Speaker #0Aujourd'hui je voudrais parler de politique, ça sera mon premier podcast je crois qui évoque un peu des questions politiques même si sur les premiers j'avais déjà esquissé de telle manière ma vision du monde. Pour commencer ce nouveau podcast, je vais vous faire part d'une lecture que j'ai en ce moment, c'est un livre que je viens de commencer qui s'appelle Méditation sur le crédo écrit par l'abbé Guillaume de Tannouarne. Et je vous lis juste une petite page que j'ai trouvée très belle, et je vous invite à le lire. C'est par la foi, non par la raison, que l'on participe au mystère du Christ. Qu'est-ce que la foi ? Ni une philosophie, ni une religion. ni une idéologie, ni même une théologie intellectuellement développée. La foi, dit saint Paul aux Hébreux, est la substance de ce que l'on espère. Nous avons tous une espérance, ou alors on se flingue. Nous avons tous en nous l'idée que la vie est supérieure à la mort et qu'elle doit triompher. La question qui se pose est, où mettons-nous notre espérance ? En nous-mêmes ? Dans notre courage physique ? Dans notre intelligence ? Dans notre volonté indéfectible de prendre la vie comme elle vient ? Tout cela peut nous intéresser. à une forme d'espérance. Mais nous savons tous que face à ces forces, dont nous nous targuons qu'elles sont nôtres, face à ces raisons humaines d'espérer, dont nous sommes si fiers, la mort aura toujours le dernier mot. Faut-il ? Se résigner à dire avec Heidegger que l'homme est un être pour la mort, notre vie serait une sorte de monstrueuse exception, une parenthèse vitre fermée, un emballement sans lendemain de la logique biologique qui nous gouvernerait seul finalement. Un tel pessimisme s'imposant à cette réalisation merveilleuse qu'est l'animal humain, en affirmant que le dernier mot le concernant en renvoie à sa propre destruction, est difficile à croire. L'athéisme. Et le culte du moi qu'il implique comme foi de substitution est difficile à croire. Alors pourquoi je vous lis cette page ? Tout simplement pour vous inciter à vous procurer ce livre, que je viens commencer, c'est un commentaire du credo mot par mot, et pour tout vous dire j'en suis au premier mot, je. Donc il me restait encore beaucoup d'éléments à découvrir, c'est chapitre par chapitre, bien le style et l'écriture de la Bethanoirne, sa profondeur de méditation, c'est un prêtre que j'ai bien connu, que je n'ai pas vu depuis longtemps. Alors, ce n'est pas du tout le sujet du podcast du jour. Je voudrais déjà, dans ce podcast, faire un bilan politique, en tout cas de moi, tout ce que j'ai pu connaître depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la politique. J'avais donc l'âge, on va dire, de 13 ans, 15 ans, quand j'ai commencé un petit peu à écouter ce qui pouvait se dire politiquement. Et le premier... Événement marquant de ma jeunesse, c'est 2002. C'est le jour où Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour de l'élection présidentielle en France. Et ça a fait beaucoup de bruit. Moi, j'étais dans une famille qui n'était pas particulièrement politisée. Donc mes parents n'ont pas particulièrement commenté cet événement. Mais à l'école, j'étais à l'école publique, et ça avait créé... une énorme, beaucoup de réticence, c'était vraiment un sujet qui mobilisait énormément de manifestations dans la rue. Et en 2002, cette élection a suscité, en quelque sorte, dans le camp, qu'on pourrait appeler camp national, enfin, j'aime pas forcément ce mot, mais on voit quoi il renvoie, une forme d'espérance dans un grand soir électoral. C'est-à-dire, finalement, un jour, à force de continuer, de persévérer, on va gagner. les élections. Et d'année en année, ce parti politique, qui était le Front National et qui est devenu aujourd'hui le Rassemblement National, n'a cessé de s'édulcorer. C'est-à-dire qu'en gros, moi je me souviens, la première fois que je suis allé à un gros événement du Front National, c'était en 2007, c'était un événement qui s'appelait les BBR, bleu, blanc, rouge, une sorte de grande fête au Bourgec, un peu comme un salon, comme le salon de l'agriculture, c'est-à-dire que chaque fédération départementale du Front National avait un stand, et à l'époque... En 2007, je me souviens y avoir croisé Alain Soral, qui faisait partie des membres du Front National. Dieu donné, je me souviens qu'en gros, on vendait à cette grande fête du Front National, il y avait des stands de labels de rock identitaire français, il y avait toutes sortes de goodies un peu hétéroclites. On pouvait croiser aussi au niveau de la population des électeurs à l'époque du Front National, en tout cas de ses sympathisants, de ses membres, il y avait des skinheads, il y avait... Il y avait beaucoup de dames catho très BCBG, des hommes en laudenne, les femmes avec le serre-tête, la jupe à carreaux, etc. Il y avait même la messe célébrée le dimanche, une messe traditionnelle, dans le salon du Bourget, à l'endroit même où Jean-Marie Le Pen allait faire sa grande tribune, son grand discours, le soir même. Qu'est-ce qu'on peut constater en 2007, aujourd'hui 2024 ? bien des années après, c'est qu'en tout cas l'ambiance a changé. Autre événement un peu marquant dans ma vie, tout simplement, sur le regard politique, c'est l'année 2013. L'année 2013, c'est l'année où François Hollande, son gouvernement, à travers la personne de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, propose de légiférer sur... une extension du mariage civil aux couples de même sexe. Et cela suscite un véritable élan de refus, de protestation au sein de la jeunesse française, à la fois dans les rangs plutôt catholiques et bourgeois, mais aussi de manière assez au-delà. Et donc ce sont ces grands épisodes des manifs pour tous. qui ont rassemblé des milliers de Français dans la rue, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de jeunes, mais aussi des familles. Et ça a été, je pense, un peu un baptême du feu, une prise de conscience pour une génération, en particulier la mienne. C'est-à-dire qu'en fait, on était beaucoup d'anciens scouts, et dans le scoutisme, on a des textes très forts, la promesse, le départ routier, on s'engage à servir Dieu, son pays, l'Europe, etc. On s'engage à servir toujours pour le bien commun, et souvent, la plupart des anciens scouts, dès qu'ils arrivent dans le monde de la vie professionnelle, oublient de toute manière ces promesses, ou en tout cas ne voient plus tellement comment, dans leur vie professionnelle, ils peuvent les concrétiser. Alors parfois, certains ont quand même un engagement associatif, mais c'est vrai que beaucoup, moi en tout cas, dans la génération qui était au-dessus de moi, une fois qu'ils avaient quitté le scoutisme, la dimension... d'engagement militantisme ou de service du bien commun était quelque chose qui devenait souvent extrêmement restreint, voire inexistant pour une grande majorité des cas. Et en fait, là, beaucoup de cette jeunesse qui était passée par le scoutisme s'est retrouvée dans la rue à connaître la garde à vue, à se faire traiter de manière totalement... partiales et violentes par les services de gendarmerie, etc. à connaître le traitement qui était réservé aux militants radicaux, alors qu'eux étaient venus simplement manifester pour contester la législation, enfin ce projet de loi sur l'extension du mariage civil aux couples de même sexe. Et donc du coup ça a été je pense pour beaucoup une prise de conscience. que, finalement, si on faisait rien, la société changeait, et changeait dans un sens opposé à ce qu'on souhaiterait qu'elle soit. Et du coup, je pense que pour beaucoup de jeunes qui sont passés par Mifiportus, ça a été l'occasion de vouloir s'engager, de faire quelque chose. Je pense en particulier à quelqu'un comme Benjamin Blanchard et Charles de Meillère qui ont fondé SOS Chrétien d'Orient, c'est à peu près à cette période-là. Je pense également, l'équipe qu'a créée Academia Christiana, c'est aussi à cette époque-là. Et c'est dans cet élan que se sont lancés l'Institut Iliade, Brise Info, TV Liberté, et plein d'autres initiatives qui sont aujourd'hui, qu'ont grandi, qu'ont gagné en importance et qui me semblent extrêmement utiles au bien commun. Alors dans ma jeunesse, un mouvement en particulier m'avait particulièrement marqué. c'était Génération Identitaire. Déjà, c'était un mouvement qui avait réussi à, on pourrait dire, renouveler une forme de communication politique. en faisant quelque chose à la fois de très professionnel, qui sortait vraiment d'une vision très poussiéreuse de l'extrême droite. On n'était pas dans une démonstration. de violences politiques, de gens habillés tout en noir, de choses un peu caricaturales. Génération Inter avait donné comme règle à ses militants de militer à visage découvert, de changer même des codes de couleur, c'est eux qui avaient mis en place le jaune, de ne plus utiliser la croix celtique, c'est eux qui avaient popularisé le lambda, ce symbole des spartiates, et puis avec toute une dimension culturelle. qui était assez présente en tout cas dans les débuts, qui a un peu disparu par la suite. Et puis c'était un mouvement qui avait pensé vraiment le localisme, avec des maisons de l'identité qui ouvraient partout, et dont aujourd'hui il y a encore quelques restes, même si effectivement elles ont subi ces dernières années la pression du pouvoir et de l'État. Je crois que celle de Lyon, qui était historiquement la plus grande, la plus belle, a fermé récemment. Il y avait aussi la citadelle à Lille, etc. Mais en gros, ils avaient réussi vraiment à créer des maisons d'identité régionale, à faire des campagnes politiques locales, un militantisme diversifié avec plein de choses. Et puis aussi à mettre sur le devant de la scène politique des sujets, notamment la question de l'immigration, de la remigration, de l'islam. Et avec beaucoup de succès, on peut penser à leur première action médiatique sur la mosquée de Poitiers, qui avait été relayée par BFMTV, etc. Ça avait permis d'appuyer le débat sur l'identité nationale, etc. Je trouve qu'il y a eu quelque chose qui a apporté beaucoup de fruits, qui a formé pas mal de générations. Même si, effectivement, ce qu'on peut faire comme état des lieux, de dire que ça reste... en termes de... les effectifs restent quand même assez marginaux, et qu'aujourd'hui, de tout cela, finalement, il reste des générations de gens qui ont été formés, qui sont toujours actifs, et dont certains même sont aujourd'hui élus, ou en tout cas dans le monde de la vie politique parlementaire. Mais voilà, cette structure-là, malheureusement, n'a pas réussi à se maintenir. dans une croissance et un développement aujourd'hui. Une autre figure qui a marqué un petit peu ma réflexion et ma découverte des idées politiques, c'est Alain Soral. Je me souviens que quand j'étais étudiant à la Sorbonne, Alain Soral était vraiment un personnage extrêmement connu et dont beaucoup d'étudiants parlaient. En fait, il parlait vraiment à un public très large, même aussi à un public issu de l'immigration. Et il mettait l'accent non pas que justement sur le sujet de l'immigration, mais sur des sujets plus économiques, notamment la question du capitalisme. Alors, avec évidemment des obsessions sur... On peut penser, voilà, une obsession sur la question juive, etc. Et je n'ai pas envie de discuter de ça ici. Mais... En tout cas, il y a eu une vision, alors sans doute peut-être un peu empruntée au marxisme, etc., mais de montrer qu'en gros, les structures économiques, le modèle de société, même les idées, étaient davantage la cause des phénomènes comme l'immigration ou d'autres phénomènes d'insécurité, etc., qu'on peut constater dans notre société aujourd'hui. Sassara faisait une réflexion justement en distinguant la cause et les conséquences. et avec cette idée justement de montrer en gros, d'essayer de faire comprendre aux immigrés qu'ils étaient de telle manière le bras armé du capitalisme et en quelque sorte qu'ils étaient instrumentalisés contre les Français de souche, avec cette idée justement de réconciliation, ça a permis d'ouvrir les yeux d'un certain nombre de personnes et je pense que ça a été, même si aujourd'hui il n'en reste plus grand-chose. Je pense que ça a néanmoins contribué intellectuellement à l'évolution de beaucoup de gens, dont moi, même si je ne me définirais pas comme un sauralien, mais en tout cas, les vidéos de l'époque d'Alain Saurat et son livre Comprendre l'Empire ont été des choses qui ont été intéressantes dans l'évolution, la réflexion politique d'une génération, ce qui ne veut pas dire qu'on souscrit à l'ensemble du personnage ou de ses thèses. Autre phénomène un peu marquant après 10 ans, quasiment moins de 10 ans après les manifs pour tous, ça a été la crise des gilets jaunes, avec une insurrection qui a duré sur une période quand même assez longue, c'est assez rare qu'un mouvement social dure quasiment 7, 8 mois, 1 an, et puis avec une certaine forme de violence qui n'était pas du tout le but du mouvement d'ailleurs au départ, mais qui s'est petit à petit déclenché face au mépris et à ce sentiment d'être totalement... ignorés et méprisés par les élites, et avec aussi beaucoup d'illusions. C'est-à-dire qu'en gros, il y a eu l'illusion au sein des Gilets jaunes d'un sursaut démocratique et populaire qui allait permettre d'organiser un référendum, de changer la Constitution, etc. Et tout ça, évidemment, est très naïf. Et puis, petit à petit aussi, on a vu que le mouvement a été décrédibilisé par la violence, et cette violence qui, il faut quand même le rappeler, a été le fait de l'infiltration de l'extrême gauche, souvent sans doute aussi parfois de policiers infiltrés dans le mouvement pour justement faire monter le niveau de violence et légitimer la répression. On a vu qu'il y a eu plein d'affaires assez sordides, comme notamment l'affaire Benalla, etc., autour de ce mouvement des Gilets jaunes. Mais voilà, il est intéressant quand même, c'est peut-être la dernière insurrection populaire avant celle des agriculteurs qui a eu lieu l'année dernière. mais qui a duré vraiment sur une longue période et qui a été sans doute, je pense, quand même une occasion de réveil, de mobilisation pour beaucoup de Français, dont beaucoup aussi parfois ne croyaient plus du tout en la politique, ne croient d'ailleurs sans doute plus aujourd'hui en la politique, il ne faut pas oublier quand même qu'il y a un taux d'abstention qui reste énorme. Une autre tentative politique que j'ai trouvée intéressante, si je ne me trompe pas, dans les années 2019, 2020, ça a été le bastion social, donc était une tentative un petit peu d'imitation ou d'exportation du mouvement italien Casa Pande. Le mouvement italien Casa Pande, c'est un mouvement social et identitaire qui a mis en place des hébergements et tout un réseau d'actions sociales, à la fois qui viennent en aide lors de tremblements de terre, de catastrophes naturelles, qui hébergent des personnes, qui... créer des distributions alimentaires, un réseau social très important, et puis un mouvement culturel aussi, avec énormément d'initiatives culturelles, tant sur le plan de la littérature que de la musique, etc. Voilà, donc un mouvement très inspirant. Moi, quand j'ai découvert justement ce mouvement en Italie, ça a été une sorte d'énorme choc, spirituel, intellectuel, je ne l'avais jamais vu ça, c'était incroyable, et donc très inspirant. Et donc le bastion social a été... une tentative, on va dire, de reproduire ça en France, mais avec beaucoup de difficultés, puisque l'occupation illégale d'un bâtiment qui avait été médiatisé dès le départ, s'est soldée d'un échec assez rapide, en tout cas, le fait d'être délogé. Et puis, finalement, le mouvement a été dissous en très peu de temps, mais même si cette période de bastion sociale a été courte, elle a néanmoins fait éclore une génération de militants qui sont des gens souvent très sérieux, très fiables et qui persévèrent. Il y a eu aussi, comme période vraiment extrêmement marquante, troublante, celle à partir de 2020 du Covid, qui était, je pense, une période de sidération pour les Français, parce que c'est Français qui étaient prêts à tout sur les ronds-points un an avant. se sont tout d'un coup totalement repliés sur eux-mêmes face au déploiement d'une terreur médiatique d'une ampleur jamais vue. Faire la dissidence à l'égard du Covid est resté très marginal. En gros, les Gilets jaunes ne se sont pas retrouvés dans cette dissidence. Beaucoup des dissidents Gilets jaunes ont été des moutons dans cette période du Covid et avec une répression. médiatique, de marginalisation, d'absence totale de courage politique dans tous les camps. Et ça a été vraiment... On l'a un peu oublié parce que finalement, c'est maintenant le temps médiatique qui fait qu'on passe très vite à autre chose, mais c'est quand même quelque chose qui... un processus d'ingénierie sociale hors normes et qui pourrait se redéployer finalement à n'importe quelle occasion. Il y a eu aussi plus récemment la période de campagne politique et présidentielle d'Éric Zemmour, qui a été aussi un moment de cristallisation des énergies et aussi, je pense, un renouveau générationnel. C'est-à-dire qu'en gros, c'est toute une génération, je pense là vraiment aux électeurs d'Éric Zemmour et à ses supporters. de la première heure dans la jeunesse, qui n'était pas politisé, et qui suivait sans doute Éric Zemmour en tant que chroniqueur, mais qui s'est politisé avec sa campagne présidentielle. Alors évidemment avec une grande naïveté quant à la capacité d'un tel candidat. de parvenir à des scores importants lors d'une première campagne présidentielle. Et puis évidemment, après, on l'a vu avec un énorme fiasco d'un point de vue des règlements de comptes internes, de cette incapacité à trouver une entente avec la Ration nationale. Enfin voilà, un échec total pour un parti qui veut l'union des droites et qui finit finalement dans l'isolement et l'éclatement. Mais au-delà du jugement qu'on peut porter sur le parti Reconquête, c'est la Ration nationale. la personne d'Éric Zemmour ou d'autres. Ce qui est intéressant, c'est que ça a en tout cas été vraiment un renouvellement générationnel. C'est-à-dire qu'en gros, ça a permis de toucher un autre public que le public du Ration Nationale, peut-être plus intellectuel, plus profond. Enfin, je dis ça sans aucun mépris pour le public du Ration Nationale, mais je veux dire simplement qu'en gros, les jeunes qui sont venus à Éric Zemmour sont venus à Éric Zemmour souvent par une réflexion sur l'histoire et plus... plus approfondie, plus que par un sentiment d'insécurité ou de déclassement. Quand je dis sentiment, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'insécurité, mais c'est qu'en tout cas, on la ressent comme telle et on l'a de manière consciente. Et cette jeunesse qui a cru en Éric Zemmour n'a pas aujourd'hui totalement disparu. C'est-à-dire qu'en fait, en gros, ces gens-là se sont dit que ça n'a pas marché, mais en fait, ils sont allés plus loin. C'est souvent cette jeunesse aussi aujourd'hui qui est en recherche de foi. Et moi j'ai beaucoup l'habitude de côtoyer à travers différents événements, que ce soit Academia Christiana ou des événements comme le palaisage de Chartres, etc. C'est la même typologie de jeunes, c'est-à-dire des jeunes qui ne viennent pas du tout de familles politisées à droite, ni de familles chrétiennes, et qui, découvrant l'histoire de France, se posent des questions sur leur identité, sur leurs origines, et puis petit à petit viennent à... poser la question de la foi. Et ça, je trouve que c'est vraiment, pour moi, une des composantes et des configurations politiques de la France contemporaine extrêmement intéressantes, même si ça reste quelque chose de marginal. Je discutais cet été avec la Bérafraie. En fait, ça ne va faire que croître, parce que c'est un phénomène exponentiel, contagieux et totalement nouveau, auquel on n'est pas préparé. mais on aura peut-être l'occasion d'y revenir plus tard. Et puis, pour en revenir un peu à l'actualité plus récente, on a vu avec la dernière campagne des élections européennes, puis législatives, une montée du Rassemblement national avec 123 députés, mais en même temps cette incapacité à ce que cela puisse se traduire. par une réussite vraiment politique. Alors on peut dire, 123 députés, c'est une réussite en soi. Ce n'est pas faux. Mais néanmoins, concrètement, là, aujourd'hui, c'est quand même toujours les élites, et en particulier les élites personnifiées par le président Emmanuel Macron, qui fait qu'il n'y a toujours pas de gouvernement en France à l'heure actuelle où j'enregistre ce podcast, et une forme d'impuissance totale sur le plan politique. c'est bien d'être député mais ça sert à quoi concrètement quand il n'y a pas de gouvernement, quand il n'y a rien et quand même on arrive à avoir le plus de voix mais en fait on n'a pas le pouvoir ça crée quand même une forme d'impasse politique je ne dis pas qu'il ne faut pas voter, je ne dis pas qu'il ne faut pas saluer le courage des députés, les encourager tout ça c'est très bien mais néanmoins ça reste quelque chose d'assez limité et puis euh... On pourrait évoquer aussi ce qui existe aujourd'hui. Moi, je pense que ce qui se caractérise en particulier vraiment ces deux, trois dernières années, c'est vraiment la répression politique des libertés de l'opinion. C'est-à-dire qu'en gros, on dissout des groupes qui n'ont absolument pas de fait de violence à leur actif. sur des motifs souvent extrêmement fallacieux. Et là-dessus, il n'y a pas de recours, il n'y a même pas vraiment d'opposition de personnalité politique à ces dissolutions. Elles passent comme des lettres à la poste. Et cette répression est permanente. C'est-à-dire qu'on dissout à l'appel, à l'appel, à l'appel, toutes sortes d'associations, de mouvements, même sur le plan médiatique, on censure CNews et compagnie. Donc ça pose quand même vraiment une grosse question de l'existence des libertés, des capacités justement de résilience aussi face à cette répression qui est vraiment omniprésente. D'autre part, il y a effectivement l'effet des réseaux sociaux qui a contribué aussi à faire déserter petit à petit la rue et le concret. C'est-à-dire qu'en fait la plupart de la jeunesse, en tout cas aujourd'hui, vit la politique à travers les réseaux sociaux. Et en fait, finalement, les réseaux sociaux constituent toujours une forme de miroir un peu flatteur de ce que l'on est, de ce que l'on incarne, à tel point parfois qu'on oublie qu'en gros, il existe un monde en dehors des réseaux sociaux. On peut penser, moi je me souviens de la bulle Éric Zemmour, c'est-à-dire qu'en gros, sur les réseaux sociaux, avec des outils d'analyse, ça montrait que c'était le candidat qui était le plus présent sur les réseaux sociaux. Tout le monde s'attendait, en fait, on déduisait finalement une réalité effective. qui s'est transformée en 7%. C'est-à-dire qu'en fait, en gros, les réseaux sociaux nous donnent l'illusion, en quelque sorte, d'une existence non marginale, alors qu'en réalité, on est dans l'ordre de la marginalité. Donc ça, c'est un phénomène intéressant. Il fait qu'en gros, en plus, souvent, les jeunes sont assez rarement capables de s'engager s'ils ne voient pas, en quelque sorte, les répercussions de leur action sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux constituent vraiment presque une condition dans l'action. On est totalement dans la société du spectacle. Et puis, autre, je dirais, très majeur de la société dans laquelle on évolue de plus en plus, pour moi, c'est le déclin anthropologique. C'est-à-dire qu'en gros, je pense que la manière dont les choses vont évoluer de plus en plus, c'est d'être confronté à des hommes de plus en plus dégradés à travers plein de niveaux, que ce soit tant sur le domaine de la santé, des problèmes d'obésité, de maladies de surpoids, que d'un point de vue intellectuel. avec la chute, la crise du niveau de l'école, que du niveau culturel. On voit vraiment qu'en fait, qui sont les musiciens, les chanteurs, les artistes les plus écoutés en France, ce sont des rappeurs qui n'écrivent même pas de textes avec des paroles, mais simplement avec des onomatopées. On voit que sur le plan des modèles familiaux, en gros, petit à petit, Tous les modèles qui vont à l'encontre de la famille traditionnelle se développent de plus en plus, et la famille traditionnelle reste quelque chose d'extrêmement marginal. Même finalement, chez les catholiques ou chez des gens qui veulent faire vivre des familles traditionnelles, des divorces explosent quand même. Moi, dans ma génération, je le vois autour de moi, c'est très très difficile dans le monde d'aujourd'hui de réussir à maintenir un couple, une famille, des enfants, les éduquer, etc. Ça devient de plus en plus dur. Les gens dépriment, les gens s'effondrent. le nombre de dépressions, sans parler de la drogue aussi, qui devient un phénomène ultra dominant à notre époque. Ce sont des questions qui me semblent vraiment très actuelles, de penser ce déclin anthropologique et de réfléchir à comment y remédier, parce que sinon on risque d'être face à une humanité presque de zombies. dans les années à venir. Alors, quel regard porter sur ces différentes étapes que j'ai évoquées de 2002 à 2024 ? Déjà, si on regarde l'avenir parlementaire, ce que je disais, c'est que certes, aujourd'hui, ce parti, le Front National, qui est devenu Rassemblement National, est sorti d'une certaine manière... sorte de marginalité en passant d'un nombre, voilà, d'à peine une dizaine de députés à 89 puis 123. Donc c'est un succès, on peut le dire en termes de nombre, mais au prix de combien de renoncements ? C'est un parti qui est de moins en moins populiste, de moins en moins souverainiste, finalement peu conservateur, très timide sur les questions d'identité et d'immigration, et même avec ça, c'est un parti qui reste mis à l'écart, quoi. C'est-à-dire qu'en gros, même avec tous les efforts de dédiabolisation possibles, On l'a vu pendant la campagne délégislative, Marine Le Pen reste toujours diabolisée, son parti reste toujours le parti du fascisme, du racisme, etc. Et avec une immense capacité de l'extrême-gauche à se mobiliser et à mobiliser tout le monde dans un front républicain. D'autre part, un constat aussi que je fais, c'est que les élites... conservatrice, on peut penser aux hommes politiques, de manière générale, conservateurs, n'incarnent pas du tout dans leur mode de vie les valeurs qu'ils sont censés défendre. C'est-à-dire qu'en gros, ils sont tous ou divorcés, ou dans, voilà, de partouzeurs, enfin, encore une fois, je ne fais pas d'accusation de tout le monde, je ne mets pas tout le monde dans le même sac, mais il y a quand même souvent, voilà, c'est plutôt des vies un peu dissolues. Et puis, quand on le voit justement, notamment quand il y a des conflits, Euh... qui surgissent sur des... On l'a vu, les conflits d'alliances, etc. C'est du niveau de la cour de récré, quoi. On se dit, mais comment, en fait, ces gens-là, qui sont censés incarner la défense de la civilisation, etc., d'un modèle, en fait, s'ils ne sont même pas capables, dans leur propre vie, d'incarner ça, comment ils pourraient l'incarner politiquement ? Ce n'est pas possible, ce n'est pas crédible. Donc, il y a un vrai déficit, je pourrais dire, d'élite politique, de gens qui soient capables de vivre, encore une fois, fois, les rois de France n'étaient pas forcément des enfants de cœur, mais il y avait quand même une capacité, enfin voilà, on peut espérer en tout cas que pour améliorer politiquement les choses en vue du bien commun, il faudrait des élites qui soient capables d'être des vrais chefs et d'incarner leurs discours dans leurs actes. Sur le plan du local, parce que là on évoque le... national, mais on voit quand même qu'il y a des choses qui ont été faites sur le long terme. Je pense notamment à la ville d'Orange. Alors, on peut penser ce qu'on veut de Jacques Bompard, de sa famille, de tout ça, mais néanmoins, c'est quand même une prise politique de longue haleine, d'installation, qui est sans doute imparfaite, mais silencieuse et qui porte du fruit. Et je pense que, à travers la fonction municipale, il y a des choses qui sont évidemment souvent moins idéologiques, moins visibles, moins sous les projecteurs, mais qui permettent néanmoins d'avancer, et je pense que c'est ce qui manque le plus d'ailleurs aujourd'hui à un parti comme le Rassemblement National, c'est son implantation locale, c'est d'avoir finalement assez peu de maires, assez peu d'élus régionaux, etc. Sur le plan des mouvements militants, Donc je parle là ici des mouvements, des associations qui ne sont pas sur le plan électoral. On voit qu'ils sont fatigués, parce qu'à force de multiples dissolutions, c'est très difficile finalement de continuer à avancer. Il y a des petites sections locales, mais ça reste quand même des choses souvent très marginales, avec des gens de grande valeur au sein de ces mouvements. Mais ce qu'on peut regretter, d'une certaine manière, c'est cette dimension marginale, cette incapacité à toucher un public plus large, à sortir de la petite chose avec des petits moyens, etc. Et là, je ne rejette en aucun cas la faute sur les militants. C'est plutôt un état de lieu structurel. Sur le plan des médias, je pense que la France, pour le coup, est un pays intéressant. Parce qu'il y a eu déjà, dès les années 2000, des organes de ce qu'on a appelé la réinfosphère, la réinformation qui s'est développée. Puis, petit à petit, ça a évolué, ça a permis de former un certain nombre de journalistes, etc., pour développer de plus en plus des médias d'un peu plus grande qualité. Alors, la difficulté, peut-être le plus gros défaut de cette réinfosphère, c'est d'être surtout dans le commentaire de l'actualité, c'est-à-dire de fournir très peu d'informations de première main. et on n'a pas de journaliste d'investigation, pas de journaliste de terrain dans une presse ou des médias alternatifs, même s'il commence à rien avoir, je trouve ça assez bon, ce que fait Livre Noir en termes de reportage de terrain, encore une fois, il y a sans doute des critiques qui doivent être apportées au projet, mais il y a un journalisme de terrain, et puis petit à petit, on émergeait des acteurs plus mainstream. mais quand même une force de frappe énorme comme CNews. Mais il y a le travail de TV Liberté, et puis il y a beaucoup de petites galaxies d'influenceurs sur YouTube, qui mènent une bataille médiatique et culturelle qui est salutaire. Et tout ça est en train d'évoluer, de changer, de se professionnaliser. Et je pense que la France là-dessus, on est un pays plutôt pionnier en Europe là-dessus, il me semble. Sur le plan de la transmission, aussi en France on a développé... des œuvres avec de très faibles moyens qui sont quand même relativement efficaces. Elles pourraient croître et se développer, mais je pense notamment à l'IFP, l'Institut de Formation Politique, je pense à l'ICEP, qui a été fondée par Marion Maréchal, je pense à l'Institut Iliade, je pense aussi à l'Académie Christiana. Tout ça, ce sont des sortes de petites écoles alternatives, de structures de formation qui, même si elles subissent des offensives administratives, ont peu de moyens. Elles ont le mérite d'exister, de se développer, de toucher quand même des nombres croissants d'étudiants. Et voilà, il y a, je crois, peu ou pas d'équivalent en Europe de ces structures-là. Même aux États-Unis, je ne connais pas suffisamment bien, mais je pense que ce sont des choses qui doivent être saluées. L'autre plan sur lequel il y a un déficit très français, c'est le plan économique. J'ai discuté une fois avec Philippe Schlatter, qui me disait que le grand drame en France, c'est qu'on a souvent des entrepreneurs, des patrons, qui sont très bons dans leur domaine, mais qui ont un mépris profond de la politique. Et puis, dans les hommes politiques, on a des gens qui n'ont jamais finalement travaillé, donc qui ne connaissent pas le monde dans l'entreprise. Et en fait, c'est ce gros... on pourrait dire cette dichotomie qu'il y a entre d'un côté la politique, de l'autre côté le monde de l'entreprise, qui fait vraiment, qui crée un véritable manque en France. Et je pense que ce qui manque, c'est des aventures entrepreneuriales d'envergure qui puissent soutenir des projets civilisationnels sur le plan politique. Alors il y en a, mais déjà il y en a pas mal qu'on n'a pas tenu sur le long terme. Je pense à la Nouvelle Librairie à Paris. qui a fermé récemment. Je ne sais pas trop où en est la librairie de Cité à Nancy. C'est très difficile. Le monde de la librairie en lui-même, en plus, c'est un monde à part parce que c'est un monde extrêmement difficile. Puis ce sont des initiatives qui sont en plus sous le feu des antifas qui viennent casser les vitrines, avec plein de problèmes. Il y a des initiatives prometteuses. C'est dans le cas, on en joue avec pas mal de petites entreprises qui commencent à se développer, etc. Mais clairement, on manque d'un tissu d'entreprise. capables d'incarner à la fois nos idées, nos projets, et puis de les financer aussi. Alors c'est ce que s'attèle à faire le NIE, je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler, qui est un incubateur de projets et qui aide des porteurs de projets à mettre en place leur entreprise. Il y a le plan de la culture aussi. Sur le plan de la culture, il y a des initiatives excellentes en France. Je pense notamment au Puy du Fou. qui pour moi me semble être le phare mondial d'une contre-culture enracinée, catholique, une victoire métapolitique incroyable, et qui fait des petits, des petits ailleurs en Europe et puis des petits, de même manière générale, ailleurs en France, dans d'autres domaines. Et ça c'est vraiment une vraie force culturelle dont on sous-estime les effets, parce que la culture est un vecteur incroyable. de reprise de conscience pour un peuple de ce qu'il est, de son identité mais par contre là où il y a des défauts c'est sur les autres aspects de la culture, c'est à dire que voilà par quatème ça va des circuits thématiques etc, en immersion tout ça ça commence à se développer, en revanche groupe de musique, bah en gros à part tout ce qui s'est fait avec le rock identitaire français et quelques trucs folk dans les années... 80-90, jusqu'à les années 2000, en particulier un groupe comme Immoriam, aujourd'hui, il n'y a plus rien. C'est un peu le néant. Et voilà, il y a le rock, mais en fait, il pourrait y avoir mille autres choses. Je dis, il n'y a pas rien, je salue tous ceux qui font des choses, mais c'est quand même des gouttes d'eau dans un océan. Et voilà, on doit soutenir toutes les initiatives qui se font là-dedans, dans le domaine musical, dans le domaine... de la sculpture, il y a eu différents projets, etc. Mais clairement, sur le plan des initiatives culturelles, il y a encore beaucoup à faire. Donc, pourquoi je dis tout ça ? C'est parce que je pense, en fait, dans notre famille de pensée, au sens très large, les amoureux du bien commun, tous ceux qui veulent participer à faire perdurer... faire continuer la civilisation européenne chrétienne, eh bien nous devons faire un bilan et nous remettre en cause. C'est à dire revoir notre stratégie, nos ambitions face au réel, face au fait que nous sommes encore assez marginaux. Et puis d'autre part aussi que certains rêves et certaines méthodes propres au XXe siècle sont voués à disparaître et sont même souvent parfois On s'attache parfois à des imaginaires qui sont périmés. Donc, pour revenir un peu sur différents points, je pense déjà, pour moi, l'électoralisme me semble être quelque chose qui ne peut pas être le seul combat. Encore une fois, je pense qu'il ne faut pas délaisser les élections, mais qu'en fait, à un moment donné, on ne peut pas gagner avec les armes de l'ennemi, que c'est extrêmement chronophage, et donc souvent, en fait, on y perd son âme. et puis que c'est qu'une infime partie du pouvoir. C'est-à-dire qu'en gros, une fois qu'on est élu, quel pouvoir détient-on ? Alors, il y a des gens très valeureux, je pense à quelqu'un comme Stéphane Ravier en particulier, enfin, il y en a d'autres, mais néanmoins... Et puis si c'est arrivé au pouvoir en ayant édulcoré tout son discours, quel sens ça a ? C'est une question que je pose, je n'ai pas forcément la réponse. Donc voilà, bon, je pense qu'il faut faire feu de tout bois, je pense qu'encore une fois, même parfois des échecs politiques comme celui d'Éric Zemmour, il a pu porter des fruits sur le plan métapolitique, mais que voilà, en gros, notre action politique ne peut pas se résumer au soutien, une fois tous les cinq ans, à un candidat dissident. Ça n'a aucun sens. Je pense aussi sur la question du nationalisme et du nationalisme militant qu'il y a, à mon avis, une énorme remise en cause qui doit se passer. Je pense pour moi, si en gros, s'habiller en noir, coller les autocollants avec des croix celtiques dans les rues et faire la bagarre... Bon, alors ça peut être quelque chose qu'on fait quand on est adolescent, et moi-même je suis passé par là, mais à un moment donné tout ça, ça ne change rien, voire même ça nous ridiculise, ça nous marginalise, ça tue un message, ça... Enfin voilà, je pense qu'il est important à un moment donné de prendre du recul déjà même par rapport aux termes même de nationalisme, qui pour moi, et là ça pourrait être l'objet d'une émission en tant que telle, mais me semble... être un mauvais terme, un thème mal choisi, parce qu'il a trop de définitions, trop de notions. Moi, à titre personnel, je n'aime pas ce mot qui revêt des notions extrêmement variées, différentes et souvent contradictoires. Et puis ensuite, te dire à un moment donné qu'est-ce qu'on veut. Est-ce que ce qu'on veut c'est coller des autocollants dans la rue, crier des slogans qui sont les mêmes depuis 10-20 ans et boire des bières entre copains ? où est-ce que ce qu'on veut, c'est le bien commun, c'est penser à l'avenir des générations futures, c'est défendre une civilisation qui a pour but de porter aussi le message du Christ. Bon, voilà, qu'est-ce qu'on veut faire concrètement ? Et du coup, une fois qu'on a réfléchi au but de ce qu'on voulait faire, après on est capable de faire du ménage, dire tiens, peut-être la culture faf, c'est peut-être un truc qu'il faut... se débarrasse, ou qu'on peut garder comme un souvenir, ou des choses peut-être, voilà, mais pas comme un outil de communication politique. Et puis, à un moment, il faut professionnaliser les choses. Il faut dire, en fait, à un moment donné, il y a des choses où on perd du temps à les faire, ça sert à rien, et du coup, il faut faire le deuil de certaines méthodes, de certains slogans, de certaines luttes, et puis dire, voilà, qu'est-ce qu'on fait ? Comment on améliore les choses ? Alors, voilà, je vais essayer de finir et conclure un peu mon... sur ce que je vois, sur comment améliorer les choses, il y a déjà une chose, je vous renvoie là-dessus au podcast de mon cher ami Jean-Yves Gana, sur le courage, mais je pense que la plus grosse part d'échec de notre camp, elle est dans notre autocensure, elle est dans notre manque de courage, dans le fait qu'à chaque fois on est dans cette politique de dédiabolisation, qu'on refuse d'apparaître publiquement en soutien, ou même en... collaboration avec tel autre, qu'on redoute absolument d'être le shitstorm médiatique, le mauvais tweet, voilà, comme disait Jean-Eude, Ghana, depuis quand les tweets sont laitaux ? Enfin, je veux dire, on meurt pas d'un tweet, on meurt pas d'un article, et puis en fait, avoir un article pourri dans Libération, c'est presque un honneur, et de toute façon, vous vous attendiez à quoi ? Vous pensez que Libération allait vous jeter des fleurs ? Enfin, en fait, à un moment donné, c'est absurde de... de penser son action politique par rapport à ce que Libération va dire de nous. En fait, c'est des adversaires politiques. Donc, à un moment donné, on n'a rien à espérer d'autre qu'ils nous combattent. C'est comme ça. Ils nous rendent honneur en nous combattant, de sa manière. Après, il ne faut pas donner des bâtons pour se faire battre. Il ne faut pas s'auto-marginaliser, se comporter de manière caricaturale et d'incarner la caricature que le système veut faire de nous. Mais il ne faut pas réagir par rapport à ce qu'on voudrait qu'on dise de nous, ou attendre que nos adversaires soient gentils avec nous. C'est absurde, ça n'a aucun sens. Aussi, je pense qu'une part de l'impuissance de notre camp est due au fait d'avoir des ambitions toujours à court terme. C'est-à-dire que je pense qu'il faut bien rentrer dans le crâne que rien ne changera demain. que demain concrètement qu'est-ce que vous allez faire après avoir écouté ce podcast, c'est que vous allez vous lever, vous allez aller travailler, vous allez faire votre devoir d'État. Mais qu'est-ce que vous devez faire finalement à travers tout ça ? C'est de garder à cœur un idéal, c'est de mettre du sens dans ce que vous faites. C'est finalement ce sens qui fait que vous êtes en train de m'écouter là à cet instant. C'est de le conserver finalement dans chacune de vos actions, et puis petit à petit de faire une cure. en quelque sorte, personnelles, pour essayer de se débarrasser de ce réflexe de l'instantané, du tout tout de suite, parce qu'on est habitué depuis l'enfance à appuyer sur des boutons et que les choses viennent immédiatement, mais il faut apprendre à vivre sur le temps long, et pour ça, je vous donne quelques pistes, quelques conseils, mais voilà, le jeûne numérique, de se donner des règles, pas être en permanence dans le flux d'actualités, de Twitter et compagnie, de faire des retraites monastiques, allez ! passez tous les ans, quelques jours, dans un monastère, et puis, voilà, essayez de vous désintoxiquer de l'information continue. Essayez de vous dire, bah tiens, cette semaine, je ne regarde pas l'actualité, vous allez voir, vous n'allez pas mourir. J'ai un copain, je crois que c'est pas, ça fait quasiment un an qu'il n'est plus l'actualité. Il vit très bien, ça tourne bien, enfin, il n'est pas malheureux, il n'est pas tombé en dépression, au contraire, il va très bien. Donc l'idée, c'est justement, par rapport à ce déclin anthropologique, de ne pas finir nous aussi comme des zombies, et que nos enfants ne soient pas non plus des zombies. Et puis, je pense que tout est une question de maturation sur le temps long. En fait, en gros, ce que m'avait fait remarquer une fois un moine bénédictin, quand j'étais à l'abbaye du Barou, il me disait, vous voyez, la colline sur laquelle on est, elle n'est pas cultivable. Il n'y a que des chaînes verts qui n'ont pas des racines profondes qui peuvent pousser. Donc si on a des oliviers, c'est parce que la terre a été emmenée là. Et donc du coup, la terre a été emmenée sur la colline par des générations de paysans qui ont porté cette terre dans des sacs sur leur dos. Vous imaginez en gros la projection, la foi de ces gens. dans le futur, dans l'avenir, dans leurs enfants, dans cette vision de transmission, pour attirer à passer presque leur vie à monter des sacs de terre, pour qu'un jour, leurs enfants ou leurs petits-enfants puissent planter des oliviers à cet endroit-là. En fait, c'est juste délirant. En fait, notre action aujourd'hui, elle doit s'envisager de cette sorte-là, c'est-à-dire, en fait, c'est une pelletée de terre jetée sur la colline. Et pour que... dans une vie, en fait, nos petits-enfants puissent la cultiver. Mais du coup, en fait, on ne va pas voir, nous, on verra peut-être au ciel, les fruits de notre œuvre. Mais c'est dans cette logique-là qu'on doit agir, parce que sinon, en fait, on va toujours se casser la gueule, on sera toujours déçu, insatisfait, notre candidat ne sera pas élu, etc. Il faut vraiment agir sur du temps long. Et il faut faire un deuil, et alors là, par contre, ça va peut-être décevoir un certain nombre de personnes qui m'écoutent, mais tant mieux, et puis justement, ça pourrait être l'occasion d'un débat. débat, moi je crois que l'immigration ne se targuera pas. Je pense qu'il n'y aura pas de remigration. Je pense qu'il n'y aura pas de victoire d'un parti souverainiste dans les 10-20 prochaines années. Vous avez peut-être dû dire, je suis en train de vous saper le moral et tout, mais je pense quand même que à moyen-court terme, notre avenir, c'est la dégringolade, vers le néant, vers plus de crimes atroces, d'ensevelissement, dans l'absurdité. Et que nous, concrètement, avec nos petits bras, on ne va pas inverser la tendance tout seul. Mais par contre, je pense qu'à un moment donné, cette dégringolade va susciter quelque chose de nouveau. Et je pense que c'est à nous de faire partie de ce quelque chose de nouveau, et de le préparer dès maintenant. Ça ne va pas se faire avec une apocalypse urbaine, comme dans le bouquin guérilla d'Auberton. Ça va se faire, petit à petit, et ça fonctionnera, je dirais, le renouveau fonctionnera, en fait, si on a tenu notre rôle dans les petites choses, dans la persévérance. Et je pense que la manière dont on doit penser notre action, notre engagement politique, c'est de se dire en fait, nous ne sommes pas les derniers d'un monde qui s'effondre, mais on est les premiers de celui qui va éclore. Et du coup, de vous dire que finalement... Toute votre vie, vous n'allez pas forcément voir les changements que vous avez produits par vos actes, mais en réalité, ce sera à l'échelle d'une vie, finalement, que vous aurez petit à petit semé ou mis des pelletées de terre, si vous voulez, pour que d'autres sèment un jour. C'est vraiment votre persévérance, notre fidélité, notre obstination à pas seulement critiquer, mais à construire des choses positives. petite, et puis se dire, certes on se lève chaque matin dans un monde de merde, mais il faut continuer à croire, contre toute espérance, que ces petits gestes insignifiants à notre échelle, le sont à l'échelle d'une civilisation. Voilà ce que je pourrais continuer beaucoup plus longuement, mais je vais dépasser l'heure et ça sera inaudible. Je soumets ces réflexions à la vôtre, je serai très heureux d'avoir vos réactions, d'avoir des discussions avec ça, on pourra même développer le que faire concrètement, comment, etc. Je vous invite à m'écrire, à m'en parler. à me dire ce que vous en pensez. N'hésitez pas aussi à me faire part des thèmes que vous souhaitez voir abordés. J'ai fait la semaine dernière un podcast sur Naples, j'ai d'autres idées de thèmes aussi plus culturels, autour de raconter, de parler de pays ou de villes ou de lieux que j'ai visités. Voilà, je serai très heureux et je vous donne rendez-vous à la semaine prochaine dans le Retour au Réel. Je vous demande un petit coup de pouce pour essayer de pousser le podcast, surtout une fois que vous l'avez écouté, à le partager sur vos réseaux sociaux, à le noter, à le liker, j'aime pas ce mot mais tant pis c'est sorti. Voilà, toute cette petite action est un coup de pouce pour que ce travail ne soit pas fait en vain et qu'il puisse toucher un public de moins en moins marginal, même si je ne me fais pas non plus... d'illusions sur ma capacité à toucher les foules, mais si on peut avancer un peu, ce sera très bien. Je vous remercie et à la semaine prochaine.