- Saupi
Et donc, ce métier-là, comment tu... Tu as commencé très tôt, parce que tu n'as plus 30 ans d'expérience, j'ai vu. Non, je n'ai pas commencé très tôt. Tu es jeune, alors ?
- Fabrice
Je suis vieux. Non, je suis tombé par hasard. Disons, je dessine depuis que je suis tout petit.
- Saupi
D'accord.
- Fabrice
Je crois que je dessine bien. Oui, oui. Ça va. Et en fait, je faisais de la musique, surtout. En fait, ma passion,
- Saupi
c'est la musique. C'est la musique. Donc, en second,
- Fabrice
c'était le... Pour moi, je suis un gros feignant. Et donc, c'est long de prendre une feuille, s'asseoir, dessiner. En s'endort ? En s'endort, non. Non, non, c'est passionnant, mais grosso modo, c'est plus être direct à la musique. Tu prends ton instrument et hop ! Donc, je fais du jazz, c'est plus sur l'improvisation, justement. Et c'est plus direct. Le dessin, quand même, il faut que tu... Il y a une réflexion d'abord. Ça ne vient pas comme ça. Il faut d'abord faire des croguants, il faut ancrer après, faire la mise en couleur. C'est pas un boulot de feignant.
- Saupi
Vous avez travaillé sur un bouquin, Wonder Cat.
- Fabrice
Oui, j'ai fait des illustrations. Mais le gros parcours, pendant 35 piges, j'ai surtout travaillé pour des agences de design. Disons pour la grande consommation.
- Saupi
Pour un feignant, tu as fait quand même beaucoup de choses.
- Fabrice
Je n'ai pas arrêté. Mais c'est souvent les feignants, les gros feignants, ils n'arrêtent pas.
- Saupi
J'ai une question que je pose à tous mes invités, comme tu en parles tellement. Est-ce que tu as un flemmard ? Est-ce que tu as la flemme ?
- Fabrice
Ah oui, je suis un gros flemmard, oui. Il faut que je me mette des pieds aux fesses sans arrêt.
- Saupi
On peut t'en mettre ou tu te les mets toi-même ?
- Fabrice
Non, je me les mets tout seul. Non, je suis obligé. Ce n'est pas se mettre des pieds aux fesses, c'est-à-dire que je mets trois heures avant que je vais tourner autour de ma table à dessin ou de mon ordinateur maintenant, à 22,5 mètres. D'abord, je fais n'importe quoi. D'abord, je joue du sax. Je reviens. Et puis, tout d'un coup, ça y est. Je ne suis pas du style à me lever à 8h et à 8h30, après la douche, à me mettre au... Ce n'est pas possible. C'est au moment où ça vient. D'ailleurs, quand j'ai travaillé en agence, c'est comme ça. Ma façon de travailler gênait un peu.
- Saupi
Ah oui, parce que t'as vu ?
- Fabrice
Parce qu'à des moments donnés, j'étais obligé pendant deux heures de faire n'importe quoi. Je me balade. Ça ne vient pas comme ça.
- Saupi
Ah oui, c'est vrai que c'est original parce que tu ne faisais pas forcément de pause café ou pause club. Non, non,
- Fabrice
je faisais des pauses de pause.
- Saupi
Je fais une pause-pause. On a le droit ? On a le droit.
- Fabrice
Non, on n'a pas le droit. Ah bon ?
- Saupi
On a pas le droit. On devrait peut-être le mettre en place. On va en parler. On va parler à Macron.
- Fabrice
Non, mais voilà. C'est une façon de travailler.
- Saupi
C'est assez original.
- Fabrice
Oui, mais c'est efficace.
- Saupi
C'est ce que j'allais dire. C'est efficace. Oui,
- Fabrice
c'est efficace.
- Saupi
Ah pardon, c'est efficace.
- Fabrice
C'est pas parce que tu es assis à un bureau et que tu fais... presque sans blanc. Oui,
- Saupi
ceux qui sont sur le blanc, ils ont une page sur Facebook et une page sur leur truc. On sait.
- Fabrice
Ouais. Donc,
- Saupi
tu ne fais pas ça. Tu ne triches pas.
- Fabrice
Rarement. Justement, ça m'a souvent un peu... Ah bon ? J'ai repris en retour de...
- Saupi
De Manivelle ?
- Fabrice
De Manivelle, voilà.
- Saupi
C'est grave.
- Fabrice
Ça va, j'ai juste vécu.
- Saupi
Ça va. Bon, tu as réussi à venir jusqu'ici.
- Fabrice
Ouais.
- Saupi
C'est pas mal. C'est quand même, on va dire, tous les termes de ce que j'ai lu. Tu es concepteur graphique, directeur artistique, illustrateur, caractère designer, c'est surtout ça peut-être. Oui. J'avais noté de 30 ans d'expérience.
- Fabrice
Oui, c'est bien.
- Saupi
Pour ne pas dire plus. Tu es loin de la retraite ou pas ?
- Fabrice
Je vais être à la retraite normalement dans un mois.
- Saupi
Ah oui, effectivement.
- Fabrice
J'ai 67 piges.
- Saupi
Ah oui, il ne les fait pas. C'est pas ça qu'on est une émission, on tire beaucoup les pompes, mais tu les fais vraiment pas.
- Fabrice
Ouais, parce que si tu veux, je suis une grosse feignasse. Je me permets. Non, non, non, je rigole. Parce que si tu veux, j'ai gardé un peu... Je pense qu'il est important de garder ça.
- Saupi
Le gosse qui est un peu...
- Fabrice
Et le problème, c'est que je le garde trop. Au cours de mois, ils n'en peuvent plus.
- Saupi
Il y a du monde dans ta tête ?
- Fabrice
Il y a du monde dans ma tête, mais la famille, des fois, ils n'en peuvent plus. Des fois, j'ai toujours 12 ans.
- Saupi
Ah, 12 ans !
- Fabrice
Ah ouais ! Disons, ado.
- Saupi
Ah oui, tu fais des bêtises.
- Fabrice
Ado des années 70. Pas ado maintenant.
- Saupi
Et qu'est-ce que ça fait, un ado des années 70 ? Pour embêter le monde ?
- Fabrice
Ben, c'est bon. Il faudrait un retour vers le futur, un retour aux années 70. C'est beaucoup plus free. C'est moins dans la tablette ou l'iPhone.
- Saupi
Ah oui, oui. C'est plus... Les gens tirent sur mon...
- Fabrice
Non, mais c'est plus explosif à l'extérieur.
- Saupi
Ça se voit.
- Fabrice
Ça se voit, ça bouge.
- Saupi
Donc ça s'entend.
- Fabrice
Ça s'entend exactement. Si je peux... Je gère rien contre les ados.
- Saupi
Ah oui, moi non plus. Mais après, ça ne te dérange pas si tu fais l'ado, là.
- Fabrice
Oui, d'accord. J'essaie d'être calme, quand même. Quoique, c'est très tôt, ce matin-là. Donc, j'ai encore une partie qui dort un peu.
- Saupi
D'accord. On va essayer de la réveiller, la bête. Et la musique, alors ? Donc,
- Fabrice
en fait,
- Saupi
c'est en premier. La musique depuis...
- Fabrice
Non, le dessin. Le dessin, je... Je dessins ça depuis tout au long. La BD, disons que j'ai attaqué tout petit dans les années 60. Je suis vieux dans les années 60.
- Saupi
Faites vos calculs.
- Fabrice
Faites les calculs. Dans les années 60, donc dévoré tout un temps. Et puis j'ai les Lucky Luke et la naissance de Pilote.
- Saupi
Ça me parle.
- Fabrice
Pilote. C'était le journal d'Astérix, l'un des premiers Astérix. J'ai vécu avec la naissance de tout ça. D'accord. Et donc, petit, je dessinais de la BD. Je n'ai jamais pensé jusqu'à même à 30 piges, où j'ai commencé à faire ce boulot, que je ferais ce boulot, que je pourrais vivre en me faisant des dessins.
- Saupi
Tu es plus bande dessinée, dans le milieu littéraire.
- Fabrice
C'est ma culture. C'était la BD.
- Saupi
Tu en lis toujours ?
- Fabrice
Ah non, je n'exécre pas la BD actuelle, mais je n'y arrive pas.
- Saupi
D'accord.
- Fabrice
Il y a une espèce de production, méga production. qui fait que j'ai l'impression que tout est pareil.
- Saupi
D'accord, mais ce que tu me dis comme Astérix, c'est que tu lis les nouveaux qui sortent ? Non, ça ne t'intéresse pas ? Parce que c'est...
- Fabrice
Ben oui,
- Saupi
je... T'es resté sur l'écran.
- Fabrice
Je n'y arrive plus, là.
- Saupi
D'accord.
- Fabrice
Disons, il y a moins de... Bon, alors, je suis un vieux... Non, ben... Je trouve qu'il y a une production de BD... Je ne sais pas si tu vois, tu vas à la FNAC, il y en a des milliards. Alors tout le monde, tout le monde, c'est l'époque. L'époque veut que tout le monde peut être number one. Quoi number one ?
- Saupi
Oui, puis il y a la boucle. On ressort aussi les anciens, parce que là j'ai vu qu'ils ont sorti un nouveau Gaston Lagaffe.
- Fabrice
Ah oui, mais c'est pour... Pour preuve qu'ils ressortent Gaston Lagaffe, ils ressortent les Schtroumpfs, ils ressortent Lucilluc, ils ressortent Astérix. Astérix,
- Saupi
Boulébile, oui, Kama-Sama.
- Fabrice
Alors qu'à côté, il y a, disons, on va dire que ça, c'est une centaine, même pas, d'entêtes, qui sont sorties d'après-guerre jusqu'aux années 70. Et il y a une centaine de héros, on va dire. Et à côté de ça, il y a des milliers de titres.
- Saupi
Graphiquement, ce n'est pas pareil.
- Fabrice
Graphiquement, ce n'est pas pareil. Et puis au niveau de l'histoire, il y a une espèce de production. Les gars, ils se font de la production, de la production. Et puis, je ne sais pas. Ça m'énerve.
- Saupi
Voilà, ça y est. Voilà, on commence. On y est presque. Il va claquer, il va claquer.
- Fabrice
Je vais commencer à hurler.
- Saupi
Ah d'accord.
- Fabrice
Non, non, non. Mais il y a des mecs qui... Ça touche. Il touche bien, mais je ne sais pas.
- Saupi
Il y a des BD, graphiquement, je n'y arrive pas. J'ai essayé. Moi, je reste toujours... Peut-être parce que j'ai connu les Gaston, les Boulayville. Mais dès qu'il y a un nouveau qui sort... Là, j'aimais bien la partie Boulayville. Ça me faisait marrer quand j'étais petit. Ça passe bien. J'aime bien les dessins. Ça se fait retourner un peu en enfance. C'est un peu une Madeleine.
- Fabrice
J'étais hier à Montreuil. C'était la production de tous les éditeurs. Toutes les éditions pour la jeunesse, je ne me rappelle plus le titre exactement, mais c'était un montreux. Ils étaient tous là, Casterman, Dargaud, et donc je suis allé voir un peu pour pister un peu ce qu'il y avait. Puis pour prendre un contact parce que je me suis dit tiens, je vais arrêter de travailler pour la grande consommation, peut-être faire de l'édition. Et en fait, il y en a des... Je ne m'attendais pas à autant de titres. T'es perdu ? Oui, perdu, mais bon, il y a une espèce de... Ça s'unifie, quoi. Je ne sais pas les mots, là.
- Saupi
Oui, oui, oui, mais je te comprends. Je suis choqué. Ah, il est choqué, d'accord. Ça se ressemble beaucoup, c'est vrai qu'il y a des dessins... On dirait même qu'il y a des dessins, c'est copier-coller ou alors c'est faire va vite.
- Fabrice
Il y a aussi l'ordinateur qui est arrivé là, les mises en couleur. Tout est fait sur ordi. Je dis ça, je travaille sur ordinateur. Mais j'ai commencé, justement, j'ai attaqué à l'ordi très tôt. J'ai commencé sur Atari à faire des...
- Saupi
Ah oui, effectivement, oui. Sur Atari, c'est très vieux. C'est pas récent, Atari.
- Fabrice
C'est pas récent, non.
- Saupi
Musique. Ouais. Saxophoniste.
- Fabrice
Ouais.
- Saupi
Tu as sorti un album en 2016.
- Fabrice
J'ai sorti, ouais, quelques albums.
- Saupi
J'ai écouté. Ouais. C'était sympa pour se détendre et tout. Moi, j'aime bien, ouais. Et tu n'as sorti qu'un seul album ?
- Fabrice
Non, j'en ai sorti trois.
- Saupi
Quoi ? Je n'ai pas trouvé les...
- Fabrice
Il faudrait que je... Parce que c'est aussi...
- Saupi
On a la flemme.
- Fabrice
On a la flemme. Non, non, mais parce que ça, c'est aussi pareil. C'est-à-dire que maintenant, tu fais des albums, ça sort... En digital. Ça sort donc en numérique. Il faut aller vers... Donc, il faut aller sur des plateformes. Il faut s'en occuper, renouveler le truc.
- Saupi
Et je...
- Fabrice
Je crois que j'ai un peu oublié de renouveler. Il va falloir que je renouvelle. Parce que je tenais bien de m'en parler. C'est le village. Et tu... Hélas, ça... Alors, j'ai vu que ça intéresse quelques personnes. Mais sinon, au niveau pécunier, c'est même pas la peine d'en parler. Au niveau musique, maintenant, la musique, c'est devenu... Justement, tout le monde fait de la musique. Oui,
- Saupi
ordinateur.
- Fabrice
Pareil, c'est comme pour la BD. Et là, il y a... Donc, je ne vais pas me trincer le cou, mais je pense que tout le monde est au courant. Enfonce-le. C'est-à-dire que tu mets ça, ça part dans la... dans l'océan numérique. Et puis, voilà, quoi. Et puis, il n'y a plus de production, il n'y a plus de maisons, de labels.
- Saupi
Ah, ben non, maintenant, oui, c'est au buzz.
- Fabrice
Voilà. C'est au buzz. C'est-à-dire que c'est...
- Saupi
Mais on regarde...
- Fabrice
Il faut que tu... C'est où tu es une méga vedette internationale ? Là, ça va te marquer, ce système. Ou alors, il faut que... C'est-à-dire qu'un musicien maintenant, il faut qu'il fasse, on en parlait tout à l'heure, il faut qu'il fasse lui-même tout. C'est-à-dire production, faire les pochettes, aller trouver des concerts, s'occuper sur le web,
- Saupi
les shows, tout ça. Il faut tout faire.
- Fabrice
C'est énorme.
- Saupi
Ah oui, c'est énorme. Nous, on le voit aussi. Même à deux, c'est du bonheur.
- Fabrice
Pour un résultat, voilà. Et puis même, moi, ce que j'aime, c'est jouer en live. Oui, pas sans remontre. C'est dur. Déjà, le jazz, c'est particulier. Oui,
- Saupi
il y a un public.
- Fabrice
C'est moins populaire. C'est loin d'être une musique populaire. Il y a quelques... Mais pour trouver des lieux... Plus tous les lieux, que ce sont des petits lieux, et plus ça va, plus ces petits lieux sont obligés de fermer parce que ça fait du bruit.
- Saupi
Ah oui, bah oui.
- Fabrice
C'est terrible, là, sur les trois lieux que j'avais l'habitude de jouer, sont bloqués. D'accord. à cause justement du voisinage et puis des conditions acoustiques obligatoires. Tu joues le jour ou le soir ?
- Saupi
Le matin, sinon.
- Fabrice
Voilà. Oui, mais je ne suis pas du matin. Ah oui,
- Saupi
c'est vrai. Et puis personne ne va regarder.
- Fabrice
Non, non, mais voilà. Il y a ça aussi. Et puis après, bon. Après aussi, il faut être... C'est des milieux aussi, comme d'habitude.
- Saupi
Ah oui, c'est... D'accord. Si tu ne connais personne ?
- Fabrice
Si tu ne connais personne, ou si tu ne vas pas un peu dans le sens. Oui. Et comme je suis un peu, je ne sais pas. Tu fais ce que tu veux. Je suis pas social.
- Saupi
Oui, toi, tu n'en dirais pas.
- Fabrice
Ah si, je suis gentil, mais je ne suis pas social. On peut être gentil et pas social. C'est vrai. Voilà. Je suis antisocial, mais gentil.
- Saupi
Tu perds ton sang-froid.
- Fabrice
Non, j'essaie de...
- Saupi
J'avais une petite référence musicale. Tu l'as eu ? Oui, je pense que tu l'as eu.
- Fabrice
Oui, oui. I trust.
- Saupi
C'est ça.
- Fabrice
I trust in you. OK.
- Saupi
Thank you very much. Donc, tu ne fais plus beaucoup de scènes, alors ?
- Fabrice
Si, en fait, j'ai un groupe. C'est une quintet.
- Saupi
D'accord.
- Fabrice
Mais c'est la géométrie variable selon le lieu. parce que les fois on te dit le batteur ça fait trop de bruit ou alors on peut pas payer pour 5 ou ah ok ah oui c'est ou alors le batteur joue déjà un autre gig ailleurs donc on est 5 quand même d'accord ou alors ça part du trio point tête d'accord vous êtes sur l'argent parisien particulièrement on est tous là on est tous là ouais ouais Sauf le chanteur qui vient de partir à Osgaard.
- Saupi
C'est embêtant ça.
- Fabrice
C'est un peu embêtant. Il travaille aussi sur Paris, donc on essaie de le choper quand il y a... Mais bon, ça c'est un peu...
- Saupi
Vous faites des petites sessions live sur internet, j'ai vu, ça peut... C'est déjà arrivé ?
- Fabrice
On a fait ça, c'était...
- Saupi
Sympa je trouvais. C'était Covid.
- Fabrice
Covid, le fameux Covid.
- Saupi
On a entendu parler. Hey, explique-nous ce qu'on nous a mis après pour aller mieux. Ouais, ouais,
- Fabrice
zoom, ouais.
- Saupi
Oui, oui, je fais l'odorat, mais c'est pas grave. Donc, futur projet musical, est-ce que t'as envie de sortir un EP, comme on dit, ou un album ?
- Fabrice
Oui, si, j'aimerais bien. En fait, mon truc, c'est le jazz, mais surtout les balades. Je ne sais pas si vous avez remarqué.
- Saupi
C'est pour ça que je te dis que... Je suis un mec énervé,
- Fabrice
mais en fait, je suis à l'intérieur.
- Saupi
C'est parfois la manière dont tu te défoules.
- Fabrice
Oui, je suis énervé. Je suis insupportable dans la vie, mais en fait, je suis assez zen à l'intérieur. D'accord. Ce que j'aime, c'est la musique très, très calme. Les balades du jazz. C'est grâce à ça que tu peux... tout petit c'est mon truc.
- Saupi
Comment tu bosses justement ? Tu m'as expliqué comment tu bossais, c'était des dessins, mais quand tu travailles tes morceaux, comment tu...
- Fabrice
Les morceaux des quelques albums...
- Saupi
Cyber, c'est celui que j'ai écouté, l'album Black River.
- Fabrice
Black River,
- Saupi
ouais. Je l'annule en anglais.
- Fabrice
Oui, non, tous ces morceaux-là, c'est ce que j'ai enregistré. En fait, je travaille tout seul. D'accord. Je fais tous les instruments. Donc, c'est de l'improvisation totale.
- Saupi
OK.
- Fabrice
Là, je tourne autour et puis tout d'un coup, j'enregistre.
- Saupi
C'est fini ? On n'a pas vu. Allez, c'est dans la boîte, on s'en va.
- Fabrice
C'est dans la boîte. Et en fait, je me rends compte, je commence à les picturer. Ça perd.
- Saupi
T'es vraiment dans le premier jet partout. Ouais,
- Fabrice
ouais. D'accord. Voilà.
- Saupi
Le premier jet. T'as le droit. Oui, on a le droit. Du coup, est-ce que tu as des dates prochaines où on peut te voir ? Non. Non, tu ne sais pas ?
- Fabrice
Je ne sais pas, j'en avais. Je ne vais pas donner des dates parce que j'attends des confirmations. En tout cas,
- Saupi
tu es sur Instagram, c'est là où on peut voir tout.
- Fabrice
Je suis sur Instagram et sur Facebook et je mets sans arrêt. L'année dernière, on a grosso modo joué presque au moins deux fois par mois.
- Saupi
Ok, c'est quand même une bonne moyenne.
- Fabrice
Oui, dans des petits lieux, c'est toujours sympathique.
- Saupi
Donc allez voir sur son Instagram ou sur son Facebook. Fabrice, tout simplement, c'est pas ton pseudo, c'est ton vrai prénom, c'est ton vrai nom ?
- Fabrice
Fabrice Pialot, Quintet.
- Saupi
Quintet, oui. Quintet,
- Fabrice
ou Quartet.
- Saupi
Ah, Quartet. Ou trio.
- Fabrice
Et c'est tout.
- Saupi
Solo non plus ?
- Fabrice
Solo non, pas pour l'instant.
- Saupi
Est-ce que tu as des passions cachées ? Des passions cachées que je ne connais pas ? Je sais que tu chantonnes, mais pas tellement de passions.
- Fabrice
Passions cachées.
- Saupi
Passions secrètes.
- Fabrice
Non, déjà, c'est pas mal.
- Saupi
Ouais, c'est pas mal. Est-ce que t'es un bon mangeur ?
- Fabrice
Je me suis mis à faire la cuisine, ouais. Ah ! Ouais. Il y a, on va dire, deux, trois ans.
- Saupi
Ah oui, c'est vrai. Ouais.
- Fabrice
comme quoi moi j'ai toujours pu commencer je commence à aimer couper les oignons alors je sais pas qu'est-ce que ça veut dire couper des oignons préparer un truc c'est pas une passion je commence à aimer avant j'aimais les manger mais là je commence à trouver un truc un plaisir de préparation.
- Saupi
Mangez-moi. On ne va pas trop parler de bouffe parce que là, je commence déjà à avoir faim. Je ne suis pas équilibré pendant les 11 heures. Moi, je suis réglé. Si je devais être une mascotte de quelque chose, une marque, je serais une mascotte de quoi, à ton avis ? J'ai une tête de mascotte de quoi ? Monsieur Propp, il va me dire. Non, non,
- Fabrice
non. Pas un masque pour un point. Non, non, non.
- Saupi
C'est pas sale.
- Fabrice
Non, mais t'as une tête assez fun, d'accord ? Fun ? Ouais, ouais, ouais, si, si. Happy face ? Happy face, voilà. Avec un regard qui pétille, non, je sais pas.
- Saupi
Ah, mes regards pétillent parce que j'ai une légère conjonctivite.
- Fabrice
Non, non, non, mais je... Tu me comprends,
- Saupi
je te vois l'un de les deux, d'accord ?
- Fabrice
Ouais, ouais, non, mais c'est difficile. Oui,
- Saupi
oui, oui.
- Fabrice
Non, mais si, je pourrais te mascoter.
- Saupi
C'est une expression, ça existe, je mascotte.
- Fabrice
Il y a des gens qui sont plus faciles, qui amènent plus à quoi ? Même pas à une caricature, justement, à mener, qui amènent... Moi, des fois, ça m'arrive de regarder des gens dans la rue, tout ça, de crobarder. D'accord. Si, c'est une... Tu parlais des passions, c'est de... De pouvoir justement, en premier jet, de regarder quelqu'un presque sans regarder ce que tu dessines, mais arriver à donner le caractère en deux, trois traits.
- Saupi
C'est excellent. Et plus les gens ou les animaux ?
- Fabrice
Non, les gens. Je vois des têtes partout. Depuis que je suis tout petit, j'ai une tendance à voir des têtes partout.
- Saupi
Pourquoi pas ?
- Fabrice
Ça a commencé, j'ai été élevé par mes grands-parents, ça a commencé chez ma grand-mère. Alors là, je vais m'allonger sur le divan.
- Saupi
Oui, il y a les petits divans, mais vas-y.
- Fabrice
Oui, d'accord. Alors donc, j'étais chez ma grand-mère.
- Saupi
D'accord.
- Fabrice
Et pour te donner un exemple, le plus ancien, je devais avoir 4 ans, un truc comme ça, 4-5 ans.
- Saupi
Ah oui,
- Fabrice
ça fait. Et j'allais aux toilettes. Je me mettais sur les toilettes et puis au bout d'un moment, ma grand-mère m'a cherché. Mais en fait, il y avait une espèce de sol à un carreau. À l'ancienne. Oui, à l'ancienne. Avec des motifs improbables. Donc, des espèces de tâches. Et je passais des heures à regarder et je voyais des visages.
- Saupi
Ah oui ?
- Fabrice
Oui.
- Saupi
Ok. Voilà. Ok.
- Fabrice
Je ne prenais rien. Ah oui,
- Saupi
mais là, est-ce que tu prends quelque chose du coup ? Non, non,
- Fabrice
non. Je suis tombé dedans. Je ne suis même pas... Comme Obélix. Voilà, un peu. Je suis tombé dedans, un peu comme Obélix.
- Saupi
Alors, l'émission où je mets à sa fin, ça s'appelle l'instant bisounours.
- Fabrice
L'instant bisounours.
- Saupi
Un instant bisounours, voilà. Parce qu'on connaît tous cette expression. On n'est pas dans le monde des bisounours. On l'entend dès que... Et si on était dans le monde des bisounours, pourquoi pas ? Je me dis... Qu'est-ce que tu souhaiterais faire dans ce monde ? Sachant qu'un monde de bisounours, c'est tout mignon, c'est tout gentil. Qu'est-ce que... Ça m'est venu ce matin dans le train. C'est tout frais aussi, mon idée.
- Fabrice
Qu'est-ce que j'aimerais faire ?
- Saupi
Dans un monde de bisounours. Dans un monde de bisounours.
- Fabrice
Bah oui, parce que si tu veux, il n'y a pas... Il y a un monde de bisounours.
- Saupi
Bah non, mais tu pourrais faire des câlins à tout le monde. Oui,
- Fabrice
mais non. Ouais, mais si, j'en perds le monde. Non, mais non. Un peu, ne pas faire chier. Non,
- Saupi
embêter.
- Fabrice
Ouais, un peu taquiner.
- Saupi
Taquiner, ouais.
- Fabrice
Taquiner le bisounours. D'accord. Voilà. D'accord. Voilà. Qu'il soit encore plus content d'être bisounours après. Voilà.
- Saupi
D'accord. Voilà, c'était la rubrique Instant Bisounours. Je sens que ça va faire un succès. Et ma dernière question, qui est très importante parce que c'est le but de l'émission. Il y a un peu de suspense. Mets un peu de suspense dans ta réponse. Mon collègue mettra un petit son derrière. Fabrice, acceptes-tu d'être mon ami ?
- Fabrice
Écoute, après ce long moment...
- Saupi
Il met du suspense.
- Fabrice
Attention, je dis oui.
- Saupi
Bravo, ça peut nous applaudir. Merci.