- Speaker #0
Est-ce que vous auriez pu faire un bébé toute seule ?
- Speaker #1
Jamais, jamais j'aurais pu faire un bébé toute seule. D'ailleurs, je ne suis pas capée pour avoir des enfants. Ma sensibilité est trop forte pour avoir des enfants. Je n'arrive pas à le gérer, donc toute seule, ça aurait été impossible.
- Speaker #0
Est-ce que vous êtes allée au bout de vos rêves ?
- Speaker #1
Oui, parce que là, j'ai vu un spectacle de magie avec mes enfants. Le magicien disait « écrivez un rêve sur un papier » et j'étais bien emmerdée.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez déjà touché le fond de la piscine dans un petit pull marine ?
- Speaker #1
Oh oui. Ah oui. Et d'ailleurs, il faut. parce que j'ai appris Je ne vous dis pas comment c'est éblouissant quand on ressort de la piscine.
- Speaker #0
Est-ce que vous pensez que « aimer jusqu'à l'impossible, c'est possible » ? La chanson que vous adorez mais que personne ne connaît. Vous écoutez quoi quand vous avez le cœur grenadine ?
- Speaker #1
Ah là là, mais quel bonheur ce podcast Stéphane ! Bonjour,
- Speaker #0
je m'appelle Stéphane Basset et je vous propose « Ritournelle » . Dans ce podcast, je reçois des femmes qui se racontent en paroles et musiques. Chaque invité évoque les chansons qui ont marqué sa vie et répond à mes questions musicales. Genre... Est-ce que pour vous, aimer est plus fort que d'être aimé ? C'est quoi vos démons de minuit ? Qu'est-ce qui vous donne l'envie d'avoir envie ? C'est donc un podcast tout en paroles et musique que je vous propose. Bienvenue dans Ritournelle, le podcast où des femmes se confient en paroles et musique. Aujourd'hui, je reçois Agathe Lecaron. Bonjour Agathe.
- Speaker #1
Bonjour Stéphane.
- Speaker #0
Vous êtes animatrice, chanteuse, actrice, autrice, chef d'entreprise.
- Speaker #1
Chanteuse, c'est un grand mot, mais bon, ok,
- Speaker #0
je prends. On va y venir, j'étais pas au courant Mais j'ai trouvé un truc, je me suis dit What the f...
- Speaker #1
dans le programme il y a une tradition c'est Lya qui fait le portrait de l'invité en chanson ah j'aime bien c'est bien non ? mais je la veux absolument
- Speaker #0
Je vais vous l'enverrer.
- Speaker #1
C'est fantastique.
- Speaker #0
On va parler de votre enfance pour commencer. C'est quoi la première musique qui est entrée dans votre vie ?
- Speaker #1
Le pronom de sa fille,
- Speaker #0
c'est Yves Duteil. Ah, Yves Duteil ?
- Speaker #1
C'est Petit Pont de Bois.
- Speaker #0
Le Petit Pont de Bois,
- Speaker #1
le Petit Pont de Bois. Le Petit Pont de Bois, qu'on traverse et naguère. Le Petit Pont de Bois, le Petit Pont de Bois.
- Speaker #0
J'adore Yves Duteil.
- Speaker #1
Mais moi, j'adore Yves Duteil. Alors, il y a Émilie Joliet aussi, qui me vient. C'est peut-être les deux BO de mon enfance.
- Speaker #0
Est-ce que lorsque vous étiez enfant, on vous prenait par la main, comme dans la chanson Dave Duteil, vous avez été un petit peu lâchée ?
- Speaker #1
Non, non, moi j'étais une enfant très seule, fille unique, et vraiment élevée dans une grande chambre seule, où j'avais plein d'univers, où j'étais à droite, j'étais animatrice télé, à gauche chanteuse, enfin bon, j'avais plein de jeux de rôle comme ça, mais que je faisais toute seule.
- Speaker #0
Et vos Mistral gagnants à vous, c'est quoi pour reprendre la chanson ?
- Speaker #1
Les Madeleines de Proust.
- Speaker #0
De l'enfance.
- Speaker #1
C'est horrible parce que comme je n'ai pas de souvenirs d'enfance qui me transcendent ou qui me rendent heureuse, je n'ai pas d'émotions liées à l'enfance. C'est marrant,
- Speaker #0
vous croisez les bras au moment de parler de l'enfance.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Mais ce ne sont pas des bons souvenirs. Si, peut-être des Noëls, parce que des moments de cohésion. Et puis des moments au Pila, qui est un endroit que vous connaissez bien, où là, il y avait du bruit dans la maison, des cousins. et... Je dirais un répit dans les querelles, etc.
- Speaker #0
Vous avez réussi à faire le deuil de cet enfant, ce qui n'est pas celle que vous imaginez ?
- Speaker #1
Je me suis construite avec, en tout cas. Et puis, comme j'aime bien celle que je suis aujourd'hui, je ne changerai rien. Mais ce n'était pas marrant, tous les jours.
- Speaker #0
On va plutôt parler de choses marrantes. La chanson du premier baiser, c'est... La maternelle ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
non. C'est un petit peu tôt, la maternelle.
- Speaker #1
Non, non, non. C'est Elton John, Nikita. C'est Nikita. Oh,
- Speaker #0
Nikita.
- Speaker #1
And I'll never know.
- Speaker #0
Ce clip incroyable. La femme du clip était sublime.
- Speaker #1
Ça, je ne me souviens pas. En tout cas, ça m'a moins marquée.
- Speaker #0
Elle est top 50, moi, ça m'a marquée.
- Speaker #1
Mais moi, Elton John, il a marqué souvent des moments importants de ma vie. C'est marrant, maintenant qu'on en parle.
- Speaker #0
C'est vrai ?
- Speaker #1
Oui, genre ma grossesse. Ma première grossesse de mon fils aîné. J'écoutais, il y a des nanas qui ont envie de fraises. Moi, j'avais envie d'écouter Elton John en boucle. C'est marrant.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Je ne sais pas pourquoi. Et pour le deuxième, c'était Stevie Wonder. Mais va comprendre pourquoi, je ne sais pas.
- Speaker #0
Alors, j'ai parlé de Stevie Wonder avec une invitée précédente qui était Josephine Dry, que vous connaissez. Oui. On parlait de Stevie Wonder. Moi, en fait, je pense que sa pire chanson et son plus grand succès, c'est-à-dire I Just Called To Say I Love You. Oui, c'est vrai. Qui est une catastrophe.
- Speaker #1
Oui, mais moi, ce n'est pas celle que je préfère.
- Speaker #0
C'est plus les Stevie Wonder d'avant.
- Speaker #1
Mais oui. Faut voir. Moi, je lui connais ça en boucle.
- Speaker #0
Il s'appelait comment, le premier petit baiser ?
- Speaker #1
Xavier. Mais Xavier m'avait aussi collé une beigne au collège. Donc, je ne sais pas, il m'a frappée. Oui, c'est ça. À la fois, il m'embrassait. À la fois, il me frappait. Donc, j'ai bien fait de le fuir, celui-là.
- Speaker #0
Je crois. Vous vous fantasiez, petite, en tout cas, adolescente, sur Jean-Luc Delarue ?
- Speaker #1
Ah oui, c'est vrai, ça. Pour moi, c'était la représentation. D'abord, il était quand même ultra beau gosse. Et puis, c'est la représentation du succès. Et puis, il faisait tellement bien son truc. Et puis, il cassait un peu les schémas par rapport au Jean-Pierre Foucault ou au Michel Drucker. Il était beaucoup moins empoulé. Donc, j'adorais.
- Speaker #0
Mais à quel moment vous vous êtes dit, j'ai envie de faire de la télé ou de la radio ? Parce que dès le début, vous allez picorer. toutes les façons de raconter des histoires.
- Speaker #1
Moi, je suis fascinée par les histoires, par les récits, par les histoires de vie. Et puis, pour en revenir un peu à mon enfance, comme j'étais très seule, mes parents, c'est pas pour ça, mais il se trouve qu'ils m'avaient offert une télé que j'avais dans ma chambre, ce qui était rare à l'époque. Et donc, moi, c'était ma vraie fenêtre sur le monde. C'est-à-dire que tout à coup, j'allumais la télé et la joie arrivait dans ma chambre, alors que c'était pas la joie à la maison. Et donc, ça me faisait complètement rêver. Dans mes plus vieux souvenirs, je veux faire de la télé ou de la radio.
- Speaker #0
La première télé, la première radio, c'est quoi ? Moi, je me souviens très bien du moment où je suis entré dans un studio de radio. Je pourrais le décrire, vous aussi.
- Speaker #1
Moi, c'est la télé, télé achat avec Pierre Belmar, où je dois vendre un grill vertical. C'est une espèce de grille pain où on devait mettre deux trucs de poulet. Ça,
- Speaker #0
c'est votre première télé ?
- Speaker #1
C'est ma première télé, que vous pouvez voir sur ma page Instagram, dans mes stories à la une, là, où donc j'ai les poulets au niveau de mes seins. Et donc, j'ai deux espèces de miches comme ça, ridicules. Mais je suis hyper sérieuse et je vends mon truc hyper sérieusement. J'avais 23 ans et c'était le Graal. Je n'en avais rien à foutre que ce soit du téléachat. C'était le bonheur absolu de faire de la télé, d'accéder à mon rêve.
- Speaker #0
D'être reconnu.
- Speaker #1
D'être reconnu, d'être peut-être regardé. Je ne sais pas trop, ça ferait que je fasse ma psychanalyse. En tout cas, peut-être d'être aimé, que les gens s'intéressent à moi.
- Speaker #0
Est-ce que comme Balavoine, vous vouliez que les... Partout dans la rue, on parle de vous, que les gens soient nus, se jettent sur vous.
- Speaker #1
À l'époque, complètement balavoine. Aujourd'hui, totalement l'inverse. Oui.
- Speaker #0
Forcément, là on vous reconnaît, donc c'est chiant.
- Speaker #1
Oui, puis c'est... Enfin,
- Speaker #0
chiant, pardon.
- Speaker #1
Oui et non, parce que comme je fais des émissions plutôt de service, les gens sont super gentils avec moi, mais c'est vrai que ça m'angoisse, moi, la notoriété.
- Speaker #0
C'est-à-dire, qu'est-ce qui vous angoisse ?
- Speaker #1
Je sais pas, je... Cette impression d'appartenir un peu à tout le monde, quoi. De peut-être aussi avoir... De toute façon, quand on fait des métiers publics, c'est toujours une histoire de décalage. C'est-à-dire que moi, ça m'est arrivé de pleurer dans le parking de France Télé et puis d'arriver un quart d'heure après en faisant « Bonjour ! Bienvenue ! » Ça m'est encore arrivé la semaine dernière parce que j'ai eu une grosse peur pour mon fils. D'arriver en étant dans un état pas possible, il se trouve que tout va bien, mais j'étais dans un état psychologique, vraiment, mais dramatique. Et je pense que je n'ai jamais fait autant marrer tout le monde. Donc, il y a cette espèce de dichotomie qui est toujours un peu dure à gérer. Enfin, relativement, puisqu'on ne va pas à la mine non plus.
- Speaker #0
Le problème, si vous entendez que ce soit un problème avec l'ego, il est réglé chez vous ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, j'ai compris déjà que ce n'était pas ça qui allait le régler. Donc, à partir du moment où j'ai compris que ce n'était pas ce métier qui allait me réparer, j'ai fait ce métier totalement différemment, c'est-à-dire en étant moi. Et c'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai commencé à tout avoir. Parce qu'avant, je me disais que je ne méritais pas de me présenter au monde tel que j'étais, puisque je ne valais rien. En fait, tout ça, je ne me le disais pas, c'était un peu inconscient. Mais à partir du moment où je me suis rendue compte que ce métier n'allait rien changer à ça, je me suis dit, bon, ben voilà, je vais être celle que je suis. C'est-à-dire un peu folle, mais pas trop. Enfin, voilà.
- Speaker #0
C'est peut-être la surprise. C'est un peu moins de la mode depuis quelques années, mais c'est ça, en fait.
- Speaker #1
Un peu plus profonde.
- Speaker #0
C'est pas comme je suis.
- Speaker #1
Exactement. Et en fait, c'est ça que les gens attendent aussi. Si les téléspectateurs le sentent. Et non, ce qui a réparé mon ego, c'est peut-être le regard de mon mari, je pense plus, pas sur moi, qui a réparé plein de choses chez moi.
- Speaker #0
C'est l'amour qui vous a sauvé en vrai.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, l'amour m'a sauvé.
- Speaker #0
Est-ce que, par rapport à la vie d'avant, le succès télé ou médiatique en tout cas, est-ce que vous avez gardé des potes, comme dans la place des grands hommes de Bruel ?
- Speaker #1
Ouais, plein ! Mon meilleur ami David, que j'ai rencontré, j'avais 17 ans, qui est comme mon frère, qui est...
- Speaker #0
David Lucas ? Oui !
- Speaker #1
David, c'est mon frère, mon père.
- Speaker #0
C'est mon père de la coiffure.
- Speaker #1
Voilà, c'est ma mère, mon enfant. C'est tout pour moi. C'est une des quatre personnes que j'aime le plus au monde et je le connais depuis toujours, quasiment. Oui, oui, j'ai ma meilleure amie. Je l'ai rencontrée à 19 ans. Heureusement, oui.
- Speaker #0
Et le temps qui passe, est-ce que vous le gérez genre tu le sais bien, le temps passe, ce n'est rien ? Ou genre façon avec le temps ?
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'en fait, c'est les deux. Je trouve qu'avoir 50 ans, par exemple, ça... ça fait ressentir la vie beaucoup plus. C'est-à-dire que la vie, elle coule dans vos veines beaucoup plus intensément parce que, forcément, ça nous rapproche de la fin. Donc ça, c'est pas marrant. Mais en même temps... C'est la vérité. Mais en même temps, il y a plein de choses qui se passent. Il y a beaucoup de changements qui se passent à 50 ans. C'est-à-dire qu'on se débarrasse de plein de trucs. On se débarrasse de schémas dans lesquels on était enfermés, Stéphane. On se débarrasse des problèmes d'égo. Moi, je fais un métier d'image, mais je ne me suis jamais sentie aussi belle que depuis que j'ai des rides.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Voilà, c'est gentil de me le dire, mais en tout cas, c'est peut-être parce que je le ressens, donc ça ressort.
- Speaker #0
On va faire le questionnaire Goldman. Vous auriez fait quoi si vous étiez née en 1917 à Leidenstadt ? De quel côté auriez-vous été,
- Speaker #1
vous pensez-vous ? J'aurais peut-être fait comme mon arrière-grand-mère, j'aurais été infirmière à la guerre. Je pense que j'aurais fait ça.
- Speaker #0
Soignée.
- Speaker #1
Soignée, et parce que c'était à l'époque, comme les femmes ne travaillaient pas beaucoup, en tout cas dans certains milieux, c'était une façon d'être libre, je pense.
- Speaker #0
Est-ce que vous auriez pu faire un bébé toute seule ?
- Speaker #1
Jamais.
- Speaker #0
Jamais ?
- Speaker #1
Jamais j'aurais pu faire un bébé toute seule. D'ailleurs, je ne suis pas capée pour avoir des enfants. Ma sensibilité est trop forte pour avoir des enfants. Je n'arrive pas à le gérer, donc toute seule, ça aurait été impossible.
- Speaker #0
Ah oui, un bébé qui tombe, un enfant qui tombe, c'est à la fin du monde ?
- Speaker #1
Non, alors ça, les petits bobos, rien à carrer. mais en revanche le... les questions métaphysiques tout le temps. Et puis la peur qu'il soit pas heureux, non, ça c'est déchirant.
- Speaker #0
Est-ce qu'un matin, un matin, ça ne sert à rien ?
- Speaker #1
Un matin, j'adore le matin ! D'ailleurs, je vous croise de temps en temps au Cap-Ferré, vous aussi, très tôt le matin.
- Speaker #0
Je suis très matinale.
- Speaker #1
Moi aussi, je suis très matinale, j'adore ces moments-là. Pour rien au monde, je me passerais de me lever tôt.
- Speaker #0
Moins il y a d'humains, mieux je me porte.
- Speaker #1
Exactement. Et pourtant, on se croise. Ah merde, elle est là !
- Speaker #0
Est-ce que vous êtes allée au bout de vos rêves ?
- Speaker #1
Oui. Oui, parce que là, j'ai vu un spectacle de magie avec mes enfants. Le magicien disait « écrivez un rêve sur un papier » et j'étais bien emmerdée. Je trouve que c'est plutôt bon signe. C'est dingue,
- Speaker #0
hein ? Oui, alors c'est bon signe, mais s'il n'y a plus rien à rêver, on va se contenter de la réalité, alors.
- Speaker #1
Non, je trouve que ce qui est bien, c'est de trouver l'équilibre, d'avoir réalisé ses rêves. Et après, avec tout ça, de trouver un équilibre. Et c'est ça l'enjeu chez moi.
- Speaker #0
Comprendre, comme dans la chanson de Michel Berger. Qu'est-ce qu'il faut savoir pour vous comprendre ?
- Speaker #1
que je suis, que j'ai pas tellement d'armes pour affronter ce monde, quoi.
- Speaker #0
Il est dur.
- Speaker #1
Ouais, c'est un monde très dur et que peut-être que j'ai pas beaucoup, j'ai pas une grosse carapace.
- Speaker #0
Il y a une carapace qui est visible quand on vous connaît un peu, c'est l'humour.
- Speaker #1
Oui, alors ça c'est le meilleur outil que j'ai trouvé pour me défendre.
- Speaker #0
Et vous en savez très bien de l'humour. Oui,
- Speaker #1
c'est-à-dire que oui.
- Speaker #0
Non, vous êtes une des femmes les plus drôles que je connais.
- Speaker #1
C'est vrai,
- Speaker #0
vous ce croyez ? Ah oui.
- Speaker #1
Ah ouais ? Bah pour moi c'est... plus grands des compliments.
- Speaker #0
La fête, la bonne humeur, l'humour, Michel Sardou, les lacs du Connemara. Quand vous entendez cette chanson en soirée, vous pensez à quoi ? 1. À partir. 2. À vous resservir un verre. 3. À Juliette Armanet.
- Speaker #1
Alors, Juliette, non, je ne l'associe quand même pas à ça. Mais les deux premiers, oui. J'hésite entre partir et boire pour oublier. Je pense aussi à Thomas Croisière qui nous passe avec Sardou.
- Speaker #0
Si c'était une femme, bien qu'il en ait la sensibilité, il serait invité de...
- Speaker #1
Mais ça, c'est sûr.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez déjà touché le fond de la piscine dans un petit pull marine ? Oh oui !
- Speaker #1
Ah oui. Et d'ailleurs, il faut. Parce qu'après, je ne vous dis pas comment c'est éblouissant quand on ressort de la piscine.
- Speaker #0
Oui, après ça mouille.
- Speaker #1
Ouais, on racle la poussière, mais c'est bien de mettre les mains dans le cambouis pour accéder à ses rêves, puisqu'on parlait des rêves.
- Speaker #0
C'était il y a longtemps ça ?
- Speaker #1
Ouais, ça a duré longtemps. Ça a duré longtemps. Mais je pense que c'est... D'ailleurs, on parlait d'humour. Je pense que je suis moins drôle maintenant, parce que j'ai moins besoin de l'être, ce qui est assez bon signe chez moi.
- Speaker #0
On m'a dit, elle est super chiante maintenant.
- Speaker #1
Oui, non mais c'est vrai. Non mais c'est David Lucas qui m'a dit ça, il m'a dit, putain t'es relou.
- Speaker #0
On va parler d'amour. Vous avez un podcast qui est excellent qui s'appelle Ex, des témoignages amoureux inspirants. Est-ce que vous pensez que aimer jusqu'à l'impossible, c'est possible ?
- Speaker #1
Je pense que moi, j'ai atteint aujourd'hui un amour équilibré, justement, donc je pense que le vrai amour, il n'est pas dans le... dans le sentiment amoureux, paradoxalement. C'est-à-dire qu'on passe par ce sentiment, parfois passionnel, etc. Mais je pense que l'amour vrai, l'amour jusqu'à l'impossible, c'est un amour serein. Et moi, le matin, je n'ai pas peur qu'on me quitte. Je n'ai pas peur d'être quittée. Je n'ai pas peur de ce que mon mari va me dire. Je ne vis pas des ascenseurs émotionnels et je pense que c'est ça l'amour.
- Speaker #0
C'est quoi la chanson qui pourrait résumer votre couple ? Est-ce qu'il y a une chanson ? Les couples ont une chanson genre « Ah, c'est notre chanson ! » Oui,
- Speaker #1
c'est notre chanson, mais elle ne résume pas vraiment notre couple. Carousel de Peter Peter.
- Speaker #0
C'est l'occasion de le découvrir pour les gens qui nous écoutent. D'ailleurs, je fais une playlist sur Spotify où toutes les chansons qu'on aborde, on va les retrouver dans la playlist.
- Speaker #1
Alors ça, c'est ma chanson avec mon mari. En fait, c'est tout à coup quand on se rencontre tard et qu'on est déjà des personnes qui ont vécu des choses. C'est un tourbillon, quoi. On pourrait presque avoir une dépression adaptative. Il faudrait s'adapter à cette nouvelle vie, même si c'est que du bonheur. Et cette chanson, le carousel, c'était le tourbillon de notre rencontre, faire des enfants très vite, s'installer ensemble et tout. Voilà, ça a été. Et puis, c'est aussi tout à coup une vie qui change de façon drastique pour lui et pour moi. Moi, mon état, normalement, par défaut, c'est d'être en boule sur mon canapé. à rêver d'un jour meilleur. Et là, tout à coup, le jour meilleur, il arrive, grâce à cet homme et tout.
- Speaker #0
Et comment on fait pour accepter ? D'abord, comment on fait pour comprendre que c'est ça, le bonheur ? C'est quelque chose...
- Speaker #1
Pour nous, c'est chakra, Stéphane. Il faut casser un peu les schémas. Mais oui, il faut s'ouvrir. Il faut s'ouvrir peut-être à des gens qu'on a moins l'habitude de rencontrer. Il faut accepter d'être surpris, quoi.
- Speaker #0
Donc, il y a une chanson de François Zardy qui dit « Il n'y a pas d'amour heureux » . C'est pas vrai, il y a des...
- Speaker #1
Ah ouais ouais. Tout est compliqué, je veux dire, là je suis pas en train de vivre un amour idéal c'est compliqué mais les fondements c'est jusqu'à l'impossible quoi, ça c'est sûr
- Speaker #0
La chanson qui vous agace, est-ce qu'il y a une chanson ? Moi c'est les Cranberries, par exemple je peux tuer quelqu'un si j'écoute la voix de cette femme ?
- Speaker #1
Moi c'est Bronski Beat Je sais, je sais, quand je dis ça tout le monde me hait parce que tout le monde adore Bronski Beat et moi je peux pas
- Speaker #0
Mais c'est quoi, c'est la voix ?
- Speaker #1
C'est la voix, c'est... Oui. Et pourtant, ça a bercé mon adolescence, mais non.
- Speaker #0
Alors, pire que Small Town Boy, il y a Tell Me Why, avec ce début. Tell me why !
- Speaker #1
Je ne peux pas. Là, en revanche, je ne me resserre pas un verre, je pars.
- Speaker #0
Ah oui, ça peut être l'alarme de... Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Tout à coup, c'est l'alarme de la bagnole qui sonne en boucle en pleine nuit.
- Speaker #0
La chanson que vous adorez, mais que personne ne connaît.
- Speaker #1
C'est un peu Carousel, non ? Personne ne la connaît,
- Speaker #0
cette chanson. Ça peut être aussi la chanson de votre groupe. En 2006, vous avez sorti une chanson. C'est pas sympa, cette femme. et moi j'ai J'ai regardé le clip.
- Speaker #1
On peut écouter, mais regarder le clip, c'est quand même interdit. Avec ma tête de... Vous avez vu comment je suis coiffée ?
- Speaker #0
Vous aviez des bouclettes... C'est David Lucas qui avait coiffé ?
- Speaker #1
Non, ça n'aurait pas été comme ça. C'est une espèce d'Ophélie Winter de Mobeuge.
- Speaker #0
Vous étiez avec une chanson qui s'appelle Bérénice. Qui a fait une petite carrière toute seule, d'ailleurs. Oui,
- Speaker #1
elle a sorti un 45 tours aussi.
- Speaker #0
Un 45 ?
- Speaker #1
Dis-moi, j'ai 51 ans.
- Speaker #0
Mais c'est bizarre parce que, pareil, vous avez fait un bouquin, ça a été sur le chemin, on va poser ça là et puis on va faire autre chose.
- Speaker #1
Là, je vais sortir un livre de témoignages aussi sur mon hypochondrie. Mais moi, c'est ça, j'ai une idée, je la fais. Et puis, on verra bien.
- Speaker #0
La musique, c'est... Non, c'est fini.
- Speaker #1
C'est-à-dire que je n'ai pas le talent. Évidemment que si jamais... C'est bien, hein ? Ça, vous pouvez même faire... Bon, attendez, parce que là, il me faut cinq minutes de pause. Si on dit que je chante bien... Là,
- Speaker #0
pardon ! Vous avez une voix, vous avez une jolie voix, vous chantez bien.
- Speaker #1
Ah là là, mais quel bonheur ce podcast Stéphane ! Bienvenue dans le groupe. Non, je ne chante pas assez bien. André Manoukian, il se bouche les oreilles. Pourtant à chaque fois qu'on travaillait ensemble sur Belle et Bien, mon émission, il faisait quelques notes de piano. Et j'ai un léger...
- Speaker #0
C'est choli quand même.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Il faut lui dire,
- Speaker #0
calme-toi.
- Speaker #1
C'est ce que je lui dis. Et puis, il a interdiction de me dire que je chante mal. Mais bon, je vois bien à sa tête que...
- Speaker #0
J'ai entendu à un moment le mot hypochondrie. Je rattrape au vol. J'ai connu ça. Je pense à peu près guéri. Qu'est-ce que...
- Speaker #1
Ah, mais moi, c'est depuis toujours. Et d'ailleurs, moi, ce qui est terrible, c'est que ma façon de gérer ça, c'est d'être médecin. Donc, je connais tout. Donc on me dit, par exemple, mon fils, on a eu une petite peur. On me dit, bah oui, il faudra vérifier s'il n'a pas une MAV. Je sais exactement ce que ça veut dire. Voilà, malformation artériovéneuse.
- Speaker #0
Bisous. La chanson, puisqu'on parle de ces sujets très gais, que vous voudriez pour votre enterrement ?
- Speaker #1
Alors, je voudrais une chanson, le Requiem de Mozart, que j'adore. Et je voudrais les Guns N'Roses.
- Speaker #0
Laquelle ?
- Speaker #1
November Rain.
- Speaker #0
Oh, c'est pas très gai.
- Speaker #1
Non, en même temps, je suis morte. Je suis dans un feuille.
- Speaker #0
En même temps, quand on est mort, on s'en fout. T'en met une pour emmerder les gens.
- Speaker #1
C'est la chanson dont je me lasserai jamais. C'est le solo de guitare de Slash. Les larmes me coulent encore. 40 ans après l'avoir découverte.
- Speaker #0
La chanson parfaite pour finir une soirée, quand il faut partir. Vous partez des soirées ou vous êtes la dernière aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je partais jamais, maintenant je pars. Maintenant, mon intérêt principal dans la vie est ma bouillotte et ma tisane. Oui, Stéphane ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de chanson sur les bouillottes et sur les tisanes.
- Speaker #1
Non, ce n'est plus ce que c'était.
- Speaker #0
Mais d'abord, pour en faire une bien chiante.
- Speaker #1
Alors moi, là, en ce moment, pour me faire rester, il faudrait un Clara Luciani, quoi. Ça, je ne peux pas partir.
- Speaker #0
Dernière époque sublime.
- Speaker #1
Sublime. Et en plus, ça me parle tellement, puisque la chanson sur sa mère, la chanson sur son fils, tout ça, c'est universel.
- Speaker #0
La chanson qui vous met de bonne humeur le matin.
- Speaker #1
Qu'est-ce que je vais vous dire ? La chanson qui me met de bonne, bonne, bonne humeur. On va dire The Weeknd. Ah oui. I feel it coming. c'est le premier truc qui me vient en tête parce que je l'ai écouté très longtemps en allant faire mon émission et puis là je la réécoute en ce moment il y avait aussi Don't Stop Till You Get Enough de Michael Jackson mais ça Michael c'est depuis toujours vous pensez qu'il est l'ordure qu'on dit qu'il est ? je veux pas le savoir, je peux pas le savoir je l'ai trop aimé c'est l'idole de mon adolescence je me souviens d'une couverture de podium où il était ... Je l'ai tellement embrassée qu'il y avait un trou au niveau de la bouche. J'étais amoureuse de lui. J'écoutais ses chansons en boucle, il m'a trop accompagnée.
- Speaker #0
Après, il avait un trou au niveau du nez.
- Speaker #1
Il avait un trou au niveau du nez, puis il n'avait plus de peau, il n'avait plus de rien. Mais bon.
- Speaker #0
Vous écoutez quoi quand vous avez le cœur grenadine ?
- Speaker #1
Quand j'ai le cœur grenadine...
- Speaker #0
Est-ce que c'est une chanson qui va vous rendre encore plus bleue ? ou quelque chose qui va vous rendre plus rose ?
- Speaker #1
Non, c'est quelque chose qui va me rendre encore plus bleue. Je me souviens d'un chagrin d'amour, j'écoutais Biolay en boucle par exemple. Donc là, on ne peut pas faire pire.
- Speaker #0
Allez, mettez-moi un muraille juste derrière et qu'on rentre dans le but.
- Speaker #1
Exactement. Donc non, je vais plutôt aller vers des trucs comme ça, ouais.
- Speaker #0
La pire chanson de Biolay, et la plus belle, c'est Brandt Rhapsody. Pour ceux qui ne la connaissent pas, on la mettra dans la description.
- Speaker #1
Ah, fantastique. Fantastique et aussi celle où il parle de son fils là,
- Speaker #0
comment ça s'appelle ? Mon héritage.
- Speaker #1
Mon héritage. Celle-là, on boucle aussi quand ça va pas. Donc là, ça peut pas aller mieux après celle-là. Mais bon, on trouve que la vie est belle quand même après avoir écouté ces chansons.
- Speaker #0
Justement, si vous deviez faire une mise au point sur les plus belles images de votre vie, trois jours, trois moments ?
- Speaker #1
Trois moments qui ont marqué ma vie ?
- Speaker #0
Oui, ou trois jours. Il y a des journées parfaites.
- Speaker #1
Journées parfaites, le jour où j'ai fêté mes 50 ans avec tous mes amis dans un refuge en haut de la montagne. vraiment mon mariage et juste avant d'accoucher de mon premier le regard qu'on a échangé avec mon mari mis, j'en parle j'ai envie de pleurer mis on est mort de rire mais qu'est-ce qu'on fout là, mis notre vie va changer et dans quoi on s'embarque quoi ça c'est trois premières images qui me viennent donc il y en a une qui est vertigineuse les autres très un bonheur confortable un bonheur confortable et puis quand même je me souviens avoir regardé tous mes amis en disant ils se connaissent pas tous mais quelque chose qui les lie sont tous sensibles sont tous intelligents et puis bon j'ai beaucoup de gens qui m'aiment et que j'aime finalement à part ça dans la vie qui compte quoi
- Speaker #0
La petite musique de votre vie aujourd'hui, elle est douce, elle est agréable, elle n'est pas dissonante.
- Speaker #1
Non, elle n'est pas dissonante. Je pense que j'ai réussi à trouver un équilibre, mais ça a pris beaucoup de temps. Moi, je suis quelqu'un qui a tout réussi à partir de 45 ans, quoi. Donc, mais parce que...
- Speaker #0
C'est marrant quand même, parce qu'avant vous avez fait... Plein de choses. Peut-être multiplier les choses qu'on fait, c'est peut-être l'idée de ne pas savoir exactement où se poser. Oui,
- Speaker #1
je pense que je n'avais pas trouvé ma place en tout cas. Mais j'ai essayé plein de choses et je pense que ce que j'ai comme qualité, c'est qu'effectivement j'essaye. Et malgré une grande timidité, tout que j'avais petite, je me suis fait violence pour aller au bout de ce que j'avais envie de faire. Mais ça a mis du temps pour me dire, ne serait-ce que dans mon métier, je ne suis pas faite pour faire de la variété. C'est pas mon truc en fait, je suis pas bonne là-dedans. Je suis plutôt faite pour faire des magazines peut-être avec un peu plus de profondeur, là où j'aurais jamais imaginé, je m'en pensais pas capable avant.
- Speaker #0
Donc vous me disiez, bon je suis allée au bout de mes rêves, mais il y a quand même des choses là sur ces prochains mois, ces prochaines années que vous avez...
- Speaker #1
Ah non, les rêves, c'est-à-dire mes grands rêves, c'est-à-dire de trouver l'amour, de faire le métier que j'aime, mais là aujourd'hui je rêverais de faire du cinéma par exemple. Mais bon, à 50 ans...
- Speaker #0
Ce serait quoi le film ? Le rôle, le film, le réal...
- Speaker #1
De temps en temps, dans mes insomnies, j'imagine actrice et tout. J'imagine encore à 50 Ballets, à Cannes, où je me lève avec le réalisateur, il y a deux secondes de silence, on ne sait pas si ça va applaudir et tout le monde se lève.
- Speaker #0
Vous êtes amie avec Virginie Lefira ?
- Speaker #1
Bien sûr. Enfin, bien sûr, non, ce n'est pas évident, mais oui, oui. On s'est rencontrées en Belgique.
- Speaker #0
C'est quand même l'exemple parfait de la personne qui vient d'un monde et qui s'est échappée de ce monde-là pour faire une carrière. extraordinaire.
- Speaker #1
Elle a utilisé son intelligence, sa capacité de travail parce qu'elle a bossé comme une malade, c'est pas forcément. Son talent pour casser les portes, c'est pas évident.
- Speaker #0
Donc, c'est pas perdu ?
- Speaker #1
C'est pas perdu, mais elle avait 35 ans là où j'en ai 50. Mais bon, je peux faire le rôle d'une grand-mère.
- Speaker #0
Elle est la bienvenue, Virginie Elfira, si elle veut venir parler.
- Speaker #1
Je vais lui dire, je la vois demain, donc je vais lui dire d'écouter le podcast, mais il va falloir le monter rapidos.
- Speaker #0
Dernière question, c'est la seule où je vais vous utoyer. Comment te dire adieu ?
- Speaker #1
Il ne faut pas me dire adieu, moi. D'ailleurs, je ne dis jamais au revoir. Si on passe un bon moment, je n'aime pas dire au revoir.
- Speaker #0
On ne se dit pas au revoir.
- Speaker #1
Ah ben non, on ne se dit pas au revoir. Mais d'ailleurs, on va se voir très bientôt, là, chez Frédéliand, un matin, tout.
- Speaker #0
Très probablement.
- Speaker #1
Autour d'un café.
- Speaker #0
Merci, et je ne vous dis pas au revoir, Agathe Lecarnier.
- Speaker #1
Non, pas au revoir et encore moins adieu. Stéphane,
- Speaker #0
à tout à l'heure.