- Speaker #0
Moi je suis venu ici parce que j'étais à bout en France, on pouvait plus, on pouvait plus. C'est bon là ? Ouais, ouais, mon métier m'a sorti par les yeux. Ah ouais, ouais, je suis roulé. En fait j'ai acheté quelque chose de très cher qui valait absolument rien, mais j'étais strict, j'étais un connard. Ma première femme était suédoise, j'ai rien à voir avec la Suède. C'est la sexe, c'est la drogue, c'est la fête, etc. Alors j'ai flingué ma fille. J'étais seul dans une baraque 5 chambres avec piscine. Elle m'a dit écoute, ça va pas aller, tu vois, pour ma gueule de playboy. Il faut pas chercher d'explications parce que t'en auras pas. Il faut l'accepter, voilà, tu l'acceptes, ou alors tu vas ailleurs. Le roi, la monarchie, le respect des anciens, etc. Donc il faut arriver à faire un reset de tout ce que tu as connu en France. Ben regarde, regarde l'électricité ici, dis-moi si tu as une logique, toi tu n'as pas de logique, mais ça marche. Pour moi la Thaïlande c'était le pays de l'improbable, normalement ça ne devrait pas marcher, et ça marche. Qu'est-ce qu'on décide ? Regarde, je suis venu au PIF, je suis resté de 10 ans. Donc qu'est-ce que tu veux décider de quoi ? Des pompes à 300 bahts, un fort assis. 300 bahts, voilà. Famille, il faut 2500, 3000 euros. Voilà, 3000 euros.
- Speaker #1
Il est à peu près à 3000 euros.
- Speaker #0
Voilà, tu vis correct. On peut aller claquer tous les soirs, champagne en boîte de nuit, c'est autre chose. J'ai grillé 30% de mon capital en 6 mois. C'est la Thaïlande, il faut se brûler pour savoir. J'ai fait des conneries aussi. Je me suis fait un petit peu escroquer. Ils pariaient sur moi, sur ma longévité, combien de temps j'allais tenir. Je suis grillé, je vais rentrer en France, je vais faire un sale coup, je reviendrai avec du blé.
- Speaker #1
Sabri Tai, en direct de Thaïlande, je suis à Koh Samui. Et aujourd'hui, je vais rencontrer Gao. Si l'actualité en Thaïlande vous intéresse et que vous voulez avoir des astuces pratiques, n'hésitez pas à rejoindre mon canal Telegram et la newsletter, je vous mets les liens en description.
- Speaker #0
C'est l'heure du service, hein ? Ça commence ! Ça s'arrête jamais au Redmond !
- Speaker #1
Bonjour Gao !
- Speaker #0
Bonjour ! Enchanté de te rencontrer ! Bonjour la France !
- Speaker #1
Ah, il n'y a pas que des Français,
- Speaker #0
il y a aussi des Belges, des Britains,
- Speaker #1
des Canadiens...
- Speaker #0
Des francophones alors !
- Speaker #1
Les francophones ! Comment vas-tu ?
- Speaker #0
Ben écoute, je fais très bien. Ça m'ouvre, ça fait 10 ans bientôt que j'y séjourne.
- Speaker #1
La question que je pose à tout le monde, c'est pourquoi avoir choisi la TEL ? On est plein de pays.
- Speaker #0
Alors moi, ça a été un hasard le plus complet, en fait. Quand je suis parti de Nice, je suis originaire de Nice, où je travaillais en tant que chef dans un bel établissement. Et puis un jour, je me suis dit, voilà, j'ai 50 ans, j'ai fait un peu tout le tour de la question. J'ai toujours travaillé pour des grosses cuisines et je voulais avoir ma propre petite affaire. En plus, je fais de la peinture, je voulais combiner un petit peu les deux activités. Et puis, le jour du départ arrive, je ne savais pas du tout où aller. Et le gars qui a peint ma maison, l'extérieur de ma maison, parce que c'était le deal de la vente avec le nouvel acquéreur, il m'a dit Gaou, où est-ce que tu vas ? Je dis J'en sais rien, Costa Rica, Sénégal, je ne savais pas du tout. Il m'a dit Et la Thaïlande ? Je dis Écoute, tu n'es jamais… Costa Rica, Sénégal ? Ouais, ouais, je ne savais pas du tout où aller. Ouais, ouais, j'étais vraiment un homme libre, quoi. Et puis, il me dit Non, je dis la Thaïlande, je me voyais mal finir à Bangkok. Enfin, j'avais pas mal d'a priori, injustifié. Injustifié parce que quand on ne connaît pas la Thaïlande, on a plein de clichés dans la tête qui sont partout, c'est le sexe, c'est la drogue, c'est la fête, etc. Alors que la Thaïlande, c'est tout sauf ça quoi. Enfin c'est aussi ça mais on peut trouver autre chose. Il y a aussi mais il n'y a pas que ça. Et moi ce n'est pas ce que je recherchais en fait donc j'avais un peu peur de ça, peur de me perdre. Et il m'a dit Non mais je connais une petite île, ça s'appelle Koh Samui, etc. Et donc je regarde sur la map sur Google Earth et je vois Koh Samui, une petite île tropicale, j'ai dit Allez, let's go ! Et je suis venu. Juste ça. Ouais, j'étais jamais venu avant. Et puis j'ai dormi dans un petit hôtel qui est ici. Et puis il y avait un bar qui était à la vente, qui était un bar tenu par un Français. Et j'ai dit, voilà, et puis j'ai acheté ce bar. Et j'en ai fait un restaurant. Spike. Spike. Spike.
- Speaker #1
Sawadee krap.
- Speaker #0
Sawadee ka. Spike est guérant. Né, Burmanier. Mais il parle français très bien. Minier. Moi j'appelle Minion en fait.
- Speaker #1
Sawadee krap. Salut.
- Speaker #0
C'est la sœur du Spike. On travaille ici, c'est un petit restaurant, on est tous en famille, tu vois. Ah, ils sont très récents. Oui, ils sont avec moi depuis 7 ans maintenant, 6 ans et demi. On est, voilà, c'est pour mon petit frère. Quand je m'agueule avec ma femme, il me console, il me dit Gaô, c'est pas grave, moi aussi, la mienne, la mienne. C'est vrai ? Oui. C'est Coupi, mon époux. Allez, ne me sors pas, Tifi. Je vais parler de la mécon. Ah, ok. Non, tu me... Donc ça, c'est le restaurant. Donc voilà, place intérieure, une quarantaine de couverts, 45 couverts. 40 couverts ? Je ne sais pas.
- Speaker #1
C'est spacieux, ton maman.
- Speaker #0
Oui, c'est bien. Il y a ça. Il y a le beau jardin derrière aussi. Ça, c'est mes tableaux. Tiens, regarde. Ça fait peur. C'est Jade et sa famille. J'ai connu le papa il y a 3-4 ans. Ils sont venus plusieurs années. Le papa est décédé. Malheureusement, un grand ami. Et ils sont revenus me voir. Voilà. Et ça, c'est le jardin.
- Speaker #1
Il y a combien de personnel ici ?
- Speaker #0
De 4, 6, 7. 7 personnes. 7 personnes.
- Speaker #1
C'est dur à manager ou pas ? Honnêtement.
- Speaker #0
Honnêtement.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des clashs parfois ?
- Speaker #0
Non, pas trop. Pas trop. parce qu'enfin, j'ai trouvé un bon équilibre, tu vois, parce que d'abord, j'ai trouvé des familles, donc des gens qui sont devenus plus des potes que des staffs. Et puis, tu crois que quand tu respectes les gens, il n'y a aucune raison qu'ils ne te respectent pas.
- Speaker #1
C'est un respect,
- Speaker #0
oui. Voilà. Il faut les reconnaître, il faut les payer à leur juste valeur.
- Speaker #1
Est-ce que tu avais de l'argent quand tu étais venu ?
- Speaker #0
Oui, un petit peu quand même. J'avais un petit peu d'argent parce que je gagnais bien ma vie en tant que chef. J'étais dans un bel établissement. Je suis venu avec 300 000 euros.
- Speaker #1
300 000 euros.
- Speaker #0
C'est à l'aise, non ? C'est à l'aise, mais les premiers temps, tu flambes. Parce que tu ne sais pas, tu achètes cher. D'abord, j'ai acheté un établissement très cher alors qu'il ne valait pas grand-chose. Ah ouais, je me suis fait rouler. Mais bon, ce n'est pas grave. Ah oui, mais bien sûr. Mais oui, mais c'est pas méchant ça. C'est pas méchant, le tout c'est de pouvoir rebondir. En fait, j'ai acheté quelque chose très cher qui valait absolument rien.
- Speaker #1
C'est la première fois que je vois quelqu'un, on va dire, s'être fait arrêter, mais qui le prend avec le sourire.
- Speaker #0
Ouais, peut-être que je le prendrais pas avec le sourire si j'avais complètement capoté. Mais bon, j'ai travaillé, j'ai travaillé, plus qu'en France même. Et puis j'ai eu la chance de connaître quelqu'un qui est ma femme actuelle, qui m'a beaucoup aidé, qui m'a fait comprendre l'Asie, qui est d'origine vietnamienne. On s'est rencontrés ici il y a un peu plus de neuf ans. Maintenant, attention derrière toi. Il y a un peu plus de neuf ans. En fait, elle est d'origine vietnamienne. Cherchait un métier en tant que chef, mais vietnamien. Et puis ici en Thaïlande, elle ne trouvait pas d'emploi. Parce que la cuisine thaï et viette sont complètement différentes. Et puis moi, elle est arrivée dans le resto et je l'ai trouvée super belle. Et j'ai dit, écoute, le vietnamien, ça me plaît, on va faire du vietnamien. Et je lui ai appris à faire la cuisine française. Et maintenant, c'est un très bon chef. Et puis elle a accroché de suite au boulot, elle est hyper travailleuse, enfin je sais pas, je trouve une femme fabuleuse.
- Speaker #1
C'est le coup de foudre ou pas ?
- Speaker #0
Ouais, moi oui, moi oui, elle non. C'est la faute pour moi. Non, j'ai dit, cette fille peut-être qu'il y a quelque chose à faire.
- Speaker #1
C'est marrant parce que bon, t'es en Thaïlande, on aurait dit...
- Speaker #0
Ouais, tu vois, une Thaïlandaise, non mais vietnamienne. Bah écoute, c'est la vie. Ma première femme était suédoise, j'ai rien à voir avec la Suède. Tiens, ça c'est mon fils Bin, c'est le fils de Kitty en fait. Ah,
- Speaker #1
c'est ton fils ?
- Speaker #0
Hello Bin ! C'est ton fiston ? C'est le fils de ma femme. Ah,
- Speaker #1
le fils de...
- Speaker #0
Vous avez un fils ? J'avais un fils, oui. C'est maintenant le mien, depuis 10 ans. Il est en pleine crise d'adolescence. Ouais, non, ça va, il est fou. C'est bien, c'est bien, il n'y a rien à dire.
- Speaker #1
Si la Thaïlande ou l'Asie de façon générale vous intéresse, n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne, à me suivre sur Instagram. Je vous mets les liens en description. Pas surtout les Vietnamiens, on va dire, sur le plan culturel, sont pareils que les Thaïlandaises,
- Speaker #0
ou pas ? Non, ce n'est pas pareil. Parce qu'ils ont une culture du travail et de la rigueur qui est complètement différente de la Thaïlande. Le Thaïlandais, enfin, moi je ne connais... Je travaille beaucoup, donc je n'ai pas trop l'occasion de voyager en Thaïlande énormément. Mais de ce que je connais des gens, des insulaires, c'est cool. Ils reçoivent leur salaire, le petit peu que le lendemain, ils ne viennent pas. Ça peut arriver. Ah, les Thaïlandais. Les Thaïs, c'est ça. Mais bon, il faut le savoir, il faut vivre avec. Le vietnamien, ce n'est pas pareil. C'est la rigueur un peu, les relents communistes un peu qui sont restés incrustés dans le...
- Speaker #1
Elle te met la pression parfois ?
- Speaker #0
Ah ouais, elle bloque.
- Speaker #1
À ce moment-là ?
- Speaker #0
Ah ouais, ouais, ouais. Mais il me faut ça, remarque.
- Speaker #1
Parce que... Tout à l'heure, je lui ai demandé si on pouvait filmer dans la cuisine. Elle m'a dit, c'est pas sûr qu'elle te laisse filmer dans la cuisine.
- Speaker #0
Oui, parce qu'elle est en train de préparer toute une soirée vietnamienne. Même moi, je n'ai pas le droit d'y être. Ah ouais, la juriste au coup de couteau. Facile.
- Speaker #1
On s'emporte comme un patron ou comme un père ?
- Speaker #0
Moi, je suis très paternaliste. Je sais que ce n'est pas la mode en France d'être paternaliste, etc. Ça fait le vieux Coulon qui s'installe. Mais bon, j'ai 60 ans, ils ont 30 ans, frère. Donc, ils ont l'âge de mes gosses, tu vois. Donc, pas comme des enfants, mais quand je peux les aider, je les aide. Et après, pour moi, c'est une bouffée d'oxygène tous les jours. C'est eux qui me maintiennent jeune, qui m'apprennent des choses aussi, comme je leur apprends des choses.
- Speaker #1
Il y a parfois des interactions hors professionnels, hors de problèmes persos. Ils te demandent des conseils ?
- Speaker #0
Ils me demandent des conseils, je les aide financièrement quand je peux.
- Speaker #1
Dès qu'ils ont des pépins ?
- Speaker #0
Oui, c'est le rôle d'un père, quelque part.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des difficultés à les garder ?
- Speaker #0
Non, mais des difficultés à les garder. Tout dépend de comment tu es avec les gens. Et après, il faut avoir un peu de chance de trouver un bon staff, de trouver des gens bien, corrects. Après, tu en as qui sont des serpents toute leur vie et qui vont profiter d'une situation et qui vont partir, etc. Mais je crois qu'il faut qu'ils soient heureux dans leur boulot. Comme toi, tu l'es dans ton boulot. Quand ils sont heureux dans leur boulot, ils n'ont aucune raison de partir. Ils partent parce qu'ils ne sont pas heureux. Donc voilà, à toi de dire.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui fait qu'un staff se sent heureux ?
- Speaker #0
Il évolue, il évolue financièrement, il est considéré, il est considéré non pas comme un staff, mais comme partie d'une équipe. Ils peuvent prendre des pauses quand ils veulent,
- Speaker #1
comme ça ou pas ? Les retards, comment c'est ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de retard.
- Speaker #1
Il n'y a pas de retard. C'est toi qui es en retard.
- Speaker #0
Mais moi je ne suis jamais en retard, c'est toi qui es en retard aujourd'hui. C'est vrai qu'on a une forte flûte aujourd'hui. Je ne sais pas, je suis là tous les jours donc je donne l'exemple, je n'ai pas de déoff. C'est assez un choix. Mais non, je ne sais pas, je n'ai pas ce problème. Je pense que s'ils avaient un retard, j'aurais dit, écoute, fils, tu es en retard une fois, deux fois, trois fois, ça ne va plus. Comme de partout.
- Speaker #1
Et alors du tout, donc on t'est venu en fait, tu t'es marié assez vite en fait.
- Speaker #0
Je ne me suis pas marié en fait, on ne va pas rentrer dans les détails, mais on vit ensemble.
- Speaker #1
Tu m'as dit tout à l'heure qu'il y avait une certaine différence d'âge. Est-ce que c'est problématique ?
- Speaker #0
Elle a 30 ans d'écart.
- Speaker #1
30 ans d'écart ? Oui. Elle a 30...
- Speaker #0
Ce n'est pas problématique. Pourquoi ? Parce que je connais des gens de 50 ans et de 60 ans, dont moi le premier, qui ont un esprit d'adolescent. Et bon, elle est hyper mature. Parce qu'elle a travaillé très jeune, elle a eu une vie autonome très jeune. Et bon, voilà. Elle est femme.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
grave, attends. C'est ça ? Oui, oui. Mais même pas que ça, Adèle. C'est une femme d'affaires. C'est beaucoup de choses. Ah,
- Speaker #1
on voit que... Ah, Dieu Saint-Ille.
- Speaker #0
Oui, oui, non, je suis admiratif. Une fille qui vient vraiment d'un coin très difficile du Mekong, tu vois, très pauvre, très pauvre, et qui, par son intelligence, a su se sortir de ça. Bravo, chapeau.
- Speaker #1
Est-ce que quand on épouse une Vietnamienne, on est en couple, est-ce qu'on épouse aussi sa famille ? Bien sûr,
- Speaker #0
bien sûr. Mais est-ce qu'on ne fait pas ça en France aussi ? Je ne sais pas.
- Speaker #1
Peut-être un peu moins,
- Speaker #0
non ? Peut-être un peu moins. Peut-être un peu moins. Mais ici, la famille, en fait, c'est le... Le système social en Asie est complètement différent du système social français. Donc ici, il n'y a pas de retraite, etc. Dans l'Asie générale, c'est les enfants qui s'occupent des parents une fois que les parents atteignent l'âge de la retraite. Voilà, et puis pour moi, c'est logique, c'est normal. Quand ils viennent, ils me filent un coup de main, ils me repeignent les maisons, etc. Ça fait sens. Voilà. Et puis je crois que tu ne viens en Thaïlande plus pour faire de l'argent, tu viens en Thaïlande pour vivre autre chose. L'argent n'a plus l'importance qu'il avait pour moi. J'en ai usé et ce n'est pas ça qui m'a rendu heureux.
- Speaker #1
L'argent ne fait pas le bonheur.
- Speaker #0
Ah non, vraiment pas. Bah écoute frère, je te dis. Ouais, franchement. Peut-être pas l'argent, mais je dirais le luxe ne fait pas le bonheur en tout cas.
- Speaker #1
Le luxe ne fait pas le bonheur,
- Speaker #0
ouais. L'argent, bien sûr, tout le monde te dira qu'il en faut, etc. Moi, du moment que je peux envoyer mes gosses dans des bonnes écoles et puis...
- Speaker #1
T'as raison, tes enfants. Salut,
- Speaker #0
GG. Ils sont là, la petite, tu vas la voir, le BIN, tu l'as vu, ils vont dans des écoles internationales, écoles anglaises et écoles françaises internationales.
- Speaker #1
C'est important qu'ils aillent à l'école française.
- Speaker #0
Écoute, la petite, elle était à l'école anglaise pendant deux ans, elle a six ans, donc elle gère parfaitement l'anglais. Et là, il était temps qu'elle se mette au français, elle devenait un peu fainéante pour ça. Donc voilà, cette année, école française pour elle.
- Speaker #1
Parlons maintenant un peu de la communauté française à Koh Samui. Je trouve qu'il y a une solidarité, honnêtement.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a une solidarité ? Mais tu sais, la solidarité, je ne sais pas. Je ne pense pas qu'il y ait... Non, il y a des affinités, il y a des gens qui s'entendent bien, il y a des gens qui s'entendent moins bien. Après, Samoui, c'est une petite île, donc tu as l'effet village un peu, avec les rancœurs que peuvent avoir les uns contre les autres, les petites jalousies, puis les amitiés, puis c'est pareil partout. Mais je ne pense pas qu'on n'ait pas ici la solidarité qu'on a quand les Anglais entrent par exemple.
- Speaker #1
Ah d'accord,
- Speaker #0
des anglo-saxons. Oui, plus homogène, je trouve, comme communauté. Mais ici, moi ça ne me dérange pas, je vais te dire honnêtement.
- Speaker #1
Est-ce que tu t'es fait tout seul ici en Thaïlande ? Oui. Avec eux ou avec l'aide de personnes ?
- Speaker #0
Non, tout seul. Tout seul avec ma femme.
- Speaker #1
À ce point-là ?
- Speaker #0
Ah oui, grave.
- Speaker #1
Personne ne t'a aidé ?
- Speaker #0
Non. Qui veux-tu qui m'aide ? Tu as demandé l'aide ? Moi, quand je suis arrivé au début, tu sais, j'ai pris, si vous connaissez Fisherman, il y a deux... Fisherman, c'est une... C'est l'ancien village des pêcheurs. Et il y a un coin qui est très touristique. Et il y a le bout de la rue où il y a moi. Et donc, voilà, il y a le côté gauche. Tu peux leur montrer. Voilà, le côté gauche, c'est très amusant. Ça va, ma malade ? Et donc, moi, je me suis installé là, du côté droit, en ne sachant pas du tout que c'était un côté qui n'était pas visité par les touristes. Et... Mais non, mais j'y arrivais au bout de deux jours ! Donc vraiment, et donc je suis arrivé... Au bout de deux jours en même temps ? Ouais, deux jours ! Et donc les mecs pariaient un peu, ouais, Gaou il va pas tenir, c'est normal, tu vois, personne n'a jamais tenu, et je me suis accroché en fait, et voilà, je me suis accroché, mais... et puis c'est aussi un petit peu... Alors qui m'a aidé ? Pourquoi ma femme ? Parce que moi j'étais complètement, tout ce que vous faites maintenant, YouTube, tout ça, j'étais pas de cette génération. J'étais chef dans un grand restaurant étoilé.
- Speaker #1
C'est quel restaurant ?
- Speaker #0
Tu le sauras un jour.
- Speaker #1
Je l'ai déjà, mais... Après,
- Speaker #0
Mr Spike, un minute. Bye, cashew nut or nut ? No, me, me. Bye. I forget. Je me demande si j'ai acheté des noix de cajou, j'ai oublié. Ah, t'as oublié des noix de cajou ? C'est pour faire le chicken cashew nut, par exemple. Donc, alors les premiers jours où j'ai vendu une bière, deux bières, je me suis dit, qu'est-ce que j'ai fait une erreur, tu vois, j'ai mis toutes mes billes, ma dernière cartouche là-dedans. Et puis c'est ma petite femme qui m'a dit Non, mais tu sais, tu es un vieux grincheux. D'abord, il faut que tu parles gentiment aux gens. Tu n'es plus dans ta cuisine. Tu es en contact avec la clientèle. C'est la première des choses. Et puis ensuite, il faut que tu utilises les médias, TripAdvisor, Google, tout ça. Et moi, j'ai fait la bouffe pour la Reine de Suède, pour des trucs comme ça, pour Elton John. Donc ces gens-là, ils ne regardent pas TripAdvisor. Je n'y croyais pas du tout. Et elle m'a inscrit là-dessus. Et puis voilà. Et puis le travail. Et puis les gens, merci aux gens. Voilà. Il n'y a pas quelqu'un qui m'a aidé. C'est plein de monde qui m'a aidé. Voilà. Plein de monde qui ont mis des avis favorables et qui m'ont fait placer dans les tops.
- Speaker #1
Le Red Moon, on va visiter dans pas longtemps, mais vous allez voir.
- Speaker #0
C'est un restaurant simple, mais on aime la gamelle, on aime la bouffe. Et puis quand vous venez au Red Moon, vous êtes chez moi. C'est un sentiment particulier. Tu as cuisiné pour qui ? Non, allez, viens. Non,
- Speaker #1
mais là, on est obligé.
- Speaker #0
Je ne peux pas. Alors, j'ai cuisiné pour les Rolling Stones. Ça te parle ? Il y a 27 ans de ça. J'ai cuisiné beaucoup de fois pour Bono, la Reine de Suède, j'ai fait Tina Turner, j'ai fait... Enfin, allez, c'est pas grave. Et j'ai fait des gens qu'on connaît pas et qui sont très agréables aussi. J'étais dans un des plus beaux palaces de Nice. Voilà, donc c'est pas moi qui... J'ai fait la bouffe pour eux, mais pas personnellement, mais j'ai recevé ce genre de clientèle, quoi. Et je faisais... J'étais chef de parti là-dedans.
- Speaker #1
T'étais chef de parti, est-ce que... Pour
- Speaker #0
Maximin, qui était le chef du Negresco à Nice pendant longtemps, voilà. Et j'étais strict, j'étais un... Connard ! À ce moment-là ? Ah ouais, mais il faut, parce que...
- Speaker #1
C'est-à-dire que tu parlais mal ?
- Speaker #0
Ouais, mais non, parce que la cuisine, c'est la guerre, quoi. C'est pas pour rien qu'on appelle une brigade, parce que c'est beaucoup de tensions, c'est beaucoup... Bon, on s'envoie pas des poèmes, tu vois, il faut que ce soit rapide, efficace, ça supporte pas l'erreur, quoi. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de chefs qui deviennent fous et alcooliques et autres, quoi.
- Speaker #1
En quoi ça change, maintenant, du fait que tu te retrouves face au client ?
- Speaker #0
Eh ben, le client... Il peut pas aller t'engueuler ? Non, ben si, des fois, hein. Non mais je les engueule pas, mais bon quand ils veulent me faire faire des bêtises, je leur dis non. C'est à dire ? Par exemple j'ai un Kobe Marbrecy, si tu me le montres bien cuit, je dis écoute t'es gentil mais va manger ailleurs. Ah c'est pas grave,
- Speaker #1
ça se mange pas.
- Speaker #0
Bien sûr que non, enfin je sais que t'es pas amateur de viande. Non mais je sais pas moi, quand t'es malade tu vas voir un toubib, t'écoutes ce qu'il te dit, ben moi je suis un peu le toubib de ta bouffe, quelque part. Ah c'est pas grave, c'est pas grave déjà. Voilà. Je te diagnostique, voilà, qu'est-ce que tu aimes, qu'est-ce que tu n'aimes pas, et je préconise le médicament. Quelque chose pour te rendre heureux. Le but, c'est que les gens y kiffent et qu'ils se souviennent où ils ont mangé.
- Speaker #1
Question que je pose souvent à des restaurateurs. Que répondrais-tu aux personnes qui se disent Ouais, mais on est en Asie, on n'est pas là pour manger français.
- Speaker #0
Écoute, je suis tout à fait d'accord avec eux. Écoute, ils font un peu ce qu'ils veulent. Je ne vais pas à moi leur dire ce qu'ils vont bouffer aussi. Non, mais je fais du très bon. On fait du biette, on fait du thai de super bonne qualité. J'ai un chef thai, un chef biette. Donc,
- Speaker #1
tu ne cuisines pas ici au Chef du Monde ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr, bien sûr. On a un super menu à 10 euros. Tu as le choix dans toute la carte, entrée, plat, dessert, en thai, etc. Donc, vraiment. Après, j'ai une spécificité quand même, une qualité de cuisine française que tu vas avoir ici à des prix qui sont 10 fois, peut-être pas 10 fois, mais 6, 7 fois inférieurs à ce que tu trouveras en France au niveau de qualité où je suis. Ce qui... comprendre en mon langage, si je te sors un 300 grammes d'entrecôte de Kobe, marbré 6, avec une purée à la truffe pour 30 euros, tu vas dire, putain, je viens, tu vois. Laisse tomber. Je mangerai un brie frit demain, tu vois. Tu vois ce que je veux te dire. Voilà, et puis je crois que c'est bon aussi. Après, taille, il faut savoir aussi que la cuisine taille, au bout d'un certain moment, c'est assez limité. Tu as l'écurie rouge, vert, jaune, etc. Les pâtes taillent, etc. Voilà, et puis, voilà. Après, c'est une question d'envie. Moi, je propose. Alors, il y a des gens, ils viennent chez moi pour manger. du français, il y en a d'autres, il y a des Thaïs qui viennent chez moi pour manger du Thaï, parce qu'on fait des qualités de soupe, etc. Il y a des gens qui viennent manger Viet, parce qu'il n'y a que chez moi que tu trouves du Viet ici à Samui, à part un autre restaurant qui s'appelle le Mekong, qui s'est monté il n'y a pas très longtemps. Et ça, c'est Lilou. Lilou ? Lilou, c'est ma fille.
- Speaker #1
Elle a quel âge ?
- Speaker #0
Elle a 6 ans. You say hello, Lilou ?
- Speaker #1
Hello ! On est mignons ! Bonjour !
- Speaker #0
Elle vient de se réveiller ? Non, elle faisait les devoirs là. Did you finish your homework ? Oui, tu parles français.
- Speaker #1
Je parle français ?
- Speaker #0
Exactement. He's learning French now. Voilà, tu vas voir la maman, c'est la même avec 30 cm de plus. C'est la même. Ça va ma puce ? Tu vas bien ? He makes movies on you. Moi, je m'apprête à lui parler trop anglais.
- Speaker #1
Vous parlez quel langue en général ?
- Speaker #0
What do you want ? Comment tu dis flower en français ? Fleur ! Fleur ! Fleur ! Fleur ! Oui ! Allez go ! Make me smell, fais-moi sentir comme ça sent bon. Ça c'est la feuille de... Waouh ! Super !
- Speaker #1
En 10 années de Thaïlande, est-ce que tu as des regrets ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment ?
- Speaker #0
Non. Non. Parce que tu sais, je suis heureux. Alors, si j'avais fait différemment, le résultat est super pour moi. Alors si, si j'avais été aware, comme il dit Van Damme, je n'aurais pas acheté une affaire 100 000 euros alors qu'elle ne valait rien, je n'aurais pas prêté de l'argent alors qu'on ne le rendrait pas, mais ça, c'est tout de même… Tu as prêté de l'argent ? Non, mais laisse tomber. Ah, ok. Mais non, ce n'est pas un problème, ça.
- Speaker #1
Est-ce qu'on peut dire que tu as pris une affaire qui était moins rente ?
- Speaker #0
Ben ouais, grave. Oui, mais écoute, je m'en suis aperçu quand j'ai signé chez l'avocat la succession du contrat et où l'ancien propriétaire... a pris l'argent que je lui ai donné pour acheter le kimoné, pour acheter le fonds de commerce, pour payer les loyers en retard. Je me suis dit, ouh...
- Speaker #1
Il a payé les loyers en retard ?
- Speaker #0
Ouais. Donc, si tu veux, il n'était pas à jour de ses loyers, il a vendu son business, et avec ce que je lui ai donné, il a payé le reliquat de loyer qu'il devait payer, etc.
- Speaker #1
Ça t'a stressé, là ?
- Speaker #0
Eh bien, j'ai dit, là, c'est pas cool, tu vois, ça veut dire que... Non, mais c'est pas grave, tout ça, écoute. Voilà. Par contre, ça m'a reboosté, parce que ça m'a donné un bon coup de pied au cul, et je me suis vraiment... donné à fond, tu vois. J'ai bossé pour...
- Speaker #1
Maintenant que ça marche bien, est-ce que tu te dis Bon, je reste ici ou est-ce que je bastule sur l'autre côté ?
- Speaker #0
J'en sais rien. Quel autre côté ? Là-bas ? Jamais de la vie. Pourquoi ? Je suis bien ici.
- Speaker #1
Alors on explique pour ceux qui ne connaissent pas. Fischermann, il y a le côté gauche, la rue centrale ensuite, côté gauche et côté droit. Côté gauche, c'est le touristique. Et côté droit...
- Speaker #0
Il n'y a que moi. Il n'y a que toi, c'est ça ?
- Speaker #1
Les gens qui tournent à droite, ce sont que des gens qui viennent te voir, toi.
- Speaker #0
Ils viennent spécialement pour ça. Ou alors ils ont passé toute la rue gauche, ils ont vu que c'était trop commercial, ils ont pas senti le... Ça sentait pas trop bon et donc ils se poussent un peu plus loin. Mais tu sais que pendant 7 ou 8 ans, j'avais même pas de lumière dans la rue, la rue était noire. C'est pas vrai. Je te jure. Non mais jamais je retournerai là-bas. Non, non, non. D'abord, je n'y suis jamais allé, mais jamais je prendrai une affaire là-bas. Parce qu'ils se regardent tous les uns les autres. Qu'est-ce que t'as fait ? Qu'est-ce que t'as fait ? Laisse-moi tranquille.
- Speaker #1
Donc t'as une rue à toi tout seul.
- Speaker #0
Voilà. Et avec ma petite maison derrière, mon jardin, mes staffs qui habitent derrière avec moi et tout. C'est vrai ?
- Speaker #1
Les staffs habitent ici aussi ? Oui,
- Speaker #0
les petites maisons qui sont derrière et tout. C'est le village d'Astérix.
- Speaker #1
Ok. Le village d'Astérix, c'est qui ?
- Speaker #0
Obenitz ? Moi, a priori. Je crois que j'ai perdu 8 kilos. Arrêtez les pains au chocolat. Alors, si vous voulez perdre du poids, arrêtez de manger deux pains au chocolat et un panini le matin. Voilà.
- Speaker #1
Parce que parfois, honnêtement, tu as des gens qui n'y arrivent et qui ne te kiffent pas du tout.
- Speaker #0
Qui ne te kiffent pas du tout. Alors là, ouais, ça peut arriver. C'est rare. Mais parce qu'en général, voilà, mais comment te dire ? Il y a des gens qui ne comprennent pas la manière. En France, on a quand même une grande culture de la nourriture et de la gastronomie. Quand je fais un thon mi-cuit et qu'on me demande un thon mi-cuit medium, tu vois, ou rosé ou quoi, c'est normal qu'on n'aime pas. Alors les gens, ils vont aimer, mais moi, c'est bon, je ne vais pas aimer de faire. Et voilà. Mais par contre, si tu fais un... Je ne sais pas comment t'expliquer. Un canard confit, on sait que c'est un petit peu gras parce que c'est confit dans de la graisse de canard. Le gars qui va manger ça, ou un foie gras, le gars va dire Putain, c'est pas bon, c'est trop gras. Ouais, mais commande autre chose. C'est pour ça que j'essaye de parler avec tous mes clients pour savoir.
- Speaker #1
Et les Thaïlandais, alors, ils sont fans de la cuisine ?
- Speaker #0
Ouais, ouais. Il y a beaucoup de Thaïlandais qui ne mangeaient pas de bœuf, qui mangent du bœuf maintenant. Il y a beaucoup de Thaïlandais de Bangkok qui viennent me voir ici, qui viennent au Red Moon. Bon alors des fois, ils me mangent des Saint-Jacques avec du Chili, bon mais après il faut s'adapter. Ils sont là ? Ouais, ouais, ils sont space aussi des fois. Mais voilà, mais non, ils s'ouvrent beaucoup, ils aiment beaucoup la cuisine européenne. Et puis tu sais, la cuisine thaï c'est un peu répétitif et on a l'avantage avec la cuisine européenne d'avoir un grand éventail. Moi en plus je suis à moitié italien donc je vais te faire goûter tout à l'heure un plat sympa. Je fais mes raviolis, je fais des choses comme ça. Ça me permet d'un peu de mixer tout ça. Ma femme est Viette donc on peut allier... La cuisine c'est pas... C'est pas qu'un plan strict, c'est comme la peinture, tu as des ingrédients, tu mélanges à toi de faire ta balance, et de choisir des choses qui ne sont pas forcément sur la carte. Les gens qui ont l'habitude de manger chez moi, ils ne regardent plus trop la carte. Ils viennent, ils me disent Gao, on mange quoi ce soir ? Qu'est-ce que t'en penses ? Je dis Tiens, je peux vous faire ça, ça.
- Speaker #1
Quand on va chez Gao, on choisit pas. Ouais,
- Speaker #0
presque, voilà. Des fois, c'est gênant, tu vois.
- Speaker #1
Quand on va au Redmond, voir Gao, on choisit pas du tout.
- Speaker #0
On choisit un peu, mais pas trop.
- Speaker #1
On s'assoit et on subit. Il y a une personne qui nous écoute à côté.
- Speaker #0
La balancelle, j'ai vu, elle est jolie comme tout. C'est Jade. C'est Jade ? C'est Jade.
- Speaker #1
Bonjour Jade. Ça va ?
- Speaker #0
Ça va et toi ?
- Speaker #1
Ouais, super. Tu connais Gao depuis longtemps ?
- Speaker #2
Je l'ai rencontré en début d'année.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #2
En fait, ils connaissent mes parents depuis 4 ans. Mes parents qui sont amoureux de la Thaïlande, qui ont découvert le resto de Gao et qui ont adoré la nourriture et le personnage.
- Speaker #1
Le personnage, c'est bien ça.
- Speaker #2
Ouais, le personnage parce que c'est un réel personnage. Vraiment ?
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #2
Pourquoi ? Bah, ce que j'adore, c'est qu'au resto, tu viens et si t'as envie, il va parler avec toi, il va t'expliquer son histoire, il va t'expliquer la nourriture. Du coup, je l'ai rencontré en début d'année parce que j'étais en road trip en Thaïlande. Tu arrives à Koh Samui et Gao m'a proposé de me loger. Donc, j'ai vécu dans une de ces maisons là où vit le personnel.
- Speaker #1
Ah, c'est sympa ici,
- Speaker #2
le département. Il m'a logé avec une amie à moi et on a passé une semaine dans son resto. On a goûté beaucoup de plats de sa carte. C'était délicieux. On a fait des cours de cuisine, tu nous as fait faire tout le tour de l'île. Donc franchement, la meilleure rencontre que j'ai faite en Thaïlande. Et là, je suis revenue quelques mois après, avec cette fois ma mère et mon frère.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu leur as préparé dedans ? Qu'est-ce que je leur ai fait ? Je leur ai fait du veau sous la mer. Je leur ai fait du Kobe, je leur ai fait des raviolis au cèpe. Je leur ai fait des raviolis à la truffe. On a mangé du thai, on a mangé du vietnamien, on a mangé de tout.
- Speaker #2
De nombreuses fois, les pâtes à la trousse. Excellente, c'est vraiment mon péché mignon, je le mange à chaque fois.
- Speaker #0
Et ça, c'est Misa, c'est le chien.
- Speaker #1
Ah, le chien, comment il va le chien ? Tu veux paraître sur YouTube aussi ? Eh bien,
- Speaker #0
tu y seras.
- Speaker #1
Tu y seras, mon pote. Quelle est ta journée type ?
- Speaker #0
Alors, ma journée type, debout, 6h50, réveil des gamins.
- Speaker #1
C'est matinale, ça. Ah ouais,
- Speaker #0
c'est matinale. Mais ouais, c'est ça quand tu jeûnes, père. Deveuil des gamins. Douche pour tout le monde, petit déjeuner, 7h30, départ pour l'école. Les gosses à l'école, je reviens, je me fais mon petit déj, tranquille, boire mon café, mon poisson ou un petit panini. Après, je vais dans ma cuisine, je regarde ce qu'il me faut, je commence à préparer mes sauces. Le matin, marché au poisson. Après, je reviens sur les coups des midis, je mange un petit morceau avec ma femme, qui est ici. Allô ! Vous vous sentez ? Eh oui !
- Speaker #1
Allô, ça va ?
- Speaker #0
Ça se ressemble, hein ? Ouais.
- Speaker #1
Donc en gros tu commences à travailler à quelle heure ?
- Speaker #0
Je commence à travailler à partir de 9h, 10h. Après je me fais un petit break quand même de 1h à 3h, je tape ma sieste. 3h je retourne voir mes fournisseurs pour acheter ce qui manque. 4h, 4h30 retour des gamins, on mange un petit morceau ensemble, on fait les devoirs, la douche et 5h on ouvre. Ça c'est saison low season. Après high season on commence à travailler un petit peu plus tôt. Pas le matin de bonne heure, mais on commence à ouvrir à partir de midi.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une grande discipline dans ton travail ?
- Speaker #0
Oui, il faut.
- Speaker #1
C'est important ça ?
- Speaker #0
Oui, c'est important.
- Speaker #1
Ou tu es plutôt flex, artiste, chill ?
- Speaker #0
Tu ne peux pas être chill quand tu fais de la restauration. Si tu veux garder ta qualité, tu es obligé d'avoir une rigueur. Une rigueur dans les produits, une rigueur dans tout, dans tout, dans tout. Et tu es obligé d'avoir la rigueur que certains de tes staffs n'ont pas, parce qu'ils n'ont pas appris ou parce que... C'est pas dans leurs coutumes, etc.
- Speaker #1
Une question sur un peu le choc culturel, c'est important. J'aimerais savoir, tu t'es retrouvé perdu un peu au début.
- Speaker #0
Ouais, mais toujours. Mais oui, la Thaïlande, tu comprends pas. Il faut accepter, il faut surtout pas essayer de prendre des repères par rapport à ce qu'on a connu ou ce qu'on a fait. C'est un monde qui est complètement différent. Il faut pas chercher d'explications parce que t'en auras pas, t'as des choses qui se font.
- Speaker #1
T'es déjà embrouillé avec la débat ?
- Speaker #0
Non, non, mais bon, non, embrouillé, non, non. Mais comment t'expliquer, il y a des choses, bon, ils ont, par exemple, le roi pour eux, c'est quelque chose de très important, etc. C'est des choses qui sont loin de la culture française, qui a main-main, a priori révolutionnaire, etc. Donc, il faut l'accepter, voilà, c'est leur... où tu l'acceptes ou alors tu vas ailleurs.
- Speaker #1
Ils n'ont pas d'esprit critique en fait, c'est ça ?
- Speaker #0
Écoute, ils n'ont pas d'esprit critique parce que bien sûr qu'ils ont un esprit critique, mais l'esprit critique il dépend de quoi ? Il dépend de l'instruction, il dépend de la culture. Donne à des gens pas de culture et pas d'instruction, ils n'auront pas d'esprit critique. Le but de l'instruction c'est de développer l'esprit critique. Enlève ça aux gens.
- Speaker #1
Et s'ils n'ont pas d'instruction les Thaïlandais ?
- Speaker #0
Ben ils ont une instruction qui est très dirigiste en fait, qui est très dirigée envers les us et coutumes actuels, l'allégeance au roi, la monarchie. le respect des anciens, etc. Alors il y a des trucs qui ressemblent aux nôtres, après il y a des trucs qui nous sortent un peu de l'esprit, mais qu'il ne faut surtout pas juger. Donc il faut arriver à faire un reset de tout ce que tu as connu en France, quand tu viens ici ou en Europe. Pourquoi ? Je ne sais pas moi, tu te fais arrêter parce que tu n'as pas de casque sur la mobilette, ça te coûte 500 bahts, ça fait 10 euros ou 15 euros, on te donne un ticket parce que tu as une amende, et avec ce ticket, toute la journée, tu peux rouler sans casque. Ça paraît aberrant, tu vois. Mais non, t'as payé ton amende toute la journée.
- Speaker #1
Donc toute la journée, tu roules son casque, et tu te mets en danger.
- Speaker #0
Ouais, mais parce que t'as payé, quoi. Donc le danger pour eux, c'est plein de choses comme ça.
- Speaker #1
On a des logiques différentes.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Des logiques totalement différentes.
- Speaker #0
Ben regarde, regarde l'électricité ici, dis-moi si t'as une logique. T'as pas de logique, mais ça marche. Pour moi, la Thaïlande, c'est le pays de l'improbable. Normalement, ça devrait pas marcher, et ça marche. On a des impôts qui sont ridiculement faibles, et ça marche. Les routes sont propres, les hôpitaux sont corrects, les gosses vont à l'école. Je ne sais pas, je ne sais pas.
- Speaker #1
C'est-il selon toi le secret de la réussite d'une expatriation ?
- Speaker #0
Oh, j'en ai aucune idée. Je crois que chacun a sa réussite. Il y en a qui viennent pour faire de l'argent, qui réussissent. Moi je suis venu parce que je cherchais un autre style de vie, j'ai réussi. Donc qu'est-ce que tu entends par réussite ? C'est surtout ça qu'il faut savoir. Je crois que...
- Speaker #1
On peut définir la réussite ensemble ? C'est quoi ? C'est quelqu'un qui...
- Speaker #0
Je crois que chacun a la sienne. C'est vrai ? Ouais, je crois que chacun a la sienne. Moi, j'ai trouvé un équilibre. J'ai trouvé un équilibre. J'ai trouvé un bonheur de vivre que j'avais perdu depuis pas mal d'années. Et donc, tu me dis, est-ce que je vais rester ici ou aller à droite ? Je n'en sais absolument rien. Et ça n'a pas d'importance. Au jour le jour,
- Speaker #1
alors.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Comme les Thaïlandais.
- Speaker #0
Ouais. Mais parce que qu'est-ce qu'on décide ? Qu'est-ce qu'on décide ? Regarde, je suis venu au pif, je suis resté 10-20. Regarde. Et regarde ce qui en sort. Une merveille. Donc, qu'est-ce que tu veux décider de quoi ? Tu veux décider de quoi ?
- Speaker #1
On ne décide de rien du tout. On ne décide de rien du tout en fait.
- Speaker #0
Pas grand-chose en tout cas. Pas grand-chose.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui décide, Alain ?
- Speaker #0
Ah, ma femme, je déconne. Non, qu'est-ce qui décide ? C'est les circonstances qui décident. Moi, je suis venu ici parce que j'étais à bout en France. J'en pouvais plus. À ce moment-là ? Ouais, mon métier me sortait par les yeux. Je travaillais 16 heures par jour. L'argent que je faisais ne m'intéressait pas, je ne l'utilisais pas. Même quand je l'utilisais, ça ne me satisfaisait pas. Mon meilleur... c'était mon tailleur, quand je m'emmerdais, j'allais me faire faire un costume sur mesure ou changer de bagnole. Bon voilà, quand il est entendu à ce point-là, tu vois, je comptais.
- Speaker #1
Tu étais vraiment à l'aise financièrement ? Ouais, ouais. On peut te demander, tu avais combien de salaire là-bas, à peu près ? Quand tu as quitté ton confort, parce que tu as quitté un confort.
- Speaker #0
Quand j'ai quitté mon confort, je ne sais pas, mais bon, ma première femme était avocate internationale, moi j'étais chef de parti dans un resto étoilé, on dégageait peut-être 50, 50, 55, 60 000 mensuels, quelque chose comme ça.
- Speaker #1
60 000 euros mensuels ?
- Speaker #0
Ouais, ouais, mais ouais,
- Speaker #1
crap. Tu étais sur confort ? Mais oui. Et ça ne te rendait pas haut ?
- Speaker #0
Ah non. Non, ça ne me rendait pas heureux.
- Speaker #1
Pourquoi ? Avec beaucoup moins, on peut...
- Speaker #0
Ben ouais, maintenant j'ai une petite maison, ça me va très bien. Des pompes à 300 battes, un pantalon à 300 battes, voilà. Sauf mon seul but, je me fais refaire des chemines sur mesure, parce que je ne trouve pas ma taille ici. Ça me coûte 30 euros une petite ligne. Voilà, mais je suis très bien, je suis très bien. J'ai une bagnole depuis 6 ans, la même, alors qu'avant je changeais tous les ans, donc je vois, ça va très bien. Avant tu étais sur le matériel,
- Speaker #1
plus maintenant.
- Speaker #0
Mais oui, mais parce que c'est... En fait, si tu n'es pas axé sur le matériel en France, ou en Europe, ou dans un pays différent où le carriérisme et où l'argent est mis en tête de liste, si tu n'es pas axé là-dessus, tu n'as rien à faire là-bas. Donc ici, je pense que tu peux vivre encore peut-être même plus simplement que moi et être... Enfin, je ne dis pas simplement, je vis comme un riche Thaïlandais quand même, il ne faut pas déconner. Quand j'ai envie de me taper une bouteille de champagne, je vais me faire venir des huîtres de France ou du foie gras, je vais venir. Non, je ne regarde pas. Mais voilà, c'est pas, tu vois, l'arrivée de monter une autre affaire, une deuxième, une troisième. Voilà, petite affaire qui tourne bien. Après, ma femme, si elle a envie de monter d'autres affaires, etc. J'utilise notre argent en ce moment pour acheter des terrains au Vietnam parce qu'on a 30 ans d'écart. Et puis bon, la logique, je me parte avant et ça serait très bien comme ça. Donc, je suis en train de construire le revenu comme j'ai construit celui de mes premiers enfants. Voilà, les mettre à l'abri. Voilà, les mettre à l'abri, quant à moi. J'ai un bout de foie gras, quelques huîtres, un bon vin, un bon cognac, un bout de cové dans mon frigo. Le reste, tout va bien. Après, voilà, ça me suffit. Ça me suffit pour kiffer.
- Speaker #1
Hello.
- Speaker #0
Ça, c'est top, là, pour la cong.
- Speaker #1
C'est quoi,
- Speaker #0
ça, là ? Ça, c'est des beignets de crevettes. C'est thaïlandais, ça. Beignets, c'est pour la cong. What table ? Oh, wow. Once, once. That's right. Later, more. C'est beau.
- Speaker #1
Ils en pensent quoi tes amis quand tu leur parles de la Thaïlande ? Ils pensent que c'est un pays pas développé, que c'est une jungle ? Ils en pensent quoi ?
- Speaker #0
Ils ont beaucoup la priorité sexuelle aussi, de la prostitution, etc. Qui est un autre sujet. Après, tu sais, la Thaïlande, que dire de la Thaïlande ? Il y a la Thaïlande touristique et après il y a la Thaïlande vraiment des campagnes. Là, il y a quand même une pauvreté qui est plus importante. Là, Samui, t'es en plus dans Fisherman, t'es dans la Croisette à Câques, t'es promenade des Anglais. C'est le petit négresco qui va aller là. C'est pas... Tu vois ce que je veux te dire ? Donc c'est la Thaïlande sans lettres, quoi, ici.
- Speaker #1
Et toi, il te fallait absolument un coin où il y a la mer ici, ou quoi ? Moi,
- Speaker #0
j'ai toujours vécu à côté de la mer, en fait. Oui, je suis un fou de pêche. Et en fait, quand j'ai regardé Google Maps, j'ai vu que c'était une île tropicale. Donc j'ai pêché dans ma vie dans beaucoup d'endroits où je faisais toujours du poisson dans une île tropicale. Donc j'ai dit, OK, j'y vais, je vais faire mon petit resto. Le soir, je mets mes cannes à pêche en surfcasting. Bon, le problème, c'est qu'il n'y a pas de poisson ici à pêcher. Voilà, il faut le savoir.
- Speaker #1
Donc on pêche du mangue.
- Speaker #0
Le Samui, tu ne viens pas pour la pêche, parce qu'il n'y a pas de fond, la mer est très chaude, il y a des petits poissons aussi, tu vas voir des beaux poissons si tu vas sur Koh Tao, pour faire du snorkeling ou de la plongée, à ce moment-là, tu vas voir dans des réserves, tu vas voir des poissons, mais sinon, non, c'est pas…
- Speaker #1
C'est une destination familiale ici.
- Speaker #0
Très familiale, c'est sûr, c'est 100%.
- Speaker #1
Quelle est la meilleure destination, selon toi, pour s'expatrier en Thaïlande en famille ?
- Speaker #0
Moi je trouve que Samui c'est un très bon compromis. D'abord c'est un soft entre le... C'est un mix entre... T'as beaucoup de repères européens. D'abord t'as des écoles internationales, etc. T'as une sécurité qui est hors pair, mais ça je crois que c'est toute la Thaïlande qui est comme ça. Tu peux poser ton téléphone sur une table, revenir le lendemain et tu vas le trouver au même endroit, tu vois. Oublier ton sac dans un taxi, appeler le taxi une demi-heure après, il n'y aura pas un dollar qui manquera dans ton sac. Après bon, après t'as Bangkok, mais Bangkok c'est bon, c'est plus... Après on part dans les grandes cités. Samui c'est... C'est cool, tu vois. C'est mon manque, voilà. J'aime bien.
- Speaker #1
Tu penses qu'il faut quand même pour vivre par moi ici en Thaïlande ?
- Speaker #0
Je ne sais pas ce que tu veux faire. Tu peux vivre comme un milliardaire.
- Speaker #1
À peu près, approximativement.
- Speaker #0
Moi, j'ai besoin d'un peu plus d'argent parce que j'ai des gosses à l'école. Les gosses à l'école, ça me coûte à peu près 1 000 euros par mois déjà en école. Par enfant ? Par enfant. Non, non, pour les deux. Pour les deux enfants, pour rendre des bonnes écoles internationales. C'est Annexe de Cambridge et des choses comme ça, tu vois. Je dirais qu'une famille, il faut 3000 euros. Tu vis à peu près avec 3000 euros. Voilà, tu vis correct. Après, tout dépend. Tu peux aller claquer tous les soirs, champagne en boîte de nuit, c'est autre chose.
- Speaker #1
Tu es passé par cette classe ou pas ?
- Speaker #0
Oui, pendant six mois.
- Speaker #1
Pendant six mois ? Alors, raconte-nous.
- Speaker #0
J'ai grillé 30% de mon capital en six mois.
- Speaker #1
Ce n'est pas vrai.
- Speaker #0
Mais oui, frère. C'est la Thaïlande, il faut se brûler pour savoir. Et après, tu te dis, ouh là là. Il faut que j'arrête, sinon ça ne va pas durer longtemps. Et c'est là que tu as la chance de tomber sur une perle et qui te dit maintenant ça suffit.
- Speaker #1
Ça a fait de ton air.
- Speaker #0
Ouais, j'ai flingué de la thune. Je ne sais pas, peut-être 100 000 euros, je ne sais pas que ce soit comme ça. T'es fier. Ouais, ouais. Et après, alors grosse baraque, grosse baraque sur les montagnes. J'étais seul dans une baraque 5 chambres avec piscine. Elle m'a dit écoute, ça ne va pas aller, tu vois. Donc déjà, on n'est que tous les deux. On va prendre une petite maison, une petite piscine et puis on va le mettre à côté du resto. Parce que moi, j'étais chef, je n'étais pas restaurateur. Et c'est un métier complètement différent. Et moi, j'ai pas la notion de l'argent, si tu veux. Je suis pas du tout gestionnaire. D'ailleurs, elle me dit à chaque fois, Ouais, attention, les produits que tu mets et tout, t'as pas ouvert un temple, t'as ouvert un restaurant. Donc voilà, c'est juste que j'ai des bons produits et tout. Donc voilà, et c'est bien, j'ai trouvé ma moitié qui me complète et qui gère ça, ce que j'ai jamais pu faire dans ma vie. Parce que bon, j'étais toujours en cuisine, j'ai toujours eu beaucoup d'argent et je le comptais pas. Après, j'ai eu une deuxième vie de peintre. Là aussi, j'ai fait des conneries aussi.
- Speaker #1
Est-ce qu'on a crié en toi ?
- Speaker #0
Pas du tout. Non, mais pas du tout. Les locaux ici, en fait, c'est très particulier. Et quelque part, je ne peux pas leur en vouloir. Parce que du côté droit de Fisherman, personne n'a jamais réussi. Voilà. Donc, en fait, c'était le côté droit de Fisherman. La rue n'était même pas éclairée et autres. Et quand j'ai acheté cette affaire, je me suis fait un petit peu escroquer. Et après, ils pariaient sur moi. Sur ma longévité, combien de temps j'allais tenir. C'est vrai qu'il y a aussi beaucoup d'expats qui viennent ici, qui croient que c'est facile, qui flambent, qui ne vont pas au boulot, qui passent leur temps à la plage ou dans les beach clubs et dans les boîtes de nuit. Et là, tu as vite fait de perdre tout ce que tu as mis. Bon, c'est vrai que j'aurais pu échouer, je suis passé pas loin d'ailleurs. Ah ouais, c'est grave. Écoute, la vraie histoire, je vais te dire la vraie, vous voulez savoir ? Un jour, je me retrouve avec ma petite femme avec 250 bahts sur le pont de Tambor. 250 bahts, c'est... Je ne sais pas combien ça fait, 7 euros, 8 euros. Et je dis à ma petite femme, écoute chérie, retourne au Vietnam. Je suis grillé, je vais rentrer en France. Je vais faire un sale coup, je reviendrai avec du blé, on verra. Et elle me dit...
- Speaker #1
Pas de même banque ?
- Speaker #0
Non, mais pas autre chose peut-être. Voilà. Et elle me dit, non, non, non, tu es un bon chef et tout. D'abord, il faut mettre TripAdvisor, il faut que tu te mettes à tout ça, etc. Google et tout, je dis bon, d'accord. Et elle me dit, on va faire une chose. Et elle avait un petit ordinateur sur lequel elle avait appris à parler l'anglais toute seule. Et elle le met au clou. Elle va au magasin qui prend les ordinateurs et il lui donne 3000 bahts. Et avec ces 3000 bahts, on achète des packs de bière, un peu de bouffe et on commence les premiers jours de la haute saison. Parce que Samoui, c'est comme un interrupteur. Basse saison, c'est très calme et haute saison, c'est le feu. Et on attaque la haute saison. Et on a démarré avec ces 250 bahts. Ah ouais ?
- Speaker #1
Voilà. Attends, mais ça a démarré...
- Speaker #0
J'avais flambé mon blé.
- Speaker #1
Les 300 000, ils sont morts, tu les as tués.
- Speaker #0
Et voilà.
- Speaker #1
Et tu t'es retrouvé avec 250. Ouais. Ah ouais, d'accord. C'est dingue ça.
- Speaker #0
Et du coup, maintenant, on a un peu plus d'argent, mais on a gardé un compte souvenir avec 250 bahts dessus.
- Speaker #1
C'est vrai ? Ouais. Il y a un compte souvenir à 250 bahts ? Ouais. C'est pas mal ça.
- Speaker #0
C'est rigolo.
- Speaker #1
Démarrer un business à
- Speaker #0
50 euros. Alors elle me dit, maintenant, si je m'en vais, je te laisse tes 250 bahts.
- Speaker #1
Ah ouais.
- Speaker #0
C'est pas grave, c'est la vie. Souviens-toi que ma première femme était avocate, donc j'ai l'habitude. Je gère, je gère. En fait, on ne gère rien. Mais il faut faire confiance aux gens et à la vie. Voilà. Et si t'es un bon mec, ça se passe bien. Si t'es une enflure, un jour ou l'autre, tu payes.
- Speaker #1
Est-ce qu'un chef cuisinier est avant tout un artiste ?
- Speaker #0
Ouais. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu'en fait, les recettes, on s'en fout. Si t'as des techniques, si tu veux, comme t'as des techniques de peinture. Mais après, la cuisine, c'est de l'assemblage. Pour moi, ça ressemble à... Ça peut être la musique où tu assembles des notes pour donner un rendu qui soit intéressant. ou de la peinture, ou tu assembles des couleurs, des matières, des textures pour donner quelque chose. Voilà, c'est de l'assemblage. Après, tu peux reprendre une recette sur YouTube, et puis la suivre, et puis faire ça, et tu vas avoir un résultat. Mais un vrai chef, il va dire, tiens, putain, ça, c'est bien essayer ça et ça, tu vois. C'est une recherche, en fait. C'est une recherche. Et puis même quand tu ne bosses pas, moi je fais la sieste et tout, des fois, je dis, tiens, je ferais bien ça avec ça, tiens, ça et ça. Voilà, et ça permet de faire évoluer. Alors, on n'invente pas des trucs, mais bon... On modifie, on met ça à notre patte, à notre style. C'est de l'art.
- Speaker #1
Alors, pourquoi ce nom Red Moon ?
- Speaker #0
Parce que c'était le nom du bar quand je l'ai acheté. Et moi, je suis superstitieux pour ça. Quand j'achète un bateau, je garde le nom. Quand j'ai acheté une affaire, j'ai fait pareil, j'ai gardé le nom. Voilà.
- Speaker #1
C'est bon. On va goûter les raviolis. Extrêmement bon. Vraiment, c'est super bon. La sauce est magnifique. Et l'intérieur des raviolis est super bon. Avec un peu de fromage ici. C'est vrai, je ne mange pas de viande. Sinon, j'aurais testé le steak de Kobe. Mais c'est la raison pour laquelle beaucoup de personnes viennent au Redmond pour tester le steak de Kobe. C'est ça, les gens viennent ici essentiellement pour le...
- Speaker #0
Ouais, pour le Kobe, pour l'agneau de lait, pour les raviolis à la truffe, pour... Je sais pas, t'as plein de choses. Pour ma gueule de playboy. Ouais, c'est ça. Chemise ouverte. Non, c'est quelque chose. Mais je la mets pas à la chaîne, parce qu'après, les gens disent Ouais, il fait trop d'argent celui-là, il doit être arnaqué, les gens. C'est pas vrai. C'est ma femme qui m'a offert, elle m'a dit Ne considère pas ça comme un cadeau, considère ça comme une épargne. Comme une épargne. Bon, voilà. Moi,
- Speaker #1
j'adore les raviolis. You speak French ?
- Speaker #0
A potepo.
- Speaker #1
Fini ? Fini.
- Speaker #0
Est-ce que tu vas bien ?
- Speaker #1
Tout va bien, merci.
- Speaker #0
Rien ?
- Speaker #1
Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que c'est ? On n'en sait rien, personne ne le sait. En fait, c'est difficile à faire ici parce que c'est difficile de trouver les ingrédients. J'ai eu la chance de trouver du chocolat belge d'excellente qualité. Donc, j'ai fait une tarte sucre chocolat belge caramel beurre salé avec... un petit coulis de fraises rôties à l'huile d'olive à côté et une nougatine maison.
- Speaker #1
Ah ben ça a l'air appétissant. C'est super,
- Speaker #0
l'eau.
- Speaker #1
Mais je vais grossir.
- Speaker #0
Un petit peu, je te dis la vérité, un petit peu. Je suis obligé de manger ? Oui, tu es obligé, parce que si tu as mangé une toute à l'heure, je ne peux pas t'aider.
- Speaker #1
À force de vous faire des vidéos, je vais grossir, je vous le dis honnêtement. Comment tu as été formé toi ?
- Speaker #0
J'ai été formé à coups de bâton, à coups de louche. À ce moment-là ? Ouais, j'avais un vieux chef qui nous apprenait le boulot. Je crois que ce mec, je ne donnerai pas son nom, mais bon, c'était un grand chef. Mais je ne l'ai jamais vu sobre. Il avait toujours sa petite poche avec sa petite fiole de cognac. Et toutes les 3-4 minutes, il tapait une petite gorgée pour se maintenir à flot. Et il avait la ceinture du tablier avec une louche accrochée à la ceinture. Et quand on faisait une connerie ou qu'on n'allait pas assez vite, il prenait la louche et nous mettait un coup ici, sur la pointe de l'os.
- Speaker #1
Ça fait mal.
- Speaker #0
Ah putain, tu avais mal toute la journée. Tu te souvenais, tu faisais plus de fois la même connerie. Voilà. La bonne méthode. Je ne sais pas. Je n'ai pas essayé avec les miens, je crois qu'ils me frappaient, parce que je trouve mieux maintenant. Mais c'était à l'époque, je te parle. Les temps changent et ce n'est pas plus mal.
- Speaker #1
Je vous mets deux autres vidéos que vous pouvez regarder. N'hésitez pas à vous abonner à la chaîne, à me suivre sur Instagram. Prenez soin de vous et je vous dis à très bientôt. Ciao, ciao. Merci beaucoup d'avoir suivi cet épisode. Si la Thaïlande, l'expatriation t'intéresse, je t'invite à télécharger mon guide sur l'expatriation en Thaïlande. Il est offert, tu peux le télécharger gratuitement. Tu trouveras le lien dans la description. Il y a plus de 100 pages d'informations de valeur concernant les visas, les assurances, les appartements, toutes les extrusions à faire en Thaïlande et également plein d'informations sur les opportunités d'emploi. Le lien est dans la description.