- Speaker #0
Tant plus, pas d'arc-en-ciel. Un podcast dédié aux femmes inspirantes qui se sont révélées et ont trouvé leur voie suite à une épreuve. L'arc-en-ciel, c'est le bonheur après l'épreuve. Bonheur que l'on apprécie justement davantage grâce aux obstacles rencontrés sur son chemin. Je suis Sarah Pebro, comédienne, humoriste et auteure. J'ai eu un cancer du sein à 30 ans. J'en ai fait un spectacle qui s'appelle K. Surprise, après avoir publié un livre, Sarah, 30 ans, mon cancer,
- Speaker #1
même pas peur.
- Speaker #0
Suite à mon cancer, j'ai eu mon plus bel arc-en-ciel,
- Speaker #2
un bébé.
- Speaker #0
Sans pluie, pas d'arc-en-ciel, un titre inspiré de ma grand-mère adorée,
- Speaker #1
Mamé.
- Speaker #0
Grâce au récit de mes invités, vous serez, je l'espère, inspirés, reboostés. Emplis d'espoir, pour ne plus attendre, vous affirmez dans votre voix et donnez tout pour réaliser vos rêves. Ronsard écrivait C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière L'épreuve est une occasion donnée pour donner une nouvelle direction à sa vie et réaliser ses rêves. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel. Aujourd'hui, c'est un épisode spécial. Je vous ai concocté un best-of des épisodes de cette deuxième saison du podcast. Vous retrouverez des extraits de mes échanges avec chaque invité et vous entendrez systématiquement l'introduction de l'épisode afin de connaître leur tempête et leur arc-en-ciel. Profitez pleinement de leurs témoignages inspirants. Chacune vous livre ses conseils face à la tempête. Je vous souhaite un bon voyage avec Samira Elgadir, Sophie Marchat, Séverine Martin, Judith et Juliette de même, Sonia Belluti, Anaïs Parello, Caliane de Jotijot Rituals, Alexandra de Allons-y Prévention, Emma B, Anna Valder et Camille Calais. N'hésitez pas à écouter chacun de ces épisodes en entier. Merci encore à mes invités en or pour leur généreux partage, je ne doute pas qu'ils feront écho en vous. Si vous aimez le podcast et voulez me soutenir, prenez une minute pour mettre une super note 5 sur 5 sur la plateforme d'écoute sur laquelle vous l'écoutez. Spotify, Apple Podcasts, Deezer. Et parlez-en autour de vous. sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie. Merci à tous et bonne écoute.
- Speaker #1
Aujourd'hui, je reçois Samira El Ghadir. Samira a 39 ans. Elle est journaliste à TF1 depuis 2008 et s'occupe du fact-checking, la lutte contre la fake news. Samira vient nous parler de sa tempête. Un long parcours pour avoir un bébé, 10 ans en tout. Après avoir essayé naturellement pendant 2 ans, elle entre dans un parcours de PMA. Le protocole consiste en un traitement quotidien d'injection, de visite régulière à l'hôpital pour vérifier l'évolution, puis la ponction d'ovocytes et le transfert d'embryons. Le tout avec un corps médical parfois maladroit, voire froid, et des remarques parfois blessantes de l'entourage qui ne sait rien de ce parcours. car avec son mari, ils choisissent de le garder secret. Après plusieurs années et échecs, elle fait une pause qui s'avère salutaire, tant personnellement que professionnellement, pour se reconstruire en dehors de son désir d'enfant. Son phare a été à ce moment-là un sujet psychologique qui était proposé dans l'hôpital où elle était. On n'en parle pas forcément quand on vit la PMA nous dit-elle, parce que c'est encore tabou aujourd'hui, pour plein de raisons. Donc, avoir une écoute, Quelqu'un à qui on peut en parler, dont c'est le métier de t'aiguiller, de t'aider, de t'écouter, c'est génial. En parallèle, elle suit une formation sur le fact-checking. Après cette pause, elle décide avec son mari de reprendre la PMA, en s'accordant davantage le temps pour cela. Son arc-en-ciel, c'est sa fille, qui va avoir un an et demi, un enfant précieux, car après un si long combat, il y a un côté un peu sacré. Comme me le confie Samira. Ses conseils ? Écoutez-vous. Pour le couple, parlez-vous. Ça peut aussi aider de parler avec d'autres couples qui vivent la même chose que nous. Et ne pas tout sacrifier pour ça. Réalisez d'autres choses. Samira El-Gadir. Il n'y a pas de fatalité.
- Speaker #3
J'ai commencé un suivi, d'ailleurs je ne sais pas si tous les hôpitaux proposent ça, mais l'hôpital où j'étais proposait un suivi psychologique aussi pour qu'on puisse échanger. D'ailleurs cette femme, je la vois toujours dans mon rôle de maman, parce qu'elle m'aide vachement, elle est top et elle suit justement ces histoires-là. Et encore une fois, je reviens à ce qu'on disait au début, mais on n'en parle pas forcément quand on vit la PMA, parce que c'est encore tabou aujourd'hui pour plein de raisons. Donc, avoir une écoute, quelqu'un qui on peut en parler, dont c'est le métier,
- Speaker #2
de t'aider,
- Speaker #3
de t'écouter, c'était génial. Elle m'a aidée, en fait. On parlait tout à l'heure d'Arc-en-Ciel. En Arc-en-Ciel, il se passe plein de choses.
- Speaker #2
C'était un peu un part, peut-être, pour toi, dans le...
- Speaker #3
En tout cas, ça a été une aide cruciale. C'est hyper important, vraiment. En parler, c'est hyper important. Parce que c'est un parcours qui n'est pas normal, qui n'est pas simple, on a beau être des warriors, etc. Moi, pour en refaire un podcast sur mon parcours professionnel, me battre, j'essaie de faire. Mais là, je n'étais pas prête. À un moment donné, je n'y arrivais plus. J'avais besoin d'aide, tout simplement. Donc, elle m'a beaucoup aidée et on a commencé à travailler sur autre chose. C'est-à-dire que ce bébé qui n'était pas là. mais qui prenait toute la place à un moment donné à la fois dans notre couple, dans ma vie dans tout, parce que c'est pareil, quand on dit aux gens arrête d'y penser, ça va marcher c'est pas possible, arrêtez de dire ça à un moment donné quand on fait un parcours de PMA où on se fait piquer tous les soirs on peut pas ne pas y penser les traitements qu'on loue c'est dans notre corps que ça ne se passe, c'est pas juste psychologique, tout est lié au psychologique et le physique, mais à un moment donné on ne peut pas ne pas y penser on ne peut pas ne pas y penser quand il y a des grossesses autour de nous on ne peut pas, tout nous ramène à ça donc voilà, enfin pas tout, mais en tout cas c'est très présent, ce bébé était très présent et en fait moi le travail psychologique que j'ai fait c'est de me faire de me reconstruire moi tout simplement, c'est à dire qu'en fait à défaut d'avoir mon enfant on a travaillé avec ma psy tout simplement pour prendre soin de moi donc finalement l'enfant dont j'ai pris soin c'est moi c'est à dire que voilà ça a réveillé plein de choses si tu veux la PMA chez moi c'est à la fois une quête d'identité de cette mère, cette femme qui n'enfante pas qui voulait être mère depuis longtemps et qui à un moment donné en fait non, le bébé n'est pas là donc j'étais mère dans ma tête mais sans enfant je me suis toujours occupée des enfants autour de moi encore une fois je viens d'une famille nombreuse je me suis occupée de mes neveux et nièces les cousins, cousines, enfin bref... toujours eu des enfants autour de moi, donc c'était une évidence pour moi que j'allais avoir des enfants et même plusieurs. Et bien finalement, la vie en a décidé autrement. Et voilà, il fallait redéfinir tout ça, me resituer là-dedans. Qu'est-ce qui vient de moi ? Finalement, pourquoi je veux un enfant ? Est-ce qu'il y a aussi le poids de l'injonction sociale ? Parce que du coup, forcément, il y a à la fois de ta part à toi, c'est-à-dire ce qui vient de toi, de je veux un enfant, mais au fait, pourquoi je veux un enfant ? de l'injonction sociale. En plus, moi, je viens d'une famille traditionnelle maghrébine, etc. Donc, autant te dire que la femme...
- Speaker #2
La question ne se pose pas. Oui, c'est ça. Donc,
- Speaker #3
j'étais née...
- Speaker #2
C'est une éclidesse.
- Speaker #3
Donc, voilà. Dans mon éducation, etc. J'ai été bercée là-dedans et je n'en veux pas ni à ma mère ni à personne. C'est juste... C'est mon histoire, exactement. Mais voilà, moi, j'arrive dans cette PMA et dans ce parcours avec tout ça. C'est-à-dire que, du coup, je suis sans cette mère et il n'y a pas d'enfant. j'ai tout fait et ça marche pas j'ai fini quand même par tomber enceinte donc je me suis dit au moins il y a un espoir mais en vrai ça a duré 15 jours je me suis battue aussi parce que du coup encore une fois comme je te disais me battre j'ai l'habitude je sais faire etc je l'ai fait pour beaucoup de choses dans ma vie et là j'avais beau me battre utiliser les meilleures armes aller voir les meilleurs médecins ça ne marchait pas et en fait c'est peut-être un autre truc qui m'a aidé dans mon parcours c'est de me rendre compte que finalement l'issue elle n'était pas entre mes mains c'est à dire que t'as beau te battre t'as beau faire tout ce qu'il faut ou en tout cas tout ce qu'on te demande de faire pour que ça marche à un moment donné c'est pas toi qui décide de l'issue et ça pour moi ça a été un deuxième déclic ça peut paraître simple pour la plupart des gens ça ne l'est pas pour moi, c'était pas une évidence
- Speaker #0
Aujourd'hui je reçois Sophie M
- Speaker #1
Sophie a 44 ans. Elle a deux filles de 12 et 15 ans. Elle travaille en marketing dans les cosmétiques. Elle est aussi certifiée en coaching et en alimentation intuitive. Elle a pour passion de comprendre comment les autres fonctionnent. Sophie vient nous parler de sa tempête. Un dimanche soir, le 15 septembre 2013, le père de ses deux filles l'acquitte brutalement un soir, après 15 ans de vie commune. Ça a été le drame de sa vie. Il était son tout, son frère, son amoureux, son meilleur ami et sa famille.
- Speaker #4
Le choc,
- Speaker #1
le déni. Sophie décide d'être la plus gentille possible dans cette séparation. La parfaite ex, comme elle le dit. Et cependant des années, partant même en vacances en famille avec son ex, et l'écoutant raconter ses déboires sentimentaux. Elle ne fait pas vraiment le deuil de cette histoire. Je n'arrivais pas à recommencer une vie qui m'appartienne. Ça a été assez long nous dit-elle. Il y a eu de la gaieté dans cette période triste. Elle s'est fait de nouveaux amis qui lui ont appris à se découvrir.
- Speaker #0
Et puis un jour,
- Speaker #1
tout ce qu'elle n'avait pas géré remonte à la surface et elle retrouve sa voix, au bout de 8-9 ans, en formalisant enfin la séparation et en demandant Ce à quoi elle a le droit,
- Speaker #0
pour ses filles.
- Speaker #1
Son arc-en-ciel, il est venu peu à peu, c'est d'arriver à être elle-même et à assumer tout ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas. Être libre finalement, après une longue lutte. Ses conseils, c'est écouter. Arriver à prendre ce temps qui a l'air de servir à rien et qui sert tellement pour que les couches du dessous arrivent à remonter un peu. Essayer d'être courageux, de regarder le truc en face, pas comme moi. Les épreuves, quand on les vit, nous dit-elle, je ne vais pas dire qu'elles ont un sens, mais en tout cas, quand on arrive à les transformer, c'est cool, c'est des cadeaux. Moi, j'ai eu de la chance d'avoir ça. Sophie M. Essayez toujours d'être un peu héroïque en étant gentille.
- Speaker #2
Est-ce que ce serait un... Je ne sais pas si c'est ça ton arc-en-ciel ou c'est lié, mais tout à coup, finalement, tu as retrouvé ta voix à ce moment-là. Ou tu l'as trouvée peut-être au cours, non ?
- Speaker #4
L'arc-en-ciel, il est venu vraiment peu à peu, moi. Je ne dirais pas qu'il y a eu un avant et un après. L'arc-en-ciel, c'est... Et souvent, j'y pense. Mais vraiment, hyper souvent, j'y pense que j'arrive à être moi. Mais ça semble complètement idiot. J'arrive à être moi. et à assumer ce que j'aime, ce que je n'aime pas. L'autre fois, j'ai... C'est horrible ce que je vais dire. L'autre fois, j'étais invitée à un mariage que j'ai annulé, salement. Et bien, tu vois, maintenant, quand les gens me disent... Quand on m'a dit, tu fais quoi ce week-end ? Je n'ai pas répondu à rien. J'ai dit, c'est horrible, je vais aller à un mariage, j'ai annulé. Je voyais les gens se décomposer. Je me disais, mais ça, c'est cool. J'arrive à me dire que c'est OK de faire des trucs pas bien.
- Speaker #2
Et que tu t'en moques de ce qu'on peut penser.
- Speaker #4
J'aimerais mieux qu'on fasse.
- Speaker #2
Bien sûr, mais...
- Speaker #4
Mais tout d'un coup, il y a un truc d'avoir des passions débiles. J'adore faire du dessin avec les petits vieux du quartier. C'est pas très rock'n'roll. Mais c'est OK, j'aime bien. Et en fait, ça, peut-être d'être libre. Je ne sais pas comment expliquer. Il y a un truc qui est libre.
- Speaker #2
Je comprends. Oui, c'est ça.
- Speaker #4
Voilà, c'est ça l'arc-en-ciel pour moi.
- Speaker #2
Moi, j'aime bien cet arc-en-ciel.
- Speaker #4
Une longue lutte quand même. Il m'a bien fallu 8-9 ans quand même. Oui,
- Speaker #2
c'est ça. Mais du coup, on apprécie, je pense, on apprécie plus les choses. Et une fois que c'est là, c'est vraiment là. Il y a un long chemin. Oui,
- Speaker #4
et j'ai l'impression surtout d'être... Moi, je suis quelqu'un de très reconnaissant tout le temps. Tout le temps, tout le temps. C'est une des chances que j'ai. Et je n'arrête pas de me dire, mais j'ai tellement de chance d'avoir si tôt cette impression de... De m'être trouvée, en fait.
- Speaker #2
Mais oui, c'est pour ça que je trouve que c'est un même qu'une carte en ciel.
- Speaker #4
Très serein, maintenant, depuis ça.
- Speaker #2
On le sent. On le sent. Non, mais c'est vrai. Tu es sûre ? On le sent. Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans la tempête et qui n'aurait pas forcément trouvé encore son arc-en-ciel ?
- Speaker #4
Il y en a plein. Déjà, le coaching m'a déformée, mais dans le bon sens. je donne pas les mêmes conseils aux amis maintenant ou aux gens que je rencontre avant j'avais tendance à dire oui moi j'ai fait ça à calquer des trucs je vois ce que tu veux dire mais ça a un peu un lien avec le fait que je me suis trouvée c'est quelqu'un qui est dans la tempête je crois que j'aurais tendance à écouter beaucoup pour qu'il s'écoute aussi c'est bête mais d'arriver à, moi c'est le truc que j'ai pas eu je me suis pas écoutée j'ai pas pris le temps Je suis partie directe en adolescence, tout feu tout flamme, alors que j'aurais mieux fait de pleurer un bon coup, de regarder les trucs en face. Donc, je dirais d'arriver à prendre ce temps qui a l'air de servir à rien, qui sert tellement. Tu sais, les couches du dessous, elles arrivent à remonter peu à peu. Donc je dirais ça, d'essayer d'être peut-être courageux, regarder le truc en face, ne pas faire comme moi.
- Speaker #1
Aujourd'hui,
- Speaker #0
je reçois Séverine Martin. Séverine a 46 ans. Elle habite la région lyonnaise et est maman de deux enfants. Elle est community manager et accompagne des entrepreneurs pour créer une communication qui leur ressemble sur les réseaux sociaux. Séverine vient nous parler de sa tempête. Un cancer du sein, diagnostiqué fin 2016 après avoir découvert une boule en s'autopalpant les seins. Ça a été un gros bouleversement sur sa façon de voir la vie. Elle le dit, elle a eu la totale. Chimiothérapie, radiothérapie, mastectomie, reconstruction, immunothérapie et hormonothérapie. Son phare dans la tempête ? L'hélissonne. Et sa BD La guerre des tétons, dans laquelle elle partage son expérience du cancer sans filtre ? et avec humour. Je me suis dit, elle en a fait quelque chose et je vais faire pareil. Je sais que je vais en chier, mais je vais en sortir quelque chose nous dit-elle. Son arc-en-ciel est arrivé en plusieurs étapes, avec pour fil conducteur en faire quelque chose de positif. La première a été son association Dégomme Crabbe, pour récolter des fonds pour la recherche, puis la création du salon des cafayteuses, pour lequel elle réunit des femmes découvertes sur les réseaux. qui sont passées par l'étape du cancer et en ont fait quelque chose de positif. La deuxième étape a été l'entrepreneuriat. Ayant expérimenté comment les réseaux permettent de créer une communauté et de passer des messages, elle se forme au métier de community manager, ne se sentant pas de reprendre son travail d'assistante sociale. Elle s'est lancée en freelance il y a deux ans. Ses conseils ? Ne pas rester seule, s'entourer de personnes qui vivent la même chose. Avoir un exutoire pour déverser tout ça, prendre plus de temps pour soi. Sa vision du bonheur, être soi-même, oser faire les choses qu'on a envie. C'est vrai de Martin, on n'a qu'une vie, il faut la vivre pleinement.
- Speaker #5
Cet arc-en-ciel, en fait, c'est fait par étapes. Je pense qu'il n'est pas fini. Il y aura sûrement d'autres choses aussi qui arriveront après. Parce que le cancer, cette étape de la maladie, je pense, a débloqué beaucoup de choses en moi. Je me mettais, je pense, des barrières. Je n'osais pas, etc. Et maintenant, tu vois, je me dis, je n'ai pas grand-chose à perdre à essayer, en fait.
- Speaker #2
Complètement. Et finalement, du coup, tu es... tu exploites tout ton côté créatif qui était déjà là avant, mais que... Tu vois l'enfance,
- Speaker #1
on y revient !
- Speaker #2
Le côté créatrice et le côté être utile pour les autres, faire pour une cause que tu as pu faire à travers le côté associatif et maintenant en accompagnant des personnes pour trouver leur voie et s'épanouir.
- Speaker #5
C'est carrément ça en fait.
- Speaker #2
Un bel arc-en-ciel après la tempête.
- Speaker #0
Et tu nous l'as déjà un petit peu dit,
- Speaker #2
mais est-ce que… Il y en a peut-être d'autres d'ailleurs, mais qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans la tempête actuellement, mais qui n'aurait pas encore trouvé son arc-en-ciel ? Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ?
- Speaker #5
Je dirais de ne pas culpabiliser, en fait. Parce que je vois maintenant, j'ai l'impression que parfois, c'est un peu la course à… qu'est-ce que je vais faire de la maladie je le constate beaucoup sur les réseaux sociaux parce qu'il y a de plus en plus d'initiatives et de femmes qui en parlent et ça c'est très très chouette mais du coup il ne faut pas non plus que ça soit culpabilisant en fait et la résilience tu n'es pas obligé de monter une boîte une association ou d'écrire un bouquin pour être résiliente en fait et c'est ça que j'ai envie de leur dire c'est chacun son rythme chacun son chemin et en fait ça peut passer par des toutes petites choses en fait d'oser faire des choses mais d'être qu'on ne faisait pas avant, prendre plus de temps pour soi parce qu'on ne le faisait pas. J'ai envie de leur dire que ce n'est pas la course à forcément créer des choses. C'est juste être davantage en accord avec vous-même. De ne pas se prendre la tête et de ne pas se mettre la pression surtout.
- Speaker #2
Oh oui, très bon conseil. Non mais c'est vrai, je comprends ce que tu dis, c'est vrai qu'on voit les gens qui sont à l'origine de telle et telle initiative, etc. En revanche, de ne pas se brimer, de faire ce qu'on a envie de faire, peut-être qu'on n'osait pas faire avant, ça c'est chouette ce que tu disais tout à l'heure sur le fait que maintenant on osait et qu'on n'a rien à perdre.
- Speaker #5
C'est ça, je pense qu'il faut passer par, c'est ça en fait la priorité. Ce n'est pas de créer des grands trucs. Il y a certaines personnes qui ont des tempéraments pour aller faire des choses, aller de l'avant, et c'est tant mieux. Mais tout le monde n'est pas comme ça et ce n'est pas grave, en fait.
- Speaker #2
Pas du tout. Tous les chemins sont très beaux et c'est parce qu'ils sont uniques qu'ils sont beaux, pas parce que c'est des copies.
- Speaker #5
Exactement.
- Speaker #0
Et quel est ton mantra préféré ?
- Speaker #5
Facile. On n'a qu'une vie. au moment de ça on a que je vis on la vit pleinement aujourd'hui
- Speaker #1
je reçois Judith et Juliette elles ont toutes 32 ans et sont les cofondatrices de Meme une marque de produits dermocosmétiques entièrement dédiée aux personnes qui sont concernées par le cancer qu'elles ont fondé il y a un peu plus d'huit ans Elles sont mamans de jeunes enfants et vivent Juliette à Paris et Judith à La Rochelle. Elles viennent partager avec nous leurs tempêtes respectives. Tout a basculé pour Judith à l'âge de 16 ans, lorsque sa maman a été diagnostiquée d'un cancer du sein. Elle en est décédée trois ans plus tard, après avoir fait en sorte de préserver, protéger et préparer au mieux ses enfants et leur père. Juliette a, quant à elle, vu toutes les femmes de sa famille touchées par le cancer. plusieurs tempêtes qui ont jalonné son adolescence. Sa plus grosse tempête a été quand sa maman a été concernée. Le diagnostic de son cancer a été concomitant avec sa rencontre avec Judith. Leur tempête commune, c'est ce qui a fait qu'elles se sont rapprochées. Elles se comprennent sans se parler parce qu'elles ont vécu la même chose. L'idée de même est venue de Judith, se sentant impuissante face au fait qu'il n'y ait pas d'offre existante de produits adaptés pour parer aux effets secondaires sur la peau dont sa mère souffrait. Elle développe le concept de la marque en projet de fin d'étude. L'ADN étant de parler concrètement du cancer, mais d'une façon malgré tout jolie et qui donne envie. Mais elle ne se sent pas de se lancer seule, jusqu'au miracle, la rencontre avec Juliette lors d'un stage. Leur arc-en-ciel commun, c'est finalement leur rencontre, leur coup de foudre amical et l'évidence de créer même ensemble. Grâce à même,
- Speaker #0
transformer le chagrin en quelque chose de positif, de constructif.
- Speaker #1
et qui aide un nombre de femmes incroyables et d'hommes,
- Speaker #0
c'est notre plus beau pansement, nous dit Judith. Leur conseil ?
- Speaker #1
Il faut être là pour ceux qui souffrent et qui en ont besoin.
- Speaker #0
Et il faut aussi vivre sa vie.
- Speaker #1
Se dire que la vie est là,
- Speaker #0
et que toute once de vie doit être vécue à fond,
- Speaker #1
nous dit Juliette.
- Speaker #0
Ma mère m'avait dit,
- Speaker #1
quand on avait perdu à l'époque mon arrière-grand-mère,
- Speaker #0
nous confie Judith.
- Speaker #1
Tu verras,
- Speaker #0
la vie reprend toujours le dessus.
- Speaker #1
Parfois c'est très dur évidemment, il y a des épreuves qui sont très dures. Et c'est quand même ça la magie de la vie. Et donc oui, l'arc-en-ciel arrivera de toute façon. Judith et Juliette, d'eux-mêmes. L'importance,
- Speaker #0
ce n'est pas d'attendre que l'orage passe,
- Speaker #1
mais c'est d'apprendre à danser sous la pluie.
- Speaker #6
Et ensuite, quand ma maman est tombée malade, là c'était le... Une avalanche, quoi. C'était un moment affreux, quoi. Surtout qu'il y avait cette histoire d'eux-mêmes. À ce moment-là, on travaillait aussi beaucoup, beaucoup. À part de ce stage, je me rappelle, elle avait eu même du mal à m'attraper un soir pour m'annoncer le truc parce que je lui disais tous les soirs, Non, non, je ne peux pas là ce soir, je suis fatiguée. Donc, elle était venue me chercher. Je ne sais pas si tu te rappelles.
- Speaker #7
Pas très bien.
- Speaker #6
Le soir, j'avais des frissons pour me dire, Tant pis, on va dîner tout près. Il faut que je te parle. C'était un moment super dur. Et là, encore une fois, ce qui nous a beaucoup aidé, c'est qu'on était tout le temps toutes les deux. J'étais tout le temps avec elle. Au début de même, j'étais entre le bureau avec Judith, mon école Sciences Po parce que je finissais mon master là-bas. Et le mercredi, je me souviens, tout souvent, j'allais en chimio avec ma mère. Et en fait, ça m'aidait énormément en tant qu'accompagnante d'être partie prenante de son parcours. Parfois, je me rappelle... Quand elle le souhaitait, j'allais avec elle au rendez-vous pour l'aider à poser ses questions, travailler, j'en notais ses questions parce que parfois, elle avait l'impression d'être un peu pas concentrée ou submergée par ses émotions. Donc, on était toutes les deux là pour essayer de faire en sorte que ce rendez-vous se passe au mieux. Et voilà, ce qui m'a aidée, c'est vraiment de tout savoir et d'être très, très proche d'elle à ce moment-là et de l'accompagner au mieux dans toutes ses périodes de la vie. Et voilà. Je dirais que c'est ça qui m'a pas mal aidée.
- Speaker #7
Et on en parlait beaucoup aussi.
- Speaker #6
Oui, on en parlait beaucoup.
- Speaker #2
Je l'ai dit, ça a dû... Enfin, j'imagine.
- Speaker #6
Ça faisait peur pour l'une comme pour l'autre. Oui, c'est ça.
- Speaker #7
C'est un sujet dont on peut se parler en sachant que l'autre en sait tout autant.
- Speaker #6
Oui, il n'y a pas besoin parfois de dire les choses.
- Speaker #7
Et parfois, ça sort encore. Même maintenant, on se partage des choses. Depuis qu'on a eu des enfants aussi, ça a réveillé d'autres sujets entre nous. Mais on a toujours pu s'en parler vraiment sans filtre.
- Speaker #6
Toutes les deux.
- Speaker #2
ça aide beaucoup je trouve via ce lien on en parle aussi quand on a été nous-mêmes touchés par la maladie enfin étant malade parce que vous êtes touchés par la maladie on se comprend du côté entre accompagnants aussi oui et je pense qu'il y a ça c'est-à-dire qu'il y a tellement de similitudes dans vos histoires je trouve ça très juste, c'est pour ça que je rebondis dessus, c'est ce que tu as dit Judith sur le côté se parler sans se comprendre pour moi c'est ça C'est-à-dire qu'il y a des personnes, bon là en plus vous avez ce lien maintenant, mais j'imagine que même très tôt dans votre relation, dans ce que je pense, c'est passé. Tout de suite. Et je trouve que c'est pareil. Ça m'est arrivé de raconter des choses à des femmes que je rencontrais qui avaient un cancer aussi. Et tout à coup, tu racontes des choses que tu n'as pas racontées à tes proches.
- Speaker #6
Tu as pris une connexion.
- Speaker #2
Il y a un truc tellement fort. Et que là, du coup, vous avez eu tout de suite. Oui,
- Speaker #6
tout de suite. Alors que c'est toujours un peu plus compliqué de parler avec des personnes qui n'ont jamais vécu ça. Et c'est pas... Et c'est pas mal, c'est juste, moi si j'avais pas vu la fin avant de vivre ça, j'aurais sûrement eu des mots maladroits ou pas trop savoir quoi dire, c'est normal quoi. Et c'est vrai que ça rapproche énormément.
- Speaker #7
Et c'est une chance inouïe d'avoir ça juste en face de soi toute la journée, de tous les jours.
- Speaker #2
C'est clair, c'est clair, parce que d'un côté comme de l'autre, il y a des jours, vous avez les jours et... les jours ok et les jours moins ok de l'entrepreneur, vous pouvez vous soutenir. Et puis, il y a par rapport à tout ce que vous avez traversé, on a aussi, il n'y a pas que les trucs liés à l'entrepreneuriat. Donc, de savoir que vous êtes là l'une pour l'autre. Et je pense qu'on a un regard, vous partez prendre un café,
- Speaker #6
ou vous allez prendre un air,
- Speaker #2
ou il y en a une qui sort et l'autre a compris.
- Speaker #6
C'est ça.
- Speaker #2
C'est beau ça. C'est pour ça, c'est aussi qu'on encourage les personnes, si elles le souhaitent en tout cas, à ne pas rester seules et à savoir qu'il y a déjà des magnifiques rencontres. Quand on a des tempêtes similaires et puis une solidarité incroyable. Des amitiés comme la vôtre. Au-delà de ce que vous avez créé qui est génial, c'est encore... Voilà, sur le côté humain de cette aventure. Et qu'est-ce que vous donneriez comme conseil à quelqu'un qui serait dans la tempête aujourd'hui et qui n'aurait peut-être pas encore son arc-en-ciel ?
- Speaker #7
L'arc-en-ciel arrivera.
- Speaker #6
Ça va passer.
- Speaker #7
Moi, c'est quelque chose que ma maman m'avait dit il y a très longtemps quand on avait perdu mon arrière-grand-mère. À l'époque, elle m'avait dit, tu verras, la vie reprend toujours le dessus. Et très souvent dans ma vie, après, je me suis dit qu'elle avait raison. Parfois, c'est très dur, évidemment. Il y a des épreuves qui sont très dures. Mais c'est quand même ça, la magie de la vie. C'est vraiment vrai, ça. Et du coup, oui, l'arc-en-ciel arrivera. De toute façon.
- Speaker #6
C'est ça. Je me rappelle d'un moment qui est un peu lié à ce que tu dis, où j'étais, on était encore en stage, je venais d'apprendre que ma maman était malade et je crois que c'était une semaine après peut-être, j'avais un week-end prévu avec une amie en Suisse, bref, et je n'avais aucune envie d'y aller, j'étais juste terrassée et j'avais juste envie de rester dans mon lit ou d'être avec ma mère, collée à elle et de surtout plus jamais la quitter. Et elle m'a dit, mais en plus c'était juste après son opération. Elle m'a dit Non mais Juliette, pas du tout, tu vas tout de suite aller prendre ton train, tu vas passer un super bon week-end, tu vas m'envoyer des photos de tout ce que tu fais si tu veux. Mais en tout cas, tu vas voir ton ami, tu vas vivre et juste ne fais surtout pas le contraire de ça parce qu'il n'y a rien qui pourrait me rendre plus malheureuse. Et effectivement, il faut être là pour ceux qui souffrent et ceux qui en ont besoin, mais il faut aussi vivre sa vie et la vivre à fond pour justement... Comme tu dis, que la vie soit toujours là et qu'elle prenne le dessus quoi qu'il se passe. Et je pense que pour une maman qui parle à ses enfants, c'est hyper important. Donc ouais, se dire que la vie est là et que toute once de vie doit être vécue à fond et qu'on en profite tous.
- Speaker #2
C'est une façon de rendre hommage aux étoiles.
- Speaker #6
Exactement.
- Speaker #2
Pour elles,
- Speaker #6
on profite de chaque instant.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #0
Aujourd'hui,
- Speaker #1
je reçois Sonia Belluti.
- Speaker #0
Sonia est touche à tout. Parmi ses nombreuses activités, elle a été chanteuse, consultante bien-être et a beaucoup écrit. Aujourd'hui, elle est podcasteuse. Conteuse végétale, sorcière en herbe, le podcast fait le lien entre ses deux passions, la transmission et les plantes médicinales, plus particulièrement les médecines naturelles. Sonia vient nous parler de sa tempête, un cancer du sein. Elle sent un petit bouton sur son sein qui s'apparente à de l'acné. Elle a un pressentiment. et demande à sa gynécologue de faire une mammographie alors qu'elle aurait dû attendre un an pour sa prochaine mammo de routine. S'en suit une série d'examens révélant si tu meurs.
- Speaker #1
Elle le dit.
- Speaker #0
Ce bouton a été sa bonne étoile. Le diagnostic tombe un 13 septembre. Ascenseur émotionnel. Le jour même, elle apprend qu'elle a le job de ses rêves et retrouve son compagnon avec lequel elle vient d'emménager pour un week-end en amoureux. Puis elle réalise que la vie a tout mis en place afin qu'elle vive le plus sereinement possible cette épreuve. Son arc-en-ciel a été de réaliser qu'elle était beaucoup plus forte qu'elle le pensait, tant physiquement que mentalement. Elle supporte 11 chimios et est confrontée à beaucoup d'acceptations. Celle de perdre un sein, ses cheveux et de déplacer les critères de féminité. Son partenaire tout au long des traitements. un docteur en médecine chinoise spécialisé en oncologie. Ses conseils ? Connaître son corps. Et si vous traversez une maladie grave, trouver des disciplines à côté du traitement qui vous accompagnent pour répondre à vos besoins. Croire en la vie, nous dit-elle. Un amour inconditionnel en la vie, en ce qu'elle apporte, et s'appuyer dessus en lui faisant confiance. Sonia Belluti La joie à toute épreuve, le sourire en bandoulière.
- Speaker #2
Mais si j'ai un conseil à donner, si on doit traverser une maladie grave, trouvez des disciplines à côté qui vous accompagnent. La médecine intégrative, que je prône beaucoup à travers aussi mes podcasts, mes sponsors, mes partenaires de travail, on est vraiment là-dedans. C'est du vécu. Je ne suis pas la seule à l'avoir vécu. Et on est un peu le porte-parole de ces personnes qui ont vu une différence en faisant des choses à côté et en intégrant d'autres disciplines. En aucun cas, il faut lâcher la médecine conventionnelle.
- Speaker #3
Elle est très bien comme elle est,
- Speaker #2
mais elle ne répond pas à toutes les questions. Et elle ne répond pas à tous les besoins.
- Speaker #3
Elle a des effets secondaires aussi.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #3
Alors déjà, c'est un très bon conseil à quelqu'un qui serait dans la tempête. Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre que tu conseillerais à quelqu'un qui est dans sa tempête, qui n'a pas encore son arc-en-ciel ? Qu'est-ce que tu lui conseillerais ?
- Speaker #2
Il y a toujours… J'aime beaucoup cet adage un mal pour un bien et il est vrai. C'est une question de point de vue. Donc, look at the bright side of the moon, en anglais.
- Speaker #3
Et le beau côté de la lune. Oui,
- Speaker #2
le côté éclairé de la lune et pas le côté obscur de la lune. La lune, elle est escalée, elle est entière et c'est une question de point de vue, on le sait. On la voit à moitié éclairée, c'est pas une demi-lune, même si on dit, tiens, c'est le premier croissant de lune, la pleine lune ou pas de lune du tout. C'est juste une question de point de vue. de point de vue, là où on se positionne, il y a toujours quelque chose à tirer d'une épreuve, quelle qu'elle soit. Il y a des épreuves bien plus dures que d'autres. Moi, quand je repense à certaines personnes qui ont traversé des épreuves très dures, je me dis, je ne pourrai jamais y faire face. Donc, je ne suis pas en donneuse de leçons en le disant. À mon niveau et avec ce que j'ai vécu, j'ai vu le côté lumineux de la lune à des moments où c'était sombre. Mais parfois, on n'y arrive pas et c'est comme ça. Et c'est juste. C'est tout aussi juste.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Anaïs Parello. Anaïs est actrice et scénariste. Elle a grandi entre Montpellier et Madrid et vit aujourd'hui à Paris. Elle est actuellement dans la série Vortex sur Netflix. Dans la saison 2 de Parlement, c'est à voir sur le site de France Télévisions, et vous pourrez la voir le 9 décembre sur France 3 dans Enquête parallèle, réalisée par Stéphanie Pilonka. Elle vient aussi de finir Aquarium, un court-métrage qu'elle a écrit et qui a été réalisé par Aurélien Salé. Anaïs vient nous parler de sa tempête. Elle a appris il y a 5 ans qu'elle avait une endométriose, mais pour elle, la véritable tempête, ça a été les 11 années de douleur qui ont précédé ce diagnostic. 11 ans de médecin peu empathique qui disait tous que ce n'était rien, que c'était normal d'avoir mal pendant ses règles. Mais Anaïs avait aussi ces mêmes douleurs à d'autres moments. Un médecin lui a même prescrit de l'ophytose, la trouvant stressée avec tous ses symptômes. Heureusement, elle rencontre une gastro-entérologue qui l'orientent du côté gynécologique. Elle voit un gynécologue, fait tous les examens, et le diagnostic tombe, l'endométriose. C'est cela, son arc-en-ciel, connaître enfin la raison de ses douleurs violentes et chroniques. Son arc-en-ciel, c'est aussi d'avoir étendu sa créativité à l'écriture, dans les moments de grande douleur, elle est aujourd'hui scénariste, et à la peinture. Elle dessine et peint beaucoup. Elle a une appétence particulière pour les couleurs qu'elle a besoin d'utiliser tous les jours. Son conseil ? Se laisser peut-être le temps d'accepter ce qui ne va pas. Essayer de mettre les choses à plat et se dire c'est ok de ne pas aller bien et de prendre le temps de tout ça. Ne pas se stresser à trouver une solution trop facilement qui ne serait pas la bonne. Anaïs Pahélo, tout va bien, c'est pas grave.
- Speaker #3
Qu'est-ce que c'est ta vision du bonheur aujourd'hui ?
- Speaker #4
Justement, je pense qu'elle a un peu changé. J'essaie de me laisser tranquille un peu avec ça parce que je me mettais des objectifs très précis et hauts. Je me disais, le jour où je travaillerai tous les jours, où je serai tous les jours sur un tournage, je serai heureuse et c'est ça le bonheur. Et en fait, j'ai beaucoup travaillé il y a quelques mois et je me suis rendu compte que non. j'étais plus heureuse et ça a été un grand désespoir pour moi de me dire, attends, tu travailles quasi tous les jours, c'est un peu ce que tu disais qui serait le bonheur et ce n'est pas vraiment ça. Du coup, c'est beaucoup de stress, c'est beaucoup d'aller-retour en train,
- Speaker #3
c'est de fatigue.
- Speaker #4
Et donc, je me suis dit, non, je ne suis pas heureuse, donc il faut se laisser tranquille. Le bonheur, c'est juste de profiter des petits moments. qui font plaisir d'être avec les gens qu'on aime et de ne pas s'infliger, d'avoir des objectifs à atteindre qui sont trop durs. Et qui ne sont jamais vraiment à la hauteur. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure aussi par rapport aux conseils. En fait, je me rends compte que c'est toujours un peu décevant si on se fait des montagnes de ce que ça va être, le bonheur, on sera heureux. On est toujours un peu déçus.
- Speaker #3
Une fois qu'on y arrive, c'est Ah, c'était ça ? Bah ouais,
- Speaker #4
c'est ça. Et vraiment, du coup, je me dis, bon, c'est important d'avoir des objectifs, je pense, d'avoir envie d'aller vers quelque chose, de se donner de la motivation, mais sans trop de pression et puis sans surimaginer ou imaginer quelque chose de trop parfait. Parce que la perfection, ça n'existe pas. Et le bonheur, peut-être d'une certaine façon, tel qu'on l'imagine et tel qu'on nous l'a enseigné, peut-être pas non plus. Enfin, pas comme ça.
- Speaker #0
C'est peut-être.
- Speaker #4
C'est pas un état où on a atteint le bonheur.
- Speaker #0
Si j'aurais fait ça,
- Speaker #3
je suis arrivée au bonheur.
- Speaker #4
C'est pas genre, tiens, je suis à l'étage bonheur, maintenant je vais être au bonheur toute ma vie. Ça ne bougera plus.
- Speaker #3
On ne change plus d'étage. C'est ça. Je me demande si ça ne fait pas apprécier, d'ailleurs, les moments un peu plus compliqués qui font apprécier davantage, justement, ces petits instants de bonheur.
- Speaker #4
Oui, de se laisser vraiment ressentir chaque truc, se dire bon, là, ça ne va pas. Clairement, là, ça va vachement mieux. Et du coup, j'apprécie cette petite balade dans la rue.
- Speaker #3
De profiter de tous ces moments-là.
- Speaker #4
Profiter de l'instant présent, dirait le livre de développement personnel. Je ne suis pas trop fan, mais c'est vrai qu'il y a un peu un côté comme ça.
- Speaker #3
Il y a quelque chose comme ça, mais je trouve que c'est amusant puisque c'est des choses auxquelles on vient dans la vie. Je pense qu'il y a un moment où tu te disais, tu vois passer le bouquin. J'ai vu passer il y a très longtemps. Super. Et en fait, finalement, je ne sais pas s'il y a le mot d'exa. Oui,
- Speaker #4
il y a des petits trucs qui résonnent quand même parfois.
- Speaker #5
On comprend.
- Speaker #3
Ça s'intègre en nous plus facilement. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas partagé ensemble que tu voudrais partager, que ce soit sur ta tempête, sur le côté arc-en-ciel ou sur autre chose que tu voudrais partager avec nous ?
- Speaker #4
Non, je crois que ça va. Je n'ai pas beaucoup parlé de peinture, alors que ça fait vraiment partie de ma vie depuis deux ans. En parlant d'arc-en-ciel, ça serait peut-être un peu ça. Du coup, j'ai découvert vraiment les couleurs il y a deux, trois ans, alors qu'avant, je faisais du dessin, mais c'était surtout des trucs en noir et blanc. Enfin, style obique. Ce qui est déjà très bien. Oui, mais j'aimais bien.
- Speaker #3
Oui, c'était bien.
- Speaker #4
C'était un peu bon, voilà. Et c'est vrai que... Peut-être en lien avec tout ça, sûrement. Enfin, tout est un peu lié, mais c'est vrai que ça fait quelques années que j'apprécie beaucoup d'utiliser des couleurs. J'en ai vraiment besoin tous les jours. Je suis beaucoup plus attentive déjà aux couleurs des choses, des vêtements, des gens.
- Speaker #3
Oui,
- Speaker #4
c'est vraiment une passion presque. La couleur, c'est peut-être ça.
- Speaker #3
Tu mets les couleurs de l'arc-en-ciel. Oui,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #3
Et qu'est-ce que tu fais comme genre de...
- Speaker #4
Je ne sais pas quel est le plus important. Des dessins. Soit je fais des trucs à l'aquarelle. Tout ce qui peut me permettre de mettre de la couleur. Maintenant, j'ai l'impression que le dessin est un peu moins important.
- Speaker #3
Ce n'est pas forcément figuratif. Quand même,
- Speaker #4
ça reste figuratif. C'est souvent des portraits de femmes. Parce que j'aime bien les gens et puis j'aime bien les femmes, je pense. Et peut-être que c'est un peu des autoportraits aussi. Parfois, il y a souvent des trucs un peu sombres. dans ce qu'elles ressentent, mais c'est toujours très coloré. Donc du coup, j'essaie d'allier le côté un peu triste et sombre, mais coloré.
- Speaker #3
En fait, c'est sans plus pas d'arc-en-ciel. Il faut que tu en aies un quai, ce titre-là. Et après, on aura l'expo.
- Speaker #4
Arc-en-ciel, oui. L'expo arc-en-ciel.
- Speaker #3
Ah non, c'est chouette. Et donc, ça fait combien de temps ?
- Speaker #4
Ça fait deux ans vraiment que je fais de la peinture.
- Speaker #3
D'accord.
- Speaker #4
Je ne faisais pas du tout ça. Et puis, trois ans que je fais de l'aquarelle.
- Speaker #3
Incroyable. Oui. J'aimerais bien voir à l'occasion. Oui, je te ferais. Oui,
- Speaker #4
carrément.
- Speaker #3
Ça serait un plaisir.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Calliam. Elle a 30 ans et vit à la campagne depuis un an près de Lyon. Professeure de yoga depuis plus de 5 ans, elle a créé la plateforme Jotijot, sur laquelle vous pouvez pratiquer en ligne avec elle à la maison. Elle organise aussi des retraites bien-être pour faire du yoga et prendre soin de soi. Actuellement, elle propose un challenge gratuit sur son site pour planter les graines de l'année à venir. Un rituel de 12 jours correspondant aux 12 premiers mois de l'année. Du 1er au 12 janvier. avec des vidéos pour pratiquer le yoga depuis chez soi. Kalyane vient nous parler de sa tempête, qui a commencé à la préadolescence au collège et a duré jusqu'à ses 20 ans. Une relation très conflictuelle et violente avec sa maman, d'un point de vue physique mais aussi émotionnel. Plus jeune, lorsqu'elle ose enfin parler de ce qui lui arrive, on lui dit qu'elle ment, qu'elle a une mère aimante. Mais comme le dit Kalyane, il n'y a pas de règle dans la violence. ça peut arriver à quelqu'un de foncièrement bon, qui est défaillant. Et c'est un événement traumatique pour un enfant de vivre une situation de détresse et qu'on lui dise que cette situation n'est pas vraie. Elle met du temps à partir car il y a cette ambivalence, avec des moments de bonheur et d'amour, qui entrecoupent ces épisodes de violence. À la vingtaine, elle décide de couper les ponts. C'est finalement son arc-en-ciel qui lui permet de franchir cette étape, le yoga, qu'elle découvre aux États-Unis. Dans cet espace, elle retrouve une paix intérieure et une confiance en elle. Le yoga, au-delà d'avoir été mon arc-en-ciel, ça a été mon sauveur, nous confie Kalyan. On vivra tous à un moment de notre vie quelque chose de dur. Mais à côté de ces moments-là, de ces journées de pluie et de tempête, si on ouvre bien les yeux, on peut voir apparaître quelques très beaux arcs-en-ciel. Et c'est comme ça, je pense, qu'on peut être heureux. Kalyane de Jotijot, l'amour est la formule cachée de la vie.
- Speaker #3
Quel conseil tu donneras à quelqu'un qui serait dans la tempête en ce moment, que ce soit une tempête similaire ou une autre tempête et qui n'aurait pas forcément trouvé son arc-en-ciel ? Je pense qu'il y a plein de conseils dans ce que tu as généreusement partagé, mais est-ce qu'il y a quelque chose auquel tu penses qu'on n'aurait pas évoqué ?
- Speaker #1
Je dirais de pouvoir trouver quelque chose qui nous permet de nous isoler au maximum de la tempête, dans le sens où, moi je dirais que, en fait, ce qu'on ne peut pas apprendre souvent quand on est dans la tempête, c'est du recul parce qu'on est dans la tempête, mais on peut quand même essayer de s'offrir comme des sasses. dans la tempête, où on peut s'isoler de la tempête à un moment. et ça peut être tout, comme n'importe quoi. Ça peut être pouvoir aller avec une amie boire un verre, ça peut être aller faire un cours de sport, ça peut être aller nager, ça peut être aller marcher, ça peut être faire du yoga, mais réussir en fait à sortir de ça et pouvoir en fait à un moment ou un autre un peu couper de cette frénésie du mental qui lorsqu'on est dans la campagne est horrible parce que c'est des questionnements. Quelle que soit la tempête, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de questionnements, de remises en question, de doutes, de peurs, de craintes. Et en fait, c'est pouvoir faire mute à un moment sur toute cette crénésie mentale et pouvoir être, moi, ce que j'aime bien appeler l'errance mentale et pouvoir errer quelques instants d'un point de vue mental. Et ça, après, c'est propre à chacun. Il y a des personnes qui vont ressentir cette errance mentale en dessinant, d'autres en courant, d'autres en agent, d'autres en chantant, d'autres en allant au resto avec des proches. mais c'est s'offrir ce moment, cette parenthèse, cette errance-là. Parce que je pense que justement, quand on arrive à, quand on peut en tout cas s'offrir ce temps de pause d'un point de vue mental, quand la frénédie des mots revient, on les regarde quand même différemment. Donc, tant bien que possible, même si ce n'est pas toujours possible. Mais... Moi, au cœur de ma tempête, c'était mes copines et les soirées qu'on faisait. Ou quand j'étais plus petite, les après-midi à jouer. Et peut-être qu'aujourd'hui, s'il retraverse une tempête, ce sera de pratiquer la méditation. Peu importe l'âge qu'on a et peu importe ce que l'on fait au quotidien, il y a forcément quelque chose qui nous procure un sentiment de paix et c'est de ne pas s'en éloigner dans ces périodes-là parce que... c'est tellement tentant justement notre mental nous appelle tellement à ne plus faire ces choses là et c'est justement dans ces moments là qu'il faut le faire c'est quelque chose que je dis beaucoup à un chef c'est c'est pas quand ça va bien qu'il faut faire du yoga c'est quand ça va moins bien qu'on s'en faire et souvent c'est quand ça va moins bien qu'on arrête de pratiquer parce que notre mental il est horrible pour ça c'est qu'il nous éloigne de ce qui nous fait du bien quand on va mal et pourtant voilà c'est C'est des jours où on n'a pas envie, des jours où on se sent mal, des jours où il faut justement...
- Speaker #3
Il faut donner des efforts.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Alexandra. Elle a 37 ans, est l'heureuse maman d'une petite fille de 7 ans et une working woman avec plein d'activités. Alexandra vient nous parler de sa tempête. Un cancer du sein triple négatif, diagnostiqué en 2019 alors qu'elle n'a que 32 ans. Alexandra a depuis toujours des kystes au sein et est suivie pour cela. Lorsqu'un nouveau kyste apparaît, même s'il est plus gros que d'habitude, elle ne s'inquiète pas plus que ça. Le diagnostic est confirmé après une série d'examens. Puis le traitement, la chimiothérapie, l'opération avec ablation du sein droit et la radiothérapie. Alexandra découvre qu'elle est porteuse d'une mutation génétique et fait l'année d'après une ablation préventive de l'autre sein. Si elle arrive à en parler de façon positive, cela n'a pas toujours été le cas. Elle a eu peur, était à fleurs de peau, pleurait beaucoup. Et puis le déclic a été son anniversaire. Tous ses proches se sont réunis autour d'elle. Elle s'est alors sentie armée, ne pouvant pas être mieux entourée par ses proches et le corps médical. Sachant qu'elle ne pouvait pas contrôler sa guérison, Elle s'est concentrée sur ce qu'elle pouvait faire. Partager son histoire pour en aider d'autres et que ça libère la parole. Que ça serve à quelqu'un que je sois malade, nous dit-elle. Son arc-en-ciel, c'est Allons-y Prévention. Ce compte Instagram qu'elle crée et qui recense des témoignages de malades de tout type de cancer pour sensibiliser et aussi aider dans ce moment difficile qu'est l'après-cancer. Ce projet m'a permis d'apporter du sens à ce que je suis, à ce que je fais. Son conseil, j'invite les gens à embrasser leurs émotions. C'est normal d'être triste, d'être déprimé, d'avoir peur, et il faut embrasser ces sentiments. Il faut accepter aussi qu'une fois qu'on va toucher le fond de la piscine,
- Speaker #5
on ne peut que remonter.
- Speaker #0
Alexandra de Allons-y Prévention. Je suis plus que ce que je pense être. et est-ce que tu pourrais partager avec nous ton mantra préféré ?
- Speaker #6
Du coup, mon mantra préféré n'est pas un mantra que tu peux googliser et que tu ne trouveras pas.
- Speaker #3
C'est très bien, c'est un personnel.
- Speaker #6
Tu n'auras pas un petit châne, une banche d'arbres, un arc-en-ciel, etc. Mais vraiment de me dire que je suis plus que ce que je pense être, c'est hyper important pour moi. Parce que peu importe ce que je ressens, peu importe si j'ai des coups de mou. ou si je me sens au top de ce que je suis, j'ai toujours cette réflexion de me dire que je n'ai que 37 ans, donc je ne suis pas à la fin de ce que je peux faire et accomplir, donc je pourrais toujours aller plus loin. Quand je ne vais pas bien, de me dire, non, ok, peut-être que je suis dans un contexte négatif, et pas cool, parce que le cancer, ça ne t'enlève pas les problèmes après. Bien sûr. Voilà. Je spoil un peu, mais quand on a un cancer, on peut avoir d'autres soucis. Voilà. Non, mais tu fais bien.
- Speaker #3
Je fais bien. C'est une petite expérience.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #6
Juste pour vous. Voilà. Mais de me dire, non, OK, il y a un contexte qui fait que ce n'est pas cool, mais n'oublie pas qui tu es, d'où tu viens, ce que tu as accompli, ce que tu peux faire. Donc, crois en toi, continue de te chercher. C'est hyper important. Mais même quand ça va super bien, me dire... Euh... Ok, là je suis dans une situation qui me plaît, qui me va bien, etc. Mais je peux aussi rêver mieux et plus grand et toujours, sans que ce soit une obsession aussi. C'est important.
- Speaker #3
Et tu l'as un peu dit, mais est-ce qu'il y a beaucoup de conseils pour les personnes qui traverseraient une épreuve ? Est-ce qu'il y en a un autre que tu veux partager ? Je pense qu'il y a déjà beaucoup de choses dans ce que tu nous as...
- Speaker #6
Moi, pour résumer ce que j'ai pu vivre... vraiment j'invite les gens à embrasser leurs émotions c'est-à-dire que c'est normal alors là on parle du cancer mais je pense qu'on peut transposer à plusieurs expériences c'est normal d'être triste, d'être déprimé de voir le monde en noir d'avoir peur, c'est normal et il faut embrasser il faut embrasser ces sentiments il faut pas écouter ces gens qui disent non souris, souris, tu vas voir, ça va mieux aller, etc. C'est normal d'embrasser le sentiment, mais à partir de là, il faut aussi accepter qu'une fois qu'on va toucher le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Et on remonte que si on est ouvert à ce qui peut nous arriver. Par exemple, moi j'ai beaucoup de facilité à parler de mon cancer, et je ne dis pas qu'il faut en parler forcément, mais il ne faut pas que ce soit par peur qu'on n'en parle pas. Si c'est parce qu'on est pudique, que ça ne regarde personne, on estime que ça ne regarde personne d'autre que soi-même, très bien. Mais il ne faut pas que ce soit par peur du candidat. Et à partir de ce moment-là, quand on voit tout ce qui existe, qu'on peut avoir des nouvelles amitiés, des nouvelles expériences de vie, profiter de choses qui existent, qui ont été imaginées pour nous pour atteindre un bien-être au max par rapport à ce qui est possible. Là, on remonte. Là, on remonte à la surface et on voit le bout du tutel.
- Speaker #3
C'est un très beau mot de la fin. Merci beaucoup, Alexandra.
- Speaker #6
Merci,
- Speaker #3
Sarah. Et prends soin de toi.
- Speaker #6
Toi aussi. Merci.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Emma B. Emma a toujours beaucoup aimé voyager. Elle a vécu à Madagascar et au Québec. Depuis un an, elle crie des six jours pour les femmes. qu'elles se reconnectent à elles-mêmes en se déconnectant de leur quotidien, à bord de sa péniche en banlieue parisienne. Les défis d'Emma, à retrouver sur Instagram. Emma vient nous parler de sa tempête, qui a duré plusieurs années. Elle a été élevée par son beau-père à partir de l'âge de 3 mois, sa mère s'étant séparée de son père lorsqu'elle était enceinte d'elle. Il a été pour elle un père aimant. Elle l'appelait papa. Mais il a décidé de faire, selon ses dires, Son éducation sexuelle, en venant la nuit dans sa chambre. Il l'a violée de ses 10 ans à ses 18 ans, jusqu'au jour où, devenue adulte, elle a dit non, c'est plus possible. Pendant toutes ces années, elle n'en a parlé à personne, excepté sa meilleure amie, dont il a aussi abusé. Le cerveau est bien fait nous dit-elle. Ça se passait la nuit. Le matin, je me réveillais, c'était comme si j'avais oublié. Je n'avais pas de rancœur envers lui. C'était mon père, je l'aimais. Ce n'est qu'à l'âge de 35 ans qu'une thérapeute arrive à lui faire prendre conscience qu'il est important qu'elle en parle à ses proches et qu'elle voit une psychologue spécialisée dans l'inceste pour avancer dans sa vie. et aller vers des relations amoureuses plus saines. Elle partage que la tempête a vraiment été là. C'était dur d'annoncer à tout le monde et de les faire souffrir. Puis elle porte plainte, encouragée par sa mère. Son arc-en-ciel arrive un an après, lorsqu'elle rencontre un homme bienveillant avec lequel elle vit sa première longue histoire remplie d'amour, comme si elle s'autorisait enfin à être heureuse. Son conseil, c'est vraiment ne pas avoir honte et oser en parler. Se rapprocher d'associations, en parler à des amis. Et je conseille surtout à l'entourage d'être à l'écoute. Emma B, faire de ta pire histoire, ta meilleure histoire.
- Speaker #3
Que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait aujourd'hui dans la tempête et qui n'aurait pas forcément encore trouvé son arc-en-ciel ?
- Speaker #5
Vraiment, pour moi, c'est en parler. C'est communiquer, trouver quelqu'un, que ce soit une amie, un ami des parents, une association, mais en parler. Même si derrière, il n'y a pas de solution, mais c'est juste communiquer. Moi, plus ça va, plus je me dis que... me parler, ça fait vraiment du bien. Encore maintenant, en fait. Parce qu'on a honte, en fait. C'est nous qui avons honte d'en parler.
- Speaker #3
Et fou, parce que les rôles sont inversés. C'est comme quand tu parlais tout à l'heure de culpabilité. C'est comme nous,
- Speaker #5
c'était sale. Non, en fait, nous, on a juste subi à l'époque ce que lui a fait.
- Speaker #3
D'un adulte, en plus, quelqu'un où il y a une autorité qui est parent, en plus. Il y a l'adulte qui a autorité sur l'enfant et en plus, quand c'est un parent, Comme d'ailleurs en plus un parent a priori aimant, en tout cas en apparence, une relation, je veux dire, ce n'était pas conflictuel.
- Speaker #5
Totalement.
- Speaker #3
Donc peut-être qu'on fait plus confiance encore.
- Speaker #5
Oui, donc c'est vraiment ne pas avoir honte et oser en parler. Pour moi, c'est vraiment ça. Se rapprocher d'associations. Maintenant, il y en a plein de plus en plus d'associations. À des amis. Et après, je conseille surtout... à l'entourage d'être à l'écoute. Parce que, tu vois, moi, je n'ai pas eu le déclic. Jamais, je crois, je me suis posé la question est-ce que je dois en parler ou pas ? Et je me dis, est-ce que si j'avais entendu une femme, si j'avais entendu une femme comme moi, à l'époque, raconter son histoire, est-ce que ça ne m'aurait pas fait un tilt en mode Ah ben, ouais, en fait, il faudrait peut-être que j'en parle, c'est pas normal tu vois ? Et puis, ma grand-mère, à l'époque, elle n'aimait pas mon beau-père, mais... Elle avait dit à ma tante, je crois, j'aime pas trop comment il est, mon beau-père, avec Emma, je trouve. J'aime pas trop son comportement.
- Speaker #3
Peut-être qu'elles sont des équipes.
- Speaker #5
Mais du coup, ma tante a dit, mais arrête de voir le mal partout. Voilà, puis on est passé à autre chose.
- Speaker #3
C'est fou comme, en fait, on banalise et on ne veut pas voir. Et puis que souvent, les histoires, malheureusement, c'est dans les familles, justement. C'est les plus proches.
- Speaker #5
Puis on croit toujours que ça n'arrive que chez les autres.
- Speaker #3
Oui, c'est ça. Oui, il y a ça aussi.
- Speaker #5
Parce que lui, il était franchement toujours pareil. Tout le monde l'appréciait. Il était très gentil avec mes copines. C'était un homme. Ce n'est pas écrit sur son front, en fait. Ce n'est jamais écrit sur son front.
- Speaker #3
Non, c'est ça.
- Speaker #5
Voilà, c'est surtout l'enfin. Oui, maintenant, quand on est dans la tempête, c'est d'en parler. Et puis, les gens autour, d'être à l'écoute et vigilants. Parce que moi, j'étais quand même... pareil, plus j'en parle, plus je me rends compte qu'avant, j'étais une petite fille très joyeuse, très rigolote. Et un peu à la fois, je me suis... Maintenant, quand je regarde les photos, pour mon procès, on m'a demandé des photos de moi adolescente. Oui. Mais je fais triste sur les photos, vraiment.
- Speaker #3
Oui, tu portais en fait en toi, même si tu n'étais pas...
- Speaker #5
Je fais vraiment triste, quoi.
- Speaker #3
Il faudrait, je ne sais pas comment ça marche, parce que par exemple, est-ce qu'à l'époque, tu avais su qu'il y avait des... Des lignes de téléphone qu'on pouvait appeler ? Non, je ne sais même pas si ça existait. Est-ce que ça existait ? Et puis, est-ce que ça fonctionne ?
- Speaker #5
À l'époque, on n'avait que le téléphone fixé. Ah, c'est ça.
- Speaker #3
Oui, je ne sais même pas s'il y avait un appel, si vraiment, parce que... Oui, c'est ça. En fait, tu n'es vraiment seule, en fait.
- Speaker #5
À la télé, je pense... Enfin, c'est sûr, il n'y avait pas de pub sur ça. Tu vois, en fait, maintenant, c'est différent, je pense.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Anna Valder. Anna est journaliste. Elle a travaillé à L'Express et au Huffington Post. Elle a co-écrit la BD Escroqueuse quand l'hippo frappe Avec Mickaël Allouche, qui a aussi fait les dessins. Anna vient nous parler de sa tempête, qui a démarré très tôt. À l'âge de 3 ans, on lui diagnostique un diabète de type 1. Cela signifie que le pancréas ne produit plus d'insuline. Or, l'insuline est une hormone vitale. Sans elle, on meurt. Il faut s'injecter de l'insuline selon son activité et bien doser, car s'il y a trop d'insuline, cela provoque une hypoglycémie, qui est très violente, et si on n'a pas injecté assez d'insuline, on se retrouve en hyperglycémie, ce qui est aussi pénible. De ses 3 à 6 ans, ses parents gèrent tout pour lui faire les piqûres, accompagnés par les médecins, pour apprendre la bonne dose. Puis à 6 ans, elle fait une colonie de vacances avec l'aide aux jeunes diabétiques, où elle apprend à faire ses piqûres toute seule. à regarder le taux de sucre dans le sang et adapter la dose d'insuline en fonction du sport qu'elle va faire. Ça a été une étape importante, rencontrer d'autres enfants comme elle et voir que c'était possible de le prendre en main. Son arc-en-ciel a été de se réapproprier sa maladie et d'en devenir actrice, comme le personnage de l'Indienne dans sa BD. Elle se réapproprie cette part d'elle-même et la remodèle pour qu'elle lui sied. Comme le partage Anna, la particularité de cette maladie est que la tempête est tout le temps présente. Notre vie, notre quotidien, est rythmé par les décisions qu'on va prendre. Un diabétique de type 1 peut prendre jusqu'à 180 micro-décisions par jour, uniquement liées à son diabète. Son conseil ? La réponse, elle est en soi. C'est dur d'aller la chercher, mais ça vaut vraiment le coup. Qu'ils aient conscience de la qualité de ce qu'ils sont. Que le diabète ne les diminue pas, ne les réduit pas. Au contraire,
- Speaker #1
ça les augmente.
- Speaker #0
Anna Valder, on a le choix.
- Speaker #1
Est-ce que tu donnerais comme conseil à quelqu'un qui serait dans la tempête et qui n'aurait pas encore son arc-en-ciel ?
- Speaker #2
En fait, la réponse, elle est en soi. On peut évidemment s'inspirer de personnalités, on peut s'inspirer de livres, on peut s'inspirer de tout ça. Mais en fait, la réponse est en soi et c'est dur d'aller la chercher. C'est hyper dur. Mais ça vaut vraiment le coup. Il faut y aller. Moi, je ne suis pas sûre d'y être parvenue. Je crois que je n'y suis pas encore parvenue. Mais je sais qu'elle est là. Je sais qu'elle est là et qu'il faut que j'aille faire ce travail. qui n'est pas forcément un travail psychanalytique, c'est quelque chose qui est en lien avec le corps. Je pense qu'on doit retrouver un accord corporel pour retrouver ces choses-là. Dans le diabète, on a un rapport au corps qui est très présent et qu'on refoule beaucoup. On ne veut pas, parce que des piqûres, c'est tous les jours. Une piqûre, en général, ce n'est pas douloureux. C'est avec des petites aiguilles, c'est tout fin. Ça ne fait pas mal, mais c'est chiant. C'est chiant de se piquer tout le temps. Et plusieurs fois par jour. On ne peut pas se piquer une fois. C'est en fonction de ce qu'on va manger. Donc, le travail sur soi, il est important. Et je pense aussi que la prise de conscience de ce que vit un diabétique au quotidien... Il y a une étude suisse, encore, qui a été menée par un chercheur spécialisé dans les discriminations liées au VIH. Et ce chercheur, on lui a demandé de chercher quelles discriminations il y avait dans le diabète. Et il a conclu qu'il y avait plus de discriminations dans le diabète que pour les gens qui avaient le sida. Et donc, on est dans un paradigme qui est un peu fou, quoi. Parce qu'en fait, c'est quelque chose qui passe complètement sous les radars. Et je pense que ça, ça joue beaucoup aussi à ceux qui sont dans la tempête, pour ceux qui sont dans la tempête.
- Speaker #1
Bien sûr, parce qu'ils ne se sentent pas entendus. On dit toujours que ça fait du bien de se rapprocher d'associations, de se dire, il y a d'autres personnes qui traversent la même chose, je vais pouvoir les contacter. Et là, c'est plus compliqué si on... Si on ne peut pas ou si ce n'est pas aussi bien identifié ou comme on disait pour d'autres maladies où il y a des plus grosses associations, mieux identifiées, etc. Toi, d'ailleurs, au fil des années, est-ce qu'il y a des choses qui t'ont aidé aussi ? J'ai compris, il y a les médecins qui se montrent à tes côtés, mais est-ce que, je ne sais pas, est-ce que tu as essayé des médecines parallèles qui ont pu te soulager ? Ce n'est pas que physiquement, c'est aussi mentalement dans ce moment où on se réapproprie justement la maladie ou est-ce qu'il y a des... Je ne sais pas, ou d'en parler avec un psychologue, ou de faire des thérapies.
- Speaker #2
Tu ne parles pas de médecine alternative, tu parles de...
- Speaker #1
C'est aussi un peu pour des choses qui ont pu t'aider. Peut-être qu'il y a des choses que tu as testées et qui ne t'ont pas convenu. Mais est-ce qu'il y a des... Je ne sais pas, au fil du temps, ce qui a été... Moi,
- Speaker #2
j'ai fait deux choses assez classiques. J'ai fait du yoga et une psychothérapie.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Qui a duré 13 ans.
- Speaker #1
Parce que les fakes-files, ça dure longtemps, non ? Ça doit durer plusieurs années, de toute façon.
- Speaker #3
Oui,
- Speaker #2
ça va prendre plus ou moins longtemps, tu vois. Ça dépend de ce que tu as à dire. Mais ça dépend surtout de ta capacité à résoudre la problématique. Mais je pense que ce qui est intéressant, c'est d'avoir conscience de l'obligation qu'on a vis-à-vis de soi-même. C'est quelque chose qui peut manquer. Et les gens qui sont dans la tempête, c'est aussi... Quelque chose qu'il est toujours bon de leur rappeler, qu'ils aient conscience de la qualité de ce qu'ils sont, que le diabète ne les diminue pas, ne les réduit pas, au contraire, ça les augmente. C'est difficile à accepter ça. On a toujours l'impression d'être en incapacité de faire ce qu'on veut faire. Et voilà, je pense que ça réduit beaucoup l'estime de soi. le diabète. Parce qu'on nous dit en permanence qu'on est responsable de nos résultats et que quand ils sont pas bons, ce qui arrive quand même assez souvent, on est fautif. On a mal fait les choses.
- Speaker #1
Je suis pas obligée de culpabiliser, parce que je trouve qu'au contraire, moi je suis admirative de la responsabilité que c'est au quotidien et de porter ça seul au quotidien. Parce que, ok, il y a des médecins, mais comme tu le disais, il y a aussi une solitude, un parcours solitaire. Et je me dis, au contraire, moi, je suis admirative. Et puis, en fait, il faut se dire que les personnes qui, on appelle, ça rentre dans le champ des handicaps invisibles, en fait. Quelqu'un comme ça, on te voit, on ne sait pas que tu es comme le cancer. Donc, ça fait partie des handicaps invisibles, ça ne se voit pas. Mais quand tout à coup, tu sais le parcours des gens, tu es admiratif. Parce qu'en fait, tu n'y comptes autant que d'autres, tu vois, de le boulot, tu as une vie de famille, etc. Et en plus, tu gères ça. Donc, moi, j'aurais envie de dire bravo, faire une standing ovation au Stade de France et dire, allez,
- Speaker #2
les diabétiques. Oui, mais quelque part, c'est ça dont ils ont besoin.
- Speaker #1
On se donne rendez-vous.
- Speaker #2
Allez, tu fixes la date. Oui, promis. Non, je pense que les diabétiques, ils ont... Ils ont besoin de cette reconnaissance extérieure, mais ils ont besoin aussi d'une reconnaissance intérieure. C'est-à-dire de se faire à l'idée qu'ils sont précieux et qu'ils peuvent prendre soin d'eux et que ça ne veut pas dire abandonner une partie de soi.
- Speaker #0
Aujourd'hui, je reçois Camille Calais. Elle a 30 ans, est jeune maman, a été professeure des écoles et est actuellement suite à sa tempête en pleine reconversion. Camille vient nous parler de sa tempête, qui commence très tôt dans le ventre de sa mère. On découvre que ses deux reins ne fonctionnent pas bien. Elle est greffée d'un rein une première fois à l'âge de 15 ans, puis deux ans après avoir donné naissance à son fils, son rein ayant commencé à s'essouffler pendant la grossesse. En attendant cette greffe, alors que son fils n'a que 6 mois, elle doit commencer la dialyse, cette machine inventée pour faire le travail des reins, qui est le seul moyen de survivre quand on a une insuffisance rénale. Camille raconte la violence des effets de la dialyse, deux sur trois, en plein postpartum avec un nourrisson. La seule solution pour revivre, c'est la greffe. Elle partage sa recherche d'un donneur qui dure deux ans, avec beaucoup d'ascenseurs émotionnels, des personnes donnant leur accord puis se rétractant. C'est une amie, Jeanne, et cette greffe tant attendue, le 26 décembre dernier. Ce qui l'a aidé dans sa tempête, un accompagnement par une psychologue, le soutien de ses proches et son caractère à vouloir toujours aller de l'avant. Très jeune déjà, j'avais cette conscience de cette vie et de la mort, nous dit Camille, et je me suis toujours accrochée à la vie. La vie gagne à chaque fois. Son arc-en-ciel, c'est Joseph. Son fils naît après plus de deux ans de combat et alors qu'elle n'était même pas certaine de pouvoir porter un enfant. Son conseil ? C'est quelque chose qui est hyper dur de nos jours de demander de l'aide, mais c'est tellement important. Et de dire là ça va pas, j'ai besoin d'aide. Sa vision du bonheur ? Vivre de gratitude, redonner du temps à son fils et son mari. et transmettre aux autres cette nouvelle énergie retrouvée à l'aube de ses 30 ans, en partageant son parcours. Camille Calais, l'espérance est un trésor, même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y aurait un ou plusieurs conseils que tu donnerais à quelqu'un qui serait dans une tempête ? Ça peut être celle-ci, mais ça peut être une autre aussi, et qui n'aurait pas de phare ni d'arc-en-ciel. Quels conseils tu pourrais donner ?
- Speaker #3
Alors, je n'en ai pas un, j'en ai quelques-uns. Donc, les quelques conseils que je pourrais donner, c'est de demander de l'aide. C'est quelque chose qui est hyper dur de nos jours, d'accepter de demander de l'aide. Mais c'est tellement, tellement important, en fait, de savoir appeler à l'aide et de dire là, ça ne va pas. Là, j'ai besoin d'aide, que ce soit pour le quotidien. Tu vois, moi, j'étais incapable de faire mes courses. J'étais incapable de faire mon ménage. C'était trop dur pour moi. Et donc, voilà, d'accepter d'avoir quelqu'un qui vient t'aider.
- Speaker #1
C'est bien. C'est vrai que ce n'est pas le plus facile, mais il faut vraiment. C'est quelque chose qui revient souvent dans les conseils, mais c'est tellement vrai. Mais ce n'est pas le plus facile.
- Speaker #3
Ça demande pas mal d'humilité en fait.
- Speaker #1
C'est ça, oui.
- Speaker #3
Le premier conseil, c'est ça. C'était accepter de demander de l'aide et le faire. Vraiment pouvoir envoyer un message facilement et avoir des personnes ressources sur qui compter. Tu ne peux pas demander de l'aide à tout le monde. Non, c'est clair. Tout le monde n'est pas disposé,
- Speaker #1
mais il y en a certains qui peuvent. Non, il y en a qui peuvent. Oui, c'est ça.
- Speaker #3
Donc ça, ce serait mon premier conseil. Le deuxième, qui m'est très personnel, mais qui m'a tellement aidée, c'est vraiment d'avoir un accompagnement psychologique. Parce que ça permet d'avoir une soupape où tu peux vraiment décharger dans un endroit sécurisé, sans jugement, et vraiment dire tout ce que tu as à dire, et donc du coup te libérer en fait. Et pas garder tout ça, c'est vraiment le pouvoir du somatique, tu sais quand on garde, quand on conserve, ça toxifie un peu. Et bien là vraiment c'est pouvoir avoir un endroit où tu puisses parler, que ce soit des groupes de paroles de femmes, comme j'en parlais tout à l'heure, mais aussi une psychologue avec qui tu puisses parler.
- Speaker #1
Oui, et puis c'est vrai que c'est un terrain, enfin un autre si je puis dire, et à ce côté-là je trouve que... que ce soit le psychologue ou la psychologue dont c'est le métier, tu as quand même une liberté pour te confier. Tu es comprise, je pense. Et puis les groupes de paroles, je trouve que c'est intéressant aussi de se rendre compte à quel point tu peux parler à des gens que tu ne connais pas, parce qu'ils traversent aussi une tempête ou quelque chose dans leur vie, et de voir cette écoute qu'il peut y avoir. J'imagine une solidarité dans ces groupes.
- Speaker #3
Clairement. Et finalement, tu peux aussi t'inspirer. certaines paroles de certaines femmes qui vivent des parcours différents de toi peuvent faire écho à quelque chose que tu n'avais pas identifié ou alors à quelque chose qui en fait était en plein milieu du nez de la figure. Et donc ça vraiment, ça aide à se dire je ne suis pas toute seule, même si on ne vit pas les mêmes choses, je ne suis pas toute seule et ça permet de souffler aussi, de prendre du recul sur ce que je suis. Donc ça, c'est très la deuxième chose. La troisième, ça va peut-être faire rire au sourire certaines, mais c'est pleurer.
- Speaker #1
Ah bah oui.
- Speaker #3
Parce que c'est du coup une charge émotionnelle qui se libère et ça fait tellement de bien. Mais même, tu vois, un bon bouquin, un bon film un peu à l'eau de rose qui te fait pleurer, déjà ça vide ton réservoir émotionnel aussi. Et ça fait énormément de bien pour soi, pour son âme, pour son corps, pour tout. Si tu savais comment j'ai pleuré. Donc vraiment, le troisième conseil, ce serait ça, ce serait pleurer autant qu'on en a besoin. C'est jamais assez, avoir toujours une boîte de mouchoirs à côté.
- Speaker #1
Ça libère.
- Speaker #3
Ah oui, le quatrième, ça serait de faire ce qu'on aime, de se faire plaisir. Souvent, on est dur avec soi-même, on se juge, on est tout le temps en train de se faire la morale. Et là, dans ces moments-là, dans ces moments de tempête, c'est se faire ce qu'on aime, faire plaisir. Et ça peut être à la fois pour le mental, pour le corps, pour un massage, tu vois, n'importe quoi. J'ai quelque chose que j'ai souvent mis en place qui s'appelle le plan hors sec. C'est un truc de l'État, en fait, le plan hors sec, c'est l'organisation de secours. Et vraiment, je vous invite à faire ça. C'est avoir toujours un plan hors sec qu'on fait quand on est bien. C'est une liste de choses qui nous font du bien. Tu vois, prendre un bon bouquin avec une petite playlist douce, c'est aller voir des copines, c'est faire son plan à soi avec 15, 20 idées qui te viennent et qui te font vraiment du bien. Et dans les moments où ça ne va pas, où tu es au cœur de la tempête et tu n'arrives plus à réfléchir et tout, tu prends ce plan-là. Tu réfléchis même plus, tu prends les trucs que tu avais notés quand tu allais bien, et tu sais que ça te fera du bien, et voilà, tu réfléchis plus, tu prends ton plan hors sec.
- Speaker #1
C'est une super idée, parce que c'est vrai que c'est toujours les trucs qu'on dit aux autres, on va dire, tiens, t'as un truc un peu difficile, fais des trucs qui font du bien, prends soin de toi, le fameux prends soin de toi, qui est tellement galvaudé, parce qu'en fait, c'est juste qu'on ne se l'applique jamais à soi, donc on est très bon, et on le pense, on dit aux autres de prendre soin d'eux, etc. Mais on n'est pas très bon pour le... pour le faire pour soi-même. Donc c'est bien d'avoir déjà entendu cette petite liste et moi je n'ai pas fait de liste.
- Speaker #3
Je t'invite Sarah à faire cette liste. Donc voilà, ce plan hors sec. Moi j'adore cuisiner, donc voilà, cuisiner pour ceux que j'aime, pour moi-même aussi simplement. Et la dernière chose, mais encore une fois, très personnelle, mais c'est prier. Je me suis réfugiée dans la prière, plus, plus, plus, dans l'incompréhension, dans le hurlement de pourquoi moi, pourquoi ça m'arrive à moi. verbalisation de ma colère, de mon inquiétude, de tout ça. Mais ça m'a fait énormément de bien et aussi à la fois cette confiance de se dire Ok, je ne maîtrise pas tout. Ok, c'est hyper dur ce que je traverse. Et de se dire Allez, à la grâce de Dieu en fait. Donc ça aussi, ça m'a beaucoup porté.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode.
- Speaker #0
Si vous aimez le podcast,
- Speaker #1
mettez une super note. 5 sur 5 sur les plateformes d'écoute. Envoyez le lien à une ou deux personnes que le podcast pourrait intéresser et aider et partagez sur les réseaux sociaux. Merci pour votre soutien.
- Speaker #0
Tant qu'on est en vie, tout est possible.
- Speaker #1
L'épreuve est une occasion donnée de se révéler et de réaliser ses rêves. Si un bébé après un cancer c'est possible, alors tout est possible. Croyons vos rêves les plus fous et donnez tout pour les réaliser. Sans pluie, pas d'arc-en-ciel.