trop et je me dis, c'est toi qui n'es pas terrible, pourquoi t'avances pas, pourquoi tu fais ci ? Tu restes englué, en fait. Quand tu veux te libérer, cette liberté, cette liberté intérieure, cette sécurité intérieure, cette paix intérieure, il faut que tu la développes au centuple pour justement déployer ton potentiel et être bien. dans ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Ça, on va en parler justement de cette partie introspection, travail sur soi, psychothérapie et autres. Juste avant, il y a quand même un fil conducteur qui m'a marqué aussi dans ton parcours. C'est que tu as commencé par l'enseignement, donc tu transmets au sens propre, donner des cours. Tu bascules dans la cuisine où là, c'est une autre forme de transmission. Tu crées, tu transformes un aliment et tu partages, tu nous diras quoi d'ailleurs, peut-être des sensations, des émotions, mais t'as pas pu t'empêcher de revenir à tes premiers amours parce que t'as aussi développé des ateliers de cuisine, je crois que j'ai vu. Et donc là, on retombe dans la vraie transmission. Du coup, ça amène à deux choses que je voulais voir avec toi, c'est qu'est-ce que tu cherches à transmettre en plus ? Qu'est-ce que tu transmets en plus avec ta cuisine, que tu pouvais le faire avant ? Et comment le fait de reboucler sur tes premiers amours, ton amour complet de la transmission et du partage, t'a permis de designer un format qui te convient mieux, qui allie à la fois la transmission, mais pas de l'allemand ou des lettres, mais de la cuisine, qui allie ta passion avec ta transmission ?

  • Speaker #0

    Très intéressant. Effectivement, tout ce qui est pédagogie, la pédagogie, c'est amener l'autre sur un chemin. Donc sur le chemin des lettres, de la connaissance intellectuelle. Et en fait, cette connaissance intellectuelle permet une émancipation intellectuelle. On sait très bien que plus tu es cultivé, plus tu es capable d'avoir ton esprit critique. Et là encore, on est sur une certaine liberté. Les ateliers de cuisine que je fais, je mets immensément ma personnalité dedans. Et je veux... En fait, ce n'est même pas des ateliers de cuisine, c'est des ateliers de créativité culinaire. C'est-à-dire que... Moi, ça ne m'intéresse pas de leur apprendre à faire des macarons, tu vois, ou de leur apprendre à lever un filet de saut, que je ne sais pas faire d'ailleurs. Non, par contre, je leur apprends que dans la cuisine, on peut être libre. Donc, oui, je vais leur faire faire un pesto. On va faire des pâtes au pesto. Dans le pesto, d'habitude, tu mets du basilic, tu mets de l'ail, des pignons et de l'huile d'olive. Là, je vais leur dire, on va faire un pesto de coriandre et on va faire un pesto de coriandre à la pistache. Parce qu'on n'est pas obligé de mettre des pignons. mettez de la pistache, mettez des cacahuètes, mettez des noix de cajou, mettez des amandes, puis on n'est pas obligé de mettre du basilic, mettez des herbes, donc un pesto d'estragon, un pesto de coriandre, un pesto de menthe. Et en fait, la crème brûlée, je leur apprends à faire une crème brûlée, mais en version salée. Donc, en fait, le fil conducteur, c'est vraiment la liberté. Et de leur expliquer que, d'une, tout le monde peut cuisiner. Moi, je décomplexe ça. La seule chose, oui, c'est le facteur temps. Voilà, parce que ni le facteur argent... Tu vas chercher des carottes, tu fais des trucs super avec des carottes au marché. Tu n'es pas obligé d'acheter du foie gras de la truffe. Et deuxièmement, tu peux faire des choses simples. Moi, j'ai écrit deux livres, c'est deux livres de recettes. Je me suis déjà lassée des recettes, je suis déjà sur mon troisième. Mais du coup, je leur explique que c'est facile. Donc, ces cours de cuisine que je fais avec eux, c'est à la fois pour des particuliers ou aussi pour des entreprises en mode cohésion, management. Je mets beaucoup de moi, donc j'amène plein d'épices, j'amène plein d'herbes différentes. Et à chaque fois, je leur raconte une histoire. Parce que maintenant, je commence à avoir aussi des partenaires pour des éléments de cuisine. Et je leur raconte les histoires. Et donc, c'est pour ça que je ne suis pas l'atelier des chefs. Je ne suis pas dans une structure. Et mes menus ne sont pas standardisés. Je fais aussi des menus sur mesure. Et ce que j'adore, c'est même faire des menus sur mesure en fonction de l'ADN de la boîte. Ou en fonction des gens. là j'ai été bookée pour le 23 décembre et c'est une famille, ils vont être 8 8 ou 6, intergénérationnels et ils vont faire le repas de Noël ou en tout cas un repas qui pourrait être associé à un repas de Noël et donc je trouve ça génial donc j'ai pris les éléments qui m'ont dit, parce que moi je fais toujours en fonction aussi de ce qu'ils veulent, viande, poisson etc. Et en fait donc moi ce que j'adore c'est faire le show évidemment, d'animer et puis surtout de leur montrer Ce dont je suis la plus fière, c'est qu'eux, à la fin, y soient fiers. De la même manière que j'étais fière quand un gamin, je lui apprenais à faire une composition de français ou lui apprendre les langues, et qu'à la fin, il était capable de parler en allemand ou de me faire une super dissertation sur n'importe quel auteur ou n'importe quel sujet. Il était fier de lui parce qu'il avait 15, 16, 17 ou même 12. Mais il était fier de lui. Et eux, je sais que souvent, je commence mon brief en disant voilà, on va faire ça, ça, ça, ça. Souvent, c'est une pièce cocktail, entrée, plat de dessert en deux heures. Ils sont tous là, on ne va jamais y arriver. Et en fait, au bout d'une heure cinquante, les assiettes sont prêtes. Mais c'est génial. Et tu vois dans leurs yeux l'émerveillement. Donc, quand c'est en collectif avec des entreprises, il y a ce côté, on s'est un peu challengé, il y a une équipe, etc. Et puis, quand c'est les particuliers aussi, ils disent, ah bah, je ne pensais pas qu'on allait y arriver. Donc il est là. Mon fil conducteur. Je ne l'avais pas conscientisé avant de t'en parler. Merci beaucoup, Julien.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Incroyable.

  • Speaker #0

    Incroyable. La maïotique de faire accoucher du truc. Bravo.

  • Speaker #1

    Ça devient un peu... Tu vois, il manque juste un canapé. Ça aurait pu faire un peu... Et puis, il y a un petit Freud.

  • Speaker #0

    Je pourrais parler avec Freud parce qu'il est autrichien. Je serais capable de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, inconsciemment, que tu avais fait de l'allemand.

  • Speaker #0

    En fait, c'est lui qui m'a envoyé le signe. C'est lui qui m'a envoyé le signe. Sigmund. Sigmund, si tu me regardes.

  • Speaker #1

    Si tu nous entends. J'avais pas prévu ça, mais ça me démange un peu de te poser la question, sans que ça devienne une séance de thérapie, mais tu parles beaucoup de liberté, et encore là, dans le podcast. Est-ce que tu t'es déjà posé la question, ou est-ce que tu sais pourquoi c'est autant important pour toi, ou pourquoi c'est tant ce moteur qui te tire vers l'avant, cette quête de la liberté ?

  • Speaker #0

    Ouais, parce que je me suis sentie emprisonnée quand j'étais petite. On va être sur une séance de psy, mais... Ouais, ouais, moi j'ai un rapport à mon enfance qui est très complexe. Je pense que je me suis sentie oppressée pour mille et une raisons. Pas forcément regardée, pas forcément aimée. Et donc, tu vois, en introspection négative, tu vois.

  • Speaker #1

    Tu te recroques vie, tu crées ta propre prison en fait. Ouais,

  • Speaker #0

    complètement. Et du coup, ouais, c'est ça. Et donc du coup, je pense qu'après, j'ai eu envie, en étant adulte, de savoir qui j'étais et puis de me sentir libre. Mais cette idée de liberté, pour moi, elle est, je pense, quasi même obsessionnelle, en fait. Tu vois, de me sentir libre, même par rapport aux conventions, par rapport aux conventions sociales, aux conventions morales. J'ai souvent envie de dire « fuck, je suis moi, en fait » . Mais même par rapport aux autres, parfois, c'est aussi compliqué les rapports aux autres. Parce que tu es obligé de te formater, de t'adapter. On reviendra à ça avec l'histoire de HPI. Mais de se suradapter même. Mais oui, ça c'est lié à mon identité de enfant.

  • Speaker #1

    Ok, c'est un peu là où je voulais en venir. Parce que j'étudie à côté aussi la... Je fais de la psychologie, je fais des études de psychanalyse. Et on voit aussi beaucoup ça, ce rapport à l'enfance, à la petite enfance. L'enfant intérieur. Qui prennent naissance, le terme est là d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Dans ces moments-là.

  • Speaker #0

    Mais tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    Du coup, la transition est toute trouvée pour cette partie justement un peu plus sur psychologique, neurodivergence et autres.

  • Speaker #0

    Neuroatypie.

  • Speaker #1

    Neuroatypie, c'est vrai. Neuroatypie, neurodivergence. Tu as été diagnostiqué donc HPI hypersensible. Comment tu en es venu à ça ? Tu dis avant Covid, je prenais, je pleurais, j'encaissais, j'avançais, je ne me posais pas de questions.

  • Speaker #0

    Je ne me sentais pas très bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et Covid, prise de conscience. Et là, tu dis OK, je vais faire un travail sur moi, psychologique, creusé.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pas comme ça. Et ça, je ne t'en ai pas parlé. Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé. C'est qu'en fait, le Covid 2020, ma fille était en CM2. Moi étant quand même très à l'affût de la scolarité, de la manière que... cognitive d'appréhender les choses. Je me dis, elle va rentrer en sixième, la transition a été compliquée parce qu'elle n'a pas beaucoup travaillé pendant le CM2. Je vais lui faire aller voir un pédopsy qui m'explique comment je peux l'aider à travailler pour que son collège se passe bien et que son lycée se passe bien. Et là, tombe le diagnostic, elle est HP. Ok, je me dis, t'es 30 secondes fière et puis après tu dis, ça va être compliqué. Mais pour l'instant, moi, je n'avais pas compris.

  • Speaker #1

    HPE, pour les gens qui nous écoutent, c'est haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #0

    Qui va souvent avec le HPE, haut potentiel émotionnel et l'hypersensibilité. Tu as le petit package en général. Et OK, donc moi, je comprends. Précocité, effectivement, neuro-atypie, etc. Donc, on commence à réfléchir comment on va la faire travailler. Et un an après, je prends un petit déj avec une nana. Et on discute. Et on en vient à parler de ma fille. Et je dis, tu sais, effectivement, c'est un peu compliqué parce que là, j'ai compris qu'elle était HPI. Elle me dit, oui, comme sa mère. Et là, je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le truc, bam ! Et à ce moment-là, je me suis dit, putain !

  • Speaker #1

    Comme si elle avait libéré un petit truc qui n'attendait que quelque chose. Et puis là, tu as tout le puzzle.

  • Speaker #0

    D'un coup d'un seul, tu as tout le puzzle. Tu comprends tout. Ah, tu comprends tout. Tu comprends tout. Donc, c'est à ce moment-là. Je me suis dit, ah bah oui, évidemment. Après, voilà, je fais les tests, les trucs. Mais ça m'a permis de mettre un mot, déjà, là-dessus. Après, j'en ai beaucoup parlé avec ma fille et j'ai mis du temps aussi. Moi, je l'ai compris tout de suite. J'ai senti, j'en ai parlé à mon mari tout de suite qui lui s'est dit « Ah oui, donc après, on a été voir toutes les caractéristiques, etc. » Je lui ai dit « Ah oui, d'accord, laisse tomber, c'est évident. » Mais c'est comme ça que je l'ai découvert, en fait. Et c'est assez dingue parce que ça a été pour moi assez brutal. Je me suis dit « Wow ! » et en même temps, d'une évidence folle.

  • Speaker #1

    Oui, toi, tu n'y étais pas préparée. Tu as cette amie qui te balance. Ah non,

  • Speaker #0

    mais je me souviens précisément où j'étais. J'étais place du trocat, dans une brasserie à 9h30, 10h, avec un café. Elle m'a vue trembler, en fait. J'ai vraiment eu une réaction, waouh, détraumatisante, en fait. Tu vois ? Comme si, voilà. Une libération. Oui, il se passait un truc.

  • Speaker #1

    Du coup, ça a changé quoi pour toi de mettre des mots là-dessus, après, dans ton quotidien, où tu dis maintenant, il y a certaines choses que tu assumes plus, mais de le savoir, d'en parler ? Mettre des mots dessus, ça a changé quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je veux préciser déjà que je ne veux pas que ce soit une excuse de quoi que ce soit. Ma fille, j'en ai parlé à ses profs, et si après elle est relou en cours, je vais dire qu'elle est HPI. Mais moi, je ne vais pas justifier en permanence des choses. Par contre, c'est vrai que j'essaye d'exprimer aux gens que c'est aussi une difficulté, que parfois, ce n'est pas facile de le vivre. Parce que le côté hypersensible, pour moi, c'est très compliqué. Et après, on sait très bien que le haut potentiel intellectuel donne aussi un immense potentiel de travail, de créativité, de faire des choses dont les gens se disent « Mais comment elle peut faire tout ça ? » D'énergie. Donc, ça m'a beaucoup aidée aussi pour comprendre que je pouvais aller beaucoup plus loin que là où j'étais. Donc, c'est un moteur plus qu'un frein. et puis après c'est aussi parfois d'expliquer aux gens bah oui c'est une réaction comme ça voilà comment je fonctionne c'est un fonctionnement c'est un fonctionnement je voulais le préciser parce qu'après les gens diront ah oui machin donc après t'as tout le truc là dessus oui mais ils sont tous HPI machin chacun

  • Speaker #1

    pensera ce qu'il veut mais en tout cas c'est plus une explication effectivement qu'une justification et d'ailleurs beaucoup de bienveillance pour ceux qui nous écoutent aussi par rapport à ça bien sûr Euh... Le fait de consulter, moi je consulte aussi des psys, je suis aussi dans l'introspection, dans tous ces travaux sur moi-même. Et je pense que c'est hyper important et même très sain. Et donc, moi je ne peux qu'encourager aussi. Et je trouve que c'est bien, c'est encourageant parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de gens qui sont à l'aise avec ça. Notamment les nouvelles générations. Maintenant, aller voir un psy, on ne dit plus « je vais voir quelqu'un » .

  • Speaker #0

    Le quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mais qui ? Non, tu ne vas pas voir quelqu'un. Je vais voir un psy. Et c'est plus, tu vois, je ne sais plus avec qui j'en discutais, qui disait, ouais, je vais voir un psy. Mais c'était évident. C'est-à-dire que limite, si moi, je lui avais dit, je ne vais pas voir de psy, il me dit, mais pourquoi tu ne vas pas voir de psy ? C'est bizarre, quoi. Mais tu as quel âge, toi ? 29 ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc moi, j'en ai 44. Donc, on est sur une demi-génération, tu vois, d'écart.

  • Speaker #1

    Mais les générations encore un peu en dessous de moi, je sens que c'est... Donc, c'est bien. Les gens s'intéressent encore plus à ça. à eux-mêmes. Mais tu sais, après,

  • Speaker #0

    c'est aussi lié à toute cette problématique de santé mentale sur laquelle on revient beaucoup. ce côté sécurité intérieure ouais cette connaissance de soi en fait, cette connaissance de soi je trouve que c'est important et moi ça pour le coup je l'ai dit très très vite vraiment l'entrepreneur qui réussit c'est l'entrepreneur qui se connait, je le dis très souvent sous cette forme là parce que je trouve que c'est vrai, t'as des gens qui peuvent brasser des millions mais pas être à l'aise avec eux-mêmes et bien leur entreprise oui il brassera des millions mais il sera pas entrepreneur en fait, tu vois l'entrepreneur c'est quelqu'un quand même qui Merci. qui fait corps aussi avec sa boîte, donc avec ses valeurs, avec ce qu'il veut propager, tu vois, comment il veut rayonner, comment il veut impacter. Moi, je fais fusion complètement avec ça, mais parce que derrière, voilà, j'ai travaillé et puis c'est puzzle, puzzle, puzzle, et puis tu comprends, voilà, mon rapport à la créativité, mon rapport, voilà, à cette ébullition mentale en permanence, cette arborescence, tu vois, de multiplier les projets, en fait, Je me suis autorisée d'ouvrir plein de portes professionnelles parce que je savais que j'allais pouvoir le faire bien. Le fait de me lancer journaliste dans un podcast, les gens m'ont dit « qu'est-ce que tu vas foutre là-dedans ? » Je savais que j'allais être tellement curieuse de cette nourriture-là vers les autres que j'allais me faire très bien. Et en fait, je le fais très bien. Donc, ça te permet aussi de te dire, de te renforcer, de t'affirmer dans ton potentiel et de le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Et les autres le ressentent, moi je crois beaucoup aussi à ça, l'énergie que tu dégages quand tu es très aligné avec toi et que tu es bien dans un projet. Il n'y a pas à dire, tu transmets quelque chose et la personne en face de toi, elle le ressent, que ce soit de la confiance, du bien-être, de la bienveillance,

  • Speaker #0

    de l'inspiration, de se dire j'ai envie de faire la même chose.

  • Speaker #1

    Les gens le sentent. Alors, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas trop d'accord avec ça, des psychanalystes et autres aussi. Mais moi, je pense que c'est aussi beaucoup lié parce que je ne peux pas trop jeter la pierre non plus aux anciennes générations qui ne l'ont pas trop fait. Je pense que c'est aussi beaucoup lié à ce qu'on appelle la pyramide de Maslow en disant que nous, on arrive sur des moments où tous nos besoins primaires, tout est pleinement satisfait. et Je veux dire, même en France, tu as quand même beaucoup d'aides. Si tu perds ton emploi, tu as quand même le chômage, tu as le RSA, le revenu minimum d'activité. Tu as tout un tas de choses qui font que de plus en plus, tu peux te concentrer vers toi, ton bien-être à toi. Donc, tu arrives vers le haut de la pyramide de Maslow. Et puis, il y a aussi un retour en ce moment avec tout ce qui va être écologie, consommer plus raisonné, etc. où on va être beaucoup plus l'intelligence artificielle aussi, beaucoup plus se questionner sur tout ça. Donc, je ne suis pas étonné que ça prenne ce chemin-là. Et je pense que ça explique aussi pourquoi les générations précédentes étaient peut-être moins là-dedans. Ce n'est pas le seul facteur. Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Après, c'est l'ouverture aussi. Tu vois, les deux derniers besoins, qui sont les besoins d'appartenance et de reconnaissance ou d'épanouissement. Tu vois, je trouve que c'est important. Plein de gens disent, ah oui, le bien-être au travail, ah oui, la quête de sens. C'est vrai qu'on en parle beaucoup. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de reconversion. Il y a beaucoup de burn-out parce que les gens se posent des vraies questions. et en fait de ta vie, ta vie est courte. Donc, il faut que ce soit une belle vie. Donc, là, quand il y a des problèmes de santé, malheureusement, ça te tombe dessus et tu ne peux rien y faire. Tu n'as pas de contrôle là-dessus si ce n'est de réagir du mieux que tu peux. Mais tout le reste, tu as quand même une action à faire. Donc, il ne faut pas avoir peur du changement. Il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Il faut effectivement s'écouter. Je trouve que c'est important et moi c'est ce que je veux transmettre à ma fille qui a 16 ans, qui longtemps s'est foutue de moi en disant « Oui, tu vas aller chercher des livres à la FNAC, tu vas aller dans les rayons développement personnel et philosophie. » Mais la philosophie, c'est quoi ? La philosophie, c'est l'amour de la sagesse. Donc être sage, être sage, c'est être capable de réfléchir, être capable de voir les choses autrement, être capable d'aimer en fait, de s'aimer soi-même, d'aimer les autres, d'aimer la nature, d'aimer tes projets. Je trouve que quand tu te crées une vie comme ça, je ne dis pas que je suis toujours en mode comme ça. On est des êtres humains. Oui, j'ai des modes un peu hystériques, vénères, etc. Les gens le savent, désolé pour vous. Mais de manière générale, ta projection de vie, moi j'ai 44 ans, je suis grosso modo à la moitié, ça c'est dur. Mais j'ai envie de bouffer la vie. J'ai envie d'avoir un rapport au temps. Moi, je ne vois pas mes semaines passées parce que je fais plein de choses. Alors, plein de gens me disent, oui, tu fuis des choses. Sûrement. D'accord ? Sûrement. Mais je ne fais de mal à personne, déjà. Tu fais plaisir dans ce que tu fais. Je fais plaisir dans ce que je fais. Les gens, je vois bien que j'ai créé autour de moi une communauté de gens qui apprécient ce que je renvoie, qui apprécient cette énergie, qui me disent que je suis rayonnante dans le sens où je donne de la lumière. Mais ce n'est pas que je prends la lumière. Elle est là et hop ! je vous la donne en fait et donc c'est j'arrive à embarquer les gens et ça c'est une vraie fierté parce que ouais j'ai besoin des autres moi j'ai clairement besoin des autres je comprends aussi ce travail sur soi,

  • Speaker #1

    je comprends qu'il y en ait aussi beaucoup alors soit qu'ils le fassent pas, soit qu'ils le fassent pas suffisamment, même si j'encourage le maximum de gens à le faire, parce qu'en fait et ça c'est un truc que mon prof de psychanalyse nous a appris aussi, je trouve que c'est vrai quand tu le comprends aussi, c'est quand tu commences à travailler sur toi Merci. que tu te dis, ce qui est top, c'est que je vais mieux me connaître, donc forcément, je vais aller vers des choses plus positives et grosso modo, ma vie sera mieux. C'est le raccourci que tu peux faire. Sauf qu'en fait, tu découvres en creusant, en faisant de l'introspection, qu'en fait, toute phase de psychanalyse ou de psychothérapie commence par une forte régression où tu vas aller creuser, toucher des moments très durs, très difficiles, avant qu'il y ait une progression. Tu vas aller mettre le nez dans quelque chose qui sent pas bon. Et t'en as beaucoup qui lâchent... Oula, attends, ça a peur. Elle a peur. de se découvrir, de toucher des choses, de réveiller des choses inconscientes.

  • Speaker #0

    Mais alors que finalement, bien sûr que c'est douloureux, bien sûr que ça fait immensément mal, mais c'est tellement salvateur. Après, quand tu te détaches de ça, en tout cas que tu mets des mots sur ce qui a pu te porter préjudice à l'intérieur de toi, qui était là, qui bouillonnait, qui te gangrenait, tu t'en libères. Tu ne les oublies pas, mais tu t'en libères. Et tu as un autre regard dessus, un regard même de dire Moi, je suis en train de me dire merci. tout ce qui m'est arrivé de négatif dans ma vie, de bouleversant, de paralysant, de traumatisant. Merci, c'est la première fois que je le dis ça aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour l'exclusivité.

  • Speaker #0

    Voilà, non mais parce que ça me rend tellement plus forte aujourd'hui. Même si j'ai des moments de vulnérabilité, de fragilité, évidemment. Mais en fait, si tu fais la balance, ça me rend tellement plus forte d'affronter ça. Et en fait, toutes ces failles et ces... fameuse blessure de l'âme, en fait, tu sens bien aussi qu'il y a quelque... Moi, je sais qu'il y a quelque chose qui m'a aidée à les transformer, en fait. C'est genre du signe, là, je sais pas ce que c'est. Pas forcément Dieu, mais voilà, l'univers, quelque chose dans l'univers qui m'a dit « Ok, hop, on va te le transformer. » T'as eu ça, bien morflé, mais tu vas le transformer. Baudelaire, dans « Les fleurs du mal » , dit « Donne-moi ta boue et j'en ferai de l'or. » J'adore cette phrase. Voilà, de transfigurer. C'est beau. De transfigurer, en fait. Plutôt que de te vautrer dedans. T'en as plein qui se raccrochent à ça. En disant, mais maintenant, ne fais pas ça. Parce que si, parce que ça. Tu vois, qu'ils se complaignent. Sors de là. Va plus profond. Effectivement. C'est très bien dit quand tu dis, les gens sont là. Puis ils vont faire une ou deux séances. Puis ils sortent. Oh là là, mon Dieu.

  • Speaker #1

    C'est un peu effrayant, c'est dur.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas voir, mais ça ne va rien régler. le truc il est là quand même ta noirceur, elle est là. Donc maintenant, c'est d'aller, justement, te confronter. J'ai vu un truc sur Instagram, c'était trop beau. C'était un fantôme hyper déformé, hyper flippant. Il sort d'une chambre et t'as une nana qui est là. Soit il la bouffe, en disant, voilà, tout tes traumas, ça va faire de toi quelque chose de faible. Et en fait, elle le regarde. Elle le regarde, elle le regarde, elle le regarde et à un moment, il se transforme et elle le prend dans ses bras. Et quand elle le prend dans ses bras, donc elle accueille en fait ses traumatismes, elle accueille ses pensées négatives, il disparaît et ça devient quelque chose de lumineux. J'ai trouvé ça tellement beau, mais tellement vrai. Donc, ayez le courage d'affronter aussi tout ça, parce qu'à la fin, vous verrez que ça en vaut la peine.

  • Speaker #1

    Et puis, tout ce travail sur soi, il ne faut pas s'attendre à être soigné après. Le but, ce n'est pas de soigner, le but, c'est de s'accepter, c'est de découvrir, c'est de faire qu'un avec soi-même et d'être indulgent, compréhensif. Ce n'est pas soigner, c'est accepter. Ça, c'est hyper important. C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et d'être indulgent avec aussi tout ce rapport à la culpabilité sur plein de plans et de dire, c'est moi. Voilà, c'est moi. Je suis comme ça. Et après, je décide d'en faire quelque chose. donc soit En étant dans une négativité ou en étant dans un élan, dans un mouvement et dans l'action. Tout est dans l'action. Je pense que les gens qui sont apathiques, dans l'inertie, « je ne fais pas ça, je ne fais pas ça, je ne veux pas faire, j'ai peur de faire » . Oui, mais c'est un tempérament. Et puis, c'est de galer.

  • Speaker #1

    Ça fait même partie de nous. parce que psychologiquement, le mouvement, c'est ça qui en neurosciences, c'est le mouvement qui crée le développement de tes connexions neuronales. C'est quand ton corps est en mouvement et en action, c'est ça qui le crée. Donc tu vois, même physiquement, on a besoin de ce mouvement et de cette action. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ? Comment te dire ? J'ai fait beaucoup de podcasts, mais celui-là, on est dans le top 1.

  • Speaker #1

    Je te remercie. Canon,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #1

    T'es joueuse ou pas ?

  • Speaker #0

    J'adore jouer.

  • Speaker #1

    On va faire un jeu. Je vais te poser, alors c'est un format un peu qu'on peut retrouver parfois, mais que j'ai essayé d'adapter à notre thématique. Ah,

  • Speaker #0

    les petites questions ?

  • Speaker #1

    C'est des questions, ça va être en, je vais regarder un peu le chrono qui est en face de moi pour voir si je suis un peu dans les temps, mais je me suis dit, il y a une quinzaine de questions, c'est des questions courtes, 70-90 secondes, et les seules réponses que tu peux me donner, c'est oui, non ou un mot spécifique. Et après, on reviendra sur certaines questions qui t'ont un peu plus marqué ou que tu veux développer. D'accord,

  • Speaker #0

    donc c'est soit oui, soit non, c'est moi qui choisis ce que je réponds.

  • Speaker #1

    C'est oui, non ou un mot. des fois ça peut être partage ou ça peut être un truc qui devient ou deux mots mais l'idée c'est pas beaucoup de développer t'es prête ? est-ce que tu te reconnais pleinement dans les termes HPI et hypersensible ? quelles idées reçues sur le HPI ou l'hypersensibilité t'agacent le plus ? différents laquelle te semble au contraire la plus juste ? différents ça marche je prends Est-ce que ton hypersensibilité améliore tes plats ?

  • Speaker #0

    Émotions. Ta façon de faire... Je mets beaucoup d'émotions.

  • Speaker #1

    Quelle est l'émotion que tu penses capter le plus chez les autres ?

  • Speaker #0

    Oh putain, c'est dur ça. La bienveillance. Capter que je renvoie ou qu'on me donne ?

  • Speaker #1

    Un truc que toi, tu ressens le plus chez les gens.

  • Speaker #0

    Ah, l'amour.

  • Speaker #1

    L'amour, ok. Est-ce que tu as un mot ou une métaphore préférée pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Waouh ! J'étais là à chercher loin celle-là.

  • Speaker #0

    Attends, repose-la moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot ou une métaphore pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Comment toi tu décrirais ton cerveau à quelqu'un qui ne le comprend pas ou qui ne le connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ébullition.

  • Speaker #1

    Ébullition, ok. On va reboucler sur tout à l'heure. Est-ce que tu as déjà masqué tes émotions ou tes ressentis pour t'adapter socialement ?

  • Speaker #0

    Malheureusement, oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que les idées reçues te freinent-elles dans l'expression de cette neurodivergence ? La priori des gens ou les idées reçues des gens ? Plus. Est-ce que parler publiquement de neurodivergence t'a libéré d'un poids ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Quel a été ton plus grand apprentissage en matière d'autobienveillance ces dernières années et depuis notamment que tu as fait ton introspection ?

  • Speaker #0

    D'assumer qui je suis et que je suis une bonne personne.

  • Speaker #1

    Un lieu refuge en un mot, pour toi c'est quoi un refuge ?

  • Speaker #0

    L'Alsace.

  • Speaker #1

    D'accord. La valeur qui est pour toi non négociable, la valeur humaine ? depuis ta reconversion, depuis que tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    De respect.

  • Speaker #1

    Liberté ou sécurité ?

  • Speaker #0

    Liberté.

  • Speaker #1

    Conformité ou originalité ?

  • Speaker #0

    Originalité.

  • Speaker #1

    Et de dernière, est-ce que tu préfères le salé ou le sucré ?

  • Speaker #0

    Très salé, moi.

  • Speaker #1

    Très salé. Et ton ingrédient préféré du moment ?

  • Speaker #0

    La fève de ton cas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et là tu te dis c'est quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai déjà entendu parler de la fève de tonquin. En fait c'est une fève comme une fève de cacao.

  • Speaker #0

    Physiquement oui, mais quand tu la râpes c'est un mélange d'amandes, caramel et vanille. Donc dans une crème, par exemple je fais une crème brûlée, foie gras, fève de tonquin.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai déjà goûté foie gras mais peut-être pas fève de tonquin. Est-ce que sur les questions que je t'ai posées, sinon je reviendrai sur quelques-unes, il y a des thématiques que tu as envie d'approfondir ou sur lesquelles tu as envie qu'on revienne particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si toi tu as envie d'accentuer.

  • Speaker #1

    Moi, il y a déjà toute cette partie masquage, le fait de porter un masque en société. Moi, je sais que je l'ai fait, je continue à le faire encore. Dans mon entourage, il y en a qui le font aussi, on peut en discuter. Quand on en prend conscience, c'est difficile. Après, est-ce qu'on sent que ça fait partie de nous ? C'est un peu un réflexe aussi de l'avoir, ce masque-là. Pour ceux qui nous écouteraient, qui pourraient se sentir dans cette situation-là, comment toi tu te sens ? tu as fait peut-être pour t'en défaire ou en tout cas moins le subir aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dire, ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas de notre faute qu'on soit différent, qu'on soit neurodivergent, neuroatypique. Ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas la faute des autres non plus. Mais il faut un moment s'en défaire parce que ça va vous épuiser. Moi, ce qui est compliqué avec cette idée d'adaptation, c'est que je suis à la fois très très sociable, j'adore les gens. Mais alors, quand ma batterie sociale, elle est à plat, c'est à aller à plat de manière gravissime, il faut vraiment que j'aille dans ma grotte. Et ça, il y a plein de gens qui ne le comprennent pas. Moi, comme je suis très sociable, les gens me sursollicitent en permanence parce que j'ai une capacité, tu vois, de cette effervescence-là, justement, de réfléchir à 15 000 trucs à la fois. Sauf qu'en fait, maintenant, je leur explique, et donc merci à toi parce que je leur explique le reste aussi, que parfois, il faut qu'on me laisse tranquille. Parce que sinon, je vais être désagréable. Et là, du coup, il y a Shrek qui va sortir, Hulk qui va sortir, ou Fiona, toute verte, avec ses couettes. Et ça, ça va être méchant. Mais oui, c'est difficile, cette adaptation. Mais tu vois, ce mot adaptation, je l'ai compris que quand j'étais HPI. Il y avait plein de choses, je me disais oui, je ne me sens pas à l'aise. Et tu vois, ma fille, par exemple, elle a du mal à s'adapter. Et moi, je lui explique que s'adapter, pour moi, c'est difficile aussi. parfois je voudrais assumer parce que c'est fatigant, elle me voit très sociable alors qu'elle, elle est très timide elle se dit bah du coup Virginie elle est pas HP bah non mais parce qu'en fait j'ai un travail qui est tellement fort sur moi que c'est pour ça que je suis épuisée en fait parfois je suis épuisée parce que ça te prend beaucoup d'énergie de masquer d'être une autre personne aux yeux des autres mais en tout cas merci d'aborder ça parce que c'est la première fois que je l'aborde comme ça aussi, de manière aussi profonde et donc dire à ces gens là de voir où ils en sont aussi sur leur capacité de se connaître. Mais ouais, surtout, tu l'as dit tout à l'heure, l'auto-indulgence. Je trouve que c'est tellement important. L'auto-compassion, l'auto-indulgence, l'auto-bienveillance. Et de ne pas se flageller en disant tu es différent, du coup tu ne vas pas être aimé. C'est pas ça. Tu es différent et tu en fais une force. Et les gens en face, tu peux leur apporter quelque chose même si tu es différent. Donc ne pas se conformer. Cette idée de conformité là, je suis anticonformiste à mort.

  • Speaker #1

    Après c'est quelque chose qui se crée aussi dans l'éducation, quand tu es enfant. C'est la société aussi, l'éducation de tes parents, de l'école, etc. qui te met dans des cases. Alors après il faut réussir à s'en défaire ou pas. C'est le travail de chacun. Et puis après, ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que moi, c'est ma nature aussi très optimiste. Mais j'ai quand même le sentiment que c'est toujours les 80-20, la loi de Pareto. Je pense que tu as quand même 80% des gens qui sont globalement très bienveillants. Et quand tu leur expliques ça, à partir du moment où tu sais communiquer, toute éducation de communication de toute façon, même de communication pour la dédicace, mais à partir du moment où tu arrives à communiquer avec les autres et à leur expliquer, je pense que tu as la plupart des gens qui peuvent le comprendre. et être ok avec ça à partir du moment où ils le savent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. On revient sur l'idée de respect. Respect de l'altérité, en fait. De la même manière, je ne veux pas dire que c'est un handicap. Tu vois, les gens handicapés, on essaye de dire... On ne veut pas les montrer comme étant handicapés. On les fait se sentir être comme nous, qu'ils sommes valides. Mais tu vois, on s'adapte aussi. Et puis pourquoi ce sera à nous de nous adapter ? Aussi, tu vois, la question, elle est à double sens. Mais oui, il faut savoir s'entourer, il faut savoir le sentir. Bon, nous, on a aussi une capacité d'intuition qui est assez forte. Donc, on est capable aussi de se dire, bon, OK, là, toi, tu m'as fait un truc, je ne le sens pas, allez, ça dégage. Tu vois ? Et puis, assez intransigeant. Moi, maintenant, j'assume d'être aussi intransigeante et j'assume de dire non pour me dire oui. J'aime bien cette phrase. De dire non à des choses pour me dire oui. Sans culpabiliser, sans m'excuser en fait.

  • Speaker #1

    J'ai lu une phrase à propos de ça dans un livre, mais c'était il y a quelques mois.

  • Speaker #0

    Très littéraire tout ça. Notez ! Prenez votre petit carnet.

  • Speaker #1

    Beaucoup de références qu'on essaiera de retrouver, que j'essaiera de mettre en description.

  • Speaker #0

    Pauvre !

  • Speaker #1

    Ça va être dur. Quoique non, parce que je tiens quand même à... Je suis assez carré là-dessus, j'ai une base de connaissances où je note pas mal de choses comme ça, donc j'arrive à retrouver assez facilement sur une application. Mais j'avais lu une phrase dans un livre dont j'ai oublié le nom qui m'a... assez marqué, que je me suis noté d'ailleurs dans cet espace de travail en ligne que j'ai, qui disait, un oui doit être protégé par une armée de non.

  • Speaker #0

    Oh, c'est beau !

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'était beau, c'était bien imagé, et c'est vrai qu'en fait, le oui, on le dit tellement facilement, parce que l'acceptation c'est beaucoup plus simple, mais en fait, le oui doit être précieux, son oui, c'est son temps, c'est son énergie, c'est sa volonté, c'est ses envies, et donc savoir dire non, c'est aussi protéger son oui, et c'est aussi se respecter soi-même. Trop beau !

  • Speaker #0

    Trop beau. Mais tu vois, on revient à cette même idée. De se respecter aussi, de respecter ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, ce qu'on sent, ce qu'on ne sent pas. Et puis pour créer des belles interactions.

  • Speaker #1

    C'est à mi-chemin entre la psychologie et la poésie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    On n'a pas parlé de l'anxiété, quid de l'anxiété ? Gros sujet aussi.

  • Speaker #0

    Gros sujet. Moi,

  • Speaker #1

    je sais que j'en suis, j'en ressens beaucoup, je suis quelqu'un de très anxieux, même si, encore une fois. socialement je ne le montre pas, j'ai appris à la plupart des gens d'ailleurs sont assez surpris quand ils disent t'es stressé ou anxieux toi ? Eh ben oui, mais c'est quoi ton rapport toi à l'anxiété ?

  • Speaker #0

    Oh ben c'est mon compagnon de vie, j'essaye de l'apprivoiser, mais non je suis quelqu'un de très anxieux, oui je pense que, et puis de très contrôlant en fait, ça va avec cette idée, ce perfectionnisme. D'être toujours dans « je veux que tout soit parfait, donc du coup j'ai peur que ce soit pas parfait, j'ai peur de décevoir » . C'est vrai que depuis tout à l'heure, je dis qu'il faut contrôler vos peurs, il faut apprivoiser vos peurs, parce que dans vos peurs se trouve le meilleur, en fait aussi, quand tu contournes la peur ou que tu traverses la peur, que tu embrasses la peur. Moi, je suis quelqu'un de très anxieux et j'essaye de ne pas faire payer mon entourage, ou de ne pas faire payer les gens de ce côté stress, parce que c'est vrai que je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de pression. En fait, déjà, en termes d'énergie, j'ai une énergie vraiment surdéployée en permanence parce que je fais plein de projets et que chaque projet me demande une exigence. Et en fait, ce rapport à l'exigence, tu vois, à l'exigence, à l'excellence. Et puis, on regarde l'autre. Je suis anxieuse parce que j'ai peur de louper, parce qu'en fait, j'ai peur que les gens soient déçus.

  • Speaker #1

    Et ça, tu le gères comment au quotidien quand tu as des pics très forts d'anxiété ? Est-ce que c'est un... Pas de thune. technique, la respiration ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai un coach depuis peu, Rony, coach beaucoup de diverses...

  • Speaker #1

    On mettra tous les arrobas, tous les hashtags dans la description.

  • Speaker #0

    Un coach professionnel et préparateur mental et physique, donc il me dit oui, quand tu sens que ton émotion déborde, il faut que tu respires, il faut que tu visualises des choses, etc. Mon espace ressort justement, mon Alsace, mes montagnes, mes sapins, mais j'essaie de respirer. respirer et surtout de dédramatiser. Il faut que j'arrive à dédramatiser parce qu'être anxieux quand tu es à l'hôpital et que tu attends un diagnostic, ouais, là tu peux comprendre parce qu'il y a des vraies conséquences. Moi j'essaye de me dire finalement, mon mari va être fort de rire quand il va voir ça parce que je ne suis pas comme ça à la maison, mais de dire c'est pas grave. Voilà, c'est pas grave. On est dans un métier aussi, par rapport à des médecins ou des chirurgiens, parce qu'il s'avère en plus que l'oncle de mon mari, Jean-Noël c'est un très grand chirurgien cardiaque là tu te dis ok, t'as des vraies conséquences le mec il peut y passer moi si ma viande elle est mal cuite ma carotte elle est pas bonne elle est trop salée, c'est pas grave donc les enjeux il faut que j'arrive mais tu vois le fait de te le dire, je vais l'acter les gens vont l'entendre, ils vont dire ah mais attends Virginie du coup t'as posé le truc, donc maintenant tu vas changer mais c'est difficile, ça pour le coup c'est très difficile Merci.

  • Speaker #1

    Non, je suis d'accord avec toi. Ce que j'essaye de faire, moi, personnellement, c'est j'essaye de voir, de gamifier un peu ça, de voir la vie comme un jeu, tu vois.

  • Speaker #0

    De gamifier ? Ah, très bien, c'est un petit néologisme. Au d'homélycisme. J'aime bien ça, c'est beau.

  • Speaker #1

    Mais de voir la vie plus comme un jeu et de me dire, OK, je suis un personnage de mon propre jeu. J'écris mes règles. Alors, ça ne veut pas dire que je me mets des contraintes, etc. Mais ça veut dire que je sais ce que je peux accepter, pas accepter, comment je fonctionne. Donc, ça, c'est des compétences, des caractéristiques, des super pouvoirs, etc. et et de me dire, OK, quand je vais prendre une décision ou faire quelque chose, ou pour justement prendre du recul, de me dire, est-ce que la conséquence de ça, ça va être un game over ? Est-ce que ça va mettre fin au jeu ? Sous-entendu, est-ce que c'est un enjeu vital ? Ou est-ce que finalement, c'est peut-être juste, à un moment, tu t'es un peu loupé, bon, ça arrive à tout le monde, t'en parleras à ton client ou t'en parleras à ta famille ou tu t'excuseras, et ça passera. Ça ne marche pas toujours, mais ça aide, je trouve, à relativiser. Ah, tu vois,

  • Speaker #0

    donc on revient sur la même idée. Mais après, moi, je dis toujours, à Cortoltech, je fais de mon mieux. C'est compliqué, ça. Mais ça te permet aussi de te, pas de te dédouaner, mais de dire, on se met toujours, tu vois, la barre haut. Voilà, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut se comporter comme ci, il faut se comporter comme ça. Voilà, on est imparfait. On est imparfait. On a, bien sûr, des défauts. Oui, même moi, j'ai des défauts. Mais c'est essayer qu'en tout cas, ces moments-là ne détruisent pas les autres. Le seul enjeu, c'est de faire du mal à l'autre, plutôt que de mourir. Mais non, l'anxiété, c'est pareil. On ne m'a jamais posé cette question-là. Je vais rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Ça va nourrir une réflexion. Dans ces accords Toltec, il y a beaucoup de personnes qui l'ont. C'est un livre très connu. Il y en a deux aussi qui s'appliquent bien à ça. déjà de rien prendre personnellement et de ne pas faire de suppositions. N'en fais pas une affaire personnelle. Et ne fais pas de suppositions parce que c'est vrai que des fois tu vas être très anxieux de peut-être quelque chose, mais en fait, fais pas de suppositions, tu verras. Et puis bon après...

  • Speaker #0

    Des suppositions, des projections, bien sûr. Mais ça c'est le cerveau.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est marrant, les gens vont penser que je passe ma vie à lire des études, mais je suis tombé là-dessus sur Instagram la dernière fois, sur une étude d'université aux Etats-Unis qui... qui avait montré qu'en fait, 97% de nos projections, soit ne se produisent pas, soit ne se produisent pas comme on les avait projetées. Donc, tu as 85% qui ne se produisent pas de toutes tes peurs, en disant, mais si jamais je fais ça, il va se passer ça, etc. En fait, ça ne se produit pas. Et ensuite, dans les 15% qui restent, on a 75 ou 80%. En fait, tu mets un niveau de gravité 10 sur 10 qui est en fait un peu sur 10.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu te dis, en fait, ouais. Et quand tu le vis, quand tu as conscience de ça, et que tu te le redis à chaque fois que tu lis quelque chose, tu te dis, ah ouais, c'est vrai que là, j'ai un peu surdramatisé. Et ça aide à prendre du recul, je trouve,

  • Speaker #0

    de plus en plus. Bravo.

  • Speaker #1

    Et avant, parce que je vois le temps qui passe et on pourrait encore rester des heures, mais on va tout doucement se rapprocher de la fin.

  • Speaker #0

    Des heures avec Sigmund.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il faut l'inviter dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Je l'accompagnerai, j'essaierai de le contacter si il nous entend.

  • Speaker #0

    Il est Instagram.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Très moderne, finalement. deux siècles plus tard Est-ce qu'avant qu'on arrive sur une partie un peu pratico-pratique, sur l'expérience que tu as, des choses comme ça, est-ce qu'il y a un petit message que tu veux laisser tant qu'on est dans cette phase de neuro-atypie, de psychologie, d'introspection, aux gens qui peuvent se sentir trop, pas assez, pour se lancer ou pour se reconvertir, etc. Est-ce qu'il y a un petit mot, un petit message que tu veux leur laisser ?

  • Speaker #0

    S'entourer. S'entourer de gens, soit qui sont comme toi, et du coup qui parlent le même langage, soit de gens qui ne parlent pas le même langage, mais qui sont prêts à l'apprendre. Ok, voilà. Merci pour le partage.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    Il y a une phrase que tu as partagée aussi dans l'interview, tu vois, ça a été mon fil conducteur tout au long du podcast.

  • Speaker #1

    On pense à toi. Oui, parce qu'il s'appelait Julien aussi.

  • Speaker #0

    Qui a fait toute cette interview. Nouvelle dédicace. Et il y a une autre phrase aussi que tu dis que je ne veux pas transformer, en tout cas mal dire. C'est 11 ans d'entrepreneuriat, c'est 11 ans de passion, 11 ans de bonheur, mais aussi 11 ans de combat.

  • Speaker #1

    Et après, je pleure.

  • Speaker #0

    Et après, on voit les larmes qui montent, effectivement, pour ceux qui n'ont pas l'image. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, cette dualité entre... À la fois, tu dis que tu as beaucoup de bonheur, donc ça paraît assez antinomique, assez opposé, en tout cas, avec la notion de combat. Comment tu le vis au quotidien ? C'est quoi les galères que tu as au quotidien dans lesquelles tu dois te combattre très pratiquement et qui font que finalement, c'est peut-être 80% de bonheur pour 20% de galère ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est du coup, les confrontations avec les autres. Puis, au moment où je pleure, c'est parce que je parle beaucoup de ma fille. J'en parlais tout à l'heure de la culpabilité et donc cette dichotomie entre j'ai envie de m'épanouir dans cette entreprise dans laquelle je sais que je fais très bien, où je suis à ma place. Et puis après, mon rôle de maman qui peut être mis à mal. Parce que, voilà, clairement. ce fameux équilibre vie pro, vie perso, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Plus une harmonie entre les deux.

  • Speaker #1

    Une harmonie et puis d'essayer de dégager du temps. Donc les combats, c'est les combats déjà contre moi-même, c'est-à-dire d'essayer de me limiter dans cette explosion de projets, cette volonté de faire mille trucs à la fois pour derrière aller me prouver des choses et prouver aux autres qui n'ont pas cru en moi, etc. Il y a aussi tout un jeu peut-être Merci. Pas mal sains, mais d'une identité un peu fragilisée. Et puis voilà, les gens qui peuvent se heurter à moi, vouloir me faire du mal, les jaloux, les opportunistes. En fait, quand tu réussis, tu te rends bien compte que tu attises aussi les démons. J'ai quelqu'un qui m'avait dit, c'était drôle, c'était en anglais, mais c'était plus de chemin, du coup plus de haters. C'était un peu ça l'idée. et en fait Bah oui, plus t'avances, plus tu renvoies les choses aux autres en disant, elle, elle y arrive, pourquoi pas moi ? Mais tu peux le faire, je ne t'empêche pas de le faire. Et il est là aussi tout le problème. Les jalousies, c'est juste parce que les gens ne se sentent pas à la hauteur de le faire. Mais ça n'est pas contre moi personnellement. C'est pas communication qui va empêcher aux cinq entrepreneurs qui veulent monter leur boîte. Moi, je vais dire aux investisseurs, vous n'y allez pas, les clients, vous n'y allez pas. Enfin, moi, comme je disais, il n'y a pas cette histoire de concurrence. Donc ce combat-là et puis le combat physique aussi. Je suis fatiguée. J'ai des grosses semaines où je fais plein de choses à la fois. Je marche beaucoup entre mes rendez-vous. Je porte aussi beaucoup de caisses physiques. Les gens me voient sur Insta avec la petite assiette, mais en amont, il y a quand même des caisses, des préparations, de la logistique. Même si Guillaume m'aide aussi beaucoup, mais il n'est pas toujours avec mon prestat. J'essaye d'avoir de plus en plus quelqu'un avec mon prestat. Et puis le combat aussi par rapport à l'argent, la peur de manquer. peur de l'insécurité. Même si je dis je me sens en sécurité dans cette insécurité plutôt mentale, mais effectivement j'ai peur de ne pas subvenir aux besoins de ma fille, j'ai peur de parfois lui dire on ne peut pas partir en vacances parce qu'il y a des prestats ou alors on ne peut pas partir en vacances parce qu'il n'y a pas eu assez de prestats. Voilà, c'est plus ça ces peurs-là. Mais j'essaye de les dépasser et j'essaye de me raccrocher de plus en plus maintenant à vraiment la fierté. La fierté que j'ai tout donné. Et que même si parfois, je ne suis pas à la hauteur,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Je n'aurais pas pleuré pour vous.

  • Speaker #0

    Pareil. Presque déçu.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Non, je rigole. Et du coup, c'est quoi les premières galères quand tu as ce combat dont tu parlais ? Quand tu te lances, parce qu'à la fois tu te lances dans l'entrepreneuriat et à la fois tu te reconvertis, tu fais les deux en un. C'est quoi les premières galères quand tu arrives ? que tu parlais de nous. Trouver les clients, c'est là où tu vas te rapprocher d'une agence de référencement. Est-ce qu'il y a d'autres galères sur la partie administrative, fiscale ? Oui,

  • Speaker #1

    alors tout ça, moi je suis une grosse naze. Moi je suis vraiment la créative artiste qui adore être dans le côté un peu perché. Donc heureusement que j'ai un mari qui gère tout ça. Oui, bien sûr, le côté pratico-pratique. D'avoir peur de faire mal ta déclaration, de ne pas donner assez à l'URSAF, ta TVA, etc. Après, la difficulté que j'ai eue, c'est de m'éloigner des gens qui étaient salariés et avec qui je n'avais plus rien en commun. Ça, ça a été compliqué. Dans ton entourage d'amis ? Ça a été compliqué de l'accepter. Longtemps, ça a été bancal, ça a été des tensions, ça a été de la justification en permanence. Donc, culpabilisation slash justification. Je ne peux pas venir, je suis fatiguée. Je ne peux pas venir, je travaille. Je ne peux pas venir, je n'ai pas envie. Puis à la fin, c'est stop. Je ne partage plus rien avec toi, donc je ne suis plus dans ta vie. Et c'est OK, en fait. Ce n'est pas grave. Mais ça aussi, il faut le comprendre. Moi, je suis une âne d'entrepreneur. Voilà, je le sais. Ce qui n'est pas le cas de Guillaume. Et ce n'est pas grave parce que ce n'est pas lui qui porte en soi le truc. Mais il faut sentir aussi que tu vas être confronté à des gens qui vont te renvoyer une image. Tu travailles trop. Il faut que tu te reposes. Enfin, tu vois, les injonctions, parce qu'eux, ils ne sont pas dans le même... Oui, mais il faut que tu te reposes. Il faut que tu travailles moins. Mais toi, tu as ton salaire à la fin du mois. Donc, c'est facile de dire, je me repose. J'ai besoin de me reposer. Mon corps a besoin de me reposer. Oui, mais tu peux le faire. Moi, parfois, j'ai dû faire des choix. En fait, les combats aussi, c'est dans les choix que j'ai fait. Donc, des week-ends, parce que moi, je travaille beaucoup les week-ends, les soirs, où j'avais prévu un week-end en famille. Oui, je vais voir belle-maman, je vais voir la tante, etc. Et puis, tout est calé. Et puis, finalement, il y a une belle presta qui tombe. Belle presta, tu vois, de 3 000 euros. Tu te dis, ah merde ! Première fois, je dis bon allez c'est pas grave. Puis deuxième fois, je me dis que ça me saoule parce que je ne vais pas apprécier le week-end en me disant que j'ai loupé.

  • Speaker #0

    Tu vas culpabiliser de ne pas avoir pris. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, je me dis priorité. C'est dur, mais priorité à la boîte. Et j'essaye. Là, tu vois, je pars. Je fais deux jours à Disney avec ma fille. Ça fait longtemps qu'elle veut partir. Donc, on va faire un week-end. Et deux jours après, j'ai une prestat qui est tombée. C'est Guillaume qui va la faire avec une équipe. Voilà. Mais moi, il n'y a pas de souci. Je délègue de plus en plus. Au bout de 12 ans, je commence à déléguer et je commence à dire je ne veux pas faire ça. Je n'ai pas de valeur ajoutée à faire ça. Donc, c'est aussi une évolution en permanence, en fait, en fonction de ce succès-là. Et le vrai combat, et ça, je le dis aussi dans la vidéo, le vrai combat, c'est que plein de gens me voient comme quelqu'un qui a réussi. C'est vrai. Et je dis clairement, le plus dur, c'est de rester. Mon combat aujourd'hui, c'est de rester. Mon combat, c'est de continuer à donner envie aux gens. de faire appel à moi, de surprendre.

  • Speaker #0

    De ne pas te reposer sur tes...

  • Speaker #1

    De ne pas me reposer sur mes acquis, de dire c'est bon, j'ai ma petite communauté, j'ai mes clients qui m'adorent et qui vont me recommander le bouchard. Non, non, j'ouvre des nouvelles portes en permanence. Je vais créer les opportunités. Je vais aller chercher les opportunités tout le temps. Ça aussi, c'est épuisant, mais je pense que si aujourd'hui je suis assise comme ça, sur un pont d'or, parce que je suis multimilliardaire, évidemment. C'est parce que, voilà, je fais des sacrifices.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que tu m'as mis une mallette de cash d'ailleurs en arrivant.

  • Speaker #1

    Exactement, que en billet de 500.

  • Speaker #0

    Et donc ça prouve que tu n'es pas venue pour le cash.

  • Speaker #1

    Mais voilà, c'est ça aussi. C'est d'accepter de faire des sacrifices. Il y aura des moments très inconfortables. Mais, et surtout, il y en aura toujours.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça fait partie de la vie aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est le fil de la vie, même personnellement.

  • Speaker #1

    Mais les entrepreneurs, il faut aussi qu'ils comprennent. Pour ceux qui veulent se lancer, moi, tu vois, je fais partie... d'une association qui s'appelle 100 000 entrepreneurs où j'interviens dans les écoles. Tu vois, là, j'en ai calé deux au mois de décembre. Voilà, c'est des BTS ou c'est des terminales ou même des secondes. Et en fait, quand j'arrive, je leur pose la question, pourquoi vous voulez entreprendre ? Pourquoi vous voulez créer votre boîte ? Deux choses, je vais être libre, pas de patron, et je veux gagner de l'argent. Les deux, je leur dis, c'est pas les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    C'est pas les bonnes motivations.

  • Speaker #1

    Parce que moi, je ne gagne pas énormément d'argent. Je gagne de l'argent, je suis très contente, mais je ne suis pas non plus... Et deuxièmement... être libre, tout est relatif aussi. Parce que quand j'ai dit non à ma tante, j'étais libre de dire oui ou non. J'ai dû faire un choix.

  • Speaker #0

    T'es libre de choisir tes contraintes. Donc, c'est pas en opposition totale avec la sécurité.

  • Speaker #1

    Sous le fait de faire des choix, ça devient une sécurité financière.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'avais opposé les deux. On n'était pas revenus dessus parce qu'on est passé à autre chose. Mais c'est vrai que je voulais pas opposer les deux. Je voulais qu'on parle des deux en disant que c'est pas forcément que liberté ou sécurité. C'est aussi les deux parce que tu es libre de choisir tes contraintes. Mais il y en a quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Pour terminer en quelques minutes, est-ce que tu veux nous dire un mot aussi ? On n'aura pas le temps d'y passer beaucoup de temps, mais toi, tu as lancé aussi un podcast qui s'appelle Passion sans modération autour de la cuisine. Est-ce qu'en deux, trois mots, tu peux nous partager ce que ça t'aide dans ton entrepreneuriat, dans ton activité à transmettre et à nourrir peut-être pour toi ou pour tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je nourris ma curiosité. d'aller voir des univers qui me ressemblent et en même temps qui ne me ressemblent pas, mais sur des valeurs communes qui sont bien sûr la convivialité, le partage, beaucoup d'émotions. Tous les gens que je reçois sont des personnes passionnées, évidemment, avec lesquelles on a vraiment le même langage. Et surtout, ça m'a ouvert une belle communauté. et en fait ça répond à ma vraie mission de vie qui est de connecter les gens et de fédérer. Voilà, moi je pense que je suis bonne dans le fait de créer un groupe, de pérenniser un groupe, de faire participer des gens dans un groupe. Et tu vois typiquement juste avant que j'arrive, j'ai invité un chef qui était hyper mal à l'aise, qui m'a dit mais je ne saurais pas comment parler etc. Mais en fait on s'en fout, tu viens là, on va parler de ta passion. donc ça se passera très bien en fait et voilà cette aventure là que je vis depuis 3 ans et demi j'en suis à mon

  • Speaker #0

    76ème épisode j'ai reçu bientôt 300 personnes et c'est beaucoup de discipline mais par contre à chaque fois comme me dit Laura c'est ma safe place j'adore je le dis pour les gens parce qu'on n'aura pas le temps d'aller beaucoup plus loin dessus Mais à la fin, les auditeurs ont l'habitude que je déconstruise un mythe ou un cliché sur l'entrepreneuriat. Et donc, c'était la liberté. C'est pour ça que j'en ai parlé aussi un peu en deux mots, en disant que la liberté, c'est force. L'entrepreneuriat, c'est la liberté. Mais de déconstruire ça en disant non, c'est pas. Enfin, attention à ce qu'on dit, ce qu'on entend par liberté. C'est pas faire ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, etc. C'est la liberté de choisir tes contraintes et de faire des choix pour toi. Mais ça ne veut pas dire qu'il y a. Pas de contraintes.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est juste pour la déconstruction.

  • Speaker #1

    J'espère que vous avez bien appris les notes.

  • Speaker #0

    Sinon,

  • Speaker #1

    n'hésitez pas à créer.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il faut aussi une super expérience.

  • Speaker #1

    Parce que c'est des belles aventures. Après, peu importe le temps que ça dure, mais en tout cas, c'est des choses qui marchent.

  • Speaker #0

    Parce que ceux qui se lancent peuvent aussi revenir dans le salariat. Ça peut faire des allers-retours.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    La dernière question que je vais te poser, c'est... Dans la communication que je fais aussi autour du podcast, il y a une série qui s'appelle Les Petits Pas. Donc, c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet. Le global, tu en reprises toujours avec le thème spatial. Et donc, est-ce que toi, tu as une petite action concrète, pratique, que les gens ou les auditeurs qui nous écoutent peuvent mettre en place juste après l'épisode, qui est facile pour se rapprocher un peu plus de... Donc,

  • Speaker #1

    c'est des gens... C'est quoi le profil de ces gens ? C'est qu'ils veulent créer ou ils ont créé ?

  • Speaker #0

    C'est des gens... Alors, la plupart, c'est des gens qui veulent se reconvertir convertir. soit dans l'entrepreneuriat, soit dans le salariat, mais qui n'osent pas encore. Soit des gens qui veulent se lancer à leur compte, qui ont peut-être déjà l'idée, mais il leur manque un truc pour passer à l'action.

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'il faut qu'ils aillent trouver l'inspiration auprès de gens sur lesquels ils se projettent, en disant, j'aimerais être comme lui, je suis audacieux et je vais aller le chercher pour savoir comment lui, il a fait, et me rassurer.

  • Speaker #0

    Parler avec des gens qui font ce que tu fais pour pouvoir t'en inspirer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui me contactent. pour avoir des... Je vais penser à un moment, je vais faire facturer. Mais voilà, je trouve que c'est important parce que c'est le côté humain aussi, tu vois, donc d'aller chercher quelqu'un en disant comment vous avez fait vous et rassurez-moi un petit peu. Se rassurer, c'est important.

  • Speaker #0

    Heureusement que tu n'as pas peur de la concurrence parce que du coup, tu vas créer plein de concurrence si tu as plein de gens qui te font faire se lancer. Et du coup, pour clôturer le podcast, malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. FIM bien sûr exactement on peut le voir comme on en fait un écriture possible c'est ça en plus il est 13h38 moi j'ai pas déjeuné bah oui donc c'est la FIN et moi je vais aller manger parce que j'ai aussi faim FIM je pense que je trouve que le feedback est hyper important dans tout projet entrepreneurial donc un peu le mot de la fin enfin le mot de la fin ce sera où est-ce qu'on peut te retrouver mais le précédent mot de la fin c'est qu'est-ce que toi tu changerais ou t'améliorerais dans le podcast que ce soit dans le format de la communication que tu as pu voir dans l'échange qu'on a aujourd'hui dans ce que tu veux moi j'ai adoré franchement c'est hyper moi j'ai adoré,

  • Speaker #1

    je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi profond ouais c'est vraiment l'objet du podcast c'est vraiment d'aller plus loin en profondeur sur les sujets psychos c'est très très bien non parce que moi j'aime bien aussi le côté t'as des questions puis ça part dans tous les sens tu vois qu'il n'y a pas forcément de rigueur avec une matrice quelque chose Non, mais c'est vrai que Sigmund, il pourrait être avec nous.

  • Speaker #0

    Il l'est peut-être d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Sans qu'on le sache.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Peut-être caché derrière la porte.

  • Speaker #1

    Non, non, mais même, tu vois, t'as des données, c'est très documenté. Non, je trouve ça très bien. Bravo. Non, vraiment bravo avec le cœur. Merci,

  • Speaker #0

    content que t'aies passé un bon moment. Et le vrai mot de la fin, du coup, où est-ce qu'on peut te retrouver ? les gens qui nous suivent peuvent...

  • Speaker #1

    Un peu partout.

  • Speaker #0

    Les gens peuvent te retrouver. Donc c'est quoi ? Il y a Instagram, on mettra en description.

  • Speaker #1

    Donc le nom de ma boîte, c'est Communique Passion. Mon site communique-passion.fr. Passion sans modération sur toutes les plateformes d'écoute. Et puis je suis beaucoup sur LinkedIn et Instagram. Et peut-être bientôt dans votre cuisine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton temps Virginie Merci pour le partage Merci à vous tous qui nous écoutez de nous écouter jusque là, merci de soutenir le podcast je le redis mais ça nous aide vraiment n'hésitez pas à vous abonner si vous n'êtes pas abonné à nous laisser un commentaire également que ça vous ait plu, que ça vous ait pas plu mais n'hésitez pas ou n'hésite pas à nous laisser ton feedback et tes retours et puis je vous dis à tous à la prochaine transmission

Description

🪐 Dans cette nouvelle transmission des Prosmonautes, nous embarquons aux côtés de Virginie Legrand, ancienne prof d’allemand et de lettres devenue cheffe à domicile, fondatrice de Communic'Passion et hôte du podcast Passion sans modération. Une conversation sur la liberté, la neuroatypie et l’art de transformer une passion en métier sans diplôme.


🛰️ Notre site internet : https://prosmonautes.fr/


☄️ L’épisode sur notre site : https://prosmonautes.fr/reconversion-quand-passion-et-liberte-deviennent-des-evidences-interieures-avec-virginie-legrand/


🔭 Comment contacter Virginie ?

- Son site : https://www.communic-passion.fr/

- LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/communic-passion/

- Instagram : https://www.instagram.com/communicpassion/


Résumé de la transmission :

Tu te sens « trop », « pas assez », coincé entre sécurité et appel intérieur ? Avec Virginie, on parle reconversion sans diplôme, cuisine comme art, HPI, hypersensibilité, de mère entrepreneuse et vraie liberté : celle de choisir ses contraintes.


🎯 Ce que tu vas découvrir

- Comment elle est passée de la salle de classe aux cuisines chez ses clients

- Pourquoi sa « vraie vie » commence en décembre 2013

- Comment elle concilie ambition, maternité et doutes au quotidien

- Son regard de neuroatypique sur l’intuition, l’ego et la peur du regard des autres


🤩 Les pépites

- La liberté comme capacité à choisir ses contraintes

- Transformer culpabilité et traumatismes en carburant intérieur

- La cuisine comme atelier de créativité, pas de perfection technique

- S’autoriser une ambition saine sans écraser personne


🔥 Les moments forts

- Le jour où l’école qu’elle dirige passe en redressement judiciaire

- Le déclic : s’immatriculer en quelques clics au lieu de retourner enseigner

- 11 ans d’entrepreneuriat : 11 ans de passion mais aussi 11 ans de combat

- Quand la neuroatypie devient une grille de lecture qui libère enfin


🎧 Pour qui ?

Salariés en quête d’alignement, profs au bord d’un changement, hypersensibles et neuroatypiques qui se sentent « trop », entrepreneurs en devenir qui doutent de leur légitimité parce qu’ils n’ont « pas le bon diplôme ».


Action immédiate après l’écoute : Identifie une personne qui fait déjà ce que tu rêves de faire et écris-lui un message concret pour comprendre son parcours. Un petit pas vers elle, un grand pas pour ta trajectoire.


Si l’épisode te bouscules, laissez ★★★★★ et partages-le à quelqu’un qui mérite de croire davantage en sa propre recette de vie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'assume de dire non pour me dire oui. Et là je suis chef sans avoir les diplômes. Et puis après même si ça reste plus masculin, fuck en fait, je me tape. Merci à tout ce qui m'est arrivé de négatif. Ça me rend tellement plus forte. La vraie Virginie, elle est née quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Salut Prosmonautes, bienvenue à bord de cette nouvelle exploration. Son objectif, il est clair, t'inspirer à dépasser tes peurs et tes croyances limitantes pour enfin oser le projet qui te ressemble. Pour ça, on va parler de déclic, on va parler de reconversion, d'élan, et on va se Surtout parler de comment passer à l'action tout en restant aligné avec toi-même. Chaque épisode sera comme une escale vers plus de clarté, vers plus de sens, mais ce sera surtout une escale vers plus de toi. Alors enfile ta combinaison et viens explorer le prosmonaut avec nous. Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode des prosmonautes. Merci d'être toujours plus nombreux à nous suivre. On est disponible sur toutes les plateformes, que ce soit en streaming, euh audio sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer et bien d'autres, mais aussi en vidéo maintenant sur YouTube. C'est peut-être sur cette plateforme que vous nous regardez aujourd'hui. Si vous n'êtes pas abonné, n'hésitez pas à vous abonner et à nous laisser un commentaire. Ça permet de soutenir le podcast et son développement. Et aujourd'hui, je reçois Virginie Legrand. Comment ça va Virginie ?

  • Speaker #0

    Bonjour Julien. Mais écoute, ça va. Je suis ravie d'être là. C'est très cocon. J'ai plein de choses à te dire, je crois.

  • Speaker #1

    Content que ça te plaise et content qu'on ait plein de choses à se dire. Ça va être une chouette discussion. Avant de démarrer sur ta présentation, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a donné envie d'accepter l'invitation sur le podcast ?

  • Speaker #0

    Le chèque de 3 millions. Ça,

  • Speaker #1

    il ne fallait pas le dire parce qu'après, il y a tout le monde qui va me demander des chèques.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que j'aime bien établir un lien, j'aime bien papoter, j'aime bien parler de moi aussi. C'est ça. Et puis, tu l'as abordé d'une manière tellement humaine, humble et discrète que j'ai eu envie de dire oui.

  • Speaker #1

    Super. Je te remercie pour ce...

  • Speaker #0

    Je te dirai merci à la fin.

  • Speaker #1

    Ça marche. Je commence par te présenter en quelques mots, tu me dis si c'est ok, et après une première question clé avant qu'on ne rentre plus sur ton parcours.

  • Speaker #0

    Je suis prête.

  • Speaker #1

    Donc toi c'est Virginie Legrand, t'as 44 ans, tu es mariée, t'as une fille qui a 16 ans, t'es ancienne prof d'allemand et de lettres qui s'est reconvertie en chef à domicile il y a une douzaine d'années, fin 2013. Tu travailles avec ton mari également, t'animes des ateliers de cuisine, t'as écrit plusieurs livres et t'animes aussi un podcast, Passion sans modération. et ta société de food, c'est Communique Passion, je ne l'avais pas dit. Point important aussi sur lequel on reviendra et qui m'intéresse beaucoup dans ce podcast, c'est que tu as été diagnostiqué HPI et hypersensible. Donc ça, on en reparlera aussi. Ça ressort aussi dans la petite interview que tu m'avais envoyée avant. Oui,

  • Speaker #0

    je l'assume maintenant.

  • Speaker #1

    Ça fait partie justement des points que je trouve hyper importants de mettre en avant et d'expliquer pourquoi est-ce que ça a pu changer pour toi. Et voilà, est-ce que j'ai oublié des choses ?

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très complet.

  • Speaker #1

    Mais ils bossent bien, Julien !

  • Speaker #0

    Ah non, franchement, merci.

  • Speaker #1

    J'ai regardé la vidéo, ça aide quand il y a déjà des contenus avancés. Non, c'est top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Écoute, top. Avant de commencer plus en profondeur dans le podcast, première question clé que je t'ai préparée, qui est qu'est-ce que l'entrepreneuriat t'a appris sur toi-même ?

  • Speaker #0

    Wow ! Alors déjà, ça m'a appris que j'avais un goût de la liberté très exacerbé. En fait, quand j'étais prof, j'avais ma routine. J'étais salariée, tout était assez cadré, tout était organisé et je n'avais pas forcément de place pour m'exprimer. Et l'entrepreneuriat m'a permis de comprendre qui j'étais, ce que j'adorais faire, les valeurs et le goût des rencontres aussi. Parce que le fait d'être libre me permet de rencontrer plein de gens, de multiplier les rencontres. Et ça m'a permis de comprendre que j'étais quand même quelqu'un de très sociable et que justement, ce lien me nourrissait aussi de l'intérieur.

  • Speaker #1

    Je me rappelle quand on était boire un café aussi avant, tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté. Au hasard, évidemment ! Au hasard, petite dédicace. Tu m'as aussi beaucoup parlé de liberté, c'est un mot qui revient aussi beaucoup dans l'interview que tu as mis sur YouTube. C'est vrai. Est-ce que c'est ce besoin de liberté aussi qui explique ta reconversion et ce côté très cadré, très organisé de l'enseignement ? Finalement, c'est là où tu t'es sentie un peu à l'étroite ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Alors en fait, c'est au moment où j'ai décidé de monter ma boîte que j'ai compris Ce qui me manquait quand j'étais prof. Mais quand j'étais prof, je ne m'en rendais pas forcément compte. Parce que tu sais, tu es dans le flow. Moi, j'étais rythmée aussi par les programmes scolaires. Donc, tu vois, tout était vraiment très... Ça roulait, quoi. Ça roulait, puis j'adorais ça. J'adorais transmettre, j'adorais les gamins, j'adorais mon équipe. Ça avait du sens. Mais au moment où je me suis dit, OK, parce qu'un projet a avorté, en fait, et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de monter ma boîte. Donc, il y a quand même eu un déclencheur. Et je me suis dit, mais en fait, c'est évident.

  • Speaker #1

    Mais tu ne le sentais pas trop quand tu étais dedans ? Non,

  • Speaker #0

    c'est en fait, rétrospectivement, que je me suis dit, mais en fait... Être entrepreneur, ça correspond tellement à ta personnalité. Mais c'était étouffé, en fait. C'était étouffé et c'est sorti quand j'ai dit, OK, j'y matricule. Et plus les années avancent, plus je me dis, mais je me suis, voilà, pas perdue. Mais parce que c'est aussi une expérience. Et puis, c'est aussi de voir la différence entre les deux. Et en fait, j'adore. Mais c'est vrai que la liberté, c'est quelque chose que je développe de plus en plus et sur lequel je m'appuie beaucoup pour évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, ça se sent. On reviendra dessus après. Et petite aparté, ça me renvoie à quelque chose, à une étude que j'ai lue il n'y a pas longtemps, ce que tu dis sur le fait que c'est venu rétrospectivement. En fait, je voyais une étude neuroscientifique. Donc, tu as des scientifiques qui ont démontré qu'en fait, toutes les décisions qu'on prend, ou la plupart, 95% des décisions, en fait, sont prises avant que tu en aies toi-même conscience, donc dans ton inconscient. Et toutes les justifications qu'on dit après, je l'ai fait parce que potentiellement... je me sentais trop dans le cadre ou pour si ou pour telle raison. En fait, c'est une justification à postériori qu'on se donne, mais en fait, la décision, elle était déjà prise dans ton cerveau avant même que tu aies conscience de ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau. C'est fascinant. C'est fascinant. Mais je pense que c'était ça. C'est pour ça que tout est parti très, très, très naturellement et très instinctivement. En fait, j'attendais sûrement quelque chose pour y aller. C'était là, c'était en moi.

  • Speaker #1

    C'est un petit déclencheur sur lequel on va revenir. Ça marche. Et dans l'interview, Oui. une phrase, alors que je vais reprendre pour pas déformer tes propos. Tu as dit « Ma reconversion ne s'est pas faite parce que je me suis lassé de l'enseignement. Elle s'est faite parce que j'ai été appelé par la gastronomie. »

  • Speaker #0

    Et après, je dis « C'est très perché. »

  • Speaker #1

    Ouais, ça, je l'ai...

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne l'ai pas mis, mais on peut le finir. C'est très perché. Je l'assume. Oui, parce que ça fait bizarre de dire ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait bizarre. Moi, ça ne m'a pas semblé si perché que ça. C'est pour ça que je ne l'ai pas remis dans ce que j'étais... Je pense comprendre un peu ce que tu voulais dire, mais du coup ça m'amène à quelques questions justement. Parce que tu parles d'appel. Qu'est-ce que la cuisine, toi, te permet de transmettre aujourd'hui que tu n'arrivais pas peut-être à transmettre dans la salle de classe et qui a postériori te manquait en fait ?

  • Speaker #0

    Les mains, déjà. Les mains, le travail manuel, la création artisanale, la création. Moi, j'étais beaucoup dans l'intellectuel. J'adore l'intellectuel. Les lettres, les langues, tu vois, l'académisme, les livres. Tout ça, c'est très intellectuel, c'est le cerveau. Et en fait, je pense qu'il me manquait quelque chose de transformation. Ce que j'adore, c'est vraiment de prendre un aliment et d'en créer une recette, tout simplement. Parce que je le dis souvent, sans les producteurs, sans les artisans, sans les agriculteurs, les chefs, ils ne savent rien, ils ne peuvent rien faire. Et en fait, ce que j'adorais, moi, je n'ai jamais été une artiste au sens, je ne sais pas faire de la couture, je ne sais pas dessiner, je ne fais pas de peinture. Et je me suis découverte, étant artiste, ce qu'on me l'a dit, l'art culinaire, de créer, en fait. Et la créativité, plus que la création, c'est la liberté. C'est de transformer. J'ai lu une citation qui disait que la créativité, c'était de transformer le banal en merveilleux ou le merveilleux en banal. Mais en tout cas, tu vois, il y a un pont qui se crée entre ton émotion, ta subjectivité et à la fin, ce qu'il y a dans l'assiette. Et ça, ça me manquait parce qu'en fait, j'étais un passeur avec les lettres. Mais je ne m'étais pas de moi. Là, je mets clairement de moi.

  • Speaker #1

    Parce que tu suivais un programme qui t'était donné.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et toi, ce qui te manquait, c'est cette liberté de pouvoir adapter. Oui,

  • Speaker #0

    parce que quand je parle de Victor Hugo, je raconte sa biographie. Quand je parle de Goethe, je raconte sa biographie. J'analyse un peu avec les gamins. Mais finalement, ce n'est pas moi.

  • Speaker #1

    Tu transmets, mais tu ne crées pas quelque chose que tu transmets.

  • Speaker #0

    Là, c'est Virginie qui cuisine. Clairement, ce n'est pas Virginie qui enseignait. C'était la professeure qui avait étudié Victor Hugo et qui passait le message de Victor Hugo. Mais là, maintenant, c'est clairement moi qui décide. J'ai un pouvoir de décision énorme. J'ai une indépendance, en fait, que je n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Ça t'a permis de te reconnecter aussi plus à toi-même, plus profondément ?

  • Speaker #0

    Pas me reconnecter, me connecter.

  • Speaker #1

    Parce que tu sens que tu n'étais pas si connectée finalement à la postériorité ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, je ne l'étais pas du tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, tu étais dans le flot. Oui, et je te dis,

  • Speaker #0

    je le faisais vraiment avec plaisir. Et quand je dis, je ne me suis pas lassée, c'est souvent les reconversions, c'est lié à un burn-out. Tu vois, où ils disent, voilà, je n'aime pas mon patron, je n'aime pas ma structure, je n'aime pas mes coéquipiers, mes collaborateurs. Il faut que ça change, il faut que je respire. Je ne me sentais pas... étouffée, tu vois. Mais c'est un moment où je me suis dit, bah en fait, non, ma vie, j'ai envie de la construire autrement. Et c'est pour ça que j'ai décidé d'utiliser cette passion de la gastronomie pour en faire mon métier, de la professionnaliser.

  • Speaker #1

    Et si tu devais décrire cet appel-là de la gastronomie comme un goût, comme une saveur, tu dirais que c'était quoi ?

  • Speaker #0

    Oh là là ! En fait, c'est oui, c'est comme quelque chose qui est pétillant. qui arrivent sur tes papilles, où tu ne t'y attends pas. En fait, moi, ce qui me fascine, c'est que c'était inattendu. C'était en même temps attendu, mais très inattendu. et là c'est tu sais quand tu croques dans un dans un chocolat et qu'il y a une saveur que tu n'attendais pas, mais tu es addict en fait. Et c'est comme si j'avais ouvert la boîte de Pandore en me disant, ok, j'y vais. Alors la boîte de Pandore, en général, c'est des choses qui sont négatives, mais je suis allée vers l'inconnu et en fait, je m'en délecte. Je m'en délecte en permanence de cette connu. Encore maintenant ? Ah oui, parce que tout est à construire, tout est à faire. Oui, j'ai jalonné pas mal de choses, j'ai balisé beaucoup de choses et j'en suis très fière. Mais heureusement qu'il y a encore un chemin énorme qui m'attend, qui m'appelle. Il y a plein de choses qui m'appellent encore.

  • Speaker #1

    Pas forcément que sur la food ?

  • Speaker #0

    Pas forcément que sur la food.

  • Speaker #1

    Mystère.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore consentisé. Là, j'ai un peu verbalisé, mais bon.

  • Speaker #1

    C'est à l'intuition pour l'instant. Oui, c'est à l'intuition. Et pour boucler justement sur cet appel-là, j'ai l'impression de ressentir dans des discussions que je peux avoir avec un certain nombre de personnes, qu'il y en a qui... qui se sentent un peu appelés aussi par certaines passions ou certains autres rêves de grandeur ou de projets qu'ils n'osent pas forcément saisir.

  • Speaker #0

    Oh là, oser, oui.

  • Speaker #1

    Oser, c'est un grand mot. Juste comme ça, à la volée, est-ce que toi, tu as un petit truc comme ça qui te vient en tête où tu pourrais dire, ok, je peux partager ça, qui peut peut-être aider certaines personnes à saisir cet appel ou avoir conscience est-ce que c'est un vrai appel profond, est-ce que c'est juste un petit passage. Moi, ça m'arrive beaucoup, ça. C'est des espèces de petites...

  • Speaker #0

    passion mais qui dure un mois puis en fait ça existe plus et du coup tu au moment où tu en prends passion et possession de cette passion tout dit c'est la vraie et après finalement tu l'as pour le coup tu ça se délite donc faire la différence entre ce qui est vraiment créé ce qui est superficiel ou à la cuisine du coup c'est vraiment en crise à la cuisine alors ce qui est très drôle en fait vraiment c'est que la cuisine moi j'ai découvert cette passion de la cuisine à 20 ans alors je réponds peut-être à une autre question du coup

  • Speaker #1

    Mais vas-y, c'est la naturalité.

  • Speaker #0

    Parce que je me suis mis en couple et que je me disais, c'était sympa aussi de cuisiner pour faire plaisir à mon ami. Mais avant, j'étais nulle. Je n'aimais pas cuisiner. Je me souviens que j'avais une copine, on sortait du collège, du lycée, je faisais cramer les biftecs, les patates sautées. C'était cramé. Je n'aimais pas ça, tu vois. Je me suis découverte ça pour l'autre. Donc, tu vois, c'est drôle. Ça, je ne l'ai jamais dit. À chaque interview, je dis d'autres choses. Je découvre l'amour que j'ai pour la cuisine parce que j'aime quelqu'un, parce que j'aime les gens. Et comme j'avais, voilà, c'est le père de ma fille, je l'aimais. Donc, du coup, je voulais lui faire plaisir. Et donc, j'ai commencé à comprendre que la cuisine, c'était un acte d'amour. Et j'ai commencé à me prendre au jeu de la créativité, d'acheter des produits, de créer des recettes, d'expérimenter. Très vite, je me suis mise sur des trucs à part. Voilà, j'ai voulu avoir des choses un peu audacieuses. Je ne voulais pas suivre des recettes. Déjà, j'étais très rebelle. Et puis au fur et à mesure, je recevais beaucoup et vraiment, ça m'animait. Mais je ne voulais pas en faire mon métier parce qu'on reviendra sur tout là-dessus, mais les gens autour, bon, qu'est-ce que tu vas aller en faire ton métier ? Voilà, garde ça comme loisir. Ça te permet de te vider la tête quand on a marre des élèves.

  • Speaker #1

    C'est tous les préjugés ou toutes les grandes phrases comme ça qui étaient dites et qui ne sont pas forcément très importants. C'est un milieu encore un petit peu moins, peut-être maintenant, mais encore très masculin.

  • Speaker #0

    Ah oui !

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'à la télé, quand on regarde Top Chef, par exemple, on voit des femmes chefs aussi. Donc, j'ai l'impression que ça se...

  • Speaker #0

    Alors, oui, ça s'ouvre, ça s'ouvre. Et puis, on commence à être aussi des chefs, des chefs un peu masculines, c'est-à-dire des chefs avec du caractère, des chefs où on s'impose, où on s'affirme, où on affirme aussi notre volonté de s'émanciper, notre volonté d'avoir notre place et de prendre notre place, en fait. Parce qu'on travaille pour ça. Donc, il n'y a pas de raison de nous l'enlever. Donc oui, ça s'ouvre, c'est très moderne On écoute de plus en plus notre sensibilité Notre féminité, tu vois, qui donne un autre ton Un autre ton à la cuisine Et puis après, même si ça reste plus masculin Fuck en fait Je m'en tape, désolé mais

  • Speaker #1

    Je m'en fous Non mais t'as raison de le dire Je continue mon petit bonhomme de chemin Tu m'assumes complètement maintenant Ah mais complètement Et je me heurte encore à des mecs qui n'entendent pas ce que je dis Et aujourd'hui ça te... J'adore ça parce que dans la spontanéité, il y a toute une trame que je prépare. Mais oui, mais on s'en fout de la trame, mais bien sûr,

  • Speaker #0

    on s'en fout de la trame.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et aujourd'hui, est-ce que ça te touche encore les préjugés ou les phrases qu'on peut te dire ? Ou est-ce que tu arrives totalement à te dire aujourd'hui, allez, on s'en fout, ça me passe au-dessus ?

  • Speaker #0

    Allez, ça me passe au-dessus à 95%. Il y a 5% où j'ai un petit égo qui me dit, ça me blesse. Parfois, je peux me sentir humiliée. Parfois, je peux me sentir... pas comprise aussi dans ce que je veux faire, dans la manière dont je veux le faire. Et puis en fait, maintenant, ça m'amuse. Il y a une semaine, je me suis retrouvée face à deux mecs qui m'ont vu un peu comme une petite et je me suis amusée à leur faire la petite liste de ce que je faisais. Je leur ai posé ça sur la table en disant « Tac, tac, tac, tac, tac, tac. Qu'est-ce que tu veux ? Tu trouves que je suis encore une petite dans le milieu ? » Et là, ils se sont dit « Ah, ok ! » Donc voilà, il faut que je sorte mes crocs. En fait, c'est épuisant. C'est épuisant parce que je voudrais que ce soit fluide. Mais certains hommes, ou même des femmes, il ne faut pas croire, je suis aussi là pour dire que j'ai eu des femmes qui se sont confrontées à moi dans ce milieu. Parce qu'il y a aussi la jalousie. C'est autre chose.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'elles reprojettent elles-mêmes. qu'on leur a fait vivre à un moment et qu'elles le reprojettent sur toi. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, on garde ça en soi. Les insécurités, les mauvais souvenirs. Voilà, moi, je n'ai pas à subir ça. Tout mon passé, moi, je le garde en moi. Je ne suis pas là. Mais oui, c'est un fait. De toute façon, tu es un entrepreneur quand tu crées ta boîte. Tu crées ta boîte. Voilà, tu vas avoir autour de toi des âmes bienveillantes et tu vas avoir autour de toi des esprits malveillants, des énergies négatives. contre lesquelles tu dois essayer de te battre ou dans lesquelles tu dois te débattre. Ça fait partie du jeu. Tu auras des gens qui vont t'accompagner et tu auras des gens qui vont t'insupporter. C'est tout. Mais il ne faut pas que ça t'enlève le cœur de ce que tu veux faire. Ta respiration. Il ne faut pas que ça t'enlève ta respiration.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la relation humaine en général. C'est la relation humaine. Dans la famille, il y a des gens qui t'énervent des moments, pas d'autres.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Mais c'est vrai que quand tu portes ton projet, tu as quand même besoin d'une énergie supplémentaire. pour décupler, tu vois, aller chercher ton chiffre d'affaires, t'épanouir, entraîner des gens avec toi pour collaborer, fédérer. Donc, il faut quand même ne pas avoir des choses trop lourdes à porter. Parce que sinon, ça peut t'empêcher d'aller plus loin que ce que tu as envie de faire.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. C'est un poids, en fait, qui t'empêche d'avancer. Du coup, de ce que je comprends, tu me dis si je me trompe, mais Tout ce que tu as bâti sur les 12 dernières années, c'est des éléments, entre guillemets, de légitimité qui aident à renforcer ta confiance et qui finalement, maintenant, t'aident à te dire, en fait, voilà, toi, tu as cette image-là, mais en fait, voilà, maintenant, j'ai cette confiance parce que voilà ce que j'ai pu accomplir. Je peux prouver, mais peut-être que tu cherches, tu voulais aussi te prouver à toi-même que tu en étais capable.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai un ami qui, hier, m'a dit, on sent en toi que tu as cette hargne de prouver plein de choses, deux Alors, cette légitimité-là, c'est compliqué encore à gérer. Au bout de 12 ans, je dis que je l'ai. Cette crédibilité professionnelle, je l'ai parce que j'ai beaucoup de gens dans le milieu, donc hommes même, des meilleurs ouvriers de France. J'ai même un ami, Bocuse d'or, mon cher François, merci, qui me fait confiance et qui reconnaît mon travail. Mes clients, je n'ai rien à dire. J'ai un rapport... très privilégiée avec mes clients et j'ai envie de te dire c'est avec eux que la relation doit être la plus forte parce que c'est eux qui me payent aussi pour ce que je leur fais donc on va dire que tout n'est pas encore gommé, voilà, cette estime de moi, cette confiance en moi c'est encore compliqué à appréhender mais j'ai du coup quand même la force de dire aux gens non non mais ce que je fais c'est bien et je ne t'écoute pas si tu me tires vers le bas

  • Speaker #1

    De toute façon, la confiance, ça se construit tout au long de sa vie. Je pense que ce n'est jamais complètement bâti, parce qu'on change aussi, on évolue au fur et à mesure de sa vie, des rencontres, etc.

  • Speaker #0

    Mais cette légitimité-là, je cours après depuis pas mal de temps et je commence à l'avoir.

  • Speaker #1

    Tu dirais que tu avais un peu ce qu'on appelle ce syndrome de l'imposteur au départ ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Évidemment, il est là comme un fantôme, en fait, comme un spectre qui est là autour de toi et qui te dit, est-ce que tu es vraiment à ta place ? C'est déjà toi avec toi-même. Je trouve que quand tu es entrepreneur, c'est déjà une vraie bataille intérieure de toi avec toi-même. Et puis après avec les autres. Mais je crois que déjà, c'est apaiser toi et de te dire si tu le sens au fond de ton cœur, c'est que tu es aligné. C'est que c'est là où tu dois être. Cet appel de l'univers, assez métaphysique, spirituel, c'est quelque chose que j'ai vraiment ressenti à l'intérieur de mon âme. C'est bizarre. C'est une intuition très forte que tu as réussi à écouter. En fait, je n'ai jamais eu peur d'échouer. Et parallèlement, je te dis, j'avais le syndrome de l'imposteur. Mais en fait, quand j'ai immatriculé, que j'ai appuyé sur l'ordinateur, la touche d'ordinateur en disant, ok, tu as ta boîte, tu as ton numéro de sirède, le 26 décembre 2013.

  • Speaker #1

    Et ça t'a marqué.

  • Speaker #0

    Oui, je me suis dit, ok, il y a zéro problème. C'est assez dingue. Et tu vois, 12 ans après, ça va faire 12 ans le 26 décembre. Et je me dis mais en fait c'était évident. Je n'ai pas eu peur de trouver les clients. Je n'ai pas eu peur de me heurter à des choses. Je n'ai pas eu peur d'échouer. Je n'ai jamais eu peur d'échouer. C'est dingo.

  • Speaker #1

    Même au tout début ?

  • Speaker #0

    Même au tout début.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas dit tiens si ça ne marche pas qu'est-ce que je fais ? Je vais manquer d'argent. Je vais me ridiculiser.

  • Speaker #0

    Jamais sur la tête de ma gamine. Jamais. Et ce n'est pas une question de surconfiance ou d'ego. C'est qu'on m'avait mis là exactement, où j'allais être la meilleure.

  • Speaker #1

    C'est fort.

  • Speaker #0

    C'est très fort, c'est très puissant. Quand j'en reparle, parce que j'en parle beaucoup de cette manière-là, et là c'est vrai que j'en parle un petit peu plus en détail, c'est très très puissant.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait, tu t'es associée à ton mari tout de suite au départ ? Non, pas du tout. Ce que j'allais dire, est-ce que c'est le fait d'être aussi à deux qui donne plus de confiance ? Non, non,

  • Speaker #0

    et puis Guillaume, il n'est pas du tout là-dedans. Guillaume il est beaucoup plus Terre à terre, pragmatique, dans la logistique, il m'accompagne beaucoup. Mais il n'est pas du tout dans cet élan d'entrepreneur, d'ambition, de vision, de projection. Pas du tout. Ça, c'est moi qui chapeaute tout ça. Et c'est ma personnalité. Mais non, non, là, j'étais seule avec moi-même. Et j'ai envie de te dire, encore aujourd'hui, je suis seule avec moi-même. Le combat, on est deux dans la structure. Mais mon combat, c'est moi avec moi-même et avec les autres.

  • Speaker #1

    Bon, on va passer à la partie suivante. Qu'est-ce que ça t'évoque, le terme d'autodidacte ? Tu me vois venir, je dis ça.

  • Speaker #0

    Alors, autodidacte, c'est le syndrome de l'imposteur. On revient à ça. Mais en même temps, c'est la liberté de créer quelque chose loin des codes. Et c'est assez contradictoire. Donc, c'est un peu ma contradiction et mon paradoxe aussi, parce que moi, j'ai été prof. Pendant quand même 12 ans. Donc, je faisais passer des diplômes. Je disais aux élèves, il faut que tu aies ton bac, il faut que tu aies ton brevet, il faut que tu apprennes telle leçon, etc. Et moi, vraiment par volonté d'impertinence totale, même d'insolence, j'aime beaucoup, je me dis, moi je vais me mettre chef sans avoir les diplômes. D'ailleurs, j'ai entendu récemment, on peut dire que tu es chef parce que tu n'as pas passé ton CAP. Ça, j'adore.

  • Speaker #1

    C'est l'attachement qu'on a au diplôme. Non,

  • Speaker #0

    mais effectivement, déjà, ça veut dire quoi être chef ? On peut dire que je suis cuisinière, si on préfère. Ou chef cuisinier, chef cuisinière, je m'en fiche. Je prépare la nourriture chez des gens qui ont envie de recevoir. Donc, autodidacte, auto, voilà, soi-même. Je pense que c'est créer ton propre chemin. Et effectivement, quand tu n'as pas été dans une école de cuisine, je pense que tu es moins formaté et que tu es plus libre. Donc, pour moi, l'autodidacte ou l'autodidactie, j'ai appris ce mot-là, c'est la liberté. Et c'est bizarre, on revient tout le jour sur cette manière.

  • Speaker #1

    C'est un mot-clé pour le référencement du podcast, je mettrais un mot-clé, liberté, ça va remonter très fort. Oui, parce que les gens qui nous écoutent ne le savent pas parce qu'on est un peu partis dans d'autres chemins annexes, mais quand tu te lances, donc tu fais tes 12 ans d'enseignement, juste après, tu pourras peut-être revenir sur la transition entre les deux parce que c'est important pour que les gens comprennent, et tu ne passes pas de diplôme, tu dis non, pas de CAP, et Pas de diplôme, pas d'école, pas de stage, rien. J'aime cuisiner, je me lance et puis on verra quoi.

  • Speaker #0

    Et à aucun moment, je me suis dit, allez, j'hésite. Mais à aucun moment, ça n'a popé dans ma tête en fait. Mais là encore. Alors que, en face, les gens n'étaient pas dans la gastro, donc personne ne m'a dit, tu vas passer un CAP, etc. Non, tu vas faire Ferrandi, bah non. Tu vois, il n'y avait personne qui a pu m'aiguiller. Ils m'ont juste suivi dans ce délire-là, qui a été longtemps pris comme un délire en fait. Pardon.

  • Speaker #1

    Par tes proches, par ta famille, par des amis. Oui,

  • Speaker #0

    ça pourrait revenir si tu veux. En fait, j'étais impatiente. C'est ce que je dis aussi dans cette interview là. J'étais impatiente. Je pense que je sentais tellement que c'était là où j'allais être la plus heureuse. Encore, tout est question de bonheur. C'est différent. Mais en tout cas, à l'intérieur de moi, je sentais que c'était quelque chose dans laquelle j'allais me sentir. bien, me sentir vraie. Donc, je me suis dit « Ok, j'y m'attricule. Après, j'essaye d'être... Oh, pardon. »

  • Speaker #1

    Bon, un coup. Est-ce que tu peux juste remettre un peu ton micro ?

  • Speaker #0

    Ah, pardon, pardon. Je reprends.

  • Speaker #1

    C'est mieux pour le micro ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Non, non, mais c'est bon. Je reprends un tout petit peu avant. C'est vrai que quand je me suis lancée, quand je me suis immatriculée, j'aurais pu attendre, faire une année d'études, rentrer dans une école, comme tu dis, faire des stages pour savoir ce qu'était le métier. Mais je n'y ai même pas pensé. Je n'y ai même pas pensé parce que j'étais impatiente de vouloir aller tout de suite sur le terrain. Et là encore, même pas sur le terrain des cuisines de restaurant. Je savais aussi tout de suite que c'était du domicile. Donc peut-être qu'inconsciemment, je me disais, les clients, ils ne vont pas être regardants, ils ne vont pas me dire, tu me montres ton diplôme ? Comme aurait pu l'être un chef de cuisine ou un gérant de resto qui m'aurait dit, OK, montre-moi ton papier. Après, je sais très bien, et là-dessus, je reviens de manière un peu humble, je n'ai pas un niveau technique très élevé, parce que je n'ai pas appris cela à l'école. Je ne me suis pas après reformée là-dessus, parce qu'à l'instant T, je n'ai aucun diplôme. Et je n'ai fait aucune formation. Même annexe, des mentions complémentaires, etc. Des équivalences, jamais. Donc oui, j'ai des imperfections techniques.

  • Speaker #1

    Ce qui ne t'empêche pas d'avoir des clients, que les clients soient satisfaits, que tu passes des bons moments.

  • Speaker #0

    Je donne toujours l'exemple du filet de sol. Un filet de poisson, tu m'amènes un énorme filet de saumon, je ne sais pas lever un filet, mais en fait, mes clients, ils s'en fichent. Moi, je vais chez mon poissonnier, je lui dis, tu me fais trois filets de sol, quatre filets de sol, voilà. Et puis après, je gère ma sauce, ma garniture, mon dressage. Et évidemment, en pâtisserie, je ne suis pas non plus très, très forte, mais voilà, ça pour le coup, j'ai... J'ai appris, je me suis perfectionnée, j'ai travaillé des recettes. J'ai tout appris au fur et à mesure de mes rencontres, de mes challenges, en poussant toujours un petit peu plus loin. Mais c'est vrai que si j'allais jusqu'au bout, je suis tiraillée. Parce que je me suis dit un jour, un jour, c'est dingue, je sais, j'aimerais passer le concours des moffs, les meilleurs ouvriers de France. Les mecs, c'est les plus forts, tu vois. Moi, je n'ai rien. Mais je pense qu'un jour, j'essaierai de le passer. Que tu veux être chef sans passer par la mention académique et tu veux faire le top du top. Je suis encore en train de me chercher là-dessus, tu vois. Et je pense que c'est le challenge. C'est plus le challenge de dire au moins de passer. De dire je l'ai fait et puis une légitimité supplémentaire. Oui, puis pas forcément l'avoir. Mais en tout cas, de vivre cette expérience-là. Moi, ce que je veux, c'est multiplier les expériences. C'est ça. Quand tu es entrepreneur et que tu mets balise après balise, pierre après pierre sur ton chemin, c'est après de regarder, tu vois, quand tu te retournes. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai réussi. Je n'ai pas réussi, mais là encore, peut-être que tu me poseras la question. C'est quoi réussir ?

  • Speaker #1

    Arrête, tu fais les questions et les réponses. C'est vrai ? Oh là là, ça c'est parce que c'est mon côté animatrice.

  • Speaker #0

    Je suis désolée.

  • Speaker #1

    On sent que tu animes un podcast aussi.

  • Speaker #0

    Tu l'adores.

  • Speaker #1

    Et oui, du coup, ça faisait partie des questions plus tard, mais allons-y tant que c'est là. C'est quoi du coup réussir ?

  • Speaker #0

    Réussir, en fait, c'est de... Je m'auto-pose la question et je ne sais pas. Tu sais, il y a une différence entre réussir dans la vie et réussir sa vie. déjà réussir pour moi une question d'argent Ce n'est pas du tout matériel, ce n'est pas du tout financier. Réussir, c'est comment tu te vois toi. Réussir, c'est l'image que tu as de toi, l'image que ton chemin d'entrepreneur t'a rendu. Te regarder dans le miroir et dire ce que j'ai fait, ce que tu as accompli. Réussir, c'est de se dire que pour moi, tu as impacté les gens. Depuis 12 ans, j'ai impacté les gens, j'ai donné du bonheur aux gens. au travers de mes prestations. J'en suis immensément fière. J'impacte les gens dans leur manière d'être entrepreneur aussi parce que je leur produis plein de conseils. C'est toujours mon côté un peu prof. J'impacte ce milieu-là parce que je leur montre qu'on peut réussir. En tout cas, qu'on peut monter une boîte et qu'on peut gagner sa vie dans une boîte d'événementiel culinaire sans avoir les diplômes. Voilà, donc c'est ça pour moi. C'est impactant.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est super intéressant. J'adore cette question. Je la pose tout le temps dans mes trames. Parce que je remarque, là, c'est le dixième épisode qu'on fait ensemble. À chaque fois, j'ai posé la question. Et à chaque fois, c'est pratiquement des réponses différentes. Des bien sûrs. Qui sont très personnelles. Autant des fois, c'est très financier. Autant des fois, c'est un peu des deux. Familial, personnel. C'est hyper intéressant de voir que tu n'as pas une définition du succès. Réussir, ce n'est pas avoir un million sur son compte. Réussir, c'est plein d'autres choses. Bien sûr. C'est bien pour les gens qui nous écoutent.

  • Speaker #0

    Mais c'est très subjectif. parce qu'en fait, l'entrepreneuriat, c'est subjectif. Ton identité, c'est ton propre parcours. Oui, tu vas aller t'entourer de gens qui vont te donner des conseils, tu vas t'inspirer par des gens. Mais moi qui fais aussi beaucoup de conférences où on me fait venir sur des réseaux, etc. pour parler de mon parcours, je leur dis, mais moi, je vous parle de moi. Mais parce que j'ai mon passif aussi qui fait que je suis comme ça aujourd'hui. Mais après, personne ne sera comme moi. Tu n'as pas mis mes chaussures, donc tu ne sais pas qui je suis. Et puis après, toi, tu vas avoir ton propre... tes propres références, tes propres envies, tes propres aspirations, tes propres soutiens qui font que tu auras une autre voie. C'est pour ça que la concurrence, pour moi, ce n'est pas important. Les gens me disent « ah bah oui, mais tu n'as pas peur » . Parfois, je fais venir dans mon podcast des chefs qui sont aussi chefs à domicile. « Non, mais attends, c'est dangereux ! » Tu fais de la promo pour la concurrence. « Mais c'est dangereux de quoi, en fait ? » Moi, ça fait 12 ans, j'ai mon petit nom, j'ai mes clients, j'ai mon carnet de commandes qui est plein. À partir de là, au contraire, j'ai envie de les pousser. C'est souvent des débuts, en plus. Donc, on n'a pas le même récit. Mais c'est que surtout, en fait, il ne fera jamais la même chose que moi. Donc, je n'ai pas peur de ça. Là aussi, tu vois, je n'ai jamais eu peur de la concurrence. Jamais. Alors que beaucoup ont eu peur de moi et qui ont essayé de me savonner la planche.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est hyper intéressant parce qu'on entend beaucoup aussi dans l'entrepreneuriat, ce qui compte, ce n'est pas l'idée, c'est l'exécution. Et j'en parlais aussi avec une amie il y a quelques mois qui me disait, je ne peux pas trop t'en parler parce que c'est une idée. Du coup, ça m'a fait rire et on en parlait avec beaucoup de bienveillance aussi. Je lui disais, mais tu sais, ce qui compte, ce n'est pas ton idée. L'idée, ça ne vaut rien, c'est bien d'avoir l'idée, mais la probabilité que personne sur Terre n'ait déjà eu l'idée, c'est proche de zéro.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Donc, ce qui compte, c'est l'exécution. Et même si on fait tous les deux, ou à 3 ou à 10 ou à 100, la même chose, on a la même idée, on ne l'exécutera pas pareil, parce qu'on mettra notre touch personnel, notre vision, notre ADN. Donc en fait, il faut parler de son idée aussi. Et après, c'est ton exécution personnelle qui fait la différence.

  • Speaker #0

    Évidemment, de toute façon, d'être enfermé dans ton individualité en disant, mais même l'ego, parce que l'ego, c'est quelque chose qui peut freiner, qui peut paralyser aussi une expansion, une avancée. Et puis le collectif. Le collectif, je trouve que c'est hyper important. Donc moi, ce ne sont pas des concurrents, ce sont des confrères, des consoeurs, des pères, vers lesquels je peux aussi aller pour prendre d'autres idées, tu vois. Moi, j'adore aller dans les restaurants parce que je prends aussi des idées de créativité. Je suis très curieuse. Je me dis, ah oui, il a associé ça à ça. Même si je fais la même recette, ce ne sera pas la même recette. Parce que je n'aurai pas la même huile, je n'aurai pas le même beurre, je n'aurai pas la même tomate, je n'aurai pas la même épice.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les mêmes proportions.

  • Speaker #0

    Les mêmes proportions, le même équilibre, le même geste, le même outil. Donc non, ce ne sera jamais la même recette. Moi, j'ai fait deux livres. Les gens m'ont dit, il ne faut pas que tu mettes tes recettes sur Internet. Mais en fait, les gens qui prennent mon livre, ils ne vont pas faire la même chose que moi. Donc, ce danger-là, il faut l'oublier. Ce risque-là, cette pollution mentale, il faut l'oublier. Garder vraiment l'énergie pour avancer et pour construire, en fait. C'est ça le plus important.

  • Speaker #1

    Tu as de l'ego, toi ? Je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Bien sûr, l'ego, c'est l'amour propre. Pour moi, c'est l'amour propre. Donc, c'est ne pas supporter qu'on parle mal de moi. bien sûr d'avoir de l'ego d'être en représentation, moi je suis en représentation voilà, en permanence, c'est ça que j'adore au travers, c'est pour ça que je suis beaucoup sur les réseaux mon métier fait que je suis en représentation je ne suis pas cachée dans une cuisine je suis en représentation chez les gens, souvent les cuisines sont ouvertes ou alors même quand la cuisine est fermée ils viennent me voir en cuisine, ils cuisinent avec moi ils me posent des questions, etc. et j'aime bien faire de chaud c'est ma personnalité aussi, ça je suis à l'aise parce que quand j'étais prof je parlais devant 30 personnes et ça ne me faisait pas peur. L'ego, pour moi, l'égoïsme même, tu as un égo sain, un égoïsme sain et un égo, égoïsme malsain. Si l'ego, c'est de vouloir écraser l'autre, ça, c'est dégueulasse. Ça, je n'aime pas. Mais l'ego de dire oui, j'existe en fait. L'ego, c'est soi-même. Oui, j'existe. J'ai envie qu'on me respecte. Donc oui, j'ai l'ego d'évoluer dans une sphère. de créer quelque chose, de laisser une empreinte. Oui, ça, j'ai l'ego. Quand tu es entrepreneur, il faut quand même avoir un rapport à soi en mode ambition. En mode, je vais tout défoncer, mais je vais tout défoncer sans défoncer les autres. Et ce rapport à l'ambition, il est très compliqué aussi pour les femmes. Parce que c'est mal vu. J'ai assisté à une conférence il n'y a pas longtemps sur le rapport des femmes avec l'argent. Le rapport des femmes avec l'argent, le rapport des femmes avec l'ambition, le rapport des femmes avec la carrière, le rapport des femmes avec l'entrepreneur, l'entrepreneuriat, c'est difficile parce qu'on nous voit comme toujours un peu des petites. Voilà, oh, t'as l'ambition, tu veux faire un truc comme ça, mais est-ce que tu crois que ça va marcher ? Est-ce que t'as envie d'aller loin ? Moi, aujourd'hui, j'assume en fait, j'assume de vouloir aller loin.

  • Speaker #1

    D'avoir de l'ambition.

  • Speaker #0

    Ouais, parce que l'ambition, c'est quelque chose de beau en fait.

  • Speaker #1

    T'as occupé pour toi et pas contre les autres.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est que positif.

  • Speaker #0

    Mais c'est que positif. Et puis tu vois, ma fille, elle a 16 ans, j'ai envie de lui donner aussi ce goût de l'ambition. Sans dire, je vais aller rayer le parquet, je suis carriériste, je vais mal faire, je vais mal agir. Bah non, j'ai de l'ambition. Je crée une boîte, j'ai envie que la boîte, elle marche. Je vais tout faire pour qu'elle marche et je vais tout faire pour qu'elle soit pérenne. Je vois pas où est le problème en fait.

  • Speaker #1

    Tout est toujours question d'équilibre de toute façon. Mon père me disait toujours... Mais oui. Le poison est dans la dose.

  • Speaker #0

    Ah là là !

  • Speaker #1

    C'est un peu poétique. Ah là là, papa !

  • Speaker #0

    On aime beaucoup ce qu'il dit, papa. Eh oui, dédicace à papa.

  • Speaker #1

    Dédicace à papa, il en a dit beaucoup de bonnes comme ça. Mais c'est vrai, c'est une phrase que je comprends de plus en plus plus j'avance. C'est vrai qu'en fait, tu peux prendre un peu de tout, mais c'est comment tu l'équilibres et quel dosage tu mets.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est comme ta manière de travailler. C'est-à-dire, si tu travailles trop et que ça t'épuise, bon, tu perds quelque chose. mais si après tu adores travailler même si tu adores travailler beaucoup que ça n'est pas dans la souffrance et dans la douleur. Mais là encore, ta propre dose,

  • Speaker #1

    c'est ton individualité,

  • Speaker #0

    c'est ton rapport à toi en permanence.

  • Speaker #1

    Avant qu'on avance plus, est-ce que tu peux, du coup, parce que je le dis aux auditeurs depuis quelques minutes, nous refaire le switch pour qu'ils comprennent bien. Donc, tu es dans l'enseignement pendant 12 ans, il se passe un truc et tu bascules. Il se passe un truc rapide parce que ça se passe entre septembre et décembre 2013.

  • Speaker #0

    Entre octobre et décembre.

  • Speaker #1

    Entre octobre et décembre 2013. Oui,

  • Speaker #0

    avant de basculer du côté obscur. En fait, on m'a proposé de monter une école privée. J'ai dit oui. Donc, je suis rentrée dans cette école privée en tant que directrice pédagogique au mois de septembre, à la rentrée. Et en fait, en octobre, on m'a dit l'école est en redressement judiciaire, on ne peut pas te garder, on ne peut pas te payer. Donc, j'avais le choix, en fait, là pour le coup, de reprendre mon poste en septembre d'après, donc en septembre 2014. Parce qu'on m'avait remplacée, mais on m'avait remplacée de manière furtive. La porte était ouverte aussi dans mon école.

  • Speaker #1

    C'est une mise à disposition, on appelle ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Moi, j'étais dans le privé hors contrat, donc je n'étais pas fonctionnaire. J'étais en fait salariée, j'avais donné ma démission et je pouvais reprendre un contrat. Et en fait, quand on m'a dit, je me souviens, j'ai été convoquée pendant les vacances d'octobre. Donc, toi, c'était vers le 20 octobre. Je suis rentrée, j'ai dit, bon, ok, j'avais le pôle emploi, ce n'était pas le problème. J'avais l'argent, je ne devais pas aller chercher une solution pour gagner de l'argent parce que j'avais mon salaire qui allait tomber à la fin du mois. donc j'aurais pu rester dans mon canapé, avoir mon salaire. et attendre de retrouver. Et en fait, je me suis dit, c'est l'occasion. Là, c'est pour ça. Le signe a été là, clairement. Le signe, tu es à la croisée des chemins. On te dit, ta première vie s'arrête. À toi de décider que ta deuxième vie commence. Et ce n'est même pas ça. C'est en fait ma vraie vie. Elle a commencé en décembre 2013. Je dis très souvent, certains sont heurtés parce que je dis ça, mais je suis née en fait avec communication. La vraie Virginie, elle est née... quand elle a décidé de faire de son métier, pardon, quand elle a décidé de faire de sa passion son métier.

  • Speaker #1

    Parce que là, tu t'es vraiment sentie, ouais, ça doit être marrant, je ne sais pas si moi je l'ai déjà ressenti, mais de se sentir tellement connectée ou alignée avec toi qu'en fait, tout paraît fluide, tout paraît une évidence. Et tu te dis, en fait, c'est ça ma vie, quoi. C'est ça la vie.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça que je n'ai pas hésité, en fait. Il y a plein de gens qui disent, oui, il y a une question de timing, il faut que j'attende avant de me lancer, quelle est la stratégie que tu as mis en place ? rien en fait. Là, on était 20 octobre, j'ai dû réfléchir un peu. Début novembre, je me suis dit ok. J'ai regardé 2-3 trucs. J'ai été à 2-3 salons d'entrepreneurs pour voir un peu parce qu'il me fallait un peu de fond. Donc, j'ai été voir des micro-crédits, des trucs comme ça. Puis après, un soir, je me suis dit ok, je vais sur le site auto-entrepreneur et puis j'ai appuyé et j'ai eu le truc. Et j'ai pas attendu. Je voulais pas attendre. Je ne pensais même pas attendre en fait. C'était tracé.

  • Speaker #1

    C'est dingue ça. Et du coup, tu n'as pas eu trop de croyances limitantes sur le moment. Est-ce que tu as eu quand même un moment où tu t'es dit OK, je le fais, mais c'est un peu vertigineux ou qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Est-ce que je vais perdre peut-être un statut ? J'en parlais sur l'épisode présent avec Amandine qui, elle, était avocate. Et donc, on a parlé de cette question du statut social en disant quand tu as une profession ou même enseignant, etc. Tu as un certain statut que tu peux perdre. Est-ce que toi, tu as eu ça ou tu t'es recréé le tien ?

  • Speaker #0

    Mais Julien, je n'ai jamais pensé à ça. Jamais. Là, tu vois, ça fait 12 ans. Je reviens en arrière. Je me souviens juste, effectivement, que mes parents ont eu très peur, que certains amis, pseudo-amis m'ont dit, ça ne marchera pas. Voilà. Parce que moi, j'étais dans les langes, j'avais commencé à faire mes petites cartes de visite. Alors oui, c'était bancal. Je veux dire... Je faisais des photos, des trucs, quand je vois les trucs sur Facebook, je me dis « Ah mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    Mais ça fait partie du parcours ! Mais ça fait partie du parcours et de l'évolution ! C'est ça qui est cool aussi, c'est qu'on voit la progression ! Voilà, la progression ! C'est super !

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai vu la dernière fois une citation, pareil, qui disait « Il ne faut pas rechercher la perfection pour rechercher la progression. » Et c'est très vrai ça, c'est très très vrai. Mais non, en fait, non, je savais. Je savais ! Je savais que c'était ça. Je l'avais au fond de moi depuis très longtemps et je me suis dit, on me donne l'occasion aujourd'hui de le faire. Après, la vraie difficulté, ça a été, là j'en ai eu conscience quand même, d'aller chercher les clients. C'est pour ça que je suis allée taper à la porte d'une agence de référencement de chefs à domicile pour qu'ils me fassent rentrer dans leur agence. Et que là, pour le coup, j'avais quand même conscience que c'était vertigineux d'aller chercher les clients. Parce que pas de diplôme, une ancienne prof, c'est qui elle ? Et puis voilà, pendant deux ans, j'ai bossé avec eux. Et ça m'a permis là de me sentir bien, à l'aise et de confirmer que c'était vraiment ce que je voulais faire. Et puis après, j'ai volé de mes propres ailes. Je n'ai pas resté avec eux tellement longtemps, mais ça m'a permis d'appréhender le métier. J'avais conscience qu'eux, mais c'était quand même, j'étais déjà dans le bain. Je gagnais ma vie, j'avais quand même ce rapport au client qui devait être... exigeant tu vois donc tout de suite j'ai eu les en fait tout de suite j'ai eu les contraintes tu vois sans me dire ben voilà je me cache derrière un peu un diplôme pendant une année à faire un cp et après je le dis aussi dans cette interview peut-être que j'avais peur aussi d'échouer peut-être que j'avais peur de ne pas l'avoir ce cp peut-être que j'avais peur de me heurter à ferrandi avec des mecs qui sont moi j'avais 32 ans tu vois je vais peut-être pas retourner à l'école en me disant je vais être avec des gamins de 15 16 ans qui vont être plus doués que moi et je vais me retrouver retrouvée comme une grosse naze, en fait. Ça, c'est... J'en ai conscience.

  • Speaker #1

    D'être mise face à ta propre, avec beaucoup de guillemets, incompétence, parce que tu n'es pas encore compétente professionnellement.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, j'ai éludé. J'ai dit, allez hop, on y va.

  • Speaker #1

    Tu avais peur peut-être inconsciemment que ça te brise ton élan aussi ou ton rêve de dire, je vais le faire, j'ai l'ambition, je ne vois que le positif, je suis parti. Exactement. Je ne veux pas risquer de casser ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, parce que ça aurait peut-être été le cas. Et là, j'aurais été tiraillée, tu vois, entre je le fais, je ne le fais pas. Alors cet échec-là, Je l'ai eu parce que j'ai passé deux fois de suite le CAPES et l'AGREG que je n'ai pas eu. Donc, ma vie, en fait, c'est ça. J'ai été prof pendant 12 ans sans avoir les diplômes. Et là, je suis chef sans avoir les diplômes. Et les deux, je le fais très bien. J'ai été prof. En fait, j'étais très en contradiction aussi avec le système parce que je me disais, je n'ai pas eu le CAPES, je n'ai pas eu l'AGREG. Ma dissertation était mauvaise. Voilà, clairement. Maintenant, les profs, je ne sais plus comment c'est aujourd'hui, mais c'est « tu devais faire une belle dissertation en lettres, en allemand, etc. » Et ça me frustrait parce que je me disais « mais je sais que j'ai la fibre pédagogique. Je sais que je vais créer un lien avec mes gamins où je vais pouvoir les élever au sens propre du terme, les instruire. » Alors oui, il y a les compétences qu'il faut connaître. Et puis finalement, tu vois, j'ai beaucoup travaillé, j'ai travaillé sur les manuels. J'arrivais à appréhender les programmes, je préparais mes séquences, je faisais des belles matrices pédagogiques, tu vois, et les gamins bossaient hyper bien avec moi. Pourtant, je n'ai ni le CAPES ni l'AGREG. Et là, je n'ai pas le CAP et je sais que mes clients adorent ce que je fais. Donc en fait, les deux, c'est assez similaire.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on a, alors c'est pas que français, que francophone, mais aussi en partie. On accorde, mais moi aussi dans plein d'autres pays, dans plein d'autres cultures, on accorde quand même beaucoup d'importance au diplôme parce que c'est une forme de reconnaissance que la société te donne en disant « Ok, une institution plus grande valide que tu as bien ces compétences-là. » C'est assez limitant parce qu'en fait, tu peux avoir très bien ces compétences sans avoir les diplômes comme toi. Ou alors, le diplôme, ça évalue à un instant T, mais tu peux te foirer un jour parce que tu es un peu malade, tu n'es pas dans le truc, tu n'es pas inspiré. On n'est pas des robots. Et ça ne fait pas de toi quelqu'un d'incompétent ou de mauvais. Donc, c'est intéressant que du coup, même quand tu as voulu passer ces diplômes, ça n'avait pas fonctionné. Et que tu as eu ces revanches-là, entre guillemets. Ces revanches-là,

  • Speaker #0

    je le prends assez comme ça.

  • Speaker #1

    Je n'aime pas trop le terme, mais bon,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Mais c'est très intéressant parce que du coup, je me dis finalement, j'ai le même parcours. Et avec le même ressenti. Quand j'ai vraiment les deux fois où j'ai échoué, je me suis dit, mais c'est injuste parce que je vais me priver. Et finalement, de manière peut-être arrogante. Je vais priver les enfants de moi parce que je savais que j'allais, et vraiment que j'allais les aider à donner le meilleur d'eux-mêmes. Et c'est vrai que pendant 11 ans et demi, j'ai eu un rapport avec les enfants qui était vraiment un rapport hyper maternel. Et j'ai encore des contacts avec eux. Tu vois, et ils me voient et c'est drôle parce que pour l'anecdote, c'est un truc de malade. J'ai un de mes anciens élèves que j'ai recontacté il y a trois semaines. qui est en fait un studio food, qui est réalisateur, qui fait des vidéos dans la food. Et je l'ai contacté, et je lui ai dit, mais Queenie, je lui ai dit, mais il faut qu'on se voit, parce que sinon, on va bosser ensemble. Et j'étais sa prof de français. C'est trop beau. Et je sais que les gars m'adoraient, j'adorais être avec eux. Vraiment, j'étais derrière eux, j'étais une bonne prof. Et je sais que les gens qui parlent de moi savaient que j'étais une bonne prof. Enfin, comme quoi, ça ne veut pas tout dire. Mais c'est vrai que derrière, je trouve que le parallèle, il est assez dingue. Et après, tu vois, c'est tout l'équilibre aussi entre les fameux savoir, savoir-faire et savoir-être. Et je pense que le savoir-être, il prend une belle place aussi. dans une aventure.

  • Speaker #1

    C'est presque un super pouvoir finalement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Savoir-être. Quand tu l'as bien développé.

  • Speaker #0

    Super pouvoir, j'adore.

  • Speaker #1

    En fait, j'aime bien ce terme. Alors c'est vrai que ce n'est pas des super pouvoirs, mais j'aime bien, j'ai beaucoup baigné dans tout ce qui est super héros, etc. Je ne peux pas bouger le verre, mais d'avoir ces petits super pouvoirs comme ça, je trouve ça un peu cool. Et du coup, le message aussi pour tous ceux qui nous écoutent là, c'est que finalement, il ne faut pas se limiter, alors hormis dans les professions réglementées, pour être médecin, pour être médecin, etc.

  • Speaker #0

    Avec des dangers.

  • Speaker #1

    Avec des dangers pour autrui. Ça, bien sûr, on ne met pas ça en question. Mais le diplôme ne veut pas toujours tout dire. Ça, c'est important, surtout dans les professions où ce n'est pas réglementé comme ça. Donc, il faut aussi pouvoir se faire confiance, suivre son instinct, son intuition. Autre point aussi, quand on n'a pas ses diplômes, etc., il ne faut pas hésiter à s'entourer. Toi, tu l'as fait au début avec cette agence de référencement pour chef à domicile.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour commencer, pour avoir un premier pierre à l'édifice, un premier tremplin. Et puis après, construire et voler de ses propres ailes. De toute façon,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Tu prends énormément des autres. C'est hyper important en fonction de là où ils en sont. Parce que ça, c'est pareil, les gens qui restent cachés chez eux n'évolueront jamais. C'est assez brutal de dire ça. Mais quand tu veux monter une boîte, en tout cas, tu veux monter une boîte et qu'elle se développe à la hauteur de tes ambitions et de tes aspirations les plus profondes. Voilà, il faut que tu sois avec l'autre.

  • Speaker #1

    Le co, il est hyper important. L'être humain se nourrit beaucoup intellectuellement, se développe aussi au contact des autres. Encore plus peut-être dans la foudre, dans les métiers artistiques, créatifs, ça te nourrit aussi ton inspiration et ta créativité. Ça vient d'où pour toi toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir ? Même si tu n'en as pas forcément eu, mais je pense qu'on parlait un peu du syndrome de l'aposteur, on en a tous un petit peu quand même à un moment. Ça vient d'où ? Comment les dépasser ? Est-ce qu'il faut toutes les dépasser aussi ? Ça, c'est important parce qu'il y a des fois des croyances limitantes qui peuvent être bonnes aussi de faire poser certaines questions avant d'agir. C'est quoi ta vision là-dessus, toi, de ces croyances limitantes ?

  • Speaker #0

    Alors, les croyances limitantes, c'est vrai que je ne les ai pas eues au moment où j'ai voulu me lancer. Mais après, au fur et à mesure de mon chemin, oui, il y en a qui m'ont été mises dans la tête aussi. Je pense que c'est beaucoup la société, beaucoup l'entourage. Voilà. Les croyances limitantes, déjà, c'est la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de faire mal, de faire mal aux autres aussi. Et moi, ma pire croyance limitante, c'est la culpabilité. Je le dis aussi très souvent de manière assez naturelle et authentique. La culpabilité, donc se sentir coupable de penser qu'à soi. Parce que quand tu crées aussi une boîte, pour moi, c'est un bébé. Et la culpabilité de ne pas autant s'occuper de son enfant. Quand t'es maman, c'est aussi compliqué, tu vois. La culpabilité de travailler trop. La culpabilité d'être obsédée par ma boîte, quoi. Donc, les croyances limitantes, après, c'est de se heurter au jugement des uns des autres. Le jugement. Tu parlais de poison, mais le jugement. Voilà. D'aller juger. Alors, être jugée, c'est bon. La critique, elle peut être bienveillante. Voilà, c'était trop salé, pas assez salé. Ah bah tiens, tu pourrais mettre telle herbe là-dedans, tu pourrais utiliser telle assiette, tu pourrais faire... Voilà. Il y a des injonctions qui sont bienveillantes, tu vois. Mais quand c'est te défoncer pour te défoncer, ou en tout cas te tirer vers le bas, après c'est une question de force de caractère aussi, et beaucoup de travail sur soi. Voilà. L'introspection, le def perso, les psychothérapies, t'aident aussi à comprendre qui tu es. quels sont tes démons intérieurs, tes traumas même, d'aller les chercher, d'aller les confronter et de dire, ouais, ok, de sentir un peu une puissance. Quand tu es dirigeant, il faut que tu aies la tête sur les épaules et donc il faut essayer de ne pas se laisser déstabiliser. C'est difficile, c'est difficile, mais donc voilà, je disais tout à l'heure, les jalousies, les insécurités des autres que tu portes, ça, tout ça, j'en parle. depuis 4-5 ans. Parce que ça fait 4-5 ans que je bosse là-dessus. Mais avant le Covid, par exemple, j'étais plus en mode, je me prends les coups et je pleure et je réfléchis pas trop et je me dis, c'est toi qui n'es pas terrible, pourquoi t'avances pas, pourquoi tu fais ci ? Tu restes englué, en fait. Quand tu veux te libérer, cette liberté, cette liberté intérieure, cette sécurité intérieure, cette paix intérieure, il faut que tu la développes au centuple pour justement déployer ton potentiel et être bien. dans ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Ça, on va en parler justement de cette partie introspection, travail sur soi, psychothérapie et autres. Juste avant, il y a quand même un fil conducteur qui m'a marqué aussi dans ton parcours. C'est que tu as commencé par l'enseignement, donc tu transmets au sens propre, donner des cours. Tu bascules dans la cuisine où là, c'est une autre forme de transmission. Tu crées, tu transformes un aliment et tu partages, tu nous diras quoi d'ailleurs, peut-être des sensations, des émotions, mais t'as pas pu t'empêcher de revenir à tes premiers amours parce que t'as aussi développé des ateliers de cuisine, je crois que j'ai vu. Et donc là, on retombe dans la vraie transmission. Du coup, ça amène à deux choses que je voulais voir avec toi, c'est qu'est-ce que tu cherches à transmettre en plus ? Qu'est-ce que tu transmets en plus avec ta cuisine, que tu pouvais le faire avant ? Et comment le fait de reboucler sur tes premiers amours, ton amour complet de la transmission et du partage, t'a permis de designer un format qui te convient mieux, qui allie à la fois la transmission, mais pas de l'allemand ou des lettres, mais de la cuisine, qui allie ta passion avec ta transmission ?

  • Speaker #0

    Très intéressant. Effectivement, tout ce qui est pédagogie, la pédagogie, c'est amener l'autre sur un chemin. Donc sur le chemin des lettres, de la connaissance intellectuelle. Et en fait, cette connaissance intellectuelle permet une émancipation intellectuelle. On sait très bien que plus tu es cultivé, plus tu es capable d'avoir ton esprit critique. Et là encore, on est sur une certaine liberté. Les ateliers de cuisine que je fais, je mets immensément ma personnalité dedans. Et je veux... En fait, ce n'est même pas des ateliers de cuisine, c'est des ateliers de créativité culinaire. C'est-à-dire que... Moi, ça ne m'intéresse pas de leur apprendre à faire des macarons, tu vois, ou de leur apprendre à lever un filet de saut, que je ne sais pas faire d'ailleurs. Non, par contre, je leur apprends que dans la cuisine, on peut être libre. Donc, oui, je vais leur faire faire un pesto. On va faire des pâtes au pesto. Dans le pesto, d'habitude, tu mets du basilic, tu mets de l'ail, des pignons et de l'huile d'olive. Là, je vais leur dire, on va faire un pesto de coriandre et on va faire un pesto de coriandre à la pistache. Parce qu'on n'est pas obligé de mettre des pignons. mettez de la pistache, mettez des cacahuètes, mettez des noix de cajou, mettez des amandes, puis on n'est pas obligé de mettre du basilic, mettez des herbes, donc un pesto d'estragon, un pesto de coriandre, un pesto de menthe. Et en fait, la crème brûlée, je leur apprends à faire une crème brûlée, mais en version salée. Donc, en fait, le fil conducteur, c'est vraiment la liberté. Et de leur expliquer que, d'une, tout le monde peut cuisiner. Moi, je décomplexe ça. La seule chose, oui, c'est le facteur temps. Voilà, parce que ni le facteur argent... Tu vas chercher des carottes, tu fais des trucs super avec des carottes au marché. Tu n'es pas obligé d'acheter du foie gras de la truffe. Et deuxièmement, tu peux faire des choses simples. Moi, j'ai écrit deux livres, c'est deux livres de recettes. Je me suis déjà lassée des recettes, je suis déjà sur mon troisième. Mais du coup, je leur explique que c'est facile. Donc, ces cours de cuisine que je fais avec eux, c'est à la fois pour des particuliers ou aussi pour des entreprises en mode cohésion, management. Je mets beaucoup de moi, donc j'amène plein d'épices, j'amène plein d'herbes différentes. Et à chaque fois, je leur raconte une histoire. Parce que maintenant, je commence à avoir aussi des partenaires pour des éléments de cuisine. Et je leur raconte les histoires. Et donc, c'est pour ça que je ne suis pas l'atelier des chefs. Je ne suis pas dans une structure. Et mes menus ne sont pas standardisés. Je fais aussi des menus sur mesure. Et ce que j'adore, c'est même faire des menus sur mesure en fonction de l'ADN de la boîte. Ou en fonction des gens. là j'ai été bookée pour le 23 décembre et c'est une famille, ils vont être 8 8 ou 6, intergénérationnels et ils vont faire le repas de Noël ou en tout cas un repas qui pourrait être associé à un repas de Noël et donc je trouve ça génial donc j'ai pris les éléments qui m'ont dit, parce que moi je fais toujours en fonction aussi de ce qu'ils veulent, viande, poisson etc. Et en fait donc moi ce que j'adore c'est faire le show évidemment, d'animer et puis surtout de leur montrer Ce dont je suis la plus fière, c'est qu'eux, à la fin, y soient fiers. De la même manière que j'étais fière quand un gamin, je lui apprenais à faire une composition de français ou lui apprendre les langues, et qu'à la fin, il était capable de parler en allemand ou de me faire une super dissertation sur n'importe quel auteur ou n'importe quel sujet. Il était fier de lui parce qu'il avait 15, 16, 17 ou même 12. Mais il était fier de lui. Et eux, je sais que souvent, je commence mon brief en disant voilà, on va faire ça, ça, ça, ça. Souvent, c'est une pièce cocktail, entrée, plat de dessert en deux heures. Ils sont tous là, on ne va jamais y arriver. Et en fait, au bout d'une heure cinquante, les assiettes sont prêtes. Mais c'est génial. Et tu vois dans leurs yeux l'émerveillement. Donc, quand c'est en collectif avec des entreprises, il y a ce côté, on s'est un peu challengé, il y a une équipe, etc. Et puis, quand c'est les particuliers aussi, ils disent, ah bah, je ne pensais pas qu'on allait y arriver. Donc il est là. Mon fil conducteur. Je ne l'avais pas conscientisé avant de t'en parler. Merci beaucoup, Julien.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Incroyable.

  • Speaker #0

    Incroyable. La maïotique de faire accoucher du truc. Bravo.

  • Speaker #1

    Ça devient un peu... Tu vois, il manque juste un canapé. Ça aurait pu faire un peu... Et puis, il y a un petit Freud.

  • Speaker #0

    Je pourrais parler avec Freud parce qu'il est autrichien. Je serais capable de lui parler.

  • Speaker #1

    C'est vrai. C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, inconsciemment, que tu avais fait de l'allemand.

  • Speaker #0

    En fait, c'est lui qui m'a envoyé le signe. C'est lui qui m'a envoyé le signe. Sigmund. Sigmund, si tu me regardes.

  • Speaker #1

    Si tu nous entends. J'avais pas prévu ça, mais ça me démange un peu de te poser la question, sans que ça devienne une séance de thérapie, mais tu parles beaucoup de liberté, et encore là, dans le podcast. Est-ce que tu t'es déjà posé la question, ou est-ce que tu sais pourquoi c'est autant important pour toi, ou pourquoi c'est tant ce moteur qui te tire vers l'avant, cette quête de la liberté ?

  • Speaker #0

    Ouais, parce que je me suis sentie emprisonnée quand j'étais petite. On va être sur une séance de psy, mais... Ouais, ouais, moi j'ai un rapport à mon enfance qui est très complexe. Je pense que je me suis sentie oppressée pour mille et une raisons. Pas forcément regardée, pas forcément aimée. Et donc, tu vois, en introspection négative, tu vois.

  • Speaker #1

    Tu te recroques vie, tu crées ta propre prison en fait. Ouais,

  • Speaker #0

    complètement. Et du coup, ouais, c'est ça. Et donc du coup, je pense qu'après, j'ai eu envie, en étant adulte, de savoir qui j'étais et puis de me sentir libre. Mais cette idée de liberté, pour moi, elle est, je pense, quasi même obsessionnelle, en fait. Tu vois, de me sentir libre, même par rapport aux conventions, par rapport aux conventions sociales, aux conventions morales. J'ai souvent envie de dire « fuck, je suis moi, en fait » . Mais même par rapport aux autres, parfois, c'est aussi compliqué les rapports aux autres. Parce que tu es obligé de te formater, de t'adapter. On reviendra à ça avec l'histoire de HPI. Mais de se suradapter même. Mais oui, ça c'est lié à mon identité de enfant.

  • Speaker #1

    Ok, c'est un peu là où je voulais en venir. Parce que j'étudie à côté aussi la... Je fais de la psychologie, je fais des études de psychanalyse. Et on voit aussi beaucoup ça, ce rapport à l'enfance, à la petite enfance. L'enfant intérieur. Qui prennent naissance, le terme est là d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Dans ces moments-là.

  • Speaker #0

    Mais tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    C'est clair.

  • Speaker #0

    Tout est lié à l'enfance.

  • Speaker #1

    Du coup, la transition est toute trouvée pour cette partie justement un peu plus sur psychologique, neurodivergence et autres.

  • Speaker #0

    Neuroatypie.

  • Speaker #1

    Neuroatypie, c'est vrai. Neuroatypie, neurodivergence. Tu as été diagnostiqué donc HPI hypersensible. Comment tu en es venu à ça ? Tu dis avant Covid, je prenais, je pleurais, j'encaissais, j'avançais, je ne me posais pas de questions.

  • Speaker #0

    Je ne me sentais pas très bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et Covid, prise de conscience. Et là, tu dis OK, je vais faire un travail sur moi, psychologique, creusé.

  • Speaker #0

    Non, c'est même pas comme ça. Et ça, je ne t'en ai pas parlé. Ce n'est pas comme ça que ça s'est passé. C'est qu'en fait, le Covid 2020, ma fille était en CM2. Moi étant quand même très à l'affût de la scolarité, de la manière que... cognitive d'appréhender les choses. Je me dis, elle va rentrer en sixième, la transition a été compliquée parce qu'elle n'a pas beaucoup travaillé pendant le CM2. Je vais lui faire aller voir un pédopsy qui m'explique comment je peux l'aider à travailler pour que son collège se passe bien et que son lycée se passe bien. Et là, tombe le diagnostic, elle est HP. Ok, je me dis, t'es 30 secondes fière et puis après tu dis, ça va être compliqué. Mais pour l'instant, moi, je n'avais pas compris.

  • Speaker #1

    HPE, pour les gens qui nous écoutent, c'est haut potentiel intellectuel.

  • Speaker #0

    Qui va souvent avec le HPE, haut potentiel émotionnel et l'hypersensibilité. Tu as le petit package en général. Et OK, donc moi, je comprends. Précocité, effectivement, neuro-atypie, etc. Donc, on commence à réfléchir comment on va la faire travailler. Et un an après, je prends un petit déj avec une nana. Et on discute. Et on en vient à parler de ma fille. Et je dis, tu sais, effectivement, c'est un peu compliqué parce que là, j'ai compris qu'elle était HPI. Elle me dit, oui, comme sa mère. Et là, je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le truc, bam ! Et à ce moment-là, je me suis dit, putain !

  • Speaker #1

    Comme si elle avait libéré un petit truc qui n'attendait que quelque chose. Et puis là, tu as tout le puzzle.

  • Speaker #0

    D'un coup d'un seul, tu as tout le puzzle. Tu comprends tout. Ah, tu comprends tout. Tu comprends tout. Donc, c'est à ce moment-là. Je me suis dit, ah bah oui, évidemment. Après, voilà, je fais les tests, les trucs. Mais ça m'a permis de mettre un mot, déjà, là-dessus. Après, j'en ai beaucoup parlé avec ma fille et j'ai mis du temps aussi. Moi, je l'ai compris tout de suite. J'ai senti, j'en ai parlé à mon mari tout de suite qui lui s'est dit « Ah oui, donc après, on a été voir toutes les caractéristiques, etc. » Je lui ai dit « Ah oui, d'accord, laisse tomber, c'est évident. » Mais c'est comme ça que je l'ai découvert, en fait. Et c'est assez dingue parce que ça a été pour moi assez brutal. Je me suis dit « Wow ! » et en même temps, d'une évidence folle.

  • Speaker #1

    Oui, toi, tu n'y étais pas préparée. Tu as cette amie qui te balance. Ah non,

  • Speaker #0

    mais je me souviens précisément où j'étais. J'étais place du trocat, dans une brasserie à 9h30, 10h, avec un café. Elle m'a vue trembler, en fait. J'ai vraiment eu une réaction, waouh, détraumatisante, en fait. Tu vois ? Comme si, voilà. Une libération. Oui, il se passait un truc.

  • Speaker #1

    Du coup, ça a changé quoi pour toi de mettre des mots là-dessus, après, dans ton quotidien, où tu dis maintenant, il y a certaines choses que tu assumes plus, mais de le savoir, d'en parler ? Mettre des mots dessus, ça a changé quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je veux préciser déjà que je ne veux pas que ce soit une excuse de quoi que ce soit. Ma fille, j'en ai parlé à ses profs, et si après elle est relou en cours, je vais dire qu'elle est HPI. Mais moi, je ne vais pas justifier en permanence des choses. Par contre, c'est vrai que j'essaye d'exprimer aux gens que c'est aussi une difficulté, que parfois, ce n'est pas facile de le vivre. Parce que le côté hypersensible, pour moi, c'est très compliqué. Et après, on sait très bien que le haut potentiel intellectuel donne aussi un immense potentiel de travail, de créativité, de faire des choses dont les gens se disent « Mais comment elle peut faire tout ça ? » D'énergie. Donc, ça m'a beaucoup aidée aussi pour comprendre que je pouvais aller beaucoup plus loin que là où j'étais. Donc, c'est un moteur plus qu'un frein. et puis après c'est aussi parfois d'expliquer aux gens bah oui c'est une réaction comme ça voilà comment je fonctionne c'est un fonctionnement c'est un fonctionnement je voulais le préciser parce qu'après les gens diront ah oui machin donc après t'as tout le truc là dessus oui mais ils sont tous HPI machin chacun

  • Speaker #1

    pensera ce qu'il veut mais en tout cas c'est plus une explication effectivement qu'une justification et d'ailleurs beaucoup de bienveillance pour ceux qui nous écoutent aussi par rapport à ça bien sûr Euh... Le fait de consulter, moi je consulte aussi des psys, je suis aussi dans l'introspection, dans tous ces travaux sur moi-même. Et je pense que c'est hyper important et même très sain. Et donc, moi je ne peux qu'encourager aussi. Et je trouve que c'est bien, c'est encourageant parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de gens qui sont à l'aise avec ça. Notamment les nouvelles générations. Maintenant, aller voir un psy, on ne dit plus « je vais voir quelqu'un » .

  • Speaker #0

    Le quelqu'un.

  • Speaker #1

    Mais qui ? Non, tu ne vas pas voir quelqu'un. Je vais voir un psy. Et c'est plus, tu vois, je ne sais plus avec qui j'en discutais, qui disait, ouais, je vais voir un psy. Mais c'était évident. C'est-à-dire que limite, si moi, je lui avais dit, je ne vais pas voir de psy, il me dit, mais pourquoi tu ne vas pas voir de psy ? C'est bizarre, quoi. Mais tu as quel âge, toi ? 29 ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc moi, j'en ai 44. Donc, on est sur une demi-génération, tu vois, d'écart.

  • Speaker #1

    Mais les générations encore un peu en dessous de moi, je sens que c'est... Donc, c'est bien. Les gens s'intéressent encore plus à ça. à eux-mêmes. Mais tu sais, après,

  • Speaker #0

    c'est aussi lié à toute cette problématique de santé mentale sur laquelle on revient beaucoup. ce côté sécurité intérieure ouais cette connaissance de soi en fait, cette connaissance de soi je trouve que c'est important et moi ça pour le coup je l'ai dit très très vite vraiment l'entrepreneur qui réussit c'est l'entrepreneur qui se connait, je le dis très souvent sous cette forme là parce que je trouve que c'est vrai, t'as des gens qui peuvent brasser des millions mais pas être à l'aise avec eux-mêmes et bien leur entreprise oui il brassera des millions mais il sera pas entrepreneur en fait, tu vois l'entrepreneur c'est quelqu'un quand même qui Merci. qui fait corps aussi avec sa boîte, donc avec ses valeurs, avec ce qu'il veut propager, tu vois, comment il veut rayonner, comment il veut impacter. Moi, je fais fusion complètement avec ça, mais parce que derrière, voilà, j'ai travaillé et puis c'est puzzle, puzzle, puzzle, et puis tu comprends, voilà, mon rapport à la créativité, mon rapport, voilà, à cette ébullition mentale en permanence, cette arborescence, tu vois, de multiplier les projets, en fait, Je me suis autorisée d'ouvrir plein de portes professionnelles parce que je savais que j'allais pouvoir le faire bien. Le fait de me lancer journaliste dans un podcast, les gens m'ont dit « qu'est-ce que tu vas foutre là-dedans ? » Je savais que j'allais être tellement curieuse de cette nourriture-là vers les autres que j'allais me faire très bien. Et en fait, je le fais très bien. Donc, ça te permet aussi de te dire, de te renforcer, de t'affirmer dans ton potentiel et de le voir comme ça.

  • Speaker #1

    Et les autres le ressentent, moi je crois beaucoup aussi à ça, l'énergie que tu dégages quand tu es très aligné avec toi et que tu es bien dans un projet. Il n'y a pas à dire, tu transmets quelque chose et la personne en face de toi, elle le ressent, que ce soit de la confiance, du bien-être, de la bienveillance,

  • Speaker #0

    de l'inspiration, de se dire j'ai envie de faire la même chose.

  • Speaker #1

    Les gens le sentent. Alors, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas trop d'accord avec ça, des psychanalystes et autres aussi. Mais moi, je pense que c'est aussi beaucoup lié parce que je ne peux pas trop jeter la pierre non plus aux anciennes générations qui ne l'ont pas trop fait. Je pense que c'est aussi beaucoup lié à ce qu'on appelle la pyramide de Maslow en disant que nous, on arrive sur des moments où tous nos besoins primaires, tout est pleinement satisfait. et Je veux dire, même en France, tu as quand même beaucoup d'aides. Si tu perds ton emploi, tu as quand même le chômage, tu as le RSA, le revenu minimum d'activité. Tu as tout un tas de choses qui font que de plus en plus, tu peux te concentrer vers toi, ton bien-être à toi. Donc, tu arrives vers le haut de la pyramide de Maslow. Et puis, il y a aussi un retour en ce moment avec tout ce qui va être écologie, consommer plus raisonné, etc. où on va être beaucoup plus l'intelligence artificielle aussi, beaucoup plus se questionner sur tout ça. Donc, je ne suis pas étonné que ça prenne ce chemin-là. Et je pense que ça explique aussi pourquoi les générations précédentes étaient peut-être moins là-dedans. Ce n'est pas le seul facteur. Bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Après, c'est l'ouverture aussi. Tu vois, les deux derniers besoins, qui sont les besoins d'appartenance et de reconnaissance ou d'épanouissement. Tu vois, je trouve que c'est important. Plein de gens disent, ah oui, le bien-être au travail, ah oui, la quête de sens. C'est vrai qu'on en parle beaucoup. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de reconversion. Il y a beaucoup de burn-out parce que les gens se posent des vraies questions. et en fait de ta vie, ta vie est courte. Donc, il faut que ce soit une belle vie. Donc, là, quand il y a des problèmes de santé, malheureusement, ça te tombe dessus et tu ne peux rien y faire. Tu n'as pas de contrôle là-dessus si ce n'est de réagir du mieux que tu peux. Mais tout le reste, tu as quand même une action à faire. Donc, il ne faut pas avoir peur du changement. Il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Il faut effectivement s'écouter. Je trouve que c'est important et moi c'est ce que je veux transmettre à ma fille qui a 16 ans, qui longtemps s'est foutue de moi en disant « Oui, tu vas aller chercher des livres à la FNAC, tu vas aller dans les rayons développement personnel et philosophie. » Mais la philosophie, c'est quoi ? La philosophie, c'est l'amour de la sagesse. Donc être sage, être sage, c'est être capable de réfléchir, être capable de voir les choses autrement, être capable d'aimer en fait, de s'aimer soi-même, d'aimer les autres, d'aimer la nature, d'aimer tes projets. Je trouve que quand tu te crées une vie comme ça, je ne dis pas que je suis toujours en mode comme ça. On est des êtres humains. Oui, j'ai des modes un peu hystériques, vénères, etc. Les gens le savent, désolé pour vous. Mais de manière générale, ta projection de vie, moi j'ai 44 ans, je suis grosso modo à la moitié, ça c'est dur. Mais j'ai envie de bouffer la vie. J'ai envie d'avoir un rapport au temps. Moi, je ne vois pas mes semaines passées parce que je fais plein de choses. Alors, plein de gens me disent, oui, tu fuis des choses. Sûrement. D'accord ? Sûrement. Mais je ne fais de mal à personne, déjà. Tu fais plaisir dans ce que tu fais. Je fais plaisir dans ce que je fais. Les gens, je vois bien que j'ai créé autour de moi une communauté de gens qui apprécient ce que je renvoie, qui apprécient cette énergie, qui me disent que je suis rayonnante dans le sens où je donne de la lumière. Mais ce n'est pas que je prends la lumière. Elle est là et hop ! je vous la donne en fait et donc c'est j'arrive à embarquer les gens et ça c'est une vraie fierté parce que ouais j'ai besoin des autres moi j'ai clairement besoin des autres je comprends aussi ce travail sur soi,

  • Speaker #1

    je comprends qu'il y en ait aussi beaucoup alors soit qu'ils le fassent pas, soit qu'ils le fassent pas suffisamment, même si j'encourage le maximum de gens à le faire, parce qu'en fait et ça c'est un truc que mon prof de psychanalyse nous a appris aussi, je trouve que c'est vrai quand tu le comprends aussi, c'est quand tu commences à travailler sur toi Merci. que tu te dis, ce qui est top, c'est que je vais mieux me connaître, donc forcément, je vais aller vers des choses plus positives et grosso modo, ma vie sera mieux. C'est le raccourci que tu peux faire. Sauf qu'en fait, tu découvres en creusant, en faisant de l'introspection, qu'en fait, toute phase de psychanalyse ou de psychothérapie commence par une forte régression où tu vas aller creuser, toucher des moments très durs, très difficiles, avant qu'il y ait une progression. Tu vas aller mettre le nez dans quelque chose qui sent pas bon. Et t'en as beaucoup qui lâchent... Oula, attends, ça a peur. Elle a peur. de se découvrir, de toucher des choses, de réveiller des choses inconscientes.

  • Speaker #0

    Mais alors que finalement, bien sûr que c'est douloureux, bien sûr que ça fait immensément mal, mais c'est tellement salvateur. Après, quand tu te détaches de ça, en tout cas que tu mets des mots sur ce qui a pu te porter préjudice à l'intérieur de toi, qui était là, qui bouillonnait, qui te gangrenait, tu t'en libères. Tu ne les oublies pas, mais tu t'en libères. Et tu as un autre regard dessus, un regard même de dire Moi, je suis en train de me dire merci. tout ce qui m'est arrivé de négatif dans ma vie, de bouleversant, de paralysant, de traumatisant. Merci, c'est la première fois que je le dis ça aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci pour l'exclusivité.

  • Speaker #0

    Voilà, non mais parce que ça me rend tellement plus forte aujourd'hui. Même si j'ai des moments de vulnérabilité, de fragilité, évidemment. Mais en fait, si tu fais la balance, ça me rend tellement plus forte d'affronter ça. Et en fait, toutes ces failles et ces... fameuse blessure de l'âme, en fait, tu sens bien aussi qu'il y a quelque... Moi, je sais qu'il y a quelque chose qui m'a aidée à les transformer, en fait. C'est genre du signe, là, je sais pas ce que c'est. Pas forcément Dieu, mais voilà, l'univers, quelque chose dans l'univers qui m'a dit « Ok, hop, on va te le transformer. » T'as eu ça, bien morflé, mais tu vas le transformer. Baudelaire, dans « Les fleurs du mal » , dit « Donne-moi ta boue et j'en ferai de l'or. » J'adore cette phrase. Voilà, de transfigurer. C'est beau. De transfigurer, en fait. Plutôt que de te vautrer dedans. T'en as plein qui se raccrochent à ça. En disant, mais maintenant, ne fais pas ça. Parce que si, parce que ça. Tu vois, qu'ils se complaignent. Sors de là. Va plus profond. Effectivement. C'est très bien dit quand tu dis, les gens sont là. Puis ils vont faire une ou deux séances. Puis ils sortent. Oh là là, mon Dieu.

  • Speaker #1

    C'est un peu effrayant, c'est dur.

  • Speaker #0

    Je ne veux pas voir, mais ça ne va rien régler. le truc il est là quand même ta noirceur, elle est là. Donc maintenant, c'est d'aller, justement, te confronter. J'ai vu un truc sur Instagram, c'était trop beau. C'était un fantôme hyper déformé, hyper flippant. Il sort d'une chambre et t'as une nana qui est là. Soit il la bouffe, en disant, voilà, tout tes traumas, ça va faire de toi quelque chose de faible. Et en fait, elle le regarde. Elle le regarde, elle le regarde, elle le regarde et à un moment, il se transforme et elle le prend dans ses bras. Et quand elle le prend dans ses bras, donc elle accueille en fait ses traumatismes, elle accueille ses pensées négatives, il disparaît et ça devient quelque chose de lumineux. J'ai trouvé ça tellement beau, mais tellement vrai. Donc, ayez le courage d'affronter aussi tout ça, parce qu'à la fin, vous verrez que ça en vaut la peine.

  • Speaker #1

    Et puis, tout ce travail sur soi, il ne faut pas s'attendre à être soigné après. Le but, ce n'est pas de soigner, le but, c'est de s'accepter, c'est de découvrir, c'est de faire qu'un avec soi-même et d'être indulgent, compréhensif. Ce n'est pas soigner, c'est accepter. Ça, c'est hyper important. C'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et d'être indulgent avec aussi tout ce rapport à la culpabilité sur plein de plans et de dire, c'est moi. Voilà, c'est moi. Je suis comme ça. Et après, je décide d'en faire quelque chose. donc soit En étant dans une négativité ou en étant dans un élan, dans un mouvement et dans l'action. Tout est dans l'action. Je pense que les gens qui sont apathiques, dans l'inertie, « je ne fais pas ça, je ne fais pas ça, je ne veux pas faire, j'ai peur de faire » . Oui, mais c'est un tempérament. Et puis, c'est de galer.

  • Speaker #1

    Ça fait même partie de nous. parce que psychologiquement, le mouvement, c'est ça qui en neurosciences, c'est le mouvement qui crée le développement de tes connexions neuronales. C'est quand ton corps est en mouvement et en action, c'est ça qui le crée. Donc tu vois, même physiquement, on a besoin de ce mouvement et de cette action. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ? Comment te dire ? J'ai fait beaucoup de podcasts, mais celui-là, on est dans le top 1.

  • Speaker #1

    Je te remercie. Canon,

  • Speaker #0

    bravo.

  • Speaker #1

    T'es joueuse ou pas ?

  • Speaker #0

    J'adore jouer.

  • Speaker #1

    On va faire un jeu. Je vais te poser, alors c'est un format un peu qu'on peut retrouver parfois, mais que j'ai essayé d'adapter à notre thématique. Ah,

  • Speaker #0

    les petites questions ?

  • Speaker #1

    C'est des questions, ça va être en, je vais regarder un peu le chrono qui est en face de moi pour voir si je suis un peu dans les temps, mais je me suis dit, il y a une quinzaine de questions, c'est des questions courtes, 70-90 secondes, et les seules réponses que tu peux me donner, c'est oui, non ou un mot spécifique. Et après, on reviendra sur certaines questions qui t'ont un peu plus marqué ou que tu veux développer. D'accord,

  • Speaker #0

    donc c'est soit oui, soit non, c'est moi qui choisis ce que je réponds.

  • Speaker #1

    C'est oui, non ou un mot. des fois ça peut être partage ou ça peut être un truc qui devient ou deux mots mais l'idée c'est pas beaucoup de développer t'es prête ? est-ce que tu te reconnais pleinement dans les termes HPI et hypersensible ? quelles idées reçues sur le HPI ou l'hypersensibilité t'agacent le plus ? différents laquelle te semble au contraire la plus juste ? différents ça marche je prends Est-ce que ton hypersensibilité améliore tes plats ?

  • Speaker #0

    Émotions. Ta façon de faire... Je mets beaucoup d'émotions.

  • Speaker #1

    Quelle est l'émotion que tu penses capter le plus chez les autres ?

  • Speaker #0

    Oh putain, c'est dur ça. La bienveillance. Capter que je renvoie ou qu'on me donne ?

  • Speaker #1

    Un truc que toi, tu ressens le plus chez les gens.

  • Speaker #0

    Ah, l'amour.

  • Speaker #1

    L'amour, ok. Est-ce que tu as un mot ou une métaphore préférée pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Waouh ! J'étais là à chercher loin celle-là.

  • Speaker #0

    Attends, repose-la moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot ou une métaphore pour décrire ton cerveau et son fonctionnement ? Comment toi tu décrirais ton cerveau à quelqu'un qui ne le comprend pas ou qui ne le connaît pas ?

  • Speaker #0

    Ébullition.

  • Speaker #1

    Ébullition, ok. On va reboucler sur tout à l'heure. Est-ce que tu as déjà masqué tes émotions ou tes ressentis pour t'adapter socialement ?

  • Speaker #0

    Malheureusement, oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que les idées reçues te freinent-elles dans l'expression de cette neurodivergence ? La priori des gens ou les idées reçues des gens ? Plus. Est-ce que parler publiquement de neurodivergence t'a libéré d'un poids ?

  • Speaker #0

    Oui

  • Speaker #1

    Quel a été ton plus grand apprentissage en matière d'autobienveillance ces dernières années et depuis notamment que tu as fait ton introspection ?

  • Speaker #0

    D'assumer qui je suis et que je suis une bonne personne.

  • Speaker #1

    Un lieu refuge en un mot, pour toi c'est quoi un refuge ?

  • Speaker #0

    L'Alsace.

  • Speaker #1

    D'accord. La valeur qui est pour toi non négociable, la valeur humaine ? depuis ta reconversion, depuis que tu t'es lancée ?

  • Speaker #0

    De respect.

  • Speaker #1

    Liberté ou sécurité ?

  • Speaker #0

    Liberté.

  • Speaker #1

    Conformité ou originalité ?

  • Speaker #0

    Originalité.

  • Speaker #1

    Et de dernière, est-ce que tu préfères le salé ou le sucré ?

  • Speaker #0

    Très salé, moi.

  • Speaker #1

    Très salé. Et ton ingrédient préféré du moment ?

  • Speaker #0

    La fève de ton cas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et là tu te dis c'est quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai déjà entendu parler de la fève de tonquin. En fait c'est une fève comme une fève de cacao.

  • Speaker #0

    Physiquement oui, mais quand tu la râpes c'est un mélange d'amandes, caramel et vanille. Donc dans une crème, par exemple je fais une crème brûlée, foie gras, fève de tonquin.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai déjà goûté foie gras mais peut-être pas fève de tonquin. Est-ce que sur les questions que je t'ai posées, sinon je reviendrai sur quelques-unes, il y a des thématiques que tu as envie d'approfondir ou sur lesquelles tu as envie qu'on revienne particulièrement ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si toi tu as envie d'accentuer.

  • Speaker #1

    Moi, il y a déjà toute cette partie masquage, le fait de porter un masque en société. Moi, je sais que je l'ai fait, je continue à le faire encore. Dans mon entourage, il y en a qui le font aussi, on peut en discuter. Quand on en prend conscience, c'est difficile. Après, est-ce qu'on sent que ça fait partie de nous ? C'est un peu un réflexe aussi de l'avoir, ce masque-là. Pour ceux qui nous écouteraient, qui pourraient se sentir dans cette situation-là, comment toi tu te sens ? tu as fait peut-être pour t'en défaire ou en tout cas moins le subir aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    En fait, déjà dire, ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas de notre faute qu'on soit différent, qu'on soit neurodivergent, neuroatypique. Ce n'est pas de notre faute. Ce n'est pas la faute des autres non plus. Mais il faut un moment s'en défaire parce que ça va vous épuiser. Moi, ce qui est compliqué avec cette idée d'adaptation, c'est que je suis à la fois très très sociable, j'adore les gens. Mais alors, quand ma batterie sociale, elle est à plat, c'est à aller à plat de manière gravissime, il faut vraiment que j'aille dans ma grotte. Et ça, il y a plein de gens qui ne le comprennent pas. Moi, comme je suis très sociable, les gens me sursollicitent en permanence parce que j'ai une capacité, tu vois, de cette effervescence-là, justement, de réfléchir à 15 000 trucs à la fois. Sauf qu'en fait, maintenant, je leur explique, et donc merci à toi parce que je leur explique le reste aussi, que parfois, il faut qu'on me laisse tranquille. Parce que sinon, je vais être désagréable. Et là, du coup, il y a Shrek qui va sortir, Hulk qui va sortir, ou Fiona, toute verte, avec ses couettes. Et ça, ça va être méchant. Mais oui, c'est difficile, cette adaptation. Mais tu vois, ce mot adaptation, je l'ai compris que quand j'étais HPI. Il y avait plein de choses, je me disais oui, je ne me sens pas à l'aise. Et tu vois, ma fille, par exemple, elle a du mal à s'adapter. Et moi, je lui explique que s'adapter, pour moi, c'est difficile aussi. parfois je voudrais assumer parce que c'est fatigant, elle me voit très sociable alors qu'elle, elle est très timide elle se dit bah du coup Virginie elle est pas HP bah non mais parce qu'en fait j'ai un travail qui est tellement fort sur moi que c'est pour ça que je suis épuisée en fait parfois je suis épuisée parce que ça te prend beaucoup d'énergie de masquer d'être une autre personne aux yeux des autres mais en tout cas merci d'aborder ça parce que c'est la première fois que je l'aborde comme ça aussi, de manière aussi profonde et donc dire à ces gens là de voir où ils en sont aussi sur leur capacité de se connaître. Mais ouais, surtout, tu l'as dit tout à l'heure, l'auto-indulgence. Je trouve que c'est tellement important. L'auto-compassion, l'auto-indulgence, l'auto-bienveillance. Et de ne pas se flageller en disant tu es différent, du coup tu ne vas pas être aimé. C'est pas ça. Tu es différent et tu en fais une force. Et les gens en face, tu peux leur apporter quelque chose même si tu es différent. Donc ne pas se conformer. Cette idée de conformité là, je suis anticonformiste à mort.

  • Speaker #1

    Après c'est quelque chose qui se crée aussi dans l'éducation, quand tu es enfant. C'est la société aussi, l'éducation de tes parents, de l'école, etc. qui te met dans des cases. Alors après il faut réussir à s'en défaire ou pas. C'est le travail de chacun. Et puis après, ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que moi, c'est ma nature aussi très optimiste. Mais j'ai quand même le sentiment que c'est toujours les 80-20, la loi de Pareto. Je pense que tu as quand même 80% des gens qui sont globalement très bienveillants. Et quand tu leur expliques ça, à partir du moment où tu sais communiquer, toute éducation de communication de toute façon, même de communication pour la dédicace, mais à partir du moment où tu arrives à communiquer avec les autres et à leur expliquer, je pense que tu as la plupart des gens qui peuvent le comprendre. et être ok avec ça à partir du moment où ils le savent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. On revient sur l'idée de respect. Respect de l'altérité, en fait. De la même manière, je ne veux pas dire que c'est un handicap. Tu vois, les gens handicapés, on essaye de dire... On ne veut pas les montrer comme étant handicapés. On les fait se sentir être comme nous, qu'ils sommes valides. Mais tu vois, on s'adapte aussi. Et puis pourquoi ce sera à nous de nous adapter ? Aussi, tu vois, la question, elle est à double sens. Mais oui, il faut savoir s'entourer, il faut savoir le sentir. Bon, nous, on a aussi une capacité d'intuition qui est assez forte. Donc, on est capable aussi de se dire, bon, OK, là, toi, tu m'as fait un truc, je ne le sens pas, allez, ça dégage. Tu vois ? Et puis, assez intransigeant. Moi, maintenant, j'assume d'être aussi intransigeante et j'assume de dire non pour me dire oui. J'aime bien cette phrase. De dire non à des choses pour me dire oui. Sans culpabiliser, sans m'excuser en fait.

  • Speaker #1

    J'ai lu une phrase à propos de ça dans un livre, mais c'était il y a quelques mois.

  • Speaker #0

    Très littéraire tout ça. Notez ! Prenez votre petit carnet.

  • Speaker #1

    Beaucoup de références qu'on essaiera de retrouver, que j'essaiera de mettre en description.

  • Speaker #0

    Pauvre !

  • Speaker #1

    Ça va être dur. Quoique non, parce que je tiens quand même à... Je suis assez carré là-dessus, j'ai une base de connaissances où je note pas mal de choses comme ça, donc j'arrive à retrouver assez facilement sur une application. Mais j'avais lu une phrase dans un livre dont j'ai oublié le nom qui m'a... assez marqué, que je me suis noté d'ailleurs dans cet espace de travail en ligne que j'ai, qui disait, un oui doit être protégé par une armée de non.

  • Speaker #0

    Oh, c'est beau !

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'était beau, c'était bien imagé, et c'est vrai qu'en fait, le oui, on le dit tellement facilement, parce que l'acceptation c'est beaucoup plus simple, mais en fait, le oui doit être précieux, son oui, c'est son temps, c'est son énergie, c'est sa volonté, c'est ses envies, et donc savoir dire non, c'est aussi protéger son oui, et c'est aussi se respecter soi-même. Trop beau !

  • Speaker #0

    Trop beau. Mais tu vois, on revient à cette même idée. De se respecter aussi, de respecter ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, ce qu'on sent, ce qu'on ne sent pas. Et puis pour créer des belles interactions.

  • Speaker #1

    C'est à mi-chemin entre la psychologie et la poésie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    On n'a pas parlé de l'anxiété, quid de l'anxiété ? Gros sujet aussi.

  • Speaker #0

    Gros sujet. Moi,

  • Speaker #1

    je sais que j'en suis, j'en ressens beaucoup, je suis quelqu'un de très anxieux, même si, encore une fois. socialement je ne le montre pas, j'ai appris à la plupart des gens d'ailleurs sont assez surpris quand ils disent t'es stressé ou anxieux toi ? Eh ben oui, mais c'est quoi ton rapport toi à l'anxiété ?

  • Speaker #0

    Oh ben c'est mon compagnon de vie, j'essaye de l'apprivoiser, mais non je suis quelqu'un de très anxieux, oui je pense que, et puis de très contrôlant en fait, ça va avec cette idée, ce perfectionnisme. D'être toujours dans « je veux que tout soit parfait, donc du coup j'ai peur que ce soit pas parfait, j'ai peur de décevoir » . C'est vrai que depuis tout à l'heure, je dis qu'il faut contrôler vos peurs, il faut apprivoiser vos peurs, parce que dans vos peurs se trouve le meilleur, en fait aussi, quand tu contournes la peur ou que tu traverses la peur, que tu embrasses la peur. Moi, je suis quelqu'un de très anxieux et j'essaye de ne pas faire payer mon entourage, ou de ne pas faire payer les gens de ce côté stress, parce que c'est vrai que je mets beaucoup, beaucoup, beaucoup de pression. En fait, déjà, en termes d'énergie, j'ai une énergie vraiment surdéployée en permanence parce que je fais plein de projets et que chaque projet me demande une exigence. Et en fait, ce rapport à l'exigence, tu vois, à l'exigence, à l'excellence. Et puis, on regarde l'autre. Je suis anxieuse parce que j'ai peur de louper, parce qu'en fait, j'ai peur que les gens soient déçus.

  • Speaker #1

    Et ça, tu le gères comment au quotidien quand tu as des pics très forts d'anxiété ? Est-ce que c'est un... Pas de thune. technique, la respiration ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai un coach depuis peu, Rony, coach beaucoup de diverses...

  • Speaker #1

    On mettra tous les arrobas, tous les hashtags dans la description.

  • Speaker #0

    Un coach professionnel et préparateur mental et physique, donc il me dit oui, quand tu sens que ton émotion déborde, il faut que tu respires, il faut que tu visualises des choses, etc. Mon espace ressort justement, mon Alsace, mes montagnes, mes sapins, mais j'essaie de respirer. respirer et surtout de dédramatiser. Il faut que j'arrive à dédramatiser parce qu'être anxieux quand tu es à l'hôpital et que tu attends un diagnostic, ouais, là tu peux comprendre parce qu'il y a des vraies conséquences. Moi j'essaye de me dire finalement, mon mari va être fort de rire quand il va voir ça parce que je ne suis pas comme ça à la maison, mais de dire c'est pas grave. Voilà, c'est pas grave. On est dans un métier aussi, par rapport à des médecins ou des chirurgiens, parce qu'il s'avère en plus que l'oncle de mon mari, Jean-Noël c'est un très grand chirurgien cardiaque là tu te dis ok, t'as des vraies conséquences le mec il peut y passer moi si ma viande elle est mal cuite ma carotte elle est pas bonne elle est trop salée, c'est pas grave donc les enjeux il faut que j'arrive mais tu vois le fait de te le dire, je vais l'acter les gens vont l'entendre, ils vont dire ah mais attends Virginie du coup t'as posé le truc, donc maintenant tu vas changer mais c'est difficile, ça pour le coup c'est très difficile Merci.

  • Speaker #1

    Non, je suis d'accord avec toi. Ce que j'essaye de faire, moi, personnellement, c'est j'essaye de voir, de gamifier un peu ça, de voir la vie comme un jeu, tu vois.

  • Speaker #0

    De gamifier ? Ah, très bien, c'est un petit néologisme. Au d'homélycisme. J'aime bien ça, c'est beau.

  • Speaker #1

    Mais de voir la vie plus comme un jeu et de me dire, OK, je suis un personnage de mon propre jeu. J'écris mes règles. Alors, ça ne veut pas dire que je me mets des contraintes, etc. Mais ça veut dire que je sais ce que je peux accepter, pas accepter, comment je fonctionne. Donc, ça, c'est des compétences, des caractéristiques, des super pouvoirs, etc. et et de me dire, OK, quand je vais prendre une décision ou faire quelque chose, ou pour justement prendre du recul, de me dire, est-ce que la conséquence de ça, ça va être un game over ? Est-ce que ça va mettre fin au jeu ? Sous-entendu, est-ce que c'est un enjeu vital ? Ou est-ce que finalement, c'est peut-être juste, à un moment, tu t'es un peu loupé, bon, ça arrive à tout le monde, t'en parleras à ton client ou t'en parleras à ta famille ou tu t'excuseras, et ça passera. Ça ne marche pas toujours, mais ça aide, je trouve, à relativiser. Ah, tu vois,

  • Speaker #0

    donc on revient sur la même idée. Mais après, moi, je dis toujours, à Cortoltech, je fais de mon mieux. C'est compliqué, ça. Mais ça te permet aussi de te, pas de te dédouaner, mais de dire, on se met toujours, tu vois, la barre haut. Voilà, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut se comporter comme ci, il faut se comporter comme ça. Voilà, on est imparfait. On est imparfait. On a, bien sûr, des défauts. Oui, même moi, j'ai des défauts. Mais c'est essayer qu'en tout cas, ces moments-là ne détruisent pas les autres. Le seul enjeu, c'est de faire du mal à l'autre, plutôt que de mourir. Mais non, l'anxiété, c'est pareil. On ne m'a jamais posé cette question-là. Je vais rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Ça va nourrir une réflexion. Dans ces accords Toltec, il y a beaucoup de personnes qui l'ont. C'est un livre très connu. Il y en a deux aussi qui s'appliquent bien à ça. déjà de rien prendre personnellement et de ne pas faire de suppositions. N'en fais pas une affaire personnelle. Et ne fais pas de suppositions parce que c'est vrai que des fois tu vas être très anxieux de peut-être quelque chose, mais en fait, fais pas de suppositions, tu verras. Et puis bon après...

  • Speaker #0

    Des suppositions, des projections, bien sûr. Mais ça c'est le cerveau.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est marrant, les gens vont penser que je passe ma vie à lire des études, mais je suis tombé là-dessus sur Instagram la dernière fois, sur une étude d'université aux Etats-Unis qui... qui avait montré qu'en fait, 97% de nos projections, soit ne se produisent pas, soit ne se produisent pas comme on les avait projetées. Donc, tu as 85% qui ne se produisent pas de toutes tes peurs, en disant, mais si jamais je fais ça, il va se passer ça, etc. En fait, ça ne se produit pas. Et ensuite, dans les 15% qui restent, on a 75 ou 80%. En fait, tu mets un niveau de gravité 10 sur 10 qui est en fait un peu sur 10.

  • Speaker #0

    Incroyable.

  • Speaker #1

    Et tu te dis, en fait, ouais. Et quand tu le vis, quand tu as conscience de ça, et que tu te le redis à chaque fois que tu lis quelque chose, tu te dis, ah ouais, c'est vrai que là, j'ai un peu surdramatisé. Et ça aide à prendre du recul, je trouve,

  • Speaker #0

    de plus en plus. Bravo.

  • Speaker #1

    Et avant, parce que je vois le temps qui passe et on pourrait encore rester des heures, mais on va tout doucement se rapprocher de la fin.

  • Speaker #0

    Des heures avec Sigmund.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Il faut l'inviter dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Je l'accompagnerai, j'essaierai de le contacter si il nous entend.

  • Speaker #0

    Il est Instagram.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Très moderne, finalement. deux siècles plus tard Est-ce qu'avant qu'on arrive sur une partie un peu pratico-pratique, sur l'expérience que tu as, des choses comme ça, est-ce qu'il y a un petit message que tu veux laisser tant qu'on est dans cette phase de neuro-atypie, de psychologie, d'introspection, aux gens qui peuvent se sentir trop, pas assez, pour se lancer ou pour se reconvertir, etc. Est-ce qu'il y a un petit mot, un petit message que tu veux leur laisser ?

  • Speaker #0

    S'entourer. S'entourer de gens, soit qui sont comme toi, et du coup qui parlent le même langage, soit de gens qui ne parlent pas le même langage, mais qui sont prêts à l'apprendre. Ok, voilà. Merci pour le partage.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    Il y a une phrase que tu as partagée aussi dans l'interview, tu vois, ça a été mon fil conducteur tout au long du podcast.

  • Speaker #1

    On pense à toi. Oui, parce qu'il s'appelait Julien aussi.

  • Speaker #0

    Qui a fait toute cette interview. Nouvelle dédicace. Et il y a une autre phrase aussi que tu dis que je ne veux pas transformer, en tout cas mal dire. C'est 11 ans d'entrepreneuriat, c'est 11 ans de passion, 11 ans de bonheur, mais aussi 11 ans de combat.

  • Speaker #1

    Et après, je pleure.

  • Speaker #0

    Et après, on voit les larmes qui montent, effectivement, pour ceux qui n'ont pas l'image. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, cette dualité entre... À la fois, tu dis que tu as beaucoup de bonheur, donc ça paraît assez antinomique, assez opposé, en tout cas, avec la notion de combat. Comment tu le vis au quotidien ? C'est quoi les galères que tu as au quotidien dans lesquelles tu dois te combattre très pratiquement et qui font que finalement, c'est peut-être 80% de bonheur pour 20% de galère ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est du coup, les confrontations avec les autres. Puis, au moment où je pleure, c'est parce que je parle beaucoup de ma fille. J'en parlais tout à l'heure de la culpabilité et donc cette dichotomie entre j'ai envie de m'épanouir dans cette entreprise dans laquelle je sais que je fais très bien, où je suis à ma place. Et puis après, mon rôle de maman qui peut être mis à mal. Parce que, voilà, clairement. ce fameux équilibre vie pro, vie perso, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Plus une harmonie entre les deux.

  • Speaker #1

    Une harmonie et puis d'essayer de dégager du temps. Donc les combats, c'est les combats déjà contre moi-même, c'est-à-dire d'essayer de me limiter dans cette explosion de projets, cette volonté de faire mille trucs à la fois pour derrière aller me prouver des choses et prouver aux autres qui n'ont pas cru en moi, etc. Il y a aussi tout un jeu peut-être Merci. Pas mal sains, mais d'une identité un peu fragilisée. Et puis voilà, les gens qui peuvent se heurter à moi, vouloir me faire du mal, les jaloux, les opportunistes. En fait, quand tu réussis, tu te rends bien compte que tu attises aussi les démons. J'ai quelqu'un qui m'avait dit, c'était drôle, c'était en anglais, mais c'était plus de chemin, du coup plus de haters. C'était un peu ça l'idée. et en fait Bah oui, plus t'avances, plus tu renvoies les choses aux autres en disant, elle, elle y arrive, pourquoi pas moi ? Mais tu peux le faire, je ne t'empêche pas de le faire. Et il est là aussi tout le problème. Les jalousies, c'est juste parce que les gens ne se sentent pas à la hauteur de le faire. Mais ça n'est pas contre moi personnellement. C'est pas communication qui va empêcher aux cinq entrepreneurs qui veulent monter leur boîte. Moi, je vais dire aux investisseurs, vous n'y allez pas, les clients, vous n'y allez pas. Enfin, moi, comme je disais, il n'y a pas cette histoire de concurrence. Donc ce combat-là et puis le combat physique aussi. Je suis fatiguée. J'ai des grosses semaines où je fais plein de choses à la fois. Je marche beaucoup entre mes rendez-vous. Je porte aussi beaucoup de caisses physiques. Les gens me voient sur Insta avec la petite assiette, mais en amont, il y a quand même des caisses, des préparations, de la logistique. Même si Guillaume m'aide aussi beaucoup, mais il n'est pas toujours avec mon prestat. J'essaye d'avoir de plus en plus quelqu'un avec mon prestat. Et puis le combat aussi par rapport à l'argent, la peur de manquer. peur de l'insécurité. Même si je dis je me sens en sécurité dans cette insécurité plutôt mentale, mais effectivement j'ai peur de ne pas subvenir aux besoins de ma fille, j'ai peur de parfois lui dire on ne peut pas partir en vacances parce qu'il y a des prestats ou alors on ne peut pas partir en vacances parce qu'il n'y a pas eu assez de prestats. Voilà, c'est plus ça ces peurs-là. Mais j'essaye de les dépasser et j'essaye de me raccrocher de plus en plus maintenant à vraiment la fierté. La fierté que j'ai tout donné. Et que même si parfois, je ne suis pas à la hauteur,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Je n'aurais pas pleuré pour vous.

  • Speaker #0

    Pareil. Presque déçu.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Non, je rigole. Et du coup, c'est quoi les premières galères quand tu as ce combat dont tu parlais ? Quand tu te lances, parce qu'à la fois tu te lances dans l'entrepreneuriat et à la fois tu te reconvertis, tu fais les deux en un. C'est quoi les premières galères quand tu arrives ? que tu parlais de nous. Trouver les clients, c'est là où tu vas te rapprocher d'une agence de référencement. Est-ce qu'il y a d'autres galères sur la partie administrative, fiscale ? Oui,

  • Speaker #1

    alors tout ça, moi je suis une grosse naze. Moi je suis vraiment la créative artiste qui adore être dans le côté un peu perché. Donc heureusement que j'ai un mari qui gère tout ça. Oui, bien sûr, le côté pratico-pratique. D'avoir peur de faire mal ta déclaration, de ne pas donner assez à l'URSAF, ta TVA, etc. Après, la difficulté que j'ai eue, c'est de m'éloigner des gens qui étaient salariés et avec qui je n'avais plus rien en commun. Ça, ça a été compliqué. Dans ton entourage d'amis ? Ça a été compliqué de l'accepter. Longtemps, ça a été bancal, ça a été des tensions, ça a été de la justification en permanence. Donc, culpabilisation slash justification. Je ne peux pas venir, je suis fatiguée. Je ne peux pas venir, je travaille. Je ne peux pas venir, je n'ai pas envie. Puis à la fin, c'est stop. Je ne partage plus rien avec toi, donc je ne suis plus dans ta vie. Et c'est OK, en fait. Ce n'est pas grave. Mais ça aussi, il faut le comprendre. Moi, je suis une âne d'entrepreneur. Voilà, je le sais. Ce qui n'est pas le cas de Guillaume. Et ce n'est pas grave parce que ce n'est pas lui qui porte en soi le truc. Mais il faut sentir aussi que tu vas être confronté à des gens qui vont te renvoyer une image. Tu travailles trop. Il faut que tu te reposes. Enfin, tu vois, les injonctions, parce qu'eux, ils ne sont pas dans le même... Oui, mais il faut que tu te reposes. Il faut que tu travailles moins. Mais toi, tu as ton salaire à la fin du mois. Donc, c'est facile de dire, je me repose. J'ai besoin de me reposer. Mon corps a besoin de me reposer. Oui, mais tu peux le faire. Moi, parfois, j'ai dû faire des choix. En fait, les combats aussi, c'est dans les choix que j'ai fait. Donc, des week-ends, parce que moi, je travaille beaucoup les week-ends, les soirs, où j'avais prévu un week-end en famille. Oui, je vais voir belle-maman, je vais voir la tante, etc. Et puis, tout est calé. Et puis, finalement, il y a une belle presta qui tombe. Belle presta, tu vois, de 3 000 euros. Tu te dis, ah merde ! Première fois, je dis bon allez c'est pas grave. Puis deuxième fois, je me dis que ça me saoule parce que je ne vais pas apprécier le week-end en me disant que j'ai loupé.

  • Speaker #0

    Tu vas culpabiliser de ne pas avoir pris. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc maintenant, je me dis priorité. C'est dur, mais priorité à la boîte. Et j'essaye. Là, tu vois, je pars. Je fais deux jours à Disney avec ma fille. Ça fait longtemps qu'elle veut partir. Donc, on va faire un week-end. Et deux jours après, j'ai une prestat qui est tombée. C'est Guillaume qui va la faire avec une équipe. Voilà. Mais moi, il n'y a pas de souci. Je délègue de plus en plus. Au bout de 12 ans, je commence à déléguer et je commence à dire je ne veux pas faire ça. Je n'ai pas de valeur ajoutée à faire ça. Donc, c'est aussi une évolution en permanence, en fait, en fonction de ce succès-là. Et le vrai combat, et ça, je le dis aussi dans la vidéo, le vrai combat, c'est que plein de gens me voient comme quelqu'un qui a réussi. C'est vrai. Et je dis clairement, le plus dur, c'est de rester. Mon combat aujourd'hui, c'est de rester. Mon combat, c'est de continuer à donner envie aux gens. de faire appel à moi, de surprendre.

  • Speaker #0

    De ne pas te reposer sur tes...

  • Speaker #1

    De ne pas me reposer sur mes acquis, de dire c'est bon, j'ai ma petite communauté, j'ai mes clients qui m'adorent et qui vont me recommander le bouchard. Non, non, j'ouvre des nouvelles portes en permanence. Je vais créer les opportunités. Je vais aller chercher les opportunités tout le temps. Ça aussi, c'est épuisant, mais je pense que si aujourd'hui je suis assise comme ça, sur un pont d'or, parce que je suis multimilliardaire, évidemment. C'est parce que, voilà, je fais des sacrifices.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que tu m'as mis une mallette de cash d'ailleurs en arrivant.

  • Speaker #1

    Exactement, que en billet de 500.

  • Speaker #0

    Et donc ça prouve que tu n'es pas venue pour le cash.

  • Speaker #1

    Mais voilà, c'est ça aussi. C'est d'accepter de faire des sacrifices. Il y aura des moments très inconfortables. Mais, et surtout, il y en aura toujours.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça fait partie de la vie aussi.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est le fil de la vie, même personnellement.

  • Speaker #1

    Mais les entrepreneurs, il faut aussi qu'ils comprennent. Pour ceux qui veulent se lancer, moi, tu vois, je fais partie... d'une association qui s'appelle 100 000 entrepreneurs où j'interviens dans les écoles. Tu vois, là, j'en ai calé deux au mois de décembre. Voilà, c'est des BTS ou c'est des terminales ou même des secondes. Et en fait, quand j'arrive, je leur pose la question, pourquoi vous voulez entreprendre ? Pourquoi vous voulez créer votre boîte ? Deux choses, je vais être libre, pas de patron, et je veux gagner de l'argent. Les deux, je leur dis, c'est pas les bonnes raisons.

  • Speaker #0

    C'est pas les bonnes motivations.

  • Speaker #1

    Parce que moi, je ne gagne pas énormément d'argent. Je gagne de l'argent, je suis très contente, mais je ne suis pas non plus... Et deuxièmement... être libre, tout est relatif aussi. Parce que quand j'ai dit non à ma tante, j'étais libre de dire oui ou non. J'ai dû faire un choix.

  • Speaker #0

    T'es libre de choisir tes contraintes. Donc, c'est pas en opposition totale avec la sécurité.

  • Speaker #1

    Sous le fait de faire des choix, ça devient une sécurité financière.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'avais opposé les deux. On n'était pas revenus dessus parce qu'on est passé à autre chose. Mais c'est vrai que je voulais pas opposer les deux. Je voulais qu'on parle des deux en disant que c'est pas forcément que liberté ou sécurité. C'est aussi les deux parce que tu es libre de choisir tes contraintes. Mais il y en a quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Pour terminer en quelques minutes, est-ce que tu veux nous dire un mot aussi ? On n'aura pas le temps d'y passer beaucoup de temps, mais toi, tu as lancé aussi un podcast qui s'appelle Passion sans modération autour de la cuisine. Est-ce qu'en deux, trois mots, tu peux nous partager ce que ça t'aide dans ton entrepreneuriat, dans ton activité à transmettre et à nourrir peut-être pour toi ou pour tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je nourris ma curiosité. d'aller voir des univers qui me ressemblent et en même temps qui ne me ressemblent pas, mais sur des valeurs communes qui sont bien sûr la convivialité, le partage, beaucoup d'émotions. Tous les gens que je reçois sont des personnes passionnées, évidemment, avec lesquelles on a vraiment le même langage. Et surtout, ça m'a ouvert une belle communauté. et en fait ça répond à ma vraie mission de vie qui est de connecter les gens et de fédérer. Voilà, moi je pense que je suis bonne dans le fait de créer un groupe, de pérenniser un groupe, de faire participer des gens dans un groupe. Et tu vois typiquement juste avant que j'arrive, j'ai invité un chef qui était hyper mal à l'aise, qui m'a dit mais je ne saurais pas comment parler etc. Mais en fait on s'en fout, tu viens là, on va parler de ta passion. donc ça se passera très bien en fait et voilà cette aventure là que je vis depuis 3 ans et demi j'en suis à mon

  • Speaker #0

    76ème épisode j'ai reçu bientôt 300 personnes et c'est beaucoup de discipline mais par contre à chaque fois comme me dit Laura c'est ma safe place j'adore je le dis pour les gens parce qu'on n'aura pas le temps d'aller beaucoup plus loin dessus Mais à la fin, les auditeurs ont l'habitude que je déconstruise un mythe ou un cliché sur l'entrepreneuriat. Et donc, c'était la liberté. C'est pour ça que j'en ai parlé aussi un peu en deux mots, en disant que la liberté, c'est force. L'entrepreneuriat, c'est la liberté. Mais de déconstruire ça en disant non, c'est pas. Enfin, attention à ce qu'on dit, ce qu'on entend par liberté. C'est pas faire ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux, etc. C'est la liberté de choisir tes contraintes et de faire des choix pour toi. Mais ça ne veut pas dire qu'il y a. Pas de contraintes.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est juste pour la déconstruction.

  • Speaker #1

    J'espère que vous avez bien appris les notes.

  • Speaker #0

    Sinon,

  • Speaker #1

    n'hésitez pas à créer.

  • Speaker #0

    Bien sûr, il faut aussi une super expérience.

  • Speaker #1

    Parce que c'est des belles aventures. Après, peu importe le temps que ça dure, mais en tout cas, c'est des choses qui marchent.

  • Speaker #0

    Parce que ceux qui se lancent peuvent aussi revenir dans le salariat. Ça peut faire des allers-retours.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    La dernière question que je vais te poser, c'est... Dans la communication que je fais aussi autour du podcast, il y a une série qui s'appelle Les Petits Pas. Donc, c'est un petit pas pour toi, un grand pas pour ton projet. Le global, tu en reprises toujours avec le thème spatial. Et donc, est-ce que toi, tu as une petite action concrète, pratique, que les gens ou les auditeurs qui nous écoutent peuvent mettre en place juste après l'épisode, qui est facile pour se rapprocher un peu plus de... Donc,

  • Speaker #1

    c'est des gens... C'est quoi le profil de ces gens ? C'est qu'ils veulent créer ou ils ont créé ?

  • Speaker #0

    C'est des gens... Alors, la plupart, c'est des gens qui veulent se reconvertir convertir. soit dans l'entrepreneuriat, soit dans le salariat, mais qui n'osent pas encore. Soit des gens qui veulent se lancer à leur compte, qui ont peut-être déjà l'idée, mais il leur manque un truc pour passer à l'action.

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'il faut qu'ils aillent trouver l'inspiration auprès de gens sur lesquels ils se projettent, en disant, j'aimerais être comme lui, je suis audacieux et je vais aller le chercher pour savoir comment lui, il a fait, et me rassurer.

  • Speaker #0

    Parler avec des gens qui font ce que tu fais pour pouvoir t'en inspirer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Il y a plein de gens qui me contactent. pour avoir des... Je vais penser à un moment, je vais faire facturer. Mais voilà, je trouve que c'est important parce que c'est le côté humain aussi, tu vois, donc d'aller chercher quelqu'un en disant comment vous avez fait vous et rassurez-moi un petit peu. Se rassurer, c'est important.

  • Speaker #0

    Heureusement que tu n'as pas peur de la concurrence parce que du coup, tu vas créer plein de concurrence si tu as plein de gens qui te font faire se lancer. Et du coup, pour clôturer le podcast, malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. FIM bien sûr exactement on peut le voir comme on en fait un écriture possible c'est ça en plus il est 13h38 moi j'ai pas déjeuné bah oui donc c'est la FIN et moi je vais aller manger parce que j'ai aussi faim FIM je pense que je trouve que le feedback est hyper important dans tout projet entrepreneurial donc un peu le mot de la fin enfin le mot de la fin ce sera où est-ce qu'on peut te retrouver mais le précédent mot de la fin c'est qu'est-ce que toi tu changerais ou t'améliorerais dans le podcast que ce soit dans le format de la communication que tu as pu voir dans l'échange qu'on a aujourd'hui dans ce que tu veux moi j'ai adoré franchement c'est hyper moi j'ai adoré,

  • Speaker #1

    je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi profond ouais c'est vraiment l'objet du podcast c'est vraiment d'aller plus loin en profondeur sur les sujets psychos c'est très très bien non parce que moi j'aime bien aussi le côté t'as des questions puis ça part dans tous les sens tu vois qu'il n'y a pas forcément de rigueur avec une matrice quelque chose Non, mais c'est vrai que Sigmund, il pourrait être avec nous.

  • Speaker #0

    Il l'est peut-être d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Sans qu'on le sache.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Peut-être caché derrière la porte.

  • Speaker #1

    Non, non, mais même, tu vois, t'as des données, c'est très documenté. Non, je trouve ça très bien. Bravo. Non, vraiment bravo avec le cœur. Merci,

  • Speaker #0

    content que t'aies passé un bon moment. Et le vrai mot de la fin, du coup, où est-ce qu'on peut te retrouver ? les gens qui nous suivent peuvent...

  • Speaker #1

    Un peu partout.

  • Speaker #0

    Les gens peuvent te retrouver. Donc c'est quoi ? Il y a Instagram, on mettra en description.

  • Speaker #1

    Donc le nom de ma boîte, c'est Communique Passion. Mon site communique-passion.fr. Passion sans modération sur toutes les plateformes d'écoute. Et puis je suis beaucoup sur LinkedIn et Instagram. Et peut-être bientôt dans votre cuisine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton temps Virginie Merci pour le partage Merci à vous tous qui nous écoutez de nous écouter jusque là, merci de soutenir le podcast je le redis mais ça nous aide vraiment n'hésitez pas à vous abonner si vous n'êtes pas abonné à nous laisser un commentaire également que ça vous ait plu, que ça vous ait pas plu mais n'hésitez pas ou n'hésite pas à nous laisser ton feedback et tes retours et puis je vous dis à tous à la prochaine transmission

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