- Speaker #0
Je crois que l'entrepreneur, c'est presque un peu un fou qui n'est pas conscient de ses limites. Ce que j'ai appris, c'est qu'on était capable de tout, que tout le monde pouvait faire tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait de s'en donner les moyens. C'est un parcours où on est constamment en train de régler des problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Et puis si on regarde un peu en arrière,
- Speaker #1
on se dit « ah ben j'ai réussi à régler tout ça,
- Speaker #0
et puis maintenant il y a le reste qui arrive » . Mais c'est aussi ça qui fait qu'on commence à bâtir quelque chose.
- Speaker #1
Je voyais sur leur visage qu'ils avaient le sourire. Et je me suis dit « ben en fait c'est le plus beau compliment » . Et c'est le plus bel accomplissement dont je puisse rêver.
- Speaker #0
Être honnête est pour moi extrêmement important parce que si on est honnête avec nos clients, ok, on vient de commencer, notre produit n'est pas parfait, mais voilà où on voudrait l'amener. Vraiment, dépassez votre peur et allez-y parce que c'est une très très chouette expérience.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue. Vous écoutez aujourd'hui Semé d'Ambuche, le podcast qui va à la rencontre des entrepreneurs qui forment le tissu économique suisse. Je m'appelle Romain Freynère et je suis l'hôte de ce podcast. Dans ce Médambuche, nous recevons une fois par mois un entrepreneur avec lequel nous parlons de parcours, de motivation, d'inspiration, de quotidien, d'obstacles, de réussite, d'échec, de vision du monde du travail et de son futur. Tout ça avec des invités toujours plus inspirants. Place à l'épisode, bonne écoute. Salut Loïc.
- Speaker #0
Salut Romain.
- Speaker #1
Je te remercie de m'accueillir aujourd'hui dans les locaux dans la Villanova. qui appartient, si j'ai bien compris, à l'UNIL, donc le Centre Universitaire de Lausanne. Pour commencer, je vais déjà te laisser te présenter.
- Speaker #0
Alors, merci Romain de m'accueillir sur ton podcast. Je m'appelle Loïc Aubray. J'ai 38 ans. Je suis entrepreneur dans les domaines du numérique, de la médiation scientifique et culturelle et de la gamification. J'ai quatre enfants de 0 à 6 ans. Et je suis en fin de master en informatique pour les sciences humaines et en histoire.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Actuellement, ce qui m'occupe, c'est quatre projets principaux. La première, c'est Volontiers. C'est une plateforme pour simplifier la gestion d'un staff événementiel, par exemple pour gérer 250 bénévoles au championnat d'Europe de Bétanque qui a eu lieu cet été à Martigny.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Le deuxième projet qui m'occupe est Pourquoi on est dans ces locaux de l'université. c'est que je développe avec une équipe de chercheurs de l'université une entreprise qui s'appellera Motif, qui est une maison d'édition et un centre de formation. Notre objectif, c'est d'accompagner les formateurs et les formatrices dans l'accomplissement de leur mission d'enseignement du français dans les écoles, au sein des associations, ou même à la maison en tant que parent d'enfants dyslexiques. Et ça, c'est donc le deuxième projet. Troisième projet, c'est un peu mon fil rouge entrepreneurial avec mon épouse Muriel. C'est Aubrey Conseil et Formation. On est une société de conseil et de développement de projets. Alors un peu notre point fort, c'est d'aborder les projets avec curiosité et puis humanité. Parce qu'on voit que chaque projet a un peu une histoire présente, passée, et puis on espère future. Et puis nous, on arrive avec une vision un peu 360. On attaque un peu tous les angles techniques, c'est-à-dire aussi bien techniques commerciales, relationnelles, etc.
- Speaker #1
Et l'objectif,
- Speaker #0
c'est vraiment d'accompagner nos clients vers leurs objectifs. Et puis le dernier point, c'est un travail de master. Je suis en train de faire mon travail de mémoire. qui est un projet de jeu vidéo sur la diététique médiévale.
- Speaker #1
D'accord. C'est des projets vachement intéressants. Donc, c'est des projets qui t'occupent à combien de pourcentage de ton temps, plus ou moins ?
- Speaker #0
Alors, dans l'idéal, je ne paie 25% pour chacun. Mais non, ce n'est pas vraiment tout à fait le cas. Ça dépend des moments, des opportunités. En ce moment, je pégeore un peu sur mon travail de mémoire, qui n'est pas forcément la meilleure priorité. Et puis, en fonction ensuite des projets qui arrivent auprès d'Aubray Conseil et Fermation, ça prend plus le pas par rapport aux autres. En ce moment, en octobre, quand on fait ce podcast, on est vraiment à fond sur Motif. On va lancer une première formation qui aura lieu le 19 octobre. Et on met toutes nos énergies là-dedans avec mes collègues de l'université pour promouvoir cet outil. C'est un outil qui s'appelle à la base Phonocolore et qui a 10 ans de recherche. Donc, on a plein de travail pour le valoriser.
- Speaker #1
Parfait. Quels sont, selon toi, les trois mots qui te caractérisent le plus pour terminer ta présentation ?
- Speaker #0
Alors, passionné, je me passionne pour énormément de sujets et je suis, le deuxième, ce serait curieux. Je m'intéresse vraiment à tout et à plein de choses. Et puis le dernier, je dirais, je pense que c'est une forme d'humanisme. J'ai vraiment des valeurs humaines qui me portent et c'est pour moi important. Typiquement, ma famille avec, c'est pas pour rien que j'ai quatre enfants aussi.
- Speaker #1
Quatre enfants, quatre projets.
- Speaker #0
Oui, alors... notamment quatre projets parce que typiquement c'est vrai qu'on a plusieurs autres dans vos préconciliations et formations. Mais oui, voilà, c'est ça qui pourrait me résumer. C'est vraiment ces valeurs humaines d'humanisme. Et puis, ça me porte.
- Speaker #1
OK, belle présentation. C'est un beau portrait qu'on vient de faire de toi et ça pose des bonnes bases, il me semble. On va commencer à discuter de ton parcours scolaire. Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Où tu as fait tes écoles obligatoires ? Comment ça s'est passé de manière générale, ton parcours ?
- Speaker #0
Volontiers, mes écoles obligatoires, je les ai fait à Vouvry. J'étais un très bon élève, premier de classe. Donc... Quasiment automatiquement, je suis parti au collège de Saint-Maurice et j'ai suivi un peu l'objectif de ce qu'ils appelaient la voie royale, la voie prestigieuse. J'ai fait latin, grec, science avec option physique. Oui, j'aime bien les complications. Et forcément, c'est un cadre qui ne m'a pas convenu. Je suis parti au bout de cinq ans après avoir redoublé la deuxième et j'allais redoubler la quatrième. Ce qui fait que je suis parti du collège après 5 ans sans avoir fait de maturité.
- Speaker #1
Donc sans avoir été au bout de la formation que vous avez commencé ? Tout à fait.
- Speaker #0
Et puis à partir de là, je me suis retrouvé à 20 ans sans formation, sans objectif, sans vraiment savoir ce que je voulais faire de ma vie. Ce qui n'est pas tout à fait vrai parce que je suis quelqu'un de prévoyant. Donc c'est vrai que quand j'avais redoublé la première fois la deuxième, j'avais commencé à chercher éventuellement une autre voie. et puis j'avais postulé comme laborantin en chimie à un apprentissage de laborantin en chimie à l'EPFL, au Labo École. J'avais refusé parce que j'étais de nouveau relancé dans mes études. Puis deux ans plus tard, j'ai retoqué à la porte du Labo École, je dis « Est-ce que vous pourriez me prendre pour commencer un apprentissage ? » Et forcément, je suis arrivé un peu tard, donc j'ai dû patienter une année. Puis ensuite, j'ai pu entamer cet apprentissage de laborantin en chimie, donc j'ai fait mon apprentissage à l'EPFL. Et puis, bien par après... J'ai fait un petit peu de carrière dans la chimie, notamment à l'EPFL. Puis après, j'ai décidé de reprendre des études à 30 ans, des études d'histoire et d'informatique, ici à l'Université de Lausanne. Et puis, j'ai fait bachelor et maintenant, je suis en train de finir le master.
- Speaker #1
D'accord. Donc, tu te retrouves avec quoi comme diplôme pour le moment ?
- Speaker #0
Là, actuellement, j'ai un bachelor of arts et j'espère avoir prochainement un master of arts.
- Speaker #1
Un Master of Arts. Et puis avant ça, tu avais le CFC en...
- Speaker #0
Tout à fait. Et une maturité professionnelle technique. CFC de laboratoire en chimie et une maturité professionnelle technique.
- Speaker #1
D'accord. Quel type d'élève est-ce que tu étais ? On a cru comprendre. Enfin, tu as posé les bases en disant que tu étais assez studieux, premier de classe.
- Speaker #0
Pas studieux, bien au contraire. Un premier de classe par facilité, la scolarité obligatoire, voire même la première du gymnase collège de Saint-Maurice, était pour moi quasiment automatique. Et puis, voilà, après, c'est arrivé enfin la difficulté. Et puis, comme je n'avais pas forcément eu besoin d'apprendre à travailler, ça venait naturellement. J'ai dû me confronter à la difficulté. J'ai dû apprendre à travailler. Et puis, le cadre ne m'a pas non plus convenu. Donc, oui, j'étais un premier de classe un peu par le fait de mes compétences. Mais à la fin, plutôt. Voilà, je suis un peu partagé sur mon statut d'étudiant parce que j'ai fait un très bon bachelor et un très bon, j'espère, un très bon master. Mais je ne suis pas non plus le... L'élève hyper studieux, je suis plutôt l'élève qui sait exploiter les ressources qu'il a autour de lui.
- Speaker #1
Mais avec une certaine facilité ou ?
- Speaker #0
Avec plutôt une certaine facilité, oui.
- Speaker #1
Ok. Qu'est-ce que tu as pensé ? On a de la chance de t'avoir aujourd'hui, toi qui as un parcours, tu as fait un CFC, bachelor, maintenant tu es en cours de master. Qu'est-ce que tu as pensé du système scolaire en Suisse de manière générale et les études supérieures ?
- Speaker #0
Je me suis... à la fois épanouie dans les études supérieures et j'ai beaucoup souffert dans toute la scolarité précédente parce que j'étais pas l'élève type, j'étais vraiment un élève à part, de la fois ma capacité à aller très vite très loin dans certains sujets et le fait de pas forcément être très respectueux du cadre et d'être un peu créatif et innovant, dirons-nous ça m'a posé pas mal d'embûches justement pour prendre le terme du podcast. Et donc voilà, maintenant par rapport au système scolaire suisse, un de mes projets, justement, motif, c'est un petit peu d'amener des nouvelles choses dans le système scolaire avec une autre manière, pas une autre manière, une manière complémentaire d'apprendre le français parce qu'on voit que ça amène en Suisse romande, il y a 210 000 personnes illettrées, ça fait quasiment une personne sur dix. Et puis, 50% des personnes, elles ont été scolarisées ici en Suisse. Donc vraiment... On voit qu'il y a un problème au niveau du système scolaire, sans critiquer personne, juste le principe de, il y a un problème au niveau des outils, de la méthode, et nous on veut essayer d'amener autre chose. Donc oui, j'ai un regard un peu critique, et aussi un regard bienveillant, parce que ça a amené beaucoup de choses, et je pense à aussi construire la personne que je suis actuellement.
- Speaker #1
Et dans le système scolaire obligatoire, est-ce qu'il y a quand même une branche sur laquelle tu aurais appuyé, une branche que tu aurais complètement ajoutée, qui n'existe pas ? avoir vu ce qu'on vient d'évoquer, peut-être appuyer sur le français, mais du français on en faisait quand même déjà pas mal à l'école.
- Speaker #0
Tout à fait. Je pense que c'est plus au niveau... Pour le français, c'est un cas un petit peu particulier de dire oui, il faut continuer le français comme il est, mais il faut juste ajouter de nouveaux outils sans forcément appuyer plus, mais juste avoir des outils supplémentaires. Et puis l'autre, la branche, la limite que j'aurais envie de dire, c'est plus de langue. Je vois par exemple, moi j'aurais aimé plus d'allemand. J'ai eu l'avantage aussi de pouvoir faire trois branches en allemand. qui était l'histoire, l'éducation civique, et je ne me rappelle plus la dernière, mais je sais qu'il y a des mots qui me reviennent de ce moment-là, où je me dis « Ah bah oui, le siècle des lumières, c'est dit Erklärung, et je ne sais pas pourquoi c'est resté dans mon esprit. » Et donc c'est ce genre de choses que moi j'appuierais plus les langues, je ne parle même pas d'un système à l'heure actuelle encore plus globalisé qu'il y a plus de 20 ans, 30 ans, que mes écoles. Donc, je pense que ce serait vraiment intéressant.
- Speaker #1
Donc, tu appuierais plutôt sur les langues du côté des finances, apprendre à gérer ses finances ou plutôt ce qui est civique, Suisse, les impôts et tout ça ?
- Speaker #0
Je pense qu'il y a une partie des choses qui sont faites si le programme n'a pas trop changé au niveau du cycle d'orientation. Justement, il y a ces aspects civiques. Après, peut-être que ça ne suffit pas et peut-être proposer plus des branches à options. ça pourrait être une solution pour amener des personnes sur les centres d'intérêt parce que pas tout le monde a envie de s'intéresser à l'économie, à la finance ou par exemple, je ne sais pas, à l'histoire médiévale pour prendre un autre exemple. C'est vrai. Chacun pourrait piocher dans ce qui l'intéresse et ce qui le motive et puis en général, les gens quand ils font ça, ils sont beaucoup plus efficaces et performants.
- Speaker #1
Et puis épanouis aussi. C'est ça. Est-ce qu'il y a des branches que tu aurais enlevées ou pas du tout ? Quelque chose que tu trouves qui n'est pas très utile, on ne va quand même pas utiliser inutile.
- Speaker #0
Non, je pense que ça, avec le recul, parce que sur le moment, j'aurais enlevé plein de branches.
- Speaker #1
Je crois que ça, c'est le cas pour tout le monde.
- Speaker #0
Avec le recul, non, je trouve que ça amène des connaissances de base diversifiées. Et puis, ça amène vraiment de quoi commencer dans la vie avec chacun une trousse à outils qui permet d'aller plus loin ensuite sur d'autres études ou sur la vie professionnelle.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu as choisi ton domaine d'études ?
- Speaker #0
J'ai envie de dire un peu par hasard, non c'est pas vrai, parce que l'informatique c'est vraiment quelque chose qui me suit depuis très longtemps. J'avais un ordinateur avant Windows 95, donc j'étais dans les premiers à utiliser MS-DOS en n'ayant pas beaucoup d'années, je pense que je devais avoir 7-8 ans, donc l'informatique m'a toujours suivi. sans forcément avoir la programmation, etc. Mais typiquement, quand je faisais du grec ancien au collège, j'ai appris à taper sur mon clavier dans Word avec une police pour le grec ancien. Donc, j'ai été curieux déjà de tout ça. Donc, l'informatique, c'est un peu un fil rouge qui m'a suivi tout le long. Et je ne peux pas faire qu'une chose à la fois. Mon esprit fonctionne comme ça. J'ai besoin d'avoir plein de matière, plein de matière à réfléchir et plein de liens à faire.
- Speaker #1
Pour être stimulé.
- Speaker #0
pour être stimulé, et puis ne serait-ce parce que j'aime avoir de la culture générale, j'aime faire des connexions avec plein de choses différentes, diverses et variées, et je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Et puis à un moment, je me suis retrouvé à faire un bilan de compétences à l'ORP, avec les centres d'orientation en Valais, et je me suis dit, j'ai fait un bilan de compétences, et grosso modo, j'avais le choix de plus ou moins la branche que je voulais. Puis face à ça, je me suis dit, bon, je veux faire de l'informatique, c'est quelque chose qui me suit, j'aime ça. OK, qu'est-ce que je peux faire ? Informatique et autre chose. Et en fait, ici à l'Université de Lausanne, ils ont un cursus qui s'appelle l'informatique pour les sciences humaines, qui permet de faire de l'informatique en faculté des lettres avec autre chose. Puis après, j'ai testé, qu'est-ce qui me plaisait ? Alors, je n'avais pas forcément envie de faire du français, je n'avais pas envie de faire de l'allemand. J'ai regardé l'histoire de l'art, j'ai regardé l'histoire et l'histoire ancienne, donc tout ce qui concerne la partie antiquité. Et puis finalement, c'est en histoire que je me suis le plus plu. J'ai dit informatique et histoire et puis c'est parti.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que dans tout ça, tu as eu des moments d'incertitude ? Des moments où tu t'es dit mince, est-ce que j'ai pris la bonne voie ? Est-ce que je ne suis pas en train d'aller dans un sens qui ne va pas me plaire à terme ?
- Speaker #0
Oui et non, parce que j'étais très sûr de l'informatique. Ça ne m'avait jamais posé de questions. C'était évident pour moi. L'histoire, j'étais passionné vraiment par ça, mais quels sont les débouchés en histoire ? C'est une grande question que partagent certaines personnes qui ont fait des disciplines qui sont très orientées sur les lettres, mais sur quels débouchés elles ont ensuite ? Elles ne pourront pas faire de l'histoire forcément, peut-être qu'elles finiront journalistes, qui sont aussi des très bons métiers, mais voilà, ce qui n'est pas forcément d'être chercheur en histoire. Et puis, pour moi, c'était... Pardon, c'était... Oui, voilà, c'était... Par rapport à mes doutes, c'était plus dire, est-ce que... je vais réussir à faire ces années, à passer ces années, à garder la flamme pour ça. Et oui, alors effectivement, j'ai gardé la flamme. Et puis aussi un peu le parallèle. À un moment, j'ai commencé à avoir une famille, j'ai fait les études. Je suis toujours un peu dans ce questionnement à l'heure actuelle. En plein dedans.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
en plein dedans, exactement. Est-ce que les études, c'est une priorité maintenant que finalement, je commence à m'épanouir professionnellement ? Est-ce que je suis obligé de finir ce master ou pas ? J'ai envie parce que le sujet me passionne. J'ai envie parce qu'il y a à côté aussi une certaine forme de fierté de dire je suis arrivé au bout. Clairement. Puis en même temps, ce n'est pas forcément ma priorité. Je m'épanouis aussi dans les autres projets. Est-ce que ça vaut la peine de terminer ou pas ? J'ai encore un peu dans ce débat-là.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que tes différentes études ont influencé ta vie d'entrepreneur ?
- Speaker #0
Tout à fait. Le fait d'avoir vécu différentes... Quant aux défenses de l'univers, typiquement d'avoir été dans la chimie, ici à l'EPFL, puis ensuite d'avoir fréquenté ce monde académique, c'est un monde qui me plaît, mais qui me plaît en étant aussi un peu à l'extérieur de ce monde-là. Les études d'histoire m'ont vraiment passionné sur la médiation scientifique et culturelle, et ça c'est vraiment pour moi un axe fort que je souhaite développer, que je développe actuellement avec Aubrey Conseil et Formation, de partir sur cette médiation. de transmettre des savoirs et ça, ça va vraiment influencer mes études. Après l'informatique, oui mais oui et non parce que j'en faisais depuis le début.
- Speaker #1
Depuis la base, oui. Parfait, on a fait le tour de ton parcours scolaire, est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais ajouter par rapport à ça ou on peut passer sur ton parcours entrepreneurial ?
- Speaker #0
Oui, j'aimerais parler de l'avantage du système scolaire suisse qui est de pouvoir sauter de différents endroits.
- Speaker #1
Ah les passerelles !
- Speaker #0
Les passerelles, exactement. J'allais citer la passerelle DUPS, j'ai fait la passerelle DUPS pour justement de la maturité professionnelle, pouvoir rentrer à l'université, je trouve que c'est des choses très utiles. Puis une chose qu'on ne sait pas forcément, c'est qu'à partir de l'âge de 30 ans, ou de fonction aussi, ça dépend des universités, mais typiquement à Lausanne, à partir de 30 ans, on peut rentrer sur dossier à l'université sans forcément avoir besoin d'avoir fait toutes ces passerelles.
- Speaker #1
Donc on peut avoir un CFC ?
- Speaker #0
Un CFC, c'est exactement. simplement par le fait d'avoir... Bon, il y a un test, un examen, des dossiers, etc., mais il n'y a pas forcément besoin de faire une passerelle quand on a atteint un certain âge. Ce qui permet à des personnes qui auraient envie de passer la trentaine de dire, allez, je me relance dans des épisodes pour pouvoir y aller. Et ça, je trouve que c'est vraiment un des avantages forts du système suisse.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, je suis tout à fait d'accord. Est-ce qu'il y a eu un déclic qui t'a fait comprendre que tu serais entrepreneur ou tu t'es rendu compte, ah tiens, fais ça pour moi, fais ça pour moi, des copains, on travaille pour des copains au début, puis ils te filent en aiguille, et on se rend pas compte, puis... bon, on est entrepreneur ou est-ce que tu t'es vraiment... Il y a eu un moment dans ta jeunesse où tu te disais je veux être entrepreneur, j'ai ça dans le sang.
- Speaker #0
Non, alors très clairement, c'est plus la deuxième version. On m'a proposé plein de petites choses. Tu pourrais pas me donner un coup de main ici ? Tu pourrais pas me donner un coup de main là ? Et puis au bout d'un moment, je me dis, en fait, je peux en faire quelque chose. La plupart, au début, c'était simplement des cours d'appui. Beaucoup de personnes avaient besoin de cours d'appui. Je me dis, bon, ne serait-ce que je commence à faire payer un peu ces cours d'appui. Puis au bout d'un moment, je devais tenir un agenda pour pouvoir avoir... avoir toutes les différentes personnes qui allaient des rendez-vous. Puis de fil en aiguille, je me suis dit, en fait, je peux faire plus. Et puis, c'est comme ça que ça a un peu démarré l'entrepreneuriat. Puis j'ai alterné beaucoup avec aussi du salariat ou des études. Donc ça n'a jamais été non plus en continu, mais ça a été... Je crois que le terme maintenant, c'est un peu un slasher. Je crois que je suis un peu un slasher.
- Speaker #1
Quand tu étais petit, tu rêvais de faire quoi ? Est-ce que tu te souviens de...
- Speaker #0
Du tout premier métier que j'ai rêvé.
- Speaker #1
Que tu as rêvé de faire, oui.
- Speaker #0
Je ne suis plus sûr si c'était avocat notaire ou astrophysicien, mais c'était dans ce genre de choses.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que tu as eu des expériences dans le salariat en tant qu'employé ou pas du tout ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. J'ai été employé. J'ai eu beaucoup de petits boulots. Typiquement, j'ai travaillé au McDo pendant plusieurs années, sur des périodes estivales ou à un moment, typiquement pendant une année de transition entre le gymnase et l'apprentissage, j'ai fait plusieurs mois au McDo. J'ai aussi travaillé en salarié en tant que laborantin ici à l'EPFL. J'ai fait cinq ans comme responsable technique des laboratoires de formation pour la chimie, notamment chimie, l'EPFL et puis la police scientifique, les géologues et les biologistes. Donc vraiment pas mal. On avait 600, 700, 800 étudiants certaines années qui passaient dans nos locaux. Puis je gérais avec mes collègues.
- Speaker #1
D'accord. Dans ces laboratoires. Et donc, qu'est-ce que tu penses de notre système du salariat en Suisse de nouveau, de manière générale ?
- Speaker #0
De manière générale, je le trouve bien. Après, je ne le trouve pas forcément bien pour tout le monde. Je crois que c'est surtout ça. J'ai envie de dire qu'il n'y a pas de réponse universelle. Chacun est différent. Les places aussi de travail sont différentes. J'ai été très heureux pendant une bonne partie de ce temps à l'EPFL. Et puis à un moment, j'ai eu envie de changer. Et puis je suis parti et j'ai fait autre chose.
- Speaker #1
Mais ton expérience dans le salariat, elle s'est toujours bien passée de ton côté ?
- Speaker #0
Oui, après, j'ai eu plus de difficultés, typiquement durant l'apprentissage. J'ai été victime de mobbing sur la dernière année et ça forge un caractère.
- Speaker #1
C'est sûr.
- Speaker #0
Ça, ça forge un caractère. Et donc, oui, comment dire ? Je trouve qu'on est plus en position de faiblesse en tant qu'étudiant apprenti qu'en fait, quand ensuite on passe au salariat, on a le choix la plupart du temps de pouvoir changer, faire autre chose. Et donc... Je trouve que pour ça, le système est assez...
- Speaker #1
Comment se passe une journée type dans ta peau ? Parce que j'imagine, là, ça va être intéressant, parce que toi, en plus d'être entrepreneur, t'es encore dans les études, t'as quatre projets que tu mènes de front. J'imagine qu'il n'y a pas de journée type, mais je te laisse la parole.
- Speaker #0
Alors, non, il n'y a effectivement pas de journée type. Et oui, d'une certaine manière, parce que... Je suis très proche de mes enfants. Je suis très actif aussi auprès de ma famille, auprès du ménage pour pouvoir avancer tous ensemble. Et donc, c'est aussi un peu qui dicte le rythme. Donc, typiquement, ils se lèvent grosso modo tous toujours à la même heure. Donc, en général, je suis. Et puis, ce qui fait que ça impose aussi le rythme des repas. À telle heure, il y a l'école. Donc, ça, ça force un peu à avoir un cadre. Après, au niveau des projets, c'est surtout... C'est surtout là que je priorise. Je n'ai pas le choix de prioriser, de dire ça c'est urgent et important. La fameuse matrice d'Eisenhower que certains connaissent entre urgent, important, pas urgent, pas important. Puis je place un peu mes tâches là-dedans et les règles au fur et à mesure.
- Speaker #1
Donc tu n'as pas du tout de journée, même pas une semaine type ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Même pas des plages horaires où tu prévois pour des rendez-vous ou des choses comme ça ?
- Speaker #0
Alors je m'adapte beaucoup. Disons que je travaille en... en grande partie avec des chercheurs ici à l'université qui ont leurs horaires de cours. Et puis, comme on travaille une équipe avec plusieurs personnes, c'est des fois difficile entre leurs différents horaires à eux où ils enseignent, de réussir à tous trouver en même temps et donc forcément d'adapter.
- Speaker #1
Quelles sont tes différentes visions pour tes différentes activités ?
- Speaker #0
C'est une très très bonne question. Voilà, moi, essentiellement... par rapport à... Je pense que j'ai envie de découper ce que je fais en tant que moi tout seul ou plus ou moins avec ce qu'on fait avec mon épouse par rapport au bric conseil et formation où on a une vision qui est beaucoup plus sur on accueille les demandes, on est vraiment ouvert aux propositions. On zappe un peu d'un projet à l'autre à chaque fois dans l'objectif d'amener nos compétences en gestion de projet. Et puis par contre pour les autres, très clairement ma vision pour... pour volontiers, la plateforme de gestion de bénévoles et de staff événementiel de manière générale. C'est vraiment d'essayer d'avoir plusieurs festivals, événements culturels qui gèrent des équipes. Là, on a déjà eu plus ou moins 600 bénévoles qui ont déjà utilisé cette plateforme. On espère plus. Et puis, ma vision, c'est vraiment d'avancer là-dessus, sur ce projet, sur cette plateforme.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Puis pour Motif, l'idéal, ce qu'on aimerait beaucoup... C'est que ça devienne un des systèmes officiels d'apprentissage du français en Suisse. Et puis, on a plusieurs années pour y arriver tranquillement en posant les bases.
- Speaker #1
Et tu as déjà des deadlines ? Tu t'es fixé des objectifs temporels ou pas du tout ?
- Speaker #0
Oui, on se met des challenges plus que des objectifs. C'est vraiment, on se dit, on lance une première formation. D'abord, on s'est intéressé aux parents d'enfants dyslexiques parce que... C'est aussi un sujet qui nous tient à cœur. Ça fait partie des difficultés d'apprentissage du français, la dyslexie et les différents troubles qui y sont liés. Et donc, on s'est dit, on commence par ça et on se fisse un objectif rapidement. Alors, on a déjà décalé la date du premier parce que forcément, on est en train de concevoir le produit. On se rend compte qu'on n'est pas tout à fait prêt. Donc, on repousse un petit peu, mais on ne repousse pas trop loin pour justement dire, OK, on y va, on va y arriver, on réadapte. Et c'est très enrichissant comme démarre. Ce qui fait qu'on arrive aussi avec un prototype. on arrive très rapidement à dire bon bah ça ça c'est vraiment ce qu'il nous faut puis ça c'est ses accessoires on pourra le développer plus tard où on le développe dans un deuxième temps quand on a plus de moyens plus d'énergie plus de personnes qui travaillent sur le projet et donc Oui, voilà. Typiquement, là, on se fixe plutôt des objectifs, on se fixe des challenges pour avancer. Et puis, le programme YouCreate que je spécifie avec mes collègues au hub de l'entrepreneuriat et l'innovation de l'université nous force un peu à ce rythme aussi. C'est très, très positif.
- Speaker #1
C'est motivant, j'imagine.
- Speaker #0
C'est motivant. On a aussi des spécialistes. On a un coach, un entrepreneur qui vient nous aider, nous accompagner. On vient de reprendre, je crois qu'on a la troisième séance. bientôt. Et donc, à chaque fois, on doit pitcher. C'est l'art du pitch. Et puis, présenter un peu où on avance, comment on développe nos prototypes. Et c'est vraiment, c'est très stimulant.
- Speaker #1
D'accord. Super. Comment est-ce que tu décrirais ton parcours entrepreneurial ? Est-ce que ça a été semé d'embûches ? C'est le thème du podcast. Est-ce que ça a été assez linéaire, facile ? Comment est-ce que tu décrirais ton parcours ?
- Speaker #0
Je dirais qu'il est fluctuant. Il y a des moments, j'étais très entreprenant. Il y a des moments, j'étais plus en mode, je suis salarié à 100% parce que le contexte s'est fait que j'étais salarié 2 ans, 3 ans à 100%. Je ne me rappelle plus exactement la durée. Ce qui fait que forcément, le côté entrepreneurial, je l'avais un peu mis de côté parce que j'étais beaucoup trop occupé. Puis après, ça a redémarré. Et donc voilà, j'ai envie de dire, c'est en dents de scie. C'est vraiment... J'ai envie de dire que je m'adapte aux événements, aux situations, aussi à mon énergie, parce que des fois, on sent que c'est un... Comment dire ? Il faut se réorienter, il faut pivoter, on n'a plus la même énergie sur un projet. Typiquement, au tout début, mon envie, c'était de donner des cours d'informatique. J'ai fait le club indépendant à Sion, je ne sais plus en quelle année, 2000, 2009, 2010. ça m'a donné envie de faire des cours d'informatique. Puis finalement, je me rends compte que le marché n'était pas là, je n'avais pas les moyens, ce n'était pas le bon moment. Puis j'ai fait autre chose, on m'a appelé pour venir travailler à l'EPFL, donc j'ai fait quelques sites web, puis mon 60% est devenu un 100%. Puis j'ai mis l'entrepreneuriat en pause. Puis après, j'ai repris les études, puis j'ai dit, OK, qu'est-ce que je fais pendant ces études ? Je vais continuer à travailler et ne pas faire que les études. J'ai donné des cours d'appui, essentiellement dans la chimie. J'ai été formateur, etc. Donc, ça me gardait une activité un peu indépendante. Et puis, je faisais un master, du moins le bachelor à 100%. Et puis, j'avais de lui mon premier enfant. Donc, c'est vrai que forcément, l'entrepreneuriat était moins prioritaire.
- Speaker #1
Ça rejoint un peu ce que tu disais avant de prioriser les tâches, prioriser un peu aussi en fonction de ce qui se passe dans ta vie. Oui.
- Speaker #0
mais toujours en gardant, en étant clair aussi avec les personnes avec qui je travaillais de où j'en étais, la transparence pour moi était essentielle, quand j'ai dit on va finir ce projet et puis après je ne vais pas forcément continuer avec vous pour telle et telle raison ou au contraire, si jamais vous pouvez encore m'appeler, même si le projet est terminé et que vous avez encore besoin de moi, je me mets volontiers à votre disposition pour assurer le suivi mais ça va être une période où je vais être un peu moins disponible, mais toujours dans cette transparence, dans cette communication, à dire on avance étape par étape et puis il y a... En tout cas, ça fait partie de mes valeurs, cette franchise, cette transparence de dire, j'en suis là, vous en êtes là, comment on continue à faire les choses ensemble ou pas.
- Speaker #1
Quelle a été ta plus grosse difficulté ? Que ce soit dans ton parcours entrepreneurial, bien sûr, mais n'importe quelle difficulté, même si c'est plutôt du côté familial, du côté de l'entrepreneuriat même.
- Speaker #0
Alors, la gestion du temps est critique, surtout quand on a autant de projets. autant d'éléments perturbateurs autour de soi. Non, la gestion du temps, pour moi, était une grosse difficulté. J'y travaille, je continue à y travailler. L'une des forces, ça a été de me structurer en disant, ben voilà, j'ai un compteur de temps. Je compte le temps que je fais sur chaque chose, même sur les petits détails. On dit, oh, c'est vite fait. Non, même si le compteur de temps est lancé pour trois minutes, au moins, ça permet de dire, ben, j'ai mis trois minutes à faire cette tâche et elle est faite. Donc ça, la gestion du temps, pour moi, ça a été un gros défi, surtout quand j'ai commencé à multiplier les projets.
- Speaker #1
Mais ça, de planifier un certain temps pour une certaine tâche, ce n'est pas plus mal. On discutait dans un épisode précédent, justement, que quand on ne se met pas de barrière temporelle, une tâche qui prendrait trois heures, si on se laisse neuf heures, on va la faire en neuf heures. Tandis que si on se met une barrière en trois heures, c'est fait, on l'a fait en trois heures.
- Speaker #0
Tout à fait. Et c'est quelque chose qu'on n'apprend pas, sauf par l'expérience. Typiquement, si on veut parler des systèmes scolaires, on nous dit, vous avez ce devoir et vous avez cinq jours pour le faire. On fait le devoir en cinq jours. Mais même ici à l'université, on dit, vous avez ce travail à faire, il faut le rendre dans six mois. On a six mois pour le faire et certaines personnes ne prendront pas le rythme. Je pense que pour moi, typiquement, un de mes avantages dans les études, c'est déjà d'avoir été employé avant, donc d'avoir appris aussi à maîtriser mon temps, à dire il y a des tâches qui doivent se faire, j'ai du travail à rendre. Et puis l'autre avantage aussi dans ce cas-là d'avoir été entrepreneur, c'est de dire mais c'est tant de temps, c'est prévu tant de temps, il vaut mieux le faire tout de suite ou de le régler rapidement dans le temps imparti. Mais ça a été pour moi un des apprentissages les plus difficiles parce que la scolarité ne m'avait pas préparé à l'aéromontant en fait. Surtout avec la facilité que j'avais.
- Speaker #1
Et à l'opposé, quel a été ton plus gros accomplissement ? Ta plus grosse difficulté, donc du coup c'était la gestion du temps. Tout à fait. Mais que tu as réussi à solutionner quand même. Oui,
- Speaker #0
en grande partie, effectivement.
- Speaker #1
Et quel a été à l'opposé ton plus bel accomplissement ? Quelque chose dont tu as été fier ?
- Speaker #0
Il y a plusieurs choses dont je suis fier. Déjà de... comment dire ? que de participer à plein de projets aussi différents et de voir que ça marche, qu'il y a de l'écho positif, ça c'est déjà une forme d'accomplissement. Ce que j'ai mené ces 38 dernières années, d'une certaine manière, ce parcours un peu en dents de scie où j'ai fait différentes choses, j'ai bougé dans tous les sens avec des difficultés, des moments de réussite, ça m'amène à ça. Pour moi, c'est un accomplissement déjà. Je suis heureux dans ma vie.
- Speaker #1
Est-ce que ce n'est pas le plus bel accomplissement ?
- Speaker #0
Je pense, franchement. Et je suis très, très fier aussi d'avoir une famille avec des enfants et de participer à la vie familiale avec eux. Et en parallèle, de pouvoir me faire plaisir dans des projets et d'avancer, d'avoir du succès, parfois des échecs, mais en même temps, c'est ce qui va nous permettre de rebondir et puis d'aller plus loin et d'améliorer. Exactement. Et donc, voilà. Donc, je suis très, en soi, voilà. Le grand accomplissement, finalement, c'est un petit peu mon projet de vie et qui continue, quoi. ok parfait qu'est ce que tu penses de la concurrence est ce qu'il y en a dans ton domaine ce qu'elle est rude est ce que tu trouves c'est sain alors la théorie dit que la concurrence est saine et je pense que en grande partie elle l'est parce que ça permet de s'interroger sur soi même et de se positionner et puis et puis des fois elle est elle est un peu malsaine parce qu'on voit que ben typiquement dans un univers qui est globalisé en suisse on régate On ne peut pas régater simplement sur des compétences techniques de base. On doit aller beaucoup plus loin parce qu'il y a de la concurrence partout dans le monde et des développeurs qui font du très bon travail pour des salaires qui n'ont rien d'équivalent en Suisse. Donc, pour moi, j'ai envie de dire que par rapport aux aspects techniques, la concurrence est un petit peu biaisée du fait du monde globalisé dans lequel on vit. Mais par rapport aux valeurs, en revanche, on a vraiment beaucoup à développer. Notre façon de penser en Suisse et notre manière d'innover et d'être créatif, ça c'est par contre un des points forts.
- Speaker #1
Oui, parce que la concurrence dans ton domaine, justement ça peut être un avantage comme un inconvénient de pouvoir travailler n'importe où. Donc ça se trouve, tu peux être en concurrence avec une personne de n'importe où dans le monde qui travaille bien sûr pas au même prix qu'un Suisse.
- Speaker #0
Tout à fait, et qui font du travail. Alors ? On a eu des projets assez particuliers avec des personnes d'autres pays, où on voit que ce n'est pas tout à fait la même qualité qu'en Suisse, mais on a aussi des développeurs, typiquement en Europe, où ils sont, pour un tarif très avantageux, il y a une très bonne qualité. Par contre, souvent le problème, c'est la communication, et le fait d'être pas forcément la barrière de la langue. et différents éléments, ne serait-ce que culturels. On n'envisage pas les choses de la même manière en Suisse avec des Suisses qu'avec d'autres pays, dans d'autres pays.
- Speaker #1
Est-ce que la chance a eu quelque chose à voir dans ton parcours, a eu un impact à un moment, ou est-ce que la chance pour toi, ça ne veut rien dire ?
- Speaker #0
Alors si, je crois en la chance. En plus, je suis un fanatique de jeux de société. C'est vraiment tous ces aspects de gamification m'intéressent. Donc forcément, la chance intervient à un ou à un autre. Il peut faire basculer les choses. Et dans mon parcours d'entrepreneur, je dirais plutôt dans mon parcours de vie, la chance a beaucoup joué avec. Typiquement, quand on m'a appelé pour prendre un petit temporairement à travailler à le PFL, je ne m'attendais pas à avoir cinq ans. C'était juste un coup de fil, un coup de chance parce que la personne se rappelait plus ou moins de m'avoir croisé. Alors bon, la chance, elle s'entretient aussi.
- Speaker #1
Avec l'ange.
- Speaker #0
C'est ça, exactement. Elle m'a appelé parce qu'elle me connaissait, d'autres personnes me connaissaient. Donc le coup de chance, c'est qu'elle dise « Ah bah oui, je vais l'appeler lui. » Et puis que ça se fasse. Donc oui, je crois, la chance après, elle n'est pas… Comment dire ? La chance peut faire basculer des choses, mais il faut aussi savoir faire sans.
- Speaker #1
Quelles sont selon toi les trois qualités qu'un entrepreneur doit avoir pour maximiser ses chances de réussir ? Trois qualités très importantes. L'entrepreneur idéal.
- Speaker #0
Tout à fait. Je pense que surtout, j'ai envie de dire que c'est presque une tautologie, mais j'ai envie de dire que c'est d'être entreprenant. Je pense que c'est même la seule qualité pour moi, c'est d'avoir envie de faire des choses, d'avoir de la volonté, d'oser, même pas d'oser, de faire. Commencer petit. Il n'y a pas besoin d'oser faire quelque chose de grand. Simplement de faire petit, puis de commencer. Et puis, ça vient de fil en aiguille. En tout cas, selon mon point de vue, ça se fait. Mais s'il n'y a pas la volonté à la base, de toute manière, je peux le voir. J'ai vu avec des personnes, j'ai une idée. Ah ben, vas-y, on y va. Et puis, non, en fait, parce qu'ils n'ont pas la volonté. Ils ne sont pas entreprenants. Donc, non, ils ne pourront pas être entrepreneurs. Voilà.
- Speaker #1
Donc, quels vont être, selon toi, les plus gros défis dans les trois à cinq prochaines années, que ce soit technologiques, que ce soit environnementaux ?
- Speaker #0
Alors, effectivement, c'est deux aspects qui m'intéressent beaucoup, surtout en plus dans un contexte où vraiment ici, on s'intéresse au hub, quand on suit le projet, à faire tous ces impacts. On a des projets à impact, on veut des impacts sociaux environnementaux. Et donc, pour moi, un des gros questionnements, c'est l'IA. Où va-t-on avec l'IA ? Qu'est-ce qu'on peut en faire ? C'est un bon outil, mais est-ce qu'il n'y a pas des limites qu'on doit lui mettre ? Sous quelle forme ? Est-ce qu'il faut légiférer ? Sous quelle forme légiférer ? Ça pose beaucoup de questions et je pense qu'un des défis, ce sera de voir comment l'IA va s'intégrer, s'intègre déjà dans nos vies et qu'on va continuer à s'intégrer et puis dans quelle forme on va pouvoir le faire.
- Speaker #1
Elle est déjà très présente en plus.
- Speaker #0
Tout à fait. Je pense qu'on est tous maintenant en train de l'utiliser plus ou moins à grande échelle et qui se pose par contre la question pour moi de l'éducation parce que je vois typiquement avec mes enfants, je leur explique, je leur dis mais cette image, elle est fausse, elle n'existe pas. C'est même pas un dessin, c'est faux. Puis c'est dur de leur faire comprendre que c'est faux. On dit, c'est une fiction. On me dit, oui, mais c'est toi. Ah, mais on reconnaît telle personne. Oui, mais c'est faux. Donc, il y a vraiment cet apprentissage à leur dire. Ce qui avant, pour nous, paraissait... Comment dire ? Il y a cette question de la réalité, en fait. Et qu'est-ce que la véracité, la réalité, la vraisemblance ? Ça pose beaucoup de questions à ce niveau-là. Et je trouve que c'est un outil qui est très positif. mais qu' il faudra apprendre apprendre à utiliser à expérimenter puis on aura un recul qu'on a eu de recul sur les technologies internet la télévision encore plus vieux le livre le livre est un bouleversement technologique on l'oublie mais voilà ça fait partie de ces choses pour changer le monde qu'on a réagi plus ou moins différemment et voilà puis pas pour faire les historiens sont là pour dire ah bah ça s'est passé comme ça et puis il ya de l'on s'est appuyé là pour l'info
- Speaker #1
Et donc, le plus gros défi, ça va être l'IA. Tu ne vois pas d'autres...
- Speaker #0
Oui, alors au niveau sociétal, très clairement, le changement climatique, pour moi, est quelque chose de vraiment important. On le voit chaque année, les évolutions, les problématiques au niveau de l'agriculture, de la météo, des événements climatiques.
- Speaker #1
En Valais, en plus.
- Speaker #0
En Valais, particulièrement, effectivement. Ça, c'est vraiment très marquant. Et puis, je pense qu'il faut un effort collectif. À ce propos-là, je pense qu'il y a vraiment des opportunités pour des entrepreneurs pour améliorer la situation et puis pas forcément compter forcément que sur l'état ou sur l'idée que, ah ben, on est tous du même avis, on va le faire. Non, je pense qu'il faut que les gens soient entreprenants, justement.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Ok. Tu nous disais avant qu'un de tes plus belles accomplissements, c'était ton parcours de manière générale, ta famille, tes enfants. Comment est-ce que tu entretiens l'équilibre, justement ? Quand tu mènes quatre projets, que tu as une famille, comment est-ce que tu entretiens un équilibre vie de famille, vie professionnelle ?
- Speaker #0
Faire des choix, prioriser, vraiment faire des choix, c'est pour moi important. Et je pense d'ailleurs, c'était un des grands débats que j'ai eu avec un ami entrepreneur que tu as invité, Alain
- Speaker #1
Beufré. Qu'on salue.
- Speaker #0
Oui, qu'on salue et qu'on remercie beaucoup, parce que typiquement, c'est quelqu'un qui m'a donné beaucoup de coups de chance sur le parcours entrepreneurial. Et donc, j'ai eu cette discussion avec Alain sur les priorités. Et puis, je lui ai dit, moi, ma priorité, c'est ma famille. Et là, si je devais mettre une priorité numéro une, c'est ça. Et puis ensuite, le reste découle de ça. Donc, je m'adapte. Je m'adapte pour que tout le monde soit... Ça se passe le mieux possible. Et puis ensuite, je priorise pour que chaque projet, chaque chose ait la part de...
- Speaker #1
La part qui doit lui être appelée.
- Speaker #0
Qui doit lui être appelée, exactement.
- Speaker #1
OK. Est-ce que tu as une routine à côté de ça pour ton bien-être ? Que ce soit de la méditation, des heures de sommeil minimum, du sport, peu importe. Une routine qui te remet les pieds sur terre, qui te permet de réfléchir, de penser à autre chose.
- Speaker #0
Oui, alors je n'irai pas jusqu'à une routine, mais on a des habitudes de jeu typiquement pour pouvoir faire. On fait beaucoup de jeux de rôle avec mon épouse et différentes personnes. Alors on le fait, soit on se retrouve un week-end par mois avec une équipe ou on joue ensemble. Et puis, comme c'est tous des familles, les enfants peuvent jouer aussi ensemble. Donc c'est très convivial, très chouette. Et ça fait plus de dix ans, ce qui est très rare dans une équipe de jeux de rôle, qu'on joue tous ensemble. Et puis ça, ça permet de garder aussi les pieds sur terre d'autres réalités, d'autres choses, de créer des liens.
- Speaker #1
De couper avec tout le reste.
- Speaker #0
C'est ça, tout à fait. Et puis sinon aussi, de temps en temps, jouer en ligne, ça c'est un projet qui s'est un peu perdu parce que chacun a un petit peu quitté les études et puis soudainement plus personne n'était tout à fait disponible pour jouer ensemble. Puis sinon, c'est de garder aussi le contact avec la famille, avec les amis et de nouveau dans la gestion du temps, de dire... on se voit ok c'est quand on se voit la prochaine fois pour déjà prendre un rendez vous parce que on a tous des agendas chargés et si on le fait pas si on ne soit pas en entretient pas ces liens bas ils se distendent et puis on l'a vu alors typiquement que la période 2020 2021 avec le colis de il ya des liens qui se sont distendus et puis bah c'est la vie et puis on espère que en tout cas je souhaite à tout le monde que certains liens ce soir recréer rependu après une période super
- Speaker #1
On arrive gentiment au terme de l'épisode, alors j'ai encore quelques questions pour la conclusion, mais déjà par rapport à ton parcours entrepreneurial, est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose ? Une question que je ne t'aurais pas posée, quelque chose que tu aimerais dire ?
- Speaker #0
Oui, moi je pense qu'une chose que j'aimerais dire c'est essayer, il faut essayer, il faut prendre les choses déjà avec, comment dire, pour moi une certaine forme de décontraction, dire ok. on me propose quelque chose ou j'ai une opportunité, je vais essayer. Peut-être que je vais rater, peut-être que je vais réussir. Et puis toujours d'être franc, de dire, la transparence pour moi, le fait vraiment de créer une relation avec les personnes, basée sur la franchise, vraiment l'ouverture aussi d'esprit, parce qu'on peut rencontrer des personnes qui sont fort différents de nous. Je pense que c'est vraiment ça, c'est garder l'esprit ouvert.
- Speaker #1
Être honnête, ça permet de dormir sur ses deux oreilles.
- Speaker #0
Tout à fait, de se regarder dans un bureau.
- Speaker #1
Tu as déjà répondu à ma question, ma dernière question, mais ce n'est pas grave. Où est-ce qu'on peut te suivre ? Donc, les liens de ton site internet seront en description, mais est-ce que tu, ou si quelqu'un veut te contacter suite à l'épisode, LinkedIn, via ton site internet ?
- Speaker #0
Tout à fait. Alors, effectivement, mon site internet, Ouret.ch, qui centralise un petit peu aussi les autres projets. Sinon, je suis un petit peu, je ne dirais pas encore. très actifs sur les réseaux sociaux, mais c'est un des grands projets additionnels de cette année, ce sera vraiment de commencer, on a commencé à réfléchir avec mon collègue sur comment faire des vidéos dans LinkedIn, Instagram, etc. Donc on commence un petit peu à explorer ce monde-là pour justement avoir une présence un peu plus régulière.
- Speaker #1
C'est important, aujourd'hui.
- Speaker #0
C'est important. Et puis, on se rend compte aussi qu'il y a des messages qu'on pourrait plus facilement transmettre à travers la vidéo. que par écrit, on est dans une génération où on lit quand même un petit peu moins. On lit toujours autant. Les études montrent qu'on lit toujours autant. Mais on lit différemment. Les longs pavés où ça ne marque plus tellement. Donc, ça peut être une opportunité d'amener un contenu différent et plus de maxer sur les valeurs que la technique. Parce qu'au final, la technique, c'est un détail parmi d'autres.
- Speaker #1
Donc, je vais rebondir là-dessus parce que ça va... pile dans la question suivante, est-ce que tu as un livre à nous conseiller ? Un livre qui t'a marqué, qui t'a motivé, qui t'a créé un déclic, à conseiller à nos auditeurs ?
- Speaker #0
On parlait de gestion du temps, j'ai lu récemment le livre de Fabien Olicard sur la gestion du temps, je ne me rappelle plus exactement comment il s'appelle, un livre jaune très très intéressant, il donne plein de petites astuces, et une des premières choses qu'il questionne, c'est les valeurs, qu'est-ce qui nous définit nous, puis qu'est-ce qui définit en plus, je prends l'exemple de Fabien Olicard que j'aime beaucoup parce que c'est quelqu'un qui a des tonnes de projets et qu'il doit choisir si c'est un projet qui prend ou c'est un projet qui ne prend pas. Et puis, ces valeurs vont lui permettre de dire, ça c'est un projet qui m'intéresse, qui me motive, qui fait partie de mes valeurs. Et donc, j'y vais. Ou alors, au contraire, dire, ça c'est un peu en... je ne suis pas sûr de moi. Et puis, ça permet de trier. C'est ça. Et donc, ce livre, je l'ai trouvé vraiment très intéressant pour ça.
- Speaker #1
D'accord. Parfait. Quelles sont les trois applications que tu utilises le plus sur ton téléphone ? Ça peut être Agenda, Maps, éventuellement un timer, tu nous le disais avant.
- Speaker #0
Alors sur mon téléphone, j'utilise principalement les outils de messagerie, ce que ce soit WhatsApp, Signal, etc. Les emails, forcément. L'Agenda. Et puis c'est à peu près tout.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Je suis pas très... Voilà, je suis... Typiquement, j'ai pas... J'ai volontairement pas mis les applications de réseaux sociaux sur mon téléphone pour pouvoir garder ça. On est dans un cadre et puis dire maintenant c'est un moment réseau social et pas de me laisser déborder par ce genre de choses.
- Speaker #1
Dernière question, est-ce que tu as une citation à nous partager qui t'a inspiré ? Oui,
- Speaker #0
alors elle est malheureusement brûlante d'actualité. C'est donc la citation de Jean-Claude Duss incarnée par Michel Blanc qui est malheureusement décédé au moment où on tourne ce podcast. Et je dis ben oh ! oublie que tu n'as aucune chance, vas-y sur un malentendu, ça peut marcher. C'est un peu le résumé de mon parcours entrepreneur.
- Speaker #1
J'aime beaucoup cette citation, ça clôturera très bien cet épisode.
- Speaker #0
Et puis encore, j'en avais préparé une deuxième aussi, qui est plutôt une citation adaptée. Et je trouve très intéressant, surtout par rapport à mon parcours et au parcours de beaucoup de personnes, c'est une phrase adaptée de... Je crois qu'il y a Coco Chanel, certains disent que c'est Raymond De Vos, mais il lui a fallu plusieurs années pour réussir du jour au lendemain. Oui,
- Speaker #1
c'est représentatif.
- Speaker #0
Voilà, c'est un peu le parcours, pour résumer le parcours de l'entrepreneur.
- Speaker #1
Ça clôturera très bien cet épisode. Merci beaucoup Loïc.
- Speaker #0
Merci Romain. C'était un plaisir.
- Speaker #1
A bientôt.
- Speaker #0
A bientôt. Ciao, ciao. Ciao.
- Speaker #1
Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici. Si vous êtes encore là, c'est sûrement que vous avez apprécié le podcast Semais d'Embûches. La meilleure façon de me le faire savoir est de me laisser une note de 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et de vous abonner au podcast pour ne pas rater le prochain épisode. En attendant celui-ci, vous pouvez me rejoindre sur les réseaux sociaux où vous aurez accès aux coulisses de la création de Semé d'Ambuche. A très bientôt, bye bye !