Speaker #0Bienvenue sur le podcast Reset Your Mindset, je suis Eric Boitelle, je suis docteur en psychologie de la performance. Aujourd'hui on va parler de l'intelligence et puis surtout dans l'intelligence on va parler d'une notion qui me passionne qui est le socio-constructivisme, c'est-Ă -dire en quoi le groupe social, la sociĂ©tĂ© ou le groupe social amĂ©liore ou infĂšre votre intelligence. Alors petit rappel, l'intelligence ce n'est pas le... test de QI. Le test de QI, c'est créé par Stern en 1905, donc c'est quand mĂȘme il y a assez longtemps, et c'est une Ă©chelle mĂ©trique de l'intelligence. On la retrouvera plus tard sous diffĂ©rentes formes, le test Binet-Simon, etc. Alors au tout dĂ©but, Stern, ce qu'il a voulu faire, c'est de calculer un ratio entre l'Ăąge mental et l'Ăąge physiologique. Donc au tout dĂ©part, le QI, c'est ça, c'est qu'on calcule l'Ăąge mental, on le rapporte. Ă l'Ăąge physiologique, on multiplie par 100, et on fait une distribution gaussienne normale, en disant que la totalitĂ© des individus sont rĂ©partis Ă l'intĂ©rieur de cette distribution normale, et on peut pressentir, et c'Ă©tait un peu ça le but du jeu, que la rĂ©ussite scolaire, c'est forcĂ©ment ceux qui seront Ă gauche du 100 de moyenne, donc plutĂŽt vers des QI 80 et en dessous. on peut prĂ©dire qu'il y aura un Ă©chec scolaire, et puis pour des QI qui sont au-dessus, 110, 120, 130, etc., il y aura Ă©galement Ă©chec scolaire. Donc le QI, c'est quand mĂȘme une Ă©chelle trĂšs spĂ©cifique, et ce n'est pas vraiment l'intelligence. Ensuite, il y a eu diffĂ©rents, vous vous doutez bien, diffĂ©rents tests qui ont suivi. Je vais vous parler plus spĂ©cifiquement de l'intelligence qu'on pourrait nommer, on pourrait dĂ©finir comme une capacitĂ© beaucoup plus large d'un individu Ă inclure des compĂ©tences techniques, sociales, pratiques, Ă©motionnelles. Et puis, dans ces compĂ©tences dites plus ou moins cognitives... la mĂ©moire, la logique, etc., c'est la capacitĂ© d'un individu Ă rĂ©soudre des problĂšmes, et puis, une notion qui m'intĂ©resse fondamentalement, rĂ©soudre des problĂšmes, s'adapter Ă des situations qu'il ne connaĂźt pas encore. Il y a un axe comme ça dans l'intelligence, qui est le fait d'ĂȘtre capable de faire des choses qu'on ne sait pas encore faire, et ça c'est assez fondamental. Alors, Raymond Cattel, par exemple, et puis un autre chercheur qui s'appelle... Horn dans les annĂ©es 1960, ils ont dĂ©veloppĂ© deux concepts au sujet de l'intelligence qu'on appelle l'intelligence fluide et l'intelligence cristallisĂ©e. Donc l'intelligence cristallisĂ©e, c'est toutes les connaissances que vous avez accumulĂ©es au fil du temps, qui sont influencĂ©es par l'Ă©ducation, l'expĂ©rience, etc. Et puis l'intelligence fluide, c'est donc la capacitĂ© Ă rĂ©soudre des problĂšmes nouveaux et de penser logiquement dans des situations. inĂ©dite, sans avoir besoin d'une connaissance pour la rĂ©soudre. Donc ça c'est vraiment trĂšs important, et puis c'est gĂ©nĂ©ralement liĂ© Ă tout un tas de processus cognitifs et de capacitĂ©s Ă la pensĂ©e abstraite et au raisonnement. Alors qu'a-t-il ? Il a su dĂ©finir donc ce facteur d'intelligence gĂ©nĂ©rale, qu'on note souvent G dans nos Ă©tudes biblio, donc ça reprĂ©sente une capacitĂ© cognitive sous-jacente. partagĂ© entre les diffĂ©rentes formes de compĂ©tences et les diffĂ©rents comportements intellectuels de la personne. Donc, biblio, donc, Cattel, 1963, les thĂ©ories sur l'intelligence fluide et cristallisĂ©e, c'est vraiment important. Plus tard, donc, c'est Ă©crit avec Horn sur les diffĂ©rentes habiletĂ©s psychologiques et Ă©ducation. Ăa, c'est vers 1978. Et puis, dans les annĂ©es 90, il y a un autre psychologue, un chercheur qui s'appelle Carole. Et puis, ça nous a permis d'unifier. un modĂšle qu'on utilise maintenant, qu'on appelle le CHC pour Cattel, Horn et Carole. C'est un modĂšle qu'on utilise depuis les annĂ©es 70, oĂč vous avez ce niveau d'intelligence gĂ©nĂ©rale G qui influence les performances connectives, et puis en dessous de ça, des niveaux spĂ©cifiques. C'est vraiment trĂšs intĂ©ressant. Et puis, dans les niveaux d'intelligence fluide et d'intelligence cristallisĂ©e, il y a des capacitĂ©s Ă©galement... visuospatiale, donc la capacitĂ© Ă manipuler et transformer visuellement des objets, les capacitĂ©s audito-vocales, audition et langage, et puis la mĂ©moire Ă court terme, et Ă©galement, quelque chose de fondamental, la vitesse de traitement de l'information. Donc si vous voulez en savoir plus sur le QI, les tests et autres, je vous invite Ă repartir de la base peut-ĂȘtre du modĂšle Cattell-Orne-Carolle. et puis ensuite d'amĂ©liorer vos connaissances sur ces diffĂ©rents tests. Alors, le podcast du jour ne parle pas de ça, on parle... d'intelligence et puis pour ce faire je vous cite quand mĂȘme la thĂ©orie qui m'intĂ©resse fondamentalement celle de gardner qui parle plutĂŽt des huit types d'intelligence donc quand moi je je dois mesurer en fait une intelligence chez des clients j'utilise effectivement un test qu'il soit le wis ou qu'ils soient orientĂ©s chf un peu importe mais surtout je le subdivise et j'Ă©tudie l'intelligence selon gardner c'est Ă dire dans 8 ac qui sont l'intelligence linguistique, donc les capacitĂ©s orales et Ă©crites, la capacitĂ© Ă communiquer efficacement. Ensuite, l'intelligence logico-mathĂ©matique, c'est donc la capacitĂ© Ă manipuler les nombres, les notions abstraites et Ă rĂ©soudre des problĂšmes logiques. L'intelligence spatiale, c'est donc la capacitĂ© Ă voir en trois dimensions et Ă visualiser des objets et des relations spatiales. L'intelligence musicale, capacitĂ© Ă percevoir. discriminer, transformer et exprimer diffĂ©rentes formes musicales. L'intelligence corporelle kinesthĂ©sique, c'est donc la capacitĂ© Ă utiliser son corps pour exprimer des idĂ©es ou des sentiments et Ă manipuler des objets avec habiletĂ©. L'intelligence interpersonnelle, donc votre capacitĂ© Ă comprendre et interagir. de façon efficace avec les autres, l'intelligence intra-personnelle, la capacitĂ© Ă comprendre soi-mĂȘme, Ă avoir une bonne connaissance de ses propres Ă©motions et motivations, et enfin l'intelligence naturaliste, qui est la capacitĂ© Ă observer, classifier et comprendre le monde naturel. Et puis dans naturaliste on pourrait Ă©galement faire un 8 bis, qui est peut-ĂȘtre l'intelligence spirituelle et puis les autres forces de la nature. Alors, on va parler maintenant d'un domaine qui est donc important, une fois qu'on a dĂ©fini cette intelligence, c'est le socio-constructivisme, c'est-Ă -dire la capacitĂ© Ă notre intelligence de se moduler, de s'amĂ©liorer, de s'agrandir, ou au contraire, de sĂ»rement rĂ©trĂ©cir, au regard du groupe social qui nous entoure et des interactions que l'on a avec ce groupe social. Ces interactions sociales, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elles vont façonner nos capacitĂ©s cognitives au fil du temps. Alors je vais vous citer quelques psychologues qui ont Ă©clairĂ© notre lanterne au sujet de cette comprĂ©hension. Donc le socio-constructivisme. On pourrait le dĂ©finir comme un cadre thĂ©orique qui postule que l'apprentissage et le dĂ©veloppement intellectuel sont profondĂ©ment influencĂ©s par le contexte social. Les interactions avec les pĂšres, les enseignants, les membres de la famille, les copains, etc. Ăa joue un rĂŽle crucial dans le dĂ©veloppement de vos compĂ©tences cognitives. Vous pourrez dĂ©marrer ! Ce cadre thĂ©orique, mĂȘme si ça dĂ©marre depuis trĂšs longtemps, puisque les grecs avaient dĂ©jĂ trĂšs bien compris qu'il fallait avoir de bons enseignants, de bons pĂšres et un bon groupe social, d'un point de vue plus moderne, on pourrait nommer Kirtlewin, qui est un psychologue, un pionnier dans la dynamique des groupes, et qui a Ă©tudiĂ© les comportements des individus. influencĂ© par le groupe social. Donc c'est dans les annĂ©es 40 que Lewin a formulĂ© la thĂ©orie du champ qui spĂ©cifie, qui stipule que les comportements et le rĂ©sultat de l'interaction entre l'individu et son environnement social, c'est quelque chose de dynamique. Alors ces travaux sur la dynamique des groupes nous montrent que l'intelligence n'est pas seulement une capacitĂ© individuelle mais aussi un produit des interactions sociales. 47 par exemple, il Ă©crit les frontiĂšres dans les groupes dynamiques, c'est vraiment quelque chose d'assez fondamental. Autre chercheur, autre psychologue extraordinaire, Henri Tachefel, est l'identitĂ© sociale. Donc lui, il a dĂ©veloppĂ© un cadre thĂ©orique sur l'identitĂ© sociale dans les annĂ©es 70. Cette thĂ©orie, elle explique comment l'appartenance Ă un groupe, qu'il soit basĂ© sur la race, le sexe ou d'autres caractĂ©ristiques identitaires, influence la perception de soi et des autres. Tashfeld a montrĂ© que le groupe d'appartenance, retenez ce terme, groupe d'appartenance sociale, peut contribuer Ă renforcer l'estime de soi et ça peut avoir une incidence sur la performance intellectuelle. Les individus se sentent souvent plus confiants et plus performants lorsqu'ils se trouvent dans un environnement social favorable. Et donc, 1979, Tashfeld Turner, intĂ©gratif thĂ©orie... Intergroupes, c'est vraiment quelque chose d'important. Je vous cite un troisiĂšme, mais je pourrais faire ça toute la journĂ©e, mais lĂ c'est un peu mon petit chouchou, c'est Lev Vygotsky qui a Ă©crit sur la zone de dĂ©veloppement proche. Et puis, cette zone de dĂ©veloppement proche, ce qui est fondamental pour comprendre comment les interactions sociales... peuvent stimuler l'intelligence. Vygotsky a soutenu que les individus apprennent le mieux lorsqu'ils reçoivent un soutien social et une guidance, un guidage, de la part de pĂšre ou de mentor. Ce qu'on reverra fondamentalement plus tard avec le concept de vicarience. podcast spĂ©cifique à ça sur les thĂ©ories de vicarience, d'apprentissage social, de Bondurak, qui a fait un peu une synthĂšse de tout ça. Donc la zone de dĂ©veloppement proche, proximale, de Vygotsky, c'est d'Ă©crire l'Ă©cart entre ce qu'un individu peut accomplir seul et ce qu'il peut accomplir Ă l'aide d'un pĂšre plus compĂ©tent. Et c'est vraiment une dĂ©finition, un point, un pinpoint trĂšs important, parce que ça manque dans cette dĂ©finition, dans ces diffĂ©rents tests de QI, qui mesurent ce que vous savez faire et non pas ce que vous seriez. faire en Ă©tant dans un bon groupe ce que vous seriez faire si vous Ă©tiez soutenu par un groupe compĂ©tent et intĂ©ressant alors ces interactions elles peuvent ĂȘtre renforcĂ©es et je vous invite Ă faire particuliĂšrement donc attention Ă ce 5 majeur Ă cette zone proche autour de vous pour votre dĂ©veloppement cognitif En conclusion, vous avez compris que l'intelligence ne se limite pas Ă des aptitudes individuelles, mais elle est largement modelĂ©e par nos interactions sociales. On a parlĂ© donc des travaux de Lewin, de Tachfeld, de Vygotsky, qui nous offrent une perspective enrichissante sur le rĂŽle du groupe social dans le dĂ©veloppement de l'intelligence. Et puis, Ă©videmment, la prochaine fois, je vous ferai un podcast sur Albert Bondura et puis la thĂ©orie socio-cognitive, la vicariance, le fait qu'on puisse copier quelqu'un Ă l'apprentissage, etc. Mais ici, je vous ai remis quand mĂȘme un peu les bases historiques de l'avĂšnement de tout ça. Donc faites attention Ă votre 5 majeur, prenez soin Ă ... qui vous entourent et Ă la qualitĂ© de l'interaction intellectuelle avec ceux qui vous entourent. On se retrouve prochainement en confĂ©rence pour les entreprises ou au spectacle public. Soyez vous-mĂȘme en mieux. Vous pouvez retrouver les vidĂ©os et les podcasts sur ericboitel.com. Je vous dis Ă trĂšs vite pour de nouvelles aventures. Ciao !