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Épisode 1 : Accepter la fin pour mieux rebondir

Épisode 1 : Accepter la fin pour mieux rebondir

21min |13/04/2025
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Épisode 1 : Accepter la fin pour mieux rebondir

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21min |13/04/2025
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Description

🎧 ÉPISODE 1 – “Accepter la fin pour mieux rebondir”


Tu as tout donnĂ© Ă  ta carriĂšre. Ton corps, ton cƓur, ton Ăąme.
Et puis
 un jour, tout s’arrĂȘte.
PrĂ©vue ou non, la fin d’une carriĂšre professionnelle est un choc — et personne ne te prĂ©pare vraiment Ă  ce qui vient aprĂšs.

Dans ce premier Ă©pisode puissant de Pure Exchange, je te partage ce que l’on ressent vraiment quand une carriĂšre sportive s’achĂšve, la tempĂȘte Ă©motionnelle silencieuse qui suit, et la crise identitaire profonde que beaucoup d’athlĂštes traversent.

Mais cet épisode ne parle pas que de perte.
Il parle de renaissance.
Il parle de transformer la douleur en force.

Que tu sois un ancien sportif, en pleine transition de vie, ou simplement en quĂȘte de sens au-delĂ  de ton rĂŽle
 cet Ă©pisode est pour toi.


đŸ‘€ AnimĂ© par Jason Jones
🏀 Ancien joueur pro de basket, aujourd’hui en reconversion, en quĂȘte de sens, et prĂȘt Ă  transmettre ce que le sport m’a appris.

✹ Écoute, rĂ©flĂ©chis, et reconnecte-toi Ă  la version la plus authentique de toi-mĂȘme.

👉 Dis-moi ce que tu en penses en commentaire ou rejoins-moi sur Instagram : @jaejonz.pure.exchange

📌 Un nouvel Ă©pisode toutes les deux semaines (solo + invitĂ©s)
🔔 Pense à liker, commenter et activer la cloche pour ne rien manquer.

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Transcription

  • Speaker #0

    T'as mis ton corps, ton cƓur, tes tripes au service de ta carriĂšre. T'as tout donnĂ©. Et un jour, tout s'arrĂȘte. Et mĂȘme si t'Ă©tais prĂ©parĂ© mentalement, mĂȘme si tu le voyais venir, ce moment-lĂ , il te renverse. Aujourd'hui, on parle de ce point de bascule. La fin de carriĂšre. Ce moment oĂč t'as plus de matchs, mais toujours des battements dans la poitrine. Bienvenue dans Pure Exchange. Bienvenue dans ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Je suis Jason, ancien joueur pro de basket, aujourd'hui en reconversion, en exploration et en partage. Ce podcast, c'est pas juste un micro et une voix. C'est un espace oĂč on met des mots sur ce que beaucoup vivent dans le silence. Et quoi de mieux que de commencer par la fin, la fin de carriĂšre. Parce qu'on te parle souvent de ce qu'il faut faire pendant ta carriĂšre, mais rarement de ce qui se passe aprĂšs. Et quand ça s'arrĂȘte, tu te retrouves face Ă  une page blanche, avec des Ă©motions que tu n'avais pas prĂ©vues. ColĂšre, vide, peur, tristesse. Et une question sourde qui tourne en boucle. Et maintenant ? Dans cet Ă©pisode, on va dĂ©crypter ce moment. Pas pour s'apitoyer, mais pour comprendre, digĂ©rer et transformer. Parce que non, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est le dĂ©but d'autre chose. Et si pendant l'Ă©pisode, quelque chose rĂ©sonne en toi ou t'interpelle, n'hĂ©site pas. Partage-le dans les commentaires sur la version vidĂ©o de ce podcast, Ă  retrouver sur YouTube et Spotify. J'adorerais avoir des retours et ça me guidera pour les prochains Ă©pisodes. Tu sais, on pense souvent que la fin d'une carriĂšre, c'est un peu comme la fin d'un contrat, un passage Ă  autre chose. On te fĂ©licite, on te souhaite une bonne continuation, et voilĂ . Mais en rĂ©alitĂ©, c'est rarement aussi simple. Parce que ce qu'on ne te dit pas, c'est que ce n'est pas juste un job qui s'arrĂȘte. C'est une partie entiĂšre de ta vie qui bascule. Ton quotidien, ton rythme, ton corps, ton statut, tout change. Et souvent, sans que tu aies vraiment eu le temps de t'y prĂ©parer. On te parle de prĂ©parer l'aprĂšs, de reconversion rĂ©ussie, de rebond. Mais ce que personne ne t'explique, c'est que mĂȘme avec une reconversion cadrĂ©e, le choc Ă©motionnel reste violent. Parce que tu as passĂ© des annĂ©es Ă  vivre dans un monde oĂč tout Ă©tait structurĂ© autour de toi. ton emploi du temps, ton objectif Ă  court, moyen et long terme, ton statut dans une Ă©quipe, oĂč tu te situais dans la hiĂ©rarchie, ton rapport au corps, au public, Ă  la performance, et du jour au lendemain, ce monde-lĂ  s'efface. C'est comme si tu sortais d'un univers parallĂšle, et que tu te retrouvais dans un monde qui tourne sans toi. Dans le domaine de la psychologie du sport, on parle de crise transitionnelle. Un moment oĂč l'identitĂ©, les repĂšres et le sentiment d'utilitĂ© sont tous remis en question. Les chercheurs Taylor et Olgivi ont montrĂ© que plus la fin de carriĂšre est soudaine ou subie, plus le risque de dĂ©tresse psychologique est Ă©levĂ©. Et mĂȘme quand elle est volontaire, le manque de reconnaissance sociale et l'absence de nouveaux rĂŽles clairs peuvent provoquer un stress latent qui se transforme en anxiĂ©tĂ©, en fatigue, voire en dĂ©prime. Tu t'es peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  retrouvĂ© Ă  penser j'ai l'impression d'avoir disparu je ne sais plus comment me prĂ©senter je n'ai plus de raison de me lever le matin mais autour de toi personne n'en parle parce qu'il y a ce tabou t'Ă©tais un privilĂ©giĂ©, t'as eu de la chance sois content et du coup, bah tu ravales tu fais bonne figure, tu passes Ă  autre chose mais Ă  l'intĂ©rieur il y a une vraie perte, un vrai deuil invisible dans le sport pro Ton rĂŽle est clair. Tu es joueur, tu es cadre, tu es leader, tu es un exemple. Et cette Ă©tiquette-lĂ , elle structure ton identitĂ© sociale. Mais une fois que le rideau tombe, personne ne te dit quel est ton nouveau rĂŽle. Tu passes de personne publique Ă  monsieur tout le monde. Et si t'as pas bossĂ© ton identitĂ© en dehors du sport, le choc peut ĂȘtre existentiel. Je suis qui s'il n'y a plus de match samedi soir ? C'est une vraie question. Et t'as le droit de te la poser. Ce que tu vis n'est pas un bug. Ce n'est pas un Ă©chec personnel. C'est une phase normale d'une transition profonde. C'est juste qu'on t'y a pas prĂ©parĂ©. On t'a formĂ© Ă  ĂȘtre fort, rĂ©silient, performant. Mais pas Ă  accueillir la faim. Pas Ă  te reconstruire hors cadre. Et pourtant, c'est lĂ  que la vraie libertĂ© commence. J'ai jouĂ© mon dernier match pro en connaissance de cause. Je savais que c'Ă©tait le dernier. J'avais pris la dĂ©cision. Et pourtant, quand le coup de sifflet final a retenti, j'ai senti quelque chose se briser. C'Ă©tait brutal. J'aurais jamais cru qu'un son aussi simple puisse faire aussi mal. J'Ă©tais lĂ , debout sur le parquet, et mĂȘme si je savais que c'Ă©tait la fin, Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  ce que j'allais ressentir. Le vide. Il ne s'est pas installĂ© d'un coup. Il a glissĂ© doucement. Un sentiment de faim, mais pas une belle faim. Une cassure silencieuse. Et pourtant, c'Ă©tait mon choix. C'est moi qui avais dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter. Pas une blessure, pas un coach, moi. Mais ce jour-lĂ , j'ai eu l'impression de perdre une partie de moi-mĂȘme. Le joueur. Le compĂ©titeur, l'athlĂšte que j'Ă©tais depuis des annĂ©es. Il restait sur le terrain et moi, je repartais seul. J'ai compris ce jour-lĂ  que ce n'est pas le dernier match qui fait mal. C'est tout ce qui l'emporte avec lui. Quand ta carriĂšre s'arrĂȘte, il n'y a pas de confĂ©rence de presse pour ce que tu ressens. Il n'y a pas de slow motion dramatique avec la musique de fin. Non, il y a juste le silence. Et ce silence, il cache souvent un vrai tsunami Ă©motionnel. Un truc qu'on vit chacun Ă  notre façon, mais qu'on a souvent du mal Ă  nommer. L'impact psychologique est rĂ©el, mais tu le caches. Parce qu'on t'a appris Ă  serrer les dents, Ă  encaisser, Ă  gĂ©rer. Mais lĂ , il n'y a rien Ă  gĂ©rer. Parce que tu ne sais mĂȘme pas ce que tu ressens exactement. Et pourtant, ce que tu vis, c'est un vrai cocktail Ă©motionnel. 1. La colĂšre. Contre le timing. Contre le systĂšme. Contre ton corps peut-ĂȘtre qui n'a pas tenu. Contre les dirigeants qui n'ont pas prolongĂ©. Ou mĂȘme, contre toi-mĂȘme. Pourquoi je n'ai pas mieux anticipĂ© ? Pourquoi je n'ai pas profitĂ© plus ? Pourquoi je me sens comme ça alors que j'ai eu de la chance ? La colĂšre, elle peut ĂȘtre sourde ou explosive. Mais tant que tu la nies, elle travaille en souterrain. 2. La peur. Celle qui vient en pleine nuit. Celle qui se glisse dans ton ventre quand on te demande « Et maintenant, tu fais quoi ? » Peur de l'inconnu. Peur de ne plus jamais vibrer comme avant. Peur d'ĂȘtre oubliĂ©. Peur d'ĂȘtre banal. Dans The Transition Coach, Richard Askein parle de ce phĂ©nomĂšne. L'identitĂ© forgĂ©e dans l'exception rend le retour Ă  la normalitĂ© profondĂ©ment angoissant. Et c'est ça. Tu sors d'un monde Ă  part et t'as peur de ne pas savoir vivre dans le monde rĂ©el. 3. La tristesse. On n'en parle jamais, mais elle est bien lĂ . Tristesse de dire adieu Ă  une pĂ©riode de ta vie oĂč t'Ă©tais vivant. Tristesse de laisser derriĂšre toi des moments uniques, des rituels. Des vestiaires, des regards, des choses que personne ne peut comprendre, sauf ceux qui les ont vĂ©cues. Tu te surprends Ă  ĂȘtre Ă©mu en entendant un ballon rebondir, en passant devant un stade. Et t'oses pas trop le dire, parce que c'est pas pro. Mais laisse-moi te dire un truc, t'as le droit de pleurer la fin de quelque chose de beau. 4. L'isolement. C'est peut-ĂȘtre le plus pernicieux, le plus impactant mentalement et moralement. Parce que de l'extĂ©rieur... Tout le monde pense que t'as tournĂ© la page. Tu sors, tu postes, tu souris, mais Ă  l'intĂ©rieur, tu te sens incompris. T'as l'impression que plus personne ne parle ta langue. Et tu te replies. Tu te dis que tu vas gĂ©rer ça tout seul. Mais l'isolement, ça bouffe. Petit Ă  petit, ça t'Ă©teint. Maintenant, attention au comportement compensatoire. Beaucoup d'anciens sportifs compensent sans s'en rendre compte. Ils surinvestissent dans un nouveau projet, sans sens profond, juste pour remplir. Ils cherchent Ă  reproduire l'intensitĂ© Ă©motionnelle via des conduites Ă  risque. Ou au contraire, ils s'Ă©teignent, en mode pilote automatique. Tout ça, c'est des rĂ©ponses normales Ă  un vide non traitĂ©. Ce que tu peux faire ? DĂ©jĂ , reconnaĂźtre. ReconnaĂźtre que ce que tu ressens est lĂ©gitime. T'as pas besoin d'aller mal au point de craquer. pour avoir le droit de parler. Et surtout, plus tu mets des mots sur ce que tu vis, plus tu reprends le pouvoir. Un jour, Quelqu'un m'a posĂ© une question simple. « Et maintenant, tu fais quoi ? » C'est rien, hein ? Une question banale. Sauf que ce jour-lĂ , elle m'a paralysĂ©. J'Ă©tais prĂȘt Ă  rĂ©pondre comme d'habitude. « Bah, joueur de basket. » Sauf que non, c'Ă©tait fini. Et j'ai senti un vide, un blocage Ă  l'intĂ©rieur. J'ai pas pu dire ce que je voulais vraiment. Parce qu'au fond, je me sentais pas lĂ©gitime. Pas lĂ©gitime de dire ce que je voulais faire, pas prĂȘt Ă  assumer ce que je voulais faire. Alors j'ai dit, je sais pas trop encore, j'explore. Mais c'Ă©tait pas vrai. Je savais exactement ce que je voulais. J'avais juste peur, peur d'ĂȘtre jugĂ©, peur d'ĂȘtre incompris. Et lĂ , j'ai eu ce moment de solitude, mĂȘme entourĂ©, mĂȘme avec du monde autour. J'Ă©tais seul. Parce que quand t'as eu la chance de vivre de ta passion, comme moi, avec le basket, les gens, parfois, te le reprochent presque. Comme si c'Ă©tait trop facile, trop beau. Et du coup, quand t'arrĂȘtes, on attend de toi que ta nouvelle vie soit plus dure. Genre, bienvenue dans la vraie vie maintenant. Mais ce qui est dur, c'est pas la nouvelle vie, c'est la transition. C'est de te reconstruire quand t'as plus de maillot, plus de rĂŽle, plus de statut. Et lĂ , t'as pas le droit d'aller mal. T'es censĂ© rester positif, sourire, dire que ça va, mĂȘme quand t'as juste envie de tout envoyer bouler. Alors, tu compenses, tu t'actives, tu t'occupes, tu surjoues presque ta reconversion. Juste pour pas te retrouver seul, seul dans ta tĂȘte, seul face Ă  la question qui revient toujours. Et maintenant, tu fais quoi ? Tu sais... Dans la douleur de la faim, il y a un truc qu'on voit rarement tout de suite. C'est que ce moment-lĂ , il vient te montrer des choses sur toi-mĂȘme. Des choses que t'as peut-ĂȘtre jamais regardĂ©es en face. Parce que t'avais pas le temps, pas l'espace, pas le besoin. Mais quand tout s'arrĂȘte, ce que t'avais mis sous silence pendant des annĂ©es, ça remonte. Tout d'abord, ton identitĂ© profonde commence Ă  se manifester. Pendant ta carriĂšre, t'as Ă©tĂ© un rĂŽle. Le joueur. Le capitaine, le guerrier, le technicien, peu importe. Mais maintenant que ce rĂŽle a disparu, c'est l'ĂȘtre humain derriĂšre le rĂŽle qui apparaĂźt. Et c'est lĂ  que ça devient intĂ©ressant. Parce que cette crise, elle t'oblige Ă  te poser les vraies questions. Qui suis-je quand je ne suis plus en train de performer ? Qu'est-ce que je veux transmettre au-delĂ  d'un score ou d'une victoire ? Qu'est-ce qui me fait vibrer vraiment ? Et ces questions-lĂ , c'est pas juste des trucs de dĂ©veloppement perso Ă  la mode, c'est des clĂ©s pour redevenir libre. Ensuite, c'est l'espace mental qui s'ouvre. Ce qui te semblait vide, c'est peut-ĂȘtre un espace Ă  remplir autrement. Tu passes d'un mode oĂč tu subissais le rythme de sport pro Ă  un mode oĂč tu as l'opportunitĂ© de choisir. Et lĂ , une phrase de Carl Jung rĂ©sonne puissamment. Ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son oscuritĂ©. Je rĂ©pĂšte, ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscuritĂ©. Tu comprends ce que ça veut dire ? C'est que ce qui t'effraie aujourd'hui est peut-ĂȘtre ce qui va te rĂ©vĂ©ler demain. Alors, qu'est-ce que cette pĂ©riode met en lumiĂšre, mĂȘme si c'est inconfortable ? Ton rapport Ă  la reconnaissance. Tu te rends compte que tu Ă©tais peut-ĂȘtre dĂ©pendant du regard des autres, que la valeur que tu te donnais dĂ©pendait du public, du coach, du classement. Ton besoin de contrĂŽle. Dans le sport, tout est carrĂ©. Planning, objectif, retour. Mais lĂ , t'es face Ă  l'imprĂ©visible. Et ça peut rĂ©veiller une grande insĂ©curitĂ©. T'es vrai moteur. Quand y'a plus de maillot Ă  dĂ©fendre, tu commences Ă  voir ce qui, en toi, continue de pousser. Et lĂ , tu peux commencer Ă  reconstruire quelque chose de plus solide. Tout d'un coup, tu te redĂ©couvres. Tu te rends compte que t'es pas juste un corps en mouvement. un nom sur une feuille de match ou une Ă©tiquette sociale. T'es une personne qui a traversĂ© des choses, qui a appris Ă  se relever, qui sait ce que c'est que la discipline, la cohĂ©sion, l'engagement. Mais t'es aussi une personne qui a le droit de ralentir, d'hĂ©siter, de chercher. Une personne qui peut ĂȘtre parent, entrepreneur, crĂ©atif, mentor, rĂȘveur, frĂšre ou sƓur. Tu comprends ? T'es pas en train de devenir moins. tu es en train de redevenir plus. Du coup, on peut se demander, et si cette crise Ă©tait une chance ? Une chance de te libĂ©rer d'un personnage ? Une chance de recontacter ce qui t'anime vraiment ? Une chance de crĂ©er une vie Ă  ton image ? Pas Ă  l'image d'un maillot. Dans The Obstacle is the Way, Ryan Holiday dit « L'obstacle sur ton chemin est le chemin. » Et c'est exactement ça. Cette crise n'est pas un mur, c'est une porte dĂ©guisĂ©e. En prenant du recul sur la fin de ma carriĂšre, j'ai voulu faire une vraie analyse, comprendre ce que j'avais ressenti, ce que j'avais traversĂ©, et ce que je pouvais en faire. Heureusement, j'Ă©tais pas seul. J'ai eu la chance d'avoir des gens autour de moi, des vrais. Et un jour, j'ai parlĂ© avec mon pĂšre. Lui aussi, il a Ă©tĂ© sportif de haut niveau Ă  son Ă©poque. Il savait ce que ça faisait, cette fameuse transition. Il savait ce que c'Ă©tait de devoir tourner une page, sans savoir ce qui t'attend derriĂšre. On a parlĂ©, vraiment. Pas juste de sport, ou de ce que je devais faire, on a parlĂ© de reconversion. d'identitĂ©, d'envie, de transmission. Et ce jour-lĂ , j'ai compris un truc. Il me restait encore plein de choses Ă  donner. Je ne pouvais pas juste tirer un trait sur tout ce que j'avais Ă©tĂ©, sur ce que j'avais appris. Mon pĂšre m'a aidĂ© Ă  voir que mes compĂ©tences, mon expĂ©rience, mon Ă©tat d'esprit, tout ça, je pouvais le prendre avec moi dans ma nouvelle vie. Que je n'avais pas besoin de devenir quelqu'un d'autre, juste de rĂ©utiliser ce que j'Ă©tais autrement. Et ça, ça m'a enlevĂ© un poids. Parce que c'est lĂ  que la reconversion a vraiment commencĂ©. Pas quand j'ai arrĂȘtĂ© le sport, mais quand j'ai compris que j'avais encore de la valeur ailleurs. Tu sais maintenant que ce que tu vis est normal, puissant, inconfortable, oui, mais aussi plein de potentiel. Et comme je te l'ai dit au dĂ©but, ce podcast, c'est pas juste un micro. C'est un point d'appui. Alors, je veux te partager trois outils simples, concrets, humains. Pas des recettes miracles, juste des choses que tu peux faire dĂšs aujourd'hui, Ă  ton rythme. Outil 1. Écris une lettre de rupture Ă  ton ancienne vie. Ouais, une lettre, une vraie lettre. Pas un mail, pas une note mentale, une lettre manuscrite. Écris Ă  ton toi d'avant, celui qui portait le maillot. Celui qui montait dans le bus pour les dĂ©placements. Celui qui vivait pour ça. Dis-lui merci. Dis-lui ce que tu ressens. Dis-lui ce que tu veux garder et ce que tu veux laisser partir. Ce rituel a une puissance de dingue. Il te permet de symboliser la transition, de reprendre le fil de ton histoire. Outil 2. Cartographie tes forces, hors du terrain. Prends un carnet. Trace trois colonnes. Colonne 1, ce que tu faisais bien dans le sport. Colonne 2, ce que ça rĂ©vĂšle sur toi. Valeurs, compĂ©tences, traits. Et colonne 3, comment ça pourrait exister autrement dans ta vie d'aujourd'hui. Par exemple, j'Ă©tais meneur de jeu, donc j'ai un instinct de leadership. Et si je mettais ça au service d'un projet de transmission. T'as des ressources Ă©normes en toi. Faut juste apprendre Ă  les voir autrement. Outil 3. Reconnecte-toi Ă  un nouveau terrain. Le sport t'a donnĂ© un cadre, une intensitĂ©, un rythme. Et ça te manque. Mais si tu veux pas rester bloquĂ© dans la nostalgie, il faut que tu reconnectes ton Ă©nergie Ă  un nouvel espace. Trouve un terrain d'expression oĂč tu peux revivre une forme de challenge, de croissance, d'exploration. Un projet crĂ©atif, une cause qui te parle, un apprentissage que t'as toujours repoussĂ©, un rĂŽle oĂč tu transmets comme coach, mentor, formateur. peu importe lequel. L'important, c'est que tu retrouves du sens et que tu remettes du mouvement dans ta vie. En conclusion, tu as peut-ĂȘtre l'impression que tout s'Ă©croule, que tu as perdu ta place, ton rythme, ton identitĂ©. Mais si tu Ă©coutes ce podcast, c'est que tu n'as pas baissĂ© les bras. C'est que tu as encore une voix intĂ©rieure qui dit « je veux me reconstruire autrement » . Et cette voix-lĂ , elle est prĂ©cieuse. T'as Ă©tĂ© un joueur, mais tu restes un humain en chemin. T'as Ă©tĂ© un performeur, mais tu peux devenir un bĂątisseur. T'as Ă©tĂ© visible, mais tu peux maintenant ĂȘtre profond. T'es pas en train de disparaĂźtre, t'es en train de renaĂźtre. Et crois-moi, ce que tu construis maintenant avec conscience, avec cƓur, aura mille fois plus de valeur que tout ce que t'as vĂ©cu sous pression. Pour ma part, j'ai encore du mal Ă  croire que j'ai passĂ© presque 20 ans de ma vie Ă  courir sur un parquet en faisant de ma passion mon mĂ©tier. DĂšs que j'ai mis un terme Ă  ma carriĂšre de basketteur professionnel, je me suis retrouvĂ© face Ă  un nouveau dĂ©fi. DĂ©cider quoi faire de cette deuxiĂšme vie. Il m'a fallu du temps, beaucoup de discussions avec ma famille, d'anciens coĂ©quipiers, des personnes influentes que j'ai rencontrĂ©es pendant ma carriĂšre, pour dĂ©couvrir ce qui me faisait vraiment vibrer. Au dĂ©but, je me suis accordĂ© une longue pĂ©riode de rĂ©flexion, parce que je n'arrivais pas Ă  trancher. Puis, j'ai fait un stage en entreprise. C'Ă©tait une expĂ©rience trĂšs enrichissante, et j'ai apprĂ©ciĂ© la rigueur et la mĂ©thodologie de ce milieu. Mais en parallĂšle, je rĂ©alisais que mes compĂ©tences, ma personnalitĂ©, Et mon goĂ»t pour le challenge me poussait Ă  explorer une autre voie, l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, je sais que j'ai envie de construire quelque chose de plus personnel, de prendre des risques et de mettre Ă  profit tout ce que le basket m'a appris. La persĂ©vĂ©rance, l'esprit d'Ă©quipe, la gestion de la pression. J'ai aussi dĂ©couvert que la crĂ©ation de contenu m'intĂ©ressait Ă©normĂ©ment. C'est donc un projet que je mĂšne en parallĂšle, comme une sorte de prolongement de la passion pour le partage et l'Ă©motion que j'ai connue sur le terrain. Je ne vais pas mentir, la transition est lente, et parfois un peu dĂ©sorientante, mais chaque jour, je me sens un peu plus Ă  ma place dans cette aventure de reconversion. Et ça, c'est la plus belle victoire qui soit. Merci d'avoir Ă©coutĂ© ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Si ça t'a parlĂ©, pense Ă  le partager avec quelqu'un qui vit peut-ĂȘtre ça aussi, mais qui n'ose pas en parler. Et si t'as envie d'Ă©changer, de raconter ton histoire, viens me trouver. Instagram, Youtube, la vraie vie, peu importe. Et souviens-toi, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est juste le dĂ©but de la version la plus vraie de toi-mĂȘme. A trĂšs vite. Peace.

  • Speaker #1

    S

Chapters

  • INTRO

    00:44

  • PARTIE 1 – Le choc de la fin : ce qu’on ne voit pas venir

    01:52

  • PARTIE 2 – Le mur invisible : Ă©motions, dĂ©sĂ©quilibres, isolement

    06:13

  • PARTIE 3 – Ce que cette crise rĂ©vĂšle de toi

    11:44

  • PARTIE 4 – Ressources concrĂštes pour traverser cette tempĂȘte

    16:33

  • CONCLUSION

    18:54

  • OUTRO

    21:02

Description

🎧 ÉPISODE 1 – “Accepter la fin pour mieux rebondir”


Tu as tout donnĂ© Ă  ta carriĂšre. Ton corps, ton cƓur, ton Ăąme.
Et puis
 un jour, tout s’arrĂȘte.
PrĂ©vue ou non, la fin d’une carriĂšre professionnelle est un choc — et personne ne te prĂ©pare vraiment Ă  ce qui vient aprĂšs.

Dans ce premier Ă©pisode puissant de Pure Exchange, je te partage ce que l’on ressent vraiment quand une carriĂšre sportive s’achĂšve, la tempĂȘte Ă©motionnelle silencieuse qui suit, et la crise identitaire profonde que beaucoup d’athlĂštes traversent.

Mais cet épisode ne parle pas que de perte.
Il parle de renaissance.
Il parle de transformer la douleur en force.

Que tu sois un ancien sportif, en pleine transition de vie, ou simplement en quĂȘte de sens au-delĂ  de ton rĂŽle
 cet Ă©pisode est pour toi.


đŸ‘€ AnimĂ© par Jason Jones
🏀 Ancien joueur pro de basket, aujourd’hui en reconversion, en quĂȘte de sens, et prĂȘt Ă  transmettre ce que le sport m’a appris.

✹ Écoute, rĂ©flĂ©chis, et reconnecte-toi Ă  la version la plus authentique de toi-mĂȘme.

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Transcription

  • Speaker #0

    T'as mis ton corps, ton cƓur, tes tripes au service de ta carriĂšre. T'as tout donnĂ©. Et un jour, tout s'arrĂȘte. Et mĂȘme si t'Ă©tais prĂ©parĂ© mentalement, mĂȘme si tu le voyais venir, ce moment-lĂ , il te renverse. Aujourd'hui, on parle de ce point de bascule. La fin de carriĂšre. Ce moment oĂč t'as plus de matchs, mais toujours des battements dans la poitrine. Bienvenue dans Pure Exchange. Bienvenue dans ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Je suis Jason, ancien joueur pro de basket, aujourd'hui en reconversion, en exploration et en partage. Ce podcast, c'est pas juste un micro et une voix. C'est un espace oĂč on met des mots sur ce que beaucoup vivent dans le silence. Et quoi de mieux que de commencer par la fin, la fin de carriĂšre. Parce qu'on te parle souvent de ce qu'il faut faire pendant ta carriĂšre, mais rarement de ce qui se passe aprĂšs. Et quand ça s'arrĂȘte, tu te retrouves face Ă  une page blanche, avec des Ă©motions que tu n'avais pas prĂ©vues. ColĂšre, vide, peur, tristesse. Et une question sourde qui tourne en boucle. Et maintenant ? Dans cet Ă©pisode, on va dĂ©crypter ce moment. Pas pour s'apitoyer, mais pour comprendre, digĂ©rer et transformer. Parce que non, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est le dĂ©but d'autre chose. Et si pendant l'Ă©pisode, quelque chose rĂ©sonne en toi ou t'interpelle, n'hĂ©site pas. Partage-le dans les commentaires sur la version vidĂ©o de ce podcast, Ă  retrouver sur YouTube et Spotify. J'adorerais avoir des retours et ça me guidera pour les prochains Ă©pisodes. Tu sais, on pense souvent que la fin d'une carriĂšre, c'est un peu comme la fin d'un contrat, un passage Ă  autre chose. On te fĂ©licite, on te souhaite une bonne continuation, et voilĂ . Mais en rĂ©alitĂ©, c'est rarement aussi simple. Parce que ce qu'on ne te dit pas, c'est que ce n'est pas juste un job qui s'arrĂȘte. C'est une partie entiĂšre de ta vie qui bascule. Ton quotidien, ton rythme, ton corps, ton statut, tout change. Et souvent, sans que tu aies vraiment eu le temps de t'y prĂ©parer. On te parle de prĂ©parer l'aprĂšs, de reconversion rĂ©ussie, de rebond. Mais ce que personne ne t'explique, c'est que mĂȘme avec une reconversion cadrĂ©e, le choc Ă©motionnel reste violent. Parce que tu as passĂ© des annĂ©es Ă  vivre dans un monde oĂč tout Ă©tait structurĂ© autour de toi. ton emploi du temps, ton objectif Ă  court, moyen et long terme, ton statut dans une Ă©quipe, oĂč tu te situais dans la hiĂ©rarchie, ton rapport au corps, au public, Ă  la performance, et du jour au lendemain, ce monde-lĂ  s'efface. C'est comme si tu sortais d'un univers parallĂšle, et que tu te retrouvais dans un monde qui tourne sans toi. Dans le domaine de la psychologie du sport, on parle de crise transitionnelle. Un moment oĂč l'identitĂ©, les repĂšres et le sentiment d'utilitĂ© sont tous remis en question. Les chercheurs Taylor et Olgivi ont montrĂ© que plus la fin de carriĂšre est soudaine ou subie, plus le risque de dĂ©tresse psychologique est Ă©levĂ©. Et mĂȘme quand elle est volontaire, le manque de reconnaissance sociale et l'absence de nouveaux rĂŽles clairs peuvent provoquer un stress latent qui se transforme en anxiĂ©tĂ©, en fatigue, voire en dĂ©prime. Tu t'es peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  retrouvĂ© Ă  penser j'ai l'impression d'avoir disparu je ne sais plus comment me prĂ©senter je n'ai plus de raison de me lever le matin mais autour de toi personne n'en parle parce qu'il y a ce tabou t'Ă©tais un privilĂ©giĂ©, t'as eu de la chance sois content et du coup, bah tu ravales tu fais bonne figure, tu passes Ă  autre chose mais Ă  l'intĂ©rieur il y a une vraie perte, un vrai deuil invisible dans le sport pro Ton rĂŽle est clair. Tu es joueur, tu es cadre, tu es leader, tu es un exemple. Et cette Ă©tiquette-lĂ , elle structure ton identitĂ© sociale. Mais une fois que le rideau tombe, personne ne te dit quel est ton nouveau rĂŽle. Tu passes de personne publique Ă  monsieur tout le monde. Et si t'as pas bossĂ© ton identitĂ© en dehors du sport, le choc peut ĂȘtre existentiel. Je suis qui s'il n'y a plus de match samedi soir ? C'est une vraie question. Et t'as le droit de te la poser. Ce que tu vis n'est pas un bug. Ce n'est pas un Ă©chec personnel. C'est une phase normale d'une transition profonde. C'est juste qu'on t'y a pas prĂ©parĂ©. On t'a formĂ© Ă  ĂȘtre fort, rĂ©silient, performant. Mais pas Ă  accueillir la faim. Pas Ă  te reconstruire hors cadre. Et pourtant, c'est lĂ  que la vraie libertĂ© commence. J'ai jouĂ© mon dernier match pro en connaissance de cause. Je savais que c'Ă©tait le dernier. J'avais pris la dĂ©cision. Et pourtant, quand le coup de sifflet final a retenti, j'ai senti quelque chose se briser. C'Ă©tait brutal. J'aurais jamais cru qu'un son aussi simple puisse faire aussi mal. J'Ă©tais lĂ , debout sur le parquet, et mĂȘme si je savais que c'Ă©tait la fin, Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  ce que j'allais ressentir. Le vide. Il ne s'est pas installĂ© d'un coup. Il a glissĂ© doucement. Un sentiment de faim, mais pas une belle faim. Une cassure silencieuse. Et pourtant, c'Ă©tait mon choix. C'est moi qui avais dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter. Pas une blessure, pas un coach, moi. Mais ce jour-lĂ , j'ai eu l'impression de perdre une partie de moi-mĂȘme. Le joueur. Le compĂ©titeur, l'athlĂšte que j'Ă©tais depuis des annĂ©es. Il restait sur le terrain et moi, je repartais seul. J'ai compris ce jour-lĂ  que ce n'est pas le dernier match qui fait mal. C'est tout ce qui l'emporte avec lui. Quand ta carriĂšre s'arrĂȘte, il n'y a pas de confĂ©rence de presse pour ce que tu ressens. Il n'y a pas de slow motion dramatique avec la musique de fin. Non, il y a juste le silence. Et ce silence, il cache souvent un vrai tsunami Ă©motionnel. Un truc qu'on vit chacun Ă  notre façon, mais qu'on a souvent du mal Ă  nommer. L'impact psychologique est rĂ©el, mais tu le caches. Parce qu'on t'a appris Ă  serrer les dents, Ă  encaisser, Ă  gĂ©rer. Mais lĂ , il n'y a rien Ă  gĂ©rer. Parce que tu ne sais mĂȘme pas ce que tu ressens exactement. Et pourtant, ce que tu vis, c'est un vrai cocktail Ă©motionnel. 1. La colĂšre. Contre le timing. Contre le systĂšme. Contre ton corps peut-ĂȘtre qui n'a pas tenu. Contre les dirigeants qui n'ont pas prolongĂ©. Ou mĂȘme, contre toi-mĂȘme. Pourquoi je n'ai pas mieux anticipĂ© ? Pourquoi je n'ai pas profitĂ© plus ? Pourquoi je me sens comme ça alors que j'ai eu de la chance ? La colĂšre, elle peut ĂȘtre sourde ou explosive. Mais tant que tu la nies, elle travaille en souterrain. 2. La peur. Celle qui vient en pleine nuit. Celle qui se glisse dans ton ventre quand on te demande « Et maintenant, tu fais quoi ? » Peur de l'inconnu. Peur de ne plus jamais vibrer comme avant. Peur d'ĂȘtre oubliĂ©. Peur d'ĂȘtre banal. Dans The Transition Coach, Richard Askein parle de ce phĂ©nomĂšne. L'identitĂ© forgĂ©e dans l'exception rend le retour Ă  la normalitĂ© profondĂ©ment angoissant. Et c'est ça. Tu sors d'un monde Ă  part et t'as peur de ne pas savoir vivre dans le monde rĂ©el. 3. La tristesse. On n'en parle jamais, mais elle est bien lĂ . Tristesse de dire adieu Ă  une pĂ©riode de ta vie oĂč t'Ă©tais vivant. Tristesse de laisser derriĂšre toi des moments uniques, des rituels. Des vestiaires, des regards, des choses que personne ne peut comprendre, sauf ceux qui les ont vĂ©cues. Tu te surprends Ă  ĂȘtre Ă©mu en entendant un ballon rebondir, en passant devant un stade. Et t'oses pas trop le dire, parce que c'est pas pro. Mais laisse-moi te dire un truc, t'as le droit de pleurer la fin de quelque chose de beau. 4. L'isolement. C'est peut-ĂȘtre le plus pernicieux, le plus impactant mentalement et moralement. Parce que de l'extĂ©rieur... Tout le monde pense que t'as tournĂ© la page. Tu sors, tu postes, tu souris, mais Ă  l'intĂ©rieur, tu te sens incompris. T'as l'impression que plus personne ne parle ta langue. Et tu te replies. Tu te dis que tu vas gĂ©rer ça tout seul. Mais l'isolement, ça bouffe. Petit Ă  petit, ça t'Ă©teint. Maintenant, attention au comportement compensatoire. Beaucoup d'anciens sportifs compensent sans s'en rendre compte. Ils surinvestissent dans un nouveau projet, sans sens profond, juste pour remplir. Ils cherchent Ă  reproduire l'intensitĂ© Ă©motionnelle via des conduites Ă  risque. Ou au contraire, ils s'Ă©teignent, en mode pilote automatique. Tout ça, c'est des rĂ©ponses normales Ă  un vide non traitĂ©. Ce que tu peux faire ? DĂ©jĂ , reconnaĂźtre. ReconnaĂźtre que ce que tu ressens est lĂ©gitime. T'as pas besoin d'aller mal au point de craquer. pour avoir le droit de parler. Et surtout, plus tu mets des mots sur ce que tu vis, plus tu reprends le pouvoir. Un jour, Quelqu'un m'a posĂ© une question simple. « Et maintenant, tu fais quoi ? » C'est rien, hein ? Une question banale. Sauf que ce jour-lĂ , elle m'a paralysĂ©. J'Ă©tais prĂȘt Ă  rĂ©pondre comme d'habitude. « Bah, joueur de basket. » Sauf que non, c'Ă©tait fini. Et j'ai senti un vide, un blocage Ă  l'intĂ©rieur. J'ai pas pu dire ce que je voulais vraiment. Parce qu'au fond, je me sentais pas lĂ©gitime. Pas lĂ©gitime de dire ce que je voulais faire, pas prĂȘt Ă  assumer ce que je voulais faire. Alors j'ai dit, je sais pas trop encore, j'explore. Mais c'Ă©tait pas vrai. Je savais exactement ce que je voulais. J'avais juste peur, peur d'ĂȘtre jugĂ©, peur d'ĂȘtre incompris. Et lĂ , j'ai eu ce moment de solitude, mĂȘme entourĂ©, mĂȘme avec du monde autour. J'Ă©tais seul. Parce que quand t'as eu la chance de vivre de ta passion, comme moi, avec le basket, les gens, parfois, te le reprochent presque. Comme si c'Ă©tait trop facile, trop beau. Et du coup, quand t'arrĂȘtes, on attend de toi que ta nouvelle vie soit plus dure. Genre, bienvenue dans la vraie vie maintenant. Mais ce qui est dur, c'est pas la nouvelle vie, c'est la transition. C'est de te reconstruire quand t'as plus de maillot, plus de rĂŽle, plus de statut. Et lĂ , t'as pas le droit d'aller mal. T'es censĂ© rester positif, sourire, dire que ça va, mĂȘme quand t'as juste envie de tout envoyer bouler. Alors, tu compenses, tu t'actives, tu t'occupes, tu surjoues presque ta reconversion. Juste pour pas te retrouver seul, seul dans ta tĂȘte, seul face Ă  la question qui revient toujours. Et maintenant, tu fais quoi ? Tu sais... Dans la douleur de la faim, il y a un truc qu'on voit rarement tout de suite. C'est que ce moment-lĂ , il vient te montrer des choses sur toi-mĂȘme. Des choses que t'as peut-ĂȘtre jamais regardĂ©es en face. Parce que t'avais pas le temps, pas l'espace, pas le besoin. Mais quand tout s'arrĂȘte, ce que t'avais mis sous silence pendant des annĂ©es, ça remonte. Tout d'abord, ton identitĂ© profonde commence Ă  se manifester. Pendant ta carriĂšre, t'as Ă©tĂ© un rĂŽle. Le joueur. Le capitaine, le guerrier, le technicien, peu importe. Mais maintenant que ce rĂŽle a disparu, c'est l'ĂȘtre humain derriĂšre le rĂŽle qui apparaĂźt. Et c'est lĂ  que ça devient intĂ©ressant. Parce que cette crise, elle t'oblige Ă  te poser les vraies questions. Qui suis-je quand je ne suis plus en train de performer ? Qu'est-ce que je veux transmettre au-delĂ  d'un score ou d'une victoire ? Qu'est-ce qui me fait vibrer vraiment ? Et ces questions-lĂ , c'est pas juste des trucs de dĂ©veloppement perso Ă  la mode, c'est des clĂ©s pour redevenir libre. Ensuite, c'est l'espace mental qui s'ouvre. Ce qui te semblait vide, c'est peut-ĂȘtre un espace Ă  remplir autrement. Tu passes d'un mode oĂč tu subissais le rythme de sport pro Ă  un mode oĂč tu as l'opportunitĂ© de choisir. Et lĂ , une phrase de Carl Jung rĂ©sonne puissamment. Ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son oscuritĂ©. Je rĂ©pĂšte, ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscuritĂ©. Tu comprends ce que ça veut dire ? C'est que ce qui t'effraie aujourd'hui est peut-ĂȘtre ce qui va te rĂ©vĂ©ler demain. Alors, qu'est-ce que cette pĂ©riode met en lumiĂšre, mĂȘme si c'est inconfortable ? Ton rapport Ă  la reconnaissance. Tu te rends compte que tu Ă©tais peut-ĂȘtre dĂ©pendant du regard des autres, que la valeur que tu te donnais dĂ©pendait du public, du coach, du classement. Ton besoin de contrĂŽle. Dans le sport, tout est carrĂ©. Planning, objectif, retour. Mais lĂ , t'es face Ă  l'imprĂ©visible. Et ça peut rĂ©veiller une grande insĂ©curitĂ©. T'es vrai moteur. Quand y'a plus de maillot Ă  dĂ©fendre, tu commences Ă  voir ce qui, en toi, continue de pousser. Et lĂ , tu peux commencer Ă  reconstruire quelque chose de plus solide. Tout d'un coup, tu te redĂ©couvres. Tu te rends compte que t'es pas juste un corps en mouvement. un nom sur une feuille de match ou une Ă©tiquette sociale. T'es une personne qui a traversĂ© des choses, qui a appris Ă  se relever, qui sait ce que c'est que la discipline, la cohĂ©sion, l'engagement. Mais t'es aussi une personne qui a le droit de ralentir, d'hĂ©siter, de chercher. Une personne qui peut ĂȘtre parent, entrepreneur, crĂ©atif, mentor, rĂȘveur, frĂšre ou sƓur. Tu comprends ? T'es pas en train de devenir moins. tu es en train de redevenir plus. Du coup, on peut se demander, et si cette crise Ă©tait une chance ? Une chance de te libĂ©rer d'un personnage ? Une chance de recontacter ce qui t'anime vraiment ? Une chance de crĂ©er une vie Ă  ton image ? Pas Ă  l'image d'un maillot. Dans The Obstacle is the Way, Ryan Holiday dit « L'obstacle sur ton chemin est le chemin. » Et c'est exactement ça. Cette crise n'est pas un mur, c'est une porte dĂ©guisĂ©e. En prenant du recul sur la fin de ma carriĂšre, j'ai voulu faire une vraie analyse, comprendre ce que j'avais ressenti, ce que j'avais traversĂ©, et ce que je pouvais en faire. Heureusement, j'Ă©tais pas seul. J'ai eu la chance d'avoir des gens autour de moi, des vrais. Et un jour, j'ai parlĂ© avec mon pĂšre. Lui aussi, il a Ă©tĂ© sportif de haut niveau Ă  son Ă©poque. Il savait ce que ça faisait, cette fameuse transition. Il savait ce que c'Ă©tait de devoir tourner une page, sans savoir ce qui t'attend derriĂšre. On a parlĂ©, vraiment. Pas juste de sport, ou de ce que je devais faire, on a parlĂ© de reconversion. d'identitĂ©, d'envie, de transmission. Et ce jour-lĂ , j'ai compris un truc. Il me restait encore plein de choses Ă  donner. Je ne pouvais pas juste tirer un trait sur tout ce que j'avais Ă©tĂ©, sur ce que j'avais appris. Mon pĂšre m'a aidĂ© Ă  voir que mes compĂ©tences, mon expĂ©rience, mon Ă©tat d'esprit, tout ça, je pouvais le prendre avec moi dans ma nouvelle vie. Que je n'avais pas besoin de devenir quelqu'un d'autre, juste de rĂ©utiliser ce que j'Ă©tais autrement. Et ça, ça m'a enlevĂ© un poids. Parce que c'est lĂ  que la reconversion a vraiment commencĂ©. Pas quand j'ai arrĂȘtĂ© le sport, mais quand j'ai compris que j'avais encore de la valeur ailleurs. Tu sais maintenant que ce que tu vis est normal, puissant, inconfortable, oui, mais aussi plein de potentiel. Et comme je te l'ai dit au dĂ©but, ce podcast, c'est pas juste un micro. C'est un point d'appui. Alors, je veux te partager trois outils simples, concrets, humains. Pas des recettes miracles, juste des choses que tu peux faire dĂšs aujourd'hui, Ă  ton rythme. Outil 1. Écris une lettre de rupture Ă  ton ancienne vie. Ouais, une lettre, une vraie lettre. Pas un mail, pas une note mentale, une lettre manuscrite. Écris Ă  ton toi d'avant, celui qui portait le maillot. Celui qui montait dans le bus pour les dĂ©placements. Celui qui vivait pour ça. Dis-lui merci. Dis-lui ce que tu ressens. Dis-lui ce que tu veux garder et ce que tu veux laisser partir. Ce rituel a une puissance de dingue. Il te permet de symboliser la transition, de reprendre le fil de ton histoire. Outil 2. Cartographie tes forces, hors du terrain. Prends un carnet. Trace trois colonnes. Colonne 1, ce que tu faisais bien dans le sport. Colonne 2, ce que ça rĂ©vĂšle sur toi. Valeurs, compĂ©tences, traits. Et colonne 3, comment ça pourrait exister autrement dans ta vie d'aujourd'hui. Par exemple, j'Ă©tais meneur de jeu, donc j'ai un instinct de leadership. Et si je mettais ça au service d'un projet de transmission. T'as des ressources Ă©normes en toi. Faut juste apprendre Ă  les voir autrement. Outil 3. Reconnecte-toi Ă  un nouveau terrain. Le sport t'a donnĂ© un cadre, une intensitĂ©, un rythme. Et ça te manque. Mais si tu veux pas rester bloquĂ© dans la nostalgie, il faut que tu reconnectes ton Ă©nergie Ă  un nouvel espace. Trouve un terrain d'expression oĂč tu peux revivre une forme de challenge, de croissance, d'exploration. Un projet crĂ©atif, une cause qui te parle, un apprentissage que t'as toujours repoussĂ©, un rĂŽle oĂč tu transmets comme coach, mentor, formateur. peu importe lequel. L'important, c'est que tu retrouves du sens et que tu remettes du mouvement dans ta vie. En conclusion, tu as peut-ĂȘtre l'impression que tout s'Ă©croule, que tu as perdu ta place, ton rythme, ton identitĂ©. Mais si tu Ă©coutes ce podcast, c'est que tu n'as pas baissĂ© les bras. C'est que tu as encore une voix intĂ©rieure qui dit « je veux me reconstruire autrement » . Et cette voix-lĂ , elle est prĂ©cieuse. T'as Ă©tĂ© un joueur, mais tu restes un humain en chemin. T'as Ă©tĂ© un performeur, mais tu peux devenir un bĂątisseur. T'as Ă©tĂ© visible, mais tu peux maintenant ĂȘtre profond. T'es pas en train de disparaĂźtre, t'es en train de renaĂźtre. Et crois-moi, ce que tu construis maintenant avec conscience, avec cƓur, aura mille fois plus de valeur que tout ce que t'as vĂ©cu sous pression. Pour ma part, j'ai encore du mal Ă  croire que j'ai passĂ© presque 20 ans de ma vie Ă  courir sur un parquet en faisant de ma passion mon mĂ©tier. DĂšs que j'ai mis un terme Ă  ma carriĂšre de basketteur professionnel, je me suis retrouvĂ© face Ă  un nouveau dĂ©fi. DĂ©cider quoi faire de cette deuxiĂšme vie. Il m'a fallu du temps, beaucoup de discussions avec ma famille, d'anciens coĂ©quipiers, des personnes influentes que j'ai rencontrĂ©es pendant ma carriĂšre, pour dĂ©couvrir ce qui me faisait vraiment vibrer. Au dĂ©but, je me suis accordĂ© une longue pĂ©riode de rĂ©flexion, parce que je n'arrivais pas Ă  trancher. Puis, j'ai fait un stage en entreprise. C'Ă©tait une expĂ©rience trĂšs enrichissante, et j'ai apprĂ©ciĂ© la rigueur et la mĂ©thodologie de ce milieu. Mais en parallĂšle, je rĂ©alisais que mes compĂ©tences, ma personnalitĂ©, Et mon goĂ»t pour le challenge me poussait Ă  explorer une autre voie, l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, je sais que j'ai envie de construire quelque chose de plus personnel, de prendre des risques et de mettre Ă  profit tout ce que le basket m'a appris. La persĂ©vĂ©rance, l'esprit d'Ă©quipe, la gestion de la pression. J'ai aussi dĂ©couvert que la crĂ©ation de contenu m'intĂ©ressait Ă©normĂ©ment. C'est donc un projet que je mĂšne en parallĂšle, comme une sorte de prolongement de la passion pour le partage et l'Ă©motion que j'ai connue sur le terrain. Je ne vais pas mentir, la transition est lente, et parfois un peu dĂ©sorientante, mais chaque jour, je me sens un peu plus Ă  ma place dans cette aventure de reconversion. Et ça, c'est la plus belle victoire qui soit. Merci d'avoir Ă©coutĂ© ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Si ça t'a parlĂ©, pense Ă  le partager avec quelqu'un qui vit peut-ĂȘtre ça aussi, mais qui n'ose pas en parler. Et si t'as envie d'Ă©changer, de raconter ton histoire, viens me trouver. Instagram, Youtube, la vraie vie, peu importe. Et souviens-toi, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est juste le dĂ©but de la version la plus vraie de toi-mĂȘme. A trĂšs vite. Peace.

  • Speaker #1

    S

Chapters

  • INTRO

    00:44

  • PARTIE 1 – Le choc de la fin : ce qu’on ne voit pas venir

    01:52

  • PARTIE 2 – Le mur invisible : Ă©motions, dĂ©sĂ©quilibres, isolement

    06:13

  • PARTIE 3 – Ce que cette crise rĂ©vĂšle de toi

    11:44

  • PARTIE 4 – Ressources concrĂštes pour traverser cette tempĂȘte

    16:33

  • CONCLUSION

    18:54

  • OUTRO

    21:02

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Description

🎧 ÉPISODE 1 – “Accepter la fin pour mieux rebondir”


Tu as tout donnĂ© Ă  ta carriĂšre. Ton corps, ton cƓur, ton Ăąme.
Et puis
 un jour, tout s’arrĂȘte.
PrĂ©vue ou non, la fin d’une carriĂšre professionnelle est un choc — et personne ne te prĂ©pare vraiment Ă  ce qui vient aprĂšs.

Dans ce premier Ă©pisode puissant de Pure Exchange, je te partage ce que l’on ressent vraiment quand une carriĂšre sportive s’achĂšve, la tempĂȘte Ă©motionnelle silencieuse qui suit, et la crise identitaire profonde que beaucoup d’athlĂštes traversent.

Mais cet épisode ne parle pas que de perte.
Il parle de renaissance.
Il parle de transformer la douleur en force.

Que tu sois un ancien sportif, en pleine transition de vie, ou simplement en quĂȘte de sens au-delĂ  de ton rĂŽle
 cet Ă©pisode est pour toi.


đŸ‘€ AnimĂ© par Jason Jones
🏀 Ancien joueur pro de basket, aujourd’hui en reconversion, en quĂȘte de sens, et prĂȘt Ă  transmettre ce que le sport m’a appris.

✹ Écoute, rĂ©flĂ©chis, et reconnecte-toi Ă  la version la plus authentique de toi-mĂȘme.

👉 Dis-moi ce que tu en penses en commentaire ou rejoins-moi sur Instagram : @jaejonz.pure.exchange

📌 Un nouvel Ă©pisode toutes les deux semaines (solo + invitĂ©s)
🔔 Pense à liker, commenter et activer la cloche pour ne rien manquer.

—

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    T'as mis ton corps, ton cƓur, tes tripes au service de ta carriĂšre. T'as tout donnĂ©. Et un jour, tout s'arrĂȘte. Et mĂȘme si t'Ă©tais prĂ©parĂ© mentalement, mĂȘme si tu le voyais venir, ce moment-lĂ , il te renverse. Aujourd'hui, on parle de ce point de bascule. La fin de carriĂšre. Ce moment oĂč t'as plus de matchs, mais toujours des battements dans la poitrine. Bienvenue dans Pure Exchange. Bienvenue dans ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Je suis Jason, ancien joueur pro de basket, aujourd'hui en reconversion, en exploration et en partage. Ce podcast, c'est pas juste un micro et une voix. C'est un espace oĂč on met des mots sur ce que beaucoup vivent dans le silence. Et quoi de mieux que de commencer par la fin, la fin de carriĂšre. Parce qu'on te parle souvent de ce qu'il faut faire pendant ta carriĂšre, mais rarement de ce qui se passe aprĂšs. Et quand ça s'arrĂȘte, tu te retrouves face Ă  une page blanche, avec des Ă©motions que tu n'avais pas prĂ©vues. ColĂšre, vide, peur, tristesse. Et une question sourde qui tourne en boucle. Et maintenant ? Dans cet Ă©pisode, on va dĂ©crypter ce moment. Pas pour s'apitoyer, mais pour comprendre, digĂ©rer et transformer. Parce que non, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est le dĂ©but d'autre chose. Et si pendant l'Ă©pisode, quelque chose rĂ©sonne en toi ou t'interpelle, n'hĂ©site pas. Partage-le dans les commentaires sur la version vidĂ©o de ce podcast, Ă  retrouver sur YouTube et Spotify. J'adorerais avoir des retours et ça me guidera pour les prochains Ă©pisodes. Tu sais, on pense souvent que la fin d'une carriĂšre, c'est un peu comme la fin d'un contrat, un passage Ă  autre chose. On te fĂ©licite, on te souhaite une bonne continuation, et voilĂ . Mais en rĂ©alitĂ©, c'est rarement aussi simple. Parce que ce qu'on ne te dit pas, c'est que ce n'est pas juste un job qui s'arrĂȘte. C'est une partie entiĂšre de ta vie qui bascule. Ton quotidien, ton rythme, ton corps, ton statut, tout change. Et souvent, sans que tu aies vraiment eu le temps de t'y prĂ©parer. On te parle de prĂ©parer l'aprĂšs, de reconversion rĂ©ussie, de rebond. Mais ce que personne ne t'explique, c'est que mĂȘme avec une reconversion cadrĂ©e, le choc Ă©motionnel reste violent. Parce que tu as passĂ© des annĂ©es Ă  vivre dans un monde oĂč tout Ă©tait structurĂ© autour de toi. ton emploi du temps, ton objectif Ă  court, moyen et long terme, ton statut dans une Ă©quipe, oĂč tu te situais dans la hiĂ©rarchie, ton rapport au corps, au public, Ă  la performance, et du jour au lendemain, ce monde-lĂ  s'efface. C'est comme si tu sortais d'un univers parallĂšle, et que tu te retrouvais dans un monde qui tourne sans toi. Dans le domaine de la psychologie du sport, on parle de crise transitionnelle. Un moment oĂč l'identitĂ©, les repĂšres et le sentiment d'utilitĂ© sont tous remis en question. Les chercheurs Taylor et Olgivi ont montrĂ© que plus la fin de carriĂšre est soudaine ou subie, plus le risque de dĂ©tresse psychologique est Ă©levĂ©. Et mĂȘme quand elle est volontaire, le manque de reconnaissance sociale et l'absence de nouveaux rĂŽles clairs peuvent provoquer un stress latent qui se transforme en anxiĂ©tĂ©, en fatigue, voire en dĂ©prime. Tu t'es peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  retrouvĂ© Ă  penser j'ai l'impression d'avoir disparu je ne sais plus comment me prĂ©senter je n'ai plus de raison de me lever le matin mais autour de toi personne n'en parle parce qu'il y a ce tabou t'Ă©tais un privilĂ©giĂ©, t'as eu de la chance sois content et du coup, bah tu ravales tu fais bonne figure, tu passes Ă  autre chose mais Ă  l'intĂ©rieur il y a une vraie perte, un vrai deuil invisible dans le sport pro Ton rĂŽle est clair. Tu es joueur, tu es cadre, tu es leader, tu es un exemple. Et cette Ă©tiquette-lĂ , elle structure ton identitĂ© sociale. Mais une fois que le rideau tombe, personne ne te dit quel est ton nouveau rĂŽle. Tu passes de personne publique Ă  monsieur tout le monde. Et si t'as pas bossĂ© ton identitĂ© en dehors du sport, le choc peut ĂȘtre existentiel. Je suis qui s'il n'y a plus de match samedi soir ? C'est une vraie question. Et t'as le droit de te la poser. Ce que tu vis n'est pas un bug. Ce n'est pas un Ă©chec personnel. C'est une phase normale d'une transition profonde. C'est juste qu'on t'y a pas prĂ©parĂ©. On t'a formĂ© Ă  ĂȘtre fort, rĂ©silient, performant. Mais pas Ă  accueillir la faim. Pas Ă  te reconstruire hors cadre. Et pourtant, c'est lĂ  que la vraie libertĂ© commence. J'ai jouĂ© mon dernier match pro en connaissance de cause. Je savais que c'Ă©tait le dernier. J'avais pris la dĂ©cision. Et pourtant, quand le coup de sifflet final a retenti, j'ai senti quelque chose se briser. C'Ă©tait brutal. J'aurais jamais cru qu'un son aussi simple puisse faire aussi mal. J'Ă©tais lĂ , debout sur le parquet, et mĂȘme si je savais que c'Ă©tait la fin, Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  ce que j'allais ressentir. Le vide. Il ne s'est pas installĂ© d'un coup. Il a glissĂ© doucement. Un sentiment de faim, mais pas une belle faim. Une cassure silencieuse. Et pourtant, c'Ă©tait mon choix. C'est moi qui avais dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter. Pas une blessure, pas un coach, moi. Mais ce jour-lĂ , j'ai eu l'impression de perdre une partie de moi-mĂȘme. Le joueur. Le compĂ©titeur, l'athlĂšte que j'Ă©tais depuis des annĂ©es. Il restait sur le terrain et moi, je repartais seul. J'ai compris ce jour-lĂ  que ce n'est pas le dernier match qui fait mal. C'est tout ce qui l'emporte avec lui. Quand ta carriĂšre s'arrĂȘte, il n'y a pas de confĂ©rence de presse pour ce que tu ressens. Il n'y a pas de slow motion dramatique avec la musique de fin. Non, il y a juste le silence. Et ce silence, il cache souvent un vrai tsunami Ă©motionnel. Un truc qu'on vit chacun Ă  notre façon, mais qu'on a souvent du mal Ă  nommer. L'impact psychologique est rĂ©el, mais tu le caches. Parce qu'on t'a appris Ă  serrer les dents, Ă  encaisser, Ă  gĂ©rer. Mais lĂ , il n'y a rien Ă  gĂ©rer. Parce que tu ne sais mĂȘme pas ce que tu ressens exactement. Et pourtant, ce que tu vis, c'est un vrai cocktail Ă©motionnel. 1. La colĂšre. Contre le timing. Contre le systĂšme. Contre ton corps peut-ĂȘtre qui n'a pas tenu. Contre les dirigeants qui n'ont pas prolongĂ©. Ou mĂȘme, contre toi-mĂȘme. Pourquoi je n'ai pas mieux anticipĂ© ? Pourquoi je n'ai pas profitĂ© plus ? Pourquoi je me sens comme ça alors que j'ai eu de la chance ? La colĂšre, elle peut ĂȘtre sourde ou explosive. Mais tant que tu la nies, elle travaille en souterrain. 2. La peur. Celle qui vient en pleine nuit. Celle qui se glisse dans ton ventre quand on te demande « Et maintenant, tu fais quoi ? » Peur de l'inconnu. Peur de ne plus jamais vibrer comme avant. Peur d'ĂȘtre oubliĂ©. Peur d'ĂȘtre banal. Dans The Transition Coach, Richard Askein parle de ce phĂ©nomĂšne. L'identitĂ© forgĂ©e dans l'exception rend le retour Ă  la normalitĂ© profondĂ©ment angoissant. Et c'est ça. Tu sors d'un monde Ă  part et t'as peur de ne pas savoir vivre dans le monde rĂ©el. 3. La tristesse. On n'en parle jamais, mais elle est bien lĂ . Tristesse de dire adieu Ă  une pĂ©riode de ta vie oĂč t'Ă©tais vivant. Tristesse de laisser derriĂšre toi des moments uniques, des rituels. Des vestiaires, des regards, des choses que personne ne peut comprendre, sauf ceux qui les ont vĂ©cues. Tu te surprends Ă  ĂȘtre Ă©mu en entendant un ballon rebondir, en passant devant un stade. Et t'oses pas trop le dire, parce que c'est pas pro. Mais laisse-moi te dire un truc, t'as le droit de pleurer la fin de quelque chose de beau. 4. L'isolement. C'est peut-ĂȘtre le plus pernicieux, le plus impactant mentalement et moralement. Parce que de l'extĂ©rieur... Tout le monde pense que t'as tournĂ© la page. Tu sors, tu postes, tu souris, mais Ă  l'intĂ©rieur, tu te sens incompris. T'as l'impression que plus personne ne parle ta langue. Et tu te replies. Tu te dis que tu vas gĂ©rer ça tout seul. Mais l'isolement, ça bouffe. Petit Ă  petit, ça t'Ă©teint. Maintenant, attention au comportement compensatoire. Beaucoup d'anciens sportifs compensent sans s'en rendre compte. Ils surinvestissent dans un nouveau projet, sans sens profond, juste pour remplir. Ils cherchent Ă  reproduire l'intensitĂ© Ă©motionnelle via des conduites Ă  risque. Ou au contraire, ils s'Ă©teignent, en mode pilote automatique. Tout ça, c'est des rĂ©ponses normales Ă  un vide non traitĂ©. Ce que tu peux faire ? DĂ©jĂ , reconnaĂźtre. ReconnaĂźtre que ce que tu ressens est lĂ©gitime. T'as pas besoin d'aller mal au point de craquer. pour avoir le droit de parler. Et surtout, plus tu mets des mots sur ce que tu vis, plus tu reprends le pouvoir. Un jour, Quelqu'un m'a posĂ© une question simple. « Et maintenant, tu fais quoi ? » C'est rien, hein ? Une question banale. Sauf que ce jour-lĂ , elle m'a paralysĂ©. J'Ă©tais prĂȘt Ă  rĂ©pondre comme d'habitude. « Bah, joueur de basket. » Sauf que non, c'Ă©tait fini. Et j'ai senti un vide, un blocage Ă  l'intĂ©rieur. J'ai pas pu dire ce que je voulais vraiment. Parce qu'au fond, je me sentais pas lĂ©gitime. Pas lĂ©gitime de dire ce que je voulais faire, pas prĂȘt Ă  assumer ce que je voulais faire. Alors j'ai dit, je sais pas trop encore, j'explore. Mais c'Ă©tait pas vrai. Je savais exactement ce que je voulais. J'avais juste peur, peur d'ĂȘtre jugĂ©, peur d'ĂȘtre incompris. Et lĂ , j'ai eu ce moment de solitude, mĂȘme entourĂ©, mĂȘme avec du monde autour. J'Ă©tais seul. Parce que quand t'as eu la chance de vivre de ta passion, comme moi, avec le basket, les gens, parfois, te le reprochent presque. Comme si c'Ă©tait trop facile, trop beau. Et du coup, quand t'arrĂȘtes, on attend de toi que ta nouvelle vie soit plus dure. Genre, bienvenue dans la vraie vie maintenant. Mais ce qui est dur, c'est pas la nouvelle vie, c'est la transition. C'est de te reconstruire quand t'as plus de maillot, plus de rĂŽle, plus de statut. Et lĂ , t'as pas le droit d'aller mal. T'es censĂ© rester positif, sourire, dire que ça va, mĂȘme quand t'as juste envie de tout envoyer bouler. Alors, tu compenses, tu t'actives, tu t'occupes, tu surjoues presque ta reconversion. Juste pour pas te retrouver seul, seul dans ta tĂȘte, seul face Ă  la question qui revient toujours. Et maintenant, tu fais quoi ? Tu sais... Dans la douleur de la faim, il y a un truc qu'on voit rarement tout de suite. C'est que ce moment-lĂ , il vient te montrer des choses sur toi-mĂȘme. Des choses que t'as peut-ĂȘtre jamais regardĂ©es en face. Parce que t'avais pas le temps, pas l'espace, pas le besoin. Mais quand tout s'arrĂȘte, ce que t'avais mis sous silence pendant des annĂ©es, ça remonte. Tout d'abord, ton identitĂ© profonde commence Ă  se manifester. Pendant ta carriĂšre, t'as Ă©tĂ© un rĂŽle. Le joueur. Le capitaine, le guerrier, le technicien, peu importe. Mais maintenant que ce rĂŽle a disparu, c'est l'ĂȘtre humain derriĂšre le rĂŽle qui apparaĂźt. Et c'est lĂ  que ça devient intĂ©ressant. Parce que cette crise, elle t'oblige Ă  te poser les vraies questions. Qui suis-je quand je ne suis plus en train de performer ? Qu'est-ce que je veux transmettre au-delĂ  d'un score ou d'une victoire ? Qu'est-ce qui me fait vibrer vraiment ? Et ces questions-lĂ , c'est pas juste des trucs de dĂ©veloppement perso Ă  la mode, c'est des clĂ©s pour redevenir libre. Ensuite, c'est l'espace mental qui s'ouvre. Ce qui te semblait vide, c'est peut-ĂȘtre un espace Ă  remplir autrement. Tu passes d'un mode oĂč tu subissais le rythme de sport pro Ă  un mode oĂč tu as l'opportunitĂ© de choisir. Et lĂ , une phrase de Carl Jung rĂ©sonne puissamment. Ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son oscuritĂ©. Je rĂ©pĂšte, ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscuritĂ©. Tu comprends ce que ça veut dire ? C'est que ce qui t'effraie aujourd'hui est peut-ĂȘtre ce qui va te rĂ©vĂ©ler demain. Alors, qu'est-ce que cette pĂ©riode met en lumiĂšre, mĂȘme si c'est inconfortable ? Ton rapport Ă  la reconnaissance. Tu te rends compte que tu Ă©tais peut-ĂȘtre dĂ©pendant du regard des autres, que la valeur que tu te donnais dĂ©pendait du public, du coach, du classement. Ton besoin de contrĂŽle. Dans le sport, tout est carrĂ©. Planning, objectif, retour. Mais lĂ , t'es face Ă  l'imprĂ©visible. Et ça peut rĂ©veiller une grande insĂ©curitĂ©. T'es vrai moteur. Quand y'a plus de maillot Ă  dĂ©fendre, tu commences Ă  voir ce qui, en toi, continue de pousser. Et lĂ , tu peux commencer Ă  reconstruire quelque chose de plus solide. Tout d'un coup, tu te redĂ©couvres. Tu te rends compte que t'es pas juste un corps en mouvement. un nom sur une feuille de match ou une Ă©tiquette sociale. T'es une personne qui a traversĂ© des choses, qui a appris Ă  se relever, qui sait ce que c'est que la discipline, la cohĂ©sion, l'engagement. Mais t'es aussi une personne qui a le droit de ralentir, d'hĂ©siter, de chercher. Une personne qui peut ĂȘtre parent, entrepreneur, crĂ©atif, mentor, rĂȘveur, frĂšre ou sƓur. Tu comprends ? T'es pas en train de devenir moins. tu es en train de redevenir plus. Du coup, on peut se demander, et si cette crise Ă©tait une chance ? Une chance de te libĂ©rer d'un personnage ? Une chance de recontacter ce qui t'anime vraiment ? Une chance de crĂ©er une vie Ă  ton image ? Pas Ă  l'image d'un maillot. Dans The Obstacle is the Way, Ryan Holiday dit « L'obstacle sur ton chemin est le chemin. » Et c'est exactement ça. Cette crise n'est pas un mur, c'est une porte dĂ©guisĂ©e. En prenant du recul sur la fin de ma carriĂšre, j'ai voulu faire une vraie analyse, comprendre ce que j'avais ressenti, ce que j'avais traversĂ©, et ce que je pouvais en faire. Heureusement, j'Ă©tais pas seul. J'ai eu la chance d'avoir des gens autour de moi, des vrais. Et un jour, j'ai parlĂ© avec mon pĂšre. Lui aussi, il a Ă©tĂ© sportif de haut niveau Ă  son Ă©poque. Il savait ce que ça faisait, cette fameuse transition. Il savait ce que c'Ă©tait de devoir tourner une page, sans savoir ce qui t'attend derriĂšre. On a parlĂ©, vraiment. Pas juste de sport, ou de ce que je devais faire, on a parlĂ© de reconversion. d'identitĂ©, d'envie, de transmission. Et ce jour-lĂ , j'ai compris un truc. Il me restait encore plein de choses Ă  donner. Je ne pouvais pas juste tirer un trait sur tout ce que j'avais Ă©tĂ©, sur ce que j'avais appris. Mon pĂšre m'a aidĂ© Ă  voir que mes compĂ©tences, mon expĂ©rience, mon Ă©tat d'esprit, tout ça, je pouvais le prendre avec moi dans ma nouvelle vie. Que je n'avais pas besoin de devenir quelqu'un d'autre, juste de rĂ©utiliser ce que j'Ă©tais autrement. Et ça, ça m'a enlevĂ© un poids. Parce que c'est lĂ  que la reconversion a vraiment commencĂ©. Pas quand j'ai arrĂȘtĂ© le sport, mais quand j'ai compris que j'avais encore de la valeur ailleurs. Tu sais maintenant que ce que tu vis est normal, puissant, inconfortable, oui, mais aussi plein de potentiel. Et comme je te l'ai dit au dĂ©but, ce podcast, c'est pas juste un micro. C'est un point d'appui. Alors, je veux te partager trois outils simples, concrets, humains. Pas des recettes miracles, juste des choses que tu peux faire dĂšs aujourd'hui, Ă  ton rythme. Outil 1. Écris une lettre de rupture Ă  ton ancienne vie. Ouais, une lettre, une vraie lettre. Pas un mail, pas une note mentale, une lettre manuscrite. Écris Ă  ton toi d'avant, celui qui portait le maillot. Celui qui montait dans le bus pour les dĂ©placements. Celui qui vivait pour ça. Dis-lui merci. Dis-lui ce que tu ressens. Dis-lui ce que tu veux garder et ce que tu veux laisser partir. Ce rituel a une puissance de dingue. Il te permet de symboliser la transition, de reprendre le fil de ton histoire. Outil 2. Cartographie tes forces, hors du terrain. Prends un carnet. Trace trois colonnes. Colonne 1, ce que tu faisais bien dans le sport. Colonne 2, ce que ça rĂ©vĂšle sur toi. Valeurs, compĂ©tences, traits. Et colonne 3, comment ça pourrait exister autrement dans ta vie d'aujourd'hui. Par exemple, j'Ă©tais meneur de jeu, donc j'ai un instinct de leadership. Et si je mettais ça au service d'un projet de transmission. T'as des ressources Ă©normes en toi. Faut juste apprendre Ă  les voir autrement. Outil 3. Reconnecte-toi Ă  un nouveau terrain. Le sport t'a donnĂ© un cadre, une intensitĂ©, un rythme. Et ça te manque. Mais si tu veux pas rester bloquĂ© dans la nostalgie, il faut que tu reconnectes ton Ă©nergie Ă  un nouvel espace. Trouve un terrain d'expression oĂč tu peux revivre une forme de challenge, de croissance, d'exploration. Un projet crĂ©atif, une cause qui te parle, un apprentissage que t'as toujours repoussĂ©, un rĂŽle oĂč tu transmets comme coach, mentor, formateur. peu importe lequel. L'important, c'est que tu retrouves du sens et que tu remettes du mouvement dans ta vie. En conclusion, tu as peut-ĂȘtre l'impression que tout s'Ă©croule, que tu as perdu ta place, ton rythme, ton identitĂ©. Mais si tu Ă©coutes ce podcast, c'est que tu n'as pas baissĂ© les bras. C'est que tu as encore une voix intĂ©rieure qui dit « je veux me reconstruire autrement » . Et cette voix-lĂ , elle est prĂ©cieuse. T'as Ă©tĂ© un joueur, mais tu restes un humain en chemin. T'as Ă©tĂ© un performeur, mais tu peux devenir un bĂątisseur. T'as Ă©tĂ© visible, mais tu peux maintenant ĂȘtre profond. T'es pas en train de disparaĂźtre, t'es en train de renaĂźtre. Et crois-moi, ce que tu construis maintenant avec conscience, avec cƓur, aura mille fois plus de valeur que tout ce que t'as vĂ©cu sous pression. Pour ma part, j'ai encore du mal Ă  croire que j'ai passĂ© presque 20 ans de ma vie Ă  courir sur un parquet en faisant de ma passion mon mĂ©tier. DĂšs que j'ai mis un terme Ă  ma carriĂšre de basketteur professionnel, je me suis retrouvĂ© face Ă  un nouveau dĂ©fi. DĂ©cider quoi faire de cette deuxiĂšme vie. Il m'a fallu du temps, beaucoup de discussions avec ma famille, d'anciens coĂ©quipiers, des personnes influentes que j'ai rencontrĂ©es pendant ma carriĂšre, pour dĂ©couvrir ce qui me faisait vraiment vibrer. Au dĂ©but, je me suis accordĂ© une longue pĂ©riode de rĂ©flexion, parce que je n'arrivais pas Ă  trancher. Puis, j'ai fait un stage en entreprise. C'Ă©tait une expĂ©rience trĂšs enrichissante, et j'ai apprĂ©ciĂ© la rigueur et la mĂ©thodologie de ce milieu. Mais en parallĂšle, je rĂ©alisais que mes compĂ©tences, ma personnalitĂ©, Et mon goĂ»t pour le challenge me poussait Ă  explorer une autre voie, l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, je sais que j'ai envie de construire quelque chose de plus personnel, de prendre des risques et de mettre Ă  profit tout ce que le basket m'a appris. La persĂ©vĂ©rance, l'esprit d'Ă©quipe, la gestion de la pression. J'ai aussi dĂ©couvert que la crĂ©ation de contenu m'intĂ©ressait Ă©normĂ©ment. C'est donc un projet que je mĂšne en parallĂšle, comme une sorte de prolongement de la passion pour le partage et l'Ă©motion que j'ai connue sur le terrain. Je ne vais pas mentir, la transition est lente, et parfois un peu dĂ©sorientante, mais chaque jour, je me sens un peu plus Ă  ma place dans cette aventure de reconversion. Et ça, c'est la plus belle victoire qui soit. Merci d'avoir Ă©coutĂ© ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Si ça t'a parlĂ©, pense Ă  le partager avec quelqu'un qui vit peut-ĂȘtre ça aussi, mais qui n'ose pas en parler. Et si t'as envie d'Ă©changer, de raconter ton histoire, viens me trouver. Instagram, Youtube, la vraie vie, peu importe. Et souviens-toi, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est juste le dĂ©but de la version la plus vraie de toi-mĂȘme. A trĂšs vite. Peace.

  • Speaker #1

    S

Chapters

  • INTRO

    00:44

  • PARTIE 1 – Le choc de la fin : ce qu’on ne voit pas venir

    01:52

  • PARTIE 2 – Le mur invisible : Ă©motions, dĂ©sĂ©quilibres, isolement

    06:13

  • PARTIE 3 – Ce que cette crise rĂ©vĂšle de toi

    11:44

  • PARTIE 4 – Ressources concrĂštes pour traverser cette tempĂȘte

    16:33

  • CONCLUSION

    18:54

  • OUTRO

    21:02

Description

🎧 ÉPISODE 1 – “Accepter la fin pour mieux rebondir”


Tu as tout donnĂ© Ă  ta carriĂšre. Ton corps, ton cƓur, ton Ăąme.
Et puis
 un jour, tout s’arrĂȘte.
PrĂ©vue ou non, la fin d’une carriĂšre professionnelle est un choc — et personne ne te prĂ©pare vraiment Ă  ce qui vient aprĂšs.

Dans ce premier Ă©pisode puissant de Pure Exchange, je te partage ce que l’on ressent vraiment quand une carriĂšre sportive s’achĂšve, la tempĂȘte Ă©motionnelle silencieuse qui suit, et la crise identitaire profonde que beaucoup d’athlĂštes traversent.

Mais cet épisode ne parle pas que de perte.
Il parle de renaissance.
Il parle de transformer la douleur en force.

Que tu sois un ancien sportif, en pleine transition de vie, ou simplement en quĂȘte de sens au-delĂ  de ton rĂŽle
 cet Ă©pisode est pour toi.


đŸ‘€ AnimĂ© par Jason Jones
🏀 Ancien joueur pro de basket, aujourd’hui en reconversion, en quĂȘte de sens, et prĂȘt Ă  transmettre ce que le sport m’a appris.

✹ Écoute, rĂ©flĂ©chis, et reconnecte-toi Ă  la version la plus authentique de toi-mĂȘme.

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Transcription

  • Speaker #0

    T'as mis ton corps, ton cƓur, tes tripes au service de ta carriĂšre. T'as tout donnĂ©. Et un jour, tout s'arrĂȘte. Et mĂȘme si t'Ă©tais prĂ©parĂ© mentalement, mĂȘme si tu le voyais venir, ce moment-lĂ , il te renverse. Aujourd'hui, on parle de ce point de bascule. La fin de carriĂšre. Ce moment oĂč t'as plus de matchs, mais toujours des battements dans la poitrine. Bienvenue dans Pure Exchange. Bienvenue dans ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Je suis Jason, ancien joueur pro de basket, aujourd'hui en reconversion, en exploration et en partage. Ce podcast, c'est pas juste un micro et une voix. C'est un espace oĂč on met des mots sur ce que beaucoup vivent dans le silence. Et quoi de mieux que de commencer par la fin, la fin de carriĂšre. Parce qu'on te parle souvent de ce qu'il faut faire pendant ta carriĂšre, mais rarement de ce qui se passe aprĂšs. Et quand ça s'arrĂȘte, tu te retrouves face Ă  une page blanche, avec des Ă©motions que tu n'avais pas prĂ©vues. ColĂšre, vide, peur, tristesse. Et une question sourde qui tourne en boucle. Et maintenant ? Dans cet Ă©pisode, on va dĂ©crypter ce moment. Pas pour s'apitoyer, mais pour comprendre, digĂ©rer et transformer. Parce que non, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est le dĂ©but d'autre chose. Et si pendant l'Ă©pisode, quelque chose rĂ©sonne en toi ou t'interpelle, n'hĂ©site pas. Partage-le dans les commentaires sur la version vidĂ©o de ce podcast, Ă  retrouver sur YouTube et Spotify. J'adorerais avoir des retours et ça me guidera pour les prochains Ă©pisodes. Tu sais, on pense souvent que la fin d'une carriĂšre, c'est un peu comme la fin d'un contrat, un passage Ă  autre chose. On te fĂ©licite, on te souhaite une bonne continuation, et voilĂ . Mais en rĂ©alitĂ©, c'est rarement aussi simple. Parce que ce qu'on ne te dit pas, c'est que ce n'est pas juste un job qui s'arrĂȘte. C'est une partie entiĂšre de ta vie qui bascule. Ton quotidien, ton rythme, ton corps, ton statut, tout change. Et souvent, sans que tu aies vraiment eu le temps de t'y prĂ©parer. On te parle de prĂ©parer l'aprĂšs, de reconversion rĂ©ussie, de rebond. Mais ce que personne ne t'explique, c'est que mĂȘme avec une reconversion cadrĂ©e, le choc Ă©motionnel reste violent. Parce que tu as passĂ© des annĂ©es Ă  vivre dans un monde oĂč tout Ă©tait structurĂ© autour de toi. ton emploi du temps, ton objectif Ă  court, moyen et long terme, ton statut dans une Ă©quipe, oĂč tu te situais dans la hiĂ©rarchie, ton rapport au corps, au public, Ă  la performance, et du jour au lendemain, ce monde-lĂ  s'efface. C'est comme si tu sortais d'un univers parallĂšle, et que tu te retrouvais dans un monde qui tourne sans toi. Dans le domaine de la psychologie du sport, on parle de crise transitionnelle. Un moment oĂč l'identitĂ©, les repĂšres et le sentiment d'utilitĂ© sont tous remis en question. Les chercheurs Taylor et Olgivi ont montrĂ© que plus la fin de carriĂšre est soudaine ou subie, plus le risque de dĂ©tresse psychologique est Ă©levĂ©. Et mĂȘme quand elle est volontaire, le manque de reconnaissance sociale et l'absence de nouveaux rĂŽles clairs peuvent provoquer un stress latent qui se transforme en anxiĂ©tĂ©, en fatigue, voire en dĂ©prime. Tu t'es peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  retrouvĂ© Ă  penser j'ai l'impression d'avoir disparu je ne sais plus comment me prĂ©senter je n'ai plus de raison de me lever le matin mais autour de toi personne n'en parle parce qu'il y a ce tabou t'Ă©tais un privilĂ©giĂ©, t'as eu de la chance sois content et du coup, bah tu ravales tu fais bonne figure, tu passes Ă  autre chose mais Ă  l'intĂ©rieur il y a une vraie perte, un vrai deuil invisible dans le sport pro Ton rĂŽle est clair. Tu es joueur, tu es cadre, tu es leader, tu es un exemple. Et cette Ă©tiquette-lĂ , elle structure ton identitĂ© sociale. Mais une fois que le rideau tombe, personne ne te dit quel est ton nouveau rĂŽle. Tu passes de personne publique Ă  monsieur tout le monde. Et si t'as pas bossĂ© ton identitĂ© en dehors du sport, le choc peut ĂȘtre existentiel. Je suis qui s'il n'y a plus de match samedi soir ? C'est une vraie question. Et t'as le droit de te la poser. Ce que tu vis n'est pas un bug. Ce n'est pas un Ă©chec personnel. C'est une phase normale d'une transition profonde. C'est juste qu'on t'y a pas prĂ©parĂ©. On t'a formĂ© Ă  ĂȘtre fort, rĂ©silient, performant. Mais pas Ă  accueillir la faim. Pas Ă  te reconstruire hors cadre. Et pourtant, c'est lĂ  que la vraie libertĂ© commence. J'ai jouĂ© mon dernier match pro en connaissance de cause. Je savais que c'Ă©tait le dernier. J'avais pris la dĂ©cision. Et pourtant, quand le coup de sifflet final a retenti, j'ai senti quelque chose se briser. C'Ă©tait brutal. J'aurais jamais cru qu'un son aussi simple puisse faire aussi mal. J'Ă©tais lĂ , debout sur le parquet, et mĂȘme si je savais que c'Ă©tait la fin, Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  ce que j'allais ressentir. Le vide. Il ne s'est pas installĂ© d'un coup. Il a glissĂ© doucement. Un sentiment de faim, mais pas une belle faim. Une cassure silencieuse. Et pourtant, c'Ă©tait mon choix. C'est moi qui avais dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter. Pas une blessure, pas un coach, moi. Mais ce jour-lĂ , j'ai eu l'impression de perdre une partie de moi-mĂȘme. Le joueur. Le compĂ©titeur, l'athlĂšte que j'Ă©tais depuis des annĂ©es. Il restait sur le terrain et moi, je repartais seul. J'ai compris ce jour-lĂ  que ce n'est pas le dernier match qui fait mal. C'est tout ce qui l'emporte avec lui. Quand ta carriĂšre s'arrĂȘte, il n'y a pas de confĂ©rence de presse pour ce que tu ressens. Il n'y a pas de slow motion dramatique avec la musique de fin. Non, il y a juste le silence. Et ce silence, il cache souvent un vrai tsunami Ă©motionnel. Un truc qu'on vit chacun Ă  notre façon, mais qu'on a souvent du mal Ă  nommer. L'impact psychologique est rĂ©el, mais tu le caches. Parce qu'on t'a appris Ă  serrer les dents, Ă  encaisser, Ă  gĂ©rer. Mais lĂ , il n'y a rien Ă  gĂ©rer. Parce que tu ne sais mĂȘme pas ce que tu ressens exactement. Et pourtant, ce que tu vis, c'est un vrai cocktail Ă©motionnel. 1. La colĂšre. Contre le timing. Contre le systĂšme. Contre ton corps peut-ĂȘtre qui n'a pas tenu. Contre les dirigeants qui n'ont pas prolongĂ©. Ou mĂȘme, contre toi-mĂȘme. Pourquoi je n'ai pas mieux anticipĂ© ? Pourquoi je n'ai pas profitĂ© plus ? Pourquoi je me sens comme ça alors que j'ai eu de la chance ? La colĂšre, elle peut ĂȘtre sourde ou explosive. Mais tant que tu la nies, elle travaille en souterrain. 2. La peur. Celle qui vient en pleine nuit. Celle qui se glisse dans ton ventre quand on te demande « Et maintenant, tu fais quoi ? » Peur de l'inconnu. Peur de ne plus jamais vibrer comme avant. Peur d'ĂȘtre oubliĂ©. Peur d'ĂȘtre banal. Dans The Transition Coach, Richard Askein parle de ce phĂ©nomĂšne. L'identitĂ© forgĂ©e dans l'exception rend le retour Ă  la normalitĂ© profondĂ©ment angoissant. Et c'est ça. Tu sors d'un monde Ă  part et t'as peur de ne pas savoir vivre dans le monde rĂ©el. 3. La tristesse. On n'en parle jamais, mais elle est bien lĂ . Tristesse de dire adieu Ă  une pĂ©riode de ta vie oĂč t'Ă©tais vivant. Tristesse de laisser derriĂšre toi des moments uniques, des rituels. Des vestiaires, des regards, des choses que personne ne peut comprendre, sauf ceux qui les ont vĂ©cues. Tu te surprends Ă  ĂȘtre Ă©mu en entendant un ballon rebondir, en passant devant un stade. Et t'oses pas trop le dire, parce que c'est pas pro. Mais laisse-moi te dire un truc, t'as le droit de pleurer la fin de quelque chose de beau. 4. L'isolement. C'est peut-ĂȘtre le plus pernicieux, le plus impactant mentalement et moralement. Parce que de l'extĂ©rieur... Tout le monde pense que t'as tournĂ© la page. Tu sors, tu postes, tu souris, mais Ă  l'intĂ©rieur, tu te sens incompris. T'as l'impression que plus personne ne parle ta langue. Et tu te replies. Tu te dis que tu vas gĂ©rer ça tout seul. Mais l'isolement, ça bouffe. Petit Ă  petit, ça t'Ă©teint. Maintenant, attention au comportement compensatoire. Beaucoup d'anciens sportifs compensent sans s'en rendre compte. Ils surinvestissent dans un nouveau projet, sans sens profond, juste pour remplir. Ils cherchent Ă  reproduire l'intensitĂ© Ă©motionnelle via des conduites Ă  risque. Ou au contraire, ils s'Ă©teignent, en mode pilote automatique. Tout ça, c'est des rĂ©ponses normales Ă  un vide non traitĂ©. Ce que tu peux faire ? DĂ©jĂ , reconnaĂźtre. ReconnaĂźtre que ce que tu ressens est lĂ©gitime. T'as pas besoin d'aller mal au point de craquer. pour avoir le droit de parler. Et surtout, plus tu mets des mots sur ce que tu vis, plus tu reprends le pouvoir. Un jour, Quelqu'un m'a posĂ© une question simple. « Et maintenant, tu fais quoi ? » C'est rien, hein ? Une question banale. Sauf que ce jour-lĂ , elle m'a paralysĂ©. J'Ă©tais prĂȘt Ă  rĂ©pondre comme d'habitude. « Bah, joueur de basket. » Sauf que non, c'Ă©tait fini. Et j'ai senti un vide, un blocage Ă  l'intĂ©rieur. J'ai pas pu dire ce que je voulais vraiment. Parce qu'au fond, je me sentais pas lĂ©gitime. Pas lĂ©gitime de dire ce que je voulais faire, pas prĂȘt Ă  assumer ce que je voulais faire. Alors j'ai dit, je sais pas trop encore, j'explore. Mais c'Ă©tait pas vrai. Je savais exactement ce que je voulais. J'avais juste peur, peur d'ĂȘtre jugĂ©, peur d'ĂȘtre incompris. Et lĂ , j'ai eu ce moment de solitude, mĂȘme entourĂ©, mĂȘme avec du monde autour. J'Ă©tais seul. Parce que quand t'as eu la chance de vivre de ta passion, comme moi, avec le basket, les gens, parfois, te le reprochent presque. Comme si c'Ă©tait trop facile, trop beau. Et du coup, quand t'arrĂȘtes, on attend de toi que ta nouvelle vie soit plus dure. Genre, bienvenue dans la vraie vie maintenant. Mais ce qui est dur, c'est pas la nouvelle vie, c'est la transition. C'est de te reconstruire quand t'as plus de maillot, plus de rĂŽle, plus de statut. Et lĂ , t'as pas le droit d'aller mal. T'es censĂ© rester positif, sourire, dire que ça va, mĂȘme quand t'as juste envie de tout envoyer bouler. Alors, tu compenses, tu t'actives, tu t'occupes, tu surjoues presque ta reconversion. Juste pour pas te retrouver seul, seul dans ta tĂȘte, seul face Ă  la question qui revient toujours. Et maintenant, tu fais quoi ? Tu sais... Dans la douleur de la faim, il y a un truc qu'on voit rarement tout de suite. C'est que ce moment-lĂ , il vient te montrer des choses sur toi-mĂȘme. Des choses que t'as peut-ĂȘtre jamais regardĂ©es en face. Parce que t'avais pas le temps, pas l'espace, pas le besoin. Mais quand tout s'arrĂȘte, ce que t'avais mis sous silence pendant des annĂ©es, ça remonte. Tout d'abord, ton identitĂ© profonde commence Ă  se manifester. Pendant ta carriĂšre, t'as Ă©tĂ© un rĂŽle. Le joueur. Le capitaine, le guerrier, le technicien, peu importe. Mais maintenant que ce rĂŽle a disparu, c'est l'ĂȘtre humain derriĂšre le rĂŽle qui apparaĂźt. Et c'est lĂ  que ça devient intĂ©ressant. Parce que cette crise, elle t'oblige Ă  te poser les vraies questions. Qui suis-je quand je ne suis plus en train de performer ? Qu'est-ce que je veux transmettre au-delĂ  d'un score ou d'une victoire ? Qu'est-ce qui me fait vibrer vraiment ? Et ces questions-lĂ , c'est pas juste des trucs de dĂ©veloppement perso Ă  la mode, c'est des clĂ©s pour redevenir libre. Ensuite, c'est l'espace mental qui s'ouvre. Ce qui te semblait vide, c'est peut-ĂȘtre un espace Ă  remplir autrement. Tu passes d'un mode oĂč tu subissais le rythme de sport pro Ă  un mode oĂč tu as l'opportunitĂ© de choisir. Et lĂ , une phrase de Carl Jung rĂ©sonne puissamment. Ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son oscuritĂ©. Je rĂ©pĂšte, ce n'est pas en regardant la lumiĂšre qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscuritĂ©. Tu comprends ce que ça veut dire ? C'est que ce qui t'effraie aujourd'hui est peut-ĂȘtre ce qui va te rĂ©vĂ©ler demain. Alors, qu'est-ce que cette pĂ©riode met en lumiĂšre, mĂȘme si c'est inconfortable ? Ton rapport Ă  la reconnaissance. Tu te rends compte que tu Ă©tais peut-ĂȘtre dĂ©pendant du regard des autres, que la valeur que tu te donnais dĂ©pendait du public, du coach, du classement. Ton besoin de contrĂŽle. Dans le sport, tout est carrĂ©. Planning, objectif, retour. Mais lĂ , t'es face Ă  l'imprĂ©visible. Et ça peut rĂ©veiller une grande insĂ©curitĂ©. T'es vrai moteur. Quand y'a plus de maillot Ă  dĂ©fendre, tu commences Ă  voir ce qui, en toi, continue de pousser. Et lĂ , tu peux commencer Ă  reconstruire quelque chose de plus solide. Tout d'un coup, tu te redĂ©couvres. Tu te rends compte que t'es pas juste un corps en mouvement. un nom sur une feuille de match ou une Ă©tiquette sociale. T'es une personne qui a traversĂ© des choses, qui a appris Ă  se relever, qui sait ce que c'est que la discipline, la cohĂ©sion, l'engagement. Mais t'es aussi une personne qui a le droit de ralentir, d'hĂ©siter, de chercher. Une personne qui peut ĂȘtre parent, entrepreneur, crĂ©atif, mentor, rĂȘveur, frĂšre ou sƓur. Tu comprends ? T'es pas en train de devenir moins. tu es en train de redevenir plus. Du coup, on peut se demander, et si cette crise Ă©tait une chance ? Une chance de te libĂ©rer d'un personnage ? Une chance de recontacter ce qui t'anime vraiment ? Une chance de crĂ©er une vie Ă  ton image ? Pas Ă  l'image d'un maillot. Dans The Obstacle is the Way, Ryan Holiday dit « L'obstacle sur ton chemin est le chemin. » Et c'est exactement ça. Cette crise n'est pas un mur, c'est une porte dĂ©guisĂ©e. En prenant du recul sur la fin de ma carriĂšre, j'ai voulu faire une vraie analyse, comprendre ce que j'avais ressenti, ce que j'avais traversĂ©, et ce que je pouvais en faire. Heureusement, j'Ă©tais pas seul. J'ai eu la chance d'avoir des gens autour de moi, des vrais. Et un jour, j'ai parlĂ© avec mon pĂšre. Lui aussi, il a Ă©tĂ© sportif de haut niveau Ă  son Ă©poque. Il savait ce que ça faisait, cette fameuse transition. Il savait ce que c'Ă©tait de devoir tourner une page, sans savoir ce qui t'attend derriĂšre. On a parlĂ©, vraiment. Pas juste de sport, ou de ce que je devais faire, on a parlĂ© de reconversion. d'identitĂ©, d'envie, de transmission. Et ce jour-lĂ , j'ai compris un truc. Il me restait encore plein de choses Ă  donner. Je ne pouvais pas juste tirer un trait sur tout ce que j'avais Ă©tĂ©, sur ce que j'avais appris. Mon pĂšre m'a aidĂ© Ă  voir que mes compĂ©tences, mon expĂ©rience, mon Ă©tat d'esprit, tout ça, je pouvais le prendre avec moi dans ma nouvelle vie. Que je n'avais pas besoin de devenir quelqu'un d'autre, juste de rĂ©utiliser ce que j'Ă©tais autrement. Et ça, ça m'a enlevĂ© un poids. Parce que c'est lĂ  que la reconversion a vraiment commencĂ©. Pas quand j'ai arrĂȘtĂ© le sport, mais quand j'ai compris que j'avais encore de la valeur ailleurs. Tu sais maintenant que ce que tu vis est normal, puissant, inconfortable, oui, mais aussi plein de potentiel. Et comme je te l'ai dit au dĂ©but, ce podcast, c'est pas juste un micro. C'est un point d'appui. Alors, je veux te partager trois outils simples, concrets, humains. Pas des recettes miracles, juste des choses que tu peux faire dĂšs aujourd'hui, Ă  ton rythme. Outil 1. Écris une lettre de rupture Ă  ton ancienne vie. Ouais, une lettre, une vraie lettre. Pas un mail, pas une note mentale, une lettre manuscrite. Écris Ă  ton toi d'avant, celui qui portait le maillot. Celui qui montait dans le bus pour les dĂ©placements. Celui qui vivait pour ça. Dis-lui merci. Dis-lui ce que tu ressens. Dis-lui ce que tu veux garder et ce que tu veux laisser partir. Ce rituel a une puissance de dingue. Il te permet de symboliser la transition, de reprendre le fil de ton histoire. Outil 2. Cartographie tes forces, hors du terrain. Prends un carnet. Trace trois colonnes. Colonne 1, ce que tu faisais bien dans le sport. Colonne 2, ce que ça rĂ©vĂšle sur toi. Valeurs, compĂ©tences, traits. Et colonne 3, comment ça pourrait exister autrement dans ta vie d'aujourd'hui. Par exemple, j'Ă©tais meneur de jeu, donc j'ai un instinct de leadership. Et si je mettais ça au service d'un projet de transmission. T'as des ressources Ă©normes en toi. Faut juste apprendre Ă  les voir autrement. Outil 3. Reconnecte-toi Ă  un nouveau terrain. Le sport t'a donnĂ© un cadre, une intensitĂ©, un rythme. Et ça te manque. Mais si tu veux pas rester bloquĂ© dans la nostalgie, il faut que tu reconnectes ton Ă©nergie Ă  un nouvel espace. Trouve un terrain d'expression oĂč tu peux revivre une forme de challenge, de croissance, d'exploration. Un projet crĂ©atif, une cause qui te parle, un apprentissage que t'as toujours repoussĂ©, un rĂŽle oĂč tu transmets comme coach, mentor, formateur. peu importe lequel. L'important, c'est que tu retrouves du sens et que tu remettes du mouvement dans ta vie. En conclusion, tu as peut-ĂȘtre l'impression que tout s'Ă©croule, que tu as perdu ta place, ton rythme, ton identitĂ©. Mais si tu Ă©coutes ce podcast, c'est que tu n'as pas baissĂ© les bras. C'est que tu as encore une voix intĂ©rieure qui dit « je veux me reconstruire autrement » . Et cette voix-lĂ , elle est prĂ©cieuse. T'as Ă©tĂ© un joueur, mais tu restes un humain en chemin. T'as Ă©tĂ© un performeur, mais tu peux devenir un bĂątisseur. T'as Ă©tĂ© visible, mais tu peux maintenant ĂȘtre profond. T'es pas en train de disparaĂźtre, t'es en train de renaĂźtre. Et crois-moi, ce que tu construis maintenant avec conscience, avec cƓur, aura mille fois plus de valeur que tout ce que t'as vĂ©cu sous pression. Pour ma part, j'ai encore du mal Ă  croire que j'ai passĂ© presque 20 ans de ma vie Ă  courir sur un parquet en faisant de ma passion mon mĂ©tier. DĂšs que j'ai mis un terme Ă  ma carriĂšre de basketteur professionnel, je me suis retrouvĂ© face Ă  un nouveau dĂ©fi. DĂ©cider quoi faire de cette deuxiĂšme vie. Il m'a fallu du temps, beaucoup de discussions avec ma famille, d'anciens coĂ©quipiers, des personnes influentes que j'ai rencontrĂ©es pendant ma carriĂšre, pour dĂ©couvrir ce qui me faisait vraiment vibrer. Au dĂ©but, je me suis accordĂ© une longue pĂ©riode de rĂ©flexion, parce que je n'arrivais pas Ă  trancher. Puis, j'ai fait un stage en entreprise. C'Ă©tait une expĂ©rience trĂšs enrichissante, et j'ai apprĂ©ciĂ© la rigueur et la mĂ©thodologie de ce milieu. Mais en parallĂšle, je rĂ©alisais que mes compĂ©tences, ma personnalitĂ©, Et mon goĂ»t pour le challenge me poussait Ă  explorer une autre voie, l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, je sais que j'ai envie de construire quelque chose de plus personnel, de prendre des risques et de mettre Ă  profit tout ce que le basket m'a appris. La persĂ©vĂ©rance, l'esprit d'Ă©quipe, la gestion de la pression. J'ai aussi dĂ©couvert que la crĂ©ation de contenu m'intĂ©ressait Ă©normĂ©ment. C'est donc un projet que je mĂšne en parallĂšle, comme une sorte de prolongement de la passion pour le partage et l'Ă©motion que j'ai connue sur le terrain. Je ne vais pas mentir, la transition est lente, et parfois un peu dĂ©sorientante, mais chaque jour, je me sens un peu plus Ă  ma place dans cette aventure de reconversion. Et ça, c'est la plus belle victoire qui soit. Merci d'avoir Ă©coutĂ© ce tout premier Ă©pisode de Pure Exchange. Si ça t'a parlĂ©, pense Ă  le partager avec quelqu'un qui vit peut-ĂȘtre ça aussi, mais qui n'ose pas en parler. Et si t'as envie d'Ă©changer, de raconter ton histoire, viens me trouver. Instagram, Youtube, la vraie vie, peu importe. Et souviens-toi, ce n'est pas la fin de ton histoire. C'est juste le dĂ©but de la version la plus vraie de toi-mĂȘme. A trĂšs vite. Peace.

  • Speaker #1

    S

Chapters

  • INTRO

    00:44

  • PARTIE 1 – Le choc de la fin : ce qu’on ne voit pas venir

    01:52

  • PARTIE 2 – Le mur invisible : Ă©motions, dĂ©sĂ©quilibres, isolement

    06:13

  • PARTIE 3 – Ce que cette crise rĂ©vĂšle de toi

    11:44

  • PARTIE 4 – Ressources concrĂštes pour traverser cette tempĂȘte

    16:33

  • CONCLUSION

    18:54

  • OUTRO

    21:02

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