- Speaker #0
On passe 60% de notre temps libre sur nos écrans. Ils sont omniprésents et se sont imposés dans nos vies sans mode d'emploi. Leur impact est colossal sur notre travail, notre santé, notre bien social ou notre rapport au monde. Je m'appelle Ludovic Simon et dans le podcast Screen Break, je vous propose de rencontrer avec moi... des entrepreneurs, des auteurs ou des scientifiques qui agissent concrètement pour nous aider à retrouver un rapport plus sain à nos écrans. Alors avant de démarrer notre podcast d'aujourd'hui et de dire bonjour à Alix qui est juste en face de moi, je voudrais commencer par vous parler d'un livre et d'un auteur que je suis en train de lire en ce moment et qui me semble tout à fait approprié pour la conversation qu'on va avoir aujourd'hui. Cet auteur, c'est Jonathan Haidt, qui vient de sortir un livre qui s'appelle The Anxious Generation, de la génération anxieuse, et qui nous parle de la Gen Z. La Gen Z, c'est la génération Z, ce sont les personnes qui sont nées après 1996, d'après lui, et qui ont démarré leur adolescence à peu près en 2008-2009, selon lui, quand le bouton Like est arrivé sur les réseaux sociaux. Pourquoi c'est important ce bouton like ? Parce que c'est un bouton qui a changé un petit peu notre rapport aux réseaux sociaux et aux interactions qu'on a avec les autres à côté de nous. Et il nous dit que globalement cette génération a un rapport aux autres, un rapport social qui est totalement différent des générations précédentes. Globalement ce livre, il nous dit deux choses qui sont très intéressantes et assez paradoxales. Le premier c'est que cette génération, elle est donc née avec le téléphone, la tablette. et quand je parle de téléphone, c'est le smartphone, l'ordinateur, la télévision, et tout ça avec finalement assez peu de contrôle des parents. Il dit donc que c'est une génération qui est underprotected in the virtual life, donc sous-protégée dans sa vie virtuelle, mais paradoxalement, c'est une génération qui est surprotégée dans sa vie réelle. C'est-à-dire que la vie réelle, c'est... les interactions sociales qu'on a dans la vraie vie, les jeux qui ne sont pas virtuels, et puis le rapport qu'on a aux autres en dehors de nos smartphones. Ce qu'il voit dans ce livre, lui, Jonathan Haidt, c'est qu'un enfant, aujourd'hui, qui a une dizaine d'années ou une quinzaine d'années, il a un rayon, globalement, autour de ses parents qui ne dépasse pas le kilomètre. C'est-à-dire qu'il est libre de ses mouvements dans un rayon très court. Alors qu'il y a 50 ans, un enfant de 10 ans pouvait parcourir en gros 10 km autour de ses parents. Et ça, selon lui, c'est un vrai problème. On a donc une sorte de dissonance un peu dans cette génération entre une surprotection physique des enfants et une sous-protection virtuelle. Ce qui fait qu'on a une génération d'anxieux qui passent énormément de temps dans un monde où ils ne sont pas du tout protégés. C'est le monde virtuel, ils ont accès à... des contenus très violents, des interactions avec des inconnus, et globalement, on se dit qu'on ne laisserait jamais ça se passer dans la vie physique. Et d'un autre côté, là où ils devraient s'épanouir et jouer énormément, et apprendre la vie par le jeu de façon ludique, ils sont tellement protégés qu'ils n'arrivent plus à se développer comme il faudrait. C'est en gros le point de Jonathan Haidt. Ça me semble être une bonne introduction au travail d'Alix, qui est avec nous. et qui a lancé Mastercamp. Bonjour Alix.
- Speaker #1
Bonjour, bonjour.
- Speaker #0
Merci d'être avec nous au micro de Screenbreak. J'ai fait cette introduction parce que tu vas nous parler de Mastercamp, mais j'ai l'impression que la mission que tu t'es donnée récemment, c'est d'aider les enfants, les ados, à donner du sens à leur temps libre. Le lien me semblait hyper important avec Jonathan Haidt. Je te propose que dans cet échange... On revient un petit peu là-dessus, on va sûrement se reparler de tout ça. Mais avant ça, est-ce que tu pourrais te présenter à nous Alix ? Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Merci de m'accueillir aujourd'hui. Je suis très contente de vous voir en vrai tous les deux, après avoir suivi beaucoup de vos péripéties sur les réseaux.
- Speaker #0
Alors attends, oui en effet, je te coupe tout de suite, mais on nous a dit récemment que Julien, qui n'a pas de micro, et qui est là, est considéré comme l'œil de Moscou. Mais finalement, ça nous fait marrer. Il est là, on ne l'entend pas. mais il est là. C'est pour ça qu'on est tous les deux, et tu dis tous les deux. Salut aussi Julien.
- Speaker #1
Salut Julien. Alors, pour me présenter rapidement, je suis Alix, j'ai 38 ans, j'ai 4 enfants, qui ont entre 1 an et 8 ans. J'ai passé les 15 premières années de ma vie pro chez McKinsey, donc à faire du conseil. Et en octobre 2023, donc il y a 9 mois, c'est assez symbolique, ça fait 9 mois aujourd'hui, j'ai quitté McKinsey pour lancer Mastercamp.
- Speaker #0
D'accord, donc toute une carrière dans le conseil, en stratégie, qui t'amène aujourd'hui à créer Mastercamp. Du coup, ça m'amène forcément des questions sur le chemin qui t'a emmené à créer Mastercamp. Quand on vient de McKinsey, on a un cerveau qui marche très bien et qui est très structuré. Comment tu as identifié, toi, les problèmes qui t'ont amené ici ? Avec cet œil de consultante, comment tu nous décrirais ce nouveau projet ?
- Speaker #1
Alors, il faut rendre à César ce qui est à César. Je n'ai pas identifié le problème en tant que tel. D'accord. Le changement de job s'est fait de façon un peu étonnante et ultra rapide. En juillet dernier, j'ai vu... Sur LinkedIn, un post d'Otium Capital qui disait on a des idées, on cherche des fondateurs. Et moi j'ai fait du conseil toute ma vie donc j'ai pas d'idées. Je pense que je suis plutôt meilleure dans l'exécution. Je me suis dit allons voir leurs idées et puis voyons s'il y en a une qui m'intéresserait. Et dans toutes les idées qu'il y avait, il y en avait une qui était réenchanter les colonies de vacances en faisant venir des youtubeurs connus pour apprendre aux jeunes à créer du contenu YouTube. Et donc, à la fin de la discussion, je me suis dit, bon, parmi toutes les idées qui allaient de marque de parfum à couche pour adultes, etc. Celle des colonies me parle parce que j'ai des enfants. En revanche, mettre mes enfants avec des youtubeurs pendant les vacances me parle beaucoup moins. Et donc, on a un petit peu discuté. Deux semaines plus tard, je suis revenue avec quelque chose qui est devenu Mastercamp. En disant, je pense qu'il y a dans les problèmes que je vois et pourquoi on a besoin de colonies de vacances. c'est qu'il y a trop de vacances scolaires. Quand on bosse et qu'on est parent, on a 5 semaines, les enfants en ont 16. Qu'on a justement ce problème des écrans, qu'à l'époque j'avais un peu intuité mais qui ne me paraissait pas majeur, ou en tout cas qui n'était pas la clé d'entrée. Et en revanche, moi le thème qui m'intéresse vraiment, c'est l'orientation professionnelle et plus largement qu'est-ce qu'on fait de sa vie. Et je pense que ça se décante un peu au travers des rencontres, et je me disais, ces vacances ça peut être l'occasion d'utiliser son temps libre pour rencontrer des gens inspirants. Des gens qui ont des métiers qu'on ne voit pas forcément à l'école. Et puis, j'en parlais avec toi une ou deux fois, j'ai lu ce livre d'Olivier Babaud sur le temps libre. Il dit qu'il faut apprendre à donner du sens à son temps libre. Et tout ça a été au même moment en juillet. Et donc je me suis dit, allez, j'y vais.
- Speaker #0
Du coup, je comprends qu'il y a plusieurs façons de réenchanter les colonies de vacances. Et peut-être juste si on fait une aparté là-dessus, aujourd'hui... La colonie de vacances est en crise globalement, ce marché-là, pour les enfants. Les enfants ne vont plus en colonie ?
- Speaker #1
Oui, en fait, de ce que j'ai vu du marché, les colonies de vacances ont été créées après la guerre pour permettre, pendant les Trente Glorieuses, à tous les enfants de profiter des vacances et d'aller à la mer, etc. Donc il y avait un enjeu de mixité sociale aussi. Il fallait pouvoir envoyer son enfant avec le fils du voisin au bord de la mer. Sauf qu'aujourd'hui, ce modèle-là de mixité est en crise. Ça ne concerne pas que les colonies de vacances. Je pense que la mixité sociale en France, il y a une question. Et puis, on a vu apparaître quand même beaucoup d'opérateurs privés sur le segment loisirs. Donc, la colo traditionnelle telle que nos parents ont pu la connaître, en fait, a en grosse difficulté. Et je te parle de colonies de vacances. Alors, Mastercamp, ce n'est pas du tout une colonie de vacances. Je pense que la question est plus profonde. C'est vraiment ces 16 semaines de vacances scolaires. Qu'est-ce qu'on fait des enfants quand on bosse ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que t'en fais, oui, bien sûr. Et juste pour bien comprendre cette crise, parce que c'est les parents qui ne veulent plus mettre leurs enfants en colo parce qu'ils ne veulent pas mélanger leurs enfants. Est-ce que c'est devenu trop cher parce que maintenant c'est du privé ou les activités sont plus intéressantes ? Est-ce qu'on a peur que nos enfants s'éloignent de nous, comme pourrait le craindre Jonathan Haidt ?
- Speaker #1
Écoute, je vais te dire ce que me disent les clients de Mastercamp. Parce que c'est des gens qui ont le choix entre la colo qui existe encore et puis des alternatives qui peuvent être le séjour à l'étranger, etc. Aujourd'hui, les colonies, elles sont organisées majoritairement par des mairies et par des associations type UCPA. Donc, le prix est normalement pas un obstacle parce qu'en fait, c'est subventionné par l'État, par les collectivités. Donc, il y a un système de caution familiale et quelque part, c'est censé être assez faire. En revanche, ce n'est pas parce que ça existe que tu as envie d'y envoyer ton enfant. Il peut y avoir la réticence à l'envoyer dormir ailleurs. Et ça, chacun a son appréciation de l'éloignement et de la maturité de son enfant pour le faire. Il y a la peur aussi. Je pense qu'on est dans une société qui a, tu parlais un peu plus tôt de nos parents, mais qui a beaucoup changé. Aujourd'hui, on ne laisse pas son enfant au-delà d'un rayon d'un kilomètre. Et on est très anxieux sur ce qui peut lui arriver. Et le fait que les médias soient une caisse de résonance énorme est un gros facteur de stress. Ensuite, il y a, pour certaines colonies, et c'est loin d'être le cas de toutes, mais peut-être une question aussi de qu'est-ce qu'ils vont faire ? Est-ce que c'est une garderie géante ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui va plaire à mon enfant ? On va se développer les colos thématiques. Tu as des colos équitation, des colos vétérinaires, etc. Mais je pense que... Et puis, tu as aussi la question des familles, j'aurais dû le mentionner aussi, mais des familles séparées, où en fait, il y a la question de la semaine de garde. Quand c'est ta semaine de garde pendant les vacances, est-ce que tu veux envoyer ton enfant en colo, sachant que c'est le moment où tu peux le voir ? Nous, on a beaucoup de gens qui viennent chez nous parce qu'ils sont contents de revoir leur enfant le soir. Pas seulement ceux qui sont séparés, évidemment, mais ça peut être un facteur qui a beaucoup évolué aussi ces dernières années. Donc, sociologiquement, en fait, les parents... Les parents sont différents d'il y a 50 ans, au moment où les colos ont été créés. Et puis après, la question de la mixité sociale, écoute, je ne sais pas, mais j'imagine que ça peut être pour certains un facteur de stress. De ne pas savoir avec qui part son enfant, ça peut être éventuellement une question.
- Speaker #0
Oui, surtout dans peut-être les offres de mairie, les offres publiques, où en effet on est mélangé, j'imagine qu'il y a une certaine catégorie de parents qui... Qui n'ont pas forcément envie de mélanger leurs enfants.
- Speaker #1
Peut-être, alors que tu vois, justement, c'était le but de l'agro. C'était l'objectif, oui, bien sûr. Et aujourd'hui, tu n'as plus d'occasion de m'exciter, en fait. Plus du tout. Avant, il y avait l'écolo, le service militaire. Donc, il y avait un peu des moments clés dans ton développement. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas.
- Speaker #0
Donc, Mastercamp.
- Speaker #1
Alors, c'est pas...
- Speaker #0
Alors, c'est pas pour remettre...
- Speaker #1
C'est pas Mastercamp qui va résoudre le problème de la mixité sociale.
- Speaker #0
Non. Oui, pourquoi pas.
- Speaker #1
Alors, pourquoi pas ? Et on pourra y venir. Mais en tout cas, comme on n'est pas une colonie, on ne s'attaque pas à ce problème en première intention.
- Speaker #0
En tout cas, l'enjeu ici, c'est plutôt d'occuper le temps libre, notamment de nos enfants. Et donc, l'idée de Mastercamp, si je comprends bien, c'est de se dire qu'il y a énormément de temps aujourd'hui où nos enfants ne sont pas à l'école, potentiellement les parents travaillent. Et si on veut proposer autre chose que... Alors nous évidemment on est très liés aux écrans ici, donc proposer autre chose que de rester toute la journée enfermée à regarder ses écrans, Mastercamp peut proposer des solutions à la journée, à la semaine, pour aller faire des activités qui sortent un petit peu du quotidien, qu'on ne connaît peut-être pas, découvrir des choses.
- Speaker #1
Exactement. Donc nous l'idée c'était en première intention de résoudre un peu cette complexité logistique des familles, sachant que quand je dis famille, c'est les mères. Nos clientes c'est 99% des mamans.
- Speaker #0
Ça n'intéresse pas les papas ?
- Speaker #1
Alors si, je pense que ça les intéresse, mais ce n'est pas eux qui gèrent la solution.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Tu vois, on a plus de 4000 personnes, je pense, qui nous ont appelées ou qu'on a contactées à un moment. Je pense que si on a 100 papas, c'est le bout du monde. La gestion du loisir, de l'inscription pendant l'année à la danse ou au tennis, c'est la mère. Et la gestion des vacances, c'est la mère aussi. Donc en fait, nous, on est à Paris pour l'instant, donc on est sur des clientes qui travaillent. pour la grosse majorité, et qui du coup se retrouvent à gérer ça en plus de leur travail. Donc le soir, souvent à regarder comment j'occupe mon enfant. Donc on avait une première intention qui était de résoudre un peu ce pain logistique qui est très récurrent parce que les vacances c'est toutes les six semaines. Une deuxième intention qui était d'offrir un moment de déconnexion. Moi j'ai découvert avec Mastercamp un peu l'ampleur de... C'est un peu une pandémie je pense en fait, ces écrans, qui est très silencieuse mais qui aujourd'hui fait qu'on voit des enfants de 10 ans avec un iPhone 14 et... Ça coûte le prix d'un SMIC et je trouve ça assez choquant. Et qui en plus sont complètement addicts. Et on ne savait pas trop comment on allait gérer les portables. On pensait que ce serait un épiphénomène. Et en fait non, on doit vraiment être assez strict sur le fait qu'on ne sort pas son téléphone pendant une journée Mastercamp. Et on voit des enfants qui communiquent entre eux à table à midi par WhatsApp au lieu de se parler.
- Speaker #0
Au lieu de se parler pour ça.
- Speaker #1
Donc vraiment offrir ce moment de déconnexion est un argument important. et on fait en sorte du coup dans nos programmes qu'ils soient hyper occupés et qu'ils fassent des choses avec leurs mains pour ne pas avoir à sortir un téléphone. Donc ça c'est important dans le choix des activités. Toute activité Mastercamp c'est avec un professionnel, donc c'est pas moi qui anime l'activité. Ça peut être avec un menuisier, un pâtissier, un réparateur de vélo, enfin voilà. On va chercher des gens qui ont une activité qui est souvent une passion et qui la partagent et qui leur font faire.
- Speaker #0
Je trouve ça... Ce point-là, il est absolument incroyable et je trouve ça génial parce que, tu sais, on a le stage de troisième en troisième, du coup, et puis peut-être parfois aussi en seconde en fonction des établissements. Et moi, je me souviens que ça avait été assez fondateur, ce stage-là, à l'époque, parce que c'était ta première expérience en entreprise. Et souvent, tu as une très, très mauvaise idée, évidemment, de ce que c'est que l'entreprise. Et donc, tu vas dans un secteur et tu te dis, en fait... Non. Je suis allé dans une entreprise qui était superbe et qui faisait des boîtiers téléphoniques. Ça ne m'avait pas du tout plu. Je pensais que c'était un truc super technologique et tout. J'adorais ça à l'époque. Alors qu'en fait, j'aurais préféré rencontrer plusieurs fois des gens qui me partageaient leur passion. Parce que moi, franchement, je ne m'intéressais à rien à part sortir avec mes copains, faire du vélo. Peut-être les filles, il y a 15 ans. C'est à peu près tout. Et là, je trouve ça assez intéressant de se dire... On donne l'opportunité à nos enfants d'aller découvrir des choses. Et peut-être, il y a une étincelle qui va se créer. Et donc ça, c'est un peu ce que toi, tu as envie de faire, potentiellement, de créer.
- Speaker #1
Donc c'est exactement ça. En fait, tu vois, là, on a fait deux saisons. On a fait février et Pâques. Et on a des belles histoires. On a un garçon qui est en troisième, qui revient d'ailleurs cet été, et qui s'intéressait et s'intéresse maintenant à tout ce qui est art de la table et cuisine. Et quand on était en cours de cuisine à l'atelier des chefs, il a eu l'occasion de rencontrer le directeur de l'atelier des chefs et il va postuler en stage là-bas. Donc lui, il était déjà préorienté en quelque sorte. Je pense qu'à la fin de la semaine, il s'est dit OK, je vais creuser, je vais faire ça. Nous, on a des étudiants qui ont le BAFA, qui encadrent les jeunes, pas de 12. Et à Pâques, il y a une de nos BAFA qui était passée par Assas, qui a fait du droit. Et il se trouve que dans le groupe, il y avait une jeune fille qui s'intéressait aux droits. Elle est rentrée, elle a dit à sa mère, je veux aller à Assas. Alors là, on est dans un exemple un peu cliché, élitiste, tout ce que tu veux. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a des moments quand même où il y a des enfants qui commencent à se projeter et à se dire pourquoi pas moi ? Pourquoi je n'irais pas faire ça ? Pourquoi je n'ai pas plus me renseigner ? Et même, on peut imaginer le cas inverse. On pourrait imaginer que quelqu'un fait un camp gastronomie chez nous parce qu'il se dit je veux être cuisinier. Et puis à la fin, il se dit bah non, en fait, ce n'est pas pour moi. Et mieux vaut le savoir en quatrième, troisième seconde que le savoir à 23 ans.
- Speaker #0
Carrément, se rendre compte de la réalité du métier, c'est hyper important.
- Speaker #1
Voilà, et même s'ils le voient, alors c'est bref, tout ce que tu veux, c'est toujours mieux que rien. Et tous nos partenaires sont vraiment engagés avec nous dans cette mission de partager leur passion et leur cursus. Et de leur dire aussi qu'une carrière, ce n'est pas linéaire, que la plupart d'ailleurs ont fait des études de X pour se retrouver dans une voie Y. Et qu'à 27 ans, ils se sont dit, je ne veux plus être ingénieur, je veux être commis. Et ils ont fait ça.
- Speaker #0
J'ai presque l'impression que... Alors, encore une fois, on va parler du petit monde peut-être à Paris. Des gens... Il y a beaucoup... La révolte des premiers de la classe. Si tu connais ce bouquin. Mais ça parle de tous ces gens qui ont fait des super belles études. Et puis qui veulent devenir épiciers, bouchers. Et puis après, d'ailleurs, qui se disent finalement, en fait, je vais retourner à un job un peu moins... Dur. C'est rigolo. Et en effet, je pense que d'un côté, il y a un retard en plus de l'éducation nationale sur la réalité du travail d'aujourd'hui. Et je ne suis pas sûr que ce qu'on t'apprend au collège, au lycée, corresponde tout à fait à ce dont tu vas avoir besoin pour réussir dans ta vie professionnelle. Et surtout, aujourd'hui, on a une génération qui est en quête de sens encore plus qu'on a pu nous l'être quand on était au lycée. bordés par des idées, notamment, je ne sais pas si on prend le sujet de l'écologie, des choses qui sont très fortes chez eux. Et je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, l'école leur donne les moyens d'aller plus loin dans leurs idées. Et donc, je trouve ça chouette de pouvoir potentiellement, sur son temps libre, avoir des activités, rencontrer des gens. C'est génial.
- Speaker #1
En fait, tu vois, l'école, je crois que l'école a une mission d'orientation. Et en fait c'est très compliqué parce qu'il y a quand même déjà un programme scolaire à faire respecter. De ce qu'on voit dans les journaux, ce n'est pas évident. Et qu'est-ce que c'est que le KPI de l'école ? C'est où vont les élèves l'année d'après ? C'est mon taux de réussite au bac ? C'est dans quelle fac ? Dans quelle UT, BTS, prépa, que sais-je ? Mais ce n'est pas qui y vont devenir. Donc en fait, on n'est pas sur des indicateurs de performance classiques. Et en France, on a une façon de prendre le problème de l'orientation aussi, qui est vraiment, qu'est-ce que je fais l'année d'après ? On ne se dit pas, tiens, qui j'ai envie d'être et donc quel est le chemin à parcourir ? Et du coup, dans les écoles, c'est très compliqué. Tu vois, dans les bonnes écoles à Paris ou à Lyon, Bordeaux, Marseille, les parents viennent présenter leur métier à la classe. Tu vois, ma fille en grande section a vu un gendarme la semaine dernière avec un gilet pare-balles et une matraque. Je ne pouvais plus.
- Speaker #0
Elle a trouvé ça génial.
- Speaker #1
Et le gendarme raconte l'histoire de la fois où ils ont défoncé la mauvaise porte pour attraper un voleur. Donc si tu veux, tous les enfants vont aller le gendarme à la fin de la session. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des collèges lycées qui prennent le problème à bras-le-corps et qui vont venir. Les parents des élèves mettaient forcément dans un microcosme de col blanc, etc. Mais si ton enfant veut devenir sculpteur sur bois, comment tu fais ? C'est très compliqué. La France n'est pas équipée pour t'expliquer comment devenir sculpteur sur bois. Donc, je pense que l'école fait un peu ce qu'elle peut. Il y en a qui réussissent mieux que d'autres. Mais quand tu vois que sur Parcoursup, il y a 23 000 formations, on a un problème systémique pour aider les gens à comprendre tout ça.
- Speaker #0
Bien sûr. Et si on rajoute à ça tous les emplois qui n'existent pas encore... et toutes les fonctions qui arriveront plus tard et qu'on n'est pas capable d'anticiper.
- Speaker #1
Et le fait qu'on laisse des jeunes aller dans des voies dont on sait qu'elles n'ont pas de débouchés.
- Speaker #0
Oui, ça c'est un autre...
- Speaker #1
Donc on a des problèmes à l'entrée et à la sortie.
- Speaker #0
Complètement. Ça donc, objectif de Mastercamp, à la fois occuper le temps libre, potentiellement avoir ce petit moment de déconnexion, d'ailleurs je suis curieux de savoir s'il y a des règles un peu officielles, strictes, et puis potentiellement... t'aider pour aller un peu plus loin et qui tu as envie de devenir, rencontrer des personnes qui vont peut-être t'inspirer aussi. Si on peut résumer ça, c'est à peu près les objectifs de Mastercamp.
- Speaker #1
C'est exactement ça. Et même, on va devenir, je pense, plus clair dans notre offre parce qu'on sent bien qu'un collégien et un lycéen n'ont pas les mêmes aspirations et pas les mêmes soucis, non plus, d'orientation. Donc moi, à terme, j'aimerais bien avoir une offre collège très claire, qui est un peu celle qu'on fait aujourd'hui, qui reste quand même. Tu passes des bonnes vacances, tu es en vacances, mais en t'amusant, tu apprends des choses. C'est très important. Et une offre lycée, là, c'est on va réfléchir sur qui tu es, ce que tu as envie de faire et l'orientation professionnelle.
- Speaker #0
T'inclues du coup aussi un petit peu d'un élément, un peu de coaching là-dedans, c'est-à-dire que les éducateurs ou les animateurs qui sont là, ils sont là aussi peut-être pour... pour poser des questions orientées ? Ou est-ce que ça se fait en amont avant d'aller choisir la semaine que tu veux, la formule que tu veux ?
- Speaker #1
Alors, nos encadrants, c'est un peu la clé de voûte de Mastercamp. C'est-à-dire que, je ne sais pas si vous avez été en colo, si vous avez été scout, ou si vous avez fait des trucs comme ça, mais généralement, quand on demande aux gens de quoi ils se souviennent de leurs vacances quand ils avaient 12 ans, ils se souviennent des deux copains qui se sont faits, et du moniteur qui était trop stylé, qui écoutait de la super musique, et voilà. Et bien nous, c'est exactement ce qui se passe.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
C'est que nos encadrants, ce n'est pas eux qui animent les activités, parce que c'est les pros qui le font. Mais ils sont là pour avoir ce rôle un peu de tampon entre les générations et ça, ça se passe hyper bien. Et comme ils ont le BAFA, etc., ils savent bien gérer des groupes de jeunes. Et donc, ce n'est pas des coachs, c'est plutôt grands frères, grandes sœurs qui ont pour objectif de leur faire passer une bonne semaine, de faire un peu la police sur les portables s'il y a besoin. Et puis de s'assurer que tu vois que personne n'est exclu du groupe.
- Speaker #0
Ça marche. Et du coup, c'est des gens qui ont le BAFA, mais qui sont aussi potentiellement dans les études, qui ont peut-être des choses à leur apporter aussi sur leur orientation. Tu parlais de cette étudiant de droit.
- Speaker #1
Exactement. Et c'est là qu'on s'est rendu compte que ce genre de conversation avait énormément de valeur quand tu arrives en troisième seconde. Oui, bien sûr. De voir quelqu'un qui finalement a cinq ans de plus que toi, donc c'est à la fois beaucoup plus grand, mais pas tant que ça, qui fait une fac de pharma, qui fait une année de césure au Brésil, qui fait des choses comme ça. Tu te dis d'un coup, ah oui, en fait, c'est sympa. Et tu poses des questions.
- Speaker #0
Tu sais, en fait, ça me fait penser, c'est drôle parce que... Alors, on va reparler des activités qui sont proposées au sein de Mastercamp. Mais en regardant un petit peu ce que tu proposais, je me suis dit, c'est drôle. Parce qu'en fait, c'est proposé aux ados les mêmes activités que celles avec lesquelles nous, on s'occupe, où on se divertit, où les cadeaux qu'on s'offre, tu vois, quand on a la trentaine et qu'on habite en ville, en gros. Surtout à Paris. Mais je trouve ça chouette parce que... Souvent, ces cadeaux qu'on se fait, expérientiels, je ne sais pas, dans ce que j'ai fait, moi, par exemple, j'ai fait les ateliers des chefs, je suis allé brasser ma propre bière, je fais ce genre de choses. Et en fait, finalement, il y a un peu ce truc de, à chaque fois, tu ressors en disant, ah là là, mais j'aurais adoré faire ça de ma vie et tout ça. Et finalement, c'est vrai que si on avait fait ça avant, peut-être que ça nous aurait orienté, donc ça aurait été super intéressant. Et je trouve ça pas mal pour des enfants qui... potentiellement on s'est ouvert sur l'esprit d'aller leur proposer ces activités. Et j'avais une question sur les activités, parce que dans ces activités-là, il y a une des formules qui m'a fait rire, enfin plutôt sourire, qui je trouve est symptomatique de ce qu'on ne sait pas faire ou de toutes les choses qu'on ne sait pas faire et qu'on aimerait bien savoir faire, c'est justement, je crois que c'est une semaine, dans laquelle tu proposes d'apprendre dix choses.
- Speaker #1
Exactement, les 10 choses à savoir faire.
- Speaker #0
À savoir faire. Ça m'a fait marrer parce que je fais beaucoup de vélo, moi. Et en fait, quand j'ai commencé à faire du vélo il y a quelques années, mais 2-3 ans, je me suis rendu compte que je ne savais rien faire. Je ne savais pas changer une roue de vélo. Je ne savais pas changer une chambre à air. Ce qui paraîtrait complètement à 30 ans, tu vois, complètement... Si mon grand-père était encore là pour voir ça, il m'aurait dit mais attends, tu vis dans quel monde ? Mon père s'est fichu de moi pendant une semaine. Bref, on apprend, mais trop tard. Je veux dire, on ne sait rien faire. Moi, je ne sais rien faire de mes mains. Et je trouve ça super de se dire qu'est-ce que c'est que ces dix choses qu'il faut savoir faire ?
- Speaker #1
En fait, il y en a probablement beaucoup plus que dix. On a notre... ça c'est un peu mon camp fétiche, c'était celui que j'avais un peu dans mon pitch, si tu veux, quand j'ai lancé Mastercamp. Donc dedans, il y a réparer un vélo, tu l'as dit. On a mis un cours de self-defense, pour aller faire du Krav Maga.
- Speaker #0
Ok, waouh, Krav Maga en plus, t'as pas pris le...
- Speaker #1
Je pense que ça va être... bah on a trouvé un super dojo, enfin voilà, je pense que ça va être très cool. On a une journée chez des artisans, chez MakeEasy, c'est un co-working d'artisans à Montreuil. Donc là, ça va être faire de l'enduit, poser une étagère. J'espère qu'on va tester aussi un peu la soudure, etc. Là, c'est des gestes vraiment basiques, mais dans une maison, faire un trou dans mon mur toute seule, je ne le fais pas en fait. Mettre une tringle à rideau, je ne le fais pas non plus parce que je ne sais pas faire. Alors ça tombe bien. Mon mari gère plutôt, mais tu vois, je me dis, il y a des choses dans ma vie quotidienne que je ne sais pas faire. Donc on a mis aussi un cours en anglais en imaginant... T'es perdu dans une grande ville, comment tu te débrouilles ? On avait voulu mettre du secourisme, ça c'est un peu mon regret, mais comme on est au moment des JO, absolument tout le monde, de la Croix-Rouge à la protection civile, est surbooké. Donc c'est celui qui manque un petit peu.
- Speaker #0
Et c'est vrai que je crois que la première fois qu'on t'apprend des gestes de premier secours, c'est à la JAPD. Et tu trouves ça génial. Moi j'avais trouvé ça super.
- Speaker #1
C'est hyper important. Alors maintenant c'est dans le cursus scolaire, il y a pas mal de collèges qui le font. Mais tu vois... Ça fait partie des choses où je trouve qu'on voit beaucoup de pubs sur les défibrillateurs. Et moi, je me suis toujours dit, mais si j'ai besoin d'utiliser, je n'en ai aucune idée. C'est super qu'il y en ait un, mais je ne saurais pas trop quoi en faire.
- Speaker #0
D'ailleurs, ils sont où ? Il y a une map qui montre les défibrillateurs en France ?
- Speaker #1
Non, ça m'est arrivé de voir dans un couloir de métro, des choses comme ça. Donc, je me suis dit, voilà, on a un cours de cuisine parce qu'il faut savoir faire sa popote. On a une journée de survie en forêt. pour pouvoir reconnaître les plantes comestibles, allumer un feu. En fait, sur des choses qu'on devrait tous savoir faire, en particulier quand tu habites en ville, on ne va pas se mentir, il y a des choses que tu n'as pas l'occasion d'apprendre et que tu n'apprends pas à l'école, parce que pour le coup, ce n'est pas le programme scolaire. Et donc, c'est assez sympa. Et on a demandé à plein de mamans ce qu'elles voudraient qu'on fasse. Donc, si je les avais écoutées, il y aurait eu du repassage et de la coulée.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Le repassage, c'était vraiment la première idée qui sortait. Donc, on ne l'a pas mis parce qu'on ne trouvait pas ça très fun.
- Speaker #0
de se faire nous un atelier c'est deux heures et demie donc deux ans et demi de ménage peut-être le ménage sans vouloir dire que c'est une activité voilà c'est pas du tout ce que je dis mais je pense que savoir faire le ménage c'est quand même hyper important et on fait mal enfin je sais pas moi je pense que je fais mal le ménage voilà
- Speaker #1
donc tu vois en fait les choses à savoir faire quand on demande aux gens qu'est ce que c'est qu'est ce que vous auriez mes savoir faire là on manque pas d'idées On essaie juste de trouver ce qui est quand même assez fun. Tu vois, pour réparer les vélos, on va à l'atelier de station F. Donc on essaie toujours aussi de trouver à la fois une activité, mais un endroit dans lequel ils ne sont pas allés, ou un professionnel hyper inspirant qui va vraiment leur en mettre plein les yeux.
- Speaker #0
Génial. On peut accueillir des gens pour voir ce que c'est que de faire un podcast avec MasterCamp.
- Speaker #1
Alors figure-toi que nous allons faire un camp à la Toussaint. Prends de la plume. Et prendre la plume, ça va être au sens assez large, ça va être écrire quelque chose et l'exposer. Donc ça va être le livre, le journal, la radio, les chaînes d'information, la caricature, et on va faire le podcast, évidemment.
- Speaker #0
Incroyable. Je suis impatient de voir les résultats de ça et si tu crées des vocations là-dedans. Donc là, ça fait neuf mois, tu as dit. Ça y est, le bébé est là, maintenant. Est-ce que le bébé est vraiment déjà sorti ? Est-ce qu'il y a eu des premiers camps déjà ? Comment on appelle ça ? On appelle ça des camps ? Ou est-ce que ça arrive cet été ? On enregistre en toute fin mai. Est-ce que c'est prévu pour cet été ? Est-ce qu'il y en a déjà qui sont passés ?
- Speaker #1
Oui, on a déjà fait février et Pâques. D'accord. Donc on a déjà eu 125 personnes qui sont passées entre février et Pâques. quatre thèmes. Nous, c'est des semaines thématiques. Donc, on a eu trois fois la semaine sur la gastronomie.
- Speaker #0
deux fois le camp Girl Power, qui est pour les filles de 14 à 17 ans sur la prise de parole et la découverte des métiers scientifiques.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un camp Boys Power ?
- Speaker #0
Non, ça on vit dans une société... Non, mais on pourra en reparler de celui-là, parce que c'est assez intéressant sur les réactions des gens. Et on a fait un camp aussi tout en anglais, sur le thème des JO, en partenariat avec une école bilingue à Marly-le-Roi. Donc on a déjà fait ces camps-là, et puis cet été on ouvre... trois nouveaux thèmes donc on a street food street art, on a le clip de nos à savoir faire, on a un tour du monde et on refait girl power qui avait bien marché.
- Speaker #1
Tour du monde culinaire du coup c'est ça ?
- Speaker #0
Alors tour du monde c'est un peu un thème fun vacances on va faire la journée japon avec manga, kintsugi, la journée brésil avec capoeira,
- Speaker #1
batukada j'ai trop envie d'avoir 15 ans ça fait l'air super Je veux bien qu'on en reparle rapidement du girl power aujourd'hui. C'est un sujet pour une fille, tu es une adolescente entre 14 et 17 ans, tu as vraiment un besoin d'être dans un environnement. Alors c'est peut-être des questions idiotes d'un mec de 32 ans que je pose et ça paraît peut-être couler de source pour la plupart de ceux qui nous écoutent. Mais pourquoi on fait un camp girl power ?
- Speaker #0
Non, je pense que c'est une bonne question, ça ne coule pas de source et on a dû pas mal l'expliquer, parce que je pense qu'on a, j'ai en l'occurrence choisi un nom un peu girly, qui n'est pas représentatif du contenu du camp. En fait, c'est valable pour les garçons, les filles, 14, 15, 16 ans, c'est potentiellement un âge pas facile sous plein d'aspects. C'est aussi l'âge où on te demande de poser des choix hyper importants sur ton orientation, sur ce que tu veux faire. Et c'est l'âge où tu peux te sentir observée, jugée dès que tu prends la parole, etc. Donc on s'est dit, on va faire un peu un essai. Les enjeux pour les ados, c'est de savoir s'exprimer en public. Pour les filles, on en parle beaucoup, c'est de ne pas négliger les matières scientifiques parce qu'elles ont toutes leurs légitimités pour y aller. C'est de faire du sport pour être bien dans sa tête, etc. Donc on a fait ce programme pour les filles. Et on fait beaucoup d'enquêtes de satisfaction, etc. Et en fait, toutes les filles qui ont participé ont adoré être que entre filles. D'accord. Ça, c'était plutôt une bonne surprise, je me suis demandé. Et en fait, elles ont trouvé ça hyper sympa parce qu'on a quand même des moments où elles doivent... Tu vois, on a eu un exercice, c'était faire un speech, moi présidente. Et donc, tu dois parler devant tout le groupe. Et il faut te sentir suffisamment à l'aise pour pouvoir le faire bien. Et c'était un de leurs exercices préférés. Et quand tu arrives en fin de semaine et que tu peux faire ça devant 12, 20 filles que tu ne connaissais pas le lundi. Ce qui, je pense, et là, c'est peut-être cliché, je ne sais pas, mais aurait été plus dur dans un groupe mixte. Donc on a choisi ce format-là.
- Speaker #1
Est-ce qu'on a la même chose avec les... J'ai compris qu'il n'y a pas de camp boys power, mais est-ce que tous ces enjeux-là autour d'un camp pour les filles, on les retrouve chez des garçons ? Est-ce que par exemple, si on faisait la même chose avec les garçons, il y aurait les mêmes résultats ? Ou est-ce que les garçons ont moins ce problème-là ?
- Speaker #0
Ou une humilité,
- Speaker #1
on va dire ?
- Speaker #0
Non, je pense que c'est un problème assez partagé. On a été très surpris. Nous, on met les ados par groupe d'âge. Donc on a eu une fois un groupe de quatrième, un groupe de troisième. 12 et 12, tu vois. Et on les a vraiment pris sur ce critère-là. Et au bout de deux jours ou trois jours, je ne sais plus, ils sont venus nous voir en nous demandant est-ce qu'on peut se faire un groupe garçon, un groupe fille ? Alors que...
- Speaker #1
À l'intérieur du camp.
- Speaker #0
Au lieu de faire un groupe quatrième, un groupe troisième.
- Speaker #1
Ah oui, d'accord. Ils ont préféré...
- Speaker #0
Que les filles quatrième, troisième s'ensemble et que les garçons quatrième, troisième s'ensemble.
- Speaker #1
C'est un âge où on ne se mélange pas encore.
- Speaker #0
Et j'ai été... Très, très surprise, en fait, parce que ce n'est pas du tout quelque chose à laquelle j'avais réfléchi. Au contraire, je m'étais dit, on est, voilà, tout le monde est en vacances. Voilà. Et non, ils nous ont demandé d'être séparés. Donc, je pense qu'on l'a fait du coup. Après, tu vois, non, c'est il faut qu'il passe une bonne semaine. Et c'était assez collectif comme décision.
- Speaker #1
Avec des moments quand même où on se retrouve parfois.
- Speaker #0
Les repas. D'accord. Le principe, c'est que tu as ton activité de deux heures et demie le matin, tu déjeunes, tu as ton activité de deux heures et demie l'après-midi. Il se peut même que dans un cours de cuisine, il y ait deux grosses tables, la table des garçons et la table des filles, mais ils sont tous à l'atelier des chefs. Mais ils préféraient.
- Speaker #1
Donc, toi, tu restes à l'écoute des demandes qu'il y a.
- Speaker #0
Oui, là, en plus, si tu veux, ça n'a pas d'impact. Non, ça n'impacte pas du tout le camp. Mais je me suis dit, tiens, c'est intéressant parce que je n'aurais jamais en première intention de proposer un camp non mixte. Jamais. Et tu vois, que les garçons veuillent être ensemble, peut-être que si on faisait un camp que de garçons, ça marcherait, je sais pas.
- Speaker #1
Après une semaine de Mastercamp, est-ce que tu vois des changements ou des choses qui se passent ? Donc tu disais, il y a certaines personnes qui trouvent peut-être leur voie ou en tout cas qui la confirment. Est-ce qu'il y a des amitiés qui se créent ? Parce qu'en filigrane de tout ça, il y a aussi un gros enjeu sur le lien social. C'est-à-dire que le besoin de rencontrer l'autre, aussi de partager un vrai moment physique et puis d'avoir des amis. Il y a beaucoup de jeunes aujourd'hui qui déclarent ne pas avoir d'amis ou très peu. pas plus qu'un ami à 17-18 ans, je crois que c'est énorme. C'est quelque chose comme 36 ou 38% des jeunes de 18 ans disent qu'ils ont un ami, qu'ils voient régulièrement, alors que la génération, nous qui avons entre 30 et 40 ans, je crois que c'était 12%, c'est gigantesque. Est-ce qu'on ressort avec des copains aussi ? On ressort avec du lien ? Est-ce que derrière, il se passe quelque chose, qu'on arrive à créer quelque chose ?
- Speaker #0
Oui, et c'est ça qui fait que c'est une super aventure. Peut-être... Avant de répondre sur qui vient chez Mastercamp, parce qu'en fait, moi j'avais un peu des hypothèses qui se sont enverrées complètement fausses sur qui allaient être mes clients. Et en fait, la moitié de nos clients habite à Paris, l'autre moitié habite en grande région parisienne. On est des gens de Brive-la-Gaillard, d'APAC, c'est quand on est allé la chercher assez loin. Ensuite, la moitié est dans un collège privé et l'autre moitié dans un collège public. Et on a, je crois qu'on doit être à 55 ou 60 collèges ici représentés. Donc on n'est pas du tout sur l'ouest parisien classique, qui était un peu l'hypothèse, si tu veux.
- Speaker #1
Parce qu'il y a un problème chez les parents, etc.
- Speaker #0
Pas du tout. Donc en fait, on a des gens qui viennent d'un peu partout. Qu'est-ce qui en ressort ? Alors beaucoup d'amitié, ça c'est sûr. Généralement, surtout dans les groupes à quatrième, troisième seconde, ils vont au Starbucks le soir, ils se revoient après. Il y a des parents qui m'écrivent pour me dire est-ce que vous auriez le numéro portable d'un tel ? parce que mon fils ne lui a pas demandé, donc ils se font des copains. Il y a aussi un truc assez sympa qu'on n'avait pas anticipé, c'est l'autonomisation ou la prise d'autonomie des enfants. Premier jour, on a rendez-vous à Étoile. Matin, soir, les parents les accompagnent, viennent les chercher, surtout les sixièmes, cinquièmes. Et puis au bout d'un moment, ils voient qu'en fait, c'est bon. Et en fait, le deuxième, troisième jour, de moins en moins. Et puis le dernier jour, on n'a plus de parents qui sont là. Ils laissent leur enfant rentrer tout seul, prendre le métro. Souvent, il s'est trouvé un copain avec qui il fait une partie du trajet. Et il y a beaucoup de parents qui nous disent, du coup, ça m'a un peu détendu sur les transports à Paris. C'est bien. Tu vois, c'est vraiment...
- Speaker #1
Ça fait partie de ce qu'on se disait en introduction. Voilà. Ce besoin de redonner une liberté. Exactement, oui.
- Speaker #0
Donc, il y a ça. Ça, c'est plutôt le side effect sympa. Oui. Tu as des enfants qui ont aimé le sport. Nous, on fait beaucoup de sport chez Mastercamp. Ils se sont dit, on les a mis dans une... Tu vois, on va chez R2, qui est la plus grande salle de CrossFit de Paris. Qui ont adoré le setup. Qui ont trouvé ça génial. Qui ont dit, finalement, le sport, c'est bien. Donc tu as des phrases de temps en temps, avec les filles, on a eu un cours sur comment fabriquer un parfum avec une personne qui est née. Et il y en a une qui a dit, la chimie en fait, ça sert à quelque chose. Donc c'est des petits moments, c'est des choses comme ça. Mais je pense qu'entre le fait de faire du sport, de se faire des nouveaux copains, de lâcher son téléphone, de s'autonomiser dans le métro, de découvrir des choses, le package peut être assez sympa.
- Speaker #1
Oui, une fois qu'on se dit ça, est-ce qu'ils reviennent ? Est-ce que là, tu vois, dans tes trois premiers camps, est-ce que tu en retrouves cet été ?
- Speaker #0
Ah bah j'en retrouve, je peux te dire, il y en a quelques-uns, il y en a une qui vient pour la troisième fois normalement. Ok. Donc elle, elle a fait février sur la gastronomie, elle a fait Pâques sur les filles. Ok. Et là, on l'attend sur Tour du Monde. Donc oui, il y a des gens qui viennent, des gros promoteurs, qui viennent avec leurs amis, donc ça c'est super. Ouais. Et il faut qu'on continue à créer un peu cet engouement. Alors c'est des segments de 1 à chaque fois, parce qu'il faut les convaincre un par un, mais oui, il y en a qui reviennent. Et qui font venir leurs amis aussi, donc ça c'est top.
- Speaker #1
Une fois que tu as créé ça, ça marche. Mais j'imagine pour autant que ce sont les parents, les initiataires. Tu vois, je prends le Ludo de 15 ans, je me dis, la flemme, je préfère rester avec mes potes. Et je vois la console.
- Speaker #0
C'est toujours pareil.
- Speaker #1
Et je vois mes parents qui seraient à se dire, Mastercam, c'est pas mal. Et moi, non, trop la flemme. Et en fait... J'imagine que c'est les parents qui sont initiateurs et les enfants après qui décident de revenir. Exactement. Ça, c'est ce que tu vois aussi ?
- Speaker #0
C'est exactement ça. Alors déjà, nous, on a décidé et on va s'y tenir, je pense, j'espère, de ne pas faire de pub sur TikTok, par exemple. Parce que ça veut dire que du coup, on ne touche pas les enfants. Et comme on est des camps sans écran, on ne veut pas les convaincre via l'écran qu'il faut venir chez Mastercamp.
- Speaker #1
Alors ça, c'est un point sur lequel j'aimerais qu'on reste une seconde. Est-ce que tu vois, évidemment avec Julien, on crée un média, on a un podcast, on a une newsletter, et on se dit, pour parler de ça, on choisit un peu nos réseaux. Et on a un de nos objectifs, c'est de faire lever un peu le nez de nos écrans à toutes les personnes qui nous lisent, qui nous écoutent, etc. Quand tu t'adresses aux ados, en fait, on pourrait... Et les gens nous disent, ah ouais, mais vous communiquez quand même sur les réseaux. On se dit, bah oui, mais il y a un moment, il faut être là où sont les gens. Et quand on se parle d'ados aujourd'hui, ils sont sur TikTok. Est-ce que ça paraît débile de se dire qu'on peut leur parler sur TikTok pour les faire sortir de TikTok un petit peu ?
- Speaker #0
Je ne sais pas. Enfin, je pense que... Nous on vend un produit marchand qui est un panier important. Je pense que TikTok, c'est un peu ma conviction, en plus je n'aime ni ne connais TikTok, donc ça va être très cliché, mais je ne pense pas que TikTok soit un bon vecteur de ça. Et peut-être qu'on se trompe complètement, mais on s'est dit, pour rester droit dans nos bottes sur la déconnexion, il faut que notre cible soit les parents, et en l'occurrence les mamans, qui elles sont sur Insta.
- Speaker #1
mais c'est même encore un peu tu vois on va dire vous devriez faire du flyering moi je suis j'ai des convictions personnelles un peu là dessus c'est que je me dis oui alors en effet être sur Instagram pour les mamans, c'est chouette. J'imagine qu'il y a plein de formats sur TikTok qui pourraient intéresser en se disant, ah c'est ça une semaine Mastercamp, je le vois toutes ces activités et puis en fait, c'est peut-être pas eux qui vont déclencher le mouvement d'achat mais... peut-être que ça peut mettre une idée dans la tête et poser une question au moment du dîner et se dire ah ouais j'ai vu ce truc là ça a l'air sympa, moi aussi je l'ai vu sur Instagram, let's go.
- Speaker #0
C'est vrai, non mais t'as raison, c'est vrai, pour l'instant on a choisi de pas le faire.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #0
bon. Voilà, mais... Tu vois, on peut toujours switcher. Après, je pense que les enfants qui ont adoré et qui disaient à leurs parents de revenir, ça, c'est imbattable. Et je pense à cette jeune fille qui va revenir une troisième fois. Elle est en troisième. Je pense que si elle n'avait pas aimé et qu'elle n'avait pas voulu revenir, elle ne serait pas revenue. Donc, je préfère me dire c'est ça que TikTok.
- Speaker #1
Et donc après, ils ont ces semaines, mais il y a aussi, j'ai l'impression que tu as des activités journalières ou de week-end ?
- Speaker #0
Non, pour l'instant, c'est un point auquel on réfléchit. On est plutôt à la semaine, parce que les vacances, c'est toutes les six semaines. Donc, entre chaque vacances, on développe nos programmes et on trouve des clients. Donc, les temps passent en fait très, très vite. On réfléchit pas mal à cette intervacance. L'impression que j'ai pour l'instant, c'est que tu vois un élève de troisième seconde, il est déjà très occupé. ne serait-ce que parce qu'il a 40 heures d'école par semaine en plus probablement il a des devoirs il fait du foot, du tennis ou de l'équitation c'est les trois sports les plus pratiqués en France le week-end il est claqué, il se repose donc si tu veux venir caler une activité extra-scolaire il faut te mettre dans le rythme des inscriptions qui commence en ce moment pour le mois de septembre je pense qu'on parlait et donc il faut être prêt à proposer un programme à l'année donc nous logistiquement c'est une autre complexité on
- Speaker #1
n'est pas encore là-dedans ça viendra peut-être un jour
- Speaker #0
Peut-être, voilà. Il faut qu'on trouve le sweet spot entre la durée, le lieu, être sûr d'avoir des gens, est-ce que c'est un abonnement, est-ce que c'est dû à la carte ?
- Speaker #1
Ce que j'allais te demander un petit peu, c'est peut-être une bonne transition pour ceux et celles qui nous écoutent, combien ça coûte, etc. Je me disais, tiens, un modèle par abonnement où tu sais, t'es tranquille, tu peux envoyer tes enfants chez Mastercamp, peut-être pour deux camps à l'année, plus X week-end, ça serait génial. mais en fait ça coûte combien de faire un camp mastercamp ?
- Speaker #0
tu vois cet été on est entre pour un camp de 5 jours entre 580 et 620 euros par semaine d'accord ok par semaine avec 10 activités les repas, l'encadrement ce qui fait 15 euros de l'heure ok en fait c'est un de nos c'est ce qui m'empêche de dormir c'est que tu vois 15 euros de l'heure à Paris tu trouves rien si tu connais un peu les week-end doux choses comme ça c'est beaucoup plus cher en revanche mis bout à bout la semaine ça fait cher après c'est que on n'est pas justement un centre de loisirs on n'est pas une garderie et donc on rémunère tous nos partenaires et c'est un cours de cuisine dans un dans une cuisine professionnelle ça peut aller jusqu'à 100 euros la matinée donc si tu veux vendre un camp à 600 euros il faut pouvoir tu vas être assez inventif sur beaucoup de choses on travaille beaucoup à ça mais on pourra jamais faire beaucoup moins ou alors on fait fait pas la même qualité et ça ça peut être un choix aussi tu vois de se dire
- Speaker #1
Je pense en plus que ce qui est intéressant, c'est que si tu compares ça soit à la colonie ou soit à l'UCPA d'un autre côté, déjà, tu es dans un range de prix qui est cohérent, mais surtout, tu ne payes pas le voyage. Il y a beaucoup de frais en moins qui fait que finalement, c'est plutôt abordable quand même. Alors, évidemment, ça dépend de chacun.
- Speaker #0
Non, mais c'est sûr que si tu peux aller à l'UCPA, parce que tu vois, moi, je regarde beaucoup ce qu'ils font. Ils ont. Ils ont. Ils ont choisi de mettre sur leur site un prix bas et en fait, derrière, tu dois rajouter ton transport, des choses comme ça. Au final, tu ne payes jamais vraiment le prix affiché. Après, c'est un créneau qui est le sport. Donc, tu vois, de dire tu te fais une semaine de surf, c'est des conditions parfois un peu à la dure, mais tu as 15 ans, c'est super sympa. C'est assez imbattable. Moi, je trouve que les prix sont quand même relativement élevés. Après, les colonies, c'est peut-être que tu veux faire vivre à ton enfant une expérience où pour la première fois, il part de chez lui. C'est hyper important aussi de savoir dire à ton enfant, écoute, tu vas pendant une semaine apprendre à vivre en communauté, etc. Donc, c'est des choix, en fait, presque d'éducation différents. Mais le prix, tu vois, nous, le vrai problème qu'on a, c'est ce système de subvention publique qui arrive aux collectivités, aux mairies, aux associations, etc., qui fait que tu peux littéralement partir pour 10 euros. 15 jours dans le bassin d'Arcachon avec une mairie que je ne citerai pas. Et que du coup, quand tu es le secteur privé en face de ça, ça ne marche pas. Donc ça, c'est un peu la complexité qu'on a devant nous et qu'on va devoir apprendre à gérer et qui va être un peu le make or break.
- Speaker #1
D'autant plus que les mairies qui peuvent permettre d'envoyer les enfants dans le bassin d'Arcachon pour 10 euros, c'est celles aussi qui... Enfin, c'est les mairies des villes... Globalement de l'ouest parisien où tout va bien ?
- Speaker #0
Pas que, parce qu'en fait, tu as des subventions à plusieurs paliers, plusieurs niveaux, etc. Et donc, je pense que tu as des villes de l'ouest parisien, mais aussi des villes du nord, etc. Alors après, tout le monde ne va pas être nos clients, c'est sûr. En revanche, je sais qu'il y a certaines personnes qui pourraient être nos clients, qui ont l'opportunité d'entre payer 10 et 580. Et quant à moi, j'ai quatre enfants, c'est sûr que si je payais 40 versus 2000, le choix est assez vite fait.
- Speaker #1
C'est sûr, ça fait bientôt une heure qu'on discute. Et moi, ce qui m'intéresse toujours aussi, puisque on a la chance de recevoir des gens qui réfléchissent à ce sujet, du rapport des écrans à nos enfants et puis de la gestion du temps libre et puis la gestion pour soi aussi. Comment ça se passe chez les élits courts ? pour la gestion du temps d'écran et puis surtout la gestion du temps libre parce que c'est le sujet d'aujourd'hui.
- Speaker #0
Alors chez nous, je dirais que c'est encore un problème assez simple parce que mes enfants sont petits. Ils ont entre 8 et 1 an, donc on n'est pas confronté à des... Je pense que le plus dur, c'est tous mes amis en ont un, j'en ai pas. Nous, on n'a pas du tout ça. D'accord. Nous, on n'a pas la télévision chez nous. Et nos enfants, ils nous voient sur notre ordi, sur notre téléphone, mais ils ne savent pas... Ils ne savent pas l'utiliser, tout bêtement. Je pense qu'un jour, il faudra quand même qu'on leur apprenne, mais on n'a pas ce problème-là.
- Speaker #1
Ils ne sont pas attirés quand même un peu ? Si,
- Speaker #0
si, si. Ah si, parce que tu vois, nous, le vendredi soir, quand ils n'ont pas l'école le samedi, on leur montre une vidéo YouTube. Là, en ce moment, ils regardent les Tintins. Quand on dit que c'est terminé, c'est la crise. Ils ne sont jamais contents. D'accord. Donc si tu veux, je vois très bien, au bout de, je ne sais pas, 15 minutes de Tintins, ce n'est pas possible. Je me dis, si on leur montrait deux heures par jour, on ne s'en sortirait pas.
- Speaker #1
Tu regardes ça avec eux ? D'accord, tu les laisses ?
- Speaker #0
Je les laisse devant... Mais pour te dire, on leur interdit de toucher l'ordinateur quand ils regardent. Et sur YouTube, on a la version gratuite, donc tu as des pubs régulièrement. On entend des hurlements. Donc soit on va appuyer sur Next, soit on attend que la pub passe. Mais non, je les laisse devant Tintin. Il n'y a pas de...
- Speaker #1
Il n'y a pas de... OK.
- Speaker #0
Non, en revanche, ils n'ont jamais... Tu n'as jamais fait une recherche, quelle qu'elle soit. On n'est pas encore dans la période des exposés, des trucs comme ça. Ce n'est pas un débat. Mais en revanche, comment on va faire, c'est une question qu'on se pose. Je pense que nous, on va devoir, mon mari et moi, surtout moi, je pense, poser nos téléphones dans un endroit. Parce que c'est important de leur montrer qu'on ne l'utilise pas quand on est à la maison. Et puis, nous, on s'efforce, et ça c'est un challenge, d'avoir beaucoup d'activités avec nos enfants où on est en famille. Parce que ça, ça s'apprend. En fait, tu apprends, je pense, quand tu es parent, je trouve, à t'occuper d'un enfant. C'est-à-dire que créer du lien avec un enfant, alors moi quand j'ai mes enfants, il y a beaucoup de trucs dans les médias qui te disent c'est tout de suite, l'amour infini, tu tiens ton enfant dans tes bras, etc. Alors c'est vrai et pas vrai, en fait, tu crées du lien avec ton enfant en le changeant, en lui donnant un petit pont, etc. Et je pense que c'est pareil à n'importe quel âge. Plus on fait des choses avec eux, plus ils ont envie de faire des choses avec nous. Et c'est un cercle hyper vertueux. Ça, c'est un effort régulier de se dire, allez.
- Speaker #1
Est-ce que d'ailleurs, on pourrait imaginer que chez Mastercamp, on fasse des séjours mixtes ? Et je parle ici par enfant.
- Speaker #0
Bien sûr. Ça, c'est la route de la diversification qu'on va prendre.
- Speaker #1
Parce que c'est vrai, tu as raison. En fait, on a déjà un choc générationnel, notamment à cause de cette technologie qui... qui nous sépare quand même parce qu'on ne l'utilise pas de la même façon entre les enfants et les parents. On a ce temps qu'on occupe aussi différemment. Il y a eu besoin de liens. Exactement. Ça pourrait ressembler à quoi, ça ?
- Speaker #0
Écoute, on l'a fait au mois de décembre. On a fait un atelier pâtisserie, parents-enfants. Et c'était génial. Et tout le monde, c'était plutôt des ados, pour tester un peu la formule activité Mastercamp. Et ils nous ont dit que c'était top parce que le dimanche après... tu es un peu déjà en bas du lundi matin qui arrive, c'est au mois de décembre, il ne fait pas beau et tout. Tu vas avec ton enfant qui traîne un peu les pieds, et en fait, on a fait ça sous forme un peu de concours entre familles, et c'était super sympa.
- Speaker #1
Tu vois, ça me fait penser à quelque chose. Alors moi, j'ai un petit frère qui a 12 ans de moins que moi, et donc, quand il était un peu plus petit, qu'il avait 8-10 ans, que moi j'avais la vingtaine, je cherchais un peu des activités à faire pour les enfants, tu vois, et après un peu, quand il était plus vieux, pour ados. J'avais beaucoup de mal à en trouver et je me mettais un peu dans le parent à ce moment-là, parce que je pense que ça ressemblait à ça un peu, les Gardaches qu'on pouvait avoir. Et je me disais que ce n'était pas si évident que ça d'aller trouver des activités. Alors quand on est à Paris, on a la chance d'avoir beaucoup d'offres culturelles. Oui,
- Speaker #0
le musée avec ton ado.
- Speaker #1
Voilà, il y a la cité des sciences, les découvertes qui sont assez ludiques. Mais globalement, des activités, même juste un catalogue d'activités pour se donner des idées, par exemple d'aller faire un cours de pâtisserie le dimanche en famille, peut-être que ça manque aussi et ça permet de créer ce lien qui fait que c'est peut-être plus facile après, le soir à table, d'avoir une conversation, de se créer des souvenirs aussi qui soient...
- Speaker #0
C'est exactement ça, on s'est dit qu'on l'appellerait la fabrique à souvenirs.
- Speaker #1
Ah, génial ! Super, je le dis trop souvent génial, mais je trouve ça chouette. Donc ça c'est la saison 2 de
- Speaker #0
Mastercamp ? Oui je pense qu'on va y venir, on va voir, c'est toujours pareil, il faut trouver la bonne formule, le bon jour. En fait quand t'habites, je vais dire à Paris, mais non, quand t'as une famille, t'es occupé, t'as toujours des trucs. Mai-Juin c'est horrible, c'est les anniversaires, les fêtes d'école, les spectacles de fin d'année. Si en plus tu dois caser dans ta tête, et c'est la maman encore une fois, la charge mentale de te dire Attends, je vais chez Mastercamp le dimanche il faut qu'on trouve le bon hook.
- Speaker #1
D'accord, il faudrait que ce soit assez simple et facile pour qu'on puisse le faire sur un coup de tête, entre guillemets, et en même temps pour toi prévisible. En fait,
- Speaker #0
c'est ça qui est compliqué.
- Speaker #1
Génial, merci beaucoup Alix pour cette heure qu'on a passée ensemble. Si jamais vous voulez en savoir plus sur Mastercamp, on remettra dans la description de cet épisode tous les liens. tous les moyens par lesquels on peut contacter Mastercamp et peut-être tester cette nouvelle offre de moments, d'occupation de son temps libre. Je ne sais pas si j'appelle ça des colonies, mais voilà. Et puis, si le podcast vous a intéressé, n'hésitez pas à vous abonner, à en parler et à lire aussi la newsletter Screenbreak qui est écrite par l'œil de Moscou qui était avec nous aujourd'hui. Merci Alix.
- Speaker #0
Merci à tous les deux.