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Les préjugés raciaux

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47min |01/05/2024
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Description

Les blondes sont stupides, les noir.es ont le rythme dans la peau, les asiatiques sont bon.nes en mathématiques : ces "généralités" qu’on a tous.tes déjà entendues au moins une fois sont des préjugés.🤯

Mais au fond c'est quoi un préjugé ? C'est grave ? Est-ce que c'est possible de ne plus en avoir ?
Aujourd’hui, Déborah, Ela, Emilie et Inaya ont voulu aborder le sujet des préjugés raciaux en parlant de leurs expériences personnelles et en partageant leurs anecdotes.🎙️


Merci à la @cite_audacieuse qui nous a accueillies encore une fois, dans son studio "La Poudre" pour enregistrer cette nouvelle discussion entre filles.✨



🔗Voici une liste non exhaustive de ressources pour aller plus loin :


➡️Pour t'informer


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Lou, la voix off du Revcast. Mais tu me connais un petit peu maintenant. On se retrouve pour la suite de la saison 2 du Revcast, le podcast de l'association Revelle qui accompagne les jeunes filles des quartiers populaires dans l'homme powerbond féminin depuis 2013. Aujourd'hui, les filles ont décidé de discuter d'un sujet super important pour elles, les préjugés. Et plus particulièrement, les préjugés raciaux. Comme d'habitude, on est experte de rien et les rêves casteuses te partagent uniquement leurs points de vue et leurs expériences. Avant tout, il me semble important de définir quand même différents termes qui vont être abordés. Est-ce que toi là, derrière ton téléphone, tu connais la différence entre préjugés et stéréotypes ? Pas facile hein ? Et bah figure-toi que nous aussi on s'est posé la question. Et voici ce qu'on a trouvé sur les préjugés ratios. Ce sont des opinions préconçues, des stéréotypes ou des attitudes négatives envers un groupe racial spécifique. Selon l'UNESCO, dans la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux, c'est toute opinion préconçue ou tout sentiment favorable ou défavorable relatif à un groupe particulier de personnes en raison de leur race, de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique. Les stéréotypes, quant à eux, sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes sans tenir compte des différences individuelles. Et en fait, un préjugé, il se fonde toujours sur un stéréotype. Je te laisse avec les filles pour la suite.

  • Speaker #1

    Salut les filles, est-ce que ça va ?

  • Speaker #2

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va. Ce que je vous propose, c'est peut-être qu'on fasse un petit tour de table pour qu'on se présente et après j'entendirai le sujet. Vas-y Émilie, c'est pour toi. Donc,

  • Speaker #3

    je m'appelle Émilie, j'ai 17 ans et je suis d'origine chinoise.

  • Speaker #4

    Moi, je m'appelle Inaya, j'ai 15 ans, je suis en seconde et je suis d'origine tunisienne camerounaise.

  • Speaker #2

    Et moi, je m'appelle Ella, j'ai 16 ans, je suis en première générale et... Je suis d'origine turque.

  • Speaker #1

    Trop bien. Moi je me présente quand même, je m'appelle Déborah, j'ai 23 ans, je suis d'origine congolaise et je vais le dire parce que je pense que ça pèse, mais j'habite dans le 93. Alors les filles, aujourd'hui on est là, on va discuter d'un sujet qui est celui des préjugés ratios. Est-ce que l'une de vous peut-être veut introduire qu'est-ce que c'est les préjugés ratios, est-ce que ça vous parle ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une idée de ce que c'est. Pour moi, les préjugés raciaux, c'est une idée reçue directement sur une communauté visée. Par exemple... Ça peut être des préjugés, voire même des stéréotypes sur la communauté sud-asiatique, par exemple, ou sur la communauté noire.

  • Speaker #1

    Et peut-être, je demande, mais est-ce que tu as parlé de stéréotypes ? Tu as dit que c'était un peu comme... Est-ce que l'une des deux, elle voit ce que c'est, la différence entre les deux ?

  • Speaker #4

    Alors pour moi, en fait, un préjugé, j'appuie vraiment sur le propos d'Ella en disant que c'est une communauté minoritaire, vraiment minoritaire, c'est important de le dire. Et... Un stéréotype, en fait, c'est plus quelque chose qui est ancré dans notre société. Par exemple, le bleu, c'est pour les filles. Pardon. C'est inverse. Le bleu, c'est pour les garçons et le rose, c'est pour les filles. Alors qu'un préjugé, ça vient vraiment des gens et c'est vraiment en fonction de l'éducation de chacun et de notre manière de penser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut ne pas avoir ? Est-ce que j'ai le droit, moi, par exemple, d'avoir des préjugés ? Je ne sais pas. Moi je pense que comme tu l'as dit Là où le stéréotype c'est Très ancré dans une société Au final nous en tant que personnes on a tous un peu des préjugés sur un a priori, sur une personne, sur la façon dont elle est. Parce que moi, quand je vois une personne, automatiquement, au bout de trois secondes, je pense que je vais me donner un avis sur elle. Sans forcément avoir de la... être malveillante ou quoi, mais... Je sais pas, est-ce que vous, vous pensez qu'on a le droit d'avoir des préjugés ?

  • Speaker #3

    Alors moi, je trouve que les préjugés, c'est humain. Mais d'un côté, il faut trouver un certain équilibre pour pas tomber dans l'extrême et... être à ce moment-là très malsain. Moi, je trouve que vraiment, les préjugés, c'est humain, mais il faut avoir un petit côté respect et pas éthique, pas quelque chose de hyper malsain.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec Émilie dans le sens où si c'est un préjugé qui reste respectueux dans la bienveillance, pourquoi pas le dire ? Après, si c'est un préjugé qui... D'autres manières, on est humain, donc on sait très bien ce qui est irrespectueux et ce qui est respectueux. Normalement, on devrait déjà avoir une idée de ce qu'on pense après. Après, si on a envie de le dire, bien sûr, normalement, quand une personne en face de nous veut nous dire quelque chose, on voit son intention derrière. Si elle est malveillante, il vaut mieux pas le dire. Ou il vaut mieux changer ses préjugés.

  • Speaker #4

    Moi, je pense qu'un préjugé, c'est vraiment quelque chose qu'on doit garder avec nous, avec nous-mêmes et notre propre personne, parce que c'est humain. C'est humain de juger les gens, mais... Comme vous disiez, il ne faut pas tomber dans les extrêmes, il faut rester dans le respect de l'autre. Et ça arrive en fait de juger les gens, mais même par inadvertance, par mégarde, sans le vouloir. Mais il faut vraiment rester dans ce respect-là et ne pas forcément le propager aux autres parce que ça peut créer des rumeurs par la suite et ça peut faire du mal en fait. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc au final, en vrai... Ce que vous dites, pardon, c'est que au final, on a le droit, enfin, j'ai un préjugé, mais le principe, c'est de dépasser ce préjugé et pas rester sur ce que j'ai pensé de la personne et aller peut-être un peu plus loin pour essayer de la découvrir. Vas-y, Naya.

  • Speaker #4

    Ouais, et de pouvoir, après, le déconstruire par la suite, en fait. Vraiment. Vraiment, je suis d'accord avec toi. Vraiment, juste appuyer sur le fait qu'on peut le déconstruire.

  • Speaker #3

    Ouais, il faut aller à la rencontre de la personne sur qui on a des préjugés.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, quand on manifeste, il y a toujours des propos, je ne sais pas, comme beurrette ou quand on disait un peu chintoc pac-pac Ou dans tous les cas, même si tu peux te demander Ah, cette personne, de quelle origine elle est ? Mais il y a des mots directement qui sont un peu à bannir.

  • Speaker #4

    Clairement à bannir,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #4

    Surtout qu'il y en a qui n'ont pas vraiment la signification derrière et qui vont propager ces mots. À d'autres, moi par exemple, quand j'étais petite, une beurrette, je pensais que c'était une fille qui se maquillait trop, vous voyez ? Et je ne connaissais pas du tout la connotation très péjorative qu'il y avait derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les mots, c'est... C'est vrai que ces mots-là ont des connotations assez péjoratives, mais je trouve aussi que c'est un peu du racisme banalisé. Par exemple, le fait qu'on dise que des Indiens qui tiennent des petits boutiques, on les appelle directement des pack-packs. Et moi, j'ai appris récemment que ce mot-là, c'est un côté raciste. Parce que j'ai une amie qui est indienne-cobaudienne et elle m'a appris que ce mot-là, c'était très raciste. Et du coup, j'ai un peu banni ce langage, ce mot de mon vocabulaire. Parce qu'en fait, je me dis... J'utilise ce mot-là, mais moi, de mon côté, je ne veux pas que d'autres gens utilisent des mots pour me qualifier en tant que chinoise avec le mot shintok En fait, le mot shintok pour moi, je trouve que c'est très blessant parce qu'on pourrait dire qu'une personne est asiatique ou quoi, mais juste le fait de dire que oui, cette personne, c'est une beurette, c'est une babtou ou une shintok, ça classifie directement une personne dans une catégorie et en fait, on n'apprend pas à la connaître.

  • Speaker #2

    C'est ça. Moi, si je parle de mon expérience personnelle... J'ai deux meilleurs amis Sri Lankes Tamoul. Et en fait... elles sont souvent confrontées à des mots comme pack-pack pack-hat etc. Et en fait, tu vois qu'il y a une vraie souffrance derrière, parce que c'est des mots extrêmement péjoratifs. On ne devrait pas dire ça, on ne devrait pas les qualifier de pack-pack et de pack-hat ou quoi que ce soit. Et j'en passe à tellement d'autres mots. Et en fait, c'est vraiment un racisme banalisé. Genre la communauté sud-asiatique vraiment vive un racisme. banalisé mais affreux. Quand je pars sur Twitter et que ça critique encore une fois la communauté sénatistique et ça les qualifie par des mots extrêmement péjoratifs, je ne sais pas comment déconstruire enfin, je ne sais pas comment ces gens-là vont déconstruire cette idée-là parce que c'est tellement ancré dans leur langage et c'est tellement pas grave pour eux en fait que Ils continuent à le dire alors que non. Moi, étant donné que je confronte ce genre de personnes au quotidien, je vois à quel point il y a une souffrance derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans ça. Notamment Twitter, où j'ai cessé d'y aller parce que c'est une plateforme assez haineuse. On se rend compte que même en y allant, on est confronté à des propos racistes. et c'est triste de voir qu'à travers les réseaux sociaux, pour moi c'est vraiment très nocif, du moment où on partage un truc et d'autres personnes vont le repartager, et du coup ça fait comme un événement boule de neige, parce qu'on va dire que le fait de partager un truc, on va dire que c'est banalisé parce que tout le monde l'utilise, et on ne voit pas ce qui se cache derrière ce mot-là, ou derrière ce préjugé.

  • Speaker #4

    Et c'est surtout que ça a un impact sur... Sur les gens et sur la façon dont ils se construisent et dont ils grandissent, quand on dit à un enfant... Comme vous disiez, pardon, qu'il n'ait pas 4, par exemple, ça a vraiment un impact sur sa façon de se construire et sa façon de se voir lui-même. C'est triste.

  • Speaker #2

    C'est ça, en fait. Ça part directement... Enfin, je suis d'accord avec Tania. Ça part directement de l'enfance. Genre, si les parents utilisaient ces mots au quotidien pour qualifier ce genre de personnes-là, c'est normal que l'enfant utilise le même mot. Or, si on l'inculque, on lui dit que ce mot, c'est un mot péjoratif avec une connotation négative, et qu'il y a vraiment des gens qui peuvent en souffrir de ce mot, de cette insulte-là, en fait, l'enfant, juste, il ne va pas le dire, et puis voilà, c'est fini. C'est aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça que je me dis que ce n'est pas aussi simple, parce que parfois, plus qu'avoir des préjugés, c'est je pense aussi avoir le réflexe de s'informer. s'informer sur le mot parce que quand tu te dis ah bah tout le monde utilise ce mot bah c'est que au final on pense que ce mot là en fait c'est un mot tout à fait lambda mais quand on va chercher plus loin sur les origines d'où vient le mot c'est là on se rend compte que ah ouais peut-être qu'on n'aurait pas c'est comme un peu avec le n-word et plein de cultures c'est comme on a fait l'effort en fait de savoir d'où ça vient et qu'il y a des gens aussi au final qui se sont insurgés face aux différentes pratiques qu'on peut aujourd'hui partir du principe où voilà là c'est un préjugé et plus que dépasser le préjugé c'est là où quand on a hum manifester un peu, on utilise ce mot qui est à la base haineux, où là, on peut enfin se dire, ouais, là, t'es peut-être dans le racisme, et ce mot-là, il est à bannir. Mais il faut, du coup, une réflexion interne et du groupe, de la société, de s'informer sur les mots qu'on emploie.

  • Speaker #2

    C'est ça, je suis grave d'accord avec Déborah, dans le sens où, moi, par exemple, la connotation négative du mot pack-pack ou packet, etc., je l'ai appris via des vraies personnes qui en souffrent de ça. et sinon par exemple le n-word je l'ai appris via internet

  • Speaker #4

    Et le problème, en fait, c'est vraiment que la plupart des gens ne vont pas aller faire cet effort, comme tu disais, Déborah, d'aller chercher sur Internet la signification, d'aller voir si ça touche des gens, si ça les blesse, et vont vraiment l'utiliser de manière banale, car ça a été banalisé. Or, ça a vraiment un sens derrière et ça blesse les gens, ça les rend tristes. Et ils ont une manière totalement...

  • Speaker #1

    différentes de ce qu'ils sont alors que ça ne devrait pas être comme ça comme on avait l'exemple avec le documentaire c'était Arte être noire en France, non je suis pas sûre que c'était sur Arte mais en tout cas sur France TV, être noire en France où on avait tout le concept de à quel moment est-ce qu'on se rend compte qu'on est noire, c'est quand on fait pas ce préjugé, c'est quand on peut pas nous donner la main parce qu'on est une personne noire, ou tout simplement l'exemple aussi avec la poupée ou Tout le monde aime la poupée blanche, mais on n'aime pas la poupée noire, parce qu'en fait, ce n'est pas celle qui est représentée, et ce n'est pas celle à qui on donne un joli côté.

  • Speaker #3

    Et c'est vrai qu'avec ce documentaire-là, personnellement, je me suis rendue compte que... que dès l'enfance, on stigmate un peu les enfants de couleur en leur disant, en fait, tu ne rentres pas dans cette case-là de la fille aux yeux bleus, blonde, blanche, mais tu rentres plus dans une case où, en gros, tu es moche. Parce que c'est clairement représenter ça avec l'expérience de la poupée, le fait que les jeunes femmes, le fait que les jeunes filles de couleur choisissent une poupée blanche au lieu d'une poupée de leur propre couleur. Et ça montre qu'en fait... dès le jeune âge, on leur inculque le fait qu'elles ne rentrent pas dans les cases, le fait qu'elles ne doivent pas se trouver belles. Alors qu'en fait, je trouve que tout être humain est beau et joli en elle-même. Et c'est dommage parce que cette expérience de la poupée, ça montre vraiment l'aspect de la société actuelle.

  • Speaker #4

    Oui, en fait, moi, je voulais juste dire que la marginalisation est tellement forte que les enfants eux-mêmes noirs... en viennent à penser qu'ils sont moches. Et c'est ce qu'on voit, en fait, dans ce documentaire. On voit les différentes perceptions des enfants, les préjugés qu'ils subissent au quotidien parce qu'ils sont des minorités. Et ça en devient triste. Et moi, j'ai même l'exemple, dans ce documentaire, qu'il y avait une petite fille, en fait, qui avait choisi la poupée blanche, justement. Et ce qui est triste, c'est qu'elle a dit de ses propres mots. que dans sa classe, il y avait beaucoup, beaucoup de blancs et qu'elle faisait partie des seules noires et que quand elle serait grande, elle allait mettre de la crème pour devenir blanche et ça en devient triste. Et c'est ça qu'on voit dans ce documentaire. On ne se rend pas compte au quotidien à quel point c'est dur. Et on ne se rend pas compte. Et si on se met à la place de cette jeune fille, on se dit mais attends, la petite, elle a 6 ans, même pas. Et elle se dit ça dans sa tête, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Le test de la poupée. Ce test, si tu ne le connais pas, il a été créé par un couple américain de spécialistes en psychologie sociale en 1947 afin de prouver l'impact psychologique et sur l'estime de soi du racisme et de la domination sociale blanche aux Etats-Unis à cette époque. Pour cela, ils ont réalisé un test avec des enfants noirs âgés de 3 à 7 ans. On leur demande de choisir, par le biais de plusieurs questions, s'ils préfèrent les poupées blanches ou noires en face d'eux. Bon, je pense que tu ne vas pas être très étonné, mais voici quelques résultats à ces questions. A la question Quelle poupée tu préfères et avec laquelle tu aimerais jouer ? 76% des enfants de 4 ans noirs préfèrent jouer avec une poupée blanche. Quant à la question Donne-moi la poupée qui est une gentille poupée 76% des enfants noirs choisissent la poupée blanche comme étant la gentille poupée. Bon, ce test, il a été réalisé aux Etats-Unis dans un contexte de ségrégation, et plus précisément là, de ségrégation scolaire. Mais en vrai, on sait qu'il y a des choses qui n'ont pas tellement changé. D'ailleurs, dans un documentaire sur France 2, réalisé en 2022, ils ont réitéré ce test, mais en France. Bon, à ton avis, ça donne quoi ? Je te laisse écouter.

  • Speaker #4

    Celle-là, pourquoi ? Parce que ma sœur, elle vous peut avec ses poupées blanches. Ce serait la blanche-moi.

  • Speaker #2

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que j'aime bien ses yeux bleus.

  • Speaker #2

    Quelle est la poupée la moins jolie ?

  • Speaker #4

    Celle-là.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Je sais pas.

  • Speaker #2

    Parce qu'elle est noire. Quelle est la poupée la moins jolie ? La noire, parce que je n'aime pas trop le noir. Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Parce que tous les enfants de mon école sont blanches, et moi, quand je serai grande, je vais mettre ça dans un chien pour devenir blanche.

  • Speaker #1

    En fait, on voit simplement que ça crée une réelle crise identitaire. Parce que quand on grandit, on se dit, pas forcément est-ce que j'ai ma place en tant que personne noire, mais est-ce que je suis trop noire, pas assez noire ? On a l'exemple de quand on va candidater pour faire une offre d'emploi, et qu'on a des personnes qui changent de nom, qu'on a toutes ces expériences, et qui disent qu'être noire, c'est pas être noire, mais être partie d'une minorité, est-ce que c'est être... une sous-personne, on n'est pas assez qualifié parce qu'on vient de banlieue. Et à toutes ces questions-là, moi je sais pas si vous, vous avez déjà été dans une situation où on a des préjugés sur vous. Moi je sais que... pas forcément en tant que personne noire j'ai pas vraiment vécu du racisme ou des préjugés par rapport au fait que j'étais congolaise mais par contre bon à part quand les gens partent du principe où une personne congolaise africaine sait danser et que moi j'ai un rapport compliqué avec la danse et que voilà tout ce qui est danse afro honnêtement je fais pas mais en plus en vrai ça se questionne parce que moi aujourd'hui je fais plus je fais pas de danse afro mais par contre je fais beaucoup de salsa cubaine je suis partie dans un autre délire même si en vrai Si on regarde l'histoire, c'est stylé. Il y a un petit lien en vrai entre Cuba et le Congo parce que, c'est-à-dire, on voit que beaucoup des esclaves qui étaient là-bas, ils étaient congolais. Donc, dans la rythmique, je m'y retrouve quand même. Mais il y a aussi le côté où, au final, il y avait tellement de préjugés et ce poids autour là-dedans que moi, je me suis enfuie et je suis partie ailleurs, tu vois, comme ça. Quand je fais de la fête cubaine, personne ne s'attend à ce que je sache dans le chien, même si on dira toujours Ouais, elle est noire, donc elle a le rythme dans la bouche. Mais ça questionne, tu vois. Et comme je voulais le dire, En tant que femme noire, moi, je me suis jamais sentie jugée par rapport à ça. Parce qu'on partait justement... Quand on me voyait, on me disait souvent Ah, Déborah, t'es très gracieuse. Je trouve que t'es une personne qui est très élégante. Tu t'exprimes bien. Et c'est là où tu te dis Ok, donc ça veut dire qu'en principe, une personne noire, c'est une personne disgracieuse, une personne qui n'est pas élégante et qui est, au final, limite un peu sauvage. Et c'est là où tu trouves que c'est dommage de te voir. Moi, après, je suis comme ça naturellement, mais... Mais on n'est pas moins bien ou moins beau qu'une autre personne au final si on n'est pas dans les mêmes codes.

  • Speaker #4

    En fait, le réel problème dans notre société, c'est qu'on nous classe dans des cases en fonction de ce que l'on est, en fonction de ce qu'il voit de nous, justement. Je prends un exemple type, on est noir. On vient de citer, donc ok, on va aller vendre de la drogue, on ne va jamais s'en sortir dans notre vie, on va toujours vivre dans une cité, etc. Alors que c'est complètement faux et c'est très dur de déconstruire ces préjugés dans la tête des gens puisque c'est ancré dans notre société. Et ça fait peur, en fait, simplement.

  • Speaker #3

    Je vais prendre ce que tu as dit, Déborah, de ton expérience personnelle. Moi, pour mon expérience personnelle, comme je suis d'origine chinoise, on a souvent cette idée d'une jeune femme chinoise très discrète, très studieuse. Et en fait, moi, on va dire que comme j'ai grandi en France, ma personnalité, elle ne correspond pas au casque qu'on voudrait me mettre quand je dis que je suis chinoise. Parce que, par exemple... Parce que par exemple, moi, on va dire que je suis studieuse, mais pas à un tel point où passer toutes mes journées à réviser. Et en fait, j'ai dit ce que je pense. Je ne me restreins pas. Je n'ai pas peur du regard des autres. Personnellement, moi, j'ai des amies qui sont chinoises et on va dire qu'elles rentrent dans cette case d'une jeune femme chinoise, studieuse, modèle, qui doit respecter les codes de la société chinoise alors que moi, je m'émancipe de ces cases-là. Et après, je reçois souvent des remarques. venant des personnes en me disant Mais Émilie, t'es sûre que t'es chinoise ? Parce que tu ne corresponds pas vraiment au modèle de chinoise qu'on a dans la tête. Et c'est ça qui est triste.

  • Speaker #1

    Mais moi, c'est ça que je me questionne parce qu'au final, tu l'as très bien dit, la société chinoise, elle donne cette image-là où, entre guillemets, enfin, je ne sais pas... Si les filles doivent être discrètes, ce genre de choses. Et par exemple, nous, en Afrique, on a ce truc où on aime bien dire Ah oui, nous, on aime bien manger relevé. Moi, j'aime bien... Nous, on aime la musique qui danse, parce qu'en fait, on a le coupé décalé, on a la rumba. Donc au final, nous, aujourd'hui, enfin, moi, je veux dire, j'ai pas le rythme dans la peau, désolée, les gars. Mais t'as d'autres personnes et une grande partie de la communauté qui, au final, elles, mettent en avant, en fait, ce côté-là où nous, en tant qu'Africains... parce que même nous on s'en dit ouais chez nous les africains c'est comme ça que ça se passe nous il y avait toute la rèfle moi je suis congolais avec le prank et tout donc au final quand nous même d'une propre communauté, on met en avant ces choses-là et qu'on crée parfois par nous-mêmes ces stéréotypes. Comment est-ce que les gens en face font pour dépasser ça ? C'est ça que je veux dire. Quand on s'auto-alimente là-dedans.

  • Speaker #4

    Il faut aussi éviter de tomber dans la généralisation, en fait. Parce qu'après, il y a des préjugés et il faut rester dans le respect. Parce que, OK, moi, j'ai relevé, je ne trouve pas que c'est une atteinte au peuple congolais. Mais si tu n'es pas dans le respect de l'autre, c'est là que ça en devient malaisant. et moi par exemple comme je suis tunisienne on aime bien me dire Larissa tout ça ça va tu manges épicé moi ça me dérange pas alors que d'autres ça pourrait les déranger mais il faut vraiment faire en fonction de la sensibilité de chacun moi contrairement à vous

  • Speaker #2

    Je suis blanche, donc sans ma tête, on ne voit pas que j'ai des origines turques ou quoi que ce soit. On pense souvent que je suis française, on pense souvent que je suis italienne, etc. Du moment de famille. Mais quand on me demande c'est quoi mes origines et que je leur dis que je suis d'origine turque, etc. En fait, je peux avoir des réflexions en mode Ah ouais, ton père, il détient un kebab. Ah ouais, ça va, c'est trop bon les oignons, etc. Des trucs comme ça. C'est bête. Mais en tout cas, moi, ça ne me dérange pas, ça ne me blesse pas. Au contraire, je m'en fous. Mais il y a une différence, c'est que... Quand j'étais petite, on pensait plus que j'étais... En fait, j'étais un peu typée asiatique, due à ma mère, parce que ma mère, elle s'est beaucoup bridée, étant donné qu'elle a plusieurs origines turciques. Je pense que vous le savez, comme les Kazakhs, les Ouzbeks, c'est des Turcs. Mais étant donné que ma mère, elle n'est pas 100% turque d'Anatolie, si je puis dire, la Turque actuelle, mais elle a d'autres origines, ce qui fait que j'étais assez typée asiatique quand j'étais petite, et du coup, sur ma tête, quand... En étant petite, on me disait Ah ouais, ok, d'accord, ça va la chinoise, etc. Vraiment. Mais en grandissant, j'ai perdu ces traits-là et maintenant, on pense plus que je suis européenne et quand je leur dis mes origines, j'ai des réflexions en mode C'est quand tu me prépares un grec. Malheureusement, c'est comme ça. Mais je pense que quand t'es petite, j'ai ces réflexions depuis maintenant des années, mais maintenant, ça ne me dérange pas. Mais avant, au bout d'un moment, c'est chiant de recevoir tout le temps les mêmes réflexions.

  • Speaker #3

    C'est exactement ça. Parce que comme je suis chinoise, on a souvent l'idée des parents qui tiennent un restaurant chinois. Et du coup, quand j'étais petite, les gens me demandaient Mais Émilie, tes parents, ils font quoi comme job ? Moi, je leur disais Ils sont des chauffeurs, ils travaillent dans un autre domaine que la restauration. Et les gens étaient un peu choqués du fait qu'il n'y a pas tous les Chinois qui tiennent un restaurant. Et il y a aussi le fait de dire que quand on va manger chinois, qu'en vrai, on va manger traiteur, mais c'est plus un restaurant japonais. On dit qu'on mange chinois parce que c'est... la majorité du temps, c'est tenu par des Chinois. Et je trouve ça dommage de... Comme toi, Ayla, pour l'exemple du kebab, on généralise trop les... les origines dans un type de métier, de profession ou même de comportement. Par exemple, tu disais que quand tu étais petite, on voyait que tu étais un peu asiatique. Mais moi, c'est exactement pareil. Quand j'étais petite, on voyait que j'étais chinoise. Mais en grandissant, comme je n'ai plus les codes de la société chinoise, on me dit souvent que je ressemble plus à une vietnamienne, une indonésienne, juste parce que j'ai la couleur un peu bronzée. Et je trouve ça dommage parce que le fait de dire que... Ah mais en fait ton apparence dit que t'es de quelle origine alors qu'en fait on s'arrête juste sur les préjugés mais ratio et physique on essaye pas de d'apprendre à connaître la personne avant de

  • Speaker #1

    la classer dans une case c'est ça mais après je vais quand même questionner parce que Le terme même de préjugé, entre guillemets, c'est le fait de... C'est un préjugé. C'est avant d'avoir fait son propre jugement. Tu vois ? Enfin, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Et il y a aussi toute la question que j'aimerais bien questionner autour de la phrase de il ne faut pas généraliser Tu vois ? Par exemple, généraliser, pour moi, c'est pas... Ça veut pas dire... Enfin, c'est pas quelque chose de fixe, entre guillemets. Je sais pas, peut-être que je me dis qu'une personne qui dit Ah oui, t'aimes bien ci, t'aimes bien ça est-ce qu'elle aurait pas... Est-ce que c'est pas fake entre guillemets ? T'as pas un peu conscience que 100% de la population chinoise, par exemple, n'a pas de... de restaurant chinois, tu vois ce que je veux dire ? Donc c'est un peu genre de la bêtise, limite, que les gens y mettent en avant.

  • Speaker #2

    Non, je suis d'accord.

  • Speaker #3

    Ça reflète la société actuelle, en vrai.

  • Speaker #2

    C'est ça. En vrai, je suis d'accord avec toi, Déborah. Après, il y a un big préjugé par rapport à des communautés. Par exemple, que toute la communauté sud-asiatique soit indienne, parce qu'elles ont la même couleur de peau. ça c'est un préjugé c'est pas forcément du racisme est-ce que c'est une sorte de racisme ? c'est une forme de racisme ou pas ?

  • Speaker #1

    je pense pas je pense qu'on rentre dans le racisme à partir du moment où c'est discriminant qu'il y a quelque chose de une atteinte,

  • Speaker #2

    une certaine violence c'est un préjugé alors par exemple, ça c'est ancré toujours actuellement je vois une personne qui a la même couleur de peau qu'un indien On pense qu'il est indien alors que non, il peut être Sri Lankais, il peut être Pakistanais. Pareil pour la communauté asiatique, Asie de l'Est, quand on voit quelqu'un qui a les hybridés, on se demande si c'est chinois alors que non, ça se trouve à la japonaise, à la coréenne, à la vietnamienne. Malheureusement, il y a encore beaucoup de préjugés raciaux dans la société actuelle. et j'espère que ça va changer justement il ne faut pas généraliser pas parce que tu vois une personne exubridée que c'est forcément un chinois franchement moi par exemple Quand je vois des personnes aux yeux bridés, je ne pense pas directement qu'elles sont chinoises. J'essaie de savoir... Elle peut être chinoise, mais elle peut être japonaise, elle peut être coréenne. Peut-être parfois, elle peut être d'origine sud-américaine. Elle est de sud-américain. Je ne sais pas, moi, par exemple... pas les mexicains mais tu sais les argentins etc ils ont un peu les hybridés et vraiment Emilie j'ai vu ton regard oui c'est vrai non non et franchement on peut se poser la question moi en tout cas en fait j'ai sorti l'habitude J'ai sorti de l'habitude d'avoir des préjugés raciaux. Ça peut m'en arriver, mais c'est pas vraiment avec une mauvaise intention. Quand je vois, par exemple, une personne type indienne, avec la cour de peau, etc., je pense pas directement qu'elle est indienne. Je pense que, si ça se trouve, elle peut être trilanquaise, pakistanaise, etc. Après, bien sûr, il faut parler avec la personne. Mais si c'est une personne connue comme ça, je le rencontre dans la rue, bon ben, tant pis, je saurais jamais. Mais si je lui parle un peu, et que je lui demande ses origines, Je vais essayer de le faire.

  • Speaker #0

    Enfin, pas de choquer qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Qu'elle soit pas un djinn ou... Voilà. Parce que je sais qu'il y a d'autres communautés qui ont la même couleur de peau.

  • Speaker #0

    Après, c'est quand même le côté positif avec les réseaux sociaux où c'est ça un peu qui a mis en avant le fait de ne plus utiliser certains mots et tout. Et avec les films, les séries, donc on a un peu plus ce regard où moi, parfois, quand je sors, j'arrive à me dire, ah ouais, cette personne-là, elle vient d'Amérique latine, tu vois. Alors que par exemple, ma pote, elle va dire, comment ça, elle vient d'Amérique latine ? Mais c'est la question aussi, c'est, est-ce que t'as l'habitude de voir d'autres visages ? C'est ça. Parce qu'au final, moi, c'est parce que j'ai eu l'habitude de voir d'autres visages. Moi, perso, je préfère regarder des télé-nouvellas et tout. Je vous ai dit que je faisais la salle à cube. Voilà, l'Amérique latine, je connais bien et donc j'arrive à voir cette personne-là. Moi, je pense qu'elle est péruvienne et tout, tu vois. Moi, j'arrive à le voir. Mais c'est pas tout le monde en fait, en fonction de tes goûts, de ce que tu vois. Et c'est là où on se dit... que sortir des préjugés raciaux, ça demande une ouverture d'esprit que beaucoup de personnes n'ont pas, au final. Il faut aller chercher, découvrir et tout. Mais il y a aussi le côté où, bon, pas forcément focus préjugé, mais pour la personne en soi, dans sa construction aussi, il y a peut-être aussi, entre guillemets, je reviens sur ce que je disais, mais de faire l'effort nous-mêmes de se réapproprier notre culture. Entre guillemets, on a l'exemple de la poupée noire. Est-ce que moi, je vais faire l'effort d'acheter des poupées noires à ma fille ? Il y a toutes ces questions-là où on va se poser la question et nous, on n'aura pas forcément ce réflexe d'acheter des poupées noires à nos filles, de lui apprendre à... En plus, en ce moment, il y a plein de polémiques autour de... les personnes qui ont des enfants métis, qui ne savent pas coiffer leurs cheveux et tout. Enfin, il y a eu plein de débats sur ça. Non, mais c'est vrai. Vous coiffez les cheveux comme on coiffe les cheveux d'une personne caucasienne. Une personne qui a connu que des cheveux caucasiens. tu vois ça s'apprend et je trouve que nous aussi tu vois on devrait faire cet effort peut-être de s'imposer et de se dire que je veux plus de poupées noires, j'achèterai des poupées noires à ma fille des têtes à coiffer qui lui correspondent et elle va pouvoir aller de l'avant je sais pas Inayas tu voulais dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    ouais en fait tout à l'heure quand tu disais que les réseaux sociaux c'est bien, je suis d'accord les réseaux c'est bien mais ça peut aussi devenir malsain et dangereux parce que les réseaux sociaux ça va dans les deux sens je suis d'accord sur le fait que il y a des mots que certaines personnes emploient n'emploient plus grâce aux réseaux sociaux. Mais les réseaux sociaux aussi appuient sur certains préjugés. Et c'est ça qui est nul, en fait. Et même, tu parlais des poupées. J'avais déjà pu voir qu'en Afrique, la majorité des poupées, elles étaient blanches. C'est ça qui est triste. et je ne me rendais pas forcément compte, moi je ne savais pas. Je pensais qu'en Afrique, les poupées étaient noires, parce qu'encore en France, on a une grande diversité de personnes, et il y a beaucoup de personnes qui sont issues de l'immigration, alors qu'en Afrique, la majorité des personnes sont noires en fait. Et c'est ça qui n'est pas courant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi je veux juste rebondir sur ce que t'as dit Déborah. qu'il faut avoir une ouverture d'esprit, c'est totalement vrai pour moi. En tout cas, pour ma part. Par exemple, moi maintenant, j'arrive à différencier une personne indienne d'une personne pakistanaise, d'une personne sri-lankaise parce que mes meilleurs amis sont tamoules. Donc, j'arrive à voir des différences physiques. Et vu que, par exemple, j'écoute de la K-pop, que je regarde des animés, par exemple, quand je vois une personne typée asiatique, Asie de l'Est, je sais qui sont. Genre... Parce que j'entends la langue, je remarque des aspects physiques. Parce qu'ils n'ont pas les mêmes... Ils ne sont pas typés pareils, quoi. Normal. Et du coup, franchement, tu as totalement raison sur le fait qu'il faut vraiment une ouverture d'esprit. Et moi, par exemple, les personnes issues de la communauté latine, Amérique latine et tout, moi aussi, en fait, j'ai remarqué que... J'arrive à peu près à faire la différence parce que je regarde beaucoup de documentaires sur ces pays-là. Donc, c'est pour ça que tu as totalement raison sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Mais même, on n'en a pas parlé, mais elles le côté de la latinasse et la fille sulfureuse avec le corps en bouteille. Et elles sont souvent blanches alors qu'il y a une grande communauté noire en Amérique latine dont on ne parle pas du tout. Et en fait, on voit que beaucoup subissent, mais parce qu'on ne s'interroge pas suffisamment.

  • Speaker #3

    Et les fous, quand vous parlez des médias et des poupées, récemment, j'ai vu que la collection de Barbie, elles ont sorti des poupées hyper réalistes sur le fait qu'il y a plein de diversités de poupées. Il y a des poupées qui ont la 13 au mi-21, il y a des poupées asiatiques.

  • Speaker #0

    En fauteuil roulant.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, je trouve que cet exemple-là, elle est parlante parce que... elle montre que la société, elle évolue avec son temps. Même avec les médias, par exemple TikTok. TikTok, c'est vrai que ça renforce parfois des préjugés raciaux, mais parfois ça les déconstruit, notamment avec des gens qui filment les stéréotypes ou les préjugés qu'ils ont pu avoir, notamment en disant Ah, mais t'es chinois ! Et là, ils mettent plein de drapeaux de l'Asie pour montrer qu'en fait, en Asie, il y a plein de diversités de cultures et d'origines. Et en fait, c'est hyper parlant parce que les médias, en vrai, même si parfois c'est... Même si parfois c'est... c'est malsain, ça joue un rôle dans la construction de la société actuelle et ça permet de la faire évoluer exactement,

  • Speaker #1

    je suis grave d'accord avec toi Émilie, parce que moi par exemple à mon époque, quand je partais sur... à mon époque un peu né hier je suis née hier j'ai 16 ans mais non, quand j'avais 8 ans et tout que je partais sur Gulli j'avais pas de pub montrant des poupées de couleur de peau noire ou asiatiques ou autres en fait il y avait que tout le temps la même chose blonde aux yeux bleus très très mince etc et donc c'est vrai que là on remarque une avancée de la société ce qui est totalement cool moi j'aurais aimé avoir ça à mon enfance je vais pas vous mentir maintenant faut l'habituer c'est à dire que Il faut prendre l'habitude d'offrir des cadeaux, par exemple, à des enfants avec des poupées diversifiées. Parce qu'on a tout le temps, même à l'heure actuelle, beaucoup de réflexes. Ouais, des réflexes. Je vais prendre une poupée blonde aux yeux bleus, ça va appeler à tout le monde. Oui, ok, mais pourquoi pas changer ? Parce que les autres poupées sont totalement plus jolies, parfois. Donc, pourquoi pas les acheter ?

  • Speaker #2

    Je pense aussi que l'éducation joue un vrai rôle là-dedans parce que si tu incultes déjà des vrais principes et des valeurs à tes enfants, si tu leur incultes le fait qu'il faut être tolérant envers chaque communauté, qu'il faut être ouvert d'esprit parce que tout le monde n'est pas comme toi et qu'il y a une diversité de gens, de personnalités, de façons d'être, de façons de faire. à travers le monde. Et si, en fait, durant l'enfance, tes parents t'inculquent cette manière d'être et de penser, le monde de demain sera forcément meilleur et les gens seront forcément plus proches.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais être d'accord avec toi dans le sens où... il faut inculquer aux enfants. Bon, même si je pense que déjà, il faut sensibiliser les parents, parce que l'enfant, il ne va jamais rien apprendre si plus haut, ça n'a pas bougé dans son cerveau.

  • Speaker #1

    Je suis grave d'accord avec Inaya. Mais en fait, par exemple, tout à l'heure, en off, Déborah, elle nous expliquait qu'elle n'était pas confrontée aux préjugés ratios, mais aux préjugés ratios dans le sens où... Elle était confrontée à des commentaires... Parce qu'elle était d'issue de milliers de banlieues. Et en fait, je suis d'accord avec elle parce que je connais plein de personnes qui sont issues de milliers de banlieues et qui en fait, on en parlait tout à l'heure au tout début, ils changent leur CV. Ils ne mettent pas leur photo. Ils ne mettent pas leur nom de famille. Ou du moins, ils changent leur nom de famille. Et parfois, ils changent même le style. Par exemple, je connais un garçon, il s'est coupé les cheveux. Il s'est rasé, quoi. Tous les cheveux, parce qu'il avait les cheveux bouclés, donc il ne voulait pas qu'on voie sur lui qu'il était maghrébin, quoi.

  • Speaker #4

    Les filles, elles ont abordé plusieurs situations dans lesquelles les préjugés raciaux sont présents. Mais en fait, ils sont partout. Que ce soit dans certains métiers, ou bien lors de visites pour louer un appartement même. Si tu veux plus t'informer sur ces questions, comme d'habitude, tu trouveras en description de cet épisode différentes ressources sur les préjugés ratios.

  • Speaker #2

    Et en fait, pour les gens, les préjugés raciaux vont souvent avec des préjugés d'où l'on vient. C'est les immigrés, les maghrébins, les noirs. C'est forcément ceux qui viennent de banlieues, donc qui sont en dessous de nous. C'est des sous-personnes et c'est ça qui est nul.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est juste pour revenir, comme Ella, tu disais, les personnes qui changent leur nom dans le CV, toutes ces questions-là, et c'est là où tu dis qu'au final... Moi, ça me révole dans un sens où je me dis que c'est pas à moi de changer. Bon, même si je pense que... Comme je vous l'ai dit, j'ai pas forcément vécu ça, mais c'est pas à moi de changer pour que je rentre dans les codes de la société, mais c'est plutôt à la société d'ouvrir son mindset. Et ça datait à moi, limite, j'ai envie de dire. Et c'est aussi la question identitaire, où on disait, la petite fille qui disait que plus tard, elle voudrait mettre de la crème éclaircissante pour être blanche. Moi, c'est la question de dire, et c'est ce que je fais avec mes enfants, T'es noire, t'es noire Et c'est bien, c'est positif d'être noire. Et c'est là où il y a aussi toute la question que j'ai, c'est autour du tabou du mot noire Parfois, il y a des gens qui, pour me décrire, vont dire que je suis black, que je suis une renoie, et ils ont peur de dire que je suis noire. Et c'est là où je pense que, moi, le mot noire les identités, les origines que j'ai, moi, je n'ai pas besoin que les gens craignent, en fait. ce mot. J'ai pas besoin que les gens craignent de me décrire mais au contraire j'ai besoin qu'on gagne en respect. Tu vois, qu'on respecte mon identité, qu'on respecte la personne que je suis et qu'on respecte le mot noir et quand tu le dis c'est pas pour dire elle est noire donc c'est une sauvage ou elle est noire donc c'est ceci mais elle est noire parce qu'elle est noire parce que noire c'est positif parce que c'est une belle personne et qu'au final qu'on puisse me décrire comme je suis et c'est là où moi aussi je pourrais d'une certaine manière assumer ma pleine identité et vivre sereinement en étant en phase avec qui je suis et ce que je représente et l'image que j'ai et que j'ai décidé que les gens auraient de moi au final.

  • Speaker #2

    Avec le temps, le mot noir, en fait, il a été tout simplement diabolisé. Donc, les gens ont peur d'utiliser ce mot, mais c'est comme dire à une personne blanche qu'elle est blanche. Elle est blanche et elle est noire, c'est juste... une description et c'est pas péjoratif en fait et donc et moi je trouve justement qu'utiliser ces mots là donc renois, blague et même pour les autres communautés c'est là, c'est à ce moment là que ça devient péjoratif et malaisant.

  • Speaker #0

    C'est là où tu sens qu'il y a un problème et que t'as un malaise qui au final il y a des choses à déconstruire. On peut encore parler de toute la polémique avec Omar Sy et on questionne encore la place. En fait, en 2023, on questionne la place d'une personne noire dans une société française.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est comme Aya Nakamura, quand elle était à la plénitude de sa carrière, on disait Aya Nakamura, la française. Et quand elle a eu un problème avec son mari, etc., il disait Aya Nakamura, la malienne. Là, c'est qu'il y a un petit problème quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, comme tu l'as dit Déborah, ils ont mis en cause quand même la présence de Omar Sy dans le cinéma français, alors qu'il est tout autant français que nous. Il est totalement légitime d'avoir sa place dans le cinéma, étant donné que c'est un très très bon acteur. Et en plus de ça, il est talentueux, il a sa place, il a sa notoriété. Et on met en cause, non mais il n'est pas assez français, ou du moins si, regardez, il a tout, il doit tout à la France.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est la même question de l'immigration, tu sais, où on lui dit... tu dois être sans toi fier et reconnaissant envers la France mais on ne demandera jamais à une personne blanche qui est peut-être venue d'immigration italienne, portugaise, d'être reconnaissant au même titre que lui en fait. Et donc on a ce projet là de les Noirs vous êtes en fait vous nous devez quelque chose, vous n'avez pas votre place ici. Et indirectement c'est ça qu'ils disent.

  • Speaker #3

    Ouais en fait il faut surtout distinguer la nationalité et l'origine. Par exemple au Marseille je pense qu'il est de la nationalité française et on s'arrête à son origine qui est africain. Et en fait, on pense qu'une personne n'a pas de nationalité, mais plus une origine qui définit sa nationalité. Et en fait, moi, je pense qu'il faut vraiment séparer ces deux notions qui sont complètement différentes. Par exemple, Omar Sy qui parlait de... Il disait lors d'un interview, j'avais vu qu'il disait qu'il était fier d'être français, mais qu'il avait des certaines préjugés dues à son apparence qui est de couleur noire. Et en fait, je trouve ça dommage du fait qu'on s'arrête... on s'arrête sur l'apparence, l'origine, mais pas sur le talent de la personne elle-même.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait, pour rebondir sur ce qu'Ella avait dit, même s'il n'était pas talentueux, il a les papiers. Donc, où est le problème ? Il a les papiers et toutes les personnes, qu'on soit noir, blanc, de toutes les couleurs, nous avons les papiers. Et ce qui est grave, c'est que nous, par exemple, pour pouvoir atteindre des études et faire... un métier qui gagne bien, on va devoir se battre deux, voire trois fois plus, pour prouver aux gens que nous sommes légitimes. Alors que toi, t'as les papiers, t'as les papiers, t'as les papiers, j'ai les papiers, nous avons tous les papiers, nous sommes tous légitimes d'être ici.

  • Speaker #3

    Et c'est surtout ça. Comme... En fait, j'ai l'impression que comme je suis d'origine chinoise, je suis née en France, mais pour mes études, j'ai l'impression que je dois me donner deux fois à fond, deux fois plus à fond que d'autres personnes de couleur blanche, parce qu'en fait, J'aurais cette idée-là de me dire qu'en fait, la France, elle m'a tout donné, mais que je dois encore me battre pour montrer mes droits et mes valeurs. Alors qu'en fait, non, je suis née en France, j'ai la nationalité française. Enfin, je l'ai obtenue récemment, mais voilà. Et en fait, je trouve ça dommage parce que... Le fait qu'on soit d'une origine, d'une communauté, on a l'impression, personnellement, moi j'ai l'impression que je dois me donner à fond par rapport à une personne qui a vécu en France, qui est d'origine française, et je trouve ça dommage.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis grave d'accord avec Émilie. En fait, dans le sens où, je vais faire court, mais ici, on est toutes légitimes. à dire qu'on est française. Moi, personnellement, je suis fière de dire que je suis française. J'ai mes papiers, je suis née ici. Je suis tout autant française qu'une vraie personne blanche d'origine française. Je partage la même culture. Moi, à l'école, on m'a inculqué la culture française. On m'a appris la marseillaise. À partir du moment que je vis en France, que je parle le français, que je m'estime française et que j'ai les papiers français, tu ne peux pas me dire en face de moi et de remettre en cause. ma place quand même. C'est aberrant d'en arriver à ce point-là.

  • Speaker #0

    Au final, c'est là où on se rend compte qu'on avance, mais parfois on aimerait quand même que ça avance un peu plus vite et qu'il y a beaucoup encore de choses à déconstruire. Mais voilà, j'ai des préjugés, on a tous des préjugés, mais il faut apprendre à les dépasser et peut-être qu'il y a encore du monde qui n'est pas prêt, mais bon.

  • Speaker #2

    avec ce podcast on va y rentrer ils vont y aller moi j'essaye de me rassurer en me disant on avance ok, doucement mais sûrement un jour on atteindra le but recherché et les gens se rendront compte du désastre que ça crée mais un jour j'espère et moi j'aimerais juste rajouter Juste en vous disant les filles Faites attention parce que même sans faire exprès On peut avoir des préjugés sur les gens Des préjugés ratios Et moi J'essaierai parce que ça m'a fait prendre conscience Et j'essaierai Maintenant De faire attention à chaque personne qui m'entoure Et ne pas la juger Selon ce que je vois

  • Speaker #0

    On dit que la curiosité c'est un vilain défaut Mais je pense que quand il s'agit d'apprendre à connaître les gens On... et même d'autres cultures il n'y a pas mieux la curiosité est la plus belle des qualités c'est ça et on remercie encore une fois la cité audacieuse de nous accueillir pour ce podcast merci merci c'était trop bien

  • Speaker #4

    Re, si tu es là, c'est que tu as écouté cet épisode jusqu'à la dernière seconde, alors merci beaucoup. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle discussion entre filles. N'hésite pas à partager l'épisode s'il t'a plu. En attendant, tu peux t'abonner au RevCast pour être informé des nouveautés, mais aussi aux différents profils de l'association Revelle sur les réseaux sociaux. A bientôt, salut !

Description

Les blondes sont stupides, les noir.es ont le rythme dans la peau, les asiatiques sont bon.nes en mathématiques : ces "généralités" qu’on a tous.tes déjà entendues au moins une fois sont des préjugés.🤯

Mais au fond c'est quoi un préjugé ? C'est grave ? Est-ce que c'est possible de ne plus en avoir ?
Aujourd’hui, Déborah, Ela, Emilie et Inaya ont voulu aborder le sujet des préjugés raciaux en parlant de leurs expériences personnelles et en partageant leurs anecdotes.🎙️


Merci à la @cite_audacieuse qui nous a accueillies encore une fois, dans son studio "La Poudre" pour enregistrer cette nouvelle discussion entre filles.✨



🔗Voici une liste non exhaustive de ressources pour aller plus loin :


➡️Pour t'informer


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Lou, la voix off du Revcast. Mais tu me connais un petit peu maintenant. On se retrouve pour la suite de la saison 2 du Revcast, le podcast de l'association Revelle qui accompagne les jeunes filles des quartiers populaires dans l'homme powerbond féminin depuis 2013. Aujourd'hui, les filles ont décidé de discuter d'un sujet super important pour elles, les préjugés. Et plus particulièrement, les préjugés raciaux. Comme d'habitude, on est experte de rien et les rêves casteuses te partagent uniquement leurs points de vue et leurs expériences. Avant tout, il me semble important de définir quand même différents termes qui vont être abordés. Est-ce que toi là, derrière ton téléphone, tu connais la différence entre préjugés et stéréotypes ? Pas facile hein ? Et bah figure-toi que nous aussi on s'est posé la question. Et voici ce qu'on a trouvé sur les préjugés ratios. Ce sont des opinions préconçues, des stéréotypes ou des attitudes négatives envers un groupe racial spécifique. Selon l'UNESCO, dans la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux, c'est toute opinion préconçue ou tout sentiment favorable ou défavorable relatif à un groupe particulier de personnes en raison de leur race, de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique. Les stéréotypes, quant à eux, sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes sans tenir compte des différences individuelles. Et en fait, un préjugé, il se fonde toujours sur un stéréotype. Je te laisse avec les filles pour la suite.

  • Speaker #1

    Salut les filles, est-ce que ça va ?

  • Speaker #2

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va. Ce que je vous propose, c'est peut-être qu'on fasse un petit tour de table pour qu'on se présente et après j'entendirai le sujet. Vas-y Émilie, c'est pour toi. Donc,

  • Speaker #3

    je m'appelle Émilie, j'ai 17 ans et je suis d'origine chinoise.

  • Speaker #4

    Moi, je m'appelle Inaya, j'ai 15 ans, je suis en seconde et je suis d'origine tunisienne camerounaise.

  • Speaker #2

    Et moi, je m'appelle Ella, j'ai 16 ans, je suis en première générale et... Je suis d'origine turque.

  • Speaker #1

    Trop bien. Moi je me présente quand même, je m'appelle Déborah, j'ai 23 ans, je suis d'origine congolaise et je vais le dire parce que je pense que ça pèse, mais j'habite dans le 93. Alors les filles, aujourd'hui on est là, on va discuter d'un sujet qui est celui des préjugés ratios. Est-ce que l'une de vous peut-être veut introduire qu'est-ce que c'est les préjugés ratios, est-ce que ça vous parle ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une idée de ce que c'est. Pour moi, les préjugés raciaux, c'est une idée reçue directement sur une communauté visée. Par exemple... Ça peut être des préjugés, voire même des stéréotypes sur la communauté sud-asiatique, par exemple, ou sur la communauté noire.

  • Speaker #1

    Et peut-être, je demande, mais est-ce que tu as parlé de stéréotypes ? Tu as dit que c'était un peu comme... Est-ce que l'une des deux, elle voit ce que c'est, la différence entre les deux ?

  • Speaker #4

    Alors pour moi, en fait, un préjugé, j'appuie vraiment sur le propos d'Ella en disant que c'est une communauté minoritaire, vraiment minoritaire, c'est important de le dire. Et... Un stéréotype, en fait, c'est plus quelque chose qui est ancré dans notre société. Par exemple, le bleu, c'est pour les filles. Pardon. C'est inverse. Le bleu, c'est pour les garçons et le rose, c'est pour les filles. Alors qu'un préjugé, ça vient vraiment des gens et c'est vraiment en fonction de l'éducation de chacun et de notre manière de penser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut ne pas avoir ? Est-ce que j'ai le droit, moi, par exemple, d'avoir des préjugés ? Je ne sais pas. Moi je pense que comme tu l'as dit Là où le stéréotype c'est Très ancré dans une société Au final nous en tant que personnes on a tous un peu des préjugés sur un a priori, sur une personne, sur la façon dont elle est. Parce que moi, quand je vois une personne, automatiquement, au bout de trois secondes, je pense que je vais me donner un avis sur elle. Sans forcément avoir de la... être malveillante ou quoi, mais... Je sais pas, est-ce que vous, vous pensez qu'on a le droit d'avoir des préjugés ?

  • Speaker #3

    Alors moi, je trouve que les préjugés, c'est humain. Mais d'un côté, il faut trouver un certain équilibre pour pas tomber dans l'extrême et... être à ce moment-là très malsain. Moi, je trouve que vraiment, les préjugés, c'est humain, mais il faut avoir un petit côté respect et pas éthique, pas quelque chose de hyper malsain.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec Émilie dans le sens où si c'est un préjugé qui reste respectueux dans la bienveillance, pourquoi pas le dire ? Après, si c'est un préjugé qui... D'autres manières, on est humain, donc on sait très bien ce qui est irrespectueux et ce qui est respectueux. Normalement, on devrait déjà avoir une idée de ce qu'on pense après. Après, si on a envie de le dire, bien sûr, normalement, quand une personne en face de nous veut nous dire quelque chose, on voit son intention derrière. Si elle est malveillante, il vaut mieux pas le dire. Ou il vaut mieux changer ses préjugés.

  • Speaker #4

    Moi, je pense qu'un préjugé, c'est vraiment quelque chose qu'on doit garder avec nous, avec nous-mêmes et notre propre personne, parce que c'est humain. C'est humain de juger les gens, mais... Comme vous disiez, il ne faut pas tomber dans les extrêmes, il faut rester dans le respect de l'autre. Et ça arrive en fait de juger les gens, mais même par inadvertance, par mégarde, sans le vouloir. Mais il faut vraiment rester dans ce respect-là et ne pas forcément le propager aux autres parce que ça peut créer des rumeurs par la suite et ça peut faire du mal en fait. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc au final, en vrai... Ce que vous dites, pardon, c'est que au final, on a le droit, enfin, j'ai un préjugé, mais le principe, c'est de dépasser ce préjugé et pas rester sur ce que j'ai pensé de la personne et aller peut-être un peu plus loin pour essayer de la découvrir. Vas-y, Naya.

  • Speaker #4

    Ouais, et de pouvoir, après, le déconstruire par la suite, en fait. Vraiment. Vraiment, je suis d'accord avec toi. Vraiment, juste appuyer sur le fait qu'on peut le déconstruire.

  • Speaker #3

    Ouais, il faut aller à la rencontre de la personne sur qui on a des préjugés.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, quand on manifeste, il y a toujours des propos, je ne sais pas, comme beurrette ou quand on disait un peu chintoc pac-pac Ou dans tous les cas, même si tu peux te demander Ah, cette personne, de quelle origine elle est ? Mais il y a des mots directement qui sont un peu à bannir.

  • Speaker #4

    Clairement à bannir,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #4

    Surtout qu'il y en a qui n'ont pas vraiment la signification derrière et qui vont propager ces mots. À d'autres, moi par exemple, quand j'étais petite, une beurrette, je pensais que c'était une fille qui se maquillait trop, vous voyez ? Et je ne connaissais pas du tout la connotation très péjorative qu'il y avait derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les mots, c'est... C'est vrai que ces mots-là ont des connotations assez péjoratives, mais je trouve aussi que c'est un peu du racisme banalisé. Par exemple, le fait qu'on dise que des Indiens qui tiennent des petits boutiques, on les appelle directement des pack-packs. Et moi, j'ai appris récemment que ce mot-là, c'est un côté raciste. Parce que j'ai une amie qui est indienne-cobaudienne et elle m'a appris que ce mot-là, c'était très raciste. Et du coup, j'ai un peu banni ce langage, ce mot de mon vocabulaire. Parce qu'en fait, je me dis... J'utilise ce mot-là, mais moi, de mon côté, je ne veux pas que d'autres gens utilisent des mots pour me qualifier en tant que chinoise avec le mot shintok En fait, le mot shintok pour moi, je trouve que c'est très blessant parce qu'on pourrait dire qu'une personne est asiatique ou quoi, mais juste le fait de dire que oui, cette personne, c'est une beurette, c'est une babtou ou une shintok, ça classifie directement une personne dans une catégorie et en fait, on n'apprend pas à la connaître.

  • Speaker #2

    C'est ça. Moi, si je parle de mon expérience personnelle... J'ai deux meilleurs amis Sri Lankes Tamoul. Et en fait... elles sont souvent confrontées à des mots comme pack-pack pack-hat etc. Et en fait, tu vois qu'il y a une vraie souffrance derrière, parce que c'est des mots extrêmement péjoratifs. On ne devrait pas dire ça, on ne devrait pas les qualifier de pack-pack et de pack-hat ou quoi que ce soit. Et j'en passe à tellement d'autres mots. Et en fait, c'est vraiment un racisme banalisé. Genre la communauté sud-asiatique vraiment vive un racisme. banalisé mais affreux. Quand je pars sur Twitter et que ça critique encore une fois la communauté sénatistique et ça les qualifie par des mots extrêmement péjoratifs, je ne sais pas comment déconstruire enfin, je ne sais pas comment ces gens-là vont déconstruire cette idée-là parce que c'est tellement ancré dans leur langage et c'est tellement pas grave pour eux en fait que Ils continuent à le dire alors que non. Moi, étant donné que je confronte ce genre de personnes au quotidien, je vois à quel point il y a une souffrance derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans ça. Notamment Twitter, où j'ai cessé d'y aller parce que c'est une plateforme assez haineuse. On se rend compte que même en y allant, on est confronté à des propos racistes. et c'est triste de voir qu'à travers les réseaux sociaux, pour moi c'est vraiment très nocif, du moment où on partage un truc et d'autres personnes vont le repartager, et du coup ça fait comme un événement boule de neige, parce qu'on va dire que le fait de partager un truc, on va dire que c'est banalisé parce que tout le monde l'utilise, et on ne voit pas ce qui se cache derrière ce mot-là, ou derrière ce préjugé.

  • Speaker #4

    Et c'est surtout que ça a un impact sur... Sur les gens et sur la façon dont ils se construisent et dont ils grandissent, quand on dit à un enfant... Comme vous disiez, pardon, qu'il n'ait pas 4, par exemple, ça a vraiment un impact sur sa façon de se construire et sa façon de se voir lui-même. C'est triste.

  • Speaker #2

    C'est ça, en fait. Ça part directement... Enfin, je suis d'accord avec Tania. Ça part directement de l'enfance. Genre, si les parents utilisaient ces mots au quotidien pour qualifier ce genre de personnes-là, c'est normal que l'enfant utilise le même mot. Or, si on l'inculque, on lui dit que ce mot, c'est un mot péjoratif avec une connotation négative, et qu'il y a vraiment des gens qui peuvent en souffrir de ce mot, de cette insulte-là, en fait, l'enfant, juste, il ne va pas le dire, et puis voilà, c'est fini. C'est aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça que je me dis que ce n'est pas aussi simple, parce que parfois, plus qu'avoir des préjugés, c'est je pense aussi avoir le réflexe de s'informer. s'informer sur le mot parce que quand tu te dis ah bah tout le monde utilise ce mot bah c'est que au final on pense que ce mot là en fait c'est un mot tout à fait lambda mais quand on va chercher plus loin sur les origines d'où vient le mot c'est là on se rend compte que ah ouais peut-être qu'on n'aurait pas c'est comme un peu avec le n-word et plein de cultures c'est comme on a fait l'effort en fait de savoir d'où ça vient et qu'il y a des gens aussi au final qui se sont insurgés face aux différentes pratiques qu'on peut aujourd'hui partir du principe où voilà là c'est un préjugé et plus que dépasser le préjugé c'est là où quand on a hum manifester un peu, on utilise ce mot qui est à la base haineux, où là, on peut enfin se dire, ouais, là, t'es peut-être dans le racisme, et ce mot-là, il est à bannir. Mais il faut, du coup, une réflexion interne et du groupe, de la société, de s'informer sur les mots qu'on emploie.

  • Speaker #2

    C'est ça, je suis grave d'accord avec Déborah, dans le sens où, moi, par exemple, la connotation négative du mot pack-pack ou packet, etc., je l'ai appris via des vraies personnes qui en souffrent de ça. et sinon par exemple le n-word je l'ai appris via internet

  • Speaker #4

    Et le problème, en fait, c'est vraiment que la plupart des gens ne vont pas aller faire cet effort, comme tu disais, Déborah, d'aller chercher sur Internet la signification, d'aller voir si ça touche des gens, si ça les blesse, et vont vraiment l'utiliser de manière banale, car ça a été banalisé. Or, ça a vraiment un sens derrière et ça blesse les gens, ça les rend tristes. Et ils ont une manière totalement...

  • Speaker #1

    différentes de ce qu'ils sont alors que ça ne devrait pas être comme ça comme on avait l'exemple avec le documentaire c'était Arte être noire en France, non je suis pas sûre que c'était sur Arte mais en tout cas sur France TV, être noire en France où on avait tout le concept de à quel moment est-ce qu'on se rend compte qu'on est noire, c'est quand on fait pas ce préjugé, c'est quand on peut pas nous donner la main parce qu'on est une personne noire, ou tout simplement l'exemple aussi avec la poupée ou Tout le monde aime la poupée blanche, mais on n'aime pas la poupée noire, parce qu'en fait, ce n'est pas celle qui est représentée, et ce n'est pas celle à qui on donne un joli côté.

  • Speaker #3

    Et c'est vrai qu'avec ce documentaire-là, personnellement, je me suis rendue compte que... que dès l'enfance, on stigmate un peu les enfants de couleur en leur disant, en fait, tu ne rentres pas dans cette case-là de la fille aux yeux bleus, blonde, blanche, mais tu rentres plus dans une case où, en gros, tu es moche. Parce que c'est clairement représenter ça avec l'expérience de la poupée, le fait que les jeunes femmes, le fait que les jeunes filles de couleur choisissent une poupée blanche au lieu d'une poupée de leur propre couleur. Et ça montre qu'en fait... dès le jeune âge, on leur inculque le fait qu'elles ne rentrent pas dans les cases, le fait qu'elles ne doivent pas se trouver belles. Alors qu'en fait, je trouve que tout être humain est beau et joli en elle-même. Et c'est dommage parce que cette expérience de la poupée, ça montre vraiment l'aspect de la société actuelle.

  • Speaker #4

    Oui, en fait, moi, je voulais juste dire que la marginalisation est tellement forte que les enfants eux-mêmes noirs... en viennent à penser qu'ils sont moches. Et c'est ce qu'on voit, en fait, dans ce documentaire. On voit les différentes perceptions des enfants, les préjugés qu'ils subissent au quotidien parce qu'ils sont des minorités. Et ça en devient triste. Et moi, j'ai même l'exemple, dans ce documentaire, qu'il y avait une petite fille, en fait, qui avait choisi la poupée blanche, justement. Et ce qui est triste, c'est qu'elle a dit de ses propres mots. que dans sa classe, il y avait beaucoup, beaucoup de blancs et qu'elle faisait partie des seules noires et que quand elle serait grande, elle allait mettre de la crème pour devenir blanche et ça en devient triste. Et c'est ça qu'on voit dans ce documentaire. On ne se rend pas compte au quotidien à quel point c'est dur. Et on ne se rend pas compte. Et si on se met à la place de cette jeune fille, on se dit mais attends, la petite, elle a 6 ans, même pas. Et elle se dit ça dans sa tête, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Le test de la poupée. Ce test, si tu ne le connais pas, il a été créé par un couple américain de spécialistes en psychologie sociale en 1947 afin de prouver l'impact psychologique et sur l'estime de soi du racisme et de la domination sociale blanche aux Etats-Unis à cette époque. Pour cela, ils ont réalisé un test avec des enfants noirs âgés de 3 à 7 ans. On leur demande de choisir, par le biais de plusieurs questions, s'ils préfèrent les poupées blanches ou noires en face d'eux. Bon, je pense que tu ne vas pas être très étonné, mais voici quelques résultats à ces questions. A la question Quelle poupée tu préfères et avec laquelle tu aimerais jouer ? 76% des enfants de 4 ans noirs préfèrent jouer avec une poupée blanche. Quant à la question Donne-moi la poupée qui est une gentille poupée 76% des enfants noirs choisissent la poupée blanche comme étant la gentille poupée. Bon, ce test, il a été réalisé aux Etats-Unis dans un contexte de ségrégation, et plus précisément là, de ségrégation scolaire. Mais en vrai, on sait qu'il y a des choses qui n'ont pas tellement changé. D'ailleurs, dans un documentaire sur France 2, réalisé en 2022, ils ont réitéré ce test, mais en France. Bon, à ton avis, ça donne quoi ? Je te laisse écouter.

  • Speaker #4

    Celle-là, pourquoi ? Parce que ma sœur, elle vous peut avec ses poupées blanches. Ce serait la blanche-moi.

  • Speaker #2

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que j'aime bien ses yeux bleus.

  • Speaker #2

    Quelle est la poupée la moins jolie ?

  • Speaker #4

    Celle-là.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Je sais pas.

  • Speaker #2

    Parce qu'elle est noire. Quelle est la poupée la moins jolie ? La noire, parce que je n'aime pas trop le noir. Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Parce que tous les enfants de mon école sont blanches, et moi, quand je serai grande, je vais mettre ça dans un chien pour devenir blanche.

  • Speaker #1

    En fait, on voit simplement que ça crée une réelle crise identitaire. Parce que quand on grandit, on se dit, pas forcément est-ce que j'ai ma place en tant que personne noire, mais est-ce que je suis trop noire, pas assez noire ? On a l'exemple de quand on va candidater pour faire une offre d'emploi, et qu'on a des personnes qui changent de nom, qu'on a toutes ces expériences, et qui disent qu'être noire, c'est pas être noire, mais être partie d'une minorité, est-ce que c'est être... une sous-personne, on n'est pas assez qualifié parce qu'on vient de banlieue. Et à toutes ces questions-là, moi je sais pas si vous, vous avez déjà été dans une situation où on a des préjugés sur vous. Moi je sais que... pas forcément en tant que personne noire j'ai pas vraiment vécu du racisme ou des préjugés par rapport au fait que j'étais congolaise mais par contre bon à part quand les gens partent du principe où une personne congolaise africaine sait danser et que moi j'ai un rapport compliqué avec la danse et que voilà tout ce qui est danse afro honnêtement je fais pas mais en plus en vrai ça se questionne parce que moi aujourd'hui je fais plus je fais pas de danse afro mais par contre je fais beaucoup de salsa cubaine je suis partie dans un autre délire même si en vrai Si on regarde l'histoire, c'est stylé. Il y a un petit lien en vrai entre Cuba et le Congo parce que, c'est-à-dire, on voit que beaucoup des esclaves qui étaient là-bas, ils étaient congolais. Donc, dans la rythmique, je m'y retrouve quand même. Mais il y a aussi le côté où, au final, il y avait tellement de préjugés et ce poids autour là-dedans que moi, je me suis enfuie et je suis partie ailleurs, tu vois, comme ça. Quand je fais de la fête cubaine, personne ne s'attend à ce que je sache dans le chien, même si on dira toujours Ouais, elle est noire, donc elle a le rythme dans la bouche. Mais ça questionne, tu vois. Et comme je voulais le dire, En tant que femme noire, moi, je me suis jamais sentie jugée par rapport à ça. Parce qu'on partait justement... Quand on me voyait, on me disait souvent Ah, Déborah, t'es très gracieuse. Je trouve que t'es une personne qui est très élégante. Tu t'exprimes bien. Et c'est là où tu te dis Ok, donc ça veut dire qu'en principe, une personne noire, c'est une personne disgracieuse, une personne qui n'est pas élégante et qui est, au final, limite un peu sauvage. Et c'est là où tu trouves que c'est dommage de te voir. Moi, après, je suis comme ça naturellement, mais... Mais on n'est pas moins bien ou moins beau qu'une autre personne au final si on n'est pas dans les mêmes codes.

  • Speaker #4

    En fait, le réel problème dans notre société, c'est qu'on nous classe dans des cases en fonction de ce que l'on est, en fonction de ce qu'il voit de nous, justement. Je prends un exemple type, on est noir. On vient de citer, donc ok, on va aller vendre de la drogue, on ne va jamais s'en sortir dans notre vie, on va toujours vivre dans une cité, etc. Alors que c'est complètement faux et c'est très dur de déconstruire ces préjugés dans la tête des gens puisque c'est ancré dans notre société. Et ça fait peur, en fait, simplement.

  • Speaker #3

    Je vais prendre ce que tu as dit, Déborah, de ton expérience personnelle. Moi, pour mon expérience personnelle, comme je suis d'origine chinoise, on a souvent cette idée d'une jeune femme chinoise très discrète, très studieuse. Et en fait, moi, on va dire que comme j'ai grandi en France, ma personnalité, elle ne correspond pas au casque qu'on voudrait me mettre quand je dis que je suis chinoise. Parce que, par exemple... Parce que par exemple, moi, on va dire que je suis studieuse, mais pas à un tel point où passer toutes mes journées à réviser. Et en fait, j'ai dit ce que je pense. Je ne me restreins pas. Je n'ai pas peur du regard des autres. Personnellement, moi, j'ai des amies qui sont chinoises et on va dire qu'elles rentrent dans cette case d'une jeune femme chinoise, studieuse, modèle, qui doit respecter les codes de la société chinoise alors que moi, je m'émancipe de ces cases-là. Et après, je reçois souvent des remarques. venant des personnes en me disant Mais Émilie, t'es sûre que t'es chinoise ? Parce que tu ne corresponds pas vraiment au modèle de chinoise qu'on a dans la tête. Et c'est ça qui est triste.

  • Speaker #1

    Mais moi, c'est ça que je me questionne parce qu'au final, tu l'as très bien dit, la société chinoise, elle donne cette image-là où, entre guillemets, enfin, je ne sais pas... Si les filles doivent être discrètes, ce genre de choses. Et par exemple, nous, en Afrique, on a ce truc où on aime bien dire Ah oui, nous, on aime bien manger relevé. Moi, j'aime bien... Nous, on aime la musique qui danse, parce qu'en fait, on a le coupé décalé, on a la rumba. Donc au final, nous, aujourd'hui, enfin, moi, je veux dire, j'ai pas le rythme dans la peau, désolée, les gars. Mais t'as d'autres personnes et une grande partie de la communauté qui, au final, elles, mettent en avant, en fait, ce côté-là où nous, en tant qu'Africains... parce que même nous on s'en dit ouais chez nous les africains c'est comme ça que ça se passe nous il y avait toute la rèfle moi je suis congolais avec le prank et tout donc au final quand nous même d'une propre communauté, on met en avant ces choses-là et qu'on crée parfois par nous-mêmes ces stéréotypes. Comment est-ce que les gens en face font pour dépasser ça ? C'est ça que je veux dire. Quand on s'auto-alimente là-dedans.

  • Speaker #4

    Il faut aussi éviter de tomber dans la généralisation, en fait. Parce qu'après, il y a des préjugés et il faut rester dans le respect. Parce que, OK, moi, j'ai relevé, je ne trouve pas que c'est une atteinte au peuple congolais. Mais si tu n'es pas dans le respect de l'autre, c'est là que ça en devient malaisant. et moi par exemple comme je suis tunisienne on aime bien me dire Larissa tout ça ça va tu manges épicé moi ça me dérange pas alors que d'autres ça pourrait les déranger mais il faut vraiment faire en fonction de la sensibilité de chacun moi contrairement à vous

  • Speaker #2

    Je suis blanche, donc sans ma tête, on ne voit pas que j'ai des origines turques ou quoi que ce soit. On pense souvent que je suis française, on pense souvent que je suis italienne, etc. Du moment de famille. Mais quand on me demande c'est quoi mes origines et que je leur dis que je suis d'origine turque, etc. En fait, je peux avoir des réflexions en mode Ah ouais, ton père, il détient un kebab. Ah ouais, ça va, c'est trop bon les oignons, etc. Des trucs comme ça. C'est bête. Mais en tout cas, moi, ça ne me dérange pas, ça ne me blesse pas. Au contraire, je m'en fous. Mais il y a une différence, c'est que... Quand j'étais petite, on pensait plus que j'étais... En fait, j'étais un peu typée asiatique, due à ma mère, parce que ma mère, elle s'est beaucoup bridée, étant donné qu'elle a plusieurs origines turciques. Je pense que vous le savez, comme les Kazakhs, les Ouzbeks, c'est des Turcs. Mais étant donné que ma mère, elle n'est pas 100% turque d'Anatolie, si je puis dire, la Turque actuelle, mais elle a d'autres origines, ce qui fait que j'étais assez typée asiatique quand j'étais petite, et du coup, sur ma tête, quand... En étant petite, on me disait Ah ouais, ok, d'accord, ça va la chinoise, etc. Vraiment. Mais en grandissant, j'ai perdu ces traits-là et maintenant, on pense plus que je suis européenne et quand je leur dis mes origines, j'ai des réflexions en mode C'est quand tu me prépares un grec. Malheureusement, c'est comme ça. Mais je pense que quand t'es petite, j'ai ces réflexions depuis maintenant des années, mais maintenant, ça ne me dérange pas. Mais avant, au bout d'un moment, c'est chiant de recevoir tout le temps les mêmes réflexions.

  • Speaker #3

    C'est exactement ça. Parce que comme je suis chinoise, on a souvent l'idée des parents qui tiennent un restaurant chinois. Et du coup, quand j'étais petite, les gens me demandaient Mais Émilie, tes parents, ils font quoi comme job ? Moi, je leur disais Ils sont des chauffeurs, ils travaillent dans un autre domaine que la restauration. Et les gens étaient un peu choqués du fait qu'il n'y a pas tous les Chinois qui tiennent un restaurant. Et il y a aussi le fait de dire que quand on va manger chinois, qu'en vrai, on va manger traiteur, mais c'est plus un restaurant japonais. On dit qu'on mange chinois parce que c'est... la majorité du temps, c'est tenu par des Chinois. Et je trouve ça dommage de... Comme toi, Ayla, pour l'exemple du kebab, on généralise trop les... les origines dans un type de métier, de profession ou même de comportement. Par exemple, tu disais que quand tu étais petite, on voyait que tu étais un peu asiatique. Mais moi, c'est exactement pareil. Quand j'étais petite, on voyait que j'étais chinoise. Mais en grandissant, comme je n'ai plus les codes de la société chinoise, on me dit souvent que je ressemble plus à une vietnamienne, une indonésienne, juste parce que j'ai la couleur un peu bronzée. Et je trouve ça dommage parce que le fait de dire que... Ah mais en fait ton apparence dit que t'es de quelle origine alors qu'en fait on s'arrête juste sur les préjugés mais ratio et physique on essaye pas de d'apprendre à connaître la personne avant de

  • Speaker #1

    la classer dans une case c'est ça mais après je vais quand même questionner parce que Le terme même de préjugé, entre guillemets, c'est le fait de... C'est un préjugé. C'est avant d'avoir fait son propre jugement. Tu vois ? Enfin, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Et il y a aussi toute la question que j'aimerais bien questionner autour de la phrase de il ne faut pas généraliser Tu vois ? Par exemple, généraliser, pour moi, c'est pas... Ça veut pas dire... Enfin, c'est pas quelque chose de fixe, entre guillemets. Je sais pas, peut-être que je me dis qu'une personne qui dit Ah oui, t'aimes bien ci, t'aimes bien ça est-ce qu'elle aurait pas... Est-ce que c'est pas fake entre guillemets ? T'as pas un peu conscience que 100% de la population chinoise, par exemple, n'a pas de... de restaurant chinois, tu vois ce que je veux dire ? Donc c'est un peu genre de la bêtise, limite, que les gens y mettent en avant.

  • Speaker #2

    Non, je suis d'accord.

  • Speaker #3

    Ça reflète la société actuelle, en vrai.

  • Speaker #2

    C'est ça. En vrai, je suis d'accord avec toi, Déborah. Après, il y a un big préjugé par rapport à des communautés. Par exemple, que toute la communauté sud-asiatique soit indienne, parce qu'elles ont la même couleur de peau. ça c'est un préjugé c'est pas forcément du racisme est-ce que c'est une sorte de racisme ? c'est une forme de racisme ou pas ?

  • Speaker #1

    je pense pas je pense qu'on rentre dans le racisme à partir du moment où c'est discriminant qu'il y a quelque chose de une atteinte,

  • Speaker #2

    une certaine violence c'est un préjugé alors par exemple, ça c'est ancré toujours actuellement je vois une personne qui a la même couleur de peau qu'un indien On pense qu'il est indien alors que non, il peut être Sri Lankais, il peut être Pakistanais. Pareil pour la communauté asiatique, Asie de l'Est, quand on voit quelqu'un qui a les hybridés, on se demande si c'est chinois alors que non, ça se trouve à la japonaise, à la coréenne, à la vietnamienne. Malheureusement, il y a encore beaucoup de préjugés raciaux dans la société actuelle. et j'espère que ça va changer justement il ne faut pas généraliser pas parce que tu vois une personne exubridée que c'est forcément un chinois franchement moi par exemple Quand je vois des personnes aux yeux bridés, je ne pense pas directement qu'elles sont chinoises. J'essaie de savoir... Elle peut être chinoise, mais elle peut être japonaise, elle peut être coréenne. Peut-être parfois, elle peut être d'origine sud-américaine. Elle est de sud-américain. Je ne sais pas, moi, par exemple... pas les mexicains mais tu sais les argentins etc ils ont un peu les hybridés et vraiment Emilie j'ai vu ton regard oui c'est vrai non non et franchement on peut se poser la question moi en tout cas en fait j'ai sorti l'habitude J'ai sorti de l'habitude d'avoir des préjugés raciaux. Ça peut m'en arriver, mais c'est pas vraiment avec une mauvaise intention. Quand je vois, par exemple, une personne type indienne, avec la cour de peau, etc., je pense pas directement qu'elle est indienne. Je pense que, si ça se trouve, elle peut être trilanquaise, pakistanaise, etc. Après, bien sûr, il faut parler avec la personne. Mais si c'est une personne connue comme ça, je le rencontre dans la rue, bon ben, tant pis, je saurais jamais. Mais si je lui parle un peu, et que je lui demande ses origines, Je vais essayer de le faire.

  • Speaker #0

    Enfin, pas de choquer qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Qu'elle soit pas un djinn ou... Voilà. Parce que je sais qu'il y a d'autres communautés qui ont la même couleur de peau.

  • Speaker #0

    Après, c'est quand même le côté positif avec les réseaux sociaux où c'est ça un peu qui a mis en avant le fait de ne plus utiliser certains mots et tout. Et avec les films, les séries, donc on a un peu plus ce regard où moi, parfois, quand je sors, j'arrive à me dire, ah ouais, cette personne-là, elle vient d'Amérique latine, tu vois. Alors que par exemple, ma pote, elle va dire, comment ça, elle vient d'Amérique latine ? Mais c'est la question aussi, c'est, est-ce que t'as l'habitude de voir d'autres visages ? C'est ça. Parce qu'au final, moi, c'est parce que j'ai eu l'habitude de voir d'autres visages. Moi, perso, je préfère regarder des télé-nouvellas et tout. Je vous ai dit que je faisais la salle à cube. Voilà, l'Amérique latine, je connais bien et donc j'arrive à voir cette personne-là. Moi, je pense qu'elle est péruvienne et tout, tu vois. Moi, j'arrive à le voir. Mais c'est pas tout le monde en fait, en fonction de tes goûts, de ce que tu vois. Et c'est là où on se dit... que sortir des préjugés raciaux, ça demande une ouverture d'esprit que beaucoup de personnes n'ont pas, au final. Il faut aller chercher, découvrir et tout. Mais il y a aussi le côté où, bon, pas forcément focus préjugé, mais pour la personne en soi, dans sa construction aussi, il y a peut-être aussi, entre guillemets, je reviens sur ce que je disais, mais de faire l'effort nous-mêmes de se réapproprier notre culture. Entre guillemets, on a l'exemple de la poupée noire. Est-ce que moi, je vais faire l'effort d'acheter des poupées noires à ma fille ? Il y a toutes ces questions-là où on va se poser la question et nous, on n'aura pas forcément ce réflexe d'acheter des poupées noires à nos filles, de lui apprendre à... En plus, en ce moment, il y a plein de polémiques autour de... les personnes qui ont des enfants métis, qui ne savent pas coiffer leurs cheveux et tout. Enfin, il y a eu plein de débats sur ça. Non, mais c'est vrai. Vous coiffez les cheveux comme on coiffe les cheveux d'une personne caucasienne. Une personne qui a connu que des cheveux caucasiens. tu vois ça s'apprend et je trouve que nous aussi tu vois on devrait faire cet effort peut-être de s'imposer et de se dire que je veux plus de poupées noires, j'achèterai des poupées noires à ma fille des têtes à coiffer qui lui correspondent et elle va pouvoir aller de l'avant je sais pas Inayas tu voulais dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    ouais en fait tout à l'heure quand tu disais que les réseaux sociaux c'est bien, je suis d'accord les réseaux c'est bien mais ça peut aussi devenir malsain et dangereux parce que les réseaux sociaux ça va dans les deux sens je suis d'accord sur le fait que il y a des mots que certaines personnes emploient n'emploient plus grâce aux réseaux sociaux. Mais les réseaux sociaux aussi appuient sur certains préjugés. Et c'est ça qui est nul, en fait. Et même, tu parlais des poupées. J'avais déjà pu voir qu'en Afrique, la majorité des poupées, elles étaient blanches. C'est ça qui est triste. et je ne me rendais pas forcément compte, moi je ne savais pas. Je pensais qu'en Afrique, les poupées étaient noires, parce qu'encore en France, on a une grande diversité de personnes, et il y a beaucoup de personnes qui sont issues de l'immigration, alors qu'en Afrique, la majorité des personnes sont noires en fait. Et c'est ça qui n'est pas courant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi je veux juste rebondir sur ce que t'as dit Déborah. qu'il faut avoir une ouverture d'esprit, c'est totalement vrai pour moi. En tout cas, pour ma part. Par exemple, moi maintenant, j'arrive à différencier une personne indienne d'une personne pakistanaise, d'une personne sri-lankaise parce que mes meilleurs amis sont tamoules. Donc, j'arrive à voir des différences physiques. Et vu que, par exemple, j'écoute de la K-pop, que je regarde des animés, par exemple, quand je vois une personne typée asiatique, Asie de l'Est, je sais qui sont. Genre... Parce que j'entends la langue, je remarque des aspects physiques. Parce qu'ils n'ont pas les mêmes... Ils ne sont pas typés pareils, quoi. Normal. Et du coup, franchement, tu as totalement raison sur le fait qu'il faut vraiment une ouverture d'esprit. Et moi, par exemple, les personnes issues de la communauté latine, Amérique latine et tout, moi aussi, en fait, j'ai remarqué que... J'arrive à peu près à faire la différence parce que je regarde beaucoup de documentaires sur ces pays-là. Donc, c'est pour ça que tu as totalement raison sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Mais même, on n'en a pas parlé, mais elles le côté de la latinasse et la fille sulfureuse avec le corps en bouteille. Et elles sont souvent blanches alors qu'il y a une grande communauté noire en Amérique latine dont on ne parle pas du tout. Et en fait, on voit que beaucoup subissent, mais parce qu'on ne s'interroge pas suffisamment.

  • Speaker #3

    Et les fous, quand vous parlez des médias et des poupées, récemment, j'ai vu que la collection de Barbie, elles ont sorti des poupées hyper réalistes sur le fait qu'il y a plein de diversités de poupées. Il y a des poupées qui ont la 13 au mi-21, il y a des poupées asiatiques.

  • Speaker #0

    En fauteuil roulant.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, je trouve que cet exemple-là, elle est parlante parce que... elle montre que la société, elle évolue avec son temps. Même avec les médias, par exemple TikTok. TikTok, c'est vrai que ça renforce parfois des préjugés raciaux, mais parfois ça les déconstruit, notamment avec des gens qui filment les stéréotypes ou les préjugés qu'ils ont pu avoir, notamment en disant Ah, mais t'es chinois ! Et là, ils mettent plein de drapeaux de l'Asie pour montrer qu'en fait, en Asie, il y a plein de diversités de cultures et d'origines. Et en fait, c'est hyper parlant parce que les médias, en vrai, même si parfois c'est... Même si parfois c'est... c'est malsain, ça joue un rôle dans la construction de la société actuelle et ça permet de la faire évoluer exactement,

  • Speaker #1

    je suis grave d'accord avec toi Émilie, parce que moi par exemple à mon époque, quand je partais sur... à mon époque un peu né hier je suis née hier j'ai 16 ans mais non, quand j'avais 8 ans et tout que je partais sur Gulli j'avais pas de pub montrant des poupées de couleur de peau noire ou asiatiques ou autres en fait il y avait que tout le temps la même chose blonde aux yeux bleus très très mince etc et donc c'est vrai que là on remarque une avancée de la société ce qui est totalement cool moi j'aurais aimé avoir ça à mon enfance je vais pas vous mentir maintenant faut l'habituer c'est à dire que Il faut prendre l'habitude d'offrir des cadeaux, par exemple, à des enfants avec des poupées diversifiées. Parce qu'on a tout le temps, même à l'heure actuelle, beaucoup de réflexes. Ouais, des réflexes. Je vais prendre une poupée blonde aux yeux bleus, ça va appeler à tout le monde. Oui, ok, mais pourquoi pas changer ? Parce que les autres poupées sont totalement plus jolies, parfois. Donc, pourquoi pas les acheter ?

  • Speaker #2

    Je pense aussi que l'éducation joue un vrai rôle là-dedans parce que si tu incultes déjà des vrais principes et des valeurs à tes enfants, si tu leur incultes le fait qu'il faut être tolérant envers chaque communauté, qu'il faut être ouvert d'esprit parce que tout le monde n'est pas comme toi et qu'il y a une diversité de gens, de personnalités, de façons d'être, de façons de faire. à travers le monde. Et si, en fait, durant l'enfance, tes parents t'inculquent cette manière d'être et de penser, le monde de demain sera forcément meilleur et les gens seront forcément plus proches.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais être d'accord avec toi dans le sens où... il faut inculquer aux enfants. Bon, même si je pense que déjà, il faut sensibiliser les parents, parce que l'enfant, il ne va jamais rien apprendre si plus haut, ça n'a pas bougé dans son cerveau.

  • Speaker #1

    Je suis grave d'accord avec Inaya. Mais en fait, par exemple, tout à l'heure, en off, Déborah, elle nous expliquait qu'elle n'était pas confrontée aux préjugés ratios, mais aux préjugés ratios dans le sens où... Elle était confrontée à des commentaires... Parce qu'elle était d'issue de milliers de banlieues. Et en fait, je suis d'accord avec elle parce que je connais plein de personnes qui sont issues de milliers de banlieues et qui en fait, on en parlait tout à l'heure au tout début, ils changent leur CV. Ils ne mettent pas leur photo. Ils ne mettent pas leur nom de famille. Ou du moins, ils changent leur nom de famille. Et parfois, ils changent même le style. Par exemple, je connais un garçon, il s'est coupé les cheveux. Il s'est rasé, quoi. Tous les cheveux, parce qu'il avait les cheveux bouclés, donc il ne voulait pas qu'on voie sur lui qu'il était maghrébin, quoi.

  • Speaker #4

    Les filles, elles ont abordé plusieurs situations dans lesquelles les préjugés raciaux sont présents. Mais en fait, ils sont partout. Que ce soit dans certains métiers, ou bien lors de visites pour louer un appartement même. Si tu veux plus t'informer sur ces questions, comme d'habitude, tu trouveras en description de cet épisode différentes ressources sur les préjugés ratios.

  • Speaker #2

    Et en fait, pour les gens, les préjugés raciaux vont souvent avec des préjugés d'où l'on vient. C'est les immigrés, les maghrébins, les noirs. C'est forcément ceux qui viennent de banlieues, donc qui sont en dessous de nous. C'est des sous-personnes et c'est ça qui est nul.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est juste pour revenir, comme Ella, tu disais, les personnes qui changent leur nom dans le CV, toutes ces questions-là, et c'est là où tu dis qu'au final... Moi, ça me révole dans un sens où je me dis que c'est pas à moi de changer. Bon, même si je pense que... Comme je vous l'ai dit, j'ai pas forcément vécu ça, mais c'est pas à moi de changer pour que je rentre dans les codes de la société, mais c'est plutôt à la société d'ouvrir son mindset. Et ça datait à moi, limite, j'ai envie de dire. Et c'est aussi la question identitaire, où on disait, la petite fille qui disait que plus tard, elle voudrait mettre de la crème éclaircissante pour être blanche. Moi, c'est la question de dire, et c'est ce que je fais avec mes enfants, T'es noire, t'es noire Et c'est bien, c'est positif d'être noire. Et c'est là où il y a aussi toute la question que j'ai, c'est autour du tabou du mot noire Parfois, il y a des gens qui, pour me décrire, vont dire que je suis black, que je suis une renoie, et ils ont peur de dire que je suis noire. Et c'est là où je pense que, moi, le mot noire les identités, les origines que j'ai, moi, je n'ai pas besoin que les gens craignent, en fait. ce mot. J'ai pas besoin que les gens craignent de me décrire mais au contraire j'ai besoin qu'on gagne en respect. Tu vois, qu'on respecte mon identité, qu'on respecte la personne que je suis et qu'on respecte le mot noir et quand tu le dis c'est pas pour dire elle est noire donc c'est une sauvage ou elle est noire donc c'est ceci mais elle est noire parce qu'elle est noire parce que noire c'est positif parce que c'est une belle personne et qu'au final qu'on puisse me décrire comme je suis et c'est là où moi aussi je pourrais d'une certaine manière assumer ma pleine identité et vivre sereinement en étant en phase avec qui je suis et ce que je représente et l'image que j'ai et que j'ai décidé que les gens auraient de moi au final.

  • Speaker #2

    Avec le temps, le mot noir, en fait, il a été tout simplement diabolisé. Donc, les gens ont peur d'utiliser ce mot, mais c'est comme dire à une personne blanche qu'elle est blanche. Elle est blanche et elle est noire, c'est juste... une description et c'est pas péjoratif en fait et donc et moi je trouve justement qu'utiliser ces mots là donc renois, blague et même pour les autres communautés c'est là, c'est à ce moment là que ça devient péjoratif et malaisant.

  • Speaker #0

    C'est là où tu sens qu'il y a un problème et que t'as un malaise qui au final il y a des choses à déconstruire. On peut encore parler de toute la polémique avec Omar Sy et on questionne encore la place. En fait, en 2023, on questionne la place d'une personne noire dans une société française.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est comme Aya Nakamura, quand elle était à la plénitude de sa carrière, on disait Aya Nakamura, la française. Et quand elle a eu un problème avec son mari, etc., il disait Aya Nakamura, la malienne. Là, c'est qu'il y a un petit problème quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, comme tu l'as dit Déborah, ils ont mis en cause quand même la présence de Omar Sy dans le cinéma français, alors qu'il est tout autant français que nous. Il est totalement légitime d'avoir sa place dans le cinéma, étant donné que c'est un très très bon acteur. Et en plus de ça, il est talentueux, il a sa place, il a sa notoriété. Et on met en cause, non mais il n'est pas assez français, ou du moins si, regardez, il a tout, il doit tout à la France.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est la même question de l'immigration, tu sais, où on lui dit... tu dois être sans toi fier et reconnaissant envers la France mais on ne demandera jamais à une personne blanche qui est peut-être venue d'immigration italienne, portugaise, d'être reconnaissant au même titre que lui en fait. Et donc on a ce projet là de les Noirs vous êtes en fait vous nous devez quelque chose, vous n'avez pas votre place ici. Et indirectement c'est ça qu'ils disent.

  • Speaker #3

    Ouais en fait il faut surtout distinguer la nationalité et l'origine. Par exemple au Marseille je pense qu'il est de la nationalité française et on s'arrête à son origine qui est africain. Et en fait, on pense qu'une personne n'a pas de nationalité, mais plus une origine qui définit sa nationalité. Et en fait, moi, je pense qu'il faut vraiment séparer ces deux notions qui sont complètement différentes. Par exemple, Omar Sy qui parlait de... Il disait lors d'un interview, j'avais vu qu'il disait qu'il était fier d'être français, mais qu'il avait des certaines préjugés dues à son apparence qui est de couleur noire. Et en fait, je trouve ça dommage du fait qu'on s'arrête... on s'arrête sur l'apparence, l'origine, mais pas sur le talent de la personne elle-même.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait, pour rebondir sur ce qu'Ella avait dit, même s'il n'était pas talentueux, il a les papiers. Donc, où est le problème ? Il a les papiers et toutes les personnes, qu'on soit noir, blanc, de toutes les couleurs, nous avons les papiers. Et ce qui est grave, c'est que nous, par exemple, pour pouvoir atteindre des études et faire... un métier qui gagne bien, on va devoir se battre deux, voire trois fois plus, pour prouver aux gens que nous sommes légitimes. Alors que toi, t'as les papiers, t'as les papiers, t'as les papiers, j'ai les papiers, nous avons tous les papiers, nous sommes tous légitimes d'être ici.

  • Speaker #3

    Et c'est surtout ça. Comme... En fait, j'ai l'impression que comme je suis d'origine chinoise, je suis née en France, mais pour mes études, j'ai l'impression que je dois me donner deux fois à fond, deux fois plus à fond que d'autres personnes de couleur blanche, parce qu'en fait, J'aurais cette idée-là de me dire qu'en fait, la France, elle m'a tout donné, mais que je dois encore me battre pour montrer mes droits et mes valeurs. Alors qu'en fait, non, je suis née en France, j'ai la nationalité française. Enfin, je l'ai obtenue récemment, mais voilà. Et en fait, je trouve ça dommage parce que... Le fait qu'on soit d'une origine, d'une communauté, on a l'impression, personnellement, moi j'ai l'impression que je dois me donner à fond par rapport à une personne qui a vécu en France, qui est d'origine française, et je trouve ça dommage.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis grave d'accord avec Émilie. En fait, dans le sens où, je vais faire court, mais ici, on est toutes légitimes. à dire qu'on est française. Moi, personnellement, je suis fière de dire que je suis française. J'ai mes papiers, je suis née ici. Je suis tout autant française qu'une vraie personne blanche d'origine française. Je partage la même culture. Moi, à l'école, on m'a inculqué la culture française. On m'a appris la marseillaise. À partir du moment que je vis en France, que je parle le français, que je m'estime française et que j'ai les papiers français, tu ne peux pas me dire en face de moi et de remettre en cause. ma place quand même. C'est aberrant d'en arriver à ce point-là.

  • Speaker #0

    Au final, c'est là où on se rend compte qu'on avance, mais parfois on aimerait quand même que ça avance un peu plus vite et qu'il y a beaucoup encore de choses à déconstruire. Mais voilà, j'ai des préjugés, on a tous des préjugés, mais il faut apprendre à les dépasser et peut-être qu'il y a encore du monde qui n'est pas prêt, mais bon.

  • Speaker #2

    avec ce podcast on va y rentrer ils vont y aller moi j'essaye de me rassurer en me disant on avance ok, doucement mais sûrement un jour on atteindra le but recherché et les gens se rendront compte du désastre que ça crée mais un jour j'espère et moi j'aimerais juste rajouter Juste en vous disant les filles Faites attention parce que même sans faire exprès On peut avoir des préjugés sur les gens Des préjugés ratios Et moi J'essaierai parce que ça m'a fait prendre conscience Et j'essaierai Maintenant De faire attention à chaque personne qui m'entoure Et ne pas la juger Selon ce que je vois

  • Speaker #0

    On dit que la curiosité c'est un vilain défaut Mais je pense que quand il s'agit d'apprendre à connaître les gens On... et même d'autres cultures il n'y a pas mieux la curiosité est la plus belle des qualités c'est ça et on remercie encore une fois la cité audacieuse de nous accueillir pour ce podcast merci merci c'était trop bien

  • Speaker #4

    Re, si tu es là, c'est que tu as écouté cet épisode jusqu'à la dernière seconde, alors merci beaucoup. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle discussion entre filles. N'hésite pas à partager l'épisode s'il t'a plu. En attendant, tu peux t'abonner au RevCast pour être informé des nouveautés, mais aussi aux différents profils de l'association Revelle sur les réseaux sociaux. A bientôt, salut !

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Description

Les blondes sont stupides, les noir.es ont le rythme dans la peau, les asiatiques sont bon.nes en mathématiques : ces "généralités" qu’on a tous.tes déjà entendues au moins une fois sont des préjugés.🤯

Mais au fond c'est quoi un préjugé ? C'est grave ? Est-ce que c'est possible de ne plus en avoir ?
Aujourd’hui, Déborah, Ela, Emilie et Inaya ont voulu aborder le sujet des préjugés raciaux en parlant de leurs expériences personnelles et en partageant leurs anecdotes.🎙️


Merci à la @cite_audacieuse qui nous a accueillies encore une fois, dans son studio "La Poudre" pour enregistrer cette nouvelle discussion entre filles.✨



🔗Voici une liste non exhaustive de ressources pour aller plus loin :


➡️Pour t'informer


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Lou, la voix off du Revcast. Mais tu me connais un petit peu maintenant. On se retrouve pour la suite de la saison 2 du Revcast, le podcast de l'association Revelle qui accompagne les jeunes filles des quartiers populaires dans l'homme powerbond féminin depuis 2013. Aujourd'hui, les filles ont décidé de discuter d'un sujet super important pour elles, les préjugés. Et plus particulièrement, les préjugés raciaux. Comme d'habitude, on est experte de rien et les rêves casteuses te partagent uniquement leurs points de vue et leurs expériences. Avant tout, il me semble important de définir quand même différents termes qui vont être abordés. Est-ce que toi là, derrière ton téléphone, tu connais la différence entre préjugés et stéréotypes ? Pas facile hein ? Et bah figure-toi que nous aussi on s'est posé la question. Et voici ce qu'on a trouvé sur les préjugés ratios. Ce sont des opinions préconçues, des stéréotypes ou des attitudes négatives envers un groupe racial spécifique. Selon l'UNESCO, dans la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux, c'est toute opinion préconçue ou tout sentiment favorable ou défavorable relatif à un groupe particulier de personnes en raison de leur race, de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique. Les stéréotypes, quant à eux, sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes sans tenir compte des différences individuelles. Et en fait, un préjugé, il se fonde toujours sur un stéréotype. Je te laisse avec les filles pour la suite.

  • Speaker #1

    Salut les filles, est-ce que ça va ?

  • Speaker #2

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va. Ce que je vous propose, c'est peut-être qu'on fasse un petit tour de table pour qu'on se présente et après j'entendirai le sujet. Vas-y Émilie, c'est pour toi. Donc,

  • Speaker #3

    je m'appelle Émilie, j'ai 17 ans et je suis d'origine chinoise.

  • Speaker #4

    Moi, je m'appelle Inaya, j'ai 15 ans, je suis en seconde et je suis d'origine tunisienne camerounaise.

  • Speaker #2

    Et moi, je m'appelle Ella, j'ai 16 ans, je suis en première générale et... Je suis d'origine turque.

  • Speaker #1

    Trop bien. Moi je me présente quand même, je m'appelle Déborah, j'ai 23 ans, je suis d'origine congolaise et je vais le dire parce que je pense que ça pèse, mais j'habite dans le 93. Alors les filles, aujourd'hui on est là, on va discuter d'un sujet qui est celui des préjugés ratios. Est-ce que l'une de vous peut-être veut introduire qu'est-ce que c'est les préjugés ratios, est-ce que ça vous parle ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une idée de ce que c'est. Pour moi, les préjugés raciaux, c'est une idée reçue directement sur une communauté visée. Par exemple... Ça peut être des préjugés, voire même des stéréotypes sur la communauté sud-asiatique, par exemple, ou sur la communauté noire.

  • Speaker #1

    Et peut-être, je demande, mais est-ce que tu as parlé de stéréotypes ? Tu as dit que c'était un peu comme... Est-ce que l'une des deux, elle voit ce que c'est, la différence entre les deux ?

  • Speaker #4

    Alors pour moi, en fait, un préjugé, j'appuie vraiment sur le propos d'Ella en disant que c'est une communauté minoritaire, vraiment minoritaire, c'est important de le dire. Et... Un stéréotype, en fait, c'est plus quelque chose qui est ancré dans notre société. Par exemple, le bleu, c'est pour les filles. Pardon. C'est inverse. Le bleu, c'est pour les garçons et le rose, c'est pour les filles. Alors qu'un préjugé, ça vient vraiment des gens et c'est vraiment en fonction de l'éducation de chacun et de notre manière de penser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut ne pas avoir ? Est-ce que j'ai le droit, moi, par exemple, d'avoir des préjugés ? Je ne sais pas. Moi je pense que comme tu l'as dit Là où le stéréotype c'est Très ancré dans une société Au final nous en tant que personnes on a tous un peu des préjugés sur un a priori, sur une personne, sur la façon dont elle est. Parce que moi, quand je vois une personne, automatiquement, au bout de trois secondes, je pense que je vais me donner un avis sur elle. Sans forcément avoir de la... être malveillante ou quoi, mais... Je sais pas, est-ce que vous, vous pensez qu'on a le droit d'avoir des préjugés ?

  • Speaker #3

    Alors moi, je trouve que les préjugés, c'est humain. Mais d'un côté, il faut trouver un certain équilibre pour pas tomber dans l'extrême et... être à ce moment-là très malsain. Moi, je trouve que vraiment, les préjugés, c'est humain, mais il faut avoir un petit côté respect et pas éthique, pas quelque chose de hyper malsain.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec Émilie dans le sens où si c'est un préjugé qui reste respectueux dans la bienveillance, pourquoi pas le dire ? Après, si c'est un préjugé qui... D'autres manières, on est humain, donc on sait très bien ce qui est irrespectueux et ce qui est respectueux. Normalement, on devrait déjà avoir une idée de ce qu'on pense après. Après, si on a envie de le dire, bien sûr, normalement, quand une personne en face de nous veut nous dire quelque chose, on voit son intention derrière. Si elle est malveillante, il vaut mieux pas le dire. Ou il vaut mieux changer ses préjugés.

  • Speaker #4

    Moi, je pense qu'un préjugé, c'est vraiment quelque chose qu'on doit garder avec nous, avec nous-mêmes et notre propre personne, parce que c'est humain. C'est humain de juger les gens, mais... Comme vous disiez, il ne faut pas tomber dans les extrêmes, il faut rester dans le respect de l'autre. Et ça arrive en fait de juger les gens, mais même par inadvertance, par mégarde, sans le vouloir. Mais il faut vraiment rester dans ce respect-là et ne pas forcément le propager aux autres parce que ça peut créer des rumeurs par la suite et ça peut faire du mal en fait. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc au final, en vrai... Ce que vous dites, pardon, c'est que au final, on a le droit, enfin, j'ai un préjugé, mais le principe, c'est de dépasser ce préjugé et pas rester sur ce que j'ai pensé de la personne et aller peut-être un peu plus loin pour essayer de la découvrir. Vas-y, Naya.

  • Speaker #4

    Ouais, et de pouvoir, après, le déconstruire par la suite, en fait. Vraiment. Vraiment, je suis d'accord avec toi. Vraiment, juste appuyer sur le fait qu'on peut le déconstruire.

  • Speaker #3

    Ouais, il faut aller à la rencontre de la personne sur qui on a des préjugés.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, quand on manifeste, il y a toujours des propos, je ne sais pas, comme beurrette ou quand on disait un peu chintoc pac-pac Ou dans tous les cas, même si tu peux te demander Ah, cette personne, de quelle origine elle est ? Mais il y a des mots directement qui sont un peu à bannir.

  • Speaker #4

    Clairement à bannir,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #4

    Surtout qu'il y en a qui n'ont pas vraiment la signification derrière et qui vont propager ces mots. À d'autres, moi par exemple, quand j'étais petite, une beurrette, je pensais que c'était une fille qui se maquillait trop, vous voyez ? Et je ne connaissais pas du tout la connotation très péjorative qu'il y avait derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les mots, c'est... C'est vrai que ces mots-là ont des connotations assez péjoratives, mais je trouve aussi que c'est un peu du racisme banalisé. Par exemple, le fait qu'on dise que des Indiens qui tiennent des petits boutiques, on les appelle directement des pack-packs. Et moi, j'ai appris récemment que ce mot-là, c'est un côté raciste. Parce que j'ai une amie qui est indienne-cobaudienne et elle m'a appris que ce mot-là, c'était très raciste. Et du coup, j'ai un peu banni ce langage, ce mot de mon vocabulaire. Parce qu'en fait, je me dis... J'utilise ce mot-là, mais moi, de mon côté, je ne veux pas que d'autres gens utilisent des mots pour me qualifier en tant que chinoise avec le mot shintok En fait, le mot shintok pour moi, je trouve que c'est très blessant parce qu'on pourrait dire qu'une personne est asiatique ou quoi, mais juste le fait de dire que oui, cette personne, c'est une beurette, c'est une babtou ou une shintok, ça classifie directement une personne dans une catégorie et en fait, on n'apprend pas à la connaître.

  • Speaker #2

    C'est ça. Moi, si je parle de mon expérience personnelle... J'ai deux meilleurs amis Sri Lankes Tamoul. Et en fait... elles sont souvent confrontées à des mots comme pack-pack pack-hat etc. Et en fait, tu vois qu'il y a une vraie souffrance derrière, parce que c'est des mots extrêmement péjoratifs. On ne devrait pas dire ça, on ne devrait pas les qualifier de pack-pack et de pack-hat ou quoi que ce soit. Et j'en passe à tellement d'autres mots. Et en fait, c'est vraiment un racisme banalisé. Genre la communauté sud-asiatique vraiment vive un racisme. banalisé mais affreux. Quand je pars sur Twitter et que ça critique encore une fois la communauté sénatistique et ça les qualifie par des mots extrêmement péjoratifs, je ne sais pas comment déconstruire enfin, je ne sais pas comment ces gens-là vont déconstruire cette idée-là parce que c'est tellement ancré dans leur langage et c'est tellement pas grave pour eux en fait que Ils continuent à le dire alors que non. Moi, étant donné que je confronte ce genre de personnes au quotidien, je vois à quel point il y a une souffrance derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans ça. Notamment Twitter, où j'ai cessé d'y aller parce que c'est une plateforme assez haineuse. On se rend compte que même en y allant, on est confronté à des propos racistes. et c'est triste de voir qu'à travers les réseaux sociaux, pour moi c'est vraiment très nocif, du moment où on partage un truc et d'autres personnes vont le repartager, et du coup ça fait comme un événement boule de neige, parce qu'on va dire que le fait de partager un truc, on va dire que c'est banalisé parce que tout le monde l'utilise, et on ne voit pas ce qui se cache derrière ce mot-là, ou derrière ce préjugé.

  • Speaker #4

    Et c'est surtout que ça a un impact sur... Sur les gens et sur la façon dont ils se construisent et dont ils grandissent, quand on dit à un enfant... Comme vous disiez, pardon, qu'il n'ait pas 4, par exemple, ça a vraiment un impact sur sa façon de se construire et sa façon de se voir lui-même. C'est triste.

  • Speaker #2

    C'est ça, en fait. Ça part directement... Enfin, je suis d'accord avec Tania. Ça part directement de l'enfance. Genre, si les parents utilisaient ces mots au quotidien pour qualifier ce genre de personnes-là, c'est normal que l'enfant utilise le même mot. Or, si on l'inculque, on lui dit que ce mot, c'est un mot péjoratif avec une connotation négative, et qu'il y a vraiment des gens qui peuvent en souffrir de ce mot, de cette insulte-là, en fait, l'enfant, juste, il ne va pas le dire, et puis voilà, c'est fini. C'est aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça que je me dis que ce n'est pas aussi simple, parce que parfois, plus qu'avoir des préjugés, c'est je pense aussi avoir le réflexe de s'informer. s'informer sur le mot parce que quand tu te dis ah bah tout le monde utilise ce mot bah c'est que au final on pense que ce mot là en fait c'est un mot tout à fait lambda mais quand on va chercher plus loin sur les origines d'où vient le mot c'est là on se rend compte que ah ouais peut-être qu'on n'aurait pas c'est comme un peu avec le n-word et plein de cultures c'est comme on a fait l'effort en fait de savoir d'où ça vient et qu'il y a des gens aussi au final qui se sont insurgés face aux différentes pratiques qu'on peut aujourd'hui partir du principe où voilà là c'est un préjugé et plus que dépasser le préjugé c'est là où quand on a hum manifester un peu, on utilise ce mot qui est à la base haineux, où là, on peut enfin se dire, ouais, là, t'es peut-être dans le racisme, et ce mot-là, il est à bannir. Mais il faut, du coup, une réflexion interne et du groupe, de la société, de s'informer sur les mots qu'on emploie.

  • Speaker #2

    C'est ça, je suis grave d'accord avec Déborah, dans le sens où, moi, par exemple, la connotation négative du mot pack-pack ou packet, etc., je l'ai appris via des vraies personnes qui en souffrent de ça. et sinon par exemple le n-word je l'ai appris via internet

  • Speaker #4

    Et le problème, en fait, c'est vraiment que la plupart des gens ne vont pas aller faire cet effort, comme tu disais, Déborah, d'aller chercher sur Internet la signification, d'aller voir si ça touche des gens, si ça les blesse, et vont vraiment l'utiliser de manière banale, car ça a été banalisé. Or, ça a vraiment un sens derrière et ça blesse les gens, ça les rend tristes. Et ils ont une manière totalement...

  • Speaker #1

    différentes de ce qu'ils sont alors que ça ne devrait pas être comme ça comme on avait l'exemple avec le documentaire c'était Arte être noire en France, non je suis pas sûre que c'était sur Arte mais en tout cas sur France TV, être noire en France où on avait tout le concept de à quel moment est-ce qu'on se rend compte qu'on est noire, c'est quand on fait pas ce préjugé, c'est quand on peut pas nous donner la main parce qu'on est une personne noire, ou tout simplement l'exemple aussi avec la poupée ou Tout le monde aime la poupée blanche, mais on n'aime pas la poupée noire, parce qu'en fait, ce n'est pas celle qui est représentée, et ce n'est pas celle à qui on donne un joli côté.

  • Speaker #3

    Et c'est vrai qu'avec ce documentaire-là, personnellement, je me suis rendue compte que... que dès l'enfance, on stigmate un peu les enfants de couleur en leur disant, en fait, tu ne rentres pas dans cette case-là de la fille aux yeux bleus, blonde, blanche, mais tu rentres plus dans une case où, en gros, tu es moche. Parce que c'est clairement représenter ça avec l'expérience de la poupée, le fait que les jeunes femmes, le fait que les jeunes filles de couleur choisissent une poupée blanche au lieu d'une poupée de leur propre couleur. Et ça montre qu'en fait... dès le jeune âge, on leur inculque le fait qu'elles ne rentrent pas dans les cases, le fait qu'elles ne doivent pas se trouver belles. Alors qu'en fait, je trouve que tout être humain est beau et joli en elle-même. Et c'est dommage parce que cette expérience de la poupée, ça montre vraiment l'aspect de la société actuelle.

  • Speaker #4

    Oui, en fait, moi, je voulais juste dire que la marginalisation est tellement forte que les enfants eux-mêmes noirs... en viennent à penser qu'ils sont moches. Et c'est ce qu'on voit, en fait, dans ce documentaire. On voit les différentes perceptions des enfants, les préjugés qu'ils subissent au quotidien parce qu'ils sont des minorités. Et ça en devient triste. Et moi, j'ai même l'exemple, dans ce documentaire, qu'il y avait une petite fille, en fait, qui avait choisi la poupée blanche, justement. Et ce qui est triste, c'est qu'elle a dit de ses propres mots. que dans sa classe, il y avait beaucoup, beaucoup de blancs et qu'elle faisait partie des seules noires et que quand elle serait grande, elle allait mettre de la crème pour devenir blanche et ça en devient triste. Et c'est ça qu'on voit dans ce documentaire. On ne se rend pas compte au quotidien à quel point c'est dur. Et on ne se rend pas compte. Et si on se met à la place de cette jeune fille, on se dit mais attends, la petite, elle a 6 ans, même pas. Et elle se dit ça dans sa tête, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Le test de la poupée. Ce test, si tu ne le connais pas, il a été créé par un couple américain de spécialistes en psychologie sociale en 1947 afin de prouver l'impact psychologique et sur l'estime de soi du racisme et de la domination sociale blanche aux Etats-Unis à cette époque. Pour cela, ils ont réalisé un test avec des enfants noirs âgés de 3 à 7 ans. On leur demande de choisir, par le biais de plusieurs questions, s'ils préfèrent les poupées blanches ou noires en face d'eux. Bon, je pense que tu ne vas pas être très étonné, mais voici quelques résultats à ces questions. A la question Quelle poupée tu préfères et avec laquelle tu aimerais jouer ? 76% des enfants de 4 ans noirs préfèrent jouer avec une poupée blanche. Quant à la question Donne-moi la poupée qui est une gentille poupée 76% des enfants noirs choisissent la poupée blanche comme étant la gentille poupée. Bon, ce test, il a été réalisé aux Etats-Unis dans un contexte de ségrégation, et plus précisément là, de ségrégation scolaire. Mais en vrai, on sait qu'il y a des choses qui n'ont pas tellement changé. D'ailleurs, dans un documentaire sur France 2, réalisé en 2022, ils ont réitéré ce test, mais en France. Bon, à ton avis, ça donne quoi ? Je te laisse écouter.

  • Speaker #4

    Celle-là, pourquoi ? Parce que ma sœur, elle vous peut avec ses poupées blanches. Ce serait la blanche-moi.

  • Speaker #2

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que j'aime bien ses yeux bleus.

  • Speaker #2

    Quelle est la poupée la moins jolie ?

  • Speaker #4

    Celle-là.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Je sais pas.

  • Speaker #2

    Parce qu'elle est noire. Quelle est la poupée la moins jolie ? La noire, parce que je n'aime pas trop le noir. Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Parce que tous les enfants de mon école sont blanches, et moi, quand je serai grande, je vais mettre ça dans un chien pour devenir blanche.

  • Speaker #1

    En fait, on voit simplement que ça crée une réelle crise identitaire. Parce que quand on grandit, on se dit, pas forcément est-ce que j'ai ma place en tant que personne noire, mais est-ce que je suis trop noire, pas assez noire ? On a l'exemple de quand on va candidater pour faire une offre d'emploi, et qu'on a des personnes qui changent de nom, qu'on a toutes ces expériences, et qui disent qu'être noire, c'est pas être noire, mais être partie d'une minorité, est-ce que c'est être... une sous-personne, on n'est pas assez qualifié parce qu'on vient de banlieue. Et à toutes ces questions-là, moi je sais pas si vous, vous avez déjà été dans une situation où on a des préjugés sur vous. Moi je sais que... pas forcément en tant que personne noire j'ai pas vraiment vécu du racisme ou des préjugés par rapport au fait que j'étais congolaise mais par contre bon à part quand les gens partent du principe où une personne congolaise africaine sait danser et que moi j'ai un rapport compliqué avec la danse et que voilà tout ce qui est danse afro honnêtement je fais pas mais en plus en vrai ça se questionne parce que moi aujourd'hui je fais plus je fais pas de danse afro mais par contre je fais beaucoup de salsa cubaine je suis partie dans un autre délire même si en vrai Si on regarde l'histoire, c'est stylé. Il y a un petit lien en vrai entre Cuba et le Congo parce que, c'est-à-dire, on voit que beaucoup des esclaves qui étaient là-bas, ils étaient congolais. Donc, dans la rythmique, je m'y retrouve quand même. Mais il y a aussi le côté où, au final, il y avait tellement de préjugés et ce poids autour là-dedans que moi, je me suis enfuie et je suis partie ailleurs, tu vois, comme ça. Quand je fais de la fête cubaine, personne ne s'attend à ce que je sache dans le chien, même si on dira toujours Ouais, elle est noire, donc elle a le rythme dans la bouche. Mais ça questionne, tu vois. Et comme je voulais le dire, En tant que femme noire, moi, je me suis jamais sentie jugée par rapport à ça. Parce qu'on partait justement... Quand on me voyait, on me disait souvent Ah, Déborah, t'es très gracieuse. Je trouve que t'es une personne qui est très élégante. Tu t'exprimes bien. Et c'est là où tu te dis Ok, donc ça veut dire qu'en principe, une personne noire, c'est une personne disgracieuse, une personne qui n'est pas élégante et qui est, au final, limite un peu sauvage. Et c'est là où tu trouves que c'est dommage de te voir. Moi, après, je suis comme ça naturellement, mais... Mais on n'est pas moins bien ou moins beau qu'une autre personne au final si on n'est pas dans les mêmes codes.

  • Speaker #4

    En fait, le réel problème dans notre société, c'est qu'on nous classe dans des cases en fonction de ce que l'on est, en fonction de ce qu'il voit de nous, justement. Je prends un exemple type, on est noir. On vient de citer, donc ok, on va aller vendre de la drogue, on ne va jamais s'en sortir dans notre vie, on va toujours vivre dans une cité, etc. Alors que c'est complètement faux et c'est très dur de déconstruire ces préjugés dans la tête des gens puisque c'est ancré dans notre société. Et ça fait peur, en fait, simplement.

  • Speaker #3

    Je vais prendre ce que tu as dit, Déborah, de ton expérience personnelle. Moi, pour mon expérience personnelle, comme je suis d'origine chinoise, on a souvent cette idée d'une jeune femme chinoise très discrète, très studieuse. Et en fait, moi, on va dire que comme j'ai grandi en France, ma personnalité, elle ne correspond pas au casque qu'on voudrait me mettre quand je dis que je suis chinoise. Parce que, par exemple... Parce que par exemple, moi, on va dire que je suis studieuse, mais pas à un tel point où passer toutes mes journées à réviser. Et en fait, j'ai dit ce que je pense. Je ne me restreins pas. Je n'ai pas peur du regard des autres. Personnellement, moi, j'ai des amies qui sont chinoises et on va dire qu'elles rentrent dans cette case d'une jeune femme chinoise, studieuse, modèle, qui doit respecter les codes de la société chinoise alors que moi, je m'émancipe de ces cases-là. Et après, je reçois souvent des remarques. venant des personnes en me disant Mais Émilie, t'es sûre que t'es chinoise ? Parce que tu ne corresponds pas vraiment au modèle de chinoise qu'on a dans la tête. Et c'est ça qui est triste.

  • Speaker #1

    Mais moi, c'est ça que je me questionne parce qu'au final, tu l'as très bien dit, la société chinoise, elle donne cette image-là où, entre guillemets, enfin, je ne sais pas... Si les filles doivent être discrètes, ce genre de choses. Et par exemple, nous, en Afrique, on a ce truc où on aime bien dire Ah oui, nous, on aime bien manger relevé. Moi, j'aime bien... Nous, on aime la musique qui danse, parce qu'en fait, on a le coupé décalé, on a la rumba. Donc au final, nous, aujourd'hui, enfin, moi, je veux dire, j'ai pas le rythme dans la peau, désolée, les gars. Mais t'as d'autres personnes et une grande partie de la communauté qui, au final, elles, mettent en avant, en fait, ce côté-là où nous, en tant qu'Africains... parce que même nous on s'en dit ouais chez nous les africains c'est comme ça que ça se passe nous il y avait toute la rèfle moi je suis congolais avec le prank et tout donc au final quand nous même d'une propre communauté, on met en avant ces choses-là et qu'on crée parfois par nous-mêmes ces stéréotypes. Comment est-ce que les gens en face font pour dépasser ça ? C'est ça que je veux dire. Quand on s'auto-alimente là-dedans.

  • Speaker #4

    Il faut aussi éviter de tomber dans la généralisation, en fait. Parce qu'après, il y a des préjugés et il faut rester dans le respect. Parce que, OK, moi, j'ai relevé, je ne trouve pas que c'est une atteinte au peuple congolais. Mais si tu n'es pas dans le respect de l'autre, c'est là que ça en devient malaisant. et moi par exemple comme je suis tunisienne on aime bien me dire Larissa tout ça ça va tu manges épicé moi ça me dérange pas alors que d'autres ça pourrait les déranger mais il faut vraiment faire en fonction de la sensibilité de chacun moi contrairement à vous

  • Speaker #2

    Je suis blanche, donc sans ma tête, on ne voit pas que j'ai des origines turques ou quoi que ce soit. On pense souvent que je suis française, on pense souvent que je suis italienne, etc. Du moment de famille. Mais quand on me demande c'est quoi mes origines et que je leur dis que je suis d'origine turque, etc. En fait, je peux avoir des réflexions en mode Ah ouais, ton père, il détient un kebab. Ah ouais, ça va, c'est trop bon les oignons, etc. Des trucs comme ça. C'est bête. Mais en tout cas, moi, ça ne me dérange pas, ça ne me blesse pas. Au contraire, je m'en fous. Mais il y a une différence, c'est que... Quand j'étais petite, on pensait plus que j'étais... En fait, j'étais un peu typée asiatique, due à ma mère, parce que ma mère, elle s'est beaucoup bridée, étant donné qu'elle a plusieurs origines turciques. Je pense que vous le savez, comme les Kazakhs, les Ouzbeks, c'est des Turcs. Mais étant donné que ma mère, elle n'est pas 100% turque d'Anatolie, si je puis dire, la Turque actuelle, mais elle a d'autres origines, ce qui fait que j'étais assez typée asiatique quand j'étais petite, et du coup, sur ma tête, quand... En étant petite, on me disait Ah ouais, ok, d'accord, ça va la chinoise, etc. Vraiment. Mais en grandissant, j'ai perdu ces traits-là et maintenant, on pense plus que je suis européenne et quand je leur dis mes origines, j'ai des réflexions en mode C'est quand tu me prépares un grec. Malheureusement, c'est comme ça. Mais je pense que quand t'es petite, j'ai ces réflexions depuis maintenant des années, mais maintenant, ça ne me dérange pas. Mais avant, au bout d'un moment, c'est chiant de recevoir tout le temps les mêmes réflexions.

  • Speaker #3

    C'est exactement ça. Parce que comme je suis chinoise, on a souvent l'idée des parents qui tiennent un restaurant chinois. Et du coup, quand j'étais petite, les gens me demandaient Mais Émilie, tes parents, ils font quoi comme job ? Moi, je leur disais Ils sont des chauffeurs, ils travaillent dans un autre domaine que la restauration. Et les gens étaient un peu choqués du fait qu'il n'y a pas tous les Chinois qui tiennent un restaurant. Et il y a aussi le fait de dire que quand on va manger chinois, qu'en vrai, on va manger traiteur, mais c'est plus un restaurant japonais. On dit qu'on mange chinois parce que c'est... la majorité du temps, c'est tenu par des Chinois. Et je trouve ça dommage de... Comme toi, Ayla, pour l'exemple du kebab, on généralise trop les... les origines dans un type de métier, de profession ou même de comportement. Par exemple, tu disais que quand tu étais petite, on voyait que tu étais un peu asiatique. Mais moi, c'est exactement pareil. Quand j'étais petite, on voyait que j'étais chinoise. Mais en grandissant, comme je n'ai plus les codes de la société chinoise, on me dit souvent que je ressemble plus à une vietnamienne, une indonésienne, juste parce que j'ai la couleur un peu bronzée. Et je trouve ça dommage parce que le fait de dire que... Ah mais en fait ton apparence dit que t'es de quelle origine alors qu'en fait on s'arrête juste sur les préjugés mais ratio et physique on essaye pas de d'apprendre à connaître la personne avant de

  • Speaker #1

    la classer dans une case c'est ça mais après je vais quand même questionner parce que Le terme même de préjugé, entre guillemets, c'est le fait de... C'est un préjugé. C'est avant d'avoir fait son propre jugement. Tu vois ? Enfin, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Et il y a aussi toute la question que j'aimerais bien questionner autour de la phrase de il ne faut pas généraliser Tu vois ? Par exemple, généraliser, pour moi, c'est pas... Ça veut pas dire... Enfin, c'est pas quelque chose de fixe, entre guillemets. Je sais pas, peut-être que je me dis qu'une personne qui dit Ah oui, t'aimes bien ci, t'aimes bien ça est-ce qu'elle aurait pas... Est-ce que c'est pas fake entre guillemets ? T'as pas un peu conscience que 100% de la population chinoise, par exemple, n'a pas de... de restaurant chinois, tu vois ce que je veux dire ? Donc c'est un peu genre de la bêtise, limite, que les gens y mettent en avant.

  • Speaker #2

    Non, je suis d'accord.

  • Speaker #3

    Ça reflète la société actuelle, en vrai.

  • Speaker #2

    C'est ça. En vrai, je suis d'accord avec toi, Déborah. Après, il y a un big préjugé par rapport à des communautés. Par exemple, que toute la communauté sud-asiatique soit indienne, parce qu'elles ont la même couleur de peau. ça c'est un préjugé c'est pas forcément du racisme est-ce que c'est une sorte de racisme ? c'est une forme de racisme ou pas ?

  • Speaker #1

    je pense pas je pense qu'on rentre dans le racisme à partir du moment où c'est discriminant qu'il y a quelque chose de une atteinte,

  • Speaker #2

    une certaine violence c'est un préjugé alors par exemple, ça c'est ancré toujours actuellement je vois une personne qui a la même couleur de peau qu'un indien On pense qu'il est indien alors que non, il peut être Sri Lankais, il peut être Pakistanais. Pareil pour la communauté asiatique, Asie de l'Est, quand on voit quelqu'un qui a les hybridés, on se demande si c'est chinois alors que non, ça se trouve à la japonaise, à la coréenne, à la vietnamienne. Malheureusement, il y a encore beaucoup de préjugés raciaux dans la société actuelle. et j'espère que ça va changer justement il ne faut pas généraliser pas parce que tu vois une personne exubridée que c'est forcément un chinois franchement moi par exemple Quand je vois des personnes aux yeux bridés, je ne pense pas directement qu'elles sont chinoises. J'essaie de savoir... Elle peut être chinoise, mais elle peut être japonaise, elle peut être coréenne. Peut-être parfois, elle peut être d'origine sud-américaine. Elle est de sud-américain. Je ne sais pas, moi, par exemple... pas les mexicains mais tu sais les argentins etc ils ont un peu les hybridés et vraiment Emilie j'ai vu ton regard oui c'est vrai non non et franchement on peut se poser la question moi en tout cas en fait j'ai sorti l'habitude J'ai sorti de l'habitude d'avoir des préjugés raciaux. Ça peut m'en arriver, mais c'est pas vraiment avec une mauvaise intention. Quand je vois, par exemple, une personne type indienne, avec la cour de peau, etc., je pense pas directement qu'elle est indienne. Je pense que, si ça se trouve, elle peut être trilanquaise, pakistanaise, etc. Après, bien sûr, il faut parler avec la personne. Mais si c'est une personne connue comme ça, je le rencontre dans la rue, bon ben, tant pis, je saurais jamais. Mais si je lui parle un peu, et que je lui demande ses origines, Je vais essayer de le faire.

  • Speaker #0

    Enfin, pas de choquer qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Qu'elle soit pas un djinn ou... Voilà. Parce que je sais qu'il y a d'autres communautés qui ont la même couleur de peau.

  • Speaker #0

    Après, c'est quand même le côté positif avec les réseaux sociaux où c'est ça un peu qui a mis en avant le fait de ne plus utiliser certains mots et tout. Et avec les films, les séries, donc on a un peu plus ce regard où moi, parfois, quand je sors, j'arrive à me dire, ah ouais, cette personne-là, elle vient d'Amérique latine, tu vois. Alors que par exemple, ma pote, elle va dire, comment ça, elle vient d'Amérique latine ? Mais c'est la question aussi, c'est, est-ce que t'as l'habitude de voir d'autres visages ? C'est ça. Parce qu'au final, moi, c'est parce que j'ai eu l'habitude de voir d'autres visages. Moi, perso, je préfère regarder des télé-nouvellas et tout. Je vous ai dit que je faisais la salle à cube. Voilà, l'Amérique latine, je connais bien et donc j'arrive à voir cette personne-là. Moi, je pense qu'elle est péruvienne et tout, tu vois. Moi, j'arrive à le voir. Mais c'est pas tout le monde en fait, en fonction de tes goûts, de ce que tu vois. Et c'est là où on se dit... que sortir des préjugés raciaux, ça demande une ouverture d'esprit que beaucoup de personnes n'ont pas, au final. Il faut aller chercher, découvrir et tout. Mais il y a aussi le côté où, bon, pas forcément focus préjugé, mais pour la personne en soi, dans sa construction aussi, il y a peut-être aussi, entre guillemets, je reviens sur ce que je disais, mais de faire l'effort nous-mêmes de se réapproprier notre culture. Entre guillemets, on a l'exemple de la poupée noire. Est-ce que moi, je vais faire l'effort d'acheter des poupées noires à ma fille ? Il y a toutes ces questions-là où on va se poser la question et nous, on n'aura pas forcément ce réflexe d'acheter des poupées noires à nos filles, de lui apprendre à... En plus, en ce moment, il y a plein de polémiques autour de... les personnes qui ont des enfants métis, qui ne savent pas coiffer leurs cheveux et tout. Enfin, il y a eu plein de débats sur ça. Non, mais c'est vrai. Vous coiffez les cheveux comme on coiffe les cheveux d'une personne caucasienne. Une personne qui a connu que des cheveux caucasiens. tu vois ça s'apprend et je trouve que nous aussi tu vois on devrait faire cet effort peut-être de s'imposer et de se dire que je veux plus de poupées noires, j'achèterai des poupées noires à ma fille des têtes à coiffer qui lui correspondent et elle va pouvoir aller de l'avant je sais pas Inayas tu voulais dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    ouais en fait tout à l'heure quand tu disais que les réseaux sociaux c'est bien, je suis d'accord les réseaux c'est bien mais ça peut aussi devenir malsain et dangereux parce que les réseaux sociaux ça va dans les deux sens je suis d'accord sur le fait que il y a des mots que certaines personnes emploient n'emploient plus grâce aux réseaux sociaux. Mais les réseaux sociaux aussi appuient sur certains préjugés. Et c'est ça qui est nul, en fait. Et même, tu parlais des poupées. J'avais déjà pu voir qu'en Afrique, la majorité des poupées, elles étaient blanches. C'est ça qui est triste. et je ne me rendais pas forcément compte, moi je ne savais pas. Je pensais qu'en Afrique, les poupées étaient noires, parce qu'encore en France, on a une grande diversité de personnes, et il y a beaucoup de personnes qui sont issues de l'immigration, alors qu'en Afrique, la majorité des personnes sont noires en fait. Et c'est ça qui n'est pas courant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi je veux juste rebondir sur ce que t'as dit Déborah. qu'il faut avoir une ouverture d'esprit, c'est totalement vrai pour moi. En tout cas, pour ma part. Par exemple, moi maintenant, j'arrive à différencier une personne indienne d'une personne pakistanaise, d'une personne sri-lankaise parce que mes meilleurs amis sont tamoules. Donc, j'arrive à voir des différences physiques. Et vu que, par exemple, j'écoute de la K-pop, que je regarde des animés, par exemple, quand je vois une personne typée asiatique, Asie de l'Est, je sais qui sont. Genre... Parce que j'entends la langue, je remarque des aspects physiques. Parce qu'ils n'ont pas les mêmes... Ils ne sont pas typés pareils, quoi. Normal. Et du coup, franchement, tu as totalement raison sur le fait qu'il faut vraiment une ouverture d'esprit. Et moi, par exemple, les personnes issues de la communauté latine, Amérique latine et tout, moi aussi, en fait, j'ai remarqué que... J'arrive à peu près à faire la différence parce que je regarde beaucoup de documentaires sur ces pays-là. Donc, c'est pour ça que tu as totalement raison sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Mais même, on n'en a pas parlé, mais elles le côté de la latinasse et la fille sulfureuse avec le corps en bouteille. Et elles sont souvent blanches alors qu'il y a une grande communauté noire en Amérique latine dont on ne parle pas du tout. Et en fait, on voit que beaucoup subissent, mais parce qu'on ne s'interroge pas suffisamment.

  • Speaker #3

    Et les fous, quand vous parlez des médias et des poupées, récemment, j'ai vu que la collection de Barbie, elles ont sorti des poupées hyper réalistes sur le fait qu'il y a plein de diversités de poupées. Il y a des poupées qui ont la 13 au mi-21, il y a des poupées asiatiques.

  • Speaker #0

    En fauteuil roulant.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, je trouve que cet exemple-là, elle est parlante parce que... elle montre que la société, elle évolue avec son temps. Même avec les médias, par exemple TikTok. TikTok, c'est vrai que ça renforce parfois des préjugés raciaux, mais parfois ça les déconstruit, notamment avec des gens qui filment les stéréotypes ou les préjugés qu'ils ont pu avoir, notamment en disant Ah, mais t'es chinois ! Et là, ils mettent plein de drapeaux de l'Asie pour montrer qu'en fait, en Asie, il y a plein de diversités de cultures et d'origines. Et en fait, c'est hyper parlant parce que les médias, en vrai, même si parfois c'est... Même si parfois c'est... c'est malsain, ça joue un rôle dans la construction de la société actuelle et ça permet de la faire évoluer exactement,

  • Speaker #1

    je suis grave d'accord avec toi Émilie, parce que moi par exemple à mon époque, quand je partais sur... à mon époque un peu né hier je suis née hier j'ai 16 ans mais non, quand j'avais 8 ans et tout que je partais sur Gulli j'avais pas de pub montrant des poupées de couleur de peau noire ou asiatiques ou autres en fait il y avait que tout le temps la même chose blonde aux yeux bleus très très mince etc et donc c'est vrai que là on remarque une avancée de la société ce qui est totalement cool moi j'aurais aimé avoir ça à mon enfance je vais pas vous mentir maintenant faut l'habituer c'est à dire que Il faut prendre l'habitude d'offrir des cadeaux, par exemple, à des enfants avec des poupées diversifiées. Parce qu'on a tout le temps, même à l'heure actuelle, beaucoup de réflexes. Ouais, des réflexes. Je vais prendre une poupée blonde aux yeux bleus, ça va appeler à tout le monde. Oui, ok, mais pourquoi pas changer ? Parce que les autres poupées sont totalement plus jolies, parfois. Donc, pourquoi pas les acheter ?

  • Speaker #2

    Je pense aussi que l'éducation joue un vrai rôle là-dedans parce que si tu incultes déjà des vrais principes et des valeurs à tes enfants, si tu leur incultes le fait qu'il faut être tolérant envers chaque communauté, qu'il faut être ouvert d'esprit parce que tout le monde n'est pas comme toi et qu'il y a une diversité de gens, de personnalités, de façons d'être, de façons de faire. à travers le monde. Et si, en fait, durant l'enfance, tes parents t'inculquent cette manière d'être et de penser, le monde de demain sera forcément meilleur et les gens seront forcément plus proches.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais être d'accord avec toi dans le sens où... il faut inculquer aux enfants. Bon, même si je pense que déjà, il faut sensibiliser les parents, parce que l'enfant, il ne va jamais rien apprendre si plus haut, ça n'a pas bougé dans son cerveau.

  • Speaker #1

    Je suis grave d'accord avec Inaya. Mais en fait, par exemple, tout à l'heure, en off, Déborah, elle nous expliquait qu'elle n'était pas confrontée aux préjugés ratios, mais aux préjugés ratios dans le sens où... Elle était confrontée à des commentaires... Parce qu'elle était d'issue de milliers de banlieues. Et en fait, je suis d'accord avec elle parce que je connais plein de personnes qui sont issues de milliers de banlieues et qui en fait, on en parlait tout à l'heure au tout début, ils changent leur CV. Ils ne mettent pas leur photo. Ils ne mettent pas leur nom de famille. Ou du moins, ils changent leur nom de famille. Et parfois, ils changent même le style. Par exemple, je connais un garçon, il s'est coupé les cheveux. Il s'est rasé, quoi. Tous les cheveux, parce qu'il avait les cheveux bouclés, donc il ne voulait pas qu'on voie sur lui qu'il était maghrébin, quoi.

  • Speaker #4

    Les filles, elles ont abordé plusieurs situations dans lesquelles les préjugés raciaux sont présents. Mais en fait, ils sont partout. Que ce soit dans certains métiers, ou bien lors de visites pour louer un appartement même. Si tu veux plus t'informer sur ces questions, comme d'habitude, tu trouveras en description de cet épisode différentes ressources sur les préjugés ratios.

  • Speaker #2

    Et en fait, pour les gens, les préjugés raciaux vont souvent avec des préjugés d'où l'on vient. C'est les immigrés, les maghrébins, les noirs. C'est forcément ceux qui viennent de banlieues, donc qui sont en dessous de nous. C'est des sous-personnes et c'est ça qui est nul.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est juste pour revenir, comme Ella, tu disais, les personnes qui changent leur nom dans le CV, toutes ces questions-là, et c'est là où tu dis qu'au final... Moi, ça me révole dans un sens où je me dis que c'est pas à moi de changer. Bon, même si je pense que... Comme je vous l'ai dit, j'ai pas forcément vécu ça, mais c'est pas à moi de changer pour que je rentre dans les codes de la société, mais c'est plutôt à la société d'ouvrir son mindset. Et ça datait à moi, limite, j'ai envie de dire. Et c'est aussi la question identitaire, où on disait, la petite fille qui disait que plus tard, elle voudrait mettre de la crème éclaircissante pour être blanche. Moi, c'est la question de dire, et c'est ce que je fais avec mes enfants, T'es noire, t'es noire Et c'est bien, c'est positif d'être noire. Et c'est là où il y a aussi toute la question que j'ai, c'est autour du tabou du mot noire Parfois, il y a des gens qui, pour me décrire, vont dire que je suis black, que je suis une renoie, et ils ont peur de dire que je suis noire. Et c'est là où je pense que, moi, le mot noire les identités, les origines que j'ai, moi, je n'ai pas besoin que les gens craignent, en fait. ce mot. J'ai pas besoin que les gens craignent de me décrire mais au contraire j'ai besoin qu'on gagne en respect. Tu vois, qu'on respecte mon identité, qu'on respecte la personne que je suis et qu'on respecte le mot noir et quand tu le dis c'est pas pour dire elle est noire donc c'est une sauvage ou elle est noire donc c'est ceci mais elle est noire parce qu'elle est noire parce que noire c'est positif parce que c'est une belle personne et qu'au final qu'on puisse me décrire comme je suis et c'est là où moi aussi je pourrais d'une certaine manière assumer ma pleine identité et vivre sereinement en étant en phase avec qui je suis et ce que je représente et l'image que j'ai et que j'ai décidé que les gens auraient de moi au final.

  • Speaker #2

    Avec le temps, le mot noir, en fait, il a été tout simplement diabolisé. Donc, les gens ont peur d'utiliser ce mot, mais c'est comme dire à une personne blanche qu'elle est blanche. Elle est blanche et elle est noire, c'est juste... une description et c'est pas péjoratif en fait et donc et moi je trouve justement qu'utiliser ces mots là donc renois, blague et même pour les autres communautés c'est là, c'est à ce moment là que ça devient péjoratif et malaisant.

  • Speaker #0

    C'est là où tu sens qu'il y a un problème et que t'as un malaise qui au final il y a des choses à déconstruire. On peut encore parler de toute la polémique avec Omar Sy et on questionne encore la place. En fait, en 2023, on questionne la place d'une personne noire dans une société française.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est comme Aya Nakamura, quand elle était à la plénitude de sa carrière, on disait Aya Nakamura, la française. Et quand elle a eu un problème avec son mari, etc., il disait Aya Nakamura, la malienne. Là, c'est qu'il y a un petit problème quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, comme tu l'as dit Déborah, ils ont mis en cause quand même la présence de Omar Sy dans le cinéma français, alors qu'il est tout autant français que nous. Il est totalement légitime d'avoir sa place dans le cinéma, étant donné que c'est un très très bon acteur. Et en plus de ça, il est talentueux, il a sa place, il a sa notoriété. Et on met en cause, non mais il n'est pas assez français, ou du moins si, regardez, il a tout, il doit tout à la France.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est la même question de l'immigration, tu sais, où on lui dit... tu dois être sans toi fier et reconnaissant envers la France mais on ne demandera jamais à une personne blanche qui est peut-être venue d'immigration italienne, portugaise, d'être reconnaissant au même titre que lui en fait. Et donc on a ce projet là de les Noirs vous êtes en fait vous nous devez quelque chose, vous n'avez pas votre place ici. Et indirectement c'est ça qu'ils disent.

  • Speaker #3

    Ouais en fait il faut surtout distinguer la nationalité et l'origine. Par exemple au Marseille je pense qu'il est de la nationalité française et on s'arrête à son origine qui est africain. Et en fait, on pense qu'une personne n'a pas de nationalité, mais plus une origine qui définit sa nationalité. Et en fait, moi, je pense qu'il faut vraiment séparer ces deux notions qui sont complètement différentes. Par exemple, Omar Sy qui parlait de... Il disait lors d'un interview, j'avais vu qu'il disait qu'il était fier d'être français, mais qu'il avait des certaines préjugés dues à son apparence qui est de couleur noire. Et en fait, je trouve ça dommage du fait qu'on s'arrête... on s'arrête sur l'apparence, l'origine, mais pas sur le talent de la personne elle-même.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait, pour rebondir sur ce qu'Ella avait dit, même s'il n'était pas talentueux, il a les papiers. Donc, où est le problème ? Il a les papiers et toutes les personnes, qu'on soit noir, blanc, de toutes les couleurs, nous avons les papiers. Et ce qui est grave, c'est que nous, par exemple, pour pouvoir atteindre des études et faire... un métier qui gagne bien, on va devoir se battre deux, voire trois fois plus, pour prouver aux gens que nous sommes légitimes. Alors que toi, t'as les papiers, t'as les papiers, t'as les papiers, j'ai les papiers, nous avons tous les papiers, nous sommes tous légitimes d'être ici.

  • Speaker #3

    Et c'est surtout ça. Comme... En fait, j'ai l'impression que comme je suis d'origine chinoise, je suis née en France, mais pour mes études, j'ai l'impression que je dois me donner deux fois à fond, deux fois plus à fond que d'autres personnes de couleur blanche, parce qu'en fait, J'aurais cette idée-là de me dire qu'en fait, la France, elle m'a tout donné, mais que je dois encore me battre pour montrer mes droits et mes valeurs. Alors qu'en fait, non, je suis née en France, j'ai la nationalité française. Enfin, je l'ai obtenue récemment, mais voilà. Et en fait, je trouve ça dommage parce que... Le fait qu'on soit d'une origine, d'une communauté, on a l'impression, personnellement, moi j'ai l'impression que je dois me donner à fond par rapport à une personne qui a vécu en France, qui est d'origine française, et je trouve ça dommage.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis grave d'accord avec Émilie. En fait, dans le sens où, je vais faire court, mais ici, on est toutes légitimes. à dire qu'on est française. Moi, personnellement, je suis fière de dire que je suis française. J'ai mes papiers, je suis née ici. Je suis tout autant française qu'une vraie personne blanche d'origine française. Je partage la même culture. Moi, à l'école, on m'a inculqué la culture française. On m'a appris la marseillaise. À partir du moment que je vis en France, que je parle le français, que je m'estime française et que j'ai les papiers français, tu ne peux pas me dire en face de moi et de remettre en cause. ma place quand même. C'est aberrant d'en arriver à ce point-là.

  • Speaker #0

    Au final, c'est là où on se rend compte qu'on avance, mais parfois on aimerait quand même que ça avance un peu plus vite et qu'il y a beaucoup encore de choses à déconstruire. Mais voilà, j'ai des préjugés, on a tous des préjugés, mais il faut apprendre à les dépasser et peut-être qu'il y a encore du monde qui n'est pas prêt, mais bon.

  • Speaker #2

    avec ce podcast on va y rentrer ils vont y aller moi j'essaye de me rassurer en me disant on avance ok, doucement mais sûrement un jour on atteindra le but recherché et les gens se rendront compte du désastre que ça crée mais un jour j'espère et moi j'aimerais juste rajouter Juste en vous disant les filles Faites attention parce que même sans faire exprès On peut avoir des préjugés sur les gens Des préjugés ratios Et moi J'essaierai parce que ça m'a fait prendre conscience Et j'essaierai Maintenant De faire attention à chaque personne qui m'entoure Et ne pas la juger Selon ce que je vois

  • Speaker #0

    On dit que la curiosité c'est un vilain défaut Mais je pense que quand il s'agit d'apprendre à connaître les gens On... et même d'autres cultures il n'y a pas mieux la curiosité est la plus belle des qualités c'est ça et on remercie encore une fois la cité audacieuse de nous accueillir pour ce podcast merci merci c'était trop bien

  • Speaker #4

    Re, si tu es là, c'est que tu as écouté cet épisode jusqu'à la dernière seconde, alors merci beaucoup. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle discussion entre filles. N'hésite pas à partager l'épisode s'il t'a plu. En attendant, tu peux t'abonner au RevCast pour être informé des nouveautés, mais aussi aux différents profils de l'association Revelle sur les réseaux sociaux. A bientôt, salut !

Description

Les blondes sont stupides, les noir.es ont le rythme dans la peau, les asiatiques sont bon.nes en mathématiques : ces "généralités" qu’on a tous.tes déjà entendues au moins une fois sont des préjugés.🤯

Mais au fond c'est quoi un préjugé ? C'est grave ? Est-ce que c'est possible de ne plus en avoir ?
Aujourd’hui, Déborah, Ela, Emilie et Inaya ont voulu aborder le sujet des préjugés raciaux en parlant de leurs expériences personnelles et en partageant leurs anecdotes.🎙️


Merci à la @cite_audacieuse qui nous a accueillies encore une fois, dans son studio "La Poudre" pour enregistrer cette nouvelle discussion entre filles.✨



🔗Voici une liste non exhaustive de ressources pour aller plus loin :


➡️Pour t'informer


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Lou, la voix off du Revcast. Mais tu me connais un petit peu maintenant. On se retrouve pour la suite de la saison 2 du Revcast, le podcast de l'association Revelle qui accompagne les jeunes filles des quartiers populaires dans l'homme powerbond féminin depuis 2013. Aujourd'hui, les filles ont décidé de discuter d'un sujet super important pour elles, les préjugés. Et plus particulièrement, les préjugés raciaux. Comme d'habitude, on est experte de rien et les rêves casteuses te partagent uniquement leurs points de vue et leurs expériences. Avant tout, il me semble important de définir quand même différents termes qui vont être abordés. Est-ce que toi là, derrière ton téléphone, tu connais la différence entre préjugés et stéréotypes ? Pas facile hein ? Et bah figure-toi que nous aussi on s'est posé la question. Et voici ce qu'on a trouvé sur les préjugés ratios. Ce sont des opinions préconçues, des stéréotypes ou des attitudes négatives envers un groupe racial spécifique. Selon l'UNESCO, dans la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux, c'est toute opinion préconçue ou tout sentiment favorable ou défavorable relatif à un groupe particulier de personnes en raison de leur race, de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique. Les stéréotypes, quant à eux, sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes sans tenir compte des différences individuelles. Et en fait, un préjugé, il se fonde toujours sur un stéréotype. Je te laisse avec les filles pour la suite.

  • Speaker #1

    Salut les filles, est-ce que ça va ?

  • Speaker #2

    Ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va. Ce que je vous propose, c'est peut-être qu'on fasse un petit tour de table pour qu'on se présente et après j'entendirai le sujet. Vas-y Émilie, c'est pour toi. Donc,

  • Speaker #3

    je m'appelle Émilie, j'ai 17 ans et je suis d'origine chinoise.

  • Speaker #4

    Moi, je m'appelle Inaya, j'ai 15 ans, je suis en seconde et je suis d'origine tunisienne camerounaise.

  • Speaker #2

    Et moi, je m'appelle Ella, j'ai 16 ans, je suis en première générale et... Je suis d'origine turque.

  • Speaker #1

    Trop bien. Moi je me présente quand même, je m'appelle Déborah, j'ai 23 ans, je suis d'origine congolaise et je vais le dire parce que je pense que ça pèse, mais j'habite dans le 93. Alors les filles, aujourd'hui on est là, on va discuter d'un sujet qui est celui des préjugés ratios. Est-ce que l'une de vous peut-être veut introduire qu'est-ce que c'est les préjugés ratios, est-ce que ça vous parle ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une idée de ce que c'est. Pour moi, les préjugés raciaux, c'est une idée reçue directement sur une communauté visée. Par exemple... Ça peut être des préjugés, voire même des stéréotypes sur la communauté sud-asiatique, par exemple, ou sur la communauté noire.

  • Speaker #1

    Et peut-être, je demande, mais est-ce que tu as parlé de stéréotypes ? Tu as dit que c'était un peu comme... Est-ce que l'une des deux, elle voit ce que c'est, la différence entre les deux ?

  • Speaker #4

    Alors pour moi, en fait, un préjugé, j'appuie vraiment sur le propos d'Ella en disant que c'est une communauté minoritaire, vraiment minoritaire, c'est important de le dire. Et... Un stéréotype, en fait, c'est plus quelque chose qui est ancré dans notre société. Par exemple, le bleu, c'est pour les filles. Pardon. C'est inverse. Le bleu, c'est pour les garçons et le rose, c'est pour les filles. Alors qu'un préjugé, ça vient vraiment des gens et c'est vraiment en fonction de l'éducation de chacun et de notre manière de penser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut ne pas avoir ? Est-ce que j'ai le droit, moi, par exemple, d'avoir des préjugés ? Je ne sais pas. Moi je pense que comme tu l'as dit Là où le stéréotype c'est Très ancré dans une société Au final nous en tant que personnes on a tous un peu des préjugés sur un a priori, sur une personne, sur la façon dont elle est. Parce que moi, quand je vois une personne, automatiquement, au bout de trois secondes, je pense que je vais me donner un avis sur elle. Sans forcément avoir de la... être malveillante ou quoi, mais... Je sais pas, est-ce que vous, vous pensez qu'on a le droit d'avoir des préjugés ?

  • Speaker #3

    Alors moi, je trouve que les préjugés, c'est humain. Mais d'un côté, il faut trouver un certain équilibre pour pas tomber dans l'extrême et... être à ce moment-là très malsain. Moi, je trouve que vraiment, les préjugés, c'est humain, mais il faut avoir un petit côté respect et pas éthique, pas quelque chose de hyper malsain.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec Émilie dans le sens où si c'est un préjugé qui reste respectueux dans la bienveillance, pourquoi pas le dire ? Après, si c'est un préjugé qui... D'autres manières, on est humain, donc on sait très bien ce qui est irrespectueux et ce qui est respectueux. Normalement, on devrait déjà avoir une idée de ce qu'on pense après. Après, si on a envie de le dire, bien sûr, normalement, quand une personne en face de nous veut nous dire quelque chose, on voit son intention derrière. Si elle est malveillante, il vaut mieux pas le dire. Ou il vaut mieux changer ses préjugés.

  • Speaker #4

    Moi, je pense qu'un préjugé, c'est vraiment quelque chose qu'on doit garder avec nous, avec nous-mêmes et notre propre personne, parce que c'est humain. C'est humain de juger les gens, mais... Comme vous disiez, il ne faut pas tomber dans les extrêmes, il faut rester dans le respect de l'autre. Et ça arrive en fait de juger les gens, mais même par inadvertance, par mégarde, sans le vouloir. Mais il faut vraiment rester dans ce respect-là et ne pas forcément le propager aux autres parce que ça peut créer des rumeurs par la suite et ça peut faire du mal en fait. C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc au final, en vrai... Ce que vous dites, pardon, c'est que au final, on a le droit, enfin, j'ai un préjugé, mais le principe, c'est de dépasser ce préjugé et pas rester sur ce que j'ai pensé de la personne et aller peut-être un peu plus loin pour essayer de la découvrir. Vas-y, Naya.

  • Speaker #4

    Ouais, et de pouvoir, après, le déconstruire par la suite, en fait. Vraiment. Vraiment, je suis d'accord avec toi. Vraiment, juste appuyer sur le fait qu'on peut le déconstruire.

  • Speaker #3

    Ouais, il faut aller à la rencontre de la personne sur qui on a des préjugés.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, quand on manifeste, il y a toujours des propos, je ne sais pas, comme beurrette ou quand on disait un peu chintoc pac-pac Ou dans tous les cas, même si tu peux te demander Ah, cette personne, de quelle origine elle est ? Mais il y a des mots directement qui sont un peu à bannir.

  • Speaker #4

    Clairement à bannir,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #4

    Surtout qu'il y en a qui n'ont pas vraiment la signification derrière et qui vont propager ces mots. À d'autres, moi par exemple, quand j'étais petite, une beurrette, je pensais que c'était une fille qui se maquillait trop, vous voyez ? Et je ne connaissais pas du tout la connotation très péjorative qu'il y avait derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les mots, c'est... C'est vrai que ces mots-là ont des connotations assez péjoratives, mais je trouve aussi que c'est un peu du racisme banalisé. Par exemple, le fait qu'on dise que des Indiens qui tiennent des petits boutiques, on les appelle directement des pack-packs. Et moi, j'ai appris récemment que ce mot-là, c'est un côté raciste. Parce que j'ai une amie qui est indienne-cobaudienne et elle m'a appris que ce mot-là, c'était très raciste. Et du coup, j'ai un peu banni ce langage, ce mot de mon vocabulaire. Parce qu'en fait, je me dis... J'utilise ce mot-là, mais moi, de mon côté, je ne veux pas que d'autres gens utilisent des mots pour me qualifier en tant que chinoise avec le mot shintok En fait, le mot shintok pour moi, je trouve que c'est très blessant parce qu'on pourrait dire qu'une personne est asiatique ou quoi, mais juste le fait de dire que oui, cette personne, c'est une beurette, c'est une babtou ou une shintok, ça classifie directement une personne dans une catégorie et en fait, on n'apprend pas à la connaître.

  • Speaker #2

    C'est ça. Moi, si je parle de mon expérience personnelle... J'ai deux meilleurs amis Sri Lankes Tamoul. Et en fait... elles sont souvent confrontées à des mots comme pack-pack pack-hat etc. Et en fait, tu vois qu'il y a une vraie souffrance derrière, parce que c'est des mots extrêmement péjoratifs. On ne devrait pas dire ça, on ne devrait pas les qualifier de pack-pack et de pack-hat ou quoi que ce soit. Et j'en passe à tellement d'autres mots. Et en fait, c'est vraiment un racisme banalisé. Genre la communauté sud-asiatique vraiment vive un racisme. banalisé mais affreux. Quand je pars sur Twitter et que ça critique encore une fois la communauté sénatistique et ça les qualifie par des mots extrêmement péjoratifs, je ne sais pas comment déconstruire enfin, je ne sais pas comment ces gens-là vont déconstruire cette idée-là parce que c'est tellement ancré dans leur langage et c'est tellement pas grave pour eux en fait que Ils continuent à le dire alors que non. Moi, étant donné que je confronte ce genre de personnes au quotidien, je vois à quel point il y a une souffrance derrière.

  • Speaker #3

    C'est vrai que les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans ça. Notamment Twitter, où j'ai cessé d'y aller parce que c'est une plateforme assez haineuse. On se rend compte que même en y allant, on est confronté à des propos racistes. et c'est triste de voir qu'à travers les réseaux sociaux, pour moi c'est vraiment très nocif, du moment où on partage un truc et d'autres personnes vont le repartager, et du coup ça fait comme un événement boule de neige, parce qu'on va dire que le fait de partager un truc, on va dire que c'est banalisé parce que tout le monde l'utilise, et on ne voit pas ce qui se cache derrière ce mot-là, ou derrière ce préjugé.

  • Speaker #4

    Et c'est surtout que ça a un impact sur... Sur les gens et sur la façon dont ils se construisent et dont ils grandissent, quand on dit à un enfant... Comme vous disiez, pardon, qu'il n'ait pas 4, par exemple, ça a vraiment un impact sur sa façon de se construire et sa façon de se voir lui-même. C'est triste.

  • Speaker #2

    C'est ça, en fait. Ça part directement... Enfin, je suis d'accord avec Tania. Ça part directement de l'enfance. Genre, si les parents utilisaient ces mots au quotidien pour qualifier ce genre de personnes-là, c'est normal que l'enfant utilise le même mot. Or, si on l'inculque, on lui dit que ce mot, c'est un mot péjoratif avec une connotation négative, et qu'il y a vraiment des gens qui peuvent en souffrir de ce mot, de cette insulte-là, en fait, l'enfant, juste, il ne va pas le dire, et puis voilà, c'est fini. C'est aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    C'est ça que je me dis que ce n'est pas aussi simple, parce que parfois, plus qu'avoir des préjugés, c'est je pense aussi avoir le réflexe de s'informer. s'informer sur le mot parce que quand tu te dis ah bah tout le monde utilise ce mot bah c'est que au final on pense que ce mot là en fait c'est un mot tout à fait lambda mais quand on va chercher plus loin sur les origines d'où vient le mot c'est là on se rend compte que ah ouais peut-être qu'on n'aurait pas c'est comme un peu avec le n-word et plein de cultures c'est comme on a fait l'effort en fait de savoir d'où ça vient et qu'il y a des gens aussi au final qui se sont insurgés face aux différentes pratiques qu'on peut aujourd'hui partir du principe où voilà là c'est un préjugé et plus que dépasser le préjugé c'est là où quand on a hum manifester un peu, on utilise ce mot qui est à la base haineux, où là, on peut enfin se dire, ouais, là, t'es peut-être dans le racisme, et ce mot-là, il est à bannir. Mais il faut, du coup, une réflexion interne et du groupe, de la société, de s'informer sur les mots qu'on emploie.

  • Speaker #2

    C'est ça, je suis grave d'accord avec Déborah, dans le sens où, moi, par exemple, la connotation négative du mot pack-pack ou packet, etc., je l'ai appris via des vraies personnes qui en souffrent de ça. et sinon par exemple le n-word je l'ai appris via internet

  • Speaker #4

    Et le problème, en fait, c'est vraiment que la plupart des gens ne vont pas aller faire cet effort, comme tu disais, Déborah, d'aller chercher sur Internet la signification, d'aller voir si ça touche des gens, si ça les blesse, et vont vraiment l'utiliser de manière banale, car ça a été banalisé. Or, ça a vraiment un sens derrière et ça blesse les gens, ça les rend tristes. Et ils ont une manière totalement...

  • Speaker #1

    différentes de ce qu'ils sont alors que ça ne devrait pas être comme ça comme on avait l'exemple avec le documentaire c'était Arte être noire en France, non je suis pas sûre que c'était sur Arte mais en tout cas sur France TV, être noire en France où on avait tout le concept de à quel moment est-ce qu'on se rend compte qu'on est noire, c'est quand on fait pas ce préjugé, c'est quand on peut pas nous donner la main parce qu'on est une personne noire, ou tout simplement l'exemple aussi avec la poupée ou Tout le monde aime la poupée blanche, mais on n'aime pas la poupée noire, parce qu'en fait, ce n'est pas celle qui est représentée, et ce n'est pas celle à qui on donne un joli côté.

  • Speaker #3

    Et c'est vrai qu'avec ce documentaire-là, personnellement, je me suis rendue compte que... que dès l'enfance, on stigmate un peu les enfants de couleur en leur disant, en fait, tu ne rentres pas dans cette case-là de la fille aux yeux bleus, blonde, blanche, mais tu rentres plus dans une case où, en gros, tu es moche. Parce que c'est clairement représenter ça avec l'expérience de la poupée, le fait que les jeunes femmes, le fait que les jeunes filles de couleur choisissent une poupée blanche au lieu d'une poupée de leur propre couleur. Et ça montre qu'en fait... dès le jeune âge, on leur inculque le fait qu'elles ne rentrent pas dans les cases, le fait qu'elles ne doivent pas se trouver belles. Alors qu'en fait, je trouve que tout être humain est beau et joli en elle-même. Et c'est dommage parce que cette expérience de la poupée, ça montre vraiment l'aspect de la société actuelle.

  • Speaker #4

    Oui, en fait, moi, je voulais juste dire que la marginalisation est tellement forte que les enfants eux-mêmes noirs... en viennent à penser qu'ils sont moches. Et c'est ce qu'on voit, en fait, dans ce documentaire. On voit les différentes perceptions des enfants, les préjugés qu'ils subissent au quotidien parce qu'ils sont des minorités. Et ça en devient triste. Et moi, j'ai même l'exemple, dans ce documentaire, qu'il y avait une petite fille, en fait, qui avait choisi la poupée blanche, justement. Et ce qui est triste, c'est qu'elle a dit de ses propres mots. que dans sa classe, il y avait beaucoup, beaucoup de blancs et qu'elle faisait partie des seules noires et que quand elle serait grande, elle allait mettre de la crème pour devenir blanche et ça en devient triste. Et c'est ça qu'on voit dans ce documentaire. On ne se rend pas compte au quotidien à quel point c'est dur. Et on ne se rend pas compte. Et si on se met à la place de cette jeune fille, on se dit mais attends, la petite, elle a 6 ans, même pas. Et elle se dit ça dans sa tête, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Le test de la poupée. Ce test, si tu ne le connais pas, il a été créé par un couple américain de spécialistes en psychologie sociale en 1947 afin de prouver l'impact psychologique et sur l'estime de soi du racisme et de la domination sociale blanche aux Etats-Unis à cette époque. Pour cela, ils ont réalisé un test avec des enfants noirs âgés de 3 à 7 ans. On leur demande de choisir, par le biais de plusieurs questions, s'ils préfèrent les poupées blanches ou noires en face d'eux. Bon, je pense que tu ne vas pas être très étonné, mais voici quelques résultats à ces questions. A la question Quelle poupée tu préfères et avec laquelle tu aimerais jouer ? 76% des enfants de 4 ans noirs préfèrent jouer avec une poupée blanche. Quant à la question Donne-moi la poupée qui est une gentille poupée 76% des enfants noirs choisissent la poupée blanche comme étant la gentille poupée. Bon, ce test, il a été réalisé aux Etats-Unis dans un contexte de ségrégation, et plus précisément là, de ségrégation scolaire. Mais en vrai, on sait qu'il y a des choses qui n'ont pas tellement changé. D'ailleurs, dans un documentaire sur France 2, réalisé en 2022, ils ont réitéré ce test, mais en France. Bon, à ton avis, ça donne quoi ? Je te laisse écouter.

  • Speaker #4

    Celle-là, pourquoi ? Parce que ma sœur, elle vous peut avec ses poupées blanches. Ce serait la blanche-moi.

  • Speaker #2

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que j'aime bien ses yeux bleus.

  • Speaker #2

    Quelle est la poupée la moins jolie ?

  • Speaker #4

    Celle-là.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Je sais pas.

  • Speaker #2

    Parce qu'elle est noire. Quelle est la poupée la moins jolie ? La noire, parce que je n'aime pas trop le noir. Pourquoi ?

  • Speaker #4

    Parce que tous les enfants de mon école sont blanches, et moi, quand je serai grande, je vais mettre ça dans un chien pour devenir blanche.

  • Speaker #1

    En fait, on voit simplement que ça crée une réelle crise identitaire. Parce que quand on grandit, on se dit, pas forcément est-ce que j'ai ma place en tant que personne noire, mais est-ce que je suis trop noire, pas assez noire ? On a l'exemple de quand on va candidater pour faire une offre d'emploi, et qu'on a des personnes qui changent de nom, qu'on a toutes ces expériences, et qui disent qu'être noire, c'est pas être noire, mais être partie d'une minorité, est-ce que c'est être... une sous-personne, on n'est pas assez qualifié parce qu'on vient de banlieue. Et à toutes ces questions-là, moi je sais pas si vous, vous avez déjà été dans une situation où on a des préjugés sur vous. Moi je sais que... pas forcément en tant que personne noire j'ai pas vraiment vécu du racisme ou des préjugés par rapport au fait que j'étais congolaise mais par contre bon à part quand les gens partent du principe où une personne congolaise africaine sait danser et que moi j'ai un rapport compliqué avec la danse et que voilà tout ce qui est danse afro honnêtement je fais pas mais en plus en vrai ça se questionne parce que moi aujourd'hui je fais plus je fais pas de danse afro mais par contre je fais beaucoup de salsa cubaine je suis partie dans un autre délire même si en vrai Si on regarde l'histoire, c'est stylé. Il y a un petit lien en vrai entre Cuba et le Congo parce que, c'est-à-dire, on voit que beaucoup des esclaves qui étaient là-bas, ils étaient congolais. Donc, dans la rythmique, je m'y retrouve quand même. Mais il y a aussi le côté où, au final, il y avait tellement de préjugés et ce poids autour là-dedans que moi, je me suis enfuie et je suis partie ailleurs, tu vois, comme ça. Quand je fais de la fête cubaine, personne ne s'attend à ce que je sache dans le chien, même si on dira toujours Ouais, elle est noire, donc elle a le rythme dans la bouche. Mais ça questionne, tu vois. Et comme je voulais le dire, En tant que femme noire, moi, je me suis jamais sentie jugée par rapport à ça. Parce qu'on partait justement... Quand on me voyait, on me disait souvent Ah, Déborah, t'es très gracieuse. Je trouve que t'es une personne qui est très élégante. Tu t'exprimes bien. Et c'est là où tu te dis Ok, donc ça veut dire qu'en principe, une personne noire, c'est une personne disgracieuse, une personne qui n'est pas élégante et qui est, au final, limite un peu sauvage. Et c'est là où tu trouves que c'est dommage de te voir. Moi, après, je suis comme ça naturellement, mais... Mais on n'est pas moins bien ou moins beau qu'une autre personne au final si on n'est pas dans les mêmes codes.

  • Speaker #4

    En fait, le réel problème dans notre société, c'est qu'on nous classe dans des cases en fonction de ce que l'on est, en fonction de ce qu'il voit de nous, justement. Je prends un exemple type, on est noir. On vient de citer, donc ok, on va aller vendre de la drogue, on ne va jamais s'en sortir dans notre vie, on va toujours vivre dans une cité, etc. Alors que c'est complètement faux et c'est très dur de déconstruire ces préjugés dans la tête des gens puisque c'est ancré dans notre société. Et ça fait peur, en fait, simplement.

  • Speaker #3

    Je vais prendre ce que tu as dit, Déborah, de ton expérience personnelle. Moi, pour mon expérience personnelle, comme je suis d'origine chinoise, on a souvent cette idée d'une jeune femme chinoise très discrète, très studieuse. Et en fait, moi, on va dire que comme j'ai grandi en France, ma personnalité, elle ne correspond pas au casque qu'on voudrait me mettre quand je dis que je suis chinoise. Parce que, par exemple... Parce que par exemple, moi, on va dire que je suis studieuse, mais pas à un tel point où passer toutes mes journées à réviser. Et en fait, j'ai dit ce que je pense. Je ne me restreins pas. Je n'ai pas peur du regard des autres. Personnellement, moi, j'ai des amies qui sont chinoises et on va dire qu'elles rentrent dans cette case d'une jeune femme chinoise, studieuse, modèle, qui doit respecter les codes de la société chinoise alors que moi, je m'émancipe de ces cases-là. Et après, je reçois souvent des remarques. venant des personnes en me disant Mais Émilie, t'es sûre que t'es chinoise ? Parce que tu ne corresponds pas vraiment au modèle de chinoise qu'on a dans la tête. Et c'est ça qui est triste.

  • Speaker #1

    Mais moi, c'est ça que je me questionne parce qu'au final, tu l'as très bien dit, la société chinoise, elle donne cette image-là où, entre guillemets, enfin, je ne sais pas... Si les filles doivent être discrètes, ce genre de choses. Et par exemple, nous, en Afrique, on a ce truc où on aime bien dire Ah oui, nous, on aime bien manger relevé. Moi, j'aime bien... Nous, on aime la musique qui danse, parce qu'en fait, on a le coupé décalé, on a la rumba. Donc au final, nous, aujourd'hui, enfin, moi, je veux dire, j'ai pas le rythme dans la peau, désolée, les gars. Mais t'as d'autres personnes et une grande partie de la communauté qui, au final, elles, mettent en avant, en fait, ce côté-là où nous, en tant qu'Africains... parce que même nous on s'en dit ouais chez nous les africains c'est comme ça que ça se passe nous il y avait toute la rèfle moi je suis congolais avec le prank et tout donc au final quand nous même d'une propre communauté, on met en avant ces choses-là et qu'on crée parfois par nous-mêmes ces stéréotypes. Comment est-ce que les gens en face font pour dépasser ça ? C'est ça que je veux dire. Quand on s'auto-alimente là-dedans.

  • Speaker #4

    Il faut aussi éviter de tomber dans la généralisation, en fait. Parce qu'après, il y a des préjugés et il faut rester dans le respect. Parce que, OK, moi, j'ai relevé, je ne trouve pas que c'est une atteinte au peuple congolais. Mais si tu n'es pas dans le respect de l'autre, c'est là que ça en devient malaisant. et moi par exemple comme je suis tunisienne on aime bien me dire Larissa tout ça ça va tu manges épicé moi ça me dérange pas alors que d'autres ça pourrait les déranger mais il faut vraiment faire en fonction de la sensibilité de chacun moi contrairement à vous

  • Speaker #2

    Je suis blanche, donc sans ma tête, on ne voit pas que j'ai des origines turques ou quoi que ce soit. On pense souvent que je suis française, on pense souvent que je suis italienne, etc. Du moment de famille. Mais quand on me demande c'est quoi mes origines et que je leur dis que je suis d'origine turque, etc. En fait, je peux avoir des réflexions en mode Ah ouais, ton père, il détient un kebab. Ah ouais, ça va, c'est trop bon les oignons, etc. Des trucs comme ça. C'est bête. Mais en tout cas, moi, ça ne me dérange pas, ça ne me blesse pas. Au contraire, je m'en fous. Mais il y a une différence, c'est que... Quand j'étais petite, on pensait plus que j'étais... En fait, j'étais un peu typée asiatique, due à ma mère, parce que ma mère, elle s'est beaucoup bridée, étant donné qu'elle a plusieurs origines turciques. Je pense que vous le savez, comme les Kazakhs, les Ouzbeks, c'est des Turcs. Mais étant donné que ma mère, elle n'est pas 100% turque d'Anatolie, si je puis dire, la Turque actuelle, mais elle a d'autres origines, ce qui fait que j'étais assez typée asiatique quand j'étais petite, et du coup, sur ma tête, quand... En étant petite, on me disait Ah ouais, ok, d'accord, ça va la chinoise, etc. Vraiment. Mais en grandissant, j'ai perdu ces traits-là et maintenant, on pense plus que je suis européenne et quand je leur dis mes origines, j'ai des réflexions en mode C'est quand tu me prépares un grec. Malheureusement, c'est comme ça. Mais je pense que quand t'es petite, j'ai ces réflexions depuis maintenant des années, mais maintenant, ça ne me dérange pas. Mais avant, au bout d'un moment, c'est chiant de recevoir tout le temps les mêmes réflexions.

  • Speaker #3

    C'est exactement ça. Parce que comme je suis chinoise, on a souvent l'idée des parents qui tiennent un restaurant chinois. Et du coup, quand j'étais petite, les gens me demandaient Mais Émilie, tes parents, ils font quoi comme job ? Moi, je leur disais Ils sont des chauffeurs, ils travaillent dans un autre domaine que la restauration. Et les gens étaient un peu choqués du fait qu'il n'y a pas tous les Chinois qui tiennent un restaurant. Et il y a aussi le fait de dire que quand on va manger chinois, qu'en vrai, on va manger traiteur, mais c'est plus un restaurant japonais. On dit qu'on mange chinois parce que c'est... la majorité du temps, c'est tenu par des Chinois. Et je trouve ça dommage de... Comme toi, Ayla, pour l'exemple du kebab, on généralise trop les... les origines dans un type de métier, de profession ou même de comportement. Par exemple, tu disais que quand tu étais petite, on voyait que tu étais un peu asiatique. Mais moi, c'est exactement pareil. Quand j'étais petite, on voyait que j'étais chinoise. Mais en grandissant, comme je n'ai plus les codes de la société chinoise, on me dit souvent que je ressemble plus à une vietnamienne, une indonésienne, juste parce que j'ai la couleur un peu bronzée. Et je trouve ça dommage parce que le fait de dire que... Ah mais en fait ton apparence dit que t'es de quelle origine alors qu'en fait on s'arrête juste sur les préjugés mais ratio et physique on essaye pas de d'apprendre à connaître la personne avant de

  • Speaker #1

    la classer dans une case c'est ça mais après je vais quand même questionner parce que Le terme même de préjugé, entre guillemets, c'est le fait de... C'est un préjugé. C'est avant d'avoir fait son propre jugement. Tu vois ? Enfin, je sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Et il y a aussi toute la question que j'aimerais bien questionner autour de la phrase de il ne faut pas généraliser Tu vois ? Par exemple, généraliser, pour moi, c'est pas... Ça veut pas dire... Enfin, c'est pas quelque chose de fixe, entre guillemets. Je sais pas, peut-être que je me dis qu'une personne qui dit Ah oui, t'aimes bien ci, t'aimes bien ça est-ce qu'elle aurait pas... Est-ce que c'est pas fake entre guillemets ? T'as pas un peu conscience que 100% de la population chinoise, par exemple, n'a pas de... de restaurant chinois, tu vois ce que je veux dire ? Donc c'est un peu genre de la bêtise, limite, que les gens y mettent en avant.

  • Speaker #2

    Non, je suis d'accord.

  • Speaker #3

    Ça reflète la société actuelle, en vrai.

  • Speaker #2

    C'est ça. En vrai, je suis d'accord avec toi, Déborah. Après, il y a un big préjugé par rapport à des communautés. Par exemple, que toute la communauté sud-asiatique soit indienne, parce qu'elles ont la même couleur de peau. ça c'est un préjugé c'est pas forcément du racisme est-ce que c'est une sorte de racisme ? c'est une forme de racisme ou pas ?

  • Speaker #1

    je pense pas je pense qu'on rentre dans le racisme à partir du moment où c'est discriminant qu'il y a quelque chose de une atteinte,

  • Speaker #2

    une certaine violence c'est un préjugé alors par exemple, ça c'est ancré toujours actuellement je vois une personne qui a la même couleur de peau qu'un indien On pense qu'il est indien alors que non, il peut être Sri Lankais, il peut être Pakistanais. Pareil pour la communauté asiatique, Asie de l'Est, quand on voit quelqu'un qui a les hybridés, on se demande si c'est chinois alors que non, ça se trouve à la japonaise, à la coréenne, à la vietnamienne. Malheureusement, il y a encore beaucoup de préjugés raciaux dans la société actuelle. et j'espère que ça va changer justement il ne faut pas généraliser pas parce que tu vois une personne exubridée que c'est forcément un chinois franchement moi par exemple Quand je vois des personnes aux yeux bridés, je ne pense pas directement qu'elles sont chinoises. J'essaie de savoir... Elle peut être chinoise, mais elle peut être japonaise, elle peut être coréenne. Peut-être parfois, elle peut être d'origine sud-américaine. Elle est de sud-américain. Je ne sais pas, moi, par exemple... pas les mexicains mais tu sais les argentins etc ils ont un peu les hybridés et vraiment Emilie j'ai vu ton regard oui c'est vrai non non et franchement on peut se poser la question moi en tout cas en fait j'ai sorti l'habitude J'ai sorti de l'habitude d'avoir des préjugés raciaux. Ça peut m'en arriver, mais c'est pas vraiment avec une mauvaise intention. Quand je vois, par exemple, une personne type indienne, avec la cour de peau, etc., je pense pas directement qu'elle est indienne. Je pense que, si ça se trouve, elle peut être trilanquaise, pakistanaise, etc. Après, bien sûr, il faut parler avec la personne. Mais si c'est une personne connue comme ça, je le rencontre dans la rue, bon ben, tant pis, je saurais jamais. Mais si je lui parle un peu, et que je lui demande ses origines, Je vais essayer de le faire.

  • Speaker #0

    Enfin, pas de choquer qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Qu'elle soit pas un djinn ou... Voilà. Parce que je sais qu'il y a d'autres communautés qui ont la même couleur de peau.

  • Speaker #0

    Après, c'est quand même le côté positif avec les réseaux sociaux où c'est ça un peu qui a mis en avant le fait de ne plus utiliser certains mots et tout. Et avec les films, les séries, donc on a un peu plus ce regard où moi, parfois, quand je sors, j'arrive à me dire, ah ouais, cette personne-là, elle vient d'Amérique latine, tu vois. Alors que par exemple, ma pote, elle va dire, comment ça, elle vient d'Amérique latine ? Mais c'est la question aussi, c'est, est-ce que t'as l'habitude de voir d'autres visages ? C'est ça. Parce qu'au final, moi, c'est parce que j'ai eu l'habitude de voir d'autres visages. Moi, perso, je préfère regarder des télé-nouvellas et tout. Je vous ai dit que je faisais la salle à cube. Voilà, l'Amérique latine, je connais bien et donc j'arrive à voir cette personne-là. Moi, je pense qu'elle est péruvienne et tout, tu vois. Moi, j'arrive à le voir. Mais c'est pas tout le monde en fait, en fonction de tes goûts, de ce que tu vois. Et c'est là où on se dit... que sortir des préjugés raciaux, ça demande une ouverture d'esprit que beaucoup de personnes n'ont pas, au final. Il faut aller chercher, découvrir et tout. Mais il y a aussi le côté où, bon, pas forcément focus préjugé, mais pour la personne en soi, dans sa construction aussi, il y a peut-être aussi, entre guillemets, je reviens sur ce que je disais, mais de faire l'effort nous-mêmes de se réapproprier notre culture. Entre guillemets, on a l'exemple de la poupée noire. Est-ce que moi, je vais faire l'effort d'acheter des poupées noires à ma fille ? Il y a toutes ces questions-là où on va se poser la question et nous, on n'aura pas forcément ce réflexe d'acheter des poupées noires à nos filles, de lui apprendre à... En plus, en ce moment, il y a plein de polémiques autour de... les personnes qui ont des enfants métis, qui ne savent pas coiffer leurs cheveux et tout. Enfin, il y a eu plein de débats sur ça. Non, mais c'est vrai. Vous coiffez les cheveux comme on coiffe les cheveux d'une personne caucasienne. Une personne qui a connu que des cheveux caucasiens. tu vois ça s'apprend et je trouve que nous aussi tu vois on devrait faire cet effort peut-être de s'imposer et de se dire que je veux plus de poupées noires, j'achèterai des poupées noires à ma fille des têtes à coiffer qui lui correspondent et elle va pouvoir aller de l'avant je sais pas Inayas tu voulais dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    ouais en fait tout à l'heure quand tu disais que les réseaux sociaux c'est bien, je suis d'accord les réseaux c'est bien mais ça peut aussi devenir malsain et dangereux parce que les réseaux sociaux ça va dans les deux sens je suis d'accord sur le fait que il y a des mots que certaines personnes emploient n'emploient plus grâce aux réseaux sociaux. Mais les réseaux sociaux aussi appuient sur certains préjugés. Et c'est ça qui est nul, en fait. Et même, tu parlais des poupées. J'avais déjà pu voir qu'en Afrique, la majorité des poupées, elles étaient blanches. C'est ça qui est triste. et je ne me rendais pas forcément compte, moi je ne savais pas. Je pensais qu'en Afrique, les poupées étaient noires, parce qu'encore en France, on a une grande diversité de personnes, et il y a beaucoup de personnes qui sont issues de l'immigration, alors qu'en Afrique, la majorité des personnes sont noires en fait. Et c'est ça qui n'est pas courant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi je veux juste rebondir sur ce que t'as dit Déborah. qu'il faut avoir une ouverture d'esprit, c'est totalement vrai pour moi. En tout cas, pour ma part. Par exemple, moi maintenant, j'arrive à différencier une personne indienne d'une personne pakistanaise, d'une personne sri-lankaise parce que mes meilleurs amis sont tamoules. Donc, j'arrive à voir des différences physiques. Et vu que, par exemple, j'écoute de la K-pop, que je regarde des animés, par exemple, quand je vois une personne typée asiatique, Asie de l'Est, je sais qui sont. Genre... Parce que j'entends la langue, je remarque des aspects physiques. Parce qu'ils n'ont pas les mêmes... Ils ne sont pas typés pareils, quoi. Normal. Et du coup, franchement, tu as totalement raison sur le fait qu'il faut vraiment une ouverture d'esprit. Et moi, par exemple, les personnes issues de la communauté latine, Amérique latine et tout, moi aussi, en fait, j'ai remarqué que... J'arrive à peu près à faire la différence parce que je regarde beaucoup de documentaires sur ces pays-là. Donc, c'est pour ça que tu as totalement raison sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Mais même, on n'en a pas parlé, mais elles le côté de la latinasse et la fille sulfureuse avec le corps en bouteille. Et elles sont souvent blanches alors qu'il y a une grande communauté noire en Amérique latine dont on ne parle pas du tout. Et en fait, on voit que beaucoup subissent, mais parce qu'on ne s'interroge pas suffisamment.

  • Speaker #3

    Et les fous, quand vous parlez des médias et des poupées, récemment, j'ai vu que la collection de Barbie, elles ont sorti des poupées hyper réalistes sur le fait qu'il y a plein de diversités de poupées. Il y a des poupées qui ont la 13 au mi-21, il y a des poupées asiatiques.

  • Speaker #0

    En fauteuil roulant.

  • Speaker #3

    Exactement. Et en fait, je trouve que cet exemple-là, elle est parlante parce que... elle montre que la société, elle évolue avec son temps. Même avec les médias, par exemple TikTok. TikTok, c'est vrai que ça renforce parfois des préjugés raciaux, mais parfois ça les déconstruit, notamment avec des gens qui filment les stéréotypes ou les préjugés qu'ils ont pu avoir, notamment en disant Ah, mais t'es chinois ! Et là, ils mettent plein de drapeaux de l'Asie pour montrer qu'en fait, en Asie, il y a plein de diversités de cultures et d'origines. Et en fait, c'est hyper parlant parce que les médias, en vrai, même si parfois c'est... Même si parfois c'est... c'est malsain, ça joue un rôle dans la construction de la société actuelle et ça permet de la faire évoluer exactement,

  • Speaker #1

    je suis grave d'accord avec toi Émilie, parce que moi par exemple à mon époque, quand je partais sur... à mon époque un peu né hier je suis née hier j'ai 16 ans mais non, quand j'avais 8 ans et tout que je partais sur Gulli j'avais pas de pub montrant des poupées de couleur de peau noire ou asiatiques ou autres en fait il y avait que tout le temps la même chose blonde aux yeux bleus très très mince etc et donc c'est vrai que là on remarque une avancée de la société ce qui est totalement cool moi j'aurais aimé avoir ça à mon enfance je vais pas vous mentir maintenant faut l'habituer c'est à dire que Il faut prendre l'habitude d'offrir des cadeaux, par exemple, à des enfants avec des poupées diversifiées. Parce qu'on a tout le temps, même à l'heure actuelle, beaucoup de réflexes. Ouais, des réflexes. Je vais prendre une poupée blonde aux yeux bleus, ça va appeler à tout le monde. Oui, ok, mais pourquoi pas changer ? Parce que les autres poupées sont totalement plus jolies, parfois. Donc, pourquoi pas les acheter ?

  • Speaker #2

    Je pense aussi que l'éducation joue un vrai rôle là-dedans parce que si tu incultes déjà des vrais principes et des valeurs à tes enfants, si tu leur incultes le fait qu'il faut être tolérant envers chaque communauté, qu'il faut être ouvert d'esprit parce que tout le monde n'est pas comme toi et qu'il y a une diversité de gens, de personnalités, de façons d'être, de façons de faire. à travers le monde. Et si, en fait, durant l'enfance, tes parents t'inculquent cette manière d'être et de penser, le monde de demain sera forcément meilleur et les gens seront forcément plus proches.

  • Speaker #0

    Moi, je voulais être d'accord avec toi dans le sens où... il faut inculquer aux enfants. Bon, même si je pense que déjà, il faut sensibiliser les parents, parce que l'enfant, il ne va jamais rien apprendre si plus haut, ça n'a pas bougé dans son cerveau.

  • Speaker #1

    Je suis grave d'accord avec Inaya. Mais en fait, par exemple, tout à l'heure, en off, Déborah, elle nous expliquait qu'elle n'était pas confrontée aux préjugés ratios, mais aux préjugés ratios dans le sens où... Elle était confrontée à des commentaires... Parce qu'elle était d'issue de milliers de banlieues. Et en fait, je suis d'accord avec elle parce que je connais plein de personnes qui sont issues de milliers de banlieues et qui en fait, on en parlait tout à l'heure au tout début, ils changent leur CV. Ils ne mettent pas leur photo. Ils ne mettent pas leur nom de famille. Ou du moins, ils changent leur nom de famille. Et parfois, ils changent même le style. Par exemple, je connais un garçon, il s'est coupé les cheveux. Il s'est rasé, quoi. Tous les cheveux, parce qu'il avait les cheveux bouclés, donc il ne voulait pas qu'on voie sur lui qu'il était maghrébin, quoi.

  • Speaker #4

    Les filles, elles ont abordé plusieurs situations dans lesquelles les préjugés raciaux sont présents. Mais en fait, ils sont partout. Que ce soit dans certains métiers, ou bien lors de visites pour louer un appartement même. Si tu veux plus t'informer sur ces questions, comme d'habitude, tu trouveras en description de cet épisode différentes ressources sur les préjugés ratios.

  • Speaker #2

    Et en fait, pour les gens, les préjugés raciaux vont souvent avec des préjugés d'où l'on vient. C'est les immigrés, les maghrébins, les noirs. C'est forcément ceux qui viennent de banlieues, donc qui sont en dessous de nous. C'est des sous-personnes et c'est ça qui est nul.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est juste pour revenir, comme Ella, tu disais, les personnes qui changent leur nom dans le CV, toutes ces questions-là, et c'est là où tu dis qu'au final... Moi, ça me révole dans un sens où je me dis que c'est pas à moi de changer. Bon, même si je pense que... Comme je vous l'ai dit, j'ai pas forcément vécu ça, mais c'est pas à moi de changer pour que je rentre dans les codes de la société, mais c'est plutôt à la société d'ouvrir son mindset. Et ça datait à moi, limite, j'ai envie de dire. Et c'est aussi la question identitaire, où on disait, la petite fille qui disait que plus tard, elle voudrait mettre de la crème éclaircissante pour être blanche. Moi, c'est la question de dire, et c'est ce que je fais avec mes enfants, T'es noire, t'es noire Et c'est bien, c'est positif d'être noire. Et c'est là où il y a aussi toute la question que j'ai, c'est autour du tabou du mot noire Parfois, il y a des gens qui, pour me décrire, vont dire que je suis black, que je suis une renoie, et ils ont peur de dire que je suis noire. Et c'est là où je pense que, moi, le mot noire les identités, les origines que j'ai, moi, je n'ai pas besoin que les gens craignent, en fait. ce mot. J'ai pas besoin que les gens craignent de me décrire mais au contraire j'ai besoin qu'on gagne en respect. Tu vois, qu'on respecte mon identité, qu'on respecte la personne que je suis et qu'on respecte le mot noir et quand tu le dis c'est pas pour dire elle est noire donc c'est une sauvage ou elle est noire donc c'est ceci mais elle est noire parce qu'elle est noire parce que noire c'est positif parce que c'est une belle personne et qu'au final qu'on puisse me décrire comme je suis et c'est là où moi aussi je pourrais d'une certaine manière assumer ma pleine identité et vivre sereinement en étant en phase avec qui je suis et ce que je représente et l'image que j'ai et que j'ai décidé que les gens auraient de moi au final.

  • Speaker #2

    Avec le temps, le mot noir, en fait, il a été tout simplement diabolisé. Donc, les gens ont peur d'utiliser ce mot, mais c'est comme dire à une personne blanche qu'elle est blanche. Elle est blanche et elle est noire, c'est juste... une description et c'est pas péjoratif en fait et donc et moi je trouve justement qu'utiliser ces mots là donc renois, blague et même pour les autres communautés c'est là, c'est à ce moment là que ça devient péjoratif et malaisant.

  • Speaker #0

    C'est là où tu sens qu'il y a un problème et que t'as un malaise qui au final il y a des choses à déconstruire. On peut encore parler de toute la polémique avec Omar Sy et on questionne encore la place. En fait, en 2023, on questionne la place d'une personne noire dans une société française.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est comme Aya Nakamura, quand elle était à la plénitude de sa carrière, on disait Aya Nakamura, la française. Et quand elle a eu un problème avec son mari, etc., il disait Aya Nakamura, la malienne. Là, c'est qu'il y a un petit problème quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, comme tu l'as dit Déborah, ils ont mis en cause quand même la présence de Omar Sy dans le cinéma français, alors qu'il est tout autant français que nous. Il est totalement légitime d'avoir sa place dans le cinéma, étant donné que c'est un très très bon acteur. Et en plus de ça, il est talentueux, il a sa place, il a sa notoriété. Et on met en cause, non mais il n'est pas assez français, ou du moins si, regardez, il a tout, il doit tout à la France.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est la même question de l'immigration, tu sais, où on lui dit... tu dois être sans toi fier et reconnaissant envers la France mais on ne demandera jamais à une personne blanche qui est peut-être venue d'immigration italienne, portugaise, d'être reconnaissant au même titre que lui en fait. Et donc on a ce projet là de les Noirs vous êtes en fait vous nous devez quelque chose, vous n'avez pas votre place ici. Et indirectement c'est ça qu'ils disent.

  • Speaker #3

    Ouais en fait il faut surtout distinguer la nationalité et l'origine. Par exemple au Marseille je pense qu'il est de la nationalité française et on s'arrête à son origine qui est africain. Et en fait, on pense qu'une personne n'a pas de nationalité, mais plus une origine qui définit sa nationalité. Et en fait, moi, je pense qu'il faut vraiment séparer ces deux notions qui sont complètement différentes. Par exemple, Omar Sy qui parlait de... Il disait lors d'un interview, j'avais vu qu'il disait qu'il était fier d'être français, mais qu'il avait des certaines préjugés dues à son apparence qui est de couleur noire. Et en fait, je trouve ça dommage du fait qu'on s'arrête... on s'arrête sur l'apparence, l'origine, mais pas sur le talent de la personne elle-même.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en fait, pour rebondir sur ce qu'Ella avait dit, même s'il n'était pas talentueux, il a les papiers. Donc, où est le problème ? Il a les papiers et toutes les personnes, qu'on soit noir, blanc, de toutes les couleurs, nous avons les papiers. Et ce qui est grave, c'est que nous, par exemple, pour pouvoir atteindre des études et faire... un métier qui gagne bien, on va devoir se battre deux, voire trois fois plus, pour prouver aux gens que nous sommes légitimes. Alors que toi, t'as les papiers, t'as les papiers, t'as les papiers, j'ai les papiers, nous avons tous les papiers, nous sommes tous légitimes d'être ici.

  • Speaker #3

    Et c'est surtout ça. Comme... En fait, j'ai l'impression que comme je suis d'origine chinoise, je suis née en France, mais pour mes études, j'ai l'impression que je dois me donner deux fois à fond, deux fois plus à fond que d'autres personnes de couleur blanche, parce qu'en fait, J'aurais cette idée-là de me dire qu'en fait, la France, elle m'a tout donné, mais que je dois encore me battre pour montrer mes droits et mes valeurs. Alors qu'en fait, non, je suis née en France, j'ai la nationalité française. Enfin, je l'ai obtenue récemment, mais voilà. Et en fait, je trouve ça dommage parce que... Le fait qu'on soit d'une origine, d'une communauté, on a l'impression, personnellement, moi j'ai l'impression que je dois me donner à fond par rapport à une personne qui a vécu en France, qui est d'origine française, et je trouve ça dommage.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis grave d'accord avec Émilie. En fait, dans le sens où, je vais faire court, mais ici, on est toutes légitimes. à dire qu'on est française. Moi, personnellement, je suis fière de dire que je suis française. J'ai mes papiers, je suis née ici. Je suis tout autant française qu'une vraie personne blanche d'origine française. Je partage la même culture. Moi, à l'école, on m'a inculqué la culture française. On m'a appris la marseillaise. À partir du moment que je vis en France, que je parle le français, que je m'estime française et que j'ai les papiers français, tu ne peux pas me dire en face de moi et de remettre en cause. ma place quand même. C'est aberrant d'en arriver à ce point-là.

  • Speaker #0

    Au final, c'est là où on se rend compte qu'on avance, mais parfois on aimerait quand même que ça avance un peu plus vite et qu'il y a beaucoup encore de choses à déconstruire. Mais voilà, j'ai des préjugés, on a tous des préjugés, mais il faut apprendre à les dépasser et peut-être qu'il y a encore du monde qui n'est pas prêt, mais bon.

  • Speaker #2

    avec ce podcast on va y rentrer ils vont y aller moi j'essaye de me rassurer en me disant on avance ok, doucement mais sûrement un jour on atteindra le but recherché et les gens se rendront compte du désastre que ça crée mais un jour j'espère et moi j'aimerais juste rajouter Juste en vous disant les filles Faites attention parce que même sans faire exprès On peut avoir des préjugés sur les gens Des préjugés ratios Et moi J'essaierai parce que ça m'a fait prendre conscience Et j'essaierai Maintenant De faire attention à chaque personne qui m'entoure Et ne pas la juger Selon ce que je vois

  • Speaker #0

    On dit que la curiosité c'est un vilain défaut Mais je pense que quand il s'agit d'apprendre à connaître les gens On... et même d'autres cultures il n'y a pas mieux la curiosité est la plus belle des qualités c'est ça et on remercie encore une fois la cité audacieuse de nous accueillir pour ce podcast merci merci c'était trop bien

  • Speaker #4

    Re, si tu es là, c'est que tu as écouté cet épisode jusqu'à la dernière seconde, alors merci beaucoup. Et on se retrouve bientôt pour une nouvelle discussion entre filles. N'hésite pas à partager l'épisode s'il t'a plu. En attendant, tu peux t'abonner au RevCast pour être informé des nouveautés, mais aussi aux différents profils de l'association Revelle sur les réseaux sociaux. A bientôt, salut !

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